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#le souffle lancinant
yellowheartz · 8 months
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Amour plastique but it's kubosai đŸ„č
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mmepastel · 9 months
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J’ai enfin vu ce film qui m’intriguait tant !
Difficile en effet de ne pas ĂȘtre au courant que ce film de Justine Triet a fait l’unanimitĂ© dans la critique, obtenu divers prix dont la glorieuse Palme d’Or Ă  Cannes
 la bande-annonce et cet air lancinant au piano, tout ça avait fait monter une forte curiositĂ© et une forte attente Ă©galement.
Quand j’ai vu la durĂ©e du film, 2h30, j’ai un peu soufflĂ©, pff, pourquoi cette manie des films fleuves, maintenant que je suis pas mal habituĂ©e Ă  regarder des sĂ©ries, donc de courts Ă©pisodes
 et puis, c’est la vĂ©ritĂ© vraie, ce sont 2h30 qui passent sans qu’on ne le sente, on est happĂ© de bout en bout, on retient presque son souffle, il y a une tension tout du long qui fait qu’on est trĂšs attentif, suspendu au moindre, mot, silence, regard, plan, on ne veut rien rater du puzzle qui ne se reconstitue jamais totalement, ni mĂȘme comme on s’y attend.
Premier atout donc, cette surprise constante, oĂč tout paraĂźt essentiel mĂȘme si on est toujours lĂ©gĂšrement frustrĂ© de ne pas avoir les rĂ©vĂ©lations que l’on souhaite : la mĂšre est-elle coupable oui ou non ? Le film dĂ©joue nos attentes comme il dĂ©joue les codes du film de procĂšs en rompant avec une esthĂ©tique solennelle et lisse, et dĂ©plaçant le terreau du suspense.
DeuxiĂšme atout, c’est la libertĂ© d’interprĂ©tation constante du spectateur, mĂȘme si elle est vacillante, et sĂ»rement un peu frustrante. Mais prĂ©cisĂ©ment, je crois que le film parle de ça justement. La vĂ©ritĂ© des faits existe mais ce n’est pas celle qui compte dans un procĂšs, c’est plutĂŽt celle que l’on conte -ce n’est pas un hasard que l’accusĂ©e soit autrice de fiction- les rĂ©cits des uns et des autres qui se superposent Ă  l’élĂ©ment manquant de celle qui sait si elle a tuĂ© ou non (on n’a jamais accĂšs Ă  l’intĂ©rioritĂ© du personnage de l’accusĂ©e) ; discours oĂč l’accusĂ©e est dĂ©favorisĂ©e par le langage, puisqu’on la somme de parler le français qu’elle maĂźtrise mal, Ă©tant native d’Allemagne et parlant anglais avec son mari et son fils. Somme de discours qui ne se superposent jamais bien et qui n’ont pas le mĂȘme pouvoir de persuasion ou de sĂ©duction. Il y a le rĂ©cit qui passionne le public mais aussi le rĂ©cit que fait l’avocat de l’accusation qui excelle Ă  prouver que Sandra n’est pas une jeune innocente comme ce serait bien pratique (pour sa dĂ©fense) de paraĂźtre. Elle est la plus puissante du couple, elle est mĂȘme bisexuelle (!), elle a mĂȘme trompĂ© son mari, elle s’occupe de sa carriĂšre, elle Ă©crit, elle sait ce qu’elle veut, tandis que son mari est comme empĂȘchĂ© de l’égaler, il n’arrive pas Ă  Ă©crire, il se perd dans des projets (comme le dit Swann Arlaud dans le rĂŽle de l’avocat de la defense, toujours aussi gĂ©nial) qui n’aboutissent pas, et tourne donc Ă  l’homme au foyer frustrĂ©, et vexĂ©. Et si c’était cela que l’on reprochait Ă  cette femme au fond ? Sa puissance (et son opacitĂ© -troublante Sandra HĂŒller-) ? N’est-ce pas cela qui la rend suspecte ? ThĂšse qui est hyper intĂ©ressante et ĂŽ combien moderne.
Enfin, Ă©videmment, Ă  travers la victime collatĂ©rale, l’enfant, Daniel, mal voyant mais peut-ĂȘtre extra-lucide, il y a cette beautĂ© aussi suggĂ©rĂ©e dans le film, cette ambiguĂŻtĂ© qui persiste : et si c’était lui qui dĂ©cidait de tout ? Sans trancher entre l’explication rationnelle ou l’explication sentimentale, les deux possibilitĂ©s demeurent. Les deux sont acceptables : soit il sait la vĂ©ritĂ©, il la comprend, soit il en dĂ©cide, par amour. (Ce jeune acteur est assez extraordinaire.) LĂ  aussi, c’est une thĂšse Ă©mouvante et remuante.
Un grand film sur le couple et le langage, les mots que l’on dit, ceux que l’on ne dit pas, ceux que l’autre entend, sur le pouvoir qu’ils recĂšlent, les fictions qu’ils permettent, qui sauvent ou qui coulent les « histoires » d’amour.
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thyheetalia · 1 year
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Ça m'avait frappĂ© d'un coup...
Certes, ça faisait un petit moment que c'était lancinant. Ces 40 ans qui grimpaient le long de ma cuisse pour s'attaquer à mon cerveau. Mais cette image-là, elle, elle est venue d'un coup.
Je me souviens trĂšs bien, c'Ă©tait dans un avion. Je ne sais mĂȘme plus pour quelle destination prĂ©cisĂ©ment, tant j'y passais de temps pour assouvir cette soif de dĂ©paysement et de fuite de soi. L'avion allait dĂ©coller. Et c'est alors que je me suis mis, malgrĂ© moi, Ă  Ă©tablir une photographie de ce que j’étais devenu. 
Cette sorte de personnage de sĂ©rie, figure caricaturale qui coche toutes les cases pour ĂȘtre sĂ»r que le public ait bien compris dĂšs l'Ă©pisode 1.
Thierry : pers. masc. blanc. homosexuel. 40 ans. Incarnation d'une sorte de rĂ©ussite professionnelle. D'accomplissement social. Ou l'inverse. A la tĂȘte d'un dĂ©partement dans une agence de communication cool et prestigieuse. Un appartement Haussmannien. Beau. Blanc. DĂ©corĂ© avec goĂ»t et l'aide d'une dĂ©coratrice d'intĂ©rieur amie. Un quartier populaire mais en pleine gentirification. Des sacs de luxe. Des pantalons bien coupĂ©s. Encore sĂ©duisant, mais ridiculement terrorisĂ© Ă  l’idĂ©e de ne bientĂŽt plus l’ĂȘtre. DĂ©vorĂ© par le stress que lui incombe le poste qu'il occupe. Mais ne prends pas le temps de se rendre compte qu'il n'y est plus heureux. CĂ©libataire, bien sĂ»r. N'a officiellement pas le temps, mais en rĂ©alitĂ©, a arrĂȘtĂ© de faire les efforts nĂ©cessaires pour provoquer la rencontre. Quelques biĂšres en fin de semaine, pour donner un souffle Ă  ce rythme boulot branlette Netflix effrĂ©nĂ©. Lucy Liu version gay.
Dire que cela n’était pas rĂ©jouissant Ă©tait un euphĂ©misme.
Je ne savais mĂȘme pas vraiment Ă  quel moment ça avait commencĂ©. Et surtout, je ne savais pas ce qui Ă©tait le pire.
Savoir que j’avais passĂ© mes 20 derniĂšres annĂ©es Ă  ne rien faire d’autre que de tout mettre en Ɠuvre pour en arriver pile lĂ  ? Savoir que ce lĂ  en question ne me rendait pas heureux, sans savoir ce qui ne me rendrait heureux Ă  la place ? Ou savoir que j’étais incapable de sortir de ce lĂ , parce qu’au fond, je ne savais rien faire d’autre que de nager dans ce niveau de vie confortable qui Ă©tait devenu le mien ?
J'Ă©tais lĂ , dans cet avion Ă  dresser cet autoportrait grotesque de personnage de fiction, dont les seules distractions Ă©taient de draguer en ligne des garçons que je ne verrai jamais, et d’acheter des fringues dont je n’avais pas besoin mais qui viendraient supplanter toutes celles que j’avais dĂ©jĂ .
Je savais d'ores et dĂ©jĂ  que ce n'Ă©tait pas la peine d'essayer de me convaincre que ça allait aller mieux, que tout cela Ă©tait liĂ© Ă  ce quarantiĂšme anniversaire qui me pĂ©tait le cerveau. Parce que c'est ça qui est ce qui est terrible quand tu commences Ă  ĂȘtre vieux. C’est difficile de se mentir Ă  soi-mĂȘme.  
Et ça rend la vie encore plus chiante. 
Il fallait donc trouver une solution. Agir. Se secouer pour donner un peu de profondeur à ce cliché que j'étais devenu.
Ce que je n'ai pas du tout fait.
J'ai donc continuĂ© Ă  sombrer dans ce constat consternant, engendrant un mal-ĂȘtre dĂ©vorant mes vies personnelle et professionnelle devenues une seule entitĂ©, oĂč j'errais telle une machine zombiesque, qui, semaine aprĂšs semaine, pissait des slides et des tableaux de chiffres entrecoupĂ©s de biĂšres trop chĂšres Ă  l'aube de chaque week-end.
"Tu ne me feras pas croire que tu es heureux" C'est cette phrase qui a tout déclenché.
Elle est venue de mon boss.
Tu ne me feras pas croire que tu es heureux. Non, je ne te le ferai pas croire, non. DĂ©jĂ  Ă  moi-mĂȘme je n'y arrive plus, Ă  me le faire croire.
Alors, tout a basculé. Une phrase. Tu ne me feras pas croire que tu es heureux.
Mon job, ma carriÚre, ma seule source de définition. Mon statut social, mon quotidien, mes angoisses. Ma sécurité, ma source de revenus. Tout ça. Balayé. Du revers de la main.
