#survivre aux abus
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"La raison pour laquelle mes abuseurs ne peuvent plus me faire de mal, ce n'est pas parce que je leur ai finalement prouvé que je mérite d'être bien traitée, mais parce qu'ils ne savent pas comment me contacter. S'enfuir, c'est gagner."
The reason abusers can’t hurt me anymore is not because I finally proved to them that I am worthy of being treated well, it’s because they don’t know where I live or how to contact me. Getting away is winning.
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Dimanche 22 mars. Coline Serreau, réalisatrice de La belle verte, Trois hommes et un couffin, mais aussi de films visionnaires, écolos, humanistes et généreux comme La belle verte ou La crise. LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT par Coline Serreau Le gouvernement gère l'épidémie comme il peut… mais les postures guerrières sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des êtres puissants, capables de modifier notre génome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie. Apprenons à survivre parmi eux, à s'en protéger en faisant vivre l'espèce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunité et lui donnent le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourés massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique où tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l'équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère. Dans cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle l'intelligence collective et populaire se manifeste. En quelques jours, les français ont établi des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui prolonge les grèves contre la réforme des retraites et l'action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies. Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une société sont sous-payés, méprisés. Les aides-soignantes, les infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics, le personnel des écoles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misère tandis que des jeunes crétins arrogants sont payés des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans un filet. Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment "exploitants agricoles" reçoivent des centaines de milliers d'euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l'industrie chimique prospère. Et voilà que le petit virus remet les pendules à l'heure, voilà qu'aux fenêtres, un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre époque, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre alors que depuis des décennies les gouvernements successifs se sont acharnés à démanteler nos systèmes de santé et d'éducation, alors que les lobbies règnent en maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption. Nous manquons d'argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l'argent où il se trouve, que les GAFA payent leurs impôts, qu'ils reversent à la société au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l'ont-ils gagné cet argent ? Ils l'ont gagné parce qu'il y a des peuples qui forment des nations, équipées de rues, d'autoroutes, de trains, d'égouts, d'électricité, d'eau courante, d'écoles, d'hôpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû. Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles passés les rois de France ont très régulièrement décidé d'annuler la dette publique, de remettre les compteurs à zéro. Je ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employés qui ne pourront plus payer les loyers, l'électricité, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer à gaspiller 90% de son budget à rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers. J'espère que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuée au peuple et non pas à la finance internationale. Et si les autres pays font aussi défaut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir. Et le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mères, des femmes et des hommes qui font passer l'humain avant le fric. Ne nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arrière après cette crise. Parce que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les personnes âgées isolées ou confinées dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincés qu'ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgré tout cela, le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l'endroit. Où sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ? Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisée et qui empoisonnent nos corps ? Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ? Encaisser la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le système de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidarité ? Subir une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se soucier de prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent autant ou plus qu'ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ? Alors que la seule médicine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, même s'ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospère si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus. En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s'en régalent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu'à des catastrophes. Mais ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la même façon que les plantes et les animaux martyrisés. Dans les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont entassés, mal nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres "pestes" seront à l'aise et attaqueront leur point faible : leur système respiratoire. Cette épidémie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la manière de la contrer par la prévention plutôt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se défendre efficacement et à long terme contre les virus. Le confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se révèlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vêtements, est impossible et cette impossibilité devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient riches. Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous détruisaient, combien l'entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la méfiance dont on se blindait pour se préserver un vague espace vital, nous faisait du mal. On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s'envoie des messages qui rivalisent de créativité et d'humour. Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles pourront se désengorger. Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine à profits, ni la propriété d'une élite qui affirme sa supériorité, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos émotions avec les autres humains. Quoi de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sérénades à des villageois pour les réconforter, à Paris des rues entières organisent des concerts du soir, des lectures de poèmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude. C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais préoccupées d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont réellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les élites, de mépriser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple. En ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle. Après l'explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années par une maffia au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les scandales des abus sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime partie a été dévoilée, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des révisions déchirantes et se réinventer. Ce festival de Cannes qui déconne, ou festival des connes complices d'un système rongé par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du luxe, où l'on expose complaisamment de la chair fraîche piquée sur des échasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées, angoissées à l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités d'artiste qu'il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la plus à poil, la plus pute ! Si les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples confinés pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rêve ! Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermés que nous sommes, nous ne cessons de penser à eux et de leur souhaiter de se rétablir. Je ne suis pas croyante, les prières m'ont toujours fait rire, mais voilà que je me prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette prière ne remplacera jamais les soins de l'hôpital, le dévouement héroïque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d'amour et d'espoir à ceux qui en ont besoin.
Coline Serreau
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Au coeur d’identités: Le Palais des orties de Marie Nimier, Fille de Camille Laurens
Il y a vingt ans, c’était en 2000, Henriette Zoughebi, alors directrice du Salon du livre de jeunesse, et le CPLJ-93 organisaient un colloque portant le titre “Féminin-Masculin, voyage au coeur des identités”, présenté de la manière suivante: “La différence des sexes, l’identique et le différent, structurent la pensée, la relation humaine, la culture. La relation à l’autre nous définit. Emprunter ensemble les chemins qui façonnent les comportements de chacun, sa relation à l’autre sexe, comprendre les jeux de la sexuation et de la mixité, les logiques d’identification familiales, culturelles, sociales, croiser les cheminements individuels et collectifs, s’aventurer plus avant sur ce territoire intime, sensible, vivant: telle est la proposition de ce périple au coeur des identités. »
A ce colloque s’étaient succédés Arlette Farge, Geneviève Fraisse, Michel Surya, Geneviève Morel, Christophe Honoré, Lydie Salvayre, Patrick Ben Soussan, Maryse Vaillant, Marie Nimier, Fethi Benslama, Philippe Alonzo, Camille Laurens, Thierry Guichard, Claire Simon et d’autres encore. Les deux journées avaient été closes par Julia Kristeva. Bien que n’ pas novice, j’avais été impressionnée par la qualité des interventions et la notoriété des intervenants. Je prenais et apprenais. A l’époque je n’avais encore lu ni Marie Nimier, ni Camille Laurens.
Le 20 août 2020, la Fondation Jan Michalski, à Montricher, invite Marie Nimier à parler de son nouveau roman, « Le Palais des orties », qui sort le jour même. Je l’ai lu et me réjouis de la réentendre. Quant à Camille Laurens, elle est présidente d’honneur du Livre sur les quais, à Morges, début septembre, et présente elle aussi son nouveau roman, « Fille ». L’une comme l’autre continuent à se questionner sur les identités, sur la femme.
Marie Nimier. Fondation Jan Michalski © Wiktoria Bosc
Le Palais des orties
Dans la ferme familiale dont Simon, le mari de Nora, a hérité et où le couple élève deux enfants adolescents, on cultive l’ortie. La transition vers cette plante s’est effectuée au décès des parents de Fred. Ce choix, qui pourrait sembler écologique ou farfelu branché, a été induit par la nécessité de vivre, pour ne pas dire de survivre. L’ortie pousse abondante et prolifère autour et bien au-delà du cocon familial, au gré des années qui filent, rythmées par le travail et les enfants à élever. Le fils, Noé, est un gentil garçon de treize ans, encore dans son monde, mais très manuel et toujours prêt à rendre service. Anaïs, sa sœur, dreadlocks et sarouel, sort tranquillement de l’adolescence. A dix-sept ans, les pieds sur terre, elle s’intéresse au monde, très à l’aise sur les réseaux de communication. Depuis peu, elle est interne dans un lycée agricole, mais continue à distance à participer à la vie familiale, voire à diriger la ferme, et souhaite développer la petite entreprise. La récolte des orties approche et les bras manquent. Anaïs a l’idée de brancher ses parents sur le woofing : contre le gîte et le couvert, un jeune offre ses forces de travail. Cette pratique permet de financer un voyage, par exemple, ou de découvrir la vie dans une ferme. C’est ainsi qu’un jour arrive Frederica d’on ne sait où, ni pourquoi.
Si Marie Nimier avait prévu d’écrire une histoire d’amour, elle s’est laissé entraîner sans trop s’en rendre compte à écrire sur le travail à la ferme et l’environnement familial, de sorte que, selon elle, le roman ne commence que bien plus tard. Pourtant, ces cent-cinquante premières pages sont un régal. En rendant son manuscrit à son éditeur, Marie lui a demandé de beaucoup élaguer le début – de désherber les mauvaises herbes ? - Lequel lui a répondu qu’il ne fallait surtout pas y toucher.
Fred débarque dans les premières pages et déjà l’équilibre de la famille s’en trouve bouleversé.
L’arrivée de Fred marque le début d’un cycle nouveau. Une page se tourne. Il devient important de se souvenir.
Après tout, c’est normal ! Jusqu’ici ils ont vécu entre eux. Le couple est fort, lié par l’enfance compliquée de l’un et l’autre. Simon est un taiseux, Nora semble très maternelle. On comprend que s’ils vivent là, cela n’a pas toujours été le cas et que c’est par la force des choses qu’ils se sont installés à la ferme du vivant des parents et y ont développé des racines, sans doute plus encore après la mort de ces derniers. Ils vivent de débrouille, dans leur réalité, même si, plus tard dans le roman, ils iront vers une forme d’utopie amenée par les idées de Fred et de leur fille Anaïs.
Nora observe, avertit le lecteur. Ce dernier se demande sur qui la foudre va tomber, du couple, des enfants, des voisins, du village…
Qu’elle s’en aille, je me dis. Trop belle pour travailler dans les orties.
Mais voilà… Nous n’avions pas les moyens de renvoyer une bénévole sous prétexte qu’elle était arrivée vingt-quatre heures en avance et que ses chevilles étaient plus fines que les pattes du chien.
Fred, la sans racines, reste et s’installe ; elle est travailleuse et a besoin d’être appréciée, aimée. Nora est sur la réserve. On la sent jalouse, mais de qui, de quoi ? Pourtant les rapports entre les deux femmes vont se tisser doucement dans les interstices du travail quotidien, y ouvrant des échancrures.
L’ortie, plante rudérale - elle pousse sur les décombre – et envahissante, migre et se moque des territoires, des frontières, des barbelés, du sang et de la poussière que l’on retrouve dans le roman. Les orties piquent, on ne les aime pas et on les arrache. Elles ont pourtant des propriétés intéressantes, bénéfiques. Tout comme Fred. C’est dans la chaleur et le vert de ses orties que Nora, la narratrice, réveille nos sens ; ses mots portent des images, des sensations. Sa sensibilité est contagieuse quand elle nous conte les semaines qui vont suivre, jusqu’au lendemain blafard. Le livre se referme sur la famille et le lecteur sait déjà qu’il en conservera des images fortes et sensuelles, cinématographiques.
Fille
Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen. « Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles », répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ? Quittons la quatrième de couverture et entrons dans l’histoire de cette fille qui, presque dès sa naissance dans les années soixante, réalise qu’elle n’a pas la même valeur qu’un garçon. Il n’est que se pencher sur la langue française pour le comprendre, ce que fait abondamment, de façon chirurgicale et avec délectation, Camille Laurens au début de son roman qu’on sait – pour partie du moins – autobiographique. Que ce soit au niveau de l’éducation, du couple, de la place dans la société, tout est à faire. Et de rêver que dans sa chair, la femme ne soit plus blessée, que certains mots tels règles douloureuses, avortements, abus, accouchements difficiles, sexualité non consentie sortent, d’une certaine manière, du dictionnaire. Même si l’écriture et le ton sont très différents, on se souvient des romans d’Anne Ernaux dont le témoignage nous a appris et continue de nous apprendre à être femme.
Son roman, Camille Laurens le dédicace à sa merveilleuse fille. Tout au long de sa lecture, il faudra s’en rappeler car l’auteure n’épargne pas son lecteur, sa lectrice. « Fille » gratte où ça fait mal. Les jeux sur les mots s’enchaînent, ironiques. On aimerait rire jaune, prendre du recul et trouver l’apaisement. Elle, Laurence, le trouvera en apprenant petit à s’affranchir et à être mère de sa fille. Cela ne se fera pas tout seul et il lui faudra du temps pour se défaire de l’angoisse liée à cette enfant, au doux prénom d’Alice, qui, jusqu’à l’adolescence, voudra être un garçon. On pense alors au fils perdu à la naissance, celui de Laurence, de Camille, au trou béant qu’Alice peut-être a voulu combler. Mais foin de psychologie pour nous pencher sur le système narratif magistral utilisé par l’auteure.
Le premier chapitre relate la naissance de Laurence : « C’est une fille. » L’auteure, comme si elle se penchait au-dessus du berceau, y utilise le tutoiement qui la mène jusqu’aux trois ans de la petite et à cette dernière phrase du chapitre : « C’est quoi, tes souvenirs de fille ? » Laurence a trois ans, elle sait maintenant parler et va pouvoir répondre dès le second chapitre, égrainant ses souvenirs d’enfant, ses hontes, ses questionnements. Elle laisse la place, trop vite, dès les premières lignes du chapitre quatre, à l’auteure Camille Laurens : Je la vois, dis-je. À travers le temps, je me reconnais en cette enfant comme dans un miroir, mais c’est à une autre que les choses arrivent, sinon je ne peux pas. Elle sort de la baraque aux lapins, elle vient de leur glisser des fanes de carottes à travers le grillage du clapier. Elle porte un short en vichy et une chemisette roses. Je ne sais pas exactement quel âge elle a, je dirais qu’elle va sur ses neuf ans : C’est le premier été à La Chaux sans son papy Maurice, et cela n’aurait pas pu avoir lieu avant, quand il était vivant, personne n’aurait osé. Ce n’est pas arrivé plus tard non plus parce que l’année de ses dix ans elle sera tout le temps malade, c’est l’année où sa peau se plaint, où son corps porte plainte.
Lui, c’est le frère aîné de son grand-père […]
Le « Je » ne pourra réapparaître que des années plus tard lorsqu’Alice découvrira le désir, lorsque Camille Laurens la sentira prête :
Tu te souviens d’elle, de cette fille-là, de l’irruption fracassante du désir dans sa vie ? Oui, je m’en souviens.
Qui dit désir, dit sexe. Pas forcément bon. Puis un avortement. Fin de la première partie et de l’adolescence. Alice est adulte quand s’ouvre la seconde partie du roman. Elle accouche de son premier enfant, un garçon :
Tu n’en reviens pas, tu as un « garçon » à l’intérieur de toi. Ce mot est ton triomphe. […] C’est ton père qui va être content, tout de suite tu penses à lui, à son espoir que tu réalises enfin, le décalant seulement d’un rang : à défaut d’être le père, il sera le grand-père d’un garçon ; […] Tu vas rendre ton père heureux – pas trop tôt.
L’accouchement, catastrophique, est mené par un obstétricien incompétent recommandé par le père de Laurence, une alliance mondaine dira cette dernière. Le petit Tristan n’y survit pas. Camille Laurens est revenue au «Tu». Elle le conservera durant l’entier de la seconde partie du récit. Et si les mots sont empreints de dérision, c’est sans doute parce que l’auteure a déjà écrit auparavant sur « Philippe » (1995), « Cet absent-là » (2004).
