#levure de bière
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C'est râpé!
Lavez les légumes et enlever la peau sauf pour la carotte car elle est pleine de vitamines. Râpez une carotte, un bout de céleri rave, un chou pomme et une betterave rouge ou jaune crue dans un saladier. Vous pouvez également râper du fenouil. Vous pouvez ajouter des feuilles de salade coupée.
Préparer une vinaigrette: Mettre dans un récipient 1/4 de vinaigre balsamique, 3/4 d'huile de chanvre, de lin, d'avocat ou de noix.
Dans l'assiette, servez la salade râpée avec la vinaigrette et de la levure de bière.
Dégustez.
Ce plat est sain car les légumes crus contiennent moins de sucre que quand ils sont cuits. Toutes les vitamines sont préservées.
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Le goût et la santé: https://www.aurianneor.org/le-gout-et-la-sante-savoir-lire-les-etiquettes/
Oh purée! du céleri-rave!: https://www.aurianneor.org/oh-puree-du-celeri-rave-si-vous-le-souhaitez/
Fruits are not fun !: https://www.aurianneor.org/fruits-are-not-fun/
Pamplemousse sur le pouce: https://www.aurianneor.org/pamplemousse-sur-le-pouce-ya-meme-pas-de-mousse/
Thomas Mozart: https://www.aurianneor.org/thomas-mozart-plus-la-qualite-des-produits-est/
Super Tomate: https://www.aurianneor.org/super-tomate-il-y-a-quelques-temps-maintenant-ma/
L’arbre-brocoli: https://www.aurianneor.org/larbre-brocoli-changer-un-arbre-en-brocoli/
Ancient Rome Vegetable: https://www.aurianneor.org/ancient-rome-vegetable-plus-les-ingredients-sont/
#aurianneor#betterave#carotte#céleri#chou pomme#cuisine#fenouil#levure de bière#râpé#recette#salade#végan#végétarien
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Quelle différence entre levain et levure ?
Pour faire « lever » une pâte à pain, on ajoute aux ingrédients une petite quantité d’organismes vivants microscopiques (levures et/ou bactéries) qui, en se nourrissant des glucides présents dans la farine, produisent des bulles de gaz (CO2) qui assurent le gonflement du pain avant cuisson.
La levure dite « de boulanger » est un mélange de différentes souches de Saccharomyces cerevisiae, tout comme la levure de bière (les deux ne différant que par la composition des souches en présences). Cette levure est utilisée depuis l’antiquité pour faire du pain, du vin, de la bière et autres boissons fermentées, même s’il faut bien sûr attendre les travaux de Pasteur au XIXe siècle pour en découvrir l’identité.
Le levain naturel est quant à lui obtenu par fermentation « spontanée » d’un mélange d’eau et de farine (parfois additionné d’un peu de miel, jus de fruit ou tout autre apport de sucre qui favorise la fermentation), les ferments étant alors des micro-organismes (principalement des bactéries lactiques et des levures sauvages diverses) naturellement présents dans les matières premières et l’environnement. Le levain a longtemps été la seule manière de faire lever du pain. Sa fonction, comme celle de la levure, est d’assurer la levée en produisant du gaz carbonique.
Les ferments de la levure et du levain ne sont pas les mêmes : la levure donne une fermentation alcoolique rapide tandis que le levain une fermentation lactique plus lente et plus digeste. Le levain « digère » l’acide phytique que l’on trouve notamment dans les farines complètes et intégrales. Celui-ci a la mauvaise habitude de séquestrer les minéraux (zinc, calcium, magnesium et fer). Ce n’est pas le cas de la levure de boulanger. Les nutriments sont donc d’avantage disponible dans le pain au levain.
Pourquoi avoir remplacé le levain par le levure industrielle ?
La raison est purement commerciale : gain de temps, gain de productivité, gain d’argent. Plus la fermentation va vite (1 à 2h avec la levure, vs 8 à 10h et plus avec le levain naturel), plus le boulanger va pouvoir faire des fournées différentes dans la même journée, plus il vendra de pain, plus il gagne de l’argent.
Levures et levains sont composés de cellules vivantes et ne doivent donc pas être confondus avec la « levure » chimique (ou poudre levante), mélange de bicarbonate de sodium et d’acide tartrique qui produit du dioxyde de carbone lors de la cuisson des préparations dans lesquelles il a été ajouté.
Daily inspiration. Discover more photos at Just for Books…?
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Qui fait son pain ???
ingrédients de la Farine 00 300 grammes, Farine du Manitoba 200 g, Eau chaude 360-375ml, Levure de bière fraîche 8 grammes, Huile d’olive vierge extra 2 çàs, Le miel d’acacia 1 càc, sel. Mélanger les ingrédients dans l'ordre écrit, mélanger laisser reposer dans un récipient hermétique laisser reposer elle doit doubler de volume. Puis la pétrir étaler la pâte plier en rejoignant les bords à plusieurs reprises faire une boule un peu d'huile sur le dessus remettre dans le récipient 3h00 de pose. Répéter l'opération de pliage. Placer une casserole avec de l’eau bouillante à côté du pain. Cuire au four à 220 °C en mode statique pendant 20 minutes, dans la partie centrale du four. Passé ce temps, retirez la casserole et baissez la température à 200°C pendant encore 20 minutes puis baissez-le à 180 °C pendant 15 minutes, puis à 160 °C pendant encore 5 minutes en ouvrant légèrement la porte du four
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Le dernier film couleur par synthèse additive produit par Lumière similaire au autochrome et au film Lumicolor vendu en bobine 6x9 et 6.5x9 en 1934 ,les grains de fécule de pomme terre qui fait office de filtres colorée pour la sélection trichrome sont remplacer par de la levure de bière qui donne des filtres plus petit avec une rapidité de 10asa . Alticolor en 1953 a une sensibilité de 10asa comme la plupart des films couleurs de l'époque .
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Il commençait à éplucher une mandarine, puis il avait la flemme et il la coupait grossièrement en deux pour la manger comme ça direct avec la moitié de la peau.
