#le train a Paris? Oui monsieur
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WTA Tennis, Strasbourg (part un)
My second tennis job of the year came hot on the heels of the first, on the eastern border of France. As the nearest airport is apparently in Basel, Switzerland, I opted for a rare trip aboard Eurostar; I had erroneously claimed this would be my first voyage on ES, but my aunt reminded me that we’d been on it when she took me to the French Open 15 years ago - there’s gratitude for you!
Check-in was certainly swifter than going through Heathrow, but frustratingly, some sizeable technical issues meant that all international trains out of StP were grounded until the problem could be fixed. I did eventually leave British shores, but by the time I reached Paris for my connecting flight train, it had long since departed. Thankfully, I got a space on the next available train quite easily, and made sure to stay awake so as not to miss my stop; I was not above making a travel faux pas when I was younger, but this would have taken some beating with the next stop being Frankfurt!
I made it to Strasbourg station, and had a pleasant 10-minute walk to my hotel, only realising quite how pooped I was when I saw my bed!
#StP -> StB#Strasbourg#I'm a Euro Star#le train a Paris? Oui monsieur#le souris est sous la table#le chat est sur la chaise#le singe est sur la branche#Eddie Izzard
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Encore des histoires de mont-blancs
Après ma diatribe contre le mont-blanc de l'Aki, @redfoxline m'a recommandé celui de la pâtisserie Kenta et Akira, si un jour j'avais l'occasion de passer par Rouen. Or ! Il se trouve que par un hasard assez extraordinaire, je venais justement à Rouen ce samedi.
J'avais un timing serré : mon train arrivait à 11h07 et j'étais attendue chez ma sœur pour l'anniversaire de ma nièce à midi. Le train a bien sûr eu dix minutes de retard - pour la ligne Paris-Le Havre, c'est le tarif de base.
J'arrive à la pâtisserie au pas de course pour découvrir qu'elle n'ouvre pas à 11h comme indiqué en ligne, mais à 12h désormais... Je repars la tête basse et la glacière vide (oui, j'avais pris une mini-glacière, je suis une professionnelle).
La chance était malgré tout de mon côté, car alors que je n'y croyais pas, je suis libérée suffisamment tôt pour repartir à nouveau au pas de course à la pâtisserie... Où il restait du mont-blanc ! Le monsieur est allé me le monter exprès en cuisine, la classe.
La dame à qui j'ai parlé était un peu déroutée quand je lui ai dit que je repartais à Paris avec, mais ma glacière l'a rassurée !
Au moment de déguster après un sobacha pour me préparer le palais, j'avais bien décidé de prendre en compte le fait qu'il avait voyagé dans le train ET le métro parisien.
Je n'ai pas eu besoin.
Parce que ça, ça, ce sont des gens qui ont compris que l'intérêt du mont-blanc, c'est la châtaigne !!!!! Que c'est bien joli de vanter que ta crème de marron, elle est faite maison et avec des châtaignes d'Ardèche AOP récoltées à la main une nuit de lune bleue par des prêtresses en robe diaphane, ça ne sert à RIEN si c'est pour y en mettre une très fine couche de vermicelles sur un cumulus de chantilly !
Non, là, il y a une couche de crème de marron raisonnable, et dedans il y a des a des vraies châtaignes. La crème fouettée est légère et pas trop sucrée, la meringue a juste la bonne épaisseur pour apporter du craquant.
J'en conclu que si le mont-blanc de l'Aki était si mauvais, c'était pour que je découvre celui-ci. Merci @redfoxline <3 <3 <3
#je ne vais pas devenir un blog de critique de mont-blancs je vous rassure#encore que#mont-blanc#french side of tumblr#blabla
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Mardi 5 novembre 2024
L'amour, l'amour, l'amour
Je crois que j'ai battu mon record d'absence de texte pendant une longue période, c'est terrible, c'est la faute de plusieurs facteurs dont « ma tendance à procrastiner » est le facteur number one...
Bon, me voilà installé, sur mon lit, pc portable sur les cuisses, je crois que ce soir, c'est le bon moment, je vais enfin poster un texte !
Il s'est passé plein de choses depuis la dernière fois, et pas des moindres.
Je suis allé à Paris, notamment. Oui, encore Paris, j'essaye d'y aller régulièrement, même si ça me coûte pas mal d'argent mais peu importe, comme vous vous en doutez tous je suis à la tête d'une fortune colossale !
Plus sérieusement, je suis donc monté à la capitale et j'ai loué une chambre dans un airbnb, comme la dernière fois, même endroit.
J'ai revu Thibaut, deux fois. Nous nous sommes donné rendez vous au Père Lachaise, lieu de notre précédente rencontre, et nous y sommes restés deux bonnes heures, jusqu'à la fermeture. Thibaut est une vraie encyclopédie qui connaît le Père Lachaise comme sa poche alors j'ai appris plein de choses. Nous avons même rencontré un vieux monsieur, sur la tombe de Alain Bashung, ce qui donna lieu à une très sympathique discussion.
Mais, mésaventure, il a beaucoup plu pendant notre promenade parmi les morts et nous nous sommes pris une sacrée averse, mon jeans s'en est trouvé totalement trempé, exactement comme lorsque j'étais à Lyon au concert de Cat Power, des semaines avant... et comme je n'ai pas appris de mes erreurs, j'avais ENCORE UNE FOIS un pantalon à changer sans en avoir un de rechange avec moi... nous avons dû alors nous rendre aux Halles où par chance j'ai fini par trouver un pantalon à ma taille (leçon retenu : TOUJOURS emporter deux pantalons avec moi quand je suis de sortie). Après quoi je me suis rendu au airbnb et me suis changé, avec de rejoindre Amina et son copain David au Café Chéri, où nous avons participé à un blindtest, comme d'habitude, c'était un moment agréable.
Puis le reste du séjour s'est bien déroulé, j'ai revu Thibault avec lequel nous sommes
allé voir le dernier Coppola (un navet), avant de croiser rien de moins que Joey Starr à la sortie du cinéma.
Je comptais voir mon cousin Jimmy le dernier jour mais hélas ça ne s'est pas produit et je suis rentré chez moi au pays des volcans.
Quoi d'autre depuis lors ? J'ai vu Canel avec laquelle nous sommes allés au cinéma voir L'amour Ouf (un bon film), j'ai aussi vue Justine qui m'a apporté un vélo d'appartement dont elle ne se servait pas, je me suis promis de m'en servir régulièrement, à partir de...bientôt.
Et puis, oh, j'ai oublié de vous dire, un détail : je me suis épris d'une fille fantastique !
Ce n'est pas évident d'en parler, en fait, il, est difficile de traduire à l'écrit certains sentiments... pour résumer, je l'ai rencontrée le mois dernier et depuis lors nous passons nos journées et nos soirées à discuter, si bien que l'envie de nous rencontrer est arrivée très vite. Il le fallait, et chaque jour passé loin d'elle est une épreuve. Alors j'ai fini par choper des tickets de train pour la retrouver, à Paris (toujours Paris!), début décembre. Depuis lors, je compte les jours en priant (vers quelle entité se tourne un athée quand il prie ? Moi même je l'ignore !) qu'elle se rende bien à notre rendez-vous en ce jour de début décembre, afin que nous soyons enfin réunis.
Voilà ce qui occupe aujourd'hui toutes mes pensées.
Ainsi s'achève cette courte note, merci à celles et ceux qui continuent de me lire (vous êtes quand même 47 abonnés sur Tumblr, c'est au moins 40 de plus que je n'aurais pu l'espérer!) !
Bande son : The rise and fall of a midwest princess, Chappell Roan
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2018
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INTERVIEW : MALA
FR / ENG
L’art de l’interview est un exercice assez délicat pour peu que l’on n’en fasse pas souvent. On s’en était bien sortis avec Egoless, un peu moins bien avec Las et Mikael malgré la gentillesse extrême des deux, et très bien avec Darren de Unity Through Sound, même à distance. Alors quand SKS et Tibz de « The Quiet Office » nous ont annoncé que nous pourrions interviewer Mala lors de la soirée « Outlook Edition » en Juillet dernier à Toulouse… l’enthousiasme laissa vite place au stress. Monsieur Mala, M-A-L-A : DMZ, Deep Medi, Anti War Dub, tout ça tout ça… On a décidé de rester simple au final dans nos questions : mettant bien l’accent sur le fait que nous n’étions en aucun cas des journalistes, mais seulement des fans se posant des questions sur le mouvement Dubstep et sur la musique. Au final on a passé un excellent moment, encore merci à lui d’avoir pris le temps de nous répondre. Et surtout merci à The Quiet Office pour ce si bon souvenir. J’ai pété ma montre sur Goblin, et on a pris Two Faced sur le son du Bikini, on peut mourir en paix.
AZA : Que pense-tu de la culture Dubstep en France ?
MALA : J’ai eu la chance de voyager dans beaucoup de pays au cours de ma carrière. J’en ai visité plus de 67, et encore je ne suis pas bien certain du nombre exact. Il y a des pays où je ne suis allé qu’une fois, d’autres deux, d’autres où je reviens souvent et certains… où je n’arrive même pas à m’en souvenir. Je viens souvent en France, une à deux fois par an je pense. Selon mon expérience personnelle et sans vouloir représenter qui que ce soit: l’Espagne, la France et l’Italie se ressemblent beaucoup dans la manière qu’ils ont eu d’assimiler ce mouvement que les gens ont baptisé « Dubstep ». Il y a un public qui résonne à cette même-fréquence, mais on dirait que cela n’a jamais réellement grossi. Le nombre de personnes soutenant ce mouvement reste le même, d’années en années en fait. C’est ma troisième fois à Toulouse, quant à Paris je ne me souviens pas du nombre exact de visites… j’ai également joué au Worldwide Festival à Sète et oui, parfois tu croises les mêmes têtes, mais souvent des nouvelles !
Donc je ne pense pas que la scène soit en train de mourir ici ou de stagner: il y a quand même du mouvement mais on dirait que ça ne touche pas un public plus large. Je ne suis pas en train de dire que la France est un environnement bien ou mauvais pour venir jouer, vous l’avez bien vu ce soir à Toulouse c’était génial : le système son était excellent et surtout le public… tellement d’énergie (rires) ! J’essaye de ne pas comparer les pays dans lesquels je joue: je profite juste de ce qu’ils sont, mais pour Toulouse je dois bien avouer qu’il y a une sacrée vibration !
AZA : Tu as joué « Way Mi Defend » de Kahn ce soir : était-ce un VIP ou la version d’Ishan Sound ?
M : C’était la version d’Ishan Sound, effectivement !
AZA : Au niveau de ton passé musical, d’où viens-tu ? Qu’est-ce qui t’as motivé à faire de la musique ?
M : Tout ce qui a forgé mon état d’esprit et ma personnalité vient du Hardcore/Jungle des années 93-94. J’ai réellement été bluffé par ça en écoutant les radios pirates de l’époque. Au fond de moi-même, je suis un Junglist, tout vient de la Jungle. En écouter est ce qui m’a poussé à m’investir dans la musique. Je me revois gamin, pendant Nöel quitter le repas pour m’enfermer dans ma chambre: allumer la radio, régler la fréquence et entendre ce fameux « Tchhh Tch Tchh Tchh « . (se met à imiter le amen break en rigolant) Tu vois ce que je veux dire ? Ce breakbeat totalement fou. Je me disais : « Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ? » C’est vraiment là où j’ai commencé à explorer le son et ça m’a emmené vers tellement de directions. Voilà mon passé musical: la Jungle, les radios pirates et la culture indépendante.
« Tu joues ton dubplate au concert alors que tu l’as pressé le jour même, tu écoutes et tu testes. Puis le lendemain, tu repars au studio modifier le morceau, car peut-être que le snare était trop fort mais la basse pas assez épaisse par exemple… »
AZA : Le label DMZ fête ses 12 ans cette année et la dernière sortie date de 2013. Beaucoup sont inquiets notamment à cause de l’inflation du prix des vinyles ces dernières années ce qui rend impossible l’acquisition du catalogue DMZ pour les « nouveaux venus ». Alors voici un peu la question que tout le monde se pose : existe-t’il un avenir pour Digital Mystikz ou c’est une aventure définitivement bouclée ?
M : Avec le recul, je me rend compte que tout ceci n’a jamais été une histoire « d’appartenance » simplement parce-que j’ai fait parti de cette création. Les gens disent certaines choses sur comment cette aventure les a affectés. Pour moi il est très important de comprendre que DMZ ne m’appartient pas. Tu ne peux revendiquer cette « appartenance » simplement parce-que tu as été impliqué dans cette création ou simplement parce-que le retour que tu as eu par rapport à ta participation fut intense. Au final c’est un peu l’histoire de la vie. Tout est un un cycle : donner, prendre, donner, prendre… c’est un mouvement continu. DMZ n’appartient au final ni à Loefah, ni a Coki, ni a Pokes, ni à moi-même. DMZ appartient à tous les producteurs de cette époque, à tous les djs, à tous les journalistes, tous les photographes, à tous ceux qui sont venus aux concerts… Pour moi DMZ représente toutes ces personnes là. J’ai toujours vu cette aventure comme une cour de récré géante où les gens explorent et expérimentent. Pas seulement de manière classique où les artistes viennent jouer leurs morceaux, mais plus dans la manière de construire cette musique en réaction au système-son de nos soirées. Tu joues ton dubplate au concert alors que tu l’as pressé le jour même, tu écoutes et tu testes. Puis le lendemain, tu repars au studio modifier le son, car peut-être que le snare était trop fort mais la basse pas assez épaisse par exemple… vous voyez ce que je veux dire?
Et dans tout ce que je viens d’expliquer je n’ai pas encore parler des ingénieurs du son qui s’occupent du mastering, du pressage… On a Jason ici au studio Transition, tout le monde passe par lui à un moment pour presser des dubplates. (ndlr: Jason Goz travaille dans le studio Transition de pressage/mastering de dubplate à Londres, il est l’un des ingénieurs du son les plus demandés et connu dans le Dubstep). Tout le monde a joué son rôle dans cette histoire! Donc quand tu me demandes quel sera le futur de DMZ je ne peux réellement y répondre étant donné que je n’ai jamais contrôlé cette destinée. Je ne faisais que parti d’un tout, et je serai toujours reconnaissant d’y avoir participé. Nous avons construit DMZ en étant un petit groupe d’amis très proches. Nous avions une direction commune en tant que groupe mais individuellement, nous avions aussi des directions propres, c’est la vie, c’est naturel. Donc essayer de m’approprier tout ça reviendrait à ne pas comprendre mon rôle dans DMZ, ou bien dans le mouvement Dubstep. Je me sens très chanceux de vivre cette aventure jour après jour et ça ne me concerne pas seulement moi, mais tout le reste.
« Le Fatman de Truth me rend toujours aussi fou à chaque fois que je le joue. Je ne fais jamais semblant quand je joue un morceau, alors au fond ça n’a pas d’importance si la personne est un inconnu de 19 ans ou qu’elle en ait 40 et soit très populaire. »
AZA : Tu as sorti en 2017 deux morceaux de Bukez Finezt sur Deep Medi et annoncé un ep pour Egoless (entre autres) en 2018. Ces deux producteurs ont fait leurs preuves depuis déjà des années mais appartiennent à cette « nouvelle génération de producteurs » dans la scène. Est-ce que l’on peut s’attendre à plus de surprises de la part de producteurs de cette génération sur Deep Medi ?
M : J’ai toujours joué et sorti de la musique sur Deep Medi de la même manière en fait. Par « même manière » j’entends que la musique est plus forte que tout le reste. Outre le son, il y a aussi un aspect important: c’est la relation qui se construit avec l’artiste dans le temps. Mais c’est la musique qui reste ma priorité. Il y a des producteurs avec lesquels je travaille depuis maintenant plusieurs années, comme Dre et Tris de Truth. J’ai rencontré ces gars-là en 2007. Ça fait 10 ans qu’on se connait, maintenant ! On a partagé tellement de choses ensemble dans beaucoup de pays différents et dans tellement de concerts… Ce sont des gars adorables et de très bons techniciens. Je pense que le cas de Truth est un bon exemple pour répondre à ta question. En fait, ils étaient déjà prêts à jouer leur musique et à la sortir sur des labels avant même que je les rencontre! Ils faisaient leur truc en Nouvelle-Zélande depuis longtemps déjà. Le plus important est d’être ouvert d’esprit. Puis surtout ouvert aux opportunités et être prêts à découvrir de nouvelles musiques. Je me dois d’aimer la musique que je joue, sinon pourquoi est-ce que je la jouerai ? Certains morceaux restent plus d’un an en dubplate dans mon sac. Le Fatman de Truth me rend toujours aussi fou à chaque fois que je le joue. Je ne fais jamais semblant quand je joue un morceau, alors au fond ça n’a pas d’importance si la personne est un inconnu de 19 ans ou qu’elle en ait 40 et soit très populaire. Ce sera toujours la musique qui primera avant tout. Dans un sens, c’est une nouvelle connexion qui se crée, et vous allez de l’avant avec cette nouvelle connexion à chaque fois!
Certains artistes avec lesquels je travaille sont très prolifiques et dans tellement de styles différents. Donc dans un certain sens, c’est impossible de prétendre que ces artistes là te sont « exclusifs » et t’appartiennent simplement parce que tu sors certains de leurs morceaux sur ton label. Il faut vraiment que les gens comprennent que les artistes ont besoin aussi de leur liberté. Les relations évoluent également, c’est pourquoi Truth ont leur propre label maintenant et continuent d’en sortir sur d’autres. Et malgré tout ça ils représentent totalement Deep Medi du début à la fin. Je vois ça comme une véritable bénédiction, on est vraiment dans l’optique de sortir que de la bonne musique. Certains vont dire de Bukez Finezt « qu’Il fait de la musique grinçante », « qu’il fait du brostep », « qu’il fait ceci ou cela… » et oui: il en fait. Mais est-ce que tu as écouté l’autre surface de sa musique ? Moi, oui. Bukez Finezt… mon dieu je l’adore. D’un point de vue créatif il est sur une autre planète, très prolifique et vous pouvez écouter son excellent mixage dans tout ce qu’il fait. Et tout comme Egoless il ne joue que des sets « live » en concerts, et ils sont parmi les meilleurs à mon sens. De vrais scientifiques du Dub, comme on en fait plus. Donc pour répondre à ta question : cela n’a pas d’importance que tu sois un nouveau ou non pour que je sorte ton morceau sur Deep Medi, si je le ressens et que ça me plait alors j’agirai.
AZA : La prochaine question concerne le fameux « Topper Top » ! 2, 3 rewinds ce soir, 6 ou 7 aux dix ans de Deep Medi l’an dernier à Brixton… C’est clairement l’un des morceaux phares de l’année, que l’on aime ou pas. Il doit bien y avoir une histoire derrière tout ça non ? Surtout que le catalogue Deep Medi est très discret en terme de genre « Grime » pur et dur.
M : Encore une fois je ne peux que parler selon mon point de vue. Si vous voulez en savoir plus il faudra demander à Spyro, Teddy, Lady Chann, Killa P et aux autres ! J’ai entendu ce morceau pour la première fois il y a deux ans sur une boat-party Deep Medi à l’Outlook Festival. On jouait tous ensemble : deux morceaux chacun tous à la suite et c’est Kahn qui a joué ce dubplate. 4 pull-up plus tard : le public était fou et je lui ai demandé « Qu’est ce que c’est que ça ?? » J’ai de suite pensé que c’était une production de lui, mais non ce fut Sir Spyro. J’ai donc cherché un moyen de rentrer en contact avec lui car je ne le connaissais pas du tout ! Par chance, j’ai découvert que son agent bossait pour la même boite que le mien. C’est comme ça que j’ai essayé de joindre Spyro. Je me suis d’abord présenté à son agent et j’ai simplement demandé si je pouvais récupérer le fichier du morceau pour le presser en dubplate. Quelques heures plus tard, je recevais le fichier et l’après-midi même je le pressais. Depuis je l’ai joué autant que je pouvais tellement j’adore ce morceau. C’est drôle car mon agent Steph connaissant son agent depuis longtemps, donc la connexion était déjà présente d’une certaine manière. Trois semaines plus tard, nous avons décidé ensemble d’en faire une sortie sur Deep Medi. Et voilà. Spyro est quelqu’un d’adorable, je suis fier de cette histoire car nous nous sommes rencontrés par le biais de la musique, de SA musique. Encore une fois, voilà pourquoi je me concentre exclusivement sur la musique.
AZA : Tu presses encore des dubplates ? Toujours avec Jason ?
M : J’en presse bien sur, quasiment tout le temps. Et oui, toujours avec Jason. Je suis très curieux d’apprendre comment différents ingénieurs du son travaille. J’en ai testé beaucoup. Par exemple il y a 5 ans, j’ai pressé un dubplate avec un ingénieur du son de New-York qui travaillait beaucoup avec des rappeurs, il était notamment connu pour avoir bossé sur certains albums de Jay-Z. J’étais donc curieux de voir comment il allait le presser, à cause de qui il était, d’où il venait et de ce qu’il faisait. Le morceau sonnait très bien, mais il n’était pas calibré comme nous le jouons sur les sound-systems.
AZA : Quelles étaient les différences ?
M : Pour moi, tout venait de la relation Kick/Basse. Le kick du morceau résonnait beaucoup plus que la basse. On aurait dit que la basse ne dirigeait presque plus le son. J’aime que la basse guide réellement le tout, même si le kick doit avoir suffisamment de punch pour passer à travers la basse correctement. Quand tu écoutes ce que nous faisons, tu peux te rendre compte assez facilement que les kicks et la basse sont traités quasiment au même niveau. Parfois la basse sera intense, mais le kick arrivera à passer à travers, il y a tout un jeu là dessus. Dans tous les cas, je ne féliciterai jamais assez Jason pour tout le travail qu’il fait. Au final on a beaucoup d’ingénieurs différents maintenant, et c’est important car certains sons résonnent différemment et même mieux avec différents ingénieurs.
AZA : En parlant de Dubplates, il y en a énormément qui trainent sur le net de toi. Certains les collectionne et beaucoup d’entre eux sont incroyables : compte-tu les sortir un jour ?
M : Probablement jamais. Pour être honnête avec toi, je ne les écoute même plus maintenant.
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ENG _
Making an interview can be such an horrible thing if we never practice. We’ve been doing great with Egoless, a little bit less with Las & Mikael despite their extreme sweetness and really well with Darren from Unity Through Sound. But when SKS and Tibz from The Quiet Office confirmed us that we were about to interview Mala after his set at Outlook Edition in Toulouse last July… enthousiasm suddenly gave way to stress. The M-A-L-A : Anti War Dub, DMZ, Deep Medi, Dubstep… you know the legend. Someone we truly respect for so many years right now. So… we decided to stay simple in the way to approach this moment. We’ve been clear to him that we weren’t journalists, only fanboyz who had questions about Dubstep and the music. Finally everything went really well, thanks again to him for took some time to do this with us. And special thanks to The Quiet Office and their Outlook Edition this night, so much memories : I’ve broke my watch on Goblin, and we’ve heard Two Faced on the Bikini‘s famous soundsystem. We can die in peace, now.
AZA: What do you think about Dubstep culture in France?
MALA: I’ve been very fortunate to travel to many countries in my career. I think about 67. Some places I’ve been just once, some places is twice, some places I’ve been back so many time … I can’t remember. France is one of those places I can’t remember how many times I’ve been here to play. I usually come once or twice a year. And it’s interesting, ’cause from my experience and I can’t talk for everybody you know, I’m not trying to represent anything here, but Spain, France and Italy are very similar. In the way that they’ve embraced this movement of music that people call « Dubstep ». Because there is an audience that resonates with this frequency, but it seems like it’s never really grown. The size has always remained the same. This is my third time to Toulouse, I’ve been to Paris, I can’t remember how many times I’ve been to Paris, I’ve playing in Sete at Worldwide Festival and yes, sometimes you see the same faces but also see a lot of new faces, so it’s not like it’s dying or not evolving, there is movement but it never seems to grow to a larger audience. But it doesn’t mean that it makes it less or good environment to play music because you know tonight was incredible, the sound system was on point, the audience man you know… so much energy! I try not to compare places, and just enjoying for what it is. But for Toulouse it was a good vibe, man!
AZA: You played « Way Mi Defend » tonight, it was a VIP or Ishan version?
M: Ishan’s, man.
AZA: Musically, where do you come from ? What makes you want to make music?
M: The year and the style of music that really blew my mind was heard through pirate radio stations, in 93-94 it was Hardcore/Jungle, I’m a junglist it’s was a junglist ting’. Listening to this inspired me want to involved in music. I remember for christmas going to my bedroom, plugged in my stereo and moving the frequency dial and hearing some » tchhh tchh tchh tchh » you know what i’m saying? mad breakbeats. I was like… what’s that? From those days I began to explore the sound and it just took me in so many directions. It was jungle music man, pirate stations, it was the underground.
« You can play your dubplate in the dance the same day you cut them, then that same night after the dance you go back to the studio to make some edits… maybe you heard the snare was too loud in the dance… or the bassline wasn’t tight enough… »
AZA: DMZ is twelve years old now and still nothing released since 2013. For a newcomer to DMZ music, it can be really difficult to buy some of those plates because of the high prices of the market. So, everyone is wondering : Is there a future for DMZ?
M: When I look back at everything here, it’s never been about ownership, just because something is created and you’re involved or just because the feedback that is received as a result of you sharing something that you’ve been part of creating. People say certain things about how it affected them. For me it’s always important to understand that it’s not mine to own. It’s just part of life you know? it’s the cycle : to give, to take, to give, to take… it’s a movement. DMZ wasn’t just mine, loefah, coki and pokes it was about all the other producers, it was all the djs, it was all the mc’s, the journalists, the photographers, the audience, it was everybody that came together because to me when I look back DMZ was like a playground for people to explore : not just producers playing tunes but the way we were tuning the sound system, you know… you can play your dubplate in the dance the same day you cut them, then that same night after the dance you go back to the studio to make some edits.. maybe you heard the snare was too loud in the dance…or the bassline wasn’t tight enough… you know what I’m saying? In all of what I’ve just said I didn’t talk about the mastering and engineer… we’ve got Jason (at Transition) everyone cut dubplates with jason at one point. Everyone played their part! So for me when you ask me that question about DMZ in the future it’s like I was never controlling the destiny anyway… I am just thankful to have been part of something. DMZ started as a group of close friends. We had a common direction as a group and individually we had our own direction, this is life, it’s natural. So to take complete ownership of it, to me is completely misunderstanding my role in the development of DMZ, or Dubstep. It’s not about me, but about everything else. I feel very grateful and lucky to have had those experience and share those things.
« Truth’s tune ‘Fatman’ still sends me crazy every time I play it. That’s not pretend, it’s because I love this! It doesn’t matter if a producer is just 19 years old and undiscovered or someone who’s 40 years old and established. »
AZA: In 2017 you’ve released a Bukez Finezt ep and you’ve communicate on a future Egoless ep. Those two producers are now well established in the scene for many years but we can put them in an « Upcoming Talents » case in a way. Will we see more « Upcoming Talents » on Deep Medi’s catalog in the future?
