#épigraphes
Explore tagged Tumblr posts
petit-atelier-de-poesie · 4 months ago
Text
Tumblr media
@petit-atelier-de-poesie
8 notes · View notes
demots · 1 year ago
Text
Tumblr media
Épigraphe
Ernest Hemingway, Pour qui sonne le glas
1 note · View note
iwtvfanevents · 9 months ago
Text
Rewind the Tape —Episode 7
Art of the episode
Only four days to go until the premiere, and we're finally wrapping up with the last post of our rewatch. Just like we did for the pilot and for episodes two, three, four, five, and six, we took note of the art shown and mentioned in the 7th episode while we rewatched it, and put together our notes for reference. And, now, we're sharing our notes on AO3 too.
Tumblr media
Six épigraphes antiques
Claude Debussy, 1914
This suite was originally composed to be played as a duet, but Debussy re-transcribed it as a solo piece the next year.
Tumblr media
The Garden of Earthly Delights
Hieronymus Bosch, 1503–1515
Tumblr media
Original sin is the theme of Lestat's Mardi Gras ball. The triptych shows that sin "starts in Paradise or Eden on the left panel, with Adam and Eve, and is punished in Hell in the right panel. The centre panel depicts a Paradise that deceives the senses, a false Paradise given over to the sin of lust. This deception is encouraged by the fact that the centre panel is shown as a continuation of Eden through the use of a single, continuous landscape." [From Museo del Prado.]
Tumblr media
Let them eat [King] cake!
A historical reference this time: this is the traditional translation of the French phrase "Qu'ils mangent de la brioche," conventionally attributed to Marie Antoinette. The quote can be traced back to Jean-Jacques Rousseau's Confessions, published in 1765, 24 years prior to the French Revolution, when Antoinette was nine years old; and was only attributed to her decades after her death.
Tumblr media
Autumn at Arkville (again!)
We first saw this painting by Alexander H. Wyant in episode 2, in the du Lac family home! It was there during the funeral too but now, almost a decade after Grace left New Orleans, we see it in Rue Royale. We wonder: was this simple prop recycling, or should we ask ourselves how and why Louis came to have that keepsake from his family?
Tumblr media
After the Bath: Woman Drying her Neck
Edgar Degas, 1898 [Identified by @nicodelenfent, here.]
This is the third Degas in Rue Royale! It's part of a series of studies of women drying after bathing, which includes charcoal sketches, and we suspect that the unidentified drawing from the hallway might be one of them.
Tumblr media Tumblr media
Piano Sonata No. 14 in C-sharp minor
Ludwig van Beethoven, 1801
The closing song of the season is a classic, better known as the Moonlight Sonata, but the first edition of the score was headed by the title Quasi una fantasia or "almost a fantasy" (a fantasia is a musical composition with roots in improvisation).
The Graduate
Dir. Mike Nichols, 1967
Not exactly a reference, but Jacob Anderson shared in interview with Collider that Rolin directed them to play that scene thinking of the final moments of this movie. Have you taken the chance to watch it during the hiatus?
If you spot or put a name to any other references, let us know if you'd like us to add them with credit to the post! And we rounded up all the unidentified pieces in this post, in case you want to take a look and see if anything feels familiar!
We're super close to the second season, and we can't wait! Of course, we'll keep watching with an eye out for interesting references, and it's always easier to find them if we're working together. So, if you spot any interesting art pieces and other references in the second season, make sure to share with the class in the tag #vampterview, and @ us or use the tag #art of the episode if you'd like us to reblog your post into our dedicated tag for these references.
And don't forget to get your very own bingo card for the upcoming predictions bingo, here!
33 notes · View notes
satinea · 1 month ago
Text
Tumblr media
"Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous".
---- René Char, épigraphe de Lettera Amorosa (1953, Gallimard) https://cutt.ly/TedD3SS)
5 notes · View notes
lesser-known-composers · 5 months ago
Text
youtube
Gabriel Dupont (1878-1914) - Les heures dolentes: I. Épigraphe ·
Bo Ties · piano
2 notes · View notes
alavenant · 22 days ago
Text
Tumblr media Tumblr media
La Deuxième Vie de Philippe Sollers n’aurait pu se déployer ni se livrer (tel le verbe chair, se faire livre, roman) sans une expérience personnelle, continue et secrète du Temps, et par là même de la mort, et par là même du néant.
