#le souffle lancinant
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Amour plastique but it's kubosai 🥹
#yellow talks#saiki k#kubosai#Dans mon esprit tout divague#je me perds dans tes yeux#Je me noie dans la vague de ton regard amoureux#Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau#Une fleur#une femme dans ton cœur Roméo#Je ne suis que ton nom#le souffle lancinant#De nos corps dans le sombre animés lentement#UGHHHHHHHHHHHHHHH THEEEMMMM#amour plastique
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Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cœur, Roméo
Je ne suis que ton ombre, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement
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J’ai enfin vu ce film qui m’intriguait tant !
Difficile en effet de ne pas être au courant que ce film de Justine Triet a fait l’unanimité dans la critique, obtenu divers prix dont la glorieuse Palme d’Or à Cannes… la bande-annonce et cet air lancinant au piano, tout ça avait fait monter une forte curiosité et une forte attente également.
Quand j’ai vu la durée du film, 2h30, j’ai un peu soufflé, pff, pourquoi cette manie des films fleuves, maintenant que je suis pas mal habituée à regarder des séries, donc de courts épisodes… et puis, c’est la vérité vraie, ce sont 2h30 qui passent sans qu’on ne le sente, on est happé de bout en bout, on retient presque son souffle, il y a une tension tout du long qui fait qu’on est très attentif, suspendu au moindre, mot, silence, regard, plan, on ne veut rien rater du puzzle qui ne se reconstitue jamais totalement, ni même comme on s’y attend.
Premier atout donc, cette surprise constante, où tout paraît essentiel même si on est toujours légèrement frustré de ne pas avoir les révélations que l’on souhaite : la mère est-elle coupable oui ou non ? Le film déjoue nos attentes comme il déjoue les codes du film de procès en rompant avec une esthétique solennelle et lisse, et déplaçant le terreau du suspense.
Deuxième atout, c’est la liberté d’interprétation constante du spectateur, même si elle est vacillante, et sûrement un peu frustrante. Mais précisément, je crois que le film parle de ça justement. La vérité des faits existe mais ce n’est pas celle qui compte dans un procès, c’est plutôt celle que l’on conte -ce n’est pas un hasard que l’accusée soit autrice de fiction- les récits des uns et des autres qui se superposent à l’élément manquant de celle qui sait si elle a tué ou non (on n’a jamais accès à l’intériorité du personnage de l’accusée) ; discours où l’accusée est défavorisée par le langage, puisqu’on la somme de parler le français qu’elle maîtrise mal, étant native d’Allemagne et parlant anglais avec son mari et son fils. Somme de discours qui ne se superposent jamais bien et qui n’ont pas le même pouvoir de persuasion ou de séduction. Il y a le récit qui passionne le public mais aussi le récit que fait l’avocat de l’accusation qui excelle à prouver que Sandra n’est pas une jeune innocente comme ce serait bien pratique (pour sa défense) de paraître. Elle est la plus puissante du couple, elle est même bisexuelle (!), elle a même trompé son mari, elle s’occupe de sa carrière, elle écrit, elle sait ce qu’elle veut, tandis que son mari est comme empêché de l’égaler, il n’arrive pas à écrire, il se perd dans des projets (comme le dit Swann Arlaud dans le rôle de l’avocat de la defense, toujours aussi génial) qui n’aboutissent pas, et tourne donc à l’homme au foyer frustré, et vexé. Et si c’était cela que l’on reprochait à cette femme au fond ? Sa puissance (et son opacité -troublante Sandra Hüller-) ? N’est-ce pas cela qui la rend suspecte ? Thèse qui est hyper intéressante et ô combien moderne.
Enfin, évidemment, à travers la victime collatérale, l’enfant, Daniel, mal voyant mais peut-être extra-lucide, il y a cette beauté aussi suggérée dans le film, cette ambiguïté qui persiste : et si c’était lui qui décidait de tout ? Sans trancher entre l’explication rationnelle ou l’explication sentimentale, les deux possibilités demeurent. Les deux sont acceptables : soit il sait la vérité, il la comprend, soit il en décide, par amour. (Ce jeune acteur est assez extraordinaire.) Là aussi, c’est une thèse émouvante et remuante.
Un grand film sur le couple et le langage, les mots que l’on dit, ceux que l’on ne dit pas, ceux que l’autre entend, sur le pouvoir qu’ils recèlent, les fictions qu’ils permettent, qui sauvent ou qui coulent les « histoires » d’amour.
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Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant De nos corps dans le sombre animés lentement Et la nuit quand tout est sombre je te regarde danser
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Ça m'avait frappé d'un coup...
Certes, ça faisait un petit moment que c'était lancinant. Ces 40 ans qui grimpaient le long de ma cuisse pour s'attaquer à mon cerveau. Mais cette image-là, elle, elle est venue d'un coup.
Je me souviens très bien, c'était dans un avion. Je ne sais même plus pour quelle destination précisément, tant j'y passais de temps pour assouvir cette soif de dépaysement et de fuite de soi. L'avion allait décoller. Et c'est alors que je me suis mis, malgré moi, à établir une photographie de ce que j’étais devenu.
Cette sorte de personnage de série, figure caricaturale qui coche toutes les cases pour être sûr que le public ait bien compris dès l'épisode 1.
Thierry : pers. masc. blanc. homosexuel. 40 ans. Incarnation d'une sorte de réussite professionnelle. D'accomplissement social. Ou l'inverse. A la tête d'un département dans une agence de communication cool et prestigieuse. Un appartement Haussmannien. Beau. Blanc. Décoré avec goût et l'aide d'une décoratrice d'intérieur amie. Un quartier populaire mais en pleine gentirification. Des sacs de luxe. Des pantalons bien coupés. Encore séduisant, mais ridiculement terrorisé à l’idée de ne bientôt plus l’être. Dévoré par le stress que lui incombe le poste qu'il occupe. Mais ne prends pas le temps de se rendre compte qu'il n'y est plus heureux. Célibataire, bien sûr. N'a officiellement pas le temps, mais en réalité, a arrêté de faire les efforts nécessaires pour provoquer la rencontre. Quelques bières en fin de semaine, pour donner un souffle à ce rythme boulot branlette Netflix effréné. Lucy Liu version gay.
Dire que cela n’était pas réjouissant était un euphémisme.
Je ne savais même pas vraiment à quel moment ça avait commencé. Et surtout, je ne savais pas ce qui était le pire.
Savoir que j’avais passé mes 20 dernières années à ne rien faire d’autre que de tout mettre en œuvre pour en arriver pile là ? Savoir que ce là en question ne me rendait pas heureux, sans savoir ce qui ne me rendrait heureux à la place ? Ou savoir que j’étais incapable de sortir de ce là, parce qu’au fond, je ne savais rien faire d’autre que de nager dans ce niveau de vie confortable qui était devenu le mien ?
J'étais là, dans cet avion à dresser cet autoportrait grotesque de personnage de fiction, dont les seules distractions étaient de draguer en ligne des garçons que je ne verrai jamais, et d’acheter des fringues dont je n’avais pas besoin mais qui viendraient supplanter toutes celles que j’avais déjà.
Je savais d'ores et déjà que ce n'était pas la peine d'essayer de me convaincre que ça allait aller mieux, que tout cela était lié à ce quarantième anniversaire qui me pétait le cerveau. Parce que c'est ça qui est ce qui est terrible quand tu commences à être vieux. C’est difficile de se mentir à soi-même.
Et ça rend la vie encore plus chiante.
Il fallait donc trouver une solution. Agir. Se secouer pour donner un peu de profondeur à ce cliché que j'étais devenu.
Ce que je n'ai pas du tout fait.
J'ai donc continué à sombrer dans ce constat consternant, engendrant un mal-être dévorant mes vies personnelle et professionnelle devenues une seule entité, où j'errais telle une machine zombiesque, qui, semaine après semaine, pissait des slides et des tableaux de chiffres entrecoupés de bières trop chères à l'aube de chaque week-end.
