#manifestation des étudiants
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au-jardin-de-mon-coeur · 3 months ago
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The King of Cool...
1968 / les assassinats de Martin Luther King Jr. et Robert F. Kennedy met les États-Unis dans le deuil et le chaos, des émeutes étincelantes.
Manifestations étudiantes massives contre la guerre du Vietnam à travers le pays. Au cinéma, "2001 : Une Odyssée de l'espace " de Stanley Kubrick est acclamée par sa vision futuriste et sa réflexion sur l'humanité.
Steve McQueen laisse une impression durable avec le rôle du Lieutenant Frank Bullitt, solidifiant encore sa réputation de star de l'action.
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the-bibrarian · 2 years ago
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Hi! This is a very important petition against a uniquely brutal anti-riot squad. Only french citizens can sign it, but if it reaches 100,000 signatures our assembly has to examine it, and it already has more than 87,000!
Even if you can’t sign it, can you reblog this so it reaches as many french people as possible on tumblr dot com the website and app?? 
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ascle · 3 months ago
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La lettre S
S’adonner
Bien s’entendre
Sacoche
Sac à main.
« Vieille sacoche » = détestable femme âgée
Schnolle
Testicule, couille
Scraper
Détruire, démolie
Sécheuse
Sèche-linge
Secondaire
Deuxième palier d’enseignement. Après les 6 premières années du primaire, les étudiants passent 5 ans au secondaire, de 12 à 17 ans.
Secousse
Un intervalle de temps assez long. Exemple: Ça fait une secousse qu’on n’a pas eu de photo de Carole!
Senteux
Personne curieuse, indiscrète
Séraphin
Avare, pingre
Serrer
Ranger, mettre de côté, à l’abri, remiser ou entreposer.
Siffleux
Marmotte
Slush
-> granité
-> mélange des neige fondante et d’eau qui se forme sur les routes où les trottoirs l’hiver.
Sparage
Gesticulation, manifestation nerveuse, déplacer de l’air dans le seul but de distraire.
Expressions
S’énerver le poil des jambes
S’exciter exagérément, perdre patience rapidement, céder à la panique.
S’habiller en mou
Porter des vêtements très conformes le, comme un survêtement sportif ou un pyjama.
S’enfarger dans les fleurs du tapis
Se compliquer la vie pour des riens. S’arrêter à des détails insignifiants.
Sans bon sens
À un degré très élevé. Beaucoup.
Exemple: c’est long sans bon sens avant d’avoir une photo de Carole.
Sauter la clôture
Commettre l’adultère
Se faire passer un sapin
Se faire avoir, se faire duper, se faire tromper.
Se peinturer dans le coin
Se placer soi-même dans le pétrin, se faire prendre à son propre jeu, être acculé au pied du mur par sa propre faute.
Sentir la chnoutte
Sentir mauvais. Dégage de mauvaises odeurs (chnoutte = 💩)
Sentir le fond de tonne
Empester l’alcool
Se sécher les dents
Sourire niaisement ou faussement.
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aisakalegacy · 6 months ago
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Printemps 1919, Al Simhara, Égypte (2/3)
Totalement, ou presque. Une femme s’y était réfugiée, et c’est elle qui m’a tenu au courant des dernières nouvelles. C’est d’ailleurs grâce à sa mère que vous recevez ce courrier, et j’ai eu beaucoup de chance de tomber sur une femme mariée à un étudiant en droit et éduquée qui parle bien l’anglais et avec laquelle j’ai pu communiquer aisément.
Le 20 mars, le leader nationaliste égyptien Saad Zaghlul a été arrêté par les Britanniques, conduisant à des manifestations et des émeutes sévèrement réprimées. Un couvre-feu a été instauré. Mon interlocutrice avait participé au matin même à une manifestation de femmes devant l’une de ses résidences à Louxor. Elles ont été dispersées par les Britanniques, certaines arrêtées mêmes, et ma bienfaitrice avait dû fuir afin d’éviter plus de répercussions. Elle m’apprit également l’exécution de mon ami le cheikh Fahad Madbouli, qui m’avait hébergé il y a vingt ans et m’avait ouvert sa bibliothèque. Elle n’a pas su me dire ce qu’il est advenu de la cheikha. Ce pauvre cheikh était un homme de culture, un polyglotte, je n’ai jamais croisé de ma vie quelqu’un de meilleure conversation. Je ne comprends pas quels sauvages ont pu ordonner son exécution.
Les Egyptiens, furieux de ces répressions, s’en prennent à tous les Blancs qu’ils croisent, puisqu’ils nous assimilent tous à des Anglais - même les Franco-canadiens, vous rendez-vous compte ? Nous qui luttons plus ardemment que tout autre contre leur dominion ! Mais écoutez, c’est ainsi. Ne souhaitant être tué à vue, même par erreur, j’ai fait comme les Britanniques qui ont déserté le chantier de fouilles où ils étaient exposés et je me suis caché en attendant de rencontrer le frère de Nephty - c’est le nom de ma bienfaitrice, qui, m’avait-elle dit, pourrait peut-être me venir en aide.
[Transcription] Nephty Hosni : You came. (Vous êtes venu.) Jules LeBris : I don’t have that many options, do I. Is that your brother? Who’s the woman? (Je n’ai pas beaucoup d’autres options. Est-ce votre frère ? Qui est la femme ?) Nephty Hosni : She’s my mother. Wait, I’ll introduce you. (C’est ma mère. Attendez, je vais vous présenter.) Helmi Hosni : Ma kinnash lazmeen nekoon hena. Di fikra sayya'a gedan. Wa kull dah 'ashan eih? 'Ashan nennaweez Ingleezi a'war? (On ne devrait même pas être ici. C’est une très mauvaise idée. Et tout ça pour quoi ? Pour sauver un Anglais unijambiste ?) Amina Hosni : Dah mesh Ingleezi, dah Kandi. (Ce n’est pas un Anglais, c’est un Canadien.) Helmi Hosni : Dah nefes el-haga. (C’est la même chose.) Amina Hosni : Ta'ala… kant zayy el-full ennak ta'mel safqaat ma'a 'ulama' al-athar. (Allons… Ça t’arrangeait bien de faire des affaires avec les archéologues.) Helmi Hosni : Lazem teghumi bittahkom fi bintik, ya ommi. Heeya hatwadeena kullina lil-qatl! (Tu devrais contrôler ta fille, Mère. Elle va tous nous faire tuer !)
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nando161mando · 5 months ago
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A student, who took part in a pro-Palestinian demonstration, died after being beaten in a police station in France - Media Alternatif
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almanach-international · 19 days ago
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23 octobre : un jour pour défendre les libertés en Hongrie
La Hongrie commémore les événements de 1956 en même temps que la journée de 1989 qui a mis fin au régime communiste. Cette fête nationale est aussi, pour une partie des Hongrois, l’occasion de manifester contre le régime autoritaire mis en place en 2012 par Victor Orban.
Le 23 octobre 2011, quelque 100 000 manifestants défilaient dans les rues de Budapest pour protester contre le régime liberticide que Viktor Orban était en train d’instaurer en Hongrie. Quelques uns, parmi les plus âgés, avaient participé à l’insurrection contre le régime communiste hongrois, le 23 octobre 1956. On se souvient que 10 jours plus tard, cette révolution démocratique avait été écrasée par les forces soviétiques, au prix de 200 000 morts. Un tiers de siècle plus tard, un 23 octobre (1989), ce régime prenait fin, laissant la place à une république de Hongrie qui a fonctionné démocratiquement jusqu’au 1er janvier 2012, date de l’entrée en vigueur d’une nouvelle constitution, inspirée des idées de l’extrême droite hongroise.
Cette journée du 23 octobre, dite Fête de la Révolution (Forradalom ünnepe), est devenue fête nationale en 1990, marquée par des célébrations officielles de cette double célébration, est aussi l’occasion pour l’opposition de protester contre un État hongrois aux tendances de plus en plus autoritaires. Cette année, des milliers de Budapestois défilent en soutien des étudiants qui se battent pour l'autonomie de la l’Université des arts du théâtre et du cinéma (SZFE) menacée par le pouvoir et la liberté académique. La conquête de la mairie de Budapest par l’opposition, en octobre 2019, donne néanmoins l’espoir aux démocrates de pouvoir mettre fin un jour au régime de Viktor Orbán.
Mise à jour 2022 : En 2022, ce fut une journée très paradoxale en Hongrie puisque, d’un côté, on y commémore une agression russe et que, en même temps, le gouvernement hongrois soutient l’agression russe de l’Ukraine. Cette année, le président Orban, largement réélu, n’a pas profité de ce jour férié pour rassembler ses partisans à Budapest comme il l’avait fait les années précédentes. Il a choisi faire profil bas et de s’exprimer depuis une ville de province alors que l’opposition manifestait, comme chaque année, dans la capitale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
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zombiemink · 1 year ago
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Je ne suis vraiment pas le genre de personne qui s’attache à des artistes au-delà d'une admiration générale. Mais je peux dire qu’aujourd’hui, en apprenant le décès de Karl Tremblay des Cowboys Fringants… il a rejoint la liste ultra sélecte de ceux pour qui j’ai versé de vraies grosses larmes de peine.
Je suis fan de ce groupe depuis que j’ai quatorze ans. J'en ai trente-cinq maintenant. “Motel Capri” était le premier album que j’ai acheté avec mon argent quand j’étais ado; les Cowboys, le premier groupe que j’ai vu en spectacle de ma vie (au Spectrum de Montréal en 2002, ce qui ne me rajeunit pas pantoute). Après ça, j'ai dû les voir en show au moins 15-20 fois à travers les années? Karl Tremblay lui-même mais tout le groupe aussi, c'était juste imbattable sur scène… j’ai trop de bons souvenirs. Mais quand même, mention honorable à la fois aux alentours de 2010 où mon ami et moi, on avait acheté des billets de dernière minute pour leur show du 31 décembre pis qu’on avait réussi à rentrer des bouteilles d’alcool au Centre Bell en les cachant dans nos bobettes. Ce spectacle-là va toujours garder une place spéciale dans mon cœur, même si j'ai oublié l'année exacte.
Et vraiment, c‘est impossible pour moi de ne pas mentionner à quel point le groupe a contribué à mon éveil social et politique, par rapport au Québec évidemment mais en général également. “Break Syndical" a été mon initiation à la Musique Contestataire™ (avec Renaud aussi), mais “La Grand-Messe” en 2004 est vraiment l’album qui a tout fait cliquer dans ma tête. La chanson que je poste ici en particulier. Quelques mois après la sortie de l'album, d'ailleurs, c’était la première vague de manifestations étudiantes qui allait mener huit ans plus tard au Printemps Érable... j'avais juste seize ans, mais j’étais déjà là! Peut-être que je ne l’aurais pas été ou, du moins, pas avec autant de conviction si ce n’était pas des Cowboys. Et je n'étais probablement pas la seule comme ça, si on se fit à la façon dont leur chanson “La Manifestation” résonnait durant les manifs à l’époque (oui oui, c’est très ironique considérant les paroles).