Il a passé ses trois mois de voyage à jamais pisser dans des toilettes à eau. Seulement, en ville, y a pas de toilettes sèches, et pas question pour lui de pisser sur du bitume. Il voulait pisser dans de l'organique. Question de principe. Il finissait toujours par trouver un coin de verdure, mais le plus souvent, il se retenait beaucoup, il avait carrément mal tellement il s'était retenu. Au bout d'un moment, il était moins exigeant, il se cachait à peine, en cherchant bien, on le trouvait. Le plus dur, c'était dans les trains. Cet été-là, il a pas mal marché autour des gares avec son sac 70 litres, il a contourné des poubelles, des barrières de parking, des amas de ferraille, pour pouvoir pisser dans des terrains vagues de gare. Ça a été la couleur de son voyage, plus que les monuments.
Il mettait son casque audio pour pouvoir se trémousser, remuer ses hanches sur le quai. Il n'y avait pas de musique dedans, mais il voulait juste danser et chantonner sans se faire virer de la gare.
Elle aimait pas ses jambes, alors elle les ignorait. Elle passait parfois toute une journée à les ignorer.
A 47 ans, elle s'est mise au judo. Tout le monde respectait ça. Quand on saluait par ordre de ceinture, t'avais Stéphanie entre Louna (5 ans) et Titouan (4 ans). Tout le monde respectait, oui, mais personne comprenait. C'était curieux, pour les autres, de faire du judo juste pour se faire plaisir. Bien-sûr que tout le monde ici n'allait pas faire les JO. Mais il y avait quand même cette perspective de dépasser le maître. Et là, pour Stéphanie, ce serait compliqué. Il y aurait quoi sur sa tombe ? Une ceinture orange ?
Elle parlait tout le temps des mêmes histoires. Mais avec des mots différents et toujours le même enthousiasme. Elle disait des choses différentes sur ces mêmes histoires, alors ça allait. Elle parlait de ce film ni bon ni mauvais mais tellement intriguant qu'elle l'avait vu deux fois. Elle parlait de la fois où à la sortie zoo de l'école, un gamin avait un tupperware avec plein de levure de bière. Avec le vent, elle se prenait toujours un peu de levure de bière dans le visage, à chaque cuillerée. C'est seulement après le repas qu'elle a capté qu'elle en avait plein les cheveux.
Elle parlait de la fois où sur le parvis de la gare, elle avait vu un gars courir pour trouver un endroit où pisser. Ça arrive d'entrer dans une gare en courant ; plus rarement d'en sortir.
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Recettes ! #1
Quiche au tofu fumé
Faire griller des courgettes (deux petites ou une grosse) à la poêle avec de l'huile d'olive. Mettre de côté.
Puis faire griller un bloc de tofu fumé en cubes avec de l'huile de colza (ou autre!). Ajouter une cuillère à soupe de sauce soja.
Déposer une pâte feuilletée dans un plat à tarte (de mon côté j'en prends une à l'huile d'olive et non au beurre), puis faire des trous avec une fourchette. Ajouter les courgettes et le tofu fumé.
Attaquons-nous à l'appareil (sans œufs!) : Mélanger un petit pot de crème (crème de noix de cajou pour moi), une grosse cuillère à soupe de levure de bière (ou levure maltée, c'est onctueux comme du fromage!), une CS* de farine de pois chiches (ou maizena), du sel, du poivre, et je rajoute des algues en poudre pour les omégas trois. Mélanger et ajouter à la tarte.
Saupoudrer de levure de bière, et mettre au four ! C'est parti pour 20 min à 200°C.
*CS : Cuillère à soupe
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Nouveautés 27 Novembre
Toute bonne idée commence avec une bonne bière et un bon cidre:
@pubbrewskey
- BREW JUICE - Banane, Fraise,Pitaya
Cette Smoothie Sour a été brassée avec de la banane, fraise et pitaya
- CRISPYOLOGY #7
American light lager au riz, 30% riz - 70% malt pilsner canadien
- CONCEPT
TIPA Citra, Nelson Sauvin, Hop Kief Nelson Sauvin, Mosaic, Cryo Mosaic
- NZ BLUE
IPA collab Le Ketch x Freestyle Hops. Motueka, Hop Kief Motueka, Southern Cross, Nelson Sauvin Bliss Process et Mie
Cidrerie Chemin des Sept
- Peauchemin
Une macération de marc de pommes sauvages en collaboration avec le @domainedunival.
- Grain de pomme
Élevé en barrique d'Esprit de Grain de la @distillerie_lasocietesecrete
- Griotte 2022
Sec, pétillant. Douceur et vivacité au rendez-vous. Servir bien froid! Non filtré. Levures indigènes. Prise de mousse en bouteille.
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Luxueux Beer Spa à Bruxelles - Good Beer Spa
Good Beer Spa est un spa à bière haut de gamme spa dans Bruxelles qui propose une variété de services luxueux. Dans notre spa, vous pourrez vous offrir un bain relaxant dans une baignoire remplie d'eau tiède, de houblon et d'autres ingrédients naturels tels que l'orge et la levure. Le spa est connu pour rendre votre peau douce et vos cheveux brillants et sains, offrant un environnement idéal pour se détendre et soulager le stress de la vie quotidienne. L’expérience du spa à la bière favorise également une meilleure circulation sanguine. Visitez notre site Web ou appelez-nous au 3222568574 pour réserver votre séance dès aujourd'hui.
