#pousser moustache
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Sir Crocodile et cette terrible, horrible, mauvaise, très mauvaise journée
On Ao3
18+ MDNI
Translated into French by the incredible @amandine-rustal
The original in English
Couple : Crocodile x Lectrice
Avertissements : Lemon sur la dernière partie.
Résumé : Crocodile redoute le seul jour de l'année où tu ne travailles pas : ton anniversaire. En tant qu'assistante personnelle incroyable, il dépend de toi pour presque tout. Comme chaque année, cette journée sans toi est un désastre complet. Mais peut-être qu'il peut sauver quelque chose des décombres. Quelque chose ou quelqu'un qu'il désire depuis très longtemps.
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Sir Crocodile tapota du plat de son crochet la date entourée sur son calendrier de bureau. Demain était son jour le moins préféré de toute l'année. Tu ne prenais qu'un seul jour de congé par an, ton anniversaire. Bien sûr, tu avais aussi théoriquement des week-ends de libres. Mais il y avait toujours un imprévu et tu passais au moins une demi-journée à gérer ses affaires ou ses problèmes personnels chaque week-end.
Il ne t'en voulait pas d'avoir ton anniversaire pour toi, tu étais incroyablement assidue et tu le méritais. Mais sans toi à ses côtés, tout semblait s'écrouler en quelques minutes. Tu étais de loin la meilleure assistante personnelle qu'il ait jamais eue. Peut-être même la meilleure employée qu'il ait jamais eue, surpassant même sa cohorte d'hommes de mains, dotée de fruit du démon, qui tuait pour lui sans discernement.
Bien sûr, il savait que s'il t'appelait sur ton baby den den mushi, tu répondrais et ferais tout ce qu'il voulait. Mais il se sentirait coupable de te déranger. Et la culpabilité était une émotion que Crocodile avait ressentie qu'une seule fois et qu'il ne voulait plus jamais ressentir. Non, il se débrouillerait sans toi demain et te laisserait profiter de ton jour de congé.
Bien qu'il n'ait pas été avenant avec ses hommes du Baroque Works, Crocodile était considéré comme un employeur de premier plan à Rainbase. Une fois qu'il avait trouvé quelqu'un qui était bon dans sa profession, il faisait de son mieux pour le garder à son service. Il traitait son personnel avec respect, le payait très bien et avait établi des directives à suivre pour les employés. Les hommes de mains pouvaient être remplacés, les pirates sanguinaires étaient monnaie courante. Des femmes de ménage, des chefs et des assistants fiables et de haute qualité ? Inestimable.
Et tu étais l'employée la plus fiable, la plus organisée, la plus équilibrée, la plus m��ticuleuse et la plus travailleuse qu'il n’avait jamais eu.
Au début, il te soupçonnait d'être une utilisatrice de fruit du démon. Cela aurait expliqué comment tu parvenais à tout faire correctement, à temps et si facilement.
Cependant, il s'est vite rendu compte que tu étais juste excellente.
Tu ne suivais pas ses ordres à la lettre, comme certains de ses complices. Tu n'attendais pas qu'il te dise ce dont il avait besoin ou les tâches qu'il voulait faire, tu pensais par toi-même et tu anticipais ses besoins.
Tu n'étais pas une personne qui disait oui à tout, tu exprimais ton opinion s'il te le demandait. Il appréciait ta perspicacité et ton esprit vif. En fait, pendant les années où tu avais travaillé pour Crocodile, tu ne t'étais disputée qu'une seule fois. Et ce n'était même pas une dispute, en fait. Crocodile avait commencé à se laisser pousser une moustache, il pensait que cela ajoutait un peu de royauté à son visage. Tu la détestais et tu lui as dit que cela ne convenait pas à ses traits. Tu avais raison, bien sûr. Il t'avait permis de la raser toi-même, pour ton plus grand plaisir.
Même si ce n'était pas ton jour de congé, Crocodile se souvenait toujours de ton anniversaire. Le tien était le seul, en dehors du sien, dont il avait pris la peine de se souvenir.
Il avait beaucoup d'amantes qui pensaient que les cadeaux attentionnés et romantiques qu'elles recevaient pour leurs anniversaires, leurs anniversaires de mariages ou « juste comme ça » venaient de lui. Mais la vérité était que toutes ses amantes étaient « en couple » avec toi. Tu te souvenais de tous les détails et tu arrangeais tout selon les goûts de ses amantes.
Crocodile n'essayait même pas de se souvenir de leurs noms, les appelant toutes « Poupée » pour s'épargner des ennuis. Il les considérait même comme des jouets interchangeables, facilement remplaçables, stupides, puis finalement sans valeur.
Cependant, tu pouvais lui dire leurs fleurs préférées, leurs pierres précieuses préférées, leurs styles vestimentaires, leurs pointures et toutes autres informations dont il avait besoin. Tu leurs avais envoyé des centaines de cadeaux, sans aucune faute de goût.
En conséquence, Crocodile avait la réputation d'être un vrai romantique, quelqu'un qui écoutait quand ses amantes leurs racontaient des détails personnels. Or, il s'en fichait complètement.
Il s'est arrêté à ton bureau alors que tu terminais ta journée, apportant avec lui un petit sac cadeau accroché à son crochet.
- Joyeux anniversaire, dit-il à voix basse en te tendant son cadeau.
- Quelle agréable surprise Monsieur, dis-tu en le retirant et en l’ouvrant immédiatement.
C’était une succulente agave White Rhino en pot qu’il avait achetée sans ton aide. Elle était chère et rare, mais tu valais chaque centime qu’il avait dépensé pour toi.
- Oh quelle délicate attention ! Merci beaucoup Monsieur !
Tu lui as souri.
Pour certains, cela aurait pu ressembler à un cadeau de piètre qualité, mais Crocodile te connaissait bien. Tu n'aimais pas les fleurs coupées, ni la plupart des bibelots.
Tu étais passionnée par les cactus et les plantes grasses, et tu passais une partie de ton temps, loin de lui, à t'occuper des plantes. Tu avais une collection impressionnante, que Crocodile complétait au fur et à mesure que l'occasion se présentait. Tu t'es levée de derrière ton bureau, l’a contourné et tu t'es mise sur la pointe des pieds. Crocodile s'est mis à ta hauteur et tu l'as embrassé sur la joue en signe de gratitude.
- Quelle merveille avant mon départ Monsieur. Je vous verrai après-demain. S’il y a une urgence, n’hésitez pas à m’appeler.
Crocodile te sourit et s’appuya contre ton bureau. Crocodile savait que tu n’avais aucune intention malveillante en l’embrassant, c’était de l’affection platonique. Mais il appréciait néanmoins cette sensation. Il attendait ce moment avec impatience chaque année.
- Profitez de votre jour de congé.
Il ne le pensait pas, mais il n'allait pas te le dire.
- Merci Monsieur.
Sur ce, tu as soigneusement porté ta plante et tu as quitté le bureau. Crocodile t'a regardé sortir puis a fait la grimace une fois que tu es partie. Ce seraient de longues 24 heures sans toi.
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Le lendemain matin commença mal dès le début.
Crocodile se réveilla tard, son réveil n'avait pas sonné. Il le jeta avec du sable, le détruisant complètement. Il était déjà agacé. Normalement, tu le réveillais doucement avant que son réveil ne le fasse, mais tu n'étais pas là aujourd'hui. Il trouvait que se réveiller au son de ta voix douce et de ton visage calme était une façon apaisante de commencer sa journée.
Crocodile se leva de son lit et se dirigea vers son valet de chambre, pour le trouver vide. Il voulait aussi le détruire, mais il décida qu'il ne devait pas démolir tout ce qui l'irritait aujourd'hui. Il n'aurait plus rien et de plus, ce serait plus de travail pour toi de tout remplacer.
Tu accrochais généralement ses vêtements pour lui après les avoir repassés toi-même, et il voyait rarement la nécessité d'ajuster tes choix. Tu savais ce qu'il aimait et comment il aimait se présenter jusqu'aux boutons de manchette de ses chemise. Crocodile se dirigea vers son grand dressing et regarda les étagères bien organisées de vêtements. Cela faisait un an qu'il n'avait pas eu à le faire lui-même et cette corvée ne lui avait pas manqué.
Il choisit une tenue et se regarda dans le miroir. La tenue manquait d'une certaine élégance que tu pouvais assembler sans effort.
Il ajusta son crochet, il avait l'air terne. Tu le polissais toujours pour lui jusqu'à ce qu'il brille. Il fallait s'en contenter, il était déjà en retard pour une réunion qu'il avait convoquée. Il quitta sa chambre pour la salle à manger, à la recherche de son café corto. Il y avait une carafe de café filtre qui l'attendait sur la table, mais pas d'espresso. Il y avait aussi un impressionnant plateau de pâtisseries sucrées. Tu savais que Crocodile voulait d'abord un café corto, puis du café filtre, un cigare et pas de nourriture.
Était-ce si difficile de reproduire tout ce que tu faisais en une seule journée ? Aucun membre du personnel ne pouvait rivaliser face à cette petite femme ?
Crocodile sonna un domestique et demanda l'espresso. On lui apporta un americano. Il soupira et se frotta les tempes avec sa main.
La journée s'est ensuite dégradée.
Tu avais préparé ton absence la veille, en laissant des notes et en organisant ce que tu pouvais anticiper. Crocodile avait un autre membre du personnel sur place, qui répondait aux appels que tu aurais normalement pris. Mais même sans ton aide, ce fut un désastre complet. Crocodile était habitué à ce que tu prennes des notes pour lui pendant les réunions et il avait oublié d'apporter un stylo et du papier. À la fin de la réunion, il avait oublié la moitié des chiffres de la présentation trimestrielle. Tout semblait avoir besoin de ta touche, de ton aide, de ta prévoyance pour se dérouler sans problème.
Les choses allèrent de mal en pis.
Les réunions dévièrent du sujet, les rapports contenaient des données incorrectes, les ennemis n'étaient pas torturés et il avait oublié de nourrir les bananawanis à temps.
La nouvelle se répandit rapidement que Crocodile était de mauvaise humeur. Tout le monde connaissait la raison, mais personne n'osait en souffler mot. Malgré ses vœux pieux, la table de la salle de réunion avait maintenant plusieurs trous de la taille de son crochet et son bureau était recouvert de sable. Il se pencha en arrière sur sa chaise et tira une longue bouffée de son cigare. Tu aurais déjà tout arrangé pour apaiser sa colère.
Ce n'était même pas toutes les petites choses de la journée de travail que tu organisais. Tu étais experte dans l'art d'anticiper ses besoins avant même qu'il ne se rende compte qu'il voulait quelque chose, et d'organiser sa vie de manière à ce qu'elle convienne à quelqu'un de sa condition. Tu le comprenais mieux que quiconque. Oui, Miss All Sunday s'occupait de Rain Dinners, mais tu gérais Crocodile.
Il s'assit et se rappela l'une des fois où il t'avait appelé au milieu de la nuit. Il essayait de ne pas perturber ton sommeil, mais parfois il fallait le faire. Une de ces occasions s'était produite lorsqu'il avait invité Dracule Mihawk chez lui. Ils avaient discuté et bu, jusqu’à tard dans la nuit. Aux premières heures du matin, il t'avait appelé pour te demander de la nourriture pour accompagner leur vin.
- Bonjour Monsieur, comment puis-je vous aider ?
Ta voix était endormie, il vit son escargot répondre les yeux embrumés mais toujours avec un sourire.
- Je m'excuse pour cet appel tardif. J'aimerais avoir des rafraîchissements.
- Bien sûr Monsieur, l'escargot regarda quelque chose. Il est 2 h 50. J'avais prévu que vos rafraîchissements préférés soient livrés à 3 h. Préférez-vous attendre dix minutes ou préférez-vous que je vous apporte quelque chose immédiatement ?
Tu n'étais pas facétieuse, Crocodile savait que s'il te le demandait, tu aurais de la nourriture pour lui à 2 h 59, quoi qu'il arrive.
- 3 h, c'est bien, merci.
- J'espère que vous pourrez pardonner mon impertinence Monsieur. J'ai également inclus quelques rafraîchissements qui pourraient être plus au goût de votre invité.
Mihawk haussa un sourcil.
- Très attentionnée. Bonne nuit.
- Bonne nuit Monsieur.
Et bien sûr, à 3 heures du matin pile, un plateau de plats préférés de Crocodile, accompagnée d'une importante quantité d'alcool, lui a été livré par un serveur à l'air fatigué. Crocodile s'est servi des raviolis frais et a offert le plateau à Mihawk. Mihawk a refusé, car il dégustait les gambas à l'ail et du jambon.
- Tu as une assistante formidable, dit Mihawk une lueur d’intrigue sur le visage. Les plats sont excellents, transmets-lui mes remerciements.
Mihawk inclina la tête vers Crocodile. Crocodile sourit, tu l’avais rendu fier.
En interrompant son voyage dans le passé, il entendit le téléphone sonner pour ce qui lui sembla être la millionième fois ce jour-là. Miss Merry Christmas décrocha le combiné. Il pouvait entendre la moitié de la conversation.
- Allo ? Non, elle n'est pas là aujourd'hui, c'est son anniversaire. Je ne pense pas que vous vouliez… êtes-vous sûr… laissez-moi voir.
Miss Merry Christmas regarda Crocodile dans son bureau et cria à travers la porte ouverte :
- C'est Doflamingo, voulez-vous le prendre ?
Crocodile voulait la tuer sur le champ. Son sable tourbillonnait déjà derrière lui. Elle avait dit à Doflamingo que c'était ton anniversaire.
Après que Crocodile avait eu commencé à t'emmener aux réunions des grands corsaires, l'idiot tape-à-l'œil avait essayé de te faire déménager à Dressrosa et de travailler pour lui.
Crocodile ne s'inquiétait pas de te voir le quitter pour un autre employeur. Par contre, cette pensée pesait lourdement sur son esprit et lui causait une immense colère lorsqu'il t'imaginait passer du temps avec Doflamingo. Mais ce n’était pas de la jalousie, Crocodile ne serait jamais jaloux d'un employeur qui recruterait une personne aussi intelligente et lucide que toi.
De plus, « Mademoiselle Sur Le Point D'Être Empalée » lui avait demandé s'il voulait prendre l'appel. Maintenant, Doflamingo savait qu'il était là et il devait prendre l'appel sinon il risquait une crise de colère de la part de ce roi gâté. Il se dirigea vers le den den mushi, qui avait l'air plutôt satisfait.
- Quoi ?
- Alors c'est son anniversaire aujourd'hui, hum ? Je vais devoir lui envoyer quelque chose de sympa, peut-être de la lingerie... tu en veux aussi ? Fufufufufufufu.
Crocodile espérait que Vegapunk inventerait bientôt un moyen de tuer quelqu'un grâce à un den den mushi. Il s'occuperait de Doflamingo plus tard, il n'était pas d'humeur à accepter les quêtes amoureuses idiotes du roi de Dressrosa. Il raccrocha délicatement, tapotant doucement l'escargot dans le dos avec sa main. L'escargot avait survécu parce qu'il en avait tué un, une fois par colère, après un appel similaire et cela t'avait bouleversé. Crocodile n'aimait pas quand tu étais bouleversé. Tu avais même pleuré à cause de l'escargot et Crocodile s'était senti coupable. Il avait encore moins aimé ça.
Il avait besoin d'un verre.
~~~
Crocodile quitta son bureau pour se rendre au restaurant de Rain Dinners. Il avait un mal de tête épouvantable et il a failli crier ton nom pour te demander de l'aide. Chaque année, ton anniversaire lui faisait réaliser à quel point il dépendait de toi, alors chaque année, il augmentait ton salaire le lendemain. Il se fit une note mentale pour faire la même chose demain.
Crocodile était assis à sa place préférée, fumait son cigare et buvait son whisky pur. Les barmans étaient compétents et n'avaient pas besoin qu'on leur dise ce qu'il voulait boire. Il réfléchissait à certains des rapports que lui avaient communiqués ses sbires lorsqu'il t’aperçut, seule, en train de boire un verre de vin au bar. Crocodile fut surpris, boire seule, en ce grand jour ?
Crocodile savait que tu avais une relation amoureuse antérieure à ton embauche. Crocodile n'avait jamais aimé ton partenaire, mais tu semblais assez heureuse. Il ne comprenait pas pourquoi quelqu'un de ton calibre, de ton intelligence et de ta beauté était avec un tel perdant, mais pour ton bien, il ne l'avait pas tué.
Crocodile se ressaisit et se dirigea droit vers toi au bar. La foule s'écarta facilement pour lui, beaucoup essayant d'attirer son attention. Certaines de ses poupées essayèrent de lui toucher le bras ou de lui parler, mais il ne leur accorda même pas un regard. En venant à tes côtés, tu levas les yeux vers lui et lui souris faiblement.
- Bonsoir Monsieur.
Tu étais absolument ravissante, aussi belle que le jour où il t’avait rencontrée. Normalement, tu portais des vêtements simples, mais bien coupés au travail. Cela n’avait pas empêché son imagination de s’emballer lorsque tu portais tes jupes crayons ou tes hauts légèrement décolletés.
Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait voulu détacher tes cheveux de leur coiffure et y passer ses doigts. Ou le nombre de fois où il avait voulu déchirer ta jupe et de te posséder lorsque tu te penchais sur son bureau.
Il avait envisagé à maintes reprises de te séduire, mais au final, il te respectait trop pour le faire. Il ne voulait pas interférer si tu étais déjà en couple, aussi pathétique que soit ton choix. De plus, il ne savait pas ce qu’il ferait sans toi si son intérêt n’était pas réciproque et que tu partais. Il ne voulait même pas envisager cette possibilité.
Aujourd'hui, tu étais habillée de façon plus chic que d'habitude, ta silhouette saisissante se parait d’une élégante robe noire qui dévoilait ton dos de manière provocante. Il réprima son envie de passer son crochet le long de ta colonne vertébrale pour voir si cela te faisait frissonner. En repensant à toi, il remarqua que tes yeux étaient légèrement rouges et gonflés. Il posa sa grande main sur ton épaule.
- Qu'est-il arrivé à cette… personne … avec qui vous passez habituellement du temps ?
Il ne pouvait pas appeler ce garçon un homme, encore moins un petit ami. Il avait de la chance que Crocodile se souvienne de son existence. Et qu'il continue à le lui permettre.
- Nous ne sommes plus ensemble Monsieur.
Tes yeux se remplirent de larmes. Crocodile était assis sur le siège à côté du tien.
- Vous avez rompu aujourd’hui ? Demanda doucement Crocodile ne voulant pas t’embarrasser ou te contrarier davantage.
- Oui Monsieur.
Tu as regardé ton verre de vin, faisant tournoyer doucement la boisson.
- Voulez-vous qu’il soit mort ?
Crocodile aurait juré que son crochet tremblait. Il ne pouvait imaginer de meilleure fin pour la soirée. Peut-être que cela sauverait cette terrible journée.
- Non merci Monsieur.
Tu n’avais pas le même penchant pour la violence et la soif de sang que lui. Crocodile ne s’en souciait pas. Il n’aimait pas tellement les plantes grasses. Vous pouviez tous les deux avoir des passe-temps différents et arriver à bien travailler ensemble.
- Vous n’avez pas besoin de perdre votre temps à me consoler Monsieur. J’aimerais que vous profitiez de votre soirée. Quelques-unes de vos amantes sont ici, si vous voulez que je vous rappelle leurs noms.
Crocodile s’en moqua.
- Comme vous le savez, je fais toujours exactement ce que je veux.
Tu hochas la tête. Comme s’il allait renoncer à passer du temps avec toi pour une femme sans nom.
- Où travaillait-il déjà ?
Crocodile allait le faire traquer, juste pour… s’amuser.
- C'est le directeur général de Fantasia, répondis-tu les sourcils froncés.
C'était un casino concurrent, il n’était même pas dans le top trois de Rainbase.
- Il a dit que je suis trop impliquée dans ma carrière, que je ne passe pas assez de temps loin du travail. Que ma vie tourne autour de la vôtre.
Tu levas les yeux, déjà repentante :
- Je m'excuse Monsieur. Vous n'avez pas demandé de détails.
Crocodile balaya tes inquiétudes d'un geste de la main. Il aimait que tu lui fasses part de tes sentiments et de tes opinions. Crocodile prit le plat de son crochet et le plaça sous ton menton, levant ton visage pour regarder le sien. Une larme coula sur ton visage.
- Certaines personnes ne comprennent pas le dévouement. La loyauté. Le devoir. La passion.
- Passion Monsieur ?
Ton visage rougit légèrement à cause du vin… ou peut-être du contact intime. Crocodile réalisa tardivement son faux pas. Il n'avait pas eu l'intention de révéler son désir, surtout quand tu étais déjà si bouleversée. Il retira à contrecœur son crochet de dessous ton joli visage.
- Voulez-vous que je vous raccompagne chez vous ?
Crocodile changea de conversation au cas où tu te sentirais mal à l'aise.
- Oui, merci Monsieur, tu sembles surprise de son offre et de l’avoir acceptée.
Naturellement, il voulait s’assurer que son employée préférée était chez elle en toute sécurité. Il n’avait jamais fait ça pour quelqu’un d’autre, mais cela ne voulait rien dire. Cela n’avait certainement rien à voir avec ta tristesse et ta vulnérabilité. Il t’a tendu la main et tu as descendu avec précaution de ton tabouret de bar. Crocodile t’a guidé jusqu’à la porte avec son crochet sur ton dos nu. Il a regardé attentivement et s’est rendu compte qu’il avait raison, tu avais la chair de poule.
Vous avez tous les deux traversé la ville plongée dans l'obscurité en silence, profitant du beau temps. C'était une autre chose que Crocodile appréciait chez toi : tu ne ressentais pas le besoin de remplir le silence avec des bavardages insignifiants.
Plus la promenade durait, moins Crocodile était content. Il te payait très bien, pourquoi ne vivais-tu pas dans la partie luxueuse de la ville ?
Tu avais tourné au coin des rues de bas quartiers, jusqu'à ce que vous arriviez à un immeuble d'appartements à l'aspect miteux et vous vous êtes arrêtés sur le pas de la porte. Crocodile aurait préféré le brûler que d'y mettre les pieds.
- C'est ici que j'habite Monsieur, merci de m’avoir raccompagné.
Crocodile regarda une fois de plus le bâtiment en briques qui s'effondrait.
- Pourquoi ? S’exclama Crocodile.
Il avait presque coupé son cigare en deux.
- Je vous demande pardon Monsieur ? Confuse face à sa question.
- Pourquoi vivez-vous ici ? Je vous paie bien, je sais que vous pouvez vous permettre de meilleures conditions de vie.
Ton visage rougit.
- Ne vous inquiétez pas Monsieur. La situation s'est résolue d'elle-même.
Crocodile plissa les yeux. Cela avait donc un rapport avec ce garçon. Avais-tu remboursé une partie de ses dettes de jeu ? Il allait garder un œil sur lui. Crocodile le savait bien, il possédait un casino et avait vu ce genre d'idiot des milliers de fois. Cela ne marcherait pas et ta situation de vie actuelle non plus.
- En effet. Vous allez emménager dans mon manoir.
Crocodile était ravi de ce résultat. Il n'avait pas aimé que tu vives si loin de lui. Il avait toujours un service de sécurité qui te suivait quand tu n'étais pas avec lui, mais ça ne lui semblait jamais suffisant. Avec le niveau de connaissance intime que tu avais de lui et de ses affaires, il était toujours inquiet que tu sois kidnappée ou torturée.
Honnêtement, s'il l'admettait à lui-même, il s'inquiétait. Un autre sentiment qu'il n'aimait pas.
Non, cela fonctionnerait parfaitement. Il n'aurait pas à être distrait par des pensées concernant ton bien-être et tu serais plus proche de lui à tout moment.
- Monsieur, ce n'est pas… approprié, as-tu rétorqué.
Il n'avait pas pensé aux implications de te faire venir, mais dans ce cas précis il ne pensait pas avec son entrejambe.
- N'importe quoi. Vous aurez toute l'aile Est pour vous. Décorez-la comme vous le souhaitez, je vous fournirai une allocation logement. Je vous attendrai ici cinq minutes. Rassemblez ce dont vous aurez besoin pour la nuit. Daz viendra chercher le reste de vos affaires demain.
- Monsieur, est-ce vraiment…
Tu avais croisé les bras sur ta jolie poitrine.
- Le compte à rebours a commencé.
Sa volonté était gravée dans la pierre, même ton agacement ne pouvait l’en dissuader. Tu as soupiré, levé les yeux au ciel et tu es entrée rapidement dans le bâtiment. Peut-être qu’une bonne chose était ressortie de cette terrible, horrible, mauvaise, très mauvaise journée.
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Crocodile était extrêmement heureux du résultat de sa décision. Il se sentait en paix en sachant qu'il pouvait te protéger et te garder à l'abri de ceux qui chercheraient à prendre le pouvoir sur lui. Ou pire encore, d'autres magnats essayant de recruter tes services pour les leurs. Il avait surpris Mihawk en train de te parler tranquillement après la dernière réunion des grands corsaires, et tu avais ri de quelque chose qu'il avait dit.
