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Un an dans une entreprise japonaise
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Suivez mes un an au sein d'une entreprise japonaise en tant que Française !Pour des raisons de confidentialite, tous les noms ont été modifiés
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bebeeditor · 3 months ago
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Passer mal pt1.
Étrangement, je sus des les premières semaines que mon intégration dans l'équipe allait être compliquée. Une des situations qui me le fit comprendre se passa un lundi matin, alors que Monsieur Kame arriva au travail avec une canne. Je l'ai déjà dit, il était vieux, mais marchait toujours sûr de lui et sans soucis. L'apparition de la canne mis un vent de panique dans l'openspace mais personne ne dit rien (ou alors je ne compris pas).
Nous avions une réunion prévue au 5ème étage et le moment de déplacement mit la canne sur le tapis. Monsieur Kame nous expliqua alors que ce week-end, il avait participé à un marathon et s'était fait mal à la jambe mais rien de mal.
J'étais vraiment désespérée de m'intégrer à l'équipe à ce moment, c'est pourquoi je pris tout mon courage et engagea la discussions.
« -Vous avez participé à un marathon !?
-Haha, oui je fais ça souvent en réalité.
-Wouha, trop bien ! »
Et la discussion aurait dû s'en arrêter là. Mais je voulais lui dire que j'étais très impressionnée encore plus et je me mis à réfléchir à un moyen de le dire. Je ne savais pas dire impressionnée en japonais.
C'est à ce moment que toute l'entreprise se serra dans l'ascenseur pour accéder au 5ème étage.
Je me souvint alors que je savais une formule pour dire « Bien joué ! ». Quelque part au fond de moi, je savais que ce n'étais pas la bonne formulation. Je savais que j'allais passer mal et m'éloigner encore plus de mon équipe. Mais je pris le risque et dis la phrase, qui très certainement, me perdis définitivement au près de mes collègues.
« -Yoku gambarimashita ».
Pour un publique francophone, cette phrase pourrait paraître anodine. Si on la tape sur un traducteur on obtient « Vous avez fait un excellent travail. », ce qui peut paraître adéquat. Mais le japonais est un langue très complexe et plein de règles et de sous entendu qui sont peu expliquées.
Au silence total et aux regards gênés qui résultat de cette phrase je compris que j'avais utilisé une de ces phrases mal traduite par les traducteurs.
Je me fis le plus petite possible et me promis de demander à une amie japonaise le sens du désastre que j'avais provoqué ce lundi matin.
Après des recherches et un fou rire de la part de ma chère amie Nippone, je compris enfin. « Yoku gambarimashita » est a utiliser face à des enfants pour la plupart du temps ou alors une personne considérée comme « inférieure » à sois-même. En très gros j'avais dit à mon boss, devant toute l'entreprise « C'est bien mon doudou, tu as courut comme un grand. »
Cela expliqua alors le silence, la gêne et ma mise à l'écart pour le reste de la journée (et de l'année peut-être même).
Mais malheureusement pour moi, cela ne fut pas la seule fois où mon manque de compétence en japonais me fit passer mal...
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bebeeditor · 6 months ago
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Saint Valentin
La saint Valentin approchait a grand pas et l'équipe y trouva un grand sujet de discutions. Les un se plaignaient d'être célibataire, d'autres de ne pas savoir qui prendre pour leur partenaire et, les mariés depuis longtemps écoutaient avec attention tout ce bazars.
Une discutions cependant retint mon attention et je voulais vous en faire part ici.
Alors que toute l'équipe parlait d'idée de cadeaux pour leur partenaire, l'alcool fut bien évidement mis sur le devant de la scène. Et au milieu de la cacophonie, Madame Yakyu leva la voix.
« -En parlant d'alcool, j'ai un truc super gênant à vous raconter. » Le silence se fut et tout le monde écouta avec attention. Les histoires de fin de soirée de Madame Yakyu était toujours très spectaculaires et cela promettait un récit très intéressant.
Elle nous raconta alors que, la semaine dernière, en rentrant d'une soirée alcoolisée, elle était tellement bourrée qu'elle s'était effondrée dans l'entrée de chez elle. Jusque là, rien d'étrange. Mais elle rajouta qu'elle avait en réalité très envie d'aller aux toilettes et que dans le flou de l'alcool, elle avait tout simplement fait pipi dans son entrée. Son mari, en entendant le bruit était venu voir ce qu'il se passait et il s'était fâché.
Tout le monde rigola. Dans mon coin, je me demandais bien comment l'idée de raconter une telle histoire au bureau pouvait traverser la tête d'une personne. Mais aussi comment pouvait-on boire autant et en parler avec fierté.
S'agissant d'un sujet gênant et peu approprié au bureau, je me dis naïvement que la discussion allait s'en arrêter là. Mais, l'équipe gérante n'étant pas présente et les langues déjà bien dénouée par la fatigue Monsieur No renchérit.
Il commença sont histoire en nous raconta qu'un couple d'amis avait l'habitude de faire des petits jeux lors de leurs parties de jambes en l'air.
C'est ainsi que lors d'un « jeux » l'un ordonna a l'autre de faire pipi dans le salon.
Monsieur No nous expliqua alors que la personne ayant fait pipi dans le salon trouvait maintenant difficile de se retenir de le refaire. En effet, le fait de ne pas avoir envie de faire ses besoins dans le salon relevait d'un entraînement. Tout comme faire pipi habillé, notre cerveau, bien entraîné nous l'empêchait. Le pauvre ami de Monsieur No ayant trépassé sa barrière psychologique se devait de réapprendre les normes de vidage de vessie.
Cette fois-ci, la conversion prit vraiment fin et, à la fois dégoûtée, choquée et intéressée, je me dis que cela ferait un très bon article de blog...
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bebeeditor · 6 months ago
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Le s*xmaster
Un jour, un livre apparu sur le bureau de Monsieur Kame. Je n'y fis pas plus attention que cela mais je vis les regards surpris de mes collègues en lisant le titre. Connaissant le genre de personne qu'était Monsieur Kame, cela me paraissait somme toute assez normal.
Les semaines passaient et tantôt sur son bureau, dans son sac ou dans ses mains, le livre faisait et refaisait des apparitions au côté de Monsieur Kame.
Alors que je me retrouvais seule dans le bureau, je passais devant le livre et décida de lire le titre de ce fameux livre. La traduction donnerais quelque chose comme cela : « Comment j'ai baisé avec des étrangères, un reportage mondial. ». Choc. Dégoût. Je comprenais enfin les regards de mes collègues. Et mon estime de Monsieur Kame retomba encore plus bas. Il promenait ce livre partout avec lui avec tellement de fierté...
Le temps passa un peu, quand, lors d'une réunion, Monsieur Kame demanda a ce qu'on adapte ce fameux livre en manga. Tout le monde baissa les yeux et, comme d'habitude lors de projets dont personne de voulais, Monsieur No en fut désigné responsable. L'auteur du livre fut invité et Monsieur No dépité se rendit aux réunions. Le projet continua son cours et je n'en entendis plus parler. J'entendais néanmoins les soupirs de désespoir de Monsieur No, et je pense savoir maintenant que cela indiquait qu'il travaillait sur ce projet.
Finalement, la fameuse réunion pour décider du titre arriva. Monsieur Noda nous distribua les 10 premiers chapitres et nous demanda de lui donner des propositions pour la semaine d'après. J'étais en vérité assez curieuse de voir ce dont retournait ce livre, et si je n'avais pas juste mal traduit son titre original. Quelle naiveté...
Les premier chapitre étaient encore pire que ce que j'avais imaginé. Un cinquantenaire japonais frustré, demandait à des mineures étrangères de se déshabiller devant leur webcam pour son bon plaisir. Il y avait même un chapitre entier sur lui qui se plaignait du fait qu'elles habitaient avec leur parents et ceux-ci rendent leur « jeux » plus difficile a réaliser.
