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FRANC AMIS HALL / BALL INVITATION 1875
To say rare is an understatement , probably one of a kind , original Grand Ball invitation for Thursday, February 4, 1875 at the Francs Amis Hall on N. Robertson Street.
The FRANCS AMIS was a benevolent society and social dance hall probably the most important one formed by and for wealthy Creoles of color. La Société des Francs Amis (roughly, The Society of True Friends) bought this lot in 1861, and built the hall later in the 1800s (the gothic arched windows were probably early 20th century additions). Famed civil rights activist Homer Plessy, whose 1892 challenge to segregation laws in New Orleans resulted in the Supreme Court’s infamous “separate but equal” ruling of Plessy v Ferguson, was an officer of the society. Today, the Genesis Missionary Baptist Church worships in the building, which it has owned since 1963.
Jazz History Site / many great jazz bands played the Hall, Guitarist Johnny St. Cyr called it “a place of dignity” for downtown Creole society. It usually featured dance bands such as the John Robichaux Orchestra, the Superior Orchestra, and the Olympia Orchestra, but “hotter” uptown bands that included Pops Foster and Lee Collins reportedly played here as well. The club was popular with musicians, who earned $2.00 per engagement and ate and drank for free, according to Ricard Alexis, who played with Henry “Kid” Rena. “Wooden” Joe Nicholas, Hypolite Charles, and singer Lizzie Miles also performed here.
A hard to find piece of New Orleans, Creole of Colors, Civil Rights and Jazz History. The invitation has the name of MANUEL CAMP as a guest and the signature of J B FAURE one of the society members and part of the committee organizer of the ball.
Item No. E4983-119
Dimensions: 3.5″ x 2.25″
SOLD
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Ce n'est qu'en fermant la porte de chez lui, après le long trajet de retour que Causeur s'est véritablement rendu compte de ce qu'il avait laissé derrière lui.
Il existe des héros qui ne sauvent pas le monde, ou du moins, pas comme nous l'entendons. De ceux qui n'ont pas la moindre idée du bien fou qu'ils accomplissent et qui pourtant mérite d'être célébré. Comme cet ami d'enfance à l'autre bout de la France qui t'invite à son mariage alors que vous ne vous êtes plus parlé depuis plus de quinze ans.
Au milieu des montagnes, les jours s'écoulent comme des minutes dans lesquelles chaque seconde s'inscrit comme une aventure inconnue, nouvelle, intense et pleine de saveurs. Le cadre est idyllique, et authentique à la fois. Un subtil mélange du brut et du raffiné, le bois des bancs faits main pour la cérémonie, les préparatifs organisés qui semble se réaliser chaotiquement et pour lesquels tout le monde peut et met la main à la pâte, les personnalité éclectiques des amis des mariés qui arrivent au compte goutte, jour après jour. Autant d'indices qui ravissent le cœur de Causeur qui redoutait de faire tache dans tout ce monde inconnu.
Son ami a grandi, Causeur faisait deux têtes de plus que lui quand ils étaient petits et aujourd'hui, le voilà rattrapé. Il est toujours aussi solaire avec un rire qu'il communique avec passion. Il est beau aussi, c'est sans pression qu'il le voit catapulter le charisme à des sommets dont nous n'avons pas l'habitude et ce, avec ou sans costume.
Comme le capitaine d'un bateau en papier sur la rivière, Causeur se laisse porter par le flot des gens. Parfois, il s'arrime un temps en quelques mots lancé à l'un ou l'autre groupe qui paraît contrairement à lui, moins perdu. Ca n'a rien d'intuitif, chaque mot prononcé s'accompagne d'un grand plongeon qui le prends à l'estomac. Plusieurs fois, l'équipage du premier groupe s'étonne de l'attention accordée par leur capitaine. Qu'est-ce qui peut bien le retenir si longtemps sur le pont avec Causeur. Face à ces regards surpris, il ne peut s'empêcher de se sentir comme un pavé dans la marre, lourd et sans intérêt.
Le voilà pieds nus sur le gravier. Autour, tout le monde porte des chaussures. Inconnu parmi d'autres, il se rends utile comme il peut quitte à se faire parfois un peu mal. A la fin de la journée, il observe deux marques rouge sur ses bras. Plus impressionnantes que douloureuses, c'est à l'image de son comportement. "Si j'aide, nous nous rencontreront", pense-il à demi mots. Au fond et sur le moment, ça rime surtout avec "Si j'aide, ils m'aimeront". Il n'y croit plus tellement, mais c'est ancré en lui comme une vieille cicatrice qui ne s'efface plus vraiment. Tant mieux, ça lui va, pour un temps, de lancer le mouvement, d'avoir l'air du sauvageon, le bon, le doux, le brave.
Quand il lui semble que plus rien ne peut être fait, il s'arrête. En quelques instants, les lieux sont devenus déserts. Le groupe avec qui il travaillait en dernier est parti se balader. Il n'a pas osé leur demander de les accompagner ayant déjà envahi leur soirée d'hier, alors il s'échoue un temps sur le gravier avant de s'accrocher comme il peut à quelqu'un d'autre qui se demande comme lui, où tout le monde est parti. Une bouée de sauvetage qui lui évite la noyade émotionnelle. Elle lui fait remarquer qu'il a le nez brûlé, puis elle, les épaules marquées par plusieurs formes de brettelles. Des sourires s'échangent, sourires qu'il croit authentique devant la large glace de la salle de banquet. Il gravite autour d'elle jusqu'à arriver sur le banc d'une table à l'extérieur où s'écrivent deux discours de témoins.
Sans autre aspiration que celle d'être présent. Son regard se pose parfois sur les mots, parfois sur les doigts qui les écrivent, ou les bouchent qu'il imagine les prononcer. Autour, le soleil tourne avec les aiguilles. Est-ce là sa place ?
D'autres invités arrivent, le monde réapparaît. Son ami s'arrête à la table un temps. Il dit bonjours à deux nouvelles personnes qui s'asseyent à coté de Causeur, leur demande comment était la route. Rapidement, le marié s'en va, sans doute car d'autres choses doivent être mises en place, d'autres personnes accueillies.
"Et toi, tu le connais comment ?" demande l'un des deux à Causeur. Cette fois, c'est fluide. Les discussions s'enchaînent aux présentations, ça coule de source, aucun effort, aucun doute. Ces deux personnes échangent avec lui avec un indubitable plaisir. C'est avec eux, le marié, et quelques autres qu'il entreprend de grimper sur l'un des sommets du coin pour voir le coucher de soleil, la veille du mariage.
L'ascension se fait dans le rire, la rencontre, le jeu et le manque de souffle. Arrivé en haut, tous sont émerveillés devant la vue. D'un coté la France, de l'autre coté la Suisse. Ils peuvent voir le lac Léman et son fameux jet d'eau, ainsi que le mont Blanc. De l'autre coté, les derniers rayons de soleil tapissent l'horizon. Causeur est prêt à monter sa tente. Il a prévu de passer la nuit là, seul. Une partie de lui regrette de ne pas redescendre avec ce petit groupe avec qui il s'entend et se sent si bien. Une autre est fière de lui, de passer une nuit en tente au sommet d'un endroit où les loups passent. Il espère en voir mais ne se fait pas trop d'illusion.
A part le vent avant de s'endormir, la nuit est calme. Quand Causeur se réveille pour la quatrième fois un peu avant six heures, il sait qu'il est temps d'ouvrir la tente pour attendre le lever. Au dessus du lac, il s'annonce déjà. Il fait frais, et pieds nus, Causeur fait un tour pour se dégourdir les jambes avant de retourner se mettre à l'abri du froid dans son sac de couchage. Il est si haut, si loin et si proche à la fois. Il se sent grand, et ce qui l'entoure semble faire partie de lui. Quand le soleil monte enfin, c'est le visage de Causeur qui rayonne. Dans ses yeux, les étoiles de la veilles reprennent leur éclat. C'est un déjeuné qu'il n'oubliera pas.
La journée avance comme la précédente, pas à pas. De groupe en groupe. Dans son costume, Causeur fait bonne impression, il a laissé les pieds nus dans le tiroir. Le capitaine du premier groupe le complimente, ou du moins déclare "Ca te change, le costume". A quoi il répond "Merci, c'est vrai, même si j'avoue que j'ai qu'une envie, c'est d'enlever mes chaussures," non sans sourire.
La cérémonie est émouvante et magique, entre les graines de pissenlit qui flottent au soleil et les témoignages des témoins, Causeur en apprend d'avantage sur son ami. Le repas , lui, est un moment flottant entre deux eaux. Difficile de discuter véritablement quand il y a un concert à moins de trois mètres. Et en même temps, un blind test improvisé permet à Causeur et sa tablée d'en profiter presque plus que le repas.
La soirée s'avance à pas de loup, et Causeur est passif. Il se laisse prédater jusqu'à ce que l'intensité des lampes diminuent. Les gens commencent à danser. Il hésite un instant et puis, il se laisse prendre au jeu. Il s'invite dans le groupe ou ça coule de source. Ces deniers l'accueillent avec le sourire, en lui demandant simplement de dancer au milieu du cercle pour s'intégrer, dire bonjour, comme tous les autres avant lui. Ce qu'il exécute plus ou moins en rythme, presque sans rougir, à sa grande surprise. Ses mouvement sont chaotiques, à l'image des derniers jours. Mais cette fois il s'en fout, il danse véritablement pour la première fois et il sourit de s'en rendre compte.
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1er février
ok mais revenons-en à g. vers la fin il m'a dit lara je vais te dire quelque chose de personnel et je me suis dit ok donc c'était vraiment un rdv pro, je dois vraiment arrêter de me dire que des gens puissent être intéressés par autre chose que par ma production artistique. au moins r. voulait être mon ami. je vise toujours un niveau de trop. et donc il m'a dit que son ex avec qui il venait tout juste de se dépacser était assise au fond de la salle et que ça lui faisait bizarre. je me suis demandé si elle m'avait vue et si elle s'était dit putain déjà il date? il vient de déménager dans une ferme avec des amis. une ferme avec des animaux. il dit que ça décélère la vie. j'ai envie d'aller leur rendre visite dans leur ferme et de caresser des ânes. en partant il m'a dit de le tenir au courant et de lui envoyer des trucs si j'avais besoin de feeback, qu'on pourrait se revoir pour discuter si je voulais. je me demande si je peux lui écrire pour lui dire que j'ai besoin de venir caresser des animaux dans sa ferme. est-ce que ça rentre dans le cadre de ce qu'il me propose?
hier soir en fixant notre rdv je lui avais demandé si je pouvais l'accompagner au concert de flavien berger avec son pote après, mais finalement j'y suis pas allée parce que je me sentais un peu bête de payer trente euros pour voir flavien berger (bof) alors qu'ils avaient gagné des places gratuites. je lui ai dit que j'aimais pas trop son dernier album parce que le son était un peu générique truc vaguement électro qu'on entend partout et je me suis dit oh non ça y est r. commence à déteindre sur moi. j'ose pas lui dire que j'ai parlé de son groupe à g. je lui ai parlé d'et caetera et de la maison poème aussi parce qu'il me disait qu'il cherchait des idées pour développer l'offre d'évènements littéraires au luxembourg et attirer un public plus jeune, et je suis en train de me dire que j'aurais du réagir plus vivement et lui dire de m'impliquer dedans parce que j'ai des idées moi, par exemple les soirées diary slam de berlin. je suis vraiment la reine de pas savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. peut être qu'on pourrait organiser des soirées open mic dans sa ferme.
putain je suis tellement deg de pas avoir eu la résidence. je déteste ne pas être la meilleure. la préférée. je vis pour être la préférée. et quand je suis pas la préférée ça me fait un trou dans le coeur.
2 février
léa seydoux vient de dire à la radio qu'avoir peur de tout c'est un peu comme avoir peur de rien. j'ai envie de dire que le 2 février 2024 léa seydoux a changé ma vie en disant sur france inter qu'avoir peur de tout c'est avoir peur de rien.
maintenant que je sais que j'aurai pas cette résidence et donc pas d'encadrement pour mon livre j'ai peur de jamais arriver à m'y mettre. j'ai juste envie de recopier mes journaux sur tumblr et de publier ça tel quel, en tant que journal posté sur tumblr, avec la mise en page de mon blog, avec ce contexte. j'ai plus envie d'aller à la sortie de résidence à la kufa cet après-midi, je suis fâchée avec eux et j'ai peur de revoir tout le comité de sélection et de vouloir me cacher dans un trou. j'ai envie de rester à la maison avec ma musique douce et de manger des crêpes avec maman. je crois que j'aimerais habiter dans une ferme moi aussi. vu que j'ai jamais envie de sortir ça me conviendrait bien. j'en profiterais. g. il en profite pas, il a pas le temps, il a une vie trop trépidante. il a son travail de programmateur, son groupe, son projet solo, son projet de festival de performance, son festival d'art de la rue à la campagne, sans parler de sa vie sociale foisonnante. je sais pas comment il fait. il disait qu'il avait une vie tellement débordante qu'il adorait les moments entre les choses, dans les transports par exemple, parce que c'était des moments rien que pour lui où il pouvait se retrouver et réfléchir. il a utilisé le mot temps mort mais je déteste cette expression parce qu'elle fait aucun sens pour moi. ça existe pas un temps mort, ou alors tous les temps sont des temps morts. les temps morts dans les transports c'est juste une continuation du temps mort de la maison. je vis dans un temps mort perpétuel. normal, je suis morte.
c. m'a raconté la suite de ses aventures à travers divers pays européens et ses milliards de nouveaux projets. il me disait qu'il se sentait rempli d'énergie et gourmand de la vie et d'autres trucs écoeurants, alors je lui ai dit que j'étais contente de savoir qu'il était heureux mais c'est pas vrai, je suis juste jalouse parce qu'il a rencontré une fille à budapest et qu'il l'a suivie jusqu'à stuttgart et depuis il flotte sur son nuage et évidemment que je suis pas jalouse de la fille mais jalouse de lui à qui la vie sourit parce que lui quand il décide de partir, il part, et quand il tombe amoureux ça se transforme en truc romantique international et non en psychodrame infernal.