J'ai quitté mon job. Sans aucun autre plan que celui de me retrouver.
Il était temps pour moi de pouvoir me définir autrement qu'en tant que simple entité professionnelle. Qui es-tu Thierry ? Au fond ? Au delà de ce personnage ? Au delà de ton travail ?
Ainsi allait commencer quelque chose de nouveau.
Alors j'ai d'abord pris des vacances. Puis des cours d'italien. J'ai mis en stand-by les opportunités professionnelles qui s'offraient à moi. Puis j'ai échangé mon appartement avec un Milanais. Et je partais m'installer là-bas pour un mois. Parce que quitte à ce que je sois une caricature de personnage, autant qu'il soit hollywoodien.
S'installer dans un nouveau pays, s'immerger dans une nouvelle culture, apprendre une nouvelle langue, mĂȘme si c'est de façon Ă©phĂ©mĂšre, c'est une forme de rĂ©apprentissage. De redĂ©part. De renouveau. J'ai mĂȘme postulĂ© auprĂšs d'agences de communication locales, en tant que stagiaire, pour recommencer tout en bas de l'Ă©chelle.
Me voilĂ . À quarante ans. Sans aucun plan ni projection professionnels, moi qui avais passĂ© les 10 derniĂšres annĂ©es Ă  ne me dĂ©finir qu'Ă  travers mon boulot. Parfois, je me demande si je n'ai pas fait une Ă©norme connerie.
On verra bien.
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completelyrain · 1 year
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dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux. je me noie dans la vague, de ton regard amoureux. je ne veux que ton Ăąme, divaguant sur ma peau. une fleur, une femme, dans son cƓur RomĂ©o. je ne suis que ton ombre, ton souffle lancinant. dans ton cƓur, dans le sombre animĂ© lentement.
et la nuit je pleure des larmes qui coulent le long de mes joues.
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janelher · 2 years
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« Boulevard des Capucines »
Comme une cascade aux pierres
Plus vieilles que le temps
Elle chantera,
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Et qu'est-ce que ça détend
Mouton noir,
Elle en est fière
En abuse et dans les champs
Elle sautille,
Scintille au milieu des frères
Elle est bêle et ça surprend
Le berger s'entête
À mâchouiller son frein
Mais elle l'envoie paître
Enfin !
Comme un fou aux prières
Plus vieilles que le temps
Elle va au-devant de rivières
Qui changent sans cesse de courants
Prend de l'âge et nage vers
Son destin,
Sans fin chantant
La bulle d'un brochet se perd
Rien qu'en l'écoutant
Et le lit s'inquiète
Elle chante jusqu'à la lie,
Rien
Ne l'arrête non rien
Enfin...
Sauf là,
Sur son épaule,
Cet amour lancinant
Doucement qui la frôle
Et verse
Des regrets qui s'échappent
Dans la ville,
La nuit
Un souffle qui la happe
Au long du fil de sa vie
Des regrets qui s'échappent
Dans la ville,
La nuit
Et sans lui,
Elle chante pas
Sans lui sa voix craque
Elle crie des mots en vrac
Mais elle chante pas
Ou alors chante à peine
À larmes et à sourires
Et comme les étoiles comprennent
Elle chante qu'elle n'a plus rien à dire
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thatssoplizzy · 4 months
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Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant De nos corps dans le sombre animĂ©s lentement Et la nuit quand tout est sombre je te regarde danser
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aldhar-ibn-beju · 4 months
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Le Greenwashing (3) : Le retour
Les sƓurs Coll quittĂšrent leur appartement crasseux dans le bloc bleu dĂ©labrĂ© de la citĂ© bidonville de Carenz Baraques. Le couloir sombre de l'Ă©tage ressemblait Ă  un fanal de cauchemars oubliĂ©s, oĂč les ombres Ă©taient tapies et oĂč tout espoir Ă©tait mort depuis longtemps.
"Tina, tu crois qu'on peut laisser maman comme ça ? Peut-ĂȘtre devrions-nous au moins l'allonger sur le canapĂ© ?", murmura Gina, sa voix n'Ă©tant plus qu'un souffle dans le sombre silence.
Comme toujours, la gĂ©nitrice alcoolique des sƓurs s'Ă©tait effondrĂ©e en Ă©tat d'Ă©briĂ©tĂ© dans la cuisine de son logement, aprĂšs avoir longuement vomi. Comme d'habitude, l'odeur du vomi et du dĂ©sespoir flottait lourdement dans l'air moisi de l'appartement louĂ©, qui ressemblait plus Ă  un tombeau crasseux qu'Ă  une habitation humaine.
"Gina, petit agneau, nous devrions laisser la vieille. Elle recommence dĂ©jĂ  Ă  stresser dĂšs que tu la rĂ©veilles de ses doux rĂȘves avec 99 jeunes hommes", rĂ©torqua Tina avec un rire amer qui rĂ©sonnait dans l'obscuritĂ© comme le cri d'une Ăąme perdue.
Les sƓurs continuĂšrent Ă  avancer dans le couloir lugubre, leurs pas Ă  peine audibles sur le linolĂ©um graisseux. Elles arrivĂšrent enfin Ă  la porte de l'ascenseur, dont la vue Ă©voquait le portail d'un enfer pourri, oĂč l'on pouvait abandonner tout espoir.
"Alors, les salopes en chaleur, oĂč va-t-on ?"
Pendant ce temps, Pierre BĂ©lier, affectueusement appelĂ© "Peeping Fuzzy", Ă©tait sorti d'une des unitĂ©s d'habitation qui ressemblait plutĂŽt Ă  la grotte puante d'un homme de Neandertal. ConformĂ©ment Ă  son surnom, ce personnage vraiment peu attirant aimait regarder sans se faire remarquer. Tandis que son regard avide jaugeait les sƓurs comme des proies, il passa ses doigts velus dans sa chevelure grasse et Ă©tira son corps corpulent d'un air de dĂ©fi.
"Eh bien, que diriez-vous d'une petite fĂȘte chez moi ? J'ai la meilleure came au sud de Port-RĂ©al !", couina Fuzzy d'un ton baveux et avec un sourire dĂ©goĂ»tant qui laissait apparaĂźtre ses dents pourries.
"Va te faire voir, voyeur ! Si tu ne pars pas tout de suite, tu vas entamer un voyage dont personne n'est jamais revenu ! Peut-ĂȘtre que je te donnerai aussi une balle en or".
Les mots sifflés de Gina et son regard dur intimidÚrent tellement le voyeur qu'il se retira dans son trou puant, tremblant de peur de tout son corps, accompagné par les rires stupides de la dodue Gina.
Tina, elle, est restĂ©e silencieuse et a appuyĂ© plusieurs fois sur le bouton de l'ascenseur, qui s'est finalement illuminĂ© d'un jaune vacillant. Pendant ce temps, sa sƓur, peu dotĂ©e de capacitĂ©s cognitives, avait largement maĂźtrisĂ© sa crise d'hilaritĂ© et se sentait obligĂ©e de commenter cet Ă©vĂ©nement dĂ©plaisant avec sa maniĂšre habituelle.
"Quel type répugnant ! Je vais devoir dire quelque chose à Big Mike pour qu'il s'occupe de ce type".
"Mon Dieu, cet abruti ! Il n'en a rien à faire du voyeur !", Tina leva les yeux au ciel, agacée.
Gina, une expression exaltĂ©e et indignĂ©e sur le visage, regarda sa sƓur d'un air rĂ©probateur. "Tu es juste jalouse ! Mikey n'aime que moi et pas les 50 autres meufs qui lui courent aprĂšs. Il va montrer Ă  ce type ce qu'il faut faire ! Tu sais, Tina, Big Mike est tout simplement incroyable. Il a ce charisme brutal, mais en quelque sorte sexy".
Tina poussa un profond soupir et interrompit sa sƓur d'un ton qui oscillait entre la rĂ©signation et la patience irritĂ©e. "Gina, je t'ai dĂ©jĂ  dit mille fois que Big Mike est un parfait idiot. Son gang a peut-ĂȘtre un peu de pouvoir, mais lui-mĂȘme n'est rien d'autre qu'une brute creuse sans esprit, qui saute quand Ma Barker le regarde de travers ! Mieux vaut que je m'occupe moi-mĂȘme de notre voyeur. On verra bien s'il est toujours aussi insistant sans son zizi".
L'ascenseur arriva enfin à l'étage et les portes s'ouvrirent dans un grincement lancinant. Mais au lieu de l'intérieur délabré d'un ascenseur négligé auquel ils s'attendaient, c'est un paysage étrange qui s'étendait devant eux. Une taïga aux arbres enneigés et à l'air glacial s'étendait, un contraste choquant avec le triste quartier d'immeubles. De ce monde étrange, une silhouette s'approchait lentement, comme si elle venait d'une époque révolue.
Gina fixa la scĂšne devant eux, perplexe, et fit une remarque digne de son niveau intellectuel : "C'est une putain de forĂȘt de sapins de NoĂ«l ou quoi ?"
Tina, qui a rĂ©agi rapidement, a sorti son couteau Ă  cran d'arrĂȘt et s'est prĂ©parĂ©e Ă  un Ă©ventuel combat, tout en observant l'apparition en silence et Ă  l'affĂ»t. Mais avant que la confrontation n'ait lieu, la druidesse fit un geste mystĂ©rieux et les deux sƓurs se transformĂšrent en louves surdimensionnĂ©es.
La druidesse, dĂ©sormais dĂ©finitivement entrĂ©e dans ce monde, Ă©tait fidĂšlement escortĂ©e par les sƓurs Coll transformĂ©es. Leur prĂ©sence apportait un calme inquiĂ©tant alors qu'elle arpentait les couloirs dĂ©serts de la citĂ© perdue des hauts immeubles, Ă  la recherche d'autres Ăąmes Ă  transformer en son armĂ©e magique de la nature.
