#poésie des ruines
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source : @cheminer-poesie-cressant
sommeil de pierres closes ; ci-gît l'éblouissement de siècles alignés indifférents au présent qui s’agite dans les lumières ; convulsion d’un temps qui lisse et polie son passage pour former fissures et épuisements des formes au bord d’un effondrement qui se prolongera toujours vers un autre
© Pierre Cressant
(mercredi 31 mai 2006 - mercredi 5 avril 2023)
#poésie#poème#poésie en prose#poème en prose#prose poétique#poètes sur tumblr#poètes français#poésie contemporaine#les ruines#poésie des ruines#le temps#art photography#photographers on tumblr
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Nous sommes la demeure des temps anciens, des disparus, des ruines, de l'oubli. C'est dans cette matière noire, cette sédimentation millénaire que se forment les petites bulles d'air et de lumière qui remontent à la surface. La poésie serait l'endroit où ces clartés natives viendraient éclore, soulèvement de braise redevenue flamme, âme et parole. Comme tous, je dois mon chant vivant à ces champs de ruines d'où remontent le vitrail... Mimosa éclatant sur fond de ciel incendié de gris. Toute la lumière du monde vient de là, elle n'est que la métamorphose de ces obscurités d'astres morts et d'amours perdues ; de retour, un jour, —cycle sans fin, à nos présences et à nos rires.
jacques dor
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J'ai dû passer sur les quais et tout était d'une fausseté navrante : pas d'angoisse, pas d'excès, pas de nuit. Je recours à la poésie pour excéder ce qui manque au réel, pour justifier l'intensité qui sourd de mon esprit et de mon corps.
Lascivité rêvée dans les yeux de tous comme la lune levée un soir dans l'impossible. Je me dénude sous l'injonction d'un autre : acte absolu qui rappelle la blancheur de nos nuits. S'en remettre au désir seul, dont les éclats infiniment lèchent les peaux qui le pressentent partout (la rue n'étant qu'un espace voilé de volupté).
Être autre : souveraineté ténébreuse, le noir du désir étalé avec des doigts incertains sur ma gorge. Je pénètre la nuit pour n'en pas sortir ; du jour, je n'ai connu que la torpeur aveuglante de la normalité. Je pars à la rencontre de l'impossible, certaine d'arriver à l'impasse que je ne convoite que pour la démentir. Au-delà de l'impensable, une orgie de l'être : son expansion vive.
Verre levé à l'éternité rencontrée dans nos mots, répétition surnaturelle de l'inédit. Sans cesse, l'inconnu. Je m'allonge, je me touche, je porte à mes lèvres la joie révélée. Mais je sais que le ravissement de l'instant vécu jusqu'à son extrémité n'est que le contraire de l'angoisse. À tout moment, la ruine.
Je croulerais sans aucune étreinte dans le vide du ciel, des étoiles coulées sur mes cuisses, bousculée dans une obscurité grandiose. Ce moment sublime où, saisie par l'extase, je me désunis, morcelée dans l'univers. En désastre, je suis apothéosée.
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« Vénérer ce qui se tient devant nous. Ne rien attendre. Se souvenir beaucoup. Se garder des espérances, fumées au-dessus des ruines. Jouir de ce qui s'offre. Chercher les symboles et croire la poésie plus solide que la foi. Se contenter du monde. Lutter pour qu'il demeure.»
Sylvain Tesson
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L’imagination humaine peut concevoir sans trop de peine, des républiques ou autres états communautaires, dignes de quelque gloire, s’ils sont dirigés par des hommes sacrés, par de certains aristocrates. Mais ce n’est pas particulièrement par des institutions politiques que se manifestera la ruine universelle, ou le progrès universel; car peu m’importe le nom. Ce sera par l’avilissement des cœurs. Ai-je besoin de dire que le peu qui restera de politique se débattra péniblement dans les étreintes de l’animalité générale, et que les gouvernants seront forcés, pour se maintenir et pour créer un fantôme d’ordre, de recourir à des moyens qui feraient frissonner notre humanité actuelle, pourtant si endurcie ?
