#rat de métal
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Imaginaire n°568 lundi 13 novembre 2023 inspirée par “Promenades accompagné” d’Olivier Hervy
Il y a des promenades dont on se passerait bien. L’ELDORADO
Prison fédérale de Blackfield, en Oregon. 2034, c’est un automne chaud. Très chaud. La situation des migrants, venus par les côtes du Pacifique pour simplement accoster dans l’État indépendant de Californie, sont quelquefois les victimes de trafic d’esclaves… et sont débarqués bien plus loin au nord. Miguel Rodriguez, informaticien mexicain, a tenté de joindre “l’Eldorado” ; pensant pouvoir travailler chez Gogole, dans la Silicone Vallée. Et le voilà dans ce “Centre de tri”. La cellule s’ouvre, laissant passer un rayon de soleil dans ce trou à rats où s’entassent les “À trier”. Le garde reste sur le pas de la porte, les jambes écartées, les poings sur les hanches, regardant, la mâchoire crispée, ces paquets humains d’un air froid. — N°5412 !… Seul un silence apeuré lui répond. — N°5412 ! Répète-t-il en criant. Un petit homme se fraie un chemin parmi ses codétenus. Il se positionne, tremblant, devant le garde. — C’est moi, monsieur. Le garde lui assène une claque qui lui fait presque perdre l’équilibre. — Espèce de chien ! J’aime pas me répéter. Mets-toi à genoux. Obéissant à l’injonction, il s’exécute. L’autre sort un collier de métal, un large collier, lourd et froid, et enferme son cou. Il attache une chaîne à l’anneau. — Tu vas me suivre. Sans attendre aucune réponse, le garde donne un coup sec sur la chaîne. — Allez ! Viens, tu vas faire une petite promenade.
Dehors, il fait plus chaud que dans la cellule, et le soleil brûlant a transformé depuis quelques années la campagne en toundra aride. À la sortie du bâtiment, Miguel doit suivre le garde dans un couloir, entre deux murs de haut grillage. Il n’y a personne, juste lui et l’autre. Alors qu’il marche derrière son tortionnaire […] la suite à lire par le lien.
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Tania Louis, Agatha Liévin-Bazin, Elea Heberle (aut.), Guillaume Bonotaux (ill.) : La battle du vivant. Une plongée dans la biodiversité
See on Scoop.it - Variétés entomologiques
Un voyage amusant dans la diversité du monde vivant (les animaux, les végétaux, les bactéries…), pour secouer nos idées reçues sur ses incroyables facultés !
La battle du vivant Une plongée dans la biodiversité Tania Louis, Agatha Liévin-Bazin, Elea Heberle Illustrateur : Guillaume Bonotaux Préface de : Marc-André Selosse
Octobre 2023 "Embarquez pour un voyage illustré et ludique, à la rencontre de la biodiversité sous toutes ses formes ! Dans ce livre, plantes, animaux et micro-organismes (bactéries, amibes, virus…) ont chacun leur porte-parole et sont prêts à tout pour défendre leurs modes de vie. Reproduction, alimentation, locomotion, communication… Qui sera le plus efficace ? Ou le plus original ? Chaque espèce a ses spécialités et tire son épingle du jeu de manière discrète ou spectaculaire ! Champignons aux centaines de sexes, rat-taupe nu survivant plusieurs minutes sans oxygène, groupe d’arbres vieux de plusieurs dizaines de milliers d’années, bactéries respirant du métal, fleurs détectant les insectes en vol ou oiseaux capables de dormir sans se poser : tous font preuve de capacités incroyables. A vous d’arbitrer pour désigner qui gagnera la battle du vivant ! À travers des anecdotes drôles, insolites ou impressionnantes, trois autrices passionnées aux compétences complémentaires vous invitent à la découverte de curieux organismes, dans ce livre accessible à tous et richement illustré. S'il prend la forme d'une compétition, cet ouvrage constitue avant tout une invitation à découvrir la pluralité des formes de vie qui cohabitent sur notre planète, au sein d'écosystèmes dont on connaît désormais l’extrême fragilité."
Bernadette Cassel's insight:
À travers des anecdotes drôles, insolites ou impressionnantes, trois autrices (virologue, éthologue, biologiste moléculaire et cellulaire) vous invitent à la découverte de curieux organismes.
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Le Rat des villes et le Rat des Champs (steampunk apocalyptique)
Dans un monde post-apocalyptique, où les villes en ruines, Se dressent telles des carcasses de machines déchues, Vivait un rat des villes, rusé comme un renard Qui avait tout ce qu'il voulait : nourriture, abri et confort.
Un jour, un rat des champs, plus modeste et simple, Vint rendre visite à son ami citadin, Mais dès qu'il vit les imposants gratte-ciel de métal, Il se sentit petit et démuni, presque animal.
Le rat des villes lui offrit un festin de viandes rares, Et lui montra son appartement de luxe, aux lumières éclatantes, Mais le rat des champs, peu habitué à tant de faste, Se sentit mal à l'aise, presque oppressé par cet univers vaste.
Le lendemain, ils allèrent explorer la ville désolée, Et le rat des champs vit alors la misère et la pauvreté, Les habitants affamés, errant comme des ombres dans les rues, Et le rat des villes, souriant, leur volait leur nourriture, sans retenue.
Le rat des champs, révulsé par cette vie dépravée, Retourna aussitôt à sa campagne, pour y retrouver sa liberté, Et ses modestes repas, mais il avait compris une chose : La richesse matérielle ne vaut rien sans l'amitié et la cause.
Morale : Dans ce monde de machines et d'acier, il est facile de se perdre, De succomber aux tentations du pouvoir et de la richesse, Mais il est important de ne jamais oublier d'où l'on vient, Et de toujours garder son humanité, quoi qu'il advienne.
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Argent ! Argent ! Argent ! - David Frenkel
Argent ! Argent ! Argent ! Dieu des temps modernes, La probité se prosterne Au pied de ton métal. Devant ton faste et ton clinquant, La rectitude courbe l’échine. Sous l’âme, parcelle divine, Vit le gnome, gardien du veau d’or. Par les ficelles de la cupidité, Il rappelle à lui l’humanité L’église est ailleurs pour le pire et le meilleur. « J’achète, Je vends » prières contemporaines, Se récitent dans les temples de la finance. Exauce-nous grand ordonnateur ! Reprennent en chœur les apôtres du profit. Eh, te voilà, souris ! Le gain est triste quand il est rat. L’index va enfoncer les requêtes des hommes, Dans le boîtier qui flèche leurs souhaits. Des oui et des non cheminent jusqu’à toi Ils forment ton cerveau, stupide machine ; Le logos est devenu binaire. Un clic, et te voilà divine richesse Un hic, et te voilà diable de misère. La menue monnaie tinte la sébile ; Les gros billets sonnent le tocsin. L’obole, fredonne sa modestie Aux clairons d’une richesse investie. Read the full article
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Horoscope chinois du jour du samedi 11 février 2023 : le Rat de Métal : Femme Actuelle Le MAG
Horoscope chinois du jour du samedi 11 février 2023 : le Rat de Métal : Femme Actuelle Le MAG Path 2 645DBCB3-7979-441A-BA4B-98E7BF17E1BE 1785B508-2A96-4CF5-AA87-79B0FE0441BF publicité … CLIQUEZ ICI POUR POURSUIVRE LA LECTURE
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2020 : Année du Rat de Métal 🏯 🐀 🏯
Dans l’astrologie chinoise, le Rat est curieux, rusé et débrouillard. Son année arrive en tête de la rotation des 12 signes et symbolise le renouveau. Cette période s’accompagne souvent d’expériences nouvelles favorables à tous les signes.
Le Métal est également un symbole de réussite, car dans les éléments il représente la production. Il est fort, résistant et durable. Toutes ces qualités réunies annoncent une année du Rat de Métal 2020 qui concrétisera croissance et succès, selon TheChineseZodiac.org.
#rat de métal#horoscope chinois#gif animé#année du rat#chinese new year#chine#funny pics#rat#animals#illustration#fidjie fidjie
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2020, rat de métal, une année qui vous sourit !
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Joyeux Nouvel An Chinois! Année du Bœuf de métal. En espérant qu'elle soit moins pire que l'année du rat de métal (2020).
(C) @melachanart
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Tales of bad radioactive rats !
De nouveaux dessins originaux en vente sur mon site, non il n'y a pas que des tirages.