La flamme des tĂ©nĂšbres absolues flambait dans son cƓur alors qu'elle affrontait le destin dans ce monde perdu.
Suite Ă  donner
© 2024 Q.A.Juyub
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mamieishere · 1 year
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Le piano de la gare
On ne peut pas dire qu'il fasse beau, pas qu'il fasse mauvais non plus.
Comme dans la plupart des halls de gare, des personnes en transit, certains lisent, certains jouent sur leur téléphone et d'autres écoutent les pianistes.
Elle doit avoir 18 ans tout au plus, elle fait glisser ses doigts pour quelques accords, s'arrĂȘte puis recommence. La lettre Ă  Elise, Requiem for a dream, moonlight sonata et comptine d'un autre Ă©tĂ©.
On entend que le piano est désaccordé, il sonne creux ou un peu décalé. Et tout à coup, plus rien.
14h, elle s'arrĂȘte, se lĂšve et s'en va pour prendre son train direction les montagnes. Non pas qu'elle me l'ai dit, c'est juste le seul dĂ©part Ă  cette heure lĂ .
Un train arrive, d'autres partent, c'est la cohue. Des hommes d'affaire, des étudiants qui partent pour d'autres villes, des retraités sur le départ, des enfants rentrant de vacances en décalé.
Le train pour la capitale est annoncé, le hall se vide.
14h22, nouvelle heure, nouveau pianiste. Un homme cette fois, grand et musclĂ©. C'est la nocturne n°9 de Chopin qui rĂ©sonne cette fois. il porte un survĂȘtement floquĂ© que je devine ĂȘtre un club d'athlĂ©tisme. Il est chargĂ© comme un mulet, un sac de sport, une valise Ă  roulette et un sac plastique contenant des vĂȘtements surnumĂ©raires. C'est le premier que je vois utiliser les pĂ©dales du piano blanc. Puis, c'est une nouvelle nocturne qui rĂ©sonne, pas la mĂȘme version, mais la mĂȘme partition. C'est plus dĂ©cousu, plus rythmĂ©. L'enchaĂźnement est moins lancinant.
On dit que les musiciens sont bons en mathématiques. Probablement car leur esprit doit calculer le tempo, ajuster les notes, compter les soupirs. 14h32, Il est parti.
C'est Ă  ce moment oĂč on se dit que si le piano Ă©tait personnifiĂ© et pouvait se dĂ©placer, il serait peinĂ©. Au vu des chaĂźnes et des liens qui le retiennent Ă  l'estrade.
14h35, ce garçon lĂ  est bien plus timide. Il s'est d'abord assis discrĂštement sur le tabouret, sans en rĂ©gler la hauteur. Il a floutĂ© ses intentions en prenant son tĂ©lĂ©phone. Puis il a soulevĂ© le rabattement qui protĂšge les touches. Il s'exerce Ă  une main, le rĂ©sultat n'est pas heureux, les notes sont coupĂ©es, saccadĂ©es, timides comme lui. Ça reste nĂ©anmoins touchant, cette dĂ©termination Ă  vouloir s'essayer. Ça y est, il joue Ă  deux mains. La coordination est naissante mais il semble parfaitement connaĂźtre sa partition. Les gens autour, semblent de ne pas entendre son acharnement. Les minutes passent, c'est moins hachĂ©, les notes s'enchaĂźnent mieux malgrĂ© les ratĂ©s. Et il s'est Ă©clipsĂ©, aussi discrĂštement qu'il est venu, en un souffle, il a disparu et le temps est reparti.
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deafening5ilence · 2 years
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Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement
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mmepastel · 1 year
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J’ai entendu hier que ce livre avait obtenu le Prix Inter, aprĂšs avoir remportĂ© celui du Monde. Le sujet m’intĂ©resse : la colonisation de l’AlgĂ©rie, pour des raisons familiales, originelles, couvertes d’un voile de gĂȘne et de tristesse.
J’ai donc lu, rapidement car il est court et intense, ce roman puissant de Mathieu Belezi.
Sans introduction ou dĂ©tours, on est plongĂ©s dans l’AlgĂ©rie du XIXe siĂšcle, aux alentours probablement de 1830-1840, Ă  travers les voix de deux personnages : SĂ©raphine, mĂšre de famille venue chercher l’Eldorado promis par la RĂ©publique avec son mari, ses trois enfants, sa sƓur et son neveu, et celle d’un soldat chargĂ© de « pacifier », parmi son escadron, les barbares d’Afrique. Ce sont leurs voix que l’on nous donne Ă  lire et grĂące au talent de l’auteur, Ă  entendre. Brutes. Sans contextualisation autre que celle de notre esprit, Ă©tourdi par tant de malheurs.
Les voix parlent, et l’écriture se trouve Ă  mi chemin entre oralitĂ© et poĂ©sie en prose, confĂ©rant aux mots lyrisme, souffle, Ă©lan, avec rythme lancinant, charriant mots et sensations comme un feu qui emporte tout, qui consume littĂ©ralement la page.
Ce livre est assez stupĂ©fiant. Remarquablement Ă©crit, extrĂȘmement puissant.
Ne connaissant pas vraiment ce pan de l’Histoire, j’ai Ă©tĂ© profondĂ©ment choquĂ©e de la violence des faits relatĂ©s. Évidemment, je me doutais que la colonisation, toute colonisation n’a pas dĂ» (n’a pas pu, ne peut PAS) se faire dans la douceur ; mais je ne m’imaginais pas la barbarie des actes des soldats français, convaincus qu’ils incarnaient les LumiĂšres, la civilisation, et que le peuple Ă  conquĂ©rir, inculte, devait se soumettre par la force et la peur, donc par la violence. GalvanisĂ©s par la certitude de la nĂ©cessitĂ© de leur cause, ainsi que par des instincts virils et sanguinaires moins aisĂ©ment justifiables, assommĂ©s par l’alcool et la griserie de conquĂȘte des villages et des corps, le plaisir du vol, pur, la jouissance de la possession arrachĂ©e, ils se livrĂšrent Ă  un massacre Ă©tourdissant. J’ai vĂ©rifiĂ©, ces informations ne semblent pas exagĂ©rĂ©es.
La voix de SĂ©raphine offre un contrepoint troublant, celui des colons agricoles, d’abord logĂ©s en plein hiver sous des tentes sommaires, vivant dans la promiscuitĂ©, la crasse, le froid, la puanteur, puis dans des cabanes, chargĂ©s d’apporter la culture sur des terres arides et dures. Lourde tĂąche, pour tous dont on devine que nombre d’entre eux se demandent, comme SĂ©raphine ce qu’ils font lĂ , face Ă  des dangers nouveaux : craintes des algĂ©riens voulant se rebeller, Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra, dysenterie, maladies diverses, solitude, Ă©puisement. En fait de paradis, ils se retrouvent en enfer, malgrĂ© leurs efforts, malgrĂ© l’espoir qui essaie de tenir comme une flamme vacillante.
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est puissant et ce, d’une atroce maniĂšre. On ne peut mĂȘme pas lui en vouloir d’ĂȘtre fictionnel, car on devine qu’il est proche de la vĂ©ritĂ©, celle que les cours ne nous ont pas appris.
J’ai Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©e, profondĂ©ment. J’ai rĂ©flĂ©chi Ă  mon malaise. Il vient sans doute d’une forme de dĂ©nuement psychologique chez les deux personnages. Ils semblent ne pas penser. N’ĂȘtre que dans leurs sensations et intuitions. Soif sanguinaire de conquĂȘte pour le soldat, dĂ©sir de survie pour la mĂšre de famille. Ça me laisse perplexe. Au XIXe siĂšcle, en choisissant cette vie de colon, Ă©tait-on forcĂ©ment dĂ©muni de toute considĂ©ration pour un autre peuple ? L’aveuglement nĂ©cessaire Ă  cette mission Ă©tait-il forcĂ©ment aussi total ? Peut-ĂȘtre bien. Ou peut-ĂȘtre que l’écrivain voulait juste Ă©crire ce rĂ©cit-lĂ , sans nuance, façon coup de poing, pour dire l’horreur de cette guerre absurde, injustifiable, la folie des hommes qui fantasment leurs vies. Peut-ĂȘtre que c’est tout simplement difficile Ă  croire, aussi insupportable que de contempler le soleil en face.
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louispineau · 2 years
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CINÉMA | Holy Spider (Les Nuits de Mashhad) 2022 : laisse dans un Ă©tat vague, happant, sans concessions, Ă©branlĂ©, complĂštement abasourdi !
