#stéréotypes sur l’autisme
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I’ve been reading Dr Devon Price’s Unmasking Autism (2022), and I wish the people I’m close to could read it… English is not our first language though, so I have decided to translate some parts of it into French.
#actually autistic#with a french translation#autisme#devon price#unmasking autism#stéréotypes sur l’autisme#attachement
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TCA et autisme (3/4): Les liens avec la dysphorie
Dans ce 3ème post sur les liens entre autisme et TCA, j’ai décidé de creuser une thématique que j’avais rapidement évoquée dans le 1er des posts: la dysphorie, et les TCA qu’elle entraîne. Pour comprendre ce vaste sujet, il faut le diviser en plusieurs parties, selon les sources de la dysphorie.
Mais d’abord, qu’est-ce que la dysphorie ? Pour faire simple, c’est le contraire de l’euphorie. Quand on rejette massivement une chose (la source de la dysphorie), qui nous semble insupportable. Ses manifestations dépendent de la source de la dysphorie. Maintenant que le thème est défini, en avant!
TCA, TSA et identité de genre (/!\ dans cette partie, mention de violence LGBT+phobes, de blessures auto-infligées)
Les personnes autistes sont sur-représentées dans la communauté LGBT+. On les retrouve particulièrement sur le spectre de l’asexualité, la demi-sexualité et les identités de genre autres que cisgenre. Ainsi, on retrouve une part de la population autiste 4 à 5 fois plus élevée sur le spectre transgenre que pour la population non-autiste.
Plusieurs théories, plus ou moins farfelues, ont tenté d’expliquer ce fait. Dans les années 2010, on a par exemple pensé que ces statistiques s’expliquaient par la théorie du cerveau hypermasculin, qui expliquerait les traits autistiques par un excès de traits «masculins», tels que les facilités en mathématiques et dans la vision spatiale, et un déficit de traits «féminins», en empathie et communication. Non contente d’être terriblement sexiste et réductrice, cette théorie invisibilise les femmes autistes, dont l’errance de diagnostic est déjà supérieure à celle des hommes.
La théorie la plus couramment admise (même si elle n’est pas prouvée scientifiquement) est que, puisque le genre est une construction sociale (n’en déplaise aux personnes qui amalgament genre et sexe biologique), alors les personnes autistes, qui ont des difficultés sur le plan social, ont plus de difficultés à se reconnaître dans la vision binaire de genre de la société.
Ce n’est pas une statistique scientifique, mais je vais parler de mon expérience personnelle. J’ai été amenée à rencontrer plusieurs personnes autistes, par différents biais, au cours de ma vie. Certaines se situaient ouvertement sur le spectre transgenre; la plupart des autres utilisaient certes le genre qu’on leur avait assigné à la naissance, mais plus par facilité que parce qu’iels s’y identifiaient vraiment. Je n’ai rencontré que très rarement des personnes autistes ouvertement cisgenres. Cela ne fait pas office d’étude de référence, bien sûr, mais cela peut donner un indicateur.
Quel rapport avec les TCA, me direz-vous ? Il se trouve que parfois, les personnes transgenres souffrent de dysphorie de genre. L’écart entre l’identité qui leur est assignée (par leur assignation de genre, leur corps, les stéréotypes de genre associés à ce corps, par exemple) et l’identité ressentie crée une grande souffrance. De par leur sensorialité différente et leurs difficultés à s’adapter aux normes sociales, les autistes sont plus concernés que le reste de la population à ce type de dysphorie.
Ainsi, on observe dans les cliniques spécialisées dans l’identité de genre que 8 à 10% des enfants et adolescent(e)s qui se présentent remplissent les critères diagnostics de l’autisme; ce nombre monte à 20% si l’on ajoute les personnes présentant des traits autistiques. Parmi ces jeunes, la plupart n’ont pas reçu de diagnostic de TSA, et vivent donc très probablement dans un environnement inadapté, à la fois à leur autisme et à l’expression de leur identité de genre. Il est même hautement probable que ces jeunes n’aient été au moins une fois maltraités, au sein de leur foyer et/ou à l’école, l’autisme comme les identités LGBT+ non-conformes aux attentes de la société étant souvent des prétextes pour cibler un(e) enfant de moqueries. Alors, les 2 en même temps…
Il va sans dire que vivre dans ces conditions, la plupart de ces jeunes grandissent dans une détresse immense. Cela peut les amener à tenter de se faire du mal, par l’intermédiaire de comportements d’auto-mutilation, de comportements à risque, d’addictions, ou encore, c’est ce que nous allons étudier, par l’intermédiaire de TCA. Il existe alors plusieurs schémas de fonctionnement possibles, qui varient d’un individu à l’autre. Voici les plus courants:
-La personne se sent perdue au milieu de toute cette violence, intérieure comme extérieure. Pour tenter de reprendre le contrôle sur toute cette violence, elle «se tourne» vers l’anorexie, avec cette idée (fausse, ne faites pas ça chez vous!) qu’ont beaucoup d’anorexiques que si elle trouve la force de se contraindre ainsi, alors elle aura la force de surmonter toutes les épreuves.
