#je sens que je vais ecrire ca
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Jeudi 14.11.24, 8h04
RAS. Ce soir rendez-vous important avec ma neuro. J'espère avoir les résultats de l'ECG avant. Je vais les appeler après. Humeur : indescriptible. J'aurais bien dormi encore un peu ce matin aussi, du mal à me lever, pourtant couchée a 22h15. Deux jours que j'ai arrêté l'abilify, je ne sais même pas si j'ai le droit de l'arrêter comme ça. Je m'en fous. J'en veux plus.
Hier j'étais au sport, ça était, je me suis juste arraché un ongle. J'y retourne demain midi. Mess part à Aumes demain pour une semaine, doit préparer la maison en vue de l'accueil d'une famille hollandaise pour cinq mois. Mine de rien, ça me fait chier qu'il parte. J'aime bien quand il est là, je me sens protégée malgré tout. L'idée de venir travailler et d'avoir le sentiment de ne bosser pour personne me plombe le moral, me renvoie au sens du travail. Bref. Puis mes parents qui vont partir une semaine (soit deux week-ends) sur l'ile de Ré fin novembre début décembre. Ca va être dur, très dur. Mes premiers week-ends seule depuis huit mois. Si mon amie m'a proposé de passer le premier avec elle, de dormir chez elle, j'espère que ça se fera, pour le deuxième je ne sais pas encore, celui du 8 décembre. J'appréhende beaucoup. Je me vois passer deux jours dans le canapé devant la tv à mourir d'ennui et de solitude. Je préfère ne pas trop y penser pour le moment.
Encore une longue journée à vivre. Ennui certain au programme, pour ne pas changer. Je voudrais déjà pouvoir être en 2025, sauter cette étape des fêtes de fin d'année, c'est fou. Parce que Véronique me l'a dit, le concret arrive chez moi en 2025, elle n'a juste pas précisé quel mois. Ca n'est pas forcément janvier, ou février comme je crois m'en persuader depuis des mois. D'où la nécessité absolue de soigner mon état mental avant qu'il ne dégénère davantage. Parce que si je continue d'attendre après lui, je n'ai pas fini de souffrir encore.
Ecrire le matin pour passer le temps, pour épancher mon âme et continuer d'observer et de dire que pour l'heure, je ne vais pas mieux. Que pour l'heure, je survis, je fais semblant, et je repleure très souvent ces derniers jours. Chaque fois devant quelqu'un envers qui je peux me confier. Je veux m'en sortir. Je veux m'en sortir. Que les lianes noires, que les racines du sol qui me tirent vers le bas me lâchent les jambes et me laissent enfin m'envoler.
Tu me manques.... même si je commence à me demander si j'aurais pu vivre à Paris, et comment je m'en serais sortie au niveau boulot, vie parisienne. Si cela m'aurait correspondu. Il est de fait que tu me manques toujours, que j'ai envie de te revoir, que Véronique a dit que cela se ferait par deux fois. Aujourd'hui, en l'état actuel des choses, je ne vois pas comment.
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Lettre de Mai nº68
Ce mois a été riche en rebondissements qui ne sont vraisemblablement pas tous joyeux et c'est pour cette raison que la lettre sera courte.
Pour commencer et achever en meme temps : ma relation ambiguë avec Thibault est terminée. Ca m'a fait bizarre au depart, mais finalement avec tout ce qu'il s'est passé et depuis le temps que nous ne nous sommes pas vus, les émotions du début se sont tassées. Quelque part, cela me soulage car les relations où je me trouve etre la 5e roue du carrosse ne me vont guère. Cette condition se voulait être assez insécurisante et ca n'était pas du tout représentatif de mes valeurs.
Dans un second temps, ce soir j'ai appris que finalement ca n'était pas encore le moment de reprendre contact avec toi. Cette nouvelle m'a fait un choc car j'avais mis tout mon coeur et tous mes espoirs dans un long message que j'avais rédigé. Je me retrouve sans information sur le temps que je vais devoir attendre et si celui-ci connaitra un terme à un moment donné. Alors j'aimerais ecrire ici que je me sens profondément attristée et démunie. Les choses devaient changer mais comme d'habitude : quand je souhaite quelque chose, on m'offre le contraire.
Quelle journée encore. Oui, c'est tout ce que je trouve à dire.
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OK je promet absolument rien et c est surtout pour partager cette idée avec le fandom d'ITC mais je suis tombée sur ce prompt :
"Soulmate AU où tu ressens la douleur causée a ton âme soeur"
Et ça irait tellement bien à Greg et Eliott. Je veux dire... Elliot qui ressent les coups de ceinture que se prend Greg ? L idée me tue.
#ici tout commence#eliott x greg#eliott prevost#greg delobel#soulmate#fanfic prompt#juste imaginez le truc !#ca serait tellement drama !#Greg serait tellement dans le deni#je sens que je vais ecrire ca#mais je promet rien
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Auto-édition
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« Qui veut un roman ? J’ai ici un excellent roman à vendre ! Science-fiction, relations familiales complexes, géopolitique, réflexions sur l’humanité ! Seulement 2€99 pour l’ebook !
— Rah, vous êtes chiants les auteurs, toujours en train de nous solliciter, et achetez ci, et payez pour ça… On n’a pas un budget infini !