– Alors, le fils fuira la famille, non pas à dix-huit ans, mais à douze, émancipé par sa précocité gloutonne; il la fuira, non pas pour chercher des aventures héroïques, non pas pour délivrer une beauté prisonnière dans une tour, non pas pour immortaliser un galetas par de sublimes pensées, mais pour fonder un commerce, pour s’enrichir, et pour faire concurrence à son infâme papa [...] .... Alors, ce qui ressemblera à la vertu, – que dis-je, – tout ce qui ne sera pas l’ardeur vers Plutus sera réputé un immense ridicule. La justice, si, à cette époque fortunée, il peut encore exister une justice, fera interdire les citoyens qui ne sauront pas faire fortune. – Ton épouse, ô Bourgeois ! ta chaste moitié dont la légitimité fait pour toi la poésie, introduisant désormais dans la légalité une infamie irréprochable, gardienne vigilante et amoureuse de ton coffre-fort, ne sera plus que l’idéal parfait de la femme entretenue. Ta fille, avec une nubilité enfantine, rêvera dans son berceau, qu’elle se vend un million. Et toi-même, ô Bourgeois, – moins poète encore que tu n’es aujourd’hui, – tu n’y trouveras rien à redire; tu ne regretteras rien. Car il y a des choses dans l’homme, qui se fortifient et prospèrent à mesure que d’autres se délicatisent et s’amoindrissent, et, grâce au progrès de ces temps, il ne te restera de tes entrailles que des viscères !
Quant à moi qui sens quelquefois en moi le ridicule d’un prophète, je sais que je n’y trouverai jamais la charité d’un médecin. Perdu dans ce vilain monde, coudoyé par les foules, je suis comme un homme lassé dont l’œil ne voit en arrière, dans les années profondes, que désabusement et amertume, et devant lui qu’un orage où rien de neuf n’est contenu, ni enseignement, ni douleur. Le soir où cet homme a volé à la destinée quelques heures de plaisir, bercé dans sa digestion, oublieux autant que possible – du passé, content du présent et résigné à l’avenir, enivré de son sang-froid et de son dandysme, fier de n’être pas aussi bas que ceux qui passent, il se dit en contemplant la fumée de son cigare : Que m’importe où vont ces consciences ?
— Charles Baudelaire, Fusées
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LE DERNIER JUIF - Une comédie sociale profonde et poétique, qui fera date.
D’abord par le sujet qui aborde avec tellement d’humour, de sensibilité, de drôlerie, de poésie, et d’humanité sur un sujet grave et complexe : l’intégration des communautés juives (sépharades), arabes, musulmanes, et noires, dans nos banlieues… Cette mixité victime de tant d'incompréhensions en interne, mais surtout de tant de préjugés de la part de ceux qui en ignorent tout.
A partir de cette thématique, la focale est mise sur les juifs de la loose, très peu représentés à l'écran. On avait déjà les Bling-Bling, les arnaqueurs, les victimes de la Shoa, les sionistes et les antisionistes, mais aux juifs à qui rien ne marche, personne n'avait encore imaginé leur écrire un scénario. Plus de voisins, plus de boucherie cacher, une maman malade, un fils au chômage, un immeuble en ruines, des affaires foireuses, une syna désertée, un bureau de la Alya désespéré, un père obscurantiste et absent, et pas même une chaise appropriée pour faire son deuil.
Et la juste mise en scène sans pathos de tout ceci, Noé Debré, grand scénariste, dont c’est le premier long métrage, la relève magistralement grâce au personnage de Bellisha. Le charisme de notre anti-héros tient dans la prouesse de jeu du comédien Michael Zindel, qui tient tout le film dans son corps, mélange de nonchalance et de vivacité d’esprit à s’adapter. Sans ce dernier, et le couple fils-mère incroyable qu’il réalise avec Agnès Jaoui, le film n'aurait jamais eu toute la saveur qu'il dégage.
Il faudrait aussi citer chacun des personnages secondaires qui ne sont pas en reste : Eva Huault, la délicieuse maitresse de Bellisha, Solal Bouloudnine, le cousin Asher, qui a la tchatche commerçante à saisir les bons coups, véritable contrepoint de l���insouciante fausse-légèreté de Bellisha, et Youssouf Gueye, l’ami noir qui croit ne pas aimer les juifs.
Mais derrière ce cadre, se dessine l’autre sujet du film, plus profond : comment se séparer de sa mère quand on lui est attaché ? Cette (angoisse de) séparation court en filigrane à travers tout le film, s’intégrant à la séparation de l’Algérie, de la terre mère. Accepter de prendre sa valise, et d’explorer d’autres chemins, d’autres territoires.