Ici, la vie et la mort s’étreignent, se confondent, et le corps du Deuxièmiste, dépris du fardeau de son cadavre : « Dans la Deuxième Vie, on est heureusement débarrassé de ce boulet sans que les souvenirs physiques les plus lumineux soient éliminés », rappelle celui de Dante au chant XXXIII du Paradis, capable de voir, vivant mais délié du nuage de sa mortalité, ce qui ne peut être vu qu’après la mort.
 L’intempestive formule de la Juliette de Sade citée en exergue, « le passé m’encourage, le présent m’électrise, je crains peu l’avenir », et pour laquelle Sollers imagine une Juliette postromantique en déclamer la maussade antithèse : « le passé me déprime, le présent m’accable, j’ai peur de l’avenir », donne le ton. La même citation se retrouve au début du roman, où l’écrivain interpelle un lecteur qui n’est autre que lui-même réfléchi dans le temps : « Si je publie un jour un roman intitulé La Deuxième Vie, j’inscrirais en exergue, contre toutes les évidences négatives de mon temps, la formule de la Juliette de Sade », comme si, dans une sorte de pré-diction, le roman s’était écrit lui-même depuis le néant.
La dernière phrase du roman inachevé, « si le néant est là, il est là, en train de regarder le monde éclairé par un soleil noir », plus exactement, la dernière phrase que Sollers écrit, indique que c’est bien « là », au cœur même du néant, de cet être-néant, que La Deuxième Vie s’écrit —« Si le néant est là, il est là, plume d’or, encre, espace infini de la feuille où je suis en train d’écrire, et le néant qui vous afflige, que vous réduisez à la nullité ou au négatif dépressif, n’est pas le néant essentiel depuis lequel la Deuxième Vie se déploie, il n’est pas celui que je vis, que je suis ». Plus encore, et telle est la force magique, sacrée, de l’écriture, et en elle de la littérature, cette dernière phrase devient la pierre d’attente à laquelle toute l’œuvre considérable de Sollers, romans et essais, doit être rattachée. Autrement dit, tous les écrits de Sollers doivent être à présent relus rétroactivement, en partant de La Deuxième Vie. La fin renvoie au commencement. Tel que La Divine Comédie et Le Temps retrouvé, La Deuxième Vie est à la fois le nom d’une pensée et, au sein de l’expérience poétique et historiale qui la révèle, le lieu d’accomplissement de cette pensée dans une forme, le roman ici, où La Deuxième Vie et la Deuxième Vie coïncident. « Oui, un tout autre roman, en plein 21ème siècle, et qui fait exploser l’espace, la vie, la mort, le temps. »
La Deuxième Vie est donc nucléaire, par elle et en elle le temps s’ouvre, rentre en lui-même, et n’en finit pas d’aller, de venir, de jaillir, de rebondir. Elle réalise que les moments de la première vie, si lointains, si infimes, si dispersés soient-ils, dès lors qu’ils ont eu lieu uniquement pour avoir-lieu, viennent se concentrer, se répondre et se révéler mutuellement leur présence dans le silence actif de la pensée : « la Deuxième Vie se tait, elle a appris que la pensée est un acte. » Dans une floraison invisible et subtile, dans cet intervalle jouissant intensément de lui-même, où « tout paraît aller de soi de façon claire, lumineuse, facile », la Deuxième Vie recoupe le plus proche, le plus lumineux, le plus essentiel de la première : « Je suis enfin arrivé là où je devais aller, les indicateurs le signalent. »