— Alors est-ce que je peux vous proposer une série de fictions et des fanfictions publiées gratuitement ? Disponibles sur la plate-forme…
— Ah non, je déteste lire sur écran ça me donne mal aux yeux. Et puis les plates-formes amateures, j’ai essayé, mais j’ai laissé tomber. C’est fouillis, c’est mal agencé, on trouve des textes vraiment pas terribles, et je ne veux même pas parler de l’orthographe. Moi je n’y vais plus.
— Oui, mais c’est le meilleur moyen pour proposer ses textes gratuitement, qu’est-ce que je peux faire de plus…
— De toutes façons, je n’ai pas le temps. J’aime lire, hein, pas de soucis, mais entre le travail, la maison, le sport, les séries, les jeux vidéos… J’ai déjà une dizaine de bouquins qui s’entassent sur ma pile à lire, même les nouveaux tomes des séries que j’adore je ne les ai pas encore ouverts, on m’en offre, on m’en recommande, et plus je lis, plus j’ai des auteurs préférés à suivre… Donc désolé, mais ce n’est pas possible.
— Ah. Oui, j’imagine…
— Enfin… je ne voulais pas vous déprimer ! Déjà, je n’ai rien contre les auto-édités. On entend souvent dire que si aucune maison d’édition n’a voulu d’un auteur, c’est qu’il est nul. Moi je suis plus modéré, je sais que les maisons d’édition sont obligées d’être rentables, et qu’elles ne peuvent pas se permettre de porter tous les projets de niche… Je suis sûr qu’on peut trouver des choses très bien en auto-édition. C’est juste qu’il faut chercher.
— Vous avez déjà acheté un livre auto-édité ?
— Heu, non, mais je ne suis pas contre, sur le principe…
— … On va dire que c’est déjà ça. Très bien, j’imagine que je vous ai assez fait perdre de temps, vous pouvez y aller. Moi j’y retourne, à force je vais bien réussir à convaincre quelqu’un !
— Honnêtement, ce n’était pas un très bon discours d’accroche…
— Peut-être, mais justement c’était honnête. Les thèmes importants de mon roman. Je le sais, c’est moi qui l’ai écrit.
— Oui, mais… il y a des personnages, dans ce roman ?
— Ben oui.
— Ils sont sympathiques ? Charismatiques ? Perdus ? Ecorchés vifs ? Ignobles ? Un peu bâtards sur les bords mais cool quand même ?
— Ҫa… dépend lesquels ?
— Le personnage principal, au moins, comment il est ?
— Il y en a sept, qui s’appellent par des numéros, et…
— Ah ouais quand même. C’est expérimental.
— Ҫa peut paraitre étrange comme ça, mais ça a du sens dans l’histoire ! Et puis…
— Et est-ce qu’il y a de l’action ? Du suspens ? Du déchirement ?
— Oui, oui, ça j’ai !
— Et de la romance ? Des scènes de sexe ?
— Heu, non, ça j’ai pas.
— Un combat du bien contre le mal ?
— C’est plus complexe que ça. Plutôt un équilibre entre le contrôle et le chaos ?
— … Je ne sais pas comment dire ça de façon bienveillante, parce que vraiment je ne veux pas être méchant, mais vous êtes la preuve que le marketing est un métier à part entière et que les auteurs ne devraient pas être autorisés à y toucher.
— Oui, ben j’ai déjà expliqué tout ce que je voulais dire bien en détail, et ça a donné un roman de 200 000 mots ! Je ne peux pas le résumer correctement en deux phrases !
— Il est beaucoup trop long, ce roman ! Un éditeur aurait coupé ça en deux, c’est plus digeste pour les lecteurs !
— Et bien les éditeurs n’avaient qu’à le faire quand je leur ai proposé. En attendant, l’histoire est complète comme ça !
— Et vous avez beaucoup de lecteurs ?
— Quelques uns… Mais ceux qui l’ont fini l’ont beaucoup aimé !
— Et les autres ?
— Ils sont juste passé à autre chose. Ce n’est pas grave, c’est leur droit. Je suis déjà heureuse qu’ils aient essayé.
— Mais avec une présentation comme ça, il n’y a personne qui va essayer…
— Vous m’avez fait tout un speech sur le fait que les gens n’ont pas le temps ni l’envie de lire des livres inconnus de toutes façons, plus tous les préjugés sur les auto-édités. Et je sais que c’est vrai. Je vais juste rester modeste dans mes ambitions, et continuer à présenter honnêtement ce que j’ai écrit, pour attirer ceux que ça pourrait vraiment intéresser.
— Vous ne voulez pas faire une bande-annonce, avec des dessins, de la musique punchy et des phrases d’accroche ? Ҫa ça marche bien ! Et être plus présente sur les réseaux sociaux ! Vous faire connaitre et apprécier pour tenter les lecteurs !
— J’ai essayé, je suis vraiment nulle à ça… Et faire une bande-annonce, c’est largement au-dessus de mes capacités !
— Alors il faut peut-être changer de sujet ? Ecrire des livres qui auront plus de chance de trouver un éditeur, ou qui auront plus de lecteurs potentiels, comme du YA ou…
— Non.
— Quoi, non ?
