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Les avantages et inconvénients du soleil sur l'organisme et la peau
Les avantages et inconvénients du soleil sur l'organisme et la peau Article et vidéo en ligne sur mon site ou en bio ici @fitnessmith
Vous voulez savoir ce que fait le soleil sur votre organisme ? Dans cet article vous allez comprendre les avantages et inconvĂ©nients du soleil sur le corps. Quand on pense au soleil, on pense Ă lâĂ©tĂ©, Ă la peau et au bronzage. Surtout que, pratiquant la musculation, vous savez quâun lĂ©ger hale augmente la dĂ©finition musculaire. Quoi quâil en soit, le soleil apporte autre chose quâun beauâŠ
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#coup de soleil#coup de soleil peau rouge#danger du soleil sur la peau#exposition au soleil#la peau et le soleil#la peau humaine est-elle un organe#la peau humaine et ses fonctions#la structure et la fonction de la peau humaine#peau#peau et soleil#préparer sa peau au soleil#rides et soleil#soleil#soleil et cancer#soleil et dangers#soleil et moral#soleil et santé#soleil et vitamine d#tache peau soleil#vidéo animée sur la peau humaine
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Finalement, on aime Ă quatre-vingt-dix ans comme Ă quinze, lâĂąge ne change rien. Câest la seule Ă©motion qui arrive toujours Ă tout chambouler. Peu importe le corps, les rides. Peu importe lâenveloppe, il nây a que le cĆur qui compte. Et tant quâil bat, il peut aussi vibrer.
Serena Giuliano- (Un coup de soleil)
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Finalement, on aime Ă quatre-vingt-dix ans comme Ă quinze, lâĂąge ne change rien. Câest la seule Ă©motion qui arrive toujours Ă tout chambouler. Peu importe le corps, les rides. Peu importe lâenveloppe, il nây a que le cĆur qui compte. Et tant quâil bat, il peut aussi vibrer. Serena Giuliano- (Un coup de soleil)
Bonne soirée chers amis ....
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J'ai aimĂ© connaitre ton autre monde, tes blessures et ta langue inconnue. J'ai aimĂ© recommencer le monde avec toi, jusqu'Ă l'aube nouvelle. J'ai aimĂ© tous nos instants : du premier regard jusquâĂ la derniĂšre Ă©tincelle. De la seconde oĂč nos cĆurs se sont reconnus, jusquâaux heures oĂč le feu et l'eau s'avouent un amour impossible. Jâai aimĂ© apprendre de notre rencontre et de nos chemins divergents. Jâai aimĂ© les heures calmes, les minutes folles, les chemins de nos peut-ĂȘtre, quand mes Ă©toiles s'accrochaient Ă ton ciel. Jâai aimĂ© tes colĂšres, tes doutes, ta tendresse et tous tes murmures de lumiĂšres. Jâai aimĂ© tes mains sur mes rides, les pas dĂ©jĂ faits, les mots jamais dits, entre la nuit et l'aurore, sur le bord de lâinstant et partout oĂč tu rĂȘvais. Jâai aimĂ© notre premier film, notre dernier train et mĂȘme tous les lieux oĂč lâon ne sera jamais. Jâai aimĂ© tes gestes maladroits, tes Ă©clats de rire et jâaime quand tu sais que tu dors encore au creux de ma mĂ©moire⊠Jâaime ces souvenirs qui viennent de toutes ces annĂ©es oĂč je tâattendais. Quand, avec toi, je ne voulais que des premiĂšres fois. Jâaime parcourir nos instants et les rĂȘves et demi, les graver en moi Ă lâĂ©chelle du temps. Retrouver dans le parfum des fleurs cette idĂ©e de nous qui fige nos instants dâĂ©ternitĂ©. Des paupiĂšres d'Ă©toiles, Ă l'ombre de tes cils, la chaleur de mes mains sur ta peau attentive. J'aime te voir sourire et dessiner au crayon de mes nuits, un rĂȘve oĂč tout mâĂ©blouit. Jâaime les Ă©toiles que tu mets Ă cĂŽtĂ© du soleil quand je te vois partout. Dans la neige et la pluie, au milieu de mes orages. Dans le sourire des mĂšres quand elles portent la vie. Dans tous les rĂȘves des enfants devant les premiers bruits du monde. Entre les lignes et dans la marge. Dans le blanc, le noir et toutes les couleurs qui prennent feu. Dans les matins qui mâattendent, quand je ne sais plus oĂč je commence et oĂč tu finis. Entre les uns et les autres, entre l'espace que tu laisses et le temps qui nous reste. J'aime tes mots. Quand, venus dâun hasard, l'alphabet conduit au verbe aimer, tes mots redressent les ratures et soulĂšvent la ligne dâhorizon. Jâaime tes appels, du premier pas, jusquâĂ la dernier syllabe. Jâaime mĂȘme les silences qui les prĂ©cĂ©dent, quand tu te tais pour me dire lâessentiel. J'aime quand tu reviens, quand tu retrouves ma route et que tu rĂȘves plus fort que le destin. MĂȘme si câest pour me dire que ton cĆur bat de l'aile et quâil ne sait plus voler. Et que le passĂ© et le prĂ©sent coĂŻncident rarementâŠ
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Tu as un sang, une haleine. Tu es faite de chair de cheveux de regards toi aussi. Terre et arbres, ciel de mars et lumiĂšre, vibrent et te ressemblent â ton rire et ta dĂ©marche sont des eaux qui tressaillent â la ride entre tes yeux des nuages amassĂ©s â ton tendre corps rappelle un coteau au soleil.
Cesare Pavese
Ph. Igor Mikula
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10 septembre
je viens de voir un garçon torse nu maigre et bouclé qui tenait la main d'une femme en combi noire et chignon gris, trÚs rock, je me demandais si elle les avait teints en gris ou si elle sortait avec un mec de trente ans de moins qu'elle, mais quand ils sont arrivés à la hauteur du poste de secours j'ai vu que le garçon était en réalité un vieil homme avec des rides.
hier Ă minerve il faisait froid et gris et pendant que maman cĂ©cile et christine essayaient mille vĂȘtements je suis allĂ©e acheter un livre de cesare pavese dans la petite librairie d'occasion Ă cĂŽtĂ©. je crois que le libraire avait oubliĂ© qu'il Ă©tait libraire et que ses livres Ă©taient Ă vendre. on aurait dit qu'il avait pas du tout envie de me le vendre. y a un personnage lesbien dangereux qui a la syphilis dedans et j'ai peur de pas aimer mais ça valait la peine de l'acheter rien que pour mon interaction avec le libraire. quand je suis repassĂ©e dans la rue en mangeant ma crĂȘpe Ă la crĂšme de marron il m'a vue et il m'a souri et je me suis sentie flattĂ©e. maman et cĂ©cile ont mangĂ© une glace et je les ai attendues sous un mĂ»rier Ă l'abri de la pluie fine qui tombait Ă l'horizontale sous le ciel dorĂ© clair. quand je me suis retournĂ©e y avait un type qui fumait une cigarette qui m'a regardĂ©e en souriant, pas trop moche, je crois qu'il portait des habits de motard. je lui ai rendu son sourire et je suis partie, gambadant derriĂšre maman cĂ©cile et christine qui retournaient au magasin d'habits parce que christine avait oubliĂ© ses lunettes dans la cabine d'essayage. je lui ai souri comme une petite fille de six ans qui sourit Ă un inconnu, naĂŻve et sans arriĂšre pensĂ©e, avant de courir rejoindre ses parents. je me suis mĂȘme pas retournĂ©e. j'avais le mĂȘme Ăąge que sur la photo de moi devant la pierre avec le trou en forme de colombe Ă cĂŽtĂ© de l'Ă©glise oĂč j'ai Ă©tĂ© baptisĂ©e. je me suis assise devant la pierre pour refaire la mĂȘme photo mais j'ai clairement perdu tout mon cool de l'enfance.
le couple de vieux adolescents est de retour. je crois que les seuls gens vraiment cool ne peuvent ĂȘtre que des vieux ou des enfants. je suis obsĂ©dĂ©e par les vieux. un type aux longs cheveux grisonnants et frisottants vient de remettre sa chemise appuyĂ© contre le poste de secours. il est grand et Ă©lancĂ© mais pas maigre comme l'autre dorian gray rock'n'roll. j'ai envie de le suivre jusqu'Ă chez lui, dans sa petite maison de bord de mer, son cabanon meublĂ© spartiatement mais avec goĂ»t, rempli de livres et de savoir. un vieux cultivĂ© et riche en sagesse grĂące Ă son expĂ©rience de la vie mais pas vieux con moralisateur. dorian gray est en train de passer de la crĂšme solaire Ă la femme au chignon gris. vieux con moralisateur comme le vendeur de glace de minerve qui admonestait maman et cĂ©cile parce qu'elles voulaient manger une glace Ă l'italienne chimique et sans goĂ»t alors qu'il avait des bonnes glaces artisanales naturelles, les glaces Ă l'italienne c'est bon que pour les gens du bord de mer. il avait visiblement pas vu mes jambes bronzĂ©es et mon bracelet de cheville en coquillages.
je suis partie me baigner Ă trois heures parce que maman regardait barnaby, j'ai fait mes longueurs entre les digues malgrĂ© le vent jusqu'Ă ce que je commence Ă avoir mal aux oreilles. je me suis enroulĂ©e dans ma serviette en regardant l'eau pailletter au soleil avec les pyrĂ©nĂ©es derriĂšre et j'avais envie de mourir. j'avais envie de mourir avant de me baigner, dans l'eau non, et puis en sortant de l'eau oui. dans l'eau y a un glitch dans la matrice. je pensais Ă ce qui m'Ă©tait hypothĂ©tiquement arrivĂ© pendant mon enfance et je me disais que quand je m'en rappellerais et que tout le monde saura, plus personne m'en voudra d'ĂȘtre un zombie-boulet. on me trouvera incroyablement courageuse. elle a perdu son pĂšre et en plus...? et en plus quoi? je serai une hĂ©roĂŻne pour ĂȘtre restĂ©e en vie tout ce temps.
je suis tombée sur des extraits du journal d'alejandra pizarnik en triant mes photos et ça m'a donné envie de le relire. alejandra pizarnik me réconforte. lola la lisait cet été alors ça m'a aussi donné envie de revoir lola. maintenant que je vis à berlin j'ai envie de vivre à paris. je veux fréquenter les littéraires. je sais pas ce que je veux. une fois à paris je voudrais probablement aller vivre encore ailleurs. ma vie fait des x et elle s'annule.
hier dans la voiture en revenant de minerve j'Ă©tais lĂ©gĂšrement euphorique Ă cause de, je sais pas, de minerve, de mes petites rencontres, de ma crĂȘpe Ă la crĂšme de marron, des gorges et des grottes et des falaises environnantes, de la pluie dorĂ©e, de la musique qui passait dans la voiture, et je me disais que j'allais profiter le plus possible de berlin et de tout ce qu'elle a Ă offrir en tant que mĂ©tropole avec en tĂȘte l'idĂ©e d'aller Ă la campagne juste aprĂšs, pour le contrepoint, le contrepoids, la balance, pour me faire mieux apprĂ©cier tous les trĂ©sors qu'une mĂ©tropole a Ă m'offrir. me gaver de trucs culturels dans la limite disponible de mon budget pour avoir fait l'expĂ©rience complĂšte de la capitale culturelle et voir si j'ai vraiment besoin d'avoir ça dans ma vie. et arrĂȘter de penser Ă la campagne tout le temps. la campagne n'ira nulle part. elle m'attendra. il sera jamais trop tard pour devenir bergĂšre. ou peut ĂȘtre que si, je sais pas.