Juste au début de 2023, je suis allée les voir (les retrouver!) pour la première fois depuis la pandémie. Cette fois avec ma mère et des membres de ma famille proche, qui sont des fans de toujours eux aussi. Je me retiens de dire quelque chose ici parce que c'est trop cliché comme phrase (mais je peux dire que ça contient les mots "comme" et "famille").
Bref, ce que j’essaye de dire avec trop de mots, c’est que les Cowboys Fringants sont l’ultime définition de "musique qui m’a accompagnée toute ma vie". Je suis attachée à ce groupe de tout mon cœur. Donc évidemment, je suis super triste à cause de la nouvelle aujourd’hui mais aussi... merci ❤️
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aurevoirmonty · 28 days ago
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Une musique groupusculaire : le rock identitaire français.
Le « rock identitaire français » (RIF) peut être considéré comme une musique groupusculaire. Non seulement parce qu’il s’agit d’un courant musical écouté, pratiqué et promu au sein des différents groupuscules de la droite radicale, mais également parce que ses modes de pratique et de diffusion relèvent eux aussi d’une logique groupusculaire. Ainsi s’agit-il d’une musique confidentielle, voire semi-clandestine, dont les manifestations publiques comme les réseaux de diffusion ne touchent qu’une communauté relativement fermée d’adeptes aux effectifs restreints. Cette logique groupusculaire est dans une large mesure contrainte : disqualifiés par leur positionnement politique, les groupes de RIF sont ignorés des grandes maisons de disques et exclus des circuits traditionnels de diffusion commerciale ; ils ne peuvent en conséquence compter que sur des labels et des circuits de distribution propres à leur mouvance. En ce sens, il s’agit également d’une musique stigmatisée (Goffman 1975), qui comme telle impose à ses adeptes de soigneusement contrôler l’information les concernant et de consolider leur cohésion par l’entretien d’un sentiment de fierté identitaire. L’exclusion du RIF du reste du monde musical est ainsi retournée, sur le mode du « faire de nécessité vertu », en refus de compromission avec une industrie du disque honnie parce qu’asservie au « capitalisme mondialiste », dans le même temps que sa relative clandestinité permet à ses adeptes l’adoption d’une posture « révolutionnaire » symboliquement valorisée dans cet univers militant. L’intérêt du RIF ne se limite cependant pas à sa participation à la sociabilité militante des jeunes activistes d’extrême droite. Son étude permet également d’avancer dans la compréhension des usages militants de l’art en proposant à l’analyse un cas extrême d’asservissement d’une pratique artistique à des enjeux proprement politiques. Ce sont donc les modalités, mais aussi les difficultés et impasses, de cette instrumentalisation de l’art à des fins de politisation que l’on étudiera dans ce chapitre.
Genèse et enjeux politiques du RIF
Une lutte sur le terrain culturel
Les musiciens et auditeurs de RIF appartiennent principalement1 à ce secteur particulier du champ politique d’extrême droite qu’est la mouvance nationaliste révolutionnaire (NR). Celle-ci s’est au fil des ans incarnée dans plusieurs groupuscules, fruits de scissions ou de recompositions entre différents courants ou tendances : Groupe union défense (GUD), Groupes action jeunesse (GAJ), Groupes nationalistes révolutionnaires (GNR), Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) dans les années soixante-dix, puis Troisième voie (fondée en 1985), Nouvelle résistance (fondée en 1991), Unité radicale (UR, issue en 1996 de la fusion de Nouvelle résistance avec le GUD) et enfin, suite à une dernière scission puis à la dissolution d’UR en juillet 2002 consécutive à la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie, Bloc identitaire et Réseau radical2. Si c’est au sein de cette mouvance qu’a émergé et s’est développé le RIF, il faut également prendre en compte que nombre de ses adeptes ont également fréquenté le Front national de la jeunesse (FNJ, branche jeunes du Front national) et le Renouveau étudiant (RE, syndicat étudiant FN), au sein desquels les nationalistes-révolutionnaires ont toujours été relativement nombreux et actifs.
La nébuleuse NR est au sein de l’extrême droite française la principale héritière des courants fascistes des années trente, dont elle poursuit la dénonciation de la société capitaliste bourgeoise, à laquelle elle oppose une idéologie qui se revendique du socialisme tout en étant anti-marxiste, anti-matérialiste et antidémocratique. Le projet de société défendu par les nationalistes-révolutionnaires est celui d’une « troisième voie » entre capitalisme et communisme, et cela au moyen d’une conception corporatiste de la société unie autour d’un État fort. Cette idéologie a été renouvelée dans les années soixante-dix par les travaux du GRECE (Groupe de recherche et d’études sur la civilisation européenne), qui défend une conception biologisante des identités culturelles et rejette le nationalisme d’autres courants de l’extrême droite (royalistes ou nostalgiques de l’Algérie française, par exemple) au profit de la défense d’une identité européenne ethnicisée. Volontiers antisémites (et a fortiori antisionistes), les nationalistes révolutionnaires s’opposent également aux courants catholiques traditionalistes ou intégristes par la revendication d’un héritage païen pré-chrétien.
Ce détour par l’idéologie NR n’avait pas pour seul enjeu de situer ce courant au sein de l’extrême droite française, mais également de pointer une de ses caractéristiques majeures qui est son investissement prioritaire sur le terrain de l’élaboration idéologique plutôt que sur la construction d’une véritable force politique.
À ce titre, si certains militants NR ont par le passé joué un rôle important dans la construction du FN, la plupart entretiennent aujourd’hui un rapport ambivalent au parti lepéniste, à la fois reconnu comme pilier central de l’extrême droite française mais aussi rejeté parce que soumis à l’influence de courants adverses (catholiques, spécialement), disqualifié par sa participation au jeu électoral et subordonné au clan Le Pen. De ce point de vue, UR entendait placer son action non sur le terrain électoral (rôle dévolu au FN puis, après la scission, au Mouvement national républicain de Bruno Mégret), mais sur celui de la propagande idéologique et culturelle, à même selon ses leaders d’influer sur « les décisions et prises de positions du mouvement national dans son entier ». Ainsi, par des « campagnes militantes et par un combat culturel adapté », UR entendait « contribuer à une “renationalisation” de la jeunesse par imprégnation idéologique, de la même manière que la propagande des divers groupes d’extrême gauche […] contribue à une imprégnation idéologique favorable au métissage et à la société multiculturelle3 ».
Le soutien apporté par les organisations de la droite radicale à la scène RIF doit être compris comme une des principales expressions de cet investissement sur le terrain idéologique et culturel, dont les jeunes sont la cible principale. De ce point de vue, la stratégie des leaders NR s’inscrit dans une optique explicitement inspirée des théories de Gramsci – celui-ci, auteur de prédilection de la Nouvelle droite, constituant de longue date une référence centrale des héritiers du fascisme – qui font de la lutte contre l’hégémonie idéologique bourgeoise et de la prise de pouvoir culturel des préconditions à la prise du pouvoir politique. Sans en être la seule expression4, le RIF est conçu comme un des principaux vecteurs de ce combat culturel, contribuant à « l’élaboration d’une véritable contre-culture populaire nationaliste » (P. Vardon, in Bouchet 2001, p. 174). Les propos qui suivent sont exemplaires de cette mobilisation de la culture dans une entreprise de contestation de l’ordre politique et social dominant :
« Aujourd’hui, le système mondialiste nous a déclaré la guerre culturelle. Il cherche à subvertir les valeurs propres de la jeunesse européenne dans le but de lui imposer des modes américanomorphes dans le domaine musical (rap), artistique (tags) et même culinaire (Coca, fast-food). Nous devons nous battre sur tous ces fronts, afin de substituer une “hégémonie culturelle nationaliste et enracinée” à l’actuelle “hégémonie mondialiste et cosmopolite”. » (B. Merlin, in Bouchet 2001, p. 129.)
Mais la stratégie culturelle des nationalistes-révolutionnaires possède aussi sa face plus étroitement tactique lorsque le RIF devient un instrument de sensibilisation ou de recrutement de jeunes aux intérêts d’ordre davantage musical que strictement politique. C’est cette dimension instrumentale du rapport des militants NR au RIF que nous allons à présent évoquer, tout en situant ce courant dans l’histoire du monde musical d’extrême droite.
L’activisme musical
Pour les stratèges de la mouvance NR, le RIF n’est en effet pas que l’expression d’un combat culturel, mais aussi un outil militant, dont il est attendu qu’il permette d’entrer en contact avec des jeunes peu sensibles aux thèses politiques développées par les groupuscules mais intéressés par la découverte de nouveaux groupes ou styles musicaux. Il constitue donc un instrument dans une tactique – qu’on propose d’appeler l’activisme musical – de recrutement de nouveaux sympathisants ou militants, de longue date décrite par la sociologie des mobilisations. Cette pratique correspond en effet à ce que David Snow et al. (1986) désignent comme l’« extension de cadre », lequel est un mode d’enrôlement privilégié par les organisations de mouvement social qui visent des individus ne partageant pas leurs valeurs ou objectifs. Il s’agit alors d’élargir le discours de l’organisation en y intégrant des éléments qui a priori n’en font pas partie mais qui sont pertinents pour sa cible de recrutement potentielle. Ces éléments peuvent prendre la forme d’incitations sélectives telles que, pour un amateur de rock, l’accès à de nouveaux styles ou groupes. Les propos qui suivent sont significatifs de cette appréhension du RIF sous l’angle de sa « rentabilité militante » :
« Le RIF, moyen d’expression privilégié de la révolte de notre jeunesse européenne, doit être un vecteur efficace de recrutement et de sensibilisation de jeunes encore extérieurs à la famille d’idées ou pas encore encadrés. Chacun de nos groupes de base un peu conséquent doit participer à la création d’un groupe de RIF local. […] Un concert de RIF avec dix jeunes Européens encore isolés deux heures auparavant, cela vaut cinq mille tracts boîtés. » (E. Marsan, in Bouchet 2001, p. 97.)
Se signale ainsi une des dimensions fondamentales du rapport du RIF au champ politique, qui est sa complète hétéronomie : à des années-lumières de ces formes esthétiques dont la légitimité est à la mesure de leur autonomie au sein du champ de production culturelle, et auxquelles ce sont précisément ces autonomies et légitimité qui confèrent un poids éventuellement mobilisable à des fins politiques5, le RIF est avant tout un outil, dépendant des stratégies politiques de militants guidés par des considérations d’efficacité plutôt que d’esthétique.
