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Vivre dans le canton de Neuchâtel, avec ses paysages pittoresques, sa richesse culturelle et son horlogerie de renom, est un choix privilégié pour beaucoup. Si vous envisagez d'acheter une maison dans cette région suisse, voici quelques conseils pour vous aider dans votre démarche :
Recherchez le marché immobilier : Avant tout, familiarisez-vous avec le marché immobilier du canton de Neuchâtel. Les prix peuvent varier considérablement en fonction de la localité, de la proximité du lac, des centres urbains et des transports en commun. Utilisez des plateformes en ligne, contactez des agences immobilières locales et consultez les annonces dans les journaux régionaux pour avoir une idée des prix et des offres disponibles.
Définissez vos besoins et votre budget : Évaluez soigneusement vos besoins en termes de taille de la propriété, de nombre de pièces, de localisation (proximité du travail, des écoles, des services) et de caractéristiques spécifiques (jardin, vue, etc.). Déterminez également votre budget en tenant compte non seulement du prix d'achat, mais aussi des frais annexes (notaire, taxes, rénovations éventuelles).
Obtenez un financement préalable : En Suisse, il est courant de sécuriser un accord de financement avant de faire une offre d'achat. Contactez votre banque ou un courtier en prêts hypothécaires pour obtenir une pré-approbation basée sur votre situation financière. Cela vous donnera une idée claire de votre budget et renforcera votre position lors des négociations.
Visitez les propriétés : Prenez le temps de visiter plusieurs propriétés pour comparer et évaluer leur potentiel. Faites attention à l'état de la maison, aux éventuels travaux de rénovation nécessaires et à l'environnement immédiat. N'hésitez pas à visiter plusieurs fois et à différents moments de la journée.
Engagez des professionnels : Considérez l'embauche d'un agent immobilier local qui connaît bien le marché de Neuchâtel. Un agent peut vous aider à trouver des propriétés qui correspondent à vos critères, négocier le prix et naviguer dans le processus d'achat. Il peut également être judicieux de faire appel à un avocat spécialisé en immobilier pour examiner les documents légaux et s'assurer que vos intérêts sont protégés.
Inspectez la propriété : Avant de finaliser l'achat, il est essentiel de faire inspecter la maison par un professionnel. Une inspection peut révéler des problèmes structurels, des défauts ou des réparations nécessaires qui pourraient influencer votre décision ou le prix d'achat.
Comprenez les spécificités locales : Le canton de Neuchâtel a ses propres règlements en matière de construction, d'urbanisme et d'environnement. Informez-vous sur ces règles, surtout si vous envisagez de faire des rénovations ou des extensions.
Intégrez-vous dans la communauté : Une fois installé, tentez de vous immerger dans la culture locale. Neuchâtel offre une riche palette d'activités culturelles, sportives et récréatives. Participer à la vie communautaire peut être un excellent moyen de rencontrer des gens et de s'adapter plus rapidement à votre nouvel environnement.
Acheter une maison est une étape importante, et le faire dans un nouveau canton nécessite une planification et une recherche approfondies. En suivant ces conseils et en prenant le temps de bien comprendre le marché et vos propres besoins, vous pourrez faire de votre rêve de vivre dans le canton de Neuchâtel une réalité réussie.
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è mancata Santa Mammì in Agati
è mancata Santa Mammì in Agati Ne danno il triste annuncio il marito Francesco Agati, i figli: Caterina con il marito Luca Neri, Gianluca con la moglie Francesca Pontieri e Danilo con la moglie Maria Cantone; gli adorati nipoti Laura, Gabriele, Alice, Sofia, Alessandro, le sorelle, i nipoti ed i parenti tutti. I funerali avranno luogo martedì 24 c.m. alle ore 16:30 nella Parrocchia “San PIO X”…
#alessandro#alice#è mancata Santa Mammì in Agati Ne danno il triste annuncio il marito Francesco Agati#Gabriele#Gianluca con la moglie Francesca Pontieri e Danilo con la moglie Maria Cantone; gli adorati nipoti Laura#i figli: Caterina con il marito Luca Neri#le sorelle#sofia
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Saint-Just's letter to Camille Desmoulins in (May?) 1790
He mentions the Assemblée de Chauny, which took place in May 1790 according to this site.
ORIGINAL FRENCH
Monsieur,
Si vous étiez moins occupé, j'entrerais dans quelques détails sur l'Assemblée de Chauny, où se sont trouvés des hommes de toutes trempes et de tout calibre. Malgré ma minorité, j'ai été reçu. Le sieur Gellé, notre confrère au bailliage de Vermandois, m'avait dénoncé. On l'a chassé par les épaules. Nous avons vu là vos compatriotes MM. Saulce, Violette et autres, dont j'ai reçu beaucoup de politesse. Il est inutile de vous dire (car vous n'aimez pas la sotte louange) que votre pays s'enorgueillit de vous.
Vous avez su avant moi que le département était définitivement à Laon. Est-ce un bien, est-ce un mal pour l'une ou l'autre ville ? Il me semble que ce n'est qu'un point d'honneur entre les deux villes, et les points d'honneur sont très peu de chose presqu'en tout genre.
Je suis monté à la tribune, j'ai travaillé dans le dessein de porter le jour dans la question du chef-lieu : mais je ne suivis rien ; je suis parti chargé de compliments comme l'âne de reliques, ayant cependant cette confiance qu'à la prochaine législature je pourrai être des vôtres à l'Assemblée nationale.
Vous m'aviez promis de m'écrire, mais je prévois bien que vous n'en aurez pas eu le loisir. Je suis libre à l'heure qu’il est. Retournerai-je auprès de vous ou resterai-je parmi les sots aristocrates de ce pays-ci ?
Les paysans de mon canton étaient venus, alors de mon retour de Chauny, me chercher à Manicamp. Le comte de Lauraguais fut fort étonné de cette cérémonie rusti-patriotique. Je les conduisis tous chez lui pour le visiter. On nous dit qu'il est aux champs et moi cependant je fis comme Tarquin ; j'avais une baguette avec laquelle je coupai la tête à une fougère qui se trouva près de moi, sous les fenêtres du château, et sans mot dire nous fines volte-face.
Adieu, mon cher Desmoulins. Si vous avez besoin de moi, écrivez-moi. Vos derniers numéros sont pleins d'excellentes choses. Apollon et Minerve ne vous ont point encore abandonné, ne vous en déplaise. Si vous avez quelque chose à faire dire à vos gens de Guise, je les reverrai dans les huit jours à Laon où j'irai faire un tour pour affaires particulières.
Adieu encore, gloire, paix, et rage patriotique. Saint-Just.
Je vous lirai ce soir, car je ne vous parle de vos derniers numéros que par ouï-dire.
ENGLISH TRANSLATION
I found a translation here, which I used as a basis for mine, but there are some mistakes I corrected and I made some stylistic changes.
Monsieur,
If you were less busy, I would give you more details about the Assembly of Chauny, where one can find men of considerable calibre and quality. I was received in spite of my minority. Sieur Gellé, our compatriot from the bailliage of Vermandois had denounced me. He was grabbed by the shoulders and thrown out. We saw your compatriots, M. Saulce, M. Violette and others, by whom I was received with great courtesy. There is no point telling you (because you don't like foolish praise) that your region is proud of you.
You have known before I did that the département is definitely fixed at Laon. Is that good or is that bad for one or other of the towns? It seems to me that it is no more than a point of honour between the two towns and points of honour are of little importance.
I took the tribune; I worked with the intention of carrying the [order of the] day on the question of the chef-lieu: but I did not follow on; I left, weighed down with compliments like the donkey burdened with relics (1), having however the confidence that at the next legislature I could be among you at the National Assembly.
You had promised to write to me, but I can well anticipate that you had no such leisure. I am free as of now. Should I return to you or remain amongst the foolish aristocrats in this part of the country?
The peasants from my canton came, when I returned from Chauny, to look for me at Manicamp. The Comte de Lauraguais was greatly astonished by this rustico-patriotic ceremony. I led them all to his home for a visit. They said that he was out in the fields and I, however, did like Tarquin, I had a cane [baguette (2)] with which I cut off the head of a nearby fern, beneath the windows of the castle, and without a word we left and returned.
Farewell, my dear Desmoulins. If you have need of me, write to me. Your latest issues are full of excellent things. Apollo and Minerva have not yet abandoned you, whether you like it or not. If you have anything to say to your people in Guise, I will be seeing them again within the next eight days in Laon where I will be going for particular matters.
Farewell again, glory, peace and patriotic rage.
Saint-Just
I will read you this evening, since I only tell you about your recent issues from hearsay.
(1) This is a reference to a fable by La Fontaine.
(2) The baguette (direct translation: stick - the word existed before the bread style!) was a very thin cane, very fashionable to carry at the time. You can see some examples here. I'm not sure how he managed to cut a plant with it though... I've never tried to do that lol. So I don't know if it implies it was a sword-cane or if it was thin enough to do it on its own.
He compares his gesture to that of Lucius Tarquinius Superbus who, according to Livy, silently cut off the heads of the tallest poppies as a demonstration to what his son had to do.
(This is, by the way, the scene we see reproduced at the beginning of Saint-Just et la force des choses, and why they changed the fern to poppies - so the allusion would be clearer.)