-La personne se sent assaillie de honte, face à ce corps qu’elle ne supporte pas. Elle tente de combler le gouffre en elle créé par la honte en se tournant vers la nourriture, mais culpabilise chaque fois qu’elle le fait, et adopte un comportement compensatoire: la personne devient boulimique.
-La personne se sent angoissée, et a besoin d’un refuge, et se tourne vers la nourriture. Elle peut alors glisser vers l’hyperphagie.
-La personne se sent angoissée, et a besoin d’un refuge, mais pas la nourriture. Elle peut alors se tourner vers le pica, un peu à la manière de l’hyperphagie, mais sans forcément chercher la sensation de «plein»: la sensation recherchée peut être un son sous la dent, par exemple.
-La personne ne supporte pas sa situation, et veut se détruire, ni plus ni moins. Elle peut alors basculer, là encore, dans l’anorexie, ou la boulimie, accompagnée d’un comportement compensatoire destructeur (crise de larmes, de colère, auto-mutilation, etc.).
Bien sûr, ce ne sont là que des schémas, il faut prendre en compte le vécu de chacun(e) afin de mieux cerner les problématiques, sans quoi il sera impossible de les résoudre. Mais cela peut vous donner une idée de ce que les jeunes autistes LGBT+ peuvent avoir à traverser, alors qu’ils sont censés construire leur future vie d’adulte. À nous de nous montrer à l’écoute de leur vécu, de ne pas minimiser leur souffrance, et de les accompagner sur leur chemin de vie de notre mieux.
TCA, TSA et dysphorie de rejet
La dysphorie ne concerne pas que le corps, elle peut se retrouver dans de nombreux aspects de la vie. Et il se trouve que personne n’aime faire face au rejet. Cependant, les personnes autistes y sont exposées plus violemment, de par leur plus grande vulnérabilité émotionnelle, mais aussi de par un environnement social bien plus violent à leur égard.
Mais ce n’est pas tout: il se trouve qu’il est fréquent que les personnes autistes présentent un autre trouble, qu’il soit d’ordre psychiatrique ou neuro-développemental. Ainsi, il est courant d’être à la fois porteur d’un TSA et d’un TDA(H), le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité. L’une des caractéristiques les plus fréquentes du TDAH est une grande difficulté à gérer ses émotions, particulièrement la frustration.
Dès lors, cumuler TSA et TDAH rend très vulnérable en cas de rejet. Cela ne relève pas du simple caprice, mais d’une surcharge d’informations sensorielles, émotionnelles. Cette détresse face au rejet peut elle aussi amener à des TCA. Hyperphagie, pour remplir le vide laissé par le rejet. Anorexie, pour se détruire, ou reprendre le dessus, ou encore pour ne plus avoir la force de penser. Boulimie, avec comportement compensatoire à risque, pour «se punir» après ce rejet. Pica, pour chercher une sensation relaxante, quel que soit le sens (goût, ouïe…). Sensiblement la même chose que dans le cas des autres dysphories, à vrai dire.
J’en profite pour faire une parenthèse: peut-être que vous, qui me lisez, êtes autiste et concerné(e) par les TCA, ou que vous êtes dans l’entourage proche d’une personne autiste atteinte de TCA. Et peut-être avez-vous du mal à vous rendre compte de la légitimité de ce TCA car, s’il revient régulièrement, il ne dure jamais longtemps à la suite. On a tendance à l’oublier, mais certains TCA sont épisodiques, liés à des déclencheurs spécifiques. Certains sont saisonniers (par exemple, dus à la déprime hivernale, ou à l’angoisse de l’été et des vêtements dévoilant le corps), d’autres liés à des facteurs particuliers pour la personne (ici, le rejet). Pour autant, ces épisodes de TCA ne doivent pas être négligés, les personnes concernées méritent la même aide qu’une personne pour qui le TCA persisterait tous les jours de l’année. N’hésitez pas à demander de l’aide, même si vous avez la sensation que «ça va, y a plus grave»: vous méritez qu’on écoute vos interrogations, vos inquiétudes, et qu’on vous apporte les réponses, l’aide nécessaires.