Il ne t'empêcherait pas d'avoir une conversation avec l'épéiste, mais il n'aimait pas ça. Il savait que même Sengoku avait essayé de te recruter comme Marine. Tu as refusé toutes les offres et tu es restée avec Crocodile. Il ne s'inquiétait pas de ta loyauté, mais Crocodile n'aimait pas l'attention que tu recevais des autres. Tu étais son assistante personnelle et Crocodile n’aimait pas partager.
Il a essayé de te donner ton espace et de te permettre d'avoir ta propre vie personnelle au sein du manoir. Il ne voulait pas te contrôler, il savait que tu étais indépendante. Mais comme vous partagiez désormais le même manoir (gigantesque), il te voyait parfois en dehors de tes heures de travail. Il te voyait flâner dans les jardins, à t'occuper de tes plantes, regarder les étoiles depuis le balcon.
Quand tu ne travaillais pas, tu t'habillais de manière plus décontractée, permettant à Crocodile de voir davantage ton corps. Le fait que tu ne l'appelais que « Monsieur », même en dehors du travail n'aidait pas. Il avait longtemps fantasmé sur ta voix sensuelle disant « Oui Monsieur » et « Non Monsieur » dans un cadre plus intime. Il avait essayé avec plusieurs de ses poupées, mais aucune d'entre elles n'y parvenait. Seul ton « Oui Monsieur » faisait battre son cœur.
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Plus tu vivais dans son manoir, plus Crocodile devenait méfiant quant à la nature de tes sentiments à son égard. Crocodile n'était pas du genre à demander directement, mais tu semblais avoir des sentiments qui surgissaient de temps en temps.
Une fois, il t'avait demandé d'aider une poupée à partir le lendemain matin, après une nuit dans sa chambre et tu avais catégoriquement refusé.
C'était la première fois que tu refusais une tâche qu'il te demandait. Et tu n'avais pas reculé. Tu as dit que cela dépassait le cadre de tes fonctions, mais que tu enverrais une femme de ménage.
Si Crocodile avait dû mettre une émotion dans ton ton, cela aurait été de la jalousie.
D'autres fois, il t'avait surprise en train de le fixer, de rougir et de détourner le regard quand il l'avait surpris. Vous travailliez ensemble depuis des années, mais avec la proximité et ton nouveau statut de célibataire, peut-être que tes sentiments étaient en train de changer.
Crocodile voulait tester sa théorie. Un jour, alors que ta jupe crayon était particulièrement serrée, il t'a appelée dans son bureau à domicile. Il était adossé à sa chaise, fumant un cigare comme d'habitude, des papiers sur son bureau.
- Oui Monsieur ?
Tu te tenais à l’entrée du bureau.
- Entres, je ne mords pas.
Tu t’es immédiatement rapprochée de son bureau, une légère confusion sur le visage. Normalement, il essayait de te parler de la manière la plus professionnelle possible, et tu avais immédiatement remarqué le changement dans son langage.
- Jettes un œil aux derniers chiffres de Rain Dinners. Je sais que les calculs sont corrects, mais il manque quelque chose.
Tu t’es approchée à côté de lui et tu t’es penchée pour lire, comme tu l'avais fait tant de fois auparavant. Mais cette fois, il a posé sa main sur le bas de ton dos. Tu n'as rien dit, mais il t’a entendu inspirer. Intéressant.
Tu as passé un moment à feuilleter les pages.
- Je vois le problème Monsieur, dis-tu toujours penchée.
Crocodile se leva et se pencha à côté de toi, t’emprisonnant d’un bras.
- Je m’excuse. Il vous manque une page du rapport.
Tu rougissais furieusement, mais tu continuas :
- Je vais vous en procurer une copie.
Tu étais énervée.
- Merci, c’était tout, souffla Crocodile dans le creux de ton oreille.
Tu frissonnas sous le contact rapproché. Crocodile se rassit dans son fauteuil, te libérant. Tu courus pratiquement hors de la pièce, le visage aussi rouge que si tu avais passé toute ta vie dans le désert d'Alabasta. Très intéressant.
~~~
Crocodile voulait fixer des limites claires et obtenir ton consentement avant de faire quoi que ce soit. Il te respectait en tant que personne et si tu devais refuser, il voudrait quand même te garder comme employée.
Il t’a appelé un soir.
Tu es arrivée rapidement, mais dans des vêtements plus décontractés car c'était en dehors de tes heures de travail. Tu portais une robe d'été mi-longue avec un motif à fleurs bleues. Elle accentuait tout ce que Crocodile aimait dans ta silhouette : la perfection.
- Comment puis-je vous aider Monsieur ?
Polie comme toujours.
- Viens ici.
Crocodile t’a fait signe d’un doigt tendu. Tu t’es placée devant lui comme attendu. Il a soigneusement enroulé son crochet autour de ta taille et t’a tirée plus près, juste devant sa silhouette assise.
- C’est mieux.
Il a retiré son crochet.
- Est-ce que ça te plaît de travailler pour moi ?
Tes sourcils se sont levés de surprise.
- Bien sûr Monsieur. C'est le meilleur travail que j'ai jamais eu.
- Te souviens-tu du jour où je t’ai embauché ?
Crocodile tirait sur son cigare, laissant la fumée s’échapper de sa bouche. En même temps, il polissait son hameçon avec un chiffon. Il savait qu’il avait une silhouette imposante.
- Oui Monsieur.
Tu étais fascinée par la vue du crochet doré, brillant dans la lumière tamisée.
- Tu te souviens de notre conversation à propos des bananawanis ?
Tu détournas les yeux de son crochet.
- Oui Monsieur. L’une des conditions d’embauche était d’être à l’aise avec les bananawanis. Vous m’avez demandé si j’avais des inquiétudes quant à la façon de m’occuper d’eux.
Tu devenais nerveuse, incertaine du but de la conversation.
- Tu te souviens de ce que tu m'as dit ? Sourit Crocodile d'un air troublant.
- Oui Monsieur. Ce sont des prédateurs de premier plan, il faut les traiter avec soin et respect. Si vous acceptez votre place sous eux, ils peuvent être affectueux et doux. En cela…
Tu l’as regardé dans les yeux :
- … je doutais qu’ils soient les créatures les plus dangereuses de la propriété.
- Tu crois toujours que c'est vrai ?
Crocodile se redressa de toute sa hauteur, te dominant. Tu levas les yeux vers lui. Tu semblais nerveuse mais pas effrayée.
- Oui Monsieur.
- Et que dirais-tu d'une créature plus dangereuse ?
Il parla à voix basse, regardant ton visage rougir. Il enroula lentement son crochet autour de ta nuque, te laissant le temps de t'éloigner. Tu ne bougeas pas, sauf pour frissonner.
- Ah, probablement la même chose Monsieur. Si j'acceptais ma position de subordonnée, je pense que la plupart des créatures fortes… euh… seraient réceptives.
Crocodile tira doucement sur son crochet, dévoilant ton cou à lui. Il se pencha à ta hauteur, caressant de ses lèvres la partie exposée de ton cou.
- Parles maintenant de tes objections.
Il disait la vérité, la moindre hésitation de ta part et il s’arrêterait immédiatement. Il s’intéressait à la soumission volontaire, rien d’autre.
- Monsieur, je… j'avoue que j'en ai envie, mais je crains de mélanger affaires et passion.
Crocodile sourit à ta déclaration, faisant écho à ses paroles prononcées le jour de ton anniversaire. Tu avais donc été affectée également.
- Si quelque chose de désagréable se produit entre nous, maintenant ou plus tard, je t’assure que nous reviendrons à notre arrangement précédent. Tu ne seras pas renvoyée et ne subiras aucune sanction. Trouves-tu cela acceptable ?
Il préférait perdre son autre main que toi. Tu as hoché la tête.
- Oui Monsieur.
Tu le regardas avec des étoiles dans les yeux.
- Si je fais quelque chose et que tu souhaites mettre un terme à l’expérience, dis « non ». Si tu dis « arrêtez », je ne le ferai pas. Si tu dis « je vous en supplie », cela ne m’émeut pas, pas plus que les larmes. Si tu dis « non », je cesserai immédiatement mes actions. Tu comprends ?
Tu déglutis.
- Oui Monsieur.
- Quel mot mettra fin à quelque chose que tu ne souhaites pas voir arriver ?
- Je vous dis non, Monsieur.
- Très bien. Enlève ta robe.
Tu avais l’air nerveuse, mais tes lèvres se relevèrent aux coins sous son léger compliment. Il savait que tu faisais de ton mieux quand on t’approuvait.
Il se rassit sur sa chaise et admira ton élégance. Tu abaissas lentement les bretelles de ta robe, puis tu en retiras tes bras. Tu ne portais pas de soutien-gorge, tu avais jugé que la robe suffisait. Il avait vu de nombreux strip-teases de ses poupées, tous parfaitement conçus et pratiqués pour enflammer le désir d’un homme. Le tien n’avait aucun artifice, aucune ruse, rien de calculé. Et pourtant, il trouvait ta performance bien plus sensuelle et séduisante.
Il sentit sa verge se raidir davantage à chaque seconde qui passait. Lorsque tes bras furent libres, tu laissas ta robe s’accumuler à tes pieds et tu en sortis. Tu restas immobile, attendant son jugement.
- Absolument magnifique.
Il se releva, tourna lentement autour de toi, laissant le métal de son crochet glisser sur ta peau nue. Il le fit glisser sur ton dos, sur l’arrière de tes bras, sur tes clavicules en faisant le tour de toi. Partout où il le faisait glisser, ta chair se colorait de chair de poule.
- Tu es encore plus belle que je ne l’aurais jamais imaginé.
Tu te figes à ses mots. Il continua à te taquiner avec son crochet.
- Est-ce que ça te rend nerveuse quand je contemple ta beauté ?
- Non Monsieur.
Il finit de te boire et se rassit, écartant les jambes.
- Viens t’asseoir, dit-il d’une voix douce comme de la soie.
Tu t’approchas de lui sans hésiter, tes seins rebondissant doucement tandis que tu marchais. Tu te perchas gracieusement sur le côté de sa cuisse puissante, attendant son prochain ordre. Tu suivais toujours si bien ses ordres, après tout. Il posa son cigare et posa sa main sur ton flanc, te rapprochant de lui.
- Exquise au-delà de toute comparaison.
Rapprochant son visage du tien, il enroula sa main dans tes cheveux, à l’arrière de ta tête. Il tira, inclinant ton visage vers le haut. Tu haletais doucement. Il chercha sur ton visage le moindre soupçon de doute persistant, mais il ne vit que du désir brut.
Il approcha ses lèvres des tiennes très lentement, rampant centimètre par centimètre, sans encore t’embrasser, mais oh si près. Tu essayas de l’atteindre avec ta bouche, mais sa main t’en empêcha.
- Pas besoin de te précipiter, je ne vais nulle part, dit-il en mordant doucement le lobe de ton oreille.
Crocodile n’avait pas en lui la force d’attendre plus longtemps pour t’embrasser. Il approcha ses lèvres des tiennes, ouvrant la bouche. Tu le laissas entrer tandis que sa langue explorait la tienne. Il t’embrassa à son rythme tranquille, te montrant qui avait le contrôle. Il était exigeant et dominant et tu aimais chaque instant.
- Dis-moi, si je te touchais entre tes jambes, est-ce que tu serais mouillée pour moi ? Demanda-t-il en embrassant ta mâchoire.
Tu devins rouge cramoisie, mais sa main dans tes cheveux t'empêcha d'éviter son regard.
- Oui Monsieur.
- Montre-moi.
- Oui Monsieur.
Tu écartas tes cuisses tremblantes pour lui, révélant ta culotte trempée. Il dénoua sa main de tes cheveux et fit glisser un doigt le long de ton bras, de ton ventre, jusqu'à tes cuisses. Il passa la main autour de toi et déchira les côtés de ta culotte, la détruisant et révélant ton entrejambe luisante. Tu haletas mais ne bougeas pas. Il fit glisser un doigt le long de ta fente, sans séparer tes lèvres inférieures, mais les doigts revenant toujours brillants.
- Est-ce que ça fait du bien quand je te touche comme ça ?
- Ou…oui Monsieur, as-tu répondu en retenant un gémissement.
- Tu en veux plus ?
- Oui Monsieur. S'il vous plaît.
Oh, tu n'avais jamais ajouté cette petite supplication auparavant. Crocodile se sentit devenir encore plus dur. Peut-être qu'un jour il te ferait supplier. Mais pas aujourd'hui.
- Monte sur ma cuisse, c'est comme ça que tu vas jouir ce soir.
Il voulait regarder ton visage et profiter du désordre que tu avais fait sur son pantalon. Il aurait tout le temps pour d’autres moments de plaisir. Il t'a déplacée pour que tu sois à califourchon sur sa cuisse.
- Oui Monsieur.
Il était content que tu n’aies pas hésité, que tu sois aussi intéressée à obéir, que lui l’était à commander. Tu as commencé à tournoyer sur son énorme cuisse, émettant de petits gémissements, tes mains sur ses épaules pour plus de stabilité.
Il en a profité pour prendre ta poitrine en coupe, pétrissant le monticule entre ses doigts. Parfois, il regrettait sa deuxième main. C’était l’un de ces moments où il aurait aimé pouvoir sentir tes deux seins en même temps.
Au lieu de cela, il a soulevé sa cuisse pour que tu sois plus près de lui et a penché sa tête pour lécher et taquiner tes mamelons. Tes gémissements n’ont fait qu’augmenter. Il a embrassé toute ta poitrine et ton cou, en s’assurant de laisser quelques marques. Ta tête était rejetée en arrière, tes yeux vitreux alors que tu cherchais ton plaisir. Tes gémissements augmentaient en rythme et en intensité, tu étais proche.
- Demande-moi la permission de jouir, dit Crocodile d’une voix lente.
- S’il vous plaît Monsieur, puis-je jouir ? Répondis-tu rapidement sans arrêter tes mouvements.
Il voulait te récompenser ce soir.
- Oui, tu peux.
Tu gémissais et tu te cabrais plus vite contre sa cuisse, balançant tes hanches en petits cercles. Il pouvait dire au moment où tu succombas, il sentit ton sexe spasmer à travers son pantalon. Il te regardait sortir de l'euphorie, le visage déformé par le plaisir. Il était proche lui aussi, mais ce soir n'était pas pour lui.
Après avoir fini, tu avais besoin d'un moment de repos. Tu appuyais ton front contre sa poitrine, respirant lourdement. Un instant plus tard, il te souleva et t'installa sur son autre cuisse.
- Bonne fille, comme tu as si bien obéi. Regarde le désordre que tu as fait sur moi, dit-il en désignant la tache humide sur son pantalon.
Tu rougis, mais tu lui souris toujours alors qu'il te ceinturait de ses bras. Il t'enveloppa dans une couverture à proximité de son canapé, te permettant de t'effondrer contre sa large poitrine. Il ralluma son cigare et s'assit paisiblement en fumant. Sa verge dure comme du roc attendrait plus tard.
- Merci Monsieur. Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr.
- Est-ce qu’on pourrait… refaire ça un jour ?
Tu avais l’air peu sûre de toi, mais Crocodile t’a souri gentiment.
- Ma chère, libère ton emploi du temps pour ce soir. Et pour le lendemain. Et pour l’avenir proche. Après tout, je ne suis rien d’autre qu’une créature affectueuse et douce.
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Automne 1914, Saint-Jean-sur-Richelieu, Canada (13/22)
L’autre jour, le Capitaine Delacroix est venu me trouver, et il m’a posé de nombreuses questions sur mes camarades. Je pense qu’il s’est aperçu, ou qu’il lui a été rapporté, que Zéphir commet de nombreux petits larcins, et peut-être s’interroge-t-il sur ses fréquentations, car la plupart des questions du Capitaine portaient sur son oncle. Ne souhaitant pas trahir le garçon, qui ne pense pas à mal, j’ai prétendu ne rien savoir et j’ai brossé un portrait on-ne-peut-plus mélioratif d’Arthur Rumédier, afin qu’on ne l’accuse pas d’avoir une mauvaise influence sur le garçon. J’étais bien loin du compte…
[Transcription] Zéphir Rumédier : Tu ne remarques rien de différent ? Bert Simmon : Si je remarque… Bert Simmon : Ta moustache, bien sûr ! Hé ben, c’est plutôt impressionnant, mais il faudra que tu me dises comment tu t’y es pris pour te faire pousser une moustache complète en une nuit. Zéphir Rumédier : En fait, ce n’est pas une vraie moustache, elle est faite en poils que j’ai assemblés… C’est ressemblant, pas vrai ? Bert Simmon : Et qu’est-ce qui te pousse à te balader avec un postiche de moustache ? Zéphir Rumédier : C’est que Maman dit toujours que les soldats et les agents de police doivent avoir une moustache. Je voulais lui faire une surprise en lui envoyant une photographie de moi en uniforme, mais la mienne est trop fine et… Bert Simmon : Chut, attends. Ecoute. Odin Delacroix : Rumédier, je peux vous parler une minute ? Arthur Rumédier : Oui, mon Capitaine.
#ts3#simblr#legacy challenge#history challenge#decades challenge#lebris#lebrisgen3ter#Jules Le Bris#Bert Simmon#Zéphir Rumédier#Odin Delacroix#Arthur Rumédier#Marie Rumédier
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Pola Negri star du cinéma muet et sex-symbol. Cette photo a été prise au tout début des années 1920.
Dans les années 1920, des robes sans manches et des robes à manches transparentes ont été introduites pour les femmes. Auparavant, les femmes devaient être complètement couvertes, mais maintenant, elles avaient des ourlets plus courts et pouvaient montrer davantage leur corps. Avec cela, des publicités ont commencé en 1915 avec une publicité dans Harper's Bazar pour que les femmes se rasent les aisselles. Avant cela, les seules personnes qui se rasaient étaient les travailleuses du sexe pour montrer qu'elles n'avaient pas de poux.
Avec l'avènement des vêtements sans manches, les entreprises ont décidé de commercialiser des rasoirs, des crèmes à raser et des produits dépilatoires pour les femmes. Ils l'ont fait en faisant en sorte que les poils des aisselles semblent insalubres et qu'ils ne soient pas féminins. Il existe de nombreuses théories sur les raisons pour lesquelles les femmes sont encore censées se raser, notamment sur le fait que cela fait paraître les femmes plus jeunes et innocentes.
En 1922, le catalogue Sears and Roebuck comprenait des rasoirs pour femmes et des robes sans manches. À ce moment-là, il semblait que les femmes se rasant les aisselles étaient là pour rester et les publicités se concentraient plutôt sur la compagnie avec laquelle les femmes devraient aller.
Les femmes se rasant les poils des jambes ne sont devenues à la mode que dans les années 1940 avec cette pin-up emblématique de Betty Grable. Le look des femmes portant des bas transparents et des poils de jambe qui sortaient a ruiné ce look. Mais depuis que le rasage des aisselles est devenu à la mode, il y avait des publicités et des chroniqueurs qui disaient aux femmes de se raser les jambes. Mais pendant les années 30, les ourlets ont été abaissés et comme personne ne voyait leurs jambes, les femmes n'ont pas ressenti le besoin de se raser.
Ce qui a commencé comme un moyen de vendre plus de rasoirs est maintenant devenu une exigence pour les femmes à tel point que Disney's The Croods a une femme des cavernes qui est complètement rasée. Il est impensable pour les femmes de ne pas se raser. Ces dernières années, cependant, les femmes ont repoussé l'idée qu'elles devraient se raser une grande partie de leur corps. Les femmes ont coopté le No Shave November. À l'origine, les hommes devaient se laisser pousser la barbe et la moustache pour collecter des fonds et sensibiliser au cancer de la prostate et des testicules, mais cela s'est développé (jeu de mots) de cet état d'esprit, mais même l'organisation Movember dit que ce n'est pas seulement pour les hommes.
Comme vous pouvez le voir, la beauté de Pola Negri n'est pas diminuée par le fait d'avoir des poils sous les aisselles. Elle a eu beaucoup de succès et a acquis une renommée mondiale en tant qu'actrice. Alors peut-être devrions-nous assouplir cette idée que les femmes doivent se raser partout pour être perçues comme des femmes.
article vu dans Vintage press cleveland
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Le document ci-dessus représente les élus putschistes de l’automne 2021, réunis chez Robert Barde (maillot rayé, à droite) dans la salle de réunion de son entreprise de Bourg-de-Péage : issu.e.s de la majorité de Lysiane Vidana, élu.e.s avec elle en juin 2020 à la mairie de Chabeuil, ils créent ici un groupe d’opposition, Agir pour Chabeuil et convoquent la presse pour l’annoncer. A ce moment de leur aventure politique, ils veulent rester au Conseil municipal, et ne comptent pas en démissionner : Ils souhaitent ainsi pousser la maire de Chabeuil à la porte, pour...mettre l’un des leurs à sa place, sans élection générale, sans passer devant les électeurs. Mais Lysiane Vidana n’a pas cédé : il leur a donc fallu in fine démissionner du Conseil, provoquant mi-décembre son effondrement par une dissolution préfectorale qui appelait de nouvelles élections, en février 2022. ©Marlène Honorat. On reconnait sur sa photo (Drôme-Hebdo du 18 novembre 2021), de gauche à droite : Jean-Emmanuel Grégorio (à gauche, lunettes, grimace), Alban Pano (écharpe blanche), Thérèse Merit (doudoune, pull rayé) et Robert Barde, tous finalement co-listiers d’Alban Pano, tous élus avec lui en 2022, seuls bénéficiaires, électoralement parlant du putsch. Au centre (moustache), on reconnait le désormais tristement célèbre Patrice Courthial, maître d’oeuvre du coup d’état, ‘proclamé leader du groupe’ dans cette conférence de presse ; il n’aura cependant pas le courage de se (re)présenter devant les électeurs.
UN AN DE PANO, ÉPISODE 1 : TOUT A COMMENCÉ PAR UN POUPOUTSCH, SAUCE CHABEUILLOISE...
Cet hiver, la mi-décembre marquait le premier anniversaire de la publication de l’arrêté préfectoral du 16 décembre 2021 qui signifiait la fin brutale du mandat de Lysiane Vidana, élue seulement 16 mois plus tôt, en juin 2020. La préfète de la Drôme convoquait par la même occasion les ‘électeurs de la Commune de Chabeuil en vue de l’élection partielle intégrale de 29 conseillers municipaux’ les 6 et 13 février qui allaient suivre. Épilogue lapidaire d’un sinistre coup d’état manoeuvrier conduit par une camarilla d’élus regroupée autour de Patrice Courthial, adjoint à l’urbanisme et caïd du régime Vidana. Un an plus tard, on peut reconstituer le déroulé des faits, au regard de nouveaux documents, et de nouveaux témoignages. Parce qu’il faut connaître mieux ce passé récent -et violent- si l’on veut comprendre bien la situation politique actuelle à Chabeuil, où la vie publique semble baignée d’une béatitude surjouée, témoin d’un irénisme absurde. L’élection dégagiste de février 2022 qui s’en est suivie, tenue après une campagne fébrile qui a raclé les fonds de tiroirs du personnel (exception pour la tête de la liste Pertusa) politique local, et la première année de gestion d’une équipe Pano toute nouvelle et inexpérimentée, feront l’objet d'un épisode 2, à paraître bientôt, quand on pourra marquer correctement l’anniversaire de l’élection d’Alban Pano à la mairie de Chabeuil et bien lire le ‘panotisme’ dans tous ses attendus. Dans ces deux articles, on entendra entre autres la voix de Lysiane Vidana, qui jugera de tout ça, sans concession pour les putschistes. Et avec une lucide sévérité quant à ses propres erreurs et manquements avant et pendant la crise.