Dès l’instant en effet que Sollers remplace — « remplace », dans l’esprit de ce mouvement de la contradiction en acte réveillé par Isidore Ducasse en épigraphe des Poésies — « le vieux Dieu » mortellement atteint de moraline et d’ennui, par « le  dieu nouveau », qui « n’entre jamais en conflit avec les dieux qui l’ont précédé, puisqu’il les comprend tous, bien mieux qu’ils ne se comprennent eux-mêmes », qui ne dit jamais « nous » mais « choisit uniquement des singularités », qui « guérit », « prévient », « sauve », « peut surgir d’un rayon de soleil ou d’un léger coup de vent. », qui est divin sans être religieux, et grâce auquel l’écrivain « sait que sa Deuxième Vie fonctionne », de là, tout s’ajuste et se tient, tout fait voûte. De là encore, tout serré dans l’expérience des oppositions, s’articule et se libère le mouvement propre à la pensée vive de l’écrivain, la négation de la négation, tout ce que la vie du Deuxièmiste révolutionne et retourne dans sa nervure métaphysique, ce qu’elle contre et ajuste nouvellement, ce dont elle se dégage, ce qu’elle approche, rejoint : « La révélation la plus positive de la Deuxième Vie consiste à percevoir, de façon la plus éblouie, l’ajustement du monde. Tout est différent, mais tout se tient au millimètre près dans un emboîtage parfait. L’ancien dieu aura été un prodigieux ajusteur. Je comprends pourquoi je suis devenu un spécialiste des contiguïtés. »
 Le mouvement s’intensifie, le cercle s’élargit, le centre s’approfondit, « plus le temps va vite, plus le temps est lent, plus l’espace grandit, plus il se centre, plus la mort est proche, et moins elle fait peur. » Il ne s’agit donc pas de LA mort sociale et biologique mais de SA propre mort « qui ne ressemble à aucune autre, vit sa vie, et la diffuse, de plus en plus, dans une pleine présence », non pas de ce faux temps de plomb, grégaire et uniforme, planifié par la société du spectacle intégralement intégré, mais de l’instantanéité claire, sphérique, ronde, libre et ravissante d’un « là depuis toujours ». Car « la Deuxième Vie est là depuis toujours ». Ce pourquoi « on n’entre pas dans la Deuxième Vie », ce pourquoi encore « la première vie évoque souvent la Deuxième, soit par de grands silences solennels, soit par des éclairs d’une rare intensité ». Je pourrais citer ici des dizaines d’extraits de romans ou d’essais de Ph. Sollers, qui témoigneraient de ce « là depuis toujours », mais deux passages en particulier me reviennent en mémoire…
« Et voilà : les deux géométries rentrent l’une dans l’autre, le Bien et le Mal, la pointe de méditation et de présence, et la plus grande absence de soi, l’altération, le relâchement. Et ces deux mouvements n’en font qu’un, maintenant, au-delà du désir brûlant, comme au-delà de la lucidité reposée fraîche. Et les deux volumes se superposent, l’un destructeur, sombre ; l’autre calme, illuminé, sans bords. L’un où chaque seconde compte, est chargée au maximum ; l’autre où, au contraire, une heure passe comme trois minutes, un après-midi comme un coup de vent. L’un où chaque geste doit atteindre un but, une fin, tactile ; l’autre où le corps entier n’est plus qu’un geste vide, une ondulation du vide. Le bonheur, c’est très exactement, par-delà ces deux espaces contradictoires, d’en être encore un troisième. (Je souligne) Plusieurs vies pour rien, comme ça, remplis à ras bord du même étonnement, d’un émerveillement sans cause… Cinq heures, déjà. Le vent et le soleil sont plus froids. La marée monte. Je reviens à ma table. Les mots sont les mots. » 
« Disposer un cahier devant soi, un cahier Clairefontaine, 80 pages, référence 312, pourquoi 312, mystère, bleu de préférence […] ouvrir son stylo, le remplir au flacon Mont-Blanc bleu rapporté de Venise, ouvrir et refermer le stylo cent fois, et allez. Le moment approche où l’espace va donner sa permission, l’autorisation, dans un déclic, d’être là sans être là, d’être vraiment le spectre du lieu, l’aventurier immobile. » (Je souligne.)
Le fait que ceux-là se trouvent dans le Portrait du Joueur n’est peut-être pas un simple hasard.