M : The way I’ve always done this… I mean the way I play and release music is the music. The music has to speak louder than everything else. After the music and in time a relationship develops with the producers. Some producers i’ve worked with for many years now.. like Dre and Tris from Truth. I met Truth in 2007 you know what I’m saying. 10 years! We’ve shared many experiences, in many countries at many shows. Amazing guys and great producers. Actually Truth is a good example cause they were making music before I met them. They were doing their thing in New Zealand.. what’s important is to be open.. open to opportunity and ready to discover new music I love. I have to love the music i play… or how else could i play it! Some tunes last a whole year on dubplate.. Truth’s tune ‘Fatman’ still sends me crazy every time I play it. That’s not pretend, it’s because I love this! It doesn’t matter if a producers is just 19 years old and undiscovered or someone who’s 40 years old and established. Its always the music. It’s like a new connection, and you begin moving forward with this new connection. Some producers i work with make so much music and different styles of music! it’s actually impossible to release all the music on the label and be « exclusive » – you have to understand producers need freedom. Different relationship always evolve, Truth are a great example again… They have their own label, they record for other labels and at the same time they fully represent Deep Medi This is a blessing, it’s all about all this good music getting out here! Some people are saying about Bukez Finezt: » He makes tear out music », « He made this », « He made that! » And, yeah he has, does and can… But actually have you listened to the same of his other side…? Bukez Finezt he’s.. he’s… oh my days! Obviously you can hear his mix downs, incredible. The creatively what he’s doing is great he’s on a different world. And like Egoless he plays only live sets and he’s hands down one of the best out there right now. He’s like a dub scientist. So to answer your question, it doesn’t matter where you come from, if i feel it, i feel it and i’ll have to act.
AZA: Next question is about ‘Topper Top’, 2 rewinds tonight… maybe 3! 7 or 8 in Medi 10… So this is the question : is there a story behind this tune? What is this story?
M: Well I can only tell it to my point of view. If you wanna know more you’ll have to ask Spryo, Teddy Bruckshot, Killa P and Lady Chann. We were at outlook in a deep medi boat party two years ago and the medi fam were playing back to back, two tracks each… and Kahn dropped this tune and it got 4 pull ups, everyone was going mad!! I said to Kahn : » What is that!!!? » So it’s Kahn’s fault! I thought the tune was by him, but he said it was a Spyro tune! So I tried to find a link to Spyro cause I didn’t know him and I found out that his agent works for the same agency then my agent. So I send his agent a contact in order to introduce myself and I if it was possible to have the track for cutting it. A few hours later, the track came back so I cut the dub and I’ve started playing it everywhere I could! And it’s funny because my label manager Steph, she had actually been speaking with Spyro’s booking agent for a long period of time so there was already a connection. Three weeks later we were in talks about releasing it. Spyro is a lovely guy, we’ve met each other by the music, by his music. Again, this is why I try to focus on the music.
AZA: You still cut dubs? In the same place?
M: Yes I do, always. And with Jason, yes. I am curious to know how different engineers work…to i’ve tried many.. a few years back I cut a dub with a mastering engineer in New York, he mastered many Hip-hop rappers albums including Jay-Z’s.. I was curious to see how he cut. It sounded great but it wasn’t cut like how we play it on sound system.
AZA: And what were the differences?
M: For me the main difference was the kick drum and baseline relationship. The kick was cutting through a lot more. Felt like the baseline has less drive overall as a result. I the basslines to drive.. but the kick still has got to punch through. Anyway, big up Jason Transition… dubs always sound on point!!! I’ve worked with a lot of engineers, a lot of different pressing plants, because different sound sometimes work better with different engineers.
AZA: Speaking of dub plates, there is a great thing which appeared with time on the web : it’s collection of dub plates rips. Some of yours are indredible : will you release some of your dub plates one day?
M: No, I probably don’t. To be honest with you I rarely listen to them anymore now.
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Mister BG aka méga crush #17
Le lundi je fais donc ma matinée normale au boulot puis je file direction Vierzon. (Je vous passe le moment où je me change dans les chiottes à Carrefour parce que c'est hors de question que j'aille le voir en mode sarouel ahah)
Ça roule super bien, je vais même pouvoir arriver un peu plus tôt que prévu. Il m'envoie un message en me disant qu'il est là et en me donnant le numéro de la chambre.
J'arrive à l'adresse qu'il m'a donnée et là... QUE DALLE. Pourtant le GPS m'indique bien "Campanile Vierzon" mais je suis devant un garage auto avec rien à côté.
J'essaye d'appeler BG, je tombe direct sur son répondeur donc là je commence vraiment à paniquer. Genre le gars m'a filé l'adresse d'un hôtel qui n'existe plus juste pour se foutre de ma gueule ?
Finalement j'arrive à le joindre par message, il ne comprends pas et me promet qu'il est à l'hôtel. Je me calme, je décide de rebrousser chemin et d'aller demander à quelqu'un où est l'hôtel. Finalement je n'en n'aurais pas besoin en faisant demi tour je vois un panneau et je trouve enfin le Campanile. Pourquoi le GPS m'a envoyé me faire foutre à contre sens, ça je ne le saurais jamais 😅
Je retrouve donc ENFIN mon BG et comme d'habitude c'est juste magique. Je sais pas ce mec à un super pouvoir, il pose ses lèvres sur les miennes et POUF mon cerveau s'éteint et c'est juste du kif.
Je lui dit qu'il m'a manqué, il me réponds que oui ça fait longtemps... "Forcément monsieur aime bien disparaître"
"Oui... C'est pour me faire désirer. Ok... Je suis pas sûr que ça soit une bonne technique"
On rigole, on s'embrasse, se serre l'un contre l'autre, ça fait tellement du bien de le retrouver.
C'était encore un moment hyper doux mais très intense. Toutes nos tentations de ses derniers mois s'expriment et OMG c'était si bon... Et j'aime tout autant les moments off, juste allongés sur le lit devant la télé, ma tête sur son torse. J'aime faire courir mes doigts sur sa peau toute douce, j'aime nos discussions, j'aime nos rires. Bref je suis grave bien.
[Arrive aussi le fameux incident de capote qui m'a fait commencer cette saga ahah]
On rit aussi du fait d'être dans un Campanile, (on est loin des hôtels 4 étoiles) (mais en vrai on s'en fout c'est juste bon d'être ensemble) on essaye de toucher le plafond parce que c'est tout bas. J'ai besoin de monter sur le lit, lui non. Bref c'est drôle.
La fin de l'après midi arrive malheureusement, il faut se rhabiller et repartir.
Je prends mon courage à deux mains pour lui poser la question qui me brûle depuis plusieurs mois maintenant.
"Dis ... Tu penses toujours que ça ne peut pas fonctionner entre nous ?" Autant vous dire que j'ai le coeur suspendu à ses lèvres à ce moment là.
Il fait un arrêt sur image avec un air tout désolé (outch ça pue...) Et il me dit "C'est pas que j'y crois pas. C'est que je suis loin. Que je sais jamais où je vais être et quand donc c'est pas facile de me projeter. J'ai pas envie de te donner de faux espoirs, je peux pas te promettre du concret pour le moment"
Ça pique un peu mais ok c'est pas un non direct. Je lui demande s'il veut toujours qu'on profite ensemble des moments où il est là. Il me dit "oui bien sûr" et m'embrasse.
"Au fait, je remonte samedi, j'ai mon train dimanche. Tu veux me rejoindre sur Paris?"
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J'avais écrit "moments oubliés", des petits passages qui je trouve auraient été super à voir sur le jeu. J'avais écrit d'autres choses et je suis toujours motivée en attendant le mariage. Voici un nouveau bout de "moments oubliés " qui suit directement la première partie. Merci à vous qui me lisez et si vous avez des retours à me faire, que vous ayez aimé mon histoire ou non, n'hésitez pas ! (Désolée s'il y a quelques coquilles, j'écris sur mon tel et le correcteur de Notes me fait de drôles de corrections)
Moments oubliés (part 2) POV Nath
Le Cosy Bear est rempli quand j'arrive. Nina s'active dans tous les sens. Ce n'est pourtant pas l'heure du rush. J'imagine que c'est plutôt bon signe. Je rentre dans le café et Su' est également en train de s'occuper de plusieurs personnes à la fois. Elle file jusqu'à la machine à café et je la suis discrètement. Elle prépare 3 cafés tout en parlant avec une jeune femme d'une exposition. Elles échangent leurs coordonnées et Su' repart apporter les cafés à ses clients. J'avoue m'amuser un peu à la regarder dans son élément. Elle sourit et met toute son énergie dans ce qu'elle fait. Je suis heureux qu'elle soit épanouie dans son travail.
Elle finit par me remarquer et ouvre de grands yeux.
- Nath! Je ne m'attendais pas à te voir si tôt !
- J'ai réussi à m'extirper du commissariat plus tôt que prévu alors je me suis dit que j'allais venir voir ma charmante fiancée mais visiblement je tombe mal.
- Je suis un peu occupée oui mais... installe-toi au comptoir, je vais te servir quelque chose.
Elle sort de la cuisine avec un plateau rempli de bonnes choses à manger.
- Je parie que tu n'avais pas encore mangé ! Tu me diras si ça te plaît. J'espère pouvoir me libérer d'ici une petite heure.
Elle m'embrasse rapidement et repart aussitôt s'occuper de nouveaux clients. Je prends un petit moment pour observer la clientèle. Il y a des familles, des étudiants, des gars en costumes qui travaillent sur leurs ordinateurs portables en prenant leur café, des petits groupes de filles... apparemment le café plaît à tout le monde. Certaines personnes s'attardent sur les tableaux exposés, d'autres sur les vitrines remplies de gâteaux colorés. Je ne me souviens pas avoir vu le café si rempli quand on venait à l'époque du lycée. Je ressens une grande fierté à l'idée que Su' ait pu transformer cet endroit à son image.
Je finis mon repas et Su' réapparaît avec un café. Elle me sourit mais je sens qu'il y a quelque chose qu'elle souhaiterait me dire.
- Tout se passe bien?
- Oui oui, encore une journée bien remplie mais tout se passe super bien.
Je ne la quitte pas des yeux, attendant qu'elle me dise ce qui la chiffonne. Elle semble chercher ses mots. Elle sait que j'ai compris qu'elle a quelque chose à me dire.
- Hum... j'ai reçu un message de ma mère. Elle m'a dit qu'elle et mon père ont pas mal de choses à faire et qu'ils ne pourront venir nous voir que d'ici un mois... mais...
Elle me fixe et se mord la lèvre.
- J'aimerais les appeler en visio pour leur dire... pour leur annoncer...
Elle me montre sa main gauche où une certaine bague devrait se trouver.
- J'aimerais mettre tout le monde au courant mais je voudrais que mes parents soient dans les premiers informés. Bien sûr j'aurais préféré qu'ils puissent être là pour leur dire en face mais bon...
- On fait ça ce soir ?
- Oh... et bien si tu es d'accord... oui...
Je lui fais un clin d'œil et elle me sourit. Une fois que tous nos proches seront au courant que nous allons nous marier l'année prochaine, les choses sérieuses vont vraiment commencer.
Le soir venu, je dois m'empêcher de rigoler doucement devant ma fiancée qui s'est transformée en pile électrique, guettant le moment où ses parents vont appeler. Elle a vérifié la connexion sur son ordinateur une dizaine de fois.
Je la prends par la main et on s'installe sur le canapé. Blanche arrive une seconde plus tard.
- Blanche, tu veux parler à mes parents aussi? Tu veux partager la bonne nouvelle ? Malheureusement je ne suis pas sûre que nous puissions avoir des croquettes pour chat au menu pour notre grand jour.
Blanche se contente de s'étirer avant de se mettre en boule sur mes genoux.
- Ma mère devrait lancer l'appel d'ici quelques minutes... au fait Nath... tu as des nouvelles de ta soeur?
- Elle est toujours en voyage.
- Et?
- Hum? Oh tu veux savoir quand est-ce que je vais lui dire? Je vais essayer de savoir quand elle passera dans le coin pour qu'elle prépare son agenda. On dirait une vraie business woman !
Su' pose ses yeux sur le calendrier dans un coin du salon.
- Il faut vraiment qu'on fixe une date...
- Une fois qu'on aura mis nos proches au courant, on essaiera de voir ce qu'ils en pensent. Et on se mettra d'accord.
Notre discussion est interrompue par la sonnerie de l'application de visio. Belle-maman est pile à l'heure. Su' lance la caméra et répond à l'appel. L'image de ses parents apparaît sur l'écran.
- Bonsoir vous deux! Ça fait plaisir de vous voir! On devrait faire ce genre d'appels plus souvent! J'étais étonnée que tu nous proposes cet appel d'ailleurs, Su'... tout ça bien dans vos vies professionnelles ?
Nous avons à peine le temps de les saluer que les questions fusent...
- Maman, papa, tout va bien ne vous en faites pas! Côté boulot on gère ! Et si on a voulu vous parler ce soir... c'est pour partager une très bonne nouvelle avec vous.
- Oh... on vous écoute...
Un petit silence s'installe et je vois bien que les parents de Su' sont en train de retenir leur souffle, attendant une grande nouvelle. Ils vont être servis... Su' me regarde, m'encourageant à prendre la parole en premier.
- Lucia, Philippe, j'ai la chance d'avoir Su' à mes côtés depuis un petit nombre d'années maintenant et nous allons officialiser notre relation l'année prochaine.
OK j'avoue je n'avais pas réfléchi à comment annoncer la chose. En tout cas mes futurs beaux-parents sont figés sur l'écran, comme si la connexion avait été interrompue.
- Maman, papa, on va se marier !!!!
Su' montre la bague qu'elle s'était empressée de porter sitôt rentrée à la maison après le travail. Ses parents ouvrent grands leurs yeux et c'est son père qui parvient à trouver ses mots en premier même s'il paraît ému.
- Je... nous... nous sommes ravis pour vous, c'est une excellente nouvelle.
- Mais qu'est-ce que tu racontes Philippe, c'est la nouvelle du siècle tu veux dire, notre Su' va se marier!
Lucia paraît presque sur le point de pleurer et elle se met à parler à toute allure de l'aide qu'elle souhaite nous apporter et son excitation est telle qu'elle ressemble un peu à sa sœur Agatha. C'est drôle et attendrissant à voir.
- Maman, respire, calme-toi. Maintenant que vous êtes au courant, on va l'annoncer à tout le monde et on va lancer les préparatifs. On espère arrêter une date bientôt.
- Oh Philippe tu es sûr que nous ne pouvons pas prendre la route de suite pour aller les voir?
Philippe soupire lourdement.
- Je suis vraiment navré, j'aurais voulu être disponible mais j'ai encore quelques semaines de travail sous tension et...
- Je sais mon chéri, c'est juste que... oh et si on faisait comme... ah comment ça se dit déjà... un apero virtuel?
Su' se met à rire. Son père hausse un sourcil interrogateur en regardant sa femme.
- Maman... on peut très bien attendre...
- Tut tut tut... Nathaniel, tu es partant ?
- Je vais chercher une bouteille et des verres.
Je me lève sous le regard amusé de ma fiancée et j'entends sa mère indiquer à Philippe de prendre une bouteille spéciale "grandes occasions". Quelques instants plus tard, nous trinquons à distance.
- A votre santé les enfants ! Surtout ménagez-vous autant que possible, un mariage c'est énormément de travail.
- On sait, maman. Je pense même engager un wedding planner pour être sûre de ne rien laisser au hasard.
- Du coup on va essayer de passer vous voir aussi vite que possible. On vous invitera dans un super restaurant pour fêter ça ! On va arranger nos plannings pour vous aider autant que vous en aurez besoin!
- Merci à vous deux. Ça nous touche beaucoup d'avoir votre soutien.
- C'est normal Nathaniel, on fera en sorte que vous ayez le mariage que vous voulez.
Philippe toussote.
- Il faudrait aussi peut-être... dire à Agatha de ne pas sortir toutes ses robes à froufrous avec des arc-en-ciel.
- Oh Philippe, ne t'en fais pas. Ma sœur a pas mal de contacts donc je suis sûre qu'elle pourra aussi les aider. A sa manière.
- On peut aussi éventuellement vous aider à payer certaines choses.
Lucia lève les yeux au ciel.
- Ne vous inquiétez pas. Il veut juste savoir à quelle hauteur on doit braquer notre banquier.
- Vous avez déjà investi de l'argent dans le Cosy Bear et c'est très gentil de votre part. On aura juste besoin de votre soutien et de vos conseils avisés.
Nous avons parlé une bonne heure au final. Su' s'affale sur le canapé une fois l'appel fini.
- Je me doutais bien que mes parents seraient quasiment en train de faire des bonds... je suis sûre qu'ils vont en parler pendant des heures maintenant.
- Je n'en attendais pas moins d'eux.
Elle se redresse et caresse mon visage.
- Merci d'avoir joué le jeu pour "l'apéro virtuel" et d'avoir laissé ma mère parler pendant tout ce temps.
- Tes parents m'ont accepté il y a longtemps. C'est la moindre des choses que de les laisser exprimer leur joie pour l'occasion.
- Monsieur Carello, seriez-vous vraiment le gendre idéal ?
- J'y travaille depuis que je vous connais ma chère demoiselle... même si je n'ai pas toujours pris le chemin le plus facile pour y arriver.
Son regard est tout ce dont j'ai besoin pour avoir envie de la soulever du canapé pour la porter jusqu'à notre lit.
#my candy love#mcl nathaniel#amour sucre#amour sucre love life#amour sucré#mcl wedding#amour sucré nathaniel
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Valentine’s day 5 - Alternate Universe
My choice went to have Lucien be a baker in Paris while Mundy is visiting the city with his parents!
Here it is on AO3!
"Micky, please tell your mum I'm starvin'."
"Mum, Dad's starvin'." Mundy's head swung from left to right.
"Micky, tell your Dad that I'm done with this cathedral now and we can get some lunch."
Both father and son cheered as they exited the impressive Cathédrale Montmartre.
It had been a few days now that the Turner family had travelled from their native Australia to Paris, France. After years of saving, the farmers and the hunter managed to gather the amount they needed to take some very well earned holidays and see a part of the world that Caroline, the mother, had always dreamt of visiting.
And it was Mundy, the son, now close to forty years old, who had suggested the idea of the trip. In his line of work, travelling was usual and he had seen a few places, and a lot of species already. He knew that his mother had always dreamt of seeing the City of Lights and so, he pushed for the idea to become a reality.
At first his parents thought it was way out of what they could afford not only financially, but physically. They were getting close to their seventies! But Mundy insisted and told the tale of a lot of his patrons who were that age and older, yet still roaming the world.
Caroline and Mike, mother and father, eventually accepted the idea, and Mundy worked extra shifts in pubs, playing the saxophone in some bands here and there, to add a few notes in the piggy bank.
There they were now, the three of them, in the capital of romance. The cathedral they had just visited was on the top of a hill from which they could see the entire city of Paris splayed out and spread in le Bassin Parisien, the valley in which the capital was planted. It was easy to distinguish the business district with its towers of black and blue-ish glass, from the more residential or commercial areas. The Eiffel tower obviously pointed to the sky further away.
Mundy had turned out to be the official photographer for the trip. He just enjoyed seeing the delight on his parents' faces and took pictures of them doing absolutely anything. They had never travelled much and he wanted them to have physical memories of it. On some pictures, they were pointing at a monument, on these ones, they were trying to decipher the names of the streets with a map wide open under their eyes, or just sitting on a bench and enjoying a cone of ice cream. Yes, it was July and peak summer in France, which was quite a surprise for the Aussies, but a welcome one. They all preferred hot and sunny weather, and were used to it.
"Let's try this bakery maybe?"
Caroline pointed at a reasonably small shop. The front of it was Burgundy red with the name shining in golden letters.
"Chez Lucien".
[Lucien's.]
Mundy pushed the door and let his parents through. The jingle of a bell rang and immediately after, a wave of delicious smells washed their lungs and made their mouths water even more.
"Bonjour." The baker greeted them. "Que puis-je faire pour vous?"
[What can I do for you?]
"Bonjour." Mundy tried his best accent. "Do you speak English?"
"Oui, I do." The Turner family sighed in relief. They were now used to communicating in sign language but finding someone who could understand even a bit of English was just their luck. "How may I help you?" The baker answered with more than a hint of a French accent.
"Just give us a second, son. I mean look at all these good things, the smell's amazin'!" Mike said, his eyes running through the sandwiches, the quiches and pastries.
"Merci. Will it be to eat here?”
“Yeah, think so.” Mike answered.
“In that case, you may make yourselves comfortable at a table.” The baker suggested.
Mundy noticed there were only two tables inside and one on the pavement. They relieved themselves of their backpacks and came back in front of the glass.
“Do take your time and don't hesitate to ask me if you need me to explain anything."
"Thanks, mate." Mundy answered.
Caroline held Mike's arm dearly as they chatted and pointed at sandwiches here and there behind the glass. Mundy gave them a bit of space and had a look at the desserts.
The colours beckoned his eyes. Red strawberries, all the shades of brown chocolate, white sugar, green pistachio, orange apricot tarts, yellow lemon ones. And the textures looked very different too. Mundy wished he could try a few.
And what a powerful yet pleasant mix of smells. The smell of hot flour was drowning Mundy entirely. As he raised his eyes and looked behind the baker, bread of different shapes, sizes and colours were neatly arranged in wicker baskets. It was impressive.
"What's this one, son?" Mike asked, pointing at a sandwich.
"This has goat cheese, salad, and a drop of mustard with honey." The man in the white apron answered, and Mike and Caroline nodded. "Do you have any dietary requirements maybe? That might help you make the choice easier."
"Mike here has to watch out for sugar and cholesterol." Caroline said.
"Bah, I'm fine." Mike answered.
"Mike, the doctor said to watch out…! Micky, tell your Dad…!"
"Dad…" Mundy started.
"C'mon son, don't side with your mum! Men's solidarity!"
The baker smiled.
"I can recommend a classic French one, if you want a full French experience." He suggested.
"Sure!" Mike answered. "We haven't come all the way from home to stop at sugar and cholesterol!"
"In that case, I would suggest the classic jambon-beurre."
"John what?" Mike repeated.
"Jambon-beurre." The baker said. "Ham and butter. Now, I can make one with a light butter and lean ham for you."
"That sounds great, what d'you say Caroline?" Mike looked at his wife. "Can I get that?"
"My father himself used to have those when his diet became more strict." The baker explained.
"Oh that's very kind of you." Caroline said. "Sure, go for that. I will have the goat cheese and honey one, I never tried that combination of flavours."
"Very well."
Mundy had been watching the whole scene unravel before his eyes and was grinning. He was over the moon to see his parents so relaxed and enjoying their time. They had worked hard all their lives to provide for their only son and had rarely taken a holiday as significant as this.
"And you, Micky?"
"Huh?"
Caroline's voice had broken her son's daydream.
"Oh, uh, I'll get the ham and butter, the normal kind is fine for me."
"Very well, give me an instant." The baker gathered his ingredients and a bread knife. He prepared the sandwich in front of his hungry clients as they watched him.
Mundy found himself staring. The baker was a bit shorter than him by half a foot or so. He looked a bit older too. His temples were grey and his front tuft, which swung between his eyes as he cut the bread, was greying too. However, his eyes shone with a kind of vivacity, of life, that Mundy found made him younger than himself maybe. He had very light blue eyes with dark eyelashes - beautiful - a slightly hooked nose and thin lips. His hands were trained and used to his work as his efficiency showed, but Mundy guessed that he hadn't been a baker all his life. His fingers were too slim to have done manual work all their lives like his parents'.
"I guess you are visiting France for the first time?"
"Yeah, first time out of home since a long time, son." Mike answered.
"Where are you from, if I may?"
"Australia."
"Ooh, that is indeed a long way from home." The baker chuckled and Mundy saw a flash of his pearly white teeth.
"Yeah, the wife's always wanted to come and see it here, y'know, with it bein' the city of romance and all…" Mike explained and he held his wife's hand dearly.
"But of course." The baker placed the sandwiches on a tray. "Will that be all for you today?"
"Micky, ask your mum if we can get desserts."
"You could ask me directly." Caroline answered.
"Yeah but you'd say no to me, honey."
Caroline rolled her eyes and smiled.
"Fine, let us have a look at what you have, uh…?" Caroline adjusted her glasses, looking for a badge or anything to address the shop owner. His name was sewn on his apron, in black, cursive letters. "Lu…?"
"Lucien."
"Ooh, original name. Sounds very French, beautiful!" Caroline said.
"Thank you, Madame." Lucien bowed his head politely. "May I suggest the strawberry tart for Monsieur? It is mostly fruity and the dough has very little sugar. My most faithful customers do like it particularly."
"Yeah, looks very good." Mike said enthusiastically.
"I'll have one of these, uh…" Caroline pointed at the glass.
"Oh, éclair au chocolat. Do you know what éclair means in French?" Lucien asked.
"No?"
"It is a lightning bolt. As a child, my mother used to make me believe that they were called that way because of how fast I devoured them."
"Ooh, that is sweet…!"
Lucien put the mini tart and the éclair on the tray.
"And for you, Monsieur?" He turned to Mundy, who blushed under the piercing gaze.
"Oh, uh, I mean… Maybe one of these…?"
"Cannelé, they are called, because of their shape. They are typical from the South-West of France, where I come from. Have you ever tried them?"
"No, why?"
Lucien smiled.
"They are rarely a tourist's choice." He simply answered. "Here for you. I recommend enjoying those desserts with some coffee. Pray take a seat, I shall bring you your tray."
"Oh, thank you, dear." Caroline said and the Turner family sat around the table. Lucien closely followed. He added a jug of fresh water and glasses.
"Enjoy your meal, or as we say here, bon appétit." Lucien bowed his head and left his customers to enjoy their meal.
"Mum? Dad?" Mundy was holding the camera and took a picture when they both bit in their sandwiches. "There we go."
The Turners enjoyed their sandwiches and the fresh water. After all, it was summer and it was hot. Caroline reminded Mike to take his pills as usual and Mundy was sitting next to them. He loved his parents more than anything or anyone else and in truth, they were all he had. He had a few friends back in Oz, not a lot, but good ones.
"Son?" Mike's whisper pulled Mundy out of his daydream.
"Hm?"
"Can you please tell your mum to stop starin' at the baker like that."
"If I was a few decades younger…" Caroline whispered.
"Yeah, well, if you were a few decades younger, you'd remember that ring on your finger maybe, eh?" Mike teased.
"Mum, please… You're makin' it obvious…" Mundy nudged his mother's elbow gently.
Lucien was behind the counter, leaning on the wall on his side and reading a newspaper.
"C'mon, Micky, tell your Dad that he's handsome!" Caroline nudged her son back.
"Mum…!" He blushed.
"Yeah well, go and have sandwiches with him, then!" Mike answered.
"Oh I would!"
"Caroline!"
"Mike!"
"Mum, Dad, please…!"
"Nah, son, I've seen her stare at enough guys here. Since the moment we landed here and now, her eyes jumped from bloke to bloke like a bee from flower to flower!"
"Not my fault that they all look so charming! And I didn't say anything when you stared at that young sheila in the short skirt in the cathedral…!"
"Well…" Mike blushed, ashamed. "I'm a simple man…!"
"Besides, I'm not the only one who's starin', Mike."
"Hm?"
Caroline nodded in direction of Mundy, for whom the whispers of his parents had dissolved in the air. He had eyes and ears only for that baker. God, his mother was right, he was handsome!
Caroline was right on that people there in France were quite good looking and it made the journey all the more pleasant to the eye.
"Micky?" Mike's voice pulled Mundy out of his staring.
"Huh?"
"Well, I can't tell you to stop cause you got a ring on your finger but uh… make it a bit more, y'know, discreet…?"
Mundy blushed beyond his ears and lowered his head.
And that was the first encounter with Lucien, the baker. From that day on, the Turners would try to have their lunch there everyday. Caroline was the one to push for it. Not only did Lucien turn out to be an incredible guide for them, recommending good and inexpensive restaurants as well as little corners of paradise within Paris, but she could see the blush on Mundy's cheeks whenever Lucien talked to him.