Cette instrumentalisation est le fruit d’une réflexion soigneusement élaborée, comme en témoigne le fait que l’un des principaux acteurs du RIF, Fabrice Robert, ait consacré un mémoire de maîtrise en science politique à la diffusion de la propagande nationaliste par la musique6. Ancien élu FN et dirigeant d’UR puis du Bloc identitaire, F. Robert est aussi le batteur d’un des principaux groupes de RIF, Fraction, et l’un des fondateurs du label Bleu-blanc-rock (BBR). C’est à l’appui de ce même label que les principes d’enrôlement de jeunes par une première sensibilisation via la musique ont commencé à être appliqués : à la fin des années 1990, une cassette compilant des chansons de différents groupes a fait l’objet d’une large diffusion (5 000 au total auraient ainsi été vendues au prix de dix francs) par des militants à la sortie des lycées et lors de la fête de la musique ; cette opération a par la suite été rééditée avec l’édition d’une autre compilation, intitulée « Antimondial », cette fois sur support CD et vendue au prix de deux euros.
Les « théoriciens » du RIF ont en fait systématisé une démarche d’instrumentalisation de loisirs juvéniles masculins à des fins de conversion idéologique ou d’enrôlement militant déjà existante au sein de l’extrême droite extra-partisane. La sensibilisation politique et l’organisation militante des groupes de supporters d’équipes de football, visant à en faire des hooligans prêts à défendre des valeurs identitaires et racistes dans des affrontements violents, a en effet constitué une première tentative d’instrumentalisation de loisirs de jeunes hommes. Cette démarche de « politisation des stades » était solidaire, lorsqu’elle a été engagée au début des années 1980, de l’entreprise de radicalisation de la mouvance skinhead – c’est-à-dire, bien avant la naissance du RIF, l’investissement d’une forme de sociabilité juvénile masculine organisée autour d’un style musical.
Le mouvement skin, apparu à la fin des années 1960 dans la jeunesse populaire anglaise, était à l’origine un mouvement musical et vestimentaire non politisé, et notablement influencé par des styles musicaux joués ou écoutés par les jeunes immigrés jamaïcains. Son développement ultérieur a vu s’opérer une scission entre un courant d’extrême gauche et libertaire (redskins) et un autre d’extrême droite, violent et raciste (Orfali 2003). Les skins d’extrême droite sont apparus en France à la fin des années 1970 et leur mouvement s’est diffusé dans les années 1980 autour de différents groupes et de fanzines dont les musiciens ou rédacteurs étaient fréquemment membres de groupuscules comme l’Œuvre française ou le Parti nationaliste français et européen (PNFE). La mouvance skinhead se singularise surtout par des formes de sociabilité majoritairement masculines, centrées sur une musique spécifique (la « oï »), la consommation d’alcool et la « baston » entre soi ou à l’encontre de personnes appartenant à des groupes honnis (militants d’extrême gauche, Arabes, Juifs). De ce fait, les diverses tentatives d’organiser les skins français n’ont eu que des résultats mitigés : les fanzines, labels ou groupes militants se sont toujours signalés par une existence brève et fréquemment conflictuelle, et leur idéologie antisémite et raciste n’a eu qu’un écho limité.
Une tentative ultérieure, et elle aussi importée d’Angleterre, de politisation via la musique rock est le RAC, c’est-à-dire le « rock against communism ». Cette appellation a été adoptée dans les années 1980 en opposition aux concerts « rock against fascism » organisés à l’époque par les militants d’extrême gauche. Le terme RAC a en France surtout servi à désigner les groupes les plus politisés et les plus proches des milieux militants organisés ; parmi ceux-ci, signalons Légion 88, Evil Skins, 9e Panzer Symphonie et Fraction Hexagone. Pour autant, et précisément parce qu’elle bénéficiait de meilleures organisations et politisations, la mouvance RAC a constitué la première base sur laquelle le RIF s’est ultérieurement développé : Fraction Hexagone, devenu simplement Fraction au milieu des années 1990, est au sein du RIF le principal héritier de cette mouvance.
Les noms (faisant référence à la seconde guerre mondiale ou au fascisme), les textes (se réclamant fréquemment du nazisme ou du Ku Klux Klan) et la musique (proches des formes « métal » ou « hardcore » ultra-violentes) interdisaient de diffuser le RAC au-delà de cercles extrêmement restreints d’adeptes « initiés » et partageant déjà ses options idéologiques et politiques. Or, on l’a vu, c’est précisément à éviter cet enfermement dans un entre-soi de convertis, et à plutôt favoriser la diffusion des idées NR à de nouvelles recrues, que vise le RIF. L’« invention » de celui-ci à la fin des années 1990 correspond donc, non à une évolution esthétique interne à un courant musical autonome, mais à une réorientation tactique, misant sur l’ouverture et l’acceptabilité d’un discours politique particulier, imaginée et impulsée par des responsables militants. Une nouvelle fois se signale l’hétéronomie du RIF à l’égard des considérations politiques : alors que des formes musicales antérieures (oï ou RAC) correspondaient à un investissement musical de jeunes militants de la droite radicale, dans lequel ceux-ci exprimaient explicitement (dans leur style musical comme dans leurs textes), et à destination d’un public exclusivement composé de pairs, leurs préoccupations ou idéologies propres, la dimension instrumentale du RIF témoigne d’une démarche plus tacticienne. Parce qu’elle est destinée certes à des pairs (dont il faut satisfaire les options politiques et musicales), mais également à des « profanes » qu’il s’agit de convertir, le RIF se doit de respecter certaines contraintes de discrétion ou de camouflage (quant au contenu des idées diffusées et à l’orientation politique), lesquelles ont une influence directe sur les productions des groupes, et permet notamment de comprendre l’hétérogénéité de styles de la scène RIF.
La scène RIF
L’organisation de la scène RIF témoigne de sa dimension groupusculaire, à la fois transposition du mode d’organisation propre à la mouvance politique dont elle est issue et dont elle dépend, mais aussi expression de sa stigmatisation (interdisant une large diffusion de ses productions) et de la limitation de ses ressources (en musiciens ou en supports organisationnels).
La diversité des styles
Que le RIF se réclame du rock ne doit pas induire en erreur. L’appellation, en réalité, ne désigne pas un genre musical précis mais regroupe un ensemble de styles différents7 : les styles « hard », « métal » ou « hardcore » (prisés par Fraction, Insurrection ou Ile-de France), la musique électronique (Aion, Kaiserbund), le pop-rock (Brixia, Elendil, La Firme), ou encore des formes influencées par le ska (In Memoriam), la musique régionale (Vae Victis, Aquilonia, Traboule Gone) ou le rap (Basic Celtos). Cette diversité témoigne, une nouvelle fois, de l’hétéronomie du RIF, dont l’unité tient davantage à des considérations politiques et idéologiques (l’appellation regroupe les diverses formes de musique « jeune » promues au sein de la droite radicale) qu’à une cohérence de style. Plus encore, cette diversité est l’expression de l’instrumentalisation de la musique à des fins de sensibilisation et d’enrôlement de nouveaux militants : pour recruter le plus largement possible au sein de la jeunesse, les groupuscules NR pensent devoir s’ajuster à la diversité de ses goûts, et proposer une expression « identitaire française » de chaque style prisé par les jeunes. Les discours des leaders de la droite radicale expriment une nouvelle fois explicitement cette volonté de s’ajuster à ce qui est supposé être les attentes du public dont l’enrôlement est recherché ; ainsi l’ancien secrétaire général d’UR Christian Bouchet estime-t-il qu’il « serait judicieux qu’ils [ses “amis du RIF”] accroissent encore plus l’éventail de leur offre et que certains de leurs groupes s’ouvrent à la variété ou aux chants et musiques régionales » (Bouchet 2001, p. 438).
Le groupe qui a sans doute poussé le plus loin cette logique d’ajustement aux attentes supposées du public est Basic Celtos, puisqu’il s’est investi dans ce style musical honni au sein de l’extrême droite qu’est le rap (ou plus précisément une forme de rap intégrant, défense de l’identité régionale oblige, des sonorités celtes). Ainsi ses musiciens défendaient-ils leur musique en avançant des considérations d’ordre avant tout tactique dans une interview à la revue Jeune résistance (n° 15) : « Aujourd’hui le rap représente 20 % du marché jeunes, est-ce que les fafs vont être les seuls à ne pas être de la partie ? » Cet investissement dans un style aussi disqualifié – parce que propre aux « adversaires ethniques » que sont pour les militants NR les « jeunes issus de l’immigration » – au sein de l’extrême droite ne va toutefois pas de soi, et se heurte à l’hostilité de certains militants. Les propos de ce codirecteur du MNJ (mégretiste) interviewé par Magali Boumaza sont de ce point de vue explicites :
« D’abord j’aime pas musicalement parlant, franchement, j’aime pas tellement. Et ensuite je pense que d’un point de vue non pas musical mais plus politique, c’est une erreur. Parce que c’est, en fait, c’est entrer dans le jeu de l’adversaire, le rap c’est en fait une espèce de, une espèce de sous-culture qui vient des ghettos noirs américains. C’est quand même ça l’origine du rap, ça ne ressemble à rien et surtout pas à de la musique. » (Cité in Boumaza 2003, p. 12.)
Une autre caractéristique de la scène RIF est le nombre restreint des formations (une dizaine) et leur relative fragilité. Si Fraction existe depuis 1994, et Ile-de-France ou In Memoriam depuis 1996, d’autres se sont dissous après quelques années (comme Vae Victis, né en 1993 et premier groupe à se revendiquer du RIF, ou Elendil). Surtout, tous les groupes connaissent de permanents changements de musiciens, les bouleversements de la vie professionnelle (imposant des déménagements) ou familiale9, inhérents au statut de jeunes entrant dans la vie adulte, interdisant la poursuite des répétitions. Les changements de composition des groupes témoignent également de la dimension groupusculaire – au sens ici d’univers aux effectifs restreints – du RIF, en ce que les transferts d’une formation à une autre sont fréquents : trois des musiciens d’Ile-de-France et un de Kaiserbund faisaient antérieurement partie de Vae Victis, la chanteuse de Brixia était parallèlement membre d’Elendil, etc. Enfin, la plupart des praticiens ne sont pas des musiciens professionnels ou ayant suivi une formation musicale prolongée ; ce statut de musicien autodidacte, qui n’est certes pas une rareté au sein du monde du rock, prend dans le cas de certains groupes une forme extrême (il est dit de Traboule Gone que deux de ses membres n’avaient aucune connaissance musicale avant la formation du groupe).
