#Dessine-moi contoure-moi trace-moi
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Tiens @cheryllollst j'arrivais pas à dormir alors je t'ai fais un petit HC Séli/Léodagan ❤
Inspiré de cette image
https://www.lipking.com/collections/94002#lg=1&slide=0
Léodagan/Séli
Rencontre 1 :
Il vient à la source pour se détendre, c'est son coin secret depuis quelque temps déjà. Mais alors qu'il se dirige vers son endroit favori la silhouette d'une femme se dessine au dessus des ronds d'eaux.
Séli est surprise et se met en position d'attaque mais Léodagan ne veut pas se battre, juste se détendre dans l'eau. Malgré les avertissements et les insultes en Picte qu'elle lui lance, il se déshabille et s'assoie dans l'eau loin d'elle pour lui laisser tout l'espace dont elle a besoin. Il finit par s'endormir, quand il se réveille elle n'est plus là.
Quand il revient la fois d'après il ne l'a voit pas mais il trouve un pichet de vin et du pain qu'elle a laissé pour lui. Il sourit.
Rencontre 2 :
La fureur reigne sur le champs de bataille.
Elle est forte et agile, aussi belle que sauvage, aussi indomptable que dangereuse. Elle lui laisse une entaille sur le torse et quand il se réveil plusieurs jours plus tard avec l'assurance d'avoir une cicatrice aussi impresinante que profonde, il sait qu'il lui faut cette femme.
Rencontre 3 :
Cette fois, elle l'attend à la source.
Ils n'ont pas besoin de mots, de toute façon ils ne se comprennent pas, leur geste valent bien plus. Quand ils ont fini d'apprendre les contours du corps de l'autre, elle promène ses doigts sur la marque rouge qu'elle lui a laissé sur l'abdomen en souriant. Il prend sa main et la pose sur son coeur, "Léodagan", elle goûte son nom d'un baiser, "Léo" elle répète et il se dit que c'est bien mieux que son vrai nom.
Quand il se réveille, elle a encore disparu.
Rencontre 4 :
C'est par hasard qu'il l'a voit.
Elle est blessé et elle porte une autre femme à bout de bras. Il veut l'aider mais elle hurle, il ne comprend pas.
Quelque chose de gigantesque approche, mais Léodagan est prêt. Un combat acharné débute entre Léodagan, Séli et la créature d'où ils sortent victorieux. Mais la victoire à un goût amère, la guerrière qui accompagne Séli meurt dans ses bras, quelques mots étrangers sur les lèvres.
Affaiblie par sa blessure, Séli s'évanouit à son tours.
--
Léodagan la ramène avec lui et la soigne.
Pendant des jours il reste à son chevet, change ses pansements, lui apporte à voir et à manger, lutte avec elle contre la fièvre et les délires.
Au bout de plusieurs jours elle se réveille, il est la première chose qu'elle voit. Elle pose une main sur son coeur, "Séli", avant de sombrer dans le sommeil. Il ne sait pas si elle lui dit merci en sa langue natale ou si c'est son nom.
--
Il veut lui demander de rester mais ils ne se comprennent toujours pas. Elle s'en va rejoindre les siens et il la regarde partir sans pouvoir la retenir.
--
Plusieurs mois s'écoulent sans qu'il ne voit la belle guerrière Picte. Il retourne souvent à la source mais aucune trace d'elle. Il ne l'avouera jamais mais son coeur saigne, il n'aurait jamais dû la laisser partir.
(...) à suivre
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L’hôtel particulier (34)
Les 33 premiers chapitres sont à lire ici
Chapitre 34 : Les fantômes ne meurent pas
Pendant tout le trajet, Tatiana ne prononça pas un mot. Le regard ailleurs, elle sembla regarder le paysage monotone qui défilait lentement. Elle ne dit rien non plus lorsque nous entrâmes dans la ville passant par son centre embouteillé. Je regrettai d’avoir choisi ce chemin. Brusquement, un soldat américain passa devant la voiture arrêtée. Je crus avoir une hallucination cependant, mon amie confirma sa présence. Puis, un second GI courant presque pour rejoindre son camarade, frôla le parechoc du véhicule.
- Excusez-moi, mais il y a une fête ? demandai-je.
Après l’existence de fantômes allemands chez moi, j’avais peur de me retrouver à voir des spectres partout et de nationalités différentes. Le militaire tourna la tête et s’approcha pour répondre. Son collègue, les bras croisés, l’attendait sur le trottoir.
- Non, c’est la commémoration, annonça-t-il. On célèbre l’anniversaire de la libération de la ville. Et on fait toujours un petit défilé en mémoire de l’entrée des américains. Ça commence bientôt.
Son pote lui ordonna de se dépêcher car ils allaient être en retard. Ils s’engouffrèrent dans une rue piétonne au moment où la file de voitures avança lentement. Dès lors, je repensai à ces coups de feu dans mon domicile et suspectai un lien entre la libération et ces tirs. Enfin, cela semblait logique. Je ne parlai pas à Tatiana des événements de la nuit. Elle-même semblait de plus en plus sceptique quant à la présence de fantômes. En fait, elle était persuadée que tout n’était que pure coïncidence. Les bruits étranges ressemblant plus à des grincements qu’à des cris. Le chat, la fausse-couche officiellement suite à une toxoplasmose. Les roses bleues dont elle pensait venir de moi…
Pendant son séjour hospitalier, Tatiana avait repris de la splendeur. Seulement, elle entra dans une profonde mélancolie dès son départ. Son teint blanchit au moment de prendre place sur le siège avant de la voiture, la place du mort comme on dit vulgairement. Elle garda la bouche fermée même pour tousser, se contentant de remuer la tête quand je parlais. Alors, je préférai ne rien raconter.
La grille d’entrée s’ouvrit pour laisser passer la Golf. Malgré ma richesse, je n’avais toujours pas changé de voiture. Je gardai cette Volkswagen par nostalgie, ou par fainéantise, n’étant pas amateur de bagnoles. Je garai donc la mienne à sa place en face de la maison. Mon amie observa la demeure comme si elle ne l’avait jamais vue auparavant. Puis, elle ouvrit la portière et sortit en me suivant. Elle marcha lentement, emboitant mes pas. Elle pénétra le vestibule et admira le plafond. Son comportement me perturba légèrement.
Cependant, elle exigea de changer de chambre. Elle ne voulait plus dormir dans la nôtre. Nous traversâmes le couloir et elle choisit la chambre du fond, celle qui était voisine de la chambre de Diane. D’après elle, la décoration, plus bleue que la précédente apaisait son émoi.
Nous dormions lorsque la porte s’ouvrit doucement, sans grincer. Toutefois, je pus percevoir une lueur réchauffer mon visage. La lumière s’approcha brusquement puis j’entendis cette voix féminine qui répétait sans cesse « Joseph ». Bien que j’ouvrisse les paupières, le spectre ne bougea pas. Il restait dans une obscurité totale que je ne comprenais pas car j’apercevais les contours de sa silhouette. Elle demeura quelques secondes à attendre et décida de sortir d’un pas feutré.
Le dos tourné, Tatiana n’entendit rien ni ne vit la scène. Elle dormait paisiblement laissant sa respiration soupirer de temps en temps. J’observai la porte qui demeurait entrebâillée, elle laissait passer une lumière dont je n’arrivai pas à trouver l’origine. Elle était trop forte pour être celle de la lune et trop faible pour venir d’une lampe. Soudain, un coup me fit sursauter.
Toujours dans les bras de Morphée, Tatiana ne se réveilla pas. Par contre, elle soupira plus fortement que d’habitude, certainement gêné par un rêve. En relevant les draps, je remarquai sa perte de poids. Elle avait retrouvé le physique d’avant la grossesse. Je me levai en faisant le moins de bruit possible puis je me dirigeai dans le couloir afin de connaitre la raison de cette étrange luminosité.
A peine étais-je devant la porte qu’un second coup éclata jusqu’à faire trembler mon corps de stupeur et d’effroi. Tatiana dormait toujours. Je tirai délicatement la porte et m’engouffrai dans ce couloir devenu vert en raison de la luminosité. Elle rappelait les visions nocturnes de certaines caméras. Je marchai pieds nus sur le carrelage froid. Aucun bruit ne provenait de la maison ni d’ailleurs. Dehors, le silence parut même glacial.
Après avoir appuyé sur l’interrupteur, je me précipitai vers les escaliers ou j’avais une vision globale de la maison. Encore une fois, il ne se passa rien et j’allais retourner dans ma chambre quand un troisième coup encore plus fracassant retint mon émotion et mon esprit. Je sentis mon cœur exploser, mes membres se liquéfier par la peur et l’angoisse envahir mes poumons. Pourtant, aucun autre son ne parvint.
Appuyé contre la rambarde, je cherchai l’origine du bruit. Je me demandai si je devais visiter la maison entièrement afin de m’assurer que tout était réellement calme. J’hésitai mais en observant les marches, quelque-chose intrigua fortement mon attention. J’allumai la lumière des escaliers. Des traces de sangs recouvraient les marches.
Cela allait d’au-dessus au rez-de-chaussée. Je descendis donc après avoir récupéré un balai. Je n’avais rien trouvé d’autre qu’un pauvre balai pour me défendre en cas d’attaque. Je suivis les traces de sang et fus étonné de voir qu’elles provenaient de la cuisine. Je marchai doucement, le cœur accroché. J’étais angoissé par l’idée qu’elles auraient un lien avec la cave et j’avais raison.
La porte demeurait grande ouverte. Les premières marches étaient marquées de taches rouges. J’essayai de voir plus loin. Aucun bruit ne provint du gouffre si ce n’est un énorme vent hivernal. Son souffle vint claquer mes joues. Alors, rapidement, je verrouillai la porte et partis dans l’autre direction. Les taches avaient toutes la même apparence dessinant presque une patte d’animal.
Malgré mes efforts, mes pas résonnèrent dans les escaliers. Dès lors, j’accélérai ma grimpette et suivis les traces au deuxième étage. Elles s’éloignèrent ensuite vers le couloir de gauche. Je continuai mon avancée, serrant le manche du balai dans la main gauche ainsi qu’un couteau récupéré dans la cuisine. Je marchai au rythme de ma respiration, inquiet, perturbé de me trouver confronté à un individu mauvais, un fantôme voire pire, un démon !
Un son continu vint à mes oreilles. De l’eau coulait provenant de la salle de bain entre les chambres. D’ailleurs, des traces de sang frais étaient visibles sur le seuil de la salle d’eau. J’avançai de plus en plus avec discrétion. Je voulais surprendre cet intrus. L’eau continua de couler, un nuage de vapeur sortit de la douche. Cependant, je ne vis aucune ombre chinoise derrière la porte opaque. De plus, malgré la lumière allumée, je constatai être seul dans la pièce.
Soulagé, je soufflai et posai le couteau ainsi que le balai à côté du lavabo. Ensuite, je me dirigeai vers la baignoire. Elle faisait aussi hammam en plus de faire douche. Je fis glisser la porte, fermai les yeux pour éviter la vapeur bouillante. Et je fus saisi de terreur en découvrant la bête debout dans la baignoire.
Le chat noir lavait son pelage de ses plaies. Le sang mélangé à de la terre coulait en même temps que l’eau chaude dans le siphon. Ses yeux jaunes me fixèrent avec mépris. Il grogna, montra les crocs et bondit m’obligeant à esquiver. Il n’attaqua pas, se dirigea vers la sortie. Mais avant, il tourna la tête pour cracher dans ma direction.
Après avoir fermé le robinet, je repris le couteau pour le retrouver. Cependant, ne sachant pas par où il était parti, je décidai de retourner auprès de ma compagne. Je marchai tout en surveillant la peur au ventre à l’idée de le surprendre à me sauter dessus. Toutefois, j’arrivai jusqu’à la chambre sans problème. J’avais laissé la porte ouverte. Par contre, la chambre était éclairée.