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Les levures pour brasser en été
Brasser l’été ? C’est une véritable épreuve ! Et oui, ce n’est pas la saison la plus simple pour concocter une bonne bière. Dans cet article, on t’explique pourquoi brasser à des températures élevées est un vrai défi pour le brassage amateur et on te dévoile quelles levures relèvent ce défi mieux que les autres ! Brasser en été ��️ Un défi pour toi qui brasse 🥵 Si brasser en hiver a ses…
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Jenlain : des boissons bio pour vos fêtes de fin d'année
Pour sublimer vos apéros, soirées ou vos réunions entre amis en toute convivialité, Jenlain diversifie sa gamme de produits bio Wolfberger avec Amers Fleur de Bière. De plus, la marque innove avec ses nombreuses saveurs. Peu importe les plats avec lesquels vous les associerez. Nul doute que ces produits raviront vos papilles pour vos fêtes de fin d'année ! Aux origines de la marque La Jenlain est une bière fabriquée à Jenlain, une commune du Nord. Elle fut créée en 1922 par la Brasserie Duyck. À l'origine, la Jenlain est une bière ambrée. Il existe aujourd'hui plusieurs variantes comme la bière de garde (Blonde, Or, Blonde d'Abbaye, Fraîche, Blanche), en édition limitée (bière de Noël et humeur du brasseur) et la bière de Printemps. Wolfberger réinvente la tradition avec une nouvelle gamme riche, parfumée et unique ! Les Amers Fleur de Bière sont des créations Craft inimitables nées d’une bière de garde distillée et de l’infusion d’écorces amères rehaussées de saveurs naturelles. Produits Jenlain Les bières Jenlain, dont le mode de brassage permet de donner à chaque bière des saveurs authentiques et uniques. Elles sont conçues à partir de matières premières, soigneusement sélectionnées pour leur qualité et leur traçabilité. C'est ainsi qu'on distingue plusieurs variétés : Bière de garde La bière de garde désigne une bière qui a été stockée plusieurs semaines après la fin de sa fermentation. Les bières sont conservées dans des cuves durant un certain temps. Cela permet la prolongation du travail de la levure et la fermentation naturelle qui permet aux arômes de se développer. C'est ainsi que la garde donne au Jenlain un goût rond et harmonieux. Bière de Noël À l’origine, la bière de Noël de Jenlain était le cadeau du maître brasseur à ses plus fidèles clients. Elle était brassée en toute fin d’année avec les nouvelles matières premières qui venaient d’être récoltées. Cela en faisait une spécialité saisonnière atypique et généreuse qui se distinguait des autres bières de garde. Aujourd’hui, la Brasserie Duyck reste fidèle à la coutume et propose dès le mois d'octobre son brassin de Noël en édition limitée. Ainsi, pour cet hiver, le maître brasseur a élaboré une bière de garde ambrée. Aux reflets rubis et aux subtils arômes d'écorces d'oranges avec une amertume aux notes intenses de cacao. En effet, un nouveau brassin d'hiver vient accompagner les moments gourmands et conviviaux pour les fêtes de fin d'année. Humeur brasseur En 2016, Jenlain propose pour la première année une bière en édition limitée : l’Humeur du Brasseur. Parce qu’avant d’être une boisson la bière est une affaire d’envie, d’inspiration et d’imaginaire. Produit Wolfberger Apéritif emblématique de la Maison Wolfberger, l'Amer Fleur de Bière vient repenser la consommation traditionnelle de bière en la sublimant à travers des saveurs inédites. Après les recettes de cocktails frais et colorés proposées pour l'été, découvrons la gamme d'Amer Fleur de Bière hivernale et originale pour twister les apéritifs. L'Amer Fleur de Bière de Noël Elle rappelle les odeurs du marché de Noël alsaciens grâce à ses notes de vanille, d'orange, de cannelle, d'anis et de pain d'épice. C'est la boisson idéale pour réchauffer l'ambiance des soirées d'hiver. Un mélange original à déguster avec une bière blonde pour y apporter une note gourmande et se plonger dans les senteurs et les saveurs typiques de cette période. A lire aussi : Recette de caviar d’aubergine L'Amer Fleur de Bière Frisson d'Hiver Wolfberger met également à l'honneur une seconde saveur : l'Amer Fleur de Bière Frisson d'Hiver qui allie les arômes puissants du sapin et de la châtaigne pour une dégustation comme un air montagnard ! En bouche, la surprise ! La présence de pousses de sapin procure des sensations de frais et de frisson. Une très belle alliance aromatique qui apporte à la bière ambrée, gourmandise et fraîcheur. Amer Fleur de Bière Frisson d'hiver. Véritables exhausteurs de goûts, de saveurs et d’arômes, les Amers Fleur de Bière subliment et parfument toutes les bières. Pour varier les plaisirs, la gamme est composée des saveurs de framboise, cerise, gingembre, mandarine et authentique. Par conséquent, les Amers Fleur de Bière seront disponibles sur le site e-boutique de Wolfberger à partir du 1er novembre prochain. Ainsi que dans les points de vente de la marque. La bière Jenlain dispose également d’un fort réseau en grande distribution. Vous pourrez donc facilement la trouver chez Cora, Carrefour, Leclerc ou Auchan. Elle offre une très bonne alternative avec ses bières de qualité qui restent à un prix abordable. Le tout, à consommer avec modération ! Read the full article
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https://recettes-faciles.gogorecipe.com/muffins-epongeux-au-chocolat/2?g=0477378cb8973599bad59c92497c0dd6 (De Phoenix App)
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"Les bienfaits de la levure de bière pour les cheveux"
Vous avez peut-être entendu parler des nombreux bienfaits de la levure de bière pour la santé, mais saviez-vous qu'elle peut également être bénéfique pour vos cheveux ? En effet, la levure de bière est riche en nutriments tels que les vitamines B, le zinc et les protéines, qui sont essentiels pour la santé de nos cheveux. Dans cet article, nous allons découvrir ensemble tous les bien
levure de biere cheveux
levure de biere cheveux
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La Delirium Tremens a été brassée pour la première fois le 26 décembre 1988. Notre équipe de brasseurs a produit cette bière à la demande des Italiens. L'authenticité de la Delirium réside dans les 3 levures différentes
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A Randan, les aînés ont de la bouteille
En Ehpad, les ateliers mots croisés, gym douce, lecture et jardinage ont la cote. Pourtant, à Randan, la Villa Claudine bouscule les codes : les résidents fabriquent eux-mêmes leur breuvage fermenté à base de malt, de houblon, de levure et d’eau.
Au sein de l’Ehpad la Villa Claudine, ne parlez pas « d’après-midi Joe Dassin ou d’atelier mandala », ici, les résidents préfèrent brasser de la bière. Une activité insolite qui réunit une quinzaine de participants.