Si les styles musicaux ne peuvent, à la différence de la oï ou du RAC, être immédiatement rapportés à la droite radicale, les textes des chansons (ou les échantillons samplés dans le cas des groupes de musique électronique) et les interviews diffusées dans des fanzines, revues ou sites internet sont davantage explicites quant aux options politiques des groupes. Outre leur inspiration littéraire ou historique (que l’on évoquera plus loin), les thèmes développés reprennent en effet la plupart des thématiques de prédilection de la mouvance NR, telles que la dénonciation de l’immigration, le rejet de la mondialisation, la condamnation de l’avortement, l’antisémitisme et le révisionnisme. Quelques extraits donnent une idée de la tonalité de ces textes :
« Aujourd’hui la Serbie, demain la Seine-Saint-Denis/Un drapeau frappé d’un croissant flottera sur Paris » (In Memoriam, « Paris-Belgrade »). « Aux ordres des banquiers rapaces/Le mondialisme se met en place » (Insurrection, « Invasion »). « L’avortement c’est épatant/Pourquoi s’faire chier pour des enfants » (In Memoriam, « Das Capital »). « Je viens de la rue du Sentier, je vendais du dégriffé/Aujourd’hui j’ai tout lâché/Juste avant le krash boursier qui m’a bien rapporté » (Elendil, « Bourgeois, nouveaux riches et décadents »). « Des universitaires sont traqués/Ils défendent une vision de l’histoire/Certains lobbies tiennent à leur pouvoir » (Fraction, « Hérétique »).
Mais témoignage également de l’entretien par le RIF d’un « entre-soi » de militants unis par un sentiment d’appartenance à une même communauté militante, certains textes ne peuvent être compris que des initiés, telle cette chanson en hommage à Sébastien Deyzieu, militant de l’Œuvre française mort accidentellement en essayant d’échapper à la police, et martyr de la mouvance NR : « Tu t’appelais Sébastien/Ton prénom n’évoque rien/Pour le gratin médiatique/Tu dois t’appeler Malik » (Vae Victis, « Sébastien »). De même les interviews des musiciens signalent-elles un univers politique et intellectuel précis ; dans leur interview sur le site Coq gaulois les musiciens de Kaiserbund citent parmi leurs sources d’inspiration Maurice Bardèche, Lucien Rebatet, Céline, Vacher de Lapouge, Leni Riefenstahl, ou Oswald Mosley ; ceux de Fraction, quant à eux, évoquent « Drieu la Rochelle, Brasillach, Blanqui, Sorel, les frères Strasser, Che Guevara et bien sûr Nietzsche pour son hymne à la volonté de puissance10 ».
Labels et circuits de diffusion
Un indice supplémentaire du caractère groupusculaire du RIF est que certains musiciens sont également les responsables de sites de vente par correspondance ou de labels. Ainsi, on l’a dit, Fabrice Robert cumule-t-il les positions au sein de cet univers politico-musical : outre un leader d’UR puis du Bloc identitaire, un animateur de revues NR (Jeune résistance et L’Épervier), un « théoricien » de l’activisme musical et un musicien au sein de Fraction, il est aussi un des dirigeants de l’association Bleu-blanc-rock, spécialisée dans la vente de RIF par correspondance. De même la maison de disques Memorial Record a-t-elle été créée en 1996 par deux musiciens du groupe In Memoriam, auxquels est venu se joindre le chanteur de Vae Victis qui en a pris la direction.
L’évolution de l’organisation de la scène RIF témoigne aussi et surtout de sa dépendance à l’égard du champ politique : c’est en effet la SERP, maison de disque propriété de Jean-Marie Le Pen et dirigée par sa fille Marie-Caroline, qui a produit le premier disque de RIF français, celui de Vae Victis. On peut faire l’hypothèse que l’autonomisation de ce groupe (ensuite imité par l’ensemble de la scène RIF) de la sphère d’influence de la famille Le Pen témoigne de la réticence de la mouvance NR à l’égard du FN – réticence qui a conduit la plupart des militants NR membres du parti lepéniste à suivre B. Mégret lors de la scission de 1998. Depuis, Memorial Records est devenu le principal label de RIF. C’est d’abord sous la forme d’une association loi 1901 que le label a commencé par diffuser une cassette de compilation, puis par produire le premier CD du groupe de ses fondateurs, suivi de celui d’Elendil. En 1998 Memorial Records a pris la forme d’une SARL et sorti de nouveaux disques de Vae Victis, In Memoriam, Elendil, ainsi qu’une compilation, « Sur les terres du RIF ».
La production et la diffusion des productions RIF par des supports propres est, on l’a dit, une manière de « faire de nécessité vertu » : l’amateurisme des musiciens, le contenu de leurs textes et les effectifs restreints de leur public leur interdisent l’accès aux grandes maisons de disque et aux canaux de diffusion traditionnels (radios commerciales ou grandes surfaces du disque). C’est donc de manière contrainte que les groupes diffusent leurs productions essentielle- ment sur des radios émettant sur internet (Canal RIF) et en vente par correspondance (ainsi que dans les librairies d’extrême droite ou plus ponctuellement lors de rassemblements militants, comme ceux en l’honneur de Jeanne d’Arc). Outre celui de Memorial Records, Le Coq gaulois et BBR sont les principaux sites de vente de CD par correspondance. Pour autant, ceux-ci ne se limitent pas à cette activité : y sont également en vente des disques de chanteurs d’extrême droite autres que de rock (Dr Merlin, Jean-Pax Méfret ou musique folklorique, avec une dominante celte), des gadgets (autocollants, T-shirts, ainsi que bijoux « croix celtique » ou « marteau de Thor » prisés par les néo-païens), des bandes dessinées (de style science-fiction ou mythologique ou à vocation plus humoristique), des revues idéologiquement proches (Terre et peuple, Réfléchir et agir, L’Épervier…) et des livres d’auteurs d’extrême droite ou n’appartenant pas à cette mouvance mais dont les ouvrages sont enrôlés dans la réflexion NR. On trouve par exemple sur le site du Coq gaulois des ouvrages relevant de la première catégorie, comme Une terre, un peuple de Pierre Vial (éditions Terre et peuple), Le mondialisme, mythe et réalité (Éditions nationales) ou José Antonio, La phalange espagnole et le national-syndicalisme d’Arnaud Imatz (Éditions Godefroy de Bouillon), aux côtés du Livre noir du communisme dirigé par Stéphane Courtois (Robert Lafont) et du Mitterrand et les 40 voleurs de Jean Montaldo (Robert Lafont).
Outre leur vocation commerciale, ces sites comportent une dimension plus militante. Dans une rubrique significativement appelée « combat militant », celui de BBR invite ses visiteurs à s’organiser en « cellules Bleu-blanc-rock » pour « agir en organisant concerts, tractages, collages et ventes de K7 », tandis que celui du Coq Gaulois propose une rubrique « pourquoi ? » déclinant une série de questions telles que : « Pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il à tuer 220 000 enfants chaque année par l’intermédiaire de l’IVG ? », « Pourquoi lors des innombrables émeutes de banlieue on n’entend parler que de “jeunes” et non pas d’immigrés ? » ou encore « Pourquoi n’organise-t-on pas un référendum sur le rétablissement de la peine de mort, alors qu’une majorité de français est pour ? ». On y trouve également des « arguments » contre les principaux adversaires – tels que le casier judiciaire du rappeur Joey Starr ou des propos, estimés « significatifs », de personnalités honnies (Robert Hue, Jack Lang, Ariel Sharon, le groupe de rap Sniper…). L’intrication des dimensions musicales, commerciales et militantes de ces canaux de diffusion peut toutefois se retourner contre eux : Maxime Brunerie était le correspondant pour la région parisienne de BBR et le responsable de ce même site a été incarcéré au printemps 2004 après que la police ait saisi chez lui un stock d’armes et de propagande négationniste.
Une musique semi-clandestine
Les groupes RIF n’éprouvent pas seulement de la difficulté à se faire diffuser, mais également à apparaître publiquement. Ce rapport problématique des musiciens de RIF à la publicité, inhérent à leur statut stigmatisé, s’exprime par exemple par le fait que leurs photos sur les sites de vente par correspondance sont parfois floutées. Mais il s’exprime surtout dans la rareté de leurs concerts, laquelle tient à plusieurs facteurs parmi lesquels l’amateurisme des musiciens joue un rôle important. Résidant souvent dans des villes différentes, pris par leur vie familiale, professionnelle et militante, ils peinent à se réunir pour répéter, tandis que d’autres sont encore trop inexpérimentés pour jouer en public. Mais le principal obstacle aux prestations publiques des formations RIF tient à leur stigmate qui leur interdit d’accéder à la plupart des scènes, festivals ou tremplins réservés aux jeunes groupes de rock. Ainsi Ile-de-France s’était-il en 1999 porté candidat dans un tremplin rock et, bénéficiant d’un bon classement, pouvait prétendre poursuivre la compétition quand l’association antifasciste Ras l’Front est intervenue auprès des organisateurs pour l’en faire exclure au motif de son ancrage politique. En conséquence, certains groupes préfèrent-ils se présenter sous un faux nom pour pouvoir jouer dans des lieux hostiles à l’extrême droite.
Dans ce contexte, les opportunités de jouer en public sont rares : les groupes peuvent profiter des facilités offertes par les fêtes de la musique, mais celles-ci ne sont qu’annuelles et ne les mettent pas à l’abri de leurs adversaires. Ces prestations publiques apparaissent en conséquence comme des « contacts mixtes » au sens de Goffman (1975, p. 23), c’est-à-dire des interactions entre des stigmatisés et des « normaux », au cours desquelles la révélation du stigmate des groupes RIF est tout à la fois recherchée (afin de populariser leur musique et leurs idées tout en recrutant de nouveaux militants) mais aussi redoutée pour les sanctions auxquelles elle expose (interdiction de jouer et disqualification définitive auprès des lieux de concerts, voire « bastons »). En conséquence, comme l’a décrit Goffman, les stigmatisés exposés à la vindicte publique n’ont souvent d’autre recours que de se replier sur des « lieux retirés » (1975, p. 100), composés uniquement de pairs et où le stigmate étant uniformément partagé il n’est plus nécessaire de le dissimuler. Ces lieux de concert (qui clôturent souvent des réunions ou rassemblements militants) sont relativement clandestins, n’étant révélés aux spectateurs qu’au dernier moment ou à l’issue d’un véritable jeu de piste. Ces précautions, si elles valorisent les adeptes du RIF en entretenant leurs sentiments de risque et de clandestinité, ne sont pas sans fondement : il arrive fréquemment que les concerts soient annulés après que des militants antifascistes aient informé le propriétaire d’une salle de concert de la « véritable nature » des groupes qui doivent s’y produire, ou qu’ils aient incité les forces de l’ordre à les interdire en prévention de tout « trouble à l’ordre public11 ».