Tatiana était allongée sur le dos. Elle riait ce qu’elle n’avait plus fait depuis l’accident. Interloqué, je frissonnai en découvrant le chat noir étendu sur son ventre. Il ronronnait à en faire trembler les murs. Elle caressa le crane de l’animal tout en lui parlant. Il écoutait dire qu’elle était heureuse de le voir. Il tourna la tête sans arrêter son moteur. Il me regarda, me défia d’un sourire en coin.
- Tu as vu ? Il est venu me souhaiter la bienvenue ! Affirma-t-elle.
Je n’y croyais pas ! Elle avait tout oublié comme si rien ne s’était passé. Abasourdi par le spectacle, je n’osai pas approcher du lit, je ne voulais pas être en contact avec cette bête du diable. D’ailleurs, je frottai les cicatrices de mon épaule, les traces laissées par ces griffes. Puis, j’avançai, prenant sur moi et attentif au moindre de ses gestes. A ma grande surprise, le félin se leva et quitta la chambre en courant avant de cracher.
- Ho, tu lui fais peur ! Tu as fait peur à mon petit-maitre !
Je ne réagis pas aux mots de Tatiana. Je fermai la porte et partis me coucher. Seulement, avant de m’étendre sur le matelas, je découvris au pied du lit, une fleur…. Une rose bleue.
Alex@r60 – mars 2021
Photo by Eliott Ewitt, Jacksonville, Floride 1968
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Mes références
• J’éprouve un intérêt tout particulier pour les films de Rémi Chayé, notamment son dernier en date, « Calamity ». Sa façon d’interpréter l’histoire de cette jeune fille qui doit se battre pour montrer sa valeur en tant que femme dans un monde d’hommes est, à mon sens, très pertinent. De plus, les décors sont traités de manière impressionniste, c’est-à-dire par touches de couleurs, et le rendu est impressionnant. Dans son trait, Rémi Chayé sait aussi s’affranchir des lignes de contour pour ses personnages, ce qui rajoute un plus à son style de dessin.
• J'ai beaucoup apprécié « Ma vie de Courgette » de Claude Barras. Son histoire, axée sur des problèmes trop peu abordés dans des films d’animation, m’a émue. Les personnages typiques sont renforcés par des traits particuliers : de grands yeux et de longs bras. De plus, les couleurs vives sont en décalé par rapport aux histoires tristes vécues par ces enfants. J’apprécie également son travail de stop motion et de scénario totalement abouti.
• « Le Jour des Corneilles », de Jean Christophe Dessaint, est un autre dessin animé qui m’a émue. L’histoire de ce jeune garçon qui a perdu sa mère et qui vit dans la forêt avec son père sans avoir jamais vu le monde extérieur est très touchante. La façon de travailler les personnages est, pour moi, très pertinente : un père aux traits forcés, rustre, et son fils, très fin avec des yeux ouverts sur le monde. Il y a aussi beaucoup de poésie dans ce film de par le contact du garçon avec les morts, caractérisés par des animaux humanisés. De plus, en visionnant des making-of sur internet, j’ai pu me rendre compte de la façon dont Jean Christophe Dessaint travaille ses décors : par assemblage de touches de couleurs.
• J'ai aussi beaucoup aimé « Le Grand Méchant Renard » où on retrouve le trait de crayon si caractéristique de Benjamin Renner. Sa façon d’interpréter des petites scènes comme une pièce de théâtre est très intéressant. Ses personnages sont à la fois très expressifs et pourtant travaillés de façon très simple : quelques traits de crayon et quelques touches de couleur. L’animation très fluide, alliée à l’humour des histoires, en font un film vraiment irrésistible. J’ai aussi lu la bande dessinée et j’ai apprécié la présentation des pages sans cases qui donne un aspect aéré à cet univers comique.
• Le film « Coraline » par Henry Selick, d’après le livre de Neil Gaiman, m’a aussi beaucoup plu. L’univers grisâtre et l’histoire qui sort de l’ordinaire m’ont séduite. Les personnages sont très typiques et effrayants : ceux de « l’autre monde » ont des boutons à la place des yeux. L’animation donne aux personnages un côté désarticulé et les décors participent à l'ambiance sombre et étrange du film.
• « L’Île aux chiens » de Wes Anderson est un film qui m’a également interpellée. Le côté bricolage de l’animation associé à une histoire étrange m’a fait découvrir l’univers de cet auteur unique. J'ai ensuite regardé deux autres de ses films « Moonrise Kingdom » et « The Grand Budapest Hôtel ». Les couleurs vives et la façon de filmer sont réellement en marge.
• J'ai beaucoup apprécié le film « Croman » des studios Aardman. Cette réalisation de Nick Park ( le légendaire papa de Wallace et Gromit, référence incontournable ! ) est avant tout une histoire très drôle de football et d’hommes des cavernes. Le tout est réalisé en stop motion avec des personnages en pâte à modeler complètement loufoques. La fluidité et la beauté de l’animation est vraiment la marque de fabrique de ces studios.
• Le film « Tito et les oiseaux » est aussi une référence originale. L’histoire d’une maladie qui déforme et qui ne peut être guérie que par les oiseaux m’a bien plu. Le design des personnages est particulier car ils ont des grands yeux et les dents ressorties. De plus, sur certaines scènes, le fond des décors est fait avec des traces de peinture, ce qui est intéressant.
• « Kubo et l’armure magique » est un autre film en stop motion qui m’a impressionnée. Cette grande aventure épique, pleine de magie et de personnages très marqués, servent une histoire plus intime d’un jeune garçon à la recherche de sa famille. Cette production des studios Laika est encore une belle réussite. J’ai eu l’occasion de regarder des making-of du film et le travail en stop motion avec assistance informatique est très impressionnant.
• J’ai aussi apprecié le film « Mary and Max » d’Adam Elliot. L’histoire d’une correspondance entre une fillette et un quarantenaire new yorkais est tour à tour drôle, grinçante et émouvante. Les deux personnages principaux sont des losers avec des vies fades mais le film parvient à nous les faire suivre pendant une vingtaine d’années et à nous les faire aimer. Le travail de pâte à modeler et les couleurs nous plongent dans une ambiance particulière.
• En littérature, j’ai découvert récemment les livres de Neil Gaiman. Tout d’abord avec le livre « Coraline » dans la version illustrée par Aurélie Neyret (une autre talentueuse illustratrice que j’aime beaucoup) puis j’ai continué la découverte de sa bibliographie par « Neverwhere ». J’aime son écriture limpide et l’originalité de ses histoires. Je continue la découverte de ses œuvres.
• J’ai aussi beaucoup aimé la bande dessinée « Les Bergères Guerrières », écrite par Jonathan Garnier et illustrée par Amélie Fléchais. Son histoire qui met bien en valeur les femmes, alliée aux dessins plutôt enfantins, m’a bien plu. Son style graphique s’adapterait d’ailleurs très bien à une adaptation en dessin animé.
• La bande dessinée « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel présente une vision du monde qui m’est totalement accessible. Ce sont des jeunes de mon âge qui doivent faire leurs preuves dans le milieu difficile qu’est la musique. Les dessins, qui sont très lâchés au niveau du trait m’ont aussi beaucoup marquée.
• J’apprécie aussi l’univers de Guillaume Singelin avec son sens du détail et la mixité de son trait. Les corps de ses personnages généralement petits avec de grosses têtes donnent un style particulier qui lui est propre. Sa manière de poser les couleurs numériques et les textures qu’il utilise complètent le style de cet auteur.
• Les travaux de chara design de Fabien Mense me plaisent aussi beaucoup. Sa bande dessinée « Agito Cosmos » est très réussie avec une histoire originale (écrite par Olivier Millaud), parfois étrange et les personnages très caractéristiques. J’aime aussi ses couleurs pastels.
• Enfin, la bande dessinée « Bolchoi Arena » écrite par Boulet et illustrée par Aseyn dont le style rappelle beaucoup le trait de Katsuhiro Otomo (créateur du légendaire « Akira ») est intéressante à plus d’un titre. La création de cet univers et le sujet de l’immersion numérique est très actuelle.
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Mardi 5 mai
Travail de la matinée (9h-11h30)
Commence par écrire la date dans ton cahier du jour et souligne en rouge.
Conjugaison
Aujourd’hui tu vas apprendre à conjuguer au présent deux verbes: dire et faire.
Saute une ligne et écris “Conjugaison” puis souligne. Ensuite recopie ce qui se trouve ci-dessous.
Tu peux ensuite regarder une vidéo en cliquant ici.
Maintenant, entraine toi en réalisant des exercices sur l’ordinateur.
Clique ici pour l’exercice1.
Clique ici pour l’exercice 2.
Enfin, clique ici pour le dernier exercice.
Numération
Saute une ligne dans ton cahier du jour et écris”Numération” à 3 carreaux de la marge. Puis souligne en rouge.
Recopie ensuite la consigne et réalise l'exercice ( met le symbole < entre chaque nombre. Exemple: 30< 35< 40 ).
Récréation
Dictée
C’est l’heure de la dictée.
Commence d’abord par préparer ton cahier du jour: saute une ligne et écris “Dictée” à 5 carreaux de la marge. Puis souligne en rouge.
Ecoute ensuite l’enregistrement de la maîtresse en cliquant ici et pense à sauter des lignes pour pouvoir te corriger en fin de journée.
Mesure
On continue le travail sur la monnaie: saute une ligne dans ton cahier du jour, écris “Mesure: la monnaie” et souligne en rouge.
-Dans un premier temps, tu vas devoir constituer une somme d’argent en choisissant les bonnes pièces et billets. Clique ici pour réaliser le jeu. (tu dois cliquer sur la flèche en haut à droite pour commencer le jeu).
- Maintenant, sur ton cahier tu vas devoir dessiner les pièces et billets pour pouvoir acheter des objets.
Mais attention => tu dois trouver 2 manières différentes de faire la somme. Envoie moi une photo de ton travail pour que je puisse te corriger !
Enfin, indique la somme d’argent contenue dans chacun des porte-monnaies.
Travail de l’après midi (14h-15h30)
Lecture
Clique ici pour découvrir l’histoire à lire.
Géométrie
Saute une ligne dans ton cahier du jour et écris “Géométrie: le rectangle”. Puis souligne en rouge.
Regarde cette petite vidéo qui te rappelle comment tracer un rectangle avec l’équerre: clique ici.
Entraine toi maintenant à tracer ( au crayon à papier) 3 rectangles différents dans ton cahier sans t’aider du quadrillage: un rectangle de 7 cm de longueur et 2 cm de largeur, un autre de 10cm de longueur et 6 cm de largeur et enfin un dernier de 8cm de longueur et 2 cm de largeur.
🗝️ Astuce: pour ne pas avoir à gommer les traits comme sur la vidéo, il suffit que tu n’ailles pas trop loin lorsque tu traces les angles droits et que tu mesures avec ta règle afin de tracer les côtés de la bonne longueur du premier coup. 🗝️
Réalise les exercices de la page 35 de ton cahier de géométrie (si ce n’est pas déjà fait).
Récréation
Arts visuels
Voici ce que tu vas essayer de réaliser: un animal en code-barre. Si tu y parviens, envoie moi une photo sur whatsapp ou par mail, je serai fière de toi!
Pour le réaliser voici les étapes que tu dois suivre:
1) Réaliser le contour d’un animal sur une feuille blanche (utilise un gabarit si tu peux, sinon essaye de dessiner la silhouette)
2) A l’aide d’une règle, trace des traits verticaux.
3) Colorie une bande sur deux à l’intérieur de l’animal. (tu peux choisir une autre couleur que le noir).
4) Colorie les bandes (une sur deux) à l’extérieur de la forme de l’animal. ATTENTION => il faut alterner! Là ou c’était colorié dans l’animal ne doit pas être colorié à l’extérieur (regarde bien l’image).
ATTENTION! Voici les mots à apprendre pour la dictée de jeudi: un animal - le journal - la journée - l’année - l’anniversaire
Entraine toi à les écrire plusieurs fois dans ton cahier de sons pour savoir les écrire.