Bad Rat ~ Encre de Chine, Acrylique & Pastels sur Papier Montval Grain Fin 300g Encadré Métal A4 ~ Frais de port offerts pour la France
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Cinq choses à savoir sur le nouvel an chinois
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Bonne année ! Adieu les terribles jours de 2020 placés sous le signe du rat de métal. En 2021, place au Buffle de métal. Ce vendredi 12 février la communauté asiatique fête la nouvelle année. Découvrez cinq choses à savoir sur le Nouvel An chinois, évènement devenu mondial. Chaque année associe un animal du bestiaire chinois à un élément Soixante typologies sont possibles. Cette année met à l’honneur le buffle associé à l’élément métal. Pour comprendre, il suffit premièrement d’avoir en tête l’enchaînement des animaux du bestaire chinois : rat, buffle, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, mouton, singe, coq, chien et cochon. La légende veut que l'ordre ait été établi par le résultat d'une course organisée par l’empereur de jade, le chef des dieux. Épreuve à la suite de laquelle l'empereur a décidé que les douze premiers arrivés représenteraient les années de naissance de ses sujets. Ainsi naquit l'organisation du calendrier chinois. https://twitter.com/ParisJeTaime/status/1360151763630903297 De son côté, la théorie des cinq éléments a vu le jour à la fin du IVe siècle avant notre ère. Ces cinq éléments les "WU Xing" (cinq mouvements) , à savoir, l'eau, le feu, le bois, le métal et la terre seraient les cinq processus fondamentaux présents dans l'univers. Par exemple, l'eau induit un processus d'écoulement, le bois de construction et le feu de combustion. Dans le calendrier chinois, chacun des éléments régit deux années consécutives. En tout, ils forment un cycle de dix ans qui s'associe à celui du zodiaque, qui lui dure douze. C'est pour cela qu'un même animal peut être associé à différents éléments selon les années. Le jour du Nouvel An chinois n'est jamais le même Pas de 1er janvier pour célébrer la nouvelle année. La tradition chinoise veut l'utilisation d'un calendrier luni-solaire. En d'autres termes, le premier jour de l'année coïncide avec une nouvelle lune. La deuxième depuis le solstice d’hiver, juste avant la phase lunaire du solstice de printemps. Toute une organisation ! Le jour même n'est pas établi, mais la période si. Le Nouvel An chinois est systématiquement fêté entre le 21 janvier et le 19 février. Pas de doute là-dessus. À savoir : Bien qu'en Chine le calendrier soit luni-solaire, il se réfère au calendrier grégorien (le nôtre). Par conséquent, une année se divise en douze mois mais ne compte que 354 ou 355 jours. Le Nouvel An chinois, synonyme de congés en Asie Chaque année depuis l'an 2000, le gouvernement chinois accorde deux semaines de congés à ses citoyens, surnommées les "semaines d'or". Il est question d'accorder trois jours fériés autour d'un week-end. De façon à ce que chacun dispose d'une semaine. https://twitter.com/AmbassadeChine/status/1360198419998982152 Justement, l'une d'elle est prévue pour célébrer le Nouvel An chinois. Cette année, le conseil d'État de Chine a mobilisé la semaine du 11 février au mercredi 17 février. En plus de cela, sont requis des jours de récupération du 7 au 20 février. Il s'agit de la seule période de l'année, où les usines et les centres de production peuvent fermer pendant plusieurs semaines. C'est dire ô combien cet évènement importe. La plus importante période migratoire S'ils disposent de seulement deux semaines de congés par an, les Chinois comptent bien en profiter. L'agence de presse Xinhua rapporte que le ministère des Transports chinois s’attend à enregistrer environ 1,15 milliard de voyages (train, voiture ou avion) sur cette période de "chunyun". C'est le nom donné à cette période touristique printanière de 40 jours. Un Nouvel An entre superstitions et traditions Saviez-vous que le soir du Nouvel An il vaut mieux ouvrir ses portes et ses fenêtres, jusqu'à minuit, pour laisser l'année précédente s'en aller ? Ce n'est pas tout. N'hésitez pas à régler vos dettes, ainsi vous pourrez espérer une année prospère. Autrefois, certains éclataient des pétards dans le but de faire fuir les animaux maléfiques. Plus fort était le bruit, meilleure l'année s'annonçait. Depuis 2018, cette tradition est interdite dans plus de 400 villes pour limiter la pollution dans l'un des pays les plus atteints par ce fléau. Les enveloppes rouges envoyées au Nouvel An chinois Sans oublier les "hongbao". Vous avez peut-être entendu parler de ces petites enveloppes rouges échangées à l’occasion du Nouvel An chinois. Sans surprise, elles sont censées contenir de l'argent puisqu'il s'agit d'un évènement prônant prospérité. D'ailleurs, ne balayez pas ce soir-là ! Cette action pourrait faire fuir la bonne fortune. Plus les années passent, plus les amateurs de cette tradition utilisent une plateforme en ligne pour procéder à l'envoi. En 2017, 46 milliards d'enveloppes rouges ont été envoyées par We chat. Voilà, le Nouvel An chinois n'a plus de secret pour vous. "新年快乐" (bonne année) ! À lire également : Les cinq lieux incontournables où aller en voyage Read the full article
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fanfic Adrienne de Lenverpré x Célestin Hennion, inspirée par une petite discussion avec @brulezrome à propos de comment et quand vont-ils oser enfin se dire qu’ils s’aiment (bon ben... c’est pas du Balzac hein?)
titre : un mot dans la cuisine
2 240 mots, tout en français
pg : rien de méchant, ici on aime le cucu et le fluff... après ce qu’ils ont vécu tous les deux, ils le mérite bien
personne pour me relire, désolée pour les fautes *YOLO*
Il lustrait le revers de sa montre à gousset pour la dixième fois ce matin. Le métal rutilait, étincelait contre le velours noir de son gilet et Célestin soupira à de telles futilités. Même vêtu de haillons, il resterait une autorité et le meilleur limier de Paris. Mais après de nombreuses années dans les arcanes de la justice, l’officier connaissait la chanson… Célestin savait être diplomate quand il le fallait.
Il avala une nouvelle gorgée de café et regarda la petite horloge de sa cuisine. Encore cinq minutes et il allait être en retard.
Un parfum de lilas stoppa ses pensées -un frôlement -un bruit de soie sur une peau nue -une main sur son dos. Célestin se retourna et Adrienne lui offrit un sourire fatigué mais sincère. Machinalement, elle passa une main dans sa chevelure rousse dans l’espoir d’y mettre un semblant d’organisation, et resserra la ceinture de sa robe de chambre froissée autour de sa taille. Même matinale, la beauté brute d’Adrienne restait fascinante.
Leurs lèvres se rencontrèrent alors dans un baiser chaste, bouche close contre bouche close, une caresse furtive mais pleine de tendresse.
“Bonjour,” murmura Célestin.
“Bonjour,” la femme rousse répliqua, et glissa ses doigts le long de la manche de Célestin avant de les arrêter à ses boutons de manchette. Elle inclina la tête, séduite. “Vous êtes très élégant.”
“Conférence de Leblanc ce matin, avec toute la Sûreté et la Préfecture.” Adrienne hocha la tête, se rappelant qu’il avait évoqué cette réunion hier soir, avant d’oublier aussi vite cette information considérablement moins captivante que le furent ses lèvres sur sa peau. “Je me dois de bien présenter.”
“Allez-vous faire un discours à vos troupes ?”
Une longue lamentation de sa part, et puis “…malheureusement.”
Adrienne croisa les bras sur sa poitrine, sa curiosité titillée.
“Oh, j’aimerais assister à cela.”
“Non. Vraiment. Vous ne voulez pas.”
Elle rit, et Célestin attrapa une tasse de porcelaine blanche avec un liseré de fleurs violette.
Sa tasse, à elle. Au fil des mois de leur relation, ils avaient chacun semé ici et là de petits cailloux dans la demeure de l’autre. Une tasse fleurie chez lui ou une veste noire chez elle. Deux châles et un flacon de parfum chez lui ou un briquet et un carnet d’esquisses chez elle. Une édition des Fleurs Du Mal dont elle ne se lassait pas chez lui, ou la dernière parution de Zola qu’il avait commencé il y une semaine chez elle… Une lente mais inarrêtable invasion.
“Du café ?” demanda-t-il.
“S’il vous plaît oui.”
Célestin remplit la tasse avant de la lui tendre. Un merci et Adrienne avala une gorgé brûlante. Elle prit alors le temps de scruter l’homme à ses côtés, d’une rare allure, ce qui ne faisait que souligner sa distinction et son charisme naturels. Barbe parfaitement taillée, costume noir trois pièces, montre à gousset accrochée à son revers, et chemise blanche impeccable, l’unique fantaisie était les boutons de manchette chromés et, elle l’avait presque oubliée…
—son alliance. Cette petite bande dorée à sa main gauche. Après plusieurs mois, Adrienne n’avait toujours pas décidé si elle trouvait cette relique charmante, ou d’une cruauté sans nom ; un signe de respect à une femme décédée trop jeune, ou un rappel incessant d’un amour perdu qu’il regrettait encore aujourd’hui. Et quand les paumes de Célestin glissait sur elle, le métal de cet anneau semblait invariablement glacial contre sa peau brûlante.