Pour la deuxième fois dans l’histoire de l’Ehpad, les résidents participent à l’atelier brassage de bière. Et, une chose est sûre, cette activité plaît au plus grand nombre. « C’est une initiative unique en France, ça change totalement des ateliers habituellement mis en place dans les Ehpad », assure Guillaume Fanget, directeur de la Villa Claudine.
Des moulins à café anciens, des bols et du malt : voilà les ingrédients essentiels à la première étape de la préparation de la bière. Outre la fabrication, cette activité permet aux participants un retour en enfance. Le matériel utilisé rappelle de bons souvenirs à certains : « Ils sont vieux comme Hérode ces moulins, les vieilles machines aux vieux machins », sourit Renée, résidente de l’Ehpad la Villa Claudine.
Prendre son malt en patience
Armés de leurs moulins à café, les résidents y versent le malt et commencent à moudre. Un peu d’huile de coude, de la détermination et les résidents se transforment en véritables brasseurs. Très concentrés sur leur tâche, ils sont déterminés à fabriquer la meilleure bière de Randan. Le concassage commence et chacun y va de sa technique. Certains coincent le moulin entre leurs genoux pour le stabiliser, quelques-uns utilisent un rouleau à pâtisserie pour écraser le malt quand d’autres se mettent à deux ou trois pour tourner la manivelle du moulin. « C’est quand même sacrément compliqué, on n’est pas sorties de l’auberge », avoue Renée. Avec Rose et Liliane, elles essaient de se coordonner pour être les plus efficaces possible. « Et tourne, et tourne la manette », chantonne la résidente. « Vous allez vous faire des muscles là », plaisante Caroline Tantot, animatrice à l’Ehpad. La recette d’une bonne bière ? La patience.
Et, lorsque certains résidents ont des difficultés, l’animatrice n’est jamais très loin : « Je veux que tout le monde puisse participer et se sentir intégré à l’atelier. C’est important. » Cette séance singulière permet aussi aux résidents de développer leurs sens. L’odorat, le toucher, et bientôt le goût. « Ça sent les céréales, les champs », affirme un résident, « Oui, mais il y a aussi une autre odeur particulière », lui répond un autre. « Ça sent la bière », tranche son binôme.
Plusieurs semaines de fermentation
Et, lorsque la question sur la dégustation se pose, les réponses sont unanimes : « Évidemment qu’on va goûter la bière, il ne faut pas mourir idiot », plaisante Jean-Louis. « Moi je ne bois jamais d’alcool, cependant, là, ce sera l’occasion », avoue une résidente. Mais, pas d’inquiétude, la bière de la Villa Claudine devrait tourner autour des 4° d’alcool. « Le but ce n’est pas de s’enivrer, sinon on ferait du whisky », blague l’animatrice. Peut-être une idée de futur atelier ?
Une fois tout le malt passé, il faut désormais le transférer dans un grand bocal. À l’aide d’un entonnoir, tour à tour, les résidents y versent le contenu de leur bol. La tâche est simple mais longue. En presque deux heures, ils ont réalisé la première étape de la fabrication de la bière, mais aussi la plus importante. Désormais, il va falloir patienter pendant quelques semaines. Les étapes de cuisson et de fermentation se feront hors atelier.
Bientôt, les résidents se retrouveront à nouveau pour la mise en bouteille et la création d‘étiquettes. Pour le moment, le nom de cette bière made in Randan n’a pas filtré. Une fois le breuvage prêt, les résidents auront enfin l’occasion de le goûter au cours d’un repas. « Un moment convivial et très apprécié de tous », d’après le directeur de l’Ehpad et « la meilleure étape de la fabrication », d’après de nombreux résidents. Au sein de la Villa Claudine, les aînés ont de la bouteille.
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UNE DIABLESSE DE RUTHÉNIE
Une nouvelle inédite de Jean-Marc Félix
Le 17 mars 2026, jour de la Saint-Patrick, je devais tenir un stand de bière irlandaise sur le marché de Chabeuil. Retraité de la fonction publique pénitentiaire, j’arrondissais ma pension par des prestations commerciales ponctuelles. Les foires aux vins furent un temps ma spécialité. Vêtu d’un tablier de caviste, je tamponnais les chalands dans l’allée des supermarchés pour les convaincre de la belle affaire de ce Petit Chablis ou de ce Jurançon sec. Les foires aux vins ce n’est pas tous les jours et maintenant c’était râpé à la moulinette pour moi. Une vendeuse d’Intermarché avait porté plainte parce que je lui aurais caressé les seins. Elle était plate comme une limande et les gendarmes qui l’écoutèrent avec bienveillance s’empressèrent de classer la plainte. Répudié des agapes vineuses je me reconvertis dans le houblon. C’est depuis quelques années un créneau porteur. La France s’est couverte d’un joyeux manteau de brasseries artisanales qui rivalisent d’originalité en matière de levures et de houblons. La Drôme se distinguait particulièrement dans cette compétition de micro-climats.
Les grandes brasseries industrielles souhaitant reprendre l’initiative, on me sollicita pour promouvoir leur cervoise sur les marchés forains. Ce matin-là, arrivé de bonne heure, j’attendais mon tour. Les marchés obéissent à des protocoles très stricts. Les abonnés accèdent à leurs emplacements puis la placière assigne aux occasionnels un spot linéaire qui s’efforce d’éviter une juxtaposition concurrentielle ou incongrue. J’avais un barnum de quatre mètres linéaires que j’eus vite fait de déplier et je découvris que mon voisin était une camionnette réfrigérée « Boucherie Chevaline Romanaise ».