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nez+à+nez : Bill+Horni
il y a eu une grande joie à entrer dans la galerie wilde et se trouver nez+à+nez véritablement nez+à-nez, plongée dans les toiles de Linus Bill + Adrien Horni c’est d’abord une confrontation physique une sensation, puis celle de l’oeil et depuis l’oeil, il y a, à la surface de la cornée ce qui accroche, pigments qui accroche dans leur répartition ce sont des pixels, agrandis, qui irrite la cornée l’ajustement de la vision quand nez-à-nez et à cette distance c’est à cette distance que la toile n’est pas qu’impression, est aussi montage, collage à cette distance, toute proche, les toiles de Linus Bill + Adrien Horni deviennent des toiles, de la peinture, pas toutes, certaines le deviennent vraiment d’autres, plus paresseuses parce que plus séductrices, ratent ce passage de l’impression à la peinture, teintent un peu mélancolique le reste cette séduction graphiste qui rattrape pour vendre, me dis-je alors même que la composition de ces toiles, quand il s’agit de peinture, est à saluer c’est formes découpées et assemblées proto carrés-cadrant (gemalde p.34, gemälde p.93), formes rect-angulaires (ny p.2 br, gemälde p.125, ny p.2 bl), formes découpées, arrondies, depuis matisse à adnan, motifs, empreintes, photos, figuration rare (mais ici un sourire : gemälde p.161) et trait le trait est celui, souvent, du doigt au contact du pad il y a ce qui n’est pas lissé, pas vectorisé, celui qui râpe comme parfois les contours mais ce trait là, trait ou contour, qui porte la trace de son origine technologique parfois auto-fascine, devient propos (gemälde p.149), illustratif cependant me plaît dans l’histoire qu’il propose la représentation des possibles dans la peinture de ce que les logiciels permettent aujourd’hui qui, orginellement mimaient ce que la peinture, le dessin pouvaient c’est une boucle simple c’est une boucle technologique permise par les avancées technologiques actuelles depuis la faille technologique, ou l’attention à une beauté de l’imperfection qui me touche aussi comme madeleine comme, même génération, je vois ce qui était regardé parce que je regardais au même âge la même chose : paint promettant peinture, promesse tenue quand est dépassée la seule matérialité de l’impression par, sur la toile, le travail de recomposition peut-être nécessaire parce que l’impression faille parfois parce que le réel faille autant que le logiciel il faut encore dire les couleurs de ces peintures la palette qui n’en est pas une, qui à l’écran n’est pas limitée mais la couleur de l’écran n’est pas la couleur du réel, dans le réel RGB vs. CYMB et le réel soutient le rêve de l’écran, ou le dépasse ? dans le catalogue, comme toute exposition de Linus Bill + Adrien Horni l’exposition commence par le catalogue darling mais le catalogue est le catalogue des toiles - par des images matrices le catalogue, étroit et haut, bleu cyan, papier glacé, est en noir et blanc les reproductions des toiles sont en noir et blanc c’est une esthétiqueque je connais et qui m’échappe mais le contraste entre ce catalogue - qui n’en est pas un et les toiles, fonctionne comme deux objets qui tendent entre les mains des spectateurs et leur nez contre la toile et la distance que demande à nouveau la toile pour pouvoir être embrassée et dehors, reproduction pauvre, et chic, chic des années passées 90′s peut-être, quand paint était folie, folles capacités d’avec un ordinateur peindre je me demande ce que du corps ces peintures viennent dire du corps qui conçoit face à un écran pour ensuite tendre celui sur lequel va se projeter depuis les abstractions proposées les quelques figurations le regard de qui regarde quelle expérience traversante des corps ? et ainsi, resélectionnant depuis le catalogue, scannant, montant mon choix quel geste ? dans la retramure ? dans dire : scanner est un geste ce geste fait image,retramure : peinture ? dire aussi que c’est pour moi me rendre compte comme si je ne le savais pas que l’abstraction de Linus Bill + Adrien Horni fonctionne pour moi dans sa projection anthropomorphique son rapport à l’homme, sa représentation encore une fois, peut-être : son geste la qualité de son geste - et peut-être ici, ce que je vois fais directement écho à ces préoccupations qui surgisssent comme l’exposition préhistoire à pompidou le montre : l’homme, sans technologie électrique, collapsologie en ligne de mire, colonne vertébrale et peut-être est-ce là la limite, l’homme en tant qu’homme encore pensé comme universel n’ayant pas vu avant le travail de Linus Bill + Adrien Horni le voyant en ligne j’ai l’impression que la boucle reverse photographie des peintures, ne tient pas - ce qui confirmerait l’intuition de la peinture il y a aussi à noter, par rapport au réel de ce que j’ai vu une sélection, cet accrochage alors que, scroller les différents temps du travail de Linus Bill + Adrien Horni me rend leur travail plus formel, plus formaliste, plus historicisant peut-être juste dans la recherche de sa propre forme
#gallery wilde#galerie wilde#geneve#linus bill#adrien horni#linus bill + adrien horni#peinture#art contemporain#etel adnan#matisse#poésie critique#anne kawala#art numérique#geste
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Errances ensauvées - série de courts poèmes en prose
Si on écrivait sur ce qu'il reste au fond des tiroirs.
Si on écrivait sur ce qu'il reste dans l'asphalte du trottoir.
Si on écrivait sur ce qu'il reste quand le soir s'est ensauvé dans les ténèbres du matin.
Tenaillé par le froid, je mendie ma clope aux passants endurcis par la ville méandre. Des regards éteints, des raclements renfrognés, un petit chien défraillé et un genou qui se pose à terre pour mettre une main sur sa tête. Un genou à terre pour un chien, assurément un beau genou. Peut-être autant que celui qui finit sa course dans les testicules du policier.
Ces saletés de voitures passent et passent et passent et me narguent. Je chancelle à la dérive en ignorant les cris des klaxons et les klaxons des cris. Je ne saurais accepter ces chemins que mes semblables auraient tracés au nom du commun. Où est le commun quand je ne peux me livrer à l'errance ? Et si je m'écroule à terre, qu'on me laisse. J'écouterai les pas du trottoir, je lui lirai les poèmes que ses gravillons écrivent au dos des cannettes vides, je caresserai du bout de mes ongles noircis les galaxies de cendres-univers.
Envolé dans le songe d'un nuage lourd, un rêve s'écrase au fond de la cour intérieur. Noirâtres, des filets nébuleux coulent dans le caniveau. Assombris, la mine pâle, je plonge mes lèvres dans l'eau.
Le samedi jaune embleutté par la flicaille a déversé son manteau blanc larmoyant sur la ville du venin rose.
J'ai perdu mes idéaux et mes rêves d'automne pour croquer dans la pomme maudite du temps présent, ses voluptés violentes d'immédiatetés fébriles desquelles s'effilent la libellule. Je crache des ailes.
Il n'y a pas de saison pour ouvrir la tombe du temps présent. Mets le pied devant, fie toi aux marches. Jamais vraiment tu ne touches l'escalier, pourtant tout est contenu là, dans cet errement de la chute du corps vers ce qu'il n'attend plus, entre ce qui s'envole et retombe. Ce temps de non-attente quand plus rien n'importe que le pas lui-même ; et non la marche, ni même l'escalier. L'élan de l'être. Alors peut-être s'ouvrent déjà des palais de marches enchevêtrées dans des structures désemparées par l'énormité de cet élan d'errance. Tout s'élance et se lance et retombe. Erre, et sans t'en apercevoir tu flotteras en touchant terre.
Dans cet espace se niche de grandes douleurs. Légèreté.
Le malaise du temps naît dans le déséquilibre que provoque le poids de la conscience de l'attente contenue dans chaque alvéoles du tout. Dès lors, tu t'enfonces dans les miasmes du temps. Ta gravité est ton temps. Tu es grave, alors tu marches dans le poids de ton propre temps. Tu sculptes tes marches. Tu oublies le flottement qui te faisait. Tu as perdu ce non-instant de battement. Tu l'écrases sous tes semelles. Tu marches sans trêves. Tu as écrasé bien des ponts suspendus, des palais envolés, des mirages de marbre striés d'ondulations vertigineuses. Tout s'écrase et se fracasse. Ton pied touche la marche. Tu relances. Inlassablement. Tout s'envole. La douleur reste un peu ailleurs.
Je me dérobe à cette tentative. Les interstices sont indénombrables. Partout ils agrippent un bout de toi. Des bouts d'être perdus dans l'élan de l'être. Comme des pas qui peut-être laisseraient pousser les échos emfleuris de ta vie. Tes soupirs s'agrippent aux bords des marches et s'écoulent en cascade sous les souliers alourdis par le monde. Nos pas et nos larmes forment un grand jardin céleste concassé dans la terre que nous foulons. Nous piétinons et nous créons et nous effleurons et nous fleurissons et nous écumons les larmes-monde.
Nous écumons les larmes-monde. Elles fleurissent et fleurissent encore. Tant que nos pas sont lourds et nos lettres mortes, il faudra pleurer pour nourrir cette terre rendue amère. Les légèretés de l'être perdues sous chaque poids sont autant de grumeaux de terre qui se détachent pour partir en grappes, en sillons, en coulées de boue.
La nuit j'entends des choses que je n'entends pas le jour. Les grattements des murs que la peinture démange. Le petit cri des ampoules qui crépitent quand on les allume et les bouffées de chaleur des lampes que ça échauffe. Les gargouillis nerveux des coussins qui attendent de recevoir ce qui leur tombera dessus.
Le parquet joue avec les particules de poussières volatiles qui forment des troupeaux pour ne plus se faire torturer par ce mauvais farceur. Le balais éternue dans sa moustache meurtrière. On se noie dans l'évier, on brûle dans les appareils, on souffre d'être.
Dans l'écho des batailles de rue, j'entends piailler le refrain du temps perdu hier lorsque je le cherchais dans le lendemain. Marche dans l'éclat du temps qui se délite en chaque instant. Les fragments épousent des formes qui dessinent les contours de ce que tu perçois. Assis sur le parchemin du scribe, des notes éparses décrivent un grand jardin où tu t'épanches à l'ombre des saules. Les détonations des grenades inspirent autant de sérénité que cette image. J'ai laissé ma peur formé un grand nuage autour de moi, j'essaye d'apprendre à danser à travers les lacrymos.
L'émeute m'émoit et j'ameute la meute de moi pour lancer les pavés multiples contre le bouclier un du flic pilier d'une prison monde en ruines.
Pose sur le monde un regard indifférent, et ton regard se dépeuplera du monde duquel il fait entièrement partie, tout comme le monde est fait de ton œil. Le cadre ne bascule pas. Il n'y a jamais eu de cadre. Tu t'évanouis depuis longtemps maintenant. Tu passes.
Des phrases qui s'alignent et qui forment une sorte de sens. Du sens qui s'aligne et qui forme des sortes de phrases.
Fais moi une trace. Que j'aligne mes sens le long de la poudreuse des lignes. Que j'enfonce les lignes de l'ennui, de la douleur et de la peur. Poudre légère, cristaux volatiles, nez fébriles. Pourvue que la douleur soit vive. Petit, lorsque je faisais du ski, je tombais souvent dans la poudreuse, à m'en couper le souffle. Ce sentiment d'aspirer le néant et de craqueler de l'intérieur en parois aux pores bouchées. Ce sentiment de poudre. Volatile et plein. Je me dépose en toi comme un liquide. Je sépare et coagule en un mélange hasardeux. Crachin de pluie sur la neige. Désagréable plein de vides pleins.
Et s'abat sur le visage le bras lourd d'une pluie toute trempée. Dégringolée, noyée sur la chaussée, la pluie s'est empêtrée dans une manche d'un bras harassé. La pluie se débat et anime le bras. La pluie s'est vengée et retombe en gouttes de sang.