“Vous l’aimez encore ?”
L'homme tourna son regard vers elle, intrigué par la question, et remarqua les iris vertes fixées sur son annulaire. Charlotte.
“Elle n'est qu'un souvenir,” il répondit immédiatement. “Agréable certes, hormis la fin, mais un souvenir.”
“Et Eva ?”
Un silence s'en suivit pendant lequel Célestin se rapprocha et posa ses mains sur les épaules de son amante.
“Idem. Elle est un souvenir que j’affectionne oui, mais rien de plus. Le souvenir d’un passé lointain,” son visage tout entier s'adoucit d'un sourire bienveillant. “Et je ne vis pas dans le passé.”
“Je pense juste que…,” le subtil changement de ton dans sa propre voix n'échappa pas à Adrienne. Un doute. Elle le dissipa. “J’ai vu les affiches de ses spectacles au Boucan. Je -je lui ressemble. J'espère juste que… je ne suis pas une sorte d'ersatz d'Eva pour vous ?”
Des sourcils argentés se soulevèrent, incrédules. “Vous ne pouvez pas être sérieuse ?”
Elle l'était. Adrienne se tenait face à lui, pieds nus dans sa minuscule cuisine, sans fard ni artifice, et d’une sincérité dévastatrice qui en aurait certainement ennuyée plus d’un, mais Célestin avait vite appris à lire par-delà ce masque plein d’aplomb.
“Vous ne lui ressemblez en rien,” commença-t-il calmement. “Peut-être la chevelure ? … et encore.”
Il ramena une mèche de ces cheveux roux qu’il adorait derrière son oreille et posa de nouveau ses paumes sur ses épaules. "Vous n’êtes pas là pour remplacer un souvenir ou pour ressusciter un amour révolu. Vous n’êtes pas un substitut, un jouet pour vivre à nouveau une jeunesse que je ne regrette absolument pas. Vous n'êtes pas un ersatz, de qui que ce soit. Mon Dieu… vous n’êtes rien de tout ça.”
Un sourire traversa les traits d’Adrienne. “Alors, que suis-je ?”
“Vous êtes la femme que j’aime.”
Les mots sortirent le plus naturellement du monde. Sans hésitation. Sans ambiguïté. D’une voix mesurée mais certaine. Et Célestin cessa de respirer durant les quelques secondes qui suivirent, ses paroles prenant sens à ses oreilles. Qu’avait-il dit ?
Deux grands yeux émeraude le fixaient en silence et il se surprit à prier pour que le sol s’entrouvre sous ses pieds et l’avale tout entier.
“Je—,” il débuta gauchement. “Je vais être en retard.”
Les lèvres d’Adrienne s’entrouvrirent pour répondre mais n’eurent le temps de ne rien formuler, l’homme en noir déjà en train de quitter la cuisinette. Il se retourna à son seuil.
“Ma journée risque d’être longue. Enfin, plus longue que d’habitude,” expliqua-t-il, maladroitement. “J’ignore quand je serai de retour. Mais vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous le souhaitez, ou … vous pouvez partir. Comme vous voulez—”
Leurs yeux se rencontrèrent.
“—je comprendrais que vous ne soyez plus là à mon retour.”
Avec un dernier sourire, il disparut dans le couloir.
Le cliquetis d’une clef. Un grincement de porte. Et le silence.
Sa tasse de café chaud toujours entre les doigts, Adrienne restait immobile, les yeux dans le vide que le départ de Célestin venait de créer. Son cœur battait à ses tempes.
Il l’aimait.
°°° °°° °°° °°°
Dans la cour de la Sûreté, Célestin faisait les cents-pas, tournant comme un rat empoisonné. Il tapota avec vigueur sa cigarette pour en faire tomber la cendre et la remit à sa bouche. Pourquoi avait-il fallut qu’il dise cela ? Et… de toutes les pièces, pourquoi dans la cuisine ?!
—…on.“
Il tira une autre bouffée. Lui, toujours dans le contrôle et la maîtrise, venait de ruiner en quelques mots la plus belle chose qu’il lui était arrivé ces dix dernières années. Quel idiot !
"—patron.”
Je n’ai pas l’intention de rester en cage. Cette phrase trottait en boucle sous son crâne, parce que l’amour -si grisant, si délectable, si enivrant- restait au final une restriction. Et jamais Adrienne n'accepterait de nouvelles entraves, même la plus douce d'entre elles.
“Patron !”
L'homme en noir sursauta, la voix de son lieutenant l'extirpant sans ménagement de ses pensées.
“Leblanc a bientôt fini son passage en revue,” expliqua le jeune Martin. “Ça va être à vous.”
Un soupir, et Célestin jeta son mégot à terre pour l'écraser sous la semelle d'une chaussure parfaitement vernie.
“J'arrive.”
°°° °°° °°° °°°
Adrienne s'assit dans le fauteuil près de la fenêtre pour essayer de réfléchir, mais n'y arriva pas. Elle se leva, tourna dix minutes en rond -dans le salon -dans la cuisine -dans le couloir -et pour la première fois depuis le début de leur relation, regretta la petitesse du logement de Célestin. Parce qu'Adrienne voulait marcher. Marcher des heures. Marcher suffisamment pour faire taire ce corps et ce cerveau qui lui disaient de fuir, qui lui rappelaient que chaque homme l'ayant un jour aimé l'avait aussi abandonnée.
Jamais deux sans trois, lui murmurait sa logique. Il a fui. Il t'a abandonnée. Lui aussi !
Elle s'arrêta, les deux mains sur les hanches.
Des mois auparavant, trop blessée et meurtrie par les précédentes décisions prises par son cœur, Adrienne l'avait fait taire, enterré et étouffé dans sa poitrine. Elle se devait de suivre une logique froide et bancale pour ne plus souffrir à l’avenir –mais une logique qui condamnait irrémédiablement Célestin.
“Non,” décida-t-elle.
La femme rousse se dirigea vers la chambre pour se laisser tomber sur le lit défait. Elle s'étendit à la place de Célestin, posa sa tête sur son oreiller et y respira son odeur. Les images de la nuit passée émergeaient à son esprit, un souvenir brumeux de corps, de souffles et de sueurs mêlés. Mais les images, évanescentes, s'évanouissaient.
Au final ne restait que les mots, comme toujours.
‘Laissez-moi vous aider.’ 'Restez avec moi…’ 'Je vous fais confiance.’ 'Venez dans mes bras.’ 'Je serai toujours là.’ '…la femme que j'aime.’'
La tête toujours blottie dans l'oreiller, Adrienne ferma les yeux—
'…la femme que j'aime.’'
—et les rouvrit. Son cœur était fatigué d'étouffer.
°°° °°° °°° °°°
Arrivé enfin chez lui, Célestin entra dans son appartement et posa son dos contre la porte close. Il resta quelques instants immobiles dans le vestibule. Vingt-et-une heures passées à sa montre. Le silence. L'obscurité d'une fin de journée bien trop longue. Et son appartement d’habitude chaleureux par sa modestie lui parut glacial.
Il retira son manteau, l’accrocha autour du miroir de l’entrée, et s’avança vers la cuisine. Cette foutue cuisine ! Il devait bien y traîner un quignon de pain qu’il améliorerait avec un bout de jambon… Mais son regard fut attiré par une lueur provenant du salon.
Assise dans le fauteuil près de la fenêtre, Adrienne lisait Les Fleurs à la lumière d’une lampe à huile. Les nuances dorées de la flamme s’accrochaient à chacune de ses mèches de cheveux roux et soulignaient la majesté de son visage. Elle ne l’avait pas entendu, captive comme à l’accoutumée des mots de Monsieur Baudelaire.
Ses yeux se levèrent enfin sur l’homme dans l’encadrement de la porte et Adrienne lui sourit. Avec élégance, elle se leva, referma le livre pour le déposer sur l’assise et joignit ses mains devant elle. Elle fit un pas dans sa direction. Juste un.
“Avez-vous dîner ?”
“Non,” Célestin resta immobile. “Je n’ai pas eu le temps.”
“Bien. Je n’ai pas dîner non plus. Mais, j’ai envie de sortir,” suggéra-t-elle, en s’avançant vers lui. “Peut-être, pourrions-nous aller au restaurant ? Quelque chose de simple. Rien de pompeux.”
Célestin prit un air surpris avant de retrouver une expression indéchiffrable qu’Adrienne perçut. Une distance, un silence qu’il créait uniquement dans le but de ne pas la mettre elle dans l’embarras, de ne pas la presser de quoi que ce soit. Il n’était pas homme à s’imposer quand on ne désirait pas sa présence.
“Je n’ai pas envie de partir dîner. Mais vous, vous pouvez p— ” la voix de l'officier se serra, avant de continuer “—vous pouvez partir. Si c’est ce que vous voulez. ”
Elle le rejoignit enfin, lui faisant face, et lui prit les mains -toujours chaudes- pour enlacer leurs doigts.
