#Dessine-moi contoure-moi trace-moi
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jananabananawithnopeel · 3 years ago
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Tiens @cheryllollst j'arrivais pas Ă  dormir alors je t'ai fais un petit HC SĂ©li/LĂ©odagan ❀
Inspiré de cette image
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 https://www.lipking.com/collections/94002#lg=1&slide=0
LĂ©odagan/SĂ©li
Rencontre 1 :
Il vient à la source pour se détendre, c'est son coin secret depuis quelque temps déjà. Mais alors qu'il se dirige vers son endroit favori la silhouette d'une femme se dessine au dessus des ronds d'eaux.
Séli est surprise et se met en position d'attaque mais Léodagan ne veut pas se battre, juste se détendre dans l'eau. Malgré les avertissements et les insultes en Picte qu'elle lui lance, il se déshabille et s'assoie dans l'eau loin d'elle pour lui laisser tout l'espace dont elle a besoin. Il finit par s'endormir, quand il se réveille elle n'est plus là.
Quand il revient la fois d'aprÚs il ne l'a voit pas mais il trouve un pichet de vin et du pain qu'elle a laissé pour lui. Il sourit.
Rencontre 2 :
La fureur reigne sur le champs de bataille.
Elle est forte et agile, aussi belle que sauvage, aussi indomptable que dangereuse. Elle lui laisse une entaille sur le torse et quand il se réveil plusieurs jours plus tard avec l'assurance d'avoir une cicatrice aussi impresinante que profonde, il sait qu'il lui faut cette femme.
Rencontre 3 :
Cette fois, elle l'attend Ă  la source.
Ils n'ont pas besoin de mots, de toute façon ils ne se comprennent pas, leur geste valent bien plus. Quand ils ont fini d'apprendre les contours du corps de l'autre, elle promÚne ses doigts sur la marque rouge qu'elle lui a laissé sur l'abdomen en souriant. Il prend sa main et la pose sur son coeur, "Léodagan", elle goûte son nom d'un baiser, "Léo" elle répÚte et il se dit que c'est bien mieux que son vrai nom.
Quand il se réveille, elle a encore disparu.
Rencontre 4 :
C'est par hasard qu'il l'a voit.
Elle est blessé et elle porte une autre femme à bout de bras. Il veut l'aider mais elle hurle, il ne comprend pas.
Quelque chose de gigantesque approche, mais LĂ©odagan est prĂȘt. Un combat acharnĂ© dĂ©bute entre LĂ©odagan, SĂ©li et la crĂ©ature d'oĂč ils sortent victorieux. Mais la victoire Ă  un goĂ»t amĂšre, la guerriĂšre qui accompagne SĂ©li meurt dans ses bras, quelques mots Ă©trangers sur les lĂšvres.
Affaiblie par sa blessure, SĂ©li s'Ă©vanouit Ă  son tours.
--
LĂ©odagan la ramĂšne avec lui et la soigne.
Pendant des jours il reste à son chevet, change ses pansements, lui apporte à voir et à manger, lutte avec elle contre la fiÚvre et les délires.
Au bout de plusieurs jours elle se réveille, il est la premiÚre chose qu'elle voit. Elle pose une main sur son coeur, "Séli", avant de sombrer dans le sommeil. Il ne sait pas si elle lui dit merci en sa langue natale ou si c'est son nom.
--
Il veut lui demander de rester mais ils ne se comprennent toujours pas. Elle s'en va rejoindre les siens et il la regarde partir sans pouvoir la retenir.
--
Plusieurs mois s'Ă©coulent sans qu'il ne voit la belle guerriĂšre Picte. Il retourne souvent Ă  la source mais aucune trace d'elle. Il ne l'avouera jamais mais son coeur saigne, il n'aurait jamais dĂ» la laisser partir.
(...) Ă  suivre
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alexar60 · 4 years ago
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L’hîtel particulier (34)
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Les 33 premiers chapitres sont Ă  lire ici
Chapitre 34 : Les fantÎmes ne meurent pas
Pendant tout le trajet, Tatiana ne prononça pas un mot. Le regard ailleurs, elle sembla regarder le paysage monotone qui dĂ©filait lentement. Elle ne dit rien non plus lorsque nous entrĂąmes dans la ville passant par son centre embouteillĂ©. Je regrettai d’avoir choisi ce chemin. Brusquement, un soldat amĂ©ricain passa devant la voiture arrĂȘtĂ©e. Je crus avoir une hallucination cependant, mon amie confirma sa prĂ©sence. Puis, un second GI courant presque pour rejoindre son camarade, frĂŽla le parechoc du vĂ©hicule.
-          Excusez-moi, mais il y a une fĂȘte ? demandai-je.
AprĂšs l’existence de fantĂŽmes allemands chez moi, j’avais peur de me retrouver Ă  voir des spectres partout et de nationalitĂ©s diffĂ©rentes. Le militaire tourna la tĂȘte et s’approcha pour rĂ©pondre. Son collĂšgue, les bras croisĂ©s, l’attendait sur le trottoir.
-          Non, c’est la commĂ©moration, annonça-t-il. On cĂ©lĂšbre l’anniversaire de la libĂ©ration de la ville. Et on fait toujours un petit dĂ©filĂ© en mĂ©moire de l’entrĂ©e des amĂ©ricains. Ça commence bientĂŽt.
Son pote lui ordonna de se dĂ©pĂȘcher car ils allaient ĂȘtre en retard. Ils s’engouffrĂšrent dans une rue piĂ©tonne au moment oĂč la file de voitures avança lentement. DĂšs lors, je repensai Ă  ces coups de feu dans mon domicile et suspectai un lien entre la libĂ©ration et ces tirs. Enfin, cela semblait logique. Je ne parlai pas Ă  Tatiana des Ă©vĂ©nements de la nuit. Elle-mĂȘme semblait de plus en plus sceptique quant Ă  la prĂ©sence de fantĂŽmes. En fait, elle Ă©tait persuadĂ©e que tout n’était que pure coĂŻncidence. Les bruits Ă©tranges ressemblant plus Ă  des grincements qu’à des cris. Le chat, la fausse-couche officiellement suite Ă  une toxoplasmose. Les roses bleues dont elle pensait venir de moi

Pendant son sĂ©jour hospitalier, Tatiana avait repris de la splendeur. Seulement, elle entra dans une profonde mĂ©lancolie dĂšs son dĂ©part. Son teint blanchit au moment de prendre place sur le siĂšge avant de la voiture, la place du mort comme on dit vulgairement. Elle garda la bouche fermĂ©e mĂȘme pour tousser, se contentant de remuer la tĂȘte quand je parlais. Alors, je prĂ©fĂ©rai ne rien raconter.
La grille d’entrĂ©e s’ouvrit pour laisser passer la Golf. MalgrĂ© ma richesse, je n’avais toujours pas changĂ© de voiture. Je gardai cette Volkswagen par nostalgie, ou par fainĂ©antise, n’étant pas amateur de bagnoles. Je garai donc la mienne Ă  sa place en face de la maison. Mon amie observa la demeure comme si elle ne l’avait jamais vue auparavant. Puis, elle ouvrit la portiĂšre et sortit en me suivant. Elle marcha lentement, emboitant mes pas. Elle pĂ©nĂ©tra le vestibule et admira le plafond. Son comportement me perturba lĂ©gĂšrement.
Cependant, elle exigea de changer de chambre. Elle ne voulait plus dormir dans la nĂŽtre. Nous traversĂąmes le couloir et elle choisit la chambre du fond, celle qui Ă©tait voisine de la chambre de Diane. D’aprĂšs elle, la dĂ©coration, plus bleue que la prĂ©cĂ©dente apaisait son Ă©moi.
Nous dormions lorsque la porte s’ouvrit doucement, sans grincer. Toutefois, je pus percevoir une lueur rĂ©chauffer mon visage. La lumiĂšre s’approcha brusquement puis j’entendis cette voix fĂ©minine qui rĂ©pĂ©tait sans cesse « Joseph ». Bien que j’ouvrisse les paupiĂšres, le spectre ne bougea pas. Il restait dans une obscuritĂ© totale que je ne comprenais pas car j’apercevais les contours de sa silhouette. Elle demeura quelques secondes Ă  attendre et dĂ©cida de sortir d’un pas feutrĂ©.
Le dos tournĂ©, Tatiana n’entendit rien ni ne vit la scĂšne. Elle dormait paisiblement laissant sa respiration soupirer de temps en temps. J’observai la porte qui demeurait entrebĂąillĂ©e, elle laissait passer une lumiĂšre dont je n’arrivai pas Ă  trouver l’origine. Elle Ă©tait trop forte pour ĂȘtre celle de la lune et trop faible pour venir d’une lampe. Soudain, un coup me fit sursauter.
Toujours dans les bras de MorphĂ©e, Tatiana ne se rĂ©veilla pas. Par contre, elle soupira plus fortement que d’habitude, certainement gĂȘnĂ© par un rĂȘve. En relevant les draps, je remarquai sa perte de poids. Elle avait retrouvĂ© le physique d’avant la grossesse. Je me levai en faisant le moins de bruit possible puis je me dirigeai dans le couloir afin de connaitre la raison de cette Ă©trange luminositĂ©.
A peine Ă©tais-je devant la porte qu’un second coup Ă©clata jusqu’à faire trembler mon corps de stupeur et d’effroi. Tatiana dormait toujours. Je tirai dĂ©licatement la porte et m’engouffrai dans ce couloir devenu vert en raison de la luminositĂ©. Elle rappelait les visions nocturnes de certaines camĂ©ras. Je marchai pieds nus sur le carrelage froid. Aucun bruit ne provenait de la maison ni d’ailleurs. Dehors, le silence parut mĂȘme glacial.
AprĂšs avoir appuyĂ© sur l’interrupteur, je me prĂ©cipitai vers les escaliers ou j’avais une vision globale de la maison. Encore une fois, il ne se passa rien et j’allais retourner dans ma chambre quand un troisiĂšme coup encore plus fracassant retint mon Ă©motion et mon esprit. Je sentis mon cƓur exploser, mes membres se liquĂ©fier par la peur et l’angoisse envahir mes poumons. Pourtant, aucun autre son ne parvint.
AppuyĂ© contre la rambarde, je cherchai l’origine du bruit. Je me demandai si je devais visiter la maison entiĂšrement afin de m’assurer que tout Ă©tait rĂ©ellement calme. J’hĂ©sitai mais en observant les marches, quelque-chose intrigua fortement mon attention. J’allumai la lumiĂšre des escaliers. Des traces de sangs recouvraient les marches.
Cela allait d’au-dessus au rez-de-chaussĂ©e. Je descendis donc aprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© un balai. Je n’avais rien trouvĂ© d’autre qu’un pauvre balai pour me dĂ©fendre en cas d’attaque. Je suivis les traces de sang et fus Ă©tonnĂ© de voir qu’elles provenaient de la cuisine. Je marchai doucement, le cƓur accrochĂ©. J’étais angoissĂ© par l’idĂ©e qu’elles auraient un lien avec la cave et j’avais raison.
La porte demeurait grande ouverte. Les premiĂšres marches Ă©taient marquĂ©es de taches rouges. J’essayai de voir plus loin. Aucun bruit ne provint du gouffre si ce n’est un Ă©norme vent hivernal. Son souffle vint claquer mes joues. Alors, rapidement, je verrouillai la porte et partis dans l’autre direction. Les taches avaient toutes la mĂȘme apparence dessinant presque une patte d’animal.
MalgrĂ© mes efforts, mes pas rĂ©sonnĂšrent dans les escaliers. DĂšs lors, j’accĂ©lĂ©rai ma grimpette et suivis les traces au deuxiĂšme Ă©tage. Elles s’éloignĂšrent ensuite vers le couloir de gauche. Je continuai mon avancĂ©e, serrant le manche du balai dans la main gauche ainsi qu’un couteau rĂ©cupĂ©rĂ© dans la cuisine. Je marchai au rythme de ma respiration, inquiet, perturbĂ© de me trouver confrontĂ© Ă  un individu mauvais, un fantĂŽme voire pire, un dĂ©mon !
Un son continu vint Ă  mes oreilles. De l’eau coulait provenant de la salle de bain entre les chambres. D’ailleurs, des traces de sang frais Ă©taient visibles sur le seuil de la salle d’eau. J’avançai de plus en plus avec discrĂ©tion. Je voulais surprendre cet intrus. L’eau continua de couler, un nuage de vapeur sortit de la douche. Cependant, je ne vis aucune ombre chinoise derriĂšre la porte opaque. De plus, malgrĂ© la lumiĂšre allumĂ©e, je constatai ĂȘtre seul dans la piĂšce.
SoulagĂ©, je soufflai et posai le couteau ainsi que le balai Ă  cĂŽtĂ© du lavabo. Ensuite, je me dirigeai vers la baignoire. Elle faisait aussi hammam en plus de faire douche. Je fis glisser la porte, fermai les yeux pour Ă©viter la vapeur bouillante. Et je fus saisi de terreur en dĂ©couvrant la bĂȘte debout dans la baignoire.
Le chat noir lavait son pelage de ses plaies. Le sang mĂ©langĂ© Ă  de la terre coulait en mĂȘme temps que l’eau chaude dans le siphon. Ses yeux jaunes me fixĂšrent avec mĂ©pris. Il grogna, montra les crocs et bondit m’obligeant Ă  esquiver. Il n’attaqua pas, se dirigea vers la sortie. Mais avant, il tourna la tĂȘte pour cracher dans ma direction.
AprĂšs avoir fermĂ© le robinet, je repris le couteau pour le retrouver. Cependant, ne sachant pas par oĂč il Ă©tait parti, je dĂ©cidai de retourner auprĂšs de ma compagne. Je marchai tout en surveillant la peur au ventre Ă  l’idĂ©e de le surprendre Ă  me sauter dessus. Toutefois, j’arrivai jusqu’à la chambre sans problĂšme. J’avais laissĂ© la porte ouverte. Par contre, la chambre Ă©tait Ă©clairĂ©e.
