#Eleanor Arnason

[haveyoureadthisscifibook]

vote yes if you have finished the entire book.

vote no if you have not finished the entire book.

(faq · submit a book)

[poesiecritique]

Les nomades du fer, Eleanor Arnason, Argyll, 2023 (1991), trad. Patrick Dechesne

C'est une longue fresque, une longue épopée, 568p. ou 586p, traduit de l'anglais et du temps, première publication en 1991, première traduction en français par Patrick Dechesne publiée en 2023, par ou pour ou depuis les éditions Argyll, qui bossent, on peut pas dire, depuis trois ans, ça bosse.

Au dos, une petite phrase de Jo Walton, connaissez-vous Jo Walton ?, c'est une autre autrice de science-fiction, je n'ai pas tout lu, mais j'aime beaucoup, j'ai commencé par Mes vrais enfants, un trouble de la cognition, elle dit "confuse", un trouble venant à un âge certain, la question de l'âge est si peu traitée dans les récits de science-fiction, ça n'est pas tout à fait vrai, mais c'est plus généralement pour dépasser le temps, le dompter, en sortir vainqueureuse. Bref, Jo Walton adoube Arnason, qui est aussi comparée à Ursula Le Guin.

Ursula Le Guin, je l'ai déjà écrit ailleurs, est un vieux compagnonnage. Ca date depuis plus de 20 ans, ce n'est pas dans l'effervescence actuelle que Le Guin, tout à côté de Mead, sont proches et fantomatiques. Je l'ai déjà dit aussi, ce qui m'intéresse tant chez Le Guin c'est la visée anthropologique de son œuvre. Elle invente des mondes aux règles sociales, aux philosophies, aux langages, aux religions différentes. Il n'est pas question de transposer les problèmes actuels dans un autre décor. C'est autre chose.

C'est aussi ce que fait Eleanor Arnason. Dans Les nomades du Fer, il y a plusieurs personnages principaux : Nia, une habitante d'une planète dont le nom est omis, et qui appartient au clan du Fer, duquel elle a été chassé ; il y a Li-sa, une ethnographe qui se place résolument du côté de l'ethnographie : elle arrive d'un autre monde ; comme Derek, un autre ethnographe (il y a en beaucoup d'autres, mais seul.e ces deux là parviennent à rester) ; il y a l'esprit de la cascade, un homme qui un oracle. Les chemins de ces quatre là vont se nouer, se tresser, d'abord les deux femmes, puis Derek, puis l'oracle. Une tresse à quatre brins pour aller vers le nord, vers le clan de Nia, un clan qui l'a chassée parce qu'elle était trop étrange.

Nia a vécu une histoire, une histoire d'amour, une histoire d'amour avec un homme et a eu deux enfants. C'est le fait étranger pour lequel Nia est chassée. Sur cette terre, les clans sont des clans de femmes, où sont aussi les enfants et les vieillard.es. Mais les hommes valides vivent seuls, dans les montagnes, ailleurs, peu importe, loin. L'amour n'est pas l'amour romantique, et ce sentiment, dans ce monde, dans ce livre n'est jamais le ressort dramatique qui permet que l'intrigue avance. Plus, il n'est jamais là. Cet amour qui chez nous toujours noue quelque chose n'existe pas. Ni plus, ni moins. Sauf pour Nia, et Eunshi. Je ne raconterai pas la suite de leur aventure, ce n'est pas la peine ici. C'est une histoire dans l'histoire, mais une petite histoire, finalement dans la grande épopée que ces deux extra-terrestres ethnographes, nous, et les deux habitant.es de la planète vivent.

Cette épopée, c'est le récit de l'arrivée de ces ethnographes, qui essaient de s'intégrer. Li-sa rencontre Nia, qui tête de mule, décide de partir du clan dans lequel elle habite, où elle a trouvé refuge, le clan du cuivre. Li-sa la suit. Puis Nia l'accompagne pour que Li-sa puisse rejoindre le lieu d'atterrissage de la fusée du Kollontaï (au passage, on apprécie le choix de ce nom de baptême bien féministe et bien marxiste). Puis Derek, puis l'oracle. Et plein de rencontres et d'aventures, qui permettent de saisir les enjeux civilisationnels, depuis un point de vue relativement ethnographique (mais plus que moins). Je ne veux pas non plus raconter cela, qui fait le sel du livre.