“Je ne compte aller nulle part sans vous.”
“Je veux m’excuser.”
“Pourquoi ?”
“Pour ce que je vous ai dit ce matin.”
Adrienne pencha la tête, feignant d’ignorer ce dont il parlait.
“Vraiment ? Qu’avez-vous dit ? Je ne m’en rappelle pas.”
“J’ai juste dit que vous…,” il scruta les grands yeux verts qui l’observaient -sincères, limpides. Il n’y trouva aucune inquiétude mais juste ce grain de malice qu'il adorait. Pas de peur. "Je vous aime.”
Un lent sourire fleurit sur les lèvres d’Adrienne, consciente de se défaire des dernières défenses cernant ce cœur prêt à respirer à nouveau.
Ses mains se posèrent sur les joues de Célestin pour attirer son visage au sien, et l’homme se soumit sans résistance à cette invitation. Leurs lèvres se rencontrèrent dans ce geste devenu habituel pour eux mais dont Adrienne ne pouvait se lasser. Elle glissa ses doigts dans ses cheveux argentés, avant de les nouer derrière sa nuque pour l'amener à incliner la tête, et les paumes de Célestin trouvèrent leurs places sur sa taille.
Un baiser langoureux et lent, presque prudent, comme une première fois.
Leur étreinte s’arrêta, et Adrienne s'écarta, une expression satisfaite sur les traits.
"Je vous aime aussi.”
“Non, -ne vous sentez pas obligée de le dire si vous ne le pensez pas… Je ne m’offusquerai pas.”
Adrienne se hissa sur la pointe des pieds et passa les bras autour de son cou pour se serrer à lui. Elle lui effleura la bouche d’un baiser.
“Je me suis faite une règle de toujours dire ce que je pense, vous le savez bien. Et je vous aime,” murmura-t-elle contre ses lèvres. “Je vous aime Célestin.”
À nouveau un baiser, mais plus sérieux –plus emporté –plus lourd de sens que le précédent. Une promesse. Lorsqu'ils s'écartèrent pour reprendre leur souffle, Adrienne leva les yeux vers lui et se mordilla la lèvre.
“Je dois vous avouer que je vous ai menti.”
“A propos ?” demanda Célestin haussant les sourcils, sa curiosité sincère.
Elle lui répondit par un autre baiser furtif. Et un autre. Et un autre.
“Je n’ai aucune envie de sortir.”
Et encore un autre.
#adrienne x célestin#le bazar de la charité#headcanon qui va avec cette fic :#Célestin se lève toujours tôt -entre 6h30 et 7h- habitué à bosser depuis toujours car venant d'un milieu populaire#Adrienne elle pense que quitter son lit avant 8h du matin est un hérésie -n'ayant jamais eu le besoin de se lever tôt pour gagner sa vie#alors quand elle se lève enfin elle trouve un Célestin prêt -parfaitement habillé -un café et parfois un croissant qui l'attendent#et Adrienne adore ça <3
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Secrets
Jo était très occupée dans le grenier, car les jours d'octobre commençaient à se faire frisquets, et les après-midi étaient courts. Deux ou trois heures durant, le soleil réchauffait la fenêtre haute, éclairant Jo en train d'écrire, assise sur le vieux sofa, ses feuillets épars sur un coffre devant elle, tandis que Scrabble, le rat familier, se promenait sur les poutres au dessus d'elle, accompagné par son fils aîné, un raton évidemment très fier de ses moustaches. Très absorbée par son travail, Jo griffonna jusqu'à avoir rempli la dernière page, où elle signa de son nom avec un paraphe, et jeta sa plume en s'exclamant,
« Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu ! Si ça ne convient pas je devrais attendre jusqu'à ce que je sois capable de faire mieux. »
Étendue sur le sofa, elle relit soigneusement le manuscrit, plaçant des tirets ça et là, et de nombreux points d'exclamation qui ressemblaient à de petits ballons ; puis elle le noua d'un joli ruban rouge, et resta assise une minute à le contempler avec une expression grave et songeuse, qui montrait clairement à quel point son travail lui tenait à cœur. Le bureau de Jo dans cette pièce était un vieux four à réflecteur en métal, pendu au mur. Elle y conservait ses papiers ainsi que quelques livres, à l'abri de Scrabble, qui partageait ses goûts littéraires et aimait bien se constituer une bibliothèque des livres laissés à sa portée, en en grignotant les pages. Du coffre de métal, Jo tira un autre manuscrit, et, après les avoir glissés tous les deux dans sa poche, elle descendit discrètement, laissant ses amis libres de mâchonner ses plumes et goûter à son encre.
Elle enfila sa veste et mit son chapeau aussi silencieusement que possible, et, par la fenêtre de derrière, elle passa sur le toit d'un porche bas, se laissa tomber dans la pelouse, et prit un chemin détourné jusqu'à la route. Une fois là elle prit un moment pour se calmer, puis elle héla un omnibus de passage et s'en fut en ville, l'air très gaie et mystérieuse.
Quiconque l'aurait observée à cet instant, aurait trouvé son attitude pour le moins singulière, car, en descendant, elle se mit à marcher à vive allure jusqu'à avoir atteint un certain numéro dans une certaine rue très animée. Ayant trouvé l'endroit, avec quelque difficulté, elle s'avança vers la porte, leva les yeux sur les marches crasseuses, et, après être restée totalement immobile durant une minute, repartit soudain dans la rue, aussi rapidement qu'elle était arrivée. Elle répéta cette manœuvre à plusieurs reprises, au grand amusement d'un jeune gentleman aux yeux noirs penché à la fenêtre d'un immeuble de l'autre côté de la rue. En revenant pour la troisième fois, Jo se secoua mentalement, rabattit son chapeau sur ses yeux, et monta l'escalier, avec l'air de quelqu'un qui allait se faire retirer toutes ses dents.
Il y avait l'enseigne d'un dentiste, parmi d'autres, au dessus de l'entrée, et après avoir fixé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention sur des rangées de belles dents, le jeune homme enfila sa veste, prit son chapeau, et vint se poster dans l'entrée opposée, en se disant, avec un sourire et un frisson,
« C'est bien d'elle de venir toute seule, mais si elle passe un mauvais moment, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à rentrer à la maison. »
Dix minutes plus tard Jo émergea en courant dans les escaliers, le visage très rouge, et l'air de quelqu'un qui venait de traverser une terrible épreuve de quelque sorte. Quand elle vit le jeune gentleman, elle n'eut pas l'air ravie le moins du monde, et elle passa devant lui avec un signe de tête ; mais il la suivit, et demanda avec un air compatissant,
« As-tu passé un mauvais moment ?
— Pas trop.
— C'est allé très vite.
— Oui, Dieu merci !
— Pourquoi y es-tu allée seule ?
— Je voulais que personne ne sache.
— Tu es le type le plus étrange que j'ai jamais vu. Combien t'en a-t-on enlevé ? »
Jo regarda son ami comme si elle ne le comprenait pas ; puis se mit à rire, comme profondément amusée.
« J'aurais voulu qu'on m'en prenne deux, mais je dois attendre une semaine.
— Pourquoi ris-tu ? Tu prépares quelque sottise, Jo, dit Laurie, perplexe.
— Tout comme toi. Que faisiez-vous, sir, dans ce salon de billard ?
— Je vous demande pardon, m'dame, ce n'était pas un salon de billard, mais un gymnase, et je prenais une leçon d'escrime.
— J'en suis heureuse !
— Pourquoi ?
— Tu pourras m'apprendre, et quand nous jouerons Hamlet , tu pourras être Laërte, et nous ferons des merveilles dans la scène du duel. »
Laurie éclata d'un rire jovial, qui fit sourire plusieurs passants malgré eux.
« Je t'apprendrai, que nous jouions Hamlet ou non ; c'est très amusant, et ça te redressera de manière épatante. Mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu as dit "J'en suis heureuse" de manière si décidée, n'est-ce pas ?
— Non, j'étais heureuse que tu ne sois pas dans ce salon, parce que j'espère que tu ne te rends jamais dans de tels endroits. Y vas-tu ?
— Pas souvent.
— J'aimerais que tu n'y ailles pas du tout.
— Il n'y a pas de mal, Jo, j'ai des billards à la maison, mais ce n'est pas drôle à moins d'avoir de bons joueurs. Alors, comme j'aime bien ce jeu, je viens parfois faire une partie avec Ned Moffat ou d'autre camarades.
— Oh Seigneur, j'en suis navrée, tu vas y prendre goût de plus en plus, et perdre temps et argent, et devenir comme ces horribles garçons. J'espérais pourtant que tu resterais respectable, et ferais la satisfaction de tes amis, dit Jo en secouant la tête.