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sai tutto quello che è successo ieri mi ha fatto pensare ad una cosa…
per contesto: vivo nel sud della Svizzera, nell’unica area italofona, anche se sono italiano. Ho iniziato a riflettere su quanto queste dinamiche italiane si riflettano anche qui in Svizzera, anche se i problemi non sono nemmeno paragonabili a quelli che il sud deve affrontare. Però anche solo pensando alla percezione che quelli più a nord (o come piace a loro chiamarsi “della Svizzera centrale”) hanno di quelli al sud, in particolare del cantone italiano, quello più al sud di tutti i cantoni (che sono come le regioni), ti fa capire quanto ottusi gli uomini siano. Quanto idioti e bigotti. Quanto ripetitivi nel loro pensare. Il sud della Svizzera è percepito anche lui come una “spiaggia a basso costo con buon cibo”. Questo è quello che siamo per loro. Siamo quelli esotici che non si comprendono, perché in italia è una questione di dialetti (o comunque di lingue come il napoletano che hanno avuto una metamorfosi a partire dal latino in parallelo al volgare italiano), ma qui è una questione di lingue. Non mi sento di screditare la parte francese, spesso sono molto educati e sanno parlare sicuro anche il tedesco e l’inglese, ma spesso ti sorprendono e sanno anche l’italiano. Però gli svizzeri tedeschi (secondo me da distanziare totalmente dai tedeschi di Germania) oh poveri noi. Loro lo sanno di essere la maggioranza (non badano molto allo studio di altre lingue) e lo sanno che il nostro futuro dipende tanto dalla capacità di esprimerci nella loro lingua, che per nota personale: la odio. Suona così male, soprattutto lo svizzero tedesco (che è il loro dialetto, molto diverso dal tedesco che impari a scuola). Esiste una unica università italiana in Svizzera, la quale non ha una gamma ampia di corsi. Se vuoi fare il medico, il fisico, il chimico, letteratura straniera, psicologia e non so quanti altri devi studiare o in tedesco (miglior scelta, perché è dove ci sono le università più prestigiose) oppure in francese. E lo so che ora penserai: beh studia in italia. E ti rispondo subito dicendo: non dopo tutta quella fatica che uno fa per prendere una maturità svizzera. Perché se in italia tanti bocciano il primo anno di università, qui il vero ostacolo è il primo anno di liceo (dove mediamente quasi il 40% non ce la fa). I programmi sono diversi, ma ora non voglio scendere troppo nei dettagli. Inoltre studiare in italia per fare l’avvocato in Svizzera non funziona. Devi studiare per forza in un’altra lingua (e per forza parzialmente in tedesco, perché alcuni codici sono solo in tedesco). Molte persone della mia età se ne sono andate in altri cantoni, a settembre perderò le mie ultime amicizie del liceo di qui. La “fuga di cervelli” c’è anche qui. Eccome se c’è. Ci sono i salari più bassi, mentre le spese aumentano e la nostra lingua viene sempre messa da parte a favore del tedesco (nel nostro stesso cantone intendo). Ci sono tutti questi problemi, tutte queste dinamiche, ma poi oltre passo il confine e le carte si girano, improvvisamente gli stereotipi si invertono. Perché non parlo più una lingua estranea, solo l’accento cambia. Dei pregiudizi calano e nuovi sorgono.
Non ha letteralmente senso. Sono tutti persi in un bicchier d’acqua. Volevo concludere dicendo che queste separazioni sono assurde ed è assurdo pensare di imporre un modello del genere in Italia. Di frantumare il sogno secolare dell’unità. Chi sono queste persone contro ogni figura storicamente importante della tradizione che credeva in questo ideale? Non verranno mai ricordate e dovrebbero sperare che vada così, perché in caso contrario non sarà per buone ragioni. la Svizzera funziona con i cantoni come cantoni sovrani (qui c’è tanta indipendenza), ma funziona perché non c’è mai stato un’altro modello. L’Italia non è stata pensata così. Mi spiace per tutto quello che sta succedendo, spero in colpo di fortuna.
L'unica cosa che posso aggiungere è che la Svizzera è schifosamente ricca e ogni cantone può autonomamente sostenersi da solo, anche quello "più povero", in Italia se lo fai condanni alla povertà oltre la metà del paese e ALL'INEFFICENZA l'altra, perché la Lombardia in questi anni ci ha dimostrato di essere un disastro, e dall'autogestione s'incasinerà ancora di piu.
Per il resto per carità capisco, ma tieni conto che i problemi della Svizzera in Italia sono quintuplicati e ci sto andando piano, e non è per sminuire quello che passate voi lì ma santo iddio qua stiamo vivendo un incubo e stiamo valutando l'emigrazione
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A girl stood alone swiping the floors of the main hall. She usually mumbles some melody while working but tonight she was sufficiently alone to sing.
C'est à travers de larges grilles
Que les femelles du canton
Contemplaient un puissant gorille
Sans souci du qu'en-dira-t-on
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement, ma mère
M'a défendu d'nommer ici
Gare au gorille!
Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S'ouvre, on n'sait pourquoi, je suppose
Qu'on avait dû la fermer mal
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "c'est aujourd'hui que j'le perds!"
Il parlait de son pucelage
Vous aviez deviné, j'espère!
Gare au gorille!
L'patron de la ménagerie
Criait, éperdu "nom de nom!
C'est assommant, car le gorille
N'a jamais connu de guenon!"
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau
Au lieu de profiter de la chance
Elle fit feu des deux fuseaux!
Gare au gorille!
Celles-là même qui, naguère
Le couvaient d'un œil décidé
Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
De la suite dans les idées
D'autant plus vaine était leur crainte
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte
Bien des femmes vous le diront!
Gare au gorille!
Tout le monde se précipite
Hors d'atteinte du singe en rut
Sauf une vieille décrépite
Et un jeune juge en bois brut
Voyant que toutes se dérobent
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat!
Gare au gorille!
"Bah! soupirait la centenaire
Qu'on pût encore me désirer
Ce serait extraordinaire
Et, pour tout dire, inespéré!"
Le juge pensait, impassible
"Qu'on me prenne pour une guenon
C'est complètement impossible"
La suite lui prouva que non!
Gare au gorille!
Supposez que l'un de vous puisse être
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre
Lequel choisirait-il des deux?
Qu'une alternative pareille
Un de ces quatre jours, m'échoie
C'est, j'en suis convaincu, la vieille
Qui sera l'objet de mon choix!
Gare au gorille!
Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût ni par l'esprit
Lors, au lieu d'opter pour la vieille
Comme l'aurait fait n'importe qui
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis!
Gare au gorille!
La suite serait délectable
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c'est regrettable
Ça nous aurait fait rire un peu
Car le juge, au moment suprême
Criait "maman!", pleurait beaucoup
Comme l'homme auquel, le jour même
Il avait fait trancher le cou
Gare au gorille!
It was getting late, and Erik could hear the singing from in the walls. He wondered why she hadn’t left yet. He was sure she’d have to leave soon. And what was that she was singing? Something about it seemed so familiar.. yet so distant.
#phantom of the opera#erik poto#the phantom of the opera#erik destler#hell nah who gave erik a phone#2004 poto#poto rp#phans#rp account#girl what is this song#concerned erik
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Promenades d’été
Joseph Mallord William Turner. The Blue Rigi: Lake of Lucerne - Sunrise, 1842.
Hier c’était l’anniversaire de la naissance de Judith Gautier.
En feuilletant ses critiques d’art pendant les dernières années, je suis tombé sur ses Promenades d’été en Suisse qui ont paru chez La Liberté et Le Parlement. J’aime particulièrement les fragments II et III du 24 août 1869 (d’où le partage). Il s’agit d’une description fort jolie (et assez fantaisiste) de Lucerne plus une super anecdote sur la fête fédérale de tir à Zoug avec le cher Villiers de l’Isle Adam.
II. Lucerne
Vous est-il jamais arrivé de regarder le soleil en face et de vouloir ensuite lire votre journal ? Une flamme s’interpose entre vos yeux et le papier, les caractères se mettent à gambader et les lignes s’embrouillent si adroitement qu’il vous est impossible de savoir lequel, de M. Rochefort ou de M. Devinck, n’a pas été élu.
Nous avons éprouvé quelque chose d’analogue dès notre arrivée sur les bords du lac des Quatre-Cantons. Une préoccupation unique s’est emparée de nous et s’est continuellement dressée entre nos yeux et le paysage; de sorte qu’après avoir passé quinze jours à Lucerne, nous ne connaissons pas plus cette villa que nous ne connaissons Pékin.
Lorsque nous considérons la chaîne du Righi, c’est l’inaccessible et brillant mont Salvat que nous croyons voir. Si nos regards se tournent vers le rocheux Pilate, son faite étrangement découpé nous semble le château où sont conduits les héros morts en combattant la divine Walhalla taillée par les géants; et le vieux pont de Lucerne, avec ses peintures bariolées, nous paraît être l’arc en ciel, courbé d’un mont à l’autre, sur lequel marcha le dieu Votan pour atteindre sa nouvelle demeure. Si, étendu dans une mince gondole, nous regardons glisser sur l’eau claire du lac un cygne qui rôde amicalement autour de nous, il nous est impossible de ne pas voir sur ses ailes de neige un cordon d’or qui tire une nacelle, et dans la nacelle apparaît sous sa cuirasse étincelante, Lohengrin, chevalier du Saint-Graal, champion de l’innocence. Lorsque, dans les brumes du lointain, se montrent la proue et le mât d’un steamer, nous rêvons aussitôt d’Iseult conduite par Tristan vers les rivages de Cornouailles; et dès que l’incendie du couchant flamboie sur les montagnes, nous nous souvenons du fleuve de feu répandu, pour protéger son sommeil, autour de Brünnhilde, la Walkyrie superbe, pour longtemps endormie dans son armure.
Donc nous avons une idée très inexacte des choses que nous avons vues et nous ne pourrions en parler sans de graves dangers d’erreur, frappé d’éblouissement comme nous le sommes. Cependant, si on nous demandait notre avis sur Lucerne, nous affirmerions que cette ville n’a pas son égale au monde !
Les lignes qui précèdent sont peut-être une énigme ? Mais nous savons le lecteur trop intelligent pour craindre un instant qu’il n’en devine pas le mot.
III. Trente mille carabines
Zug ! Nous crûmes d’abord que c’était une exclamation, un juron familier aux Suisses; car ce mot était dans toutes les bouches lucernoises; il revenait à tout propos ; on le redisait sans cesse : bourgeois, gens du peuple, hommes, femmes, enfants. Il nous sembla que les chiens aboyaient Zug !
— Les Suisses sont bien mal élevés, disions-nous ; ils ne peuvent parler sans jurer.
Mais, au déjeuner de la table d’hôte, nous surprimes des fragments de conversation en français qui jetèrent quelques doutes dans notre esprit sur la signification de « Zug ».
Un dîneur disait à un dîneur :
— Ce matin, j’appelle mon domestique. Pas de domestique ! Il est à Zug.
Ou bien:
— Je reviens de Zug.
— Allez-vous à Zug ?
— À quelle heure part-on pour Zug ?
Nous fîmes venir le maître-d’hôtel, désirant à tout prix sortir de l'incertitude.
— Monsieur, qu’est ce que c’est que Zug ?
Il paraît que nous venions de dire une chose énorme, car le maître-d’hôtel lança un gros rire.
— Zug, c’est Zug, dit-il, et ce n’est pas loin d’ici.
Il s���agissait donc d’un pays.
— Et qu’est ce qu’on fait à Zug ?
— Oh ! Alors, s’écria le Suisse avec stupéfaction. Vous ne savez pas que le tir fédéral est ouvert ? Il y a un prix de cent mille francs. Toute la Suisse est là. C’est superbe !
Il regarda l’heure à sa montre.
— Courrez ! S’écria-t-il, courrez vite ! Vous n’avez que le temps ! Le train va partir ! Sans savoir ce que nous faisions, mais entraînés par l’enthousiasme du maître-d’hôtel, nous saisîmes notre chapeau, notre manteau, notre parapluie, et nous nous mîmes, nos chers compagnons de voyage et nous, à courir de toutes nos jambes versa la gare.
— Trois billets !…
Avant que nous eussions ajouté « pour Zug », nous étions servis. Où pouvait-on aller, sinon à Zug ? Nous eûmes à peine le temps de nous précipiter dans un wagon dont les portes se refermèrent aussitôt, et le train s'ébranla au milieu des sifflements, des coupes de cloches et des cris de toutes sortes.
