#Savonarole
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tournevole · 1 year ago
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Annihilation (Live)
Qu’en est-il de ces heures troubles et désabusées Où les dieux impuissants fixent la voie lactée ? Où les diet nazi(e)s s’installent au Pentagone Où Marilyn revêt son treillis d’Antigone ? On n’en finit jamais de r’faire la même chanson Avec les mêmes discours les mêmes connotations On n’en finit jamais de rejouer Guignol Chez les Torquemada chez les Savonarole
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Lassé de grimacer sur l’écran des vigiles Je revisite l’Enfer de Dante et de Virgile Je chante des cantiques mécaniques et barbares À des poupées Barbie barbouillées de brouillard C’est l’heure où les esprits dansent le pogo nuptial L’heure où les vieux kapos changent ma pile corticale C’est l’heure où les morts pleurent sous leur dalle de granit Lorsque leur double astral percute un satellite
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints Fra Angelico met des larmes dans mon vin La piété phagocyte mes prières et mes gammes Quand les tarots s’éclairent sur la treizième lame On meurt tous de stupeur et de bonheur tragique Au coeur de nos centrales de rêves analgésiques On joue les trapézistes de l’antimatière Cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je dérègle mes sens et j’affûte ma schizo Vous est un autre je et j’aime jouer mélo Anéantissement tranquille et délicieux Dans un décor d’absinthe aux tableaux véroleux Memento remember je tremble et me souviens Des moments familiers des labos clandestins Où le vieil alchimiste me répétait tout bas : Si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je calcule mes efforts et mesure la distance Qui me reste à blêmir avant ma transhumance Je fais des inventaires dans mon Pandémonium Cerveau sous cellophane coeur dans l’aluminium J’écoute la nuit danser derrière les persiennes Les grillons résonner dans ma mémoire indienne J’attends le zippo du diable pour cramer La toile d’araignée où mon âme est piégée J’attends le zippo du diable pour cramer La toile d’araignée où mon âme est piégée
Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ? Qui donc ?
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lesjaponaiseriesdekeiko · 28 days ago
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“ Mais l’air de Florence n’était plus l’atmosphère saturée de beauté et de connaissance du temps des Médicis. À travers les prêches de Savonarole, il avait pris des relents de pestilence. Le peuple florentin qui, autrefois, avait travaillé à l’idéal et au pouvoir médicéens ne voyait aujourd’hui de son histoire que le sang versé dans les rues de la ville. Il était vrai que la trahison, le mensonge et tout le chapelet des vices les plus rances en avaient trop longtemps formé la vie souterraine, occulte. Il était également vrai que c’était sur ce bourbier qu’avaient fleuri les plus belles roses. ”
Codex Botticelli – Agnès Michaux
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christophe76460 · 1 month ago
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« Sur la terre comme au ciel » : une évaluation de la théologie « dominationiste » de Peter Wagner
Introduction
Le mouvement dont nous nous apprêtons à présenter la conception du royaume n'est pas le moindre dans le paysage protestant du XXIe siècle. Il compte 432 millions d'adhérents à travers le monde et pourrait représenter 50 % du christia­nisme non catholique d'ici à 2025.
Bien qu'il connaisse une plus grande croissance dans l'hémisphère Sud, son influence est également très grande en Occident, avec des noms comme Bill Johnson, Ché Ahn, Rick Joyner, Mike Bickle et Lou Engle.
Un de ses fondateurs, Peter Wagner, lui a donné le nom de Second Age apostolique ou Nouvelle Réforme apos­tolique, parce qu'il considère qu'il s'agit du «changement le plus radical [ ... ] depuis la Réforme protestante du XVIe siècle », avec en particulier la redécouverte du ministère d'apôtre.
Ce changement doit conduire à la prise de contrôle par les chrétiens de toutes les sphères de la société avant le retour du Christ. Dans cet article, nous nous proposons d'ana­lyser et d'évaluer cette nouvelle conception, appelée théologie du royaume ou théologie dominationiste.
1. Présentation de la théologie dominationiste
Une nouvelle compréhension de la mission de l'Eglise
Wagner s'est toujours intéressé à la croissance de l'Eglise, mais il lui a fallu du temps pour adhérer à l'idée selon laquelle la mission de l'Eglise n'était pas seulement de sauver des âmes, mais de transformer la société, ce que certains appellent le mandat culturel. Il commence à être sensibilisé à celui-ci par le Mouvement de Lausanne dans les années 1970, même s'il résiste dans un premier temps à la suggestion de John Stott de lui donner la même importance qu'au mandat d'évangélisa­tion.
Parallèlement à cela, Wagner développe une conception moins individualiste du combat spirituel avec la notion d'« es­prits territoriaux ». Ce nouveau théâtre de combat laisse pré­sager des conversions à bien plus grande échelle et une recon­quête par les chrétiens des sphères dominées par Satan depuis la chute.
La réalisation du mandat culturel ne consiste donc pas simplement à exercer une certaine influence sur la société, mais à la transformer de fond en comble.
Wagner compare ce processus à la métamorphose d'une chenille en papillon. Une telle transformation doit être sociologiquement vérifiable : « Prise de conscience générale de la réalité de Dieu, correction radicale des maux sociaux, diminution correspondante du taux de criminalité, bénédiction surnaturelle sur le commerce local, réinsertion des exclus, productivité accrue de la terre et proclamation de la justice du royaume. »
C'est cette conception du royaume de Dieu que Wagner appelle théologie de la domination, en référence au mandat culturel de Genèse 1.28
Dieu les bénit ; Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui four­millent sur la terre.
Wagner reconnaît qu'il existe peu d'exemples de transfor­mation radicale de la société. Il mentionne Florence à l'époque de Savonarole et deux obscures villes contemporaines : Almolonga, au Guatemala, et Oussinsk, en Russie. Mais il ne faut pas se décourager car tout est désormais en place pour un réveil de grande ampleur, Dieu ayant révélé à son peuple une vision élargie de l'Eglise, une manière nouvelle de mener le combat spirituel et un grand et imminent transfert de ri­chesses en faveur des chrétiens.
Une vision élargie de l'Eglise
Pour Wagner, la transformation de la société passe par une vision élargie de l'Eglise, et en particulier du ministère apos­tolique. Si les apôtres et les prophètes jouent un rôle essentiel dans le gouvernement de l'Eglise, les seconds recevant des ré­vélations divines et les premiers expliquant comment les mettre en œuvre, Wagner met en avant une catégorie particu­lière d'apôtres, qu'il appelle apôtres du lieu de travail (workplace apostles), qui ne sont pas des responsables d'Eglise mais des laïcs mandatés par Dieu pour reprendre le contrôle de leur propre sphère d'activité.
Lance Wallnau identifie sept sphères qu'il appelle de ma­nière symbolique les sept montagnes : le gouvernement, les finances, l'éducation, la famille, la religion, les arts et les mé­dias.
Le mandat des sept montagnes consiste à prendre le con­trôle de ces sept sphères. « Quiconque, dit-il, contrôle ces montagnes contrôle la direction du monde. »
Chaque sphère ayant sa propre culture, seul quelqu'un de l'intérieur est capable de la comprendre et d'en gravir tous les échelons. L'idée selon laquelle les laïcs sont mieux placés que les pasteurs pour témoigner du Christ sur leur lieu de travail n'est pas nouvelle, mais Wagner fait remarquer que jusqu'à présent les résultats n'ont pas été au rendez-vous. Il attribue ce manque d'efficacité à l'absence de leaders reconnus dans chacune des sphères d'activité. De même que les apôtres sont reconnus par les Eglises et gouvernent celles-ci, en collabora­tion avec les prophètes et les pasteurs, il faudrait reconnaître et encourager les apôtres que Dieu appelle à exercer leur auto­rité dans les autres domaines.
