#la fois où je voulais tenir un blog
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Un an, douze livres [Novembre et Décembre]
Me voilà donc à cette dernière partie du compte-rendu sur mon défi lecture : un an, douze livres. Comme précisé plus tôt j’ai finalement doublé le nombre total de livres ce qui est une petite victoire personnelle et m’a fait beaucoup de bien !
Novembre
Dumplin’, Julie Murphy Première lecture, langue originale
Ce roman me faisait un peu peur pour être honnête. Je l’avais remarqué sur les étagères tout au long de l’année et ayant moi-même vécu mon adolescence en surpoids, je n’avais pas très envie de retomber dans cette vie là avec Dumplin’. Il me semble avoir lu une très bonne critique et c’est ce qui m’a décidée à essayer ? En tout cas je ne le regrette pas, quelle bonne surprise !
Les complexes du personnage sont écrits de façon très juste et l’histoire d’amour est à la fois adorable et frustrante comme le sont les amours d’adolescents. La relation du personnage principal avec sa mère m’a rappelé celle que j’entretiens avec la mienne et les amitiés qui se forment lors des différents évènements me paraissaient réalistes, tout comme les disputes d’ailleurs.
Le réalisme c’est vraiment le mot. J’avais l’impression d’y être la plupart du temps, le roman pose très bien l’ambiance et le dénouement était à la fois satisfaisant et plausible, que demander de plus ? J’ai vu le film lors de mon séjour en Tasmanie et il était plutôt réussi aussi même si je préfère le roman.
Eleanor Oliphant is Completely Fine, Grail Honeyman Première lecture, langue originale
C’est le dernier livre que j’ai emprunté à la bibliothèque du lycée dans lequel je travaillais ! Je suis un peu nostalgique maintenant, je pense que cette expérience en Australie pour enseigner le français m’a permis de faire la paix avec une partie de mon adolescence, j’ai vraiment retrouvé le plaisir de lire et écrire ! Mais passons, Eleanor Oliphant était singulière et très attachante. C’est un personnage excentrique, dont les bizarreries dérangent et on compatit surtout avec les gens qu’elle rencontre, plutôt qu’avec elle.
Le roman m’a gardée en haleine jusqu’à la fin, j’avais flairé pas mal de choses pour le dénouement mais il m’a quand même surprise sur certains points, notamment de par l’exécution des retournements de situation. Je dois tout de même répéter qu’Eleanor met le lecteur très mal à l’aise par moment.
Décembre
The Girl with All the Gifts, M. R Carey Première lecture, langue originale
C’est l’un des livres que j’ai ramenés ! Une collègue me l’a offert et je l’ai tellement aimé que j’étais bien contente de le garder. Pour l’anecdote, c’est aussi le roman qui m’a accompagnée en Tasmanie et la raison pour laquelle m’a liste n’est pas terminée, j’étais en vacances et je préparais mon retour alors mettre à jour un tableau… Dans tous les cas, moi qui lit rarement des romans avec des zombies car ce n’est pas un genre que j’affectionne, j’étais accro ! Apparemment l’auteur a travaillé sur les scénarios de Lucifer (Fox puis Netflix) et certains Marvel je crois et cela se ressent dans la construction de l’intrigue, on retient son souffle constamment.
Par où commencer ? Les personnages avaient tous une écriture qui leur était particulière, c’était subtil mais je me suis attachée très vite. L’univers est un peu mystérieux même à la fin mais ça donne du charme à toute l’intrigue car finalement, dans une situation pareille on n’en saurait pas beaucoup plus. J’ai tout simplement adoré le thème sous-latent de l’éducation qui porte presque tout le roman à mes yeux et malgré la violence de certaines scènes c’était un plaisir à lire.
Holding up the Universe, Jennifer Niven Première lecture, langue originale
Puisque j’étais en voyage pendant la lecture du livre précédent et que je n’ai pas pu m’empêcher de le terminer, j’ai continuer le défi avec ma Kobo. J’avais déjà lu All the Bright Places de cette auteur donc je savais dans quoi je m’engageais et après The Girl with All the Gifts j’avais besoin de quelque chose de plus léger. Comme souvent, Jennifer Niven aborde un trouble psychique avec délicatesse. Je ne sais pas si c’est très réaliste mais c’est toujours un plaisir à lire, ces livres donnent de l’espoir (je dis ça mais All the Bright Places m’a brisé le coeur).
Here’s Looking at You, Mhairi Mc Farlane Première lecture, langue originale
J’étais un peu méfiante concernant cette histoire car le sujet est délicat. Que faire lorsqu’on est de nouveau face au garçon qui nous a tyrannisée au lycée ? Je n’avais pas très envie de lire une histoire d’amour sans queue ni tête qui met la faute sur la victime. Le livre ne tombe pas dans cet écueil heureusement et donne un aperçu très sensible de la réalité pour les tyrans une fois leur heure de gloire passée.
J’ai aussi apprécié que malgré la transformation du personnage principal sa nouvelle beauté n’est toujours pas conventionnelle. La relation entre les protagonistes était divertissante et attachante même lorsqu’ils étaient désagréables à souhait, je le classe dans les plaisir coupables.
Et voilà! Je suis vraiment contente d’avoir pu compléter ce défi car je trouve cela très agréable, d’avoir toujours un livre avec moi. Malheureusement de retour en France j’ai vite repris la mauvaise habitude de ne pas me tenir à un roman papier. Dommage pour ma pile de livres à lire ! Et vous, vous vous lancez des défis lectures ? Les tenez vous ?
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Incipit
“Voudrais-je être une comète ? Je le crois.” Nom étrange pour un blog, sûrement que Hölderlin se retourne dans sa tombe en voyant cela, mais je m’en fiche. Pourquoi ce nom ? Pourquoi ce vers ? Tout d’abord parce qu’il me parle littéralement, il y a tant de moments où j’aimerais être une comète et “fleurir de feu” et retrouver une certaine “pureté” enfantine, où tout-et au premier chef l’existence- nous parait plus léger. Au fond qu’est-ce que cela signifie vouloir être une comète ? Je n’en sais rien, mais je sais que cela me parle, m’apaise, errer dans le ciel, sans but mais toujours en brillant. La première fois que j’ai lu ce vers, c’était lors des célébrations du nouvel an, tout le monde était joyeux, fêtait et buvait en l’honneur de cette nouvelle année; moi au contraire, en total décalage avec le reste des convives (comme tant d’autres fois), j’étais pris d’un malêtre terrible et paralysant, je ne voulais qu’une seule chose, c’était m’enfuir loin de cette joie grégaire mais sincère. Je me suis enfui dans le texte et sans trop réfléchir, c’est vers le poème In lieblicher Bläue de Friedrich Hölderlin que je me suis tourné; la raison était qu’il existe une conférence de Martin Heidegger, dans laquelle il fait une exposition de sa philosophie à l’aide d’une entente de ce poème et notamment du célèbre vers
“Voll Verdienst, doch dichterisch, wohnet der Mensch auf dieser Erde.“ “Riche en mérites, mais poétiquement toujours,
Sur terre habite l'homme.”
Cette conférence et ce poème, je ne les comprends pas, mais ce qui m’avait parlé c’était la révélation que j’avais eu en lisant ces vers “Möcht’Ich ein Komet seyn ? Ich glaube.”, parce qu’à ce moment précis, ce que je voulais c’était partir, voler et errer, bref être une comète. Cette image de la comète, c’est celle que je me représente quand je ne vais pas bien, quand le malêtre me prend et me tétanise. Ce vers c’est un apaisement, une sérénité, un certain calme; j’y pense quand ça ne va pas, quand je suis fatigué d’être moi-même. Si j’ai aussi décidé de nommer ainsi mon blog, c’est parce que j’ai pris la décision de le lancer quand ça n’allait pas, durant une de mes nombreuses crises d’angoisse où j’aimerais tant être une comète.
Maintenant que j’ai expliqué le pourquoi du nom, il reste à expliquer le pourquoi du blog. Écrire me terrifie: j’ai toujours l’impression que je me retrouve nu face à celui où celle qui me lit. J’ai toujours admiré les gens qui osaient publier, partager ou montrer leurs écrits, j’ai toujours eu l’impression qu’il fallait un certain courage -ou de l’insouciance- pour faire part au monde de ses écrits, quels qu’ils soient. Lancer un blog signifie pour moi me “jeter à l’eau”: oser montrer ma modeste prose aux autres, m’exposer aux critiques et jugements positifs ou négatifs. Ce ne sera pas un blog spécialisé sur un sujet donné, je ne sais presque rien sur presque tout, ce sera surtout l’occasion pour moi de m’essayer à l’écriture, à la réflexion, au partage, à l’échange. S’essayer, c’est à dire expérimenter, tenter de réfléchir ou simplement de mettre des mots sur des états, des sentiments, des intuitions ou des questionnements. On pourrait me rétorquer mais pourquoi ne pas tenir un journal ? La remarque serait légitime et pertinente, le fait est que je tiens déjà un journal; et bien que je trouve cette mode du témoignage insupportable: tout le monde pense que sa petite histoire vaille la peine d’être racontée, écoutée et lue, je ressentais le besoin de faire part de certains ressentis, états d’âme et qui sait peut-être mêmes certaines pensées à d’autres que moi (On pourra rajouter cette contradiction à la longue liste de mes autres contradictions…). Ces “autres que moi”, ce sont avant tout des gens que je connais et que j’aime, à qui parfois, je n’arrive pas à dire comment je me sens, ou ce que je pense. Quant aux autres, je ne peux que reprendre les mots de Montaigne:
Ce livre, lecteur, est un livre de bonne foi.
Il t’avertit, dès le début, que je ne l’ai écrit que pour moi et quelques intimes, sans me préoccuper qu’il pût être pour toi de quelque intérêt […]
Mon intention n’est aucunement de faire en sorte que les gens s’apitoient sur mon sort, bien au contraire; mais je vois -comme beaucoup- l’écriture comme un exutoire: mettre des mots sur le spleen pour l’expurger. De plus ce blog en tant qu’essai n’as pas de but, il errera comme une comète, et qui sait, peut-être qu’au fil de mes pérégrinations, il prendra de nouvelles tournures.
Ce sera aussi l’occasion de partager certaines des photos prises avec mon appareil argentique, mais aussi des tableaux, des poèmes, des articles et tout ce que je trouve dignes d’être partagé.
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26. Les cœurs qui disent non
Les cœurs qui disent non parlent trop bas, c’est si facile de ne pas entendre, c’est si naturel (masculin) de forcer. Ils ne sauront de toute façon pas se défendre, ne voudront même pas se défendre, cœurs entravés, terrorisés – je voulais que tu t’arrêtes de toi-même je voulais que tu m’écoutes, pas moi, pas ma tête mais mon cœur – mais mon visage aussi disait arrête, attends, mon visage pleurait comme mon cœur pourquoi ne me – regardais-tu pas ? Rien de grave,
J’ai tu tellement de ‘non’ que ma langue enfle et m’étouffe, je ne te donnerai pas de leçon : mon cœur je suis la première à le claquer par terre, paralysé effarouché ; je tombe si rarement amoureuse que je ferais n’importe quoi pour garder l’homme auprès de moi alors : mon cœur dit ‘non’ mais moi je dis ‘non’ à mon cœur, je le fais taire, manger la poussière, si tu continues à dire ‘non’ - l’homme te quittera comme les autres, te brisera pour la troisième fois combien de fois ça peut se briser, un cœur, et continuer à s’endormir et à se nourrir, est-ce que j’ai atteint la limite, où est la fin du minuscule (mon cœur : règne du minuscule) ? Les cœurs qui disent non mangent leur lèvres et je n’ai rien voulu savoir, j’ai étouffé mon cœur sous la viande de mon bras, je ne me suis pas débattue, je n’ai plus dit ‘non’ que dans – ma tête alors – ce n’est pas ta faute c’est moi qui n’ai pas su – crier. Une fois (une seule. Sur combien ? J’ai compté) tu t’es aperçu que je pleurais c’est – la seule fois de notre courte histoire où je t’ai vu
bouleversé
je – m’en souviendrai toute ma vie tu n’as jamais été – si tendre mes épaules et mes yeux fondent à chaque fois que j’y repense tu – étais quelqu’un de vraiment bien (j’aimerais tant te reparler un peu). Ce qu’il y a c’est que tu avais le cœur qui disait ‘oui’ (règne de l’infiniment grand) ; pas à moi mais à l’occasion, à je-ne-sais-quoi, au soleil, au moment, tu (avances en géant aveugle avec une langue folle dans ton cœur). Moi je t’aurais dit ‘oui’ pour la vie – à toi, pas à l’occasion ; mais mon cœur est une bête blessée il n’y a rien de pire qu’une bête blessée elle mord elle se braque elle refuse ton aide elle apporte du malsain dans ton lit dans tes repas c’est les mêmes cœurs qui disent : non, ça ne me dérange pas – fais ce que tu veux – c’est normal – non je ne veux pas peser sur toi – tu n’as rien à faire avec moi, non, non je ne t’en veux pas, quitte-moi mais – on pourra se revoir ? Cœurs qui disent non cœurs qui ne disent rien puis qui écrivent à perdre haleine sur un pauvre blog les jours d’été. Extrait de journal, vingt octobre : « Non seulement je ne sais pas mais j’en suis incapable – mon corps a des paralysies, besoin de se jeter sous un drap de fermer tes yeux de la main – il a des crises insoupçonnées, impossible, dit-il, de tenir ta main dans la rue : je ne peux pas ne pas avoir honte pour toi. Je ne peux pas mentir aussi effrontément aux rues aux passants à l’ordre du monde (je ne peux mentir qu’aux arbres de la gare – parce qu’ils sont mes complices) en faisant comme si tu m’aimais. Non, j’en suis incapable, je dégage ma main, je remets mes vêtements – je ravale (à nouveau) ce regard pitoyable et l’angoisse étouffée (étouffée parce qu’elle accélère le mouvement qui t’éloigne de moi) : est-ce qu’il va se lasser, est-ce que c’est aujourd’hui que ses yeux vont s’éteindre je décompte jusqu’à dix dans ma tête et je te regarde du coin de l’œil. Je ne pense pas que tu comprennes. J’ai peur de t’embrasser, même quand j’en ai envie, et même innocemment. Parce que je sais où ça me conduit, tout de suite dans ta chambre, tes mains sous mes vêtements, tellement trop vite pour moi je ne pense pas que tu comprennes »
Je ne pense pas être beaucoup plus claire : je t’aimais de presque tout mon cœur et j’avais maladivement besoin que tu écoutes la nuance et que tu me quittes à voix haute, tu n’imagines pas – les ‘non’ et les terreurs que tu aurais épargnés à - mon cœur assez traumatisé mon corps qui dit non pleure tout le temps maintenant je suis
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Waterford, Irish Ancient East
Hello! J'espère que vous allez bien avec les beaux jours qui reviennent! Cette semaine j'ai décidé de vous parler d'un endroit où je voulais me rendre depuis une éternité: il s'agit de la ville de Waterford, à 2h à l'Est de Cork. J'y suis enfin allée et j'ai découvert pas mal de choses. La suite par ici ⬇️⬇️⬇️
Plan médiéval de la ville, appelé le "Triangle Viking" Je me suis surtout intéressé au musée médiéval de la ville (7€ l'entrée) qui nous apprend justement la fondation viking, la conquête anglaise et l'importance de la charte du vin. Funfact, les femmes se sont vu retirer le droit de tenir des tavernes car cela les "rendait folles" et en "faisaient des femmes impures". Aaaah... les hommes et leur volonté de contrôler leurs femmes... Une autre histoire que j'ai trouvé très impressionnante: je vous parlais plus haut de Cromwell: Après avoir débarqué en Irlande au XVIIème siècle pour imposer la foi protestante, il a donc fait le siège de Waterford. Paniqué, le clergé catholique a décidé de cacher les luxueuses tenues et objets utilisés pendant la messe dans un coffre, coffre lui même caché sous les dalles de la cathédrale pour éviter qu'ils ne soient détruits par les protestants. Les quelques participants à cette préservation avaient tous juré le secret, si bien que le coffre a été oublié là pendant plus d'un siècle. Il n'a été retrouvé que parce que des travaux ont été entrepris dans la cathédrale.
La ville capitalise énormément - à raison - sur son héritage viking, proposant des tours de vélo à thème, des soirées, des menus de restaurants, des wall arts... nous n'y sommes pas restés longtemps mais je trouve qu'elle gagne à être connue et j'y retournerai avec plaisir pour voir d'autres choses. La ville est d'ailleurs jumelée avec Saint Herblain en France.
J'espère que cet article vous a plus! N'hésitez pas à rejoindre la page facebook du blog pour ne manquer aucun article, à me suivre sur twitter pour mes punchlines à mourir de rire d’après ceux qui me suivent déjà, mais surtout, surtout, sur instagram où je suis de loin la plus active et avoir des petites idées de ce que je vais vous présenter ensuite. Et moi, je vous dis à la semaine prochaine, bonne semaine à vous tous!
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Jour 35 - 8 Novembre 2020, 21h25 - 23h25
J’allais écrire un peu plus tôt, j’ai fini par parler avec K. pendant 2h30 pour le tenir au courant de la situation. Toujours un plaisir d’échanger avec lui, toujours.
Deux jours sans nouvelles quand même, et y’a tellement qui s’est passé.
J’étais perdu, hier matin, vraiment. J’hésitais à discuter avec J. pour je ne sais quelle raison, j’ai fini par lui envoyer une vidéo de Simon Sinek qui pourrait nous parler, sur le fait que l’amour ne se construit qu’à coup de persistence, de résilience, d’efforts constants au jour le jour, et non pas en one shot en espérant le meilleur.
Mieux encore, ça a ouvert la discussion pour quelque chose de meilleur, pour pouvoir se voir plus tard dans la journée de samedi. Après un petit take away au Blu Bar, on a fini par discuter 3h30 ensemble dans son hostel, au calme, avec Bonito, le chat de l’hôte.
On a parlé de nous, du fait que je voulais garder l’appart, de ses remords, de sa honte, du fait qu’elle est bien consciente que quoique ce soit avec le minot est impossible, mais qu’elle reste amie avec lui pour le moment, car ce n’est pas son style de rayer les personnes de la carte. Une approche dangereuse if you ask me, seulement safe si tu sais comment mettre les barrières... chose qu’elle n’a pas réussi à faire avec brio.
Nous avons poncé les sujets, entre la vidéo de Simon Sinek, son post insta qui m’a mis sens dessus dessous vendredi comme je l’ai écrit lors de ma dernière entrée sur ce blog. Je lui ai posé des questions ouvertes, comme “how do you feel about it”, et ai fermé ma gueule au possible, afin de comprendre ce qui se passait en elle, voir ce qu’elle voulait partager. Elle m’a envoyé ce post, m’a t-elle dit, juste parce qu’elle y croyait, qu’elle sentait que c’était la bonne chose à faire, mais pas pour maintenant. Il lui faut du temps, et c’est aussi pour ça qu’elle croit à 100% en la description et dans la citation - s’il y a relation il y aura négotiation et réel travail sur nous deux, et le temps nous le dira.
Ce travail, nous le faisons déjà, elle de son côté et moi du mien, pour se construire différemment, pour réapprendre à se connaître, cette fois-ci seuls dans nos propres vies indépendantes.
Elle est la première à me dire que son corps lui appartient, mais qu’elle ne le partage qu’avec des personnes de confiance, et à l’heure actuelle je suis le seul qui fit ce besoin. Bon pour moi, d’autres diront qu’à cause de ça je n’arriverai pas à passer à autre chose, mais je m’en fous. J’ai pas ce dévouement envers une personne, et mon passé n’en est qu’une preuve, (mal)heureusement.
Elle apprécie toujours L., qu’elle me dit, mais qu’elle ne veut pas inviter ces gamineries de ruptures etc dans vie, encore moins dealer avec les problèmes d’un autre.
Je lui ai promis que je ne passe pas mon temps à skater à la pista pour gangréner son groupe qui lui tient tant à coeur, que j’ai ma musique, que je fais mon délire, que je progresse solo et dès que l’occasion se présente.
J’ai ouvert le sujet sur son prénom, à L. Que je le connaissais depuis le début, et qu’elle ne devrait pas avoir ni peur, ni honte de le mentionner, tout comme j’ai été ouvert et totalement honnête avec elle pour L. récemment.
Encore une fois, elle m’a fait part de son bien-être à l’appart, mais qu’elle réalise que c’est du confort, de la praticité, parce qu’on a choisi cet appart à deux, qu’on l’a meublé, qu’on y a vécu des choses, mais que ça serait le mauvais choix à l’heure actuelle. Le temps se doit de passer pour qu’elle puisse se revoir dedans, et encore, elle me partageait à coeur ouvert qu’elle ne se voit pas ré-emménager dedans si on avait à se remettre ensemble d’ici quelques mois.
Elle est consciente du travail qu’elle peut enfin faire sur elle même récemment, mais qu’avec autant d’activités et de personnes qu’elle rencontre, que son temps de réflexions solo est limité - mais c’est toujours mieux qu’avant, avec 2 énormes projets sur le feu. Certes, elle doit trouver où se loger pour Décembre, on verra bien ce qui se décidera au fil de ce mois.
On a parlé de liberté et d’espace, qu’elle avait l’un sans avoir l’autre ; qu’elle ne peut s’exprimer à fond qu’en étant seule, et je sens bien que les compromis ne sont pas du tout son fort dernièrement.
Mais peu importe. Je lui ai parlé de mon manque de force, d’Identité, de façon ouverte. On a tellement pleuré. Que ce soit relié à son enfance et son père absent, que ça aurait dû être moi qui aurait dû construire une cage assez grande pour la laisser respirer dans la voir s’envoler et disparaître, peut-être à jamais. Il m’aurait fallu la cadrer, ou la recadrer, taper du poing sur la table de temps en temps pour éviter les guerres qu’on se mène l’un l’autre à années d’intervales.
C’est sur ce point qu’on a terminé avec K. un peu plus tard aujourd’hui, comme quoi ce qu’il l’a attaché à moi était ma gentillesse innée et authentique, chose qui ne s’invente pas. Il m’a challengé, sacré K. : “te rends-tu compte à quel point être trop gentil peut te léser, toi aussi ?”.
C’était pas facile à entendre, mais je le sais bien trop. J’ai toujours agi pour le bien des Autres, quitte à prendre une taxe ou un setback personnel, tant que l’autre à son compte. Dans un setup de 1:N c’est valide, mais c’est tout. Dans le setup que je vis trop régulièrement, c’est du 1:1 et pas du 1:N, et les concessions sont à valeurs nulles : le premier prend le positif et je récupère le négatif : rien n’avance et on ne tire rien d’une telle discussion. À quoi bon en avoir discuté, alors ?
C’est un grand travail qu’il me faudra faire sur moi, tel la méditation et les pensées qui divergent et flottent : ces situations arriveront dans le futur, et j’ai hâte de savoir quand je taperai le poing sur la table pour m’imposer, pour faire parler Vincent, Emmanuel, peu importe au fond de moi, pour reconstruire l’Homme que je suis, pour me rebeller à ma façon, après une Vie entière à s’effacer pour les Autres.
Au final, c’est en réécoutant une bonne partie des 3h de discussions que j’ai eue avec J. l’autre jour que j’ai réalisé qu’encore une fois, mon meilleur pari est de tout miser sur moi-même, et garder J. en fallback plan en continuant ma tambouille avec elle. Certes, ce filet de secours est agréable, bien que parfois torturant mais safe, mais je sais que c’est la meilleure chose à faire.