Si nous regardons nos existences, grains de sables, nous regardons. Si nous sommes grains de sables, grains, nous sommes plage. La plage nous regarde. La plage est regard. Le regard existence plage. Rivage.
J'ai perdu mon revolver dans le sable. Je marche et je cherche. Je marche et je m'enfonce. La mer déverse son seau d'encre et d'écumes. Je me ravise. J'attendrai la nuit tombée, l'éclat lunaire sur le rivage. Le revolver s'éclairera, au milieu des grains lumières.
La nuit. L'éclat. Le sable rouge. La mer qui emporte. L'écume qui rapporte.
Le sable disparaît.
Une pierre s'est posée au milieu du chemin. Elle n'était pas là hier. Je ne m'en rappelle pas. C'est une pierre qui ressemble à l'idée qu'on se fait d'une pierre. C'est une pierre. Je l'ai regardé.
Je suis rentré chez moi. J'ai mangé du riz. J'ai pris une douche. L'eau savonneuse entre mes orteils est agréable. J'ai craché les grains de riz pris entre mes dents et les micro-bulles de savon ont éclaté. Les grains se sont pris dans les cheveux et les poils.
Je suis retourné sur le chemin. La pierre n'était plus. J'ai regardé.
Je suis rentré chez moi. Il n'y avait plus de riz, il n'y avait plus de poils, il n'y avait plus de bulles. Il y avait la pierre. Sous la douche, j'ai écrasé ma tête bulle avec le riz pierre. Le sang coule. Le sang s'est pris dans son écoulement.
Un silence gênant emplit la salle. Une porte s'est ouverte. Elle n'a pas donné lieu sur une personne ou sur une autre salle ou même l'extérieur. Je veux dire, elle ne s'est pas ouverte sur quelque chose. Certains et certaines prétendaient que non, la porte ne s'était pas ouverte, sinon il y aurait quelque chose, que c'était une évidence. D'autres vociféraient en pointant de leur doigt l’entrebâillement, la charnière de la porte, en en décrivant les ressorts et le mécanisme du mouvement que tout le monde avait sentis. Le mouvement de la porte. Le mouvement de la porte qui ne s'ouvre pas sur quelque chose, mais qui s'ouvre. L'ouverture.
On attendait que quelque chose se passe.
Personne n'approchait de la porte parce qu'il n'y avait pas quelque chose.
Mais comment quelque chose pouvait passer si la porte ne s'était pas ouverte sur quelque chose ?
Le quelque chose n'était peut-être pas là où on le croyait. Tous et toutes attendaient quelque chose qui était déjà là, les regards concentrés sur une porte dont on débattait jusqu'à l'existence même.
S'il n'y avait pas eu de porte, y aurait-il eu quelque chose ?
S'il y avait eu quelque chose, aurait-on débattu de l'existence d'une porte ?
Bientôt allait-on se battre ? Le sang coule sur les charnières. Je me suis coupé les lèvres avec une feuille de papier que j'ai mise en boule avant de l'envoyer sur la porte. Ça retombera toujours du côté de quelque chose. Peut-être que ça créera quelque chose. Il doit y avoir un élan dans ce geste. On continuera à patiner dans l'absurde. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de porte.
Peut-être alors, restera-il enfin quelque chose ?
Le temps s'écoule autour et je suis là. Je suis mouillé, frigorifié, mais je tiens rigide contre le temps qui coule inébranlablement. La crue du temps trop retenu en amont bientôt m'emporte. Je ne serai transporté qu'un peu plus loin dans l'écoulement du temps. Toujours rigide, j'attends la crue. La crue souplesse. La crue vie. Ma rigidité cadavérique. Je suis jaloux du sable qui s'effiloche dans le courant.
Ce sable pourtant, est fait de moi.
Il y a bien longtemps que je ne suis plus seulement ici. Je roule encore, quelque part, dans une rivière en crue. Je roule ailleurs. Je roule partout. Je roule nul part. La rigidité est une porte vers un courant sans fin. La rigidité est une chute.
Rejoindre d'autres rivages. Rejoindre d'autres nuls parts. Rejoindre. Ancrer la roche. Montagne peut-être ? Elles se déplacent et vivent tout autant que le reste. Tout n'est que roulement dans un grand terrain de nul part.
Il gare sa voiture sur un parking dans une montagne, sans savoir qu'elle roule encore. Il enlève le sable dans ses chaussures. Les grains tombent sur le goudron et se nichent entre ses vergetures.
J'ai encore oublié la pierre quelque part. Il y a toujours une pierre oubliée. Qu'importe les chaussures, les voitures, les parkings. Il y a toujours une pierre. Il y a toujours une pierre avec laquelle j'aimerais couler au fond de l'eau pour me laisser emporter par la crue. Enveloppant ma rigidité, j'épouse les effluves du mouvement et je chancelle entre ses stases d'espacements distendus.
Les questions sur le temps sont ennuyeuses. Un papillon suffit. Le grain de sable aussi rejoint le papillon. Ce sont des émanations de temps-clarté écartelés dans les temps-lourds. Volatile et faiblissant, leur vie n'est que dégringolades et fébrilités. Une vie emportée. Le temps d'un thé. Le temps du thé.
Offrez-donc une grande tasse de thé à ce papillon et à ce grain de sable, qu'ils se reposent enfin.
Le thé d'un temps.
Le t.
Afin de lever l'ancre je n'ai pas retenu l'encre, mais c'est le temps d'une phrase. Quelque chose reste. Quelque chose.
Il y a toutes ces choses qui ne sont rien. Je crois que je ne saurais en dire plus, sinon je compromettrais cette première phrase dont déjà le sens devient méconnaissance. Du rien s'est transmigré la sensation de l'inconnu et de l'inconscience. Les questions fleurissent déjà sur les branches d'un arbre au tronc moisi. Il s'abat seul. Sans racines.
La risée du rhizome.
Quelque part dans un entre-temps, par la fenêtre entrebâillée, j'entraperçois l'entre-monde.
The world is full of noise, i hear it all the time.
Quelques entre-mots entre-espacés entre les interlignes et nous sommes à l'intérieur, dans l'espace du dedans. Nous ressortons, sans jamais avoir vu passer l'entrée, le regard à demi-éteint sur une sortie exit clignotante.
L'errance se serait-elle ensauvée ?
~ écrit dans la nuit du 12/03/2019 ~
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040622 I was afraid I was afraid again. I'm afraid I'm afraid again.
060622 intérêt trouvé pour la vitesse de la vérité et pour la vérité de ma vitesse, l'équilibre est à gagner entre les deux. Je parle de la façon dont je trace mes dessins.
Compris en marchant que c'est le même mouvement pour le chant par exemple : alors ça ne concerne pas la vitesse mais une autre forme de schématisation.
Les stimuli: Tina qui voit avec moi que trop travailler un dessin le rend figé et c'est pas "moi"; Pablo Picasso, Guillaume Kashima, Vincenzo Suscetta et le trait ailleurs, chemin personnel; tracé direct mentalement (mais pas trop vite, à la juste vitesse, justement), le plaisir éprouvé bien plus fort que les tâtonnements sur les contours d'un corps qui, par contraste, apparaissent comme de la branlette; comme l'Écriture chinoise; fierté en vue à l'exposition: c'est moi!
080622 Dégoût des enfants, si fort! Et je tombe sur certaines des meilleures pages de la couleur orange, où ce sentiment est magnifié.
+ Je prenais ces sensations pour des souvenirs (seulement pour des souvenirs). Non, ce sont des sensations que la situation présente éveille aussi, pas de chimères ni rien de perdu, c'est devant et derrière mes yeux maintenant. (Arbres et champ d'herbes à la nuit tombante, par exemple.)
100622 En fermant les yeux j'ai vu une petite fleur de très près et regardé comme elle s'est transformée en un grand arbre vu de très haut et de très loin. Même taille, effet bœuf !
140622 Surveillance intime généralisée - mensonge impossible - suicide en masse
160622 goudron / grosse chaleur / odeur / de bonbons
180622 le prof de yoga qui refuse toute avance vers l'intimité pour éviter la découverte de son vrai visage d'anxieux
230622 Observation de la façade côté parc: près de moi à l'ombre des arbres proches, une fenêtre ouverte où l'on a déposé des miettes que je vois dans le bec des moineaux venus se servir les uns à la suite des autres et qui repartent vers l'herbe ou sur le toit de l'entrée du 14 à côté duquel je suis; plus haut et plus loin vers l'angle de la façade qui donne sur le ciel, au soleil du soir sur le mur blanc, une fenêtre ouverte d'où des mains sorties font claquer un petit drap.
290622 Réfléchissaucir. 2ème groupe. Seulement aux personnes du pluriel accompagnées de saucisson(s).
+ C'est pas pour justifier nous accrochages, mais à chaque rabibochage je sais un peu plus fort que je t'aime.
010722 Im tiefen Grün
040722 Je te tourne autour. À ta droite, c'est à l'ombre. On voit quand même une ligne de ton visage comme au bord d'un nuage-soleil le soir. Ta peau en bleu joue le côté gauche qui lui est clair à l'instant. L'œil regarde par terre loin devant. Je ne tourne pas vraiment, je garde le mystère. Moi-même j'essaie de ne pleurer que d'un œil.
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Rescapés des attentats de Paris, ils se sont tatoués pour avancer
Deux ans après les attentats meurtriers qui ont frappé des terrasses parisiennes et la salle de concert du Bataclan, le 13 novembre 2015, l’AFP a rencontré dix rescapés qui ont le point commun d’avoir voulu graver ce jour-là dans leur peau. Un tatouage pour marquer une cicatrice intérieure, pour porter le deuil, pour se reconstruire, pour dire « j’y étais »...
http://www.lavoixdunord.fr/258363/article/2017-11-04/rescapes-des-attentats-de-paris-ils-se-sont-tatoues-pour-avancer
À 32 ans, Laura Lévêque a « récupéré [son] corps et transformé l’horreur en beau ». Dans la fosse du Bataclan, « j’ai mariné dans le sang. Recouverte de chair. J’ai été imprégnée des victimes ». Elle qui se sent parfois « dans les limbes » arbore un énorme corbeau sur l’épaule, une éclipse, un serpent qui se mord « pour le cycle de la vie et de la mort », et « des fleurs qui poussent sur les champs de combat ».
Trois mois à peine après, Nahomy Beuchet, 19 ans, a fait dessiner le Bataclan à l’intérieur de son bras, la date du 13/11/15 et «peace, love et death metal» (titre d’un album du groupe qui jouait au Bataclan, les Eagles of Death Metal).
Pour Manon Hautecoeur, son tatouage est « [son]pansement, [sa] force, [sa] piqûre de rappel », un lion et la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur » gravés à l’intérieur de son bras. « Quand on a été blessé que psychologiquement, on a l’impression de ne pas être une victime parce qu’on ne porte pas sur nous les traces de notre présence ce soir-là. C’est ma cicatrice », explique la jeune femme qui se trouvait au restaurant Le petit Cambdoge.
Un sentiment partagé par David Fritz Goeppinger, 25 ans, ex-otage du Bataclan sur le bras duquel on lit en chiffres romains la date du 13 novembre : « Je n’avais pas de blessure, il fallait quelque chose ».
Sophie a, elle, pris deux balles dans la jambe. Sa cuisse est recouverte d’une immense «katrina» (femmes maquillées avec une tête de mort, dans la tradition mexicaine); elle a aussi fait tatouer un tournesol sur son pied immobilisé. « Je ne voulais pas sublimer ma cicatrice, j’ai illuminé ma jambe », sourit la jeune femme de 33 ans.
Un phénix a vu le jour sur le bras de Stéphanie Zarev, 44 ans, là où elle a été effleurée par un éclat de balle. Un « besoin de marquer dans la chair » que « malgré l’horreur de ce soir-là, il y a encore des belles choses à vivre ».
« C’est ancré et encré »: Alexandra, blessée au bar le Carillon, a insisté, après s’être fait extraire une balle du coude, pour tatouer « près de sa cicatrice » la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur ».