Tatiana Ă©tait allongĂ©e sur le dos. Elle riait ce qu’elle n’avait plus fait depuis l’accident. InterloquĂ©, je frissonnai en dĂ©couvrant le chat noir Ă©tendu sur son ventre. Il ronronnait Ă  en faire trembler les murs. Elle caressa le crane de l’animal tout en lui parlant. Il Ă©coutait dire qu’elle Ă©tait heureuse de le voir. Il tourna la tĂȘte sans arrĂȘter son moteur. Il me regarda, me dĂ©fia d’un sourire en coin.
-          Tu as vu ? Il est venu me souhaiter la bienvenue ! Affirma-t-elle.
Je n’y croyais pas ! Elle avait tout oubliĂ© comme si rien ne s’était passĂ©. Abasourdi par le spectacle, je n’osai pas approcher du lit, je ne voulais pas ĂȘtre en contact avec cette bĂȘte du diable. D’ailleurs, je frottai les cicatrices de mon Ă©paule, les traces laissĂ©es par ces griffes. Puis, j’avançai, prenant sur moi et attentif au moindre de ses gestes. A ma grande surprise, le fĂ©lin se leva et quitta la chambre en courant avant de cracher.
-          Ho, tu lui fais peur ! Tu as fait peur à mon petit-maitre !
Je ne rĂ©agis pas aux mots de Tatiana. Je fermai la porte et partis me coucher. Seulement, avant de m’étendre sur le matelas, je dĂ©couvris au pied du lit, une fleur
. Une rose bleue.
Alex@r60 – mars 2021
Photo by Eliott Ewitt, Jacksonville, Floride 1968
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louisepostel · 4 years ago
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Mes références
‱ J’éprouve un intĂ©rĂȘt tout particulier pour les films de RĂ©mi ChayĂ©, notamment son dernier en date, « Calamity ». Sa façon d’interprĂ©ter l’histoire de cette jeune fille qui doit se battre pour montrer sa valeur en tant que femme dans un monde d’hommes est, Ă  mon sens, trĂšs pertinent. De plus, les dĂ©cors sont traitĂ©s de maniĂšre impressionniste, c’est-Ă -dire par touches de couleurs, et le rendu est impressionnant. Dans son trait, RĂ©mi ChayĂ© sait aussi s’affranchir des lignes de contour pour ses personnages, ce qui rajoute un plus Ă  son style de dessin.
‱ J'ai beaucoup apprĂ©ciĂ© « Ma vie de Courgette » de Claude Barras. Son histoire, axĂ©e sur des problĂšmes trop peu abordĂ©s dans des films d’animation, m’a Ă©mue. Les personnages typiques sont renforcĂ©s par des traits particuliers : de grands yeux et de longs bras. De plus, les couleurs vives sont en dĂ©calĂ© par rapport aux histoires tristes vĂ©cues par ces enfants. J’apprĂ©cie Ă©galement son travail de stop motion et de scĂ©nario totalement abouti.
‱ « Le Jour des Corneilles », de Jean Christophe Dessaint, est un autre dessin animĂ© qui m’a Ă©mue. L’histoire de ce jeune garçon qui a perdu sa mĂšre et qui vit dans la forĂȘt avec son pĂšre sans avoir jamais vu le monde extĂ©rieur est trĂšs touchante. La façon de travailler les personnages est, pour moi, trĂšs pertinente : un pĂšre aux traits forcĂ©s, rustre, et son fils, trĂšs fin avec des yeux ouverts sur le monde. Il y a aussi beaucoup de poĂ©sie dans ce film de par le contact du garçon avec les morts, caractĂ©risĂ©s par des animaux humanisĂ©s. De plus, en visionnant des making-of sur internet, j’ai pu me rendre compte de la façon dont Jean Christophe Dessaint travaille ses dĂ©cors : par assemblage de touches de couleurs.
‱ J'ai aussi beaucoup aimĂ© « Le Grand MĂ©chant Renard » oĂč on retrouve le trait de crayon si caractĂ©ristique de Benjamin Renner. Sa façon d’interprĂ©ter des petites scĂšnes comme une piĂšce de thĂ©Ăątre est trĂšs intĂ©ressant. Ses personnages sont Ă  la fois trĂšs expressifs et pourtant travaillĂ©s de façon trĂšs simple : quelques traits de crayon et quelques touches de couleur. L’animation trĂšs fluide, alliĂ©e Ă  l’humour des histoires, en font un film vraiment irrĂ©sistible. J’ai aussi lu la bande dessinĂ©e et j’ai apprĂ©ciĂ© la prĂ©sentation des pages sans cases qui donne un aspect aĂ©rĂ© Ă  cet univers comique.
‱ Le film « Coraline » par Henry Selick, d’aprĂšs le livre de Neil Gaiman, m’a aussi beaucoup plu. L’univers grisĂątre et l’histoire qui sort de l’ordinaire m’ont sĂ©duite. Les personnages sont trĂšs typiques et effrayants : ceux de « l’autre monde » ont des boutons Ă  la place des yeux. L’animation donne aux personnages un cĂŽtĂ© dĂ©sarticulĂ© et les dĂ©cors participent Ă  l'ambiance sombre et Ă©trange du film.
‱ « L’Île aux chiens » de Wes Anderson est un film qui m’a Ă©galement interpellĂ©e. Le cĂŽtĂ© bricolage de l’animation associĂ© Ă  une histoire Ă©trange m’a fait dĂ©couvrir l’univers de cet auteur unique. J'ai ensuite regardĂ© deux autres de ses films « Moonrise Kingdom » et « The Grand Budapest HĂŽtel ». Les couleurs vives et la façon de filmer sont rĂ©ellement en marge.
‱ J'ai beaucoup apprĂ©ciĂ© le film « Croman » des studios Aardman. Cette rĂ©alisation de Nick Park ( le lĂ©gendaire papa de Wallace et Gromit, rĂ©fĂ©rence incontournable ! ) est avant tout une histoire trĂšs drĂŽle de football et d’hommes des cavernes. Le tout est rĂ©alisĂ© en stop motion avec des personnages en pĂąte Ă  modeler complĂštement loufoques. La fluiditĂ© et la beautĂ© de l’animation est vraiment la marque de fabrique de ces studios.
‱ Le film « Tito et les oiseaux » est aussi une rĂ©fĂ©rence originale. L’histoire d’une maladie qui dĂ©forme et qui ne peut ĂȘtre guĂ©rie que par les oiseaux m’a bien plu. Le design des personnages est particulier car ils ont des grands yeux et les dents ressorties. De plus, sur certaines scĂšnes, le fond des dĂ©cors est fait avec des traces de peinture, ce qui est intĂ©ressant.
‱ « Kubo et l’armure magique » est un autre film en stop motion qui m’a impressionnĂ©e. Cette grande aventure Ă©pique, pleine de magie et de personnages trĂšs marquĂ©s, servent une histoire plus intime d’un jeune garçon Ă  la recherche de sa famille. Cette production des studios Laika est encore une belle rĂ©ussite. J’ai eu l’occasion de regarder des making-of du film et le travail en stop motion avec assistance informatique est trĂšs impressionnant.
‱ J’ai aussi appreciĂ© le film « Mary and Max » d’Adam Elliot. L’histoire d’une correspondance entre une fillette et un quarantenaire new yorkais est tour Ă  tour drĂŽle, grinçante et Ă©mouvante. Les deux personnages principaux sont des losers avec des vies fades mais le film parvient Ă  nous les faire suivre pendant une vingtaine d’annĂ©es et Ă  nous les faire aimer. Le travail de pĂąte Ă  modeler et les couleurs nous plongent dans une ambiance particuliĂšre.
‱ En littĂ©rature, j’ai dĂ©couvert rĂ©cemment les livres de Neil Gaiman. Tout d’abord avec le livre « Coraline » dans la version illustrĂ©e par AurĂ©lie Neyret (une autre talentueuse illustratrice que j’aime beaucoup) puis j’ai continuĂ© la dĂ©couverte de sa bibliographie par « Neverwhere ». J’aime son Ă©criture limpide et l’originalitĂ© de ses histoires. Je continue la dĂ©couverte de ses Ɠuvres.
‱ J’ai aussi beaucoup aimĂ© la bande dessinĂ©e « Les BergĂšres GuerriĂšres », Ă©crite par Jonathan Garnier et illustrĂ©e par AmĂ©lie FlĂ©chais. Son histoire qui met bien en valeur les femmes, alliĂ©e aux dessins plutĂŽt enfantins, m’a bien plu. Son style graphique s’adapterait d’ailleurs trĂšs bien Ă  une adaptation en dessin animĂ©.
‱ La bande dessinĂ©e « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel prĂ©sente une vision du monde qui m’est totalement accessible. Ce sont des jeunes de mon Ăąge qui doivent faire leurs preuves dans le milieu difficile qu’est la musique. Les dessins, qui sont trĂšs lĂąchĂ©s au niveau du trait m’ont aussi beaucoup marquĂ©e.
‱ J’apprĂ©cie aussi l’univers de Guillaume Singelin avec son sens du dĂ©tail et la mixitĂ© de son trait. Les corps de ses personnages gĂ©nĂ©ralement petits avec de grosses tĂȘtes donnent un style particulier qui lui est propre. Sa maniĂšre de poser les couleurs numĂ©riques et les textures qu’il utilise complĂštent le style de cet auteur.
‱ Les travaux de chara design de Fabien Mense me plaisent aussi beaucoup. Sa bande dessinĂ©e « Agito Cosmos » est trĂšs rĂ©ussie avec une histoire originale (Ă©crite par Olivier Millaud), parfois Ă©trange et les personnages trĂšs caractĂ©ristiques. J’aime aussi ses couleurs pastels.
‱ Enfin, la bande dessinĂ©e « Bolchoi Arena » Ă©crite par Boulet et illustrĂ©e par Aseyn dont le style rappelle beaucoup le trait de Katsuhiro Otomo (crĂ©ateur du lĂ©gendaire « Akira ») est intĂ©ressante Ă  plus d’un titre. La crĂ©ation de cet univers et le sujet de l’immersion numĂ©rique est trĂšs actuelle.
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laclassedesce1b · 5 years ago
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Mardi 5 mai
Travail de la matinée (9h-11h30)
Commence par Ă©crire la date dans ton cahier du jour et souligne en rouge.
Conjugaison
Aujourd’hui tu vas apprendre Ă  conjuguer au prĂ©sent deux verbes: dire et faire.
Saute une ligne et Ă©cris “Conjugaison” puis souligne. Ensuite recopie ce qui se trouve ci-dessous.
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Tu peux ensuite regarder une  vidéo en cliquant ici.
Maintenant, entraine toi en rĂ©alisant des exercices sur l’ordinateur.
Clique ici pour l’exercice1.
Clique ici pour l’exercice 2.
Enfin, clique ici pour le dernier exercice.
Numération
Saute une ligne dans ton cahier du jour et Ă©cris”NumĂ©ration” Ă  3 carreaux de la marge. Puis souligne en rouge.
Recopie ensuite la consigne et réalise l'exercice ( met le symbole < entre chaque nombre. Exemple: 30< 35< 40 ).
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Récréation
Dictée
C’est l’heure de la dictĂ©e.
Commence d’abord par prĂ©parer ton cahier du jour: saute une ligne et Ă©cris “DictĂ©e” Ă  5 carreaux de la marge. Puis souligne en rouge.
Ecoute ensuite l’enregistrement de la maĂźtresse en cliquant ici et pense Ă  sauter des lignes pour pouvoir te corriger en fin de journĂ©e.
Mesure
On continue le travail sur la monnaie: saute une ligne dans ton cahier du jour, Ă©cris “Mesure: la monnaie” et souligne en rouge.
-Dans un premier temps, tu vas devoir constituer une somme d’argent en choisissant les bonnes piĂšces et billets. Clique ici pour rĂ©aliser le jeu. (tu dois cliquer  sur la flĂšche en haut Ă  droite pour commencer le jeu).
- Maintenant, sur ton cahier tu vas devoir dessiner les piĂšces et billets pour pouvoir acheter des objets.
Mais attention => tu dois trouver 2 maniÚres différentes de faire la somme. Envoie moi une photo de ton travail pour que je puisse te corriger !
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Enfin, indique la somme d’argent contenue dans chacun des porte-monnaies.
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Travail de l’aprùs midi (14h-15h30)
Lecture
 Clique ici pour dĂ©couvrir l’histoire Ă  lire.
Géométrie
Saute une ligne dans ton cahier du jour et Ă©cris “GĂ©omĂ©trie: le rectangle”. Puis souligne en rouge.
Regarde cette petite vidĂ©o qui te rappelle comment tracer un rectangle avec l’équerre: clique ici.
Entraine toi maintenant Ă  tracer ( au crayon Ă  papier) 3 rectangles diffĂ©rents dans ton cahier sans t’aider du quadrillage: un rectangle de 7 cm de longueur et 2 cm de largeur, un autre de 10cm de longueur et  6 cm de largeur et enfin un dernier de 8cm de longueur et 2 cm de largeur.
đŸ—ïž  Astuce: pour ne pas avoir Ă  gommer les traits comme sur la vidĂ©o, il suffit que tu n’ailles pas trop loin lorsque tu traces les angles droits et que tu mesures avec ta rĂšgle afin de tracer les cĂŽtĂ©s de la bonne longueur du premier coup. đŸ—ïž
RĂ©alise les exercices de la page 35 de ton cahier de gĂ©omĂ©trie (si ce n’est pas dĂ©jĂ  fait).
Récréation
Arts visuels
Voici ce que tu vas essayer de réaliser: un animal en code-barre. Si tu y parviens, envoie moi une photo sur whatsapp ou par mail, je serai fiÚre de toi!
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Pour le réaliser voici les étapes que tu dois suivre:
1) RĂ©aliser le contour d’un animal sur une feuille blanche (utilise un gabarit si tu peux, sinon essaye de dessiner la silhouette)
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2) A l’aide d’une rùgle, trace des traits verticaux.
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3) Colorie une bande sur deux Ă  l’intĂ©rieur de l’animal. (tu peux choisir une autre couleur que le noir).
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4) Colorie les bandes (une sur deux)  Ă  l’extĂ©rieur de la forme de l’animal. ATTENTION => il faut alterner! LĂ  ou c’était coloriĂ© dans l’animal ne doit pas ĂȘtre coloriĂ© Ă  l’extĂ©rieur (regarde bien l’image).