Il expliquait ensuite les préférences de chaque pays à coup de « Les Espagnoles préfèrent cette position, les Russes celle-ci » et portait l'attention sur le fait de faire attention avec les religions.
C'était beaucoup trop pour moi. J'avoue avoir triché un peu et demandé à mon copain de m'aider à trouver des propositions de titre, les seuls titres que j'avais en tête étant « La pédophilie pour les nuls » ou « Un cinquantenaire frustré et ses préjugés sur les femmes étrangères ».
Et la tant attendu réunion du titre arriva. Sans montrer la moindre gène au fait qu'il y avait une femme étrangère juste devant eux, l'équipe parla vivement du thème et du titre qu'il convenait le mieux. Je fulminais de rage sous mon sourire poli. Par respect je vous passe les discutions qui ont eu lieu lors de cette réunion et je saute directement au titre final : « Le sexmaster ».
Ce titre avait fait rire tout le monde et il avait été validé. J'étais outré.
Et le titre paru.
Lors des réunions suivante, Monsieur Kame se permis de me faire une blague au sujet de cette œuvre. Du style « Tu ne dois plus avoir envie de travailler chez nous maintenant que nous avons publié cette œuvre hein ? Haha ». Ce fut a seule et unique fois où je ne me força pas de rire à une de leur blague.
Mais le karma nous vint en aide. « Le sexmaster » ne fit que très peu de vente. Monsieur Kame était furieux, lui qui avait tant espéré de cette œuvre. Ils nous ordonna de changer les méthodes de marketing et de faire plus de pub. Malheureusement pour lui, ce genre de contenu ne passe pas sur les réseaux sociaux et toutes les publications furent supprimé pour infraction des politiques des plate-formes.
Ma foi en Monsieur Kame était à jamais perdue mais celle pour le peuple japonais était sauvegardée.
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bebeeditor · 6 months ago
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Et finalement... (suite Waruguchi)
Pour finir cette histoire, je tiens à dire, pour garder un maximum de réalisme, comment ma dernière soirée avec l'entreprise Parasol s'est déroulée.
Nous avons mangé au même restaurant de barbecue que pour la soirée de la section IA et je me trouvais à la même table, avec les mêmes personnes que la dernière fois. Cependant, cette fois-ci, le plateau de viande fut posé à côté de moi et difficile d'accès pour les autres. Même si cette soirée était (presque) en mon honneur, je cuisis la viande pour le Boss et Monsieur Yuri avec plaisir. Ils essayèrent de m'en empêcher mais je voulais le faire, pour les rembourser de la dernière fois.
Monsieur Rugby me donna les cadeaux que les membres de l'entreprise m'avais préparé (des baguettes gravées à mon nom et des udons) et je fis faire un petit discours les larmes aux yeux.
Avant la fin de la soirée, Madame Yakyu leva la voix et commença un discours qui me fit un bien fou.
« -Avant d'être bourrée j'aimerais te dire quelque chose Julie (elle était déjà bourrée mais passons). Je sais que, à cause de ton japonais, je n'ai pas été très gentille avec toi et que je t'ai traitée avec rudesse et je tenais à m'excuser pour cela. »
Je me figeais. Incapable de faire la moindre action , physique ou orale.
Madame Yakyu venais de reconnaître son traitement injuste envers moi, devant tout le monde. Et de s'en excuser.
Toute ma rage envers elle disparut d'un coup et mon affection pour elle grandis encore plus (cela ne durant que le temps du repas).
Cela me fit vraiment penser à « Stupeur de tremblement » de Amélie Nothomb. Dans un dernier espoir de comprendre le monde du travail japonais, j'avais demandé à ma mère de me l'envoyer et je l'avais relu.
Dans ce livre, Amélie a une relation particulière avec sa responsable, Madame Fubuki. Elle l'a déteste tout autant qu'elle l'aime et la respecte. L'adore en secret alors que leurs seules interactions sont d'une froideur et d'une méchanceté sans pareil.
J'ai eu l'impression que ce genre de relation était assez commun dans le monde monde du travail au Japon. Une relation qui ne peut être qui basée sur la confiance mais où le supérieur en profite et le subalterne aimant et détestant à la fois son aîné finit par devenir incompréhensible pour des personnes extérieures.
Bref, Madame Yakyu s'est excusée et j'ai sentis que je pouvais passer à autre chose.
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bebeeditor · 6 months ago
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Waruguchi
Une des raisons de mes départ de chez Parasol, en plus des conditions de travail, des horaires de travail invraisemblables et l’inutilité assumée de ma présence, fut l’accueil que je reçus. La plupart de mes collègues étaient vraiment gentils mais certaines personnes me faisaient sincèrement envie d’acheter une machette. Je pense être un peu trop claustrophobe pour pouvoir faire une Carlos Ghosn, alors j’ai vite abandonné cette idée.
J’ai déjà évoqué les divers comportements problématiques de Monsieur Kame envers moi mais j’ai à peine effleuré la surface des actions de Madame Yakyu. Je me permets d’en faire donc un article à part.
Bien qu’elle fut ma formatrice attitrée, il ne me fallut pas beaucoup de temps pour comprendre qu’elle ne me portait pas forcément dans son cœur. Je savais qu’elle adorait papoter avec Madame Dragon et je compris également qu’elle sous-estimait mon niveau de japonais. J’assistais donc en direct à des séances de commérages à mon propos. Heureusement ce n’était pas trop violent mais cela me fit bien comprendre que je n'étais pas forcément la bienvenue.
J'entendis ainsi « Cette fille aime bien les couleurs, hein. » Suivit d'un rire moqueur à peine dissimulé. Étant la seule personne portant un pull rouge ce jour là, je compris donc que mon nom de code était « Cette fille ». Je prêtais donc l'oreille lorsque j'entendais cet appellation.
Ceci me permis de comprendre également que Madame Yakyu s'était fortement opposée à mon embauche mais que, par un coup du sort, fut désignée ma formatrice.
De part mon existence je semblais déjà bien la mettre dans tous ses états mais mon manque de japonais la mettait hors d'elle. Son regard blasé se changeait en regard de dégoût a chacune de mes fautes orales et mes demandes de corrections de textes écrits mettaient de plus en plus de temps a être faites.
Lorsqu'une série était validée pour parution, nous faisons une réunion tous ensemble pour décider du titre final de l’œuvre. Quelques jours à l'avance on nous distribuait les 10 premiers chapitres, que nous devions lire et ensuite proposer plusieurs titres qui pourraient convenir. Les moins expérimentés d'entre nous s'appuyaient sur des titres déjà existants et les moins novice faisait des jeux et références en tout genre. Je me contentais évidement de faire un titre, comme nous pouvons en voir souvent de nos jours, contenant l'entière totalité du plot.
Les jours avant ce genre de réunion était vraiment intéressant. Je pouvais enfin lire cette nouvelle série dont j'avais beaucoup entendu parlé en réunion mais jamais vu puis je devais utiliser mon japonais pour lui trouver un nom. C'était vraiment mes parties préférées. Néanmoins la réunion en elle même était un vrai calvaire. Je ne comprenais pas la moitié des titres de mes collègues et on me demandais mon opinion beaucoup trop souvent à mon avis. Fut-il pour vérifier si je prêtais bien attention a la réunion ou pour me donner l'illusion d'une quelconque utilité dans cette entreprise, je n'en sais rien.
Quoiqu'il en fut, je répondais bien souvent a cette question par une réponse au pif.
Un jour, en ayant marre de répondre au hasard, je dis clairement que je n'en savais rien. Je reçu deux, trois regards de travers et la réunion continua. Je pensais que cela allait s'arrêter là, mais que fut ma surprise quand Madame Yakyu me pris a part à la sortie de la salle de réunion.
« -Pourquoi tu n'as pas suivit la réunion ? » Je lui répondis avec une petite voix que si.