Ces mêmes mots ornent depuis juillet le bras de Ruben qui a passé six mois à l’hôpital : « Je voulais que ce soit identifiable, sans que ce soit un panneau j’étais au Bataclan ».
« C’était vendredi 13, on était 13 dans la fosse, on est ressortis vivants. J’avais déjà le contour d’un trèfle tatoué derrière l’oreille, j’ai fait inscrire un 13 au milieu et un ‘fuck’ en dessous. À l’intérieur de mon oreille, j’ai mis une note de musique », explique Ludmila Profit, 24 ans. « Fuck pour le côté rock’n roll, fuck les terroristes ».
Quant à Fanny Proville qui a perdu son compagnon au Bataclan, elle a dans son dos « Sometimes you need to let things go » pour « matérialiser » : « Je sais que c’est là. Comme Olivier, je sais qu’il est là, même s’il ne l’est plus ».
Et aussi
Floriane Beaulieu, 28 ans n’oubliera jamais la chance qu’elle a de s’en « être sortie » : elle a opté pour « un trèfle à quatre feuilles, une colombe et le mot espoir inclus dans un signe de l’infini ».
À l’endroit où Louise Roze, 31 ans, a eu de nombreux hématomes, il y a un « ange rouillé, une fille décharnée avec une aile dans le dos. Elle essaye de se relever sur les gravats de la vie ». « C’est moi cette fille », lâche-t-elle.
Il y a aussi ceux qui portent sur eux le deuil de ceux qui sont partis, comme Florence Ancellin dont la fille de 24 ans, Caroline, a été tuée au Bataclan. Sur sa cheville, elle a tracé une carotte, son surnom. Les trois fils de 15 à 29 ans Maryline Le Guen étaient au concert du Bataclan. Son aîné, Renaud, n’a pas survécu. Un mois après sa mort, sans mot dire, la maman a inscrit une arabesque avec son nom « pour l’avoir avec moi tout le temps ».
« Le tatouage est une manière de faire peau neuve, une métamorphose », rappelle David le Breton, sociologue du tatouage. Il permet de « se réappropier la tragédie, de rester fidèle aux personnes disparues, à l’émotion du moment, d’avoir traversé la mort en restant indemne ». Parfois, « pour marquer une cicatrice intérieure ».
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L’essai littéraire - Coincé dans le cadre de porte
L’essai vit entre deux. Il ignore sur quel pied danser. Je le surnomme : murmure, une rumeur, une montée qui descend, une réflexion dans un ascenseur incessant, découdre afin de mieux reconstruire. L’essai arrive à la plage d’Oka, ne se stationne pas et repart tout de suite vers une autre plage.
Entre auteur et lettres, il y a un corps à moitié vivant effaçable
Barthes utilise un tâtonnement libérateur en écrivant, afin de sabrer le cordon ombilical se situant entre l’auteur et le livre. Sur un plateau d’argent, il offre cette possibilité d’enfiler une cape d’invisibilité, comme la portait si aisément Harry Potter. Le but étant de tuer ce regard sclérose que le lecteur pourrait porter au sujet de l’écrivain. Minimaliser l’influence potentielle ayant le pouvoir d’emmurer le bibliomane. Le sauver de ces maudites œillères. Laisser fondre les mots dans la bouche du bouquineur en ne sachant point qui se trouve à l’autre bout de la cuillère, le nourrissant. Rapetissant l’existence de cette main qui barbouille d’une calligraphie majestueuse. Permettre au visage propre de l’anagnoste de luire au fond du cuilleron argenté.
Oh, regarde-toi!
Ce patois aux visages de détraqueurs t’avalera doucement vers la recherche-création de tes propres savoirs et souvenirs.
Épargne-toi, déshabille-toi, de ce questionnement à propos de ces doigts de fée, qui autrefois, se baladaient sur le passé de cette feuille jaunie ou cet écran trop scintillant.
Une fois ces formules magiques composées, le restant, la perle au fond de l’huitre, ressemble à un cumulus d’essence éphémère. Un cri entre deux, un esprit sans nom qui passe et laisse un sillage de mots bandrolés.
Roland s’aventure dans ce corps qui n’existe pas dont il s’efforce à effacer. Il cherche à déposer son index sur une colonne vertébrale friable, au milieu du dos. À peine le frôlement sur ces vertèbres, exécuté et hop, l’épine dorsale s’échappe entre les longs-habiles, une fois de plus. De la même veine, Karianne Trudreau Beaunoyer le souligne « Dans l’entre-deux, il n’y a personne ». Une porte où on cogne éternellement. Sans repos. De la même façon que Nitch propose « la mort de l’auteur », Roland tente de gommer le corps complètement.
La mort de Nelly Arcan était-elle aussi une dé personnification? Laissant derrière, la trace des écrits, mais sans anatomie.
L’entre deux de l’essai littéraire est l’espace comblé d’un grand vide bruyant, embrassé par l’auteur et le découlement de son crayon favori. Écrasé par ces deux piliers, ce point tourbillonne dans son véhicule, le crayon à bille noir, et se déverse sur cette étendue blanche qui ne révélait rien jusqu’au premier jet d’encre.
La traversée (se faire percer par des vers (de la poésie matérielle - car oui on peut toucher les mots avec le terminus d’un doigt) de l’extérieur vers l’intérieur).
Selon Louise Warren, l’essai est « une négociation entre le monde intérieur et extérieur ». Un croisement entre ce qui nous traverse (venant de l’extérieur) et ce dialogue qui éclot dans notre foyer (intérieur) face à ce qui nous transperce. Ce coin gigotant de tous azimuts se vit entre ces deux sphères occupées par la copulation de ce monde intermédiaire.
La sculpture d’argile et l’écriture m’ont menée, comme un miroir, aux mêmes vocations appartenant partiellement à L. Warren, à me retrouver, à me reconstruire, agréablement coincée entre des murs blancs tachés de dessins et mots provocateurs dans mon propre atelier. Ces armes, directrices artistiques, m’encerclent avec une force déterminée pour finalement me peupler de différentes façons. Dépendant de mes émois, mes amours, la cacophonie du moment conciliant l’ensemble de mon crâne, ces gribouillages affectent la fertilité de ma pensée. Plus tard, ma poussée recherche-créative-inventive. Ces stimulants nécessaires permettent de donner naissance à plusieurs écrits sporadiques et à plusieurs châteaux d’argile.
Depuis mon appentis artisanal, les oiseaux hurlent de l’aube à l’obscurcissement. Malgré la couverture d’étoiles bordant en vain ces jacasseurs, je les surprends à placoter après les coups de huit heures. Ils m’habitent. Lorsque j’ai emménagé dans ce nid qui est mien, l’urgence d’écrire à propos de ma nouvelle demeure s’est manifestée. Une force lyrique guidait ma main collée au crayon, suivi d’un frottement intense et répétitif. Du charbon éparpillé.
Les oiseaux se faufilaient par mes conduits auditifs externes pour enfin s’écraser les plumes, comme sur de grands divans que mes tympans sont. Ici. Je me dis et j’écris que j’existe telle une hirondelle. Ici. Elles installent leurs nids habituellement près des étables. Eh bien, si l’on perce un trou au mur de ma chambre, l’étable est là. Le matin, le bruit toquade des sabots me réconforte. Les beaux soubresauts qui coupent le temps. Les hirondelles symbolisent l’arrivée du printemps, après ce long voyage aux terres africaines (dans le cas des hirondelles européennes). Une rupture déboussolante, c’est pareil à un long voyage. Je change mon nom d’Élisabeth à Elisabetta, portant le costume de ma vie italienne. Et voilà, je suis une hirondelle européenne qui vient de faire un long voyage et je me repose près d’une étable.
Voici, je viens tout juste de le faire. L’embranchement. Le premier élément est celui du savoir scientifique disséminé : observer, renforcer, mit sur papier, énoncer et enfin heureux locataire de ma cervelle. Cette information se niche dans mon intérieur, le savoir scientifique des hirondelles européennes. Ce savoir a été stimulé jadis par le déluge de mes vécus (extérieur), les chansonniers-planeurs-des-arbres-en-hauteur partout autour de mon abri. Puis, se mélange à l’interprétation, la réaction émotionnelle qui me constitue (intérieur), qui s’extirpe de mon être.
Les moineaux de mon chez-moi s’accouplent aux oiseaux des livres scientifiques. Ensemble, ils conçoivent un enfant qui court partout et trébuche sur des pages. Fugitif, il n’arrête pas de courir sur le contour des pages. Il triomphe sous le nom de l’Essai Littéraire.
La répercussion des mots
Dans mon atelier, un dictionnaire de poche Micro Robert(extérieur), s’imprègne, se beigne entre ces rivières de longues lignes courbées que sont, partiellement, mes empreintes digitales. Presque à chaque jour en pratiquant ma vocation, l’écriture se penche la tête vers ces pages couvertes de mots en arquant le cou, afin de manifester son dévouement à la pratique de la fabrication de la beauté. Chaque définition se disant scientifique, factuelle, me fait buter, au centuple, vers l’intérieur.
Chaque positionnement étymologique m’arrête comme pour sonder le pouls de mes souvenirs (mémoire) qui se rattachent intimement à des fragments de ma vie.
Par exemple, le mot «hibou» est foncièrement associé à cet homme qui m’a parcouru le corps et l’esprit depuis juin passé. De fil en aiguille, en l’instant d’un clin d’œil, à la page 628, un élan d’écriture pourrait propulser des lignes, des paragraphes et peut-être même un livre par rapport à cet homme-hibou. « La littérature comme lieu de relation avec la vie, les autres, soi et le monde » comme Kateri Lemmens me remémore. Une juxtaposition de ces éléments est traversée par un fil de fer tout mince, reliant le tout, permettant une écriture viatique-thérapeutique.
Réflexion entre mots scientifiques de mon dictionnaire (extérieur) et les fragments de ma vie (intérieur) qui se fusionnent à l’écho de ces mots.
Héroïne p.625 : L’écriture qui s’habille d’une cape de velours rouge. Sauveteuse et douce. Diachylon de guerre qui m’a sauvée la première fois lorsque j’étais triste à 8 ans. Je me souviens avoir crayonné mon cœur en noir comme le sang des reptiles (le sang de ces vertébrés est rouge. J’ignore d’où ces croyances viennent). Je vis dans la profondeur d’un trou noir infini. Elle a été mon escadre lorsque j’ai perdu mon chien en cinquième année. L’élan de l’évènement m’a poussée à écrire un texte pour le « Club optimiste ». C’est sur l’estrade provinciale que je me suis échouée, les larmes aux yeux. C’est la fois marquante qui me laisse croire que c’était un nouveau sentiment qui me traversait, pleurer de joie après avoir partagé la poésie d’un souvenir intime et tristounet avec ce public qui m’était inconnu, sauf les yeux pleins d’espoir fiers de papa et maman. Mon professeur de 5e m’a dit que j’allais être écrivaine.
Mémorable p.792 : Mon père qui m’annonce au bout de mes 10 ans, au bout de la table de la cuisine un soir de lune brillante que j’ai une demi-sœur cinq ans plus veille que moi. Mon monde s’est décousu. La rencontre de ma sœur au bout de mes 15 ans, autour d’une table chez les Trois brasseurs. J’avais des gants de dentelle noire et le bout de tissu qui couvre habituellement les doigts, coupés.
Résiste et éjacule
L’élan quand il est là, j’ai peur de le perdre. Sachant qu’il est étroitement lié à la résistance. Comme ce poème de Kalil Gibran « La joie et la tristesse », l’élan est la couverture de nuit qui borde la résistance.
Une fois que la résistance ouvre l’œil en plein jour, elle est toujours bordée par l’élan. Les deux vivent dans le même lit et sont soudés l’un à l’autre. Entre le manteau doux et rassurant de l’élan, et la peau rugueuse de la résistance se cache l’essai littéraire.