"Tu ne me feras pas croire que tu es heureux" C'est cette phrase qui a tout déclenché.
Elle est venue de mon boss.
Tu ne me feras pas croire que tu es heureux. Non, je ne te le ferai pas croire, non. Déjà à moi-même je n'y arrive plus, à me le faire croire.
Alors, tout a basculé. Une phrase. Tu ne me feras pas croire que tu es heureux.
Mon job, ma carrière, ma seule source de définition. Mon statut social, mon quotidien, mes angoisses. Ma sécurité, ma source de revenus. Tout ça. Balayé. Du revers de la main.
J'ai quitté mon job. Sans aucun autre plan que celui de me retrouver.
Il était temps pour moi de pouvoir me définir autrement qu'en tant que simple entité professionnelle. Qui es-tu Thierry ? Au fond ? Au delà de ce personnage ? Au delà de ton travail ?
Ainsi allait commencer quelque chose de nouveau.
Alors j'ai d'abord pris des vacances. Puis des cours d'italien. J'ai mis en stand-by les opportunités professionnelles qui s'offraient à moi. Puis j'ai échangé mon appartement avec un Milanais. Et je partais m'installer là-bas pour un mois. Parce que quitte à ce que je sois une caricature de personnage, autant qu'il soit hollywoodien.
S'installer dans un nouveau pays, s'immerger dans une nouvelle culture, apprendre une nouvelle langue, même si c'est de façon éphémère, c'est une forme de réapprentissage. De redépart. De renouveau. J'ai même postulé auprès d'agences de communication locales, en tant que stagiaire, pour recommencer tout en bas de l'échelle.
Me voilà. À quarante ans. Sans aucun plan ni projection professionnels, moi qui avais passé les 10 dernières années à ne me définir qu'à travers mon boulot. Parfois, je me demande si je n'ai pas fait une énorme connerie.
On verra bien.
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dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux. je me noie dans la vague, de ton regard amoureux. je ne veux que ton âme, divaguant sur ma peau. une fleur, une femme, dans son cœur Roméo. je ne suis que ton ombre, ton souffle lancinant. dans ton cœur, dans le sombre animé lentement.
et la nuit je pleure des larmes qui coulent le long de mes joues.
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Portland, USA, le clip, vu par Yan Kouton de Indiepoprock :
« Les Battements D’ailes », de Jeanne Morisseau, poursuivent leur chemin, et continuent de déverser leur poésie infinie. Morceau emblématique de ce disque précieux, Portland, USA est l’objet d’un clip, aux allures de véritable court-métrage, que l’on doit à Anne-Cécile Causse. Noyés dans un somptueux noir et blanc, la chanson et son folk lancinant trouvent-là un écrin visuel d’une beauté à couper le souffle.
Un univers visuel au plus près de l’intention des musiciens, de leur monde intérieur. Un monde où tout semble guidé par l’art, la concentration et la contemplation. Une merveille à voir, à écouter, encore et toujours. Yan Kouton
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Le Greenwashing (3) : Le retour
Les sœurs Coll quittèrent leur appartement crasseux dans le bloc bleu délabré de la cité bidonville de Carenz Baraques. Le couloir sombre de l'étage ressemblait à un fanal de cauchemars oubliés, où les ombres étaient tapies et où tout espoir était mort depuis longtemps.
"Tina, tu crois qu'on peut laisser maman comme ça ? Peut-être devrions-nous au moins l'allonger sur le canapé ?", murmura Gina, sa voix n'étant plus qu'un souffle dans le sombre silence.
Comme toujours, la génitrice alcoolique des sœurs s'était effondrée en état d'ébriété dans la cuisine de son logement, après avoir longuement vomi. Comme d'habitude, l'odeur du vomi et du désespoir flottait lourdement dans l'air moisi de l'appartement loué, qui ressemblait plus à un tombeau crasseux qu'à une habitation humaine.
"Gina, petit agneau, nous devrions laisser la vieille. Elle recommence déjà à stresser dès que tu la réveilles de ses doux rêves avec 99 jeunes hommes", rétorqua Tina avec un rire amer qui résonnait dans l'obscurité comme le cri d'une âme perdue.
Les sœurs continuèrent à avancer dans le couloir lugubre, leurs pas à peine audibles sur le linoléum graisseux. Elles arrivèrent enfin à la porte de l'ascenseur, dont la vue évoquait le portail d'un enfer pourri, où l'on pouvait abandonner tout espoir.
"Alors, les salopes en chaleur, où va-t-on ?"
Pendant ce temps, Pierre Bélier, affectueusement appelé "Peeping Fuzzy", était sorti d'une des unités d'habitation qui ressemblait plutôt à la grotte puante d'un homme de Neandertal. Conformément à son surnom, ce personnage vraiment peu attirant aimait regarder sans se faire remarquer. Tandis que son regard avide jaugeait les sœurs comme des proies, il passa ses doigts velus dans sa chevelure grasse et étira son corps corpulent d'un air de défi.
"Eh bien, que diriez-vous d'une petite fête chez moi ? J'ai la meilleure came au sud de Port-Réal !", couina Fuzzy d'un ton baveux et avec un sourire dégoûtant qui laissait apparaître ses dents pourries.
"Va te faire voir, voyeur ! Si tu ne pars pas tout de suite, tu vas entamer un voyage dont personne n'est jamais revenu ! Peut-être que je te donnerai aussi une balle en or".
Les mots sifflés de Gina et son regard dur intimidèrent tellement le voyeur qu'il se retira dans son trou puant, tremblant de peur de tout son corps, accompagné par les rires stupides de la dodue Gina.
Tina, elle, est restée silencieuse et a appuyé plusieurs fois sur le bouton de l'ascenseur, qui s'est finalement illuminé d'un jaune vacillant. Pendant ce temps, sa sœur, peu dotée de capacités cognitives, avait largement maîtrisé sa crise d'hilarité et se sentait obligée de commenter cet événement déplaisant avec sa manière habituelle.
"Quel type répugnant ! Je vais devoir dire quelque chose à Big Mike pour qu'il s'occupe de ce type".
"Mon Dieu, cet abruti ! Il n'en a rien à faire du voyeur !", Tina leva les yeux au ciel, agacée.
Gina, une expression exaltée et indignée sur le visage, regarda sa sœur d'un air réprobateur. "Tu es juste jalouse ! Mikey n'aime que moi et pas les 50 autres meufs qui lui courent après. Il va montrer à ce type ce qu'il faut faire ! Tu sais, Tina, Big Mike est tout simplement incroyable. Il a ce charisme brutal, mais en quelque sorte sexy".
Tina poussa un profond soupir et interrompit sa sœur d'un ton qui oscillait entre la résignation et la patience irritée. "Gina, je t'ai déjà dit mille fois que Big Mike est un parfait idiot. Son gang a peut-être un peu de pouvoir, mais lui-même n'est rien d'autre qu'une brute creuse sans esprit, qui saute quand Ma Barker le regarde de travers ! Mieux vaut que je m'occupe moi-même de notre voyeur. On verra bien s'il est toujours aussi insistant sans son zizi".
L'ascenseur arriva enfin à l'étage et les portes s'ouvrirent dans un grincement lancinant. Mais au lieu de l'intérieur délabré d'un ascenseur négligé auquel ils s'attendaient, c'est un paysage étrange qui s'étendait devant eux. Une taïga aux arbres enneigés et à l'air glacial s'étendait, un contraste choquant avec le triste quartier d'immeubles. De ce monde étrange, une silhouette s'approchait lentement, comme si elle venait d'une époque révolue.
Gina fixa la scène devant eux, perplexe, et fit une remarque digne de son niveau intellectuel : "C'est une putain de forêt de sapins de Noël ou quoi ?"
Tina, qui a réagi rapidement, a sorti son couteau à cran d'arrêt et s'est préparée à un éventuel combat, tout en observant l'apparition en silence et à l'affût. Mais avant que la confrontation n'ait lieu, la druidesse fit un geste mystérieux et les deux sœurs se transformèrent en louves surdimensionnées.
