#rien ne dure pour toujour
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laupiehouppette · 5 months ago
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Rien ne dure pour toujours - Se perdre pour se retrouver - Chapitre 9 : Partir, c'est dure, rester, c'est impossible
Il y aura quelques changements concernant la fic, mais je vous en dirai plus en détail à la fin ! Un peu plus court que ce que je voulais, mais il y a eu de nombreuses réécritures parce qu'il ne fonctionnait tout simplement pas. Bonne lectures!
Il doit être le milieu de l’après-midi. Mono passe le temps dans le parc, à faire l’équilibriste sur la bascule, et il devient bon ; il va pouvoir surpasser Tomah la prochaine fois.
Ça va faire la deuxième journée que son P’a est là et le garçon commence à se demander si ce dernier va rester encore bien longtemps. Est-ce parce que son P’a le remarque maintenant qu’il reste plus longtemps que d’habitude ? Normalement, il aurait dû partir hier. Il était encor là ce matin, et a bien manqué de se faire repérer.
Voulant voir s'il avait manqué le départ de son P'a, Mono s'est faufilé dans la maison. Il est resté caché dans la salle de bain. Ne voyant rien, il sortit timidement dans le couloir. La maison était calme et il sentait une bonne odeur de nourriture venant de la cuisine. Pourquoi c'est quand il n'est pas là que sa M'an fait un bon repas ? Ce n'est pas juste. Mono entend alors un bruit dans la pièce où il se cache habituellement. Il retourne dans la salle de bain, caché derrière la porte. La femme de ménage ? Son P'a ? Quelqu'un d'autre ? Le garçon eut sa réponse bien assez tôt. C'est son P'a. Il est donc toujours là. Ce n'est pas normal, il reste vraiment plus que... oh oh. L'homme tourna la tête vers l'endroit où se trouvait le garçon. Malgré le fait que sa tête dépassait à peine de la porte de la salle de bain, il n'en fallut pas plus pour que son P'a investisse les lieux. Mono courut rapidement vers les conduits avant de se faire rattraper. Son P'a a vraiment changé. Alors qu'avant, il marchait presque sur le garçon, tant il ne faisait pas attention, maintenant il suffit qu'il l'aperçoive pour déclencher la curiosité. Peut-être que son P'a le cherche encore en ce moment.
Ou pas.
Mono aperçut son P’a sortir de l’appartement. Par précautions, il va se cacher derrière le grand arbre. Mieux vaut ne pas prendre de chance.
Son P’a porte une valise, dans lequel Mono l’avait déjà vue placer des vêtements et autres, quand il avait encore le droit a l’indifférence la plus totale. En haut des marches l’appartement, il peut voir sa M’an qui échange de grands signes de la main avec son P’a, qui lui répond en retour. L’homme se retourne, continuant à marcher, et se met à siffloter joyeusement une chanson. Une chanson que Mono connaît bien ; il l'entend parfois à la télévision ou à la radio. Il aime aussi cette chanson. Parfois, quand il peut ce le permettre, il la fredonne quand il se sent seul. Elle a quelque chose de rassurant. Même familier, pourrait-il dire. Quand il la fredonne ou l'entend, tous les ennuis lui semblent moindres et lointains.
Après que son P’a est tourné au bout de la rue, Mono vit sa M’an rentré peu de temps après. Il s’est questionné si il devait attendre un peu avant de rentrer, mais il se dit que le plus tôt il le fera, le plus tôt il sera fixé sur la suite des choses. Si il doit partir aujourd’hui, il veut avoir au moins un peu de temps pour se trouver une cachette avant la nuit, où il fera trop noir pour épier et voir venir les dangers.
S’en plus attendre, Mono se dirige vers l’appartement, direction les conduits. En passant devant le virage menant à l’abri de Tomah et Olivie, il se demande ce qu’il va faire si il doit partir. Seront-ils d’accord pour le suivre ? Tomah n’y verrait probablement pas trop d’inconvénients, mais avec Olivie, c’est moins sûr, elle n’est peut-être pas tout à fait prête à partir. Il n’a pas envie de partir seul et de ne compter que sur lui-même pour survire aux dangers qui l’attend. Il y a bien d’autres enfants, à qui il pourrait toujours demander, mais il n’ose pas trop ; ils ne se connaissent pas vraiment. Il se voit mal leur demander de partir comme ça.
Avant de tirer des plans sur la commet, il devrait d’abord voir si sa M’an n’a pas trop changé. Après il verra bien ce qu’il doit faire. Une foi rendue à son abri, Mono se dirige vers le salon, l’épais tapis étouffant le bruit de ses pas légers . Cependant, contrairement à d’habitude, il n’entend pas la télévision. Il ne saurait pas dire si ça le rassure ou pas.
Une foi là, il ne voit pas sa M’an la où il l’attendrait. Sa M’an ne se trouve pas dans le divan, mais à la cuisine. Il peut la voir assise à la table. Mono s’attendait a se qu’elle soit en train de manger, mais au lieu de ça, elle contemple un vase blanc et doré, garni de fleurs, au milieu de la table, d’un air mélancolique. Ce n’est pas la première fois qu’il la voit dans cet état, mais elle avait l’air pourtant heureuse quand il l’a aperçu plutôt, non ? Les adultes sont étranges parfois.
Aller, c’est le moment de vérité. Va-t-elle se contenter de l’ignorer comme d’habitude, ou va-t-elle le chasser ? Décidé, Mono escalade la table à l’aide d’une des chaises de l’autre côté. Pour l’instant, sa M’an ne semble pas avoir remarqué sa présence, ce qui est engageant pour l’instant, mais le plus important c’est savoir comment elle va réagir, si elle le remarque. Il s’approche un peu plus et elle ne semble toujours pas le remarquer. Bien que ses yeux sont partiellement enfouis par la défiguration, il sait qu’elle voit toujours bien. Les fleurs dans le vase sont mortes et séchées. Une nouvelle lubie ?
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C’est bien qu’elle ne le remarque pas encore, mais ça ne répond pas à ses inquiétudes. Peut-être qu’il devrait se faire remarquer, pour confirmer qu’elle n’a pas changé à son égard. Il se tient prêt à courir si elle devait être devenue comme les autres vis-à-vis de lui. Frémissant face à l’incertitude de ce qu’il attend, Mono s’approcha du vase, se mettant bien en évidence. Il hésite encore un peu, il peut sentir son cœur tambouriné dans sa poitrine. Ce n’est pas exactement dans son habitude de se faire volontairement remarquer par un adulte, même les siens. Mais si il ne le fait pas maintenant, il pourrait se faire surprendre plus tard.
« M’… M’an ? » Tente-t-il doucement ? Elle est prise d’un petit sursaut, qui fit sursauter Mono en retour, reculant vers le vase, soufflant nerveusement par le nez, plus prêt que jamais à déguerpir. Elle tourne faiblement la tête dans sa direction. Elle l’observe un moment, toujours avec cet air abattu, avant de retourner à sa contemplation des fleurs. Mono souffle enfin, laissant la tension se relâcher. Comme d’habitude, elle le tolère toujours dans l’indifférence. Il va pouvoir rester encore un peu.
Mono est resté là toute la journée, observant sa M’an, à l’affût de tout comportement menaçant qu’elle pourrait avoir envers lui. À quelque moment, il fait exprès de se faire remarquer, en passant devant son champ de vision ou en prenant devant elle du pain sur la table, mais en prenant toujours garde d'être hors de porté. C’est tellement contre-intuitif, qu’il a des frissons à chaque tentative. Cependant, elle ne lui porta aucune attention particulière, ne jetant qu’un vague regard absent vers lui, avant de continuer ses activités du soir d’un air maussade. Il a même l’impression, par moment, qu’elle l’ignore encore plus que d’habitudes.
Il est temps d’aller se cacher sous le lit et de voir si rien n’a bel et bien changé. Mono inspecte la chambre, s’assure qu’aucun danger s’y cache. Mis à part quelques objets déplacés, rien a signaler. Il n’a cependant pas l’intention de se reposer comme il en aurait l’habitude ; il doit rester sur ses gardes pendant un premier temps. Il a bien appris de la dernière fois : pas question de se faire prendre au moment où il s’y attend le moins.
De toute façon, ça aurait été impossible. Sa M’a est restée debout une bonne partie de la nuit, à se lever a marcher de long en large dans le couloir, a se rendre dans la cuisine pour y faire qui sait quoi, et a se recouché. Intrigué, Mono est allé voir ce qu’elle pouvait bien faire avec ce ballet incessant. Étant donné sa situation incertaine, mieux vaut se tenir prêt à partir.
Au moment où Mono sort de la petite chambre, il put apercevoir sa M’a repartir a la cuisine, et la suivit discrètement. Caché derrière le cadre à l’entrée de la cuisine, il l’observe avec attention sa M’an. Il peut la voir contempler le bouquet de fleurs en caressant le vase. Décidément, il y a quelque chose avec ces fleurs, mais ça lui échappe.
Après un moment, la dame prend délicatement le vase et l’emmène avec elle le tenant proche comme une chose précieuse et alla regagner sa chambre. Sur son chemin elle ne remarque même pas Mono qui du se pousser pour ne pas être piétiné par mégarde. Au moins, il en est sur maintenant, elle en a que faire de lui.
Après, elle cessa son remue-ménage et resta dans la grande chambre le reste de la nuit et Mono pue aller se reposé dans la plus petite chambre sous le lit, dormant que d’un œil comme et encore plus que toujours.
Il aura une bonne nouvelle à annoncer demain.
***
« Aller ! T’es capable ! » Encouragent les deux garçons dans-haut. Après que Mono et Tomah lui est donné l’exemple, Olivie devait aller les rejoindre a la fenêtre d’où pendait une corde faite de draps.
Elle est presque rendue en haut de la corde de tissu. Encor quelques coudées et elle est rendue au sommet. Olivie ne serait pas dire si c’est plus, ou moins dur qu’elle ne l’imaginât. Elle y est presque, encore un peu. Elle prit une pause. Elle allait tourné la tête pourvoir sa progression.
« Regarde pas en bas ! » l’avertit Tomah.
Olivie redirige tout de suite son attention vers le haut. C’est vrai, même si elle n’a pas spécialement le vertige, si elle flanche à cette hauteur, même avec la pile de vêtements amassés en bas, ça pourrait mal finir. Elle se ressaisit et reprend sa progression. Elle atteint finalement la bordure de la fenêtre. Mono et Tomah s’apprêtent à l’aider à se hisser, mais elle rejette leur aide.
« Non ! Faut que j’y arrive toute seule, » assure-t-elle, bien qu’un léger trémolo trahissait son incertitude. Elle veut être sûre que si la situation l’exige un jour, elle pourra faire ça seule. Elle le doit. Les deux garçons acquiescent, mais néanmoins, se tiennent prés à la rattraper, juste au cas. Olivie parvient a se hisser sur le rebord de la fenêtre. Elle souffla enfin. Cette dernière étape fut dure, mais elle y est arrivée.
Olivie se mise debout et se retourne pour voir ce qu’elle est parvenue à faire; elle peut voir tout le parc de là-haut. Elle n’a jamais vu la rue de si haut, et peut même en apercevoir le bout. La vue en valait bien le coût.
« Bravo, t’as réussi ! » Félicite Tomah. Il est si fier d’elle : il savait qu’elle pouvait le faire, elle avait juste besoin de se le prouver à elle-même.
« T’as été génial ! » enrichit Mono. Lui aussi ne doutait pas de ses capacités, il se rappelle avec quelle aisance elle a grimpé à l’armoire la première fois qu’ils se sont rencontrés. La seule vraie différence ici, c’était la hauteur.
Tous les trois s’assoient sur le rebord de la fenêtre, pour profiter de la vue et du calme. Ça a toujours été un coin tranquille par rapport aux autres rues, avec leurs magasins et restaurants, grouillant d’activités en tout genre. Ici rien de tout ça. Il y a très peu de grande personne qui ère dans ce secteur, ce qui fait de ce parc l’endroit idéal pour oublier, même qu’un moment, le monde sans pitié qui guette les plus petits comme eux. Le parc est aussi l’endroit propice pour se pratiquer, se lancer des défis les uns aux autres, tester et pousser ses limites, tout en s’amusant. Toujours en silence cependant. Jamais trop prudent, il serait très embêtant d’attirer l’attention de monstres comme, les Captureurs ou les Traqueurs dans ce secteur si tranquille.
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Du haut de la fenêtre, Olivie regarde les balançoires, là où elle s’est pratiquée durant les derniers jours en grimpant aux cordes. Vues de là, elles sont petites. Plus loin il y a la bascule, qui oscille tranquillement au vent. Plutôt, les deux garçons s’amusaient à courir sur l’étroite planche, sans perdre l’équilibre, avant que la bascule touche l’autre côté. Mono s’est grandement amélioré et a même battu Tomah cette fois. Un jeu qu’elle et sa plus grande sœur aimaient tant. Olivie aurait voulu se joindre, mais ça lui a rappelé trop de choses.
Elle a parfois encore du mal à y croire, mais c’est bien vrai ; sa sœur est partie, pour toujours. Elle a eu beaucoup de chance que Tomah la trouve peu de temps après. Sans sa sœur, seule, elle n’aurait pas survécu bien longtemps, encore moins dans son état. Ici, même si elle doit absolument rester cachée des adultes de Tomah, elle reste néanmoins bien plus en sécurité que n’importe où ailleurs. Pouvoir se remettre d’un tel événement en sécurité, sans avoir a se soucier de trouvé à manger ou un abri, est un privilège.
Et maintenant, il y a Mono. Cela ne fait pas longtemps qu’ils se sont rencontrés. La première fois qu’ils se sont rencontrés, c’était après qu’il ait été délogé par la dame de ménage qui a retourné son nid avec son "Gobblor" et chassé à coup de balai. Le pauvre a cru qu’il allait devoir partir ce jour-là. Par chance, comme Tomah lui a expliqué, ce n’était pas nécessaire. Aussi violents soient-ils, ce genre d’adulte ne s’intéresse pas plus que ça aux enfants, contrairement à d’autres comme les Collectioneurs. Ou dernièrement, comme son P’a.
Tomah lui a expliqué ce qui s’est passé, comment son adulte s’est subitement intéressé à lui. Elle a d’ailleurs été surprise qu’il ne parte pas après ça. Elle, elle serait partie pour bien moins. Partir n’est jamais facile, mais c’est inévitable. Mais de ce qu’elle a compris, c’est parce que son P’a ne reste pas longtemps d’habitude, et a donc pr��féré attendre un peu, pour voir si ce dernier allait partir. Et ce matin, cela semble être le cas.
« Alors ton P’a est enfin parti ? » Demande Olivie à Mono.
Mono confirme. Il leur résuma brièvement les événements de la veille. Mis à part quelques nouvelles étranges obsessions, le comportement de sa M’an n’a pas changé envers lui.
" C’est une bonne nouvelle alors", se réjouit Tomah.
Pour être une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle. Mono craignait que son P’a ne parte pas, étant donné son changement de comportement, ou que sa M’an aussi se mette a s’intéresser à lui et soit obligé de partir. Mais de toute évidence, non, bien qu’il y a quelque chose de différent chez elle, et il va devoir garder un œil dessus. Mais il préfère ne pas en parler a ses amis, inutile de les inquiéter.
Le ciel commença a s’assombrir et le temps a se rafraîchir. Il serait temps de rentrer se reposer. Tous les trois descendirent de la corde, se laissant tomber dans la pile de vêtements plus bas et prirent la direction du bâtiment.
Sur leur chemin, dans les conduits, ils croisent trois autres enfants, que Mono connaît plus ou moins. Pipper, Kalie et Basil. C’est a eu qu’il pensait hier, si il devait partir. Ils ont dû partir, leurs adultes devenaient de moins en moins tolérants de leur présence. Donc finalement, il serait bien tombé.
"Vous voulez pas qu’on parte tous les six ?" Demanda nonchalamment Pipper. Il est le plus vieux d’entre eux, il est même plus grand que Tomah. Ses cheveux bouclé et brun semblent pour toujours en bataille, frottent contre le haut du conduit.
Pour être honnête, Mono n’y voyait pas d’objection. À plusieurs, il sera facile de faire face aux épreuves qui les attendent.
"Vous en pensez quoi ?" Demanda Mono au duo. Si Tomah et Olivie sont de la partie, alors lui aussi.
"Non, merci, je reste là." dit Tomah, sèchement. Mono fut surpris du ton de Tomah. Ce n’est pas exactement dans son habitude de répondre de la sorte aux autres. Olivie resta en retrait, elle semblait mal à l’aise. Avant de pouvoir y penser davantage, Mono fut interpellé par le même garçon.
"et toi ?" demanda Pipper sur le même ton.
"Moi?... Je..." Hésita Mono. Il se tourna un moment vers ses deux amis quand il les vit s’éloigner un peu. La réaction de son ami l’a vraiment surpris, et sa bonne humeur semble avoir disparu. Tomah semble occupé à consoler Olivie, lui parlant à voix trop basse pour que lui ou les autres entendent. Mono observe la scène avec suspicion, avant d’être à nouveau interpellé.
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"Bah alors ? Tu viens ou pas ?" S’impatiente Kalie, la fille aux cheveux frisottants. Mono recentre son attention sur le groupe.
"Euh.. Moi aussi je reste." Répond-il enfin. La fille sembla un peu embêtée par sa réponse. Elle et le plus grand, échangèrent un regard et quelques mots entre eux. Basil, le plus petit des trois, resta discret et semblait attendre que la situation se passe, tirant nerveusement sur les bretelles de sa salopette pourpre, gardant la tête basse. Un "bah... tant pis" fut entendu, avant que Pipper se recentre sur Mono.
"Comme tu veux. Aller, on y va." Conclus Pipper. Kalie replace son pantalon court beige, trop ample pour elle, et ouvra le chemin. Elle passe à côté de Tomah et Olivie son dire un mot. Pipper s’apprêta à suivre sa sœur, quand il vit que Basil n’avait pas encor bougé, restant assis dans son coin, le regard perdu dans le vide. Il le poussa par l’épaule, pour lui signaler qu’ils partent. Ramené à la réalité, le plus petit se releva, suivant le groupe la tête baissée. En se croisant, Pipper et Tomah s’échangèrent un regard un instant. Pipper haussa les épaules, avant de reprendre son chemin, suivi par son plus petit frère.
Après quelque pas, Basil s’arrêta pour regarder le trio derrière eux avec un air gêné. Il semble hésiter à s’adresser à Tomah, les épaules voûtées, se frottant nerveusement les doigts. Tomah ne semble pas avoir remarqué sa présence. Le petit garçon hésite encore un moment, mais avant qu’il se puisse se décider, il fut appelé.
"Basil, ramène-toi !" Appela dans un chuchotement Pipper.
Tomah releva la tête et vit Basil. Le plus jeune garçon regarde d’un air perdu Tomah, et puis Mono, avant de rejoindre d’un pas pressé son groupe, qui disparaissait déjà derrière un virage dans les conduits.
Mono regarda Basil partir au loin. Il reste là un moment perplexe sur ce qu’il vient de ce passé. Le comportement d’Olivie et la réaction de Tomah laissent peu de doute.
" Il s’est passé quelque chose ?" S’interroge Mono avec inquiétude, en s’approchant.
"C’est une longue histoire..." Répond las, Tomah. Il jeta un regard pensif en direction par où le groupe est parti .Le garçon ne semblait pas emballé à développer le sujet davantage. Étant donné la réaction de Tomah un peu plus tôt, Mono n’ose pas demander plus, et opta plutôt pour soutenir Olivie en silence. Il s’assit à côté d’elle, et tous les trois restèrent ainsi. La pluie qui tombait dehors se faisait entendre à travers les conduits. L’atmosphère était étrange, pesante. Après quelques minutes, grâce au soutien de ses deux amis, Olivie sembla mieux aller.
"Ça va mieux ?" Demanda Tomah doucement à Olivie. Cette dernière hocha la tête, en séchant ses dernières larmes. "Tu penses pouvoir rentrer seule ? Je serai pas long", demanda-t-il ensuite. Elle hocha à nouveau la tête, faisant un dernier au revoir à Mono.
Tomah fit signe à Mono de le suivre. Ils se suivirent dans les conduits, en direction de l’abri de Mono. Sur le chemin Tomah fit part de ses projets.
" Demain, je vais partir quelque part avec Olivie. T’a pas à venir." Informe-t-il.
"Ah, vous allez où ?" demande curieux Mono. Il se demande bien où ses deux amis vont aller pour que Tomah lui en face par, surtout pour lui dire de ne pas les accompagner.
"C’est un peu compliqué. Je veux vérifier quelque chose," Répondi Tomah en tirant légèrement sur sa casquette vers le bas. "On va partir 2 ou 3 jours... Normalement." Tomah marque une pause.
Mono acquiesça avec amertume, saisissant l’implication de son ami. Bien que Tomah et Olivie forment une bonne équipe et soient prudents, Mono est pleinement conscient que rien ne garantit leur retour, qu’ils puissent revenir plus tard que prévu, ou peut-être pas du tout, pour une raison ou une autre.
" T’es sûr que tu veux pas que je vienne ?" Mono insista. Même si Tomah est parti de nombreuses fois seul, il n’y a jamais trop de paires d’yeux et d’oreilles pour surveiller les arrières.
"Nah, t’en fais pas. Je suis sûr que tout va bien se passer. Prépare-toi de ton côté." Confirma le garçon avec assurance.
"D’accord, bonne chance." Souhaite Mono. Si Tomah est si sûr, alors ça ne doit pas être une expédition bien dangereuse. Enfin, pas plus qu’une autre. Il sembla avoir fini, quand Tomah ajouta quelque chose.
"Oh, et Mono. Si tu dois partir avant qu’on revienne, tu n’attends pas, hein ? " Mono cache tant bien que mal sa surprise coupable. Il baissa les yeux, gêné. Tomah le connaît assez bien pour savoir qu’il est assez têtu pour les attendre, quitte à se mettre en danger. "Promis ? " insista Tomah. Mono souffla par le nez et regarde son ami dans les yeux.
"Promis..." Assure-t-il à contrecœur. Satisfait, Tomah lui sourit.
Après un dernier salut, les deux garçons rejoignirent leurs abris. Mono regarde Tomah repartir de son côté, espérant que ça ne sera pas la dernière fois qu’il le voit.
***
Mono rentre par la trappe de la salle de bain, et avant de s’avancer davantage, tend l’oreille afin de détecter toute activité suspecte. Mis à part la pluie et la télévision au loin, il n’entend rien d’inhabituel. La voie étant sûr, il s’aventure dans le couloir, direction le salon. Il y a quelque chose qu’il veut vérifier avant d’aller se reposer.