Depuis des lustres il ne s’était pas vendu de viande de cheval sur ce marché du mardi. Une certaine stupeur envahit les regards des chalands. La police municipale vint vérifier vers neuf heures le numéro de SIRET du forain, signe que le Maire venait d’être informé. On contrôla aussi le mien. Depuis plusieurs séances le Conseil Municipal s’interrogeait sur la possibilité de recruter dans la police municipale deux cavalièr(e)s. Les habitués du PMU y étaient très favorables. Un conseiller municipal avait recensé les anciens anneaux où attacher un cheval en ville et en avait dénombré vingt-sept. Les discussions portaient sur le statut, le recrutement, l’emplacement des écuries, le dressage des chevaux, les contraintes du weekend…On voyait bien que l’affaire n’atterrirait jamais même si un testament en faveur de la commune accordait un legs très important, en argent et en foncier, sous condition de recruter cet embryon de police montée. Nos affaires, les miennes et celles de de mon voisin, ne marchaient pas trop mal. Les retraités solvables aiment découvrir de nouveaux produits ou renouer avec d’anciennes assiettes. Les amateurs de steak tartare, peu nombreux il est vrai, s’étaient passé le mot et venaient acheter du rumsteck de cheval pour renouer avec la tradition. Je vendis beaucoup de bière stout et IPA. A la fin du marché, juste avant de plier les gaules, la vendeuse de la boucherie chevaline, une polonaise aux tresses dorées, vint me proposer une entrecôte à prix d’amis. « C’est du cheval du Vercors de Baraquand, élevé à Méaudre…Y’a pas mieux…» Mieux peut-être, rien qu’à surplomber son corsage, mais oui je souscrivis. J’habitais en immeuble et n’avais pas de barbecue. Je grillais la côte au four et oui ça valait une viande de génisse limousine. La liste des marchés habituels de cette boucherie foraine était imprimée sur le papier, « Boucherie Chevaline Romanaise Toussaint ». Je le pliais soigneusement.
Je revins le mardi suivant, encouragé par les résultats commerciaux de la Saint-Patrick. Mais ce n’était plus du tout la même musique Les gens n’achètent pas leur bière au marché. Cette fois-ci j’étais entre un vendeur de CBD et un vendeur de matelas. L’étal de la boucherie chevaline avait été relégué près de la librairie au nord du marché et j’aperçus Malgorzata (c’est le nom qu’elle m’avait donné) dans son tablier carmin qui s’affairait bien plus que moi. Elle trouva le temps de venir m’acheter un pack de « Moon Boots » de la Brasserie de la Pleine Lune, une bière aux orties et au radis noir, mais je vis bien que c’était un prétexte. D’ailleurs pour tout paiement elle me tendit un ticket de caisse où elle avait inscrit un numéro WhatsApp et ce message « Need you ». Madame Rubin, l’inamovible Présidente de l’Association des Marchés de France qui tenait un stand de chapellerie sur le marché, avait dû un peu plus tôt rappeler au micro de France Bleue qu’après vérification le commerce de la viande chevaline était licite depuis 1866 et qu’elle ne pouvait que se féliciter que d’anciennes traditions foraines refleurissent. Avait-elle à peine fini sa mise au point qu’une escouade de poneys chevauchés par des ados (c’étaient les vacances de printemps), issus de diverses écuries voisines, s’infiltra dans le marché, piaffa, lâcha du crottin et s’éloigna en empruntant la passerelle vers le quai de la République. Était-ce un signe d’orage imminent ? On ne le saurait qu’au marché suivant. Dans la soirée j’appelai Malgorzata. Et ma vie changea de goût instantanément.
Elle me donna rendez-vous au Musée de la Chaussure à Romans. Elle m’attendait, assise sur un banc. Elle avait tressé ses cheveux blonds et malicieusement à mon goût elle avait terminé chaque tresse par une perle de buis clair. Elle portait une robe noire assez courte pour découvrir ses genoux et chaussait des sandales en plastique bleues ce qui dans un musée de la chaussure n’est pas du meilleur goût.
« Mon vrai prénom, c’est Ivetta, et je ne suis pas polonaise….Pas du tout….Je suis Ruthène vous savez… »Elle devait avoir l’habitude de la surprise qu’elle créait ainsi car elle se fendit d’un sourire qui était une ponctuation délicieuse dans ses propos. Elle fit claquer sa langue dans sa bouche et entreprit de m’expliquer ce qu’était la Ruthénie, une sorte de Kurdistan subcarpathique ignoré de tout temps par les convulsions et les arbitrages de l’Histoire, tantôt rattachée à la Slovaquie, tantôt à la Hongrie… Je n’arrivais pas à donner un âge à Ivetta, la trentaine sans doute. J’avais déjà remarqué que les femmes blondes à la peau claire ne vieillissent pas ou très peu si elles savent se protéger du soleil. Quelques-unes paraît-il aiment s’ébrouer nues sous les rayons de la lune ce qui renforcerait cette opalescence cutanée qu’elles révèlent rarement.
« A seize ans, j’étais officiellement polonaise et j’entrai en apprentissage de palefrenière au Haras National Janow Podlaski, le plus réputé du pays. J’aimais beaucoup cette vie. Je travaillais à la section des poulinières. En octobre 2021 le directeur me convoqua pour me dire qu’il y avait un stage pour moi en France au Haras de Cluny…j’étais la seule qui avait étudié la langue française au collège pendant trois ans…ajouta-t’il pour justifier son choix. Je courus à la bibliothèque pour apprendre quelque chose sur Cluny et je fis mes bagages dans l’allégresse…En février 2022 quand la Russie envahit l’Ukraine je perdis pied. Le directeur du Haras de Cluny me convoqua et m’expliqua que je n’avais pas de souci à me faire jusqu’en décembre, qu’il n’avait que de très bons échos à mon sujet et que la bourse de mon séjour était assurée. Il me conseilla d’éviter de sortir seule en ville à la nuit tombée, des groupes d’élèves de l’ENSAM, l’école d’ingénieurs qui occupait les locaux subsistants de l’ancienne abbaye, se livraient à des dérives quand ils étaient …»éméchés»….Il employa ce mot et je croyais qu’il voulait dire «décoiffés.
