#Concile de Trente
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Perspective(s)
Laurent Binet nous offre un roman épistolaire doublé d’une enquête policière. Située dans la Florence des Médicis, Perspective(s) est aussi une leçon d’Histoire, une exploration du monde foisonnant de l’art. Érudit, intrigant, emballant!
Lauréat du Prix du Roman historique 2023 En deux mots Le peintre Jacopo da Pontormo est retrouvé assassiné dans la chapelle San Lorenzo où il achevait la réalisation de fresques. À l’émoi et aux questions suscitées par sa mort vient désormais s’ajouter l’enquête pour retrouver le coupable. Vasari va demander à Michel-Ange de le seconder dans cette tâche dans une Italie où les Médicis sont au cœur…
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Italie : les juifs traînent le peintre Giovanni Gasparro devant le Sanhédrin.
Le judaïsme est une religion de paix et de tolérance.
Précédemment : Le peintre italien Giovanni Gasparo met en scène la véritable histoire des meurtres rituels juifs et déclenche la colère de Jéhovah
Les juifs organisent un de leurs procès dont ils ont coutume depuis l’Antiquité contre le peintre Giovanni Gasparro.
La Gazetta del Mezzogiorno :
« D’un point de vue historique, l’accusation de crime rituel représente l’un des instruments les plus féroces avec lesquels la haine antijuive s’est exprimée ». Tels sont les propos de Riccardo Di Segni, grand rabbin de la communauté juive de Rome, entendus dans le cadre du procès en cours à Bari contre Giovanni Gasparro, un peintre de 40 ans originaire d’Adelfia. Gasparro, assisté de l’avocat Salvatore D’Aluiso, est accusé de propagande et d’incitation à la discrimination raciale, ethnique et religieuse pour certains commentaires sur le post de son tableau « Martyre de Saint Simonino de Trente ».
Peut-on savoir pourquoi un rabbin est entendu dans le procès d’un peintre dans l’Italie de 2024 ?
Giovanni Gasparro
L’œuvre – datée de 2020 – représente le meurtre d’un enfant de Trente connu sous le nom de Simonino, qui a mystérieusement disparu dans la nuit du 23 mars 1475 et a été retrouvé mort trente jours plus tard, avec une plaie saignante sur le côté et entouré de membres de la communauté juive locale qui voulaient recueillir le sang de la plaie de l’enfant dans une bassine. Il s’agit d’un faux historique, comme on l’a constaté par la suite, si bien que le 28 octobre 1965, lors du concile Vatican II, l’Église a aboli le culte des faux bienheureux.
Rien n’est plus faux.
L’affaire ressemble curieusement au mythe des chambres à gaz : il faut croire les juifs sur parole et ne pas poser de questions.
Un procès en bonne et due forme a eu lieu, les preuves, accablantes, n’ont jamais été démenties. L’Église catholique, mortellement enjuivée depuis, a simplement proclamé que tout était faux sans jamais fournir aucun élément.
Et puisque nous entendons parler du « Grand Rabbin de Rome », citons le petit-fils de l’un de ses prédécesseurs à cette fonction, Ariel Toaff, et son ouvrage, Pâques de sang, dans lequel il confirme que Simon de Trente a été rituellement assassiné par des marchands juifs ashkénazes de passage en Italie.
À la lecture des dépositions des prévenus accusés de meurtre rituel d’enfants en relation avec l’utilisation du sang, on a clairement l’impression que, plutôt que d’expliquer la finalité de ce besoin de sang d’enfants chrétiens, les prévenus essayaient de décrire les magnifiques propriétés thérapeutiques et magiques du sang, et en particulier du sang provenant d’enfants et de jeunes gens. On insistait principalement sur le sang brûlé et séché réduit en poudre ; ce sang est supposé avoir été utilisé comme hémostatique [coagulant] d’une efficacité extraordinaire lorsqu’il était appliqué sur la plaie causée par la circoncision. Angelo de Vérone n’avait aucun doute à cet égard et expliqua aux juges de Trente qu’une fois le sang réduit en poudre, les juifs le conservaient normalement pour une réutilisation ultérieure lors de la circoncision de leurs fils, pour soigner la blessure dans le prépuce. Si elles étaient disponibles, on dit qu’ils auraient utilisé d’autres poudres hémostatiques comme alternative, comme le bolo di Armenia et le « sang de dragon », une sorte de résine de couleur rouge foncé, connue en pharmacie sous le nom de Calamus Draco ou Pterocarpus Draco. Le médecin Giuseppe di Riva del Garda, dit le « juif bossu », qui avait circoncis les fils d’Angelo, l’utilisait couramment durant la Sainte opération.
Tous les cas examinés ci-dessus, et dans un grand nombre de cas présents dans les recueils de la segullot, les remèdes et médicaments secrets, élaborés et diffusés par les maîtres de l’exercice de la Kabbale, constituent l’usage extérieur, si l’on veut, du sang, que celui-ci soit humain ou animal, sec ou dilué, à des fins thérapeutiques et exorcistes. Mais l’accusation portée contre les juifs qui ingèrent du sang, ou l’utilisent à des fins rituelles ou curatives, lors de transfusions orales, semble à première vue dénuée de tout fondement, violant clairement les normes bibliques et les pratiques rituelles ultérieures, qui ne permettent aucune dérogation à cette interdiction.
Il n’est donc pas surprenant que les juifs du Duché de Milan, dans leur pétition à Gian Galeazzo Maria Sforza en mai 1479, aient voulu se défendre des accusations de meurtre rituel qui se répandaient comme de l’huile sur le feu après le meurtre de Trente, en rappelant l’interdiction biblique en soulignant que ces accusations étaient sans fondement dans les faits : « Le fait qu’ils ne soient pas coupables est facilement démontré par des preuves et des arguments très efficaces, tant légaux que naturels, de la part d’autorités très dignes de confiance, d’abord en raison de la loi juive Moysaycha qui interdit le meurtre, et dans plusieurs endroits, la consommation du sang non seulement humain mais de tout animal, quels qu’ils soient ».
Mosè de Würzburg, connu sous le nom de « vieil homme », n’a pas hésité, dans les premières phases de son interrogatoire, à mentionner l’interdiction biblique catégorique de consommer du sang pour prouver l’absurdité des accusations, qui est aussi la plus autorisée parmi ceux qui étaient jugés dans le cadre du procès de Trente. « Les Dix Commandements donnés par Dieu à Moïse », affirmait le savant hébreu à ses accusateurs, « nous ordonnent de ne pas tuer ni manger de sang ; c’est pour cela que les juifs tranchent la gorge des animaux qu’ils veulent manger et, qui plus est, salent ensuite la viande pour éliminer toute trace de sang ».(29) Mosè « le vieil homme » était très évidemment parfaitement au courant des normes d’abattage (shechitah) et de salage de la viande (melikhah), prescrites par les rituels juifs (halakhah) et qui appliquent l’interdiction mosaïque de manger du sang avec la plus grande sévérité. Mais ses arguments, comme nous le verrons, bien qu’apparemment convaincants, étaient dans une certaine mesure trompeurs.
En fait, si l’on revient aux recueils de la segullot en usage chez les juifs d’origine allemande, on trouve un large éventail de recettes permettant l’ingestion orale de sang, tant humain qu’animal. Ces recettes sont de formidables électuaires, parfois complexes dans leur préparation, destinés à soulager les maux, à agir comme remède, à protéger et à guérir. Pour le Shabbatai Lipschütz, pour arrêter le flux excessif de sang menstruel, il était conseillé de sécher devant le feu et de réduire en poudre une plume de poulet trempée avec le sang menstruel. Le lendemain matin, une cuillerée de cette poudre, diluée dans du vin et servie à la femme, à jeun, aurait infailliblement produit l’effet désiré. Un autre médicament secret, obtenu par Lipschütz et considéré d’une efficacité extraordinaire sur la base d’une longue tradition, était prescrit aux femmes qui souhaitaient tomber enceintes. La recette prévoyait qu’une pincée de sang de lapin séché soit dissoute dans du vin et administrée à la patiente. Comme alternative, un mélange de vers et de sang menstruel pouvait être d’une grande utilité.