Zug est un joli bourg qui s’accole aux montagnes. Son église, avec son haut cloche entourée de maisons qui se groupent gracieusement, a l’air d’une poule au milieu de ses poussins.
Ce jour-là, toutes les fenêtres étaient pavoisées. La vieille porte de la ville, au cadran énorme, disparaissait sous les bannières multicolores de tous les cantons; à chaque saillie de ses murs, à chaque angle de son toit, à chaque clocheton s’accrochait un grand drapeau que la brise très faible soulevait lentement. Les guirlandes de fleurs et de feuillages, qui circulaient en festonnant, contrariait la courbe de l’ogive percée dans la vieille bâtisse, et la rue que cette porte termine ressemblait à une rue chinoise avec ses maisons inégales et sa perspective sans fin de banderoles brillantes.
Mais il fallait prendre une autre route pour gagner la plaine où le tir fédéral était établi. Un vacarme effroyable et continu nous guide de ce côté.
Dans une immense prairie s’élevaient des baraques foraines, et une foule joyeuse, mais grave, se pressait derrière le long hangar, sous lequel les tireurs luttaient d1adresser. Cette foule bigarrée offrait des spécimens tous les cantons de la Suisse, ici on voyait des Bernoises avec leur long corsage de velours noir, leur courgette plissée, retenue pas des chaînes d’argent, leur jupe ample et à demi cachée par un tablier soie couleur gorge de pigeon, et leurs grandes épingles historiées, piquées dans leurs cheveux. Là, se mêlaient les naturels du Valais, riche en goitres ; les Genevois, qui ont donné lieu au proverbe : boire comme un Suisse ; les montagnards d’Unterwald, qui ressemblent tous à Guillaume-Tell ; les Fribourgeois, vêtus de culottes courtes, de vestes brunes, coiffés de grands chapeaux et s’appuyant sur des bâtons noueux. Il y avait même quelques tyroliennes venues de loin, par curiosité, et qui égayaient les yeux par leurs jupes de couleurs vives, leurs étroits tabliers tricolores, leurs chapeaux pointus, en feutre noir, agrémentés de laons d’or et posés corpuettement sur le front.
Nous parvînmes à nous introduire sous le hangar où s’accomplissait le grand concours fédéral. Là, l’espace était divisé en petits compartiments semblables aux box d’une écurie. Dans chacun de ces box, un homme, la carabine épaulée, visait dans une cible très lointaine un point noir, à peine visible, pendant que derrière lui, d’autres hommes très affairés, chargeaient sans relâche les armes.
Nous demeurâmes immobiles, assourdis par le fracas des milliers de détonations et par le bruit sifflant de la fuite des balles qui cinglent l’air.
Un Suisse, avec la familiarité qui est de rigueur dans un pays libre, nous adressa la parole, au milieu du vacarme; nous adressa la parole, au milieu du vacarme ; nous ne pouvons saisir un mot de ce qu’il disait. D’ailleurs il parlait allemand. Nous murmurâmes n’importe quoi pour nous débarrasser du bavard, mais il nous poussa dans un box et nous mit une carabine entre les mains.
Avant que nous fussions revenu de notre surprise, le coup partir tout seul, et, en même temps, nous recevions un fort coup de poing sur l’épaule.
Nous laissâmes tomber l’arme en nous retournant, furieux, vers le Suisse qui, nous semblait-il, poussait la familiarité un peu trop loin. Le brave homme avait les mains dans les poches, et notre colère tomba devant sa mine béate. Comme nous nous frottons l’épaule, il nous expliqua, par une pantomime expressive, que c’était le recul de l’arme qui nous avait frappés.
— Très bien ! Mais pourquoi ne pas nous avoir prévenu que vos carabines donnent des coups de poing.
Nous cédâmes la place à l’un de nos compagnons de route, à notre ami Villiers de l’Isle Adam. Plus heureux que nous, qui avions peut-être atteint une innocence hirondelle, Villiers de l’Isle Adam envoya la balle au cœur même de la cible, et celle-ci, mue par un ressort, le salua. Les Suisses qui nous entouraient éclatèrent en applaudissements; on entraîna le vainqueur, et des êtres sortis on ne sait d’où, armés de formidables trombones, se mirent sur deux files et l’escortèrent avec un tintamarre triomphal.
Nous le suivions sans gloire, l’air déconfit et secrètement jaloux.
On s'arrêta devant un kiosque entouré de vitrines sous lesquelles brillaient les merveilles destinées aux plus habiles tireurs, et l’on pria Villiers de l’Isle Adam de choisir. Il hésita longtemps entre un portrait de Garibaldi, une paire de lunettes d’or, un couvert d’argent, une collection de pièces de cent sous à l’effigie de Louis-Philippe, rangée en forme d’étoile dans un écrin, et une médaille commémorative de sa gloire. Il finit par prendre la médaille, que l’on accrocha à son chapeau au milieu d’un flot de rubans. Ainsi affublé, il essaya de se dérober aux démonstrations mais les trombones l’entourèrent de nouveau, et on se remit en marche. Notre ami mourait de rire au milieu de la solennité imperturbable de son cortège. On le conduisit vers un autre hangar consacré à Bacchus. Là, un commissaire de la fête monta gravement sur une table, éleva une coupe vers le ciel, cria trois fois : “ Hurrah!” et Villiers de l’Isle Adam fut obligé de vider la coupe pleine de vin suisse, de ce vin auprès duquel le vinaigre est du miel !
Mais, enfin, nous parvînmes à nous enfuir et à dérober nos traces. Saisissant au vol le train qui repartait, nous retournâmes vers Lucerne, ravis du Grand Tir fédéral suisse.
Judith Mendès
Trouvez l'originel sur La Liberté du 24 août 1869 sur retronews.
#judith gautier#littérature#des références wagnériennes de Judith y comprises#Auguste Villiers de l'Isle Adam#1860s#chronique#xix century#la liberté#varia#promenades d'été#suisse
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Laurence Trochu : “J’ai vu comment LR a vendu à la découpe les mairies, cantons et régions à Macron avec le silence complice ou même les encouragements des cadres dirigeants”
Extraits de l’interview accordée par Laurence Trochu, présidente du Mouvement Conservateur et 5ème sur la liste de Marion Maréchal, à Causeur : “(…) Je ne remets pas en cause le travail de François-Xavier Bellamy mais sa stratégie qui est, particulièrement depuis 2020, complètement dépassée et donc inefficace. Lors de la préparation des Municipales, puis des Départementales et Régionales, alors…
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" Canton e Hong Kong sono situate nella regione del delta del Fiume delle Perle (Zhu), con metropoli come Macao, Shenzhen (città dallo sviluppo molto recente), Foshan, Zhongshan e altre ancora. Il 16 novembre 2002 un quarantaseienne di Foshan fu colpito da febbre e difficoltà respiratorie. Secondo quanto hanno stabilito i segugi dell'epidemiologia, spetta a lui il titolo di primo paziente di questa nuova malattìa. Non si sono conservati campioni del suo sangue o del suo muco, ma un forte indizio di SARS è il fatto che l’uomo contagiò a catena un bel po’ di persone (la moglie, una zia che gli fece visita in ospedale, il marito e la figlia della stessa zia). Il suo nome non è stato tramandato ai posteri; di lui si sa soltanto che era un «impiegato del governo locale». Un dato interessante del suo profilo, col senno di poi, è il fatto che avesse cucinato in precedenza piatti che prevedevano come ingredienti pollo, gatto e serpente. Mangiare serpenti non è insolito nel Guangdong, una provincia abitata da carnivori impenitenti e non schizzinosi, dove i menù potrebbero essere scambiati per la lista degli ospiti di uno zoo o di un negozio di animali.
Tre settimane dopo, all'inizio di dicembre, un cuoco di Shenzhen accusò gli stessi sintomi. Lavorava in una friggitoria e non si occupava direttamente di uccidere e preparare gli animali, ma ne manipolava le carni pulite e tagliate. Andò a farsi curare fuori da Shenzhen, allo Heyuan City People’s Hospital, dove trasmise la malattia ad almeno sei tra medici e infermieri, prima di essere trasferito a Canton, a duecento chilometri di distanza. Il giovane dottore che lo accompagnò in ambulanza si ammalò a sua volta. Non molto tempo dopo, tra la fine di dicembre e l’inizio di gennaio, casi analoghi iniziarono a presentarsi a Zhongshan, città portuale situata un centinaio di chilometri a sud di Canton e poco distante da Hong Kong, che è dall'altra parte del Fiume delle Perle. Nel giro di poche settimane si registrarono ventotto casi. I sintomi comprendevano emicrania, febbre alta, brividi, dolore alle ossa, tosse forte e persistente con sangue nell'espettorato e progressiva compromissione dei polmoni, che si indurivano e si riempivano di liquido. La conseguente scarsa ossigenazione nei casi più gravi poteva portare alla morte. Tredici pazienti tra quelli di Zhongshan lavoravano nel settore sanitario e almeno uno era un cuoco, anche lui dedito alla preparazione di piatti a base di serpenti, volpi, zibetti (mammiferi di piccola taglia parenti alla lontana delle manguste) e ratti. Gli ufficiali sanitari della provincia si accorsero della concentrazione di casi a Zhongshan e spedirono in loco vari team di «esperti» che si occupassero di cura e prevenzione, ma in realtà nessuno di loro sapeva nulla di questa misteriosa e ingannevole malattia. Uno di questi gruppi produsse un documento ufficiale in cui il nuovo morbo era definito «polmonite atipica» (feidian in cantonese). La stessa formulazione di uso generico fu ripresa qualche settimana più tardi dall'OMS nel suo primo bollettino. Una polmonite atipica è una qualsiasi affezione polmonare non attribuibile ai classici patogeni, come ad esempio il batterio Streptococcus pneumoniae. Utilizzare questa espressione ben nota in medicina fu un modo per stemperare e non accentuare la stranezza e la potenziale pericolosità dei casi di Zhongshan. In realtà quella specie di polmonite non era solo atipica, ma anomala, feroce e spaventosa. Il bollettino ufficiale fu inviato agli ospedali e agli uffici sanitari della provincia (ma non fu reso pubblico). Conteneva anche una lista di sintomi tipici della malattia e una serie di raccomandazioni per arginarne la diffusione, che si rivelarono timide e tardive. A fine gennaio, un commerciante all'ingrosso di prodotti ittici, reduce da un viaggio a Zhongshan, fu ricoverato in un ospedale di Canton, da dove partì la serie di contagi a catena che di lì a poco avrebbe fatto il giro del mondo. "
David Quammen, Spillover. L’evoluzione delle pandemie, (Traduzione di Luigi Civalleri; collana La collana dei casi), Edizioni Adelphi, 2014. [Libro elettronico]
[ Edizione originale: Spillover. Animal Infections and the Next Human Pandemic, W.W. Norton & Company, Inc., 2012 ]
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Heidi
Heidi est un roman qui fait parti des plus célèbres récits de la littérature d'enfance et de jeunesse. Il a été écrit par la femme de lettres suisse alémanique Johanna Spyri, publié en 1880 et 1881. Grâce au dessin animé, l'héroïne du roman est devenue un personnage mythique connue dans le monde entier.