réalisé par Ali ABBASI
★ 6 | L'impression d'ĂȘtre abasourdi, que ce monde pourtant si vaste oĂč mille voyages puisses ĂȘtre parcourus et autant de visages confondues, que je ne me serai finalement Ă©garĂ©, qu'il n'y ai plus que Mashhad, endroit viscĂ©ral mais paradoxalement dĂ©barrassĂ©, dĂ©pouillĂ© de toute joie de vivre. Cet endroit m'enivre, son atmosphĂšre, on se laisse volontiers autant s'enfoncer dans la nuit noire que dans la laideur du jour en espĂ©rant savoir peut-ĂȘtre ce qu'il s'y passe, maintenu en haleine par ce climat d'oppression qui n'a pas seulement l'odeur du soufre mais, celle aussi de la corruption, de la drogue, une odeur de crasse qui embaume les narines et qui serait sans cesse sur le point d'imploser mais qui resterait pourtant stable, maintenu en survie d'on ne sait quelle façon car surtout, le film nous demande de bien croire que les choses ne sont pas si simples qu'il n'y parait. Le souffle donc profond, c'est avec le visage pĂąle qu'on avance et qu'on languis impatiemment d'avoir Ă  ĂȘtre plaquĂ© au sol par la rĂ©alitĂ©, mais ce visage pĂąle c'est probablement tout ce que le film parvient Ă  nous flanquer tout le long, entrant le ventre creux dans cette ville, comme si manger n'avait jamais Ă©tĂ© un besoin vitale, on se dĂ©couvre comme privĂ© de rĂȘves pour la premiĂšre fois, assistant Ă  un monde froid, subissant ce qui serait la folie... dĂ©concertĂ© on ne saurait la dĂ©finir exactement tant elle peut ĂȘtre protĂ©iforme, mais le film ne faisant que la montrer dans son plus simple appareil qu'on s'y retrouve qu'uniquement confrontĂ©, ne sachant comment rĂ©agir, qui vĂ©ritablement appeler au secours en ces lieux Ă©triquĂ©s qui laisse Ă  peine respirer, laissĂ© donc Ă  notre propre sort nous aussi. FigĂ©, immobilisĂ© lĂ , au fond de notre siĂšge, le film ne nous apprend rien, ce n'est pas son but, il reste silencieux, lancinant, la rĂ©alitĂ© on la connaissait dĂšs le dĂ©part et il non, il ne nous donnera finalement satisfaction aucunement d'aucun fantasme moribonde gratuit pour esthĂ©tisĂ© son Ɠuvre ou scĂ©narisĂ© une surenchĂšre de la violence pour gavĂ© l'appĂ©tit d'une partie du public peut-ĂȘtre pistant les films gores pour quelques minutes d'extase. Non, il ne nous laissera rien d'autre que la rĂ©alitĂ© Ă  avaler, sans artifice, nous laissant simplement repartir avec ce mĂȘme ventre creux mais, happant, sa rĂ©alitĂ© ne nous quitte pas, on la ressasse, comme si elle prenait le pas sur tout le reste. Les mains dans les poches, on trace ensuite son chemin pour retourner chez soi, mais ce film reste dans ta tĂȘte, comme un bruit blanc oĂč tu te demandes pourquoi est-ce que ce que tu viens de voir te donne l'impression d'avoir comme pris une cuite en pleine semaine et devoir reprendre le travail le lendemain, il est oĂč le problĂšme ? RĂ©flĂ©chir Ă  tout ça devient comme ĂȘtre perdue dans un blizzard. Ce film c'est ça, il te laisse dans un Ă©tat vague, Ă©branlĂ© peu importe ce que tu peux croire, ne pas croire ou savoir, car mĂȘme conscient de ça, des formes de violences qui sĂ©vissent dans le monde, il te happe, ne te mĂ©nage pas, et te laisse repartir les pieds sciĂ©s, te laissant te dĂ©brouiller pour refaire surface aprĂšs ça... Seuls points nĂ©gatif que je soulĂšverais avec ce film c'est son manque de subtilitĂ© Ă  la fin et la façon dont la mise en scĂšne peut ĂȘtre menĂ©e sur tout le long ressemblant trop aux thrillers amĂ©ricains (ex : musique oppressante lors des scĂšnes avec le serial killer, maniĂšre de filmer la ville la nuit) et par consĂ©quent, rendant le film trop prĂ©visible, trop ordinaire, trop convenue, jamais on ne se sens vraiment dĂ©paysĂ©, c'est filmer comme si on Ă©tait aux state dans les villes de l'Ouest alors qu'on est sensĂ© ĂȘtre Ă  l'Est au Moyen-Orient. C'est le seul bĂ©mol que j'y trouve pour ne pas le trouver rĂ©ussit mais uniquement intĂ©ressant.
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How MHA boys react to reader singing the intro of Amour Plastique by Videoclub fluently
Tamaki Amajiki
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You walked inside a public library, looking for an empty space to sit on. You found yourself in the horror section where almost nobody went. Well, you really didn't care as long as you were alone.
Sitting down on the floor, your back against the wall, you pulled out your phone and put your earphones on before plugging it in. You played your favorite song which was "Amour Plastique" a french song. You weren't french or anything close to it but you knew how to pronounce the lyrics.
You played the song and you closed your eyes, singing along to the lyrics.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You sang those lines repeatedly, you stopped once you felt someone gazing at you. You opened your eyes and the first thing you saw were indigo coloured eyes from behind the books on the shelves staring at yours. "U-uh.." you said standing up and pulling your earphones out. The eyes widened and the books fell from the shelves revealing your classmate, Tamaki Amajiki. He had bumped his head on the shelf, causing the books to fall out.
"Amajiki-kun, were you just watching me..?" you asked approaching him "N-n-no! I-i was just p-passing b-by and uh... y-yeah i was w-watching a-and listening t-to you sing.." you just stared at him "i-i hope y-you don't find me more w-weird.." he mumbled which you heard "I don't, i'm just a little shocked." you replied "Well since we're already here, i guess i'll just confess" you smirked "W-what do you m-mean b-by that..?" he asked "I'm practicing so that i could sing that song for you." you admitted
"W-what..? Y-your singing was so f-fluent.. T-that was all for m-me?" he questioned "Yeah. I've been working on it for weeks, i'm not french so that's why." you replied smiling at him "So? How was it? My singing."
"I-it was amazing. I almost t-thought you were actually f-french.." he said facing you instead of the shelf
"Thanks Amajiki."
Izuku Midoriya
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You sat down on the couch of your dorm room waiting for Izuku so the two of you could finally spend some time together.
After some time he finally arrived, he had a plastic bag filled with both your favorite drinks and snacks, he saw the new controller you bought just for him. But before the two of you could start playing [favorite game] you pulled out your phone "Hey Izuku, want me to sing a little before we start?" you asked "Sure! What song will you sing?" Izuku asked, you just smiled at him and the instrumental of Amour Plastique started playing on your phone. You closed your eyes and started singing.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You finished singing. You opened your eyes and saw Izuku staring at you, blushing a little. He shaked his head "Wow! That was awesome! What language was that?" He asked smiling "It was french, i'm not fluent with french but i nailed at pronouncing the lyrics!" you exclaimed "Haha, you sure did! You should sing to me more often!" Izuku beamed. You stared at him because you were only joking about nailing the pronounciation part, you grinned "I will, Izuku."
Shoto Todoroki
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Shoto was waiting right outside of your dorm room, so that his date with you could finally start. You opened the door and met him there. "Ready to go?" he asked offering you his hand "Yeah." you took his hand and gave it a squeeze walking towards the hallway.
You went into a café, an amusement park, the mall, an arcade.
Once you walk into the arcade you couldn't help but notice the tiny pods with karaokes inside of it (A/n: idk what those are called sorry) Shoto noticed how you stared at the pods, so he grabbed your hand and led you inside.
You looked at the list of possible songs you could sing for him. There's one song that caught your eye. "Amour Plastique" by Videoclub. Before you typed the code in the karaoke, you asked Shoto "Is it alright if i go first?" He nodded. "Yeah sure."
You typed the code in and the instrumental started playing, you took a deep breath and started singing.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You stopped singing and noticed Shoto's eyes were sparkling "Sorry those were the only part i could sing, i don't even know if i pronounced the words properly ehehe.." you said putting the mic down "No no no, it was beautiful actually, your pronounciations were perfect." he protested "Really?" you confirmed
He nodded and sat beside you, putting a kiss on your cheek "I'm having fun with our date." Shoto said, slightly blushing
You smiled at him "Me too."
Katsuki Bakugo
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Finally a break from training, you immediately head over to the rooftop, sitting on the railing. You were trying to correctly pronounce the lyrics of a certain french song. Not because you wanted to sing for anyone, for yourself rather.
You pulled your phone out and put your headphones on. You played the song Amour Plastique so you could start singing along
Bakugo was just passing by, then he saw you. He thought you were going to jump off the school building so he ran over to you shouting "HEY! DON'T-" he was cut off by you singing
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You took your headphones off and coiled them around your neck. You turned around saw Bakugo looking down. "B-bakugo?" you asked "Don't scare me like that you dumbass, i thought you were going to jump off." he said, still looking down
You got off the railing and hugged him, surprisingly he hugged back. Even though the two of you barely talked in class. He rested his head on your shoulder. "Bakugo, what got you like this hmm?" He didn't answer. He just hugged you tighter as you stroked his hair to calm him down
The two of you stayed like that for a while until you saw Kirishima and Kaminari staring at you both
"OHOHO WHAT'S THIS? BAKUGO IS GOING SOFT" Kaminari teased
"WHAT'D YOU SAY YOU PIKACHU FUCK!?" Bakugo let go of you and faced Kaminari
Welp, atleast he's back to normal. You and Kirishima just laughed at Bakugo and Kaminari fighting.
A/n: i live for soft bakugo.
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owmonsieur · 3 years
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Louis Phillipe III Happy New Year “je ne veux que ton ñme divaguant sur ma peau, une fleur, une femme, le souffle lancinant de nos corps dans le sombre.” - Amour Plastique
Louis usou os tons tradicionais de branco como era pedido nas tradiçÔes mas fez questĂŁo de usar uma coroa, um pedido incomum para um prĂ­ncipe e o Bourbon mais novo jamais usava uma, nĂŁo, esse era um ornamento para o Rei Cedric. Se nĂŁo estivesse claro a vinda do mesmo a IllĂ©a, o toque sĂștil do objeto faria o papel, um alerta para o que viria a seguir, os boatos começariam como ele queria. Estaria o prĂ­ncipe querendo tomar o lugar do irmĂŁo? Se tudo ocorresse bem, como cautelosamente calculou nos Ășltimos anos trabalhando por trĂĄs da sombra do atual regente da França, o novo ano que começava traria mudanças para os franceses. IllĂ©a agora tinha Alexander Schreave como Rei, porque nĂŁo aproveitar a deixa para a França mudar tambĂ©m? Louis faria questĂŁo disso, o mais rĂĄpido possĂ­vel.
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janelher · 3 years
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« Boulevard des Capucines »
Comme une cascade aux pierres
Plus vieilles que le temps
Elle chantera,
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Et qu'est-ce que ça détend
Mouton noir,
Elle en est fiĂšre
Elle en abuse et dans les champs
Saute,
Sautille au milieu des frĂšres
Elle est bĂȘle et ça surprend
Le berger s'entĂȘte
À mñchouiller son frein
Et elle l'envoie paĂźtre
Enfin !