— Non, c’est tout. Ecoutez, c’est gentil d’essayer de m’aider, mais le but, c’est d’avoir des lecteurs sur mes histoires. Si ce ne sont plus mes histoires mais des ersatz, ça n’a aucun intérêt de les écrire, à par être une concurrence médiocre à des écrivains qui ont déjà plein d’idées à écrire sur ces sujets.
— Mais il y a déjà beaucoup trop de monde qui écrit ! Regardez la rentrée littéraire, c’est une catastrophe ! On a quasiment plus de livres à lire que de lecteurs ! Soit vous attirez l’attention, soit vous rentrez dans le moule, il n’y a pas d’autre moyen de survivre !
— Oui, oui, je connais la chanson. C’est marrant, on parle toujours du fait qu’il y ait trop de livres, de la « surproduction », mais on passe élégamment sous silence sa conséquence logique : pour résoudre le problème, il y a des auteurs qui doivent dégager. Parce que admettre ça, c’est mettre le doigt dans le très douloureux débat du « si quelqu’un doit dégager, qui ce sera ? ». Certains mettent les pieds dans le plat, mais la plupart n’ont aucune envie d’en discuter, parce qu’ils ont tous peur que ce « qui », ce soit eux. On se sent tous illégitimes à un degré ou à un autre. Alors on essaye de se rassurer, on conchie tel ou tel groupe qui n’a aucune originalité ou une orthographe horrible ou une mentalité malsaine ou qui serait trop mercantile, en essayant de se convaincre que c’est une vraie bonne raison. Parce que tout ce qui compte, c’est que celui qui dégage, ce soit l’autre. Alors qu’en réalité, en tant que lecteur, soit on a vraiment envie de tenter, soit on passe son chemin, on n’a pas besoin de faire un procès d’intention à telle ou telle façon d’écrire. C’est entre auteurs qu’on montre les crocs, parce qu’on se sent menacés. Mais c’est un débat stérile. Qu’ils soient publiés ou non, qu’ils soient mis sur les étalages des librairies ou dans les dossiers oubliés d’un site obscurs, les auteurs continueront à écrire et à vouloir partager avec le plus de monde possible. Et si certains renoncent parce qu’on leur a rentré dans le crâne qu’ils ne seraient pas à la hauteur, pour moi c’est une tragédie.
— Donc… Tout le monde écrit ce qui lui chante et racole le lecteur comme il peut. C’est bien ça, votre philosophie ?
— C’est à peu près ça.
— Vous êtes perdante à ce jeu là, et franchement ça fait mal au cœur de voir ça. Abandonner quand ça ne marche pas, ce n’est pas une tragédie, c’est aussi se protéger !
— J’ai l’impression que vous ne savez pas ce que c’est, d’avoir des histoires plein la tête et qu’elles ne puissent jamais sortir… Ҫa tourne en rond jusqu’à virer à l’aigre, jusqu’à ce qu’on se demande si tout ce qu’on y a mis a le moindre sens, et surtout, ne jamais les partager, c’est se sentir tellement seul… C’est comme d’être muet et que les gens considèrent qu’on n’avait juste rien à dire. Et bien si. J’ai à dire, je l’ai dit et je continuerais à le dire, à tous ceux que ça intéressera.
—Pff… Au final, je vais finir par l’acheter juste parce que je me sens coupable, votre ebook.
— Si c’est pour ne pas le lire, ce n’est pas la peine.
— Hé, pas la peine d’être désagréable, non plus !
— Non, désolée, je ne voulais pas être désagréable, c’est juste ce que je pense. Je n’ai aucune envie de vendre des livres qui ne seront pas lus juste pour le plaisir de faire une vente de plus. Ce n’est pas non plus comme si je gagnais ma vie avec. J’essaye juste de trouver mes lecteurs.
— Je comprends. Je crois. Bonne chance, alors.
— Merci, et bonne journée !
— Mais sérieusement, changez de phrase d’accroche. Celle-ci est horrible.
— Je peux essayer… Roman à vendre ! Découvrez une fratrie d’enfants artificiels sur lesquels pèse le destin du monde ! Complots, trahisons et rebondissements ! Un livre sur l’entraide et la confiance ! 2€99 l’ebook, version gratuite disponible sur PC et smartphone !
— C’est… c’est déjà mieux. Je pense qu’on peut encore affiner, mais c’est mieux. C’est moins pire en tous cas.
— Je continuerais à l’améliorer au fur et à mesure. Merci pour les conseils !
— Bon courage ! »
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Un dernier texte pour le défi qui n’est pas que de la fiction, puisque je suis une romancière auto-éditée. J’en ai donc profité pour mettre en scène les remarques, critiques et arguments que j’ai pu retrouver à droite et à gauche depuis que je m’intéresse au sujet. Le donneur de conseil de l’histoire n’est pas une personne en particulier, il est juste là pour présenter différents arguments pour que je puisse poser les miens.
En version moins romancée, vous pouvez trouver mon avis sur l’auto-édition et les histoires en général ici (oui il faut vraiment que j’organise mieux mes tags pour s’y retrouver sur mon tumblr, mais globalement avec #blog écriture on retrouve mes élucubrations).
Sur la façon dont je me suis lancée dans l’auto-édition et mes conseils pratiques ici (je ne sais pas si ça vaut la peine de mettre ces textes sur tumblr, est-ce que ça intéresserait quelqu’un ?).
Et vous pouvez acheter le tout à fait authentique livre que j’ai extrêmement bien vendu dans cette histoire (lol) sur Amazon, Fnac, Bookeen, ou le trouver en lecture gratuite ici.