Puis un jour naît Alice. Avec son arrivée, Laurence va apprendre à être mère, elle parvient désormais à tenir sa vie dans ses propres mains. Le lecteur lui en est reconnaissant. Il avait besoin de ce « Je » qu’il lui souhaite définitif.
Le Palais des orties, Marie Nimier, Gallimard, 2020 Fille, Camille Laurens, Gallimard, 2020
Au moment de prendre en photo les couvertures des livres sur le balcon, la lumière d’automne illumine les arbres, le ciel, les montagnes et un échantillon du lac. Dans la réalité, les couleurs sont plus vives, plus chaudes, les nuages se teintent de rose.
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LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT par Coline Serreau Le gouvernement gère l'épidémie comme il peut… mais les postures guerrières sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des êtres puissants, capables de modifier notre génome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie. Apprenons à survivre parmi eux, à s'en protéger en faisant vivre l'espèce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunité et lui donnent le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourés massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique où tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l'équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère. Dans cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle l'intelligence collective et populaire se manifeste. En quelques jours, les français ont établi des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui prolonge les grèves contre la réforme des retraites et l'action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies. Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une société sont sous-payés, méprisés. Les aides-soignantes, les infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics, le personnel des écoles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misère tandis que des jeunes crétins arrogants sont payés des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans un filet. Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment “exploitants agricoles” reçoivent des centaines de milliers d'euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l'industrie chimique prospère. Et voilà que le petit virus remet les pendules à l'heure, voilà qu'aux fenêtres, un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre époque, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre alors que depuis des décennies les gouvernements successifs se sont acharnés à démanteler nos systèmes de santé et d'éducation, alors que les lobbies règnent en maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption. Nous manquons d'argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l'argent où il se trouve, que les GAFA payent leurs impôts, qu'ils reversent à la société au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l'ont-ils gagné cet argent ? Ils l'ont gagné parce qu'il y a des peuples qui forment des nations, équipées de rues, d'autoroutes, de trains, d'égouts, d'électricité, d'eau courante, d'écoles, d'hôpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû. Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles passés les rois de France ont très régulièrement décidé d'annuler la dette publique, de remettre les compteurs à zéro. Je ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employés qui ne pourront plus payer les loyers, l'électricité, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer à gaspiller 90% de son budget à rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers. J'espère que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuée au peuple et non pas à la finance internationale. Et si les autres pays font aussi défaut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir. Et le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mères, des femmes et des hommes qui font passer l'humain avant le fric. Ne nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arrière après cette crise. Parce que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les personnes âgées isolées ou confinées dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincés qu'ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgré tout cela, le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l'endroit. Où sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ? Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisée et qui empoisonnent nos corps ? Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ? Encaisser la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le système de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidarité ? Subir une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se soucier de prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent autant ou plus qu'ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ? Alors que la seule médicine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, même s'ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospère si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus. En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s'en régalent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu'à des catastrophes. Mais ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la même façon que les plantes et les animaux martyrisés. Dans les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont entassés, mal nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres “pestes” seront à l'aise et attaqueront leur point faible : leur système respiratoire. Cette épidémie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la manière de la contrer par la prévention plutôt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se défendre efficacement et à long terme contre les virus. Le confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se révèlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vêtements, est impossible et cette impossibilité devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient riches. Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous détruisaient, combien l'entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la méfiance dont on se blindait pour se préserver un vague espace vital, nous faisait du mal. On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s'envoie des messages qui rivalisent de créativité et d'humour. Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles pourront se désengorger. Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine à profits, ni la propriété d'une élite qui affirme sa supériorité, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos émotions avec les autres humains. Quoi de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sérénades à des villageois pour les réconforter, à Paris des rues entières organisent des concerts du soir, des lectures de poèmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude. C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais préoccupées d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont réellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les élites, de mépriser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple. En ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle. Après l'explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années par une maffia au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les scandales des abus sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime partie a été dévoilée, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des révisions déchirantes et se réinventer. Ce festival de Cannes qui déconne, ou festival des connes complices d'un système rongé par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du luxe, où l'on expose complaisamment de la chair fraîche piquée sur des échasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées, angoissées à l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités d'artiste qu'il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la plus à poil, la plus pute ! Si les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples confinés pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rêve ! Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermés que nous sommes, nous ne cessons de penser à eux et de leur souhaiter de se rétablir. Je ne suis pas croyante, les prières m'ont toujours fait rire, mais voilà que je me prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette prière ne remplacera jamais les soins de l'hôpital, le dévouement héroïque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d'amour et d'espoir à ceux qui en ont besoin. Coline Serreau
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Concours Média 2020
Covid-19 : pour chaque enfant, un champion La crise du Covid-19 est une crise des droits de l’enfant
CONTEXTE
Rares sont les personnes encore vivantes aujourd’hui à avoir connu un événement aussi terrible que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19). Fauchant des vies, détruisant nos moyens de subsistance, entraînant des familles dans une lutte pour survivre, l’épidémie a mis à genoux les systèmes de santé dans le monde et provoqué la fermeture des frontières.
En dépit d’un ralentissement de la propagation du virus, les retombées sociales de la COVID-19 risquent d’être brutales et dévastatrices. Or, dans de nombreux endroits, ce sont les enfants les plus vulnérables qui paieront le plus lourd tribut.
Si nous n’agissons pas maintenant, cette crise sanitaire risque de se transformer en crise des droits de l’enfant. Les pressions qu’elle exerce sur la société ont de lourdes conséquences sur la vie des enfants – sur leur sécurité, sur leur bien-être et sur leur avenir.
Les enfants les plus vulnérables sont confrontés à des risques encore plus importants, coupés du soutien existant. Les coûts de la pandémie pour les enfants sont immédiats et, s'ils ne sont pas traités, peuvent persister tout au long de leur vie.
Ce sont toutefois des choses que nous pouvons résoudre. En travaillant ensemble, nous pouvons garantir que le COVID-19 ne menace pas le développement social et économique et aide à rendre les familles et les communautés plus résilientes.
Des investissements plus conséquents dans l'éducation, la protection des enfants, la santé et la nutrition, l'eau et l'assainissement réduiront les dommages causés par le COVID-19 et éviteront les crises futures. Et nous devons écouter les enfants et les jeunes, travailler avec eux pour concevoir un avenir meilleur.
Partout au Niger, les autorités, les partenaires, les organisations de la société civile, les communautés se dressent pour affronter cet ennemi commun – que ce soit les agents de santé, qui risquent leur vie pour combattre le virus, ou les jeunes, qui redoublent d’inventivité pour diffuser des messages de santé publique.
Dans le contexte actuel de crise sanitaire liée au Covid-19, le Conseil Supérieur de la Communication, en collaboration avec le Ministère de la Communication et l’UNICEF, souhaite encourager les médias à soutenir le plaidoyer pour et mettre en avant les initiatives qui visent à :
· Protéger la santé des enfants et leur fournir une bonne alimentation. En effet, les systèmes de santé sont actuellement surchargés en raison de la COVID-19. Les enfants les plus vulnérables qui ont besoin de ces services de base mais essentiels risquent de ne pas les recevoir.
· Atteindre les enfants vulnérables avec l'eau, l'assainissement et l'hygiène. Se protéger et protéger les autres par des pratiques appropriées de lavage des mains et d'hygiène n'a jamais été aussi important. Mais pour de nombreux enfants, les installations d'eau et d'hygiène de base restent hors de portée.
· Permettre aux enfants de poursuivre leur apprentissage. Alors que les écoles ferment leurs portes pour empêcher la propagation de COVID-19, les parents, les tuteurs et les éducateurs ont trouvé de nouvelles façons de continuer à apprendre. Mais toutes les filles et tous les garçons n'ont pas accès à Internet, aux livres ou aux fournitures.
· Aider les familles à couvrir leurs besoins et à prendre soin de leurs enfants. Ce sont les enfants les plus vulnérables qui paieront le prix fort des retombées socioéconomiques de la COVID-19. Beaucoup vivent déjà dans la précarité et les mesures d’endiguement de la COVID-19 risquent d’aggraver encore leur situation.
· Protéger les enfants contre la violence, l'exploitation et les abus. Avec le bouleversement de la vie communautaire, les enfants déjà exposés à la violence, à l’exploitation et aux maltraitances deviennent encore plus vulnérables.
· Protéger les enfants réfugiés et migrants et ceux affectés par des conflits. Avant la survenue de la pandémie, d’épouvantables menaces pesaient déjà sur la sécurité et le bien-être des enfants réfugiés, migrants et affectés par les conflits. Beaucoup ont un accès extrêmement restreint à des soins et à des installations de santé élémentaires, tandis que la promiscuité due à leurs conditions de vie rend l’éloignement social impraticable. La riposte à la COVID-19 ne doit pas éclipser les besoins humanitaires.
OBJECTIF
"Covid-19 : pour chaque enfant, un champion - la crise du Covid-19 est une crise des droits de l’enfant" est un concours à destination des médias basés au Niger visant à soutenir le plaidoyer en faveur des droits de l’enfant dans le contexte de la crise liée au Covid-19 et à accroitre la visibilité dans les médias des initiatives menées de façon individuelle ou collective en faveur de la promotion des droits de l’enfant au cours et après la crise du Covid-19.
CRITERES DE PARTICIPATION
Le concours est ouvert aux journalistes, chroniqueurs, producteurs et animateurs de la télévision, de la radio, de la presse écrite et en ligne.
Le concours portera sur les œuvres réalisées entre le 19 mars (date de déclaration du premier cas de Covid-19 au Niger) au 15 octobre 2020.
Les candidats devront remplir les conditions suivantes :
Être journaliste professionnel, chroniqueur, producteur, animateur
Travailler régulièrement pour un organe de presse, public et privé, de la télévision, de la radio, de la presse écrite ou en ligne.
Les participants sont encouragés à se joindre aux institutions gouvernementales, aux partenaires techniques et financiers, aux organisations de la société civile et de jeunesse et d’autres entités dont le mandat se rapporte à la promotion et la protection des droits de l’enfant dans le cadre de la réalisation de leurs œuvres.
CRITERES D’EVALUATION ET DE NOTATION
Les œuvres présentées doivent être guidées par le principe selon lequel ‘les médias sont encouragés à diffuser des informations de sources diverses qui apportent une utilité sociale et culturelle à l’enfant et qui ne sont pas nuisibles à son bien-être’, conformément à l’article 17 de la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Charte Africaine de la Jeunesse dans son article 11.
Les critères de sélection porteront essentiellement sur la qualité du plaidoyer mené en faveur des enfants et de la promotion de leurs droits, la fréquence des articles, chroniques, animations, émissions et reportages publiés ou diffusés en lien avec le thème et le respect de l’éthique de reportage sur les enfants.
Pour la radio : les productions peuvent rendues sous forme de magazine (30mn maxi), reportage (2mn maxi), portrait (3mn maxi) tout en respectant la qualité technique requise (son, montage, enchainement)
Pour la télé : magazine 15 à 20 mn; documentaire 20 à 25 mn, reportage (3mn maxi) portrait (3mn maxi) tout en respectant la qualité technique requise ( de l'image, du son, du montage, du mixage...etc)
Pour la presse écrite : reportage (1 page à 1 page et demie), interview 1 page, portrait : demi page avec une bonne qualité des photos, la qualité de l'écriture, les illustrations, les légendes...etc
Pour la presse digitale : reportage , interview , portrait avec une bonne qualité des photos, la qualité de l'écriture soutenue par des illustrations, des légendes et les citations.
Les produits réalisés doivent enfin être présentés sous divers angles brossant les diverses facettes de la problématique, des réponses apportées par les intervenants et des défis à relever.
Les œuvres présentées devront porter sur des initiatives locales menées de façon individuelle ou collective en faveur des enfants dans les contextes du Covid-19 et post-Covid-19 (sur 25)
L’angle émotionnelle et humaine inspirante des émissions et/ou des dossiers de reportage (sur 25)
La qualité technique des articles sur les problématiques et réponses clés liées au thème (sur 25)
Créativité des participants dans le choix du format des émissions et/ou des dossiers de reportage réalisés (sur 25)
LES MEMBRES DU JURY
Le jury sera composé de 10 membres spécialisés :
Un (1) représentant du Ministère de la Communication
Un (1) représentant du Conseil Supérieur de la Communication
Un (1) représentant de l’Institut de Formation en technique de l’Information et de la Communication
Deux (2) personnes spécialisées avec une grande et longue expérience en journalisme
Un (1) membre de la Société Civile spécialiste des droits humains et de l’enfant
Un (1) membre du Groupe de communicateurs des Nations Unies
Deux (2) représentants de jeunes et adolescents
Un (1) représentant de l’UNICEF
LES PRIX
Les lauréats du concours recevront des kits professionnels de reportages pour :
Le lauréat de la Radio
Le lauréat de la Télévision
Le lauréat de la Presse écrite§ Le lauréat de la Presse en ligne
Pour tous les participants au concours :§ Des prix symboliques d’encouragement pour l’ensemble des participants
REMISE OFFICIELLE DES PRIX
Le Conseil Supérieur à la Communication, le Ministère de la Communication, l’UNICEF et les partenaires impliqués dans le présent concours décerneront les prix à Niamey le 20 novembre 2020 à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de l’Enfance, anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant.
ELEMENTS A FOURNIR
1. Pour la presse écrite : des coupures des articles, dossiers de reportage publiés, accompagnées du nom du journal ou du magazine, de l’auteur et de la date de publication, 1 curriculum vitae du participant
2. Pour la presse en ligne : des copies des œuvres postées sur le site web et les liens y afférent, 1 curriculum vitae du participant
3. Pour la presse audiovisuelle (radio et télévision) : une copie des œuvres audiovisuelles ayant fait l’objet d’une diffusion par une radio ou télévision sur CD ou fichier MP3, MP4 avec la date et heure de diffusion, 1 curriculum vitae du participant
DATE LIMITE DE SOUMISSION
Les œuvres doivent parvenir le 31 octobre 2020 à 12 heures au plus tard sous pli fermé au bureau de l’UNICEF (à Niamey, Agadez, Diffa, Maradi) sous la référence :
Covid-19 : pour chaque enfant, un champion
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
2 rue des Oasis
BP 12481
Niamey, Niger
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Du Conservatisme... comme ultime voie de salut du monde...
A force de réciter les erreurs philosophiques, sémantiques et autres que l'on désigne par “le progressisme” et qui est un mouvement de non-pensée dont on nous rebat les oreilles avec tout ce que ce vocable charrie de mauvais pour l'homme… on en est arrivé à oublier de parler de “l'autre” plateau de la balance, ce “conservatisme” qui est aujourd'hui décrit et décrié par beaucoup comme “un mouvement d'opposition”, une sorte de “camp du non”, alors qu'il est le socle, la base-même, de toute civilisation -et tout particulièrement de la nôtre.
