#vous maintenir dans l’Amour et la Lumière.
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energiologue · 6 days ago
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Saint-Germain – Ce n’est pas le Moment d’être Gentil
. . VOUS POUVEZ ENTENDRE CE TEXTE EN CLIQUANT SUR LE LIEN CI-DESSUS . Chers frères et sœurs de la planète Terre ! JE SUIS SAINT-GERMAIN ! Je porte toujours ma Flamme Violette et j’enveloppe chacun de ceux qui sont avec moi dans le cœur en ce moment. Mes frères et sœurs, remplissez-vous de Lumière et d’Amour. Ne laissez pas d’autres sentiments envahir vos esprits et vos cœurs. Il y a un…
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yes-bernie-stuff · 4 months ago
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Jésus rétablit la vérité 28/07/2024
Car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Jean 12.47
Certains rejettent l’ensemble de la foi chrétienne, et accusent la morale judéo-chrétienne de maintenir les gens sous une lourde chape de culpabilité. C’est vrai, il y a eu une dérive avérée du christianisme vers une forme de moralisme culpabilisant.
Il a été, pour une part, influencé et contaminé par l’esprit grec, qui dépréciait le corps et la jouissance. Il s’est éloigné d’une spiritualité concrète basée sur la foi et l’amour dont Christ est la source. Des philosophes l’ont dénoncé mais ils ne combattaient en réalité qu’une corruption du christianisme… C’est regrettable.
Le portrait de Jésus rétablit la vérité ! Lorsque nous regardons à sa personne, au portrait vivant que nous en dressent les quatre évangiles, nous le découvrons très humain : tantôt rempli de joie, tantôt pleurant, plein d’amour et faisant du bien autour de lui. Indigné devant l’hypocrisie religieuse, et faisant l’éloge de la simplicité et de l’humilité des enfants. Prenant soin des parias, de tous ceux que la société voyait comme inférieurs, et refusant de les juger comme le faisaient certains religieux.
Si vous lisez les évangiles, vous verrez le vrai christianisme dont Christ est le cœur. Il est l’incarnation même de Dieu, devenu homme pour sauver les hommes. Son objectif est de leur donner sa vie abondante, et non de les mortifier !
Aurélien Bloch
__________________ Lecture proposée : Évangile selon Jean, chapitre 12, versets 27 à 47.
27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirais-je?... Père, délivre-moi de cette heure?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure.
28 Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore.
29 La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé.
30 Jésus dit: Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre; c'est à cause de vous.
31 Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors.
32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.
33 En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. -
34 La foule lui répondit: Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que le Fils de l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de l'homme?
35 Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va.
36 Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s'en alla, et se cacha loin d'eux.
37 Malgré tant de miracles qu'il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui,
38 afin que s'accomplît la parole qu'Ésaïe, le prophète, a prononcée: Seigneur, Qui a cru à notre prédication? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé?
39 Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu'Ésaïe a dit encore:
40 Il a aveuglé leurs yeux; et il a endurci leur coeur, De peur qu'ils ne voient des yeux, Qu'ils ne comprennent du coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.
41 Ésaïe dit ces choses, lorsqu'il vit sa gloire, et qu'il parla de lui.
42 Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui; mais, à cause des pharisiens, ils n'en faisaient pas l'aveu, dans la crainte d'être exclus de la synagogue.
43 Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.
44 Or, Jésus s'était écrié: Celui qui croit en moi croit, non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé;
45 et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé.
46 Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.
47 Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde.
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christophe76460 · 7 months ago
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Briefing Spirituel Quotidien (DSB)
25 Avr 2024
SOYEZ FIABLE !!!
«‬‬ Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur. »
‭‭1 Corinthiens‬ ‭15‬:‭58‬ ‭LSG‬‬
RÉFLEXION & INSPIRATION
Fiable est un compliment, mais dans le monde d’aujourd’hui, nous voulons que le compliment soit plus excitant que fiable comme charismatique par exemple. Mais fiable signifie que vous êtes présent à chaque fois. Les gens peuvent compter sur vous quand cela compte vraiment et c’est pour moi un énorme compliment!
Le concept de fiabilité est un aspect important de notre caractère et de notre comportement en tant que chrétiens. Malheureusement, de nos jours, il est assez rare de trouver quelqu’un qui est vraiment fiable et fidèle dans ses engagements et ses relations. Il est si précieux d’avoir quelqu’un autour de nous avec les qualités d’une personne fiable qui agit avec intégrité et sincérité.
Nous sommes appelés, en tant que chrétiens, à maintenir un engagement constant et fiable envers l’amour et la bonté dans nos actions et nos attitudes. Notre compréhension de la fiabilité est enracinée dans le caractère de Dieu lui-même à travers la fidélité et la fiabilité inébranlables de Dieu dans le respect de ses promesses et l’amour de son peuple à travers les générations.
Suivez les traces de Jésus en étant cohérent, digne de confiance et fiable dans tous les domaines de notre vie pour honorer Dieu et servir de lumière à ceux qui nous entourent.
Sois béni et rappelle toi que Tu es choisi !!! « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis » (Jean 15 :16, LSG)
🙏🏼 PRIONS 🙏🏼
« Seigneur, je te prie de m’inculquer un esprit de fidélité et d’intégrité. Que je sois toujours fidèle à ma parole et que je remplisse mes engagements avec excellence.
Seigneur, que mes actions reflètent toujours ton amour et ta fidélité envers ceux qui m’entourent; que ma vie soit un témoignage de ta bonté et de ta fiabilité. Au nom de Jésus, je prie. Amen et Amen »
N’oubliez pas de partager ce message
…/Power connexion/DG
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grandmediumamourrichesse · 4 years ago
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vrai rituel efficace et sérieux pour récupérer son ex  00229 68-28-84-74
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Entreprendre un retour d’affection soulève de nombreuses questions. Nous tenterons ici de vous expliquer comment fonctionne un retour d’affection. Voici les grands principes et les réponses aux questions les plus courantes.
Les avantages du rituel sacré
Agir comme par magie via le monde des rêves.Aussi curieux que cela puisse paraître, la reconquête de l’ex passe par le songe, le rêve. En fait, souvenez-vous. Qu’avez-vous ressenti lors de votre premier sentiment pour votre ex ? Nous l’appellerons ici le « frisson amoureux ». Un sentiment où votre cœur s’emballe. Un état, où en fait, vous ne faisiez que penser à votre nouveau partenaire. Vous y pensiez ! Et à bien y regarder, un synonyme de « penser » est « songer ». Ne dit-on pas « As-tu songé à faire quelque chose » pour évoquer le fait d’y penser ? De même, ne dit-on pas que quelqu’un « est dans ses songes » pour signifier qu’il est profondément dans ses pensées.Le couple n’échappe pas à cette sémantique.
Au début d’une relation, les amoureux se font « rêver ». Quand l’un des partenaires est absent, l’autre songe à lui, autrement dit, pense à lui. Ainsi, pour faire durer un couple, l’une des clés est de maintenir, entretenir cette sensation. Et regardons un instant où vous êtes aujourd’hui. Ne trouvez-vous pas que justement, au fur et à mesure que votre relation s’étiolait, l’un de vous deux a, d’une manière certaine, « oublié » de continuer à faire rêver l’autre ?
Réactiver les souvenirs de votre ex
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Car à ce moment, la personne concernée par le protocole se trouve dans un état de moindre résistance. Le médium, de part ses capacités, peut alors, d’une manière imagée, lui « souffler à l’oreille » tout le bien que l’on peut avoir de vous-même. En conséquence, le rituel amène votre ex , dans ses rêves, à développer de nouveaux sentiments positifs à votre égard.De même, le retour d’affection permet la réconciliation en évitant le ressentiment et de fomenter de la vengeance. Car hélas, trop souvent, lors d’une rupture, l’ex partenaire exprime sa déception en cultivant une rancœur. Et hélas, il n’est pas rare que cet état de pensée tourne au désir de se venger ou d’aboutir à ce que l’autre le regrette amèrement.
Le Retour d’Affection est une pratique morale
Est-il éthique de procéder à un retour d’affection ? Il y a bien sûr des personnes qui critiquent la pratique du retour d’affection, disant qu’elle est contestable, qu’il s’agit d’une manipulation.Très clairement, le retour d’affection n’est en aucun cas une manipulation. Il s’agit d’un encouragement, d’une incitation.Personne ne peut faire un procès sur le fait d’inciter un être à aimer. N’est-ce pas plutôt charitable ?
Il est plus profitable d’étudier un sujet que de le critiquer En y regardant bien, les personnes qui tiennent ce discours sont des individus très méfiants, qui paniquent face à quelque chose qui leur échappe. Elles trahissent ainsi la faiblesse de leurs sentiments.Ces personnes traduisent aussi leur propre malaise à l’idée de pouvoir être elles-mêmes sous l’influence de ce type de démarche !On a donc surtout envie de dire à ces détracteurs : au lieu de critiquer, étudiez sincèrement le sujet !Personne n’est victime d’un retour d’affection !De plus le rituel de retour d’affection ne se pratique que si le médium est sûr que les deux personnes soient compatibles. Tout médium sérieux pratique avant d’intervenir une étude de compatibilité.Si vous aussi, vous faites face à ce genre de détracteurs, soyez vigilants.
En effet, parmi ces détracteurs, il y en a que cela arrange bien de considérer le retour d’affection comme une pratique immorale et mensongère.
Ainsi, sans préceptes moraux, cela leur permet d’être des prédateurs. Certains n’ont ni foi ni loi pour l’amour, ni vis à vis des sentiments et abusent de tout, des forts comme des faibles.
On pourrait demander à ces détracteurs : « Qu’est-ce que cela te coûterait de m’aimer ? Tu as l’air de bien te défendre. Que crains tu ? D’être manipulé ? »
Mais regardons bien : au final, ces détracteurs ne sont-ils pas plus manipulés par leurs patrons, par leurs faiblesses, pas internet, par la publicité, par des gens plus forts que eux ? Par des gens qu’ils admirent et qui arrivent à leur faire faire ce qu’ils veulent.
Bien sûr, personne n’a envie de se rendre compte qu’il se fait manipuler.
Il est alors normal de réagir. Néanmoins, réagir ne signifie pas devenir un paranoïaque permanent. Là aussi, une part de maturité s’impose.
Nos multiples témoignages sont aussi le gage du sérieux de notre approche. Consultez les pour vous rassurer !
Le Retour d’Affection favorise votre Charisme Amoureux
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Un retour d’affection, c’est aussi vous donnez une deuxième chance de faire une bonne première impression.
Ceci n’est pas une affirmation Gratuite.
Pensez au phénomène suivant : la première et la plus forte impression que nous subissons est celle de la lumière. La plus vive émotion est celle de la vue. Le premier contact entre les hommes et les femmes est celui du regard.
Le Charisme est un ETAT, mais qui vous échappe lorsque vous êtes dans tous vos états quand le chagrin vous gagne.
Le Charisme Amoureux en vérité, c’est se lever en pensant à quelqu’un, se coucher en pensant à ce même quelqu’un et y repenser dans la journée dès qu’une embellie se présente…
On aimerait que ce moment dure vitam aeternam.
Comment fonctionne le charisme ? Charisme trouve son origine dans le grec « Karisma », qui peut se traduire par « Charité », « Don ».
Mais au delà, des mots, force est de reconnaître que le charisme est bien plus que tout ça.
Il existe une intelligence invisible, intouchable, inodore, et pourtant très réelle qui habite et soutient toutes formes, c’est justement le Charisme.
Ainsi, le Charisme dans le couple se manifeste comme Vertu amoureuse envers l’autre, indulgence, bonté pour ses travers et imperfections. Et plus généralement, Bienveillance et amour envers tous.
Immatérielles, ces expressions du charisme voyagent dans l’air, se ressentent. Ne qualifions-nous une personne de « charismatique » sans réellement pouvoir expliquer sa différence. On parle de ce qu’elle « dégage ».
On constate que nul ne remet en cause les expressions du charisme, alors que pourtant personne n’a jamais pu les voir, les saisir à plein mains.
Lorsque l’on tente d’analyser ce phénomène quotidien et apparemment banal, on est sidéré.
Car, sur le plan rationnel, c’est inconcevable.
L’explication que nous en donnons ici est que, pour croire réellement en ce principe et pour le voir se manifester, il faut avoir une perspective du monde physique beaucoup plus globale que nous ne pourrions jamais imaginer.
Nous devons apprendre à nous défaire de notre vision étriquée des choses et savoir :
Apprendre à toucher le corps, le cœur et l’esprit, User du Charisme Personnel pour …, faire passer le courant ! le feeling, Plaire plutôt que séduire ! Voilà comment se défini le charisme. Plaire pour répondre à un besoin. Séduire, c’est remplir Son besoin ! Maîtriser les mécanismes du comportement et la composante comportementale dans toutes vos actions quotidiennes. Dans le cadre de tout travail d’évolution spirituelle, le charisme doit se convenir en une composante de votre être.
Comment devenir plus charismatique ? Au départ et en premier lieu, il faut déjà supprimer le principal obstacle qui est en vous et qui est le Stress et la Fatigue.
En effet, leurs effets sont dévastateurs sur votre charisme.
Vous manquez de confiance en vous et rien n’arrive par cette fatigue. Vous n’osez pas. Et sans réaction, vous risquez d’attendre ainsi toute votre vie cette énergie qui vous manque. Il vous faut néanmoins savoir que toute maladie contient le pouvoir inhérent de la surmonter.
Ensuite, comment résoudre cette difficile équation ?Aller au-delà de la cause et de l’effet purs en vous mettant au diapason de votre dimension humaine invisible.
En effet, la plupart des difficultés personnelles, dont on se plaint, résulte de la méthode qu’on emploie pour les résoudre.Aussi, tout travail spirituel vise à déterminer les causes et une fois cela réalisé, appliquer le remède.Imaginez les avantages que vous obtiendrez d’une santé morale et physique recouvrées !Mais se reprendre en charge soi-même, ce n’est pas seulement essayer un nouveau mode de santé, « pour voir ».Cela exige d’avoir la volonté d’être mieux, de remettre en question et de détruire, en gros et en détail, toutes les pensées qui engendrent en nous le sentiment paralysant d’être malheureux.
La véritable magie du charisme C’est ainsi que certains dégagent cette force incroyable, indéfinissable, impalpable que nous traduisons parfois par Charisme.Reconnaissons-le, ce n’est pas un travail simple. Mais il en vaut la peine.Car, comme toujours, se détourner de l’inconnu contient sa propre récompense.D’un côté, puissante est la peur de l’inconnu et tant que l’on reste dans un domaine familier, on la tient en échec. Mais en même temps, c’est au détriment de son accomplissement personnel.Voyez donc toute la magie du Charisme !Au delà d’une simple impression impalpable, le charisme nous propose d’être le véhicule de notre réussite : par l’abandon du sentiment d’être malheureux, l’analyse des causes de nos maux, il nous procure santé et accomplissement.
Un retour d’affection efficace, administré par Othniel, est l’une des voies pour s’ouvrir à votre potentiel amoureux.
RETOUR AFFECTIF IMMÉDIAT-RECONQUÉRIR SON EX-RETOUR DE L’ÊTRE AIME
Aimer est une chose merveilleuse et on donnerait tout pour aimer et être aimé. Pour garder l’être aimé on serait également prêt à tout. Voilà pourquoi lorsqu’on le perd, nous cherchons tous les moyens pour le reconquérir. L’un des moyens que nous avons en notre possession est la magie de l’amour. Elle nous donne au travers de différentes astuces et rituels la solution pour trouver l’amour et mieux encore : pour le récupérer.
Vous souhaitez récupérer votre ex? Vous souhaitez reconquérir un amour perdu? Vous souhaitez séduire une personne qui vous plaît? Vous souhaitez rencontrer une personne qui vous rendra heureux/se? Vous souhaitez en finir avec la tristesse et la solitude affective? Récupérer son ex définitivement,
Pour arriver à trouver et reconquérir l’amour la magie rouge vous donne la solution pour satisfaire à toutes vos envies. Il vous est donc possible d’effectuer des rituels pour : rituel magie pour récupérer son ex • Récupérer un amour perdu • Protéger votre couple • Faire à ce que la fidélité règne dans votre couple • Pour être plus performant sur le plan sexuel • Etc.
Tout ceci est possible à la puissance et le professionnalisme du grand voyant marabout reconnu.
Il faut noter que les rituels de magie rouge sont sans dangers et que vous pouvez les réaliser vous-même. À l’aide de fiches pratiques vous apprendrez comment faire pour réaliser efficacement ces rituels. Comme rituel magie pour récupérer son ex vous pouvez réaliser celui qui implique des pétales de roses, des bougies blanches et jaunes et un verre de thé à la menthe avec également du miel. Pour ce rituel vous serez amenés à disposer les bougies triangle puis disposer les pétales autour du triangle. Ensuite vous allumerez les bougies. Vous réciterez une incantation demandant à attirer l’amour (en général ou une personne en particulier).Une fois l’incantation fini vous boirez le thé puis éteindrez les bougies en commençant par la blanche.
Il peut, malheureusement, arriver que vous perdiez l’amour de votre vie et que cela vous brise en vous laissant sans espoir. La magie rouge vous permet de le reconquérir où qu’il soit. Pour avoir un résultat qui répond à vos attentes vous devez non seulement bien réaliser le rituel, mais aussi croire en ce que vous faites. La foi que vous avez dans la magie et dans la rituelle magie pour récupérer son ex que vous êtes en train de faire est des éléments qui renforcent un rituel. Il ne faudrait pas également oublier la force des ingrédients que vous utilisez pour la réalisation de vos rituels. Réaliser un rituel de reconquête d’amour est délicat, c’est pourquoi je vous propose mon aide sur la page suivante : Reconquérir un amour. Avec les fiches que je mets à votre disposition, je vous permets de réaliser en toute sécurité et avec un maximum de conseil des rituels efficaces dans ce domaine sensible.