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ATTENTION!  Voici les mots Ă  apprendre pour la dictĂ©e de jeudi: un animal - le journal - la journĂ©e - l’annĂ©e - l’anniversaire
Entraine toi à les écrire plusieurs fois dans ton cahier de sons  pour savoir les écrire.
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poesiecritique · 6 years ago
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nez+Ă +nez : Bill+Horni
il y a eu une grande joie Ă  entrer dans la galerie wilde et se trouver nez+Ă +nez vĂ©ritablement nez+Ă -nez, plongĂ©e dans les toiles de Linus Bill + Adrien Horni c’est d’abord une confrontation physique une sensation, puis celle de l’oeil et depuis l’oeil, il y a, Ă  la surface de la cornĂ©e ce qui accroche, pigments qui accroche dans leur rĂ©partition ce sont des pixels, agrandis, qui irrite la cornĂ©e l’ajustement de la vision quand nez-Ă -nez et Ă  cette distance c’est Ă  cette distance que la toile  n’est pas qu’impression, est aussi montage, collage Ă  cette distance, toute proche, les toiles de Linus Bill + Adrien Horni deviennent des toiles, de la peinture,  pas toutes, certaines le deviennent vraiment d’autres, plus paresseuses parce que plus sĂ©ductrices, ratent ce passage de l’impression Ă  la peinture, teintent un peu mĂ©lancolique le reste cette sĂ©duction graphiste qui rattrape pour vendre, me dis-je alors mĂȘme que la composition de ces toiles, quand il s’agit de peinture, est Ă  saluer c’est formes dĂ©coupĂ©es et assemblĂ©es proto carrĂ©s-cadrant (gemalde p.34, gemĂ€lde p.93),  formes rect-angulaires (ny p.2 br, gemĂ€lde p.125, ny p.2 bl), formes dĂ©coupĂ©es, arrondies, depuis matisse Ă  adnan, motifs, empreintes, photos, figuration rare (mais ici un sourire : gemĂ€lde p.161) et  trait le trait est celui, souvent, du doigt au contact du pad il y a ce qui n’est pas lissĂ©, pas vectorisĂ©, celui qui rĂąpe  comme parfois les contours mais ce trait lĂ , trait ou contour, qui porte la trace de son origine technologique parfois auto-fascine, devient propos (gemĂ€lde p.149), illustratif cependant me plaĂźt dans l’histoire qu’il propose la reprĂ©sentation des possibles dans la peintureïżœïżœ de ce que les logiciels permettent aujourd’hui qui, orginellement mimaient ce que la peinture, le dessin pouvaient c’est une boucle simple c’est une boucle technologique permise par les avancĂ©es technologiques actuelles depuis la faille technologique, ou l’attention Ă  une beautĂ© de l’imperfection qui me touche aussi comme madeleine  comme, mĂȘme gĂ©nĂ©ration, je vois ce qui Ă©tait regardé  parce que je regardais au mĂȘme Ăąge la mĂȘme chose : paint promettant peinture, promesse tenue quand est dĂ©passĂ©e la seule matĂ©rialitĂ© de l’impression par, sur la toile, le travail de recomposition peut-ĂȘtre nĂ©cessaire parce que l’impression faille parfois parce que le rĂ©el faille autant que le logiciel il faut encore dire les couleurs de ces peintures la palette qui n’en est pas une, qui Ă  l’écran n’est pas limitĂ©e  mais la couleur de l’écran n’est pas la couleur du rĂ©el, dans le rĂ©el RGB vs. CYMB et le rĂ©el soutient le rĂȘve de l’écran,  ou le dĂ©passe ? dans le catalogue, comme toute exposition de Linus Bill + Adrien Horni l’exposition commence par le catalogue darling mais le catalogue est le catalogue des toiles - par des images matrices le catalogue, Ă©troit et haut, bleu cyan, papier glacĂ©, est en noir et blanc les reproductions des toiles sont en noir et blanc c’est une esthĂ©tiqueque je connais et qui m’échappe mais le contraste entre ce catalogue - qui n’en est pas un et les toiles, fonctionne  comme deux objets qui tendent entre les mains des spectateurs et leur nez contre la toile et la distance que demande Ă  nouveau la toile pour pouvoir ĂȘtre embrassĂ©e et dehors, reproduction pauvre, et chic, chic des annĂ©es passĂ©es 90â€Čs peut-ĂȘtre, quand paint Ă©tait folie, folles capacitĂ©s d’avec un ordinateur peindre je me demande ce que du corps ces peintures viennent dire du corps qui conçoit face Ă  un Ă©cran  pour ensuite tendre celui sur lequel va se projeter depuis les abstractions proposĂ©es les quelques figurations  le regard de qui regarde  quelle expĂ©rience traversante des corps ? et ainsi, resĂ©lectionnant depuis le catalogue, scannant, montant mon choix quel geste ? dans la retramure ? dans dire : scanner est un geste ce geste fait image,retramure : peinture  ?  dire aussi que c’est pour moi me rendre compte comme si je ne le savais pas  que l’abstraction de Linus Bill + Adrien Horni fonctionne pour moi dans sa projection anthropomorphique son rapport Ă  l’homme, sa reprĂ©sentation encore une fois, peut-ĂȘtre : son geste la qualitĂ© de son geste - et peut-ĂȘtre ici, ce que je vois fais directement Ă©cho Ă  ces prĂ©occupations qui surgisssent comme l’exposition prĂ©histoire Ă  pompidou le montre : l’homme, sans technologie  Ă©lectrique, collapsologie en ligne de mire, colonne vertĂ©brale et peut-ĂȘtre est-ce lĂ  la limite, l’homme  en tant qu’homme encore pensĂ© comme  universel n’ayant pas vu avant le travail de Linus Bill + Adrien Horni le voyant en ligne j’ai l’impression que la boucle reverse photographie des peintures, ne tient pas  - ce qui confirmerait l’intuition de la peinture il y a aussi Ă  noter, par rapport au rĂ©el de ce que j’ai vu une sĂ©lection, cet accrochage  alors que, scroller les diffĂ©rents temps  du travail de Linus Bill + Adrien Horni me rend leur travail plus formel, plus formaliste, plus historicisant peut-ĂȘtre juste dans la recherche de sa propre forme
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canardventriloque · 6 years ago
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Errances ensauvées - série de courts poÚmes en prose
Si on Ă©crivait sur ce qu'il reste au fond des tiroirs.
Si on Ă©crivait sur ce qu'il reste dans l'asphalte du trottoir.
Si on écrivait sur ce qu'il reste quand le soir s'est ensauvé dans les ténÚbres du matin.
TenaillĂ© par le froid, je mendie ma clope aux passants endurcis par la ville mĂ©andre. Des regards Ă©teints, des raclements renfrognĂ©s, un petit chien dĂ©fraillĂ© et un genou qui se pose Ă  terre pour mettre une main sur sa tĂȘte. Un genou Ă  terre pour un chien, assurĂ©ment un beau genou. Peut-ĂȘtre autant que celui qui finit sa course dans les testicules du policier.
Ces saletĂ©s de voitures passent et passent et passent et me narguent. Je chancelle Ă  la dĂ©rive en ignorant les cris des klaxons et les klaxons des cris. Je ne saurais accepter ces chemins que mes semblables auraient tracĂ©s au nom du commun. OĂč est le commun quand je ne peux me livrer Ă  l'errance ? Et si je m'Ă©croule Ă  terre, qu'on me laisse. J'Ă©couterai les pas du trottoir, je lui lirai les poĂšmes que ses gravillons Ă©crivent au dos des cannettes vides, je caresserai du bout de mes ongles noircis les galaxies de cendres-univers.
EnvolĂ© dans le songe d'un nuage lourd, un rĂȘve s'Ă©crase au fond de la cour intĂ©rieur. NoirĂątres, des filets nĂ©buleux coulent dans le caniveau. Assombris, la mine pĂąle, je plonge mes lĂšvres dans l'eau.
Le samedi jaune embleutté par la flicaille a déversé son manteau blanc larmoyant sur la ville du venin rose.
J'ai perdu mes idĂ©aux et mes rĂȘves d'automne pour croquer dans la pomme maudite du temps prĂ©sent, ses voluptĂ©s violentes d'immĂ©diatetĂ©s fĂ©briles desquelles s'effilent la libellule. Je crache des ailes.
Il n'y a pas de saison pour ouvrir la tombe du temps prĂ©sent. Mets le pied devant, fie toi aux marches. Jamais vraiment tu ne touches l'escalier, pourtant tout est contenu lĂ , dans cet errement de la chute du corps vers ce qu'il n'attend plus, entre ce qui s'envole et retombe. Ce temps de non-attente quand plus rien n'importe que le pas lui-mĂȘme ; et non la marche, ni mĂȘme l'escalier. L'Ă©lan de l'ĂȘtre. Alors peut-ĂȘtre s'ouvrent dĂ©jĂ  des palais de marches enchevĂȘtrĂ©es dans des structures dĂ©semparĂ©es par l'Ă©normitĂ© de cet Ă©lan d'errance. Tout s'Ă©lance et se lance et retombe. Erre, et sans t'en apercevoir tu flotteras en touchant terre.
Dans cet espace se niche de grandes douleurs. LégÚreté.  
Le malaise du temps naĂźt dans le dĂ©sĂ©quilibre que provoque le poids de la conscience de l'attente contenue dans chaque alvĂ©oles du tout. DĂšs lors, tu t'enfonces dans les miasmes du temps. Ta gravitĂ© est ton temps. Tu es grave, alors tu marches dans le poids de ton propre temps. Tu sculptes tes marches. Tu oublies le flottement qui te faisait. Tu as perdu ce non-instant de battement. Tu l'Ă©crases sous tes semelles. Tu marches sans trĂȘves. Tu as Ă©crasĂ© bien des ponts suspendus, des palais envolĂ©s, des mirages de marbre striĂ©s d'ondulations vertigineuses. Tout s'Ă©crase et se fracasse. Ton pied touche la marche. Tu relances. Inlassablement. Tout s'envole. La douleur reste un peu ailleurs.  
Je me dĂ©robe Ă  cette tentative. Les interstices sont indĂ©nombrables. Partout ils agrippent un bout de toi. Des bouts d'ĂȘtre perdus dans l'Ă©lan de l'ĂȘtre. Comme des pas qui peut-ĂȘtre laisseraient pousser les Ă©chos emfleuris de ta vie. Tes soupirs s'agrippent aux bords des marches et s'Ă©coulent en cascade sous les souliers alourdis par le monde. Nos pas et nos larmes forment un grand jardin cĂ©leste concassĂ© dans la terre que nous foulons. Nous piĂ©tinons et nous crĂ©ons et nous effleurons et nous fleurissons et nous Ă©cumons les larmes-monde.
Nous Ă©cumons les larmes-monde. Elles fleurissent et fleurissent encore. Tant que nos pas sont lourds et nos lettres mortes, il faudra pleurer pour nourrir cette terre rendue amĂšre. Les lĂ©gĂšretĂ©s de l'ĂȘtre perdues sous chaque poids sont autant de grumeaux de terre qui se dĂ©tachent pour partir en grappes, en sillons, en coulĂ©es de boue.
La nuit j'entends des choses que je n'entends pas le jour. Les grattements des murs que la peinture démange. Le petit cri des ampoules qui crépitent quand on les allume et les bouffées de chaleur des lampes que ça échauffe. Les gargouillis nerveux des coussins qui attendent de recevoir ce qui leur tombera dessus.
Le parquet joue avec les particules de poussiĂšres volatiles qui forment des troupeaux pour ne plus se faire torturer par ce mauvais farceur. Le balais Ă©ternue dans sa moustache meurtriĂšre. On se noie dans l'Ă©vier, on brĂ»le dans les appareils, on souffre d'ĂȘtre.
Dans l'Ă©cho des batailles de rue, j'entends piailler le refrain du temps perdu hier lorsque je le cherchais dans le lendemain. Marche dans l'Ă©clat du temps qui se dĂ©lite en chaque instant. Les fragments Ă©pousent des formes qui dessinent les contours de ce que tu perçois. Assis sur le parchemin du scribe, des notes Ă©parses dĂ©crivent un grand jardin oĂč tu t'Ă©panches Ă  l'ombre des saules. Les dĂ©tonations des grenades inspirent autant de sĂ©rĂ©nitĂ© que cette image. J'ai laissĂ© ma peur formĂ© un grand nuage autour de moi, j'essaye d'apprendre Ă  danser Ă  travers les lacrymos.
L'émeute m'émoit et j'ameute la meute de moi pour lancer les pavés multiples contre le bouclier un du flic pilier d'une prison monde en ruines.
Pose sur le monde un regard indiffĂ©rent, et ton regard se dĂ©peuplera du monde duquel il fait entiĂšrement partie, tout comme le monde est fait de ton Ɠil. Le cadre ne bascule pas. Il n'y a jamais eu de cadre. Tu t'Ă©vanouis depuis longtemps maintenant. Tu passes.
Des phrases qui s'alignent et qui forment une sorte de sens. Du sens qui s'aligne et qui forme des sortes de phrases.
Fais moi une trace. Que j'aligne mes sens le long de la poudreuse des lignes. Que j'enfonce les lignes de l'ennui, de la douleur et de la peur. Poudre légÚre, cristaux volatiles, nez fébriles. Pourvue que la douleur soit vive. Petit, lorsque je faisais du ski, je tombais souvent dans la poudreuse, à m'en couper le souffle. Ce sentiment d'aspirer le néant et de craqueler de l'intérieur en parois aux pores bouchées. Ce sentiment de poudre. Volatile et plein. Je me dépose en toi comme un liquide. Je sépare et coagule en un mélange hasardeux. Crachin de pluie sur la neige. Désagréable plein de vides pleins.
Et s'abat sur le visage le bras lourd d'une pluie toute trempĂ©e. DĂ©gringolĂ©e, noyĂ©e sur la chaussĂ©e, la pluie s'est empĂȘtrĂ©e dans une manche d'un bras harassĂ©. La pluie se dĂ©bat et anime le bras. La pluie s'est vengĂ©e et retombe en gouttes de sang.
Si nous regardons nos existences, grains de sables, nous regardons. Si nous sommes grains de sables, grains, nous sommes plage. La plage nous regarde. La plage est regard. Le regard existence plage. Rivage.