Je ne sais pas si vous l'aviez remarqué : je suis conservateur ! Même si pour les habitués de ce Blog, ce n’est vraiment pas “un scoop”, j'ai longtemps hésité avant d'oser avouer cette tare politiquement incorrecte qui s'est imposée à moi au terme d'un long cheminement intellectuel. Tout l'édifice de notre République repose ou croit encore reposer sur une devise qui trône sur tous nos bâtiments : la trinité des valeurs dites républicaines (qui sont plutôt des principes que des “valeurs”). Dans ce contexte, on nous dit que “conservateur” s'opposerait à “progressiste”. Ce n'est pas vrai, parce que le “progrès” évoqué est alors un abus de langage pour “changement” : par cette confusion, certains voudraient faire croire soit que tout changement serait un progrès, soit qu'un progrès peut s'identifier avant même d'avoir porté ses fruits, devenant ainsi une hypothèse au lieu d'être un résultat (il s'agit le plus souvent du progrès fait par un éléphant dans un magasin de porcelaine !). En réalité, si on se penche sérieusement sur le champ de ruines que laisseront, à terme, la plupart des “progrès” dont on nous gratifie depuis Hollande (ces ‘’machins’’ qui sont dits “sociétaux et qui sacrifient le long terme de l'humanité à l'électoralisme par la satisfaction coûteuse du plaisir instantané de quelques uns), force est de constater que, lorsqu'ils disent “progressisme”, les suppôts de ce (dis-)qualificatif veulent parler de “bougisme” infiniment plus que de ’'progrès” (fut-il suivi du suffixe “-isme” (qui rend tout néologisme indigeste, voire létal…). Chaque fois que j'entends nos dirigeants évoquer à grands cris totalement injustifiés leur “progressisme”, je repense à Tartarin de Tarascon, l'inoubliable personnage d'Alphonse Daudet, qui criait à tout venant : ’'Fen dé brut !“ (= faisons du bruit !)… La réalité, une fois encore, a très peu à voir avec ce que racontent les tout petits ’'grands” que nous avons (avec une légèreté incompréhensible) propulsés aux commandes de notre pays et, par voie de conséquence, du futur de nos enfants. Etre conservateur, ce n'est pas “tout garder, et de préférence ce qui et mauvais” (comme les mal-pensants voudraient le faire croire aux foules), mais c'est au contraire avoir le courage de faire le tri entre ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, et tout faire pour sauver ce qui doit l'être… en l'enrichissant, autant que possible.
Le mot auquel “conservateur” s'oppose vraiment serait le mot “transgresseur” (le transgressor, en latin, désigne ’‘celui qui enfreint la loi de Dieu, donc : le pécheur'’ (dixit Tertullien). Mais pour l'anthropologue américain Robert H. Lowie (dans son livre ‘’Anthropologie culturelle’’), “une fois la loi enfreinte, aucune puissance au monde ne saurait parer au désastre”. Or notre temps, prolifique en mauvaises idées et en concepts dangereux pour le futur de l'humanité, s'est déchaîné dans ce domaine à un point tel que la transgression de tout ce qui est ou a été est devenue un job à plein temps pour les déconstructeurs, afin que l'humanité ne puisse plus se dépêtrer des pièges où l'approximation de leurs concepts aussi fous que flous voudrait emprisonner le futur : c'est une idée nouvelle… donc elle est bonne ! La folie est vraiment sortie des asiles : jusqu'à nous, l’humanité n'a pu exister et survivre qu'en obéissant à quelques règles de comportement simples, mais respectées par tous les siècles. La transgression à la mode a brusquement rompu le fil de la transmission pluri-millénaire qui assurait la pérennité de la race humaine. Et, bien sûr, un bon pourcentage de son bonheur …
Etre conservateur, c'est donc d'abord et avant tout dénoncer la transgression-au-quotidien, cette sale manie qui est “le boire et le manger” des chaînes de télévision et de journalistes qui croient que participer à la destruction de l'ordre établi, ce serait montrer qu’ils sont “progressistes”, alors qu'ils sont juste… destructeurs ! Etre conservateur, c'est donc dire que l’introduction rampante de la théorie du genre dans les programmes scolaires n'est pas du tout faite dans l’intérêt des élèves : cet amas d’idées fausses et a-scientifiques (reniées depuis même par leur “inventeur”, la sulfureuse Judith Butler) n'a pour intention que d'interdire aux enfants de connaître une vie heureuse, loin de celles, ruinées, de ceux qui les colportent… Etre conservateur, c'est vouloir sauvegarder les trésors qui, siècle après siècle, ont témoigné de la capacité de l'humanité à “faire de belles choses”… et, par voie de conséquence, c'est préférer leur entretien et leur protection à la subvention à fonds perdus d'œuvres sans avenir, et souvent sans lendemain… La querelle “Anciens vs Modernes” que vient de fabriquer ex-nihilo notre Président est une illustration pitoyable de cette tendance au “c'est nouveau, et donc c'est mieux’’ ! Etre conservateur, c'est en fait exactement le contraire de ce que racontent les cuistres et les progressistes (ce sont les mêmes ! Ils sont les seuls à ne pas le savoir !) lorsqu'ils utilisent ce mot -qui dans leur bouche, est vomi comme une insulte, alors que le rêve ultime des conservateurs se résume à sauver ce qui peut l'être, dans le “tsunami” de déconstruction qui balaye tout sur son passage, ce rêve des progressistes qui ne laissera pas pierre sur pierre, si on ne l'arrête pas
L'expérience et l'histoire sont formelles : entre la conservation de ce qui mérite de l'être et la destruction de tout ce qui a précédé les temps actuels, il n’y a pas de “troisième voie” (un bon exemple ? Notre-Dame ! Ou on la rebâtit dans toute sa splendeur, ou on en fait une vitrine des techniques modernes… Devinez où est la seule voie permise ?). Qu’attendent ceux qui nous gouvernent pour ouvrir les yeux ? Que la catastrophe se produise ?… Résumons : suis-je un conservateur ? Certainement, et fier de l'être ! Le monde, et les hommes, le valent bien !
H-Cl.
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Knut – 8. Épilogue – Cinq mois plus tard au bord d’un lac
SMS du dimanche 21/05/2017 10h42
*Téléphone de Justin*
Knut : Jujuuuuu, devine qui est dans son avion en train d’attendre le décollage pour la Suisse ? :3 Mjau ! Justin : Miaou ! Serait-ce mon petit chaton du froid ? :D Ze suis trop content que vous veniez :3 Ça fait trop longtemps, tu m’as manqué ! J’espère que tu n’as pas trop changé ! On a beau parler assez souvent (vive la poésiiiiie), ça fait 3 mois que tu ne m’as pas envoyé de selfie T_T (par contre, sympa les photos de Stockholm quand il fait jour ! Ça donne envie de venir en été !) Knut : ^^’ Baaaah… J’me cache exprès pour la surprise, tu verras par toi-même ! :P T’en fais pas, toujours bien fringué :3 Et y a plein de trucs que je t’ai pas racontés, parce que je préfère te les dire en face ! Pour voir ta réaction de mes yeux bleus *___* Depuis décembre, j’ai fait plein d’efforts pour te plaire, tu sais :3
Justin : Euh… T’es au courant que j’ai une petite copine ? :3 Et qu’elle est grave Fujoshi ? :3 Knut : OUI ! :3 Et je n’en ai rien à foutre ! xD Mjau ! T’es mon Juju ! C’est ta faute d’abord ! T’avais qu’à pas me dévergonder ! Maintenant, faut assumer ! Je viens en Suisse pour un BISOU ! Et je repartirai pas sans :D
Justin : Mon Dieu, j’ai créé un monstre… … … Putain, c’est trop cool \o/ Knut : Grrrr :3 Bon je te laisse, mon avion décolle… Ze t’aimeuh *___* Tu viens me chercher en arrivant ?
Justin : Oui, promis, c’est prévu avec Madame Duvanel ;-) Bisou et à très vite Knuty-boy :3
*****
Cela faisait donc cinq mois que Justin n’avait pas vu ses amis suédois. Cinq mois pendant lesquels il avait passé de douces vacances au ski avant que sa vie ne reprenne un cours normal, fait de devoirs en classe, de révisions du bac, de préparation aux concours – il était convoqué aux oraux de Sciences Po Paris, ce qui le rendait fou de joie – et de week-end en amoureux, avec Cécile qui veillait sur lui comme une louve sur son petit. Il aimait ça. Cette douceur lui avait permis de survivre toute la fin de son lycée. Puis les beaux jours étaient revenus, et avec eux, les feuilles vertes, la douceur des rayons du soleil et quelques bonnes nouvelles.
Fière de son accord de coopération, Claude Duvanel avait eu tout l’hiver pour préparer un programme de feu pour l’année prochaine, à base de correspondances et échanges entre lycéens et autre projets pédagogiques, mais surtout, elle avait arraché de sa direction l’autorisation d’accueillir dès cette année plusieurs élèves, comme promis lors de son départ. Sans surprise, les volontaires faisaient tous parti du club francophonie, et Justin se réjouissait de les revoir, surtout un certain petit chaton dont il avait, il est vrai, pris goût à la douceur des lèvres.
Après son départ, Knut lui avait envoyé une myriade de messages – plusieurs par semaines – souvent pour parler de tout et surtout de rien. La poésie était le sujet qui revenait le plus dans les discussions. Knut réclamait parfois des vers, des pensées ou des alexandrins pour s’endormir. En échange de quoi, il parlait de ses lectures, parfois de ses rêves et souvent de ses achats shoopings. À part quelques allusions explicites et osées ici et là, les choses charnelles étaient passées au second plan, bien après l’équilibre général du bonhomme. Justin s’était enquis régulièrement de sa santé mentale. Est-ce qu’il allait bien ? Est-ce qu’il était heureux ? Est-ce qu’il avait chassé ses pulsions destructrices ? Les réponses étaient toujours enjouées et positives. Et même quand il pleurait en pensant à sa grand-mère, il préférait simplement le faire en quette de réconfort avant de sourire et de passer à autre chose. La semaine passée en décembre avec son homologue des Alpes avait changé sa vie, ou tout du moins, la façon dont il la percevait. Pour le mieux.
La délégation suédoise devait arriver à l’aéroport de Genève l’avant dernier dimanche de mai, en début d’après-midi, et repartir le samedi suivant. Outre Franciska et ses deux enfants, elle comprenait Viktor, sa sœur et Hakon. Toute la bande. Pour loger tout ce beau monde, il avait fallu s’organiser avec les âmes charitables. Le plus simple fut de louer des places dans une auberge de jeunesse pour la semaine, à la plus grande tristesse de Knut qui, bien heureux de rester avec les copains, voyait tout de même là un de ses principaux espoirs complètement douché. Lui, il espérait être invité chez Justin. Normal. Pour jouer aux jeux vidéo. Comme des ados de leur âge, quoi. Version officielle.
Pour le réconforter, Justin lui avait promis de venir directement l’accueillir à l’aéroport. Plusieurs voitures n’étaient pas de trop pour conduire tout le monde à bon port, et autant son géniteur que celui de Cécile avaient accepté de servir de chauffeurs. Après avoir autant entendu parler des Suédois, la jeune femme avait hâte de les rencontrer, et vu qu’elle avait passé le week-end avec son petit copain… Il était plus simple que son père vienne la chercher directement à l’aéroport avec sa grande espace, tout en rendant service à leurs invités.
Tandis que les parents attendaient dehors avec les voitures, Justin, Cécile et Claude se posèrent devant la porte des arrivées, juste derrière la barrière de sécurité. Avec ses magnifiques cheveux verts – il avait prévu de reprendre son bleu préféré en fin de semaine, juste avant son oral – qui lui tombaient sur le visage et lui masquaient un œil, Justin trépignait d’impatience et ne tenait plus en place, ce qui ne manqua pas d’attirer les regards vers lui. Ce à quoi il répondit à ceux qui le dévisageaient en leur tirant la langue, comme un sale gosse mal élevé. Ce qui lui valut de se prendre une pichenette sur l’arrière du crâne de la part de Cécile.
« Aieuuh ! Tu m’as fait mal ! Madame, y a ma copine qui me martyrise ! Elle a raison ? Maaaaaaais… Abus de chat ! »
Enfin, les portes s’ouvrirent et les premiers passagers – d’abord ceux sans bagages – sortirent de la zone d’arrivée. Puis, cinq minutes plus tard, ce fut au tour de toute la fine équipe stockholmoise d’apparaître au grand jour. Tous respiraient la joie de vivre.
Hakon avait adopté un look plutôt cool, à base de bob sur la tête, de short sur les cuisses et de sandales aux pieds. Il avait laissé pousser sa barbe blonde qui ressemblait enfin à quelque chose et faisait ressortir son charme. Viktor, lui, n’avait pas trop changé. Malgré les températures élevées en cette saison, il portait un bonnet en toile. Ses cheveux fins et noirs lui tombaient toujours sur le visage et ses doigts étaient plus que jamais recouvert de bagues, dont au moins deux nouvelles que Justin n’avait jamais vues. Lillemor était toujours aussi « suédoise », à savoir blonde, grande et rayonnante, comme sa mère qui, dans une tenue décontractée d’été, aurait pu se faire passer pour sa grande sœur. Sabina, enfin, était égale à elle-même, toujours souriante. Et comme le fit remarquer d’un miaulement Justin à sa copine – ce qui lui valut une deuxième pichenette – elle portait quand même vachement bien les décolletés.
« AIIIIIIIE ! Mais elle est violenteuh ! J’vais pleurer, moi, si ça continue ! Bon, au fait, il est où Kisse ? Parce que moi, j’suis quand même venu pour le v… »
L’adolescent aux cheveux verts n’eut pas le temps de finir sa phrase. Avant même qu’il ne prononce le dernier mot, ses lèvres s’étaient laissé capturer par celles tendres d’un adolescent suédois en manque depuis cinq mois.
Knut n’avait même pas essayé de viser la joue. À peine avait-il vu son homologue se dépatouiller l’index en l’air qu’il avait fondu de derrière son chariot à bagages pour se jeter à son cou et lui claquer un baiser passionné. Mais là où son groupe préféra détourner le regard – ils l’avaient senti venir de très loin vu son état d’excitation pendant tout le voyage – et où Claude éclata de rire – plus à cause de la tête de ses propres élèves qu’autre chose – Justin et Cécile écarquillèrent les yeux. L’un de surprise de s’être fait chopper comme un perdreau de l’année avec une fougue qu’il n’avait pas connu depuis longtemps et qui le fit rougir d’embarra – enfoiré de Knut qui se vengeait de la plus douce des manières après s’être lui-même fait avoir cet hiver –, l’autre parce qu’elle s’attendait à tout sauf à une scène pareille.
Le jeune Suédois était beau. Cécile n’avait pas trouvé d’autre mot pour décrire cet étrange animal. Il portait en lui en sorte de légèreté et d’insouciance qui transparaissait autant de la manière dont il avait fondu sur Justin en se foutant royalement du monde qui l’entourait que de son look fou et coloré jusqu’au bout des cheveux.
Comparativement à la seule photo que la jeune femme avait pu voir, Knut présentait des cheveux bien plus longs, coiffés en chignon sur la tête. Depuis décembre, il les avait laissé pousser, sans jamais les raccourcir, et avait piqué à Justin cette fameuse habitude de les teinter, mais à sa manière, en usant d’un dégradé « tie and dye » pêche qui partait des pointes et remontait sur un tiers de la longueur. Et pour rehausser leur teinte naturellement dorée et affirmer son style, il avait fait le choix de multiples petites barrettes multicolores – rouge, orange, vert fluo, bleu, rose… – disposées ici et là de part et d’autre de sa coiffure.