Récupérer son ex: rituel magie pour récupérer son ex
Utilisez les mêmes outils que moi : Reconquérir son amour immédiatement. Faire revenir son ex magie marocaine, faire revenir son ex avec bougie blanche, rituel avec photo pour récupérer son ex, prière pour faire revenir son ex, faire revenir son ex avec photo, faire revenir son ex magie avis, magie blanche pour faire revenir l’être aimé, faire revenir l’être aimé par la pensée.
Merci de contacter votre Médium Voyant ALLOGNON pour plus d’informations Télé: 00 229 68 28 84 74 ( Appel et Whatsapp ) E-mail: [email protected]
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navifragum · 5 years ago
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noir volcan, cécile coulon (2020)
- je ne reste pas longtemps - 
“je ne considère pas les larmes comme des aveux de faiblesse, / il faut du courage pour noyer le regard / et la voix : / elle est impitoyable la révolte des sanglots”
“Je ne reste pas longtemps / pour que chaque pas vers vous soit un pas de géant”
- pour vous deux - 
“j’ai été secouée par l’envie de lui dire de faire bien attention / à toi, / de le supplier d’être quelqu’un de bien, de solide, / car on oublie souvent d’être plus solide que l’amour”
“Votre bonheur d’être ensemble m’a rouée de coups”
- apprendre que -
“Qui peut faire une chose pareille ? (...) une moitié de toi-même tente de calmer l’autre moitié”
“et je te souris, avec une bouche un peu bancale”
“Tout le monde est capable de faire une chose pareille, / simplement, quand il s’agit de nous-mêmes, / et de ceux que nous aimons, / nous ne le savons pas encore.”
- alors ce soir -
“Les fleurs vont pousser mille fois après ma vie.”
“On dit qu’ils (les “volcans larges”) sont éteints, la rumeur court qu’il ne sont qu’endormis” 
“Mon ventre a déjà rempli ses creux de mauvais souvenirs.”
“mais dans ce ventre de vieille femme / je fais grandir des cathédrales de souffle et de silence.”
- comment faire - 
“Comment faire pour choisir entre ce que je veux / et ce que je dois : / comment faire pour maintenir un pied brûlant / dans une rivière glacée sans que l’eau perde / de sa fraîcheur et la peau de sa fièvre ?
Comment faire pour perdre et ne pas pleurer d’avoir perdu ?”
- apprendre à tomber - 
“pour la simple raison qu’un refus m’est atroce, / que je ne supporte pas qu’on me dise non / ce n’est pas possible”
“les rares moments d’échec ont été suivis / de journée plus longue qu’une mer sans vague”
“je n’ai jamais pris aucun risque / parce qu’il y a toujours eu quelqu’un / pour le prendre à ma place / pour être blessé à ma place / pour être déçu à ma place / ainsi j’évite les failles de l’existence / comme on longe un glacier qui offre ses béances”
“j’ai déjà imaginé des avenirs noirs / des perspectives où la défaite m’apparaît clairement / comme on sait qu’il va pleuvoir malgré un ciel / dégagé”
- rien dire - 
“Je ne suis pas partie au bon moment, / je ne suis pas certaine que le bon moment existe / pour partir.”
“Je ne suis pas tombée amoureuse de toi, / J’ai décidé d’être amoureuse de toi.”
“Je n’ai pas été traversée par des forces qui me dépassent : / je suis une force qui me dépasse.”
- on ne t’y reprendra pas - 
“ce sera difficile et cruel de vivre ainsi, / de sourire dans la rue, d’entendre ce prénom”
- tendrement - 
“un mausolée pour te souvenir que tu fus animé / par d’autres feux que celui de la résignation”
“Je sais que cela fait mal d’avoir des rêves coincés en soi / comme des cales dans une porte.”
- pardon - 
“Une fois que tout sera fini - si tout finit réellement un jour -, / une fois que nous aurons refermé sur notre histoire / le couvercle du chagrin”
“Les mois prochains seront un cauchemar de souvenirs éblouissants.”
“pour les livres lus à haute voix, ces livres débordaient de paroles cruelles; / nous les lisions tranquillement, / persuadées que ces paroles ne pourraient jamais nous être adressées”
“j’aimerais te murmurer que / même si tout cela nous abîme, / nous ressemblerons bientôt à des statues au nez brisé / que les spectateurs admirent pour leurs imperfections.”
- perdre - 
“mais le coeur bat encore / et c’est une surprise de l’entendre cogner / quand le reste est éteint.”
“Nous sommes si nombreux à nous taire / quand nous ne savons plus comment faire : / personne ne nous a appris ce que cela signifie / d’être ravagé par la lumière.”
“Je veux entendre de nouveau / tes grands éclats de rire / qui m’ont tranché / la gorge.”
- voix douce - 
“tu paraissais si calme, il ne supportent / pas la douceur quand elle précède / la grande disparition”
“tu as souvent répété ces phrases, / avec la même sévérité pâle au fond des yeux”
- le nouveau monde et après - 
“Leur premier amour leur aura inculqué que tout sentiment / fort est vain, / grandiose et brûlant / et ils se tiendront le reste de leur vie à distance raisonnable / de ces sentiments forts.”
- une ombre - 
“la seule chose qui continue / de te suivre silencieusement / c’est ton ombre. / Plus vivante que la plupart de ceux / qui t’ont donné cet espoir atroce / d’être indispensable dans leur vie.”
- pas longtemps - 
“Parfois la terre tremble à l’autre bout du monde, mais souvent / c’est à l’autre bout de soi-même que quelque chose a bougé.”
“ce peut être le corps qui remorque ses mille années / de mensonges / et de contournements.”
- finir - 
“Dans un monde naturel où tout est voué à finir,
pour croire qu’une chose, grande ou petite, est éternelle
il faut être fou, écrivain, ou économiste.”
“Cette découverte m’a plongée dans une mélancolie 
propre
à ceux qui n’ont pas besoin de travailler pour vivre
convenablement.”
- tombes - 
“Personne n’est irremplaçable.”
“Un détail pourtant :
celui ou celle qui prend la place libre ne comble pas
le manque laissé par un absent : il en ajoute un nouveau.
Voilà de quoi nous sommes constitués : des manques creusés
successivement en nous, côte à côte, bien rangés,
et nous apprenons à vivre une fois que nous nommes tombés dedans.”
- les chats rouillés - 
“beaucoup de questions
peu de réponses ou alors, évidemment, toujours les mêmes”
“Arrêtez de m’apprendre à tout enfouir.”
- ta propre vie - 
“Comment utiliser un tel adjectif pour parler d’un moment
qui commence dans le sang et finit dans la terre ?”
- abîmer la douceur - 
“comme des géants s’appuient sur des piliers fissurés,
entendent le bruit des pierres se briser de l’intérieur
et continuent, par inertie,
de se reposer sur les colonnes usées.”
“Nous devrions cesser de jouer avec ceux qui ne se jouent pas 
de nous.”
“Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur
contre un morceau de vos abysses.”
- pourquoi les chiens aboient - 
“quand je dis que tout cela ne durera pas plus longtemps / qu’une décennie, / sachant que je disais cela il y a dix ans.”
“Comme les autres, je n’ose pas dire la vérité / parce qu’elle est sale et naïve.”
“mes romans et mes poèmes ne seront jamais suffisants / mais au moins ils montrent patte blanche / avec bien sûr un peu de boue séchée sous les griffes”
“Il n’y a pas un seul os de mon squelette / qui ne grince pas le matin, / quand je me lève pour découvrir par la fenêtre / l’absence des oiseaux.”
“Le temps m’a promis d’étaler son miel chaud / sur toutes les cicatrices ouvertes, / sur tous les renoncements. / Nous nous retrouverons, sans colère ni rage, / comme des amies qui s’aiment : le bateau a coulé / mais nous saurons atteindre une rive plus calme / profitant du soleil, à deux, et à la nage.”
- le jour où tout se brise en toi - 
“Je parle de la raison qui se jette contre les murs”
“Le jour où tout se brise en toi / tu t’en veux si fort d’y avoir cru.”
- avouer - 
“Qu’un feu fume davantage quand on verse de l’eau dessus. / C’est comme cela que nous vivons : / nous tentons d’éteindre de longs et douloureux incendies / et nos tentatives ne font que nous consumons un peu plus.”
- clermont-ferrand - 
“chacun porte en lui son volcan”
- rompre - 
“Alors le pire n’est plus le pire, juste un terrible pas de côté”
“Ce n’est pas normal / cette sensation de mort dans ce ventre doux.”
“un mot contient un monde”
“ainsi, personne n’assisterait, dans cette ville que j’aime, / au désastre de mon visage dévasté”
- en morceaux - 
“J’ai passé l’âge comme on passe son tour.”
“Tout pour que la mémoire explose.”
“Tout pour épingler des étoiles au plafond des jours tristes.”
“Ecrire un poème, c’est découper en soi un morceau de silence / trempé de honte et d’inquiétude (...) / et quand il est bien sec on l’offre à ceux qui savent / qu’un poète est à la fois un vieillard et une jeune fille.”
- le feu les haricots - 
“Je porte en moi les grandes violences de mon sang.”
- bière et café -
“et sans défense j’apprends à tenir debout sans la canne / des faux succès / sous mes doigts raides.”
- de mon mieux - 
“il n’y a plus d’eau. Les sapins pleurent de chaud, / le ciel a brûlé leurs cimes.”
“Ma sauvagerie je t’avais oubliée.”
- la dernière note d’une courte mélodie - 
“Je n’avais pas imaginé que cela arriverait de cette façon.”
“Qu’il est terrible de savoir que nous n’avons pas été capables / de grandes choses. / Qu’il est terrible de savoir que cela nous est déjà arrivé, / que cela nous arrivera encore / même si nous nous promettons le contraire.”
- je reviens tout de suite - 
“Je ne sais pas exactement. / Evidemment je laisse la porte ouverte / mais la maison est vide ; / il n’y a plus rien à prendre. / J’ai tout jeté, brûlé, réduit ,/ j’ai fait le nécessaire pour un voyage sans retour / et je murmure sur le trajet : /ne t’en fais pas, / je reviens tout de suite.”
“ une vie où tout est absurde / - écrire des romans, dormir la fenêtre ouverte en hiver -”
- naissance d’un roman - 
“j’agite de vains poèmes / où tu as dévoré / les autres personnages”
“pour toi j’échangerai dix années d’ennui / contre trois saisons d’orage”
- un seul mot  - 
“une syllabe timide, tremblante comme un enfant malade, / une syllabe qui devait sans doute se cacher là / depuis quelques jours.”
“A l’intérieur, je ne saurais dire où exactement, / peut-être était-ce partout à la fois, / j’entendais cette syllabe murmurer, / et je répétais / après elle : / Viens.”
- la douceur - 
“Cela je ne le saurais jamais puisque / nous changeons dans le coeur de nos semblables / aussi rapidement qu’un ciel de Normandie.”
“Je me demande tous les jours si j’ai une place, rien qu’une toute petite, / dans tes yeux.”
“Le temps est ce que l’on en fait, au rythme de nos saisons / intimes.”
“Il y a des vérités simples que je n’ose pas écrire. Elles se chamaillent en moi comme des chiots adorables.”
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obsidianbunny · 4 years ago
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Cette journée d’automne s’était travestie en jour de canicule estivale. Derrière les épaisses toiles de la tente de la baronne, Octavia peinait à garder sa concentration sur son travail. De lourdes gouttes de sueur roulaient sur ses pommettes dont les angles marqués rappelaient l’ascendant elfique de la magistère, avant de venir s’écraser sur le bureau qu’elle s’était improvisée en empilant quelques planches en pin. Elle avait attaché son épaisse tignasse rousse à l’aide d’un curieux anneau élastique que lui avait donné Jubilost : une de ses récentes découvertes alchimiques. Cela n’empêchait pas les charmantes boucles de quelques mèches de cheveux indisciplinées de venir chahuter devant ses yeux ; agacée, elle passait son temps à les ranger derrière ses oreilles pour les maintenir en place, sans succès. Ses mains impeccablement entretenues s’affairaient à tisser un charmant sortilège. Elle brodait dans les air des runes avec finesse, puis les mêlait aux mailles très concrètes d’une paire de gants de soie. C’était ses sortilèges préférés, ceux qui étaient aussi beaux qu’utiles. La chaleur mettait sa concentration à rude épreuve, mais elle parvenait à la maintenir tout juste assez pour continuer à travailler efficacement. Les yeux fixés sur son ouvrage, elle ne laisserait rien la perturber.
Le voile d’entrée de la tente se souleva soudain, faisant sursauter la magicienne. Les runes s’envolèrent et se mélangèrent dans un son dissonant de verre brisé.
« Dame Octavia ! », lança une voix de jeune homme un peu tremblotante. « Je souhaiterais m’entretenir avec vous, sauriez-vous m’accorder quelques minutes ? »
Octavia contempla le gâchis de son travail : son sursaut lui avait fait emmêler tous ses glyphes dans une pelote éthérée indébrouillable. Tout son ouvrage était à refaire. Elle poussa un soupir agacé et se retourna pour contempler la source de sa surprise. Elle ne fut que davantage étonnée lorsqu’elle découvrit Tristian devant elle, lui qui d’habitude ne quittait jamais sa tente de guérisseur. Il semblait tout penaud de son entrée maladroite, et rougissait de honte. Peut être même semblait-il intimidé par le regard courroucé que lui avait porté la magicienne.
« Je… je suis navré, je ne voulais pas vous déranger ! Je vous dérange n’est-ce pas ? Oh, pardonnez-moi…
– Calmez-vous, Tristian », le rassura Octavia avec un sourire attendri par sa candeur, « je ne vais pas vous manger. C’est ma faute, si j’ai perdu le fil de mon travail. »
À ces mots, Tristian sembla se détendre un peu. Il continuait cependant à jouer nerveusement avec ses mains, comme s’il ne savait pas quoi en faire.
« C’est rare de vous voir sortir de votre antre », reprit la magistère. « Le travail vous manquerait-il ?
– Oui. Enfin ! Non, je veux dire… J’ai bien assez à faire, j’ai même abandonné une jambe cassée pour venir vous voir. Enfin elle va bien, rassurez-vous ! Vous êtes plus intéressante qu’une jambe cassée. Enfin ça n’a rien à voir, et par ça je veux dire vous. Oh… Pardonnez mon inconséquence... »
Tristian rougissait de plus en plus à mesure qu’il se perdait en bafouilles. Octavia continuait de le regarder avec un sourire aux lèvres, partagée entre la compassion et l’amusement. Le garçon, si candide fut-il, restait très agréable à regarder. Malgré sa nature innocente et son jeune âge manifeste, sa carrure était celle d’un homme, avec de larges épaules et une poitrine puissante. Les traits de son visage, tout comme ses mains, étaient d’une finesse presque artistique. Ses yeux d’un bleu très clair étaient proprement captivants, et ses cheveux blonds brillaient comme d’une lumière divine. Il dissimulait constamment sa tête d’une capuche, comme s’il était conscient d’attirer les regards et qu’il voulait s’en garder. Sa capuche, d’un blanc immaculé, tombait le long de son dos en une cape qui, quand elle s’envolait sous le vent, semblaient le doter de grandes ailes d’ange. Octavia songea que si Sarenrae avait voulu s’incarner sur terre, elle n’aurait peut être pas été plus belle que son humble serviteur.
« Reprenez vous Tristian », lui répondit-elle d’un rire attendri. « Il y a quelque chose dont vous vouliez me parler ?
– En effet, excusez moi. » Le jeune prêtre semblait gêné d’aborder le sujet dont il semblait si pressé de parler en entrant. « Je voulais vous parler du comportement que vous avez à mon égard. Vous prononcez souvent des paroles qui m’interrogent, au sujet de… de nous. C’est comme si vous attendiez quelque chose de moi, et je vous avoue que j’ai de la peine à en saisir la nature.
– Ah, ça ! », lança Octavia dans un éclat de rire assez franc. « Je vous taquine Tristian, vous êtes amusant à embêter. Vous virez au rouge pivoine à l’instant où j’ouvre la bouche, c’est terriblement divertissant.
– Oui mais… Quel en est le but, où souhaitez vous en venir ? » La naïveté de la question prit la magicienne au dépourvu.
« Eh bien… Je vous aime bien Tristian, voilà tout. J’aimerais simplement que nous apprenions à mieux nous connaître. »
Octavia n’était guère habituée à tenir ce genre de discours. Souvent, ses relations avec les hommes tenaient en quelques mots et à beaucoup de langage corporel. Tristian semblait se calmer, peu à peu. Il prit un instant pour réfléchir à ces quelques mots, puis sembla en réaliser le sens. Il fut pris d’une curieuse toux, avant de reprendre :
« Je crains de vous décevoir, Octavia. Les sentiments mortels me sont bien méconnus : toute ma vie est dévouée à Sarenrae. Je ne voudrait pas que mon… ignorance, ne vous fasse défaut.
– Je vois. Mais finalement, qu’en savez-vous ? Peut-être est-ce cette ignorance qui me plaît, chez vous », répondit Octavia, un peu décontenancée.
Tristian souleva un sourcil. Il semblait confus. « C’est… amusant. J’ai l’habitude d’être apprécié pour mon savoir plutôt que pour mon inexpérience », répond-il en souriant. Il reste pensif un instant, avant d’ajouter : « Vous continuez de me surprendre, Octavia. Encore et toujours. »
Les magnifiques yeux de Tristian ne semblaient pas vouloir se détacher de ceux de la magicienne. Octavia se surprit elle-même à rougir, si bien que ce fut-elle qui détourna le regard la première.