Elia Loans, le Baal Shem de Worms, a également célébré les propriétés extraordinaires du sang de lapin dans la fécondation des femmes stériles. L’expert kaballiste a d’ailleurs prescrit, pour la guérison de l’épilepsie, la dilution dans le vin du sang séché d’une vierge ayant ses premières règles. À cet égard, il convient de noter que Mercklin (Mordekhai), l’un des condamnés pour le meurtre rituel collectif à Endingen en 1470, a souligné l’efficacité de l’utilisation du sang de jeunes humains pour guérir l’épilepsie.
Les recueils du segullot soulignaient en outre les prodigieuses propriétés du sang humain, naturellement, toujours séché et préparé sous forme de caillé ou de poudre, comme ingrédient principal des élixirs aphrodisiaques incitant à l’amour et à la copulation, en plus de leur capacité à réaliser les rêves érotiques les plus audacieux et dévorants. Il n’est pas surprenant que le sang ait parfois été utilisé dans le cadre du mariage – un autre rite de passage fondamental – en plus de ses utilisations dans la circoncision et dans la préparation à la mort.
Le 24 mars 2020, le peintre de Bari avait publié 21 photos de son propre tableau sur son profil Facebook, « immortalisant », résume le ministère public, « la croyance antisémite dans la soi-disant accusation de sang et de meurtres rituels, selon laquelle les Juifs étaient responsables du sacrifice d’enfants chrétiens ». Selon la procureure de Bari, Larissa Catella, avec les réponses aux commentaires inspirés par sa peinture, le peintre aurait également « propagé et diffusé des idées fondées sur la haine antisémite, visant à influencer les opinions d’un public plus large, déclenchant et suscitant des réactions et des commentaires dont plusieurs à contenu clairement antisémite de la part de nombreux adeptes ».
Hier, dans la salle d’audience, les dirigeants de la communauté juive nationale et romaine, constitués parties civiles avec l’avocat Roberto De Vita, qui avait dénoncé l’artiste de Bari à l’époque, ont été entendus. Le rabbin Di Segni a expliqué que « le tableau représente une scène monstrueuse qui dérive d’une ancienne calomnie dans laquelle les Juifs étaient présentés comme responsables d’un crime religieux odieux. Une calomnie porteuse d’une idéologie antijuive ». La publication de l’œuvre et les quelque 6 000 commentaires qu’elle a suscités « ont provoqué des réactions émotionnelles assez intenses au sein de la communauté ».
Pour Noemi Di Segni, président de l’Union des communautés juives italiennes, le tableau « incite à la haine et à la propagande antijuive typique de la période fasciste et nazie », développant un « débat hostile et accusateur contre le monde juif ». Le président Di Segni a ensuite souligné la « préoccupation internationale d’une nouvelle propagation de la haine antijuive », créant des situations de « danger ». Au moment de la publication, Milena Santerini, professeur de pédagogie à l’université catholique de Milan et à l’époque coordinatrice nationale du département de lutte contre l’antisémitisme du cabinet du Premier ministre, a également demand�� au peintre de retirer des images et des messages des réseaux sociaux. « J’ai écrit une lettre à Gasparro », a déclaré la conférencière, qui a témoigné au procès, “pour lui dire que je voyais des éléments d’incitation à la haine dans la photo et lui demander de la retirer du web et d’éviter sa diffusion, mais elle est restée là”.
Lors de la prochaine audience, le 17 avril, le peintre lui-même, qui s’est rendu hier à l’audience blindée avec des policiers et des escortes, répondra aux questions de l’accusation et de la défense.
Dans le procès de Trente, les femmes, en particulier celles liées à l’autoritaire Samuel de Nuremberg, chef reconnu de la communauté juive, n’ont pas caché leur grande foi dans l’efficacité du sang des enfants comme ingrédient de sublimes potions curatives et protectrices, dont la médecine populaire et l’exercise de la Kabbale étaient extrêmement riches, fondées sur une longue tradition. Bella, belle-fille de Mosè de Würzburg, déclara sans hésitation, dans sa déclaration de février 1476, que « le sang d’un enfant était merveilleusement bénéfique pour les femmes, incapables d’accoucher à terme ». Les femmes se souviennent que lorsque la jeune Anna de Montagana, belle-fille de Samuel de Nuremberg, était enceinte et menaçait de faire une fausse couche, sa belle-mère, Brunetta, en tant que femme et experte en la matière, lui a rendu visite dans sa chambre, lui faisant prendre une cuillerée d’un médicament composé de sang sec et en poudre dissout dans du vin.(37) Une autre fois, Bella avait vu Anna, enceinte et souffrante, se nourrir d’un peu de sang mélangé au jaune d’un œuf à la coque.
Selon les prévenus de Trente, leurs clients les plus alertes avaient exigé que les revendeurs fournissent des certificats de convenance rituelle, signés par des autorités rabbiniques sérieuses et reconnues, comme c’était l’usage pour les produits alimentaires préparés selon les règles religieuses du kashrut. Aussi paradoxal et improbable que cela puisse paraître à nos yeux – au point de faire croire que ce fait a été inventé de toutes pièces par les autorités judiciaires de Trente – nous pensons que cette question mérite une certaine attention et une vérification précise, lorsque cela est possible, des faits et détails sur lesquels elle semble être construite.
Le maestro Tobias et Samuel de Nuremberg, Angelo de Vérone, Mosè « le Vieux » de Würzburg, et son fils Mohar (Meir), se souviennent tous deux d’être entrés en contact avec ces vendeurs de sang, souvent, selon eux, munis de permis rabbiniques écrits.
Parfois, ils se rappelaient même leurs noms et leurs origines ; dans certains cas, ils décrivaient leur apparence physique avec de nombreux détails.
Abramo (fournisseur de Maestro Tobias), Isacco de Neuss, de l’évêché de Cologne, Orso de Saxe, Jacob Chierlitz, également de Saxe, ne sont pas des noms qui signifient beaucoup pour nous. Ce sont les noms attribués à ces marchands itinérants, originaires d’Allemagne et voyageant, avec leurs sacs à main en cuir au fond ciré et étamé, vers les communautés ashkénazes de Lombardie et du Triveneto.
Sans doute plus grave et plus digne d’attention, même s’il a été extorqué au moyen de méthodes coercitives cruelles, est le témoignage correspondant de Samuel de Nuremberg, chef incontesté des juifs de Trente. Samuel avoua à ses inquisiteurs que le colporteur itinérant Orso (Dov) de Saxe, duquel il avait obtenu le sang, vraisemblablement celui d’un enfant chrétien, portait des lettres de créance signées par « Mosè de Hol de Saxe, Iudeorum principalis magister ». Il ne fait aucun doute que ce « Mosè de Hol » était identique à Rabbi Moshè, chef de la yeshiva de Halle, qui, avec sa famille, jouissait des privilèges accordés par l’archevêque de Magdebourg en 1442 puis par l’empereur Frédéric III en 1446, dont celui de se parer du titre de Jodenmeister, c’est-à-dire le magistrat principalis Judeorum, comme Mosè est décrit dans la déposition de Samuel de Nuremberg. Nous savons que Mosè a abandonné Halle (un particulier apparemment ignoré par Samuel) dès 1458 et s’était installé à Poznán en Pologne, pour poursuivre son activité rabbinique dans cette communauté.
Le texte du certificat de garantie signé par Mosè de Halle, qui accompagnait le sac de sang séché vendu par Orso (Dov) de Saxe, était assez semblable au texte d’une attestation communément délivrée en ce qui concerne les denrées alimentaires autorisées : » Qu’il soit connu de tous que tout ce qui est porté par Dov est kasher« .(56). Il est normal que le texte ait volontairement omis toute mention du type de marchandises traitées par Orso. Samuel, après avoir acheté le sang, a écrit son nom sur le cuir blanc de la bourse, qui comportait une liste des clients du marchand allemand et une signature en hébreu : Rabbin Schemuel miTrient.