Merci à tous !
#30jourspourécrire#jour 30#écrire#bilan du défi#déjà fini#c'était un chouette défi#blog écriture#auto-édition#french#french writer#mes histoires
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Nathalie Quintane | SI LA LITTÉRATURE EST UNE NICHE
Souvent, les écrivains s’autorisent de ce qu’ils écrivent en disant que c’est un engagement (un engagement suffisant).
Etant engagés dans la littérature, ils n’ont pas besoin de produire une littérature engagée — ce serait un pléonasme, comme « sortir dehors » ou « monter en haut ».
D’abord, la littérature engagée, ou la poésie engagée, telle que nos souvenirs de collège nous l’offrent, est un peu ronflante. Elle eut comme fonction de donner du cœur à l’ouvrage (à l’époque, des sabotages) mais aujourd’hui elle ronfle.
Je ne voudrais pas écrire des livres ronflants ; ce serait gênant.
Quand les écrivains disent qu’ils sont engagés dans la littérature, ou qu’ils sont « entrés en poésie » (les poètes ont encore aujourd’hui des expressions raffinées pour dire la même chose), ils laissent entendre qu’ils sont intensément engagés.
Ce qui compte, c’est moins le mot « engagement » que l’intensité.
L’intensité de quoi ?
Eh bien, l’intensité de l’intensité.
Ecrire (pour un écrivain), ce serait comme de porter à son sommet le cours de l’expérience qu’est l’écriture.
Ça fait une boucle (écrire -> écriture).
Ça demande de l’énergie.
Du coup, il ne vous en reste pas beaucoup pour tout le reste (de l’énergie).
En tout cas, c’est un peu comme ça que des écrivains, aujourd’hui, comprennent la réponse de Beckett à la question « Pourquoi écrivez-vous ? » : « Bon qu’à ça ».
Alors, les écrivains ne répondent pas « Bon qu’à ça » (Beckett l’a déjà fait). Ils disent par exemple : « Parce que j’aime ça. » [1] — c’est tout aussi sobre, et moins agressif que « Je vous emmerde ».
Les écrivains sont polis. Quand une question semble convenue ou ressassée, on est tout à fait en droit de répondre : « Je vous emmerde. »
J’écris, et pour le reste, je vous emmerde.
On ne va tout de même pas se remettre à signer des pétitions.
Et pourquoi pas monter sur un tonneau, tant qu’on y est ?
L’autre jour, à la radio, un philosophe disait : « Je suis engagé dans mes conclusions. J’arrive à des positions philosophiques à partir du cheminement même de ma pensée. » Il n’était pas Sartre ni Foucault, ajoutait-il.
Ah bon, parce que Sartre il est monté sur son tonneau parce qu’un matin ça lui a pété ?
Il s’est dit : « Oh tiens, je vais monter sur un tonneau devant Billancourt et pour le reste, je vous emmerde. »
Les écrivains, eux, ils tirent pas de conclusions.
C’est pour ça que vous les voyez jamais sur des tonneaux.
Manquerait plus que les écrivains tirent comme tout le monde des conclusions de ce qu’ils voient ou de ce qu’ils savent.
Après, il y en a qui ont pris position à la télé, intensément.
L’une des caractéristiques de l’intensité, c’est qu’elle peut se voir. Par exemple, vous avez les cheveux en bataille ; vous vous penchez un peu trop en avant ; vous avez des montées et des descentes vocales ; vous roulez des yeux ; vous quittez le plateau en claquant la porte (s’il n’y a pas de porte, on imagine le bruit).
Mais l’important, bien sûr, c’est l’intensité stylistique, quand on est écrivain.
L’intensité stylistique, c’est quelque chose que connaissent bien les poètes et leurs amateurs. C’est le truc qui vous fait dire, même quand c’est pas en vers : « Ah, ça, c’est de la poésie. »
L’intensité, ça colle à la poésie comme le sparadrap au capitaine Haddock.
On a eu Rutebeuf, on a eu Scève, on a eu Laforgue, on a eu Ponge, on a eu des tas que vous connaissez pas parce que vous êtes persuadé que la poésie, c’est l’intensité.
Il y a des mots qui jamais ne renoncent. Des mots toujours fervents. L’appui de la montagne. La ferveur des chambres. L’adossé des cailloux. La poésie comme une porte battante sur la vie. Effondrement de tout. Vos ruines ne seront pas nos ruines. Etc. (j’ai mélangé de la poésie sociale-démocrate et de la poésie d’extrême-gauche ; l’important, c’est de bien saisir le ton général).
J’avais pourtant bien spécifié je ne sais plus où que quand vous dîtes quelque chose de gauche dans une forme de droite c’est comme si vous disiez quelque chose de droite.
Par exemple, vous prenez une phrase bien révolutionnaire et vous y poussez dedans un mot vague à poétique potentialité, lui-même introduit par un article défini, eh bien, si vous vous la récitez au moment-même où vous mettez la dernière main à la fabrication d’un cocktail Molotov, vous sentirez une baisse soudaine de motivation, et l’objet restera-là dans la chambre, la ferveur de la chambre et l’appui de la montagne, désœuvré.