« Je… J’en suis ravie. Je suis navrée, j’ai du travail à reprendre, et assez peu de temps…
– Oh, oui ! Naturellement, veuillez m’excuser. Je vous laisse à votre œuvre, je ne voudrais pas vous distraire davantage.
– Merci. » Elle le rappela alors qu’il s’apprêtait à quitter la tente. « Tristian ?
– Oui ?
– J’ai apprécié notre échange. J’aimerais que nous discutions ainsi de nouveau, si le cœur vous en dit. »
Un sourire radieux illumina le visage du jeune prêtre. « Cela me ferait très plaisir. »
Octavia se réveilla lorsque les premiers rayons du soleil vinrent lui percer les paupières. Parfait, pensa-t-elle, maussade. Les derniers jours avaient été longs et douloureux, passés entre attaques de loup-garous et de trolls enchantés. Pour une fois, elle avait voulu s’accorder une grasse matinée bien méritée mais manifestement, un certain astre céleste semblait en avoir décidé autrement. En grommelant, elle se hissa hors de son lit puis de sa tente où tous ses camarades dormaient encore. Quitte à être réveillée, autant mettre à profit les précieuses prochaines heures. Elle se dirigea vers le gué, le point de jonction des trois rivières, au cœur de la future cité de Kandrakhar. Encore habillée légèrement pour la nuit, elle procéda à ses ablutions matinale : elle ne pouvait se sentir correctement réveillée qu’après avoir rincé son visage à l’eau claire. L’eau lui fit un bien fou et le vent frais qui lui battit les joues la réconcilia avec ce début de matinée. Après quelque étirements, Octavia tourna les talons prête à commencer une journée de travail. Elle s’arrêta nette cependant car elle s’aperçut qu’à quelques mètres d’elle, Tristian était en train de prier sur la berge. Il était si calme que la rouquine ne l’avait pas remarqué, ses murmures étaient couverts par le bruit de l’eau. Elle s’assit un peu derrière lui, et le regarda terminer sa prière. Il tenait entre ses mains un chapelet blanc et or, au bout duquel pendait son symbole sacré : un petite statuette de Sarenrae en bois. Octavia l’avait vu la tailler lui même, lors de leur périple à travers les Terres Volées.
À la fin de son rituel, Tristian ne releva pas. Elle resta au bord de l’eau, le regard perdu dans le vide. Ses yeux portaient une émotion carrément sinistre ; même ses cheveux, d’habitude si beaux, semblait à ce moment rêches et grisâtres. Octavia fut prise d’inquiétude.
« Tristian… Vous allez bien ? »
Lentement, comme s’il s’éveillait d’un rêve, Tristian prit la parole faiblement. « Toute ma vie est vouée à la grande déesse, la radieuse Sarenrae. C’est ce que je suis, une part d’elle. Ma vie ne m’appartient pas, parce qu’elle ne compte pas. Ma vie sans elle serait comme une vie sans soleil. Je n’ai pas choisi de l’aimer ou pas : mon amour pour elle est dans ma nature profonde. Et je sais que je serai à jamais auprès de mon véritable amour, même au-delà de la mort. Pourtant ici, parmi les autres mortels... » Il secoua la tête. Il prit une courte pause, avant de poursuivre d’une voix presque distante : « Je ne cesse d’entendre parler d’une autre sorte d’amour. Un amour qui se donne, comme n’importe quelle possession matérielle, pour être repris ensuite. Tout cela semble si… éphémère ? Factice ? Je peine à trouver le mot juste. Quel courage démesuré faut-il, pour tomber amoureux d’un personne que l’on peut perdre ? Que l’on finira inévitablement par perdre ? ».
Octavia se sentait attendrie par les interrogations du jeune homme. Il était si naïf qu’elle aurait pu le prendre pour un enfant dans un corps adulte. Lui qui n’avait vécu que cloîtré dans une église ou livré à lui même dans les étendues sauvages semblait bien perdu, confronté aux réalités de la vie auprès de ses semblables.
« Votre vision de l’amour souffre de votre manque de recul », lui dit-elle d’une voix douce. « Un amour que vous auriez donné de votre plein gré, aurait-il moins de valeur que celui sur lequel vous n’avez aucun contrôle ? »
Tristian garda le silence un instant, puis se tourna vers Octavia. « Je ne pense pas, non. Je ne l’ai simplement jamais rencontré. Loin de moi la présomption de juger quelque chose dont la nature m’échappe. » Sur ses mots, le prêtre se mit à regarder attentivement, intensément la magicienne. La pureté de ses yeux semblait sonder son âme. « Octavia, avez-vous déjà éprouvé tel amour ?
– Ça m’est arrivé, en effet. C’est le genre de sentiment dont on se souvient toute sa vie tant il nous change, même bien après qu’il nous ait été repris. Quand on a vécu dans la souffrance et la haine pendant de nombreuses années, comme j’en ai eu le malheur, on prend pleinement conscience de la valeur de l’amour entre deux mortels. »
Tristian inspira profondément. Il semblait choisir ses mots avec minutie. « Dites-moi. Comment choisissez vous la personne à qui vous confierez votre… confiance ? Écoutez-vous plutôt votre cœur, ou bien votre raison ? Je vous navré de vous infliger des questions si personnelles, mais… je brûle de comprendre. »
C’est avec un sourire amusé que répondit Octavia, presque sans y penser. « J’écoute mon cœur. Il ne fait jamais d’erreur. »
Tristian hocha la tête, comme s’il s’attendait à cette réponse. « Évidemment. Je ne sais pourquoi, mais ça ne me surprend pas. Vous êtes toujours si sincère, dans tout ce que vous faites. C’est ce qui se passe quand les actions d’une personne lui viennent de son cœur. »
Tristian se lève enfin, et Octavia fit de même. Mais à sa grande surprise, le jeune homme s’approcha d’elle tout près, si près qu’elle cru qu’il allait la prendre au creux de ses bras. Il s’arrêta au dernier moment, puis comme s’il avait subitement pris conscience de ses actes, fit un pas en arrière.
« Merci beaucoup pour ces conversations, Octavia. Je chéris chaque moment que j’ai la chance de passer avec vous. J’espère que vous ne me voyez pas trop comme un fardeau. »
Avant même que la magistère puisque rétorquer quoi que ce soit, Tristian s’excusa et prit le chemin de la ville sans attendre. Octavia se demanda ce qu’il venait de se passer, abasourdie. Jamais elle n’avait vu Tristian si tourmenté, si direct aussi. Cela coupait totalement avec son caractère de jeune homme maladroit. Pantoise, Octavia prit un instant pour réunir ses esprits. Tristian avait disparu. Elle décida qu’elle retournerait le voir sous peu. Cette matinée n’avait pas été totalement perdue, en fin de compte.
Octavia attendit dans le froid un bon quart d’heure devant la tente de son ami. Le ciel abandonnait le rose du crépuscule pour le mauve du début de nuit, le soleil était depuis longtemps parti pour d’autres contrées. Elle guettait le départ de Jhod, le vieux soigneur, pour avoir l’occasion de parler seule à seule avec Tristian. Lorsque enfin le voile d’entrée se souleva, elle fut ravie de voir Jhod raccompagner son dernier patient à son lit. Elle le salua d’un signe de tête, il lui sourit en retour. La rouquine attendit quelques instants encore, puis pénétra silencieusement dans l’antre des guérisseurs. Assis sur l’un des lits des patients, éclairé par la faible lueur d’une lanterne à huile, Tristian tournait le dos à l’entrée de la tente. Il tenait un livre dans ses mains, dont Octavia ne parvenait pas à voir la couverture. Le jeune homme semblait absorbé dans sa lecture, tant qu’il ne remarqua pas la magicienne qui se glissait subrepticement dans son dos. Octavia tenta de jeter un œil au livre du jeune prêtre. Si elle ne parvint pas à saisir la nature précise de cet ouvrage, ses yeux rencontrèrent quelques lignes intrigantes qui semblait traiter du « feu sous sa peau » ou encore d’un « puissant désir dans sa voix ». Octavia tendit le cou pour en saisir davantage mais une mèche de ses boucles rousses tomba sur le cou de Tristian, qui sursauta sur le champ. Il referma son livre avec hâte avant de s’écrier :
« Octavia ! Que faites-vous là ? Je ne vous ai pas entendue rentrer.
– Qu’est-ce que vous lisez ? », demanda la magicienne avec un sourire taquin.
Tristian écartait le livre du bout de la main, d’un geste plein de malaise. « Il s’agit de quelque traité sur les relations humaines. C’est Dame Kanerah qui me l’a recommandé. Je lui ai demandé conseil, et elle m’a suggéré de lire ceci. Elle m’a dit que c’était l’ouvrage le plus approprié à traiter… des passions. » Le jeune homme semblait très embarrassé. « Je pense que je ne saisis rien à la littérature.
– J’ai cru voir que ce traité proposait des descriptions plutôt explicites », continua de le taquiner son amie.
Tristian rougit légèrement. « C’est ce qu’il semble, oui. Mais ce qui est décrit là dedans semble tellement… peu naturel, voire prétentieux ! On pourrait croire qu’il s’agit non pas d’une communion entre mortels, mais de vénérer un dieu.
– Pour les avoir vécus, ce genre de moments peut donner quelques aspirations célestes.
– C’est ce dont je veux parler ! », s’agaça Tristian. « Je pensais pouvoir calmer mon esprit, trouver des réponses à ces sujets – non, à ces problèmes, qui me tourmentent. Je pensais trouver des mots à placer sur que je suis incapable d’exprimer. À la place, je n’en suis qu’encore plus confus. »
Octavia et Tristian se regardèrent quelques secondes, l’une tentant d’envelopper de tendresse la détresse de l’autre. Puis soudain ils se mirent à rire, gagnés par l’absurde de la situation.
« Souvent, j’admire la facilité que vous avez à choisir les mots justes pour exprimer ce que vous ressentez », dit joyeusement Tristian.
« Vous vous tourmentez. Vous essayez toujours de trouver les mots justes pour ce qui ne saurait être décrit.
– Que voulez vous dire ? » L’incompréhension sur le visage de Tristian était si lisible qu’Octavia dû se mordre la joue pour ne pas repartir dans un éclat de rire. « Les mots sont les mots, toute la sagesse du monde peut se lire dans les pages de nombreux livres. Même la miséricorde de Sarenrae trouve son reflet dans les textes sacrés... »
Avec une grande délicatesse, Octavia glissa sa main sur celle de Tristian. Rien n’aurait pu trancher le lien invisible qui joignait le regard de ces deux jeunes gens à cet instant. Le temps semblait se figer, ils en oubliaient le son de leurs cœurs dans leurs tempes qui battaient à tout rompre.
« Pourtant, les réponses que vous cherchez ne se trouvent pas dans les livres. »
Les doigts de Tristian venaient s’emmêler avec ceux de la rouquine, dans une caresse qui fit courir un flot de frissons le long de son échine. La chaleur la gagnait, partait de son cœur et empourprait son visage entier. Elle porta son autre main à la joue du jeune prêtre avec une délicatesse infinie. Le temps semblait se suspendre dans cet instant de tendresse.
« Vos mains sont si chaudes. C’est comme si elles étaient vos rayons et vous, le soleil... », lui glissa-t-il dans un souffle. Il lui adressa un sourire désolé avant d’ajouter : « Je ne suis finalement pas plus doué avec les mots que le livre.
– Pas du tout, vous êtes adorable. C’est votre cœur qui parle, et si vous le laissez faire ce sera toujours avec justesse. »
Tristian sembla se figer. Entre deux battements de cœur, il ferma les yeux et couvrit la main d’Octavia de la sienne. Il tourna la tête, et vint poser ses lèvres sur la paume de la magicienne qui sentit une vague de chaleur se propager dans tout son corps.
« Comme les rayons du soleil... », murmura-t-il.
Il restèrent ainsi quelques secondes suspendus dans l’instant. Tristian ouvrit alors de nouveau les yeux, et réalisant la position dans laquelle il se trouvait, jeta un regard effrayé vers la magistère et repoussa doucement sa main.
« Pardonnez-moi ! Pardonnez-moi, j’ai outrepassé tout ce qui m’était permis.
– Quoi ? Ne vous en faites pas, il n’y a pas de... », tenta d’objecter Octavia.
« C’était inconvenant, je prie Sarenrae que je ne vous ai pas mise en colère. Veuillez m’excuser, je dois… aller retrouver Jhod. » Il jeta un dernier regard timide à la magicienne abasourdie par l’inattendu de cette réaction, et lui dit avant de quitter la tente : « Croyez moi, je tiens beaucoup à vous. »
Octavia se retrouva seule dans la demi-pénombre de cette tente. Elle ne revenait pas de ce qu’elle venait de vivre. Jamais un homme n’avait été pour elle un tel mystère. Elle sortit pour tenter de le rattraper, mais elle ne distinguait plus rien d’autre dehors que la lumière des torches des patrouilles de gardes. Le lendemain, ses compagnons et elle partiraient de nouveau hors de la ville, elle ne pourrait pas revoir Tristian. Elle jura de frustration. Les explications devraient encore attendre.
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benlettres · 5 years ago
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Histoire de genre
Ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas vraiment mon genre. Toutefois les récompenses remises pendant l’émission constituaient un bon élément de motivation. Mais, par-dessus tout, la célébrité qu’on y obtient peut nous ouvrir les portes d’une carrière au cinéma. À cela, je ne pouvais résister. Alors, j’ai transmis mon bulletin d’inscription à l’agence. Et voilà, après les entrevues, les simulations et les tests psychométriques, j’ai été retenu parmi les douze participants de la 97e et dernière saison de l’émission Occupation double.
Le 28 décembre 2099, nous avons été amenés dans un grand hangar aéroportuaire transformé en studio de télévision pour l’occasion. Pendant les deux jours suivants, j’ai enchainé les nouvelles entrevues, raconté mon histoire de famille et résumé ma vie amoureuse pour les capsules qui allaient meubler les moments creux des semaines à venir. Jamais au cours de ces deux jours, je n’ai rencontré les autres concurrents. Les producteurs nous ont immédiatement séparés. Je n’allais les voir qu’à l’arrivée à destination.
Il nous fallait avoir quitté le sol avant la fin de l’année. À partir de là, nous avions 45 jours pour former un couple. Sans quoi nous tombions sous le coup de la nouvelle loi interdisant la passion, la peine d’amour et finalement l’amour lui-même. La loi était déjà adoptée et entrait en vigueur le 31 décembre 2099. Heureusement, une clause de droits acquis permettait aux couples déjà enregistrés de maintenir leur union. Cette clause s’appliquait également aux personnes s’étant rencontrées avant la fin de l’année 2099 et ayant officialisé leur union dans les 45 jours suivant le début de la nouvelle année. À partir de ce 14 février, les nouveaux amours seraient donc rigoureusement interdits.
Nous nous sommes envolés le 30 décembre pour la station Vérone et y sommes débarqués le 31. Nous étions en loi. Le décompte commençait, il ne me restait plus qu’à trouver l’âme sœur en 45 jours parmi les onze autres participants que j’allais bientôt rencontrer.
Quand le sas de Vérone s’est ouvert, nous avons été accueillis par un couple trop bien appareillé. Complet bleu poudre pour lui et longue robe pastel pour elle. Tous les deux arboraient une chevelure gominée tirée vers l’arrière et des dents trop blanches poussant vers l’avant.
Derrière eux s’étalait une grande salle entourée d’alcôves pourvues de larges coussins et de divans moelleux. Chaque alcôve était gardée dans une pénombre teintée qui devait évoquer les diverses phases de l’amour qui nous attendait. Le long des murs, les décorateurs avaient disposé des statues de dieux de l’Antiquité, parmi lesquels on reconnaissait Vénus et Cupidon, bien sûr. Sur les murs, ils avaient également accroché de grands tableaux représentant des couples dont les amours avaient été célèbres; Tristan et Yseult, Pâris et Hélène de Troie, Lancelot et Guenièvre.  
Ces représentations m’ont laissé perplexe. Ce sont là des amours exemplaires, mais pas toujours heureux. À mes yeux, toutes ces histoires contribuaient à donner raison à l’édit interdisant l’amour en raison des malheurs qu’il occasionne. Lors de la campagne ayant mené à l’adoption de cette nouvelle loi, ses promoteurs avaient d’ailleurs souvent rappelé les leçons rapportées dans les chansons :
Il n’y a pas d’amour heureux.
Chagrin d’amour dure toute la vie
Et surtout l’amour est mort.
Il fallait bien admettre que cette nouvelle loi se fondait sur de nombreuses expériences tragiques. Je m’étonnais que les producteurs de l’émission n’en aient pas tenu compte. D’autant que nos animateurs s’appelaient Roméo et Juliette. Ce n’était certes pas là, non plus, une garantie de bonheur paisible et inaltérable.
— Chers galantes et galants, commença le Roméo.
— Non, non. Chers passionnés corrigea immédiatement sa moitié rose. S’adressant davantage aux téléspectateurs qu’à nous, elle poursuivit. Ce que nous proposons ici c’est une expérience émotive complexe pendant laquelle, comme nos tourtereaux, vous, à la maison, passerez de l’attirance à la tendresse, de la joie à la plénitude.
Elle continuait, mais mon attention s’est plutôt portée derrière elle. J’évaluais la cohorte d’aspirants amoureux qui avait fait le voyage avec moi. Manifestement, les producteurs avaient appliqué la recette de la diversité à la lettre. En douze personnes, ils avaient réussi à représenter une grande variété de sexes, de races et de formes corporelles. Il y avait même un roux… ou une rousse, j’hésitais encore. Pour ma part, j’ai un penchant plus prononcé à l’égard des femmes; question de préférence, c’est tout. Dans ce lot, je n’étais pas certain qu’il y avait autant de femelles qu’il n’y paraissait.