L’ARRÊTÉ DU 16 DÉCEMBRE, précisait très utilement les contours des dates des nombreuses démissions qui avaient mis à mal le Conseil Municipal de Chabeuil dans les semaines qui avaient précédé : ‘vu les démissions successives des conseillers municipaux de leur mandat (…), effectives dès leur signification au maire et intervenues entre le 29 octobre et le 11 décembre et considère que ‘le conseil municipal, d’un effectif légal de 29 conseillers municipaux, a perdu, par l’effet des vacances survenues, plus du tiers de ses membres et [ne] compte [plus que] 14 membres’. On était enfin fixé. Parce qu’entre le 26 octobre en fin de matinée où Patrice Courthial avait rendu ses délégations (urbanisme, etc...) et tonitruait publiquement cette annonce sur sa page FaceBook et la date de cet arrêté, Chabeuil avait vécu une période sinistre de ragots et de désinformation, d’enfumage et de rumeurs, sans que jamais les frondeurs ne donnent vraiment leurs raisons sur le fond, sans informer les chabeuillois de leurs désaccords avec la maire de Chabeuil. Drôme-Hebdo titrait même (4 novembre) : Démissions, un silence assourdissant. Une sale période de brouillard marécageux s’était ouverte, maussade, quand Chabeuil devait s’habituer aux coups de boutoirs désordonnés du clan Courthial. La presse locale jouait plutôt bien son rôle et égrenait tant bien que mal les démissions des uns, des unes et des autres, dressait la liste de leurs délégations abandonnées, pendant que Chabeuil s’enfonçait dans la crise politique, au rythme de ses informations. Point culminant mi-novembre avec la création d’un groupe fantoche, Agir pour Chabeuil, (voir donc photo ci-dessus) issu du groupe majoritaire, fort de 18 membres (sur 24 composant le groupe majoritaire élu en 2020) mais qui se plaçait par cette manoeuvre en opposition à Lysiane Vidana. Mais la date de la nouvelle élection était connue depuis qu’au début de la semaine du 6 décembre, Lysiane Vidana avait prévenu son entourage : ‘C’est fini…c’est fini…ça va aller vite…les imbéciles…’ Elle venait en effet de recevoir enfin les lettres officielles de démissions (du Conseil) et pouvait faire le total de celles qui étaient nécessaires pour effondrer le conseil municipal, et son mandat par la même occasion. Sur un ton triste et dépité, abattu, c’étaient bien sûr les patrons de la fronde en cours qui étaient visés, ‘les imbéciles...’,Patrice Courthial en tête, son instabilité, ses intermittences, épaulé par Pierre-Marie Dieval, adjoint à l’environnement, récemment rallié (issu d’une troisième liste, maintenue au 2e tour en 2020, siégeant d’abord dans l’opposition, il avait rejoint dès avril 2021 la majorité de Lysiane Vidana en dépit du bon sens des engagements pris auprès de ses électeurs). Et par Alban Pano, qui venait d’être élu conseiller départemental, qui s’était joint plus tardivement à l’intrigue. Pas un meneur celui-là, mais à tout le moins un suiviste prudent, moins brutal que le premier nommé, plus discret et plus constant que le second, attentiste pour tout dire, sorte de passager clandestin de la mutinerie. ‘Imbéciles’ parce que, quand ils ont lancé leur manoeuvre, ils ne mesuraient très visiblement pas jusqu’où ça mènerait la Commune : il leur semblait au début que Lysiane Vidana allait dégager tout simplement, par intimidation, laissant la place à son éphémère bras droit, Patrice Courthial, qu’ils allaient vaincre par brigue, voilà tout, par une sorte de déploiement factieux, à l’effet mécanique simple, comme un tapis roulant vers la sortie. Simpliste. “Ils sont paniqués, insistait-elle alors, dépassés par la situation, une situation qu’ils ont créée. Quel gâchis…” Elle n’avait pas cédé ; il leur faudrait démissionner du Conseil ; il faudrait donc de nouvelles élections générales. Ce qu’ils n’avaient pas prévu. Examinons ce qu’on sait maintenant, à la lumière des différents courriers que tout ce petit monde a échangé pendant la période de crise, et qui ont depuis refait surface.
[MAIS IL FAUT RAPPELER tout d’abord l’étrange situation où était rendu l’exécutif chabeuillois depuis le printemps 2021. Les départs du premier adjoint d’alors, Pierre Pellissier, accompagné notamment de celui d’Élodie Chambron, adjointe au Cadre de vie (les deux jeunes gens constituant à l’exécutif de Lysiane Vidana un fort pôle Environnement) ont seuls rendue possible la montée en puissance de l’adjoint à l’urbanisme, aspiré vers le haut, bouche-trou es fonction, par nécessité. Le dispositif décidé alors par le tandem Vidana-Courthial est lunaire, irréel. Dans leur système bricolé, Pierre Pellissier était censé rester premier adjoint en titre, mais remplacé ‘de fait’ (dans une réunion du groupe majoritaire dont on connait maintenant le détail, Lysiane Vidana avait dit : ‘vous vous adresserez à Patrice comme premier adjoint’). Refus évident de Pierre Pellissier, qui démissionne sans attendre, mais sans invoquer publiquement non plus les raisons qu’on vient de voir. Et pendant quelques mois, jusqu’au clash final, Patrice Courthial s’impose bien comme l’homme fort de la mairie, dans l’exacte mesure où Lysiane Vidana l’a imposé comme tel, proclamant même à ceux qui voulaient bien l’écouter encore des blagues du genre : ‘heureusement que je l’ai...’. Pierre Pellissier parti, c’est Chrystelle Bouvier qui va accepter, elle, de se prêter à cette pauvre comédie : Courthial en costaud des Batignolles, situation protocolaire que, dépassée, par les événement, elle accepte sans trop comprendre les enjeux ni les conséquences de la manoeuvre : elle couvre Patrice Courthial de son faux nez de première adjointe en place. Rien de toutes ces extravagances n’a tenu, évidemment, comme on va le voir.] TOUJOURS EST-IL QU’AU DÉBUT DE L’AUTOMNE FATIDIQUE, notre caïd voudra aligner son titre sur sa situation de pouvoir ; il exigera le titre de premier adjoint, assorti d’un remaniement profond de l’exécutif, forçant la main de Lysiane Vidana. En effet, dans un mail du 10 octobre 2021, Patrice Courthial allait jusqu’à faire la liste de ses exigences, à savoir : ‘travailler avec Alban [Pano] sur les associations’, une ‘vue sur la police municipale’, ‘création d’un 8e poste d’adjoint’ et une très brouillonne ‘remise à niveau de l’ordre des adjoints’. Sans compter évidemment, ‘un vrai premier adjoint que tu n’a (sic) toujours pas et ce depuis 16 mois’. Avant de conclure par un ultimatum : ‘j’ai besoin d’avoir des certitudes et des engagements de [ta] part (...) dans le cas contraire, je me verrai (sic. Décidemment...) dans l’obligation de rendre mes délégations. C’est à ce moment que ça craque. Lysiane Vidana réagissant tout aussitôt et déclarant (en substance) devant son groupe majoritaire que si Patrice Courthial n’y est pas arrivé avec les ‘pleins pouvoirs-SANS le titre’, il ne peut pas s’en sortir avec les pouvoirs ET le titre de premier adjoint, qu’il revendique pourtant, et une charge de travail accrue. Vexé, il envoie alors tout péter, très vite. Le drame est noué : emportement brouillon du caïd versatile contre raideur et intransigeance de l’élue en place. Témoin ce compte rendu de réunion des adjoints du 22 octobre, rédigé par Patrice Courthial lui-même, où l’on peut lire les positions des deux parties, très clairement retranscrites, et maintenant irréductibles. On y voit que Lysiane Vidana n’a pas cédé aux exigences de son adjoint. Citations : -’j’ai pu constater le soutien que vous pouvez me porter les adjointes et les adjoints, encore une fois merci’ ; -’j’ai été profondément affecté au sujet de la conversation téléphonique entre Lysiane et Pierre-Marie (Vidana et Dieval) à savoir : mon incertitude, un coup je pars un coup je reste (effectivement je voulais rendre mes délégations en juin) ; -’mon mauvais caractère, soupe au lait’ ; -’mon échec dans le rôle de premier adjoint’.
Voilà, tout était dit, Patrice Courthial se disait ‘affecté’, il ne supportait pas ‘le doute porté sur (ses) compétences, ni l’évidence de son ‘échec’ dans le rôle de premier adjoint. Il s’agit donc bien d’une vexation. On note au passage l’aveu très explicite de cette situation ubuesque où Patrice Courthial avait été promu premier adjoint de fait. Il écrit bien en effet : ‘mon rôle de premier adjoint’. Et il devait conclure, mortifié : ‘[face au] doute porté sur mes compétences ne m’assurant pas une suite sereine dans la continuité de ma présence dans l’exécutif, j’ai pris la décision de rendre mes délégations, sans attendre la prochaine réunion’. Et cette mortification allait amener la catastrophe qu’on connaît et l’annonce de ce lâchage de Lysiane Vidana, avec les conséquences politiques, puis directement électorales, qu’on connaît maintenant. Par ailleurs, il se confirme à l’examen de ces courriers que la crise couvait depuis juin 2021. Patrice Courthial, insiste là-dessus et révèle qu’il a commencé dès cette date son chantage au départ . Textuellement : ‘ce mal être à commencer (sic) fin juin. La faute à qui ?’ Parmi toutes les raisons qui ont entravé la bonne marche de la Commune dans la délégation de Patrice Courthial (on pense au plantage du Plan Local d’Urbanisme), il faut donc ajouter celle-là : il avait depuis longtemps la tête ailleurs, à son ‘mal-être’, à ses intrigues, et à ses menaces. A sa fatigue, comme on verra plus bas.
DE SOURCE TREMPIL. Autre source, qui montre la lente maturation de la colère courthialiste, très en amont de la crise de l’automne 21. Ça provient de l’entourage de Cécile Trempil, qui était, à ce qu’il apparaît maintenant, au courant, dans les grandes lignes, des démarches destructrices de Patrice Courthial. A tout le moins de ses embardées. [Rappel : Cécile Trempil avait été de l’aventure dievaliste et tenait souvent la plume de Pierre-Marie Dieval ; elle lui tenait lieu de cerveau gauche, côté rationalité technocratique (mais on ne l’appelait pas encore WikiTrempil, ça allait venir...) en tous cas dans l’affaire du recours contre le règlement intérieur que voulait instituer Lysiane Vidana. Son mari Patrice Trempil, était quant à lui dans le haut de la liste Cultivons Chabeuil de juin 2020). Et puis, quand Dieval avait rallié la majorité de Lysiane Vidana, les Trempil avaient quant à eux rejoint le groupe de gauche-écologiste, Le Chemin des possibles.] Rembobinage rapide : dès la fin du printemps, Cécile Trempil se flatte des demandes d’explications de Patrice Courthial concernant le budget communal : il l’avait fait venir en mairie pour savoir ce qu'il fallait penser des arguments de la maire, concernant les difficultés financières, réelles, fabriquées ou controuvées de la Commune (on sort d’un fameux audit des finances de la Commune…) La confiance règne, comme on dit. Devant témoins, Cécile Trempil se gausse ; on rit franchement de la naïveté des questionnements de l’adjoint à l’urbanisme, et on s’interroge surtout : le recours, pour des conseils, à une opposante déclarée à Lysiane Vidana ne présage rien de bon. Présent à la réunion en mairie : Alban Pano, dont Cécile Trempil a surtout retenu qu’il ne comprenait pas grand chose au ‘plan pluri-annuel d’investissement’ qu’il venait pourtant de voter. Puis début juillet. Là, c’est plus net encore : Cécile Trempil montre à qui veut bien les voir les textos de Patrice Courthial qui arrivent sur son téléphone, qui s’interrogent sur la manière de faire : démissionner, rendre ses délégations et à combien ? Que dit le code (c’est le domaine Trempil) des Communes ? Elle explique : le tiers du Conseil municipal...bla-bla, et déroule les textes, et détaille réglementairement blabla...la préfète. Réponse de Patrice Courthial : ‘j’en ai déjà cinq ou six’. La formule est franche et brutale : ces cinq ou six-là sont les conjurés de la première heure. Cécile Trempil se marre. Jaune. Et tout son entourage se demande s’il faut y croire, si ce n’est pas un coup de sang, un de plus...En tous cas : printemps, été : Patrice Courthial travaillait bien contre l’équipe en place, ou en tous cas contre Lysiane Vidana. Et bien sûr : pas pour la Commune, quoiqu’il en ait dit par la suite. On comprend également à la lecture des courriers cités plus haut que, pendant toute la période de crise aiguë, notre homme distribuait l’argent comme s’il était en campagne, dans un budget communal dont il n’avait pourtant pas la maîtrise. Par exemple : ‘j’inscrirai au budget 50 k€ (pour une étude à Cuminal’). Et encore : ‘50k€ pour le Canal des Moulins (qui) seront à prévoir dans le budget environnement’. Je peux rapporter ici une rencontre personnelle avec Patrice Courthial sous le porche de la porte monumentale, le jeudi 28 octobre, qui confirmait très volontiers les chiffres ci-dessus et ces affectations budgétaires à l’emporte-pièce. L’ÉPISODE DES DÉPARTEMENTALES. Pendant tout son début de mandat, le tandem Vidana-Courthial (avant de se déchirer comme on vient d’examiner) a raté une autre marche, d’importance, ratage qui laissera des traces profondes dans la déception de Patrice Courthial et dans son attitude pour la suite. Cet épisode de ratage supplémentaire est peu connu des chabeuillois dans la saga politique mouvementée de notre ‘homme fort’ ; il s’agit de l’élection départementale de juin 2021, pour laquelle il était candidat, avant de se prendre les pieds dans le tapis et de laisser la place à Alban Pano, beaucoup plus habile à s’imposer. Nous sommes en décembre 2020, donc, très tôt dans un mandat où tout est encore à peu près en place dans l’équipe de Lysiane Vidana, qui a toujours dit qu’elle ne cumulerait pas les mandats (hors agglomération de Communes où elle est vice-présidente de Nicolas Daragon), et qu’elle ne se présenterait donc pas au Département. Patrice Courthial annonce donc un beau matin au Groupe majoritaire qu’il compte ‘y aller’, ce qui ne pose problème à personne ; il est sans soutien extérieur, a très peu de contacts à Valence et n’a pas préparé son affaire mais il se lance. Début décembre 2020, il crée un compte FaceBook, dont il s’assure qu’un des tout premiers contacts est justement Nicolas Daragon, puis démarre ses premières consultations : les départementales ne se gagnent pas seul, jamais, il y faut en effet des soutiens larges, et pour tout dire un réseau politique, partisan le plus souvent, qui fait défaut dans les grandes largeurs à un Patrice Courthial qui n’était connu jusqu’alors que de quelques boulistes locaux. Qu’à cela ne tienne, il fonce, c’est sa marque de fabrique. Et se casse les dents, quasiment tout de suite : les forces politiques en présence et leurs états-majors ont déjà chacun une idée derrière la tête : d’une part Pascal Pertusa évidemment, conseiller départemental sortant qui va demander très logiquement l’investiture LaREm, et l’obtenir. Et, d’autre part les forces de gauche, qui vont s’avancer groupées (hors LFI) et qui commencent à tâter le terrain chabeuillois. Et qui resteront sur leur premier casting : Pierre Pellissier, qui est alors toujours le premier adjoint de Chabeuil et qui restera ce candidat, même après sa démission de la majorité vidaniste. LaRem et la gauche ont donc des candidats ? Manque quelqu’un. De poids. Manque LR, une paille dans le contexte daragonien local. Début décembre, Patrice Courthial, qui s’est fait expliquer les gravures et les mystères d’un positionnement politique fantaisiste, rencontre à sa permanence chabeuilloise Célia de Lavergne, qui est encore députée, et se dégage fissa de ses appartenances nouvelles, en même temps que de ce réseau politique. Il rencontre au même moment, dans son bureau de la mairie, un membre du groupe de gauche et écologiste Le Chemin des possibles, qui vient de se former à Chabeuil, qui lui réaffirme que lui, Courthial, issu d’une famille de gauche et implanté comme tel à Chabeuil ne peut aller à l’élection dans un combat électoral entre LaRem et la gauche. Illisible politiquement. Qu’à gauche, c’est un écolo qui sera désigné puisque le PS a déjà dit qu’il s’effacerait dans le canton de Chabeuil, et que cet écolo, il se pourrait bien que ce soit Pierre Pellissier. Courthial découvre l’Amérique. D’autant que Les Républicains locaux ne restent pas inactifs. A ce point qu’un beau jour, très peu de temps après, Alban Pano déclare dans le bureau de Lysiane Vidana que lui, Pano...’ben...il se verrait en candidat contre Pascal Pertusa. Et que d’ailleurs, il a vu ça avec...Nicolas Daragon...et que ben...ça va se faire.’ Ben tiens. Ne reste plus à Patrice Courthial qu’à renoncer, une main devant, une main derrière, lui qui voulait tout bouffer. Dans le même bureau, pendant la même discussion, il cède très facilement. Lysiane Vidana analyse maintenant cette candidature ratée très sévèrement, bien sûr : ‘ça a beaucoup compté dans la déception de Patrice Courthial, qui se voyait tout gagner, et siéger au conseil départemental et à la mairie, comme sa famille avant lui. C’était important pour lui, cette place dans l’histoire locale. Ce ratage, ajouté aux autres, l’a très sûrement marqué. Il s’est fait blouser par Alban Pano qui n’était rien à ce moment, qui était au chômage, qui n’y connaissait rien en politique (il n’avait pas voté aux sénatoriales, quelques mois auparavant), qui n’avait jamais discuté d’un brin de politique. En revanche, il était tous les jours en contact avec Nicolas Daragon, et s’en vantait.’
Et son soutien à elle, Lysiane Vidana (ex-PS), à une candidature Pano soutenue bientôt par tout l’appareil LR dans le canton ? ‘Avec le recul, c’était une erreur. Alban Pano était mon adjoint, il me semblait logique de le soutenir. Et puis je ne voulais pas du maintien de Pascal Pertusa au Département, alors que je venais de le battre à Chabeuil...J’ai comme qui dirait ‘inventé’ Pano...Ça a fini par me coûter très cher.’
ÉCHOUÉE DE PARTOUT, la barcasse de Patrice Courthial se met à la cape : fin octobre 2021, il rompt avec le groupe majoritaire : retour à cette période où, porté par son actualité personnelle, il tient table ouverte dans la presse. Le Dauphiné Libéré du 27 octobre était amené à titrer : ‘Patrice Courthial quitte la majorité, deux autres élus l’imitent (Dieval et Dieuleveut)’ et démarre son article par une formule choc : ‘C’est une bombe qu’a lâchée Patrice Courthial’. Avant de confirmer ce qu’on vient de voir plus en détail : le pourrissement ancien de la situation : ‘son départ aurait dû avoir lieu en juin’ et de conclure par une prédiction assez juste : ‘la bombe lâchée par Patrice Courthial pourrait bien être à retardement’. Toujours prompts à tourner casaque, Pierre-Marie Dieval et Hélène Dieuleveut venaient quant à eux d’emboîter le pas au désormais ex-premier adjoint, sans attendre, sans précautions excessives, ‘par solidarité et conviction’ [rires dans la salle. Histrionisme] Et en effet ça s’agglomère, et ça fait boule de neige autour de lui, l’avalanche Courthial se forme : Pierre Clutier et Robert Barde tout d’abord, en charge respectivement des services et du tourisme-commerce, à qui s’adjoignent tout de suite Véronique Recouras-Massaquant et Edwige Derbuel (issues des familles Courthial et Barde). Second couteau : Jean-Emmanuel Gregorio (voirie, et surtout...Société de pêche), qui glisse naturellement vers où ça penche. Chacun à son tour dans la presse et/ou sur les réseaux sociaux annonce qu’il rejoint Patrice Courthial à cette place qu’il s’était réservée, ‘seul au Conseil Municipal, en bout de table’. Pas si seul, comme on voit. D’autant que les courthialistes du premier cercle font pression sur les indécis, les plus nombreux finalement, naïfs ou éloignés de la combine, inexpérimentés et/ou peu présents en mairie. Clutier, Grégorio, Courthial sont trois chevaux de réforme, issus des mandats anciens de Jean-Pierre Badois ou de Pascal Pertusa : pour les deux derniers cités, ça s’est mal passé, ça s’est terminé en eau de boudin ; il n’empêche : il apparaissent à leurs jeunes collègues comme des élus d’expérience, dont il convient de prendre l’avis. Les rossinantes se font insistantes. Ainsi de C.M... une adjointe qui, jusqu’au bout tente de rabibocher son monde et déclare par courrier (25 octobre) à Lysiane Vidana qu’il ‘est urgent de redevenir une équipe soudée (oui, naïve...) qui va dans la même direction et pour cela nous avons besoin de Patrice’. Pour elle, Patrice Courthial reste ‘un pilier et une référence’. Mais qui met l’accent sur un moment fort de la crise : Lysiane Vidana a eu ‘des paroles envers Patrice (...) très dures et blessantes’. Retour donc à l’hypothèse de la vexation, qui reviendra fréquemment dans les explications des protagonistes du putsch qui était alors en cours. Le Dauphiné Libéré du 16 décembre confirmera ainsi, à propos de Patrice Courthial lui-même, qui déplorait, en plus de désaccords politiques, ‘des propos blessants dont il a été victime lors d’une réunion de groupe.’ Confirmé dans le même article par Lysiane Vidana : ‘il a été vexé parce que je lui ai dit simplement les choses’. Vexation encore. Ainsi de C.G...conseillère municipale, plutôt effacée et discrète en début de mandat qui décrira plus tard, tout en regrettant amèrement ce qui s’est passé, un Patrice Courthial lui rendant visite chez elle, agité, ‘les larmes au yeux,’ lyrique, qui en appelle à l’avenir de la Commune, qu’il s’agissait de sauver. Elle cèdera et rejoindra l’équipe des conjurés, avant de s’effacer de la vie publique locale. Et qui regrette maintenant sa décision. Pareil pour B.P...qui quitte la majorité en quelques heures alors que rien ne présageait de son revirement, et qui manifeste maintenant lui aussi des regrets. ‘Les larmes aux yeux’...l’expression était déjà dans le mail de Patrice Courthial, déjà cité ici, celui qui relate la réunion de crise du 22 octobre : ‘...et c’est les larmes aux yeux que j’en termine ce mail’. Eh oui...la violence politique aussi a ses raisons, et ses bons sentiments, ses larmoiements. Mais elle reste la violence. LE TÉMOIGNAGE RÉCENT DE LYSIANE VIDANA va dans le même sens, celui d’une pression panique pendant cette Toussaint sanglante, insistante : ‘ils sont passés, chez les uns et les autres avec assiduité, c’était pesant, ça n’arrêtait pas, il fallait rejoindre leur groupe, pour me pousser dehors. Ils disaient alors que ‘le blocage’, c’était moi, parce que je ne laissais pas la place assez vite’. Elle rassemble alors ses souvenirs, à vif, de la période et raconte : ‘ils sont même passés chez moi, à la maison, pour me convaincre de lâcher la mairie. C’était odieux. Incessant. Mes soutiens anciens, même les grenouilles de bénitier qui oubliaient leurs bonnes manières, qui me lâchaient, qui insistaient...chez moi...je n’en reviens toujours pas...’ Le mot ‘trahison’ revient dans sa conversation, comme une hantise : ‘je leur avais donné ma confiance, et en retour, j’ai été trahie’. Lysiane Vidana se remémore : ‘Et encore, je me souviens de Pierre Clutier, par exemple, vautré, à l’aise dans un fauteuil de mon bureau, me déclarant avec une vulgarité appuyée que je devais partir. Il venait de passer dans l’opposition, mais il souhaitait garder ses délégations, et ses indemnités, fallait pas se gêner. Ils ont tout tenté pour me déstabiliser. Ça a duré de longues semaines. Et Robert Barde qui me disait, tranquille, candide : ‘pour la mairie, je préfère Patrice Courthial’. A qui je répondais : ‘mais enfin, les chabeuillois nous ont élus, ce sont eux qui décident. Pas toi ou quelques-uns autour de Patrice Courthial...’Pendant tout ce temps où ils espéraient que je leur cède la place, on me rapportait qu’ils se réunissaient, très régulièrement, et que Courthial, leur chef, leur garantissait : ‘elle va démissionner, ce n’est pas possible autrement. restons groupés.’ Pour l’anecdote, les nombreux interlocuteurs de Robert Barde qui cherchaient des explications à l’attitude de Patrice Courthial à ce moment de la crise chabeuilloise rapportent qu’il confiait avec une inquiétude sincère : ‘Patrice est en burn-out’. Toujours au rang des anecdotes, celle-là, qui provient du carnet de notes du président d’une association chabeuilloise amenée à rencontrer l’adjoint à l’urbanisme. On y lit, à la date du 4 octobre 2021, porté dans un style télégraphique : ‘Courthial correct. A bout de fatigue. (Malade ou +grave)’. Burn-out, ou grosse fatigue, on comprend l’état de nerfs où était alors notre ‘homme fort’, pas si fort que ça... MAIS IL Y A EU PIRE. Bien sûr. En matière de trahison, il y a toujours pire...On parle ici de deux tracts pestilentiels, affichés au centre-ville de Chabeuil, anonymes évidemment, grossiers et insultants, vulgaires là encore. Ils sont de même origine, même graphie, même ton dégueulasse, même dénonciations ignominieuses. Premier libelle pourri, toute fin novembre 2021, format A4, affiché au centre-ville de Chabeuil, agrémenté d’une photo de Lysiane Vidana tirée d’un document de campagne officiel, montée-collée sur une publicité pour le cirque ‘Variety’. Le tout orné d’un formidable commentaire politique : ‘APRÈS LA GUERRE/SON RÊVE/DEPLIER LE TAPIS/ROUGE A PERTUSA/ET JOUER LA POM POM/ GIRL. Deuxième affichette, de même parfum, quelques jours plus tard, pas piquée des hannetons non plus, même feutre noir, mêmes lettres capitales : VIDANA /DEMISSION/ÊTRE LA MAÎTRESSE/DE MEUNIER/C’EST LOYAL?’. Lysiane Vidana parle maintenant, quand elle évoque cet épisode de la vie locale, de ‘tracts sexistes’, pour insister sur le caractère fondamentalement misogyne de ces documents. ‘C’était fait pour me déstabiliser, ça aussi. Ils n’ont pas hésité à taper bas.’ Elle explique également le ‘loyal’ du deuxième document : ‘j’étais à l’Assemblée Générale d’un club sportif, quelques jours auparavant. Ce club est animé par un ami, qui m’est resté loyal pendant la crise. J’ai prononcé ce mot à son endroit. Des proches de Patrice Courthial étaient présents dans cette assemblée. Ils l’ont rapporté au corbeau, qui l’a écrit dans son tract, qui n’est pas seulement resté affiché mais qui a circulé dans Chabeuil. On a fini par le retrouver sur le parvis de la mairie, disposé en évidence’. Ces deux pauvres pamphlets de caniveau ont fait l’objet de deux plaintes en diffamation, recueillies par la gendarmerie de Chabeuil au tout début décembre 2021, l’une par la maire de Chabeuil, l’autre par moi-même, rédacteur de cet article, visé nommément par le deuxième placard. L’enquête a été menée par la brigade de Crest, où a été déportée l’affaire, qui a interrogé Patrice Courthial. Mais la justice ne s’est pas saisie de ces plaintes : infection ou pas, diffamation ou pas, personne ne veut en savoir plus, c’est bien commode : le corbeau court toujours. Ces deux tracts témoignent de la vulgarité et de la bassesse morale de leur auteur, certes, mais aussi d’une des angoisses des putschistes : en cas de démission collective, il faudrait de nouvelles élections, pour lesquelles...Pascal Pertusa partait favori. Le retour de l’ancien maire de Chabeuil les obnubilait, jusqu’à prétendre que Lysiane Vidana pourrait ‘dérouler le tapis rouge’ à celui qu’elle avait battu. L’OPINION CHABEUILLOISE était en effet en train de tourner : elle attendait l’exposé des raisons des putschistes, qui ne venait toujours pas ; elle avait assimilé de plus la position de la maire de Chabeuil, qui n’allait pas céder. Mais elle commençait à comprendre aussi que ça peut durer longtemps ce genre de blocage institutionnel, que les choses peuvent rester en l’état un grand moment, qu’on peut comme cela gérer les affaires courantes, bref, Chabeuil avait compris que le putsch avait foiré. Principaux vecteurs de ce basculement de l‘opinion : les réseaux pertusistes, qui restaient puissants et actifs en ville, et qui le sont encore. Et organisés puisqu’ils siégeaient au Conseil municipal, dans l’opposition. Or, Pascal Pertusa appelle à de nouvelles élections, qui pourraient se tenir après démission massive d’au moins un tiers des Conseillers municipaux. Il va donc offrir par voie de presse, de démissionner avec tous ces co-listiers, espérant provoquer ainsi une rupture décisive. L’activation de ces réseaux, appuyés bientôt par un tract public issus des rangs pertusistes exposant ces mêmes arguments, mettent les malheureux putschistes dans la seringue, en porte-à-faux avec les chabeuillois. Le groupe Le Chemin des possibles réclame la même chose, au même moment, par un tractage efficace sur la place du marché : il demande de nouvelles élections, avec les mêmes arguments : pas d’arrangement en bout de table du Conseil, dans le dos des électeurs de 2020. Pendant que le samedi un groupe informel et disparate de citoyens se réunit pour réclamer des explications, à grands coups de banderoles ironiques. Ça finit par faire beaucoup, ça finit par peser : le putsch apparaît enfin pour ce qu’il est : une combine de petite politique locale, inexplicable, mal préparé. Tout ça aboutit au changement de pied de Patrice Courthial, un de plus : il démissionne et fait démissionner les conjurés qui l’entourent. Titre du Dauphiné Libéré du 8 décembre : ‘Patrice Courthial démissionne...et appelle les autres élus à l’imiter’. Il s’exprime alors en patron de clique. Ça ne va durer. Thibaud Carage, qui a suivi toute l’affaire pour ce journal baisse le rideau, très à propos : ‘[ils] espéraient, depuis début novembre, que la maire démissionne. Cette dernière avait rapidement coupé l’herbe sous le pied des frondeurs, indiquant qu’elle assumerait jusqu’au bout sa fonction, d’où cette (...) vague de départs quelques peu forcés’. ‘Forcés’ en effet : il leur faudrait passer devant les électeurs, ce qui serait une autre affaire, autrement compliquée, qui ne pourrait se régler par les quelques claquages de talons d’un ‘sous off’ irascible. En tous cas, c’est l’échec du poupoutsch des conjurés d’Agir pour Chabeuil.