à la soirée de courts-métrages au kindl ils ont passé un film sur des bergers du tyrol qui poussaient leurs cris des montagnes qui résonnaient à travers les vallées, ils se répondaient les uns les autres avec des cris différents, on comprenait pas ce qu'ils disaient, c'était la langue de la montagne. c'était des cris trÚs expressifs et comme la projection était en plein air leurs cris résonnaient aussi à travers le quartier et parfois on entendait des gens qui répondaient avec des cris de la ville et tout le monde rigolait.
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Always And Forever
Chapitre 1 : Une nouvelle vie.
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Le soleil matinal baignait la cuisine d'une douce lumiĂšre dorĂ©e. Vision, impeccablement vĂȘtu de son costume, ajustait sa cravate devant un petit miroir posĂ© sur le comptoir. Ă cĂŽtĂ© de lui, Wanda, dans une robe vintage Ă motifs fleuris, faisait lĂ©viter un plateau rempli de toasts, de confiture et de cafĂ©, tout en fredonnant doucement une mĂ©lodie.
Alors qu'il s'apprĂȘtait Ă partir, son regard fut attirĂ© par le calendrier accrochĂ© au mur prĂšs du rĂ©frigĂ©rateur. Ses sourcils synthĂ©tiques se froncĂšrent lĂ©gĂšrement en voyant un cĆur soigneusement tracĂ© autour de la date du jour : 23 aoĂ»t. Il pencha la tĂȘte, perplexe, avant de se tourner vers Wanda.
« Wanda, chĂ©rie, que signifie ce cĆur ? »
Wanda, en pleine lĂ©vitation d'un pot de miel, suspendit son geste et tourna la tĂȘte vers le calendrier. Une petite ride d'inquiĂ©tude plissa son front alors qu'elle s'approchait. Elle posa les mains sur ses hanches, observant la date marquĂ©e avec un mĂ©lange d'interrogation et de lĂ©gĂšre nervositĂ©.
« HonnĂȘtement, je... Je n'en ai aucune idĂ©e, » rĂ©pondit-elle en secouant la tĂȘte. « Ce n'est pas ton anniversaire, n'est-ce pas ? »
Vision éclata de son rire caractéristique, à la fois mécanique et chaleureux. « Mon anniversaire ? Allons, je suis une création synthézoïde, Wanda. Je n'ai pas de véritable date de naissance. »
Wanda roula les yeux, une lueur amusĂ©e dans son regard. « TrĂšs bien, alors c'est peut-ĂȘtre notre anniversaire de mariage ? »
Vision posa un doigt sur son menton, réfléchissant intensément. « Non, cela ne correspond pas non plus. Je suis certain que notre mariage, bien que mémorable, ne s'est pas déroulé un 23 août. »
Un silence perplexe s'installa, brisé uniquement par le léger grésillement de la cafetiÚre. Wanda croisa les bras et tapota son pied sur le sol carrelé.
« Alors, qu'est-ce que cela peut ĂȘtre ? » demanda-t-elle en haussant un sourcil.
Vision se redressa, le ton solennel. « Peut-ĂȘtre est-ce un test. Une sorte d'Ă©nigme Ă laquelle nous devons rĂ©pondre. Une mission codĂ©e... »
Wanda Ă©clata de rire, secouant la tĂȘte. « Ou peut-ĂȘtre que c'est juste un cĆur sur un calendrier, Vision. »
Vision sourit doucement, mais l'inquiétude subsistait dans son regard. « Quoi qu'il en soit, cela semble important. Et en tant qu'individus responsables, nous devons nous y préparer. »
Wanda haussa un sourcil. « Te prĂ©parer, toi ? Ă une date entourĂ©e d'un cĆur ? » Elle s'approcha, une lueur taquine dans les yeux, et effleura son Ă©paule. « Tu es adorable quand tu stresses pour si peu. »
« Je ne stresse pas, » rĂ©pondit Vision, lĂ©gĂšrement offensĂ©, bien que son sourire trahisse sa gĂȘne. « Je rĂ©flĂ©chis de maniĂšre mĂ©thodique Ă une potentielle situation. »
Wanda soupira, secouant la tĂȘte, et se tourna vers le rĂ©frigĂ©rateur pour prendre un verre d'eau. « TrĂšs bien, monsieur la mĂ©thode. Nous verrons bien. »
Vision acquiesça, mais un doute subsistait dans son esprit. Tandis qu'il ajustait son chapeau avant de partir, il jeta un dernier coup d'Ćil au calendrier, dĂ©terminĂ© Ă percer le mystĂšre de ce cĆur entourant la date du 23 aoĂ»t.
Wanda observa Vision sortir son attachĂ©-case, prĂȘt Ă quitter la maison. Elle posa son verre d'eau sur le comptoir et croisa les bras, une expression pensive s'Ă©talant sur son visage.
« Tu sais quoi, » dit-elle en se tournant vers Vision. « Peut-ĂȘtre qu'on ne devrait pas prendre de risques. »
Vision, déjà prÚs de la porte, leva un sourcil intrigué. « Ne pas prendre de risques ? »
Wanda fit quelques pas vers lui, ses doigts jouant avec un coin de son tablier. « Et si c'était quelque chose d'important ? Quelque chose qu'on a oublié, mais qui pourrait embarrasser l'un de nous si on ne fait rien ? »
Vision inclina la tĂȘte, sa curiositĂ© piquĂ©e. « Tu veux dire que, pour parer Ă une Ă©ventuelle situation embarrassante, nous devrions... »
« Organiser un dĂźner, » coupa Wanda avec un sourire dĂ©cidĂ©. « Comme ça, quoi que ce soit, nous serons prĂȘts. Un dĂźner Ă©lĂ©gant, raffinĂ©... et peut-ĂȘtre un peu impressionnant. »
Vision Ă©carquilla lĂ©gĂšrement les yeux, puis esquissa un sourire en coin. « Wanda, tu es remarquable. Transformer une simple date entourĂ©e d'un cĆur en un Ă©vĂ©nement mondain potentiel... »
Elle tapota gentiment sa poitrine avec un sourire malicieux. « Je m'assure juste que nous soyons Ă la hauteur. AprĂšs tout, imagine si c'Ă©tait une fĂȘte surprise organisĂ©e pour nous, et nous n'Ă©tions mĂȘme pas prĂ©parĂ©s ! »
Vision sembla peser ses mots avant d'acquiescer. « Une hypothÚse valide. Et si c'est simplement une erreur ou un oubli de notre part ? »
Wanda haussa les épaules, une étincelle amusée dans les yeux. « Eh bien, dans ce cas, nous aurons passé une belle soirée et mangé un bon repas. »
Vision posa une main sur son menton, son expression toujours méthodique. « TrÚs bien. Un dßner, alors. Que suggÚres-tu pour le menu ? »
Wanda fit mine de rĂ©flĂ©chir, balançant doucement un pied. « Quelque chose de spĂ©cial, mais pas trop. Peut-ĂȘtre un rĂŽti avec des lĂ©gumes ? Un gĂąteau pour le dessert ? Et, Ă©videmment, des bougies partout. »
Vision fit un pas vers elle, son sourire s'élargissant. « Cela semble parfait. Mais as-tu considéré... les invités ? Qui inviterons-nous pour ce dßner mémorable ? »
Wanda recula lĂ©gĂšrement, secouant la tĂȘte. « Oh non, pas d'invitĂ©s. Juste nous deux. Au cas oĂč... tu sais, ce cĆur serait plus personnel. »
Vision sembla réfléchir un instant avant d'approuver avec un léger sourire. « Un dßner intime, alors. TrÚs bien. »
Wanda claqua joyeusement dans ses mains, déjà mentalement en train de dresser la liste des courses. « Parfait ! Je vais commencer les préparatifs. » Puis, avec un regard taquin, elle ajouta, « Et toi, ne rentre pas en retard, monsieur l'analytique. »
Vision sourit doucement. « Tu as ma parole. Je rentrerai à temps pour cet événement... dont nous ne connaissons toujours pas la véritable signification. »
Il quitta la maison, Wanda le suivant des yeux un instant avant de se tourner vers la cuisine. Elle posa les mains sur ses hanches, sa magie commençant Ă flotter autour d'elle, animant quelques objets. Elle murmura doucement Ă elle-mĂȘme, un sourire satisfait sur les lĂšvres.
« Peu importe ce que ce cĆur signifie, je compte bien rendre cette soirĂ©e parfaite. »
àŒșâĄàŒ»
Wanda se tenait dans sa cuisine, les bras croisés, le regard perdu dans la liste interminable des préparatifs pour le dßner de ce soir. Vision avait insisté pour une soirée élégante, mais elle savait qu'elle n'y arriverait pas seule. Alors, elle avait appelé Rosalia.
Quelques minutes plus tard, on frappa doucement à la porte. Wanda se précipita, déjà un peu plus détendue à l'idée de voir sa Rosalia.
