#survivre aux abus
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anothertraumatizeddisaster · 2 years ago
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"La raison pour laquelle mes abuseurs ne peuvent plus me faire de mal, ce n'est pas parce que je leur ai finalement prouvĂ© que je mĂ©rite d'ĂȘtre bien traitĂ©e, mais parce qu'ils ne savent pas comment me contacter. S'enfuir, c'est gagner."
The reason abusers can’t hurt me anymore is not because I finally proved to them that I am worthy of being treated well, it’s because they don’t know where I live or how to contact me. Getting away is winning.
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blogbidjeck · 2 years ago
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Manger Bambi
Caroline De Mulder, Manger Bambi, Gallimard, coll. "Folio Policier", 2021, 206 p.
ISBN : 978-2-07-289349-0
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" De toute façon, pour toi, c'est la carte de l'Ă©tudiante en galĂšre qui est gagnante, la femme fatale t'oublies, ça prendra jamais, t'as trop pas le profil. Écoute, mon frĂšre, ces mecs-lĂ  ils veulent pas d'embrouilles. C'est pour ça qu'ils sortent le biff, pour pas ĂȘtre emmerdĂ©s. Ils raquent pour avoir ce qu'ils veulent, quand ils veulent et aussi longtemps qu'ils veulent."
AprĂšs Calcaire paru en 2017 aux Ă©ditions Actes Sud, Caroline De Mulder nous revient avec un nouveau roman trĂšs sombre et trĂšs cru sur la vie brutale de deux adolescentes, pour qui le monde ne prend de sens qu'Ă  travers des actes d'extrĂȘmes violences. Le titre en lui-mĂȘme reflĂšte une certaine tension prĂ©sente tout au long du livre.
Rapidement, l’autrice nous prĂ©sente Bambi, de son vrai nom Hilda et son amie LeĂŻla, comme Ă©tant deux jeunes filles d’à peine 15 ans. Bambi vit avec une mĂšre qui prĂ©fĂšre la boisson Ă  son rĂŽle parental. Dans sa maison, les hommes malsains dĂ©filent de jour comme de nuit. Si le rapprochement entre le personnage de Walt Disney et la jeune protagoniste pourrait ĂȘtre tentant, c’est par l’équivoque mĂȘme de ce nom Ă  deux syllabes que se joue tout le gĂ©nie de l’ouvrage. Caroline de Mulder renverse la donne en faisant de la parfaite proie (une jeune fille frĂȘle, au visage innocent et aux yeux de biche), un terrible bourreau. C’est lĂ  que se cache alors toute l’ambiguĂŻtĂ© de ce personnage principal. Dans un premier temps, victime de la sociĂ©tĂ©, du milieu familial, des abus de la gent masculine ; c’est par la violence que la jeune fille cherche son salut. Manger Bambi, c’est ainsi l’histoire d’une bande de jeunes adolescentes redoutables qui, pour exprimer leur mal-ĂȘtre au monde, n’ont d’autres choix que de recourir Ă  des actes infĂąmes. S’il nous est impossible en tant que lecteur de cautionner tous les crimes commis dans le livre ; notre regard n'en reste pas moins plein de compassion. Bambi est-elle coupable, ou la sociĂ©tĂ© ne lui a-t-elle juste pas laissĂ© d’autres choix ?
À l’instar Virginies Despentes, Caroline de Mulder nous donne dans Manger Bambi une belle reprĂ©sentation de ces femmes en marge de la sociĂ©tĂ© et qui n’ont d’autres choix que de se livrer aux jeux les plus sordides pour survivre. Le ton du roman est direct. L’utilisation du prĂ©sent permet aux lecteurs de suivre les personnages et rend le propos du roman intemporel. L’histoire est poignante, la langue des banlieues est retranscrite Ă  la perfection, le rythme est soutenu et les diffĂ©rentes thĂ©matiques sont abordĂ©es de façon trĂšs juste et sans dĂ©tours. Le livre nous parle d’amitiĂ©, Ă  la vie, Ă  la mort, du malaise provoquĂ© par le silence, de droits et d’évasion.
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tournevole · 5 years ago
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Dimanche 22 mars. Coline Serreau, rĂ©alisatrice de La belle verte, Trois hommes et un couffin, mais aussi de films visionnaires, Ă©colos, humanistes et gĂ©nĂ©reux comme La belle verte ou La crise. LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT par Coline Serreau Le gouvernement gĂšre l'Ă©pidĂ©mie comme il peut
 mais les postures guerriĂšres sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des ĂȘtres puissants, capables de modifier notre gĂ©nome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie. Apprenons Ă  survivre parmi eux, Ă  s'en protĂ©ger en faisant vivre l'espĂšce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunitĂ© et lui donnent le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourĂ©s massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique oĂč tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l'Ă©quilibre entre nos vies et la leur peut ĂȘtre gagnĂ© si nous renforçons notre systĂšme immunitaire par un mode de vie non mortifĂšre. Dans cette crise, ce qui est stupĂ©fiant c’est la rapiditĂ© avec laquelle l'intelligence collective et populaire se manifeste. En quelques jours, les français ont Ă©tabli des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui prolonge les grĂšves contre la rĂ©forme des retraites et l'action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies. Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une sociĂ©tĂ© sont sous-payĂ©s, mĂ©prisĂ©s. Les aides-soignantes, les infirmiĂšres et infirmiers, les mïżœïżœdecins qui travaillent dans les hĂŽpitaux publics, le personnel des Ă©coles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misĂšre tandis que des jeunes crĂ©tins arrogants sont payĂ©s des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans un filet. Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment "exploitants agricoles" reçoivent des centaines de milliers d'euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l'industrie chimique prospĂšre. Et voilĂ  que le petit virus remet les pendules Ă  l'heure, voilĂ  qu'aux fenĂȘtres, un peuple confinĂ© hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre Ă©poque, ceux qui sont prĂȘts Ă  donner leur vie pour sauver la nĂŽtre alors que depuis des dĂ©cennies les gouvernements successifs se sont acharnĂ©s Ă  dĂ©manteler nos systĂšmes de santĂ© et d'Ă©ducation, alors que les lobbies rĂšgnent en maĂźtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption. Nous manquons d'argent pour Ă©quiper nos hĂŽpitaux, mais bon sang, prenons l'argent oĂč il se trouve, que les GAFA payent leurs impĂŽts, qu'ils reversent Ă  la sociĂ©tĂ© au minimum la moitiĂ© de leurs revenus. Car aprĂšs tout, comment l'ont-ils gagnĂ© cet argent ? Ils l'ont gagnĂ© parce qu'il y a des peuples qui forment des nations, Ă©quipĂ©es de rues, d'autoroutes, de trains, d'Ă©gouts, d'Ă©lectricitĂ©, d'eau courante, d'Ă©coles, d'hĂŽpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la collectivitĂ© a payĂ© tout cela de ses deniers, et c’est grĂące Ă  toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impĂŽts et rendre aux peuples ce qui leur est dĂ». Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchĂ©s financiers. Au cours des siĂšcles passĂ©s les rois de France ont trĂšs rĂ©guliĂšrement dĂ©cidĂ© d'annuler la dette publique, de remettre les compteurs Ă  zĂ©ro. Je ne vois pas comment Ă  la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employĂ©s qui ne pourront plus payer les loyers, l'Ă©lectricitĂ©, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer Ă  gaspiller 90% de son budget Ă  rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers. J'espĂšre que le peuple se lĂšvera et rĂ©clamera son dĂ», Ă  savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuĂ©e au peuple et non pas Ă  la finance internationale. Et si les autres pays font aussi dĂ©faut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et dĂ©tricoter une partie de la mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir. Et le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mĂšres, des femmes et des hommes qui font passer l'humain avant le fric. Ne nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arriĂšre aprĂšs cette crise. Parce que malgrĂ© cette souffrance, malgrĂ© ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgrĂ© ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le plus lourd tribut, Ă  savoir les jeunes, les personnes ĂągĂ©es isolĂ©es ou confinĂ©es dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincĂ©s qu'ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgrĂ© tout cela, le monde qui marchait sur la tĂȘte est en train de remettre ses idĂ©es Ă  l'endroit. OĂč sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ? Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisĂ©e et qui empoisonnent nos corps ? Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gĂ©rant les licenciements ? Encaisser la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le systĂšme de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidaritĂ© ? Subir une mĂ©decine uniquement occupĂ©e Ă  soigner les symptĂŽmes sans se soucier de prĂ©vention, qui bourre les gens de mĂ©dicaments qui les tuent autant ou plus qu'ils ne les soignent ? Une mĂ©decine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ? Alors que la seule mĂ©dicine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, mĂȘme s'ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospĂšre si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus. En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des plantes transformĂ©es gĂ©nĂ©tiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prĂ©dateurs, ou pestes, les attaquent et s'en rĂ©galent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu'Ă  des catastrophes. Mais ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la mĂȘme façon que les plantes et les animaux martyrisĂ©s. Dans les grandes mĂ©tropoles du monde entier, plus les gens sont entassĂ©s, mal nourris, respirent un air viciĂ© qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres "pestes" seront Ă  l'aise et attaqueront leur point faible : leur systĂšme respiratoire. Cette Ă©pidĂ©mie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la maniĂšre de la contrer par la prĂ©vention plutĂŽt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se dĂ©fendre efficacement et Ă  long terme contre les virus. Le confinement a aussi des consĂ©quences mentales et sociĂ©tales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se rĂ©vĂšlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vĂȘtements, est impossible et cette impossibilitĂ© devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient riches. Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous dĂ©truisaient, combien l'entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la mĂ©fiance dont on se blindait pour se prĂ©server un vague espace vital, nous faisait du mal. On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s'envoie des messages qui rivalisent de crĂ©ativitĂ© et d'humour. Le tĂ©lĂ©travail se dĂ©veloppe Ă  toute vitesse, il permettra plus tard Ă  un nombre croissant de gens de vivre et de travailler Ă  la campagne, les mĂ©gapoles pourront se dĂ©sengorger. Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine Ă  profits, ni la propriĂ©tĂ© d'une Ă©lite qui affirme sa supĂ©rioritĂ©, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos Ă©motions avec les autres humains. Quoi de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sĂ©rĂ©nades Ă  des villageois pour les rĂ©conforter, Ă  Paris des rues entiĂšres organisent des concerts du soir, des lectures de poĂšmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude. C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais prĂ©occupĂ©es d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont rĂ©ellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les Ă©lites, de mĂ©priser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple. En ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle. AprĂšs l'explosion en plein vol des CĂ©sars manipulĂ©s depuis des annĂ©es par une maffia au fonctionnement opaque et antidĂ©mocratique, aprĂšs les scandales des abus sexuels dans le cinĂ©ma, dont seulement une infime partie a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©e, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des rĂ©visions dĂ©chirantes et se rĂ©inventer. Ce festival de Cannes qui dĂ©conne, ou festival des connes complices d'un systĂšme rongĂ© par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du luxe, oĂč l'on expose complaisamment de la chair fraĂźche piquĂ©e sur des Ă©chasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulĂ©es par les marques, humiliĂ©es, angoissĂ©es Ă  l’idĂ©e de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochĂ©es comme des trophĂ©es, ce festival, mais venez-y en jeans trouĂ©s et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualitĂ©s d'artiste qu'il faut y cĂ©lĂ©brer et non pas faire la course Ă  qui sera la plus Ă  poil, la plus pute ! Si les manifestations si gĂ©nĂ©reuses, si Ă©mouvantes des peuples confinĂ©s pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rĂȘve ! Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et Ă  leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermĂ©s que nous sommes, nous ne cessons de penser Ă  eux et de leur souhaiter de se rĂ©tablir. Je ne suis pas croyante, les priĂšres m'ont toujours fait rire, mais voilĂ  que je me prends Ă  prier pour que tous ces gens guĂ©rissent. Cette priĂšre ne remplacera jamais les soins de l'hĂŽpital, le dĂ©vouement hĂ©roĂŻque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espĂ©rant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d'amour et d'espoir Ă  ceux qui en ont besoin.
Coline Serreau
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page-a-pages · 4 years ago
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Au coeur d’identitĂ©s: Le Palais des orties de Marie Nimier, Fille de Camille Laurens
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Il y a vingt ans, c’était en 2000,  Henriette Zoughebi, alors directrice du Salon du livre de jeunesse, et le CPLJ-93 organisaient un colloque portant le titre “FĂ©minin-Masculin, voyage au coeur des identitĂ©s”, prĂ©sentĂ© de la maniĂšre suivante: “La diffĂ©rence des sexes, l’identique et le diffĂ©rent, structurent la pensĂ©e, la relation humaine, la culture. La relation Ă  l’autre nous dĂ©finit. Emprunter ensemble les chemins qui façonnent les comportements de chacun, sa relation Ă  l’autre sexe, comprendre les jeux de la sexuation et de la mixitĂ©, les logiques d’identification familiales, culturelles, sociales, croiser les cheminements individuels et collectifs, s’aventurer plus avant sur ce territoire intime, sensible, vivant: telle est la proposition de ce pĂ©riple au coeur des identitĂ©s. »
A ce colloque s’étaient succĂ©dĂ©s Arlette Farge, GeneviĂšve Fraisse, Michel Surya, GeneviĂšve Morel, Christophe HonorĂ©, Lydie Salvayre, Patrick Ben Soussan, Maryse Vaillant, Marie Nimier, Fethi Benslama, Philippe Alonzo, Camille Laurens, Thierry Guichard, Claire Simon et d’autres encore. Les deux journĂ©es avaient Ă©tĂ© closes par Julia Kristeva. Bien que n’ pas novice, j’avais Ă©tĂ© impressionnĂ©e par la qualitĂ© des interventions et la notoriĂ©tĂ© des intervenants. Je prenais et apprenais. A l’époque je n’avais encore lu ni Marie Nimier, ni Camille Laurens.
Le 20 aoĂ»t 2020, la Fondation Jan Michalski, Ă  Montricher, invite Marie Nimier Ă  parler de son nouveau roman, « Le Palais des orties », qui sort le jour mĂȘme. Je l’ai lu et me rĂ©jouis de la rĂ©entendre. Quant Ă  Camille Laurens, elle est prĂ©sidente d’honneur du Livre sur les quais, Ă  Morges, dĂ©but septembre, et prĂ©sente elle aussi son nouveau roman, « Fille ». L’une comme l’autre continuent Ă  se questionner sur les identitĂ©s, sur la femme.
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Marie Nimier. Fondation Jan Michalski © Wiktoria Bosc
Le Palais des orties
Dans la ferme familiale dont Simon, le mari de Nora, a hĂ©ritĂ© et oĂč le couple Ă©lĂšve deux enfants adolescents, on cultive l’ortie. La transition vers cette plante s’est effectuĂ©e au dĂ©cĂšs des parents de Fred. Ce choix, qui pourrait sembler Ă©cologique ou farfelu branchĂ©, a Ă©tĂ© induit par la nĂ©cessitĂ© de vivre, pour ne pas dire de survivre.  L’ortie pousse abondante et prolifĂšre autour et bien au-delĂ  du cocon familial, au grĂ© des annĂ©es qui filent, rythmĂ©es par le travail et les enfants Ă  Ă©lever. Le fils, NoĂ©, est un gentil garçon de treize ans, encore dans son monde, mais trĂšs manuel et toujours prĂȘt Ă  rendre service. AnaĂŻs, sa sƓur, dreadlocks et sarouel, sort tranquillement de l’adolescence. A dix-sept ans, les pieds sur terre, elle s’intĂ©resse au monde, trĂšs Ă  l’aise sur les rĂ©seaux de communication. Depuis peu, elle est interne dans un lycĂ©e agricole, mais continue Ă  distance Ă  participer Ă  la vie familiale, voire Ă  diriger la ferme, et souhaite dĂ©velopper la petite entreprise. La rĂ©colte des orties approche et les bras manquent. AnaĂŻs a l’idĂ©e de brancher ses parents sur le woofing : contre le gĂźte et le couvert, un jeune offre ses forces de travail. Cette pratique permet de financer un voyage, par exemple, ou de dĂ©couvrir la vie dans une ferme. C’est ainsi qu’un jour arrive Frederica d’on ne sait oĂč, ni pourquoi.
Si Marie Nimier avait prĂ©vu d’écrire une histoire d’amour, elle s’est laissĂ© entraĂźner sans trop s’en rendre compte Ă  Ă©crire sur le travail Ă  la ferme et l’environnement familial, de sorte que, selon elle, le roman ne commence que bien plus tard. Pourtant, ces cent-cinquante premiĂšres pages sont un rĂ©gal. En rendant son manuscrit Ă  son Ă©diteur, Marie lui a demandĂ© de beaucoup Ă©laguer le dĂ©but – de dĂ©sherber les mauvaises herbes ? - Lequel lui a rĂ©pondu qu’il ne fallait surtout pas y toucher.
Fred dĂ©barque dans les premiĂšres pages et dĂ©jĂ  l’équilibre de la famille s’en trouve bouleversĂ©.
L’arrivĂ©e de Fred marque le dĂ©but d’un cycle nouveau. Une page se tourne. Il devient important de se souvenir.
AprĂšs tout, c’est normal ! Jusqu’ici ils ont vĂ©cu entre eux. Le couple est fort, liĂ© par l’enfance compliquĂ©e de l’un et l’autre. Simon est un taiseux, Nora semble trĂšs maternelle. On comprend que s’ils vivent lĂ , cela n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas et que c’est par la force des choses qu’ils se sont installĂ©s Ă  la ferme du vivant des parents et y ont dĂ©veloppĂ© des racines, sans doute plus encore aprĂšs la mort de ces derniers. Ils vivent de dĂ©brouille, dans leur rĂ©alitĂ©, mĂȘme si, plus tard dans le roman, ils iront vers une forme d’utopie amenĂ©e par les idĂ©es de Fred et de leur fille AnaĂŻs.
Nora observe, avertit le lecteur. Ce dernier se demande sur qui la foudre va tomber, du couple, des enfants, des voisins, du village

Qu’elle s’en aille, je me dis. Trop belle pour travailler dans les orties.
Mais voilà
 Nous n’avions pas les moyens de renvoyer une bĂ©nĂ©vole sous prĂ©texte qu’elle Ă©tait arrivĂ©e vingt-quatre heures en avance et que ses chevilles Ă©taient plus fines que les pattes du chien.
Fred, la sans racines, reste et s’installe ; elle est travailleuse et a besoin d’ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e, aimĂ©e. Nora est sur la rĂ©serve. On la sent jalouse, mais de qui, de quoi ? Pourtant les rapports entre les deux femmes vont se tisser doucement dans les interstices du travail quotidien, y ouvrant des Ă©chancrures.
L’ortie, plante rudĂ©rale - elle pousse sur les dĂ©combre – et envahissante, migre et se moque des territoires, des frontiĂšres, des barbelĂ©s, du sang et de la poussiĂšre que l’on retrouve dans le roman. Les orties piquent, on ne les aime pas et on les arrache. Elles ont pourtant des propriĂ©tĂ©s intĂ©ressantes, bĂ©nĂ©fiques. Tout comme Fred. C’est dans la chaleur et le vert de ses orties que Nora, la narratrice, rĂ©veille nos sens ; ses mots portent des images, des sensations. Sa sensibilitĂ© est contagieuse quand elle nous conte les semaines qui vont suivre, jusqu’au lendemain blafard. Le livre se referme sur la famille et le lecteur sait dĂ©jĂ  qu’il en conservera des images fortes et sensuelles, cinĂ©matographiques.