Il évoqua ensuite l’un des moments culminants et les plus significatifs de tout le Séder, une fois la tension dissipée, la fantaisie libérée de ses contraintes, les mots furent prononcés distinctement, un par un, pour être savourés et goûtés dans toute leur signification : les dix plaies d’Égypte, ou comme les juifs ashkénazes les ont nommées, les dix malédictions. La digue, le sang, ouvrit la liste, suivie par les grenouilles (zefardea), les poux (kinim) et les animaux féroces (‘arov) ; puis vinrent les fléaux des animaux (dever), les ulcères (shechin), la grêle (barad), les sauterelles (areh), l’obscurité (choshekh). Dans un crescendo terrible et mortel, les fléaux ont pris fin avec la mort des premiers Égyptiens nés (makkat bechorot). Selon la coutume établie de longue date chez les juifs ashkénazes, le chef de famille plongea solennellement l’index de la main droite dans la coupe de vin qu’il avait devant lui et, en annonçant chaque fléau, il fit glisser son doigt dans le verre, vers l’extérieur, en éclaboussant le vin sur la table.
Samuel de Nuremberg n’eut aucune difficulté à réciter les noms des dix fléaux, en hébreu, de mémoire et dans l’ordre, expliquant que « ces mots signifiaient les dix malédictions que Dieu envoyait aux Égyptiens, parce qu’ils ne voulaient pas libérer Son peuple ». Les notaires chrétiens italiens avaient manifestement du mal à transcrire en caractères latins cette rafale de termes hébraïques, prononcés avec un fort accent allemand, mais ils faisaient de leur mieux, obtenant presque toujours des résultats moyennement satisfaisants. Le registre fournit la liste de Samuel comme suit : digue, izzarda (les grenouilles, zefardea, était apparemment trop dur pour leurs oreilles), chynim, heroff (pour ‘arov, avec une variante de peu d’importance), dever, ssyn (pour schechin, ulcère), porech (barad, grêle, prononcé à la manière allemande, bored, ont été mal compris), harbe, hossen (pour choshekh, darkness) et enfin, maschus pchoros (makkat bechorot), qui a rendu le terme de la plaie selon la diction Ashkenaze, makkas bechoros). Mais tout cela était plus ou moins compréhensible, tant en paroles qu’en sens.
Dans l’une des dépositions d’Anna de Magdeburg, la belle-fille de Samuel, elle se souvient que sa belle-mère avait fait gicler le vin sur la table, plongeant son doigt dans le verre et récitant les dix malédictions, mais elle ne se souvient plus exactement de l’ordre. Une Haggada a ensuite été produite et Anna l’a prise et a lu le texte rapidement, en commençant par la digue, le sang, et en traduisant correctement les différents termes.
Le vieil homme Mosè de Würzburg se souvient des temps passés où il était chef de famille à Spira, puis à Magonza. Pendant la soirée de Pessa’h, il s’était assis en bout de table avec les invités et avait dirigé le Séder et la lecture de la Haggada, éclaboussant le vin sur la table pendant qu’il prononçait clairement les noms des dix fléaux de l’Égypte. Il a ensuite informé ses inquisiteurs que, selon la tradition ashkénaze, « le chef de famille ajoutait ces mots : ‘Ainsi nous implorons Dieu que ces dix malédictions tombent sur les Gentils, ennemis de la foi des juifs’, une référence claire aux chrétiens ».(14) Selon Israël Wolfgang, qui était, comme d’habitude, bien informé, le célèbre et influent Salomone de Piove di Sacco, ainsi que le banquier Abramo de Feltre et le médecin Rizzardo de Ratisbonne à Brescia, se sont tous conformés au rituel consistant à réciter les dix malédictions et de verser le vin contre les pays ennemis d’Israël, de manière symbolique.
Mosè de Bamberg, l’invité juif errant dans la maison d’Angelo de Vérone, a témoigné de cette coutume, qui avait eu lieu en sa présence lors du Séder chez Léone di Mohar à Tortoa. Mosè, maître de la langue hébraïque, qui vivait aux frais de Tobias, le médecin, se souvenait bien de l’époque où sa maison était située dans le quartier des juifs de Nuremberg.
Tobias lui-même, en tant que chef de famille, avait directement guidé ces différentes parties du Séder et en rappelait les détails, qui étaient d’ailleurs répétés chaque année à Pessa’h, sans variation. Il annonça donc aux juges de Trente que « lorsque le chef de famille avait fini de lire ces mots (les dix fléaux), il ajoutait alors cette phrase : ‘Nous implorons donc Dieu que vous envoyiez également ces dix fléaux contre les nations, qui sont les ennemis de la religion des juifs’, avec l’intention de se référer, en particulier, aux chrétiens ». Pour sa part, Samuel de Nuremberg, aspergeant le vin sur la table de l’intérieur de son calice, a aussi pris comme point de départ les tragédies des pharaons pour maudire sans ambiguïté la foi chrétienne : « Nous invoquons Dieu pour qu’il retourne tous ces anathèmes contre les ennemis d’Israël ».(17)
Le Séder devint ainsi une manifestation scandaleuse d’un sentiment anti-chrétien, exalté par des actes et des significations symboliques et des imprécations brûlantes, qui se servait maintenant des évènements abominables de l’exode des juifs d’Égypte comme simple prétexte. Dans la Venise juive du XVIIe siècle, les caractéristiques rituelles liées à la lecture de cette partie de la Haggada étaient encore vivantes et présentes, comme le montre le témoignage de Giulio Morosini, que l’on peut considérer des plus fiables.
Les juifs de Trente, en décrivant le Séder auquel ils avaient participé, ne mentaient pas ; ils n’étaient pas non plus sous l’influence des juges, qui ignoraient vraisemblablement qu’une grande partie du rituel leur avait été décrite. Si les accusés s’attardaient longuement sur le sens anti-chrétien virulent que le rituel avait pris dans la tradition du judaïsme franco-allemand auquel ils appartenaient, ils ne se livraient pas à une exagération invérifiable. Dans leur mentalité collective, le Séder de Pessa’h s’était transformé depuis longtemps en une célébration où le désir de la rédemption prochaine du peuple d’Israël passait de l’aspiration à la vengeance, puis à la malédiction de leurs persécuteurs chrétiens, les héritiers actuels du méchant Pharaon d’Égypte.
Il devrait être évident que seule une personne ayant une très bonne connaissance du rituel du Séder, un initié, pourrait décrire l’ordre [précis] des gestes et des opérations ainsi que les formules hébraïques utilisées pendant les différentes phases de la célébration, et être capable de fournir une telle [richesse] de descriptions et d’explications détaillées et précises. Les juges de Trente pouvaient à peine suivre ces descriptions, se faisant une vague idée du rituel, si étranger à leur expérience et à leurs connaissances qu’ils ne pouvaient que le reconstituer [sous forme] d’images nébuleuses et imparfaites. Les notaires italiens avaient donc du pain sur la planche pour [tenter de] se frayer un chemin dans cette jungle de termes hébreux incompréhensibles, prononcés avec un fort accent allemand. Mais d’autre part, ce qui les intéressait, au-delà des détails de la difficile compréhensibilité, c’était d’établir où ces juifs utilisaient le sang chrétien dans leurs rites pascal, en l’ajoutant au pain sans levain et au vin de la libation. Imaginer que les juges aient dicté ces descriptions du rituel du Séder, avec les formules liturgiques correspondantes en hébreu, ne semble pas très plausible.
Goi katan, « petit chrétien », l’expression utilisée pour désigner la victime du meurtre rituel, qui était habituellement sans nom, aurait été utilisée lors de l’acte d’ajouter son sang aux aliments symboliques qui seront exposés et consommés lors du dîner de Séder. Cette expression, bien qu’elle ne soit pas du tout neutre au regard des connotations négatives et péjoratives attribuées aux chrétiens en général, était certainement moins méprisante que le terme normalement utilisé par les juifs allemands en référence à un enfant chrétien. [Par exemple], le mot shekez possède le sens de « quelque chose d’abominable », tandis que le féminin, shiksa ou shikse, est un néologisme utilisé, en particulier, en référence aux filles chrétiennes engagées dans des relations romantiques avec des jeunes hommes de la race d’Israël.(19) Le terme [à la façon italienne] d’affection, le « scigazzello », était en usage chez les Ashkenazes de Venise jusque relativement récemment. Quoi qu’il en soit, les mots shekz, sheghez, ou sceghesc, employés de manière méprisante pour désigner les enfants de ces fidèles en Christ, considérés comme certaines des expressions [les plus] abominables de [toute] la création, étaient largement utilisés dans toutes les villes avec des communautés juives allemandes, même en Italie du Nord.