Car joueur, jouisseur, Sollers l’a été, de tous ses sens. La jouissance du corps ne va pas sans celle de l’esprit. La deuxième contient la première, la première contient également la deuxième. Doué d’un corps libre, musical, qu’il ne cesse de mettre en jeu, l’écrivain comprend très tôt qu’« il faudrait user de soi comme d’un instrument, savoir se jouer ».
Les paris sont audacieux, mais la chance sourit aux audacieux. Il s’agit de rebattre les cartes de l’éternité, de se défausser des vieilleries philosophiques et poétiques répétées à son sujet. L’enjeu de l’un porte sur la vie éternelle : esprit libre et athée, si vous gagnez vous gagnez tout, si vous perdez, vous ne perdez rien. Intrigué, le joueur se lance, pourquoi ne pas considérer que le véritable interdit réside moins dans la jouissance que dans la découverte de son principe ? « Vous êtes réaliste, vous demandez l’impossible. Votre curiosité est piquée à vif, vous aimez le grand jeu, vous suivez votre ligne, vous décidez de jouer à la vie éternelle ». L’autre, corollaire sensible du premier, « il faut qu’à la fin vous pensiez vos propres sens », gage sur l’Éternel Retour : te risqueras-tu à penser que chaque instant de ton existence reviendra éternellement ? Interroge-toi, penses-tu que ton existence est apte à la répétition éternelle ? Comprends-tu qu’il s’agit d’éterniser l’instant ? « À partir du moment où cette pensée est là, toutes les couleurs se modifient, il existe une nouvelle histoire ». Éclat nouveau de l’instant : « Être là, simplement là, était ma préoccupation constante. Ma boussole était d’être-là. ». Ce là où être et avoir-lieu reviennent au même : « Il poursuit donc sa mission, dont il ne saurait dire le nom, à part quelle force lui a été confiée dans une première vie orageuse, avec une ponctuation très intime. Il aime qu’elle n’ait ni but ni raison, qu’elle ait eu lieu uniquement pour avoir lieu. » (Je souligne.)
Si dans la Deuxième Vie l’écrivain découvre que « tout est double et se répète indéfiniment », c’est donc que non seulement le pari de l’Éternel Retour est gagné, mais que la Deuxième Vie double la mise. Non seulement la double, mais permet, du même coup, d’accéder au caractère le plus inattendu de l’éternité. Car le pari de fond de Sollers, dont la « concentration vient de son Graal intérieur », et qui sous-tend les deux autres, porte sur l’exercice de la pensée et de l’écriture. « Contrairement aux spiritualités connues, une telle pratique ne demande aucune ascèse, au contraire. » Or, à très haute dose, la pratique intense de cet exercice provoque une mutation réelle du corps, de ses cellules, de sa substance. L’éternité attendait donc ce corps-là pour s’y révéler son caractère le plus inattendu. Quel est-il ? La démonstration se poursuit. Dans la Deuxième Vie, surgissant en premier, « les éléments négatifs sont éliminés et chaque moment est perçu instantanément pour la deuxième fois. Le caractère le plus inattendu de l’éternité est donc la vivacité. » La conclusion revient au poète, à l’alchimie du verbe :  Elle est retrouvée ? Quoi ? L’éternité. « C’est d’un vif mouvement que la mer se mêle au soleil. »
La Deuxième Vie extrait la quintessence de la première, le temps vrai, bloc d’or au fond d’un bourbier. Comme si le Sujet de la première vie réservait à l’infini la traduction de la Deuxième. Ponctuation intime, silence. La Deuxième Vie est une lecture cognitive, « gnostique », de la première. L’initiation s’opère à travers des lectures éclairées. La bibliothèque est revisitée et retournée dans sa nervure tout à la fois physique, « le trou noir est un corps condensé dont le champ gravitationnel est si intense qu’il empêche toute matière et tout rayonnement de s’en échapper », et métaphysique, « un écrivain (Stendhal, Proust, Artaud, les autres) est une sorte de trou noir dans le cosmos humain ». Dès lors, « à partir de n’importe quel point » de ce nouvel espace-temps « vous pouvez vous lancer dans une virée rapide. L’Histoire est à vous. » Le temps s’accélère à l’envers, « ce qui donne au passé une nouveauté stupéfiante ». Les révélations qui en découlent sont de plus en plus électriques, radicales : « La vie est une mort, la mort est une vie, c’est une révélation très tardive, une révolution radicale ». Le corps change au fur et à mesure que la connaissance augmente et commence ainsi à expérimenter de nouvelles qualités : impassibilité, clarté, agilité et subtilité. La théologie fleurit soudain avec plus de sève et d’énergie : « En langage théologique, dans la résurrection des morts, il s’agit des « corps glorieux ». Ils n’ont besoin de rien, sont radieux, se déplacent instantanément avec la rapidité de la pensée et traversent, sans résistance, tous les obstacles.  