In the evenings, Mundy would take a stroll outside, to give his parents some space. He would walk in the streets of the city, under the lamp posts, letting his feet decide where he should go. More often than once, he found himself not far from the bakery. On one occasion, Lucien was smoking outside of his bakery, as the sky was still bright. Mundy was paralysed with fear. He wasn't supposed to be standing there! He was supposed to be in his shop, and then Mundy could casually look through the window as he passed it, maybe even wave if he made eye contact with him. Yeah, that all made sense, but not Lucien being outside and-!
"Bonsoir, Mundy, wasn't it?"
[Good evening]
Mundy's blood froze. As he was panicking internally, his feet had continued walking until he was within a few feet from the baker.
"Y-yeah, hi."
"Do you smoke?" Lucien asked.
"Yeah, I mean, sometimes."
"Here." Lucien offered one of his cigarettes and Mundy accepted it.
"Thanks, mate."
"Come closer."
Mundy blushed when Lucien closed the gap between them and lit his cigarette up. He closed his eyes and all he could feel was the smell of the Frenchman's cologne, mixed with pastries and fresh bread.
Gosh… He thought as he felt his insides melt.
"Voilà." Lucien chimed as he put his lighter away. Mundy opened his eyes and he felt as if he had emerged from a dream to another one. Now, the ice blue eyes of the elegant man were on him.
"Y-yeah, thanks, heh."
"You like to walk at night?" Lucien asked as they both exhaled the bitter smoke.
"Yeah, it's nice and calm."
"And I guess it is your break from your photography duties?" The Frenchman chuckled.
"What?"
"You are the one carrying the camera all the time, and taking pictures of your parents. Do you have any of you?"
"Uh, yeah, we do have a few of all three of us together."
"I would be delighted to take more in my shop next time you have lunch here."
"Ah, thanks."
They stayed in front of the shop and smoked in silence, watching the few people in the streets come and go.
"Mundy?"
"Yeah?"
"I will soon close the shop. Would you like anything?"
"Oh, uh, no, I'm fine, thanks."
"Very well." Lucien put the cigarette between his lips and entered the bakery. Mundy wasn't sure he could or should follow him so he stayed on the threshold. He watched as Lucien disappeared through a door behind the counter. Soon after, the lights switched off in the shop and Lucien emerged. Mundy couldn't see him clearly in the dark but his silhouette stood out.
"Very well. This is it for today." He said as he came out and locked the shop. "I could do with some good coffee, would you like to join me, perhaps? I know a quiet café." Lucien turned to Mundy who was staring at him. "Mundy?".
He had never seen the baker outside of his natural habitat and a bit like a schoolboy who couldn't imagine his teacher living outside of school, Mundy was taken aback. It turned out that underneath the apron was a white polo shirt and now a beige linen jacket, with a matching hat and trousers.
"U-uh? Yeah? Sorry, you said somethin'?"
"You daydream a lot, hm?" Lucien chuckled.
"Sorry…" Mundy looked away and felt the heat of the embarrassment on his cheeks.
"It is alright, I do like to daydream too." He smiled as Mundy raised his eyes to him and the Aussie immediately averted his eyes. Oof, that grin…! "But you haven't answered my invitation."
"Y-your invitation?"
"Oui, coffee, with me?"
"You sure? I mean, I guess you're tired after work and maybe you want to go back home to your family or see your mates…?"
"I don't have one or the other." Mundy's eyebrows jumped. "You and your parents are the closest I have got to having friends for a long time. So, what do you say? Un café avec moi?"
[A coffee with me?]
"Oh, uh, alright. I mean uh, oui?"
Lucien smiled.
"Très bien, follow me."
[Very well]
The Frenchman led the way through the streets.
"So you left Maman and Papa at the hotel?"
"Uh, yeah. I try to give them some space. Mum's always dreamt to come here with Dad."
"Not with you?" Lucien asked.
"No, I didn't want it to sound so bad… I mean that she'd wanted to come here even before they found me."
"They… found you?" Lucien repeated as they took a turn.
"Oh Gosh, I can't keep my mouth shut…" Mundy mumbled to himself. "Sorry, mate, I-I meant… Ugh… Nevermind."
Lucien didn't insist.
"Here is the café." He pulled the front door and held it open for his tourist friend.
"Oh, thanks."
And it lasted for a couple of weeks, the nights out, sometimes in a café, sometimes just a tour of a neighbourhood with an incredibly patient and passionate guide.
"You like Paris quite a bit, eh?" Mundy asked under the dark blue sky lit by the Eiffel Tower. Lucien had taken him to the Champs de Mars, an open park just in front of the beautifully lit, iconic tower. They were both sitting on the grass.
"Believe it or not, I do not like it much."
"Really?"
"Oui."
"You know it well though, historical stuff and all."
There was a slight smile on the Frenchman's lips.
"Oui, unfortunately so, for some part of it. Non, what I have come to appreciate about this city recently is how you like it."
"What?" Mundy asked, embarrassed and confused. Lucien chuckled.
"You enjoy visiting Paris."
"Well, there's a lot of monuments to see, lots of history behind it, and it's a proper city. The Outback's very different."
"Tell me about it."
They exchanged a glance and Mundy's throat tightened. He could see all the lights on the Eiffel Tower shimmer on the Frenchman's eyes, like stars in a clear blue sky.
"Well… Uh…" Mundy looked left and right. "See everythin' around us?"
"Oui?"
"Imagine there's nothing."
"Nothing?"
"Yeah, and imagine there's no grass but just orange dust."
"Hm…" Lucien looked keenly around him.
"Now add a few cacti, not too many, eh? And boulders. Just big rocks, basically."
"What shapes are they?"
"Any weird shape you can imagine. They're a bit like clouds, if you stare at them, you start seeing that they look like stuff but they don't really…"
"Oh… And what shapes have you seen?"
Mundy looked at Lucien sitting next to him. He had removed his hat and jacket. His polo shirt was white with dark blue stripes and he wore matching dark blue chinos trousers with beige loafers. Elegant, he was just so elegant…! What's more, he was lying on his side on the grass, resting part of his weight on his forearm, with one leg folded. Gosh…
"Uh… I usually see animals."
"What kind?"
"Sometimes, it's a gigantic wallaby, or a koala. But sometimes, it's stuff that doesn't even exist."
"Hm, like what?"
Like you, Mundy thought. No one had taken the time to go out with him, take the time to know him, go to cafés and odd little bistrots with him. No one had ever listened to his life in the Outback, no one had ever asked. And certainly, no one had done all that and looked half as gorgeous as Lucien. It was to the point where Mundy struggled to maintain eye contact with him for long. He would sometimes cross Lucien's eyes and avert his gaze the split second after. His feline, light blue irises were too much to take, especially because each time Lucien graced him with a gaze, Mundy could feel a punch to his guts and the blood rush to his cheeks.
"I-I don't know, it's a bit silly…" He answered, blushing and looking down between his crossed legs.
"Mundy…"
He froze when he felt a finger under his chin, pulling it up.
"Huh?"
"Please, tell me."
Gosh, not those eyes…! Oh and fuck it… Mundy couldn't refuse or ignore anything to those ice blue irises.
"Sometimes it's a mix of animals… Like something with the head of an owl, the body of a falcon, but legs like a wild cat. I know, it's ridiculous, ahem…"
"Non, not at all." Lucien answered and maybe it was all in Mundy's head, but he felt the Frenchman's index linger on his chin a bit before parting. The Aussie's jaw was electrified. "I find it poetic."
"D-do you?" Mundy's surprise was so obvious, so naive that it made Lucien grin sweetly. The Aussie uncrossed his legs and let them flow in front of him.
"Oui." Lucien laid down and rested his head on Mundy's thigh.
"Huh-?" Mundy gasped.
"Oh, am I weighing too much on you?"
"N-no, it's fine. I'm just-I'm just surprised, is all." The truth was that Mundy felt the heat in him surge as unexpectedly as Lucien lay on him. Was he just tired of holding his head on his palm? Was it friendly? Was it more? Was it a French thing?
"Hm. Look around you." Lucien said and Mundy did as he was told. It was the dead of night and not many people were out. "The city is almost empty. The Paris of the night is waking up and claiming the streets now."
"The Paris of the night?" Mundy repeated.
"Oui, people who shun the naked light of day because society shunned them first. Those are people whom morality and customs do not understand yet, people who are too free."
"What d'you mean?"
"Look at the pavement there." Lucien pointed and Mundy saw a few women wearing short skirts.
"Yeah?"
"Do you see these women?"
"Yeah."
"They are not women."
"What?"
"They are not women in what is most commonly accepted as the definition for it. They need the cover of the night to exist as they want to. I find it tragic yet strongly inspiring." Lucien went on. "They need the blanket of the dark night sky to wear the dresses, skirts and make-up that they want. We are not too different from them, you and me."
"How? You wanna wear a dress now?" Mundy joked and Lucien chuckled, his head still using the Aussie's thigh as a pillow.
"Non, we too are taking advantage of the night to be what the light of day prevents us from being."
Mundy's heart pounded in his chest. He was afraid he was understanding what Lucien meant, or maybe he wasn't at all and he was just hearing what the thin voice at the back of his head was whispering.
"Huh?"
"May I?"
Mundy sweated. Lucien had taken his fingers in his.
"Y-yeah, I think."
"Are you sure? I wouldn't want to force you - oh?" Lucien's eyebrows jumped and he then relaxed when Mundy pushed his trembling fingers shyly between his. Lucien held on to his hand dearly. "Mundy?"
"Mh?" The Aussie was screwing his eyes shut hard and was trying to calm his pounding heart and the rush of blood through his body.
"Merci."
[Thank you.]
His eyes snapped wide.
"What?"
"I said thank you."
"For what?"
"Everything."
And that night, they stayed on the Champs de Mars all the way up until the sun showed its first rays of light. At that point, they were both lying on their backs. The wide lawn was their mattress and the early hours of the new day captured the murmurs of what no one else but them should know.
It lasted for weeks, enough to make a habit out of it and to make Mundy think that it could last forever. Unfortunately enough, the holidays were coming to an end and Australia was calling the Turners back.
"You're not going out tonight? You should take a walk, Micky."
In their hotel room, Caroline and Mike were talking to Mundy.
"Your Mum's right, son. You could do with some fresh air."
"We spent our day outside. I'm tired."
Mike and Caroline exchanged a glance and went to the bathroom.
"I'm tellin' you, Mike, we have to push him out." She whispered to her husband. "He's as sad he could be."
"Yeah, I know, I know… But you're absolutely sure it will do him good?"
"Mike, I'm a sheila. We feel those things. Look at him…"
Caroline held the bathroom door ajar and Mike peeked through the slim opening.
"Doesn't he remind you of someone?" She asked.
"Hm. Yeah, course he does. Look at him lyin' on his bed, starin' at the ceiling. His body is here, his heart is elsewhere. He's exactly like me when I first met you, honey." Mike sighed. "Right, I'll get him out of this room. But you gotta help me."
"Ok, what's the plan?" Caroline asked excitedly.
"Follow me."
Mike took his wife by the hand and they exited the bathroom.
"Uh, Caroline, darl', d'you mind waitin' in the bathroom. This is guys' only talk."
"Fine."
Mike went to sit on Mundy's bed, next to him.
"Look, son. Uh… Your mum and I… Uh… We could do with a couple of hours alone if you… uh… If that's ok with you…?"
Mundy's eyes snapped wide and he sat up, looking his father in the eye and blushing. Mike was averting his gaze from his son, a bit ashamed.
"Oh…" Mundy answered. "Right, fine, I'll uh… I'll go have a walk. I'll be back in a couple hours then. Sorry."
"Good boy, no, no, don't apologise, it's fine." Mike said as Mundy put on his shoes and hat. "Take a bit of money with you and stay safe, eh?"
"Will do. Thanks, Dad."
"No, thank you, son."
Mundy exited the hotel and soon found himself in the streets. The sun was gently setting and the sky was orange with a few streaks of pink. The next day would again be very sunny.
Mundy didn't see it. His eyes were riveted on his shoes, his hands in his pockets, and his back hunched. He was in his own bubble and wanted to stay there, have some time alone to think.
About what? The obvious, of course. He was about to leave Paris, to leave France, to leave Europe, the Northern Hemisphere. He was about to leave Lucien and hadn't told him the dreadful news yet. Why? Because he didn't know how to tell him, especially now…!
Mundy sighed as he recalled the events of the previous night. They were on the quays of the Seine, the river that slithers through Paris.
"You can see almost everything from this river, eh?" Mundy realised.
"Oui, most monuments and important buildings you can see from here."
"Impressive… Oh…"
Lucien had slid his arm around Mundy's and his hand glided down until his fingers laced between the Aussie's. Mundy clenched his hand. He liked it way too much. Oh, hold on, maybe it was too much? He could feel his hand sweating…!
"S-sorry…" He pulled his hand off and wiped it nervously on his trousers.
"There is no problem." Lucien took Mundy's hand again. He pulled it up to his lips and kissed it.
"W-woah… Uhm…"
Lucien chuckled.
"You are such a delightful hint of the exotism I used to love…"
"What's that mean?"
They stopped walking along the river banks. Lucien went to the edge and looked at the streamflow for an instant. He removed his loafers elegantly and rolled his trousers' ends up along his calves. Mundy blushed. Contrary to him, Lucien didn't have a tan and being lighter in skin tone than him, he appeared almost snow white compared to Mundy. The Aussie watched as Lucien sat at the edge and let his feet dangle down. They were in the water up to his ankles. Mundy copied him and they were soon sitting side by side, their feet in the river.
Lucien leaned on Mundy's side and took his hand again. He held it dearly between both of his own.
"Mundy?"
"Yeah?"
"You are leaving a strong impression on me."
Mundy's eyebrows jumped.
"Y-you too." He removed his hat and leaned his head on Lucien's.
Silence fell for a while. It was soothing, hearing just the lapping sounds of the cool water licking their feet and their breaths.
"Lucien?"
"Oui?"
"Can I ask you somethin'?"
"You just did, and yes you may."
"How come you uh… I mean I don't want it to sound bad but… How come you spend all your nights with me? I mean, don't you have anyone waitin' at home? Family, friends? Even the weekends you spend with me. Y'know, it's ok if you wanted to not see me for a few days, I'd understand."
"I have very few friends. To be truly honest, I have none. The only person waiting for me back home is Perle."
"Oh, who's that? Family?"
"Better than that, she is my cat."
"Oh, you have a kitty?"
"The best in the world."
"What does she look like?" Mundy asked.
"Look here, I have a photograph of her." Lucien took his wallet off of his inner pocket and retrieved a small rectangular picture. It wasn't much bigger than a stamp. He handed it to Mundy.
"Oh, woah… Expensive she must be, eh. Gorgeous, long, snow white fur and light eyes, like you almost - huh, I mean…"
"Oui, she has blue eyes." Lucien simply answered. "You wouldn't know on the black and white picture. And I had no idea she was expensive, even though she is priceless to me."
"You didn't buy her off a shop or someone?"
"Non, I rescued her when she was a kitten, cold, shivering and skinny. Poor baby, she barely had the strength to mewl."
"Oh, woah…" Mundy handed back the picture and as Lucien stored it safely in his wallet again, the Aussie was devouring him with his eyes.
"I raised her as best as I could and we understand each other pretty well. She is my little baby, or as I like to call her, mon petit bébé."
"Uh… I… I mean…" Gosh, words jangled and mixed in his head. He had found a man gorgeous as a God, patient with him, who respected his shyness, didn't take advantage of it, didn't force him to do anything and loved his cat?
"Oui?" Lucien raised his fair eyes to Mundy and that didn't help the Aussie at all. His thoughts were broken, everything broke under those eyes.
"Uh?"
Lucien chuckled.
"It is fine. You don't have to say anything." He leaned his head on Mundy's shoulder and held his hand. "What about you? Do you have any relatives besides your parents?"
"Uh, no. It's just them and me. I got a few uncles and aunts. See them for Christmas with my cousins and their kids. And for the pets, we got a few dogs to keep the beasts away from the hens and geese. Mum has a cat too, Percy, he's black and white, with green eyes."
"What kinds of dogs?"
"An Aussie shepherd and a border collie. Good girls they are. We had a few through the years but dogs don't live as long as we want them to, eh?"
"Indeed."
"How old is your cat? What's her name again?"
"Perle, or for you, Pearl. She is now seven years old."
"Oh, a big girl."
"A wise lady indeed. My only companion since… A long time."
"Fair enough. Haven't had anyone to talk to for years too. I mean, apart from my parents."
"You don't have friends in Australia?"
"I do, yeah, but… Uh… Not like you."
"Well I don't imagine you have bakers who have become part time tourist guides there, hm?" Lucien teased.
"Nah, that's true. But uh, yeah, I mean… We've talked about anythin' for the past few weeks, right?"
"Oh oui, from cacti, to desert, to wild animals, Australian beers, dishes, weather, slang…."
"Yeah, and now I feel like I know Paris almost better than where I come from!" Mundy chuckled.
They looked in each other's eyes.
"We indeed have had conversations about anything with baffling ease."
"Yeah…" Mundy confirmed.
"Merci. It had been ages since I last felt such a pleasant connection with someone."
"Same for me."
Lucien had looked up at Mundy and stared. The Aussie hadn't noticed that the Frenchman's pupils dilated as they sank from his lagoon blue eyes, down his long, straight nose, to his rough, thin lips. Mundy was lost in the ice blue irises and time had stopped. Lucien did half of the work and pulled his neck up. Mundy could smell his perfume and his cigarettes, maybe a lingering faint aroma of hot flour too. But the Aussie had been oblivious and didn't meet the Frenchman half-way.
It had been roughly twenty-fours hours after these events now, and Mundy couldn't have got any of it out of his head. He was stuck there and then, his hand between Lucien's, his head leaning on the Frenchman.
And he found it ridiculous! Dinners in little, hidden bistrots, holding hands on the banks of the river Seine, pulling an all-nighter on the grass under the Eiffel Tower… What the hell had he become?
If his parents knew of it, if his friends knew of it, what would they all think? A holiday romance, nothing much? Pfff…
What hurt Mundy wasn't any of that. It was the fact that he had grown attached to Lucien. For him, it wasn't just a holiday matter, he wanted it to be more. Why? Because where on Earth would he find someone that would treat him so well and with whom he felt that he could share his everything? He felt safe with Lucien. He felt safe in a way that the hunter never thought he would one day experience because what that meant is that he was much more insecure about himself than what he let on…
Most people he knew would describe him as a nice bloke if not very talkative. They assumed he was just like that. But now, Mundy realised that he was just… shy. Part of him even thought that he was afraid. Of what? Of people, constantly watching and judging him.
He didn't like people and preferred animals in that respect. Animals didn't care that you were still mostly living with your parents, driving your father's van around the desert. Animals didn't ask about his job only to fantasise about it, use him for the night and throw him away. Animals didn't think they couldn't build anything with him because of his almost nomad way of life. No, animals cared for him because he cared for them, end of story.
"Bonsoir, Mundy. You took your time tonight, I thought you wouldn't come."
[Good evening, Mundy.]
The voice with the French accent broke Mundy's train of thought abruptly and he winced. He looked down at his feet and gave them an angry glance.
Well thanks for that… He was thinking. While he had been pulling on the thread of his thoughts like a cat on a ball of yarn, his feet had guided Mundy to the bakery.
"Oh, uh, y-yeah, sorry…"
"Are you alright?" Lucien asked, as Mundy still hadn't made eye contact with him.
"Yeah, I'm fine."
The Frenchman could have smelt that it was a lie from a mile away. He nonetheless ignored it and they both walked together along the street.
"What would you like to do tonight?" He asked.
"Don't know. You choose."
"In that case, there is somewhere that we could try." Lucien took Mundy's hand and led the way. He had an idea to cheer up his more-than-friend.
The walk was silent as Lucien decided against insisting. Mundy seemed the type to like silence and solitude well, which the Frenchman respected. He too had his moments where he would rather be alone.
Soon enough, they entered a café. Lucien quickly found a table and they both sat down, opposite each other. A waiter soon came. The Frenchman placed their order while Mundy was still brooding, somewhere between his own mind and nowhere… The waiter placed two mugs on the table and disappeared again.
"Here." Lucien took Mundy's hand and pushed it to the mug gently.
"Huh?" When his fingers registered the heat from both Lucien's hand and the mug, Mundy's eyes snapped wide and he landed back on Earth.
"Drink this."
"What is it?"
"Can't you tell?"
Mundy's sense of smell woke up as he raised the mug closer to his lips.
"Hot chocolate?"
"Oui, but not any kind. Try it."
Mundy did as he was told and took a sip.
"Hm… Very soft but not too sweet."
"As my mother used to do to me whenever I felt low, as a child. I kept the habit of coming here and having one whenever I felt like nothing else could help."
"Mh."
"Are you sure you don't want to talk to me about it, whatever it is?" Lucien asked after Mundy took another sip.
"I… I don't know…"
"Is it your parents? They seemed fine for lunch today."
"No, it's not them. It's me."
Lucien tilted his head on the side and his hand slid on the table until he cupped Mundy's, against the mug.
"Tell me, please."
Mundy sighed.
"I'll be goin' back to Oz. I-I'm gonna leave and… I… I kind of… I don't wanna." He mumbled, his eyes riveted on the hot chocolate. Lucien looked at him distraught.
"I see." He answered. "Do you really wish to stay here?"
"Y-yeah."
"You like Paris that much?"
Obviously, Mundy couldn't care less about the city. What counted was Lucien, and Lucien was staying there.
"Mundy…? Talk to me, please. I hate to see you distraught." Now, both of Lucien's hands were on Mundy's, wrapped around the warm mug.
"I don't wanna go, is all. It's childish and just plain ridiculous. But I wish I could stay and have… Have more tours of Paris.. With you."
Lucien's thumbs brushed Mundy's hands.
"I wish you could stay too, Mundy." Finally, the Aussie raised his head and met Lucien's sad eyes. "I have rarely felt the peace that I do with you. Your company is soothing for my now fragile nerves."
Mundy raised an eyebrow.
"What d'you mean?"
"There was a time where I was able to withstand a lot of pressure on my shoulders; the pressure of an entire country even. The moment it was gone, my body and mind collapsed. I didn't know anything anymore, even my own identity, what I was, who I was, was hard to grasp. It took years to come back from there. Years that I wouldn't have survived if not for Perle. I focused my time and energy on her. I devoted my attention to her and it distracted me from thinking too much about myself." He paused to catch his breath.
"Y-you got ill?" Lucien raised his eyes to Mundy.
"Oui, a kind of illness that no doctor knows exactly how to cure. A lot of soldiers go through it. They come back from the battlefields and they find it very hard to adjust back to civil life."
"You were a soldier?"
"Worse, but oui, I belonged to the army."
"How did you become a baker then? You were already one before you went to the army?" Mundy asked.
"Non, I was not. I had no skills besides those that I learnt in the army, or so few. You will mock me, but the idea came from Perle."
"Your kitty?"
Lucien nodded.
"One day I took her out to buy some bread with me. She was lying on my shoulders and when I was queueing to get my bread, she jumped out and into the back of the bakery." Lucien smiled as he remembered the events. "The baker let me through and we looked for her together. When we found her, she was asleep on a tray of still warm brioches."
"Aw, was that a long time ago?"
"She was somewhere between a kitten and an adult cat; a teenager, if you will."
"Ah, right. But how did you become a baker?"
"I apologised profusely to the baker and told him I would pay for all the damage and the pawprints… He told me he'd rather have someone to help him make all that again rather than take my money. So I offered my help. He taught me most of what I know now."
"Wow… Talk about finding work randomly, eh…"
"Oui, indeed. Since then, I have felt much better. Working put my attention and energy into something that brought smiles to the customers and apparently, to me too."
"So you got your own bakery goin'?"
"The previous owner of my bakery happens to be that man from the story. He was very old and decided to retire a few years later. He offered to let me buy the shop from him, which I did. I then changed the name to mine and redid some parts inside, the decoration mainly."
"Oh, I see… Wow… Great story you have."
"Merci." Lucien took a sip of his hot chocolate. "What about you? You said you were a hunter?"
"Yeah, but work is more and more rare now when you mainly do pest control and poacher scarin'."
"What do you mean?"
"I don't hunt beasts for trophies, fur or fun. I hunt and tranquilise whatever happens to be a bit too far from its natural habitat, load it on my van, and drive it back where it should be or in a reserve. As for the poachers, I scare them off of endangered species."
"So you don't kill animals?"
"Very rarely. Only for food when I'm out for days and far from home."
"Oh…" Lucien's eyebrows jumped. "I did not expect that. In fact, I didn't even know that this job existed."
"As far as I know, I'm the only one who doesn't actually kill the beasts. I get contracts that get me travellin' through the world quite a bit."
"Very exciting."
"Seein' the sights is nice, yeah. But uh, I miss my family quite fast and uh… It's not so much my family but… I feel a bit… Uh…"
"Lonely?"
Mundy nodded.
"Yeah…"
"I would recommend getting a cat," Lucien said. "But I am afraid that it doesn't completely fill the emptiness that you feel inside."
"I'd imagine so, yeah…"
Silence fell for a while as they both drank more of their hot chocolates.
"I would love you to stay, but your life, your family and your job are in Australia." Lucien said and his eyes met Mundy. They were both distraught and could hardly hide it.
"Yeah… And I don't know anythin' else but shooting a rifle." Mundy looked through the window. It was now properly dark outside and only the yellow lamps inside the old café provided them with some light.
"I am immensely grateful to you however."
"For what?"
"I wouldn't be able to put a name on it but you brought me some peace and you made me wake up in the morning with a new feeling; the eagerness of welcoming a new day that will for sure contain some spark of joy, namely, your presence, your… Hm, you."
Mundy blushed and turned as red as a brick.
"Y-you do the same. I mean, for me. I uh… I'm not just happy to visit the city with my parents. I'm uh… I'm happy in the evenings, with you."
They hadn't realised until then but they were holding hands on the table, the mugs had been pushed aside.
"I wish I could stay, I really do. But uh… Yeah, without a job or anythin', I can't."
"I understand and, for what it is worth, I would love for you to stay too." Lucien hesitated but thought that it might be his last evening with Mundy. He looked around and could see the few customers in the café were far from them. "And not just to help you visit the city."
Mundy's eyebrows jumped as Lucien had spoken quite low. The Frenchman was staring at him with a particular shine in his eyes. He slightly bent forward and Mundy mirrored him. Their faces were a few inches apart.
"L-Lucien, I'd uh… I'd better get back. We still gotta pack a few things before leavin' tomorrow."
Lucien's chest burnt. Hot lava was being poured on his heart.
"Before you go, may I tell you something?"
They were both whispering. Mundy nodded and Lucien gestured to him to get closer, which he did. The Frenchman wrapped a hand behind Mundy's neck and the Aussie froze rigid when he felt Lucien's breath on his ear.
"Je t'aime." He simply whispered and Mundy's entire being burst and melted when he felt Lucien's lips on his rough cheek.
[I love you.]
"U-uh…" The air was scarce in the room but it happened too fast and Mundy was left alone at the table. Lucien had dashed out faster than a shadow. "Fuck me…"
Soon, the surge of love was replaced by boiling rage and Mundy stormed out of the café, almost running back to the hotel. That night, he cried himself to sleep as silently as he could. He didn't want his parents to hear it.
The next morning, Mundy was woken up by his mother.
"Micky, sweetie? You've been sleepin' a long time, it's lunchtime now."
"Don't wanna eat." He rolled himself under the blanket and his parents exchanged a concerned look. "You can go if you want."
"Micky, you can't travel on an empty stomach, son." Mike's voice took the decision for everyone and Mundy sighed before getting out of bed and dressed up.
They arranged for their luggage to be transferred to the airport while they went to have lunch. Obviously, they ended up in Lucien's bakery.