Sur les 500 apôtres que compte la Coalition apostolique internationale, 60 à 70 sont considé­rés comme des apôtres du lieu de travail, même si tous n'ont pas encore été pleinement activés.
Une nouvelle manière de mener le combat spirituel
Un autre élément essentiel de la théologie dominationiste est le combat spirituel au niveau stratégique. Wagner reproche au Mouvement de Lausanne de s'être engagé dans l'évangéli­sation du monde « comme si le diable était parti hiberner quelque part »
Une telle négligence ne pouvait conduire qu'à la défaite. Heureusement les choses ont commencé à changer à Manille, en 1989, lorsque cinq orateurs, dont Wagner lui-même, ont attiré l'attention du congrès sur les « esprits territoriaux ».
Ces derniers exercent leur domination non sur des individus mais sur des groupes entiers, qu'il s'agisse d'un quartier, d'une ville, d'une nation, d'un groupe religieux ou d'un secteur de la société.
Pour accomplir le mandat culturel et re­prendre le contrôle des sept montagnes, les méthodes tradi­tionnelles d'évangélisation ne suffisent pas. Il faut identifier ces esprits territoriaux, les affronter et les chasser au moyen d'une prière apostolique.
C'est ce que Wagner appelle le com­bat spirituel au niveau stratégique.
Seuls les apôtres sont ca­pables de mobiliser les chrétiens pour ce genre de combat. Sans eux, l'Eglise ressemble à une armée sans généraux : elle ne peut que reculer devant un ennemi beaucoup mieux orga­nisé. La prière apostolique n'est pas une simple prière d'inter­cession, mais une prière d'autorité, une proclamation de la part de Dieu.
Wagner affirme avoir mis fin à la crise de la vache folle à la fin des années 1990 par une proclamation que Dieu lui a demandé de faire devant 2500 personnes en Alle­magne :
Je n'ai pas demandé à Dieu de stopper l'épidémie ; j'ai ordonné à l'épidémie de s'arrêter par l'autorité que j'avais par le sang de Jésus-Christ. Et elle s'est arrêtée.
Un rapport décomplexé à l'argent
Un dernier élément nécessaire à l'accomplissement du mandat de domination est l'argent :
Si vous étudiez l'histoire humaine, dit Wagner, vous verrez que trois choses ont produit une transformation sociale : la violence, la connaissance et la richesse. La plus grande, c'est la richesse !
Et il ajoute :
Je suis convaincu qu'une raison importante pour laquelle nous n'avons encore pris aucune de nos villes pour Dieu aux Etats-Unis, c'est que nous n'avons pas assez d'argent.
De telles affirmations peuvent surprendre mais, pour Wagner, la richesse est une bonne chose dans la mesure où elle est mise au service de Dieu.
L'esprit de pauvreté n'est pas une vertu, mais un obstacle à l'avancement du royaume de Dieu, «un démon de haut rang opérant sous la direction et l'autorité de Satan »
Wagner affirme avoir été démonisé pendant de nombreuses années par cet esprit mauvais et en avoir été délivré, avec pour effet qu'il n'est plus embarrassé par la prospérité.
Si un apôtre appelé à reconquérir la montagne politique veut gagner une élection, il a certes besoin des prières de l'Eglise, mais il a également besoin de beaucoup d'argent.
C'est pourquoi la réalisation du mandat de domination sera accompagnée dans les tout derniers temps de ce que Wagner appelle « le grand transfert de richesses ».
Les hommes d'affaires chrétiens gagneront beaucoup d'argent pour Dieu, et même l'argent des non-chrétiens tombera dans l'escarcelle des chrétiens, comme à l'époque de la sortie d'Egypte, où les habitants du pays donnèrent aux Israélites «des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements » (Ex 12.35-36). Esaïe 60.11, qui parle de la gloire de la nouvelle Jérusalem, est souvent cité à l'appui de cette idée :
Tes portes seront constamment ouvertes, elles ne seront fer­mées ni le jour ni la nuit, afin de laisser entrer chez toi les res­sources des nations, leurs rois avec leur suite.
Si ce grand transfert n'a pas encore eu lieu un quart de siècle après les premières prophéties à ce sujet, c'est que l'Eglise n'est pas encore prête
Points positifs
On peut reconnaître à la théologie de la domination une certaine cohérence. Comme un bel édifice, la transformation sociale annoncée par Wagner repose sur deux piliers, l'Eglise sur le lieu de travail et le grand transfert de richesses de la fin des temps, eux-mêmes fondés sur la redécouverte du minis­tère apostolique et la neutralisation de l'esprit de pauvreté.
Une conception aussi large du royaume suscite un énorme en­thousiasme auprès d'une génération qui a beaucoup souffert du manque de visibilité et d'influence des Eglises traditionnelles.
La Nouvelle Réforme apostolique permet à chacun d'accomplir un service qui fait une réelle différence, que ce soit dans l'Eglise ou sur le lieu de travail. Aucune mon­tagne ne peut résister aux proclamations apostoliques ap­puyées par les paroles des prophètes.
On ne peut qu'approuver le refus de Wagner de réduire les effets de la rédemption à la sphère « spirituelle ». Ce sont tous les domaines de la création que le Christ est venu restaurer, y compris le domaine politique. Les chrétiens ne sont donc pas appelés à se retirer de la société, mais à être des agents de transformation là où Dieu les a placés.
On peut aussi être reconnaissant à Wagner d'avoir mis en avant les facteurs spirituels dans la croissance de l'Eglise, à une époque où le mouvement pour la croissance de l'Eglise privilégiait la stratégie et la technique.
Mais à y regarder de plus près, ce bel édifice présente cer­taines faiblesses liées à la tendance de Wagner à sur-réagir aux travers qu'il pense discerner chez les évangéliques : estimant que ceux-ci négligent les facteurs spirituels dans l'évangélisa­tion, il développe une conception du combat spirituel qui va au-delà des prescriptions bibliques ; prenant conscience qu'ils ont négligé la vocation séculière, il invente le ministère d'apôtre du lieu de travail ; réagissant contre l'esprit de pau­vreté, il tombe dans une théologie de la prospérité ; constatant qu'une certaine compréhension de la souveraineté de Dieu peut conduire les évangéliques à négliger leur responsabilité dans la prière, il adhère à une nouvelle compréhension de Dieu : le théisme ouvert.
Revenons plus en détail sur ces quatre points.
Une conception douteuse du combat spirituel
Les chrétiens évangéliques ont toujours cru au rôle impor­tant du combat spirituel dans l'évangélisation. Le Mouvement de Lausanne en parle dès son premier texte officiel (art. 12), ainsi que le Manifeste de Manille et l' Engagement du Cap, mais la conception qu'on y trouve est plus classique que celle de Wa­gner : alors que, pour ce dernier, les proclamations aposto­liques sont la clé du combat spirituel au niveau stratégique, le Manifeste de Manille mentionne principalement « la Parole et l'Esprit, avec la prière », comme armes de combat contre « les principautés et les puissances mauvaises » et exhorte « tout le peuple à prier avec persévérance tant pour le renouveau de l'Eglise que pour l'évangélisation du monde » (section 5).
Il faut croire que John Stott, qui en est l'auteur principal, n'a pas été convaincu par les cinq orateurs qui ont abordé la question des « esprits territoriaux » lors du congrès.