TCA, TSA et thérianthropie
C’est un sujet peu connu, mais qui mérite d’être abordé ici, d’autant qu’il concerne essentiellement la communauté autiste: la thérianthropie peut, dans certains cas, être source de dysphorie (et amener tous les TCA précédemment évoqués). Peut-être ignorez-vous ce que c’est: la thérianthopie est le fait de s’identifier en tant qu’animal, se représenter intérieurement de façon animale, de façon durable dans le temps et profonde, tout en ayant conscience d’être un être humain. Ce n’est ni «une lubie qui va passer», ni un jeu de rôle, ni de la lycanthropie clinique, ni une blague, mais bien un moyen d’interpréter un ensemble de sensations, de façon subjective. Il arrive par exemple que les personnes thérianthropes ressentent la présence de membres fantôme (comme une queue ou des crochets de serpent), de la fourrure ou de plumes sur leur peau… en tout cas, ce n’est pas un choix que l’on fait: on a ce ressenti animal ou on ne l’a pas (raison de plus pour dire que ce n’est pas une lubie!), qu’on en ait conscience ou non.
Il existe plusieurs catégories de thérianthropie, selon si le ressenti animal se réfère à un animal réel ou une créature fictive, mais l’ensemble des personnes concernées est appelé alter-humains. Cependant, il existe une autre catégorie de thérianthropes, qui peut être mise en parallèle avec les personnes transgenres: ce sont les trans-espèces. Tout comme certaines personnes transgenres peuvent avoir la sensation de ne pas être nées dans le bon corps, les trans-espèces le ressentent, mais concernant l’intégralité du corps, comme s’il leur faudrait un corps d’une autre espèce pour pouvoir vivre en harmonie avec eux-mêmes. Cela peut même se traduire par le fait de ressentir de la douleur à s’identifier comme être humain !
Je ne veux pas parler à la place de ces personnes, car je ne vis pas leur situation. Cependant, je ne peux qu’imaginer la grande souffrance qui les dévore au quotidien (certain(e)s vont, dans de rares cas, jusqu’à subir des opérations médicales pour plus ressembler à leur animal!). Je pense que de l’aide psychologique adaptée (et, je sais que ce n’est pas facile à trouver) leur serait grandement bénéfique: pas pour éradiquer leur ressenti animal, mais pour apprendre à vivre avec, sans souffrir. Et les aider commence par ravaler nos commentaires désobligeants: se moquer de la souffrance d’autrui n’a rien de constructif, ni pour elles, ni pour vous.
La thérianthopie est un phénomène qui se retrouve essentiellement chez des personnes autistes et/ou ayant subi de la maltraitance. Est-ce parce que leur sensorialité est différente, et leur fait percevoir des choses qui échappent aux autres ? Est-ce parce qu’iels se sont senti(e)s tellement privé(e)s d’humanité qu’iels en sont venu(e)s à développer leur part animale, sans s’en rendre compte ? Est-ce une manifestation d’une vie antérieure ? Dans le fond, je ne sais pas, je respecte les croyances de chacun(e) à ce sujet (à condition de ne pas imposer sa vision spirituelle aux autres sans accepter le débat). Mais ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas nécessairement quelque chose de fou, de fantaisiste, il s’agit probablement d’une stratégie d’adaptation à un environnement hostile.
Je peux comprendre la curiosité vis-à-vis de ce sujet pour le moins atypique, mais la décence devrait nous amener à réfléchir à notre intérêt pour ce sujet, afin de ne pas tomber dans le voyeurisme malsain. À se renseigner, à écouter les personnes concernées, au lieu de se déguiser sur les réseaux sociaux afin d’exhiber que «c’est n’importe quoi cette histoire, mdr». Si vous n’êtes pas capables de traiter les autres comme des êtres humains, alors cessez de dénigrer les vécus alter-humains. Et si vous ne voulez que désinformer et rabaisser, écrivez chez vous si vous voulez, mais n’imposez pas votre vision nauséabonde au public sur Internet souhaitant sincèrement en apprendre plus.
