#l'eau sur les chemin
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Gustave Doré dessine les ouvriers de Londres
Les commentaires les plus profonds sur l'Angleterre sont l'œuvre de Français. Jules Vallès, Céline, Morand, Hippolyte Taine et bien d'autres ont compris ce pays et ses mœurs comme si c'étaient les leurs. Nul n'est prophète en son pays. Le grand peintre figuratif de l'ère victorienne est le français James Tissot, mais c'est Gustave Doré qui demeure avec son album de 1872 London a pilgrimage, le principal sociologue par le dessin de l'envers du décor d'une société au sommet de son empire sur le monde.
Tout français qui assume sa sensibilité d'artiste, une fois introduit dans les centres décisifs de Londres est un enfant dans un magasin de jouets. Pour visualiser ce qu'était cette ville en 1872 il faut d'abord imaginer son fleuve large comme quatre fois la Seine. Une eau verte et grise battue par les vents, vaste comme la mer. Sur cette étendue avancent à pleines voiles des bateaux de toutes tailles, dans toutes les directions, penchés sur l'eau par la force du vent, des myriades de bateaux qui vont chacun leur chemin, et d'autres amarrés par grappes ensemble ça et là au hasard, immobiles avec leurs gréements nus, chaque rive garnie de colonnes de navires au mouillage alignés par dizaines comme des voitures au péage. Si bien qu'en levant le regard sur ce paysage dantesque ce sont des centaines de bateaux qui apparaissent, et qui deviennent des milliers de bateaux jusqu'à l'horizon.
Et sur chaque rive de ce fleuve s'étend une ville, et dans cette ville voici une population de travailleurs qui circule, qui entre et sort des bâtiments, une colonie humaine innombrable qui fourmille sous tous costumes, uniformes, fardeaux, qui est là dans les rues bondées, dans les étages, par les fenêtres, sur les quais, sur les bateaux. Partout la vie, le travail, l'avenir.
De 1560 à 1960, quatre siècles ont nourri Londres la chétive, à la petite cuillère. Cette cuillère fut l'arrivage continuel des navires coloniaux chargés de marchandises, régime qui fortifia un corps entier, développant les muscles l'un après l'autre. Les quais. Les hangars. Une Venise rationalisée. La ville était creusée de rues aquatiques garnies d'installations inventées pour fluidifier le trafic des bateaux : débarcadères douaniers, entrepôts étanches, péniches grutières, corderies, leviers sur pivot hydraulique, tourelles de mâtage, guichets d'examen d'échantillons, stations de pesage, zones de tri, wagonnets de transbordement. Des quais longs comme des routes, les hangars les plus hauts jamais vus, des murailles de 10 mètres pour empêcher les voleurs d'attenter au trésor de l'Angleterre. Et pour servir ces équipements était la foule immense des travailleurs prolétaires de tous âges, avec leur famille.
Peu d'hommes ont ce don du témoignage exact. Pascal l'avait pour la condition humaine, Doré pour les sociétés vivantes. Ses illustrations de Dante et des Fables sont connues. Son art culmine dans son Pèlerinage à Londres au moment où cette ville était le premier port du monde, le convecteur de millions de tonnes de marchandises par jour. C'est cette accumulation du capital par l'accumulation de marchandise qui engendra en ce même endroit à la fois Rotschild et Marx, le keynésianisme et Mosley, Charles Darwin et John Wesley, les Lords du commerce et les cockneys manutentionnaires. Tous les contraires, toutes les dualités radicales se sont forgées ici sans pourtant se heurter jamais. Extériorisant sur le continent ses contradictions comme un corps fiévreux sue pour guérir, l'Angleterre n'était plus la proie d'aucun trouble interne majeur depuis Cromwell, deux siècles auparavant.
Le cœur du monde bat calmement. Cette scène de déjeuner à Epsom, improvisé sur les calèches arrêtées au milieu des foules allant et venant, le rappelle. Chaque visage y est comme la nuance amusante et spéciale d'un type physique général. Amusantes jeunes femmes tête couverte dans leur chale de laine, gracieux attelages, chevaux comme des cygnes à l'encolure courbée. Mais pour qu'une seule de ces dames en leur maison georgienne capitonnée de tapisseries afghanes, puisse prendre son thé indien dans une tasse Wedgwood, il a fallu que se lèvent aux aurores des milliers d'ouvriers, de porteurs, de sherpas, de soldats, de matelots. Des hommes payés pour trouver, acheminer, façonner, sécuriser, entreposer. Doré rend justice à ces hommes.
Observez ces portefaix qui ploient sous leur fardeau. Il s'agit de ballots de thé du Sri-Lanka, de sacs de sucre de Jamaïque, de rouleaux de tapis d'Iran, de caissons de marmelades d'Égypte, de piles de peaux de bêtes du Canada, de tonneaux de vin cuit du Portugal, de mille articles nouveaux dont la nouvelle bourgeoisie raffole. D'autres navires arrivent chaque jour d'Australie, de Fidji, de Singapour. Ces hommes en vident les cales puis les chargent à nouveau de laine, de gin, de houblon avant que ces cargos reprennent la mer vers l'Inde, la Chine, la Tanzanie.
Londres est une grande roue et ce rude prolétariat est attelé à ses rayons. La rotation continue qu'ils impriment projette le surplus au dehors et attire les nutriments à l'intérieur, force giratoire véloce en son pourtour et tranquille en son centre. Le cœur du monde bat son rythme.
Londres serait restée une banale cité-pirate comme l'ont été Tyr, Nhatrang, Alger ou Istanbul à certaines époques, si elle n'avait pris le parti de retravailler les matières premières obtenues à l'étranger en des produits manufacturés à vendre. En cela Amsterdam avait précédé Londres dans le grand idéal colonial d'une ville européenne à la fois enracinée dans son monde propre et irriguée de ce que le monde alentour offre de meilleur (l'exact contraire d'aujourd'hui). Idéal assez fort pour partir fonder outre-mer d'autres Londres: Singapour, Hongkong, Sydney.
Ces hommes se laissent pousser la barbe et rasent la moustache, précepte religieux observé encore de nos jours par les Amish et les Salafi.
Et ce manutentionnaire de troisième étage de hangar de Millwall, arc-bouté sur son palan à 12 mètres au-dessus du sol, pour l'attirer dans la chambre de stockage, n'est-il pas là, présent devant nous? Gustave Doré a su voir l'extraordinaire dans l'ordinaire de son époque.
Doré dessine non pas la foule dépareillée, bordéleuse et rapace que nous coudoyons de nos jours mais un peuple au travail. Un peuple physique, religieux, pauvre, heureux, un peuple chantant, varié, et blanc (albe, albinos, "Albion"). L'Angleterre est la synthèse de l'Europe, l'estuaire de la Tamise a tamisé les hommes du continent venus remonter son courant, et ce fleuve est le déduit filtrant du continent dont il n'a gardé que le suc, d'où cette grammaire simplifiée qui est la partie visible, audible, de soubassements plus profonds.
Londres est le pèlerinage continuel des européens initié par le peuple français dès 1066, et quelque ennemi que l'on puisse être de ses Whigs, des cruelles manœuvres de son Foreign Office, de l'Intelligence Service activateur de guerres, de ses Churchill bouffis et autres donneurs d'ordre par téléphone, un Français peut regarder Londres comme une partie de lui-même enfuie ailleurs il y a longtemps. L'expatriation ressemble parfois au remembrement, ou au souvenir (to remember).
Les professeurs gauchistes nous ont rebattu les oreilles avec la notion d'exploitation du travailleur. Le style crayonné et grisaillant de Doré semble parfois forcer le trait en ce sens. Pourtant sommes-nous mieux ou moins biens lotis que ces bougres dessinés par Gustave Doré? Il a dépeint tout ce dont nous manquons aujourd'hui. Un peuple autour de soi, nombreux, cohérent. Du travail assuré. Dix enfants par foyer. Le mouvement, l'entraide, l'action concrète sur les choses. Gustave Doré montre la vie vivante comme nous ne l'avons jamais vue. Elle a existé. Autant d'éléments impensables en nos temps d'abstraction et de dépeuplement qui n'en finissent plus. Rappelons que depuis 30 ans un Français peut à peine trouver du travail dans son propre pays, ou se marier avec une femme de chez lui, ou enfanter, ou acheter un foyer décent. Les rues sont vides, les villages morts, les gens éteints, et pour chaque Français qui se tient bien dix hyènes venues de l'enfer convoitent son pain, son travail, sa maison, sa femme, sa voiture, son argent.