En sanscrit ça donne ça : « Celui qui connaît le souffle du souffle / la vue de la vue, l’ouïe de l’ouïe, celui-là a pénétré l’absolu, / On ne peut le voir que par la pensée. » Et c’est justement parce que tout ceci est très sérieux que le rire demeure : « Pour l’instant, comme on voit, je m’entraîne à mourir, en espérant trouver la clé d’une résurrection radicale. C’est un peu compliqué, mais j’y arriverai. »
Au plus près de l’abîme, dans « les insomnies de trois heures du matin, les plus dures, les plus inquiétantes, les plus éclairantes » l’horloge n’est plus ce dieu sinistre et effrayant au doigt menaçant. Nul besoin de presser la gangue des minutes pour en extraire l’or, la couleur : « chaque jour est octroyé comme un jour de plus, ce qui change la couleur de chaque minute », plus précisément : « chaque heure a sa couleur propre. Le trois est noir, le quatre est rouge, le cinq est gris, le six bleu foncé, le sept bleu clair, le huit blanc, le neuf vert ». Sollers aura fixé la couleur des heures, Rimbaud celle des voyelles, mais à l’avenant il s’agit d’un même avènement, celui d’une langue qui retrouve son intensité de concentration, rejoignant ainsi ce qui lui était destiné depuis toujours. Avec « une clarté souveraine, sans quitter le grec comme but, le français peut désormais absorber l’hébreu, l’arabe, le sanskrit, le chinois avec une souplesse incomparable », car « le français est vif, imprévu, sa tendance claire et révolutionnaire est connue ; il traduit tout ce qu’il touche. » Allez lire Paradis vous-mêmes si vous ne voulez pas me croire.
Langue de la concision, mais aussi langue par excellence de l’ironie et de l’écart, le français est fait pour « dégager, abréger, juger et tuer ». La preuve avec une petite dystopie, elle fait recette ces jours-ci… Là où beaucoup ne proposent que des pastiches de canevas vieillots et usés jusqu’à la trame, Sollers décape le genre par son style. Pas de morale, pas de pathos, aucun effet de dramatisation, mais une manière corrosive de dire en quelques mots ce que d’autres ne sauraient pas dire en mille : « Une guerre de plus et l’arrière-grand-mère américaine se découvre russe, joue à la Babouchka, rêve de posséder la planète de façon plus juste, mais découvre qu’elle ne sera jamais, malgré ses efforts, tout à fait chinoise. Ce conflit s’éternise, la démographie s’en mêle, toutes les mères porteuses sont mobilisées. Déjà en pénurie, la qualité du sperme diminue, et un nouveau virus, inconnu jusque-là, attaque directement les ovocytes. L’angoisse est à l’horizon dans chaque corps, la première vie se transforme en enfer où rien ne semble amorcer une autre vie possible. »
À son point d’intensité le plus culminant, le nihilisme paraît étonnamment passif, fasciné, envoûté par cette mutation finale de sa volonté de puissance, volonté inconditionnée qui n’a d’autre but qu’elle-même, volonté de volonté, sur le fonctionnement de laquelle son moteur infatigable, l’esprit de vengeance, se règle, se calibre. « Le comble sera atteint lorsque l’esprit de vengeance voudra se venger de l’esprit de vengeance. C’est peut-être maintenant. » « Si l’humanité est contrainte de reconnaître ses mensonges et ses crimes », l’être humain, trop humain, « vient buter sur la négation. Il se trompe à son sujet. Il croit être une positivité, il se gonfle, il s’affirme, grenouille qui se prend pour une vache ou un bœuf. Démenti, il en veut à la terre entière. Il rumine cette injustice, cette absurdité, voudrait tuer, se tue. Malentendu »
Malentendu quant au temps, puisque l’esprit de vengeance est le ressentiment de la volonté contre le temps et son « il était » des corps angoissés, pétrifiés, arraisonnés, corps morts, tout au contraire du corps amoureux.