Sa tante, Dete, laisse l’orpheline Heidi chez son grand-père, sur un alpage au-dessus de Maienfield dans le Canton des Grisons, en Suisse. Au détriment de ce que tout le monde croit, le vieil homme n’est pas dur du tout. Il s’attache bien rapidement à Heidi, en nous démontrant que les mauvaises langues parlent sans réellement connaître quelqu'un.
Ici, nous parcourons ensemble une analyse des thèmes, les plus importants dans l'opéra, à travers ses personnages.
Nous commencons par le personnage là où tout à commencé: la tante Dete.
La tante d’Heidi n’est pas un personagge des plus aimables.
Dete était bien jeune à la mort du père d’Heidi et a pris soin d’elle pendant quatre ans. La première fois qu’on lui a offert un emploi à Francfort, elle a refusé, non par compassion mais par sens du devoir. Pour être précis, elle souffrait l’idée d'être jugée par la société à cause d’un choix égoïste. Ceci est souligné par le temps qu'elle passe en s’excusant envers les villageois tout en montant sur l’alpage avec Heidi.
Il y a un autre élément essentiel à considérer, qui reviendra plusieurs fois dans la narration: le chalet perdu au sommet des montagnes représente un endroit éloigné par la société, où serait enfermé une partie de soi qui n’est ni acceptée ni intégrée. C’est exactement ce qui est passé à le grand-père et Dete génère la même dynamique avec Heidi: Heidi n’est rien d’autre que le devoir à qu’elle a été appelée et dont elle veut fuir, qui l'oblige à vivre dans quel petit village et à sacrifier ses opportunités de carrière. Il faut s’en débarrasser, où personne ne peut la voir.
Dès qu’elle apparaît dans cette histoire, elle est toujours en train de satisfaire un besoin personnel. Elle laissa Heidi chez son grand-père bien consciente de sa réputation, elle revint la récupérer puis la ramena à Francfort, lorsqu’elle vit une opportunité de gagner de l’argent. Elle essaie de dissimuler ses mauvaises intentions en prétextant qu’Heidi ait besoin d’une éducation. Il s’agit d’une opportunité que personne ne pourrait refuser. Nous nous rendons compte qu’elle se désintéresse du bien être d’Heidi à Francfort, même lorsque cette dernière risque sa vie par nostalgie.
Il faut analyser chaque personnage en rapport avec son personnage spéculaire. Le premier c’est le rapport entre le grand-père et Dete, car ils émettent une critique à la société.
Les deux sont les tuteurs d’Heidi et ils ont abandonné le petit village, l’un pour fuir dans les montagnes (rejet complet) et l’autre pour embrasser une société encore plus grande et complexe. Cependant, la croissance narrative de son grand-père l'amène à faire la paix et à se réconcilier avec la société. En revanche Dete se perd dans le système capitaliste avide (juste en contradiction avec la montagne comme endroit des sentiments), représenté par Francfort. Ils montrent deux choix différents et opposés à la société: le rejet complet ou l’immersion totale.
Heidi, de son côte, représente la pureté et la joie non contaminées par les problèmes des adultes. Cette force l’accompagne dans toutes ses aventures et grâce à elle Heidi change la vie de ceux qui les entourent. Elle touche l’enfant en chacun de nous.
Le personnage qui s’oppose à la force vitale d’Heidi a été interprété par Mademoiselle Rottenmeier. Elle met en avant des traits de caractère uniquement négatifs en opposition à la force de bien.. Elle considère Heidi comme une sauvage et essaie de lui donner de la discipline à travers la sévérité. Heidi perd complètement la joie de vivre, jusqu’à risquer la mort par dépression. La seule façon pour elle d’avoir sauvé la vie c’est de la ramener sur l’alpage. Cela représente la force de guérison de la nature et ce thème est exploré aussi par le personnage de Klara et comment elle récupère l’usage des jambes.
Un autre sujet qu'il faut analyser c’est le rapport entre Peter et Heidi.
Peter nous donne une vision de la vie dans la montagne opposée à la vision de Heidi. Avec Heidi nous apprenons à apprécier la vie dans la nature, bien qu’elle ne soit pas toujours merveilleuse. La montagne peut se révéler un vrai cauchemar, car elle n’est pas seulement les fleurs et les couleurs, mais aussi l’anàlphabetisme, le travail des enfants et la solitude. Peter n’est pas capable de lire ni d'écrire, il a commencé à travailler à l'âge de cinq ans et il souffre terriblement de la solitude.
Il y a aussi beaucoup de personnages positifs dans la grande ville, comme toute la famille de Klara et Sebastian. Cela signifie que la société n’est pas seulement un endroit terrible, il y a aussi gens de bon cœur. De plus, les possibilités économiques de la famille de Klara ont pu atténuer les problèmes engendrés par la pauvreté et donner à Heidi et sa famille une vie meilleure.
Pour conclure, j’ai vraiment adoré le livre et il est devenu un de mes livres favoris de tous les temps. Comme Heidi j’adore la montagne et je souffre de la même nostalgie. La description faite par Johanna Spyri m’a rappelé mon enfance et j'espère qu’elle vous fera la même impression.
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Les Enfants, morts sans baptême.
« Dans le canton de Matignon (Côtes du Nord) on dit que [les enfants morts sans baptême] sont condamnés à se tenir sur le bord d'une grande mare. Ils sont armés de baguettes blanches et battent l'eau pour essayer de se jeter de l'eau sur la tête ; s'ils pouvaient réussir, ils seraient, pour ainsi dire, baptisés ; mais leurs petits pieds sont mal assurés, et comme à chaque pas ils croient glisser, ils essaient en vain de se tenir debout, et ne peuvent parvenir à se jeter de l'eau.»
(Lucie de V. -H)
“In the canton of Matignon, it is said that [the children who died without baptism] are condemned to stand on the edge of a large pond. They are armed with white sticks and beat the water to try to throw water on their heads ; if they could succeed, they would, so to speak, be baptized; but their little feet are unsteady, and like at every step they think they are slipping, they try in vain to stand upright, and cannot manage to throw water on themselves.”
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(In Revue des Traditions Populaires, 1899, repris par N. Belmont dans l'article "Les enfants des Limbes")
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120124 Tous les mercis deviennent des bravos. Héroïnes et héros des rapports sociaux, chaperons de la communication, sauveurs de l'humeur général qui tournait à l'aigre.
+ Je suis gros de tant d'années d'idées que pour me vider il faudrait me taire jusqu'à la mort. Je finirai donc obèse de cris du coeur et d'obsessions, ç'aura été riche tout ça et adieu Berthe.
+ Ah le plaisir de lancer un mot ou deux et de voir une phrase s'en échapper, la suivre et la pousser de mes doigts, m'emplir les sens des sens (j'entends tout, je touche les touches, je vois bien, j'ai du pif, et le reste), peindre la page, tailler la phrase, dirait Manon!
140124 Oil in boil
150124 La lenteur dont on est capable, à quatre heures du matin...
Et de reconnaître les mauvaises choses en les prenant en bouche. Je referai, peut-être, mes placards entièrement si je goûtais tout maintenant.
J'ai lu l'astragale plus longtemps que d'habitude, évidemment puisque d'habitude, il n'y en a qu'aux toilettes et donc en entrecoups. Si je me lève à nouveau plus souvent aussi tôt qu'aujourd'hui, j'aurai enfin fini ce livre bientôt.
Ces deux tôt ne me paraissent pas si proches et ne me dérangent pas.
Je sens ma machine à penser tourner au quart de tour comme en journée, comme au coucher, mais c'est moi qui n'en suis pas le fil, moi, j'ai les yeux mi-clos, je ne sens pas mon corps, je suis hors du temps, il n'est maintenant encore que six heures et le silence dort.
160124 Au sous-sol de l'ombre, endormi et chéri de loin le sommeil se demande mais rien ne réagit à rien, faire s'efface.
(D'après écriture automatique pour paroles, aujourd'hui. Je n'oserais pas la découper si je ne le copiais pas, alors même que je l'ai écrite pour ça...)
+ Bonjour est-ce que vous auriez de l'Armel en poudre? C'est pour reconstituer mon ami qui est mort...
170123 ce qui me semble être la forme la plus efficace pour la phrase la plus importante d'une chanson, d'une musique : un appel : des notes comme un ouhou! lancé d'une fenêtre vers le trottoir ; encore mieux, trois notes : un OHÉ solennel d'une montagne à l'autre et donc dont le O est en mouvement, de grave à aigu.
+ Que tu sois en cendres, ça ne colle pas pour le moment. Surtout que tes lettres sont très très bien conservées.
180124 Qu'Armel soit aujourd'hui poussière, ça m'impressionne dans le sens où je ne le comprends pas. Il n'a plus de visage, plus de corps, ces vues que je connais bien, que j'ai même là sous les yeux, cette consistance animée, tout ça est dans le vent et dans les vagues, désormais, grains encore en train de se séparer au gré des marées. Même si j'y allais maintenant et que j'en trouvais un amas, je ne pourrais pas y voir ne serait-ce que la forme de l'un de ses yeux rieurs. Et si en rêve je prenais toutes les mini-miettes de papier brûlé qu'il est devenu, je ne pourrais, au mieux, qu'en faire une poupée en tassant les éléments et en leur donnant la forme souhaitée, exactement comme avec les pelotes de laine du placard, quand j'étais petit, qui au moins s'accrochaient un peu entre elles grâce aux mini-cheveux de leur laine. Je croyais que c'était comme ça qu'on "cousait". Mais la forme tombait sur elle-même, corps inerte, et se délitait, parce qu'il lui manquait une unité. Je la gardais telle quelle, tant que ma mère ne la rangeait pas.
+ İf what you're doing is not your life, please don't do it. (sadhguru)
190124 La trilogie de Renaud Lambert :
1. La synagogue au loin
2. Tu gênes, Jacqueline
3. De canton en canton
+ Gérer deux-trois guerres
+ Voir l'eau
200124 Go gilt-trip your mother
220124 Elles ouvrirent les cages et tous les rois s'enfuirent, certains avec les clés entre les dents.
+ Je relis Kafka sur le rivage, j'en suis au passage où le titre apparait pour la première fois et j'ai un peu pleuré comme toi, franchement et avec le souffle court, ce qui m'a rappelé que je t'ai offert ce livre. Il est beau, tu verras.
+ Renaud Lambert fait des doudous liste bourré.