Fille
Laurence BarraquĂ© grandit avec sa sƓur dans les annĂ©es 1960 Ă  Rouen. « Vous avez des enfants ? demande-t-on Ă  son pĂšre. – Non, j’ai deux filles », rĂ©pond-il. NaĂźtre garçon aurait sans doute facilitĂ© les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mĂšre dans les annĂ©es 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?  Quittons la quatriĂšme de couverture et entrons dans l’histoire de cette fille qui, presque dĂšs sa naissance dans les annĂ©es soixante, rĂ©alise qu’elle n’a pas la mĂȘme valeur qu’un garçon. Il n’est que se pencher sur la langue française pour le comprendre, ce que fait abondamment, de façon chirurgicale et avec dĂ©lectation, Camille Laurens au dĂ©but de son roman qu’on sait – pour partie du moins – autobiographique. Que ce soit au niveau de l’éducation, du couple, de la place dans la sociĂ©tĂ©, tout est Ă  faire. Et de rĂȘver que dans sa chair, la femme ne soit plus blessĂ©e, que certains mots tels rĂšgles douloureuses, avortements, abus, accouchements difficiles, sexualitĂ© non consentie sortent, d’une certaine maniĂšre, du dictionnaire. MĂȘme si l’écriture et le ton sont trĂšs diffĂ©rents, on se souvient des romans d’Anne Ernaux dont le tĂ©moignage nous a appris et continue de nous apprendre Ă  ĂȘtre femme.
Son roman, Camille Laurens le dĂ©dicace Ă  sa merveilleuse fille. Tout au long de sa lecture, il faudra s’en rappeler car l’auteure n’épargne pas son lecteur, sa lectrice. « Fille » gratte oĂč ça fait mal. Les jeux sur les mots s’enchaĂźnent, ironiques. On aimerait rire jaune, prendre du recul et trouver l’apaisement. Elle, Laurence, le trouvera en apprenant petit Ă  s’affranchir et Ă  ĂȘtre mĂšre de sa fille. Cela ne se fera pas tout seul et il lui faudra du temps pour se dĂ©faire de l’angoisse liĂ©e Ă  cette enfant, au doux prĂ©nom d’Alice, qui, jusqu’à l’adolescence, voudra ĂȘtre un garçon. On pense alors au fils perdu Ă  la naissance, celui de Laurence, de Camille, au trou bĂ©ant qu’Alice peut-ĂȘtre a voulu combler. Mais foin de psychologie pour nous pencher sur le systĂšme narratif magistral utilisĂ© par l’auteure.
Le premier chapitre relate la naissance de Laurence : ïżœïżœ C’est une fille. » L’auteure, comme si elle se penchait au-dessus du berceau, y utilise le tutoiement qui la mĂšne jusqu’aux trois ans de la petite et Ă  cette derniĂšre phrase du chapitre : « C’est quoi, tes souvenirs de fille ? » Laurence a trois ans, elle sait maintenant parler et va pouvoir rĂ©pondre dĂšs le second chapitre, Ă©grainant ses souvenirs d’enfant, ses hontes, ses questionnements. Elle laisse la place, trop vite, dĂšs les premiĂšres lignes du chapitre quatre, Ă  l’auteure Camille Laurens : Je la vois, dis-je. À travers le temps, je me reconnais en cette enfant comme dans un miroir, mais c’est Ă  une autre que les choses arrivent, sinon je ne peux pas. Elle sort de la baraque aux lapins, elle vient de leur glisser des fanes de carottes Ă  travers le grillage du clapier. Elle porte un short en vichy et une chemisette roses. Je ne sais pas exactement quel Ăąge elle a, je dirais qu’elle va sur ses neuf ans : C’est le premier Ă©tĂ© Ă  La Chaux sans son papy Maurice, et cela n’aurait pas pu avoir lieu avant, quand il Ă©tait vivant, personne n’aurait osĂ©. Ce n’est pas arrivĂ© plus tard non plus parce que l’annĂ©e de ses dix ans elle sera tout le temps malade, c’est l’annĂ©e oĂč sa peau se plaint, oĂč son corps porte plainte.
Lui, c’est le frĂšre aĂźnĂ© de son grand-pĂšre [
]
Le « Je » ne pourra rĂ©apparaĂźtre que des annĂ©es plus tard lorsqu’Alice dĂ©couvrira le dĂ©sir, lorsque Camille Laurens la sentira prĂȘte :
Tu te souviens d’elle, de cette fille-lĂ , de l’irruption fracassante du dĂ©sir dans sa vie ? Oui, je m’en souviens.
Qui dit dĂ©sir, dit sexe. Pas forcĂ©ment bon. Puis un avortement. Fin de la premiĂšre partie et de l’adolescence. Alice est adulte quand s’ouvre la seconde partie du roman. Elle accouche de son premier enfant, un garçon :
Tu n’en reviens pas, tu as un « garçon » Ă  l’intĂ©rieur de toi. Ce mot est ton triomphe. [
] C’est ton pĂšre qui va ĂȘtre content, tout de suite tu penses Ă  lui, Ă  son espoir que tu rĂ©alises enfin, le dĂ©calant seulement d’un rang : Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre le pĂšre, il sera le grand-pĂšre d’un garçon ; [
] Tu vas rendre ton pĂšre heureux – pas trop tĂŽt.
L’accouchement, catastrophique, est menĂ© par un obstĂ©tricien incompĂ©tent recommandĂ© par le pĂšre de Laurence, une alliance mondaine dira cette derniĂšre. Le petit Tristan n’y survit pas. Camille Laurens est revenue au «Tu». Elle le conservera durant l’entier de la seconde partie du rĂ©cit. Et si les mots sont empreints de dĂ©rision, c’est sans doute parce que l’auteure a dĂ©jĂ  Ă©crit auparavant sur « Philippe » (1995), « Cet absent-lĂ  » (2004).
Puis un jour naĂźt Alice. Avec son arrivĂ©e, Laurence va apprendre Ă  ĂȘtre mĂšre, elle parvient dĂ©sormais Ă  tenir sa vie dans ses propres mains. Le lecteur lui en est reconnaissant. Il avait besoin de ce « Je » qu’il lui souhaite dĂ©finitif.
Le Palais des orties, Marie Nimier, Gallimard, 2020 Fille, Camille Laurens, Gallimard, 2020
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Au moment de prendre en photo les couvertures des livres sur le balcon, la lumiĂšre d’automne illumine les arbres, le ciel, les montagnes et un Ă©chantillon du lac. Dans la rĂ©alitĂ©, les couleurs sont plus vives, plus chaudes, les nuages se teintent de rose.
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framboisesworld · 5 years ago
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LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT par Coline Serreau Le gouvernement gĂšre l'Ă©pidĂ©mie comme il peut
 mais les postures guerriĂšres sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des ĂȘtres puissants, capables de modifier notre gĂ©nome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie. Apprenons Ă  survivre parmi eux, Ă  s'en protĂ©ger en faisant vivre l'espĂšce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunitĂ© et lui donnent le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourĂ©s massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique oĂč tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l'Ă©quilibre entre nos vies et la leur peut ĂȘtre gagnĂ© si nous renforçons notre systĂšme immunitaire par un mode de vie non mortifĂšre. Dans cette crise, ce qui est stupĂ©fiant c’est la rapiditĂ© avec laquelle l'intelligence collective et populaire se manifeste. En quelques jours, les français ont Ă©tabli des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui prolonge les grĂšves contre la rĂ©forme des retraites et l'action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies. Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une sociĂ©tĂ© sont sous-payĂ©s, mĂ©prisĂ©s. Les aides-soignantes, les infirmiĂšres et infirmiers, les mĂ©decins qui travaillent dans les hĂŽpitaux publics, le personnel des Ă©coles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misĂšre tandis que des jeunes crĂ©tins arrogants sont payĂ©s des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans un filet. Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment “exploitants agricoles” reçoivent des centaines de milliers d'euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l'industrie chimique prospĂšre. Et voilĂ  que le petit virus remet les pendules Ă  l'heure, voilĂ  qu'aux fenĂȘtres, un peuple confinĂ© hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre Ă©poque, ceux qui sont prĂȘts Ă  donner leur vie pour sauver la nĂŽtre alors que depuis des dĂ©cennies les gouvernements successifs se sont acharnĂ©s Ă  dĂ©manteler nos systĂšmes de santĂ© et d'Ă©ducation, alors que les lobbies rĂšgnent en maĂźtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption. Nous manquons d'argent pour Ă©quiper nos hĂŽpitaux, mais bon sang, prenons l'argent oĂč il se trouve, que les GAFA payent leurs impĂŽts, qu'ils reversent Ă  la sociĂ©tĂ© au minimum la moitiĂ© de leurs revenus. Car aprĂšs tout, comment l'ont-ils gagnĂ© cet argent ? Ils l'ont gagnĂ© parce qu'il y a des peuples qui forment des nations, Ă©quipĂ©es de rues, d'autoroutes, de trains, d'Ă©gouts, d'Ă©lectricitĂ©, d'eau courante, d'Ă©coles, d'hĂŽpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la collectivitĂ© a payĂ© tout cela de ses deniers, et c’est grĂące Ă  toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impĂŽts et rendre aux peuples ce qui leur est dĂ». Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchĂ©s financiers. Au cours des siĂšcles passĂ©s les rois de France ont trĂšs rĂ©guliĂšrement dĂ©cidĂ© d'annuler la dette publique, de remettre les compteurs Ă  zĂ©ro. Je ne vois pas comment Ă  la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employĂ©s qui ne pourront plus payer les loyers, l'Ă©lectricitĂ©, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer Ă  gaspiller 90% de son budget Ă  rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers. J'espĂšre que le peuple se lĂšvera et rĂ©clamera son dĂ», Ă  savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuĂ©e au peuple et non pas Ă  la finance internationale. Et si les autres pays font aussi dĂ©faut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et dĂ©tricoter une partie de la mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir. Et le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mĂšres, des femmes et des hommes qui font passer l'humain avant le fric. Ne nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arriĂšre aprĂšs cette crise. Parce que malgrĂ© cette souffrance, malgrĂ© ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgrĂ© ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le plus lourd tribut, Ă  savoir les jeunes, les personnes ĂągĂ©es isolĂ©es ou confinĂ©es dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincĂ©s qu'ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgrĂ© tout cela, le monde qui marchait sur la tĂȘte est en train de remettre ses idĂ©es Ă  l'endroit. OĂč sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ? Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisĂ©e et qui empoisonnent nos corps ? Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gĂ©rant les licenciements ? Encaisser la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le systĂšme de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidaritĂ© ? Subir une mĂ©decine uniquement occupĂ©e Ă  soigner les symptĂŽmes sans se soucier de prĂ©vention, qui bourre les gens de mĂ©dicaments qui les tuent autant ou plus qu'ils ne les soignent ? Une mĂ©decine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ? Alors que la seule mĂ©dicine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, mĂȘme s'ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospĂšre si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus. En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des plantes transformĂ©es gĂ©nĂ©tiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prĂ©dateurs, ou pestes, les attaquent et s'en rĂ©galent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu'Ă  des catastrophes. Mais ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la mĂȘme façon que les plantes et les animaux martyrisĂ©s. Dans les grandes mĂ©tropoles du monde entier, plus les gens sont entassĂ©s, mal nourris, respirent un air viciĂ© qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres “pestes” seront Ă  l'aise et attaqueront leur point faible : leur systĂšme respiratoire. Cette Ă©pidĂ©mie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la maniĂšre de la contrer par la prĂ©vention plutĂŽt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se dĂ©fendre efficacement et Ă  long terme contre les virus. Le confinement a aussi des consĂ©quences mentales et sociĂ©tales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se rĂ©vĂšlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vĂȘtements, est impossible et cette impossibilitĂ© devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient riches. Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous dĂ©truisaient, combien l'entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la mĂ©fiance dont on se blindait pour se prĂ©server un vague espace vital, nous faisait du mal. On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s'envoie des messages qui rivalisent de crĂ©ativitĂ© et d'humour. Le tĂ©lĂ©travail se dĂ©veloppe Ă  toute vitesse, il permettra plus tard Ă  un nombre croissant de gens de vivre et de travailler Ă  la campagne, les mĂ©gapoles pourront se dĂ©sengorger. Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine Ă  profits, ni la propriĂ©tĂ© d'une Ă©lite qui affirme sa supĂ©rioritĂ©, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos Ă©motions avec les autres humains. Quoi de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sĂ©rĂ©nades Ă  des villageois pour les rĂ©conforter, Ă  Paris des rues entiĂšres organisent des concerts du soir, des lectures de poĂšmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude. C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais prĂ©occupĂ©es d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont rĂ©ellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les Ă©lites, de mĂ©priser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple. En ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle. AprĂšs l'explosion en plein vol des CĂ©sars manipulĂ©s depuis des annĂ©es par une maffia au fonctionnement opaque et antidĂ©mocratique, aprĂšs les scandales des abus sexuels dans le cinĂ©ma, dont seulement une infime partie a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©e, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des rĂ©visions dĂ©chirantes et se rĂ©inventer. Ce festival de Cannes qui dĂ©conne, ou festival des connes complices d'un systĂšme rongĂ© par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du luxe, oĂč l'on expose complaisamment de la chair fraĂźche piquĂ©e sur des Ă©chasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulĂ©es par les marques, humiliĂ©es, angoissĂ©es Ă  l’idĂ©e de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochĂ©es comme des trophĂ©es, ce festival, mais venez-y en jeans trouĂ©s et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualitĂ©s d'artiste qu'il faut y cĂ©lĂ©brer et non pas faire la course Ă  qui sera la plus Ă  poil, la plus pute ! Si les manifestations si gĂ©nĂ©reuses, si Ă©mouvantes des peuples confinĂ©s pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rĂȘve ! Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et Ă  leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermĂ©s que nous sommes, nous ne cessons de penser Ă  eux et de leur souhaiter de se rĂ©tablir. Je ne suis pas croyante, les priĂšres m'ont toujours fait rire, mais voilĂ  que je me prends Ă  prier pour que tous ces gens guĂ©rissent. Cette priĂšre ne remplacera jamais les soins de l'hĂŽpital, le dĂ©vouement hĂ©roĂŻque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espĂ©rant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d'amour et d'espoir Ă  ceux qui en ont besoin. Coline Serreau
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unicefniger · 4 years ago
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Concours MĂ©dia 2020
Covid-19 : pour chaque enfant, un champion La crise du Covid-19 est une crise des droits de l’enfant  
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CONTEXTE                                                                                  
 Rares sont les personnes encore vivantes aujourd’hui Ă  avoir connu un Ă©vĂ©nement aussi terrible que la pandĂ©mie de maladie Ă  coronavirus (COVID-19). Fauchant des vies, dĂ©truisant nos moyens de subsistance, entraĂźnant des familles dans une lutte pour survivre, l’épidĂ©mie a mis Ă  genoux les systĂšmes de santĂ© dans le monde et provoquĂ© la fermeture des frontiĂšres.
En dĂ©pit d’un ralentissement de la propagation du virus, les retombĂ©es sociales de la COVID-19 risquent d’ĂȘtre brutales et dĂ©vastatrices. Or, dans de nombreux endroits, ce sont les enfants les plus vulnĂ©rables qui paieront le plus lourd tribut.
Si nous n’agissons pas maintenant, cette crise sanitaire risque de se transformer en crise des droits de l’enfant. Les pressions qu’elle exerce sur la sociĂ©tĂ© ont de lourdes consĂ©quences sur la vie des enfants – sur leur sĂ©curitĂ©, sur leur bien-ĂȘtre et sur leur avenir. 
Les enfants les plus vulnérables sont confrontés à des risques encore plus importants, coupés du soutien existant. Les coûts de la pandémie pour les enfants sont immédiats et, s'ils ne sont pas traités, peuvent persister tout au long de leur vie.
Ce sont toutefois des choses que nous pouvons résoudre. En travaillant ensemble, nous pouvons garantir que le COVID-19 ne menace pas le développement social et économique et aide à rendre les familles et les communautés plus résilientes.
Des investissements plus conséquents dans l'éducation, la protection des enfants, la santé et la nutrition, l'eau et l'assainissement réduiront les dommages causés par le COVID-19 et éviteront les crises futures. Et nous devons écouter les enfants et les jeunes, travailler avec eux pour concevoir un avenir meilleur.
Partout au Niger, les autoritĂ©s, les partenaires, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les communautĂ©s se dressent pour affronter cet ennemi commun – que ce soit les agents de santĂ©, qui risquent leur vie pour combattre le virus, ou les jeunes, qui redoublent d’inventivitĂ© pour diffuser des messages de santĂ© publique.
Dans le contexte actuel de crise sanitaire liĂ©e au Covid-19, le Conseil SupĂ©rieur de la Communication, en collaboration avec le MinistĂšre de la Communication et l’UNICEF, souhaite encourager les mĂ©dias Ă  soutenir le plaidoyer pour et mettre en avant les initiatives qui visent à :
·       Protéger la santé des enfants et leur fournir une bonne alimentation. En effet, les systÚmes de santé sont actuellement surchargés en raison de la COVID-19. Les enfants les plus vulnérables qui ont besoin de ces services de base mais essentiels risquent de ne pas les recevoir.
·       Atteindre les enfants vulnérables avec l'eau, l'assainissement et l'hygiÚne. Se protéger et protéger les autres par des pratiques appropriées de lavage des mains et d'hygiÚne n'a jamais été aussi important. Mais pour de nombreux enfants, les installations d'eau et d'hygiÚne de base restent hors de portée.
·       Permettre aux enfants de poursuivre leur apprentissage. Alors que les Ă©coles ferment leurs portes pour empĂȘcher la propagation de COVID-19, les parents, les tuteurs et les Ă©ducateurs ont trouvĂ© de nouvelles façons de continuer Ă  apprendre. Mais toutes les filles et tous les garçons n'ont pas accĂšs Ă  Internet, aux livres ou aux fournitures.
·       Aider les familles Ă  couvrir leurs besoins et Ă  prendre soin de leurs enfants. Ce sont les enfants les plus vulnĂ©rables qui paieront le prix fort des retombĂ©es socioĂ©conomiques de la COVID-19. Beaucoup vivent dĂ©jĂ  dans la prĂ©caritĂ© et les mesures d’endiguement de la COVID-19 risquent d’aggraver encore leur situation.
·       ProtĂ©ger les enfants contre la violence, l'exploitation et les abus. Avec le bouleversement de la vie communautaire, les enfants dĂ©jĂ  exposĂ©s Ă  la violence, Ă  l’exploitation et aux maltraitances deviennent encore plus vulnĂ©rables.
·       ProtĂ©ger les enfants rĂ©fugiĂ©s et migrants et ceux affectĂ©s par des conflits. Avant la survenue de la pandĂ©mie, d’épouvantables menaces pesaient dĂ©jĂ  sur la sĂ©curitĂ© et le bien-ĂȘtre des enfants rĂ©fugiĂ©s, migrants et affectĂ©s par les conflits. Beaucoup ont un accĂšs extrĂȘmement restreint Ă  des soins et Ă  des installations de santĂ© Ă©lĂ©mentaires, tandis que la promiscuitĂ© due Ă  leurs conditions de vie rend l’éloignement social impraticable. La riposte Ă  la COVID-19 ne doit pas Ă©clipser les besoins humanitaires.