TCA, TSA et agression sexuelle (/!\ il en sera fait mention!)
C’est un sujet hautement sensible, mais sur lequel il est important d’alerter: les personnes autistes, comme je l’ai dit dans mon 1er post sur le sujet, sont particulièrement vulnérables aux agressions sexuelles. Ainsi, plus de 80% des femmes autistes subiront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie ! Le but de ces agressions n’est jamais le plaisir sexuel (oui, il faut arrêter d’amalgamer agression sexuelle et sexe), mais bel et bien d’avilir, d’asseoir son pouvoir sur la victime, de détruire sa dignité. De plus, l’étape «acte sexuel non consenti» n’est que la 1ère d’un long parcours pour tenter de faire avec. Il faut composer avec le stress post-traumatique. Les angoisses, sous différentes formes. Le sentiment terrifiant d’impuissance, de vulnérabilité. Et, surtout, il faut vivre avec ce corps, que l’on a senti souillé, dont on nous a volé le contrôle.
Dans ce genre de circonstances, il arrive malheureusement qu’une dysphorie se développe. Que le rejet du corps soit si puissant que l’on en vient à l’envie de lui faire du mal, par les blessures comme par les TCA. L’anorexie est fréquente chez les victimes d’agression sexuelle qui présentent une dysphorie: il faut dire qu’en terme de subir une perte de contrôle, subir une agression sexuelle est l’une des pires possibilités à devoir affronter ! La boulimie est également fréquente, puisque le rejet du corps y est central. Certaines personnes ont même l’idée de s’avilir pendant la phase où elles mangent sans se contrôler, puis se punissent avec le comportement compensatoire. On l’observe souvent chez les victimes qui culpabilisent du crime qu’elles ont subi (car, même si ce n’est en rien de leur faute, il est parfois plus facile de se dire «si je n’avais pas fait ci ou ça, ce ne serait pas arrivé» que de faire face à l’horreur du crime de plein fouet).
Apporter de l’aide à ces victimes est essentiel. Dans l’idéal, mieux vaut suivre une thérapie, mais je peux comprendre, surtout dans le cas des personnes autistes, que le désert médical, cumulé aux violences de la part de certain(e)s thérapeutes, puisse être décourageant. Je pense qu’il faut persévérer autant que possible, mais que le plus important est de prendre soin de soi. Cela peut passer par des activités rassurantes, par le fait de changer d’air (déménagement, voyage)… en tant qu’entourage, il est important de surveiller les signes que la personne a besoin d’aide. De nous montrer à l’écoute. D’apporter notre soutien, du mieux que nous pouvons.
Le bilan
Plus que le reste de la population, les personnes autistes peuvent être amenées à vivre de la dysphorie au cours de leur vie. Les facteurs la déclenchant sont divers, peuvent se cumuler, mais il est important de les prendre au sérieux. La dysphorie peut amener à de graves troubles, allant de l’anxiété aux idées les plus sombres, en passant par la dépression et les TCA. Ce sujet peut sembler étrange, mais mérite toute notre attention et notre bienveillance. Là encore, ce n’est ni une mode, ni une manie, ni rien d’autre de ce genre: au vu de la souffrance occasionnée, si c’était le cas, les personnes souffrant de dysphorie auraient cessé de se l’infliger depuis longtemps !
Je profite de cette conclusion pour rappeler que les situations que j’ai décrites n’amènent pas forcément à de la dysphorie. Et que les personnes non-autistes peuvent elles aussi être concernées. Mais si j’ai choisi ce sujet aujourd’hui, c’est parce qu’il est méconnu, en particulier concernant son lien avec le TSA. Je ne suis pas une experte, mais j’espère, à ma modeste échelle, contribuer à aider les gens à se comprendre, à se soutenir.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout et à bientôt ! Prenez soin de vous !
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Pièce no.2 : tsé les gens...
Là cher lecteur, tu vas empoigner la première arme que tu vois dans la pièce. Un couteau à beurre qui traîne près des restes de ton déjeuner, une fourchette, ton chat, un shotgun, whatever! (si un shotgun traîne dans ta pièce par contre, c’est weird) Et puis tu vas attaquer sans remords, tous ces clichés sur l’autisme qui vont suivre! Tsé #lesgens pis leur phrase déjà toute faite :
- Hein!? Tu crois que tu es autiste? Ça ne paraît pas!