L’espace blanc, concept apprivoisé par Louise Warren, est un sanctuaire entre deux murs. Un endroit où je me dois d’être éponge de tout ce qui vient d’être écrit ou lu. Une pièce où sur le mur, un graffiti s’étale « Respirations lentes ». Un endroit où prendre un halètement flemmard à partir d’un détenteur d’une bouteille de plongée qui est nécessaire avant d‘entrer dans le prochain monde, le paragraphe adjacent, la ligne avoisinante.
Plus précisément ici, juste au-dessus de ce paragraphe et sous le deuxième paragraphe résiste et éjacule, il est question non seulement de lieu blanc, mais aussi de temps. Planté dans cet oscillent, j’ai vécu la résistance qui a poursuivi le premier paragraphe (la puissance). Dans cette étendue de 1,5 cm sur 10 cm, j’ai pataugé, touché à la maladie de la langueur. Une heure a habité cet espace où j’ai prié la réception des messages Facebook d’amis, en vain. Où j’ai ouvert le réfrigérateur sans rien prendre, entrouvert les armoires et décidé d’en faire un ménage à la place de bouffer. Une trouvaille de sac d’oignon moisi. J’ignorais que ça pouvait moisir, des oignons. Le réfrigérateur m’a rappelée et deux betteraves m’ont tombé entre le berceau que sont les mains. J’ai coupé des cubes roses en riant de ma distraction forcée.
Une pause musicale s’est imposée. Marlon Williams m’a fondu comme du chocolat dans la bouche. Ma machine à écrire et moi, on s’est mises en équipe, afin de construire des éloges éloquents, taper sur un papier texturé beige, pour ce chanteur cowboy qui a adouci ma journée de délinquance. J’ai mis mon masque d’Halloween fait de papier mâché, sur mon visage. Le nez de mon corbeau ressemble à un pénis. Ça me fait rire et baisser les coins de mes lèvres vers le bas en sachant que je vais devoir passer plus de temps sur le remodelage.
La résistance est le point d’une phrase. La gorgé de café quand l’intérieur est séché de mots. C’est réaliser que dans élytre, y’a mon nom (Eli) et me dire que je vais toujours pouvoir voler plus haut.
Mon essai littéraire! Il m’échappe temporellement, comme est sa nature. L’élan revient. Voilà c’est au mot « Espace », 24 lignes plus hautes, ou il est revenu me chatouiller le bout des doigts. L’élan ou la puissance dite par Aristote est ma main qui écrit sans relâche, suivant le fil de ma pensée que la caféine fait avancer à un tempo fluide. C’est oublier la soif. Elle se cache sous la nuit qui tombe à mon insu. L’anorexie inconsciente. Les papillons qui s’élèvent dans le ventre après l’accouchement d’une phrase qui est d’une beauté qu’on ne peut simplement pas oublier.
Lorsque Warren pointe que « lire une œuvre est un déplacement ». Déplacement qui est la danse d’un lieu à l’autre. Le déplacement effleure des endroits, des sujets, des concepts, des mots, mais il ne reste jamais. Il prend une photo et il fugue. Il est comme la lune qui est toujours présente, mais qui ne se présentera jamais en face de nous, près du toucher.
L’essai est plus tôt, sans corps avec Barthe, dont l’esprit se déplace continuellement. Plus tard, avec un corps vivant, selon Louise Warren. Louise et Roland sont deux points cardinaux, un duo de mains qui se cramponnent à l’élastique qu’est l’essai. On tire de toutes ses forces en peignant un corps pendant que l’autre l’efface suivant son sillage.
L’essai comme la Mer
L’essai comme le bord. Le bord ou « la tension entre « faits » et « imagination »» comme Kateri Lemmens rappelle à l’écrit. Je me borde même le soir avec mes écrits tout à l’entour de moi, m’endormant dans un bassin de mots. Bord qui se rapproche du bordel. Du grand désordre. Le bord de la Mer me vient en tête comme photo prise de l’essai littéraire. Après le « click » devant un essai littéraire, une photo de la Mer sort de mon Polaroid. Dans l’eau je retrouve, éparpillée, les lettres E-S-S-A-I-L-I-T-É-R-A-I-R-E. Devant une Mer sauvagesse essayiste, ce corps mouvant me chevrote une puissance lorsqu’elle se fracasse sur les rochers et offre une résistance lors de son retour à la source. La puissance à laquelle elle se frappe contre les rochers dépend des éléments extérieurs : le vent, les remous, la forme des rochers, le mouvement du sable, des orages et des bateaux créant des vagues artificielles (mon environnement). Moi, devant ce spectacle de ce vas et-vient-entre-deux, je place mes orteils délicatement au rebord de la mousse blanche d’une fin de vague sur le sable. Je tente de suivre cette ligne qui n’est pas linéaire, qui se construit pour mieux se déconstruire après.
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(Demain audience.) Libre, c’est-à-dire exilé parmi les vivants. Je me suis fait une âme à la mesure de ma demeure. Ma cellule est si douce. Libre : boire du vin, fumer, voir des bourgeois. Alors demain, que sera le jury ? J’ai envisagé la condamnation la plus forte dont il puisse m’atteindre. Je m’y suis préparé soigneusement, car j’ai choisi mon horoscope (selon ce que j’en peux lire dans les événements passés) comme figure de la fatalité. Maintenant que je sais lui obéir, mon chagrin est moins grand. Il est anéanti devant l’irrémédiable. Il est mon désespoir et ce qui sera, sera. J’ai résigné mes désirs. Moi aussi, je suis "déjà plus loin que cela" (Weidmann). Que toute une vie d’homme, donc, je demeure entre ces murs. Qui jugera-t-on demain ? Quelque étranger portant un nom qui fut mon nom. Je peux continuer à mourir jusqu’à ma mort au milieu de tous ces veufs. Lampe, cuvette, règlement, balai. Et la paillasse, mon épouse. Je n’ai pas envie de me coucher. Cette audience, demain, c’est une solennité pour laquelle il faut une vigile. C’est ce soir que je voudrais pleurer comme un qui reste - pour mes adieux. Mais ma lucidité est comme une nudité. Le vent, dehors, se fait de plus en plus féroce et la pluie s’en mêle. Ainsi, les éléments préludent aux cérémonies de demain. Nous sommes bien le 12, n’est-ce pas ? A quoi vais-je m’arrêter ? Les avertissements, dit-on, sont de Dieu. Ils ne m’intéressent pas. Déjà, j’ai le sentiment de ne plus appartenir à la prison. Est brisée la fraternité épuisante, qui me liait aux hommes de la tombe. Je vivrai peut-être... Par instants, un éclat de rire brutal, né de je ne sais quoi, m’ébranle. Il résonne en moi comme un cri joyeux dans le brouillard, semblant vouloir le dissiper, mais n’y laissant nulle autre trace qu’un regret de soleil et de fête. Et si je suis condamné ? Je revêtirai la bure et ce vêtement couleur de rouille aussitôt m’obligera au geste monastique : mes mains cachées dans mes manches, et suivra l’équivalente attitude de l’esprit : je me sentirai devenir humble et glorieux, puis, tapi sous mes couvertures - c’est dans Don Juan que les personnages du drame revivent sur la scène et s’embrassent - je referai, pour l’enchantement de ma cellule, à Mignon, Divine, Notre-Dame et Gabriel, d’adorables vies nouvelles. "Tâche de reconnaître le pointillé" J’ai lu d’émouvantes lettres, bourrées de merveilleuses trouvailles, de désespoir, d’espoirs, de chants ; et d’autres plus sévères. J’en choisis une, qui sera cette lettre que Mignon écrivit à Divine, de la prison : "Ma chérie, Je t’envoie cette petite lettre, afin de te donner de mes nouvelles, qui ne sont pas bonnes. J’ai été arrêté pour vol. Tâche donc de voir un avocat pour qu’il me défende. Arrange-toi pour le payer. Et arrange-toi aussi pour m’envoyer un mandat, car ici tu sais comme on la pète. Tâche aussi d’avoir un permis pour venir me voir et m’apporter du linge. Mets-moi le pyjama de soie bleue et blanche. Et des maillots de corps. Ma chérie, je suis bien fâché de ce qui m’arrive. Je n’ai pas de pot, reconnais-le. Aussi je compte sur toi pour m’assister. Je voudrais bien pouvoir t’avoir dans mes bras pour te caresser et te serrer bien fort. Rappelle-toi le plaisir qu’on avait. Tâche de reconnaître le pointillé. Et embrasse-le. Reçois, ma chérie, mille bons baisers de ton Mignon." Ce pointillé dont parle Mignon, c’est la silhouette de sa queue. J’ai vu un mac bandant en écrivant à sa môme, sur son papier sur la table poser sa bite lourde et en tracer les contours. Je veux que ce trait serve à dessiner Mignon. - Prison de Fresnes, 1942. Jean Genet, Notre-Dame-des-Fleurs
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Hunter Hunted
Chocking on your alibi… Open up my eager eyes…
Je ferme ma fenêtre et rabat le couvercle du portable...Mon être est fébrile et je retiens un petit cri d’excitation. Je regarde mon sac; cellulaire, lampe de poche, collation, corde, duct tape…tout est prêt. Je donne un rapide regard dans le miroir, prenant soin de replacer mes cheveux en un mouvement automatique, je laisse derrière moi une trace rouge sur la glace sans reflet. Je respire profondément, laissant l’air frais de novembre emplir mes poumons…une brûlure suivi d’une profonde satisfaction. Je glisse mes écouteurs sur mes oreilles et commence à marcher, marcher vers une direction, vers ce rendez-vous que l’on m’a fixé.
Don't mind me, I'm just a son of a gun
So don't stop, don't stop 'till your heart goes numb
Je me perds dans le rythme de la nuit, ma musique le seul son brisant ce silence lourd de signification. Ils se croient si brillants, se croient si habiles…son souffle a brisé ma volonté, sa caresse a brisé mes barrière, leur regards; ma force… je suis faible…je…Je continue de marcher, je dois me rendre, je dois remplir cette chasse, remplir mon mandat même s’il s’agit du dernier. Le sourire de Lydia quand elle posa ses yeux sur moi me hante, marcher pour briser le cycle. J’entends leur murmures, leur rires dans ma tête…mother, father…leur cris, leur pleurs…Mes mains tremblent, mon regard s’embue, je suis rendue. Je cogne, une fois puis deux, toujours plus fort…ma voix se brise, je peine à reconnaître celle-ci tant la peur noue les paroles. Je sors le 9 mm de mon sac et tire sur cadenas, je sens la chaleur, la déflagration et je hurle…dans les flammes, ils dansent.
We'll write it across the sky
Won't look back and say goodbye
Mes mains sont jointes avec ma corde, ma bouche, scellée avec mon ruban et je sens la chaleur derrière moi, le crépitement d’un brasier. Devant moi, eux…mes proies, étais-je encore la leur alors que ma peau est percée de part et d’autre, vivent-ils l’euphorie que j’ai vécu en m’abreuvant de nouveau au sein de ma mère? Le calcul froid dans leurs yeux, cette même détermination que mon père eut lorsqu’il me tira dessus à bout portant. Je panique, tentant de percevoir de nouveau le pouls, le battement intrinsèque de la vie…le crépitement amplifie alors que Lydia approche de moi, l’odeur de chair brulée emplie mes narines, la douleur un moment de clarté dans cet océan de confusion. Ses mains dans mes cheveux, replaçant avec amour une mèche derrière mon oreille…puis un silence, un soupir, la douleur recède…
J’ouvre de nouveau mes yeux, je suis chez moi, mes mains rougies, mon reflet absent, mes parents un amas sanglant…Je recommence la chasse, rien n’effacera cette nuit, ils m’ont laissé un nouveau message…qui de nous deux est la proie je me demande…la peau cicatrise déjà et je peux deviner les contours, ce dessin, je regarde mon poignet…cette promesse brisée. Doublement marquée d’un péché que je dois expier, ma confiance mon fardeau. J’ajoute mon portable au sac, remet la musique et barre derrière moi…Montréal, QC, me voici…
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La date, un gage d’authenticité…
[4 princesses avec leurs esclaves], entre 1865 et 1905 [sic]. Créateur non identifié. Archives départementales de La Réunion, Albums photographiques de Madagascar, 56FI153
“Il vaut mieux dater d’un siècle que d’une saison.” Alfred Capus. Les Pensées
Pour les collecteurs d’images que nous sommes, la date est une obsession. Par l’indication précise du jour, du mois, de l’année, d’une période où une image a été créée, nous allons pouvoir (re)situer cet objet d’Histoire dans le temps et envisager une reconstruction rigoureuse et objective du passé.