Même si sa M’an semble l’ignorer depuis hier, il veut quand même s’assurer de son indifférence. Il se dirige au salon, là où il peut entendre la télévision. C’est le moment idéal pour voir si elle n’a pas changé vis-à-vis de lui.
Mono rentra discrètement dans le salon, et s’approcha de sa M’an. Il l’observe un moment. Elle est retournée à son habituelle contemplation de la télé. Les fleurs qui semblaient tant l’obséder sont à présent mises à côté du précieux appareil. Elle ne remarque que quand il se me au pied du meuble, ne lui jetant qu’un bref instant un regard, avant de retournés a son occupation.
Tout est revenu à la normale, pour l’instant.
Mais si il était honnête avec lui-même, Mono serait parti ces derniers jours. Trop d’événements sont venus perturber le peu de sécurité qu’il ressentait dans ces lieux dernièrement. La dame de ménage peut le surprendre à nouveau et détruire son nid, son P’a qui semble vouloir l’attraper avec qui sait quelle intention. Le vieux livreur qui ne vient plus, l’obligeant, comme d’autres enfants, à partir en quête de quoi se mettre sous la dent plus souvent et de plus en plus loin. D’ailleurs, beaucoup sont parties à cause de ça. Quitte à partir de plus en plus loin, autant partir pour de bon, au lieu d’attendre l’inévitable.
La seule raison pourquoi il reste encore, c’est qu’il préférait partir avec Tomah et Olivie, il ne veut pas partir seul, sans eux. Malheureusement, Olivie n’est pas prête à repartir maintenant, du moins, c’est ce qu’elle croit. Tomah et lui en sont certains, elle est prête, plus prête qu’elle ne le pense. Dernièrement, elle a fait beaucoup de progrès et a repris de l’assurance. Mais il y a toujours ce blocage quand il s’agit de partir en quête pour de vrai. Peut être que c’est pour ça que Tomah veut partir quelque jours avec elle, et lui prouver que ce qu’elle arrive d’affaire ici, elle peut le faire ailleurs, et ainsi, peut être qu’ils pourront partirent tous les trois à leur retour. Ensemble, ils auront toutes les chances de leur côté pour survivre au monde qui les attend.
Il n’a qu’à les attendre, aussi longtemps que possible. Lui aussi va se préparer.
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Index Chapitre
Note de fin :
Le bon temps est bientôt terminé pour notre petit garçon. Son ami reviendra-t-il le chercher ? Et pourquoi le super frère Tomah ne veulent pas partir avec ces enfants ? *** Alors, voici le changement : il y a 2 changements, mais ce sont 2 grands changements. le premier est : Je vais réduire le nombre de rendus 3d. Je commence à maîtriser Blender et j'ai envie de faire des scènes plus détaillées et plus travaillées. Mais cela prendrait trop de temps et d'énergie. Au lieu de cela, je vais faire moins de scènes, mais plus détaillées. Là où j'en faisais 7 à 10 en moyenne, j'en ferai 3 à 5. Donc on a réduit de moitié, mais on a doublé la qualité ! Le deuxième est une nouvelle fic ! Et oui ! J'ai enfin trouvé ce qui causait tous ces blocages. Il y a trop d'histoires secondaires que je veux faire, explorant les personnages et le lore. Mais je n'arrive pas à trouver un moyen de les fusionner avec l'histoire principale. C'est ce qui causait tous ces blocages. Mon cerveau était comme un service mal géré ! Toutes les idées essayaient d'obtenir un rendez-vous. Je n'arrivais pas à trouver de place pour chacune d'entre elles ! J'ai donc créé un nouveau service : "Les contes de la Cité Pâle" ! Dans cette courte série, nous allons découvrir des monstres ! Les aventures d'enfants et de monstres ! Différents points de vue et plus encore ! Comme ça, je vais enfin pouvoir soulager mon esprit de toutes ces idées qui me trottent dans la tête. Je vais également essayer de communiquer plus sur l'étas advancement de la fic, un aspect que je néglige trop. En attendant de nouvelles aventures, à la prochaine !
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impossiblyholyparadise · 3 months ago
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Candaulisme
Scène de vie d’un candaulisme ordinaire...
                ‑ « Chéri...Chéri... ! « 
                ‑ « Oui mon Amour... ? »
‑ « Chéri, tu es où ? Viens, je suis dans le garage...Il faut changer l’ampoule du clignotant de ma voiture... »
‑ « Comment ça...Comment ça, il ne marche plus ?  Tu t’en es aperçue comment... ? »
‑ « Oui, c’est à l’arrière droit...Je ne pouvais pas le voir...Mais je me suis faite arrêter par la gendarmerie, les motards...Si je ne change pas l’ampoule et que je ne me présente pas dans les 48 heures pour faire voir que je l’ai faite changer je devrais payer 150 francs d’amende »
‑ « Ah oui...Ok je dois en avoir dans ma voiture ou dans une boite de secours de la tienne...Tu as regardé ? »
‑ « Chéri...Tu ne me connais pas encore...Moi, changer une ampoule... ? » s’esclaffa-telle... !
Oui, il fallait le reconnaitre, le bricolage n’était pas tout à fait la qualité première pour laquelle je l’avais épousée non plus, alors...
                ‑ « Mais je veux bien t’aider si tu veux...ou si tu as besoin, mon amour... » me fit-elle en déposant un baiser bien sonore sur mon front tandis que je m’agenouillais près de sa voiture pour regarder comment se démontait le clignotant de sa Mini...
Elle portait ce jour une robe courte dont elle avait un goût si sûr à les choisir et en conséquence affoler les hommes qu’elle pouvait croiser.
Une fente sur le côté à faire douter de Dieu tous les évêques et missionnaires d’un séminaire apostolique ajoutait une touche « so sexy... ! »...
                ‑ « Quoique...me dit-elle, il faut aussi que je me refasse une beauté...Je vais retourner à la gendarmerie dès que tu auras effectué la réparation...Merci mon amour... » me fit-elle en me tournant le dos précipitamment...
‑ « Eh...Eh... »
Je la connaissais par cœur ma petite femme d’amour...
‑ « Pourquoi te refaire une beauté...Tu es magnifique mon Amour... ! »
‑ « Oui... ? Merci...mon amour...C’est vrai...mais je ne t’ai pas tout raconté... Voilà, en fait, je me suis faite arrêter par  des motards qui étaient derrière moi...Jusqu’à là rien de particulier...Ils m’ont fait me garer sur une aire de bus et l’un d’eux est venu vers moi...Sûre de moi, je n’avais rien à me reprocher, je souriais en ouvrant la vitre... »
‑ « Alors, ma petite dame...On ne met pas son clignotant pour tourner... ? »
‑ « Euh... Si, si...Je l’ai mis... Monsieur l’agent...Je vous jure, je l’ai mis !»
‑ « Ok, on va voir...Gendarmerie Nationale, veuillez arrêter le moteur du véhicule, retirez votre ceinture de sécurité et montrez-moi vos papiers...carte grise, carte d’assurance, papiers d’identité... Vous mettrez le clignotant et vous descendrez vérifier avec moi... »
‑ « Au ton, je savais que je n’étais pas tombée sur Louis de Funés, pas du tout le genre comique, aussi je m’exécutais...Mais la voix...Waoooua, tu me connais chéri comment j’y suis sensible...Une voix... ! »
Oui, je savais l’émotions et même les émotions (je vous raconterais plus tard un jour à l’Opéra où elle en avait trempé sa culotte et plus encore son siège...) que pouvaient lui procurer une voix...
Une voix de ténor...Une voix profonde...
Cela l’a transporté toujours et résonnait, vibrait si incroyablement en elle comme pouvait le faire le plus performant des sextoys...
Je crois également, car je possédais aussi cet organe, que c’est avant tout et au quotidien ce qui l’attirait ou l’avait attiré chez moi en premier...
Je me demandais pourquoi, car d’un physique normal et banal, j’avais l’incroyable chance de vivre aux côtés d’une si belle femme, et même que cela dure, mais je crois que ma voix était une grande partie de la réponse.
Je n’y étais pour rien mais en savourais et bénissais parfaitement la chance.
Elle s’était rapprochée de moi telle une chatte affectueuse et rêveuse...
En chaleur diraient d’autres...
Là, maintenant près de moi, son visage juste au-dessus de moi qui commençais les opérations de démontage du feu clignotant de sa Mini, elle revivait clairement l’instant et je ne vis que les yeux qui s’étaient fermés en tournant littéralement sur eux-mêmes et ce petit rictus ou pincement de la lèvre supérieure toujours prémisses d’instants d’abandon ou de proche abandon...
                ‑ « Chérie...Chérie... ! »
‑ « Ah oui, je te disais... » me fit-elle en se rapprochant de moi pour me déposer un baiser souriant, taquin et coquin comme elle savait que je les aimais.
Je dois avouer que j’en profitais également pour plonger de mes yeux comme toujours conquis dans son sublime décolleté et moi aussi m’extraire un instant de la tâche imprévue consistant à changer l’ampoule de son clignotant...
                ‑ « Oh...toi... ! » lui dis-je tout en posant ma joue sur sa poitrine généreuse et chaude où dardaient déjà les magnifiques pointes perçant le tissu léger de sa si belle robe...
Elle passa sa main dans mes cheveux...
‑ « Chéri, ce ne serait pas raisonnable...Pas maintenant. Allez, je te laisse je vais me préparer...Appelles-moi quand c’est prêt...Il faut que je retourne à la gendarmerie au plus tôt montrer et prouver que j’ai changé l’ampoule...Sinon, 150 francs...Tu ne voudrais pas dépenser 150 francs inutilement quand même ...Même pour ta femme adorée...Non ? »
Les femmes ont ce don de vous ramener à la réalité...
Aussi, je poursuivais mon travail.
Mais en fait, elle ne s’éloignait pas...
‑« Aussi, dit-elle en restent près de moi et poursuivant son récit, je me suis penchée vers la boite à gant et comme de plus, il était grand et surplombait largement la portière, je suppose que lorsque je me suis penchée, il a dû voir mon cul, ah oui aujourd’hui chéri, je n’avais pas envie de mettre de dessous, et comme je me suis vraiment penchée pour aller chercher les papiers qui étaient tout au fond, je pense qu’il a vraiment dû bien se régaler à mâter mon cul... 
Bien entendu, je râlais un peu car je n’arrivais pas à les attraper ces foutus papiers... Et je mis un certain temps...
‑ « Rien de grave, ma petite dame...Prenez tout votre temps me fit -il de sa si belle voix grave et chaude...Tu sais, combien je les aime, ces voix et ce qu’elles me font... »
Oui, je le savais et me doutais même un peu de la suite de son histoire...
Vingt ans de vie commune dont 19 ans de libertinage, de candaulisme, de pratique de « couple libre » et maintenant plutôt un style de vie «stag-vixen... » sans aucun remord ni regret et même et surtout d’immenses satisfactions et plaisirs...
Oui, je m’attendais un peu à la suite de l’histoire...
‑ « ...Ne vous inquiétez pas...Tout va s’arranger... Je suis sûr que vous n’avez pas tout oublié...��!»
‑ « Comment ça tout oublié... ? » lui répondis ma femme  en se retournant promptement
- « De mon point de vue et sans vous connaître plus que ça, il vous arrive sûrement parfois d’oublier des choses... Je dis ça, je ne dis rien... » lui fit-il dans avec un sourire ravageur et toujours cette voix si suave...
_ « Je dois t’avouer mon chéri que cela m’a mis dans un état, c’est d’ailleurs pour cela que je dois aller me refaire une beauté, enfin, me rafraîchir si tu vois ce que je veux dire...mais aussi que cela m’a tellement décontracté...Je lui passais alors les papiers enfin trouvés en toute décontraction, en attardant longuement mon regard sur ses menottes collées à sa taille, hummm les menottes, il y a longtemps qu’on a pas joué avec des menottes mon chéri, sa matraque, ses bottes en cuir et son cul si bombé, bien formé et mis en valeur par son pantalon de motard assez serré...Oui, je ne pensais plus beaucoup au clignotant, tu me connais mon amour et c’est aussi pour ça que tu m’aimes, non ?... »
Oh oui je la connaissais ...Oh oui je l’aimais !
C’est d’ailleurs comme ça et pour ça que je l’aimais...Joueuse, dynamique, ingénue tout en sachant ce qu’elle voulait et où elle allait, belle, rebelle, optimiste, gaie, retombant toujours parfaitement sur ses pieds, rêveuse et attentionnée, curieuse, libertine, libre et libérée avec un appétit de la vie et surtout quoiqu’il arrive vouloir vivre, aimer, célébrer la vie, les gens et l’amour ...
Alors qu’elle me tournait le dos, j’eus juste le temps de lui claquer une main sur les fesses, non pas, elle aurait détesté, en macho de base mais en homme épris de sa femme et lui signifiant par ce geste, non sa possession ou sa domination, non, mais bien une promesse, un intérêt fougueux et clairement sexuel de l’instant complice, une envie, un désir de l’honorer, là, maintenant, sur le champ, et aussi manifestant une certaine frustration de ne pouvoir réellement le faire car la connaissant parfaitement, elle, ses désirs, ses envies, ses besoins, ses habitudes...
Plus tard, ce serait plus tard...
Elle en avait clairement envie...mais faisait, toujours aussi joueuse, lucide, gourmande et gourgandine, taquine, durer l’instant pour plus tard en extraire les pleines saveurs et abondances...
‑ « Plus tard mon chéri...je te connais, rires, tu me connais...Plus tard, tu auras ta part plus tard...La plus belle part.…Je reviens... »
Je la laissais partir certes à regret mais aussi sûr d’elle et de sa promesse...
La confiance et l’amour ayant toujours tout emporté chez moi, je la regardais partir, fou amoureux comme au premier jour et me remis au travail.
                « Chérie... ? C’est bon, c’est réparé, c’est prêt ! « 
Sa voix derrière moi me surpris...Elle s’était effectivement dépêchée. Elle ne s’était en apparence pas changée juste sûrement rafraîchie mais objectivement pour moi toujours aussi belle et sexy...
Peut- être même plus belle encore, nimbée d’un je ne sais quoi et d’une aura sexuelle si perceptible qui émanait d’elle en cette instant me doutant de ce qu’elle allait réellement m’annoncer ....
Belle, sexy, conquérante...Irrésistible... Je l’aimais tant ainsi...
                ‑ « A tout à l’heure Chéri...Je t’aime. Merci...Je t’appelle pour te tenir au courant...Il se peut que je rentre tard...me nargua-t-elle de manière si complice et de son sourire adamantin...Je t’aime tellement pour tout ce que tu m’offres et me permets...Je te raconterai... ».
Telle était ma femme...
Tel était notre façon de vivre...
Sa façon d’être et de vivre notre Candaulisme...
Elle était une Hot-Wife, ma Hot-Wife...J’étais un cerf...Son cerf...Nous nous aimions ainsi.
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prosedumonde · 7 months ago
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Oh, je voulais tant que ça dure, que ça dure encore et toujours, que ça ne finisse jamais, qu’on soit en plein dedans pour toujours, rien que nous deux, que le temps ne recommence jamais à s’écouler. Et ça venait d’avoir lieu, et ce n’était rien, et je crois que je ne le lui ai jamais pardonné.
Madame Nielsen, Lamento
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selidren · 1 month ago
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Eté 1929 - Champs-les-Sims
5/20
Quelque part, cela m'a fait beaucoup de bien d'avoir à nouveau la maison pleine de mon, même si nous nous sommes très rapidement marché dessus. En vieillissant, ma tante Juliette a un caractère de plus en plus acariâtre : un rien l'agace et elle ne se gêne pas pour le faire savoir. Nous avons attendu que Maman et Papa arrivent d'Alexandrie avec les jumelles.
Je n'ai pas pu beaucoup voir Maman, car Jeanne et Julienne lui prennent énormément de temps. Papa est allé immédiatement s'enfermer dans la chambre du grenier, et n'en est pas ressorti avant le jour des obsèques. Avant d'aller s'enfermer dans la chambre de Grand-Mère. Je ne l'ai jamais vu ainsi, il avait l'oeil torve et la mâchoire contractée comme si il contenait une affreuse douleur. Il m'a fait peine à voir, mais une fois de plus, je n'ai pas su quoi lui dire. Il n'avait alors adressé la parole qu'à Rose ou Adelphe et ses phrases étaient aussi froides que laconiques.
Transcription :
Rose « Tu marques un point. Mais je pense que Grand-Mère aurait aimé que tous ses descendants soient là. Félix n’a que dix-sept ans, alors il ne se rend pas compte qu’il manquera quelque chose d’important. »
Juliette « Dois-je te rappeler que tout le monde n’est pas là ? »
Rose « Oh non, Juliette ! S’il te plaît... »
Juliette « Et pourquoi non ? Nous avons toujours une mère et une tante qui battent la campagne on ne sait où depuis plus de trente ans ! Elles ne se sont pas montrées que je sache ? »
Rose « Il faut vraiment que tu fasse ton deuil Juliette. »
Juliette « J’ai fait mon deuil quand j’avais quatre ans. Je ne m’en souviens même pas et j’ai grandi sans mère. C’est aussi simple que cela. »
Rose « Oui, tu as parfaitement surmonté cette épreuve, c’est évident. C’est pour cela que tu étouffes de colère à la moindre occasion de mentionner notre mère, soit quand on la mentionne, soit quand tu juges le moment opportun de l’agonir. Tu es drôlement bien placée pour juger Constantin dis donc… »
Rose « Tu ne réponds rien. »
Juliette « Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais répondre. Comme souvent, tu as raison, et je me sens comme une gamine idiote. C’est juste que… c’était si injuste ce qui nous est arrivé. »
Rose « Oui, injuste. Mais je suis certaine que ce n’était pas de sa faute. Et quoi qu’il arrive, il est trop tard pour regretter. Elle est certainement morte depuis longtemps. De même que notre tante. »
Juliette « Je suis jalouse de Constantin parfois. Que lui ai eu tant de temps de plus que nous pour les connaître. J’admets que quand il parle d’elles avec son petit sourire mélancolique et ses yeux brillants de nostalgie, j’ai envie de les lui arracher. »
Rose « Je… oui je comprends. »
Juliette « Je me demande aussi si ça n’a pas eu une incidence sur mon Félix. De perdre son père si jeune. Comme la perte de ma mère en a eu sur moi. »
Rose « C’est certain. C’est pour cela que tu ne voulais pas de lui à l’enterrement n’est-ce pas ? »
Juliette « Rose, te souviens-tu de l’enterrement de Clément ? Félix avait quatre ans. Il a pleuré et crié tout du long, ça a été atroce de bout en bout. Il était en train de comprendre qu’il ne reverrait jamais son père. Les autres l’on regardé avec ce regard de pitié si condescendante, et moi j’ai senti leur jugement, parce que j’étais trop malade de tristesse pour réussir à le réconforter. Il a peur des cimetières tu sais ? Même aujourd’hui encore. »
Rose « Je ne savais pas Juliette. Tu aurais pu m’en parler. »
Juliette « Je n’ai jamais été très douée avec mes sentiments, mais après la mort de Clément, j’ai l’impression que quelqu’un a anesthésié mon coeur. J’ai l’impression de tout ressentir de façon étouffée. »
Rose « J’ai cru remarquer quelque chose oui. Tu es plus dure depuis. Avec tout le monde d’un premier abord, mais aussi avec toi. Tu es comme Constantin, tu ne parles de rien avant que tout explose. »
Juliette « Sauf que je n’ai pas explosé. C’est en dedans, et ça ne sort pas. Et de toute façon, qu’est-ce que tu aurais pu y faire ? »
Rose « Je suis peut-être médecin, mais tu as été infirmière. Tu sais très bien que parler aide, ne serait-ce qu’un peu. »
Juliette « Moi ça ne m’aide pas. Et de toute façon, je ne veux pas qu’on me voit comme une aliénée. »
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christian-dubuis-santini · 2 months ago
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Pour ceux qui savent (ou acceptent d’apprendre à) lire, voici de nouveau l’histoire – vraie – des Xhosas lors de la colonisation de l’Afrique du Sud par les Britanniques dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle (d’après FG).
Les Xhosas étaient la seconde peuplade de la région après les Zoulous.
Ils résistèrent aux colonisateurs mais subirent plusieurs défaites.
Ils finirent par développer un sentiment d’infériorité.
Cette situation émotionnelle se révéla par la suite éminemment propice à la propagation d’une prophétie.
Une fille de quinze ans, Nongqawuse, prétendit avoir entendu une voix lui dire que les Xhosas devaient tuer tous leurs bovins, cesser de cultiver leurs champs, détruire leurs céréales et autres aliments, et même démolir leurs instruments agricoles.
Elle prétendait qu’une fois ce sacrifice accompli, la magie ferait naître une nouvelle ère d’abondance, plus prospère, et que l’ancienne gloire des Xhosas serait restaurée.
Les guerriers tués dans les combats se relèveraient de leurs cendres et rejetteraient les Britanniques à la mer.
En l’occurrence, Nongqawuse réussit à convaincre son oncle Mhlakaza, sorcier de son état.
D’autres versions prétendent que c’est le sorcier qui aurait influencé sa nièce.
Toujours est-il que Mhlakaza devint le chef du mouvement d’extermination du bétail. Il finit par persuader le roi Sarhili.
Dans un acte symbolique, le roi tua son bœuf favori.
L’hystérie s’étendit.
Certains prétendaient voir les ombres des guerriers morts surgir de la mer.
Les gens s’aveuglaient et se trouvaient des preuves à l’appui de ce qu’ils voulaient désespérément voir devenir la réalité.
Le bétail fut massacré à un rythme tel que même les vautours n’avaient plus le temps de le dévorer.
La résurrection des morts était prévue par la prophétie lors de la pleine lune de juin 1856.
Évidemment rien ne se produisit.
Qu’à cela ne tienne, elle fut de nouveau annoncée par le grand sorcier Mhlakaza comme devant se réaliser 2 mois plus tard.
Toujours rien n’advint.
On imputa donc l’échec de la prophétie à une extermination incomplète du bétail.
On avait gardé quelques vaches laitières.
Une petite minorité d’incroyants avait refusé de tuer son bétail.
Plusieurs fois reportée tout au long d’une année entière, la résurrection resta un fol espoir aux antipodes de la dure réalité.
L’échec répété ne pouvait que signifier le manque de foi des Xhosas qui n’avaient pas tué tout le bétail.
Non seulement on l’abattit jusqu’au dernier mais avec lui les poules et les chèvres pour faire bonne mesure.
Toute nourriture avait disparu au printemps 1857.
La disette s’installa.
Rendus fous par la faim, certains des Xhosas devinrent cannibales.
La population mourut de la famine ou, trop affaiblie, de la maladie.