Quand elle ouvrit, elle ne put s'empĂȘcher de sourire. Rosalia Ă©tait magnifique, comme toujours. Ses longs cheveux bruns glissaient en vagues soyeuses sur ses Ă©paules, encadrant son visage au teint lumineux. Ses yeux noisette pĂ©tillaient avec cette chaleur rassurante et cette pointe d'espiĂšglerie qui faisaient battre le cĆur de Wanda un peu plus vite Ă chaque fois. Elle portait une robe fluide couleur crĂšme, simple mais parfaitement Ă©lĂ©gante, et un manteau lĂ©ger qu'elle retira en entrant.
â Wanda, dit-elle en souriant, avant de poser son sac sur une chaise. Alors, c'est quoi cette urgence ?
Wanda soupira en refermant la porte, un sourire nerveux sur les lĂšvres.
â Je suis complĂštement dĂ©passĂ©e, Rosalia. J'ai un dĂźner avec Vision ce soir, et rien n'est prĂȘt. Je... j'ai besoin de ton aide.
Rosalia arqua un sourcil, amusée.
â Et tu m'appelles au dernier moment pour sauver la situation ? Tu as de la chance que je t'aime bien, rĂ©pondit-elle en plaisantant.
Wanda rit doucement, mais avant qu'elle ne puisse répondre, Rosalia s'approcha et l'enlaça.
â Allez, viens ici, murmura Rosalia en l'attirant contre elle.
Wanda se laissa aller dans ses bras, appréciant la chaleur et la douceur de cette étreinte. Rosalia glissa ses mains dans son dos, la tenant fermement mais avec une tendresse qui semblait dire qu'elle serait toujours là pour elle. Wanda ferma les yeux un instant, se laissant apaiser par cette proximité.
â Merci d'ĂȘtre lĂ , murmura Wanda contre son Ă©paule.
Rosalia recula lĂ©gĂšrement, juste assez pour croiser son regard. Elles Ă©taient si proches que leurs souffles se mĂȘlaient.
â Tu sais bien que tu peux toujours compter sur moi, dit Rosalia avec un sourire, effleurant doucement la joue de Wanda. Maintenant, montre-moi ce que tu as prĂ©vu.
Wanda sourit, le cĆur un peu plus lĂ©ger, et attrapa la main de Rosalia pour la guider vers la cuisine.
â Avec toi, ce dĂźner va ĂȘtre parfait, dit-elle en riant doucement.
Rosalia hocha la tĂȘte avec un sourire malicieux.
â Parfait ? Je vais faire en sorte qu'il soit inoubliable.
Et dans la chaleur de cette complicité, les deux femmes se mirent à travailler, plus proches que jamais, leur lien indéfectible transformant une simple préparation de dßner en un moment précieux.
Dans la cuisine, Wanda et Rosalia étaient installées cÎte à cÎte, un carnet ouvert devant elles. Entre deux gorgées de vin, elles débattaient des ingrédients nécessaires pour le dßner. Rosalia, penchée légÚrement en avant, faisait tourner son verre entre ses doigts, un sourire amusé sur les lÚvres.
â Donc, tu veux impressionner Vision, mais pas trop montrer que tu as passĂ© la journĂ©e en cuisine, c'est ça ? demanda-t-elle en riant doucement.
Wanda hocha la tĂȘte en soupirant.
â Exactement. Et c'est pour ça que j'ai besoin de toi. Tu sais rendre les choses simples... et parfaites.
Rosalia leva son verre pour trinquer.
â Parfaites, c'est mon domaine.
Elles furent interrompues par des coups à la porte d'entrée. Wanda leva un sourcil.
â Qui ça peut bien ĂȘtre ? murmura-t-elle avant de se tourner vers Rosalia. Tu veux bien aller voir ? Je termine la liste.
Rosalia acquiesça, posa son verre, et se dirigea vers la porte. Elle l'ouvrit tranquillement, et se retrouva face à AgnÚs.
AgnĂšs, qui s'apprĂȘtait Ă parler, resta figĂ©e sur le seuil. Ses yeux s'Ă©carquillĂšrent lĂ©gĂšrement, et elle sembla perdre ses mots en voyant Rosalia. La lumiĂšre douce de l'entrĂ©e accentuait la beautĂ© naturelle de Rosalia : ses longs cheveux bruns encadraient son visage avec une Ă©lĂ©gance presque irrĂ©elle, et ses yeux noisette, profonds et captivants, fixaient AgnĂšs avec curiositĂ©.
â Eh bien... je... je ne savais pas que... bredouilla AgnĂšs, visiblement dĂ©concertĂ©e.
Rosalia fronça légÚrement les sourcils, intriguée par cette réaction étrange.
â Bonsoir, dit-elle d'une voix calme et posĂ©e. On se connaĂźt ?
AgnĂšs ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, comme si elle cherchait Ă se rappeler comment parler. Elle finit par prononcer son nom d'une voix presque tremblante :
â Rosalia...
Ce fut au tour de Rosalia de plisser les yeux, ses sourcils se fronçant un peu plus.
â Oui, c'est moi. Mais vous ĂȘtes... ?
AgnĂšs sembla reprendre un peu de contenance, bien que son sourire nerveux trahisse encore son trouble.
â Oh, pardon ! C'est juste que... je ne m'attendais pas Ă te voir ici, rĂ©pondit-elle avec un rire un peu forcĂ©. Je suis AgnĂšs, la voisine de Wanda. Et toi, tu...
Rosalia la fixa un instant, cherchant dans sa mémoire.
â Je ne crois pas qu'on se soit dĂ©jĂ croisĂ©es. Vous ĂȘtes sĂ»re qu'on se connaĂźt ?
AgnĂšs, toujours un peu troublĂ©e, secoua la tĂȘte.
â Peut-ĂȘtre pas directement... mais tu es difficile Ă oublier, disons.
Rosalia haussa un sourcil, un sourire légÚrement amusé naissant sur ses lÚvres.
â Eh bien, ça doit ĂȘtre un malentendu. Vous vouliez voir Wanda ?
AgnĂšs hocha la tĂȘte, mais son regard ne quittait pas Rosalia, comme si elle essayait encore de rĂ©soudre un mystĂšre qui semblait l'obsĂ©der.
â Oui...
à ce moment-là , Wanda arriva dans l'entrée, un torchon à la main.
â AgnĂšs ! Qu'est-ce qui se passe ? Tu es lĂ depuis un moment.
AgnÚs sembla sortir de sa transe et fit un pas en arriÚre, se forçant à sourire à Wanda.
â Oh, rien du tout, juste... une surprise. Mais je ne voulais pas dĂ©ranger.
Dans la cuisine, Rosalia reprit sa place prÚs du carnet et de son verre de vin, un sourire doux sur les lÚvres. Wanda, quant à elle, s'activait autour de la table pour finir de préparer la liste. Lorsqu'AgnÚs entra, elle hésita un instant avant de s'installer directement à cÎté de Rosalia.
Le parfum envoĂ»tant de Rosalia, une douce odeur de vanille mĂȘlĂ©e Ă des notes florales, effleura AgnĂšs, qui ne put s'empĂȘcher de l'inspirer subtilement. Sa proximitĂ© avec Rosalia la troublait, mais ce qui la troublait davantage, c'Ă©tait la maniĂšre dont Wanda interagissait avec elle.
â Alors, qu'est-ce qui vous occupe ? demanda AgnĂšs en s'efforçant d'avoir l'air dĂ©tachĂ©e.
Wanda sourit chaleureusement, sans percevoir la tension croissante dans l'air.
â On prĂ©pare un dĂźner pour Vision ce soir, expliqua-t-elle avec enthousiasme. Et heureusement, Rosalia est lĂ pour m'aider. Elle est une vĂ©ritable magicienne en cuisine.
Elle passa derriÚre Rosalia et posa briÚvement une main sur son épaule, un geste léger et naturel, mais qui fit grincer les dents d'AgnÚs.
Rosalia, de son cÎté, sourit à Wanda, son regard complice accentuant encore plus leur proximité.
â Oh, ce n'est pas grand-chose, rĂ©pondit Rosalia avec modestie. Je suis juste lĂ pour m'assurer que tout soit parfait.
Wanda rit doucement et, sans vraiment réfléchir, effleura la main de Rosalia sur la table.
â Et avec toi, tout l'est toujours, dit-elle en souriant.
AgnÚs fixa la scÚne, son sourire forcé dissimulant mal la jalousie qui montait en elle. La maniÚre dont Wanda touchait Rosalia, cette complicité évidente entre elles... c'était insupportable.
â Vous avez l'air trĂšs proches, observa AgnĂšs d'un ton qu'elle tenta de rendre neutre.
Rosalia tourna lĂ©gĂšrement la tĂȘte vers elle, intriguĂ©e par la remarque, mais Wanda rĂ©pondit avant elle.
â Eh bien, Rosalia est irremplaçable, dit Wanda avec un clin d'Ćil. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle.
AgnÚs serra un peu plus son verre, son sourire devenant plus crispé.
â Vraiment ? lança-t-elle, son ton lĂ©gĂšrement plus tranchant. Elle est irremplaçable pour toi ?
Rosalia haussa un sourcil, percevant enfin la tension dans la voix d'AgnĂšs.
â C'est gentil, mais je suis juste lĂ pour aider, rĂ©pondit-elle calmement, cherchant Ă apaiser la situation.
Wanda, toujours inconsciente du malaise, se pencha pour montrer une recette à Rosalia, son bras frÎlant le sien. AgnÚs détourna les yeux, mais la jalousie bouillonnait en elle.
Rosalia est à moi, pensa-t-elle, son regard se durcissant légÚrement.
AgnÚs inspira profondément, tentant de retrouver son calme. Mais chaque geste de Wanda, chaque sourire échangé entre elle et Rosalia, lui rappelait que Rosalia semblait bien trop à l'aise ici, bien trop proche de Wanda.
â Alors, reprit AgnĂšs d'une voix plus froide, tu es souvent ici pour aider Wanda ?
Wanda rit doucement.
â Aussi souvent que je peux la convaincre de venir, rĂ©pondit-elle avec un sourire Ă©clatant.
AgnĂšs serra un peu plus les dents, son regard se posant briĂšvement sur Rosalia. Elle voulait protester, revendiquer ce qu'elle pensait ĂȘtre sa place auprĂšs de Rosalia, mais elle se contenta de prendre une longue gorgĂ©e de vin.
Wanda ne sait pas Ă qui elle a affaire, pensa-t-elle, un sourire Ă©nigmatique apparaissant sur ses lĂšvres.
