#qui fait éclore les mots
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Accouchement
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 25 août
Thème : corbeaux/au fond de chaque mot j’assiste à une naissance
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Les corbeaux croassent à la fenêtre. Ils sont nombreux. Ils me regardent.
Je les salue d’un geste de la main sur le bord de mon chapeau pointu. En une soirée pareille, un brin de politesse ne nuit pas.
Puis je reviens à mon chaudron.
Un fond liquide rougeâtre chauffe tout doucement, au bain-marie, des dizaines de petites perles noires. Je surveille minutieusement le feu – la température doit rester parfaite et constante tout au long du processus. Cette tâche m’empêche de perdre ma concentration. Je ne veux surtout pas rater l’instant magique où les perles vont éclore.
Le croassement des corbeaux rythme ma nuit. Une longue nuit de patience.
Chacune d’entre elle est un mot qui m’a été offert en paiement. Les gens viennent pour mes soins, mes conseils et mes divinations. D’autres viennent pour des vengeances et des malédictions – ceux-là passent par la porte de derrière. Les uns comme les autres paient le prix juste. Parfois, ce prix, c’est un mot.
Mot, mot, répètent les corbeaux – comme s’ils savaient à quoi je pense, et peut-être est-ce le cas. Oui, j’ai pris des mots. Tous ceux qui ont éveillé mon interêt.
Un mot d’espoir ou un mot d’amour, un mot de rage ou un mot glaçant, peu importe. Tout ce que je veux, c’est qu’ils renferment de la puissance, qu’ils aient été gravés au feu rouge dans le cœur de mes clients. Ils sont parfois même ravis que je les en délivre. Parfois, un peu moins.
Je regarde mes mots chauffer avec une exquise lenteur dans le chaudron. J’entends les petits éclats de coquille qui se craquèlent avant même de voir les premières fissures. Ça y est, ça commence…
Les petites coques enveloppant les mots s’ouvrent, et au fond de chaque mot j’assiste à une naissance. Des minuscules feuilles, de tous petits yeux, des doigts microscopiques. Ces fragiles créatures ne sont encore qu’au commencement de leur vie. Ils grandiront très vite.
D’un geste précis mais doux je les sors chacun du chaudron, les essuie dans les linges les plus doux, les cajole, avant de passer aux suivants – jusqu’à ce qu’ils soient tous dans mon panier, pelotonnés les uns contre les autres, encore tout chiffonnés de leur naissance. Mes petites créatures de la nuit, nées du plus profond des cœurs des hommes, mûris dans une matrice de cuivre et du sang de leur mère dévouée. Ils sont si mignons ! Et si inoffensifs encore.
Et si affamés.
Au dehors, les corbeaux s’envolent. L’aube est là, la délicate naissance est accomplie, il faut annoncer cette bonne nouvelle à tous ceux qui peuvent l’entendre. Il ne me reste plus que la tâche triviale de les élever, mes petits monstres qui piaillent déjà à l’unisson.
Patience, mes amours, patience. Maman va vous nourrir.
J’attrape un premier livre – léger et digeste, mais généreux sur les quantités, parfait pour un premier repas – et, à voix haute, je commence sa lecture.
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#30jourspourécrire#30 jours pour écrire#25 août#corbeaux#au fond de chaque mot j’assiste à une naissance#on peut y voir une métaphore de l’écrivain#qui fait éclore les mots#et donne vie à des romans entiers#les monstres qui vont vivre leur vie et surtout bouleverser celle des autres#mais j’aime aussi l’idée que ce soit très littéral#avec une sorcière qui fait éclore des créatures#et les bichonne#je leur imagine des tas de designs marrants#et tout ça pour quoi ?#parce que c’est cool#french#french writer#écriture
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Évidemment, nous n'apprenons jamais rien. Le ciel se ferme et les yeux. La pluie coule - mais les caniveaux de mon cœur...
Au milieu de Celetná - et les passants - je ne heurte pas - mais je m'abîme - les larmes sous mes talons et les pavés trébuchant - dans ma bouche inaudible... Nul sanglot n'aura chassé les nues.
La rosée n'émeut plus ce bleu qui délave. Attendre... à n'en pouvoir plus - rougie jusqu'au bout des cils. Et les tuiles se détachant une à une. A vive allure, je marche - vers quel azur. Vers quelle échappatoire.
Passage bouché - de mon âme - envolée d'oiseaux. Je perds ma voix - quand mon cœur, de mes lèvres, coule. Nausée, à fendre l'âme des rues.
Ils passent. Sans savoir quel précipice - aimer. Quel danger. Les mains humides - à force de sécher mes joues. Glacées par le vent et le froid qui rôdent - de place en place. J'ai marché.
J'ai lutté. En vain - paroles d'amour - et mes pleurs - à défoncer l'asphalte de leurs cris - j'aurais voulu pouvoir pousser entre les pavés, sur ma poitrine, que les germes percent ma peau - que de leurs yeux, les feuilles te regardent -
J'aurais voulu pouvoir éclore mille tendresses. Que le béton de mon ventre - meurt. Tout ce qui sourd de mon corps - émotions confuses - les églises ont perdu leurs vitraux. Et les tessons, dans mes mains.
J'ai beau hurler. J'ai beau jouir. J'ai beau écrire. Je disparais. Au milieu des foules - mes bras levés - pour chercher l'espace - où te retrouver. Avalée par les vagues.
Mes yeux mouillés - ne connaissent plus la pitié ni la joie. Et j'avale, avec difficulté. Des pierres. Et j'avale, avec difficulté, tes mots. Et je trouverai - effrontée - la percée de ciel
- je trouverai le soleil ascendant - qui fait pour moi raison, définitive, de te rester. Et de demeurer là, étendue, à l'ombre de tes yeux, sous un astre inflexible qui, tous les deux, nous étreint d'une même lumière - sans jamais savoir ce qui nous déparie - sans trouver fermeté à nous départir - l'un de l'autre
- non. Je ne trouve pas sens, ni conscience à aller seule - lointaine. Ni impératif, ni volupté - ni estrangement - ne sauraient avoir raison de moi. De mes entêtements. À nous colluder. À renaître la joie - dans ton cœur et le mien - à n'avoir d'autre croyance que d'aimer et de jouir
- et de savoir le bonheur réalisé, ici-bas et maintenant. Si sous ta main, tu perçois le sang qui bat - avec fureur - dans mes veines. Pour crier d'aimer, vivre - et aimer vivre - encore, ne serait-ce qu'un instant - plutôt que cette mort qui nous fait solitude
- je mordrai encore (sans pitié) à ta peau pour qu'à mes dents le sang gicle - et que je te sache, là. Plein d'envie - et de vie. Les yeux humectés - de peur - de ne plus te connaître - je te rassemble. Sur ma poitrine.
Et du pied, je chasse les feuilles. Les bâtiments ni la nuit n'encombreront la clarté de mon ciel. Je piétinerai tout ce qui m'empêche et ferai de grands signes - dissiper les ombres.
Que mes larmes encore tressautent. Pour écumer l'horreur. Furieuses. Acharnées. Mes forces. À te renaître encore - et braver...
L'incendie qui m'éclaire et me nuit.
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Ma première fois sur le Tumblr français (!) pour partager un texte que j'ai écrit en avril 2024 pour un concours de poésie. Il parle de mon expérience en tant que personne AFAB non-binaire transmasc, et je pense qu'il pourrait plaire / parler à pas mal de monde. J'en suis vraiment fier, et espère qu'il trouvera son public ici :)
texte en dessous de la séparation [ 2636 mots - CW dysphorie de genre, vocabulaire violent - français ]
⟡
Les asters et althéas entourent mes ecchymoses violettes de leurs pétales.
Je voudrais t��arracher la peau jusqu’à l’hypoderme, m’y engouffrer comme Patrocle dans cette armure pour m’y protéger du regard de l’étrangère dans le miroir.
Je voudrais te dérober tes os jusqu‘aux sésamoïdes, les accrocher à mes membres et mes envies pour y absorber l’énergie de ton corps en harmonie.
Le portrait remuant se dresse contre mon bouclier, en ennemi invaincu victorieux depuis tant d’années. Son regard s’accroche à mes contours, et je les sens brûler, carboniser cette chair enveloppée de rose poudré. Et je sens le poids de mes seins et le poids de mes sens et le poids de mes larmes dans l’indifférence de mon essence. Et je resserre la main, resserre le poing, rosse la rosière de naissance.
Mon reflet fracturé et moqueur continue de me sourire, dispersé à travers les éclats de verre renvoyant une vérité faussée dans les rayons de lumière. J’entends sa voix multipliée continuer de me murmurer que personne ne lae verra jamais. Que toujours on ne verra qu’elle.
Erreur d’association, âme et corps attachés par le mauvais cordon. Par celui qui fait mal, qui tire à tous les mouvements, qui crie au monde un mensonge sans aucune réparation.
Et elle me regarde souffrir, moi au cœur ni rose ni bleu, moi au cœur quelque part entre les deux. Et pourtant nulle part, nulle part ailleurs que dans cette armoire où mes larmes ont fait naître des cauchemars. Où mes espoirs ont fait éclore des ecchymoses, écosystèmes en prose des soirs où j’implore la sclérose de ce corps.
Je suis fatigué·e d’étudier et fatigué·e de chercher et fatigué·e d’expliquer. Fatigué·e de bander cette poitrine abhorrée qui reste pourtant toujours moins écachée que celle des hommes à mes côtés. Fatigué·e de marcher autour des autres qui entendent la télé m’insulter. Fatigué·e de voir ma sécurité menacée, qu’un sexe doit obligatoirement être genré, que pour un point médian on pourrait me tuer.
Comment être un garçon sans l’être complètement ? Peut-on altérer le “F” pour un espace blanc ?
Pourquoi devrais-je donc faire semblant ?
Iels m’incriminent de travestir mon cœur, d’intervertir les rôles par vecteur pour faire réagir, pour vivre à contre-courant des mœurs et arborer une originalité destinée à brandir une indocilité. Sachez que le seul déguisement que je porte est ma version passée, me collant en escorte dolente et non-désirée, faisant oublier que je ne suis pas “elle” et ne l’ai jamais été, plus aux alentours du “il” sans vraiment le toucher. Masculinité se maquille sans craindre de se repeindre du rose des filles et de s’oublier.
Mon âme est jaune, blanche, violette et noire, je vais ramasser les morceaux et devenir le miroir.
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Pour notre dernière journée sur l'île de Chiloé, nous commençons par une activité attendue depuis des semaines par un Dr Rathatton surexcité : les pinguinoooooos !
Sur le site Punihuil, deux espèces différentes : le Humboldt et le Magellan, qui se différencient par ... une bande de couleur noire. Bon, oui, ils ont l'oeil nos guides.
Après être montés sur une charette version taxi VIP 5* et s'être faits pousser à l'eau pour monter sur le bateau sans se mouiller les pieds, c'est parti pour les petits îlots à quelques centaines de mètres de la plage.
On détecte presque immédiatement une petite colonie de pingouins qui observent l'océan du haut de leurs 65cm. En cette période, un des deux parents reste au nid pour couver les oeufs, qui mettent tout de même 45j à éclore, pendant que l'autre part manger 3kg de poisson, soit... la moitié de son poids. Vorace la bestiole.
Alors que nous observons la colonie se coller délicatement au bord d'un rocher, et s'en faire arracher violemment par une grosse vague (*pouf* magie, plus de pingouin), un de leurs collègues décide de désescalader une paroi en patounant de ses pattes palmées. Sacrément efficace pour la taille de la bestiole !
On suit nos chers pingouinos dans les vagues, les regardant sauter tels des dauphins en montant jusqu'à 8km/h, et on fait le tour de l'île. De l'autre côté, une autre bande de palmidés regarde avec circonspection la mer, ne semblant pas très motivés à se mouiller. Notre guide crie alors "Phoqua !", et nous vouons en effet une jolie tête grise en train de se régaler de poissons à quelques mètres de la falaise. On nous explique alors qu'ils ne sont pas exactement meilleurs amis avec les pingouins, puisqu'ils s'en font volontiers un petit snack.
En faisant le tour des îlots, on découvre une belle variété d'oiseaux : des cormorans impériaux ou aux pattes rouges, des genres d'oies, des canards à la vapeur ("ben oui, ils ne peuvent pas voler !" Vous ne comprenez pas le lien ? Nous non plus en fait, vos hypothèses sont les bienvenues), des goélands, ca pioupioute sec, un phoque se prélasse sur des rochers, à peine gêné par les beuglements de notre guide qui essaye d'attirer son attention à coup d'imitations digne d'un Dr Rathatton faisant le mouton, que du bonheur.
Le tour n'est pas très long, mais on a vu plein de pingouins, et on était VIP, seulement tous les 3 dans le bateau !
Nous partons ensuite pour la petite ville de Ancud, où nous visitons un musée très intéressant sur l'architecture des églises locales, avec présentation des techniques d'encastrement de poutre, très sympa. Le midi, c'est resto traditionnel à base de fruits de mer (et de viande salée et saucisse en bonus pour Touille, ils sont généreux dans les portions !!), on se régale, puis il est temps de faire nos adieux à Chiloé et de retourner sur le continent.
Une douche bien chaude et les cheveux propres plus tard, nous finissons la journée les fesses dans le sable volcanique, une magnifique vue sur lesdits volcans et le lac géant en premier plan ! Dr Rathatton se fait même des amis poilus quand elle leur donne la fin de sa purée au thon particulièrement pas bonne. "Immonde ? Non destiné à la consommation humaine ?" seront ses mots lorsque je lui demanderai un descriptif de ce thon suspect.
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EXCÈS
Poème écrit pour être lu lors d’une scène ouverte de poésie hybride, dont le thème était “Tentatives”.
Elle menait une double existence
Mais intériorisée.
Toujours entre le trop
Et le pas assez.
Pas assez de quoi ?
Pas assez de tout,
Trop de vide, trop de rien.
L’étrangle le trop, c’est trop.
L’assomme le pas assez,
À pas feutrés se glisse
Dans les interstices
De sa tête indécise
Emplie d’indicibles mots.