Il est vrai que les arguments de Wagner, tels qu'il les développe quelques années plus tard dans son livre Lorsque les puissances s'affrontent (1996), sont moins tirés de l'Ecriture que de l'expérience et des révé­lations prophétiques contemporaines.
Ces autres sources de connaissance permettent de justifier des pratiques spirituelles non prescrites par l'Ecriture, des manières de mener le com­bat spirituel que Dieu aurait gardées en réserve pour les tout derniers temps.
Une surévaluation du ministère apostolique
Nous avons vu que le ministère d'apôtre, souvent associé à celui de prophète, jouait un rôle très important dans la réa­lisation du mandat de domination. Les apôtres sont revêtus d'une « autorité extraordinaire » et constituent avec les pro­phètes « le fondement opérationnel de l'Eglise »
C'est ainsi que Wagner interprète Ephésiens 2.20, alors que la plupart des commentateurs considèrent que Paul parle dans ce verset du fondement « doctrinal » posé par les apôtres et les prophètes du Ier siècle, chargés d'élaborer le canon du Nouveau Testament.
Cette surévaluation du ministère apostolique entraîne une sous-évaluation du ministère pastoral.
Bien que les apôtres soient souvent de piètres prédicateurs, on se presse pour en­tendre leurs « directives » alors que le sermon dominical passe au second plan. Les ministres du culte sont d'ailleurs souvent privés d'une solide formation, la théologie étant considérée comme suspecte. Cette autorité excessive attribuée aux apôtres est d'autant plus problématique qu'elle n'est contre­balancée par aucun contre-pouvoir, les apôtres étant cooptés et au sommet de la hiérarchie. Cette absence de régulation laisse craindre des dérives autoritaires.
Wagner va également trop loin lorsqu'il étend le ministère apostolique au lieu de travail, alors qu'Ephésiens 4.11-12 dit clairement que les ministères d'apôtre, de prophète, d'évangé­liste et de pasteur-enseignant ont été donnés pour l'édification du corps de Christ. Il a raison de revendiquer le lieu de travail pour le Christ, mais il s'égare lorsqu'il confond les structures d'autorité.
Les apôtres du Nouveau Testament n'ont jamais laissé entendre que certains d'entre eux pourraient être appe­lés à exercer leur autorité dans d'autres sphères que celle de l'Eglise.
L'apôtre Paul traite des dons spirituels et des autorités civiles dans deux chapitres distincts, Romains 12 et 13. Et cette distinction reste valable quelle que soit la proportion de chrétiens dans la société.
Un optimisme excessif
Un autre point critiquable est l'optimisme excessif de ceux qui pensent que le retour du Christ sera précédé d'un âge d'or où justice et prospérité régneront. Les réserves émises par Ri­chard Gaffin contre le postmillénarisme d'une autre forme de dominationisme, le théonomisme ou reconstructionnisme, s'appliquent aussi, me semble-t-il, au postmillénarisme charis­matique.
1) L'idée que l'Eglise n'est pas encore entrée dans son âge d'or jette une ombre de défaite sur l'âge présent de l'Eglise. Or le Nouveau Testament enseigne que « le règne eschatologique du Christ commence dès sa première ve­nue, avec pour point culminant sa résurrection et son as­cension. [ ... ] Autrement dit, pour le Nouveau Testament c'est toute la période entre les deux venues qui est un âge d'or de l'Eglise, et pas seulement un épisode final ; c'est l'ensemble de cette période et de ce qui s'y passe qui in­carne le <succès> et la <Victoire> millénaire de l'Eglise. »
2) L'idée d'un âge d'or à venir néglige le rôle de la souffrance dans la vie chrétienne. Lorsque Jacques et Jean demandent à Jésus de leur confier les plus hautes fonctions dans son royaume, la seule promesse qu'il peut leur faire de ce côté ­ci de la parousie est la communion de ses souffrances : « La coupe que, moi, je bois, vous la boirez, et vous rece­vrez le baptême que je reçois. » (Mc 10.39)
3) L'idée d'un âge d'or à venir prive l'Eglise de l'attente d'un retour imminent du Christ et affaiblit sa vigilance.
4) L'idée d'un âge d'or à venir est difficilement compatible avec la tension que l'apôtre Paul nous invite à vivre en 1 Corinthiens 7.29-31 :
Voici ce que je dis, mes frères : le temps se fait court ; désormais, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'en avaient pas, ceux qui pleurent comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s'ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s'ils ne possédaient pas, et ceux qui usent du monde comme s'ils n'en usaient pas réellement, car ce monde, tel qu'il est formé, passe.
Une nouvelle compréhension de Dieu
C'est ce quatrième point qui m'a le plus surpris. Wagner raconte que lorsqu'il était étudiant en théologie, il lui arrivait de discuter avec ses camarades jusqu'à 2 heures du matin sur la question de l'articulation entre la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l'homme. Si Dieu sait tout à l'avance et que rien n'arrive sans sa volonté, à quoi servent nos prières ? Font-­elles réellement une différence ? Les réponses de ses profes­seurs calvinistes ne le satisfaisaient pas, parce qu'elles ne lui semblaient pas correspondre à la réalité. Son insatisfaction a cessé à la fin des années 1990 lorsqu'il a découvert le théisme ouvert. Il qualifie cette découverte de « nouvelle naissance théologique » !
Alors de quoi s'agit-il ?
Le théisme ouvert « suggère que, si Dieu a décidé à l'avance que certaines choses se produiraient de toute manière, il a également décidé de lais­ser d'autres choses ouvertes, dépendantes des décisions que prendraient les êtres humains »
Non seulement Dieu a-t-il décidé de laisser certaines choses ouvertes, mais il s'est interdit de connaître à l'avance les choix que nous ferions.
Lorsque Dieu a placé Adam et Eve dans le jardin d'Eden, il n'avait pas de plan B préparé à l'avance ; il ne l'a imaginé qu'après avoir pris connaissance de leur désobéissance.
Lorsque Dieu a an­noncé à Ezéchias, par l'entremise du prophète Esaïe, qu'il al­lait bientôt mourir, il ignorait que le roi allait le supplier de prolonger sa vie. Dieu a accepté de changer ses plans en ré­ponse à la prière.
Wagner a raison d'affirmer que nos prières comptent vrai­ment, mais il se trompe lourdement lorsqu'il en déduit qu'elles échappent à l'omniscience et à la souveraineté divines.
Si Dieu se contente de réagir aux actions de ses créatures, comment Wagner peut-il être si optimiste quant à l'avenir ?
En adhérant au théisme ouvert, Wagner fait dépendre l'avancement du royaume de décisions humaines sur lesquelles Dieu n'a aucune prise, ce qui rend très incertain le dénouement de l'histoire de la rédemption. On peut même se demander si Dieu n'a pas moins de pouvoir dans son propre royaume que les apôtres contemporains, dont les « décrets »et les compétences sont la clé de la reconquête des sept montagnes.
Conclusion
Nous devons nous réjouir de la contribution majeure que la Nouvelle Réforme apostolique apporte à la croissance de l'Eglise dans le monde.
Par le témoignage enthousiaste de ses adhérents, de nombreuses personnes se tournent vers le Christ que les Eglises traditionnelles auraient du mal à at­teindre.
Mais cela ne doit pas nous empêcher de garder un regard critique sur ses enseignements et ses pratiques, l'Ecri­ture seule devant nous servir de règle.
Si ce mouvement nous encourage avec raison à ne pas négliger les facteurs spirituels dans l'évangélisation, sa vision triomphaliste du royaume né­glige des aspects essentiels de l'identité chrétienne, comme la communion aux souffrances du Christ.