La druidesse, désormais définitivement entrée dans ce monde, était fidèlement escortée par les sœurs Coll transformées. Leur présence apportait un calme inquiétant alors qu'elle arpentait les couloirs déserts de la cité perdue des hauts immeubles, à la recherche d'autres âmes à transformer en son armée magique de la nature.
La flamme des ténèbres absolues flambait dans son cœur alors qu'elle affrontait le destin dans ce monde perdu.
Suite à donner
© 2024 Q.A.Juyub
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Le piano de la gare
On ne peut pas dire qu'il fasse beau, pas qu'il fasse mauvais non plus.
Comme dans la plupart des halls de gare, des personnes en transit, certains lisent, certains jouent sur leur téléphone et d'autres écoutent les pianistes.
Elle doit avoir 18 ans tout au plus, elle fait glisser ses doigts pour quelques accords, s'arrête puis recommence. La lettre à Elise, Requiem for a dream, moonlight sonata et comptine d'un autre été.
On entend que le piano est désaccordé, il sonne creux ou un peu décalé. Et tout à coup, plus rien.
14h, elle s'arrête, se lève et s'en va pour prendre son train direction les montagnes. Non pas qu'elle me l'ai dit, c'est juste le seul départ à cette heure là.
Un train arrive, d'autres partent, c'est la cohue. Des hommes d'affaire, des étudiants qui partent pour d'autres villes, des retraités sur le départ, des enfants rentrant de vacances en décalé.
Le train pour la capitale est annoncé, le hall se vide.
14h22, nouvelle heure, nouveau pianiste. Un homme cette fois, grand et musclé. C'est la nocturne n°9 de Chopin qui résonne cette fois. il porte un survêtement floqué que je devine être un club d'athlétisme. Il est chargé comme un mulet, un sac de sport, une valise à roulette et un sac plastique contenant des vêtements surnuméraires. C'est le premier que je vois utiliser les pédales du piano blanc. Puis, c'est une nouvelle nocturne qui résonne, pas la même version, mais la même partition. C'est plus décousu, plus rythmé. L'enchaînement est moins lancinant.
On dit que les musiciens sont bons en mathématiques. Probablement car leur esprit doit calculer le tempo, ajuster les notes, compter les soupirs. 14h32, Il est parti.
C'est à ce moment où on se dit que si le piano était personnifié et pouvait se déplacer, il serait peiné. Au vu des chaînes et des liens qui le retiennent à l'estrade.
14h35, ce garçon là est bien plus timide. Il s'est d'abord assis discrètement sur le tabouret, sans en régler la hauteur. Il a flouté ses intentions en prenant son téléphone. Puis il a soulevé le rabattement qui protège les touches. Il s'exerce à une main, le résultat n'est pas heureux, les notes sont coupées, saccadées, timides comme lui. Ça reste néanmoins touchant, cette détermination à vouloir s'essayer. Ça y est, il joue à deux mains. La coordination est naissante mais il semble parfaitement connaître sa partition. Les gens autour, semblent de ne pas entendre son acharnement. Les minutes passent, c'est moins haché, les notes s'enchaînent mieux malgré les ratés. Et il s'est éclipsé, aussi discrètement qu'il est venu, en un souffle, il a disparu et le temps est reparti.
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« Boulevard des Capucines »
Comme une cascade aux pierres
Plus vieilles que le temps
Elle chantera,
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Et qu'est-ce que ça détend
Mouton noir,
Elle en est fière
En abuse et dans les champs
Elle sautille,
Scintille au milieu des frères
Elle est bêle et ça surprend
Le berger s'entête
À mâchouiller son frein
Mais elle l'envoie paître
Enfin !
Comme un fou aux prières
Plus vieilles que le temps
Elle va au-devant de rivières
Qui changent sans cesse de courants
Prend de l'âge et nage vers
Son destin,
Sans fin chantant
La bulle d'un brochet se perd
Rien qu'en l'écoutant
Et le lit s'inquiète
Elle chante jusqu'à la lie,
Rien
Ne l'arrête non rien
Enfin...
Sauf là,
Sur son épaule,
Cet amour lancinant
Doucement qui la frôle
Et verse
Des regrets qui s'échappent
Dans la ville,
La nuit
Un souffle qui la happe
Au long du fil de sa vie
Des regrets qui s'échappent
Dans la ville,
La nuit
Et sans lui,
Elle chante pas
Sans lui sa voix craque
Elle crie des mots en vrac
Mais elle chante pas
Ou alors chante à peine
À larmes et à sourires
Et comme les étoiles comprennent
Elle chante qu'elle n'a plus rien à dire
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How MHA boys react to reader singing the intro of Amour Plastique by Videoclub fluently
Tamaki Amajiki
You walked inside a public library, looking for an empty space to sit on. You found yourself in the horror section where almost nobody went. Well, you really didn't care as long as you were alone.
Sitting down on the floor, your back against the wall, you pulled out your phone and put your earphones on before plugging it in. You played your favorite song which was "Amour Plastique" a french song. You weren't french or anything close to it but you knew how to pronounce the lyrics.
You played the song and you closed your eyes, singing along to the lyrics.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You sang those lines repeatedly, you stopped once you felt someone gazing at you. You opened your eyes and the first thing you saw were indigo coloured eyes from behind the books on the shelves staring at yours. "U-uh.." you said standing up and pulling your earphones out. The eyes widened and the books fell from the shelves revealing your classmate, Tamaki Amajiki. He had bumped his head on the shelf, causing the books to fall out.
"Amajiki-kun, were you just watching me..?" you asked approaching him "N-n-no! I-i was just p-passing b-by and uh... y-yeah i was w-watching a-and listening t-to you sing.." you just stared at him "i-i hope y-you don't find me more w-weird.." he mumbled which you heard "I don't, i'm just a little shocked." you replied "Well since we're already here, i guess i'll just confess" you smirked "W-what do you m-mean b-by that..?" he asked "I'm practicing so that i could sing that song for you." you admitted
"W-what..? Y-your singing was so f-fluent.. T-that was all for m-me?" he questioned "Yeah. I've been working on it for weeks, i'm not french so that's why." you replied smiling at him "So? How was it? My singing."
"I-it was amazing. I almost t-thought you were actually f-french.." he said facing you instead of the shelf
"Thanks Amajiki."
Izuku Midoriya
You sat down on the couch of your dorm room waiting for Izuku so the two of you could finally spend some time together.
After some time he finally arrived, he had a plastic bag filled with both your favorite drinks and snacks, he saw the new controller you bought just for him. But before the two of you could start playing [favorite game] you pulled out your phone "Hey Izuku, want me to sing a little before we start?" you asked "Sure! What song will you sing?" Izuku asked, you just smiled at him and the instrumental of Amour Plastique started playing on your phone. You closed your eyes and started singing.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You finished singing. You opened your eyes and saw Izuku staring at you, blushing a little. He shaked his head "Wow! That was awesome! What language was that?" He asked smiling "It was french, i'm not fluent with french but i nailed at pronouncing the lyrics!" you exclaimed "Haha, you sure did! You should sing to me more often!" Izuku beamed. You stared at him because you were only joking about nailing the pronounciation part, you grinned "I will, Izuku."
Shoto Todoroki
Shoto was waiting right outside of your dorm room, so that his date with you could finally start. You opened the door and met him there. "Ready to go?" he asked offering you his hand "Yeah." you took his hand and gave it a squeeze walking towards the hallway.
You went into a café, an amusement park, the mall, an arcade.
Once you walk into the arcade you couldn't help but notice the tiny pods with karaokes inside of it (A/n: idk what those are called sorry) Shoto noticed how you stared at the pods, so he grabbed your hand and led you inside.
You looked at the list of possible songs you could sing for him. There's one song that caught your eye. "Amour Plastique" by Videoclub. Before you typed the code in the karaoke, you asked Shoto "Is it alright if i go first?" He nodded. "Yeah sure."