+ Crémation: si le gars est une ordure, on parle d'incinération.
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Tina Turner est décédée mercredi 24 mai 2023 à Küsnacht dans le canton de Zürich dans la villa Algonquin en Suisse 🇨🇭, pays dont elle avait pris la nationalité. Alors que la star a perdu deux de ses fils, qui va hériter de ce que laisse derrière elle la reine du rock’n’roll ? La vie de Tina Turner a été marquée par de nombreux drames. Parmi eux, la perte de deux de ses enfants. Le premier en 2018, avec le suicide à 59 ans de Craig Turner, fruit de son union avec le saxophoniste Raymon Hill, alors que la chanteuse n’avait que 18 ans. Quatre ans plus tard, en décembre dernier, elle perd son second fils Ronnie Turner, né de son mariage avec son premier mari Ike Turner. Fils cadet de la star et époux d'Afida Turner, Ronnie est décédé à seulement 62 ans des complications d’un cancer du côlon. Mais outre ses deux fils, Tina Turner a élevé deux autres enfants, Ike JR. et Michael, nés du premier mariage de son ex-mari Ike Turner avec Lorraine Taylor. Deux garçons que Tina Turner a adopté après son mariage en 1962 avec Ike Turner et dont elle a continué à s’occuper lorsqu’elle a divorcé en 1978 de leur père, après des années de violences conjugales. Les deux fils de son ex-mari Ike Turner pourraient hériter alors que Tina Turner a adopté Ike JR. et Michael, ces derniers devraient théoriquement bénéficier d’une partie de son héritage. En effet, selon le droit Suisse Tina Turner a renoncé à sa citoyenneté américaine et a acquis la nationalité Suisse en 2013 - les enfants adoptés ont les mêmes droits sur la succession que les autres enfants. Les deux fils de son ex-mari Ike Turner devraient donc figurer dans la succession de Tina Turner, au côté de son époux actuel. Il semble en effet improbable que le producteur allemand Erwin Bach, 67 ans, dont Tina Turner a partagé la vie dès 1985, et à qui elle dit «oui» en 2013, ne figure pas dans sa succession. Lui qui en 2017, avait fait don à son épouse d’un de ses reins alors qu'elle était gravement malade. Il y a donc fort à parier qu’après près de 40 ans de vie commune, son époux soit l'un de ses légataires. En cas d’absence de testament, la loi helvète en matière de succession prévoit d’ailleurs la répartition à 50/50 de l’héritage entre l’époux et les enfants. Sa belle-fille Afida Turner parmi les héritiers ?
Bien qu'Afida Turner, passée par l'émission «Le Loft» ait figuré un temps parmi les héritiers de Tina Turner par l’entremise de son mari Ronnie, avant le décès de ce dernier, la chanteuse de 46 ans n’a aucune garantie de bénéficier d’une partie de l’héritage de Tina Turner
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#CorpMedia #Idiocracy #Oligarchs #MegaBanks vs #Union #Occupy #NoDAPL #BLM #SDF #DACA #MeToo #Humanity #DemExit #FeelTheBern
Rojava’s women’s revolution under threat in Afrin [UPDATES]
https://www.greenleft.org.au/content/rojava-women-revolution-under-threat-afrin
Women from the Tirbesipiye-Cizire Canton in northern Syria (known as “Rojava” in Kurdish) held a women-only demonstration through the city centre on February 9...
RELATED UPDATE: Interview: Women’s revolution and the occupation of Afrin
https://mesopotamia.coop/interview-womens-revolution-and-the-occupation-of-afrin/
RELATED UPDATE: Remembering Jiyan Tolhildan
https://bellacaledonia.org.uk/2022/07/27/remembering-jiyan-tolhildan/
RELATED UPDATE: People of Afrin region denounce attacks of Turkish occupation, targeting women
https://hawarnews.com/en/haber/people-of-afrin-region-denounce-attacks-of-turkish-occupation-targeting-women-h32123.html
RELATED UPDATE: YPJ Commander: We stand with women in Iran
https://anfenglish.com/women/ypj-commander-we-stand-with-women-in-iran-62621
RELATED UPDATE: Mauritanian writer tells story of YPJ martyr Barîn Kobanê
https://anfenglish.com/women/mauritanian-writer-tellsstory-of-ypj-martyr-barin-kobane-62643
RELATED UPDATE: Feminist journalist of Turkish origin gunned down in Iraqi Kurdistan
https://rsf.org/en/feminist-journalist-turkish-origin-gunned-down-iraqi-kurdistan
RELATED UPDATE: K.Star of Afrin Canton concludes its fourth conference
https://www.hawarnews.com/en/haber/kstar-of-afrin-canton-concludes-its-fourth-conference-h33283.html
RELATED UPDATE: Sherine Hassan: Efforts in establishing women’s conference against authoritarian mindset
https://hawarnews.com/en/haber/sherine-hassan-efforts-in-establishing-womens-conference-against-authoritarian-mindset-h33348.html
RELATED UPDATE: Turkey’s operation against Kurds in Syria risks reviving IS group
https://www.france24.com/en/middle-east/20221202-turkey-s-operation-against-kurds-in-syria-risks-reviving-is-group
RELATED UPDATE: PANORAMA 2022-6 - Most prominent stations in the path of feminist movements in NE, Syria in 2022
https://www.hawarnews.com/en/haber/panorama-2022-6-h34486.html
RELATED UPDATE: Greece arrests 1,300 human traffickers
https://anfenglishmobile.com/human-rights/greece-arrests-1-300-human-traffickers-64822
RELATED UPDATE: SDF holds military ceremony in memory of YPG co-founder Xebat Dêrik
https://anfenglishmobile.com/rojava-syria/sdf-holds-military-ceremony-in-memory-of-ypg-co-founder-xebat-derik-64942
RELATED UPDATE: Women from Afrin region celebrate the 18th year of Kongra Star
https://anfenglish.com/women/women-from-afrin-region-celebrate-the-18th-year-of-kongra-star-64956
RELATED UPDATE: Demonstration in Aleppo...Demonstration in Aleppo..." 58 days of resistance against Turkish occupation attacks are able to liberate Afrin"
https://www.hawarnews.com/en/haber/demonstration-in-aleppodemonstration-in-aleppo-58-days-of-resistance-against-turkish-occupation-attacks-are-able-to-liberate-afrin-h34819.html
RELATED UPDATE: Potential offensive in Syria part of Erdogan’s electoral campaign: HDP leader
https://www.rudaw.net/english/middleeast/turkey/310120231
RELATED UPDATE: WATCH Threat of invasion against Rojava and the current situation in North-East Syria – IV
https://anfenglishmobile.com/features/threat-of-invasion-against-rojava-and-the-current-situation-in-north-east-syria-iv-65292
RELATED UPDATE: PKK claims Turkey offered YPG 'everything' if they helped topple Assad
https://www.rudaw.net/english/middleeast/04022023
RELATED UPDATE: Militarism and corruption will compound the human costs of the earthquake in Turkey and Syria
https://www.thecanary.co/discovery/analysis-discovery/2023/02/08/militarism-and-corruption-will-compound-the-human-costs-of-the-earthquake-in-turkey-and-syria/
RELATED UPDATE: ALF: Turkish occupation army bombs earthquake-affected Tel Rifaat
https://www.hawarnews.com/en/haber/alf-turkish-occupation-army-bombs-earthquake-affected-tel-rifaat-h35052.html
RELATED UPDATE: Trapped Syrian sister pleading for help rescued with brother
https://www.rudaw.net/english/middleeast/syria/08022023
RELATED UPDATE: WATCH Participants of the long march in Germany arrive in Böblingen
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https://anfenglishmobile.com/news/internationalists-marching-in-switzerland-call-for-solidarity-with-earthquake-victims-65396
RELATED UPDATE: US Congress introduces resolution in support of push for democracy and freedom in Iran
https://www.arabnews.com/node/2247466/middle-east
RELATED UPDATE: Iranian prosecutors covered up rapes by Revolutionary Guards, official document shows
https://www.arabnews.com/node/2247551/middle-east
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Portrait robot du bourgeois, par Régine Pernoud (deuxième partie)
DE LA BOURGEOISIE RÉVOLUTIONNAIRE QUI RENVERSE CHARLES X
Le texte qui suit est un extrait du livre de l'Historienne et Archiviste Régine Pernoud La bourgeoisie, PUF, col. Que sais-je ?, Paris, 1985, p. 7-21.,
Impérialisme et patriotisme au service du commerce
La liberté ! sa défense sur le plan du commerce extérieur a été remarquablement illustrée par le gouvernement anglais qui, toujours en avance sur la France en ce domaine, n’a pas craint d’engager ses forces navales l’année précédente (1839) en Extrême-Orient. L’attaque victorieuse du fort de Bogue à l’entrée de la rivière de Canton, bloquant la ville et bientôt celle de Shang-Haï, a obligé la Chine à s’ouvrir au commerce de l’opium que l’Inde produit en grande quantité — ainsi qu’aux prédications des missionnaires. Il faudrait souhaiter aux dirigeants de la politique française une attitude aussi résolue dans la protection du commerce national. Cette guerre est la première qu’une nation d’Europe ait livrée sur les rivages de la Chine : sujet d’orgueil pour les forces britanniques. L’Extrême-Orient s’ouvre désormais aux exportateurs avec ses débouchés à peu près illimités.
Il est vrai qu’un élan patriotique se fait jour en France et qu’en Algérie il semble qu’on se décide enfin à prendre pied. Après l’héroïque assaut de Constantine (1837), nos troupes que mène le brave général Bugeaud, prévoient sans doute des opérations de plus grande envergure. Bugeaud, on le sait, envisage une colonisation à la romaine et songe à installer sur ce sol plein de promesses des vétérans, des soldats-laboureurs.
En fait l’Afrique du Nord offre surtout à nos portes un champ immense au commerce français : or, à quoi bon produire si l’on ne peut écouler ses produits dans de bonnes conditions ? Les filatures de Manchester ont pris leur considérable essor parce que dans les Indes des populations entières sont vêtues des cotonnades qui en proviennent. Nos industriels doivent le comprendre pour développer ces richesses qui font la prospérité d’une nation et dont finalement tous ses membres profitent ; il faut vendre.
Ainsi peut-on résumer, dans leurs structures essentielles, les préoccupations premières du bourgeois, aux environs des années 1840.
La propriété
Des propriétés foncières souvent issues de la vente des biens nationaux
En dehors du domaine des affaires, son principal souci concerne la propriété qu’il possède — de préférence aux proches environs de Paris, car les longs déplacements l’ennuient et lui feraient perdre un temps précieux pour la conduite de ses activités.