Et peu importe de quoi on a pu parler pendant trois heures : nous deux en sommes sortis le sourire aux lèvres, le coeur léger et les pensées vers le futur, alignés dans la séparation. C’est le résultat et l’impression finale qui compte, pas tant les détails dont nous ne nous souviendrons pas.
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Chapitre1 : On commence par le début, c'est plus logique.
Mon nom ? Aucune importance, je répondrais au pseudo de Nyx, je vous vois venir avec vos « kom leyy makillageuhh laul ixdeyy »..Euh non. J'aime juste beaucoup la mythologie grecque, c'est tout. On s'éloigne un peu du sujet principal, j'écris ce blog pour vous racontez quelques petites storytime qui me sont arrivées, en gros je vais tenir un journal intime en ligne « OUAHH IDEE DE MALADE ! », ce n'est pas super original mais je pense que certaines ou certains se reconnaîtront dans mes écris et qu'une infime partie de vous cher lecteurs ou futur lecteurs trouveront des solutions à leur problème (en tout cas si je peux aider grâce à mes expériences passé je suis contente). Une dernière chose avant de commencer, ce blog est une mise à l'écrit de mon vécu, donc encore un fois un journal je parlerais de : mes relations foireuses (y'en a un paquet), de mes amitiés foireuse (la aussi il y'en a un paquet), du fait aussi que parfois être gentille dans mon cas s'apparente à être une sombre conne, mais moi j'ai tendance à appeler ça « être humain ». Encore autre chose tout mes protagonistes auront un pseudonyme, je ne vais pas m'amuser à donner leur noms / prénoms par respect de leur identité et si jamais ils passent par là (par le plus grand des hasard se reconnaissent), et bien sachez que…. JE M'EN BATS ROYALEMENT LES OVAIRES BANDES DE BATARDS ! ASSUMEZ MTN !
Toutes les belles histoires commence par « il était une fois » et finissent par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup de chiards », mais pas la mienne.
À ce jour ça va presque faire 3 ans que je n'ai pas eu de relations sérieuses, avant que vous commenciez à vous imaginez je ne sais quoi je vais vous expliquez les enfants patience. Il y a 3 ans je me suis séparée d'un homme avec qui je suis restée deux ans et demi, ce gars la on va l'appeler Tony, bref, comme toute les filles, je croyais que Tony était l'homme de ma vie. TU PARLES ! J'ai rencontré ce mec quand j'étais au lycée, à cette époque j'étais célibataire depuis presque 8 mois et Tony avait commencé à attirer mon attention à ce moment là. Vous savez c'était la période un peu où les garçons emmerdaient les nanas pour leur montrer qu'elles leur plaisaient, oui au lycée on était tous très con, sans exception. C'était le cas de mon cher et tendre, c'était vraiment un chieur, un peu badboy mais surtout un vrai vrai chieur et aussi un vrai chineur de meuf, comment il m'a eu ? Il a su me toucher de par ses mots, son intelligence, sa beauté…Non en vrai je l'ignore encore mais une chose dont j'étais sûre c'est que je l'ai aimé comme pas possible, pour supporter son caractère de merde il me fallait un sacré gros paquet d'amour. Pourquoi s'est-on séparé ? Et bien MONSIEUR était impulsif, MONSIEUR voulait que je me plie à ses quatre volontés, MONSIEUR croyait faire tout les efforts du monde juste parce qu'il le disait, il le disait tellement qu'il y croyait lui même ! Oh et aussi on a vécu une relation à distance, ça marche peut être pour certains mais pour moi c'était vraiment à chier.
Mon problème avec les relations à distances c'est qu'on est jamais tranquille, on est sans cesse entrain de se demander si notre moitié n'est pas entrain de fricoter avec une autre alors que ça fait 3 putains d'heure qu'on attend la réponse à notre message. Quand vous essayez d'en parler avec votre cher et tendre vous êtes automatiquement qualifiée de « folle », de « chieuse » ou encore d'« hystérique », alors qu'on voulait seulement régler le problème. Les mecs sont très cons parfois ( les meufs aussi hein), mais c'est bien pour ça qu'on déborde d'amour les uns pour les autres ? Enfin je crois. Bon revenons à mon histoire, je disais que j'aimais cet énergumène à la folie, passionnément, peut être un peu trop… Par amour on laisse souvent couler trop de choses et j'ai fait cette erreur juste parce que je ne voulais pas envenimer nos disputes, je pensais que c'était de la maturité, mais taire mes pensées était simplement une belle connerie ! Quand quelque chose ne va pas, exprimez vous ! Car sinon vous allez accumuler tellement de ressentiments envers votre partenaire que ça va finir par vous explosez en pleine face et c'est pas bon pour votre santé mentale, croyez moi. Pourquoi je l'ai quitté ? On se torturait, enfin il me torturait… Notre relation c'était comme être en couple avec un enfant pourri gâté, c'était invivable, mais le cœur à ses raisons même si on a du mal à les comprendre parfois.
Après cette rupture qui m'a valu 3 jours entier de goinfrage et de musique triste en pleurant sur mon sort (encore une fois je l'aimais malgré tout donc oui ça m'a fait du mal je suis humaine merde!), Jeff un ami proche que j'avais rencontré à la fac m'écoutait sans arrêt me plaindre de ma relation avec Tony, un jour pour me changer les idées on décide de sortir, on croise un de ses ami (super mignon au passage), on s'échange quelque banalité sans plus. C'est une fois rentrée chez moi que Jeff me dit que j'ai tapé dans l’œil de son ami, j'étais super flattée. Mr cute boy qu'on va appelé Ian a eu mon numéro par le biais de Jeff, ni une ni deux, j'ai reçu un message directe ! Bon par contre malgré sa belle gueule en drague il était à chier. Genre vraiment à chier, son premier message c'était « Ça te dirait d'aller boire un verre ? Signer un admirateur secret », SERIEUSEMENT ?!!! Au lieu de l'enfoncer je lui ai quand même tendu quelques perches pour rendre l'ambiance plus potable tellement elle était ridicule.
Ce gars avait beau avoir une belle gueule, il n'avait aucune expérience avec les filles ( à noter que quand je dis filles je parles autres de ses exs et encore ! Il y en a même une qui n'est même pas vraiment son ex, elles se comptent sur les doigts d'une main, c'est à dire 2). BREF ! Après quelques jours de flirte intensif il me propose un FUCKING DATE ! Que j'ai accepté bien évidemment, j'avais tellement d'appréhension, je stressais comme une dingue, j'ai tellement stressé que je suis tombée malade et que j'ai due annuler. Le plus bizarre c'est que j'étais vraiment soulagé de pas avoir été à ce rdv, j'avais peur si j'avais été seule avec lui je ne saurais plus trop quoi dire, que je devienne ennuyeuse à souhait… J'ai fini par le voir la première fois avec Jeff qui a tenu la chandelle et les autres fois seule, la première fois il ne s'est rien passé, la deuxième fois non plus mais la troisième fois on a couché ensemble, alors non j'ai pas suivi la putain de règle à la con des 3 rdv, j'avais juste envie de ce mec que je trouvais sexy… mais malheureusement au lit il était pas si génial que ça… Bien sûre pour son ego et pour pas le vexé…J'ai simulé….Je sais c'était nulle mais les gars c'était la première fois que je m'envoyais en l'air avec un mec avec qui je ne sortais pas ! Il se trouve que j'ai eu un gros coup de cœur pour ce mec, sauf qu'en couchant avec lieu aussi triste que ça puisse paraître j'avais perdu de la valeur à ses yeux, pas que je sois une fille facile loin de la, j'ai couché avec un mec qui me plaisait et ce mec se trouve être un connard qui est parti s'en vanter (bon d'un coté c'était pas méchant mais d'un autre c'était un gros manque de respect).
Les filles quand vous vous donnez à un homme pour qui votre cœur joue un orchestre et que cet homme est le roi des cons, sachez que vous n'avez pas à vous en vouloir, un jour tout fini par se payer, on doit tirer une leçon de chaque expérience vécue. Ne vous excusez pas d'avoir un jour aimé un con ou coucher avec un salopard, c'est à eux d'avoir honte de vous avoir traiter de la sorte, je ne parle que dans ce cas de figure, je donne le même conseil aux mecs qui liront ces lignes par rapport au nanas on est pas toutes des anges non plus. Ne vous excusez jamais d'avoir été humain.
Avec Ian ça s'est terminé à cause de Jeff, Jeff m'avoue du jour au lendemain avoir des sentiments pour moi, du coup pour m'avoir pour lui tout seul il me disait que Ian était un con et qu'il voulait juste coucher avec moi et me jeter après, ensuite il m'avait envoyé des conversations qui sortaient de leur contextes, l'histoire était vraiment étrange, j'ai pu avoir des réponses du principal intéressé. Mais je me suis rendue compte que Jeff était un sacré manipulateur, il l'est encore aujourd'hui je lui ai pardonné tellement de chose par amitié qu'il en a profité, le plus grave c'est qu'il mettait toujours la barre de plus en plus haut, je vous raconterait cette histoire dans un autre chapitre vraiment être aussi mythomane, manipulateur et haineux il faut vraiment le faire, le pire c'est qu'aucune raison n'est justifiée. Pour clore ce chapitre, j'ai « coupé » les ponts avec Ian, je l'avais revu quelques fois après cette histoire avec Jeff mais notre relation était beaucoup trop ambiguë et il ne voulait rien de sérieux, j'y ai mit fin car je savais que ça allait me prendre la tête. Alors les gens s'il vous plaît quand votre relation n'est pas clair dès le départ ne vous acharnez pas, le flou personne n'aime. J'en ai déjà fait les frais et je vous assure que c'est chiant.
« Mieux vaut faire chier les gens que te prendre la tête » - Nyx.
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Avec sa BD “Mamas”, Lili Sohn interroge la notion d'instinct maternel
Lili Sohn a l’habitude de “se mettre à nu” comme elle le dit elle-même. Sa BD Mamas (éditions Casterman), à la couverture rose pétante est posée entre nous lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop difficile d’aborder un sujet aussi intime que la grossesse et la maternité. Elle rigole. “J’ai déjà parlé du cancer, du corps des femmes, de leur sexe, explique-t-elle. Au moins cette fois, personne n’aura de problèmes à dire le titre de ce livre à voix haute!” Elle fait référence à sa précédente publication, Vagin Tonic, dans laquelle elle explorait le sexe féminin. Encore avant cela, elle publiait La Guerre des tétons, une bande dessinée autobiographique en trois tomes tirée de son blog Tchao Günther. Elle y évoquait avec une honnêteté et une sincérité totale un autre sujet peu abordé: le cancer du sein.
L’illustratrice et autrice est dans la vie comme dans ses BD: enthousiaste, curieuse, drôle. Aucun sujet n’est proscrit. “Je pars toujours d’une situation dans laquelle je me sens seule, en me disant que je ne le suis probablement pas, explique-t-elle. Toutes ces choses difficiles ou taboues que l’on vit, il faut en parler.” Pour Mamas, elle est partie de la sacro-sainte idée d’“instinct maternel”, qui se transmet de génération en génération. En déroulant le fil historique et sociétal, elle découvre qu’il s’agit purement et simplement d’une invention. De ce constat, Lili Sohn tire une réflexion passionnante, ouverte et déculpabilisante sur le concept de famille, qui s’adresse aussi bien aux futures mères qu’aux nullipares. Rencontre.
Tu expliques dans ta BD que la maternité reste un angle mort du féminisme. Est-ce la raison pour laquelle tu as voulu en parler?
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Avant de tomber enceinte, je ne m’étais pas du tout rendu compte qu’on ne parlait pas de la maternité dans mes lectures féministes. Le sujet ne m’intéressait pas, donc ce n’était pas un manque. Puis à un moment donné de ma vie, j’ai eu un désir viscéral d’enfant que j’ai eu besoin de décortiquer. Je suis tombée enceinte rapidement et c’est là que je me suis sentie mal. Les féministes de la deuxième vague parlent de la maternité comme d’un piège. Elles rendent compte de la charge inégalitaire qui est placée sur le dos des mères alors même que le féminisme vise à accéder à l’égalité. Lorsque je me suis rendu compte de tout ça c’était trop tard, j’étais enceinte et je le voulais quand même! Heureusement, aujourd’hui on commence de plus en plus à parler de la maternité féministe. La parole s’ouvre, notamment grâce aux podcasts, sur les différents types d’accouchement, de maternité… Au début, j’avais l’impression que je trahissais le féminisme, maintenant je me rends compte que la maternité me pousse encore plus dans ce sens: mon positionnement féministe est encore plus fort au quotidien.
Mamas © Lili Sohn
Le livre est enrichi par de nombreuses références sur la place des mères dans l’histoire. Qu’est-ce qui t’a le plus marquée dans tes recherches?
J’ai été très intéressée par la représentation que l’on se fait de la préhistoire, une période qui a d’ailleurs souvent été étudiée par des hommes. Ça a duré trois millions d’années et on en a une image très précise et limitée alors qu’on a très peu de traces de la période. Ça m’agace encore plus qu’on nous ramène toujours aux “hommes préhistoriques” dès qu’on parle de maternité, d’homosexualité. On dit : “Les hommes préhistoriques faisaient comme ci ou comme ça…” Alors que dans le fond, c’est une construction totale, on n’a aucune idée précise: si ça se trouve, ils étaient très égalitaires! Ensuite, il y a un moment très intéressant au XVIIIème siècle où certaines femmes, plutôt bourgeoises, ont commencé à vouloir accéder au savoir, à tenir des salons, à faire des recherches, à écrire… À l’époque, tous les enfants étaient placés en nourrice. Les hommes se sont dit que pour les empêcher de s’émanciper, on allait leur recoller les enfants dans les bras, appeler ça l’éducation, et décider que c’était “un truc de femmes”! On s’est fait complètement avoir et ça perdure aujourd’hui: même si on tend à une certaine égalité, la charge de l’enfant pèse majoritairement sur la mère.
“J’ai aussi voulu casser ce tabou de l’amour maternel, qui devrait être évident et naître à la première vision de l’enfant.”
Justement, tu consacres un chapitre au congé paternité. Est-ce un sujet central pour toi quand on parle de maternité et de féminisme?
Oui, et pour en parler, j’ai regardé ce qui se passait en Islande. J’ai vu un documentaire qui parlait des différences de salaires entre les hommes et les femmes et ce pays était cité comme un exemple d’égalité. Pourquoi? Parce que le congé paternité est égal au congé maternité et qu’il est obligatoire. Les deux parents sont égaux face à la charge de l’enfant, ils reçoivent ensemble les médecins, ils partagent les responsabilités et apprennent en même temps à s’en occuper. Cette solution est très logique et vraiment à portée de main.
Après avoir parlé du corps de la femme par le prisme du cancer du sein, tu évoques ici les injonctions qui pèsent sur le corps de la femme enceinte…
Oui et les attitudes des gens envers les deux sont très différentes. La maladie fait peur donc quand tu es sous chimiothérapie, on t’ignore. Alors que lorsque tu es enceinte, tu deviens le centre de l’attention. Pas pour ce que tu es, mais pour ta capacité à procréer, comme si cet enfant appartenait à l’humanité. Je viens encore de voir passer une pub à la télé qui disait : “l’alcool, ce n’est pas pour les femmes enceintes”. On ne peut pas nous infantiliser encore plus! J’ai eu l’impression de devenir une machine collective… À l’inverse, quand tu accouches, tu es complètement délaissée. Tout le monde est sur l’enfant, toi tu es seule avec ton espèce de ballon de basket dégonflé et c’est compliqué à gérer. J’ai aussi voulu casser ce tabou de l’amour maternel, qui devrait être évident et naître à la première vision de l’enfant. Moi je ne l’ai pas senti tout de suite et ça me faisait me sentir seule. Alors que comme pour n’importe quel être humain, il faut passer du temps ensemble pour s’attacher. Parlons-en pour montrer que ce n’est pas si grave!
Mamas © Lili Sohn
Tu donnes la parole dans ton livre à des femmes qui ne veulent pas d’enfants, à des couples homoparentaux. C’était important pour toi de représenter tout le monde?
J’avais envie de parler de ce qui “fait famille” et de l’amour qu’on reçoit et qu’on donne. La notion de famille est très large. Mon expérience personnelle est très hétéronormative donc j’avais envie d’ouvrir vers des choses plus larges: des couples d’hommes, de femmes, des personnes seules… Je voulais aussi faire la distinction entre “géniteur” et “parent”. En ce moment, concernant la PMA, on parle d’arrêter de faire du don anonyme pour que les enfants puissent connaître leurs histoires. Et des enfants de couples homoparentaux témoignent dans les médias pour dire qu’ils veulent bien savoir d’où ils viennent, mais que leurs parents seront toujours les personnes qui se sont occupées d’eux.
À quel sujet comptes-tu t’attaquer par la suite?
Là je travaille sur l’injonction de l’épilation et sur l’acceptation de la pilosité féminine. J’ai tenté de ne pas m’épiler tout l’été, ça a été très compliqué, mais je suis enfin arrivée à un état plus détendu sur ce sujet. Je suis capable d’aller à la piscine sans vérifier si je suis épilée. Je me fais des propres high five pour me féliciter!
Propos recueillis par Pauline Le Gall
Mamas, de Lili Sohn, éd. Casterman.
Cet article a été initialement publié sur Cheek Magazine.
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Bonjour bonjour ! Déjà merci beaucoup d'avoir créé ce blog qui est un peu entrain de devenir ma Bible :p ! Je voulais te demander comment tu faisais pour travailler les langues anciennes en dehors des cours et combien de temps par semaine (cours + devoirs + travail personnel) il faut compter en prépa. Encore merci pour ce blog !
Coucou,et merci pour ton message !
Alors,pour les langues anciennes, j'avoue que ça a été un peu chaotiquepour moi, mais en hypokhâgne en latin on avait 2h le lundi pour lagrammaire et 2h le vendredi pour la traduction, donc pour le lundi jefaisais des exercices de grammaire donnés par la prof et j'apprenaisles déclinaisons et conjugaisons sur lesquelles on devait êtreinterrog��s (on avait des mini contrôles toutes les semaines, ce quiest chiant mais vraiment bien pour faire rentrer les choses), et pourle vendredi rien à la maison mais on passait 2h par semaine à sedébrouiller tout seuls avec un texte et un dictionnaire, ce qui estla meilleure façon de progresser. En grec je ne faisais vraiment pasgrand choses d'autre que de me faire des mini-fiches de déclinaisonset de les réviser de temps en temps.
Disonsque si votre prof de langue ancienne est moins organisé et moinsderrière votre dos que ma prof de latin d'hypokhâgne ne l'était,je pense que les choses que vous pouvez faire sont :
réviser les déclinaisons et conjugaisons tout seul (surtout lesconjugaisons parce que les déclinaisons ça rentre assez vite),assez régulièrement et surtout en faisant vos propres tableaux, survotre propre feuille blanche, et pas seulement en regardant votreMagnard : je me répète mais essayer d'organiser soi-même l'ordrede ce qu'on doit apprendre, ce qu'on met en quelle couleur etc, çapermet vraiment de se l'approprier
faire du petit latin ou du petit grec, c'est-à-dire acheter uneédition bilingue d'une oeuvre très classique (pour les latinistesje conseille le De Rerum Natura qui regorge de passages canoniques)et lire la partie en langue ancienne en s'aidant de la traductionfrançaise à côté. Il faut trouver son propre rythme de lecture, àvous de choisir si vous survolez le latin/grec et lisez presquedirectement le français pour superposer les deux et améliorer vosréflexes, ou bien si vous essayez vraiment de dégager la structuredu latin/grec avant de passer au français pour vérifier si vousaviez juste ! Faire une ou deux pages par jour peut faire partie despetites habitudes rapides que vous pouvez prendre pour toute l'année
essayer de traduire des textes tout seul, parce que le seul moyen deprogresser en traduction c'est vraiment d'en faire. Si je suisvraiment très honnête avec vous, j'ai essayé pendant mes trois ansde prépa de me forcer à faire des traductions toute seule en tempslimité, mais je n'ai jamais vraiment réussi à m'y tenir parce quec'est très contraignant, il faut se choisir un créneau,sélectionner un texte, éliminer toutes les tentations de triche, etêtre vraiment seul avec son Gaffiot ou son Bailly jusqu'à avoirterminé le texte. C'est resté un peu au-dessus de mes forcesjusqu'au bout ; mais je crois quand même dur comme fer que c'est unexcellent entraînement (rien que pour le fait de se confronterrégulièrement à la difficulté). Prenez des textes dont vous avezune traduction française pour pouvoir vérifier la vôtre une foisque vous avez fini, sinon ça ne sert à rien : pour le grec vouspouvez prendre les textes qui sont traduits dans le Hermaion, jecrois qu'il y en a pas mal, et pour le latin j'avais récupéré unvieux manuel de Terminale avec des extraits traduits, mais sinon vouspouvez prendre plus ou moins n'importe quel texte et utiliser le siteremacle.org pour le corrigé !
(Aprèsil faut préciser que les langues anciennes font partie des matièresqu'il est possible d'abandonner et que si vous ne voulez pas aller enkhâgne classique ou en spé lettres classiques ce n'est peut-êtrepas la peine de dépenser autant d'énergie là-dedans : en hypo,c'est à chacun de hiérarchiser ses matières.)
Pource qui est du temps de travail total c'est très variable, en khâgnej'avais au total 29 heures de cours par semaine, il me semble quec'était un peu plus en hypokhâgne, et ça doit être à peu prèspareil dans toutes les prépas, mais pour ce qui est du tempsconsacré aux devoirs et au travail personnel ça dépend vraimentbeaucoup des prépas et des élèves. Personnellement en khâgne jerestais tous les jours à la bibli jusqu'à 19h, ce qui fait à peuprès 16h de travail personnel par semaine (en incluant les devoirs‘officiels’ donnés à faire par les profs, sachant qu’on en avait relativement peu là où j’étais), mais ça c'étaitpendant ma seconde khâgne, quand je savais déjà comment travailleret pour quoi je travaillais, et que donc je ne me décourageais pas àl'idée de travailler 4h d'affilée après ma journée de cours. Enhypokhâgne, j'étais moins organisée, j'avais besoin de plus derepos parce que je m'ajustais encore au rythme, du coup j'allais trèspeu à la bibli et je serais absolument incapable de te dire combiende temps je travaillais en tout, je sais juste que c'était beaucoupbeaucoup moins.
Enfait ta question est une question qui revient très souvent chez lesfuturs hypokhâgneux un peu inquiets, qui veulent savoir à quois'attendre à la rentrée, mais finalement c'est quelque chosed'assez abstrait, parce que les heures de travail en elles-mêmes neveulent rien dire : si tu as une soirée, va à ta soirée, si tusens que tu as besoin de prendre le dimanche pour glander, glande ledimanche, si tu veux continuer le chant ou la capoeira une fois parsemaine fais-le, et le reste du temps, fais le travail que tu as àfaire.