AgnĂšs regardait Rosalia, son cĆur se serrant Ă chaque instant. La voir ainsi, si proche de Wanda, la belle Rosalia qu'elle avait aimĂ©e des siĂšcles auparavant, lui Ă©tait insupportable.
Dans une autre vie, bien avant que le monde ne devienne ce qu'il était, Rosalia et AgnÚs avaient été ensemble. Pas de simples amantes, mais des ùmes profondément liées, leur amour brûlant d'une intensité qui avait défié le temps et la raison. Rosalia, avec ses longs cheveux bruns et ses yeux noisette envoûtants, avait toujours été l'incarnation de la perfection pour AgnÚs. à ses cÎtés, AgnÚs se sentait invincible, complÚte.
Mais tout cela était du passé. Une époque révolue, effacée par une main cruelle et impitoyable : Wanda.
AgnĂšs n'avait jamais oubliĂ©. Elle se souvenait encore du moment oĂč Rosalia lui avait Ă©tĂ© arrachĂ©e. Wanda, avec ses pouvoirs immenses et son dĂ©sir de tout contrĂŽler, avait trouvĂ© le moyen de manipuler les souvenirs de Rosalia, de lui faire oublier leur amour, leur histoire. Wanda l'avait transformĂ©e en une page blanche, un ĂȘtre sans mĂ©moire de leur passion passĂ©e. Et pire encore, Wanda s'Ă©tait rapprochĂ©e de Rosalia, utilisant cette amnĂ©sie pour crĂ©er une complicitĂ© que Rosalia n'aurait jamais dĂ» partager avec une autre.
Pour AgnĂšs, c'Ă©tait une torture quotidienne. Elle voyait Rosalia rire avec Wanda, partager des moments simples mais intimes, et cela lui brisait le cĆur. Rosalia lui appartenait autrefois. Elle Ă©tait son monde, sa raison d'ĂȘtre.
Mais Rosalia, elle, ne se souvenait de rien. Pas de leurs nuits passées à contempler les étoiles, pas de leurs promesses murmurées dans le secret de l'obscurité, pas de l'amour qui les avait consumées. Elle ne voyait en AgnÚs qu'une voisine parmi tant d'autres.
AgnÚs serrait son verre avec une telle force qu'elle craignait de le briser. Voir Rosalia ainsi, effacée de leur passé, était une douleur qu'elle ne pouvait plus supporter.
Wanda a fait ça, pensa-t-elle, la mùchoire serrée. Elle a détruit ce que nous avions, elle a volé Rosalia. Et maintenant, elle ose la toucher, la regarder comme si elle était à elle.
Le simple geste de Wanda, effleurant la main de Rosalia, Ă©tait comme un poignard dans le cĆur d'AgnĂšs. Chaque sourire Ă©changĂ© entre elles ravivait sa colĂšre et son dĂ©sespoir.
Rosalia, inconsciente de tout cela, tourna la tĂȘte vers AgnĂšs et lui adressa un sourire poli. Mais dans ses yeux, il n'y avait rien de l'amour qu'elles avaient partagĂ© autrefois. Rien qui trahissait la moindre reconnaissance.
â Tout va bien, AgnĂšs ? demanda-t-elle doucement, son ton sincĂšre mais dĂ©tachĂ©.
AgnÚs inspira profondément, luttant pour ne pas laisser sa voix trembler.
â Oui, tout va bien, rĂ©pondit-elle.
Mais au fond d'elle, elle savait que rien n'allait. Pas tant que Rosalia resterait sous l'emprise de Wanda. Pas tant qu'elle ne se souviendrait pas de qui elle était vraiment, et de l'amour qu'elles avaient partagé.
Et si Wanda pensait qu'elle pouvait s'en tirer ainsi, elle se trompait lourdement. AgnÚs n'avait pas dit son dernier mot. Elle récupérerait Rosalia. Coûte que coûte.
àŒșâĄàŒ»
Dans les bureaux impeccables de Computational Services Inc., Vision travaillait méticuleusement à son bureau. La routine de son quotidien était soigneusement orchestrée, et chaque détail semblait parfaitement en place. Pourtant, ce matin-là , une conversation anodine avec son patron, Mr. Hart, allait tout bouleverser.
â Alors, Vision, ĂȘtes-vous prĂȘt pour ce soir ? demanda Mr. Hart en passant la tĂȘte par-dessus le cube de Vision, un sourire imposant sur son visage.
Vision, relevant la tĂȘte de ses papiers, afficha un sourire poli mais lĂ©gĂšrement perplexe.
â Ce soir ? rĂ©pĂ©ta-t-il avec un ton interrogateur.
Mr. Hart rit légÚrement, comme si la question était une blague.
â Le dĂźner, bien sĂ»r ! Vous et votre charmante Ă©pouse nous recevez ce soir. Ma femme et moi attendons cette soirĂ©e avec impatience.
Vision resta un instant immobile, un lĂ©ger frïżœïżœmissement de panique se glissant derriĂšre son calme habituel.
â Ah, mais bien sĂ»r, le dĂźner, rĂ©pondit-il en dissimulant habilement son trouble. Tout est... parfaitement organisĂ©.
Mr. Hart lui adressa un regard approbateur avant de s'Ă©loigner.
DĂšs que son patron fut hors de vue, Vision resta figĂ© Ă son bureau, une main posĂ©e sur sa mĂąchoire dans une posture pensive. Un dĂ©tail dans ses souvenirs revint soudainement en force : sur le calendrier de la cuisine, Wanda avait entourĂ© la date d'un symbole Ă©trange, un cĆur noir.
â Un cĆur noir, murmura-t-il pour lui-mĂȘme. C'Ă©tait donc cela.
Il se leva immĂ©diatement, une urgence nouvelle dans ses mouvements. Il devait prĂ©venir Wanda. Ce dĂźner n'Ă©tait pas un simple rendez-vous ; c'Ă©tait le dĂźner, un Ă©vĂ©nement crucial pour sa relation professionnelle avec les Hart. Et Ă voir la confiance de Mr. Hart, tout devait ĂȘtre absolument parfait.
Dans son esprit analytique, Vision passa en revue tout ce qui pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire : la nourriture, l'ambiance, la conversation... Tout devait ĂȘtre irrĂ©prochable. Mais en ce moment prĂ©cis, il ne pouvait s'empĂȘcher de se demander si Wanda avait tout prĂ©vu ou si, comme lui, elle avait oubliĂ© l'importance de cette soirĂ©e.
Il attrapa son téléphone et composa le numéro de leur maison, espérant que Wanda serait en pleine préparation.
â Allons, tout va bien se passer, se murmura-t-il Ă lui-mĂȘme, cherchant Ă calmer la panique naissante. AprĂšs tout, Wanda avait toujours une solution.
Mais au fond, une inquiétude persistait : et si Wanda ne se souvenait pas non plus ?
àŒșâĄàŒ»
Dans la cuisine baignĂ©e par la lumiĂšre du matin, Wanda venait de poser son verre de vin pour jeter un coup d'Ćil Ă la liste des courses qu'elle et Rosalia avaient presque terminĂ©e. Tout semblait sous contrĂŽle, et elle se fĂ©licitait intĂ©rieurement d'avoir pris de l'avance sur le dĂźner.
C'est à ce moment-là que le téléphone sonna. Wanda attrapa l'appareil, un sourire distrait sur les lÚvres.
â Vision ? demanda-t-elle doucement en dĂ©crochant.
La voix de Vision, habituellement calme et posée, trahissait une légÚre panique.
â Ma chĂšre, je viens de parler Ă mon patron, Mr. Hart. Il m'a rappelĂ© que le dĂźner de ce soir est pour lui et sa femme.
Wanda blĂȘmit, son sourire s'effaçant instantanĂ©ment.
â Tes... patrons ? rĂ©pĂ©ta-t-elle, le souffle coupĂ©.
â Oui, Mr. et Mrs. Hart, confirma Vision. C'est un Ă©vĂ©nement important, Wanda. Une opportunitĂ© pour moi de renforcer ma position au sein de l'entreprise. Je compte sur toi pour que tout soit parfait.
â Parfait, bien sĂ»r, balbutia Wanda. Pas de problĂšme.
Mais dÚs qu'elle raccrocha, la panique s'empara d'elle. Elle posa brutalement le téléphone sur le comptoir et se passa une main dans les cheveux, ses pensées devenant un chaos.
â Les Hart... ce soir... Oh non, tout est Ă revoir ! murmura-t-elle en s'agitant autour de la cuisine.
Rosalia, qui observait la scÚne depuis la table, s'approcha calmement, son visage doux et rassurant. Elle posa une main légÚre sur le bras de Wanda, stoppant ses mouvements frénétiques.
â Wanda, respire, lui dit-elle doucement, sa voix apaisante comme une mĂ©lodie. Ăa va aller.
Wanda leva les yeux vers Rosalia, son regard troublé.
â Non, ça ne va pas ! Tout ce que j'ai prĂ©vu est trop simple, pas assez sophistiquĂ© pour impressionner ses patrons !
Rosalia serra un peu plus le bras de Wanda, la forçant Ă s'arrĂȘter et Ă se concentrer sur elle.
â Ăcoute-moi, reprit Rosalia, son ton ferme mais bienveillant. On peut tout gĂ©rer. On va ajuster le menu et revoir les dĂ©tails ensemble. Je suis lĂ , Wanda.
Les gestes de Rosalia Ă©taient naturels mais si proches qu'ils trahissaient une intimitĂ© qui n'Ă©chappa pas Ă AgnĂšs. Assise Ă l'autre bout de la piĂšce, AgnĂšs observait la scĂšne avec des yeux Ă©troits, le cĆur battant de colĂšre. Voir Rosalia si prĂšs de Wanda, si attentionnĂ©e, Ă©tait insupportable.
Wanda, de son cÎté, sentait déjà son stress diminuer sous l'effet de la présence apaisante de Rosalia.
â Tu es vraiment un ange, murmura-t-elle avec un sourire hĂ©sitant.
Rosalia répondit par un sourire sincÚre, se penchant légÚrement pour attraper le carnet de notes.
â Commençons par revoir le menu. Un plat principal plus raffinĂ©, peut-ĂȘtre un dessert un peu plus audacieux. Ăa fera toute la diffĂ©rence.
AgnĂšs croisa les bras, son regard se durcissant encore plus. La maniĂšre dont Rosalia effleurait le bras de Wanda, la douceur dans ses mots... c'Ă©tait insupportable. AgnĂšs serra les poings.