« -Alors, pourquoi tu n'as pas donné ton avis? » Je lui répondis que les kanjis étaient trop difficiles pour moi et que j'ai mis du temps à lire tout les titres. Quand la question m'a été posé, je me suis donc retrouvé sans réponse.
« -Pff, tu pourrais faire un effort... Ces réunions sont importantes. La prochaine fois, donne ton avis. »
Et elle s'en va.
Ce que j'ai peut-être oublié de mentionner et le fait que, comme nous étions dans des bureaux partagés, la salle de réunion donnait sur une salle de travail commun où une quinzaine de personne travaillaient en silence.
Je m'étais donc faire reprendre salement devant 15 parfaits inconnu.
Je savais que cette réprimande était valide et que je devais redoubler d'effort pour améliorer mon japonais. Mais l'endroit, la façon de me le dire et le manque total de compassion m'avais franchement énervé.
Une autre fois où les remarques de Madame Yakyu me mirent un gros coup au moral fut lors d'un repas d'entreprise. L'équipe IA avait terminée un gros projet et nous l'avons fêté au barbecue japonais. Monsieur Kame avait décidé des places et, pour je ne sais quelle raison, je me suis trouvé à la table de l'équipe mise a l'honneur. Ma table était alors composé du Boss, de Monsieur Yuri et me moi-même et cela me mis vraiment en confiance pour parler et manger à ma faim. Je savais que, étant la plus jeune et une fille, s'était à moi que revenait la tâche de faire cuire la viande. Mais lorsque le plateau de viande arriva, il fut posé a côté de Monsieur Yuri et fut impossible a atteindre pour moi. Cela m’embêta vraiment mais Monsieur Yuri se mis a cuire la viande avec joie et ne semblait pas gêné par mon inactivité. La viande était succulente et le repas continua avec joie.
C'était sans compter Madame Yakyu qui, ayant vu qui cuisait la viande, fit une réflexion que je ne compris pas. Par respect et ne sachant pas quoi faire d'autre, je lui souris.
Puis elle rajouta en me regardant droit dans les yeux une phrase qui se rapprochait de « Bah c'est une étrangère, elle ne sait pas comment servir de la viande ».
Je compris donc qu'elle me faisait une réflexion devant tout le monde et qu'en plus elle en profitait pour me rabaisser.
Personne de dit rien, comme d'habitude et aucun froid ne se fit. Mais je me sentis vraiment mal, de mettre, encore une fois fait reprendre par Madame Yakyu mais en plus de ne pas servir Monsieur Yuri comme il se devait. La viande si bonne pris un goût amère et toute ma confiance disparut.
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bebeeditor · 7 months ago
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Monsieur Rugby
En même temps que Madame Uta et Monsieur Yuri est arrivé Monsieur Rugby.
C’était celui qui avait fait le plus peur à l’équipe car les dirigeants l’avaient décrit comme un homme de 30 ans qui faisait du Rugby. Tout le monde s’était imaginé un grand mec bien bâti au manière rustre.
Mais c’est un homme de petite taille et avenant qui passa la porte. Il avait travaillé avant pour une grande chaine de télévision et était sincèrement curieux de tout. Il posait tout un cas de questions sur tout un tas de chose. Lorsque nous nous sommes lancés dans un projet de Boys Love, il a passé une bonne heure à demander le vocabulaire et sa signification, faisant même des recherches chez lui, alors que ce n’était même pas son projet.
Je dois avouer que c’était lui qui trouvait les meilleurs scenarios et rien ne semblait le repousser. Il avait trouvé, dès son premier mois de recherche des documents pour lancer une œuvre sur un collectionneur de Love Doll et il était très investi. Il avait même passé une journée entière à Yokohama (une ville voisine) pour participer à un photo shoot de ces fameuses poupées.
La première interaction que nous avons eu était une interaction très gênante au sujet d’un stylo. En effet, il s’était assis à côté de moi pour une réunion et nous avions par mégarde échangé nos stylos. Etant du style un peu psychorigide et le contact de son stylo me gênait, je lui demandais d’échanger en prétextant que le mien était vieux et bientôt vide et qu’il faudrait mieux pour lui de reprendre le sien, tout neuf. Il parut très perturbé mais accepta l’échange.
Le reste de l’année, nous n’avons pas trop eu l’occasion de nous connaitre et nos seules discussions se sont limité à celles concernant le travail. Je dois avouer que je ne cherchais pas vraiment son contact non plus.
Une chose me terrifiait chez lui, c’était son manque de respect pour les espaces vitaux d’autrui. Quand il voulait demander quelque chose, il venait toujours auprès de la personne et se tenait assez près pour pouvoir voir le fond de leur pupille.
Lorsqu’il venait me poser une question, je retenais toujours mon souffle et je faisais barrière avec ma jambe, quitte à initier un contact, en cas de panique.
C’est vers la fin de mon année que j’eu l’occasion de lui parler et de le connaitre un peu plus.
Un jour, vers 12h, Monsieur Kame se leva et lança un « On n’irait pas manger ensemble ? » à Monsieur Rugby et moi-même. Cet arrangement me perturba mais je n’avais pas le choix et j’avais hâte d’en apprendre plus sur Monsieur Rugby.
Sur le chemin, il vint de lui-même me poser des questions sur ma vie au Japon. La discussion fluidement et je le trouvais très gentil.
Monsieur Rugby et Monsieur Kame mangeaient souvent ensemble et ils avaient leurs rituels déjà bien en place. Monsieur Kame nous emmena dans un restaurant chic, Art Nouveau.
Monsieur Kame et Monsieur Rugby parlaient de bon train et je compris la raison de leur rapprochement. Monsieur Rugby était activement à la recherche d’une partenaire. Il enchainait donc les dates sur diverses applications de rencontre et racontait ses aventures à Monsieur Kame qui s’en délectait.  Monsieur Kame était marié depuis plus de 60 ans, et n’avait jamais fait l’expérience de la drague en ligne. La discussion de ce jour-là, tourna donc autour de son dernier date, ou il avait passé plus de 5h avec une jeune femme, en sachant pertinemment dès les premières minutes que ça ne marcherait pas entre eux.
Monsieur Kame écoutait et rigolait en mangeant ces spaghettis. Il en profitait de temp en temps pour me demander mon avis ou comment certaine chose se passait en France. Je répondais comme je pouvais en me débattant avec mon plat.
J’appris aussi que, durant un after d’un repas d’entreprise, Monsieur Rugby avait parlé de sa cherche de sa moitié et des applis de rencontre et cela avait fortement intéressé Madame Oka qui lui avait demandé de voir son profil. Il ne semblait pas plus perturbé de partager son profil avec sa responsable hiérarchique mais quand Madame Yakyu l’apprit, elle cria à qui voulait l’entendre que c’était bien trop étrange et qu’elle n’aurait jamais fait cela.
De manière générale, Monsieur Rugby était très social et s’entendait bien avec tous le monde. Il appréciait néanmoins tout particulièrement la compagnie de Monsieur Yuri, avec qui, quand il n’allait pas manger avec Monsieur Kame, il allait manger régulièrement.
Je ne su jamais s’il trouva enfin celle qu’il cherchait mais je lui souhaite tout le bonheur du monde.
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bebeeditor · 7 months ago
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Madame Uta & Madame Happy
La deuxième personne avec qui j’ai parlé était Madame Uta. C’était une petite dame dans la fin de la vingtaine pleine de vie et de sourire. Elle était un peu stressée au début mais s’inséra vite dans l’équipe. Elle était vraiment gentille avec moi, tout en restant très japonaise. Je sentais qu’elle faisait des efforts pour m’intégrer mais mon manque de japonais la gênait beaucoup.