Un autre type de lieux retirés, mais soumis à une plus large visibilité, qui permet aux groupes de RIF de se produire sur scène, sont les spectacles organisés par des partis ou groupes d’extrême droite. La fête « Bleu blanc rouge » organisée tous les ans par le FN a vu se produire (avant la scission avec le MNR) des groupes de RIF comme In Memoriam et a accueilli leurs stands et ceux des labels spécialisés ; le même groupe a joué lors de la « Fête de l’identité et des libertés » organisée par Terre et peuple à la salle Wagram le 9 novembre 2002. Les mairies dirigées par l’extrême droite ont elles aussi apporté leur contribution à l’expression du RIF : la mairie FN d’Orange a ainsi organisé en 1996 un tremplin rock faisant la part belle aux groupes RIF, et la mairie mégretiste de Vitrolles a en 1998 organisé en partenariat avec Memorial Records un festival au cours duquel se sont produits In Memoriam, Ile-de-France et Vae Victis (dans un premier temps compromis par la destruction de la sono par une bombe artisanale, ce festival a finalement rassemblé moins de 400 spectateurs).
Une posture distinguée
Le RIF apparaît donc pris dans un paradoxe : destiné à sensibiliser et recruter de nouveaux militants, son stigmate de musique d’extrême droite le contraint à la clandestinité et, ce faisant, conforte la tendance de ses adeptes à en faire un instrument d’entretien de leur entre-soi groupusculaire. Ce paradoxe contraint d’autant plus largement les modes d’affichage public du RIF que la posture contestataire qu’il valorise est davantage, ou mieux, incarnée par ses adversaires.
S’identifier tout en se distinguant
Le site des Jeunesses identitaires (section jeunes du Bloc identitaire) contient une rubrique musicale, donnant accès à des chansons de groupes de RIF en MP3, qui s’ouvre par ces mots : « Il existe des artistes vrais loin de Star Academy et Popstars, il existe des groupes révoltés autres que NTM ou Sniper, il existe des groupes réellement engagés contre la mondialisation aux antipodes de l’hypocrisie de Noir Désir, il existe d’autres labels que Sony et Universal… » Si la confidentialité de la scène RIF lui est imposée par son exclusion de l’industrie du disque et de ses circuits de diffusion, cette dernière, on le voit, est transmuée en « vertu » par l’adoption d’une posture de rejet de son mercantilisme : la dénonciation d’une industrie du disque asservie aux intérêts du « capitalisme mondialiste et cosmopolite » permet de retourner l’exclusion du RIF en signe d’élection témoignant de sa pureté idéologique. Pour autant, le rapport des musiciens de RIF aux groupes ou styles dominants (par leurs ventes comme par leur légitimité) dans le champ de production culturelle, a fortiori lorsqu’ils se posent eux aussi comme « engagés », signale l’intériorisation d’une forte domination symbolique.
Ce rapport aux groupes engagés est lui-même la transposition du rapport dominé que les jeunes militants de la droite radicale entretiennent au militantisme gauchiste. Se posant en révolutionnaires luttant contre le « système capitaliste mondialisé », les militants NR souffrent qu’en l’état actuel du champ politique « l’excellence révolutionnaire » trouve davantage à s’incarner à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite, et que le mouvement altermondialiste paraît bien plus à même de contester le néolibéralisme qu’une mouvance NR groupusculaire et marginale. Ce rapport dominé contribue à expliquer certaines stratégies de présentation de soi (détournement de l’imagerie gauchiste, par exemple12) ou d’appropriation et redéfinition de thématiques issues de la gauche contestataire – comme l’écologie (UR comportait une branche écologiste, au sein de laquelle figuraient des militants exclus des Verts suite à des discours antisémites), la « malbouffe » (la même UR avait organisé un « Comité national anti-McDo ») ou l’altermondialisation13 – destinées à en détourner les sympathisants.
De même qu’ils reprochent aux altermondialistes de se faire les complices du « système » qu’ils prétendent pourtant combattre14, les groupes de RIF tentent de contester, tout en essayant d’en capter une parcelle du capital symbolique, le prestige des musiciens connus et reconnus pour leur talent et/ou leur engagement politique. Conformément au principe selon lequel s’attaquer aux grands est une manière de se grandir (Boltanski 1990), il s’agit pour eux non de disqualifier ces concurrents (leur prestige doit être préservé pour pouvoir être approprié), mais au contraire de pointer leurs carences, contradictions ou reniements pour mieux se poser en modèles d’intégrité. Ainsi les groupes citent-ils volontiers comme des références ou des sources d’inspiration des groupes largement étrangers à leur mouvance. Ile-de-France se targue d’avoir « une bassiste comme Téléphone, une boîte à rythme comme Rita Mitsouko et les Bérus » tandis que Vae Victis se réclame des Têtes raides, Pigalle, Louise Attaque, voire même Brassens et Brel, et se pose en héritier du « rock alternatif » tout en dénonçant les « trahisons » mercantiles des groupes phares (et engagés à gauche) de ce courant :
« Nous avons une certaine fascination pour les groupes de rock alternatif des années quatre-vingt et leur mode de fonctionnement. Même si le message qu’ils divulguaient n’était pas le nôtre, nous considérons que leur démarche était sincère. Aujourd’hui ils ont tous été récupérés et sont largement diffusés par le système quoi qu’ils en disent. La FNAC et VIRGIN leur offrent leurs bacs et les mettent en écoute. Les seuls alternatifs sont aujourd’hui les groupes de RIF. » (Interview sur le site Coq Gaulois.)
Mais l’identification à l’excellence contestataire exige aussi de s’en distinguer en dénonçant son impureté et ses compromissions. Le fait que la plupart des groupes engagés à gauche soient produits par de grandes maisons de disques constitue la dénonciation la plus fréquente. On rappelle ainsi que Zebda est « produit par le monstre économique Vivendi-Universal15 » et on avance que « les rockers de métier, bien payés, mais surtout bien contrôlés par les multinationales qui les emploient, ont beaucoup moins de mérite que les petits groupes autonomes et déterminés16 ». Les engagements de ces groupes ne sont pas non plus ignorés mais régulièrement dénoncés – même si, une nouvelle fois, sont reconnues (et enviées) leurs qualités :
« Songez aux dégâts qu’ont pu faire dans la jeunesse blanche des groupes comme […] Noir Désir ou Matmatah, qui derrière une musique de bon niveau voire même des textes intéressants – ne soyons pas mauvais joueurs – délivrent un message clairement anti-national. » (P. Vardon, in Bouchet 2001, p. 174.) « Le 10 décembre prochain, des groupes comme Noir Désir, Zebda et Les Têtes raides vont participer à un concert de soutien aux immigrés […] Qu’ils ont de bons sentiments nos collabos du libéralisme mondial ! Pourtant, sous prétexte de solidarité avec les exclus, il s’agit bien de soutenir le système, et non ses victimes. Sous prétexte de solidarité, les rockers de Vivendi et consorts viennent tout naturellement donner un petit coup de pouce au capitalisme international17.»
Mais la plus grande frustration des musiciens RIF aura sans doute été de voir un groupe parvenir au succès en reproduisant les formes les plus caractéristiques de leur courant – à savoir l’intégration de sonorités musicales « traditionnelles » à des formes modernes – mais sans appartenir à leur mouvance. Ainsi le succès du groupe Manau « La tribu de Dana » (qui intègre cette référence majeure du RIF qu’est la musique celte) a-t-il été particulièrement mal accueilli par les musiciens RIF : « Le groupe Manau sort “La tribu de Dana” qui donne envie à BC de répondre par “L’histoire de Ronan Kerguénu”, où le petit Dana mondialiste se prend une rouste par un bon breton de chez breton qui en a ras-le-bol de voir sa culture récupérée par les commerciaux déracinés de tout poil18 ! » Nouveau signe de leur domination, les musiciens RIF ne peuvent conserver la maîtrise, ni revendiquer la propriété, de leurs formes musicales les plus originales.
Des références culturelles spécifiques
La fréquence de ces références des groupes RIF à la culture celte mérite d’être soulignée, non seulement en ce qu’elle signale le double processus de mobilisation et de reformulation des traditions culturelles que Eyerman et Jamison (1998, p. 7) placent au cœur des rapports entre musique et mouvements sociaux, mais surtout parce qu’elle témoigne du marquage idéologique spécifique de la mouvance NR. Ces références ne participent pas seulement, en effet, de la défense des héritages régionaux et de l’enracinement culturel contre le « mondialisme nivellateur des cultures ». Non que celle-ci ne soit pas présente : de même que tous les défilés du 1er mai du FN comptent leur lot de cortèges en costume folklorique (qui, dans la filiation pétainiste, ravivent le souvenir des provinces d’ancien régime), les groupes RIF invoquent fréquemment leur ancrage régional, présenté comme constitutif de l’identité qu’ils s’attachent à défendre. Ainsi, les musiciens d’Aquilonia expliquent-ils sur le site Coq Gaulois leurs références à la Bretagne par « un besoin d’enracinement, de personnalisation, une nécessité de se rattacher à une famille, un pays, “une identité” à une époque où les matricules remplacent de plus en plus les noms19… »
Mais derrière ce régionalisme, et dans le vocabulaire du « sang » ou du « clan » qu’il mobilise volontiers, transparaît la principale influence idéologique du RIF qui est celle du GRECE. Les propos d’Aquilonia que l’on vient de citer sont précédés de ces phrases significatives : « Quant à la place de la Bretagne dans l’Europe, elle réunit peut-être avec d’autres les derniers européens à ne pas avoir oublié qu’ils étaient des Celtes. Nous ne mettons surtout pas en cause le bon vouloir de chacun mais seulement les destructeurs de notre civilisation tels que la christianisation, les bolcheviques et tant d’autres. » L’inspiration gréciste est sensible dans les noms des groupes (Brixia, Vae Victis et Aquilonia sont des références à la Gaule, Aion à la Grèce antique), les titres ou les textes de leurs chansons qui n’hésitent pas à recourir au latin et qui développent une thématique ethnique européenne, ou les liens assumés avec les représentants de la nouvelle droite (Terre et peuple vendu sur les sites RIF ou présence des groupes lors des fêtes de l’identité organisées par l’association de Pierre Vial). Les références historiques récurrentes à ce passé pré-chrétien trouvent leur principale source d’inspiration dans la mythologie (celte ou scandinave) qui partage son imaginaire guerrier avec des références littéraires elles aussi fréquemment citées : Elendil est à l’origine le nom d’un personnage du Seigneur des anneaux, roman très prisé des jeunes militants NR.