Les enjuivés du Vatican n’ont jamais répondu à tout cela.
Ils ne le feront jamais, car ils tremblent devant les juifs.
Mais nous, non.
Nous pouvons dire ce que nous pensons de ce crime terrible commis par les juifs et défendre les héros qui osent défier cette race de meurtriers et de menteurs.
Le 24 mars 2020, le peintre de Bari avait publié 21 photos de son propre tableau sur son profil Facebook, « immortalisant », résume le ministère public, « la croyance antisémite dans la soi-disant accusation de meurtres rituels, selon laquelle les juifs étaient responsables du sacrifice d’enfants chrétiens ». Selon la procuratrice de Bari, Larissa Catella, avec les réponses aux commentaires inspirés par sa peinture, le peintre aurait également « propagé et diffusé des idées fondées sur la haine antisémite, visant à influencer les opinions d’un public plus large, déclenchant et suscitant des réactions et des commentaires dont plusieurs à contenu clairement antisémite de la part de nombreux adeptes ». Hier, dans la salle d’audience, les dirigeants de la communauté juive nationale et romaine, constitués parties civiles avec l’avocat Roberto De Vita, qui avait dénoncé l’artiste de Bari à l’époque, ont été entendus. Le rabbin Di Segni a expliqué que « le tableau représente une scène monstrueuse qui dérive d’une ancienne calomnie dans laquelle les juifs étaient présentés comme responsables d’un crime religieux odieux. Une calomnie porteuse d’une idéologie antijuive ». La publication de l’œuvre et les quelque 6 000 commentaires qu’elle a suscités « ont provoqué des réactions émotionnelles assez intenses au sein de la communauté ».
La vérité provoque souvent ces réactions chez les juifs.
Le rav Di Seigni
Pour Noemi Di Segni, président de l’Union des communautés juives italiennes, le tableau « incite à la haine et à la propagande antijuive typique de la période fasciste et nazie », développant un « débat hostile et accusateur contre le monde juif ». Le président Di Segni a ensuite souligné la « préoccupation internationale d’une nouvelle propagation de la haine antijuive », créant des situations de « danger ».
Au moment de la publication, Milena Santerini, professeur de pédagogie à l’université catholique de Milan et à l’époque coordinatrice nationale du département de lutte contre l’antisémitisme du cabinet du Premier ministre, a également demandé au peintre de retirer des images et des messages des réseaux sociaux. « J’ai écrit une lettre à Gasparro », a déclaré la conférencière, qui a témoigné au procès, “pour lui dire que je voyais des éléments d’incitation à la haine dans la photo et lui demander de la retirer du web et d’éviter sa diffusion, mais elle est restée là”. Lors de la prochaine audience, le 17 avril, le peintre lui-même, qui s’est rendu hier à l’audience avec des policiers et des escortes, répondra aux questions de l’accusation et de la défense.
C’est curieux, ces Catholiques qui luttent contre « l’antisémitisme » et qui nient les faits tels qu’ils ont été exposés par des tribunaux catholiques.
On croirait que, comme Judas, ils ont été achetés par les juifs pour leur permettre de commettre leurs crimes.
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Démocratie Participative
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«La nouvelle Messe est en contradiction avec le concile de Trente; c’est énorme, mais c’est pourtant la pure vérité, aussi déplaisante soit-elle.»
Cardinal Alfredo Ottaviani
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🔴 Le catéchisme Catholique Romain et le Sabbat
⚠️ Rappelons la manière dont Dieu a révélé Sa Loi, comprenant la bénédiction du sabbat du septième jour, par laquelle toute l'humanité sera jugée.
🎈 Contrastez cela avec l'adoption progressive et non annoncée du dimanche par l'Église, sur ordre des empereurs "chrétiens" et des évêques romains. Ceux-ci admettent librement avoir changé le sabbat en dimanche.
Dieu avait averti qu'une puissance blasphématoire "changerait les temps et la loi" (Daniel 7:25) et l'Église catholique admet ouvertement l'avoir fait, s'en vantant même.
🔥 Lors d'un sermon au Concile de Trente en 1562, l'archevêque de Reggio, Caspar del Fossa, déclara que toute l'autorité de l'Église catholique repose sur le fait qu'elle a changé le sabbat en dimanche. Cela n'accomplit-il pas les prophéties de Daniel et de Paul ?
Pendant des siècles, des millions de chrétiens se sont rassemblés pour adorer Dieu le premier jour de la semaine. Gracieusement, Il a accepté ce culte et déversé Ses bénédictions sur les chrétiens qui cherchaient à Le servir.
Cependant, en étudiant les Écritures, on est forcé de reconnaître que le dimanche n'est pas un jour désigné par Dieu. Il n'a aucun fondement scripturaire, mais a entièrement résulté de la coutume.
Posons-nous à nouveau la question : le sabbat a-t-il été changé du septième jour de la semaine au premier ? La Bible est claire : "Dieu bénit le septième jour et le sanctifia" (Genèse 2:3). "C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et l'a sanctifié" (Exode 20:11).
Si Dieu avait voulu qu'un autre jour devienne le sabbat, Il aurait dû retirer la bénédiction du septième jour et la placer sur ce jour de remplacement.
Mais quand Dieu accorde une bénédiction, c'est pour toujours : "...Toi, Éternel, tu bénis, et cela sera béni à jamais" (1 Chroniques 17:27). "J'ai reçu l'ordre de bénir ; Il a béni, et je ne le révoquerai pas" (Nombres 23:20).
Votre anniversaire, commémoration de votre naissance, ne peut pas être changé, bien que vous puissiez le célébrer un autre jour. De même, le sabbat, mémorial de la création (Exode 20:11), ne peut être changé, bien que certains le célèbrent un autre jour.
Dieu a ordonné à Moïse de construire le sanctuaire terrestre, tous ses meubles et l'arche selon "le modèle" qu'il avait vu. (Exode 25:9, 40) L'arche était appelée "arche de l'alliance" (Nombres 10:33, Deutéronome 10:8, Hébreux 9:4) et "arche du témoignage" (Exode 25:22), parce que Moïse y plaça les tables de pierre sur lesquelles Dieu avait écrit Sa Loi. (Exode 25:16, 31:18)
Jean, dans Apocalypse 11:19, décrit la scène devant lui lorsque "le temple de Dieu fut ouvert dans le ciel." Jean vit l'arche de l'alliance dans le sanctuaire céleste.
🩵 David écrivit : "Pour toujours, ô Éternel, ta parole subsiste dans les cieux" (Psaume 119:89). Il est donc raisonnable de supposer que la Loi de Dieu reste, contenue dans l'arche de l'alliance dans le sanctuaire céleste.
Quand Dieu dit : "Le septième jour est le sabbat de l'Éternel, ton Dieu" (Exode 20:10), cela met fin à toute controverse. Nous ne pouvons pas changer la Parole de Dieu pour notre propre commodité.
"Et si vous ne trouvez pas bon de servir l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir" (Josué 24:15).
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Canons du Concile de Trente
Les Canons du Concile de Trente (1545-1563) étaient des règles que l'on devait suivre pour être membre de l'Église catholique et, selon les enseignements de l'Église, mériter la grâce de Dieu et la vie éternelle au paradis après la mort. Les canons s'attaquaient spécifiquement aux revendications de la Réforme protestante, qui étaient condamnées comme hérétiques.