Il ne fallait pas qu’un chaton puisse être accusé d’en avoir plagié un autre. Celui-là restait égal à lui-même en multipliant les petits effets et accessoires qui le caractérisaient et lui donnaient du style, tels un bon fard à paupière noir et un mascara autour de ses yeux bleus ; une petite boucle d’oreille magnétique circulaire noire à l’oreille gauche ; une courte mitaine en résille à la main gauche qui ne le couvrait que jusqu’au poignet ; une main droite décorée de deux bracelets en plastique rose et bleu ciel, une bague en argent au majeur et d’un verni à ongle dégradé de cyan à blanc de la base à l’extrémité ; une paire de lunettes de soleil à la monture métallisée noires et aux verres à reflets allant de l’orange au violet en passant par le rouge ; sans oublier une de ses fameuse croix en métal, accrochée à son cou par un collier turquoise composée de trois chaines en fil d’aluminium, de plus en plus serrés à mesure qu’on se rapprochait de sa glotte. Chaque élément prit individuellement était à craquer, l’ensemble donnait envie de le bouffer, quand bien même la petite proie s’était mue en impitoyable prédateur.
Son look, pour le reste, était bien plus joyeux que sur la photo. Exit les teintes sombres, bonjour les couleurs et le blanc, avec des accords par forcément naturels, mais qui s’accordaient étrangement bien sûr lui. Le sac à dos qu’il portait à l’épaule était particulièrement bariolé avec des poches et bretelles bleu canard, des lanières en cuir marrons, un rabat rouge et des motifs ethniques sur la partie en toile. Sa chemise à manches courtes en voile blanche était presque transparente et laissait voir son corps d’adolescent fin et très légèrement musclé. Plus bas, il portait un short en jean effilé presque gris, marqué par plusieurs déchirures sur la jambe gauche et surtout par de nombreux patchs en feutrine un peu partout, aussi bien ronds que triangulaires ou rectangulaires, avec chacun sa teinte unie allant du vert pomme au jaune foncé, en passant par le fuchsia. Et enfin, aux pieds, il avait chaussé de simples socquettes claires et des Vans slipon à carreaux blancs et noirs.
Après avoir bien pris le temps d’admirer son mec gesticuler d’embarra – même en rêve, elle n’avait jamais espéré une telle scène –, et alors qu’il titubait encore, Cécile le secoua et le sermonna.
« Bordel, t’aurait pu me prévenir qu’il était aussi mignon ! J’aurais amené mon appareil photo ! »
Reparti se cacher derrière le chariot pour trembler en paix, Knut se fit la remarque qu’en effet, son homologue n’avait pas menti : il sortait avec une horrible Fujoshi. À voir en vrai, c’était encore plus effrayant qu’une fille jalouse.
S’ensuivit immédiatement une discussion dans les longs couloirs de l’aéroport. Justin demanda des nouvelles de tout le monde et apprit avec joie que non seulement, Lillemor et Viktor étaient toujours ensemble, mais qu’en plus, leur couple se portait on ne pouvait mieux depuis qu’ils avaient fait l’effort de se dire les choses et de ne plus garder leurs frustrations pour eux. Malheureusement, l’histoire entre Sabina et Hakon s’était de son côté arrêtée avant même la nouvelle année. Faire semblant n’avait plus aucun sens maintenant que les vrais sentiments du jeune homme étaient connus. Ils préféraient largement rester bons amis.
Ne restait plus à Justin que de prendre des nouvelles de son chaton à lui, qui se baladait gaiment en poussant son chariot et en sifflotant du ABBA :
« Et toi, Knut, les amours ? Ça avance ou toujours coincé ? »
Lillemor eut à peine le temps de bafouiller que son frère s’était « un peu » dévergondé depuis le passage du Français que le premier concerné la coupa pour répondre à sa manière, avec son fameux sourire narquois et fier, le même qu’il avait toujours avant de lancer un miaulement provoquant.
« Bah ouais, tu crois quoi ? Comme Sabina et Hakon n’étaient plus ensemble, j’ai choppé les deux ! Avec Zaza, on est resté ensemble trois mois ! C’était trop cool ! Mais elle a fini par me jeter parce que j’étais trop immature à ses yeux ! Genre, trop obsédé des seins ! Du coup, j’ai chauffé Hakon. Lui, c’était facile, il n’attendait que ça. Mais on n’a joué qu’une nuit ou deux, hein ! Moi, j’voulais juste m’entraîner un peu avant de te revoir, pour pouvoir t’offrir la totale. Mjau ! Par contre, en rentrant, j’me cherche une petite copine ! J’en ai marre d’être seul ! En plus, vu que je ne me branle toujours pas, question de principe… J’suis vite grave en manque ! »
Les réactions fusèrent assez naturellement. Lillemor se passa la main sur le visage en levant les yeux au ciel, incrédule devant le total manque de retenu de son cadet ; Viktor et Claude éclatèrent de rire, Sabina lui tapota sur la tête pour le faire taire ; Hakon blêmit comme jamais et changea trois fois de couleur en baragouinant que les gens n’étaient pas du tout censés savoir ça ; Justin, enfin, ouvrit grand ses paupières avant de déglutir d’un coup sec, puis de piquer un sprint au milieu de l’aéroport, coursé par sa copine qui lui hurlait dessus en le traitant « d’Aaron miniature obsédé des chatons qui ne sait même pas se retenir de leur donner envie d’être bouffés ! ». Ce qui, de l’avis des Suédois, devait sans doute être une insulte, même s’ils ne la comprenaient pas très bien. Toujours est-il qu’ils admirèrent tous sagement, immobiles dans l’aérogare, cette scène digne d’un dessin animé où Justin faisait tout pour ne pas se faire attraper par une jeune femme en furie à la détermination assez confuse, à mi-chemin entre le désir de l’étrangler pour avoir osé rendre fou d’envie un petit blond dans son dos, et pour avoir osé ne pas l’impliquer plus que ça, histoire qu’elle en profite. Dans tous les cas, elle voulait l’étrangler, ce qui fit bien rire tout le monde.
L’installation dans l’auberge de jeunesse se passa plutôt bien. Seul Knut trouva à râler. Lui, il voulait dormir chez Justin, si possible dans son lit, et si possible toutes les nuits. Qu’on lui refuse son caprice le rendit furieux. Heureusement, la nourriture en Suisse était bonne et l’accueil des élèves chaleureux. La troupe suédoise put facilement s’intégrer en classe pour suivre plusieurs cours et, dès le lundi, Knut devint la deuxième mascotte officielle des terminales L, charmés par son look ravageur et par sa grande culture générale en matière de poésie. Certaines filles allèrent même jusqu’à remettre en question la suprématie chatonesque de Justin en observant son homologue miauler et se lécher le dos de la main. Un truc pareil, ça valait de l’or en barres de chocolat Milka.
Le mercredi fut le théâtre de plusieurs visites en bus. Les invités ne pouvaient pas passer à côté du musée du chocolat ou du château de Chillon, situé à l’ombre du Parc naturel régional Gruyère et au bord du fameux lac Leman.
Ce fut d’ailleurs le jeudi – jour de l’ascension et donc férié – que toute la petite bande se retrouva sur une plage du fameux lac, histoire de profiter un petit peu du soleil, du sable et d’une eau certes fraiche mais forte agréable et douce pour la peau. Les jeunes, qu’ils soient Suédois ou Suisses, avaient quartier libre pour s’amuser un maximum et profiter de la météo clémente. Même la soirée était libre : tout le monde avait prévu de faire le pont et les futurs bacheliers avaient bien le droit de se détendre une dernière fois avant les révisions et les épreuves.
Le plus content de cette sortie fut sans aucun doute Knut. Après avoir installé sa serviette pile entre celle de Justin et celle de Cécile, il profita de tous les regards braqués sur lui pour se déshabiller et se mettre en maillot de bain. Exit son fedora à petites mailles en paille, son débardeur séparé par une diagonale bleu en une partie blanche et une partie à motif ethnique café, ses lunettes de soleil aux teintes vertes et bleutés, son short en toile beige foncé et ses espadrilles crème. Ne restèrent plus sur lui que sa petite barrette blanche au-dessus de l’oreille gauche, sa croix en céramique noire accrochée à un collier de pierres bleu ciel ainsi que son court short de bain saumon, jaune clair et turquoise. Ce dernier lui allait comme un gant et renvoyait avec une certaine finesse à la couleur des pointes de ses cheveux, dans lesquels le vent s’engouffrait doucement. Ils avaient tellement poussé depuis l’hiver qu’ils lui tombaient à présent sur les épaules. Entre son regard et son sourire charmeur, son corps de jeune héros, son short presque moulant et sa coupe de surfeur, il était classe. Suffisamment en tout cas pour faire rugir son public, mais pas assez pour se risquer sans paraitre ridicule à glisser un de ses doigts de pieds dans cette eau gelée qui lui faisait face. Il avait beau avoir l’habitude des températures fraiches dans son pays, il préférait de loin les bains bien chauds à la trempette dans le lac Léman.
Frustré devant son refus de se mouiller, Justin lui tira la langue puis plongea dans la flotte la tête la première, avant de se placer à trois mètres du bord et de le fixer d’un air mauvais, de l’eau jusqu’aux narines. Dire que, pour lui faire plaisir et lui rappeler de bons souvenirs, il avait fait l’effort le matin-même de se reteindre les cheveux en bleu électrique… Il avait de sacrément bonnes raisons de grogner.
Assis sur sa serviette, Knut avoua à Cécile, allongée à côté de lui, qu’il avait justement lui aussi envie de raller. Même si elle était la petite amie officielle de sa cible, il n’en avait rien à faire. Il avait justement guetté l’occasion de pouvoir discuter seul à seule avec elle pour mettre les pieds dans le plat. Il voulait sa nuit avec Justin. Il l’exigeait. Et il avait un peu peur que la raison qui avait empêché le chaton des Alpes de la lui accorder, c’était elle. Parce qu’elle était là et que peut-être voyait-elle cela d’un mauvais œil. Peut-être qu’elle n’avait pas bien accepté l’épisode de décembre, même si elle ne le montrait pas à tout le monde. Ce qu’il comprenait tout à fait. Elle était dans son bon droit. Sauf que de son point de vue, ce moment espéré représentait quelque chose de spécial qui allait bien au-delà de la question sexuelle. C’était différent. Une question de vie, en fait…
« Arrête ton char, Ben Hur. », bailla l’adolescent, amusée. « Juju m’a raconté les grandes lignes. Je sais ce qu’il a fait avec toi, et je sais pourquoi il l’a fait. Et tu sais quoi ? Ça m’a vraiment fait super plaisir. »
Un peu incrédule, Knut cligna des yeux et dévisagea la jeune femme. Là, quelque chose avait dû lui échapper. Pourtant, il n’en était rien. Se redressant sur ses poignets, Cécile le regarda avec une sincère tendresse. Elle souriait. L’explication était on ne pouvait plus simple. Elle aimait son chaton.
« Avec ce qu’il a vécu… Tout ce qui lui fait du bien, je prends. Et toi, tu lui as fait beaucoup de bien. Après sa semaine en Suède puis sa semaine au ski, il était revigoré. Je ne l’avais jamais vu aussi content et positif. T’es le troisième après Aaron et moi à qui il a montré volontairement sa cicatrice. Je sais ce que ça représente pour lui, et donc ce que toi, tu représentes. En sortant avec lui, je me suis fait la promesse de ne jamais le limiter dans ses désirs. Il avait trop à reconstruire pour que je puisse me le permettre. »
Le souffle coupé, Knut admira cette jeune femme à peine majeure parler avec une sagesse qu’on ne retrouvait normalement que dans quelques romans mélodramatiques. Sa tendresse et sa sincérité avait de quoi briser des cœurs. Encore plus lorsqu’elle évoqua avec une foutue lucidité la fin proche de son histoire. L’année prochaine, ils ne seraient plus ensemble. C’était écrit. Justin voulait faire ses études à Paris. Pas elle. Elle resterait en Suisse. Elle ne pouvait pas se montrer égoïste. Elle devait penser à lui avant tout, car c’était en acceptant d’être heureux qu’il l’avait rendu heureuse. Et là, alors qu’elle se retenait de pleurer, elle adressa une simple prière au jeune Suédois :
« J’espère que quand il sera à Paris, tu lui rendras visite et tu t’occuperas de lui ! D’accord ? »
À ces mots, Knut prit une grande inspiration. Il en avait besoin. Puis il acquiesça plusieurs fois de la tête au rythme de nombreux miaulements :
« Mjau, mjau, mjau ! Je promets ! Je viendrais en vacances et je lui ferais plein de câlins ! Je l’adore, je l’adore, je l’adore trooooop. »
« Vous parlez de quoi ? », les coupa une voix, appartenant justement à Justin qui venait de sortir de l’eau et qui grelottait devant eux. « De c’que Kisse adore ? De poésie du coup ? Ou de mode ? Oh, d’ailleurs, Cécé, tu savais que Knuty s’épilait intégralement ? C’est trop beau ! »
Se levant brusquement, le jeune blondinet fit face à son meilleur rival et lui sourit en grinçant des dents et en le traitant, en Suédois, de petit enfoiré à la langue bien pendue, ce qu’étrangement Justin comprit parfaitement même s’il ne pigeait pas un mot de ce langage, comme le prouva son sourire et sa petite langue qui dépassa de ses lèvres avec impertinence.
Comme il fallait s’y attendre d’un chaton qui osait tout – c’était même à ça et à la couleur de leurs cheveux qu’on reconnaissait les meilleurs –, le jeune Français accompagna la provocation de faits, en s’agenouillant tout sourire d’un coup sec, tirant avec lui des deux mains le maillot de bain de son camarade.
« La preuve ! Regarde Cécé ! C’est pas trop mignon ? »
Mort de honte, Knut hésita entre se cacher de la main le visage ou le zob. Malheureusement pour lui, son calbut aux chevilles et la panique le firent trébucher dans le sable. Justin en profita pour immédiatement s’emparer du trophée qu’il venait d’arracher, puis pour courir en direction de l’eau en miaulant et en l’agitant au-dessus de sa tête !
« Miaou, miaou, miaou ! Viens le chercher ! »
Il était au moins aussi hilare que Knut avait envie de chialer. Ce qui finit presque par arriver. Les cheveux dans tous les sens, les joues toutes rouges, habillé uniquement de sa barrette et de son collier et les deux mains posées juste devant son entre-jambes, et ce devant un parterre de Suisses et de Suédois qui le regardaient entre amusement et dépit, le jeune adolescent sautilla tant bien que mal jusqu’au lac afin d’y cacher sa nudité, d’y rejoindre Justin et de négocier le retour à demeure de ce foutu short dont il avait bien besoin. À la limite de la syncope ou pire, d’un irréversible changement de couleur de son visage, Knut jura deux choses : d’une, que ce n’était pas des larmes mais bien les vaguelettes qui avaient mouillé ses yeux et de deux, qu’il se vengerait avant la fin de son séjour, et que cela ferait très très mal. Vraiment.