Pour la première rencontre, ceux qui privilégiaient la forme mâle étaient vêtus de smokings blancs et de souliers vernis, sauf Aladin dont le fauteuil roulant était quand même rutilant. Celles qui se présentaient davantage en tant que femmes portaient toutes des robes longues et gants remontant jusqu’au coude, sauf Alberteen, évidemment, qui n’en portait qu’un seul, sur son seul bras. Chez toutes, la paillette était de rigueur. On était quand même à la veille de la nouvelle année.
Pendant que Roméo et Juliette se coupaient mutuellement la parole, je repensais à mes doutes sur l’opportunité de ma décision d’embarquer dans cette aventure. J’en avais pour 45 jours à vivre devant leurs sourires écartelés et leurs caméras intrusives.
Encore perplexe, j’ai reporté mon attention sur nos guides émotivo-pulsionnels, comme ils s’appelaient eux-mêmes. Ils ont entrepris de nous faire la démonstration de leur technologie de dernier cri. Les algorithmes génomiques et sociopsychologiques avaient déjà identifié des couples potentiels. Sur cette base, on allait laisser les processus naturels se déployer et constituer des couples idéaux pendant les semaines à venir.
— Tout cela est entièrement naturel, insistaient-ils.
Pour la continuité des unions à naitre, un puissant philtre d’amour exclusif et breveté garantirait des mois, sinon des années de passion aux couples formés pendant l’émission. C’était juré, la passion ne s’éteindrait pas avec les caméras.
S’adressant aux téléspectateurs, Roméo s’enthousiasmait.
— Ce à quoi vous allez assister, ce ne sont pas des amourettes de télévision ou des histoires superficielles. Vous allez voir le Grand Amour, celui avec un grand A auquel vous avez tous rêvé. S’il est maintenant interdit sur Terre, vous verrez qu’ici, c’est le septième ciel.
J’ai supposé que ce serait le moment où on insèrerait une publicité au montage proposant des vacances de rêve sur Vérone pour tous les nostalgiques de l’amour romantique. Sur place, on trouverait surement le moyen de leur offrir quelques gouttes de ce fameux philtre de passion permanente.
Le lendemain, nous avons été invités à nous réunir à nouveau dans la grande salle qu’ils appelaient maintenant la cour des fréquentations. Elle était meublée de nombreux divans et de larges tables nappées et jupées de tissus fins en plus d’être bordées de chaises recouvertes de housses blanches. De grands lustres de cristal projetaient, non seulement une lumière aux couleurs de l’arc-en-ciel, mais aussi des formes lascives qui apparaissaient en surimpression sur nos vêtements, lesquels faisaient office d’écrans. Déjà, les téléspectateurs devaient sentir qu’il y avait de l’amour dans l’air.
Les animateurs ont formé trois groupes de quatre personnes. Pendant qu’un des groupes se dissimulait à nos regards dans une alcôve avec une intimiste qui allait les aider à désinhiber leur moi profond pour le faire émerger dans la vérité de l’amour, les deux autres groupes jouaient à des jeux de vérité-mensonge où les perdants devaient offrir un gage comme pratiquer un massage sur la personne à gauche ou à droite ou lui dédier une danse suggestive.
Quand mon tour est arrivé, je n’ai pas osé répondre de façon franche à une question portant sur l’émotion qui m’animait en regardant Alberteen. Je ne voulais pas dire que l’ombre de moustache qu’elle arborait à la lèvre supérieure et son bras velu me gênaient. En conséquence, on m’a imposé de lui retirer la ceinture de fines broderies qu’elle portait sur les hanches, à même la peau, en utilisant seulement mes dents. Comme je doutais qu’Alberteen soit génétiquement femelle ou même transsexuelle, mes multiples hésitations ont beaucoup amusé les participants.
Le manège s’est poursuivi pendant toute la première journée et même pendant la soirée. Il a aussi repris le lendemain. À ce moment, le groupe qui s’était réfugié dans l’alcôve au premier jour est revenu dans la cour des fréquentations et ce fut à notre tour d’aller s’enfermer dans la pénombre avec l’intimiste. Grâce aux jeux qu’on y pratiquait, on pouvait avoir là une idée plus précise du sexe de nos partenaires et j’ai mieux connu Alberteen.
Au soir du cinquième jour, les trompettes retentirent pour la première fois. Roméo et Juliette montèrent sur la tribune sous un éclairage éblouissant. Rayonnants de bonheur, ils clamèrent : La flèche du Cupidon a atteint sa cible; deux êtres lumineux et attachants se sont déclaré leur amour.
Les projecteurs ont balayé la cour, s’arrêtant sur chacun de nous. Puis, Roméo, soudain grave, confia qu’il se sentait privilégié d’assister à la naissance d’un nouvel amour, surtout en ces temps de prohibition. Pendant ce temps, Juliette s’approchait tout doucement du nouveau couple et la caméra la rejoignait.
Malheureusement pour les téléspectateurs, c’était la fin de l’épisode et ils allaient devoir syntoniser l'émission à nouveau le lendemain pour savoir qui étaient les amoureux. Entre temps, les paris étaient ouverts… et gérés par les producteurs de l’émission.
La journée avait été longue. Sous l’effet de la chaleur des projecteurs, les coiffures commençaient à s’affaisser. Les producteurs nous ont donné congé et chacun put s’en retourner dans sa chambre. Nous sommes revenus le lendemain et nous avons alors été invités à reprendre l’exacte place que nous occupions la veille. La prochaine heure allait être télédiffusée en direct. Il y avait des risques d’erreurs, mais relativement peu. Pour l’avoir vu à de maintes reprises dans les saisons antérieures, nous connaissions tous le scénario qui devait se dérouler.
Avant même d’entrer en ondes, on nous a avertis que l'auditoire avait atteint un nouveau sommet, c’était à nous de livrer la marchandise. En ouverture, Roméo et Juliette, bras dessus bras dessous, occupaient tout l’écran. La caméra recula pour laisser paraitre leurs costumes coordonnés où le rouge dominait. Puis le plan s’est encore élargi pour laisser voir le large bouquet de roses blanches que Juliette portait. Entre la blancheur des roses et celle de ses dents, le rouge de sa robe et le rose de son visage, il y avait là toutes les déclinaisons convenues des couleurs de l’amour.
Juliette s’est avancée, Roméo l’a rejointe. Tous deux se sont approchés du nouveau couple. Ensemble, ils ont lancé au groupe comme à la communauté télévisuelle :
— Regardez le bonheur d’Élie et Noah. Ils se sont dit les mots suprêmes : Je vous aime.
Élie et Noah maniaient à merveille l’ambigüité, si bien que nous ne parvenions pas à nous accorder sur leur genre. Y avait-il vraiment un être sexué parmi ces deux-là? Rien n’était moins certain et cela apparaissait fort à-propos vu qu’ils se présentaient dorénavant comme un couple non genré. Leur état semblait bien leur convenir et ils étaient beaux à voir et à aimer. Alors nous en étions heureux pour eux.
La suite est connue. Quand un couple s’officialise, tout le monde se lève et applaudit. Les amoureux s’embrassent, saluent les autres concurrents puis se retirent. On ne les reverra plus dans nos exercices, mais ils reviendront pour décrire leur bonheur conjugal et accueillir les nouveaux couples dans leur Éden.
La procédure se répétait pour chaque nouveau couple. Chaque fois, les trompettes retentissaient et nos animateurs déclamaient : La flèche du Cupidon a atteint sa cible; deux êtres lumineux et attachants se sont déclaré leur amour.
D’un bond nous nous levions et nous applaudissions les amoureux qui étaient alors comblés de cadeaux offerts par les commanditaires et accueillis par les autres couples déjà formés. Roméo et Juliette, les yeux dans l’eau, regardaient leurs protégés quitter la communauté des aspirants à l’amour avec le sentiment d’avoir accompli leur apostolat.
Vint un moment où nous ne restions plus que six. La situation devenait inquiétante. En plus de moi, il y avait Aladin, qui n’avait attiré personne malgré le chrome de son fauteuil roulant, Bénilde, que ses quarante années bien sonnées disqualifiaient à mes yeux, Abba, qui suscitait de l’intérêt, mais qui était loin de faire l’unanimité, Arielle, qu’il ou elle écrivait parfois Ariel, selon les jours ou ses humeurs, et Dominique, qui me troublait, je l’avoue.
Malheureusement, mon trouble n’a pas vécu bien plus longtemps. L’émission arrivait à son 39e épisode et il fallait avoir tout emballé pour le 45e. Dominique et Bénilde se décidèrent. Les trompettes ont retenti, les cadeaux se sont empilés, les portes de l’Éden ont été ouvertes pour eux et notre cour des fréquentations s’est vidée un peu plus.
La tension était forte, peut-être trop pour certaines… ou certains. Nous risquions tous gros. Et voilà que le pire s’est produit. Un coup que la production n’avait pas vu venir. Ils auraient pourtant pu s’en douter. Déjà que la rousseur d’Ariel détonnait dans notre univers pastel; il a créé un malaise général en annonçant qu’il se retirait du concours.
— Je renonce à tout cela, déclara-t-il haut et fort. Je me sens double et plein à la fois et je ne pense pas que j’aie besoin d’une ou d’un partenaire pour être complet. Je suis en moi-même mes deux tendres moitiés et cela me suffit.
L’onde de choc chez les téléspectateurs a été terrible. Des commanditaires ont menacé de se retirer, mais Ariel a tenu bon. Adieu tournée, bonus, cadeaux et célébrité. On ne l’a plus revu de la saison.
Pour compenser, les producteurs de l’émission ont décidé de mettre l’accent sur Aladin et il est devenu en quelques jours le grand bénéficiaire de l’aventure. Les commanditaires ont été nombreux à vouloir s’associer à lui et ils ont équipé son fauteuil de propulseurs à sustentation magnétique. Ce qui fait qu’Aladin se déplace dorénavant en fauteuil volant.
Malgré sa fortune nouvelle, Aladin comprenait qu’il n’avait pas que des jours faciles devant lui. Nous n’étions plus que trois aspirants, lui, Abba et moi. Le chiffre trois n’a pas toujours fait bon ménage avec la notion de couple. Cela, nous le savions tous.
Chacun de nous risquait la rebuffade. Être laissé en plan sur le plancher, c’était perdre notre dernière chance de constituer une union amoureuse légale. Mais surtout,  cette disgrâce risquait de nous coller au front comme un stigmate de rejet. Adieu la carrière au cinéma, la gloire et la fortune. L’un de nous était condamné, mais aucun n’était prêt à assumer le risque d’être celui ou celle-là.
Il y avait, par contre, peut-être une voie de sortie. Abba a suggéré que nous formions un couple en trois personnes, Aladin a accepté avec enthousiasme. Si j’ai hésité, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Avec le recul, cela paraissait évident. Dès le lendemain, j’ai donné mon accord. J’allais faire partie d’un couple moderne et modèle. Je n’ai pas osé le dire, mais la perspective de remporter le gros lot et l’anticipation de devenir la grande vedette des tournées de promotion qui allaient suivre m’attirait encore davantage que la vie conjugale.
Même les producteurs de l’émission ont adopté la solution. L’annonce en a été faite en apothéose au 44e épisode. Le 45e a atteint un auditoire record qui nous a valu une reconnaissance presque infinie. Et ce 14 février 2100, pour la grande finale, les onze concurrents réunis en cinq couples et nos deux guides émotivo-pulsionnels avons conjointement entonné l’Acte de foi de l’émission, le Je crois en l’Amour.
Et depuis, Abba, Aladin et moi formons une trinité voluptueuse.
Cela se serait déjà produit dans un passé lointain et beaucoup y ont cru. Alors, ceci n’est pas plus incroyable que cela.
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Benoit Bolduc/février 2020
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espritdecontradiction · 5 years ago
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Une fille facile, Rebecca Zlotowski, 2019
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La simple évocation d’un nom fait grimacer et sourire. “Zahia Dehar triomphe à Cannes.” Celle que l’on appelle plus communément Zahia, car elle nous appartient un peu à tous, cette femme publique dont on ne retient que le prénom pour mieux la contenir dans son rôle de domestique, d’animal, de personnage. La priver de son nom de famille c’est souligner encore notre mépris et rappeler aux ouïes de tous la fameuse “Affaire Zahia”. Alors, la Croisette a-t-elle juste souhaité rescaper un petit animal de compagnie, choquer et s'emmitoufler encore dans son mépris de classe habituel ? Montrer à cette France d’en bas qu’en tant qu’’élite culturelle et politique elle s’octroie tous les droits, les plus iconoclastes mais surtout continuer de se dorer de la jolie patine du progressisme ?
Rebecca Zlotowski ne sort pas du ruisseau. Elle a dirigé des étoiles du cinéma français : Tahar Rahim, Léa Seydoux ou Denis Ménochet (Grand Central, 2013) mais peut aussi se targuer d’avoir ses entrées dans le beau monde Hollywoodien avec le plus récent Planétarium où Lily-Rose Depp donne la réplique à Natalie Portman. Aller chercher Zahia Dehar n’est pas pour elle un safari, c’est une nécessité artistique. Ce n’est pas juste l’empathie pour une toute jeune femme tâchée d’opprobre ni une fascination morbide pour une petite fille aux allumettes de l’autre côté de la vitre, c’est un vrai coup de foudre. La première fois qu’elle l’entend parler, Zlotowski se dit immédiatement séduite par son phrasé “anachronique, littéraire sans aucun argot qui rappelle une héroïne de Rohmer.” 
Et s’il est vrai que la critique étale tartine sur tartine sur une évidente et troublante ressemblance avec la Bardot de “Et Dieu Créa La Femme”, le saut étant rapide de St Tropez à Cannes, c’est aussi Anna Karina qui se joue sous l’eyeliner de Zahia Dehar. Son parlé, que l’on devine laborieux sous le ton maniéré, hésite sur un accent avec lequel elle a longtemps dû lutter. C’est évidemment Sofia Loren aussi, à qui le personnage n’emprunte pas juste le prénom, mais aussi l’oeil de chat, le port altier, les oeillades enflammées… On tombe instantanément sous le charme de cette beauté cannoise, la caméra de Zlotowski faisant tout pour construire un bel écrin à cette beauté sculpturale déjà beaucoup exposée.
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Rebecca Zlotowski réalise ici un film prétexte à montrer son égérie dans un cadre parfaitement seyant. Plan sur ses seins, ses hanches, son visage dans les eaux cristallines d’une calanque isolée. Balade d’épaules nues entre les pins d’un jardin italien. Chevelure incandescente dans les enfers des clubs niçois. La réalisatrice se donne du plaisir à multiplier de petits polaroïds tout à fait ravissants de son héroïne. L’une filme et l’autre sait jouer avec l’objectif. Le couple réalisatrice-actrice fond immédiatement dans une complicité qui aime se mettre en scène sur les plateaux. Cette fascination mutuelle prend à merveille la lumière et l’on reconnaît là un bel objet cinématographique prolongeant avec délice l’été déjà moribond.
Mais Une Fille Facile est-il aussi le plaidoyer féministe qu’il se veut être ? on a voulu tenir le manifeste du film en une réplique :
“Il te traite de pute et toi tu dis rien ? Et alors ? est-ce que c’est grave ?”
La légèreté, trait essentiel de Sofia, dans ses moeurs mais aussi dans son humeur, c’est aussi la quintessence de ce film. La trame n’est qu’un été, l’été des 16 ans de Naïma. Tout pour elle est léger, les aventures de sa cousine Sofia, ses amours et ses amitiés, ses fâcheries aussi. Le film se vit à travers ses yeux d’adolescente pour qui le lendemain n’a que peu de prise. Et pourtant, c’est une leçon essentielle que lui laissera Sofia cet été-là : les mots des autres et les noms qu’ils donnent n’ont qu’un but, celui d’emprisonner.
Les bonnes intentions du film finissent par s’échouer un matin sur la grève quand à la fin des vacances, Naïma accepte de “se ranger”. Elle n’embrassera finalement jamais la liberté de Sofia ni Philippe, la fixette amoureuse d’un été. Cet horrible vieux beau, en la personne de Benoît Magimel, toujours aussi mauvais, de lui dire “toi tu as des valeurs”. Zlotowski ruine en une phrase le travail d’1h30 de long dialogue avec nos préjugés pour retomber dans une espèce de drôle de morale valorisant le “vrai” travail. Et c’est là tout le péché du film, un vague soupir sur notre morale pudibonde. Pourtant il y a tant à dire sur notre féminité toxique et Clothilde Courau l’incarne si bien, ce regard réprobateur, ce mépris de classe, cette conviction d’être au-dessus de tout. A ces bassesses Sofia répond toujours par le charme “Moi, je rêve d’avoir ce que vous avez à votre âge”. Par-là elle lui signifie que primo, c’est l’aigreur de la vieillesse qui parle et secundo, que la riche épouse est une putain parmi les putains.
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Là où réside l’intention première de Rebecca Zlotowski, constitue en fait la plus grande réussite du film : son discours social. Car plus qu’un plaidoyer féministe, c’est véritablement un commentaire acerbe sur cette continuelle lutte des classes que le film propose. A l’origine, un étonnement : celui de la réalisatrice au milieu de la marina de Nice, d’un côté les touristes qui mangent leur pizza, de l’autre les milliardaires dînant sur leurs yachts dans un face-à-face absurde. Et durant tout le film se déroule cette chaîne humaine à laquelle nul ne doit déroger : tout en haut Andres, financier sans âme qui s’offre des amis-esclaves pour compenser son manque de vision, Philippe et Calypso, les-dits esclaves, cultivés donc de valeur, puis dessous la masse indifférenciée des personnels de bords, de michtonneuses d’été, des serveurs de palaces… 
Naïma ne questionne jamais son appartenance à cette dernière catégorie. Fille de femme de chambre, à l’aise en cuisines, battant la tong sur le bitume des quidams. Sofia lui montre comment court-circuiter le système, non sans encombres, car contourner l’échelle c’est s’attirer les foudres du lumpen-prolétariat. Avec effroi, nous constatons que pour toujours, ces classes ouvrières s’entre-dévoreront pour l’amour du patron. Elles ne questionneront jamais l’ordre du monde, elles feront tout pour le maintenir et se maintenir elles-mêmes dans l’ombre des grands, parce que c’est comme ça, parce que celui qui enfreint cette loi est une menace plus immédiate, une cible plus facile, une rage plus féconde que celle qui nous permettraient de renverser les riches.