C’était une grande fan de nourriture en tout genre. Elle connaissait quasiment tous les restaurant et, le week-end allait souvent manger dans des nouveaux restaurants ou des boutiques de nourriture trendy. Un jour, elle nous ramena même des poires de la marque La France. J’appris à cette occasion que c’était une marque très connue est prisées pour ces fruits de grande qualité. Je mangeais donc ces poires La France et je fus assez déçue de constater qu’elle avait un gout de poire ma fois totalement normales.
Au début, elle venait au travail avec des habits très sobres mais au fur et a mesure, elle vint avec des pulls et tee-shirts un peu plus fun. Des chiens dans une fusée à des motifs bariolés, elle enchainait les déclinaisons de fun. Elle m’aida beaucoup à enfin porter mes pulls de couleurs au travail.
A son arrivée elle nous dit qu’elle voulait de mettre à la piscine et s’inscrivait dans un club près de chez elle. Il m’arrivait de lui demander comment cela se passait quand nous nous retrouvâmes dans l’ascenseur ensemble sans sujet de discussion.
Il y avait toujours avec Madame Uta, madame Happy. C’était la stagiaire et elle semblait toujours de bonne humeur. Elle était active et avait l’innocence de la jeunesse. Elle n’hésitait pas à m’adresser la parole et à faire des blagues. Il était très agréable de travailler avec elle.
J’étais techniquement au-dessus hiérarchiquement de tous les nouveaux mais je les traitais comme mes supérieurs. Néanmoins, je dû demander deux ou trois travaux à Madame Happy et elle me rendait toujours un travail parfait.
La plupart des employés de l’entreprise mangeaient dehors, en rendez-vous ou en solitaire. Ne me sentant pas vraiment à l’aise dans un restaurant ou tout le monde me regardait avec de grands yeux, je mangeais, quand a moi, dans la salle de pause. Je me retrouvais très souvent avec Madame Happy, à qui sa mère faisait un plat tous les jours. Cela aurait pu être un temps de rapprochement mais j’étais si fatiguée que nous mangions dans le silence avec nos activités respectives. Je lui adressai cependant la parole une fois, pour lui demander si ma tache de sauce sur mon pull ne se voyait pas trop. Elle me répondit avec énergie et un grand sourire.
Madame Uta et Madame Happy était assises à côté au travail et rentraient ensemble en fin de journée. Elles semblaient assez proches. Leur gentillesse respective se combinait lorsqu’elles étaient ensemble et elles m’intégraient bien souvent à leur discussion.
J’en garde le souvenir de deux femmes énergiques et capables. J’espère qu’elles resteront amies longtemps.
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bebeeditor · 7 months ago
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Miscellaneous 3
Il est 13h12 sur mon pc, 11h38 dans la vraie vie et je suis au bout. J’en peux plus.
J’ai froids, je suis épuisée, j’ai mal aux yeux… Baseball m’a déjà fait deux réflexions et c’était les réflexions de trop. Je suis allé pleurer un peu aux toilettes et ça va un tout petit peu mieux.
J’en ai marre d’être invisible. J’en ai marre de servir a rien mais de me faire engueuler quand même. J’ai l’impression d’être capitaine d’un bateau troué et que le général me demande des rapports de navigation écrit dans une langue inconnue. Je peine à avancer avec mon bateau troué et ce retard me vaut des réflexions.
J’avance à l’aveugle avec un temps de retard et mes critères d’évaluation sont identiques aux autres. Je suis épuisée.
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bebeeditor · 7 months ago
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Monsieur Yuri
Le premier des nouveau avec qui j’ai parlé était Monsieur Yuri. C’était un homme d’une petite trentaine d’année, un peu rond et les cheveux longs. Il parlait de manière extrêmement polie et s’emblait s’excuser de tout.
Lors des entretiens il s’était montré très professionnel et le fait qu’il créait lui-même des mangas a fortement poussé son embauche. Nous apprîmes donc qu’il dessinait des mangas GL, une passion qu’il partageait avec sa copine. Il ne s’en cachait pas mais ne nous révéla jamais le nom de ces œuvres ou le pseudonyme qu’il utilisait pour les publier.
Madame Yakyu me demanda de le former sur les premiers points d’introductions ainsi que les logiciels principaux. Il fut très attentif et ne me regardait pas avec un regard dédaigneux dès que je me trompais sur un mot ou un point de grammaire. J’appris par la suite qu’il était familier avec « l’étranger » ce qui expliquait son indulgence.
Je me mis à l’apprécier très rapidement. Il était souvent souriant et très gentil. Même si au final, nous n’avons pas énormément parlé après la phase de formation, je m’en souviens comme un chouette collègue.
 Par un concours de circonstance, il fut désigné responsable de tout ce qui était relié à l’IA. Il s’occupait donc de fournir des données pour entrainer l’IA ainsi que de former des étudiants d’une école a proximité. Le Boss et Monsieur Kame décidèrent de créer un manga entier en utilisant l’IA et Monsieur Yuri s’y dévoua corps et âme, à coup d’heure supplémentaires et de nuit blanches. Le mois d’enfer terminé, le Boss et lui-même allèrent vendre les mangas et ils reçurent l’accueil qu’ils espéraient.
Pour fêter cela, Madame Oka organisa un repas d’entreprise dans un restaurant de barbecue japonais. C’est lors de cette soirée que nous apprîmes que la copine de Monsieur Yuri était d’origine Chinoise. Cela faisait longtemps qu’ils sortaient ensemble et habitaient même ensemble mais Monsieur Yuri avait vraiment du mal à se faire bien voir par ces beaux-parents et un mariage ne semblait pas envisageable pour le moment. Cela me fit de la peine de voir qu’un homme si gentil soit si mal traité par ces beaux-parents…
Je garde de Monsieur Yuri le souvenir d’un homme sincèrement gentil et travailleur. J’espère vraiment qu’il fait quelque chose qu’il lui plait.
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bebeeditor · 7 months ago
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Les repas d'entreprise
Lors d’occasions spécifiques, Madame Oka se faisait un plaisir d’organiser des repas d’entreprise. Elle demandait à tout le monde leur préférence en termes de jour puis, une fois tout le monde accordé, elle décidait (avec Monsieur Kame évidement) du restaurant. En fonction de l’évènement, certaines personnes étaient mises à l’honneur et, dans ces cas-là, on demandait à cette personne qu’elle nourriture elle souhaiterait manger. Puis ils prenaient la décision finale en fonction des disponibilités des restaurant et de la praticité de ceux-ci.
Le jour venu, il y avait une nouvelle ambiance dans les bureaux. Nous savions ce qui nous attendait (un bon repas gratuit) et tout le monde était un peu plus joyeux que d’habitude. Les responsables néanmoins, Madame Yakyu et Monsieur No étaient un peu tendus. Leur journée raccourcie, ils avaient donc moins de temps pour finir les choses qu’ils avaient à finir et à envoyer.
Une journée normale se terminait vers 19h/19h30. Mais les jours de repas, on terminait nos tâches vers 17h30/18h et nous nous dirigeons vers le restaurant tous ensemble, tel une classe en voyage scolaire. Il arrivait que Madame Yakyu, Monsieur No ou le Boss restent encore un peu travailler pour finir des trucs et nous rejoignent après.
Une fois arrivé au restaurant, Monsieur Kame décidait des places de chacun. Puis nous nous asseyons. Les discussions allaient de bon train et tout le monde était de bonne humeur.
En général Madame Oka nous avait réservé un menu près-construit d’assez haute qualité. Nous avions juste à commander les boissons. La plupart commandait une bière. N’aimant pas vraiment cela, je commandais toujours de l’alcool de prune.
Puis le repas commençait. Tout le monde discute joyeusement en mangeant et buvant.
J’étais souvent conviée aux discussions mais vite, comprenant mon manque de compréhension, j’étais mise de côté. Je me plaisais donc à les écouter et à apprendre du nouveau vocabulaire. Ils aimaient particulièrement m’expliquer des termes un peu compliqués ou en argot japonais. Et ils finissaient toujours par discuter entre eux de pourquoi l’un avait raison et pas l’autre. C’était très rigolo à regarder, surtout après quelques bières.