Wanda peut bien paniquer toute seule, pensa-t-elle avec amertume. Rosalia n'a pas Ă ĂȘtre lĂ pour la sauver. Elle est Ă moi.
AprÚs quelques minutes à discuter et réorganiser le dßner, Wanda reprenait peu à peu confiance. Elle posa une main sur celle de Rosalia et lui adressa un regard plein de gratitude.
â Merci, Rosalia. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Ces mots, accompagnés de ce contact, furent la goutte d'eau pour AgnÚs, qui détourna les yeux avec une colÚre sourde.
Rosalia, sans se douter de l'agitation intérieure d'AgnÚs, répondit à Wanda avec un sourire doux.
â Tu n'as pas Ă t'inquiĂ©ter. Je suis toujours lĂ pour toi.
AgnÚs, incapable de rester silencieuse, se redressa soudainement, un sourire figé sur les lÚvres. Wanda, aprÚs avoir pris une grande inspiration pour se calmer, se remit à stresser une fois de plus, ses mains s'agitant nerveusement autour des papiers et des recettes. Son esprit était en ébullition, incapable de se concentrer avec l'urgence de la situation. Ses yeux se perdaient dans les listes de courses qu'elle venait juste d'écrire, mais chaque détail semblait désormais un obstacle insurmontable.
AgnÚs, qui observait la scÚne avec une patience de plus en plus fragile, leva les yeux au ciel avec exaspération. Sans un mot, elle se leva, s'approcha de Wanda et lui dit d'une voix calme mais autoritaire :
â Tu vas te reposer, Wanda. Nous allons tout gĂ©rer, toi et moi. Les courses, le dĂźner, tout. Toi, tu n'as qu'Ă t'installer et te dĂ©tendre.
Wanda, un peu surprise par l'assurance d'AgnĂšs, la regarda fixement, mais la fatigue dans ses yeux commença Ă se mĂȘler Ă la reconnaissance. Peut-ĂȘtre avait-elle besoin de cette pause. Elle hocha lentement la tĂȘte, hĂ©sitant encore.
â Mais... AgnĂšs, je ne peux pas... c'est important pour Vision, pour nous tous...
AgnÚs coupa court à ses paroles en lui lançant un regard perçant.
â C'est tout rĂ©glĂ©. Rosalia et moi allons tout prĂ©parer.
Rosalia se sentit lĂ©gĂšrement mal Ă l'aise, le poids de la situation pesant sur elle. Elle n'avait jamais Ă©tĂ© aussi proche d'AgnĂšs qu'aujourd'hui, et chaque geste semblait plus intime que le prĂ©cĂ©dent. Mais en mĂȘme temps, une Ă©trange sensation de confort l'envahissait. AgnĂšs Ă©tait autoritaire, mais d'une maniĂšre qui la faisait se sentir... bien, presque protĂ©gĂ©e.
Soudainement, AgnÚs se rapprocha de Rosalia et posa ses mains sur ses hanches d'un geste fluide, comme si elle la guidait sans le moindre doute. Rosalia se figea un instant sous la pression légÚre de ses mains, mais la proximité ne lui déplaisait pas. Elle se sentit étrangement capturée par ce geste, ses muscles se tendant sous les mains d'AgnÚs. Son regard s'égara un instant vers Wanda, cherchant une réponse silencieuse à cette nouvelle dynamique, mais Wanda, en proie à ses propres pensées, ne remarqua pas tout de suite ce qui se passait.
â Allons-y, murmura AgnĂšs Ă Rosalia, la guidant vers la porte d'entrĂ©e avec une aisance qui trahissait une habitude dĂ©jĂ bien ancrĂ©e.
Wanda, encore un peu sous le choc, finit par se tourner vers elles avec une expression mĂȘlant surprise et soulagement.
â Vous ĂȘtes sĂ»res ? demanda-t-elle, un lĂ©ger tremblement dans la voix. Vous n'avez vraiment pas besoin de mon aide ?
AgnĂšs tourna la tĂȘte avec un sourire presque provocant, tout en continuant de guider Rosalia vers la porte.
â Oui, c'est vrai. Laisse-nous faire, Wanda. Profite d'un peu de repos.
Le geste d'AgnĂšs, bien que pratique et plein de confiance, perturbait lĂ©gĂšrement Rosalia. Elle n'Ă©tait pas habituĂ©e Ă ce type d'attention, mais quelque part, elle apprĂ©ciait ce cĂŽtĂ© protecteur et affirmĂ©. Chaque geste d'AgnĂšs la rendait plus consciente de sa propre proximitĂ© avec elle, et bien que cela soit lĂ©gĂšrement gĂȘnant, une partie d'elle ne pouvait s'empĂȘcher de l'apprĂ©cier.
La main d'AgnÚs sur ses hanches, bien que guidant, éveillait en elle des sensations qu'elle n'avait pas anticipées, des frissons qui la traversaient chaque fois que l'une d'entre elles se rapprochait. C'était subtil, presque imperceptible, mais suffisamment puissant pour troubler ses pensées.
AgnĂšs, cependant, restait inflexible et sĂ»re d'elle-mĂȘme, et Rosalia, bien qu'un peu perturbĂ©e, se laissait guider par cette confiance.
àŒșâĄàŒ»
Le bruit des portes du marchĂ© se fermait derriĂšre elles, et l'air frais du matin faisait frissonner lĂ©gĂšrement Rosalia, qui se concentrait dĂ©jĂ sur la liste de courses que Wanda lui avait confiĂ©e. Chaque dĂ©tail semblait devoir ĂȘtre parfait, chaque ingrĂ©dient soigneusement sĂ©lectionnĂ©. Elle Ă©tait concentrĂ©e, analysant les Ă©talages de fruits et lĂ©gumes comme une chef d'orchestre dirigeant son orchestre. Ses gestes Ă©taient fluides, efficaces, tandis qu'elle se penchait pour choisir les meilleurs produits.
Mais AgnÚs, qui marchait à ses cÎtés, n'était pas concentrée sur les étals. Son regard, toujours discret mais intense, se posait sur Rosalia. Elle la regardait avec une intensité silencieuse, une profonde nostalgie dans les yeux. Chaque mouvement de Rosalia, aussi naturel que cela puisse paraßtre pour les autres, réveillait des souvenirs enfouis depuis longtemps.
Ces gestes, pensa AgnĂšs, c'est exactement comme avant...
Elle se souvenait des moments passés à cuisiner ensemble, dans une autre époque. Rosalia, les cheveux en bataille aprÚs une longue journée, souriant sans effort alors qu'elles choisissaient des ingrédients, échangeant des rires, des regards complices, parfois silencieux, mais toujours emplis de cette affection presque tangible. Elles avaient partagé tant de moments comme celui-ci, des gestes simples, mais marqués par l'intensité de leur connexion. Tout cela lui manquait plus qu'elle ne l'aurait jamais imaginé.
Rosalia, elle, semblait ne rien remarquer de cette attention silencieuse. Elle attrapait les légumes avec soin, son esprit tourné vers la liste de Wanda, vérifiant chaque élément, sans dévier de sa tùche.
AgnĂšs, cependant, ne pouvait s'empĂȘcher de suivre chaque geste de Rosalia, la façon dont ses mains touchaient les objets, la douceur dans ses mouvements. Elle se rappela les touches subtiles qu'elles avaient partagĂ©es : la douceur de sa peau, la chaleur de son corps contre le sien lors de soirĂ©es passĂ©es Ă cuisiner dans le silence complice de leur ancien foyer. Une nostalgie douce-amĂšre l'envahit, une douleur douce mais lancinante qui s'Ă©tait installĂ©e au fil des annĂ©es.
Elle se souvint aussi de la façon dont Rosalia riait, un rire cristallin qui semblait effacer toutes les ténÚbres autour d'elles. La simplicité de ce rire lui revenait comme une mélodie oubliée, mais toujours présente. Si seulement elle se souvenait... pensa AgnÚs, si seulement elle savait ce qu'elle représentait pour moi...
Rosalia se redressa soudainement, une aubergine dans une main et un poivron dans l'autre. Elle s'arrĂȘta un instant, se tournant vers AgnĂšs qui la regardait toujours, perdue dans ses pensĂ©es. Rosalia sourit doucement, un sourire apaisant qui, bien que neutre, fit fondre une partie de la glace dans le cĆur d'AgnĂšs.
â Tu veux quelque chose de spĂ©cifique pour ce dĂźner ? demanda Rosalia, ne remarquant pas la profondeur du regard d'AgnĂšs.
AgnÚs baissa les yeux un instant, cachant son trouble, avant de sourire légÚrement.
â Non, ça ira. Continue de choisir, je te fais confiance.
Rosalia haussait les Ă©paules, un lĂ©ger sourire toujours sur ses lĂšvres, et reprenait sa recherche des meilleurs produits. Mais AgnĂšs, elle, sentait son cĆur se resserrer un peu plus Ă chaque geste de Rosalia. Les souvenirs affluaient Ă toute vitesse, lui rappelant des moments de tendresse qu'elles avaient partagĂ©s, des instants qui semblaient dĂ©sormais appartenir Ă une autre vie.
Je l'aime toujours, pensa-t-elle. Je l'ai toujours aimée...
Elle n'arrivait pas à détacher son regard de Rosalia, et pourtant, chaque mouvement, chaque sourire semblait maintenant tellement hors de portée. Rosalia ne se souvenait de rien. Et elle, AgnÚs, n'avait plus qu'à vivre dans cette douleur silencieuse, se contentant de ces moments volés, d'observer la personne qu'elle avait aimée devenir quelqu'un d'autre, sans la moindre mémoire de ce qu'elles avaient été.
Rosalia se tourna soudainement, son regard croisant celui d'AgnÚs avec une légÚre interrogation. Elle semblait enfin avoir remarqué l'intensité dans les yeux d'AgnÚs, cette sorte de gravité silencieuse qui flottait autour d'elle.
â AgnĂšs, ça va ? demanda Rosalia, inquiĂšte. Tu sembles... ailleurs.
AgnÚs cligna des yeux, soudainement ramenée à la réalité, et esquissa un sourire doux, dissimulant la vague d'émotions qui l'envahissait.
â Oui, ça va, rĂ©pondit-elle, sa voix plus douce qu'elle ne l'avait voulu.
Rosalia la regarda un instant, et bien qu'elle n'eĂ»t aucune mĂ©moire de ces moments, il y avait quelque chose dans son regard, une rĂ©sonance inexplicable. Elle hocha la tĂȘte, son sourire toujours prĂ©sent, puis reprit sa recherche parmi les Ă©tals.