Il ne faut pas croire que les renseignements territoriaux passent leur temps à boire des Pastis dans des bars : la nuit, ils écrivent de la poésie et des textes théoriques intenses et le matin, ils balancent tout sur les réseaux ou ils vont poser des questions au public du collège de France.
Et après on se demande pourquoi y a pas plus de monde dans les rues et pourquoi les intellectuels font le canard.
Dans la pétition signée par les artistes, il y avait quand même beaucoup beaucoup de gens du cinéma.
Et si vous vous étonnez qu’ils aient mis 6 mois à la faire, cette pétition, c’est que vous ne savez visiblement pas combien de temps ça prend de faire un film.
N’importe quel écrivain vous dira que faire un livre, ça prend une bonne année.
Donc dans six mois les écrivains signeront une pétition : novembre 2019.
Deuxième explication : contrairement à ce qu’on serait en droit de conclure, les écrivains ne font pas actuellement le canard, ils souffrent simplement d’un manque de légitimité. Ils se disent : « Mais si on lance une pétition, personne ne la remarquera, et on sera encore ridicules. »
« Et d’ailleurs, admettons que j’aille en manif — ou même sur un rond-point !! –, comment les gens sauront que je suis écrivain ? Ça se voit pas. »
Quand on est écrivain, la plupart du temps, ça se voit pas.
Si vous êtes un acteur ou une actrice, ça se voit, que vous êtes acteur ou actrice.
Quand vous êtes Michel Houellebecq, ça se voit, que vous êtes Michel Houellebecq.
Mais quand vous êtes écrivain, ça se voit pas.
C’est la raison pour laquelle il est possible (j’en connais) qu’il y ait des écrivains et des poètes sur les ronds-points ou en manif. Rien de ce qui est dit ici n’écarte cette éventualité.
Troisième explication : Nous, les écrivains, étant donnés notre sens du détail et notre hyper-sensibilité, on a la capacité de développer toute une théorie subtile sur la limite en deçà de laquelle l’Etat peut toujours légitimement être dit de droit (Etat de droit).
D’accord, y a 1 morte, 24 éborgnés, une demi-douzaine de mains arrachées et 280 blessures à la tête chez les manifestants, mais justement on peut l’écrire et je l’écris : dans un état autoritaire, je ne pourrais pas l’écrire ; c’est donc la preuve que je suis dans un état de droit, moi, en ce qui me concerne.
Non seulement ça, mais en tant qu’écrivain, je peux l’écrire intensément. C’est ma petite contribution.
Comme le colibri qui porte dans son bec son petit seau pour éteindre l’incendie.
Nous, les écrivains, on est un peu comme des colibris internes en médecine : on répare, on console, on soigne, on porte notre petit seau.
« Ferme ta gueule deux minutes et bouge ton cul » n’est pas une phrase qu’on dit à l’écrivain.
L’autre jour, l’attaché de presse de ma maison d’édition me disait : « La littérature, c’est devenu une niche. » En effet.
En effet, les ventes de romans diminuent au fur et à mesure que celles des livres de sciences humaines augmentent.
En période électorale, ou de forte activité socio-politique, les ventes de romans toujours diminuent (l’antéposition de l’adverbe « toujours » intensifie cette phrase).
Ce ça-va-de-soi devrait nous arrêter (sinon nous étonner). On se dit : « Naturellement, en période électorale, les gens achètent des livres électoraux, et l’argent qu’ils mettent dans les livres électoraux, ils ne le mettent pas dans les romans. »
Il n’y a pas de naturellement.
En la matière, rien n’est jamais naturel (ou rien jamais n’est naturel : intensification).
Agacés par cet état de fait, ou remontés par la situation socio-politique que vit notre pays (France), des romanciers pensent résoudre la difficulté en écrivant des romans politiques (des romans où il y a des pauvres).
Un roman où il y a des pauvres est un roman.
Le lecteur-trice de romans qui lit un roman où il y a des pauvres s’y plonge et le lit comme toujours il a lu des romans, pour quelle raison en serait-il autrement, le repose, se disant que ce roman est assez beau, ou intense parfois, et qu’il est bon d’attirer l’attention sur tel ou tel problème en passant par la fiction comme on passe par la Lorraine, est-ce que ce n’est d’ailleurs pas ainsi que s’y prennent les décideurs (de passer par la fiction comme etc), il est bon donc de prendre ou leur reprendre ce biais, dommage que ça ne marche pas et que les lecteurs préfèrent lire des livres de sciences humaines à présent, voilà-t’y pas que ce bordel dans lequel on est ne fait toujours pas remonter les ventes de romans.
C’est que, par dessus le marché, des historiens et théoriciens se sont mis à écrire intensément comme des romanciers.
Ce qui fait un 2-en-1 : vous lisez un truc intense, et en plus vous apprenez des choses.
Pourquoi acheter un shampooing ET un démêlant quand vous pouvez acheter un shampooing qui démêle en même temps ?
Il paraît que les écrivains et les poètes ont une hypersensibilité, qu’ils mettent dans leurs livres quelques mois avant ce qui va se passer dans le pays quelques mois après, grosso modo.
Ce qui fait qu’on pourrait lire dans leurs livres comme dans du marc de café.
La preuve, c’est que la police n’a pas anticipé la révolte en cours. Si la police lisait des romans, elle y aurait vu la révolte en cours. Le fait que la police et ses ministres n’aient pas anticipé la révolte en cours est la preuve qu’ils ne lisent pas de romans (ou alors des romans tellement socio-démocrates que ça ne compte pas).