Madame Yakyu enchainait les verres en criant toujours plus fort « Une autre ! ». Personne n’essayait de la stopper. Pour les autres, après deux verres, leurs joues prenaient une teinte rouge et ils se rabattaient sur le thé.
C’est souvent à ce moment que Monsieur Kame commençait son monologue sur tel ou tel sujet. Il nous expliquait comment c’était le monde du manga avant ou ses expériences avec tel ou tel mangaka mondialement connu. C’était super intéressant quoique un peu long.
Il aimait aussi particulièrement lancer une question ou il obligeait tout le monde à répondre. « Quel est ton manga préfère ? » ou encore « Quelle est ta plus grande fierté cette année ? » étaient lancé autour de la table et personne ne pouvait y échapper.
Une fois même, il demanda à chacun des membres de l’équipe de me poser une question sur la France. C’était très gênant sur le moment mais avec du recule assez rigolo.
Ces repas étaient dans l’ensembles rigolos et festifs. Cependant, devoir me concentrer quelques heures de plus sur mon japonais après une journée de travail était pour moi un vrai calvaire. J’étais fatiguée, je ne savais pas comment réagir et je n’avais pas l’énergie pour comprendre et analyser les bons comportements. En dehors du bureau, les règles implicites étaient totalement différentes et il fallait que je les réapprenne avec 7h de boulot dans les pieds. J’essayais donc de participer mais finissait souvent à écouter les différentes conversations des uns et des autres, à rigoler quand approprié.
A la fin de ces repas, Madame Oka partait payer avec la carte de l’entreprise et nous rentrons tous de notre côté. Le repas ayant commencé vers 18h, en général, nous rentrions vers 21h, sauf seconde soirée. Je dois avouer que la soirée en telle était au comble de mes forces alors une deuxième… Ce pourquoi je refusais poliment en me justifiant avec mes 1h30 de trajet pour rentrer chez moi.
Le petit trajet du retour vers la gare m’aidait souvent à parler avec les gens avec qui je n’avais pas pu parler pendant la soirée. Dans ces moments j’essayais souvent de parler avec E ou Monsieur Yuri. Il parlait lentement et avaient une aura rassurante qui m’aidait beaucoup a durant les discussions.
Ces repas se faisaient souvent avant un jour de télétravail ou avant le week-end et donc le lendemain matin n’était jamais très douloureux. Peut-être à part pour Madame Yakyu, qui avait bu l’équivalent du contenu du baignoire en bière…
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bebeeditor · 7 months ago
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Les nouveaux
Peu après mon arrivée, Madame Oka, Monsieur Kame et le Boss ont repris les entretiens. Ils ne nous tenaient pas vraiment au courant et nous n’avons presque rien su jusqu’à assez tard dans le processus.
Finalement ils nous apprirent qu’il restait en liste une femme et deux hommes. Madame Baseball était contente de voir arriver des hommes et Monsieur Noda avait peur qu’ils soient machos. La panique commença à s’emparer du bureau lorsque le Boss nous annonça qu’un des hommes en liste était un rugbyman de 30 ans. Le deuxième homme, présenté comme fan de GL, calma un peu l’équipe. Personnellement, j’avais hâte de voir du nouveau monde et que Madame Baseball se trouve un nouveau punchingball.
Puis un jour l’interphone sonna 3 fois de suite et j’ouvris tant bien que mal. Je m’exprimais mal et casi personne ne compris ce que je voulais dire. Ils montèrent et on nous présenta alors une femme gentille et souriante, un homme de taille moyenne mais bien bâti et détendu et un homme un peu rond au cheveux longs. Avec ces trois-là arriva également une jeune fille très énergique qui prenait le poste de stagiaire.
On les installa et ils prirent leurs marques rapidement.
Une fois installes, Monsieur Kame leur demanda d’aller au tableau et de noter leur nom, leur âge et d’où ils venaient. On leur posa alors des questions sur les kanjis qui composaient leur nom et leurs villes natales. Ces 4 lignes restèrent longtemps inscrites sur le tableau et je m’en servais beaucoup, n’ayant pas vraiment la mémoire des prénoms.
Ce qui me marqua le plus c’était le changement d’ambiance dans le bureau. Tout était plus joyeux, plus énergique. Madame Baseball ne faisait plus de réflexion et me laissait tranquille. J’avais même de légères responsabilités et répondais aux quelques questions des nouveaux.   Ce vent nouveau me fit un bien fou.
Le comportement des nouveaux étaient aussi très différents envers moi. Ils me parlaient comme à un être humain et me prenaient en compte dans les discussions. J’avais enfin l’impression de faire partie du groupe.
Très rapidement, ils furent inclus dans les projets existants et commencèrent leurs propres projets. Ce que j’avais eu le droit de faire en 6 mois, ils le faisaient au bout de 2 semaines… J’en comprends les raisons mais cela me fit de la peine.
Notre équipe ainsi grossie, je commençais aussi à comprendre la hiérarchie japonaise. Avant l’arrivée des nouveau, c’était moi la nouvelle et je n’avais pas à faire de distinction de politesse entre les membres de l’équipe. Mais à partir de ce moment, j’étais officiellement au-dessus de quelqu’un. Lors de débats ou lorsque nous devions parler chacun à notre tour, nous étions toujours appelés du plus ancien (madame Baseball) aux plus jeunes entrées dans l’entreprise (Madame Uta). Si l’entrée dans l’équipe était identique, les hommes étaient appelés en premier, puis les femmes.
Dans le reste de l’équipe, je sentais que ce nouvel air faisait du bien. Madame Baseball avait totalement arrêté de me prendre à part pour passer ses nerfs. Monsieur No, une fois rassuré par la nature des nouveaux, les pris sous son aile et les formats. Il organisait des sessions de formation ou il expliquait à tout le monde les points importants de notre travail en utilisant le grand tableau blanc qu’il y avait dans nos locaux. Il construit ou remis à jour tous les manuels d’instructions et changea des procédures qu’il trouvait difficile à faire. Toute sa motivation m’impressionnait. Il était à son aise et prenait en main son environnement.
Il y a cependant une chose que Monsieur No changea radicalement. C’était la façon dont il parlait de son copain. Je mis bien une semaine avant de comprendre que, le nouveau colocataire dont il faisait référence devant l’équipe était en réalité son copain.
Je ne sus pas si cela était une peur de mal se faire percevoir des autres ou une consigne de Monsieur Kame. Lui qui était si fier de son copain et de son identité… Cela me fit un peu de la peine.
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bebeeditor · 7 months ago
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Miscellaneous 2
Il est 15h30, je finis dans 4 heures et mon copain vient de me proposer de rentrer en France. Ça m’a complètement sortie de mon état d’esprit et je n’arrive plus à travailler. J’ai l’impression de mentir à tout le monde. Je ne sais pas si je suis prête à partir encore.
J’aimerais faire plein de chose encore ici mais avec cet emploi et ce rythme de travail c’est tout bonnement impossible. Ça me questionne sur le fait que j’aime vraiment être ici ou si c’est juste le fait que je peux me terrer ici et ne parler à personne en ignorant mes problèmes de famille. J’aime beaucoup le Japon mais en tant que touriste ou alors PVTiste peut-être.
Il y a aussi peut-être mon ego qui joue. Je bosse au Japon, je suis arrivée là où je voulais être, mon job de rêve, mais ce n’est pas comme je l’espérais. Enfin, je ne gère pas aussi bien que je l’espérais.
J’ai peur aussi de ce qui va arriver a notre couple quand on rentrera. Ou on va habiter, travailler ? Est-ce qu’on va rester ensemble ? Ici on n’a pas trop le choix, on a que l’autre. Mais en France…
En même temps, je ne suis pas sûr de tenir le coup très longtemps. Et je sais que je vais me forcer à tenir le coup jusqu’à ce que j’implose. Et je ne veux pas ça.