« Quant à l’amour, qui ose prétendre faire durer le temps dans le temps, éterniser l’instant, et, pourquoi pas, mouvoir le soleil et les autres étoiles ? Laissez-nous rire. Le soleil d’autrefois n’est qu’une super-bombe thermo-nucléaire, et les étoiles brillent par leur absence dans les imaginations. La marche à l’étoile ? De quoi parlez-vous ? Et la mort ? Ce détail ? Bien entendu, vous n’allez pas observer au télescope comment l’amour meut le soleil et les autres étoiles, vous perdriez votre temps. Il s’agit d’une révélation qu’on ne peut avoir que dans l’amour, c’est-à-dire dans une autre vision du Temps. »
Julia Kristeva, dans son texte « Le vivace aujourd’hui », nous confie ceci : À l’hôpital, Sollers a demandé à relire la traduction par Jacqueline Risset du chant XXXIII du Paradis de Dante, hymne à « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles. »
D’un Paradis l’autre : « soleil voix lumière écho des lumières soleil cœur lumière rouleau des lumières moi dessous dessous maintenant toujours plus dessous par-dessous toujours plus dérobé plus caché de plus en plus replié discret sans cesse en train d’écouter de s’en aller de couler de tourner de monter s’imprimer voler soleil cœur point cœur point de cœur passant par le cœur », Eva, « l’amour fou » qui accompagne le Deuxièmiste Sollers dans son aventure, est le soleil de ce soleil. Son négatif photographique. « Il y a du nouveau sous le soleil noir de la matière noire. J’apprends à ne pas être d’un seul côté, mais aussi de l’autre. » Le Migrant précise : « Eva, à cause de ses fonctions au FMI, influenceuse puissante, m’apprend beaucoup de choses intéressantes, que je ne connaîtrais pas sans elle, puisque je vis retiré de toute apparition sociale ». Eva, clair-obscur, Perséphone de l’entre-deux, qui fréquente aussi bien l’obscurité de l’enfer que l’étincelle d’or de la lumière nature, « regarde, sur son ordinateur, le flux incessant des milliards terrestres qui transforme la vieille humanité en continent numérique ». L’écrivain regarde donc ce négatif en face, séjourne près de lui. Ce séjourner est un néantiser. D’une périphrase, « le plus grand penseur de notre temps », qui démontre ironiquement l'aveuglement, Sollers nomme le penseur innommable en passant. L’essence de la toute-puissance du nihilisme dans sa phase terminale ne saurait en effet être pensée et questionnée dans son énigme sans lui. « Peut-être, écrit Heidegger, l’essence du nihilisme réside-t-elle dans le fait qu’on ne prend pas au sérieux la question concernant le néant. Le nihilisme signifie alors ceci : l’essentiel non penser à l’essence du néant. Lorsque Heidegger parle du « néant », il vise l’être lui-même et évoque comment la richesse insondable de l’être s’abrite dans le néant essentiel. » Partant, « il faut éprouver le néant afin d’échapper à la puissance. L’acteur final a appris à jouer de cette contradiction. »
Lorsque Julia Kristeva évoque les derniers instants :
« Le 10 mars 2023, rétabli à la maison, il trace cette maxime, en pressentant, sans le savoir encore, qu’elle serait finale : « Si le néant est là, il est là, en train de voir le monde éclairé par un soleil noir. »
Son état s’aggrave. Lumineux regard qui prolonge la pensée dans les combats du corps, ultime signe du sacré : « Je pars. » L’iris marron s’assombrit, presque « outrenoir » comme dans la toujours présente Étreinte. Le blanc de l’œil disparaît, rien que l’irruption d’une énergie noire, inhumaine, étreinte absolue. Je m’entends dire : « Avec toi. » Philippe se tourne vers le cahier, sa voix frémit : « C’est tout, c’est bien. On part ? » Je confirme : « On part. » Plus tard, j’ai trouvé cet accord déjà scellé dans L’Étoile des amants  (2002) »,