Comme un fou aux priĂšres
Plus vieilles que le temps
Elle va au-devant de riviĂšres
Qui changent sans cesse de courants
Prend de l'Ăąge et nage vers
Son destin,
Sans fin chantant
La bulle d'un brochet se perd
Rien qu'en l'Ă©coutant
Et le lit s'inquiĂšte
Chante jusqu'Ă  la lie,
Rien
Ne l'arrĂȘte non rien
Enfin...
Sauf lĂ ,
Sur son Ă©paule,
Cet amour lancinant
Doucement qui la frĂŽle
Et verse
Des regrets qui s'Ă©chappent
Dans la ville,
La nuit
Un souffle qui la happe
Comme le fil de sa vie
Des regrets qui s'Ă©chappent
Dans la ville,
La nuit
Et sans lui,
Elle chante pas
Sans lui sa voix craque
Elle dit des mots en vrac
Chante pas
Ou alors chante Ă  peine
À larmes et à sourires
Comme les Ă©toiles comprennent
Elle chante qu'elle n'a plus rien Ă  dire
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ayeforalexxx · 3 years
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In my mind everything wanders, I get lost in your eyes
Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
I'm drowning in the wave of your loving gaze
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
I only want your soul wandering on my skin
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
A flower, a woman in your heart Romeo
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
I'm just your name, the throbbing breath
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
Of our bodies in the dark moving slowly
De nos corps dans le sombre animés lentement
And at night I cry tears running down my cheeks
Et la nuit je pleure des larmes qui coulent le long de mes joues
I only think of you when the dark day falls on me
Je ne pense Ă  toi que quand le jour sombre, que s'abattent sur moi
My sad demons, in the bottomless abyss
Mes tristes démons, dans l'abßme sans fond
Love me until the roses wither
Aime-moi jusqu'Ă  ce que les roses fanent
May our souls sink into deep limbo
Que nos Ăąmes sombrent dans les limbes profondes
And at night when everything is dark I watch you dance
Et la nuit, quand tout est sombre, je te regarde danser
I echo in kisses, along your chest
Je résonne en baisers, le long de ta poitrine
Lost in the avalanche of my lost heart
Perdue dans l'avalanche de mon cƓur Ă©garĂ©
Who are you where are you
Qui es-tu, oĂč es-tu
By the tears, by the laughter of your frightened shadow
Par les pleurs, par les rires de ton ombre effarée
I echo in kisses
Je résonne en baisers
In my mind everything wanders, I get lost in your eyes
Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
I'm drowning in the wave of your loving gaze
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
I only want your soul wandering on my skin
Je ne veux que ton Ăąme divaguant sur ma peau
A flower, a woman in your heart Romeo
Une fleur, une femme dans ton cƓur RomĂ©o
I'm just your name, the throbbing breath
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
Of our bodies in the dark moving slowly
De nos corps dans le sombre animés lentement
And at night when everything is dark I watch you dance
Et la nuit quand tout est sombre je te regarde danser
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nuit-pourpre · 3 years
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Perséphone [ch.01]
[Soft-SF]
*
Les gouttes de pluie tombaient comme des fientes. La tÎle récitait sa priÚre.
Du dîme, un souffle humide transpirait sur les toitures avec fracas. La Bulle semblait un poumon à l’agonie.
On voyait de grandes travĂ©es mĂ©talliques se courber sur plus d’un kilomĂštre, du sol jusqu’à la clĂ© de voĂ»te. Un Ă©pais et sombre bulbe de polymĂšres les reliait entre elles.
L’intĂ©rieur de la Bulle Ă©tait bardĂ© de projecteurs qui diffusaient un langoureux tamis de lumiĂšre bleue en contrebas, dans toutes les ruelles et sur toutes les petites placettes de ce quartier de plaisance.
Un trĂšs jeune gosse ouvrit la bouche, la tĂȘte en l’air, pour capter un peu d’eau potable sous l’averse du dĂŽme. Il fut tirĂ© par un gamin plus ĂągĂ©, qui fuyait un robot patrouilleur aprĂšs avoir volĂ© une brochette sur un grill. La viande fumante entre les dents, il avait dĂ©jĂ  englouti la tĂȘte du lĂ©zard et se lĂ©chait les doigts, courant mesurĂ©ment parmi la foule. Le lent et pesant synthĂ©tique, sur ses trois roues oxydĂ©es, mit rapidement un terme Ă  la poursuite et s’en retourna au poste, dans un grincement d’essieu dĂ©sabusĂ©. Il faillit bousculer une femme qui s’affairait Ă  installer l’auvent de son seuil, sous l’averse, et qui rentra ensuite dans sa cabane oĂč des pleurs de bĂ©bĂ©s retentissaient.
Sous un porche putride, le sifflement d’une petite turbine se faisait entendre, provoquant la posture affolĂ©e d’un chien errant qui se mit Ă  japper avant de dĂ©taler dans le caniveau.
C’était l’agitation banale de Coramine. La citĂ© voisine, Ranfaris, Ă©tait protĂ©gĂ©e par un dĂŽme cinq fois plus Ă©tendu, et Ă©tait vingt fois plus peuplĂ©e. LĂ  bas, c’était vraiment une fourmiliĂšre.
L’armurier fit une grimace Ă  son client. Il dĂ©gagea le cran de son arme de poing et visa juste derriĂšre lui, Ă  cĂŽtĂ© de la porte de la remise. La boutique fut traversĂ©e d’un tonnerre sec et strident qui fit frĂ©mir ou sursauter quelques passants. Rien de plus. Les gens du coin Ă©taient habituĂ©s.
Il tira un coup, puis trois autres. Chacun se dĂ©tendait avec un sifflement d’ultrasons, pour charger le tir suivant. Les impacts firent Ă©clater le sac de sable gris au fond de la boutique. Il porta Ă  sa vieille oreille le pistolet vibrant, que les tirs avaient Ă©poussetĂ©.
Nan, grommela-t-il en secouant la tĂȘte. Ce genre de modĂšle n’a rien Ă  foutre dans le dĂ©sert oĂč tu l’as trimballé  Mais si je pousse l’attaque du percuteur, ça sera encore pire, la seringue est trop fragile pour refroidir Ă  cette vitesse. J’entends dĂ©jĂ  le noyau m’insulter en binaire Ă  cause de la surchauffe !
Besp grogna sous sa moustache. Le mercenaire connaissait mal ces nouvelles armes de contrebande. Les receleurs en avaient toujours à vendre mais le travail pour en Îter les balises de sûreté endommageait souvent les piÚces.
Tu la tiens d’oĂč, cette arme, Besp ? demanda le vendeur soucieux.
Offerte. Le fabricant est mon sponsor.
TrĂšs drĂŽle
 Plus sĂ©rieusement, Besp, c’est pas fait pour ton mĂ©tier, ces machines.
Pour quoi c’est fait, alors ?
Il avait soupirĂ© cette derniĂšre phrase en ĂŽtant sa veste, lourde et crasseuse. Il passa un doigt dans la doublure de son dos, dĂ©couvrant le tatouage atrocement dĂ©lavĂ© qu’il portait Ă  l’avant-bras. Il sortit de la poche secrĂšte un rouleau plastifiĂ©.
C’était une monnaie qu’utilisaient encore les lunes de la ceinture intĂ©rieure. Celles trop Ă©loignĂ©es de SĂ©lĂ©nĂ©. Hors de portĂ©e du RĂȘve et de ses satellites. Ici, sur la 23, le RĂȘve ne parvenait qu’une infime partie de l’annĂ©e, pendant dix jours environ, lorsque son orbite la faisait passer dans l’aura de la 7. C’était trop peu de temps pour qu’une escouade ait le temps d’atterrir et d’assembler un relais. Alors, la 23, comme presque toutes les autres lunes intĂ©rieures, restait libre du RĂȘve et de son emprise. Tout le commerce se faisait en orbite.
Alors donne-moi un vieux flingue, fit Besp en jetant le rouleau sur le comptoir.
L’armurier usĂ© et squelettique arrondit ses yeux livides et le dĂ©visagea.
Tu veux dire un modĂšle plus ancien ? J’en ai un de l’an 214 qui supporte mieux les poussiĂšres atmosphĂ©riques.
Je veux dire un flingue normal. Qu’il faut approvisionner. Pas une foutue imprimante 3D qui lñche dùs que le ciel se couvre
 
T’es sĂ»r ? La derniĂšre fois tu t’es retrouvĂ© Ă  court de munitions. Tu prĂ©fĂšres pas plutĂŽt apprendre Ă  tirer autrement ? Une fois qu’on a pris le coup

La thune te suffit pas, vieil homme ?
On n’entendit plus que la symphonie de la pluie grasse sur les toits. Il Ă©mit un claquement de langue de dĂ©sapprobation et fourra le rouleau dans la poche de son tablier, en tournant les talons. Il revient bientĂŽt de l’arriĂšre-boutique en claudiquant sur une canne faite Ă  partir d’un tuyau. Et le contenu de ses doigts frĂȘles retentit lourdement sous les yeux de l’homme de main.
Le barillet Ă©tait splendide. MalgrĂ© la rouille apparente, il se dĂ©gageait de l’arme une fiabilitĂ© Ă©prouvĂ©e, une densitĂ© qui fit vibrer les os de Besp avec une anticipation grisante.
Besp. Un jouet pareil, ça vaut quatre fois ce que tu m’as donnĂ©.
Je te laisse l’ancien. Il te tiendra compagnie. Moi j’en peux plus de l’entendre geindre
 
Je le compte déjà, quand je dis que ça vaut le quart.