- C’est quoi ton super don!? (en faisant référence à Rain man ou Sheldon Cooper)
- C’est comme une mode, il y en a de plus en plus.
- Tu réussis bien quand même, bravo.
- Ça ne se peut pas, tu es juste stressé.
- Une chance qu’il y a pire…
- J’ai entendu dire que c’était à cause des vaccins, tu n’aurais pas dû faire vacciner ton enfant.
- J’ai entendu dire que c’était à cause des écrans! Faut éloigner les enfants des écrans.
- J’ai entendu dire que c’était l’allaitement trop prolongé.
- J’ai entendu dire que les personnes qui mangent le crémage avant le biscuit oréo, étaient plus vulnérables!
- J’ai entendu dire : *veuillez insérer la stupidité de votre choix*.
Well… Que tu sois parent d’un enfant autiste ou autiste toi-même, ce sont des commentaires très désagréables à recevoir. Ajoutez à cela que je suis maman de 2 enfants. Je reçois donc aussi mon lot de phrases plates par apport à la maternité. Voici la Jésus de ce genre de commentaires. Elle aussi elle en a des crottes sur le cœur. Je vous laisse le lien de sa page Facebook : https://www.facebook.com/laparfaitemamancinglante/
Tout cela étant dit, pour l’instant, je vais en rester au premier point : ça ne parait pas.
Sincèrement, je n’en veux pas aux personnes qui disent cela, parce qu’en effet, l’autisme c’est quelque chose de très interne et différent d’une personne à l’autre. Presque tout se passe dans ma tête. Je te laisse ici une liste des comportements clefs :
· Une intelligence normale à supérieure.
· Difficultés dans l’interaction sociale et la communication avec les autres, à cause des problèmes de décodage du langage non verbal (langage corporel, expression du visage, inflexion de la voix).
· Un langage en apparence riche, au vocabulaire étendu, mais sans véritable communication, écholalie (répéter le même mot ou la même phrase).
· Un langage et une compréhension au sens littéral des expressions, (incompréhension des jeux de mots ou de l’ironie).
· Une façon de parler manquant de naturel, précieuse, guindée (parfois avec un accent français pour les québécois), avec une voix souvent monocorde ou avec des inflexions inattendues.
· Un langage corporel et des expressions du visage absentes, inappropriées ou disproportionnées (surtout avec des émotions fortes comme la peur ou la colère).
· Un attachement excessif à certains objets, une fixation sur un sujet ( intérêt particulier comme les dinosaures, les cartes routières, les trains, la météo, l’informatique), des obsessions et des répétitions, la réalisation de rituels.
· Des sens hypersensibles (sons trop forts, lumières trop vives, texture et goût des aliments, toucher désagréable, tissus encombrants ou douloureux)), hypo sensibles (impassibilité face à la douleur, au froid ou au chaud extrême) ou altérés (distorsion du champ visuel).
· Une naïveté sociale qui en fait les victimes parfaites, puisque toujours honnêtes et incapables de saisir l’intention des congénères.
· Un manque de coordination, avec parfois une démarche particulière ou une mauvaise coordination yeux-mains.
· Une mémoire exceptionnelle et encyclopédique, surtout pour les faits et les détails.
· Un penchant pour l’isolement et les activités solitaires (souvent lorsque la quantité de stimuli devient trop grande pour pouvoir être gérée). Des comportements d’auto-stimulation (balancement, «flapping», sons particuliers avec la bouche), souvent en période de stress.
Si tu lis bien attentivement cette liste, tu remarqueras que les comportements vraiment visibles sont les manifestations physiques : balancement, flapping, sons avec la bouche. Dans le cas des autres signes, je crois qu’il faut une certaine base en psychologie pour les repérer. #lesgens ne voient jamais bien loin. Ils se disent que la personne est asociale, mal élevée ou étrange. Voilà, fin du rapport.
Quand je parle #desgens, je ne mets pas l’humanité entière dans le même panier. Je parle du stéréotype du mononcle et de la matante qui s’exprime via les journaux sur les réseaux sociaux (comme TVA nouvelles). Le genre de personne très étroite d’esprit, qui ne pousse pas ses réflexions, qui argumente sans source, qui manque de tolérance et qui s’exprime avec violence et vulgarité. Pour moi, c’est ça #lesgens.