OBJECTIF
"Covid-19 : pour chaque enfant, un champion - la crise du Covid-19 est une crise des droits de l’enfant" est un concours Ă  destination des mĂ©dias basĂ©s au Niger visant Ă  soutenir le plaidoyer en faveur des droits de l’enfant dans le contexte de la crise liĂ©e au Covid-19 et Ă  accroitre la visibilitĂ© dans les mĂ©dias des initiatives menĂ©es de façon individuelle ou collective en faveur de la promotion des droits de l’enfant au cours et aprĂšs la crise du Covid-19.  
 CRITERES DE PARTICIPATION
Le concours est ouvert aux journalistes, chroniqueurs, producteurs et animateurs de la télévision, de la radio, de la presse écrite et en ligne.
Le concours portera sur les Ɠuvres rĂ©alisĂ©es entre le 19 mars (date de dĂ©claration du premier cas de Covid-19 au Niger) au 15 octobre 2020.
Les candidats devront remplir les conditions suivantes :
  Être journaliste professionnel, chroniqueur, producteur, animateur
  Travailler réguliÚrement pour un organe de presse, public et privé, de la télévision, de la radio, de la presse écrite ou en ligne.
Les participants sont encouragĂ©s Ă  se joindre aux institutions gouvernementales, aux partenaires techniques et financiers, aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile et de jeunesse et d’autres entitĂ©s dont le mandat se rapporte Ă  la promotion et la protection des droits de l’enfant dans le cadre de la rĂ©alisation de leurs Ɠuvres.
CRITERES D’EVALUATION ET DE NOTATION
Les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es doivent ĂȘtre guidĂ©es par le principe selon lequel ‘les mĂ©dias sont encouragĂ©s Ă  diffuser des informations de sources diverses qui apportent une utilitĂ© sociale et culturelle Ă  l’enfant et qui ne sont pas nuisibles Ă  son bien-ĂȘtre’, conformĂ©ment Ă  l’article 17 de la Convention relative aux droits de l’enfant et Ă  la Charte Africaine de la Jeunesse dans son article 11.
Les critĂšres de sĂ©lection porteront essentiellement sur la qualitĂ© du plaidoyer menĂ© en faveur des enfants et de la promotion de leurs droits, la frĂ©quence des articles, chroniques, animations, Ă©missions et reportages publiĂ©s ou diffusĂ©s en lien avec le thĂšme et le respect de l’éthique de reportage sur les enfants.
  Pour la radio : les productions peuvent rendues sous forme de magazine (30mn maxi), reportage (2mn maxi), portrait (3mn maxi) tout en respectant la qualité technique requise (son, montage, enchainement)
  Pour la télé : magazine 15 à 20 mn; documentaire 20 à 25 mn, reportage (3mn maxi) portrait  (3mn maxi) tout en respectant la qualité technique requise ( de l'image, du son, du montage, du mixage...etc)
  Pour la presse écrite : reportage (1 page à 1 page et demie), interview 1 page, portrait : demi page avec  une bonne qualité des photos, la qualité de l'écriture, les illustrations, les légendes...etc
  Pour la presse digitale : reportage , interview , portrait avec  une bonne qualité des photos, la qualité de l'écriture soutenue par des illustrations, des légendes et les citations.
Les produits rĂ©alisĂ©s doivent enfin ĂȘtre prĂ©sentĂ©s sous divers angles brossant les diverses facettes de la problĂ©matique, des rĂ©ponses apportĂ©es par les intervenants et des dĂ©fis Ă  relever.
  Les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es devront porter sur des initiatives locales menĂ©es de façon individuelle ou collective en faveur des enfants dans les contextes du Covid-19 et post-Covid-19 (sur 25)
L’angle Ă©motionnelle et humaine inspirante des Ă©missions et/ou des dossiers de reportage (sur 25)
  La qualité technique des articles sur les problématiques et réponses clés liées au thÚme (sur 25)
  Créativité des participants dans le choix du format des émissions et/ou des dossiers de reportage réalisés (sur 25)
 LES MEMBRES DU JURY
Le jury sera composé de 10 membres spécialisés :
  Un (1) représentant du MinistÚre de la Communication
  Un (1) représentant du Conseil Supérieur de la Communication
  Un (1) reprĂ©sentant de l’Institut de Formation en technique de l’Information et de la Communication
 Deux (2) personnes spécialisées avec une grande et longue expérience en journalisme
  Un (1) membre de la SociĂ©tĂ© Civile spĂ©cialiste des droits humains et de l’enfant
  Un (1) membre du Groupe de communicateurs des Nations Unies
  Deux (2) représentants de jeunes et adolescents
  Un (1) reprĂ©sentant de l’UNICEF
 LES PRIX
Les lauréats du concours recevront des kits professionnels de reportages pour :
 Le lauréat de la Radio
  Le lauréat de la Télévision
  Le lauréat de la Presse écrite§  Le lauréat de la Presse en ligne
Pour tous les participants au concours :§  Des prix symboliques d’encouragement pour l’ensemble des participants
REMISE OFFICIELLE DES PRIX
Le Conseil SupĂ©rieur Ă  la Communication, le MinistĂšre de la Communication, l’UNICEF et les partenaires impliquĂ©s dans le prĂ©sent concours dĂ©cerneront les prix Ă  Niamey le 20 novembre 2020 Ă  l’occasion de la cĂ©lĂ©bration de la JournĂ©e Mondiale de l’Enfance, anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant.
ELEMENTS A FOURNIR
1.    Pour la presse Ă©crite : des coupures des articles, dossiers de reportage publiĂ©s, accompagnĂ©es du nom du journal ou du magazine, de l’auteur et de la date de publication, 1 curriculum vitae du participant
2.    Pour la presse en ligne : des copies des Ɠuvres postĂ©es sur le site web et les liens y affĂ©rent, 1 curriculum vitae du participant
3.    Pour la presse audiovisuelle (radio et tĂ©lĂ©vision) : une copie des Ɠuvres audiovisuelles ayant fait l’objet d’une diffusion par une radio ou tĂ©lĂ©vision sur CD ou fichier MP3, MP4 avec la date et heure de diffusion, 1 curriculum vitae du participant
DATE LIMITE DE SOUMISSION
Les Ɠuvres doivent parvenir le 31 octobre 2020 Ă  12 heures au plus tard sous pli fermĂ© au bureau de l’UNICEF (Ă  Niamey, Agadez, Diffa, Maradi) sous la rĂ©fĂ©rence :
Covid-19 : pour chaque enfant, un champion 
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
2 rue des Oasis
BP 12481
Niamey, Niger
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claudehenrion · 5 years ago
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Du Conservatisme... comme ultime voie de salut du monde...
A force de rĂ©citer les erreurs philosophiques, sĂ©mantiques et autres que l'on dĂ©signe par “le  progressisme” et qui est un mouvement de non-pensĂ©e dont on nous rebat les oreilles avec tout ce que ce vocable charrie de mauvais pour l'homme
 on en est arrivĂ© Ă  oublier de parler de “l'autre” plateau de la balance, ce “conservatisme” qui est aujourd'hui dĂ©crit et dĂ©criĂ© par beaucoup comme “un mouvement d'opposition”, une sorte de “camp du non”, alors qu'il est le socle, la base-mĂȘme, de toute civilisation -et tout particuliĂšrement de la nĂŽtre.
  Je ne sais pas si vous l'aviez remarquĂ© : je suis conservateur ! MĂȘme si pour les habituĂ©s de ce Blog, ce n’est vraiment pas “un scoop”, j'ai longtemps hĂ©sitĂ© avant d'oser avouer cette tare politiquement incorrecte qui s'est imposĂ©e Ă  moi au terme d'un long cheminement intellectuel. Tout l'Ă©difice de notre RĂ©publique repose ou croit encore reposer sur une devise qui trĂŽne sur tous nos bĂątiments : la trinitĂ© des valeurs dites rĂ©publicaines (qui sont plutĂŽt des principes que des “valeurs”).                                                                                                                                             Dans ce contexte, on nous dit que “conservateur” s'opposerait Ă  “progressiste”. Ce n'est pas vrai, parce que le “progrĂšs” Ă©voquĂ© est alors un abus de langage pour “changement” : par cette confusion, certains voudraient faire croire soit que tout changement serait un progrĂšs, soit qu'un progrĂšs peut s'identifier avant mĂȘme d'avoir portĂ© ses fruits, devenant ainsi une hypothĂšse au lieu d'ĂȘtre un rĂ©sultat (il s'agit le plus souvent du progrĂšs fait par un Ă©lĂ©phant dans un magasin de porcelaine !). En rĂ©alitĂ©, si on se penche sĂ©rieusement sur le champ de ruines que laisseront, Ă  terme, la plupart des “progrĂšs” dont on nous gratifie depuis Hollande (ces ‘’machins’’ qui sont dits “sociĂ©taux et qui sacrifient le long terme de l'humanitĂ© Ă  l'Ă©lectoralisme par la satisfaction coĂ»teuse du plaisir instantanĂ© de quelques uns), force est de constater que, lorsqu'ils disent “progressisme”, les suppĂŽts de ce (dis-)qualificatif veulent parler de “bougisme” infiniment plus que de ’'progrĂšs” (fut-il suivi du suffixe “-isme” (qui rend tout nĂ©ologisme indigeste, voire lĂ©tal
). Chaque fois que j'entends nos dirigeants Ă©voquer Ă  grands cris totalement injustifiĂ©s leur “progressisme”, je repense Ă  Tartarin de Tarascon, l'inoubliable personnage d'Alphonse Daudet, qui criait Ă  tout venant : ’'Fen dĂ© brut !“ (= faisons du bruit !)
                                                                                                                                         La rĂ©alitĂ©, une fois encore, a trĂšs peu Ă  voir avec ce que racontent les tout petits ’'grands” que nous avons (avec une lĂ©gĂšretĂ© incomprĂ©hensible) propulsĂ©s aux commandes de notre pays et, par voie de consĂ©quence, du futur de nos enfants.    Etre conservateur, ce n'est pas “tout garder, et de prĂ©fĂ©rence ce qui et mauvais” (comme les mal-pensants voudraient le faire croire aux foules), mais c'est au contraire avoir le courage de faire le tri entre ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, et tout faire pour sauver ce qui doit l'ĂȘtre
 en l'enrichissant, autant que possible.
  Le mot auquel “conservateur” s'oppose vraiment serait le mot “transgresseur” (le transgressor, en latin, dĂ©signe ’‘celui qui enfreint la loi de Dieu, donc : le pĂ©cheur'’  (dixit Tertullien). Mais pour l'anthropologue amĂ©ricain Robert H. Lowie (dans son livre ‘’Anthropologie culturelle’’), “une fois la loi enfreinte, aucune puissance au monde ne saurait parer au dĂ©sastre”. Or notre temps, prolifique en mauvaises idĂ©es et en concepts dangereux pour le futur de l'humanitĂ©, s'est dĂ©chaĂźnĂ© dans ce domaine Ă  un point tel que la transgression de tout ce qui est ou a Ă©tĂ© est devenue un job Ă  plein temps pour les dĂ©constructeurs, afin que l'humanitĂ© ne puisse plus se dĂ©pĂȘtrer des piĂšges oĂč l'approximation de leurs concepts aussi fous que flous voudrait emprisonner le futur : c'est une idĂ©e nouvelle
 donc elle est bonne ! La folie est vraiment sortie des asiles : jusqu'Ă  nous, l’humanitĂ© n'a pu exister et survivre qu'en obĂ©issant Ă  quelques rĂšgles de comportement simples, mais respectĂ©es par tous les siĂšcles. La transgression Ă  la mode a brusquement rompu le fil de la transmission pluri-millĂ©naire qui assurait la pĂ©rennitĂ© de la race humaine. Et, bien sĂ»r, un bon pourcentage de son bonheur  

  Etre conservateur, c'est donc d'abord et avant tout dĂ©noncer la transgression-au-quotidien, cette sale manie qui est “le boire et le manger” des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision et de journalistes qui croient que participer Ă  la destruction de l'ordre Ă©tabli, ce serait montrer qu’ils sont “progressistes”, alors qu'ils sont juste
 destructeurs !  Etre conservateur, c'est donc dire que l’introduction rampante de la thĂ©orie du genre dans les programmes scolaires n'est pas du tout faite dans l’intĂ©rĂȘt des Ă©lĂšves : cet amas d’idĂ©es fausses et a-scientifiques (reniĂ©es depuis mĂȘme par leur “inventeur”, la sulfureuse Judith Butler) n'a pour intention que d'interdire aux enfants de connaĂźtre une vie heureuse, loin de celles, ruinĂ©es, de ceux qui les colportent
  Etre conservateur, c'est vouloir sauvegarder les trĂ©sors qui, siĂšcle aprĂšs siĂšcle, ont tĂ©moignĂ© de la capacitĂ© de l'humanitĂ© Ă  “faire de belles choses”
 et, par voie de consĂ©quence, c'est prĂ©fĂ©rer leur entretien et leur protection Ă  la subvention Ă  fonds perdus d'Ɠuvres sans avenir, et souvent sans lendemain
 La querelle “Anciens vs Modernes” que vient de fabriquer ex-nihilo notre PrĂ©sident est une illustration pitoyable de cette tendance au “c'est nouveau, et donc c'est mieux’’ !  Etre conservateur,  c'est en fait exactement le contraire de ce que racontent les cuistres et les progressistes (ce sont les mĂȘmes ! Ils sont les seuls Ă  ne pas le savoir !) lorsqu'ils utilisent ce mot -qui dans leur bouche, est vomi comme une insulte, alors que le rĂȘve ultime des conservateurs se rĂ©sume Ă  sauver ce qui peut l'ĂȘtre, dans le “tsunami” de dĂ©construction qui balaye tout sur son passage, ce rĂȘve des progressistes qui ne laissera pas pierre sur pierre, si on ne l'arrĂȘte pas
   L'expĂ©rience et l'histoire sont formelles : entre la conservation de ce qui mĂ©rite de l'ĂȘtre et la destruction de tout ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© les temps actuels, il n’y a pas de “troisiĂšme voie” (un bon exemple ? Notre-Dame ! Ou on la rebĂątit dans toute sa splendeur, ou on en fait une vitrine des techniques modernes
 Devinez oĂč est la seule voie permise ?). Qu’attendent ceux qui nous gouvernent pour ouvrir les yeux ? Que la catastrophe se produise ?
  RĂ©sumons : suis-je un conservateur ? Certainement, et fier de l'ĂȘtre ! Le monde, et les hommes, le valent bien !
H-Cl.
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cequilaimait · 6 years ago
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Knut – 8. Épilogue – Cinq mois plus tard au bord d’un lac
SMS du dimanche 21/05/2017 10h42
 *Téléphone de Justin*
 Knut : Jujuuuuu, devine qui est dans son avion en train d’attendre le dĂ©collage pour la Suisse ? :3  Mjau ! Justin : Miaou ! Serait-ce mon petit chaton du froid ? :D Ze suis trop content que vous veniez :3 Ça fait trop longtemps, tu m’as manqué ! J’espĂšre que tu n’as pas trop changé ! On a beau parler assez souvent (vive la poĂ©siiiiie), ça fait 3 mois que tu ne m’as pas envoyĂ© de selfie T_T (par contre, sympa les photos de Stockholm quand il fait jour ! Ça donne envie de venir en Ă©té !) Knut : ^^’  Baaaah
 J’me cache exprĂšs pour la surprise, tu verras par toi-mĂȘme ! :P T’en fais pas, toujours bien fringué :3 Et y a plein de trucs que je t’ai pas racontĂ©s, parce que je prĂ©fĂšre te les dire en face ! Pour voir ta rĂ©action de mes yeux bleus *___* Depuis dĂ©cembre, j’ai fait plein d’efforts pour te plaire, tu sais :3
Justin : Euh
 Tïżœïżœes au courant que j’ai une petite copine ? :3 Et qu’elle est grave Fujoshi ? :3 Knut : OUI ! :3 Et je n’en ai rien Ă  foutre ! xD Mjau ! T’es mon Juju ! C’est ta faute d’abord ! T’avais qu’à pas me dĂ©vergonder ! Maintenant, faut assumer ! Je viens en Suisse pour un BISOU ! Et je repartirai pas sans :D
Justin : Mon Dieu, j’ai crĂ©Ă© un monstre
 
 
 Putain, c’est trop cool \o/ Knut : Grrrr :3 Bon je te laisse, mon avion dĂ©colle
 Ze t’aimeuh *___* Tu viens me chercher en arrivant ?
Justin : Oui, promis, c’est prĂ©vu avec Madame Duvanel ;-) Bisou et Ă  trĂšs vite Knuty-boy :3  
 *****
 Cela faisait donc cinq mois que Justin n’avait pas vu ses amis suĂ©dois. Cinq mois pendant lesquels il avait passĂ© de douces vacances au ski avant que sa vie ne reprenne un cours normal, fait de devoirs en classe, de rĂ©visions du bac, de prĂ©paration aux concours – il Ă©tait convoquĂ© aux oraux de Sciences Po Paris, ce qui le rendait fou de joie – et de week-end en amoureux, avec CĂ©cile qui veillait sur lui comme une louve sur son petit. Il aimait ça. Cette douceur lui avait permis de survivre toute la fin de son lycĂ©e. Puis les beaux jours Ă©taient revenus, et avec eux, les feuilles vertes, la douceur des rayons du soleil et quelques bonnes nouvelles.
FiĂšre de son accord de coopĂ©ration, Claude Duvanel avait eu tout l’hiver pour prĂ©parer un programme de feu pour l’annĂ©e prochaine, Ă  base de correspondances et Ă©changes entre lycĂ©ens et autre projets pĂ©dagogiques, mais surtout, elle avait arrachĂ© de sa direction l’autorisation d’accueillir dĂšs cette annĂ©e plusieurs Ă©lĂšves, comme promis lors de son dĂ©part. Sans surprise, les volontaires faisaient tous parti du club francophonie, et Justin se rĂ©jouissait de les revoir, surtout un certain petit chaton dont il avait, il est vrai, pris goĂ»t Ă  la douceur des lĂšvres.
AprĂšs son dĂ©part, Knut lui avait envoyĂ© une myriade de messages – plusieurs par semaines – souvent pour parler de tout et surtout de rien. La poĂ©sie Ă©tait le sujet qui revenait le plus dans les discussions. Knut rĂ©clamait parfois des vers, des pensĂ©es ou des alexandrins pour s’endormir. En Ă©change de quoi, il parlait de ses lectures, parfois de ses rĂȘves et souvent de ses achats shoopings. À part quelques allusions explicites et osĂ©es ici et lĂ , les choses charnelles Ă©taient passĂ©es au second plan, bien aprĂšs l’équilibre gĂ©nĂ©ral du bonhomme. Justin s’était enquis rĂ©guliĂšrement de sa santĂ© mentale. Est-ce qu’il allait bien ? Est-ce qu’il Ă©tait heureux ? Est-ce qu’il avait chassĂ© ses pulsions destructrices ? Les rĂ©ponses Ă©taient toujours enjouĂ©es et positives. Et mĂȘme quand il pleurait en pensant Ă  sa grand-mĂšre, il prĂ©fĂ©rait simplement le faire en quette de rĂ©confort avant de sourire et de passer Ă  autre chose. La semaine passĂ©e en dĂ©cembre avec son homologue des Alpes avait changĂ© sa vie, ou tout du moins, la façon dont il la percevait. Pour le mieux.