Oui, j’en suis dĂ©solé  
Le vieux ne bougea pas, regardant simplement Besp glisser l’arme dans sa gaine et jeter sur son Ă©paule le lourd sac de munitions qu’il venait de lui donner, en faisant de grandes mimiques contrariĂ©es. Le mercenaire et piĂštre comĂ©dien fouilla ensuite ses poches, l’air penaud, Ă  la recherche d’autres objets de valeur, promettant de le payer plus tard, minaudant pour un Ă©niĂšme crĂ©dit
 Puis il remarqua l’Ɠil que lui lançait le vieux, et sa sĂ©rĂ©nitĂ© statique, il demanda :
Tu as un travail pour moi, c’est ça ?
L’armurier acquiesça.
**
La grotte exhalait une odeur rance.
On aurait dit un poison volatile et discret, comme celui qu’utilisait la pĂšgre de Ranfaris dans les cellules des cloaques, quand elle voulait se dĂ©barrasser de quelqu’un. Mais l’odeur Ă©tait vaguement plus
 mĂ©ridionale, fruitĂ©e, champĂȘtre. Il ne savait pas d’oĂč ce mot lui Ă©tait venu. C’était absurde.
À l’extĂ©rieur, le dĂ©sert se mortifiait sous la demi-nuit, comme une moisissure dans la pĂ©nombre d’une couveuse.
Il avait sillonné les pistes et les routes pendant trois jours depuis Coramine. Plein nord. Loin des marécages équatoriaux. Ce pays-là était sec.
Les bordures ocrĂ©es de l’horizon flambaient les fondations d’un ciel rougeĂątre. Sous cette latitude, l’atmosphĂšre particuliĂšre qui l’entourait donnait Ă  la Lune 23 cette obscuritĂ© sanguine, artĂ©rielle pendant quatorze heures. Mais ça n’avait rien Ă  voir avec l’uniformitĂ© orange et crĂ©pusculaire des seize heures de jour. Ce n’était pas non plus les trois heures de lever ou les trois heures de coucher, oĂč l’on voyait la voĂ»te transpercĂ©e de flammes d’or, comme des dragons spectraux qui dansaient avec des spasmes inquiĂ©tants. De toute façon, pendant ces heures-lĂ , il n’était pas recommandĂ© de sortir, en dehors des rites de passage des Orateurs de l’Oubli. Et ceux qui revenaient de ces rites, le faisaient rarement indemnes de corps et d’esprit.
L’obscuritĂ© de la demi-nuit, dĂ©cidĂ©ment, c’était son moment prĂ©fĂ©rĂ©. Il avait laissĂ© sa vieille vadrouilleuse sous un piton de roche, avec le side-car rempli de matĂ©riel de levage. Il avait pulvĂ©risĂ© les roues au butanoate d’éthyle. Les hommes-cactus ne viendraient pas renifler. Il ne savait pas pourquoi, mais ça marchait.
Il craqua sa barre fluorescente et la jeta devant lui aprĂšs avoir fait quelques pas dans la grotte. Le vieux tenait d’un fournisseur de passage que des fusĂ©es de dĂ©tresse s’en Ă©taient Ă©levĂ©es quelques jours auparavant. En gĂ©nĂ©ral, dans ces coins, c’était le signe qu’une expĂ©dition de rĂ©cupĂ©rateurs avait Ă©tĂ© refroidie par des hommes-cactus, une tempĂȘte de sable ou des arkab-yodeĂŻ. Le fournisseur avait voulu attendre la fin du carnage pour cueillir le butin. Il fallait le doubler.
Il vit la torche chimique dissiper les ombres. La lueur d’azur heurta le bord d’un puits Ă  trente mĂštres devant, et bascula dans les tĂ©nĂšbres. Au plafond, dans l’obscuritĂ© revenue, des yeux rouges s’allumĂšrent. Six yeux, diablement rapprochĂ©s. Ses muscles se tendirent et il dĂ©gaina. Le barillet Ă©tait plein. Il mit en joue et attendit.
Mais les yeux restaient ouverts, immobiles, sans que nul mouvement n’émane de la bĂȘte que la torche avait frappĂ©e dans son sommeil. En fait d’yeux, on aurait dit des diodes. Il tendit l’oreille.
Dans le noir presque complet, il entendit un grĂ©sillement. Ce n’était pas un animal. C’était une StĂšle sonique. Un module dĂ©fensif capable d’identifier la nature d’une intrusion et de diffuser un son prĂ©cis dans une direction ciblĂ©e. Il se couvrit bĂȘtement les oreilles. Ces frĂ©quences pouvaient tuer, lorsque la machine Ă©tait bien calibrĂ©e. AprĂšs quelques secondes Ă  dĂ©taler en direction de la sortie, il trĂ©bucha. Il entendit alors le grĂ©sillement, qui persistait. Trop haut, ou trop bas, ou trop usé  La StĂšle ne lui ferait aucun mal. Il rengaina et s’approcha du module. Soit les capteurs l’avaient pris pour un fennec - et c’était quand mĂȘme assez vexant - soit le temps avait passĂ© depuis l’abandon des lieux. Beaucoup de temps. Et il Ă©tait impossible de prĂ©dire quoi, ou qui, pouvait bien occuper ces cavernes dĂ©sormais.
Les six diodes formaient le clavier de la StĂšle. Besp l’ignora, glissa sous elle pour accĂ©der au puits et descendit avec son cĂąble jusqu’aux lueurs bleutĂ©es qu’il percevait Ă  quelques dizaines de mĂštres en-dessous. Prochain investissement, se dit-il : des implants pour la vue. Avec le quart du butin collectĂ© ici, que le vieux lui avait promis, il aurait sĂ»rement de quoi payer l’opĂ©ration. Il rĂȘvassa, dans le bruit lancinant du fil de rappel qui frottait sa hanche, mĂštre aprĂšs mĂštre. Les toubibs de la 23 Ă©taient les pires charlatans. Avec les moyens suffisants, il irait plutĂŽt trouver la prochaine navette pour PersĂ©phone. LĂ -bas, il y avait une vraie clinique, et des chirurgiens compĂ©tents. Mais le permis pour y sortir de la quarantaine Ă©tait exorbitant
 À moins de trouver ici une montagne d’or, cette voie royale le forçait Ă  diffĂ©rer. Et il dĂ©testait diffĂ©rer des trucs.
Ses bottes clapotĂšrent dans une flaque, au fond du puits. Il lui restait moins d’un mĂštre de cĂąble. Il dĂ©tacha l’enrouleur de sa ceinture et vit le bĂąton bleu que la chute avait expĂ©diĂ©. Il brillait au milieu d’un champ de stalagmites. L’air Ă©tait glacĂ©. Les oreilles accusaient la pression. Les stalactites, Ă  deux mĂštres Ă  peine au-dessus de leurs compagnes, faisaient l’effet d’une mĂąchoire minĂ©rale. Il se sentit comme un insecte prisonnier d’une plante carnivore. Certaines se rejoignaient, bardĂ©es de cristaux de sel. Il chercha les poulies et les caisses mentionnĂ©es par le trafiquant. Elles apparurent dans une alcĂŽve artificielle, creusĂ©e Ă  un mĂštre du sol, Ă  l’embout de l’immense salle prĂ©caire oĂč il dĂ©ambulait depuis quelques minutes. Il soupira, sortit de la menace pesante de cet enfer dentelĂ© pour se plaquer sous une paroi plus lisse, et rĂ©compensa son effort d’une poignĂ©e de baies fermentĂ©es.
Aucune trace d’un corps, ni d’aucun matĂ©riel d’expĂ©dition, dans cette cache. Mais ce qu’il vit dans les caissons Ă©tait trop beau pour la facilitĂ© qu’il avait eue Ă  les trouver. Les cinq contenants pesaient chacun le poids d’un buffloĂŻde mort. Ils Ă©taient remplis de gravats qui Ă©taient en fait les fragments d’une superbe roche taillĂ©e, dans un granit dont il n’avait jamais vu composition plus parfaite. Il alluma briĂšvement une petite diode blanche qu’il gardait dans sa poche de survie. Les cristaux de ces piĂšces Ă©taient littĂ©ralement de toutes les couleurs. Et la roche qui les cimentait avait un gris argentĂ© presque aussi impeccable que du mercure. Elle Ă©manait, mĂȘme dans le froid mordant des profondeurs, une moiteur tiĂšde qui faisait transpirer ses doigts Ă  leur contact.
Chose plus étonnante encore, ces pierres semblaient marquées de reliefs sombres, trÚs légers, comme si on les avait tatouées, par fusion de surface.
Les motifs formaient ce que Besp interpréta comme des glyphes.
Il dispersa les fragments sur le sol de la cavitĂ© et s’accroupit avec enthousiasme, examinant Ă  la lampe bleue comment les fragments pouvaient bien s’imbriquer. Ils semblaient avoir Ă©tĂ© arrachĂ©s brutalement Ă  une paroi, au marteau-piqueur ou pire, Ă  la dynamite ! Mais certains de ces “glyphes” avaient carrĂ©ment l’air de fonctionner ensemble. Il rĂ©flĂ©chit. Il Ă©tait Ă  l’abri, ici. La valse aux dragons d’or ne tarderait pas Ă  agiter le dĂ©sert, tout lĂ -haut
 Il avait bien trois heures devant lui pour retourner Ă  sa vadrouilleuse et commencer Ă  sortir les sacs, quand le jour serait levĂ©. Il mit une bonne heure Ă  trouver le premier assemblage du puzzle.
L’idĂ©e semblait meilleure sur le papier. À l’instant oĂč, les mains poisseuses, il rĂ©unit les deux pierres, son crĂąne vrilla comme si on l’agrafait de l’intĂ©rieur.
Il n’eut mĂȘme pas la force de hurler.
***
Les tĂ©nĂšbres Ă©taient complĂštes. Il n’aurait pas su dire combien de temps avait passĂ©, mais sa bouche n’était si sĂšche, ni pĂąteuse.