— Est-ce qu'on ne peut pas s'amuser de temps en temps, sans perdre sa respectabilité ? demanda Laurie, l'air agacé.
— Cela dépend de la manière et de l'endroit. Je n'aime pas Ned et sa bande, et j'aimerais que tu restes à l'écart d'eux. Mère ne veut pas le laisser venir chez nous, bien qu'il le souhaiterait, et si tu deviens comme lui elle nous voudra plus que nous nous amusions ensemble comme nous le faisons maintenant.
— Vraiment ? demanda Laurie avec anxiété.
— Non, elle ne peut pas supporter les jeunes dandies, et elle nous enfermerait dans des cartons à chapeau plutôt que de nous laisser les fréquenter.
— Eh bien, elle n'a pas encore besoin de sortir ses cartons, je ne suis pas smart, et je n'entends pas l'être ; mais j'aime avoir quelque innocent amusement de temps à autre, pas toi ?
— Oui, personne ne t'en voudra, alors amuse-toi, mais ne fais pas de folies, d'accord ? ou ce sera la fin de notre bon temps.
— Je serai un vrai saint.
— Je ne supporte pas les saints, sois simplement un garçon honnête et respectable, et nous ne te tournerons jamais le dos. Je ne sais pas ce que je ferais si tu agissais comme le fils de Mr. King ; il avait des tonnes d'argent, mais ne savait comment le dépenser, et il s'est enivré, et a joué, et s'est enfui, et a falsifié la signature de son père, je crois, et a été tout bonnement horrible.
— Tu penses que je serais du genre à faire la même chose ? Merci bien.
— Non je ne - oh, Seigneur, non ! - mais j'entends parler de l'argent comme d'une telle tentation, et parfois je souhaiterais que tu fusses pauvre, je n'aurais pas à m'inquiéter alors.
— Tu t'inquiètes pour moi, Jo ?
— Un peu, quand tu as l'air sombre ou mécontent, comme il t'arrive parfois, car tu as une telle volonté qu'une fois engagé dans la mauvaise voie, j'ai peur qu'il ne soit difficile de t'arrêter. »
Laurie marcha en silence pendant quelques minutes, tandis que Jo l'observait, en souhaitant avoir tenu sa langue, car ses yeux étaient pleins de colère, même si ses lèvres continuaient de sourire comme pour moquer ses avertissements.
« Vas-tu me faire la leçon sur tout le chemin ? demanda-t-il soudain.
— Bien sûr que non, pourquoi ?
— Parce que si oui, je prendrais l'omnibus, mais si non, j'aimerais marcher avec toi, et te dire quelque chose de très intéressant.
— Je ne te sermonnerai plus, et j'ai grande envie d'entendre la nouvelle.
— Très bien, alors ; allons-y. C'est un secret, et si je te le dis, tu dois me dire le tien.
— Je n'en ai pas, » commença Jo, avant de s'interrompre brusquement, se rappelant qu'elle en avait un.
« Tu sais que si, tu ne peux rien cacher, alors dépêche-toi et avoue, ou je ne dirai rien, s'exclama Laurie.
— Est-ce que ton secret en vaut la peine ?
— Oh que oui ! Ça concerne des personnes que tu connais, et c'est si amusant ! Il faut que tu l'entendes, et il y a longtemps que je meurs d'envie de le dire. Allez ! Tu commences.
— Tu ne diras rien de tout ça à la maison, n'est-ce pas ?
— Pas un mot.
— Et tu ne me taquineras pas en privé ?
— Je ne taquine jamais.
— Oh que si ; et tu obtiens toujours ce que tu veux. Je ne sais pas comment tu fais ça, mais tu es un enjôleur né.
— Merci, allez, à toi͏͏͏ !
— Eh bien, j'ai laissé deux histoires à quelqu'un d'un journal, et il doit me donner sa réponse la semaine prochaine, dit Jo à l'oreille de son confident.
— Hourra pour Miss March, la célèbre autrice américaine ! » s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air et en le rattrapant, au grand bonheur de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais ; car ils étaient maintenant hors de la ville.
« Chut ! Je suis presque sûre que ça ne donnera rien, mais je ne pouvais pas trouver le repos avant d'avoir essayé, et je n'en ai rien dit, parce que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre que moi soit déçu.
— Tu ne seras pas déçue ! Enfin, Jo, tes histoires sont dignes de Shakespeare comparées à la moitié des sottises qu'on publie tous les jours. Est-ce que ça ne sera pas drôle de les voir imprimées, et ne devrions nous pas être fiers de notre autrice ? »
Les yeux de Jo étincelaient, car il est toujours plaisant de savoir que l'on croit en vous, et le compliment d'un ami est toujours plus agréable que toutes les louanges des journaux.
« Quel est ton secret ? Ne me dis pas de sottises, Teddy, ou je ne te croirai plus jamais, » dit-elle en essayant d'étouffer les espoirs embrasés par ses encouragements.
« Il est possible que je m'attire des ennuis en le disant, mais je n'ai pas promis de le taire, aussi je vais te le dire, car je ne me sens jamais à l'aise tant que je ne t'ai pas raconté toutes les meilleures nouvelles que j'apprends. Je sais où se trouve le gant de Meg.
— C'est tout ? » dit Jo, désappointée, tandis que Laurie hochait de la tête, rayonnant, avec l'air de celui qui connaît quelque mystérieuse information.
« C'est bien assez pour l'instant, comme tu en conviendras quand je t'aurai dit où il est.
— Eh bien, dis-le. »
Laurie se pencha et murmura quelques mots à l'oreille de Jo, qui produisirent un changement des plus comiques. Elle resta figée à le dévisager pendant une bonne minute, l'air à la fois surprise et contrariée, puis reprit sa route en disant vivement, « Comment le sais-tu ?
— Je l'ai vu.
— Où ?
— Dans sa poche.
— Tout ce temps ?
— Oui. N'est-ce pas romantique ?
— Non, c'est horrible.
— Cela ne te plaît pas ?
— Bien sûr que non, c'est ridicule, ça ne se fait pas. Seigneur ! Que dirait Meg ?
— Attention, tu ne dois le dire à personne.
— Je n'ai rien promis.
— C'était implicite, et je t'ai fait confiance.
— Eh bien, je ne dirai rien pour le moment, de toute façon ; mais je suis révulsée, et j'aimerais que tu ne m'aies rien dit.
— Je pensais que tu serais contente.
— À l'idée qu'on vienne nous prendre Meg ? Non, merci.
— Cela ne te paraîtra pas aussi désagréable quand quelqu'un viendra pour toi.
— J'aimerais bien voir ça ! s'exclama férocement Jo.
— Moi aussi ! » et Laurie gloussa à cette idée.
« Je pense que les secrets ne me réussissent pas ; je me sens toute retournée depuis que tu me l'as dit, dit Jo, avec une certaine ingratitude.
— Courons jusqu'en bas de la colline, et tu te sentiras mieux, » suggéra Laurie.
Il n'y avait personne en vue. La route s'inclinait devant elle d'une manière attrayante, et, ne pouvant résister à la tentation, Jo se lança en avant, laissant bientôt chapeau et peigne derrière elle, et éparpillant des épingles à cheveux dans sa course. Laurie atteint le but le premier, et se trouva plutôt satisfait du succès de son traitement ; car son Atalante arriva, le souffle court, les cheveux au vent, les yeux étincelants et les joues rouges, sans trace de mécontentement sur le visage.
« J'aimerais être un cheval, alors je pourrais courir sur des kilomètres dans ce bon air, et ne pas perdre mon souffle. C'était épatant ; mais vois un peu dans quel état je suis. Va me chercher mes affaires, comme l'ange que tu es, » dit Jo en se laissant tomber sous érable, qui recouvrait le bord de la rivière de feuilles écarlates.
Laurie partit d'un pas tranquille récupérer les objets perdus, et Jo refit ses tresses, espérant que personne ne passerait avant qu'elle ne se soit rajustée. Mais quelqu'un vint à passer, et qui d'autre que Meg, l'air particulièrement apprêtée dans son costume des grands jours, car elle venait de faire des visites.
« Qu'est-ce que tu peux bien faire ici ? » demanda-t-elle, en regardant sa sœur échevelée avec une surprise polie.
« Je cherche des feuilles, » répondit simplement Jo, en triant la poignée colorée qu'elle venait juste de ramasser.
« Et des épingles à cheveux, ajouta Laurie en en jetant une demi-douzaine sur les genoux de Jo. Elles poussent sur cette route, Meg. Tout comme les peignes et les chapeaux de paille brune.
— Tu as couru, Jo ; comment as-tu pu ? Quand cesseras-tu de fôlatrer ainsi ? » dit Meg avec réprobation, tout en ajustant ses manchettes et en lissant ses cheveux, avec lesquels le vent avait pris quelques libertés.