Revoyons la richesse objective des travailleurs pauvres de 1872, cent fois plus substantielle que notre fausse monnaie actuelle. Richesse d'enfants nombreux, abondance d'avenir meilleur, profusion de chansons de marins et de territoire à soi, ressources de bon sens paysan et de religion stable. Le moindre immeuble accueillait dix familles blondes autour d'un feu sous une marmite suspendue. Un simple manutentionnaire avait un logement comprenant sous-sol, étage et grenier, il était père de sept enfants et la vie portait tout cela. À bien y regarder, la pauvreté d'hier est un luxe aujourd'hui. Ces prolétaires logeaient en plein centre-ville dans des maisons individuelles avec jardinet. On les voit manger des huîtres chaque jour, le plat du pauvre. Ils circulent en confiance dans des rues à eux. Ces joies devenues payantes sont aujourd'hui des privilèges de millionnaires.
Dieu a voulu des inégalités, pas des injustices. Gustave Doré montre en 1872 une société très inégalitaire et assez juste. La société actuelle est à la fois égalitaire et injuste. Que le tout-venant s'installe chez vous à égalité avec vous comporte une note d'obscènité en plus du degré d'extrême injustice. Le pouvoir le sait, le veut. Tout est là.
Pour accomplir un travail très physique la classe ouvrière se sélectionnait elle-même dans la partie la plus saine du peuple. Elle avait l'éthique du travail bien fini, la fierté de sa maîtrise physique, technique, d'outils de production d'importance vitale pour la survie commune. L'Angleterre a tôt choyé ce précieux capital humain: maisons individuelles, viande abondante, premiers systèmes d'entraide mutuelle pour les accidentés. Il y eut un Proudhon anglais un peu plus tardif que le nôtre, ce fut William Morris.
Que reste-t-il de ce peuple ouvrier aujourd'hui ? Il reste la Culture. Tout d'abord leurs clubs de football, montés à partir de 1868. West Ham United pour les ouvriers des forges et l'emblème des deux marteaux croisés, Millwall Football Club pour les manutentionnaires des docks de Millwall, Arsenal FC pour les fondeurs de canons etc. Tout le mouvement skinhead, l'esthétique Fred Perry, Ben Sherman, butcher coat, gingham shirt, et avant eux les Black Shirts, les Teddy boys, les Mods, et tant de chansons, tout cela provient de l'héritage ouvrier d'une période légendaire. Londres est la seule ville connue où le prolétariat fut producteur d'une Culture. C'est un fruit involontaire et magnifique d'une Monarchie chrétienne donné aux pauvres: la stabilité. Au contraire la république soi-disant française, avec ses neuf révolutions et guerres par siècle a sadiquement forcé l'extinction d'un peuple notoirement plus beau que l'anglais.
Le Romantisme, grande passion française, est un mouvement étrange qui active chez l'artiste la nostalgie d'une époque qu'il n'a pas connu. En célébrant l'Angleterre Gustave Doré chante en réalité la France et elle seule, les notes de ce qu'elle aurait pu être, les accords encore muets de ses potentiels sous cloche. Quand nous passons la Manche pour voir dans les stades soixante mille gaillards chanter des airs anciens debouts les bras en croix nous n'avons d'émotion que pour notre pays à nous. C'est de moi que je parle. J'ai la nostalgie de Montorgueil Sport contre Louvre-FC, de Villette Abattoir contre AS-Vincennes, et du tournoi des quinze clubs franciliens remporté par les Flèches Noires de Paris devant cent mille Dupont-Dubois qui chantaient dans les graves "Rien de rien, non je ne regrette rien". Nostalgie de ce qui n'a pas été porte en soi le monde à venir qui veut être.
Si Gustave Doré a le mieux dessiné Londres c'est qu'il faut être extérieur à l'objet pour le bien voir. De la même façon, c'est un étranger, l'anglophone David Crosby qui a le mieux chanté notre Carillon de Vendôme, mélodie du Moyen-Age, complainte émue des villages restés fidèles au royaume de France envahi, réduit à portion congrue. Que reste-t-il à ce Dauphin si gentil? Orléans, Beaugency, Notre Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme. Elle ferait une très belle chanson de stade, en canon, dans les graves.
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saga: Soumission & Domination 356
24h du Mans moto-2
17-04, soir : Comme nous arrivons dans la cour du château, nous rejoignent les derniers motards du groupe. Marc arrive avec Éric et Cédric en passager et Daniel. L'écurie s'étoffe d'une CBR1000RR, du GSX R1000 que j'ai offert à Éric et du GSX R 750 de Daniel. Juste avant la pluie !
Ils ont fait la route ensemble et nous disent avoir rencontré beaucoup d'autre moto allant vers le circuit et pas mal de collègues de nos deux gendarmes.
Je fais la présentation de notre logement du WE et de ses commodités. On se met à l'aise. Les combis sont suspendues un peu partout et comme les autres nous restons en shorty, boxer ou slip selon les préférences de chacun.
De la piscine nous arrivent des cris et des hurlements. Quand on arrive, c'est pour tomber sur une bataille dans l'eau. Bien sûr tout le monde est à poil. Le temps de laisser le peu qui nous restait sur le corps et nous nous joignons à l'échauffourée.
Ça passe au stade " sexe " alors même que personne n'a encore gagné. Les nouveaux n'ont plus l'air d'être fatigués. Ils se lancent dans la mêlée. PH et Ludovic reviennent des chambres avec les kpotes, le gel et du poppers.
Je me régale avec les 23x6.5 du Lad motard. Les gendarmes sont appréciés aussi tout comme Éric et son black mamba.
La partouze bat son plein quand Nicolas (notre hôte) arrive voir si nous avons besoin de rien et vers quelle heure nous comptions dîner. Vu le bruit qu'on fait, il ne pouvait se tromper sur nos activités, donc il devait vouloir participer ! C'est d'ailleurs ce qui lui arrive. Près de l'entrée, Frank était en train d'enculer Jules aux côtés d'un " médecin " en train de démonter le cul de Kamal et d'un de ses confrères celui d'Arnaud. Ils se sont décollés le temps de l'attraper et de l'envoyer tout nu au centre de la mêlée. Sa grosse bite attire Cédric habitué aux gros calibre (rappel : c'est le régulier d'Éric). Il se fait donc bouffer la queue jusqu'à l'os, Cédric en mode " garçon en manque ".
Je me reconcentre sur mon cavalier. Quand il n'est pas en train de chevaucher un étalon, ce sont les 184CV de son ZX10R débridé. Il sait maitriser sa monture et quand il enfonce la totalité de sa bite, il obtient mon obéissance totale !
Ludovic passe me voir entre deux plans. Il me roule une pelle et me dit de bien profiter avant de trouver Marc sur son chemin. Il se fait bloquer, retourner et enculer tout en se faisant pousser sous moi (je suis en levrette). Il embouche ma bite raide et est excité de l'intérieur alors que j'embouche son gland.
Pas besoin de bouger pour nous deux. Ce sont les coups de rein de nos deux enculeurs qui activent nos pipes. Quand Marc tire les jambes de Ludovic pour mettre ses chevilles sur ses épaules, il m'enfonce plus profond sa queue au fond de ma gorge. Trop bon ! Nous nous régalons de nos glands respectifs et de la mouille qui en coule. Quand on se met à juter c'est l'apothéose. C'est je pense aussi ce que pense nos enculeurs que l'on sent se libérer dans nos entrailles (enfin kpote chez moi).
Quelques minutes pour retomber sur terre.