Elle regarda sa montre. J’osai demander : « Mais pourquoi me raconter tout ça ? » « Parce que vous ressemblez beaucoup à mon père… ça m’a frappée quand je vous ai vu au marché ». Elle venait ainsi de dresser une haie touffue d’épines entre nous, qui me privait de tout rêve incestueux. « À mardi n’est-ce pas ? »
Le mardi suivant quel tapage ! Je n’avais plus de stand à tenir et j’étais venu en observateur. Dès l’ouverture du marché des tracts et des banderoles fleurirent. « Pas de cheval dans nos assiettes ! » était la plus courtoise. On remarquait aussi « Bartabas avec nous ! » ou « L’hippophagie est un crépuscule alimentaire ». Plusieurs groupuscules tonitruants essayaient d’entraver le flux des amateurs que la police municipale avait du mal à protéger. De nombreux clients étaient des habitués du PMU qui imaginaient qu’en dégustant un tartare de cheval ils auraient une meilleure connexion avec les champs de course par une sorte d’osmose tantrique dont ils ne parlaient entre eux qu’à mots couverts. Un vendeur de saucisson d’âne et de chèvre avait fait le déplacement. Quelques images fuitèrent évidemment sur les réseaux sociaux et Chabeuil devint un épicentre conversationnel modeste puisque de mardi en mardi il ne se passait rien. J’allais m’installer à la terrasse du Café de la Poste. Guère avant midi Ivetta qui m’avait repéré vint boire une limonade. « À Saint-Barnard, en fin d’après-midi, tu peux ? » Elle n’attendit pas ma réponse et fila rejoindre son maître boucher.
J’eus bien du mal à me garer sur le quai de l’Isère. Il pleuvait un peu. J’avais mon stetson noir des jours de pluie et ça allait. J’entrai dans l’abbatiale, enlevai mon feutre humide et vis Ivetta assise sur un banc. Est-ce qu’elle priait ? Je vins m’assoir à côté d’elle. Nous restâmes silencieux. La lumière tissée par les vitraux de l’Apocalypse de la façade occidentale s’égouttait sur ses cheveux. Elle gardait les yeux clos et m’avait saisi le poignet, le pouce sous ma paume. « Ton cœur bat vite je trouve pour un vieux comme toi ! » Ce furent ses premières paroles et les seules avant de sortir de la nef. Elle ne se signa pas. La pluie n’avait pas cessé. Nous entrâmes dans la brasserie écossaise qui venait de rouvrir. Elle commanda du thé et des crêpes pour deux.
« En un an à Cluny j’ai appris bien des choses…De la maréchalerie aussi…J’étais très habile à tailler la corne des sabots…J’avais renoncé à rentrer en Pologne…Une équipe d’ingénieurs des Arts et Métiers m’associa à son projet de fin d’études. On ne ferrait plus les chevaux, on imprimait en 3D des patins sur mesure en composite, qu’on vendait aux écuries dans la campagne brionnaise, ça marchait très bien, les chevaux gagnaient des courses, et on faisait la fête avec l’argent qu’on ramassait…En janvier 2023 lors d’un contrôle de gendarmerie je découvris que mon titre de séjour était périmé…Ma logeuse s’en accommodait pourvu que je lui paie, même irrégulièrement, le loyer. Mais sans contrat de travail je n’avais pas de perspective. J’acceptais toutes sortes de tâches, serveuse, plongeuse, vendangeuse, et même stripteaseuse de foire… La Bourgogne est une terre de contrastes. Je voyais des chevaux partout dans les prairies. Un jour à Paray le Monial je rencontrai Eric Toussaint, il gérait un foodtruck et recherchait une assistante, c’est comme ça qu’il me présenta la chose. J’embarquai. J’avais pas trop le choix. A la carte il y avait du burger de cheval qui était très demandé dans les foires aux chevaux et aussi dans les brocantes. On dormait dans des gîtes ou chez des amis à lui. Il connaissait très bien la filière chevaline. Au bout de quelques mois il m’annonça qu’il allait signer pour une vraie affaire, qu’il avait trouvé un repreneur pour le truck…et voilà il a racheté à l’automne 2024 la boucherie chevaline foraine basée à Mours Saint Eusèbe. Je ne sais pas s’il a vraiment un diplôme professionnel de boucherie, il en a un tout neuf qu’il m’a montré, et un vrai numéro de SIRET. Cette affaire marche très bien aux foires de Beaucroissant ou à la Percée du Vin Jaune… Bêtes et gens, nous ne sommes que de la viande, de la chair sur des carcasses faciles à disjoindre. Je n’ai plus de nouvelles de ma famille polonaise et c’est tant mieux. » Elle savait pleurer ce qui n’est pas donné à tout le monde. Son téléphone vibra. « Eric m’attend à la gare dans dix minutes, je lui ai dit que j’allais à la salle des ventes juste en face… » Elle se leva, se défroissa, et se sauva sans m’embrasser. J’allais moi aussi partir quand je remarquai sur la banquette qu’elle venait de quitter un petit carnet fermé par un élastique. En tête de page je pouvais lire les dates sinon c’était écrit dans une langue que je ne savais pas reconnaître, en cyrillique. De l’ukrainien sans doute ou même du vieux ruthène passé sous les radars de la linguistique contemporaine.
Je partis en Bretagne visiter le peu de famille qu’il me restait et profiter des grandes marées. Crabes, coques et couteaux, langoustines et huîtres furent au programme quotidiennement. Un après-midi à Brasparts sur la lande je m’arrêtai pour regarder deux postiers bretons brouter des ajoncs ; le vent rabattait leur crinière filasse sur leurs yeux et ne réussissait pas à les distraire de leur broutage mélancolique. Quelques semaines plus tard je revins à Chabeuil et au premier mardi de mon retour je ne vis pas le stand de boucherie romanaise. J’osai demander à Michel le chapelier qui me vendait mon « panama » italien en cellulose pour la saison ce qu’il en était. Il fut évasif. « Il s’est passé quelque chose, c’est vrai… Va voir Dorian au Café de la Poste, il te racontera mieux que moi ».