Ces allusions mythologiques ou littéraires ne font pas qu’afficher publiquement une idéologie ou entretenir la cohésion du groupe par l’exaltation d’un ensemble de références partagées. Elles permettent également, par leur relative légitimité culturelle, l’adoption d’une posture intellectuelle valorisante : signaler que l’on maîtrise suffisamment le latin pour écrire des textes de chansons dans cette langue, mettre en avant (comme le fait un musicien d’Aion) que l’on a soutenu une thèse sur « le rôle de l’empereur romain au combat » ou démontrer que l’on connaît suffisamment l’histoire antique pour tracer des parallèles avec la société contemporaine20 sont autant de manière de se réévaluer en même temps que les positions que l’on défend lorsqu’on est marginal non seulement à l’intérieur du champ politique, mais aussi au sein d’une extrême droite largement dominée par le FN. Ajoutons que la posture intellectuelle adoptée par certains groupes (d’autres jouent sur ce plan une carte beaucoup plus « populiste ») trouve à s’exprimer sur d’autres terrains que les seules références grécistes. Elle se signale dans les allusions récurrentes à la culture légitime (Kaiserbund se réfère à Varèse et Stravinsky) ou dans des formulations recherchées (« nous nous sommes retrouvés dans la démarche du peintre qui à travers un simple tableau se risque à exprimer un concept complexe », avance le même groupe sur le site Coq gaulois). Cette hypercorrection culturelle semble témoigner d’un rapport dominé, empreint de révérence, à la culture légitime (ou plus précisément une culture classique en voie de déclassement). L’absence d’informations sur les origines, trajectoires et capitaux culturels des musiciens empêche toutefois d’aller plus loin dans la compréhension des ressorts sociaux de ces goûts esthétiques et options politiques particuliers.
Les interviews des groupes RIF martèlent les principes de l’activisme musical : pour Fraction, il s’agit de « diffuser un message politique clair sur un support musical susceptible de toucher le plus grand nombre21 », tandis que Traboules Gones rappelle que « la musique permet de faire passer pas mal d’idées “en douceur”22 ». Cette mobilisation de la musique à des fins militantes se heurte toutefois aux effets de la double contrainte qui pèse sur le RIF : musique visant à accéder à un extérieur (les jeunes non politisés susceptibles d’être recrutés) et devant à ce titre éviter ce qui tendrait à la disqualifier, elle sert également à l’entretien de la cohésion du cercle de ses adeptes, ce qui tend à la renvoyer à un entre-soi fermé et, en exprimant les références politiques et idéologiques qui la fondent, à en interdire l’accès à ceux qu’elles rebutent. Cette tension est caractéristique de tout univers groupusculaire, inévitablement pris dans une logique de renfermement contradictoire avec sa vocation à l’élargissement politique ou idéologique. Elle ne peut toutefois à elle seule expliquer l’échec du RIF, dont une autre des causes pourrait résider dans le manque de ressources strictement musicales de ses praticiens, c’est-à-dire dans leur amateurisme qui grève son potentiel de séduction auprès du public des jeunes non politisés qu’il voudrait atteindre.
Notes de bas de page
1Principalement, car le RIF est aussi diffusé ou valorisé – mais dans une moindre mesure – dans d’autres secteurs de l’extrême droite, tels que les royalistes et catholiques nationalistes. Signalons également que nous ne traiterons ici que du rock identitaire français, et laisserons de côté les groupes similaires d’autres pays (Italie, Espagne, Québec, Slovénie notamment), avec lesquels le RIF français entretient par ailleurs des liens étroits.
2Pour un panorama historique de la mouvance, voir Mathieu (2003a) et Lebourg (2004).
3Les citations sont tirées du document de présentation Unité radicale. Questions et réponses.
4Un milieu associatif à dimension intellectuelle se consacre ainsi à l’étude et à la promotion de l’histoire de la « civilisation européenne », à l’exemple de Terre et Peuple du professeur d’histoire médiévale de Lyon 3 (et ancien responsable FN puis MNR) Pierre Vial.
5Voir l’exemple de l’engagement des avant-gardes poétiques dans la Résistance étudié par Gisèle Sapiro (1999).
6Fabrice Robert, « La diffusion de l’idéal identitaire européen à travers la musique contemporaine », mémoire de maîtrise de science politique soutenu en 1996 à l’Université de Nice, cité in Lebourg (2004, p. 399).
7Cet effet d’homogénéisation de l’étiquette rock n’est en rien spécifique au RIF, comme le montre Mignon (1996).
8Un musicien de Kaiserbund explique de même sur le site BBR la fondation de son groupe par le fait qu’« il manquait au sein du RIF un pôle “électronique” ».
9Les grossesses des musiciennes ou chanteuses sont à plusieurs reprises évoquées comme des causes de modification de la composition des groupes. On remarquera à ce propos qu’une des caractéristiques du RIF est sa relative féminisation, a priori étonnante dans des mouvances musicale et politique majoritairement masculines.
10Fraction, sur le site du Vlaamse Jongeren Mechelen (mouvement de jeunes nationalistes flamands).
11La brochure de Ras l’Front consacrée au RIF contient des conseils pratiques pour faire interdire un concert de musiciens d’extrême droite.
12Ainsi la célèbre photo du Che par Korda a-t-elle été détournée par les militants NR, l’étoile sur le béret étant remplacée par une croix celtique. De même est-on frappé par la récurrence, dans les théorisations stratégiques des intellectuels organiques de la mouvance NR, des références au léninisme ou au trotskisme : si les programmes et idéologies de l’extrême gauche sont violemment rejetés, les qualités politiques qui lui sont prêtées sont en revanche enviées et font l’objet de tentatives d’imitation.
13Ainsi les musiciens d’Ile-de-France regrettent-ils sur le site BBR que « les relais de l’anti-mondialisme, en France du moins, sont souvent entre les mains de véritables internationalistes, qui ne critiquent la mondialisation que pour mieux promouvoir la disparition des États, des peuples et des cultures ». Sur les tentatives d’infiltration du mouvement altermondialiste et d’appropriation de ses thématiques par les militants de la droite radicale, cf. BOUMAZA (2003).
14« En réclamant la libre circulation des individus, des gens comme José Bové se transforment en responsables des Ressources humaines au service des grandes multinationales », affirme Fraction dans le n° 25, hiver 2001, de Jeune résistance.
15Kaiserbund, sur le site BBR.
16« Les pros sont des collabos », éditorial du site BBR, septembre 2001.
17« Gentillesse bon ton = piège à cons ! », éditorial du site BBR, novembre 2001.
18Présentation Basic Celtos sur le site Memorial Records.
19Cette dimension identitaire ne peut d’ailleurs être considérée comme spécifique à la seule musique d’extrême droite, ainsi que l’indique la diversité des styles étudiés dans l’ouvrage sur ce thème dirigé par Alain Darré (1996c).
20Aion déclare sur le site Coq gaulois que « le parallèle entre la Rome antique et le monde moderne est tellement évident et a tellement été abordé qu’il serait vain d’y revenir. Mêmes causes, mêmes effets : cosmopolitisme et dévirilisation entraînent inéluctablement la chute des civilisations, même les plus brillantes et les plus stables. Seul un retour aux valeurs archaïques pourra redonner l’énergie vitale nécessaire au redressement intellectuel, démographique et esthétique de l’Europe ».
21Jeune résistance, n° 25, hiver 2001.
22Site Coq Gaulois.
Auteur
Lilian Mathieu
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Text
Dawn of Hope
Montagnes rocheuses, Colorado, USA. L’Université de Delmont vient d’annoncer l’ouverture à la rentrée prochaine d’une formation internationale pour les ExtraOrdinaires (EO, ou Exordes) de faible potentiel, provoquant une véritable onde de choc dans la population.
En effet, beaucoup craignent l’affluence d’autant d’EO dans un endroit et la menace que pourrait représenter un groupe ainsi constitué. Si la révélation au monde de personnes avec des pouvoirs date des années 60, seules les plus dangereuses étaient vraiment encadrées par l’Etat. Accompagner les Exordes de seconde zone dans la maîtrise de leur pouvoir revient pour de nombreux civils à amorcer une menace plus importante pour les prochaines années.
La direction de l’Université se veut rassurante, en rappelant que la formation n’est jamais un tort et que les ExtraOrdinaires ont besoin d’encadrement et d’outils pour s’intégrer au mieux dans la société et être moteurs pour les enjeux de demain.
Note d’intention
Forum avatars réels se déroulant à Delmont (fictif), Colorado, USA.
A contrepied des super-héros accomplis et badass, propose d’explorer l’évolution des pouvoirs et les pouvoirs de seconde zone moins conventionnels. Manipuler le feu ou la glace sans pouvoir former des tourbillons incendiaires ou geler une ville entière, c'est cool. Faire de la fumée, changer sa peau en papier ou parler aux animaux, c’est cool aussi.
Se détache des univers établis de super-héros.
Possibilité de jouer des ExtraOrdinaires en formation, des enseignants, des étudiants civils, des civils, des membres du FBI détachés pour assurer la sécurité ou toute autre personne qui a un motif pour vivre dans un bled comme Delmont.
Forum évolutif. Le système exact est encore à définir, mais présence de missions et d’enquêtes (avec possibilités d’être gravement blessé ou tué signalé avant inscription à ces dernières), PNJ du Staff capable d’intervenir dans certains RP, évolution du forum en fonction des RPs en plus des intrigues, etc.
Système facultatif de secrets. Le Staff s’engage à vous aider à les exploiter.
Volonté de limiter les annexes et les systèmes de jeu complexes.
De nombreux mystères à lever au fil des intrigues. Les apparences sont parfois trompeuses, et beaucoup se joue en dessous de la surface.
Inspiration Hero Corp (série française, pour l’aspect pouvoirs de seconde zone, dégénérescence et progression des pouvoirs), Community College Hero (nouvelle interactive en anglais, pour le cadre universitaire et les pouvoirs de seconde zone), Masks (jeu de rôle, pour l’importance des pouvoirs dans la construction / redécouverte de soi)
Informations diverses
Deux cursus sont ouverts pour les ExtraOrdinaires en cette première année : un cursus « Défense », visant à former les pouvoirs les plus pertinents ou les plus hauts potentiels de la promotion au combat et au renseignement, et un cursus « Société », visant à permettre aux Exordes de s’intégrer au mieux au monde civil. Ces cursus seront présentés dans une annexe.
Une annexe est en cours de finalisation pour présenter les pouvoirs. Notre but n'est pas de proposer une liste exhaustive de pouvoirs ou de mettre en place un système JdR avec des compétences, des “sorts” ou “techniques” établis, etc. Nous misons au contraire sur la fluidité RP, la créativité et le fairplay.