Il n’y a pas de vie sans séparation.
La réussite à la fois discrète mais indiscutable du film tient encore aussi à deux choses : D’une part la voix off, un peu ampoulée, qui raconte le récit, et vous saisit dès les premières images du film. Comme si tout était écrit dès le départ du destin de Bellisha, pantin dans les mains du créateur, qui, l’air de rien, va savoir s’affranchir de ce destin, et d’autre part l’attitude clownesque du couple Zindael-Jaoui. C'est entre ces deux lignes que Michael Zindel, dont le personnage inouï, lunaire, toujours à côté de ses pompes, non sans une libido active, et laissant glisser sur lui les attaques et les coups de la vie, s’inscrit dans la droite lignée de Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Jacques Tati.
Agnès Jaoui, nous étonne encore une fois de par se sensibilité. Puissante, burlesque, émouvante dans ses contradictions, ses angoisses, sa douleur; elle compose un incroyable duo avec Bellisha, dont on ne sait plus très bien qui est l’enfant et le parent…
NOTE 17/20 - Exceptionnel. Subtil, sensible, drôle, profond.
Touché par la grâce.
Les deux acteurs principaux, Agnes Jaoui au sommet de son art, et Michael Zindel génial. Entre La vie devant soi, ou Mangeclous, ce film est un chef d'œuvre d'humour, d'originalité et de légèreté.
Pour rendre drôles et légères les choses les plus graves.
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Gagarine - Fanny Liatard, Jérémy Trouilh
Gagarine nous immerge dans l'enclave désolée de Gagarine, cette bastion de briques cramoisies enclavé à Ivry-sur-Seine, satellite périphérique du treizième arrondissement parisien. Le film, dès ses prémices, archive l'apogée et la déchéance de ces monolithes d'antan à travers des métrages d'archives de l'INA, déployant une mosaïque d'émotions, d'aspirations déçues et de vies en sursis.
L'opéra urbain s'ouvre sur Youri et Houssam, deux jeunes acteurs de ce drame silencieux, vestiges vivants de cet amphithéâtre de briques, s'affairant à réhabiliter les néons désuets des couloirs communaux. Leurs péripéties s'écrivent en néon vacillant et en éclats de rire étouffés, témoins silencieux d'un environnement négligé par les institutions publiques. Gagarine nous narre ainsi son enjeu central : la résurrection, ou l'agonie définitive, de ces bâtisses fatiguées, déjà presque en ruine, fantomatiques.
Ce qui pourrait être le préambule d'une tragédie se transforme en épopée spatiale urbaine. Youri, le jeune cosmogoniste abandonné, trouve en ces murs lézardés une fusée d'argile et de rêves. Son regard est levé vers le firmament, un écrin d'azur au-dessus de l'océan de béton. Il s'échappe vers les étoiles à partir de son toit-observatoire, où, au milieu des antennes satellitaires, il écoute la symphonie céleste. Le son du film devient une respiration mécanique, marquée par des effluves de décollage spatial et des grésillements de talkie-walkies, instruments de la fin imminente de ce sanctuaire. Le visage de la banlieue se métamorphose, devenant un paysage d'odyssées intimes et d'évasions cosmiques.
C'est que dans ce microcosme en ruine, les résidents deviennent les véritables ingénieurs de leur propre destinée, tissant un réseau de rêves audacieux et de poésie viscérale. Ainsi, Gagarine ne fait pas que filmer la banlieue : il l'éclaire, la transcende, la mythifie. Il lui insuffle une épique inattendue, un lyrisme qui défie les stéréotypes et redéfinit le regard porté sur ces territoires trop souvent réduits à leur aspect le plus terre-à-terre.
Le montage cinématographique, intime et expansif, nous plonge dans la profondeur des visages, nous perd dans l'infinité de l'espace filmique. Il faut bien le dire : l'audace et la poésie n'ont sans doute jamais mieux servi ce coin du monde. Dans le spectre de la banlieue filmée, Gagarine fait figure d'exception, tour à tour brique, astre, télescope, figée comme une lunette braquée vers des étoiles bien plus proches qu'elles n'en ont l'air.