J'ai perdu mon revolver dans le sable. Je marche et je cherche. Je marche et je m'enfonce. La mer déverse son seau d'encre et d'écumes. Je me ravise. J'attendrai la nuit tombée, l'éclat lunaire sur le rivage. Le revolver s'éclairera, au milieu des grains lumiÚres.
La nuit. L'Ă©clat. Le sable rouge. La mer qui emporte. L'Ă©cume qui rapporte.
Le sable disparaĂźt.
Une pierre s'est posée au milieu du chemin. Elle n'était pas là hier. Je ne m'en rappelle pas. C'est une pierre qui ressemble à l'idée qu'on se fait d'une pierre. C'est une pierre. Je l'ai regardé.
Je suis rentré chez moi. J'ai mangé du riz. J'ai pris une douche. L'eau savonneuse entre mes orteils est agréable. J'ai craché les grains de riz pris entre mes dents et les micro-bulles de savon ont éclaté. Les grains se sont pris dans les cheveux et les poils.
Je suis retourné sur le chemin. La pierre n'était plus. J'ai regardé.
Je suis rentrĂ© chez moi. Il n'y avait plus de riz, il n'y avait plus de poils, il n'y avait plus de bulles. Il y avait la pierre. Sous la douche, j'ai Ă©crasĂ© ma tĂȘte bulle avec le riz pierre. Le sang coule. Le sang s'est pris dans son Ă©coulement.
Un silence gĂȘnant emplit la salle. Une porte s'est ouverte. Elle n'a pas donnĂ© lieu sur une personne ou sur une autre salle ou mĂȘme l'extĂ©rieur. Je veux dire, elle ne s'est pas ouverte sur quelque chose. Certains et certaines prĂ©tendaient que non, la porte ne s'Ă©tait pas ouverte, sinon il y aurait quelque chose, que c'Ă©tait une Ă©vidence. D'autres vocifĂ©raient en pointant de leur doigt l’entrebĂąillement, la charniĂšre de la porte, en en dĂ©crivant les ressorts et le mĂ©canisme du mouvement que tout le monde avait sentis. Le mouvement de la porte. Le mouvement de la porte qui ne s'ouvre pas sur quelque chose, mais qui s'ouvre. L'ouverture.
On attendait que quelque chose se passe.
Personne n'approchait de la porte parce qu'il n'y avait pas quelque chose.  
Mais comment quelque chose pouvait passer si la porte ne s'était pas ouverte sur quelque chose ?
Le quelque chose n'Ă©tait peut-ĂȘtre pas lĂ  oĂč on le croyait. Tous et toutes attendaient quelque chose qui Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ , les regards concentrĂ©s sur une porte dont on dĂ©battait jusqu'Ă  l'existence mĂȘme.
S'il n'y avait pas eu de porte, y aurait-il eu quelque chose ?
S'il y avait eu quelque chose, aurait-on débattu de l'existence d'une porte ?
BientĂŽt allait-on se battre ? Le sang coule sur les charniĂšres. Je me suis coupĂ© les lĂšvres avec une feuille de papier que j'ai mise en boule avant de l'envoyer sur la porte. Ça retombera toujours du cĂŽtĂ© de quelque chose. Peut-ĂȘtre que ça crĂ©era quelque chose. Il doit y avoir un Ă©lan dans ce geste. On continuera Ă  patiner dans l'absurde. Jusqu'Ă  ce qu'il n'y ait plus de porte.
Peut-ĂȘtre alors, restera-il enfin quelque chose ?
Le temps s'écoule autour et je suis là. Je suis mouillé, frigorifié, mais je tiens rigide contre le temps qui coule inébranlablement. La crue du temps trop retenu en amont bientÎt m'emporte. Je ne serai transporté qu'un peu plus loin dans l'écoulement du temps. Toujours rigide, j'attends la crue. La crue souplesse. La crue vie. Ma rigidité cadavérique. Je suis jaloux du sable qui s'effiloche dans le courant.
Ce sable pourtant, est fait de moi.
Il y a bien longtemps que je ne suis plus seulement ici. Je roule encore, quelque part, dans une riviÚre en crue. Je roule ailleurs. Je roule partout. Je roule nul part. La rigidité est une porte vers un courant sans fin. La rigidité est une chute.
Rejoindre d'autres rivages. Rejoindre d'autres nuls parts. Rejoindre. Ancrer la roche. Montagne peut-ĂȘtre ? Elles se dĂ©placent et vivent tout autant que le reste. Tout n'est que roulement dans un grand terrain de nul part.
Il gare sa voiture sur un parking dans une montagne, sans savoir qu'elle roule encore. Il enlĂšve le sable dans ses chaussures. Les grains tombent sur le goudron et se nichent entre ses vergetures.
J'ai encore oublié la pierre quelque part. Il y a toujours une pierre oubliée. Qu'importe les chaussures, les voitures, les parkings. Il y a toujours une pierre. Il y a toujours une pierre avec laquelle j'aimerais couler au fond de l'eau pour me laisser emporter par la crue. Enveloppant ma rigidité, j'épouse les effluves du mouvement et je chancelle entre ses stases d'espacements distendus.
Les questions sur le temps sont ennuyeuses. Un papillon suffit. Le grain de sable aussi rejoint le papillon. Ce sont des émanations de temps-clarté écartelés dans les temps-lourds. Volatile et faiblissant, leur vie n'est que dégringolades et fébrilités. Une vie emportée. Le temps d'un thé. Le temps du thé.
Offrez-donc une grande tasse de thé à ce papillon et à ce grain de sable, qu'ils se reposent enfin.
Le thé d'un temps.
Le t.
Afin de lever l'ancre je n'ai pas retenu l'encre, mais c'est le temps d'une phrase. Quelque chose reste. Quelque chose.
Il y a toutes ces choses qui ne sont rien. Je crois que je ne saurais en dire plus, sinon je compromettrais cette premiÚre phrase dont déjà le sens devient méconnaissance. Du rien s'est transmigré la sensation de l'inconnu et de l'inconscience. Les questions fleurissent déjà sur les branches d'un arbre au tronc moisi. Il s'abat seul. Sans racines.
La risée du rhizome.
Quelque part dans un entre-temps, par la fenĂȘtre entrebĂąillĂ©e, j'entraperçois l'entre-monde.
The world is full of noise, i hear it all the time.
Quelques entre-mots entre-espacés entre les interlignes et nous sommes à l'intérieur, dans l'espace du dedans. Nous ressortons, sans jamais avoir vu passer l'entrée, le regard à demi-éteint sur une sortie exit clignotante.
L'errance se serait-elle ensauvée ?  
~ Ă©crit dans la nuit du 12/03/2019 ~
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gedjub · 2 years ago
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040622 I was afraid I was afraid again. I'm afraid I'm afraid again.
060622 intĂ©rĂȘt trouvĂ© pour la vitesse de la vĂ©ritĂ© et pour la vĂ©ritĂ© de ma vitesse, l'Ă©quilibre est Ă  gagner entre les deux. Je parle de la façon dont je trace mes dessins.
Compris en marchant que c'est le mĂȘme mouvement pour le chant par exemple : alors ça ne concerne pas la vitesse mais une autre forme de schĂ©matisation.
Les stimuli: Tina qui voit avec moi que trop travailler un dessin le rend figĂ© et c'est pas "moi"; Pablo Picasso, Guillaume Kashima, Vincenzo Suscetta et le trait ailleurs, chemin personnel; tracĂ© direct mentalement (mais pas trop vite, Ă  la juste vitesse, justement), le plaisir Ă©prouvĂ© bien plus fort que les tĂątonnements sur les contours d'un corps qui, par contraste, apparaissent comme de la branlette; comme l'Écriture chinoise; fiertĂ© en vue Ă  l'exposition: c'est moi!
080622 DĂ©goĂ»t des enfants, si fort! Et je tombe sur certaines des meilleures pages de la couleur orange, oĂč ce sentiment est magnifiĂ©.
+ Je prenais ces sensations pour des souvenirs (seulement pour des souvenirs). Non, ce sont des sensations que la situation présente éveille aussi, pas de chimÚres ni rien de perdu, c'est devant et derriÚre mes yeux maintenant. (Arbres et champ d'herbes à la nuit tombante, par exemple.)
100622 En fermant les yeux j'ai vu une petite fleur de trĂšs prĂšs et regardĂ© comme elle s'est transformĂ©e en un grand arbre vu de trĂšs haut et de trĂšs loin. MĂȘme taille, effet bƓuf !
140622 Surveillance intime généralisée - mensonge impossible - suicide en masse
160622 goudron / grosse chaleur / odeur / de bonbons
180622 le prof de yoga qui refuse toute avance vers l'intimité pour éviter la découverte de son vrai visage d'anxieux
230622 Observation de la façade cĂŽtĂ© parc: prĂšs de moi Ă  l'ombre des arbres proches, une fenĂȘtre ouverte oĂč l'on a dĂ©posĂ© des miettes que je vois dans le bec des moineaux venus se servir les uns Ă  la suite des autres et qui repartent vers l'herbe ou sur le toit de l'entrĂ©e du 14 Ă  cĂŽtĂ© duquel je suis; plus haut et plus loin vers l'angle de la façade qui donne sur le ciel, au soleil du soir sur le mur blanc, une fenĂȘtre ouverte d'oĂč des mains sorties font claquer un petit drap.
290622 Réfléchissaucir. 2Úme groupe. Seulement aux personnes du pluriel accompagnées de saucisson(s).
+ C'est pas pour justifier nous accrochages, mais Ă  chaque rabibochage je sais un peu plus fort que je t'aime.
010722 Im tiefen GrĂŒn
040722 Je te tourne autour. À ta droite, c'est Ă  l'ombre. On voit quand mĂȘme une ligne de ton visage comme au bord d'un nuage-soleil le soir. Ta peau en bleu joue le cĂŽtĂ© gauche qui lui est clair Ă  l'instant. L'Ɠil regarde par terre loin devant. Je ne tourne pas vraiment, je garde le mystĂšre. Moi-mĂȘme j'essaie de ne pleurer que d'un Ɠil.
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theoppositeofadults · 7 years ago
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Rescapés des attentats de Paris, ils se sont tatoués pour avancer
Deux ans aprĂšs les attentats meurtriers qui ont frappĂ© des terrasses parisiennes et la salle de concert du Bataclan, le 13 novembre 2015, l’AFP a rencontrĂ© dix rescapĂ©s qui ont le point commun d’avoir voulu graver ce jour-lĂ  dans leur peau. Un tatouage pour marquer une cicatrice intĂ©rieure, pour porter le deuil, pour se reconstruire, pour dire « j’y Ă©tais »...
http://www.lavoixdunord.fr/258363/article/2017-11-04/rescapes-des-attentats-de-paris-ils-se-sont-tatoues-pour-avancer
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À 32 ans, Laura LĂ©vĂȘque a «  rĂ©cupĂ©rĂ© [son] corps et transformĂ© l’horreur en beau  ». Dans la fosse du Bataclan, « j’ai marinĂ© dans le sang. Recouverte de chair. J’ai Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ©e des victimes  ». Elle qui se sent parfois «  dans les limbes  » arbore un Ă©norme corbeau sur l’épaule, une Ă©clipse, un serpent qui se mord «  pour le cycle de la vie et de la mort  », et «  des fleurs qui poussent sur les champs de combat  ».
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Trois mois Ă  peine aprĂšs, Nahomy Beuchet, 19 ans, a fait dessiner le Bataclan Ă  l’intĂ©rieur de son bras, la date du 13/11/15 et «peace, love et death metal» (titre d’un album du groupe qui jouait au Bataclan, les Eagles of Death Metal).
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Pour Manon Hautecoeur, son tatouage est « [son]pansement, [sa] force, [sa] piqĂ»re de rappel  », un lion et la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur » gravĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de son bras. «  Quand on a Ă©tĂ© blessĂ© que psychologiquement, on a l’impression de ne pas ĂȘtre une victime parce qu’on ne porte pas sur nous les traces de notre prĂ©sence ce soir-lĂ . C’est ma cicatrice », explique la jeune femme qui se trouvait au restaurant Le petit Cambdoge.
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Un sentiment partagĂ© par David Fritz Goeppinger, 25 ans, ex-otage du Bataclan sur le bras duquel on lit en chiffres romains la date du 13 novembre : «  Je n’avais pas de blessure, il fallait quelque chose  ».
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Sophie a, elle, pris deux balles dans la jambe. Sa cuisse est recouverte d’une immense «katrina» (femmes maquillĂ©es avec une tĂȘte de mort, dans la tradition mexicaine); elle a aussi fait tatouer un tournesol sur son pied immobilisĂ©. « Je ne voulais pas sublimer ma cicatrice, j’ai illuminĂ© ma jambe », sourit la jeune femme de 33 ans.
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Un phĂ©nix a vu le jour sur le bras de StĂ©phanie Zarev, 44 ans, lĂ  oĂč elle a Ă©tĂ© effleurĂ©e par un Ă©clat de balle. Un « besoin de marquer dans la chair  » que «  malgrĂ© l’horreur de ce soir-lĂ , il y a encore des belles choses Ă  vivre  ».
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«  C’est ancrĂ© et encrĂ©  »: Alexandra, blessĂ©e au bar le Carillon, a insistĂ©, aprĂšs s’ĂȘtre fait extraire une balle du coude, pour tatouer «  prĂšs de sa cicatrice  » la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur ».
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Ces mĂȘmes mots ornent depuis juillet le bras de Ruben qui a passĂ© six mois Ă  l’hĂŽpital  : «  Je voulais que ce soit identifiable, sans que ce soit un panneau j’étais au Bataclan ».
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«  C’était vendredi 13, on Ă©tait 13 dans la fosse, on est ressortis vivants. J’avais dĂ©jĂ  le contour d’un trĂšfle tatouĂ© derriĂšre l’oreille, j’ai fait inscrire un 13 au milieu et un ‘fuck’ en dessous. À l’intĂ©rieur de mon oreille, j’ai mis une note de musique  », explique Ludmila Profit, 24 ans. « Fuck pour le cĂŽtĂ© rock’n roll, fuck les terroristes  ».
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Quant Ă  Fanny Proville qui a perdu son compagnon au Bataclan, elle a dans son dos « Sometimes you need to let things go » pour « matĂ©rialiser » : «  Je sais que c’est lĂ . Comme Olivier, je sais qu’il est lĂ , mĂȘme s’il ne l’est plus  ».