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xjoyce66 · 5 years ago
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Rencontre avec l’Ombre...
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« La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur. »
- Carl Jung
Voici venu le temps des célébrations du Samhain, fête de l’année celtique majeure qui préside à l’entrée dans la phase la plus sombre de l’année, le temps de la nuit, jusqu’au solstice d’hiver. Nous avons ici trois fêtes autour du thème de la mort, Halloween, Samhain et la Toussaint. La Tradition nous dit que pendant cette période de l’année le voile qui sépare le monde des vivants et des défunts est le plus ténu et il nous est plus facilement possible de leur parler, de vider le cœur et de laisser aller ce qui doit partir, je vous y invite si vous le sentez.
Par ailleurs sur le plan initiatique cette période est supervisée par le signe du scorpion, signe associé à la descente aux enfers, à la rencontre de la boue obscure de nos mémoires de souffrance. La nature se prépare à mourir, les feuilles tombent, l’énergie de vie s’intériorise, c’est un temps d’immobilité, de plonger en soi même. Il est temps d’aller revoir nos ombres, de les rencontrer face à face et d’accueillir leurs enseignements. Nous portons toutes et tous en nous un côté obscur, il représente ce que nous dissimulons à nous-mêmes et aux autres derrière la façade idéale que nous donnons, ce masque fait de tous les systèmes d’adaptations au monde que nous avons mis en place enfant pour être aimé. Mais si cela devait en être ainsi pour les enfants que nous étions, ce qui fut une aide hier est un frein pour l’adulte d’aujourd’hui. Il s’est accumulé une zone ignorée de tout ce que nous avons refoulé de nous même pour pouvoir maintenir le personne familialement et socialement acceptable. Cette ombre possède quelque chose de primitif, de malheureux, de bestial mais elle n’est pas mauvaise en elle-même. Et si nous ne lui faisons pas face, voir si nous tentons de la supprimer nous allons continuer à la projeter sur les autres et la vie va nous confronter à des personnes, des situations et des événements qui viennent pointer cette ombre que nous feignons d’ignorer...
Nous projetons sur les autres ce que nous ne voulons pas voir en nous, dans le cas de l’ombre nous allons voir en l’autre, le mal, l’obscur, l’ennemi et vouloir au mieux l’éviter, au pire le détruire. Et beaucoup de conflits dans l’histoire humaine ont démarré entre peuples qui projetaient leur ombre sur le peuple d’en face et vice versa, c’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre.
Les énergies du moment nous invitent à mourir à cette image idéale que nous avons forgé, puis à descendre en conscience dans nos profondeurs pour rencontrer et dialoguer avec notre part d’ombre, avec ce que nous jugeons hideux ou inconvenable en nous et par la conscience et l’amour transmuter l’ombre en lumière.
Une vois d’accès peut se faire par l’écriture, écrire une lettre à son ombre en prenant le temps de se connecter à elle et ses représentations en nous, puis ensuite élaborer un dialogue avec elle en prenant trois chaises, une pour l’ombre, une pour la lumière et une troisième pour le Soi qui va réconcilier les contraires en vous, c’est une pratique profonde, car chaque partie a son temps de parole et ne doit pas être interrompue par l’autre.
Une autre pratique que je trouve efficace et ludique c’est de jouer mon côté obscure, de le laisser émerger à la surface dans un périmètre sécurisé ou je ne vais pas me blesser, ni blesser les autres, sur un tapis, dans un cercle ou autres, cela permet de tout lâcher sans trop activer les parts gardiennes en nous puisque le cadre est posé.
C’est quand nous assumons nos ombres que nous pouvons vivre dans une lumière véritable, sinon nous restons dans une fausse lumière qui met une cloche de verre sur nos laideurs et un jour cela nous explosera au visage. Il faut mieux crever les abcès les uns après les autres, l’énergie du scorpion et son dard brûlant est là pour cela, percer les abcès de notre pus de souffrance afin de mieux œuvrer à sa cicatrisation. Je vous invite ainsi à méditer sur son symbole dans vos vies afin que vous puissiez voir, vous voir, car ce qui est vu est sauvé...
Avec le Cœur, - Michaël Abitbol - Jeudi 31 octobre 2019
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nyarlana · 5 years ago
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TW en tags. Fictionnel, à ne pas prendre comme une indication sur mon état ou comme visant qui que ce soit.
Les volutes de fumée dansent sur le plafond de la petite salle, formant et déformant des images du passé, du présent, de l’avenir et de l’imaginaire. Les traits de personnages reconnus par l’animal de notre cerveau s’affinent au fur et à mesure qu’on les remonte, qu’on redescend au sol, jusqu’à se glisser entre les lettres d’une personne. Personne. C’est un joli mot pour définir celle qui s’étendait seule sur le carrelage froid, inspirant son hubris avant de relâcher des nuages dans son petit monde fermé. Le plaisir de la cigarette venait moins de l’addiction que du sentiment de se détruire indirectement. C’était sa seconde cigarette. La première était écrasée à coté de son corps frêle et gris.
Le bleu du ciel se reflétait dans les yeux de la dame. Debout au bord du précipice, son regard perdu dans les nuages pendant que ses pensées dansaient plutôt autour du sol rocheux, des rayons de soleil sur sa peau, du bruit de la mer en contrebas, et du mélange étrange de vertige et de liberté que le vent lui procurait. A cet instant précis, l’univers entier n’était que l’horizon, et elle.
Les quelques spasmes de la toux avaient ramené le gris à la réalité. Lentement, alors que ses yeux se rouvraient, alors que le monde se clarifiait, que ses quelques larmes se dissipaient, la sensation d’enfermement caractéristique de son corps se traçait. Un coup d’œil sur l’horloge ; 1h du matin. Trop tôt pour s’endormir, trop tard pour se relever. Se relever pour faire quoi au juste ? Regarder sa liste de contacts et se rappeler comment l’on a blessé chacun.e des entrées ? Relire les conversations d’une époque ou l’on allait moins mal, à la recherche désespérée de revivre des sentiments perdus au temps ?
Le brun de ses yeux. Une couleur qui ne rappelle ni l’amour, ni l’amitié, mais juste une forme de tendresse qui ne se retrouve ni dans la chair ni dans les mots. Juste dans la présence. Dans le regard. Dans l’idée, prévalente, inoubliable, que l’autre est là pour nous. Les racines, mais aussi les branches. Les promesses d’un avenir, de projets, de preuves que vous ne vous oublierez pas. Le brun des murs s’assombrit. Les feuilles commencent à tomber. Les promesses ne sont que des mots, les sentiments ne sont que des pensées. Le monde change. Noir.
3h22. Un réveil en larmes. Le sommeil était arrivé de nulle part, comme un assassin, pointant sa dague au milieu de « mon » regard. Le reflet gris de la lame. Laisser le temps au noir de s’estomper. Laisser le temps aux émotions de danser un coup, avant d’accepter la solitude et essayer de se rendormir.
Essayer, essayer sans cesse, luttant contre un cœur parti en quête de réconfort, dans les souvenirs, dans les émotions. Dans le profond vert des plantes du jardin, qui passent à travers la baie vitrée de l’homme. Assis en tailleur dans sa chambre, sur son lit double qui n’a jamais accueilli que lui-même. Zen, il ne pense presque à rien, absorbant simplement la lumière colorée. Entouré de vie. Ses plantes. Ses colocataires. Ses rencontres. Les gens qui l’ont aimé. Toutes ces vies gravitent autour de la sienne, même si elles ne sont pas toujours joyeuses, mêmes si elles ne sont pas toujours là. Elles sont un réconfort dans les moments un peu plus difficiles de la nuit.
5h55, désolé.e pour la dernière fois. Effacé. Ne me parle plus. Effacé. Les sentiments oscillent entre disparaitre et pardonner. J’essaie d’aller bien, je promets. J’essaie d’aller mal, parfois. Faire semblant que tout va bien, discuter comme d’habitude, maintenir l’apparence en sachant très bien que tout s’écroule. Ou bien, faire semblant d’aller bien, parce que c’est juste la dépression, parce que c’est juste une phase difficile, parce que les gens ont le droit d’avoir des phases plus distantes. Ou bien, fuir, paniquer, essayer de se tuer socialement, essayer de s’abimer un peu plus mentalement, de briser une limite inconsciente. Ou bien, partir avec l’avis sérieux que le monde serait meilleur sans soi.
« Le rouge et le noir », une paire éternelle, un roman classique, une lutte importante, les deux faces d’une pièce. Rouge sang et noir nuit. Le noir aveugle. Le rouge sur les mains. Le noir effrayant. Le rouge enivrant. Le noir des autres, le rouge du soi. La lumière se meurt et le chemin accompli s’efface. Marche, marche a l’aveugle. Tu ne tiens la main de personne. Personne. Personne. Pour toujours. C’est ta faute. Tu as perdu de vue tes valeurs, tu as oublié ce qui fait que les gens t’aiment, ou bien peut-être qu’iels ont simplement grandi et arrêté de trouver tes gamineries impressionnantes ? Tu as commencé à être la petite voix toxique qui essaie de les retenir là ou iels ne devraient pas être, tu as commencé à être la personne chiante qui n’existe que quand elle va mal. Tu as tout perdu. Ton identité, ton existence, ta vie, tes ami.e.s. Tes émotions.
Réveil en sueur.
Même en sachant qu’elles ne viennent que de moi, les pensées continuent de me poursuivre. De se glisser entre les mots de chaque petite action, ou de chaque grosse décision. A semer le doute, a essayer de me faire m’isoler, me détester.
Debout, grise, sur deux jambes. Le petit icone devient vert, alors que je réfléchis à comment répondre à un groupe pour ne pas le laisser mourir. Je continuerais de me battre pour garder toutes ces couleurs autour de moi. Même si je suis incapable de ne pas douter d’elles, j’essaierais le plus longtemps possible de profiter de leur existence. C’est un peu égoïste, et parfois je m’y sentirais coupable. Et je n’ai même pas de mais à ajouter. Je vais juste le faire.
Deux cigarettes avant d’arrêter de fumer.
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itssamson · 3 years ago
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#Balbula,La Cité des Anges: Les ailes de l'espoir L’ espérance, la foi et l’amour sont donc les seules forces qui nous permettent de traverser l’existence dans les meilleures conditions physiques, psychiques et spirituelles. Espérer en Dieu nous préserve des angoisses de la vie matérielle. Avoir foi en Lui nous arrache aux illusions. Enfin, L’aimer nous permet d’atteindre le sommet et de nous y maintenir sans risque de chute. Étudiez la vie des êtres qui ont la Foi, l’Espérance et l’Amour, regardez comment ils travaillent, comment ils se renforcent, s’embellissent et deviennent plus vivants, comment ils arrivent à affronter les difficultés, à surmonter les épreuves, et trouvent dans chacune d’elles des occasions de s’enrichir. Ces trois vertus vous apparaissent lointaines, étrangères, parce que vous les considérez de façon trop abstraite, vous ne sentez pas qu’elles constituent les trois piliers de votre vie psychique. Seules la vie, la lumière et la chaleur du soleil peuvent nous donner une idée de ce que sont la puissance, la sagesse et l’amour de Dieu. C’est à nous maintenant d’entrer en relation avec cette puissance, cette sagesse et cet amour divins. Et comment le pouvons-nous? Par l’Espérance, la Foi et l’Amour. Excellente et Fructueuse Journée à toutes et à tous dans la Paix et dans l'Amour! Merci d'exister🕊 #CitédesAnges👼 #SoleilCiv🌞 (à Cité des Anges / Angel City) https://www.instagram.com/p/CXBFgyds2mv/?utm_medium=tumblr
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navisseli · 6 years ago
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L’Air
Le Refuge des héritiers, tome 1
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Auteurice : Alexandra A. Touzet
Maison d’édition : Les Éditions d’Utoh
Date de publication : 2017
Nombre de pages : 324
Genre : Fantastique, romance
Ce qu’en pense Naviss : 
Ca commence à devenir habituel sur ce blog, mais je viens vous parler d’une grande déception. Une immense déception même. Tout commençait pourtant plutôt bien : un setting sympa, un personnage crédible, une ambiance prenante, quelques idées cools... Mais c’était sans compter son arrivée. A elle. Vous savez très bien de qui je veux parler. Vous la voyez dans tous les bouquins de la littérature de l���imaginaire, elle existe en 2 variables, le triangle amoureux Mary Sue/ami d’enfance/nouveau mec mystérieux ou fille timide/mec dominateur. Je veux bien entendu parler de mon fléau, ma némésis, celle qui me hante la nuit :
LA MAUVAISE ROMANCE TOUTE POURRIE QUI VOUS FAIT LEVER LES YEUX AU CIEL TOUTES LES DEUX MINUTES ET VOUS CASSE VOTRE INTRIGUE ET VOTRE IMMERSION
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Laissez-moi d’abord vous parler de comment j’en suis venu à mettre la main sur ce livre. C’était... aux Imaginales de 2018 à Epinal. Oui, je sais, c’est ce que je dis à chaque billet, mais bon hein, j’en ai profité pour faire quelques emplettes, et je rentabilise. Si vous voulez vous plaindre, faites comme moi et ouvrez votre propre blog à vous, je suis redondant si je veux.
Donc. Epinal. C’était un doux après-midi d’été. On mourait de chaud, il faisait approximativement 50 degré à à l’intérieur du bâtiment où se trouvaient la plupart des stands d’auteurices et de maisons d’éditions, et Séli et moi-même nous baladions autours des stands extérieurs. Et là, mon regard est attiré par la tonnelle d’une maison d’édition. Celle-ci présentait des couvertures absolument magnifiques (je vous ai dit que je suis quelqu’un de très superficiel concernant mon choix de livres ?), et il n’y avait pas un chat devant les auteurices. Votre serviteur, n’écoutant que sa sociabilité, s’élance sous la tonnelle et commence à lire les résumés des livres en exposition. J’échange un regard avec Alexandra A. Touzet, qui me demande si je veux qu’elle me parle un peu plus de son livre, et j’accepte avec joie ! Elle me raconte un peu l’intrigue, une fille solitaire qui aménage dans un bled paumé mais qui cache en fait un lourd secret, elle me parle du projet dans sa généralité, et tout cela a l’air passionnant.  En plus, j’adore les histoires de forêt ! J’achète son livre avec enthousiasme, Alexandra Touzet me le dédicace, et on discute longuement de littérature, nous sommes rejoint.es par l’auteur juste à côté qui nous écoutait, un monsieur du nom de Geoffrey Legrand (dont j’ai également acheté le livre et dont l’oeuvre sera le sujet de mon prochain billet). J’ai même l’occasion de parler de ma haine viscérale pour Jean-Philippe Jaworski et pour Gagner la guerre (oui, j’adore me plaindre), je suis joie, ces gens sont intelligents et absolument charmants.
J’étais loin de me douter de ce qui m’attendait.
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Non, Romance pourrie, reste dans ta cave ! 
L’Air nous présente donc Annabelle, une jeune femme âgée d’un peu moins d’une trentaine d’année (tous les personnages ont à peu près cet âge, ce qui est rare dans un genre où l’âge moyen est de 17 ans), française misanthrope et asociale, qui s’installe loin de tout dans un bled paumé qui se trouvant probablement au Royaume-Uni. Les habitant.es de ce coin perdu cachent en fait un secret, et voient d’un mauvais oeil l’arrivée d’une étrangère dont personne ne sait rien chez elleux.
Annabelle et le bled, qui, sauf erreur de ma part, n’a pas de nom, sont les vrais points forts de ce livre.  Les personnages féminins calmes et solitaires dont le bouquin démontre en long et en large qu’elles ne sont pas si solitaires que ça sont un topos dans la littérature de l’imaginaire. Mais là, la solitude d’Annabelle est vraiment montrée : on lui mentionne quelques ami.es sur Internet, sa logeuse l’appelle de temps en temps au téléphone - c’est tout. Pas de meilleur ami avec qui faire des triangles amoureux. Pas de super copine qui se rajoute ensuite parce que le fait qu’elle arrive dans un nouvel endroit est l’excuse parfaite pour lui créer tout une ribambelle d’ami.es. On comprend rapidement qu’Annabelle a un lien avec l’élément air, et vu comment celle-ci est froide, l’expression “mettre un vent à quelqu’un” n’a jamais été plus pertinente. J’ai dit froide ? Je voulais dire : glaciale. L’intégralité des gens qui essayent de lui parler se frappent à des monosyllabes, des sourires polis, et des tentatives pour les faire s’en aller le plus vite possible, ou pour foutre le camp elle-même. Annabelle a des défauts, des vrais défauts handicapants, pas des trucs nuls comme “trop gentille” ; elle n’est pas une oie blanche que le personnage masculin va devoir former, et d’ailleurs elle a déjà connu des relations amoureuses et sexuelle. Par ailleurs, elle a les cheveux courts, ce que je vois rarement parmi les personnages principaux féminins des bouquins de fantasy et fantastique, où les héroïnes ont tous de longs cheveux blonds/roux/bruns...