Mais désormais que tout
N’est jamais assez,
Voilà qu’avec rien
Elle en fait déjà trop
Et c’est déjà trop tard,
Voilà qu’elle se noie
Dans un verre d’eau.
C’est par peur de trop déranger,
De trop déraper,
De trop en dire ou pas assez
Que trop souvent elle se tait.
C’est par peur de trop ressentir,
De ne pas résister
Aux élans immenses des amitiés,
- Ou plus si affinités -
Leur intensité étant amenée à varier,
Peur de trop vibrer
Ou pas assez,
Que trop souvent elle se fige
Dans un masque glacé, tout bien façonné,
Puis tout bien gardé,
Prêt à ressortir
Quand de l’excès c’en est assez,
Quand des émois elle s’est lassée,
Quand éreintée, esseulée,
Exaspérée d’espérer,
Elle s’en est allée.
Par nécessité elle s’est efforcée
De dresser derrière les grilles
De ses traits étirés,
Tirés à quatre épingles fines,
Un sourire abstrait incitant à la
Conversation.
Quand elle y est disposée,
Disposez de son temps,
Vous qui prenez la peine
De lire entre les lignes
D’une page vide
Pour tout œil absent.
Pour tout œil vif, cependant,
Vous pourriez y lire
Une pleine vie
De va et de vient, sans jamais revenir
Deux fois au même endroit,
Car si l’on persiste
Plutôt deux fois qu’une,
L’une ferait à l’autre, alors, une invitation.
De propositions elle ne veut s’encombrer
Tant dans son esprit il y a de gravats.
Gravité de son état l’attire souvent
Irrésistiblement en contrebas.
Donc de subterfuges la voilà armée,
Prête à refuser toute inclinaison
Pour quiconque susceptible de
Susciter en elle
Émotions semblables à celles redoutées.
Elle ne sait que trop bien
Qu’il en est assez
De se laisser bercer
De viles illusions.
Se sachant sensible aux oscillations
Entre le désert et l’inondation,
Elle préfère encore au déluge
D’une déraisonnable fascination
L’abstinence du cœur,
L’absence du grabuge
Que suppose la quête de l’âme sœur.
Par peur des échecs
Elle s’abstient de jouer,
Préférant le silence à l’effervescence
D’un projet perturbé.
Trop lui fut répété
De ne point trop en dire
Pour parvenir à garder
Juste assez de mystère
Pour charmer sans faire fuir.
Elle laisse alors venir
Jusqu’aux extrémités
De ses membres crispés
Le désir croissant
D’à l’autre s’adresser,
Réserve volontaire qui si bien lui sied.
Et si l’autre, d’imprudence,
Tente de l’approcher,
C’est sans laisser d’adresse
À laquelle s’accrocher
Qu’elle saura s’effacer.
Elle tente de maintenir
Éveillées et vaillantes
Ses fragiles certitudes
Que chaque regard qui ne lui est rendu
Vient malgré elle ébranler.
Elle tente de saisir
Dans les moindres faits et gestes
Des marques quoique brèves
D’un quelconque intérêt.
Et s’insuffle en son sein
L’inévitable évidence
De l’existence d’un destin
Esquivant ses desseins si bien ficelés.
Et lui vient l’idée folle
Que dans le rien tout peut éclore,
Alors que rien sinon la chance,
Seule et unique coïncidence
À laquelle elle s’adonne à croire,
Ne prédestinait à faire choir
Ses solides incohérences.
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Il me manque… d’une manière qui dépasse les mots, comme si chaque battement de mon cœur résonnait de son absence. Chaque instant sans lui est une éternité, un vide qui me consume doucement. Il est partout, dans chaque souffle du vent, dans la lumière douce du crépuscule, dans l’ombre des étoiles qui semblent moins brillantes sans lui à mes côtés.
Quand il me touche, même en pensée, c’est comme si le monde entier se réchauffait, comme si chaque cellule de mon corps se souvenait de la tendresse de sa peau, de la chaleur de ses bras. Il est cette étincelle qui fait naître un incendie dans mon âme, et pourtant, sans lui, je suis comme un ciel sans étoiles, un océan sans marée.
Il me manque d’un manque insupportable, celui qui te fait chercher son parfum dans le vent, ses lèvres dans la douceur d’un fruit mûr, et ses mots dans le murmure du silence. Rien n’a la même saveur sans lui, rien n’a la même couleur. Mon cœur est une terre désertée, attendant sa pluie, son amour pour éclore à nouveau.
Quand il reviendra, ce sera comme une renaissance. Chaque baiser, chaque regard sera une promesse silencieuse, un serment d’éternité. Et alors, plus rien ne me manquera, car tout sera parfait, simplement parce qu’il est là.
A ❤️
Au nom de l'amour et de la passion
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[Dernière lettre à l’ami de l’été.]
Je pensais que j’allais mouiller cette lettre, arroser un peu les mots pour que l’encre fasse éclore des fleurs. Mais malgré mes efforts, je suis désolée de t’offrir un dernier échange si sec, mais qui sera lisible.
J’ai un dernier soleil de novembre qui caresse les petites graines que tu m’as donné. Je les arrose un peu des souvenirs de tes baisers et de ta douceur. J’ai encore un peu du soleil de Paris dans mon cœur et des histoires chantantes et un peu de nos rires quand nous passions, ivre de vie et d’alcool, devant ces restaurants plein de touristes, si classiques, si chiants. De ton téléphone sortaient les classiques français et je dansais sur Brel avant de t’embrasser sur Piaf pour rigoler avec toi et Cabrel. Adorer leurs regards outrés, se moquer d'eux, slalomer dans le quartier en courant comme des enfants. J’ai encore à mon mur cette photo où nous nous embrassions, avant qu'elle ne rejoigne la boîte à photos . Dans le cœur les musées où tu m’as emmené, tes yeux qui s’ouvraient aussi grand que possible quand je t'abreuvais de mes anecdotes, les analyses des pièces de théâtres que nous allions voir, toi qui m'emmène à Paris juste pour me faire manger un de mes plats préférés. J’ai adoré cette manière parentale que tu avais de me regarder, quand je m'emballait, échauffée par l’alcool et mes valeurs. Amusé de voir toute cette joie et cet amour de la vie et toute la curiosité qui m’a toujours habité, lequel de nous deux était l’expérience de l’autre? Tu me trouvais vivante, surprenante, amusante, maladroite dans mon honnêteté. Ta main a enlevé la poussière qui se trouvait sur ma personne, et elle s’est étendue, magnifique et vivante. Pointer doucement, en embrassant mes défauts, ton calme contrastant avec mon énergie permanente. J’étais ta bête curieuse, la folie nécessaire, je décongelais ta rigueur par ma joie constante. Je crois que tu ne m'as jamais vu affaiblie, abattue, triste du quotidien. Il y a toutes ces belles choses que tu as fait grandir et j'ai éloigné ce qui me faisait la pire personne au monde. Relever le menton pour te voir et voir dans le miroir que tu m'offres la beauté que je peux offrir.
J’ai les étoiles filantes et les promenades et les verres et ta main et nos échanges et des baisers de départ et d’au revoir et tes bras qui me serrent et mes déductions à la con et ta douceur quand je me trompe et toi qui me taquine et moi qui te photographie et mes larmes devant les oiseaux et nos envies d’huîtres à dix heures un samedi. J’espère que tu te souviendras de comment les ouvrir avec un opinel.
Tu as été l’inspiration pour cette pièce que j’écris, raconter les différents amours, savoir que toi et moi n’allions pas crever les cieux ou devenir la grande histoire l’un de l’autre et embrasser tes lèvres en me disant qu’il n’y a pas de lendemain. Se dire je t’aime comme nous le dirons à des amis de longue date, sans entacher ce terme de promesses ou d’engagements. Lâcher enfin prise et te montrer qui je suis. Regarde comme elle est belle, cette fleur que tu as fait éclore entre deux villes. La pluie peut tomber sur la ville, le froid peut geler mes doigts, la vie fade peut s'écouler, j'ai allumé la flamme et je sais qu'elle ne s'éteindra plus.
Rien ne sera assez fort pour exprimer toute la beauté dont j’ai été irradié, de la douceur qu’on accorde aux enfants qui chutent et que l’on aide. Si dans l’âge j’étais la première, tu étais pourtant le plus habile de nous deux dans les relations humaines. J’ai découvert une relation où le respect et la communication et prendre soin de l’autre prévalent sur nos égos. Tu me protégeais du monde quand il devenait étouffant, tout en me montrant par où avancer. Je ne ressens aucune tristesse à te laisser partir, puisque la relation aura été unique, puissante et honnête. Pas une fois je n’ai ressenti les sentiments de manque, de passer à côté d’une chose, de devoir m’adapter. J’ai avancé comme je ne pensais pas avancer, renforcé mes principes et arrosé ma confiance en moi. Si tu savais comme j’étais heureuse d’obtenir ta validation, quand tu as affirmé que je n’étais plus la même qu’il y a quelques mois. J'adorais te voir te stopper une seconde pour que tes yeux me disent que je suis belle. J'aimais quand tu as pris ma main pour ne pas rater le train qui allait nous permettre de voir des oiseaux. Tu me disais que je ressemblais à une enfant de quatre ans ce jour-là, avec ce sourire qui ne partait pas.
Notre relation a été aussi puissante que courte, et la fin annoncée me permettait de me jeter entière dans l'aventure, dans l'expérience, dans les saveurs, comme si je voulais me noyer de vie. Il n'y a effectivement que ceux qui n'ont rien à perdre qui vivent passionnément. Et dans cette passion, je veux la faire vivre, en aimant celle qui est née cet été et celui qui prendra ma main à ta place.
Merci d’avoir été toi, merci de m’avoir permis d’être moi. Nous ne nous reverrons plus, je n'aurais plus la joie de voir tes yeux se plisser, mais je garderai encore longtemps le souvenir de toi qui me rattrape la nuit quand je m'éloigne.
[Novembre 2021]
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La France ne s’ennuie plus …
Jeudi 8 Octobre 1914
Le sergent Pierre de Gréaulme est mort à 26 ans… Maurice de Roincé, le mari d’Anne, a disparu, avec deux autres officiers du 1er Colonial depuis le 15 septembre, dans un combat du côté de l’Argonne, combat où le bruit court qu’on nous aurait fait beaucoup de prisonniers. Comme les femmes de prisonniers ne touchent pas de solde, elle va chez sa mère. ( Ce règlement fut changé. On continue maintenant à leur verser la moitié de la solde)
Les temps sont durs et pour mener sa barque sans grave encombre, force est de réduire sa dépense et d’augmenter sa somme de travail. Le jardin, le ménage, la cuisine, le lavage, le repassage, la couture, l’instruction des enfants, il faut faire face à tout avec seulement, comme aide, 10 heures de femme de ménage par semaine. Ce n’est point une vie reposante ni bien folâtre. Des besognes où l’esprit aurait mieux son compte feraient bien mon affaire et quelques promenades à travers Cherbourg en ces mois historiques présenteraient de l’intérêt.
Mais aurait-on bien le courage de se plaindre quand du plus petit au plus grand, le refrain spontané recueilli sur toutes les bouches est celui-ci : « Il y en a tant de plus malheureux que nous ! » cette redite, jaillie de tant de cœurs, est même touchante. « Vous devez vous trouver bien lasse à la fin de la journée, » dit-on à une brave employée de la Fraternelle dont les jambes sont bien mauvaises. – « Oui, évidemment ; mais qu’est-ce que cela à côté de tout ce qu’on souffre là-bas. » - « Votre commerce de légumes doit se ressentir de l’absence de transports et de paquebots ? » fait-on observer sur la place du Château à une brave fruitière : « Ah ! Qu’importe ! c’est pas bien gênant pourvu que cela finisse vite et bien. » - « Voilà la troisième fois qu’on réquisitionne les chevaux. Pauvres bêtes ! Combien en a-t-on tué ! Il ne va plus en rester. Comment fera-t-on pour tous les transports ? » - « Ma foi ! Je n’en sais rien, répond le charretier sans aigreur, et même d’un air de belle humeur ; et combien cela va-t-il durer ? Ah ! C’est sûr que ce n’est pas commode, mais que voulez-vous ? Pourvu qu’on fasse de la bonne besogne là-bas ! ! »
Cette absence de retour égoïste sur soi-même est réconfortante à constater. On sent si bien que toute la France, non seulement comprend que sa vie est en jeu, mais encore a soif de reconquérir son honneur, tout son honneur ! ! Entre nous, constatons-le, les soucis sont graves et les deuils cruels, mais sans diminuer l’horreur de la guerre, observons avec quel étonnant ressort on la supporte, cette horreur. Rappelant un mot célèbre, « c’est que la France ne s’ennuie plus. »
Tout est là et le plus merveilleux bien-être matériel ne vaut pas, avec l’ennui qu’il traîne après soi, les belles et fortes émotions de l’âme que toute cette horreur fait éclore et les meilleures vertus qu’elle révèle. Oh ! Petits esprits qui vous croyez si grands, cessez de médire les grandes époques qui vous semblent affreuses parce que, embourgeoisés dans vos pantoufles et vos douillettes robes de chambre, vous ne les comprenez pas, âmes rétrécies que vous êtes !
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Monde intérieur
Écrire comme un fugitif
Se cacher pour trouver les mots
Escalader la réalité par le texte
Sans que personne ne le sache
En cavale mener une double vie
Celle qu’on se raconte et celle qu’on palpe
Celle du rêve et celle de la pesanteur
Celle dans le ventre et celle qui s’observe
Cela fait-il de moi une menteuse ?
Une petite cachotière pour sûr
Tant de sentiments contenus qui restent
Impossibles à exprimer
A la lumière des terriens entiers
Ceux qui sont bien dans leurs chaussures
Ouvrir la porte aux inconnus familiers
La fermer à double tours pour les siens
Et prier pour qu’ils ne découvrent jamais
Le pot aux roses cassé
Ils pourraient s’apercevoir
De la gangrène qui ronge,
De l’être vide et de l’incertitude
Qui aime l'inconstance, dis moi ?