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La nuit de décembre d'Alfred de Musset [XIXème siècle]
LE POÈTE
Du temps que j'étais écolier, Je restais un soir à veiller Dans notre salle solitaire. Devant ma table vint s'asseoir Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Son visage était triste et beau : À la lueur de mon flambeau, Dans mon livre ouvert il vint lire. Il pencha son front sur sa main, Et resta jusqu'au lendemain, Pensif, avec un doux sourire.
Comme j'allais avoir quinze ans Je marchais un jour, à pas lents, Dans un bois, sur une bruyère. Au pied d'un arbre vint s'asseoir Un jeune homme vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Je lui demandai mon chemin ; Il tenait un luth d'une main, De l'autre un bouquet d'églantine. Il me fit un salut d'ami, Et, se détournant à demi, Me montra du doigt la colline.
À l'âge où l'on croit à l'amour, J'étais seul dans ma chambre un jour, Pleurant ma première misère. Au coin de mon feu vint s'asseoir Un étranger vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Il était morne et soucieux ; D'une main il montrait les cieux, Et de l'autre il tenait un glaive. De ma peine il semblait souffrir, Mais il ne poussa qu'un soupir, Et s'évanouit comme un rêve.
A l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevais mon verre. En face de moi vint s'asseoir Un convive vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Il secouait sous son manteau Un haillon de pourpre en lambeau, Sur sa tête un myrte stérile. Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile.
Un an après, il était nuit ; J'étais à genoux près du lit Où venait de mourir mon père. Au chevet du lit vint s'asseoir Un orphelin vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Ses yeux étaient noyés de pleurs ; Comme les anges de douleurs, Il était couronné d'épine ; Son luth à terre était gisant, Sa pourpre de couleur de sang, Et son glaive dans sa poitrine.
Je m'en suis si bien souvenu, Que je l'ai toujours reconnu À tous les instants de ma vie. C'est une étrange vision, Et cependant, ange ou démon, J'ai vu partout cette ombre amie.
Lorsque plus tard, las de souffrir, Pour renaître ou pour en finir, J'ai voulu m'exiler de France ; Lorsqu'impatient de marcher, J'ai voulu partir, et chercher Les vestiges d'une espérance ;
À Pise, au pied de l'Apennin ; À Cologne, en face du Rhin ; À Nice, au penchant des vallées ; À Florence, au fond des palais ; À Brigues, dans les vieux chalets ; Au sein des Alpes désolées ;
À Gênes, sous les citronniers ; À Vevey, sous les verts pommiers ; Au Havre, devant l'Atlantique ; À Venise, à l'affreux Lido, Où vient sur l'herbe d'un tombeau Mourir la pâle Adriatique ;
Partout où, sous ces vastes cieux, J'ai lassé mon coeur et mes yeux, Saignant d'une éternelle plaie ; Partout où le boiteux Ennui, Traînant ma fatigue après lui, M'a promené sur une claie ;
Partout où, sans cesse altéré De la soif d'un monde ignoré, J'ai suivi l'ombre de mes songes ; Partout où, sans avoir vécu, J'ai revu ce que j'avais vu, La face humaine et ses mensonges ;
Partout où, le long des chemins, J'ai posé mon front dans mes mains, Et sangloté comme une femme ; Partout où j'ai, comme un mouton, Qui laisse sa laine au buisson, Senti se dénuder mon âme ;
Partout où j'ai voulu dormir, Partout où j'ai voulu mourir, Partout où j'ai touché la terre, Sur ma route est venu s'asseoir Un malheureux vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Qui donc es-tu, toi que dans cette vie Je vois toujours sur mon chemin ? Je ne puis croire, à ta mélancolie, Que tu sois mon mauvais Destin. Ton doux sourire a trop de patience, Tes larmes ont trop de pitié. En te voyant, j'aime la Providence. Ta douleur même est soeur de ma souffrance ; Elle ressemble à l'Amitié.
Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange, Jamais tu ne viens m'avertir. Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !) Et tu me regardes souffrir. Depuis vingt ans tu marches dans ma voie, Et je ne saurais t'appeler. Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ? Tu me souris sans partager ma joie, Tu me plains sans me consoler !
Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître. C'était par une triste nuit. L'aile des vents battait à ma fenêtre ; J'étais seul, courbé sur mon lit. J'y regardais une place chérie, Tiède encor d'un baiser brûlant ; Et je songeais comme la femme oublie, Et je sentais un lambeau de ma vie Qui se déchirait lentement.
Je rassemblais des lettres de la veille, Des cheveux, des débris d'amour. Tout ce passé me criait à l'oreille Ses éternels serments d'un jour. Je contemplais ces reliques sacrées, Qui me faisaient trembler la main : Larmes du coeur par le coeur dévorées, Et que les yeux qui les avaient pleurées Ne reconnaîtront plus demain !
J'enveloppais dans un morceau de bure Ces ruines des jours heureux. Je me disais qu'ici-bas ce qui dure, C'est une mèche de cheveux. Comme un plongeur dans une mer profonde, Je me perdais dans tant d'oubli. De tous côtés j'y retournais la sonde, Et je pleurais, seul, loin des yeux du monde, Mon pauvre amour enseveli.
J'allais poser le sceau de cire noire Sur ce fragile et cher trésor. J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire, En pleurant j'en doutais encor. Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée, Malgré toi, tu t'en souviendras ! Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ? Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée, Ces sanglots, si tu n'aimais pas ?
Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ; Mais ta chimère est entre nous. Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures Qui me sépareront de vous. Partez, partez, et dans ce coeur de glace Emportez l'orgueil satisfait. Je sens encor le mien jeune et vivace, Et bien des maux pourront y trouver place Sur le mal que vous m'avez fait.
Partez, partez ! la Nature immortelle N'a pas tout voulu vous donner. Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle, Et ne savez pas pardonner ! Allez, allez, suivez la destinée ; Qui vous perd n'a pas tout perdu. Jetez au vent notre amour consumée ; - Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée, Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ?
Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre Une forme glisser sans bruit. Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ; Elle vient s'asseoir sur mon lit. Qui donc es-tu, morne et pâle visage, Sombre portrait vêtu de noir ? Que me veux-tu, triste oiseau de passage ? Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image Que j'aperçois dans ce miroir ?
Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse, Pèlerin que rien n'a lassé ? Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse Assis dans l'ombre où j'ai passé. Qui donc es-tu, visiteur solitaire, Hôte assidu de mes douleurs ? Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ? Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère, Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ?
LA VISION
- Ami, notre père est le tien. Je ne suis ni l'ange gardien, Ni le mauvais destin des hommes. Ceux que j'aime, je ne sais pas De quel côté s'en vont leurs pas Sur ce peu de fange où nous sommes.
Je ne suis ni dieu ni démon, Et tu m'as nommé par mon nom Quand tu m'as appelé ton frère ; Où tu vas, j'y serai toujours, Jusques au dernier de tes jours, Où j'irai m'asseoir sur ta pierre.
Le ciel m'a confié ton coeur. Quand tu seras dans la douleur, Viens à moi sans inquiétude. Je te suivrai sur le chemin ; Mais je ne puis toucher ta main, Ami, je suis la Solitude.
[Illustration dessinée par le peintre Eugène Lami au XIXème siècle.]
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La petite histoire de France
Grant Lawrens : Baptiste
David Salles : Jean Plancher cousin par alliance de Napoléon, Karina Marimon Renata Plancher cousine de Napoléon et femme de Jean
François Levantal : comte Philippe Honoré de Roche Saint-Pierre cousin de Louis XIV, Anne-Sophie Girard : comtesse Marie-Louise de Roche Saint-Pierre femme de Philippe, Philippe Beglia : Frémont majordome des Roche Saint-Pierre, Sébastien Castro : abbé Martin, Jean-Luc Couchard : Feuillade, Émissaire du Roi et ami des Roche Saint-Pierre qui leur apporte des nouvelles de Versailles, et leur fait toujours de fausses joies
Alban Ivanov : François d'Arc, cousin de Jeanne d'Arc, Ophélia Kolb : Ysabeau d'Arc épouse de François d'Arc, Fatsah Bouyahmed : Gaspard le gardien de brebis, Philippe Duquesne : Adelin beau-frère et ami de François d'Arc, mari de Guillemette père d'au moins 10 enfants
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Journal du 24 mai 2023 avec une photo de mai 1992.
Je suis à Cannes, au festival, invité grâce à Christine, ma compagne, qui était amie avec l’assistant de Hervé Bourges, alors président de Antenne 2 et FR3 qui deviendront France 2 et France 3.
Nous sommes logés chez une amie de Christine, une artiste qui habite non loin de Cannes.
Nous serons accrédités et monteront les prestigieuses marches le soir de la projection du navet de Alain Delon « Le retour de Casanova »*. À la fin de la projection du film tout le monde dans la salle s’est levé pour applaudir, sauf une personne, moi ! Je trouve toujours insupportablement faux-cul de féliciter quelqu’un pour quelque chose de nul, et croyez moi, le film l’était, mais surtout la prestation de Delon !
Avant la projection, il m’a fallut louer un smoking trouvé dans un magasin de farces et attrapes, et que j’ai essayé dans l’arrière salle de la boutique pendant que la couturière prenait mes mesures.
Comme je n’étais pas branché show business, j’ai pu faire des photos grâce à Hélène Bamberger. Nous étions alors dans l’agence Odyssey, avec entre autre Pascal Maitre.
Hélène travaillait pour le Fig Mag et avait des rendez-vous avec des stars du cinéma et de la mode.
L’actrice de la photo d’aujourd’hui est Jeanne Tripplehorn qui jouait dans « Basic Instinct » avec Sharon Stone et Michael Douglas, un thriller érotique.
* https://www.telestar.fr/people/festival-de-cannes-elsa-lunghini-raconte-comment-alain-delon-lui-a-fait-vivre-l-enfer-348166
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Tu Me Manques Encore - Benedict Bridgerton
Masterlist
Résumé : Tu es meilleure amie avec Benedict Bridgerton jusqu'au jour où tu dois partir pour aller en France. Quand vous vous retrouvez, Benedict réalise que tu as encore une grande place dans son cœur.
Warnings : angst, fin triste, dites-moi si j'ai oublié d'autres warnings !
Word Count : 2,8k
Version Wattpad
Version anglaise sur Tumblr
Chanson qui m'a inspirée : A Little Bit Yours by JP Saxe
Nous sommes en 1804 et ton regard est posé sur ta maison, tu es perdue dans tes souvenirs d'enfance. Après avoir vécu seize ans à Londres, tu dois déménager en France, ton père ayant du travail à Paris. Ce dernier s'assure de ne rien avoir oublié, te permettant de mémoriser chaque pierre de ton ancien chez toi. Une voix t'interpellant te sort de ta contemplation. Tu te retournes et vois ton meilleur ami, Benedict Bridgerton, courir vers toi. Tu le rejoins, tentant de cacher ta tristesse.
- Benedict, que fais-tu ici ? On s'est dit au revoir hier.
- Je sais, mais il y avait toute ma famille. Je voulais te voir une dernière fois, seul, confesse l'adolescent de dix-huit ans.
- Je reviendrai à Londres, lui assures-tu.
- Mais quand ?
- Bientôt. Je l'espère. Promets-moi de toujours m'écrire. Je ne veux pas perdre notre amitié.
- Je te le promets, Y/N.
Vous vous regardez, vos yeux expriment plus de mots que vos voix. Vous allez être séparés pour la première fois. Tu as toujours connu Benedict et n'imagines pas une vie sans lui, mais tu n'as pas d'autre choix. Benedict ne veut pas retourner à une vie où tu n'es pas à ses côtés. Tu es sa meilleure amie depuis que tu es née. Vous connaissez tout de l'un et de l'autre. Soudainement, tu te jettes dans les bras de Benedict, autorisant ta mémoire à enregistrer Benedict par d'autres sens que la vue et l'ouïe.
- Tu vas me manquer, murmures-tu.
- Tu me manques déjà.
- Y/N, nous devons y aller, t'appelle ton père, te forçant à briser ton étreinte.
- J'arrive, réponds-tu avant de regarder une dernière fois Benedict. A bientôt.
Benedict n'a pas le courage de te répondre, tentant de retenir un sanglot. Il te regarde s'éloigner de lui et monter dans la calèche. Quand tu passes à côté de lui, il te salue de la main comme tu le fais. Quand ta famille disparait, Benedict laisse une larme couler sur sa joue. C'est officiel, tu n'es plus auprès de lui. Mais il t'a fait une promesse. Il t'écrira jusqu'au jour où tu reviendras.
Le bal de Lady Danbury ouvre la saison de l'année 1811. Benedict s'y rend contre son gré, tout comme ses frères Anthony et Colin. Ils n'ont pas envie de passer leur nuit à danser ou rencontrer les mères voulant absolument marier leur fille à un enfant Bridgerton. Mais Benedict doit faire bonne figure. Il reste dans un coin de la salle de bal, essayant de dissimuler sa grande taille. En balayant le lieu des yeux, son regard se pose sur un visage familier. Il lui faut une seconde avant de comprendre qu'il ne se trompe pas. Ton visage a perdu ses traits enfantins, mais tu as toujours ta beauté. Avec un grand sourire, il te rejoint, debout à l'opposé de la pièce.
- Y/N ? questionne-t-il, attirant ton attention.
- Monsieur Bridgerton, quel plaisir de vous revoir !
Benedict est surpris par tes formules de politesse, mais il cache son trouble avant de reprendre :
- Je ne savais pas que vous étiez de retour.