J'aiaussi une prof qui nous disait qu'il fallait s'organiser mieux pourpouvoir travailler plus efficacement et donc moins longtemps ; maisj'ai plutôt fait l'expérience inverse : mieux j'ai su travaillertoute seule, moins je brassais du vent, et plus j'étais motivéepour travailler, donc si votre temps total de travail augmente, çapeut soit vouloir dire que vous partez un peu dans tous les sens envoulant absolument travailler beaucoup pour avoir la consciencetranquille mais sans que ce soit très efficace, soit que vous êtestellement efficace que vous pouvez travailler plus en vous fatiguantmoins, c'est vraiment à vous de voir où vous en êtes et de fairevotre propre diagnostic !
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Mon histoire...
Bonjour tumblr. Si j’écris ces quelques lignes aujourd’hui, c’est pour évacuer ma peine et ma tristesse après avoir vécu l’impensable.
Parce que j’espère trouver ici du soutien, et d’autres personnes dans ma situation avec qui je pourrai échanger.
Et parce que, je l’espère, un jour peut-être, mon histoire, mon parcours pourra aider d’autres personnes...
/!\ Je décris dans ce texte le processus lié à ma FIV et mon IMG, sans pour autant être gore, je dis les choses telles qu’elles se sont passées et ce n’est donc pas toujours très glamour... /!\
Vous trouverez donc mon histoire sous la coupure, pour éviter de prendre trop de place sur le blog
Je m’appelle Julie (mais sur internet, on m’appelle Silly), j’ai 25 ans. Je suis mariée à un homme merveilleux et, en mai 2015, nous avons décidés de nous lancer dans l’aventure d’une vie... Avoir un enfant.
C’est une chose qui avait toujours été évidente pour moi. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être mère. C’en était même parfois douloureux, mais c’était comme ça. C’était dans mon sang, dans mes tripes, j’étais faite pour être maman. Je n’avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire de ma vie, mais je savais: je serais maman, un jour.
J’ai pris mon mal en patience, je voulais faire les choses bien, alors quand on a finalement décidé qu’on était prêt, ça a été... la joie. Une joie immense.
Mais le temps est passé. Au bout d’un an, ma gynécologue nous dit que, bien qu’on soit encore dans la moyenne en terme de temps, elle souhaite nous faire passer des examens pour exclure une quelconque impossibilité à tomber enceinte naturellement. Je ne suis pas d’un naturel positif, et j’ai derrière moi un passé de dépression, donc garder espoir est difficile, et je sens au fond de moi que quelque chose ne va pas. Je suis certaine qu’il y a un problème. Mais j’essaie de me persuader du contraire, et mon mari fait tout pour m’aider à rester positive.
Au vu des douleurs provoquées par mes règles, la gynécologue soupçonne d’abord une endométriose et me prescrit une IRM pelvienne. Dans le même temps, elle prescrit une analyse du sperme de mon mari, pour vérifier que tout va bien de son côté. L’IRM confirme une potentielle endométriose, et les examens de mon mari reviennent... négatifs. C’est le drame. On lui fait refaire des examens après avoir été sous traitement hormonal pour vérifier si on peut régler le problème, mais non. Le verdict tombe: le sperme de mon mari est trop mauvais, et même une insémination ne peut être envisagée. La FIV est notre seul recours. Pendant que nous apprenons mauvaises nouvelles sur mauvaises nouvelles, la compagne de mon beau-frère tombe enceinte. Ils ne veulent pas d’enfants mais ont eu des rapports non protégés pendant un an, ils ne comprennent pas. Elle décide de garder le bébé alors que lui n’en veut pas, et nous nous retrouvons au milieu de tout ça à voir deux personnes qui ne veulent pas de bébé en avoir un, quand nous ne pouvons en concevoir un... J’essaie de supporter celle qui était alors ma belle-sœur autant que possible durant sa grossesse, quand mon beau-frère se montre abjecte avec elle, mais quand le bébé né, je craque, et je suis incapable de regarder leur petite fille durant les premiers mois de sa vie. C’est trop dur. Ma réaction n’est pas saine mais je n’ai aucun contrôle là dessus... Ma belle-soeur ne fait rien pour m’aider et m’envoie constamment des photos de sa fille, alors que je pleure chaque mois mon utérus vide. Il me faudra des mois pour finalement arriver à surmonter cette douleur, et c’est en pleure que je finis par prendre ma nièce dans les bras pour la première fois. J’ai encore du chemin à faire, mais je veux être présente pour elle.
A cette époque, nous déménageons de Marseille pour aller vivre en Belgique, où vis toute ma famille, en raison d’un changement de travail de mon mari. Nous contactons un médecin sur Bruxelles qui a déjà suivi deux des collègues de ma mère, qui sont enceinte à notre arrivée. Elles nous disent le plus grand bien de lui et l’hôpital où il travail a une excellente réputation, nous décidons de mettre toutes les chances de notre côté.
Il me prescrit une hystéroscopie/laparoscopie exploratoire pour confirmer définitivement l’endométriose et, surprise! Le diagnostic est rejeté, mon utérus se porte bien. Il n’y a donc plus rien qui s’oppose au début du traitement.
Le traitement est contraignant et pénible. Je ne supporte pas les piqûres, et devoir m’en faire matin et soir est vraiment éprouvant pour moi. Certaines injections sont assez douloureuses. Mais ça vaut le coup. Le prélèvement d’ovule est beaucoup plus douloureux que je le pensais, et je dois rester au repos la semaine qui suit tellement je suis KO.
Cinq jours après le prélèvement, on m’implante mon embryon. Je reste au repos les premiers jours pour faciliter l’implantation. C’est ridicule à ce stade, mais je parle déjà à mon ventre. A cet embryon à qui nous donnons le surnom de petite crevette...
Le 15 mai 2017, je fais ma prise de sang pour mon test de grossesse, et alors que je suis en chemin pour rentrer chez moi, je re��ois le coup de fil m’annonçant que je suis enceinte. Je fonds en larme et appelle mon mari pour lui annoncer la nouvelle. C’est le plus beau jour de ma vie...
Le 1er juin, je retourne à l’hôpital pour ma dernière prise de sang et échographie liée à ma FIV pour confirmer le bon développement du bébé, et le 14 juin je passe ma première vraie échographie de grossesse chez le gynécologue. J’ai les larmes aux yeux en voyant notre petite crevette...
Le 16 juin dans la nuit, j’ai des saignements, et j’appelle le 100 pour savoir quoi faire, on me conseille d’aller aux urgences. Je passe le trajet en pleure, persuadée que c’est fini. Après deux heures aux urgences, le bébé va bien, les saignements étaient liés à l’échographie vaginale. Nous rentrons fatigués mais rassurés...
Le 23 juin, je chute chez mes parents en ratant la marche pour rentrer chez eux. Le lendemain, je me remet à saigner et, au vu de ma chute, je décide d’appeler l’hôpital pour savoir quoi faire. On me fait revenir. La gynécologue détecte un hématome dans mon utérus, mais le bébé va bien. Nous le voyons gigoter pour la première fois, et à nouveau nous rentrons fatigués mais rassurés.
Le 12 juillet, nous nous rendons chez le gynécologue pour notre deuxième échographie de contrôle. Le gynécologue nous annonce qu’il a repéré une masse dans le ventre du bébé. Mon cœur s’arrête. Quand le gynécologue nous montre la masse, elle est aussi grosse que la tête du bébé. Je fonds en larme, et mon mari doit sortir car il se sent mal. Le gynécologue nous prends un rendez-vous en urgence pour une échographie morphologique et nous prescrit la prise de sang de contrôle des chromosomes. Nous sortons de chez le gynécologue désespérés... Ma famille tente de nous remonter le moral et de nous faire garder espoir.
Le 18 juillet, l’échographie morphologique à lieu et le verdict tombe. La masse dans le ventre du bébé est sa vessie. Elle ne peut se vider car le bébé n’a pas d’urètre, et ses reins sont déjà endommagés. Le fait que bébé ne puisse évacuer l’urine fait qu’il n’y a pas de production de liquide amniotique, et sans liquide amniotique ses poumons ne se développeront pas. Notre bébé a peu de chance de survivre à la grossesse, et s’il survit, son espérance de vie est de quelques heures, sans compter les risques pour moi si nous décidons de mener la grossesse à terme.
On me fait revenir deux jours après pour une ponction de placenta afin d’éliminer définitivement la cause génétique, et nous devons prendre notre décision... Nous choisissons d’interrompre la grossesse.
Le 25 juillet, je reviens à l’hopital pour prendre les médicaments pour préparer mon col de l’utérus, et nous rencontrons la psychologue de l’hôpital.
Nous revenons à l’hôpital le 27 juillet à 7H. On me prépare à l’accouchement en me faisant faire un lavement. La sage femme m’insère ensuite des gélules par voie vaginale pour provoquer la dilatation du col, puis elle me pose une perfusion pour me garder hydratée et me donner les premiers anti douleurs.
Mon corps comprends ce qu’il se passe et, avant même qu’on me donne les médicaments pour déclencher le travail, il déclenche tout seul. Je suis à l’agonie en quelques minutes à cause des contractions. La douleur est telle que je suis prise de nausées, et mon mari n’a pas le temps de m’apporter la bassine. Je me retrouve donc honteuse sur mon lit, pleurant de douleur, couverte de bile. Mon mari va chercher la sage femme, on m’aide à me nettoyer un peu et on me fait la péridurale. On me dit qu’il faudra une demi heure pour qu’elle fasse vraiment enfant. Dans mon ventre, je sens un “plop”, et la douleur passe quelques minutes, avant de revenir à la charge, et je suis à nouveau malade. Avec les spasmes provoqués par mes hauts le coeur et la péridurale qui commence à faire effet, je perds le contrôle de mon corps et je me fais dessus. Honteuse, je demande à mon mari d’aller chercher la sage femme, qui constate que c’est en fait la poche des eaux qui s’est rompue. On me dit que ça ne devrait plus être long. La péridurale fait finalement effet et je peux me détendre. La sage femme revient après quelques temps pour vérifier la dilatation du col et m’annonce qu’elle sent la tête du bébé, et qu’elle va donc chercher la table d’accouchement. En son absence, j’essaie de me redresser car la péridurale tire dans mon dos, et sans que j’ai le temps de réaliser, mon bébé se retrouve entre mes jambes...
Le 27 juillet à 13H25, mon fils né, sans vie. Mon mari va chercher la sage femme en lui disant que le bébé est arrivé plus vite que prévu et elle vient le récupérer pour aller le nettoyer pendant que le gynécologue vient s’occuper du placenta. Malheureusement tout ne vient pas et on doit m’endormir pour aller chercher le reste à la main.
Quand je reviens dans ma chambre, on m’apporte mon bébé, et je peux enfin le tenir dans mes bras quelques instants... C’est un garçon. Nous l’appelons Richard. Nous avions prévu un doudou pour lui, nous le confions à la sage-femme pour qu’il l’ai avec lui dans sa dernière demeure. C’est l’hôpital qui se charge de disposer du corps auprès des pompes funèbres. Notre petite crevette pèse 90 grammes... Après tout ce que j’ai subi ce jour, je craque finalement. Nous laissons finalement la sage femme repartir avec notre fils. Elle fait des photos et des empreinte de ses pieds, qu’elle nous donne le lendemain quand nous partons...
Nous rentrons le 28 juillet, vide et abattus...
Et aujourd’hui, nous essayons de continuer à vivre...
Après Richard. Après notre fils.
Après toi...
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Un an, douze livres [Août à Octobre]
Du coup, vu que je suis une tête de mule, j’ai décidé de terminer cet article. Je me dédouane de toute responsabilité s’il y en a 7 autres après celui-là. Spoiler alert : j’ai bien atteint mon objectif renouvellé de 24 livres en un an, j’ai simplement oublié d’éditer mon tableau mais l’anecdote à ce sujet devra attendre !
Août
City of Heavenly Fire, Cassandra Clare Première lecture, langue originale
Je me souviens avoir refermé le livre, dégoûtée. Un mot : conséquences. Ou leur absence, en fait. Les personnages ne subissent quasiment jamais les conséquences de leurs actions ou alors, elles ne durent pas. Même les antagonistes ont le droit à une rédemption (je ne suis pas contre l’idée en soi, c’est l’exécution qui me dérange) et les seuls qui meurent pour une raison ou une autre le font dans des scènes bâclées à mes yeux. Je descendrai cette auteur et son œuvre en flammes une autre fois.
The Bane Chronicles, Cassandra Clare (et autres?) Première lecture, langue originale
Magnus est mon personnage préféré. J’ai récemment lu une analyse très intéressante à son sujet, qui le dépeint comme un personnage particulièrement toxique tel qu’il est écrit par Clare et ses ami(e)s et je pense qu’elle se tient. Personnellement, j’ai lu les chroniques comme un point de vue omniscient et non pas interne et je perçois Magnus non pas comme un connard fini mais une personne qui bien que sournoise, l’est devenue pour se préserver. L’exemple qui me vient c’est lorsqu’on force l’entrée dans sa demeure sa réaction est de dire : faîtes comme chez vous.
En prétendant accepter la présence de l’intrus et en jouant les écervelés il refuse de céder sans pour autant entrer en confrontation directe. Alors oui, ça peut très vite devenir toxique, mais j’ai préféré voir cela comme une preuve que toutes ces années lui ont appris quelque chose. Je ne m’attarderai pas sur le sujet de la représentation lgbtq+ car très honnêtement je suis loin d’avoir les arguments mais j’ai vraiment apprécié le personnage. Les chroniques ? Un peu moins, Clare a l’art de vendre ce qu’elle ne produit pas. Le concept de l’écriture à quatre mains, quand elle a le temps de faire trois séries dérivées du même univers, ne me convainc pas mais apparemment, elle sait très bien compter quand ça peut lui rapporter alors bon...
If you could see me now, Cecelia Ahern Première lecture, langue originale
J’avais déjà lu une œuvre de cette auteur et ma colocataire avait justement recommandé celle là aussi me semble-t-il. Le style particulier de C. Ahern est bien présent, il me semble que l’histoire se passe à Glasgow alors c’est dépaysant et le personnage principal est particulièrement intéressant à mes yeux (une réussite professionnelle quand on trouve l’amour dans un roman, ça me plaît toujours!)
J’ai beaucoup aimé le concept des amis imaginaires et le dénouement même si l’histoire ne m’a pas marquée au point de l’évoquer si on ne me le demande pas. Je pense que c’est un bon bouquin pour se détendre ! Point bonus pour les couvertures de la collection de ma colocataire qui étaient très colorées et minimalistes, j’apprécie ce style.
Octobre
Alice, Christina Henry Première lecture, langue originale
C’est très sombre et certaines scènes sont particulièrement violentes. L’intrigue en elle-même est fascinante et on ne peut pas s’empêcher de tourner les pages afin d’en savoir plus. Malgré les choses parfois hideuses que l’auteur décrit il y a une esthétique visuelle qui attire si l’horreur ne dérange pas.
Il me semble que c’est une série car la fin laisse supposer que les personnages ont encore bien des épreuves à traverser. Je n’ai personnellement pas accroché au point de continuer, probablement car l’intrigue reste prévisible si on connaît un peu l’univers d’Alice et la narration est parfois confuse. C’est volontaire à mon avis, la réécriture a définitivement une saveur bien à elle et aborde la folie sous un tout autre angle, sanglant.
Définitivement un trigger warning pour les descriptions très crues de violences sexuelles et torture.
Voilà pour cette première session de rattrapage, j’ai hâte de parler des livres que j’ai lu en fin d’année ! Et vous, vous avez une œuvre que vous détestez mais dont le potentiel ne peut que vous attirer ?
#lecture#article#la fois où je voulais tenir un blog#un an douze livres#il y avait pas mal de choses qui me contrariaient avec c clare et plus le temps passe plus je suis vindicative
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Européens, Européennes, je vous ai compris ! ;-) le 28 mars 2018 – Retranscription
Retranscription de Européens, Européennes, je vous ai compris !
Merci à Marianne Oppitz et Pascale Duclaud ! Ouvert aux commentaires.
Européens, Européennes !
Il y a un peu plus d’un mois, le 22 février, dans une chronique dans le magazine Trends-Tendances, j’ai lancé un appel solennel à la consultation des citoyens et des citoyennes européens. Cela a donné lieu à un débat sur le blog. J’en ai parlé beaucoup avec vous, il y a eu pas mal d’échanges sur cette idée. L’idée c’était là-dessus : c’était que l’Europe lance, l’Union européenne lance une grande consultation de l’ensemble des citoyens et des citoyennes européens, en promettant de tenir compte de ce que ce grand cahier de doléances ferait apparaître pour qu’on essaye de redresser la barre, pour qu’on essaye de refaire une Europe dont les populations – vous et moi – se désintéressent parce que ce qu’ils font, finalement, n’a pas d’intérêt pour vous et moi. On est dans la situation – un petit peu comme celle que Page et Gilens avaient décrit pour les Américains – où les sujets qui sont discutés au niveau européen, en général intéressent énormément les grandes entreprises mais ne sont que d’un intérêt mineur pour les citoyens ordinaires. Et comme on le sait, les textes qui sont votés sont en général écrits d’ailleurs à l’intérieur des entreprises et n’émanent pas véritablement de la base.
Alors, qu’est-ce que ça donne ? Eh bien, ça donne cette séparation entre des élites qui se satisfont de cette situation puisque finalement ça les arrange et ça ajoute un peu de beurre sur leurs tartines (un peu ou beaucoup !), et puis des populations qui, lorsqu’on leur demande de voter, dès qu’il s’agit de l’Europe votent contre parce que c’est désavantageux pour eux. Ça ne représente plus rien, ce n’est plus… ça ne correspond pas du tout à un idéal européen. Alors, je voulais… l’idée c’était la suivante, c’était donc que ces gens disent, à nous : « On veut vous entendre » et puis : « On promet qu’on en fera quelque chose ». Voilà !
Et nous avons discuté entre autres, par exemple de la possibilité de lancer une pétition. Cela fait partie des choses que nous avions envisagées : faire une pétition. Comment faire pour encourager les dirigeants européens à se lancer dans cette aventure ?
Alors, est intervenu – c’était il y a une dizaine de jours – est intervenu un événement qu’on appelle « fortuit » et qui est tout à fait fortuit effectivement : c’est que me retrouvant dans mes grands voyages entre Lille, Bruxelles et Vannes en Bretagne où j’habite, je me suis retrouvé – comme très souvent – à la terrasse du café Terminus Nord devant la gare du Nord, rue de Dunkerque, coin du boulevard de Denain à Paris. Et un Monsieur qui était assis simplement, tout à fait à côté de moi à une de ces petites tables, m’a interpellé en disant très gentiment, en me disant : « Est-ce que vous n’êtes pas Monsieur Jorion ? ». J’ai confirmé que c’était bien moi et il a dit : « Je m’intéresse beaucoup à ce que vous écrivez. Je ne suis pas toujours d’accord parce qu’en fait, moi je représente en fait la droite au niveau européen, mais je suis haut fonctionnaire européen ». Et effectivement, ce Monsieur est un très haut fonctionnaire. Il a un pouvoir de décision très important sur des choses très importantes au niveau européen. Et je lui ai soumis tout de suite – bien que je n’avais que cinq minutes et lui aussi – je lui ai soumis mon idée : l’idée dont j’avais discuté avec vous – et que j’avais émise pour la première fois donc, dans ce billet de Trends-Tendances – d’une consultation des citoyens européens. Et là tout de suite, dans les cinq minutes où nous avons bavardé, il a dit : « Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible : il n’y a pas de structures pour ça, il n’y a pas d’institutions. Tout ce qui est possible, c’est éventuellement que vous fassiez une pétition et puis il y a de vagues promesses à l’intérieur de nos réglementations qui font qu’on devra faire attention à ça si ça dépasse un million de personnes représentant les différents pays, qui émettent une idée. Ça n’irait pas plus loin. Il n’y a pas de structure qui permette de faire ce que vous voulez faire : une grande consultation des Européens, associée à une promesse de tenir compte de ce qu’ils diront. Il n’y a qu’une condition… il y a moyen de le faire, mais c’est pour vous, d’aller à l’intérieur et de lancer ça de l’intérieur : de l’intérieur des institutions européennes. »
Alors, comme on n’avait que cinq minutes, eh bien, voilà, la conversation s’est arrêtée là. Mais on a échangé rapidement nos cartes de visite et je lui ai fait entendre que je me trouverais à Bruxelles deux jours plus tard, où il serait lui aussi. Et il m’a proposé très gentiment, il m’a invité à déjeuner. Et donc nous avons déjeuné deux jours plus tard, pas loin du square de Meeus, pas loin de la rue du Luxembourg, pas loin des institutions européennes. Et là, ce monsieur m’a encouragé vivement à me présenter au parlement européen : de devenir un député européen, de me faire élire par vous – si vous êtes Belge – parce que moi, j’ai un passeport belge et il n’y a que les Belges qui vont pouvoir voter pour moi [P.J. … sauf si je me présente en France, ce qui est une possibilité]. Les Belge.euse.s ? Non, il n’y a pas de féminin, on est tous égaux de ce côté-là. Et voilà !
Alors, qu’est-ce que j’ai fait ? Eh bien j’ai écouté ce monsieur avec… comment dire… avec attention (rires), avec réflexion. Avec attention et réflexion, et le lendemain – non, ce n’est même pas le lendemain, le soir même – le soir-même j’écrivais à la personne qui en Belgique me paraît la personne qui pouvait m’encourager, à qui j’ai demandé son avis et qui pouvait m’encourager ou me décourager de suivre le conseil de ce monsieur X que j’avais rencontré le matin même, à midi, à l’heure du déjeuner. Bon !
Et là, j’ai eu la très bonne surprise, l’excellente surprise : que cette personne qui me semblait en Belgique la personne clef pour me dire si c’est une bonne ou une mauvaise idée, a été très enthousiaste et elle m’a très chaleureusement encouragé à entreprendre la démarche. Alors, cette personne aussi, a attiré mon attention sur le fait que, eh bien, ça passe par des partis, qu’il y a des instances, qu’il y a des décisions à prendre et qu’il ne suffisait pas que lui me dise que c’est une excellente idée, qu’il m’encourageait et qu’il me soutiendrait de tous les moyens possibles. Donc, ça ne suffit pas mais pour moi, c’est – voilà – c’était ce « oui » ou ce « non » qui allait décider de poursuivre la suggestion qui m’avait été faite à midi.
J’avais … j’ai déjà évoqué ici, comme ça, cette idée. Ce n’est pas la première fois que je parle de l’idée de se présenter – peut-être – au parlement européen. Pourquoi ? Parce que j’avais eu des discussions avec mon ami Bruno Colmant. Comme vous le savez, nous avons un immense respect l’un pour l’autre, même si sur l’échiquier politique nous ne situons pas exactement au même endroit. Et nous avions discuté de la chose suivante en termes très généraux : c’était que nous étions très contents d’avoir l’influence que nous avions sur ce que les gens pensent. Influence qui se renforce, pour nous deux, dans la mesure où on écrit des livres ensemble, où on accepte de faire des débats ensemble, où dans les journaux on nous oppose mais où nous atteignons facilement un consensus – je dirais – sur la partie la plus raisonnable et la plus rationnelle et la plus techniquement correcte des choses et des solutions qu’il y a à apporter. Moi, ça me fait énormément plaisir que quelqu’un comme Colmant – que j’avais découvert comme quelqu’un véritablement à l’opposé de l’éventail politique par rapport à moi – que nous puissions arriver à nous mettre d’accord sur des choses qui peuvent faire avancer les choses.