Petit coup d'oeil panoramique. Certains ont déjà juté comme nous mais il reste un petit groupe qui n'en a pas terminé. Je m'approche alors que mes comparses prennent la direction des douches. En fait c'est un mini gang-bang. Nicolas est sur le dos en train d'attendre les jets de spermes des 6 mecs debout au-dessus de lui.
Il ferme les yeux quand ça se met à pleuvoir sur lui. Il reste quelques minutes sous cette couverture avant que les participants l'aident à se relever sans glisser. Il reçoit autant de tape dans le dos que de mecs encore présent. Il apprécie le respect que ça sous-entend. Ce n'est pas parce qu'il s'est fait couvrir de sperme après s'être pris plusieurs mecs dans le cul qu'il n'est pas estimable pour autant.
Il nous accompagne aux douches puis nous précède à la salle à manger. Quand nous y arrivons, il a organisé un grand buffet avec plats chauds.
Dans une ambiance assez bruyante, nous commençons à nous restaurer. Les entrées sont simples et bonnes, principalement constituées de crudités et de charcuteries locales. Les rillettes du Mans sont délicieuses !
Nous voyons pour la première fois son cuisinier alors qu'avec lui Nicolas amène les plats chauds. Je comprends pourquoi il nous l'avait caché ! Le mec doit avoir dans les 20/25 ans, carré de gueule et d'épaules, ses cheveux courts et ses boucles d'oreilles et surtout son cul rebondi moulé dans un jeans trop petit, attirent sur lui les sifflets de ma petite troupe.
Ils nous présentent des cotes de boeufs de 6 ou 7 cm d'épaisseur, grillée sur le dessus embaumant les herbes. Une pierre chaude est là pour recuire si quelques un le préféreraient.
Quand il tranche, l'eau nous coule de la bouche. Elles sont grillées en extérieur et le centre est bleu mais chaud. A part Kamal qui lui demande de passer sa tranche sur la pierre, nous nous régalons de sa cuisson parfaite. Là aussi notre hôte privilégie les élevages locaux. Les 6 cotes disparaissent et il ne reste plus que les os ! Le cuisinier est un peu scié. Il y avait presque 4 kg de viande ! Ça n'empêche pas le plateau de fromages de se faire dévaster à son tour.
Il est évident que l'aide culinaire de Nicolas a reçu plus d'une invitation pour le reste de la soirée. Il nous éconduit gentiment arguant du fait qu'il était hétéro et qu'il avait une copine. Evidemment sa sortie soulève un tollé général. Comme si le fait d'avoir une amie, de lui faire l'amour pouvait l'empêcher de prendre du plaisir avec nous.
Entre notre journée sur le circuit à piétiner, les trajets en moto de certains, la touze et le repas, nous sommes morts de fatigue. On se répartit dans les chambres et les lits au petit bonheur la chance.
18-04 :
Je me réveille dans les bras d'un des gendarmes. Je ne suis pas seul puisqu'avec nous dans ce grand lit dort encore Ludovic.
Je le réveille et nous prenons une douche vite fait. Descendus dans la salle commune nous retrouvons la moitié du groupe en train de petit déjeuner. Ils sont déjà bien réveillés et jouent un peu à chauffer le cuisinier.
Nous ne sommes pas pressés puisque le départ n'a lieu qu'à 15h et que le ciel a du mal à se dégager. On discute avec Nicolas pour savoir si nous rentrons diner ou pas.
Après échanges d'avis, il est décidé que non mais qu'ils nous préparent un en-cas froid pour dans la nuit.
Habitués à des invités anglais, le petit déjeuner est conséquent et nous permettra sans problème d'attendre le soir. Avec un sandwich quand même entre temps !
La deuxième moitié du groupe arrive, les yeux encore collés de sommeil. Certains sont encore en boxer et ils sont bandants mal réveillés comme ça. Ils sont condamnés à faire le tour de la table pour les bisous. Quelques langues fraîches approfondissent ces baisers. Mal réveillés mais les dents brossées quand même ! Cédric retrouve les genoux de son Éric, tout comme Arnaud qui se colle à son Léo.
On discute de la journée à venir. Les plus impatients d'y aller sont évidemment ceux qui n'y sont jamais venus. Ils veulent voir les courses qui précédent le départ. Donc on presse un peu le mouvement.
Douches rapides pour ceux qui en ont besoin. On se glisse dans nos combis. Éric me fait la réflexion qu'on va encore attirer des remarques homophobes. Je nous regarde avec plus d'attention. Effectivement, on est quelques-uns peut être un peu trop " moulés " par le cuir. Tant pis pour les cons.
On quitte nos hôtes et fonçons vers le circuit. Notre petite troupe conflue avec d'autres motards en provenance de Paris. Pour plus de pratique et de sécurité, j'ai pris pour tous des entrées pour un parking gardé à l'intérieur du circuit. Du coup on y laisse les motos et les casques.
Il fait suffisamment chaud pour ouvrir nos combis. Ludovic retire même son t-shirt et réenfile son blouson. Il donne des idées à d'autre et on est la moitié à laisser deviner nos pecs et nos abdos sculpturaux. Comme pas un n'arbore de pilosité, ça attirera encore plus les remarques " déplacées ". On se faufile jusqu'en face des stands pour voir le départ des side-cars. On y reste le temps de les voir passer plusieurs fois puis nous déambulons le long du circuit.
Les néophytes sont surpris de voir que certains motards dorment sur les talus qui bordent la piste. En fait la plupart cuvent déjà l'alcool qu'ils ont ingurgité sans modération.
Après la coupe des 125cc, Marc nous offre à boire. Piétiner pendant 2h30 ça donne soif ! On commence gentiment avec des demis. On partage quelques barquettes de frites en attendant de manger plus tard.
A partir de là, on se disperse. De toutes les façons tous nos smartphones contiennent la totalité des numéros de téléphone des mecs présents et puis on se donne un rendez-vous pour diner ensemble. Marc part avec Éric et Cédric. Je reste avec PH, Ludovic les 2 gendarmes et Jules. On traine dans le village en attendant le départ. Du coup quand il faut se placer, les abords du circuit sont blindés. Moi perso je m'en fous un peu mais Jules et Ludovic sont un peu déçus. En haut des escaliers, entre deux tribunes sur la ligne des stands, des spectateurs devant nous nous bouchent la vue.
G1 attrape Jules et le balance sur les épaules de G2. Je m'accroupi et dis à Ludovic de faire pareil. Il faut que PH le pousse mais une fois que je suis redressé, il domine la foule et voit la piste. Heureusement qu'il n'a pris que 5Kg depuis qu'on s'entraine ! Je peux tenir un bon moment ses 80Kg sur mes épaules. Il reste perché le temps du tour de chauffe et du départ puis glisse au sol. Instinctivement quand il est à terre, il me tourne et me roule une pelle, juste pour me remercier. Evidemment ça déclenche une remarque homophobe. Je me tourne pour voir de qui elle émane.
Un mec 30/35ans moche comme un cul ! La réponse est rapide : " rassure toi, avec ta tête tu n'as aucune chance de m'attirer ". Eclats de rires des mecs qui nous entourent, le pauvre type part plus gêné que nous. Un " mon héros " de la part de Ludovic qui me tombe dans les bras sur un registre mélodramatique achève l'entourage.
Je commence à avoir faim et je ne suis pas le seul. On s'appelle et nous déjeunons tous ensemble. Hot-dogs frites, nous callent pour quelques heures.
Puis on repart dispersés après avoir confronté notre début d'après-midi. Marc, au récit de notre mésaventure, nous dit d'être plus discrets quand même.
Refus de notre part, on ne va pas donner raison aux cons quand même ! Et puis ce n'est pas comme si nous ne savions pas nous défendre.
Avec PH je recherche un petit moment la chapelle. Alban nous a signalé qu'un sculpteur du milieu 20ème en avait réalisé les piliers. On rame un peu car cette dernière n'est plus à l'endroit originel justement nommé " virage de la chapelle ". Elle a été reconstruite de l'autre côté du circuit. Photos, vues générales puis en détails et envoie à l'artiste.
Remerciements immédiats avec demande de prise en gros plan de certains détails particuliers. On passe bien 1h à ces bêtises mais ça fait plaisir à Alban.