Et aussi
Floriane Beaulieu, 28 ans n’oubliera jamais la chance qu’elle a de s’en « ĂȘtre sortie »  : elle a optĂ© pour «  un trĂšfle Ă  quatre feuilles, une colombe et le mot espoir inclus dans un signe de l’infini  ».
À l’endroit oĂč Louise Roze, 31 ans, a eu de nombreux hĂ©matomes, il y a un «  ange rouillĂ©, une fille dĂ©charnĂ©e avec une aile dans le dos. Elle essaye de se relever sur les gravats de la vie  ». «  C’est moi cette fille  », lĂąche-t-elle.
Il y a aussi ceux qui portent sur eux le deuil de ceux qui sont partis, comme Florence Ancellin dont la fille de 24 ans, Caroline, a Ă©tĂ© tuĂ©e au Bataclan. Sur sa cheville, elle a tracĂ© une carotte, son surnom. Les trois fils de 15 Ă  29 ans Maryline Le Guen Ă©taient au concert du Bataclan. Son aĂźnĂ©, Renaud, n’a pas survĂ©cu. Un mois aprĂšs sa mort, sans mot dire, la maman a inscrit une arabesque avec son nom « pour l’avoir avec moi tout le temps ».
«  Le tatouage est une maniĂšre de faire peau neuve, une mĂ©tamorphose  », rappelle David le Breton, sociologue du tatouage. Il permet de «  se rĂ©appropier la tragĂ©die, de rester fidĂšle aux personnes disparues, Ă  l’émotion du moment, d’avoir traversĂ© la mort en restant indemne  ». Parfois, «  pour marquer une cicatrice intĂ©rieure  ».
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elisabethdenis · 4 years ago
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L’essai littĂ©raire - CoincĂ© dans le cadre de porte 
L’essai vit entre deux. Il ignore sur quel pied danser. Je le surnomme : murmure, une rumeur, une montĂ©e qui descend, une rĂ©flexion dans un ascenseur incessant, dĂ©coudre afin de mieux reconstruire. L’essai arrive Ă  la plage d’Oka, ne se stationne pas et repart tout de suite vers une autre plage.  
Entre auteur et lettres, il y a un corps à moitié vivant effaçable 
Barthes utilise un tĂątonnement libĂ©rateur en Ă©crivant, afin de sabrer le cordon ombilical se situant entre l’auteur et le livre. Sur un plateau d’argent, il offre cette possibilitĂ© d’enfiler une cape d’invisibilitĂ©, comme la portait si aisĂ©ment Harry Potter. Le but Ă©tant de tuer ce regard sclĂ©rose que le lecteur pourrait porter au sujet de l’écrivain. Minimaliser l’influence potentielle ayant le pouvoir d’emmurer le bibliomane. Le sauver de ces maudites ƓillĂšres. Laisser fondre les mots dans la bouche du bouquineur en ne sachant point qui se trouve Ă  l’autre bout de la cuillĂšre, le nourrissant. Rapetissant l’existence de cette main qui barbouille d’une calligraphie majestueuse. Permettre au visage propre de l’anagnoste de luire au fond du cuilleron argentĂ©.
Oh, regarde-toi! 
Ce patois aux visages de dĂ©traqueurs t’avalera doucement vers la recherche-crĂ©ation de tes propres savoirs et souvenirs.
Épargne-toi, dĂ©shabille-toi, de ce questionnement Ă  propos de ces doigts de fĂ©e, qui autrefois, se baladaient sur le passĂ© de cette feuille jaunie ou cet Ă©cran trop scintillant.  
Une fois ces formules magiques composĂ©es, le restant, la perle au fond de l’huitre, ressemble Ă  un cumulus d’essence Ă©phĂ©mĂšre. Un cri entre deux, un esprit sans nom qui passe et laisse un sillage de mots bandrolĂ©s.  
Roland s’aventure dans ce corps qui n’existe pas dont il s’efforce Ă  effacer. Il cherche Ă  dĂ©poser son index sur une colonne vertĂ©brale friable, au milieu du dos. À peine le frĂŽlement sur ces vertĂšbres, exĂ©cutĂ© et hop, l’épine dorsale s’échappe entre les longs-habiles, une fois de plus. De la mĂȘme veine, Karianne Trudreau Beaunoyer le souligne « Dans l’entre-deux, il n’y a personne ». Une porte oĂč on cogne Ă©ternellement. Sans repos. De la mĂȘme façon que Nitch propose « la mort de l’auteur », Roland tente de gommer le corps complĂštement.
La mort de Nelly Arcan était-elle aussi une dé personnification? Laissant derriÚre, la trace des écrits, mais sans anatomie.  
L’entre deux de l’essai littĂ©raire est l’espace comblĂ© d’un grand vide bruyant, embrassĂ© par l’auteur et le dĂ©coulement de son crayon favori. ÉcrasĂ© par ces deux piliers, ce point tourbillonne dans son vĂ©hicule, le crayon Ă  bille noir, et se dĂ©verse sur cette Ă©tendue blanche qui ne rĂ©vĂ©lait rien jusqu’au premier jet d’encre.  
La traversĂ©e (se faire percer par des vers (de la poĂ©sie matĂ©rielle - car oui on peut toucher les mots avec le terminus d’un doigt) de l’extĂ©rieur vers l’intĂ©rieur).  
Selon Louise Warren, l’essai est « une nĂ©gociation entre le monde intĂ©rieur et extĂ©rieur ». Un croisement entre ce qui nous traverse (venant de l’extĂ©rieur) et ce dialogue qui Ă©clot dans notre foyer (intĂ©rieur) face Ă  ce qui nous transperce. Ce coin gigotant de tous azimuts se vit entre ces deux sphĂšres occupĂ©es par la copulation de ce monde intermĂ©diaire. 
La sculpture d’argile et l’écriture m’ont menĂ©e, comme un miroir, aux mĂȘmes vocations appartenant partiellement Ă  L. Warren, Ă  me retrouver, Ă  me reconstruire, agrĂ©ablement coincĂ©e entre des murs blancs tachĂ©s de dessins et mots provocateurs dans mon propre atelier. Ces armes, directrices artistiques, m’encerclent avec une force dĂ©terminĂ©e pour finalement me peupler de diffĂ©rentes façons. DĂ©pendant de mes Ă©mois, mes amours, la cacophonie du moment conciliant l’ensemble de mon crĂąne, ces gribouillages affectent la fertilitĂ© de ma pensĂ©e. Plus tard, ma poussĂ©e recherche-crĂ©ative-inventive. Ces stimulants nĂ©cessaires permettent de donner naissance Ă  plusieurs Ă©crits sporadiques et Ă  plusieurs chĂąteaux d’argile.  
Depuis mon appentis artisanal, les oiseaux hurlent de l’aube Ă  l’obscurcissement. MalgrĂ© la couverture d’étoiles bordant en vain ces jacasseurs, je les surprends Ă  placoter aprĂšs les coups de huit heures. Ils m’habitent. Lorsque j’ai emmĂ©nagĂ© dans ce nid qui est mien, l’urgence d’écrire Ă  propos de ma nouvelle demeure s’est manifestĂ©e. Une force lyrique guidait ma main collĂ©e au crayon, suivi d’un frottement intense et rĂ©pĂ©titif. Du charbon Ă©parpillĂ©.
Les oiseaux se faufilaient par mes conduits auditifs externes pour enfin s’écraser les plumes, comme sur de grands divans que mes tympans sont. Ici. Je me dis et j’écris que j’existe telle une hirondelle. Ici. Elles installent leurs nids habituellement prĂšs des Ă©tables. Eh bien, si l’on perce un trou au mur de ma chambre, l’étable est lĂ . Le matin, le bruit toquade des sabots me rĂ©conforte. Les beaux soubresauts qui coupent le temps. Les hirondelles symbolisent l’arrivĂ©e du printemps, aprĂšs ce long voyage aux terres africaines (dans le cas des hirondelles europĂ©ennes). Une rupture dĂ©boussolante, c’est pareil Ă  un long voyage. Je change mon nom d’Élisabeth Ă  Elisabetta, portant le costume de ma vie italienne. Et voilĂ , je suis une hirondelle europĂ©enne qui vient de faire un long voyage et je me repose prĂšs d’une Ă©table. 
Voici, je viens tout juste de le faire. L’embranchement. Le premier Ă©lĂ©ment est celui du savoir scientifique dissĂ©miné : observer, renforcer, mit sur papier, Ă©noncer et enfin heureux locataire de ma cervelle. Cette information se niche dans mon intĂ©rieur, le savoir scientifique des hirondelles europĂ©ennes. Ce savoir a Ă©tĂ© stimulĂ© jadis par le dĂ©luge de mes vĂ©cus (extĂ©rieur), les chansonniers-planeurs-des-arbres-en-hauteur partout autour de mon abri. Puis, se mĂ©lange Ă  l’interprĂ©tation, la rĂ©action Ă©motionnelle qui me constitue (intĂ©rieur), qui s’extirpe de mon ĂȘtre. 
Les moineaux de mon chez-moi s’accouplent aux oiseaux des livres scientifiques. Ensemble, ils conçoivent un enfant qui court partout et trĂ©buche sur des pages. Fugitif, il n’arrĂȘte pas de courir sur le contour des pages. Il triomphe sous le nom de l’Essai LittĂ©raire.
La répercussion des mots 
Dans mon atelier, un dictionnaire de poche Micro Robert(extĂ©rieur), s’imprĂšgne, se beigne entre ces riviĂšres de longues lignes courbĂ©es que sont, partiellement, mes empreintes digitales. Presque Ă  chaque jour en pratiquant ma vocation, l’écriture se penche la tĂȘte vers ces pages couvertes de mots en arquant le cou, afin de manifester son dĂ©vouement Ă  la pratique de la fabrication de la beautĂ©. Chaque dĂ©finition se disant scientifique, factuelle, me fait buter, au centuple, vers l’intĂ©rieur. 
Chaque positionnement Ă©tymologique m’arrĂȘte comme pour sonder le pouls de mes souvenirs (mĂ©moire) qui se rattachent intimement Ă  des fragments de ma vie.  
Par exemple, le mot «hibou» est fonciĂšrement associĂ© Ă  cet homme qui m’a parcouru le corps et l’esprit depuis juin passĂ©. De fil en aiguille, en l’instant d’un clin d’Ɠil, Ă  la page 628, un Ă©lan d’écriture pourrait propulser des lignes, des paragraphes et peut-ĂȘtre mĂȘme un livre par rapport Ă  cet homme-hibou. « La littĂ©rature comme lieu de relation avec la vie, les autres, soi et le monde » comme Kateri Lemmens me remĂ©more. Une juxtaposition de ces Ă©lĂ©ments est traversĂ©e par un fil de fer tout mince, reliant le tout, permettant une Ă©criture viatique-thĂ©rapeutique. 
RĂ©flexion entre mots scientifiques de mon dictionnaire (extĂ©rieur) et les fragments de ma vie (intĂ©rieur) qui se fusionnent Ă  l’écho de ces mots. 
HĂ©roĂŻne p.625 : L’écriture qui s’habille d’une cape de velours rouge. Sauveteuse et douce. Diachylon de guerre qui m’a sauvĂ©e la premiĂšre fois lorsque j’étais triste Ă  8 ans. Je me souviens avoir crayonnĂ© mon cƓur en noir comme le sang des reptiles (le sang de ces vertĂ©brĂ©s est rouge. J’ignore d’oĂč ces croyances viennent). Je vis dans la profondeur d’un trou noir infini. Elle a Ă©tĂ© mon escadre lorsque j’ai perdu mon chien en cinquiĂšme annĂ©e. L’élan de l’évĂšnement m’a poussĂ©e Ă  Ă©crire un texte pour le « Club optimiste ». C’est sur l’estrade provinciale que je me suis Ă©chouĂ©e, les larmes aux yeux. C’est la fois marquante qui me laisse croire que c’était un nouveau sentiment qui me traversait, pleurer de joie aprĂšs avoir partagĂ© la poĂ©sie d’un souvenir intime et tristounet avec ce public qui m’était inconnu, sauf les yeux pleins d’espoir fiers de papa et maman. Mon professeur de 5e m’a dit que j’allais ĂȘtre Ă©crivaine. 
MĂ©morable p.792 : Mon pĂšre qui m’annonce au bout de mes 10 ans, au bout de la table de la cuisine un soir de lune brillante que j’ai une demi-sƓur cinq ans plus veille que moi. Mon monde s’est dĂ©cousu. La rencontre de ma sƓur au bout de mes 15 ans, autour d’une table chez les Trois brasseurs. J’avais des gants de dentelle noire et le bout de tissu qui couvre habituellement les doigts, coupĂ©s.  
Résiste et éjacule 
L’élan quand il est lĂ , j’ai peur de le perdre. Sachant qu’il est Ă©troitement liĂ© Ă  la rĂ©sistance. Comme ce poĂšme de Kalil Gibran « La joie et la tristesse », l’élan est la couverture de nuit qui borde la rĂ©sistance. 
Une fois que la rĂ©sistance ouvre l’Ɠil en plein jour, elle est toujours bordĂ©e par l’élan. Les deux vivent dans le mĂȘme lit et sont soudĂ©s l’un Ă  l’autre. Entre le manteau doux et rassurant de l’élan, et la peau rugueuse de la rĂ©sistance se cache l’essai littĂ©raire. 
L’espace blanc, concept apprivoisĂ© par Louise Warren, est un sanctuaire entre deux murs. Un endroit oĂč je me dois d’ĂȘtre Ă©ponge de tout ce qui vient d’ĂȘtre Ă©crit ou lu. Une piĂšce oĂč sur le mur, un graffiti s’étale « Respirations lentes ». Un endroit oĂč prendre un halĂštement flemmard Ă  partir d’un dĂ©tenteur d’une bouteille de plongĂ©e qui est nĂ©cessaire avant d‘entrer dans le prochain monde, le paragraphe adjacent, la ligne avoisinante. 