Les croyants mouraient en accusant les incroyants d’être la cause de l’échec de la prophétie.
Ils accusaient aussi les rares missionnaires installés depuis peu.
Eux aussi avaient gardé leur bétail.
Un quart seulement de la population avait survécu un an plus tard.
Ce que cinquante ans de conquêtes armées et de guerres coloniales britanniques n’avaient pu réussir, seulement deux années d’une croyance religieuse mystique et fanatique l’offrirent aux colonisateurs sur un plateau d’argent.
Les Britanniques s’installèrent et trouvèrent chez les survivants Xhosas une main-d’œuvre docile et efficace...
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lisaalmeida · 10 months ago
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Poème :
′′ Ce n'est rien de ton corps ′′
Jaime Sabines
Ce n'est rien de ton corps,
Ni ta peau, ni tes yeux, ni ton ventre,
Ni cet endroit secret que nous connaissons tous les deux,
Fosse de notre mort, fin de notre enterrement.
Ce n'est pas ta bouche-bouche
qui est comme ton sexe -,
ni la réunion exacte de tes seins,
Ni ton dos doux et doux,
Ni ton nombril, où je bois.
Ce ne sont pas tes cuisses dures comme le jour,
Ni tes genoux d'ivoire au feu,
Ni tes petits pieds sanglants,
Ni ton odeur, ni tes cheveux.
Ce n'est pas ton regard - c'est quoi un regard ?-
Triste lumière égarée, paix sans maître,
ni l'album de ton oreille, ni tes voix,
Ni les cernes qui te laissent dormir.
Ni ta langue de vipère non plus,
flèche de guêpes dans l'air aveugle,
ni l'humidité chaude de ton étouffement
qui tient ton baiser.
Ce n'est rien de ton corps,
Pas de brin, pas de pétale,
Pas une goutte, pas un gramme, pas un instant :
C ' est juste cet endroit où tu étais,
ces mes bras têtus.
Jaime Sabines (25 mars 1926-19 Mars 1999)
Il était un poète et politicien mexicain reconnu comme l'un des grands poètes mexicains du XXe siècle.
Peinture :
Belarmino Miranda Montoya - De la série Manantial, 2005
Huile sur toile, 110 x 150 cm
Belarmino Miranda Montoya, né à Medellin (Colombie) 1966
′′ Amoureux de l'AMOUR, je pense que je suis un peintre fidèle à l'amour pour la femme ; je veux juste exprimer la beauté de son corps, à l'intérieur d'un fort mais très pur érotisme, sans aucune occultation, de femmes qui sont des emblèmes de la perfection physique, des corps qui crient, livrent, approximation, femmes qui s'imposent.
Je peins l'amour qui n'a pas peur de révéler quoi que ce soit, parce qu'il donne, mais toujours avec un grand humanisme, hautement signifiant, toujours de la main de maîtres anciens et toujours amoureux des femmes hautement poétiques qui irradient beauté, joie et beaucoup d'érotisme ′′
′′ Un artiste ordinaire se contente de son œuvre. Un artiste extraordinaire ne trouve jamais la perfection, il y a toujours autre chose à ajouter, à chercher, un coup de pinceau de plus, une note de plus, une ligne de plus.
La beauté d'une œuvre d'art est dans l'œil de l'observateur. L ' art est dans l'essence de tout être humain, les uns pour le créer et les autres pour l'admirer."
Source : SABINES, JAIME. <<Poèmes en liberté>>. Alliance éditoriale
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aurevoirmonty · 4 months ago
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« Et je ne connais personne de plus secret et de plus fortifié – comme on le dit d’une ville – que cet homme dont le nom de gloire est Delon. Mille assauts se sont brisés sur ses remparts et souvent les plus féroces. Mille sapes ont été creusées sous lui pour l’investir. Mille risques il a pris pour se défendre et refoncer et je me disais – et je me dis encore – « Bon Dieu, cette fois, il va se faire avoir ! » A ce jour, pourtant, ce joueur, même après les parties les plus dures, s’est toujours levé de table en vainqueur. Et je ne connais personne – mais tout ça va ensemble – de plus farouche et de plus solitaire. Capable de mutismes inouïs, de solitudes barricadées, de colères avalées qui n’explosent que pour retomber dans des silences bruts. Pas commode, l’ami. L’apprivoiser est un rude travail. Le dompter une tâche impossible. Reste qu’il peut donner le meilleur mais ce sera toujours dans un élan ; ou livrer une tendresse mais ce sera toujours comme s’il se défendait encore. De l’orgueil et de la volonté de puissance, à revendre. Mais, de la vanité, aucune, parce qu’il ne demande jamais rien aux autres mais tout à lui-même. Il s’est construit tout seul, à coups de contradictions, de volonté et de rage. »
Jean Cau
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e642 · 6 months ago
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Ça va encore parler de ma relation. Je ne suis pas dans le déni, je sais qu'en parler autant de manière négative est absolument révélateur de l'état de l'art de cette dernière. J'ai besoin d'en parler ici parce que mes parents n'ont jamais ete très intéressés de savoir mes états d'âme, notamment sentimentaux et qu'en plus il y a des choses qui font tilt. Évidemment que je n'avais pas d'intérêt à parler de la tromperie à mes parents ou potes proches car j'ai continué avec lui. Si je l'avais fait, s'en serait suivi de nombreux "tu te plains mais en même temps t'aurais dû le quitter", "moi j'aurais pas pardonné", ect. Ça aurait créé une atmosphère apte aux jugements/opinions tranchants non désirés, de l'inconfort et peut-être même du dégoût. Aucune relation bâtie sur ce genre d'acte et de déception mène à quelque chose de viable surtout quand tu sais que la plupart des gens font leur maximum en début de relation pour se donner bonne figure. J'ai espéré que son comportement n'ait pas eu lieu lors de son maximum et que les comportements positifs d'après ne seraient pas motivés dans le seul but de me rassurer. Dans les faits, il y a eu des hauts et des bas depuis, j'essaie aussi de me modérer, j'ai des insécurités qui biaisent ma sensation d'être aimée, le fait de faire assez, le fait de vouloir qu'on se la donné pour moi. J'ai entendu souvent "il y a des phases dans une relation", c'est vrai, pas rassurant mais en début d'année j'allais le quitter puis après ya eu 2/3 mois idylliques et à nouveau de la merde (maintenant). Depuis que j'ai validé mon année, je suis à la merci de mon esprit malade. Je me questionne très -trop- fréquemment sur cette relation. Pourquoi ne pas partir maintenant ? Pourquoi vouloir attendre que l'autre faute ? Est-ce que je regrette cette relation ? Qu'est ce qu'il s'est passé pour que je bafoue à ce point mes standards ? Qu'est ce que j'attends ? J'ai la réponse à toute ces questions, ça ne me fait pas toujours plaisir et ça montre mes failles. Peut-être pas les mêmes qu'avant, ou avec des variantes. Je remercie seulement ma lucidité. Aujourd'hui j'ai reçu son cadeau d'anniversaire, qui a mis plus d'un mois à arriver, et pendant ce mois là beaucoup de choses se sont dégradées en réalité. Quand je l'ai ouvert ce matin, je me suis dit qu'il ne le méritait pas, que c'était vraiment un trop beau cadeau pour quelqu'un qui en a pas grand chose à foutre. C'est vrai, ça me fait pas si plaisir que ça de lui offrir mais je pense à une chose bête : ma ligne de conduite. Il y a quelques mois, quelqu'un m'a demandé pourquoi rester/pourquoi ne pas me comporter comme lui, et j'avais répondu que je serai carré jusqu'à la fin. Je serai honnête, cordiale et présente jusqu'à la fin pour être irréprochable. Peut-être que je m'en voudrais quand ce sera fini, évidemment je me demanderai pourquoi m'être démenée pour rien, mais ça passera parce que j'ai conscience dans ma relation qu'il n'y a pas d'équité, que je suis le trop même en pensant être le pas assez. Je le fais en connaissance de cause en hommage au respect, aux bons moments passés, aux reproches qui ne pourront pas être formulés. Je serai restée moi, avec mes gestes, mes efforts. La seule chose sur laquelle je ne suis pas entièrement honnête c'est mon deuil.
J'ai souvent entendu qu'une femme prend sa décision, y réfléchit, commence le deuil avant la réelle rupture. C'est ce qu'il se passe pour moi, non sans peine et non sans savoir que j'en aurais quand même quand ça arrivera. C'est dur de quitter quelqu'un parce qu'il.elle ne semble pas suffisant pour nous, ça paraît méprisable comme argument et pourtant... Oui. Oui je conçois que ça puisse être un motif, le plus blessant et le moins légitime souvent mais je conçois. Derrière les "c'est pas toi c'est moi", les "on était pas sur la même longueur d'onde", et autres phrases grotesques, j'entends l'insuffisance. Elle est dure à entendre c'est pour ça qu'on se ridiculise à essayer d'appuyer ça avec des mots plus flous, équivoque mais on en revient là. C'est dur de quitter quelqu'un pour ce qu'il est fondamentalement et je le sais c'est pour ça que j'attends des évènements qui lui feraient tilt aussi. Quoiqu'il en soit, j'ai de l'affection pour lui et le fait que j'en parle si pragmatiquement est une défense. On se prépare comme on peut à une rupture mais je ne suis pas dupe, ça ne sera jamais suffisant.
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empiredesimparte · 1 year ago
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Charlemagne: Glad to hear your honeymoon went well. Napoléon V: Thank you, Sir. It was a real change of scenery. We're delighted to be back in Paris. Charlemagne: Sire.
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Napoléon V: I've read the files you left with me. Charlemagne: Do you have any comments to make?
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Napoléon V: I notice that there are anti-monarchist movements all over the French territories. Charlemagne: There always will be, Sire. That's what democracy is all about. Napoléon V: Stop your provocations, Prime Minister. I intend to extend the duration of the state of emergency for attacks on French territory: our armed forces must take the time to analyze the situation before my coronation.
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Charlemagne: That's a good idea, Your Majesty. The event is imminent and the danger still exists. Napoléon V: In the meantime, I'll keep a few commitments in Europesim and abroad. Charlemagne: Your father fought long and hard to march on French soil again; you should, Sire, follow his example.
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Napoléon V: I'll be renewing my ties with the French soon during and after my coronation. I'll discuss all this with my personal chief of staff. Charlemagne: As you wish, Your Majesty.
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⚜ Le Cabinet Noir | Paris, 18 Messidor An 230
Beginning ▬ Previous ▬ Next
His Imperial Majesty, Emperor Napoléon V of the French, today received the Prime Minister Charlemagne de Maupas in audience at the Tuileries Palace. The two men agree to extend the state of emergency in Francesim, which gives more executive powers to the government and allows military forces to be deployed in all institutions.
⚜ Traduction française
Charlemagne : Heureux d'apprendre que votre lune de miel se soit bien déroulée. Napoléon V : Merci Monsieur. Ce fut très dépaysant. Nous sommes tout de même ravis de retrouver Paris. Charlemagne : J'en suis enchanté, Sire.
Napoléon V : J'ai pris connaissance des dossiers que vous m'avez laissé. Charlemagne : Avez-vous des commentaires à formuler ?
Napoléon V : Je remarque qu'il existe un peu partout des mouvements anti-monarchistes dans les territoires français. Charlemagne : Il y en aura toujours, Sire. C'est cela, la démocratie. Napoléon V : Arrêtez vos provocations, Premier Ministre. Je compte allonger la durée de l'état d'urgence attentat sur le territoire national : nos forces armées doivent prendre le temps d'analyser la situation avant mon sacre.
Charlemagne : C'est une bonne idée, Votre Majesté. L'événement est imminent et le danger toujours existant. Napoléon V : D'ici là, je tiendrai quelques engagements en Europesim et à l'étranger. Charlemagne : Il ne faudrait pas que cela suppose que vous craignez les Français. Votre père s'est longtemps battu pour marcher à nouveau sur le sol français ; vous devriez, Sire, suivre son exemple.
Napoléon V : Je ne crains rien, je renouerai bientôt avec les Français après mon couronnement. Je discuterai de tout cela avec mon chef d'état major personnel. Charlemagne : Comme vous le souhaitez, Votre Majesté.
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uneessencesensible · 6 months ago
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N°1641 – Jeudi 06 février 2020
Comme toujours, de toute façon. Tu préfères être désagréable au lieu d'admettre que je peux être bien ailleurs.
Tu me fais en quelque sorte payer le fait que tu sois seule avec lui désormais. Mais j'y suis pour rien dans le fond. J'ai vingt six ans. Je dois faire ma vie. Même si je ne me suis pas comportée comme il le fallait, quand il s'agissait de te dire pour l'appartement, je fais tout pour te montrer que je suis toujours là et que je suis bien. Me sortir des phrases comme tu peux le faire, ce n'est pas cool. Au contraire. Tu ne peux pas me dire que je ne suis pas amoureuse, que nous ne sommes pas amoureux et me dire que ce n'est pas méchant. Si c'est méchant. C'est blessant. C’est vexant. C’est tout ce que tu veux. Tu ne veux pas accepter ma relation, OK. Tu ne peux pas accepter que je sois partie, OK. Mais cesse de me dire les mêmes phrases. Moi, je me sens bien. Moi, au moins, je peux parler avec lui. Il m'aide beaucoup. Il s'implique dans notre relation et au sein de notre appartement. Je sais qu'il m’aime. Et je sais que je l’aime aussi. Je sais aussi que tu préférais que je rentre. Tu ne veux pas que cela dure. Tu voudrais que ça ne marche pas. Or, je ferai tout pour et je sais que cela fonctionnera pour un long moment. J’ai ce petit quelque chose inexplicable qui me fait comprendre que cela marchera. Que tu le veuilles ou non.
J'ai la sensation que rien ne va. Jamais. Il ne vient pas avec moi, ça pose problème. Il vient avec moi, ça pose aussi un problème. Il m'aide quelque part, ça ne va pas. Il fait l'inverse, c'est la même histoire. C'est bon. À force, ce n'est plus possible. Tu t’énerves et me dis que je me braque. Oui. Bien sûr que je me braque. Parce que j'en ai marre. Qui ne se braquerait pas à force ? Je t'aime très fort. Mais parfois, c'est lourd comme situation et cela me donne pas mal d'anxiété. Cela me rend mal parce que je ne veux pas que tu aies de fausses idées. Je ne veux pas que tu crois en des choses qui ne sont pas réelles. Je comprends entièrement ta position, mais cesse. Cesse de dire ce genre de phrases et laisse faire le temps. Laisse-moi te montrer que tu te trompes.
Edit : Cela bien changé depuis, fort heureusement. Je ne me suis pas laissée démontée et je vis ma plus belle relation.
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blackswaneuroparedux · 1 year ago
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Je pense qu'il m'aime et je l'aime. Je ne peux rien faire sans son regard, pour ou contre. J'ai besoin de son regard, j'ai besoin de sa force, même si ça m'inspire d'aller contre sa volonté. Il doit être là, toujours là, il garde mes grands pieds sur terre et parfois il m'aide à m'envoler.
Jane Birkin on Serg Gainsbourg
Jane Birkin will always be France’s favourite “petite Anglaise”, but few will have even guessed at the depth of the insecurity suffered by the “little English girl”. The British-born actress and singer captured Gallic hearts when, aged 21 and the epitome of London’s Sixties cool, she took up with singer-songwriter Serge Gainsbourg – 20 years her senior and the bad boy of French popular music. The public was fascinated by his excesses and his outrageous behaviour – he once burned a 500 franc note live on television to protest at his tax bill and had made a reggae version of La Marseillaise – and by her Sixties style and heavily accented French.
Their turbulent relationship hit the headlines many times during a 13-year affair which saw the release of their controversial duet ‘Je t’aime… moi non plus’ (I love you…me neither), which Gainsbourg originally wrote for Brigitte Bardot, a record condemned by the pope and banned by radio stations in the UK for being sexually explicit.
The decades passed, the couple split, Gainsbourg’s drinking and smoking caught up with him, and he died, but in her adopted homeland Birkin, now dead, will always be remembered as his muse but also as a muse and style icon in her own right.
RIP Jane Birkin (1946-2023)
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laupiehouppette · 2 years ago
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Rien ne dure pour toujours - Se perdre pour se retrouver - Chapitre 4 : Quelle histoire!
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Il vente et pleut des cordes. Le garçon a dû écourter sa quête de nourriture. De toute façon, il est fatigué. Il aurait eu plus de chance de d’attraper un rhume qu’autre chose, mieux vaut rentrer se mettre au sec.
La journée n’a pas été productive, il n’a rien trouvé. Il réessaiera demain, la pluie devrait s’être calmée d’ici là.
Le chemin de retour se passe assez bien. La plupart des adultes qui auraient pu causer des ennuis sont allés se mettre à l’abri dans les bâtisses voisines. Avec toute cette pluie battante, il a du mal a voir loin, mais si lui il ne voit pas grand-chose, les autres adultes et monstres également .
Une foi arriver chez lui, Mono se sèche du mieux possible. Il est trempé jusqu’aux os. Même son chapeau n’a pas pu protéger sa tête de toute cette pluie. Il essore ses vêtements, et un jus brun de tout la saleté accumulée. Berck... Ses vêtements seront un peu plus propres maintenant au moins. Il finit de s’essuyer avec une serviette sous l’évier. Voilà, ça ira comme ça, ses habits finiront de sécher sur lui durent la nuit.
Il est épuisé. Même si il commence à avoir vraiment faim, il n’a même pas la force d’aller voir si il y a un truc à grignoter à la cuisine, il veut seulement aller dormir un peu.
Comme à l’habitude, le garçon s’installe sous son lit, la ou son ours en peluche l’attend, sur un pull qu’il a réussi à subtiliser à son père. Il peut bien se permettre de rendre sa cachette poussiéreuse un minimum confortable. Dommage que le radiateur ne soit pas plus près du lit, il a un peu froid avec ses vêtements encore humides. Mais ça va, il ne fait pas si froid que ça dans la maison, et c’est clairement mieux que dehors.
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Après s’être mis à l’aise, souffle enfin. La pluie n’est pas si terrible une fois à l’abri, le bruit qu’elle fait sur le toit en est presque agréable. Mono se laisse glisser peu à peu. Il est tellement fatigué que,pour une fois, il s’endort sans trop de problèmes. Alors qu’il est sur le point de s’endormir, il a l’impression d’avoir oublié un truc important, mais quoi ? Avant qu’il n’eût le temps d’y réfléchir davantage, il sombre dans un sommeil à peine conscient, presque profond.
....
Dans l’appartement, l’activité commence à s'éveiller. Mono est tiré en sursaut de son sommeil. Il a vraiment dormi profondément cette nuit. Il n’aime pas trop ça, de partir aussi loin et longtemps, même chez lui. Mais moins, cette fois, ça a été sans conséquence.
Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup d’activité ce matin, plus que d’habitude. Apparemment il y a deux personnes. Peut-être que son père est là aujourd’hui ? Il est rarement là. Il part souvent pendant plus d’une semaine et quand il rentre, il reste seulement une seule journée pour repartir le lendemain,donc, il n’est pas rare qu’il le manque. Pas que se soit grave, comme sa mère ou n’importe quel autre parent, il ne lui prête guère d’attention, et ça lui convient très bien.
Mais, au bout d’un moment, le garçon commence à se poser des questions. Il y a quelque chose d’inhabituel dans toute cette activité matinale. Il y a quelqu’un dans la salle de bain, mais, les bruits que font l’autre personne lui semble différent : ce n’est ni la démarche claudicante de sa mère, ni les longues enjambées de son père. Ce sont des pas claquants, courts et pressés. Et il entend un truc qui roule ? Le bruit se dirige vers sa chambre !
À peine à t-il le temps de chercher à comprendre, que la porte de sa chambre est poussée avec force! Mono étouffe un crie de surpris et se recule le plus loin possible sous son lit. Mais c’est qui ? ! La réponse ne se fait guère attendre : un énorme chariot, chargé d’un gros sac noir et de toute sorte de longs bâtons et d’accessoires, rentre dans la chambre. L’engin est suivi d’un adulte au dos voûté, une dame qu’il n’a jamais vue avant. Elle a de petites lunettes, une robe verte et un gros chignon. Un de ses bras est bien plus long, touchant presque le sol. Pour ce qui est du visage, il est assez monstrueux avec cette mâchoire tordue et sa peau couverte de tache rouge.
Mais qu’est-ce qu’elle vient faire ici, et dans sa chambre ? Elle regarde un moment autour avec un air agacé.
"Uhg...., ils laissent des saletés partout où ils passent." Grommelle-t-elle en se saisissant d’un balai sur son chariot. Mono se fait tout petit. Est-ce qu’elle sait qu’il est là ? Est-ce un captureur ? On dirait pas pourtant.
La dame place le foulard autour de son cou sur son visage et se met à balayer le plancher, en commençant par les coins et les bords. Mono n’ose pas bouger de sa cachette, il reste couché sur le pull, à observer avec anxiété l’étrange dame agiter son balai partout dans la pièce. Mais quand est-ce qu’elle est rentrée dans l’appartement? Il ne l’a pas du tout entendue. Pourtant, avec sa petite installation à l'entre de devant, il aurait dû… Son installation ! Il a complètement oublié de vérifier avant d’aller dormir ! C’était ça qu’il avait oublié hier ! Il est dans de beaux draps maintenant.
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La dame continue son balayage, et toute la poussière commence à envahir la pièce. Elle pousse sans ménagement ses jouets sur le plancher vers un coin, avant de s’attaquer à… à ses dessins. Non ! C’est trop tard, il ne peut pas sortir les récupérer, il révélerait sa cachette et il se ferait immédiatement écraser à coup de balai. Mono regarde impuissant tous ses chefs-d’œuvre être balayés, froissés. La dame se saisit d’une petite pelle et ramasse le tout, sans avoir à trop se baisser avec son dos déjà courbé et son long bras droit. Mais qu’est-ce qu’elle fait avec ses affaires ? Ce qui suit , il ne s’y attendait pas : elle jette tous ses trésors dans le gros sac noir du chariot. Mais qu’est-ce qu’elle fait? À nouveau, le garçon regarde impuissant alors qu'elle finit de ramasser avec son long bras tout le reste de ses trésors pour les jeter dans le sac noir.
"Dégoûtant, il était tant de faire du ménage ici". Marmonne-t-elle avec dégoût en jetant les derniers dessins . Comment ça ‘dégoûtant’ ? Est-ce qu’elle parle de ses dessins ? Ils sont très bien ! Mais il commence à comprendre maintenant. Il a déjà entendu parler de ce genre d’adulte. Ils passent leur journée à ramasser tout ce qui traîne, à tout nettoyer partout avec des balais de toute sorte de taille et de formes. Il n’en avait jamais vu avant. La dame au chignon place le balai et la pelle dans le coin de la chambre et quitte sa chambre avec son chariot.