Lui-même ou sa femme, ou l’un et l’autre, ont hérité de leurs parents terres et châteaux acquis lors de la vente des biens nationaux pour quelques poignées d’assignats sous la Révolution. Et il s’agit de toute façon de propriétés de rapport sur lesquelles vivent des familles de laboureurs sous la conduite d’un régisseur. Il y fait bâtir une maison de maîtres que son architecte a trouvé bon d’agrémenter d’une tourelle dans le style moyenâgeux et qu’il a entourée d’un parc à l’anglaise avec un cyprès, une pièce d’eau, des bosquets et des tonnelles qui abritent un Cupidon de marbre — cadeau fait à sa femme. Ses fermages constituent une portion solide dans ses revenus et il ne lui déplaît pas. bien que lui-même ne soit qu’un fusil médiocre, d’inviter à l’automne quelque manufacturier ou grand commerçant, ses confrères, pour une partie de chasse dans les bois qui lui appartiennent.
La propriété : un droit inviolable et sacré
Pour lui, l’article important entre tous de la Déclaration des Droits de l’Homme est celui qui fait de la propriété « un droit inviolable et sacré ». – Il est impitoyable lorsqu’il s’agit de réprimer les abus de ces paysans qui tentent, consciemment ou non, d’invoquer les anciens droits d’usage ; tout braconnage sur ses terres, toute coupe de bois illégale dans sa portion de forêt font l’objet de procès tenacement poursuivis. – Les murs qu’il a fait élever pour clore ses propriétés une fois pour toutes sont pour lui le symbole de ce droit d’user et d’abuser que le Code civil a reconnu au propriétaire il n’y a pas cinquante ans. Achetée par son père à la même époque, cette terre sert d’assiette à l’impôt foncier qu’il verse, moyennant quoi il se sait chez lui.
Défendre le régime bourgeois
Le revenu de sa propriété lui a permis dans sa jeunesse d’échapper au service militaire dont la Révolution a étendu l’obligation à tous les citoyens. Notre bourgeois s’est donc acheté un remplaçant, mais il n’en exerce pas moins un certain service armé dans la Garde nationale que Louis-Philippe a instituée dès 1831 : Pour défendre la royauté constitutionnelle et la Charte, maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l(ordre et la paix publics
Il s’y retrouve d’ailleurs en bonne compagnie : la garde se compose à peu près uniquement de bourgeois, commerçants, industriels, rentiers ou fonctionnaires ; on impose à chacun de fournir équipement et uniforme, ce qui suffit à en écarter les éléments indésirables. En souvenir de l’ancienne Rome, la garde se divise en légions qui élisent leurs officiers et sous-officiers. Notre bourgeois revêt donc certains jours l’habit bleu, le pantalon garance et se coiffe du shako au plumet tricolore.
Un impôt foncier (cens) qui donne accès au pouvoir politique
Mais ce qui importe surtout pour lui, c’est que l’impôt qu’il verse fait de lui un électeur. Notre bourgeois vote. Il fait partie de ceux qui, versant l’impôt foncier ou la patente, ont en mains les destinées de la nation.
Le régime censitaire a été institué par la Constituante en 1789 et maintenu par la Charte ; celle-ci imposait, pour être électeur, un cens d’au moins trois cents francs, pour être éligible au moins mille francs.
Avec Louis-Philippe le cens a été réduit de trois cents à deux cents francs pour l’électeur et à cinq cents francs au lieu de mille pour être éligible. Le bourgeois appartient à cette classe d’environ deux cent mille électeurs dont les votes déterminent la politique du pays : un pays qui comporte environ trente millions de Français sur lesquels dix millions payent un impôt. Il fait partie de ce que l’on appelle le « pays légal ». Des électeurs censitaires qui le composent, la moitié a plus de cinquante-cinq ans d’âge en 1840. La grande question qui occupera le centre des débats sous le règne de Louis-Philippe sera de savoir si l’on doit, à ces électeurs payant un cens suffisant pour faire partie du pays légal, ajouter un certain nombre de personnalités dont le cens est moindre, mais qui représentent une valeur importante pour le pays : c’est le fameux débat sur l’adjonction des capacités, qui soulèvera des tempêtes à la Chambre, et d’ardentes discussions dans la presse. On considérera finalement que des généraux, des membres de l’institut pourront être électeurs eux aussi, même si leur cens ne dépasse pas cent francs. Car on aurait tort de voir en ce bourgeois que favorise le régime censitaire un adversaire des valeurs intellectuelles.
La vie sociale
Le bourgeois français est un homme cultivé
Le bourgeois français est un homme cultivé, très cultivé même. Il tient à la culture classique qui a fait la gloire des trois siècles précédents.
Lui-même a bénéficié d’une solide formation humaniste, peut-être même dans un de ces collèges de jésuites dont il apprécie la pédagogie bien que, comme tous les libéraux de son temps, il ait voté leur expulsion sous la Restauration.
Il tient même essentiellement à cette culture classique et au latin qui en constitue la base — autant qu’il tient au droit romain qui constitue la base du Code civil ; il applaudira de toutes ses forces à la représentation de la Lucrèce de François Ponsard à l’Odéon en 1843 et considérera le succès de cette pièce comme une revanche sur le scandale d’Hernani.
Très amateur de beaux-arts, il professe, comme tout le monde ou à peu près à l’époque, que « l’antique est la première base de l’art », et rappelle au besoin que Colbert, lorsqu’il envoyait des jeunes gens à Rome, leur recommandait de copier soigneusement la sculpture antique sans y rien ajouter. Si pour lui le grand maître reste David, il est ouvert aux peintres de son temps et voue une fervente admiration à Ingres comme à Prud’hon.
Face à ces œuvres solides dans lesquelles semble s’incarner la vision classique, rien ne l’irrite autant que les fantaisies désordonnées de Delacroix en peinture, de Victor Hugo ou de Lamartine dans les lettres. Amateur averti, il suit le mouvement des salons et se plaît lui-même à collectionner des œuvres d’art d’une valeur éprouvée. Il fait confiance à ces critiques très écoutés que sont un Guizot ou un Thiers. a la suite de ce dernier il voudra avoir son portrait peint par Paul Delaroche et sera transporté d’admiration pour les statues qui décorent l’église de la Madeleine ou pour les bas-reliefs de l’Arc de Triomphe — ceux du moins de Cortot et d’Etex, plus classiques que celui qu’on a confié à Rude.
Il voyage peu mais s’il se permet quelque jour un voyage à l’étranger, ce sera pour visiter la Florence des Médicis. En attendant il achète d’excellentes copies, dues aux élèves des Beaux-arts, des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, qui meublent son salon.
Du beau monde dans son salon
C’est dire que cet homme mène une vie rangée mais pas nécessairement austère. Avoir un salon signifie qu’il reçoit. Il reçoit même beaucoup ; ses dîners réunissent des hommes politiques, de hauts fonctionnaires, des manufacturiers — tous hommes vêtus de la tenue noire de rigueur ; leurs femmes, épaules découvertes, chignons hauts, bandeaux encadrant sagement le visage, sont des figurantes dans ces repas qui ressemblent d’aussi près que possible : manières, vêtements, conversations, à ceux que donne M. Thiers.
Portrait de la bourgeoise
Une activité cantonnée à la vie domestique
Il apprécie chez sa femme les qualités de maîtresse de maison. – Elle appartient comme lui à une famille d’industriels, de commerçants ou de fonctionnaires. – De toute façon, elle a reçu une éducation soignée dans une maison religieuse où bons principes, bonnes manières et bons sentiments ne lui ont pas été ménagés. – Elle a durant toute sa jeunesse pratiqué les arts d’agrément, appris la danse, le piano, l’aquarelle. – Elle a par ailleurs apporté à son époux une dot respectable qu’il gère sans avoir à lui en rendre compte puisque celle-ci fait désormais partie de la fortune personnelle du mari.
Son temps à elle s’écoule surtout au foyer : surveiller le personnel domestique, veiller à l’ordonnance des dîners avec un soin que facilite sa connaissance exacte du protocole, grâce aux ouvrages sur le savoir-vivre et les usages en société qui sont alors très répandus.
Ses distractions
La mode, les concerts, le théâtre, où elle accompagne son époux, font ses distractions, ainsi que l’exercice d’une « charité raisonnable » selon l’expression d’Eliza Guizot : comités de bienfaisance, ventes de charité ; et comme elle est sensible et bonne, il lui arrive même, lorsqu’elle apprend que quelqu’un est malade dans les familles d’ouvriers qui sont logées sous les combles de son immeuble, de lui faire porter par sa femme de chambre un bol de bouillon.
Un fils unique pour préserver l’héritage
Elle s’est occupée aussi de l’éducation de son fils, mais cette éducation lui échappe depuis que le jeune garçon, interne dans un lycée parisien, ne passe que quelques heures en famille le dimanche. Il lui est dur de savoir que ce fils qu’elle chérit est élevé dans un encadrement quasi militaire, éveillé chaque matin à cinq heures au son du tambour suivant la stricte discipline du lycée Descartes (aujourd’hui Louis-le-Grand), mais elle reconnaît la nécessité de cette éducation sévère pour le futur polytechnicien, et les plaintes du jeune garçon contre les punitions que distribue à tort et à travers le maître d’études chargé de la surveillance et du silence au dortoir et au réfectoire lui apparaissent comme un mal inévitable. Du reste elle connaît trop son devoir pour s’élever contre l’autorité de son époux, en matière d’éducation comme dans la gestion de leur fortune.
Le ménage n’a que ce fils — les partages successoraux en seront évités — et si pour elle-même elle eût souhaité avoir aussi une fille, du moins se dit-elle que leur prudente abstention lui a évité de mettre au monde un être dont le destin eût été semblable au sien, voué à l’obéissance et à la résignation. Son fils aura la destinée qui sied au sexe masculin, plus favorisé par les lois naturelles.
La contrepartie : la maîtresse de l’époux
Elle n’ignore pas, certes, que — contrepartie aux restrictions qu’ils doivent l’un et l’autre s’imposer — son époux a une maîtresse, mais il a garde d’en faire étalage et se conduit envers son épouse légitime avec toute la délicatesse qu’elle peut souhaiter.
Elle sait qu’elle n’aura à craindre aucun de ces écarts qui peuvent jeter le discrédit sur une famille, et la blesser, elle, dans son honneur. Aussi ne manque-t-elle pas de s’apitoyer sur les femmes chargées d’enfants des familles ouvrières.
Il est vrai, les enfants travaillent et contribuent un peu par leur travail aux besoins de ces ménages sans cesse au bord de l’épuisement : c’est l’argument que compte faire valoir son époux lorsque la loi dont on parle, visant à interdire le travail des enfants de cinq à huit ans dans les usines insalubres, passera en discussion à la Chambre.