Eric Toussaint avait été tué par une ruade d’un cheval appaloosa qu’il venait d’acheter, dans son écurie. Une enquête de gendarmerie était en cours. Malgorzata-Ivetta avait disparu le jour même. Les trois chevaux que possédait depuis peu ce couple, deux Auxois Crins Lavés et l’Appaloosa funeste, furent confiés à une pension équine pour les chevaux réformés de la garde républicaine, quelque part vers la Baume Cornillane. Il serait statué plus tard sur leur sort. Deux jours après mon retour je fus convoqué à la brigade. « Vous connaissiez bien Eric Toussaint ?
-Bien, je ne crois pas, nous avons partagé une pizza en fin de marché quelquefois…
-Et sa compagne, Malgorzata ?
-Elle, je l’ai vue souvent à Romans…Mais où est-elle ? Elle va bien ?
-Écoutez, ce monsieur Eric Toussaint s’appelait en réalité Arturo Ognissanti d’après ses empreintes papillaires…. Nous avons retrouvé son passeport italien lors de la perquisition de son domicile. Il était fiché à Interpol, suspect de trafic d’opiacés de synthèse. Sa compagne, l’écuyère polonaise, a disparu …On dit que vous étiez intimes.
Ivetta m’avait dit « palefrenière » mais avait-elle été « écuyère » ou bien était-ce une approximation de la gendarmerie ?
-Intimes n’est pas le mot, loin de là, elle trouvait que je ressemblais beaucoup à son père…C’est tout.
-D’après vous quelle était sa relation avec ce Toussaint-Ognissanti ? Elle vous en a parlé ?
-Elle m’a raconté leur rencontre en Bourgogne, qu’il l’avait embauchée dans un moment difficile pour elle, mais je ne sais pas si c’était un véritable couple et quel genre de couple. Elle ne m’en parlait pas. La vie qu’elle a menée en France était assez singulière, toujours autour des chevaux d’une manière ou d’une autre…Vous la cherchez pourquoi exactement ?
Le gendarme ne répondit pas et m’informa que je serais reconvoqué « ultérieurement ». C’est un joli mot, ultérieurement, il ne prend pas date, reste évasif et menaçant.
Je soignais mon spleen et mon arthrose au Lagavullin et à l’ibuprofène et cette thérapie croisée était somme toute efficace. Un soir, je reçus un SMS non sourcé. « Viens me chercher à la gare routière. Au Flixbus de 21H » Je pus vérifier que c’était celui en provenance de Barcelone. Ces bus allemands à hydrogène avaient raflé l’essentiel du trafic vers l’Espagne ; au-delà de Perpignan la SNCF avait toujours autant de mal, surtout avec les trains de nuit. Macron avait nommé Manuel Valls « Ambassadeur extraordinaire pour les relations transpyrénéennes » mais il avait surtout transpiré sur le dossier des ours qui étaient désormais plus de deux cent cinquante. Tous n’avaient pas de collier et avaient peu d’égard pour le trait de frontière.
Si je n’avais pas eu rendez-vous avec Ivetta, je ne l’aurais pas reconnue. Elle avait coupé ses cheveux et les avait teints couleur pruneau. Elle portait une jupe courte en cuir et des leggings sérigraphiés flashy. Belle diversion. Je pris sa valise. Mon appartement était très moyennement rangé. Elle le découvrait, n’y était jamais venue. Dans la salle de bain elle ôta ses collants de carnaval. Elle avait des jambes très pâles. Je lui tendis un peignoir. Je fis des croque-monsieur et lui versai une vodka glacée à l’herbe de bison. Son regard changea soudain comme si, petite fille, égarée dans la forêt ruthène, le bruit des sabots des bisons parvenait jusqu’à nous. Je ne posais aucune question. Chaque chose en son temps. Quand elle vit que je préparais le divan du salon pour y dormir, lui laissant mon lit, elle me donna une chiquenaude sur le nez. Elle voulait que je dorme près d’elle, elle avait besoin que je la « touche. » Elle prononça ce mot avec un chuintement final qui était une supplication langoureuse. J’aurais bien voulu être un centaure mais je n’étais qu’un canasson fourbu bon pour la réforme. Elle ne sembla pas s’en offusquer.
Le lendemain matin la première chose que je fis, lui rendre son carnet. « Ah alors c’est bien toi qui l’avais… Et tu as pu le lire ? » Vraiment je m’étouffai de rire…» Tu aurais pu essayer…Il y a des logiciels pour ça, mais le vieux ruthène je crois pas…Comme tu l’as deviné je t’ai toujours menti, pour plusieurs raisons. La vérité n’est pas si simple. Moi-même je m’y perds. » Elle éternua et cela fit trembler ses seins sous le peignoir. » En Bourgogne, Toussaint travaillait souvent pour les cantines des scieries Margaritelli en lisière du Morvan et s’occupait de trouver des veaux ou des broutards pour l’exportation vers l’Italie en dehors des marchés classiques. Il les achetait au black et avait bonne réputation auprès des petits éleveurs, ceux qui ont trois génisses non déclarées et qui ne peuvent aller à l’abattoir officiel. Il savait les inclure dans un transport documenté. Il parlait italien et ne s’en cachait pas. Il brassait beaucoup d’argent et j’avais parfois l’impression que le foodtruck était une agence bancaire aussi mobile qu’illégale…Je prenais des notes dans mon carnet quand je voyais que ça sortait de l’ordinaire. Un soir à Autun je ne fus pas admise à la table où il dina avec deux clients, des calabrais je pense, très bien habillés. C’est peu après qu’il acheta cette affaire de boucherie chevaline romanaise à bon prix. Ce genre de commerce n’a plus la cote. »
-Belle histoire mais pourquoi es-tu venue me la raconter ?
-Je veux aller témoigner à la gendarmerie, je veux que tu m’y emmènes.
-Témoigner de quoi ?
-Toussaint, ils l’ont assassiné. Les calabrais…. Et je crois qu’ils me pistent.