MAIS TOURNEZ ROTATIVES, crépitez telex, la presse publie alors à tour de bras : les 7 et 8 décembre 2021, Courthial, et Dieval-Dieuleveut quittent le Conseil, avant que les journaux relèvent, le 10 décembre, une ‘pluie de démissions’. Faut ce qu’il faut : le Conseil municipal de Chabeuil est à terre, et Le Dauphiné Libéré du 10 décembre peut alors titrer : ‘les chabeuillois devront retourner aux urnes’. Et nous voilà rendus au début de cet article, quand madame la préfète de la Drôme tire les conséquences de ces inconséquences, et appelle à de nouvelles élections. Revenus par la même occasion à la triste sentence de Lysiane Vidana’...c’est fini, les imbéciles...’
La conclusion des déclarations publiques revenait alors à Lysiane Vidana, dans une interview du 16 décembre 2021 où elle exposait ses raisons, avec la raideur intransigeante qu'on lui connaît, pénible, qui n’a jamais varié pendant son court mandat et qui lui a coûté si cher. Elle livre une analyse précoce : [Patrice Courthial] a été vexé parce que je lui ai simplement dit les choses’. Dans ce rude article au ton vitriolé, la maire de Chabeuil se montre plus critique encore envers Alban Pano, qu’elle allume sans ambages : ‘ la palme d’or revient à Alban Pano, lui c’est une trahison.’ Elle insiste : ‘c’est un gros gâchis.’ Et n’oublie pas de se mettre des claques : ‘cet échec, je me le dois pour ne pas avoir su animer ce groupe. Pour ne pas avoir mesuré le bourbier dans lequel j’ai entraîné mes colistiers’. Thibaut Carage, qui prend l’interview ajoute alors, vachard : ‘Et Chabeuil avec’.
Plus d’un an plus tard, Lysiane Vidana ne varie guère dans l’examen de ses responsabilités : ‘je n’étais pas faite pour ça. Pour gérer la Commune, les dossiers, le budget, l’Agglo... oui, j’étais à la hauteur. Mais pour travailler avec des gens comme ça, leur raconter des salades, leur dire qu’ils sont les meilleurs, les flatter, toute cette hypocrisie qui semble nécessaire, ça, je n’ai pas su faire. C’est sûr. Je ne saurai jamais faire’.
Fin du set le 14 décembre 2021 pour Patrice Courthial, quand il déclare finalement au Dauphiné libéré, comme éreinté : ‘à ce jour, je ne suis pas candidat’. Le quotidien fait alors le portrait d’un homme ‘usé, (...) dégoûté par ce qu’il s’est passé et conclut par un clou dans le cercueil politique de notre héros : ‘raillé par certains commentateurs de la vie politique chabeuilloise [il] affirme avoir besoin de souffler.’ Tout ça pour ça : moqué, lessivé, épuisé par un putsch qu’il n’a pas su conduire, Patrice Courthial laisse filer l’élection à venir, laisse la place à un Alban Pano (une habitude !) qui n’a pas perdu de temps (appel à une liste d’union d’action municipale dès le 10 décembre), et... retourne jouer aux boules. Dans les premiers mois du mandat Pano, il demandera bien à siéger dans quelques Comités consultatifs, avant de se voir contenu dans celui voué à l’urbanisme. Alban Pano, conscient alors de la mauvais réputation de Patrice Courthial va s’employer à digérer son ancien collègue, à le bordurer, lui laissant de moins en moins de place dans les dossiers en cours.
LE CAS PANO POUR FINIR, qu’on doit traiter à part, eu égard �� son statut nouveau de maire de Chabeuil, qui a fini par remporter l’élection de 2022. Et aussi parce que, durant toute l’opération des branquignols, il n’a pas fait comme les autres et semble s’être tenu à l’écart. A en croire le témoignage tout récent de Lysiane Vidana : ‘Alban Pano est resté avec moi assez tard ; il n’a rendu ses délégations qu’au dernier moment’. On lui a visiblement conseillé d’être prudent dans cette affaire’. Elle accepte de tempérer son jugement de l’an dernier, sur la ‘palme d’or de la trahison’ : ‘ Alban Pano ne s’est pas aussi mal conduit que les autres, pas aussi violemment, et jamais aussi vulgairement. Il n’a rien précipité, lui, puisque c’est moi qui lui ai retiré ses délégations (Sport et associations), après qu’il ait réclamé ‘une nouvelle gouvernance’. Ce n’est qu’après ce retrait, en effet qu’Alban Pano avait lâché ses coups : ‘elle poursuit sa politique de la terre brulée’, ou bien encore dénonçant publiquement ‘l’aveuglement et l’entêtement’ de Lysiane Vidana (Dauphiné Libéré du 18 novembre 2021) Plus discret donc, il est aussi plus véloce : on a vu comment il a grillé, comme aux départementales, la politesse à un Courthial dépassé par les événements. Mais Lysiane Vidana est sans illusions sur l’habilité de son jeune adjoint d’alors : ‘bien sûr Alban Pano était coaché, c’est une évidence pour ceux qui l’ont connu au tout début de sa carrière, où il était plutôt léger. ll ne doit pas ses succès à sa seule expérience politique personnelle, c’est sûr. Il prend ses conseils à Valence’.
Discrétion d’Alban Pano pendant le putsch, et vista ensuite, confirmées dans cette notation du Dauphiné Libéré du 10 décembre 2021, qui déboucle la conjuration : ‘plutôt discret dans les différents feuilletons qui animent la vie politique de Chabeuil depuis quelques mois, le conseiller départemental Alban Pano (...) imagine désormais la suite des événements, ajoutant finalement : ‘notre responsabilité est de proposer le choix de l’union.’ En route donc vers une liste, très vite : ‘Alban Pano va travailler en ce sens, pour constituer une liste d’union d’action municipale.’
UNE CONVERSATION AVEC VALÉRIE MACQUAIRE. Rapportons pour finir un témoignage précieux, sous la forme du souvenir d’une troublante et franche conversation avec Valérie Macquaire. Précieux parce que la dame est d’un naturel discret et sévère, rare à la confidence. Elle a été avec Patrice Bouchet et Monique Barnasson la seule à ne pas lâcher Lysiane Vidana et à siéger jusqu’au bout à ses côtés, jusqu’au tout dernier Conseil municipal du 14 janvier 2022. Elle est à ce moment 6e adjointe, en charge des services, du participatif et de la Communication.
Nous sommes à la veille de la Toussaint 2021, entre averses dominicales, bourrasques et éclaircies ensoleillées, attablé.e.s dans un beau jardin de la ville. Valérie Macquaire ouvre son grand cahier rouge à spirale et donne un récit détaillé, devant témoins. Elle a voulu cet entretien (je demande si je peux prendre des notes : oui...), et s’est préparée : elle raconte par le menu, avec un soin très précisément documenté (et chiffré, budgété, pour tout dire...) l’impéritie, et l’immaturité de Patrice Courthial. ‘Immaturité’ reviendra à plusieurs reprise dans l’entretien, bien pointé, utile à la compréhension du personnage et de la situation. Ce vocabulaire choisi accompagne un diagnostic qui avait échappé jusqu’alors aux observateurs : ‘Patrice Courthial ne supporte pas qu’on lui impose des limites, même quand ces limites sont tracées par le groupe auquel il appartient, et votée par lui. C’est très grave’. À l’entendre dans le détail : école de musique, MJC, budget des associations sur tous ces dossiers, Patrice Courthial, Lysiane Vidana et leur groupe sont au diapason, d’accord notamment pour réduire de 30 %, pour cette année là, le budget des subventions aux associations. Réduction qui avait fait du bruit. Au diapason du programme. Valérie Macquaire insiste : ‘il fallait revoir les subventions après le Covid, et après des années de clientélisme. tout le monde était d’accord, Courthial, Pano dont c’était la délégation. C’était très net, il fallait revoir, pour redistribuer ensuite, sur des bases revues, plus équitables. Le Groupe s’était mis d’accord là-dessus [On trouve confirmation de cet agrément de Courthial à la diminution des subvention dans le courrier du 10 octobre 2021, cité plus haut, où l’on peut lire : ‘...ta vision sur l’équité était juste’]. Oui mais voilà, en ville, auprès de ses amis et de certains groupes de pression, Patrice Courthial ne pouvait assumer cette position. En ville, il tenait un tout autre discours, contradictoire.’
Et on comprend enfin que, dans toute cette histoire, les putschistes ne se sont décidés pour aucune raison de fond, aucun dossier qui bloquait, aucune orientation contradictoire. Pas le gymnase départemental, pas Cuminal et sa putative école de musique, pas la situation financière, pas le budget des associations (on vient de le voir...). Rien de tout ça, rien au fond : ...le crash de la Commune, ce n’est pas une affaire d’orientation politique, pas une affaire de dossier échoué ou mal bouclé, non c’est une affaire de susceptibilité, juste l’impuissance et les faiblesses d’un homme qui s’y croyait, et d’un petit groupe qui y croyait avec lui.’ On vérifie un point avec Valérie Macquaire : ...’et Pierre Pellissier ?’ Elle n’hésite pas une seconde : ‘Patrice Courthial l’a poussé dehors.’
Revue très récemment en présence de Lysiane Vidana, Valérie Macquaire confirme volontiers ses premières analyses, que le recul, à son sens, n’a pas modifiées : ‘une personne immature, un notable, que Lysiane Vidana avait mis en place et qu’elle s’apprêtait à rétrograder devant ses échecs, explose. Ça peut arriver. Un petit groupe le suit, construit par affinité (même génération, culture machiste : Grégorio, Clutier, Barde). C’est plus rare. Mais là, ça a tout emporté, c’est ça qui est injuste. Mais que tous les autres aient suivi, c’est toujours un mystère...Un mystère de la nature humaine : faiblesse, versatilité, peur, bons sentiments...Ç’aurait pu être tellement différent...’Et elle conclut : ‘Ce qui caractérise Lysiane Vidana, c’est l’intransigeance. Pas l’autoritarisme, non l’intransigeance. L’intransigeance d’une femme, qui s’est trouvée opposée à l’immaturité de celui qui s’était pris pour un ‘homme fort’. TOURNER LA PAGE. Les efforts de chacun pour ‘tourner la page’ sont compréhensibles ; personne à Chabeuil ne veut revenir à la sinistre période de dynamitage qu’on vient de décrire, et se mettre à nouveau sous la mitraille. Chabeuil doit gouverner de manière harmonieuse, c’est une affaire entendue. Les allusions très fréquentes, appuyées et rebattues d’Alban Pano dans ses discours publics, ses invitations à ‘tourner la page’, à ne plus ‘regarder dans le rétro’, ses appels à une ‘sérénité retrouvée’, à ‘l’écoute’, sont nécessaires, et semble-t-il assez bien comprises des chabeuillois. Certes, tout cela est très bel et bon, et très sympathique et ça va mieux en le disant et encore ces jours-ci (Dauphiné Libéré du lundi 13 février 2023) dans un article très convenu et paresseux d’un Thibaut Carage qui fait dire à Pano : ‘les règlements de compte, c’est derrière nous.’ Dans cet article, premier volet d’un polyptique plus équilibré et plus riche vers la fin [On signale une interview de Lysiane Vidana, ‘au franc parler historique’. En tous cas, l’ensemble, publié tout au long de la semaine s’avère utile pour comprendre l’état politique où est rendu Chabeuil. Comme quoi on ne peut rien y comprendre si on examine pas ce qu’il s’est passé. CQFD.], on trouve une formule distrayante du jeune maire de Chabeuil. À la question : ‘la vie municipale est plus apaisée aujourd’hui. Comment avez vous fait ?’ Alban Pano a l’estomac de répondre : ‘en étant nous même (...) Alban Pano (il parle de lui à la troisième personne, relève tout de même le journaliste) reste celui qui est né ici, qui parle à tout le monde, qui n’a pas d’histoire avec les autres’. Tourner la page ne se fera pas en usant de telle tartarinades : ‘en étant nous même’, non mais...
Les règlements de compte ne sont pas derrière nous (et qui ça, ‘nous’ ?), bien évidemment : ils ne sont pas derrière nous, puisque les comptes des putschistes n’ont jamais été examinés, pesés, exposés et que les explications de fond et de détails n’ont jamais eu lieu. Et qu’un certain nombre d’entre eux sont encore en place. Sans oublier un détail : le corbeau chabeuillois court toujours. L’élection de 2022 n’est précisément pas ‘un solde de tout compte’, puisqu’elle n’était pas faite pour ça, et heureusement. Les chabeuillois ont fait leur boulot, plutôt finement : sortir de la crise sans repasser par la case Pertusa,, se doter, par défaut peut être, d’une nouvelle équipe. Soit. Mais le mandat Pano sera très court : à qui la faute ? Chabeuil aura du mal à se remettre de ce crash politique. Qui est responsable ? L’urbanisme de la ville est hors de contrôle. Pourquoi ? Comment penser qu’on sortira de cette situation difficile sans répondre à ces questions ? Et comment penser que l’avenir de Chabeuil sera peint à la gouache épaisse du déni et de l’oubli, en se racontant des histoires à la troisième personne, les histoires du pays joli où la fiction tintinomaniaque et infantilisante occupe toute la bibliothèque, la fable pour tout dire, des habits neufs de l’empereur ? Et c’est bien pour ça, qu’avant de faire le bilan de la première année Pano, il fallait en passer par le récit de cette automne pourri, dont les conséquences ont rendu possible son élection. claude meunier.
Ne descendons jamais dans ces lâches intrigues/n’allons point à l’honneur par de honteuses brigues. Boileau, L’Art poétique, IV.
Le présent article sera complété par un second chapitre, présentant un bilan de la première année Pano. On attendra pour ce faire le vote de son deuxième budget, pour mieux comprendre les orientations de fond de la nouvelle équipe. Ça sera donc vers la mi-avril...On ne pourra faire l’économie d’un portrait politique du jeune maire de Chabeuil, très occupé à enjoliver Chabeuil. Titre provisoire : Alban Pano est de droite, oui, mais laquelle ? Et le sait il vraiment ?...’
D’ici là , le Bachass’ Club vous aura présenté un portrait de Jean-Marc Chevallier, peintre fameux, chabeuillois de fort tonnage, mort il y a tout juste dix ans.
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besoin de changement...soit je me mets sous cachetons soit je me fais pousser une moustache, soit les deux...
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T1C16
Longtemps encore, Harry se demanderait comment il avait pu faire pour passer ses examens tout en ayant sans cesse la hantise de voir Voldemort surgir dans la salle de classe. Pourtant, au fil des jours, il ne faisait aucun doute que Touffu était toujours bien vivant et fidèle au poste.
Il faisait une chaleur étouffante, surtout dans la Grande Salle où se déroulaient les épreuves écrites. Les élèves avaient reçu des plumes neuves auxquelles on avait jeté un sort qui empêchait leurs utilisateurs de tricher.
Il y eut aussi un examen pratique. Le professeur Flitwick les appela un par un dans sa classe pour voir s'ils arrivaient à faire danser un ananas sur une table. Le professeur McGonagall les regarda transformer une souris en tabatière - elle ajoutait des points si la tabatière était particulièrement belle mais elle en enlevait si on y décelait des moustaches. Ils étaient tous paniqués devant Rogue qui les surveillait de près pendant qu'ils essayaient de fabriquer une potion d'Amnésie.
Harry fit de son mieux pour ne pas prêter attention aux douleurs qui, par instants, lui transperçaient le front depuis son aventure dans la forêt. Il n'arrivait presque plus à dormir. Son vieux cauchemar le réveillait sans cesse, plus effrayant que jamais : aux images habituelles s'ajoutait celle d'une silhouette encapuchonnée, dégoulinante de sang de licorne.
Ron et Hermione n'avaient pas tous ces soucis, c'est sans doute pourquoi ils paraissaient moins préoccupés que Harry par le sort de la Pierre. La pensée de Voldemort leur faisait peur, mais il n'était pas présent dans leurs rêves et ils étaient si absorbés par leurs révisions qu'ils n'avaient guère le temps de s'inquiéter des manigances de Rogue ou de quiconque d'autre.
Leur dernier examen était celui d'histoire de la magie. Ils durent passer une heure à répondre à des questions concernant de vieux sorciers un peu fous, inventeurs de chaudrons dont le contenu tournait tout seul puis ils furent enfin libres pendant toute une semaine jusqu'aux résultats des examens.
Lorsque le fantôme du professeur Binns leur annonça qu'ils pouvaient poser leurs plumes et rouler leurs parchemins, Harry ne put s'empêcher de pousser des exclamations de joie avec les autres.
- C'était beaucoup plus facile que je ne le pensais, dit Hermione tandis qu'ils rejoignaient les autres dans le parc ensoleillé. Je n'aurais même pas eu besoin d'apprendre le Code de conduite des loups-garous de 1637, ni l'ascension d'Elfric l'Insatiable.
Hermione aimait bien passer en revue les réponses aux examens, mais Ron lui dit que cela le rendait malade et ils se contentèrent d'aller s'allonger sous un arbre, au bord du lac. Les jumeaux Weasley chatouillaient les tentacules d'un calmar géant qui se réchauffait entre deux eaux.
- Fini les révisions, soupira Ron avec bonheur en s'étirant dans l'herbe. Tu pourrais être plus joyeux, Harry, on a une semaine de tranquillité avant de savoir tout ce qu'on a fait de travers. Pour l'instant, plus la peine de s'inquiéter.
Harry se frottait le front.
- J'aimerais bien savoir ce que ça signifie, s'écria-t-il soudain avec colère. Ma
cicatrice continue à me faire mal. Ça m'était déjà arrivé avant, mais jamais aussi souvent.
- Va voir Madame Pomfresh, suggéra Hermione.
- Je ne suis pas malade, dit Harry. Je crois plutôt que c'est un avertissement. Il y a un danger qui menace.
- Détends-toi, conseilla Ron. Hermione a raison. Il n'y a rien à craindre pour la Pierre tant que Dumbledore est dans les parages. D'ailleurs, on n'a aucune preuve que Rogue ait trouvé le moyen de passer devant Touffu sans se faire dévorer. Il a déjà failli se faire arracher la jambe une fois, il ne va pas recommencer tout de suite. Et le jour où Hagrid laissera tomber Dumbledore, Neville jouera au Quidditch dans l'équipe d'Angleterre.
Harry approuva d'un signe de tête, mais il avait le vague sentiment d'avoir oublié quelque chose d'important. Lorsqu'il essaya de l'expliquer à Hermione, celle-ci répondit :
- Ce sont les examens qui font ça. La nuit dernière, je me suis réveillée et je me suis mise à relire la moitié de mes notes de métamorphose avant de me souvenir qu'on avait déjà passé l'examen.
Mais Harry était convaincu que son sentiment de malaise n'avait rien à voir avec le travail.
Il vit un hibou passer dans le ciel, tenant une lettre dans son bec. Hagrid était le seul à lui envoyer des lettres mais il ne trahirait pas Dumbledore. Jamais il ne révélerait à quiconque comment faire pour neutraliser Touffu. Jamais... Pourtant...
Harry se leva d'un bond.
- Où tu vas ? demanda Ron d'une voix ensommeillée.
- Je viens de penser à quelque chose, dit Harry qui était devenu livide. Il faut que nous allions voir Hagrid immédiatement.
- Pourquoi ? s'étonna Hermione.
Mais Harry se hâtait déjà vers la cabane et les deux autres se précipitèrent pour le rattraper.
- Vous ne trouvez pas ça bizarre, dit Harry, que Hagrid ait toujours rêvé d'élever un dragon et que comme par hasard, il rencontre quelqu'un qui a justement un œuf de dragon dans sa poche ? Vous en connaissez beaucoup, des gens qui se promènent avec des œufs de dragon dans leurs poches, alors que c'est interdit chez les sorciers ? Étrange que celui-là soit précisément tombé sur Hagrid, vous ne trouvez pas ? J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt.
- Qu'est-ce que tu racontes ? dit Ron.
Mais Harry ne répondit pas et se hâta en direction de la forêt.
Hagrid était assis dans un fauteuil, devant sa cabane. Il avait relevé ses manches et ses bas de pantalon et s'occupait à écosser des petits pois dans un grand bol.
- Alors, dit-il, c'est fini, ces examens ? Vous voulez boire quelque chose ?
- Non, on est pressés, dit Harry. J'ai quelque chose à vous demander. Le soir où vous avez gagné Norbert aux cartes, à quoi ressemblait le voyageur qui vous l'a donné ?
- Je ne sais pas, répondit Hagrid, il a gardé sa cape avec son capuchon sur la tête.