Ouf… Elle est partie. Mono souffle enfin. Il a eu une bonne frousse, mais au moins, elle n’est pas allée nettoyer sous le lit. Avec son long bras, elle l’aurait attrapé sans problème, et il aurait probablement rejoint ses dessins dans le gros sac noir. Ou pire.
Ses dessins, même ses crayons ; disparue. Au moins, il lui reste quelques couleurs qui ont échappé aux balais, et elle n’a pas touché à ses dessins au mur. Il est tenté d’aller les chercher, mais il l’entant toujours l’adulte dans le couloir, il pourrait se faire surprendre. Peut être que si il fait vite…
À peine a-t-il entrepris de sortir, qu’il retourne se cacher sous le lit. La dame revient avec un étrange engin qu’il n’avait jamais vu au par avant. La chose est munie d’un gros sac le long d’un manche relier à une sorte d’énorme tête rouge et blanche. Un autre genre de balais ? La dame touche à la chose au bout du manche et l’engin se met à rugir et une lumière jaillit de la tête, ce qui fait sursauter Mono. La dame commence à balader l’engin partout dans la pièce. La chose engloutit tout sur son passage, finissant de dévorer ses derniers crayons. Mais Mono n’en a que faire maintenant, il a un problème plus important. C’est quoi cette chose ?! La dame la fait aller dans tous les coins de la pièce, ne laissant rien derrière son passage. Il peut voir sous la tête de la chose des sortes de mandibule qui envoie tout dans une sorte de rangée de dents en brosse rouge tournant à toute vitesse. "Un monstre ?" Pense-t-il avec effroi. La chose commence à venir autour de son lit. Pourvu qu’il n’aille pas dessous ! La dame continue de balader ce monstre, le… le ? Gobblor! C’est le premier nom qui lui passe par la tête, le gobblor !
Au même moment, le gobblor passe sa tête sous le lit ! Mono ne peut retenir un cri de terreur cette fois, mais celui-ci est couvert par le rugissement incessant de la créature. Il par se cacher derrière son ours, c’est sa seule chance ! Le monstre continue ses aller-retour sous le lit, s’approchant peu à peu de son ultime refuge. C’est alors qu’il réalise qu’il a laissé son chapeau derrière lui ! Trop tard, le monstre a déjà mis ses dents dessus et englouti sans le moindre mal le précieux couvre-chef dans un slurp glaçant. Et maintenant , il se dirige vers lui ! Le pauvre garçon tremble de tout son corps, en gémissant. Il est fichu ! Cette chose vas l’avaler tout cru! Le monstre est de plus en plus près à chaque aller-retour, il n’est plus très loin, encor deux ou trois et son compte est bon.
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Le monstre fond sur lui, Mono étreint son ours et se prépare pour la fin. Il espère que ça ne sera pas trop douloureux. Un craquement dans les brosses, suivi d’un gémissement du monstre, se fait entendre.
" Raar, sur quoi je suis tombé encor ?" Râle la dame de nettoyage.
Mono n’ose pas ouvrir les yeux. Est-ce qu’il est mort ? Il n’a pourtant rien senti.
La dame retire de sous le lit le monstre. "Mais qu’est-ce que ça fait sous le lit ?" Exaspérer de voir ce qui se trouve entre les dents de la chose. Le monstre continu de gémir , comme si y il était en train d’agoniser. Mono ose regarder ce qui se passe. Il n’en croit pas ses yeux, il est vivant ! Il peut voir la dame essayer de tirer quelque chose de la gueule du monstre : le pull de son père . Quelle chance !
Le garçon observe estomaqué la dame se débattre avec le gobblor, qui continue de pousser des gémissements, refusant de lâcher sa prise. Il est sauvé, mais pour combien de temps ? Dès que la dame aura retiré à sa créature ce vêtement, elle va le relancer dans sa course gloutonne. Il doit fuir, et maintenant. C’est le bon moment, elle est trop occupée à se battre avec son monstre, avec de la chance, elle ne le remarquera même pas ! Il par a courir vers la porte
La dame pousse un cri aigu. " Une vermiiine !! " Elle l’a vue ! Elle lâche tout, laissant le gobblor continuer à se battre avec le pull et se précipite pour prendre le balai qu’elle avait laissé dans le coin de la chambre. Mono en profite pour passer derrière elle, mais elle le prend de vitesse et évite de justesse le balai qui s’abat sur lui ! Ce n’est vraiment pas passer loin. Il se précipite vers la salle de bain pour s’échapper de l’appartement, mais malheur , la porte est fermée. Du coin de l’œil, Mono voit un autre coup de balai fondre sur lui, qu’il parvient à nouveau à éviter, de si proche qu’il a senti de l’onde choque. La dame de nettoyage continue de crier comme une folle. Mais pourquoi elle crie comme ça ? C’est lui qui a peur ! Il est acculé contre la porte de la salle de bain, il ne sait plus aller. Il ne peut que voir qu’avec horreur la dame de ménage se diriger vers lui, le balai prêt à frapper.
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"Salle petite vermine, je vais t’écraser !" Hurle-t-elle.
Alors qu’il croit que son heure est venue, la porte s’ouvre derrière lui. Mono tombe à la renverse et se retrouve sur le sol de la sale de bain. Dans le chaos, il aperçoit sa mère qui semble interloquée par la situation. Les cris ont dû attirer son attention. Mono ne cherche pas à comprendre d’avantage et cour vers la ventilation, passant entre les jambes de sa mère qui ne sait plus ou donné de la tête. La dame de ménage continue ses vociférations alors qu’il disparaît. Il est tellement en panique qu’il continue sa course dans la ventilation sans s’arrêter.
Ça y est. Il doit partir maintenant. Il a été repéré par cet adulte et son monstre. Il ne pourra plus revenir. Tout ça parce qu’il a oublié de vérifier son système avant. Ce n’est pas juste ! C’est la seule fois où il l’a oublié. Personne d’autre que son père ou sa mère la déclencher au paravent. Pourquoi c’est la première fois où il est négligent que ça lui coûte cher ? Il continue sa course sans regarder devant lui, la vue embrouillée par les larmes.
C’est alors qu’il percute quelque chose et trébuche par-dessus, heurtant la tôle dans un bruit sonore. "ouche ! Attention !" Pousse une voix surprise.
Qu’est-ce qu’il a heurté ? Mono est encor sonné par sa chute, qu’il sent que quelque chose le touche. Il tressaille en poussant un petit couinement de surprise, avant de se recroqueviller sur lui. "Hey, ça va, ça va." Dis une voie inquiète, "S’cuse, je voulais pas te faire peur."
C’est la voix d’un enfant, celle d’un garçon. Mono, à court d’haleine se déroule, pour voir un autre garçon, vêtu d’un pull rouge et pantalon gris, un peu plus grand que lui. Il le reconnaît, c’est Tomah. Ils se sont rencontrés au parc il y a plusieurs semaines. Le courant est rapidement passé entre eux et depuis, ils se voient de temps à autre.
Les deux garçons semblent autant surpris l’un que l’autre par leur rencontre un ne peut plus abrupte. Tomah replace son chapeau qui était tombé, il peut voir que Mono vient de vivre quelque chose de terrible. " hey Mono, ça vas ? Qu’es-ce qui t’arrive ? " demande-t-il toujours inquiet. Mono , encore bouleversé, peine à reprendre son souffle. Le garçon au pull rouge lui frotte le dos, essayant de son mieux pour le calmer. " Respire. Essaye de respirer lentement et à fond." instruit-il avec calme. Mono essaye, mais il a du mal, il sanglote et tousse. Tomah continue de l’encourager et à le réconforter comme il peut.
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Après un bon moment, Mono parvient enfin à contrôler sa respiration et commence a se calmer. Il s’assoit et pousse un long soupire. Tomah lui laisse encore un moment avant de lui demander ce qui lui est arrivé. Mono explique à son ami son malheur, mais tout sort désordonné et décousu. Tomah semble plus ou moins comprendre de quoi Mono parle et lui sourie " Hey, tu veux venir avec moi ? Mes adultes sont pas là." Mono accepte cette invitation sans hésiter. Il a besoin de réconfort avant de partir de chez lui pour toujours.
Les deux garçons ne tardent pas à atteindre l’appartement désiré. Tomah conduit Mono dans sa chambre.
"J’ai quelqu’un à te montrer" dit-il enjoué " Olivie ? Je suis là."
De sous le lit, une petite fille au teint pâle, plus petite que Mono, émerge. Elle est habillée d’une robe verte à maille et a de longs cheveux clair. Elle salue timidement Mono qui lui salue tout aussi timidement.
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Tomah explique ensuite comment il a rencontré Olivie il y a un peu plus d’une semaine. Il l’a trouvée durant l’une de ses recherches de nourriture dans un autre quartier. Elle avait été chassée, elle et sa sœur de chez elles comme tant d’autres. Mais, malheureusement, sa grande sœur a été attrapée et dévorée par un adulte monstre. Toute seule, Olivie n’aurait jamais survécu plus d’une semaine. Tomah là donc invité à venir habiter chez lui ; ses parents étant souvent à l’extérieur, il allait être facile de la garder cachée d’eux. Elle a pu se remettre de la mort de sa sœur en sécurité, bien qu’elle en fait encore régulièrement des cauchemars. Mais malgré ses airs fragiles, elle a su montrer débrouillardise et s’est adaptée facilement à son nouvel environnement.
Les présentations faites, Tomah demande à Mono se qui c’est passer tout à l’heure. Mono, se sentant maintenant en sécurité, parvient à expliquer sa mésaventure avec la dame du nettoyage ; ses dessins jetés, son chapeau englouti par le gobblor et qui à ensuite foncé sur lui sous le lit. Puis, son échappé miraculeuse de la dame qui a essayé de l’écraser à coup de balai.
" Et bien, tu a eu beaucoup de chance !" S’étonne Tomah. Mono ne peut qu’acquiescer vigoureusement.
Olivie le regarde avec curiosité "C’est quoi un gobblor Mono ? " demande-t-elle d’une petite voix. Mono s’empresse de décrire la créature. " C’est un gros monstre bruyant avec une grosse tête plate avec un gros'œil brillant et un ventre énorme ! Il dévorait tout.".
Tomah semble réfléchir un moment, puis " es-ce qu'il avait des dents en brosse ?" Demande-t-il.
" Oui ! Et il en avait même sur le côté" confirme Mono. Il peut voir que Tomah se et Olivie sourire. Qu’es-ce qu’il y a ? Pourquoi ils sourient comme ça ?
"C’est pas un monstre, c’est une machine" Dit Tomah en rigolant. Mono lui donne un regard interrogateur. " Les adultes utilisent des trucs comme ça pour nettoyer le sol." Continue-t-il . Mono comprend mieux maintenant, c’est pour ça que la dame le baladait partout. Cette chose n’était pas vivante. Il pensait que c’était une sorte de monstre domestique pour la dame.
" Mais maintenant, je vais devoir partir… La dame de nettoyage sait où est ma cachette…" S’apitoie Mono.
"Non non non,t’auras pas besoin, tu peux rester chez toi." S’empresse Tomah.
Mono, ébahi par ce que son ami vient de dire ne comprend pas. "hein ? Mais elle sait que je suis là, elle sait où ou je me cache !"
" Elle ne sait pas vraiment que t’es là. " Tomah explique comment il a déjà entendu des histoires semblables au par avant. Dans la majorité des cas, les adultes qui viennent nettoyer ne cherchent pas particulièrement les enfants qu’ils ont dégagés de chez eux et il y a très peu de risque à rester. Une foi qu’ils croient qu’ils les ont chassés, ils ne vont pas vérifier si la ‘vermine’ est revenue.
"je peux rester ?" Mono demande toujours incrédule. Tomah et Olivie acquiescent tous deux. Mono se laisse tomber à la renverse sur le tapis, soulagé.
Après un moment un petit gargouillement brise le silence.
"T’as faim ?" Demande rhétoriquement Tomah. Mono hoche la tête. "Viens, on va aller à la cuisine" conclut-il.
Tous les trois se rendent à la cuisine. " Il y a des bonnes choses dans les portes en haut, à trois on devrait les atteindre"
Une fois sur le comptoir, ils se coordonnent et se font la courte échelle pour atteindre le précieux placard. Tomah étant le plus grand, il se met au bas de l’échelle, portant Mono sur ses épaules. Puis , c’est autour d’Olivie de grimper. Elle est tellement légère et agile qu’elle atteint les épaules de Mono sans problème. Elle n’a plus qu’à ouvrir et grimper dans le placard et avec l’aide d’une petite pousser de la part de Mono, elle y parvient aisément.
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Olivie regarde parmi les boites de conserve et les boites de biscuits. Elle jette son dévolu sur une boite déjà ouvert et bien entamé de biscuit à la couleur doré et en prend trois. Elles les passent aux deux garçons avant de redescendre, avec là même légèreté.
"Faut pas trop prendre, sinon les adultes le voient et ils mettent du poison." Explique Olivie.
"Bien pensé." Félicite Tomah en lui ébouriffant ses cheveux châtain.
"Tien, c’est pour toi." Dis Olivie en offrant un des biscuits à Mono. Le garçon , ravi de ce cadeau, remercie le duo et goûte le biscuit.
C’est tellement bon ! C’est un biscuit au beurre ! Sa mère en prend parfois avec son thé. Il a déjà eu l’occasion d’en manger les miettes mouillées au fond d’une tasse, mais c’est la première fois qu’il en mange un frais, et entier. Dommage qu’ils ne puissent pas en prendre davantage, mais Olivie a raison. Si ils en prennent trop, ça pourrait mal finir.
Le trio retourne dans la chambre pour grignoter au calme leur biscuit. Ils continuent de raconter leur diverse aventure, et jouer, bien que toujours en silence. Un rare moment où les horreurs du monde sont oubliées le temps d’un instant.
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***
En rentrant , Mono peut constater que la dame du nettoyage est bel et bien partie. L’appartement est calme, il peut entendre sa mère écouter la télévision comme à son habitude. Le garçon se rend dans sa chambre pour s’assurer de quelque chose.
Le gobblor n’est plus là : deuxième bonne nouvelle. Il sait que ce n’est pas un vrai monstre, mais il va continuer à l’appeler comme ça, ça résume très bien l’engin.
Il fait maintenant le tour de sa chambre, afin d’inspecter l’ampleur des dégâts. À son plus grand soulagement, il découvre que tout n’a pas été jeté. Il ne reste que quelques blocs en bois et sa balle, et ses dessins aux murs qui sont restés intouchés. Bien, au moins ça c'est sauvé. Mais, a sa plus grande surprise, cacher sous la table, il met la main sur un ultime rescapé : un crayon. Un seul crayon semble avoir échappé au gobblor. C’est un crayon noir, mais un crayon non le moindre.
Il va voir maintenant sa cachette sous le lit. C'est le plus important. C’est là qu’il trouve, ou plutôt, ne trouve pas quelque chose : son ours ! Son ours a disparu ! Cette folle ne la quand même pas jeter lui aussi ?! Mono se met à la recherche de son précieux compagnon dans les coins de la chambre. Il finit par grimper sur la commode pour avoir une plus grande vue d’ensemble.
Il est là ! Mono l’aperçoit sur le lit. Il s’empresse d’aller le rejoindre. Jamais il n’a été si heureux de le retrouver.
Ouf… le plus important n'a pas été perdu.
Maintenant, il va devoir refaire son nid. Mono va replacer son fidèle ours sous le lit dans le coin le plus éloigné . Il va lui falloir aussi un autre pull. Il y en a dans les tiroirs de ses parents.
En peu de temps, il a tout remis dans l’ordre. En plus, le dessous du lit n’est plus aussi poussiéreux qu’avant. Ça va être agréable comme cachette maintenant. Fini le nez qui pique.
    Une fois son nid remis en place, Mono va explorer l’appartement , pour voir ce qui a changé. L’appartement est propre, tous les vêtement et débris qui traînaient au sol ont disparu. Ça fait tout drôle de voir la maison ainsi. Il a tellement l’habitude de voir des montagnes de déchet et des tapies de poussière partout où il va, que ça en est normal pour lui.
Il passe discrètement dans le salon, évitant de déranger sa mère dans son occupation favorite.
Qu’est-ce qui est arrivé dans la cuisine ? Mono se dirige vers ce qui l’intéresse le plus, le comptoir. Il escalade et découvre, à son plus grand désarroi, que tout, absolument tout a disparu ! Plus aucune assiette ne traîne, plus la moindre miette de nourriture, même sur la table. Tout est partir ! Déçu, Mono ne peut qu’accepter le résultat, il ne reste plus rien.
    Tant pis…
Puisqu’il ne lui reste plus d’intéressant pour lui, il peut aussi bien aller se reposer. Mais, cette fois, il ne va pas oublier son système. Plus jamais il ne va l’oublier après s’être fait avoir comme ça ! Il devrait lui reste assez de matériel pour en refaire un. Une balle et quelques blocs, c’est tout ce dont qu’il a besoin, et par chance il y a se qu’il faut. Après quelque aller-retour, son système d’alarme est de nouveau en place.
Voilà, fini les mauvaises surprises. L’esprit tranquille, le garçon est sur le point de retourner dans sa chambre quand quelque chose sous le sofa attire son attention : du papier. Ils devaient être trop bien cachés , il va pouvoir dessiner ! Sa mère est bien centrée sur son émission. Discrètement, Mono s’approche de derrière le sofa et prend les quelques feuilles. Ça tombe bien, il a de bonne idée en dessin..
Une fois installé dans sa chambre, il se met au travail. Il dessine les grands événements et rencontre d’aujourd’hui : la dame de ménage avec son balai et sa mauvaise humeur. Il espère bien ne plus la revoir. Maintenant, le gobblor, il doit lui donner un air féroce, avec toutes ses dents et son rugissement. Parfait! Pour finir sur une touche joyeuse, Mono se dessine avec Tomah et Olivie, tous trois se tenant la main. Il espère qu'ils pourront se voir plus souvent, ça fait du bien d'avoir de bons amis.
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Mono bâille, il commence à sentir la fatigue venir. Il devrait aller se reposer avant d'être trop fatigué. Il ne voudrait dormir pas trop profondément comme la nuit dernière. Il va s'installer dans son nouveau nid propre, là où l’attend son ours.
Finalement, toute cette aventure avec la dame du nettoyage n’aura pas eu que du mauvais (mais il ne l’aime pas pour autant, il ne faut pas exagérer). Pour la première fois dans la sa vie, Mono va pouvoirs se reposer dans un petit nid propre dans les dessous d’un lit débarrasser de la poussière.
...
 Après que Mono est échappé à la dame de ménage
Dans le salon, deux mesdames discutent en prenant une tasse de thé. La dame au chignon est dans tous ses états. La pauvre peine à se remettre de ses émotions, racontant son malheur.
Les choses que l’on peut découvrir quand on fait le ménage chez les autres.
" Puis il est sorti de sous le lit et courait partout dans la chambre…"
L’autre dame posa la main sur l’épaule de la dame au chignon, la confortant et dans une voie à peine compréhensible. "Allons, c’est terminer maintenant…" Dit elle d’un ton doux. La dame au chignon acquiesça, prenant une gorgée de thé en tremblant nerveusement.
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Depuis, les deux mesdames sont devenues bonnes amies, s’invitant à tour de rôle l’une chez l’autre à venir prendre le thé et jaser… ce qui ne manqua pas de déplaire à un certain garçon…
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{ Index chapitre }
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2 notes · View notes
sh0esuke · 17 hours ago
Text
" Love For You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Arthur Morgan.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Depuis les événements de Blackwater, les membres du gang sont tous à fleur de peau. Ils regardent par dessus leur épaule, discutent avec attention quand ils s'agit de civils qu'ils croisent et volent, tout ça dans l'espoir de discrètement se faire de l'argent et de disparaître des radars. Arthur n'y échappe pas. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu aussi méticuleux et renfermé. Il ne parle pas, apparaît quelques heures au camp pour y déposer billets dans la caisse commune, nourriture pour Pearson et des vêtements à nettoyer avant de disparaître. Sauf que cette fois.. cette fois il ne partira pas seul. Je viens avec lui. Enfin.. ça il ne le sait pas encore.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : référence à la fornication.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟓𝟓𝟕.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Chaque secousse enfonce ma cage thoracique un peu plus profondément dans mes poumons, toutes plus dures les unes que les autres, je perds ma respiration, couine dès que les sabots du cheval touchent la terre ferme, c'est-à-dire assez souvent. Il m'est impossible de m'agripper, j'ai les mains ligotées dans le dos et je suis allongée sur le ventre. L'animal est entre le trot et le galop, c'est compliqué de faire quoi que ce soit de ce fait. J'aimerais dire que je suis en position de force, que j'ai la situation sous le contrôle, mais j'ai bien peur que l'évident de la situation puisse difficilement être caché derrière mes belles paroles. D'ailleurs, j'ai d'autres chats à fouetter. Qui pourrais-je bien convaincre ? Nous sommes seuls dans cette forêt et j'ai déjà du mal à respirer, ce serait audacieux de croire qu'il me reste de la force pour faire autre chose que geindre. Je souffre.
Balançant mes jambes liées dans les airs, j'essaie de me libérer.
Cela me vaut une tape sur le front.
« Arrête de te débattre, ça t'aidera pas. »
Je peste dans ma barbe. Quelle enflure.
Vu son cet angle, son dos est encore plus imposant, il est immense. Sa voix ne tremble pas, j'aimerais presque qu'il se morde la langue, mais je suis mal placée pour le maudire, je ne peux que le faire dans ma tête en priant pour qu'il ne se rende compte de rien. J'ai envie d'appeler à l'aide, quémander des secours auprès du premier fermier venu dans le coin, mais je manque d'air, j'ai la tête qui tourne.
Je me suis toujours demandée pourquoi les hors la lois ne se libéraient pas une fois ligotés et mis sur le derrière de chevaux. Ça paraît si simple : on gigote, tombe à terre et se libère... Maintenant je sais; le manque d'air, la confusion liée aux secousses, c'est dépaysant. D'une violence inconcevable. Il faut être redoutable pour passer outre.
« Arthur, relâche moi ! »
Mes poignets se frottent l'un contre l'autre, désespérément, je tente de créer un petit espace qui me permettrait de tirer sur mes liens, en vain.
Il ne répond pas.
Son silence m'enrage, alors je cherche la petite bête, ne tarde pas à la trouver.
« Quand John apprendra comment tu me traites il va te mettre une raclée ! »
Il rit.