You typed the code in and the instrumental started playing, you took a deep breath and started singing.
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You stopped singing and noticed Shoto's eyes were sparkling "Sorry those were the only part i could sing, i don't even know if i pronounced the words properly ehehe.." you said putting the mic down "No no no, it was beautiful actually, your pronounciations were perfect." he protested "Really?" you confirmed
He nodded and sat beside you, putting a kiss on your cheek "I'm having fun with our date." Shoto said, slightly blushing
You smiled at him "Me too."
Katsuki Bakugo
Finally a break from training, you immediately head over to the rooftop, sitting on the railing. You were trying to correctly pronounce the lyrics of a certain french song. Not because you wanted to sing for anyone, for yourself rather.
You pulled your phone out and put your headphones on. You played the song Amour Plastique so you could start singing along
Bakugo was just passing by, then he saw you. He thought you were going to jump off the school building so he ran over to you shouting "HEY! DON'T-" he was cut off by you singing
"Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre animés lentement"
You took your headphones off and coiled them around your neck. You turned around saw Bakugo looking down. "B-bakugo?" you asked "Don't scare me like that you dumbass, i thought you were going to jump off." he said, still looking down
You got off the railing and hugged him, surprisingly he hugged back. Even though the two of you barely talked in class. He rested his head on your shoulder. "Bakugo, what got you like this hmm?" He didn't answer. He just hugged you tighter as you stroked his hair to calm him down
The two of you stayed like that for a while until you saw Kirishima and Kaminari staring at you both
"OHOHO WHAT'S THIS? BAKUGO IS GOING SOFT" Kaminari teased
"WHAT'D YOU SAY YOU PIKACHU FUCK!?" Bakugo let go of you and faced Kaminari
Welp, atleast he's back to normal. You and Kirishima just laughed at Bakugo and Kaminari fighting.
A/n: i live for soft bakugo.
#Shoto x reader#Todoroki x reader#Izuku x reader#Midoriya x reader#Katsuki x reader#Bakugo x reader#Soft bakugo#Tamaki x reader#Amajiki x reader
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J’ai entendu hier que ce livre avait obtenu le Prix Inter, après avoir remporté celui du Monde. Le sujet m’intéresse : la colonisation de l’Algérie, pour des raisons familiales, originelles, couvertes d’un voile de gêne et de tristesse.
J’ai donc lu, rapidement car il est court et intense, ce roman puissant de Mathieu Belezi.
Sans introduction ou détours, on est plongés dans l’Algérie du XIXe siècle, aux alentours probablement de 1830-1840, à travers les voix de deux personnages : Séraphine, mère de famille venue chercher l’Eldorado promis par la République avec son mari, ses trois enfants, sa sœur et son neveu, et celle d’un soldat chargé de « pacifier », parmi son escadron, les barbares d’Afrique. Ce sont leurs voix que l’on nous donne à lire et grâce au talent de l’auteur, à entendre. Brutes. Sans contextualisation autre que celle de notre esprit, étourdi par tant de malheurs.
Les voix parlent, et l’écriture se trouve à mi chemin entre oralité et poésie en prose, conférant aux mots lyrisme, souffle, élan, avec rythme lancinant, charriant mots et sensations comme un feu qui emporte tout, qui consume littéralement la page.
Ce livre est assez stupéfiant. Remarquablement écrit, extrêmement puissant.
Ne connaissant pas vraiment ce pan de l’Histoire, j’ai été profondément choquée de la violence des faits relatés. Évidemment, je me doutais que la colonisation, toute colonisation n’a pas dû (n’a pas pu, ne peut PAS) se faire dans la douceur ; mais je ne m’imaginais pas la barbarie des actes des soldats français, convaincus qu’ils incarnaient les Lumières, la civilisation, et que le peuple à conquérir, inculte, devait se soumettre par la force et la peur, donc par la violence. Galvanisés par la certitude de la nécessité de leur cause, ainsi que par des instincts virils et sanguinaires moins aisément justifiables, assommés par l’alcool et la griserie de conquête des villages et des corps, le plaisir du vol, pur, la jouissance de la possession arrachée, ils se livrèrent à un massacre étourdissant. J’ai vérifié, ces informations ne semblent pas exagérées.
La voix de Séraphine offre un contrepoint troublant, celui des colons agricoles, d’abord logés en plein hiver sous des tentes sommaires, vivant dans la promiscuité, la crasse, le froid, la puanteur, puis dans des cabanes, chargés d’apporter la culture sur des terres arides et dures. Lourde tâche, pour tous dont on devine que nombre d’entre eux se demandent, comme Séraphine ce qu’ils font là, face à des dangers nouveaux : craintes des algériens voulant se rebeller, épidémie de choléra, dysenterie, maladies diverses, solitude, épuisement. En fait de paradis, ils se retrouvent en enfer, malgré leurs efforts, malgré l’espoir qui essaie de tenir comme une flamme vacillante.
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est puissant et ce, d’une atroce manière. On ne peut même pas lui en vouloir d’être fictionnel, car on devine qu’il est proche de la vérité, celle que les cours ne nous ont pas appris.
J’ai été dérangée, profondément. J’ai réfléchi à mon malaise. Il vient sans doute d’une forme de dénuement psychologique chez les deux personnages. Ils semblent ne pas penser. N’être que dans leurs sensations et intuitions. Soif sanguinaire de conquête pour le soldat, désir de survie pour la mère de famille. Ça me laisse perplexe. Au XIXe siècle, en choisissant cette vie de colon, était-on forcément démuni de toute considération pour un autre peuple ? L’aveuglement nécessaire à cette mission était-il forcément aussi total ? Peut-être bien. Ou peut-être que l’écrivain voulait juste écrire ce récit-là, sans nuance, façon coup de poing, pour dire l’horreur de cette guerre absurde, injustifiable, la folie des hommes qui fantasment leurs vies. Peut-être que c’est tout simplement difficile à croire, aussi insupportable que de contempler le soleil en face.
#littérature#livres#litterature#roman#attaquer la terre et le soleil#Mathieu Belezi#le tripode#algerie
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Louis Phillipe III Happy New Year “je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau, une fleur, une femme, le souffle lancinant de nos corps dans le sombre.” - Amour Plastique
Louis usou os tons tradicionais de branco como era pedido nas tradições mas fez questão de usar uma coroa, um pedido incomum para um príncipe e o Bourbon mais novo jamais usava uma, não, esse era um ornamento para o Rei Cedric. Se não estivesse claro a vinda do mesmo a Illéa, o toque sútil do objeto faria o papel, um alerta para o que viria a seguir, os boatos começariam como ele queria. Estaria o príncipe querendo tomar o lugar do irmão? Se tudo ocorresse bem, como cautelosamente calculou nos últimos anos trabalhando por trás da sombra do atual regente da França, o novo ano que começava traria mudanças para os franceses. Illéa agora tinha Alexander Schreave como Rei, porque não aproveitar a deixa para a França mudar também? Louis faria questão disso, o mais rápido possível.