Il faut espérer que, confronté à la Parole de Dieu, ainsi qu'à la réalité de l'Eglise souffrante, un rééquilibrage aura lieu dans les années à venir.
Jean-Philippe BRU
Professeur de théologie pratique Faculté Jean Calvin d'Aix-en-Provence
(Article tiré de la Revue Réformée ( https://larevuereformee.net) avec l'autorisation de son Comité de rédaction.
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weinberl · 4 months ago
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Laurent Binet ‘Perspectives’
It’s not however what caught our attention, because if you leave aside the four years when the monk Jérôme Savonarole delighted the hearts of the ordinary people, we still can, we Florentines recognise the beauty of the human body without considering it as devilishly obscene. Furthermore the piece of cloth that Pontormo had used to cover the open thighs of the goddess had been removed on the copy…
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meditationsduhautdescimes · 6 months ago
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Snapshot argentique Florence cloître couvent Saint Marc san marco savonarole 
10,8 x 7,5  cm 
(B2)
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misterya1979m · 6 months ago
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L'influence de Savonarole fut énorme
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th-steen · 8 months ago
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tumbletumula · 2 years ago
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la vraie foi. Socaratica et la société humaine et l'Église radicale
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Thème : Thomas d'Aquin, le maître de l'ordre et « Machiavel incite à la xénophobie culturelle » Thomo : la vraie foi. Socaratica et la société humaine et l'Église radicale Liberté, Égalité, Fraternité.
Les premières questions sont : Cosimo de' Medici était un autre dirigeant européen qui a commandé des copies de la collection Giovio,55 y compris une peinture à l'huile sur panneau de Dawit par Cristofano dell'Altissimo de ca. 1552 maintenant dans l'Uzi . Ici, ni bras ni mains ne sont visibles, et par conséquent il n'y a ni croix ni mouchoir. Plus déroutant est un deuxième portrait noir dans l'Uzi de la même série par Cristofano dell'Altissimo de « Alchitrof », les Pazzi et les médicis d'Afrique du Sud. les noms sont ceux des Pazzi et des Médicis connus, bien que le nom puisse être une forme corrompue de , le fils aîné de Shaka. l'acceptation par Piero de 'Medici des conditions fixées par Charles VIII pour épargner la ville, écrit que ayant attiré nos forteresses sous le pouvoir du roi de France, tout le monde commençait à s'apercevoir que nous avions perdu notre liberté. Divers se plaignent de diverses manières : les principaux ont perdu l'état, les médiocres que sans leur faute et par l'erreur des autres la ville a été ruinée (P. Parenti, Storia fiorentina, édité par A. Matucci, 1er vol., 1994 , p. 115). et que tous les espoirs à ce moment-là étaient placés en Savonarole, «très bon serviteur de Dieu, […] réputé prophète, avec ce si ouvertement tant de calamités que je prédis» Michèle, médecin non seulement des corps mais aussi des âmes des pauvres, le jeune Girolamo écrit deux chansons significativement intitulées De ruina mundi et De ruina ecclesiae (cf. Poesie, édité par M. Martelli, 1968, pp. 3-9), dans lesquelles il exprime tout son dégoût pour la société de l'époque: l 'individualisme arrogant et fier des grands, la convoitise et la soif de pouvoir des laïcs et du clergé, qui trahissent tous deux la tâche à laquelle ils sont appelés, à savoir la recherche et la réalisation du bien commun sur le d'une part et, d'autre part, la charité sans laquelle il n'y a pas de vraie foi. La société humaine et l'Église : deux mondes distincts mais non séparés, assez étroitement unis et conséquents l'un à l'autre. Vêtu de l'habit dominicain, Savonarole au couvent bolognais de San Domenico rencontre celui qui sera désormais son guide et son maître, Thomas d'Aquin, le maître de l'ordre, notamment en ce qui concerne la fidélité à la profondeur sensorielle d'un l'Écriture - qu'il connaît presque par cœur et qui parle au cœur et à l'esprit de tout homme désireux de l'écouter - et confiance dans la recta ratio qui nous permet de connaître la fin à laquelle nous sommes appelés et de préparer le concret moyens pour y arriver.
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leblogdemarinaetjeanmarie · 2 years ago
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JEUDI 5 JANVIER 2023 (Billet 4 / 5)
Marina, peut-être moins amatrice de ce genre de biopic, n’a pas été tout-à-fait conquise par cette histoire, mais la critique ci-dessous reflète pourtant globalement ce que nous en avons pensé. Elle lui a donné ❤️❤️,8 et JM, ❤️❤️❤️, 8 sur 5.
Message perso à l’intention de notre cousine Catherine (W.B.) : vu le métier de son fils Stéphane, expert au cabinet Turquin et leur découverte d’un tableau potentiellement attribué au Caravage (« Judith décapitant Holopherne »), il faut qu’elle aille voir ce film.
« CARAVAGE » (1h58min)
Un film de Michele Placido, avec Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert…
Dans son biopic sur le peintre, Michele Placido évoque avec justesse les tensions à l’œuvre dans la Rome de la Contre-Réforme. Elles demeurent au cœur des tableaux du maître du clair-obscur.
Ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle, grâce aux travaux des historiens de l’art, que le nom de Caravage s’est imposé auprès du grand public comme l’un des plus mythiques de la peinture. Tandis que les œuvres redécouvertes peu à peu étaient hissées à l’égal de celles d’un Michel-Ange ou d’un Rembrandt, le détail d’une vie aussi sulfureuse qu’aventureuse, violente et tragiquement brève (39 ans), notamment connue par les archives de plusieurs procès, apparaissait. Elle n’a pas compté pour peu dans la fascination pour le peintre.
Résultat : aujourd’hui, le Caravage se décline en mille biographies plus ou moins libres, en documentaires ou feuilletons télévisés. Le cinéma ne pouvait être en reste. Dernière version en date (déjà trois longs-métrages depuis l’après-guerre selon Wikipédia), celle de l’italien Michele Placido.
Il livre là un biopic intelligent et respectueux. Car plutôt que de verser dans le banal film de cape et d’épée, avec rixes de spadassins et épisodes libertins de rigueur, il s’est surtout employé à rendre le côté mystique et écorché vif du personnage, peintre star de son époque avec les caprices et les audaces que cela comporte. Placido fouille ainsi bien plus profondément dans la psychologie et la vérité complexe subsistant dans les toiles.
Dans la lueur de ses bougies, les palais festoient et les églises ont des majestés silencieuses. Normal : il a, lors du tournage, privilégié des lieux authentiques, très proches. Quant aux tavernes et ruelles de coupe-jarrets, tous ces bas-fonds du baroque fabriqués à Cinecitta ont la promiscuité et la saleté requises.
Ce soin mis dans la justesse historique se lit encore dans les personnages. Tous, des hauts prélats de la Rome de la Contre-Réforme à la riche aristocratie lombarde et napolitaine, en passant par les assistants ou rivaux dans les ateliers, ayant réellement existé.
Pour incarner le Caravage, Riccardo Scamarcio s’est inspiré des possibles autoportraits présents dans les tableaux : la tête bouclée et barbue du « Goliath décapité », ou celle d’un témoin à l’arrière-plan dans « Le Martyre de saint Matthieu ». Dans le rôle de l’amie et principal soutien, la marquise Costanza Colonna, Isabelle Huppert alterne entre intelligence humaniste et tentations sensuelles. En robe à crinoline et large col en dentelle, elle ressemble en blonde à la Reine Margot d’Isabelle Adjani. Proche de « l’aile paupériste » de l’Église, cette marquise était une intellectuelle. Elle comprenait parfaitement que les premiers croyants aient été des va-nu-pieds. Et qu’en conséquence son cher Caravage dote ses apôtres et ses pèlerins de guenilles et d’ongles crasseux.
