Tumgik
#vivre sans argent
e642 · 10 months
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Au début, je mettais ça sur le fait de m'adapter à lui. Faire en sorte de le voir tout le temps alors que j'ai des cours, une vie, des choses à faire puis finalement, je réalise que c'est pour vivre loin d'ici. J'aime sa présence mais le voir signifie que je ne suis pas à mon appartement, pas dans cette ville, pas dans cette fac. Je m'en veux de ne jamais être "chez moi", de me plier en 4 pour dormir ailleurs, respirer un autre air, fouler d'autres pavés. Ça fait depuis mi octobre que je n'ai pas passé un weekend dans mon appartement et celui que j'ai passé seule c'était en septembre. C'est évidemment une stratégie d'évitement, de fuite. Vous ne trouverez pas plus branleuse comme fille concernant les cours et les révisions, mais les seuls moments où je suis productive c'est dans le train, quand je quitte ce lieu qui me comprime tant la poitrine. Comme une femme d'affaire, je ne reste jamais longtemps dans les mêmes endroits, tout le temps en mouvement, rien n'est ancré, rien n'est concret. Je me déteste parce que ça m'épuise de fuir, de trouver des ressources ailleurs sans savoir si elles m'aident vraiment. Je crois que j'ai jamais été aussi perdue, j'ai l'impression d'avancer dans le noir le plus opaque, seulement, ma vision ne s'accommode pas. J'ai une culpabilité perforante, qui m'irradie des tempes aux mollets, celle d'avoir contraint mes patents à se saigner pour ma gueule et de ne pas le rendre correctement. Chaque meuble que ma mère a acheté pour mon appartement m'a fait mal au cœur, tout cet argent, tous ces efforts pour une petite conne qui peine à assumer ses choix. Mon comportement me rend malade, je me sens illégitime de tout ça. Rater me tuerait pour la seule raison que mes parents comprendraient que je ne suis pas capable. Une telle régression j'avoue que je n'aurais pas pu la prévoir, retomber si bas et se raccrocher aux branches, les plus frêles que j'entends déjà hurler avec la surcharge. J'ignore si je suis profondément déprimée ou profondément conne. Le seul truc que je sais c'est que je suis en difficulté, si ce n'est en réelle détresse et qu'il n'y a pas un jour où je ne fais pas une crise de dissociation. Mon coeur bat si vite par moment que j'ai presque peur qu'une de mes artères se rompe, qu'il s'arrête net et, au fond, c'est pas une conclusion qui me déplairait. Je m'enfonce dans tant de mensonges, tant d'apparences, tant de haine. Je me trouve égoïste, ça me consume pour de vrai.
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epopoiia-leblog · 3 months
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Trois grains de riz
Il était une fois trois grains de riz. Dans un bol, tout au fond, c’est tout ce qui lui reste. Pour lui, sa femme, son bébé, et rien d’autre pour se nourrir. Rien d’autre pour vivre. Sur la ferraille, leur lit, sa femme dort. Elle essaie. À côté, le voisin n’en finit plus de crier. Colère et indignation. Lui aussi vient de se faire licencier. Leur faute à tous les deux ? Dans la rue, leur révolte portée à nue. Ils sont descendus, ensemble, avec leurs camarades, avec les autres ouvriers de l’usine, pour demander un salaire plus équitable, un salaire plus humain. Justice et dignité, voilà ce qu’ils désirent. Nobles revendications estimaient-ils. Pour leur patron, ce fut la porte. Prix à payer de celui qui ne sait pas rester à sa place. Mais comment faire à présent ? Comment faire sans argent, sans ressources, seul avec ces trois grains de riz ? Minuscules et ridicules semences perdues au fond d’un bol, ébréché lui aussi. Les contes nous racontent que quelques graines extraordinaires savent déjouer les pièges des géants, quand la vie leur répond qu’il n’est pas bon de croire à toutes ces fantaisies. Lui n’y croit déjà plus, mais le sourire de son enfant, cette magie -là, il peut encore la voir. Dans la nuit, dans le noir, après le chaos du jour, sur les lèvres du bébé, des rêves paisibles s’annoncent, protègent encore un peu l’innocence de celui qui, son père l’espère, ne connaîtra pas une telle misère.
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Texte inspiré de la révolte au Bangladesh des ouvriers du textile pour un salaire digne.
Articles de référence : https://www.google.com/url?q=https://fr.fashionnetwork.com/news/Au-bangladesh-le-combat-des-ouvriers-du-textile-pour-un-salaire-digne,1589119.html?nl%3D259341%26uc%3D3963081&sa=D&source=docs&ust=1708416516318329&usg=AOvVaw2BPKuqbchzRd0-96ljVeLh
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sarahaubel · 11 months
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Star Ac' et pipes à crack.
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Je ne vais pas mourir aujourd’hui. Je le sais car j’ai demandé au pendule que Clotilde m’a offert samedi dernier. Par contre le con il a pas sû me donner la date de mon rendez-vous avec la Fin. Vraiment ça sert à rien ce machin. En revanche ce que je sais c’est qu’hier soir j’ai senti sous mes doigts une petite bille dans mon sein gauche, ou c’est le droit. Gauche par rapport à qui. Ça y est je m’embrouille. Bref, un truc qui n’a rien à faire là où je l’ai trouvé. Parce que les billes normalement on joue avec dans la cour quand on a 8 ans, on est pas censés les ranger dans ses nichons quand on en a 35. Enfin en 1972 je veux dire, les billes, parce qu’aujourd’hui j’imagine plutôt les pré-ados jouer aux mikados avec des pipes à crack. Fissa j’ai pris rendez-vous avec Docteur Quin. A une lettre près je consultais une star de sitcom c’est dommage. La mienne a 67 chats, mesure 1m90 au bas mot et fume des clopes dans son cabinet entre deux patients. Je l’aime beaucoup. En attendant le verdict et comme je suis une personne mesurée ce matin je me suis mis en tête de choisir la musique de mes funérailles. On prévoit jamais de mourir à 35 ans mais en même temps mon pote Guillaume il avait pas prévu de mourir à 17 et ses parents lui ont passé l’hymne de la Star Ac’ à l’église. Damn. Mon père adore Zaz. Soyons pragmatiques. Organisons-nous. Que vous dire d’autre avant la fin… J’aime pas les orchidées. Les compo d’interflora me filent de l’urticaire. Je veux être incinérée dans un cercueil low-cost. Gaspillez plutôt votre argent dans une bouteille d’Hennessy XO que vous boirez au goulot à ma santé. Je souhaite que mes cendres soient jetées dans l’océan, celui des Landes de préférence. Mais pas sur la plage de mon camping naturiste favori. Bien qu’imaginer tous mes proches à poil lors de mon dernier envol me fait quand même marrer. M’enfin bonjour les souvenirs pour plus tard lorsqu'ils se feront griller la saucisse au soleil en plein mois d’août, obligés de penser à leur pote morte qui leur flingue un peu le paradis (pas celui d’en haut avec les vierges tout ça, celui d’en bas où les gens sont tous nus sous les pins). Si la casse-bonbon du crématorium, la fille avec les cheveux derrière les oreilles et le tailleur prune de chez Cache-cache vous dit “non mais c’est interdit maintenant les urnes doivent rejoindre une concession gniagnia mesures sanitaires gniagnia un protocole gniagnia”, flanquez lui votre genoux entre les jambes et partez en courant (sans oublier l’urne ce serait idiot). Je serais pas contre une dernière course poursuite en Fiat Punto. L’idée d’être enfermée dans un vase, ça m'angoisse. Au pire renversez-le sans faire exprès “oups pardon quelle maladroite”. Je préfère finir dans un caniveau que dans un tiroir. Et pour terminer si vous pouvez glisser une invitation à Josh Hartnett n’hésitez surtout pas.
PS : Les meufs, on le dira jamais assez, palpez-vous les miches, pétrissez vos tétés, examinez vos loches. Il n’y aura probablement rien mais un jour vous pourrez tomber sur une petite nouvelle, qui elle-même ne sera probablement rien. Dans le doute. Les crabes se cachent parfois derrière les billes.
Ma playlist pour le jour J :
I will survive - Gloria Gaynor
Respire encore - Clara Luciani
Santé - Stromae
J’ai oublié de vivre - Johnny Hallyday
Le Grand Sommeil - Etienne Daho
Breathe - Sean Paul
I Feel better - Hot Chip
Gravé dans la roche - Sniper
Plus près des étoiles - Gold
Je reviendrai - Dick Rivers
Les adieux d’un sex-symbol - Starmania
Cache ta joie - Claudia Phillips
Taking me back - Jack White
Mourir sur scène - Dalida
L’adresse de Josh Hartnett :
Josh Hartnett Entertainment 360 10100 Santa Monica Blvd Suite 2300 Los Angeles, CA 90067 États-Unis
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Pour Lacan, ce que découvre Freud dans le Witz n’est rien d’autre que la loi qui permet de structurer des manifestations de l’inconscient aussi diverses que le rêve, le symptôme, l’acte manqué, le lapsus… sans oublier le trait d’esprit lui-même (qui est la traduction qu’il privilégiera pour "Witz"). Dans son séminaire Les formations de l’inconscient, il insiste par trois fois pour que les analystes présents relisent Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient de Freud (non sans signaler au passage la médiocrité de la traduction française)...
On se souvient que dans cet écrit, pour tenter de discerner le comique, l’humour et leur rapport au trait d’esprit à proprement parler, l’inventeur de la psychanalyse fait plusieurs fois appel à la sophistique du marieur juif: un marieur défend contre les critiques d’un jeune homme, la jeune fille qu'il lui propose:
«La belle-mère, dit celui-ci, ne me plaît pas, c'est une personne méchante et bête.»
«Vous n'épousez pas la belle-mère, mais la fille.»
«Mais elle n’est plus jeune ni belle non plus.»
«Peu importe, moins elle
sera jeune et belle, plus elle vous sera fidèle.»
«Il y a bien peu d'argent.»
«Qui parle d'argent! Est-ce l'argent que vous épousez? C'est bien une femme que vous voulez!» «Mais elle est bossue!»
«Que voulez vous! Il vous faut donc une femme sans défauts?»
Il s'agit, en réalité, d'une demoiselle plus très jeune, sans argent ni beauté, nantie d'une mère repoussante et gratifiée au surplus d'une grave difformité. Ce ne sont pas là des conditions attrayantes pour un épouseur. À chaque défaut, le marieur trouve des arguments qui permettent de s'en accommoder: il ne concède comme seul défaut que la bosse, défaut dont tout le monde doit convenir.