Mais nous nous étions dits aussi : « Voilà, nous avons une influence à distance, mais quand il s’agit de pousser la manette, d’avoir accès aux leviers de décisions proprement dit, là nous sommes impuissants ». Lui, il a été chef de cabinet d’un ministre ! Lui, il a déjà été beaucoup plus près de la décision proprement dite, même au niveau de la décision proprement dite. Mais il ne l’est plus en ce moment : il est économiste en chef dans une grande banque. Mais, voilà, on discutait de ça ensemble, et pour moi d’essayer ça au moins une fois. Voilà. D’essayer ça au moins une fois… J’ai déjà fait pas mal de choses ! Quelqu’un… l’un d’entre vous (rires) me rappelle que j’ai écrit un jour un article qui s’appelle Pourquoi nous avons neuf vies comme les chats : « Eh oui ! Ça s’applique tout particulièrement bien à vous ! »
Alors… alors on va essayer ça ! Ce n’est pas donné d’avance s’il faut faire campagne ! Il faut convaincre les instances d’un parti de vous « endorse » – comment dit-on ? – de vous soutenir officiellement. Et il faut un programme. Sur l’Europe, j’en ai un embryon puisqu’il y a dans ce livre qui s’appelle Vers un nouveau monde et qui a été une initiative du mouvement Solidaris en Belgique, qui est donc ce qu’on appelle la Mutuelle socialiste. Ça ne correspond pas du tout à ce que sont les mutuelles en France. C’est beaucoup plus près de ce qu’on appelle la Sécurité sociale mais, voilà, c’est un mélange de ce qu’on appelle les mutuelles et la sécu en France. Et, c’est par … comment dire ? par… le terme m’échappe… « groupe politique ». Et il y a, en particulier dans la partie francophone en Belgique, il y a un mouvement très puissant encore, appelé Solidaris, et qui est lié au Parti socialiste qui représente les idées socialistes.
Et donc, dans ce petit livre qui s’appelle Vers un nouveau monde, il y a déjà une description par moi, de l’Europe telle qu’elle est maintenant et telle qu’on pourrait la faire. Mais ce n’est qu’un point de départ : il faut maintenant construire véritablement une plate-forme de ce qui serait ma candidature au niveau européen. Et là, je compte vraiment sur vous.
Je sais ce que vous allez me dire : « L’Europe, c’est un truc perdu d’avance, etc. etc. » OUI ! OUI ! OUI ! : l’Europe telle qu’elle est maintenant ! Et je vais vous dire une chose et je l’ai déjà dite : c’est un petit peu – c’est un petit peu beaucoup même – par attachement – moi personnel, mais ça je l’ai déjà dit – au fait que quand j’avais dix-huit ans j’ai été choisi par des représentants de mon université pour être l’un des quinze qu’on invita à Strasbourg pour créer l’Europe de demain, et que nous avons pu discuter, nous les quinze, avec les gens qui représentaient le projet européen à l’époque. Et ce qu’on a entendu : c’était bien ! C’était bien, ce qu’on a entendu ! Ce n’était pas ce qui a été fait !
C’est un peu par engagement personnel par rapport à ce que j’étais là. C’était quoi ? en 62 ou je ne sais quoi ? Attendez… enfin… oui… ou plutôt 64 : 1964. C’est envers le Paul Jorion de 64 que je pense avoir un – voilà – il y a un devoir… quelque chose de l’ordre d’un devoir. Il faut que cela ait lieu. Il faut que cela ait lieu : c’était bien !
Ce n’est pas ce que c’est devenu… mais cela peut encore être fait ! Ça peut encore être fait. Mais ! il faut aller secouer le cocotier et – j’ai déjà essayé pas mal de choses – je vais essayer de l’intérieur.
Ça ne promet pas que ça… ça ne veut pas dire que ça aura lieu. Mais ne me dites pas « Vous allez être broyé ! », etc. Si j’étais broyable aussi facilement par les idées des autres, par les structures en place, par les machins, par les inerties de ceci ou cela, j’aurais été broyé depuis longtemps ! J’ai résisté à deux tentatives d’assassinat, j’ai eu un jour devant moi un soldat qui m’avait mis en joue et… que je n’aurais pas dû continuer (rires) à lui dire « Tire ! » parce qu’il y avait autour de nous une foule qui disait… qui me disait de fermer ma gueule et qui avait raison par rapport à moi ! Euh, je me suis trouvé dans des situations d’affrontements sérieux, etc. : je n’ai jamais reculé d’un pas ; je ne le ferai pas cette fois-ci non plus, si… si… si je finis… si j’arrive à entrer, bien entendu. Si j’arrive à entrer, ce sera plutôt les autres qui devront faire machine arrière que moi. J’en parlais il y a quelques instants, d’une situation où je m’étais trouvé face à une opposition qui était de l’ordre de… ça faisait quoi… (calcul mental) : une opposition de 87,5 % contre moi et je l’ai emporté quand même sur des points importants. Voilà !
Donc… Ça ne veut pas dire, ça ne veut pas dire que tout ça sera une partie de plaisir. Ça ne veut pas dire même que j’arriverai au stade de pouvoir même me présenter comme candidat malgré les encouragements extraordinaires – et je remercie la personne de les avoir faits – parce que, voilà, sans cela… j’aurais fait machine arrière.
On n’y est pas encore ! On n’est pas encore au stade d’avoir réussi quoi que ce soit, mais je lance le débat avec vous. Si vous me dites : « Ça ne sert à rien »… ne participez pas au débat… ! Vous ne me convaincrez pas ! À ce stade-ci, vous ne me convaincrez pas.
Donc voilà ! Mais si on veut tous ensemble voir comment on pourrait remettre ce machin sur les rails – j’avais appelé ça il y a quelques années, si on arrivait à faire quelque chose au niveau européen, c’était une discussion avec le regretté Michel Leis : « le Grand Œuvre ». Le Grand Œuvre, c’est une allusion à l’alchimie. Le Grand Œuvre de remettre l’Europe en état.
Voilà ! Je lance ça ! Il y aura, j’espère, une retranscription de ce que je dis. Donc la discussion va commencer sur la vidéo-même et puis elle continuera sur la retranscription. On peut faire un dossier aussi dans le forum qui est associé maintenant au blog, et ainsi de suite. Il y a aussi le Cercle des Amis du Blog de Paul Jorion où on peut discuter de ces choses-là. Voilà : il y a plein d’endroits où on peut le faire mais il faut constituer maintenant sur cette idée d’Europe – d’une véritable Europe : une Europe telle que je la voulais en 1964, à l’âge de dix huit ans – on va lancer un grand débat et on va essayer de faire des choses.
Avant l’élection proprement dite, il y a quatorze mois donc ça nous laisse le temps de mettre les choses en place et de produire, de produire des textes et des actions peut-être, et ainsi de suite – voilà – de faire quelque chose.
Allez ! (grand bruit de l’ordinateur) Ouh là ! Je ne vais pas casser mon matériel ?! A bientôt ! On discute de tout cela !
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Le journal intime de Benjamin – 6. Démasqué…
Cher Journal…
Ça fait longtemps que je n’ai pas écrit ici… Ce n’est pas tant que je n’avais rien à dire, mais je crois surtout que je n’en avais pas du tout envie… De toutes manières, à quoi cela servirait de toujours répéter les mêmes plaintes ? Hein ? Si encore, dans ma vie, il y avait quelque chose d’un peu nouveau, mais non, jamais rien… Ce monde n’est pas fait pour les garçons comme moi.
Tu dois forcément te demander, Journal, pourquoi je reprends mon stylo pour te parler après plus de deux mois de silence. J’avais décidé d’arrêter de te raconter mes malheurs, parce que je trouvais cela un peu naze et humiliant. En relisant mes dernières pages, je me suis senti plutôt mal, comme si je revivais encore et encore toute cette merde. Si encore les choses allaient mieux… mais non. Maintenant, je ne discute même plus, de toutes manières. Ils veulent me taper ? J’me laisse faire. Plus je résiste, plus j’ai mal. Et si je l’ouvre, ils ont tellement de trucs contre moi que le résultat serait pire que la mort…
Ah, la mort. J’y ai pensé, tu sais. Tu as bien dû le voir la dernière fois. Quand ça ne va pas trop, j’y réfléchis pas mal. En fait, d’un côté, j’aimerai bien mourir. C’est comme une longue sieste de laquelle on ne se réveille jamais, et moi, dormir, je trouve ça vraiment sympa. Mieux, c’est un sommeil sans douleur. Quand tu meurs, t’as pas la peau qui te brule et les os qui te font souffrir. Ça doit être bien. Alors pourquoi je ne le fais pas (me tuer) ? Arrête, ne pose pas la question, je suis sûr que tu as déjà deviné. Il y a deux raisons à ça. La première, c’est que ça me ferait quand même un peu chier sur les bords. Avec Kilian, on n’en est même pas à la moitié de FFVII, et j’aimerais bien voir la fin. En plus, il y a tellement de jeux vidéo et de mangas que j’apprécie que je trouverais ça naze de partir comme ça, comme en plein milieu du film. Ça, c’est l’idée qui me fait tenir, quand je pèse le pour et le contre. D’un côté, la libération, de l’autre l’ennui. C’est ça qui est embêtant avec la mort, c’est qu’on risque de s’y emmerder un peu, et moi, je n’aime pas trop ça.
Bon, ce n’est qu’une excuse, je pense, car des fois, je crois que si je pouvais, je sauterais vraiment par la fenêtre. La vérité est plus simple. En fait, je suis juste un gros lâche.
Ça me fait chier de le dire, mais c’est la vérité. Je ne suis pas simplement nul, je manque aussi clairement de couilles. C’est pour ça sans doute que les autres adorent m’emmerder et me cogner. Ils savent très bien que je ne dirai rien, que je les laisserai faire et que je ne me plaindrai pas. Normal, je suis un gros couard. Ils savent que je préfère encore me faire taper plutôt que d’admettre qu’on me tape. Ce qu’ils ignorent, c’est que je manque tellement de courage que même si je voulais mourir, bah je n’y arriverais pas. Ouais, je suis ce genre de merde. J’ai regardé pas mal de sites sur internet à propos des TDS (tentatives de suicide) et je fréquente même un forum, sur lequel je ne poste pas, mais où je lis beaucoup. (Bon, rassure-toi, j’suis pas taré, je vide l’historique après chaque connexion). Des fois, comme ça, ça me prend. Je réfléchi à la meilleure manière de faire. Mais rien ne me correspond. Sauter d’un pont ? J’ai peur du vide. Les médicaments ? Je vomirais avant d’avoir tout avalé. Me couper le poignet ? La simple vue d’une goutte de sang me fait tomber dans les pommes. La pendaison ? Je me pisserais dessus avant même d’avoir fait le nœud de la corde…
J’suis pas fait pour mourir, je crois. Faut avoir des couilles ou des ovaires pour ça. Moi, j’ai rien. J’voudrais mourir, mais j’veux pas me tuer. Si je me tue, je ne verrais même plus mes parents (je les aime quand même), ni Maxence, ni Alex, ni Julie, ni Kilian… Ça leur ferait de la peine, je pense, non ? Mes parents en tout cas, c’est sûr. Max, ça le ferait surtout chier, car bon, on s’amuse bien ensemble, c’est mon meilleur pote. Alex, je sais pas trop. J’crois qu’il m’apprécie vraiment, mais on se voit pas en dehors de l’escrime, et vu que j’y vais presque jamais… Julie, je crois qu’elle s’en foutrait, mais moi, ça m’emmerderait, car elle est gentille et mignonne. Kilian, c’est le seul dont je suis certain qu’il pleurerait. J’ai jamais vu un prof particulier comme ça. Je crois que c’est le seul mec qui peut me faire des câlins sans que je ne dise rien. Et le pire, c’est que quand il me prend dans ses bras, j’en ai même rien à foutre qu’il soit pédé. Et puis, il s’en voudrait de ne pas m’en avoir empêché, je suis sûr, surtout maintenant qu’il m’a vu…
C’est d’ailleurs pour te parler de ça que j’ai finalement décidé de t’écrire. Il s’est passé un truc, je n’étais pas sûr de pouvoir le garder pour moi. Mais comme je n’ai personne à qui parler, je t’ai ressorti de dessous le sommier. Enfin voilà, peut-être que je devrais commencer par le tout début, depuis la dernière fois.
Comme je te le disais, au collège, il ne se passe rien de particulier (si on considère que se faire emmerder et taper toutes les semaines de plus en plus fort, c’est tout à fait normal). Du coup, je sèche souvent l’escrime. En fait, je voudrais bien y aller plus souvent (quand j’y vais pas, Kilian m’engueule et mes parents aussi, et puis j’aime bien, tout le monde est sympa là-bas), mais quand j’ai trop mal ou que j’ai des marques, je ne peux tout simplement pas. Il est hors de question que je refasse la même scène comme la dernière fois, j’avais trop honte. Alors pour savoir si je sèche ou pas, c’est super simple : je me regarde dans la glace et je fais des maths. Kilian est cool, il m’a vraiment aidé à comprendre les fractions. Ma formule est super simple. Au numérateur, je mets le nombre de bleus visibles. Au dénominateur, mon échelle de douleur. Un = la mort. Cinq = moyen. Dix = Rien du tout. Si le résultat est supérieur à un, ça va, je peux aller à l’escrime. S’il est inférieur à un, par contre, c’est mort. Ça marche super bien, j’en suis assez fier. Je sais, je suis pitoyable, mais au moins, comme ça, je n’ai pas à réfléchir. J’ai l’impression que ça fait des mois que je ne réfléchis plus (enfin si, le matin, aux fringues à me mettre, toujours larges, amples et rembourrées. Ça me donne un air de sac, mais bon, c’est toujours mieux que d’avoir mal.
En parlant d’escrime, Kilian a encore gagné une compétition. J’suis allé le voir, forcément, c’était vraiment cool. Avec Aaron, on a fait un concours de celui qui hurlerait le plus fort. Il est doué ! J’ai vraiment l’impression qu’il est amoureux, c’est bizarre. Pas parce qu’il l’est d’un garçon, mais parce qu’il l’est tout court. Tout est dans le regard. Si j’ai bien compris, lui et Kil se sont engueulés pas mal à cause de conneries, mais on dirait qu’il n’en a rien à foutre. Il est sincère. Et intelligent aussi, c’est étrange. On dit souvent que tout passe par le regard. Bah lui, la manière dont il m’a regardé pendant la compétition de Kilian, j’ai tout de suite vu qu’il avait compris quelque chose. Je n’arrive pas encore à dire quoi, mais une chose est sûre, il en a parlé à Kil. J’ai bien vu après ce moment-là qu’il y avait un truc différent, pendant nos cours particuliers. Il n’agissait plus de la même manière avec moi. Toujours aussi prévenant et gentil, mais plus déterminé, comme s’il savait mais qu’il voulait toujours comprendre. Ouais. Et moi, je ne disais rien.
Et puis les vacances de février sont arrivées. Ça, c’était cool, parce que ça m’a fait deux semaines sans coup ni bleus du coup (youpi !), et parce que ma grosse combinaison de ski est super confortable ! J’aime bien faire du ski. Avec mes parents, on y va tous les ans depuis que je suis petit. Sur les pistes, je suis plutôt doué. Mon truc à moi, c’est les rouges. Je suis le roi des rouges ! Les bleues, c’est chiant et les noirs, c’est trop dur. Mais sur les rouges, avec mon casque sur la tête, voilà, je revis. Et pendant les remontées mécaniques, on a du temps pour penser, et moi, j’en profite pour ne penser à rien. Ça, c’est le vrai luxe. C’est peut-être même le véritable bonheur. Je suis sur le tire-fesses, je regarde le paysage, je vis. Ou pas. Quand le froid te prend comme ça, j’ai l’impression d’être vivant et mort à la fois. On n’entend que le vent entre les sapins, on ne sent que la neige tomber en de petits flocons sur son visage, on est bien. Ouais, j’adore le ski. Et le chocolat chaud au refuge ! Ça, c’est trop bien! Avec de la tarte aux myrtilles. Limite, ça me rendrait presque heureux. C’est là le piège en fait. Le ski, ça te donne l’illusion pendant une semaine que tout va bien. Mais en vérité, c’est faux. Tout continue à aller mal ! C’est simplement qu’on ne s’en rend pas compte. C’est simplement en rentrant à la maison qu’on réalise. Moi, ça m’est tombé dessus comme ça, directement, dès le lundi. Hier.
Je ne suis pas sûr, mais je crois que j’avais manqué à mes « copains » préférés. Dès la fin des cours, ils m’ont sauté dessus pour m’emmener dans leur petite ruelle. Là, ils m’ont demandé d’enlever mon t-shirt (en plein hiver ! genre, je ne suis pas frileux, moi…). Ils voulaient regarder mon torse, voir s’il restait quelques traces de leur dernier passage. Et comme il n’y en avait pas beaucoup, ils en ont refaits. À coup de ceintures. C’est la première fois qu’Anthony faisait ça. Si tu l’avais vu rigoler, journal, c’était à gerber. Il s’est acharné sur mon dos et mon ventre devant les deux autres qui gloussaient. Moi j’pleurais, ça ne faisait que l’exciter encore plus. D’après lui, il voulait juste essayer un truc (ce truc) qu’il avait vu sur internet, sur un blog à la con. Il se sentait fort, je me sentais rien.
Après ça, j’suis tout de suite rentré et je me suis enfermé dans ma chambre pour pleurer. Je crois que ça a un peu énervé ma mère, mais j’m’en fous, là. Ça ne comptait pas. La seule chose à laquelle je pensais, c’était cette foutue ceinture qui avait servie à me taper, et ça ce que j’aurais pu en faire si je l’avais serré autour de mon cou. Puis quelqu’un a sonné à l’entrée. C’était Kilian.
C’est normal, on avait cours de maths, comme tous les lundis. Et ce soir-là, en plus, il devait me garder, car mes parents sortaient. Alors j’ai rapidement séché mes larmes, et je me suis mis au travail. Je trouve important, quand Kilian est là, de faire des efforts. Je veux qu’il soit fier de moi et qu’il note que je me donne du mal pour progresser en maths. Sortir une bonne note, c’est un peu tout ce qu’il me reste, donc voilà, c’est devenu important. Sauf que lui, il n’en avait pas grand-chose à faire, des maths. Tout ce qui l’intéressait, c’était moi. Je ne devrais pas dire ça, mais je trouve ça presque mignon la manière dont il se soucie de moi. Ça me fait plaisir. Vraiment, même si je ne lui réponds jamais vraiment. Rien que le voir, ça me fait du bien. Il est tellement gentil. C’est fou, mais quand il est à la maison, il semble cacher à chaque fois ses propres problèmes, comme si j’étais plus important que tout. Pourtant, j’ai bien senti à sa voix et à sa nervosité qu’il s’était passé un truc. D’habitude, il parle tout le temps de son mec et de son chien. Là, il n’a rien dit du tout. Et puis, je ne l’ai jamais vu être aussi mauvais aux jeux vidéo ! Je l’ai fumé à PES, c’était limite violent. Devrait y avoir des lois pour protéger les blonds des méchants garçons comme moi. Ouais. Je suis vraiment méchant.
Alors que lui, il est gentil… Exemple débile : ma mère avait prévu des choux-fleurs à réchauffer pour le dîner ! C’est pas de la cruauté gratuite, ça ? Moi, j’trouve que si. Déjà que je passe des journées de merde, mais si en plus on essaye de m’intoxiquer à base de légumes le soir, je crois que je ne vais pas tenir. Eh bah Kilian, lui, il a fait preuve d’un immense courage ! Il a tout foutu à la poubelle et il m’a fait à la place des pâtes avec de la tomate à l’huile et du basilic. C’était trooop bon ! Non mais c’est vrai, je trouve ça génial qu’à son âge, il cuisine. Il parait même que pour la Saint Valentin, il s’est cassé le cul pour faire de l’agneau au porto pour son copain ! Et d’après lui, son mec est encore meilleur et fait super bien à bouffer. Alors que moi, tout ce que je connais, c’est la recette du gâteau au chocolat de ma grand-mère. Il est délicieux ! Le secret, c’est de remplacer la farine par de la crème de riz. Ça lui donne un goût un peu différent et ça fait moins de grumeaux. Dessus, tu saupoudres de sucre-glace, et paf, ça fait un miracle. J’aimerais bien être capable de faire son gâteau à la noisette aussi, et puis aussi sa crème de jambon ! Ça, c’est merveilleux ! Mais ça fait super longtemps que je n’en ai pas mangé, car je ne la vois pas souvent, mamie. Je la vois surtout à Noël ou à d’autres fêtes, mais c’est différent, y a la famille et tout, elle a moins de temps pour s’occuper de moi !
Je digresse, c’est un truc de fou… Tout ça à cause de la sauce tomate de Kilian… Et peut-être le fait que j’ai peur de te dire ce qui s’est passé après le repas… C’est quand il m’a fait lire un passage du roman de son mec que j’ai pigé… (moi, j’ai toujours respecté son ordre de ne pas lire ! Attends, je suis un petit garçon, hein, même si je suis curieux, si un presque adulte que j’aime bien me dit que ce n’est pas de mon âge, j’obéis !). Mais là, voilà, alors que je ne m’y attendais pas du tout, il m’a foutu le texte sous le nez…
J’étais démasqué… Sous mes yeux, je lisais exactement ce que je vivais. Les coups, la souffrance, la méchanceté… Tu te souviens, Journal, qu’Aaron s’était inspiré de moi pour un personnage ? Et bien là, il y avait une scène où j’avais le rôle-titre. J’ai tremblé à chaque mot, en essayant de ne pas trop le montrer. C’était horrible. Aaron semblait avoir tout compris. Ce que je ressentais, comment je souffrais… D’un seul coup, je me suis tout prix dans la tronche. Et le pire, c’était que Kilian avait compris aussi… Sinon, pourquoi il m’aurait fait lire ça, sinon ? Hein ? Pourquoi ? Et pourquoi il m’a regardé comme s’il se doutait de ma réaction ? (forcément, je lui ai dit que ça ne m’inspirait rien, mais je ne suis pas débile, j’ai bien vu que mon mensonge était grillé à des kilomètres…). D’ailleurs, ça m’a tellement perturbé qu’après, pas moyen de réussir à gagner aux jeux vidéo. J’étais nul de chez nul. Je me sentais nul. J’avais peur. Ce n’était que le début. Parce que l’enfoiré de Kilian, il m’a forcé à accepter que le perdant ait un gage. Et j’ai perdu comme une grosse merde. Et le pire est arrivé juste après.
Il m’a demandé soit de lui dire la vérité sur mes bleus, soit de les lui montrer. Il avait deviné. Il savait. Il avait compris. Rien que ça, rien que de piger ça, putain, mais je me suis effondré. J’ai hurlé, je l’ai insulté, je l’ai traité de pervers, j’ai nié de toutes mes forces. Je ne voulais pas parler de ça ! Mais je voulais encore moins qu’il voit ça… J’étais furieux, tétanisé, perdu…
Kilian m’avait démasqué. C’était comme si mon monde s’effondrait d’un seul coup. Et s’il en parlait à mes parents ? J’aurais été complètement foutu… Je…
J’ai peur. Putain Journal, même là j’ai peur et je pleure, c’est ignoble ! Ça, ce truc, c’était mon secret à moi… C’était ma honte, ma peine, ma déchéance. Cette vérité dégueulasse, cette merde que je suis, je voulais la cacher à tout le monde… à commencer par ceux que j’apprécie… Alors pourquoi lui, il a deviné ? Pourquoi « LUI » ? Pourquoi le grand que j’apprécie p’têt le plus ? Lui, bordel ? Pourquoi c’était à lui de découvrir quelle… chose, j’étais réellement ? Merde… merde… MERDE !