- Je suis rentrée à Londres il y a seulement deux jours. Je n'ai pas eu le temps de saluer tout le monde.
- Ma chère, voici votre boisson, annonce un homme en te tendant un verre. Benedict fronce les sourcils, ne connaissant pas cet homme.
- Oh, oui. Je devrais faire les présentations, déclares-tu en remarquant la petite tension. Vicomte Birdwhislte voici Lord Benedict Bridgerton, mon ami d'enfance. Lord Bridgerton, voici Vicomte James Birdwhislte, mon... époux, informes-tu, légèrement gênée du dernier mot.
- Enchanté, sourit poliment Benedict.
- De même. Je suis si heureux de pouvoir enfin découvrir la ville natale de Y/N.
- Lord Bridgerton, j'espère que j'aurai le plaisir de revoir votre famille, après tant d'années.
- Je l'espère également, Vicomtesse Birdwhistle. Je m'excuse, je vois ma mère qui m'appelle.
- Pas de problème, j'allais proposer à ma femme de danser, le rassure le vicomte, en prenant ta main. Passez une bonne soirée.
- Vous aussi.
Benedict s'éloigne en avalant la boule dans sa gorge, tentant de comprendre ce qu'il vient de se passer. Bien sûr qu'elle est mariée ! Elle a vingt-trois ans. Elle doit être avec le Vicomte Birdwhislte depuis trois ans ! s'énerve-t-il mentalement. Il se saisit d'une coupe de champagne et la boit d'une traite. Il prend un autre verre, tournant son regard sur la piste de danse. Toi et ton époux valsez, les yeux remplis d'amour. Il te murmure quelque chose à l'oreille et tu te retiens de t'esclaffer. Benedict sent son cœur se serrer un peu plus face à la scène. Vous avez l'air d'avoir une complicité, indiquant une grande chance d'un mariage d'amour.
Au fil des années, Benedict devait avouer que ses sentiments pour toi avaient changé. Ils devenaient de plus en plus forts alors que tu étais toujours à Paris. Il souffrait à chaque lettre envoyée. Il avait une seule envie, être auprès de toi à nouveau, mais l'occasion ne s'était jamais présentée. Ne te voyant jamais revenir, Benedict s'était convaincu qu'il ne reverrait jamais tes yeux malicieux. Il pensait avoir appris à vivre avec la douleur de son amour non exploité. Mais te revoir est un coup de poing. Malgré le temps, il n'est toujours pas capable d'oublier ses sentiments pour toi. Le jeune homme ne peut plus supporter la vue de toi dans les bras d'un autre homme et invente une excuse à Violet Bridgerton quittant le bal plus tôt.
Les jours suivants, Benedict s'enferme presque dans sa chambre, préférant se perdre dans ses dessins plutôt que de risquer de te croiser. Sa famille ne fait pas attention à son changement d'attitude sachant qu'il lui arrive d'avoir des périodes où il s'isole pour son art. Ses dernières peintures et croquis sont remplis d'une mélancolie, d'une tristesse jamais dessinée auparavant. Ce qui devait être sa délivrance le fait plus tomber dans sa douleur.
Mais peindre continuellement son chagrin d'amour n'est rien comparé à la nouvelle de sa mère annoncée deux jours plus tôt. En rentrant d'une promenade, elle avait informé avec un grand sourire qu'elle t'avait croisé avec ton mari, un réel gentleman, avait-elle précisé avant de déclarer qu'elle vous avait invités à diner. Les enfants Bridgerton s'étaient réjouis, contents de pouvoir rattraper le temps perdu avec toi, car tu passais tout son temps chez eux autrefois. Benedict s'était concentré un peu plus sur son dessin en entendant la nouvelle, faisant froncer les sourcils de sa mère. Elle ignorait l'étendue des sentiments de son fils pour toi, mais elle savait que vous étiez meilleurs amis plus jeunes. Elle était persuadée qu'il serait le plus heureux.
Le repas se fait dans la joie. Avec les Bridgerton, vous évoquez des souvenirs d'enfance, permettant à ton mari de te découvrir sous un autre jour, un plus enfantin. Tu es contente de voir que ton lien avec les Bridgerton ne s'est pas perdu. Tu es toujours à l'aise avec eux. L'ambiance est chaleureuse et chacun est actif dans les discussions, à l'exception de Benedict. Il parle seulement si on lui pose une question. Sa jeune sœur Eloïse a remarqué son mutisme et s'inquiète pour lui. Elle pensait qu'il serait celui monopolisant les conversations, mais c'était Daphné, te questionnant sur tes débuts dans la société.
- Je vous promets, Daphné, tout ira bien pour vous, la rassures-tu. Je suis sûre que vous trouverez un mari rapidement.
- Était-ce le cas pour vous ?
- J'ai rencontré le vicomte la troisième année. Il a renversé son verre de limonade sur ma robe ! racontes-tu, faisant rire la famille.
- Aujourd'hui encore, elle continue à m'en vouloir.
- J'avais attendu cette robe pendant des semaines ! Heureusement que ses talents de danseur ont rattrapé sa maladresse. Rapidement, nous avons fait plusieurs sorties dans des parcs et des musées.
- Donc, cela fait seulement un an que vous êtes mariés ? demande Lady Bridgerton.
- Exactement.
- En parlant de musée, vous dessinez toujours ? questionne Eloïse. Je me rappelle les quelques dessins que vous faisiez avec Benedict.
- Vous dessinez ? demande James.
- J'ai... j'ai arrêté il y a quelques années, avoues-tu, embarrassée.
- Pourquoi ? Je croyais que vous adoriez, veut savoir Benedict, soudain curieux de la conversation.
- C'était le cas, mais je n'ai plus le temps.
Remarquant que tu es tendue à la mention de l'art, la matriarche attire ton attention en te posant une question :
- Vous vivez dans votre maison d'enfance ?
- Je ne me voyais pas vivre autre part. Elle est encore plus grande que dans mes souvenirs. J'ai quelques idées de changements, la décoration date un peu. J'aimerais que le lieu soit plus vivant.
- Ah, mais je suis sûre que ça sera le cas quand le premier enfant pointera son nez.
- Nous espérons que ça sera bientôt, sourit Y/N.
Benedict ne supporte plus la conversation et pose sa serviette sur la table, se tournant vers sa mère :
- Excusez-moi, j'ai mal à la tête.
- Bien sûr, mon chéri. Avez-vous besoin de quelque chose ?
- Ne vous inquiétez pas, mère.
Sans épiloguer, Benedict se lève et quitte la pièce. Tu le regardes, inquiète. Même si ça fait quelques années, tu sais toujours reconnaitre quand il ment. Tu avais déjà remarqué son silence, mais sa soudaine envie de fuir le repas, t'intrigue un peu plus. Si tu pouvais, tu le rejoindrais pour savoir les raisons de son comportement, mais la présence de ton mari te retient. Malgré tes questionnements, tu tentes de ne rien laisser paraitre jusqu'à la fin du repas.
Anthony, Colin et James vont dans le bureau du Vicomte Bridgerton, voulant discuter entre hommes, vous laissant dans le salon. Vous discutez des prochains bals à venir, sans échapper aux remarques sarcastiques d'Eloïse. Tu ne le montres pas, mais une partie de toi es contente de voir qu'Eloïse est devenue une femme aussi éduquée. En peu de temps, tu as eu la chance d'écouter les réflexions plus que scandaleuses de la jeune Bridgerton, mais tu as aimé la nouvelle perspective qu'elles t'offraient.
- Eloïse, vous qui lisez tout le temps, auriez-vous un livre à me recommander dans votre chambre ? Il y a si longtemps que je n'ai pas lu un bon roman anglais et les traductions françaises sont horribles, informes-tu, faisant légèrement rire les autres femmes.
- Vous vous adressez à la bonne personne. Suivez-moi.
Vous quittez la pièce avant de monter l'escalier. En arrivant dans le couloir menant aux différentes chambres, Eloïse s'arrête et se tourne vers toi :
- Vous voulez lui parler, pas vrai ?
- Comment vous... ? commences-tu, mais la Bridgerton t'interrompt.
- J'étais peut-être jeune, mais je me rappelle votre proximité ! Allez-y. Je vous attends dans ma chambre pour redescendre.
- Merci, Eloïse, vous êtes un amour !
Tu n'attends pas que ton amie soit dans sa chambre avant de te diriger vers la porte de Benedict. Tu hésites un instant avant de frapper. Benedict apparait rapidement, une expression surprise sur son visage.
- Bonjour, Benedict.
- Ce n'est plus "Lord Bridgerton" ? s'étonne-t-il, d'un ton sarcastique.
- On n'est pas entouré de toute la société.
- Justement, c'est encore plus scandaleux. Ton mari sait que tu es ici ? continue Benedict, te faisant rouler des yeux.
- Je veux juste te parler, s'il te plait.
Benedict ouvre un peu plus la porte, te laissant entrer. Tu t'avances jusqu'au milieu de la pièce pendant qu'il referme la porte. Tu ignores par quoi commencer, mais tu sais que tu vas devoir faire le premier pas, Benedict restant encore silencieux en te regardant.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- J'avais mal à la tête.
- Je sais que c'est faux.
- Pourquoi tu as arrêté de dessiner ? rétorque Benedict, tu te retiens de souffler.
- Je te l'ai dit, je n'ai plus le temps.
- Je sais que c'est faux, répète-t-il, fier d'utiliser tes mots contre toi.
Tu tournes le dos à Benedict, te rapprochant de son bureau où son carnet de croquis est posé.
- Puis-je ? demandes-tu, il hoche la tête.
Tu fais défiler les pages, un peu plus émerveillée à chaque dessin.
- C'est vraiment très beau, Benedict. Tu as tellement évolué en sept ans. Tes traits sont beaucoup plus délicats et tu arrives mieux à capturer les émotions.
- Tes dessins auraient été les mêmes si tu n'avais pas arrêté.
- Non. Tu as toujours eu un talent, contrairement à moi.
- Je ne pense pas, te contredit-il. Il attend une seconde avant de poser la question lui brulant la bouche : Y/N, aimes-tu réellement le Vicomte Birdwhislte ?
- Oui, avoues-tu, sincèrement en le regardant. J'ai eu la chance d'avoir un mariage d'amour. Il est gentil, respectueux, à l'écoute et drôle. Il s'assure toujours de mon bonheur. C'était d'ailleurs son initiative de venir revivre ici. Je lui avais déjà dit que Londres me manquait et il a décidé qu'on emménage dans mon ancienne maison.
- Comment ça se fait qu'il ignorait pour le dessin, alors ? reproche-t-il, blessé par ta confession.
- Je ne lui ai jamais dit. Tu ne peux pas le blâmer. C'est un homme formidable, Benedict, assures-tu.
Tu regardes plus en détails un croquis d'un paysage quand Benedict te sort de ta contemplation :
- Je m'excuse.
- Pour quoi ?
- Pour avoir arrêté de t'écrire.
- Je ne t'ai jamais demandé pourquoi tu avais arrêté. Je suis tout autant coupable.
- Je t'avais promis de toujours t'écrire. C'est juste que..., commence Benedict en cherchant ses mots, c'était devenu trop dur. Je pensais réellement que je ne te reverrais plus jamais et les lettres ne comblaient pas ton absence. Au contraire, plus je t'écrivais, plus j'en avais conscience.
- C'est la raison pour laquelle j'ai arrêté le dessin, confesses-tu en le regardant dans les yeux. L'art était mon dernier lien avec toi. Quand je dessinais, je pensais à toi et ça devenait dur à chaque coup de fusain. Alors, j'ai arrêté. C'est aussi la raison pour laquelle je ne l'ai jamais dit à James. Le lui dire revenait à partager notre lien et je voulais le garder pour moi. Tous les moments que l'on a partagés, je les garde pour moi, dans mon jardin secret. C'est une des rares choses dont je ne lui ai jamais parlé. Tu comptes beaucoup pour moi, Benedict, ajoutes-tu en te rapprochant un peu plus de lui. Tu m'as manqué.
- Tu me manques encore.
Vous vous regardez, restant à une bonne distance. Vous aimeriez vous prendre dans les bras comme le jour où tu es partie, mais Benedict sait qu'il ne peut pas. S'il le faisait, il ne sait pas s'il pourrait s'empêcher de faire une bêtise. Il ne veut pas ruiner ce moment et encore moins la relation entre toi et ton mari. Tu avais l'air honnête dans ta réponse donnée plus tôt. Une partie de lui s'est brisé en t'entendant parler de tes sentiments pour le vicomte, mais une autre est rassurée de savoir que tu connais l'amour. Si tu devais être avec quelqu'un d'autre, il fallait autant que ça soit avec un homme que tu aimes. Benedict souffre un peu plus en pensant que toi, tu l'aimes, lui, James Birdwhistle. Tu es avec lui. Et le seras jusqu'à la fin de ta vie. Mais il ne peut rien y faire. Benedict ne supportant plus d'être aussi proche de toi sans pouvoir agir, il se râcle la gorge avant de reprendre la parole :
- Tu devrais redescendre. Ton mari doit sûrement t'attendre.
Tu ne lui réponds pas et te diriges vers la porte. La main posée sur la poignée, Benedict te retient une dernière fois :
- Y/N, je suis content que tu aies trouvé quelqu'un que tu aimes. Tu mérites le bonheur.
- J'espère que tu trouveras quelqu'un que tu aimes. Tu mérites aussi le bonheur, Benedict.
- A bientôt.