La petite humiliation de Knut ne marqua heureusement pas trop les esprits, même s’il passa une bonne partie de l’après-midi à se plaindre de son sort auprès des Suissesses de terminale, de Sabina et de Cécile. Bref, auprès de tout ce qui avait des seins et qui voulait bien lui faire un câlin, histoire de bien faire bisquer son rival. Après de rapides négociations avec les adultes, Justin et sa petite amie furent invités à diner et à passer la nuit à l’auberge de jeunesse où toute la troupe Suédoise créchait, histoire de profiter au maximum de leur présence avant leur départ. La demoiselle était censée dormir dans la chambre des filles et Justin dans celles des garçons, où trônait un grand lit double et plusieurs lits simples.
Le repas se passa dans une ambiance chaleureuse. Jusqu’à ce que Knut se plaigne d’un mal de crâne et demande à Justin de l’accompagner jusqu’à la chambre pour l’aider à trouver un doliprane. Flairant le mauvais coup, le chaton aux cheveux bleus accepta, à condition que sa petite amie les suive, histoire de prouver à la tablée qu’ils pouvaient directement arrêter là leurs stupides paris et rangez les jetons normalement dévolus au Hold’em Poker censé être joué juste après le dessert.
Comment se retrouva-t-il attaché les poignets au sommier, en caleçon sur le lit ? Lui-même eut bien du mal à l’expliquer. Il n’avait pas du tout vu le coup venir. Il en cria même de rage :
« PUTAIN CÉCILE, T’ABUSES ! JE T’AI DIT MILLE FOIS QUE JE DÉTESTAIS ADORER LES TRUCS KIFANTS QUE TU ME FAIS FAIRE ! TRAITRESSE ! »
À peine était-il rentré dans sa chambre que sa petite amie s’était jetée sur lui, l’avait copieusement embrassée devant le petit Suédois avant de le faire tomber sur le matelas. Justin croyait juste que sa meuf était folle et qu’elle voulait marquer son territoire au nez et à la barbe de son rival, raison pour laquelle il s’était laissé faire. Comprendre à la tenue que Knut venait d’enfiler en quelques secondes que ces deux-là étaient en réalité de mèche le fit rugir, un peu de curiosité et beaucoup de colère. Le retour inattendu du Virgin Killer Kitty Pyjama, accompagné de barrettes « oreilles de chats » de la même couleur bleutée avait en effet eu de quoi le faire trembler. Tout autant que le sourire ravi du Suédois qui se léchait les babines tandis que Cécile terminait de nouer avec une fine cordelette les poignets de son petit ami.
« En fait, elle est vachement cool ta copine ! Quand elle a vu à quel point j’étais triste cette après-midi à cause de toi, elle a décidé de m’aider à me venger, en échange du droit de pouvoir filmer ! C’est dingue comment les Fujoshi sont super corruptibles ! Le deal en or ! Désolé Juju, mais là, t’es à moi ! »
« Ouais ! », compléta la jeune femme avant de sortir de la pièce en sautillant « Moi, j’vous suivrais de l’autre chambre sur mon mac à partir de la webcam posée sur la commode, pour pas vous déconcentrer ! Amusez-vous bien les garçons ! »
Ainsi, Justin se retrouvait face à ses responsabilités, et surtout face à son destin. Un destin excité comme une puce qui afficha très rapidement son état en se débarrassant de son pyjama, ne gardant pour seul habit que ses barrettes et ses longs cheveux sur les épaules. Tout le reste était parfaitement visible, de son corp nu et épilé jusqu’à son envie qui se dessinait rapidement sur son visage. Knut ne s’excusa même pas au moment de reproduire le moment gênant de l’après-midi, en tirant le caleçon de Justin jusqu’aux chevilles. C’était sa douce petite vengeance à lui. Constater que le chaton aux cheveux bleus n’était pas du tout indifférent à la chose le conforta dans sa décision. Timidement, c’est-à-dire rouge comme une tomate, le regard fuyant et un sourire horriblement gêné au visage, Knut avoua ce qu’il se répétait en boucle dans sa tête depuis le début de la semaine.
« La dernière fois, t’as été gentil, tu m’as ménagé, alors que tu aurais pu faire ce que tu voulais… Là, j’veux que t’en profites à fond ! C’est pour ça que j’ai demandé à Hakon de me préparer, de m’habituer en me... Enfin… Tu vas voir ! C’est mon cadeau pour te remercier ! »
Plutôt que de répondre, Justin fixa juste son camarade avec un sourire à moitié mauvais, à moitié empli de désir. La curiosité l’emportait sur la peur. L’envie sur la gêne d’être vue. Le sens du devoir sur la morale. Il laissa simplement Knut faire ce qu’il avait en tête. Il lui devait bien ça.
Ravi de voir qu’il avait le champ libre, le chaton Suédois se jeta sur la fine intimité de son partenaire et la dévora des lèvres sans réfléchir, mêlant petits mordillages, baisers et félines léchouilles amoureuses. Tout était bon pour le faire ronronner, et surtout le préparer à la suite.
Lorsqu’enfin Knut fut assuré que Justin n’en pouvait plus, il s’allongea sur son torse et lui bouffa le cou et les papilles, en se frottant de manière non équivoque à son entre-jambe.
« Attends Kisse, tu… tu ne vas pas… », paniqua le jeune Français.
« Si… », répondit simplement le Suédois souriant, en plongeant son regard humide et pétillant dans ses yeux bleu-vert.
Complètement sous le contrôle des baisers, des miaulements et de la gourmandise de son amant, Justin ne put qu’accepter que ce dernier se mue en Andromaque, se donnant en de puissants soupirs à sa tendre virilité. Knut avait tant rêvé ce moment, celui où il offrirait au garçon qui avait changé sa vie sa première expérience du genre : prendre un mâle de son espèce.
Justin en suffoqua presque. Avec Cécile, il avait l’habitude. Avec un être de son propre sexe, il ne l’avait jamais envisagé, se voyant bien trop faible et fragile pour tenir ce rôle. Et pourtant, là, alors que Knut contrôlait tout, cela lui parut comme une évidence. Les conventions, il n’en avait rien à foutre. Seul comptait le rougissement de ses joues et surtout les soupirs et petits miaulements caractéristiques de son partenaire qui n’en pouvait plus de se remuer ainsi, de plus en plus fort, de plus en plus vite, de plus en plus chaud.
« Mjau… Mjauuuuu… Mjauu… Mj… »
Pour terminer de miauler, encore aurait-il fallu que Knut puisse respirer. Avec les lèvres de Justin collées aux siennes, la chose semblait plus compliquée. C’était trop, il explosa le premier, marquant le torse de son amant de sa simple passion.
Paniqué et gêné, le petit Suédois se releva, s’excusa et détacha immédiatement Justin, pour lui permettre d’aller s’essuyer, avant qu’il ne puisse doucement finir son office. Le chaton aux cheveux bleus ne l’entendit par de cette oreille. Grognant d’un sourire nerveux, il poussa son camarade et se jeta sur la webcam pour l’éteindre, avant de constater et crispant ses mains et faisant grincer ses dents qu’elle n’avait simplement jamais été allumée.
« CÉCIIIILE ! BORDEEEEEEEL ! SORCIERE ! Rha, j’vais me venger ! Kisse ? Désolé, mais t’es foutu ! Tu vas en chier pour elle ! »
Se retournant brusquement en direction de sa victime désignée, Justin ne put que constater que, loin de fuir, Knut n’en attendait pas moins. Situé face à lui, le jeune Suédois s’était spontanément positionné à genoux sur le matelas, un morceau de cordelette directement entre les dents, en mode « attache-moi grand fou ». Son attitude ne laissait aucun doute sur le rôle qu’il comptait tenir. Dans une meute de chats, il y avait toujours un dominant. Et ce n’était clairement pas lui.
« Mjauuuuuuuuuuuu ! »
Incapable de résister devant quelque chose d’aussi mignon et provocant, Justin se jeta sur son partenaire et le dévora des cuisses à la tête, avant de clairement oser profiter de la situation. Sans la moindre contestation, Knut se retrouva un bâillon dans la bouche, à quatre pattes les fesses à l’air, une cordelette nouée en collier et laisse autour du cou et une autre liant ses pieds. Et il aima tout ce qui suivit, des petites tapes qui donnaient un délicieux goût de piquant à son abandon jusqu’au dernier râle de Justin, lâché au moment même où ce dernier l’avait ceinturé le plus fortement, le ventre plaqué de tout son poids sur son dos, une seconde avant de lui glisser les plus beaux mots à l’oreille.
« Toi, j’crois que j’t’aime presque autant que Cécile et Aaron… »
Dans la salle à manger, les autres adolescents attendirent un long moment que les deux chatons se soient tendrement endormis dans les bras l’un de l’autre pour aller se coucher à leur tour, histoire de ne surtout pas troubler leur doux repos et leurs rêves.
Dans la chambre des filles, son ordinateur plié à côté d’elle, Cécile avait passé la soirée à regarder les étoiles par la fenêtre, dans son débardeur et sa jupe. La lune brillait dans le ciel et se réfléchissait sur sa joue, marquée par une goute orpheline. Dans quelques jours, Justin serait à Paris pour passer son oral. Il ne pouvait que le réussir. Elle le savait. Cette épreuve marquerait la fin de leur histoire.
Elle n’espérait qu’une seule chose. Que toutes celles que Justin écrirait après elle soient aussi belles.
Tout simplement.
Fin.
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Manger Bambi
Caroline De Mulder, Manger Bambi, Gallimard, coll. "Folio Policier", 2021, 206 p.
ISBN : 978-2-07-289349-0
" De toute façon, pour toi, c'est la carte de l'étudiante en galère qui est gagnante, la femme fatale t'oublies, ça prendra jamais, t'as trop pas le profil. Écoute, mon frère, ces mecs-là ils veulent pas d'embrouilles. C'est pour ça qu'ils sortent le biff, pour pas être emmerdés. Ils raquent pour avoir ce qu'ils veulent, quand ils veulent et aussi longtemps qu'ils veulent."
Après Calcaire paru en 2017 aux éditions Actes Sud, Caroline De Mulder nous revient avec un nouveau roman très sombre et très cru sur la vie brutale de deux adolescentes, pour qui le monde ne prend de sens qu'à travers des actes d'extrêmes violences. Le titre en lui-même reflète une certaine tension présente tout au long du livre.
Rapidement, l’autrice nous présente Bambi, de son vrai nom Hilda et son amie Leïla, comme étant deux jeunes filles d’à peine 15 ans. Bambi vit avec une mère qui préfère la boisson à son rôle parental. Dans sa maison, les hommes malsains défilent de jour comme de nuit. Si le rapprochement entre le personnage de Walt Disney et la jeune protagoniste pourrait être tentant, c’est par l’équivoque même de ce nom à deux syllabes que se joue tout le génie de l’ouvrage. Caroline de Mulder renverse la donne en faisant de la parfaite proie (une jeune fille frêle, au visage innocent et aux yeux de biche), un terrible bourreau. C’est là que se cache alors toute l’ambiguïté de ce personnage principal. Dans un premier temps, victime de la société, du milieu familial, des abus de la gent masculine ; c’est par la violence que la jeune fille cherche son salut. Manger Bambi, c’est ainsi l’histoire d’une bande de jeunes adolescentes redoutables qui, pour exprimer leur mal-être au monde, n’ont d’autres choix que de recourir à des actes infâmes. S’il nous est impossible en tant que lecteur de cautionner tous les crimes commis dans le livre ; notre regard n'en reste pas moins plein de compassion. Bambi est-elle coupable, ou la société ne lui a-t-elle juste pas laissé d’autres choix ?
À l’instar Virginies Despentes, Caroline de Mulder nous donne dans Manger Bambi une belle représentation de ces femmes en marge de la société et qui n’ont d’autres choix que de se livrer aux jeux les plus sordides pour survivre. Le ton du roman est direct. L’utilisation du présent permet aux lecteurs de suivre les personnages et rend le propos du roman intemporel. L’histoire est poignante, la langue des banlieues est retranscrite à la perfection, le rythme est soutenu et les différentes thématiques sont abordées de façon très juste et sans détours. Le livre nous parle d’amitié, à la vie, à la mort, du malaise provoqué par le silence, de droits et d’évasion.
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Le plus beau des compliments
Chers lecteurs,
Hier, et les semaines passées, j'ai eu l'occasion de parler avec des femmes de ma communauté.
Que ce soit des amies ou des connaissances plus lointaines, elles m'ont toutes fait le même retour:
"Merci de nous faire prendre confiance en nous. Merci de nous montrer que oui, nous aussi on peut oser s'affirmer et se montrer telles que nous sommes vraiment"
C'est réellement le plus beau compliment que vous pouviez me faire.
Hommes comme Femmes d'ailleurs.
Pouvoir vous inspirer à prendre soin de vous, à vous écouter plus, et vous habiller comme bon vous semble - bref, à vous sentir libre et prendre conscience de votre valeur, c'est le premier objectif de tous mes projets: que ce soit via ma page Instagram, ce blog ou mon futur site de retail skincare.
Je ne suis pas meilleure que vous, en aucune manière, j'ai juste du me battre plus vite pour moi-même, et quand la vie m'a mis à terre, à de nombreuses reprises, fait frôlé la mort, deux ou trois fois, j'ai toujours choisi de me battre pour me relever plus forte et tirer parti de cette douleur, de cette rage de survivre, pour devenir la meilleure version de moi-même.
Cette rage, vous l'avez tous en vous.
Bien souvent tout ce qu'il vous manque c'est la prise de conscience que OUI, tout est possible, tout et je dis bien absolument tout ce que vous voulez entreprendre est réalisable à condition de prendre confiance en vous - d'y croire assez fort - et de travailler assez dur.
C'est pourquoi j'ai décidé d'arrêter de boire pendant quelques temps.
Même si ça se limite aux soirées, la dernière, après m'être mise en danger et être rentrée à l'aube à pieds, seule, m'a fait réaliser que je me cachais derrière un abus des bonnes choses pour cesser de réfléchir.
Ou plutôt devrais-je dire cesser de penser à ce qui me fait mal.
Et ce qui m'a toujours le plus fait souffrir c'est ma peur de l'abandon par mes êtres proches.
Après tout, si mon propre père ne m'a jamais prêté attention, bien que j'ai toujours voulu me plier en quatre pour devenir l'être brillant qu'il inspirait à avoir produit, pourquoi les autres resteraient?
C'est ce qui me fait le plus mal, encore aujourd'hui.
La peur de ne pas être assez bien, assez intéressante pour qu'on reste pour moi.
Rien que le fait de coucher cette phrase sur papier me met les larmes aux yeux.
Il y'a quelques temps, j'ai eu le courage de poser une nouvelle base pour mes relations, quelles qu'elles soient, après avoir compris que je méritais quelque chose de vrai: soit tu es vraiment là, soit tu quittes la partie.
La figuration c'est terminé.
Ce principe s'appliquait surtout à mes parents, mais fût valable pour mes amis ou mes petits-amis.
Parce qu'aujourd'hui et après de très longs mois à travailler sur moi après mon agression, je sais ce que je vaux.
Et je sais que je ne mérite pas d'être relayée au second plan, ou d'interagir avec des figurants.