« C'est osé de ta part de penser qu'il voudrait pas te tuer. »
« Eh, c'est pas gentil. »
« Sois contente que je te ramène pas à ton frangin là tout de suite. » insiste Arthur. « Non mais qu'est-ce qui t'a pris, bon sang... »
Consciente que sa question est rhétorique, je ne peux quand même pas m'empêcher de paniquer. Il a marmonné, un bonbon mentholé dans la bouche ⸺une odeur similaire flotte dans l'air, et sa bouche est pleine, c'est ma conclusion⸺ et ralentissant le rythme, son cheval trotte désormais. Ma réponse se fait hâtive, je balbutie. L'adrénaline me monte à la tête et je dois dire qu'elle fait des ravages.
« Ça te concerne pas ! »
« Ah bon, t'es certaine de ça ? »
Il tourne la tête et croise mon regard.
« Parfaitement. Je suis une femme indépendante, j'ai tué plus d'hommes que tu ne le crois. Je paie ma part au gang, donc j'ai le droit de sortir, moi aussi. »
« Et c'est comme ça que tu la paies aujourd'hui ? En volant le cheval de Javier ? »
« Ah ! Tu dis ça mais je te signale que tu l'as effrayé et qu'il s'est enfuit. C'est certainement pas moi qui vais annoncer la nouvelle. »
« Il saura trouver son chemin.. » il murmure, incertain.
« Bien, parce que moi aussi. Détache moi ! » je m'indigne.
« Tu vas plutôt rester sagement en ma compagnie. Ça calmera peut-être tes ardeurs. »
« Mes- Excuse-moi ?! »
« Excusée. »
« Arthur ! »
J'ai le visage en feu. Si je continue de grincer des dents de cette manière, c'est plus d'une que je vais perdre, et je n'ose pas imaginer le résultat.. mais que c'est agaçant ! Je pensais être passée inaperçue. Habituellement c'est la monture de Lenny que je chaparde. Il a tendance à dormir un peu plus que les autres, il n'en a pas tant besoin, et n'a jamais vraiment su résister aux yeux doux d'une jeune femme, Hosea m'a nombre de fois mise en garde, se jouer d'un homme c'est un peu comme une bombe à retardement, mais je ne m'en suis jamais fais. Enfin, ça c'est avant qu'Arthur Morgan ne me tombe dessus. Fichue brute...
La corde autour de mes poignets commence à me tailler la chair, ça devient difficilement supportable, plus le cheval bouge et plus les secousses la font pénetrer mes plaies.
« Je voulais juste me balader... » pesté-je.
« Bien sûr. »
« Je connais ce ton, ça ne m'amuse pas, Arthur. »
« Je le suis encore moins, je te le garantis. On a une différente définition de balades, si toi tu penses que m'espionner pendant des heures c'est une partie de plaisir. »
Comme pour appuyer mes propos, je gigote. Arthur me frappe donc le front.
« Je te suivais pas ! »
Il me semble avoir oublié de le mentionner; le soleil se couche. Ses reflets enflammés dorent le ciel et obscurcissent notre la route. Nous sommes partis tous les deux ce matin, mais nous sommes encore loin d'être rentrés au camp, je ne connais pas bien ces bois. Je me doute que nous allons devoir dormir dehors. Ou alors Arthur va nous faire faire le trajet même de nuit ? Ça ne me surprendrait pas sachant qu'il aime vivre dangereusement, mais je n'espère pas. Je suis terrifiée à l'idée de croiser des bandits.
Ce monde n'est plus aussi sûr qu'avant.
« Arthur, on va continuer jusqu'à quand ? » j'halète.
« Tu fatigues déjà ? »
« Ça fait des heures que je suis attachée, j'en peux plus ! »
« Parce que si je te détache tu vas rester tranquille ? »
Il ricane; mon silence en dit long.
« C'est pour ton bien, et le mien. » avoue-t-il. « Je te courrai pas après une seconde fois, tu peux rêver. »
« C'était rien... » je marmonne.
« Qu'est-ce que t'as dit ? »
« Rien ! »
Le derrière de son cheval est rigide, des mouches volent tout autour de moi.
Je contemple le paysage qui nous entoure et en viens à me demander comment j'ai pu tenir tout ce temps ici, geindre et lui taper sur les nerfs a dû me faire gagner quelques heures, mais c'est plus pour mon corps que je m'inquiète. Aurais-je perdu la faculté de marcher ? C'est fort possible. Abigail m'a parlé d'une femme qui, alitée, n'aurait pas pu marcher pendant plusieurs jours, et résultat un médecin l'a amputée. Combien d'heures me restent-ils ? Combien de maladies ai-je attrapée, si proche de l'anus de cette fichue monture ? Je n'en peux plus. Ces mouches bourdonnent et les sentir m'effleurer la peau me rend folle. Au possible, je suis irritée, et je m'en fiche de l'avoir cherché, je ne pensais pas Arthur si cruel avec les femmes. Jamais il n'aurait traité Mary-Beth de cette manière ! Suis-je donc de la même espèce de Karen à ses yeux ? Je n'y crois pas un seul instant.
Lorsque Arthur s'arrête, le ciel est noir. Où que je tourne la tête, il est parsemé de pierres précieuses comme l'on en voit dans les journaux, j'aurais pu être émerveillée, si seulement le sang ne me montait pas à la tête.
« Tiens bon, on fais une pause. »
Il descend de son cheval, m'attrape par le derrière et j'en profite pour le mordre tandis qu'il me pose au sol.
« Aïe ! Arrête de te débattre, bon sang. »
La lame qui se glisse entre mes mains et qui me libère de ma prison m'arrache un frisson de par sa froideur. Je sursaute et manque de me couper, mais Arthur la manipule avec aise. Elle ne fait que me toucher. Elle me frôle, me caresse presque. Arthur s'abaisse, il me fait signe de lever le bas de ma robe et tranche les liens autour de mes chevilles. Je suis enfin libre, mais à quel prix... J'ai mal partout !
« Tu vas t'enfuir maintenant ? »
« Peuh. À une heure pareille ? C'est bien la dernière chose qu'on apprend à une femme. » je m'esclaffe.
Arthur arque un sourcil.
Il se redresse, me questionne.
« Et la première ? »
« Toujours se trouver un homme fort et bon pour se protéger. »
Je réponds avec une pointe de malice, confortée dans l'idée qu'il sera embarrassé et que j'aurais ma revanche ⸺Arthur n'a jamais été doué quand il s'agit d'amour⸺ mais la manière dont il se contente de ricaner me contrarie. Il range sa lame et sort ses affaires, non sans continuer de se moquer.
« Quoi ? » je demande finalement, une fois la tente levée, agacée par ses gloussements.
Arthur, faussement apeuré, lève les mains en l'air. Il s'accroupit.
« Je voulais pas te contrarier. »
« Pourquoi ça te fait rire, hein ? Tu sais pourtant pas que c'est pas comme ça qu'on traite une dame ? »
« Toi, une dame ? Me fais pas rire, t'égorge un homme comme dans du beurre. T'es loin d'avoir besoin de protection. »
Jetant une bûche dans le feu, il détourne le regard.
« Surtout celle d'un homme dans mon genre. »
« On fait la paire je trouve. »
« Non. »
« Oh, Arthur ! »
Son cheval est attaché près de moi, il broute comme un simple animal sauvage, ignorant nos chamailleries. Ses oreilles ne tressaillent même pas, je le zieute avec rancœur avant d'avancer. M'éloignant de l'obscurité qui a avalé le reste de la forêt, je rejoins Arthur auprès du feu de camp, cette source de chaleur est la bienvenue, je mets mes mains devant et m'asseois sur la peau d'animal qu'il a dépliée pour moi. La terre est sèche, elle s'effrite comme du sable sous mes souliers. Arthur est assis sans rien en dessous, il ne me regarde toujours pas, plutôt; il trifouille la bûche qu'il vient de jeter comme si sa position améliorerait notre condition. J'ai envie de lui demander pour l'embêter, mais l'expression pensive sur son visage suffit amplement à me dissuader.
Ses traits tombent, son visage est couvert d'une fiche couche de sueur luisante et le reflet brillant dans ses yeux, révélé par les flammes, s'éteint sous la fatigue. Arthur passe sa main sur son visage. Il soupire.
« Tu veux manger ? »
« Je t'ai contrarié ? »
Nous avons parlé en même temps.
« Quoi ? » dit-il.
« J'ai rien dit.. toi d'abord. »
« J'ai demandé si tu veux manger. »
Arthur sort de la viande de sa sacoche, la faisant cuire minutieusement pendant quelques secondes sur le pic de sa lame, il me le tend ensuite.
« Je suppose. »
Ma main englobe son poignet, j'attire la chair à mes lèvres avant de croquer un bout. C'est bon. Épicé à souhait ⸺l'odeur d'herbes mélangé à la viande me fait saliver, suffisamment cuit pour ne pas coller entre les dents et fond dans la bouche. J'ai rarement connu mieux. Qu'est-ce que je dis, je connais rarement mieux. Arthur est attentif, il me laisse manger sans me salir et sans commenter, j'apprécie le geste. Au final, ça n'est pas si mal de camper ici, surtout si je peux éviter la cuisine de Pearson, pas qu'il soit un pitoyable cuisiner, mais il pourrait apprendre une ou deux choses sur l'assaisonnement. Et je suis certaine que le reste du camp est d'accord avec moi. Je termine le morceau de viande sans savoir si Arthur en aura assez pour lui, lorsque j'ai le ventre rempli je le relâche et m'essuie les lèvres. Arthur ne detourne pas le regard.
Le feu crépitant fait du bruit, il claque, brûle le bois avec ardeur; ses flammes dansent sur le côté de son visage, il rend en quelque sorte la forêt encore plus sombre qu'elle ne l'est déjà, dû au contraste entre pénombre et lumière. Ça m'effraie, pourtant je suis tout autant rassurée. Sa présence est un oxymore. Elle me procure un sentiment de sécurité parce que je ne suis plus dans le noir; mais en même temps n'illumine pas tout, alors ce qui nous entoure reste un mystère.
Des animaux passent en coup de vent, je les entends parcourir les arbres, déranger les buissons, faire frétiller l'herbe en parcourant la forêt. Je me demande combien sont attirés par l'odeur de nourriture. Bien sûr, ils n'osent pas s'approcher.
« T'en as assez ? »
Arthur a sorti un autre morceau qu'il dore auprès du feu. J'acquiesce.
« Te plains pas après si t'as faim. » il réplique.
« J'ai déjà fait ça ? » m'offusqué-je.
« Non, je te préviens. Tu m'as l'air d'humeur à te plaindre aujourd'hui, alors j'anticipe. »
« Ça te fait rire de me chercher, Morgan ? »
Fronçant les sourcils, je le pointe du doigt.
« Dors avec un œil fermé ce soir, on va rire. »
« C'est une menace ? » il ricane. « Attention, je pourrais te prendre au sérieux. »
« Pff. »
Je croise mes bras contre ma poitrine. Qu'est-ce qu'il peut m'énerver... L'indifférence d'Arthur est redoutable, surtout quand il s'agit de discuter avec lui, peu importe ce que je lui dis : il se moque. Même des larmes de crocodile ne sauraient le peiner. Je le contemple donc manger en silence, il se rempli la panse avec trois épais morceaux de viande précédemment enroulés dans des bouts de tissus. Le tout est encore accompagné d'herbes. J'en viens à me demander si sa sacoche a un fond, comment fait-il pour y ranger autant d'objets ? Arthur me remarque le fixer et me questionne du regard.
Je colle mes paumes et enfonce mes mains entre mes jambes, gênée d'avoir été prise sur le fait. Je faire bouger mes pieds devant le feu, espérant me changer les idées.
« Tu vas me ramener au camp, demain ? » je l'interroge.
« Mhh. »
« Est-ce que... Hum. Est-ce que tu vas dire à John ce que je faisais ? »
« Qu'est-ce que ça change ? » il s'étonne.
« Tu sais comment il est, Arthur. Si il apprend que je me suis partie pour te suivre il va me tuer. J'ai franchement pas envie qu'il me gronde devant tout le monde. »
« C'est la conséquence de tes actions, je vais pas lui mentir quand même. »
« Arthur ! »
« Bon d'accord. » il soupire. « Mais tu veux que je lui dise quoi ? Que je t'ai mise en danger pour rapporter de l'argent ? Là c'est moi qu'il va tuer. » rit-il.
« Je sais pas... »
Mes pieds jouent avec la terre. C'est difficile de garder un contact visuel avec lui, il me rend nerveuse, donc j'ai tourné la tête et je parle d'une petite voix. J'ai peur que si je m'exprime trop, il va finir par comprendre mon petit jeu, et loin de moi l'envie d'être à nouveau la cible de ses moqueries.. Arthur peut être cruel.
« Je vous comprends pas, vous, les femmes. »
Il sort une cigarette, l'allume, tirant une taffe, il lève la tête en direction du ciel. Je fais pareil. Il est joli.
« Tu sais que c'est dangereux de sortir alors qu'on est recherchés, tu t'attendais à quoi en me suivant ? »
« Rien.. »
« Je te savais rebelle, mais pas à ce point. T'es déjà une hors la lois, pousse pas ta chance. »
« C'est osé de ta part de me sermonner, je te signale que j'ai été utile au gang plus d'une fois. »
« Oh, mais je remets pas en cause tes talents. » dit-il, amusé. « T'aurais juste pu choisir un moment où on est pas recherchés par les Pinkertons pour le faire. »
« On est recherchés par tout le monde. » je peste. « Avec vous y'a jamais de bon moment... »
« De bon moment ? Pour voler ? Me fait pas croire que tu connais pas Dutch depuis le temps. »
« Tu te moques de moi ? Il nous a élevés tous les trois ensemble, bien sûr que je le connais. Ça justifie pas que je sois traitée différemment. »
« Si. »
« Tu rigoles ? »
Arthur secoue la tête. Il écrase sa cigarette auprès des cendres du feu, penché, elle se tord, se plie, avant de céder et de s'embraser soudainement. Arthur se redresse ensuite et il attrape sa tasse de café. Il agit quelques instants sans parler, profitant du silence qui nous entoure.
« C'est parce que je suis une femme ? » je demande finalement, rongée par cette pensée.
« Tu sais bien que non. » il réplique, agacé. « Dutch fait des exceptions quand il s'agit de toi. C'est juste que t'es... toi. »
« Moi ? »
Arthur retient un rire.
« Une tête de mule. T'écoute rien. »
« Je te demande pardon ? »
« Te vexe pas, ça fait partie de ton charme. Tout le monde le sait. » il se rattrape.
« Je suis pas une tête de mule, déjà. Et ça justifie pas que j'aie pas le droit moi aussi de travailler, pendant que Micah croupie à Valentine, moi, je remplie la caisse commune, d'accord ? »
« Oh, mais j'en doute pas. »
« Mhh.. »
Arthur pose sa tasse, il fait une pause, hésitant, comme si il choisissait ses prochaines paroles avec attention. J'essaie de garder mon calme mais je n'apprécie pas vraiment la tournure de cette discussion, j'avoue être vexée. Je savais que l'on me pensait sang chaud, mais pas à ce point. Il y a pire entre nous, du style Bill ou Micah lui-même !
« Y'aura toujours mieux que ce gros empoté, mais va dire ça à John. C'est lui qui insiste pour que tu restes tranquille. »
« Si il savait ! »
« Il sait justement. »
« Quoi ? »
« Il te connaît, il sait avec qui tu batifoles, les conneries que tu fais en ville. Les gens parlent, tu passes pas inaperçue. »
« Moi, batifoler ? La belle blague. »
« Les jumeaux à Blackwater c'était du vent, alors ? »
Immédiatement, mes joues s'embrasent.
J'aimerais croire que c'est dû au feu qui nous réchauffe, mais les souvenirs de cette nuit ardente qui me reviennent en mémoire en sont la seule raison. Je ne peux pas y échapper. Arthur rigole. C'est doux, il se moque sans arrière pensée.
« C'était... C'est pas ses affaires ! »
« Ça l'est quand ça attire l'attention sur nous. » réplique-t-il cette fois-ci avec sérieux. « Il m'a dit de pas t'en parler, mais il est allé leur péter la poire pour qu'ils la ferment. »
« Pourquoi ? »
« Pourquoi il les a tabassé ? »
« Non, » je secoue la tête. « pourquoi il ne m'a rien dit ? »
Le soupire qui s'échappe de ses lèvres me pèse sur le cœur. Arthur persiste à éviter mon regard en contant son histoire.
« Il sait comment tu es. T'engueuler ça fera que t'énerver, il a abandonné ce combat y'a longtemps. Tu comprends pas pourquoi Abigail et Grimshaw insistent autant pour que tu les aides au camp ? »
« C'est John ? » m'écrié-je.
Arthur acquiesce.
« En partie. »
« Oh mon Dieu. »
Plaquant mes mains sur mes joues, je sens mon être tout entier fondre d'embarras. Qu'Arthur sache à propos de mes aventures charnelles ça n'est rien à côté de John forcé de nettoyer derrière moi. Comment j'ai pu ne rien voir ? Les rumeurs se répandent vite et j'étais souvent à Blackwater pour des vols de bas étage... J'aurais été à ce point aveugle ?
« J'espère au moins que tu t'es bien amusée. » il me taquine, ce qui m'arrache un rictus.
« Tais toi. »
« Ça a pas plu à John. » poursuit-il. « T'aurait dû voir sa tête quand il les a entendu, c'est une image que je suis pas près d'oublier. »
« C'est de sa faute alors. J'y crois pas ! Il pensait vraiment que me forcer à rester au camp marcherait ? »
« Il a fait ce qu'il a pu. »
« Mais il dira rien si il sait que je suis avec toi, Arthur. Il a confiance. » j'affirme.
« J'ai pas dit le contraire. C'est parce que tu recommences à sortir en douce qu'il va paniquer, si tu fais parler de nous là Dutch va pas juste nous remonter les bretelles. Pas en ce moment. »
« J'y avais pas pensé... »
« On s'en doute. »
« Alors ne dis rien. »
« Mmh ? »
Je pose mes mains par terre et avance jusqu'à lui, Arthur sursaute.
« Tu me couvres ? »
« On verra. »
J'attrape son menton entre mes doigts. Nos visages se rapprochent, je force jusqu'à frôler son nez du mien.
« Arthur. »
« Quoi ? » il grogne. « Tu penses que ça m'arrange moi aussi que tu foutes le bordel partout où on passe ? »
Il se saisit de mon poignet mais je ne bouge pas.
« Je suis pas une femme de ménage, d'accord ? Tu me verras pas laver vos caleçons sales ou nettoyer le camp. J'y resterai pas. »
« Pour que tu retournes te faire un nom dans toutes les villes où on passe ? C'est nous tirer une balle dans le pied. »
« Tu dis ça comme si t'étais tout blanc. »
« Non, mais moi j'agis quand c'est nécessaire. Pas quand mon entrejambe en a envie. »
« C'était une fois ! Enfin deux, si on compte le frangin. »
« Tu vois ? T'es intenable. »
« C'est pas me laisser au camp qui va arranger les choses. Et puis.. je voulais juste être avec toi aujourd'hui. »
Je m'asseois par terre, sans couverture pour sauver ma robe, cette fois-ci. Arthur est de profil mais me regarde dans les yeux. Son regard est perçant; deux perles à l'allure océanique me sondent de l'extérieur à l'intérieur, ça a beau être perturbant, je tiens bon, je ne m'effondre pas.
Ma main continue de toucher son visage, pareille sur la sienne sur mon poignet qui ne bouge pas. J'oserais presque croire qu'elle m'empêche de partir. Je suis en position de force comme ça, j'en suis persuadée, je sais donc que si je le lâche c'est lui qui prendra ma place. Ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi proche de lui. Nous le sommes tellement que je sens de là son haleine, elle est lourde, parfumée au café et à la nicotine. Toute trace de menthe a disparu. Chez n'importe quel autre homme ça me dégoûterait, mais alors qu'elle s'infiltre dans mes narines cette odeur m'arrache un frisson, je ne peux pas m'empêcher de zieuter ses lèvres et de me mordre l'intérieur des joues. Ma poitrine palpite. Je sens la prise de mon pouce et index sur son menton s'affaiblir.
Arthur ne dit rien.
Est-ce qu'il se rend compte de ce qui se passe entre nous ? Est-ce qu'il comprend enfin pourquoi je l'ai suivi ? Ça ne remonte pas à hier.
« Je voulais- »
Il me coupe, raffermissant sa prise sur mon poignet au point de me couper la circulation. Arthur paraît contrarié. J'ignore la douleur que ça me provoque. Entre mes plaies et sa force brute, je suis servie.
« Tais toi. »
« Quoi ? »
De ma main libre, je place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je bats des cils. Est-ce qu'il comprend..?
« Je vais te ramener à John et tu vas te tenir tranquille, fin de l'histoire. »
Il me lâche et se lève. Je suis prise de court. Ce qu'il fait reste un mystère pour moi, avant de le voir prendre une bûche et la jeter au feu, il s'en va ensuite retrouver sa monture. Il m'évite.
« Arthur... »
« Tu vas dormir là-dedans, moi je vais monter la garde. Demain à l'aube on repart. »
« Arthur ? »
Il monte la tente avec une expertise déconcertante, sans me regarder une seule fois. J'essaie de l'appeler, d'attirer son attention, mais il parvient à faire comme si je n'étais pas là tout le long. C'est humiliant. Il a saisi et il me repousse, bien joué, maintenant j'ai ruiné toute chance de me rapprocher de lui.. Mon comportement est si détestable ?
J'essaie de remettre de l'ordre sur mon visage, je réarrange ma chevelure, passe ma langue sur mes dents et lui vole une gorgée d'eau dans sa sacoche qu'il a laissé. Je réajuste même mon corset et les manches de ma tenue, j'ai besoin de me rassurer; il n'y a qu'en touchant à mon apparence que j'y parviens. Je ne suis pas à son goût ? Non, c'est impossible. Ou alors peut-être qu'il ne m'apprécie juste pas, il ne me voit pas comme une vraie femme. Nous avons grandit ensemble dans la violence et la mort, c'est vrai que j'ai du mal à imaginer qu'il puisse avoir des sentiments pour moi dans ces circonstances. Mais moi.. moi j'en ai. Alors qu'est-ce qu'on fait ?
Moi, je l'aime.
« Va te coucher. »
Arthur garde ouverte une partie de la tente avec sa main, m'invitant ainsi à m'y installer. Elle est luxueuse, le tissu est robuste et même ce qui se trouve à l'intérieur me laisse penser qu'Arthur a dû redoubler d'effort pour se le procurer. Je me demande comment il y est parvenu dans de tels temps.. Nous sommes tous recherchés, encore plus lui, et la plupart des métiers paient mal. Sur le moment j'y pense mais, effrayée par la réponse, je choisis d'oublier.
« Je.. Arthur, je- »
Je n'ai pas envie de l'écouter. Il faut que je sache.