Retour dans la foule, et oui la chapelle n'attire pas beaucoup de motards !
On retrouve sur la passerelle Dunlop Frank, Louis, Arnaud et son Léo qui viennent en sens inverse. On se joint à eux et on va trainer les " boutiques ". Les " cuirs " sont de qualité médiocre. On regarde beaucoup mais il n'y a pas grand-chose qui retient mon attention.
Je m'arrête dans l'une d'elle plus pour son vendeur que pour sa marchandise. Le mec est mignon, un peu petit mais une bonne tête, boucle d'oreille à droite comme moi et un torse large mis en valeur par un t-shirt deux tailles trop petites.
Il me demande ce que je cherche et, avant que je n'aie eu le temps de répondre, m'assure qu'il a surement ça en boutique. Je le prends au mot et lui dis que c'est le cas puisque son petit cul outrageusement serré dans son jeans était dans la boutique. Il rit jaune mais entre dans le jeu.
Lui : " désolé vous êtes tombé sur le seul article qui n'est pas à vendre car déjà vendu ".
Moi : " ce doit être négociable si le montant de mes achats est conséquent ? "
Lui : il me déshabille du regard, j'ai toujours le haut de ma combi ouverte sur mon torse musclé et glabre et me sort un " faut voir ".
Je fais le tour de la boutique les autres sont entrés aussi et encombrent les deux allées.
J'avise un T-shirt noir logoté -24h du Mans moto 2015-. Je lui demande conseil pour la taille et lui demande si ça se porte aussi près du corps que le sien.
Réponse du vendeur " bien sûr ". À mon " OK je veux voir ", il n'hésite pas retire le sien et enfile celui que j'ai repéré. Il reste suffisamment longtemps torse nu pour que j'admire son torse large et imberbe aux pecs terminés de deux gros tétons dont un percé d'un anneau inox. Une fois qu'il a enfilé le nouveau T-shirt, je m'approche et passe la main sur le tissu " pour me rendre compte ". Il me laisse faire. En essayant de tester l'épaisseur du tissu, je le pince avec difficulté (il est sec le mec !) et du coup attrape un morceau de chair entre mes doigts. Frisson du propriétaire et en baissant les yeux, je vois sa braguette bien gonflée.
Il s'écarte et fouille pour me chercher un exemplaire et me dit de l'essayer. Je me défais du haut de ma combi qui tombe bas sur mes hanches dévoilant la totalité de mon torse nu et la ceinture d'un bottomless de chez Addicted. Quand je lève les bras pour enfiler le vêtement trop petit, ma combi descend un peu plus dévoilant cette spécificité de mon shorty. Il me dit que je suis bien foutu et à son tour il essaye d'attraper le tissu et pince mon téton libre (de piercing). Je ne peux que laisser échapper un gémissement compromettant. Il tire un peu le bas du t-shirt pour l'amener à ma ceinture et ce faisant touche mon sexe remonté vers mon nombril. Il ne peut plus douter que je bande ! Les copains bouchent toujours les entrées et font que nous sommes tranquilles au fond de l'échoppe. J'attrape son petit cul de mes deux mains et le plaque contre moi en cherchant ses lèvres. Il se laisse faire et je peux malaxer son boule. Je sens au comportement de sa langue dans ma bouche qu'il est prêt à aller plus loin. Je lui dis que c'est cool et que les mecs qui remplissent ses allées sont des potes.
Je m'arrange de sa boucle de ceinture et des boutons du jeans pour pouvoir le descendre sous ses fesses. Mes doigts s'aventurent alors entre les deux masses musculaires et trouve une rondelle accueillante. Chaud le mec, pas de slip ! Je me kpote et dans le même mouvement, je le retourne et enfonce ma bite entre elles, puis dans son cul. Là, c'est son tour de gémir. Heureusement que les motos tournent sur le circuit tout près.
J'entends plusieurs fois " le vendeur est pris, vous pouvez revenir plus tard ? ". J'accélère le tempo tout en faisant attention qu'il " monte " en même temps que moi.
Je le fais juter contre la toile du fond et moi, sous la contrainte des spasmes de sa rondelle, je rempli ma kpote.
Réajustement. Je lui dis que je garde le t-shirt mais qu'il m'en faut 22 autres avant de corriger le chiffre à 24 en pensant à notre hôte et son cuisinier.
PH me rejoint et on se roule un patin. Je vois les yeux du vendeur s'ouvrir tout grand. PH le rassure et lui dit qu'il n'est pas jaloux et que j'ai eu la chance d'être le premier à le voir. Sous-entendu, ç'aurait pu être lui.
Avec mes amis présents, nous estimons les différentes tailles à approvisionner. Comme je ne veux pas m'embarrasser, il nous garde le paquet jusqu'à sa fermeture.
Quand nous viendront le chercher, on trouvera nos achats mis dans un petit sac à dos offert par la maison. Bon, c'est vrai qu'après l'avoir défoncé, je n'avais pas eu le coeur de lui demander une ristourne.
Jardinier
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Ugly Sweater
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source : @cheminer-poesie-cressant
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Les allées réunissent l'extrême des branches,
espacent les fleurs, guident les regards.
Elles sont les chants qui éclaircissent le jardin
et s'accordent avec les cordes tendues du coeur.
L'eau sur l'eau centrale densifie,
multiplie l'espace sonore
sans cesse renouvelé,
source de paix
au cœur du jardin étoilé.
De ce côté-ci, le son du jet d'eau domine
repoussant le silence de l'autre côté de l'allée.
Dans ce jardin grandissant qui repousse la frontière, je me densifiais.
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(Dans la portée des ombres, extrait)
© Pierre Cressant
(samedi 24 septembre 2005)
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【 01. PROLOGUE 】• Immergez-vous dans l’univers (pour la seconde fois parce qu’on est shadowban sur notre compte principal 🤩).
Trempées par l'écume que régurgite l'océan, les voiles du vaisseau ballotté par la houle claquent au vent. Leurs gémissements peinent toutefois à recouvrir le fracas des déferlantes qui explosent contre les écueils disséminés dans l'eau, leurs têtes acérées levées vers le trois-mâts qui se faufile entre eux en prenant garde de ne pas les frôler. Un murmure secoue les lèvres de la guetteuse perchée sur un espar lorsqu'un navire de taille plus modeste apparaît dans son champ de vision. Son pavillon parme, frappé de l'emblème du NORTHUNYRE, flotte dans le lointain comme une nuée menaçante dans un ciel d'orage. La poitrine du marin s'immobilise. Une embuscade ? Mais la petite embarcation esseulée s'éloigne déjà, portée par un courant qui la conduira sans doute bien plus au nord, sûrement jusqu'au port de Hranridburh où elleux-mêmes ne peuvent plus se rendre. « Foutus indépendantistes ». L'insulte se noie dans les eaux sombres qui enlacent la coque. Elle n'a guère le temps de médire davantage du jeune État rené d'une rébellion : les côtes familières d'HEVENBYRE s'effacent progressivement pour laisser place à celles de KYANÓS, leur destination. Contenu entre les quais bondés de Kallipolis, l'océan tempétueux a retrouvé l'allure maussade d'une bête domestiquée.