Voilà encore l'apparence de logique, caractéristique du sophisme, et destinée à couvrir la faute de raisonnement. La demoiselle n'a évidemment
que des défauts, les uns sur lesquels on pourrait passer, et un dernier qui crève les yeux. Il est donc impossible de l'épouser. Le marieur feint d'avoir éliminé chacun des défauts par l'excuse qu'il leur trouve, bien que, malgré ses efforts il reste que chacun d'eux équivaille à une dévalorisation qui s'ajoute à la suivante. Il s'attache à chaque facteur isolément et refuse d'envisager leur somme.
Cette même omission est le nœud d'un autre sophisme, dont on a beaucoup ri, bien que l'on puisse douter de son caractère de mot d'esprit. A. a emprunté à B. un chaudron de cuivre, lorsqu'il le rend, B. se plaint de ce que le chaudron a un grand trou qui le met hors d'usage. Voici la défense de A. «Primo, je n'ai jamais emprunté de chaudron à B.»
«Secundo, le chaudron avait un trou lorsque je l'ai emprunté à B.»
«Tertio, j'ai rendu le chaudron intact.»
Chacune de ces objections en soi est valable, mais rassemblées en faisceau, elles s'excluent l'une l'autre. A. isole ce qui doit faire bloc, tout comme le marieur les défauts de la prétendue. On peut dire aussi que A. met un «et» là où ne serait de mise que l'alternative «ou bien - ou bien».
Ne vient on pas de vivre un moment comparable avec les sophismes des labos et des co-labos?:
«Le vague saint immunise à 95%»
«Le vague saint immunise à 75%»
«Le vague saint immunise à 50%»
«Il n’immunise pas mais réduit la transmission»
«Il ne réduit pas la transmission mais empêche les formes graves»
«Il n’empêche pas les formes graves, mais vous ne finissez pas aux soins intensifs»
«Il n’empêche pas que vous vous retrouviez aux soins intensifs, mais vous ne mourrez pas»
«Si vous mourez, l’État prend en charge la moitié des frais d’obsèques».
Cela n’est bien entendu pas sans rappeler la lettre que Freud envoya à Marie Bonaparte le 18 août 1937:
«Dès que l’on s’interroge sur le sens et la valeur de la vie, on est malade, car ni l’un ni l’autre n’existent objectivement; on avoue simplement posséder une réserve de libido insatisfaite, à laquelle quelque chose d’autre a dû arriver, une sorte de fermentation, aboutissant à une tristesse et à de la dépression.
Je crains que ce genre d'explication de ma part ne soit très formidable.
Peut-être suis-je trop pessimiste.
Une publicité me vient alors en tête, la plus hardie et la plus réussie des publicités américaines, elle dit ceci: «Why live if you can be buried for ten Dollars?»
(Pourquoi vivre, alors que vous pouvez être enterré pour dix dollars?)
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« Plus scélérate, plus vile que la noblesse dépouillée et que le clergé déchu, la bourgeoisie leur empruntait leur ostentation frivole, leur jactance caduque, qu'elle dégradait par son manque de savoir-vivre, leur volait leurs défauts qu'elle convertissait en d'hypocrites vices ; et, autoritaire et sournoise, basse et couarde, elle mitraillait sans pitié son éternelle et nécessaire dupe, la populace, qu'elle avait elle-même démuselée et apostée pour sauter à la gorge des vieilles castes ! […] Une fois sa besogne terminée, la plèbe avait été, par mesure d'hygiène, saignée à blanc ; le bourgeois, rassuré, trônait, jovial, de par la force de son argent et la contagion de sa sottise. Le résultat de son avènement avait été l'écrasement de toute intelligence, la négation de toute probité, la mort de tout art […] C'était le grand bagne de l'Amérique transporté sur notre continent ; c'était enfin l'immense, la profonde, l'incommensurable goujaterie du financier et du parvenu, rayonnant tel qu'un abject soleil, sur la ville idolâtre qui éjaculait, à plat ventre, d'impurs cantiques devant le tabernacle impies des banques ! »
HYUSMANS, A rebours, 1ère éd. en 1884, p. 332.
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rayondelun3 · 11 months
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Journal, 8 novembre 2023.
6:21 du matin.
J'ai des questions plein la tête : est ce que c'est une bonne idée de dire à mon petit-ami à mon petit ami que j'ai envie qu'on ait un rendez-vous romantique ? Et si oui comment lui demander ? Est ce que je lui parle du fait que je vais recommencer à faire en sorte du poids ou est ce que je le garde pour moi ? Je ne vais pas en parler à mes amies. Et mes amies est ce que je leur dis que je me sens seule, délaissée, par elles ? Je ne suis pas en colère, simplement je me retrouve parfois dans des situations stressantes qui finissent par me rendre triste [à cause] d'elles. Je suis fatiguée, normal il est tôt ce matin. Comment vais je rattraper tous les cours que j'ai manqué ? Est ce que je vais réussir à passer en L2 de Lettres Modernes ? Pourquoi je n'arrive toujours pas à faire de démarches administratives ou médicales pour mon bien ? Pourquoi je me défile tout le temps ? Pourquoi je n'en parle à personne ? Pourquoi je fais toujours la dure ? Est ce que L' et ses amies m'ont déjà oubliées ? Je me suis battue pour lui parler, dire ce que je ressentais et qu'on puisse être amies, qu'elle me comprenne, mais ni elle ni l'autre fille ne me saluent, pas un mot ni un regard. Suis je à ce point transparente ? Et toutes ces lettres jamais envoyées ? Toutes ces occasions manquées de voir une amie qui m'est chère ? Est ce qu'elle veut vraiment me revoir ? Pourquoi j'ai toujours froid, même à l'intérieur de moi ? Pourquoi j'ai peur sur Ask et je me remets à bloquer tous les anonymes depuis l'apparition de mon ancien bourreau ? Pourquoi après toutes ces années me reparler, revenir me hanter ? Est ce que j'aurais toujours peur quand je suis seule qu'il m'arrive quelque chose, cette paranoïa qu'il y a quelqu'un caché qui vit avec moi, qui me fait peur, qui va m'attaquer ou que je vais me faire du mal ? Pourquoi je trouve mon corps plus joli une fois que je suis scarifiée ? Pourquoi je m'impose ça, sans y prendre du plaisir, j'ai juste mal et suis satisfaite de m'être faite ces coupures ? Est ce que mon familier est toujours auprès de moi, même si elle est morte en septembre ? Est ce que c'est la raison pour laquelle je déraille autant ? Pourquoi je bois et je fume autant ? Pourquoi je dors énormément ou pas du tout ? Est ce que les douleurs dans ma poitrine vont revenir ? Pourquoi ces filles m'ont trahi ? Pourquoi tous ces mecs m'ont traitée comme une esclave sexuelle, comme de la chair fraîche ? Est ce que c'est de ma faute ? Parce que je culpabilise et je suis persuadée que c'est ma faute ? Pourquoi ma mère est si sadique envers moi ? Pourquoi mon père m'a abandonnée ? Pourquoi ma sœur m'évite et se comporte si froidement avec moi, pourquoi est ce qu'elle m'écarte autant de sa vie ? Pourquoi je n'arrive pas à m'empêcher de penser, de penser trop, de penser mal ? Est ce que je vais réussir ? Est ce que je ne vais pas finir par me tuer un jour ? Et pourquoi on se sert de moi puis on m'oublie, on m'efface comme la craie sur un tableau ? Pourquoi plus personne ne vient vers moi ? Est ce que je rechute encore ? Est ce que ça ira demain ? Est ce que je vais réussir à trouver un travail cet été, à temps plein, à le garder et à mettre de côté et continuer à chaque vacances sans que cet argent se volatilise ? Est ce que je ressemble à mes parents ? Est ce que je vais réussir à briser la chaîne ?
Est ce que je devrais essayer de me rendormir ?
Est ce que j'ai vraiment envie de vivre ou bien je veux toujours mourir ? Est ce que c'est possible d'éprouver les deux à la fois ? Est ce que je suis ridicule, je fais pitié ou je dérange, est ce que j'ai l'air d'une folle ?
Est ce que je ne serais pas folle à moitié ?
- Lisa.
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arypurple · 1 year
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Ruki Mukami
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Nom: Mukami.
Prénom: Ruki.
Parents: ???
Âge: 18 ans (physiquement)
Race: Vampire (humain de naissance)
Taille: 1m80
Date de naissance: 24 avril.
Signe astrologique: Taureau.
Nourriture favorite: Soupes.
Hobbie(s): Puzzles.
Physique: Ruki est un jeune homme avec de courts cheveux noirs ébouriffés colorés avec du noir sur le dessus et du blanc sur les pointes. Il a les yeux gris bleus et aussi trois piercings noirs sur son oreille droite. Ruki a deux grandes cicatrices sur son dos depuis son enfance. Il porte des colliers de toiles noires sur son cou. On le voit souvent porter un livre sur sa main droite. Il porte habituellement une veste grise avec une chemise noire à manches longues et porte un pantalon noir et une ceinture marron. Ruki porte parfois une chemise marron à manches longues avec un imprimé papillon noir sur le côté inférieur gauche et le porte avec un pantalon noir et une ceinture noire. Il porte les colliers de toile noirs avec les deux tenues.
Caractère: Il a toujours un sourire intimidant sur son visage assorti d'un ton calme, mais a également un sens de la brutalité qui peut être ressenti dans ses mots qu'il emploie. Sans se salir les mains, Ruki interagit avec les autres comme un Do-S militaire cruel (sadique extrême). Ayato a tendance à se moquer de lui pour ses manières intellectuelles parfois forcées. Il traite les humains comme du bétail car il a été traité ainsi par les adultes les plus forts de son orphelinat.