« Tu.. tu sais ce que je pense ? »
Pas de réponse.
« Tu sais pourquoi je te suis ? Pourquoi je veux à tout prix être avec toi ? Tu le sais, hein. C'est évident. »
« Je t'ai dit de te taire. »
« Mais pourquoi ? » je m'impatiente. « Ça fait depuis qu'on est gamins que j'ai des sentiments pour toi, j'ai pas le droit de tenter ma chance ? Foutaises. »
Je me lève.
Arthur pense sûrement que j'abandonne lorsque je m'approche de lui, il doit se dire que je vais sagement rentrer dans sa tente et ne plus jamais parler de cet incident. Nous avons tout les deux mérités du repos. Non... Non, il sait que je ne vais pas en rester là. C'est comme il l'a dit. Je suis incontrôlable, imprévisible, et m'empêcher de faire ce que je veux est à l'instar d'une bombe à retardement. C'est mon moment, j'explose.
Il baisse la tête.
« Regarde moi. »
Je pose mon index sous son chapeau et le soulève. Nos regards se rencontrent.
« Je t'aime, Arthur. »
« Tu sais pas ce que tu dis.. »
« Aux dernières nouvelles, si. J'ai des sentiments pour toi, et je veux plus me cacher. » confessé-je. « J'en ai marre de faire comme si je ne suis pas jalouse à chaque fois que tu parles à une autre femme, je veux plus aller voir ailleurs en espérant qu'un jour tu prennes leur place. »
Son chapeau tient en place un peu plus haut, alors je passe ma main sur le côté de sa joue, et je la caresse. J'ai envie de le toucher. Il est figé alors j'en profite, je savoure ce contact, j'apporte ma seconde main à son visage et je me mets sur la pointe des pieds, tout le long, je prie pour qu'il ne me repousse pas. Je prie pour qu'il ne me dise pas non, les espoirs de la moi de dix-sept ans reposent sur mes épaules, je ne veux pas la décevoir parce que j'ai agi comme une abrutie depuis que je le connais. Je reste une femme, non ? Les hommes n'ont jamais pu nous résister, et, aussi fou Arthur est-il, il en reste un. Je veux qu'il me dise qu'il m'aime. Qu'il me caresse en retour. J'en ai besoin. Je le touche, je sens son odeur, sa chaleur, et mon cœur tombe un peu plus pour lui à chaque seconde qui passe. Même de près il reste beau. J'en ai des papillons dans le ventre.
Il grogne, l'expression tiraillée.
« T'es complètement folle. »
« Ah, bah merci. »
« Un type comme moi ? » il insiste en saisissant mes poignets. « Tu sais pas ce que tu fais, tu mérites mieux qu'un hors la lois. »
Je ris.
« Ça, c'est à moi de décider. »
« Depuis quand est-ce que.. »
« Mhh ? Depuis quand est-ce que j'ai des sentiments pour toi ? »
Il acquiesce. Je souris.
« Tu te souviens quand Dutch nous a demandé de voler le couple de vieux et que tu as attrapé ma main ? »
« Là ? » s'étonne-t-il, bouche bée.
« J'ai jamais voulu te lâcher après. »
« Putain, ça fait un long moment. Merde. »
On était tout petits, ça marchait bien à l'époque; les gens ont le cœur fragile quand il s'agit d'enfants dans le besoin. Arthur et moi on jouait ce rôle à merveille, Dutch aimait pas violenter les personnes âgées et c'était drôle de faire ce genre de mascarades, on s'amusait bien. Il y avait moins de violence de ce temps-là. Même John rigolait. Avec une telle ambiance, ça a été facile de tomber amoureuse, surtout de lui, au départ ces sentiments étaient petits, puis ils ont grandi, et je les ai cachés. J'ai vécu avec. Ils font autant partie de moi que tout le reste. Aujourd'hui.. aujourd'hui ils explosent. Ça fait plusieurs mois que je ne me cache plus, je le suis, je fais des allusions, beaucoup ont compris, notamment Hosea, c'était qu'une question de temps avant que Arthur lui-même ne percute. Maintenant... Bien, maintenant j'espère juste ne pas tout avoir ruiné. C'est le plus probable, mais si il y a une fine chance qu'il m'aime en retour alors je veux la saisir.
Il secoue la tête.
Arthur tire sur mes poignets, me forçant à le lâcher.
« C'est pas une bonne idée. Je peux pas, désolée. »
Oh.
« Tu- »
Oh.
« Tu as quelqu'un d'autre ? »
Il se fige.
« C'est cette fille, n'est-ce pas ? »
« Quoi ? Non. »
Je l'ai contrarié.
« Ça fait longtemps que j'ai tourné la page, je ressens plus rien pour elle. »
« Alors quoi ? »
« Quoi ? »
« Arthur, ne joue pas l'ignorant. »
J'essaie de m'approcher mais il m'évite.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de moi ? Tu m'aimes pas, pourquoi tu le dis pas ? Tu te rends pas compte à quel point c'est dur à avouer.. »
« Fais moi confiance, je sais. »
« Mais.. je... »
Il pose sa main sur le côté de mon épaule. Il me fait face, et mon être tout entier s'effondre. Il me déteste à ce point..?
« Et tu dois aussi me faire confiance quand je te dis que je suis pas le bon pour toi. Qu'importe ce qu'on- ce que tu ressens. Je suis pas un homme bien. »
« Parce que ça m'a arrêtée avant ? » je ris amèrement.
« Non. » il concède. « Mais je sais que tu cherches quelque chose de sérieux cette fois, et cette vie je peux pas te l'offrir. »
« Mais je m'en fiche ! Je te veux juste toi. »
J'agrippe son col et le secoue. C'est enrageant de discuter avec lui, comment est-ce qu'il ose parler de raison et de bien alors qu'il tue et vole des gens pour vivre ? Comment il ose me briser le cœur alors qu'il n'a même pas le crant de me dire non ? Tout ce que j'entends ce sont des excuses. Arthur essaie de me calmer en attrapant mes deux épaules, mais j'ai mal. J'ai les larmes aux yeux et je suis épuisée. Toute la journée à cheval, le ventre creux et ainsi mise à nue devant le garçon que j'aime depuis toujours, la dernière chose dont j'ai envie c'est que des préjugés ou son opinion viennent dicter ce à quoi j'ai droit.
Arthur n'est personne pour me dire quoi faire. Je refuse. Pas avec la vie qu'on mène. Il n'est pas bon ? Tant mieux.
Moi non plus.
« T'es un idiot fini, Morgan. » je crache. « Aie au moins le courage de dire ce que tu ressens. »
« Tu le sais déjà. »
« Dis-le moi. »
Il secoue la tête.
« Je serais toujours là, si je partageais pas tes sentiments ? Ça fait longtemps que je t'aurais flanqué un coup au cul, et que tu serais allée dormir. »
Il déglutit. Arthur ferme les yeux.
« C'est pas que je veux pas. »
Ma prise se referme. Je suis à deux doigts de déchirer sa chemise.
« Je m'en voudrais toute ma vie, si j'accepte, c'est tout. Tu peux encore trouver quelqu'un d'autre, si le gang se sépare, tu seras en sécurité. Trouve toi un homme meilleur. »
« Mais t'es pas mon père, merde. »
Je rapproche nos visages jusqu'à toucher ses lèvres. C'est assez charmant de voir ses pupilles se dilater et de sentir ses mains m'empoigner, je l'ai rarement vu aussi déstabilisé. Arthur est habituellement inébranlable.
« Qui t'a permis de choisir à ma place ? »
« Je suppose que t'as raison... mais un vieux type vilain comme moi ? Tu pourrais faire mieux. »
« Je suis parfaitement satisfaite de ce que j'ai en face de moi, je te ferais dire. » je réplique.
Déposant un baiser sur sa joue, il n'a pas le temps de me repousser que je m'empare amoureusement de ses lèvres.
Je l'embrasse avec toute la conviction de la moi d'il y a seize ans, et lorsqu'il empoigne ma taille, je retrouve le Arthur du même âge, fougueux, moqueur et séducteur. C'est exactement l'image que j'avais de lui à l'époque. J'ai tant envie de croire que c'est réel. Il ne me trimballe plus comme une vulgaire bonne à rien, il me touche comme une femme, répond à mes caresses comme une amante, me traite comme j'ai toujours rêvé de l'être. Je goûte à ses lèvres sans jamais vouloir m'en séparer, de son haleine à sa salive, j'accepte son être tout entier. La façon dont il attrape le derrière de ma tête, me rapprochant ainsi davantage de lui jusqu'à ce que nos dents s'entrechoquent, et passe son bras autour de ma taille, celle dont ma poitrine déborde contre torse et celle dont ma jambe se plie contre son flanc droit, tout ça me chamboule. C'est exactement ce que je voulais. Je ne peux pas penser à quelque chose qui ne me rappelle pas Arthur, de mon cœur à mon cerveau, tout n'est plus que lui.
Ses lèvres sont exactement comme je les avais imaginées; gercées, rugueuses, et déterminées alors qu'elles rencontrent les miennes. Je ne compte plus les soirées que j'ai passé à les observer, me demandant quel goût elles ont, ou quelle serait la réaction d'Arthur si je me jetais sur lui, là en pleine conversation. Des bruits humides s'échappent de notre échange, je l'embrasse à en perde la raison. Il est dans le même état, si je le voulais, je ne pourrais pas me séparer de lui, pas avec la manière dont il m'emprisonne dans son étreinte.
Je défais mes mains de son visage pour passer mes bras autour de sa nuque, ainsi, nous sommes collés l'un contre l'autre, que dis-je, nous fusionnons. Son corps robuste me maintient en place, j'halète contre lui. Mes doigts se perdent dans sa chevelure, son chapeau manque de se renverser.
Ma respiration saccadée l'est encore plus lorsque nous nous séparons. J'en ai mal aux poumons. Ils brûlent.
Arthur me regarde déjà. Ses yeux me sondent avec attention, et, pour la première fois depuis longtemps, je n'ai aucune idée de ce qu'il pense, je sais encore moins ce qu'il s'apprête à dire. Arthur replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, il le fait avec attention, sans un mot, puis il caresse ma pommette du dos de ses doigts.
Il me frôle comme si j'étais fragile, un objet coûteux facilement cassé sans manipulation soignée. Et je dois dire que ça fait son effet. J'aime la manière dont il me regarde. Je ne vois qu'adoration et désire.
« C'est ça que t'espérais en me suivant ? » il halète.
Entre deux respirations je glousse.
« Si je dis oui, qu'est-ce que tu vas penser ? »
« Que, décidément, je comprends rien aux femmes. » rit-il en réponse.
« À vrai dire.. j'espérais rien. » je confesse.
« Tiens donc ? »
« Promis. »
Il hausse un sourcil.
« Juré. » j'insiste. « Tu passes peu de temps au camp depuis Blackwater, et Dutch n'aide pas avec ses crises. Je voulais.. je voulais juste être avec toi. »
« Dutch t'embête ? »
« C'est rien. Ils me tapent tous sur les nerfs. »
« Même John ? »
« Oh, me lance pas sur le sujet. Abigail me demande de faire de lui un homme, qu'il s'occupe du petit, mais je crois que c'est une cause perdue. »
« Ça m'étonne pas. Quel bon à rien.. même pas fichu d'être un bon père. »
Je souris.
« Tu vois.. je savais que tu me comprendrais. »
« Même si tu m'as fait passer toute l'après-midi sur le derrière de ton cheval. » reprends-je. « Je suis heureuse d'être là. »
« Moi aussi. » il murmure. « Je suis content que tu sois là. »
Nous échangeons un baiser.
Arthur dépose son pouce sur ma joue et se recule. Il me touche un peu partout une dernière fois, sur mon visage, mes cheveux, mes épaules, et je savoure chacun d'entre eux, je le touche en retour, notamment sur son torse et ses avant-bras. Nous nous sourions. C'est timide, sachant que c'est bien la première fois que nous nous voyons sous cet angle. J'ai l'impression d'avoir sauté au dessus d'un ravin, mon bas ventre est retourné, sans parler de mon cœur qui tambourine violemment dans ma poitrine. À chaque palpitation je souffre.
C'est bien aussi la première fois que je ressens ça en embrassant quelqu'un...
« Tu passeras plus souvent au camp, alors ? »
Arthur acquiesce.
« Si ça t'empêche de refaire des conneries, bien sûr. Tu vas tenir en place, hein ? »
« Je peux encore rien t'assurer... »
« T'es intenable.. »
J'attrape sa main, en caresse le dos de mon pouce. Arthur me questionne du regard.
« Qui sait.. je suis ouverte à une petite leçon. » je sous-entend avec un clin d'œil.
« Qu'est-ce que tu.. »
« Tu veux me remonter les bretelles dans la tente ? »
Je parle tout en m'approchant de lui, bombant le torse et battant vigoureusement des cils. C'est impossible qu'il ne morde pas à l'hameçon. Soyons fous.. Je veux lui appartenir dès ce soir. Je veux qu'il m'embrasse, encore et encore.
« Écoute.. non pas que la proposition me plaise pas, mais on est recherchés. On peux pas se permettre de faire ça, surtout ici. »
Ma mine s'effondre.
Quoi ?
« Arthur, y'a personne dans ces bois ! Tu veux vraiment passer à côté de ça pour monter la garde ? » je m'écrie avec stupéfaction.
« Ouais. Et toi tu vas en profiter pour dormir. »
Il tire sur la main et me pousse dans la tente. J'essaie de lui résister mais la prise que j'ai sur sa main se retourne contre moi, Arthur l'utilise et lorsque je suis piégée il bloque la sortie avec son corps. Il a les épaules larges, le corps grand, c'est à peine si je vois de feu de camp derrière lui. Il pose ses mains sur ses hanches et me fait signe de me poser sur la couche ce que, bien évidement, je ne fais pas. À la place, je tape du pied et pousse ma lèvre inférieure en avant.
« Arthur ! »
« Tu me feras pas changer d'avis. » il affirme.
C'est peine perdue..
« Mhh. Tu sais pas ce que tu rates.. » je geins.
Je n'ai pas de quoi me changer alors je suppose que je vais dormir comme ça. J'ai envie de protester encore, mais l'expression d'Arthur me certifie que ça ne servirait à rien, j'ai assez profité de sa gentillesse comme ça. La seule chose qu'il me reste à faire c'est le dévisager et attendre qu'il s'en aille, je ne serais certainement pas la première à détourner le regard, à vrai dire, je pourrais rester là toute la nuit. Je crois qu'il le sait parce qu'il ne tarde pas à souffler et commencer à fermer le devant de la tente. Mes bras se croisent, je l'observe faire avec une pointe d'amertume dans le regard, sachant que c'est bien la première fois qu'un homme repousse mes avances... Je sais pas comment il fait, peut-être qu'il voit clair dans mon jeu puisqu'on se connaît depuis gamins, mais il n'empêche, ça me frustre. Ça me frustre parce que maintenant je le désire encore plus.
Arthur tient les deux bouts de tissu de la tente, en guise de dernier au revoir, il parle :
« Bonne nuit. À demain. Et sors pas de là sinon je vais me fâcher. »
« Mais- »
« Bonne. Nuit. »
« C'est pas très gentil... »
Puis il s'en va. Il me laisse.
Je touche ma nuque bouillante du bout de mes doigts, m'assois sur la couche et contemple les reflets orangés du feu qui traversent la tente, j'y aperçois la silhouette d'Arthur. Il fait bon ici avec son odeur qui infiltre mes poumons et l'air frais qui me refroidit, même le tissu de la couche est agréable. Je le trifouille de mes ongles. Arthur retire son chapeau, il revient s'installer auprès du brasier et s'allonge à côté. Je me demande bien quels dangers rôdent pour qu'il soit aussi vigilant.. Malgré moi, je l'observe. Mes yeux sont scotchés sur lui, je me mets à genoux et rampe jusqu'à ouvrir la tente pour le regarder au travers de la fente.
Il lâche un long soupir.
Sa main libre est posée sur son revolver tandis que l'autre se charge d'apporter son couvre chef sur ses yeux. Il ne risque pas de dormir beaucoup dans une telle position.. ça doit être inconfortable pour lui. Il ne me voit pas. J'espère qu'il ne m'entend pas. La sacoche qu'il a laissé lui sert d'oreiller, sa tête repose dessus.
Je peine à croire qu'après tout ce qu'il s'est passé entre nous, il agisse comme si de rien n'était. Est-ce qu'il est aussi indifférent qu'il le laisse paraître ? Non.. pas avec la manière dont il m'a embrassée. Oh... Cette pensée éveille quelque chose en moi. Je ne peux pas m'empêcher de glousser. Je me souviens encore de comment ses doigts ont parcouru mon visage, ou la rugosité de ses lèvres sur les miennes, le goût de chacun de ses baisers, je me souviens de tout si vivement, comme si il ne m'avait jamais lâchée. Il est loin d'être indifférent mais je suppose que nous sommes deux personnes opposées quand il s'agit de dévoiler nos sentiments. Je n'ai aucun problème à m'exprimer, mais lui.. c'est un homme. Un homme ne pleure pas, il ne faiblit pas, Arthur se dit qu'il doit se montrer fort et me protéger. J'ai beau aimer ce côté chez lui, je regrette ne pas l'avoir forcé à me suivre ici. Il me manque.
Mes doigts s'agrippent au tissu.
Puis une poignée de minutes passent.
Le feu crépite, il s'essouffle, bientôt il n'aura plus rien à brûler. J'admire les flammes d'un œil attentif, elles dansent, s'élèvent dans les airs puis redescendent dans un rythme hypnotiseur. Leur reflet s'étend jusqu'au visage d'Arthur. Son visage se colore. Il est magnifique.
Est-ce qu'il dort ?
Je n'arrive pas à croire que nous passons la nuit ensemble, enfin.. en quelque sorte.
Si j'avais su que le pourchasser suffirait je l'aurais fait depuis Blackwater, c'est peu croyable. J'espère au moins que mon escapade ne créera pas de conflits une fois de retour au camp, notamment avec Dutch et Javier, sachant que j'ai volé une monture ⸺que Arthur l'a potentiellement perdue⸺ sans contribuer en plus à la cagnotte d'une quelconque manière. Quoique, maintenant que j'ai Arthur dans la poche je doute que les autres ouvrent leur bouche, surtout Grimshall. Tant mieux pour moi ! Je ne mérite pas d'être traitée comme une simple femme de ménage, je suis bien plus que ce rôle qu'on essaie de m'attribuer, moi aussi je suis une hors la loi. Je prie pour qu'ils passent tous bientôt à autre chose.
Lorsque je m'échappe de la tente, j'ai consciente de mon immaturité. Mes pieds se fondent parmi les brindilles d'herbe, ma robe me glisse le long de mes chevilles. Je suis paniquée, mais j'ose.
Arthur ne se doute de rien.
Je m'agenouille auprès de lui et pose ma tête sur son torse. Le toucher me redonne vie. Dans mon esprit, suffisamment de temps s'est écoulé pour qu'il ne remarque pas ma présence, sa fatigue est un plus pour moi lorsque je pose mes mains sur son corps et que j'enfonce mon nez entre ses pectoraux, il ne me sermonne pas, ne me repousse pas. Inspirant son odeur, je sens une flopée de papillons bondir dans mon estomac et, d'instinct, je noue mes jambes aux siennes, remontant ainsi les bords de ma robe jusqu'à mes chevilles et me frottant contre son jean délavé, abîmé par le temps. Je jette un coup d'œil à son visage, apercevant les poils de sa barbe et la démarcation de sa mâchoire finement taillée, j'entends sa respiration calme passer au travers du couvre-chef. Elle m'apaise.
Je pourrais dormir au chaud, au calme, ainsi j'éviterais les insectes ou même le risque d'être découverte, c'est vrai que le confort de sa tente est charmant, mais je préfère largement dormir ici. Je m'en voudrais à jamais si je venais à résister à la tentation.
Mes paupières se ferment. Les battements de son cœur me bercent.
« Tu dors, n'est-ce pas ? » parlé-je d'une voix douce.
J'attends une réponse. Rien.
Quelque chose se pose sur ma tête, je fronce les sourcils, confuse. Je ne peux pas me lever, quand j'essaie, je suis retenue par cette force familière, même lorsqu'elle se retire je sens encore la présence de cet objet sur ma tête.
Le chapeau d'Arthur.
« Tu dors pas, mhh.. »
« Tais toi. »
La dernière chose dont je me souviens avant de sombrer dans un profond sommeil, n'est pas seulement sa présence qui m'intoxique, passionnée, mais aussi le sourire qui fend mes lèvres.
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selidren · 4 months ago
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Printemps 1924 - Champs-les-Sims
5/10
Enfin bref, tous deux se sont vus et ont parlé de Jean. Sans moi. Je suis pourtant bien au centre de cette affaire non ? Et ils m'ont ensuite dit qu'ils n'aimaient pas Jean. De la part d'Ange, je comprends bien, car c'est dans son habitude de dire ce qu'il pense, et il pense rarement du bien des gens, surtout si il ne les connait pas. Antoine est censé être le plus réfléchi. J'ai l'impression qu'il ne comprend pas que j'ai besoin de cette relation. C'est un sorte de gilet de sauvetage quand ma vie devient trop dure, et j'ai l'espoir que tout rentrera dans l'ordre une fois que nous serons mariés en bonne et due forme.
Ce qui me surprend le plus, c'est les doutes qu'a Antoine sur le fait que Jean vient d'une famille pauvre. Je trouve ça un peu fort de la part de celui qui a ergoté durant des lignes sur des articles du journal de Jean Jaurès et qui regrette de ne pas être allé au congrès de Tour en 1920 pour entendre s'exprimer les fondateurs de la SFIC, alors que nous n'avions que quatorze ans à l'époque. Mon frère a pris sa carte au parti dans le plus grand secret, même Maman n'est pas au courant. Lui qui aime parler du manque de redistribution des richesses, je ne comprend pas qu'il puisse douter de Jean. Après tout, si nous nous marrions, ce sera une sorte de redistribution des richesses vers la classe laborieuse.