Mais ça ne fait qu’un an que je suis là. Je veux profiter de Jimbocho encore un peu. Sans la chaleur ça serait super chouette aussi…
Je vais appeler maman et prendre mon temps pour arriver à prendre une décision qui nous plaira à mon copain et à moi.
J’aimerais bien écrire un truc sur ma boite. Genre écrire un livre ou un truc du genre.
Je n’arrive pas à me calmer. Je ne sais pas quoi faire. Je suis au travail, je suis concée...
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bebeeditor · 7 months ago
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Monsieur Kame pt.2
Quelques semaines après, mes projets personnels se lancèrent et on me demanda de lui faire valider mes storyboards. J’avais hâte d’en apprendre avec un homme si expérimenté mais je tombai vite de haut.
Au lieu d’un moment d’apprentissage et d’échange, je me retrouvais debout devant son bureau, la tête baissée à m’entendre dire que j’étais la pire des éditrices. De « Ce n’est pas la faute de l’auteur, c’est la tienne si c’est si mauvais. » a tout simplement « C’est nul. », je passais ce qui me semblait des heures à me faire remettre à ma place bien salement, le tout avec une voix calme mais qui ne laissait de place a aucune contestation. Ces paroles ne venaient évidement jamais avec des remarques constructives, et je retournais souvent à mon bureau, ma pile de feuille invalidée et rien pour avancer.
Il ponctuait également ses sermons par des « Tu as compris ce que je te dis ? » auquel je répondais évidement par la positive, de peur de me faire encore plus rabaisser devant toute l’équipe. Son vocabulaire était aussi souvent très châtié et au lieu de prendre des chemins courts, m’expliquait les tenants et aboutissants de « L’Esprit Français ». Comme vous pouvez vous imaginer, je ne comprenais pas la moitié et cela l’exaspérait au plus grand point quand je lui avouais mon incompréhension. Il me demandait alors de répéter ce qu’il venait de dire, rendant notre conversation encore plus humiliante.
Au début, nouvelle dans le métier et avide d’en apprendre plus, je prenais sur moi et j’essayais de décrypter des conseils dans ce flot de venin. Mais au fur et à mesure que le temps passait, je n’écoutais même plus. Je commençais alors à lever la tête et observer son langage corporel pendant qu’il me rabaissait. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me rendis compte que, une fois sur deux, son regard n’était pas pose sur ma tête mais bien sur ma poitrine. Et il ne se gênait pas. En plus de me traiter comme une sous merde, il me matait.
Au début, j’essayais de lui trouver des excuses, mon collier, mon pull…etc. mais plus le temps passait et plus l’évidence était devant moi. J’essayais, par des stratagèmes, de lui montrer que cela me gênait mais rien n’y fit. Une fois, je croisais les bras. Puis la validation suivante, je me mis derrière une chaise, puis la suivante je mis des feuilles entre son regard et mon buste. Mais rien à faire. Lui demander de valider mes storyboard devenait de plus en plus insupportable. J’évitais donc cette tâche et me travail ralentissait de plus en plus.
Quelque moi plus tard, je changeais de bureau et me retrouva coincée entre le mur et Monsieur Kame. Ma vie allait devenir un enfer…
Mais contrairement à ce que je pensais, ce changement de place me rendis le travail plus facile. Côte à côte, il avait plus de mal à me reluquer et j’étais plus à mon aise. J’étais néanmoins incapable de m’enfuir si besoin mais le plus gênant était évité.
La deuxième source de terreur avec Monsieur Kame était l’heure du déjeuner. Vers 12h20, Monsieur Kame se levait de son bureau, prenait son chapeau et lançais un « On va manger ? ». A mon arrivée il demandait tout le temps à Madame Dragon et je n’avais pas vraiment à y réfléchir. Puis Madame Dragon est partie subitement et Monsieur Kame s’est dirigé vers moi. Nous nous retrouvons donc en tête à tête à manger des udons. Ma pauvre maitrise de la langue et mon stresse faisait que, les fois où nous avons mangé ensemble, il y avait beaucoup de silence. Le reste du temps Monsieur Kame me posait des questions du type « Est-ce que les français parlent de sexe entre eux ? Est-ce que c’est tabou ? » ou encore « Est-ce que tu trouves les japonaise belles ? ». De drôles à gênantes, ses questions étaient multiples. Comme il me posait beaucoup de questions personnelles, je me dis un jour qu’il serait bien que je lui rende la pareille. Je lui demandais alors qu’elles études il avait fait. Il me répondit d’un revers de la main « Mon parcours scolaire n’est pas intéressant, c’est plus le tiens qui m’intéresse. ». Je suis restée bouche bée puis j’ai dû me ressaisir pour répondre à sa question pressante sur si j’avais des amis japonais.
Au bout de 3 repas, je commençais à comprendre le mécanisme de ces conversations et je posais des questions sur les différences entre la France et le Japon. Il adorait ce genre de conversation. Il était évident pour lui que les deux pays étaient diamétralement opposés et ne comprenait pas quand je suis disais que telle ou telle chose était identique en France et au Japon.
Ces repas étaient très fatigants. Je devais maintenir la discussion, garder comme je le pouvais un bon japonais et manger en même temps. Et je ressortais souvent de ces « pauses » plus fatiguée qu’avant.
Heureusement pour moi, c’est après quelques repas que 4 nouveaux employés arrivèrent. Ils étaient plus intéressants et beaucoup plus bavards que moi et le centre d’intérêt de Monsieur Kame changea rapidement. Je réussis alors à m’extirper de ces heures de stresse.
Il y a cependant une chose dont ne je n’ai pas réussi à m’extirper. Ces moments commençaient de la même manière que les invitations à manger mais Monsieur Kame choisissait avec qui manger. « Monsieur No, Julie, on va manger ». Cette phrase était terrifiante. Les pauses déjeunées qui commençait comme cela annonçait une heure de détresse absolue. Ce n’était pas une invitation à manger, c’était une réunion de remise en place non officielle. Cela voulait dire que pendant une heure, devant mon bol de curry froid, je devais entendre Monsieur Kame me sermonner. Souvent il demandait à Monsieur No de nous accompagner, qui avec gentillesse me traduisait les paroles de Monsieur Kame. Il est donc devenu mon responsable et je savais que quand nous étions invités tous les deux à manger, cela allait barder pour mes fesses.
Comme dans toute histoire évidement, il y a des repas que j’ai passés avec Monsieur Kame qui étaient vraiment plaisants et il restait un homme très intéressant à écouter. Et malgré sa façon d’enseigner plus que discutable, j’appris beaucoup à ses côtés.
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bebeeditor · 7 months ago
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Monsieur Kame était un homme de taille moyenne et de corpulence fine. Il avait la coupe de moine caractéristique des personnes âgées et ne se séparait jamais de ces lunettes rondes. Il avait une quantité de chemises blanches et crèmes impressionnante et portait toujours un chapeau qu’il posait sur son bureau lorsqu’il travaillait.
Dans un premier temps, il m’a paru savant mais décontracté. Il s’intéressait beaucoup à la France et me posait beaucoup de question. Mais ne vous trompez pas, il était déjà allé en France et savait déjà les bases. Il me posait donc des questions assez avancées sur les habitudes de mon pays, ce qui changeait beaucoup de ce que j’avais l’habitude d’entendre.
A mon arrivée, Monsieur Kame venait me voir de temps en temps pour me demander de faire de la recherche ou du traitement de données. Nos échanges se résumaient en deux trois phrases et un mail.
Une fois, il me demanda même de lui traduire en anglais un message qu’il voulait envoyer à une de ces connaissances norvégiennes. N’étant pas traductrice, je trouvais ça un peu osé mais tout de même drôle.