AgnÚs la suivit, ses pensées envahies par une tendre mélancolie, sa main frÎlant accidentellement celle de Rosalia. Un frisson parcourut son corps, et une vague de chaleur l'envahit à ce simple contact, bien qu'il ne fût que le fruit du hasard.
Elle ferma les yeux un instant, profitant de cette proximitĂ©, se demandant si un jour, peut-ĂȘtre, Rosalia pourrait se souvenir de tout cela. De tout ce qu'elles avaient Ă©tĂ©.
àŒșâĄàŒ»
De retour avec les courses, AgnÚs et Rosalia se dirigÚrent vers la cuisine, leurs bras remplis de sacs et de paquets. L'atmosphÚre était un mélange agréable d'effervescence et de calme, comme une danse bien rodée qui les habitait depuis longtemps. Rosalia posa les sacs sur le comptoir et commença à déballer les ingrédients avec une concentration qui trahissait sa passion pour la cuisine. Elle se mit à organiser les légumes, à trier les herbes fraßches, et à préparer les différentes étapes du dßner.
AgnĂšs, cependant, observait chaque geste de Rosalia avec un regard pĂ©tillant de malice. Elle s'approcha doucement de l'autre femme, posant une main sur son Ă©paule avec une lenteur exagĂ©rĂ©e, comme si elle savourait chaque instant. Rosalia ne remarqua pas immĂ©diatement, absorbĂ©e par ses tĂąches, mais lorsque les doigts d'AgnĂšs effleurĂšrent sa peau, un frisson subtil la parcourut. Elle tourna la tĂȘte, ses yeux noisette rencontrant ceux d'AgnĂšs, et un lĂ©ger sourire se dessina sur ses lĂšvres.
â Tu sais, tu pourrais au moins me laisser couper les lĂ©gumes, lança AgnĂšs en plaisantant.
Rosalia leva les yeux au ciel, un sourire amusé étirant ses lÚvres.
â Et risquer de les couper tout de travers ? Non merci, j'ai mes mĂ©thodes, rĂ©pondit-elle, sa voix douce mais pleine de dĂ©fi.
AgnÚs rit légÚrement, un son léger mais espiÚgle, avant de s'approcher encore plus prÚs de Rosalia. Elle se pencha sur le cÎté de Rosalia, feignant d'observer le couteau avec une grande attention.
â Alors, tu penses que tu es la seule ici Ă savoir cuisiner ? Moi aussi, je sais dĂ©couper un oignon, tu sais, taquina-t-elle, en effleurant presque l'Ă©paule de Rosalia avec son bras.
Rosalia la regarda, une lueur de dĂ©fi brillant dans ses yeux. Elle s'arrĂȘta un instant, observant AgnĂšs avec une intensitĂ© nouvelle. Elle se redressa lĂ©gĂšrement, tournant son corps pour se placer face Ă elle.
â Ah bon ? Tu veux essayer, alors ? murmura Rosalia, un sourire joueur se dessinant sur son visage.
AgnĂšs, visiblement amusĂ©e, se pencha un peu plus prĂšs, Ă peine Ă quelques centimĂštres de son visage. Leurs souffles se mĂȘlĂšrent briĂšvement avant qu'AgnĂšs n'Ă©clate de rire, apprĂ©ciant le petit jeu qu'elles avaient engagĂ©.
â Peut-ĂȘtre que je vais te surprendre, dit-elle en haussant les sourcils de maniĂšre thĂ©Ăątrale, avant de s'Ă©loigner lĂ©gĂšrement et de saisir un autre lĂ©gume sur le comptoir.
Rosalia, tout en continuant de couper les lĂ©gumes, lança un regard furtif Ă AgnĂšs, ses yeux Ă©tincelants d'amusement. Elle adorait ce cĂŽtĂ© espiĂšgle d'AgnĂšs, cette Ă©nergie qui la mettait Ă l'aise, qui la faisait se sentir vivante, presque comme dans un autre temps, un temps oĂč elles Ă©taient seules toutes les deux.
AgnÚs, de son cÎté, savourait le moment. Elle taquinait, mais il y avait quelque chose de plus dans ses gestes, une complicité tacite qui flottait dans l'air entre elles. Chaque éclat de rire, chaque sourire complice renforçait cette impression qu'elles étaient en train de recréer quelque chose qu'elles avaient perdu, quelque chose d'inaccessible et pourtant si proche.
Rosalia, presque amusĂ©e par la situation, se pencha soudainement pour saisir un sachet de farine, mais AgnĂšs, dans un Ă©lan de malice, l'intercepta avant qu'elle ne puisse l'ouvrir. Elle posa doucement ses mains sur les hanches de Rosalia, la retenant un instant sans mĂȘme y penser. Rosalia se figea, un regard curieux mais aussi un peu surpris passant dans ses yeux.
â Tu es sĂ»re de pouvoir gĂ©rer cette tĂąche seule, ou veux-tu un peu d'aide de ma part ? demanda AgnĂšs dans un murmure.
Rosalia, dĂ©stabilisĂ©e par la proximitĂ© soudaine, sentit son cĆur s'accĂ©lĂ©rer, mais elle se reprit presque immĂ©diatement. Un sourire malin naquit sur ses lĂšvres.
â Je crois que je vais me dĂ©brouiller, mais merci pour l'offre, rĂ©pondit-elle, sa voix pleine de taquinerie.
Elle se dégagea doucement de l'étreinte légÚre d'AgnÚs et recommença à s'affairer aux légumes, mais cette fois, son esprit n'était plus tout à fait concentré sur la cuisine. Un léger frisson traversa sa peau à chaque mouvement qu'AgnÚs faisait, à chaque fois qu'elle se rapprochait de trop.
AgnÚs, sentant la tension douce et joyeuse entre elles, se contenta de sourire et de continuer à cuisiner à ses cÎtés. Les deux femmes étaient dans leur propre monde, chacune goûtant à la légÚreté et à la complicité retrouvée, un équilibre fragile mais exquis qu'elles ne voulaient pas briser.
â Tu sais, je pense que tu m'as bien eu, dit AgnĂšs, en sortant un peu plus de farine et en la saupoudrant autour, un sourire en coin.
Rosalia la regarda, amusée, se penchant légÚrement en arriÚre pour regarder son travail.
â C'est toi qui t'es laissĂ©e piĂ©ger, dit-elle d'un ton lĂ©ger. Je t'avais prĂ©venue.
AgnĂšs, prĂȘte Ă rĂ©pondre, se contenta finalement de sourire, son regard ancrĂ© dans celui de Rosalia. Ces moments Ă©taient simples, mais ils reprĂ©sentaient tellement plus. C'Ă©tait un lien fragile qui se renouait Ă chaque geste, Ă chaque mot Ă©changĂ©. Et bien que le passĂ© pĂšse encore lourdement sur elles, il y avait quelque chose dans l'air, une promesse silencieuse, qui leur disait que, peut-ĂȘtre, tout pouvait ĂȘtre diffĂ©rent cette fois.
Alors qu'elles s'affairaient à préparer le dßner, Rosalia, concentrée, avait pris un peu de farine dans ses mains pour l'incorporer dans la pùte. Mais dans un moment d'étourderie, une légÚre secousse fit tomber un nuage de farine sur elle, recouvrant son visage et son chemisier de petites particules blanches. Elle se figea un instant, surprise, puis éclata de rire en se regardant dans le miroir de la cuisine.
AgnĂšs, qui observait la scĂšne, ne put s'empĂȘcher de sourire. Ses yeux pĂ©tillĂšrent de malice, et elle se pencha en avant, feignant de ne pas pouvoir se retenir.
â Oh, mais quelle maladroite tu fais ! dit-elle en riant doucement. On dirait bien que la farine a dĂ©cidĂ© de t'adopter.
Rosalia, avec un sourire espiÚgle, essaya de se débarrasser de la farine en secouant sa chemise, mais cela ne fit qu'aggraver la situation, répandant encore un peu plus de poudre blanche sur elle.
AgnÚs se pencha alors en avant, un sourire joueur sur les lÚvres, et attrapa un torchon propre qui traßnait prÚs de l'évier. D'un geste tranquille mais déterminé, elle se dirigea vers Rosalia et, avec une douceur inattendue, prit son visage entre ses mains, l'incitant à se tourner vers elle.
â Laisse-moi t'aider, dit-elle avec une voix douce, presque cĂąline.
Rosalia la regarda, surprise par la proximité soudaine. Le regard d'AgnÚs était sincÚre, mais il y avait aussi une tendresse et une intimité qu'elle ne pouvait ignorer. Rosalia sentit une chaleur familiÚre se diffuser dans son ventre alors qu'AgnÚs commençait à tamponner délicatement la farine sur son visage avec le torchon, effleurant doucement sa peau. Le contact était si subtil, si intime, que Rosalia en fut presque distraite.
â Si tu ne voulais pas ĂȘtre nettoyer, tu n'avais qu'Ă faire tomber dans la farine dĂšs le dĂ©part, taquina AgnĂšs en effleurant doucement la joue de Rosalia, la taquinant avec un sourire malicieux.
Rosalia se mordit légÚrement la lÚvre, sentant un frisson parcourir son corps à chaque geste délicat d'AgnÚs. La proximité de leurs visages, l'attention particuliÚre qu'AgnÚs portait à chaque mouvement, étaient à la fois rassurants et déstabilisants. Elle se laissa faire, ses yeux fermés un instant sous l'effet du geste tendre d'AgnÚs.
â TrĂšs drĂŽle, murmura Rosalia, sa voix lĂ©gĂšrement plus basse, comme perdue dans la douceur du moment.
AgnĂšs, toujours concentrĂ©e sur son travail, glissa doucement le torchon sur le chemisier de Rosalia, essuyant la farine avec prĂ©caution, ses doigts effleurant parfois la peau de Rosalia sous les vĂȘtements, crĂ©ant des frissons malgrĂ© elles. Elle n'avait pas besoin de parler pour que la tension douce et palpable entre elles soit Ă©vidente.
â VoilĂ , maintenant tu es toute propre, dit AgnĂšs en terminant de nettoyer le dernier coin de son chemisier, un sourire satisfait sur les lĂšvres.