Plus prĂ©cisĂ©ment ici, juste au-dessus de ce paragraphe et sous le deuxiĂšme paragraphe rĂ©siste et Ă©jacule, il est question non seulement de lieu blanc, mais aussi de temps. PlantĂ© dans cet oscillent, j’ai vĂ©cu la rĂ©sistance qui a poursuivi le premier paragraphe (la puissance). Dans cette Ă©tendue de 1,5 cm sur 10 cm, j’ai pataugĂ©, touchĂ© Ă  la maladie de la langueur. Une heure a habitĂ© cet espace oĂč j’ai priĂ© la rĂ©ception des messages Facebook d’amis, en vain. OĂč j’ai ouvert le rĂ©frigĂ©rateur sans rien prendre, entrouvert les armoires et dĂ©cidĂ© d’en faire un mĂ©nage Ă  la place de bouffer. Une trouvaille de sac d’oignon moisi. J’ignorais que ça pouvait moisir, des oignons. Le rĂ©frigĂ©rateur m’a rappelĂ©e et deux betteraves m’ont tombĂ© entre le berceau que sont les mains. J’ai coupĂ© des cubes roses en riant de ma distraction forcĂ©e. 
Une pause musicale s’est imposĂ©e. Marlon Williams m’a fondu comme du chocolat dans la bouche. Ma machine Ă  Ă©crire et moi, on s’est mises en Ă©quipe, afin de construire des Ă©loges Ă©loquents, taper sur un papier texturĂ© beige, pour ce chanteur cowboy qui a adouci ma journĂ©e de dĂ©linquance. J’ai mis mon masque d’Halloween fait de papier mĂąchĂ©, sur mon visage. Le nez de mon corbeau ressemble Ă  un pĂ©nis. Ça me fait rire et baisser les coins de mes lĂšvres vers le bas en sachant que je vais devoir passer plus de temps sur le remodelage.
La rĂ©sistance est le point d’une phrase. La gorgĂ© de cafĂ© quand l’intĂ©rieur est sĂ©chĂ© de mots. C’est rĂ©aliser que dans Ă©lytre, y’a mon nom (Eli) et me dire que je vais toujours pouvoir voler plus haut.  
Mon essai littĂ©raire! Il m’échappe temporellement, comme est sa nature. L’élan revient. VoilĂ  c’est au mot « Espace », 24 lignes plus hautes, ou il est revenu me chatouiller le bout des doigts. L’élan ou la puissance dite par Aristote est ma main qui Ă©crit sans relĂąche, suivant le fil de ma pensĂ©e que la cafĂ©ine fait avancer Ă  un tempo fluide. C’est oublier la soif. Elle se cache sous la nuit qui tombe Ă  mon insu. L’anorexie inconsciente. Les papillons qui s’élĂšvent dans le ventre aprĂšs l’accouchement d’une phrase qui est d’une beautĂ© qu’on ne peut simplement pas oublier. 
Lorsque Warren pointe que « lire une Ɠuvre est un dĂ©placement ». DĂ©placement qui est la danse d’un lieu Ă  l’autre. Le dĂ©placement effleure des endroits, des sujets, des concepts, des mots, mais il ne reste jamais. Il prend une photo et il fugue. Il est comme la lune qui est toujours prĂ©sente, mais qui ne se prĂ©sentera jamais en face de nous, prĂšs du toucher. 
L’essai est plus tĂŽt, sans corps avec Barthe, dont l’esprit se dĂ©place continuellement. Plus tard, avec un corps vivant, selon Louise Warren. Louise et Roland sont deux points cardinaux, un duo de mains qui se cramponnent Ă  l’élastique qu’est l’essai. On tire de toutes ses forces en peignant un corps pendant que l’autre l’efface suivant son sillage. 
L’essai comme la Mer 
L’essai comme le bord. Le bord ou « la tension entre « faits » et « imagination »» comme Kateri Lemmens rappelle Ă  l’écrit. Je me borde mĂȘme le soir avec mes Ă©crits tout Ă  l’entour de moi, m’endormant dans un bassin de mots. Bord qui se rapproche du bordel. Du grand dĂ©sordre. Le bord de la Mer me vient en tĂȘte comme photo prise de l’essai littĂ©raire. AprĂšs le « click » devant un essai littĂ©raire, une photo de la Mer sort de mon Polaroid. Dans l’eau je retrouve, Ă©parpillĂ©e, les lettres E-S-S-A-I-L-I-T-É-R-A-I-R-E. Devant une Mer sauvagesse essayiste, ce corps mouvant me chevrote une puissance lorsqu’elle se fracasse sur les rochers et offre une rĂ©sistance lors de son retour Ă  la source. La puissance Ă  laquelle elle se frappe contre les rochers dĂ©pend des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs : le vent, les remous, la forme des rochers, le mouvement du sable, des orages et des bateaux crĂ©ant des vagues artificielles (mon environnement). Moi, devant ce spectacle de ce vas et-vient-entre-deux, je place mes orteils dĂ©licatement au rebord de la mousse blanche d’une fin de vague sur le sable. Je tente de suivre cette ligne qui n’est pas linĂ©aire, qui se construit pour mieux se dĂ©construire aprĂšs.
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laparenthesebrisee-blog · 7 years ago
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(Demain audience.) Libre, c’est-Ă -dire exilĂ© parmi les vivants. Je me suis fait une Ăąme Ă  la mesure de ma demeure. Ma cellule est si douce. Libre : boire du vin, fumer, voir des bourgeois. Alors demain, que sera le jury ? J’ai envisagĂ© la condamnation la plus forte dont il puisse m’atteindre. Je m’y suis prĂ©parĂ© soigneusement, car j’ai choisi mon horoscope (selon ce que j’en peux lire dans les Ă©vĂ©nements passĂ©s) comme figure de la fatalitĂ©. Maintenant que je sais lui obĂ©ir, mon chagrin est moins grand. Il est anĂ©anti devant l’irrĂ©mĂ©diable. Il est mon dĂ©sespoir et ce qui sera, sera. J’ai rĂ©signĂ© mes dĂ©sirs. Moi aussi, je suis "dĂ©jĂ  plus loin que cela" (Weidmann). Que toute une vie d’homme, donc, je demeure entre ces murs. Qui jugera-t-on demain ? Quelque Ă©tranger portant un nom qui fut mon nom. Je peux continuer Ă  mourir jusqu’à ma mort au milieu de tous ces veufs. Lampe, cuvette, rĂšglement, balai. Et la paillasse, mon Ă©pouse. Je n’ai pas envie de me coucher. Cette audience, demain, c’est une solennitĂ© pour laquelle il faut une vigile. C’est ce soir que je voudrais pleurer comme un qui reste - pour mes adieux. Mais ma luciditĂ© est comme une nuditĂ©. Le vent, dehors, se fait de plus en plus fĂ©roce et la pluie s’en mĂȘle. Ainsi, les Ă©lĂ©ments prĂ©ludent aux cĂ©rĂ©monies de demain. Nous sommes bien le 12, n’est-ce pas ? A quoi vais-je m’arrĂȘter ? Les avertissements, dit-on, sont de Dieu. Ils ne m’intĂ©ressent pas. DĂ©jĂ , j’ai le sentiment de ne plus appartenir Ă  la prison. Est brisĂ©e la fraternitĂ© Ă©puisante, qui me liait aux hommes de la tombe. Je vivrai peut-ĂȘtre... Par instants, un Ă©clat de rire brutal, nĂ© de je ne sais quoi, m’ébranle. Il rĂ©sonne en moi comme un cri joyeux dans le brouillard, semblant vouloir le dissiper, mais n’y laissant nulle autre trace qu’un regret de soleil et de fĂȘte. Et si je suis condamné ? Je revĂȘtirai la bure et ce vĂȘtement couleur de rouille aussitĂŽt m’obligera au geste monastique : mes mains cachĂ©es dans mes manches, et suivra l’équivalente attitude de l’esprit : je me sentirai devenir humble et glorieux, puis, tapi sous mes couvertures - c’est dans Don Juan que les personnages du drame revivent sur la scĂšne et s’embrassent - je referai, pour l’enchantement de ma cellule, Ă  Mignon, Divine, Notre-Dame et Gabriel, d’adorables vies nouvelles. "TĂąche de reconnaĂźtre le pointillĂ©" J’ai lu d’émouvantes lettres, bourrĂ©es de merveilleuses trouvailles, de dĂ©sespoir, d’espoirs, de chants ; et d’autres plus sĂ©vĂšres. J’en choisis une, qui sera cette lettre que Mignon Ă©crivit Ă  Divine, de la prison : "Ma chĂ©rie, Je t’envoie cette petite lettre, afin de te donner de mes nouvelles, qui ne sont pas bonnes. J’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour vol. TĂąche donc de voir un avocat pour qu’il me dĂ©fende. Arrange-toi pour le payer. Et arrange-toi aussi pour m’envoyer un mandat, car ici tu sais comme on la pĂšte. TĂąche aussi d’avoir un permis pour venir me voir et m’apporter du linge. Mets-moi le pyjama de soie bleue et blanche. Et des maillots de corps. Ma chĂ©rie, je suis bien fĂąchĂ© de ce qui m’arrive. Je n’ai pas de pot, reconnais-le. Aussi je compte sur toi pour m’assister. Je voudrais bien pouvoir t’avoir dans mes bras pour te caresser et te serrer bien fort. Rappelle-toi le plaisir qu’on avait. TĂąche de reconnaĂźtre le pointillĂ©. Et embrasse-le. Reçois, ma chĂ©rie, mille bons baisers de ton Mignon." Ce pointillĂ© dont parle Mignon, c’est la silhouette de sa queue. J’ai vu un mac bandant en Ă©crivant Ă  sa mĂŽme, sur son papier sur la table poser sa bite lourde et en tracer les contours. Je veux que ce trait serve Ă  dessiner Mignon. - Prison de Fresnes, 1942. Jean Genet, Notre-Dame-des-Fleurs
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darknightgx-blog · 7 years ago
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Hunter Hunted
Chocking on your alibi
 Open up my eager eyes

 Je ferme ma fenĂȘtre et rabat le couvercle du portable...Mon ĂȘtre est fĂ©brile et je retiens un petit cri d’excitation. Je regarde mon sac; cellulaire, lampe de poche, collation, corde, duct tape
tout est prĂȘt. Je donne un rapide regard dans le miroir, prenant soin de replacer mes cheveux en un mouvement automatique, je laisse derriĂšre moi une trace rouge sur la glace sans reflet. Je respire profondĂ©ment, laissant l’air frais de novembre emplir mes poumons
une brĂ»lure suivi d’une profonde satisfaction. Je glisse mes Ă©couteurs sur mes oreilles et commence Ă  marcher, marcher vers une direction, vers ce rendez-vous que l’on m’a fixĂ©.
 Don't mind me, I'm just a son of a gun
So don't stop, don't stop 'till your heart goes numb
 Je me perds dans le rythme de la nuit, ma musique le seul son brisant ce silence lourd de signification. Ils se croient si brillants, se croient si habiles
son souffle a brisĂ© ma volontĂ©, sa caresse a brisĂ© mes barriĂšre, leur regards; ma force
 je suis faible
je
Je continue de marcher, je dois me rendre, je dois remplir cette chasse, remplir mon mandat mĂȘme s’il s’agit du dernier. Le sourire de Lydia quand elle posa ses yeux sur moi me hante, marcher pour briser le cycle. J’entends leur murmures, leur rires dans ma tĂȘte
mother, father
leur cris, leur pleurs
Mes mains tremblent, mon regard s’embue, je suis rendue. Je cogne, une fois puis deux, toujours plus fort
ma voix se brise, je peine Ă  reconnaĂźtre celle-ci tant la peur noue les paroles. Je sors le 9 mm de mon sac et tire sur cadenas, je sens la chaleur, la dĂ©flagration et je hurle
dans les flammes, ils dansent.
 We'll write it across the sky
Won't look back and say goodbye
 Mes mains sont jointes avec ma corde, ma bouche, scellĂ©e avec mon ruban et je sens la chaleur derriĂšre moi, le crĂ©pitement d’un brasier. Devant moi, eux
mes proies, Ă©tais-je encore la leur alors que ma peau est percĂ©e de part et d’autre, vivent-ils l’euphorie que j’ai vĂ©cu en m’abreuvant de nouveau au sein de ma mĂšre? Le calcul froid dans leurs yeux, cette mĂȘme dĂ©termination que mon pĂšre eut lorsqu’il me tira dessus Ă  bout portant. Je panique, tentant de percevoir de nouveau le pouls, le battement intrinsĂšque de la vie
le crĂ©pitement amplifie alors que Lydia approche de moi, l’odeur de chair brulĂ©e emplie mes narines, la douleur un moment de clartĂ© dans cet ocĂ©an de confusion. Ses mains dans mes cheveux, replaçant avec amour une mĂšche derriĂšre mon oreille
puis un silence, un soupir, la douleur recĂšde

J’ouvre de nouveau mes yeux, je suis chez moi, mes mains rougies, mon reflet absent, mes parents un amas sanglant
Je recommence la chasse, rien n’effacera cette nuit, ils m’ont laissĂ© un nouveau message
qui de nous deux est la proie je me demande
la peau cicatrise dĂ©jĂ  et je peux deviner les contours, ce dessin, je regarde mon poignet
cette promesse brisĂ©e. Doublement marquĂ©e d’un pĂ©chĂ© que je dois expier, ma confiance mon fardeau. J’ajoute mon portable au sac, remet la musique et barre derriĂšre moi
MontrĂ©al, QC, me voici

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blogcollecteursimages-blog · 7 years ago
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La date, un gage d’authenticité 
[4 princesses avec leurs esclaves], entre 1865 et 1905 [sic]. Créateur non identifié. Archives départementales de La Réunion, Albums photographiques de Madagascar, 56FI153
“Il vaut mieux dater d’un siĂšcle que d’une saison.” Alfred Capus. Les PensĂ©es
Pour les collecteurs d’images que nous sommes, la date est une obsession. Par l’indication prĂ©cise du jour, du mois, de l’annĂ©e, d’une pĂ©riode oĂč une image a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e, nous allons pouvoir (re)situer cet objet d’Histoire dans le temps et envisager une reconstruction rigoureuse et objective du passĂ©.