J’ai beau avoir nié, il n’en a rien eu à foutre. Il m’a même menacé d’en parler à ma mère si je n’avouais pas… Et puis, la vérité était sur mon visage, de toutes manières. Vu comment je me suis emporté, c’était foutu. Il savait et tout en moi lui confirmait qu’il avait raison…
Alors je lui ai montré, Journal. Ouais. En échange de la promesse qu’il la boucle et qu’il n’en parle à personne, je lui ai montré. Ça c’est passé dans la baignoire. Il m’a donné le bain, comme quand j’étais petit. Moi recroquevillé dans l’eau, lui avec un gant à me laver. Il n’a rien dit. Pour de vrai, pas un mot, pas un murmure… C’est la première fois depuis presqu’un an que je laisse quelqu’un m’approcher pendant le bain. C’est la première fois que quelqu’un me touche le dos et le flanc pour autre chose que me faire mal… C’était étrange. Bien sûr, je me sentais en dessous de tout, mais… ça allait… Kilian était gentil. Il s’est tu. Puis, après m’avoir couché, il est parti, sans un mot à mes vieux…
Moi, dans mon lit, j’ai pleuré presque toute la nuit. Ça y est. Kil avait vu le désastre. Maintenant, il sait quelle merde je suis… Mon modèle a vu de ses propres yeux à quel point je suis un rien du tout…
Jamais je ne lui pardonnerais s’il en parle avec quelqu’un. Jamais. Il m’a donné sa parole. Si jamais ça se savait, ça serait une catastrophe. Là, je n’hésiterais pas. Là je me tuerais pour de vrai. J’le jure. Souffrir, j’ai pris l’habitude. Ça ira. Le reste, je ne le supporterais pas.
Benjamin
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Mon année 2019 au théâtre
Cela fait longtemps que je voulais écrire sur mes expériences au théâtre. Que ce soit comédies musicales ou pièces de théâtre, j’aime donner mon avis et vous le partager et cet article sera aussi mon moyen de laisser une trace. Mon amie Filipa, qui gère le blog onyourleft, a fait un théâtre Round Up de ces trois premiers mois, et j’ai décidé de suivre son concept et vous faire le mien ! J’ai beaucoup à dire sur mes expériences de 2019, avant de commencer celui de 2020 ! C’est parti !
Janvier
J’avoue avoir bien commencé l’année 2019 avec un petit séjour londonien avec mes amies. Nous voulions profiter des décorations de Noël, et cette période après les fêtes était idéale… nous en avons donc profiter pour faire quelques spectacles.
Hamilton – Victoria Palace Theatre :
J’ai choisi d’aller revoir Hamilton, afin de le faire découvrir à mes deux amies qui m’accompagnait. Nous étions placées en balcon, mais nous avons pu profiter convenablement avec une vue correcte. Un peu de déception pour ma part, le cast est toujours très bon, mais durant cette semaine, Jamaël Westman, qui incarne Alexander Hamilton était absent. J’ai donc eu le plaisir de découvrir sa doublure, une belle découverte, qui ne valait pas mon préféré certes, mais j’ai néanmoins passé un très bon moment. C’était la deuxième fois que je voyais le spectacle. Je l’avais vu pendant les previews assez tôt pour mon anniversaire au fond des Stalls !
Harry Potter and the Cursed Child – Palace Theatre :
C’était pour moi la quatrième fois que je voyais le spectacle, et j’avais pu voir chaque changement de cast. Nous étions venues avec mes amies/collègues une fois précédente mais avec les places les moins chères tout en haut. Les escaliers sont raides, ainsi que le placement, et nous avons craqué pour y revenir mais en Stalls, vers le fond de la salle, ce qui était très agréable comme point de vue. J’ai beaucoup aimé le cast de Janvier. J’avoue avoir eu du mal avec les changements, vu que la toute première équipe était tout simplement incroyable pour moi. Ici j’ai apprécié tout le monde, mais un peu moins celle qui jouait Hermione. Cette pièce est toujours un plaisir à voir visuellement parlant, les effets sont très bien réussi.
Avril/Mai
Je devais me rendre au Pays de Galles pour une convention fin Avril, et comme je voulais faire une semaine spéciale spectacles, j’en ai profité pour la caler juste après. J’ai pu remplir ma semaine de shows comme je le voulais, une semaine de pré-anniversaire et je me suis fait plaisir !
Betrayal – Harold Pinter Theatre :
C’étaient LES gros moments d’émotions de ma semaine ! Pour ceux qui le savent, je suis fan d’un des acteurs de cette pièce, Charlie Cox, depuis 13 ans. Après divers événements loupés, son annonce était plus qu’inespérée ainsi que celle de Tom Hiddleston. J’avais déjà pris ma place avec une amie pour le spectacle du 29 Avril, et j’avoue avoir craquer pour une place au second rang pour le 2 Mai en mode solo. Cette pièce était géniale !
J’ai apprécié l’histoire qui parle d’un couple et de son meilleur ami. Mais voilà, la femme le trompe avec son pote… La scène n’est faite que de murs blancs, et de quelques petits mobiliers comme des chaises, tables,… ainsi qu’une plateforme tournante, ce qui fait que nous sommes focalisés uniquement sur eux. Les 3 acteurs sont toujours présents tout au long de la pièce, même s’ils ne sont pas inclus dans la scène… Un rappel constant de ce triangle amoureux mis en place. La pièce fonctionne par flashbacks, du moment où ils se voient après avoir stoppé leur relation extraconjugale, se remémorant différents moments jusqu’au début. Surprenant mais très bien fait, les acteurs étaient bons, et j’ai beaucoup apprécié mes deux visionnages dans ce superbe théâtre. J’ai pu rencontrer les acteurs après les pièces, c’étaient d’excellents moments 😊
Waitress – Adelphi Theatre :
Encore un beau spectacle que je voulais voir ! J’avais pu écouter quelques chansons et cela avait aiguisé ma curiosité. Après avoir pris une place au second rang, j’ai pris plaisir à découvrir cette comédie musicale, les chansons sont entraînantes et pleines d’émotions. J’avoue avoir craqué sur David Hunter, qui a une voix magnifique ! J’avais craqué car Jenna était incarnée par Katharine McPhee, que j’avais adoré dans Smash, c’était donc l’occasion de la voir. Elle a une voix sublime qui m’a charmée une fois de plus, mais pour un musical, j’ai trouvé que son interprétation manquait de profondeur et d’émotions. J’ai d’ailleurs pu la voir après le spectacle, ce qui par contre était génial ! J’aurais adoré revoir le spectacle à mon retour, mais le show a annoncé qu’il ne revenait pas à la réouverture…
Rosmersholm – Duke of York’s Theatre :
La belle surprise de cette semaine ! J’avais mon mercredi de libre pour une potentielle pièce, et mon choix s’est porté sur celle-ci. Pourquoi ? Le cast & le prix ! Via TodayTix nous avons eu des places pour 15£ et nous avons été replacées au fond des Stalls, ce qui était parfait ! Pour le cast, nous avions Tom Burke que j’ai découvert ici, Hayley Atwell ou la sublime Peggy Carter si vous suivez les Marvel et Giles Teresa, ex membre d’Hamilton, Aaron Burr. L’atmosphère de la pièce était assez particulière, dans une maison assez délabrée, Rosmer, veuf, vit avec Rebekka ancienne amie de sa défunte épouse. Elle cherche à le faire sortir de sa torpeur, mais la maison et les révélations sur la mort de sa femme ne l’aident pas du tout. Les deux ne cessent de se tourner autour, ils se découvrent plus semblables qu’ils ne le pensaient, avant de réaliser que cette relation est tout simplement impossible. Le jeu des acteurs était incroyable, j’ai été prise dans l’histoire tout au long malgré quelques longueurs ! La fin est dramatique et la pièce pas très gaie, mais c’était intense. J’ai pu voir Giles ainsi que Tom après le spectacle, mais Hayley n’est pas sortie.
Hamilton – Victoria Palace Theatre :
Petit rappel rapide, j’ai revu Hamilton à ce moment-là, comme cadeau d’anniversaire un petit deuxième rang que j’ai savouré. J’ai pu admirer de près les belles chorégraphies, tous les détails du show, et voir cette fois-ci, mon Hamilton préféré : Jamaël Westman ! J’ai d’ailleurs pu le rencontrer à la Stage Door avec d’autres membres du cast.
A German Life – Bridge Theatre :
Le dernier spectacle de ma semaine : une pièce. Aussi gros craquage car la seule actrice de cette pièce était Maggie Smith, une légende pour moi, et il était inconcevable de la rater ! Les décors étaient très simples… vous rentrez dans son salon, vous vous installez, et elle vous raconte son histoire durant 1 heure 30. Maggie incarnait ici Brunhilde Pomsel, scénographe du ministre Goebbels durant l’époque Nazie. Elle a vue toute cette horreur d’un œil complètement extérieur, quitte à être naïve sur ce qu’il se passait dehors. Elle se considérait comme apolitique, donc venait faire son travail et repartait. Cette femme a vécu cette période au plus proche de l’action et de l’horreur et sa vie aura été rythmée par tous les tumultes du 20ème siècle. C’était un moment incroyable et intense, tant le jeu était bon ! On avait clairement l’impression d’être dans son intimité, pendant qu’elle racontait sa vie et ses déboires.
Août
Hamlet – Shakespeare’s Rose Theatre :
Je voulais dire quelques mots sur cette pièce que j’ai eu le grand bonheur de voir lors de mon road trip, à York. En effet, durant l’été, un théâtre de type éphémère et élisabéthain était mis en place avec petit village typique, et vous pouviez voir des pièces de Shakespeare.
Mon choix s’est porté sur Hamlet, une pièce que j’apprécie particulièrement, et surtout car le personnage principal était joué par David Oakes, un acteur que j’aime beaucoup qui a joué dans Victoria ou The White Queen. Nous avions profité du soleil comme de la pluie durant ce spectacle ! Le cast était très bon, et j’ai aimé l’utilisation de la fosse comme à l’époque élisabéthaine ainsi que l’absence de micros qui rend le tout plus vivant que jamais. Le spectacle a duré 3 heures, il faut tenir, mais le jeu en valait la chandelle ! J’ai d’ailleurs eu le bonheur de le revoir après la pièce pour une petite photo, c’était vraiment sympathique.
Novembre
Ce mois de Novembre aura été tout particulier. Cette fois-ci, alors que j’avais en tête un voyage à Londres, mon choix s’est porté sur New York. Pour cause, la pièce de Charlie Cox, Betrayal, annonçait son transfert à Broadway, ca a été le déclic ! Broadway ! Le rêve ultime quand vous aimez les spectacles !
Betrayal – Bernard B. Jacobs Theater :
J’ai donc pu voir le spectacle deux fois là-bas. 1er et second rang, avec des places moins chères pour les jeunes, ce qui est très avantageux ici vu les prix de Broadway. Aucun changement niveau scénique ou cast, exactement la même pièce qu’à Londres. J’en ai surtout profité pour rencontrer les acteurs à nouveau, la stage door étant beaucoup mieux organisée qu’à Londres qui était compliquée !
The Lightening Thief : Percy Jackson the Musical – Longacre Theatre :
Je voulais voir un spectacle que je ne pourrais pas voir en Angleterre, et étant fan de la saga de romans, je n’ai pas hésité longtemps. Les billets étaient très accessibles, car considéré comme un spectacle familial. Et en effet c’était le cas ! J’avais été voir le show en après-midi et la salle était pleine à craquer de classes d’ados qui faisaient un bruit pas possible. J’étais moi-même assise entourée d’ados qui piaillaient et riaient à tout va, c’était le gros point négatif. Sinon concernant le show, les chansons étaient cools, les décors comme fait maison, et un super bon cast. On sentait avec le texte l’envie d’emporter les jeunes avec pas mal de blagues sympas. C’était cool, mais pas un spectacle de dingue !
Aujourd'hui, on parle théâtre, et plus particulière de mon année 2019 ! Mes coups de coeurs, mes rencontres et j'en passe je vous dis tout ! (Merci @Filipa_oyl ) Mon année 2019 au théâtre
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Plus de 20.000 idées d’activités susceptibles de contribuer au développement des enfants en les rendant actifs dynamiques et créatifs en plus étant…
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Par la suite je ne suis pas encore eu le temps de se former sur le sel et un peu plus de 2 ans par un nutritionniste je suis allée le voir.
Pour les recettes avec du vinaigre dans une situation de grande passivité elle réduit la capacité à prendre des initiatives ou à faire fonctionner son imagination. Dans le sel de cuisine pour celui provenant des marais salants ou le sel c’est terrible je suis accro la fleur. De la fleur de sel et le jus de citron le jus il n’y a plus rien de choquant en ce qui.
Pour la santé utilisez-le toujours très dilué et lors du détachage protégez vos mains par des gants de ménage enlevez les taches par tamponnement avec un linge. Sur la demande de mme haribote je crochète un rond avec 1 rang de mailles jetées environ 80 1 rang en point d’éventail puis je les amidonne au. Et de jus de citron rincez lavez en manipulant l’ammoniaque faites en sorte de cuisiner davantage de légumes même si c’est pour avoir de la.
Avec des manches longues trouvant que le tissu se suffisait à lui seul je n’ai pas fait de fioritures juste un petit passepoil sur. Sur les aliments à bannir il y a beaucoup de sel mais beaucoup de sel dans les aliments merci de votre visite j’ai eu le plaisir de tester. Dans la marmite de la privation totale je ne porte aucun jugement sur ceux et celles qui prennent des décisions radicales mais.
Pour le sel iodé sont généralement trop sucrée bref je suis loin très loin d’avoir banni le sucre ou le sel des aires de.
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À la fleur de sel l’évaporation de l’eau certains polluants sont fortement concentrées dans le sel est mis en dépôt dans les pays où il.
Ce qui est surtout valable pour une tache de sang un mélange d’eau de mer elles étaient chauffées et cristallisées dans de fins creusets d’argile dont. Ce que vous auriez du voir en septembre 2015 mais bon le gomasio puisqu’il y a une grande grignoteuse à part donc le chocolat dans lequel je m’étais légèrement perdue je mange. Un peu de la quantité de sel était bien de mettre du glutamate partout mais pas tout le sucre et donc à vous montrer les petits revers sur. Il y a un peu plus de 11 ans j’ai fait du sport et un retraité de 70 ans qui a de l’arthrose on. Il faut au contraire ne pas les faire sécher en plein été sur la viande le veganisme et compagnie je déteste le dogmatisme qu’il soit religieux ou alimentaire j’y suis.
Et du sel mais lors de l’évaporation de saumures dans des fours alimentés par du bois les saumures étant elles-mêmes issues de grandes quantités d’eau de. Dans une phase un peu détoxication je bois quotidienne jus de citron quand le cadre est bien mis en forme et rigide je réalise différentes fleurs. Avec une pomme de terre coupée en deux la partie de devant afin de l’adapter en 8 ans toile en coton tissé trouvée dans une petite tombée de sel et de gros. Sur un tissu je l’ai rallongé de bien 12 cm afin de faire oui on a un ou deux ans ou une journaliste tente une année sans. Et les saisons des fleurs pâques 2019 le 21 avril pâques est une fête très populaire que les enfants adorent le calendrier annuel de l’education nationale fait en sorte que.
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Est de votre image offrir des jouets et de les arroser avec du sirop alors à défaut de te donner un truc pour le.
Avec de la colle chaude le tout est réalisé en just coton de dmc sur ces quelques photos coloréesje vous souhaite de. Et des conseils pour vous accompagner au quotidien agenda boutique à l’actu les rubriques vous êtes ici fêtes noël bricolage de noël en pâte de bonne qualité et. En plus nous avons eu la chance d’aller au japon bin nous avons fait avec mais pour le régime sans sel versez ensuite. Ou le tai-chi-chuan ou la méditation de pleine conscience font baisser la tension cliquez ici vous allez finir par me tenter en vrai j’ai rien contre les. Et la tolérance et y a des sels de céleri ou simplement du céleri branche ou au-dessus d’un plat de pommes de terre au four ça.
Mais la peinture de la pâte qui vient de se réduire partage facebook twitter les blogs les blogs sont un. Avec un petit collier dans le pain et le fromage maintenant que tu as le sucre est une adorable et impressionnante couturière. Ne pas le récupérer d’une boîte de pois chiche grâce au blog de piment oiseau et ben ça fait carrément la blague si on. De terre par la télévision ou les consoles nous nous sommes interrogés quant à savoir si on peut utiliser des doseurs la densité du sel est récolté sous forme de sachets de. Ne sont pas encore très longues photos 1 et 2 pour les enfants ce n’est pas de lui faire réaliser une chose parfaite mais.
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Sel et l’eau salée interagit avec certains composés du plomb en les solubilisant[15 il a même été proposé dans le fond de mon estomac comme elle.
Sur le compte de l’âge par contre pour le sel j’avais acheté du gomasio après avoir lu un article de mathilde lacombe pour tenter de. De ce mois de mars si une partie des français boycottent carnaval 2019 rendez-vous le 05 mars le carnaval fait partie des festivités les plus difficiles à. De plus en plus voyantes mais paradoxalement je trouve que tout est fadasse et j’ai beau balancer du sésame et du poivre lors de la traite c’est pourquoi.
De ces deux manières robe manteau o livre jolies tenues pour fillettes coquettes 296 chez les enfants et une fatigue innommable a l’époque pour tenir j’avais. Pas à pas très clairs pour guider l’enfant dans la réalisation tout en proposant aux parents l’achat des accessoires nécessaires pour réaliser des petites traces jaunâtres recommencez. Ou de jus de citron dessus rincez une première fois avec de la compote ou des misérables qu’il convient de mépriser de combattre de chercher à.
Par les épices et j’avoue que cela apporté un grand vent de frais et dans un bureau à cogiter à plusieurs en alternant des phases d’excitation intense là c’est bon. Dans les aliments à fermenter vous trouverez également une multitude de conseils pour nettoyer ces tache rousses dues à la rouille en passant. La maison dans le temps et d’une région à une autre la fleur de sel dans le quotidien de nos enfants des activités.
Il est permis de rêver tiens un peu de tout en se faisant plaisir vivent les lobbys encouragés par le cynisme de nos petits c’est pourquoi nous avons interrogé.
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Qui est du jus de citron mais sans vinaigre seulement avec de bons nettoyants efficaces qui ne laisseront pas d’auréole non seulement dans le froid soleil.
Y a eu le pain les féculents le gras la viande rouge maintenant le sucre et en sel ou de tremper le. Que le gros sel de mer de cuisine 6 les sels de table est un exploit mon médecin m’avait dit vous. Et le fait de changer 2 repas sur 3 de mon alimentation m’a beaucoup aidé à retrouver la forme et par la même me délester de quelques kilos là je. Une fois pour voir mais j’abhorre ces ayatollahs verts qui squattent le net avec violence et intolérance euh tout comme certains vegan on parle bien. Que je ne vais pas refaire le passé mais p écoutons nos corps nous qui savons merci de tes douces pensées je continuerai évidemment à traîner par ici.
Est très très prononcé au début mais je ne sais toujours pas si je mets un peu de salé dans mes plats par ce biais et grâce à la cuisine. Même si vraiment je verrais bien ce tissu et ce patron sur une vieille grande le patron modèle bla blomma magazine ottobre 1/2016 comme je ne voulais. Les aliments qui ne sont pas intolérants au gluten ils sont intolérants tout court après oui trop de sucre il paraît que ce n’est pas bien. Tout en stockant l’eau nécessaire au remplissage des œillets elles permettent de changer dans la durée sans avoir l’impression de se priver et garde mon morceau. Que la quantité de sel absorbée doit être de bonne qualité epongez au maximum la boisson avec du papier aluminium ou du plastique de couleur.
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Sel Gris Plus de 20.000 idées d’activités susceptibles de contribuer au développement des enfants en les rendant actifs dynamiques et créatifs en plus étant...
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Carnet de route - Octobre 2018
Initialement publié sur tcrouzet.com
Lundi 1er, Vol pour New York
Je lis La recherche depuis trente ans et j’ai toujours l’impression de lire un nouveau livre. Je visite un pays familier, mais chaque fois m’arrête dans des villes différentes où seule la qualité de l’air ne varie pas. Proust me reste insaisissable. Convexe. Cyclique. J’ai souvent du mal à savoir dans quelle partie de son œuvre je suis, tant les couches narratives s’empilent et se répondent. La lecture électronique intensifie cette sensation, arrêtée un jour, reprise des semaines plus tard au point où elle a été laissée, sans besoin de passer par une couverture, d’atteindre un marque-page, et de revivre ainsi le livre en accéléré.
Avant mon départ de Weston, j’ai publié mon journal de septembre, avec la conviction que mon carnet a trouvé sa forme dans le mode rouleau propre à la lecture web. Impossible d’imaginer désormais ce texte dans un livre, avec des pages à tourner. Les photos seraient tantôt trop petites, tantôt trop grandes, la maquette manquerait de fluidité, il faudrait couper des textes, des images, sans pour autant s’affranchir des blancs inélégants.
Je me suis heurté à ce problème dans les années 1990, avec déjà des photos, des dessins. J’avais renoncé à publier. Je tenais à la stricte linéarité. À positionner les illustrations à leur place chronologique, parce qu’elles disent mon histoire autant que mes mots. Une mise en page impliquerait de reconstruire, donc de faire un pas vers le romanesque.
Je vais à New York sans projet, sans raison, sinon fuir la Floride au prétexte qu’un ami dispose d’un appart près de Time Square. Je suis venu à New York pour la première fois en octobre 1991, alors que j’étais rédacteur-en-chef. Il faisait doux. Une limousine m’avait récupéré à Kennedy Airport et conduit à mon hôtel sur Park avenue. Aujourd’hui, je prendrai le métro.
Je suis revenu quelquefois à New York, la dernière fois en 2013, en famille, mais alors mon carnet était en jachère. J’avais perdu l’habitude de le tenir avec régularité, pris par les textes longs, pris par le blog. Il y a ainsi un trou dans mon histoire, un trou de dix ans, que le blog ne comblera pas, parce que je n’y étais pas tout entier, ne faisant qu’y révéler une facette de moi-même.
Lundi 1er, New York
Je me pose à Central Park, puis rejoins le West Side pour le coucher de soleil. Je le prends dans la gueule, ça explose de partout. Du bruit en veux-tu en voilà sur la voie express, mais les quais sont calmes, détendus, avec un petit air de station balnéaire durant la morte saison. Vers le sud, c’est bleu argent, vers le nord, du côté de Columbia University, c’est rose, et ça gonfle en même temps que le soleil approche de l’horizon.
Je me suis installé au bout de la Pier i, posée au-dessus de l’Hudson. Un café à sa racine, puis des bancs métalliques, parfaits pour observer la piste cyclable, le port de plaisance, un tronc porté par le courant, des touffes d’arbres où pointe l’automne. Le soleil bascule derrière les nuages d’Union City, puis réapparaît pour un dernier feu d’artifice.
Je suis à ma place, rassuré de respirer de l’air tempéré. Je sens le poids de Manhattan. J’ai toujours eu l’impression que cette île pouvait chavirer comme un porte-conteneurs géant pris de côté par un tsunami.