Histoire: Avant d'être transformé en vampire, Ruki était un humain né dans une famille riche. C'était un petit garçon gâté qui faisait partie de l'aristocratie et qui trouvait également amusant de traiter les autres avec sévérité et sadisme. Le père de Ruki, une personne généreuse et gentille, n'était pas doué pour la gestion de son entreprise / argent et a fait faillite. Il a découvert la faillite de son père quand il a été réveillé par le bruit des domestiques qui fouillaient la maison pour des objets de valeurs. Quand il a tenté de les arrêter, ils se sont regroupés pour battre Ruki pour toutes les choses cruelles qu'il leur a faites en parlant de l'état de sa famille. Ils lui ont même dit que sa mère s'était enfuie avec un amant secret, ne lui laissant qu'une lettre qui disait qu'elle l'aimait. Après le passage à tabac, Ruki est allé dans le jardin pour voir que son père s'était pendu. Il resta quelques temps dans la maison familiale, espérant que sa mère reviendrait (il se demanda comment sa mère pouvait dire qu'elle l'aimait si elle le laissait derrière, ce qui affectera ses problèmes de confiance envers les femmes et leur capacité à aimer) avant qu'il abandonne pour vivre à la rue, raillé par un autre aristocrate avant de finir a l'orphelinat, maltraité par les autres enfants et le gardien car il était un ancien aristocrate avec une mauvaise attitude. Azusa, Kou et Yuma étaient les seuls enfants qui lui étaient décents et ils finirent par concevoir un plan pour échapper à leur "Enfer". Même si le plan avait bien fonctionné, ils ont été poursuivis et capturé, et la plupart d'entre eux ont été abattus. Bien que Ruki ne se soit pas fait tirer dessus, il a été marqué au dos comme du bétail. Comme il croyait être au plus profond de la rage et du désespoir du monde, Karlheinz apparut et a offert aux quatre enfants de devenir des vampires afin de se venger du monde qui les a privés de tout, s'ils acceptaient de le servir. Ils sont devenus des vampires et Karlheinz a choisi Ruki pour être le cerveau du groupe, s'assurant qu'il était bien éduqué et capable de diriger ses "frères". Le plan détaille une fille humaine "Eve" avec le cœur de la fille du seigneur démon. Le sang de "Eve" choisirait un "Adam" qui serait capable d'obtenir le pouvoir de contrôler le monde, et leurs descendants changeraient le monde. Ruki s'est vraiment senti redevable à Karlheinz, alors il a travaillé pour lui, faisant ce qui était nécessaire pour l'aider à compléter ce plan.
Bonus:
Il est droitier.
Sa taille de pied est de quarante-trois.
Le livre qu'il lit toujours est un souvenir de son père.
Son intérêt récent est de faire des plats originaux ou des recettes.
Il déteste les aliments et les boissons à saveur forte.
Il sait cuisiner et sait même flamber.
Il sait comment monter à cheval.
Il parle couramment le nordique et maîtrise l'anglais.
Dans sa Brute End dans Dark Fate, Ruki et Yui ont un fils nommé Adam. Plus tard, Adam semble être un Premier Sang et le fils de Shin.
Dans le dix-septième épisode, il est montré à lire The Catcher in the Rye.
Chanson thème: 🎵
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La mort chez les Chinois
Hello, ça fait longtemps ?
J'ai récemment subi le décès de mon père. C'est une épreuve très dure, mais qui est, je trouve, soulagée par les pratiques/croyances chinoises. Je me suis dit qu'en parler ici serait peut-être intéressant, permettrait de faire comprendre une facette importante de notre vie et nos rites à une communauté qui ne les connaît certainement pas ou peu. Et pourrait offrir une vision plus douce de la mort à des personnes qui ont perdu des proches, récemment.
Encore une fois, je rappelle que mes pratiques, mon point de vue, n'engagent peut-être pas tous les Chinois de la même façon et sont peut-être plus spécifiques à ma région et ma culture (Hong Kong, culture hakka et cantonaise, très grande importance accordée aux ancêtres).
Famille et vénération des ancêtres
Tout d'abord, il faut comprendre la part très importante que joue la famille dans la vie des Chinois. J'en ai déjà parlé dans de précédents articles, mais la piété filiale est une valeur cardinale dans notre culture traditionnelle (certainement moins aujourd'hui, où elle est parfois décriée pour les travers qu'elle entraîne). Tout est centré autour de la famille, c'est le socle de la société chinoise. Il faut respecter et honorer ses parents, ses ancêtres. Ça s'applique aussi à ses proches décédés. Il n'y a pas une profonde séparation entre vie et mort comme on peut le trouver dans le christianisme : les esprits des ancêtres sont toujours là, pour influencer, aider, guider leurs descendants. Si ça vous parle mieux, pensez au film Coco et au Jour des morts mexicain ! L'au-delà chinois en est proche dans l'idée, les ancêtres continuent de vivre et aller bien dans l'au-delà, tant qu'ils ont des personnes qui se rappellent d'eux, leur font des offrandes, prient pour eux. C'est pourquoi nous leur offrons nourriture, thé, alcool, brûlons argent funéraire, encens, bougies et autres symboles d'objets du quotidien qu'ils aimaient, c'est pourquoi nous les incluons dans notre vie de tous les jours, allons les saluer pour les fêtes et occasions importantes. Les morts ne sont jamais vraiment partis et en veillant à leur bien-être dans l'au-delà, ils continuent de veiller en retour sur nous. C'est une vision extrêmement apaisante de la mort et du deuil, qui m'aide personnellement beaucoup à traverser cette dure épreuve.
Rites, communauté et souvenirs
De nombreux rites entourent des funérailles chinoises. Les nombres et couleurs à éviter (pas de nombres pairs, pas de couleurs vives), les aliments à choisir et préparer (poulet, porc, poisson, fruits, thé, alcool), les enveloppes à recevoir (blanches) et donner (rouges), etc. Tout est très codifié. Si j'avais connaissance de certains rites grâce à mes visites aux tombes de ma famille ou à leurs autels, organiser des funérailles était une toute autre affaire. Et vivre en Europe demande de faire des sacrifices : pas possible d'engager un prêtre taoïste pour officier la cérémonie, pas possible d'enterrer dans une montagne.
La force, le soutien et l'aide de la communauté chinoise a été sans pareil. Je suis profondément reconnaissante de faire partie d'une communauté qui a montré tant de respect et d'affection pour mon père, célébré sa vie, offert prières et bénédictions pour que son départ s'effectue au mieux. Et pour ma famille et mes proches restés au pays, je sais qu'ils sont soulagés de me voir perpétuer les traditions, de me voir construire un autel pour mon père, allumer de l'encens, lui parler, prier, guider son esprit. Savoir que je prends soin de son esprit les apaise et leur apporte du réconfort.
En bref
Le deuil n'est pas une étape facile à vivre, surtout quand il s'agit de la perte d'un parent. Mais la vision chinoise de la mort, de l'au-delà, des esprits des ancêtres, a quelque chose de très doux et réconfortant. Les esprits des ancêtres ne sont jamais vraiment partis, et tant qu'on prend soin d'eux comme eux ont pris soin de nous dans notre vie, ils continueront d'aller bien et veilleront sur nous depuis l'au-delà. La mort est simplement une étape de la vie.
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stillsweetandwild · 1 year
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Voilà ce que fait le dieu Argent
« Manger rend malade ou, pour le dire de manière un tantinet plus abrupte, tue à petit feu (le scandale récent de l'affaire Buitoni n'est que la partie visible de l'iceberg).
Cela paraît invraisemblable de dire une chose pareille. Et pourtant, c'est bel et bien la réalité à laquelle non seulement notre pays, mais tout le monde occidental, et même au-delà désormais, sont confrontés. Les études scientifiques démontrent de manière implacable, les unes après les autres, la nocivité (notamment sur le microbiote et son cortège de conséquences plus ou moins graves) des simili aliments qui ont l'autorisation de figurer en bonne position dans les rayons alimentaires des supermarchés.
De nos jours, l'ultra-transformation des aliments qui subissent tous les traitements possibles et imaginables par des procédés industriels (physiques, chimiques, mécaniques) plus sophistiqués les uns que les autres, par l'ajout d'additifs et de sucres cachés, fait que ce qui est censé nourrir la population ne peut plus être appelé nourriture compte tenu du produit final et des dégâts causés dans les organismes à moyen et long termes.
Les êtres vivants, dont nous faisons partie (oui!), n'ont pas d'autre choix qu'ingurgiter au moins trois fois par jour, tous les jours, des aliments pour pouvoir vivre. Cela a évidemment des effets sur notre tube digestif et sur toutes nos fonctions métaboliques qui devraient être salutaires. Or, les industriels fabriquent aujourd'hui de la nourriture bon marché, certes, mais qui n'a plus grand chose de naturel. Il faut revenir d'urgence à une alimentation saine en faisant la promotion des aliments bruts et authentiques et en excluant purement et simplement les additifs d'une part et et le sucre de l'autre de préparations qui ne devraient absolument pas en contenir (comme les sauces, par exemple).
Cela fait plusieurs décennies que ces dérives dans le secteur agroalimentaire se manifestent sous nos yeux sans que rien ne se passe. Résultat: nous assistons depuis plusieurs années à l'explosion de pathologies en tout genre comme, entre autres, le diabète et l'obésité dont souffrent plusieurs centaines de millions d'individus à travers le monde, dont 3,6 millions de diabétiques (source: Santé publique France) et "8,5 millions de personnes en situation d'obésité" (source: Ameli) rien que pour la France.
L'inertie des pouvoirs publics est devenue insupportable car actuellement, toute liberté de nuire est laissée à l'industrie agroalimentaire et aux enseignes de la malbouffe (qui proposent une alimentation addictive, et non pas nutritive), représentées par des multinationales dont la puissance de frappe commerciale mérite si ce n'est un coup d'arrêt, et au moins une mise à contribution pour réparer les dégâts causés et inverser cette explosion des maladies chroniques. Seul le législateur a le pouvoir de mettre un terme à cette autorisation d'empoisonner à petit feu les citoyens, condamnés, pour des millions d'entre eux, à avoir un traitement et un parcours médicaux au long cours, sans compter les complications liées aux deux maladies évoquées plus haut.
Cette situation est invalidante non seulement pour les individus qui sont entravés dans leur quotidien, mais elle est aberrante dans le sens où les dépenses liées à la santé explosent, enrichissant de ce fait une autre industrie, l'industrie pharmaceutique. Résultat: une nation affaiblie, privée de ses forces vives, de ses femmes et de ses hommes devenus vulnérables, dépendants aux médicaments, incapables de donner la pleine mesure de leurs moyens et de leurs talents. Au lieu de se renforcer, nos nations sont affaiblies par la puissance destructrice des industriels, et pas que de l'agroalimentaire.
Exigeons donc une sérieuse prise en compte par le législateur de cette situation afin de mettre hors d'état de nuire tous ces grands groupes industriels qui sévissent depuis de très et trop nombreuses années dans notre pays en particulier, et plus largement à travers le monde!
Il est plus que temps que le politique prenne ses responsabilités en se préoccupant réellement de la santé des gens et non des intérêts des industriels de l'agroalimentaire et de la restauration rapide. La santé publique, c'est la santé du peuple, non pas celle du compte en banque d'une poignée d'individus. »
Un texte de David MARÉCHAL
Soutenir sa pétition : https://www.change.org/p/stop-au-pouvoir-de-nuisance-de-l-industrie-agroalimentaire-et-de-la-restauration-rapide
En savoir plus avec notre dossier documenté : https://mrmondialisation.org/big-food-cie-les-industriels-nous-tuent-a-petit-feu/
Infos et Débats | Mr Mondialisation
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camfanypop · 1 year
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Oublie pas de me mettre en favoris ❤️
Salut ms baby ! 🍑
Tu a sûrement dut déjà me croiser sur les réseaux sociaux .