"Bonjour, Lucien!" Mike tried his best.
"Bonjour, Mike. What will it be today?"
"Hold your horses, son, I've gotta see with the wife if I can get dessert first…!"
"Mike, you know the answer to that…"
"Lucien," Mike turned to the baker. "You married, by any chance?"
Lucien shook his head.
"Non, I nearly did but it did not happen."
"Well, before you get married, ask them if you can get dessert for the rest of your life."
"Mike…! You know why you have to be careful, the doctor said so, now be reasonable, dear." Caroline tried.
"And only get a ring on your finger if they say that yes, you can get dessert until your very last breath!"
Lucien smiled, albeit sadly. After that, the Turner family placed their order and soon enough, their sandwiches and salads appeared on the table.
"Lucien, excuse me, dear?" Caroline called and Lucien came to her.
"Oui, Madame?"
"I saw the poster on your front door. You're looking to hire?"
"Oui, indeed. I think this is the end of a chapter for me. Time maybe to do something else."
"Oh, that's a shame. You're very good at what you do!"
"Yeah, your sandwiches are amazin'." Mike added.
"Thank you very much."
"Did you receive applications?" Caroline asked.
"I am afraid not, but I have only put that poster up this morning."
"What kind of people're you lookin' for?" Mike asked.
"Anyone, from inexperienced to confirmed bakers. In fact, I learnt this trade as a beginner and I would like to pass on my knowledge and techniques to someone else. But don't let me bother you. Enjoy your lunch."
He bowed and returned behind his counter. Mundy hadn't listened to any of it. He couldn't even raise his eyes off of his shoes, especially not to see Lucien. It hurt too much.
"Micky?"
"Mh."
"Micky, you want to eat before we go, dear." Caroline said and her son sighed before taking a bite. He chewed slowly and looked away from anyone else.
"Don't like your sandwich, son?"
Mundy didn't answer and didn't see Caroline and Mike exchanging a glance.
"You can try another one, eh."
Still no answer from the heartbroken Aussie. It was a torture. Eating a sandwich made by the hand of a man he had cried for, hands that he had spent the past few weeks holding fondly even if he had never initiated it. Gosh, now he regretted it, he should have done something, anything…! But he wasn't ready, he never was, he had never been prepared for it! In more than three decades of existence, who the hell would come to him and teach him?
"Mike, Madame Caroline?" Lucien had come to the table.
"Yeah?"
"I have a… an unusual request, if I may."
"Go ahead, son." Mike wiped his mouth and frowned to listen better.
"It is actually for Mundy." Lucien said and Mundy frowned too but his eyes were still low. "If you would rather make your own sandwich, you may help yourself to the fridge and the breads that I have."
Mundy didn't flinch.
"If you want… You can… Make not only your sandwich, but… other sandwiches."
"Oh, you mean to take away? Ouch!" Mike asked and received an elbow to his ribs from Caroline who glared at him.
"That is lovely of you, Lucien. Yes, I think he would love doing that, if that is ok with you?"
"It is the least I can offer, Madame."
"Oh, you really don't have to…!"
"Allow me to insist. You have been lovely customers throughout all these weeks."
"And you have been a lovely guide! So, Micky, what do you say?" Caroline asked her son and he sighed.
"Don't know." He mumbled.
"C'mon sweetie, go and make your own sandwich. And make a couple of extra ones for your Dad and I, for the road."
"Mum…" Mundy hid his face in his hands.
"Micky, you don't want to be impolite to Lucien." She insisted.
"Hm…" He grumbled and pushed his chair back before standing up, not seeing his mother whispering something to his father.
"Here, wear this. It would be a shame to have flour on your polo shirt." Lucien handed him an apron. Mundy took it and put it on without looking at it. This whole show hurt and was preposterous… "Now let me show you around the house, pray follow me."
Mundy dragged his feet on the floor and followed Lucien behind the counter.
"What sandwiches would you and Mike like, Madame Caroline?" Lucien asked.
"If you have that ham and butter, what d'you call it again, Lucien?" She answered.
"Jambon-beurre, Madame." He answered. "Mundy, please take one of those in front of you? Thank you, now, follow me to the fridge. Here is the light butter and the lean ham. I keep them on this side to not get them confused with their regular counterparts. Now, you will do your father's sandwich. Here, chopping board, a fresh baguette and a knife. Go ahead."
"L-Lucien…" Mundy sighed in front of the ingredients. "I can't."
Caroline stood up and went to the counter with Mike, customer side, while Mundy and Lucien were on the other side.
"C'mon, son, your first sandwich here, Micky! Caroline, get the camera!" Mike encouraged him.
"And we get to see you make it!" Caroline added enthusiastically and readied herself to take a picture.
"Wh-what?" Mundy asked, confused that his parents were that thrilled for… him making a couple of sandwiches.
"C'mon, cut the bread, Micky, chop, chop!" Mike said and Mundy got to work, missing the point entirely. He made the sandwich for his father and added his mother's to the plastic bag.
"I won't take one for myself." Mundy said and started undoing the apron.
"Of course not, son!" Mike answered with a chuckle and Mundy's confusion just jumped a notch.
"And what are you doing, Micky? Keep the apron!" Caroline laughed.
"What? I'm not gonna travel with that!" Mundy answered.
"Of course not!" She answered.
"What the hell's been going on? Look, this is just - it's just…!" Mundy covered his face with his hands to hide his shame. At that point he thought it was a nightmare and he would wake up.
"Ooh, we're sorry, sweetie…" Caroline hugged him. "We didn't want to upset you."
"But why…?"
"Micky, look at your apron, son." Mike said.
"Dad, look, I'm just tired. Let's go back home." Beyond the distress of leaving Lucien, Mundy felt embarrassed, ashamed to have been put on the spot with the apron, the sandwich making… What was that all about…?
"S'il te plaît, Mundy."
[Please, Mundy.]
Caroline and Mike stepped back to let Lucien get closer to Mundy. The Aussie turned his face away. He couldn't take any of it anymore.
"Mundy…?"
"Take it back and leave me alone." Mundy removed the apron completely and pushed it against Lucien's chest.
"On one condition, you look here."
Mundy sighed but obeyed. Lucien held the apron between his hands.
"What do you read here?"
The apron was white with something sewn on it. Mundy squinted. His shoulders and jaw dropped when he read the word.
Mundy
It was sewn in cursive letters. Mundy looked at Lucien's apron. His name was sewn in the same style.
"What? What's that mean?"
"It means, and forgive me for repeating myself, that I am offering you a job here." Lucien answered.
"What?! I know nothing of bread!"
"I will teach you, you will see, it isn't hard at all."
"But why? I gotta go back home…" Mundy turned to his parents.
"Micky, you can stay longer if you want." Mike said.
"Yeah, it's fine, you're a big boy and you've stayed with us long enough. Maybe this is your chance?" Caroline added and Mundy's eyes lit up with joy and excitement.
"Really?" His voice broke under the emotion he was trying to prudely contain.
"Of course!" Caroline answered. She went to the tip of her toes to put a hand on Mundy’s rough, slender cheek. "Look, for the past few weeks, we realised with your Dad that we hadn't seen you that happy in years. Each night, when you come back from your walks, you smile and even when you sleep, the smile stays on…!"
"Your Mum's right, son. If you're happy here with Lucien, then stay, at least a bit more. And it's not like you were exactly earnin' a decent wage out of a few hunting contracts, eh? Folks will find other people to deal with their beasts. You deal with you, ok?"
"Oh my God…" Mundy's tears came to his eyes faster than he could control. "Gosh…!" He hid his face and his shame with his hands.
"Aw, baby Micky…!" Caroline went to the tip of her toes to hug him and Mike tapped him on the back.
"It's alright, son, it's alright."
"But, you sure, though?" Mundy withdrew from the hug and looked his parents in the eye.
"Of course! We'll make it back home and give you a call when we get there." Caroline said, pinching his cheek gently.
"Yeah, of course!" Mike added. "Now, c'mere son." Father and son exchanged a long hug. "You make your parents proud, yeah?"
"Yeah, Dad, don't worry."
"And you be a good boy, eh?" Caroline added.
"Yes, Mum, I will."
"You look out for each other, alright boys?" Mike looked at Lucien.
"We will, Mike." The Frenchman answered. "But Mundy…?"
"Yeah?"
"Do you accept my offer?" Lucien held the apron up.
Mundy looked at his parents who nodded, then back at Lucien.
"Yeah… Please."
"Fine." Lucien got closer and put the apron on Mundy. He then tied it for him as the Aussie's eyes were riveted on his parents. Caroline was leaning on her husband's side and both wore a proud smile. Mundy hadn't seen his parents smile like that for a long, long time. "There, you are ready."
"Thanks, Lucien." They exchanged a tender gaze and didn't see Caroline's eyes light up.
"Right, boys, I think we should be on our way." Mike said.
"But of course." Lucien answered. "Here, your sandwiches for the road."
"Mum, you call me as soon as you can, ok?" Mundy said, as they all went to the front door.
"Yes, dear, don't worry."
They were now standing outside of the bakery under the beautiful and powerful summer sun.
"You call us sometimes, Micky, eh?" Mike said.
"Sure, I will."
Hugs and kisses were exchanged.
"And you, you take care of our son, alright?" Mike was shaking Lucien's hand and patted his shoulder. After that, he waved for a taxi to stop.
"I will think of him before I think of myself." Lucien answered while giving a nod.
"And Micky, you take care of Lucien too, eh?" Caroline said as she winked, making her son blush beyond his ears.
"Y-yeah Mum, will do…"
"Bye, son."
"Bye guys, careful on your way back, eh?" Mundy answered.
"We will, don't worry."
And on that, they all waved at each other as Mike and Caroline slipped in the taxi and they went their way. Lucien and Mundy stayed for a while, even after the taxi disappeared. The Aussie was out of breath, everything had happened quite fast.
“I’ll miss them.” He said.
“I will miss them too. You are lucky to have very supportive parents, Mundy.”
“Yeah… But I’m glad to stay here.”
"So…" Lucien said as both him and Mundy entered the shop again.
"Yeah?"
"Ready to learn the fine art of bread and pastry making?"
"I guess… I mean, I didn't really think it through, eh." Mundy chuckled and looked at Lucien. "But with you, anythin'."
The Frenchman smiled.
"First lesson: follow me."
They went back behind the counter and Lucien even invited Mundy in the hidden workshop, behind a wooden door. There were tables lined up in the room, fridges on one wall and ovens in the other.
"Woah… It smells incredible in here…!" Mundy said as he was hit by a wave of hot flour.
"Indeed. You will see, you will never get tired of that incomparable smell. Hot flour and sometimes, hints of sugar."
"Yeah…” Mundy inhaled deeply and when he exhaled, his eyes were half closed. That place was heaven... “Right, so what's first?"
Lucien shut the door and looked up at Mundy.
"First, I have to ask you, are you sure you want to stay with me? We can still call a taxi for you and you can join your parents."
Lucien's light blue eyes raised up to Mundy were a sight to behold for the shy Aussie.
"Y-yeah."
"Yes, what? Shall we call a taxi or…?"
"No. I wanna… Try, with you."
Lucien's smile made all his face beam up poetically. He closed the gap between Mundy and himself and hugged the taller man.
"Thank you so much." Both closed their eyes and held dearly to each other. “Thank you so much for trusting me and for believing that this is all worthwhile. I do appreciate that you are leaving everything behind just for me and… I am beyond grateful.”
Mundy bent down to put his lips next to Lucien's ear.
"Lucien?" He whispered.
"Oui?"
"I think I… I love you too." Mundy screwed his eyes shut and buried his head deep in the crook of Lucien's neck, holding Lucien not like a friend, but like the salvation he felt God sent to him through that man.
"Mundy…?"
"Yeah?"
"Look at me."
Mundy did as he was told and Lucien wrapped his arms around the Aussie's neck.
"O-oh… Right… Y-yeah?"
Lucien smiled before his eyelashes bowed down as he slowly closed his eyes. He pushed himself to the tip of his toes and did what he had dreamt of doing.
Mundy's eyes rolled up in bliss and if he froze for a second, the kiss made him soon melt such that he bent down and pulled Lucien from his back and his hip, to feel more of him against himself. He yielded to the passion of the moment, he let everything explode in him, the yearning, the longing...
It lasted for a few seconds that they both wanted to extend, but the call for air was stronger. When they broke the kiss, they stayed with their foreheads against each other.
Neither knew what to say first, to exit that moment.
"Hold on…" Mundy eventually said.
"Oui? Something is the matter?" Lucien asked.
"No but… You had an apron with my name all along?"
"Non," Lucien chuckled. "When I came back yesterday night, I spent some time thinking and smoking. I couldn't help but repeat the discussion we had in the café on loop in my head. And then I remembered what you said, that you wouldn't be able to stay without a job. That was when I got the idea to hire you."
"Oh, woah…"
"So I woke up this morning, my mind set as hard as stone. I thought that I would ask in front of your parents."
"How did you know they'd accept?"
"I think your mother felt it, for a long time."
"She felt what?"
"Mundy, she is a woman, and your mother, she feels those things. Besides, each time you have lunch here you stare at me with such insistence…!"
"What?! No, I don't!" Mundy protested and his cheeks turned red.
"Yes, you do, mon amour, and don't blush so much…" Lucien chuckled and tapped the tip of Mundy's nose.
"Did you just call me-?"
"My love, oui. Now, let us go to work - oh?!" Lucien's sentence was interrupted by an intense - if slightly awkward - kiss. Mundy held him dearly, almost clawed in his sides and Lucien smiled.
"That is quite unprofessional, hm?" The Frenchman teased.
"Well, you started it, eh?"
"Non, I did not kiss my employer."
"You kissed your employee, that's worse."
"Non, you are not my employee yet."
"What?"
"You are my apprentice…"
"Right, fair enough. What's that make you then?" Mundy asked.
"... And my lover."
"Oh, right, ok, uhm… I-I mean…"
"And very shy."
"Well…"
They spent the beginning of that afternoon in the workshop dealing with bread and pastries as they teased each other. When the time came to close the shop and go back home, Mundy's eyebrows jumped.
"H-hold on." He said on the pavement with Lucien.
"Oui?"
"I… I don't have a home here… I could probably be able to pay a couple more nights at the hotel but…"
Lucien's chuckle cut Mundy's sentence.
"Why're you laughin'? I'm telling you I'm homeless…!"
"Don't be silly, Mundy. Come." Lucien took his hand and led the way.
"Right… I s'ppose you can walk me back to the hotel…"
"Non, I will not and I am not."
"Where are we goin' then?"
"Home."
Mundy frowned in confusion but decided to wait and see. Meanwhile, he held Lucien's hand dearly in his own. A few minutes later, Lucien stopped and got some keys out of his pocket. He unlocked the door and flipped a switch.
"Meow…!"
A white cloud brushed the floor and jumped in Lucien's arms.
"Oui, mon bébé, bonsoir, Papa est rentré…"
[Yes, my baby, good evening to you too, Papa has come home…]
He kissed her countless times and carried her in his arms indeed like a baby.
"Mundy, this is Perle. Perle, this is Mundy."
"Oh, yeah, your kitty…! Hello there, pretty lady…" Mundy scratched her cheeks and jaw, and soon both Lucien and him heard her pur.
"She likes you already." Lucien said.
"I'm good with animals usually, yeah… Hold on, what d'you mean 'already'?"
"Perle," Lucien said to his cat. "Mundy here is more than just a man who knows how to scratch you perfectly."
"Meow?"
"Oui, he is Papa's very good friend."
"Meow…?"
"Fine, oui, he is Papa's… Second half."
"Meow!"
"Don't worry, you are still my baby, but now, you are our baby, because Mundy here" Lucien raised his eyes to his lover. "Mundy here will live with us."
"Wh-...? Wait, are you serious?" Mundy asked in shock at the door's threshold. Lucien pulled him in and closed the door after him.
"I am. Now, make yourself at home, and give me an instant, someone has to feed this snow white baby."
"Meow!"
Lucien went to the kitchen as Mundy opened wide eyes and observed every little thing in the room. The paintings, most of them abstract, the furniture, the brown leather sofa, the persian style carpet in front of it, on which was the coffee table. There was a fireplace too and on the mantelpiece, pictures. They were all about Perle, the white kitten who grew to a majestic, fluffy creature with mesmerising blue eyes, a bit like her master.
"One last thing Mundy…!" Lucien said from the kitchen.
"Yeah?"
"I have only one double bed!"
Mundy blushed and smiled.
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Les Prénoms épicènes
/!\ ATTENTION : cet article contient des spoilers majeurs concernant la totalité de l’histoire. Il traite également des sujets suivants : classisme, racisme, sexisme, pervers narcissique. /!\
Autrice : Amélie Nothomb
Maison d’édition : Albin Michel
Date de publication : 2018
Nombre de pages : 162
Genre : Contemporaine
_____________________________________________________________
Ce qu'en pense Naviss :
Bonjour ! Je suis aujourd'hui plein de motivation, je viens à l'instant de terminer ma lecture, et j'ai envie de vous partager ce que j'en pense. Ce livre m'a été prêté par ma mère il y a plus d'un an, j'en avais lu 15 pages, il m'avait saoulé, et il trainait depuis tout ce temps dans ma bibliothèque en attendant d'être repris. Et quelle erreur !!
Partie 1 : Un début difficile, mais pour la bonne cause
Tout le début du roman est difficile à lire, dans le sens pénible, et c'est pour ça que j'ai lutté (et perdu) la première fois que j'ai voulu m'y mettre.
Le roman commence en 1970, l'année du lancement de Michel Sardou, avec un dialogue entre deux personnages. L'une est une dame au nom de Reine et l'autre son mec anonyme, pas content de se faire larguer et aux réactions on ne peut plus drama.
Tu t'appelles Reine. Au début, ton prénom me terrifiait. A présent, je ne supporterais pas que tu te nommes différemment.
Mais... Mais qu'est-ce que c'est que ces dialogues ?
- Avec moi, tu n'auras pas une vie médiocre. [...]
- Jean-Louis devient le numéro deux d'une énorme compagnie d'électronique. Il m'emmène à Paris.
Ah ben génial, le personnage sexiste de la meuf qui se barre avec un type plus riche pour son statut...
Suite à ce prologue, on rencontre donc enfin le personnage principal de ce roman, Dominique, qui est tranquillement en train de boire un café en terrasse lorsqu'elle se fait aborder par un harceleur de rue qui s'assoit devant elle même si elle n'est pas consentante, mais il est charmant donc ça va.
- Bonjour, mademoiselle. Puis-je vous offrir un verre ?
Elle ne sut pas quoi dire. Il prit cela pour un consentement et s'assit en face d'elle.
Donc il s'invite à sa table et ils commencent à discuter. Péniblement.
- Je ne sais pas quoi vous dire, monsieur.
- Appelez-moi Claude. Nous avons le même âge.
- Je ne suis pas une créatrice d'entreprise, moi.
- Ne vous attardez pas à ce détail. J'aimerais vous revoir.
C'est très vallée de l’étrange, mais en plus négatif. Tout parait surréaliste...
Il lui extorque son numéro de téléphone, et finalement, une semaine plus tard, notre charmeur l'invite au restaurant où... il commande pour elle ?! Et elle "y éprouve du plaisir" parce que comme ça, ça lui évite l'embarras de choisir un plat peu distingué ? Argh... Mais c'est pas romantique du tout, ça ! C'est ce qui me gène le plus avec toute cette première partie : elle vise à nous dépeindre Claude, un Parisien ambitieux, successful, impulsif, intelligent et sûr de lui, qui apparait tel un prince charmant dans la vie de Dominique, Brestoise effacée de 25 ans. Et il est censé être parfait. Oui, il la demande en mariage une semaine après leur premiere rencontre et harcèle Dominique. Mais celle-ci trouve cela valorisant et, je cite, « éprouva la joie du gibier victorieux » (p. 19).
Il lui offre un parfum, et on a ensuite le droit à une scène vraiment super étrange qui m'a laissé un goût de r/menwritingwomen où Dominique, assise sur sa baignoire, est au bord de l'extase en sentant l'odeur du Chanel n°5 sur sa peau et réalise qu’elle est amoureuse de Claude.
Il faut que je vous l’intègre parce que c’est exceptionnel.
Claude enchaine les comportements creepy, comme par exemple déclarer à Dominique qu'il veut se marier le plus vite possible avant qu'elle ne change d'avis (ah, cool), tous interprétés par la concernée comme une marque d'affection tempétueuse, et interprétés par moi comme des signaux de psychopathe en devenir.
Ils se marient, déménagent à Paris, et là, soudainement, le roman se révèle beaucoup plus nuancé que mes impressions premières. Claude multiplie tellement les red flags qu'on se croirait à un défilé en République Populaire de Chine. Pourtant, l'autrice arrive à garder parfaitement la l'équilibre entre le fait de montrer clairement à son lectorat que Claude n'est absolument pas un type bien, et en même temps montrer que son personnage principal, Dominique, en est intimement convaincue. Et c'est là que commence la descente aux enfers. Dominique est isolée socialement : loin de sa famille restée à Brest, elle n'a plus d'amis et ne s'en est pas faits de nouveaux, elle ne travaille pas, son mari est son univers, elle est complètement dépendante de lui, et elle ne peut rien lui refuser. Il lui impose des rapports sexuels quotidiens afin qu'elle tombe enceinte et « elle se persuade qu’elle y prend du plaisir ». Il distille son affection comme les friandises distribuées à un chien méritant. Du coup, quand le chien n'est plus méritant, il n'a plus de friandises. Dominique n'étant toujours pas enceinte après plus d'un an de mariage, il devient alors cruel psychologiquement avec elle - avant de redevenir doux comme un agneau pour la récompenser à partir du moment où elle attend un enfant. Dès qu'elle accouche, il redevient froid et distant, il la laisse se démerder avec leur fille, et revient à l'assaut en réclamant un deuxième enfant alors qu'il est déjà incapable de s'occuper d'un-e seul-e, et que la première a failli tuer sa porteuse.
En fait, tout ce début malaisant servait à créer un setting « parfait » pour le faire basculer dans l’horreur petit à petit. Ce qui m’ennuie, c’est que tout cela est quand même considéré comme « parfait »… Le comportement de Claude du passé est montré comme un paradis perdu. Mais moi, je le trouvais gênant from the get go…
Partie II : La classe et la race
Dès la naissance d'Épicène, la fille de Claude et Dominique, on change de personnage principal, qu’on suit de l’enfance à l’adolescence. J'aime énormément Épicène et sa conscience aiguë que son père soit un connard (p. 63). Dès ses cinq ans, elle réalise qu’elle préfère “l’appartement sans Papa” (p. 48), jusqu’à admettre l’évidence : elle ne l’aime pas. J’aime beaucoup le parallèle entre l’illumination de Dominique quand elle réalise qu’elle aime Claude (vous savez, l'orgasme de la baignoire ?), et l’illumination d’Epicène quand elle réalise qu’elle n’aime pas son père (p. 50).
Son père, c'est le bourgeois. C'est l'incarnation même de la bourgeoisie au sens de l'Ancien Régime, l'arriviste qui surjoue son statut et obsède sur des considérations superficielles comme ce que vont penser les gens de la rue où il habite, et qui décide que sa fille aura l'agrégation alors qu'elle n'a que 5 ans, parce que ça fait bien. Il s’assure régulièrement que, lorsqu’on lui demande leur adresse, sa femme réponde bien “à côté de la place des Victoires” et pas “rue Etienne-Marcel” parce que ça fait plus chic. Il obsède sur le fait de vivre rive gauche. Il veut que sa fille aille à Henri IV et se plaint que ses amis ne soient pas “plus rive gauche”. Il est manipulateur et construit sa sociabilité selon le statut social qu’elle peut lui apporter, usant de stratégies à cet égard, et incitant son épouse à en faire de même.
Ce livre offre une réflexion intéressante sur la classe d’appartenance et la classe d’origine, notamment quand Epicène débat avec sa meilleure amie Samia duquel, entre le sien et celui de son amie, est le pire collège : celui d’Epicène, sans aucun doute, puisque il est plein de bourgeois. Quand Samia demande ce qu’est un bourgeois, Epicène répond :
- C’est des gens comme mon père.
- Ah oui, dit Samia, semblant mesurer la gravité du problème.
Elle réfléchit et reprit :
- Est-ce que ta mère est une bourgeoise aussi ?
- Non, trancha catégoriquement Epicène.
- Donc, toi, tu es métisse bourgeois-normal ?
- Je ne suis pas une bourgeoise, voyons. Les bourgeoises, tu les reconnais facilement : elles portent un serre-tête [et] des vêtements moches et chers [...].
Epicène s’exclue catégoriquement de la classe sociale d’appartenance de ses parents. Mais malgré tout, elle possède à la fois un privilège de classe et de race, comme le lui rappelle Samia douloureusement après avoir été victime du racisme de Claude.
- Allô ? Ah, oui, tu es Samia, la fille de l’épicier marocain... Comment ça, ton père n’est pas épicier ? Ca existe, des Marocains, en France, qui ne sont pas épiciers ? Attends, ma fille est devant moi, je te la passe.
- Bonjour Samia, dit Epicène.
- Salut, lui répondit une voix glaciale et méconnaissable.
Long silence.
- Tu sais quoi ? Je vais plus jamais te parler, reprit Samia. Et peut-être que tu portes pas de serre-tête, mais tu es quand même une bourgeoise.
Oui, Epicène essaie de s’extraire de son père et de tout ce qu’il représente : elle déteste Paris et sa bourgeoisie, et elle semble revivre quand elle déménage en Bretagne. Elle reste malgré tout la fille du directeur de la branche régionale d’une firme en plein essor, qui vit dans un riche appartement parisien et a accès à une éducation de haut niveau grâce à son intellect développé - sa maturité et ses facilités d’apprentissage sont régulièrement mises en avant par l’autrice, mais aussi grâce aux références culturelles auxquelles elle a pu avoir accès grâce à son milieu social !
Un lien est fait entre classe et race, le mépris de Claude à l’égard de la famille de Samia s’exprimant non seulement parce qu’elle est racisée, mais aussi parce qu’elle est de classe sociale inférieure à la sienne. Le fait qu’Epicène et sa famille soit blanches, renforcent ici leur domination sociale. Au contraire, le fait que Samia et sa famille soient racisées la maintient dans son statut social inférieur. Il faut d’ailleurs noter que ce roman casse avec le cliché de l’homme maghrébin sexiste, en mettant un modèle positif d’homme avec le père de Samia, infiniment plus respectueux des femmes que le père d’Epicène. Je regrette infiniment une phrase qui n’est pas critiquée ou mise en perpective : alors qu’elle tarde à tomber enceinte, Dominique propose à Claude la solution de l’adoption, à savoir “accueillir un petit Vietnamien” (p. 37), ce qui m’a vraiment fait cringe parce qu’elle en parle comme si elle comptait adopter un petit chien... Le site de la CAF présente une étude qui montre qu’entre 1994 et 1999, près du tiers des enfants adoptés à l’étranger étaient nés au Vietnam ; les arguments avancés par les parents qui souhaitent adopter des enfants Vietnamiens étant généralement un rappel de stéréotypes positifs sur les Asiatiques (la docilité notamment)... ce qui est raciste. Et ce n’est pas du tout critiqué ou mis en perspective !
J’en profite pour ajouter quelques liens sur la question de l’adoption transraciale : [1] [2]. Allez lire : le premier c’est une interview d’Amande Gay, et le deuxième c’est le témoignage d’une personne adoptée d’origine vietnamienne.
Partie III : Une sororité à toute épreuve !