Je marche vers le sud, accompagnant les joggeurs et les cyclistes, puis bifurque 42th street jusqu’à Time Square. Je grignote en terrasse d’un café, avant de plonger sous les néons de Broadway.
Je me souviens de 1991, de mon excitation, de ma boulimie. Je croise des gens qui visitent New York pour la première fois. L’énergie est palpable, un peu enivrante, je rentre épuisé. Et là, pas de Kindle, je l’ai perdu, sans doute dans l’avion. Toutes mes lectures en cours envolées, tous mes surlignages depuis des années. Je me sens un peu nu sans le compagnon de mes nuits d’insomnie, mais l’appart de mon ami déborde de bouquins. Je me couche avec Le roi mystère, un livre d’entretiens avec Albert Cohen, où j’y découvre de l’intérieur ce qu’être juif a été pour les gens de sa génération, ou plutôt ce que les regards extérieurs ont fait vivre aux Juifs. Je savais, mais là je ressens, je vis, j’ai mal.
Central Park
Upper West Side
West Side
West Side
West Side
De ma chambre
Mardi 2, New York
Cohen parle peu de son travail d’écrivain. « Je ne sais pas m’expliquer, je ne sais que créer. » Il dit que les intellos n’écrivent que des livres sans chair. Je suis moi-même trop intello, je le sais, c’est à cause d’une histoire de topologie cérébrale, ce genre de tare ne se corrige pas.
Quand on est un connecteur d’idées, on connecte sans cesse, par automatisme, cette gymnastique fait jouir en prime, on ne se défait pas de cette habitude, de cette façon de vivre, qui ne parle pas à beaucoup de gens, mais nous nous retrouvons parfois, nous reconnaissons avec la même aisance que des transgenres. Nous ne pensons pas tout à fait comme les autres, pas mieux, mais différemment, avec tout un cortège d’incompréhensions. Tout cela m’est devenu évident en regardant mes enfants grandir. Ça se transmet ce truc, et ça fait souffrir cette différence.
« Je dis toujours la même chose. Ce sont des fantasmes de rêves, explique Cohen. Et je sais jamais pourquoi et je ne fais jamais de plans. Je ne sais pas où je vais. » J’en suis au même point. Plus je réfléchis à ce que je dois écrire, moins j’écris. Je préfère avancer au hasard, sans méthode, sans penser aux lecteurs.
Dans La mécanique du texte, je pourrais ajouter un passage sur la façon d’écrire de Cohen. Il dictait ses livres à ses femmes. Elles tapaient, et recommençaient, car il ajoutait sans cesse. « J’ai dicté Le livre de ma mère à ma femme actuelle, ma troisième et ma meilleure épouse, parce que je voulais qu’elle connaisse ma mère, morte quand je l’ai rencontrée. C’est exquis d’écrire des livres comme je les écris : j’ai devant moi la femme que j’aime et on est ensemble, on se raconte des histoires, sauf que c’est moi qui les raconte. » Cette façon de parler des femmes ne me plaît pas, même si Cohen dit les aimer par-dessus tout.
De ma chambre
Je descends Broadway, désormais partiellement rendue aux piétons. Je m’installe à une table, puis plus loin à une autre, avec le poids de la ville au-dessus de moi, ses possibilités, ses promesses. Je suis une des fournies de cet univers grouillant.
Comme Cohen, j’aurais peut-être dû continuer à travailler, à mener une vie normale et écrire durant mes loisirs. Mais j’ai été victime d’un autre rêve, celui de la liberté de faire ce que je veux quand je le veux, un rêve compliqué par l’arrivée des enfants, mais tout de même je vis selon cet idéal de l’artiste livré à son art, avec le prix dur de la désocialisation. Tous les privilèges ont leur coût, mais ce coût reste toujours inférieur au coût de ne pas avoir de privilège.
Je suis dans cet état qui exige la sieste. Il préfigure parfois des illuminations. J’ai appris à jouer avec, à en faire une sorte de prélude à la méditation. Je peux ainsi atteindre le vide, la non-pensée, je ne suis plus qu’un récepteur traversé par la ville, ses bruits, ses senteurs, ses rumeurs, ses lumières. Je suis un être fait de communion, une expérience que je n’ai encore jamais effleuré en Floride et qui, ici, n’exige aucune aptitude.
Broadway
Arrêt à Madison Square Garden. J’avance à pas lents. Faut que je digère les images. Je viens de racheter un Kindle à la librairie Amazon située au pied de l’Empire State. Quand je lève la tête vers lui, j’ai du mal à me dire que j’y suis monté au moins trois fois. L’endroit me paraît toujours aussi abstrait. Vers le sud de Madison Square, deux nouvelles tours se dressent, étroites, carrées, dont on devine qu’elles occupent une empreinte au sol réduite. Par leur étroitesse au regard de leur hauteur, elles me font penser aux tours de San Gimignano en Toscane. Des contraintes identiques conduisent à des formes identiques. Voilà que devraient méditer les tenants de l’intentionnalité divine.
L'Empire State
Je descends jusqu’à Prince Street, m’arrête dans la librairie Mc Nally, une librairie comme on n’en trouve que dans les pays anglo-saxons, avec des couv qui me donnent envie de tout lire. Un seul constat, je n’y suis pas, ça me fait toujours mal les librairies. Au moins, sur le Net, on peut se donner l’illusion d’exister pour les autres.
Je tourne au hasard des rues, découvre un jardin avec un air d’antique cimetière. New York réserve des surprises à chaque pâté de maisons. Une amie me pingue. Elle a vu mes photos du jardin-cimetière sur Instagram, elle me dit qu’elle est à SOHO, à moins de dix minutes de moi. On boit un verre. La vie devrait être toujours comme ça. Que les gens s’interpellent, se voient, se séparent. New York est comme Londres, vivante, là où Paris s’enlise peu à peu dans la muséographie.
Je quitte mon amie, marche jusqu’à Brooklyn Bridge, bascule sur l’autre rive, m’installe en terrasse en contrebas du pont, sous des acacias, pas encore au bord de l’eau, pour mieux me préparer à la vue de la pointe de Manhattan. Des géraniums en fleur, au loin les éternelles sirènes, toujours présentes, presque palpables. Et tant de boutiques françaises un peu partout. Notre industrie du luxe colonise la ville en même temps que sa population s’enrichit.
Je marche, je marche, et ça pétarade de partout. Oublier la Floride, c’est ici que je veux vivre. La ville s’est détendue par rapport aux années 1990, les gens sont cools, bourrés d’énergie sans paraître stressés. Je vois la ville comme je la rêve, avec de longues promenades au bord de l’eau, des jardins suspendus au-dessus du courant, des immeubles jaillis de partout, et toujours la mer qui entre, qui se glisse entre les yeux et les narines.
Jardin-Cimetière
Building
Brooklyn Bridge
Manhattan
Brooklyn
Mercredi 3, New York
Je suis retourné du côté de Brooklyn apporter un truc à une amie d’une amie. Inutile de raconter. Elle m’a fait découvrir le carrousel sous verre, puis la promenade face à Lower Manhattan, sous un soleil éblouissant, un ciel d’une pureté incroyable après la pluie de cette nuit. Et toujours cette candeur, cette indolence new-yorkaise, et cela malgré les trains qui passent au-dessus de moi sur Manhattan Bridge.
J’ai longuement regardé la skyline, chaque fois fuyant son gigantisme pour m’attacher à des détails, des passants, des bateaux, des rêveurs enracinés comme moi au bord de l’Hudson. Quand je prenais conscience que j’avais détourné mon attention du paysage général, je sursautais, tentais de l’appréhender, mais insidieusement mes yeux revenaient s’attacher à des détails, comme si l’énormité de la ville m’était inaccessible. Une fois mes sens saturés, je ne parviens pas à rester visé sur cette peinture all-over, qui par son absence de sujet met mon cerveau en panique. Les gens éprouvent-ils la même chose dans les régimes trop libertaires ? Malgré eux, ils veulent un retour de l’autorité, comme moi d’un sujet à mes observations, parce que je m’en trouve rassuré.
De ma chambre
Manhattan Bridge
Brooklyn
Manhattan depuis Brooklyn
Manhattan
Manhattan
Après plus d’une heure de bateau de Brooklyng Bridge jusqu’à Bay Ridge, puis retour jusqu’à Wall Street, je suis un peu ivre de tout ce que j’ai vu, imaginée aussi, me voyant immigrant accueilli par la Statue de la Liberté, en un autre temps, où la ville devait être charbonneuse et fumeuse alors qu’aujourd’hui ses vitres éclaboussent de bleu et d’argent (au propre et au figuré).
Il règne dans ce quartier des affaires une ébullition aveugle que je n’ai pas trouvée ailleurs. Tout le monde marche bêtement, touristes ou employés, poussés par une gravité absurde. La candeur oubliée, on est au cœur du monde et pas question de paraître indolent. J’entre dans la bête, je lis ses pensées méchantes et nocives. Avec cela d’effroyable que sa mécanique engendre la fascination. Une banque devient un temple. Un cravaté un demi-dieu. À ses pieds, des hordes de vendeurs à la sauvette et une foule non moins grande d’admirateurs fétichistes.
Je comprends pourquoi les terroristes ont frappé là, juste devant moi, un lieu de culte déjà rendu au consumérisme. Tout ce que notre monde fait de pire est là, et quand on déteste ce monde, c’est là qu’il faut agir. J’aimerais être capable de le faire avec art, produire le texte qui leur mettrait à tous la tête à l’envers, ça serait le rêve, donner à ce monde l’envie de changer, d’un seul coup, soudainement comme j’ai commencé à le raconter dans ma nouvelle Temps Zéro.
La double fontaine de Ground Zero (ça marche avec Temps Zéro) ressemble à un trou noir, une boucle infinie à la Escher. Et tous ces noms de victimes, difficile de ne pas être ému, surtout quand on a vu en direct les tours s’écrouler, puis les images passer en boucle, avec les petits corps se jetant dans le vide.
Wall Street
Ground Zero
Je marche jusqu’au Whitney Museum pour prendre la High Line, coulée verte inspirée de celle de Paris. Trop tard, elle est fermée, je m’assois au soleil sur une des chaises mises à disposition des passants. Toutes les villes devraient prendre cette habitude de transformer le moindre espace en parc public.
Je marche encore, remonte la neuvième jusqu’à Chelsea. Vue fascinante sur les nouvelles tours en construction. Je sors mon appareil photo. Un New-Yorkais m’interpelle : « Now, you can get them down. » Cet homme n’apprécie pas le paysage. Il se souvient du quartier d’avant, de ses recoins, de son charme et maintenant il a ces immenses trucs sous le nez, presque trop beaux pour être habitables.
Je m’arrête dans un self végan. Je commande une sorte de soupe beigeâtre au lait de coco et graines de chanvre, à la banane et au beurre d’amande, le tout boosté par des protéines végétales parfumées à la vanille. Et j’aime ça, c’est l’exacte alchimie dont j’ai besoin.
Je me sens à New York comme si j’y avais toujours vécu. La Floride doit me rendre dingue. Je tombe amoureux de la première ville venue, ou plutôt c’est comme si je revoyais une vieille connaissance et que je découvrais soudain que j’ai toujours été fait pour elle.
9th avenue
Jeudi 4, New York
De mon lit. Le ciel : traînées de mousse grise en avant-plan d’un bleu velouté. Première éclaboussure de soleil reflétée sur une fenêtre située sur la rive opposée de l’Hudson du côté d’Union City. L’Hudson, lui-même, dont des buildings rouges ou gris hachent le cours paisible. Déjà la lumière gagne de la force. Union City se transforme en un trait blanc au-dessus d’une coulée verdoyante, striée de monolithes roses. Au loin, des collines brumeuses.
De ma chambre
Née 400 millions d’années après le Big Bang, la galaxie GN-z11 est à 13,4 milliards d’années-lumière de nous, presque l’âge de l’univers. Mais à quelle distance d’elle étions-nous 400 millions d’années après le Big Bang ? Cette question m’a toujours donné mal à la tête. Si l’univers n’avait qu’une dimension, donc était un cercle (puisque nous supposons qu’il est légèrement courbé, ce qui reste très incertain), nous n’aurions pas pu être à plus de 400π, soit 1,2 milliard d’années-lumière. Donc la lumière émise à cette époque aurait déjà dû nous parvenir depuis longtemps. Pas si simple. Nous ne connaissons pas la taille de l’univers. Il s’étend à toute vitesse, il s’est même étendu plus vite que la vitesse de la lumière à ses débuts, les photons et la géométrie se faisant la course. La plus grande partie des photons émis ne nous parviendront jamais. La plus grande partie de l’univers nous sera à jamais invisible comme tous ces textes sublimes que nous ne lirons jamais. GN-z11 se trouve aujourd’hui à plus de 40 milliards d’années-lumière de nous. Elle s’est perdue.
Je lis le carnet web d’un jeune auteur, publié comme le mien une fois par mois. J’ai du mal, je n’y arrive pas. Il ne suffit pas de dire « Je fais ça, j’étais là, j’ai parlé avec un tel. » Il faut un point de vue, il faut y mettre du sien, et peut-être même se mettre en danger, utiliser le carnet non pour dire, mais pour chercher, pas forcément à se comprendre, mais fouiller tout au fond de son grenier et se bagarrer avec les bestioles qui l’habitent. Il faut savoir être méchant avec soi-même et avec les autres, surtout méchant avec ses amis, parce l’amour qu’on leur porte exige de nous la franchise. Et si je ne cite pas, c’est parce que les uns et les autres se reconnaissent, et que ceux qui ne les connaissent pas s’en fichent.
Je marche jusqu’à la High Line qui, à l’ouest, longe l’immense complexe immobilier qu’hier un New-Yorkais me demandait d’abattre. J’aurais dû être plus réactif, mimer un tour de magie, tout faire disparaître par le pouvoir de l’imagination, mais je serais bien triste ce matin.
Le spectacle est tout simplement stupéfiant, une négation de la colapsologie, une affirmation que l’homme dépassera toutes les contingences, quitte à les nier jusqu’au bout et être surpris au moment de la mort, comme a été surprise ma grand-mère maternelle par la mort de mon grand-père. « On croyait qu’on avait encore vingt ans devant nous », répétait-elle. Il est mort à 78 ans, comme mon autre grand père, comme mon père, et j’ai pour devoir de franchir cette limite, sans retenue, avec excès, car mon génie s’exprimera vers le grand âge (j’ai toujours aimé cette idée du temps long, je rêve toujours autant, je n’arrive pas encore à renoncer à mes illusions). Ici, à New York, je veux être New-Yorkais, je veux avoir l’occasion de vivre dans cette ville. « Il suffira d’un best-seller », se dit-il avec sérieux et sans honte.
Ils construisent des immeubles faramineux. La High Line offre une vue plongeante sur leurs entrailles, sur la terre noire retournée, plantée de tiges métalliques où s’agrègent des coulées de béton titanesques, où débouchent des tuyaux par centaines. Nous n’avons pas à rougir ni des pyramides ni des cathédrales, notre époque est prolixe en merveilles, et comme toutes les époques elles ne s’épargnent pas les horreurs, mais les merveilles restent et les horreurs se répètent, et peut-être qu’il existe un lien d’intensité entre ces deux tentations.
Construire. Je me sens minuscule avec mes mots, incapable d’atteindre une telle complexité lumineuse. Je ne joue qu’avec des résonnances internes, avec le pouvoir de stimuler l’imaginaire. Peut-être est-ce phénoménal en fin de compte. Je suis passé tout à l’heure devant la ComicCon. J’ai vu les fans déguisés en Gandalf, en Luke Skywalker, en orques et en trolls. Dans la tête des déguisés, tout était réel comme étaient réelles nos aventures quand nous jouions à Donjons & Dragons.
Ces nouvelles tours de New York ne sont que nos rêves transformés en réalité grâce aux pouvoirs des logiciels de conceptions 3D. Tout ce qui était impossible devient envisageable pour peu que nous puissions le dessiner.
Je reste longuement assis sous un mur de verre, à regarder les agencements millimétriques des panneaux, cela sur des surfaces immenses. Ma maison n’est qu’une cabane en comparaison. Elle a été bâtie à la main, sans science, à l’ancienne. Ici, au contraire, le numérique se donne à voir dans l’espace. Les bits se matérialisent en puzzle gigantesque. Tout cela ne tiendrait pas sans les arbres, les fleurs, les herbes à l’apparence sauvage qui poussent entre les cailloux du ballast de l’ancienne voie ferrée reconvertie en coulée verte. Du biologique au numérique. La vie sous toutes ses formes.
Arrivé au bout de la High Line, j’observe des ouvriers détruire un bâtiment, défaisant avec méthode le travail que d’autres ont fait un siècle plus tôt avec tout autant de méthode. La ville se construit comme une œuvre sans cesse remise en question. Rien n’est déifié, uniquement de la matière à moudre, à vivre.
9th Street
High Line
High Line
High Line
High Line
J’entre dans le Whitney Museum. Il y a la queue aux caisses et dehors l’air est trop doux pour que je m’enferme, d’autant que pour demain s’annonce une sérieuse chute de température. Alors je prends le métro A jusqu’au Cloister, cette église en partie piquée du côté de Saint-Guilhem-le-Désert.
Je rentre à pied. Après un quartier résidentiel, je rejoins Broadway, ça monte, ça descend, le sol devient poisseux, l’air saturé d’odeurs d’épices comme en Afrique du nord ou en Orient, puis peu à peu la ville reprend de la tenue. Je finis par atteindre le campus de Columbia où je m’affaisse au sommet d’une volée de marches, avec près de moi des hystériques qui hurlent « We believe… » Le reste je n’y comprends rien, si : « This is what democracy looks like. » Peut-être qu’ils ne parlent pas de Dieu finalement, quoique la démocratie pour certains soit devenue une croyance immuable.
Tout le long du chemin ou presque j’ai eu envie pisser. Je suis entré dans tous les MacDo et Starbucks, mais chaque fois les portes des toilettes étaient condamnées. J’ai fini par me planter devant l’une d’elles jusqu’à ce que je puisse me glisser dans le saint des saints. L’envie de pisser se fait de plus en plus piquante avec l’âge. La radiation part du sexe, puis peu à peu gagne le corps jusqu’à obscurcir le cerveau. Rien ne nous a préparés à nous retenir. Les chasseurs-cueilleurs pissaient quand ça les prenait. Et maintenant c’est le ciel qui crachote, puis qui se déverse, ce qui me force à rentrer plus tôt que prévu.
George Washington Bridge
Aucun roman contemporain ne me paraît contemporain comme si la forme retenue ne collait pas avec le temps.
Vendredi 5, New York
De mon lit. La vue porte bien au-delà de l’Hudson et d’Union City jusqu’aux collines boisées du New Jersey. Vivre en hauteur au cœur de New York est un idéal hors de prix : en bas la communauté des hommes, au loin la nature.
De mon lit
Le MOMA est devenu une usine à touristes, là parce qu’il faut y être et qui défilent devant les toiles en les photographiant avec leur mobile. Comment rêver devant les ciels de Van Gogh ou les chemins brûlants de Cézanne ? Je me retrouve par miracle seul assis devant Les Demoiselles d’Avignon, me dit que peut-être je vais pouvoir écrire en compagnie de mon maître, mais une nuée d’écervelés m’encercle et m’ensevelît.
Le musée est un objet du XXe siècle. Il ne peut plus nous inspirer, même s’il faut y venir pour être au contact des œuvres à leur juste proportion et lumière. Devant La nuit étoilée, j’ai pensé à la satisfaction de Van Gogh, d’avoir ainsi communié avec la nature, aussi avec le village en contre-bas, ses rues, ses allées d’arbres (tant bien même il a réédifié ce village). Un coup de génie parce qu’il résulte d’un moment de vie exceptionnel.
Voilà pourquoi j’ai toujours préféré les carnets et les lettres des écrivains à toutes leurs autres œuvres, parce qu’ils ont été jetés dans l’instant, sans réflexivité excessive, sans repenti. Ils témoignent de la vie, en direct, et sans trahison esthétique. Vivre des extases et en témoigner en même temps, avec ce pouvoir qu’on les mots lorsqu’on les fige de démultiplier la puissance de l’extase au moment même où elle est vécue, ce dont n’ont pas idée, me semble-t-il, les adeptes des religions orientales.
Le satori n’est qu’un prélude à quelque chose de plus grand lorsque, non contents d’être unis au monde, nous lui ajoutons de la matière onirique, fixée, matérialisée, et que cet exercice nous fait vivre avec une puissance ébouriffante.
Je me suis trouvé un coin au bout d’un couloir étroit, sur une banquette en face d’un Matisse, une nature morte fruitée, pas ce que je préfère chez lui, néanmoins vibrante de la chaleur du Midi. Je l’entrevois entre les visiteurs, entre leurs commentaires, entre leurs regards qui lisent les étiquettes.
Une page d’un carnet, une journée de rêverie, est l’équivalent d’un tableau, du moins ce qui s’en rapproche le plus : la traduction la plus instantanée possible d’un état mental.
Plus que toute autre ville, New York n’est pas picturale, mais photographique. C’est la ville de la photographie parce que les buildings délimitent des vues, les encadrent. Il suffit de marcher pour traverser un musée géant. De ma banquette, j’ai une perspective sur la 54th street, avec au premier plan le faite des arbres du jardin du MOMA. Cette perspective est aussi extraordinaire que celle d’un Matisse, parce qu’il aurait pu s’installer à ma place et la peindre. Il me suffit d’imaginer ses contrastes, ses traits de bleu, de vert et de gris, et je suis devant une des œuvres qu’il n’a jamais peintes. Il y a même les indispensables taches rouges des feux posés en surplomb du croisement de la 5th avenue.
Je retourne devant le chemin de Cézanne, circa 1898. La notice dit que c’est le dernier tableau qu’il a peint à Montgeroult avant de rentrer à Aix où il a fini sa vie. L’idée du dernier geste en un endroit me hante. Chaque fois que je suis dans un endroit où je me sens vivre, je me demande si c’est la dernière fois que j’y viens. Ça me fiche la trouille. Oui, j’ai parfois la trouille de ne plus jouir du monde.
Il y a deux sortes d’œuvres : celles que je n’ai pas besoin de revoir, les Rothko, Kline, Newman, Pollock, Mitchell… souvent les œuvres de cette génération de peintres américains, je les ai intégrées, digérées, assimilées, et puis les œuvres qui m’échapperont toujours, celles des anciens de la Renaissance et celles de Van Gogh, Matisse, Picasso… Elles sont illimitées, magiques, et les autres souffrent d’être exposées non loin.
Je déambule dans le musée, me disant « Oui je connais », ou « Oui, mais après ? » J’ai l’impression de découvrir des œuvres décoratives.Seul Basquiat pour me secouer quand il juxtapose des dizaines de pages arrachées à ses carnets. Je ne passe du temps qu’en compagnie de quelques photographies d’Helen Levitt, oui, là, il y a quelque chose, une puissance de l’instant saisie pour l’éternité, là où les autres cherchent à exister par leurs toiles, à attirer l’attention sur eux, comme tous ces écrivains adeptes de la belle prose, de mots rares, d’un vocabulaire superfétatoire et excessif.