Je suis cam girl et une vrai coquine née qui aime le sexe ! 🫦
Avec un bon soutien , de la gentillesse et du savoir vivre , vous réussirez à obtenir ce que vous voudrez de moi 🧡 une bonne coquine qui aime faire plaisir à c’est spectateur 🤪
J’aime prendre mon plaisir quand je sais que vous prenez le votre avec moi sa me rend plus heureuse et sa m’existe vraiment beaucoup j’espère que vous prendrez votre plaisir autant que moi 🥰
Anal - Toy - Fetish - Exhib public - Duo - Trio et j’en passe passe sont possible avec moi …
🎀 𝐔𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐞 𝐬𝐧𝐚𝐩𝐜𝐡𝐚𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐟𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐯𝐞𝐬 !
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Tribune : parce que le harcèlement ne s'arrête pas avec les actes
Je tremble comme si j'avais 40 de fièvre. Mes jambes bougent toutes seules et mes yeux sont rouges. Inutile que je cherche à tout masquer ce matin par du maquillage, je l'ai déjà fait ça. Derrière des sourires, des " ça, c'était avant". Je me rends compte maintenant que je me suis menti pendant 15 ans. Même terminé, meme à des années lumière, le harcèlement scolaire est resté en moi et je n'en suis pas libérée. J'ai tout pris pour argent comptant à l'époque, j'y ai presque crû et j'ai bâti les fondations de ma vie sur du branlant. Sur cette image hautement dévalorisante que les autres m'ont renvoyée de moi-même : inutile et fragile.
Le nez qui coule et les yeux aussi, encore plus. D'une abondance rare après un cauchemar. Parce qu'après tout, les cauchemars ne sont que des constructions de l'esprit, des pièces qui ne s'imbriquent pas si l'on y regarde de plus près. Mais celui-ci était réel, je pouvais sentir le cauchemar recommencer. Les larmes remontent rien qu'à l'écrire et les tremblements se multiplient. Ma vue se floute. Les anciens souvenirs flottent à la surface, je suis adulte mais je me suis construite sur l'idée que j'étais moins bien. Pas assez. A l'adolescente que j'étais et au petit garçon de 3 ans qui grandi sous mes yeux et a besoin de sa maman pour s'épanouir sereinement, à mon mari aussi qui m'aime telle que je suis avec mes traumas et mes idées de travers, loin des fantômes qui sont les miens mais ne doivent en aucun cas devenir les leurs, je vais me soigner. Tout faire pour oublier ce bagage explosif qui est enfoui, pardonner ce qui doit l'être. A moi-même en premier parce que ce sont pas les harceleurs qui souffrent, ce sont les autres. Ce n'est pas parce que les racines de mon propre jugement sont altérées, bousillées, que demain, je ne pourrais pas les assainir. Ne nous appelez pas des victimes, nous sommes la force incarnée de vivre ensuite avec. Nous sommes plus que le harcèlement.
Aujourd'hui, faisons désormais au centuple tout ce dont nous avons été privés avant. A commencer par être nous sans la moindre once de crainte. Tu es toi et tu es suffisant.e, aimable.
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christophe76460 · 5 days
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Bonjour à tous
*Méditation du 19 Septembre 2024*
*La Brièveté de la Vie*
Dans une grande voiture, sept jeunes gens et jeunes filles revenaient d'un bal lorsque se produisit une collision. Cinq d'entre eux furent tués sur le coup et deux grièvement blessés. Alors qu'ils partaient de chez eux ce soir-là, ils se réjouissaient du plaisir qu'ils allaient avoir; ils ne pensaient pas que ce serait leur dernière soirée sur la terre. Ils ignoraient que ce qui leur restait à vivre pouvait se compter en minutes. Récemment, cent treize passagers, confortablement installés dans un avion, allaient arriver à la Guadeloupe... aucun ne s'imaginait que quelques secondes plus tard ils seraient entrés dans l'éternité. J'ai parlé, il n'y a pas très longtemps, à un homme qui était alors en parfaite santé. Trois jours après, on l'ensevelissait ; il avait été terrassé par une attaque.
Aujourd'hui même un cortège ininterrompu de personnes quitteront la vie et, en passant par la mort, entreront dans l'éternité. La statistique des causes de décès serait, ici, fastidieuse. Qu'il nous suffise de savoir que, pour beaucoup, la mort viendra brusquement, sans avertissement. On estime que notre émission radiophonique "l'heure de la Décision" est entendue par plus de dix millions de personnes; ainsi, selon la loi des probabilités, deux cent quatre vint d'entre elles mourront avant que cette journée soit finie.
Si vous étiez l'une d'elles ?
Quand j'observe les hommes se précipitant avec frénésie dans une course à la gloire, au plaisir et à la fortune, je suis abasourdi de penser qu'ils vivent sans se soucier de l'éternité. L'homme moderne pourrait répéter les paroles d'un penseur de l'antiquité: "Nous ne nous inquiétons pas de la mort, mais de la vie. Le paradis que nous cherchons n'est pas celui de rues d'or, mais de sacs d'or. Nos aspirations sont temporelles et non éternelles. Le ciel vers lequel nous tendons est un havre de sécurité financière, de confort et de facilités.
En fait, nous ne désirons même pas penser à la mort." Pourtant la Bible dit: " *Il y a un temps pour naître, et un temps pour mourir* " (Eccl 3.2) . La Bible nous enseigne qu'Adam vécut neuf cent trente ans, puis il mourut. Seth vécu neuf cent douze ans, puis il mourut. Enoch vécut neuf cent cinq ans, puis mourut. Les milliards d'êtres vivant aujourd'hui seront tous morts d'ici cent ans. La Bible déclare: " *Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois* " (Hébreux 9.27).
Bien que la science ait dépassé les limites de notre planète et pénétré dans le cosmos, nous, en tant qu'individus, nous nous attachons, toujours davantage à la terre. Bien peu de sermons traitent de la mort, du ciel ou de l'enfer. Ainsi, ce silence même contribue à renforcer la conception de plus en plus générale que tout se termine à la mort et que la préparation pour une vie au-delà de la tombe n'a que peu ou pas de conséquences. Combien de sermons avez-vous entendus sur la mort ? Combien sur l'éternité, sur l'enfer ou sur le ciel ? La Bible a beaucoup à dire sur la brièveté de la vie et sur la nécessité de se préparer pour l'éternité. Un vieux dicton américain dit: "Il n'y a que deux choses qui soient certaines: la mort et les impôts". Nous mettons de côté avec soin notre argent pour payer nos impôts tout en négligeant la question beaucoup plus importante de la mort. Je suis convaincu que nous avons besoin d'être plus conscients du fait que la mort s'approche rapidement pour chacun d'entre nous et que la Bible a beaucoup à nous apprendre pour nous préparer à rencontrer Dieu. Le riche ne peut avec tout son argent acheter un sursis pour la condamnation qui l'attend. Le pauvre ne peut mendier un jour de plus au spectre de la mort qui le suit du berceau à la tombe.
La Bible dit: " *Qu'est-ce que votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît* " (Jacques 4.14). Avez-vous déjà observé le brouillard du matin? Il est si éphémère! Il s'évapore au soleil et disparaît avec le jour. Notre vie est semblable à cette vapeur matinale qui n'apparaît qu'un instant et puis s'évanouit.
Il y a quelques années, un des hommes les plus riches et les plus célèbres du monde montait à bord de son avion privé pour aller assister à un banquet donné à New York en son honneur... c'était du moins son intention. Mais, au lieu de cela, il eut rendez vous avec la mort! ...l'avion s'écrasa sur le versant d'une haute montagne. Toute sa célébrité, sa fortune et son génie ne purent l'aider quand il dut affronter le moissonneur implacable qu'est la mort. Si cet homme pouvait revenir, il monterait certainement le plus grand spectacle jamais vu pour avertir les gens d'une manière ou d'une autre en utilisant les mots dont Dieu s'était servi pour dire au roi Ezéchias: " *Tu vas mourir* " (II Rois 20.1).
La Bible se sert de plusieurs images pour parler de la brièveté de la vie et du caractère inévitable de la mort. Je suis sûr que si les hommes pensaient plus à la mort, à l'éternité et au jugement, ils vivraient une vie plus sainte et auraient davantage conscience de l'existence de Dieu. Les chrétiens même essaient de ne penser ni à la mort, ni au jour où ils comparaîtront devant le tribunal de Christ pour rendre compte de l'emploi de leur temps ici-bas.
La Bible dit tout d'abord que la vie est semblable à la navette d'un tisserand. Job a dit: " *Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand* " (Job 7.6). J'habite une région au cœur de l'industrie textile. J'y ai visité les usines de tissage et j'ai observé les navettes sur les métiers géants. Elles vont et viennent à une vitesse vertigineuse, si bien qu'elles sont à peine visibles. La Bible dit qu'à la mesure de l'éternité, nos jours sont comparables à la navette du tisserand. Même si vous vivez jusqu'à un âge avancé, soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt ans ou même cent ans, votre vie n'est qu'un clin d'œil à l'échelle de l'éternité. Un poète a dit: "Ce n'est que lorsque le temps, d'une main implacable, a arraché la moitié des pages du livre de la vie humaine pour allumer les brasiers de la passion que l'homme commence à se rendre compte que les feuillets qui restent à vivre ne sont plus très nombreux." Posez votre main sur votre cœur et sentez-le battre : il répète: "Vite, vite, vite." Écoutez l'horloge au mur : elle redit sans cesse: "Vite, vite, vite ". Vous avez quelques brèves années à vivre, et chaque jour les raccourcit de vingt-quatre heures. Si vous vivez jusqu'à l'âge de soixante-dix ans, vous n'avez que vingt-cinq mille jours à vivre. Si vous en avez trente-cinq maintenant, vous n'avez donc plus qu'environs douze mille jours à vivre. Si vous avez cinquante ans, vous avez encore un peu plus de sept mille jours devant vous. La vie a une fin.
Si vous avez cinquante ans maintenant et que vous viviez jusqu'à soixante-dix ans, il ne vous reste plus que cent soixante-quinze mille heures, et les heures passent vite. Esaïe a dit: "*Je sens le fil de ma vie coupé comme par un tisserand qui me retrancherait de sa trame. Du jour à la nuit tu m'auras achevé* !". Oui, la Bible dit que nos jours sont aussi fugitifs que la navette d'un tisserand.
La Bible dit aussi que la vie est comme une ombre : "*...nos jours sur la terre sont comme l'ombre...*" (1 Chroniques 29.15). Le monde n'est pas une demeure permanente. Que vous construisiez une cabane ou un palais, quel qu'en soit le prix, ce ne sera jamais qu'une habitation temporaire. Votre vie n'est qu'une ombre fugitive sur l'horizon de l'éternité.