Ainsi donc cher lecteur, je te laisse une petite partie de moi et t’expliquant, grosso modo, qui je suis par rapport à cette liste ci-dessus. Au fur et à mesure de mes textes, ça sera beaucoup plus précis. Toutefois, pour commencer, voici un aperçu :
L’interaction sociale : Me faudrait 10 pages juste pour ça... Brièvement, lors de chaque interaction sociale, tous les jours et à chaque échange, je me questionne dans ma tête. Dois-je sourire? Dois-je le regarder dans les yeux? Combien de temps dois-je le regarder dans les yeux pour que ça reste naturel? Ou dois-je mettre mes bras pour ne pas avoir l’air désintéressé? Est-ce que mes réponses sont adéquates, etc, etc, etc.
L’incompréhension des jeux de mots et du sarcasme : Ce n’est pas un problème avec les gens que je connais bien et depuis longtemps. Sinon je passe mon temps à vivre des situations déroutantes, parce que je ne comprends pas ou je comprends trop tard, lorsque la personne est partie. Par ailleurs, lorsque je suis trop fatiguée, je prends tout au pied de la lettre. Même mon mari et mes amis proches doivent me rappeler plusieurs fois par jour qu’ils blaguent.
Une façon de parler manquant de naturel : Ça n’arrive pas souvent, mis à part lorsque je suis trop heureuse et enthousiasmée. Par exemple, lorsque je rencontre des inconnus geek, je deviens intense. Je parle vite, je parle fort, l’on dirait que je veux avoir de l’attention, mais non ce n’est pas cela du tout. Je ne gère juste pas l’émotion positive qui influence dramatiquement mon élocution. Encore plus drôle, l’on m’a déjà prise pour une Française la première semaine que j’ai enseigné (j’ai été enseignante remplaçante pendant 2 ans). J’imagine que c’est ma nervosité trop intense qui a fait en sorte que je voulais être claire et bien comprise. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais mes étudiants m’ont demandé mes origines et si je venais de France.
Expressions du visage absentes : Dans tous les emplois que j’ai occupés dans ma vie (une dizaine), le patron ou au moins un collègue m’ont reproché de ne pas sourire et d’avoir l’air bête lorsque client entrait dans le magasin. C’est aussi arrivé que j’offensais des collègues parce qu’ils croyaient que j’étais une personne simplement désagréable à côtoyer. Je ne suis tout simplement pas capable de faker une émotion. Si je me sens neutre, mon visage est neutre. Si je suis de bonne humeur, mon visage est neutre. Si je suis vraiment de bonne humeur, je souris en coin. Mon pauvre mari passe encore ses journées à me demander : ça va? Et cela m’exaspère. Voilà mon amour, c’est écrit noir sur blanc. Je vais bien. Mon visage ne le sait juste pas tout le temps.
Un attachement excessif à quelque chose : Enfant ce fut les dinosaures, puis les pokémon, puis Harry Potter. Harry Potter fut dans ma vie, dans mes pensées, dans mes loisirs et ce chaque journée de ma vie, pendant 15 ans! 15 ans! Lorsque j’aime quelque chose, je ne suis pas une groupie, je suis fanatique. Attention très vieux spoiler : Quand Sirius Black est mort, je l’ai pleuré pendant 3 jours. Pas quelques larmes par ci par là. Des crises de larmes, roulée en boule devant mon casier à l’école ou dans ma douche à la maison.
Des sens hypersensibles : Je vis en vampire à la maison. Les rideaux doivent toujours être fermés et je trouve ça difficile être au soleil même si j’adore aller marcher l’été. Lorsqu’il y a trop de sons environnants, je deviens étourdie, la tête lourde, j’ai des faiblesses. Me toucher c’est quelque chose de compliqué. Je devrais constamment avoir un mode d’emploi collé dans mon dos. J’aime les câlins des personnes que j’aime vraiment beaucoup, mais par pitié, ne bougez pas les mains! Un bon câlin pour moi c’est juste me serrer, ne pas bouger, ne pas respirer trop fort, pas trop longtemps et c’est encore mieux si c’est par derrière (double sens oui je sais). Lorsque l’on me touche sans mon consentement, ça peut devenir douloureux. Par exemple, si j’écoute un film près d’un ami, que nos bras se touchent et qu’il n’y a pas assez de place pour se placer autrement, mon bras devient engourdi et endolori. Mes muscles deviennent si crispés que je peux avoir mal quelques heures après. Je prépare un papier sur mon expérience de l’allaitement, ça risque d’être drôle.