J’ai sincèrement beaucoup apprécié toute la phase d’exposition du livre, qui correspond à l’installation d’Annabelle dans la ville paumée, et l’année qui suit. Dans toute cette partie, l’ambiance et les descriptions sont prenantes et très visuelles (j’arrivais à me représenter parfaitement tout ce qui a trait au pouvoir d’Annabelle), et cela est relevé par le style de l’autrice, qui n’est pas super complexe mais est efficace par rapport au rythme et à l’ambiance qu’elle souhaite instaurer.
JE SPOILE À PARTIR DE TOUT DE SUITE :
Alexandra Touzet a plusieurs bonnes idées. J’ai parlé des descriptions du pouvoir d’Annabelle : celle-ci a la capacité de se transformer en vent. Pas de faire des lances de vent, pas de lancer des bourrasques avec ses mains ou de créer des tornades autour d’elle, pas de flotter dans le ciel : elle devient du vent. Son corps se transforme en vent, et la manière dont les descriptions sont assurées font qu’on la voit passer avec fluidité d’un état à un autre, comme ça, hop !  Ces descriptions sont dans le mouvement, rendent le tout très dynamique, et ça, j’ai vraiment beaucoup apprécié. 
A la manière d’un Final Fantasy où la paix dans le monde repose sur l’équilibre entre l’ombre et la lumière, l’autrice propose un univers où il existe la nécessité de maintenir l’équilibre entre la vie et la mort... Et se positionne pour la mort. Vous avez bien lu. Il existe une oeuvre quelque part qui se souvient que, quand on parle d’équilibre, il y a deux côtés à respecter, et en l’occurrence s’intéresse à celui qui est toujours le méchant partout. C’est ce qui nous est présenté dans la mythologie de l’univers : on nous explique que les humain.es ont complètement déréglé la balance car iels oeuvrent pour le plus de vie possible, le plus longtemps possible, et anéantissent tous les outils de régulation (comme les épidémies ou les catastrophes). Eh ben sur le papier, ça pète, et j’attendais vraiment qu’on en fasse quelque chose : la conception n’a rien d’originale, mais la manière dont le traitement s’annonçait l’était, et j’étais tout à fait emballé.
Vous sentez venir le “mais”, hein ? 
Avant de vous parler de la suite de l’intrigue, laissez-moi vous présenter Lucas. Lucas, c’est l’intégralité des problèmes de ce livre personnifié. C’est la plaie de l’oeuvre, le gros bémol, le cancer du bouquin. Lucas est un grand brun baraqué aux cheveux (vite fait) longs (pour les standards masculins, ne vous attendez pas à voir un métalleux) en bataille avec un peu de barbe qui sent bon le bois fraichement coupé. Il est froid et mystérieux et deep dark et il n’a jamais connu l’amour du coup il traite toutes les femmes du bouquin comme de la merde après avoir couché avec elles et jouit au bout de 20 secondes sans se préoccuper du plaisir de ses partenaires. Lucas est crade et m’a fait cringe à chaque fois qu’on avait son point de vue interne : il objectifie en permanence Annabelle, dont il décrit le corps avec minutie en s’imaginant coucher avec elle (à chaque fois que je lisais ça je pouvais pas m’empêcher de l'imaginer en train de baver comme le loup de Tex Avery). D’ailleurs il est tellement sexiste que ça choque même la femme de son meilleur ami Tom, Déborah, ophtalmo féministe qui, selon les mots de l’autrice, “le déteste copieusement”. On parle donc de traits de caractère dont l’autrice a conscience... sauf que tout cela est romantisé car ça fait de lui un genre de mâle dominant. Lucas n’est vraiment pas un gars bien. C’est même pas un bad boy, c’est juste un gros porc stalker alcoolique et violent, sauf que tous ces traits sont montrés comme des manifestations de sa souffrance donc regardez, il est tellement fragile en fait...
Pourquoi affabulé-je ce malheureux Lucas de qualificatifs à faire rosir les joues d’un porcinet ? Je vous laisse juger :
Stalker : bon, dans le bouquin, il est dit que les habitants se relaient pour surveiller Annabelle car ils ne savent ni qui elle est, ni ce qu’elle veut. Lucas, qui n’en a rien à secouer des gens, s’est toujours refusé à faire le guet, non pas par quelconque respect de son intimité, mais parce qu’elle ne l’intéresse pas. Par contre, à partir du moment où il la rencontre et où il commence à avoir des vues sur elle, il se met à effectuer ses surveillances...
“ Il aime passer ses nuits devant chez elle et la surveiller à son insu, lorsqu’elle se prépare pour le coucher, lorsqu’elle s’endort. Ecouter simplement sa respiration et le bruit des draps qui glissent sur sa peau, lorsqu’elle bouge dans son sommeil (...) Il entend l’eau couler dans la salle de bains. Elle prend sa douche. (...) Au bout de quelques minutes, elle entre dans le salon en tenue de nuit : un vieux T-shirt dont le col détendu parvient presque à découvrir une de ses épaules et qui descend jusqu’à ses cuisses, laissant à peine deviner un minishort. “
... Je laisse à mes lectrices le loisir de s’imaginer chez elles, prenant leur douche le matin et vaquant à leurs occupations, avec un type qu’elles ont croisé une fois au supermarché (à ce stade du bouquin, c’est le seul lien qu’il n’y ait jamais eu entre Annabelle et Lucas) qui les observe dehors et a passé la nuit à les écouter dormir.
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“Je sais où tu vis, je sais où tu dors. Je vais te regarder dormir toute la nuit...”
Violent : Lucas, qui ne contrôle plus sa bite, va donc finalement voir Annabelle chez elle pour lui avouer son propre pouvoir : il se transforme en genre de renard-ours à corps de félin, et d’ailleurs tout le village aussi. Ah, et accessoirement, il lui avoue que les habitant.es la surveillent chez elle depuis qu’elle s’est installée ici. Forcément, Annabelle réagit froidement, et Lucas le prend très mal parce qu’il attendait que cet aveu... fasse quoi, au juste ? Qu’elle lui réponde “Je te comprends, maintenant prends-moi nue sur le perron” ? Quoi qu’il en soit, Lucas se transforme en bête et va faire un carnage dans la forêt parce qu’il est vexé, et il revient chez lui sanguinolent après deux jours. Tout va bien. D’ailleurs je vais rajouter ce qui a trait à la colère dans cette partie : Lucas jette constamment son malêtre sur les autres (son père, Nora...), et son côté gamin colérique le rend insupportable. Une bonne douche froide lui ferait du bien.
Alcoolique : Lucas est TOUT LE TEMPS en train de picoler. Dès qu’on le voit, il a une bière à la main. Dès qu’il y a un problème, il boit. Par exemple, après ces deux jours dans la forêt, le premier truc qu’il fait en rentrant, c’est aller dans un bar et se siffler 3 pintes, pour finalement se vider les couilles dans un personnage féminin non nommé qui passait par là (il n’y a pas d’autre mot, c’est littéralement 20 secondes où il fait son affaire, charmant). Je crois que le premier contact entre lui et Nora, c’est parce qu’elle le retrouve bourré sur le bord de la route et qu’elle doit le ramener chez lui...
Au tout début de ma lecture, j’avais noté dans mon bloc note cette phrase : “Lucas n’a pas l’air au clair dans ses relations, et ça n’a pas l’air de poser problème”. Mais franchement, après avoir terminé le livre, je lui passe ce point. Laissez-moi vous présenter Nora. Nora est la “rivale” d’Annabelle : elle est amoureuse de Lucas, et le début du livre laisse à penser qu’iels sortaient ensemble mais en fait non. Nora a le droit à 3 chapitres en narration interne, et cela est rare : généralement les rivales sont cantonnées à des rôles de cruche méchante qui fait rien que nuire au personnage principal, et pour le coup, le fait que l’on ait accès à son point de vue interne permet de comprendre mieux ses motivations. MAIS. Le chapitre qui nous explique comment Lucas en est venir à coucher avec Nora nous raconte qu’elle l’a trouvé complètement ivre sur le bord de la route, et l’a ramené chez lui. 
TRIGGER WARNING : AGRESSION SEXUELLE
“ Il s’était endormi, comme un enfant. Elle était restée longtemps à le détailler et se souvient avoir posé ses doigts timidement sur son épaule, puis le long de son cou, en s’attardant un peu sur sa joue couverte de longs poils bruns. Elle avait essayer de l’embrasser. “
Article 222-22 du code pénal : "Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise." Un mec qui dort, surtout quand c’est visiblement quelqu’un de trop bourré pour consentir, tu l’embrasses pas. C’est tout. Encore moins quand tu lui as jamais parlé de ta vie.
Lucas se barre de sa voiture, et, pas découragée, elle retente le coup en se ramenant avec plein d’alcool. Elle le fait boire, et alors qu’il s’est montré très froid avec elle toute la soirée (donc aucun “signaux contradictoire” ou je ne sais quelle connerie), elle se dit que c’est quand même une bonne idée de tenter le coup. Parce que hein, on sait jamais.
TRIGGER WARNING : VIOL
“ Lorsqu’elle s’était approchée, il n’avait fait aucun geste pour la repousser. Il n’avait fait aucun geste. Même lorsqu’elle s’était déshabillée. Même lorsqu’elle l’avait déshabillé. Il n’avait pas bougé. Etait-il trop ivre ou trop fier ? “
Par la suite, Nora lui fait du chantage sexuel en faisant des crises de larmes devant chez lui jusqu’à ce qu’il cède et accepte de coucher avec elle.
Si la personne est trop bourrée pour vous dire non, elle n’est sans doute pas consentante. Si la personne reste parfaitement immobile, ne dit rien, ne fait aucun bruit lorsque vous la déshabillez et commencez à faire vos affaires, assurez-vous qu’elle est bien d’accord avec ce que vous êtes en train de faire. Là, c’est un viol. Ce qui m’a incroyablement agacé, c’est que ce n’est pas montré comme des crimes mais comme les déboires d’une pauvre fille amoureuse que son gars trop froid repousse, et que lui c’est un mec hein de toute manière, il a toujours envie même quand il a pas envie. 
... Mais juste non en fait.
Article 222-23 du code pénal : “Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle.”
Pour rappel hein.
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Voilà, écoutez le monsieur.
FIN DES TRIGGER WARNING
Pour revenir à mon sujet, j’ai vraiment été très agacé du fait que le seul autre personnage féminin qui existe soit en concurrence avec le personnage principal. Par ailleurs, le trope du personnage principal dont les parents sont morts est utilisé, et je croyais que ça avait été interdit par la convention de Genève.
Ah, et aussi : les personnages principaux sont des mannequins. En fait, tous les personnages (sauf les Pooles et les PNJ qui travaillent) sont des mannequins.
Annabelle : “belle”, “magnifique”, “mince”, “des yeux immenses”, “un visage harmonieux”, “n’importe qui la trouverait belle”.
Nora : “charmante”, “belle”, “de longs cheveux bruns qui cascadent sur ses épaules”
Femme du bar 1 : “une grande brune séduisante”, “grande, brune, athlétique”, “attirante”
Femme du bar 2 : “une petite blonde émaciée”, “jeune et belle”
Victor Mane : “charmant”, “une beauté indolente”, “ses traits sont parfaits”, “sculpté dans un bloc de marbre”, “peau finement ciselée”
Paul Mo-Louis nous explique à un moment que tou.tes les jeunes du village travaillent à la scierie, et il s’agit de 34 personnes... On peut donc en conclure qu’il y a moins de 200 habitant.es dans ce bled. La moitié de la population sont des top-modèles, ou comment ça se passe ?
Je vous parlais plus tôt de cette intéressante idée de réintroduire la vieille idée de l’équilibre, mais en se plaçant cette fois-ci du côté de la mort. Ça aurait été intéressant d’en faire quelque chose ? Tous les enjeux sont artificiels et reposent sur des incompréhensions entre Lucas et Annabelle qui se montent le chou tou.tes seul.es (enfin, surtout Lucas). Le plus gros danger du bouquin, c’est quand la scierie manque de se faire racheter par des types riches qui ont un rapport avec le plot, et c’est facilement esquivé. En fait, pratiquement tout le livre est consacré à cette romance assommante de niaiserie, si bien qu’on ne voit plus le scénario ! Tout ce que j’aimais dans le livre disparait à partir du moment où Annabelle rencontre Lucas... page 82. Après ça, les chapitres passent d’Annabelle à Lucas (beaucoup trop Lucas à mon goût) en se focalisant presque exclusivement sur la romance, et tout le charme du livre s’échappe. Même dans les chapitres d’Annabelle, on a encore le droit à la voix de Lucas qui vient commenter à quel point elle est bonne : on s’en fout ! Lucas accapare de cette manière tous les points de vue interne, laissant l’impression qu’Annabelle s’est faite voler son rôle de personnage principal.
Il y a des choses que j’aurais pu rajouter, comme l’insistance permanente sur la fragilité d’Annabelle, mais entre nous, j’ai parlé de tout ce qui était important dans les grandes lignes. Terminer ce livre m’a laissé une impression de gâchis. J’étais prêt à sauter dans le train avec Alexandra Touzet et Annabelle... pas avec Lucas, la cinquième roue du carrosse.
Ma note : 6/20
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sallinger-dramaturgie · 4 years ago
Text
Entretien avec le metteur en scène, Sylvain Bélanger
mardi le 17 novembre 2020
Pourquoi avoir décidé de monter le texte Sallinger de Koltès?
Souvent, lorsque je vais travailler dans les écoles avec des étudiants, soit je vais chercher du matériel très proche d’eux pour solidifier des bases ou pour qu’ils soient confortables dans le matériel, qu’ils s’identifient à ces personnages-là, contemporains, proches de leur réalité, etc., soit, parfois, ça m’arrive d’aller chercher un matériel exigeant au niveau de la langue, avec un auteur important. Dans ce cas-ci, c’est ce que je suis allé chercher.
Ce n’était donc pas quelque chose que vous vouliez nécessairement monter avant votre projet à l’ÉST?
Je ne connaissais pas la pièce, mais ça fait longtemps que je voulais monter du Koltès par contre. Un de mes rêves, c’est de monter Dans la solitude des champs de coton; depuis que j’ai travaillé sur L’enclos de l’éléphant d’Étienne Lepage, que j’ai monté au FTA puis à l’Espace Libre avec Paul Ahmarani et Denis Gravereaux. C’est une dynamique qui peut ressembler à Dans la solitude des champs de coton et quand j’ai travaillé avec ce matériel-là, je me suis dit que ça serait plaisant qu’un jour je me frotte à ça. Puis deux-trois ans après je pense, Brigitte Haentjens l’a monté. Quand quelqu’un d’autre le monte, je ne vais pas me garocher là-dedans deux ans plus tard… Donc, j’ai mis ça de côté pour l’instant. Après ça, je me suis mis à fouiller dans son matériel, je suis tombé sur Sallinger. Sallinger… C’est tout le temps plaisant quand tu choisis quelque chose où tu n’as pas toutes les réponses; tu lis la pièce, tu es touché par des affaires… il y a des fulgurances là-dedans. Il y avait certaines parties de moi qui se disaient que c’était bien beau, j’avais l’impression de comprendre en partie la patente, mais pas de saisir complètement comment ces gens se sentent. Je me suis dit que j’allais entrer en processus afin d’aller au bout des significations et pour en savoir plus. Avec Sallinger, c’était aller chercher quelque chose d’assez mystérieux, d’opaque par moment, d’énigmatique, de pas hyper limpide à la base, puis d’essayer d’aller voir là-dedans ce qu’il y avait dans l’espèce d’obscure pressentiment que j’avais de me dire qu’il y a quelque chose que j’ai vraiment envie de déterrer : il y a un petit joyau et je vais aller le trouver. Même si ça peut sembler un peu loin de nous ; le folklore de ça et tout, j’ai quand même des portes d’accès pour ce monde-là. Je me suis dit que j’allais aller fouiller.
La construction dramatique de Koltès est assez hors du commun : beaucoup de longs monologues, « la langue de Koltès », une sorte de musique... Pendant le processus, vous avez mentionné que vous vouliez vous éloigner de ce rythme que l’on entend souvent chez Koltès. Pouvez-vous un peu approfondir sur cela? Qu’avez-vous fait de ces monologues? Comment les avez-vous traités avec les acteurs et actrices?
Oui, bien j’ai peut-être un peu décéléré le rythme habituel que l’on entend. Je l’ai peut-être ramené davantage à mi-chemin entre le cinéma et un théâtre minimaliste. J’y suis allé, je pense, par couches délicates pour toucher à la philosophie de ça. Je voulais faire attention aux grandes logorrhées et au rythme, parce que je voulais qu’on entende tout. J’avais envie aussi que le spectateur, et que les acteurs aussi, aient de l’espace pour réfléchir, de l’espace pour leurs pensées. Le danger de ça, c’est qu’on alourdisse tout, puis que tout devienne très songé tel un traité de philosophie par phrase. Nous avons mis énormément de rigueur à détacher tout, puis à savoir d’où viennent toutes les pensées qui sont là, puis tout ce qui est dit. Après cela, j’ai l’impression qu’en enchaînant, on va trouver les rapports et si on les a vraiment bien définis. Par rapport à la musique habituelle de Koltès, premièrement, avec Sallinger, nous ne sommes pas tant dans le Koltès d’après. C’est plus off-beat, c’est plus hachuré ce qu’il y a là-dedans, donc je me suis permis de décélérer ce que j’entends habituellement : rythme assez effréné, qui va assez vite et qui est très dans la provocation, dans la violence, la brutalité et la bestialité des rapports. Là, j’y suis allé avec davantage de complicité et de douceur. C’est des pensées qui flottent, cette pièce-là, ces gens qui se rencontrent dans des espace-temps qui ne sont pas toujours : une chaise, un salon, une cuisine… Je me suis permis que ce soit des cerveaux qui flottent et des gens qui communient par leurs pensées – qui communient, qui communiquent par leurs pensées. Ça donne un rythme très particulier, parfois plus aérien, mais où on a le temps de s’attacher à eux, d’essayer de les comprendre.