Je veux que l’on croie que
Je suis quelqu’un sur qui
L’on peut compter
N’importe où et n’importe quand
Car j’ai besoin de toi, terrien
C’est ta force qui me maintient en vie
Alors en douce dans mon jardin secret
Je fais pousser mes faiblesses
Je les arrose d’un brin de poésie
En espérant un jour voir éclore
La paix intérieure
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Eloge du candaulisme ou, Lettre à ma femme, mon Amour.
Eloge du candaulisme
Eloge et lettre à ma femme, mon Amour
Oui, en complément de mes premiers écrits, quelques mots et /ou lignes pour préciser et avancer.
Ensemble si tu veux bien.
Tout d’abord, quelle est ta réaction à ces premiers écrits (les « parce que… » et à ma (mes) propositions.
En quelque sorte, ta décision ?
Je sais que tu as encore et surtout de nombreux freins et je pense même en connaitre quelques-uns : ceux que tu nommes, tes « valeurs » et surtout selon moi, tes peurs.
Tes valeurs, nullement contestables et même très respectables mais que je pense sincèrement d’un autre temps (fidélité, exclusivité,) d’une autre conception de la vie et du couple et moins adaptées à la vie moderne selon moi. Il faudrait aussi en discuter car parfois j’ai remarqué qu’elles pouvaient être à géométrie variable avec toi, qualifiant parfois de belles femmes coquettes et désinhibées ou très sûre d’elles croisées dans la rue près de nous ou dans notre environnement proche (exemple au restaurant ou en soirée…) de « salopes » tandis que les mêmes, lorsqu’elles sont plus loin de nous et affublées du même quolibet par d’autres que toi, être en capacité de les défendre ardemment et vanter leur audace, leur aisance et leur liberté de choix…
C’est à mes yeux la réelle expression et la démonstration s’il en était besoin de tes peurs, uniquement de tes peurs….
Par ailleurs, celles (les valeurs) que je prône : le partage, l’amour, la curiosité, l’épanouissement, la découverte, les rencontres, la confiance l’un en l’autre, la tendresse, l’éveil, la tolérance, l’amour inconditionnel, l’ouverture d’esprit, la complicité, …ne me paraissent en rien être inférieures et représentent autant de belles valeurs à faire éclore et ou entretenir. On pourrait en discuter.
Tes peurs, oh, pas du « quand dira-t-on » ; non ça tu sais t’en défaire et ne pas y prêter attention, ton métier de commerciale ta souvent démontré et enseigné que les plus belles opportunités se prenaient quand on savait être naturel et se moquer des poncifs, mais plutôt la peur de te lâcher, d’admettre prendre le risque de moins contrôler voire de perdre un temps soit peu ce foutu contrôle…
Perdre le contrôle, s’abandonner à l’instant, à l’instinct, à l’émotion, n’est pas abandonner ses valeurs, son respect de soi et des autres…C’est tout au contraire y participer activement, pleinement…C’est une des composantes même de la vie. C’est vivre pleinement et être à l’écoute de soi-même et de ses sensations, de son corps, de son esprit…
Je te le redis, ce serait dommage de louper des souvenirs, de les rater, de ne pas les emmagasiner ? De ne pas les avoirs et de ne ressentir ensuite et pour toujours que des frustrations ou des regrets…
Te faudra-t-il attendre cet âge pour oser… ? Oser être ce que tu es ou ce que tu peux être ?
Si l’envie, le désir, l’émotion t’habite ou te gagne au soir d’un déplacement, d’une prospection, et d’une soirée à l’hôtel, dans un lieu sympa et dans une atmosphère propice, sans pression, sans tension, rien que du bien-être et de bons et beaux ressentis, un flash, une occasion sans retour, où serait le problème que tu en profites ? Au détour ou au retour d’une soirée de danse, même chose.
Tout ce que j’ai pu t’écrire est le fruit de réflexions sur la vie, d’un cheminent intellectuel, cérébral amis aussi et surtout de mon observation de la vie, de nos sociétés, de nos comportements, de nos psychologies…Certes, sans étude, sans bagages, mais avec sincérité et présence, tendresse affection et amour profond et inconditionnel (Comment aurais-je pu te peindre aussi et assez justement sans ta pose, sans ta présence et juste de mémoire si je ne t’aimais pas aussi fort ... ?)
Ce candaulisme ne constitue pas une obligation, c’est d’abord et avant tout une réflexion et une proposition…
Tu sais par trop que je suis trop attaché à la liberté, ta liberté et même si tes réponses sont contraires à mes envies ou à mes souhaits, que je la respecterai. Oui, même ta liberté de me dire : non ! Néanmoins, je suis sûr de moi quand je te regarde vivre, ce que tu dégages, ce que tu es, ce que tu dis, ce que tu fais, ce que tu es ou serais capable de faire…Mais tout aussi inversement ce que tu n’es pas, ce que tu ne sais pas faire, ne veux pas faire, ce qui t’agace, t’irrite, te frustre…
Tu es réellement plus faite pour être une maitresse (ma maitresse en premier lieu…) qu’une épouse… Tout ton corps, toutes tes attitudes, tous tes mots, toutes tes aspirations, toutes tes réflexions, tous tes choix vestimentaires, toutes tes cachoteries ou non-dits me le démontrent chaque jour et/ou chaque fois que tu pars de la maison.
C’est d’ailleurs ce que je te propose au final…Tu le dis assez souvent : seule je n’aurais que des amants... Et pour le coup, à propos d’une conversation récente, tu te sentirais moins fliquée, donc plus libre… Surtout que ce n’est jamais par moi mais par ton environnement qu’il soit professionnel et ou familial…
Ma proposition est que je sois ton numéro un et que tu me reviennes toujours même si tu fais ce que nomme les braves gens « incartades ».
L’unique condition car il y en a néanmoins une, une seule, est que tu me le dises, est qu’on en convienne, que l’on partage, que l’on s’informe, que l’on et je sois au courant …En amont, du partage de la préparation de ton départ ou de ton rendez-vous, du « pendant » lorsque et si c’est possible, mais et surtout de l’après du retour, des retrouvailles et du partage du récit…
Tu sais que je déteste plus que tout au monde les mensonges ou les secrets à deux balles qui sont là aussi d’un autre temps ou d’autres mœurs, où la tromperie s’exerce en mentant, en feignant, en manipulant.
Pour moi, en s’exerçant de la sorte, ces mensonges et cette tromperie trompent au final tout le monde et empêchent d’être tous réellement libres. Cela engendre bien au contraire tous les flicages, possibles, toute la perte de confiance, les doutes, les ressentis négatifs, exacerbe les peurs (encore et toujours ces peurs, peurs d’être découvert-e- ; peur de ne pas assumer ; peur de devoir faire des choix trop conséquents, irréfléchis, imminents, destructeurs, …) qui limitent énormément et même en tout ou « a minima » réduise le, les plaisir(s) de tous les partenaires et des instants vécus, en faisant même les pires souvenirs et les éventuelles hontes et souffrances du futur.
De toi, à l’amant, en passant par moi. Personne ne trouve son compte dans le mensonge et s’en est alors ridicule ou frustrant, voire les deux.
Tout peut et doit être fait pour l’épanouissement des partenaires: toi de ta sexualité, de ta liberté, de ta fierté, de ton bien-être, de ta luminosité ; nous de notre sexualité et de notre relation de couple, lui (ou elle…) de sa fierté, de l’abandon, de sa « dévotion », de sa chance aussi, de la sérénité de la tranquillité pour aller au bout des choses et te les proposer…
C’est cela aussi que le candaulisme que je découvre, revendique et tepropose en même temps que toi…
En réalité, je m’aperçois que j’aime quand tu pars et pas seulement pour être libre, seul créer, vivre à mon rythme …Mais savoir que tu vas être belle, faire la belle, être toi, belle, désirable, désirée, draguée, centre des attentions, libre pour au final me revenir…Je pense même et m’aperçois que mon désir pour toi en est souvent exacerbé. Tu te souviens quand tu travaillais pour une ancienne société et qu’un homme assez charmant t’avais draguée honteusement devant moi car tu m’avais demandé ce jour de jouer le technico-commercial débutant de base, accompagnateur. Il t’avait proposé, à l’issue d’une visite de chantier où il n’avait cessé d’être attentionné, de te complimenter, bref, de te draguer, le spa qu’il avait aussi installé à proximité pour les futurs résidents. Son regard et ses attitudes corporelles en disant sûrement encore plus…
J’ai toujours ainsi regretté que tu aies dit non…Je dois te l’avouer maintenant. Je ne sais réellement ma réaction du jour pour ne l’avoir pas vécu et pour peut-être ne pas être dans les mêmes dispositions d’esprit qu’aujourd’hui, mais je pense sincèrement que je t’aurais laissée faire. En tout cas, maintenant je te laisserais y aller, voire t’y encouragerais……Rien que d’y penser après (et encore maintenant…), ça me faisait bander très fort et penser à toi, ne penser qu’à toi, et te désirer au plus haut point.
Oh bien sûr, dans mes fantasmes absolus, j’aurais aimé participer et que l’on joue à trois. Cette pensée me faisant te désirer encore plus fort lors de tes retours ultérieurs du même endroit alors que j’avais la certitude que tu allais le rencontrer et ne t’en cachais d’ailleurs pas pour réaliser d’autres visites de chantiers mais cette fois ci en mon absence. Cela me rendait non pas fou de jalousie mais tout simplement fou de toi. Je ne te l’avais jamais dit et ne sais même si tu as pu t’en apercevoir ?
De même tu m’as avoué, certes quelques temps après, (tu vois les cachoteries et les peurs…) qu’un homme avait voulu t’embrasser dans ta voiture après une soirée…Là également, j’aurais aimé le savoir sur l’instant ou juste après pour te dire tout mon amour, que tu aurais pu si tu en avais eu l’envie, que tu en étais libre et que cela ne changeait rien à mon amour inconditionnel pour toi. Bien au contraire…
De même, l’envoi de récentes photos de toi au camping en mon absence… Je ne sais pas si tu les as réellement envoyées et encore moins à qui, mais ce que je sais c’est que moi j’aurais aimé les recevoir…Les partager. Pourquoi as-tu eu peur de cette confidence et ne pas avoir osé me les adresser … ? Tu y es comme toujours si belle ! Cela m’aurait rendu encore plus fou de toi et impatient de ton retour…D’ailleurs, moi aussi j’en avais fait une de moi et voulais te l’envoyer (la photo du matin que tu avais initiée lors de tes balades au petit matin et au lever du jour sur la promenade en bord de mer, mais moi dans une version plus hard que je te laisse imaginer…) mais j’ai une nouvelle fois eu moi aussi peur de ton jugement… Pour autant, non ce n’est pas du vice ou de la perversité mais bien de l’amour et du pur désir…
Aussi, qu’est-ce que réellement je t’offre au travers de ce texte et des propos : selon moi, tout simplement pouvoir jouir et profiter encore plus intensément de la vie et de ses plaisirs. Toi. Moi. Nous deux. Au sens littéral du terme. Oui jouir de la vie, de l’instants, des instants que nous saurons vivre, capter, capturer voire initier…
Le seul « mais » étant de le savoir, de le (s) vivre, de le(s) partager !
Soit directement en étant présent, mais aussi indirectement pour pouvoir en profiter différemment mais tout aussi intensément.
Ainsi, stu te refuses à m’accorder la possibilité d’être là physiquement, de participer (ce que j’aimerais sincèrement, par exemple, organiser et vivre un trio dans un hôtel pour t’honorer ; et te placer au centre de toutes les attentions et les désirs, idéalement ton amant te prenant et toi me suçant…) ou même juste de te regarder faire l’amour en admirant tes yeux au plus profond pour que nous y partagions et voyons l’amour en te tenant la main dans une complicité quasi irréelle…
C’est là la véritable pratique du candaulisme.
Que l’on comprenne ou pas cette pratique qui est tout autant humaniste et philosophique que sexuelle, c’est dans cette présence au plus près de son épouse que l’homme du couple candauliste jouit de la vie, de sa femme de son couple…Sa femme et l’amant jouissant eux aussi de cette liberté insolite je te l’accorde, mais si puissante de force, de complicité, de partage, d’amour physique et/ou cérébral et au final une tendresse notamment quand le couple se retrouve seul au petit matin ou bien avant en fonction des possibilités et disponibilités de chacun des participants . L’homme candauliste vit et exacerbe alors tellement sa libido qu’il magnifie, déifie même son épouse pour le bienêtre et le bonheur de tout un chacun. Son épouse se sentant je l’espère, en tout cas pour nous, heureuse, comblée, ravie, belle, tendre, si humaine et vivante…
Oui je sais, rires, comme je te le dis souvent : « c’est mon drame… » tu t’y refuses encore et résiste. Je pense que tu as sincèrement tort. Ou sinon, au moins une fois essayer, tenter l’expérience, la vivre pour connaitre et savoir, ne pas juger avant.
Oui savoir, préparer « a minima » en avance si l’aventure te parait trop audacieuse ou risquée, pourquoi pas aussi au « pied levé » pour, en ma présence ou lors d’un de te prochains retours, connaître et savoir le plus de choses sur une relation que tu aurais eue, surtout si je n’ai pas été présent (ce qui d’ailleurs serait ou sera plus fréquent pour toi au vu ton travail et du mien).
Là encore tu t’y refuses tout net pour l’instant…
Oui je souhaite savoir. Savoir avec qui, sa description sa force, son charme, sa mentalité (ils ne seront pas tous « idéaux » et tu le sais, c’est d’ailleurs aussi ce choix qui te fais peur même si je t’ai indiqué pouvoir et même si tu y consens t’aider à faire ce choix dans un premier temps …, comment ça s’est déroulé, si tu as été heureuse, s’il t’a fait jouir, si vous avez fait l’amour, combien de fois, une fois, plusieurs fois…, où, …
Oui j’aimerais cette liberté et cette complicité de récit et de dialogue où tu me raconterais tout…Ce n’est et ne serait en rien du flicage, c’est bien plus la liberté et le partage absolus. La confiance aussi où la femme se libère et devient réellement une reine aux yeux de son mari, physiquement et cérèbralement puis reviens vers lui pour se confier en tendresse et en amour, et reprendre sa vie normale de couple.