Dans cette approche ethnographique, l'attention ethnoliguistique m'a particulièrement touchée et, plus que la multiplicité des langues articulée à une langue commune, dite langue des cadeaux, partagée par tous les clans (qui jamais, ces clans, ne se font la guerre, elles ne connaissent pas, tout en connaissant les armes, et donner la mort), m'a particulièrement touchée l'attention aux gestes. Et encore, ce sont moins des gestes qui sont décrits que l'intention des gestes, des réponses. A tel point que, retrouvant les siens, Li-sa continue à employer ces gestes, qui font partie intégrante des langages de cette terre. Ces gestes permettent de dire les états d'âme, les affects. Vers la fin du livre, un geste humain du même genre est fait. Peut-être un couçi-couça de la main. Quelque chose de dérisoire, mais qui montre la potentialité de ce que pourrait être que de parler avec les mains. Cette approche me fait penser à quelque chose que Eleanor Arnason connaissait peut-être, Les rites d'interaction de Goffman. Eleanor a fait des études d'art vers Philadephie, Goffman c'est plutôt Chicago et la sociologie, quel passage de lui vers elle ?, je ne sais pas. Néanmoins pour Goffman, "le rite ne traduit pas la représentation religieuse de la société sous forme pratique, mais la représentation apparaît dans le cours d’une activité rituelle qui ne vise d’abord d’autre fin qu’elle-même." (Keck, 2004, https://philolarge.hypotheses.org/files/2017/09/01-12-2004_keck_Goffman.pdf) Et je considère, sans démontrer pourquoi, que le langage peut être considéré comme un rite, sans cesse renouvelé surtout s'il s'agit comme ici de dire l'affect, et plus précisément l'affect comme réaction à l'action que l'altérité a proposé. D'autant que ces gestes qui ponctuent s'accordent avec des phrases d'une grande simplicité qui permettent au présent, alors que tout est au passé - Eleanor Arnason écrit en 1991 ou avant, le présent direct, dans la sf, ça n'existe pas, je crois.

Une dernière dimension que je trouve intéressante, et peut être parce que je n'en suis pas spécialiste, c'est la réflexion très critique de l'approche marxiste de l'économie qui en dit tout en même temps ses potentialités. Le post-colonialisme est au cœur de cette réflexion. Cette dimension retend la dernière partie du voyage en laissant dans les mains de la lectrice une situation insatisfaisante, qui m'a plongée dans une suite de spéculations, et m'oblige à ne pas ferme le livre comme ça, juste comme ça, après un voyage civilisationnel dans un monde singulie décrit densément, au sens de Geertz (https://journals-openedition-org.ezproxy.campus-condorcet.fr/enquete/1443) dans un monde singulier.

[fruitcd]

ring of swords // eleanor arnason

[electronickingdomfox]

"The New Voyages" review

This one is actually a collection of short stories by fan authors, which makes the stories seem more like episodes of the series. It has also the distinct honor of being introduced by Roddenberry and most members of the cast. The stories are generally well-written and in character.

Some spoilers ahead:

Ni Var (by Claire Gabriel; intro by Nimoy) takes the plot of "The Enemy Within", but applied to Spock and the division between his Vulcan rational part, and his human emotional part. Besides the fact that I'm not sure such division works at that biological level, the two Spocks aren't all that different really. And it's not a very novel concept, specially right after a similar plot in previous book "Spock must die". But bonus points for Kirk giving the middle finger to his own reflection.

Intersection Point (by Juanita Coulson; intro by Doohan) is one of the best stories. The Enterprise is seriously crippled while navigating through an anomaly cloud, which is quickly contracting and threatens to crush the entire ship. Anyone who enters the cloud to retrieve a crucial component of the ship, is mentally destroyed by its eldritch qualities. Great tension and difficult choices.

The Enchanted Pool (by Marcia Ericson; intro by Nichols) is an attempt to write a fairy tale with Spock thrown in the middle for good measure. A bit of purple prose, and doesn't quite work. The resolution of the mistery is ingenous, even when convoluted.

Visit to a Weird Planet Revisited (by Ruth Berman; intro by Barrett) is actually the other half of a fanfic (Visit to a Weird Planet, not published here) where Kirk, Spock and Bones end up in the real world, right in the studio where they're filming Star Trek. Here instead, we follow the actors, who appear in the Enterprise and have to improvise to avert a danger. The other story was more fun, since Kirk and co. are more clumsy and hilarious in our world (being even "attacked" by fans), while the actors are just slightly less competent than their counterparts.