Rosalia, les joues légÚrement rosies, se redressa doucement, ne trouvant pas les mots immédiatement. Il y avait quelque chose de tellement... intime dans cet instant, quelque chose qui allait bien au-delà de l'acte simple de nettoyer. C'était une tendresse partagée, un geste qui portait en lui un poids émotionnel qu'elles ne pouvaient ignorer.
AgnĂšs la regarda un instant, toujours souriante, un brin taquine, mais aussi douce. Elle ne s'attendait pas Ă ce que ce moment de simplicitĂ© devienne aussi significatif. Mais cela en disait long sur ce qu'elles Ă©taient l'une pour l'autre, mĂȘme si, parfois, elles ne voulaient pas se l'avouer.
Rosalia prit enfin la parole, un sourire amusé mais sincÚre sur les lÚvres.
â Tu m'as bien eue, je crois que je vais devoir te remercier pour ce nettoyage de derniĂšre minute, dit-elle, un Ă©clat dans les yeux.
AgnĂšs, satisfaite de sa petite taquinerie, haussait les Ă©paules avec un sourire.
â Eh bien, on dirait que je suis la maĂźtresse de la farine et du torchon, dit-elle en plaisantant, avant de retourner Ă la prĂ©paration du dĂźner, l'atmosphĂšre entre elles marquĂ©e par cette proximitĂ© nouvelle, douce et pleine de non-dits.
AgnÚs et Rosalia se tenaient proches, l'air encore lourd de leur complicité silencieuse. Leurs regards se cherchaient, une tension douce et intime flottant entre elles. Alors que Rosalia, légÚrement perturbée mais touchée par la proximité d'AgnÚs, se concentrait sur la préparation des plats, AgnÚs, à la fois apaisée et troublée, la regardait, un léger sourire aux lÚvres, profitant de cet instant de douceur.
Mais avant qu'elles n'aient le temps de s'enfoncer plus dans ce moment suspendu, la porte de la cuisine s'ouvrit brusquement. Wanda entra, un peu essoufflée, les bras chargés de quelques courses supplémentaires. Elle se figea dÚs qu'elle aperçut les deux femmes si proches l'une de l'autre, et un frisson d'irritation traversa immédiatement son regard.
â Oh, je vois que vous avez tout pris en main ici, dit-elle avec un sourire qu'AgnĂšs n'arrivait pas Ă interprĂ©ter.
Elle s'approcha d'un pas assurĂ©, et en passant prĂšs de Rosalia, posa sa main sur sa hanche, son contact surprenant et presque possessif. Rosalia se tendit lĂ©gĂšrement sous la pression de la main de Wanda, mais ne dit rien. Cependant, AgnĂšs, qui observait la scĂšne avec un calme apparent, sentit une vague de frustration la submerger. Elle fixa la main de Wanda sur la hanche de Rosalia, son cĆur battant plus fort, un feu naissant dans ses entrailles. Elle n'aimait pas du tout cela. Pas du tout.
â Oui., dit AgnĂšs, sa voix soudainement plus froide.
Elle se leva, décidant qu'il était temps pour elle de prendre de la distance avant que la situation ne dégénÚre. Elle tourna son regard vers Rosalia, et bien qu'un sourire rassurant orna ses lÚvres, l'intensité dans ses yeux trahissait la colÚre qui bouillonnait en elle. Elle avait besoin de s'éloigner avant que la situation ne devienne trop difficile à gérer. Elle s'avança vers la porte de la cuisine, jetant un dernier regard à Wanda, son sourire s'étirant en un rictus presque imperceptible.
â Je vais prendre un peu l'air. Bonne soirĂ©e , dit-elle d'une voix plus douce, mais la tension dans son ton Ă©tait palpable.
AgnĂšs quitta la piĂšce d'un pas dĂ©cidĂ©, mais son cĆur tambourinait dans sa poitrine. Le contact de Wanda sur Rosalia n'Ă©tait pas seulement un geste inopportun, c'Ă©tait un dĂ©fi. Et AgnĂšs ne supportait pas les dĂ©fis, surtout quand il s'agissait de Rosalia.
àŒșâĄàŒ»
Le dßner de Wanda et Vision s'était déroulé à merveille. Malgré les préparatifs chaotiques et les tensions de la journée, tout s'était finalement bien enchaßné. Vision, parfait dans son rÎle d'hÎte charmant et attentif, avait impressionné son patron et sa femme, les Hart, qui avaient quitté la maison avec des compliments et des sourires sincÚres. Wanda, soulagée, avait remercié Rosalia et AgnÚs pour leur aide précieuse. L'ambiance s'était détendue, et la soirée s'était achevée dans une harmonie apparente.
Cependant, une fois la maison plongĂ©e dans le calme de la nuit, AgnĂšs â ou plutĂŽt Agatha, comme elle se nommait dans l'intimitĂ© de ses pensĂ©es â Ă©tait restĂ©e troublĂ©e. Voir Wanda si proche de Rosalia toute la soirĂ©e avait ravivĂ© une flamme de jalousie qu'elle avait tentĂ© d'ignorer, et surtout, cela avait renforcĂ© sa dĂ©termination. Elle ne pouvait plus continuer ainsi. Rosalia ne se souvenait de rien, mais Agatha, elle, se rappelait de tout : leur passĂ©, leur amour, leurs secrets. Wanda avait effacĂ© tout cela, et Agatha refusait de laisser cela ainsi.
Tard dans la nuit, alors que tout le monde dormait, Agatha s'était retirée dans sa maison, à l'abri des regards indiscrets. Là , elle sortit un vieux grimoire, un livre dont les pages noircies par le temps semblaient vibrer d'une énergie sombre. Le Livre des Damnés. Elle le posa avec précaution sur une table éclairée par la lumiÚre tremblante des bougies, et ouvrit ses pages d'une main sûre.
â Je vais lui rendre ses souvenirs, murmura-t-elle pour elle-mĂȘme, sa voix basse rĂ©sonnant dans le silence de la piĂšce. Je vais lui rendre ce qu'on lui a volĂ©.
Ses doigts parcoururent les pages anciennes, ses yeux s'arrĂȘtant sur des incantations complexes et des symboles oubliĂ©s. Elle savait que ce n'Ă©tait pas une tĂąche simple. Redonner la mĂ©moire Ă Rosalia impliquait d'affronter la magie puissante de Wanda, celle qui avait scellĂ© les souvenirs de leur passĂ© commun. Mais Agatha Ă©tait prĂȘte Ă tout risquer. Chaque page tournĂ©e lui rappelait leur amour d'autrefois, et chaque souvenir renforçait son dĂ©sir de retrouver celle qu'elle aimait.
Elle s'installa pour étudier les formules et les rituels nécessaires, bien décidée à mettre son plan en action. La nuit serait longue, mais Agatha savait qu'elle était sur le point de raviver une flamme éteinte depuis bien trop longtemps.
~~<><><><>~~ FIN~~<><><><>~~
Tag liste : @harknessshi
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Dans mes brumeux souvenirs, subsiste encore ce bateau.
Doux voilier de mon enfance , il galopait sur les flots.
Il avait l'odeur qu'ont les vieux marins,
Celle de la mélancolie et du chagrin.
L'odeur qu'ont ceux qui naviguent pour mieux se noyer,
Qui espĂšrent que leur tristesse les fera chavirer.
Je me souviens du soleil frappant la proue,
De l'eau salée, dont ma peau a gardé le goût.
Je me souviens des vagues qui venaient lécher mes pieds,
Quand, sur la cÎte, nous avions accostés.
Je me souviens du sable qui, dans ses rides, venait se loger,
De ses cheveux de miel, que les rayons aimaient carresser.
Je me souviens de l'océan se reflétant dans ses yeux
Et de son amour pour le grand bleu.
Et quelque part, au fond de ma mémoire,
Je le revois, souriant, sur son vieux voilier,
Alors seulement, j'aimerais savoir
Si, aux étoiles, de moi il a parlé.
#littérature#poÚme#poÚte#poésie#voilier#souvenir#papi#mémoire#mer#marin#océan#grand-pÚre#nostalgie#décÚs#étoile
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AVATARS créés pour le personnage de Daniel Osbourene sur le forum RPG HELLMOUTH
Il est aussi confus que l'on peut l'ĂȘtre lorsqu'on subit une congĂ©lation spontanĂ©e, qu'on Ă©clate en mille morceaux dans la foulĂ©e et qu'on rĂ©apparaĂźt spontanĂ©ment Ă poil une vingtaine d'annĂ©es plus tard avec autant de piges en plus sur le compteur. Ouais, il est vieux maintenant. Mais Ă part le fait qu'il a pris quelques petites rides aux coins des yeux et a trouvĂ© un poil blanc dans sa toison pubienne, il ne sent pas vraiment de diffĂ©rence. Il trouve mĂȘme que la quarantaine lui sied Ă merveille. C'est juste que c'est dĂ©routant. Il ne comprend rien Ă ce qui lui est arrivĂ© et les mĂ©decins qui lui ont fait passer toutes sortes d'examens non plus, mais il suspecte fortement le surnaturel de lui avoir jouĂ© un mauvais tour. Il se dit que Willow pourra peut-ĂȘtre l'aider Ă y voir plus clair et aprĂšs ĂȘtre restĂ© quelques jours en observation Ă l'hĂŽpital, il prend un bus, direction la vallĂ©e du soleil.
Ă part le fait qu'aujourd'hui, tout le monde a le regard scotchĂ© aux Ă©crans de tĂ©lĂ©phones portables sur lesquels on a oubliĂ© de mettre les boutons, Sunnydale n'a pas tellement changĂ©, toujours aussi inconsciente de reposer sur une bouche des enfers. Ă moins qu'on ait rĂ©ussi Ă lui seller les lĂšvres lors de ces deux derniĂšres dĂ©cades ? Ăa l'Ă©tonnerait, mais il n'est plus sĂ»r de rien avec ce qui lui est arrivĂ©. Quoi qu'il en soit, Willow est introuvable. Pareil pour Alex, Giles et Dawn. Ils ne sont pas aux endroits oĂč il aurait Ă©tĂ© Ă peu prĂȘt sĂ»r de les trouver une vingtaine d'annĂ©es plus tĂŽt. Ce qui n'est pas surprenant maintenant qu'il y pense. La maison de ses parents est toujours lĂ , mais il n'ose pas se prĂ©senter Ă eux, se contentant d'observer de loin leurs silhouettes Ă travers les fenĂȘtres. Lorsque la nuit se met Ă tomber, il tourne les talons et commence Ă marcher sans destination.