La dĂ©lĂ©gation suĂ©doise devait arriver Ă  l’aĂ©roport de GenĂšve l’avant dernier dimanche de mai, en dĂ©but d’aprĂšs-midi, et repartir le samedi suivant. Outre Franciska et ses deux enfants, elle comprenait Viktor, sa sƓur et Hakon. Toute la bande. Pour loger tout ce beau monde, il avait fallu s’organiser avec les Ăąmes charitables. Le plus simple fut de louer des places dans une auberge de jeunesse pour la semaine, Ă  la plus grande tristesse de Knut qui, bien heureux de rester avec les copains, voyait tout de mĂȘme lĂ  un de ses principaux espoirs complĂštement douchĂ©. Lui, il espĂ©rait ĂȘtre invitĂ© chez Justin. Normal. Pour jouer aux jeux vidĂ©o. Comme des ados de leur Ăąge, quoi. Version officielle.
Pour le rĂ©conforter, Justin lui avait promis de venir directement l’accueillir Ă  l’aĂ©roport. Plusieurs voitures n’étaient pas de trop pour conduire tout le monde Ă  bon port, et autant son gĂ©niteur que celui de CĂ©cile avaient acceptĂ© de servir de chauffeurs. AprĂšs avoir autant entendu parler des SuĂ©dois, la jeune femme avait hĂąte de les rencontrer, et vu qu’elle avait passĂ© le week-end avec son petit copain
 Il Ă©tait plus simple que son pĂšre vienne la chercher directement Ă  l’aĂ©roport avec sa grande espace, tout en rendant service Ă  leurs invitĂ©s.
Tandis que les parents attendaient dehors avec les voitures, Justin, CĂ©cile et Claude se posĂšrent devant la porte des arrivĂ©es, juste derriĂšre la barriĂšre de sĂ©curitĂ©. Avec ses magnifiques cheveux verts – il avait prĂ©vu de reprendre son bleu prĂ©fĂ©rĂ© en fin de semaine, juste avant son oral – qui lui tombaient sur le visage et lui masquaient un Ɠil, Justin trĂ©pignait d’impatience et ne tenait plus en place, ce qui ne manqua pas d’attirer les regards vers lui. Ce Ă  quoi il rĂ©pondit Ă  ceux qui le dĂ©visageaient en leur tirant la langue, comme un sale gosse mal Ă©levĂ©. Ce qui lui valut de se prendre une pichenette sur l’arriĂšre du crĂąne de la part de CĂ©cile.
« Aieuuh ! Tu m’as fait mal ! Madame, y a ma copine qui me martyrise ! Elle a raison ? Maaaaaaais
 Abus de chat ! »
Enfin, les portes s’ouvrirent et les premiers passagers – d’abord ceux sans bagages – sortirent de la zone d’arrivĂ©e. Puis, cinq minutes plus tard, ce fut au tour de toute la fine Ă©quipe stockholmoise d’apparaĂźtre au grand jour. Tous respiraient la joie de vivre.
Hakon avait adoptĂ© un look plutĂŽt cool, Ă  base de bob sur la tĂȘte, de short sur les cuisses et de sandales aux pieds. Il avait laissĂ© pousser sa barbe blonde qui ressemblait enfin Ă  quelque chose et faisait ressortir son charme. Viktor, lui, n’avait pas trop changĂ©. MalgrĂ© les tempĂ©ratures Ă©levĂ©es en cette saison, il portait un bonnet en toile. Ses cheveux fins et noirs lui tombaient toujours sur le visage et ses doigts Ă©taient plus que jamais recouvert de bagues, dont au moins deux nouvelles que Justin n’avait jamais vues. Lillemor Ă©tait toujours aussi « suĂ©doise », Ă  savoir blonde, grande et rayonnante, comme sa mĂšre qui, dans une tenue dĂ©contractĂ©e d’étĂ©, aurait pu se faire passer pour sa grande sƓur. Sabina, enfin, Ă©tait Ă©gale Ă  elle-mĂȘme, toujours souriante. Et comme le fit remarquer d’un miaulement Justin Ă  sa copine – ce qui lui valut une deuxiĂšme pichenette – elle portait quand mĂȘme vachement bien les dĂ©colletĂ©s.
« AIIIIIIIE ! Mais elle est violenteuh ! J’vais pleurer, moi, si ça continue ! Bon, au fait, il est oĂč Kisse ? Parce que moi, j’suis quand mĂȘme venu pour le v  »
L’adolescent aux cheveux verts n’eut pas le temps de finir sa phrase. Avant mĂȘme qu’il ne prononce le dernier mot, ses lĂšvres s’étaient laissĂ© capturer par celles tendres d’un adolescent suĂ©dois en manque depuis cinq mois.
Knut n’avait mĂȘme pas essayĂ© de viser la joue. À peine avait-il vu son homologue se dĂ©patouiller l’index en l’air qu’il avait fondu de derriĂšre son chariot Ă  bagages pour se jeter Ă  son cou et lui claquer un baiser passionnĂ©. Mais lĂ  oĂč son groupe prĂ©fĂ©ra dĂ©tourner le regard – ils l’avaient senti venir de trĂšs loin vu son Ă©tat d’excitation pendant tout le voyage – et oĂč Claude Ă©clata de rire – plus Ă  cause de la tĂȘte de ses propres Ă©lĂšves qu’autre chose – Justin et CĂ©cile Ă©carquillĂšrent les yeux. L’un de surprise de s’ĂȘtre fait chopper comme un perdreau de l’annĂ©e avec une fougue qu’il n’avait pas connu depuis longtemps et qui le fit rougir d’embarra – enfoirĂ© de Knut qui se vengeait de la plus douce des maniĂšres aprĂšs s’ĂȘtre lui-mĂȘme fait avoir cet hiver –, l’autre parce qu’elle s’attendait Ă  tout sauf Ă  une scĂšne pareille.
Le jeune SuĂ©dois Ă©tait beau. CĂ©cile n’avait pas trouvĂ© d’autre mot pour dĂ©crire cet Ă©trange animal. Il portait en lui en sorte de lĂ©gĂšretĂ© et d’insouciance qui transparaissait autant de la maniĂšre dont il avait fondu sur Justin en se foutant royalement du monde qui l’entourait que de son look fou et colorĂ© jusqu’au bout des cheveux.
Comparativement Ă  la seule photo que la jeune femme avait pu voir, Knut prĂ©sentait des cheveux bien plus longs, coiffĂ©s en chignon sur la tĂȘte. Depuis dĂ©cembre, il les avait laissĂ© pousser, sans jamais les raccourcir, et avait piquĂ© Ă  Justin cette fameuse habitude de les teinter, mais Ă  sa maniĂšre, en usant d’un dĂ©gradĂ© « tie and dye » pĂȘche qui partait des pointes et remontait sur un tiers de la longueur. Et pour rehausser leur teinte naturellement dorĂ©e et affirmer son style, il avait fait le choix de multiples petites barrettes multicolores – rouge, orange, vert fluo, bleu, rose
 – disposĂ©es ici et lĂ  de part et d’autre de sa coiffure.
Il ne fallait pas qu’un chaton puisse ĂȘtre accusĂ© d’en avoir plagiĂ© un autre. Celui-lĂ  restait Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en multipliant les petits effets et accessoires qui le caractĂ©risaient et lui donnaient du style, tels un bon fard Ă  paupiĂšre noir et un mascara autour de ses yeux bleus ; une petite boucle d’oreille magnĂ©tique circulaire noire Ă  l’oreille gauche ; une courte mitaine en rĂ©sille Ă  la main gauche qui ne le couvrait que jusqu’au poignet ; une main droite dĂ©corĂ©e de deux bracelets en plastique rose et bleu ciel, une bague en argent au majeur et d’un verni Ă  ongle dĂ©gradĂ© de cyan Ă  blanc de la base Ă  l’extrĂ©mité ; une paire de lunettes de soleil Ă  la monture mĂ©tallisĂ©e noires et aux verres Ă  reflets allant de l’orange au violet en passant par le rouge ; sans oublier une de ses fameuse croix en mĂ©tal, accrochĂ©e Ă  son cou par un collier turquoise composĂ©e de trois chaines en fil d’aluminium, de plus en plus serrĂ©s Ă  mesure qu’on se rapprochait de sa glotte. Chaque Ă©lĂ©ment prit individuellement Ă©tait Ă  craquer, l’ensemble donnait envie de le bouffer, quand bien mĂȘme la petite proie s’était mue en impitoyable prĂ©dateur.
Son look, pour le reste, Ă©tait bien plus joyeux que sur la photo. Exit les teintes sombres, bonjour les couleurs et le blanc, avec des accords par forcĂ©ment naturels, mais qui s’accordaient Ă©trangement bien sĂ»r lui. Le sac Ă  dos qu’il portait Ă  l’épaule Ă©tait particuliĂšrement bariolĂ© avec des poches et bretelles bleu canard, des laniĂšres en cuir marrons, un rabat rouge et des motifs ethniques sur la partie en toile. Sa chemise Ă  manches courtes en voile blanche Ă©tait presque transparente et laissait voir son corps d’adolescent fin et trĂšs lĂ©gĂšrement musclĂ©. Plus bas, il portait un short en jean effilĂ© presque gris, marquĂ© par plusieurs dĂ©chirures sur la jambe gauche et surtout par de nombreux patchs en feutrine un peu partout, aussi bien ronds que triangulaires ou rectangulaires, avec chacun sa teinte unie allant du vert pomme au jaune foncĂ©, en passant par le fuchsia. Et enfin, aux pieds, il avait chaussĂ© de simples socquettes claires et des Vans slipon Ă  carreaux blancs et noirs.
AprĂšs avoir bien pris le temps d’admirer son mec gesticuler d’embarra – mĂȘme en rĂȘve, elle n’avait jamais espĂ©rĂ© une telle scĂšne –, et alors qu’il titubait encore, CĂ©cile le secoua et le sermonna.
« Bordel, t’aurait pu me prĂ©venir qu’il Ă©tait aussi mignon ! J’aurais amenĂ© mon appareil photo ! »
Reparti se cacher derriĂšre le chariot pour trembler en paix, Knut se fit la remarque qu’en effet, son homologue n’avait pas menti : il sortait avec une horrible Fujoshi. À voir en vrai, c’était encore plus effrayant qu’une fille jalouse.
S’ensuivit immĂ©diatement une discussion dans les longs couloirs de l’aĂ©roport. Justin demanda des nouvelles de tout le monde et apprit avec joie que non seulement, Lillemor et Viktor Ă©taient toujours ensemble, mais qu’en plus, leur couple se portait on ne pouvait mieux depuis qu’ils avaient fait l’effort de se dire les choses et de ne plus garder leurs frustrations pour eux. Malheureusement, l’histoire entre Sabina et Hakon s’était de son cĂŽtĂ© arrĂȘtĂ©e avant mĂȘme la nouvelle annĂ©e. Faire semblant n’avait plus aucun sens maintenant que les vrais sentiments du jeune homme Ă©taient connus. Ils prĂ©fĂ©raient largement rester bons amis.
Ne restait plus à Justin que de prendre des nouvelles de son chaton à lui, qui se baladait gaiment en poussant son chariot et en sifflotant du ABBA :
« Et toi, Knut, les amours ? Ça avance ou toujours coincé ? »
Lillemor eut Ă  peine le temps de bafouiller que son frĂšre s’était « un peu » dĂ©vergondĂ© depuis le passage du Français que le premier concernĂ© la coupa pour rĂ©pondre Ă  sa maniĂšre, avec son fameux sourire narquois et fier, le mĂȘme qu’il avait toujours avant de lancer un miaulement provoquant.
« Bah ouais, tu crois quoi ? Comme Sabina et Hakon n’étaient plus ensemble, j’ai choppĂ© les deux ! Avec Zaza, on est restĂ© ensemble trois mois ! C’était trop cool ! Mais elle a fini par me jeter parce que j’étais trop immature Ă  ses yeux ! Genre, trop obsĂ©dĂ© des seins ! Du coup, j’ai chauffĂ© Hakon. Lui, c’était facile, il n’attendait que ça. Mais on n’a jouĂ© qu’une nuit ou deux, hein ! Moi, j’voulais juste m’entraĂźner un peu avant de te revoir, pour pouvoir t’offrir la totale. Mjau ! Par contre, en rentrant, j’me cherche une petite copine ! J’en ai marre d’ĂȘtre seul ! En plus, vu que je ne me branle toujours pas, question de principe
 J’suis vite grave en manque ! »
Les rĂ©actions fusĂšrent assez naturellement. Lillemor se passa la main sur le visage en levant les yeux au ciel, incrĂ©dule devant le total manque de retenu de son cadet ; Viktor et Claude Ă©clatĂšrent de rire, Sabina lui tapota sur la tĂȘte pour le faire taire ; Hakon blĂȘmit comme jamais et changea trois fois de couleur en baragouinant que les gens n’étaient pas du tout censĂ©s savoir ça ; Justin, enfin, ouvrit grand ses paupiĂšres avant de dĂ©glutir d’un coup sec, puis de piquer un sprint au milieu de l’aĂ©roport, coursĂ© par sa copine qui lui hurlait dessus en le traitant « d’Aaron miniature obsĂ©dĂ© des chatons qui ne sait mĂȘme pas se retenir de leur donner envie d’ĂȘtre bouffĂ©s ! ». Ce qui, de l’avis des SuĂ©dois, devait sans doute ĂȘtre une insulte, mĂȘme s’ils ne la comprenaient pas trĂšs bien. Toujours est-il qu’ils admirĂšrent tous sagement, immobiles dans l’aĂ©rogare, cette scĂšne digne d’un dessin animĂ© oĂč Justin faisait tout pour ne pas se faire attraper par une jeune femme en furie Ă  la dĂ©termination assez confuse, Ă  mi-chemin entre le dĂ©sir de l’étrangler pour avoir osĂ© rendre fou d’envie un petit blond dans son dos, et pour avoir osĂ© ne pas l’impliquer plus que ça, histoire qu’elle en profite. Dans tous les cas, elle voulait l’étrangler, ce qui fit bien rire tout le monde.
L’installation dans l’auberge de jeunesse se passa plutĂŽt bien. Seul Knut trouva Ă  rĂąler. Lui, il voulait dormir chez Justin, si possible dans son lit, et si possible toutes les nuits. Qu’on lui refuse son caprice le rendit furieux. Heureusement, la nourriture en Suisse Ă©tait bonne et l’accueil des Ă©lĂšves chaleureux. La troupe suĂ©doise put facilement s’intĂ©grer en classe pour suivre plusieurs cours et, dĂšs le lundi, Knut devint la deuxiĂšme mascotte officielle des terminales L, charmĂ©s par son look ravageur et par sa grande culture gĂ©nĂ©rale en matiĂšre de poĂ©sie. Certaines filles allĂšrent mĂȘme jusqu’à remettre en question la suprĂ©matie chatonesque de Justin en observant son homologue miauler et se lĂ©cher le dos de la main. Un truc pareil, ça valait de l’or en barres de chocolat Milka.
Le mercredi fut le thĂ©Ăątre de plusieurs visites en bus. Les invitĂ©s ne pouvaient pas passer Ă  cĂŽtĂ© du musĂ©e du chocolat ou du chĂąteau de Chillon, situĂ© Ă  l’ombre du Parc naturel rĂ©gional GruyĂšre et au bord du fameux lac Leman.
Ce fut d’ailleurs le jeudi – jour de l’ascension et donc fĂ©riĂ© – que toute la petite bande se retrouva sur une plage du fameux lac, histoire de profiter un petit peu du soleil, du sable et d’une eau certes fraiche mais forte agrĂ©able et douce pour la peau. Les jeunes, qu’ils soient SuĂ©dois ou Suisses, avaient quartier libre pour s’amuser un maximum et profiter de la mĂ©tĂ©o clĂ©mente. MĂȘme la soirĂ©e Ă©tait libre : tout le monde avait prĂ©vu de faire le pont et les futurs bacheliers avaient bien le droit de se dĂ©tendre une derniĂšre fois avant les rĂ©visions et les Ă©preuves.
Le plus content de cette sortie fut sans aucun doute Knut. AprĂšs avoir installĂ© sa serviette pile entre celle de Justin et celle de CĂ©cile, il profita de tous les regards braquĂ©s sur lui pour se dĂ©shabiller et se mettre en maillot de bain. Exit son fedora Ă  petites mailles en paille, son dĂ©bardeur sĂ©parĂ© par une diagonale bleu en une partie blanche et une partie Ă  motif ethnique cafĂ©, ses lunettes de soleil aux teintes vertes et bleutĂ©s, son short en toile beige foncĂ© et ses espadrilles crĂšme. Ne restĂšrent plus sur lui que sa petite barrette blanche au-dessus de l’oreille gauche, sa croix en cĂ©ramique noire accrochĂ©e Ă  un collier de pierres bleu ciel ainsi que son court short de bain saumon, jaune clair et turquoise. Ce dernier lui allait comme un gant et renvoyait avec une certaine finesse Ă  la couleur des pointes de ses cheveux, dans lesquels le vent s’engouffrait doucement. Ils avaient tellement poussĂ© depuis l’hiver qu’ils lui tombaient Ă  prĂ©sent sur les Ă©paules. Entre son regard et son sourire charmeur, son corps de jeune hĂ©ros, son short presque moulant et sa coupe de surfeur, il Ă©tait classe. Suffisamment en tout cas pour faire rugir son public, mais pas assez pour se risquer sans paraitre ridicule Ă  glisser un de ses doigts de pieds dans cette eau gelĂ©e qui lui faisait face. Il avait beau avoir l’habitude des tempĂ©ratures fraiches dans son pays, il prĂ©fĂ©rait de loin les bains bien chauds Ă  la trempette dans le lac LĂ©man.
FrustrĂ© devant son refus de se mouiller, Justin lui tira la langue puis plongea dans la flotte la tĂȘte la premiĂšre, avant de se placer Ă  trois mĂštres du bord et de le fixer d’un air mauvais, de l’eau jusqu’aux narines. Dire que, pour lui faire plaisir et lui rappeler de bons souvenirs, il avait fait l’effort le matin-mĂȘme de se reteindre les cheveux en bleu Ă©lectrique
 Il avait de sacrĂ©ment bonnes raisons de grogner.
Assis sur sa serviette, Knut avoua Ă  CĂ©cile, allongĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de lui, qu’il avait justement lui aussi envie de raller. MĂȘme si elle Ă©tait la petite amie officielle de sa cible, il n’en avait rien Ă  faire. Il avait justement guettĂ© l’occasion de pouvoir discuter seul Ă  seule avec elle pour mettre les pieds dans le plat. Il voulait sa nuit avec Justin. Il l’exigeait. Et il avait un peu peur que la raison qui avait empĂȘchĂ© le chaton des Alpes de la lui accorder, c’était elle. Parce qu’elle Ă©tait lĂ  et que peut-ĂȘtre voyait-elle cela d’un mauvais Ɠil. Peut-ĂȘtre qu’elle n’avait pas bien acceptĂ© l’épisode de dĂ©cembre, mĂȘme si elle ne le montrait pas Ă  tout le monde. Ce qu’il comprenait tout Ă  fait. Elle Ă©tait dans son bon droit. Sauf que de son point de vue, ce moment espĂ©rĂ© reprĂ©sentait quelque chose de spĂ©cial qui allait bien au-delĂ  de la question sexuelle. C’était diffĂ©rent. Une question de vie, en fait

« ArrĂȘte ton char, Ben Hur. », bailla l’adolescent, amusĂ©e. « Juju m’a racontĂ© les grandes lignes. Je sais ce qu’il a fait avec toi, et je sais pourquoi il l’a fait. Et tu sais quoi ? Ça m’a vraiment fait super plaisir. »
Un peu incrĂ©dule, Knut cligna des yeux et dĂ©visagea la jeune femme. LĂ , quelque chose avait dĂ» lui Ă©chapper. Pourtant, il n’en Ă©tait rien. Se redressant sur ses poignets, CĂ©cile le regarda avec une sincĂšre tendresse. Elle souriait. L’explication Ă©tait on ne pouvait plus simple. Elle aimait son chaton.