Si tu veux faire partie de ma vie, sois vraiment là ou descends de la scène principale et prends la place du spectateur.
C'est aussi simple que ça.
Parce que moi je serai là.
Moi je prendrai soin de toi.
J'aurai à coeur de te protéger, de te guider, de te réconforter ou juste de t'accompagner dans tes moments de vie - qu'ils soient bons ou moins joyeux.
Je serai ton roc, aussi loin que tu me laisseras l'être.
Alors quand ma meilleure amie, la personne pour qui j'ai le plus voulu l'être, et de qui je n'ai plus de nouvelles depuis des semaines, sans aucune explications, parle de moi en termes peu élogieux, me traite de garce égocentrique auprès d'une amie (en fait), quand tout ce que j'ai fait c'était vouloir partager mon bonheur avec elle et lui dire que j'étais là si ça n'allait pas, tentant de décrypter son silence, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit - ça m'a mis un sacré coup.
Ca m'a brisé le coeur, en fait.
Après tout, depuis des années déjà, on partageait tout.
2 heures d'appel chaque jour, ou globalement c'est compliqué de s'exprimer parce qu'elle est trop exaltée par son récit.
Et c'était OK.
L'un de mes ex-copains m'avait même dit "vous deux c'est un package deal, en sortant avec toi on sait qu'elle est derrière aussi".
Deux Noël de suite passées toutes les deux, parce que nos familles craignent trop et qu'on avait décidé de prendre notre revanche sur la vie en célébrant ces moments toutes les deux.
"Je traversais une mauvaise phase, j'ai pas géré" répondit-elle quand je lui demandais des explications après avoir vu sa conversation sur le téléphone de mon amie, sous le choc.
Trop tard.
Qu'elle, qui était censée me connaitre mieux que personne, puisse dire ça à quelqu'un d'autre, sans avoir le courage de me le dire en face après des semaines à essayer de savoir ce qu'elle avait et lui témoigner mon affection - non - ce n'est pas quelque chose que je peux accepter.
Avec un passif différent du mien peut-être, mais pas en connaissance de cause. Pas après m'avoir déjà évitée sur une incompréhension qu'elle avait eu deux ans auparavant, persuadée que je voulais séduire son ex quand tout ce que j'avais fait c'était lui dire que tout finirait bien pour le réconforter de leur rupture récente.
J'ai lu il y'a peu "tes vrais amis sont ceux qui parlent de toi en termes élogieux quand tu n'es pas dans la pièce".
Je ne pourrais pas être plus en accord avec ça.
Encore aujourd'hui, je ne lui manquerais jamais de respect en son absence.
Mais quand la loyauté ne va que d'un côté -il faut savoir quitter la table, même si on y a laissé sa chemise.
Alors je quitte la table pour ne pas y laisser en plus mon pantalon.
Et je me sens plus seule que jamais.
Mais je sais aussi que tout ira bien, que je vais guérir de ce coup de poignard dans le dos, et que me cacher dans des soirées excessives ne résoudra rien bien au contraire.
Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la volonté de la dépasser.
Que ce soit elle, mon père, ou mon dernier copain, si aucun d'entre eux n'a su valoriser ma présence dans leurs vies, c'est qu'elle n'était pas nécessaire.
Me détruire ne changerait pas ça.
Poursuivre mes rêves en revanche, mes objectifs, ne fera que me rapprocher de moi-même - et je sais que ceux qui veulent être avec moi sauront l'être et le rester.
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Concernant la solitude, la souffrance et notre salut.
Il est devenu difficile de savoir quoi penser de tout ce qu’il se passe en ce moment, dans quel état se trouve notre monde et l’incertitude générale m’a éloigné de ce qui était important pour moi. Mais à un moment donné, il faut ouvrir ses yeux, se rendre compte des choses et prendre une grande inspiration avant de se lancer.
Au départ, tout se passait relativement bien. Il y avait ce frisson de la vie qui fut soudainement bouleversée. Tant de questions et de changements si brutaux ; tout d���un coup des millions de français sans travail et tous fortement encouragés à rester à l’intérieur. Quelle nouvelle grandiose pour une personne comme moi qui adore rester à la maison, tranquille, seule avec mes chats. Mais “par chance” j’ai pu continué à travailler avec une amie et mon meilleur ami dans cette enseigne de grande distribution.
“Où sont les pâtes ?!” ; “Pourquoi il n’y a déjà plus de papier toilettes ? Il est 9h30 !” vos gueules.
La situation fut étrange, bien sûr. C’était comme si nous étions tous sur un bateau en train de danser tous ensembles via Zoom, Skype, etc, et que nous nous dirigions dans un avenir incertain mais cette situation, en nous éloignant, nous a rapproché. Ayant décidé de rester seule au lieu de rejoindre mes parents, ma soeur et mon neveu à la maison familiale, je prenais davantage de nouvelles d’eux, je prenais garde à tout ce qu’ils me disaient et leurs donnait des nouvelles comme j’oubliais bien souvent de le faire. J’ai eu le droit à un anniversaire via Zoom, chose très étrange que je raconterai probablement à mes enfants.
“Dis Maman, comment t’as fêté tes 25ans ? - Personne ne pouvait venir mais j’ai eu une fête surprise sur Zoom... donc j’ai passé mes 25ans sur mon téléphone parce que tous mes proches étaient là.”
Etrange.
Je suis, très certainement, hypersensible par nature, introvertie. Je suis à l’aise à la maison, avec mes livres, mes chats, du rangement à faire, mon ordinateur, des projets créatifs et du thé. Je vis dans une résidence avec un superbe parc, et la lente arrivée du printemps offrait des promenades fraîches, ensoleillées, reposantes. Si reposante qu’il était difficile de penser que tout aillait mal, à l’exception de la distanciation sociale qu’il fallait garder avec les voisins et les masques chirurgicaux, les gants et tout cet attirail porté par tous. Au travail tout me semblait normal, mais une fois rentrée... c’était étrange.
Quand je ne faisais pas mes courses sur mon lieu de travail, que je me rendais au centre commercial en bas de chez moi, tout était si morose, si... mort ? Toutes les boutiques fermées, tout éteint sauf la grande surface, pas de rire, pas de discussions enjouée, pas d’enfants en train de courir dans les allées. Le silence et l’atmosphère pesante digne d’un film d’Hitchcock. Comment exprimer cette sensation ? Comment mettre des mots sur ce frisson que l’on ressent quand on rentre dans un tel endroit ? Je crois que je me souviendrai toujours de ce frisson ressenti à l’entrée du supermarché et cette vision si triste sur tous les visages habituellement si enjoués.
En ce sens, beaucoup de choses sont restées inchangées. Si on ne se connecte pas à Twitter, si on allume pas BFM ou que l’on ne parle pas à un membre de son entourage particulièrement anxieux, il y a peu de choses au dehors de votre fenêtre qui suggère que quelque chose de terriblement mal se produit. L’air est calme, même si c’est un calme mortuaire, les oiseaux chantent, la nature reprend ses droits. Il y avait un pianiste dans ma résidence qui jouait un récital une à deux fois par semaine, quelques fois accompagné d’un violoniste. Rien n’a vraiment changé, même aujourd’hui, si ce n’est la gratitude que nous ressentons maintenant au quotidien même si nos bonnes vieilles habitudes sont revenus (nous sommes français après tout). Je suis en santé. Mes amis et ma famille sont également en santé. Je suis loin de rouler sur l’or mais j’ai de quoi manger. Je suis capable de joindre les deux bouts même si ma banquière est à deux doigts de me gifler. Ces simples vérités, quand tout le reste a été arraché sous vos pieds, sont suffisantes. Il faut se dire que nous ne sommes pas au bord de la catastrophe, certes ça a été une période difficile et la continuité de cette pandémie risque d’être difficile pour chacun, mais manquons nous de nourriture ? Manquons nous de soins ? Il y a tant de raison d’être reconnaissant d’être qui nous sommes, où nous sommes et nous pouvons être reconnaissant pour les choses les plus simples : la nourriture, un toit, l’amour, la santé et l’amitié.
La façon dont nous cherchons à pointer du doigt tel ou tel détail me rend folle. Bien sûr qu’il y a eu des erreurs, qu’il y a énormément de frustration, il y a la crise économique, l’incapacité de notre gouvernement à ne pas se contredire tous les deux jours et ses échec complets, la violence du système capitaliste sur les citoyens, les milliers de personnes qui meurent chaque jour dans le silence et seuls, qu’elles partent du fait de la pandémie ou des autres maladies que nous donnons l’impression d’avoir oublié. A croire que le cancer et le sida ont disparu avec l’arrivée de l’ami coronavirus. Mais d’où vous vous situez, quand vous faites le point, les choses sont-elles réellement injustes ? Je n’arrive pas à comprendre pourquoi nos esprits ont tendance à chercher et rechercher encore et encore des choses négatives, oubliant le positif alors qu’il y en a. Partout, tout le temps ! La société est bancale, nous sommes en pleine prise de conscience mondiale ce qui engendre des conflits, des débats plus stupides les uns que les autres. La société souffre, la société est trouée et à la limite d’un nouveau conflit mais en tant qu’individus, la plupart du temps, nous allons bien.
En tant qu’humains, nous avons cette terrible et étrange tendance à - tout en ayant conscience de notre capacité à trouver le bonheur, à être heureux, en santé et en sécurité - contrecarrer tous nos propres progrès pour remettre en cause une nouvelle génération, un nouveau millénaire. Même lorsqu’aucune menace n’est immédiate, lorsque nous sommes en sécurité, nous sommes incapables de ne pas nous décharger sur les autres de toutes nos plaintes et souffrances, oubliant les sourires que nous avons étiré tout au long de la journée. Pourquoi ?
Il semble que l’humain, comme les philosophes le raconte, est obsédé par sa propre souffrance. Nous créerons, à coup sûr, de nouveaux conflits avec nos sociétés quand les conflits actuels seront réglés. Nous irons chercher dans les archives, dans nos livres, des conflits pour les remettre aux goûts du jour alors qu’avec une narration différente et dans les mêmes circonstances, ces conflits pourraient être réglés pacifiquement. Alors pourquoi toujours gueuler ?
J’ai eu l’occasion d’aborder divers sujets d’actualité avec des proches. Nous avons évoqué la dépression, la perte, la lutte financière pour survivre à cette crise, les abus passés, la solitude, la négligence, le rejet, le harcèlement et j’ai constaté que nous vivons ces choses presque universellement, avec divers degrés de gravité, bien entendu, et pour des durées variables. Mais souvent ces blessures sont ressenti non pas comme une souffrance mais comme un signe d’honneur; non pas comme si avoir vécu tel ou tel chose signifiait être plus fort aujourd’hui, mais comme si la souffrance elle-même était une marque indélébile d’accomplissement. “J’ai survécu à ça, et toi?” Et les personnes qui pansent ces blessures qui les font souffrir sont jugés, moqués.
J’ai l’impression que notre société a romancé la souffrance, qu’elle s’y est habituée ; nous sommes tellement attirés par l’idée de souffrance que nous ne pouvons pas détourner le regard quand nous la voyons, et nous ne pouvons y renoncer quand nous la vivons. Comme si nous avions oublié la joie que peut apporter le bonheur. Avoir souffert devient un critère si important dans la validation sociale que nous enfermons notre identité dans nos souffrances bien que souvent nous sommes loin d’être lesdites souffrances. Et tandis que le fardeau de la charge fatigue notre dos, nous continuons de vouloir l’engraisser, craignant de pouvoir simplement le poser et lui marcher dessus.
Il y a, aujourd’hui, une menace très réelle pour notre monde, une qui se présente sous la forme d’une maladie infectieuse, d’une instabilité économique, ou peut-être proche de la ruine pour certains, et qui se présente en comment nous voyons notre société qui nous soutient (ou non) dans votre quotidien et notre place relative en son sein.
Pour beaucoup, cette crise a peut-être mis en lumière à quel point vous êtes insignifiant pour le plus grand tout, cela vous a peut-être frustré d’ailleurs. Mais cela est peu probable, car chacun de nous est au centre de sa propre orbite. En fait, pour la plupart des gens, il peut y avoir l’envie de rendre cette crise plus personnelle, quelque chose qui vous arrive, à vous seul, mais il y a des milliards de vous dans le monde qui font parti de cette grande toile qu’est la civilisation du XXIè siècle. C’est une autre défaillance de l’esprit de ne pas pouvoir considérer avec une gravité réelle la vie de personne que l’on a jamais rencontré et de se foutre des conséquence immédiate que l’on a sur sa réalité, sur sa vie.
Mais s’il y a bien un moment pour considérer la vie d’autrui, de ces gens que l’on a jamais rencontré, je dirais que c’est maintenant. Vous vous sentez seul ? Génial. Je dirais que nous nous sentons tous collectivement seuls en ce moment. Les personnes partageant un lit se sentent probablement seules, recroquevillées les unes à côté des autres la nuit, et les travailleurs médicaux se sentent probablement seuls alors qu’ils approchent de la fin d’un art de travail de douze heures, et le journaliste qui tente de rapporter la vérité se sent certainement seul, doublé par les réseaux sociaux où la stupidité prospère, et la mère maintenant chargé de faire l’école à la maison, trois enfants se sentent très certainement seuls, perdus et fous; et l’enfant de 35ans avec un nouveau bébé à la maison, branché à un respirateur susceptible de mourir sans personne près de lui; sauf pour des fantômes anonymes, et ces étudiants, loin de leur famille et ayant perdu leur travail à mi-temps, tous se sentent très seuls.
La paradoxe de la solitude est que nous le ressentons tous souvent ensembles et en même temps. Car être vraiment compris est quelque chose qui nous échappe perpétuellement. Il y a une réelle conséquence à ne pas se connaître soi-même, et souvent la solitude frappe une corde particulièrement troublante lorsque la seule compagnie que l’on a est avec un étranger. Pour cette raison, une réflexion tranquille est peut-être l’un des entreprises les plus essentielles, les plus éprouvantes mais aussi les plus sous-estimées que nous puissions entreprendre.
Faut-il être particulièrement utile ou productif en ce moment ?
Ce n’est pas le moment de s’enfermer dans les coins poussérieux de notre esprit. C’est le moment de vraiment évaluer tout ce dont on doit être reconnaissant. Il y a toujours une histoire avec une fin plus heureuse, il y a toujours une réalisation juste à l’horizon dans laquelle placer ses espoirs, il manque toujours quelque chose... La vie n’est pas une monstruosité si vous lui laissez une chance. Regardez ailleurs et vous trouverez la joie. Il y a tellement de choses à explorer en soi -il y a tellement de mondes qui vous constituent, tellement de merveilles accessibles à travers les livres, les films, la musique et votre propre imagination. Il ne manque pas de magie cachée dans les replis de la vie quotidienne que ce serait une putain d’erreur de s’asseoir sainement à l’intérieur de cette catastrophe mondiale et de ne penser qu’aux souffrances de votre pauvre personne stupide et égoïste.