En voyant l'air stupéfait des trois autres, il leva les sourcils.
- Ce n'est pas si étonnant que ça, dit-il. Il y a des tas de gens un peu bizarres dans ce pub. Peut-être que c'était un marchand de dragons ?
Harry se laissa tomber à côté du bol de petits pois.
- Qu'est-ce que vous lui avez dit ? demanda-t-il. Vous lui avez parlé de Poudlard ?
- C'est possible que ce soit venu dans la conversation, dit Hagrid en fronçant les sourcils pour essayer de se rappeler. Ah oui, c'est ça, il m'a demandé ce que je faisais comme travail et je lui ai dit que j'étais garde-chasse ici... Ensuite, il m'a posé des questions sur le genre de créatures dont je m'occupais et là, je lui ai dit que j'aurais bien voulu avoir un dragon... et puis... je ne me souviens plus très bien, il n'arrêtait pas de me payer à boire... Voyons... Ah, oui, il a dit qu'il avait justement un œuf de dragon et qu'on pourrait peut-être le jouer aux cartes si ça m'intéressait... Mais il voulait être sûr que je sache m'en occuper... Et je lui ai répondu qu'après Touffu, je n'aurais pas de mal à m'occuper d'un dragon...
- Et il... il s'est intéressé à Touffu ? demanda Harry, en essayant de garder son calme.
- On ne rencontre pas beaucoup de chiens à trois têtes dans la région, alors, je lui en ai un peu parlé, je lui ai dit que Touffu était doux comme un mouton quand on savait s'y prendre. Il suffit de lui jouer un air de musique et il s'endort. Hagrid parut soudain horrifié.
- Je n'aurais jamais dû vous dire ça ! s'écria-t-il. Oubliez-le ! Hé ! Où allez-vous ?
Harry, Ron et Hermione ne s'arrêtèrent de courir que lorsqu'ils furent arrivés dans le hall d'entrée du château, qui paraissait sombre et glacé quand on venait du parc.
- Cette fois, il faut aller voir Dumbledore, dit Harry. Ce voyageur avec son capuchon, c'était soit Rogue, soit Voldemort. Il a dû le faire boire et Hagrid lui a révélé le moyen de passer devant Touffu. J'espère au moins que Dumbledore va nous croire. Firenze nous aidera peut- être si Bane ne l'en empêche pas. Où est le bureau de Dumbledore ?
Ils regardèrent autour d'eux, comme s'ils espéraient voir un écriteau qui leur indiquerait la bonne direction. On ne leur avait jamais dit où habitait Dumbledore et ils ne connaissaient personne qui ait jamais été envoyé dans son bureau.
- On n'a qu'à... commença Harry mais une voix résonna soudain dans le hall.
C'était le professeur McGonagall qui traversait le hall avec une énorme pile de livres dans les bras.
- On veut voir le professeur Dumbledore, dit courageusement Hermione.
- Voir le professeur Dumbledore ? répéta le professeur McGonagall, comme si elle trouvait l'idée particulièrement saugrenue. Et pourquoi donc ?
- C'est... c'est un secret, répondit Harry, la gorge sèche.
Sa réponse n'était pas très habile, pensa-t-il en voyant le professeur McGonagall froncer le nez.
- Le professeur Dumbledore est parti il y a dix minutes, répondit-elle froidement.
Il a reçu un hibou urgent du ministère de la Magie et il s'est immédiatement envolé pour Londres.
- Il est parti ? dit Harry d'une voix fébrile.
- Le professeur Dumbledore est un grand sorcier, Potter, il est très demandé.
- Mais c'est très important, ce que j'ai à lui dire !
- Vous avez quelque chose de plus important à lui dire que le ministre de la Magie, Potter ?
- Écoutez, reprit Harry en renonçant à toute prudence. Il s'agit de la Pierre philosophale.
La pile de livres que le professeur McGonagall avait dans les bras s'effondra sur le sol, mais elle ne se baissa pas pour les ramasser.
- Comment savez-vous ?... balbutia-t-elle.
- Professeur, je crois, ou plutôt, je sais, que Ro... que quelqu'un va essayer de voler la Pierre. C'est pour ça qu'il faut que je parle au professeur Dumbledore.
Elle parut à la fois stupéfaite et méfiante.
- Le professeur Dumbledore sera de retour demain, dit-elle enfin. Je ne sais pas comment vous avez fait pour connaître l'existence de la Pierre, mais soyez rassuré, personne ne peut la dérober, elle est trop bien protégée.
- Mais, professeur...
- Potter, je sais ce que je dis, répliqua-t-elle sèchement.
Puis elle se pencha pour ramasser ses livres.
- Je suggère que vous retourniez tous les trois dehors pour profiter du soleil. Mais ils restèrent là.
- C'est cette nuit que ça va se passer, dit Harry lorsqu'ils furent certains que le professeur McGonagall était trop loin pour les entendre. Rogue va essayer d'ouvrir la trappe, il a tout ce qu'il faut pour y arriver et il s'est arrangé pour éloigner Dumbledore. C'est lui qui a envoyé cette lettre. Ils vont être étonnés, au ministère de la Magie, en voyant débarquer Dumbledore.
À ce moment, Hermione étouffa un cri. Ron et Harry firent volte-face. Rogue se tenait derrière eux.
- Bonjour, dit-il d'une voix douce.
Ils le regardèrent avec des yeux ronds.
- Vous ne devriez pas rester à l'intérieur avec un beau temps pareil, dit-il, et il eut un étrange sourire qui ressemblait à un rictus.
- Nous étions... commença Harry sans avoir aucune idée de ce qu'il allait dire.
- Vous devriez faire attention, dit Rogue. A vous voir comme ça, tous les trois, on dirait que vous préparez un mauvais coup. Et Gryffondor ne peut pas se permettre de perdre encore des points, n'est-ce pas ?
Harry devint écarlate. Ils se tournèrent vers la porte, mais Rogue les arrêta.
- Je vous préviens, Potter, dit-il. Si vous recommencez à vous promener la nuit dans les couloirs, je veillerai personnellement à ce que vous soyez renvoyé du collège. Bonne journée.
Et il s'en alla en direction de la salle des professeurs.
- Voilà ce qu'on va faire, dit Harry aux deux autres lorsqu'ils furent de retour dans le parc. L'un de nous surveillera Rogue. Il faut l'attendre à la sortie de la salle des profs et le suivre. Hermione, c'est toi qui devrais t'en charger.
- Pourquoi moi ?
- C'est évident, dit Ron. Tu peux faire semblant d'attendre Flitwick. Oh, professeur, ajouta-t-il en prenant une voix haut perchée, je suis terriblement inquiète, j'ai peur d'avoir mal répondu à la question 14 b...
- Ça suffit, coupa Hermione.
Elle accepta cependant d'assurer la surveillance de Rogue.
- Et nous, on ferait bien de se poster devant le couloir du deuxième étage, dit Harry à Ron. Allez, viens.
Mais cette partie du plan ne fonctionna pas. A peine avaient-ils atteint la porte qui séparait Touffu du reste de l'école que le professeur McGonagall apparut à nouveau, et cette fois, elle perdit son calme.
- Vous êtes plus difficiles à éviter qu'un mauvais sort ! tonna-t-elle. J'en ai assez de vos balivernes ! Si jamais j'apprends que vous êtes revenus dans ces parages, j'enlève cinquante points de plus à Gryffondor ! Parfaitement, Weasley ! Même si c'est ma propre maison !
Harry et Ron retournèrent dans la salle commune. Quelques instants plus tard, le portrait de la grosse dame pivota et Hermione entra à son tour.
- Je suis désolée, Harry, gémit-elle. Rogue est sorti de la salle des profs et m'a demandé ce que je faisais là. Je lui ai dit que j'attendais Flitwick et il est allé le chercher. Quand j'ai pu repartir, je ne savais plus où était Rogue.
- Bon, alors, c'est fini, dit Harry.
Les deux autres le regardèrent avec inquiétude. Il était pâle et ses yeux flamboyaient.
- Ce soir, dit-il, je vais essayer d'aller chercher la Pierre avant lui.
- Tu es fou ! s'exclama Ron.
- Tu ne peux pas faire ça ! dit Hermione. Après ce que McGonagall et Rogue ont dit ? Tu vas te faire renvoyer !
- Et alors ? explosa Harry. Vous ne comprenez donc pas ? Si Rogue parvient à s'emparer de la Pierre, Voldemort va revenir ! Vous n'avez jamais entendu dire comment c'était quand il a voulu prendre le pouvoir ? S'il y arrive, on ne pourra plus se faire renvoyer tout simplement parce que Poudlard n'existera même plus ! Il va le détruire, ou le transformer en école de magie noire ! Perdre des points n'a plus aucune importance. Tu crois qu'il vous laissera tranquilles, vous et vos familles si Gryffondor gagne la coupe ? Si je me fais prendre avant d'avoir réussi à atteindre la Pierre, je n'aurai plus qu'à retourner chez les Dursley et y attendre que Voldemort vienne me chercher. Ça ne fera que retarder un peu le moment de ma mort, parce que moi, je ne me mettrai jamais du côté des forces obscures ! Cette nuit, je passe par cette trappe et vous ne pourrez pas m'en empêcher ! C'est Voldemort qui a tué mes parents, il ne faut pas l'oublier.
- Tu as raison, Harry, dit Hermione d'une petite voix.
- Je me servirai de la cape d'invisibilité, dit Harry. C'est une chance que je l'aie récupérée.
- Et tu crois qu'elle est assez grande pour nous couvrir tous les trois ? Demanda Ron. - Tous... tous les trois ?
- Tu ne crois quand même pas qu'on va te laisser y aller tout seul ?
- Bien sûr que non, dit sèchement Hermione. Comment veux-tu parvenir jusqu'à la Pierre sans notre aide ? Je ferais bien d'aller voir un peu dans mes bouquins. J'y trouverai sûrement des choses utiles...
- Mais si on se fait prendre, vous aussi, vous serez renvoyés, fit remarquer Harry.
- Je pourrai peut-être m'arranger, répondit Hermione. Flitwick m'a dit en secret que j'avais cent douze pour cent de bonnes réponses à son examen.
Après dîner, ils s'assirent tous les trois à l'écart dans la salle commune. Personne ne les dérangea puisque les autres Gryffondor refusaient toujours d'adresser la parole à Harry.
Pour une fois, celui-ci en était plutôt soulagé. Hermione parcourait ses cahiers de cours, espérant y dénicher le moyen de neutraliser les sortilèges qu'ils devraient affronter. Harry et Ron ne disaient pas grand-chose. Tous deux pensaient à ce qui les attendait.
Peu à peu, la salle se vida à mesure que les élèves allaient se coucher. Lorsque le dernier fut parti, Harry monta dans le dortoir pour aller chercher la cape d'invisibilité. En même temps, il glissa dans sa poche la flûte que Hagrid lui avait offerte à Noël. Il comptait l'utiliser pour endormir Touffu. C'était mieux que d'avoir à chanter quelque chose.
- On ferait mieux de mettre la cape dès maintenant, dit-il quand il fut redescendu.
- Qu'est-ce que vous faites ? dit alors une voix à l'autre bout de la salle.
Neville apparut derrière un fauteuil en tenant contre lui son crapaud qui s'était à nouveau évadé.
- Rien, rien, dit Harry qui s'empressa de cacher la cape derrière son dos.
- Vous allez encore vous balader ? dit Neville.
- Non, non, non, dit Hermione. Pas du tout. Va donc te coucher.
Harry jeta un coup d'œil à la pendule. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre du temps. A cette heure-ci, Rogue était peut-être en train d'endormir Touffu.
- Si vous sortez, vous allez vous faire prendre, dit Neville, et Gryffondor aura encore plus d'ennuis.
- Tu ne comprends pas, dit Harry. C'est très important. Mais Neville avait l'air décidé à tenir bon.
- Je ne vous laisserai pas partir, dit-il en allant se poster devant le trou qui servait d'entrée. Je... je suis prêt à me battre !
- Neville ! s'exclama Ron, laisse-nous passer, ne fais pas l'idiot.
- Ne me traite pas d'idiot ! répliqua Neville. Vous avez suffisamment fait de choses interdites ! D'ailleurs c'est toi-même qui m'as dit que je devais me défendre.
Et il lâcha son crapaud qui disparut sous un meuble.
- Essaye de me frapper, dit-il en levant les poings.
- Pas contre nous ! lança Ron.
- Fais quelque chose, dit Harry en s'adressant à Hermione. Elle s'avança alors vers Neville et brandit sa baguette magique.
- Désolée, Neville, dit-elle, mais il le faut. Petrificus Totalus !
Aussitôt, les bras de Neville se collèrent le long de ses flancs, ses jambes se joignirent, son corps devint rigide, il vacilla un instant, puis tomba en avant et resta immobile à plat ventre, raide comme une planche.
Hermione s'empressa de le retourner sur le dos. La mâchoire de Neville était collée, il ne pouvait plus parler. Seuls ses yeux bougeaient en jetant des regards horrifiés.
- Qu'est-ce que tu lui as fait ? murmura Harry.
- C'est le maléfice du Saucisson, dit Hermione d'une voix navrée. C'est comme s'il était ligoté et bâillonné. Je suis vraiment désolée, Neville...
- Il le fallait, on n'a pas le temps de t'expliquer, dit Harry.
- Tu comprendras plus tard, ajouta Ron.
Ils s'enveloppèrent alors dans la cape et sortirent de la salle commune. Être obligés de laisser Neville dans cet état ne leur semblait pas un très bon présage. Ils avaient les nerfs à vif et croyaient voir dans chaque ombre la silhouette de Rusard et entendre dans le moindre souffle de vent l'arrivée de Peeves.
Parvenus devant le premier escalier, ils aperçurent Miss Teigne tapie en haut des marches.
- Si on lui donnait un coup de pied, pour une fois ? murmura Ron à l'oreille de Harry.
Mais celui-ci refusa d'un signe de tête et ils montèrent l'escalier en la contournant soigneusement. La chatte tourna vers eux ses yeux brillants comme des lampes, mais elle n'eut aucune réaction.
Quelques instants plus tard, ils arrivèrent dans le couloir du deuxième étage. Ils virent alors Peeves qui faisait des plis dans le tapis pour faire trébucher les gens.
- Qui est là ? dit-il soudain, ses petits yeux noirs rétrécis. Je sais que vous êtes là, même si je ne peux pas vous voir. Qui êtes-vous ? Gnomes, fantômes ou sales mômes ?
Il s'éleva dans les airs et les observa.
- Je devrais appeler Rusard si quelque chose d'invisible rôde aux alentours.
Harry eut soudain une idée.
- Peeves, dit-il d'une voix rauque, le Baron Sanglant a ses raisons d'être invisible.
Peeves fut tellement abasourdi qu'il faillit tomber. Il se rattrapa à temps et resta suspendu à trente centimètres de l'escalier.
- Je suis désolé, votre sanglante excellence, Monsieur le Baron, dit-il d'une voix onctueuse. J'ai commis une erreur, une regrettable erreur, je ne vous avais pas vu. Bien sûr, puisque vous êtes invisible. Je vous demande de pardonner sa plaisanterie à ce vieux Peeves, Monsieur le Baron.
- J'ai des affaires à mener ici, dit Harry de sa voix rauque. Ne reviens plus dans les parages cette nuit.
- Oh mais bien sûr, Monsieur le Baron, bien entendu, dit Peeves en remontant dans les airs. J'espère que vos affaires se passeront bien, Monsieur le Baron. Je ne vous dérangerai plus.
Et il fila ailleurs.
- Formidable, Harry ! murmura Ron.
Quelques secondes plus tard, ils s'étaient avancés dans le couloir et virent que la porte était entrebâillée.
- Et voilà, dit Harry à voix basse, Rogue a déjà réussi à passer devant Touffu.
La porte ouverte semblait leur faire redouter ce qui les attendait. Sous la cape, Harry se tourna vers les deux autres.
- Si vous préférez ne pas aller plus loin, je ne vous en voudrai pas, dit-il. Vous pouvez garder la cape, je n'en aurai plus besoin, maintenant.
- Ne dis pas de bêtises, répliqua Ron.
- Bien sûr qu'on vient avec toi, dit Hermione.
Harry poussa la porte. Des grognements retentirent aussitôt. Les trois museaux du chien reniflaient frénétiquement dans leur direction, bien qu'il fût incapable de les voir.
- Qu'est-ce qu'il y a par terre ? demanda Hermione.
- Ça ressemble à une harpe, dit Ron. C'est sans doute Rogue qui l'a laissée là.
- Le chien doit se réveiller dès qu'on arrête de jouer, dit Harry. Bon, allons-y.
Il porta la flûte à ses lèvres et se mit à jouer. Ce n'était pas vraiment une mélodie, mais dès la première note, les paupières du monstre devinrent lourdes, il arrêta de grogner, ses jambes faiblirent, il trébucha puis s'effondra sur le sol, profondément endormi.
- Continue à jouer, dit Ron tandis qu'ils se débarrassaient de la cape et s'avançaient silencieusement vers la trappe.
Lorsqu'ils approchèrent des trois têtes du chien, ils sentirent son souffle brûlant et fétide.
- On devrait arriver à soulever la trappe, dit Ron. Tu veux passer la première, Hermione ?
- Non, je n'y tiens pas.
- Bon, tant pis.
Ron serra les dents, enjamba les pattes du chien avec précaution, puis tira l'anneau de la trappe qui se souleva sans difficulté et s'ouvrit.
- Qu'est-ce que tu vois ? demanda Hermione avec angoisse.
- Rien, c'est tout noir, Il n'y a ni échelle ni corde pour descendre, il faudra se laisser tomber.
Harry qui jouait toujours de la flûte fit un signe de la main à Ron et tapota sa poitrine de l'index.
- Tu veux passer le premier ? Tu es sûr ? Je n'ai aucune idée de la profondeur. Donne la flûte à Hermione, sinon, il va se réveiller.
Harry lui tendit la flûte. Lorsque la musique s'arrêta, le chien se remit à grogner et à bouger, mais dès que Hermione joua à nouveau, il replongea dans le sommeil. Harry l'enjamba à son tour et regarda à travers l'ouverture. On ne voyait pas le fond. Il se glissa dans le trou et se suspendit par les mains au bord de la trappe.
- S'il m'arrive quelque chose, dit-il à Ron, n'essayez pas de me suivre. Allez chercher Hedwige dans la volière et envoyez-la avec un message à Dumbledore. D'accord ?
- D'accord, dit Ron.
- A tout de suite... J'espère...
Et Harry se laissa tomber. Il sentait l'air humide lui siffler aux oreilles tandis qu'il tombait, tombait, tombait... Puis soudain, avec un drôle de bruit sourd, il atterrit sur quelque chose de mou. Il se redressa et regarda autour de lui. Ses yeux n'étaient pas encore habitués à l'obscurité, mais il avait l'impression d'être assis sur une sorte de plante.
- C'est O.K. ! cria-t-il en direction de la trappe qui dessinait au-dessus de sa tête un carré lumineux de la taille d'un timbre-poste. On peut sauter, c'est mou, ici !
Ron fut le premier à suivre. Il tomba à côté de Harry.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas, une espèce de plante, je crois. Elle a dû être placée là pour amortir la chute. Viens, Hermione !
La flûte qu'on entendait faiblement s'interrompit. Le chien aboya bruyamment, mais Hermione avait déjà sauté et elle atterrit de l'autre côté de Harry.
- On doit être à des kilomètres sous le château, dit-elle.
- Une chance qu'il y ait cette plante, fit remarquer Ron.
- Une chance ? hurla Hermione. Regardez-vous, tous les deux !
Elle se leva d'un bond et parvint péniblement à se réfugier contre une paroi humide. Péniblement, car dès l'instant où elle avait atterri, les vrilles de la plante, longues comme des tentacules, avaient commencé à s'enrouler autour de ses chevilles. Quant à Ron et à Harry, des sortes de lianes leur avaient déjà ligoté les jambes sans qu'ils s'en rendent compte.
Hermione avait réussi à se libérer avant que la plante ait eu le temps de l'immobiliser. Elle regarda avec horreur Harry et Ron qui se débattaient pour essayer de se libérer, mais plus ils tiraient sur les tentacules, plus l'emprise du monstre végétal se resserrait autour d'eux.
- Ne bougez plus ! leur ordonna Hermione. Je connais cette plante, c'est un Filet du Diable !
- Je suis ravi de le savoir, ça nous aide beaucoup ! lança Ron d'un ton narquois en essayant d'empêcher la plante de s'enrouler autour de son cou.
- Silence, j'essaye de me rappeler comment il faut faire pour la tuer, dit Hermione.
- Alors, dépêche-toi, parce que j'ai du mal à respirer, dit Harry d'une voix haletante tandis que la plante lui étreignait la poitrine.
- Voyons, le Filet du Diable... Qu'est-ce que nous a dit le professeur Chourave, déjà ? Elle aime l'humidité et l'obscurité...
- Dans ce cas, allume un feu, dit Harry, à moitié étouffé.
- Oui, bien sûr, mais il n'y a pas de bois ! s'écria Hermione en se tordant les mains.
- TU ES FOLLE ? hurla Ron. TU ES UNE SORCIÈRE OU QUOI ?
- Ah, c'est vrai ! dit Hermione.
Elle sortit sa baguette magique, l'agita, marmonna quelque chose et un jet de flammes bleues, semblables à celles qui avaient mis le feu aux vêtements de Rogue,
jaillit en direction de la plante.
En quelques instants, Ron et Harry sentirent la plante desserrer son étreinte tandis qu'elle se recroquevillait sous l'effet de la chaleur et de la lumière. Ils retrouvèrent alors leur liberté de mouvement.
- Une chance que tu écoutes bien en classe, Hermione, dit Harry en la rejoignant près du mur, le visage ruisselant de sueur.
Ils s'engagèrent ensuite dans un passage qui s'ouvrait devant eux et s'enfonçait sous la terre. « Comme à Gringotts », pensa Harry. Avec un haut-le-cœur, il se souvint des dragons qui étaient censés garder la salle des coffres dans la banque des sorciers. Et s'ils se retrouvaient face à un dragon, un dragon adulte ? C'était déjà difficile avec Norbert...
Ils parcoururent ainsi quelques dizaines de mètres.
- Tu entends ? chuchota Ron.
Harry écouta. Venant d'un peu plus loin, on entendait un bruissement confus auquel se mêlaient quelques tintements.
- On dirait des bruits d'ailes, dit Harry.
- Il y a de la lumière là-bas, remarqua Ron. Je vois quelque chose bouger. Parvenus à l'extrémité du passage, ils découvrirent une salle brillamment éclairée, avec un haut plafond en forme d'arche. L'endroit était envahi de petits oiseaux étincelants qui voletaient sans cesse tout autour de la pièce. Dans le mur d'en face, il y avait une grande porte de bois.
- Tu crois qu'ils vont nous attaquer si on traverse la salle ? demanda Ron.
- Sans doute, dit Harry. Ils n'ont pas l'air très méchant, mais s'ils nous foncent dessus tous en même temps... On va bien voir... Je vais courir.
Il prit une profonde inspiration, se protégea la tête avec les bras et s'élança à travers la salle. Il s'attendait à sentir des dizaines de becs le piquer de la tête aux pieds, mais il ne se passa rien du tout et il arriva devant la porte sans avoir subi la moindre attaque. Il tira la poignée. La porte était verrouillée.
Les deux autres vinrent à la rescousse, mais leurs efforts pour ouvrir la porte restèrent vains. Elle refusa de bouger, même lorsqu'Hermione essaya une de ses formules magiques.
- Et maintenant ? dit Ron.
- Ces oiseaux ne sont pas là pour faire joli, fit remarquer Hermione.
Ils observèrent les oiseaux qui brillaient au-dessus de leur tête. Qui brillaient...
- Ce ne sont pas des oiseaux ! s'écria Harry. Ce sont des clés ! Des clés volantes. Regardez bien. Ce qui veut dire...
Il jeta un coup d'œil autour de lui pendant que les deux autres observaient le vol des clés.
- Oui ! Là ! Des balais ! s'exclama Harry. Il faut attraper la clé qui ouvre la porte !
- Mais il y en a des centaines !
Ron examina la serrure.
- Il faut une grosse clé à l'ancienne, probablement en argent, comme la poignée.
Ils prirent chacun un balai et décollèrent en direction du nuage de clés. Ils essayèrent d'en saisir plusieurs, mais les clés magiques filaient, plongeaient, zigzaguaient avec une telle rapidité qu'il était presque impossible d'en attraper une.
Ce n'était pas pour rien, cependant, que Harry était le plus jeune attrapeur qu'on ait connu depuis un siècle. Il avait un don pour repérer des choses que les autres ne voyaient pas. Après avoir parcouru pendant quelques instants ce tourbillon de plumes aux couleurs d'arc-en-ciel, il remarqua une grosse clé d'argent qui avait une aile tordue, comme si quelqu'un l'avait déjà attrapée et brutalement introduite dans la serrure.