Ses muscles, eux, n’étaient que vaguement engourdis, comme  aprĂšs une sieste. Pourtant, lorsqu’il toucha du doigt sa lampe, elle Ă©tait plus inepte qu’un bĂąton. MĂȘme aprĂšs une vingtaine d’heures, en temps normal, ces torches continuaient d’irradier un faible spectre lumineux.
Il crut ĂȘtre devenu aveugle. Il repensa, paniquĂ©, Ă  ses projets d’implants oculaires. Puis il craqua la seconde lampe qu’il avait emportĂ©e dans ses sangles. La lumiĂšre revint. Celle-ci Ă©tait jaune. Elle fut si vive qu’elle l’aveugla presque, pendant un temps.
Il se vit affalĂ© au pied de l’alcĂŽve, les fragments luisants Ă©parpillĂ©s autour de lui. Mais un autre dĂ©tail le glaça : ils formaient une piste qui se perdait dans l’ombre, le long de la paroi, comme si quelqu’un les avait alignĂ©s.
Il n’avait pas tout explorĂ©. Il se leva, vĂ©rifia que son arme Ă©tait toujours en gaine, et suivit fĂ©brilement ce qui commençait Ă  lui rappeler un conte de son enfance.
À la fin du conte, le petit robot qui avait suivi la piste des fioles de carburant, tombait sur un culte de mĂ©canophiles de l’espace qui le dĂ©peçaient sans anesthĂ©sie avant de rĂ©assembler ses piĂšces en un mixeur de cuisine.
C’était sĂ»r. C’était lui, le petit robot. Mais lui Ă©tait bien en chair, il avait de l’expĂ©rience, et un gros flingue entre les mains.
AussitĂŽt la piste commencĂ©e, il vit des lueurs s’agiter dans son dos, et qui ne venaient clairement pas de sa lampe.
Il fit volte face et vit que les pierres qu’il avait dĂ©passĂ©es n’étaient plus lĂ .
Il tenta d’avancer en les gardant en vue. DerriĂšre son passage, les fragments de roche se fluidifiaient en rayonnant, comme de petites coulĂ©es de lave, puis s’enfuyaient comme de grosses chenilles, Ă  la vitesse de l’éclair, pour aller s’éteindre dans le noir.
La tĂȘte lui tourna. Son rire Ă©clata.
Il attendit quelques instants avant de poursuivre sa route, dans un Ă©troit tunnel. Il ne prĂȘta bientĂŽt plus attention aux mĂ©tamorphoses rutilantes qui fuyaient la galerie sous ses pas. MĂȘme le plus audacieux des cocktails de drogues dures qu’il avait jamais engloutis pendant une soirĂ©e en orbite, ne l’avait pas rendu aussi perplexe. Il se raccrocha Ă  la pensĂ©e qu’il Ă©tait en plein travail.
Les lanternes folles s’éteignirent pour de bon lorsqu’il atteignit une autre piĂšce. La piste s’arrĂȘtait lĂ .
Cet espace s’élevait dans des dimensions colossales. On aurait dit la Bulle de Coramine, version ville-fantĂŽme
 L'exiguĂŻtĂ© du tunnel qu’il venait d’emprunter la rendait vertigineuse.
Une obscuritĂ© de fin du monde enveloppait ce qu’il crut ĂȘtre une bĂątisse de pierre posĂ©e au milieu de la grotte. D’un coup de vis, il amplifia le rayonnement de son bĂąton et le jeta devant lui.
La structure Ă©tait improbable, cyclopĂ©enne
 Elle formait en travers d’un hectare entier, une arche couleur d’émeraude dont la torche jaunĂątre magnifiait le vert.
Besp dĂ©glutit. Il n’osa pas se poser la moindre question. Comme si une menace alien se pressait aux portes de sa conscience, attendant le moindre signe d’intelligence de sa part, pour vampiriser son esprit. Il avait le sentiment puissant que ces ruines ne donneraient pas moins de fil Ă  retordre Ă  l’individu le plus savant de toutes les lunes rĂ©unies
 Le RĂȘve lui-mĂȘme, en savait-il quoi que ce soit ?
Il avança prudemment, dans le silence opaque. Il s’en alla ramasser le bĂąton aveuglant, sous ce vestige d’une race de titans qui avaient dĂ» peupler ce monde
 avant ? Bien avant. L’impossible Ă©vidence que cet alliage, cette arche, soit plus ancienne que l’univers lui-mĂȘme, surgit en lui.
Il fit un pas en avant et un rais de lumiĂšre le frappa. De l’intĂ©rieur. Comme une grosse migraine.
****
Les lieux changÚrent. Il ne parvint plus à appréhender son corps.
Ses jambes et ses bras Ă©taient devenus des concepts.
Et les concepts, Besp, ça ne l’avait jamais branchĂ©.
Il eut l’impression d’ĂȘtre un simple moniteur, flottant dans une marĂ©e d’émotions, de paroles en des langues inconnues et d’informations cryptĂ©es, dont le remous avait - il s’en rappela ensuite - de vagues teintes violacĂ©es.
Mais plus que tout, dominait la sensation d’un grand vide autour de lui, un vide si absolu que son esprit n’avait mĂȘme jamais imaginĂ© qu’il fĂ»t possible de l’imaginer.
Il vit avec un soulagement infini se dessiner les deux piliers de l’arche, de chaque cĂŽtĂ©, montant comme des falaises sombres. Il reconnut la taille Ă©trange et biseautĂ©e de cette pierre et la structure lui semblait dĂ©sormais si familiĂšre, en comparaison de ce 
 vide. Il reconnut sur la pierre devenue tĂ©nĂ©breuse, les glyphes imprimĂ©s des fragments brisĂ©s par les rĂ©cupĂ©rateurs.
Il se sentit rendu Ă  lui-mĂȘme. Mais dans le “noir” flottait toujours, omniprĂ©sente, la marĂ©e cosmique qui Ă©tourdissait sa certitude d’exister.
Tu t’appelles Besp.
Une voix retentit dans la caverne. Elle parut Ă©maner d’un ĂȘtre ancien mais furieux. Une rage momifiĂ©e, une ardeur plurimillĂ©naire s’y rĂ©percutait jusqu’à ses oreilles.
Tu n’es pas le premier à venir ici.
Il s’effondra à genoux. Ses jambes n’avaient plus la moindre consistance. Un tremblement secouait sa colonne et ses yeux gelaient comme face au vent, des larmes acides coulùrent entre les frisottis de sa moustache.
Mais tu es le premier Ă  survivre Ă  mon message. Soit tu es le plus clairvoyant de ton espĂšce, soit tu es trop simple d’esprit pour devenir fou. Tu as entrevu ce qui nous sĂ©pare, tu l’as senti dans tes os, et tu l’as traversĂ© sans t’en Ă©mouvoir, comme on trĂ©buche maladroitement dans les tĂ©nĂšbres.
Il ne sut pas quoi rĂ©pondre. Il ne sut pas s’il devait se vexer. Il ne sut pas s’il Ă©tait vraiment utile de parler Ă  une entitĂ© visiblement au courant de tout
 
Je suis le programme simplifiĂ© de mon intelligence d’antan. Les cellules qui alimentent cette copie de ma conscience faiblissent d’annĂ©e en annĂ©e. Je suis proche de ma fin. L’aviditĂ© de tes pairs a pressĂ© mon obsolescence, en faisant fuir mes fidĂšles assistants mĂ©taorganiques. Des gens me cherchent pour m’anĂ©antir. Et je suis heureuse que tu me trouves avant eux.
Il resta la gorge nouĂ©e. L’acuitĂ© lui revenait.
Il Ă©tait Ă  la fois dans le monde rĂ©el, dans cette caverne de roche et de stalactites bien sĂ©dimentĂ©es, et dans les limbes d’un passĂ© obscur. Il Ă©tait Ă  la fois prisonnier de son vertige millĂ©naire, et livrĂ© Ă  lui-mĂȘme dans un prĂ©sent hostile. Une familiaritĂ© troublante le liait Ă  cette voix, qui le traversait comme si l’espace et le temps n’avaient pas la moindre importance.
Dans le mĂȘme temps, du fond de son hĂ©sitation, il entendit les galeries trembler. D’infimes vibrations trahissaient la prĂ©sence de formes de vie, et il crut entendre des voix.
Il en Ă©tait convaincu. D’autres humains, bien en chair, empruntaient le puits oĂč son cĂąble de rappel pendait toujours. Il crut sentir leurs combinaisons spatiales et leurs bottes, Ă©raflant les parois du conduit. De lĂ  oĂč il Ă©tait, sĂ©parĂ© des intrus par plusieurs dizaines de mĂštres de pierre et un labyrinthe de voies basses, il savait que des torches lĂ©zardaient les tĂ©nĂšbres, inspectant avec une brutalitĂ© militaire les reliefs salins des stalactites, loin lĂ -haut, dans la deuxiĂšme salle. Leurs particules gĂȘnaient sa peau. Son systĂšme nerveux ne faisait plus qu’un avec la grotte.
Ils sont là. Touche l’un des piliers de ma structure, Besp. Fais vite.
La voix se prĂ©cisait. S’humanisait. Elle Ă©tait vaguement fĂ©minine, et inquiĂšte. Elle le pressa Ă  nouveau, mais il se levait dĂ©jĂ , quĂȘtant dans son dos la galerie obscure oĂč retentissaient des Ă©chos de radio.
Touche le pilier, Besp. Ce sont eux. Ces gens que tu appelles “le RĂȘve”. Ils sont lĂ  pour me voler la sĂ©quence. La sĂ©quence est la clĂ© de leur destruction ou de leur suprĂ©matie. Touche le pilier, retiens la sĂ©quence, et Ă©chappe-leur. Si tu Ă©choues, ils vous auront tous. Toutes les Lunes. Je dĂ©truirai la sĂ©quence pour qu’ils ne la retrouvent pas. Mais tu dois la conserver. Tu dois t’en servir. C’est votre seul espoir.