Oui savoir par exemple qu’après une belle soirée de danse où tu te serais éclatée avec un danseur habile et à ton goût dont tu me vantes parfois les mérites, savoir que tu lui aurais accordé tes faveurs sur le parking en récompense de ses attentions et sa dextérité à te faire danser, par envie, par impulsion, par désir de vivre pleinement l’instant et pour en faire une continuité jouissive de la soirée et un instant de vie à mettre en souvenir, un marqueur de tes voyages et parcours que l’on pourrait là aussi partager….
Dans les toilettes, à la va-vite, en « quick-sexe », à la sauvage, à la hussarde parce qu’il le méritait et surtout et avant tout que toi aussi tu le désirais…Dans la rue ou dans la voiture, une petite gâterie, une pipe, en passant par quelques baisers ou attouchements…
Jusqu’à même cette prise en levrette plus ardente et intense dont tu raffoles sur le capot de la voiture ou dans l’arrière-cour de l’établissement de danse ou à proximité, sous un porche ou dans la nature. Même chose pour une nuit d’hôtel lors de tes déplacements, te laissant et aimait comme tu sais si bien le faire, te faire draguer pour engager plus sérieusement la conversation au bar avant de demander à cet amant d’un soir de te rejoindre pour faire l’amour de la façon qui te conviendrait le mieux, celle que tu aimes tellement juste au sortir de la douche, apprêtée et mise en beauté par quelques soies et satins amoureusement choisis et portés, accompagnés de ton irrésistible parfum…
Un ou des SMS, une photo de toi dans l’attente de son arrivée, pourquoi pas un son ou une visio de vos ébats me combleraient également…pour ensuite revenir vers moi et me confier ton bonheur de t’être sentie si libre, belle et d’avoir la chance d’avoir un mari aussi compréhensif, partageur, et amoureux…
Oui c’est tout cela que j’aimerais vivre en réelle complicité, échanges, partages, allant de t’aider à te préparer, choisir avec toi tes tenues, pourquoi pas cet amant lui-même, t’accompagner au plus près j’y reviens ou t’attendre au bar avant que tu ne viennes tout me conter.
Oui sûrement étrange mais si fort et te rendant pour moi toujours et encore plus belle et libre et fier de t’avoir come épouse…
Par opposition le mensonge et la tromperie « classiques » , ne peuvent assurer le même résultat, ni la liberté et le bonheur du couple. Ces pratiques d’un autre temps de cocufiage n’entrainent que jalousie, douleurs, absences, frustrations, mécontentements, colères… Il n’y a rien de pire que d’être ou de se sentir trompé, C’est humiliant au possible et si loin de la liberté et de la confiance l’un dans l’autre que doit avoir un couple, pratiquant ce candaulisme ou ne le pratiquant pas du tout et restant un couple classique. Pour moi, pour nous, j’aimerais qu’on se livre à cette pratique qui je sais du plus profond de moi te conviendrait parfaitement eut égard à tes aspirations profondes, à tes désirs, à ton physique , à ta volonté de toujours vouloir te sentir jeune et belle et à tes envies et besoins de liberté.
Seules tes peurs selon moi t’en empêchent…Tu évoques en lieu et place tes valeurs, tu les convoque et me les « jette » parfois à la figure mais sont-elles toujours aussi présentes que tu veux le faire croire, te le faire croire…Le mensonge en est un exemple…Pour ne pas affronter la réalité tu « maquille » parfois les faits, les lieux, minimise, change, modifie, oublie de raconter ou de détailler, pensant te protéger mais au final créant plus de désordre que toi même voudrait en faire ? Et ironie du sort, échappant à ton contrôle tandis que tu veux toujours t’en assurer comme une vanité. « Moi c’est pas pareil »… « Je veux contrôler… » dis-tu souvent…
Tandis que tu fais l’inverse, non pas en mentant réellement , tu déteste tout autant que moi, mais souvent avec brio tu réécrit les faits, l’histoire en pensant te préserver de questions que tu détestes et surtout selon moi en pensant à la petite fille que quelque part tu es restée n’osant pas tout dire à ses parents, et du coup rendant les relations entre toi et les autres délicates car toujours suspectes, alors que tu as tout pour être crue……Au début pas de souci, puis la méfiance s’instaure, s’installe Parfois à tort mais souvent avec des frémissements suffisamment visibles pour distiller ce malaise et cette défiance. Au début, on en rit puis rapidement on peut en souffrir…Pour ma part étant fondamentalement non-jaloux, j’arrive à oublier même quand j’apprends ou je sais que l’histoire n’était pas tout à fait celle-là, pardonner, faire comme si de rien n’était… Mais parfois c’est dur et me mange la tête. Oh, tu sais alors feindre de te fâcher dans les premiers temps ou et c’est arrivé lorsque tu es plus en tort et mise devant des faits plus délicats, tu feins alors de passer à autre chose …C’est assez insupportable alors que tu pourrais tout te permettre sans aucune crainte d’aucune sorte et pleinement profiter de cette vie et de tout ce qu’elle t’a donné. Là encore ton obsession de contrôle et de maitrise t’empêche de gouter pleinement à la vie et à tous ses plaisirs (que tu les prennes ou pas. De toute façon, ce ne serait, je te l’ai dit par évidence pas tous les jours (et quand bien même…) Oui tu te gâches la vie tellement et parfois la gâche aux autres ce qui est encore plus ridicule. Abandonnes tes peurs, sois ce que tu es.
Vis, jouis de la vie, jouis, c’est le message que je souhaite te passer au travers ces quelques lignes.
Arrêtes de me raconter des bobards et de modifier la réalité, et surtout de te mentir…Vis, Tu as un mari qui t’aime assez pour t’accepter telle que tu es, t’offrir cette liberté et t’avoir compris depuis longtemps.
Cesse de ne pas être toi, de me priver de toi et surtout de te priver de toi, te rendant par trop souvent colérique, frustrée, insatisfaite. Ecoute ton mari …Suis le !
Deviens la femme d’un candauliste… !
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ashley et enzo
je me suis réveillée aujourd’hui avec la mémoire déjà prise par l’illusion de mes rêves
à l’intérieur de ces chimères, deux fantômes valsaient autour de moi
deux silhouettes biologiquement différentes ; deux âmes semblables à ma détresse
dyades lyriques demeurant à l’intérieur d’un pavillon osseux
bêcheurs amants s’oscillant entre des volets mis-clos
à chaque battement de cils
j’y revois une bouche euphorique dévorant le néant sonore
un regard châtain aussi froid que les banquises fertiles
ces visages sont désormais réduits en morceaux de mots indécelables aux yeux du monde
ces lignes sont une nouvelle peau tissant ses vergers dans la charogne qui me tient prisonnière
érotiques intraveineuses sillonnant les couloirs d’une boîte crânienne faite de poussières
par lesquelles maints crachats d’étoiles brodent leur gloire sur des courbes délicieusement impénétrables
semblables à l’enthousiasme d’une poitrine qui se lève d’un bond telle une invitation à l’extase
comme le mutisme criard d’une pomme d’adam qui ne demande qu’à être croquée
incognitos rivages jumeaux damnés en cadavres exquis
leurs nuances incolores parcourant le sang et l’encre qui coulent dans mon anatomie
égéries de ma précieuse chienne de solitude
si belle
si beau
j’aime fréquenter les sensualités oniriques en estimant qu’il ne me reste que cela
je crois que d’une certaine façon, ces fantasmes sont des univers parallèles
des histoires possiblement véritables qui se baladent dans les contrées illisibles de l’esprit et du cosmos
des visions désinvoltes qui interagissent entre elles, parfois responsables d’une somnolence pitoyable
il est vrai que je dors peu
en contrepartie, ces évocations m’enveloppent d’une aura bienfaitrice que la réalité peine à m’apporter
bourbier pernicieux entraînant la barque un peu plus loin de l’olympe
près de la côte sensorielle s’accommodent les mythes terrestres
victime d’un ultime souffle, le revif s’écrase près de mes verts oculaires
l’opéra achève, hélas, son règne par une dernière révérence
si beau
si belle
j’ai eu le temps de prendre conscience des parties qui me composent, qui constituent ce que je représente
moi, femme, être qui appréhende les frontières m’éloignant, me rapprochant et me connectant aux astres
nous sommes liés et à la fois étrangers les uns envers les autres
je voudrais aimer, pleurer, haïr, puis encore aimer
je voudrais aussi me rayer de la surface de cette planète
déchirer la poupée de chiffon que je suis
me briser et entendre chacun de mes membres craquer sous le poids de mon insolence
goûter au baiser de la mort pour mieux savourer celui de la vie
disparaître, devenir quelqu’un, quelque chose d’autre
devenir la verdure éclatante qui peuple les prés
me fondre dans la valse turquoise des élans maritimes
ou encore être fouettée par le courroux du vent comme un bourgeon qui attend l’éclosion
là où la nature est écrite dans les arbres, dans les nuages
bercée par le jour et la nuit, je pourrais être une fleur espérant l’orage qui me sublimera enfin
un lys immaculé, un jasmin sanglant
une plante de miséricorde infiniment liée à mère nature
un canif me jetant à l’abandon
pour me rappeler que je suis tout et à la fois rien
bonne nuit aux hallucinations que le noir m’autorise encore à toucher
bonjour à l’oreiller qui bourdonne
j’attendrais le temps des saisons qui me permettra de danser sous la pluie, et peut-être éclore un jour
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Volume I Chapitre 2
Je ... me souviens.
Qu'elle était venue.
Que, assise là, calmement, elle écrivait des lettres.
Je... me souviens.
Le visage de cette personne, et de ma mère souriant gentiment.
Cette vision... certainement...
Je ne l'oublierais pas, même dans la mort.
La Fille et la Poupée de Souvenirs Automatique
Le métier de scribe avait existé depuis les temps anciens. Il avait autrefois connu un déclin avec la popularisation des poupées de souvenirs automatiques, mais les métiers qui avaient une longue histoire étaient toujours aimés et protégés par un petit nombre de personnes. L'augmentation en nombre des poupées mécaniques était précisément ce qui avait poussé les nostalgiques à prétendre que les professions désuètes étaient meilleures quand elles gardaient leur charme originel.
La mère d'Ann Magnolia était de ces gens au goût fascinant pour le démodé.
Avec ses cheveux sombres naturellement ondulés, ses taches de rousseur et son corps svelte, elle était en apparence presque exactement comme Ann elle-même. Élevée parmi l'élite, et venant d'une maison aisée, elle s'était mariée, et, même en vieillissant, quelque chose en elle tenait encore de la "jeune demoiselle". Le doux sourire qu'elle arborait à chaque fois qu'elle riait aux éclats paraissait enfantin pour quiconque le voyait.
Même maintenant, en se rappelant comment se comportait sa mère, elle pensait qu'elle était comme une petite fille. Elle était vigoureuse, bien que maladroite, et à chaque fois qu'elle affirmait avec enthousiasme « Je veux essayer cela !», Ann rétorquait « Mon dieu, encore ? ». Elle aimait les promenades en bateau et les courses de chiens, ainsi que les compositions florales orientales que l'on trouve sur les broderies des édredons. C'était une personne qui adorait apprendre, et qui avait un côté enflammé : chaque fois qu'elle allait au théâtre, c'était pour voir des pièces romantiques. Passionnée comme elle était de dentelles et de rubans, la plupart de ses robes ressemblait à celles des princesses de contes de fées. Elle les imposait à sa fille, car les tenues assorties parent-enfant lui plaisaient. Ann se demandait parfois ce qu'il pouvait bien y avoir de mal à ce que sa mère porte des rubans à son âge, mais elle ne l'avait jamais dit.
Ann tenait plus à sa mère qu'à n'importe qui dans le monde - plus encore qu'à sa propre existence. Bien qu'elle soit un petit enfant, elle se considérait comme la seule à pouvoir la protéger, elle qui était loin d’être forte.
Elle avait aimé sa mère à ce point aveuglément.
Vers l'époque où elle était tombée malade et où l’heure sa mort approchait, Ann eut sa première rencontre avec une poupée de souvenirs automatique. Même si elle avait d'innombrables souvenirs avec sa mère, ceux dont elle se rappelait étaient toujours liés aux jours où ils avaient accueilli cette mystérieuse visiteuse.
‘C’’était apparu par une journée de printemps très ensoleillée.
La route baignait dans les abondants rayons de soleil printaniers. A côté, les fleurs qui avaient commencé à éclore à travers le dégel se balançaient sous la faible brise.
Depuis le jardin de sa maison, Ann observait la manière dont "cela" marchait.
Sa mère habitait dans la partie supérieure gauche d'un vieux mais élégant bâtiment d'architecture occidentale, qu'elle avait hérité de sa famille. Avec ses murs blancs et son toit de tuiles bleues, entouré d'énormes bouleaux, il semblait tiré d'une illustration de livre pour enfants.
La résidence était périphérique, construite à l'écart et assez loin de leur ville prospère. Même si quelqu'un cherchait dans toutes les directions, il ne pourrait trouver aucune maison avoisinante. C'était pourquoi, lorsque des invités arrivaient, on pouvait facilement les voir par les fenêtres
« Qu'est-ce ... que c'est ? »
Vêtue d'une blouse qui avait un large col en rubans à rayures cyan, Ann avait l'air un peu ordinaire, mais charmante. Il semblait presque que ses yeux brun sombre allaient sauter de sa tête, tant ils étaient ouverts.
Elle décolla alors ses yeux de "cela", qui marchait dans sa direction sous la lumière du soleil, et se dépêcha de quitter le jardin et de rentrer dans la maison avec ses chaussures émaillées et fleuries. Elle passa devant l'immense entrée principale, grimpa l'escalier en colimaçon rempli de portraits de famille et ouvrit brusquement une porte ornée de roses.