Elle ne voulait pas mettre le nez dehors. Elle me fit une liste de courses. Et elle me laissa le choix de solliciter un avocat ou non pour nous accompagner pour sonner au portail de la brigade, où assez mystérieusement nous étions attendus. Je fus rapidement écarté de l’audition qui n’était pas une garde à vue « pour l’instant ». Maître Flaud qui avait flairé une possible affaire criminelle dont il raffolait, l’assistait à ma demande. J’allais les attendre à la Brasserie du Vercors, à une encablure de la gendarmerie. Ils m’y rejoignirent vers treize heures et nous commandâmes le menu du jour.
-Bon, dit Ivan Flaud avec jubilation, nous esquivons le pire pour l’instant. Aucune charge n’est retenue contre ma cliente (ça allait me coûter combien ce "ma cliente ?" Les analyses toxicologiques ont révélé une surdose de Fentanyl vétérinaire chez Ognissanti, de quoi le rendre imprudent au cul de son cheval…mais pourquoi s’autoadministrer ce truc ?» C’était pour un pénaliste réputé faire preuve d’ingénuité ou bien d’habileté pour clore au plus vite la procédure.
Ivetta me lança un regard aussi urticant qu’une chenille processionnaire. Je demandai l’addition. C’était l’heure de la sieste. La demi-journée m’avait terrassé. Je m’effondrai sur le divan.
« Tu n’as pas de mousse à raser ? » Ivetta agitait un rasoir Gillette Vénus qui était dans sa liste de courses. Ben non, je me rasais les joues avec un blaireau et des savons à barbe anglais parfumés à la fougère. A la salle de bains je lui montrai mon blaireau espagnol en crin de cheval comme en ont les barbiers professionnels. Elle me demanda de la mousse. Je lui en fis un bol et lui montrai comment tenir le blaireau. Je retournai somnoler en imaginant un instant la flânerie de mon blaireau dans un vallon ruthène.
La guerre d’Ukraine touchait à sa fin. Lors des obsèques d’Angela Merkel la diplomatie avait repris son cours. Le Président des États-Unis avait clairement signifié son retrait de cet interminable conflit territorial. La pénurie d’obus de 155 ou de drones iraniens avait ralenti les échanges meurtriers. Le front restait figé et les canons Caesar muets. Les tentatives ukrainiennes de percer les défenses russes au sud de Kherson chaque été au plus près de la frontière de Crimée avaient tourné court même si les Leopards2 et les Abrams avaient atteint en profondeur des secteurs désolés, se montrant vulnérables faute de couverture aérienne. La conférence de Budapest était entrée dans son round final présidé par les Émirats Arabes Unis. Des concessions majeures multilatérales permettaient d’esquisser un règlement territorial totalement inattendu. Un nouveau statut onusien verrait le jour. Le RADE : Région Autonome Démilitarisée Européenne. Une liste circulait sous le manteau. Elle pouvait surprendre. La Crimée, la Transnistrie, Kaliningrad y figuraient à l’évidence et plus étonnant Chypre, la Corse, les Iles Féroé, Gibraltar … et la Ruthénie. Si les territoires listés avaient des frontières identifiées, la Ruthénie devait faire l’objet d’une mission cartographique qui superposerait les données historiques disponibles depuis le Moyen Age. Les états riverains de cette nouvelle entité espéraient ainsi geler pour longtemps d’éventuelles revendications meurtrières.
Ivetta me demanda si je pouvais l’héberger encore quelques temps. « A Barcelone j’ai donné ton adresse tu sais…Mes amis s’affairent ! Tu verras ! » Elle faisait les vitres, brossait les tapis, cramait les nouilles, squattait mon ordi et me massait la nuque en chantant. Je n’allais certainement pas refuser ces faveurs. Nous avions cependant déplié le divan du salon. Nous allâmes déjeuner au Moulin de la Pipe à Omblèze. Ensuite nous descendîmes aux chutes de la Druise par le chemin récemment sécurisé. Il faisait grand soleil et nous étions seuls. Elle se déshabilla pour entrer sous la cascade et je la vis nue pour la première fois.
Le lendemain un coursier DHL sonna à la maison. Dans l’enveloppe il y avait un passeport biométrique ruthénien/onusien de nouvelle facture. Elle me le tendit et je lus « Ivetta Warhola »
-Comme Warhol alors ?
-Andrew est le plus illustre des Ruthènes.Nous sommes de la même famille, de la même voîvodie….Ses parents ont émigré à Pittsburg il y a plus d’un siècle….Tu n’avais pas deviné ? » La diablesse avait enfilé ses leggins sérigraphiés furieusement warholiens, ceux du Flixbus, et sut me prouver qu’elle avait bien été parfois stripteaseuse de foire.
Ivetta Warhola m’emprunta mille euros pour s’envoler vers Varsovie.
-Tu viendras me voir à Oujhorod quand je serai Ministresse de l’agriculture ?
Jean-Marc Félix
(Illustration : Claude Meunier : montage pastel gras et papier de soie de récup', sorti de l'atelier de graveuse de Martine Lafon.)
Prochaine parution tout début décembre du Bachass'Club de Chabeuil, votre revue favorite : Une fantaisie hivernale.
La diffusion de la revue du Bachass'Club se fait sur liste mail [pour vous y inscrire : [email protected]], et sur ma page Facebook [Claude Meunier] et sur tumblr à cette adresse . Si vous n'êtes pas abonné à cette plate forme, vous pouvez vous abonner à ce blog en cliquant sur le bouton 't' qui apparaît en haut de ce post. Vous pourez ainsi feuilleter à votre aise votre nouvelle et somptueuse revue locale...A bientôt donc, et...diffusez si le coeur vous en dit, par les moyens que vous aimez, la très aimable DIABLESSE DE RUTHÉNIE qui vous est proposée ce mois-ci.
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Recettes ! #14
Mayonnaise vegan
300g de tofu soyeux / OU un bloc de tofu nature avec un pot de crème de cajou
2,5 CS d'huile (olive et colza)
1 CS de vinaigre de cidre
2 CC de moutarde
1 pincée de sel noir de kala namak (ce sel donne un goût d'œuf à la mayonnaise!)
1 pincée de curcuma
1 CS de levure de bière
Mixer le tout :)
*CS : Cuillère à soupe *CC : Cuillère à café
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