J’ai un peu des doutes quant à l’hyper-sensibilité des écrivains et poètes (déjà, je me connais).
Je me demande s’il ne va pas falloir attendre que les Allemands reviennent occuper le pays pour qu’elle se réveille.
Déjà, faudra attendre que Paris ait froid et que Paris ait faim (je parle de ceux qui habitent plutôt dans l’ouest et le centre-ouest ; les autres, ils connaissent).
Vous avez déjà entendu une table de critiques littéraires préparant la rentrée début juillet dans un restaurant de fruits de mer ?
Moi oui.
Là, pour que la sensibilité se réveille, faudra attendre la Gestapo.
Je tiens à préciser que je ne souhaite pas que la Gestapo revienne juste pour réveiller la sensibilité des critiques littéraires qui préparent la rentrée en s’accordant sur les bouquins dont ils parleront dans un restaurant de fruits de mer. Qu’y a-t-il, d’ailleurs, de mieux à souhaiter que l’effondrement total des ventes de romans entre septembre et décembre ? Qu’y a-t-il de mieux à souhaiter que la fin de la littérature intense de septembre ?
Si la littérature est une niche.
[1] réponse d’une célèbre romancière à une enquête parue récemment dans la revue Papiers.
lundimatin#191
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Aujourd'hui j'ai decideé d'aborder un sujet qui me tiens particulieèrement aà coeur et qui me fait reflechir constamment. La recherche du bonheur...
Tous les jours je me demande qu'est ce qui fait dans ma vie que je ne suis pas heureuse. Je ne parle pas d'une tristesse passagere, d'une mauvaise journee ou d'une dispute avec tel ou tel personne qui me trotte dans la tete. Je parle de ce sentiment constant et irreprecible qui tous les matins depuis maintenant plus de deux semaines me suis comme mon ombre. Que ce soit dans mes repas de famille, mes interactions avec les gens que j'aime (aussi peu nombreux soient ils) ou seulement dans mes pensees, ce sentiment ne veut pas disparaitre et aujourd'hui j'essaie de comprendre pourquoi.
J'ai failli ecrire que ma vie n'etait pas facile mais je trouve que ce serait manquer de respect envers les gens qui se battent ne serez ce que pour survivre, je vais plutot dire qu'elle me ressemble de moins en moins, commencant par la relation que j'estime le plus toxique dans ma vie, celle que je partage avec deux personnes que j'aime profondemment: mes parents.
Une relation toxique est une relation dans laquel on se sent sous pression et malheureuse, j'aurai pu penser vivre cela dans une relation amoureuse, mais jamais l'idee de partager une telle relation avec mes parents m'auraient effleurer l'esprit. Comme je l'ai dit dans l'introduction, j'ai rate mon premier essaie en ce qui concerne les etudes superieurs, je suis allee en paces et malheureusement la dose de travail etait beaucoup trop importante pour moi et je me suis simplement laissee allee, mais laissez moi etre plus claire. Ma vie a toujours ete regi par ses deux personnes grace auxquelles j'existe aujourd'hui: mes parents que ce soit ma scolarite, mes sorties ou mes frequentations. Entant qu'adultes aujourd'hui je comprend totalement la necessite d'une telle chose, les parents ont peurs pour leurs enfants, ils souhaitent les proteger coute que coute. Ce fut la plus admirable attention de mes parents mais a surdose ce fut egalement leur plus grande erreur. Agee de 18 ans je decide de quitter la maison familiale pour m'installer en france et tenter le concours de paces, concours extremement difficile qui necessite un mental d'acier ou seul devrait resider la motivation d'atteindre ses objectifs. Etant couve depuis ma plus tendre enfance et desireuse de decouvrir ce monde qui s'ouvrait a moi, une fois que j'ai du faire preuve d'acharnement et de determination, j'ai decide de lacher prise avec la voix de mon pere dans ma tete qui ne cessait de me murmurer "Ca ne sert a rien de t'acharner tu n'y arriveras pas, tu n'es pas comme tes freres". En effet mon pere etait contre l'idee que je m'en aille des le premier jour ou la discussion sur mon future arriva au coeur de l'attention "pourquoi partir loin de chez toi alors que tu as tout ce qu'il te faut ici y compris les etudes que tu veux faire. Ici tu n'auras pas besoin de faire la cuisine, ni le menage, ni les courses la seule chose dont tu devras te preocuper sont tes etudes". Mais mon choix etait deja fait, je ne pouvais plus vivre couver de la sorte par des personnes qui se preoccupaient tellement de moi que je n'apprenais rien de la vie, des personnes qui ont fait de moi cette personne naive, trop gentille, pensant vivre dans un monde uthopique dans lequel les relations humaines etaientt calquees sur les livres que je lisais ou les films que je regardais. Mais tout ce qu'ils ont reussi a faire de moi c'est une representation humaine et reelle de Madame Bovary. Me rendant compte de tout ca, il me fallait une seule chose, un echapatoire a cette tragedie, c'est ce que representais ce demenagment pour moi, mais malheureusement je n'ai pas su en tirer entierement profit.