Hormis la précision des iconographies légendées, la traque des indices prend souvent des allures de travail de bénédictin : supports de l’image, procédés techniques, diagnostics de la conservation préventive permettant d’authentifier l’œuvre étudiée. Au-délà de la haute technicité de ces outils qui fixent le temps de la création, d’autres détails vont se révéler pertinents comme marqueurs chronologiques : un événement de l’Histoire, la mode vestimentaire, des éléments du progrès technique ou de l’architecture… Ces traces posent des repères en rien intangibles. Désormais les terminaux interconnectés viennent enrichir substantiellement cette quête chronologique.
La photographie positive proposée n’a pas manqué d’interroger la communauté virtuelle.
Le constat reposait sur une période de datation erronée donnée par le documentaliste. Les princesses malgaches et leurs esclaves auraient été immortalisées entre 1865 et 1905…Or l'abolition de l'esclavage et de la corvée fut proclamée en 1896, il devenait dès lors impossible d'avoir comme borne ultime l’année 1905. La mode vestimentaire (qui a suscité débat) venait circonscrire les bornes chronologiques entre la fin du Second Empire français et début de la Troisième République soit entre 1865 et 1875.
L’histoire prendra par la suite une tournure différente avec la publication de ce portrait de groupe… Les personnages s’animent avec les informations circonstanciées fournies par un érudit :
La fille assise au premier plan (à droite) n'est autre que la Princesse Rasoanjanahary, nièce de la Reine Ranavalona II, fille du Prince Ramahatrarivo I. L'autre fille de haut rang à sa droite serait probablement la Princesse Rasoaveromanana, une autre nièce de Ranavalona II.
La distinction sociale est perceptible entre les nobles vêtues à la mode européenne et les domestiques recouvertes du traditionnel lamba malgache. Au-delà de la date, notre regard dessine déjà les contours d’une autre Histoire…
“N'y observer [dans l'Histoire] que les faits et les dates, sans porter plus loin sa curiosité ni ses vues, ce serait imiter l'imprudence d'un voyageur qui, en parcourant beaucoup de pays, se contenterait d'en connaître exactement la distance”, [Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. II, p. 4] .
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Je vais vous poser une question. Est-ce que vous vous êtes aperçu a quel point il est rare qu’un amour échoue sur les qualités ou les défauts réels de la personne aimée ? Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre II
S’intéresser à Marthe, c’est entrer dans la peinture, se soûler de peinture. Mais pas seulement.
[...] Marthe n’est pas celle que l’on croit, je vois bien qu’il y a du secret.
Je cherche la Maria qu’elle a voulu taire dans les toiles, dans sa famille, dans les livres, dans des articles.
Je ne la trouve pas dans l’ombre de Pierre mais dans la lumière de ses toiles. Il la montre en continu et je ne m’en lasse pas.
J’espère approcher une sorte de vérité de Marthe, donner une image d’elle construite par petits bouts de vie, de pensées. Elle commence à m’obséder.
[...] L’acte de représenter est une intrusion, un viol. Au commencement de toute oeuvre, il y a un crime, ce que Bonnard s’efforce ensuite - et ce sera l’épaisseur de son oeuvre - d’effacer, de se faire pardonner. Pierre Schneider
Marthe habite les toiles de son amant, pourtant, elle ne pose pas comme poserait un modèle d’artiste. Elle vit sans contraintes dans la maison, vaque à ses occupations naturellement. Poser, c’est s’arrêter. Marthe n’interrompt rien de ce qu’elle fait, ne parait pas se préoccuper de la sensation qu’elle génère. Pierre la regarde. Tout le temps. Elle habite son œil. L’un observe, l’autre est observée. Elle ne se préoccupe nullement du peintre. Les yeux de Pierre lui dérobent un geste, une attitude, un émoi, une posture à tout moment. Sans cesse, il la dessine, la croque à la hâte avec son crayon noir. Ensuite il la peint de mémoire, à partir de ses esquisses. Tout part du regard. Depuis le premier jour, elle s’est abandonnée entre ses mains, sous ses yeux. Elle se laisse dessiner, interpréter, presque sanctifier. Elle ne s’inquiète pas, absente, indifférente à sa présence, mais tenue par son regard. Dévêtue, grave et simple, le peintre éclaire sa nudité. Le nu représente un des thèmes favoris de Bonnard, pas celui des ateliers, académique et convenu, mais la pose ordinaire.
La jeune femme se mire dans les miroirs de la maison, dans les yeux de Pierre, sur les toiles. Elle met son corps au service de son amant, autant dire de l’art. Visible et impalpable, Marthe demeure parée des promesses du plaisir.
L’amour pour son modèle, l’originalité et la sensibilité du peintre éclatent. Tout le montre, tout le dit : l’organisation de la lumière, l’harmonie des tons, la perspective hardie, la sensualité impétueuse. Sans retenue devant Pierre, Marthe est plus souvent dévêtue qu’habillée. Elle sait l’atout que représente son corps.
Marthe partout, dessinée, peinte, sacrifiant à des rites immuables, dans la salle de bains, au jardin, à table, faisant la sieste, arrangeant des fleurs, entre deux portes. Elle se tient dans toutes les pièces de la maison, couchée, debout, penchée, la tête inclinée, parlant, lisant, brodant, cambrée, la tête en arrière, pieds nus ou chaussés.
Tellement omniprésente qu’à la fin de la vie de Pierre, elle deviendra presque abstraite, presque dépersonnalisée. Même si elle n’est pas représentée sur la toile, nous la sentons, nous la voyons, elle se fond dans le décor. Toujours là
La peinture et Marthe sont les grandes passions de Bonnard, il peint avec force la beauté triomphale de son amante.
Sujet banal et audacieux, Marthe vit dans son monde, celui de l’eau, de la salle de bains, de leur intimité. La pièce devient au fil des années un lieu de culte, elle inspire un grand nombre de tableaux. Si Marthe nue habite cet espace, elle n’y est pas toujours seule. Bonnard se représente, discrètement : une silhouette, à travers un miroir, une jambe.
Sur le corps de Marthe, la lumière joue, sa chair se couvre d’un mélange de couleurs. Mauves, lilas, bleus intenses, jaunes, roses, verts profonds, rouges, orangés brûlants. Le miroir inverse et permet au peintre une distance qui apaise le corps, le repose. Il réfléchit Marthe, l’ouvre à une autre dimension. Pierre la contemple de face et de dos. La glace, outil privilégié de ses compositions, suggère d’autres points de vue.
Un premier chef-d’oeuvre, en 1899, marque la prééminence de Marthe sur la création de Bonnard : Femme assoupie sur un lit ou l’Indolente. Une toile érotique.
Elle sera exposée chez Durand-Ruel la même année. Le peintre ose l’intime. La volupté évidente n’a rien d’indolent. L’alanguie dans la lumière d’une lampe à huile se cache avec pudeur les seins. Les jambes écartées, le ventre exposé, tout met en doute la chasteté du sujet. La composition vibre d’ondes sensuelles. Tête appuyée sur un bras, jambe arc-boutée sur l’autre cuisse, un orteil s’agrippe, un chat câline l’épaule de la femme, une pipe s’expose sur le marbre d’une table. Les draps en désordre portent la trace des ébats qui viennent d’avoir lieu. Sans parler de la lourde chevelure sombre décoiffée et épandue sur le lit. Bonnard nous donne à voir sa vie privée. C’est peut-être Maria qu’il nous montre sans le savoir.
Cette toile majeure est suivie de L’Homme et la femme où le peintre se représente, sans complaisance, à l’intérieur de son sujet. Il révèle violemment et gravement le paysage de son intériorité. Un amant et sa maîtresse, chacun dans ses pensées, dans une même pièce scindée en deux par un paravent, comme une déchirure. Après l’amour, la pénétration, la fusion, semble arriver la séparation. Chacun retrouve sa solitude, son rêve, sa tristesse. Deux chats jouent sur la couverture, dans le désordre des draps, de lingeries et de vêtements. Derrière le paravent Pierre se met à l’abri de cette femme, il la met à l’abri de lui aussi. La scène est vue à travers un miroir, la femme dans la lumière, l’homme dans l’ombre, solitaire, du linge pêle-mêle fortement éclairé derrière lui. Il partage brutalement avec nous ses questions, peut-être nous expose-t-il ce qu’il ne sait pas. Il se risque au regard de l’autre, il nous invite. Il faut un spectateur pour ouvrir l’espace de l’intime, pour ne pas s’y engloutir. La cloison n’existait pas dans la première version.
[...] Sa manière de peindre ressemble à une chorégraphie lente. Le fusain ou le crayon grattent sur la feuille, caressent, reviennent, hésitent, gomment. Il trace de grandes lignes, recule, s arrête, se rapproche, ferme un œil, puis l’autre. Il s’approche encore, regarde, recule, s’arrête, regarde mieux, découpe le champ de son regard avec les mains pour isoler une partie de la toile, qu’il retourne. Si elle résiste, tient au regard à l’envers, tout va bien. D’un geste familier, il frotte son chiffon. La pâte se mélange, il la prend rapidement à l’aide d’un pinceau dur. Par moments, il ne veut plus d’intermédiaire, son doigt porte la matière. Les couches s’ajoutent aux sous-couches. Il attend que la couleur tout juste posée sèche pour en ajouter une autre. Les contours doux, l’oeil circule sans heurt. Il va, il vient, chantonne, se frotte les mais, le monde extérieur n’existe plus. La nuit intérieure se défait dans la création.
Bonnard ne peint pas une seule toile à la fois, mais plusieurs, il passe de l’une à l’autre. Il va vite, pourtant il peut mettre des semaines, des mois , peut-être des années à déclarer un tableau fini.
Consciencieux, rigoureux, il a noté ce qu’un peintre en bâtiment lui a dit un jour : Monsieur, la première couche en peinture, cela va toujours : je vous attends à la seconde.
Il peint de mémoire à partir des dessins de son carnet.
[...} Il faut bien la rêver faute d’éléments biographiques. Là, je me la représente entre un retour de Normandie et un départ pour le Midi, au début des années 1930. Coiffée d’une sorte de bibi noir, portant un manteau clair assez discret avec de la fourrure au cou et aux manches, elle est toujours à la mode. Talons hauts, sac de cuir jaune. Elle semble sans poids, sensuelle, anémique.
Je me suis toujours demandée ce qui l’avait poussée à changer d’identité. Courage ou lâcheté, fuite, dissimulation, folie, lutte contre la folie ?
Je ne comprends pas pourquoi les Bonnard ne se sont pas mariés avant. Peut-être que ce n’était pas important. Ils n’aimaient guère faire comme ,tout le monde. Le temps n’existait pas, il s’était arrêté au moment de leur rencontre.
Qu’a éprouvé Pierre en découvrant le nom de Maria Boursin en lieu et place de celui de Marthe de Meligny ? De la colère, de l’indifférence ? Que lui a-t-il dit ? Qu’a-t-il dit ? Qu’a-t-elle répondu ?
[...] Bonnard a révolutionné l’art en mettant sa femme sous nos yeux, une femme qui ne voulait rien dire d’elle. Il semble chercher, à chaque tableau, à saisir quelque chose qui lui est dérobé.