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« Ceanlast soit béni pour avoir protégé cette traversée ». Les verres des matelot.es s'entrechoquent pour chanter victoire. Sa précieuse cargaison déchargée, l'équipage étranger s'est empressé de gagner la taverne dans laquelle il a ses habitudes dans la grande cité kyanósienne. D'autres baroudeur.euses se joignent bientôt à la tablée, pressé.es d'être les premier.ères à leur confier les dernières nouvelles qui s'échangent dans tout S t a r a c e s t e. « Un accord entre BRASÉA et GARYANITH ? Tu parles. L'armée braséenne vient d'ouvrir un nouveau front à la frontière de la région de Qjarnamn... Paraît que Garyanith a tenté une percée sur leurs terres ». Une voix acquiesce et maugrée : « C'est mauvais pour les affaires, le prix de l'ith a complètement explosé ». Une autre réplique : « Et celui de l'or braséen, alors ? C'est à s’demander s'ils se souviennent qu'on est alliés. » Tenue en haleine par le torrent de paroles qui se déverse tout à coup, l'assemblée attentive tourne la tête tantôt à gauche tantôt à droite pour ne pas laisser un mot s'échapper. « Et vous, vous comptez faire halte en Hevenbyre avant de reprendre le chemin du Continent ? ». Une membre de l'équipage réfute : « Non, interdiction formelle de commercer avec Wuldorgen. Le gouvernement souhaite le retour des Sceogast au pouvoir et nous ferait pendre si on traitait avec les séditieux ». Grognements d'approbation. Sur l'île aussi, rares sont celleux à voir d'un bon oeil la victoire des putschistes. « Mais comment il va faire, le roi, pour récupérer le trône ? L'armée hevenienne est infestée de traîtres. » Un vieux gabier enroule ses doigts abîmés par le métier autour de l'épaule de son interlocuteur et le tire vers lui afin de lui glisser : « C'est à s’demander si vous avez oublié que vous êtes alliés... ». Un rire rauque lui échappe mais il en ramasse vite les éclats pour reprendre avec gravité : « Les vaisseaux de guerre hranrides attendent l'ordre de quitter le port où ils sont stationnés. Ils viendront renforcer les rangs de la flotte de Kyanós. » Tous les regards se tournent vers eux. « Mais les Révérendes Mères n'accepteront jamais de mener cette attaque, elles veulent la paix... » Le marin resserre sa prise sur son épaule. « Et elles savent qu'on l'obtient pas sans faire la guerre. Prie Nasilor pour que celle-ci soit courte, mon frère. »
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La taverne se vide à mesure que les heures défilent. L'équipage hranride lèvera l'ancre le lendemain, au petit jour, pour regagner le Continent. Il laissera derrière lui la silhouette figée de l'île de Staraceste, piégée au milieu de ces eaux remuantes qui, à la lueur de l’aube flamboyante, auront retrouvé une teinte rouge sang.
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Je suis tombée à la verticale sur le mitigeur thermostatique de la douche, le petit interrupteur gris qu'il y a dessus s'est enfoncé directement dans mon bras droit. J'ai sangloté comme Chihiro avec des boules de larmes qui roulaient partout sur moi et qui se mélangeaient à l'eau. J'ai cru que mon bras droit était mort, ma main ne se refermait plus sur rien. Je me suis habillée j'avais très mal j'étais rouge j'étais moche, j'ai mis de l'huile de calendula, je me suis trompée évidemment, il fallait mettre de l'huile d'arnica. Je n'ai pas pu tenir mon programme habituellement drôle après coup parce que ça n'allait pas avec mon chagrin et j'ai moyennement bien mangé. Engourdi tout le chemin jusqu'à ma main. C'était un gros chagrin d'enfant, j'avais sept ans huit ans neuf ans à nouveau, peut-être moins. Peut-être que j'avais quelques mois de vie. Un nourrisson assommé qu'il faut consoler bien vite. Je suis devenue ma propre maman et mon propre bébé. Et alors avec ce gros chagrin autorisé il y a tous les petits chagrins de cette semaine qui ont coulé aussi, c'était la grande ouverture, la fête de toutes les eaux réunies, de la plus petite à la plus grande. Et petit à petit mon bras a retrouvé ses sensations de branche reliée à l'arbre.
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Une ancienne légende raconte que le Mensonge interpela un jour la Vérité sur son chemin:«Il fait beau temps aujourd'hui, si nous nous promenions ensemble?»
La Vérité regarda autour d'elle, la journée était belle, ils déambulèrent jusqu’aux abords d’un puits. Le Mensonge proposa alors à la Vérité: «L'eau est bonne, si nous nous y baignions?»
La Vérité toucha l'eau, elle la trouva bonne, elle se déshabilla et rejoignit le Mensonge qui déjà barbotait.
Soudain le Mensonge se précipita hors du bain, enfila les habits de la Vérité et s'enfuit.
La Vérité sortit du puits, courant partout pour retrouver le Mensonge et récupérer ses habits.
Le Monde fut choqué de voir la Vérité toute nue, il détourna son regard plein de gêne et de réprobation.
La Vérité s’en revint au puits pour y disparaître et cacher sa honte.
Depuis lors, le Mensonge voyage dans le monde paré des habits de la Vérité, satisfaisant ainsi aux besoins de la société, le Monde ne pouvant souffrir de voir la Vérité nue.
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J'ai aimé connaitre ton autre monde, tes blessures et ta langue inconnue. J'ai aimé recommencer le monde avec toi, jusqu'à l'aube nouvelle. J'ai aimé tous nos instants : du premier regard jusqu’à la dernière étincelle. De la seconde où nos cœurs se sont reconnus, jusqu’aux heures où le feu et l'eau s'avouent un amour impossible. J’ai aimé apprendre de notre rencontre et de nos chemins divergents. J’ai aimé les heures calmes, les minutes folles, les chemins de nos peut-être, quand mes étoiles s'accrochaient à ton ciel. J’ai aimé tes colères, tes doutes, ta tendresse et tous tes murmures de lumières. J’ai aimé tes mains sur mes rides, les pas déjà faits, les mots jamais dits, entre la nuit et l'aurore, sur le bord de l’instant et partout où tu rêvais. J’ai aimé notre premier film, notre dernier train et même tous les lieux où l’on ne sera jamais. J’ai aimé tes gestes maladroits, tes éclats de rire et j’aime quand tu sais que tu dors encore au creux de ma mémoire… J’aime ces souvenirs qui viennent de toutes ces années où je t’attendais. Quand, avec toi, je ne voulais que des premières fois. J’aime parcourir nos instants et les rêves et demi, les graver en moi à l’échelle du temps. Retrouver dans le parfum des fleurs cette idée de nous qui fige nos instants d’éternité. Des paupières d'étoiles, à l'ombre de tes cils, la chaleur de mes mains sur ta peau attentive. J'aime te voir sourire et dessiner au crayon de mes nuits, un rêve où tout m’éblouit. J’aime les étoiles que tu mets à côté du soleil quand je te vois partout. Dans la neige et la pluie, au milieu de mes orages. Dans le sourire des mères quand elles portent la vie. Dans tous les rêves des enfants devant les premiers bruits du monde. Entre les lignes et dans la marge. Dans le blanc, le noir et toutes les couleurs qui prennent feu. Dans les matins qui m’attendent, quand je ne sais plus où je commence et où tu finis. Entre les uns et les autres, entre l'espace que tu laisses et le temps qui nous reste. J'aime tes mots. Quand, venus d’un hasard, l'alphabet conduit au verbe aimer, tes mots redressent les ratures et soulèvent la ligne d’horizon. J’aime tes appels, du premier pas, jusqu’à la dernier syllabe. J’aime même les silences qui les précédent, quand tu te tais pour me dire l’essentiel. J'aime quand tu reviens, quand tu retrouves ma route et que tu rêves plus fort que le destin. Même si c’est pour me dire que ton cœur bat de l'aile et qu’il ne sait plus voler. Et que le passé et le présent coïncident rarement…
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Ph. La bouquiniste
Paroles à la lune
La lune, dites-nous si c'est votre plaisir, Ô lune cajoleuse ! Que les hommes se plient au gré de vos désirs Comme la mer houleuse,
Est-ce votre vouloir que ceux qui tout le jour Furent doux et tranquilles, Succombent dans le soir au péché de l'amour Par les champs et les villes ?
Les baisers montent-ils vers vous comme de l'eau Qui se volatilise, Pour faire, à votre front vaniteux, ce halo Dont sa pâleur s'irise ?
Est-ce pour vous séduire ou vous désennuyer, Quand vous faites la moue, Que les hommes s'en vont se pendre ou se noyer, La lune aux belles joues ?
Brillez-vous pour que ceux qui marchent sans souliers, Sans joie et sans pécune, Aient, sur les durs chemins, des rayons à leurs pieds Pendant vos clairs de lune ?
Dans les coeurs délaissés, dans les coeurs indigents Qui battent par le monde, Vous laissez-vous tomber comme un écu d'argent, Parfois, ô lune ronde ?