Ce fut le debut de la fin de ma joie de vivre. Je suis une personne qui aime sociabiliser, rigoler, apportant de l'humour et de la joie a toutes les personnes qui m'entourent, ou du moins je l'etais. Depuis que je suis rentree de france quelque chose a change. La premiere fois que j'ai invite d'anciens amis a la maison, ca m'a frappe, mais surtout ca les a frappe. Avant de sortir l'un de mes amis m'a pris a part et m'a dit "Je ne sais pas ce qui t'arrive mais s'il te plait retrouve ta joie de vivre, on t'aime et on est la pour toi mais ne te referme pas sur toi meme. La personne qu'on aimait et qui pouvait rependre sa joie de vivre par l'unique action de son sourire ne peut pas avoir disparu". Ca m'a donne matiere a reflechir. A l'epoque ca n'etait pas mes parents, mais seulement une succession de chose de la vie comme un coeur brise et une orientation ratee, mais aujourd'hui je remet tout en doute.
Je me suis rendu compte en ecrivant ce texte que je ne peux pas tout mettre sur le dos de mes parents. Meme en leur abscence, les sorties, l'alcool, et les amis ne faisaient pas disparaitre ma tristesse, il ne faisait que la camoufler, parce que quand je me retrouvais toute seule j'avais toujours quelque chose qui n'allait pas. J'avais l'impression de savoir ce que c'etait mais en vrai je ne faisais qu'effleurer la realite que ce probleme constitue. Le plus difficile c'est de ne pas connaitre la cause de ce probleme. J'aurai voulu dire c'est le manque d'affection de ma mere, ou la pression qu'exercent mes parents pour que je reussisse mon concours d'entree, ou le manque de sociabilisation qui me rend triste, ou encore le fait d'avoir ete trahi par le garcon que je considerais comme mon premier et unique amour. Mais je ne peux pas, je ne peux pas choisir une de ces raisons et y associer tous mes problemes pour pouvoir ensuite m'efforcer d'y remedier parce que c'est l'ensemble de ces raisons qui contribuent a mon mal etre et essayer de les resoudre un a un releve de l'impossible pour une jeune femme de 18 ans qui commence a peine a comprendre le monde qui l'entoure. Je ne saurai meme pas ou commencer ni comment proceder.
Est-ce de la sorte que nous devons commencer notre vie d'adulte, entre les tourments et les questionnements, en quete perpetuelle de ce bonheur que personne ne reussit a atteindre. Dois je esperer un deus ex machina, me reveillant un matin avec l'ensemble de mes problemes resolus. Serait ce mon admission a la fac qui me permettra de reprendre ma vie? Pourrais je rencontrer des gens qui me rendront heureuse, chose que je n'ai pas reussi a faire moi meme ? Pourrais je transmettre ma joie de vivre si elle n'existe plus? Pourrais je me faire des amities sinceres sachant pertinnement que je n'arrive pas a etre sincere avec moi meme? Aurais je la force de continuer a vivre une vie qui pour l'instant n'a pas de sens? Toutes ces questions auxquelles je n'ai ni reponse, ni echapatoire, pourrais je un jour y repondre?
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Ruffinade : fait de robinsonner dans une réalité sociale sordide que l’on voudrait transformer en lumière chargée d’espoir !
Je n’ai plus le temps d’écrire pour mon plaisir, écrire dans le don des mots, la gratuité conviviale et le partage de mon temps suspendu. Pourtant, l’écriture transpose le fond des tripes et le profond de l’âme. Ecrire traduit le sublime de l’existence et son côté farcesque, absurdement drôle. Rire quand on écrit est un plaisir solitaire que je revendique. Ecrire peut sauver l’imminent suicidé non épargné par la vie. Pleurer dans l’écriture en train de noircir le blanc de la page vaut parfois mieux qu’une séance de sport ou de psy.
Ecrire sans ces conditions concerne pourtant une production visible assez importante. Mallarmé (dont la poésie m’a souvent peu touchée mais en qui je vois un génie littéraire certain) a dit
« Un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu’il ne publie pas ».
Une assertion à rebours de notre époque marquée par une offre vertigineuse, où la moindre entrée dans une librairie place tout humain dans les affres du choix. L’offre pléthorique décourage l’indécis et éloigne l’ogre littéraire soumis à une temporalité stricte. Le nombre de chaines You Tube ou de blogs centrés autour du youtubeur/de la youtubeuse ou du bloggeur/ de la bloggeuse est délirant. Des retours d’expérience, des bla-bla ennuyeux sur soi-même, sa propre vie, des comptes rendus de films, dans le meilleur des cas, de livres. Tout le monde veut écrire. tout le monde veut s’exprimer.
Partage gorgé d’espérance et générosité gratuite OU mise en avant problématique de soi-même et névrose narcissique dangereusement entretenue par la révolution numérique ? (allez, fainéant lecteur, bosse un peu et propose moi une réponse argumentée)
Je vais prendre le temps d’écrire en envoyant un pied de nez au visage du proverbe. Le temps, ce n’est pas toujours de l’argent. Prendre le temps, c’est l’art que maitrisent les gens admirables. Les gens pressés manquent de savoir-vivre. On a parfois envie de leur tendre une pancarte sur laquelle on écrirait « allez, plus vite, vous êtes bientôt arrivés à destination de la mort. » Et puis, de toute façon, ici, c’est un blog qui sème des cellules embryonnaires laissées en friche dans un frigo numérique avant d’aller les introduire dans un espace accueillant et propice à la vie publiée. Un écrit réussira bien à s’accrocher dans cet utérus créatif du monde de l’édition. Ou pas. Le nombre de ratés, de naissances désirées qui ne parviendront jamais au bout ! C’est triste. Mais c’est la loi du hasard. C’est souvent le nom et la célébrité de ce nom qui permet la vie d’une publication.