« Jamais, tant que je ne suis pas vieille et raide et que je ne dois pas me servir d'une béquille. N'essaie pas de me faire grandir avant l'heure, Meg ; c'est bien assez difficile de te voir changer tout à coup ; laisse-moi être une petite fille tant que je le peux. »
Tout en parlant, Jo baissait la tête vers les feuilles pour dissimuler le tremblement de ses lèvres ; car dernièrement elle avait eu l'impression que Margaret devenait rapidement une femme, et le secret de Laurie lui faisait redouter la séparation qui viendrait sûrement, et lui semblait bien proche à présent. Il vit son trouble et attira l'attention de Meg en demandant vivement, « À qui as-tu rendu visite, si élégante ?
— Aux Gardiner, et Sallie m'a tout raconté du mariage de Belle Moffat. C'était absolument splendide, et ils sont partis passer l'hiver à Paris. Comme cela doit être délicieux !
— L'envies-tu, Meg ? demanda Laurie.
— J'en ai bien peur.
— J'en suis bien contente ! » marmonna Jo, en nouant brusquement le ruban de son chapeau.
« Pourquoi , demanda Meg, surprise.
— Parce que, si tu te soucies tant de la richesse, tu n'iras jamais épouser un homme pauvre, » dit Jo, en fronçant les sourcils en direction de Laurie, qui tentait de la prévenir par signes de faire attention à ce qu'elle disait.
« Peut-être que je "n'irai" jamais épouser personne, » fit remarquer Meg, qui reprit son chemin avec grande dignité, tandis que les autres la suivaient en riant, chuchotant et faisant des ricochets sur la rivière voisine, et en « se comportant comme des enfants », se dit Meg en elle-même, quoiqu'elle aurait pu être tentée de se joindre à eux si elle n'avait pas porté sa meilleure robe.
Pendant une semaine ou deux Jo se comporta de manière si étrange que ses sœurs en restèrent perplexes. Elle se précipitait à la porte quand le facteur sonnait ; se montrait désagréable avec Mr. Brooke quand elle le croisait ; restait souvent assise à regarder Meg avec une expression tourmentée, se levant parfois d'un bond pour venir la secouer, puis l'embrasser, de manière très mystérieuse. Laurie et elle n'arrêtaient pas de se faire des signes et de parler de « Grands Aigles », si bien que les filles finirent par décréter qu'ils avaient tous les deux perdu l'esprit. Le second samedi suivant l'escapade de Jo, Meg, assise pour coudre à la fenêtre, fut scandalisée en voyant Laurie donner la chasse à Jo dans tout le jardin, pour finalement l'attraper dans la charmille d'Amy. Ce qui se passa là, Meg ne put le voir, mais elle entendit des éclats de rire, suivis de murmures, et de bruissements de feuilles de journaux.
« Qu'allons nous faire de cette fille ? Elle ne se conduira jamais comme une lady, » soupira Meg, en les regardant se courser avec un air désapprobateur.
« Je l'espère bien, elle est si drôle et adorable telle qu'elle est, » dit Beth, qui n'avait laissé voir à personne qu'elle était un peu blessée de ce que Jo partage des secrets avec quelqu'un d'autre qu'elle.
« C'est très difficile à endurer, mais nous ne pourrons jamais la rendre comme la fo * , » ajouta Amy, qui était en train de se coudre de nouvelles fanfreluches, ses boucles relevées de manière très seyante - deux choses agréables qui la faisait se sentir exceptionnellement élégante et féminine.
Quelques minutes plus tard Jo bondit dans la pièce, s'étendit sur le sofa, et feignit de lire.
« Y a-t-il quelque chose d'intéressant là-dedans ? demanda Meg avec condescendance.
— Rien d'autre qu'une histoire, ce qui n'est pas grand chose, je suppose, répondit Jo en prenant soin de dissimuler le nom du journal.
— Tu ferais bien de la lire à voix haute, cela nous distraira, et nous empêchera de faire des sottises, dit Amy sur son ton le plus adulte.
— Quel est le titre ? demanda Beth, qui se demandait pourquoi Jo cachait son visage derrière les feuillets.
— Les Peintres Rivaux.
— Cela sonne bien ; lis-la, » dit Meg.
Après un « Hem ! » sonore et une longue inspiration, Jo commença à lire très vite. Les filles écoutèrent avec intérêt, car l'histoire était romantique et plutôt triste, car la plupart des personnages mouraient à la fin.
« J'aime la partie sur le beau tableau, » fut la remarque approbatrice d'Amy, quand Jo s'interrompit.
« Je préfère l'histoire d'amour. Viola et Angelo sont deux de nos prénoms favoris, n'est-ce pas étrange ? » dit Meg en s'essuyant les yeux, car la romance était tragique.
« Qui est l'auteur ? » demanda Beth, qui avait aperçu la figure de Jo.
La lectrice se redressa d'un bond, rejeta le journal, révélant un visage rouge, et, dans un drôle de mélange de solennité et d'excitation, répondit d'une voix forte, « Votre sœur !
— Toi ? s'écria Meg en abandonnant son ouvrage.
— C'est très bon, dit Amy d'un ton critique.
— Je le savais ! Je le savais ! Oh, ma Jo, je suis tellement fière ! » et Beth courut pour prendre sa sœur dans ses bras et se réjouir de ce splendide succès.
Et vraiment, comme elles étaient toutes ravies ! Meg ne voulut pas le croire avant d'avoir vu les mots �� Miss Joséphine March » imprimés dans le journal. Amy offrit gracieusement sa critique de la partie artistique de l'histoire, ainsi que des pistes pour une suite, qui ne pourrait malheureusement pas être écrite, étant donné que le héros et l'héroïne étaient morts. Dans son excitation, Beth sauta de joie et chanta. Hannah elle-même vint s'exclamer « Bonté gracieuse, ça alors ! » toute étonnée de ce que Jo avait fait. Mrs. March fut très fière en apprenant la nouvelle. Jo, les larmes aux yeux, rit en disant qu'elle ferait tout aussi bien de se transformer en paon. Et le « Grand Aigle » étendit ses ailes triomphalement au dessus de la maison des March, comme le journal passait de main en main.
« Raconte-nous tout.
— Quand le journal est-il arrivé ?
— Combien as tu été payée ?
— Qu'est-ce que Père va dire ?
— Laurie ne va pas rire ? » s'écria toute la famille en même temps, toute rassemblée autour de Jo ; car ces personnes ridiculement affectueuses faisait une célébration de la moindre petite joie de la maisonnée.
« Cessez de jacasser, les filles, et je vous dirai tout, » dit Jo, se demandant si Miss Burney s'était sentie plus fière de son Evelina qu'elle ne l'était de ses Peintres Rivaux. Après avoir raconté comment elle avait proposé ses histoires au journal, Jo ajouta, « Et quand je suis venue pour avoir une réponse l'homme a dit qu'il aimait les deux, mais qu'il ne paye pas les débutants, il les publie seulement pour les aider à se faire remarquer. C'est un bon entraînement, a-t-il dit, et quand les débutants se sont améliorés, n'importe qui paiera. Alors je lui ai laissé les deux histoires, et aujourd'hui on m'a envoyé ceci, et Laurie m'a surprise avec et a insisté pour le lire, alors je l'ai laissé faire ; et il a dit que c'était bon, et que je devrais continuer d'écrire, et il va faire en sorte qu'on me paye la prochaine fois, et oh - je suis si heureuse, car en temps voulu je pourrai gagner ma vie et aider mes sœurs. »
Jo finit sa phrase à bout de souffle ; et, enveloppant sa tête dans le journal, elle humecta sa petite histoire de quelques larmes bien naturelles ; car être indépendante et mériter les éloges de ceux qu'elle aimait étaient les deux souhaits les plus chers à son cœur, et ceci semblait bien être le premier pas en direction de ce but heureux.
* En français dans le texte. Plus ou moins ^^
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Tshirt jaune pour être raccord avec le contexte ...
Année du Rat (de métal ) 🐭
Moi, je suis Chien 🐕🐶
Et toi ? Va voir
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あけおめことよろ
Nouvelle illustration pour cette nouvelle année sous le signe du rat de métal ! Je suis remonté à bloc ! Mon MOJO est fu**ng back! ^ 3 ^
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Le Printemps Énergétique
Il est arrivé!
Le printemps énergétique a fait son entrée depuis le 4 février et durera jusqu’au 16 avril 2020 (date de l’intersaison TERRE), avant l’éveil de l’été énergétique le 5 mai 2020.
Nous venons de rentrer dans la saison du renouveau, du redémarrage, du réveil, de la remontée de la sève qui atteindra son apogée à l’équinoxe de printemps le 20 mars 2020. Ce dernier représente l’équilibre et l’unité, à travers l’égalité jour nuit, nous rappelant l’importance d’équilibrer la lumière et l’ombre dans nos vies, chacune d’elle existant grâce à l’autre.