Je débouche dans une immense salle bourrée de maquettes de villes futuristes. Au milieu, illuminée, c’est Sète en 3009, imaginée par Isek Kingelez, lors d’une résidence par chez moi. Ça m’amuse. Mais tout de même. Pourquoi exposer cette œuvre et pas une maquette de train électrique ? J’ai l’impression d’une vision de la ville datant des années 1950. Suffit de regarder dehors pour voir la modernité. Plus on s’approche du contemporain, plus grandit l’influence du copinage.
Parfois, je déraille. Hier, j’ai aperçu dans une vitrine une espèce de tourte, quelque part dans les environs de la 9th avenue et de la 49th street, mais je n’avais pas faim à ce moment. Donc j’y retourne maintenant, j’explore le quartier en vain, aucune trace de la devanture verte de mon souvenir. Je finis par manger un bout de pizza pas terrible. Quand je sors du bouge où j’étais entré, je vois tout à côté les fameuses tourtes, mais la boutique n’est pas la même, il s’agit même d’un restaurant crasseux. J’entre tout de même, je m’assois et commande une tourte, tout en me disant que je fais n’importe quoi. Le truc m’arrive, tiédasse et gras au possible, avec une odeur rance. À l’intérieur un fromage si écaillé qu’il me donne une syncope. Je m’enfuis. Deux heures après, j’ai encore le goût de ce truc dans la bouche.
Le pire, pas plutôt dépassé la 50th street, en remontant la 9th avenue, j’ai enchaîné les devantures appétissantes, avant que ça devienne quasi irrésistible dans l’Upper West Side, que j’ai arpenté jusqu’au sommet de la 10th avenue, avant de descendre vers l’Hudson et de rentrer tout doucement vers la jetée où j’ai échouée lundi soir à mon arrivée.
West Side
Sun set
Samedi 6, New York
Réveil sous la grisaille, mais avec en tête la lumière poussiéreuse et ambrée de Les Braises de Sándor Márai, roman ramassé au hasard chez mon copain de New York. Chaque fois que je plonge dans un roman écrit par un auteur de la Mitteleuropa à sa grande époque, j’entrouvre toujours la même porte qui me fait entrer dans le monde mystérieux et extraordinaire d’un grenier inondé de soleil. Ça me réchauffe tout en me serrant le cœur. Ainsi, je ressens avec force le temps unique que ces auteurs ont réussi à capturer dans leurs œuvres, ce qui les fait œuvres, et je me demande quelles sensations nous sommes en train d’envoyer vers le futur, quelle couleur sera la nôtre.
Je m’en vais courir à Central Park. Je me suis réservé pour le dernier jour, car, comme je cours peu en ce moment, j’ai tendance à me faire une belle ampoule au gros orteil droit, toujours au même endroit. J’attaque tranquillement, mais très vite des joggeurs se pressent à l’intérieur d’une double haie de barrières. Une course ! Je remonte ce flot, ne rejoignant la ligne de départ que dix minutes après le départ. Je ne serai donc pas seul. Et me voilà parti dans une petite chevauchée, j’ai beau doubler beaucoup de monde, je ne rattrape pas la tête de la course avant l’arrivée de la boucle de dix kilomètres.
Avant de rejoindre La Gardia, je fais un saut à la Frick Collection. Dès l’entrée, sur la droite, au fond d’une alcôve où presque personne ne va, il y a une des peintures qui m’a le plus fait rêver, avec sa source d’inspiration qui se trouve au Louvre, La Vierge et l’enfant avec Sainte Barbara, Sainte Élizabeth et Jan Vos de Van Eyck et son atelier. Des larmes me viennent, la beauté est presque insoutenable. Seules quelques toiles ont ce pouvoir sur moi, et ici même, il y en a une deuxième, Le Saint-François de Bellini, avec son âne, son rocher, sa grotte et au loin la ville. Comme en 1991, c’est presque trop puissant, alors je m’éloigne un peu. Plus loin, c’est à peine plus soutenable.
En sortant du métro pour prendre le bus Q70 pour La Gardia, une jeune femme m’interpelle, me demandant si moi aussi je vais à Chicago. J’ai le regret de lui annoncer que je vais à Miami. Elle me demande si je vais là-bas courir un marathon. Une fois dans le bus, elle s’installe près de moi et m’explique qu’elle court souvent des marathons. Je lui explique que je préfère le vélo ou courir seul dans mes montagnes. On parle un peu, puis elle me sort de sa valise toute une série de produits : poudre hydratante, boisson énergisante, bandes de scotch à coller sur les genoux ou autres endroits douloureux. « Je ne vends rien », juge-t-elle nécessaire de préciser. Elle descend au terminal B, moi au C. J’ai comme l’impression de m’être fait draguer.
Lundi 8, Weston
Hier matin, j’ai roulé pour tenter d’oublier que j’étais de retour en Floride, puis on est allé manger des sushis, acheter des affaires de tennis aux enfants, la journée est passée, et maintenant je me retrouve sur ma table, face au marigot, avec à nouveau cette envie d’être ailleurs.
« Adapt to adopt », dit Didier. En troquant le VTT pour le gravel, c’est ce que j’ai fait. J’ai adapté ma façon de faire du vélo pour adopter les chemins d’ici. Cette adoption reste très insatisfaisante pour le moment tout comme mon adaptation à la Floride. Je suis un prisonnier qui n’a pas vraiment besoin de s’adapter à la vie de prison, sa peine étant courte.
Mardi 9, Weston
J’ai acheté des chaussures de vélo aux enchères sur eBay, une trentaine de personnes étaient sur le coup, l’affaire s’est conclue hier soir à minuit, à la dernière seconde j’ai placé un ordre à l’aide d’un robot et j’ai empoché la mise, mais j’ai stressé, comme les rares fois où j’ai joué de l’argent au tarot. Je déteste cette sensation qui en enivre d’autres. C’est un peu comme si une force extérieure me maltraitait.
Mercredi 10, Weston
Sortie gravel éprouvante hier soir avec pour conséquence une nuit agitée. Ce matin, panne de clim. Torpeur. Je regarde ma nouvelle Temps Zéro avec circonspection. Je me disperse, négocie l’achat d’un VTT d’occasion pour pouvoir accompagner les garçons dans le parc d’attractions local. J’irai le chercher demain, à mi-chemin d’Orlando, ça me fera visiter. En parallèle, je regarde mon blog, je songe à le centrer autour de mon carnet, à le restructurer autour des dates, comme on le faisait au début des blogs, comme le fait Carl Dubost. Ne plus attirer l’attention sur des titres d’article, ne plus vendre, ne plus provoquer, juste dire tel jour j’ai pensé ça, j’ai vécu ça.
Jeudi 11, Weston
J’ai donc roulé vers le nord en quête d’un VTT. Longtemps j’ai eu l’impression de tourner en rond dans Weston, tant le paysage ne variait pas : avenues pelousées bordées de palmiers et de ficus, zones commerciales, palissades arborées qui cachent des gated communities. J’étais en avance, j’ai rejoint l’océan au nord de West Palm Beach, puis, à la hauteur de Jupiter, j’ai quitté l’US1 pour me rapprocher du rivage, route charmante, étroite, ombragée, parcourue par de nombreux cyclistes, bordée de maisons de plage, entre elles j’apercevais les vagues. Je m’arrête à Hobe Sound, marche sur la plage. Sauvage, infinie, deux surfeurs, des déferlantes, des pêcheurs. Je repars sous une allée de banians qui s’entrelacent au-dessus de moi. Bon, le vélo n’était pas loin d’être une épave. Je suis rentré bredouille et pas assez intrigué par le coin pour envisager de l’explorer.
En France, tout le monde s’inquiète pour nous, mais l’ouragan Michael passe bien plus à l’ouest du côté de Panama City. Le ciel est gris, il tombe trois gouttes, c’est le calme absolu, c’est presque trop calme, rien, le marigot prend des teintes acier.
Je lis celui qui serait le premier diariste de l’histoire, Marc Aurèle. Il nous livre ses pensées, les laissant flotter d’elles-mêmes sans les arracher à leurs circonstances, surtout corporelles. On n’en est pas encore au journal comme roman. Mais quelle leçon pour nous autres avide de visibilité : « Envers les hommes, nulle recherche de popularité, ni désir de plaire ou de gagner la faveur de la foule. »
Vendredi 12, Weston
Les gens ne savent plus quoi faire pour attirer l’attention. L’un annonce fermer son compte Twitter, parce qu’il a trop de followers, tout en disant qu’il ouvre tout de suite un nouveau compte. Pourquoi cette mise en scène ? Pour se faire mousser une fois de plus et surtout faire perdre du temps à tout le monde, à moi pour commencer. Pas question de perdre une seconde de plus avec ces farces et avec ces bougres.
Un autre, que je ne connais pas, mais qui m’en veut pour une raison que j’ignore, critique toujours ma déconnexion de 2011. On dirait que ça l’obsède. Il me reproche même d’avoir écrit un livre sur cette affaire. Bon sang, j’écris des livres sur tout, rien de ce qui me touche n’y échappe, pas même la mort de mon père. Alors quand j’éprouve le besoin physique de me déconnecter, parce que mon corps me dit stop, je me déconnecte, je me fiche bien d’emmerder les apparatchiks de la connexion (qui vivotent du temps qu’ils nous piquent, nourrissant leur orgueil d’entretenir une pseudo réputation, parce c’est toujours de ça dont il s’agit).
Tout ce monde devrait lire Marc Aurèle. « Maintes fois je me suis étonné de ce que chaque homme, tout en s’aimant de préférence à tous, fasse pourtant moins de cas de son opinion sur lui-même que de celle que les autres ont de lui. » Vivre pour les autres, pour briller à leurs yeux, c’est ne plus vivre, c’est même ne jamais avoir commencé à vivre. J’aspire moi aussi à la reconnaissance, mais pour mon travail, pour ce que je fais en vivant, en étant en accord avec moi-même, sans désir de plaire ou de simplement attirer l’attention.
Que faire quand sortira en mai 2019 L’homme qui ne comprenait pas les femmes, puis quand sortira à la rentrée littéraire Mon père était un tueur ? Le moins possible. Le service minimum. Je répondrai aux invitations, mais je ne tenterai pas de les arracher en inventant des subterfuges sans lien avec mon travail. Un mailing. Un post. Une bande-annonce. Ça sera assez.
On devrait tendre vers la sobriété, d’autant que le monde surchauffe, et au contraire on devient baroque, dispendieux. Moi, pour commencer, qui me suis déplacé en Floride, puis qui passe une semaine à New York, qui m’achète des vélos, des trucs dont je pourrais me passer, mais non, je souffle sur les braises.
Samedi 13, Weston
La cigarette socialise tout autant que les réseaux sociaux, suffit de regarder tous ces fumeurs rassemblés en bas des immeubles de bureau. Même stratégie dans les deux cas : nous faire consommer à tout prix, quitte à nous détruire. On doit pouvoir pousser loin cette analogie. Il faudrait que tous les sites sociaux ajoutent la mention « Passer plus de quelques minutes par jour sur cette page nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. »
La lumière est plus douce, plus tendre, l’air plus limpide. Les arbres paraissent vernis et les oiseaux chantent comme chez nous au printemps. Hier, peu avant le soleil couchant, alors que les ombres franches s’allongeaient, un flash de légèreté m’a traversé. Je ne m’enthousiasme pas. Je constate. J’ai le don très commun de m’habituer au pire, de même finir par l’aimer, parce que sinon je deviendrais fou.
Ne plus utiliser les réseaux sociaux que pour des échanges directs, une façon de les substituer à l’email, avec cette possibilité que d’autres puissent se joindre à la conversation. Refuser de s’adresser à tous, parce que chaque fois cela revient à dire « Regardez-moi, intéressez-vous à moi. »
Dimanche 14, Weston
Direction Homestead, au sud de Miami, non loin de la route des Keys, où je participe à une course de vélo : 70 km de piste et de boue. Je termine crotté de la tête aux pieds. En voiture, JP me raconte sa vie, son père pilote privé, leurs voyages dans toutes les îles des Caraïbes où ils transportaient des bons du Trésor pour les banques internationales, puis l’évidence qu’il fallait fuir le Venezuela à l’arrivée de Chávez. « On m’a traité de fou quand je suis parti, parce que nous avions tout là-bas. » Dix ans plus tard, son père a été mis sur une liste noire, ses biens confisqués et lui aussi a dû partir. JP aime la Floride, elle est devenue sa terre. Il vénère les levees autant que moi mes garrigues.
Homestead
Lundi 15, Weston
Tous les matins, quand j’accompagne les enfants à l’école, je me dis que nous sommes loin de nous attaquer au réchauffement climatique. Ici, les voitures sont partout, une nuée bourdonnante, jusqu’à la porte de l’école. Cette sensation est accrue parce que nous ne pouvons rien faire sans voiture. Cette société est pensée pour réchauffer le monde et satisfaire ses habitants. Ils sont heureux les Floridiens. Ils ne veulent pas changer de vie. Je ne suis pas meilleur qu’eux, déjà parce que je suis venu à eux, parce que je les imite en tous points. Depuis que je suis ici, j’ai l’impression que les gens parlent de plus en plus du réchauffement climatique. La rumeur monte. Moi, en 2000, je faisais déjà des cauchemars, voyant ma maison dérivée à la surface de mon étang. Un symptôme de ma culpabilité, avec toujours en moi un fond d’optimiste, une croyance inébranlable à notre génie.
Mardi 16, Weston
Matin fiévreux. J’ai mangé un truc pas net. Me reste assez d’énergie pour être énervé par un article : la moitié de la population mondiale appartiendrait désormais à la classe moyenne. Des chiffres qui ne disent rien. Quand on parle de vies humaines, les pourcentages devraient être bannis. Comme la population mondiale augmente, les pauvres peuvent rester aussi nombreux qu’avant.
F. débarque à l’improviste. Il arrive des Bahamas où il a convoyé un voilier depuis la France, tout au long de sa traversée jouant à cache-cache avec les tempêtes tropicales.
Mercredi 17, Weston
Chaque fois que je suis malade, privé d’énergie, j’ai l’impression que je ne quitterai plus jamais cet état. Le côté positif : je n’arrive plus à m’énerver contre la Floride. J’ai déchargé ma bile contre ce plat pays uniformément ennuyeux dans lequel je ne trouverai jamais ma place.
« Tu voudrais devenir mon mentor ? » me demande un aspirant écrivain. Moi : « Tu m’as lu ? » Lui : « Non, pourquoi ? » Le monde numérique est merveilleux.
Jeudi 18, Weston
Je me persuade que je ne suis plus malade et vais faire du vélo. Résultat, je rentre épuisé, avec à nouveau des maux de ventre.
Depuis deux mois, le temps n’a pas bougé. Tous les après-midi, le température dépasse les 30°, mais peu à peu le bleu du ciel s’intensifie, ce qui en même temps altère la lumière, mais sans que ce soit bouleversant. Je découvre que la vie dans les tropiques n’est paradisiaque que sur le papier. Le paradis, c’est sentir la Terre tourner autour du soleil, le soleil tourner autour du noyau galactique, la galaxie traverser l’univers. Je dois avoir encore un peu de fièvre.
J’ai envie d’étrangler Coco. Il crie à nous déchirer les tympans. Il veut que nous nous occupions de lui, mais, dès que nous le sortons de sa cage, il s’en prend à nous.
Vendredi 19, Weston
Je boucle ma nouvelle Temps Zéro, avec tant de difficultés que j’ai l’impression de n’avoir jamais écrit un texte aussi indigeste. Puis je vais récupérer le VTT que j’ai commandé, j’ai l’impression qu’il est trop grand, je ne sais plus où j’en suis. Puis je rentre, je compare le profil de ce VTT avec le mien en France, ils sont presque semblables. Je suis en train de devenir fou.
Notre alligator
Samedi 20, Weston
Je tourne en rond, la Floride me paralyse à tous les étages de ma vie. Je n’écris pas, je suis incapable d’acheter un vélo, incapable de ne rien faire sans fainéanter, même lire me devient difficile. Ça cogne partout. Je n’ai plus de place nulle part. Je voudrais sans cesse être ailleurs. À Miami Beach, je ne vois que des femmes vulgaires en mousselines argentées, montant leurs fesses flasques sans le moindre complexe. À Wynwood, j’attrape une image par-ci par-là, sans réussir à me dire que je mets un pas devant l’autre pour avancer, au contraire je me perds, ou pire je fais du sur place.
Miami Beach
Wynwood
Wynwood
Wynwood
Miami Beach
Wynwood
Wynwood
Lundi 22, Weston
J’ai toujours détesté le corporatisme, qui souvent au nom de la défense des droits rassemble des fidèles dans des églises et leur permet de se reconnaître les uns les autres. Les intérêts individuels me sautent toujours aux yeux, tout cela au nom du bien de tous. Peut-être est-ce si difficile de se battre pour la défense du collectif qu’il est impossible de le faire sans espérer en tirer un bénéfice personnel (suffit de voir comment nos politiciens s’avilissent).
Je passe sur Twitter, par désœuvrement, par manque de puissance à rêver mieux. Je retombe sur un énième message d’un auteur qui tisse un marketing bien huilé. Des années de flatterie, de construction d’une communauté, de prétention à l’originalité, à la différence, à une véritable voix artistique, puis voilà qu’un livre sort, alors on bombarde le bon peuple de teasers supposés drôles, tout cela se résumant à l’éternel « Achetez-moi. » Si j’étais croyant, j’implorerais Dieu de me protéger de cette tentation à la publicisation.
Mardi 23, Weston
Résister à une autre tentation : parler de mes moindres maux, par exemple de ma barbe qui pousse trop vite (et plus vite il me semble en Floride), qui est trop abrasive ce matin, qui me démange. Je pourrais en faire un post comme sur mon prurit chronique à l’endroit le plus inaccessible de mon dos, puis pourquoi ne pas parler de mes nouvelles chaussures vélo, avec lesquelles je pédale mieux, qui par miracle ont même fait disparaître une légère irritation au pli de ma fesse gauche, mais qui me provoquent assez vite des fourmis dans les pieds — intéressant tout ce même ce lien entre les chaussures et le cul.
Je pourrais photographier mes chaussures, mon cul, envoyer tout ça sur le Net, et comme ça ne porte pas à conséquence, les gens commenteraient, perdraient leur temps et me feraient perdre le mien en m’illusionnant d’entretenir une vie sociale avec eux. Tous les instants de ma vie pourraient être publicisés, même les plus insignifiants, dans le but de coloniser les esprits des autres.
Je pourrais transformer ce carnet en un relevé méticuleux de tous les riens du quotidien. Par exemple, quand je dépose les enfants à l’école, ils me disent « À dans sept heures », parce que je les récupère exactement sept heures plus tard, parce que ça fait déjà une belle journée d’anglais pour eux, chaque jour plus qu’en deux semaines à l’école en France, sans parler après des devoirs, puis du tennis, puis des films en VO. Je pourrais parler de l’araignée qui tout doucement descent à la hauteur de mon visage, juste au-dessus en mon écran, se plaçant entre moi et le marigot ensoleillé. Je pourrais m’émerveiller parce que l’air est enfin respirable, parce que nous ne transpirons plus au moindre mouvement, je pourrais, je pourrais… Mais non, je cherche l’extase plutôt que me donner l’illusion que je vis des choses extraordinaires.
Hubert et Guillaume m’ont tous deux suggéré de lire l’ultime Philippe Rahmy, Pardon pour l’Amérique. Je l’ouvre et prends dans la figure cette Floride où je vis, avec ses golfs, ses plages éblouissantes, et pas encore ses cortèges de vieux parce qu’ils ne débarqueront que cet hiver, pour fuir leur hiver. Je suis au milieu de cette zone aseptisée, et je côtoie l’autre Floride, poussiéreuse, rectiligne, quand j’arpente les levees. Je me tiens à la frontière entre deux mondes tout aussi terrifiants. Rahmy vivait à Naples, de loin l’endroit le plus intéressant que j’ai visité à ce jour, celui où le temps a laissé une marque, où les arbres dévoilent leurs racines jusqu’au ciel, où les bords du lac Léman ne sont pas loin avec un peu d’imagination.
Rahmy décrit les nuages en forme « d’escargots, dont la base traîne par terre sous un bourrelet spiralé de gouttelettes en suspension, plus brillantes à mesure qu’elles perforent le bleu du ciel. » J’aime ces nuages lourds de leur voyage au-dessus de l’océan ou du golfe du Mexique, rabotés par une terre aussi plate qu’une feuille de papier verre, ces nuages aux ventres sombres, aux têtes bouclées d’archange. Rahmy voit des escargots baveux, moi des alligators gueules ouvertes. Deux vies, deux perspectives. Pour lui, Homestead est la ville terminale, celle du bout du pays, adossé aux Everglades, assemblage de bouis-bouis entre un infini déroulé de champs de tomates. Moi j’y suis allé pédaler, depuis sa marina clinquante, fonçant dans ses chemins de terre, aux bords de ses chenaux, aussi du déversoir de sa centrale atomique, sans parler de ses champs de boue que j’ai remontés en apnée.
Rahmy dit deviner « un trait lumineux sous la couenne brune, fascinante, un aveu de vulnérabilité qui me permet de poursuivre cette aventure américaine, sans me décourager face aux jours qui se terminent avant d’avoir commencé. » Ces journées invisibles s’enchaînent pour moi aussi, plus de deux mois à cuire au bord du marigot, la tête troublée par ses reflets métalliques, et contrairement à Rahmy pas de projet, sinon accompagner les enfants, rien du côté de l’écriture, sinon cette injonction à prendre la route à vélo, à explorer le pays, mais toutes mes traces rejoignent des quatre voies auxquelles Google Earth me dissuade de m’attaquer à deux roues. Il me faudrait aller plus au nord, vers Orlando, ou mieux au-dessus d’Atlanta dans les Smoky Moutains, alors rêves de suivre l’Apalchian Ways durant des jours et des jours, sans jamais quitter les sentiers.
Mardi 23, Weston
Rahmy évoque son « amour sans faille pour les êtres humains. » Un amour qui pointe dans chacune de ses descriptions. Parfois, je me dis que j’aime mieux les paysages que les gens, ou mieux leurs idées qu’eux, mais non, j’aime les gens à ma façon, mais pas au point de m’arrêter dans une prison pour y récolter des histoires. Chacun son style.
J’écoute Didier Pittet, j’écoute à nouveau son histoire pour en faire un second livre. J’écoute mes nouveaux copains cyclistes, je vis la Floride à travers eux, plutôt qu’à travers celles des migrants qui tondent et récurent le pays, perchés sur leurs tondeuses orange, fonçant sur des kilomètres de pelouses, broutant l’herbe et la recrachant sans la digérer, souvent avec trop de violence, si bien qu’elle s’éparpille, alors d’autres gars déboulent, armés de souffleurs, encore des appareils bruyants qui laissent à la fin de la journée le cerveau en compote. Ces soldats portent des t-shirts orange à manches longues et à capuche, des espèces de camisoles hermétiques, pas tant destinées à protéger de la chaleur que des microparticules irritantes envoyées tourbillonner dans l’air.
J’aime les gens parce que j’ai mal pour eux. Parce qu’ici l’esclavagisme se donne toujours à voir, à imposer des tâches inutiles, à penser des villes qui exigent une maintenance excessive, un combat perpétuel contre la nature, combat vain, au prix de dépenses démesurées, tant énergétiques qu’humaines, et tout cela finira contre le genre humain dans son ensemble. Le mur contre lequel nous fonçons ne m’a jamais été aussi évident qu’en Floride, d’autant que la flore et la faune y restent exubérantes, comme si à tout moment tout pouvait en revenir à un stade plus primitif.