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Vénérer ce qui se tient devant nous. Ne rien attendre. Se souvenir beaucoup. Se garder des espérances, fumées au-dessus des ruines. Jouir de ce qui s'offre. Chercher les symboles et croire la poésie plus solide que la foi. Se contenter du monde. Lutter pour qu'il demeure.
S.Tesson - La panthère des neiges
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Je n’ai pas pu résister à ce titre, cette couverture, et au bandeau rouge qui annonçait : « un conte gothique envoûtant »…
Alors j’ai lu, avec curiosité, cet étrange récit de Claire Conruyt (journaliste au Figaro -well, nobody’s perfect-), et j’en sors déconcertée.
C’est un récit poétique, qui réécrit le mythe d’Orphée et Eurydice ; une mère charismatique et perturbée rejoint son île (en mer adriatique), île blanche inondée de soleil et entourée de mer bleue intense, avec ses deux fils, dont le plus jeune, appelé Orphée, avec lequel elle a une relation fusionnelle. Peu à peu l’intensité de la mère devient dérangeante, risquée, inquiétante… elle dérive lentement vers la folie et semble vouloir renoncer à vivre. Ses fils cherchent à prouver leur amour, à l’entourer, à partager sa folle poésie, ses élans incompréhensibles, mais peut-on suivre celle qu’on aime et qui court vers la nuit éternelle sans soi-même disparaître ?
Le récit est émaillé de belles phrases, parfois un peu grandiloquentes à mon goût, mais il contient, comme un bijou précieux, de nobles matériaux : des figures mythologiques, une cathédrale décatie, des ruines, des habitants mystérieux, des animaux sauvages qui ressuscitent, des rêves qui se partagent, des objets précieux qui traversent la nuit… il y a un charme qui s’installe, l’autrice a manipulé ses ingrédients avec habileté et ingéniosité. L’ensemble ne m’a pourtant pas totalement émue, je suis restée un peu à côté, observatrice. Je pense que ce qui a péché pour moi est le manque d’empathie que j’ai ressenti pour Bérénice, la mère. Ce personnage est au cœur de l’histoire, elle est censée être la raison de la dérive des deux enfants, et j’ai plutôt éprouvé de l’agacement et même de la colère devant son égoïsme et sa cruauté envers Pierre (l’aîné). Cela m’a donné envie de libérer les enfants de son emprise plutôt que de m’émouvoir de leurs efforts. Un texte ciselé, sans conteste, mais un brin raide, un peu amidonné dans une emphase factice. C’est dommage car il y avait tant de belles idées, tant de belles références…
#littérature#livres#litterature#livre#roman#conte#claire conruyt#éditions de l’observatoire#pour qui s’avance dans la nuit
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Plusieurs fois j’avais ratissé la toile dans l’espoir de trouver cette chanson thaïlandaise qui passait dans un film thaïlandais et qui m’obsédait ; je me passais le passage en boucle pour m’enivrer des quelques bribes que j’en avais, mais toujours avec la frustration de ne pouvoir mettre un nom dessus. Shazam vient de mettre fin à plus de dix années de mystère. Grande satisfaction. La Thaïlande !... La vie que j’ai manquée ! J’aurais pu vivre là-bas. Je n’y suis jamais allé. Il s’en est fallu de peu. Quel premier amour j’ai eu la chance d’avoir ! J’ai connu tous les délires propres au premier (et peut-être dernier) amour.