Il me demanda aussi à ce que je me mette en contact avec une autrice française qu’il aimait beaucoup, en espérant pouvoir la publier. Le projet tomba à l’eau mais cela me fit comprendre que peut importe ce qu’on pouvait penser, c’était lui qui faisait sa petite loi. L’évènement avec le « tait-toi » et Madame Dragon me rassura encore plus dans ce sens.
Un autre évènement m’aida à comprendre un peu plus la relation entre ce dirigeant et ses employés. Un jour Monsieur Kame me demanda si j’étais disponible. Je répondis bien évidement par l’affirmative. Il se leva alors de son bureau et prit son chapeau. J’en conclu que nous sortions. Après une courte marche dans les rues de Jimbocho, nous entrâmes dans un café. Il m’expliqua alors qu’il exposait ses œuvres ici et qu’il avait besoin de les enlever, le temps que le café refasse la décoration. Nous passâmes donc une heure à décrocher ses œuvres, les promener sur un diable dans Jimbocho pour ensuite les entreposer dans un local vide de notre immeuble. Ce fut un moment sympathique mais je me voyais mal faire ce genre de chose en France. Le dirigeant avait décidé que mon temps de travail serait utilisé pour démonter son exposition, mon temps sera donc employé de la sorte.
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bebeeditor · 8 months ago
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Médecine du travail
Fin mai Madame Oka nous demandâmes de lui donner 3 créneaux horaires où nous étions disponibles en début de journée. Je ne compris pas vraiment la raison mais je fis comme les autres. Je finis par comprendre qu’elle nous prenait des créneaux pour la médecine du travail. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre alors je ne stressais pas trop.
On me donna donc un créneau début juin et un dossier très épais à remplir. Madame Oka se porta volontaire pour m’aider mais elle était si occupée que je dû le remplir toute seule.
Dans ce dossier, ils nous demandaient nos antécédents familiaux, nos vaccins… etc.
Puis, entre deux périodes de rush, Madame Oka me fit une description détaillée de ce que j’aurais à faire. C’était, encore une fois un peu infantilisant mais très rassurant.
Elle me donna un plan pour accéder au centre médical et me donna quelques informations en plus. Quand je rentrerais dans le cabinet, je devrais m’enregistrer avec le numéro qu’il y a écrit sur mon dossier. Puis je devrais me changer dans une tenue donnée par le centre. A ce moment, nous ne pourrions garder que notre culotte, rien d’autre. Si besoin je pourrais garder mon soutien-gorge s’il ne comportait pas de partie métallique. Elle me dit, pour me rassurer que je pourrais garder mon téléphone si besoin pour de la traduction.
Ensuite, elle m’expliqua que je devrais faire un test d’urine puis attendre dans la salle d’attente de faire le reste des tests.
Je lui demandais la teneur de ces tests et elle inspecta mon dossier. Elle sourit et s’exclama que comme j’étais jeune je n’avais pas grand-chose à faire et que cela devrait aller vite. Elle me dit ensuite que j’aurais des tests cardiaques, visuels et gynécologique.
Le test gynécologique me terrifiait, étant mon tout premier, mais je faisais confiance à la gentillesse japonaise.
Le jour j arrive, je me dirigeais vers le bâtiment les mains tremblantes. D’une part parce que j’étais terrifiée et d’une autre parce que j’étais à jeun pour la prise de sang. Une fois dans le bâtiment, tout se passa comme prévu. J’étais très contente d’avoir eu les informations part Madame Oka car il n’y avait aucune information sur quoi faire, ou alors je ne les avais pas comprises.
Je m’enregistrais et on me demanda d’aller dans les vestiaires. Je passais dans une salle d’attente ou une petite dizaine de japonaise toutes habillées d’un horrible pyjama beige attendaient. Lorsque je rentrais dans la pièce, toutes se retournèrent et me fixèrent.
Arrivée dans les vestiaires, je trouvais les pyjamas ainsi que des petits verres en papiers.
Les pyjamas étaient rangés par taille et chaque taille avait sa propre couleur. Le beige était la taille S, le bleu la taille M et le vert la taille L.
Il était évident que je ne rentrerais pas dans le S alors je pris le pyjama bleu. Je me sentais mal, c’était encore une façon visuelle de montrer que je n’étais pas dans la norme.
Je me changeais et mis mes affaires dans un casiers. Je gardais mon soutien-gorge de sport, me sentant plus confortable avec. Une fois changée, je suivie les autres femmes qui sortaient d’un autre vestiaire et me dirigea vers les toilettes.
Je remplis le verre en papier et le déposa dans une sorte de placard. Il y avait un peu de monde pour poser son verre alors je dû faire la queue, au milieu des toilettes, avec des étrangères, notre verre d’urine à la main…
Une fois cela fait, je me retrouvais un peu les bras ballants, ne sachant que faire. Je retournai donc à la réception et demandais quoi faire. L’infirmière, gentille mais ferme me dit d’attendre dans la salle d’attente qu’on appelle mon nom. Elle me fit aussi la remarquer que je ne pouvais pas garder mon soutient gorge et que je devais l’enlever. Ce traitre dépassait de mon pyjama et elle l’avait vu. La tête baissée, je retournai au vestiaire et fit comme elle me dit.
On finit par appeler mon nom et me donner un dossier à donner aux médecins que je rencontrerais. Puis on me dit d’aller à la salle B au fond du couloir. Mon premier test fut donc une radio de la cage thoracique. L’infirmière me fit entrer, me pris mon dossier et me dit de poser mes affaires sur une petite tablette. Je ne dirais pas qu’elle était méchante mais rapide et ferme.
Cela me fit un peu peur pour la suite.
L’examen terminé, elle me dit d’aller dans une autre salle et me dit le chemin. Je cru comprendre que l’examen suivant était l’examen gynécologique mais par peur, je ne compris pas. Je restais donc entre le couloir « Arthrose » et « Gynécologie » pour voir qui allait appeler mon nom.
Ce fut donc bien l’infirmière gynécologique qui m’appela. La salle était recouverte de rideau bordeaux formant un labyrinthe. L’infirmière pris mon dossier et disparu entre les rideaux, me demandant d’aller de l’autre côté.
J’y trouvais donc un petit placard à droite avec des lingettes et un panier et, à gauche le fameux fauteuil, entouré de rideaux. Je déposais mon téléphone dans le panier, jetais mon pantalon et ma culotte part terre et m’assis sur le fauteuil, tremblante.
Je vis deux paires de pieds s’activer derrière les rideaux et une voix commença à parler. Il me fallut quelques seconde avant de comprendre qu’elle s’adressait à moi. Puis des mains sans visages firent basculer le fauteuil et l’examen commença. Puis se termina. Je me rhabillai et repris mon dossier.
Je ressorti de ce dédalle de rideaux déboussolée et mal rhabillée. Je n’avais même pas eu le temps de leur dire que c’était mon premier examen gynécologique et j’avais très peur.
On m’indiqua ensuite un autre bureau et deux dames m’accueillirent. Le médecin était à son bureau et l’infirmière me parla d’une voix douce, me demanda de soulever mon tee-shirt. Encore déboussolée par l’examen précèdent j’enlevais complètement mon tee-shirt et vu deux paires d’yeux surpris. L’infirmière me rhabilla et le médecin écouta mon cœur.
L’examen gynécologique m’avait terrifiée et je me sentais honteuse de cette expérience de levée de tee-shirt.
Évidemment, comme un signe du destin, l’examen suivant était la prise de tensions. Ont dû me refaire le test deux fois pour arriver à des chiffres normaux.
Ensuite on mesura mon poids et ma taille et on me demanda d’attendre dans une autre salle d’attente.