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Le « saint » prêtre du XVIIIe siècle
Enclenchée dès le début du XVIIe siècle, la Réforme tridentine ne parvient à son aboutissement qu’à la toute fin du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Le clergé séculier atteint sa période de maturité et l’idéal du « saint prêtre » du concile de Trente prend véritablement forme. Jamais le clergé ne fut d’aussi bonne qualité et la christianisation aussi forte qu’au XVIIIe siècle. I. Le portrait des…
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Geschichte und Theorie Os
Quelle qu’en soit l’originalité, à tous égards surprenante, la Madonna del Parto de Piero n’est cependant pas seule de son espèce : elle relève d’un type iconographique apparu au XIVe siècle en Italie et dont on connaît plusieurs exemples datant du XVe siècle. Ce type, qui n’était lui-même pas sans précédents, devait connaître une certaine vogue jusqu’au XVIIIe siècle, sinon en Italie même, au moins en Allemagne, en Espagne et au Portugal, et jusqu’en Amérique du Sud, où il est connu sous le nom de Madonna de l’O (l’« O » en question correspondant à l’interjection par laquelle débutent les antiennes de la Vierge), ce qui suffit à démontrer que le concile de Trente ne l’aura pas frappé d’interdit, comme d’aucuns le prétendent sans en apporter d’autres preuves.
L’appellation elle-même, appliquée semble-t-il pour la première fois à l’œuvre de Piero lors de sa redécouverte, à la fin du XIXe siècle, est d’origine plus ancienne, et ne va pas sans équivoque : c’est ainsi qu’on vénère à Rome, dans l’église San Agostino, sous le titre de Madonna del Divin Parto, un groupe sculpté de la main de Sansovino, et qui est en fait une Vierge assise à l’enfant, celui-ci étant déjà si bien développé qu’il se tient debout sur les genoux de sa mère, l’image devant en fait son titre rituel au culte que continuent de lui vouer les femmes enceintes.
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Prochainement dans nos livres : Comprendre l’Histoire de la Peinture en 28 minutes et 28 tableaux (et + si affinités...)
Vignette 9/28 : Le Baroque en 1 minute
Qu’est-ce que le baroque ?
Le terme “barroco” attribué plus tard par les théoriciens de l’art désigne une perle de forme irrégulière.
En effet, le baroque est caractérisé par son éclat et son goût du débordement après la sérénité quasi-mathématique de la Renaissance.
Par opposition à l’art de la Renaissance, les artistes baroques représentent donc le moment le plus dramatique d’un sujet, quand l’action survient. Ils emploient nombre d’artifices déjà utilisés par les maniéristes avant eux : contrastes d’ombres et de lumières (clair-obscur), couleurs chaudes et vives, lignes de force obliques et courbes donnant l’impression de mouvement, expressions corporelles et faciales outrées des personnages…
L’opposition avec la Renaissance qui utilise la perspective mathématique horizontale et verticale, un éclairage uniforme et représente souvent un humanisme serein est évidente.
Pourquoi le Baroque ?
A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, la papauté veut ramener au bercail ses ouailles, tentées par la réforme protestante. Le Concile de Trente (1545-1562) prône donc la contre-réforme : l’Art doit y jouer un rôle majeur grâce à la fascination qu’il peut exercer sur les fidèles. Il doit décrire la puissance divine dans des scènes bibliques et mythologiques, en suscitant l’admiration ou l’effroi.
Qui sont les artistes baroques ?
Le Caravage est sans doute l’artiste le plus célèbre de la période, avec son emploi du clair-obscur. L’Ecole Caravagesque influencera le baroque Espagnol et le baroque Hollandais. Le Bernin (sculpteur, architecte et peintre, surnommé Le Second Michel-Ange), Le Guerchin ou encore Pierre de Cortone (peintre et architecte) sont également caractéristiques de ce baroque italien du XVIIème siècle.
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Quand le soir on rentre chez soi, les beaux magasins d'antiquité sont plongés dans le noir, mais quelques gravures surgissent parfois en clair-obscur à la faveur d’une lueur de phares. Tout le mystère hanté, enchanté, de ce qui existait avant, est là, conservé dans un monde qui tend à les détruire par la rotation perpétuelle de nouveautés laides.
Il n’y a qu’un seul Beau. En beauté physique il n’y a qu’un seul idéal, vers lequel converge avec plus ou moins de succès, des milliards de types physiques. La beauté n'est pas subjective, elle est objective et c'est là que réside la supériorité de l'Art européen sur les arts des autres civilisations: restituer avec exactitude la beauté la plus pure, faire du beau avec du beau, de manière véridique.
L'art abstrait écrase tout depuis que les religions iconoclastes ont pris le pouvoir politique (montée du sémitisme). Ce n'est pas la photo qui a tué la peinture figurative, c'est l'action de l'âme orientale sur l'Occident à partir de la IIIème république, c'est la haine des ténèbres envers la lumière.
Relativité de la beauté ? Des beautés ? "Aphrodite avait les cheveux bleus", "ça dépend" ? Non ��a ne dépend pas, et il y a des critères objectifs pour juger d'une oeuvre, d'un raisonnement, comme il y a des critères objectifs pour juger d'un exploit sportif. Quant aux Aphrodite, le bleu est la couleur des reflets que les grecs voyaient au soleil sur une chevelure noire-de-geai, signe de santé.
Facile de faire du Soulage. Très difficile de faire du Caravage. Le noir en arrière-plan est une couleur du spectre physique mais aussi une réalité morale, il faut la lumière pour voir le sujet et vice versa il faut un sujet pour voir la lumière. Les très beaux plans d'Apocalypse Now dans le temple tiennent tous de Caravage.
L'engouement feint, surjoué pour les lugubres merdes d’un Soutine par exemple, ressemble aux louanges qui accompagnent l'avènement d’un nouveau pouvoir au moment d’une épuration. Goûts de snobs et de trouillards. Les vrais peintres représentent bellement les choses parce que leur vision est belle (Millet, Geoffroy etc). Ils s’émerveillent, puis ils émerveillent.
Le Concile de Trente avait saturé les églises européennes de ce lourd mobilier baroque contre-réforme. Ces décorations avaient pris le dessus sur les décorations originelles, comme le révèle le frappant exemple du couvent Donnaregina à Naples. Derrière le placage renaissance on trouva de magnifiques peintures du Moyen-Age recouvrant l’intégralité des hauts murs, à la manière des églises orthodoxes. Mais le style de ces peintures, le type naïf, gentil des personnages, l’emploi du bleu par l’artiste, les visages nimbés d’une lumière mystérieuse… Soudain nous comprenons la ruse de Chagall ! Son style « émouvant » comme ça, qui serait sorti de nulle part? Cette citation de Céline dans Bagatelles, qui disait en substance qu’ils te vident comme un poulet et te rembourrent de merde et toi tu dis merci. Voilà ce que c’est Chagall : un copier-collé passable qui a su toucher l’âme sensible des européens coupés de leur culture, en copiant le style originel, véritable, et oublié, de l’Europe, disparu sous les sédimentations successives des guerres, des réformes, des "restaurations". Sauf en de rares lieux comme en ce couvent de Naples.
Notre vrai monde est caché par un voile de mensonge et l’une des plus grandes joies que nous puissions éprouver c’est de parfois réussir à déchirer ce voile.
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#discoveringaragón No.10: El Moncayo & Tarazona
Notre première excursion après la quarantaine nous a conduits au Parc Naturel du Moncayo, qui est situé à la frontière de la Castille. Le Moncayo est l'un des plus hauts sommets d'Espagne et possède son propre microclimat, ce qui est très intéressant à observer. Ainsi, sur le chemin, on ne voit presque que des déserts et d'énormes éoliennes. Mais en s'approchant du parc, tout devient soudain vert: La raison est que la montagne étant la seule élévation des environs, elle attrape les vents de l'Atlantique et très souvent il y a des averses.
Unser erster Post-Lockdownausflug führte uns in den Parque Natural del Moncayo, der sich an der Grenze zu Kastilien befindet. Der Moncayo ist einer der höchsten Gipfel Spaniens und hat sein eigenes Mikroklima, das sehr interessant zu beobachten ist. So sieht man auf dem Weg dorthin fast nur Wüste und riesengroße Windanlagen. Nähert man sich aber dem Park, wird aus dem nichts plötzlich alles grün: dadurch, dass der Berg die einzige Erhöhung in der Umgebung ist, fängt er die Atlantikwinde ein und es kommt sehr oft zum Wolkenbruch.