“quand la carrière de l'espérance est encore longue et celle de la mémoire encore courte”... Quel monde de rêves je me faisais de l’Asie ! J’imaginais les étangs fumants à l’aube, les nuits chaudes, les moissons, la campagne de terre rouge, la liberté du loisir, le droit à la langueur, la discipline du geste sensuel, l’érotisme mystique, vrai, tout enfin. J’ai cru être fait pour ça. J’avoue y croire encore un peu... Et en rêver encore un peu à l’occasion... C’est si loin, la Thaïlande ! Loin d’ici, de l’immense lourdeur quotidienne des français. Je ne supporte plus de les entendre, de les regarder. De la légèreté, bon sang ! Du rire et de la légèreté ! Politiquement je suis fixé jusqu’à nouvel ordre : aristocratie intellectuelle ou rien. Il importe peu d’être un grand métaphysicien, rhéteur, politicien, plutôt j’exige une grande simplicité, un grand stoïcisme, une grande droiture. Non pas une figure mais des actes. Il faut s’effacer complètement et laisser-faire. La vie se fait bien d’elle-même ou ne se fait pas bien. Qui force ruine. Tout devient vrai et effectif lorsqu’on décide de vivre sans vil espoir — égoïste, j’entends. Lorsqu’on s’oublie soi totalement comme être extérieur perceptible par les autres et qu’on renonce absolument à notre volonté de recevoir des autres reconnaissance, approbation, estime. ¡ Punto ! Il faut s’en relâche persévérer dans cette voie tant que cette attitude n’est pas acquise. Je dévie. Le fait est que le français est incroyable de lourdeur. Je ne veux plus savoir ce qui se passe dans ce pays, je ne veux plus écouter les autres, leurs idées, leurs solutions, leurs revendications, leurs frustrations, leurs colères. Vertu du silence, vertu de la sagesse. Je ne vois que perdition, chaos de l’intelligence, absence de bon sens, absence de grandeur, de virilité. Gentillesse, bienveillance, légèreté, efficacité (c’est-à-dire sagesse, stoïcisme), humour, musique, poésie intime — je me fous du reste.
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Jérusalem, si je t'oublie...
Jérusalem, profitant du calendrier US, défraie la chronique,une fois de plus. Aucune ville, sans doute, n'a été aussi adorée et aussi haïe. Dès les premiers versets de la Bible, un des petit-fils d'Abraham, Esaü, un ''édomite'', fils d'une race détestée, est maudit : ''Éternel, souviens-toi des enfants d'Édom, qui disaient : rasez, rasez jusqu'aux fondements de Jérusalem !'' . Les juifs à cause de l'Histoire, les chrétiens à cause du Christ, et les musulmans à cause d'un rêve que Mahomet aurait fait, ont ainsi construit le mythe de ''la ville trois fois sainte'' (en oubliant de préciser combien de fois elle avait été maudite !).
C'est un des seuls lieux au monde où l'actualité, dans ce qu'elle a de plus apparemment immédiat, ne peut se comprendre qu'en connaissant le détail de la petite et de la grande histoires, et où pas un mot ne peut être dit sans devoir impérativement être étalonné aux arcanes parfois incompréhensibles d'un mélange de récits bibliques (transmission orale), des récits christiques (transmission écrite mais avec un léger décalage quant au ''point zéro''), et des récits coraniques, réputés célestes mais empreints d'une poésie approximative qui les rend scientifiquement suspects. Ici, Abraham, Moïse, Jésus-Christ et Mahomet se rencontrent et tantôt ne font qu'un (c'est assez rare), tantôt cherchent à se neutraliser l'un l'autre à tout jamais (et nous vivons un de ces instants). C'est là aussi qu'ils ont, tous les quatre, pu croiser les chemins de Robinette et de Donald (es noms de MM. Biden et Trump, présidents US, sont un régal pour la ''vis comica'' !). Et c'est là que tout ''coince''
Car il faut d'abord intégrer ce fait, qui ne colle pas avec nos esprits ''modernes'' qui se croient devenus rationnels et raisonnables mais sont surtout raisonneurs et ratiocinneurs, que sans cette histoire ''on-ne-peut-plus-compliquée'', les guerres modernes ne sont pas explicables : leur existence n'est explicable que par leur histoire, et leur ''être'' par leur ''avoir été''. C'est à ce double ''ADN'' que l'on doit que les politicards du moment, incultes à en pleurer et rejetant la notion-même de ''Foi'' (ce qui est ''à pleurer'', aussi !) ne peuvent rien comprendre, rien approcher, rien résoudre et rien régler... les sources, les histoires, les origines et les chroniques des trois grands monothéismes ayant, depuis pratiquement toujours, alimenté les bonheurs et les malheurs hiérosolymites (NDLR : = ''de Jérusalem'').
A chacun de mes pèlerinages dans ces lieux où l'atmosphère est si dense, si évocatrice, si riche et si puissante, j'ai été frappé par le fait que les hommes, lorsqu'on arrivait à leur parler en tête à tête, pouvaient s'aimer et se comprendre autant qu'ils pouvaient se détester et se déchirer dès qu'une troisième personne entrait dans le jeu. Il faut comprendre (je veux dire : ''intégrer'') le fait que cela fait trente siècles et plus que chaque pierre, chaque mur et chaque bout de chemin poussiéreux a cent fois changé de propriétaire, changé de mains, de subordination, de couleur, voire même de langue, s'épanouissant ou se se flétrissant, toujours attendant la paix et certain que c'est par là seulement qu'elle pouvait venir sur terre !