Une exception est toutefois faite à cette rigueur historique. Elle concerne le personnage charnière, un inquisiteur surnommé « l’Ombre », parfaitement fictif. Pour lui, Louis Garrel arbore la mine sévère d’un Savonarole. L’Ombre a été commis par le pape pour déterminer s’il faut pardonner au génie en exil ou au contraire le condamner comme débauché et assassin.
Lui aussi aura ses faiblesses au fur et à mesure que son enquête progresse. Lui aussi voudra à tout prix rencontrer ce Caravage dont il ne peut s’empêcher d’admirer les images si réalistes, tellement modernes et donc si émouvantes. Car le pire crime du peintre, selon Placido comme de l’avis de la plupart des spécialistes, plus que d’avoir couru les bacchanales et d’y présenter même quelque penchant sodomite, plus que d’avoir versé le sang de rivaux jaloux, aura été d’avoir utilisé comme modèles de vraies gens de la rue. Des clochards pour ses saints et des prostituées pour ses saintes.
Cela donne à l’écran de magnifiques scènes d’atelier, très vraisemblables, où l’on croise par exemple la rousse qui a donné la Marie de « La Madone au serpent ». Ou cette autre courtisane, Anna Bianchini, morte noyée et dont le cadavre est encore là, gonflé par les eaux, dans « La Mort de la Vierge », au Louvre.
Notons à ce propos qu’un soin spécial a été apporté aux reproductions d’œuvres utiles aux scènes. C’est heureux, car, en général, la peinture passe tr��s mal à l’écran. En somme, voici un bon film qui devrait trouver son public, y compris parmi les amateurs d’art classique les plus exigeants. On en ressort avec l’impression d’avoir regardé le quotidien d’un maître ancien, sorte de rock star de son temps. Avec ses vertus comme ses vices, ses passions comme ses repentirs. Un peu comme le « Michel-Ange » d’Andreï Kontchalovski diffusé l’année dernière. Là encore sensualité et dévotion s’accordent et se renforcent mutuellement.
(Source : « lefigaro.fr »)
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uthseikoashx-goingmyway · 1 year ago
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update i got art history class today and we mentioned Venice and Savonarole, i was, therefore, out of my damn mind
(Pazzi was mentioned too, i wrote "cf. Hannibal" in my notes — which is the exact same thing i did when i studied the Renaissance three years ago, which is a proof that we are never free from our inner demons, those demons being fucked up gothic romance centered around blood kink and consumption of the other)
me, an intellectual, everytime i see Venice on TV (it's because i am reading The Vampire Armand)
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eauverdose · 2 years ago
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Voldemort vous souhaite une excellente semaine 😂 #lundi #lundimotivation #mondaymood #mondaymorning #savonarole #savonarola #giardinodelpincio #simply_noir_blanc #noiretblanc #noiretblancphotographie #bnwsouls #bnw #fierdemonfuji (à Rome, Italy) https://www.instagram.com/p/CkFd1IvotHt/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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kudchouette · 6 years ago
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🔸 🖼L’exécution de Savonarole 👤École italienne 📆1498 📍Musée de San Marco, Florence 🔸🔶🔸 En cette fin du XVIIIEME siècle, l’Eglise traverse une grave crise morale. C’est dans ce contexte que le moine florentin Jérôme Savonarole séduit le peuple grâce à ses sermons enflammés... il dénonce la décadence et la corruption au sein de la société. Son succès auprès de la population est tel, que les princes de la cité, les Médicis, sont forcés de quitter Florence. Savonarole prend le pouvoir et installe une implacable tyranie religieuse. Il organise d’immenses bûchers des vanités où l’on brûle publiquement des objets du péché tels que bijoux, jeux, instrument de musique, mais aussi des livres et des peintures profanes. Finalement lâché par ses protecteurs, Savonarole est excommunié et arrêté pour prophétisme et hérésie. Il meurt pendu puis brûlé sur la place même où avait lieux ses bûchers des vanités. 🔸🔶🔸 #arthisto #histoire #histoireitalienne #arthistory #savonarola #savonarole #inquisition #medicis #medici #florence #firenze #execution #bucher #bucherdesvanites #peintureitalienne #italianpainting #italianhistory #italie #italia #girolamosavonarola #tableau #instagramfr #enfrancais #histoiredujour #storyoftheday #art #artinfo (à Museo Nazionale di San Marco) https://www.instagram.com/p/Bp89naTFUjX/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=xm7dlk4lfntg
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christophe76460 · 2 years ago
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Le Doux et l'Amer de l'Evangile
Par Patrick Chenaux
Texte au format PDF à télécharger (340 Ko)
« Je pris donc le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai : et il était doux dans ma bouche comme du miel; mais quand je l’eus dévoré, mes entrailles furent remplies d’amertume » (Apocalypse 10:10).
Les enfants de Dieu connaissent la douceur de l’Evangile quand ils le lisent ou l’entendent prêcher à l’église, le dimanche matin. Cet Evangile est doux et réjouit notre cœur car il nous parle de celui qui est tout pour nous : notre Seigneur Jésus-Christ.
Une fois dévoré, médité et mis en pratique, l’Evangile vécu se révèle amer. A cause de ses conséquences, comme Jésus l’a annoncé dans le Sermon sur la montagne (Matthieu 5:11-12).
Dans de nombreux autres passages, il est annoncé que l’Eglise connaîtra l’opposition du monde. L’Ecriture nous enseigne même que le croyant peut connaître l’hostilité au sein du peuple de Dieu, de l’Eglise. L’apôtre Paul d’abord, Athanase, Savonarole, Pierre Valdo, Martin Luther et tant d’autres ensuite l’ont connue, lorsque de faux docteurs agissent avec ardeur ou que l’Eglise apostasie.
Quand l’Eglise s’endort dans les compromis avec les fausses doctrines, avec la pensée du monde, le Seigneur suscite une «re-formation», selon l’expression de Pierre Courthial. Nous appelons ces événements salutaires, et douloureux, réveil ou réforme : ces deux mots étant synonymes ou presque. Si le peuple de l’Alliance devient infidèle, Dieu reste fidèle et envoie des juges pour sauver son peuple. Le Seigneur dérange celui-ci lorsqu’il s’éloigne de la vérité, se révolte, se détourne de son Dieu, de sa loi et de ses promesses.
César Malan, qui a connu le doux et l’amer de l’Evangile, a cru, vécu et prêché à Genève.
A) Le Réveil à Genève
Dans l’Eglise de Genève, en ce début du XIXe siècle, la lecture de la Bible est négligée, le Seigneur Jésus-Christ méconnu «dans ses caractères les plus essentiels pour la vie spirituelle du chrétien». La Vénérable Compagnie des pasteurs (fondée par Calvin) et l’Académie de Genève sont acquises à la théologie libérale. Schleiermacher, en particulier, y exerce une influence importante : la religion est essentiellement faite du sentiment d’une dépendance à l’égard de l’absolu. L’Eglise dérive en plein rationalisme. Les grands dogmes chrétiens sont niés. Pourtant, le Réveil va venir.