« Avec ce qu’il a vĂ©cu
 Tout ce qui lui fait du bien, je prends. Et toi, tu lui as fait beaucoup de bien. AprĂšs sa semaine en SuĂšde puis sa semaine au ski, il Ă©tait revigorĂ©. Je ne l’avais jamais vu aussi content et positif. T’es le troisiĂšme aprĂšs Aaron et moi Ă  qui il a montrĂ© volontairement sa cicatrice. Je sais ce que ça reprĂ©sente pour lui, et donc ce que toi, tu reprĂ©sentes. En sortant avec lui, je me suis fait la promesse de ne jamais le limiter dans ses dĂ©sirs. Il avait trop Ă  reconstruire pour que je puisse me le permettre. »
Le souffle coupĂ©, Knut admira cette jeune femme Ă  peine majeure parler avec une sagesse qu’on ne retrouvait normalement que dans quelques romans mĂ©lodramatiques. Sa tendresse et sa sincĂ©ritĂ© avait de quoi briser des cƓurs. Encore plus lorsqu’elle Ă©voqua avec une foutue luciditĂ© la fin proche de son histoire. L’annĂ©e prochaine, ils ne seraient plus ensemble. C’était Ă©crit. Justin voulait faire ses Ă©tudes Ă  Paris. Pas elle. Elle resterait en Suisse. Elle ne pouvait pas se montrer Ă©goĂŻste. Elle devait penser Ă  lui avant tout, car c’était en acceptant d’ĂȘtre heureux qu’il l’avait rendu heureuse. Et lĂ , alors qu’elle se retenait de pleurer, elle adressa une simple priĂšre au jeune SuĂ©dois :
« J’espĂšre que quand il sera Ă  Paris, tu lui rendras visite et tu t’occuperas de lui ! D’accord ? »
À ces mots, Knut prit une grande inspiration. Il en avait besoin. Puis il acquiesça plusieurs fois de la tĂȘte au rythme de nombreux miaulements :
« Mjau, mjau, mjau ! Je promets ! Je viendrais en vacances et je lui ferais plein de cĂąlins ! Je l’adore, je l’adore, je l’adore trooooop. »
« Vous parlez de quoi ? », les coupa une voix, appartenant justement Ă  Justin qui venait de sortir de l’eau et qui grelottait devant eux. « De c’que Kisse adore ? De poĂ©sie du coup ? Ou de mode ? Oh, d’ailleurs, CĂ©cĂ©, tu savais que Knuty s’épilait intĂ©gralement ? C’est trop beau ! »
Se levant brusquement, le jeune blondinet fit face Ă  son meilleur rival et lui sourit en grinçant des dents et en le traitant, en SuĂ©dois, de petit enfoirĂ© Ă  la langue bien pendue, ce qu’étrangement Justin comprit parfaitement mĂȘme s’il ne pigeait pas un mot de ce langage, comme le prouva son sourire et sa petite langue qui dĂ©passa de ses lĂšvres avec impertinence.
Comme il fallait s’y attendre d’un chaton qui osait tout – c’était mĂȘme Ă  ça et Ă  la couleur de leurs cheveux qu’on reconnaissait les meilleurs –, le jeune Français accompagna la provocation de faits, en s’agenouillant tout sourire d’un coup sec, tirant avec lui des deux mains le maillot de bain de son camarade.
« La preuve ! Regarde CĂ©cé ! C’est pas trop mignon ? »
Mort de honte, Knut hĂ©sita entre se cacher de la main le visage ou le zob. Malheureusement pour lui, son calbut aux chevilles et la panique le firent trĂ©bucher dans le sable. Justin en profita pour immĂ©diatement s’emparer du trophĂ©e qu’il venait d’arracher, puis pour courir en direction de l’eau en miaulant et en l’agitant au-dessus de sa tĂȘte !
« Miaou, miaou, miaou ! Viens le chercher ! »
Il Ă©tait au moins aussi hilare que Knut avait envie de chialer. Ce qui finit presque par arriver. Les cheveux dans tous les sens, les joues toutes rouges, habillĂ© uniquement de sa barrette et de son collier et les deux mains posĂ©es juste devant son entre-jambes, et ce devant un parterre de Suisses et de SuĂ©dois qui le regardaient entre amusement et dĂ©pit, le jeune adolescent sautilla tant bien que mal jusqu’au lac afin d’y cacher sa nuditĂ©, d’y rejoindre Justin et de nĂ©gocier le retour Ă  demeure de ce foutu short dont il avait bien besoin. À la limite de la syncope ou pire, d’un irrĂ©versible changement de couleur de son visage, Knut jura deux choses : d’une, que ce n’était pas des larmes mais bien les vaguelettes qui avaient mouillĂ© ses yeux et de deux, qu’il se vengerait avant la fin de son sĂ©jour, et que cela ferait trĂšs trĂšs mal. Vraiment.
La petite humiliation de Knut ne marqua heureusement pas trop les esprits, mĂȘme s’il passa une bonne partie de l’aprĂšs-midi Ă  se plaindre de son sort auprĂšs des Suissesses de terminale, de Sabina et de CĂ©cile. Bref, auprĂšs de tout ce qui avait des seins et qui voulait bien lui faire un cĂąlin, histoire de bien faire bisquer son rival. AprĂšs de rapides nĂ©gociations avec les adultes, Justin et sa petite amie furent invitĂ©s Ă  diner et Ă  passer la nuit Ă  l’auberge de jeunesse oĂč toute la troupe SuĂ©doise crĂ©chait, histoire de profiter au maximum de leur prĂ©sence avant leur dĂ©part. La demoiselle Ă©tait censĂ©e dormir dans la chambre des filles et Justin dans celles des garçons, oĂč trĂŽnait un grand lit double et plusieurs lits simples.
Le repas se passa dans une ambiance chaleureuse. Jusqu’à ce que Knut se plaigne d’un mal de crĂąne et demande Ă  Justin de l’accompagner jusqu’à la chambre pour l’aider Ă  trouver un doliprane. Flairant le mauvais coup, le chaton aux cheveux bleus accepta, Ă  condition que sa petite amie les suive, histoire de prouver Ă  la tablĂ©e qu’ils pouvaient directement arrĂȘter lĂ  leurs stupides paris et rangez les jetons normalement dĂ©volus au Hold’em Poker censĂ© ĂȘtre jouĂ© juste aprĂšs le dessert.
Comment se retrouva-t-il attachĂ© les poignets au sommier, en caleçon sur le lit ? Lui-mĂȘme eut bien du mal Ă  l’expliquer. Il n’avait pas du tout vu le coup venir. Il en cria mĂȘme de rage :
« PUTAIN CÉCILE, T’ABUSES ! JE T’AI DIT MILLE FOIS QUE JE DÉTESTAIS ADORER LES TRUCS KIFANTS QUE TU ME FAIS FAIRE ! TRAITRESSE ! »
À peine Ă©tait-il rentrĂ© dans sa chambre que sa petite amie s’était jetĂ©e sur lui, l’avait copieusement embrassĂ©e devant le petit SuĂ©dois avant de le faire tomber sur le matelas. Justin croyait juste que sa meuf Ă©tait folle et qu’elle voulait marquer son territoire au nez et Ă  la barbe de son rival, raison pour laquelle il s’était laissĂ© faire. Comprendre Ă  la tenue que Knut venait d’enfiler en quelques secondes que ces deux-lĂ  Ă©taient en rĂ©alitĂ© de mĂšche le fit rugir, un peu de curiositĂ© et beaucoup de colĂšre. Le retour inattendu du Virgin Killer Kitty Pyjama, accompagnĂ© de barrettes « oreilles de chats » de la mĂȘme couleur bleutĂ©e avait en effet eu de quoi le faire trembler. Tout autant que le sourire ravi du SuĂ©dois qui se lĂ©chait les babines tandis que CĂ©cile terminait de nouer avec une fine cordelette les poignets de son petit ami.
« En fait, elle est vachement cool ta copine ! Quand elle a vu Ă  quel point j’étais triste cette aprĂšs-midi Ă  cause de toi, elle a dĂ©cidĂ© de m’aider Ă  me venger, en Ă©change du droit de pouvoir filmer ! C’est dingue comment les Fujoshi sont super corruptibles ! Le deal en or ! DĂ©solĂ© Juju, mais lĂ , t’es Ă  moi ! »
« Ouais ! », complĂ©ta la jeune femme avant de sortir de la piĂšce en sautillant « Moi, j’vous suivrais de l’autre chambre sur mon mac Ă  partir de la webcam posĂ©e sur la commode, pour pas vous dĂ©concentrer ! Amusez-vous bien les garçons ! »
Ainsi, Justin se retrouvait face Ă  ses responsabilitĂ©s, et surtout face Ă  son destin. Un destin excitĂ© comme une puce qui afficha trĂšs rapidement son Ă©tat en se dĂ©barrassant de son pyjama, ne gardant pour seul habit que ses barrettes et ses longs cheveux sur les Ă©paules. Tout le reste Ă©tait parfaitement visible, de son corp nu et Ă©pilĂ© jusqu’à son envie qui se dessinait rapidement sur son visage. Knut ne s’excusa mĂȘme pas au moment de reproduire le moment gĂȘnant de l’aprĂšs-midi, en tirant le caleçon de Justin jusqu’aux chevilles. C’était sa douce petite vengeance Ă  lui. Constater que le chaton aux cheveux bleus n’était pas du tout indiffĂ©rent Ă  la chose le conforta dans sa dĂ©cision. Timidement, c’est-Ă -dire rouge comme une tomate, le regard fuyant et un sourire horriblement gĂȘnĂ© au visage, Knut avoua ce qu’il se rĂ©pĂ©tait en boucle dans sa tĂȘte depuis le dĂ©but de la semaine.
« La derniĂšre fois, t’as Ă©tĂ© gentil, tu m’as mĂ©nagĂ©, alors que tu aurais pu faire ce que tu voulais
 LĂ , j’veux que t’en profites Ă  fond ! C’est pour ça que j’ai demandĂ© Ă  Hakon de me prĂ©parer, de m’habituer en me... Enfin
 Tu vas voir ! C’est mon cadeau pour te remercier ! »
PlutĂŽt que de rĂ©pondre, Justin fixa juste son camarade avec un sourire Ă  moitiĂ© mauvais, Ă  moitiĂ© empli de dĂ©sir. La curiositĂ© l’emportait sur la peur. L’envie sur la gĂȘne d’ĂȘtre vue. Le sens du devoir sur la morale. Il laissa simplement Knut faire ce qu’il avait en tĂȘte. Il lui devait bien ça.
Ravi de voir qu’il avait le champ libre, le chaton SuĂ©dois se jeta sur la fine intimitĂ© de son partenaire et la dĂ©vora des lĂšvres sans rĂ©flĂ©chir, mĂȘlant petits mordillages, baisers et fĂ©lines lĂ©chouilles amoureuses. Tout Ă©tait bon pour le faire ronronner, et surtout le prĂ©parer Ă  la suite.
Lorsqu’enfin Knut fut assurĂ© que Justin n’en pouvait plus, il s’allongea sur son torse et lui bouffa le cou et les papilles, en se frottant de maniĂšre non Ă©quivoque Ă  son entre-jambe.
« Attends Kisse, tu
 tu ne vas pas  », paniqua le jeune Français.
« Si  », rĂ©pondit simplement le SuĂ©dois souriant, en plongeant son regard humide et pĂ©tillant dans ses yeux bleu-vert.
ComplĂštement sous le contrĂŽle des baisers, des miaulements et de la gourmandise de son amant, Justin ne put qu’accepter que ce dernier se mue en Andromaque, se donnant en de puissants soupirs Ă  sa tendre virilitĂ©. Knut avait tant rĂȘvĂ© ce moment, celui oĂč il offrirait au garçon qui avait changĂ© sa vie sa premiĂšre expĂ©rience du genre : prendre un mĂąle de son espĂšce.
Justin en suffoqua presque. Avec CĂ©cile, il avait l’habitude. Avec un ĂȘtre de son propre sexe, il ne l’avait jamais envisagĂ©, se voyant bien trop faible et fragile pour tenir ce rĂŽle. Et pourtant, lĂ , alors que Knut contrĂŽlait tout, cela lui parut comme une Ă©vidence. Les conventions, il n’en avait rien Ă  foutre. Seul comptait le rougissement de ses joues et surtout les soupirs et petits miaulements caractĂ©ristiques de son partenaire qui n’en pouvait plus de se remuer ainsi, de plus en plus fort, de plus en plus vite, de plus en plus chaud.
« Mjau
 Mjauuuuu
 Mjauu
 Mj  »
Pour terminer de miauler, encore aurait-il fallu que Knut puisse respirer. Avec les lĂšvres de Justin collĂ©es aux siennes, la chose semblait plus compliquĂ©e. C’était trop, il explosa le premier, marquant le torse de son amant de sa simple passion.
PaniquĂ© et gĂȘnĂ©, le petit SuĂ©dois se releva, s’excusa et dĂ©tacha immĂ©diatement Justin, pour lui permettre d’aller s’essuyer, avant qu’il ne puisse doucement finir son office. Le chaton aux cheveux bleus ne l’entendit par de cette oreille. Grognant d’un sourire nerveux, il poussa son camarade et se jeta sur la webcam pour l’éteindre, avant de constater et crispant ses mains et faisant grincer ses dents qu’elle n’avait simplement jamais Ă©tĂ© allumĂ©e.
« CÉCIIIILE ! BORDEEEEEEEL ! SORCIERE ! Rha, j’vais me venger ! Kisse ? DĂ©solĂ©, mais t’es foutu ! Tu vas en chier pour elle ! »
Se retournant brusquement en direction de sa victime dĂ©signĂ©e, Justin ne put que constater que, loin de fuir, Knut n’en attendait pas moins. SituĂ© face Ă  lui, le jeune SuĂ©dois s’était spontanĂ©ment positionnĂ© Ă  genoux sur le matelas, un morceau de cordelette directement entre les dents, en mode « attache-moi grand fou ». Son attitude ne laissait aucun doute sur le rĂŽle qu’il comptait tenir. Dans une meute de chats, il y avait toujours un dominant. Et ce n’était clairement pas lui.
« Mjauuuuuuuuuuuu ! »
Incapable de rĂ©sister devant quelque chose d’aussi mignon et provocant, Justin se jeta sur son partenaire et le dĂ©vora des cuisses Ă  la tĂȘte, avant de clairement oser profiter de la situation. Sans la moindre contestation, Knut se retrouva un bĂąillon dans la bouche, Ă  quatre pattes les fesses Ă  l’air, une cordelette nouĂ©e en collier et laisse autour du cou et une autre liant ses pieds. Et il aima tout ce qui suivit, des petites tapes qui donnaient un dĂ©licieux goĂ»t de piquant Ă  son abandon jusqu’au dernier rĂąle de Justin, lĂąchĂ© au moment mĂȘme oĂč ce dernier l’avait ceinturĂ© le plus fortement, le ventre plaquĂ© de tout son poids sur son dos, une seconde avant de lui glisser les plus beaux mots Ă  l’oreille.
« Toi, j’crois que j’t’aime presque autant que CĂ©cile et Aaron  »
Dans la salle Ă  manger, les autres adolescents attendirent un long moment que les deux chatons se soient tendrement endormis dans les bras l’un de l’autre pour aller se coucher Ă  leur tour, histoire de ne surtout pas troubler leur doux repos et leurs rĂȘves.
Dans la chambre des filles, son ordinateur pliĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’elle, CĂ©cile avait passĂ© la soirĂ©e Ă  regarder les Ă©toiles par la fenĂȘtre, dans son dĂ©bardeur et sa jupe. La lune brillait dans le ciel et se rĂ©flĂ©chissait sur sa joue, marquĂ©e par une goute orpheline. Dans quelques jours, Justin serait Ă  Paris pour passer son oral. Il ne pouvait que le rĂ©ussir. Elle le savait. Cette Ă©preuve marquerait la fin de leur histoire.
Elle n’espĂ©rait qu’une seule chose. Que toutes celles que Justin Ă©crirait aprĂšs elle soient aussi belles.
Tout simplement.
Fin.
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marie-bradshaw · 2 years ago
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Le plus beau des compliments
Chers lecteurs,
Hier, et les semaines passées, j'ai eu l'occasion de parler avec des femmes de ma communauté.
Que ce soit des amies ou des connaissances plus lointaines, elles m'ont toutes fait le mĂȘme retour:
"Merci de nous faire prendre confiance en nous. Merci de nous montrer que oui, nous aussi on peut oser s'affirmer et se montrer telles que nous sommes vraiment"
C'est réellement le plus beau compliment que vous pouviez me faire.
Hommes comme Femmes d'ailleurs.
Pouvoir vous inspirer Ă  prendre soin de vous, Ă  vous Ă©couter plus, et vous habiller comme bon vous semble - bref, Ă  vous sentir libre et prendre conscience de votre valeur, c'est le premier objectif de tous mes projets: que ce soit via ma page Instagram, ce blog ou mon futur site de retail skincare.
Je ne suis pas meilleure que vous, en aucune maniĂšre, j'ai juste du me battre plus vite pour moi-mĂȘme, et quand la vie m'a mis Ă  terre, Ă  de nombreuses reprises, fait frĂŽlĂ© la mort, deux ou trois fois, j'ai toujours choisi de me battre pour me relever plus forte et tirer parti de cette douleur, de cette rage de survivre, pour devenir la meilleure version de moi-mĂȘme.
Cette rage, vous l'avez tous en vous.
Bien souvent tout ce qu'il vous manque c'est la prise de conscience que OUI, tout est possible, tout et je dis bien absolument tout ce que vous voulez entreprendre est réalisable à condition de prendre confiance en vous - d'y croire assez fort - et de travailler assez dur.
C'est pourquoi j'ai dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter de boire pendant quelques temps.
MĂȘme si ça se limite aux soirĂ©es, la derniĂšre, aprĂšs m'ĂȘtre mise en danger et ĂȘtre rentrĂ©e Ă  l'aube Ă  pieds, seule, m'a fait rĂ©aliser que je me cachais derriĂšre un abus des bonnes choses pour cesser de rĂ©flĂ©chir.
Ou plutĂŽt devrais-je dire cesser de penser Ă  ce qui me fait mal.
Et ce qui m'a toujours le plus fait souffrir c'est ma peur de l'abandon par mes ĂȘtres proches.
AprĂšs tout, si mon propre pĂšre ne m'a jamais prĂȘtĂ© attention, bien que j'ai toujours voulu me plier en quatre pour devenir l'ĂȘtre brillant qu'il inspirait Ă  avoir produit, pourquoi les autres resteraient?
C'est ce qui me fait le plus mal, encore aujourd'hui.
La peur de ne pas ĂȘtre assez bien, assez intĂ©ressante pour qu'on reste pour moi.
Rien que le fait de coucher cette phrase sur papier me met les larmes aux yeux.
Il y'a quelques temps, j'ai eu le courage de poser une nouvelle base pour mes relations, quelles qu'elles soient, aprÚs avoir compris que je méritais quelque chose de vrai: soit tu es vraiment là, soit tu quittes la partie.