Tu lui fais un dernier sourire, laissant derrière toi Benedict, devenant ainsi une part de ton passé. Comme sept ans auparavant, Benedict laisse une larme couler sur sa joue. Même si cette fois tu ne pars pas à des milliers de kilomètres, tu restes tout autant éloignée. Malgré lui, il ne pourra plus jamais avoir le lien que vous aviez. Tu es avec le vicomte Birdwhislte, maintenant. C'est définitif, il doit apprendre à vivre sans toi. Il ne peut plus se permettre de laisser ses yeux plongés dans les tiens comme il vient de le faire. Il ne peut plus se permettre de te vouloir auprès de lui comme il le voulait encore il y a quelques secondes. Il ne peut plus se permettre d'espérer comme il le faisait encore. Il aurait aimé que votre relation ne connaisse jamais de fin, mais les épreuves de la vie en avaient décidé à sa place. Tu ne le vois pas de la même façon que Benedict. Même si le vicomte n'était pas là, les années avaient effacé l'affection que tu avais pour lui. Il en est persuadé. Benedict sait, au fond de lui, qu'il aura beau se remettre de ses sentiments pour toi, tu feras toujours partie de son cœur. Son amour pour toi ne disparaitra jamais. Il sera toujours un peu à toi.
Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
#marie swriting in french#bridgerton one shot#bridgerton#benedict bridgerton#benedict bridgerton x reader#benedict bridgerton x you#benedict bridgerton x y/n#bridgerton imagine#tumblr français#Spotify
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SAMEDI 22 AVRIL 2023 (Billet 1 / 2)
Nous connaissons 4 personnes qui rentrent en France aujourd’hui et qui auront un moral très moyen.
De qui s’agit-il ? Eh bien de nos neveux Maïlys et Jérôme, et de nos deux petits-neveux, Salhomé et Louca. Ils viennent de passer une semaine dans une superbe « Villa/Riad », à 15 minutes environ d’Essaouira et le moins qu’on puisse dire quand on regardait leurs photos et lisait leurs messages, c’est que cela a été une semaine de rêve !
La personne qui leur a loué cette maison est une amie de Maïlys, rencontrée dans son Club Hippique. Elle en a hérité de ses parents, a dû certainement la moderniser, apporter sa touche perso dans la déco (en voyant les photos, vous verrez qu’elle a du goût) et lorsqu’elle n’y réside pas, la loue… mais qu’à des amis ou des amis d’amis.
Comme il y a un grand jardin, un jardinier s’en occupe en permanence, il y a aussi un gardien et une personne qui fait les courses et s’occupe de la cuisine, Fatima. Vous la verrez d’ailleurs dans le petit film du second Billet. La petite famille s’est en tout cas régalée durant tout leur séjour…
Il y a une possibilité d’avoir un chauffeur ou de louer une voiture.
Peut-être pas cette année car nous avons déjà un programme vacances bien conséquent mais nous irons sûrement passer une petite semaine avec Maïlys et sa petite famille l’année prochaine… et même retournerons avec 1 amie (Marie-Ange) et un couple d’amis (Carole et Olivier), tous 3 lecteurs/abonnés du Blog, à qui nous en avons déjà parlé et qui sont plus qu’hyper-intéressés.
Nous vous donnerons plus tard les différents tarifs ainsi que les modalités de réservation.
Vous trouverez ci-dessous des photos envoyées par notre nièce. Il y a 3 chambres avec salle de bain, dont une avec un lit superposé et, un peu à part, un petit studio avec une chambre et une salle de bain. Il y a bien sûr climatisation et chauffage. Si vous n’arrivez pas à avoir une idée d’ensemble en regardant ces photos, pas d’inquiétude, la petite vidéo dans le second Billet vous remet tout (ou presque) en perspective.
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Pourquoi Choisir Un Propriété « Adult Only » Pour Tous Vos Prochaines Vacances ?
Love room hôtel spa privatif Chambre d'hôtes cosy romantique
Si vous souhaitez vous retrouver en amoureux, vous retrouverez un espace de balnéothérapie avec baignoire à remous et chromothérapie dans l’une des salles de bain. Profitez pleinement de l’espace piscine et spa de votre location à Marseille. Au cours de votre week-end détente et relaxation sous les oliviers, vous pourrez également visiter le MuCEM ou la cathédrale Sainte-Marie-Majeure de Marseille.
Offrez un séjour sur mesure que ce soit pour un anniversaire, Noel, la ST Valentin, une nuit de noce ou toute autre occasion ... Deuxièmement, soyez prêt à payer un peu plus pour avoir le privilège d’avoir un jacuzzi. Bien que les chalets jacuzzi soient généralement plus chers que les chalets ordinaires, le coût supplémentaire en vaut la peine pour l’expérience relaxante que vous vivrez. Il y a quelques points à garder à l’esprit lorsque vous choisissez un chalet avec spa à Nice.
Profitez d’un cadre idéal tout au long de vos vacances dans le sud de la France en optant pour une chambre dans cette jolie villa avec jacuzzi et piscine à Cassis. Ne manquez pas de vous prélasser sur la plage du Bestouan et de flâner entre les étals des marchés de Cassis, La Ciotat et Marseille. 51 % des locations de vacances avec jacuzzi sont encore disponibles à Marseille en Avril. Il vous faudra alors débourser 144 € en moyenne par nuit pour profiter d'un appartement, d'une maison ou d'une chambres d'hôtes avec jacuzzi à Marseille. Situé à Marseille, à 8,5 km de la station de métro La Timone, le Loft Love room Jacuzzi Privatif Marseille propose un hébergement climatisé avec connexion Wi-Fi gratuite et accès à une terrasse. Les contributions doivent porter sur le séjour dans l'établissement.
Enfin, assurez-vous de lire les petits caractères avant de réserver. Certains cottages avec jacuzzi ont des restrictions quant à l’utilisation du jacuzzi et à sa durée. Donc, si vous prévoyez d’utiliser le jacuzzi avec votre famille ou vos amis, assurez-vous de vérifier les règles à l’avance.
Passez une nuit insolite à la belle étoile dans un chambre bulle ou profitez du confort d'une chambre d'hôte avec spa et Bain à remous privatif. Quel que soit votre choix, les équipes du Domaine Jobert à feront tout leur possible pour que votre séjour reste gravé dans votre mémoire. N'attendez plus pour réserver votre chambre d'hôte de charme à Marseille dans les Bouches-du-Rhône.
Parmi les plus beaux campings 5 étoiles de France, Les Méditerranées sont une invitation au luxe et au bien-être. Vous profitez d'une situation idéale en Méditerranée, avec accès direct à la plage, au cœur du Languedoc et du littoral méditerranéen. Quelle que soit la saison, c’est le meilleur du sud de la France qui vous attend. Cap d'Agde et son animation estivale, Sète et son ambiance unique, ses canaux et son centre pittoresque, et bien sûr l’étang de Thau et ses délices de la mer. Tout est à portée de main de votre location aux Méditerranées.
Cet établissement a pris des mesures supplémentaires concernant la santé et l'hygiène afin de vous assurer un séjour en toute sécurité. Veuillez sélectionner des dates pour voir les disponibilités et les tarifs de cet établissement. Selon les clients, la description et les photos de cet établissement reflètent vraiment la réalité. Situé dans le quartier le plus apprécié de Marseille, cet établissement affiche l'excellente note de 9,3 pour sa situation géographique.
La Bastide Le Temps des Secrets, c’est une aventure en couple inédite avec le luxe d’une chambre avec jacuzzi privatif à Marseille. Appartspa13 est un hôtel particulier installé près de Senas, à 25 km du charmant village de Saint-Rémy de Provence et à 50 minutes de Marseille. Appartspa13 vous propose deux logements parfaitement équipés pour un week-end en couple. Leurs terrasses respectives vous permettent de profiter longtemps du doux climat méditerranéen. Partez à la découverte de chambres d’hôtes au concept inédit, aux Étoiles de Provence, à 30 minutes de Marseille, non loin de la fameuse route des crêtes. Cet ensemble d’appartements privatifs a été conçu afin que chaque couple ait son espace privatif, en intérieur comme en extérieur.
« On voulait vraiment permettre aux clients de pouvoir choisir l’ambiance qu’ils souhaitent grâce à une simple tablette », ajoute le responsable. « Quand on a lancé ce concept, on voulait créer un «effet aéroport« . Quand le client arrive chez nous et qu’il ouvre une porte, https://www.energic-coop.fr il se trouve plongé dans l’univers d’un autre pays. Suivant la salle qu’il a choisi, il découvrira une déco et un cadre inspirés de Dubaï, de Bali, de New York ou de Rio« , explique Karim Mouatazil, co-gérant du SPA Privatif Nancy. Situé au 7 rue des Tarbes à Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), SPA Privatif Nancy a ouvert ses portes en 2021.
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Interview DVDvision 2012
En janvier 2012, j’ai accordé une interview au site Revues-de-cinema.net à propos de DVDvision et mon parcours. Le site ayant disparu, je reproduis ici pour archives l’entretien dans son intégralité.
Quelles études avez-vous suivies. Pendant votre scolarité, avez-vous eu des activités dans le cinéma ?
D.F. : J'ai suivi des études de cancre - au fond de la salle près du radiateur, plus intéressé par ce qui se passait à l'extérieur (nous étions dans les années 70 et 80, en plein boom à la fois cinématographique, graphique et musical), qu'aux cours ! Mes activités étaient alors musicales et fanzinesques - mon premier article fut publié dans un fanzine rock du début des années 80 intitulé Les Incorruptibles (prédatant de cinq ans les Inrockuptibles) - créé par un ami nommé Cyrille Monnet qui est aujourd'hui chef cuisinier, et propriétaire du restaurant Riso Amaro à Lyon.
Mon premier article cinéma a été une preview de Terminator fin 1984, dans un fanzine nommé Athanor, qui était édité par la salle de cinéma Lyonnaise du même nom. A partir de 1984, la scène musicale s'est progressivement tarie, j'ai donc commencé à diversifier mes centres d'intérêts, et le cinéma a pris une place de plus en plus grande dans ma vie. L'Athanor était un cinéma de quartier que je fréquentais, avec une programmation de reprises en trois temps : à midi, les films étaient familiaux, ils passaient par exemple Blanche neige et les 7 nains, et les mamans venaient avec leurs enfants. Vers 17H, ils passaient aux choses plus sérieuses comme les Dirty Harry. A 22H, c'était l'heure d'Evil Dead !
Pour promotionner la salle, ils ont décidé de financer un fanzine. Ils ont réuni une équipe, dirigée par un cinéphile très sympa nommé Christophe Darnaud, mais dès le deuxième ou troisième numéro, une espèce d'arriviste borné a fait virer le rédacteur en chef et pris le contrôle, décidant d'imiter Première. J'ai suivi Christophe et une partie de la rédaction qui a quitté le Fanzine. Je ne vous surprendrais pas en vous apprenant que le zine a rapidement sombré (et la salle aussi). Pour une première expérience dans le fanzinat ciné, ça a été très éducatif.
Le recueil du Fanzine Looker 1985-1990
Parlez nous du fanzine Looker. Quand est il paru, combien de numéros, avec quels collaborateurs. Quelles étaient alors vos motivations ?
D.F. : Il y a eu 3 numéros de Looker, et un quatrième non terminé, mais dont il me reste des pages maquettées, parus entre 1985 et 1988. Mes collaborateurs, étaient Xavier Fournier (actuellement rédacteur en chef de Comic Box), Corinne Bertrand, qui est devenue ensuite éditrice de BD franco-belge comme L'Epervier, et Daniel Rous. L'idée avec ce fanzine était de rendre compte de la plurarité de la scène des années 80, où l'explosion créative était sur tous les fronts, à la fois ciné, TV, BD, rock etc. Le concept était vraiment transgressif à l'époque. En dehors de Rolling Stone aux USA, il n'existait aucun magazine en France qui traitait de manière équilibrée le rock, le cinéma, la TV et la bande-dessinée, plus particulièrement les comics anglais et américains, alors en pleine explosion artistique avec Watchmen, The Dark Knight etc. Ce zine était fait de collages et de bric et de broc, mais j'ai une certaine tendresse pour lui. C'était un fanzine vraiment différent des autres, qui étaient plus "monomaniaques". L'interview des Berurier Noir parue dans le second numéro, reste de l'avis du manager Marsu et du chanteur François, la meilleure jamais donnée par le groupe - (ils parlent de Aliens , Le Prisonnier et Commando dedans !)- et celle de Jean-Pierre Putters, éditeur alors de Mad Movies, est la plus représentative pour moi de son état d'esprit, pur indépendant et anar !
Couverture remixée de DVDvision n° 1 pour un projet de remasterisation.
En octobre 99 vous créez DVDVision.
D.F. : Conceptualiser le magazine a été facile. J'y pensais depuis trois ans. Le matérialiser a été très dur, il m'a fallu une année complète et six numéros, au cours des quels j'ai épuisé huit directeurs artistiques différents, dont certains amis comme Fabrice Sapolsky, fondateur de Comic Box, qui heureusement ne m'en a pas tenu rigueur ! Les éditeurs Seven Sept, Mireille et Michel Poirier, heureusement m'aimaient bien et étaient à mon écoute. J'ai été sauvé, littéralement, par leur confiance, et le talent de tous ceux qui m'ont rejoint et ont été séduits par mon concept, mon enthousiasme et ma détermination pour y arriver. La liste est trop longue pour tous les mentionner ici, mais sans David Martinez, Leonard Haddad, Benjamin Rozovas, Fathi Beddiar, Yannick Dahan, Nicolas Rioult, Gael Golhen, Stéphane Lacombe, Laurent Perriot etc. ; l'équipe de Seven Sept, Véronique Poirier, Karine Poirier, Christelle Gibout ; et la directrice artistique de HK magazine Paola Boileau, le magazine n'aurait pas eu le même impact... Ils m'ont aidé sur cette première année, à le construire pièces par pièces, chacun dans sa compétence.
Rare couverture alternative du n°13 avec essai de logo alternatif par Sandra Abreu.