Les femmes, dans ce livre, ne sont ni jalouses ni rivales. Elles se serrent les coudes. Dès les débuts du roman, une solidarité féminine est mise en place par l'autrice quand l'employée de la parfumerie essaye de faire passer un message d'alerte à Dominique par une sélection spécifique de parfum. Celle-ci n'ayant pas les codes de la bourgeoisie parisienne, le parfum a l'effet inverse et elle tombe malgré tout dans le piège de Claude.
Elle se poursuit ensuite dans la relation intense qui se construit entre la mère, Dominique, et la fille, Epicène, sans que celle-ci ne soit dévorante ou toxique. Elles veillent l’une sur l’autre sans se prédater, dans un rapport de complicité et de bienveillance : bienveillance de la mère envers la fille d’une part, qui essaie de la protéger du manque d’affection que lui porte son père, et bienveillance de la fille envers la mère d’autre part. En effet, Epicène ne reproche pas à sa mère pas de rester avec son mari pour le confort matériel qu’il leur apporte, malgré les abus qu’il leur fait subir à toutes les deux. malgré les abus qu’il lui fait subir à toutes les deux, en se mentant à elle-même et en attendant le retour d’un homme charmant qui n’a jamais existé que dans sa tête. Le coupable c’est son père, pas sa mère qui n’est que victime des prédations de Claude et de son propre amour pout lui.
Deux autres amitiés féminines intenses et passionnelles sont développées :
La relation entre Epicène et Samia est presque amoureuse. Epicène dit que si elle perdait Samia, elle en mourrait. Elles se comparent constamment à Orphée et Eurydice, chacune correspondant aux deux rôles. Reine compare leur relation à un mariage.
La relation entre Dominique et Reine. Oui oui, la même Reine qu’au début, l’ex du mec anonyme (que tout le monde a deviné être Claude). La narration décrit d’ailleurs Dominique comme “séduite”.
Claude aussi l’avait séduite et elle avait adoré cela, qui avait duré quelques jours. Avec Reine, la séduction n’en finissait pas.
Reine et Dominique deviennent meilleures amies et confidentes. Contrairement à Claude qui ne voit en sa femme qu’une potiche agréable à regarder, Reine voit en Dominique une personne intéressante et qui mérite d’être aimée. Elle est, en quelque sorte, son véritable grand amour. A la demande de son amie, Reine invite Dominique et Claude à dîner chez elle, et Dominique assiste à la confrontation entre les deux ancien-es amant-es. Et j’adore l’attitude de Reine et la manière dont elle réagit face à Claude. Elle n’est jamais une menace par rapport à Dominique, elle est une alliée qui la valorise par rapport à un mari méprisant - lequel apparait enfin avec son vrai visage, celui d’un nice guy pathétique qui utilise l’argument du « c’est à cause de toi que je suis devenu un connard » pour justifier son comportement détestable, confirmant à Reine qu’elle a bien fait de se casser. C’est Claude qui ne mérite pas sa femme. Pas l’inverse.
J’aime beaucoup le développement de Dominique. Contrairement à ce que le début du livre peut laisser à penser, non, les femmes ne sont pas que des gourdes, mais bien des atouts dans l’ascension sociale des hommes. Dominique fuit Paris et ses simulacres avec sa fille pour regagner l’authenticité de sa Bretagne natale. En reprenant contact avec son ancien patron pour qu’il la réembauche, elle découvre que Claude n’est qu’un menteur : contrairement à ce qu’il lui a fait croire toutes ces années, il ne travaillait pas pour la toute nouvelle branche parisienne de la firme quand ils se sont rencontrés. Il s’est fait passé pour son fiancé pour se faire embaucher dans son entreprise, alors qu’il ne lui avait parlé qu’une fois. Jouant de la réputation de Dominique d’être l’employée la plus sérieuse, il a réussi à convaincre son patron de le laisser ouvrir une branche parisienne, qui n’existait pas jusqu’alors... C’est donc grâce à Dominique que le succès de la branche parisienne a été possible.
Le rôle de personnage principal est partagé, même s’il n’est pas nécessairement partagé en même temps : à la préadolescence, Epicène se met en retrait sans sa propre vie dans l’attente du moment où elle sera enfin libérée de son père, comme un papillon dans sa chrysalide, ou bien un cœlacanthe - c’est l’image employée par le roman. Le fond rejoint la forme, et Epicène rend à Dominique son rôle de personnage principal. A ce sujet, je ne sais pas si c’est fait exprès, mais j’aime beaucoup la symbolique d’Epicène qui se met entre parenthèse, qui me fait penser à l’importance d’employer l’écriture épicène au lieu des féminins entre parenthèse.
Dix ans plus tard, alors qu’elle est désormais titulaire d’une thèse de doctorat en littérature anglaise et de l’agrégation d’anglais, Epicène reçoit un appel de son père, qui lui annonce qu’il est en phase terminale d’un cancer du poumon. Elle décide d’aller le voir à l’hôpital, et Claude essaie de lui embrouiller le cerveau à base de “toi et moi nous sommes pareil” et de “okay je t’ai fait souffrir, mais regarde, ça valait le coup car grâce à moi tu as l’agreg”. Mais non, lui répond Epicène, ce n’est pas grâce à lui qu’elle est devenue ce qu’elle est. C’est en dépit de lui. C’est malgré lui, malgré les traumas qu’il lui a infligé et tous les dégâts que des années de négligence émotionnelle ont eu sur elle. Et je trouve ça très fort, comme message.
Epicène est construite sur deux parallèles :
Avec sa mère d'une part. Si la première est dans l'amour aveugle de Claude, Épicène est dans la haine sourde.
Avec son père d'autre part, dans leurs obsessions respectives - leurs cravings.
La 4e de couverture statue le fait que "la personne qui aime est toujours la plus forte", par opposition à la personne qui crave et qui ne vit que pour l'objet de cette obsession. Mais je ne suis pas certain que ce soit la morale de l'histoire. Le craving de Claude le tue, certes. Mais celui d'Épicène, qui tue son père en débranchant son respirateur, la rend triomphante : par la mort de Claude, la fin de ce livre, toutes les femmes renouent. Et à Dominique se plaignant de n’avoir été que la tierce personne de sa propre vie, Reine rétorque :
- Vous vous trompez. C’était Claude, la tierce personne.
Ma note : 18/20.
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J’ai la haine.
Clairement, le 11 mai, commencer le déconfinement, c’est irresponsable et dangereux, parce que le virus sera LOIN d’être parti, alors martelé cette date, ça met les gens en danger
“Vous respectez bien les règles de confinement” LOOOOOL t’as vu le parc en bas de chez toi récemment ?? Y’a toute la population de Paris qui s’y trouve.
Et pis son "certains élèves n'ont même pas accès au numérique" oui ben ça s'appelle l'échec du système scolaire français, il serait temps de l'admettre Monsieur Humilité et de faire vraiment quelque chose pour les inégalités sociales et raciales.
Elle est belle dites donc votre République numérique
VS deux minutes après quand il a dit “Je suis très fier de la mise en place des cours à distance” alors que RIEN NE MARCHE LOL JPP
Et pis ses “oh la la, je me rends compte qu’il faudrait payer plus les soignants et les caissiers lolilol” alors qu’il les gazait dans la rue il y a trois mois
Au final, tout ce qu’il a dit, c’est que tout ce pourquoi on se bat depuis des années peut être réglé en 15 jours et le gouvernement le fait juste pas
Et surtout on va bien passer en scred qu’on est en train de mettre en place qui pousse les gens à la délation envers leurs voisins (qui va être abusée pour des raisons merdiques comme toujours) juste avant de dire qu’on “maintient les principes de la République”
C’est beau de nous prendre pour des pigeons, Emmanuel
J’ai la haine.
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Don’t take him away from me (Irondad)
Summary: Après le claquement de doigts de Thanos, Tony Stark cherche par tous les moyens à retrouver Peter et à le ramener chez lui. Cette idée devient une obsession et tandis qu'il s'éloigne de tous ses proches, il finit par trouver un moyen en la personne de Wong. Il va enfin pouvoir sauver Peter Parker.
Warnings: Major character death (?), sadness
Themes: mort, relation père-fils, magie, espoir, sacrifice, amour, il faut sauver Peter Parker
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La cendre était devenue une phobie pour certains, une obsession pour tous. On refusa d’incinérer les morts, les feux de cheminée devinrent rares, même au plus froid de l’hiver. Comment aurait-il pu en être autrement ?
« Je suis désolé Monsieur Stark mais c’est impossible. En tant que gardien du Sanctum, je ne peux pas vous laisser faire ça. »
Le monde tout entier plongea dans le silence, comme si le choc avait ôté aux gens la parole en même temps que leurs proches.
« Il faut que l’on aille de l’avant, Tony, qu’on maintienne un semblant d’ordre. Reprend ton armure, on sera les Iron men. »
Une cérémonie de deuil national fut organisée quand les gens cessèrent d’espérer. Captain America y prononça un long discours en mémoire des disparus, rappelant qu’il fallait garder courage, des mots sans sens, même pour lui. Le monde n’était pas en guerre, il avait perdu sans même pouvoir se battre. Ils avaient échoué. C’était un mois après la Purge.
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« Les pouvoirs occultes ne sont pas un jouet, monsieur Stark, je ne peux rien pour vous. Nous avons tous perdu quelqu’un mais ça ne nous donne pas tous les droits. Je suis désolé. »
Bruce Banner se lança dans des recherches pour comprendre où avait pu disparaitre la moitié de l’Univers. Il y consacra tout son temps, peut-être pour oublier qu’il avait perdu une part de lui-même. Mais il fallut se rendre à l’évidence : il n’y avait rien à faire, pour Hulk comme pour les autres. C’était six mois après la Purge.
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« Tony, il faut que tu….que tu arrêtes de te sentir coupable pour ce qui s’est passé. Ce n’était pas ta faute, ce n’était la faute de personne. Chéri… »
Les super-héros restants reprirent du service en même temps que les criminels se réveillèrent. Un semblant de normalité était revenu, même si l’on sentait encore fortement l’Absence.
« Non, monsieur Stark, je refuse de participer à ça. Les conséquences sont trop incertaines, il n’est jamais bon de jouer avec la vie. Nous, gardiens, l’avons appris dans la douleur. C’est non. »
Thor avait réussi à retrouver les survivants d’Asgard et à les installer sur une petite planète pour reconstruire un royaume, épaulé de Valkyrie et Korg. Malgré ses nouvelles responsabilités, il tentait de revenir voir son ami aussi souvent que possible. Malheureusement, Point Break retrouvait toujours le génie dans le même état : amer, rongé par la culpabilité et obstiné à ne pas voir la vérité en face. C’était un an après la Purge
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— Tony, ça ne peut plus continuer. Je ne peux plus continuer….à te voir te détruire. Cette obsession que tu as…. C’est impossible.
Pepper regarde la silhouette impassible de celui qu’elle ne reconnait plus, qu’elle ne peut comprendre. Elle avait essayé de toutes ses forces de le soutenir, de le pousser à avancer, à dépasser les horreurs qu’il avait vécu mais autant parler à un mur.
La bague de fiançailles tinte sur la table en verre ; cette rupture est différente des précédentes, il s’agit d’un adieu. Après avoir jeté un dernier regard au playboy, Pepper tourne les talons pour sortir de cette pièce trop sombre, trop silencieuse. La voix sourde de Tony l’arrête soudain :
— Tu tiendras parole ?
— Oui. Si tu y arrives….il sera officiellement ton héritier.
Elle manque lui redire que c’est de la folie mais à quoi bon ?
La porte se referme sans que Tony ait bougé d'un centimètre. Il savait bien que ça finirait par arriver, comment en vouloir à Pepper avec tout ce qu'il lui fait subir ? Quelque part, c'est mieux ainsi, qu'ils se séparent avant….qu'il ne fasse ce qu'il a à faire. Pensivement, il effleure son flanc, là où une longue cicatrice témoigne des événements d'il y a un an. Un an déjà…et même plus.
Au dehors, la mer s'écrase sur les rochers avec fracas sous un ciel d'orage, à croire que le Soleil lui-même est absent. Dire qu'il s'est pris une lune… Une énième fois, le super-héros se demande comment un seul être a pu déclencher tant de chaos, tant de souffrance. Mais il n'est plus temps de méditer là-dessus, Tony Stark n'a jamais été du genre à s'apitoyer et ce n'est certainement pas aujourd'hui qu'il va commencer. Pas maintenant que Wong a cédé.
Le génie milliardaire finit par se lever, surprend son reflet dans la baie vitrée, les traits tirés, les cheveux où percent quelques fils argentés, et surtout ses yeux cernés où brille une flamme de détermination presque inquiétante. Faire son deuil, il ne le peut pas, pas totalement. Pas alors que May Parker le déteste. Et à raison : il était censé protéger son neveu. Tous les jours pendant des mois, elle l'a poursuivi de sa colère, de sa haine et de sa peine, telle une Harpie en plus séduisante. Ça n'a pas été sans rappeler quelques souvenirs à Tony Stark, l'amère victoire de Sokovi et ses dommages collatéraux. À l'époque, il avait voulu se servir du gouvernement pour réparer ses erreurs. Ce n'était pas assez. Il ne se sentait pas assez impliqué mais aujourd'hui, c'est différent : il est prêt à tout.
La pluie se met à tomber tandis que l'homme en armure rejoint le Sanctum de New-York dont la fenêtre brille comme un oeil gigantesque veillant sur la ville. Des souvenirs remontent, sa rencontre avec un homme qu'il n'a pas pu connaître très longtemps mais qui lui ressemblait sur de nombreux points. Lui, peut-être, a trouvé un moyen de ne pas mourir, flottant pour l'éternité dans une dimension parallèle.
— Je suis sûr que votre ami s'est téléporté sur une plage du Pacifique, Wong. Il avait l'air assez malin pour ça. »
Tony passe la porte en habitué, arrange ses cheveux trempés de pluie en attendant que le sorcier daigne arriver. Il ne faut d'ailleurs pas longtemps pour que ce dernier apparaisse, les sourcils froncés comme à son habitude, figure vivante de la désapprobation.
— Vous devriez vous abstenir de ce genre de plaisanterie ou je risque de changer d'avis.
— J'ai juste émis une hypothèse, inutile d'en venir à la menace.
Wong ne répond rien, guide son invité à travers une série de couloirs, le bruit de leurs pas étouffé par les tapis orientaux. Cependant, le bibliothécaire mystique finit par rompre lui-même le silence, visiblement inquiet.
— Vous êtes sûr de vouloir faire ça ?
Question idiote, voilà plus d'un an que le milliardaire le harcèle sans jamais que sa détermination n'ait faibli et pourtant, Wong a énuméré les risques plus d'une fois. Mais il suppose que quand on est Tony Stark, la vie est un gigantesque pari. Son hôte ne prend même pas la peine de répondre, c'est tellement évident. Lorsque le petit est… a disparu, c'est comme s'il avait emporté une partie de son mentor avec lui, quelque chose s'est brisé et l'homme en armure n'a plus voulu qu'une chose : le ramener quoi qu'il en coûte. Banner lui a dit que c'était sans espoir, Captain lui a demandé de faire son deuil mais impossible. Quand ce n'était pas May qui lui criait sa faute au visage, il revoyait le visage de l'adolescent dans ses cauchemars. Maintenant, il a tout prévu. Pepper gérera l'entreprise jusqu'à ce qu'il soit prêt, Rhodey veillera sur lui et l'entraînera avec les autres héros, Banner se chargera de la partie scientifique… Voilà des mois qu'il y réfléchit dans les moindres détails et maintenant que Wong a accepté, il va pouvoir ramener Peter. Où qu'il soit.
Là où Tony s'attend à voir de l'encens, des os, des symboles mystérieux, bref, tout l'attirail de résurrection, il ne trouve qu'un manuscrit et le maître des arts mystiques en train d'enfiler un double anneau. Il ne s'agirait pas de Wong, on pourrait penser à une arnaque.
— Vous aurez quelques minutes seulement pour le retrouver. Après ça, vous serez tous les deux perdus.
— Oh, moi qui pensais que vous alliez annoncer une mauvaise nouvelle…, plaisante Tony avec un sourire mais sans cette étincelle d'ironie qui allumait toujours ses prunelles autrefois. Ne sachant pas vraiment quoi faire d'autre, il se place devant le bibliothécaire, dans l'attente, remarque que ce dernier évite soigneusement son regard. Ça en serait presque touchant.
Wong prend une respiration et décrit des cercles dans l'air du bout des doigts, articulant des paroles inaudibles pour l'homme en face de lui. Cela pourrait être n'importe quel sort de téléportation au premier abord. Mais les étincelles sont habituellement d'une couleur de feu et non d'un bleu profond, ce que l'on aperçoit à travers le portail n'est pas une gigantesque étendue sombre. Tony fixe le vide pendant quelques instants, espère y voir quelque chose, une silhouette ou même une forme mais rien ne se détache dans l'obscurité.
« Monsieur Stark, il est trop tard pour aller aux toilettes ? »
Il aurait probablement dit quelque chose dans ce goût-là…s'il avait été là.
De penser ainsi à l'adolescent ranime la détermination du héros, un instant figé par l'appréhension, il se tourne vers Wong pour lui adresser un dernier salut.
— Merci beaucoup et surtout, prenez soin de lui. Je ne veux pas avoir à venir vous botter les fesses.
Et sans attendre la réponse du sorcier, il traverse le portail rapidement, sans plus aucune hésitation.
Lorsque Tony Stark avait imaginé cet instant, il avait envisagé un froid intense, le même qui nous prend lorsque l'on meurt. Mais de l'autre côté du miroir, il n'y a ni froid ni chaleur, seulement le vide et une absence de sensations. Tout autour du milliardaire, un silence assourdissant s'étend jusque dans les ténèbres, comme s'il n'existait rien d'autre au monde que ce visiteur. Passé le choc de la découverte, Tony décide d'avancer, le cœur battant et ne pensant qu'à celui qu'il doit retrouver à tout prix. Sous ses pieds, le sol se ride comme la surface d'un étang mais le milliardaire n'y prend pas garde, concentré sur sa mission.
— Petit !
Sa voix perce le calme ambiant, s'éparpille dans le néant avant que ne retombe le silence. C'est alors qu'une pâle tâche de couleur se forme à quelques mètres de l'Avenger, floue mais bien réelle, se détachant sur le fond obscur. Peu à peu, la tâche devient plus nette, comme si on faisait la mise au point. Peter regarde autour de lui, image de moins en moins vacillante à chaque battement de coeur. L'air perdu comme après un long sommeil, il cligne des yeux, tente de comprendre où il se trouve. Sur son visage passe un flot d'émotions tandis qu'il se remémore ses derniers instants, la bataille, la défaite, sa mort. Tout son corps tremble et il se recroqueville, ne cachant rien de sa peur car il se croit seul, perdu à tout jamais. Mon dieu, il est mort…alors ça ressemble à ça après ?
Tony s'approche doucement de l'adolescent, ne perdant rien du trouble qui remue ce dernier et le rend aveugle à ce qui l'entoure. Il s'agenouille juste devant lui, caresse ses cheveux comme on fait avec un petit enfant, le faisant sursauter.
— Monsieur Stark ?!
Les grands yeux noisette expriment à la fois surprise et une immense joie en reconnaissant leur héros et cette réaction exprime une telle innocence que le cœur de Tony se serre. Dire que c'est à cause de lui que le petit subit tout ça…mais ce calvaire prend fin, il va rentrer à la maison.
— C'est fini…
Sans vraiment savoir pourquoi, Peter sent qu'il peut se rassurer, que son mentor a trouvé une solution et qu'il peut avoir confiance en lui. C'est Iron Man, il réussit toujours.
Les secondes s'écoulent et Tony sait qu'ils n'ont plus beaucoup de temps avant… d'être séparés de nouveau. Alors il attire le jeune homme contre lui, le serre dans ses bras avec plus d'émotion qu'il ne le voudrait. Pas de portière à ouvrir pour lui servir d'excuse, il s'agit d'un véritable câlin cette fois. Pris au dépourvu, Peter ne réagit pas tout de suite tant ce geste lui semble étrange de la part de celui qu'il admire. Puis il passe ses bras autour de ce dernier, lui rend son étreinte en enfouissant son visage contre le torse marqué de cicatrices. Les cauchemars ne peuvent plus l'atteindre à présent, tout va s'arranger.
Le portail se rouvre trop tôt, bien trop tôt au goût de Tony. En apercevant les étincelles saphir, son premier mouvement est de serrer plus fort le garçon contre son cœur, pour qu'ils ne soient plus jamais séparés. Puis il reprend son sang-froid, écarte Peter pour pouvoir le regarder dans les yeux.
— Tu vas rentrer à la maison maintenant. Ta tante doit se faire un sang d'encre.
— Monsieur Stark ?
Quelque chose dans l'attitude de son mentor inquiète brusquement l'adolescent qui scrute le visage de Tony à la recherche d'une explication. C'est à ce moment précis que Wong passe les bras à travers le portail pour attraper le jeune homme et le tirer vers lui. Par réflexe, Peter s'accroche au bras de son héros, pressentant soudain qu'ils vont être séparés.
— Non, monsieur Stark !
Ce dernier lui sourit douloureusement, espérant se montrer un peu rassurant même s'il n'a jamais été doué pour ces choses-là.
— Ça va aller.
Et d'un geste sec, il recule pour faire lâcher prise à son protégé qui hurle, les larmes aux yeux.
— Papa !
Le portail se referme sur lui, laissant Tony Stark dans les ténèbres, seul mais rassuré. Maintenant, le petit est en sécurité.
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Retour sur le livre de Vanessa Springora.
Lu d'un trait, j'ai d'abord eu peur de ne pas parvenir à entrer dans cette histoire, l'histoire de V.S., peur que le style ne m'embarque pas. En effet, lorsqu'à 17 ou 18 ans j'ai découvert certains livres de G.M. par mon grand frère (de douze ans mon aîné), c'est d'abord le style qui m'a plu. Le rythme, le phrasé, la syntaxe, la richesse du vocabulaire, la ponctuation précise, un certain souffle. Des formules désuètes et autant de néologismes, des associations de mots plutôt inattendues, ludiques, un mélange entre un style littéraire académique très maitrisé - quoiqu'un peu empoulé parfois - et la fraîcheur du flow du MC Solaar de Caroline ! Mais méfions-nous du style, de la sophistication du style...
A l'époque, à 16-17 ans donc, je ne jurais que par Oscar Wilde et Serge Gainsbourg, et j'étais prêt à tendre mon crâne pour qu'on le fende en échange d'un aphorisme bien trouvé. J'aimais aussi chez G.M. une certaine labilité dans ses écrits qui le fait passer d'une réflexion théologique/philosophique à la description par le menu de la boutique Santa Maria Novella dans une ville italienne, par exemple. Et ce grand écart, ce "syncrétisme" religieux autant que culturel, me parlait tout à fait, me séduisait beaucoup. Lisant G.M., je découvrais Schopenhauer (en faisant du shopping !) et Sénèque, les Pères de l'Eglise d'Orient, Lord Byron, Cioran, Montherlant, Anna Akhmatova, Catherine Pozzi (a qui il a piqué "Ivre du vin perdu" soit dit en passant) ou Natalia Ginzburg et j'en passe.
A 19 ans, assez solitaire et un peu paumé à Paris, j'ai même plongé une fois juste avant qu'elle ne coule dans les eaux (baptismales ?) de la piscine Deligny... C'était cher mais plutôt chic et chouette ! Les livres de G.M. étaient mon Lonely Paris Planet en quelque sorte. Fraîchement débarqué de ma province natale, j'y découvrais un Paris un tantinet désuet, anachronique, et G.M. - en Daddy Dandy pervers cultivé - faisait mon éducation littéraire (le cinéma en revanche, contrairement à ce qu'il prétend, G.M. n'y connait pas grand chose).
Quand je tombais sur des passages concernant les jeunes garçons que ce "vieux" monsieur se ventait de mettre dans son lit, moi qui me faisais à l'époque toute une montagne de mes désirs homosexuels balbutiants que j'essayais d'accepter en me sentant coupable d'un crime - d'autant que je vivais une relation avec une jeune fille que j'aimais, à ma manière -, je me disais égoïstement et c'en était presque rassurant, que mon crime était vraiment peanuts à côté de ceux décrits par ce drôle de type peu recommandable à qui il valait mieux ne pas confier ses enfants !
Pourtant, je me souviens que le récit de ses "Amours décomposés" (le pluriel "amours" accordé au masculin, comme dans le poème de Baudelaire) avec d'innombrables jeunes filles, me paraissait pour le moins étrange. Quelque chose sonnait faux. Le lecteur volontiers voyeur que j'étais se laissait peut-être prendre au jeu, mais je crois que je n'étais pas dupe pour autant. Oui, quelque chose clochait. Toutes ces jeunes femmes dont il reproduisait dans ses journaux les lettres d'amour à leur insu (lettres toujours très flatteuses à son encontre), avaient non seulement le même âge (14, 15 ou 16 ans), mais aussi le même style dans leurs écrits épistolaires, le même vocabulaire, la même reconnaissance aveugle envers leur bienfaiteur et amant hors pair (hors père ?), comme si une armée de poupées du Casanova de Fellini s'incarnaient soudainement et se mettaient à parler la même langue...
Vanessa Springora décrit très bien ce subterfuge ; ce qu'elle dit à ce propos est tout à fait parlant, troublant, et vient corroborer une sensation jusque-là diffuse. L'instrumentalisation de ses conquêtes est vraisemblablement à l'œuvre depuis toujours dans les livres de ce Narcisse stylé, et celle de ses lecteurs n'est pas loin...
Le livre de Vanessa Springora nous éclaire sur bien des points, et en particulier sur notre propre aveuglement. Et son récit n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il entre en résonnance avec les écrits de G.M., du moins pour ceux qui les connaissent. A ce moment-là, l'identification (avec l'autrice) est totale et l'empathie va de soi. Un nouvel éclairage change du tout au tout le sens des mots, des formules employées par G.M. comme autant de recettes, notamment quand il s'emploie à décrire et à cristalliser ses relations amoureuses. Quand Vanessa prend dans ses bras Nathalie - autre ex conquête mal en point croisée à l'angle de deux rues - et qu'ensemble elles comprennent ce qu'elles ont vraiment vécu, c'est aussi le lecteur de ce Machiavel de la littérature qui est convié ; c'est moi à 17, 18, 19 ou 20 ans, manipulé consentant (à mon tour) dans le clair-obscur d'un labyrinthe-cloaque entre réalité et fiction.
Il y a quatre ou cinq ans, j'avais proposé à France Culture de produire un "A voix nue" avec G.M. François Busnel l'avait reçu à la Grande Librairie, son livre "Mais la musique soudain s'est tue" (quel beau titre !) dans lequel il évoque essentiellement la vieillesse, la maladie et la mort, m'avait touché. Le projet était sur le point de se faire, j'ai rencontré G.M. dans un café à Maubert pour l'évoquer (rencontre plutôt désagréable), son éditeur m'a envoyé les livres que je n'avais pas lus. Puis France Culture a décidé de se rétracter et je remercie encore Sandrine Treiner d'être revenue sur sa décision et de m'avoir ainsi évité un piège que je m'étais à moi-même tendu.
Pour ceux qui n'ont pas lu G M.*, je ne sais pas si le livre de V.S. aura la même force au final. C'est toujours difficile de se faire sa propre idée quand on ne sait pas exactement d'où on (nous) parle et de quoi on (nous) parle. D'autant qu'il s'agit ici de ce qui est écrit et de ce qui ne l'est pas, des non-dits entre les lignes dans l'œuvre de G.M.
*Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de dire qu'il vous faut d'abord lire l'intégrale des Carnets Noirs avant d'aborder la confession lumineuse de V.S. Vous faites bien ce que vous voulez. Chacun compose avec sa propre histoire, son propre vécu.