La patience que j’ai généralement pour les nuances compréhensibles de la condition humaine a drastiquement diminué à force de cacophonie de plaintes qui résonnent dans toute la conscience collective. Ne pouvons-nous pas nous pencher si légèrement vers un champ d’existence plus léger ? Sommes-nous quotidiennement obligé de nous rappeler à quel point nous vivons dans un monde de merde où la stupidité de la télé-réalité intéresse plus que les découvertes scientifiques ? Où les informations ne font que de nous rappeler la souffrance et la mort au lieu de nous informer de bonnes choses ? Regardez BFM 24h/24 et vous finirez une corde au cou. Pouvons-nous, juste deux minutes, considérer alors quelle contribution nous avons, spirituellement, à ce grand tout ? A cette société ? Se débarrasser de l’idée que la vie est uniquement destinée à notre propre consommation et à notre propre divertissement ? Que nous ne méritons chaque joie de la vie que pour la sous-apprécier, la rejeter et exiger la suivante au plus vite. Nous sommes insignifiant face à la beauté de la Terre, de la Vie, alors de quel droit agissons-nous avec tant de stupidité ? A quel point sommes nous cons ?
La gratitude ne diminue pas les problèmes très réels de la vie; la gratitude n’exige pas que vous souriiez et supportiez la douleur qui existe dans votre esprit ou votre corps; la gratitude n’atténue pas ce que vous ignorez peut-être. La gratitude déplace simplement l’équilibre de votre point de vue vers celui qui est enraciné dans tout ce que vous avez et tout ce que vous êtes, plutôt que dans ce qu’il vous manque.
Aujourd’hui, en 2020, il faut que nous nous reposions-ici, dans ce lieu de gratitude. Que ce soit notre fondement, notre point de départ ou d’arrivée chaque jour, votre salut, qu’importe, il faut que nous apprenions à ne plus nous plaindre constamment, à ne plus chercher le malheur et nous robotiser.
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Les indestructibles - Mariane
Les indestructibles se veut une série de portraits de personnes victimes et survivantes d’agression à caractère sexuel. Des indestructibles inspirantes, géantes, de divers horizons, qui nous offrent un regard sur différentes réalités. Elles sortent de l’ombre, prennent parole courageusement, elles brisent le silence. Ce projet souhaite continuer la discussion #MoiAussi : nous voulons connaître leurs aspirations les plus vastes, leur colère légitime, leur vulnérabilité, leur lumière.
À travers un court questionnaire, nous souhaitons révéler d’un point de vue des ces indestructibles, quelles sont les avenues possibles pour la suite des choses, quels changements sont attendus ou espérés de la mouvance. Mais surtout, comment elles perçoivent cette dimension dans leur cheminement. Cette démarche se veut une série de portraits qui vise une approche « d’empowerment », libératrice, transparente et intime qui portera l’histoire unique de chaque indestructible. Nous avons donc travaillé de concert avec chaque personne afin de leur offrir une expérience et un concept qui va de pair avec leur vécu et leur processus de guérison.
*Cette entrevue a été enregistrée et ensuite retranscrite.
Voici Mariane!
Tu es une personne qui a vécu une agression sexuelle. Est-ce que tu te sens survivante ou victime? Indestructible, ou autre chose?
Je crois que j’ai été, au départ, une victime d’un génocide qui perdure de manière plus perverse envers les femmes des Premières Nations et Inuit. Puis, j’ai appris à survivre. Ma mémoire amnésique s’est chargée d’effacer les souvenirs des abus, la violence, mes racines, ma culture. À force d’amour et d’espérance, la petite fille blessée, humiliée, qui se réfugiait dans le bois, respirant la terre, qui s’enroulait dans un nuage, disparaissait dans ce lieu unique, inconnu et inaccessible à personne d’autre, un jardin intérieur où je pouvais me retirer au plus profond de mon âme. C’est à cet endroit qu’est ma résilience. Je suis femme Forte et Fragile Debout.
Quelles sont les conséquences de ces violences sur ta vie?
Je crois que la plus grande conséquence a été d’être le manque d’AMOUR envers moi-même. De faire tout, tout pour ne pas perdre l’amour des autres, puisque j’en ai été privé, que je m’en croyais indigne. Sans mémoire, sans papier, sans racine. Être un arbre géant et croire n’être que de mauvaises herbes. Dire NON, être consciente que l’on abuse de ma bonté, de ma tolérance et être consciente que c’est inacceptable, mais accepter. Mon rapport avec mon corps aussi, aller au-delà de mes limites et me mettre en danger. Les relations de couple sont un mystère pour moi, car je n’ai pas eu d’exemple sain, considérant la perte totale de mon identité autochtone, inuit. Avoir l’impression d’être imposteur!! De nier la vérité, la bâillonner, de me couper de mes émotions. L’âme porte les traces et le corps aussi. Le chemin vers soi est parsemé de ravins qui nous projettent contre les parois de la vie aux rochers acérés afin d’accéder aux eaux plus calmes de l’amour de Soi, de la Vérité, de sa vérité.
Te considères-tu en processus de guérison?
Je suis un arbre qui vivait avec des racines inversée vers le ciel, puis le tambour m’a ramené sur la Terre Mère, auprès des miens, et je danse, danse maintenant, enracinée peu à peu au creux de ma vie. L’écorce de l’arbre porte les blessures et les marques du temps, tout comme moi, mais elles s’effacent doucement. Les cicatrices s’estompent et la douleur aussi, laissant place à la beauté unique de mes différences, car j’apprends la fierté d’être moi. L’écriture, l’art, ma sensibilité, mes qualités que je découvre, d’avoir été capable de dire les MAUX (mots), de tendre la main malgré la peur d’être trahie, ont fait de moi qui je suis. Fière et confiante. Je serai constamment en processus de guérison et je me battrai jusqu’à mon dernier souffle plus que jamais plus les femmes autochtones, inuits, aborigènes, toutes les femmes, nos futures générations, ne soient victimes d’abus sexuels.
Quels sont tes leviers, tes outils au quotidien?
La gratitude d’être vivante, d’aimer qui je suis. Je commence par le plus simple : me réveiller, être capable de voir, d’entendre, marcher, etc., d’être autonome de faire mon petit café chaque matin comme si c’était le premier, et peut-être le dernier, en le humant avec plaisir, et qui me ramène au présent du jour à venir. Je suis une guerrière, alors je me prépare au combat pour moi en tant que femme, une mère, une conjointe, une sœur, une amie. J’apprends difficilement, mais j’arrive à baisser les armes et juste respirer. Je regarde le ciel par ma fenêtre, caresse la pierre traditionnelle, mes outils de sculpteure vieillot, je savoure d’être là!!! Je cherche le positif et ne garde pas la Haine et la Vengeance en moi. Les bourreaux qui ont volé la petite fille, je ne leur donne pas Victoire. Je dénonce, je dis, j’agis intuitivement et me fais confiance. Je libère ma voix étouffée depuis si longtemps et m’enveloppe de Sauge. Je prends mon tambour et chante enfin encore timidement, car j’ai le droit d’être. Je pense à mes sœurs disparues, assassinées et je prie. J’écris, dessine, raconte des histoires qui font rire, sculpte, fais des bijoux en perle et tout ce que je peux apprendre de mes cultures, car c’est ma guérison, je pars ailleurs loin du mal, du jugement, de la souffrance en ces moment, entourés des miens ou seule. Je m’expose parfois, mais j’en ai la force maintenant. Je ne sors jamais sans avoir dans mon sac perles et cuir pour faire mes mitaines, un petit bracelet, c’est ma trousse de secours et mon endroit secret. Si jamais je vis quelque chose de difficile, je m’y plonge, c’est mon kit de survie.
Comment as-tu vécu la mouvance #MoiAussi?
J’étais fière, triste, en colère, alors je me suis interrogée, pourquoi? C’est alors que j’ai compris que le génocide maquillé continuait encore, la même histoire pour les femmes des Premières Nations, Inuits, qui demeuraient invisibles. On n’en parlait pas, alors qu’elles ont ouvert la porte en manifestant, demandant une enquête, se battant chaque jour, cherchant leurs filles, leurs sœurs, leurs mères, toutes ces femmes disparues dont on n’a jamais retrouvé le corps, ces familles en larmes, impuissantes devant un système colonisateur. Toute l’injustice qui ne cesse de continuer. Alors j’ai pris mon tambour que j’ai fais moi-même, mes textes et ma folie de m’exposer, non préparée, sur la scène du Quai des brumes, pour dénoncer et dire les vraies choses avec mes mots. C’est ainsi que je choisis de vivre ma vie, mais ce fût aussi là que j’ai pris conscience de ma fragilité encore présente, celle de la petite fille, la femme qui va au combat. Je craignais pour les représailles comme lorsque j’étais enfant, pour ma vie, la suite d’avoir osé m’identifier haut et fort et puis après… après je croyais mourir, mais j’ai accepté de vivre cette émotions de terreur, de la sentir et de réaliser que j’étais ici et maintenant.
C’est enfin un cri des femmes au creux d’une société qui doit se redresser et ce n’est qu’entre nous, pour nous et ensemble que l’on peut y arriver. Comme j’ai terminé mon humble performance disant « soyons solidaires » le poing en l’air! C’est le seul chemin pour y arriver. Vivre avec les hommes en harmonie dans le respect et l’égalité.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée?
Ce qui m’a le plus marquée dans ma vie c’est le foutu SILENCE autour de tout ces abus et la HONTE des victimes. Comment peut-on arriver à dédramatiser, intellectualiser, alors que l’entourage sait et garde le silence, surtout lorsque c’est perpétré dans l’enfance? Ils portent autant la culpabilité que l’abuseur. D’avoir erré en m’imaginant avoir inventé tout cela. De vouloir protéger ceux que j’aime en gardant un silence qui finalement crée un malaise, car personne ne peux comprendre ou imaginer l’inimaginable et l’innommable. Le système judiciaire qui transforme la victime en accusée. L’Injustice de la justice. Pour les femmes, pour les Premières Nations, les Inuits et ceux qui ne se rappelleront jamais d’où ils viennent et qui n’appartiennent à nulle part parce qu’on les arrachés à leur mère.
Quelle serait la suite idéale des choses pour toi? Autant d'un point de vue social qu'individuel?
Pouvoir enfin ne faire que de l’Art, laisser ma créativité s’exprimer et surtout avoir un lieu pour m’y réfugier, entourée de mes branches, ma pierre, mes perles, qui me guérissent et me soulagent quand encore les images du passé reviennent, car ma route n’est pas terminée. De changer les choses en conscientisant les gens. Dire les vraies choses dérange, fait mal, bouscule et souvent, les gens ne veulent pas entendre, ni voir. Dénoncer, c’est chaque jour, chaque fois que je peux parler, chanter avec timidité et peur, frapper sur mon tambour, sur le sol, faire découvrir la beauté et la force d’un peuple, des femmes, de l’amour, de la vie, du PRÉSENT. Je suis debout, nomade. Je prends mon sac à dos et transporte ma vie avec mes mocassins.
FORTE ET RÉSILIENTE ! IDLE NO MORE !
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Réflexions sur les reflets
Un jour de marché je me trouve attablé dans un restaurant près d’une fenêtre qui donne sur une rue passante. Entre une bouchée de steak tartare et une gorgée de bière fraîche, je jette un coup d’œil à l’extérieur. Car le genre humain est toujours intéressant à observer. Surtout dès qu’il ne se sent pas (ou ne se sait pas) regardé. Tant qu’il évolue sous le regard de son voisin, il évite de se curer le nez, de se gratter l’entre-jambe, voire de se moucher dans le coude. Dans notre enfance l’œil de Dieu n’arrêtait pas de suivre tous nos faits et gestes dans le triangle accroché au-dessus de la porte d’entrée. Même caché sous l’édredon ou dans les toilettes, on n’échappait pas à son regard pénétrant. Parfois un éducateur nous sermonnait : « Agissez en toute circonstance comme si votre mère vous voyait ! » Plus tard, malgré cette éducation rigoureuse basée sur la suppression du « ni vu ni connu », on a bien dû constater que les adultes « agissaient en toute circonstance » en respectant la différence cruciale entre le caché et l’apparent, l’accès à tous et le réservé à soi seul.
Ce qui est frappant, et qui devient même obsédant au bout d’un quart d’heure, c’est le nombre de gens qui passent devant le restaurant et regardent, non pas ce qui se passe à l’intérieur, mais leur reflet dans la vitrine. C’est ainsi qu’une dame en profite pour remettre en place un accroche-cœur qui avait tendance à prendre le large. Des messieurs ajustent leur cravate, remontent leur pantalon, rentrent le ventre. Une jeune personne est tout sourire en constatant que sa poitrine pigeonnante ne s’est pas affaissée. Quelqu’un s’arrête même carrément, non pour consulter le menu affiché, mais pour sortir un peigne et se coiffer. Bref, tout le monde se regarde – verbe à la fois transitif et réflexif – et personne ne me regarde – verbe transitif uniquement. Regardons donc les gens se regarder et réfléchissons sur ce besoin évident qui dépasse la simple coquetterie. Il semble bien que la civilisation commence notamment là où l’animal humain se présente ou se représente. Déjà certains de nos animaux de compagnie savent se présenter à leur avantage. Il entre alors dans leur comportement un soupçon non pas de mensonge mais de feinte. (Parler de mensonge serait un abus de langage, car mentir suppose la connaissance explicite de l’écart entre la réalité et l’image qu’on en présente). Or si l’on adhère à la théorie de la sélection naturelle, l’évolution semble avoir accordé une prime non seulement aux plus aptes, mais encore à ceux qui savent adopter les formes les plus avantageuses. Sans doute avons-nous hérité cette faculté de nos lointains ancêtres, qui ont dû se camoufler pour survivre. Ou parader et se parer de formes et couleurs attrayantes pour se reproduire. Bien entendu, il existe des gens qui ne se soucient guère de leur apparence, soit qu’ils ont tout sacrifié à leur vie intérieure (spirituelle, intellectuelle ou artistique), soit que les moyens leur manquent pour soigner leur prestance. À côté de ces savants en savattes et salopette, de ces moines en coule ou bure, de ces poètes en guenilles, il existe néanmoins une engeance, de plus en plus nombreuse semble-t-il, qui a jeté son dévolu sur un débraillé savamment étudié. C’est un prétendu laisser-aller, qui se répand comme un feu de brousse, même s’il coûte la peau des fesses. C’est d’ailleurs parfois cette peau qu’il s’agit de montrer ou laisser deviner à travers des jeans délavés, élimés jusqu’à la corde, voire déchirés pour la bonne cause. Et contrairement à ce qu’on a connu jadis, et qu’on connaît encore dans les régions moins opulentes, plus c’est usé et plus c’est cher. Revenons à notre restaurant et à nos passants de la rue passante, qui viennent se mirer dans la vitre. S’ils s’intéressent à leur apparence et profitent de ce miroir improvisé pour la soigner, ce n’est pas qu’ils se fassent des illusions : ils n’ont pas des corps de dieux ou de déesses, mais les parures sont là pour mettre en évidence les facettes les plus favorables et occulter les autres. Cette femme par exemple sait bien qu’entre Cindy Crawford et son reflet dans la vitre il n’y a pas photo. Mais elle trouve aussi que ce tailleur à rayures verticales la mincit beaucoup. Mon spectacle est interrompu par une camionnette de livraison sombre qui vient se garer contre le trottoir. Et que vois-je tout d’un coup dans mon miroir sans tain ? Le reflet de quelqu’un que je connais bien : moi-même. J’ai la tête du spectateur qui assiste aux premières loges à la comédie humaine, mais qui cette fois en fait partie. Le voyeur victime de son propre voyeurisme en quelque sorte. L’arroseur arrosé. Du peu de cheveux qui me reste, une mèche me barre le front, que je pousse mécaniquement en arrière. Et je dois bien l’avouer, entre mon reflet et George Clooney il n’y a pas non plus photo. La prochaine fois j’éviterai de m’asseoir près de la fenêtre.