Et puis un ange est apparu à partir du numéro 7 : la directrice artistique définitive du magazine, Sandra Abreu, qui m'a été présentée par Karine Poirier. Sandra a su instinctivement mettre en forme la maquette que j'avais en tête. Malgré les six numéros sortis, je savais que je n'avais pas encore trouvé mon "directeur de photographie", si tu veux, et sans un bon D.P., un réalisateur va galérer, quelles que soient ses ambitions. Le magazine marchait très fort, particulièrement grâce au DVD gratuit inclus en bonus, que nous étions les premiers au monde à proposer, la qualité papier, le dos carré et les intentions rédactionnelles, même si l'éditorial et la forme étaient encore imparfaits. Je veux dire, faire un dossier de 8 pages pour chroniquer un film en DVD comme Blade Runner par exemple, c'était littéralement du jamais vu dans la presse vidéo, et les gens réagissaient positivement à ça. Le mois après la sortie du n°1, on a enchainé direct avec notre premier hors-série, qui était l'unique magazine officiel au monde du film James Bond 007 Le Monde ne suffit pas. Vendu pour 7 € avec un DVD collector de bonus James Bond, le tout sous licence et autorisé par Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, les producteurs des Bond. Suite à ce coup double, le mag a eu du succès tellement vite, que les directeurs artistiques se battaient pour avoir le contrat. Par exemple une société a réalisé le n°6 en un temps record, en 3 jours, suite à la défection du D.A. précédent, qui a fait un burn-out, et ils visaient le mag sur la durée. Par malheur, ou par chance, Leonard Haddad, pendant la phase des corrections, était sous pression, et il est passé à travers une lucarne dans la cour de leurs locaux, qui était un toit sur un RDC, et s'est fait très mal, après avoir fracassé du matériel informatique très couteux en tombant dessus. Après cela, ils n'ont plus voulu entendre parler de nous !
Sandra venait d'arriver dans la rédaction pour travailler sur les menus du DVD, et leur habillage graphique, et s'est proposée de prendre en charge la direction artistique du magazine. Elle était très jeune, et quand elle s'est portée candidate, je dois l'avouer, je n'y croyais plus. J'étais fatigué, et prêt à jeter l'éponge. Après un an sans trouver le bon D.A., c'était un peu si tu veux comme les batteurs dans Spinal Tap. Et puis cette fille avec les cheveux bleus, rouges et verts, qui n'a pas vingt ans, nous propose de faire la D.A. du mag. Puisque les précédents qui sont tous des vétérans s'y sont cassés les dents, tu imagines ma tête ?! David Martinez et Léonard Haddad m'ont suggéré de lui faire passer un essai. Je lui ai demandé de reprendre la page Chapitres (sommaire) et je suis parti déjeuner avec eux. Elle a bossé deux heures dessus, et à notre retour, quand elle nous a montré son essai, c'était comme si une bombe avait explosé dans mon cerveau. C'était clair que c'était elle.
La directrice artistique Sandra Abreu et la responsable éditoriale du DVD Lydie Bimont.
Après son arrivée, tout s'est passé comme dans un rêve. Elle a amené progressivement dans le mag ses collaboratrices et collaborateurs artistiques, et la fusion a fonctionné. Nous avons hérité d'immenses locaux, alors qu'auparavant la rédaction, c'était trois bureaux, placés dans un couloir à l'entrée des toilettes de la société. Les nouveaux locaux étaient situés sur le passage de Alain Delon dans Le Samouraï de Melville, quand il tente d'échapper aux flics en prenant l'immeuble à double entrée du 1 rue Lord Byron au 116 bis Champs Elysées. On les aperçoit brièvement dans le film. On arpentait tous les jours le même couloir que Alain Delon et on empruntait le même ascenseur ! Ce lieu était en quelque sorte béni par les dieux du Cinéma.
Alain Delon devant les futurs locaux de DVDvision.
On avait un home-cinéma 5.1 fourni par Waterfall, des enceintes en verre, avec plusieurs lecteurs DVD et un énorme écran 16/9, des caméras DV, une station de dérushage et une station de montage AVID. Il y avait des iMac partout, et des Mac Pro pour le graphisme et la conception du DVD, des imprimantes laser et des scanners haute définition. C'était du délire. Le premier soir, je me souviens, les éditeurs, Mireille et Michel, m'ont fait découvrir les locaux, qu'ils avaient préparés et aménagés, en remerciement du travail de la première année. Ils m'ont donné les clés, et sont partis. Je suis resté une heure tout seul, assis, les clés dans les mains, dans le local vide. Il y avait des affiches géantes sous verre des couvertures des 6 premiers numéros sur les murs, 7 avec le hors-série, exposées comme des disques d'or, comme pour dire "bien joué mon gars !". Je n'arrivais pas à y croire. Mais je savais que j'avais entre les mains les clés d'un royaume. Nous n'avions aucun horaire, on arrivait tous vers 9h30 ou 10h du matin pour repartir parfois à minuit ou 2h le lendemain. Ca nous a valu des remontrances de la direction, qui nous demandait de respecter les horaires de l'entreprise. Mais on s'en foutait. Il nous arrivait de passer la nuit à travailler sur le magazine au moment des bouclages. On commandait des pizzas et mangeaient tous ensembles, en buvant du café et du coca-cola. C'était une véritable ruche créative, on y travaillait 7 jours sur 7. On passait au bureau pour écrire, maquetter, ou faire du montage le week-end ! Il m'est arrivé de dormir sur le canapé du Home-Cinéma, et de me laver les cheveux le lendemain dans le lavabo des toilettes pour me rafraichir. On avait pour la plupart une brosse à dents dans le tiroir du bureau. Une fois, Sandra est repartie à 7H du matin après un bouclage. Elle était de retour le même jour à 14H !
La directrice artistique Sandra Abreu au travail, de nuit comme il se doit.
C'était un lieu magique, et on avait envie d'y être tout le temps pour travailler. Il y avait évidemment parfois des tensions, puisqu'on passait plus de temps ensemble qu'avec nos petites amies ou petits amis respectifs, et qu'on étaient les uns sur les autres toute l'année. Je me rappelle d'une engueulade avec Sandra, qui voulait des textes à maquetter qui n'arrivaient pas, quand Mark Dacascos s'est pointé pour prendre les derniers numéros. Il était tellement zen que ça nous a calmé direct. Il a pacifié la pièce, juste par sa présence. Je lui ai filé les numéros, et quand il est reparti, on a tous éclaté de rires. Si tu interroges les salariés du mag, ils te diront tous que ça a été leur meilleure expérience professionnelle. Au début, on allait déjeuner au restaurant, et puis ensuite, on sortait juste acheter à manger, et on revenait bouffer sur place, pour être plus longtemps au travail. C'était complètement dingue.
Gael Golhen et Antoine De Caunes, surpris par la pluie dans la cour des locaux de DVDvision en 2001.
Il y avait la production du Pacte des loups juste au dessus, où je montais voir régulièrement David Wu faire le montage. Le mec qui a monté The Killer, m'a appris comment monter des films, c'est invraisemblable. Je pouvais m'assoir, et le regarder bosser. De temps à autre, il sortait le nez de l'Avid, et m'expliquait sa méthode pour assembler les plans. Par exemple, personne ne le sait, mais une séquence du film est entièrement montée sur Hard Day's Night des Beatles (rires). En échange, il me demandait juste de lui amener une bouteille de jus d'orange Tropicana à chaque fois. C'est le meilleur rapport qualité-prix de masterclass d'école de Cinéma, par un dieu du montage, que tu ne trouveras jamais (rires).
Le Polo Room, juste en dessous des locaux de DVDvision.
Les bureaux de Metropolitan Films était juste au dessus, en dessous il y avait Seven Sept l'éditeur, et juste en dessous, au premier étage, un superbe Martini-bar / restaurant à l'anglaise très Bondien, chic et feutré nommé le Polo Room, dans lequel on filmait nos interviews, où on faisait les repas d'affaires, et qui était ouvert la nuit jusqu'à 2h, où on faisait des fêtes gigantesques en dansant sur le comptoir.
Avec les réalisateurs Pascal Laugier et Christophe Gans, au Polo Room, le soir de la sortie du Pacte des Loups le 31 janvier 2001.
Je ne suis pas sûr que l'ambiance était pareille dans les autres magazines, à part peut être Starfix. C'est ce contexte, et cette passion partagée par tous, qui je pense a fait la réussite du journal. On a eu comme ça 3 années très intenses surtout qu'on est passé mensuel, et puis Sandra a pris un congé maternité. Nous étions à ce moment-là avec une équipe de quinze/vingt personnes, sans compter les pigistes écriture, monteurs et cadreurs qui souvent squattaient sur place, pour arriver à produire un DVD avec du contenu exclusif et un magazine chaque mois. Pour faire des économies, des décisions ont été prise par l'éditeur progressivement, de changer le dos carré en dos piqué, puis de réduire le format du magazine de 23x30 à 22x28,5, et aussi d'appliquer des changements de maquettes en l'absence de Sandra. Les ventes ont commencé à baisser. Mais quand elle est revenue, elle a repris la charte graphique et l’a faite évoluer, et là c’est remonté ! On aurait pu continuer plus longtemps, mais le but d'un magazine est de faire du profit. Vu le nombre d'employés, les charges étaient trop élevées. A la fin on était une vingtaine, avec une équipe constituée majoritairement de femmes, ce que d'ailleurs nous reprochaient parfois des lecteurs dans les courriers. Plus exactement 12 femmes et 7 hommes. C'était une énorme masse salariale.
Le magazine s'arrête en 2003. Comment la fin est arrivée ? Des regrets ?
Quand tu as réussi à construire quelque chose d'unique, le revers de la médaille est que c'est fragile, et que l'équilibre est difficile a préserver. L'éditeur a décidé de vendre le magazine à un groupe de presse, parce-qu'il devenait compliqué à gérer, en raison de l'énorme masse de travail et de tous les défis qu'il représentait, comme celui de produire des contenus DVD en même temps que l'écrit, et aussi parce-qu'il fallait passer à l'étape suivante, c'est à dire augmenter le tirage, et faire de la publicité. Après plusieurs offres, DVDvision a été repris par Larivière. Une fois qu'on avait signé avec eux, nous étions foutus. Ils avaient en tête de transformer la revue en une sorte de Ciné Live, à coups d'études de marché et de remplacements aux postes clés. Je n'y croyais pas du tout, je ne crois d'ailleurs absolument pas aux études de marché. Je ne fais confiance qu'à mon instinct. Mais je me suis retrouvé face à un éditeur qui avait son propre agenda, et ne voulait pas en dévier. J'ai tout fait pour éviter le naufrage, j'ai parlementé avec la direction pendant des heures, mais ils ne voulaient rien entendre, et forcément, préféraient écouter leurs vieux conseillers plutôt que moi qui était un nouvel arrivé. Quand ils ont licencié Sandra, ça m'a brisé le coeur. Après avoir licencié une partie de l'équipe, après le n°34, qui est le dernier, ils ont décidé de virer le DVD, changer le titre en CinéDVDvision, relancer la numérotation, et ils ont placé un ex de Studio au poste de directeur de la rédaction. C'était une énorme erreur de management. Ils savaient que j'étais l'âme du magazine, et après avoir perdu un moteur, Sandra, et d'autres membres vitaux de l'équipe comme la secrétaire de rédaction Estelle Ruet, je ne pouvais pas accepter d'avoir un tocard au dessus de moi qui décide à ma place du futur d'un magazine que j'ai créé et porté pendant 5 ans. J'ai donc démissionné de mon poste une fois le dernier DVDvision bouclé, et une fois que je m'étais assuré que tous les ex du mag avaient bien négocié leur départ, ou choisi de rester.
L'édito du dernier numéro, l'enterrement du magazine.
Si tu relis les éditos des 3 derniers n°, tu vois bien que je montre mon désaccord sur la direction qu'ils commençaient à imposer, en les signant "la rédaction", et dans le dernier, la photo de l'édito est le Terminator portant un cercueil. C'était une forme de finir une ère. Toutes les bonnes choses, malheureusement, ont une fin. Je n'ai même pas fait de préavis, ni eu le temps d'avertir par mail qui que ce soit, dès qu'ils ont reçu la lettre de démission, ils ont bloqué mon email pro, m'ont demandé de faire mes cartons, d'abandonner mon poste, et de partir le jour même. Ils étaient furieux, mais je ne pouvais pas rester à bord d'un accident industriel annoncé, surtout que le vrai DVDvision était terminé, sans jeux de mots. J'ai mis toutes mes affaires dans un carton, puis appelé un taxi, et me suis barré.
Après mon départ, cet ersatz de mon mag, CinéDVDvision est sorti en septembre 2003. Le tirage est monté à 120 000 ex, et le plan média, avec des immenses affiches recouvrant tous les kiosques de France, et dans les rues, même dans le métro, a été gigantesque. Ils ont choisi un papier de mauvaise qualité pas cher, et divisé le prix en deux, qui est passé de 5,95€ à 3€. Ils paradaient à la sortie, comme me l'ont rapporté les rédacteurs, mais les ventes sont tombées à 3 000 ! Là où DVDvision se vendait à 32 000 sur un tirage de 50 000 ! Le n°1 de DVDvision, je m'en souviens, avait vendu 57% de son tirage de 48 000 ex, du délire, puisque à 30%, tu es déjà un bon succès pour le distributeur, et que les très gros cartons, c'est 60% max. CinéDVDvision est l'illustration parfaite de l'inanité des études de marché. S'ils avaient engagé tous ces moyens, en me laissant faire le magazine que je voulais, il serait encore là. Leur reboot a changé son titre en Cinévision au troisième numéro. J'ai découvert par la suite que c'était prévu depuis le début, parce-qu'ils avaient déposé les deux titres à l'INPI le même jour juste avant le rachat. C'est des mois après, que j'ai compris qu'on s'était faits piégés. Leur plan était d'acheter l'audience d'un magazine qui marche, pour s'en servir de base pour en lancer un autre, concurrent de Ciné Live. CinéDVDvision ne devait servir qu'à faire la transition. C'est pour ça qu'ils avaient insisté au moment du rachat pour que je reste. Quand je suis parti, tout leur a pété à la gueule. Ils ont arrêté l'année suivante, au bout de 7 ou 8 numéros, et ils ont licencié ceux de l'équipe qui étaient restés.