Notre ? balbutia-t-il en armant la détente de son arme.
Ceux qui veulent vivre libres.
Il entendit un grĂ©sillement entre les murs, comme si on calibrait un gros instrument. Loin, au sommet du conduit, lĂ  oĂč son cĂąble Ă©tait arrimĂ©, il comprit que la voix disait vrai. Les agents du RĂȘve Ă©taient ici. Leur navette avait dĂ» profiter du confinement crĂ©pusculaire pour atterrir prĂšs de Coramine.
Il pointa le pistolet vers la sortie, et de son autre main, effleura l'obsidienne verdĂątre de la colonne. L’arche cyclopĂ©enne lui imprimait une peur qu’il n’avait jamais connue.
Mais un flux brutal de données marqua ensuite son cerveau. Une suite vertigineuse de chiffres se fit une place dans ses souvenirs.
En moins d’une seconde, il apprit par coeur des pages entiĂšres de nombres, comme s’il avait consacrĂ© des annĂ©es Ă  les mĂ©moriser. Il lĂącha le pilier. Son Ă©quilibre le trahit.
La caverne redevint nette. Sa lampe chimique rayonnait toujours d’un jaune sale.
L’arche d’émeraude Ă©tait splendide, mais le tissu de la rĂ©alitĂ© redevenait compact, comme Ă  son arrivĂ©e dans le sanctuaire.
Ses sensations mĂȘmes s’étaient rĂ©duites.
Il se sentit humain Ă  nouveau. Sourd, aveugle, limitĂ©. Il brandit la torche et l’expĂ©dia vers la galerie. Le silence Ă©tait presque complet.
Peu importe ce qu’avait dit la voix. Elle avait disparu. Mais si un commando du RĂȘve Ă©tait ici, ils ne lui proposeraient sĂ»rement pas de prendre le thĂ©.
Pendant un moment il pensa avoir Ă©tĂ© victime d’un dĂ©lire.
Mais il n’était pas seul. Des voix glissĂšrent en sourdine, dans le fond des boyaux. Il n’y avait pas d’autre issue Ă  cette cavitĂ©. Il Ă©tait fait comme un rat.
Il courut vers la lanterne. Il remonta la galerie. Il vit une torche pĂąle se braquer sur un virage, juste devant lui. Le canon d’une arme d’épaule apparut, et une silhouette robotique juste derriĂšre. Deux balles firent chanceler le visiteur. Une troisiĂšme eut raison de lui. Le revolver fumait comme un vieux poĂȘle. Les tympans de Besp sifflĂšrent, mais une onde rauque la chassa bientĂŽt. Il fut pris de nausĂ©e.
On lui avait dĂ©crit ce bruit. Une sentinelle orbitale en permission, qui avait dĂ©jĂ  Ă©chappĂ© Ă  une attaque radio par une station du RĂȘve

Sa derniĂšre pensĂ©e avant de s’évanouir fut de rĂ©aliser que ces enflures avaient - enfin - rĂ©ussi Ă  mettre au point des relais portatifs. Il suffisait dĂ©sormais d’une petite heure Ă  un commando furtif pour endoctriner toute rĂ©sistance potentielle aux alentours.
Dans l’univers, plus rien ne s’opposerait Ă  l’unitĂ© du RĂȘve. La donne avait changĂ©.
*****
Alors c’était ça, le RĂȘve ?
On aurait dit une cybercourse. Une réalité virtuelle. Il put déplacer sa conscience à volonté dans la caverne. Il se jouait de la pierre, des reliefs, des obstacles.
Il Ă©tait sĂ»rement en train de baver, Ă  la renverse, en attendant que les machines du RĂȘve viennent le dĂ©pecer, ou le mettre en cryostase, dans un noyau IA, ou n’importe oĂč

Mais dans ce
 RĂȘve, il contrĂŽlait tout. Il croyait avoir le systĂšme nerveux branchĂ© sur la console des lois physiques elles-mĂȘmes.
Il se dĂ©plaça jusqu’à la sortie de la grotte. Il vit les arborescences ambrĂ©es de l’aurore chatouiller le dĂ©sert. Il vit jusqu’au seuil des ruines, une dizaine de patrouilleurs venus de loin, trĂšs, trĂšs loin. Il n’avait jamais vu ce type de combinaisons. Elles Ă©taient d’un blanc parfait. Elles semblaient lĂ©gĂšres comme de la soie, souples comme du latex, impĂ©nĂ©trables comme du diamant. Les visiĂšres des casques Ă©taient noires. Il n’aurait pas su dire si ces gens Ă©taient une forme amĂ©liorĂ©e et absolue d’ĂȘtres humains, ou l’achĂšvement ultime des crĂ©ations androĂŻdes. Mais une sorte de tĂ©traĂšdre argentĂ© attendait non loin, bardĂ© de propulseurs et de cylindres Ă©tranges. Il avait bien la sobriĂ©tĂ© effroyable des technologies du RĂȘve

Il glissa comme un fantĂŽme sur le couvercle de la StĂšle sonique usĂ©e qui marquait l’entrĂ©e des profondeurs. Il pĂ©nĂ©tra ses circuits et les bidouilla. Il ne sut pas lui-mĂȘme d’oĂč lui venait cette expertise.
Il s’éveilla avec un sentiment de toute-puissance. Il sentit dans sa tĂȘte l’écho destructeur d’une frĂ©quence suraiguĂ«. La caverne venait d’en ĂȘtre balayĂ©e.
La StÚle avait fonctionné.
Quelque chose l’avait rĂ©activĂ©e. Ce quelque chose avait Ă©tĂ© lui, pendant un temps. Le sanctuaire, la voix peut-ĂȘtre ? On l’avait protĂ©gĂ©. On avait rĂ©pliquĂ©, purifiĂ© l’endroit de ces indĂ©sirables venus d’ailleurs. Par-dessus tout, on l’avait Ă©pargnĂ©, lui.
Il remercia 
 l’Oubli. Ou peu importe ce qui avait veillĂ© sur lui. Il remercia cette chose, comme un novice, les yeux fermĂ©s, le souffle court. Il ne l’avait jamais fait auparavant. Il Ă©tait moins religieux que la prostate d’un trafiquant d’esclaves.
Mais il se dit qu’il y avait un dĂ©but Ă  tout.
Il se servit du mur pour se relever, enjamba le commando qu’il venait d’abattre et poursuivit sa fuite Ă  la lueur de son bĂąton. Il rĂ©approvisionna son barillet antique.
Il trouva dans la premiĂšre salle une poussiĂšre Ă©paisse, toujours en suspension. Les saillances de la roche s’étaient effondrĂ©es. Les radios de plusieurs corps Ă©tendus-lĂ , en combinaisons d’ivoire, grĂ©sillaient par intermittences. Elles Ă©taient aussi grillĂ©es que la cervelle de ces spationautes. Des corps bougeaient.
L’un s’était mĂȘme relevĂ©.
Il entendit l’armet d’un fusil ultramoderne cliqueter dans l’ombre, se retourna, Ă©vita une rafale en roulant derriĂšre un autre corps.
L’armure le protĂ©gea. Il retint son souffle et visa la silhouette qui reculait en le criblant de balles, affolĂ©e.
Au sixiÚme tir, il abattit le rescapé.
Rien ne valait ces vieux flingues à cartouches, décidément.
Le silence revint. Il remonta le cĂąble. Il cracha ses poumons dans l’enfer fumant. Par chance, le puits n’avait pas Ă©tĂ© bouchĂ© aprĂšs l’impulsion.
Il vit s’élever dans le dĂ©sert la navette fuselĂ©e. Le tĂ©traĂšdre disparut dans la pointe naissante du jour, qui ressemblait Ă  un tsunami de lumiĂšre sanguine dĂ©bordant Ă  l’horizon. Un grand cratĂšre de sables vitrifiĂ©s s’étendait Ă  l’entrĂ©e des ruines, entourĂ© de carcasses humanoĂŻdes encore fumantes. Le RĂȘve Ă©tait toujours aussi lĂąche.
Il se tint, hallucinĂ©, dans le spectacle de l’aube. Il ne restait de sa vieille vadrouilleuse que la structure du side-car. Le reste avait Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©, ou pulvĂ©risé  Y compris sa rĂ©serve d’eau potable.
Il regarda le dĂ©sert de ses yeux piquĂ©s de sueur. Quatre, peut-ĂȘtre cinq heures de marche, jusqu’à l’oasis la plus proche.
Il lui restait sa lampe fluo, son flingue, un piolet, un calepin avec un stylo, et un cĂąble de rappel. Pratique pour s’étrangler avant de mourir de soif.
Que raconterait-il, une fois lĂ -bas ?
Y avait-il seulement la moindre chance qu’on ne l’interne pas dans un hospice des Orateurs avec les autres fous, dùs qu’il ouvrirait la bouche ?
Mais il se souvenait de la séquence.
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Et ça continuait comme ça, sur 197 suites de 6 chiffres.
Il prit le temps de les Ă©crire.
Puis il se mit en marche. Il erra dans le dĂ©sert. Il pensa Ă  toutes les choses les plus triviales qu’il Ă©tait capable d’imaginer. Quand ses tripes assĂ©chĂ©es commencĂšrent Ă  le tuer lentement, il se courba sous la douleur pendant un long moment, en plein soleil, et les Ă©crivit Ă  nouveau sur le verso du calepin. Il prit un autre long moment pour les comparer. Il ne dĂ©lirait pas. La suite de chiffres Ă©tait identique. Besp se laissa tomber sur le dos en soupirant, au bord de l’évanouissement :
Allez, lĂ  c’est le moment oĂč je me rĂ©veille sur un matelas, la tĂȘte sur une bouteille vide, sous un ventilo qui me chatouille les poils, et entourĂ© de toxicos complĂštement raides. S’il vous plaĂźt.
Il entendit avant de sombrer la soupape d’une vadrouilleuse qui caquetait au loin.
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