Quand Sir William Russell fut conduit à l'échafaud, il sortit sa montre de sa poche, la tendit au médecin qui l'assistait et lui dit: "Voulez-vous vous charger de cette montre et la garder ? Je n'en ai plus besoin, car j'ai maintenant affaire avec l'éternité ( la suite demain ).
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antoinesaisset · 7 days
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EVERYTHING GONNA BE GOOD ANTOINE! BELIEVE INTO YOURSELF!
Ces derniers jours la distance avec Corali me perturbe, j'ai peur car je ne veux pas la perdre, je veux vivre avec elle, je dois donc me donner plus que jamais, plus que jamais, plus que jamais, PLUS QUE JAMAIS, PLUS - QUE - JAMAIS pour gagner mon argent grâce à CALVUS MONT.
JE DOIS ME SURPASSER. Je dois dépasser un Antoine actuel pour devenir l'Antoine d'après. Seul il est dur de développer une marque mais j'ai des amis et des connaissances qui croient en moi, qui veulent me voir progresser, sur qui je peux m'appuyer. Que je dois rendre fiers de me connaître en réussissant des étapes de ma vie personnelle et professionnelle.
Je dois croire dur comme fer en moi, et oublier les autres marques qui réussissent mieux ou moins bien que moi. Je dois produire pour moi et moi seul. Peu importe la critique je dois créer sans cesse.
Extreme Focus & Discipline. Oui Antoine Marie Saïsset. Un jour quelqu'un d'autre découpera les stickers Calvus Mont à ta place.
<3
Merci Oklou pour cette douceur, elle m'apaise, elle me soigne https://www.youtube.com/watch?v=tJnzKWKhRUM
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Pour Lacan, ce que découvre Freud dans le Witz n’est rien d’autre que la loi qui permet de structurer des manifestations de l’inconscient aussi diverses que le rêve, le symptôme, l’acte manqué, le lapsus… sans oublier le trait d’esprit lui-même (qui est la traduction qu’il privilégiera pour "Witz"). Dans son séminaire Les formations de l’inconscient, il insiste par trois fois pour que les analystes présents relisent Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient de Freud (non sans signaler au passage la médiocrité de la traduction française)...
On se souvient que dans cet écrit, pour tenter de discerner le comique, l’humour et leur rapport au trait d’esprit à proprement parler, l’inventeur de la psychanalyse fait plusieurs fois appel à la sophistique du marieur juif: un marieur défend contre les critiques d’un jeune homme, la jeune fille qu'il lui propose:
«La belle-mère, dit celui-ci, ne me plaît pas, c'est une personne méchante et bête.»
«Vous n'épousez pas la belle-mère, mais la fille.»
«Mais elle n’est plus jeune ni belle non plus.»
«Peu importe, moins elle sera jeune et belle, plus elle vous sera fidèle.»
«Il y a bien peu d'argent.»
«Qui parle d'argent! Est-ce l'argent que vous épousez? C'est bien une femme que vous voulez!» «Mais elle est bossue!»
«Que voulez vous! Il vous faut donc une femme sans défauts?»
Il s'agit, en réalité, d'une demoiselle plus très jeune, sans argent ni beauté, nantie d'une mère repoussante et gratifiée au surplus d'une grave difformité. Ce ne sont pas là des conditions attrayantes pour un épouseur. À chaque défaut, le marieur trouve des arguments qui permettent de s'en accommoder: il ne concède comme seul défaut que la bosse, défaut dont tout le monde doit convenir.
Voilà encore l'apparence de logique, caractéristique du sophisme, et destinée à couvrir la faute de raisonnement. La demoiselle n'a évidemment que des défauts, les uns sur lesquels on pourrait passer, et un dernier qui crève les yeux. Il est donc impossible de l'épouser. Le marieur feint d'avoir éliminé chacun des défauts par l'excuse qu'il leur trouve, bien que, malgré ses efforts il reste que chacun d'eux équivaille à une dévalorisation qui s'ajoute à la suivante. Il s'attache à chaque facteur isolément et refuse d'envisager leur somme.
Cette même omission est le nœud d'un autre sophisme, dont on a beaucoup ri, bien que l'on puisse douter de son caractère de mot d'esprit. A. a emprunté à B. un chaudron de cuivre, lorsqu'il le rend, B. se plaint de ce que le chaudron a un grand trou qui le met hors d'usage. Voici la défense de A. «Primo, je n'ai jamais emprunté de chaudron à B.»
«Secundo, le chaudron avait un trou lorsque je l'ai emprunté à B.»
«Tertio, j'ai rendu le chaudron intact.»
Chacune de ces objections en soi est valable, mais rassemblées en faisceau, elles s'excluent l'une l'autre. A. isole ce qui doit faire bloc, tout comme le marieur les défauts de la prétendue. On peut dire aussi que A. met un «et» là où ne serait de mise que l'alternative «ou bien - ou bien».
Ne vient on pas de vivre un moment comparable avec les sophismes des labos et des co-labos?:
«Le vague saint immunise à 95%»
«Le vague saint immunise à 75%»
«Le vague saint immunise à 50%»
«Il n’immunise pas mais réduit la transmission»
«Il ne réduit pas la transmission mais empêche les formes graves»
«Il n’empêche pas les formes graves, mais vous ne finissez pas aux soins intensifs»
«Il n’empêche pas que vous vous retrouviez aux soins intensifs, mais vous ne mourrez pas»
«Si vous mourez, l’État prend en charge les frais d’obsèques».
Cela n’est bien entendu pas sans rappeler la lettre que Freud envoya à Marie Bonaparte le 18 août 1937:
«Dès que l’on s’interroge sur le sens et la valeur de la vie, on est malade, car ni l’un ni l’autre n’existent objectivement; on avoue simplement posséder une réserve de libido insatisfaite, à laquelle quelque chose d’autre a dû arriver, une sorte de fermentation, aboutissant à une tristesse et à de la dépression.
Je crains que ce genre d'explication de ma part ne soit très formidable.
Peut-être suis-je trop pessimiste.
Une publicité me vient alors en tête, la plus hardie et la plus réussie des publicités américaines, elle dit ceci: «Why live if you can be buried for ten Dollars?»
(Pourquoi vivre, alors que vous pouvez être enterré pour dix dollars?)
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tournesolaire · 2 months
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J'ai fini par m'habituer à son absence
Pour être tout à fait honnête j'ai même commencé à éprouver une sorte de mépris envers lui
Ce soir je compte sortir à la barge alors c'est prévu que je reste peut-être dormir à l'appartement mais j'ai quand même pris les clés de chez mamie au cas où
Quand je suis arrivée à l'appartement tout à l'heure j'ai pleuré
C'était un genre de craquage, pas de la tristesse
Je suis arrivée dans cet appartement, il n'y avait qu'Anubis et moi, et j'ai laissé toute la négativité accumulée de la journée monter en moi
J'ai vu une bêtise dans la salle bain, l'état de l'appartement et ça a été la goutte de trop, j'ai craqué et j'ai pleuré
Je me suis rendu compte aussi qu'il n'y avait plus rien à fumer et étrangement, ce sentiment de la dernière fois est réapparu
Je n'ai pas vu l'intérêt de rester ici si je ne pouvais même pas m'envoler
Je sais que ce n'est pas sain, mais j'ai remarqué cette pensée
Finalement est-ce qu'un jour je me suis sentie vraiment bien ici ? Sans substances je veux dire, est-ce qu'une seule fois j'ai réussi à me sentir "à la maison", à l'aise et libre d'être moi même sans prendre de drogue dans cet appartement et avec lui ?
Est-ce qu'une seule fois j'ai réussi à me sentir suffisamment à l'aise et en confiance sans substances pour lui montrer qui je suis vraiment ? Pour vivre et ressentir mes émotions sincères au lieu de les ignorer et de les apaiser synthétiquement ?
La réponse est non
Je n'ai même pas hâte qu'il rentre
Peut-être bien pas même envie de le voir
J'ai encore pas mal d'affaires à récupérer ; d'ailleurs après avoir discuté avec Loane j'ai réfléchi un peu et décidé qu'elle avait raison: je vais récupérer la télé parce qu'après tout c'est moi qui l'ai acheté, j'ai sacrifié une part énorme de mes économies alors que je ne voulais pas le faire, j'ai dépensé cet argent qui ne m'a jamais été remboursé alors jusqu'à preuve du contraire cette télé m'appartient
Je dois aussi récupérer mes vinyles, ma platine, mon électroménager, du linge de maison (serviette, draps etc), des ustensiles de cuisine etc, ça va prendre beaucoup de place dans ma voiture j'espère que je pourrai le fait en 1 seul aller-retour (Loane veut aussi que je récupère sa veste)
Demain ou après demain il faut que j'appelle EDF pour résilier le contrat, j'en ai marre d'attendre désespérément "le bon moment" parce qu'il n'arrivera jamais
Et une fois que tout ça sera fait
Une fois que je n'aurai plus aucun lien qui m'attache à lui (j'aurais bien aimé récupérer les quasi 1100€ qu'il me doit mais je doute que ça arrive un jour alors tant pis)
Alors
Je le confronterai
J'attends vraiment d'avoir tout récupéré parce que je sais ce qu'il va se passer ensuite
Il va avoir peur
Il va se sentir piégé alors il va fuir
Peut-être qu'il déménagera chez sa mère, et si ce n'est pas le cas alors ce sera une autre ville, peut-être Perpignan
Il va partir vite pour ne pas avoir à affronter la réalité
Il va avoir l'impression que "le monde se ligue contre lui" comme ça s'est passé avec les histoires avec Lilou, Sacha, etc (je pense que je vais chercher le fin mot de l'histoire d'ailleurs)
Mais j'ai envie de le faire, j'ai envie de le mettre face à ses mensonges
J'ai tellement hâte de voir son visage quand je lui dirai que je sais pour l'histoire des loyers impayés de Sens, que je sais que l'histoire du tribunal pour "entrée par effraction" et le reste c'est un mensonge pour couvrir la vraie raison qui paraît si nulle, des putains de loyers impayés
J'ai hâte de voir sa réaction quand je lui expliquerais ma "théorie", quand je lui dirai que je suis sûre qu'il a dit ça parce que c'était le justificatif parfait pour expliquer que "non impossible que j'ai pu faire ça, regardez je m'implique dans la lutte contre ça au risque de faire de la prison"
J'ai hâte mais j'ai peut-être un peu peur aussi
Je crois que je sais pas comment il peut vraiment réagir s'il s'énerve et ça me fait un peu peur
J'ai hâte que tout ça soit terminé
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jpbjazz · 2 months
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LÉGENDES DU JAZZ
JACO PASTORIUS OU LA TRISTE FIN D’UN SURDOUÉ Né le 1er décembre 1951 à Norristown, en Pennsylvanie, John Francis ‘’Jaco’’ Pastorius était le plus âgé des trois fils de Jack Pastorius, un chanteur et batteur de jazz d’origine germano-irlandaise qui souffrait d’alcoolisme et passait le plus clair de son temps sur la route. La mère de Pastorius, Stéphanie, était d’origine finnoise.