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In my mind everything wanders, I get lost in your eyes
Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
I'm drowning in the wave of your loving gaze
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
I only want your soul wandering on my skin
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
A flower, a woman in your heart Romeo
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
I'm just your name, the throbbing breath
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
Of our bodies in the dark moving slowly
De nos corps dans le sombre animés lentement
And at night I cry tears running down my cheeks
Et la nuit je pleure des larmes qui coulent le long de mes joues
I only think of you when the dark day falls on me
Je ne pense à toi que quand le jour sombre, que s'abattent sur moi
My sad demons, in the bottomless abyss
Mes tristes démons, dans l'abîme sans fond
Love me until the roses wither
Aime-moi jusqu'à ce que les roses fanent
May our souls sink into deep limbo
Que nos âmes sombrent dans les limbes profondes
And at night when everything is dark I watch you dance
Et la nuit, quand tout est sombre, je te regarde danser
I echo in kisses, along your chest
Je résonne en baisers, le long de ta poitrine
Lost in the avalanche of my lost heart
Perdue dans l'avalanche de mon cœur égaré
Who are you where are you
Qui es-tu, où es-tu
By the tears, by the laughter of your frightened shadow
Par les pleurs, par les rires de ton ombre effarée
I echo in kisses
Je résonne en baisers
In my mind everything wanders, I get lost in your eyes
Dans mon esprit tout divague, je me perds dans tes yeux
I'm drowning in the wave of your loving gaze
Je me noie dans la vague de ton regard amoureux
I only want your soul wandering on my skin
Je ne veux que ton âme divaguant sur ma peau
A flower, a woman in your heart Romeo
Une fleur, une femme dans ton cœur Roméo
I'm just your name, the throbbing breath
Je ne suis que ton nom, le souffle lancinant
Of our bodies in the dark moving slowly
De nos corps dans le sombre animés lentement
And at night when everything is dark I watch you dance
Et la nuit quand tout est sombre je te regarde danser
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Perséphone [ch.01]
[Soft-SF]
*
Les gouttes de pluie tombaient comme des fientes. La tôle récitait sa prière.
Du dôme, un souffle humide transpirait sur les toitures avec fracas. La Bulle semblait un poumon à l’agonie.
On voyait de grandes travées métalliques se courber sur plus d’un kilomètre, du sol jusqu’à la clé de voûte. Un épais et sombre bulbe de polymères les reliait entre elles.
L’intérieur de la Bulle était bardé de projecteurs qui diffusaient un langoureux tamis de lumière bleue en contrebas, dans toutes les ruelles et sur toutes les petites placettes de ce quartier de plaisance.
Un très jeune gosse ouvrit la bouche, la tête en l’air, pour capter un peu d’eau potable sous l’averse du dôme. Il fut tiré par un gamin plus âgé, qui fuyait un robot patrouilleur après avoir volé une brochette sur un grill. La viande fumante entre les dents, il avait déjà englouti la tête du lézard et se léchait les doigts, courant mesurément parmi la foule. Le lent et pesant synthétique, sur ses trois roues oxydées, mit rapidement un terme à la poursuite et s’en retourna au poste, dans un grincement d’essieu désabusé. Il faillit bousculer une femme qui s’affairait à installer l’auvent de son seuil, sous l’averse, et qui rentra ensuite dans sa cabane où des pleurs de bébés retentissaient.
Sous un porche putride, le sifflement d’une petite turbine se faisait entendre, provoquant la posture affolée d’un chien errant qui se mit à japper avant de détaler dans le caniveau.
C’était l’agitation banale de Coramine. La cité voisine, Ranfaris, était protégée par un dôme cinq fois plus étendu, et était vingt fois plus peuplée. Là bas, c’était vraiment une fourmilière.
L’armurier fit une grimace à son client. Il dégagea le cran de son arme de poing et visa juste derrière lui, à côté de la porte de la remise. La boutique fut traversée d’un tonnerre sec et strident qui fit frémir ou sursauter quelques passants. Rien de plus. Les gens du coin étaient habitués.
Il tira un coup, puis trois autres. Chacun se détendait avec un sifflement d’ultrasons, pour charger le tir suivant. Les impacts firent éclater le sac de sable gris au fond de la boutique. Il porta à sa vieille oreille le pistolet vibrant, que les tirs avaient épousseté.
Nan, grommela-t-il en secouant la tête. Ce genre de modèle n’a rien à foutre dans le désert où tu l’as trimballé… Mais si je pousse l’attaque du percuteur, ça sera encore pire, la seringue est trop fragile pour refroidir à cette vitesse. J’entends déjà le noyau m’insulter en binaire à cause de la surchauffe !
Besp grogna sous sa moustache. Le mercenaire connaissait mal ces nouvelles armes de contrebande. Les receleurs en avaient toujours à vendre mais le travail pour en ôter les balises de sûreté endommageait souvent les pièces.
Tu la tiens d’où, cette arme, Besp ? demanda le vendeur soucieux.
Offerte. Le fabricant est mon sponsor.
Très drôle… Plus sérieusement, Besp, c’est pas fait pour ton métier, ces machines.
Pour quoi c’est fait, alors ?
Il avait soupiré cette dernière phrase en ôtant sa veste, lourde et crasseuse. Il passa un doigt dans la doublure de son dos, découvrant le tatouage atrocement délavé qu’il portait à l’avant-bras. Il sortit de la poche secrète un rouleau plastifié.
C’était une monnaie qu’utilisaient encore les lunes de la ceinture intérieure. Celles trop éloignées de Séléné. Hors de portée du Rêve et de ses satellites. Ici, sur la 23, le Rêve ne parvenait qu’une infime partie de l’année, pendant dix jours environ, lorsque son orbite la faisait passer dans l’aura de la 7. C’était trop peu de temps pour qu’une escouade ait le temps d’atterrir et d’assembler un relais. Alors, la 23, comme presque toutes les autres lunes intérieures, restait libre du Rêve et de son emprise. Tout le commerce se faisait en orbite.
Alors donne-moi un vieux flingue, fit Besp en jetant le rouleau sur le comptoir.
L’armurier usé et squelettique arrondit ses yeux livides et le dévisagea.
Tu veux dire un modèle plus ancien ? J’en ai un de l’an 214 qui supporte mieux les poussières atmosphériques.
Je veux dire un flingue normal. Qu’il faut approvisionner. Pas une foutue imprimante 3D qui lâche dès que le ciel se couvre…
T’es sûr ? La dernière fois tu t’es retrouvé à court de munitions. Tu préfères pas plutôt apprendre à tirer autrement ? Une fois qu’on a pris le coup…
La thune te suffit pas, vieil homme ?
On n’entendit plus que la symphonie de la pluie grasse sur les toits. Il émit un claquement de langue de désapprobation et fourra le rouleau dans la poche de son tablier, en tournant les talons. Il revient bientôt de l’arrière-boutique en claudiquant sur une canne faite à partir d’un tuyau. Et le contenu de ses doigts frêles retentit lourdement sous les yeux de l’homme de main.
Le barillet était splendide. Malgré la rouille apparente, il se dégageait de l’arme une fiabilité éprouvée, une densité qui fit vibrer les os de Besp avec une anticipation grisante.
Besp. Un jouet pareil, ça vaut quatre fois ce que tu m’as donné.
Je te laisse l’ancien. Il te tiendra compagnie. Moi j’en peux plus de l’entendre geindre…
Je le compte déjà, quand je dis que ça vaut le quart.
Oui, j’en suis désolé…
Le vieux ne bougea pas, regardant simplement Besp glisser l’arme dans sa gaine et jeter sur son épaule le lourd sac de munitions qu’il venait de lui donner, en faisant de grandes mimiques contrariées. Le mercenaire et piètre comédien fouilla ensuite ses poches, l’air penaud, à la recherche d’autres objets de valeur, promettant de le payer plus tard, minaudant pour un énième crédit… Puis il remarqua l’œil que lui lançait le vieux, et sa sérénité statique, il demanda :
Tu as un travail pour moi, c’est ça ?
L’armurier acquiesça.
**
La grotte exhalait une odeur rance.
On aurait dit un poison volatile et discret, comme celui qu’utilisait la pègre de Ranfaris dans les cellules des cloaques, quand elle voulait se débarrasser de quelqu’un. Mais l’odeur était vaguement plus… méridionale, fruitée, champêtre. Il ne savait pas d’où ce mot lui était venu. C’était absurde.
À l’extérieur, le désert se mortifiait sous la demi-nuit, comme une moisissure dans la pénombre d’une couveuse.
Il avait sillonné les pistes et les routes pendant trois jours depuis Coramine. Plein nord. Loin des marécages équatoriaux. Ce pays-là était sec.