L’ambition politique du bourgeois
L’idéal du conservatisme
Pour en revenir au bourgeois lui-même, il serait faux de ne voir en lui qu’un homme aux ambitions limitées. Mais son ambition est autre que celle de son grand-père, qui eût tant souhaité épouser une fille de la noblesse, autre que celle de son père qui désirait être introduit à tout le moins dans la noblesse impériale : son ambition, il l’a mise au service de ses visées politiques et en ce sens il a réussi. Mais il en a une autre : après le siège à la Chambre des Députés, il vise le fauteuil à l’Académie des Sciences morales et politiques. Le bourgeois est un homme assis.
Ce sont là ambitions raisonnables et qui ne pourront mettre en péril la position de ses affaires : il se méfie de l’agitation quelque peu inquiète de ceux qui, par la spéculation, par l’accélération de leur industrie ou, plus grave encore, par la hardiesse de leurs conceptions politiques, menacent la sécurité à laquelle — après tant d’avatars ! — on se trouve parvenu sous le règne de Louis-Philippe. À tout ce qui menace cette sécurité il faut imposer un frein. C’est à quoi s’emploie un ministre parfaitement conscient des intérêts supérieurs du pays, Guizot, lequel sait à la fois stimuler une jeunesse turbulente (« Enrichissez-vous par le travail et la pratique des vertus morales ») et tempérer ou aplanir tout ce qui, à l’intérieur ou à l’extérieur, risquerait de provoquer une marche en avant désormais inutile.
À toute turbulence sociale, opposer l’inertie de l’administration
Au reste le bourgeois sait que la société possède un appareil d’institutions sur lesquelles on peut se reposer en toute confiance : cette administration dont l’a doté Napoléon, qui fut en réalité l’homme de la bourgeoisie ; on ne lui doit pas seulement la banque et l’université, mais cette précieuse mise au point d’une mécanique intérieure que lui-même résumait en trois mots : « mes gendarmes, mes préfets, mes prêtres ».
Dommage qu’à lui-même on n’ait pu en son temps appliquer ce système de freinage si précieux dont il a doté la France — en l’espèce son administration car, irresponsable et anonyme, capable par sa seule force d’inertie de paralyser toutes les turbulences, d’entraver toutes les initiatives irréfléchies, de couper court à toutes les inventions personnelles, l’administration française permet, avec une admirable continuité et dans un silence efficace, de mettre en œuvre, puis de poursuivre toutes les entreprises propres à assurer la stabilité des classes dirigeantes, celles qui ont fait la preuve de leur aptitude à détenir le pouvoir réel. Tandis que les jeux de la politique amusent le public et fournissent des dérivations à des ardeurs combatives qu’il vaut mieux tolérer, du moins en apparence, pour n’avoir point à les combattre de front, l’administration, elle, demeure ; avec le Code civil, elle est le grand œuvre du grand homme.
L’idéal napoléonien : administration et Empire
Aussi notre bourgeois a-t-il été le partisan enthousiaste du retour des cendres de Napoléon, que le roi des Français a réclamées et qui, revenues de Sainte-Hélène, sont installées cette année même, en 1840, à la crypte des Invalides, en attendant le somptueux tombeau dont on a confié l’exécution au plus grand des sculpteurs, Pradier.
C’est à Napoléon qu’on doit d’avoir mis le point final à l’organisation même du pays grâce à cette armée de fonctionnaires, réglementée par un cadre supérieur, un cerveau qui se trouve à Paris. Nulle part dans l’Histoire, on ne trouvera semblable réussite, sinon à Rome même, cette Rome sur laquelle s’est calquée la France bourgeoise. Car la France est à l’image de l’Empire romain. On ne peut la désigner que par le nom de sa capitale : Paris. Rome résumait l’immense Empire romain ; Paris résume la France, et bientôt son immense Empire.
Anticléricalisme, mais tolérance d’une Église d’État pour maintenir l’ordre social
Et c’est en ce sens que, bien qu’ayant hérité du solide anticléricalisme de toute la bourgeoisie, qui ne jure que par un Voltaire ou un Diderot, notre bourgeois approuve pleinement aussi le Concordat qui complète l’œuvre du grand homme et qui d’ailleurs ne fait que renouveler celui qu’avait conclu jadis le premier de nos monarques, François Ier.
Une Église d’État, pourvue de cadres qui sont autant de fonctionnaires : prêtres et évêques, est un garant de l’ordre social. Il faut bien promettre à ceux qu’écrase le libre jeu des lois naturelles un monde meilleur après celui-ci. Il faut une religion pour le peuple. Et Voltaire le premier en savait la nécessité. Deux conditions toutefois : que cette Église, payée par l’État, soit soumise à L’État et n’aille pas chercher des consignes ailleurs que dans ce pays légal qui assure l’existence de ses membres ; – il est intolérable que récemment (cela s’est passé en 1837) le pape ait renouvelé ses antiques prescriptions contre le prêt à intérêt dont chacun sait qu’elles sont définitivement périmées. Un pape réactionnaire ! Une Église qui se trompe de siècle ! Des prohibitions remontant à ces temps obscurs du Moyen Âge pendant lesquels le commerçant était brimé et la manipulation de l’argent interdite ! – L’autre condition, c’est que l’Église ne soit pas admise à diriger les cerveaux de la société éclairée. Qu’elle instruise le peuple, c’est fort bien, tant qu’il s’agit d’une bonne instruction élémentaire et technique formant des ouvriers honnêtes et capables ; mais qu’elle ne touche ni à l’université ni aux grandes écoles, réservoirs d’une jeunesse qui doit être formée à l’efficacité, au service de l’État, à la poursuite des légitimes ambitions de la société bourgeoise.
De même peut-on concéder à l’Église quelques avantages honorifiques et reconnaître son aptitude à bien élever les filles de la bourgeoisie, en leur inculquant une saine résignation à leur état et quelque crainte du péché —, ce péché de la chair qui, chez les filles, peut avoir des conséquences catastrophiques du point de vue social.
Car notre bourgeois serait volontiers manichéen à ses heures : une seule faute, celle de la chair — et elle est forcément moins grave pour l’homme que pour la femme, puisqu’elle n’entraîne pas les mêmes conséquences naturelles.
À la recherche d’une raison d’être
Ah certes ! cet univers de l’argent est par bien des côtés méprisable. Aussi le bourgeois ne cherche-t-il pas à se glorifier de sa richesse. Non, contrairement à ce que l’on croit, le bourgeois n’éprouve en réalité que mépris pour l’argent. Ce qu’il honore, c’est uniquement ce que l’argent lui a permis d’acquérir : les objets d’art qui peuplent son salon, les éditions précieuses qui commencent à meubler sa bibliothèque. Or il est bien certain que tout cela nécessite une élite.
Ce n’est pas le bourgeois certes, on le reconnaît volontiers, qui alimente les belles-lettres et les beaux-arts, mais c’est autour de lui et dans la société qu’il crée et qu’il maintient que peuvent vivre ceux qui se consacrent aux lettres et aux arts. Cette noblesse de l’esprit qui fait la grandeur d’un pays, elle ne peut subsister que grâce à ceux qui ont eux-mêmes acquis suffisamment d’opulence pour la faire vivre, et l’on peut en dire autant des découvertes scientifiques : Ce n'est pas le riche qui fait souvent ces sublimes découvertes, bien que ce soit lui quelques fois, mais c'est lui qui les encourage, c'est lui qui contribue à former ce public instruit pour lequel travaille le savant modeste et pauvre. C'est lui qui a les vastes bibliothèques ; c'est lui qui lit Sophocle, Virgil, le Dante, Galilée, Descartes Bossuet, Montesquieu, Voltaire. Si ce n'est lui, c'est chez lui, autour de lui qu'on les lit, les goûte, les apprécie, et qu'on réunit cette société éclairée, polie, au goût exercé, pour laquelle les génies écrivent, chantent et couvrent la toile de couleurs.
Il n’y a rien à ajouter à cette constatation de Thiers énonçant tout ce qui justifie à ses propres yeux l’existence du bourgeois.
Conclusion sur le régime bourgeois
Le pouvoir politique d’une petite minorité
Soulignons tout de suite l’objection qu’on ne manquera pas de formuler à la lecture de ce portrait-robot du bourgeois : c’est celui d’un très grand bourgeois comme il y en eut assez peu en France ; vers 1840, nous l’avons vu, le nombre des électeurs ne dépasse pas cent quatre-vingt-dix mille pour environ trente millions de Français. Par cela seul qu’il fait partie du pays légal, le bourgeois décrit ne correspond en effet qu’à une très petite minorité.
Mais cette minorité est celle qui gouverne et par conséquent détient le pouvoir. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir politique : l’administration est à son service ; ce n’est que plus tard, et surtout au XXe siècle, qu’elle se trouvera de plus en plus indépendante des personnalités politiques élues — avec encore bien des exceptions !
Une petite minorité, modèle de tout le Pays
D’autre part, l’influence de cette minorité s’exerce en profondeur et cela d’autant plus que, par ses intérêts, par ses préoccupations familières, une fraction importante de la population — celle qui compose à Paris la Garde nationale — est toute disposée à accueillir cette influence ; il n’est pas une boutique où l’on n’accorde au bilan annuel, à l’actif et au passif, le même intérêt que le grand banquier ; pas une petite entreprise qui ne se ressente de l’importance nouvelle de la grande industrie, pas un petit rentier qui ne surveille le cours des valeurs en Bourse avec un intérêt aussi actif que le grand financier. Enfin, pas un notaire de province qui ne se fût senti honoré, comblé d’aise, à l’idée de recevoir Cunin-Gridaine ou d’être reçu par lui.
Ce bourgeois est donc parfaitement représentatif d’une classe qui déborde largement le pays légal et dont la mentalité sinon les structures se calquent sur la sienne, cela jusque dans les provinces les plus lointaines, ou disons plutôt dans les plus lointaines petites villes de province, puisque le bourgeois demeure l’homme de la ville.
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"Mais c'est que les femmes sont aliénées !"
Une petite anecdote sur le féminisme.
Ou plutôt une certaine conception du féminisme.
Un souvenir qui remonte à pas mal d'années. C'était le soir, j'étais dans ma bagnole, et j'écoutais Forum, une émission d'actualités et de débats sur la RTS (radio publique suisse).
Une politicienne genevoise, située à gauche de la gauche et connue pour son engagement féministe, était interviewée.
Cette politicienne, qui venait de se prendre une veste à une élection (élection au Grand Conseil, le parlement cantonal, si ma mémoire est bonne), parlait en mode "LES femmes veulent ceci", "LES femmes demandent cela".
Et la journaliste lui a posé une question.
Une question toute bête, du genre : "Mais comment expliquez-vous qu'il n'y ait pas plus de femmes qui vous suivent ?" (ou "qui vous soutiennent ?").
La question est pas conne, hein. Une politicienne passe à la radio, ne dit pas "je suis d'avis que" ou "selon moi, il faut", mais, systématiquement, "LES femmes veulent ceci", "LES femmes demandent cela".
Et, visiblement, il n'y avait pas tant de femmes que ça pour lui accorder leur bulletin de vote, à elle et à son parti.