La famille de Jaco était déménagée à Oakland Park, près de Fort Lauderdale alors qu’il était âgé de huit ans, car sa mère et un de ses frères souffraient d’asthme et avaient besoin de vivre dans un environnement plus sain. L’abolitionniste Francis Daniel Pastorius faisait partie des ancêtres de Jaco. Le patronyme de la famille Pastorius était d’origine latine et signifie ‘’berger.’’ Jaco avait deux frères, Gregory et Rory. Jaco était particulièrement proche de son frère Gregory, car ils avaient seulement deux ans de différence d’âge. Les deux garçons se levaient à trois heures du matin afin de livrer les journaux, ce qui leur laissait suffisamment de temps pour servir comme enfants de choeur à l’église.
John Francis avait adopté le surnom de Jaco afin de témoigner de son amour pour les sports et plus particulièrement afin de rendre hommage à l’arbitre de baseball Jocko Conlan. Grand jeune homme élancé plutôt maigrichon, John Francis avait transformé l’orthographe de ‘’Jocko’’ après que ce nom ait été mal épelé par son voisin, le pianiste Alex Darqui. Un des frères de Jaco le surnommait ‘’Mowgli’’ en référence à un personnage du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, car il débordait d’énergie et passait la majeure partie de son temps le torse nu sur la plage à grimper aux arbres, à courir dans les bois et à nager dans l’océan.
Jaco avait étudié à la St. Clement’s Catholic School de Wilton Manors. Il était d’ailleurs enfant de choeur à l’église de St. Clement. Son nom de confirmation était Anthony. Très compétitif, Jaco excellait au baseball, au basketball et au football.
CARRIÈRE MUSICALE
À treize ans, Jaco avait été le batteur du groupe de jazz Las Olas Brass, mais sa carrière de batteur avait connu une fin abrupte après s’être blessé au poignet en jouant au football. La blessure de Jaco était si sérieuse qu’elle avait nécessité une intervention chirurgicale qui l’avait empêché définitivement de jouer de la batterie. C’est lors de son séjour avec le Las Olas Brass que Jaco avait eu son premier contact avec les drogues. Lorsqu’un membre du groupe avait tenté de lui faire fumer de la marijuana, Jaco avait refusé. Son ami Peter Trias, dont la mère était une consommatrice d’héroïne, avait plus tard déclaré: ‘’We used to laugh at guys who drank and did drugs. We swore we’d never be like our parents. Music was our medicine to cure how we were raised.’’
En 1968-1969, à l’âge de dix-sept ans, Jaco avait commencé à apprécier le jazz et avait décidé de s’acheter une contrebasse avec son argent de poche. Jaco était prédestiné à jouer de la basse puisqu’il avait les doigts très longs. Malheureusement, sa contrebasse s’est rapidement détériorée, peut-être parce qu’elle n’était pas de très bonne qualité ou en raison de l’humidité qui sévissait en Floride. Lorsqu’il s’était réveillé un matin, Jaco avait constaté que la bois de sa contrebasse était craqué. Il avait donc décidé d’échanger sa contrebasse contre une basse électrique Fender. À l’adolescence, Jaco avait joué de la basse avec Wayne Cochran et les Chitlin Circuit Riders.
Jaco excellait tellement à la basse électrique qu’on l’avait engagé pour donner des cours à l’Université de Miami au début des années 1970. C’est là qu’il s’était lié d’amitié avec le guitariste Pat Metheny, un de ses collègues de la faculté de musique. Pastorius et Metheny avaient éventuellement enregistré avec le pianiste Paul Bley et le batteur Bruce Ditmas un album sans titre qui se fit plus tard connaître sous le nom de ‘’Jaco.’’ Pastorius avait participé plus tard au premier album de Metheny intitulé ��’Bright Size Life’’, publié en 1976. La même année, Jaco avait enregistré son premier véritable album intitulé ‘’Jaco Pastorius.’’ Des sommités du jazz comme les frères Randy et Michael Brecker, Herbie Hancock, Hubert Laws, David Sanborn et Wayne Shorter avaient participé à l’enregistrement. Jaco avait également collaboré avec le groupe Blood, Sweat and Tears.
UNE VIE CONJUGALE TUMULTUEUSE
Jaco Pastorius s’est marié à deux reprises. Il avait d’abord épousé son amour de jeunesse Tracy Lee en 1973, avant de divorcer en 1978. Un an plus tard, il avait épousé Ingrid Horn Muller, dans les ruines du temple maya de Kital, au Guatemala.
Née à Sumatra d’une mère indonésienne et d’un père allemand, Ingrid avait passé la majeure partie de son existence dans des lieux exotiques (Asie, Moyen-Orient, Caraïbes), mais rien ne l’avait préparée à rencontrer un personnage à l’apparence aussi pittoresque que Jaco. Ingrid adorait marcher aux bras de Jaco lorsqu’il se rendait dans les clubs, et il adorait qu’on le voit en sa compagnie. Dépendant affectif, Jaco, qui avait l’habitude de laisser ses compagnes féminines gérer tous les aspects de sa vie quotidienne, avait rapidement exigé qu’Ingrid l’accompagne partout où il se rendait. Ingrid avait éventuellement déclaré: ‘’I always had be there for him. Twenty-four hours a day for three years. After a show, I had to be waiting for him in the dressing room. He’d say, ‘’Help me !’’ As long as I was there, I could control him. Jaco saw me in a place to get away from what he knew he was getting into. He used me – our love – as just another kind of addictive behavior. I was a drug for him, I know that now.’’
WEATHER REPORT
Avant d’enregistrer son premier disque, Jaco avait assisté à un concert du groupe Weather Report à Miami. Après le spectacle, Jaco, qui n’avait peur de rien, était allé rencontrer le leader du groupe, le claviériste Joe Zawinul. Conformément à son habitude, Jaco s’était présenté lui-même en déclarant: ‘’I’m John Francis Pastorius III. I’m the greatest bass player in the world.’’ Zawinul, qui avait admiré le courage et le cran du jeune bassiste, lui avait demandé de lui envoyer un démo. Après avoir écouté l’enregistrement, Zawinul avait réalisé que Jaco ne lui avait pas menti et était doté d’un talent remarquable. Les deux hommes avaient commencé à correspondre, et Jaco avait envoyé à Zawinul une version préliminaire du mix de son premier album solo. Zawinul avait déclaré plus tard: ‘’I heard him play four bars and I knew history was being made. Before Jaco, Weather Report was a cult band, mostly appreciated by blacks. Jaco was this nice white boy who brought us a new, white audience that made us more commercially successful. Jaco was the greatest thing thing to happen to the band. And to me. He was my best friend.’’
Lorsque le bassiste Alphonso Johnson avait quitté Weather Report, Zawinul avait demandé à Jaco de se joindre au groupe. Le premier album de Jaco avec Weather Report était ‘’Black Market’’ (1976), dans lequel il avait partagé le rôle de bassiste avec Johnson. Pastorius était devenu le bassiste attitré du groupe lors de l’enregistrement de l’album ‘’Heavy Weather’’ l’année suivante. On retrouvait sur le disque le plus grand succès du groupe intitulé ‘’Birdland’’, qui avait été mis en nomination pour un prix Grammy, et qui avait été plus tard repris par le groupe vocal Manhattan Transfer.
C’est durant son séjour avec Weather Report que Jaco avait commencé à consommer de l’alcool et des drogues illégales de façon immodérée. Cette dépendance avait accentué ses problèmes mentaux et avait rendu son comportement de plus en plus erratique.
En 1980, Ingrid avait accompagné Jaco dans le cadre d’une tournée au Japon avec Weather Report. Un jour, avant un concert, Jaco était intoxiqué et avait été impliqué dans une bagarre. Jaco ayant éprouvé des difficultés à se tenir debout lors du concert, Zawinul avait menacé de le congédier sur le champ. Le lendemain matin, Jaco avait présenté ses excuses à Zawibul, qui lui avait éventellement pardonné. Quelques jours plus tard à Osaka, Jaco était de nouveau intoxiqué. Déterminé à congédier Jaco au moment de son retour aux États-Unis, Zawinul avait finalement décidé de se raviser et d’adopter une approche plus conciliante. Zawinul expliquait: ‘’I could never fire the boy. Instead, I tried to keep him occupied all the time. By then, he was drinking heavily on the band’s bus. I tried to distract him with sports, pool, anything.’’
Un soir, Zawinul marchait dans un restaurant lorsqu’il avait vu Ingrid frapper Jaco au visage. Ingrid était furieuse, et sous la force de l’impact, Jaco était tombé sur le sol. Un autre soir, Jaco était toujours sobre lorsqu’il avait décidé de commander une bouteille de vodka. N’en pouvant plus, Ingrid lui avait enlevé la bouteille des mains et avait vidé son contenu dans l’évier. Le couple en étant venu aux coups, Jaco avait décidé de quitter les lieux et avait réagi de la façon qui lui était coutumière lorsqu’il était hors de lui: il avait recommencé à s’intoxiquer.
En 1980, poursuivait Zawinul, ‘’Jaco was always angry and drunk. He began to try to out-macho me. To outdrink me, like a competition. Sure, I drank and occasionally did a little blow, but I liked myself too much to hurt myself. Jaco did everything to indulgence. Then his music began to slip. It was still perfect, but it wasn’t fresh. It was like a circus act. Jaco relied on tricks he had done before.’’ De toute évidence, la situation ne pouvait durer. Lorsque Jaco avait quitté le groupe en 1982, on avait donné comme raison officielle des conflits d’horaire avec ses autres projets, bien que des désaccords avec l’approche de Zawinul aient probablement aussi joué un rôle déterminant. Même si Jaco n’avait fait partie de Weather Report que durant six ans, il avait marqué le groupe de façon si durable qu’on ne peut plus parler aujourd’hui de la formation sans évoquer sa mémoire.
À la fin des années 1970, Jaco avait signé un contrat majeur avec la multinationale Warmer Bros. Cette dernière croyait sans doute qu’en s’associant à une vedette aussi talentueuse, cela permettrait de réaliser de meilleures ventes. Jaco avait profité de la signature de ce contrat pour former un big band de vingt et un musiciens surnommé ‘’Word of Mouth.’’ Le groupe s’appuyait sur un alignement de super-vedettes du jazz comme Chuck Findley à la trompette, Howard Johnson au tuba, Wayne Shorter, Michael Brecker et Tom Scott aux saxophones, Toots Thielemans à l’harmonica, Peter Erskine et Jack DeJohnette à la batterie, et Don Alias aux percussions. C’est avec ce groupe que Jaco avait enregistré en 1981 son deuxième album solo, également intitulé ‘’Word of Mouth.’’ La publication de l’album avait été suivie d’une tournée mondiale en 1982.