Les bordures ocrées de l’horizon flambaient les fondations d’un ciel rougeâtre. Sous cette latitude, l’atmosphère particulière qui l’entourait donnait à la Lune 23 cette obscurité sanguine, artérielle pendant quatorze heures. Mais ça n’avait rien à voir avec l’uniformité orange et crépusculaire des seize heures de jour. Ce n’était pas non plus les trois heures de lever ou les trois heures de coucher, où l’on voyait la voûte transpercée de flammes d’or, comme des dragons spectraux qui dansaient avec des spasmes inquiétants. De toute façon, pendant ces heures-là, il n’était pas recommandé de sortir, en dehors des rites de passage des Orateurs de l’Oubli. Et ceux qui revenaient de ces rites, le faisaient rarement indemnes de corps et d’esprit.
L’obscurité de la demi-nuit, décidément, c’était son moment préféré. Il avait laissé sa vieille vadrouilleuse sous un piton de roche, avec le side-car rempli de matériel de levage. Il avait pulvérisé les roues au butanoate d’éthyle. Les hommes-cactus ne viendraient pas renifler. Il ne savait pas pourquoi, mais ça marchait.
Il craqua sa barre fluorescente et la jeta devant lui après avoir fait quelques pas dans la grotte. Le vieux tenait d’un fournisseur de passage que des fusées de détresse s’en étaient élevées quelques jours auparavant. En général, dans ces coins, c’était le signe qu’une expédition de récupérateurs avait été refroidie par des hommes-cactus, une tempête de sable ou des arkab-yodeï. Le fournisseur avait voulu attendre la fin du carnage pour cueillir le butin. Il fallait le doubler.
Il vit la torche chimique dissiper les ombres. La lueur d’azur heurta le bord d’un puits à trente mètres devant, et bascula dans les ténèbres. Au plafond, dans l’obscurité revenue, des yeux rouges s’allumèrent. Six yeux, diablement rapprochés. Ses muscles se tendirent et il dégaina. Le barillet était plein. Il mit en joue et attendit.
Mais les yeux restaient ouverts, immobiles, sans que nul mouvement n’émane de la bête que la torche avait frappée dans son sommeil. En fait d’yeux, on aurait dit des diodes. Il tendit l’oreille.
Dans le noir presque complet, il entendit un grésillement. Ce n’était pas un animal. C’était une Stèle sonique. Un module défensif capable d’identifier la nature d’une intrusion et de diffuser un son précis dans une direction ciblée. Il se couvrit bêtement les oreilles. Ces fréquences pouvaient tuer, lorsque la machine était bien calibrée. Après quelques secondes à détaler en direction de la sortie, il trébucha. Il entendit alors le grésillement, qui persistait. Trop haut, ou trop bas, ou trop usé… La Stèle ne lui ferait aucun mal. Il rengaina et s’approcha du module. Soit les capteurs l’avaient pris pour un fennec - et c’était quand même assez vexant - soit le temps avait passé depuis l’abandon des lieux. Beaucoup de temps. Et il était impossible de prédire quoi, ou qui, pouvait bien occuper ces cavernes désormais.
Les six diodes formaient le clavier de la Stèle. Besp l’ignora, glissa sous elle pour accéder au puits et descendit avec son câble jusqu’aux lueurs bleutées qu’il percevait à quelques dizaines de mètres en-dessous. Prochain investissement, se dit-il : des implants pour la vue. Avec le quart du butin collecté ici, que le vieux lui avait promis, il aurait sûrement de quoi payer l’opération. Il rêvassa, dans le bruit lancinant du fil de rappel qui frottait sa hanche, mètre après mètre. Les toubibs de la 23 étaient les pires charlatans. Avec les moyens suffisants, il irait plutôt trouver la prochaine navette pour Perséphone. Là-bas, il y avait une vraie clinique, et des chirurgiens compétents. Mais le permis pour y sortir de la quarantaine était exorbitant… À moins de trouver ici une montagne d’or, cette voie royale le forçait à différer. Et il détestait différer des trucs.
Ses bottes clapotèrent dans une flaque, au fond du puits. Il lui restait moins d’un mètre de câble. Il détacha l’enrouleur de sa ceinture et vit le bâton bleu que la chute avait expédié. Il brillait au milieu d’un champ de stalagmites. L’air était glacé. Les oreilles accusaient la pression. Les stalactites, à deux mètres à peine au-dessus de leurs compagnes, faisaient l’effet d’une mâchoire minérale. Il se sentit comme un insecte prisonnier d’une plante carnivore. Certaines se rejoignaient, bardées de cristaux de sel. Il chercha les poulies et les caisses mentionnées par le trafiquant. Elles apparurent dans une alcôve artificielle, creusée à un mètre du sol, à l’embout de l’immense salle précaire où il déambulait depuis quelques minutes. Il soupira, sortit de la menace pesante de cet enfer dentelé pour se plaquer sous une paroi plus lisse, et récompensa son effort d’une poignée de baies fermentées.
Aucune trace d’un corps, ni d’aucun matériel d’expédition, dans cette cache. Mais ce qu’il vit dans les caissons était trop beau pour la facilité qu’il avait eue à les trouver. Les cinq contenants pesaient chacun le poids d’un buffloïde mort. Ils étaient remplis de gravats qui étaient en fait les fragments d’une superbe roche taillée, dans un granit dont il n’avait jamais vu composition plus parfaite. Il alluma brièvement une petite diode blanche qu’il gardait dans sa poche de survie. Les cristaux de ces pièces étaient littéralement de toutes les couleurs. Et la roche qui les cimentait avait un gris argenté presque aussi impeccable que du mercure. Elle émanait, même dans le froid mordant des profondeurs, une moiteur tiède qui faisait transpirer ses doigts à leur contact.
Chose plus étonnante encore, ces pierres semblaient marquées de reliefs sombres, très légers, comme si on les avait tatouées, par fusion de surface.
Les motifs formaient ce que Besp interpréta comme des glyphes.
Il dispersa les fragments sur le sol de la cavité et s’accroupit avec enthousiasme, examinant à la lampe bleue comment les fragments pouvaient bien s’imbriquer. Ils semblaient avoir été arrachés brutalement à une paroi, au marteau-piqueur ou pire, à la dynamite ! Mais certains de ces “glyphes” avaient carrément l’air de fonctionner ensemble. Il réfléchit. Il était à l’abri, ici. La valse aux dragons d’or ne tarderait pas à agiter le désert, tout là-haut… Il avait bien trois heures devant lui pour retourner à sa vadrouilleuse et commencer à sortir les sacs, quand le jour serait levé. Il mit une bonne heure à trouver le premier assemblage du puzzle.
L’idée semblait meilleure sur le papier. À l’instant où, les mains poisseuses, il réunit les deux pierres, son crâne vrilla comme si on l’agrafait de l’intérieur.
Il n’eut même pas la force de hurler.
***
Les ténèbres étaient complètes. Il n’aurait pas su dire combien de temps avait passé, mais sa bouche n’était si sèche, ni pâteuse.
Ses muscles, eux, n’étaient que vaguement engourdis, comme après une sieste. Pourtant, lorsqu’il toucha du doigt sa lampe, elle était plus inepte qu’un bâton. Même après une vingtaine d’heures, en temps normal, ces torches continuaient d’irradier un faible spectre lumineux.
Il crut être devenu aveugle. Il repensa, paniqué, à ses projets d’implants oculaires. Puis il craqua la seconde lampe qu’il avait emportée dans ses sangles. La lumière revint. Celle-ci était jaune. Elle fut si vive qu’elle l’aveugla presque, pendant un temps.
Il se vit affalé au pied de l’alcôve, les fragments luisants éparpillés autour de lui. Mais un autre détail le glaça : ils formaient une piste qui se perdait dans l’ombre, le long de la paroi, comme si quelqu’un les avait alignés.
Il n’avait pas tout exploré. Il se leva, vérifia que son arme était toujours en gaine, et suivit fébrilement ce qui commençait à lui rappeler un conte de son enfance.
À la fin du conte, le petit robot qui avait suivi la piste des fioles de carburant, tombait sur un culte de mécanophiles de l’espace qui le dépeçaient sans anesthésie avant de réassembler ses pièces en un mixeur de cuisine.