L'ersatz complètement raté de DVDvision, CinéDVDvision.
Quelle a été la réaction des lecteurs ?
Une véritable levée de boucliers, ça a été terrible. J'ai encore de nombreux courriers outragés reçus à cette époque à l'ancienne adresse du mag, des mails vraiment violents. Les gens annulaient leur abonnement à tour de bras. Ils ont perdu tous les abonnés ou presque, dès la parution du n°1 avec la couverture Ludivine Sagnier. Je me souviens du directeur de la rédac, avant que je parte, qui me dit "ce mag qu'on prépare ne te fais pas bander". Ben non, et il n'a fait bander personne du tout ! Il ne préparait pas un mag, mais un rag (torchon). Quand ils m'ont montré leur logo pourri, j'ai cru à une blague. Le plus démentiel, c'est tout de même qu'ils étaient persuadés d'en savoir plus que moi. Ils m'ont dit texto "il vaut mieux être petit dans la cour des grands, que grand dans ta propre cour". C'était vraiment n'importe quoi. Ça a été dur pour moi, que cela se termine comme ça, et en même temps, au bout de 5 ans, j'avais besoin de vent frais, je suis donc passé à autre chose. Bien évidemment, j'ai eu quelques regrets. On formait une famille, et on a laissé détruire ce truc que j'avais créé qui nous liait tous. J'en suis le premier responsable. Je ne voulais pas qu'on soit vendu à cet éditeur, mais toute l'équipe n'a pas entièrement fait bloc derrière moi, de peur de se retrouver au chômage, et j'ai cédé, ce qui nous a coûté cher. Tu sais, c'est très dur de gérer à la fois une direction, une équipe, un concept, d'en faire quelque chose d'unique et personnel et de qualité, et de le maintenir. On est constamment sous pression. C'est comme si tu es sur un tournage, mais qui ne s'arrête jamais, avec des difficultés et des problèmes à surmonter jour après jour. Quand tout va bien, tu t'inquiètes et te demande où ça va péter. On était plébiscités par les éditeurs, parce-qu'on faisait des dossiers entiers sur leurs DVD. Mais on avait pas la langue dans notre poche, et ça pouvait tourner vinaigre si on descendait un DVD en flèche parce qu'on le trouvait raté. C'est pourquoi la presse est lisse et interchangeable en ce moment. Je comprend que les rédacteurs en chef en général ferment leur gueule et encaissent le chèque en fin de mois. Mais c'est pas mon truc. Le seul moyen d'y arriver est d'être son propre éditeur.
Vous avez enchainé avec HDvision, sur le même concept ? Avec la même équipe ?
D.F. : En fait, j'ai commencé à travailler sur d'autres idées de magazines dès 2004. J'ai revu Estelle Ruet, la rédactrice en chef adjointe et secrétaire de rédaction de DVDvision, et nous avons formulé un concept nommé HEROES, que je trouvais très excitant, une sorte de continuité de Looker, avec un mélange des genres, ciné, DVD, rock, BD et comics... et des interviews fleuve à contre-courant. Vogue ou Vanity Fair, si tu veux, mais en version geek, avec par exemple aussi bien Brandon Lee dans The Crow en couverture, que Billy Idol ou Trent Reznor ou Henry Rollins le numéro suivant. Vraiment refléter la culture populaire, toutes nos passions, mais de manière transgressive. Par exemple, quand je téléphone à John Lydon (Johnny Rotten), on ne parle jamais de musique, ou presque pas. On parle séries TV anglaise comme Chapeau Melon et Bottes de Cuir ou de cinéma ! Billy Idol, idem, le mec est un cinéphile fou. Mais personne ne l'a jamais interviewé là dessus ! Mon rêve est d'interviewer Martin Scorsese, mais de ne pas aborder le cinéma avec lui : juste parler de sa passion pour le punk et le hardcore américain des années 70 et 80, de groupes comme les Misfits ou les Bad Brains. Il parait que Scorsese a 78 bootlegs des Bad Brains en vinyl dans sa collection ! Tu imagines, une interview qui le révèle sous un jour jamais vu ? Ça ferait l'effet d'un séisme dans le monde du journalisme. Mais ce concept n'a pas trouvé preneur.
L'année suivante en 2005, je dépose l'url de DVDvision, et décide de perpétuer sur le Web l'état d'esprit du magazine, qui je pense, deux ans après sa disparition, manque déjà, avec un forum, des news et quelques critiques DVD et Cinéma de temps à autre. On se voit ponctuellement avec l'équipe, pour faire des fêtes chez Sandra, donc le noyau reste connecté. A ce moment-là, la HD se profile, mais il est encore trop tôt. Puis la guerre des formats, HD-DVD vs Blu-ray a lieu, et fin 2007 j'adopte le titre HDvision, plus générique. Un éditeur s'y intéresse, et on annonce le titre début 2008, pour une sortie en juin 2008, et puis en voyant les devis et le coût d'inclure un Blu-ray dans chaque numéro, cet éditeur se désiste pour faire un magazine sur la téléphonie mobile à la place. Il y a la crise économique et la récession qui nous tombent dessus, et on se retrouve donc dans les choux. Tout à coup, personne ne veut plus financer de nouveau magazine, surtout qu'entre-temps, Toshiba a annoncé l'abandon du HD-DVD, ce qui nous oblige à jeter à la poubelle notre rubriquage pensé à double vitesse, et la charte graphique avec des pages rouge et des pages bleues ! (A noter que cet éditeur a récemment mis clé sous la porte).
On refait donc une tournée des éditeurs, et certains sont intéressés, mais effrayés par les coûts. Finalement, deux ans passent, et on décide de sortir le magazine nous-même, via ma société Seventeen, et de se caler sur la sortie d'Avatar en Blu-Ray. Toute la rédaction revient pour y participer. Le magazine est maquetté, et quasi prêt, quand l'iPad est lancé par Apple. Je me dis alors qu'il y a une carte à jouer sur ce support, et qu'il faudrait réaliser une version iPad, qui va contenir des bandes-annonces et démos, et donc se substituer au DVD. Finalement, nous concluons un accord avec une société alors respectée, qui fait depuis des années l'authoring des DVD et Blu-ray des blockbusters, et qui offre de rémunérer sa prestation sur les bénéfices de la version iPad. Le magazine sort son numéro zéro le 4 janvier 2011, en même temps qu'une version papier collector limitée à 3 000 ex. Quand nous lançons ce numéro zéro test, nous n'avons aucun plan média, nous comptons uniquement sur le bouche à oreille. Le magazine se hisse dès les premières heures n°3, puis n°1 des téléchargements dans le App Store ! Bien évidemment, chez Apple, ça crée tout de suite un énorme buzz.
Après 3 semaines sans quitter le top 10, le magazine devient "App de la semaine" ! HDvision est ensuite sélectionné avec Allociné et IMDB dans un bandeau de mise en avant "Apps pour Cinéphiles" sur le App Store. C'est à dire qu'on se trouve direct placés au même niveau que ces sites qui sont des institutions. Le succès est tel que fin janvier 2011, l’information est reprise dans le quotidien 20 Minutes, qui lui consacre une demi-page, et la colonne de couverture, sur tout le territoire national ! Il a été téléchargé 83 000 fois le premier mois, et ça a fini a 132 000 téléchargements. En gros, tous les premiers adeptes qui avaient acheté un iPad 1 l'ont téléchargé. Nous sommes alors sur un nuage. C'est un carton absolu, et on prépare le n°1, mais notre partenariat avec la société prend une tournure inattendue : nous nous sommes rendus compte qu'ils ont collé leur copyright partout sur l'application de manière arbitraire, en prétextant des obligations légales, et ont déposé à notre insu un site internet au nom de apphdvision, (alors que la marque, tout comme celle de DVDvision, est déposée et est ma propriété), vers lequel redirigeait l'application, au lieu de renvoyer sur notre site. Du coup, impossible de profiter du succès iPad, et de booster les ventes de la version papier, puisqu'il n'y a aucun lien.
Nous attendions depuis des mois un contrat en bonne et due forme, qu'ils se sont proposés de faire, et quand il arrive, nous tombons des nues : le contrat en gros prétend qu'ils ont créé HDvision et sont libres de nous virer si nous rendons les textes en retard. C'est le monde à l'envers alors que c'est eux le prestataire ! Des avocats entrent dans la danse, et la collaboration s'arrête.
Mais ils n'en sont pas restés là : quelques semaines plus tard, alors qu'ils nous doivent toujours l'argent encaissé avec les pubs, il se barrent avec la caisse. Leur société est mise en liquidation judiciaire, et ils créent dans la foulée, via l'un de leurs employés, une nouvelle société avec quasiment le même nom, qui lance dans le App Store un magazine intitulé "The Vision Magazine", qui utilise notre maquette et charte graphique, et a juste remplacé les textes et photos...
L'autre plagiat raté de DVDvision/HDvision, le lamentable "The Vision Magazine".
Il y a même un ex pigiste de DVDvision dedans, qui quand je l'appelle très remonté, me jure ses grands dieux qu'il n'avait pas compris que c'était une copie de mon magazine (rires). L'imitation est la forme la plus sincère de flatterie, mais là, c'est carrément du piratage industriel. Il a fallu encore se battre à coups d'avocats pour faire cesser cette copie, et surtout conserver le titre, puisqu'ils en revendiquaient la paternité, dans une inversion accusatoire. Ça explique pourquoi nous n'avons pas pu enchaîner avec le n°1. Ils ont saboté le lancement, pour s'approprier le succès. Nous avons dû tout reprendre, et démarcher d’autres éditeurs pour financer la suite. Mais rien n’a abouti, alors qu’on avait démontré qu’on était à la pointe de la technologie et du numérique. A un moment, France Télévisions voulait le mag, et puis ils ont changé d’avis. De guerre lasse, j’ai préféré laissé tomber.
La fusion de Ciné Live et de Studio et le rachat des Cahiers du Cinéma montrent la fragilité de la presse ciné Française. N'est-il pas risqué de sortir un magazine, même si il n'est pas diffusé en kiosque, de nos jours ?
D.F. : La crise de la presse est pour moi représentative de ses problèmes éditoriaux. Je pense que ces gens sont totalement déconnectés du lectorat. Tout est pensé à l'envers, le montage financier dicte le contenu, alors que ça devrait être le contraire. J'ai été surpris quand j'ai ouvert le site DVDvision, de rencontrer des fans du magazine qui nous voient comme les héritiers de Starfix, Le Cinéphage, et HK Magazine. Pour ce dernier, je comprends, puisque après la disparition de HK, Christophe Gans m’a proposé de l’intégrer au magazine sous le titre HKvision, et que j'avais récupéré les rédacteurs de HK. Mais c'est un peu impressionant dans une certaine mesure, parce-que ces magazines ont mis la barre très haut, et changé, dans un sens, à jamais le style de traitement du cinéma par la presse française. DVDvision était, effectivement fantasmé sur le modèle de ma perception de ce qu'était Starfix, un lieu où une équipe de potes concevait et écrivait un magazine qui les excitait, avec carrément des bagarres entre les rédacteurs quand on était pas d'accord sur un film ! Leonard Haddad et Benjamin Rozovas, par exemple, ont dû faire les frais d'une porte cassée (ils sont passés à travers en s'empoignant). Je ne me souviens plus du sujet de leur engueulade amicale, mais en gros, Léo n'était pas d'accord sur l'avis de Benjamin sur un film dans une critique, et à deux, ils ont perdu l'équilibre et défoncé la porte du fond de la salle des maquettistes. Je te laisse imaginer la tête de Sandra (rires). Forcément, le public avait envie de nous lire, parce-que cette énergie se ressentait à travers tout le magazine, de l'édito à la dernière page avec la rubrique Décompression (la page courrier). De plus, nous nous remettions perpétuellement en question et refusions de nous asseoir dans un train-train une fois la machine bien huilée. Chaque sortie du mag était l'occasion de véritables débats sur ce que nous estimions avoir réussi ou raté dedans. Ce n'est pas le cas de la majorité de la presse, où les changements sont très rigides et encadrés.
Le premier coffret DVD de série TV au monde, The Avengers par David Fakrikian, en 1999.
Vous concevez et supervisez le montage de CD et DVD (The Avengers) ? Vous êtes donc toujours un fan de ce support.
D.F. : Les DVD The Avengers ont été conçus et sont sortis il y a plus d'une douzaine d'années, avant le lancement de DVDvision. J'ai en quelque sorte lancé le concept des coffrets de séries sur le marché du DVD, qui m'a été inspiré par les coffrets Laserdiscs japonais, puisqu'avant, ils ne sortait aux USA que des DVD simples avec deux épisodes, pour des séries comme Star Trek par exemple, et pareil en France, avec Les Mystères de L'Ouest. Je leur ai proposé d'éditer des saisons complètes en un minimum de coffrets, ce que personne n'avait pensé à faire avant par peur de méventes en raison du prix. Mon concept de produit a tellement bien marché que l'éditeur, A&E l'a ensuite d��cliné pour toutes ses séries, Le Prisonnier, Destination Danger, Le Saint, Monty Python etc. Les anglais de Kult TV ont repris les Avengers dans ce format, et Studio Canal en France aussi. Et on a abouti ensuite aux coffrets complets, qui sont devenus standarts sur le marché. Aujourd'hui, ca fait partie du paysage, mais les DVD A&E des Avengers ont été les premiers. J'ai eu le contrat en répondant à un appel d'offre, ce qui a fait des jaloux, mais j'étais le mieux placé pour ce projet, puisque je connaissais à la fois les Avengers par coeur, et le format DVD. J'étais la caution, auprès du fandom, que le travail allait être bien fait. C'est très dommage que l'éditeur Optimum / Studio Canal, qui a récemment réédité en Angleterre l'intégrale à partir de nouveaux masters HD, ne m'ait pas appelé. Ils ont eu des problèmes et un programme d'échange à chaque coffret qu'ils ont sortis, alors que les remasters sont superbes. Je leur aurai vérifié leurs disques pour rien, s'ils me l'avaient demandé ! Le DVD est devenu aujourd'hui la nouvelle VHS, c'est le format de sauvegarde vidéo le plus répandu, pratique pour préserver quantités de films qui ne verront jamais, dans l'immédiat, d'édition en Blu-Ray pour raison de coûts. D'ailleurs, nous caressons l'idée de continuer la série DVDvision, et sortir des mini numéros, qui ne chroniqueront que des films qui existent exclusivement en DVD. Une continuation de DVDvision, si tu veux, exclusive à l'iPad.