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« LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT
Le gouvernement gère l’épidémie comme il peut… mais les postures guerrières sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des êtres puissants, capables de modifier notre génome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie.
Apprenons à survivre parmi eux, à s’en protéger en faisant vivre l’espèce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunité et lui donnent le pouvoir d’affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourés massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique où tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l’équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère.
Dans cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle l’intelligence collective et populaire se manifeste.
En quelques jours, les français ont établi des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connu et qui prolonge les grèves contre la réforme des retraites et l’action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies.
Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une société sont sous-payés, méprisés. Les aides-soignantes, les infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics, le personnel des écoles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misère tandis que des jeunes crétins arrogants sont payés des millions d’euros par mois pour mettre un ballon dans un filet.
Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment « exploitants agricoles » reçoivent des centaines de milliers d’euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l’industrie chimique prospère.
Et voilà que le petit virus remet les pendules à l’heure, voilà qu’aux fenêtres, un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre époque, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre alors que depuis des décennies les gouvernements successifs se sont acharnés à démanteler nos systèmes de santé et d’éducation, alors que les lobbies règnent en maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption.
Nous manquons d’argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l’argent où il se trouve, que les GAFA payent leurs impôts, qu’ils reversent à la société au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l’ont-ils gagné cet argent ? Ils l’ont gagné parce qu’il y a des peuples qui forment des nations, équipées de rues, d’autoroutes, de trains, d’égouts, d’électricité, d’eau courante, d’écoles, d’hôpitaux, de stades, et j’en passe, parce que la collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû.
Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles passés les rois de France ont très régulièrement décidé d’annuler la dette publique, de remettre les compteurs à zéro.
Je ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employés qui ne pourront plus payer les loyers, l’électricité, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer à gaspiller 90% de son budget à rembourser une dette qui ne profite qu’aux banquiers.
J’espère que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuée au peuple et non pas à la finance internationale. Et si les autres pays font aussi défaut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la mondialisation qui n’a fait que nous appauvrir.
Et le peuple l’a si bien compris qu’il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mères, des femmes et des hommes qui font passer l’humain avant le fric.
Ne nous y trompons pas, il n’y aura pas de retour en arrière après cette crise.
Parce que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres d’entre nous payent le plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les personnes âgées isolées ou confinées dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincés qu’ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgré tout cela, le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l’endroit.
Où sont les vraies valeurs ? Qu’est-ce qui est important dans nos vies ?
Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d’une terre martyrisée et qui empoisonnent nos corps ?
Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ?
Encaisser la violence sociale de ceux qui n’ont eu de cesse d’appauvrir le système de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidarité ?
Subir une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se soucier de prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent autant ou plus qu’ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ?
Alors que la seule médecine valable, c’est celle qui s’occupe de l’environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, même s’ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospère si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus.
En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d’hectares des plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s’en régalent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu’elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu’à des catastrophes.
Mais ne vous faites pas d’illusions, on traite les humains les plus humbles de la même façon que les plantes et les animaux martyrisés.
Dans les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont entassés, mal nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres « pestes » seront à l’aise et attaqueront leur point faible : leur système respiratoire.
Cette épidémie, si l’on a l’intelligence d’en analyser l’origine et la manière de la contrer par la prévention plutôt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se défendre efficacement et à long terme contre les virus.
Le confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se révèlent futiles. Acheter toutes sortes d’objets, de vêtements, est impossible et cette impossibilité devient un bonus : d’abord en achetant moins on devient riches.
Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous détruisaient, combien l’entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la méfiance dont on se blindait pour se préserver un vague espace vital, nous faisait du mal.
On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s’envoie des messages qui rivalisent de créativité et d’humour.
Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles pourront se désengorger.
Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n’est ni un vecteur de vente, ni une usine à profits, ni la propriété d’une élite qui affirme sa supériorité, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos émotions avec les autres humains.
Quoi de pire qu’un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sérénades à des villageois pour les réconforter, à Paris des rues entières organisent des concerts du soir, des lectures de poèmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude.
C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais préoccupées d’assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont réellement besoin pour vivre, mais n’ont eu de cesse de conforter les élites, de mépriser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple.
En ce sens, l’annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle.
Après l’explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années par une mafia au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les scandales des abus sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime partie a été dévoilée, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des révisions déchirantes et se réinventer. Ce festival de Cannes qui déconne, ou festival des connes complices d’un système rongé par la phallocratie, par la corruption de l’industrie du luxe, où l’on expose complaisamment de la chair fraîche piquée sur des échasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées, angoissées à l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités d’artiste qu’il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la plus à poil, la plus pute !
Si les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples confinés pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rêve !
Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermés que nous sommes, nous ne cessons de penser à eux et de leur souhaiter de se rétablir. Je ne suis pas croyante, les prières m’ont toujours fait rire, mais voilà que je me prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette prière ne remplacera jamais les soins de l’hôpital, le dévouement héroïque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d’amour et d’espoir à ceux qui en ont besoin. »
Coline Serreau
#colineserreau#covid 19#covid2019#coronamemes#worldwide#love#meustextos#coronavid19#world#true#hospital#2019
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La pandémie du Covid-19 complique sérieusement le travail des équipiers de Portes Ouvertes au Moyen-Orient et en Afrique. Mais nous restons aux côtés de nos frères et soeurs persécutés.
Moyen-Orient: «Nous mettons en ligne tout ce qui est utile pour soutenir l'Église»
Sur le terrain, nos équipes partenaires ont été obligées de limiter ou de cesser leurs déplacements. Dans de nombreux pays, les églises ne peuvent plus se réunir. Elles doivent s’organiser autrement. «Notre ministère se poursuit. Enseignement, réunions de prière, formations… nous mettons en ligne tout ce qui est utile pour encourager les communautés chrétiennes. Par ailleurs, nous continuons à aider les familles chrétiennes d’Irak et de Syrie à survivre et à se réinstaller», dit un de nos contacts qui précise:
«Si notre aide s’arrêtait maintenant, la simple présence de chrétiens serait menacée.»
Dans d’autres pays de la région, les projets de soutien spirituel, médical et socio-économique engagés en partenariat avec les églises locales sont menés à bien dans la mesure du possible. La pandémie n’a pas mis un terme à la persécution.
Pour les chrétiens du Moyen-Orient, la crise sanitaire vient s’ajouter à la persécution, à l’isolement, aux traumatismes, aux abus, aux menaces et aux séquelles laissées par la présence de Daech.
Afrique du Nord: nous évaluons les situations les plus urgentes
Leur situation est devenue soudain très compliquée. Du jour au lendemain, de nombreux chrétiens ont dû rester chez eux, sans travail et sans revenu. Beaucoup sont issus des classes sociales défavorisées et, contrairement à d’autres ouvriers ou employés, ils ne peuvent pas compter sur la solidarité familiale. Il s’agit de chrétiens d’arrière-plan musulman, rejetés par leur famille sur laquelle leur conversion a apporté la honte.
Nos équipes et les églises locales évaluent les situations les plus criantes pour venir en aide en priorité aux chrétiens à court d’argent, sous forme de colis alimentaires.
Afrique Subsaharienne: «Les agresseurs ne sont pas confinés»
«La situation actuelle exige des décisions difficiles. Nous voulons bien-sûr prévenir la propagation de cette maladie mais nous ne voulons pas oublier l’Église persécutée: les agresseurs ne sont pas confinés et des faits de persécution continuent d’être signalés dans toute la région», s’inquiète notre directeur des opérations de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne.
Nos partenaires et équipiers du terrain sont habitués à prendre des risques et ne se laissent par facilement décourager par la peur. Mais ils ont besoin d’être entourés de nos prières. Mobilisons-nous à leurs côtés pour qu’ils continuent à tendre la main à ceux qui souffrent sous la persécution et sous la maladie.
Il y a quelques jours, le directeur de Portes Ouvertes International, Dan Ole Shani, s’est adressé à toutes les bases de Portes Ouvertes et à chaque équipier dans le monde au moyen d’une courte vidéo. «Nous vivons et travaillons par la foi» a-t-il dit avant de conclure par la prière.
SUJETS DE PRIÈRE
Remercions Dieu pour la motivation et le travail des équipiers et partenaires du terrain
Prions pour que Dieu leur accorde sa protection, du discernement et de la sagesse
Prions pour les chrétiens persécutés qui en plus doivent faire face à la pandémie
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Les traces culturelles de l’islam
Les musulmans et les islamophiles qui tâchent de faire croire à l'apport de l'islam aux sciences se réfèrent en général à un « âge d'or de l'islam », expression qui désigne les quelques siècles pendant lesquels les populations autochtones conquises par les arabo-musulmans n'avaient pas encore perdu leur culture sous la pression de ces derniers. Au début de cette période de l'histoire, ces autochtones, qui constituaient la très grosse majorité de la population des régions concernées, opprimés par un pouvoir colonisateur musulman ultra-minoritaire, étaient non musulmans et soumis à la dhimma. Petit à petit, ces dhimmis se sont convertis pour échapper aux lourdes contraintes liées à ce statut, de sorte qu'il y a eu des mathématiciens, astronomes, etc. musulmans. Mais ils ont poursuivi ce qu'ils faisaient avant d'être colonisés par les Arabes puis, plus tard, par les Ottomans. Si vraiment l'islam avait été pour quelque chose dans leurs travaux et découvertes, il aurait fallu que le berceau de l'islam, le Hejaz, ait été le théâtre d'une activité scientifique foisonnante, et qu'il ait donné naissance à de nombreux scientifiques arabes. Or, quasi aucun de ces savants « musulmans » n'était arabe. Les chiffres dit « arabes » et le zéro en tant qu'outil mathématique sont, on le sait, des inventions indiennes. Al-Khawarizmi, généralement présenté comme le plus grand mathématicien arabo-musulman était en réalité perse (né dans une région qui correspond à l'actuel Ouzbekistan), et ses travaux ne devaient absolument rien à une tradition arabo musulmane. L'autre grand nom des mathématiques « arabo-musulmanes », Abu Kamil, était égyptien, tout comme l'astronome ibn Yūnus. L'alchimiste Jabir Ibn Hayyan, considéré comme un des pères de la chimie, était perse, de même que les astronomes Al-Marwazi, Al-Farghani, Al-Khujandi, Ibrahim ibn Sinan etʿAl-Sūfī, l'opticien Ibn-al-Haïtham, les scientifiques polyvalents Al-Kindi, Al-Biruni et Rhazès. Le chirurgien Abu Al-Qasim était andalou, probablement d'origine berbère comme la majorité des colons musulmans de l'Espagne ; l'astronome et mathématicien Al-Battānī était anatolien, l'astronome et opticien Taqi al-Din est né en Syrie, a fait ses études en Égypte, et s'est ensuite installé, lui aussi, en Anatolie, etc. Il a pu s'agir d'un « âge d'or » simplement parce qu'il n'était pas encore réellement musulman. Son islamisation n'était pas encore profonde, et ce qui a produit cet « âge d'or » est le substrat autochtone pré-islamique qui subsistait encore. Certains des hommes illustres, à cette époque, étaient musulmans, pour les raisons expliquées ci dessus, mais absolument rien de leur savoir n'était issu de la « culture » musulmane, et leur origine ethno-culturelle n'était que très rarement arabo-musulmane. Les conquérants arabes étaient tous des bédouins incultes, et n'ont jamais apporté quoi que ce soit des points de vue scientifique, technique, artistique, intellectuel, philosophique, etc. aux peuples colonisés. C'est au contraire les brillantes civilisations conquises (byzantine, perse, indienne, kabyle, égyptienne...), qui on apporté la culture qui leur manquait aux colonisateurs musulmans. Avec le temps et sous la contrainte, les populations locales se sont de plus en plus islamisées, et par conséquent sont tombées dans la déchéance intellectuelle, morale et scientifique que l'islam provoque immanquablement tôt ou tard. L'« âge d'or » de l'islam est une période où nombre de civilisations non-musulmanes développées ont été progressivement toutes ramenées au niveau barbare du Hejaz du VIIème siècle. Il ne s'est agi d'un « âge d'or » que tant que ces civilisations ont pu survivre malgré le joug du pouvoir musulman. Quand l'islam a pris le dessus, c'en a été fini d'elles. Faites l'expérience d'aller visiter le musée le plus proche de chez vous qui comporte une section d' « art islamique ». Vous trouverez des objets et oeuvres d'art perses, égyptiennes, syriennes, turques, indiennes, etc. Des objets provenant du Hejaz : zéro. Comme pour les sciences, si l'islam avait apporté quelque chose aux civilisations conquises des points de vue artistique et culturel, on trouverait des traces de ce qui a été apporté là où il est né. Or, il n'y a absolument rien. La « culture » qui a été la racine et le départ de l'extension de l'islam était un désert culturel aussi bien que scientifique. L'expression « âge d'or de l'islam » est donc grotesque et usurpée. C'est comme si on parlait de « l"Extraordinaire beauté de l'art catholique belge » à propos de la sculpture Yombe, Pende, Kuba ou Tschokwe des XIXème et XXème siècles.
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560 euros de RSA par mois ne permettent pas de vivre !
Mme Laurence Cohen attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le risque de coupures abusives du revenu de solidarité active (RSA) pour certaines et certains de ses bénéficiaires.
En effet, depuis 2016, les départements peuvent effectuer des contrôles et accéder aux comptes bancaires des allocataires du RSA. Ainsi, toute somme supplémentaire perçue entraîne le remboursement d'une partie du RSA voire la coupure de celui-ci.
Si cette démarche vise à lutter contre les abus et la fraude fiscale et qu'elle puisse apparaître justifiée dans certains cas, elle est pourtant parfois utilisée de manière abusive, donnant lieu à des situations grotesques. En effet, certaines personnes, très précaires, se retrouvent à devoir rembourser leur RSA suite à des aides ponctuelles de leur famille, à une somme reçue pour leur anniversaire, à un remboursement de dette en leur faveur, à la vente de certains meubles pour survivre, etc. Ces personnes risquent alors de se retrouver sans rien.
560 euros de RSA par mois ne permettent pas de vivre, de payer un loyer, même modeste, les courses, les factures du quotidien. Ces aides ponctuelles, provenant souvent de la famille de l'allocataire, ne constituent en aucun cas de la fraude fiscale mais simplement une béquille pour survivre.
Les délégués du Défenseur des droits en Alsace dénoncent ces contrôles abusifs depuis 2016 et le Défenseur des droits avait ouvert une enquête à ce propos en 2017.
Ainsi, elle lui demande quelles mesures elle compte entreprendre pour veiller à ne pas fragiliser davantage les plus précaires à travers ces contrôles.
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