Transcription :
Jean « Non Noé, c’est une très mauvaise idée. On est encore trop jeunes. Il est encore possible d’attendre. Puisque j’ai un emploi stable, rien ne m’éloignera, et d’ici quelques années, quand tu seras majeure, on pourra se révéler et personne ne pourra nous empêcher de nous marier. »
Arsinoé « Pas même ma grand-mère ! »
Jean « Non, pas même elle. »
Arsinoé « Mais alors, comment faire pour que tu oublies ma famille au juste ? Tu en parles en permanence, mais dès que j’avance une solution, tu m’explique toujours que ça ne sert à rien. »
Jean « Il n’y a peut-être pas d’autre solution que d’attendre. Mais je suis désolé si j’en parle sans cesse. Je vais essayer de faire des efforts, pour que ça ne gâche pas nos entrevues. C’est juste que je ne parviens toujours pas à comprendre comment un garçon comme moi a pu attirer l’attention d’une fille comme toi. »
Arsinoé « Tu es beau garçon. Et pas si bête avec ça. Bien sur que je ne pouvais que te regarder. »
Jean « Je ne pensais jamais trouver l’amour en décrochant un simple travail de saisonnier, mais il faut croire que les miracles existent. »
Arsinoé « Ecoute… Je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais je suis ravie que tu ai décidé de rester comme employé à l’année. J’avais peur qu’à la fin de l’été, tu t’en aille et tu m’oublie. »
Jean « J’aurai été idiot de partir oui ! Et si jamais je l’avais fait, je m’en serai tellement mordu les doigts que je n’aurai jamais pu t’oublier. Comment aurai-je pu épouser une fille quelconque après t’avoir connue toi ? »
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mrsines · 13 days ago
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Always And Forever
Chapitre 8 -> Un voyage pas comme les autres
La cour réservée aux profs était calme, à peine troublée par le grésillement lointain des néons. Rosalia, adossée au mur, tirait sur sa cigarette, le regard perdu dans le vide. La fumée s'élevait doucement, se mêlant à la fraîcheur du matin.
Des talons résonnèrent sur le bitume. Jennifer apparut, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.
— Tu sais, t'as un style vraiment canon . Ça te va bien.
Rosalia tourna légèrement la tête, soufflant la fumée par le nez, sans répondre tout de suite.
— Merci.
Jennifer s'approcha, feignant d'observer l'horizon, bien qu'il n'y ait rien à voir.
— Alors, tout est prêt pour le voyage ? Tu veux un coup de main ?
— Non, ça devrait aller.
Jennifer hocha la tête, mais ses yeux restaient fixés sur Rosalia, insistant.
— T'es sûre ? Parce que... je pourrais être utile. Enfin, dans beaucoup de domaines.
Le sous-entendu était clair. Rosalia baissa les yeux sur sa cigarette, la fit rouler entre ses doigts avant de tirer une dernière bouffée.
— Je gère, merci.
Elle écrasa la cigarette sous sa chaussure, sans ajouter un mot. Jennifer, un peu désarçonnée mais pas découragée, se contenta d'un petit sourire avant de reculer.
— Si jamais tu changes d'avis... je suis là.
Rosalia ne répondit pas, ses mains déjà dans ses poches, prête à retourner à l'intérieur. Jennifer ne bougea pas, un sourire en coin accroché à ses lèvres.
— Tu sais, t'as pas besoin de faire la dure. Ça peut être sympa de se faire... aider.
Rosalia haussa un sourcil, la cigarette à peine terminée encore entre ses doigts.
— Ah oui ? Et tu serais prête à faire quoi pour m'aider exactement ?
— Tout ce que tu veux. Je suis polyvalente.
Un rire léger échappa à Rosalia. Elle jeta le mégot dans un cendrier, croisant les bras tout en se tournant vers Jennifer.
— Polyvalente, hein ? Ça inclut quoi ? Ranger des sacs de couchage ou supporter des ados surexcités pendant trois jours ?
Jennifer s'approcha d'un pas, ses yeux pétillants d'une fausse innocence.
— Ça inclut surtout être une excellente compagnie.
Rosalia secoua la tête avec un sourire amusé.
— Et qu'est-ce que je ferais avec une "excellente compagnie" ?
— Oh, je suis sûre que t'as de l'imagination.
Cette fois, Rosalia rit franchement. Elle laissa un silence planer, comme si elle réfléchissait, avant de se pencher légèrement vers Jennifer, les yeux mi-clos.
— Ok, mais juste pour savoir... dans ton "offre polyvalente", est-ce que tu sais aussi faire le café ? Parce que si c'est pas le cas, c'est mort.
Jennifer éclata de rire, visiblement ravie de la tournure des choses.
— Le café ? Je te ferais le meilleur café que t'aies jamais bu.
Rosalia fit mine de réfléchir, son sourire joueur toujours présent.
— Hmm... intéressant. Je vais y penser.
Alors que Rosalia se préparait à entrer, Agatha arriva, sa démarche toujours aussi assurée. Elle remarqua immédiatement la proximité entre les deux femmes et s'arrêta un instant. Un léger sourire passa sur ses lèvres, mais elle ne dit rien, se dirigeant directement vers Rosalia avec des documents en main.
— Rosalia, voici les derniers détails pour le voyage, tu trouveras tout ce qu'il te faut là-dedans.
Rosalia se tourna vers elle, un sourire légèrement moqueur encore accroché aux lèvres, et prit les papiers.
— Merci, Directrice Harkness.
— Ah, j'adore quand tu m'appelles comme ça.
Jennifer, qui jusque-là observait la scène sans intervenir, lança un regard noir à Agatha. L'atmosphère changea instantanément, et elle sentit l'inconfort grandir. Elle sourit froidement, puis prit la décision de s'éclipser.
— Je crois que j'ai mieux à faire.
Elle se détourna, son pas rapide, presque précipité. Rosalia la suivit du regard, toujours avec ce sourire en coin, avant de se tourner vers Agatha, dont les yeux pétillaient de malice.
Une fois Jennifer partie, Agatha s'approcha un peu plus près de Rosalia, baissant légèrement la voix.
— J'adore quand tu m'appelles comme ça. Ça me donne l'impression que tu sais exactement comment jouer de tes atouts.
Rosalia se pencha légèrement, un brin espiègle.
— Et toi, Directrice, tu sais comment me rendre curieuse.
Agatha laissa échapper un petit rire, son regard s'attardant sur Rosalia, avant de chuchoter presque imperceptiblement.
— C'est un art... savoir garder un peu de mystère.
Agatha s'approcha un peu plus, son souffle léger effleurant presque l'oreille de Rosalia alors qu'elle la regardait intensément.
— Tu sais, Rosalia, j'ai l'impression que tu aimes tester mes limites.
Rosalia haussait un sourcil, un sourire taquin se dessinant sur ses lèvres. Elle se rapprocha légèrement, se plaçant presque en face d'Agatha, leurs corps à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Tu crois que c'est moi qui teste tes limites, Directrice ? Peut-être que c'est toi qui pousses les miennes.
Le regard d'Agatha s'intensifia. Elle s'humecta discrètement les lèvres, comme si elle savourait chaque mot prononcé par Rosalia.
— Ah, tu es bien audacieuse aujourd'hui. Mais je crois que tu sais très bien ce que tu fais... Tu veux vraiment savoir jusqu'où je peux aller ?
Rosalia se pencha légèrement vers elle, son visage juste assez près pour que l'atmosphère se charge d'une tension palpable. Elle laissa sa voix se faire plus basse, plus feutrée.
— Et toi, tu veux vraiment le découvrir ?
Agatha fixa ses yeux dans ceux de Rosalia, son sourire se faisant plus énigmatique.
— Peut-être. Mais tu sais, il y a des choses qu'il vaut mieux laisser... au mystère.
Rosalia fit une moue, un brin déçue mais amusée. Elle recula d'un pas, le regard toujours aussi insistant.
— T'es pas très joueuse, Directrice. C'est dommage.
Agatha la fixa un moment avant de répondre d'une voix basse et suave :
— Oh, crois-moi, Rosalia, parfois, il faut savoir rester dans l'ombre avant de révéler tout son jeu.
Un silence lourd s'installa un instant entre elles, et, à cet instant précis, toute la tension semblait presque insoutenable. Rosalia se mordit la lèvre inférieure, un sourire provocant sur les lèvres, avant de se détourner lentement, laissant Agatha dans une sorte de défi silencieux.
— C'est ça, laisse-moi deviner, Directrice. On verra bien qui dévoilera son jeu en premier.
Agatha la regarda partir, un éclat amusé dans les yeux.
— Je suis certaine que ce ne sera pas toi... Mais on verra bien, Rosalia. On verra bien.
Rosalia s'approcha lentement, ses pas feutrés, son souffle chaud effleurant la peau d'Agatha. La proximité entre elles devint presque insoutenable, et Agatha sentit un frisson lui parcourir l'échine. Le regard de Rosalia se fit plus intense, plus appuyé, alors qu'elle se plaçait à côté d'Agatha, presque trop près, si proche que leurs corps semblaient se frôler sans jamais se toucher.
Un frisson de désir traversa Agatha, bien qu'elle tentât de garder son calme. Rosalia remarqua la réaction, son sourire s'élargissant en conséquence. Elle baissa légèrement la voix, chuchotant à l'oreille d'Agatha, ses mots comme un léger souffle.
— Je vais remplir les papiers et te les ramener dans ton bureau.
Le ton de sa voix, à la fois doux et ferme, laissa Agatha dans un état de flou, complètement déstabilisée par l'intensité de l'instant. Elle resta là, immobile, son cœur battant plus fort dans sa poitrine, son esprit encore en proie à l'effet que Rosalia venait de produire sur elle.
Rosalia s'éloigna alors, un sourire taquin sur les lèvres, comme si elle venait de jouer une dernière carte dans un jeu qu'elle avait parfaitement maîtrisé. Elle se tourna une dernière fois vers Agatha avant de partir, marchant d'un pas assuré, mais laissant derrière elle une Agatha qui semblait presque en transe, secouée par la rencontre.
Agatha observa Rosalia s'éloigner, son esprit encore engourdi par la chaleur et l'intensité du moment. Elle se mordilla la lèvre, son regard dans le vague, se demandant si tout ça n'était qu'un jeu ou quelque chose de bien plus profond.
༺♡༻
Malia était assise seule sur un banc isolé, serrant ses mains l'une contre l'autre pour calmer les tremblements. Elle sentait cette faim en elle, ce besoin constant qu'elle essayait de refouler, mais qui revenait toujours plus fort. La nuit était fraîche, et la lumière blafarde de la lune ajoutait à son malaise.
Lilia, qui passait par là, la vit et s'arrêta, intriguée par l'expression de souffrance sur le visage de Malia.
— Bambina, tu vas bien ? demanda Lilia doucement en s'approchant, utilisant ce surnom affectueux qui faisait toujours sourire Malia, mais cette fois, elle n'eut aucune réaction.
Malia détourna la tête, ses yeux rouges brillant brièvement avant qu'elle ne cligne des paupières pour les dissimuler.
'
— Tu devrais partir, Lilia. Ce n'est pas une bonne idée de rester près de moi.
Lilia s'agenouilla devant elle, posant une main sur son genou.
— Hé, qu'est-ce qui se passe ? Tu sais que tu peux me parler.
Malia hésita, ses mains se serrant davantage, puis elle murmura :
— Je ne peux pas... Je suis dangereuse.
— Dangereuse ? répéta Lilia en fronçant les sourcils. Malia, tu n'as rien fait de mal.
Malia releva les yeux, cette fois incapable de cacher la lueur écarlate qui trahissait sa nature. Lilia recula légèrement, surprise, mais elle ne partit pas.
— C'est... c'est toi ? Un vampire ?
Malia hocha la tête, honteuse, ses larmes menaçant de couler.
— Oui. C'est pour ça que je t'ai dit de partir. Je ne veux pas te blesser.
Lilia resta silencieuse un moment, son esprit tournant à toute vitesse. Elle aurait dû être effrayée, mais au lieu de cela, une vague de compassion l'envahit. Elle tendit doucement la main, caressant les cheveux de Malia pour la rassurer.
— Écoute-moi, Bambina. Je ne vais nulle part. Peu importe ce que tu es, tu restes toi.
Malia releva les yeux, une lueur de surprise mêlée de soulagement dans son regard.
— Mais je pourrais te blesser... ou pire.
— Non, tu ne le feras pas, répondit Lilia avec une assurance calme. Je suis là pour toi. Tu n'as pas à gérer ça toute seule.
Ces mots touchèrent quelque chose de profond en Malia, une part d'elle qu'elle avait peur de laisser voir. Elle hocha lentement la tête, acceptant pour la première fois qu'elle n'était pas seule.
Lilia se redressa et tendit la main à Malia pour l'aider à se lever.
— Viens, rentrons. Et si tu sens que ça devient trop difficile, tu me le dis, d'accord ?
Malia hésita un instant avant de prendre la main de Lilia, une nouvelle lueur d'espoir dans ses yeux. Elle savait que ce ne serait pas facile, mais avec Lilia à ses côtés, elle se sentait un peu plus forte.
De retour chez Lilia, un silence réconfortant s'était installé. La pièce était baignée par la lumière douce d'une lampe, créant une atmosphère apaisante. Malia, encore nerveuse mais moins tendue qu'avant, s'était assise sur le canapé. Après un moment, elle se laissa aller et posa sa tête sur les genoux de Lilia.
Lilia, assise tranquillement, fut surprise au début mais ne dit rien. Elle observa le visage de Malia, marqué par la fatigue et une douleur qu'elle connaissait peu. Doucement, elle leva une main et commença à caresser les cheveux de Malia, ses doigts glissant avec soin dans les mèches brunes.
— Tu sais, Bambina, tu peux vraiment te détendre ici. Je ne vais pas te juger, murmura Lilia avec douceur.
Malia ferma les yeux, appréciant le geste réconfortant.
— Ça faisait longtemps que je ne me sentais pas en sécurité comme ça, avoua-t-elle dans un souffle.
Lilia esquissa un léger sourire, ses doigts continuant leurs caresses apaisantes.
— Alors reste autant que tu veux. Tu n'as pas à te battre seule contre ce que tu ressens.
Un silence chaleureux s'installa entre elles, brisé seulement par la respiration régulière de Malia. Sa tension semblait s'effacer petit à petit sous les gestes tendres de Lilia.
— Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? demanda Malia d'une voix basse, sans rouvrir les yeux.
Lilia s'arrêta un instant, réfléchissant, puis reprit ses caresses.
— Parce que je tiens à toi, Malia. Peu importe ce que tu es ou ce que tu penses être, tu comptes pour moi.
Malia rouvrit les yeux, levant légèrement la tête pour croiser le regard de Lilia. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.
— Tu me traites toujours comme une enfant avec ton Bambina, mais... je crois que j'aime bien ça.
Lilia rit doucement.
— Et toi, tu m'écoutes comme une enfant sage, alors ça te va bien, non ?
Malia roula des yeux, amusée, avant de reposer sa tête sur les genoux de Lilia.
— Peut-être. Mais juste avec toi, ajouta-t-elle doucement.
Le moment se prolongea, rempli d'une tendresse inattendue mais bienvenue. Pour la première fois depuis longtemps, Malia se sentait vraiment en paix, et Lilia semblait déterminée à lui offrir cet espace de répit aussi longtemps qu'elle en aurait besoin.
༺♡༻
Rosalia était assise à son bureau, les élèves partis depuis un moment, la salle de classe plongée dans un calme presque surnaturel. Elle se penchait sur un dossier que lui avait confié Agatha, son stylo glissant rapidement sur les feuilles.
La porte s'ouvrit doucement, et Agatha entra sans bruit. Elle s'approcha, un sourire énigmatique sur les lèvres, et s'assit sur le bord du bureau, juste à côté de Rosalia.
Rosalia sentit immédiatement le regard insistant d'Agatha posé sur elle. Elle tenta d'ignorer la distraction, mais après un moment, elle posa son stylo, leva les yeux, et soupira légèrement.
— Je ne peux pas me concentrer, quand tu me regardes comme ça.
Agatha pencha légèrement la tête, son sourire s'élargissant, et répondit d'une voix douce, légèrement taquine :
— Eh bien, vous devriez plutôt vous concentrer sur moi, alors...
Rosalia haussa un sourcil, un mélange de surprise et de défi dans son regard.
— C'est toi qui m'as donné ce dossier à remplir, tu te souviens ?
Agatha haussa les épaules, feignant l'innocence.
— Peut-être que c'était juste une excuse pour venir te voir travailler.
Rosalia secoua la tête, un sourire discret se formant sur ses lèvres malgré elle.
— Agatha...
Agatha se pencha légèrement vers elle, son ton devenant plus bas, presque murmuré.
— Oui, Rosalia ?
Rosalia détourna le regard, cherchant à dissimuler le rouge qui montait doucement à ses joues, mais elle ne pouvait pas empêcher un petit sourire de s'échapper.
— Tu es impossible, murmura-t-elle, reprenant son stylo.
Agatha resta là, immobile, savourant l'instant, un éclat malicieux dans les yeux, comme si elle avait déjà gagné une bataille invisible.
Agatha, toujours assise sur le bureau, tendit la main et repoussa doucement le dossier devant Rosalia, le faisant glisser hors de sa portée. Rosalia la regarda, surprise.
— Agatha, qu'est-ce que tu fais ? Je dois finir ça.
Agatha se redressa légèrement pour se mettre face à Rosalia, ses jambes croisées de manière nonchalante, mais son regard était tout sauf détaché. Elle était proche, très proche, et son sourire narquois illuminait son visage.
— Tu es bien trop tendue, murmura-t-elle. Tu travailles trop.
Rosalia haussa un sourcil, tentant de garder son sérieux malgré la chaleur qui montait en elle.
— Et tu penses que m'interrompre va m'aider ?
Agatha fit mine de réfléchir, son regard intense braqué sur Rosalia. Puis, elle se pencha encore un peu plus, jusqu'à ce que leurs visages soient presque à la même hauteur, leurs souffles se mêlant.
— Peut-être, répondit-elle, sa voix devenue presque un murmure. Après tout, tu as dit toi-même que tu ne pouvais pas te concentrer quand je te regardais comme ça... alors pourquoi essayer ?
Rosalia sentit son cœur battre plus fort. Elle détourna les yeux un instant, mais Agatha ne bougea pas, son regard brûlant de malice et d'intensité.
— Agatha... souffle-t-elle, presque implorante, comme si elle essayait de trouver un équilibre entre l'envie et la frustration.
Agatha, toujours aussi confiante, glissa un doigt sous le menton de Rosalia, la forçant doucement à la regarder à nouveau.
— Oui, mon cœur ?
C'en était trop. Rosalia perdit son combat intérieur. Elle laissa tomber son stylo sur le bureau, passa une main dans ses cheveux pour tenter de reprendre contenance, mais finit par rire légèrement, un rire à moitié nerveux, à moitié résigné.
— Tu es insupportable, Agatha.
Un sourire triomphant éclaira le visage d'Agatha.
— Insupportable... mais irrésistible, non ?
Rosalia ne répondit pas, mais son regard, ses joues légèrement rosies, et le petit sourire qui dansait sur ses lèvres trahissaient ses pensées. Elle posa sa main sur celle d'Agatha qui était encore sous son menton, la serrant légèrement, comme pour trouver un moment de calme dans le tumulte qu'elle ressentait.
Agatha, voyant que Rosalia ne reculait pas, fit un geste lent et doux. Elle se pencha légèrement et déposa un baiser sur ses lèvres, tendre mais empreint d'une certaine audace, comme si elle testait encore les limites. Rosalia répondit presque instinctivement, ses doigts serrant un peu plus fort la main d'Agatha.
Elles se séparèrent après un instant, leurs regards se croisant, à la fois surpris et émus. Rosalia soupira doucement, un sourire amusé sur les lèvres.
— Je ne suis pas sûre que tout ça soit très... pédagogique, murmura-t-elle, l'air faussement sévère.
Agatha eut un sourire malicieux, son visage toujours si proche de celui de Rosalia.
— Dis-toi que nous sommes en réunion pédagogique privée. Ça compte, non ?
Rosalia rit doucement, incapable de cacher son amusement face à la réponse d'Agatha. Elle posa sa main sur la joue d'Agatha, caressant doucement sa peau du bout des doigts.
— Tu es incorrigible, tu sais ça ?
Agatha ferma brièvement les yeux sous la caresse, son sourire s'adoucissant.
— Et toi, tu es beaucoup trop douce avec moi. C'est toi qui vas finir par me rendre incorrigible.
Rosalia secoua doucement la tête, amusée, et la tira légèrement vers elle pour un autre baiser, cette fois plus appuyé, plus assuré. Leurs respirations se mêlaient, et tout semblait s'arrêter autour d'elles.
Après quelques instants, elles se séparèrent à nouveau, et Agatha murmura, ses yeux brillant d'un mélange de désir et de tendresse :
— Tu n'imagines pas à quel point tu m'as manqué, Rosalia.
Rosalia baissa les yeux un instant, touchée par les mots, avant de répondre, sa voix douce mais ferme :
— Et toi, tu n'imagines pas à quel point tu m'as énervée... mais je t'aime quand même, Agatha.
Agatha rit doucement, un rire sincère et chaleureux. Elle attrapa la main de Rosalia et l'embrassa délicatement sur le dos, comme un geste de remerciement silencieux. Puis, elle chuchota avec un sourire joueur :
— Alors, ça veut dire qu'on peut planifier d'autres réunions pédagogiques privées, non ?
Rosalia roula des yeux, un sourire amusé sur les lèvres, avant de répondre :
— Tant que tu te comportes... à peu près bien.
Leur complicité emplissait la pièce d'une chaleur douce, un moment d'intimité volé entre deux âmes qui se retrouvaient enfin, malgré leurs différences et leur histoire mouvementée.
Agatha glissa doucement ses mains sur les bras de Rosalia, les caressant avec une tendresse qui contrastait avec l'intensité dans son regard. Lentement, elle se pencha à nouveau, ses lèvres effleurant celles de Rosalia dans un baiser qui se transforma en une étreinte plus passionnée. Les mains de Rosalia se posèrent instinctivement sur la taille d'Agatha, la tirant légèrement contre elle.
Agatha s'éloigna légèrement, juste assez pour murmurer contre sa peau :
— Tu sais que tu me rends complètement folle, n'est-ce pas ?
Rosalia ne répondit pas immédiatement, mais son sourire en disait long. Ses doigts traçaient doucement des cercles sur les hanches d'Agatha, tandis que cette dernière déposait une série de baisers le long de sa mâchoire, descendant lentement vers son cou. Rosalia pencha légèrement la tête, offrant davantage d'espace, ses yeux se fermant sous la douceur de ces attentions.
— Tu es incorrigible, Agatha... vraiment incorrigible, murmura-t-elle, sa voix légèrement tremblante.
Agatha sourit contre sa peau, son souffle chaud provoquant un frisson chez Rosalia.
— Et toi, tu es bien trop indulgente. Tu ne devrais pas me laisser faire...
— Peut-être que je n'ai pas envie d'arrêter, répondit Rosalia, son regard brillant d'une lueur malicieuse.
Agatha releva la tête, leurs regards se croisant à nouveau, avant de poser ses mains sur les cuisses de Rosalia, les caressant doucement, presque comme un test. Rosalia frissonna légèrement mais ne bougea pas, ses mains remontant le long du dos d'Agatha pour finalement se poser sur ses épaules.