Ô lune qui le soir venez boire aux étangs Et vous coucher dans l'herbe, Quel mal a pu troubler, d'un désir haletant, Votre langueur superbe ?
C'est d'avoir vu le bouc irrévérencieux Et la chèvre amoureuse S'unir dans la nuit claire, et réveiller les cieux De leur clameur heureuse ;
C'est d'avoir vu Daphnis s'approcher sans détour De Chloé favorable… C'est de sentir monter cette odeur de l'amour, Ô lune inviolable !
Anna de Noailles
Pleine lune dans le capricorne cette nuit justement on en profite pour y voir clair... ;-) *
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Strega, Johanne Lykke Holm, 2022
Déjà, peut-on reconnaître que cette couverture est sublime ? (La photo : Don't look at me, de Marinka Masséus)
La quatrième de couverture promettait "un onirisme sensuel à mi-chemin entre l'univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola". Clairement, c'était fait pour moi.
J'ai beaucoup aimé découvrir cet univers, ce style haché mais pourtant très sensuel, en effet. L'autrice peint son décor par petites touches, les couleurs se fondent et l'ambiance se crée. C'est très beau.
Malheureusement, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de lien, de cohérence, de douceur dans l'écriture et cela m'a essoufflée à en perdre le goût de ce que j'avais pourtant adoré au début. Ce n'est pas tant pour moi... S'il y a de la poésie et une réflexion sur la condition des femmes, comme on peut le trouver chez Z. Fitzgerald et S. Coppola, je suis restée sur le côté sans jamais plonger pleinement dans ce monde. Peut-être car j'ai trouvé la narratrice et personnage principale trop désincarnée ?
"Elle avait quelque chose à le fois de sale et de sophistiqué, et je l'aimai dès le premier instant." (p.32)
"Tout semblait froid, tout fumait. Je soupirai bruyamment et laissai tomber mes mains sur mes genoux. Je me sentais laide et ratée. J'essayai de comprendre comment je pourrais supporter cette longue vie où l'on devait se faire femme chaque matin. Où l'on devait se laver avec une éponge rugueuse plongée dans de l'eau bouillante. Où l'on devait se rincer les cheveux dans du vinaigre de cidre et les laisser rayonner au soleil. Où l'on devait se laver le visage à l'eau saumâtre. Où l'on devait avoir de la crème hydratante sur sa table de chevet. Où l'on devait avoir des mains de bébé avec des ongles vernis. Je regardai mes mains. Comme les mains d'une femme assassinée. Je les portai à mon visage et reconnus l'odeur de liqueur et de goudron." (p.110)
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Il avait lancé la pierre
pour faire des ronds dans l'eau
faire sourire les nuages
qui de là-haut
sont tombés en pluie au centre
des cercles qui grandissaient
"De l'eau dans de l'eau"
comme le chantait si bien
Allain Leprest...
Aucun geste
Aucun sourire
Aucune absence
Ne laisse le monde indifférent
Chacun de nos pas
tous nos pas
agissent sur la totalité du voyage
En font ce qu'il est ce qu'ils sont
voyage où vie
Ce temps passé à compter les saisons
Avoir même tenté parfois
de s'embellir avec elles
En bras de chemise ou le col relevé
Sur le chemin brûlant
ou celui recouvert de neige
Une traversée
dans l'esprit de quelques uns
Qui soufflèrent le chaud ou le froid
Donnèrent à vivre et à penser
A aimer aussi...
Tiens j'ai 70 ans
déjà
ou seulement,
je ne sais pas...
jacques dor
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[What does the endless traveler seek?]
VIII - Euphémie
Je regardais longtemps cette carte qui est apparue après que j’ai cliqué sur le carré mystérieux. C'était un dessin très détaillé. Il y avait plusieurs villes, rivières et montagnes. La carte était placée faiblement en arrière-plan du site et c'était difficile de distinguer les détails. Les villes étaient proches l'une de l'autre et à côté de ce qui semblait être la première ville, je pouvais à peine distinguer quelques symboles. Avec la cartographie Voynich, je l'ai traduit. Le nom de cette ville était Euphémie.
J'ai recherché cet endroit en ligne et trouvé beaucoup et, en même temps, rien de concret. Euphémie, la sainte. Euphémie, l'astéroïde. Pour l'affiner, j'avais besoin des noms des autres villes, mais le reste de la carte sombre était impossible à lire.
Heureusement, j’ai découvert les outils de développement dans le navigateur et j’ai téléchargé la carte. Sur le site web, l'image était affichée avec une faible opacité mais toute seule elle était grande et claire. Je pouvais voir quatorze villes reliées par une route, chacune d'elles étrange d'une certaine manière. En passant d'une ville à l'autre, le paysage changeait, et la route créait une spirale vers le milieu de la carte où se trouvait un grand labyrinthe.
J'étais fasciné par cette carte du monde, mais mes yeux n'étaient pas coopératifs. J'avais besoin de dormir. Mes rêves étaient vivants et bizarres: J'ai parcouru les rues sinueuses de Euphémie, où les habitants se sont transformés en ombres à la seconde où j'ai essayé de leur parler et se sont fondus dans la nuit.
Je me suis réveillé à 10h du matin et j'ai soudainement réalisé que je n'étais pas sorti de chez moi depuis probablement cinq jours. Je me suis douché, préparé et j'ai fait une promenade dans mon quartier. Dans mes propres pensées, j’ai marché et marché, dans ces rues que je connaissais si bien. Tout à coup, j’ai entendu un grand bruit, suivi d'une femme attrapant mon bras et me tirant vers elle. Elle m’a dit avec colère “Qu'est-ce que vous faites? Vous avez failli vous faire écraser par ce camion !”
Tout ce que je pouvais dire était “désolé”, avant de traverser la rue et de courir dans les toilettes du Café d'Auteur pour reprendre mon souffle et me laver le visage à l'eau froide. Au moment où ma respiration revenait à la normale, j'ai reçu un appel. En regardant mon téléphone pour voir de qui il s'agissait, j'ai remarqué qu'il était 18h. Cela faisait presque 8 heures que j'avais quitté l'appartement.
Moi: Bonjour ?
Christina: Je n'ai rien trouvé.
Moi: Hein ?
Christina: Ça va ? Ton voix est étrange.
Moi: Oui oui, pas de problème. Quoi de beau ?
Christina: Quoi de beau ? Eh bien, je n'ai trouvé aucun lien entre Leonora Carrington et Italo Calvino.
Moi: Que veux-tu dire ?
Christina: Je veux dire, ils étaient vivants en même temps, mais pour autant que je sache, leurs chemins ne se sont jamais croisés.
Moi: Mais pourquoi tu me dis ça ?
Christina: Tu m'as demandé d'enquêter sur Carrington et Calvino. Tu ne te souviens pas ? C'était il y a quelques heures à peine.
Moi: Vraiment ?
Christina: Tu te sens bien ? Où es-tu ?
Moi: En fait, je ne me souviens de rien des dernières heures. Je suis maintenant dans les toilettes du Café d'Auteur, en train de me rafraîchir.
Christina: Café d'Auteur ? Mais cet endroit a fermé il y a des années. Que se passe-t-il ?
J'ai raccroché, quitté le café (qui n'était pas vraiment fermé) et couru chez moi, essayant de ne plus me faire renverser par d'autres voitures. Dès le début, j'avais pris soin de ne pas trop impliquer mes amis dans cette étrange quête. Mais aujourd'hui j'avais demandé à Christina de m'aider pour quelque chose que je pourrais facilement faire moi-même ? Pourquoi n'ai-je aucun souvenir des 8 dernières heures ? Calvino ? C'était trop bizarre. Pour la première fois, j'avais vraiment peur.
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Parc national d’Ugam-Chatkal (UZ) – 26.12.23
Je regarde défiler les plaines de boue et de neige par la vitre du taxi. Plus loin, il y a le chrome éblouissant de grosses usines avec leurs hautes cheminées et leurs volutes blanches dans le ciel blanc. Encore plus loin se dessinent les montagnes que je prends pour les contreforts de l’Himalaya - c’est en vérité le début de la chaîne du Tian Shan qui finit en Chine.