Certains points sont encore à définir dans la conception du forum : mise en place ou non d'un système de jeu pour soutenir les objectifs d'interactivité, mise en place des fiches, etc. Les deux annexes qui demandent le plus de travail sont en cours (dont celle traitant des pouvoirs presque finalisée).
Le graphisme du forum est encore à réaliser, et le code à finaliser.
Tous les retours sont les bienvenus et toutes les questions sont bonnes (on a même carrément besoin de ça pour faire un forum cohérent et qui vous plaise autant qu'à nous). N’hésitez pas à vous manifester si ce projet attire votre attention !
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clairethibaultjoubert · 4 months ago
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* La tapisserie Olympique * film 2024
Après avoir lutté pour la conservation de l’apprentissage de la tapisserie au sein de l’Arba-esa à Bruxelles, je me demande :
𝐐𝐮𝐢 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐚𝐩𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢 ? 𝐐𝐮𝐢 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐦𝐩𝐨𝐫𝐚𝐢𝐧𝐬 ?
Pour débuter cet état des lieux de la tapisserie contemporaine, euro-centré pour le moment, je me rends à la manufacture des Gobelins à Paris. Institution du Mobilier National et lieu historique où la tapisserie est encore enseignée et valorisée comme un symbole matériel français de prestige. On y tisse en ce moment des tapisseries pour l’Elysée, la princesse du Danemark et même les Jeux Olympiques.
Depuis le 16ème siècle, la tapisserie des Gobelins illustre et honore l’histoire de France de ses moments les plus glorieux. On assiste dans le film à la t̳o̳m̳b̳é̳e̳ ̳d̳e̳ ̳m̳é̳t̳i̳e̳r̳* de la tapisserie Olympique. Destinée à être l’une des œuvres emblématiques des Jeux, le triptyque de tapisserie a été dessiné par Marjane Satrapi et tissé pendant 3 ans par une dizaine de lissier.es. Je me suis rendu à cet événement sans invitation, me fondant dans le groupe des étudiantes de la manufacture rencontrées quelques jours plus tôt.
S'érigeant au premier rang de la culture et des savoir-faire français, le Mobilier National et la Manufacture des Gobelins profite du capitalisme de fête et de ses méga événements pour prouver que la tapisserie est contemporaine, dans l’aire du temps, l’ère des Jeux Olympiques de Paris 2024. Omettant manifestement l’exploitation des travailleur.euses sans papiers, la catastrophe écologique, les expérimentations de surveillance dites sécuritaires et la valorisation du travail gratuit qui découlent de l’organisation des JO.
La cérémonie est financée par la fondation Arkwood, fondation philanthrope d’un cabinet d’avocat spécialiste du droit fiscal. Enedis, le service public du réseau de distribution d'électricité, est le mécène principal de la tapisserie Olympique. La banque populaire Rives de Paris soutient le Mobilier National depuis plus de 10 ans. C’est également le partenaire premium des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 et le Parrain Officiel du Relais de la Flamme.
À quelques mois du début des JO, tout ce beau monde se réunit à la Manufacture des Gobelins pour le dévoilement du triptyque. On y découvre les protagonistes de la tapisserie contemporaine institutionnelle française : directeur du Mobilier National, directrice culturelle, artiste, assistant.es, lissieres, technicien.nes, sponsors et sportifves. Toustes réunis pour célébrer le sport et la culture, la dichotomie artiste/artisan et le breakdance sur parquet ciré,  : ☞ó ͜つò☞ 𝓫𝓻𝓪𝓿𝓸 𝓵𝓮𝓼 𝓵𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓼𝓮𝓼 !
*t̳o̳m̳b̳é̳e̳ ̳d̳e̳ ̳m̳é̳t̳i̳e̳r̳ : moment cérémoniel où l’on décroche la tapisserie de son métier. La tombée de métier est un événement important dans la création de tapisserie, c’est le moment clivant où elle passe d’ouvrage en cours de création sur un métier à tisser, à objet/œuvre qui existe par et pour ellui-même.
film, recherches et montage : Claire Thibault-Joubert, 2024
vidéos additionnels : Paris 2024, météo à la carte, télé matin et la Mairie du 13ème
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francaistoutsimplement · 7 months ago
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Jeux Olympiques 2024 : de bien belles perspectives
Texte de Hashtable
Petites chroniques désabusées d'un pays en décomposition rapide… du 19 Avril 2024 que je vous invite à savourer....
(Source : https://h16free.com/2024/04/19/77292-jeux-olympiques-2024-de-bien-belles-perspectives)
À moins de 100 jours des prochains Jeux Olympiques à Paris, on sent nettement l’excitation et la joie s’emparer de tout le pays. La capitale et ses habitants se réjouissent très manifestement des festivités et jamais le mot “épreuves olympiques” n’aura trouvé une aussi belle résonance avec ce que traversent actuellement les Parisiens qui goûtent maintenant chaque minute d’anticipation de ces futurs grands moments.Futurs grands moments qu’il faut minutieusement préparer et qui ont déjà été l’occasion, notamment pour la maire de Paris, d’aller visiter les lieux des différentes épreuves dans lesquels on trouve – assez commodément – Papeete, cette petite localité qui jouxte Paris et qui accueillera notamment les épreuves de surf.
Moyennant un petit déplacement en avion (cela jouxte à 15.000 kilomètres près) dont la compensation carbone n’a pas été évoquée – mais dont on peut être sûr qu’elle a été réalisée tant Anne Hidalgo est forcément éco-consciente – et une petite facture pour le contribuable parisien de l’ordre de 60.000 euros, les installations ont pu être vérif…ah non, finalement, le voyage déclenchant des démangeaisons pour l’opposition, les contribuables parisiens, une partie de la presse et pas mal de Français en général, la maire n’aura pas poussé jusqu’au site de l’épreuve de surf.
Tout ceci nous amènera quelques mois plus tard à une petite enquête et des perquisitions pour ramasser les éléments de preuve d’une éventuelle prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics (oh, ça alors) dont on ne doute pas qu’elles permettront de totalement laver l’honneur de l’équipe municipale.
La préparation ne s’arrête pas là puisque, rappelons-le, elle comporte aussi le déménagement furtif des encombrants étudiants qui prennent le pain le logement des athlètes : les expulsions ont commencé. Ouf, la place est libérée, les sportifs sont soulagés, l’Olympisme respire.
De même, la déportation le déplacement discret des centaines de migrants et autres vagabonds en dehors de la ville et leur relocalisation, toujours aux frais du contribuable, un peu partout dans le reste du pays, se passe plutôt bien même si certains maires (celui d’Orléans par exemple) s’en offusquent de façon un peu verte. Ouf, la place est nettoyée, les organisateurs se détendent, l’Olympisme retrouve le sourire.
Mais que serait cette belle cérémonie sans une belle organisation et surtout une solide sécurité garantissant à tous de profiter d’un spectacle à nul autre pareil ?
Et justement, en la matière, on sait déjà que tout sera mis en oeuvre pour obtenir un niveau de sécurisation des individus. Comme jamais auparavant… ou presque, puisqu’on va finalement remettre en place ce qui fut une véritable réussite en 2021 et 2022, à savoir affubler les Parisiens et les spectateurs d’un solide petit QR code lors de leurs déplacements (l’auto-attestation ne devrait plus tarder, maintenant).
On se réjouit déjà de savoir qu’une plateforme internet sera bientôt disponible, qui laissera à tous les Parisiens concernés l’opportunité de saisir tout un tas de petites informations pertinentes sur leurs allées et venues, et on souhaite un courage olympique à tous nos seniors dont la maîtrise des outils numériques est largement suffisante pour garantir que ces petits QR codes seront correctement distribués.
Et franchement, qui ne se réjouit pas déjà d’un retour des contrôles et des patrouilles policières dans une partie de la capitale ? Voilà qui permettra d’assurer la légendaire sécurité des rues parisiennes au moins pendant la période des jeux. Les habitants concernés vont a-do-rer !
Enfin, toutes ces considérations ne seraient pas complètes sans mentionner que tout ceci se déroulera avec une maîtrise presque totale des coûts et des dépenses.
En effet, lorsqu’on lit l’article consacré aux coûts de ces Jeux Olympiques, il apparaît que le calcul du total est particulièrement pointu : entre le budget initial, le budget courant, les dépassements, les cautions de l’État, les différents postes de dépenses et de recettes, on est tout à fait rassuré sur ce qui sera inévitablement du ressort final du contribuable.
Mais si.
Il apparaît cependant que le total devrait osciller autour de 11 milliards d’euros selon différentes estimations, dont 3, 4 ou 5 milliards resteraient à la charge des moutontribuables pardon de l’État selon Moscovici, l’actuel président de la Cour des Comptes, le tout pour un budget initial de 3,8 milliards d’euros, déjà supérieur au 3,2 milliards du dossier de candidature. On ne pourra qu’admirer la précision véritablement diabolique de ces chiffres et de l’organe officiel chargé des Comptes : pour un total à 11 milliards, cela nous fait 7 milliards de petits dépassements dodus, et de 3 à 5 milliards d’euros d’argent public, ça nous fait une enveloppe qui varie allègrement de plus de 60% sur des dépassements de plus de 100%. C’est coquet.
Rassurez-vous cependant : les équipes de propag journalistiques sont déjà sur le pont pour bien nous rappeler que même avec une facture de 11 milliards d’euros (que la Nation Française tout entière peut très bien se permettre en ces temps de croissance et d’opulence macronienne), ces jeux seront probablement parmi les moins coûteux de l’histoire récente.
Mais si.
En fait, on se demande même, devant ces chiffres si modestes, pourquoi on mégote tant, à tel point même que la région Île-De-France a par exemple refusé de prendre à sa charge les déplacements de 200.000 accrédités (athlètes, officiels, journalistes…) alors qu’elle avait été courtoisement sollicitée par le comité officiel des Jeux et que ce budget ne représente qu’un peu moins de 10 petits millions d’euros.
Il n’y a pas à dire, cet événement fleure bon la précision millimétrique et la maîtrise des coûts jusqu’au plus petit poste de dépense ! Voilà qui met dans les meilleures dispositions pour imaginer ce que pourrait donner l’organisation des épreuves elles-mêmes, de la cérémonie d’ouverture et celle de clôture, et qui laisse présager d’un niveau de qualité exceptionnel pour la sécurité et l’accompagnement des joueurs, des spectateurs et de l’ensemble des corps de métiers autour de cet événement. Les supporters anglais vont a-do-rer !
Pas de doute, cela va très très bien se passer. Tout va même être olympique, pour sûr.