L’élément du printemps est le BOIS, l’organe associé est le FOIE, ainsi que les TENDONS, les LIGAMENTS et les ONGLES. La VUE est le sens lié à cette période.
La colère, l’irritabilité, la frustration, l’envie et la jalousie ont un terrain favorable en cette période. Néanmoins, la communication induisant la compréhension des événements permet la circulation du QI. Cet équilibre favorise alors l’imagination, l’inspiration, la créativité et notre capacité à organiser nos vies ainsi qu’à prendre des décisions.
En cette année du Rat de Métal, le printemps énergétique 2020 ancre et pousse les projets pensés et initiés précédemment.
Profitons de cette saison représentant le réveil de l’organisme pour faire le tri dans nos INTÉRIEURS : aérons et trions notre maison afin de révéler nos capacités à entreprendre et à rayonner!
Belle saison à toutes et tous!
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Sheitan Café, nouvelle en 3 chapitres.
Sheitan Café
I
« Jean-Guy a récupéré ses oreilles, je répète : Jean-Guy a récupéré ses oreilles ! »
Branle-bas de combat au troisième étage de l’échec sûr, l’échec doux, l’échec tranquille. Les deux beaufs, comme toujours étaient prostrés debout, le corps raide et vouté, dans cette attitude naturelle de petits lèches-culs de merde. Étant obnubilés par l’écran de sélection de la machine à café de la mort, la créatrice de cancer liquide, leurs deux visages, mi-amorphes, mi-bovins, pivotèrent l’un en face de l’autre pour se rendre compte à quel point leur misérables vies étaient dans la merde. Ils se regardèrent à présent droit dans les yeux en haletant, leurs faces d’alcooliques notoires virèrent subitement au pourpre, et, pris d’un réflexe de survie, ils se mirent à courir dans le sombre couloir de type « enculé du tertiaire » non sans percuter à plusieurs reprises les murs, pour l’effet comique.
L’on pouvait entendre à présent, depuis la machine à diarrhée, en étouffé, « Putain l’connard y rentend ! » ainsi que des bruits de portes claquées en accompagnement.
C’est alors que le décor, matière inerte, comme si lui-même avait senti une présence capable à elle seule de pouvoir annihiler son existence, se distordu, se remodela pour accueillir un être singulier, une singularité dans notre monde physique : influençant de ses pas les glissements de plaques tectoniques, cet être lourd, cet être pesant le poids de cinq-mille ans de civilisation humaine, le poids du paradis, le poids de l’enfer, et qui, raconte-t-on, soulevait des typhons par sa simple respiration, pouvait changer n’importe quel homme en fric, et bien cette créature, à l’auguste visage taillé dans un métal ésotérique arraché à quelque dieu obscur désormais oublié, dont les yeux fusillaient chaque atome de ce qui l’entourait, illuminés par la foudre, jugeant tous et toutes avec justesse, et bien cet être fait de feu lévitait à présent en direction de la machine à café.
Les deux malheureux beaufs eurent à peine le temps de se mettre à couvert en position de prosternation et regardaient maintenant le sol. Jean-Guy ne leur en tint pas rigueur, mais, continuant son chemin, une des météorites en orbite autour de sa taille entra en collision avec l’un des deux beaufs qui fut projeté sur deux mètres, mais, fort heureusement, (ou malheureusement, cela dépend de quel côté de la vie on a foutu ses pompes), il en ressorti indemne. Ce faisant, lui et son camarade redoublèrent de prosternations en psalmodiant une prière à la gloire du Juste Rédempteur avant de se faire immédiatement et pauvrement éjecter d’un simple mouvement de l’auriculaire de On-Sait-Qui-Oh-Oui-Putain-De-Merde.
Remettons cependant tout cela en contexte si vous le voulez bien : Jean-Guy aurait très bien pu se téléporter à la machine et se rendre invisible, etc… Le fait est qu’il aime inspirer ses employés en se montrant de temps en temps, et sa surdité passagère n’est due qu’à un mauvais mouvement de ses divines mâchoires, rien de plus.
Il se prit un long sans sucre, le seul de la journée (les beaux gosses ne prennent pas de sucre et en plus ils prennent soin de leur estomac). Remuant son jus de déchets industriels à l’aide d’un de ces cotons-tiges supplément plastique qui trainent dans des conteneurs sous le soleil et la pisse de rats en Malaisie, le centuple dieu se dit pour lui-même : « Oh putain, je ne suis rien d'autre qu’une petite salope de bourgeoise de merde… Vite, je dois entretenir des rapports sexuels avec des bénéficiaires de la CAF pour me prouver à moi-même et au monde entier que je suis une personne hautement morale ».
La porte des toilettes s’ouvrit brusquement et l’on aperçut le visage du dénommé « Personnage A Haut Degré D’Identification Pour Le Téléspectateur » sortant des commodités en se reniflant l’index droit.
Ce faisant, il aperçut Jean-Guy, se stoppa net et esquissa un sourire des plus sadiques, des plus sidaïques, même. « Bah alors gros baltringue, on n’est pas en train de génocider la moitié de l’univers ? Dis-moi, le dieu de la merde, t’a pas envie de renifler mon doigt ? Je suis sûr que ta femme elle fait des pipes divines ! » .
Il n’avait pas fait attention aux avertissements de ses collègues.
« Oui ! Très bien et vous Personnage A Haut Degré D’Identification Pour Le Téléspectateur ! Les trois jours de congés dans les Vosges étaient-ils agréables ? Dit-il en simulant la surdité.
_ Bah écoutes Klaus Barbie, la prochaine fois que tu m’envoies couper du bois avec les gitans du 5eme, je te turbo-gode le cul avec une naine rouge. T’entends ça ? Connard !
_Oui ! Et bien figurez-vous que j’ai déjà testé, et qu’en réalité ce que l’on rapporte au sujet de cette pratique est surfait, si vous voyez ce que je veux dire ! Haha ! » Il se retourne violemment devant l’autre gueule de dorade asphyxiée, le saisit par le col et se met à hurler : « POURQUOI, MALHEUREUX, AS-TU DÉCIDÉ DE RENIER TON PÈRE ET DE L’HUMILIER DE LA SORTE ? JE SAVAIS PERTINEMMENT QUELLES SERAIENT TES ACTIONS ET TU N’AS PAS DÉVIÉ DU PLAN QUE J’AVAIS ÉLABORÉ POUR TOI ! COMME TOUT A UN DÉBUT ET TOUT A UNE FIN, REJOINS A PRÉSENT LES TRÉFONDS DE L’ENFER CAR MA VOLONTÉ EST TOUTE-PUISSANTE ! » Jean-Guy plongea alors son regard de foudre dans celui de l’autre (trop chiant de dire son nom complait en vrai) ce qui fit prestement fondre ses yeux.
Beaucoup de cris, puis la musique du jingle retentit avec les crédits, le son s’atténue.
Dans une sorte de sursaut, le couloir de l’espace détente laisse place à une pièce aux dimensions fortement respectables selon les critères de notre temporalité (15m²). Les sources de lumières venaient principalement de la télévision et d’autre part par les rais de lumière des lampadaires perçants à travers les quelques trous du volet; ce jeu d’ombres et de lumières donnait du volume aux monceaux de détritus qui jonchaient le sol et les meubles de cette pièce lambda, telle une mer secouée par de mortifères vagues. Là se trouvait notre poisson rouge, presque camouflé par son habitat naturel.
Un jeune homme était affalé sur ce qui semblait être un canapé-lit déplié. Il s’esclaffait tout en tirant sur un appareil électronique qui émettait une fumée très opaque, très mate mais surtout orange.
Tranche de vie bon-enfant, normale, normative, adéquate, juste et qui sied à toute occasion chez la descendance en totale dégringolade d’une belle dame du temps jadis: notre très, très chère Rome, qui maintenant sait accommoder sa toilette de trois dents sur trente-deux, de cheveux dévitalisés et ébouriffés d’impotence sénile, du teint vert de l’ex ouvrier agonisant sur son lit d’hôpital, qui, prise de crises de folie dégénérative dans ce corps déjà atteint, on ne sait comment, de rugosité mortuaire, cherche désespérément l’air dans un râle de fin de race.
Il serait de bon aloi de nous concentrer sur le jeune homme en lui-même plutôt que de l’associer à son lieu de vie, ou bien serions-nous tentés de réaliser un Atlas de la chute de la civilisation en lieu et place de cette courte nouvelle.
Depuis la fin la fin du générique, une salve d’annonces publicitaires perçaient au travers du lobe frontal de notre échantillon, de notre boîte de pétri laissée à l’abandon dans un obscur tiroir d’une obscure commode. Trois minutes passèrent jusqu’à ce que des vêtements bariolés posés sur une enveloppe vide décidèrent de prendre vie et de saisir d’un téléphone. De même qu’un mouvement ascendant entraîne un mouvement descendant, un pantalon se baissait, puis un caleçon. Inutile d’expliciter la suite.