Vous mentionnez vouloir garder une certaine lueur, une certaine lumière dans cette pièce qui pourrait sembler plutôt tragique. D’où vient cet intérêt et pourquoi vouloir maintenir de l’espoir tout au long de la pièce?
C’est parce qu’à la base, ils ont perdu quelqu’un de leur famille, ils ont de la peine, ils ont un trou dans leur vie. On peut avoir des reproches, des regrets, exprimer des manques, avoir de la colère par rapport à son geste (au Rouquin) et tout, mais à la base… le gars, il nous manque. Ça veut dire qu’il y a de l’amour… L’amour, ça veut dire prendre soin de. Ça veut dire qu’il y a de l’altérité, ça veut dire qu’on pense à l’autre, qu’il y a de la bienveillance; donc, tout ce sac-là d’intérêt pour l’autre ; pour moi, elle est là, la lumière, profondément humaine. La lumière et l’espoir au théâtre il faut que tu nommes c’est quoi, tu ne peux pas dire « je veux mettre de la lumière, je veux mettre de l’espoir ». Si ce n’est pas nommé ou personnalisé pourquoi et à quel niveau, ça ne veut absolument rien dire. C’est comme le mot tragique, il faut que tu définisses en quoi c’est un tragique pour toi. Après ça, nous avons un poète avec nous, Koltès. Un poète exprime des choses afin de s’attacher au monde. Il est parti très tôt, mais il exprimait son attachement au monde et il y a quelque chose de positif là-dedans. Il y a beaucoup de choses à casser, à défaire et à dénoncer dans la pièce; tout le rapport à l’Amérique, au monde guerrier et au monde des possessions, au fait que l’on décide pour nous et que ça détruit des vies. Au-delà de tout ça, là-dedans, il y a des êtres humains qui ensemble s’aiment. Je pars de ce principe-là.
« (…) au fait que l’on décide pour nous et que ça détruit des vies. » J’ai l’impression que tout ça est venu à travers le processus, que ce n’était pas là aux premières lectures de la pièce, n’est-ce pas?
C’est certain que quand tu travailles, et c’est la beauté de ce métier-là, c’est que tu découvres des choses pendant le processus. Il faut que tu aies assez de confiance en toi, quand tu fais de la mise en scène, faut que tu sois à l’écoute de ce que tu vas découvrir, quitte à changer des choses, quitte à modifier des choses, quitte à parler différemment de la pièce après un mois de répétitions. Il faut que tu colles quand même à l’intérêt premier, au pressentiment que tu avais, à pourquoi tu voulais monter ça, mais après ça c’est comme les branches d’un arbre qui s’attachent à son tronc et il faut que tu découvres des choses pour que ton bouquet soit assez luxuriant, bien garni ou divers. Sinon, tu fais juste dire la même affaire pendant deux mois aux acteurs et ils ne l’entendent plus ; ils deviennent comme insensibles. Donc, je me laisse toujours la chance de découvrir des choses au fur et à mesure, parce que la première chose qui est importante dans mon job c’est d’inspirer tous ceux qui m’entourent : les concepteurs, l’équipe, ceux qui m’ont engagé, les acteurs, tout le monde autour; les complices. Mon job, c’est de les inspirer, donc il faut toujours que je puisse renouveler la façon dont je parle de la pièce et même de certains personnages. On en a eu un aperçu hallucinant de ça dans le travail avec le Rouquin. Le Rouquin est une espèce de page blanche, qui est à la fois un symbole et martyr pour cette famille-là, qui pourrait être un alter ego pour bien du monde, dont Koltès, mais qui a une chronologie – il a quatre scènes toutes déconstruites - qu’on ne peut pas expliquer aux spectateurs, on ne peut pas expliquer ses irritants aux spectateurs, il a fallu que tout ça, je prenne les devants, puis que je me lance, que je me risque à dire pourquoi il est irrité, pourquoi il dit ça, et peut-être que je fais fausse route sur 65% des choses que j’ai dis à l’acteur, mais je suis peut-être à 85% collé sur ma cohérence à moi par contre. (…) Je suis plus un intuitif, si tu veux. Je fais presque 100% confiance à ça. Donc, ça veut dire découvrir en cours de route, mais pas perdre de vue que celui qui est devant moi, lui, il a besoin d’une cohérence pour construire un personnage pour me suivre, parce que s’il y a trop d’incohérences, il va être un peu perdu et il va me le dire. Ce qui a été plaisant dans le cas de Marc-Antoine, c’est qu’il a totalement fait confiance à ce principe-là de la page blanche et des intuitions, puis il a complété toute cette démarche-là avec une recherche de son côté pour se faire une espèce d’arborescence et qu’on se fasse sa vérité à lui. (…) On a vraiment travaillé une matière très évolutive avec lui, quitte à vraiment l’essayer d’un angle très différent; entre autres dans tous ses débuts de scène qu’on a souvent approchés de bien des manières différentes. Ce sont des affaires qui s’accumulent, puis après ça au travers de sa démarche, l’addition de ces choses-là, forgent et nourrissent sa propre cohérence à lui. Ce ne sont pas des choses qui sont antinomiques ou qui disent le contraire, ce sont des choses qui s’additionnent. Dans le cas du Rouquin, ça a vraiment été un beau chantier, même si ce n’est pas lui qui a le plus de texte. C’est davantage avec le personnage de Leslie qu’on a eu à travailler beaucoup de matière, comme si j’avais eu à travailler La nuit juste avant les forêts.
Il manque des scènes au Rouquin; c’est complètement troué, la chronologie n’est pas dans une logique. C’est quelqu’un qui apparaît quand on le convoque. Donc, je pense qu’on a réussi à se libérer de qu’est-ce qu’une construction de personnages habituelle, pour se dire qu’on fait confiance à des pensées qui communiquent et à l’instant présent dans la scène, et qu’est-ce que je suis pour toi et qu’est-ce que tu es pour moi et à partir de là on se parle. Le texte fonctionne assez bien quand on réussit à défendre ce pourquoi l’Autre nous tient tant à cœur.
J’ai vraiment l’impression que vous faites très confiance et travaillez de très près avec les comédiens et comédiennes. Vous leur donnez une assez grande liberté pour leur exploration tout en leur suggérant, mais pas en leur disant quoi faire.
Oui, c’est vrai. Je pars du principe qu’un acteur va être bon s’il fait son affaire à lui, et s’il sent qu’il est bon dans ce qu’il fait et qu’il a la place pour le faire et l’exprimer. Si tu diriges trop un acteur, il peut étouffer et il ne sera plus libre et il va être vraiment malheureux. Donc j’essaie de diriger en suggérant davantage et m’exprimant davantage au JE, pour moi, pour que ça puisse laisser le JE de l’acteur à l’acteur. J’essaie de ne pas trop embarquer dans son terrain à lui. Je pars du principe qu’il est le meilleur pour faire ce que lui fait d’habitude. Moi, je peux suggérer pour inspirer l’acteur. Il y a un temps pour l’inspirer, il y a un temps pour le diriger, pour ne pas qu’il soit dans le brouillard. Maintenant, nous entrons dans la partie où ça va être le temps de les accompagner dans ce qu’eux ont envie de faire. J’ai assez confiance en moi pour me dire que ça ne sera pas trop loin de ce qu’on fait depuis deux mois. J’ai assez parlé pour qu’à un moment donné, ce soit leur tour. On a assez travaillé dans les détails aussi pour qu’on puisse saisir quel est l’univers commun que nous avons construit. Faire confiance, c’est vraiment la base pour moi. Entre diriger et guider, c’est pas du tout la même attitude, ne serait-ce qu’humaine. Guider c’est guider la démarche de quelqu’un, diriger c’est presque le prendre par les épaules et lui dire « tourne-toi comme ça ». Moi, j’étouffais facilement comme acteur et je pars du principe que si un acteur étouffe rapidement dans un processus et que je le perds, quitte à le retrouver un mois plus tard, ça va être tellement dur de le rattraper, que j’aime mieux inspirer et rassurer en donnant vraiment l’impression que je sais où je m’en vais au niveau des intuitions, mais surtout que j’ai confiance en moi et que je n’ai pas peur de me tromper. Si je me trompe, le lendemain je peux le régler, je le sais. Ça amène plus de détente dans le travail. Tu l’as peut-être vu, à quel point il y a du plaisir, il y a de la détente, il y a de la confiance… C’est ma pédagogie à moi entre guillemets. Je pars du principe que quelqu’un arrive déjà dans ce métier-là, les jeunes comme ceux qui ont trente ans de métier, avec un bagage d’autodéfense par rapport à des fragilités dans leur vie, puis là ils se mettent sur une scène, ils sont regardés… La première affaire qui va arriver, c’est que tout ce mécanisme d’autodéfense là, il va s’activer, c’est sûr, parce que tu es regardé, donc tu es menacé. Ce qu’on appelle les fameux tics de l’acteur, ce sont des mécanismes d’autodéfense. Je pars du principe que la personne qui est sur scène, il faut qu’elle accepte d’être regardée, ça veut dire qu’il faut qu’elle soit bien, puis qu’elle ait du plaisir et qu’elle se concentre davantage sur son partenaire que sur sa performance. Quand la personne a envie de performer et de tout donner, c’est là qu’elle sort de ses shorts et de ses souliers et c’est là qu’elle devient plus tendue, qu’elle rentre dans ses tics d’acteur. Quand ça devient trop volontaire, ça devient forcé, que ce soit dans les larmes, dans l’intensité, dans l’émotion... Tout ça, ce sont des constructions de l’esprit qui s’attachent à un souci de performance qui, honnêtement, dessert plus qu’il ne sert. Ça, c’est ma démarche à moi. Quelqu’un d’autre pourrait décider de travailler avec ce souci de la performance pour pousser quelqu’un à bout, le faire craquer ou arriver à une détente par l’épuisement, mais moi, ça ne me ressemble pas et il faut, je pense, monter des spectacles qui me ressemblent. Un artiste, il faut qu’il puisse regarder l’ensemble de ses spectacles, sur sept, huit, quinze ans, puis avoir l’impression de connaître cette personne à travers ses spectacles. Et si tu as été assez généreux envers tes interprètes, ton équipe et le public (parce que je pense énormément au public quand je travaille, il faut qu’il y ait de la place pour lui), je vais être assez impudique pour qu’on puisse, à quelque part, me reconnaître dans les spectacles. Pas me voir : je ne suis pas à l’avant-plan, au contraire, je suis derrière tout le monde, ma petite main dans le dos ou sur l’épaule, ou la voix à l’oreille du complice. Mais c’est sûr que quand je regarde mes spectacles, il y a quelque chose qui me ressemble, mais c’est moi et pas moi. C’est moi, mais avec beaucoup moins de pudeur. Et ça, à moment donné, je m’en suis rendu compte, et c’est pourquoi je fais de la mise en scène. Je suis beaucoup plus impudique comme metteur en scène que comme acteur. Acteur, je me protégeais beaucoup plus et je pouvais avoir l’air d’un cérébral sur scène, alors qu’en mise en scène je suis vraiment plus dans mes failles, dans mes doutes, dans ce que je trouve drôle, dans mon clown à moi, dans mon niaiseux à moi autant que dans le philosophe que j’essaie d’approcher avec pas beaucoup de moyens, mais avec ceux qui sont les miens. Mais tout cela, tu atteins ça seulement si tu as confiance en toi. Et si tu as confiance en toi, les autres vont le sentir et ils peuvent avoir confiance en eux. Il n’y a rien de pire qu’un metteur en scène insécure, il va insécuriser tout le monde, tout le monde va vouloir compenser et personne ne va jouer ensemble. Ils vont peut-être même jouer entre eux et se régler des affaires entre eux, parce qu’ils sont malheureux. Ça part davantage de démarches suggestives que directrices.
Diriez-vous que votre expérience en tant qu’acteur influence votre travail de metteur en scène?
Oui, beaucoup.
Au tout début du processus de création, dans votre première communication à l’équipe, vous mentionniez que Sallinger était davantage une pièce que vous entendiez qu’une pièce que vous voyiez. Est-ce encore le cas et pouvez-vous nous expliquer ce que ça implique pour vous?
Ma réponse va ressembler un peu à ce que j’ai dit tantôt par rapport à des gens qui communiquent par la pensée. Leslie convoque le Rouquin. Le Rouquin ne débarque pas comme ça sur scène : il débarque dans sa tête, puis a un dialogue avec lui. Donc oui, c’est encore ça, c’est sûr que depuis que j’ai dit ça, j’ai eu à le monter et à diriger du monde et à les regarder puis les accompagner là-dedans. Je pense que plus on va enchaîner, plus je vais avoir la musique omniprésente que j’entends et peut-être que ça va se confirmer. Je pense que c’est encore ça, je pense que quand on regarde un enchaînement en ce moment, nous ne sommes pas dans les images. Je pense qu’on est dans un univers hyper rond, 360º, un univers de partage. Je vois ça un peu 5.1 surround system. J’ai l’impression qu’on pourrait fermer les yeux et recevoir le spectacle, on dirait que ce qui est visuel vient davantage en appui à ce que j’entends.
Question un peu plus précise par rapport au monologue du personnage de June… vous avez mentionné que vous vouliez trouver quelque chose d’autre pour ce personnage. Pourquoi ressentiez-vous ce besoin d’aller piger dans les autres œuvres de Koltès pour ce personnage-là?
Ma première évaluation, c’est que j’avais l’impression que pour Laurence-Anaïs, qui est une actrice avec beaucoup de possibilités et un fort potentiel, je trouvais qu’il lui manquait un peu de matière. (…) À la base, c’est parce que je voulais, d’un point de vue pédagogique, pour elle et dans son parcours, lui donner de la matière. Après ça, tu as trouvé quelque chose qui pouvait nous permettre de la (June) connaître davantage, au-delà de son rapport à Carole. On a forcé un peu la note, de façon un peu artificielle, je te dirais, mais est-ce qu’il est mauvais? Non. Est-ce que ça ne marche pas? Non, ça fonctionne. C’est une pièce qui nous permet aussi de faire du petit collage, ce n’est pas une pièce parfaite, donc on se l’ai permis davantage pour un objectif pédagogique, mais en même temps à la place où on l’a mis, je trouve que ça introduit bien, et ça éclaire bien, la rivalité entre les personnages de Carole et Anna. On dirait que par touche, on a rajouté une fonction pour June. Le rapport aux hommes, les hommes entre eux, les femmes entre elles, c’est quelque chose qui est dans la pièce quand même, les rapports femmes entre femmes, hommes entre hommes; il y a quand même ça qui est là, donc ça fonctionne dans le détail. Il y a des choses qui peuvent se raccorder et/ou éclairer davantage des choses qui sont déjà dans Sallinger.
Finalement, selon vous, les personnages, à la fin de la pièce, sont-ils seuls?
Oh boy… là, il faudrait presque analyser les huit.
Donc, c’est différent pour chaque personnage?
Oui, parce que regarde Leslie, par exemple. Leslie, on pourrait avoir l’impression qu’il va s’enrôler et qu’il va suivre la même trace qu’Al, mais en finissant beaucoup plus sombre. Ou peut-être que l’image qu’on a de Leslie, avec les deux canes, avec l’allure un peu « il a 117 ans dans son visage », qu’on a l’impression que cette image-là est comme plus un avertissement ou un cauchemar pour lui. La vue de son cauchemar si Leslie allait au front, alors qu’il n’a pas du tout les valeurs patriotiques. Il va se lancer là-dedans avec très peu de courage, très peu de volonté, il va être l’un des premiers à tomber et à revenir désabusé de la vie et ainsi perdre toute sa créativité. C’est ça qui me fait peur pour Leslie, si la guerre du Vietnam continue.