Vous avez collaboré à d'autres revues, ou fanzines de cinéma ?.
D.F. : Plein ! Le fanzine de comics Scarce, dans lesquel j'ai fait mes armes aux côtés du regretté Nikola Acin, Comics USA bien entendu, où j'ai créé avec Bruno Terrier la première rubrique régulière sur les comics américains en France. Il y a eu S.F.X., dans lequel j'ai chroniqué l'ère laserdisc, et créé la première rubrique sur les scènes coupées des films, vraiment les germes de ce qu'est devenu DVDvision.
L'ours du fanzine Arkensword/Ark.
J'ai aussi participé à un Fanzine anglais nommé Arkensword puis Ark, à la fin des années 80, dans lequel collaboraient toutes les pointures des dessinateurs de Comics anglais et américains. Mon nom était carrément dans l’ours à côté de Brian Bolland, John Bolton, Dave McKean, Dave Gibbons ou Brendan McCarthy, c’était surréaliste. Avant ça, au milieu des années 80, j’avais aussi collaboré à un fanzine cinéma lyonnais nommé Phantasm dont j'ai fait la maquette du n°1, (fait par l'ancien rédacteur en chef d'Athanor). J’ai écrit aussi de nombreux articles dans les années 90 dans Générations Series, Comic Box, et aussi Les Adorateurs de Seth, un fanzine ciné / comics parisien épais comme un bottin qui eut beaucoup de numéros, fait par un groupe de geeks dingues dont j'ai malheureusement perdu le contact. Plus récemment, il m'arrive de faire des papiers pour IMPACT ou Mad Movies, particulièrement le Hors-Série James Cameron.
Quels sont les actions, fonctions ou articles (pour le cinéma) dont vous êtes le plus fier…
D.F. : Je ne suis fier de rien, en fait, le propre du journaliste ou écrivain c'est d'être perpétuellement insatisfait. J'estime n'en être qu'au commencement.
Propos recueillis par JLuc G, en janvier 2012
copyright ©2006-2012 / Revues-de-cinema.net
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"Les coulisses du côté cour dans le miroir côté jardin" de Walter Sickert (Petit Palais, Paris) par Jean-Pierre Dalbéra Via Flickr : Sickert représente des spectateurs au premier plan qui assistent au récital d'une chanteuse en robe rouge mais curieusement il montre celle-ci dans un miroir, ce qui trouble la perception car la chanteuse n'est pas dans l'axe du regard des spectateurs.
Oeuvre de Walter Richard Sickert (1860-1942) / vers 1888-1889 / Huile sur toile / Rouen, musée des Beaux-Arts.
Oeuvre présentée dans l'exposition "Walter Sickert. Peindre et transgresser", Petit Palais, musée des beaux-arts de la ville de Paris. L’exposition est organisée par la Tate Britain et le Petit Palais, Paris Musées.
L’exposition Walter Sickert est un hommage à Delphine Levy, (1989-2020), historienne de l'art spécialiste de Sickert et directrice de "Paris Musées" au moment de son décès prématuré.
Très bien documentée, l'exposition révèle un artiste anglais peu connu en France, dont l'oeuvre est déroutante et qualifiée de transgressive. Une scénographie peu attractive, qui plonge les spectateurs dans la pénombre, ne facilite pourtant pas cette découverte.
Élève du peintre Whistler, il adopte au début de sa carrière des couleurs aux tonalités ternes et "sales" à l'image du climat londonien de l'époque. Influencé par son ami Degas et par les artistes impressionnistes français, il peint d'abord de nombreuses salles de music-hall mais s'intéresse davantage au public populaire de ces lieux qu'aux artistes sur scène. Ces sujets ne lui apportent pas le succès dans une Angleterre victorienne puritaine pour laquelle les music-halls sont des lieux de débauche. Il s'essaye ensuite à l'art du portrait (certains exemples de portraits exposés peinent à séduire) puis à celui du paysage, en particulier à Venise et à Dieppe mais sa renommée s'établit avec ses peintures intimistes (le tableau L'Ennui est le plus connu) et de nus féminins, souvent des prostituées, vivant dans des quartiers déshérités. Il fait ce choix du réalisme en opposition à la peinture académique de l'époque, une attitude constante qui est au coeur de sa volonté de transgression. En ce sens, il sera un modèle pour la jeune génération des artistes anglais d'après guerre.
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Assassinat de Samuel Paty : Portrait des deux amis du terroriste accusés de complicité
https://justifiable.fr/?p=68 https://justifiable.fr/?p=68 #accusés #amis #Assassinat #complicité #des #deux #Paty #Portrait #Samuel #terroriste Les premiers jours du procès ont été consacrés aux interrogatoires de personnalité des huit accusés. Deux d’entre eux encourent la perpétuité pour complicité. Ils ont aidé le terroriste à trouver une arme et à se rendre sur le lieu de l’attaque (1/3). Entrée de la salle des grands procès, palais de justice de Paris (Photo : ©P. Cabaret) Comme un réalisateur qui zoomerait sur les personnages de son film après un premier plan d’ensemble, la justice a commencé mardi 6 novembre à se rapprocher des accusés en se penchant sur leur personnalité. La procédure se déroule en deux temps. D’abord un enquêteur rend compte de ses – modestes – investigations : un entretien en prison, quelques rencontres ou conversations téléphoniques avec les proches, des recherches sur le parcours scolaire et professionnel. Puis, l’accusé est interrogé sur les éléments qui ont été exposés. On n’aborde, à ce moment-là du procès, ni le fond du dossier, ni les éléments clés, comme la religion. La justice veut juste savoir qui elle juge. La cour d’assises a choisi de commencer par les deux accusés qui risquent le plus, à savoir les proches d’Anzorov. Le terroriste qui a assassiné Samuel Paty était originaire d’Évreux. Là-bas, des amis l’ont aidé à trouver une arme et à se rendre sur le lieu de l’attentat. Ils sont accusés de complicité et risquent la peine capitale. Le premier à se retrouver au centre de l’attention est Azim Epsirkhanov, 23 ans. Cheveux noirs, visage fin, triangulaire, barbe de quelques jours. Il porte un pull beige à fermeture Éclair fermé jusqu’en haut par-dessus une chemise blanche entièrement boutonnée. Son grand-père était policier, son père a été militaire, lui voulait intégrer l’armée française et ça se voit. Debout droit dans le box, les mains croisées devant lui, sa tenue est si impeccable qu’elle ressemble à un uniforme ; et c’est avec une rigueur toute militaire qu’il se prête à l’exercice judiciaire. La justice lui reproche d’avoir « aidé et accompagné activement » Anzorov dans la recherche et l’achat d’armes. « Des hommes cagoulés, du sang, un coup de crosse » Azim Epsirkhanov est né en Tchétchénie en 2001 de parents âgés de 17 ans. La famille vit chez le grand-père paternel. Enfant choyé, excellent élève à l’école, la violence de son pays fait brusquement irruption dans sa vie à l’âge de neuf ans, lorsque son père est enlevé en pleine nuit à son domicile. Il se souvient du fracas, des hommes cagoulés de vert, du sang, et d’un coup de crosse qu’on lui assène sur la tête. Pendant une semaine, la famille pense que le père est mort. Puis il rentre, sans doute grâce aux relations du grand-père, ancien policier. Il ne dira jamais ce qui lui est arrivé, le sujet est tabou dans la famille, mais tout le monde voit les traces de torture sur son corps. La famille décide de se réfugier en France qu’elle rejoint en train, puis en taxi depuis la Pologne. Azim Epsirkhanov y arrive à l’âge de 10 ans. La sécurité a un prix. Pendant neuf ans, la famille erre d’hôtels Formule 1 en foyers et ne survit que grâce aux allocations, aux associations et aux restos du cœur. Sa scolarité s’en ressent. Il change souvent d’établissement, mais parvient cependant à apprendre le français et à décrocher son Bac pro, option commerce. Si tout le monde croit en lui, il déçoit souvent. Ses enseignants regrettent qu’il ne travaille pas davantage, il a de grandes capacités. Quand il est arrêté il y a quatre ans, il venait de s’installer avec sa compagne, convertie à l’Islam quelques années auparavant – il précise que sa religion n’était pas un sujet pour lui-, à Rouen et cherchait un stage en alternance dans le cadre de son BTS. On le décrit comme serviable, empathique, avec une grande soif de reconnaissance et une forte identité tchétchène. « À l’école, on est là pour apprendre, mais j’avais besoin de m’amuser » Vous reconnaissez la complicité ? l’interroge le président à l’issue du rapport de l’enquêtrice de personnalité. « Je conteste les faits » répond-il. Puis, il réagit à ce que la salle vient d’entendre. « Mes enseignants m’ont toujours soutenu, je comprends que j’ai pu décevoir par mon manque de travail, mais quand je rentrais chez moi, je devais garder mes deux petites sœurs et mes deux petits frères. L’école était mon échappatoire, on est là pour apprendre, mais j’avais besoin de m’amuser ». L’autre déception qui entache son image dans le récit de l’enquêtrice, ce sont ces engagements manqués en tant qu’arbitre de football. Il s’explique : « c’était payé 80 euros par match, il y en avait quatre par mois, cela me permettait d’aider mes parents. Mais je devais rejoindre les stades par mes propres moyens, je prenais des bus, je marchais des kilomètres, tous n’étaient pas en centre-ville ». Son casier comporte quelques mentions, des peccadilles. Et une ombre aussi. Lors d’une rixe, il prétend avoir voulu séparer les protagonistes au moment où l’un de ses amis chute dans un escalier. Toutefois, un témoin affirme qu’il a donné gratuitement un violent coup de pied à l’agresseur. Parole contre parole. Interrogé sur les réseaux sociaux qui ont joué un rôle central dans cette affaire, il répond « « J’y étais énormément, je cherchais à avoir beaucoup d’abonnés. J’avais un Instagram, un Snapchat, un twitter et un Facebook ». « J’étais énormément sur les réseaux sociaux » C’est au collège qu’il a rencontré Anzorov. À l’époque, il est surpris par la pratique religieuse intense chez son ami. « Sa famille n’écoutait pas de musique, sa mère refusait l’accolade. Son père était très porté sur la religion, il refusait que sa femme sorte seule » précise-t-il. Les deux amis se perdent de vue lors d’un déménagement. Quand ils se retrouvent, « Anzorov est sur Facebook, où il a pas mal d’amis. Il se prend pour un influenceur » se souvient l’accusé. La relation se distend à mesure qu’Anzorov se radicalise. Azim Espsirkhanov assure aimer la France qui l’a accueilli, nourri, logé et qu’il qualifie de « pays-mère ». Son avocate précise que l’armée était prête à le prendre et suivait avec attention son dossier administratif, car il ne possédait pas de titre de séjour. Suite à l’attentat, un arrêté du 6 novembre 2020 lui a retiré sa carte de séjour temporaire. « Au mépris de la présomption d’innocence » précise son conseil. Fils de fonctionnaires Le parcours de Nabil Boudaoud est beaucoup moins romanesque. Sa mère est algérienne, son père, moitié algérien, moitié français. Ils ont construit leur foyer dans l’Eure. Avant sa naissance, sa mère a perdu un enfant à sept mois de grossesse. Elle a aussi accouché de lui à sept mois, mais il a survécu. Est-ce pour cela qu’il est collé à sa mère pendant son enfance ? Toujours est-il que c’est un enfant si introverti que l’on craint un moment qu’il ne soit autiste. Un frère naît trois ans après. Sa famille est musulmane, mais il n’a reçu qu’une éducation religieuse limitée et ne parle pas arabe. Ses parents sont tous les deux fonctionnaires en mairie, ce qui assure à la famille un certain confort matériel. La vie est douce, jusqu’au départ de la mère en 2012. Naïm lui en veut et reste avec son père. Après quelques mois, une garde alternée est mise en place, puis il finit par s’installer chez sa mère. Lors de la séparation de ses parents, il est en 6e. C’est alors que commencent les problèmes de concentration, de bavardage. Il avoue qu’il « fout le bazar ». Son niveau scolaire s’en ressent, mais il valide quand même le CFG à l’issue de la 3e. En terminale, il se ressaisit, et obtient en juin 2020 un Bac pro. Il projette de s’inscrire dans un BTS en bâtiment, mais ne trouve pas de stage. Le voici donc oisif à la rentrée 2020 et fraîchement doté d’un permis de conduire et d’une voiture. C’est l’ivresse de la liberté. Côté caractère, tout le monde s’accorde sur son côté généreux et serviable. Il a l’habitude d’acheter à ses amis ce qu’ils ne peuvent pas s’offrir parce qu’il est conscient d’être privilégié. Son père le décrit comme naïf. Sa mère explique qu’il manque de confiance en lui, en raison de sa maigreur Anzorov, « mon pote de la salle » Ce manque de confiance le pousse à solliciter l’aide d’Azim Epsirkhanov quand il se sent menacé. Ils se connaissent via les réseaux sociaux, qu’il fréquente lui aussi assidûment. Pas pour faire le coup de poing, mais juste pour impressionner son adversaire. Le Tchétchène devient une sorte de grand-frère ; il le prend sous son aile et l’emmène à la salle de musculation. C’est là que Nabil Boudaoud fait la rencontre d’Anzorov en 2019 ; il le surnomme « mon pote de la salle ». Un enquêteur de la SDAT (sous-direction antiterroriste) nuancera un peu plus tard cette présentation de leur relation en expliquant qu’il est arrivé aux deux hommes de prier ensemble. C’est lui qui a transporté le terroriste sur les lieux de l’attentat. A-t-il simplement aidé un ami comme il l’avait fait avec d’autres sans comprendre à quoi il participait ? Nabil Boudaoud conteste les faits qui lui sont reprochés. La justice s’est donnée un mois et demi pour statuer. À suivre : le groupe de la djihadosphère (2) et les auteurs des vidéos (3)
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🕰️ Une erreur d’horaire
Carmen est une jeune femme en bonne santé, mais elle se sent malheureuse. Elle vit avec des angoisses, notamment la peur de la mort. Une amie lui conseille de sortir, de se distraire, et lui suggère de se rendre au concert d’un musicien renommé. Carmen a des doutes sur les bienfaits qu’elle en tirerait, mais finalement, elle se laisse persuader.