Philippe Bresson
Lire aussi :
https://philippebresson.tumblr.com/post/190150160262/philippe-bresson
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Chapitre 5: Par Lui
Rayan
Ce que j'aimais le samedi matin en salle des professeurs, c'était qu'il n'y avait jamais trop de monde. Je devais assurer trois heures de cours ce matin, et savoir que la première heure était souvent la plus exécrable, j'appréciai ne pas avoir à supporter les commérages de mes collègues. Dit comme ça, je ressemble à un ours… Vraiment, j'avais du mal à les cerner dans cet établissement. Je me demandai comment cela se passait dans la salle des professeurs des autres bâtiments, mais ici, ils étaient soit tous pompeux, soit pet-sec. Cela ne faisait pas d'eux de mauvaises personnes, mais j'avais simplement beaucoup de mal à dialoguer avec.
Soudain, l'on vint frapper trois coups à notre porte. Un élève demanda l'accès à la salle pour pouvoir déposer un document dans le casier d'un de ses professeurs. Derrière lui, se trouva une de mes collègues qui patientait pour entrer. Intimidé, l'étudiant se décala pour la laisser passer.
-Faut pas avoir peur, on ne va pas vous manger ! rit-elle en incitant l'étudiant à faire ce pourquoi il était venu ici.
-On lui a dit, renchérit un autre collègue, installé à une table dans le fond de la salle.
-Ah, ces premières années ! soupira l'autre en refaisant son chignon : là-dessus, c'est plus facile d'interagir avec les Masters, quoi que, dès la L3 ils ont un peu plus de personnalité.
-Il faut laisser le temps au temps, Marine !
Du coin de l'œil, j'examinai l'étudiant qui peinait à trouver le bon casier parmi tous ceux encastrés au mur. Sûrement à cause des commentaires de mes collègues, il s'était mis à rougir comme une pivoine et ses gestes parurent bien nerveux. Ils savent qu'il doit tout juste sortir du lycée… me dis-je en m'approchant de l'étudiant. Je vins tapoter sur la porte du bon casier pour lui indiquer où il devait déposer ses documents. Il me remercia, et ne perdit pas de temps pour tout déposer et s'en aller à la hâte !
-Ce n'est pas en leur tenant la main qu'ils vont grandir, hein ! pesta ma collègue qui prit en main sa cup de thé. Je reconnus le logo sur le carton. C'est le café où travail Tallulah…
-T'as jamais eu besoin d'un coup de main ? rétorquai-je, dans un soupir excédé.
Levant les yeux au ciel, Marine me sourit narquoisement avant d'ajouter :
-Chacun sa manière de procéder. Ils sont en faculté, ils doivent apprendre à se débrouiller. S'ils ne sont déjà pas capables de venir en salle des profs pour déposer un devoir ou n'importe quoi d'autre, qu'est-ce que ça doit être pour un rendez-vous administratif !
-Si chez toi l'organisation et l'assurance sont innées, tant mieux, pour d'autres, il leurs faut de l'expérience et du temps. Nous sommes leurs professeurs, on doit autant être présents pour eux par rapport à l'enseignement pour les soucis qu'ils peuvent rencontrer pendant leur scolarité. PPE ça te parle ?
-Ah, Rayan marque un point ! pouffa l'autre en se retournant vers nous : on doit les accompagner du mieux qu'on peut dans leur vie au sein de la fac.
-Oh, bah excusez-moi, la prochaine fois je prendrai rendez-vous pour savoir à quelle heure je dois les border ! s'indigna ma collègue en jetant sa cup vide à la poubelle.
-T'exagères pas un peu là ? Surtout ne songe pas à superviser un étudiant de Master pour son mémoire, c'est bien trop de temps à lui consacrer qui l'empêcher de murir ! lâchai-je un peu avec dédain avant de quitter la salle.
Je soupirai avec le désagréable sentiment que ce samedi n'allait pas être terrible. Repensant à la cup en carton, je remarquai que beaucoup de mes collègues s'arrêtaient prendre leur petit-déjeuner là-bas. Puis, ma conversation de la veille au soir avec ma cadette et sa proposition de m'offrir un verre. Le soir où je l'eus aidé à ranger le café, c'était également un samedi. Peut-être pourrai-je y aller de nouveau ce soir, mais plus tôt, afin de ne pas tomber à l'heure de fermeture ? Cette idée me redonna un brin de sourire et ce fut avec cette idée réconfortante que j'assurai mes cours.
Même si ma collègue Marine et moi nous étions évités tout le long du repas, l'ambiance resta agréable en salle des profs du réfectoire, et les discutions furent plus légères que ce matin. Certains semblaient aussi emballés que les étudiants vis-à-vis de la compétition de surf qui approchait.
-Nos élèves se sont bien classés au premier tour, on en quatre encore en lice ! s'enjoua l'un des coachs qui participait à l'organisation du tournoi.
-Ce qui intéresse surtout les étudiants, c'est la soirée au bungalow juste après, haha !
-J'irai sûrement y faire un tour moi aussi, tiens. (Ma collègue me toisa) Et toi Rayan, tu vas y aller ?
Avalant ma bouchée, je secouai la tête puis dis :
-Honnêtement je ne sais pas encore. Les examens approchent, il y a encore beaucoup de choses à préparer…
Elle me donna une tape amicale dans le dos.
-Détends-toi un peu, t'es le plus jeune d'entre nous, ça doit bien te chatouiller un peu d'aller à ce genre d'évènement !
Mes collègues se mirent à rire et j'esquissai un sourire en coin. Miss Paltry, qui venait d'arriver ajouta :
-Ah parce que nous autres on est trop vieux pour aimer faire la fête ? railla-t-elle avec sarcasme : Meh, je prends les paris qu'il y en aura plus d'un autour de cette table qui auront la gueule de bois le dimanche qui suit la soirée !
-On est démasqué…honte sur nous !
Le fou rire fut général et tout le monde profita de cette bonne humeur pour s'inviter les uns les autres à la soirée du week-end prochain. Je préférai refuser les invitations pour le moment, n'étant même pas certain d'avoir le temps d'y aller, d'autant plus je n'étais pas très friand des plages… Quoi qu'aller danser me tente bien, m'avouai-je en mon for intérieur. M'installant dans un amphithéâtre inoccupé, je me remis à organiser mes cours en plus de la planification d'un prochain contrôle continu. Avec les prochains débats qui vont s'enchaîner ils devront être prêts pour cette date. Les heures passèrent et je me retrouvai prêt à imprimer le sujet du prochain devoir. Je ne pris que ma mallette où j'eus mis ordinateur portable et quelques manuels et laissai le reste de mes affaires sur le bureau dans l'intention d'y revenir plus tard et je me rendis à la BU.
Je passai devant la table où se trouvait une de mes étudiantes. Oh mais c'est…
-Bonjour Monsieur, me sourit Chani tandis que je m'approchai d'elle.
-Bonjour à vous, je vois qu'on révise dur.
-C'est-à-dire qu'avec le mémoire et les examens qui approchent, faut trouver le temps de s'organiser pour ne pas décrocher d'un coup. (Elle secoua la tête, presque stupéfaite) Je me demande comment Tallulah fait pour gérer entre les cours et son job.
-Vous travailliez ensemble ? ne pus-je m'empêcher de demander.
-Oh, oui elle est…
Chani se tourna sur son siège en cherchant son amie du regard.
-… volatilisée ! Je sais qu'elle avait besoin d'un manuel d'art moderne et contemporain, elle était partie en chercher un comme elle a oublié le sien.
-Ah, eh bien si ça peut l'aider…(Je sortis mon propre manuel) Dites-lui qu'elle peut l'utiliser, je dois faire des photocopies je serais juste dans l'arrière salle.
Je posai le livre et remarquai une page word ouverte sur l'écran d'un ordinateur allumé sur la table. Curieux par les travaux de mes élèves, je commençai à y jeter un coup d'œil et demandai si c'étaient les recherches de Chani.
-Pas du tout, ce sont celles de Tallulah. (Elle désigna les classeurs ouverts autour de l'ordi) C'est sacrément lourd comme recherches, mais on sent que ça lui tient à cœur. Je ne me serais jamais douté, elle qui est si réservée, de s'intéresser autant aux droits et à la protection des artistes dans le monde entier.
Ce fut plus fort que moi, mais je me mis à scruter les différentes pages de recherches que je défilai sur l'écran. Je vis différentes problématiques qui comportaient des annotations écrites en différentes couleurs, critiquant ce qui fonctionnait ou non dans la formulation ou l'analyse. « Est-ce seulement possible d'imposer des limites à l'Art ? » « L'Art peut-il être jugé ? » « L'Art est-il affranchi de toute loi ? » « L'Art, coupable de révolter les esprits ? » « La société peut-elle punir l'Artiste ? » « L'Art, victime ou coupable d'obscurantisme moderne ? »
Je remarquai un bon nombre de documentations au sujet de procès de grands auteurs des deux derniers siècles à nos jours. Puis, je vis la photo d'une vieille dame, une auteure, exilée de son pays et réfugiée au Québec depuis un certain nombre d'années maintenant. Je compris, au fil de ma lecture, que son mémoire était construit autour de l'expérience de cette artiste.
-Curieux ? souligna Chani qui me toisait du coin de l'œil.
Me rendant compte de ce que j'étais en train de faire, je me redressai vivement en sentant mes joues prendre feu.
-Si je peux me permettre, reprit-elle un peu hésitante : Tallulah appréciera plus en parler avec vous plutôt de savoir que vous lisez ses recherches dans son dos…
-B-Bien sûr, je suis entièrement de votre avis et je m'excuserai auprès d'elle lorsque nous nous verrons.
-Oh, je peux aller voir ce qu'elle fait si vous voulez ?
Je refusai poliment. Je me souvenais encore de ma conversation de la veille avec elle, et je ne sus si j'allais être capable d'agir calmement en la voyant maintenant. Surtout pas après avoir épié ses recherches…
Saluant mon étudiante, je partis donc faire mes photocopies dans l'arrière salle. Mon portable se mit à sonner alors que je n'avais pas encore branché mon ordi à l'imprimante. Leigh ?
-Allô ?
« Bonjour Rayan, tout va bien, je te dérange pas ? »
Je fixai l'imprimante.
-Hmm, non, je faisais des photocopies pour mon prochain cours, rien de bien passionnant. Et toi ça va ? Un souci ?
« Oh ! Non, non je vais très bien ! (J'entendis une voix féminine derrière lui) On…va très bien. »
-Haha, bonjour à Rosalya, souris-je en enclenchant les premières vagues d'impression.
« Voilà, Rosa et moi, on aimerait t'inviter à la soirée qui se déroule au Bungalow après la compétition de surf, samedi prochain. T'es libre ? On va fêter la grossesse de Rosalya d'abord en privé, avec toi et deux autres amis à nous. Pour l'instant vous êtes les seuls au courant. D'autres personnes risquent de nous rejoindre plus tard, mais on aura largement le temps de passer un moment entre nous cinq. »
Si les propositions de mes collègues ne m'eurent guère emballé, je me sentais bien plus d'attaque à faire la fête avec Leigh. Je songeai à mon travail… Si je gère bien la semaine prochaine, je peux me permettre une soirée quand même !
-Rosalya sait que je suis un professeur de sa fac, m'inquiétai-je subitement : t-tu lui as dit que j'étais au courant pour vous ?
« Oui, m'assura-t-il d'une voix plutôt réconfortante : ne t'en fais pas, elle ne l'a pas mal pris elle était même plutôt rassurée que j'ai quelqu'un à qui en parler. »
-Je garde ça pour moi, ne vous en faites pas…
« Haha, je me doute bien ! Mais tu sais, dans quelques mois tout le monde le saura ! Mais je te remercie pour tout Rayan »
Je souris. Enfin, il se fana lorsque je constatai qu'il me manquait un document à imprimer. Le portable d'une main, et mes copies dans l'autre, je me dépatouillai comme je pus pour tout rassembler et repartir en direction de l'amphi où j'eus laissé le reste de mes affaires.
-Je viens. Rétorquai-je enfin à mon ami : donne-moi juste l'heure et notre point de rendez-vous.
« On aimerait s'installer au Bungalow pour dix-huit heures, on se rejoint tous là-bas, ça te convient ? »
-C'est parfait, Leigh. Merci pour l'invitation ! m'enjouai-je sincèrement.
« Mais c'est qu'on va se reconvertir fleuristes à force de se lancer des fleurs ! On se voit dans la semaine quand même ? »
-Bien sûr, allez, à plus.
« A plus tard. »
Bon, ce Samedi n'était pas si mauvais que ça finalement. Et ce fabuleux regain de bonne humeur m'incita d'autant plus à prendre les devants et passer faire un tour au café pour passer du temps avec Tallulah. Le rapport dans tout cela était mince, mais passer du temps avec un personne qu'on appréciait était toujours agréable… Pour une fois, je regardai l'écran de mon téléphone sans regretter de ne pas vouloir tenir ma promesse. Je n'y peux rien Dana, c'est plus fort que moi j'ai envie de voir Tallulah. J'espérai juste que cela ne termine pas comme à l'époque.
Dans un élan de courage, je voulus changer mon fond d'écran mais l'on m'interpella depuis l'entrée de l'amphi. Je stoppai mon geste et rangeai mon portable dans ma mallette pour voir mon assistante dévaler les marches
-Mélody ? Que faites-vous là ? l'interrogeai-je, réellement surpris.
-Je passai en salle des professeurs pour savoir si vous aviez besoin d'un coup de main dans l'organisation de votre planning aux vues des examens qui approchent, et justement, le responsable administratif m'a chargé de vous donner ça. (Elle me tendit deux feuilles agrafées en coin l'une à l'autre) ça y est, le planning des examens est tombé.
-Je vous remercie, c'est très gentil de me l'avoir apporté. M-mais comment saviez-vous où j'étais ?
-Oh, j'ai l'habitude de vous voir travailler dans cet amphi, alors…
Hochant la tête d'un air entendu, je préférai ne pas relever ceci. J'examinai en silence les dates pour lesquelles j'allais être de surveillance, ou de juge pour les oraux. Ah, je suis également de correction pour cette matière…
-Ah, je vois que travailliez sur nos prochains contrôles ! Un coup de main pour les polycopiés ?
Je fis volteface et l'arrêtai tout de suite.
-Mélody, reposez ça s'il vous plaît, dis-je en essayant de ne pas me montrer trop sec. Je l'ai assez houspillée pour sa conduite de la dernière fois.
-P-pardon, je ne voulais rien déranger.
Je secouai la tête, et sourit gentiment.
-Vous ne dérangez rien, mais je ne peux pas vous laissez vous occuper de ça. Ce sont des contrôles pour toute votre classe, y compris vous Mélody. Je dois me montrer impartial, et même si j'ai confiance en votre bonne foi, je ne peux vous laisser organiser les contrôles continues au risque que vous ayez de l'avance sur vos camarades vis-à-vis du sujet.
-O-oui, je n'y avais pas songé… répliqua-t-elle, semblant nerveuse. Elle se tordit les doigts en abaissant son visage rougit.
Ai-je été trop dur ? Je ne savais plus vraiment comment parler avec mon assistante. Soit elle en faisait beaucoup trop, au point de me remplacer en tant que professeur, soit elle s'effaçait en se braquant subitement. Cela me laissait toujours confus. Je devrais peut-être en parler avec Tallulah, elle connait Melody depuis plus longtemps que moi… me dis-je en me massant la nuque.
-Je vous remercie de m'avoir apporté cela, mais pourquoi ne pas profiter de votre week-end pour vous reposer un peu ?
-Et l'organisation de votre planning ? Ça, je peux m'en occuper, je peux-
-Je veux vous voir vous détendre, Mélody. (Je ris) Vous, on ne pourra jamais vous reprocher de mal assister un professeur.
Elle me sourit en lissant les plis de son manteau.
-Bon d'accord, je vais vous laisser dans ce cas. Mais n'hésitez pas à m'envoyer un mail en cas de besoin.
J'opinai du chef, et la saluai poliment. Une fois seul, je soupirai longuement avant de me retourner vers tout le travail qui me restait à faire. Après avoir organisé mon planning avec celui des examens je me remis à trier les contrôles que j'eus préparé et me souvins qu'il me manquait un document pour terminer les photocopies. Je pris tout dans ma mallette cette fois et repartis à la BU. Le temps que les impressions ne sortent, je jetai un coup dans la salle d'étude où j'eus croisé Chani avec une Tallulah cachée dans les rayons, mais je constatai qu'elles n'étaient plus là. Je restai un moment à la fac pour terminer mon travail et envoyer des mails pour prévenir de la date du prochain contrôle. Le soleil déclinait à l'horizon, et je décidai que j'avais suffisamment travailler en ce Samedi.
Bon, je vais la voir ou pas ? Tapotant nerveusement sur la table, je pris une profonde inspiration en entamant un compte à rebours silencieux dans ma tête…Il fallait que je me décide. Etais-je prêt à jouer cartes sur table avec Tallulah, ou bien devais-je poursuivre de jouer celle de la prudence et nous éviter une éventuelle catastrophe émotionnelle ? Je ne veux pas qu'elle rate son année à cause de mes conneries…
Je resongeai à son sourire. Après quoi, je bufflai d'exaspération face à ma faiblesse et pris le chemin pour le Cosy Bear Café. Et il y avait déjà beaucoup de monde. Je reconnus même quelques collègues enseignant dans les bâtiments voisins. Trouvant qu'il faisait un peu trop froid en terrasse je m'engouffrai à l'intérieur. Mais je n'eus à peine le temps de pousser la porte qu'on me l'ouvrit en grand pour me laisser entrer et me saluer avec entrain et chaleur.
-Bonsoir Monsieur ! Merci d'avoir choisi le Cosy Bear Café p- Oh…
Visiblement surprise de me voir, Tallulah se tut mais ne perdit pas pour autant son éclatant sourire. Peut-être disait-elle au revoir à son amie, car je vis Chani qui semblait sur le point de quitter le café.
-Re-bonsoir Mademoiselle, lui dis-je avec le sourire. Elle me répondit tout pareil et lorsque je voulus saluer mon autre cadette, je fus interrompu par des remerciements qui me rendirent très confus. Oh, elle parle du manuel.
Mon cœur fit un bon dans ma poitrine alors que son visage s'illuminait. Ses tâches de rousseurs qui parsemaient tout son visage et sûrement le reste de son corps… semblaient plus sombres sous la lumière artificielle du café, tout comme ses yeux bruns qui frôlaient le noir. Seules les petites tâches bleue et grise à son iris gauche scintillaient sous le jour.
Chani chuchota quelques mots à son amie avant de sortir. Tallulah sembla soudainement plus tendue et je l'interrogeai du regard avant qu'elle ne me demande où je désirai m'installer. Aurai-je dû lui prévenir que je passai la voir ? Mais comment… ? Mettant son semblant de malaise sur le compte de la surprise, je lui indiquai qu'au comptoir, je serai très bien.
Aussitôt, elle me demanda ce que je désirai boire sans même me regarder. Mon engouement de tantôt redescendait peu à peu, quelque chose n'allait visiblement pas chez ma cadette et j'ignorai complètement ce que c'était. Je n'ai quand même pas mal compris, elle voulait bien qu'on se voit au café, non ? J'essayai de taire mon début d'anxiété et lui commandai un café serré avec un sucre. Pour essayer de la détendre un peu, j'engageai la conversation :
-De rien pour le manuel, dis-je en réponse à ses précédents remerciements.
Je la vis tressauter avant de croiser mon regard. Elle le soutint d'une moue chagrinée et me chuchota presque, qu'elle était désolée d'être partie avec.
-J'avais un rendez vous important, et comme je ne vous trouvai pas…(Elle le sortit de son sac, sûrement posée derrière le comptoir) Tenez. Et encore merci…
Je le pris avec moi et le rangeai dans ma mallette. Espérant qu'elle se détende un peu plus encore, j'avouai avoir souhaité l'aider pour ses recherches après que j'y eus jeté un coup d'œil. Une teinte pêche enroba le coin de ses pommettes, se mariant allègrement avec le chocolat de ses cheveux et le beige naturel de ses lèvres, légèrement gercées par le froid. J'ajoutai que si elle le désirait, j'accepterai volontiers de l'aiguiller dans ses prochaines recherches.
-Tous vos conseils seront les bienvenus, me dit-elle dans un souffle chaud alors qu'elle faisait couler mon café. Je fis mine de m'intéresser à la déco du café, afin de cacher au mieux mon propre embarras.
De son côté, Tallulah sembla plus prompt à converser et je fus ravi de la voir un peu plus détendue. Elle m'expliqua un peu comment cette idée de sujet pour son mémoire, que je trouvai engagé, lui était venue et ce qu'elle désirait faire pour la suite. Alors que je m'apprêtai à lui répondre que je pourrai sûrement l'aider, la voix d'un homme que je retins plutôt bien, m'interrompit :
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
Je tournai ma tête à demi pour croiser le regard du jeune serveur que j'eus rencontré l'autre soir. Autant il fut surpris lors de notre première rencontre, autant je le sentis très hostile en cet instant. Il fit de gros yeux à Tallulah que je vis littéralement virer à un rouge vif. Je fronçai un sourcil et arquai l'autre avec incompréhensions. Pourquoi j'eus l'impression qu'elle venait de faire quelque chose de mal… ?
Son collègue vint prendre sa place en la poussant doucement avec sa hanche, et lui demanda de s'en aller. « Je n'ai pas encore parlé à Clémence pour tes heures sup', rentre chez toi avant qu'elle ne te voie » Entendis-je de leur conversation. Je devais avouer que pour le coup, je ne faisais aucun effort pour me boucher les oreilles. J'eus senti que quelque chose n'allait pas dans l'attitude ma cadette, et je commençai à comprendre ce que c'était… Elle n'était pas de service. Mon regard jongla entre elle et lui, et je remarquai que seul le serveur portait un uniforme. Bon sang, mais pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Elle aurait très bien pu me demander de repasser la voir un autre jour, j'aurai compris quand même…
A moins que j'eusse alors bien mal saisi sa demande de l'autre fois et qu'elle ne fit qu'une invitation au professeur que j'étais et non à l'homme que je crus qu'elle voyait. Peut-être n'avait-elle simplement pas osé m'informer qu'elle ne pouvait pas passer de temps avec moi, pour faire bonne figure devant sa patronne et servir le client que j'étais ? Un peu déboussolé, je regardai le café que venait de me servir le jeune homme, et demandai :
-Puis-je avoir un sucre avec mon café ?
-Bien sûr.
Il me le donna très poliment, mais sa froideur était palpable. Il se tourna vivement vers Tallulah qui ne me regardait plus du tout et dit :
-On se voit Lundi ?
Après quoi, il s'en alla et nous laissa seuls au comptoir, non sans me mitrailler d'un regard assassin. J'espérai pour lui qu'il ne regardait tous ses clients ainsi, au risque de se faire du mal ! De son côté, j'entendis Tallulah soupirer en rassemblant ses affaires.
-Tallulah, je vous avais pourtant dis que je ne voulais pas vous ajouter plus d'heures que vous n'en avez, repris-je d'une voix qu'elle seule put entendre. Puis, exaspéré, je me passai une main dans les cheveux et renchéris : J'aurai pu m'en douter aussi, vous ne portiez pas d'uniforme…
-Je sais, mais je ne m'attendais pas à vous croiser et j-j'ai…
-Il ne fallait pas vous sentir obligée, l'interrompis-je plus sèchement que je ne l'aurai voulu. Quand je le remarquai ce fut trop tard. Son visage venait de se fermer de toute émotion, et sans que je puisse me rattraper, elle me tourna le dos.
-Passez une bonne soirée Monsieur Zaidi.
L'air glacé s'engouffra dans la salle lorsqu'elle ouvrit les battants de porte qu'elle relâcha une fois le seuil passé. Je vis sa silhouette se fondre dans l'obscurité des rues, accompagnée de Chani qui l'avait donc attendue. Elle n'était absolument pas de service…
Si elle me considérait vraiment sur un pied d'égalité, elle ne se serait pas forcée. Je bus mon café avec amertume, et je fus dans cet état d'esprit tout le week-end. Même si j'eus pris la résolution d'avoir une discussion claire avec Tallulah, je ne parvenais pas à faire abstraction de mes sentiments, et j'avais peur de me montrer trop émotif et de sortir des mots qu'il était encore trop tôt de prononcer.
Lundi, habillé dans un chaud manteau trench qui m'arrivait un peu au-dessus des genoux, j'arrivai au travail la tête légèrement ailleurs. En chemin, j'étais passé devant le café, où je la vis, affublée de son tablier, faire des allers-retours entre la salle principale et la terrasse. Elle travaille vraiment tôt… Me dis-je en tournant au coin de la rue sans m'arrêter. Une fois dans la cour, je fus interpellé par le Directeur qui se trouvait en présence de la petite camarade de Tallulah. Tiens ? Je m'approchai d'eux en essayant d'afficher un sourire polit qui ne se croisait pas trop avec de la grimace. Je serrai la main à mon supérieur et adressa un hochement de tête à mon élève qui me le rendit avec un sourire bien moins faux que le mien. Je compris qu'ils partageaient une même passion et qu'ils conversaient sur un livre qu'ils eurent tous deux lu. C'était étrange, je les enviai un peu…Rien de bien affectueux ne se dégageait de leur conversation, pourtant ils semblaient si détendus qu'on aurait dit des amis de longues dates. Pourquoi n'est-ce pas aussi simple avec vous ? songeai-je en pensant à Tallulah.
Me sentant de trop dans ce dynamisme qui ne m'habitait guère, je voulus prendre congé, mais mon supérieur m'arrêta.
-Attendez Rayan, j'ai les plannings des étudiants à vous donner. La plateforme informatique a été en maintenance tout le week-end et ça risque de perdurer jusqu'à demain.
-Encore des fraudes ? m'inquiétai-je, sachant que certains étudiants avaient la fâcheuse manie de pirater le système pour obtenir d'avance les sujets des contrôles. J'ai vécu ça dans mon ancien lieu de travail.
Soudain, des éclats de rires attirèrent notre attention à nous trois. Mon cœur se serra à la vue de cette jeune femme pour qui je compris mon cœur s'être amouraché d'elle trop vite pour que je puisse l'ignorer désormais. Elle semblait bien moins morose que moi, dans les bras de son collègue qui chahutait avec elle. Les regards qu'il lui lance… Bien sûr qu'il l'aimait. Et je compris aussi, en le voyant muni d'un sac de cours, qu'il était étudiant à Antéros, tout comme elle. Je l'envie… me dis-je subitement. Il travaille auprès d'elle, étudie auprès d'elle…
Et ils pouvaient s'étreindre ainsi, personne n'irait les sermonner. Au contraire, j'entendis plusieurs étudiants qui passaient près de nous et qui eurent vu la scène, se demander s'ils sortaient ensemble. Je sentis l'agacement m'assaillir à nouveau… Ils s'installèrent sur un banc tandis que je vis Chani pianoter sur son portable.
-Ils sont en formes ! s'exclama-t-elle en regardant dans leur direction.
-Ah, des camarades à vous ? lui demanda le Directeur.
-Tallulah est une bonne amie, mais je ne connais pas très bien Hyun.
Au loin, je vis Tallulah dresser la tête en direction de Chani qui lui fit un signe de la main. Tous deux se joignirent à nous. Ce fut idiot, mais je me sentis un peu vexé de la voir perdre son sourire en me remarquant. Ma cadette fit la bise à son amie et nous salua très simplement et poliment mon supérieur et moi. De même que ledit Hyun, à qui je ne fis qu'un hochement de tête. Son regard ne se baissait pas, et je ne fus pas d'humeur à le détourner non plus.