Si tu regardes Al, c’est quand même quelqu’un qui a une forte résilience, Ma aussi. Ces personnages ont beaucoup de résilience, mais est-ce qu’ils finissent seuls…? Je pense qu’à différentes doses, ils finissent davantage seuls, oui. Leslie va tomber dans un mutisme, il ne communiquera plus, Henry n’est déjà plus là, Anna est enfermée et soignée, elle va voir de moins en moins sa famille, donc c’est une jeune femme qui aura à se reconstruire dans 10-15 ans, qui ne verra plus son frère adoré. Oui, il y a un éclatement de la famille, un isolement. C’est comme un éclatement d’une cellule familiale. Par contre, pour le Rouquin et pour Carole… C’est peut-être un truc que je veux essayer avec le tableau final. Tout le rapport aux oiseaux pour le Rouquin me donne l’impression qu’il accepte son geste à la fin. J’aimerais ça qu’il accepte son geste. Tout le long, on lutte avec, il n’accepte pas lui-même que les gens le réclament, que des gens l’aiment, c’est quelqu’un qui a de la misère vraisemblablement à se faire aimer et à s’aimer lui-même et à s’accepter, donc à accepter ses grandes décisions, dont celle du suicide. Mais à la fin, avec le dernier coup de téléphone, les oiseaux, j’ai envie qu’il se pardonne à lui-même et que Carole reçoive ça. J’aimerais ça, que pour le couple principal, à la toute fin, ça ne soit pas « nous sommes de plus en plus seuls les uns par rapport aux autres », que dans leur reconstruction, ils puissent se pardonner et vivre séparément, mais ensemble encore et s’aimer au-delà de la mort. Il y a là quelque chose de lumineux pour moi. On s’attache à ceux qui nous manque, donc oui, on est seuls parce que l’autre n’est plus là, mais au moins, il y a cette touche-là rajoutée à la fin où l’on pardonne aux gens, on tente de les comprendre, ne serait-ce que ça. C’est être ensemble et solidaires. J’ai l’impression que oui, ce sont des gens seuls, mais on dirait que le spectacle parle davantage de solidarité qu’autre chose, au final. Les gens ne veulent pas avoir la paix, ils ne veulent pas se retirer du monde, même Henry manifeste qu’il aurait aimé ça aimer son père et connaître son père. C’est toujours une manifestation d’amour qui est là, j’ai l’impression que les gestes sont plus solidaires qu’autre chose dans Sallinger. Peut-être que, pour répondre à ta question de tantôt, c’est peut-être ça, au final, qui va ressortir de mon attitude face à ce texte-là. C’est de dire : « oui, la solitude, mais peut-être qu’on compense par davantage d’élans solidaires qu’on pense ». Si on était du côté tragique, on dirait que nous ne sommes que seuls, mais si on est de l’autre bord, c’est peut-être plus là-dessus que j’ai travaillé, c’est que la solitude est impossible, parce qu’on a des relations avec les autres. Moi, demain matin, j’irais m’enfermer dans le bois pour les quarante prochaines années, je serais toujours en relation avec les gens que j’ai laissés derrière. On a tissé des relations, il n’y a personne qui est né seul et qui va mourir seul. Il y a tout le temps quelqu’un qui va penser à cette personne-là. Je pars donc de ce principe-là, je pense que c’est ça que je dis de la pièce au final : qu’il y a tout le temps quelqu’un qui tient à nous quelque part dans le monde. C’est ce qu’on a rappelé, je pense, au Rouquin tout au long de la pièce et aussi explicitement avec Anna et Leslie, lorsqu’elle lui dit « si tu pars, je ne suis plus rien ». Al, en pleine provocation, il dit que malgré toutes nos colères, il faut rester les uns avec les autres, nos mains qui s’attachent en dessous de la table, cette espèce de belle métaphore… Je trouve tout le temps ça curieux quand quelqu’un vient voir l’enchaînement et me dit que c’est tragique, que c’est terrible. Ce n’est pas sombre pour moi et je ne pense pas que c’est ce qui va ressortir de la patente. C’est pour ça que je veux enlever, d’ici à la première, toute trace de lourdeur, parce que ce n’est pas ça que je veux dire, je ne veux pas dire que la vie est difficile. Je veux dire qu’on tient les uns aux autres. Ça m’a fait du bien que la musique arrive, parce qu’elle nous permet de voler un peu, on a le droit de voler un peu, parce que c’est en volant qu’on voit les autres par la pensée, c’est en pensant à eux, c’est avec cette liberté-là. La musique, c’est beaucoup ça pour moi et à partir de maintenant, je ne veux enchaîner qu’avec la musique, car j’ai l’impression que même les interprètes vont comprendre quelque chose en étant accompagnés de ce neuvième personnage-là qu’est la musique et qui dit : « c’est correct ». Il y a quelque chose de rassurant avec la musique.
*L'utilisation du genre masculin a été adoptée afin de faciliter la lecture et n'a aucune intention discriminatoire.
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christophe76460 · 9 months ago
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Je continue le texte.
Car Dieu n’est pas injuste au point d’oublier l’activité que vous avez déployée, par amour pour lui, dans les services que vous avez rendus — et que vous rendez encore — à ceux qui lui appartiennent (Hébreux 6:10).
⦁ Ceux qui lui appartiennent est une traduction du mot grec saint, mais on ne l’emploie guère à cause de sa signification dans l’Église catholique romaine. Au premier siècle, tous ceux qui plaçaient leur confiance en Jésus étaient appelés saints (comparez 1Corinthiens 1:2), qu’ils soient ou pas fidèles au Seigneur.
⦁ Le mot saint veut simplement dire séparé, mis à part pour Dieu. Il définit une identité et non pas quelqu’un qui aurait atteint un certain niveau de maturité, accompli un prodige ou mené une vie exemplaire. Dieu le Père considère tous ses enfants comme son propre Fils et pour cette raison, tous les croyants sont saints à ses yeux.
⦁ L’auteur rappelle aux saints que Dieu les connaît et qu’il note les efforts qu’ils fournissent par amour pour lui. En effet, d’une part les noms de tous les croyants figurent depuis toute éternité dans le livre de vie, et d’autre part, ils recevront des récompenses qui seront fonction de leur fidélité. Je rappelle que les bonnes actions d’un croyant n’ont jamais pour but d’obtenir ou de maintenir le salut, mais elles en sont les manifestations. L’apôtre Jacques écrit :
Montre-moi ta foi sans les actes, et je te montrerai ma foi par mes actes. -Car comme le corps sans l’esprit est mort, la foi sans les actes est morte (Jacques 1:18, 26).
⦁ Et l’apôtre Paul écrit aux membres d’une Église qu’il est convaincu que ce sont des croyants authentiques en raison de leur foi agissante, amour actif, et de leur ferme espérance en notre Seigneur Jésus-Christ (1Thessaloniciens 1:3).
⦁ L’auteur de l’épître souligne ici l’amour des croyants hébreux pour Dieu qui se manifeste par des actes concrets envers ceux qui croient en Jésus. La clé du service chrétien est donc d’abord d’aimer Dieu, car c’est cet amour qui permet d’aimer et de servir les frères et sœurs même quand ils ne sont pas très aimables. Ceux qui aiment véritablement le Seigneur auront aussi de l’amour pour les croyants. L’apôtre Jean écrit :
Celui qui prétend être dans la lumière tout en détestant son frère, est encore dans les ténèbres. -Qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. -Celui qui croit que Jésus est le Christ est né de Dieu. Et celui qui aime le Père, qui fait naître à la vie, aime aussi les enfants nés de lui (1Jean 2:9; 4:8; 5:1).
⦁ D’après l’enseignement du Nouveau Testament, le service chrétien revêt plusieurs formes. Premièrement, les croyants doivent mettre au service des autres les dons spirituels que le Saint-Esprit leur a donnés (Romains 12:3-8; 1Corinthiens 12:9-11; 1Pierre 4:10, 11) comme l’exercice de la sagesse ou de la miséricorde, l’enseignement ou la prédication, ou encore la prière. À ce sujet, l’apôtre Paul écrit :
En toutes circonstances, faites toutes sortes de prières et de requêtes sous la conduite de l’Esprit. Faites-le avec vigilance et constance, et intercédez pour tous ceux qui appartiennent à Dieu (Ephésiens 6:18).
⦁ À l’intérieur du cadre des communautés chrétiennes, les croyants sont aussi appelés à veiller les uns sur les autres, à s’encourager mutuellement, à soutenir les faibles, à pourvoir aux besoins des indigents et à bien d’autres responsabilités encore.
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kc1155 · 6 years ago
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L’art au ♥ de la vie signifie qu’on doit vivre avec l’art. Profiter des bonnes choses ou d’estimer le sens esthétique, c’est ce que j’appelle l’art de vivre. Je fais un appel à tous : abandonnez une fois pour toutes, ces vieilles excuses qui nous empêchent de vouloir créer ou de voir l’art. En se disant qu’on n’est pas artistique, qu’on n’est pas bon(nne) ou qu’on n’a pas le temps. Tout ce bla-bla ne fait que nous maintenir dans une vie monotone terne et sans couleur.
L’art est une nécessité, une certaine façon de voir la vie et un antidote pour survivre. Elle sert à être + créatif ou à tomber en amour avec la vie. Avoir de la créativité, c’est d’aimer assez la vie pour développer son intuition. L’art est là pour mettre en valeur la beauté.
1-2-3 Go : fait de ton existence une oeuvre d’art !!!
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© Kim Danh via Unsplash et Canva
L’art véritable est d’allier son art, sa vie et son être entier :
L’homme ne peut arriver à la perfection que par deux chemins, à mon avis qui sont l’art et l’amour – Omraam M-I
L’art pour notre vie
Le mot « art » vient du latin « ars » qui peut-être traduit par technique ou maîtrise. Il n’a pas de définition universelle. Mais il existe plusieurs sens possibles aux définitions des termes ART et ARTS.
La première signification du mot art est la « manière de faire ». La signification actuelle la plus basique définit les arts comme des activités spécifiques permettant de produire chez l’homme de la sensibilité. Également désignés comme regroupant toutes les activités créatives et imaginatives, sans inclure la science. Elle apparaît sous diverses formes et styles différents (beaux-arts, arts libéraux, arts appliqués, arts décoratifs, etc.)
« Dans tous les arts, le plaisir croît avec la connaissance que l’on a d’eux ». Ernest Hemingway
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À nous de l’intégrer dans la vie de tous les jours. Afin de faciliter le développement d’une affectivité pour son élément purement esthétique.
La définition de l’art
Le consensus général est que l’art est une création consciente qui utilise la compétence de l’imagination. L’art, est aussi subjectif ; sa définition a changé à travers l’histoire et à travers les différentes cultures et civilisations.
Elle est généralement divisée en trois catégories : représentation, expression et forme (dû aux premières formes d’art : sculpture et peinture). Chaque définition est influencée par la perspective, la personnalité et le caractère de chacun.
L’art a d’abord été considéré comme étant une imitation qui fait la représentation ou la reproduction de quelque chose de beau ou de signifiant. Au fil du temps, la définition a dû changer et change continuellement à mesure qu’un nouveau mouvement artistique voit le jour.
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L’art, un jeu d’enfant
« Ça ! De l’art? Mon enfant aurait pu le faire! » On a déjà entendu cette phrase en voyant un tableau qui semble anodin ou à la limite ridicule. Dès lors, la question se pose : tout le monde peut-il faire de l’art (abstrait)?
« L’art, c’est de s’en foutre. » Disait Henri Salvador. Est-ce le truc? Pablo Picasso, a dit que dans chaque enfant, il y a un artiste. Le problème, c’est de savoir comment rester un artiste en grandissant.
C’est vrai que traditionnellement, l’art était une affaire sérieuse. Seulement, il arrive qu’on omette son caractère humoristique ou dérisoire. Il existe quelques virtuoses en art. Or, la plupart d’entre nous n’avons pas la chance d’avoir ce don.
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David Lachapelle
L’art permet de raconter des histoires ou transmettre la relation de l’humanité avec son environnement. Et une solution pour l’inclure plus dans sa vie est de le faire en s’amusant.
Je déclare que j’ai un talent en dessin. Toutefois si je dois me comparer avec des génies ou de vrais artistes (de profession). Ben là, je vais me relativiser et plutôt proclamer que … je suis dans la moyenne. Mouais. On dirait une question de perception
Le vrai art est de ne pas se préoccupper des autres ou rester naïf. L’élément ou l’activité artistique procure du plaisir ou la détente.
Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté – Hippocrate
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montage avec canva
L’art, à l’état brut est un jeu … que certains prennent aux sérieux.
Les mains dans l’art
Que serions-nous sans nos mains? Une drôle de question. Pourtant, on prend pour acquis l’usage de cet organe extrêmement développé. La main dispose d’une palette d’actions très larges.
Sans elles, l’homme serait incapable de saisir ou manipuler des objets. Il est un outil indispensable de l’activité humaine. C’est elles qui tiennent le pinceau, qui tranchent le pain, qui jouent d’un instrument de musique ou encore qui brodent, etc.
Les mains sont des symboles universels qui sont largement populaires. On les retrouve partout. Voici des expressions à se soumettre : ne pas avoir peur de se salir les mains ou de mettre les mains à la pâte.
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une des plus anciennes peinture rupestres
Miguel Guia
Van Gogh
Michelange
L’âme de l’art
Les chefs d’oeuvres de l’art sont de la nourriture pour notre âme. Et bien qu’elles soient les plus belles, elles ont malgré tout quelques imperfections. Même les plus grands artistes (perfectionniste?!) sont rarement satisfaits de leurs œuvres.
Certains monuments qui, par leurs proportions, la pureté de leurs lignes et les matériaux qui ont servi à leur construction nous permettent de rêver, d‘apprendre et d’élargir nos horizons.
L’art lave l’âme de la poussière du quotidien – Picasso
En les contemplant, nous sentons en nous quelque chose qui commence à faire siennes ; comme si la beauté et l’harmonie de ces œuvres sont au point qu’on s’assimile à elles. C’est la magie, c’est l’âme de l’art.
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L’âme et l’art
L’art est né d’un élan de passion ; il est une forme d’expression artistique que chacun utilise à sa manière. On peut apprendre tant d’elle et nous apporte beaucoup. On peut l’utiliser pour aller mieux. Ex. pour servir de pansement pour l’âme.
Aimez l’art pour lui-même et alors tout le reste viendra à vous – Oscar Wilde
Je reprends les pensées d’Omraam Michaël Aïvanhov : l’âme de l’artiste est réceptrice des rayons de la lumière créatrice (…) La création artistique a une dimension spirituelle. L’art est une porte sur l’âme, sur le monde et sur le corps.
L’artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde – Schopenhauer
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Vassily Kandinsky, l’artiste de la « nécessité intérieure » célèbre pour son essai : Du spirituel dans l’art
L’art aide les humains à s’éveiller à une vie avec des couleurs. Par l’intégration de la créativité qui est un bien précieux pour atteindre son potentiel imaginatif. L’art est facteur de communication. L’art reproduit le visible et le rend visible pour manifester les réalités perçues. L’art, peut nous faire franchir des siècles et porter témoignage au passé. L’art est un moyen artistique pour faire découvrir ce trésor intérieur : notre créativité.
Acceptes-tu de rêver du monde réel? Acceptes-tu de (re)devenir artiste? Acceptes-tu d’aimer la beauté et l’art? Acceptes-tu l’art au cœur de TA vie? Oui à l’Art avec un grand A.
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    L’art au cœur de la vie, à vous de jouer, découvre à quoi sert l'art ? Ce miroir de l'âme ... L'art au ♥ de la vie signifie qu'on doit vivre avec l'art. Profiter des bonnes choses ou d'estimer le sens esthétique, c'est ce que j'appelle l’art de vivre.
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andrewrossiter1 · 3 years ago
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Le Royaume en prend de la graine
Marc 4.26-34 Le Royaume en prend de la graine
Courte prédication pour l’Assemblée Générale de la paroisse de Dieppe, le 13 juin 2021
Le13 mai 2021, les scientifiques et chercheurs de Michigan State University déterraient une des vingt bouteilles que le professeur William Beal a enterré en 1879. Il a placé cinquante grains des mauvaises herbes dans un mélange de sable et terre dans les bouteilles et les a enterré dans un lieu secret. Il voulait savoir pour combien de temps les grains pouvaient survivre sous terre et encore pousser une fois rendu à la lumière. 
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Tous les 5 ans, et puis tous les 10 ans, et maintenant tous les 20 ans, une bouteille est sortie et Beal était surpris de savoir que les grains poussaient. Il est mort, mais son expérience continue, et il va continuer jusqu’à 2080, quand les scientifiques actuels ne seront plus là.
Jésus ne connaissait pas du tout ce travail, mais il avait une intuition en parlant du Royaume comme un grain. Ici, dans notre passage il s’agit du plus petit grain, ailleurs il parle d’un grain qui doit mourir pour pouvoir donner du fruit. Vous souvenez sûrement en CP ou en CE1 d’avoir amener à l’école un bocal, et avec du papier buvard et un peu d’eau de planter un grain et de voir apparaître quelques jours plus tard une pousse. 
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C’est le miracle de la vie en discontinue. Une chose devient quelque chose entièrement différente. Le tout est contenu dans le grain mais son aspect ne donne aucune indication de ce qui serait produit.
C’est ce miracle de la vie en discontinuité qui est au cœur de la parabole de Jésus sur le Royaume de Dieu. Jésus aussi parle de planter les grains où le fermier doit attendre. Il peut arroser, ou non, il peut mettre de l’engrais ou non, mais en fin de compte il ne peut pas forcer la plante à pousser. Il doit attendre. Il dort, il se réveille et pendant tout ce temps le grain fait son travail secrètement, en profondeur, inlassablement pour produire du fruit.
Et le fruit de ces plantes est de donner. Offrir un l’abri pour les oiseaux, un lieu pour construire un nid, des baies pour les nourrir et la moisson pour notre table. La présence du Royaume est visible dans les fruits qui sont donnés autour. La réalité du Royaume n’est pas autant de ce nous recevons, mais c’est le Royaume qui s’offre à nous, à nous dans nos vies, dans la vie de la paroisse, et à travers notre engagement et notre témoignage dans le monde entier.
En ce jour de l’Assemblée Générale où nous regardons avec reconnaissance ce que nous avons vécu en 2020 et où nous nous tournons vers l’avenir, il est bien de réaliser que 
l’engagement dans la lancée de l’Eglise Verte, 
la fidélité de maintenir nos cultes dans le respect des dispositifs du gouvernement, 
la présence par téléphone et maintenant en vrai à cotés de nos plus fragiles, 
l’accueil des personnes les plus vulnérables qui ont tout quitter de leurs « chez eux » pour trouver un nouvel abri à Dieppe, 
le soutien d’un enfant en Afrique
le maintient de notre budget… 
sont autant de fruits que la présence du Royaume produit dans la vie de notre paroisse à Dieppe.
Les germes de l’amour, de l’espérance et de la grâce se trouvent enfouies en nous, profondément dans ce que nous sommes. Si profondément que nous ne prêtons pas attention à leur existence tous les jours, jusque’à ce que une pousse apparaisse pour nous montrer que Dieu est présent dans nos vies. Ces grains peuvent dormir longtemps en nous. Au point que nous pouvons douter même de leur existence, en nous ou dans la vie des autres autour de nous. Mais comme l’expérience de William Beal nous montre, le mystère de la vie en discontinue est au cœur de ce que Dieu prévoit pour la création. Il suffit de laisser sortir vers la lumière du jour ces pousses des grains du Royaume.
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