- C'est celle-ci ! cria-t-il aux deux autres. La grosse, là, avec les ailes bleues. Les plumes sont toutes froissées d'un côté.
Ron fila dans la direction indiquée par Harry, mais, emporté par son élan, il s'écrasa contre le plafond et faillit tomber de son balai.
- Il faut la cerner, cria Harry, sans quitter des yeux la clé à l'aile blessée. Ron, tu restes au-dessus, Hermione, tu te mets en dessous pour l'empêcher de descendre, et moi, j'essaierai de l'attraper. Attention... Partez ! Ron plongea, Hermione remonta en chandelle, et la clé les évita tous les deux, mais Harry fonça dessus. La clé filait vers le mur. Harry se pencha en avant et dans un craquement sinistre, il réussit à la plaquer contre la pierre avec la paume de la main. Ron et Hermione poussèrent une exclamation de joie qui résonna dans toute la salle.
Ils se dépêchèrent d'atterrir et Harry courut vers la porte, serrant dans sa main la clé qui se débattait. Il l'enfonça dans la serrure et tourna. Il y eut un déclic, puis la clé s'envola à nouveau, les ailes en piteux état.
- Prêts ? demanda Harry, la main sur la poignée de la porte. Les deux autres hochèrent la tête et il ouvrit la porte.
La deuxième salle était plongée dans une telle obscurité qu'ils ne voyaient plus rien. Mais lorsqu'ils eurent franchi le seuil de la porte, une lumière éclatante jaillit soudain en leur révélant un spectacle étonnant.
Ils se trouvaient au bord d'un échiquier géant, derrière des pièces noires qui étaient plus grandes qu'eux et semblaient avoir été sculptées dans de la pierre. En face d'eux, de l'autre côté de la salle, se tenaient les pièces blanches. Harry et les deux autres furent parcourus d'un frisson. Les pièces blanches n'avaient pas de visage.
- Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? murmura Harry.
- C'est évident, non ? dit Ron. Il va falloir jouer une partie d'échecs pour arriver de l'autre côté.
Derrière les pièces blanches, ils apercevaient une autre porte. - Comment on va s'y prendre ? demanda Hermione, inquiète.
- Nous serons sans doute obligés de nous transformer nous-mêmes en pièces d'échecs, dit Ron.
Il s'avança vers un cavalier noir et posa la main sur le cheval. Aussitôt, la pierre s'anima. Le cheval frappa l'échiquier de ses sabots et le cavalier tourna vers Ron sa tête coiffée d'un casque.
- Il faut... euh... qu'on se joigne à vous pour passer de l'autre côté ? demanda Ron.
Le cavalier noir approuva d'un signe de tête. Ron se tourna vers les deux autres.
- Il faut bien réfléchir, dit-il. On va devoir prendre la place de trois des pièces noires. Harry et Hermione restèrent silencieux, attendant que Ron ait pris une décision.
- Ne vous vexez pas, dit-il enfin, mais vous n'êtes pas très bons aux échecs, tous les deux.
- On ne se vexe pas, dit Harry. Dis-nous simplement ce qu'on doit faire.
- Toi, Harry, tu prends la place de ce fou et toi, Hermione tu te mets du même côté sur la case de la tour.
- Et toi ?
- Moi, je prends la place du cavalier, dit Ron.
Les pièces blanches avaient entendu car à cet instant, un cavalier, un fou et une tour quittèrent l'échiquier, laissant trois cases vides que Ron, Harry et Hermione occupèrent.
- Les blancs jouent toujours les premiers, dit Ron en scrutant l'autre extrémité de l’échiquier. Regardez...
Un pion blanc venait d'avancer de deux cases.
Ron commença alors à donner ses ordres aux pièces noires et elles se déplacèrent sans bruit là où il les envoyait. Harry sentit ses jambes faiblir. Que se passerait-il si jamais ils perdaient ?
- Harry, déplace-toi de quatre cases en diagonale vers la droite.
Leur premier choc fut de voir le camp adverse prendre leur autre cavalier. La reine blanche l'assomma en le jetant à bas de sa monture et le traîna au bord de l'échiquier où il resta immobile, face contre terre.
- C'était nécessaire, dit Ron qui paraissait secoué. Maintenant, tu vas pouvoir prendre ce fou, Hermione. Vas-y.
Chaque fois qu'elles perdaient un de leurs hommes, les pièces blanches se montraient sans pitié et bientôt, il y eut une rangée de pièces noires hors de combat alignées le long du mur. Mais Ron s'arrangeait pour prendre autant de pièces blanches qu'ils en avaient perdu de noires.
- On y est presque, murmura-t-il. Voyons, réfléchissons...
La reine blanche tourna vers lui sa tête sans visage.
- Oui, dit Ron à voix basse, c'est le seul moyen... Je dois me faire prendre...
- NON ! s'écrièrent les deux autres.
- C'est le jeu, répliqua Ron. Il faut savoir faire des sacrifices ! Je vais avancer et elle me prendra, ce qui te permettra de faire échec et mat, Harry.
- Mais...
- Tu veux arrêter Rogue, ou pas ?
- Ron...
- Si tu ne te dépêches pas, il va s'emparer de la Pierre !
Il n'y avait rien d'autre à faire.
- Prêt ? demanda Ron, le teint pâle, mais l'air décidé. J'y vais... et ne traînez pas ici quand vous aurez gagné.
Il s'avança. La reine blanche abattit alors son bras de pierre sur sa tête. Ron s'effondra et la reine le traîna jusqu'au bord de l'échiquier. En le voyant assommé, Hermione avait poussé un cri, mais elle n'avait pas bougé de sa case.
En tremblant, Harry se déplaça de trois cases vers la gauche.
Aussitôt, le roi blanc ôta sa couronne et la jeta aux pieds de Harry. Ils avaient gagné. Les pièces blanches s'écartèrent en s'inclinant, dégageant l'accès à la porte du fond. Après avoir jeté à Ron un dernier regard navré, Harry et Hermione franchirent la porte et s'engouffrèrent dans un autre passage.
- Tu crois qu'il... commença Hermione.
- Ne t'inquiète pas, il n'est pas blessé, assura Harry en essayant de s'en convaincre lui-même. Qu'est-ce qui nous attend maintenant, à ton avis ?
- Le Filet du Diable, c'était le maléfice de Chourave. C'est sans doute Flitwick qui a ensorcelé les clés. McGonagall a donné vie aux pièces d'échecs. Il nous reste donc à affronter les sortilèges de Quirrell et de Rogue.
Ils étaient à présent devant une nouvelle porte.
- On y va ? murmura Harry.
- D'accord.
Harry poussa la porte. Aussitôt, une répugnante odeur leur frappa les narines et tous deux durent relever les pans de leur robe pour se couvrir le nez. Ils virent alors, allongé sur le sol, un immense troll encore plus grand que celui auquel ils s'étaient attaqués. Il était évanoui, avec une grosse bosse sanglante sur le front.
- Heureusement qu'on n'a pas eu à se battre avec celui-ci, murmura Harry.
Ils enjambèrent avec précaution l'une de ses chevilles qui leur barrait le chemin et se hâtèrent de gagner la porte suivante. Lorsque Harry l'ouvrit, ils s'attendaient au pire, mais ils ne virent rien d'effrayant, Il y avait simplement une table sur laquelle étaient alignées sept bouteilles de différentes formes.
- Ça, c'est le maléfice de Rogue, dit Harry. Qu'est-ce qu'on doit faire ?
Dès qu'ils eurent franchi le seuil de la porte, de grandes flammes jaillirent derrière eux. Mais ce n'était pas un feu ordinaire : celui-ci était violet. Au même moment, d'autres flammes, noires cette fois, s'élevèrent dans l'encadrement de la porte du fond. Ils étaient pris au piège.
- Regarde ! dit Hermione en prenant un rouleau de parchemin posé à côté des bouteilles. Harry s'approcha et lut par-dessus son épaule :
Devant est le danger, le salut est derrière.
Deux sauront parmi nous conduire à la lumière,
L'une d'entre les sept en avant te protège
Et une autre en arrière abolira le piège,
Deux ne pourront t'offrir que simple vin d'ortie
Trois sont mortels poisons, promesse d’agonie.
Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice,
Pour t'aider dans ce choix, tu auras quatre indices :
Le premier : si rusée que soit leur perfidie,
Les poisons sont à gauche des deux vins d'ortie.
Le second : différente à chaque extrémité,
Si tu vas de l'avant, nulle n'est ton alliée.
Le troisième : elles sont de tailles inégales,
Ni naine ni géante en son sein n'est fatale.
Quatre enfin : les deuxièmes, à gauche comme à droite,
Sont jumelles de goût, mais d'aspect disparates.
Hermione poussa un profond soupir et Harry fut stupéfait de voir qu'elle souriait.
- Remarquable ! dit-elle. Ce n'est pas de la magie, c'est de la logique. Une énigme. Il y a beaucoup de grands sorciers qui n'ont pas la moindre logique, ils n'arriveraient jamais à trouver la solution.
- Et nous non plus...
- Bien sûr que si. Tout ce dont nous avons besoin est écrit sur ce papier. Il y a sept bouteilles, trois contiennent du poison, deux du vin, l'une d'elles permet de franchir sans mal les flammes noires et une autre permet de retourner sur nos pas en traversant les flammes violettes.
- Mais comment savoir laquelle boire ?
- Laisse-moi réfléchir.
Hermione relut le papier plusieurs fois. Puis elle examina attentivement les bouteilles en marmonnant pour elle-même. Enfin, elle poussa un cri de victoire.
- Ça y est, j'ai trouvé ! dit-elle. C'est la plus petite bouteille qui nous permettra de traverser les flammes noires et d'arriver jusqu'à la Pierre.
Harry regarda la minuscule bouteille.
- Il y a tout juste une gorgée, là-dedans, dit-il, ce n'est pas assez pour nous deux. Ils échangèrent un regard.
- Quelle est celle qui permet de franchir les flammes violettes ?
Hermione montra une bouteille ronde, à droite de la rangée.
- Alors, bois celle-là, dit Harry. Retourne auprès de Ron, allez prendre des balais dans la salle des clés volantes et utilisez-les pour ressortir par la trappe. Touffu n'aura pas le temps de vous mordre. Filez droit à la volière et envoyez Hedwige à Dumbledore avec un mot disant qu'on a besoin de lui. J'arriverai peut-être à retenir Rogue pendant un moment, mais je ne suis pas de taille à l'affronter.
- Et qu'est-ce qui se passera si jamais Tu-Sais-Qui est avec lui ?
- J'ai eu de la chance une fois, dit Harry en montrant sa cicatrice. Pourquoi pas deux ?
Les lèvres d'Hermione tremblèrent. Elle se précipita soudain sur Harry et le serra dans ses bras.
- Hermione !
- Harry, tu es un grand sorcier !
- Pas autant que toi... répondit Harry, un peu gêné.
- Moi ? J'ai tout appris dans les livres. Mais il y a des choses beaucoup plus importantes, le courage, l’amitié...
- Oh, Harry, fais bien attention...
- Bois la première, dit Harry. Tu es sûre que tu ne te trompes pas ?
- Certaine ! assura Hermione.
Elle but une longue gorgée au goulot de la bouteille ronde et fut parcourue d'un frisson.
- Ce n'est pas du poison ? demanda Harry d'une voix angoissée.
- Non, mais on dirait de la glace.
- Dépêche-toi, vas-y avant que les effets disparaissent.
- Bonne chance... Sois prudent...
- VAS-Y !
Hermione fit volte-face et marcha droit vers les flammes violettes. Harry respira profondément, prit la petite bouteille et se tourna vers les flammes noires.
- J'arrive ! dit-il.
Et il vida la bouteille.
Il eut alors l'impression d'avoir plongé dans un bain glacé. Il reposa la bouteille, contracta ses muscles et s'avança à travers le feu. Les flammes lui léchèrent le corps, mais il ne sentit aucune chaleur. Pendant quelques instants, il ne vit plus que la couleur noire du feu magique, puis il se retrouva de l'autre côté, dans la dernière salle. Quelqu'un était déjà là, mais ce n'était pas Rogue. Ce n'était même pas Voldemort.
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Novembre 2022 : TDoR, Constitutionnalisation du droit à l'IVG (France), Fusillade "Club Q" & Lois trans/phobes (USA)
⚠ TW : mention de l'holocauste pour la partie news allemande, mention de violence pour la partie Maroc et mention de fusillade pour la partie USA. ⚠
Comme pour le mois dernier je vais débuter avec des news qui ne sont pas liées à un pays spécifique.
Petit mot super rapide sur le Movember. Pour celleux qui ne savent pas le Movember est une action qui se déroule chaque année au mois de novembre. En gros on se laisse pousser la moustache pour déclencher une discussion et sensibiliser sur les cancers de la prostates et des testicules, et sur la santé mentale des hommes. Il y a également moyen de faire des dons pour aider la recherche.
Voilà, bon j’en ai déjà parlé sur Instagram parce que c’est un truc que je fais tous les ans donc je ne vais pas m’éterniser ici. Juste si vous avez ces organes là, faites un petit check up en auto-palpation de temps en temps pour vérifier que tout va bien. Et côté santé mentale, si besoin n’hésitez pas avoir un suivi psy – même temporaire - pour vous aidez. Vous pourrez trouver des noms de psy et thérapeutes transfriendly via Trans District, Fransgenre, la BDD Trans ou des groupes Facebook par exemple.
Le mois de novembre c’est aussi le mois où se déroule le TDoR – le Trans Day of Remembrance (la journée du souvenir trans) et la Trans Awareness Week (la semaine de sensibilisation trans). Là encore je ne vais pas m’étendre plus que ça parce que, comme chaque année, je fais une vidéo sur le sujet sur la chaîne YouTube.
Mais petit rappel pour celleux qui ne savent pas ce qu’est le TDoR. Chaque année, le 20 novembre, les personnes trans du monde entier se rassemblent pour se souvenir de celles et ceux qui sont décédé·es à cause de la violence transphobe entre le 1 octobre et le 30 septembre.
Il y a eu cette année au moins 390 personnes trans décédées. Les chiffres sont toujours en deçà de la réalité pour tout un tas de raisons.
Comme chaque année, les données montrent que ce sont les femmes trans et personnes transféminines qui sont les plus touchées, ainsi que les personnes racisées, migrantes et les travailleuses du sexe.
Ce qui, malheureusement, n’est pas étonnant. Ces populations de personnes sont confrontées non seulement aux violences transphobes, mais celles-ci s’intersectionnent également avec :
- le racisme,
- les vulnérabilités qui peuvent être liées au statut juridique et à la barrière linguistique des personnes migrantes,
- à la violence et aux abus dans les pays d'origine et pendant la procédure d'asile pour les personnes trans en demande d'asile,
- Et à la putophobie et diverses lois qui mettent en dangers les TDS.
Donc tout ça s’entrecoupe et accentue toutes ces violences.
Le TGEU a sorti sa Trans Health Map pour l’année 2022. Cette dernière recense l'état général des soins de santé trans dans chaque État membre de l'Union Européenne. Pour ça ils se sont basés sur 6 critères :
1- Le type de soins de santé trans et la couverture disponible dans le pays ;
2- L’exigence d'un diagnostic psychiatrique avant un traitement hormonal ou une chirurgie ;
3- Le temps d'attente pour un premier rendez-vous avec un·e professionnel·le de santé ;
4- Les groupes exclus ou obligés d'attendre plus longtemps pour accéder à des soins de santé spécifiques aux personnes trans ;
5- L’âge le plus jeune pour accéder aux bloqueurs de puberté ;
Et en 6- L’âge le plus jeune pour accéder aux hormones.
Il ressort de tout ces critères que Malte arrive en tête, suivi de l’Espagne.
Pour la France, on est dans le 4ème groupe de pays. Donc c’est loin d’être excellent mais c’est pas non plus catastrophique. Après, ça ne se base que sur les critères que j’ai énoncé avant hein. En soi, il y a beaucoup de choses qui seraient améliorables. En plus il y a un eu un maintien volontaire ces dernières années de politiques transphobes pour la France, donc c’est une carte intéressante mais qui est à prendre dans son contexte et avec des pincettes.
Le plus mauvais élève du classement est l’Irlande, qui n’obtient qu’un seul point sur les 12 points possibles. Le TGEU a affirmé qu'en Irlande, les personnes trans pouvaient attendre « entre 2,5 et 10 ans entre une demande de rendez-vous avec un spécialiste et le rendez-vous ». La raison étant qu’il n’y a, à priori, qu’une seule clinique de genre en Irlande et qu’elle manque de personnel et qu'elle ne peut pas répondre aux 300 de demandes de patients par an. Et qu’en plus la prise en charge est très loin d’être optimale.
On poursuit avec la France.
Un amendement visant à aggraver les peines lorsque les faits d'outrage sexiste et sexuel sont commis en raison de l'identité de genre de la victime a été adopté.
Un amendement visant à sensibilisées les forces de l'ordre aux spécificités des violences dans les couples LGBTQ+ pour améliorer la prise en charge des victimes lors du dépôt de plainte a été adopté.
Toujours côté loi liée au conditionnement de l’accès à la garantie du droit à l’IVG (à l’interruption volontaire de grossesse) de manière constitutionnelle.
Il y a eu un rebondissement parce qu’il y a eu un amendement pour cette constitutionnalisation qui était clairement transphobe. La tournure inclusive « Nul ne peut être privé » avait été remplacé par « Nulle femme ne peut être privée » avec l’exposé sommaire suivant « L’audition du CBN a mis en évidence la nécessité de préciser que seules les femmes directement concernées peuvent faire valoir le droit à l’IVG et en aucun cas des tiers qui souhaiteraient le leur imposer ».
Ça venait d’Aurore Bergé qui n’en était pas à son coup d’essai. Elle a déjà reçu et montré publiquement son soutien à Dora Moutot et Marguerite Stern. Donc c’était un mouvement clair et assumé visant purement à priver les personnes trans de leur existence légale.
Au final, l'Assemblée Nationale a adopté la proposition de texte provenant de La France Insoumise avec l'inscription dans la constitution française la phrase : "La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse". Donc avec une tournure inclusive qui garanti le droit à l’IVG pour tout le monde, pas juste les femmes cis.
C’est une bonne nouvelle, maintenant le Sénat doit examiner cette proposition de loi.
Les élu·es du groupe « Paris en Commun » se sont exprimé·es pour faire valoir son vœu relatif aux mutilations faites sur les enfants intersexes lors du Conseil de Paris.
Celui-ci comprend un prononcement de la ville de Paris pour l’arrêt des traitements sans nécessité vitale et non consentis dans les établissements de l’AP-HP, que la Maire de Paris interpelle les ministres de la Santé et de la Justice pour que soit fait un rappel au respect des conventions et instances relatives aux droits de l'enfant, que des brochures à visée formative provenant du CIA-OII France soit transmise aux établissements de l’AP-HP, et lancer une étude – qui aboutira sur un rapport public - sur ce sujet.
Ce vœu a été adopté. A voir ce que ça donnera, car dans les faits, la France a tendance à traîner de la patte pour s’intéresser et amorcer des actions concrètes sur les sujets d’intersexuation.
Tout autre chose : Dans le cadre du lancement du média d’extrême-droite et pro-russe « Omerta », était prévu un « débat » entre 2 transphobes lié à un pseudo-documentaire sur les personnes trans. (Au passage c’était présenté comme un débat, mais quand les 2 meufs invitées sont d’extrême-droite, transphobes et plutôt facho, j’appelle pas ça un débat mais une discussion perso..)
Bref, au final, étant donné que pas mal de personnes ont gueulé et demandé des comptes au Théâtre qui organisait l’événement, celui-ci a finalement décidé de l’annuler. Ce qui était la chose à faire.
Suite à ça, Omerta, a fini par trouver une nouvelle salle pour les accueillir et un débat s’est quand même tenu avec Marie Cau (qui soit dit en passant, a balayé d’un revers de mains les moultes messages lui demandant de ne pas débattre avec les fachos).
Le pseudo-docu est toujours dispo via le média d’extrême-droite.
A la base il devait utiliser des images sans le consentement de plusieurs personnes trans, dont Karine Espineiria. Images qui ont été obtenues en trompant leur participant·es parce qu’Amélie Menu, la YouTubeuse conservatrice et transphobe qui a réalisé cette merde s’est faite passée pour une journaliste indépendante – ce qui, il me semble, est illégal -. Elle est allée jusqu’à se créer un faux profil Linkedin sous le nom de Pauline Fauré pour l’occasion. Et aussi parce que le projet était présenté comme un documentaire indépendant sur les questions trans & le backlash actuel. Donc les gens pensaient participer à un sujet sur la montée de la transphobie.
Suite à une plainte, Karine Espineiria a reçu message lui affirmant que finalement elle n’apparaîtrait plus dedans. Donc c’est une bonne chose. Mais il a fallu que ça fasse du bruit et qu’elle passe par son avocat pour faire valoir son droit de ne pas apparaître dedans !
Dans le même temps, il y a eu divers débats, conférences, événements et rassemblements mettant en avant les TERFs / GCs qui se sont mis en place. Grâce à la vigilances des militants et surtout suite a diverses manifestations en ligne et en présentiel, une bonne partie de ces événements ont été annulé.
Santé publique France, en prévision de la Journée mondiale de lutte contre le sida, a communiqué les chiffres de l’épidémie de VIH en France. On est dans T-News donc je vais me contenter des chiffres qui concernent les personnes trans.
Les personnes trans représentent, d’après les estimations, 2% des populations les plus concernées en France en 2021. On n’a pas plus que ça d’infos pour savoir si ça concerne plutôt les personnes transmasc’ ou transfem’ dans cette stat’. On sait pas trop comment on été récupérée les infos. On sait juste que les personnes trans étaient plus souvent nées à l’étranger. Et que la proportion de personnes trans touchées a augmenté progressivement depuis quelques années (passant de 0,6% en 2016 à 1,9% en 2021).
Donc protégez-vous, utilisez la PrEP (ce n’est pas réservé qu’aux hommes cis gay) et faites vous dépister !
Et dernière news, la vidéaste Meeea a fait son coming out trans. On la connaît pour son taff chez Gamekult (avant que le site se fasse racheter par Reworld) et ses vidéos portant sur les adaptations, les comics, le cinéma et les jeux vidéo. Son coming out est pas forcément ultra choquant dans le sens où elle postait et re-likait de plus en plus de trucs transfriendly depuis 1 an à peu près. Comme on dit, les meilleurs alliés « mecs cis » finissent par être des meuf trans quelques années plus tard. Ça loupe rarement.
TransActual a sorti le rapport de son enquête pour 2022 sur l'accès (ou tentative d’accès) à des soins liés à la transition au Royaume-Uni. Celui-ci se base sur plus de 1000 personnes trans. Le rapport détaille :
Les impacts de l'attente sur la santé mentale et physique, la vie professionnelle et les relations personnelles des personnes trans.
Les avantages d'avoir accès à différents aspects de la transition médicale, y compris certains aspects non-disponibles actuellement via le NHS.
La prévalence de l'auto-médication, des prescriptions privées de THS et des soins chirurgicaux privés, ainsi que leurs coûts.
Comme d’habitude, je ne vais pas tout citer pour éviter d’alourdir l’épisode, mais ce sera dans les sources si vous voulez y jeter un coup d’œil.
Ce qui ressort c’est que :
Moins de 15% des personnes référées à une clinique du genre après 2017 avaient assisté à un 1er rendez-vous. Nous sommes fin 2022, je vous laisse faire le calcul de l’attente pour la majorité de ces personnes hein..
Le temps d'attente moyen pour un 1er rendez-vous lié à l’hormonothérapie dans le privé était plus de 9 fois plus court que le temps d'attente moyen avec le NHS.
Le temps d'attente moyen pour une chirurgie liée à la transition via NHS est de plus de 3 ans. Soit 3 fois plus élevé que pour une chirurgie dans le privé.
Qu’attendre pour accéder à une étape de transition (THS ou chirurgie) a eu un impact sur la santé mentale de presque tous les répondant·es, et un impact sur la santé physique des 3/4 d’entre eux.
Leurs relations personnelles et vies professionnelles ont également été impactées, de manière négative pour une partie d’entre eux, à cause de cette attente.
Plus de la moitié des répondants ont eut accès au THS via le privé, et plus des 3/4 d'entre eux ont indiqués avoir opté pour le privé en raison des délais d'attente.
Le quart des répondants s'était auto-médicamenté pour le THS.
Et pour finir, la dépense moyenne pour les soins liés à la transition étaient de 5 573 £. Le montant dépensé variant selon le genre de la personne, cela pouvait atteindre en moyenne 17 276 £ pour les personnes transfem’.
Aller, on continue avec un lot de news en vrac :
A l’occasion des 25 ans du groupe multipartite « LGBTI Intergroup » du parlement européen, plusieurs associations, dont SOS Homophobie, AIDES et OUTrans, se sont rendues à Bruxelles, en Belgique. Elles ont eut l’occasion de parler de la présence de plus en plus soutenue et visible de la transphobie dans notre société. Et sur la nécessité de former à tous les niveaux (y compris politiques) pour mettre en place une société inclusive. Les asso ont eut l’occasion d’échanger avec le tout nouveau ambassadeur des droits LGBTQ+ Jean-Marc Berthon.