« Maman ! »
Lorsque qu’elle fit irruption, hors d'haleine, sa mère la réprimanda, se redressant un peu sur son lit : « Ann, ne t'ai-je pas toujours dit que tu dois frapper avant d'entrer dans la chambre de quelqu'un ? Tu devrais aussi saluer. »
Alors qu’on la sermonnait, elle soufflait intérieurement, mais elle baissa malgré tout les hanches, pinça l'ourlet de sa jupe et s'inclina.
Cet acte découlait-il de son soi-disant « côté petite dame » ? En réalité, c’était une simple enfant. Cela ne faisait pas plus de sept ans qu'elle était née. Ses membres et son visage apparaissaient encore doux.
« Maman, excuse-moi.
—Très bien. Alors, qu'est-ce que c'est ? As-tu encore trouvé un insecte bizarre dans le jardin ? Ne le montre pas à Maman, d'accord ?
—Ce n'est pas un insecte ! Une poupée s'approche. Euh, c'était vraiment gros pour une poupée, et ça ressemblait à une de ces poupées en biscuit de la collection de photos que tu aimes, Maman ! » dit-elle avec son vocabulaire limité, comme si elle avait une quinte de toux.
Sa mère claqua sa langue avec un "tsk, tsk". « Une “poupée de jeune fille”, n'est-ce pas ?
—Mais, Maman !
—Tu es une fille de la famille Magnolia, tes mots doivent être plus gracieux. Allez, encore une fois. »
Gonflant ses joues, Ann se rectifia à contrecœur : « Il y a cette poupée de jeune fille, tu vois ! Elle marche !
—Mon Dieu, c'est vrai ?
——Il n’y a que des voitures qui passent tout le temps devant notre maison, n'est-ce pas ? Si elle est à pied, cela veut dire qu'elle est descendue au terminal de train voisin. Les gens qui viennent de ce terminal sont forcément nos visiteurs, non ?
—C'est correct.
—Il ne se passe jamais rien par ici ! Cela doit vouloir dire que cette femme va venir ici !» Elle ajouta : « J'ai le sentiment que ce n'est pas une bonne chose.
—Alors, on joue les détectives aujourd'hui, huh ? » conclut sa mère tranquillement, contrastant avec sa frénésie.
« Je ne joue pas ! Hé, fermons toutes les portes et les fenêtres... Faisons en sorte que cette poupée...cette poupée de jeune fille .... ne rentre pas à l'intérieur ! C'est bon, je vais te protéger. »
Alors qu'elle reniflait avec détermination, sa mère lui fit un sourire forcé. Elle croyait probablement que son enfant débitait des bêtises. Malgré tout, elle décida d'au moins se laisser aller à son jeu, et se leva de façon léthargique. L'ourlet de son déshabillé couleur pêche traînant sur le sol, elle se mit à côté de la fenêtre. Sous la lumière naturelle, on pouvait voir la silhouette de son corps mince sous le tissu.
« Mon Dieu, n'est-ce pas une Poupée de Souvenirs Automatiques ? Maintenant que j'y pense, elle devait arriver aujourd'hui !
—Qu'est-ce qu'une “Poupée de Souvenirs Automatiques” ... ?
—Je te l'expliquerai plus tard, Ann. Aide-moi à me préparer ! »
Quelques minutes plus tard, elle lui demanda de s'arranger dans le style qu'exigeait la famille Magnolia. Ann ne changea pas ses vêtements, mais plaça sur sa tête un ruban qui allait avec la couleur de sa blouse. Sa mère, quant à elle, mit une robe ivoire avec des volants de dentelle à double-épaisseur, ainsi qu'un châle jaune clair et des boucles d'oreilles en forme de roses. Elle vaporisa un parfum composé de trente fleurs différentes et se tourna, enveloppant son corps dans la fragrance.
« Maman, tu es excitée ?
—Encore plus que si je devais rencontrer un prince étranger. »
Ce n'était pas une blague. La tenue qu’elle avait choisie était de celles qu'elle ne portait que pour les occasions importantes. La voir dans un tel état rendait Ann incapable de tenir en place.
——Je n'aime pas ça... ç'aurait été bien qu'il n'y ait aucun invité...
Son agitation n'était pas due au plaisir.
Les enfants attendent normalement les visiteurs avec impatience tout en se sentant un peu nerveux, mais elle était différente. En effet, depuis qu'elle avait pris conscience des choses qui l'entouraient, elle avait déduit que n'importe quel visiteur tromperait sa mère innocente pour mettre la main sur son argent. C'était une personne insouciante et les visites la rendaient toujours heureuse, elle était donc prompte à faire confiance à n'importe qui. Ann l'aimait, mais les faibles capacités de gestion monétaire de cette dernière et son faible sens du danger étaient gênants.
Il n'y avait pas de garantie qu'une personne avec une allure de poupée ne serait pas après la possession de leur résidence. Mais ce dont elle se méfiait le plus, c'était à quel point elle pouvait dire d'un simple coup d'œil que l'apparence de la femme correspondait au goût de sa mère. Pour Ann, le simple fait qu’elle ait investi dans quelqu'un d'autre qu'elle était désagréable.
Comme sa mère avait déclaré : « Je veux me dépêcher de la rencontrer ! », et ne l’avait pas écoutée, elles étaient sorties toutes les deux pour accueillir l'invité. Elle l’avait assistée pour marcher à l'extérieur, elle qui était à bout de souffle rien que d'avoir descendu les escaliers.
Le monde débordait de soleil qui pleuvait des trous entre les branches et les feuilles des arbres. La blancheur de la peau pâle de sa mère, qui ne se déplaçait habituellement qu'à l'intérieur de la maison, ressortait trop.
——Maman est... en quelques sorte plus petite qu'avant.
Elle ne pouvait pas voir clairement son visage dans l'excès de luminosité, mais sentit que ses rides avaient augmenté. Elle serra alors fort sa poitrine.
Personne ne pouvait empêcher la mort de tendre le bras à une main malade.
Bien qu'Ann fût une enfant, elle était l'unique successeur de la famille Magnolia après sa mère. Le corps médical l'avait déjà avertie que la vie de sa mère serait courte. On lui avait aussi dit de s'y préparer. Dieu n'était pas tendre, même avec une fillette de sept ans.
—— Si c'est le cas, je veux Maman pour moi toute seule jusqu'à la fin.
Si le temps de sa mère était compté, elle voulait l'utiliser entièrement pour elle. Dans le monde de cette petite fille, qui avait une telle mentalité, un étranger s'était immiscé.
« Pardonnez-moi. »
Quelque chose d'encore plus resplendissant émergea de la route verte baignée de soleil. Dès qu'Ann "la" vit, son mauvais pressentiment fut confirmé.
—— Aah, c'est définitivement quelqu'un qui va me voler Maman.
Pourquoi avait-elle une telle pensée ? En regardant sa figure, elle ne pouvait que dire que c'était son intuition qui parlait.
"c"' était une poupée d'une beauté envoûtante.
Des cheveux dorés qui brillaient comme s'ils étaient nés du clair de lune. Des yeux bleus qui luisaient comme des pierres précieuses. Des lèvres d'un rouge éclatant si pulpeuses qu'elles semblaient avoir été pressées. Une veste bleu de Prusse par-dessus une robe à rubans blanche comme la neige, accompagnait d’une broche émeraude mal assortie. Des bottes brun-cacao de fabrication artisanale qui marchaient d'un pas assuré sur le sol.
Posant sur l'herbe une ombrelle cyan rayée à volants et un sac, elle afficha une étiquette bien plus élégante qu’elles deux à côté. « Enchantée de faire votre connaissance. Je me presse partout où mes clients pourraient le désirer. Je suis du service des poupées de souvenirs automatiques, Violet Evergarden. » Sa voix, tout aussi exquise que son apparence, résonna à leurs oreilles.
Après le choc d'avoir été submergé par une telle beauté, Ann regarda sa mère, qui était à l'aise à côté d'elle. Une expression de petite fille qui venait de tomber amoureuse était peinte sur son visage, et ses yeux étaient remplis d’étoiles qui scintillaient d'émerveillement.
—— Et, comme prévu, ce n'est pas bon.
Ann pensait à cette superbe invitée comme à quelqu'un qui allait lui voler sa mère.
Violet Evergarden était une jeune femme qui travaillait comme soi-disant "Poupée de Souvenirs Automatiques" dans le domaine du secrétariat. Ann demanda à sa mère pourquoi elle avait engagé quelqu'un de la sorte.
« Je souhaite écrire des lettres à quelqu'un, mais elles seront trop longues, donc je voulais qu'elle écrive à ma place. » dit-elle en riant.
En effet, elle comptait dernièrement sur sa bonne, même pour le bain. Écrire pendant une période prolongée serait certainement trop extrême pour elle.
« Quand même, pourquoi cette personne... ?
—Elle est belle, n'est-ce pas ?
—Oui, mais…
—C'est une célébrité dans l'industrie. Le fait qu'elle soit si attirante et qu'elle ressemble à une poupée est l'une des raisons de sa popularité, mais on dit aussi qu'elle fait un très bon travail ! En plus, avoir une femme qui écrit des lettres pour moi pendant que nous sommes seules, et qu'elle me les récite à haute voix... il n'y a pas besoin d'être un homme pour frémir ! »
Sa mère appréciait le beau, et Ann était convaincue que c’était le principal motif pour lequel la jeune femme avait été choisie.
« Si ce sont juste des lettres, je peux les écrire. »
À ses mots, sa mère rit nerveusement.
« Tu ne peux pas encore écrire les mots difficiles. De plus... ce sont des lettres que je ne peux pas te faire écrire. »
Avec sa dernière phrase, il était clair de qui serait celle qui écrirait.
—— Sûrement, elle a l’intention d’écrire à Père, hein...
Le père d’Ann avait, pour faire simple, abandonné sa famille. Il n’était jamais resté à la maison, même s’il ne travaillait pas beaucoup, et avait réussi à reprendre les affaires principales de la famille. Apparemment, sa mère l’avait épousé par amour, mais elle n’y croyait pas le moins du monde. Il ne l’avait pas visitée une seule fois après qu’elle soit tombée malade, et juste quand elles avaient pensé qu’il allait revenir après un certain temps, il ne s’était en réalité arrêté que pour prendre des vases et des peintures de la maison et les vendre, car c’était un homme pitoyable qui se réfugiait dans le jeu et l’alcool.
Il semblait avoir été dans le passé un héritier avec un avenir prometteur. Pourtant, quelques années après son mariage, son côté de la famille avait été confronté à des problèmes commerciaux mineurs, et s’était effondré, les finances étaient donc devenues dépendantes des Magnolias. De ce qu’Ann avait entendu, il semblait que la raison derrière lesdits problèmes commerciaux était son père lui-même.
Elle avalait toutes les circonstances et le méprisait. Même s’il s’était effondré une fois à cause d’un échec d’affaires, n’aurait-il pas dû continuer de faire de son mieux ? Non seulement il ne l’avait pas fait, mais il avait aussi fermé les yeux sur la maladie et les besoins de sa mère, en s’enfuyant continuellement. C’était pour cela que l’expression d’Ann se déformait rien qu’en entendant le mot "père " dans la bouche de sa mère.
« Refaire ce genre de visage... Quel gâchis de tes jolis traits. »
Son pouce massant vint étirer le froncement entre les sourcils d’Ann. Elle paraissait regretter la haine qu’elle éprouvait envers son père. Il semblait que son affection pour lui était restée la même, même si elle était si terriblement traitée.
« Ne sois pas sévère avec ton père. Les mauvaises choses ne durent pas. C’est juste ce qu’il souhaite faire en ce moment. Il a vécu toute sa vie sérieusement. C’est la vérité. Bien que nos chemins diffèrent légèrement maintenant, si nous attendons, il reviendra vers nous un jour. »
Ann avait conscience que de tels jours ne viendraient pas. Et même s’ils arrivaient, elle n’avait pas l’intention de les accueillir chaudement. Si les choses devaient se dérouler comme sa mère, qui hésitait inconsciemment, l’avait prédit, alors le fait qu’il ne soit pas venu la voir alors qu’elle était en phase terminale et qu’elle s’était fait hospitaliser à plusieurs reprises ne serait pas une échappatoire de la réalité mais un acte d’amour.
Au moins, il savait probablement qu’elle n’avait plus beaucoup de temps.
—— C’est bien sans Père.
C’était comme s’il n’avait pas été là depuis le début. Pour Ann, sa mère était la seule au monde classée dans le mot "famille". De plus, ceux qui attristaient sa mère étaient ses ennemis, même si l’un d’entre eux était son père. Tous ceux qui lui volaient son temps avec sa mère, aussi. Et si cela s’appliquait à la Poupée de Souvenirs Automatique qui était venue à la demande de sa mère, elle devrait également être un ennemi.
—— Maman est à moi.
Ann marquait tout ce qui pouvait détruire son monde et celui de sa mère comme un ennemi.
Sa mère et Violet commencèrent la rédaction des lettres assises à une table, sur d’anciens bancs blancs, sous une ombrelle arrangée dans le jardin. Leur période de contrat était d’une semaine. Il semblait qu’elle avait vraiment eu l’intention de faire écrire à Violet des lettres incroyablement longues. Peut-être qu’elles étaient adressées à plusieurs personnes.
À l’époque où elle était en bonne santé, elle donnait souvent des fêtes de salon et invitait beaucoup d’amis au manoir. Cependant, elle n’avait actuellement plus aucun contact ni implications avec ces gens.
« Il n’y a donc aucun sens à les écrire... »
Ann ne s’approcha pas des deux, mais espionna leurs actions en se cachant derrière les rideaux à la place. On lui avait dit de ne pas déranger quand sa mère écrivait ses lettres.
« Il y a besoin d’intimité même entre parents et enfants, d’accord ? »
C’était une demande cruelle pour Ann qui avait toujours été collée à sa elle.
« Je me demande de quoi elles parlent. À qui elle écrit ? Je suis curieuse... » Elle appuya sa joue contre l’encadrure de la fenêtre.
Ce n'était pas à elle de leur servir du thé et des en-cas, mais à la bonne. Elle ne pouvait donc pas se donner une façade de bonne fille pour pouvoir écouter avec indiscrétion leurs affaires internes. Elle ne pouvait que regarder, de même qu’elle ne pouvait rien faire pour sa maladie.