Hormis la prĂ©cision des iconographies lĂ©gendĂ©es, la traque des indices prend souvent des allures de travail de bĂ©nĂ©dictin : supports de l’image, procĂ©dĂ©s techniques, diagnostics de la conservation prĂ©ventive permettant d’authentifier l’Ɠuvre Ă©tudiĂ©e. Au-dĂ©lĂ  de la haute technicitĂ© de ces outils qui fixent le temps de la crĂ©ation, d’autres dĂ©tails vont se rĂ©vĂ©ler pertinents comme marqueurs chronologiques : un Ă©vĂ©nement de l’Histoire, la mode vestimentaire, des Ă©lĂ©ments du progrĂšs technique ou de l’architecture
 Ces traces posent des repĂšres en rien intangibles. DĂ©sormais les terminaux interconnectĂ©s viennent enrichir substantiellement cette quĂȘte chronologique.
La photographie positive proposĂ©e n’a pas manquĂ© d’interroger la communautĂ© virtuelle.
Le constat reposait sur une pĂ©riode de datation erronĂ©e donnĂ©e par le documentaliste. Les princesses malgaches et leurs esclaves auraient Ă©tĂ© immortalisĂ©es entre 1865 et 1905
Or l'abolition de l'esclavage et de la corvĂ©e fut proclamĂ©e en 1896, il devenait dĂšs lors impossible d'avoir comme borne ultime l’annĂ©e 1905. La mode vestimentaire (qui a suscitĂ© dĂ©bat) venait circonscrire les bornes chronologiques entre la fin du Second Empire français et dĂ©but de la TroisiĂšme RĂ©publique soit entre 1865 et 1875.
L’histoire prendra par la suite une tournure diffĂ©rente avec la publication de ce portrait de groupe
 Les personnages s’animent avec les informations circonstanciĂ©es fournies par un Ă©rudit :
La fille assise au premier plan (Ă  droite) n'est autre que la Princesse Rasoanjanahary, niĂšce de la Reine Ranavalona II, fille du Prince Ramahatrarivo I. L'autre fille de haut rang Ă  sa droite serait probablement la Princesse Rasoaveromanana, une autre niĂšce de Ranavalona II.
La distinction sociale est perceptible entre les nobles vĂȘtues Ă  la mode europĂ©enne et les domestiques recouvertes du traditionnel lamba malgache. Au-delĂ  de la date, notre regard dessine dĂ©jĂ  les contours d’une autre Histoire

“N'y observer [dans l'Histoire] que les faits et les dates, sans porter plus loin sa curiositĂ© ni ses vues, ce serait imiter l'imprudence d'un voyageur qui, en parcourant beaucoup de pays, se contenterait d'en connaĂźtre exactement la distance”, [Rollin, Hist. anc. ƒuvres, t. II, p. 4] .
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la-princesse-de-cleves · 8 years ago
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Je vais vous poser une question. Est-ce que vous vous ĂȘtes aperçu a quel point il est rare qu’un amour Ă©choue sur les qualitĂ©s ou les dĂ©fauts rĂ©els de la personne aimĂ©e ? Jacques Lacan, Le SĂ©minaire, Livre II
S’intĂ©resser Ă  Marthe, c’est entrer dans la peinture, se soĂ»ler de peinture. Mais pas seulement.
[...] Marthe n’est pas celle que l’on croit, je vois bien qu’il y a du secret.
Je cherche la Maria qu’elle a voulu taire dans les toiles, dans sa famille, dans les livres, dans des articles.
Je ne la trouve pas dans l’ombre de Pierre mais dans la lumiùre de ses toiles. Il la montre en continu et je ne m’en lasse pas.
J’espĂšre approcher une sorte de vĂ©ritĂ© de Marthe, donner une image d’elle construite par petits bouts de vie, de pensĂ©es. Elle commence Ă  m’obsĂ©der.
[...] L’acte de reprĂ©senter est une intrusion, un viol. Au commencement de toute oeuvre, il y a un crime, ce que Bonnard s’efforce ensuite - et ce sera l’épaisseur de son oeuvre - d’effacer, de se faire pardonner. Pierre Schneider
Marthe habite les toiles de son amant, pourtant, elle ne pose pas comme poserait un modĂšle d’artiste. Elle vit sans contraintes dans la maison, vaque Ă  ses occupations naturellement. Poser, c’est s’arrĂȘter. Marthe n’interrompt rien de ce qu’elle fait, ne parait pas se prĂ©occuper de la sensation qu’elle gĂ©nĂšre. Pierre la regarde. Tout le temps. Elle habite son Ɠil. L’un observe, l’autre est observĂ©e. Elle ne se prĂ©occupe nullement du peintre. Les yeux de Pierre lui dĂ©robent un geste, une attitude, un Ă©moi, une posture Ă  tout moment. Sans cesse, il la dessine, la croque Ă  la hĂąte avec son crayon noir. Ensuite il la peint de mĂ©moire, Ă  partir de ses esquisses. Tout part du regard. Depuis le premier jour, elle s’est abandonnĂ©e entre ses mains, sous ses yeux. Elle se laisse dessiner, interprĂ©ter, presque sanctifier. Elle ne s’inquiĂšte pas, absente, indiffĂ©rente Ă  sa prĂ©sence, mais tenue par son regard. DĂ©vĂȘtue, grave et simple, le peintre Ă©claire sa nuditĂ©. Le nu reprĂ©sente un des thĂšmes favoris de Bonnard, pas celui des ateliers, acadĂ©mique et convenu, mais la pose ordinaire.
La jeune femme se mire dans les miroirs de la maison, dans les yeux de Pierre, sur les toiles. Elle met son corps au service de son amant, autant dire de l’art. Visible et impalpable, Marthe demeure parĂ©e des promesses du plaisir. 
L’amour pour son modĂšle, l’originalitĂ© et la sensibilitĂ© du peintre Ă©clatent. Tout le montre, tout le dit : l’organisation de la lumiĂšre, l’harmonie des tons, la perspective hardie, la sensualitĂ© impĂ©tueuse. Sans retenue devant Pierre, Marthe est plus souvent dĂ©vĂȘtue qu’habillĂ©e. Elle sait l’atout que reprĂ©sente son corps.
Marthe partout, dessinĂ©e, peinte, sacrifiant Ă  des rites immuables, dans la salle de bains, au jardin, Ă  table, faisant la sieste, arrangeant des fleurs, entre deux portes. Elle se tient dans toutes les piĂšces de la maison, couchĂ©e, debout, penchĂ©e, la tĂȘte inclinĂ©e, parlant, lisant, brodant, cambrĂ©e, la tĂȘte en arriĂšre, pieds nus ou chaussĂ©s.
Tellement omniprĂ©sente qu’à la fin de la vie de Pierre, elle deviendra presque abstraite, presque dĂ©personnalisĂ©e. MĂȘme si elle n’est pas reprĂ©sentĂ©e sur la toile, nous la sentons, nous la voyons, elle se fond dans le dĂ©cor. Toujours lĂ 
La peinture et Marthe sont les grandes passions de Bonnard, il peint avec force la beauté triomphale de son amante.
Sujet banal et audacieux, Marthe vit dans son monde, celui de l’eau, de la salle de bains, de leur intimitĂ©. La piĂšce devient au fil des annĂ©es un lieu de culte, elle inspire un grand nombre de tableaux. Si Marthe nue habite cet espace, elle n’y est pas toujours seule. Bonnard se reprĂ©sente, discrĂštement : une silhouette, Ă  travers un miroir, une jambe.
Sur le corps de Marthe, la lumiĂšre joue, sa chair se couvre d’un mĂ©lange de couleurs. Mauves, lilas, bleus intenses, jaunes, roses, verts profonds, rouges, orangĂ©s brĂ»lants. Le miroir inverse et permet au peintre une distance qui apaise le corps, le repose. Il rĂ©flĂ©chit Marthe, l’ouvre Ă  une autre dimension. Pierre la contemple de face et de dos. La glace, outil privilĂ©giĂ© de ses compositions, suggĂšre d’autres points de vue.
Un premier chef-d’oeuvre, en 1899, marque la prĂ©Ă©minence de Marthe sur la crĂ©ation de Bonnard : Femme assoupie sur un lit ou l’Indolente. Une toile Ă©rotique.
Elle sera exposĂ©e chez Durand-Ruel la mĂȘme annĂ©e. Le peintre ose l’intime. La voluptĂ© Ă©vidente n’a rien d’indolent. L’alanguie dans la lumiĂšre d’une lampe Ă  huile se cache avec pudeur les seins. Les jambes Ă©cartĂ©es, le ventre exposĂ©, tout met en doute la chastetĂ© du sujet. La composition vibre d’ondes sensuelles. TĂȘte appuyĂ©e sur un bras, jambe arc-boutĂ©e sur l’autre cuisse, un orteil s’agrippe, un chat cĂąline l’épaule de la femme, une pipe s’expose sur le marbre d’une table. Les draps en dĂ©sordre portent la trace des Ă©bats qui viennent d’avoir lieu. Sans parler de la lourde chevelure sombre dĂ©coiffĂ©e et Ă©pandue sur le lit. Bonnard nous donne Ă  voir sa vie privĂ©e. C’est peut-ĂȘtre Maria qu’il nous montre sans le savoir.
Cette toile majeure est suivie de L’Homme et la femme oĂč le peintre se reprĂ©sente, sans complaisance, Ă  l’intĂ©rieur de son sujet. Il rĂ©vĂšle violemment et gravement le paysage de son intĂ©rioritĂ©. Un amant et sa maĂźtresse, chacun dans ses pensĂ©es, dans une mĂȘme piĂšce scindĂ©e en deux par un paravent, comme une dĂ©chirure. AprĂšs l’amour, la pĂ©nĂ©tration, la fusion, semble arriver la sĂ©paration. Chacun retrouve sa solitude, son rĂȘve, sa tristesse. Deux chats jouent sur la couverture, dans le dĂ©sordre des draps, de lingeries et de vĂȘtements. DerriĂšre le paravent Pierre se met Ă  l’abri de cette femme, il la met Ă  l’abri de lui aussi. La scĂšne est vue Ă  travers un miroir, la femme dans la lumiĂšre, l’homme dans l’ombre, solitaire, du linge pĂȘle-mĂȘle fortement Ă©clairĂ© derriĂšre lui. Il partage brutalement avec nous ses questions, peut-ĂȘtre nous expose-t-il ce qu’il ne sait pas. Il se risque au regard de l’autre, il nous invite. Il faut un spectateur pour ouvrir l’espace de l’intime, pour ne pas s’y engloutir. La cloison n’existait pas dans la premiĂšre version.
[...] Sa maniĂšre de peindre ressemble Ă  une chorĂ©graphie lente. Le fusain ou le crayon grattent sur la feuille, caressent, reviennent, hĂ©sitent, gomment. Il trace de grandes lignes, recule, s arrĂȘte, se rapproche, ferme un Ɠil, puis l’autre. Il s’approche encore, regarde, recule, s’arrĂȘte, regarde mieux, dĂ©coupe le champ de son regard avec les mains pour isoler une partie de la toile, qu’il retourne. Si elle rĂ©siste, tient au regard Ă  l’envers, tout va bien. D’un geste familier, il frotte son chiffon. La pĂąte se mĂ©lange, il la prend rapidement Ă  l’aide d’un pinceau dur. Par moments, il ne veut plus d’intermĂ©diaire, son doigt porte la matiĂšre. Les couches s’ajoutent aux sous-couches. Il attend que la couleur tout juste posĂ©e sĂšche pour en ajouter une autre. Les contours doux, l’oeil circule sans heurt. Il va, il vient, chantonne, se frotte les mais, le monde extĂ©rieur n’existe plus. La nuit intĂ©rieure se dĂ©fait dans la crĂ©ation.
Bonnard ne peint pas une seule toile Ă  la fois, mais plusieurs, il passe de l’une Ă  l’autre. Il va vite, pourtant il peut mettre des semaines, des mois , peut-ĂȘtre des annĂ©es Ă  dĂ©clarer un tableau fini.
Consciencieux, rigoureux, il a notĂ© ce qu’un peintre en bĂątiment lui a dit un jour : Monsieur, la premiĂšre couche en peinture, cela va toujours : je vous attends Ă  la seconde.
Il peint de mémoire à partir des dessins de son carnet.
[...} Il faut bien la rĂȘver faute d’élĂ©ments biographiques. LĂ , je me la reprĂ©sente entre un retour de Normandie et un dĂ©part pour le Midi, au dĂ©but des annĂ©es 1930. CoiffĂ©e d’une sorte de bibi noir, portant un manteau clair assez discret avec de la fourrure au cou et aux manches, elle est toujours Ă  la mode. Talons hauts, sac de cuir jaune. Elle semble sans poids, sensuelle, anĂ©mique.
Je me suis toujours demandĂ©e ce qui l’avait poussĂ©e Ă  changer d’identitĂ©. Courage ou lĂąchetĂ©, fuite, dissimulation, folie, lutte contre la folie ?
Je ne comprends pas pourquoi les Bonnard ne se sont pas mariĂ©s avant. Peut-ĂȘtre que ce n’était pas important. Ils n’aimaient guĂšre faire comme ,tout le monde. Le temps n’existait pas, il s’était arrĂȘtĂ© au moment de leur rencontre.
Qu’a Ă©prouvĂ© Pierre en dĂ©couvrant le nom de Maria Boursin en lieu et place de celui de Marthe de Meligny ? De la colĂšre, de l’indiffĂ©rence ? Que lui a-t-il dit ? Qu’a-t-il dit ? Qu’a-t-elle rĂ©pondu ?
[...] Bonnard a rĂ©volutionné l’art en mettant sa femme sous nos yeux, une femme qui ne voulait rien dire d’elle. Il semble chercher, Ă  chaque tableau, Ă  saisir quelque chose qui lui est dĂ©robĂ©.
Pendant cinquante ans, Marthe partout, avec un chapeau, nue, Ă  demie dĂ©shabillĂ©e, caressant son chien, au miroir, en jupon, aux bas noirs, sur une chaise, accoudĂ©e Ă  une table, alanguie sur un lit; oisive dans un fauteuil, appliquĂ©e Ă  se laver. Elle est dans toutes les piĂšces de la maison, couchĂ©e, debout, penchĂ©e, la tĂȘte inclinĂ©e, parlant, lisant, brodant, cambrĂ©e, la tĂȘte en arriĂšre, pieds nus ou chaussĂ©s. Elle est visible et impalpable. Bonnard l’a habillĂ©e de son fantasme, de sa perception.