Manque de coordination : J’ai fait des efforts surhumains toute ma scolarité pour réussir en éducation physique. En vain! Je suis une maladroite et j’ai réussis à l’accepter. De plus, mon problème de coordination s’étend à la conduite. Je parcours toujours les mêmes routes et si je dois trouver un nouvel endroit, je dois me préparer mentalement à l’avance et faire le chemin dans ma tête en plus de suivre le GPS. Sans cela, l’anxiété monte rapidement et je perds mes repères (j’habite dans une petite ville dans laquelle il est très facile de retrouver son chemin). Enfin, il est possible pour moi de me perdre dans un magasin encore à mon âge (bientôt 30).
Un penchant pour l’isolement : L’isolement et la routine sont mes deux meilleurs amis. J’ai besoin d’avoir des moments seuls. Si je suis confronté pendant 3h à un évènement imprévu et avec des gens que je ne connais pas, il va me falloir au minimum un 3h tranquille, dans ma bulle, pour me remettre de cette épreuve.
Alors voilà une entrée en matière. Voici la table des matières de mes méninges. Tu comprends maintenant pourquoi ça ne paraît pas? Tu comprends maintenant que derrière les défis que je dois relever chaque jour, il y a aussi ma personnalité, mes intérêts, ma profession, mon statut d’amie, de maman et de conjointe? Je suis différente seulement parce que nous le sommes tous. À toi de savoir si tu veux le cacher ou montrer à tout le monde la personne magnifique et unique que tu es!
Lien de ma page Facebook : https://www.facebook.com/Cettefilleenbleu/
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HORS NORMES : COMÉDIE JUSTE ET FORTE
Une comédie sur l’autisme. On a du mal à y croire, ou même à le concevoir. C’est pourtant ce à quoi s’est attaqué le duo de réalisateurs maintenant bien connu Olivier Nakache et Eric Toledano. Loin du stéréotype et de l’empathie tout sauf naturels qu’on peut retrouver dans les séries comme Good Doctor ou Atypical, le long métrage Hors Normes nous montre l’autisme sous tous les angles.
Si on pensait ressortir de la salle la larme à l’œil, ce n’était certainement pas parce qu’on s’imaginait prendre une telle claque de la part des deux comparses.
Il est le film dont on avait besoin. Deux heures sur l’acceptation, la tolérance, l’ouverture d’esprit. Un long métrage qui bouleverse, un long métrage qui donne envie de changer de vie, de se consacrer désormais à l’autre. Parce que le plus beau des métiers, c’est d’aider, c’est de rendre les autres heureux. A l’écran se mêlent parfaitement le multiculturalisme, les religions, les origines, les jeunes en difficultés, les jeunes atteints de troubles autistiques sévères.
Malik, brillamment interprété par un Reda Kateb que l’on découvre d’une extrême douceur mais pas seulement, forme des jeunes en difficulté, dont la vie n’a plus rien à offrir. Son association, le relais de l’île de France leur donne une dernière chance, celle de devenir le référent d’un jeune atteint de troubles autistiques. Ainsi ils partageront leur vie entièrement en les accompagnant dans leurs journées.
Bruno, joué à l’écran par un Vincent Cassel juste et naturel, s’occupe de l’association La Voix des autres qui offre un refuge à tous les cas les plus lourds, ceux dont personne ne veut.
Leur amitié touchante est le ciment d’un combat de longue date pour l’inclusion des autistes dans la société.
Le duo de réalisateurs a su coordonner acteurs expérimentés et vrais novices. Place aux spectateurs, direction les salles de cinéma pour en apprécier les qualités.
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TCA et autisme (4/4): Étude de cas de Lawrence «Larry» Fleinhardt
Dernier post du mois consacré aux TCA chez les personnes autistes! On finit sur une note légère avec une petite étude de cas, d'un personnage de série. En avant !