Nuestra primera aventura post-cuarentena nos llevó al Parque Natural del Moncayo que se sitúa en la frontera con Castilla. El Moncayo es uno de los picos más altos de la península ibérica y tiene hasta su propio microclima. Es muy curioso, viniendo de Zaragoza lo que se ve es todo desierto y campos enormes de molinos de viento. Pero de repente, a los pies de la montaña, todo está verde. Esto es debido a que siendo la elevación más alta de la zona, captura los vientos del Atlántico, lo que produce a alguna que otra tormenta.
Nous avons eu la possibilité de vivre l'une de ces expériences à bout portant. Lorsque nous sommes partis de Saragosse, il faisait déjà 30°C (vers 7 heures du matin) et, exactement au moment où nous avons atteint la limite des arbres, le tonnerre et les éclairs ont commencé à se faire entendre. Leya et Padmé, qui nous ont accompagnés lors de cette randonnée, n'étaient pas enthousiastes ! Nous avons fait demi-tour, car les orages dans la nature ne sont pas à prendre à la légère, et nous avons déjeuné dans un petit village au pied de la montagne.
Genauso einen durften wir in nächster Nähe erleben. Als wir in Zaragoza losfuhren hatte es schon knapp 30°C (um 7 in der Früh) und genau als wir zur Baumgrenze kamen, fing es an zu donnern und zu blitzen. Leya und Padme, die uns auf dieser Wanderung begleiteten, waren nicht begeistert! Wir kehrten um, denn mit Gewittern in freier Wildbahn ist nicht zu spaßen, und aßen zu Mittag in einem kleinen Dorf am Fuße des Berges.
De hecho, justo cuando llegamos a la frontera vegetal, nos cayó una gorda gorda. ¡Los rayos y truenos no le hicieron ninguna gracia a Leya y Padme que nos habían acompañado! Decidimos no seguir, ya que las tormentas hay que tomarlas en serio, y comimos por el mediodía en un pueblo cercano.
The City Hall of Tarazona
View of the Plaza de Toros from above
L'après-midi, il y avait le programme culturel. Nous avons visité la ville de Tarazona, célèbre pour sa cathédrale unique. La ville a longtemps été un siège épiscopal et, par conséquent, des investissements importants ont été réalisés dans le bâtiment. Le mélange est audacieux : le gothique, le mudéjar, la Renaissance et le baroque se rencontrent ici. Les fresques de la tour centrale de l'église sont d'un grand intérêt. Elles sont uniques et n'ont probablement survécu au Concile de Trente que par hasard : elles représentent une "Psicomaquia", une personnification de la bataille des vertus contre les vices. Ce qui est particulier, c'est que les personnages de la Bible et de la mythologie grecque y sont représentés, et en plus nus. Une autre particularité de la ville est la Plaza de Toros, qui est utilisée comme bâtiment résidentiel depuis 1870.
Am Nachmittag gab’s dann das kulturelle Programm. Wir besuchten die Stadt Tarazona, berühmt für Ihre einzigartige Kathedrale. Die Stadt war lange Zeit Bischofssitz und dementsprechend wurde auch in das Gebäude investiert. Die Mischung ist gewagt: Gotik, Mudéjar, Renaissance und Barock treffen hier aufeinander. Höchst interessant sind die Fresken im zentralen Turm der Kirche, die einzigartig sind und das Konzil von Trient wohl nur durch Zufall überlebt haben: es ist eine sogenannte “Psicomaquia” abgebildet, eine Personifizierung des Kampfes der Tugenden gegen die Untugenden. Das besondere daran ist, dass sowohl Personen aus der Bibel als auch der griechischen Mythologie nackt dargestellt sind. Eine weitere Besonderheit der Stadt ist die Plaza de Toros, die seit 1870 als Wohnungsgebäude verwendet wird.
Por la tarde, el programa cultural: visitamos Tarazona, conocida por su catedral muy peculiar. La ciudad fue sede episcopal durante mucho tiempo, así que se invirtió mucho dinero en la construcción de la iglesia. La mezcla de estilos es atrevida: gótico, mudéjar, renacentista y barroco. Lo más curioso son los frescos en el cimborrio de la catedral, ya que son únicos en el mundo y sobrevivieron al concilio de Trento sólo por milagro. Está representada una psicomaquia, una personificación de la lucha de las virtudes contra los vicios. Lo particular es que se mezclan personajes de la biblia con personajes de la mitología griega (¡Y están desnudos!). Otra peculiaridad de Tarazona es su antigua plaza de toros, que desde 1870 se utiliza como casa particular (son 32 pisos).
Enfin, nous avons visité le monastère de Veruela, qui a été construit au 12ème siècle. Il est surtout connu pour le fait que les frères Béquer y passaient autrefois leur été. On connaît plutôt le frère aîné Gustavo, qui était un poète très célèbre. Le frère cadet était peintre. On comprend tout à fait pourquoi le monastère leur a plu tant ! La région est très réputée pour son vin et son huile d'olive. Le monastère abrite également un musée du vin très intéressant, qui explique l'histoire et les détails techniques de manière très simple et qui vaut vraiment la peine d'être visité.
Abschließend besuchten wir noch das Kloster von Veruela, das im 12. Jahrhundert erbaut wurde. Hauptsächlich ist es dafür bekannt, dass die Gebrüder Béquer dort mal Ihren Sommer verbrachten. Man kennt eher den älteren Bruder Gustavo, der ein sehr berühmter Dichter war. Der kleine Bruder war Maler. Es ist absolut nachvollziehbar, warum es ihnen dort so gut gefiel! Die Gegend ist sehr berühmt für ihren Wein und ihr Olivenöl. Im Kloster befindet sich auch ein sehr interessantes Weinmuseum, das sowohl die Geschichte als auch die technischen Details auf eine sehr einfache Art erklärt und auf jeden Fall den Besuch wert ist.
Por último vimos el Monasterio de Viruela, construido en el siglo XII. Es famoso porque los hermanos Béquer (escritor y pintor) pasaron allí un verano. Entiendo perfectamente porque les gustó tanto allí, la región es preciosa, el vino delicioso y también se hace aceite de oliva. A propósito de vino, en el monasterio hay un museo que explica de una manera muy sencilla e informativa la historia del vino, cómo impactó en la región y los aspectos más técnicos de la producción. ¡Merece la pena verlo!
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N’accusons pas “ J’accuse !”
J’y vais, j’y vais pas ? C’est semble-t-il la question qu’on se pose ces jours-ci dans les chaumières de la France profonde, à propos de J’accuse, le dernier film de Polanski. Pour moi c’est trop tard, car j’y suis allé. Comme disait un Jules César apocryphe : « Je suis venu, j’ai vu et je suis convaincu ! » Dès lors je remercie ceux qui me l’ont conseillé et j’incite à mon tour les cinéphiles et les curieux de l’histoire d’y courir de ce pas. Il ne rateront pas ce rappel de l’affaire Dreyfus, qui représente une illustration éclatante de l’antisémitisme français de l’époque. Certes, dans ce genre de films historiques, il y a toujours un reste d’anachronisme, parce que la tentation est grande de voir le passé avec les yeux du présent. Les méchants sont alors un peu trop méchants et les bons un peu trop bons pour être vrais. Mais cet effet me semble ici réduit à sa plus simple expression.
Or quelle est la cause de cette valse-hésitation de « j’y vais, j’y vais pas » ? La réponse est non dans le film mais dans le cinéaste et son casier judiciaire. Ou plutôt dans les soupçons d’abus sexuels qui pèsent sur lui. Comme on disait jadis, il aurait « pousuivi de ses assiduités » telle ou telle actrice. Promotion canapé allant jusqu’au viol ? C’est tout au moins ce que certaines victimes putatives ont affirmé. Des groupes de pression se sont alors constitués, qui ont réclamé le boycott du film. Des élus sont intervenus pour qu’il soit déprogrammé des salles de leur commune. Des journalistes ont interrogé des ministres, pour savoir s’ils l’avaient vu ou iraient le voir. Un de ceux-là a fait savoir qu’il n’irait pas, arguant que « le talent n’est pas une circonstance atténuante, ni le génie une garantie d’impunité ».