Elle n’a pas noté l’heure exacte du concert. Absorbée dans ses pensées, elle se retrouve devant une petite salle où attendent seulement quelques personnes. Elle les suit et s’assied, mais tout lui paraît étrange. L’endroit est banal, personne ne lui a demandé son billet d’entrée, et le comportement des personnes présentes lui semble bizarre. Puis quelqu’un annonce le numéro d’un cantique. Carmen se rend alors compte qu’elle s’est trompée de salle, et décide de sortir sans se faire remarquer. C’est ce qu’elle va faire quand, dans sa hâte, elle laisse tomber son parapluie. Les gens se retournent, aussi se rassied-elle.
Toutes les personnes présentes se lèvent alors pour la prière. Carmen écoute. Elle n’a jamais rien entendu de semblable auparavant. L’évangéliste demande à Dieu d’accorder sa bénédiction sur le texte biblique qui va être lu. Le message de l’évangile de Jésus Christ répond alors à toutes les questions qui l’ont tourmentée pendant si longtemps et remplit son cœur de l’espérance dont elle a tellement besoin.
Bibles et Publications Chrétiennes
30 rue Châteauvert – CS 40335
26003 VALENCE CEDEX FRANCE
+33 (0)4 75 78 12 78
La bonne semence, 20 novembre 2024
© 2024 Bibles et Publications Chrétiennes
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Jour 3
Un jour dédié à la transe frontière
En ce troisième jour, 3 rencontres et encore 3 histoires d'éloignement transfrontière.
Tout d'abord Robert
Médecin urgentiste à Los Angeles depuis 10 ans. De retour pour revoir sa famille. Il est parti au loin bien jeune et bien seul. Son œil rigolo pétille jusqu'à ce que je lui pose des questions sur son service militaire, qu'il a adoré, et s'il était prêt à combattre. Bien sûr qu'il était prêt à combattre. Et puis là un brutal voile de tristesse le recouvrit. Durant le dernier conflit, il a perdu 2 cousins et des amis. J'ai oublié comment je suis arrivé à lui redonner du rire dans les yeux, sans cela il glissait en pluie de larmes.
Ils sont différents les hommes ici. Un coté indolent les enveloppe. En image fixe, ils semblent vibrants hargneux guerriers. En mouvement, il y a une douceur qui se dégage. Autant à Beyrouth j'avais rencontré des hommes prêts au coup de main, prêt pour le sang, prêt pour le néant. Autant ici, j'observe des bergers sortant d'une salle de muscu. Pourtant ils sont entourés de voisins qui les détestent. A part l'Iran. Mais la dernière guerre à couper l'unique route viable. On me parle de mines d'or, de mines d'uranium, d'ombres de richesse qui planent en arrière plan du conflit. Et maintenant la route qui sinue vers l'Iran, paraît il, qu'elle est trop étroite pour les camions et si tortueuses. Elle se situe vers le monastère de Tatev. Encore un coin qui risque d'être englouti par une attaque azéri ou turque. Et les arméniens semblent si démunis face à cette menace qui grandit.
Seuls les Perses les aident.
Et voilà qu'au soir j'en rencontre deux: Meelan et Ilyan.
Je vais raconter juste Ilyan qui a grandi ici. Puis ses parents ont obtenu le visa pour les États-Unis mais pas lui. Du coup il resta ici. Il patiente son visa qui ne vient toujours pas.
Il dit: Tu sais, c'est intéressant de vivre dans un pays sans en faire partie. Oui je me sens plus arménien qu'iranien, mais vois tu, je me sens avant tout humain et je vis pour la vie. J'ai oublié ces histoires de frontières. Bon d'accord, j'attends un visa. Mais j'ai appris à vivre pour vivre.
L'ironie est que ces paroles furent prononcés dans un appartement situé en face la résidence privée sur-surveillée de l'ambassadeur des États-Unis.
La seconde ironie reste cet énorme globe de métal qui trône depuis des années sur le trottoir face à cette résidence sur surveillée.
Un globe de fer cosmique.
La 3ème ironie sont ces iraniens qui s'amicalisent leurs existences face au drapeau de l'ambassadeur.
Puis nous partîmes nous perdre très loin sur les rebords de l'autoroute où un vernissage avait lieu dans un drôle de bâtiment tenu par des artistes Russes qui aussi proposent un des cours de golf pas cher sur leur golf.
Le futur des centre d'art serait il le golf coaching ?
Me voilà tout embrouillé, je rentre retrouver mes Russes qui elles aussi patientent leur visa vers la France car l'orage arrive après de fantastiques éclairs.
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Balzac Honoré de - L'Amour masqué
Balzac Honoré de - L'Amour masqué ou Imprudence et Bonheur : Il est minuit. Léon Préval, jeune officier de cavalerie, erre dans les salles du bal de l’Opéra. Fraîchement arrivé à Paris, il ne connaît personne. Heureusement, il fait la rencontre d’un beau masque, elle aussi à la recherche de compagnie. Ils échangent, se plaisent et il en tombe amoureux. Mais elle ne se démasque pas et entraîne Léon dans des aventures imprévues Paru à titre posthume, ce court roman sur le thème du désir de maternité de la part d'une jeune veuve, intitulé primitivement Imprudence et Bonheur fut offert par Balzac en remerciement à la duchesse de Duino chez laquelle il était reçu comme un intime. L’unique exemplaire resta plusieurs années dans sa bibliothèque avant d’être publié. Le Mercure de France en souligna, en 1912, les similarités avec Le Domino blanc de Moleri, pseudo de Hippolyte-Jules Demolière, paru en 1845. La revue ne conclut cependant pas sur son auteur original et relève que le texte de Balzac est plus développé. Les Amis d'Honoré de Balzac nous apprennent que plusieurs films se basèrent sur cette histoire, entre 1914 et 1920. Téléchargements : ePUB - PDF - HTML - DOC/ODT Read the full article
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MARDI 12 NOVEMBRE 2024 (Billet 1 / 3)
« TROIS AMIES » (1h 57min)
Un film d’Emmanuel Mouret, avec Camille Cottin, Sara Forestier, India Hair…
Critiques sur le Site « AlloCiné »
Presse : 3,9 et Spectateurs : 3,6.
De ce metteur en scène, nous avions beaucoup aimé « Mademoiselle de Jonquières » avec Cécile de France et Edouard Baer, et bien aimé « Chronique d’une liaison passagère » avec Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne (même si nous trouvions que ce dernier, très barbu, ne jouait qu’avec à peine un tiers de son visage !).
Suite à une bande-annonce très bien faite et intéressés par le sujet, nous y sommes allés samedi dernier. Nous n’avons pas du tout été déçus. "Trois amies" est un « marivaudage », drôle et délicat… très français « XVIIIe modernisé » (pas l’arrondissement bien sûr !).
La première critique ci-dessous développe tout ce qui nous a plu dans ce film mais n’insiste pas suffisamment sur l’interprétation de Sara Forestier que nous avons trouvée, dans toutes les scènes où elle apparait, plus qu’épatante ! Certes, depuis l’« Esquive » (2003), elle s’est un peu enrobée mais ses rondeurs lui vont très bien. Une « belle » actrice qu’on devrait voir plus souvent au cinéma. Dans « Le nom des gens » (2010), elle était géniale… et le film, so intelligemment drôlissime !
La seconde critique est assez particulière car le film est analysé à partir des musiques choisies par le metteur en scène. Elles nous ont beaucoup plu.
Marina donne aux « Trois amies » ❤️❤️❤️,8 et JM, ❤️❤️❤️,7 sur 5.
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Chantre de la confusion des sentiments, Emmanuel Mouret (« Mademoiselle de Joncquières », « Chronique d’une liaison passagère ») remet, pour son douzième long-métrage, son ouvrage sur le métier. Cette fois, il place l’amitié en première ligne, ses trois héroïnes étant liées par un indéfectible attachement. Rebecca (Sara Forestier) a pour amant Eric, le compagnon d’Alice (Camille Cottin) que celle-ci dit aimer sans passion. Joan (India Hair) quitte Victor, pour lequel elle n’éprouve plus rien. Un tragique accident va rebattre les cartes et faire reconsidérer à chacune son rapport à l’amour.
Entre mélodrame pavé de culpabilité, élégamment dialogué et comédie de boulevard, le réalisateur et sa coscénariste, Carmen Leroi, glissent aussi du fantastique et du surnaturel. C’est une voix bienveillante qui introduit le récit et nous détaille les rues vides de Lyon où va se jouer l’histoire ou plutôt les histoires, puis nous présente avec douceur les personnages. Déambulatoire et bavard, le film arpente les couloirs d’un lycée, les coursives d’un musée, traverse des ponts, des rues, des allées. De superbes plans-séquences embrassent les conversations à deux ou à trois dans un format Scope qui amplifie les passages, les ruptures de ton, les glissements.
C’est brillant, harmonieux. Il y a du Woody Allen (« Hannah et ses sœurs », « Alice »), du Max Ophuls (« Madame de… ») et un vibrant hommage au septième art lorsque certains protagonistes, dans le cocon d’une salle de quartier, savourent le trouble d’Ingrid Bergman dans « les Enchaînés » de Hitchcock ou rient aux chutes sans fin de Buster Keaton. Porté par une interprétation collégiale magistrale, dominé par India Hair (Joan), frêle et forte, Camille Cottin (Alice), blindée et pourtant aventureuse, et Sara Forestier (Rebecca), éperdue et généreuse, « Trois amies », pour dire les liens, les fantasmes, les choix et les hasards, distille une délicieuse délicatesse.
(Source : « nouvelobs.com »)
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Écoutons la musique de « Trois Amies » d’Emmanuel Mouret. Un film qui nous invite à suivre la confusion des sentiments de personnages interprétés par India Hair, Camille Cottin ou encore Sara Forestier en écoutant des airs classiques et la BO de Benjamin Esdraffo.
Comment parler du nouveau drame romantique d’Emmanuel Mouret sans gâcher la surprise qui vous attend ? Il faudrait certainement écouter cet air fiévreux de Beethoven qui nous accueille et nous cueille dès le générique et que vous aurez peut-être reconnu puisqu’il s’agit d’une œuvre de répertoire, le Rondo de la Sonate Pathétique interprétée par Alfred Brendel.
Si cette pièce est utilisée en guise d’ouverture musicale c’est certainement parce qu’elle annonce la couleur de « Trois Amies ». Comme tous les films d’Emmanuel Mouret, celui-ci nous parle d’amour, de couples qui se font et se défont, qui se mêlent, qui s’interrogent sur des airs classiques choisis avec soin par le réalisateur. Comme dans « Les choses qu’on dit les choses qu’on fait », « Mademoiselle de Jonquières » ou encore « L’Art d’aimer », de nombreuses scènes de « Trois Amies » sont rythmées et coloriées par des airs classiques choisis après le montage du film. Ici une Sonate de Scarlatti, là une Fantaisie de Mozart ou encore un Concerto de Bach plantent le décor ou servent d'intermèdes à des scènes du film.
Preuve de la mélomanie d’Emmanuel Mouret, de nombreux choix d’œuvres classiques sont des enregistrements récents, sortis en CD au cours de ces dernières années. Je pense par exemple à la plus importante certainement des musiques additionnelles de « Trois Amies », cette Barcarolle du pianiste et compositeur Charles-Valentin Alkan, qui se balance tendrement, sensuellement enregistrée l’année dernière par le pianiste Bruce Liu.
Tout au long de « Trois Amies », les pièces de répertoire, les extraits de films de d’Hitchcock, Max Linder ou Buster Keaton dialoguent avec une partition originale composée sur-mesure par Benjamin Esdraffo, compositeur collaborant pour la première fois avec Mouret et à qui ce dernier a demandé d’écrire sept petites pages musicales inspirées de Chopin, Poulenc, Chostakovitch et pourquoi pas d’Alkan avec cette autre Barcarolle signée cette fois Benjamin Esdraffo.
Du vrai classique au faux avec les compositions de Benjamin Esdraffo, la bande originale de « Trois Amies » nous permet de combler les silences laissés par les plans et les personnages, de dire avec douceur des choses terribles, de souligner les trajectoires indépendantes et pourtant liées de ces trois amies incarnées par India Hair, Camille Cottin et Sara Forestier, trois personnages comme trois sujets d’une même fugue musicale dessinant l’amour en fuite et son retour sous une forme toujours renouvelée…
(Source : « radiofrance.fr »)
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