« Je me demande pourquoi la vie doit être comme ça... » Elle tenta de cracher une réplique d’adulte, mais comme elle avait sept ans, cela n’eut aucun effet.
En continuant à les observer avec une expression négligée, elle put remarquer beaucoup de choses. Les deux travaillaient très calmement, mais elles semblaient parfois devenir très solennelles ou beaucoup s'amuser. Pendant les moments de plaisir, sa mère riait fort et lui tapait sur la main avec force. Pendant les moments de tristesse, elle essuyait ses larmes avec un mouchoir prêté par Violet.
Sa mère était une personne aux intenses vicissitudes émotionnelles. Mais n’était-elle pas en train de trop ouvrir son cœur à quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer, pensa Ann ?
—— Maman va encore être déçue...
Ann avait appris la cruauté, l’indifférence, les trahisons, et l’avidité des gens à travers sa mère. Elle s’inquiétait énormément pour cette dernière, qui était trop rapide pour se confier à qui que ce soit. Elle souhaitait qu’elle trouve simplement le moyen d’être méfiante des autres. Pourtant, elle avait peut-être l'intention de confier à cette Poupée de Souvenirs Automatiques, Violet Evergarden, le mystère qui se cachait dans son cœur.
Pendant son séjour, Violet avait été introduite dans la maison en tant qu'invitée.
À l’heure du repas, sa mère avait invité la jeune femme à se joindre à elles mais celle-ci déclina. Quand Ann demanda pourquoi, Violet répondit froidement : « Parce que je souhaite manger seule, jeune maîtresse. »
Elle la trouva étrange. À chaque fois que sa mère était hospitalisée, les repas préparés par la bonne, aussi chauds soient-ils, n’avaient aucun goût. La nourriture qu’elle devait manger seule était simplement trop ennuyeuse.
C’était le but des repas.
Lorsqu'elle surprit la bonne à livrer le dîner de Violet dans sa chambre, elle affirma que ce serait elle qui le ferait. Afin de connaître l'ennemi, elle devait d'abord interagir avec lui.
Le menu était composé de pain de mie, de soupe de légumes au poulet et aux haricots colorés, de pommes de terre et d'oignons frits garnis de sel, d'ail et de poivre, de rosbif en sauce et de sorbet aux poires en dessert. C'était la coutume dans la maison Magnolia. Bien que cela puisse être considéré comme plutôt luxueux, comme Ann avait grandi dans un environnement riche, cela lui semblait évident.
« Ça n'aide pas que maman ait négligé ça. Nous devons augmenter la quantité de viande pour demain. Et pas de sorbets, il faut que ce soit un gâteau. D'une certaine façon... c'est une invitée. »
Ne pas oublier l'hospitalité, quoi qu'il arrive, était le don des bonnes familles.
En arrivant à une porte en bois de chêne - celle de la chambre d'amis -, elle appela, les mains occupées par un plateau : « Hé, c'est l'heure du dîner.»
Des bruissements vinrent de l'intérieur et, après une pause, Violet ouvrit la porte et sortit sa tête.
Ce faisant, Ann grommela : « C'est lourd. Dépêchez-vous et prenez-le !
——Je suis terriblement désolée, Jeune Maîtresse. » Elle accepta immédiatement le plateau en s'excusant, mais comme son expression était trop indifférente, aux yeux d'un enfant, elle avait un air sinistre.
Ann jeta un coup d'œil par la porte ouverte, derrière Violet, qui plaça le plateau sur un bureau. Comme la bonne nettoyait régulièrement la chambre, elle était bien rangée. Elle remarqua alors les bagages posés bien en évidence sur le lit. Il s'agissait d'un sac à roulettes en cuir plein d'autocollants de divers pays. Le sac était ouvert, un petit pistolet dépassant de l'intérieur.
Au moment où un "ah" lui traversa l'esprit, Violet se retourna. Comme dans un spectacle de pantomime, les deux se déplacèrent continuellement en parfaite synchronisation. Finalement, elle abandonna.
« Jeune Maîtresse, un pistolet est-il quelque chose d’habituel pour vous ?
—Qu’est-ce que c’est ? C’est un vrai ? »
Alors qu’Ann l’interrogeait avec enthousiasme, Violet répondit :
« L'autodéfense est une nécessité pour les femmes qui voyagent seules, après tout.
—Qu’est-ce que 'l’autodéfense' ?
—Pour se protéger, jeune maîtresse. »
Lorsqu’elle plissa légèrement les yeux, son corps trembla au mouvement de ses lèvres. Si elle avait été un peu plus âgée, la petite fille aurait probablement reconnu sa propre réaction comme un signe de fascination.
Une femme capable de paralyser les gens avec sa voix et ses gestes était magique. Ann se sentait bien plus menacée par les charmes de Violet que par le fait qu'elle portait une arme à feu.
« Alors vous... tirez avec cette chose ? »
Alors qu'elle imitait la forme d'un pistolet avec ses mains, Violet redressa immédiatement son bras. « S'il-vous-plaît, entourez davantage les côtés. Si votre main est relâchée, vous ne pourrez pas résister au recul.
—Ce n'est pas la situation réelle. C'est un doigt.
—Même ainsi, cela devrait être suffisant pour servir d'entraînement pour un moment où vous pourriez en avoir besoin. »
Qu'est-ce que cette poupée de souvenirs automatiques était en train de dire à un enfant ?
« Ne le savez-vous pas ? Les femmes ne sont pas censées utiliser ce genre de choses.
—Il n'y a pas de différence entre les femmes et les hommes quand il s'agit de posséder des armes », répondit Violet sans hésiter, et Ann pensa qu'elle était la plus classe.
« Pourquoi avez-vous ça avec vous ?
—Le prochain endroit où je vais être envoyée est une zone de conflits... Soyez tranquille. Je ne l'utiliserai pas ici.
—Évidemment ! »
Devant son attitude acerbe, Violet força légèrement une question par curiosité :
« N'y a-t-il pas de telles armes dans ce manoir ?
—Les maisons normales n'ont pas cela. »
Elle lui lança un regard perplexe. « Mais alors que faites-vous si un jour un voleur apparaît ? » Paraissant vraiment douteuse, elle pencha la tête. Ainsi, ses traits de poupée ressortaient encore plus.
« Si quelqu'un comme ça se présente, tout le monde le saura tout de suite. C'est la campagne, après tout. C'était la même chose quand vous êtes arrivée.
—Je vois. Cela pourrait expliquer le faible taux de criminalité dans les zones dépeuplées. » Hochant la tête comme si c’était une leçon, elle avait l'air d'une enfant.
« Tu es...plutôt... bizarre » déclara Ann en pointant son index vers elle.
Bien qu'elle ne l'ait dit que par dépit, à cet instant, les coins de la bouche de Violet se levèrent juste un peu pour la première fois. « Jeune maîtresse, ne devriez-vous pas aller dormir ? Veiller tard est préjudiciable aux femmes. »
À cause de son sourire inattendu, Ann fut dans une certaine mesure soufflée et ne put rien dire d'autre. Teintées de rouge, ses joues dénonçaient la vérité derrière ses palpitations.
« J-je vais dormir. Tu devrais dormir aussi, ou sinon, Maman va te gronder.
—Oui.
—Si tu restes debout encore plus tard que ça, des monstres viendront te dire que tu dois aller dormir.
—Bonne nuit, jeune maîtresse. »
Elle ne pouvait plus supporter de rester ou même de se tenir debout là, et quitta l'endroit à la hâte. Cependant, en s'éloignant, elle se sentit curieuse, et jeta dès la seconde suivante un regard en arrière. Elle pouvait voir Violet tenir le pistolet au-delà de la porte qui était encore à moitié ouverte. Ses expressions étaient pour la plupart figées, et il était donc difficile de dire si elle avait changé d'humeur. Cependant, même la jeune Ann put comprendre en un seul regard ce qu'elle avait semblé ressentir à ce moment-là.
—— Ah, un peu...
Elle se sentait un peu seule.
L’arme brutale, féroce à laquelle elle s’accrochait contrastait avec son apparence. Ann pouvait difficilement imaginer s'attacher à elle, mais elle devenait pourtant familière avec les gants noirs qui couvraient ses mains. Avec ces mêmes mains, Violet pressa le derrière du pistolet qu'elle tenait contre son front dans un choc. Son visage était pareil à celui d’un pèlerin murmurant une prière. Avant de tourner au coin du hall, ses oreilles purent saisir ladite prière.
« Donnez-moi un ordre, s'il-vous-plaît. » demanda-t-elle.
Son cœur commença soudainement à battre plus rapidement.
—— Mon visage est rouge. Ça pique.
Elle ne comprit pas bien la raison de ces palpitations, mais c'était parce qu'elle avait entrevu un côté adulte de Violet.
—— C'est étrange. Même si je n'aime pas cette personne, elle m'intéresse.
L'intérêt était juste un pas derrière l’amour. Ann ne savait pas encore que, parfois, les sentiments tels que "aimer" et "ne pas aimer" pouvaient facilement s'inverser.
Son observation se poursuivit même après cela. La rédaction semblait bien avancer, au vu de l'augmentation de la liasse de lettres. Violet regardait discrètement dans sa direction de temps en temps, ce qui l'amenait à se demander si elle était consciente du fait qu'elle regardait par la fenêtre. À ces moments-là, son cœur battait à la chamade. Elle finit par prendre l'habitude de s'agripper à sa poitrine, au point que ses vêtements se froissaient à cet endroit.
La petite fille continua de changer.
« Hé, hé. Hé, j'ai dit ! Met un ruban dans mes cheveux.
—Compris. »
Bien qu'elle soit triste que sa mère soit monopolisée, elle ne pouvait se résoudre à être en colère.
« Quel est ce pain si dur qu'on ne peut pas mordre dedans ?
—Je crois qu'il va ramollir s'il est trempé dans la soupe ; n'est-ce pas ? »
Pendant les pauses entre l'écriture des lettres, Ann lui courait après par inadvertance et passait du temps avec elle.
« Violet, Violet.
—Oui, jeune maîtresse ? »
Avant de le réaliser, au lieu d'être référée à un "vous" dégradant, elle se faisait appeler par son nom.
« Violet, lis-moi des livres, danse avec moi et attrape avec moi des insectes à l'extérieur !
—Veuillez établir l'ordre de priorité, s'il-vous plaît, jeune maîtresse. »
Violet avait du mal à la suivre, mais ne la négligeait en aucune façon.
——Quelle personne bizarre. Je deviens aussi un peu bizarre quand je suis avec elle.
Bien qu'elle n’aimât pas cela, elle devint obsédée par la jeune femme.
Les temps de paix connurent par la suite une fin soudaine.
La mère d'Ann était allée un peu mieux quelques jours après l'arrivée de Violet, mais sa condition physique déjà mauvaise s'était progressivement détériorée. Peut-être avait-elle commis une erreur en s'exposant au vent à l'extérieur. Elle avait de la fièvre, et l'agitation à ce sujet était telle qu'un médecin avait été appelé au manoir. Mais même dans une telle situation, elles n'avaient pas arrêté leur travail. Elle s'allongeait sur son lit pendant que Violet reprenait la frappe des lettres, assise à son chevet.
Inquiète du changement de l'état de sa mère, Ann vint voir comment les choses se passaient dans la chambre et tenta de la persuader. Elle voulait qu'elle arrête d'écrire des lettres.
Cela serait un problème si elle laissait la flamme de vie qui lui restait se dissiper à cause de simples lettres. C’était tout à fait inacceptable. Alors même qu’on lui refusait l’accès à la pièce, elle y entrait avec force avec de continuelles objections.
« Pourquoi tu te donnes tant de mal pour écrire ces lettres ? Les docteurs disent que c'est inutile...
—Si je ne les écris pas maintenant, je ne pourrai peut-être jamais le faire. Ce n’est pas grave. Tu vois, c’est... parce que ma tête ne va pas si bien que, lorsque je récitais, j’ai fini par avoir cette fièvre psychologique. Comme c’est désagréable... »
Sa mère sourit faiblement, mais Ann fut incapable de lui rendre la pareille. Ce sourire transperça son cœur.
Les moments joyeux avaient disparu comme s’ils avaient été un mensonge et la réalité amère était brusquement revenue.
« Maman, arrête ça. »
Bien que sa mère ait été en bonne santé dix secondes auparavant, elle pouvait arrêter de respirer en trois minutes environ. La tristesse de vivre avec quelqu'un dans de telles circonstances refit surface.
« S’il-te-plaît, n’écris plus ces lettres. »
Si faire cela devait lui donner des fièvres... si faire cela devait raccourcir sa vie...
«S’il-te-plaît, s’il-te-plaît... »
...même si c’était quelque chose qu’elle souhaitait, Ann ne voulait pas qu’elle le fasse.
« Arrête ça ! »
Son anxiété et sa tristesse accumulées éclatèrent à cet instant. Elle-même fut surprise par sa propre voix, qui s’était fait entendre bien plus forte que ce qu’elle avait imaginé.
À ce moment, elle finit par cracher en une fois tout l’égoïsme qu’elle n’évacuait normalement jamais : « Maman, pourquoi tu ne m’écoutes jamais ? Tu préfères être avec Violet plutôt qu’avec moi ? Pourquoi tu ne me regardes pas ? »
Il aurait peut-être été mieux pour elle de le dire de manière plus aimable. Elle avait accidentellement laissé sa détresse se manifester.
Avec une voix tremblante, elle finit par demander sur un ton accusateur : « Tu... n’as pas besoin de moi ? »
Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’on s’occupe d’elle.
Sa mère secoua la tête avec de grands yeux à ces mots. « Ce n'est pas ça. Il n’y a pas moyen que ce soit le cas. Quel est le problème, Ann ? » paniqua-t-elle tout en essayant de lui remonter le moral.
Ann évita la main qui s'était tendue pour lui caresser la tête. Elle ne voulait pas qu'on la touche.
« Tu n’écoutes pas du tout ce que je dis.
—C’est parce que j’écris ces lettres.
—Ces lettres sont-elles plus importantes que moi ?