Ses pas le mĂšnent au cimetiĂšre de Sunnydale. La mort de Buffy ne remonte pas Ă si longtemps que ça pour lui. Il Ă©tait en tournĂ©e lors du dĂ©cĂšs de la tueuse et n'a pas encore eu l'occasion d'aller se recueillir sur sa tombe. Il sait pertinemment que la nuit n'est pas le meilleur moment pour visiter le cimetiĂšre, mais qui sait, ce sera peut-ĂȘtre l'occasion de rencontrer la tueuse de cette gĂ©nĂ©ration ? N'ayant pas assistĂ© Ă l'enterrement de son amie, il se promĂšne dans le cimetiĂšre en lisant les noms sur les tombes. C'est alors qu'il tombe sur une femme aux cheveux blonds. Elle se retourne. C'est Buffy. Enfin ce Ă quoi ressemblerait Buffy si elle Ă©tait toujours vivante avec quelques annĂ©es en plus. Elle l'appelle et il reconnaĂźt sa voix. Son cĆur se met Ă battre vite et fort dans sa poitrine. Le visage crispĂ©, il se fait violence pour s'empĂȘcher d'y croire, craignant d'ĂȘtre la victime d'un subterfuge, ou d'avoir sombrĂ© dans la folie, et de se faire une fausse joie. Et pourtant...
"Buffy... C'est bien toi... Mais... Mais comment ?"
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Le temps file , se rattrape sur nos Ă©paules
Le soleil revient et repart
Et les murs s'Ă©croule dans ses ombres
La rouille s'installe sur les chaine des vélos
Et les ronces laisse pousser leurs feuilles
Le verre se brise , redevient sable
Les aiguilles arrĂȘtent de tournĂ©
Sous le regard las des nuages
L'eau s'Ă©vapore des gouttiĂšre
Les toits se fissurent, les dalles se craquĂšlent
L'herbe jaillit dans son monde verdĂątre
L'Ă©corce s'Ă©paissit , les racines sortent dire bonjour au ciel
Le temps passe et se rattrape sur nos Ă©paules
Les rides s'installe , les bleus s'effacent
Les cicatrice se fanent et le soleil se couche
Le temps virevolte et suit le vent
De nos expiration qui s'estompe au printemps.
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Il suffit d'y croire
J'ai marché, j'ai couru
Je suis tombée, j'ai perdu
J'ai tracé mon chemin
Dans le brouillard du matin
J'ai porté sur mon dos
Ma vie comme mon fardeau
Qu'on cachait trop souvent
Qui nous brûle dedans
J'ai chialé dans les rues
J'étais brisée et déçue
Qu'on me lĂąche la main
Et qu'on n'me laisse rien
Que quelques rides sur le cĆur
Et les miettes du bonheur
Que les pigeons apportent
Quand je suis presque morte
Pourtant j'ai gravé sur ma peau
Ă l'encre de mes mots
Il suffit d'y croire
OĂč que se cache l'espoir
Il suffit d'y croire
Et qu'importe ce que nous renvoie le miroir
Il suffit d'y croire
Tant pis pour les idées noires
On va pas Ă©teindre le soleil
Ni les Ă©toiles dans le ciel
Il suffit d'y croire, oh oh oh
Il suffit d'y croire, oh oh oh
J'ai aimé pour de vrai
J'ai livré tout mes secrets
J'ai juré pour la vie
Mais je crois bien qu'on m'a menti
J'ai tourné toute la nuit
J'ai cherché des réponses à la vie
Soûlés par mes questions
J'ai bien cru toucher le fond
Alors j'ai gravé sur ma peau
J'ai voulu trouver les mots
Il suffit d'y croire
OĂč que se cache l'espoir
Il suffit d'y croire
Et qu'importe ce que nous renvoie le miroir
Il suffit d'y croire
Tant pis pour les idées noires
On va pas Ă©teindre le soleil
Ni les Ă©toiles dans le ciel
Il suffit d'y croire, oh oh oh
Il suffit d'y croire, oh oh oh
Et mĂȘme si j'ai mal au cĆur
Et mĂȘme s'il est un peu fĂȘlĂ©
Je sais j'ai commis des erreurs
Mais tout peut se réparer
Il suffit d'y croire, oh oh oh
Il suffit d'y croire, oh oh oh
Il suffit d'y croire
OĂč que se cache l'espoir
Il suffit d'y croire
Et qu'importe ce que nous renvoie le miroir
Il suffit d'y croire
Tant pis pour les idées noires
On va pas Ă©teindre le soleil
Ni les Ă©toiles dans le ciel
Il suffit d'y croire
Paroliers : Mathilde Gerner / Thomas Caruso
Paroles de Il suffit d'y croire
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Puy des anges
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse, la honte, les remords, les sanglots, les ennuis, et les vagues terreurs de ces affreuses nuits qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ? Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine, les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, quand la vengeance bat son infernal rappel, et de nos facultés se fait le capitaine ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? Ange plein de santé, connaissez-vous les fiÚvres, qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, comme des exilés, s'en vont d'un pied traßnard, cherchant le soleil rare et remuant les lÚvres ? Ange plein de santé, connaissez-vous les FiÚvres ?
Ange plein de beautĂ©, connaissez-vous les rides, et la peur de vieillir, et ce hideux tourment de lire la secrĂšte horreur du dĂ©vouement dans des yeux oĂč longtemps burent nos yeux avides ? Ange plein de beautĂ©, connaissez-vous les rides ? Ange plein de bonheur, de joie et de lumiĂšres, David mourant aurait demandĂ© la santĂ© aux Ă©manations de ton corps enchantĂ© ; mais de toi je n'implore, ange, que tes priĂšres, ange plein de bonheur, de joie et de lumiĂšres.
Charles Baudelaire - réversibilité
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L'heure du petit rafraichissement de l'aprĂšs-midi
Finalement, on aime Ă quatre-vingt-dix ans comme Ă quinze, lâĂąge ne change rien. Câest la seule Ă©motion qui arrive toujours Ă tout chambouler. Peu importe le corps, les rides. Peu importe lâenveloppe, il nây a que le cĆur qui compte. Et tant quâil bat, il peut aussi vibrer. Serena Giuliano- (Un coup de soleil)
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Ma vie J'ai eu vingt ans et bientĂŽt trente, les quarante ont suivi et aussi les cinquante et bien plus... , avec quelques unitĂ©s pour perturber les comptes. J'ai lu des magazines qui parlaient de mes rides, de bouchers qui taillaient dans les bides et remontaient des seins Ă la file comme dans les usines pour les automobiles. Rester jeune, peu importe le prix ! Info, intox, il paraĂźt mĂȘme que le botox... Alors, lĂ , moi, j'dis stop. Remonter le temps ? Avoir encore vingt ans ? Ăa va pas, non ? Tu sais quoi ? J'ai pas le temps ! Demain, dans un mois, dans un an, j'irai me balader pas trĂšs loin sur la plage et je ramasserai des galets arrondis que je colorierai aux couleurs du bonheur. Je lirai des lĂ©gendes, Ă©couterai des contes et puis les offrirai Ă qui voudra entendre. Je me ferai des amis, au hasard sur la toile, dans la rue ou au bar; on discutera jusqu'au bout de la nuit de la vie, de l'amour et de la mort aussi. Demain, dans un mois, dans un an, j'aurai les bras cĂąlins de mes petits enfants Ă mon cou enroulĂ©s pour mieux me protĂ©ger. Mes enfants seront lĂ et nous nous sourirons, heureux d'avoir su traverser sans sombrer les tempĂȘtes, les naufrages et puis quelques orages. Il m'arrivera encore de chanter, de danser et de me rĂ©galer de gĂąteaux, de bonbons, de p'tits plats mijotĂ©s sans penser aux kilos ou bien Ă ma santĂ©. Demain, dans un mois, dans un an, je sortirai la nuit avec tous les hiboux et verrai le soleil sur la mer se lever. Je marcherai longtemps en goĂ»tant le silence J'aimerai les odeurs de la mousse en automne et du foin en Ă©tĂ© et le chant des cigales et le soleil brĂ»lant. J'Ă©couterai toujours le malheur qui se plaint. J'Ă©prouverai encore les bouffĂ©es de colĂšre face Ă la bĂȘtise et la haine Ă©talĂ©es. Jamais ni l'injustice ni l'infamie je n'accepterai et lĂšverai en l'air, mon poing avec rage ! Demain, dans un mois, dans un an... Et si la mort survient, car elle survient toujours, la garce, elle me trouvera debout, occupĂ©e et ridĂ©e.
Mireille BergĂšs- (RĂȘves-PoussiĂšres)
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Mes racines volantes
Mes racinesÂ
Ce sont eux qui les ont
Embrouillées avec les heures du passé
Oubliées dans leurs mains
Par hasard
Mes racines dénouées. Mes racines
En lâair dĂ©racinĂ©. Hors terreÂ
Ce sont eux qui les ont. Ces morceaux de nous, qui manquent
Au cĆur qui jeĂ»ne et
à la chair qui réclame
les caresses et les mots
Nos chansons
Le regard le plus beau
Le silence qui mâarrĂȘte et le temps coincĂ© au mur
Les bouches⊠toutes les lunes de ma tĂȘte et le soleil
Puissant. Le sauvage qui me protĂšge. Ce sont eux
Ces morceaux de nous
Ce pĂȘle-mĂȘle qui mâemporte
Qui mâattrape
Dans le roulis insouciant de mes tripes
Qui Ă©tire le sang qui parle
Sans trĂȘve
Comme les rides
Qui foncent sur la peau sĂšche, dans les miroirs
Les formes, les départs
Et les lignes craquelées du soir qui me retrouvent
Seule et enracinée dans le vol
Comme tous ces morceaux de nous qui dansent
Mofred
Ma librairie online (cliquez ici) ouvrages gratuits
Poésie en mouvement sur www.instagram.com/lafalfy
Ouvrages publiĂ©s en papier, à  la vente sur www.bubok.es PelĂcano mambĂ (poĂ©sie, 2022) Historias para un instante de amor (poĂ©sie, 2020)
Merci!đčđč
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Les bons pieds trĂ©bucheront tĂŽt ou tard ; Le dos fier se pliera ; Les cheveux deviendront gris ; Un beau visage se couvrira de rides ; Et seul un bon cĆur est comme le soleil, il ne change jamais et portera la chaleur !
W. Shakespeare
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