Il devient dès lors possible d’entendre à nouveau se dérouler, dans toute sa portée, la dernière phrase du roman. Cette fulgurance, dont la forme tautologique fait écho à ces mots du premier vers du VIe fragment du Poème de Parménide : Est en effet être, renvoie à cette autre fulgurance, celle du « plus grand penseur de notre temps » : « Toutefois, si nous apercevons cette éclipse en tant qu’ombre, c’est que déjà nous nous tenons dans une autre lumière, sans trouver le feu dont la lueur émane. L’ombre même est non pas assombrissement, mais déjà quelque chose d’autre. » (Je souligne)
Il est possible que Sollers ait trouvé ce « feu », ce quelque chose d’autre, que le penseur souabe appelle l’autre commencement.
C’est sur ce fond de méditation historiale que la Chine, passion fixe de l’écrivain, fait signe,
« Deux chansons des tiges de bambous
Saules verdoyants au bord de la rivière calme ;
J’entends le son de tes chants sur le torrent.
À l’est, le soleil apparaît, à l’ouest, il pleut ;
L’éclaircie n’est pas là, elle y est pourtant. »
Les vers du poète Liu Yuxi, né à la fin du 8e siècle, entrent soudain en résonance, avivant un agréable goût d’encre de Chine, avec les dernières phrases de L’Éclaircie : « Mes peintures imaginaires d’un côté, mes manuscrits bien réels de l’autre. Je viens de recevoir les remerciements du Recteur de l’Université de Shanghai pour le don de mes manuscrits effectué par « une personne qui souhaite garder l’anonymat ». Sacrée Lucie ! Vite fait, bien fait. J’irai un jour là-bas pour voir mon écriture sous vitrine. Une jeune chercheuse est déjà à l’œuvre, et j’apprends en même temps (voyez le roman) que Trésor d’Amour va être traduit par une nouvelle maison d’édition créée en février 2010 à Pékin. C’est le moment exact de ma rencontre avec Lucie et de l’arrivée du manuscrit de Casanova à Paris. On se la joue mégalo sur plus de deux siècles. Pari. »
Au moment où je transcris ces lignes sur mon cahier, prenant soin de souligner de deux traits les deux dernières phrases, j’aperçois de ma fenêtre un rouge-gorge picorer les baies de la vigne vierge. Il se pose un instant sur le garde-corps, puis jette un furtif coup d’œil dans ma direction avant de reprendre son envol. Petite fusée perçant les feuilles du jour.
Sous les deux traits tracés, deux mots accompagnent cet envol : Je parie.
L.S.
0 notes
nam00n · 7 months ago
Text
lecteur paisible et bucolique,
sobre et naïf homme de bien,
jette ce livre saturnien,
orgiaque et mélancolique
si tu n'as fait ta rhétorique
chez satan, le rusé doyen,
jette ! tu n'y comprendrais rien,
ou tu me croirais hystérique
mais si, sans se laisser charmer,
ton oeil sait plonger dans les gouffres,
lis-moi, pour apprendre à m'aimer ;
ame curieuse qui souffres
et vas cherchant ton paradis,
plains-moi !… sinon, je te maudis !
— les fleurs du mal, épigraphe pour un livre condamné, charles baudelaire
0 notes
deermouth · 8 months ago
Text
1 note · View note
olivieramiel · 1 year ago
Text
Tumblr media
Épigraphe de mon roman « Hyper ! Hyper ! Juste à côté du cœur »… Chanson préférée de son personnage féminin Do… Titre culte du genre musical méprisé de l’Eurodance dans les années 90… Bande originale de la dernière scène du film Beau Travail de Claire Denis avec Denis Lavant… Chanson ringardisée dès sa sortie en 93 par la branchitude élitiste… Symbole d’un mépris social dégueulasse… Hymne d’une génération perdue.