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conatic · 5 months ago
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Manifestation à Bruxelles : 'Des dizaines de milliers de jeunes n’ont plus accès aux allocations d’insertion' - RTBF Actus
Source: RTBF
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studiop8-blog · 6 months ago
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MURS REBELLES, VOIX DE LA JEUNESSE DE PARIS 8
à travers ces peintures et textes muraux vibrants et rebelles, c'est la voix d'une jeunesse idéaliste qui s'élève. Une jeunesse qui rêve d'un monde plus juste, plus libre, débarassé des carcans étouffants des extrémismes. sur ces murs sacralisés de Paris 8 ne sont pas seulement des manifestes anti-capitalistes, nous dénonçons aussi avec force les dérives fascistes, les idéologies de l'exclusion de haine.
Les étudiants de Paris 8 sont en guerre avec pour seul outils des bombes de peinture.
Giovanni Arsène KUATE TAKAM 22007100
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ahgaaarssssss · 9 months ago
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La dépression chez les étudiants : Un mal silencieux qui gangrène les campus camerounais
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Derrière l'image vibrante et dynamique de la vie estudiantine au Cameroun se cache une réalité sombre et souvent ignorée : la dépression. Ce trouble mental, qui touche de plus en plus d'étudiants, impacte négativement leur bien-être et leur performance académique.
Facteurs de risque
Les facteurs favorisant la dépression chez les étudiants camerounais sont multiples et complexes. Parmi les plus importants, on peut citer :
Le stress académique: La pression liée aux examens, aux résultats et à l'insertion professionnelle est une source majeure de stress pour les étudiants.
Les difficultés financières: Le manque de ressources financières peut engendrer des soucis quotidiens et un sentiment d'insécurité.
L'isolement social: L'éloignement de la famille et des amis, l'adaptation à un nouvel environnement et la difficulté à se faire de nouveaux amis peuvent contribuer à un sentiment de solitude.
Le manque de soutien: L'absence d'un système de soutien adéquat, que ce soit de la part de la famille, des amis ou des institutions universitaires, peut aggraver les symptômes de la dépression.
Symptômes et manifestations
La dépression ne se manifeste pas toujours de manière flagrante. Il est important de connaître les symptômes les plus courants afin de pouvoir identifier les étudiants en souffrance et leur proposer une aide adéquate. Parmi ces symptômes, on peut citer :
Tristesse persistante
Perte de motivation et d'intérêt pour les activités habituellement appréciées
Troubles du sommeil et de l'appétit
Difficultés de concentration et de mémoire
Sentiment de culpabilité et d'inutilité
Pensées suicidaires
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Conséquences et impact
La dépression chez les étudiants peut avoir des conséquences graves sur leur vie personnelle, académique et professionnelle. Elle peut les conduire à :
Abandonner leurs études
Avoir des résultats scolaires médiocres
Se replier sur eux-mêmes et s'isoler socialement
Développer des comportements à risque
Attenter à leur vie
Lutter contre la dépression : Un enjeu collectif
La lutte contre la dépression chez les étudiants nécessite une mobilisation collective. Voici quelques pistes d'action :
Mettre en place des programmes de sensibilisation et de formation pour informer les étudiants sur la dépression et ses symptômes.
Créer des cellules d'écoute et de soutien psychologique accessibles et confidentielles sur les campus.
Former le personnel universitaire à la détection des signes de dépression et à l'orientation des étudiants en souffrance.
Encourager l'entraide et la solidarité entre étudiants.
Améliorer les conditions de vie et d'études des étudiants.
Conclusion
La dépression est un problème de santé publique qui touche de plein fouet les étudiants camerounais. Il est crucial de briser le silence et de mettre en place des mesures concrètes pour soutenir les étudiants en souffrance et leur permettre de s'épanouir pleinement.
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happyartmuseum · 11 months ago
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Angels with Torn Wings ⓒ DAGS VIDULEJS Billion Graces Save the World 105x167cm OIL/CANVAS DAGS VIDULEJS Ⓒ Dags L'éducation et l'esprit de liberté de la société française ont toujours été l'espoir de la société mondiale. Le tableau est dédié aux étudiants français qui, tout au long de l’année 2020-2022, n’ont eu peur ni des punitions ni des bâtons et ont défendu leurs droits humains. Cela a mis en lumière la vérité sur les politiciens corrompus. Qui, soudoyés par les grandes sociétés financières, étaient prêts à introduire des couvre-feux et des confinements, paralysant ainsi la nation comme dans les années 1940-1945. Les manifestations et grèves françaises ne l'ont pas permis et ont mis en lumière la fausse plandémie et ont sauvé la société. Même si la presse européenne n'a pas couvert les événements de Paris, des gens courageux sont également allés de Lettonie en France, couvrant les combats de rue de manière arbitraire sur les réseaux sociaux. Un tableau dédié à ces aigles français héroïques. Ce n’est pas RED BULL qui lève les ailes, mais les idéaux de la révolution éternelle française. A l’heure où les gouvernements corrompus se noient sous les mensonges et se dirigent vers le barrage !!!DAG ART The Mirror of Civilization is depicted in the Dags Vidulejs large-format series. Pointing out different national cultural religions gives an overview of civilization. Not as a globalized cloned homogeneous mass.Variously structured crowds. The confrontation of different social groups shows the paradox of urbanization. In parallel, there are various completely incompatible subcultures in the urban environment. They have dissolved in each other in nature and can only be seen in the artist's vision.Not to lose the value of academic drawing and painting. Large shapes can be made easier with virtuosity in line drawing. Regularly drawing romanticized ethereal, airy ballerinas. The chamber works emphasize the central context of the chosen person's visual image in the author's work. Variations in anthropomorphic images turn the work invested into the meaning of a social message. Therefore, large compositions become socially active.To form the structures of society not as in nature, but in a subjective, crystallized vision. To direct the typified groups that unite groups of people. The triptych presents problems of antagonism and clashes between social classes. In order for the viewer to guess the encoded message, Vidulej uses antropomorphic forms that are recognizable to everyone in the composition.Dag's works of art come to life in an expanded field. Not for interior decoration, not perceptible when inserted into a scraper, like a carpet. Demand for large public spaces, museums. Needs the viewer's education, participation.
https://vidulejs.blogspot.com/2023/12/angels-with-torn-wings-dags-vidulejs.html
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thebusylilbee · 2 years ago
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C’est le rendez-vous des plus radicaux de l’extrême droite française. Chaque année, aux alentours du 9 mai, les néofascistes français déambulent en toute quiétude à Paris. Derrière une banderole «Sébastien présent», ils sont régulièrement une grosse centaine de militants portant des drapeaux noirs, souvent ornés de la croix celtique, à défiler en rang depuis la station RER Port-Royal, dans le Ve arrondissement de Paris, jusqu’à la rue des Chartreux, située non loin. C’est le Comité du 9-Mai (C9M), un hommage à Sébastien Deyzieu, un jeune militant du mouvement pétainiste l’Œuvre française, mort d’une chute accidentelle alors qu’il tentait, le 9 mai 1994, d’échapper à la police après une manifestation interdite par les autorités de l’époque.
«Provoquer la terreur»
Une manifestation qui n’est pas du tout du goût des habitants du quartier. «Cela fait quatorze ans que je subis ça en bas de chez moi et j’aimerais que ça cesse», explique Antoine (1) à Libération. L’appartement de ce riverain a une vue plongeante sur la rue où se déroule l’hommage. «Leurs discours sont violents, leurs gestes, des saluts nazis qu’ils ne peuvent s’empêcher de faire, sont insupportables. Il y a chez eux une volonté de provoquer la terreur», précise ce neveu d’un pilote de la RAF mort aux commandes de son avion pendant la Seconde Guerre mondiale. D’autant que la mouvance est violente, comme l’a confirmé notre enquête dévoilant les coulisses d’une ratonnade avortée de ces mêmes néonazis en marge du match France-Maroc en décembre dernier.
«Nous refusons de vivre dans la peur», explique Antoine, qui tient chaque année, avec sa femme, à montrer sa désapprobation par de petites actions symboliques. Si leurs voisins ferment leurs volets pendant la manifestation, eux ont affiché un message de tolérance en plusieurs exemplaires dans la rue ou diffusent de la musique pour tenter de couvrir les chants virulents des manifestants.
Fatalisme ambiant
Le couple tient à préciser qu’ils ne sont «pas des militants politiques» : «On est juste des gens qui ont une vision du monde et de l’histoire qui ne collent pas avec la leur.» Et de regretter un certain fatalisme ambiant. Ils en veulent surtout aux autorités, qui autorisent chaque année le rassemblement, «à l’exception d’une fois quand Bertrand Delanoë leur avait interdit de défiler». «On nous dit “il ne faut pas en parler, ils sont connus et surveillés donc laissons-les faire”», fait savoir Antoine. Résultat : «ils sont de plus en plus nombreux chaque année», à l’exception du la période du Covid, en 2020, où seule une dizaine d’entre eux s’était présentée. Le couple dit aussi avoir remarqué qu’une nouvelle génération de militants d’extrême droite s’étaient emparés de la cérémonie. «Les vieux viennent de moins en moins, remarque Céline. Ils sont de plus en plus jeunes, c’est assez affligeant.» [...]
Depuis la reprise en main du C9M par le Bastion social et les Zouaves Paris, les effectifs ont crû et le rassemblement a pris de l’ampleur. L’année dernière, ils étaient presque 200 à se rassembler. Il y a fort à parier qu’ils seront encore plus nombreux ce samedi. Depuis plusieurs semaines, des groupuscules d’extrême droite radicale, notamment parisiens, battent le rappel des troupes sur les réseaux sociaux et collent des affiches à Paris, Lyon, Bourges, Aix-en-Provence, Versailles, Tours ou encore Perpignan pour venir grossir les rangs de la manifestation. Le GUD, resucée du groupe dissous des Zouaves Paris, a même tracté fin avril devant l’université d’Assas, proche des lieux de la manifestation, pour appeler les étudiants à participer. Leur chef, le cogneur Marc de Cacqueray-Valménier, pourrait être présent malgré son contrôle judiciaire qui lui interdit de se rendre à Paris, comme ce fut le cas les années précédentes. Contactée par Libération, la préfecture de police de Paris précise qu’un «dispositif de sécurité adapté sera mis en place». Sans plus.
Reste que chaque année la manifestation fait peser, disent les riverains, «une chape de plomb sur le quartier» et «une ambiance délétère». Faute de pouvoir compter sur les autorités, l’une d’entre eux, croisée pendant ses courses, «fai[t] en sorte de ne pas être là de la journée». Elle lâche : «C’est dégoûtant de voir ça.»
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