L’indolente, le mystùre de Marthe Bonnard - Françoise Cloarec
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carloscabeza · 6 years ago
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CARLOS CABEZA exposition Galerie Mostini Paris 1992
Cabeza   le dernier des Robinson métaphysiques.
II y a un univers Carlos Cabeza fair d’étroites trames enchevĂȘtrĂ©es, et dans des apparences de collage. L’artiste ne peint pas la toile, il la sillonne, laisse ses marques et ses traces, abolissant les couleurs pour non laissez seulement que vuelques unes des plus attĂ©nuĂ©es. Dans une langueur Ă©trange. Pourtant les teintes et les nuances sont presentes a chaque moment seulement englouties dans des couches de matiĂšre qui les cachent a jamais au regard. LÂŽarchitecture dans la composition de chaque oeuvre ajoute de la force, structure les delires. Les plus folles imaginations peuvent y trouver refuge. N’y aurait-il pas des  rĂ©seaux magiques de comprensiĂłn dans cet ensemble qui nous est montrĂ© aujourd’hui, une espĂšce de codification sous-jacente. Entre ces objets signifies,  étranges entonnoirs aux contours de hanap, images lĂ©gendaires des cornes d’abondance, et ces apparences de plantes folĂątres, la personnalitĂ© de l’artiste se met en place. Carlos Cabeza explore avec plĂ©nitude le monde des signes, et cherche pour sa septiĂšme exposition personnelle la substantifique moelle de toute chose, dans un grattage de ls toile incessant et dans symboliques archĂštypales. “Je n’utilise que des formes quotidiennes servies par une technique oĂč les traits de crayon se melena  à la gouache et Ă  l’acrylique”. Ici pas d’esbroufe ni de subterfuges. Parfois des mots surgissent, ils restent rares dans  l’oeuvre de Cabeza et s’ajoutent au titre de chaque toile, l’émotion selon l’auteur est ainsi transfigurĂ©e. iIs constituent le lien intangible entre ce “moi”  profond et les rĂ©alitĂ©s subjectives. Carlos Cabeza ne triche pas et s’investit entiĂšrement. II force par son geste crĂ©atif notre imaginaire. C’est Ă  un vĂ©ritable voyage intĂ©rieur qu’il nous convie dans cet ascĂ©tisme de moyens . Porche de ses convictions et de sa morale de vie. Une cinquantaine de tableaux seulement a Ă©maillĂ© sa carriĂšre. Des  dessins s’ajoutant Ă  la liste. Carlos Cabeza se veut rare et peu disert a contrario des souvenirs de cette enfance plongĂ©e au coeur  du VĂ©nĂ©zuela qu’il Ă©grĂšne, faite d’une luxuriance de faune et de flore. De souvenances sensibles et porches d’un paradis entr’aperçu. Et que l ‘0n croit dĂ©jĂ  perdu. Cabeza  avouerait-il qu’il est  devenu malgrĂ© lui le dernier des Robinson mĂ©taphysiques, et que ses tableaux sont ses derniĂšres planches de salud.
Philippe Carteron  .Paris 1992.
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ladydarkglam · 8 years ago
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Fille de la mort "Androgyne est la crĂ©ature qui m'a enfantĂ©e Un matin de rosĂ©e tempĂȘtueuse de non identitĂ© L'indĂ©finition d'une naissance en un prĂ©nom De genre fĂ©minin mais de masculins pronoms Interstice entre le il et le elle d'un sujet en quĂȘte AsexuĂ© cordon ombilical d'une triste fillette Acte second d'un reniement , le premier fut nĂ©gation Mal dĂ©finis les contours du je ont demandĂ© pardon Au nom de quel abandon pouvais je ĂȘtre crucifiĂ©e ? Enfant non dĂ©sirĂ© n'est point de ma culpabilitĂ© Des interdits et des poupĂ©es demeurĂ©es chiffons Un crĂąne rasĂ© vaut toutes les malfaçons DĂ©chets plasmatiques d'une gĂ©nĂ©tique floutĂ©e Descendance impie d'une larme Ă  la goutte inversĂ©e Perfusions de vie n'apprivoisent que l'oubli Mais toujours reste le dĂ©samour d'un cƓur trahi Dans mes yeux d'enfant maudite , un morne reflet Qui n'a pas connu l'abandon ne sait le miroir brisĂ© OĂč se trouver lorsque le nĂ©ant dessine des nuages? Comment s'accepter quand le soi est autre rivage ? Courir aprĂšs mon ombre tel fut mon errance CamĂ©lĂ©on Ă©caillĂ© des brumes d'une teinte d'absence À naĂźtre dans le puis sans fond des indĂ©sirables Doucement se tisse l'enfer du moi improbable La carapace que je me suis forgĂ©e n'a rien changĂ© Sous le masque la mĂȘme amertume embuĂ©e Parce qu'il n'y a point d'histoires que l'on efface Que la craie et le fusain m'en soient tĂ©moins de traces La failure originelle est cicatrice Ă©ternelle J'ai pĂȘchĂ© par insoumission au dĂ©sir maternel Le temps qui a passĂ© ne m'a pas faite de saisons Hiver , printemps , Ă©tĂ© , automne , rien dans mon horizon Parfois l'horloge d'une destinĂ©e n'est que pis-aller Mon chemin fut ainsi dessinĂ© de brĂšches et de ronciers FigĂ©e lĂ  Ă  compter les atours que je n'avais pas RĂ©fugiĂ©e clandestine dans ma bulle de prĂ©lat À trop prier les cieux en on devient encre de verset De sang et de camisoles le rosaire n'est guĂšre sacrĂ© Tant d'annĂ©es Ă  me grimer au prisme de ses vƓux Je ne serai jamais rien de plus que les flammes de peu Mon esprit terrĂ© dans mon Ăąme je marche encore Fuir , partir , tout plutĂŽt que l'onction des remords Et un soir mon souffle me quittera , silencieuse rĂ©vĂ©rence Point de salut ni de couronnes mais le fruit de la dĂ©mence Il y a une chose que j'ai toujours su sans le dire La vĂ©ritĂ© heurte les orphelins et leurs soupirs Dans mon dernier rĂąle peut-ĂȘtre elle s'exposera Et fille de la mort n'entendra jamais tonner le glas " ©GisĂšle-Luce de Christian -James
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canardventriloque · 7 years ago
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Écritures
Écume
L'Ă©cume tremblotante s'effile sur le sable fin et s'enroule, aqueuse mousse, autour et entre mes orteils nus. Elle s'agite, ses bulles grossissent s'enflent et se dĂ©gonflent. L'impĂ©tueuse m'enveloppe jusqu'Ă  la cheville. Sa vivacitĂ© trahit sa courte endurance. La bĂȘte toute frĂ©tillante quelques secondes auparavant gĂźt maintenant flasque et inanimĂ©, sa blancheur n'est plus. Il ne reste que la trace humide de sa prĂ©sence. Je me retire avant que la mer ne vienne de nouveau me lĂ©cher les pieds. L'inlassable armĂ©e de crĂ©atures Ă©cumeuses poursuit son inexorable assaut tragique. Les bulles se dissolvent, les formes blanches et mouvantes s'affaissent et se tordent de douleur puis meurent absorber dans la spongiositĂ© de la plage.
Éternels assauts rĂ©pĂ©tĂ©s et rĂ©pĂ©tĂ©s encore encore. Pourtant les tactiques d'approches sont dans la nuance, les crĂ©atures d'Ă©cume travaillent mĂ©ticuleusement Ă  explorer chacune des possibilitĂ©s qu'offrent le terrain et la force de frappe de leurs vaisseaux de dĂ©barquement. Ce sont les vagues qui les projettent, et les crĂ©atures d'Ă©cume sont comme les danseuses d'un ballet mourant qui dĂ©clenche toujours les mĂȘmes mouvements en en dĂ©clinant les paraboles et les pas sur des gammes aussi infinies qu'il n'y a de crĂ©atures.
Le spectacle de ces crĂ©atures mourantes qui ne pensent qu'Ă  envoyer les leurs vers une mort certaine depuis qu'il y a de l'eau mouvante sur cette Terre, ce spectacle, ce spectacle, ce spectacle me rappelle l'Ă©criture qui se meurt sur les plages de la page. L'Ă©criture est formĂ© de ces crĂ©atures d'Ă©cume.  Si tĂŽt qu'elles se dĂ©posent elles s'Ă©vanouissent et il ne reste qu'une flaque humide, sale, inerte, ce sont ces lettres qui s'alignent, ces cadavres. OĂč sont passĂ©es ces agiles crĂ©atures qui courraient encore quelques instants non quelques micro-secondes auparavant ? Cet espace de surgissement et ce temps de dĂ©ploiement est infime, si infime. Elles sont pourtant lĂ  je voudrais les saisir m'en emparer mais elles s'Ă©chappent dĂšs que je me mets Ă  vouloir les rattraper et dĂšs que je veux revenir en arriĂšre pour les retrouver, ne serait-ce que dans ma mĂ©moire, revenir en arriĂšre c'est les effacer              il n'y a aucune chance de les retrouver elles sont perdues aussitĂŽt dĂ©posĂ©es ce spectacle est insupportable, c'est l'infinie et silencieuse souffrance des lettres cadavres des crĂ©atures de l'Ă©cume. JE                      VOUDRAIS                           VOUS        RE T   R   O UU VVER crĂ©atures crĂ©atures crĂ©atures. Peut-ĂȘtre que si j'Ă©crivais plus vite ? Peut-ĂȘtre mais qalrs surgit des cadracres cdes cadavres imparfaits et mes mains ne sont pas assez agiles etllles elles sont laids et inertes ellles sont bien loin d'arriver Ă  la hauteur et au niveau de dextĂ©ritĂ© de ces merveilleuses Ă©cumes de ces merveilleuses ? Pourquoi les admirer, elles ne veulent et elles ne rĂ©pandent que la mort. Mais leurs cadavres ponctuent ce monde et en dessinent les contours. Ce sont elles aussi qui font l'ombre, qui font les bruits, qui font paroles, autant de cadavres rĂ©sultant des mouvements d'une Ă©cume ambitieuse conquĂ©rante mais Ă©chouant toujours.
Le monde est remplis de cadavres auxquels on ne prĂȘte pas attention. Des plus infimes et infiniment essentielles Ă  notre tissu, ces crĂ©atures d'Ă©cume, mais surtout celles qui nous affectent bien davantage : les cadavres de nos semblables, ou des animaux, ou de ces insectes Ă©crasĂ©s, de ces plantes dĂ©racinĂ©es. Beaucoup sont lĂ  parmi nous, ils meurent de froid avant que la pensĂ©e gĂ©nĂ©reuse et hypocrite de leur offrir un peu de chaleur ne se rĂ©alise, ils meurent sous les balles avant qu'on leur ait dit vous avez le droit de vivre, ils meurent de faim de soif ils meurent ils meurent ils meurent sans cesse. C'est parce que l'Ă©cume ne leur a pas offert suffisamment de sacrifices. Ces sacrifices sont nĂ©cessaires Ă  la vie des plus grandes crĂ©atures. Seulement oĂč a Ă©tĂ© la pensĂ©e et la force de rĂ©alisation qui font s'ordonner les crĂ©atures d'Ă©cume pour qu'elles mĂšnent leur tĂąche ? Nous pouvons ĂȘtre la force de cet Ă©cume. Mais ce n'est pas assez, il n'y a jamais assez d'Ă©cume, nous nous Ă©crasons toujours trop tĂŽt avant d'atteindre cet autre que l'on voudrait sauver, dĂšs fois mĂȘme souvent on ne les remarque mĂȘme pas et on ne peut vouloir les sauver. Notre Ă©cume de volontĂ© meurt avant mĂȘme qu'elle ait pu surgir sur les plages de notre pensĂ©e.
Ces considĂ©rations Ă©cumeuses m'embourbent. Je voudrais flotter et virevolter au-delĂ  de l'Ă©cume des choses et de moi-mĂȘme, ĂȘtre fier de mes cadavres ĂȘtre fier de mon cadavre et lĂącher prise sur tous les autres cadavres les inexorables cadavres les infinis cadavres ce que j'en laisse ce que je ne voulais pas laisser ce que j'ignore ce qui surgit dans mon esprit la nuit et qui me surveille et me suit depuis des espaces insensĂ©s.
Mais l'écume morte me suit me suit me suit suffit t-il ? Mais oui c'est déjà un début. Adieu écume morte.
Cette fin brutale ne me conviendra jamais, tous ces cadavres non plus. Je suis livrĂ© Ă  la mĂ©lancolie, c'est lĂ  ma propre Ă©cume, mon Ă©ternel sentiment de mourir en moi-mĂȘme et en dehors et de mourir sans cesse de ne laisser que des cadavres sans sens sans substance sans Ă©panouissement. Sans rien. Amertume de l'Ă©cume. Pas un joli mot pour te dĂ©crire et te trouver, tu es le fond des choses, nous ne sommes que des cadavres dont les relents putrides couvrent les plages de sigles de signes de cadavres Ă©parses et laids laids laids les rĂ©pĂ©ter pour souligner la laideur, tenter de te retrouver encore encore pour me fondre dans ton essence Ă©ternelle perdant Ă©ternel Ă©chec Ă©ternelle dissolution. Formerais-je un cadavre au final au bout de ma lutte ? Certainement. Alors aurais-je atteint l'Ă©cume au moins ? Ou me serais je dissous dans une matiĂšre spongieuse et Ă©touffante, dans l'abysse dans le vide. Écume es-tu seulement trouvable palpable dĂ©celable, je peux sentir ta prĂ©sence mais c'est comme si tu Ă©tais si lointaine Ă©cume Ă©cume Ă©cume
Il n'y a point d'écume au bout de la plume, au bout de mes lÚvres, au bout des neurones, elles sont dans un autre espace ces créatures fugaces.
Laissez moi courir sur les pages pour dénicher une porte d'entrée vers cet espace.
Quels cadavres vais-je laisser derriÚre moi ?
Je ne peux m'empĂȘcher de dĂ©tester ce que j'Ă©cris.
- Ecrit vers le 23/02/2017 -
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