En plus de sa production solo et avec Weather Report, Jaco avait participé aux enregistrements de plusieurs autres artistes (entre 1976 et 1980, il avait notamment collaboré à quatre albums de Joni Mitchell, de même qu’à un album du guitariste Al Di Meola intitulé ‘’Land of the Midnight Sun’’). Jaco avait également collaboré vec le guitariste manouche Bireli Lagrène ainsi qu’avec Mike Stern et le batteur Brian Melvin.
PROBLÈMES PSYCHIATRIQUES
Pendant la tournée de Weather Report au Japon en 1982, le comportement de Jaco était devenu de plus en plus alarmant. Ingrid, qui était enceinte de jumeaux, avait refusé d’accompagner son mari en tournée, ce qui avait rendu Jaco furieux.
Décidant de se raser la tête et de peindre son visage en noir, Jaco avait lancé sa basse électrique dans la baie d’Hiroshima. Lorsque la tournée avait pris fin à la fin de 1982, on avait diagnostiqué chez Jaco un désordre bipolaire. Ce n’était pas la première fois que Pastorius manifestait des signes de schizophrénie, mais on avait d’abord attribué ces crises à sa personnalité excentrique. Jaco considérait d’ailleurs lui-même ses problèmes de comportement comme des conséquences normales de sa personnalité dysfonctionnelle.
Ingrid en avait eu finalement assez. Ingrid avait d’abord commencé par craindre que Jaco en vienne à attenter à ses jours, puis elle s’était mise à s’inquiéter pour la sécurité de ses enfants. Ingrid expliquait: ‘’He was like a bad child. He would do anything to get my attention.’’ Un jour, Jaco avait invité des amis à la maison lorsqu’il avait décidé de les divertir en sautant du toit de la maison comme s’il entendait prouver que comme les chats, il avait neuf vies. Ingrid avait finalement décidé de mettre Jaco à la porte. Elle précisait: ‘’I just couldn’t keep up anymore. Maybe it was my fault. Maybe I didn’t know enough.’’
À la fin de 1982, Jaco était en tournée en Italie. De nouveau intoxiqué, il était tombé du balcon de l’hôtel et s’était brisé un bras. Quelques mois plus tard, Jaco était tellement sous l’emprise des drogues qu’il était tombé en bas de la scène lors du Playbowl Jazz Festival. Le maître de cérémonie, Bill Cosby, avait dû présenter ses excuses à l’assistance.
Quelques semaines plus tard, Jaco était sans le sou, ce qui l’avait poussé à dormir dans les rues et dans les parcs de New York. Il parcourait les rues complètement intoxiqué, avec des vêtements en loques, portant un ballon de basketball dans une main et sa basse électrique dans l’autre. Un jour, Jaco avait interpellé les passants, retiré ses pantalons en pleine rue avant de les exhiber devant un couple marchant main dans la main. Sentant sa vie menacée, l’homme avait sorti son couteau et l’avait présenté à Jaco qui avait éventuellement fini par se calmer. Un soir, Jaco avait orné son visage de ‘’peintures de guerre’’ et avait couru dans les rues comme un forcené. Lorsque les gens tentaient de lui parler, Jaco se couchait dans les rues dans une position foetale. Parfois, il passait ses après-midis dans le parc de la 4e rue ouest de Greenwich Village, et tentait de perturber les joutes de basketball qui étaient disputées à cet endroit. Il bondissait sur le terrain des lignes de côtés, s’emparait du ballon et tentait de s’échapper comme s’il participait au match lui-même. Jaco appelait alors sa femme Ingrid pour lui démontrer quel grand joueur de basketball il était avant de la supplier de le reprendre à la maison. Jaco avait même invité Ingrid à venir s’installer à New York avec les jumeaux. Ingrid avait alors décidé de venir à New York pour se rendre compte où vivait son mari, mais sans les jumeaux. C’est alors qu’Ingrid avait décidé de faire admettre Jaco à l’hôpital Bellevue.
À l’hôpital Bellevue, Jaco avait été informé qu’il souffrait de maniaco-dépression, ce qui confirmait un diagnostic antérieur. Le psychiatre Kenneth Alper avait expliqué à Ingrid que la maladie de Jaco était probablement génétique et que cela affectait souvent les jeunes hommes de 25 à 35 ans lorque le stress de la vie adulte devenait trop intense. Cette maladie était caractérisée par une période de folie des grandeurs alternant avec une période d’intense dépression, chacune de ces périodes s’étendant sur une durée d’une semaine ou plus. Il y avait sept symptômes de la maniaco-dépression, et Jaco les avait tous expérimentés: activité débordante, épisodes de délire, estime excessive de soi, manque de sommeil, diminution de l’attention, mutisme, implication excessive dans des activités destructrices comme la consommation de drogue et d’alcool, et pratique d’activités physiques dangereuses. Le docteur Alper expliquait: ‘’A manic-depressive lives in inward-looking life in which he is unable to distinguish fantasy from reality. The more Jaco lost touch with the real world, the more his art suffered, rather than the other way around.’’ En d’autres termes, ce n’était pas la musique de Jaco qui l’avait rendu malade, mais c’est sa maladie qui l’avait empêché de créer. Jaco avait passé la majeure partie de l’été 1986 à l’hôpital Bellevue.
Quelques mois auparavant, on avait prescrit à Jaco du lithium, un médicament qui avait contribué à le calmer jusqu’à un certain point. Mais le lithium avait des effets secondaires: la créativité de Jaco en avait été affectée, car le lithium réduisait la dextérité manuelle, ce qui n’était pas anodin pour un artiste qui se considérait lui-même comme un génie et dont les mains était l’instrument de travail. Afin de contrer ces effets, le docteur Alper avait prescrit du Tegretol à Jaco, mais ce dernier avait continué à prendre du lithium jusqu’à la fin de sa vie. Quant au Tegretol, il en prenait de façon sporadique.
En 1984, Jaco s’était engagé dans une relation malsaine avec Terry Nagell. Agée de vingt-cinq ans, Terry était d’origine japono-germanique et avait le même genre de beauté exotique qu’Ingrid. Terry était elle-même dépendante des drogues et le couple avait vu dans leur relation une façon de venir à bout de leurs démons communs. Afin de vaincre leur dépendance, Terry et Jaco avaient vécu une relation passionnée. Jaco étant plus fragile que Terry, celle-ci avait trouvé une certaine sécurité dans le fait de protéger quelqu’un de moins vulnérable qu’elle. De son côté, Jaco voyait dans Terry une sorte de bouc-émissaire de substitution, car il n’avait toujours pas digéré qu’Ingrid l’ait laissé tomber en refusant de se rendre au Japon quelques années plus tôt.
Après avoir obtenu son congé de l’hôpital Bellevue, Jaco avait appris à Terry qu’il retournerait en Floride afin de revoir ses enfants et de tenter de recoller les morceaux avec Ingrid, de qui il avait divorcé en 1985. Il avait même demandé à Terry de l’accompagner. Le couple avait vécué chez la mère de Jaco, Terry travaillant comme serveuse afin de subvenir à leurs besoins. Le séjour en Floride semble avoir eu des effets bénéfiques, du moins au début, comme l’expliquait Randy Bernsen: ‘’Jaco was removed from the craziness we had heard about in New York and Japan. He was cleaned up. We played basketball and had a few gigs. I told my record guy Jaco was clean. He said to call him in a few months if Jaco was still clean. We all thought Jaco was back. There was still magic in his music, though now he doubted himself, like us. ‘’Even if I can’t play’’, he’d say, ‘’I can still write.’’
Mais le tempérament autodestructeur de Jaco n’avait pas tardé à refaire surface. Lors de l’anniversaire de naissance de sa mère en février 1987, Jaco avait eu une violente dispute avec Terry. Conformément à son habitude, Jaco avait réagi en sombrant dans l’alcool et les drogues, ce qui avait éventuellement causé sa mort sept mois plus tard.
Ingrid passait parfois voir Jaco avec les jumeaux. Elle expliquait: ‘’In a strange way, Jaco was at peace. I always thought he was just going through a stage and that one day he’d be out the other side and I’d be waiting for him. I still loved him, and I raised our sons with the idea that Daddy Javo would come back to us one day. At times he was incredibly lucid. He was still working on his music {…}. People still wanted him to play.’’
UNE FIN TRAGIQUE Même si Warner Bros avait mis le paquet afin d’obtenir de bonnes ventes, l’album ‘’Word of Mouth’’ avait remporté un faible succès commercial. Peu impressionné par les enregistrements démo du troisième album solo de Jaco, ‘’Holiday for Pans’’, Warner Bros avait finalement décidé de sortir un album live de sa tournée au Japon, intitulé ‘’Invitation.’’ La dépendance de Jaco envers l’alcool et les drogues devenant de plus en plus évidente, il avait de la difficulté à obtenir des contrats et devait souvent dormir dans la rue. En 1985, Jaco était en train de tourner un vidéo éducatif sur la façon de jouer de la basse électrique lorsqu’il avait confié à l’interviewer Jerry Jemmott que même s’il avait été chanceux d’avoir été doté d’un tel talent, il espérait toujours que quelqu’un finirait par lui offrir du travail. Quelques temps plus tard, la chance avait finalement souri à Jaco, qui avait donné un concert très apprécié à Bruxelles, en Belgique, avec l’harmoniciste Toots Thielemans.
Le 11 septembre 1987, Jaco s’était introduit en douce lors d’un concert du guitariste Carlos Santana au Sunrise Musical Theater, à Sunrise, en Floride. Après avoir été sorti de scène, Jaco s’était rendu au Midnight Bottle Club de Wilton Manors, mais on lui avait refusé l’entrée de l’établissement. Après avoir frappé violemment sur les fenêtres du bar pour qu’on le laisse entrer, Jaco avait été impliqué dans une violente altercation avec un employé du club qui était un expert des arts martiaux, Luc Havan. À l’époque, Jaco était sans domicile fixe et vivait dans le dénuement. Hospitalisé au Broward General Medical Hospital Center de Fort Lauderdale pour plusieurs fractures au visage et des blessures à son oeil droit et à son bras gauche, Jaco n’avait pas tardé à sombrer dans un profond coma.