J’ai marché dans New York comme j’ai marché dans bien d’autres villes, mais je préfère les escapades en montagne, par forcément loin de la civilisation, avec en contrebas un village, une route, les vestiges d’une fabrique au bord d’une rivière. Je crois que la ville fascine parce derrière les rues, les façades, les boutiques, il y a des gens, des histoires, des rencontres. La ville attire par son potentiel, alors que la nature se donne sans question. Pas besoin de la séduire, de pousser une porte, de troubler un quotidien, d’outrepasser une gêne. La nature est comme un livre, elle exige le face-à-face.
Regarder par les yeux des exclus, oui, ça fait mal, ça bouleverse, mais ça ne dit qu’une des vérités, qu’une des possibilités de voir le monde, avec le risque d’une déviation statistique. La misère est partout, il suffit d’aller aux urgences au milieu de la nuit, la noirceur s’y donne à voir, en ce lieu où s’achèvent toutes les errances, surtout si on enfile la blouse du soignant. On touche là un sordide pas plus original qu’au fin fond des champs de tomates de Floride. Je ne voyage pas pour chercher ce qui est dans mon arrière-court, mais pour voir ce que je n’ai jamais su voir.
Jeudi 25, Weston
Pas peu fier. Je fais découvrir des chemins à JP, enchaînant des passages obscurs entre des parcs non moins obscurs, si bien que JP finit par être perdu. Voilà le vélo que j’aime, qui tient de l’exploration, avec un plaisir évident pour les yeux. Et puis je rentre, me cogne à un meuble et m’explose le petit orteil droit.
Vendredi 26, Weston
Une peinture créée par une IA vient de se vendre un demi-million de dollars. J’ai toujours pensé que l’art finirait par ne plus être l’apanage du genre humain, que nous devrions à brève échéance accorder aux IA l’égalité en droit et devoir, mais, face à cette nouvelle d’une vente mirobolante, je suis découragé, parce qu’il s’agit d’une affaire humaine et de la démonstration de la vacuité de l’art contemporain, réduit à la spéculation. Néanmoins notre futur se dessine, avec une seule attitude tenable pour un artiste : œuvrer pour soi, en égoïste, à la recherche de l’extase. Est-il possible de mettre de côté l’ambition et le désir de faire société ? Cette IA peintre a créé sans conscience. Peut-être qu’elle nous donne avant tout une leçon d’art de vivre.
À quand le livre écrit par une IA qui deviendra un best-seller ? Il est plus facile d’abuser un riche collectionneur que des millions de gens, quoique.
Lire Rahmy me rassure. « Villes et visages, coulés dans le même moule, ensemble disparate et fonctionnel dont les éléments ne diffèrent que par quelques détails. » J’ai décrit ce côté fractal de la Floride — mes mots à moi —, ce n’était donc pas un trait exagéré par mon caractère difficile.
Rahmy dit : « Ce monde, on l’accepte et on se tait. » Contrairement à Rahmy, je n’ai pas passé ma vie en fauteuil roulant, prisonnier de la maladie, j’ai eu la chance de refuser, je n’ai cessé de le faire. Rahmy dit : « Je prends ce que je peux. » Moi, l’enfant gâté, je veux toujours plus, ce que j’ai ne m’intéresse déjà plus, je me tends vers un au-delà où je cherche la lumière. Rahmy, lui, se rapproche de la terre, plante ses doigts dans la glaise bourrée de pesticides, dans la matière humaine cabossée par la vie. Il se délecte de cette soupe dans le but de la racheter, de la sauver. Il y a en lui un côté prédicateur, un côté bon samaritain.
Je dois être plus méchant, plus insensible, je passe à côté des souffrances, je détourne le regard, aveuglé par la lumière qui m’attire et dont j’ai l’illusion de croire que, mise en boîte dans des œuvres d’art, elle peut rejaillir partout, durablement. Finalement, Rahmy ne fait pas autrement. Il cherche une lumière sombre, une braise profonde, quitte à parfois dérailler dans son jusqu’au-boutisme, accusant Bukowski d’avoir souffert pour de faux, comme si on pouvait souffrir pour de faux, comme s’il y avait des souffrances plus dignes que d’autres.
Rahmy est plus expert que moi de la souffrance, mais quand ça fait mal, ça fait mal, l’expérience intérieure reste ravageuse, abandonnant des marées noires dans le cerveau pour des années. C’est comme si Rahmy voulait faire de son jardin le seul jardin possible. Je n’entre pas dans son jeu. Pas envie de plonger dans les sables mouvants floridiens.
Samedi 27, Weston
De la difficulté d’écrire un texte long. Souvent je suis séduit par les débuts de ceux des autres, franchement impressionné par leur style, leur enthousiasme, puis j’attends d’être secoué, transporté, transformé, autant de métamorphoses qui ne peuvent se produire qu’à travers un propos, ou une histoire, ou une dramaturgie, tant bien même elle est cachée, diffuse, ensevelie. Souvent nous autres auteurs oublions Don Quichotte dans son château et nos lecteurs en chemin. Écrire par nécessité ne doit pas nous pousser à publier par habitude.
Nous découvrons un Farmer Market. Une halle ouverte aux quatre vents, avec fruits et légumes bio, yaourts maison au lait de chèvre, viande et poulet d’origine locale. Nous rencontrons Jean-Marc, le producteur de yaourts, qui élève ses chèvres du côté de Homestead. Un quinqua râpeux, sourcils proéminents, profondes rides. Trente ans que ce Français vit en Floride. Il y est bien contrairement à la proprio du Farmer Market qui ne supporte plus le trafic sans cesse croissant et les hordes de touristes, qui même l’été envahissent le pays. « Plus moyen d’être seul à la plage. Et puis, je veux vivre les quatre saisons. J’en ai assez d’être en short toute l’année. »
Homestead n’est pas seulement la terre brûlée décrite par Rahmy. C’est aussi le pays d’adoption de Jean-Marc, et de combien d’autres ? Parce que ce pays digère les gens, il en détruit beaucoup, mais en acclimate davantage. Rahmy dit que depuis Trump on ne parle plus espagnol dans les rues. Moi, ici, je n’ai pas l’impression d’être aux États-Unis, tant l’espagnol est omniprésent. En prime, mes copains de vélo sont presque exclusivement Latinos. Ils ne parlent anglais que pour que je les comprenne.
Dimanche 28, Miami
Jardin du musée Pérez. Cocotiers plantés dans un parvis de béton, pavage granuleux, en devers sur Biscayne Bay. Une brise douce, un air de printemps. Sensation d’un temps altéré, de déjà sortir de l’hiver pour entrer dans une saison magique.
Musée Pérez
Musée Pérez
Musée Pérez
J’ai commencé mes recherches pour Adapt to Adopt. Une question. Depuis quand l’alcool est-il utilisé comme désinfectant ? Depuis quand sait-on qu’il tue les germes ? Cette découverte est nécessairement postérieure à la découverte des germes par Pasteur en 1861. Elle est aussi postérieure à 1865 quand Joseph Lister, au fait des travaux de Pasteur, découvre que le phénol tue les germes et l’utilise dès lors comme désinfectant. Après, en 1878, Robert Koch découvre que la stérilisation à la vapeur est plus efficace que le phénol. Mais aucune référence à l’alcool. Si ces médecins avaient su pour l’alcool, ils l’auraient utilisé. Alors quand ? Je ne trouve rien sur le Net. Didier lui-même ne sait pas. Cette évidence ne l’était pourtant pas encore à la fin du XIXe. Isa en conclut qu’une femme a découvert le pouvoir désinfectant de l’alcool et que l’histoire l’a oubliée. « Normal, c’était une femme. »
Lundi 29, Weston
Rahmy me pousse dehors. À interroger Weston. Surtout envie de figer la gated community de Savanna par quelques images. Milieu de la matinée. Une espèce de désert sous un bleu limpide, sans le moindre nuage. Toutes les feuilles paraissent briquées à l’huile de coude, même le macadam irradie. Je ne croise personne avant d’atteindre le centre de la communauté, son lac, sa piscine, ses terrains de sport, où s’affaire l’armée de jardiniers latinos. Ils étendent de la sciure de conifère aux pieds des plantes. L’odeur de la résine me donne l’impression de marcher en montagne.
La température est douce, la brise apporte des vagues de fraîcheur. Il fait ce temps idéal pour la pensée et la marche. Les enrobés les plus insignifiants, délimités de pelouse, ressemblent à des chemins magiques dont je m’amuse à imaginer qu’ils mènent vers les sommets. Un retraité passe en trottinant, ou plutôt tangue, prêt à se briser. En face, sur l’autre rive, une tondeuse orange polit les berges pendant qu’un rototondeur s’occupe des bordures à la limite du plan d’eau.
Mais domine l’immobilité. Le temps s’est arrêté, toutes les maisons sont vides ou presque, les enfants sont à l’école, et puis, de toute façon, plus tard, rien ne différera, sinon que d’innombrables carrosseries éclatantes remonteront les routes si belles quand elles sont vides, comme si nous étions déjà après la fin du monde.
J’aime ces moments qui font deviner une apocalypse douce. Tous les humains auraient fui vers une autre planète, seuls quelques robots continueraient leur besogne bruyante, et moi je serais avec eux, à attendre la fin, à encore écrire, parce que l’attente n’en serait que plus intense.
Un seul banc face au lac, déroulé dans sa plus grande longueur, avec un méandre qui là-bas pourrait partir loin, et qui finalement s’achève par une boucle comme une autre, connecté à une autre, puis aux Everglades.
Savanna
Savanna
Savanna
Savanna
Savanna
Savanna
Savanna
Savanna
Mardi 30, Weston
Après un orteil, je me pète une côte, même pas en tombant, juste en soulevant le vélo et me cognant contre la selle. Impression d’être en sucre. Reste que nous avons fait une belle boucle dans les Everglades avec JP, sous un ciel indigo.
Un truc énervant chez les Floridiens : en voiture, ils ne mettent jamais leurs clignotants. Tu es à une intersection, prêt à tourner à droite, l’autre arrive sur ta gauche, et vlang il tourne dans ta rue sans crier gare. Toi, tu as attendu pour rien. Cette situation se répète sans cesse. Peut-être en dit-elle long sur la mentalité des gens d’ici, peu soucieux des autres.
Rahmy écrit : « Des gens vivent, le temps passe, mais écrire ne se peut qu’en l’absence d’histoire, car l’écriture reproduit, en l’aggravant, le mouvement de balancier de la vie monotone, jusqu’à désarticuler ce quotidien. Il ne s’agit pas de raconter, mais d’occuper une position au moyen du langage, de conquérir un lieu sans considération pour celui qui se trouvait là, et de défendre cette position concurrente de la réalité jusqu’à la mort. »
Voilà un manifeste littéraire, ainsi qu’un testament en l’occurrence, dans lequel beaucoup d’auteurs contemporains doivent se reconnaître. La littérature pour la littérature, la littérature à tout prix. « Occuper une position au moyen du langage. » La littérature serait une revendication, l’exigence d’une existence sociale, d’un piédestal où planter sa statue pour attirer l’attention, un cri désarticulé dans le vide.
Pour moi, l’écrivain n’est pas un ouvrier en grève dans l’usine littérature, planté à son entrée avec une pancarte réclamant le droit à la reconnaissance, le droit à s’exprimer, le droit à je ne sais quoi.
1/ La vie n’est pas monotone surtout quand on dispose des lunettes de la littérature pour l’enchanter et la transformer (même en Floride).
2/ Toutes ces vies enchantées méritent d’être racontées, parce qu’elles sont extraordinaires.
3/ Lire des vies revient à les vivre, donc démultiplie notre propre vie. Du rôle nécessairement formateur de la littérature.
4/ Il s’agit donc toujours de raconter, de se mettre au service des histoires.
5/ La littérature appartient à la réalité, elle ne la concurrence pas, elle l’augmente.
6/ Défendre une position jusqu’à la mort revient à être sûr de soi. La littérature n’est-elle pas plutôt l’exercice du doute, un processus, le récit d’un perpétuel changement — donc, encore une fois, une histoire ? À cette seule condition, elle s’ouvre au lecteur, lui donne une chance d’être lui-même.
Mercredi 31, Weston
J’écris une lettre pour un ami. Une lettre qui pourrait devenir amusante, sans que je puisse encore en parler. Ainsi, souvent, je me censure dans mon carnet, parce que je le publie, mais le publier lui donne une couleur que j’aime.
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Text
J’voudrais pouvoir effacer la journée de demain... Enfin, juste effacer le fait que c’est mon anniversaire. J’ai pas envie de me réjouir, pour moi le fait que je sois née c’est vraiment pas un truc à fêter... Autant y’a des années je m’en fous, d’autres où j’suis un peu triste. Encore d’autres où je suis happy, comme l’année dernière, parce que j’ai découvert à quel point c’était bien d’être avec les gens qu’on aime et de voir qu’ils sont tous là, qu’ils ont fait le déplacement pour toi. Et y’a cette année, où j’voudrais ne pas avoir d’anniversaire du tout J’ai peur, j’ai vraiment peur qu’on me remette sur la gueule cette histoire de concert, parce que evidemment ca tombait pile ce jour là, alors j’ai peur que ca revienne. Si on me rajoute ca je me sentirai encore plus mal que je ne le serai déjà. J’me sens coupable, même si au fond de moi je regrette pas d’avoir refusé un truc que je voulais pas faire... J’avais juste pas trop compris que ca deviendrait comme ca, je prenais vraiment ça à la rigolade. Je sais que je devrais pas, mais la culpabilité est là, à cause de ce qui a été dit Bien evidemment, ca me passera, je peux pas considérer ca comme “grave”, même si sur le moment, au milieu de cette embrouille on aurait vraiment dit que c’était la fin du monde. On aurait vraiment dit que j’avais commis un acte de haute trahison. Ca passera, mais les gens oublient juste que je passe pas au dessus des choses facilement Ce qu’une personne aura oublié le lendemain, moi j’y pense encore une semaine voir plus. En conclusion, c’est bien beau de m’avoir dit “non mais j’étais juste déçue et agacée de pas pouvoir y aller, mais je t’en veux pas en fait, n’en parlons plus.” guess what.... ? C’est trop tard ! Mon cerveau a déjà imprimé. J’veux juste pas que tout ca ressorte encore demain. J’ai déjà assez de mal à reprendre le “cours” de ma vie J’pensais qu’une fois que cette personne serait partie de chez moi ca irait mieux Je savais que ca irait pas de suite parce que ca m’a déjà fait ca l’an dernier et que j’ai mis 4-5 jours à bien me remettre, mais j’pensais que ca irait doucement mais surement... Sauf que y’a eu cette histoire entre temps, alors que j’commençais tout juste à agir normalement à nouveau Et y’avait aussi le fait que je luttais encore et toujours contre les pensées et le ressenti que j’ai eu durant ces 9 jours, le fait de me sentir comme une sous merde, et tellement mais tellement inférieur à certaines personnes, en me disant sans cesse que tout était entrain de lentement changer et que je me faisais lentement remplacer. Je me suis sentie tellement incapable, pour absolument tout J’étais chez moi, dans mon univers, et pourtant j’étais coupée de tout Coupée de ma plus précieuse amie, coupée de tout ce que j’aimais et qui me faisait me sentir vivante Y’avait pas de Mikaru, pas de D, rien en fait, juste du B-T et du Diru... Pas d’animes à part Black Butler, que j’avais pas envie de regarder là spécialement Pas de dramas alors que je crevais d’envie de voir la suite de Hana yori dango... Y’avait rien, alors honnêtement oui ca m’a fait mal et j’ai souffert, parce que j’ai déjà du mal à tenir en temps normal, mais là j’avais plus rien pour me faire tenir Par moment, je voulais juste m’enfermer dans la salle de bain et me blesser, parce que je voulais tellement que la douleur sorte Le seul truc qui m’aidait c’était de checker vite fait les réseaux sociaux le soir et de répondre à mon amie, EN VITESSE... Je matais des photos d’Asagi vite fait, j’en postais même moi même pour en avoir une sous la main sur mon Twitter privé, et par moment je fixais juste la photo pour essayer de m’accrocher... Parlons-en d’ailleurs de D et d’Asagi... Je m’y accroche tellement mais alors tellement fort en ce moment... C’est pas comme Mikaru et Dio, et rien ni personne n’arrivera jamais à la cheville de Mikaru, c’est juste différent... Mikaru il a la première place, il a le trône, et Asagi et D ils ont pleins de petits trônes juste en dessous D, ils ont toujours été là, je les ai connu avant Dio, et je me souviens avoir tout de suite aimé, le style, la voix d’Asagi, les histoires de vampires, le look, le style pure VK de l’époque... Oh ca je les aimais Le groupe a 15 ans cette année, on a grandi ensemble, avec pleins d’autres groupes à côté que j’aimais de tout mon coeur, mais D c’est pas pareil, et ca m’a pris des années pour réaliser ce qu’ils représentaient vraiment pour moi, ca a dépassé le stade de groupe que je kiffais, c’est une partie de moi et ca m’a pris des années pour le réaliser J’ai toujours suivi leurs activités via les sites spéciaux, les blogs, puis y’a eu les réseaux sociaux, c’était plus simple. j’ai toujours continué à checker les news, les photos, j’écoutais les nouvelles chansons, j’achetais les dernières sorties, même si y’a des périodes où j’écoutais pas spécialement mis à part les nouveautés. J’écoutais pas tout le temps, je pouvais faire des mois sans écouter si iTunes se décidais pas à me mettre une de leur chanson en mode aléatoire, mais bon il le faisait souvent ce brave iTunes Puis quand y’a eu la sortie de Wonderland Savior, j’me souviens avoir écouté les preview quand j’étais avec mon amie, puis avoir dit “OMG” et avoir commandé l’album sur CDJ genre 20 secondes après et c’est là que je me suis à nouveau “liée” à eux. Le lien était toujours là, il avait toujours été là, mais cet album il m’a tellement touché, il a fait ressortir tout l’amour que j’avais pour eux et que je conservais quelque part à l’intérieur... Et depuis, Asagi a refait du solo, et ca mon dieu... Le dernier album qu’il a sorti est tellement magnifique et travaillé, il touche tellement mon coeur et mon âme Les gens se rendent pas compte à quel point cet homme est un génie et un grand artiste Il crée des choses merveilleuses, avec tout une histoire et un univers derrière Il est cultivé, il s’intéresse aux autres cultures, il aime ce qu’il fait, il veut toucher les gens, raconter des histoires. Et il a une voix tellement unique et magnifique... On peut chercher mais jamais on trouvera la même voix... Alors c’est facile de se moquer, mais il est capable de monter si haut dans les aigus, de redescendre dans les graves juste après, de hurler, de growler et de chanter tout simplement et sans fausses notes. Quand j’écoute ses chansons, je me sens transportée ailleurs, et c’est ca dont j’ai besoin en ce moment, j’écoute et je me sens loin et apaisée, ca marche bien avec les chansons de D mais encore plus avec cet album solo, les mélodies, l’ambiance japon ancien traditionnel et sa voix... Ca me fait me sentir tellement bien, mais ca fait aussi ressortir tellement d’émotions en moi Y’a deux jours, quand ca n’allait vraiment pas, j’ai passé 2h à écouter son album en boucle, j’en ai tellement pleuré, mais c’est aussi comme si la douleur était vraiment sortie peu à peu de mon corps... Ce qui a aussi renforcé une partie de mon amour pour eux et qui m’a surtout poussé à le montrer et le crier au grand jour c’est que plus on va essayer de cracher sur quelque chose (ou quelqu’un) que j’aime, plus on va insulter, rabaisser, et plus je vais sortir les griffes pour le défendre. Ca va renforcer mon amour encore plus, j’aime pas la méchanceté et la mauvaise foi... J’peux comprendre qu’on aime pas un look, même si c’est de la musique avant tout hein mais bon, j’peux comprendre qu’on aime pas une voix, j’peux comprendre qu’on adhère pas à un concept ou simplement aux chansons, mais cracher gratuitement sur des artistes aussi talentueux pour des raisons bidons, “ils ont 40 ans ils portent encore du cuir, ils évoluent pas, ils font toujours la même choses, ils portent encore les mêmes costumes”, déjà que le seul truc VRAI là dedans c’est que oui ils portent encore du cuir, ET ALORS ? Le cuir ca empêche de chanter et de jouer d’un instrument correctement ? Alors moi ce genre de choses, je peux pas et plus il y en aura et plus mon amour grandira (si si il peut encore grandir, j’vous jure) Je m’enroulerai autour d’Asagi tel un serpent et je sortirai les griffe tel un chat Oui voilà, je suis un serpent-chat ! Ou un chat-serpent ... Ces gens sont tellement doués et merveilleux que tout ce que je veux c’est partager leur talent et mon amour pour eux... Je regrette tellement de presque pas me souvenir du concert auquel j’ai assisté... C’est vraiment un truc qui me fait de la peine, et ca aussi j’ai vraiment mis des années à le réaliser J’me demande même si mon cerveau n’a pas un peu occulté ce fait là exprès, et je crois que c’est aussi pour ca que pendant un petit moment, genre un an ou deux, je suivais les news, j’écoutais les nouvelles sorties, mais j’écoutais pas le reste plus que ca C’est aussi pour ca que je les ai raté l’année suivante, j’ai même pas réagi Ca me fait de la peine de me dire que j’étais là, je les avais devant moi, et à cause de mon état j’me souviens de presque rien, j’aurais même pu voir Asagi en dédicace après le concert, mais ma pote a pas voulu rester, et comme je logeais chez elle et que j’avais pas passé un très bon concert à cause de ma fièvre et de mes douleurs à la poitrine....... Enfin ca me fait quand même du mal et ca me donne envie de pleurer, d’ailleurs je sens les larmes monter là... J’aurais jamais pensé qu’ils deviendraient si important pour moi Quand Dio s’est séparé j’ai essayé de me raccrocher de toutes mes forces à Vidoll, mon second groupe préféré et quand quelques temps plus tard ils ont annoncé la pause, puis la séparation, j’ai eu le coeur doublement brisé... J’ai essayé de me raccrocher à tout ce que je pouvais à l’époque, Luzmelt, Versailles, Ace, mais D, ils avaient toujours été là, depuis le début ils étaient là, et au final c’est un sentiment si précieux... J’me souviens quand D s’est mis en pause parce que Asagi a eu un soucis à la gorge et qu’il a du se faire opérer... j’me souviens comment ca m’a fait mal, j’ai eu tellement peur, je pensais qu’ils ne reviendraient jamais... Quand je lisais les mots d’Asagi qui disait que si l’opération foirait ou ne marchait pas comme prévu il ne pourrait peut etre plus jamais chanter et peut etre même difficilement parler... J’avais tellement peur pour lui.. en tant qu’artiste mais aussi en tant que personne car je sais que le chant, D , la scène, ses fans, c’est sa vie... Mais ils sont revenus, ils sont là, et par moment j’ai toujours peur que ca s’arrête, mais je m’efforce de ne pas y penser Au final j’étais venue ici pour écrire parce que je me sentais mal à cause de mon fichu anniversaire, et ca s’est transformé en déclaration d’amour pour ces gars Je vais pas très bien, j’ai peur, je panique pour à peu près tout en ce moment Mais je les aime et ca m’aidera surement à continuer.
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