Au Mur des Lamentations sur les ruines du Temple, au Saint Sépulcre à côté du Golgotha, sur l'esplanade des Mosquées où une tradition onirique situe ''le 3 ème Lieu Saint de l'Islam'', tous se retrouvent dans leur foi, et chacun, à tour de rôle, veut être le seul (éventuellement : ''contre les autres'') à posséder ce petit morceau si symbolique de notre Terre : quelques kilomètres carrés dont 30 siècles d'Histoire (c'est-à-dire, le plus souvent, de violence) ont fait un symbole de ''ce que tous les autres ne peuvent pas comprendre''. Je l'ai souvent ressenti dans ma propre chair : tout visiteur se sent, dans la seconde, en quête d'un ailleurs où il serait aimé, compris, porté, exalté, grandi, en communion exclusive avec ''son'' Dieu dans l'Histoire, à côté des deux ''autres''.
J'ai découvert, à chaque fois, comme on a vite fait de ne plus voir l'Autre, ou les autres. Le chrétien ne peut (au sens propre) voir que le Saint Sépulcre, et passe sans même s'en apercevoir, devant les symboles de l'Islam ou d'Isra'el, de même que le musulman ne va voir que ''le Rocher'', ignorant tout le reste, et que le juif va voir sa vision du monde exclusivement ramenée au ''Mur''. il est évident que l'occidental, aidé en cela par sa culture, son éducation et l'évolution interne de ''sa'' partie de l'Univers, va aussitôt imaginer un monde fraternel où les autres seraient admis, en frères (enfin... un peu ! Vous voyez ce que je veux dire !) et pourraient adorer leur partie du lieu tant que cela ne gêne pas ''les autres'' (lire ici : ''sans que ça me gêne, MOI'' !).
En revanche, le musulman, dont le face-à-face avec son Dieu ne remonte qu'à 14 siècles, se tient pour agressé et ne peut, culturellement, que trouver refuge dans la violence, la conquête et la possession. Il suffit, pour le comprendre (sans pour autant justifier ou excuser quoi que ce soit) de nous souvenir quel était notre niveau de Communion-communication avec notre Dieu vers le 14 ou le 15 èmes siècles : Savonarole et l'Inquisition ! Le Juif, lui, blasé par plus de 5000 ans d'union avec Jéhovah, aurait pu comprendre une cohabitation sur des règles précises, mais il a tant souffert à travers les siècles qu'il en est blessé à jamais... et peu enclin à faire des concessions, on le voit chaque jour.
Nos nuls, encombrés qu'ils sont de diplômes inutiles, de théories démodées, de doctrines gaucho-foireuses et de solutions-toutes-faites inapplicables, ne peuvent avoir aucune compréhension d'une situation où la Foi, l'Histoire ressentie, trois cultures non-miscibles et les manières d'adorer Dieu sont les seuls paramètres qui vaillent ! Par aveuglement, ils se sont tous ralliés à une idée à la fois économique et politique qui n'a pas le moindre sens, ici, et ne sera jamais une solution et ne saurait constituer une base de paix : ''deux pays sur un seul territoire partagé en deux...'', c'est-à-dire à peu près la seule chose dont aucun des belligérants, justement, ne veut ! Le seul ennui, c'est que cette anti-solution, intellectuelle mais faussement réaliste, et rigoureusement invivable je le répète, obscurcit leur cerveau et les empêche de rechercher une approche qui puisse, peut-être, déboucher un jour sur un début de dialogue... qui ne peut être que fondamentalement à base religieuse.
Les Juifs, depuis la destruction du Temple, psalmodient, à la fin du Seder (= repas) de la Pâque et à Yom Kippour : לְשָׁנָה הַבָּאָה בִּירוּשָלָיִם, ce qui se dit : L'Shana Haba'ah B'Yerushalaïm et signifie ''L'année prochaine à Jérusalem'', en mémoire de la sortie d'Egypte de leurs lointains ancêtres. Je crains que, sauf si la violence aveugle l'emporte --ce qui n'est vraiment pas à souhaiter mais reste pour le moment la non-solution la plus envisageable--, nous soyons contraints de nous dire à nous-mêmes, année après année et pour longtemps encore... ''l'année prochaine, à Jérusalem''...