Qu'a répondu notre brave politicienne ?
"MAIS C'EST QUE LES FEMMES SONT ALIÉNÉES !"
"Aliénées"
Voilà
Alors, oui, je sais que "aliénée", ça ne veut pas dire ici "bonne à se faire enfermer dans un asile".
S'il y a des amateurs ou amatrices de philo qui veulent en profiter pour développer sous ce billet (ou ailleurs sur les RS), pas de souci.
Moi je ne vais pas m'improviser expert du domaine et je vais juste vous renvoyer vers Wikipedia.
Mais moi c'est l'absence de nuance et de doute, l'immédiateté de la réponse, qui m'avait frappé. Et tout cette logique qu'il y a derrière.
"M'asseoir sur un tabouret 5 minutes pour réfléchir et me demander comment ça se fait que ces femmes, au nom des quelles je prétends parler, n'en ait majoritairement pas grand chose à foutre de mes discours ? Hors de question ! Elles sont aliénées. Point."
J'y ai souvent pensé depuis que je suis sur les RS. Parce que dans la vraie vie, je rencontre pas ça.
Je dois venir traîner sur les RS pour voir passer certains discours. Pourtant, je bosse dans le social, en institution, dans un milieu majoritairement féminin et où je dirais qu'il y a une sensibilité "de gauche" assez marquée.
Je ne suis pas un golden boy à Wall Street, hein.
Ce côté que se donnent certaines personnes pour parler au nom d'un groupe social, en mode "moi je suis éveillée, moi je sais, les autres sont aliénées", ça fait bcp de bruit, ça prend bcp de place.
Et surtout ça bloque tout.
"Pas question de perdre 5 minutes à dialoguer avec une de ces personnes au nom desquelles je prétends parler. Elles sont aliénées."
Je vais pas repartager des screens ici, mais je pense que plusieurs d'entre vous ont vu divers exemples, sur les RS, de ce qu'il se passe parfois avec ça.
Quand une de ces personnes, qui prétend exprimer la volonté DES femmes s'en prend à un mec, c'est facile : on balance l'accusation de "masculinisme toxique" (ou un truc du genre), et, éventuellement, on remet une couche sur le thème du "refus de remettre en cause le patriarcat".
Mais quand c'est une meuf la cible, c'est pas fondamentalement plus compliquée. Parce que la meuf qui s'accorde le droit de pas être d'accord, elle se retrouvera classée dans cette catégorie infamante, quelque part entre la trahison et la bêtise pure.
Alors vous aviez peut-être vu passer ces histoires de recours à des appellations de type "token meuf."
Il y a aussi tout le discours sur "On sait bien que dans toutes les catégories d'oppressés il y a des individus qui se mettent du côté des oppresseurs."
Une fois (ça remonte à 2 bonnes années), j'avais même vu passer une de ces personnes qui, face à une interlocutrice qui exprimait son désaccord, s'était contentée de répliquer un truc du genre "ce que j'ai voulu dire était plus subtil, vous ne pouvez pas comprendre".
Vraiment la réplique bien hautaine, pour bien faire piger que l'autre n'avait pas le niveau.
Imaginez une seconde, que, moi, Grompf, je réplique un truc comme ça à une meuf.
Sérieusement, essayez d'imaginer ce que ça déclencherait.
Je serais bon pour la damnation éternelle ! Mon cas serais réglé, j'irais brûler en enfer.
Mais là, non. Ça passe. C'est fait au nom du "féminisme". Alors c'est bon.
"MAIS C'EST QUE LES FEMMES SONT ALIÉNÉES !"
J'y repense parfois.
Elle est bien pratique cette logique, hein. Le mec qui me contredit est un horrible machiste. La nana qui me contredit est une aliénée.
Pas besoin de se creuser la tête
Pas besoin d'écouter.
Facile.
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Napoléon & Joséphine : Mariage arrangé
Le dimanche 21 septembre 2014, lors d'une vente aux enchères à Rueil-Malmaison, le Musée des lettres et des manuscrits de Paris avait acquis pour 350000 euros (437500 euros, taxes comprises) le contrat de mariage liant le général Napoléon Bonaparte à Marie-Josèphe Rose Tascher dite Joséphine. Cet exemplaire est celui de l'Impératrice Joséphine. Les Archives nationales conservent celui de Napoléon. Le 24 mars 2013, la bague de fiançailles était adjugée à 896400 euros à la maison Osenat de Fontainebleau.
Date : 9 mars 1796
Lieu : mairie du 2e arrondissement de Paris, à l'hôtel Mandragon, rue d'Antin.
Début février 1796, le général Napoléon Bonaparte et Joséphine (Marie-Josèphe Rose Tascher) décidèrent de se marier - publication du 7 février, 17 ventôse an IV.
A l'époque, l'annonce de ce mariage surprit et dérangea l'entourage à cause de leurs différences : Joséphine, âgée de 32 ans, veuve du général Alexandre de Beauharnais, mère de deux enfants. Napoléon, âgé de 26 ans, sans enfant.
Bien que fort séduit, Napoléon comprit aussi tout l'avantage de s'unir avec l'amie de Paul Barras, l’homme fort du gouvernement de la Première République française. Le 9 mars, après 22h00, le mariage fut prononcé à la mairie du 2e arrondissement de Paris, à l'hôtel Mandragon, rue d'Antin. Le 18 mars, le contrat fut enregistré et les copies authentiques destinées aux époux furent envoyées.
Autorités présentes
Collin-Lacombe, commissaire ;
Maurice-Jean Raguideau de La Fosse, notaire ;
Étienne-Gabriel Jousset, notaire.
Témoins des mariés
Paul Barras, membre du directoire exécutif ;
Capitaine Jean Lemarois, aide-de-camp de Napoléon ;
Jean-Lambert Talien, membre du corps législatif ;
Étienne-Jacques-Jérôme Calmelet, homme de loi.
Toutes les modifications et étrangetés
Pour se conformer aux mœurs de l'époque, les âges des mariés ont été modifiés. Joséphine est rajeunie de quatre ans, soit 28 ans, et Napoléon est vieilli d'un an, soit 28 ans, né le 5 février 1768 au lieu du 15 aout 1769 (cette date est antérieure au 15 mai 1768, date du traité de Versailles attestant l'occupation et l'administration de la Corse par le Royaume de France).
L'adresse du domicile de Napoléon n'est pas rue d'Antin, mais rue Neuve des Capucines, aujourd'hui rue des Capucines.
Napoléon est désigné comme général en chef de l’armée de l’Intérieur, alors que le 2 mars, il fut nommé commandant en chef de l’armée d’Italie.
La minute du contrat fut signée le 8 mars devant les notaires Raguideau de La Fosse et Jousset et en présence du capitaine Lemarois.
Charles-Théodore-François Leclercq, officier public de l'état-civil du 2e arrondissement du canton de Paris, est désigné comme autorité du mariage, mais il partit avant et fut remplacé par le commissaire Collin-Lacombe.
L'article 1er du contrat indique que les époux ne seront nullement tenus des dettes et hypothèques l’un de l’autre, mais 3 ans plus tard, le 18 avril 1799, une apostille du tribunal civil de la Seine vint se joindre au contrat, attestant l’inscription d’un acte privé sur un registre public. En effet, pendant que Napoléon était en Orient, Joséphine demanda la séparation des biens avant son achat du château de Malmaison. Elle emprunta pour cela des sommes que son mari rembourserait personnellement à son retour.
Extrait original
Article 1er. Il n'y aura aucune communauté de biens entre les futurs époux… en conséquence les futurs époux ne seront nullement tenus des dettes et hypothèques l’un de l’autre.
"Par devant les notaires à Paris soussignés, furent presens Napolione Buonaparte, général en chef de l’armée de l’Intérieur, demeurant à Paris, rue d’Antin…, originaire d’Ajaccio en Corse, fils de défunt
Charles Buonaparte et de Letizien Ramolini, son épouse, actuellement sa veuve, stipulant pour lui et en son nom, d’une part, et Marie Josephe Rose Tascher, veuve d'Alexandre François Marie Beauharnois, duquel elle a deux enfans, Eugène et Hortense, demeurant à Paris, rue Chantereine…, la dite citoyenne née en l’isle Martinique du mariage de Gaspard Tascher, capitaine de Dragons et Rose Claire Des Vergers, son épouse, stipulant pour elle et en son nom, d’autre part, lesquelles parties, dans la vue du mariage proposé entre elles en ont arrêté les conditions civiles ainsi qu’il suit.
Article 3e. Chacun des futurs époux contribuera pour moitié aux charges du mariage.
Article 2e. Chacun des futurs époux jouira à part et divisément des biens, droits et actions tant meubles qu’immeubles lui appartenant et pouvant lui appartenir par la suite à quelque titre et à quelque cause que ce soit et en quoi qu’ils puissent consister… la future épouse ne restant tenue de recourir à l’autorisation de son mari que pour les actes qui emporteroient aliénation de ses capitaux. Le futur époux autorise d’ailleurs la future épouse à continuer les fonctions de la tutelle qui lui a été déférée des deux enfans mineurs issus de son premier mariage…
Article 4e. Le futur époux constitue à la future épouse un douaire de quinze cens livres de rente annuelle et viagère, valeur ancienne…
Article 6e. La future épouse déclare et le futur époux reconnois que les meubles, linges, l’argenterie, et généralement tous les biens meubles corporels dont la future épouse est maintenant en possession appartiennent à la communauté qui a subsisté entre elle et son premier mari et qui a continué avec ses enfans, faute par elle d’avoir fait faire inventaire dans le délai prescrit par la loi. Que la future épouse fait actuellement procéder à cet inventaire et qu’il est sur le point d’être mis à fin. Qu'elle, future épouse, ne peut déclarer maintenant le montant de sa fortune parce que tout dépend de la question de savoir si elle acceptera la communauté ou si elle y renoncera, ce à quoi elle ne peut se déterminer qu’après la confection dudit inventaire…"
Article 5e. Arrivant la dissolution du mariage, la future épouse et ses héritiers reprendront : 1° les habits, linge, hardes, dentelles, argenterie, bijoux et diamants à l’usage personnel de ladite future épouse, 2° tous les meubles et autres objets mobiliers et quelqu’espèce qu’ils soient que la future épouse ou ses héritiers justifieront avoir été acquis par elle ou autrement lui appartenir.
Apostille du tribunal civil de la Seine datée du 18 avril 1799 : "Insinué à Paris au bureau établi près le tribunal civil du département de la Seine le vingt neuf germinal an sept (18 avril 1799)… et transcrit
tout au long les articles premier et cinq au registre de forme dudit tribunal… à la réquisition du porteur qui a signé sur ledit registre et a été averti de la déclaration à faire dans les six mois du décès du prémourant et de réitérer l’insinuation de l’article premier relatif à la non communauté au greffe du tribunal civil…"
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