On me dépose devant les grilles d’une imposante structure bien neuve et propre, avec des plates-bandes à peine germées. C’est le poste de la police des touristes. Je veux m’assurer d’une chose avant mon escapade dans le parc national d’Ugam-Chatka : y a-t-il des ours ? Je ne sais pas pourquoi c’est le seul doute que m’inspire mon organisation bancale. L’agent qui vient à ma rencontre avec une énergique poignée de main et un large sourire ne comprend pas bien non plus. Il a, quant à lui, beaucoup d’autres préoccupations à mon égard. Un touriste qui s’est mis en tête d’aller crapahuter seul dans les montagnes en plein hiver, ce n’est pas de son goût. Il me confirme cependant que je n’ai rien à craindre du côté des grizzlys. Malgré ses injonctions et sa proposition d’aller plutôt faire du ski dans une des stations à proximité, je m’obstine, comme à mon habitude.
Je monte à droite d’un barrage hydraulique en suivant une route en lacet jusqu’à une crête d'où l'on peut admirer un panorama à couper le souffle : un lac aux eaux turquoise enserré de falaises. Le soleil tombe rapidement derrière moi. Arrivé en haut, je ne trouve nulle vue grandiose de paysages éblouissants, mais un haut mur de ciment coiffé de barbelés. Dépité, je continue le chemin sur le bas-côté jonché de déchets, en longeant cette horreur.
Après une bonne heure de marche, une trouée se présente. Je peux enfin admirer l'eau bleue les falaises et le reste, baignés dans la lumière rasante du coucher de soleil. J’avise à l’extrémité du lac des plages de sable qui pourraient être parfaites pour bivouaquer. Je les atteins quand la nuit est tombée. Malheureusement, ici aussi des barrières et des barbelés m’en interdisent l’accès. Cette partie du pourtour est accaparée par une rangée de spas luxueux qui dressent leurs frontières avec des clôtures et des gardiens et des chiens, pour s’assurer que les plages restent bien désertes, même si les établissements sont fermés pour la saison. J’entre plus loin dans un village. On m’observe passer sans rien dire. Là encore, l’accès au lac est privatisé. Des panneaux avec les prix à l’heure et à la journée décorent les grilles. Je ne me sens pas en forme. J’ai le cafard en repensant aux paroles de l’agent qui m’avait prévenu que le lac était fermé. Comment peut-on fermer un lac, avais-je pensé alors ? Les regards que je sens sur moi depuis les fenêtres en bernes me poussent à m’enfoncer plus loin vers les hauteurs, dans les champs labourés, pour y planter ma tente.
Je dors mal cette nuit-là. Je suis en train de couler dans une masse d’eau sombre. Je vois au travers de la surface des gens passer. Des amis, ma famille ; je les vois aller et venir sans me remarquer, sans réaliser que je m’enfonce toujours plus profondément dans l’eau noire et glacée.
Je me réveille avec dans la tête une voix trop lointaine pour que je discerne ce qu’elle dit. Puis j’émerge complètement et me rends compte que cette voix ne fait pas partie de mon rêve et qu’elle n’est pas distante, qu’elle est même très proche, à moins d’un mètre de mon abri. Pris de panique, je m’habille en hâte et passe la tête dehors. À ce moment, je comprends d’où me venait cette sensation de froid dans mon rêve. Les températures ont drastiquement chuté pendant la nuit. Il a neigé. Le champ est recouvert d’un épais manteau blanc, et une carapace de glace enserre la toile de ma tente. Juste derrière le fil électrique se trouve un homme. Il ne parle plus, il se contente de lever les sourcils en me dévisageant. J'esquisse un bonjour de la main, plus universel que les mots. Il se remet à parler sans que je puisse comprendre quoi que ce soit. Je m’excuse en anglais et en russe. Il se tait à nouveau, fait un geste du bras qui peut tout aussi bien dire « viens, suis-moi », que « va au diable », et repart.
Je m’empresse de lever le camp. J’ai du mal à rempaqueter tellement mes doigts sont engourdis. Plus loin sur le chemin je tombe sur un conteneur aménagé en cabane avec des fenêtres et une porte taillées dans la tôle. Je tente ma chance et toque. Pas de réponse. Du ciel gris commencent à tomber de gros flocons. Je reste encore un peu sans trop savoir quoi faire. L’eau s’infiltre dans mes vêtements, troués depuis l’épisode du feu de bois dans la réserve de Ponichala en Géorgie. Mes chaussures ne sont pas mieux, fatiguées de ces trois mois de périple, les coutures s’effilochent. Le blizzard s’intensifie, je ne vois plus les montagnes autour, ni les champs enneigés. Il n’y a plus que moi, le froid et cette maisonnette… vide.
Le retour se fait à tâtons dans un néant blanc hypnotique et silencieux. Je ne reverrais pas le lac, ni même les grilles des spas et leurs gardes, cachés par le rideau cotonneux qui tombe, toujours plus dense. Vers midi, l’agent de la police des touristes m’appelle (on avait convenu qu’il prendrait de mes nouvelles tous les jours de mon trek pour s’assurer que je vais bien). Il est soulagé d’apprendre que je serais de retour aussi vite, et me dit en rigolant qu’il a reçu quelques appels au sujet d’un grand type avec un gros sac à dos qui errait dans la région.
De retour au pied du barrage, je prends un téléphérique pour visiter les hauteurs. Un truc à faire absolument d’après l’agent. Le temps s’est dégagé. En haut, je trouve une petite esplanade déserte avec des jeux pour enfant et des stands fermés. Je trouve l’endroit lugubre et n’y reste pas longtemps. Dans la cabine me ramenant en bas, je contemple la courbe bétonnée du barrage, le quadrillage de la ville, la rangée de dents blanches des montagnes. Je me sens vide. La solitude et les désillusions s'installent, à l'aise, dans mon spleen. Pour la première fois depuis que je suis parti avec Francine dans les rues désertes de Nantes, le silence me dérange. Je vois le sol venir à moi, lentement, et je sens sur mes joues rouler mes larmes.
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26 août
après la performance je suis passée voir l'expo d'ida l. dans une galerie pas loin de l'appart. je devais aller à son artist talk samedi mais il faisait mille degrés et j'attendais que j. revienne du sport pour éventuellement l'accompagner au lac avec son ami mark qui dans ma tête est s. le bassiste ami de r. mais finalement je suis allée ni au lac ni à la galerie et j'ai travaillé sur ma série de poèmes-berlin. quand je suis arrivée devant la galerie y avait des gens assis devant qui discutaient en prenant le thé et j'étais tellement intimidée que j'ai failli passer mon chemin. ida m'a tout de suite reconnue alors que je m'attendais à ce qu'elle se rappelle pas de moi, étant donné qu'on s'est vues une fois il y a cinq ans quand j'étais allée voir caitlin à la cité des arts à paris. on a fait des photos devant un de ses tableaux pour les envoyer à caitlin puis elle m'a fait un thé et elle m'a présentée aux quelques personnes assises dehors et tout d'un coup je faisais partie des gens qui sont assis sur le trottoir devant les galeries.
j'écoutais un type syrien ou turc je sais plus qui discutait du livre de l'intranquilité de pessoa avec un portugais qui passait par là. il me regardait pour m'inclure à la conversation et j'avais une tonne de choses à dire sur ce livre mais je me contentais de les écouter en silence en mâchant mes mots coincés dans ma bouche. j'ai discuté avec un musicien qui me disait qu'il aimait entendre les troncs d'arbre épaissir en automne. j'ai dit ah bon ça s'entend? il m'a proposé de passer à son studio pour essayer son synthé et avoir accès à un micro pour enregistrer des trucs et dans ma tête ça disait ohlala it's happening it's happening it's happening mais une fois rentrée je me suis rendu compte que j'avais aucun moyen de le contacter, je me rappelais même plus de son prénom. j'ai demandé à ida dans l'espoir qu'elle me donne son contact mais elle m'a juste donné son prénom et je le trouve pas sur ig. ça me fait un peu chier. en plus elle part en australie jusqu'en décembre donc zéro chance de le revoir.