Une infirmière m’appela 10 minutes après, et me demanda de faire un test de vision. Elle semblait pressée et ne m’expliqua rien. Je m’attendais à voir des lettres mais je ne reconnus rien. Je stoppai le test et lui demanda de m’expliquer. Son visage impassible se changea instantanément en un visage gentil et doux et elle m’expliqua ce que je devais voir. Il y avait des cercles noirs et je devais dire à quel endroit le cercle était rompu. A gauche ou à droite. Ne les connaissant pas, je fis des grands gestes enfantins avec mes bras. Ma fierté était partie au moment où j’avais fait la queue dans des toilettes avec un verre de pipi. Plus rien ne pouvait m’arrêter.
Je passai ensuite un examen pour voir mon audition ou on m’enferma dans une caisse insonorisée. Je ne compris pas les consignes du premier coup et l’infirmière du m’expliquer deux fois. Je commençais sincèrement à penser que j’étais stupide.
Puis on me fit attendre encore une fois, et bien évidement, je n’attendis pas au bon endroit et me reçut une plâtré de regards de travers avant de comprendre mon erreur.
La visite médicale se termina avec mon examen préféré, la prise de sang. J’allais enfin pouvoir manger et retrouver le confort de mon quotidien.
De retour dans le vestiaire, le contact de mes vêtements me fit un bien fou et je retrouvai mes esprits en m’habillant. La honte et la panique m'avaient fait rentrer dans un état second et cette experience reste flou dans ma mémoire.
On me prit mon dossier à la reception et je crois que je ne suis jamais partie aussi vite d’un bâtiment.
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bebeeditor · 8 months ago
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Madame Gyaru
Quand je suis arrivé dans l’entreprise, il y avait une petite dame que l’on m’a à peine présenté. On m’a juste dit que c’était la stagiaire. Je connaissais bien ce post, en étant sorti moi-même peu de temps avant.
C’était une petite femme, d’environs une vingtaine d’année. Elle avait les cheveux décolorés blond et un style bien à elle. Ses tenues étaient toujours composées en vêtements amples dans des tons pastels. La plupart du temps il y avait des motifs de jouets pour enfants recouverts de sang sur ses hauts et elle avait, comme Madame Dragon, des long ongles recouverts de stras. Si on devait comparer, la stagiaire avait les ongles beaucoup plus longs que Madame Dragon. Ils étaient même si long qu’on se demandait bien comment elle arrivait à faire des taches de la vie quotidienne. Pour avoir travaillé avec elle quelque temps, je me pose encore la question car elle avait même du mal à fermer des enveloppes avec ces ongles.
Comme pour beaucoup de personnes, je ne compris pas de suite l’emplois du temps de Madame Gyaru. Elle était là une fois sur deux et pas vraiment de manière régulière. Mais elle semblait travailler avec acharnement et efficacité. Comme elle était proche de moi en âge, je me sentis bien avec elle et nous avions de petites discussions de temps en temps. Je me forçais à lui parler régulièrement pour entretenir ce lien.
Je ne dirais pas qu’on a fait les 400 coups ensemble mais nous avons fait deux ou trois travaux un peu pénibles ensemble. Je commençais vraiment à l’apprécier.
J’avais compris qu’elle serait embauchée à la fin de son stage et qu’elle voulait aménager avec son copain plus âgé dans un appartement plus près du travail. A cette occasion elle nous parla de sa famille.
Elle venait de la campagne. Sa mère s’était remariée et son beau père l’avait mis dehors, elle et son frère. Ils avaient donc pris refuge chez leur grand-mère et vivaient temps bien que mal. Son histoire me toucha et je sentais que c’était vraiment un sujet sensible. Comme quoi, il y a des familles merdiques de partout.
La fin d’année scolaire arriva et Madame Gyaru déménagea. Tout se passa bien.
Elle nous apprit que l’ancien propriétaire était mort dans cet appartement et j’ai souvenir en avoir discuté avec elle, ayant lu un manga à ce sujet. C’était effectivement morbide mais cela baissait énormément le loyer.
Puis, une fois le déménagement terminé, elle demanda un jour de télétravail pour s’installer. Puis un autre parce qu’elle était tombée malade. Puis elle demanda un jour de congés parce qu’elle n’arrivait plus à travailler…
Evidement Madame Yakyu n’était pas contente. Elle se mis à la traiter de fainéante et de dire que Madame Gyaru profitait du système et de la gentillesse des patrons. Mais Madame Oka nous appris bientôt la vérité… Madame Gyaru avait développé un trouble panique et n’arrivait plus à prendre le train. Elle ne pouvait donc plus venir au travail. Bien loin de calmer Madame Yakyu, cela ne l’enragea qu’encore plus.
Pour ma part, j’étais très inquiète. Que lui était-il arrivé ? Son appartement était-il vraiment hanté ? Son copain la violentait ? Elle s’était fait agresser dans les transports ?
La pause de Madame Gyaru arriva au même moment que le déclin de Madame Dragon. Madame Gyaru étant sous la responsabilité de Madame Dragon, je pense que cela a joué un grand rôle dans l’effondrement de Madame Dragon. Elle se retrouvait a present avec le travail de deux personnes.
Après quelque mois, Madame Oka rendit visite à Madame Gyaru. Elle nous rassura en nous rapportant que Madame Gyaru était bien installée avec son copain, qui était une personne tout à fait respectable. Elle nous dit également que Madame Gyaru était motivée à reprendre le travail des que sa santé lui permettrait.
Au final je n’ai jamais su se qu’il s’était passé. Mais en novembre, elle se remis à travailler avec nous mais a distance et en freelance. Je ne l’ai pas revu avant mon départ et j’aurais vraiment voulu…
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bebeeditor · 8 months ago
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Madame Yakyu part. 2
La chose qui m’a le plus perturbé, c’est la façon dont elle se comporte au bureau et en dehors. Lors de mon séjour chez Parasol, nous avons fait une petite dizaine de repas d’entreprise et à chaque fois Madame Yakyu buvait énormément. Elle parlait souvent du fait que le week-end sa seule activité était de boire. Il me semblait qu’il n’y avait que moi qui s’inquiétait pour sa santé mais ceci est un autre problème. Pendant ces repas, elle buvait des bières a la chaine et rigolait, le visage rouge et la parole enfantine. Comment pouvait-on être si dure la journée et si désinhibé le soir venu… ? J’appris aussi très rapidement, qu’elle aimait beaucoup les ragots. Et le sujet le plus facile était évidemment moi. Seul bémol, même si je ne parlais quasiment pas, je comprenais très bien ce qu’elle disait sur moi devant moi. Des chuchotements qui se stoppent quand je rentre dans la pièce au nom de code, j’en ai entendu des vertes et des pas mures. D’un côté, elle me faisait très peur alors je n’osais rien dire, ensuite j’avais quelque sympathie pour cette formatrice de qualité et cette enfant bourrée. De plus, quelque part, je ne pouvais pas lui en vouloir à cause de mon propre comportement. Très mal à l’aise et impressionnée, je ne parlais pas vraiment, balbutiait quelques mots approximatifs lorsque demande et je faisais encore beaucoup d’erreurs d’inattention. Quelque temps après le déménagement, une nouvelle est arrivée et évidemment les ragots se sont tournés vers elle plutôt que moi. Parlant d’une japonaise, elle s’est faite plus discrète et moins violente. Puis sa partenaire de ragots, Madame Dragon, est partie et nous avons changé de place, Madame Yakyu était maintenant loin de moi, et comme on dit, loin des yeux, loin du cœur. Nos projets en communs sont tombés à l’eau et les nouveaux ont pris mon travail dont elle avait la charge. Il m semblait qu’elle continuait à me détester, mais loin de moi elle ne pouvait rien faire à part me jeter des mauvais regards et des remarques sanglantes. Les seules fois où nous nous adressons la parole sont lors des soirées d’entreprise où, à sa 5eme pinte de bière elle me demande si je préfère la mer ou la montagne. Et elle me fixe en attendant la réponse…
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