Lawrence Fleinhardt, dit Larry, est l’un des personnages secondaires de la série Numb3rs. Il est interprété par l’acteur étasunien Peter MacNicol. Professeur de physique brillant (il fait partie des plus brillants du monde dans son domaine), il vient régulièrement en aide à l’un des personnages principaux, afin de trouver des nouveaux angles de réflexion, entre autres. Il manifeste, au cours de plusieurs épisodes, une étrange particularité, qui nous intéresse ici: il refuse de manger toute nourriture n’étant pas blanche (il refuse également d’en cuisiner).
Comme tous les génies de fiction, en particulier ceux écrits par des personnes de culture occidentale, Larry est «un peu autiste». Je chosis cette formulation exprès, car le stéréotype «on est tous et toutes un peu autistes» est une excuse souvent brandie par des personnes validistes pour ne pas se renseigner plus que ça sur les besoins spécifiques des personnes autistes, ou essayer de s’adapter (parce qu’après tout, si tout le monde est comme ça, pourquoi se fatiguer?). Enfin bref, ce n’est pas le sujet. Il se trouve que ce biais de réflexion amène à des amalgames, notamment entre autisme et haut potentiel intellectuel (HPI). Je ne nie pas les liens qui peuvent exister entre les 2, mais je tiens à rappeler qu’il existe également nombre de personnes autistes avec retard mental, et cela ne les rend ni plus autistes, ni moins autistes, ni d’un autisme «de moins bonne qualité».
Mais revenons au cas de Larry. Je ne dirais pas que son personnage est autiste, mais il présente sans aucun doute un certain nombre de traits autistiques. Outre les difficultés sociales, sa sensorialité atypique se manifeste plusieurs fois. Car elle est source de plusieurs phobies… et cela l’amène à craindre de tomber malade, ce qui explique certainement sa manie de ne manger que ce qui est blanc. À tel point qu’il ne mange que le blanc d’oeuf et la mie du pain bien blanche !
Le trouble d’évitement de la nourriture non-blanche est en fait assez courante. Non pas par suprémacisme ethnique, mais parce que dans la symbolique de nombreuses cultures, le blanc immaculé correspond à la notion de pureté sans faille, sans tache. Ainsi, symboliquement parlant, les aliments blancs peuvent sembler plus purs, et donc moins pollués par des agents nocifs pour la santé. C’est pourquoi les aliments blancs peuvent, consciemment ou non, être perçus comme les seuls n’étant pas dangereux. Bien sûr, cette perception du blanc varie d’une personne à l’autre: ce n’est pas forcément le côté sain qui revient, tout comme le blanc peut être source de phobie !
Pour résumer, Larry est un personnage neuro-atypique, se situant sur le spectre de l’autisme bien que n’étant probablement pas autiste à proprement parler. Son neuro-développement n’en est pas pour autant épargné par des particularités handicapantes, sources de phobies. Se réfugier dans une routine alimentaire pour éviter ces phobies est le moyen qu’il a trouvé pour vivre au mieux. S’il on peut s’inquiéter pour son équilibre alimentaire, toute moquerie à l’égard de ces phobies est malvenue ! Et même s’il est tentant de répondre à cela «bah oui, mais avoir peur des aliments à cause de leur couleur, ça n’est pas logique»: le principe des phobies, c’est d’être une peur irrationnelle. On ne choisit pas d’avoir une phobie, on la subit au quotidien (j’en sais quelque chose, j’ai moi-même plusieurs phobies, les chiens, les guêpes et la noyade en tête de liste).
Si vous êtes vous-même dans le cas de Larry, ne baissez pas les bras: des thérapies cognitivo-comportementales existent, ainsi que d’autres contre les phobies. Vous n’êtes pas seul(e)s. Je ne vous dis pas de vous contenter d’arrêter votre phobie, mais n’hésitez pas à rechercher de l’aide, que ce soit pour soigner votre phobie ou apprendre à vivre avec, en prenant par exemple conseil auprès de professionnel(le)s de la nutrition. Une vie sans avoir à esquiver, tel un(e) espion(ne) chevronné(e), les aliments sources de mal-être, est possible. Je ne dis pas que c’est facile, mais cela vaut au moins la peine d’essayer, de chercher des solutions.
Et voilà, c’était le dernier post de ce mois consacré à l’autisme ! Je remercie une nouvelle fois mon amie Aster pour ses relectures, et vous dit à bientôt pour d’autres posts sur les TCA.
Prenez soin de vous !
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