Je me souvins avoir dit à Tallulah que son collègue faisait bien de s'inquiéter de mes intentions envers elle. Et en ce jour, mes paroles prenaient de plus en plus de sens…
-Quelle fougue ! Il y a des jours ou j'aimerai avoir la même énergie, s'exclama mon supérieur en riant.
-Surtout avec une matinée de boulot au café, je ne sais pas si je vais avoir la même énergie quand j'irai bosser demain, souleva Chani.
-Ah oui ? En voilà des jeunes gens courageux. Vous êtes également en Art ? s'interrogea le Directeur au sujet du jeune serveur. Sûr et certain que je me serais souvenu de lui si ça avait été le cas, je répondis pour lui :
-Non, il n'est dans aucun de mes cours.
Mon cadet m'adressa un regard lourd de sous-entendus et renchérit :
-Je suis en info. Com. En M2, comme Tal'.
Tal'… Il prononça avec plus d'appui le surnom de ma cadette, envers qui je devais me contenter de l'appeler « Mademoiselle » et la vouvoyer. Prenant une profonde inspiration, je fis mine d'avoir froid et cachai le bas de mon visage sous le col de mon manteau, non sans serrer les dents. Il ne fallait surtout pas que je fasse d'accro aujourd'hui, pas après avoir annulé le cours l'autre jour. Mes états d'âmes attendraient la fin des cours.
Subitement, Tallulah se tourna vers son ami, qui se rapprochait d'elle en gravissant les marches qui les séparaient. Elle baissa le ton, ce qui rendit leur proximité plus intime encore, mais non pûmes entendre :
-D'ailleurs, tu vas être en retard Hyun… C'est toujours toi qui m'accompagne, la prochaine fois ce sera mon tour, promis.
Et l'instant d'après, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je sentis le reste de mon corps se tendre. Avec délicatesse, et une affection loin d'être amicale, ce Hyun aux privilèges que je n'avais guère, déposa un baiser tendre sur le front de Tallulah. Après quoi, il s'en alla en saluant les deux jeunes femmes d'un signe de la main. Mais s'il pensait que je n'eus pas remarqué son regard en coin, c'était raté…
-Ah, l'amour…un soutien indéniable en cette période difficile de vos études.
Lâcha le Directeur avec entrain. Pour ma part, je fis mine de regarder ailleurs en restant muet. Et si…s'ils étaient vraiment ensemble ? J'eus un peu de mal à le croire. Pourtant, Tallulah ne démentit pas non plus les mots de notre supérieur. Elle fixait le sol, peut-être pour tenter de voiler au mieux son visage empourpré.
Nous prîmes tous les quatre le chemin en direction de l'amphithéâtre où j'assurerai mon cours. Si devant, Chani et le Directeur eurent repris leur précédente conversation, ce fut plutôt le silence religieux entre ma cadette et moi. En revanche dans ma tête, c'était l'apothéose. Aurai-je un jour la liberté d'avoir de telle geste envers elle ? Me le rendra-t-elle ? A quel point puis-je encore tenir sans lui parler ? C'est trop tard…on doit éclaircir la situation maintenant.
Nous nous séparâmes, moi partant vers l'estrade en compagnie de mon supérieur, et Tallulah, en compagnie de son amie, partit s'asseoir à la même place que vendredi dernier.
-Tenez, surtout dites leur bien que c'est nominatif, et qu'ils ne pourront pas avoir de doublon !
-Bien entendu, je vais leur distribuer attentivement, assurai-je en prenant l'enveloppe qui contenait le planning des examens de mes élèves. Il repartit après de derniers mots et je pus débuter mon cours.
Je n'eus même pas besoin de réclamer le silence que les élèves se montraient déjà fort attentifs. Une chose de moins à régler. J'en profitai pour les saluer et leur informer que je détenais leur planning nominatif pour les examens de décembre à janvier, hors contrôles continus qui eux se déroulaient toute l'année.
Les appelant un par un, je finis par tomber sur le planning de Tallulah qui se déplaça vers moi tout comme je m'avançai vers elle. Elle me remercia avant même qu'elle n'obtienne son planning, et lorsqu'elle le pinça de ses doigts fins, je baissai volontairement le ton, le dos tourné au reste de l'amphi pour que personne ne me voit lui parler.
-J'aimerai vous parler…
J'enchaînai aussitôt avec l'étudiant suivant. Tallulah ne m'accorda aucune parole ni un regard alors je l'eus cherché du mien. Un peu troublé, je terminai de distribuer les fiches et grimpai à nouveau sur l'estrade pour véritablement entamer mon cours. Enfin, ce fut après avoir calmé un peu mes étudiants qui s'excitaient devant leur planning. Je repensai à l'invitation de Leigh à la soirée qui se déroulerait après la compétition de surf.
-Allez, reprenez votre calme ! Si j'étais vous, je profiterais du week-end prochain pour me détendre une dernière fois avant la dernière ligne droite !
L'Anxiété se changea peu à peu en une ambiance plus légère et une élève demanda si nous allions reprendre directement le débat de la semaine dernière ou si nous passions à une autre problématique.
-On creuse encore celle de vendredi ! Elle vous est primordiale pour comprendre l'insertion de l'œuvre de George Raymond Richard Martin comme une œuvre d'Art moderne à part entière du XXIe siècle malgré son aspect médiéval.
Mon attention fut bien souvent portée vers Tallulah qui n'eut presque rien dit de tout le cours. Je ne m'étais pas senti le cœur à l'interroger, me questionnant silencieusement si ce qui s'était passé Samedi y était pour quelque chose ou non. Chani aussi détournai parfois ses yeux de l'estrade pour observer sa voisine qui devenait étrangement pâle. Si cette situation la dérange à ce point, autant y mettre un terme maintenant… m'étais-je dit, le cœur lourd.
Les deux heures furent aussi dynamiques que ceux de vendredi, bien que nous n'ayons absolument pas eu le droit à la spontanéité de celle envers qui je m'étais langui d'entendre le point de vue. Lorsque j'annonçai la fin du cours, je me précipitai peut-être avec trop de hâte, au point de me recevoir des regards curieux de certains élèves qui sortaient, pour obtenir une réponse de la part de Tallullah. Elle veut parler ou pas … ?
Je la trouvai plaquer contre le mur de l'escalier, laissant ses camarades quitter la rangée, en compagnie de Chani à qui j'adressai d'avances mes excuses. Je m'adressai ensuite à Tallulah.
-Puis-je vous parler un instant ?
Elle acquiesça. Toutes deux s'arrangèrent aussitôt, se promettant de se rejoindre au réfectoire plus tard. J'eus un brin d'espoir que les choses n'étaient peut-être pas encore catastrophiques lorsque je la vis accepter ma demande, mais je désenchantai bien vite en la voyant si fermer à me parler.
Ma cadette n'avait pas bougé d'un iota alors que j'eus pris la direction de l'estrade, pensant que nous serions plus à l'aise pour converser.
-Ecoutez, je ne veux pas paraître désobligeant mais il serait peut-être temps que l'on discute sérieusement de ce qu'il se passe entre nous en ce moment, commençai-je en revenant vers elle.
Elle soutint mon regard par le sien fort troublé par un sentiment presque agacé que je crus être provoqué par ma faute. Finalement, il n'en est rien, elle ne veut absolument pas que l'on parle… Désabusé par l'attitude de Tallulah, qui, je crus plus honnête que cela, je pris un ton plutôt désinvolte et lui dit que ce n'était pas la peine de rester si elle ne désirait pas parler avec moi. Je voulus ajouter que mon statut de professeur n'aurait dû en aucun cas la faire se sentir obligée de rester…mais elle m'interrompit avec une véhémence que je ne lui connaissais pas encore. Rien de bien violent, mais je retrouvai sa spontanéité et son naturel qui m'eut charmé dès le premier jour.
-Ok, là je vous arrête de suite !
Bon nombre de professeurs lui auraient sûrement rappelé qu'elle n'était qu'une étudiante, adulte certes, mais qu'en aucun elle n'avait le droit de prendre un tel ton avec une personne de mon « statut ». De mon côté, ça me rassura un peu qu'elle se montre ainsi en cet instant où je voulais discuter de tout sauf de nos différents échelons au sein de cet établissement : Certes vous êtes plus âgé, vous êtes mon professeur, en sommes vous avez tous les statuts de la personne proclamant « l'autorité ». (Je sentis son sarcasme) Mais je suis encore capable de savoir ce que je veux sans qu'on me prenne par la main. Vous vouliez parler, j'ai accepté car j'estime qu'il est également temps de le faire. Pour tout vous dire, j'ai un peu de mal à vous suivre, alors parlons.
Me laissant littéralement sans voix, je la détaillai des pieds à la tête et mes yeux se firent emprisonner par les siens, dont la profondeur du brun sembla noyer la lumière autour de nous. Ce qui m'inquiéta, était cette tension qui semblait l'entourait, et alors que je me fus dit plus tôt que nos affaires auraient pu la tarauder ainsi, je commençai à me demander s'il n'y avait pas une autre raison à ce malaise palpable. Essayant de reprendre contenance, je détournai le regard à la recherche d'un point qui me permettrait de faire redescendre la pression qu'elle me mettait en me toisant ainsi.
-J-je…je ne voulais pas vous blesser, dis-je alors d'une voix qui chevrota. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses, si mes mots vous ont paru présomptueux. Pour dire vrai, quand j'ai compris que vous ne travailliez pas samedi soir, je me suis dit que vous aviez simplement voulu faire bonne figure et j-je…
-Bonne figure ? répéta-t-elle d'un ton aussi tranchant que son air fut outré, elle reprit, et la suite de ses paroles me rendra bien plus troublé encore : Si la subtilité ne fonctionne pas, alors autant être claire : ça me fait plaisir de vous voir, et ce n'était certainement pas pour faire bonne figure que j'ai accepté de vous servir un café samedi. J-je voulais simplement… ah !
-Tallulah ! m'exclamai-je, totalement alarmé de la voir s'effondrer au sol. Hé ! Tallulah, que se passe-t-il ?
Je sentis son corps trembler alors que je l'aidai à se relever. Presque aussitôt, elle vint se maintenir le bas de son ventre en se pliant vers l'avant en grimaçant de douleur. Elle me repoussa gentiment, m'assura que ce n'était rien et se mit à rassembler le reste de ses affaires. Bien trop inquiet pour elle, mais en même temps très déconcerté, je restai à côté d'elle au cas où elle referait une chute.
-Pardon de ne pas l'avoir remarqué avant, vous étiez bien silencieuse en cours, je pensai que ça avait un rapport avec nous mais c'était parce que vous étiez malade, n'est-ce pas ?
Visiblement pressée de s'en aller, je vins la maintenir par le bras pour l'aider à gravir les marches menant à la sortie. Je me sens si stupide, et très égoïste ! Ma cadette était en détresse, je l'eus vu tout le long du cours, et je n'eus rien fait d'autre que de penser à discuter de ce qui me « chagrinait » depuis Samedi.
-Pas vraiment…je-
Tallulah se tourna subitement, les jambes tremblantes et les mains plaquées derrière elle comme pour me dissimuler quelque chose. Il me vint alors une explication à son embarras si virulent, sans pour autant que je sois sûr, je demandai :
-Vous avez de quoi vous changer… ?
Sa mine affligée et son regard fuyant vinrent confirmer mes doutes, et d'instinct, je retirai ma veste afin de l'enrouler de sa taille et dissimuler ce qui la rendait si anxieuse. Je me souvins alors d'une camarade du collège, qui vécut une journée ignoble sous les moqueries, à cause d'une tâche à l'arrière de son pantalon qu'elle ne put absolument pas éviter. Si je ne fus pas participant aux moqueries, je ne fis pas non plus d'efforts pour que cela cesse. J'eus observé, impuissant, la détresse de cette jeune fille qui subissait déjà les métamorphoses de son corps, et le regard abruti des autres, de tous genres et sexes confondus.
En revanche, ce qui me marqua, fut le geste qu'eut cet élève de troisième qui revenait d'un entraînement de l'UNSS. Il avait sorti son sweat de sport et l'eut enroulé autour de la taille de cette petite fille qui l'eut remercié par des larmes de soulagement. Cet élève, me fit alors réaliser, que malgré ma différence, je n'étais pas si impuissant que cela et que j'aurai tout à fait pu aider cette fille à surmonter son embarras. Aujourd'hui, je peux le faire.
Tallulah se montra réticente, mais j'insistai, en lui faisant comprendre que ce n'était qu'un vêtement et que son confort à elle m'importait bien plus que la propreté d'un morceau de tissu. Tête basse, elle me remercia alors que je prenais ses mains dans les miennes. Ses doigts étaient glacés, et je me fis violence pour ne pas la prendre dans mes bras. Je songeai alors à son collègue, ce Hyun, pour qui ce genre de geste n'avait rien de contraignant tant que Tallulah le consentait. L'aime-t-elle ? me mis-je à me demander sans la quitter des yeux.
-Cela m'embête de ne pouvoir rien faire, murmurai-je sincèrement désolé : Si ce n'est vous raccompagner au dortoir, proposai-je sans aucune arrière-pensée. Tout ce que je souhaitai, c'était l'aider à se sentir mieux.
Ma cadette choisit ce moment pour retirer ses mains des miennes desquelles je ne desserrai pas l'étreinte, en espérant qu'elle comprenne que j'étais là pour elle.
-J-je vais appeler Chani. Je ne suis pas bête, je sais très bien que ça risque de jazzer si jamais l'on vous voit entrer au dortoir avec une étudiante, me dit-elle alors.
Comment fait-elle pour penser à moi dans un moment pareil ? Je n'insistai pas, refusant de la rendre plus anxieuse qu'elle ne l'était.
-D'accord, fis-je dans un souffle de capitulation : Je vais rassembler mes affaires et attendre avec vous l'arrivée de votre amie. Vous tenez à peine sur vos jambes et je n'aimerai pas que vous vous retrouviez au sol une fois parti. Installez-vous là en attendant.
Après l'avoir aidée à s'asseoir sur un siège du dernier rang, au plus près de la sortie, je dévalai les marches avec hâte pour récupérer ma mallette et mon manteau que j'enfilai par-dessus ma chemise maintenant séparée de son veston. J'entendis, par écho, des bribes de sa conversation en n'ayant bien évidement que sa propre répartie. Je remontai en essayant de ne pas faire trop de bruit, mais je ne pus m'empêcher de rire à l'écoute d'une expression bien singulière pour parler de ses règles. « Le débarquement de Normandie…Pas sûr que les profs d'Histoire soient très friands de la comparaison. » Pour ma part j'appréciai son humour face à cette situation.
En rien, cela n'aurait dû être une gêne de m'en parler, mais les mentalités faisaient que je comprenais enfin son hésitation de plus tôt ainsi que ce malaise qui ne l'eut pas quitté pendant que nous parlions.
Lorsque je l'entendis mentionner son mémoire, je sortis avec précipitation de la documentation que j'eus faite de mon côté pour étoffer ses recherches.
-J'ai quelque chose pour vous ! chuchotai-je suffisamment fort pour que Tallulah m'entende.
La laissant terminer sa conversation, je vins m'installer à côté d'elle et triturai les recoins de mes feuilles distraitement. Elle coupa rapidement, avant de soupirer longuement. Remarquant mon sourire, elle me demandait ce qui me prenait…
-« Le débarquement de Normandie », hein ?
Ma cadette partit dans un rire nerveux et tenta de se cacher dans ses bras croisés sur la table. Nous pûmes noter que l'ambiance entre nous s'était légèrement détendue, mais le fait était que je me sentais toujours aussi coupable de l'avoir coincée alors qu'elle se sentait si mal. Nous échangeâmes sur le fait qu'elle aurait pu m'expliquer ce qui lui arrivait, peu importe que je sois un homme ou son professeur.
Puis, alors que nous échangions un sourire complice, je profitai du fait que nous fûmes encore seuls pour lui demander, un peu timidement :
-V-vous travaillez quand, au juste ? Au café je veux dire…
« Ça me fait plaisir de vous voir ! » au moins maintenant j'étais fixé. Nous profitions mutuellement de la présence de l'autre. Même si je ne pus entendre jusqu'au bout ce qu'elle voulut me dire, je me dis que nous aurions désormais bien d'autres occasions de discuter plus intimement. Et cette fois-ci, ce sera sans bavure, m'eussé-je promis. Mais je n'osai plus croiser son regard pour l'instant…
-Le lundi matin, déjà ! rit-elle. Je me souvins de l'échange de ce matin.
-Oui, déjà…, Le Mardi soir et le Jeudi soir, je suis de fermeture. J'ai demandé des heures supplémentaires aussi, peut-être aurai-je d'autres soirs de fermeture, m'expliqua-t-elle comme pour me faire comprendre que j'étais libre de venir la voir quand je voulais à ces heures-là. Et plus encore si elle avait des heures sup'…
-Vous repasserez ?
Bon sang, ce qu'il devenait difficile pour moi de garder un soupçon de bienséance en la sachant si rentre-dedans et impatiente.
-Pourquoi vous demander vos horaires, si ce n'est pas pour venir vous voir ? rétorquai-je alors en oubliant un moment la subtilité.
Tallulah me sourit, non sans rougir et je sentis ma poitrine se gonfler de tendresse. Finalement, je m'étais pris la tête pour peu et il n'y eu aucun malentendu dans ce qu'elle m'eut proposé l'autre soir. Elle aussi, désirait bien me revoir…
Chani arriva, et nous nous séparâmes non sans qu'une pointe d'inquiétude ne m'accompagne tandis que je les regardai s'éloigner. Néanmoins, l'esprit plus serein que ce matin, je partis prendre un déjeuner. Je n'avais pas de cours à assurer juste après, je pris donc mon temps pour manger en relisant certaines recherches pour mon travail. Je pourrai utiliser ça pour le prochain cours, tiens… l'après midi passa plutôt calmement, du moins, jusqu'à ce que Monsieur Lebarde ne revienne de son cours avec une mine agacée, accompagné de Marine, une autre de mes collègues avec qui j'avais vraiment du mal à m'entendre.
-Je sais bien qu'ils sont assez grands pour savoir ce qu'ils font, mais je n'aime pas l'idée qu'une forte tête entraîne de bons éléments dans leurs bêtises ! Si Mademoiselle Loss veut rater sa dernière année, qu'elle le fasse sans entraîner sa camarade avec elle !
Je tiquai aussitôt avoir entendu le nom de famille de ma cadette. Qu'est-ce qu'il lui reproche encore ? Me dis-je en faisant mine de ne pas écouter leur conversation.
-Haha, tu te fais du mal André ! Je sais que tu es superviseur pour le mémoire d'un de tes élèves mais tu ne dois pas te sentir obligé d'être derrière tous les autres. Laisse-les donc apprendre de leurs erreurs.
-Je suis là pour essayer de leur faire éviter d'en faire, justement ! Et je trouve ça scandaleux, de voir cette étudiante entraîner une personne aussi sérieuse et curieuse que Chani dans sa déchéance.
Marine rit aux éclats tandis que je redressai la tête pour croiser le regard de mon collègue qui touillait rageusement sa cup de café.
-La déchéance, à ce point … ? fis-je, quelque peu abasourdi. C'était sorti tout seul, mais je trouvai bien grossier la manière dont il parlait de Tallulah.
-Tiens, le preux chevalier qui vient au secours de ses chers étudiants sur son cheval blanc ! pesta Marine en ouvrant l'un de ses manuels de cours. Je passai outre sa remarque et attendis que Monsieur Lebarde me réponde.
-C'est vrai quoi, à un moment il va bien falloir intervenir ! Chani porte beaucoup d'attention au cours d'art antique et médiéval, elle m'a déjà posé beaucoup de questions pour l'aider dans son mémoire, on voit qu'elle veut réussir, elle ! (Il grogna) Tallulah…hein, ce n'est pas pareil.
Sachant au combien ma cadette se donnait avec passion pour sa thèse, je ne me sentis pas le cœur à ignorer la remarque de mon aîné et dit :
-Parce qu'elle ne vous pose pas de question à la fin du cours et qu'elle n'a pas choisi d'introduire vos cours à son mémoire ferait d'elle une étudiante ne visant pas la réussite ? Sans vous offenser, Tallulah se donne beaucoup de mal dans l'aboutissement de ses recherches. Pas plus tard que ce matin, nous avons échangé à ce sujet.
-Oh, elle a donc commencé à chercher ? rit-il dans une toux étouffée.
-Avec toute la documentation qu'elle détient, cela doit faire un long moment qu'elle bosse dessus, vous savez.
-Et sur quoi porte-t-il ? Non parce que pour le moment elle ne donne pas l'impression de travailler beaucoup et je vais finir par la soupçonner de tricher lors des contrôles continus.
Je fronçai les sourcils et serrai le poing sous la table en essayant de contenir la colère qui m'envahissait.
-La protection des artistes est un sujet qui lui tient beaucoup à cœur. Elle a-
Il rit de plus belle en m'interrompant sans aucune gêne.
-« La protection des artistes ! » s'esclaffa-t-il avec un soupçon de dédain : Voilà un sujet bien engagée pour une personne ne respectant pas son emploi du temps !
-Mais que diable a-t-elle fait pour que vous parliez ainsi d'elle !? Un retard n'est pas si terrible, vous savez que certains étudiants bossent à côté de la fac !? m'exprimai-je pour de bon, le ton un peu haut.
-Sauf qu'un job étudiant ne doit pas interrompre ses études et n'excuse en rien ses retards, le règlement est le même pour tous ! Et encore, un retard de plus de sa part, ça ne m'aurait pas étonné mais là c'est d'une absence de deux heures dont on parle ! Deux heures ! En M2, on ne se permet pas de sécher les cours, Rayan ! Pas pour un cours d'un si lourd coefficient ! Et comme disait Marine, les étudiants font ce qu'ils veulent avec leurs études, mais je ne tolèrerai pas qu'elle incite sa camarade à tomber avec elle, pas en sachant que son mémoire porte sur mon cours !
Je compris alors que Tallulah et Chani ne s'étaient pas montrées au cours de mon collègue après le déjeuner. Elle devait se sentir trop fatiguée… me dis-je, en me demandant si son amie n'était pas restée avec elle pour ça. Peut-être va-t-elle plus mal que cela ? La voix de Monsieur Lebarde me sortit de mes inquiétudes, lorsqu'il ajouta à mon propos :
-Vous comprendrez vraiment ce que c'est de s'investir pour le bien des étudiants lorsque vous serez plus vieux. Je ne peux vous en vouloir de vous exprimer ainsi, votre manque d'expérience fait que vous êtes encore trop dans la peau d'un étudiant. Laissez le temps se faire, et vous verrez que votre façon de penser changera et qu'il faut avant tout écarter les mauvais éléments des bons !
-Mon manque de…balbutiai-je effaré par ce que je venais d'entendre.
-Ça, c'est dit, pouffa ma collègue sans détacher ses yeux de son manuel.
-Ne soyez pas choqué par mes paroles, Rayan. Reconnaissez que votre petite crise de l'autre fois ne vous fait pas honneur ! Qu'un étudiant quitte un cours ne concerne que lui, mais un professeur excusez-moi c'est un peu…
-Je reconnais avoir fait un faux pas, mais oserez-vous me regarder droit dans les yeux en me disant que cela ne vous ait jamais arrivé de ne pas vous sentir capable d'assurer un cours ? Si c'est le cas, grand bien vous fasse, André !
Sur ces mots, j'attendis qu'il me réponde mais il ne fit que me détourner le regard. Évidemment, on a tous déjà annulé un cours pour des raisons personnelles ! hurlai-je au fond de moi, mais il n'y en avait que peu qui l'assumait à ce que je voyais.
Agacé, je pris mes affaires et quittai la salle des professeurs en leur adressant de polies salutations mais de très brèves également. Je savais que ce n'était pas en explosant ainsi à chaque fois que quelque me contrariait qui m'aiderait à créer des liens avec mes collègues. Mais ils semblaient tous être munis d'une insensibilité qui me révoltait ! Et la manière dont ils parlaient des étudiants comme s'ils les connaissaient au point de les avoir faits…Non mais j'vous jure !
Et la manière dont il voyait Chani se faire manipuler par Tallulah. Bonjour l'estime qu'il portait envers cette jeune femme dont il semblait pourtant admirer le sérieux et l'investissement dans son cours ! Bien sûr, je connaissais les raisons qui eurent sûrement poussées les deux jeunes femmes à sécher, mais comment expliquer cela à mon collègue ? Cela ne le concernait en rien, et ce n'était sûrement pas à moi d'apporter de telles explications. Mais que cela était rageant de ne pouvoir défendre dignement quelqu'un que l'on appréciait.
A suivre…
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La Stasi s'installe à Paris
Mon cher lecteur,
Marlène Schiappa a exigé cette semaine, à deux reprises, la publication de la liste des contributeurs à la désormais fameuse « cagnotte du boxeur ». La cagnotte en question a été créée par des proches de l’ex-boxeur professionnel Christophe Dettinger pour l’aider à régler ses frais d’avocat, lui qui est mis en examen pour avoir frappé des CRS lors d’une manifestation de gilets jaunes. La cagnotte a connu un succès fulgurant, récoltant près de 120 000€ en quelques heures, sans doute trop pour madame Schiappa qui veut savoir « qui finance les violences, qui finance les casseurs… » Il est de la plus haute importance de savoir « si oui ou non, il y a des puissances étrangères qui financent les casseurs et les violences urbaines dans Paris, c’est intéressant, notamment eu égard aux positions de certains responsables italiens. »
Relisez-bien cette phrase tant elle est hallucinante et témoigne de la fange dans laquelle les ministres de la République nous plongent. Fervents européistes, ils n’hésitent pas à taxer l’Italie de « puissance étrangère » dès lors que son gouvernement leur déplaît ; fervents pourfendeurs des discriminations, ils n’hésitent pas plus à refuser à un citoyen français le droit de se défendre quand celui-ci à le malheur de leur déplaire. Car la fameuse cagnotte, fermée en panique par la plateforme Leetchi, est bien évidemment légale et même un peu plus que cela. Il s’agit d’aider un concitoyen à se défendre face à la justice. Il ne s’agit pas de financer la violence ou de gagner de l’argent en tapant sur des policiers comme assène Mounir Mahjoubi, autre turbulent secrétaire d’État, cette fois au numérique.
Leetchi a immédiatement précisé qu’ils avaient l’habitude de ces situations : l’argent ne sera versé qu’aux avocats sur présentation de leurs factures. Monsieur Dettinger ne verra jamais un centime de cette somme. C’est une situation banale… Personne n’a cherché à savoir si « des puissances étrangères » avaient financé les viols dont est accusé Tarik Ramadan, dont la cagnotte dépasse également les 100 000€… Et là, on ne parle pas de l’Italie. Que fait la secrétaire d’État à l’égalité des femmes et des hommes ? Mais Tarik Ramadan a le droit de se défendre tout comme Christophe Dettinger. Il s’agit d’un droit fondamental, un de ceux, peu nombreux, qui permet de faire la différence entre une démocratie et une dictature. C’est d’ailleurs pour cela que si vous n’avez pas les moyens de vous adjoindre les services d’un avocat, le tribunal en désignera un commis d’office qui sera payé par le contribuable. Ainsi, l’État se doit d’assurer à M. Dettinger une défense, mais ses soutiens eux ne devraient pas le faire ? Mounir Mahjoubi et Marlène Schiappa auraient été mieux inspirés de se féliciter que cette cagnotte évite à l’État de payer la défense de ce violent boxeur (par ailleurs agent de voirie qui n’a pas de quoi se payer un procès tel que celui qui l’attend). Comprenez bien que je ne suis pas en train de juger de l’acte de Monsieur Dettinger qui prétend s’être portée au secours d’une femme à terre en train d’être tabassée par des policiers : comme disent nos chers ministres quand cela les arrange, il faut laisser la justice faire son travail. Mounir Mahjoubi et Marlène Schiappa devraient présenter leur démission immédiatement après de telles déclarations. Pourtant tout le monde s'en fout... Les journalistes ne bronchent même pas. Ivan Rioufol du Figaro s’est contenté de trouver la déclaration de Madame Schiappa d’une stupidité invraisemblable. Mais il se trompe lourdement. ce n’est pas parce que tout est faux, fangeux même, dans sa déclaration que celle-ci est stupide. Ce n’est pas le dérapage d’une interview trop matinale. La déclaration est préparée, elle s’y reprend à deux fois avant de réussir à placer sa petite phrase.