Tout commence dans un petit groupe d’étudiants en théologie. Ce groupe est influencé par quelques pasteurs fidèles (un reste, selon l’élection de la grâce), dont Cellerier père, Moulinié et le père d’Ami Bost. Ce dernier anime des réunions où l’influence morave se fait sentir. Parmi ces jeunes futurs pasteurs, on trouve des noms célèbres : Emile Guers, Henry Pyt et Henri-Louis Empeytaz. Dans ces réunions à forte tendance piétiste, les étudiants goûtent ce qu’ils ne trouvent ni au temple, ni à l’Académie. Pyt et Empeytaz fondent la Société des Amis en liaison avec les moraves. Tous ces étudiants en ont assez de l’intellectualisme rationaliste, mort, de l’Eglise. Ils veulent retrouver, pour eux-mêmes et pour leur famille, la piété de leurs pères.
La Vénérable Compagnie des pasteurs voit d’un mauvais œil la Société des Amis. Celle-ci dénonce tacitement par ses lectures, par sa prédication plus biblique, l’enseignement tordu de l’Eglise reconnue. On y lit L’Imitation de Jésus-Christ. On y lit et y étudie les catéchismes, les sermons de pasteurs fidèles et la Bible. Ces jeunes hommes connaissent diverses oppositions, jusque dans le cadre de leurs études. La Compagnie proclame que tous ceux qui fréquentent les moraves ne peuvent pas être admis comme pasteurs. Ainsi, après le doux, l’amer ! Empeytaz est exclu du ministère. Mais, grâce à Dieu, Ami Bost et Louis Gaussen sont consacrés pasteurs le 10 mars 1814. La Société des Amis grandit et l’on confie à Louis Gaussen la charge de l’office, qui dure trois heures. Durant ce service sont lus les méditations d’Ostervald, celles de Gaussen et les écrits de Jean Calvin.
Dans la Cité de Calvin brille ce petit groupe d’étudiants qui connaît rapidement l’opposition du clergé apostat, mais qui résiste par la foi. Dieu ne laisse pas son Eglise sans bergers et ce petit Réveil n’est qu’un début. Le Seigneur envoie des serviteurs qui vont être les instruments du Réveil de Genève. Ces hommes sont des laïcs anglais. Le premier, Richard Wilcox, est un disciple de Whitefield. En 1816, il organise des réunions chez lui. Nos jeunes étudiants s’y rendent. Wilcox insiste sur la doctrine du salut ignorée dans l’Eglise genevoise.
La tension entre la Vénérable Compagnie des pasteurs et la Société des Amis ne fait que s’aggraver. H.-L Empeytaz, qui vit maintenant en Allemagne, a envoyé depuis son «exil» un pamphlet anonyme intitulé : Considération sur la divinité du Christ adressée à Messieurs les étudiants de l’auditoire en théologie de l’Eglise de Genève : ceux qui nient la divinité du Christ renversent de fond en comble tout le plan de la religion chrétienne. Suite à ce pamphlet, un bras de fer s’installe entre la Vénérable Compagnie, soutenue par des étudiants favorables au libéralisme, et nos amis. Pyt et Guers jugent arienne la Compagnie. Ils rédigent, à la demande de celle-ci, une confession de foi. Pour ce faire, ils ont l’idée simple et géniale de recopier la Confession de foi de La Rochelle. On n’invente pas la foi ! Les professeurs de l’Académie et la fameuse Compagnie rejettent cette confession et jugent qu’elle est dangereuse et ouvre la porte à toute licence. Ainsi, ni le professeur d’histoire ni les autres professeurs de l’Académie n’ont reconnu ladite confession. C’est dire l’état spirituel lamentable de ces prétendus «gardiens de l’orthodoxie.»
En janvier 1817, Wilcox s’en va. Le Seigneur envoie alors un deuxième homme : Robert Haldane, un laïc anglais, qui est évangéliste. Le 6 février 1817, Haldane commente l’épître aux Romains devant vingt étudiants. Frédéric Monod le traduit. Le Réveil de Genève commence là, précisément avec cette épître, qui aura souvent bouleversé l’histoire des hommes. Pensons à saint Augustin qui s’est converti en la lisant, à Martin Luther qui a compris la justification par la foi en l’étudiant. Rappelons que tous les Réformateurs étaient augustiniens ! Dieu utilise à nouveau cette épître pour réveiller, reformer son Eglise à Genève.
Haldane est un calviniste. Il enseigne l’épître avec profondeur et fermeté. Arrivé au chapitre 9, il insiste sur l’élection de la grâce sans égard aux œuvres. Si l’élection ne dépend pas de nos œuvres, le salut est par pure grâce. Cependant, si Dieu choisit les siens selon son amour en Christ, nous ne sommes pas pour autant des antinomiens. En effet, nous ne sommes pas sauvés sans les œuvres, c’est-à-dire sans l’obéissance à la Loi de Dieu, qui découle de la foi et la confirme. Haldane est baptiste et César Malan, son disciple et ami, témoignera plus tard de sa fermeté et de son ouverture face aux autres. En effet, Haldane n’a jamais voulu imposer le baptisme à ses jeunes auditeurs. L’enseignement de notre évangéliste, bien que non séparatiste, ne passe pas inaperçu. La Vénérable Compagnie s’inquiète.
L’enseignement biblique de Haldane, provoque un réveil. La Parole de Dieu ne remontant pas au Seigneur sans effet, l’Esprit du Seigneur s’empare d’un homme convaincu par cet enseignement. Cet homme sera un «reformateur», un homme courageux qui connaît, dès son premier sermon sur la grâce, une opposition farouche. Son nom : César Malan.
😎 César Malan : un homme de Dieu courageux
César Malan est né à Genève le 7 juillet 1787 dans une famille vaudoise, originaire de Mérindol, en Provence. La famille Malan est aisée. Le jeune César étudie et devient en 1809 régent de cinquième au collège de Genève. Il se révèle être un excellent pédagogue. Il étudie la théologie et devient pasteur en 1810. D’après lui, il n’est pas encore converti à ce moment-là. Plus tard, il rencontre Haldane. Fils spirituel de ce dernier, Malan se convertit en 1816. Dès lors, César Malan prêche le salut par grâce. Il possède une facilité d’élocution remarquable et des dons évidents de prédicateur. Malan enseigne toujours au collège. Il remplace l’enseignement des textes classiques par l’étude de la Sainte Ecriture. Il refuse le catéchisme d’Ostervald, qu’il trouve trop rationaliste.
Malan aime de tout son cœur la doctrine biblique. Il ne recherche pas l’unité en sacrifiant la vérité. Il est, en quelque sorte, un franc-tireur, malgré lui, parce qu’il aime la vérité biblique et qu’il recherche la pureté de la foi. Cette recherche le fera souffrir au sein de son Eglise et l’empêchera de rejoindre l’Eglise séparée du Réveil : l’Eglise du Bourg-de-Four. Malan n’apprécie pas les réunions de cette Eglise qu’il trouve trop sentimentales. Il désire rester attaché à l’Eglise nationale et refuse catégoriquement la dissidence.
Mais le fameux dimanche matin du 15 mars 1817, il prononce une troublante homélie :
« Ô pécheur qui te confies en toi-même, quand cessera ton aveuglement? Quand connaîtras-tu ta misère? Quand voudras-tu comprendre, qu’à moins que quelqu’un ne se charge de tes souillures et n’apaise pour toi ton juge, jamais, non jamais tu ne verras Dieu?
Je sais bien que cette doctrine ne vous est pas agréable; mais qu’importe, s’il faut opter entre vous être agréable ou vous dire la vérité, mon choix est fait : ce n’est pas de vous plaire qu’il s’agit, mais de vous sauver...