Pendant cinquante ans, Marthe partout, avec un chapeau, nue, à demie déshabillée, caressant son chien, au miroir, en jupon, aux bas noirs, sur une chaise, accoudée à une table, alanguie sur un lit; oisive dans un fauteuil, appliquée à se laver. Elle est dans toutes les pièces de la maison, couchée, debout, penchée, la tête inclinée, parlant, lisant, brodant, cambrée, la tête en arrière, pieds nus ou chaussés. Elle est visible et impalpable. Bonnard l’a habillée de son fantasme, de sa perception.
L’indolente, le mystère de Marthe Bonnard - Françoise Cloarec
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CARLOS CABEZA exposition Galerie Mostini Paris 1992
Cabeza le dernier des Robinson métaphysiques.
II y a un univers Carlos Cabeza fair d’étroites trames enchevêtrées, et dans des apparences de collage. L’artiste ne peint pas la toile, il la sillonne, laisse ses marques et ses traces, abolissant les couleurs pour non laissez seulement que vuelques unes des plus atténuées. Dans une langueur étrange. Pourtant les teintes et les nuances sont presentes a chaque moment seulement englouties dans des couches de matière qui les cachent a jamais au regard. L´architecture dans la composition de chaque oeuvre ajoute de la force, structure les delires. Les plus folles imaginations peuvent y trouver refuge. N’y aurait-il pas des réseaux magiques de comprensión dans cet ensemble qui nous est montré aujourd’hui, une espèce de codification sous-jacente. Entre ces objets signifies, étranges entonnoirs aux contours de hanap, images légendaires des cornes d’abondance, et ces apparences de plantes folâtres, la personnalité de l’artiste se met en place. Carlos Cabeza explore avec plénitude le monde des signes, et cherche pour sa septième exposition personnelle la substantifique moelle de toute chose, dans un grattage de ls toile incessant et dans symboliques archètypales. “Je n’utilise que des formes quotidiennes servies par une technique où les traits de crayon se melena à la gouache et à l’acrylique”. Ici pas d’esbroufe ni de subterfuges. Parfois des mots surgissent, ils restent rares dans l’oeuvre de Cabeza et s’ajoutent au titre de chaque toile, l’émotion selon l’auteur est ainsi transfigurée. iIs constituent le lien intangible entre ce “moi” profond et les réalités subjectives. Carlos Cabeza ne triche pas et s’investit entièrement. II force par son geste créatif notre imaginaire. C’est à un véritable voyage intérieur qu’il nous convie dans cet ascétisme de moyens . Porche de ses convictions et de sa morale de vie. Une cinquantaine de tableaux seulement a émaillé sa carrière. Des dessins s’ajoutant à la liste. Carlos Cabeza se veut rare et peu disert a contrario des souvenirs de cette enfance plongée au coeur du Vénézuela qu’il égrène, faite d’une luxuriance de faune et de flore. De souvenances sensibles et porches d’un paradis entr’aperçu. Et que l ‘0n croit déjà perdu. Cabeza avouerait-il qu’il est devenu malgré lui le dernier des Robinson métaphysiques, et que ses tableaux sont ses dernières planches de salud.
Philippe Carteron .Paris 1992.
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Fille de la mort "Androgyne est la créature qui m'a enfantée Un matin de rosée tempêtueuse de non identité L'indéfinition d'une naissance en un prénom De genre féminin mais de masculins pronoms Interstice entre le il et le elle d'un sujet en quête Asexué cordon ombilical d'une triste fillette Acte second d'un reniement , le premier fut négation Mal définis les contours du je ont demandé pardon Au nom de quel abandon pouvais je être crucifiée ? Enfant non désiré n'est point de ma culpabilité Des interdits et des poupées demeurées chiffons Un crâne rasé vaut toutes les malfaçons Déchets plasmatiques d'une génétique floutée Descendance impie d'une larme à la goutte inversée Perfusions de vie n'apprivoisent que l'oubli Mais toujours reste le désamour d'un cœur trahi Dans mes yeux d'enfant maudite , un morne reflet Qui n'a pas connu l'abandon ne sait le miroir brisé Où se trouver lorsque le néant dessine des nuages? Comment s'accepter quand le soi est autre rivage ? Courir après mon ombre tel fut mon errance Caméléon écaillé des brumes d'une teinte d'absence À naître dans le puis sans fond des indésirables Doucement se tisse l'enfer du moi improbable La carapace que je me suis forgée n'a rien changé Sous le masque la même amertume embuée Parce qu'il n'y a point d'histoires que l'on efface Que la craie et le fusain m'en soient témoins de traces La failure originelle est cicatrice éternelle J'ai pêché par insoumission au désir maternel Le temps qui a passé ne m'a pas faite de saisons Hiver , printemps , été , automne , rien dans mon horizon Parfois l'horloge d'une destinée n'est que pis-aller Mon chemin fut ainsi dessiné de brèches et de ronciers Figée là à compter les atours que je n'avais pas Réfugiée clandestine dans ma bulle de prélat À trop prier les cieux en on devient encre de verset De sang et de camisoles le rosaire n'est guère sacré Tant d'années à me grimer au prisme de ses vœux Je ne serai jamais rien de plus que les flammes de peu Mon esprit terré dans mon âme je marche encore Fuir , partir , tout plutôt que l'onction des remords Et un soir mon souffle me quittera , silencieuse révérence Point de salut ni de couronnes mais le fruit de la démence Il y a une chose que j'ai toujours su sans le dire La vérité heurte les orphelins et leurs soupirs Dans mon dernier râle peut-être elle s'exposera Et fille de la mort n'entendra jamais tonner le glas " ©Gisèle-Luce de Christian -James
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Écritures
Écume
L'écume tremblotante s'effile sur le sable fin et s'enroule, aqueuse mousse, autour et entre mes orteils nus. Elle s'agite, ses bulles grossissent s'enflent et se dégonflent. L'impétueuse m'enveloppe jusqu'à la cheville. Sa vivacité trahit sa courte endurance. La bête toute frétillante quelques secondes auparavant gît maintenant flasque et inanimé, sa blancheur n'est plus. Il ne reste que la trace humide de sa présence. Je me retire avant que la mer ne vienne de nouveau me lécher les pieds. L'inlassable armée de créatures écumeuses poursuit son inexorable assaut tragique. Les bulles se dissolvent, les formes blanches et mouvantes s'affaissent et se tordent de douleur puis meurent absorber dans la spongiosité de la plage.
Éternels assauts répétés et répétés encore encore. Pourtant les tactiques d'approches sont dans la nuance, les créatures d'écume travaillent méticuleusement à explorer chacune des possibilités qu'offrent le terrain et la force de frappe de leurs vaisseaux de débarquement. Ce sont les vagues qui les projettent, et les créatures d'écume sont comme les danseuses d'un ballet mourant qui déclenche toujours les mêmes mouvements en en déclinant les paraboles et les pas sur des gammes aussi infinies qu'il n'y a de créatures.
Le spectacle de ces créatures mourantes qui ne pensent qu'à envoyer les leurs vers une mort certaine depuis qu'il y a de l'eau mouvante sur cette Terre, ce spectacle, ce spectacle, ce spectacle me rappelle l'écriture qui se meurt sur les plages de la page. L'écriture est formé de ces créatures d'écume. Si tôt qu'elles se déposent elles s'évanouissent et il ne reste qu'une flaque humide, sale, inerte, ce sont ces lettres qui s'alignent, ces cadavres. Où sont passées ces agiles créatures qui courraient encore quelques instants non quelques micro-secondes auparavant ? Cet espace de surgissement et ce temps de déploiement est infime, si infime. Elles sont pourtant là je voudrais les saisir m'en emparer mais elles s'échappent dès que je me mets à vouloir les rattraper et dès que je veux revenir en arrière pour les retrouver, ne serait-ce que dans ma mémoire, revenir en arrière c'est les effacer il n'y a aucune chance de les retrouver elles sont perdues aussitôt déposées ce spectacle est insupportable, c'est l'infinie et silencieuse souffrance des lettres cadavres des créatures de l'écume. JE VOUDRAIS VOUS RE T R O UU VVER créatures créatures créatures. Peut-être que si j'écrivais plus vite ? Peut-être mais qalrs surgit des cadracres cdes cadavres imparfaits et mes mains ne sont pas assez agiles etllles elles sont laids et inertes ellles sont bien loin d'arriver à la hauteur et au niveau de dextérité de ces merveilleuses écumes de ces merveilleuses ? Pourquoi les admirer, elles ne veulent et elles ne répandent que la mort. Mais leurs cadavres ponctuent ce monde et en dessinent les contours. Ce sont elles aussi qui font l'ombre, qui font les bruits, qui font paroles, autant de cadavres résultant des mouvements d'une écume ambitieuse conquérante mais échouant toujours.
Le monde est remplis de cadavres auxquels on ne prête pas attention. Des plus infimes et infiniment essentielles à notre tissu, ces créatures d'écume, mais surtout celles qui nous affectent bien davantage : les cadavres de nos semblables, ou des animaux, ou de ces insectes écrasés, de ces plantes déracinées. Beaucoup sont là parmi nous, ils meurent de froid avant que la pensée généreuse et hypocrite de leur offrir un peu de chaleur ne se réalise, ils meurent sous les balles avant qu'on leur ait dit vous avez le droit de vivre, ils meurent de faim de soif ils meurent ils meurent ils meurent sans cesse. C'est parce que l'écume ne leur a pas offert suffisamment de sacrifices. Ces sacrifices sont nécessaires à la vie des plus grandes créatures. Seulement où a été la pensée et la force de réalisation qui font s'ordonner les créatures d'écume pour qu'elles mènent leur tâche ? Nous pouvons être la force de cet écume. Mais ce n'est pas assez, il n'y a jamais assez d'écume, nous nous écrasons toujours trop tôt avant d'atteindre cet autre que l'on voudrait sauver, dès fois même souvent on ne les remarque même pas et on ne peut vouloir les sauver. Notre écume de volonté meurt avant même qu'elle ait pu surgir sur les plages de notre pensée.
Ces considérations écumeuses m'embourbent. Je voudrais flotter et virevolter au-delà de l'écume des choses et de moi-même, être fier de mes cadavres être fier de mon cadavre et lâcher prise sur tous les autres cadavres les inexorables cadavres les infinis cadavres ce que j'en laisse ce que je ne voulais pas laisser ce que j'ignore ce qui surgit dans mon esprit la nuit et qui me surveille et me suit depuis des espaces insensés.
Mais l'écume morte me suit me suit me suit suffit t-il ? Mais oui c'est déjà un début. Adieu écume morte.
Cette fin brutale ne me conviendra jamais, tous ces cadavres non plus. Je suis livré à la mélancolie, c'est là ma propre écume, mon éternel sentiment de mourir en moi-même et en dehors et de mourir sans cesse de ne laisser que des cadavres sans sens sans substance sans épanouissement. Sans rien. Amertume de l'écume. Pas un joli mot pour te décrire et te trouver, tu es le fond des choses, nous ne sommes que des cadavres dont les relents putrides couvrent les plages de sigles de signes de cadavres éparses et laids laids laids les répéter pour souligner la laideur, tenter de te retrouver encore encore pour me fondre dans ton essence éternelle perdant éternel échec éternelle dissolution. Formerais-je un cadavre au final au bout de ma lutte ? Certainement. Alors aurais-je atteint l'écume au moins ? Ou me serais je dissous dans une matière spongieuse et étouffante, dans l'abysse dans le vide. Écume es-tu seulement trouvable palpable décelable, je peux sentir ta présence mais c'est comme si tu étais si lointaine écume écume écume
Il n'y a point d'écume au bout de la plume, au bout de mes lèvres, au bout des neurones, elles sont dans un autre espace ces créatures fugaces.
Laissez moi courir sur les pages pour dénicher une porte d'entrée vers cet espace.
Quels cadavres vais-je laisser derrière moi ?
Je ne peux m'empêcher de détester ce que j'écris.
- Ecrit vers le 23/02/2017 -
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