Il faut s’intéresser aux compositions des cabinets ministériels. Madame Schiappa a pour directrice de cabinet Anne Rubinstein qui est une proche parmi les proches d’Emmanuel Macron dont elle était cheffe de cabinet lorsque celui-ci était ministre de l’économie (avant cela, elle avait été cheffe de cabinet de Najat Vallau-Belkacem). Elle n’a pas été placée là par hasard, c’est une proche d’Emmanuel Macron dotée d’une grande expérience. Les Schiappa et Mahjouni sont des rouages essentiels dans la communication gouvernementale. Ils font le sale boulot. Ils ont réussi à casser Christophe Dettinger qui est apparu en larme à son audience. Ils instillent la terreur, ils imposent leur seule et unique règle : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous et l’enfer s’abattra sur vos têtes. Ils disent ce que les ténors ne peuvent pas encore se permettre : Ils vous donnent comme seule alternative la soumission ou la guerre. Madame Schiappa et son cabinet savent très bien que s’il y avait le moindre mouvement suspect dans la cagnotte, versements important ou de l’étranger, Leetchi aurait immédiatement envoyé une déclaration de soupçon à Tracfin et s’ils ne l’avaient pas fait, Tracfin aurait pu regarder directement sur simple requête administrative. Ce n’est pas à l’Italie que Madame Schiappa s’adresse en exigeant la publication de la liste des contributeurs de la cagnotte de Christophe Dettinger… mais à vous mon cher lecteur. Vous devez savoir que vous êtes épiés Il faut dorénavant que vous sachiez que vous êtes épiés. Ils veulent que vous vous en souveniez la prochaine qu’il vous prendra l’envie de soutenir une cause qui n’a pas l’approbation du gouvernement. Ils veulent casser d’avance tout acte d’opposition démocratique qui ne serait pas mis en scène ou contrôlé par eux. Pour quelle autre raison madame Schiappa aurait-elle agi de la sorte ? C’est une manœuvre d’intimidation, un acte de guerre psychologique qui permet d’amplifier la portée de la surveillance de Tracfin, la cellule de renseignement dédiée au Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits FINanciers clandestins. En 2017 (derniers chiffres publics), Tracfin a reçu près de 70 000 « déclarations de soupçons », essentiellement de la part des banques et émis 30 000 requêtes d’information en sens inverse. Cela fait 100 000 échanges de données en tout, chiffre qui explose littéralement ces dernières années. En 2010 ces déclarations étaient au nombre de 10 000. Cette explosion a été provoquée par les nouvelles lois et mesures contre le terrorisme. Elle ont bien entendu une fonction dans ce cadre mais il est intéressant de noter que « le législateur français a en outre fait le choix de la généralité ».
Une plaquette publiée par Tracfin sur la lutte contre le blanchiment avoue au lecteur consciencieux que « le blanchiment porte sur les biens, revenus ou produits provenant de tous les crimes et délits prévus par le code pénal ou par d’autres textes répressifs, y compris notamment le financement du terrorisme et la fraude fiscale. » Quelle maladresse d’accoler ainsi terrorisme et fraude fiscale ! Mais c’est bien cela : tout l’arsenal législatif anti-terroriste a été prévu pour s’appliquer aussi à vous. Dois-je rappeler d’ailleurs que depuis le 1er janvier, la notion d’abus de droit, très utilisée par le fisc pour redresser les fraudeurs fiscaux vient d’être élargie en un concept vague et fourre-tout permettant de faire d’à peu près tout le monde un fraudeur en puissance que l’administration aura tout loisir de traiter comme un terroriste. Mais cela fait beaucoup plus de « fraudeurs » potentiels que de terroristes présumés… Alors 100 000 échanges d’information, c’est encore peu quand il y a des millions de personnes à surveiller. Il est en outre compliqué et coûteux de faire croître un service d’enquêtes tel que Tracfin rapidement : il faut recruter, former, encadrer des équipes à des tâches d’une grande complexité dans un secteur où l’administration rémunère ses agents une fraction de ce qu’ils touchent dans le privé. La peur du gendarme est bien plus efficace que le gendarme lui-même et ils le savent très bien. Dorénavant vos transactions sont épiées et surveillées.
Ils se permettent un tel coup de massue, maintenant qu’ils savent que l’accès à l’argent liquide devient de plus en plus restreint et qu’il aura bientôt complètement disparu. Mais là, ils s’avancent à mon avis, ils mettent la charrue avant les bœufs car les gilets jaunes ne leur pas bien laissé le choix. Il y a un espace, un flottement que révèle la déclaration de Madame Schiappa : eux-aussi paniquent. Il n’empêche, la manœuvre de Madame Schiappa est peut-être fangeuse mais son utilité est évidente. D’ailleurs quelle a été votre première réaction, dans cette affaire ? N’avez-vous pas eu un peu peur, un léger serrement au cœur ?
Oui c’est bien cela qu’ils recherchent : Ayez peur. Je ne sais pas vous, mais je ne compte pas me laisser faire.
Guy de La Fortelle
#gouvernement#Emmanuel Macron#Christophe Dettinger#LREM#Marlène Schiappa#Mounir Mahjoubi#France#répression#politique#terrorisme#vie privée#surveillance#fichage
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Finis
I'm tired, friends. According to my Fitbit, I've walked just over 290,000 steps since arriving in France 2 weeks ago today. Today's the first day I failed to reach the 10,000 step mark, as I spent 6 hours on a train, then another couple of hours on the Metro & RER getting to my airport hotel, where I'm settled for the evening.
Traveling as I do via public transit requires preparation, patience, persistence, confidence (even if you have to fake it), and stamina. Add a language barrier, and expect the anxiety to increase significantly. For me, the benefits far outweigh the difficulties, as many of the experiences I've documented in this blog wouldn't have happened had I been tied to the schedule of a guided tour. I know to expect, though, that there will be challenges and not everything will go smoothly. For example...
Today went something like this: up at 7:00 to shower and get dressed, then breakfast at the "Brioche Chaud" where a lady who wasn't loving her job at all served me a Nutella croissant (yum!) and some other pastry that was so-so. Then back to my room to write out a post card and grab an empty bag to take to the Monoprix to shop for train picnic food. Stop at the post office to mail the post card, but first wait 10 minutes for them to open and then try to figure out which line is the correct one, only to get stuck behind a lady who can't seem to decide which size box she needs to mail her stuff. On to the Monoprix to purchase enough food for a small army, then back to the hotel to check out. Walk 3 blocks to the train station with my backpack, purse, bulging suitcase, and bag of food, being careful not to be run over by a scooter, bicycle, tram, or vehicle. Arrive at the Gare de Nice Ville with several hundred other folks waiting for the track numbers to be posted. Train arrives but is strangely parked beyond the station, and when I go to find my car, voiture #8, there isn't one. Go to an SNCF rep on the platform..."Monsieur, je cherche la voiture huit." He makes a connecting gesture with his hands, and I understand that my half of the train, with voiture 8, will be arriving shortly and connecting to the rest of the train. Boarding at last, I get behind a large, noisy group of Asian tourists who have severely overpacked and can't seem to find room for their gigantic suitcases. That finally gets resolved, I find my seat, share a look of incredulity with the Frenchman seated next to me, fish my earbuds out of my bag, and crank up my music to block out the noise...and it's only 10:00 AM.
Six hours later, I emerge from the train at the Gare de Lyon in Paris, having already mapped out my transit strategy using my Paris Metro map before I left the train. Walk and walk until I see signs for Metro line #1, follow the signs until I find a ticket machine, make no less than 5 attempts before I successfully purchase my RER ticket that will get me to the airport. Stop at an information center to be sure: "Je vais a l'aeroport Charles Degaulle. (Hold up my newly purchased RER ticket.) C'est bon pour le Metro aussi?" Oui. Off to the turnstile, where I make the rookie mistake of pulling my bag through behind me, and it gets hopelessly stuck in the turnstile doors, where no amount of tugging or cursing will release it. Another commuter takes pity on me and puts his ticket in so the doors will release...otherwise I might still be there! Make my way through the Metro correspondence...up and down the stairs with my bags, get on line 1, which is jam packed, then transfer to line 5 at Bastille, then to RER at Gare Du Nord, where I board a North-bound train heading for the airport, terminal 2. This takes 30 minutes, and I have to stand for most of it. Arrive at the airport at last, where I begin searching for the big pink bus that's supposed to shuttle me to my airport hotel. I show 2 guards the screenshot of the email describing how to find said bus, but they don't know where it is. So I move on, eventually finding someone who points me in the right direction, and finally the bus arrives. Initially miss the stop for my hotel because the name is slightly different than expected. Realize my mistake and hop up quickly, leaving my leftover picnic food (and my treasured utensils) in my seat. Fortunately, I realize this in time to retrieve it and get off the bus with everything and walk next door to my hotel.
Dinner for tonight was at a hotel restaurant nearby. Decent omelet, salad and fries, but my stomach was a bit queasy from the anxiety of the afternoon, so I didn't finish it.
My room for tonight isn't much. The entire bathroom is one of those all-in-one-piece drop-in jobs, sort of like an RV bathroom, but probably not as nice. A bunk bed positioned over my bed could well be the source of a bump on the head should I have to get up during the night.
Off to bed now to prepare for another long day of travel tomorrow. Did I mention that I'm tired?
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Ma dépression est rendue une part de mon identité et ca m’en est égal.
Et là je te vois me traiter de gros fragile et tu sais aussi déjà probablement que je m’en branle, t’es pas le premier puis tu sera probablement pas le dernier. Mais tu pourras pas insulter tout le monde. Car le plus grand fléau du 21ème siècle, c’est la dépression. Et si tu me sors que tu connais personne de dépressif dans ton entourage, c’est que soit tu mens, soit tu le connais mal. En 2050, la moitié des Québécois auront le cancer, mais le taux de dépression, lui, il sera a des niveaux terrifiants. Et contrairement à la peste ou a Ebola, ni masque, ni combinaison, ni murs, ni carte bancaire ne protégera de cette maladie zombifiante qui touchera peut-être - à terme - le monde entier.
Trainspotting nous l’avait dit.
Parce que moi j’habite au Québec et que je suis loin, j’ai fait quelque chose que beaucoup de millénials font en plus de partir très loin, j’ai embrassée ma dépression, car c’est comme une maman qui revient toujours vers toi car elle t’aime beaucoup et veut pas que t’aie plus mal en t’isolant le plus possible de tout et en te rappelant de manière toxique ce qui peut t’arriver a coups de flashbacks quand tu veux quitter ses bras et contre laquelle j’ai cessée de lutter par lassitude. En me basant sur comment je vis moi-même tout ça sur ce blog de merde que personne ne lit, je vais t’expliquer comment ça descend très vite.
Le monde merveilleux de l’hypersomnie.
Le monde de l’hypersomnie, c’est le monde des gens qui dorment 12 heures par jour, avec un rythme de sommeil souvent décalé, lors de nuits agréables ou cauchemars et flashbacks sont monnaie courante. Et surtout qu’a la fin, on ne sait pas quel jour on est, quelle heure il est, on ne comptera plus les fois ou le soleil qui se couche aura été confondu avec celui qui se lève ! Et que tes jambes de fils de lâche te font mal, te faisant signe de fermer les yeux à nouveau. Mais si tu le fais mon con, tu vas replonger dans ce rêve que tu aiment temps ou tu te faisais étrangler avec un foulard en maternelle par un petit bâtard. T’aimerai retourner dans le temps, rentrer dans la cour de récré et battre ce petit bâtard jusqu’au sang, ça t’aurai évité un traumatisme. Ca aurait été jouissif. Mais tu ne peux pas, alors tu dors beaucoup, ta notion du temps est fuckée, tu sors rarement de chez toi et très peu de temps, tu as du mal a distinguer tes rêves de la réalité et tu fais de la déréalisation.
La déréalisation ou comment ton propre cerveau à lâché l’affaire. Puis la peur qui tord les tripes.
La déréalisation, c’est un peu quand tu es là en étant pas là. C’est très flippant, t’a l’impression d’être la seule personne dotée d’une âme, et que rien autour de toi n’est réel, que tu n’es qu’un fantôme. C’est une réaction de Syndrome post-traumatique pour éviter un choc a la réaction de quelque chose qui est lié de près ou de loin à un traumatisme, pour éviter plus de niquer ta santé mentale qu’elle ne l’est déjà. Et éviter au maximum de créer une crise d’angoisse (Ça peut survenir après). Quand on déréalise, disons qu’on a l’impression que rien n’est réel autour de nous et qu’on flotte, que tout est artificiel, et une impression de disparition, ça peut être atteint après quelques hits de bong aussi, mais la déréalisation à un côté agréable d’être relaxante (Du moins pour moi), elle est pourtant un signe qu’il faut se ménager. Et c’est mieux qu’une crise d’angoisse ou on perd le contrôle de tout, il y a une tempête qui tonne dans ta tête et elle ne se calme pas, ça te prends par les boyaux et t’a l’impression de plus pouvoir respirer. Et tu veux que ça se termine. Il faut faire quelque chose, mais je recommande pas car se faire emmener a l’hopital pour se faire injecter du valium n’est pas bien sympathique. Puis le pire c’est de te dire que c’est tellement devenu normal que tu arrives plus a en pleurer, même si tu aimerais avec toute la volonté du monde.
Vision assez représentative de la déréalisation.
Le craquage total et comment tu finis par fuir pour mieux vivre.
Pas tout le monde fait ça, mon moyen aura été de partir vagabonder en France puis de partir au Japon puis au Canada (J’en parlerai), pendant tout ce temps, j’ai explorée ma sexualité, j’ai vu du paysage, rencontré du monde, développée des belles relations, connu l’amour. J’ai sombré dans le nihilisme depuis longtemps, je buvais comme un trou, je ne croyais plus en rien, je ne le savais pas encore mais j’étais en dépression. Je travaillais de nuit dans un bar a Kyoto pour vivre après avoir démissionné d’une ferme dans la préfecture de Nagano, de 21h a 5h du matin dans la fumée de cigarette qui s’amoncelait au plafond du troquet. A servir des boissons à des filles qui craquaient sur mes yeux verts avec la même playlist de R’n’B malaisant en boucle sur la sono.
A finir à roder avec une clope a la bouche au bord de la rivière Kamo avec tous les cadavres des types saouls affalés sur le béton pour rentrer chez soi a l’heure ou le soleil se lève sous le regard fustigeant de l’honnête plèbe dont le quidam au regard abruti qui viendra peut-être se saouler chez toi un soir.
Ton foie, ta gorge, ton horloge interne est niquée, mais au moins, tu vis ta jeunesse à fond et tu le sais, même si ça ne remplis pas le vide à l’intérieur de ton cœur que tu peux encore contenir, mais ça, même si tu le cries, personne ne l’écoutera. Car rappelle-toi : tu as 20 ans, tu es jeune et heureux et tu n’as pas de problèmes dans un monde vieillissant ou ta génération est romancée comme libre et bohème, soit comme feignante et parasitaire, dans tous les cas, tu n’en sais rien, tu t’en fous et tu es heureux ainsi.
Les psychologues sont à la ramasse, et les psychiatres ont encore moins de race que les dealers de crack.
Les psychologues, c’est les mecs qui sont encore dans le délire Freud en France qui est responsable du suicide de beaucoup de jeunes en France pour avoir importé sa pseudo-science fictionnelle sauce inceste au jus de ta mère qui aujourd’hui encore gangrène tout le système médical Français et barre la voie au progrès.
Le psychiatre lui, il est plusieurs crans au-dessus dans le baromètre de la fils de puterie, lui, c’est le mec dont les grand-parents balançaient des juifs au Monsieur Allemand sympathique lors de la dernière guerre. Suppôt du Sheitan et du Lobby pharmaceutique qui prescrit des Xanax a des gosses de 14 ans qui ont des parents maniaques qui eux auraient besoin de consulter de toute urgence. Et peuvent t’envoyer dans l’enfer de l’hopital psychiatrique ou tu ressortira en encore plus mauvaise santé qu’en y rentrant. Grâce à enfants de partouze, s’il y a une chose plus difficile que trouver un Ramen en Somalie, c’est ne pas avoir accès à des drogues de prescriptions en France. Chapeau les artiss’. Lobby Pharmaceutique 1 - Pablo Escobar 0. Si il y avait des vrais journalistes, pas ceux de BFM, ils verraient que ces mecs qui buvaient de la vodka sans aucun but dans leur vie et qui soudainement partent jouer de la mitraillette en Syrie, ils s’en foutent probablement de Dieu putain. Ils veulent juste se sentir exister, tu fais rapidement le parallèle entre la haute consommation d’antidépresseurs en France et le taux très élevé de combattants qui partent en Syrie, je veux pas être conspirationniste mais tout de même.
L’amour avec d’autres personnes en dépression et les Mommy Issues.
Vrai, j’aime les femmes plus âgées, le peu de relations que j’ai eues avec des femmes étaient des femmes de plus de 30 ans, déjà parce que je suis timide et que ces femmes-là viennent vers moi, font le premier pas. Puis souvent, elles prennent soin de toi, te donnent de l’amour puis l’écouter parler de sa vie, s’intéresser à elle, parler de cinéma, de psychologie puis de politique. Une relation entre deux personnes dépressives, c’est beaucoup de communication, et rien que pour les bédos et les bouteilles descendues à 3 heures du matins en ayant des conversations émotionnelles et profondes avec une femme plus vieille que sa mère qui te traite avec toute l’affection du monde, plus que ta propre mère qui était obsédée par sa carrière, ça n’a pas de prix. Ces relations-là durent longtemps, je porte les femmes divorcées dans mon cœur pour l’éternité, chaque relation a été un souvenir merveilleux et m’a marquée en bien.
C’est genre vous êtes toujours misérables mais à deux alors c’est mieux.
La dépression est-elle en train de marquer une génération entière ?
Parce que oui. Les années 2010 et la post-crise économique de 2008 ont vu l’émergence d’un courant artistique se reflétant dans la musique comme Yung Lean et ses clips ayant une ambiance dissociante ou le récemment décédé Lil Peep parlant de ses troubles mentaux dans ses textes, on est à une époque ou la dépression et les troubles mentaux en général sont de plus en plus exposés car aujourd’hui, ce sont des choses qui affectent énormément de jeunes puis que l’on ne peut plus ignorer, et là ou j’y vois une mine d’or Anthropologique, ça me fait aussi très peur. Pas plus tard que y’a 3 jours, j’ai vu un film Français qui s’appelle Nocturama, sorti en 2016, parlant d’un groupe de jeunes nihilistes désillusionnés qui font sauter des bombes dans Paris simultanément, ils se réfugient dans un centre commercial et s’en suit un ballet d’émotions, de remise en question et de peur dans une ambiance de film d’auteur sombre, c’est très particulier, mais le fait qu’un tel film parlant de ça existe, c’est que ça pointe un problème bien réel.
Bon, les acteurs c’est vraiment la promo 2016 de l’école des arts et théatres et c’est en partie ça qui retire pas mal de crédibilité au film. A vous tous les psychologues, a vous tous les parents qui disent à leur enfant “Trouve-toi un travail et mange mieux et ça va passer”, à tous les gens qui ont niqué notre enfance, notre adolescence et de ce fait notre jeunesse. On vous emmerde et on aura notre revanche quand votre fille se suicidera avec votre boite de Xanax. Baisez bien vos grands morts. J’ai pas de fin.
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20- LA MOUSSE AU CHOCOLAT
Michel est simplement bizarre. Vraiment bizarre. Je suis encore amoureux de Max mais sans espoir.
Max préfère les Danois. Max adore toutefois mon corps maigre, comment le ventre se creuse quand je m'allonge. Max vit seul avec sa mère et finit ses études d'avocat. Sa mère m'aime bien. Il y a moi à Paris, seulement moi je crois -au moins dans son appartement- et il y a tous les Danois, mais c'est loin de chez elle. Le père de Max n'a pas accepté l'homosexualité de son fils. Il a demandé à sa femme de choisir entre lui et son fils. Elle a choisi. Max déteste son père, il s'appelle Atlani mais il veut qu'on l'appelle Geldfeld, le nom de sa mère. Elle nous laisse son grand lit quand je viens, elle dormira dans le lit d'appoint. Max a une belle queue circoncise. Je suis allongé dans le lit des parents de Max et je ne dois pas crier si fort, sa mère est à côté. Il part à Copenhague pendant deux semaines et il emporte beaucoup de vins français, là-bas, ҫa coûte une fortune. Les Danois sont extrêmement reconnaissants quand on leur apporte du vin français. J'imagine très bien le genre de reconnaissance que montrent les beaux Danois à Max. Je me console de Max avec Martial.
Martial adore le sexe et ҫa tombe bien, moi aussi. Il a une chambre de bonne au deuxième étage, rue Nicolo dans le 16ème. L'immeuble est moderne et tellement chic que les chambres du personnel sont au même étage que les appartements dont ils dépendent. C'est un vrai studio de 18 m2 avec une mini terrasse. Martial n'est pas au service de madame Poincaré, il est infirmier. Il admire mes veines saillantes et me dit qu'il me ferait bien une prise de sang. Je préfère enlever mon pantalon que ma chemise. Il se laisse déshabiller et son braquemart est déjà tout excité. Il faut baisser les stores. Ils sont électriques et si l'on ne les baissent pas jusqu'au bout, il y a des rais de lumières qui passent entre les lamelles. J'ai les yeux grands ouverts et je peux crier comme je veux, c'est insonorisé. Notre marathon de sexe vient de commencer, va-t-on pouvoir battre notre record de 29 heures et 8 éjaculations chacun? Nous sommes très synchrones, tout va de soi. C'est une vraie drogue, plus on en prend et plus on en veut. La première éjaculation est pour décharger la tension, le plaisir commence avec la deuxième. Nous sommes là, il fait une chaleur à crever, nous sommes couvert de sueur. Il faut faire une petite pause. On sort le batteur électrique dessous la ban-couette Cinna, les plaques de cuisson dans la salle de bain, les ingrédients dans la penderie sans oublier la "maryse en caoutchouc" dans le verre à dent. On va faire une mousse au chocolat. Les mousses au chocolat de Martial sont les meilleures. Il y a des morceaux de blancs en neige au milieu et des zestes d'orange. "Mais tu es bête Philippe, s'il y a des morceaux de blancs en neige dedans, c'est parce que j'ai pas assez mélangé avec le chocolat, c'est pas fait exprès!" Quoiqu'il en soit, c'est super léger et aérien, ... et délicieux. Les blancs sont bien durs, on a rajouté du sucre glace à la fin. Il y a le chocolat fondu d'un côté mais pas trop chaud sinon ҫa "casse" les œufs en neige, et on incorpore l'un à l'autre en soulevant délicatement ... avec la maryse ... en caoutchouc. En fait c'est plutôt comme si le chocolat déteignait sur les blancs. On a pas d'orange pour les zestes, c'est une horreur. Le Monoprix de la rue de Passy est beaucoup trop loin, on va aller chez Hédiard en face, avenue Paul Doumer. Les Japonais et les gens vulgaires vont chez Fauchon mais les vrais Parisiens vont chez Hédiard. C'est un monde à part entière. Des thés dans des boîtes empilables en métal, du saumon fumé, des fruits confits. Les odeurs sont magiques, les couleurs chatoyantes et chaque produit raconte un voyage. Des oranges de Séville? De Sicile? Ou de Casablanca? Une orange du Maroc, oui, ce sera très bien. Pendant que l'orange est enveloppée dans du papier de soie, nous nous rendons à la caisse pour régler. Nous tendons notre petite facture écrite à la mains par la vendeuse et la caissière n'en revient pas. En trente ans de maison, elle n'a jamais vu un montant aussi bas. Elle crie incrédule du haut de son perchoir à la vendeuse de l'autre côté du magasin "5 francs 5???" Il doit y avoir une erreur! La vendeuse, très gênée, soulève l'unique orange dans le champ de vision de la caissière qui est atterrée par la pauvreté de ses clients. Hédiard a bien changé! Nous ressortons en nous esclaffant "Mademoiselle Madeleine? 5 franc 5???"
Il n'y a aucun romantisme entre Martial et moi mais une extrême camaraderie ... et du cul. Martial préfère les New-Yorkais mais ҫa ne me dérange pas. Il prétend que là-bas un dollar, c'est comme un franc en pouvoir d'achat. Je ne peux pas comprendre qu'en une seule soirée il puisse gagner 200 dollars de pourboire. 1700 francs? Le prix d'un loyer mensuel à Paris! Il a ramené une cassette avec le nouveau tube de Cindy Lauper "She bop". On a jamais entendu ici. Il comprend les paroles, ҫa parle d'une fille qui se branle en feuilletant les pages d'un magazine gay, c'est incroyable. Est-ce qu'il pourra ramener un "Blueboy Magazine"? Et un 501 aussi? Non, je ne veux pas un répondeur téléphonique Panasonic, qu'est-ce que j'en ferais?
Max Geldfeld me donne rendez-vous pour aller au Grand Palais. Il y a une expo à ne pas manquer, son copain "Maître conférencier" à l'abbaye de Royaumont sera là aussi. Je préférerais voir Max tout seul. Il n'y a pas seulement Bernard Malewski que je connais déjà, il y a aussi Michel van Lierde que je n'ai jamais vu. Tout le monde est très affecté, se donne du monsieur, et parle avec un accent qui traine un peu. Je suis fasciné, il faudra que je m'entraine à parler d'une façon aussi distinguée. Michel est vraiment bizarre, contredit tout le monde et sort en permanence sa science. Il se force à rire et se la joue très condescendante. Comme c'est rafraichissant, quelqu'un qui n'a jamais lu Julien Green! Il clame comme on réciterait du Corneille "Avec des alternatives de froideur et des velléités de résistance..." Et Bernard de continuer avec emphase "j'étais faible et sensuel" Les deux se regardent très fiers d'eux-mêmes en déclarant que s'il n'y avait qu'un livre, ce serait Léviathan! Est-ce qu'ils connaissent tout Green par cœur, ces deux là? Ils sont dans un film et très loin de la réalité. En fait, c'est même plus un film, c'est un livre. Je ne sais pas si je jeux l'ouvrir ou le fermer ce livre. Je connaissais des versets entiers des Saintes Écritures et je les ai finalement closes à tout jamais. Je n'en parlerai jamais à personne. Max m'observe. M'a-t-il invité pour me donner en pâture à ces hurluberlus? Max est-il en train de faire ses adieux? Je sens que je suis ici seulement pour être présenté à Michel qui ne sort jamais en boîte. Pour impressionner Michel qui donne beaucoup trop d'attitude et qui est toujours tout seul. Je n'aime pas Michel mais au moment de se séparer, il me laisse négligemment sa carte "Appelez-moi donc si vous voulez vous instruire, je vous prêterai des livres!". Il habite sur la très cossue rue de la Pompe dans le 16ème. Je le remercie mais j'habite en banlieue et je ne vais presque jamais dans le 16ème.
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