The Face on the Barroom Floor (by Eleanor Arnason and Ruth Berman; intro by Takei) is a really fun story. Kirk gets into a fight in a bar while in shore leave, is detained, teams up with a ratty thief, and crashes a party, while his crew search for him frantically. In the line of TOS best comedy-adventure episodes.

The Hunting (by Doris Beetem; intro by the editors) is a bit "meh". Spock goes into a Vulcan ritual which requires to mind-meld with a wild beast, and McCoy accompanies him. When Spock goes wild in the process, the good doctor has to hunt him and give him back his sanity. There could have been a more homoerotic fight between them, as in "Amok Time".

The Winged Dreamers (by Jennifer Guttridge; intro by Kelley) is another high point. The Enterprise crew falls under the influence of some creatures that make their fantasies seem real. So real that people can actually die if imagining the wrong thing. Spock is less affected, but slowly begins to hallucinate too, and the triumvirate fall into paranoia as neither they (nor the reader) can tell what's real and what's not anymore.

Mind-Sifter (by Shirley Maiewski; intro by Shatner) drags a bit at the beginning, when Kirk wakes up in a sanatory, his mind almost destroyed. It gets more interesting once Spock and McCoy start a quest to search for him. Great interactions between these two, reminiscent of "The Tholian Web".

After the eight stories there's still a little poem about Spock and Leila.

Spirk Meter: 10/10*. Not all stories are equally slashy, but the parts which do, are slashy in spades.

Ni Var has Kirk worrying about Spock all the time, and "human Spock" wondering if what he feels for the Captain is friendship... or love (something which happens too in one of Roddenberry's story concepts for a movie, around this time).

Intersection Point has a clear parallel between the anguish of a female crewmember, after a man (obviously her boyfriend) loses his mind in the anomaly, and Kirk agonizing once Spock has to enter the same anomaly.

The Enchanted Pool, where Spock refuses to kiss a beautiful female time and time again. Even when the woman assures him it's the only way to break a spell and escape. Even when Spock is doing far more dangerous things ALL THE TIME to solve problems. Of course, he considers the kiss a total waste of time once it doesn't work.

The Face on the Barroom Floor: Kirk is invited to a bar by McCoy and Sulu, who have found three women to pass the time, one for each. What does Kirk do? He gets out the bar two seconds later, puts on a samurai costume, and goes instead to a bar full of muscular, rowdy men, to get thrashed by them. Of course.

The Winged Dreamers has Spock wishing to stay on a planet with Kirk, just the two of them, for ever and ever. McCoy totally gets what's going on.

And I thought that Mind-Sifter would be about the love between a (quite unproffesional) nurse, and her mentally unstable patient, Kirk. But oh man, where do I even begin!? For starters, we have Kirk using his mind link with Spock to cry for help, across the galaxy and several centuries. And later he's concerned about how much can Spock read into his mind. Then we have McCoy informing the nurse that no, Kirk can't stay with her, because his love is his career and his... (trails off, having said too much). Gallant Spock carries an unconscious Kirk in his arms, and tells the nurse that, no matter how much she loves him, Kirk DOES NOT love her back (bitch!). If that wasn't enough, there's a lenghty conversation at the end, where Kirk almost melts in love and appreciation for Spock, and the Vulcan blushes at his own emotional display.

*A 10 in this scale is the most obvious spirk moments in TOS. Think of the back massage, "You make me believe in miracles", or "Amok Time" for example.

[funeralprocessor]

Speaking of things that I read as a child, I loved reading those "Years Best Fantasy & Science Fiction" anthologies. One of them happened to have a 1-2 punch of stories that irrevocably Did Something to my developing psyche. Plus another Arnason story that was in a different volume.

[brightdarkly]

tagged by @ep6bastogne, the username speaks for itself, thank you!! last song: touch by daft punk, i listen to it when i want to quickly feel every human emotion in 8 minutes currently watching: the bear season 2 currently reading: a woman of the iron people by eleanor arnason, wonderful feminist scifi current obsession: just finished all the mission impossibles in preparation for the new one, they’re perfect tagging: @becomingdanni @cinqueform @damayantuu @marycontraire and all my beloved mutuals

[ahordeofwasps]

@spuddlespudloves​, I’ve got recommendations! Asimov’s I, Robot is filled with great short stories. Homelanding by Margarat Atwood, The Warlord of Saturn’s Moons by Eleanor Arnason, Schrodinger’s Plague by Greg Bear, and Speech Sounds by Octavia Bulter are all great too. 