—Ann, il n’y a rien de plus important que toi.
—Menteuse... !
—Ce n’est pas un mensonge. »
La voix de sa mère était calme et pleine de chagrin. Pourtant, Ann n’empêchait pas ses reproches de sortir. Son ressentiment face à la façon dont les choses ne se passaient pas comme elle l'espérait se vida hors d’elle.
« Menteuse ! Tu as toujours été une menteuse ! À chaque fois... À chaque fois, ce ne sont que des mensonges ! Maman, tu n’as pas du tout guéri ! Alors que tu disais que tu irais mieux à nouveau ! »
Après avoir dit ce qu’elle n’aurait pas dû dire, Ann le regretta immédiatement. C'était le genre de phrase que l'on disait normalement dans une lutte sans amour entre un parent et son enfant. Mais ce jour-là, c'était une exception. Sa mère, rouge de fièvre, resta souriante tout en se taisant.
« Maman, hé... » appela-t-elle. La tension de son coup de tête du moment s'était soudainement dissipée. Pourtant, alors qu'elle essayait de parler, sa bouche fut couverte par un toucher.
« Ann, s’il te plaît, pars un moment. »
Des larmes coulaient des yeux de sa mère qui chuchotait. Les grosses gouttelettes se détachaient et finissaient par tomber en cascade sur ses joues. Ann était choquée qu’elle, qui souriait sans cesse malgré la douleur qu'elle devait endurer à cause de sa maladie, laisse en réalité voir ses larmes.
—— Maman pleure.
Comme elle n’était pas du genre à pleurer, Ann avait cru que les adultes étaient des créatures qui ne versait jamais de larmes. Après avoir réalisé que ce n'était pas le cas, le fait qu'elle avait fait quelque chose de terrible résonna dans son esprit.
—— J’ai blessé Maman.
Même si Ann savait qu'elle ne devait pas, plus que quiconque, se placer devant sa mère, et même si elle était convaincue que la tâche de la protéger le plus possible lui revenait, elle l’avait fait pleurer.
«M-Ma... » tenta-t-elle de s'excuser, mais elle fut chassée par Violet, qui la traîna hors de la pièce comme s'il s'agissait d'un petit chien. « Stop ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! » s'exclamait-elle, laissée seule dans le couloir car elle ne pouvait pas résister.
Les sanglots de sa mère pouvaient être entendus depuis l’autre côté de la porte.
« M... Maman... » Elle s'accrocha à la porte, désemparée. « Hé, maman... »
—— Pardon. Pardon de te faire pleurer. Ce n’était pas mon intention.
« Maman ! Maman ! »
—— Je voulais juste que tu prennes soin de ton propre corps. Pour que... Pour que... Je puisse être avec toi même une seconde de plus, si possible.
« Maman...»
—— C’était ça.
« Maman, hé ! »
——Est-ce c’est... de ma faute ?
À cause de la frustration de ne recevoir aucune réponse, sa solitude s'accentua. Elle essaya de frapper ses poings violemment contre la porte. Cependant, même sans lui faire mal, ses mains devinrent faibles et tombèrent engourdies.
—— Est-ce que j'étais égoïste ?
Une mère qui était aux portes de la mort. Une fille qui serait livrée à elle-même.
—— Est-ce qu'être avec elle…était quelque chose de si mal à souhaiter ?
Une mère qui continuait d'écrire des lettres, car elle risquait de ne plus en être capable dans le futur. Une fille qui détestait cela.
Les larmes qui avaient séché étaient sur le point de jaillir à nouveau. Ann inhala profondément et hurla dans un souffle : « Quelqu'un d'autre est-il plus important que moi pour Maman ?! » Alors que ses cris sortaient, elle se mit à brailler. Sa voix était sourde, son timbre tremblant. « Maman, n'écris pas de lettre et passe du temps avec moi ! » supplia -t-elle.
Gémir quand leurs demandes ne pouvaient pas être satisfaites était simplement ce que faisaient les enfants.
« Sans toi, je serais seule ! Toute seule ! Combien de temps cela va durer ? Je veux être avec toi autant que je peux. Si je vais rester seule après cela, arrête d'écrire ces lettres... Pour l'instant, sois avec moi ! Avec moi ! »
C'était cela ; Ann n'était qu'une enfant.
« Sois avec moi... »
Encore trop jeune pour pouvoir faire quoi que ce soit, elle était une simple enfant qui avait vécu à peine sept ans et qui adorait sa mère.
« Je veux...être avec toi... »
C'était quelqu'un qui, en réalité, avait toujours, toujours pleuré le destin qui lui était accordé par Dieu.
« Jeune Maîtresse. »
Violet sortit de la pièce. Elle regarda Ann, dont le visage était mouillé de larmes. Alors que la petite fille pensait juste que c'était clairement un traitement froid, une main se fraya un chemin vers son épaule. La chaleur de ce geste calma son hostilité.
« Il y a une raison pour que je vous prive du temps avec votre mère. Ne lui en voulez pas, s'il-vous-plaît.
—Mais... Mais... Mais... ! »
Violet s'accroupit pour rencontrer son champ de vision. « Il est évident que la Jeune Maîtresse est forte. Même avec un si petit corps, vous avez déjà reconnu la maladie de votre mère. Les enfants habituellement ne se plaignent pas ou ne prennent pas soin de quelqu'un à ce point. Vous êtes une personne très respectable, Mademoiselle Ann.
—Ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça du tout... Je voulais juste... être avec Maman un peu plus...
—Madame veut la même chose. »
Les mots de Violet ne ressemblaient à rien d'autre que de la pitié.
« Mensonges, mensonges, mensonges, mensonges... Je veux dire... Elle s'occupe de ces lettres pour quelqu'un que je ne connais plutôt que de moi. Même s'il n'y a personne d'autre dans cette maison qui s'inquiète vraiment pour Maman ! »
__ Tout le monde, tout le monde est préoccupé par l'argent.
« Je suis la seule... Je suis la seule à prendre soin de Maman ! »
De la façon dont ses yeux brun foncé les voyaient, les adultes et tout ce qui s'y rapportait étaient enveloppés de fabrications.
Ses épaules frissonnèrent lorsque ses larmes coulèrent goutte à goutte sur le sol. Déformée par ses sanglots, sa vision était aussi floue que lui semblait le monde. Combien de choses au juste y étaient vraiment réelles ?
« Quand bien même... »
La petite fille pensait que, peu importe le temps qu'elle vivrait ensuite, si le monde était rempli de tant d'hypocrisie et de trahison dès le début de la vie de chacun, le futur n'avait pas à venir.
« Quand bien même... »
Le nombre de choses qu'elle jugeait vraies pouvait être compté sur une main. Elles brillaient sans relâche dans un monde si faux. Avec elles, elle pouvait tolérer n'importe quelle sorte de crainte.
« C'est comme ça... Mais quand bien même... »
__ Même si je n'aurais besoin de rien d'autre tant que Maman est avec moi...
« Quand bien même, je ne suis pas celle que Maman aime le plus ! »
Alors qu'elle hurlait, Violet plaça son index contre ses lèvres à une vitesse qui ne pouvait pas être perçue par des yeux humains. Le corps d'Ann frémit un instant. Sa voix s'arrêta net. Dans le couloir, on pouvait encore entendre les sanglots de sa mère derrière la porte.
« S'il s'agit de moi, vous pouvez être aussi en colère que vous le voulez. Frappez-moi, donnez-moi des coups de pieds ; je n'en tiendrai pas compte peu importe ce que vous faites. Cependant... s'il vous plaît, abstenez-vous d'utiliser des mots qui attristeraient votre chère, honorable mère, pour votre propre bien aussi. »
Lorsqu'elle lui dit cela avec un visage sévère, les larmes commencèrent rapidement à se former à nouveau dans ses yeux. Les pleurs qu'elles avaient réprimés et ravalés étaient frais et douloureux.
« Suis-je dans le tort ?
—Non, il n'y a pas une seule chose pour laquelle vous êtes responsable.
—Parce que je suis une mauvaise fille, Maman est devenue malade, et... va bientôt... »
——... mourir ?
Violet répondit à sa question dans un chuchotement avec un ton qui était encore un peu désintéressé mais imperturbable : "Non."
Les larmes s'échappèrent de ses yeux capricieux.
« Non, la Jeune Maîtresse est une personne très gentille. Les maladies ne sont pas liées à cela. C'est... quelque chose que personne ne peut prédire et contre lequel on ne peut rien faire. Juste comme le fait que je ne peux plus avoir une peau aussi douce que la vôtre à la place de mes bras robotisés, c'est quelque chose qui ne peut pas être évité.
—Alors, est-ce la faute de Dieu ?
—Même si c'était le cas, même si cela ne l'était pas... nous pouvons seulement nous concentrer sur comment nous devrions vivre la vie que l'on nous a accordée.
—Que... devrais-je faire ?
—Pour l'instant, Jeune Maîtresse... vous êtes libre de pleurer. » Violet ouvrit ses bras, ses parties mécaniques laissant échapper un léger bruit. « Si vous ne voulez pas me frapper, je peux vous prêter mon corps à la place ? »
Cela pouvait être interprété en "vous pouvez sauter et me prendre dans vos bras", même si elle ne paraissait pas du genre à dire de telles choses. Ann pouvait pleurer en sécurité, pour ainsi dire. Sans hésiter, elle l’enserra.
Portait-elle du parfum ? Elle sentait comme plusieurs fleurs différentes.
« Violet, ne m'enlève pas Maman » dit-elle alors qu'elle pressait étroitement son visage contre sa poitrine, la trempant de larmes. « Ne vole pas mon temps avec Maman, Violet.
—Pardonnez-le s'il vous plaît pour seulement quelques jours.
—Alors, dis au moins à Maman que ça ira si je reste à ses côtés pendant que tu écris. Ce n'est pas grave si vous deux m'ignorez ; je veux juste être proche d'elle. Je veux être à ses côtés et serrer sa main fort.
—Mes excuses, mais ma cliente est Madame, et non la Jeune Maîtresse. Il n'y rien que je puisse faire pour changer cela. »
—— Je ne peux vraiment pas supporter les adultes, après tout, pensa Ann.
« Je te déteste... Violet.
—Mes plus profondes excuses, Jeune Maîtresse.
—Pourquoi écris-tu des lettres ?
—Parce que les gens ont des sentiments qu'ils souhaitent livrer aux autres. »
Ann savait qu'elle n'était pas le centre du monde. Malgré tout, le fait que les choses ne se passaient jamais comme elle le désirait fit couler d'autres larmes de frustration.
« Les choses comme ça n'ont pas besoin d'être livrées... »
Violet continua simplement de serrer Ann dans ses bras, qui se mordit la lèvre de dépit. « Il n'est pas de lettre qui n'ait pas besoin d'être livrée, Jeune Maîtresse. »
Il sembla que ses mots étaient destinés à elle-même plutôt qu'à la fillette. Ann se demanda pourquoi. À cause de cela, la phrase était en quelque sorte gravée dans son esprit.
Le temps que passa Ann Magnolia avec Violet Evergarden fut seulement d'une semaine. Sa mère réussit à finir d'écrire les lettres d'une manière ou d'une autre, et Violet quitta avec réticence le manoir une fois la période de contrat terminée.
« Tu vas dans un endroit dangereux, n'est-ce pas ?
—Oui, puisque quelqu'un m'attend là-bas.
—Tu n'as pas peur ?
—Je me presse partout où mes clients pourraient le désirer. C'est le but de la Poupée de Souvenirs Automatiques Violet Evergarden. »
« Est-ce que je peux t'appeler si je rencontre un jour quelqu'un à qui j'ai envie d'écrire des lettres ? » fut la question qu'elle ne put se résoudre à poser.
Et si elle mourait à l'endroit où était son prochain client ? Et même si cela ne devrait pas être le cas, que se passerait-il si Ann finissait par ne jamais trouver quelqu'un à qui elle aimerait écrire ? En pensant à cela, elle fut incapable de le demander.
Pendant qu'on lui disait au revoir, elle ne se tourna qu'une seule fois et lui fit signe de la main.
Ce fut plusieurs mois après le départ de la jeune femme que la maladie de la mère d'Ann atteignit son paroxysme. Elle décéda rapidement. Ceux qui prirent soin d'elle dans ses derniers instants furent sa fille et sa bonne.
Jusqu'à ce qu'elle ferme les yeux, Ann chuchota continuellement : « Je t'aime, Maman. »
Sa mère hocha simplement la tête lentement : « Oui, oui. »
Par un jour tranquille d'un calme printemps, sa chère mère mourut.
À partir de ce point, Ann devint extrêmement occupée. Concernant son héritage, après une discussion avec des avocats, elle décida de geler les multiples comptes en banque de famille jusqu'à sa majorité, embaucha un précepteur privé au manoir et étudia dur. Comme il était difficile pour elle de se séparer de la terre qui portait les profonds souvenirs de sa mère, elle obtint son diplôme bachelier à distance.
Elle ne revit jamais son père. Il avait assisté aux funérailles, mais ils avaient à peine échangé deux ou trois mots.
Après la mort de sa mère, il cessa complètement de venir à la maison. Son insouciance avec l'argent prit fin également. Ann ne demanda pas directement la raison derrière son changement d'état d'esprit, mais elle pensa qu'elle devait être bonne.
Après avoir obtenu son diplôme, elle ouvrit un cabinet de conseil juridique à domicile. Elle ne gagnait pas beaucoup, mais comme elle n'avait plus de bonne, c'était à peu près suffisant pour subvenir à ses besoins. Elle était aussi au milieu d'une histoire d'amour avec un jeune entrepreneur qui venait souvent la consulter.
Comme elle ne succombait pas à son désespoir même après avoir perdu sa mère à l'âge de sept ans, les gens lui demandaient : « Comme se fait-il que vous ne vous effondriez pas ? »
À cela, elle répondait : « Parce que ma mère veille toujours sur moi. »
Sa mère était, évidemment, décédée. Ses os résidaient dans un caveau familial où ses ancêtres étaient enterrés depuis des générations.