Toujours en Belgique, le pays a interdit les thérapies de conversion (ça vaut pour les orientations sexuelles et également pour l’identité de genre).
En Allemagne, le tribunal de Cologne a rendu une décision stipulant qu’une universitaire transphobe a perdu son procès à son sujet concernant le fait d'avoir été qualifiée de négationniste des crimes nazis pour les tweets qu'elle avait publié et dans lesquels elle niait que les personnes trans faisaient partie de l'holocauste.
Au Japon, s’est tenue la seconde édition de la Trans March de Tokyo. Cette marche trans, qui a regroupé environ 1 millier de personnes, a servi à sensibiliser aux droits des personnes trans japonaises.
En Espagne, Irene Montero, la ministre de l’Égalité du gouvernement espagnol, a cloué le bec d’une députée transphobe avec un discours assez passionné. Je vous mettrai la vidéo, qui est sous-titrée en français, dans les sources de la pastille si vous souhaitez aller la regarder.
A Ottawa au Canada, le Centre Canadien pour l’Éthique dans le Sport (le CCES) vient de publier un rapport intitulé « Athlètes transgenres féminines et sport d’élite : examen scientifique », qu’il a commandé en 2021. Celui-ci a pour but d’examiner la littérature scientifique sur la participation des athlètes transfem’ dans les sports de haut-niveau.
Selon les auteurices de l’étude, à ce jour, il n’existe « aucune preuve solide que les femmes trans jouissent d’un avantage systématique et mesurable sur le plan de la performance globale après 12 mois de suppression de leur testo. » Et qu’il y a tout lieu de laisser les femmes trans être en compétition contre les athlètes cis féminines.
L’étude recommande par ailleurs que tous les efforts soient déployés pour rendre le sport inclusif et accessible pour les personnes trans.
Au Maroc, une femme trans a été rouée de coups en pleine rue. 5 hommes, âgés de 13 à 24 ans, ont été arrêtées à la suite de cette agression. La jeune femme a pu quant à elle bénéficier d’une aide juridique et être soutenue par 5 avocats grâce à des militant·es et ONG.
La Russie a adopté une nouvelle loi anti-LGB et anti-trans. Celle-ci interdit explicitement de sensibiliser et parler publiquement d’homosexualité et transidentités. De plus, ils ont explicitement interdit d'éduquer les enfants sur les transitions de genre.
Selon les législateurs, toute information positive ou neutre sur les personnes LGBTQ+ peut être considérée comme de la propagande. Donc on sera sur une censure pure et simple des discours, des médias et des arts (que ce soit livres, musique, films et séries) qui mentionneraient ces sujets.
La loi adoptée introduit des amendes administratives allant de 50 000 à 10 millions de roubles (soit 790 à 160 000 euros) pour la diffusion d'informations liées aux LGBTQ+.
Des centaines de militant·es pour les droits des personnes trans sont descendu·es dans les rues du Pakistan pour protester contre les discriminations à l'égard de la communauté.
Cette manifestation est survenue quelques jours après la sortie sur les écrans de Joyland, un film pakistanais sur la relation d'un homme marié avec une femme trans, qui avait été initialement interdit.
Cette interdiction intervenait dans un contexte où le droit à la liberté d’expression et les droits, déjà très limités, des personnes trans sont de plus en plus menacés dans le pays.
Dans un rapport intitulé « Pandémie ou pas, nous avons le droit de vivre », Amnesty International a recensé des cas de discrimination, de violence et de marginalisation de personnes trans dans 15 pays d’Asie-Pacifique : le Bangladesh, la Chine continentale, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Pakistan, les Philippines, Singapour, le Sri Lanka, Taïwan, la Thaïlande, le Tonga et le Vietnam.
Ce rapport révèle que les personnes trans ont souffert de manière disproportionnée des restrictions ayant pour but de limiter la propagation du virus, tout en étant exclues des mesures d’assistance gouvernementales visant à aider la population à faire face à l’impact de la pandémie.
Lorsque les mesures de confinement ont été introduites au plus fort de la pandémie, les personnes trans ont été confrontées à de nombreuses difficultés, notamment une perte de revenus, une insécurité alimentaire, un manque de logements sûrs, des problèmes d’accès aux soins d’affirmation de genre, des refus d’accès tout court aux soins, des violences domestiques accrues, des atteintes à leurs droits à la vie privée et à la confidentialité, ainsi qu’à une absence notable d’aide au titre de la protection sociale provenant directement du fait qu’il est extrêmement compliqué d’obtenir des papiers d’identité qui reflètent ton identité de genre dans ces pays.
En bref, toutes ces difficultés relèvent de problèmes systémiques et d’une discrimination structurelle. Et il serait plus que bienvenue que les États de ces pays et îles s’efforcent de les régler de toute urgence pour se mettre en règle face à leurs obligations en matière de droits humains.
Petit point rapide sur la Corée du Sud, la Cour suprême du pays a rendu un arrêt sur l’approbation de la modification de la mention du sexe à l’état-civil.
Désormais le fait d’avoir des enfants mineur·es ne doit pas déboucher sur un refus de reconnaissance légal du genre des personnes trans. Parce que oui, c’était le cas avant.
Aucun texte de loi ne régit cette reconnaissance légale du genre. Les gens doivent déposer une demande auprès des tribunaux en se soumettant à des critères abusifs comme le fait d’avoir plus de 19 ans, ne pas être marié·e, être diagnostiqué·e « transsexuel·le », avoir suivi une hormonothérapie et avoir été stérilisé·e.
Même si c’est pas suffisant, ça reste une avancée.
Et dernière petite news avec le mondial du foot masculin au Qatar. Histoire de rappeler rapidement que cet événement sportif est une aberration sans nom pour tout un tas de raisons. Il y a eu des milliers d’ouvriers qui ont été exploités pour construire les structures et finir par mourir ou être blessés dans l’indifférence la plus totale. L’aspect écologique du truc est juste lunaire. Et en plus il y a une criminalisation de l’homosexualité et des transidentités. Les personnes trans vivant au Qatar sont confrontées à un contexte particulièrement hostile :
Les personnes peuvent légalement changer de nom, mais pas mettre à jour leur mention du sexe sur leurs documents officiels. Ce qui, de fait les expose à de la violence.
Conformément à la loi du Qatar, le gouvernement peut empêcher les personnes trans d'entrer dans le pays et les expulser du pays en raison de leur identité de genre.
Les crimes de haine et la discrimination ne bénéficient d'aucune protection ou interdiction particulière.
Sachant qu’en plus, il y a eut plusieurs cas d’arrestations abusives (sans inculpation et sans aucune trace de détention) avec violences physiques, refus d'accès à un·e avocat·e ou à des soins médicaux, et extorsion d’aveux de force pour dénoncer d’autres personnes queers pour être libéré·e.
Tout ça pour dire qu’on s’est retrouvé avec un événement dans un pays qui prône la haine, la traque, la dénonciation et la torture. (Et donc l’inverse complet des valeurs transmises par le sport qui sont, en tout cas, sensées être le respect, l’entraide et l’égalité.) Et qui se foutait complètement de mettre de côté ou en danger les fans de foot (étrangers ou non), les joueurs et les personnes qui couvraient l’événement, tout ça pour faire du pognon…
Habituellement pour les États-Unis je parle du négatif avant et termine avec du positif. Là je vais procéder un peu différent. Je vais parler en 1er des élections de mi-mandat, ensuite des projets de lois, et je terminerai avec un mix de plusieurs infos.
Du coup, les élections de mi-mandat, les mid-terms :
On a appris que des publicités radio anti-trans, pour une valeur d’au minimum 50 millions de dollars, ont été diffusées dans au moins 25 États. Ces publicités incluaient des contenus volontairement alarmistes et conservateurs concernant les enfants trans, avec de fausses allégations selon lesquelles les soins d’affirmation de genre avaient pour volonté de « stériliser » les enfants et que l’administration Biden approuvait « des expériences de genre radicales sur les enfants ».
Ces publicités n’ont, pour autant, pas empêchées que des candidat·es transfriendly, et même trans et non-binaires, soient élu·es ou ré- élu·es.
Il y a eu un nombre record de candidats LGBTQ + en lice de manière globale et, selon les sondages, les électeurices queers ont voté en plus grand nombre que lors des élections de mi-mandats précédentes.
Du coup nous avons : James Roesener, Zooey Zephyr, SJ Howell, Leigh Finke, Alicia Kozlowski, Laura Kelley et Maureen Turner qui ont été élu·es pour la première fois en étant ouvertement trans ou non-binaires.
Côté réélection, Sarah McBride, Taylor Small, Brianna Titone et Evelyn Ríos Stafford ont été ré-élu·es une seconde fois, toujours en étant ouvertement trans ou non-binaires.
Donc c’est une bonne chose. Toutes ces personnes vont pouvoir proposer et appuyer des législations positives pour notre communauté.
Par contre, il y a également eu des élections remportées par des transphobes. Notamment avec Ron DeSantis pour la Floride (à qui, d’ailleurs, des membres du Florida's Board of Medicine, dont je reparlerai un peu plus tard, ont donné près de 80 000$ pour financer et pousser sa réélection), Greg Abbott qui est à l’origine de pas mal de politiques anti-trans au Texas, et Marjorie Taylor Greene qui est l'une des député·es les plus anti-LGB et anti-trans des États-Unis.
On va passer aux projets de lois.
Projets de lois qui ont parfois été présentés dès le lendemain des résultats des élections de mi-mandat. Donc autant dire que les politiques transphobes n’ont pas tardé·es…
La plupart des projets de loi déposés ce mois-ci, l’ont été dans l’état du Texas. La majorité de ces projets de loi visent à supprimer les soins d’affirmationde genre et à criminaliser les parents et les médecins qui prennent en charge des mineur·es trans.
On peut notamment citer les projets de loi HB41, HB42, HB122, HB672, HB436, HB454, HB1, SB1, SB5, SB250 et SB791.
A savoir que certains de ces projets sont fourbes. Je pense au HB454 de l’Ohio qui autorise les transitions médicales mais uniquement "avec un temps d'attente de 2 ans", et sous conditions que la personne ne souffre pas de dépression ou d'anxiété (même si c’est lié directement avec une possible dysphorie), ne soit pas autiste, et qu’en plus le THS "ne provoque pas une atrophie et/ou une stérilité génitale" ce que le THS peut faire. Donc en clair on est sur un truc qui te fait croire qu’il y a une accessibilité et possibilité de transition alors qu’on est sur une interdiction pour les jeunes trans.
Et à noter que, comme d’habitude, ça cible uniquement les communautés trans et que ça exempt les personnes intersexes. Là par contre, c’est un peu open bar, les médecins peuvent mutiler en toute impunité et sans leur consentement des gamin·es qui n’ont absolument rien demandé.
Il y a aussi eu des interdictions liées aux sports,à l’accèsaux toilettes que ce soit pour les élèves ou les profs en Virginie et au Texas, avec également une politique Don’t Say Gay et d’outing forcé à l’école avec les projets de lois HB23, HB631 et HB1387.
D’un point de vue administratif, l’Illinois et le Texas, ont présentés les projets de loi SB4213 et SB162 qui exigeraient que le « sexe biologique » figure sur les actes de naissance des enfants et que les jeunes trans ne puissent pas faire modifier ni recevoir d’actes de naissance modifiés correspondant à leur identité de genre.
Des projets de loi anti-drag sont apparus au Tennessee et au Texas. Alors, ce ne sont pas les premiers. Il y en a eut déjà plusieurs ces derniers mois. Mais j’en parle aussi ici parce qu’au vu des formulations de ces projets de loi spécifiques, ça cible aussi les personnes trans.
Ils définissent le drag comme grosso modo toute personne ayant une identité de genre différente de celle qui lui a été attribuée à la naissance et qui ferait une performance. Alors en anglais « to perform » a une signification assez large. Ça peut concerner beaucoup de chose : les shows drag, les performances dans des prides, les concerts avec une personne trans qui chante ou joue d’un instrument, un·e acteurice trans qui joue dans une pièce de théâtre, une personne trans qui ferait de la danse, la projection d’un film avec un personnage trans, une chorale avec une personne trans, quelqu’un de trans qui chanterait l’hymne national avant un match de sport, etc. C’est super large ! Et ça catégorise les endroit qui proposent ces performances comme des « sexually oriented business » (des entreprises à caractère sexuel).
Et ça, ça concerne les projets de loi HB643, HB708 et SB3.
Suite à ce que je disais le mois dernier, et après des mois d’attaque répétées sur les gamin·es trans, c’est acté, le Florida's Board of Medicine a officiellement interdit les transitions pour les mineur·es trans.
Bon, il y a eu quand même des projets de lois positifs !
La Massachusetts Association of School Committees a voté pour recommander à la législature du Massachusetts d'adopter une loi sanctuaire similaire à la loi California SB107 pour protéger les jeunes trans fuyant les États dangereux.
L'Illinois a introduit le projet de loi SB4245 qui modifierait une loi pour permettre d’interdire l'extradition des parents fournissant des soins d'affirmation de genre à leurs enfants. Il protégerait aussi les réfugiés trans qui fuiraient des états incriminant comme le Texas, la Floride ou l’Alabama.
Le maire de Washington DC a promulgué la loi la plus complète sur les réfugié·es trans aux États-Unis ! (A préciser que cette loi vaut également pour les questions d’avortements.) Ça lui permet donc de devenir un lieu-refuge qui protège d’extradition les personnes trans.
10 États ont déposé un amicus (au passage je ne sais pas si c’est la bonne traduction du mot. Et de ce que j’ai compris, les amicus aux USA servent à porter à l'attention du tribunal certaines questions de droit qui peuvent avoir échappé à l'examen du tribunal ou des parties sur un texte de loi. Et fait office de conseiller sur la-dite question.) en faveur de l'annulation de l'interdiction aux enfants trans de faire du sport dans l'Indiana.
Jusqu'à présent, les amicus sur les questions trans ont été dominés et déposés par les États conservateurs. Donc c’est une bonne chose.
Le Nevada est sur le point d'ajouter des protections pour l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans sa constitution.
Le gouverneur du New Jersey a signé une ordonnance avec effet immédiat qui a pour but de sceller tous les changements de nom afin de protéger les citoyen·nes trans. Les changements de nom seront désormais confidentiels. Et les 50 $ de frais de procédure seront supprimés.
Une cour d'appel américaine a déclaré que l'opérateur du concours de beauté Miss United States of America ne peut pas être contraint d'autoriser les femmes trans à concourir parce que cela interférerait avec sa capacité à exprimer je cite « la vision idéale de la féminité américaine ». Quoique ça veuille dire…
Le concours Miss United States of America n'a, à priori, pour l’instant pas commenté cette décision.
Alors, petite précision au passage pour celleux qui se souvienne d’une news du mois dernier concernant le rachat de divers concours de beauté par Jakkaphong Jakrajutatip (qui comprenait Miss Univers, Miss USA et Miss Teen USA), là c’est encore un autre concours de beauté détenu par quelqu’un d’autre. Donc le rachat n’interférera pas avec cette décision de justice.
Voilà pour les lois et décisions de justice.
Je pense que beaucoup d’entre vous le savent déjà – d’autant plus que je me suis déjà exprimé sur le sujet en stories Instagram - mais il y a eu une fusillade au Club Q dans le Colorado.
Le bar tenait un « all ages drag brunch » en honneur du TDoR. Et au moins 5 personnes sont mortes et 25 ont été blessées.
Il a été confirmé qu’un homme trans, qui bossait pour le bar et qui devait faire une perf’ ce soir là, ainsi qu’une femme trans faisaient parti·es des victimes.
Ce sont 2 personnes présentes dans le bar, 1 vétéran et une meuf trans (qui a d’abord été présentée comme une drag queen..), et qui n’étaient pas armé·es, qui ont réussi·es à désarmer et maîtriser le tireur de 22 ans. Puis, les flics – qui faisaient je sais pas quoi en attendant … - sont venu·es pour l’interpeler. Le tireur sera lui,à priori, jugé pour meurtre et crime de haine.
Cet événement est la conséquence directe de discours, d'une couverture médiatique quotidienne et de (projets de) lois transphobes et queerphobes qui, comme vous le savez, n’arrêtent pas d'apparaître aux USA depuis quelques années.
A force d'entendre et de lire quotidiennement des immondices et des fake news sur les personnes trans, en répétant que nous sommes dangereux·ses, des « groomers » et des pédophiles, qui cherchent à formater et "rendre trans" les enfants, quelqu’un est malheureusement "passé à l'action".
Quelques mots sur le tireur, son avocat présente le tireur comme étant non-binaire. Alors on ne sait pas si c’est le cas ou pas. Ça peut être un truc dit pour annuler la qualification de ce drame en crime de haine par la justice (parce que ça alourdirait sa peine de prison), tout comme ça pourrait être vrai.
Perso, je m’en fou un peu de savoir si c’est le cas ou pas. Le résultat est le même, non-binaire ou pas, on est face à une attaque qui visait spécifiquement une communauté. Je ne vais pas rentrer dans une tentative d’explication pseudo-sociologique parce que ce n’est pas le but de cette pastille, mais le tireur faisait parti d’une famille conservatrice, queerphobe et pro-Trump, donc de par cet environnement, ce ne serait pas forcément opposable.
Dans tout les cas, c’est une tragédie qui aurait pu être évitée s’il n’y avait pas eu toute cette atmosphère fertile de haine aux USA.
Quelques news rapides, parce que je ne vais pas m’étendre dessus :
Une femme cis a harcelé une autre femme cis dans des toilettes publiques à Las Vegas parce qu'elle pensait qu'elle était trans.
L’agresseuse a révélé qu'elle avait suivie la victime jusque dans les toilettes en pensant qu'elle était une enfant trans en ayant l'intention de la harceler et de l'intimider. (J’ai envie de dire, les TERFs sont toujours autant à l’aise pour policer le corps et l’expression de genre des autres tout en les harcelant. Tout va bien dans le meilleurs des mondes….) Comme d’hab’ la transphobie et la connerie des TERFs se répercutent aussi sur les femmes cis.
En tout cas, la victime a déclaré qu'elle avait porté plainte.
A New York, lors de la dernière étape de la tournée transphobe de Posie Parker, les TERFs ont appelé les hommes cis à chasser les femmes trans et je cite à « éradiquer ces monstres de la société ». Il y a eu une contre-manifestation à cet événement.
Elon Musk a revu la politique de haine de Twitter. Des sources ont déclaré que le milliardaire leur avait demandé de revoir un certain nombre de politique de conduite haineuse de la plateforme, en particulier la politique de haine anti-trans. Des comptes qui avaient été suspendus pour ce type d’infractions, ont été débloqué sans avoir supprimer les tweets qui posaient problème.
Donald Trump qui, je tiens à le mentionner, fait toujours l'objet d'un examen juridique de la part du ministère de la Justice pour ses actions entourant l'insurrection du Capitole lors du 6 janvier 2021 et de sa conservation de documents classifiés sur ses biens personnels lorsqu'il n'était plus en fonction, a annoncé sa volonté de se représenter pour les présidentielles américaines de 2024.
Je rappelle également qu’il à aidé et encouragé très fortement à la libération des idées et politiques anti-trans et anti-queer aux États-Unis pendant et après son mandat.
Le Boston Children’s Hospital a été, pour la troisième fois depuis août, la cible d'une nouvelle alerte à la bombe. Les raisons sont toujours les mêmes : l'hôpital est victime de harcèlement et fait l’objet d'une campagne de désinformation sur les soins prodigués aux mineur·es trans.
Une nouvelle étude a montré que les jeunes trans sont 4 fois plus susceptibles de souffrir d'insomnie et de troubles du sommeil comparé à leurs homologues cis. Celleux qui reçoivent des soins d'affirmation de genre sont 2 fois moins susceptibles d’en souffrir.
Les chercheurs indiquent que l'anxiété et la peur de ne pas pouvoir accéder aux transition, ainsi que l’accélération des lois anti-trans peuvent être à blâmer pour ces troubles.
Et comme d’habitude quelques news positives en vrac pour terminer l’épisode :
La ville de San Francisco lance le GIFT - le Guaranteed Income for Transgender People, un programme de revenu garanti pour les personnes trans (et apparemment aussi intersexes) à revenu modeste.
Ce programme priorise l’éligibilité aux personnes trans, non-binaires et intersexes qui sont également racisées, SDF, handi ou avec des maladies chroniques, jeunes et âgées, TDS, hispanophones monolingues, et aux personnes sans papiers ou qui ont été incarcérées par le passé.
Il donnera 1 200 $ par mois à 55 personnes, à compter de janvier 2023 et pour une durée de 18 mois, pour permettre de diminuer la pauvreté de la communauté. (Même si, c’est à remettre dans un contexte. Dans les faits, 1 200 $ là-bas ça ne représente pas grand-chose – parce que les loyers sont assez exorbitants, en moyenne ça tourne à quasi 3000 $ par mois - , mais c'est toujours mieux que rien.) Et c’est toujours appréciable de voir des initiatives de ce type émerger.
Le New YorkTimes (qui est un journal qui, quand même, a tendance à publier des merdes transphobe) a posté un article sur les risques des bloqueurs de puberté – qui, au passage, venait contredire ses propres données d’il y a quelques années -. Et au final, la WPATH et la USPATH ont sorti un communiqué pour corriger toute la crotte qui a pu être dite dans cet article. Je sais pas si c’est une pratique courante de leur part, en tout cas, personnellement c’est la 1ere fois que je les vois sortir un communiqué de ce type.
La nouvelle série animée Transformers: EarthSpark introduit son premier robot non-binaire, nommé Nightshade.
News un peu Closer et People Magazine mais ça intéresse peut-être des gens : Elliot Page (qu’on connaît pour sa participation au film Juno et à la série Umbrella Academy) et Mae Martin (qu’on connaît pour sa participation aux séries Feel Good et The Flight Attendant – je recommande cette dernière au passage, Kaley Cuoco est excellente dedans !-) seraient à priori en couple. Et donc seraient, j’imagine, le 1er couple de stars T4T.
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Amy Schneider, une ingénieure trans, a remporté le Tournoi des Champions de l'émission TV Jeopardy!, lui permettant d’empocher le grand prix des 250 000 $ après avoir battu ses adversaires en 3 matchs. Elle est l’une des candidates très appréciée et la femme la plus titrée (autant en termes de durée que de gains) à avoir participé à l'émission de base (qui fait parti des jeux TV les plus suivis aux USA avec une moyenne de 9 millions de téléspectateurices). Et là elle remet une couche en gagnant à nouveau. Donc félicitations à elle !
Amy Schneider, une ingénieure trans, a remporté le Tournoi des Champions de l'émission TV Jeopardy!, lui permettant d’empocher le grand prix des 250 000 $ après avoir battu ses adversaires en 3 matchs.
Elle est l’une des candidates très appréciée et la femme la plus titrée (autant en termes de durée que de gains) à avoir participé à l'émission de base (qui fait parti des jeux TV les plus suivis aux USA avec une moyenne de 9 millions de téléspectateurices).
Et là elle remet une couche en gagnant à nouveau. Donc félicitations à elle !
Et pour clore cet épisode :
Après Angelica Ross, c’est au tour de la double gagnante de Rupaul’s Drag Race, Jinkx Monsoon, de faire ses débuts à Broadway dans le rôle de Matron Morton alias "Mama" dans la comédie musicale « Chicago ». Elle jouera ce rôle pour une durée de 8 semaines à partir de début 2023.
(Alors peut-être préciser au passage pourquoi j’en parle. J’imagine que celleux qui ne la connaissent pas se demandent pourquoi je donne une info qui concerne une drag queen. Jinkx Monsoon est une artiste drag mais elle également non-binaire. Donc c’est pour ça.)
A titre personnel, c’est une artiste que j’apprécie beaucoup. Elle sait chanter, jouer la comédie, elle a de l’humour. Elle a déjà bossé par le passé dans des comédies musicales, comme Rent, Hedwig and the Angry Inch et Hairspray, donc elle sera dans son élément et je pense que sa prestation sera une grande réussite ! En tout cas félicitations à elle !
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🔗 Les sources :
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Pousse de barbe et moustache
Pousse de barbe et moustache
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Jour de tonnerre
Le tonnerre grondait terriblement pendant que la pluie ne cessait de tomber, remplissant les tranchées d’une eau saumâtre. Malheureux soldat qui devait rester dehors à surveiller qu’aucun ennemi ne pénètre le secteur ; il gelait sur place en raison du froid qui envahissait son corps. Et puis, personne n’attaque pendant un orage, de peur d’être pétrifié si l’éclair touchait la baïonnette.
A l’intérieur, on pourrait croire que les hommes sont tranquilles. Ils sont sages, mais la tranquillité est balayée par le grondement du tonnerre. En fait, les soldats écoutent ce bruit devenu calme en comparaison avec celui des canons. Ils restent cantonnés, allongés sur leur lit de camp, à attendre. Certains se battent avec les puces ou les poux, d’autres comme John, écrivent une nouvelle lettre en espérant que ce ne sera pas la dernière.