La figuration c'est terminé.
Ce principe s'appliquait surtout à mes parents, mais fût valable pour mes amis ou mes petits-amis.
Parce qu'aujourd'hui et aprĂšs de trĂšs longs mois Ă  travailler sur moi aprĂšs mon agression, je sais ce que je vaux.
Et je sais que je ne mĂ©rite pas d'ĂȘtre relayĂ©e au second plan, ou d'interagir avec des figurants.
Si tu veux faire partie de ma vie, sois vraiment lĂ  ou descends de la scĂšne principale et prends la place du spectateur.
C'est aussi simple que ça.
Parce que moi je serai lĂ .
Moi je prendrai soin de toi.
J'aurai à coeur de te protéger, de te guider, de te réconforter ou juste de t'accompagner dans tes moments de vie - qu'ils soient bons ou moins joyeux.
Je serai ton roc, aussi loin que tu me laisseras l'ĂȘtre.
Alors quand ma meilleure amie, la personne pour qui j'ai le plus voulu l'ĂȘtre, et de qui je n'ai plus de nouvelles depuis des semaines, sans aucune explications, parle de moi en termes peu Ă©logieux, me traite de garce Ă©gocentrique auprĂšs d'une amie (en fait), quand tout ce que j'ai fait c'Ă©tait vouloir partager mon bonheur avec elle et lui dire que j'Ă©tais lĂ  si ça n'allait pas, tentant de dĂ©crypter son silence, Ă  n'importe quelle heure du jour ou de la nuit - ça m'a mis un sacrĂ© coup.
Ca m'a brisé le coeur, en fait.
AprÚs tout, depuis des années déjà, on partageait tout.
2 heures d'appel chaque jour, ou globalement c'est compliqué de s'exprimer parce qu'elle est trop exaltée par son récit.
Et c'Ă©tait OK.
L'un de mes ex-copains m'avait mĂȘme dit "vous deux c'est un package deal, en sortant avec toi on sait qu'elle est derriĂšre aussi".
Deux Noël de suite passées toutes les deux, parce que nos familles craignent trop et qu'on avait décidé de prendre notre revanche sur la vie en célébrant ces moments toutes les deux.
"Je traversais une mauvaise phase, j'ai pas géré" répondit-elle quand je lui demandais des explications aprÚs avoir vu sa conversation sur le téléphone de mon amie, sous le choc.
Trop tard.
Qu'elle, qui était censée me connaitre mieux que personne, puisse dire ça à quelqu'un d'autre, sans avoir le courage de me le dire en face aprÚs des semaines à essayer de savoir ce qu'elle avait et lui témoigner mon affection - non - ce n'est pas quelque chose que je peux accepter.
Avec un passif diffĂ©rent du mien peut-ĂȘtre, mais pas en connaissance de cause. Pas aprĂšs m'avoir dĂ©jĂ  Ă©vitĂ©e sur une incomprĂ©hension qu'elle avait eu deux ans auparavant, persuadĂ©e que je voulais sĂ©duire son ex quand tout ce que j'avais fait c'Ă©tait lui dire que tout finirait bien pour le rĂ©conforter de leur rupture rĂ©cente.
J'ai lu il y'a peu "tes vrais amis sont ceux qui parlent de toi en termes Ă©logieux quand tu n'es pas dans la piĂšce".
Je ne pourrais pas ĂȘtre plus en accord avec ça.
Encore aujourd'hui, je ne lui manquerais jamais de respect en son absence.
Mais quand la loyautĂ© ne va que d'un cĂŽtĂ© -il faut savoir quitter la table, mĂȘme si on y a laissĂ© sa chemise.
Alors je quitte la table pour ne pas y laisser en plus mon pantalon.
Et je me sens plus seule que jamais.
Mais je sais aussi que tout ira bien, que je vais guérir de ce coup de poignard dans le dos, et que me cacher dans des soirées excessives ne résoudra rien bien au contraire.
Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la volonté de la dépasser.
Que ce soit elle, mon pÚre, ou mon dernier copain, si aucun d'entre eux n'a su valoriser ma présence dans leurs vies, c'est qu'elle n'était pas nécessaire.
Me détruire ne changerait pas ça.
Poursuivre mes rĂȘves en revanche, mes objectifs, ne fera que me rapprocher de moi-mĂȘme - et je sais que ceux qui veulent ĂȘtre avec moi sauront l'ĂȘtre et le rester.
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quicklymag · 4 years ago
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Concernant la solitude, la souffrance et notre salut.
Il est devenu difficile de savoir quoi penser de tout ce qu’il se passe en ce moment, dans quel Ă©tat se trouve notre monde et l’incertitude gĂ©nĂ©rale m’a Ă©loignĂ© de ce qui Ă©tait important pour moi. Mais Ă  un moment donnĂ©, il faut ouvrir ses yeux, se rendre compte des choses et prendre une grande inspiration avant de se lancer. 
Au dĂ©part, tout se passait relativement bien. Il y avait ce frisson de la vie qui fut soudainement bouleversĂ©e. Tant de questions et de changements si brutaux ; tout dïżœïżœïżœun coup des millions de français sans travail et tous fortement encouragĂ©s Ă  rester Ă  l’intĂ©rieur. Quelle nouvelle grandiose pour une personne comme moi qui adore rester Ă  la maison, tranquille, seule avec mes chats. Mais “par chance” j’ai pu continuĂ© Ă  travailler avec une amie et mon meilleur ami dans cette enseigne de grande distribution. 
“OĂč sont les pĂątes ?!” ; “Pourquoi il n’y a dĂ©jĂ  plus de papier toilettes ? Il est 9h30 !” vos gueules.
La situation fut Ă©trange, bien sĂ»r. C’était comme si nous Ă©tions tous sur un bateau en train de danser tous ensembles via Zoom, Skype, etc, et que nous nous dirigions dans un avenir incertain mais cette situation, en nous Ă©loignant, nous a rapprochĂ©. Ayant dĂ©cidĂ© de rester seule au lieu de rejoindre mes parents, ma soeur et mon neveu Ă  la maison familiale, je prenais davantage de nouvelles d’eux, je prenais garde Ă  tout ce qu’ils me disaient et leurs donnait des nouvelles comme j’oubliais bien souvent de le faire. J’ai eu le droit Ă  un anniversaire via Zoom, chose trĂšs Ă©trange que je raconterai probablement Ă  mes enfants. 
“Dis Maman, comment t’as fĂȘtĂ© tes 25ans ?  - Personne ne pouvait venir mais j’ai eu une fĂȘte surprise sur Zoom... donc j’ai passĂ© mes 25ans sur mon tĂ©lĂ©phone parce que tous mes proches Ă©taient lĂ .”
Etrange. 
Je suis, trĂšs certainement, hypersensible par nature, introvertie. Je suis Ă  l’aise Ă  la maison, avec mes livres, mes chats, du rangement Ă  faire, mon ordinateur, des projets crĂ©atifs et du thĂ©. Je vis dans une rĂ©sidence avec un superbe parc, et la lente arrivĂ©e du printemps offrait des promenades fraĂźches, ensoleillĂ©es, reposantes. Si reposante qu’il Ă©tait difficile de penser que tout aillait mal, Ă  l’exception de la distanciation sociale qu’il fallait garder avec les voisins et les masques chirurgicaux, les gants et tout cet attirail portĂ© par tous. Au travail tout me semblait normal, mais une fois rentrĂ©e... c’était Ă©trange. 
Quand je ne faisais pas mes courses sur mon lieu de travail, que je me rendais au centre commercial en bas de chez moi, tout Ă©tait si morose, si... mort ? Toutes les boutiques fermĂ©es, tout Ă©teint sauf la grande surface, pas de rire, pas de discussions enjouĂ©e, pas d’enfants en train de courir dans les allĂ©es. Le silence et l’atmosphĂšre pesante digne d’un film d’Hitchcock. Comment exprimer cette sensation ? Comment mettre des mots sur ce frisson que l’on ressent quand on rentre dans un tel endroit ? Je crois que je me souviendrai toujours de ce frisson ressenti Ă  l’entrĂ©e du supermarchĂ© et cette vision si triste sur tous les visages habituellement si enjouĂ©s. 
En ce sens, beaucoup de choses sont restĂ©es inchangĂ©es. Si on ne se connecte pas Ă  Twitter, si on allume pas BFM ou que l’on ne parle pas Ă  un membre de son entourage particuliĂšrement anxieux, il y a peu de choses au dehors de votre fenĂȘtre qui suggĂšre que quelque chose de terriblement mal se produit. L’air est calme, mĂȘme si c’est un calme mortuaire, les oiseaux chantent, la nature reprend ses droits. Il y avait un pianiste dans ma rĂ©sidence qui jouait un rĂ©cital une Ă  deux fois par semaine, quelques fois accompagnĂ© d’un violoniste. Rien n’a vraiment changĂ©, mĂȘme aujourd’hui, si ce n’est la gratitude que nous ressentons maintenant au quotidien mĂȘme si nos bonnes vieilles habitudes sont revenus (nous sommes français aprĂšs tout). Je suis en santĂ©. Mes amis et ma famille sont Ă©galement en santĂ©. Je suis loin de rouler sur l’or mais j’ai de quoi manger. Je suis capable de joindre les deux bouts mĂȘme si ma banquiĂšre est Ă  deux doigts de me gifler. Ces simples vĂ©ritĂ©s, quand tout le reste a Ă©tĂ© arrachĂ© sous vos pieds, sont suffisantes. Il faut se dire que nous ne sommes pas au bord de la catastrophe, certes ça a Ă©tĂ© une pĂ©riode difficile et la continuitĂ© de cette pandĂ©mie risque d’ĂȘtre difficile pour chacun, mais manquons nous de nourriture ? Manquons nous de soins ? Il y a tant de raison d’ĂȘtre reconnaissant d’ĂȘtre qui nous sommes, oĂč nous sommes et nous pouvons ĂȘtre reconnaissant pour les choses les plus simples : la nourriture, un toit, l’amour, la santĂ© et l’amitiĂ©. 
La façon dont nous cherchons Ă  pointer du doigt tel ou tel dĂ©tail me rend folle. Bien sĂ»r qu’il y a eu des erreurs, qu’il y a Ă©normĂ©ment de frustration, il y a la crise Ă©conomique, l’incapacitĂ© de notre gouvernement Ă  ne pas se contredire tous les deux jours et ses Ă©chec complets, la violence du systĂšme capitaliste sur les citoyens, les milliers de personnes qui meurent chaque jour dans le silence et seuls, qu’elles partent du fait de la pandĂ©mie ou des autres maladies que nous donnons l’impression d’avoir oubliĂ©. A croire que le cancer et le sida ont disparu avec l’arrivĂ©e de l’ami coronavirus. Mais d’oĂč vous vous situez, quand vous faites le point, les choses sont-elles rĂ©ellement injustes ? Je n’arrive pas Ă  comprendre pourquoi nos esprits ont tendance Ă  chercher et rechercher encore et encore des choses nĂ©gatives, oubliant le positif alors qu’il y en a. Partout, tout le temps ! La sociĂ©tĂ© est bancale, nous sommes en pleine prise de conscience mondiale ce qui engendre des conflits, des dĂ©bats plus stupides les uns que les autres. La sociĂ©tĂ© souffre, la sociĂ©tĂ© est trouĂ©e et Ă  la limite d’un nouveau conflit mais en tant qu’individus, la plupart du temps, nous allons bien. 
En tant qu’humains, nous avons cette terrible et Ă©trange tendance Ă  - tout en ayant conscience de notre capacitĂ© Ă  trouver le bonheur, Ă  ĂȘtre heureux, en santĂ© et en sĂ©curitĂ© - contrecarrer tous nos propres progrĂšs pour remettre en cause une nouvelle gĂ©nĂ©ration, un nouveau millĂ©naire. MĂȘme lorsqu’aucune menace n’est immĂ©diate, lorsque nous sommes en sĂ©curitĂ©, nous sommes incapables de ne pas nous dĂ©charger sur les autres de toutes nos plaintes et souffrances, oubliant les sourires que nous avons Ă©tirĂ© tout au long de la journĂ©e. Pourquoi ? 
Il semble que l’humain, comme les philosophes le raconte, est obsĂ©dĂ© par sa propre souffrance. Nous crĂ©erons, Ă  coup sĂ»r, de nouveaux conflits avec nos sociĂ©tĂ©s quand les conflits actuels seront rĂ©glĂ©s. Nous irons chercher dans les archives, dans nos livres, des conflits pour les remettre aux goĂ»ts du jour alors qu’avec une narration diffĂ©rente et dans les mĂȘmes circonstances, ces conflits pourraient ĂȘtre rĂ©glĂ©s pacifiquement. Alors pourquoi toujours gueuler ? 
J’ai eu l’occasion d’aborder divers sujets d’actualitĂ© avec des proches. Nous avons Ă©voquĂ© la dĂ©pression, la perte, la lutte financiĂšre pour survivre Ă  cette crise, les abus passĂ©s, la solitude, la nĂ©gligence, le rejet, le harcĂšlement et j’ai constatĂ© que nous vivons ces choses presque universellement, avec divers degrĂ©s de gravitĂ©, bien entendu, et pour des durĂ©es variables. Mais souvent ces blessures sont ressenti non pas comme une souffrance mais comme un signe d’honneur; non pas comme si avoir vĂ©cu tel ou tel chose signifiait ĂȘtre plus fort aujourd’hui, mais comme si la souffrance elle-mĂȘme Ă©tait une marque indĂ©lĂ©bile d’accomplissement. “J’ai survĂ©cu Ă  ça, et toi?” Et les personnes qui pansent ces blessures qui les font souffrir sont jugĂ©s, moquĂ©s. 
J’ai l’impression que notre sociĂ©tĂ© a romancĂ© la souffrance, qu’elle s’y est habituĂ©e ; nous sommes tellement attirĂ©s par l’idĂ©e de souffrance que nous ne pouvons pas dĂ©tourner le regard quand nous la voyons, et nous ne pouvons y renoncer quand nous la vivons. Comme si nous avions oubliĂ© la joie que peut apporter le bonheur. Avoir souffert devient un critĂšre si important dans la validation sociale que nous enfermons notre identitĂ© dans nos souffrances bien que souvent nous sommes loin d’ĂȘtre lesdites souffrances. Et tandis que le fardeau de la charge fatigue notre dos, nous continuons de vouloir l’engraisser, craignant de pouvoir simplement le poser et lui marcher dessus. 
Il y a, aujourd’hui, une menace trĂšs rĂ©elle pour notre monde, une qui se prĂ©sente sous la forme d’une maladie infectieuse, d’une instabilitĂ© Ă©conomique, ou peut-ĂȘtre proche de la ruine pour certains, et qui se prĂ©sente en comment nous voyons notre sociĂ©tĂ© qui nous soutient (ou non) dans votre quotidien et notre place relative en son sein. 
Pour beaucoup, cette crise a peut-ĂȘtre mis en lumiĂšre Ă  quel point vous ĂȘtes insignifiant pour le plus grand tout, cela vous a peut-ĂȘtre frustrĂ© d’ailleurs. Mais cela est peu probable, car chacun de nous est au centre de sa propre orbite. En fait, pour la plupart des gens, il peut y avoir l’envie de rendre cette crise plus personnelle, quelque chose qui vous arrive, Ă  vous seul, mais il y a des milliards de vous dans le monde qui font parti de cette grande toile qu’est la civilisation du XXIĂš siĂšcle. C’est une autre dĂ©faillance de l’esprit de ne pas pouvoir considĂ©rer avec une gravitĂ© rĂ©elle la vie de personne que l’on a jamais rencontrĂ© et de se foutre des consĂ©quence immĂ©diate que l’on a sur sa rĂ©alitĂ©, sur sa vie. 
Mais s’il y a bien un moment pour considĂ©rer la vie d’autrui, de ces gens que l’on a jamais rencontrĂ©, je dirais que c’est maintenant. Vous vous sentez seul ? GĂ©nial. Je dirais que nous nous sentons tous collectivement seuls en ce moment. Les personnes partageant un lit se sentent probablement seules, recroquevillĂ©es les unes Ă  cĂŽtĂ© des autres la nuit, et les travailleurs mĂ©dicaux se sentent probablement seuls alors qu’ils approchent de la fin d’un art de travail de douze heures, et le journaliste qui tente de rapporter la vĂ©ritĂ© se sent certainement seul, doublĂ© par les rĂ©seaux sociaux oĂč la stupiditĂ© prospĂšre, et la mĂšre maintenant chargĂ© de faire l’école Ă  la maison, trois enfants se sentent trĂšs certainement seuls, perdus et fous; et l’enfant de 35ans avec un nouveau bĂ©bĂ© Ă  la maison, branchĂ© Ă  un respirateur susceptible de mourir sans personne prĂšs de lui; sauf pour des fantĂŽmes anonymes, et ces Ă©tudiants, loin de leur famille et ayant perdu leur travail Ă  mi-temps, tous se sentent trĂšs seuls. 
La paradoxe de la solitude est que nous le ressentons tous souvent ensembles et en mĂȘme temps. Car ĂȘtre vraiment compris est quelque chose qui nous Ă©chappe perpĂ©tuellement. Il y a une rĂ©elle consĂ©quence Ă  ne pas se connaĂźtre soi-mĂȘme, et souvent la solitude frappe une corde particuliĂšrement troublante lorsque la seule compagnie que l’on a est avec un Ă©tranger. Pour cette raison, une rĂ©flexion tranquille est peut-ĂȘtre l’un des entreprises les plus essentielles, les plus Ă©prouvantes mais aussi les plus sous-estimĂ©es que nous puissions entreprendre. 
Faut-il ĂȘtre particuliĂšrement utile ou productif en ce moment ? 
Ce n’est pas le moment de s’enfermer dans les coins poussĂ©rieux de notre esprit. C’est le moment de vraiment Ă©valuer tout ce dont on doit ĂȘtre reconnaissant. Il y a toujours une histoire avec une fin plus heureuse, il y a toujours une rĂ©alisation juste Ă  l’horizon dans laquelle placer ses espoirs, il manque toujours quelque chose... La vie n’est pas une monstruositĂ© si vous lui laissez une chance. Regardez ailleurs et vous trouverez la joie. Il y a tellement de choses Ă  explorer en soi -il y a tellement de mondes qui vous constituent, tellement de merveilles accessibles Ă  travers les livres, les films, la musique et votre propre imagination. Il ne manque pas de magie cachĂ©e dans les replis de la vie quotidienne que ce serait une putain d’erreur de s’asseoir sainement Ă  l’intĂ©rieur de cette catastrophe mondiale et de ne penser qu’aux souffrances de votre pauvre personne stupide et Ă©goĂŻste. 
La patience que j’ai gĂ©nĂ©ralement pour les nuances comprĂ©hensibles de la condition humaine a drastiquement diminuĂ© Ă  force de cacophonie de plaintes qui rĂ©sonnent dans toute la conscience collective. Ne pouvons-nous pas nous pencher si lĂ©gĂšrement vers un champ d’existence plus lĂ©ger ? Sommes-nous quotidiennement obligĂ© de nous rappeler Ă  quel point nous vivons dans un monde de merde oĂč la stupiditĂ© de la tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© intĂ©resse plus que les dĂ©couvertes scientifiques ? OĂč les informations ne font que de nous rappeler la souffrance et la mort au lieu de nous informer de bonnes choses ? Regardez BFM 24h/24 et vous finirez une corde au cou. Pouvons-nous, juste deux minutes, considĂ©rer alors quelle contribution nous avons, spirituellement, Ă  ce grand tout ? A cette sociĂ©tĂ© ? Se dĂ©barrasser de l’idĂ©e que la vie est uniquement destinĂ©e Ă  notre propre consommation et Ă  notre propre divertissement ? Que nous ne mĂ©ritons chaque joie de la vie que pour la sous-apprĂ©cier, la rejeter et exiger la suivante au plus vite. Nous sommes insignifiant face Ă  la beautĂ© de la Terre, de la Vie, alors de quel droit agissons-nous avec tant de stupiditĂ© ? A quel point sommes nous cons ? 