« Extrait de semence nouvelle mais pourtant passée » était le nom du désodorisant qui venait donner des notes de javel et de poiscaille dans un local très rarement aéré.
En ce début de soirée, au moment où la lumière donne à notre environnement des tons presque irréalistes, que l’on attribuerait à une représentation picturale d’un quelconque habitant de Bruges ayant les capacités techniques de donner forme aux pigments, au XIXe siècle, on a l’impression que le temps est suspendu, mais dans le mauvais sens du terme. Les atomes d’un lieu donné dans un contexte donné (celui du récit ci-présent, faut rester vigilant mais je sais que je m’adresse à des lecteurs intelligents, CQFD.) sont instantanément privés de leur liberté de mouvement et viennent figer l’air environnant, vos épaules, votre bassin et vos extrémités qui par la même occasion envoient à votre cerveau, non pas le message suivant : « Cerveau, je refuse de me mouvoir », mais : « Nous voulons bouger, Cerveau, mais sommes des corps étrangers non-reliés à ton système nerveux ».
Le fun commence précisément à ce moment. Car, prisonnier de vous-mêmes, vous vous servirez de cet état de faiblesse psychologique absolue qui ne concerne que vous, pour alimenter vos discussions vaseuses de tous les jours.
L’être humain est autocentré mais c’est dans ces moments-là, l’être humain pense à lui, et à sa place dans le monde, dans son monde. L’être humain est un animal social car il ressasse régulièrement sa petite vie de merde. Petite, rachitique existence de parasite social et donc émotionnel qui en vient à contempler son œuvre de destruction personnelle puis regrette au dernier moment, la même impression quand, devant un film que l’on ne qualifierait pas de « divertissement », donc de « sérieux », l’on se rend compte au cours des dernières trente minutes que l’œuvre en réalité ne fait que l’apologie d’un mode de vie basé sur la consommation et le jouir perpétuel.
Un chemin tracé à la bile et autres mauvaises humeurs se dévoile peu à peu au jeune homme, assoupi, membre flasque et poisseux à la main. De grandes batailles, la promesse d’atteindre une conscience de soi supérieure, une vie faite d’accomplissement personnel. Rien de tout cela, vous l’aurez compris. Seuls les derniers soubresauts d’un corps intoxiqué cherchant à repousser l’inévitable pour recevoir encore les mêmes stimuli dont il a été rendu dépendant toute sa vie, sur son lit de mort, telles seront les grandes batailles du jeune homme et ce qui influencera son chemin.
(Cela ne concerne en aucun cas le cerveau ensucré affalé sur son canapé, cependant, nous cherchons tous l’espoir, nous voulons tous voir l’espoir, nous voulons tous être positifs, au détail près que la marche de l’univers ne prend pas en compte ces menues considérations (vas-y, vas-y.). Un voile pire que sombre, flou, la promesse de lendemains toujours plus médiocres, et ces lendemains, entrecoupés par des signaux électriques nous tapant directement dans le fond de la rétine mettant en branle un système de récompenses hormonales couplé par la prise d’excitants et le tout saupoudré par de trompeurs moments de bonheur -car tout a une fin- et de pénibles interactions sociales, voilà ce qu’il nous est autorisé à éprouver dans l’ère de la régulation capitaliste de la population mondiale. Voilà la place de la descendance abâtardie du salaud de prolétaire européen, le cul large comme une bétonnière. Bien sûr que le peuple réclame, exige du pain et des jeux, des viles mains de ses maîtres.)
Les phares d’une voiture se garant viennent chambouler cette harmonie de stagnation. Le jeune homme, alors dérangé par une nouvelle salve de lumière artificielle, se tourne et continue à dormir cette fois dans une position cassée, bas du corps encore droit et solidement encré au sol et le buste, donc, torsadé sur son côté gauche, la main toujours collée à on sexe. Tableau résumant à la perfection l’état psychologique des masses présentes dans la temporalité de ce récit: les pieds scotchés à terre et le cœur se repliant sur lui-même.
Nous voyons la pièce dans laquelle trône le roi des connards en plongée et soudain ce spectacle, les détritus, le canapé, nous tape au nerf optique comme notre propre reflet dans un miroir de magasin de vêtements, calfeutrés que nous sommes, dans ces grotesques cabines d’essayage qui nous font découvrir de nouveaux aspects de notre laideur.
Vivre, la vivance équivaut déjà à la mort d’un homme dans l’univers, c’est à dire rien. La vivance dont il est question dans ce récit se rapporte donc au bruit que font deux grains de poussière lorsqu’ils s’entrechoquent dans un parking souterrain abandonné, dans une ville désaffectée, dans une région ayant subi un cataclysme. Qu’arrivera-t-il au jeune homme ? Nulle importance. Que représente le jeune homme ? Nulle importance. A-t-on besoin du jeune homme ? A-t-on besoin de toi ? Nulle importance ! Étant donné que ta dégringolade est assurée, ainsi que la mienne, et que les déceptions sont inévitable, et que par là même la fin de la race humaine est programmée, alors être optimiste dans la mesure où l’être mènerait à l’espoir, l’espoir à la croyance, la croyance à la certitude et la certitude au nazisme, alors pourquoi bon Dieu, Ô bon Dieu, le pessimisme mènerait au bonheur ? Du pessimisme à la dépression, de la dépression à la remise en question de soi, de la remise en question de soi la planification des actions et de la planification des actions à l’automatisme ? Nous serions tous employés de cafétérias dans ce cas.
Une personne censée ne doit pas chercher le bonheur comme but ultime à atteindre, personne n’en est capable. Elle devrait chercher à réaliser des actions qui la tiendrait au plus loin de la masturbation et d’un canapé-lit agrémenté d’un jogging de marque (de 2011 alors qu’on est en 2019) acheté en boutique de déstockage et d’un frigo rempli de soda, ou alors elle devrait commettre des actions qui l’auront poussé à finir comme dit plus haut.
Petites morts sur petites morts nous nous désintégrerons quoi qu’il arrive et il n’y a pas en réalité de questions d’optimisme ou de pessimisme à nous poser dans la mesure où chacun fait comme il peut pour élaborer sa propre gymnastique mentale dans cet univers déjà absurde d’ordre, lui-même conquis par les gènes de la dégénérescence dont il nous a très « humainement » doté, offert.
Des chansons sur le suicide interprété par des pétasses de fashionistas espagnoles en « indé » sur youtube se masturbant sur mode.tv. et une parodie d’être humain sensé être à son apogée reprenant peu à peu conscience pour être enfin pris d’une peur panique, mortelle, qui lui fait se tenir la tête entre les mains, exécutant des mouvements de balancier avec son torse. Se remémorant alors, non, recollant les pièces du puzzle, il estime le degré de fumisterie de sa vie, et qu’il ferait mieux de se munir immédiatement du premier couteau qu’il trouve pour libérer quiconque, dans la rue, de cette funeste existence d’illusions. Soudain, avec tout le pathétique que l’on connait aux adolescents actuels en crise de mélancolie, il s’écrie de façon pitoyable : « Oh non, c’est vrai putain, j’suis une merde ». Il visualise alors tout ce qu’il pourrait changer en lui mais sa liste est trop douloureuse à énumérer et surtout à assumer.
Soudain, tel une alarme sonnant une attaque aérienne, le jingle de la fin des réclames s’impose ; à tous, et à lui; au début dans tout le bâtiment, puis dans tout le quartier et enfin dans l’Europe entière. Les frères beaufs sont en plein devant la caméra, la face fendue par un sourire de sacripant s’apprêtant à commettre quelque bévue. Le rythme cardiaque du jeune homme ralentit à mesure que les deux beauf entonnent leurs blagues bas du front, mais tellement très très l’humour.
« T’en reprendrai bien un p’tit non ?
_Oh non arrête, dit-il en pouffant de rire, l’air gêné. »
Tirant alors sur son appareil, le jeune s’écrie : « Putain c’est quoi ce truc de merde là ? Allez lâche une caisse là! »
Beauf 1 présente subitement son index à beauf 2 : « J’te préviens Vévert, tu sais que t’as jamais résisté à l’appel ancestral hein ?!
_Oh et merde t’es con hein ! »
Une secrétaire s’avance en direction des deux comparses, des deux compadres, des deux couillasses au moment ou l’index est tiré. Bruitage de flatulence, la secrétaire (bonne au demeurant) qui se réfugie dans les toilettes après cette humiliation reçue, on ne sait comment, en plein visage puis enfin les rires gras des protagonistes se mélangeant avec ceux du jeune homme et de l’Europe, visages replets et gras.
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