Si on veut garder la tête froide malgré le battage médiatique, on voit qu’en l’occurrence on mélange deux problèmes. Il y a d’abord celui de savoir si les soupçons sont fondés. En attendant plus ample informé, c’est la présomption d’innocence qui doit prévaloir. Il y a ensuite la question du rapport entre l’éventuelle culpabilité d’un artiste et l’interdiction d’accéder à son œuvre. Inutile de commenter le premier point, puisque c’est à la justice d’enquêter et de se prononcer. Quant au deuxième, on doit se demander quelles seraient les conséquences d’une jurisprudence, qui fonderait le boycott d’une œuvre sur le comportement coupable de son auteur. S’il s’agissait d’une l’œuvre littéraire, ne serait-ce pas là un retour à la « mise à l’index » conçue par le Concile de Trente et abolie par le pape Paul VI en 1966 ? En outre, quelles seraient les suites si, par une aberration juridique, on attribuait à une telle procédure un effet rétroactif ?
Prenons l’exemple d’André Gide. De son propre aveu, à part la littérature, les seules choses qui l’intéressaient étaient la foi chrétienne et la pédérastie. Jusqu’à un âge avancé, sa quête de petits garçons et de jeunes éphèbes était devenue une véritable obsession. En France son aura de Prix Nobel le protégeait contre les scandales et les poursuites. Mais comme le rapporte sa fille Catherine, ce ne fut pas le cas à l’étranger, notamment en Suisse ou en Italie, où son comportement de prédateur pédophile devint pour elle et son mari une source d’inquiétude permanente. Or tenant compte de cette perversion, doit-on mettre à l’index notamment Paludes, les Nourritures terrestres et le Journal, sous prétexte que « le génie n’est pas une garantie d’impunité » ?
Dans le domaine de la peinture aussi, prenons le cas de Paul Gauguin. On sait qu’en Polynésie française, il s’éprit simultanément ou successivement d’enfants-adolescentes de treize ou quatorze ans et eut des rapports sexuels avec elles, alors que, de trente ans leur aîné, il était atteint de syphilis. Bien entendu, rétrospectivement un tel comportement serait condamné comme abus sexuel sur mineure. Mais serait-ce une raison suffisante pour décrocher des cimaises D’où venons-nous ?, Les seins aux fleurs rouges ou d’autres tableaux, qu’il avait baptisés du nom de ses vahinés préférées ?
En musique enfin, songeons au cas de Richard Wagner, dont l’antisémitisme était notoire. Ne jugeait-il pas que les Juifs étaient « des anomalies de la nature » ? Visant ses concurrents Mendelssohn et Meyerbeer, il estimait que les compositeurs juifs ne sont capables que d’une musique artificielle, sans aucune profondeur, ne sachant que rabâcher la vraie musique comme des perroquets. Fort de ce constat accablant, doit-on pour autant interdire ou déprogrammer désormais Parsifal, les Nibelungen et la Chevauchées des Walkyries, prétextant que le talent n’est pas une circonstance atténuante ?
Comme on le voit par ces exemples, les procédures expéditives de la justice médiatique risquent de nous mener loin. Et surtout là où il est déconseillé d’aller. Car les artistes sont rarement des citoyens au-dessus de tout soupçon ou des pères de famille exemplaires. Ce serait dommage de ne voir leurs œuvres qu’à travers le prisme déformant de leur vie ou de leurs vices, au risque de les apprécier mal ou trop tard, quand ils paraîtront « plus grands couchés que debout ».
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Y’a un gars qui vient de me dire que le Concile de Trente c’était en 1030 “parce que c’est en Trente” alors que c’est de 1545 à 1563 DANS LA VILLE DE TRENTE
Après on se demande pas pourquoi c’est sa 3e L2
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La justification
I. Que signifie la justification ?
Voici la réponse de Claude Tresmontant dans son fameux livre consacré à Saint Paul et intitulé Schaoul qui s'appelait aussi Paulus, sous-titré La théorie de la métamorphose :
Le lecteur de langue française, pour comprendre cette affaire, doit remonter, comme toujours, à la signification hébraïque des termes. Ce que l'on appelle en langue française, depuis plusieurs siècles, la justification, est un simple décalque du latin iustifïcatio, qui recouvre le verbe grec dikaioun, d'où dérivent les substantifs grecs dikaiosunè, la justice ; l’adjectif dikaios, juste. — Le verbe grec dikaioun traduit le verbe hébreu tzadaq, Genèse 38,26 ; 44,16 ; Exode 23, 7 ; Deutéronome 25,1 ; etc. Isaïe 5,23 ; 43,9 ; etc. Le grec diakaios traduit l'hébreu tzaddiq, Genèse 6, 9 ; 7, 1 ; 18, 23 ; etc. Le grec dikaiosunè traduit l'hébreu tzedeq ou tzedaqah, Genèse 15, 6; 18, 19; 30, 33; etc.
Mais, pour comprendre cette affaire, il faut observer aussi que les mots, lorsqu'ils changent d'univers mental, lorsqu'ils passent d'un univers mental dans un autre, changent de sens, tout comme les rayons lumineux sont déviés lorsqu'ils passent d'un système optique à un autre. Les images sont donc déformées ou défigurées. C'est ce qui se passe ici pour les deux termes techniques utilisés, dikaioun qui traduit l'hébreu tzadaq ; dikaios qui traduit l'hébreu tzaddiq ; dikaiosunè qui traduit l'hébreu tzedaqah, — et pistis qui traduit l'hébreu emounah.
Comme nous l’avons expliqué longuement dans nos traductions antérieures des Evangiles de Jean, Matthieu et Luc, ce que l'hébreu appelle emounah, c'est la certitude objective de l'intelligence en présence de la vérité, ou dans la vérité, c'est l'intelligence qui est certaine de la vérité. Ce que nous appelons aujourd'hui dans notre langue française de la fin du XXe siècle, la foi, et l’acte de croire, — ne désigne plus une certitude ; en français contemporain on distingue, on oppose même, le fait de croire et le fait d'être certain. D'autre part, et par suite d'influences multiples qui remontent aux siècles passés, la foi dans le langage français contemporain, n'est pas une certitude de l'intelligence ; on oppose le croire au savoir, la foi à la connaissance ou à la raison. — Par conséquent lorsqu'on traduit l'hébreu emounah et le verbe hébreu aman, hiphil heemin, par la foi, ou par le verbe français croire, on fausse totalement le sens des termes hébreux. Dans le passage d'un système optique à un autre, les rayons ont été tellement déviés que le sens résultant est tout autre que le sens initial. Nous avons affaire à un processus de réfraction ou de diffraction tel que l'image résultante est totalement déformée. Le milieu optique dans lequel est entré le rayon provenant du texte hébreu, c'est bien entendu un milieu optique constitué par des auteurs tels que Martin Luther, Pascal, Kant, Kierkegaard, K. Barth, etc.
Le terme de justice, en français, aujourd'hui, en français moderne, a un sens principalement juridique. Dans l'hébreu des anciens textes, il avait un sens beaucoup plus riche. Il signifiait à peu près ce que nous appelons la sainteté, — à la condition de ne pas entendre par sainteté ce que le philosophe prussien Immanuel Kant entend par là, c'est-à-dire la moralité, telle qu'il l'entend, — mais d'entendre par sainteté ce que précisément Paul entend par là : la création de l'Homme nouveau, uni à Dieu, transformé par Dieu, conforme au dessein créateur de Dieu. Voilà ce que Paul entend par justice et justification : la totale transformation de l'Homme qui le rend conforme à celui qui est le fils de Dieu, l'Homme nouveau, l'Homme véritable uni à Dieu véritable.