La gratitude ne diminue pas les problĂšmes trĂšs rĂ©els de la vie; la gratitude n’exige pas que vous souriiez et supportiez la douleur qui existe dans votre esprit ou votre corps; la gratitude n’attĂ©nue pas ce que vous ignorez peut-ĂȘtre. La gratitude dĂ©place simplement l’équilibre de votre point de vue vers celui qui est enracinĂ© dans tout ce que vous avez et tout ce que vous ĂȘtes, plutĂŽt que dans ce qu’il vous manque. 
Aujourd’hui, en 2020, il faut que nous nous reposions-ici, dans ce lieu de gratitude. Que ce soit notre fondement, notre point de dĂ©part ou d’arrivĂ©e chaque jour, votre salut, qu’importe, il faut que nous apprenions Ă  ne plus nous plaindre constamment, Ă  ne plus chercher le malheur et nous robotiser. 
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jesuisindestructible · 7 years ago
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Les indestructibles - Mariane
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Les indestructibles se veut une sĂ©rie de portraits de personnes victimes et survivantes d’agression Ă  caractĂšre sexuel. Des indestructibles inspirantes, gĂ©antes, de divers horizons, qui nous offrent un regard sur diffĂ©rentes rĂ©alitĂ©s. Elles sortent de l’ombre, prennent parole courageusement, elles brisent le silence. Ce projet souhaite continuer la discussion #MoiAussi : nous voulons connaĂźtre leurs aspirations les plus vastes, leur colĂšre lĂ©gitime, leur vulnĂ©rabilitĂ©, leur lumiĂšre.
À travers un court questionnaire, nous souhaitons rĂ©vĂ©ler d’un point de vue des ces indestructibles, quelles sont les avenues possibles pour la suite des choses, quels changements sont attendus ou espĂ©rĂ©s de la mouvance. Mais surtout, comment elles perçoivent cette dimension dans leur cheminement. Cette dĂ©marche se veut une sĂ©rie de portraits qui vise une approche « d’empowerment », libĂ©ratrice, transparente et intime qui portera l’histoire unique de chaque indestructible. Nous avons donc travaillĂ© de concert avec chaque personne afin de leur offrir une expĂ©rience et un concept qui va de pair avec leur vĂ©cu et leur processus de guĂ©rison.
*Cette entrevue a été enregistrée et ensuite retranscrite.
Voici Mariane!
Tu es une personne qui a vécu une agression sexuelle. Est-ce que tu te sens survivante ou victime? Indestructible, ou autre chose?
Je crois que j’ai Ă©tĂ©, au dĂ©part, une victime d’un gĂ©nocide qui perdure de maniĂšre plus perverse envers les femmes des PremiĂšres Nations et Inuit. Puis, j’ai appris Ă  survivre. Ma mĂ©moire amnĂ©sique s’est chargĂ©e d’effacer les souvenirs des abus, la violence, mes racines, ma culture. À force d’amour et d’espĂ©rance, la petite fille blessĂ©e, humiliĂ©e, qui se rĂ©fugiait dans le bois, respirant la terre, qui s’enroulait dans un nuage, disparaissait dans ce lieu unique, inconnu et inaccessible Ă  personne d’autre, un jardin intĂ©rieur oĂč je pouvais me retirer au plus profond de mon Ăąme. C’est Ă  cet endroit qu’est ma rĂ©silience. Je suis femme Forte et Fragile Debout.  
Quelles sont les conséquences de ces violences sur ta vie?
Je crois que la plus grande consĂ©quence a Ă©tĂ© d’ĂȘtre le manque d’AMOUR envers moi-mĂȘme. De faire tout, tout pour ne pas perdre l’amour des autres, puisque j’en ai Ă©tĂ© privĂ©, que je m’en croyais indigne. Sans mĂ©moire, sans papier, sans racine. Être un arbre gĂ©ant et croire n’ĂȘtre que de mauvaises herbes. Dire NON, ĂȘtre consciente que l’on abuse de ma bontĂ©, de ma tolĂ©rance et ĂȘtre consciente que c’est inacceptable, mais accepter. Mon rapport avec mon corps aussi, aller au-delĂ  de mes limites et me mettre en danger. Les relations de couple sont un mystĂšre pour moi, car je n’ai pas eu d’exemple sain, considĂ©rant la perte totale de mon identitĂ© autochtone, inuit. Avoir l’impression d’ĂȘtre imposteur!! De nier la vĂ©ritĂ©, la bĂąillonner, de me couper de mes Ă©motions. L’ñme porte les traces et le corps aussi. Le chemin vers soi est parsemĂ© de ravins qui nous projettent contre les parois de la vie aux rochers acĂ©rĂ©s afin d’accĂ©der aux eaux plus calmes de l’amour de Soi, de la VĂ©ritĂ©, de sa vĂ©ritĂ©.
Te considÚres-tu en processus de guérison?
Je suis un arbre qui vivait avec des racines inversĂ©e vers le ciel, puis le tambour m’a ramenĂ© sur la Terre MĂšre, auprĂšs des miens, et je danse, danse maintenant, enracinĂ©e peu Ă  peu au creux de ma vie. L’écorce de l’arbre porte les blessures et les marques du temps, tout comme moi, mais elles s’effacent doucement. Les cicatrices s’estompent et la douleur aussi, laissant place Ă  la beautĂ© unique de mes diffĂ©rences, car j’apprends la fiertĂ© d’ĂȘtre moi. L’écriture, l’art, ma sensibilitĂ©, mes qualitĂ©s que je dĂ©couvre, d’avoir Ă©tĂ© capable de dire les MAUX (mots), de tendre la main malgrĂ© la peur d’ĂȘtre trahie, ont fait de moi qui je suis. FiĂšre et confiante. Je serai constamment en processus de guĂ©rison et je me battrai jusqu’à mon dernier souffle plus que jamais plus les femmes autochtones, inuits, aborigĂšnes, toutes les femmes, nos futures gĂ©nĂ©rations, ne soient victimes d’abus sexuels.
Quels sont tes leviers, tes outils au quotidien?  
La gratitude d’ĂȘtre vivante, d’aimer qui je suis. Je commence par le plus simple : me rĂ©veiller, ĂȘtre capable de voir, d’entendre, marcher, etc., d’ĂȘtre autonome de faire mon petit cafĂ© chaque matin comme si c’était le premier, et peut-ĂȘtre le dernier, en le humant avec plaisir, et qui me ramĂšne au prĂ©sent du jour Ă  venir. Je suis une guerriĂšre, alors je me prĂ©pare au combat pour moi en tant que femme, une mĂšre, une conjointe, une sƓur, une amie. J’apprends difficilement, mais j’arrive Ă  baisser les armes et juste respirer. Je regarde le ciel par ma fenĂȘtre, caresse la pierre traditionnelle, mes outils de sculpteure vieillot, je savoure d’ĂȘtre lĂ !!! Je cherche le positif et ne garde pas la Haine et la Vengeance en moi. Les bourreaux qui ont volĂ© la petite fille, je ne leur donne pas Victoire. Je dĂ©nonce, je dis, j’agis intuitivement et me fais confiance. Je libĂšre ma voix Ă©touffĂ©e depuis si longtemps et m’enveloppe de Sauge. Je prends mon tambour et chante enfin encore timidement, car j’ai le droit d’ĂȘtre. Je pense Ă  mes sƓurs disparues, assassinĂ©es et je prie. J’écris, dessine, raconte des histoires qui font rire, sculpte, fais des bijoux en perle et tout ce que je peux apprendre de mes cultures, car c’est ma guĂ©rison, je pars ailleurs loin du mal, du jugement, de la souffrance en ces moment, entourĂ©s des miens ou seule. Je m’expose parfois, mais j’en ai la force maintenant. Je ne sors jamais sans avoir dans mon sac perles et cuir pour faire mes mitaines, un petit bracelet, c’est ma trousse de secours et mon endroit secret. Si jamais je vis quelque chose de difficile, je m’y plonge, c’est mon kit de survie.
Comment as-tu vécu la mouvance #MoiAussi?
J’étais fiĂšre, triste, en colĂšre, alors je me suis interrogĂ©e, pourquoi? C’est alors que j’ai compris que le gĂ©nocide maquillĂ© continuait encore, la mĂȘme histoire pour les femmes des PremiĂšres Nations, Inuits, qui demeuraient invisibles. On n’en parlait pas, alors qu’elles ont ouvert la porte en manifestant, demandant une enquĂȘte, se battant chaque jour, cherchant leurs filles, leurs sƓurs, leurs mĂšres, toutes ces femmes disparues dont on n’a jamais retrouvĂ© le corps, ces familles en larmes, impuissantes devant un systĂšme colonisateur. Toute l’injustice qui ne cesse de continuer. Alors j’ai pris mon tambour que j’ai fais moi-mĂȘme, mes textes et ma folie de m’exposer, non prĂ©parĂ©e, sur la scĂšne du Quai des brumes, pour dĂ©noncer et dire les vraies choses avec mes mots. C’est ainsi que je choisis de vivre ma vie, mais ce fĂ»t aussi lĂ  que j’ai pris conscience de ma fragilitĂ© encore prĂ©sente, celle de la petite fille, la femme qui va au combat. Je craignais pour les reprĂ©sailles comme lorsque j’étais enfant, pour ma vie, la suite d’avoir osĂ© m’identifier haut et fort et puis aprĂšs
 aprĂšs je croyais mourir, mais j’ai acceptĂ© de vivre cette Ă©motions de terreur, de la sentir et de rĂ©aliser que j’étais ici et maintenant.  
C’est enfin un cri des femmes au creux d’une sociĂ©tĂ© qui doit se redresser et ce n’est qu’entre nous, pour nous et ensemble que l’on peut y arriver. Comme j’ai terminĂ© mon humble performance disant « soyons solidaires » le poing en l’air! C’est le seul chemin pour y arriver. Vivre avec les hommes en harmonie dans le respect et l’égalitĂ©.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquĂ©e?
Ce qui m’a le plus marquĂ©e dans ma vie c’est le foutu SILENCE autour de tout ces abus et la HONTE des victimes. Comment peut-on arriver Ă  dĂ©dramatiser, intellectualiser, alors que l’entourage sait et garde le silence, surtout lorsque c’est perpĂ©trĂ© dans l’enfance? Ils portent autant la culpabilitĂ© que l’abuseur. D’avoir errĂ© en m’imaginant avoir inventĂ© tout cela. De vouloir protĂ©ger ceux que j’aime en gardant un silence qui finalement crĂ©e un malaise, car personne ne peux comprendre ou imaginer l’inimaginable et l’innommable. Le systĂšme judiciaire qui transforme la victime en accusĂ©e. L’Injustice de la justice. Pour les femmes, pour les PremiĂšres Nations, les Inuits et ceux qui ne se rappelleront jamais d’oĂč ils viennent et qui n’appartiennent Ă  nulle part parce qu’on les arrachĂ©s Ă  leur mĂšre.
Quelle serait la suite idéale des choses pour toi? Autant d'un point de vue social qu'individuel?
Pouvoir enfin ne faire que de l’Art, laisser ma crĂ©ativitĂ© s’exprimer et surtout avoir un lieu pour m’y rĂ©fugier, entourĂ©e de mes branches, ma pierre, mes perles, qui me guĂ©rissent et me soulagent quand encore les images du passĂ© reviennent, car ma route n’est pas terminĂ©e. De changer les choses en conscientisant les gens. Dire les vraies choses dĂ©range, fait mal, bouscule et souvent, les gens ne veulent pas entendre, ni voir. DĂ©noncer, c’est chaque jour, chaque fois que je peux parler, chanter avec timiditĂ© et peur, frapper sur mon tambour, sur le sol, faire dĂ©couvrir la beautĂ© et la force d’un peuple, des femmes, de l’amour, de la vie, du PRÉSENT. Je suis debout, nomade. Je prends mon sac Ă  dos et transporte ma vie avec mes mocassins.  
                 FORTE ET RÉSILIENTE ! IDLE NO MORE !
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franckdoutrery · 7 years ago
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RĂ©flexions sur les reflets
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Un jour de marchĂ© je me trouve attablĂ© dans un restaurant prĂšs d’une fenĂȘtre qui donne sur une rue passante. Entre une bouchĂ©e de steak tartare et une gorgĂ©e de biĂšre fraĂźche, je jette un coup d’Ɠil Ă  l’extĂ©rieur. Car le genre humain est toujours intĂ©ressant Ă  observer. Surtout dĂšs qu’il ne se sent pas (ou ne se sait pas) regardĂ©. Tant qu’il Ă©volue sous le regard de son voisin, il Ă©vite de se curer le nez, de se gratter l’entre-jambe, voire de se moucher dans le coude. Dans notre enfance l’Ɠil de Dieu n’arrĂȘtait pas de suivre tous nos faits et gestes dans le triangle accrochĂ© au-dessus de la porte d’entrĂ©e. MĂȘme cachĂ© sous l’édredon ou dans les toilettes, on n’échappait pas Ă  son regard pĂ©nĂ©trant. Parfois un Ă©ducateur nous sermonnait : « Agissez en toute circonstance comme si votre mĂšre vous voyait ! » Plus tard, malgrĂ© cette Ă©ducation rigoureuse basĂ©e sur la suppression du « ni vu ni connu », on a bien dĂ» constater que les adultes « agissaient en toute circonstance » en respectant la diffĂ©rence cruciale entre le cachĂ© et l’apparent, l’accĂšs Ă  tous et le rĂ©servĂ© Ă  soi seul.
Ce qui est frappant, et qui devient mĂȘme obsĂ©dant au bout d’un quart d’heure, c’est le nombre de gens qui passent devant le restaurant et regardent, non pas ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur, mais leur reflet dans la vitrine. C’est ainsi qu’une dame en profite pour remettre en place un accroche-cƓur qui avait tendance Ă  prendre le large. Des messieurs ajustent leur cravate, remontent leur pantalon, rentrent le ventre. Une jeune personne est tout sourire en constatant que sa poitrine pigeonnante ne s’est pas affaissĂ©e. Quelqu’un s’arrĂȘte mĂȘme carrĂ©ment, non pour consulter le menu affichĂ©, mais pour sortir un peigne et se coiffer. Bref, tout le monde se regarde – verbe Ă  la fois transitif et rĂ©flexif – et personne ne me regarde – verbe transitif uniquement. Regardons donc les gens se regarder et rĂ©flĂ©chissons sur ce besoin Ă©vident qui dĂ©passe la simple coquetterie. Il semble bien que la civilisation commence notamment lĂ  oĂč l’animal humain se prĂ©sente ou se reprĂ©sente. DĂ©jĂ  certains de nos animaux de compagnie savent se prĂ©senter Ă  leur avantage. Il entre alors dans leur comportement un soupçon non pas de mensonge mais de feinte. (Parler de mensonge serait un abus de langage, car mentir suppose la connaissance explicite de l’écart entre la rĂ©alitĂ© et l’image qu’on en prĂ©sente). Or si l’on adhĂšre Ă  la thĂ©orie de la sĂ©lection naturelle, l’évolution semble avoir accordĂ© une prime non seulement aux plus aptes, mais encore Ă  ceux qui savent adopter les formes les plus avantageuses. Sans doute avons-nous hĂ©ritĂ© cette facultĂ© de nos lointains ancĂȘtres, qui ont dĂ» se camoufler pour survivre. Ou parader et se parer de formes et couleurs attrayantes pour se reproduire. Bien entendu, il existe des gens qui ne se soucient guĂšre de leur apparence, soit qu’ils ont tout sacrifiĂ© Ă  leur vie intĂ©rieure (spirituelle, intellectuelle ou artistique), soit que les moyens leur manquent pour soigner leur prestance. À cĂŽtĂ© de ces savants en savattes et salopette, de ces moines en coule ou bure, de ces poĂštes en guenilles, il existe nĂ©anmoins une engeance, de plus en plus nombreuse semble-t-il, qui a jetĂ© son dĂ©volu sur un dĂ©braillĂ© savamment Ă©tudiĂ©. C’est un prĂ©tendu laisser-aller, qui se rĂ©pand comme un feu de brousse, mĂȘme s’il coĂ»te la peau des fesses. C’est d’ailleurs parfois cette peau qu’il s’agit de montrer ou laisser deviner Ă  travers des jeans dĂ©lavĂ©s, Ă©limĂ©s jusqu’à la corde, voire dĂ©chirĂ©s pour la bonne cause. Et contrairement Ă  ce qu’on a connu jadis, et qu’on connaĂźt encore dans les rĂ©gions moins opulentes, plus c’est usĂ© et plus c’est cher. Revenons Ă  notre restaurant et Ă  nos passants de la rue passante, qui viennent se mirer dans la vitre. S’ils s’intĂ©ressent Ă  leur apparence et profitent de ce miroir improvisĂ© pour la soigner, ce n’est pas qu’ils se fassent des illusions : ils n’ont pas des corps de dieux ou de dĂ©esses, mais les parures sont lĂ  pour mettre en Ă©vidence les facettes les plus favorables et occulter les autres. Cette femme par exemple sait bien qu’entre Cindy Crawford et son reflet dans la vitre il n’y a pas photo. Mais elle trouve aussi que ce tailleur Ă  rayures verticales la mincit beaucoup. Mon spectacle est interrompu par une camionnette de livraison sombre qui vient se garer contre le trottoir. Et que vois-je tout d’un coup dans mon miroir sans tain ? Le reflet de quelqu’un que je connais bien : moi-mĂȘme. J’ai la tĂȘte du spectateur qui assiste aux premiĂšres loges Ă  la comĂ©die humaine, mais qui cette fois en fait partie. Le voyeur victime de son propre voyeurisme en quelque sorte. L’arroseur arrosĂ©. Du peu de cheveux qui me reste, une mĂšche me barre le front, que je pousse mĂ©caniquement en arriĂšre. Et je dois bien l’avouer, entre mon reflet et George Clooney il n’y a pas non plus photo. La prochaine fois j’éviterai de m’asseoir prĂšs de la fenĂȘtre.
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lesyeuxdemariana · 5 years ago
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« LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT
Le gouvernement gĂšre l’épidĂ©mie comme il peut
 mais les postures guerriĂšres sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des ĂȘtres puissants, capables de modifier notre gĂ©nome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie.
Apprenons Ă  survivre parmi eux, Ă  s’en protĂ©ger en faisant vivre l’espĂšce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunitĂ© et lui donnent le pouvoir d’affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourĂ©s massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique oĂč tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l’équilibre entre nos vies et la leur peut ĂȘtre gagnĂ© si nous renforçons notre systĂšme immunitaire par un mode de vie non mortifĂšre.
Dans cette crise, ce qui est stupĂ©fiant c’est la rapiditĂ© avec laquelle l’intelligence collective et populaire se manifeste.
En quelques jours, les français ont Ă©tabli des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connu et qui prolonge les grĂšves contre la rĂ©forme des retraites et l’action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies.
Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une sociĂ©tĂ© sont sous-payĂ©s, mĂ©prisĂ©s. Les aides-soignantes, les infirmiĂšres et infirmiers, les mĂ©decins qui travaillent dans les hĂŽpitaux publics, le personnel des Ă©coles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misĂšre tandis que des jeunes crĂ©tins arrogants sont payĂ©s des millions d’euros par mois pour mettre un ballon dans un filet.
Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment « exploitants agricoles » reçoivent des centaines de milliers d’euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l’industrie chimique prospĂšre.
Et voilĂ  que le petit virus remet les pendules Ă  l’heure, voilĂ  qu’aux fenĂȘtres, un peuple confinĂ© hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre Ă©poque, ceux qui sont prĂȘts Ă  donner leur vie pour sauver la nĂŽtre alors que depuis des dĂ©cennies les gouvernements successifs se sont acharnĂ©s Ă  dĂ©manteler nos systĂšmes de santĂ© et d’éducation, alors que les lobbies rĂšgnent en maĂźtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption.
Nous manquons d’argent pour Ă©quiper nos hĂŽpitaux, mais bon sang, prenons l’argent oĂč il se trouve, que les GAFA payent leurs impĂŽts, qu’ils reversent Ă  la sociĂ©tĂ© au minimum la moitiĂ© de leurs revenus. Car aprĂšs tout, comment l’ont-ils gagnĂ© cet argent ? Ils l’ont gagnĂ© parce qu’il y a des peuples qui forment des nations, Ă©quipĂ©es de rues, d’autoroutes, de trains, d’égouts, d’électricitĂ©, d’eau courante, d’écoles, d’hĂŽpitaux, de stades, et j’en passe, parce que la collectivitĂ© a payĂ© tout cela de ses deniers, et c’est grĂące Ă  toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impĂŽts et rendre aux peuples ce qui leur est dĂ».
Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchĂ©s financiers. Au cours des siĂšcles passĂ©s les rois de France ont trĂšs rĂ©guliĂšrement dĂ©cidĂ© d’annuler la dette publique, de remettre les compteurs Ă  zĂ©ro.
Je ne vois pas comment Ă  la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employĂ©s qui ne pourront plus payer les loyers, l’électricitĂ©, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer Ă  gaspiller 90% de son budget Ă  rembourser une dette qui ne profite qu’aux banquiers.
J’espĂšre que le peuple se lĂšvera et rĂ©clamera son dĂ», Ă  savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuĂ©e au peuple et non pas Ă  la finance internationale. Et si les autres pays font aussi dĂ©faut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et dĂ©tricoter une partie de la mondialisation qui n’a fait que nous appauvrir.
Et le peuple l’a si bien compris qu’il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mùres, des femmes et des hommes qui font passer l’humain avant le fric.
Ne nous y trompons pas, il n’y aura pas de retour en arriùre aprùs cette crise.
Parce que malgrĂ© cette souffrance, malgrĂ© ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgrĂ© ce confinement dont les plus pauvres d’entre nous payent le plus lourd tribut, Ă  savoir les jeunes, les personnes ĂągĂ©es isolĂ©es ou confinĂ©es dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincĂ©s qu’ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgrĂ© tout cela, le monde qui marchait sur la tĂȘte est en train de remettre ses idĂ©es Ă  l’endroit.
OĂč sont les vraies valeurs ? Qu’est-ce qui est important dans nos vies ?
Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d’une terre martyrisĂ©e et qui empoisonnent nos corps ?
Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ?
Encaisser la violence sociale de ceux qui n’ont eu de cesse d’appauvrir le systĂšme de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidaritĂ© ?
Subir une mĂ©decine uniquement occupĂ©e Ă  soigner les symptĂŽmes sans se soucier de prĂ©vention, qui bourre les gens de mĂ©dicaments qui les tuent autant ou plus qu’ils ne les soignent ? Une mĂ©decine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ?
Alors que la seule mĂ©decine valable, c’est celle qui s’occupe de l’environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, mĂȘme s’ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospĂšre si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus.
En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d’hectares des plantes transformĂ©es gĂ©nĂ©tiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prĂ©dateurs, ou pestes, les attaquent et s’en rĂ©galent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu’elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu’à des catastrophes.
Mais ne vous faites pas d’illusions, on traite les humains les plus humbles de la mĂȘme façon que les plantes et les animaux martyrisĂ©s.
Dans les grandes mĂ©tropoles du monde entier, plus les gens sont entassĂ©s, mal nourris, respirent un air viciĂ© qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres « pestes » seront Ă  l’aise et attaqueront leur point faible : leur systĂšme respiratoire.
Cette Ă©pidĂ©mie, si l’on a l’intelligence d’en analyser l’origine et la maniĂšre de la contrer par la prĂ©vention plutĂŽt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se dĂ©fendre efficacement et Ă  long terme contre les virus.
Le confinement a aussi des consĂ©quences mentales et sociĂ©tales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se rĂ©vĂšlent futiles. Acheter toutes sortes d’objets, de vĂȘtements, est impossible et cette impossibilitĂ© devient un bonus : d’abord en achetant moins on devient riches.
Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous dĂ©truisaient, combien l’entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la mĂ©fiance dont on se blindait pour se prĂ©server un vague espace vital, nous faisait du mal.
On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s’envoie des messages qui rivalisent de crĂ©ativitĂ© et d’humour.
Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles pourront se désengorger.
Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n’est ni un vecteur de vente, ni une usine Ă  profits, ni la propriĂ©tĂ© d’une Ă©lite qui affirme sa supĂ©rioritĂ©, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos Ă©motions avec les autres humains.
Quoi de pire qu’un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sĂ©rĂ©nades Ă  des villageois pour les rĂ©conforter, Ă  Paris des rues entiĂšres organisent des concerts du soir, des lectures de poĂšmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude.
C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais prĂ©occupĂ©es d’assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont rĂ©ellement besoin pour vivre, mais n’ont eu de cesse de conforter les Ă©lites, de mĂ©priser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple.
En ce sens, l’annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle.
AprĂšs l’explosion en plein vol des CĂ©sars manipulĂ©s depuis des annĂ©es par une mafia au fonctionnement opaque et antidĂ©mocratique, aprĂšs les scandales des abus sexuels dans le cinĂ©ma, dont seulement une infime partie a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©e, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des rĂ©visions dĂ©chirantes et se rĂ©inventer. Ce festival de Cannes qui dĂ©conne, ou festival des connes complices d’un systĂšme rongĂ© par la phallocratie, par la corruption de l’industrie du luxe, oĂč l’on expose complaisamment de la chair fraĂźche piquĂ©e sur des Ă©chasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulĂ©es par les marques, humiliĂ©es, angoissĂ©es Ă  l’idĂ©e de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochĂ©es comme des trophĂ©es, ce festival, mais venez-y en jeans trouĂ©s et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualitĂ©s d’artiste qu’il faut y cĂ©lĂ©brer et non pas faire la course Ă  qui sera la plus Ă  poil, la plus pute !
Si les manifestations si gĂ©nĂ©reuses, si Ă©mouvantes des peuples confinĂ©s pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rĂȘve !
Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et Ă  leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermĂ©s que nous sommes, nous ne cessons de penser Ă  eux et de leur souhaiter de se rĂ©tablir. Je ne suis pas croyante, les priĂšres m’ont toujours fait rire, mais voilĂ  que je me prends Ă  prier pour que tous ces gens guĂ©rissent. Cette priĂšre ne remplacera jamais les soins de l’hĂŽpital, le dĂ©vouement hĂ©roĂŻque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espĂ©rant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d’amour et d’espoir Ă  ceux qui en ont besoin. »
Coline Serreau
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christophe76460 · 5 years ago
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La pandémie du Covid-19 complique sérieusement le travail des équipiers de Portes Ouvertes au Moyen-Orient et en Afrique. Mais nous restons aux cÎtés de nos frÚres et soeurs persécutés.
Moyen-Orient: «Nous mettons en ligne tout ce qui est utile pour soutenir l'Église»
Sur le terrain, nos Ă©quipes partenaires ont Ă©tĂ© obligĂ©es de limiter ou de cesser leurs dĂ©placements. Dans de nombreux pays, les Ă©glises ne peuvent plus se rĂ©unir. Elles doivent s’organiser autrement. «Notre ministĂšre se poursuit. Enseignement, rĂ©unions de priĂšre, formations
 nous mettons en ligne tout ce qui est utile pour encourager les communautĂ©s chrĂ©tiennes. Par ailleurs, nous continuons Ă  aider les familles chrĂ©tiennes d’Irak et de Syrie Ă  survivre et Ă  se rĂ©installer», dit un de nos contacts qui prĂ©cise:
«Si notre aide s’arrĂȘtait maintenant, la simple prĂ©sence de chrĂ©tiens serait menacĂ©e.»
Dans d’autres pays de la rĂ©gion, les projets de soutien spirituel, mĂ©dical et socio-Ă©conomique engagĂ©s en partenariat avec les Ă©glises locales sont menĂ©s Ă  bien dans la mesure du possible. La pandĂ©mie n’a pas mis un terme Ă  la persĂ©cution.
Pour les chrĂ©tiens du Moyen-Orient, la crise sanitaire vient s’ajouter Ă  la persĂ©cution, Ă  l’isolement, aux traumatismes, aux abus, aux menaces et aux sĂ©quelles laissĂ©es par la prĂ©sence de Daech.
Afrique du Nord: nous Ă©valuons les situations les plus urgentes
Leur situation est devenue soudain trĂšs compliquĂ©e. Du jour au lendemain, de nombreux chrĂ©tiens ont dĂ» rester chez eux, sans travail et sans revenu. Beaucoup sont issus des classes sociales dĂ©favorisĂ©es et, contrairement Ă  d’autres ouvriers ou employĂ©s, ils ne peuvent pas compter sur la solidaritĂ© familiale. Il s’agit de chrĂ©tiens d’arriĂšre-plan musulman, rejetĂ©s par leur famille sur laquelle leur conversion a apportĂ© la honte.
Nos Ă©quipes et les Ă©glises locales Ă©valuent les situations les plus criantes pour venir en aide en prioritĂ© aux chrĂ©tiens Ă  court d’argent, sous forme de colis alimentaires.
Afrique Subsaharienne: «Les agresseurs ne sont pas confinés»
«La situation actuelle exige des dĂ©cisions difficiles. Nous voulons bien-sĂ»r prĂ©venir la propagation de cette maladie mais nous ne voulons pas oublier l’Église persĂ©cutĂ©e: les agresseurs ne sont pas confinĂ©s et des faits de persĂ©cution continuent d’ĂȘtre signalĂ©s dans toute la rĂ©gion», s’inquiĂšte notre directeur des opĂ©rations de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne.
Nos partenaires et Ă©quipiers du terrain sont habituĂ©s Ă  prendre des risques et ne se laissent par facilement dĂ©courager par la peur. Mais ils ont besoin d’ĂȘtre entourĂ©s de nos priĂšres. Mobilisons-nous Ă  leurs cĂŽtĂ©s pour qu’ils continuent Ă  tendre la main Ă  ceux qui souffrent sous la persĂ©cution et sous la maladie.
Il y a quelques jours, le directeur de Portes Ouvertes International, Dan Ole Shani, s’est adressĂ© Ă  toutes les bases de Portes Ouvertes et Ă  chaque Ă©quipier dans le monde au moyen d’une courte vidĂ©o. «Nous vivons et travaillons par la foi» a-t-il dit avant de conclure par la priĂšre. 
SUJETS DE PRIÈRE
Remercions Dieu pour la motivation et le travail des Ă©quipiers et partenaires du terrain
Prions pour que Dieu leur accorde sa protection, du discernement et de la sagesse
Prions pour les chrétiens persécutés qui en plus doivent faire face à la pandémie
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emilefrance · 7 years ago
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Les traces culturelles de l’islam
Les musulmans et les islamophiles qui tĂąchent de faire croire Ă  l'apport de l'islam aux sciences se rĂ©fĂšrent en gĂ©nĂ©ral Ă  un « Ăąge d'or de l'islam », expression qui dĂ©signe les quelques siĂšcles pendant lesquels les populations autochtones conquises par les arabo-musulmans n'avaient pas encore perdu leur culture sous la pression de ces derniers. Au dĂ©but de cette pĂ©riode de l'histoire, ces autochtones, qui constituaient la trĂšs grosse majoritĂ© de la population des rĂ©gions concernĂ©es, opprimĂ©s par un pouvoir colonisateur musulman ultra-minoritaire, Ă©taient non musulmans et soumis Ă  la dhimma. Petit Ă  petit, ces dhimmis se sont convertis pour Ă©chapper aux lourdes contraintes liĂ©es Ă  ce statut, de sorte qu'il y a eu des mathĂ©maticiens, astronomes, etc. musulmans. Mais ils ont poursuivi ce qu'ils faisaient avant d'ĂȘtre colonisĂ©s par les Arabes puis, plus tard, par les Ottomans. Si vraiment l'islam avait Ă©tĂ© pour quelque chose dans leurs travaux et dĂ©couvertes, il aurait fallu que le berceau de l'islam, le Hejaz, ait Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre d'une activitĂ© scientifique foisonnante, et qu'il ait donnĂ© naissance Ă  de nombreux scientifiques arabes. Or, quasi aucun de ces savants « musulmans » n'Ă©tait arabe. Les chiffres dit « arabes » et le zĂ©ro en tant qu'outil mathĂ©matique sont, on le sait, des inventions indiennes. Al-Khawarizmi, gĂ©nĂ©ralement prĂ©sentĂ© comme le plus grand mathĂ©maticien arabo-musulman Ă©tait en rĂ©alitĂ© perse (nĂ© dans une rĂ©gion qui correspond Ă  l'actuel Ouzbekistan), et ses travaux ne devaient absolument rien Ă  une tradition arabo musulmane. L'autre grand nom des mathĂ©matiques « arabo-musulmanes », Abu Kamil, Ă©tait Ă©gyptien, tout comme l'astronome ibn YĆ«nus. L'alchimiste Jabir Ibn Hayyan, considĂ©rĂ© comme un des pĂšres de la chimie, Ă©tait perse, de mĂȘme que les astronomes Al-Marwazi, Al-Farghani, Al-Khujandi, Ibrahim ibn Sinan etÊżAl-SĆ«fÄ«, l'opticien Ibn-al-HaĂŻtham, les scientifiques polyvalents Al-Kindi, Al-Biruni et RhazĂšs. Le chirurgien Abu Al-Qasim Ă©tait andalou, probablement d'origine berbĂšre comme la majoritĂ© des colons musulmans de l'Espagne ; l'astronome et mathĂ©maticien Al-BattānÄ« Ă©tait anatolien, l'astronome et opticien Taqi al-Din est nĂ© en Syrie, a fait ses Ă©tudes en Égypte, et s'est ensuite installĂ©, lui aussi, en Anatolie, etc. Il a pu s'agir d'un « Ăąge d'or » simplement parce qu'il n'Ă©tait pas encore rĂ©ellement musulman. Son islamisation n'Ă©tait pas encore profonde, et ce qui a produit cet « Ăąge d'or » est le substrat autochtone prĂ©-islamique qui subsistait encore. Certains des hommes illustres, Ă  cette Ă©poque, Ă©taient musulmans, pour les raisons expliquĂ©es ci dessus, mais absolument rien de leur savoir n'Ă©tait issu de la « culture » musulmane, et leur origine ethno-culturelle n'Ă©tait que trĂšs rarement arabo-musulmane. Les conquĂ©rants arabes Ă©taient tous des bĂ©douins incultes, et n'ont jamais apportĂ© quoi que ce soit des points de vue scientifique, technique, artistique, intellectuel, philosophique, etc. aux peuples colonisĂ©s. C'est au contraire les brillantes civilisations conquises (byzantine, perse, indienne, kabyle, Ă©gyptienne...), qui on apportĂ© la culture qui leur manquait aux colonisateurs musulmans. Avec le temps et sous la contrainte, les populations locales se sont de plus en plus islamisĂ©es, et par consĂ©quent sont tombĂ©es dans la dĂ©chĂ©ance intellectuelle, morale et scientifique que l'islam provoque immanquablement tĂŽt ou tard. L'« Ăąge d'or » de l'islam est une pĂ©riode oĂč nombre de civilisations non-musulmanes dĂ©veloppĂ©es ont Ă©tĂ© progressivement toutes ramenĂ©es au niveau barbare du Hejaz du VIIĂšme siĂšcle. Il ne s'est agi d'un « Ăąge d'or » que tant que ces civilisations ont pu survivre malgrĂ© le joug du pouvoir musulman. Quand l'islam a pris le dessus, c'en a Ă©tĂ© fini d'elles. Faites l'expĂ©rience d'aller visiter le musĂ©e le plus proche de chez vous qui comporte une section d' « art islamique ». Vous trouverez des objets et oeuvres d'art perses, Ă©gyptiennes, syriennes, turques, indiennes, etc. Des objets provenant du Hejaz : zĂ©ro. Comme pour les sciences, si l'islam avait apportĂ© quelque chose aux civilisations conquises des points de vue artistique et culturel, on trouverait des traces de ce qui a Ă©tĂ© apportĂ© lĂ  oĂč il est nĂ©. Or, il n'y a absolument rien. La « culture » qui a Ă©tĂ© la racine et le dĂ©part de l'extension de l'islam Ă©tait un dĂ©sert culturel aussi bien que scientifique. L'expression « Ăąge d'or de l'islam » est donc grotesque et usurpĂ©e. C'est comme si on parlait de « l"Extraordinaire beautĂ© de l'art catholique belge » Ă  propos de la sculpture Yombe, Pende, Kuba ou Tschokwe des XIXĂšme et XXĂšme siĂšcles.
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lerepondeurdesinsoumis · 5 years ago
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560 euros de RSA par mois ne permettent pas de vivre !
Mme Laurence Cohen attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le risque de coupures abusives du revenu de solidarité active (RSA) pour certaines et certains de ses bénéficiaires.
En effet, depuis 2016, les départements peuvent effectuer des contrÎles et accéder aux comptes bancaires des allocataires du RSA. Ainsi, toute somme supplémentaire perçue entraßne le remboursement d'une partie du RSA voire la coupure de celui-ci.
Si cette démarche vise à lutter contre les abus et la fraude fiscale et qu'elle puisse apparaßtre justifiée dans certains cas, elle est pourtant parfois utilisée de maniÚre abusive, donnant lieu à des situations grotesques. En effet, certaines personnes, trÚs précaires, se retrouvent à devoir rembourser leur RSA suite à des aides ponctuelles de leur famille, à une somme reçue pour leur anniversaire, à un remboursement de dette en leur faveur, à la vente de certains meubles pour survivre, etc. Ces personnes risquent alors de se retrouver sans rien.
560 euros de RSA par mois ne permettent pas de vivre, de payer un loyer, mĂȘme modeste, les courses, les factures du quotidien. Ces aides ponctuelles, provenant souvent de la famille de l'allocataire, ne constituent en aucun cas de la fraude fiscale mais simplement une bĂ©quille pour survivre.
Les dĂ©lĂ©guĂ©s du DĂ©fenseur des droits en Alsace dĂ©noncent ces contrĂŽles abusifs depuis 2016 et le DĂ©fenseur des droits avait ouvert une enquĂȘte Ă  ce propos en 2017.
Ainsi, elle lui demande quelles mesures elle compte entreprendre pour veiller à ne pas fragiliser davantage les plus précaires à travers ces contrÎles.
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