C’était sûr. C’était lui, le petit robot. Mais lui était bien en chair, il avait de l’expérience, et un gros flingue entre les mains.
Aussitôt la piste commencée, il vit des lueurs s’agiter dans son dos, et qui ne venaient clairement pas de sa lampe.
Il fit volte face et vit que les pierres qu’il avait dépassées n’étaient plus là.
Il tenta d’avancer en les gardant en vue. Derrière son passage, les fragments de roche se fluidifiaient en rayonnant, comme de petites coulées de lave, puis s’enfuyaient comme de grosses chenilles, à la vitesse de l’éclair, pour aller s’éteindre dans le noir.
La tête lui tourna. Son rire éclata.
Il attendit quelques instants avant de poursuivre sa route, dans un étroit tunnel. Il ne prêta bientôt plus attention aux métamorphoses rutilantes qui fuyaient la galerie sous ses pas. Même le plus audacieux des cocktails de drogues dures qu’il avait jamais engloutis pendant une soirée en orbite, ne l’avait pas rendu aussi perplexe. Il se raccrocha à la pensée qu’il était en plein travail.
Les lanternes folles s’éteignirent pour de bon lorsqu’il atteignit une autre pièce. La piste s’arrêtait là.
Cet espace s’élevait dans des dimensions colossales. On aurait dit la Bulle de Coramine, version ville-fantôme… L'exiguïté du tunnel qu’il venait d’emprunter la rendait vertigineuse.
Une obscurité de fin du monde enveloppait ce qu’il crut être une bâtisse de pierre posée au milieu de la grotte. D’un coup de vis, il amplifia le rayonnement de son bâton et le jeta devant lui.
La structure était improbable, cyclopéenne… Elle formait en travers d’un hectare entier, une arche couleur d’émeraude dont la torche jaunâtre magnifiait le vert.
Besp déglutit. Il n’osa pas se poser la moindre question. Comme si une menace alien se pressait aux portes de sa conscience, attendant le moindre signe d’intelligence de sa part, pour vampiriser son esprit. Il avait le sentiment puissant que ces ruines ne donneraient pas moins de fil à retordre à l’individu le plus savant de toutes les lunes réunies… Le Rêve lui-même, en savait-il quoi que ce soit ?
Il avança prudemment, dans le silence opaque. Il s’en alla ramasser le bâton aveuglant, sous ce vestige d’une race de titans qui avaient dû peupler ce monde… avant ? Bien avant. L’impossible évidence que cet alliage, cette arche, soit plus ancienne que l’univers lui-même, surgit en lui.
Il fit un pas en avant et un rais de lumière le frappa. De l’intérieur. Comme une grosse migraine.
****
Les lieux changèrent. Il ne parvint plus à appréhender son corps.
Ses jambes et ses bras étaient devenus des concepts.
Et les concepts, Besp, ça ne l’avait jamais branché.
Il eut l’impression d’être un simple moniteur, flottant dans une marée d’émotions, de paroles en des langues inconnues et d’informations cryptées, dont le remous avait - il s’en rappela ensuite - de vagues teintes violacées.
Mais plus que tout, dominait la sensation d’un grand vide autour de lui, un vide si absolu que son esprit n’avait même jamais imaginé qu’il fût possible de l’imaginer.
Il vit avec un soulagement infini se dessiner les deux piliers de l’arche, de chaque côté, montant comme des falaises sombres. Il reconnut la taille étrange et biseautée de cette pierre et la structure lui semblait désormais si familière, en comparaison de ce … vide. Il reconnut sur la pierre devenue ténébreuse, les glyphes imprimés des fragments brisés par les récupérateurs.
Il se sentit rendu à lui-même. Mais dans le “noir” flottait toujours, omniprésente, la marée cosmique qui étourdissait sa certitude d’exister.
Tu t’appelles Besp.
Une voix retentit dans la caverne. Elle parut émaner d’un être ancien mais furieux. Une rage momifiée, une ardeur plurimillénaire s’y répercutait jusqu’à ses oreilles.
Tu n’es pas le premier à venir ici.
Il s’effondra à genoux. Ses jambes n’avaient plus la moindre consistance. Un tremblement secouait sa colonne et ses yeux gelaient comme face au vent, des larmes acides coulèrent entre les frisottis de sa moustache.
Mais tu es le premier à survivre à mon message. Soit tu es le plus clairvoyant de ton espèce, soit tu es trop simple d’esprit pour devenir fou. Tu as entrevu ce qui nous sépare, tu l’as senti dans tes os, et tu l’as traversé sans t’en émouvoir, comme on trébuche maladroitement dans les ténèbres.
Il ne sut pas quoi répondre. Il ne sut pas s’il devait se vexer. Il ne sut pas s’il était vraiment utile de parler à une entité visiblement au courant de tout…
Je suis le programme simplifié de mon intelligence d’antan. Les cellules qui alimentent cette copie de ma conscience faiblissent d’année en année. Je suis proche de ma fin. L’avidité de tes pairs a pressé mon obsolescence, en faisant fuir mes fidèles assistants métaorganiques. Des gens me cherchent pour m’anéantir. Et je suis heureuse que tu me trouves avant eux.
Il resta la gorge nouée. L’acuité lui revenait.
Il était à la fois dans le monde réel, dans cette caverne de roche et de stalactites bien sédimentées, et dans les limbes d’un passé obscur. Il était à la fois prisonnier de son vertige millénaire, et livré à lui-même dans un présent hostile. Une familiarité troublante le liait à cette voix, qui le traversait comme si l’espace et le temps n’avaient pas la moindre importance.
Dans le même temps, du fond de son hésitation, il entendit les galeries trembler. D’infimes vibrations trahissaient la présence de formes de vie, et il crut entendre des voix.
Il en était convaincu. D’autres humains, bien en chair, empruntaient le puits où son câble de rappel pendait toujours. Il crut sentir leurs combinaisons spatiales et leurs bottes, éraflant les parois du conduit. De là où il était, séparé des intrus par plusieurs dizaines de mètres de pierre et un labyrinthe de voies basses, il savait que des torches lézardaient les ténèbres, inspectant avec une brutalité militaire les reliefs salins des stalactites, loin là-haut, dans la deuxième salle. Leurs particules gênaient sa peau. Son système nerveux ne faisait plus qu’un avec la grotte.
Ils sont là. Touche l’un des piliers de ma structure, Besp. Fais vite.
La voix se précisait. S’humanisait. Elle était vaguement féminine, et inquiète. Elle le pressa à nouveau, mais il se levait déjà, quêtant dans son dos la galerie obscure où retentissaient des échos de radio.
Touche le pilier, Besp. Ce sont eux. Ces gens que tu appelles “le Rêve”. Ils sont là pour me voler la séquence. La séquence est la clé de leur destruction ou de leur suprématie. Touche le pilier, retiens la séquence, et échappe-leur. Si tu échoues, ils vous auront tous. Toutes les Lunes. Je détruirai la séquence pour qu’ils ne la retrouvent pas. Mais tu dois la conserver. Tu dois t’en servir. C’est votre seul espoir.
Notre ? balbutia-t-il en armant la détente de son arme.
Ceux qui veulent vivre libres.
Il entendit un grésillement entre les murs, comme si on calibrait un gros instrument. Loin, au sommet du conduit, là où son câble était arrimé, il comprit que la voix disait vrai. Les agents du Rêve étaient ici. Leur navette avait dû profiter du confinement crépusculaire pour atterrir près de Coramine.
Il pointa le pistolet vers la sortie, et de son autre main, effleura l'obsidienne verdâtre de la colonne. L’arche cyclopéenne lui imprimait une peur qu’il n’avait jamais connue.
Mais un flux brutal de données marqua ensuite son cerveau. Une suite vertigineuse de chiffres se fit une place dans ses souvenirs.
En moins d’une seconde, il apprit par coeur des pages entières de nombres, comme s’il avait consacré des années à les mémoriser. Il lâcha le pilier. Son équilibre le trahit.