Pourtant, Ann disait : « Ma mère m'a corrigé et guidé tout ce temps. Même maintenant.»
Il y avait une raison pour laquelle elle affirmait cela tout en souriant.
Son huitième anniversaire avait été le premier après le décès de sa mère. Un paquet était arrivé pour elle ce jour-là. Il contenait un gros ours en peluche avec un ruban rouge. Le nom de l'expéditeur du cadeau était celui de défunte sa mère, et il était accompagné d'une lettre.
Joyeux huitième anniversaire, Ann. Beaucoup de choses tristes ont pu arriver. Il peut y en avoir plusieurs autres sur lesquelles il faut travailler dur. Mais n'abandonne pas. Même si tu te sens seule et que tu pleures, n'oublie pas : Maman t'aimera toujours, Ann.
C'était indubitablement l'écriture de sa mère. À cet instant, l'image de Violet Evergarden avait refait surface dans le fond de sa pensée. S'était-elle mélangée avec les lettres qu'elle avait écrites ? Si c'était le cas, ce n'était pas naturel. Dans le passé, bien que sa mère ait dit qu'elle allait écrire des lettres, tout avait été couché sur le papier par Violet Evergarden. Se pouvait-il que la Poupée de Souvenirs Automatiques fût allée jusqu'à imiter son écriture ?
Sous le choc, en questionnant l'agence postale qui l'avait livré, elle apprit que la compagnie avait signé un contrat sur le long terme avec sa mère et qu'elle était censée envoyer des cadeaux à son anniversaire chaque année. De plus, la personne qui avait écrit la lettre était Violet Evergarden, et toutes les autres qu'elle avait transcrites avaient été soigneusement conservées.
Elle n'avait pas reçu de réponse en demandant pour combien de temps les lettres seraient livrées, à cause du secret du contrat, mais elles étaient arrivées chaque année suivante. Même quand elle eut quatorze ans.
Tu es déjà devenue une merveilleuse demoiselle maintenant. Je me demande si tu as trouvé un jeune garçon qui te plaît. Ta manière de parler et ton attitude sont un peu puériles, alors sois prudente.
Je ne peux pas te donner de conseils concernant la romance, mais je te protégerai de sorte que tu ne sois pas impliquée avec un mauvais garçon. Il s'agit d'Ann, qui a toujours été plus ferme que moi, après tout. Même si je ne le fais pas, il est certain que, si c'est toi qui choisis, ce sera une personne vraiment formidable. N'aie pas peur de l'amour.
Même quand elle eut seize ans.
Es-tu déjà montée dans une voiture ? Serais-tu surprise si Maman te disait qu'elle pouvait en réalité y monter aussi ? Je conduisais beaucoup dans le passé. Mais je me faisais arrêter par les gens qui étaient avec moi. Ils devenaient bleus.
Mon cadeau pour ton anniversaire est une voiture d'une couleur qui te va bien. Utilise simplement la clé ci-jointe. Mais je me demande si elle est considérée maintenant comme un modèle classique. Ne dis pas que c'est "nul", d'accord ? Maman a hâte que tu deviennes capable de voir différents mondes.
Même quand elle eut dix-huit ans.
Je me demande si tu es mariée maintenant. Que dois-je faire ? Devenir une épouse à un jeune âge est difficile à bien des égards. Mais ton enfant sera certainement beau, que ce soit un garçon ou une fille. Maman te le garantis.
Je ne veux pas dire précipitamment que l'éducation des enfants est dure, mais... les choses que tu as faites qui m'ont rendue heureuse, les choses que tu as faites qui m'ont rendue triste... Je veux que tu élèves ton enfant en les gardant à l'esprit. Tout ira bien. Peu importe l'insécurité que tu pourrais ressentir, je suis là. Je serai à tes côtés. Même si tu deviens mère, tu es toujours ma fille, alors tu peux laisser échapper un cri de temps en temps. Je t'aime.
Même quand elle eut vingt ans.
Tu as déjà vécu vingt années maintenant. Incroyable ! Et dire que le petit bébé que j'ai mis au monde est devenu si grand ! La vie est vraiment bizarre. Je suis triste de ne pas avoir pu te voir devenir une belle jeune femme. Non, mais je veillerai sur toi depuis le ciel.
Aujourd'hui, demain, après-demain ; tu resteras toujours une beauté, ma Ann. Même si les gens désagréables te découragent, je peux l'affirmer en bombant le torse : tu es magnifique et la plus classe des jeunes filles. Aie confiance et va de l'avant en assumant pleinement tes responsabilités envers la société.
Tu as réussi à vivre aussi longtemps parce que d'innombrables personnes se sont occupées de toi. C'est grâce à la structure de la communauté où tu te trouves. On t’a beaucoup aidée sans que tu le saches. À partir de maintenant, pour le rembourser, travaille même pour ma part s'il te plaît.
Je plaisante, désolée. Tu es une bosseuse, alors dire quelque chose comme ça est exagéré. Sois forte et profite de la vie, ma chérie. Je t'aime.
Les lettres continuèrent de lui parvenir pour toujours. Les mots que sa mère avait écrits étaient récités dans l'esprit d'Ann par une voix qu'elle oubliait parfois.
Autrefois, les sentiments de sa mère malade lui avaient tous été adressés. Chacun d'entre eux était une future carte d'anniversaire pour sa fille bien-aimée. Ce qui signifiait que la personne dont Ann avait été jalouse était elle-même.
« Il n'est pas de lettre qui n'ait pas besoin d'être livrée, Jeune Maîtresse. » Les mots de Violet résonnaient dans ses oreilles au-delà des frontières du temps.
Les lettres continuèrent de trouver leur chemin vers elle, même quand elle se maria et eut un enfant. Elle - une jeune femme aux longs cheveux noirs ondulés, qui vivait dans un énorme manoir qu'elle possédait, situé loin de la ville- s'assurait de sortir le matin, un certain jour d'un certain mois. Elle attendait en contemplant le paysage qui s'étendait devant elle.
Lorsque ses oreilles perçurent le bruit du vélo du facteur vêtu d'une redingote verte, elle se leva, les yeux brillants. Son visage, alors qu'elle patientait anxieusement en se demandant "Est-ce maintenant ? Est-ce maintenant ?" ressemblait certainement à celui de sa défunte mère.
Le facteur arriva à la résidence, et lui tendit un énorme paquet avec un sourire en coin. Il était au courant des cadeaux qui lui étaient envoyés chaque année, et lui offrit également des mots chaleureux : « Félicitations pour votre anniversaire, Madame. »
Elle répondit avec des yeux brun foncé légèrement humides : « Merci. »Et, enfin, elle posa la question qu'elle voulait depuis si longtemps poser : « Dites, connaissez-vous Violet Evergarden ? »
La poste et l'industrie du secrétariat étaient liées étroitement. Lorsqu'Ann l'interrogea, son cœur battant à la chamade, le facteur répondit avec un large sourire : « Oui, puisqu'elle est célèbre. Elle est toujours active. Bien, dans ce cas... »
Elle regarda le facteur partir, caressant le cadeau avec un sourire. Ses larmes coulèrent lentement. Toujours en souriant, elle gémit un peu.
—— Ah... Maman, as-tu entendu cela à l'instant ?
Cette femme travaillait toujours comme Poupée de Souvenirs Automatique. La personne avec qui elle avait partagé une partie de son temps se portait toujours bien, exerçant toujours la même profession.
——Je suis heureuse. Je suis vraiment heureuse, Violet Evergarden.
Depuis l'intérieur de la maison, elle put entendre un appel : « Maman ! »
Elle se tourna dans la direction de la voix. Quelqu'un lui faisait signe de la main à la fenêtre où elle observait jadis sa mère et Violet Evergarden. C'était une petite fille avec des cheveux légèrement ondulés qui ressemblait fortement à Ann elle-même.
« Un autre cadeau de Grand-mère ? »
Ann acquiesça d'un hochement de tête à sa fille qui souriait innocemment. « Oui, c'est arrivé ! » répondit-elle avec enthousiasme, lui faisant signe à son tour.
À l'intérieur de la maison, sa fille et son mari étaient sur le point de commencer sa fête d'anniversaire. Elle devait se dépêcher. Pleurant doucement, elle marcha vers le manoir, perdue dans ses pensées.
—— Hé, Maman. Tu as dit avant que tu voulais que je donne à mon enfant tout le bonheur que tu as connu, n'est-ce pas ? Ces mots... m'ont rendue incroyablement heureuse. Ils ont vraiment résonné en moi, je pense. C'est pour cela que je vais faire ce que tu as fait. Mais ce n'est pas une excuse pour voir cette personne. C'est une partie de la raison, mais pas tout. Moi aussi... j'ai des sentiments que je veux transmettre. Même plusieurs années après notre première rencontre, j'ai l'intuition qu'elle n'aura absolument rien changé. Avec ses beaux yeux et sa voix douce , elle écrira sur mon amour pour ma propre fille. Violet Evergarden est ce genre de femme, celle qui ne déçoit pas. Au contraire, elle était le type de Poupée de Souvenirs Automatiques que l'on voulait voir encore une fois travailler. Quand je la verrai à nouveau, je la remercierai et lui demanderai pardon sans réserve. Après tout, je ne suis plus cette petite fille qui ne pouvait rien faire d'autre que pleurer.
Ann Magnolia n'oublierait jamais la femme qui l'avait serrée dans ses bras quand elle était plus jeune.
Je ... me souviens.
Qu'elle était venue.
Que, assise là, calmement, elle écrivait des lettres.
Je... me souviens.
Le visage de cette personne, et de ma mère souriant gentiment.
Cette vision... certainement...
Je ne l'oublierais pas, même dans la mort.
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CHISTOPHE C'est qu'il en a fait du chemin #Christophe depuis la création de son groupe "Danny Baby et les Hooligans" avec lequel il reprenait "Be-Bop-A Lula" de #GeneVincent. Propulsé vedette yé-yé en 1965, alors qu’il n’a pas encore 20 ans, grâce à Aline, vendu à plus d'un million d'exemplaires, il enfonce le clou avec " Les Marionnettes" et pose sur la fameuse « photo du siècle » prise pour #Salutlescopains par @JeanMariePérier. Les années 70 voient éclore un Christophe nouveau qui assume son goût pour les sons psychédéliques. Fini les looks à la James Dean. C'est désormais les cheveux longs et peroxydés, la moustache second empire et en costume trois pièces cravate- souvent des Cerruti- qu'il se présente. Il adopte les vestes velours ou de satin (dont une parme), les chemises à col pelle à tarte qu'il accompagne d'un foulard. Nouveau costume, nouvel album. Les Paradis perdus, dont la pochette est emblématique de cette période vestimentaire, est écrit avec un inconnu ,Jean-Michel Jarre, qui lui concocte un autre météore Les Mots bleus , (ceux qui rendent les gens heureux). Dans les #80s, il s'essaie au perfecto rouge sang. Dans les années 2000, il adopte le combo tee-shirt, veste (souvent chamarrée), jean slim. Il porte (sans croire) une croix en sautoir, des bagues argentées, son bras s'orne d'un aigle. Le surnom donné par Bashung, «le gitan blond», est validé à 100 %" écrira Sabrina Champenois @Libération. "J'aurais pu être dans la mode. Je dessine mes fringues. J'achète des matières et je crée. Je suis presque une petite maison de couture à moi tout seul. Je ne porte que mes créations et je suis assez radical dans mes choix. Avant, je faisais mes bottes chez mon ami le bottier Capobianco, maintenant je les fais faire à Rome". #frenchelegance #histoiredelamode #surmesure #bespoke #frenchstyle (à Daniel Lévy) https://www.instagram.com/p/COVe_xULY_L/?igshid=1ayengygr464x
#christophe#genevincent#salutlescopains#80s#frenchelegance#histoiredelamode#surmesure#bespoke#frenchstyle
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Faire de la place à ce qui vient, laisser entrer, accueillir, recevoir : bulles rieuses dans les atomes du soir, colonne vertébrale de la sève qui murmure en dessous. Accueillir. Sans quoi nous ne sommes rien, rien qu'une somme vaine et déjà épuisée, de répétitions faites à nous-même. Ce nouveau visage dont nos mains, déjà, se saisissent en rêve. Fenêtre du jour qui vient dire à nos yeux que tout reste possible. Je n'ai qu'une seule chose à vous souhaiter : que vous ayez assez d'ouverture, de pistes d'atterrissage, de bras, de lèvres, de pensées embrassantes, pour y laisser éclore le mot amour.
jacques dor
https://fr.tipeee.com/jacques-dor
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Ma joie c’est être près de toi Près de toi il fait si beau Si beau que s’envolent mes tristes mots Mon sourire se vêt d’tonus Il éclore, jaillit, s’exprime beaucoup plus Assise près de ta tombe Je sens tel si j’ai les ailes d’une colombe Tel il n’y a plus d’poussière Car d’partout s’allument belles lumières Jeudi m’est magnifique jour Cœur devient l’ado qui veut crier son amour Devient le vers d’un poème Qui dit « Oh ma très chère princesse j’t’aime » La vie m’ouvre encore son journal Pour vivre j’ai besoin de cette visite cardinale Ressentir ta présence m’est vitale Mon cœur a besoin de ton air musical, basal Parce que je t’aime vraiment Parce que longtemps est devenu un moment Parce que dieu a voulu autrement Aller au cimetière m’est médicament et nutriment
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Je suis presque indifférente au fait de voyager. J’ai de vagues souvenirs de l’excitation que je sentais, enfant, avant de partir en vacances. Comme si j’avais attendu ce moment toute une année et que, enfin il arrivait. Je le cherche ardemment. Peut-être qu’en partant plus loin, plus haut j’arriverai a faire éclore cette émotion qui n’a pas de mot en français pour le décrire. C’est entre hâte, excitation, peur, et cette impression que c’est loin. Même en y étant on y croit pas. J’ai envie de partir. J’ai toujours eu cette envie qui brûlait en moi. Comme si c’était un devoir et que je devais obligatoirement arriver a cette conclusion. Mes racines sont profondes et solides. Je me sens partout chez moi et finalement le voyage n’a plus le même sens.
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