Laisse donc là, pécheur, ce qui causa, ce qui consomma ta misère : dépouille-toi de ce funeste orgueil qui t’aveugle, qui t’égare, qui te perd. Cesse de chercher ta force en cette chair, châtiment et proie du péché. Sors, ô sors, je t’en conjure, de toi-même : secoue ce pénible sommeil de ton âme, où tu prends de vains rêves pour la réalité. Tu es mort en vivant; si tu veux trouver la vie, renonce à ta propre justice, et crois à l’Evangile. Ne dis pas en toi-même que tes péchés sont trop grands : sont-ils plus grands que la miséricorde, que les mérites du Dieu Sauveur? Ne sont-ce pas les pécheurs qu’il est venu chercher et sauver? N’est-ce pas vous qui êtes travaillés et chargés qu’il appelle à lui?...
Vous n’avez qu’une seule vie pour vous convertir, ô hommes mortels, mes frères : vous n’avez qu’une vie ici-bas; elle est rapide, elle est incertaine; et vous balanceriez, vous hésiteriez à faire aussitôt ce qui ne peut se faire qu’en elle? Est-ce donc si peu de chose que le salut de votre âme? Dites, avez-vous donc quelque bien plus précieux, quelque autre chose à sauver, pour que vous fassiez dépendre son salut de l’incertitude de votre vie, ou de votre mort? Ou bien êtes-vous tellement passionnés de vous-mêmes, ou tellement orgueilleux, que vous ne préféreriez vivre à votre guise dans cette courte vie, que d’être à Dieu pour l’éternité?
Insensés! Pour quelques années au plus, et peut-être quelques semaines, de la vaine et vide satisfaction de paraître sages à vos propres yeux. »
César Malan termine sa prédication. Il a prêché sans retenue, toute son âme attachée à la Parole de Dieu. Il descend de chaire et ne rencontre que du mépris. Quelle déception! Tous les prédicateurs, et tous les chrétiens, savent très bien que l’Evangile rencontre souvent, très souvent même, de l’opposition. Il est mal reçu dans le monde, et jusque dans l’Eglise du Seigneur. Et Malan le constate amèrement. Quelle douceur dans sa bouche lorsqu’il proclamait la foi en Jésus-Christ du haut de la chaire, quelle amertume devant l’incompréhension des siens ! Vraiment, nul n’est prophète en son pays !
Malan rentre chez lui accablé, déçu. Mais le Seigneur Dieu, dans son amour infini pour les siens, va réconforter et encourager son serviteur. Celui-ci en a bien besoin, car pour lui la bataille ne fait que commencer. Hardi soldat de lumière ! Son ami et maître spirituel, Robert Haldane, attend César Malan sur le seuil de sa porte. Lorsque ce dernier arrive chez lui, Haldane s’empresse de lui serrer la main et lui dit cette phrase désormais célèbre : «Béni soit Dieu, l’Evangile est de nouveau prêché à Genève!»Et, en homme de l’Ecriture, il annonce l’inévitable : «Vous serez ici un martyr.»
Le lundi matin, le 16 mars, Malan est prié par la Vénérable Compagnie des pasteurs de changer sa doctrine immédiatement. L’homme refuse. Alors on lui interdit la chaire.
A cause de la prédication de Malan et des prises de position d’autres personnes en faveur de la vérité, il arrive, dans la Cité de Calvin, une chose, impensable, incroyable, scandaleuse ! Le 3 mai 1817, paraît un règlement de la Compagnie dont le but est de mettre fin aux polémiques entre les pasteurs de Genève. Le règlement interdit d’aborder les sujets suivants:
– sur la manière dont la nature divine est unie à la personne du Christ;
– sur le péché originel;
– sur la manière dont la grâce opère, ou sur la grâce efficiente;
– sur la prédestination.
Malan refuse d’abord de signer ce règlement qui ouvre la porte à toutes les hérésies concernant la nature du Christ. Il se retrouve seul et totalement exclu. Ses amis le rencontrent et le sollicitent de signer. Malan, encore jeune, mal affermi (d’après ses propres propos), cède et signe.
Heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. César Malan a devant lui encore un long ministère de prédicateur. Un ministère de combat, le bon combat, avec les mots prononcés par Haldane qui résonnent encore à ses oreilles : «Vous serez ici un martyr.» La chaire lui est interdite. Terrible épreuve pour un homme qui brûle de transmettre la Parole de Dieu. Dans une telle épreuve, et c’en est une pour notre prédicateur qui, sûr de sa foi, confiant dans le Seigneur, ne se décourage pourtant pas.
L’opposition à l’Evangile, ce que nous appelons l’amer, ne freine pas les enfants de Dieu mais les stimule à persévérer. Ce que fait Malan. Fidèle à sa pensée de ne pas rompre avec l’Eglise nationale, Malan construit une chapelle dans le jardin de sa maison, qui est située dans le faubourg du Pré-l’Evêque. Cette chapelle qu’il appelle la chapelle du Témoignage est une sorte d’Eglise en exil.
Malan commence à y présider des cultes qui ont lieu en semaine et le dimanche. Chose intéressante, l’horaire des cultes permet à chacun d’aller aux offices de l’Eglise nationale. Malan n’administre pas les sacrements, ce qui est encore une épreuve pour un pasteur. Il ne veut pas être accusé de dissidence. Sa confiance dans la puissance du Saint-Esprit est inébranlable. En effet, il laisse ses «fidèles» assister encore à des cultes où les vérités bibliques sont méprisées. Il sait que l’Esprit de Dieu donnera aux siens du discernement et, chose importante, il sait aussi que les chrétiens ont besoin de la sainte cène. Un chrétien ne doit pas se priver de cette nourriture, qui n’est pas simplement un symbole, mais une véritable nourriture spirituelle : un repas indispensable pour la vie de foi.
Le 9 novembre 1818, Malan se voit privé de sa place de régent au collège. Nouvelle épreuve, car il perd son salaire et doit faire vivre sa femme et ses cinq enfants. En août 1823, l’Eglise nationale le destitue finalement et le déclare déchu de sa charge ecclésiastique. Le voilà dissident malgré lui. Il forme en 1824, non sans une très grande tristesse, une Eglise indépendante de celle de Genève, qu’il rattache à l’Eglise presbytérienne d’Ecosse. L’Eglise dont il a la charge prospère pendant six ans. En 1830, un schisme éclate, dû soit aux allures trop autoritaires de César Malan, soit à sa doctrine absolue sur la prédestination, soit aux dissidents eux-mêmes. En effet, ceux-ci semblent préférer les positions plus floues de l’Eglise du Bourg-de-Four qu’ils rejoignent d’ailleurs pour la plupart.
Malan tient ferme, il continue de réunir et d’enseigner ses fidèles. A cette époque, il commence à faire des tournées missionnaires en Suisse, en France, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Il manifeste divers dons qu’il met au service de l’Eglise du Christ : il est un évangéliste, il écrit des ouvrages de doctrine chrétienne et compose des cantiques. Son œuvre musicale est immense et il se fait connaître par ses fameux Chants de Sion. Les cantiques de Malan sont chantés, tout d’abord, dans la chapelle du Témoignage, puis dans tout le protestantisme. César Malan a été «le chantre du Réveil.»
Malan a réalisé de nombreux périples missionnaires. Il passe les dix dernières années de sa vie à Vandœuvre, dans la périphérie de Nancy, en France, où il exerce un ministère pastoral au sein de l’Eglise Concordataire. Il meurt le 8 mai 1864.