La caverne redevint nette. Sa lampe chimique rayonnait toujours d’un jaune sale.
L’arche d’émeraude était splendide, mais le tissu de la réalité redevenait compact, comme à son arrivée dans le sanctuaire.
Ses sensations mêmes s’étaient réduites.
Il se sentit humain à nouveau. Sourd, aveugle, limité. Il brandit la torche et l’expédia vers la galerie. Le silence était presque complet.
Peu importe ce qu’avait dit la voix. Elle avait disparu. Mais si un commando du Rêve était ici, ils ne lui proposeraient sûrement pas de prendre le thé.
Pendant un moment il pensa avoir été victime d’un délire.
Mais il n’était pas seul. Des voix glissèrent en sourdine, dans le fond des boyaux. Il n’y avait pas d’autre issue à cette cavité. Il était fait comme un rat.
Il courut vers la lanterne. Il remonta la galerie. Il vit une torche pâle se braquer sur un virage, juste devant lui. Le canon d’une arme d’épaule apparut, et une silhouette robotique juste derrière. Deux balles firent chanceler le visiteur. Une troisième eut raison de lui. Le revolver fumait comme un vieux poêle. Les tympans de Besp sifflèrent, mais une onde rauque la chassa bientôt. Il fut pris de nausée.
On lui avait décrit ce bruit. Une sentinelle orbitale en permission, qui avait déjà échappé à une attaque radio par une station du Rêve…
Sa dernière pensée avant de s’évanouir fut de réaliser que ces enflures avaient - enfin - réussi à mettre au point des relais portatifs. Il suffisait désormais d’une petite heure à un commando furtif pour endoctriner toute résistance potentielle aux alentours.
Dans l’univers, plus rien ne s’opposerait à l’unité du Rêve. La donne avait changé.
*****
Alors c’était ça, le Rêve ?
On aurait dit une cybercourse. Une réalité virtuelle. Il put déplacer sa conscience à volonté dans la caverne. Il se jouait de la pierre, des reliefs, des obstacles.
Il était sûrement en train de baver, à la renverse, en attendant que les machines du Rêve viennent le dépecer, ou le mettre en cryostase, dans un noyau IA, ou n’importe où…
Mais dans ce… Rêve, il contrôlait tout. Il croyait avoir le système nerveux branché sur la console des lois physiques elles-mêmes.
Il se déplaça jusqu’à la sortie de la grotte. Il vit les arborescences ambrées de l’aurore chatouiller le désert. Il vit jusqu’au seuil des ruines, une dizaine de patrouilleurs venus de loin, très, très loin. Il n’avait jamais vu ce type de combinaisons. Elles étaient d’un blanc parfait. Elles semblaient légères comme de la soie, souples comme du latex, impénétrables comme du diamant. Les visières des casques étaient noires. Il n’aurait pas su dire si ces gens étaient une forme améliorée et absolue d’êtres humains, ou l’achèvement ultime des créations androïdes. Mais une sorte de tétraèdre argenté attendait non loin, bardé de propulseurs et de cylindres étranges. Il avait bien la sobriété effroyable des technologies du Rêve…
Il glissa comme un fantôme sur le couvercle de la Stèle sonique usée qui marquait l’entrée des profondeurs. Il pénétra ses circuits et les bidouilla. Il ne sut pas lui-même d’où lui venait cette expertise.
Il s’éveilla avec un sentiment de toute-puissance. Il sentit dans sa tête l’écho destructeur d’une fréquence suraiguë. La caverne venait d’en être balayée.
La Stèle avait fonctionné.
Quelque chose l’avait réactivée. Ce quelque chose avait été lui, pendant un temps. Le sanctuaire, la voix peut-être ? On l’avait protégé. On avait répliqué, purifié l’endroit de ces indésirables venus d’ailleurs. Par-dessus tout, on l’avait épargné, lui.
Il remercia … l’Oubli. Ou peu importe ce qui avait veillé sur lui. Il remercia cette chose, comme un novice, les yeux fermés, le souffle court. Il ne l’avait jamais fait auparavant. Il était moins religieux que la prostate d’un trafiquant d’esclaves.
Mais il se dit qu’il y avait un début à tout.
Il se servit du mur pour se relever, enjamba le commando qu’il venait d’abattre et poursuivit sa fuite à la lueur de son bâton. Il réapprovisionna son barillet antique.
Il trouva dans la première salle une poussière épaisse, toujours en suspension. Les saillances de la roche s’étaient effondrées. Les radios de plusieurs corps étendus-là, en combinaisons d’ivoire, grésillaient par intermittences. Elles étaient aussi grillées que la cervelle de ces spationautes. Des corps bougeaient.
L’un s’était même relevé.
Il entendit l’armet d’un fusil ultramoderne cliqueter dans l’ombre, se retourna, évita une rafale en roulant derrière un autre corps.
L’armure le protégea. Il retint son souffle et visa la silhouette qui reculait en le criblant de balles, affolée.
Au sixième tir, il abattit le rescapé.
Rien ne valait ces vieux flingues à cartouches, décidément.
Le silence revint. Il remonta le câble. Il cracha ses poumons dans l’enfer fumant. Par chance, le puits n’avait pas été bouché après l’impulsion.
Il vit s’élever dans le désert la navette fuselée. Le tétraèdre disparut dans la pointe naissante du jour, qui ressemblait à un tsunami de lumière sanguine débordant à l’horizon. Un grand cratère de sables vitrifiés s’étendait à l’entrée des ruines, entouré de carcasses humanoïdes encore fumantes. Le Rêve était toujours aussi lâche.
Il se tint, halluciné, dans le spectacle de l’aube. Il ne restait de sa vieille vadrouilleuse que la structure du side-car. Le reste avait été démantelé, ou pulvérisé… Y compris sa réserve d’eau potable.
Il regarda le désert de ses yeux piqués de sueur. Quatre, peut-être cinq heures de marche, jusqu’à l’oasis la plus proche.
Il lui restait sa lampe fluo, son flingue, un piolet, un calepin avec un stylo, et un câble de rappel. Pratique pour s’étrangler avant de mourir de soif.
Que raconterait-il, une fois là-bas ?
Y avait-il seulement la moindre chance qu’on ne l’interne pas dans un hospice des Orateurs avec les autres fous, dès qu’il ouvrirait la bouche ?
Mais il se souvenait de la séquence.
828492-842674-370756-245906-164432-545571-010586-547110-032418…
Et ça continuait comme ça, sur 197 suites de 6 chiffres.
Il prit le temps de les écrire.
Puis il se mit en marche. Il erra dans le désert. Il pensa à toutes les choses les plus triviales qu’il était capable d’imaginer. Quand ses tripes asséchées commencèrent à le tuer lentement, il se courba sous la douleur pendant un long moment, en plein soleil, et les écrivit à nouveau sur le verso du calepin. Il prit un autre long moment pour les comparer. Il ne délirait pas. La suite de chiffres était identique. Besp se laissa tomber sur le dos en soupirant, au bord de l’évanouissement :
Allez, là c’est le moment où je me réveille sur un matelas, la tête sur une bouteille vide, sous un ventilo qui me chatouille les poils, et entouré de toxicos complètement raides. S’il vous plaît.
Il entendit avant de sombrer la soupape d’une vadrouilleuse qui caquetait au loin.
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Dans mon esprit tout divague
Je me perds dans tes yeux
Je me noie dans la vague
De ton regard amoureux
Je ne veux que ton âme
Divaguant sur ma peau
Une fleur, une femme
Dans ton cœur Roméo
Je ne suis que ton nom
Le souffle lancinant
De nos corps dans le sombre
Animés lentement
Et la nuit je pleure des larmes qui coulent
Le long de mes joues
Je ne pense à toi que quand le jour sombre
Que s'abattent sur moi
Mes tristes démons dans l'abîme sans fond
Aime-moi jusqu’à ce que les roses fanent
Que nos âmes sombrent dans les limbes profondes
-Amour Plastique
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