j'étais un peu triste quand on s'est rendu compte qu'on pourrait pas se revoir avant l'hiver dammit timing de merde toujours et encore. je me suis prise en photo avec un grand sourire dans le miroir de la salle de bain de la galerie avec les paroles de beautiful de christina aguilera gravées dans le coin pour me rappeler que parfois il suffit de pas grand chose pour me ramener à la surface. qu'elle est parfois à portée de doigt. j'ai l'impression d'être trop à la merci des circonstances. par exemple à la galerie, comme j'étais en confiance parce que ida m'avait reconnue et me témoignait manifestement de l'intérêt, mon anglais était très fluide, j'avais aucun mal à tenir la conversation avec des inconnus, j'avais pas l'impression d'être chiante ni d'être un boulet, tout allait bien. j'ai même parlé allemand avec la fille portugaise qui m'a demandé comment ça se faisait que je parle si bien allemand. quand je leur ai dit au revoir et que je me suis retrouvée seule j'avais pas envie de me racler la tête contre le mur ni rien.
très bonne journée aujourd'hui à part ça, je me suis levée à huit heures j'ai déjeuné devant h2o comme si c'était les grandes vacances dans les années 2000 et après le millième épisode je suis partie au cimetière de stralau pour écrire et alors que je regardais l'eau de la spree se refléter sur les feuilles des saules pleureurs j'ai de nouveau pris conscience de ma chance.
samedi soir je discutais avec j. dans le couloir qui se préparait pour aller à une fête pendant que moi je brossais mes cheveux mouillés prête à aller au lit après ma douche, on parlait de ses dates et il me disait que sa motivation numéro un dans la vie c'était les grands garçons maigres, ou les poireaux comme il les appelle (lauch mit dem schlauch) je lui ai dit que moi je les appelais les asperges mais je lui ai pas parlé de l'asperge en question. de toute façon y a rien à dire. quand il m'a demandé ce qui me motivait à me lever moi le matin je l'ai pris au premier degré et j'ai dit rien. il a dit que si rien ne me motivait je resterais au lit toute la journée alors j'ai réfléchi très fort mais j'ai rien trouvé, donc j'ai dit breakfast. déjeuner devant h2o puis aller écrire au cimetière et regarder les canards secouer leurs plumes dans l'eau à grand fracas être assise tout devant dans le bus et être charriée à travers les rues-surprises de berlin rencontrer des musiciens dans des galeries d'art sentir de la chaleur dans le coeur en parlant avec des gens aller voir des performances mettre des mots sur les choses regarder en boucle adrianne lenker chanter incomprehensible au way out west et la chanter dans ma tête 24/24 pour remplacer spotify quand je marche dans la rue (ça marche) et téléphoner avec maman qui me demande ce que je veux manger demain soir.
28 août
incroyable comme en 24 heures j'ai complètement réintégré mon mode de vie de la maison, comme si berlin n'avait jamais existé. comme si hier matin encore j'étais pas en train d'attendre la u bahn à rathaus neukölln avec les détraqués du quartier et de manger un roulé à la cannelle de chez edeka à südkreuz en attendant mon train parce que j'étais tellement stressée que j'avais 45 minutes d'avance.
hier maman m'a demandé si j'avais des regrets, si je regrettais d'être partie, ça me rend folle qu'elle me pose cette question toujours alors que je lui ai expliqué mille fois que j'avais décidé de jamais rien regretter. j'ai éradiqué la notion de regret de ma vision de l'existence parce que si je commençais à avoir des regrets ma vie serait pas tenable, ce serait impossible de penser à ma vingtaine bousillée par la dépression sans vouloir me foutre en l'air. ne jamais avoir de regrets est une technique de survie. évidemment que je regrette pas. ce soir dans la cuisine en éteignant la lumière je me suis même surprise à penser à mon retour à berlin avec une petite pointe d'enthousiasme. il me reste tellement de choses à découvrir.
en attendant, hier soir quand je me suis mise au lit j'ai déclenché le plus gros feu d'artifice au dessus de la maison que le quartier ait jamais vu, mon corps entier irradiait de plaisir en me glissant sous ma couette. quand je suis arrivée j'ai embrassé la porte et j'ai posé ma joue contre le canapé en lui disant coucou bébé. j'ai passé la journée à sourire comme une frappadingue dans le train, douze heures de voyage de porte à porte mais j'ai bien aimé, c'est plus intéressant que l'avion, y a plus de péripéties et c'était rigolo de voir les accents et les langues changer. à koblenz j'ai commencé à entendre du luxembourgeois, puis à trier le conducteur du train est devenu français et on comprenait plus un mot des annonces, et puis à partir de la frontière il a commencé à parler français et j'étais presqu'à la maison. j'écoutais la conversation d'une dame qui racontait sa croisière au groenland à deux filles qui revenaient de dubaï, ce qui confirmait que j'étais bien de retour au luxembourg, et puis j'ai rencontré tonia de la chorale qui revenait de son voyage interrail en croatie et j'ai attendu le tram avec elle. elle m'avait probablement encore jamais vue aussi heureuse.
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Voici la liste de tous mes écrits sur Fire Emblem Three Houses !
❧ Quatre guerrières et dérivés
-Quatre guerrières (Dimitri/OC, Felix/OC, Dedue/OC, Seteth/OC)
Une réécriture d'AM mettant en scène quatre nouvelles héroïnes aux côtés des personnages du jeu. L’ambitieuse dame Gladys a hérité des terres de son père et mène ses troupes dans la lutte contre l’Empire. Musicienne, Maeve a pris les armes pour accompagner ses amies, quel qu’en soit le prix. Ancienne danseuse, Vigdis a choisi l'épée mais fuit les ombres de son passé. Enid s’est juré de se venger des magiciens qui ont changé sa vie en cauchemar. Il leur faudra se frayer un chemin à travers les flammes de la guerre et trouver le courage de façonner leurs destinées.
-Le miracle du lac
Et si Fodlan n'avait pas dit son dernier mot après la victoire d'Edelgard ? Faerghus a su renverser la conquérante mais beaucoup reste à faire. Veuves de Dimitri et Felix, Gladys et Vigdis mènent le pays vers un avenir meilleur. La reine du lac et la dame Bouclier rendent visite à Indech qui les a aidées dans leur victoire. L'eau apaisera-t-elle les brûlures de la guerre ?
-Omnia Vincit amor
Des fleurs abandonnées. Un luth muet. La guerre est terminée, restent désormais les remords et le vide laissé par les morts. Dedue et la musicienne Maeve se sont rencontrés dans l'armée du Royaume mais le conflit les a séparés. Il a perdu son suzerain, elle ses amies. Tous deux peinent à trouver leur place. Leurs chemins se croisent de nouveau à Garreg Mach. Saisiront-ils cette chance de guérir et d'apprendre à vivre de nouveau ?
❧ Autres OS
-L'étoile filante
Avant d'être le héros de l'indépendance et le régent protecteur, Kyphon était un orphelin dans la maison de sa cousine. Découvrez les liens qui ont façonné la famille Fraldarius.
-La lionne et le lionceau
Petit Dimitri et sa mère rendent visite à la grand-mère de ce dernier, la souveraine retirée. Dans la douceur de l'après-midi, l'ancienne grande reine et le futur roi sauveur partageront un moment de tendresse hors du temps.
-Un jardin enneigé
La neige est tombée sur Garreg Mach. Rodrigue se rapproche de sa camarade Marcia, qui deviendra un jour sa duchesse.
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ماء السماء، يا ماية الروح والجمال
عطر الورد، في حضن الطبيعة والفَياح
يا طيبَ الحروف، في أسطر الشعر والآمال
نقاء الماء، في درب الحياة والسماح
Eau du ciel, eau de l'esprit et de la beauté
Le parfum des roses, dans l'étreinte de la nature et de l'abondance
Ô bonnes lettres, aux lignes de poésie et d'espoirs
Pureté de l'eau, sur le chemin de la vie et de la grâce.
Les-portes-du-sud
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