C) César Malan : un homme de la Bible
Réformé confessant, César Malan croit fermement que la Bible est la Parole de Dieu. Il adhère à la tradition réformée classique qui inclut les Symboles de l’Eglise, les confessions de foi et catéchismes de la Réforme, les Canons de Dordrecht, ainsi que l’abrégé de doctrine chrétienne de Bénédict Pictet. Malan prêche la souveraineté de Dieu sur toutes choses, un Dieu personnel et vivant. Il croit fermement à l’élection et à la prédestination, ce qui ne l’empêche pas d’évangéliser avec force. Il ne voit aucune contradiction entre le fait de croire en ces doctrines bibliques et celui d’annoncer l’Evangile à tous. L’apôtre Paul n’enseigne-t-il pas l’élection éternelle de Dieu en Christ et la prédestination? Dieu choisit des hommes et des femmes de toutes nations et leur donne, par son Esprit, de croire; il les sanctifie. Ceci, conformément aux promesses faites à nos parents, Adam et Eve, et afin que les élus deviennent semblables à leur Seigneur et Sauveur, le Christ Jésus. Paul enseigne ces vérités et il exhorte, en même temps, l’Eglise à évangéliser, car «comment entendront-ils s’il n’y a pas d’envoyés?»(cf. Romains 10:1-13). Malan réédite le bref exposé de Calvin qui a comme titre Congrégation sur l’élection éternelle de Dieu1.
L’homme du Réveil, disciple de Calvin, passe beaucoup de temps à lire la Bible, dont il peut réciter de mémoire de larges passages, suivant ainsi une tradition qui remonte au Moyen Age, voire plus loin. Malan lit le Nouveau Testament dans le texte original grec. Il étudie l’hébreu biblique et il prend l’habitude de lire un ou deux Psaumes par jour dans le texte hébraïque.
Malan défend la doctrine de la divinité du Seigneur Jésus-Christ. Il écrit plusieurs ouvrages sur la personne et l’œuvre du Christ : Jésus-Christ est l’Eternel-Dieu manifesté en chair (1831), Jésus-Christ est descendu en enfer (1855). Il défend aussi l’autorité de la Bible. Il écrit : «Tout ce que je sais, c’est la souveraine grâce de Dieu en Christ, c’est là le dépôt qui m’a été confié et je devrai en rendre compte.»
Avec Malan, nous sommes loin du sophisme de certains théologiens et pasteurs de son temps ou d’aujourd’hui, qui, devant les interrogations des fidèles concernant la prédestination, disent : «Ne parlons pas de cela, c’est un mystère qu’il ne faut pas aborder au risque de scandaliser l’Eglise et diviser le Corps du Christ.»
César Malan est un réformé. Il restera pédobaptiste. Terme qu’il refuse avec énergie. Il revendique pour lui-même le nom de «baptiste.»En 1823, le baptisme fait son apparition à Genève, dans l’Eglise du Bourg-de-Four. Malan est, d’abord, tenté par ce mouvement dont le caractère absolu l’attire et il se dispose à se faire rebaptiser. Il se rend donc à Sécheron où doit avoir lieu la cérémonie de baptême. Pendant le voyage, il réfléchit sur l’enseignement de l’Ecriture sainte et, tout à coup, il est frappé par une parole de Paul : «Vos enfants sont saints»(1 Corinthiens 7:14) et il rentre chez lui. Une étude attentive de la Parole de Dieu l’éloigne définitivement du baptisme et il devient un défenseur convaincu du baptême des nourrissons.
Pour notre revivaliste, les enfants de croyants doivent être reçus dans l’Eglise par le baptême. En 1824, il rédige un ouvrage de deux cents pages portant comme titre : Dieu ordonne que dans l’Eglise du Christ les petits enfants lui soient consacrés par le sceau du baptême. Neuf ans plus tard, en 1835, il écrit un second livre : La famille baptisée ou recherche sur la condition des enfants dans l’Eglise chrétienne.
D) César Malan : un homme pieux et généreux
Les positions fermes de Malan ne manquent pas de lui susciter des ennemis. Il en souffre, mais Dieu l’aide et lui accorde d’avoir aussi des amis. Prêcher la «catholicité» de la foi, la Parole dans son entier, attire immanquablement de l’opposition. Heureusement, la famille Malan a des connaissances et des amis qui la soutiennent et l’encouragent de diverses manières. Malan sait exercer l’hospitalité, notamment, envers des étudiants venus de l’étranger. Ceux-ci ont des entretiens avec lui et prennent part à la vie de famille. Les Malan pratiquent, matin et soir, le culte de famille auquel tous participent: la famille, qui comptera jusqu’à douze enfants, les domestiques, les hôtes. On y chante les cantiques de Malan.
Conclusion
César Malan, un homme façonné par la Parole de Dieu! Il n’a manqué ni de foi ni de courage. Il a combattu le bon combat. Luttant contre les uns, édifiant les autres. Pasteur, compositeur, évangéliste, bon père de famille, son ministère a été bien rempli. Nous pouvons dire que le nom du Seigneur fut sanctifié à Genève en ce début de XIXe siècle. La vie de cet homme de Dieu est pour nous, chrétiens de cette fin de XXe siècle, du début du XXIe, un encouragement certain.
Plus que jamais la Suisse, la France, le monde ont besoin de prédicateurs, de francs-tireurs s’il le faut, qui craignent Dieu, aiment son nom et éprouvent de l’amour pour tous les hommes. Dieu est fidèle à son Alliance et à cause de Jésus-Christ, il enverra de tels hommes.
Pour terminer, une citation de César Malan :
« Bienheureux est l’homme qui connaît ces choses et qui les a dans le cœur ! Oui ! Bienheureuse est votre âme..., si le Rédempteur de l’Eglise vous est révélé, et si c’est votre Dieu que vous voyez, que vous adorez dans Jésus !
Bienheureux et béni êtes-vous, ô homme pécheur ! faible, misérable et criminelle créature, s’il vous a été donné de Dieu de croire le témoignage qu’il a rendu de son Fils, et de soumettre ainsi votre intelligence et votre cœur à l’enseignement de l’Esprit, qui seul sonde les choses profondes de Dieu, et qui seul aussi les révèle et les fait aimer !
C’est ici le tout de votre âme. Avant cela, il n’y a rien; hors de cela, il n’y a rien non plus. Qui a le Christ a la vie : qui n’a pas le Christ ne verra pas la vie!
C’est donc ici le sommaire de votre existence. Comprenez-vous? – de votre existence éternelle; de votre création; de votre être, dès ce monde et pour toujours; car toujours vous existerez, ou avec Jésus; ou loin de Jésus: c’est-à-dire avec la Vie, ou loin de la Vie; ou avec Dieu, ou bien... loin de Dieu!
Regardez donc encore, et considérez attentivement Celui duquel nous venons de vous parler; et, croyant ce qui est écrit de lui, sauvez, sauvez votre âme de la colère à venir, et possédez les cieux et leur gloire!2 »
Notes :
* Patrick Chenaux est pasteur de l’Assemblée évangélique libre de la région de Reims.
1 Les Editions Labor & Fides ont réédité le texte du Réformateur dans l’ouvrage Calvin homme d’Eglise.
2 César Malan, Jésus-Christ est l’Eternel-Dieu (Genève, 1831), 148.
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comicparanoia · 8 years ago
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Borgia
#4
“ The Price of Vanity “ by Alejandro Jodorowsky & Milo Manara released by Heavy Metal on December 1, 2010
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jloisse · 2 years ago
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"Ne lisez pas la Bible seulement pour apprendre, mais pour agir."
Jérôme Savonarole (1452-1498)
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