— Tu joues avec le feu, Agatha, murmura Rosalia, ses lèvres s'étirant en un sourire en coin.
— Peut-être... mais j'adore ça, répondit Agatha, sa voix basse et pleine de promesses.
Rosalia secoua doucement la tête, amusée, avant de se pencher pour l'embrasser à nouveau, ses doigts s'enroulant dans les cheveux d'Agatha. L'intimité entre elles devenait de plus en plus palpable, chaque geste et chaque caresse renforçant le lien qui les unissait.
Les minutes semblaient s'étirer alors qu'elles restaient ainsi, entre baisers et caresses, oubliant tout ce qui les entourait. Le dossier sur la table était complètement oublié, tout comme le monde extérieur. C'était leur moment, rien qu'à elles, empli de tendresse et d'une passion douce mais irrépressible.
Agatha, toujours assise sur le bureau, rapprocha Rosalia encore davantage, glissant ses jambes autour de ses hanches pour l'enlacer. Leurs respirations se mêlaient, et l'atmosphère dans la pièce semblait s'être épaissie, chargée d'une énergie électrique et intime.
Rosalia posa une main sur la hanche d'Agatha, l'autre remontant doucement le long de son dos. Elle la regarda avec une douceur mêlée d'intensité, ses doigts s'attardant sur la courbe de sa taille.
— Agatha, murmura Rosalia, presque comme une prière.
Agatha pencha légèrement la tête, ses yeux ne quittant pas ceux de Rosalia. Elle semblait vouloir imprimer chaque détail dans sa mémoire, comme si ce moment avait une importance particulière.
Leurs corps se rapprochaient instinctivement, leurs mouvements devenant plus lents, presque comme une danse. Les mains d'Agatha dérivaient doucement, effleurant les bras, le dos, et descendant sur les hanches de Rosalia, tandis que celle-ci traçait des cercles paresseux sur la peau d'Agatha, à peine visible sous son chemisier entrouvert.
— Tu es une distraction dangereuse, souffla Rosalia, un léger rire dans la voix.
Agatha sourit, son regard pétillant de malice.
— Et toi, tu es beaucoup trop irrésistible pour ton propre bien.
Rosalia plongea son regard dans celui d'Agatha, décelant à la fois de l'espoir et une pointe de vulnérabilité. Elle ne répondit pas tout de suite, mais la manière dont elle resserra son étreinte autour d'Agatha en disait long.
La cloche du lycée retentit soudainement au loin, les ramenant brutalement à la réalité. Rosalia laissa échapper un soupir amusé, tout en se redressant légèrement.
— On dirait que l'école veut nous rappeler que ce bureau n'est pas tout à fait privé...
Agatha rit doucement, relâchant sa prise mais laissant ses mains effleurer celles de Rosalia une dernière fois.
— Ce bureau est à toi... et, techniquement, tu es à moi.
Agatha se redressa avec un sourire en coin, arrangeant légèrement son chemisier avant de se pencher une dernière fois vers Rosalia, leurs visages si proches que leurs souffles se mêlaient.
— Je comprends bien, dit Agatha doucement, son ton chargé d'une promesse à peine voilée. On finira ça ce soir, alors.
Rosalia, un sourire malicieux sur les lèvres, la regarda droit dans les yeux, ses doigts jouant distraitement avec un stylo posé sur le bureau.
— Bien évidemment, répondit-elle avec une fausse innocence, son regard laissant entendre tout autre chose.
Agatha ne put s'empêcher de rire légèrement, appréciant cette réponse et la tension légère qu'elle laissait planer. Elle se recula lentement, ajustant sa veste d'un geste gracieux.
— Alors, je te laisse travailler, professeur, dit-elle en insistant légèrement sur le titre, comme une taquinerie supplémentaire.
Rosalia secoua la tête, amusée, et détourna les yeux pour revenir à son dossier, tentant de retrouver sa concentration. Mais elle ne pouvait ignorer la chaleur laissée par la présence d'Agatha, ni l'anticipation qui grandissait en elle.
Agatha s'éloigna lentement, marchant vers la porte. Avant de sortir, elle se retourna, un sourire énigmatique sur les lèvres.
— À ce soir, murmura-t-elle, avant de disparaître dans le couloir.
Rosalia, un sourire discret sur le visage, posa le stylo et s'appuya légèrement sur le bureau, laissant échapper un soupir. Elle jeta un regard vers la porte, secouant la tête.
༺♡༻
Dans l'obscurité de sa chambre, Billy tenait fermement un ancien grimoire, les pages usées par le temps et l'usage. Il avait essayé tout ce qu'il pouvait pour sauver Westview, pour restaurer un semblant de normalité après les bouleversements magiques causés par Agatha et Wanda. Mais rien ne semblait fonctionner.
Désespéré, il se concentra sur une dernière incantation, une tentative d'inverser la magie qui régnait sur la ville, espérant que cela rétablirait l'équilibre. Il murmura les mots avec une conviction fragile, les gestes fluides mais tremblants, les yeux fixés sur les symboles anciens.
À peine les derniers mots quittèrent ses lèvres, un éclair de lumière bleue jaillit du livre. Un frisson parcourut l'air autour de lui, et avant qu'il n'ait pu réagir, un étrange nuage bleu foncé se forma dans l'atmosphère. La magie qui avait échappé à son contrôle se répandit rapidement à travers la ville, un tourbillon d'énergie déchaînée qui semblait se nourrir de tout sur son passage.
Billy sentit une pression intense dans l'air, comme si la ville elle-même réagissait à l'énergie qu'il venait de libérer. Il leva les yeux, horrifié, en voyant la brume bleue s'étendre, englobant chaque ruelle, chaque maison, et chaque coin de Westview. C'était une force qui échappait à tout contrôle, un pouvoir qu'il n'avait pas compris.
Les habitants de Westview commencèrent à sortir de chez eux, paniqués, se tenant la tête comme si la brume affectait leurs esprits. Certains avaient l'air confus, d'autres carrément désorientés, comme s'ils luttaient contre une réalité qui n'était plus la leur. La ville entière semblait vibrer sous cette nouvelle magie.
Billy, effrayé par ce qu'il venait de provoquer, se précipita dehors, mais il ne pouvait rien faire d'autre que regarder la ville changer sous ses yeux. Les bâtiments semblaient flous, distordus, les couleurs se mélangeant dans une fusion étrange et hypnotique. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Il n'avait pas voulu causer une telle dévastation.
Le ciel au-dessus de Westview devint plus sombre, le vent se leva, emportant avec lui des murmures que Billy ne pouvait comprendre. Il avait tenté d'inverser la magie, mais ce qu'il avait libéré était quelque chose d'encore plus puissant, plus mystérieux, et peut-être plus dangereux que tout ce qu'il avait imaginé.
Et alors que l'étrange nuage bleu continuait de se répandre, une voix familière dans son esprit chuchota : "Ce que tu as libéré, Billy, n'est pas un sort, mais un portail."
༺♡༻
Le lendemain matin, les rayons doux du soleil perçaient à travers les rideaux, baignant la chambre d'une lumière dorée. Agatha se réveilla lentement, un sourire se dessinant sur ses lèvres en voyant Rosalia, déjà debout, occupée à préparer sa valise.
Toujours enveloppée dans les draps, Agatha la regarda un moment, admirant la concentration de Rosalia. Finalement, elle brisa le silence :
— "Tu devrais prendre cette robe pour l'Italie."
Rosalia se tourna vers elle, un sourire amusé aux lèvres.
— "Une robe pour aller camper ? Très pratique, Agatha."
Agatha roula des yeux, feignant l'exaspération, et se redressa pour s'asseoir sur le lit.
— "Je viens avec toi."
Rosalia s'arrêta, un sourcil levé.
— "Pardon ? Tu vas venir sur un voyage scolaire ? Avec des ados ?"
Agatha hocha la tête, un sourire malicieux illuminant son visage.
— "Eh bien, il faut bien quelqu'un pour superviser... les professeurs."
Rosalia soupira, mi-exaspérée, mi-divertie.
— "Agatha, ce n'est pas une de tes soirées mondaines. C'est un voyage éducatif."
Agatha quitta le lit et s'approcha d'elle, un sourire charmeur sur les lèvres. Elle glissa ses bras autour de Rosalia.
— "Je sais. Mais, soyons honnêtes, qui pourra résister à moi quand je serai en Italie ?"
Rosalia éclata de rire et la poussa gentiment.
— "Très bien, mais si tu viens, tu t'intègres. Pas de caprices, et tu suis les règles."
Agatha leva la main, feignant un serment solennel.
— "Promis. Et, pour te prouver ma bonne foi, je peux même porter un sac à dos."
Rosalia ne put s'empêcher de sourire à cette image absurde.
— "Très bien, mais tu te débrouilles avec les ados. Je ne veux pas être responsable de toi."
Agatha répondit en déposant un baiser rapide sur ses lèvres.
— "Ne t'inquiète pas, je suis toujours parfaite en voyage. Prépare-toi à être éblouie, mon amour."
Le reste des préparatifs fut ponctué de rires et de taquineries. Rosalia, bien que sceptique, savait au fond d'elle-même que ce voyage promettait d'être inoubliable avec Agatha à ses côtés.
༺♡༻
Le voyage c'était très bien passé, le compte mêle rapidement installée La nuit était tombée sur le campement, enveloppant la forêt italienne d'une ambiance mystérieuse. Le feu de camp crépitait doucement, projetant des ombres vacillantes sur les visages des enseignants et des élèves. Jennifer, assise près de Rosalia, racontait une histoire d'horreur avec une aisance qui captivait l'auditoire.
— "Et c'est alors que l'ombre s'est glissée derrière lui, un souffle glacé sur sa nuque..." continua Jennifer, jouant avec sa voix pour accentuer le suspense. Les élèves frémirent, accrochés à chaque mot.
Agatha, quant à elle, restait silencieuse, assise à quelques places de Rosalia. Elle observait Jennifer avec un mélange de méfiance et d'agacement à peine voilé.
Lorsque Jennifer termina son histoire, elle se tourna vers Rosalia avec un sourire charmeur.
— "Alors, Rosalia, tu crois aux fantômes ? Ou peut-être que tu préfères que je te protège des esprits ce soir ?" demanda-t-elle, son ton glissant vers une douce provocation.
Rosalia, gênée par l'attention, haussa les épaules en souriant.
— "Je pense que je peux gérer les fantômes toute seule, merci."
Jennifer ne sembla pas découragée et s'approcha un peu plus.
— "Oh, je suis sûre que tu es très indépendante, mais parfois, un peu de compagnie peut rendre les nuits froides beaucoup plus agréables."
Agatha fronça les sourcils, se redressant légèrement. Elle posa sa tasse de café sur le sol avec une lenteur délibérée, attirant l'attention de Rosalia.
— "Je ne savais pas que le but de ce voyage était de flirter autour d'un feu de camp, Jennifer," dit-elle avec un sourire poli, mais son ton trahissait une pointe de sarcasme.
Jennifer, prise au dépourvu, haussa un sourcil mais garda son calme.
— "Je ne savais pas non plus que tu étais la gardienne de Rosalia, Agatha. Ai-je franchi une limite invisible ?"
Rosalia soupira, sentant la tension monter.
— "C'est juste un feu de camp, pas besoin de faire une scène."
Mais Agatha, incapable de se retenir, se rapprocha ostensiblement de Rosalia, ses doigts effleurant discrètement son épaule.
— "Je ne fais pas de scène, ma chère. Je m'assure simplement que certaines personnes restent à leur place."
Jennifer éclata de rire, feignant l'amusement.
— "Très bien, je vais me contenter de raconter une autre histoire, alors."
Rosalia, désireuse d'apaiser la situation, changea rapidement de sujet.
— "Et si on laissait les élèves raconter leurs histoires, maintenant ? Je suis sûre qu'ils en ont de bonnes."
Les élèves applaudirent l'idée, et Jennifer, bien que légèrement vexée, s'éloigna pour laisser la conversation se recentrer sur le feu de camp.
Agatha, satisfaite, murmura à Rosalia avec un sourire en coin.
— "Je crois que je viens de sauver ta soirée."
Rosalia secoua la tête, mi-agacée, mi-amusée.
— "Sauver, vraiment ? "
Agatha haussa les épaules, visiblement ravie de son petit triomphe.
Malia s'avança légèrement vers le feu, son visage illuminé par les flammes dansantes. Elle avait cette aura mystérieuse qui captait immédiatement l'attention de tous. Les élèves, curieux, et les professeurs, amusés, se tournèrent vers elle.
— "D'accord," commença-t-elle d'une voix grave et posée, "cette histoire, je l'ai entendue d'un vieux conteur... ou peut-être qu'elle m'est arrivée, qui sait ?"
Un silence intrigué s'installa alors qu'elle jetait un regard perçant autour du cercle.
— "Il y a des années, dans un petit village isolé, vivait une famille ordinaire. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'un étranger arrive. Il était beau, charmant, mais il avait quelque chose d'effrayant dans le regard, quelque chose qu'on ne pouvait pas expliquer. La nuit où il est arrivé, des animaux ont commencé à disparaître. Puis, ce fut au tour des villageois."
Les flammes semblaient danser en rythme avec ses mots, ajoutant une atmosphère sinistre à son récit.
— "Un soir, une jeune fille a juré qu'elle avait vu l'étranger marcher dans les bois, mais qu'il ne marchait pas comme nous. Ses pas semblaient glisser sur le sol, et ses yeux brillaient d'un rouge vif dans l'obscurité. Elle a couru chez elle, mais..."
Malia s'arrêta un instant, laissant un silence pesant planer.
— "...elle n'est jamais arrivée."
Les élèves frissonnèrent, et même certains professeurs échangèrent des regards inquiets.
— "Ce que les villageois ne savaient pas, c'est que l'étranger n'était pas humain. Il était un prédateur, un être ancien, assoiffé de sang. La famille qui l'avait accueilli était sa prochaine cible. Mais la mère de cette famille, une femme intelligente et courageuse, avait compris ce qu'il était vraiment. Elle avait préparé une arme, quelque chose qu'elle espérait suffisant pour le vaincre."
Les mains de Malia se serrèrent sur ses genoux, comme si elle revivait chaque détail de l'histoire.
— "La nuit où il est venu pour eux, elle l'a attendu. Mais... même si elle a réussi à le blesser, il a juré qu'il reviendrait pour sa descendance. Et depuis ce jour, certains disent que son ombre rôde encore, cherchant ceux qui partagent le sang de cette femme."
Un frisson parcourut l'assemblée.
Jennifer, cherchant à détendre l'atmosphère, rit nerveusement.
— "Eh bien, tu as l'imagination fertile, Malia. C'est une sacrée histoire."
Mais Agatha, qui avait suivi chaque mot, ne semblait pas trouver cela si amusant. Son regard resta fixé sur Malia, perçant et calculateur.
Rosalia, bien qu'intriguée, tenta de calmer l'ambiance.
— "C'était... intense, Malia. Mais ça reste une histoire, pas vrai ?"
Malia ne répondit pas immédiatement, son regard fixé sur les flammes. Puis elle leva les yeux et esquissa un petit sourire.
— "Oui, juste une histoire..." murmura-t-elle, laissant planer un doute qui fit frissonner tout le monde
.
༺♡༻
Le calme de la forêt fut brusquement brisé par un rugissement guttural qui fit vibrer l'air autour du feu de camp. Les flammes vacillèrent sous l'intensité de ce son inhumain. Les élèves se figèrent, leurs murmures s'éteignant, remplacés par une peur palpable.
De l'ombre des arbres surgit une créature monstrueuse, gigantesque, avec des crocs scintillants sous la lumière du feu et des yeux rouges comme des braises. Son apparence était une fusion cauchemardesque d'os, de griffes et de chair sombre.
Malia se leva instinctivement, son cœur battant à tout rompre. Lilia l'attrapa par le bras, mais son regard ne quittait pas la créature.
Rosalia, en revanche, resta calme. Elle s'avança, ses pas déterminés, et leva une main. Une aura scintillante et dorée commença à l'entourer, et des runes anciennes dansèrent autour d'elle.
Billy, Lilia, Malia et Agatha observaient en silence, stupéfaits. Rosalia murmura quelques mots dans une langue ancienne, et une onde d'énergie éclatante jaillit de ses mains, frappant de plein fouet le monstre. Celui-ci poussa un cri strident, reculant légèrement, mais il ne semblait pas prêt à abandonner.
Agatha, cachée parmi les arbres, observait attentivement. Elle semblait hésiter entre intervenir ou laisser Rosalia gérer la situation seule.
Billy murmura, presque pour lui-même :
— "Je crois qu'on doit parler..."
Lilia se tourna vers lui, les yeux écarquillés.
— "Tu crois ?!" répondit-elle d'un ton sarcastique mais tremblant.
La créature bondit à nouveau vers Rosalia, mais cette fois, elle intensifia son pouvoir. Un bouclier brillant apparut devant elle, repoussant le monstre avec force. Les flammes du feu de camp s'intensifièrent autour de la scène, projetant des ombres dansantes sur les visages terrifiés des spectateurs.
Agatha, finalement, fit un pas en avant.
— "Elle est forte, mais elle ne peut pas tenir seule éternellement." murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres.
Malia fixa Agatha, ses yeux emplis de questions, mais avant qu'elle puisse parler, Rosalia lança un dernier sort, envoyant une rafale d'énergie pure qui enveloppa la créature. Dans un cri déchirant, elle se désintégra en poussière, laissant derrière elle un silence pesant.
Rosalia se tourna alors lentement, son visage pâle mais déterminé. Elle balaya du regard les visages choqués qui l'entouraient, et ses yeux se posèrent finalement sur Billy.
— "Tu voulais parler ?" dit-elle, essuyant doucement une goutte de sueur sur son front.
Billy déglutit, conscient que cette conversation allait changer bien des choses.
~~<><><><>~~ FIN~~<><><><>~~
@sayresse17
@theonefairygodmother
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ivo-oz · 9 months ago
Text
❄❄❄
🄲🄾🄻🄳 🄷🅄🄶
『𝙿̷𝚊̷𝚛̷𝚝̷𝚒̷𝚎̷ 𝟸̷ 』
Le son grinçant des volets brisés par le vent me sort de mon sommeil glacé.
J'ai. . . froid.
Ainsi sont les mots qui me viennent chaque matin. Et ça bien avant d'avoir trouvé cette maison
Mademoiselle espace vital prend le malheureux plaisir me servir de réveil en me volant ponctuellement de la chaleur corporelle.
Cependant, aujourd'hui, j'ai beau avoir froid, ce n'est pas comme d'habitude. Elle n'est pas là, toujours pas là.
Deux jours déjà, seulement deux jours et le dégoût d'une routine de silence s'installe dans mes pensées. Deux jours sans qu'elle me dérange, deux jours sans ses interminables tirades, deux jours de vide.
L'ennuie et la curiosité me semble être de bonnes raisons pour résoudre la question de son absence.
Enfin motivée, je sors de la cave pour traverser le couloir transpercé de planches tombé du plafond et des murs. Le vent souffle et siffle entre les pièces et les lattes du plancher. La cave a beau être un frigo, au moins elle m'épargne du chant des nuages.
Les trous et les fissures jonchent les murs et les sol, mais le peu d'endroits où le vent ne s'engouffrent pas entièrement rend cette passoire préférable à la forêt.
Aussi tôt sorti de ma demeure, je me réengouffre dans l'épaisse forêt.
Perdre une journée alors que j'aurai pu me reposer après cette dure semaine de chasse. Elle ne se soucie même pas m'aider pour ça. Pourquoi ne voit-elle pas à quel point je travaille, que son absence est une meilleure compagnie que sa personne, que plus je la vois, moins j'ai envie de . . . . . Non, mais je vais rire
Et maintenant que je me suis habitué à cette nuisance, elle décide de disparaître.
Quelle hideuse ironie : en route pour chercher l'objet mes tourments, esclave de cette putain d'accoutumance.
Au détour d'un arbre, je la trouve adossée au tronc.
Quelle idiote elle do...
Immobile
Le dos de ces mains allongé sur le sol.
Couché sur le lit blanc de la forêt devenue boueux et rougeâtre.
Défigurée, la gorge et les côtes exposées au ciel.
Ce n'est plus qu'un corps inerte, il est réellement mort.
Mes jambes se retrouvent immobilisé par la dureté de cette image.
Son visage saccagé, ses yeux dérobés de vie
Elle n'est plus rien à présent, non si ça trouve, elle ne l'a jamais été et je suis juste confronté au mensonge de mon imagination.
Réminiscence, fantôme ou hallucination. J'aurais préféré ne jamais m'en rendre compte.
Que ce soit réelle ou dans ma tête son existence s'est éteinte.
Mes jambes rendant ma fuite impossible, mon dos glissa le long de l'arbre sur lequel elle est adossée.
Mes larmes se mêlent à la neige et au sang.
Faut croire que l'empathie ne m'a pas entièrement quitté.
Une voie hystérique transperce la forêt. Pourquoi crier ? Mes pleurs se fondent dans le sifflement du vent.
Wow qu'est que je suis pathétique, obligé de s'inventer de la compagnie pour plus sentir seul. Haha, je fais quoi maintenant, je n'ai plus rien maintenant.
- . . .
— hin ?
Un son, quelque chose émet de quelque part. Mes yeux balais la forêt.
- . . . .
Étant plus attentif, ma tête pivote vers l'origine du bruit, son cadavre. Je ne sais par quel miracle c'est possible, sa mâchoire tremble légèrement.
— tu . . . es encore en vie
- . . . onjour . . .
— Bonjour ? Bonjour ! T'es vivante !
- . . . .
— Fatigué ? Est-ce que je peux te soigner ? S'il te plaît dis-moi ce que je peux faire.
- . . . heuhin . . .
— quoi
- guehin
— Demain ? Hé répond ! demain ?
J'agrippe sa main désespérément
- . . . ouuuui . . .
— Mais non, je ne peux pas te laisser comme ça, tu tu ...tu ...
Apercevant sa mâchoire bougée de nouveau, j'approchai ma tête de son visage, ignorant l'état de celui-ci.
"Laisse. Attend demain" dit-elle.
Je ne sais que faire. Dois-je la prendre avec moi ? Ou je risquerai d'aggraver son état.
Sa voie était déformée par les multiples mutilations que contenaient sa gorge et sa mâchoire.
Sa main froide transperce la mienne. Je ne sens plus mes doigts, mais je sens de sa présence. Cette froideur unique, associable qu'avec un seul corps, une seule personne. La température qui me convient, celle que je ne veux plus perdre.
S'il te plaît parle-moi encore.
SUITE (un jour. . . peut-être) PRÉCÉDENT
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