The Rhythm of the Night de Corona est sorti il y a bientôt trente ans, le 5 novembre 1993.
0 notes
rei-the-head-shaker · 2 years ago
Text
31st of July - 6th of August 2023 Spotify Stats
(according to last.fm)
Tumblr media
A few numbers:
Scrobbles:  222
Avarage Scrobbles per day:  31
Nr. of Artists:  145
Nr. of Albums:  158
Nr. of Tracks:  165
Top 10 Tracks:
“Lonesome Town” by Ricky Nelson  (14)
“A Sky Sparkling” by Johannes Bornlöf  (10)
“Good Old-Fashioned Lover Boy” by Queen  (8)
“Rêverie, L. 68” by Claude Debussy  (7)
“perfect blues” by Hannah Bahng  (4)
“We Will Rock You” by Queen  (4)
“i'll die anyway.” by girl in red  (3)
“Marigold” by Santo Trevisani  (3)
“Queencard” by (G)I-DLE  (2)
“Everybody's Dead Inside” by Alissic (2)
Top 10 album:
“Ricky Sings Again (Expanded Edition / Remastered)” by Ricky Nelson  (14)
“A Sky Sparkling” by Johannes Bornlöf  (10)
“A Day At The Races (Deluxe Edition 2011 Remaster)” by Queen  (8)
“Debussy: Estampes; Pour le piano; 6 épigraphes antiques” by Claude Debussy  (7)
“perfect blues” by Hannah Bahng  (4)
“News of the World (2011 Remaster)” by Queen  (4)
“i'll die anyway.” by girl in red  (3)
“Marigold” by Santo Trevisani  (3)
“ODDINARY” by Stray Kids  (3)
“I feel” by (G)I-DLE  (2)
Top 10 artists:
Ricky Nelson  (14)
Queen  (13)
Johannes Bornlöf  (12)
Claude Debussy  (7)
Stray Kids  (5)
Hannah Bahng  (4)
Radiohead  (4)
girl in red  (3)
Mitski  (3)
Penelope Scott  (3)
Top Tags:
Pop
Indie
Rock
Indie Pop
Piano
0 notes
lioncunt · 2 years ago
Note
for the piano ask, the song is debussy’s ‘épigraphes antiques’!
amazing thank you!!!
1 note · View note
petit-atelier-de-poesie · 1 year ago
Text
Tumblr media
17 notes · View notes
inesgdr · 2 years ago
Text
75
“... Soyez patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur. Essayez d’aimer vos questions elles-mêmes... Ne cherchez pas... des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne saurez pas... les vivre. Et il s’agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être simplement... finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses.” Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète. Lettre n°4, trad. Bernard Grasset et Rainer Biemel, n.d. épigraphe de Sue Hubbell, Une année à la campagne, Paris, Folio. 
1 note · View note
feuillesmortes · 2 years ago
Text
i hope you all noticed claudia and lestat playing debussy’s pour invoquer pan on piano this episode 💘
29 notes · View notes
lesser-known-composers · 2 years ago
Text
youtube
Gabriel Dupont (1878-1914) - Les Heures dolentes (1905), quatre extraits
1/ [00:00] Épigraphe (avec une photo du compositeur, prise vers 1905); 2/ [02:17] Le soir tombe dans la chambre; 3/ [07:30] Coquetteries; 4/ [12:13] Des enfants jouent dans le jardin.
Interprétés par Daniel Blumenthal, piano
3 notes · View notes
realvotivastore · 5 years ago
Photo
Tumblr media
Phrases commémoratives et inscriptions pour pierres tombales
Idées et suggestions utiles pour la préparation de phrases et d'inscriptions commémoratives à écrire ou à graver sur des plaques funéraires. Ouvrez le lien suivant:
https://www.realvotivastore.com/fr/phrases-commemoratives-et-inscriptions-pour-pierres-tombales
0 notes