Sci-fi short stories are so efficient; they take 15 minutes to read and then you think about them for the next 5 years

[lebibliocosme]

Les nomades du fer

Titre : Les nomades du fer Auteur/Autrice : Eleanor Arnason Éditeur : Argyll Date de publication : 2023 Synopsis : Tandis que la Terre peine à se relever de la pollution et de la surexploitation de ses ressources, Lixia, une anthropologue, est envoyée vers une planète qui orbite autour de l’étoile Sigma Draconis. Elle et son équipage sont chargés d’observer les sociétés qui s’y sont développées…

[japper2]

“While on the planet, called “Krasni’s Folly” for reasons we never discover, Kirk wonders around with McCoy and Sulu. At one point they come across a samurai outfit that both Sulu and Kirk admire. Sulu talks about buying it, but Kirk doesn’t think he find anywhere to wear it. McCoy find three women for them to hang out with and one named Renee. Kirk gets bored with Renne, leaves his shipmates, and goes and buys the samurai outfit.”

[dramyhsturgis]

On my “Looking Back on Genre History” segment on the latest episode of the StarShipSofa podcast, I discuss the new series The Rig and its deep science fiction roots.

[haveyoureadthisscifibook]

Jack Vance - The Anome, The Brave Free Men, The Asutra // Eleanor Arnason - Ring of Swords / Lindsay Ellis - Truth of the Divine / Catherynne M. Valente - Radiance / Octavia E. Butler - Adulthood Rites, Imago, Wild Seed, Clay's Ark / Jeff VanderMeer - Dead Astronauts / Ursula K. Le Guin - The Word for World Is Forest, The Dispossessed / Ismail Kadare - The Palace of Dreams / Tom Godwin - Space Prison / Maggy Thomas - Broken Time / Clifford D. Simak - Time and Again / John Wyndham - Chocky

okay I fucked up the multiple asks here (another reason why I ask people to submit things in a single ask if possible!), but these (and the books from your other ask) are almost all queued, with a few exceptions —

Ismail Kadare’s Nëpunësi i Pallati it të Endrrave / The Palace of Dreams looks to me like fantasy, rather than sci-fi, especially given its pseudohistorical setting. could you, or someone else who’s read it, elaborate on what would make it science fiction? (also feel free to submit it to the fantasy blog!)

Clifford D. Simak’s Enchanted Pilgrimage also looks to me like fantasy, rather than sci-fi. could you, or someone else who’s read it, elaborate on what would make it science fiction? is it a far-future kind of thing where the secrets the quest uncovers reveal that it’s sci-fi?

Clifford D. Simak’s City looks to be a short story collection. are the stories linked beyond sharing a setting (i.e., with a shared protagonist or protagonists)? if not, I probably will not poll it.

[manyworldspress]

We will succeed. We will meet again. ❤️

[fruitcd]

i need everyone to read ring of swords by eleanor arnason. right now.

[tediousreviews]

Asimov’s (April 1999)

Sorry about the delay. And sorry it was much longer than I promised.

We've got five novelettes and a lone short story this time.

Novelettes

Mystery Box, Tony Daniel

Grey goo and cloning and immortality of a sort, along with entirely too much pederasty. Also suicide.

No.

Bonding, Kristine Kathryn Rusch

Ok so the intelligent species that imprints on other creatures, even outside their own species, thing is whatever it is alright. But I refuse to accept that the protagonist who found her true calling in motherhood was the first person to notice these creatures were intelligent.

Also no.

Recalled to Home, Michael Armstrong

Why the hell would you blend space portals and slower than light travel into the same setting?

Less of a no than Mystery Box, but still no.

Iz and the Blue God, Eliot Fintushel

Yeah no.

Stellar Harvest, Eleanor Arnason

A television exec saves a member of an oppressed sexual minority, by turning him into a star. Or is that spectacle.

In another issue, I might say no here. But you know what, fine.

Short Story

The Rumor of the Ruined City, Jeff Hecht

Archaeology and alien ruins.

Eh, whatever.

Final Thoughts

Ok, so maybe just general disgust with the issue as a whole was why I put off this review so long.

[wingedcollectionblaze-blog]

Handwoven tapestry "Fireseat in the ring of swords", an illustration to E. Arnason book.