H-Cl.
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source : @cheminer-poesie-cressant
lorsque les ruines deviennent des monuments, parmi l’inachevé qui reprend ses droits, l’éboulement qui surprend l’achevé, des symétries nouvelles parfois apparaissent ; et ce qui s’écroule à jamais ne doit plus être redressé ; et ce qui s’écroule à jamais se redresse dans l’espace d’un imaginaire inconscient et plaisant
© Pierre Cressant
(samedi 13 mai 2023)
#poésie en prose#poésie#poètes sur tumblr#poème#prose poétique#poètes français#french poetry#poème en prose#poésie contemporaine#poètes français#ruines#petite histoire poétique des ruines#monde des ruines#vestiges#art photography#photographers on tumblr
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MADE IN ANYWERE
Les mots Made in Anywhere évoquaient en moi une grande curiosité pour l’inconnu et pour la liberté que représentent les livres d’artistes dans mon imaginaire. J’étais attiré par la perspective de me retrouver dans un lieu qui réunit des contenus variés autant dans leurs formes, leurs fonds que leurs approches créatives, non contraints par les réalités du monde économique. La question est la suivante : Le salon Made in Anywhere sera-t-il à la hauteur de mes attentes ?
C’est dans la fondation Fiminco qui a réinvesti une ancienne friche de Romainville que se déroule le salon. Dès l'entrée du parcours, je découvre les livres sélectionnés pour la 9ème édition de la révélation Livre d’Artiste. Sur les tables sont soigneusement présentés les livres et j’ai envie d’en savoir plus sur ce qui se cache derrière chaque couverture. J’ai noté la grande variété des sujets abordés comme le lien entre féminité et domesticité avec le livre Textil Room de Ariane Toussaint ou encore l’architecture avec l'œuvre de Lionel Catelan Grenoble un modernisme olympique. Du laboratoire social, artistique et politique, à la ruine des infrastructures. Concernant Textile Room, le livre-objet surprend par son choix ingénieux de matériaux en proposant un livre textile imprimé en sérigraphie liée très bien matériaux et contenu. Quant au livre de Lionel Catelan, je l’avais déjà feuilleté dans une librairie Grenobloise. L’objet, qui est un recueil photographique et documentaire, s'intéresse à la transformation soudaine de Grenoble du aux jeux olympiques. J’ai trouvé intéressant que la sélection s’ouvre sur des livres qu’on peut retrouver dans une librairie, tout comme sur des livres rares et peu accessibles au grand public.
La suite du salon s’ouvre sur un étage dédié à de nombreux stands d'artistes et d'éditeurs indépendants, on retrouve alors des livres, des estampes, des gravures…Un stand à particulièrement attiré mon attention, le stand des éditeurs BARTLEBY & CO Thorsten Baensch, maison d’édition spécialisée dans la production de livres d’artistes à tirages limités et à la confection soignée. Leurs livres utilisent des matériaux que ce soit du papier, du tissu, ,des cartes postales… l’un de leurs livres m'a marqué, il s’agit de Space Oddity, un livre créer lors d’une résidence ou le créateur c’est inspiré d’une légende sur des ovnis présente dans la région.
Je repars inspirée de ce salon dont les participants utilisent l’art du livre pour exprimer des sujets divers, avec une créativité et une poésie particulière,
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MADE IN ANYWHERE :
Les mots Made in Anywhere évoquaient en moi une grande curiosité pour l’inconnu et pour la liberté que représentent les livres d’artistes dans mon imaginaire.
J’étais attiré par la perspective de me retrouver dans un lieu qui réunit des contenus variés autant dans leurs formes, leurs fonds que leurs approches créatives, non contraints par les réalités du monde économique. La question est la suivante : Le salon Made in Anywhere sera-t-il à la hauteur de mes attentes ?