Et c'est la raison pour laquelle il écrit, Galates 2,16 : Nous savons qu'il n'est pas justifié = sanctifié = créé nouveau, — l'Homme, à partir des actions de la sainte Torah, mais seulement par la certitude de la vérité, grec pistis, hébreu emounah, dans le Maschiah Ieschoua.
Les Pères du Concile de Trente, lors de la sixième session, le 13 janvier 1547, ont fort bien défini ce qu'ils entendaient par iustifîcatio : La justification n'est pas seulement la rémission des péchés, mais elle est la sanctification et le renouvellement de l'Homme intérieur, par l’accueil libre et volontaire de la grâce et de ses dons. Par la justification, c'est-à-dire la justice que Dieu nous donne, et par laquelle il nous rend justes, nous sommes renouvelés dans et par l'esprit de notre intelligence.
Nous ne sommes pas seulement réputés être justes, nous ne sommes pas seulement considérés du dehors comme justes. Nous sommes créés justes. La sanctification en nous est une nouvelle création.
Le problème est donc simple. C'est Dieu unique et créateur qui crée en nous l'Homme nouveau qui est l'Homme véritable. Cet Homme nouveau et véritable, verus homo, uni à Dieu, unitus Deo, il est réalisé en la personne de Ieschoua ha-maschiah. Par conséquent c'est dans la certitude de la vérité que nous trouvons en lui, que nous sommes créés nouveaux. C'est cette nouvelle création de l'Homme nouveau qui est la véritable justice, au sens ontologique du terme. Nous ne pouvons donc pas prétendre, à partir des actions de la sainte Torah, en pratiquant les préceptes et les commandements de la sainte Torah, réaliser tout seuls la création en nous de l'Homme nouveau, puisque Dieu seul est capable de réaliser cette création nouvelle.
La création de l'Homme nouveau et véritable uni à Dieu est réalisée dans le Maschiah, qui est le Germe, hébreu tzemah, de la nouvelle création, de la nouvelle humanité. Celui en qui, par qui, avec qui se réalise l'union de l'Homme nouveau à Dieu unique et incréé, c'est lui le Germe en qui se trouve l'information créatrice nouvelle, qui est nécessaire à la vieille humanité, à l'humanité ancienne, pour réaliser cette rénovation, cette nouvelle naissance, cette nouvelle création, — qui est absolument nécessaire pour que l'Homme atteigne la taille et la forme voulues et visées par Dieu créateur de toute éternité, depuis l’aujourd'hui de son éternité. C'est pourquoi c'est dans le Maschiah seul que nous pouvons atteindre la sainteté, qui est la justice, qui est la nouvelle humanité.
Le problème n'est donc pas un problème juridique, ni un problème moral. C'est un problème métaphysique, ontologique. C'est un problème de création. Quelles sont les conditions métaphysiques requises pour que Dieu unique et incréé crée l'Homme selon son dessein, selon son coeur, selon sa pensée, l'Homme véritable tel qu'il le conçoit depuis les origines ? C'est, comme l’a fort bien dit Maurice Blondel dans l'une de ses lettres au P. Laberthonnière, le problème capital de la métaphysique chrétienne.
(In Schaoul qui s’appelait aussi Paulus de Claude Tresmontant)
II. Saint Paul, la certitude de la vérité en Dieu (la foi disent les curés) et la justification
Romains 4
1 Que dirons-nous alors d’Abraham, notre ancêtre selon la chair ? Qu’a-t-il obtenu ?
2 Si Abraham était devenu un homme juste par la pratique des œuvres, il aurait pu en tirer fierté, mais pas devant Dieu.
3 Or, que dit l’Écriture ? Abraham eut foi en Dieu, et il lui fut accordé d’être juste.
4 Si quelqu’un accomplit un travail, son salaire ne lui est pas accordé comme un don gratuit, mais comme un dû.
5 Au contraire, si quelqu’un, sans rien accomplir, a foi en Celui qui rend juste l’homme impie, il lui est accordé d’être juste par sa foi.
6 C’est ainsi que le psaume de David proclame heureux l’homme à qui Dieu accorde d’être juste, indépendamment de la pratique des œuvres :
7 Heureux ceux dont les offenses ont été remises, et les péchés, effacés.
8 Heureux l’homme dont le péché n’est pas compté par le Seigneur.
9 Cette béatitude-là concerne-t-elle seulement ceux qui ont la circoncision, ou bien aussi ceux qui ne l’ont pas ? Nous disons, en effet : « C’est pour sa foi qu’il a été accordé �� Abraham d’être juste. »
10 Et quand cela lui fut-il accordé ? Après la circoncision ? ou avant ? Non pas après, mais avant.
11 Et il reçut le signe de la circoncision comme la marque de la justice obtenue par la foi avant d’être circoncis. De cette façon, il est le père de tous ceux qui croient sans avoir la circoncision, pour qu’à eux aussi, il soit accordé d’être justes ;
12 et il est également le père des circoncis, ceux qui non seulement ont la circoncision, mais qui marchent aussi sur les traces de la foi de notre père Abraham avant sa circoncision.
13 Car ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi.
14 En effet, si l’on devient héritier par la Loi, alors la foi est sans contenu, et la promesse, abolie.
15 Car la Loi aboutit à la colère de Dieu, mais là où il n’y a pas de Loi, il n’y a pas non plus de transgression.
16 Voilà pourquoi on devient héritier par la foi : c’est une grâce, et la promesse demeure ferme pour tous les descendants d’Abraham, non pour ceux qui se rattachent à la Loi seulement, mais pour ceux qui se rattachent aussi à la foi d’Abraham, lui qui est notre père à tous.
17 C’est bien ce qui est écrit : J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas.
18 Espérant contre toute espérance, il a cru ; ainsi est-il devenu le père d’un grand nombre de nations, selon cette parole : Telle sera la descendance que tu auras !
19 Il n’a pas faibli dans la foi quand, presque centenaire, il considéra que son corps était déjà marqué par la mort et que Sara ne pouvait plus enfanter.
20 Devant la promesse de Dieu, il n’hésita pas, il ne manqua pas de foi, mais il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu,
21 car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis.
22 Et voilà pourquoi il lui fut accordé d’être juste.
23 En disant que cela lui fut accordé, l’Écriture ne s’intéresse pas seulement à lui,
24 mais aussi à nous, car cela nous sera accordé puisque nous croyons en Celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur,
25 livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification.
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[SEMINAIRE EN WALLONIE ]
L’analyse évangélique du catholicisme romain repose souvent sur les débats de la Réforme et les anathèmes prononcés à l’égard du Protestantisme au Concile de Trente. Mais le catholicisme a bien évolué depuis le 16e siècle.
Venez à ce séminaire pour découvrir ce qui a changé dans l’église catholique et ce qui n’a pas changé.
Infos et inscriptions : https://www.institutbiblique.be/seminaire?x=le-catholicisme-contemporain
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Contre-Réforme
La Contre-Réforme (également connue sous le nom de Réforme catholique, de 1545 à environ 1700) fut la réponse de l'Église catholique à la Réforme protestante (1517-1648). Elle est généralement datée du Concile de Trente en 1545 à la fin de la Grande Guerre turque en 1699, mais selon certains spécialistes, elle se serait poursuivie par la suite et se poursuit encore aujourd'hui.
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L'ÉDUCATION DE LA VIERGE Pierre Paul Rubens ou Pietro Paolo Rubens à partir de 1608, est un peintre brabançon de l'école baroque flamande, né le 28 juin 1577 à Siegen et mort le 30 mai 1640 à Anvers. "[Gracias Choir] D.W.Kim : The Pilgrim’s Song / Eunsook Park" https://youtu.be/4ZUqKY-8eWE L'éducation de la Vierge est un thème de l'iconographie chrétienne qui apparaît au Moyen Âge mais se développe surtout à partir du xviie siècle, à la suite du concile de Trente (1545-1563). Il met en scène Marie apprenant à lire sous la direction de sa mère, Anne. Plus rarement, Anne enseigne la couture ou le tissage à sa fille. Joachim, le père de Marie, est parfois présent. #culturejaiflash #peinturefigurative https://www.instagram.com/p/CfqhiYGstqt/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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