Il appliquait son stylo sur le papier lorsque le tonnerre gronda soudainement. Tout le monde leva les yeux, rassuré que ce soit l’orage car il n’était pas tombé très loin. Le québécois, parce qu’il était de Québec, posa un sac de sable contre la porte afin d’empêcher l’eau de trop entrer. Puis, il retourna à sa couche située à côté de celle de John.
Il était de Vancouver et regrettait l’avoir quittée en s’engageant. Il y avait besoin de monde à la ferme. Et dans la dernière lettre, sa mère écrivit que son père était malade. Il y avait besoin de ses mains à la ferme. En attendant, elles devaient servir à tuer du boche. Le tonnerre gronda encore, faisant sourire les soldats en repos.
Le québécois avait fâcheuse manie de mettre son nez partout. Il observait tout. Alors, lorsqu’il releva la tête pour mieux regarder la table. Il attira l’attention de tout le monde. Il se leva brusquement, puis se rallongea, avant de pousser son lit au détriment des mécontents. Ensuite, il posa son oreille contre le sol. Un grondement fit sursauter John.
- Qu’y a-t-il ? demanda le sergent.
- Ecoutez, répondit le québécois.
Le sous-officier posa à son tour l’oreille au sol. John en fit de même. Il remarqua quelque-chose en train de cogner la terre. On comprit vite ce qui était en train de se passer. La panique commença à saisir les esprits. Quelques soldats voulurent sortir, préférant l’orage à ça. John déglutit, avant de croiser le regard du sergent. Ce dernier sortit du terrier et revint peut après avec un lieutenant, dont l’uniforme restait sec et propre malgré la pluie. Toutefois, il s’allongea sur le sol crotté et écouta à son tour.
- Oui, ils creusent et alors ? dit-il.
- Mais sir, cela veut dire qu’ils vont chercher à nous faire exploser, affirma le sergent.
Le lieutenant gratta sa moustache tout en découvrant les visages atterrés de ses subordonnés. Il haussa les épaules et sortit en disant :
- On ne va pas quitter la tranchée ni leur laisser le moindre pouce à ces fumiers ! J’abattrai personnellement le premier qui chercherait à déserter ou à démoraliser les autres !
Le silence fut interrompu par un éclair. La pluie continua de tomber. Et les soldats se demandèrent s’il n’était pas préférable de sortir. C’était la peur des tranchées : finir enterrer vivant. Le sergent chercha à rassurer son équipe, mais il savait qu’il ne parlait pour rien. Chacun essaya de se distraire différemment, les uns en s’épouillant, les autres en écrivant. Mais personne n’arriva à dormir tellement le bruit des pelles allemandes résonnaient dans le sol et dans leurs têtes.
Le lendemain, la pluie cessa. Les bombardements remplacèrent le tonnerre. Chaque soldat savait qu’il pouvait y rester. Le sergent avait prévenu : on charge à 11heures. Etrangement, tout le monde se sentit rassuré ; plutôt crever entre les barbelés que dans un terrier. Le bataillon attendait paisiblement. Les bombardements arrêtèrent subitement. Le lieutenant traversa la tranchée. Puis, il attendit en regardant sa montre avec un sifflet à la bouche. Il sortit son revolver et à l’heure fatidique, il siffla tout en grimpant une échelle. Dès lors, la charge commença. Anglais, canadiens, australiens, néo-zélandais bondirent en hurlant pour se donner du courage. Mais à peine la tranchée quittée que les premiers morts se comptaient par centaines. En face, les mitrailleuses se mettaient à l’ouvrage, découpant tout sur le passage des balles. Le combat fut rude et inégal. John sautait de trou en trou, espérant ne pas tomber dans une poche de gaz moutarde. Il plongeait dans l’eau croupie, où parfois, des camarades en décomposition dormaient les tripes à l’air. John réussit à sortir de ce bourbier et entendant l’appel de la retraite, il fit demi-tour.
- Encore une charge pour rien, se disait-il.
Il ne savait pas si la compagnie réussit à entrer dans la tranchée allemande. Il retourna dans son camp en courant, sautant de trou d’obus en trou d’obus. Puis, enfin rentré, il fut accueilli par le québécois. Le groupe d’hommes réintégra leur « chambre ». Ils soufflèrent, se reposèrent. Un gaillard rouquin écouta le sol. Il grogna.
- Ça s’approche en plus.
Dehors, les bombardements reprirent, ressemblant au tonnerre de la veille. Ils semblèrent loin, s’approchant de temps en temps. Tel un éclair, un bombe tombait à quelques dizaines de mètres, faisant trembler aussi bien la terre que les hommes. La boue recouvrait les visages et les vêtements. John lava sa figure avec un peu d’eau dans un bol. Puis, il se regarda dans un miroir, en pensant que cela ne servirait à rien.
Les journées se suivirent et se ressemblèrent. Bombardements, attaque et peur. Le sol de leur reposoir vibrait de plus en plus. Ils savaient que les Allemands posaient des mines sous eux. Mais ils ne savaient pas quand tout cela finirait. Et puis, un matin, plus rien !
Le québécois fut le premier à comprendre que c’était pour très bientôt. Il appela le sergent qui ne pouvait rien faire. Alors, ce dernier prévint le lieutenant. Mais son officier avait une consigne : ne pas perdre un pouce et mourir que de fuir. La peur grandit chez les soldats jusqu’à l’annonce surprise de la relève.
Dès lors, le bataillon quitta la tranchée, s’éloignant du danger. Au loin, les bombardements continuaient. Aligné deux par deux, le bataillon aperçut, un groupe de soldats anglais.
- Ordre est de ne rien dire, annonça-le lieutenant. Pas question de démoraliser ces braves.
John passa en observant du coin de l’œil les soldats qui allaient vers une mort certaine. Son bataillon baissa la tête, par fatigue mais surtout par honte. De leur côté, les nouveaux marchaient fièrement pour ne pas montrer leur peur. Il y avait de nombreux enfants, des jeunes qui sortaient à peine de leurs études. Ils marchaient l’arme à l’épaule. Certains saluaient, d’autres souriaient.
Une heure après, John marchait encore dans la boue, il discutait avec le québécois de leur prochaine permission. Ils espéraient aller à Paris, voir les femmes de Pigalle. Le québécois connaissait l’adresse d’un bordel qui acceptait les étrangers, surtout les militaires. Puis, le tonnerre gronda tout à coup, plus fort que d’habitude. La terre remua, les hommes s’accroupirent. John se retourna et vit derrière lui, là où se trouvait la tranchée, un immense nuage de terre et de feu. Le camp avait été rasé en une seule explosion. Il pensa à la relève. Il se dit que c’était terrible. Le sergent ordonna d’avancer. Alors, il marcha en suivant le pas cadencé. Avec le québécois, ils discutèrent encore de Paris et du Canada, et évitèrent de parler des morts.
Alex@r60 – Juillet 2022
Photo prise en Juillet 1916
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Hiver 1886, Hylewood, Canada (3/6)
En parlant des Bernard : je crois bien que Jules a une petite amoureuse… Les Bernard ont une fille de son âge, dont les cheveux brillant et noirs, les yeux gris et les joues roses n’ont pas laissé mon fils indifférent. Contrairement à ses sœurs, Jules n’est pas converti à la foi réformée ; or depuis qu’il a posé les yeux sur la fille Bernard, il trouve toutes les excuses du monde pour se trouver dans la partie de l’île où se trouve l’église le dimanche, à la sortie de la messe. Il faut dire que c’est l’âge : mon fils va sur ses treize ans. Je ne sais pas comment le lui dire, et loin de moi l’idée de remettre en question ses attraits virils, mais sa technique de séduction principale consiste à se laisser pousser l’affreux petit duvet de moustache qu’il a commencé à développer l’année passée, et à faire le pitre en observant la jeune fille de loin pour qu’elle le remarque…
Jules est toujours sous traitement pour ses états-limites : le médecin lui prescrit des bonbons au sucre d’érable et à la résine de cannabis qui le maintiennent calme et stable. L’effet corollaire de sa médication est d’accroître son rythme cardiaque ; aussi le médecin lui préconise des bains glacés réguliers qui ont, paraît-il, des conséquences éminemment bénéfiques pour le cœur et la circulation du sang. Je m’inquiète toujours un peu cependant : depuis qu’il est rentré de Kingston et qu’il est sous traitement, je le trouve moins vif intellectuellement. Son précepteur se plaint de ses difficultés d’apprentissage et de son manque de mémoire ; je crains que ses mois d’hospitalisation lui ont fait prendre un retard qu’il aura du mal à rattraper. En revanche, il est toujours aussi épris de romans d’aventure : sur vos conseils, je lui ai offert le Tour du Monde en 80 Jours pour Noël, et un ouvrage de géographie sur l’Egypte pour son anniversaire qui tombe trois jours plus tard. Il a dévoré les deux, et je me plais de constater que malgré ses lacunes, son enthousiasme et sa curiosité lui permettent de persévérer dans ses apprentissages. Entre nous, je ne pense pas qu’il fera des études. Je suis cependant bien la preuve que l’on peut arriver à quelque chose sans faire des études, grâce au travail et à la persévérance.
#ts3#simblr#legacy challenge#history challenge#decades challenge#lebris#lebrisgen2quater#Auguste Le Bris#Jules Le Bris#Eugénie Bernard
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Mission suicide
Le soleil qui s’élevait au-dessus de la forêt de Retz fut soudain caché par quelques nuages débonnaires et floconneux venus du Nord. Ce fut comme un signal dans la tête d’Andreï. Il tapa un coup sur la carlingue pour dire à Igor de stopper. Le reste du convoi –cinq véhicules en tout- s’arrêta derrière lui.
Il se tenait debout à l’avant et à gauche du blindé, son corps, à partir de la taille, sortant du trou prévu à cet effet. Il portait le même casque que ses hommes, orné de l’aigle moldave tricolore. Sa moustache épaisse et rousse lui faisait comme des vibrisses agitées par le vent. Devant lui, en contrebas, une sorte d’auvent, tout aussi métallique que le reste, entourait une autre ouverture, comme une meurtrière horizontale, qui permettait à Igor, le chauffeur, de voir ce qu’il y avait devant lui. A sa droite, placée un peu plus haut, une autre ouverture permettait à un troisième homme de grimper jusqu’à la mitrailleuse lourde et de l’actionner.
Une paire de jumelles pendait à son cou. Il s’en saisit et scruta lentement les alentours. Puis il sauta à pieds joints sur le bitume. La douleur qu’il ressentit dans ses pieds et le long de sa colonne vertébrale le fit s’en repentir immédiatement. Il avait momentanément oublié qu’il venait de rouler tente heures de suite. Il réussit néanmoins à se redresser comme si de rien n’était et fit signe de descendre à Patras, le sergent, dont le tronc sortait de la même manière du blindé qui fermait la marche.
Andreï commandait depuis deux ans ce groupe d’intervention rapide constitué en tout et pour tout de vingt-six hommes. A trois heures du matin, dans leur caserne de Sorocka, ils avaient été réveillés par le capitaine, avec ordre de se rendre en Allemagne. Celui-ci n’avait pu lui communiquer autre information. Il y avait normalement six hommes par véhicule, mais l’un deux fut délesté de quatre de ses occupants habituels pour être bourré en catastrophe de jerricans d’essence.
Ils avaient traversé la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque. Le trajet qui les menait jusqu’en Allemagne leur avait été fourni à l’avance. A la frontière de chacun de ces pays, des barrages militaires les attendaient. Ils n’eurent pas besoin de parlementer, ni de présenter quelque papier que ce soit, ni même de descendre de leur véhicule. Les barrages s’ouvrirent puis se refermèrent derrière eux, comme la gueule d’un gigantesque monstre. A chaque fois, les soldats leur adressèrent un salut amical, sauf à la frontière allemande, où les Tchèques se contentèrent de les regarder d’une façon qui fit glacer le sang d’Andreï. Une fois cette dernière étape franchie, Andreï avait appelé la base par radio pour connaître enfin la nature de sa mission. Ce ne fut pas le capitaine qui lui répondit, ni aucun des gradés qu’il connaissait, mais quelqu’un qui se présenta comme le colonel Miterev, des forces spéciales, directement rattaché à l’Etat-major de Chisinau. Les nouvelles instructions étaient de pousser jusqu’en France, dans le département de l’Oise, au nord de Paris, et d’attendre de nouvelles instructions.
Ils traversèrent l’Allemagne de nuit. Ils ne virent pas âme qui vive, du début à la fin. Ni militaires ni civils. Pas une seule voiture ne les dépassa ou ne les croisa. Aucune lumière, aucun signe de vie.
Dix ans auparavant, la Russie avait annexé l’Ukraine et placé la Pologne irrédentiste sous blocus. La Biélorussie avait sauvé son indépendance formelle, mais dans les faits était redevenue une annexe de Moscou. La Bulgarie, la Moldavie, la Serbie, dont les dirigeants étaient alors pro-russes, avaient été incorporées, plus ou moins de gré, plus ou moins de force, dans une union militaire « russo-balkanique » nouvellement créée. Quant aux pays d’Europe centrale, qu’ils venaient de traverser, ils restaient eux aussi à peu près indépendants, tant que leur politique étrangère correspondait aux intérêts des russes.
En échange de sa soumission, la Moldavie avait récupéré le Budjak, ancienne province perdue à la fin du Moyen-âge. Cela lui assurait de nouveau un accès à la Mer noire.
Peu après, sans explication, Moscou avait décidé de mettre fin, radicalement, à toute relation avec l’Europe de l’Ouest et les Etats-unis. Toutes les relations commerciales s’arrêtèrent. Les autres membres de l’union russo-balkanique durent faire de même. Toutes les communications furent coupées.
Depuis dix ans, plus personne ne savait ce qui se passait là-bas, en France, en Allemagne, en Italie, en Scandinavie. Quelques rumeurs bruissaient, par l’intermédiaire des Hongrois et des autres, mais elles étaient délirantes.
Patras descendit, beaucoup plus prudemment, et ses rangers résonnèrent lourdement sur le bitume.
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La Fessée La veuve et l'orphelin quoi de plus émouvant? Un vieux copain d'école étant mort sans enfants Abandonnant au monde une épouse épatante J'allai rendre visite à la désespérée Et puis ne sachant plus où finir ma soirée Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente
Pour endiguer ses pleurs pour apaiser ses maux Je me mis à blaguer à sortir des bons mots Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme Bientôt par la vertu de quelques facéties La veuve se tenait les côtes Dieu merci Ainsi que des bossus tous deux nous rigolâmes
Ma pipe dépassait un peu de mon veston Aimable elle m'encouragea Bourrez-la donc Qu'aucun impératif moral ne vous arrête Si mon pauvre mari détestait le tabac Maintenant la fumée ne le dérange pas Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes?
A minuit d'une voix douce de séraphin Elle me demanda si je n'avais pas faim Ça le ferait-il revenir ajouta-t-elle De pousser la piété jusqu'à l'inanition Que diriez-vous d'une frugale collation? Et nous fîmes un petit souper aux chandelles
Regardez s'il est beau Dirait-on point qu'il dort Ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort De noyer mon chagrin dans un flot de champagne Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum La veuve était émue nom d'un petit bonhomme Et son esprit se mit à battre la campagne
Mon Dieu ce que c'est tout de même que de nous Soupira-t-elle en s'asseyant sur mes genoux Et puis ayant collé sa lèvre sur ma lèvre Me voilà rassurée fit-elle j'avais peur Que sous votre moustache en tablier d'sapeur Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre
Un tablier d'sapeur ma moustache pensez Cette comparaison méritait la fessée Retroussant l'insolente avec nulle tendresse Conscient d'accomplir somme toute un devoir Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir Paf j'abattis sur elle une main vengeresse
Aïe vous m'avez fêlé le postérieur en deux Se plaignit-elle et je baissai le front piteux Craignant avoir frappé de façon trop brutale Mais j'appris par la suite et j'en fus bien content Que cet état de choses durait depuis longtemps Menteuse la fêlure était congénitale
Quand je levai la main pour la deuxième fois Le cœur n'y était plus j'avais perdu la foi Surtout qu'elle s'était enquise la bougresse Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul? Et ma main vengeresse est retombée vaincue Et le troisième coup ne fut qu'une caresse Georges BRASSENS https://www.youtube.com/watch?v=KgiGMIoPuc0
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Six of Crows : vocabulaire de chaptire 1
une cloque - blister
s'avérer - to prove to be
pousser la moustache - to grow a mustache
l’écorce (nf) - tree bark
s'affaler - to slump, collapse
se parvaner - to strut
abîmer - to damage, ruin
crispé - tense
chevrotant - quaking, trembling
s’envoler - to soar
#reading progress#langblr#six of crows#leigh bardugo#frenchblr#french langblr#studyblr#french vocabulary#french vocab#french studyblr#français#iifsixofcrowsvocab
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Salut ! Je suis en train d'écouter Trois réacs à la FIAC et je me marre bien. Tu aurais d'autres références (lectures/vidéos) sur la critique de l'art contemporain ? :)
Pas tant que ça, en définitive, et tu me donnes envie d’en chercher d’autres, mais je puis d’ores et déjà te pousser sur une chaise confortable et un lien vers ma « conférence gesticulée » préférée, celle qui dure six heures mais si je te jure que la version de six heures est la meilleure qui avait lancé le mouvement, voilà quelques années :
youtube
Franck Lepage, (In)cultures 1 : « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu »
Attention, ce sont des animateurs de gauche, la qualité est forcément pourrie, même si dans cette version-ci qui ne fait que quatre heures le son a été gentiment nettoyé par le metteur en ligne. À gauche, on n’a pas de moyens, mais on a des idées ! Ahem.
Je te conseille également avec chaleur les commentaires d’Aude de Kerros, artiste elle-même ‒ elle est graveuse et peintresse ‒ et critique d’art, qui a publié plusieurs livres à charge contre l’art « comptant pour rien » (merci Lepage.) et a donné une série d’entretiens passionnants en soutien.
L'Imposture de l'Art contemporain. Une utopie financière, Paris, Eyrolles, 2015.
Sacré Art Contemporain. Évêques, Inspecteurs et Commissaires, Éd. Jean Cyrille Godefroy, 2012.
Art Contemporain, manipulation et géopolitique : chronique d'une domination économique et culturelle, Eyrolles, 2019.
Petite note de passage : Aude de Kerros, qui anime une émission sur Radio Courtoisie (laquelle émission n’a pas l’air inintéressante... il faudra que je songe à podcaster, peut-être de sous une fausse moustache), n’est pas exactement l’égérie rêvée de mon bord politique. À mon sens, il faut passer outre, et se concentrer sur le sens de ses réflexions ; au demeurant, il est attendu qu’une femme de droite soit réticente au « progressisme » en Art. Il est fichtrement important de constater que son point de vue peut rejoindre celui d’un militant communiste chevronné quant à la financiarisation de l’Art français.
Je cite l’excellent petit résumé donné par sa fiche Wiki de ses idées :
À partir des années 1990, Aude de Kerros se fait également connaître par de nombreux articles de décryptage et d’analyse du monde de l’art, influencée par les écrits de Wladimir Weidlé. Elle prend part au débat sur l’art contemporain, donnant un point de vue d'artiste indépendant. Elle contribue, à titre de témoin, à l'histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle en décrivant les deux faces d'une réalité complexe : le monde visible de l'art financier international, le conceptualisme strict de l'art officiel français et les divers courants picturaux non agréés. Elle souligne la rupture qui s'opère en 1983, en France, quand sont affectées des subventions importantes, créées des structures institutionnelles, et un corps d'« inspecteurs de la création ». Cet appareil bureaucratique prendra en compte l'unique courant conceptuel et affirmera un art officiel, rompant avec la pratique établie en 1880 par Jules Ferry, d'un retrait de l'État du choix des artistes à consacrer, mais honorant l'ensemble des courants en offrant un cadre prestigieux à leurs expositions. L'observation de ce principe a réuni à Paris l'ensemble des courants artistiques, de l'académisme aux avant-gardes et a attiré dans la capitale artistes et amateurs du monde entier. Aude de Kerros met en scène l'interaction de ces réalités contradictoires, raconte les péripéties du débat souterrain sur l'art tout au long des quatre dernières décennies. Elle évoque son contenu, commente ses publications, fait la chronique d'une nouvelle querelle, clandestine celle-là, celle « des modernes et des contemporains ».
À voir, le remarquable débat animé par l’impeccable Frédéric Taddéï sur la fonction de l’art contemporain dans Interdit d’interdire, et auquel participait, entre autres, Aude de Kerros, dans le camps des « contre », au côté du philosophe Yves Michaud, ancien directeur des Beaux-Arts (entre autres), dont le point de vue est très nuancé et donne énormément à penser.
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Comme d’habitude, Taddéï mène un débat de haute volée, du genre qui ne se fait plus depuis trop longtemps sur le service public, et je dirais presque que l’émission devrait servir de socle à la réflexion sur le sujet, tellement l’échange est riche.
Quand même, je glisse ici une très bonne brève du Monde sur le marché de l’art contemporain qui nous remet au centre de nos préoccupations :
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« Portrait of an Artist [de] David Hockney [...] a battu le record de vente aux enchères pour un artiste vivant : adjugé 90,3 millions de dollars ‒ près de 80 millions d’euros. [Cinq ans plus tôt], en novembre 2013, [Christie’s] a vendu [un Balloon Dog de Jeff Koons] 58,4 millions de dollars ; à l’époque, c’était le record de prix pour un artiste vivant.
Pour comprendre pourquoi les prix de l’art contemporain montent si haut, il faut faire un petit bond en arrière. À partir des années 90, les maisons de vente aux enchères se sont mises à imaginer des produits financiers pour stimuler les acheteurs d’œuvres d’art... »
Au passage, en 2015, Joseph Confavreux, journaliste, et Olivier Alexandre, sociologue, recevaient pour Mediapart Christian Bernard, le directeur du Musée d’art moderne et contemporain de Genève et co-signataire d’une tribune intitulée « l’Art n’est-il qu’un produit de luxe ? », publiée par Mediapart en octobre 2014, à l’occasion de l’inauguration de la Fondation Louis-Vuitton, un peu trop unanimement célébrée par le monde de l’Art. Le magazine « Contrechamp » est généralement intéressant, et Confavreux a reçu plus récemment (2017) la poétesse et essayiste (et militante de gauche) Nathalie Quintane, co-signataire, elle, d’un ouvrage sur « l’Art dévoré par l’argent », reprenant des thématiques chères aux critiques de l’art contemporain et remarquant notamment la confusion entre œuvres d’art et objets de luxe ; mais elle pointe également, dans cet entretien, le rapport au travail dans le milieu artistique, qui voit se multiplier les bénévoles, dont beaucoup de jeunes étudiants supposément payés en gloriole et réseautage, en notant que si l’on peut dire que le monde de l’Art a été précurseur en la matière, la pratique du travail gratuit, rendu presque abstrait, s’est en quelque généralisée dans notre société.
En parlant d’abstraction, et puisque je me rapproche insensiblement de la philosophie communiste, je glisse le lien vers une belle conférence d’Alain Badiou sur l’art contemporain comme relevant nécessairement de la logique de marché. Ça vole haut, mais ça vaut le coup.
Technique aussi mais clair et intéressant, je conseille un entretien avec la sociologue Nathalie Heinich dont les travaux, au C.N.R.S., portent notamment sur l’art contemporain, et qui y fournit une aide précieuse à qui veut se familiariser avec l’histoire de l’Art et ses thématiques :
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Plus subjectif, magnifique, fascinant, un entretien d’Aude Lancelin (époque Le Média) avec la poétesse, essayiste et critique d’art Annie Lebrun :
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« Une guerre menée contre tout ce dont on ne peut pas extraire de la valeur, contre ce qui n’a pas de prix, et qui passe par la marchandisation de tout. »
Dernièrement, je recommande vivement le blog de Christine Sourgins, une critique féroce du marché de l’art contemporain, qui est historienne ; comme le dit Anne de Kerros (Sourgins revendique une démarche « citoyenne » sans affiliation à un parti politique), elle demeure ainsi toujours très concrète dans ses commentaires :
« Christine Sourgins analyse les “concepts” sur pièces, regardant les œuvres d’art contemporain sous l’éclairage de leur propre discours. Elle déconstruit la déconstruction. Historienne, formée à l’étude des documents, alors que nombre d’“experts”, parlent d’art en maniant l’idée de l’art, sans exemples concrets… »
Elle participait en 2013 à une conférence sur l’Art au Sénat où intervenait le regretté Laurent Danchin, célèbre critique d’art spécialiste de l’art brut. La qualité de la vidéo est affreuse, mais le propos transcende le flou. Le colloque en question, du 23 janvier 2013, portait sur « Trente ans de création dirigée par l’État. Constat, conséquences et perspectives ». Christine Sourgins en fait une note de blog qui nous ramène directement à la fameuse conférence gesticulée de Franck Lepage sur la culture au Ministère dont au sujet de laquelle je causais tout à l’heure.
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