C’est dans la fondation Fiminco qui a réinvesti une ancienne friche de Romainville que se déroule le salon. Dès l'entrée du parcours, je découvre les livres sélectionnés pour la 9ème édition de la révélation Livre d’Artiste. Sur les tables sont soigneusement présentés les livres et j’ai envie d’en savoir plus sur ce qui se cache derrière chaque couverture. J’ai noté la grande variété des sujets abordés comme le lien entre féminité et domesticité avec le livre Textil Room de Ariane Toussaint ou encore l’architecture avec l'œuvre de Lionel Catelan Grenoble un modernisme olympique. Du laboratoire social, artistique et politique, à la ruine des infrastructures. Concernant Textile Room, le livre-objet surprend par son choix ingénieux de matériaux en proposant un livre textile imprimé en sérigraphie liée très bien matériaux et contenu. Quant au livre de Lionel Catelan, je l’avais déjà feuilleté dans une librairie Grenobloise. L’objet, qui est un recueil photographique et documentaire, s'intéresse à la transformation soudaine de Grenoble du aux jeux olympiques.
J’ai trouvé intéressant que la sélection s’ouvre sur des livres qu’on peut retrouver dans une librairie, tout comme sur des livres rares et peu accessibles au grand public.
La suite du salon s’ouvre sur un étage dédié à de nombreux stands d'artistes et d'éditeurs indépendants, on retrouve alors des livres, des estampes, des gravures…Un stand à particulièrement attiré mon attention, le stand des éditeurs BARTLEBY & CO Thorsten Baensch, maison d’édition spécialisée dans la production de livres d’artistes à tirages limités et à la confection soignée. Leurs livres utilisent des matériaux que ce soit du papier, du tissu, ,des cartes postales… l’un de leurs livres m'a marqué, il s’agit de Space Oddity, un livre créer lors d’une résidence ou le créateur c’est inspiré d’une légende sur des ovnis présente dans la région.
Je repars inspirée de ce salon dont les participants utilisent l’art du livre pour exprimer des sujets divers, avec une créativité et une poésie particulière.
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Stefan Zweig - Magellan
Stefan Zweig - Magellan: À la fin du XVe siècle, le commerce des épices venant des mers de l’Extrême-Orient vaut de l’or. Leur acheminement vers l’Europe est long et périlleux. Le capitaine portugais, Fernand de Magellan (vers 1480-1521), acquiert la certitude qu’il existe une voie plus courte vers ces « Indes Orientales », en naviguant toujours vers l’ouest. Ce que Christophe Colomb n’a pas accompli, il le réalisera pour le compte de la couronne de Castille. En août 1519, il quitte Séville avec 5 navires et 237 membres d’équipage. En septembre 1522, seuls 18 marins sur un navire en ruine reviennent à Séville, sans Magellan. Le plus grand voyage sur mer jamais accompli est achevé. La voie vers l’ouest est trouvée et la preuve de la rotondité de la terre est établie. Un des plus grands exploits de tous les temps raconté avec brio par Stefan Zweig, basé sur des sources historiques mal connues au moment de sa rédaction. Une biographie passionnante qui révèle bien des surprises. Stefan Zweig (1881-1942) est un écrivain autrichien auteur de nouvelles – dont La Confusion des sentiments, publiée par la BNR – de pièces de théâtre, poésies et de nombreuses biographies. Au fil de ses rencontres – il fut ami avec Freud, Arthur Schnitzler, Romain Rolland, Richard Strauss, Émile Verhaeren – de ses nombreux voyages et du développement de son extraordinaire carrière d’écrivain, Zweig reste cet homme modeste, qui doute de lui et de son talent. La montée du nazisme met à mal sa carrière et sa vie en raison de ses origine juives. Il se réfugie en Angleterre en 1934 d’où il fera un voyage au Brésil, au cours duquel il écrit présent ouvrage sur Magellan. Revenu en Angleterre, naturalisé, il retourne au Brésil où il écrit, en 1941, Le Monde d’hier, une réflexion sur la société d’alors dans le contexte de la montée de l’extrémisme. Il mettra fin à ses jours un an plus tard. Téléchargements : ePUB - PDF - HTML - DOC/ODT Read the full article
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Dissertation Bac de français sur les Cahiers de Douai "Rimbaud est un barbare (…) - Réviser le Bac
Penchons-nous sur une citation de Tesson comme sujet de dissertation au Bac de français : “Rimbaud est un barbare. Son but : détruire l’ordre classique et, sur les ruines du temple, bâtir du nouveau“. En quoi cela correspond-il à notre lecture de l’oeuvre l’auteur et de ce que nous savons de la poésie en général? Nous allons le voir dans cet article. Tout d’abord, Arthur Rimbaud, poète français…
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