Bien que des signes encourageants aient suggéré que Jaco sortirait du coma et finirait par se rétablir, ceux-ci s’étaient vite évanouis. Quelques jours plus tard, une hémorragie au cerveau s’était conclu sur une mort cérébrale. Après que Jaco ait été débranché de son respirateur artificiel, son décès avait été constaté officiellement le 21 septembre 1987. Il avait seulement trente-cinq ans. Jaco a été inhumé au Our Lady Queen of Heaven Cemetery de North Lauderdale, en Floride. Sa deuxième épouse, Ingrid, avait assisté aux funérailles et portait le chandail rouge que Jaco lui avait acheté lors de leur lune de miel. Quant à Terry, elle brillait par son absence.
  Jaco laissait dans le deuil six enfants. L’inspecteur qui était responsable de l’enquête avait reconnu: ‘’So you see, the victim was not unknown to us. Still, no one deserves to die like that. He was beat to hell. He died for no reason.’’
Quelques jours avant son altercation au Midnight Bottle Club, Jaco avait de nouveau été arrêté. Il avait été sauvagement battu par quelqu’un qu’il avait poussé à bout après avoir déclaré que personne ne l’aimait ‘’sauf Dieu.’’ Aux policiers qui l’avaient arrêté, Jaco avait déclaré que la prochaine fois qu’il serait arrêté, il souhaitait que les policiers le tueraient puisqu’en tant que catholique, il ne pouvait attenter à ses jours. Le policier auquel Jaco avait fait cette déclaration avait éventuellement prévenu les autres policiers d’être prudent avant de le confronter dans la rue. Après avoir retrouvé ses esprits, Jaco avait appelé son frère Greg et lui avait demandé de le faire sortir de prison. Après l’avoir fait libérer, Greg avait prévenu Jaco qu’il ne désirait plus le revoir tant qu’il ne changerait pas de mode de vie. Les deux frères ne s’étaient plus jamais reparlés par la suite. Le jour de sa mort, Jaco, qui était à nouveau sobre, avait appelé Terry, qu’il n’avait pas vue depuis quelques mois. Jaco lui avait donna rendez-vous à Terry pour aller luncher au Bangkok Inn, un restaurant Thai. Le repas s’était bien déroulé jusqu’à ce que Terry ne demande à Jaco s’il pouvait obtenir des billets pour elle et son nouvel amoureux au concert du groupe Santana au Sunrise Music Theater. Jaco avait répondu qu’il ferait ce qu’il pouvait. Lorsque Terry et son ami s’étaient rendus au théâtre, ils avaient trouvé deux billets très bien situés à leur intention. Lorsque Terry avait aperçu Jaco, il était plus intoxiqué que jamais. Pendant le concert, Jaco était monté sur scène et s’était placé derrière le bassiste Alfonso Johnson (le même bassiste qu’il avait remplacé au sein du groupe Weather Report environ treize ans plus tôt). Avant même que les spectateurs ne se soient rendus compte de ce qui se passait, Jaco avait été escorté hors de scène par les gardiens de sécurité du théâtre. Avant d’être expulsé, Jaco avait déclaré à Terry: ‘’I hope you and your blond-haired boyfriend are happy together.’’ Après avoir fait une pause, Jaco avait ajouté sur un ton prophétique: ‘’Je suis mort.’’ Jaco avait ultérieurement rappelé Terry pour lui reprocher de l’avoir laissé tomber.
L’entourage de Pastorius n’avait jamais ignoré ses tendances autodestructrices. Lorsque Ingrid Horn Muller, sa deuxième épouse, avait appris la nouvelle du meurtre de Jaco, elle avait déclaré: ‘’I said to myself, ‘’My God ! Jaco finally got some sucker to do the job for him.’’ Ingrid avait ajouté: ‘’We all had a lot of guilt over Jaco’s death. Guilt and denial. We didn’t know who to blame.’’
Les contemporains de Jaco n’avaient pas tari d’éloge à la suite de son décès. Si Pat Metheny l’avait qualifié de légende et Herbie Hancock de phénomène, Hiram Bullock le considérait comme ‘’a true genius on the level of Mozart.’’ Peter Graves, le leader de l’orchestre qui portait son nom, avait affirmé: ‘’He was a monster. He was a fully developed creative genius at 16. But… Did you ever shoot those little wooden ducks in an arcade ? There’s always a purple one, you know ? Special. You see it, and then it’s gone, unless you shoot the son of a bitch.’’
L’employé du club qui avait frappé mortellement Jaco, Luc Havan, avait été accusé de meurtre au second degré. Après avoir plaidé coupable pour homicide, Havan avait été condamné à une peine de vingt-deux mois de prison et à cinq ans de probation. Après quatre ans de détention, Havan avait été libéré sur parole pour bonne conduite.
Malgré la brièveté de sa carrière, Jaco Pastorius avait contribué à sortir la basse de la relative obscurité dans laquelle elle était enfermée. Jusqu’aux années 1970 environ, la majorité des bassistes de jazz demeuraient dans l’ombre avec le batteur à l’intérieur de la section rythmique dans laquelle ils étaient confinés, pendant que les saxophonistes et les trompettistes étaient à l’avant-plan.
Loin d’être un musicien discret, Jaco Pastorius était doté d’une personnalité très expansive. Musicien pour le moins coloré, Jaco adorait faire des blagues et ne se gênait pas pour danser sur scène et discuter avec la foule. Pastorius, qui se qualifiait lui-même de voyou de la Floride, portait toujours des tenues décontractées et pittoresques, de la même façon qu’il se promenait torse nu sur les plages alors qu’il était adolescent.
Ce tempérament extraverti se réflétait également sur le jeu de Jaco, qui avait enlevé les ‘’frets’’ de sa basse électrique afin d’avoir un son plus ‘’rond’’ et plus lourd. Influencé par des rythmes afro-cubains et par le Rhythm n’ blues, Jaco était un véritable virtuose. Une légende raconte que lorsqu’il était âgé de vingt et un ans, Jaco avait retiré les ‘’frets’’ de sa basse Fender avec un couteau à beurre, et qu’il avait ensuite bouché les trous avec de la résine à epoxy. En 1986, la basse de Jaco, qui était surnommée ‘’Bass of Doom’’, avait été réparée par les luthiers Kevin Kaufman et Jim Hamilton, après que celle-ci ait été retrouvée brisée en plusieurs morceaux. Après que Pastorius ait participé à une session d’enregistrement avec le guitariste Mike Stern, la basse avait été volée après avoir été oubliée sur un banc de parc à Manhattan. La basse avait éventuellement été retrouvée dans un magasin de guitares en 2006, mais le propriétaire avait refusé de la rendre, ce qui avait incité la famille Pastorius à engager des avocats pour régler le problème. Les poursuites avaient éventuellement été abandonnées après que la famille de Jaco ait frôlé la banqueroute. Le bassiste du groupe Metallica, Robert Trujillo, qui considérait Jaco comme un de ses héros, est éventuellement venu au secours de la famille Pastorius afin que la basse lui soit retournée, ce qui n’avait pas empêché Trujillo de l’utiliser en spectacle, après s’être fait reconnaître des droits de fiduciaire. Sous l’influence de Jaco, la compagnie Fender avait commencé à offrir une version sans frets de sa basse de jazz au milieu des années 1980. D’autres manufacturiers comme Tokai et Edward avaient lancé des basses similaires.
UNE INFLUENCE CONSIDÉRABLE
Malgré sa courte carrière, Jaco Pastorius avait remporté plusieurs honneurs et récompenses. En 1977, Jaco avait été mis en candidature à deux reprises pour un prix Grammy pour son premier album (respectivement pour la meilleure performance par un groupe de jazz et pour la meilleure performance par un soliste sur la pièce ‘’Donna Lee’’ de Charlie Parker). En 1978, Jaco avait décroché une nouvelle nomination pour un prix Grammy pour l’album de Weather Report ‘’Heavy Weather’’ (meilleure performance de jazz par un soliste). Le magazine Bass Player l’avait aussi placé au second rang de sa liste des cent meilleurs bassistes de tous les temps. Après sa mort en 1987, Jaco avait été élu au Temple de la Renommée du magazine Down Beat, rejoignant ainsi les bassistes Jimmy Blanton, Ray Brown, Ron Carter, Charles Mingus, Charlie Haden et Milt Hinton.
Loin d’être limitée au jazz, la musique de Jaco avait influencé les plus importantes bassistes de la musique contemporaine, tous genres confondus, du jazz au punk en passant par Michael Jackson. Plusieurs musiciens avaient composé des pièces en l’honneur de Jaco. En 1978, Pat Metheny avait inclus la pièce ‘’Jaco’’ sur le premier album du Pat Metheny Group. Quant à Marcus Miller, il avait composé la pièce ‘’Mr. Pastorius’’, qui se retrouve sur l’album de Miles Davis ‘’Amandla.’’ Randy Brecker, Eliane Elias, John McLaughlin, Bob Moses et Chuck Loeb avaient également consacré des compositions à Pastorius.
On avait aussi rendu hommage à Pastorius lors du 20e anniversaire de sa mort. Le concert intitulé ‘’20th Anniversary Tribute to Jaco Pastorius’’ avait été présenté le 2 décembre 2007 au Broward Center for the Performing Arts, à Fort Lauderdale, en Floride. Participaient au concert de grandes vedettes du jazz comme Randy Brecker, Peter Erskine, Bob Mintzer et Ira Sullivan. Avaient également collaboré au spectacle les fils de Pastorius, John et Julius, ainsi que sa fille Mary.
William C. Banfield, la directeur des études africaines au Berklee College, avait décrit Jaco comme un des rares virtuoses originaux de l’histoire, aux côtés de Jimi Hendrix, Louis Armstrong, Thelonious Monk, Charlie Christian, Bud Powell, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, John Coltrane, Sarah Vaughan, Bill Evans, Charles Mingus et Wes Montgomery.
À l’instar de Charlie Parker et de Billie Holiday par exemple, Jaco Pastorius était un musicien si passionné que cela ne pouvait que le précipiter vers les abîmes de l’autodestruction. Dans le cadre du festival de jazz de Newport, Jaco avait joué un solo d’une durée d’une heure et trente minutes et avait littéralement ‘’hypnotisé’’ les spectateurs, non seulement en raison de l’originalité de sa musique, mais à cause de l’intensité avec laquelle il se produisait et de la souffrance qui n’avait jamais cessé de l’accompagner dans le cadre de son parcours musical.
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SOURCES :
‘’Jaco Pastorius.’’ Wikipedia, 2022. ‘’Jaco Pastorius, 35, Jazz Bassist, Dies in Florida.’’ Los Angeles Times, 26 septembre 1987. ‘’Jaco Pastorius : 20 Years Later.’’ Internet, 21 septembre 2007. JORDAN, Pat. ‘’Who Killed Jaco Pastorius?’’ GQ, avril 1988.
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