Repenser à Mallarmé minore cet échec.
Je voulais écrire depuis longtemps sur des tas de sujets essentiellement personnels : mon accouchement, ma vie de parent, ma vie de femme de presque quarante ans.
*mauvaise idée* me dit mon Moi raisonnable.
Et puis, écrire sur soi, comme je le disais précédemment, n’a de sens que si la portée universelle est solidement évidente et apporte un angle neuf sur une situation. J’imagine que chaque personne qui écrit sur soi pense être unique à écrire sur soi sous tel ou tel aspect. Pourtant, objectivement, le déjà vu non digéré ou recraché peut être déprimant, désolant. Pathétique. D’autant plus quand il se vend. Et il se vend souvent. J’abhorre les livres insipides ou les mauvaises productions qui se vendent bien mais ont le génie de coller à l’air du temps. C’est valable pour toute œuvre artistique ou culturelle. Jalousie ? Plutôt un profond sentiment de tristesse qui m’éloigne un peu plus de mes semblables. La médiocrité et d’autant plus la médiocrité qu’on fait passer pour de l’exception qualitative, est très angoissante quand on voit se dessiner, à travers cette production culturelle « bankable », des tendances qui caractérisent une société à un moment donné. Attraction vers le bas, croire au succès en corrélation avec la qualité. Des likes pour déterminer une valeur, penser dans les cadres et les normes, donner à lire et à voir ce qui engendrera l’engouement de l’intelligentsia.
Je vais écrire trois mots sur le film de Ruffin. Parce que je vais pouvoir exprimer mon idéologie, ma perception du monde. Ecrire sur « J’veux du soleil », c’est écrire sur un modèle de société qui me débecte. C’est écrire sur l’humain, celui qui sacrifie et celui qui est piétiné.
Mais, je promets au lecteur un billet de blog plus léger, moins politique, moins polémique (quoique…), sur l’expérience de l’accouchement. Je le veux drôle et émouvant. Extérieur à ma petite personne. Je veux qu’une expérience unique et intime puisse toucher et faire rire n’importe qui tout en évitant la dimension ego trip. (pas gagné)
Le film de Ruffin donc.
Je l’ai vu le 21 avril et on est le 8 juillet.
Deux mois et demi plus tard, une image reste : face à la mer, l’homme. Et la femme. L’humain. Face à un horizon indépassable matérialisé par une ligne de démarcation entre le ciel et la mer, face à ce cercle qui ceint le regard de l’observateur en l’aidant à se sentir libre, il y a la vie de tous les jours avec ses chaines qui enferment et enserrent les gens déjà sacrifiés. Et ils sont nombreux !
Quiconque ne vit pas dans sa tour d’ivoire sait à quel point beaucoup de salariés vivent dans la galère. Survivent. On sait à quel point des gens ont du mal à joindre un bout au bout qui leur manque.
L’addition de témoignages, tous aussi révoltants les uns que les autres, forme « j’veux du soleil » et pour ma part, il en ressort trois points :
- les gens qui n’ont pas fait d’études veulent lutter contre ceux qui les croient bêtes. Ils veulent retrouver une dignité perdue et affirmer leur lucidité et leur intelligence quand le pouvoir ou l’élite veut les berner. Ainsi, et ce n’est que mon avis, tant que le pouvoir ou l’élite considèrera que « le bas peuple » reste inoffensif devant toutes sortes de bêtises télévisuelles, cinématographiques ou bouses du web, tant qu’il fera passer ses mesures au détriment de l’intérêt général, de l’intérêt des salariés précarisés, il donnera des ailes aux élans populistes les plus vils.
- L’humanisme est de plus en plus rare chez les puissants. Ou alors, il sert de vitrine et de bonne conscience aux stupides célébrités, accrochées à leurs prérogatives de nouvelle aristocratie comme une lente à un cheveu. Chez les intermédiaires pas connus, il est déjà plus répandu. L’épisode du maire renvoie dans les cordes les caricatures du méchant que l’on retrouve dans une certaine imagerie de la gauche : le maire interrogé est un ex banquier. Il semble gêné d’avouer son ancien métier au regard de son combat contre la misère. Pourtant, ce monsieur l’affirme : on peut être banquier et rester humain. Ainsi, les manifestations révoltantes de la misère touchent notre humanité par delà droite et gauche. Et aujourd’hui, il semble bien périlleux de deviner la couleur politique d’un élu à travers ses réponses politiques concrètes mises en place pour endiguer ce malheureux phénomène. Bon, il me semble que le maire était de gauche mais il était quand même banquier ! Bon, pas chez Rothschild, certes !
- Les héros du quotidien, les promouvables à la légion d’honneur, les gens qui gagneraient à être connus, les vecteurs de leçons de vie, ce sont les anonymes. C’est Marcel. Ce visage marqué mais dénué de glamour. Le film veut redonner la beauté à ceux qu’on ne voit pas, qu’on ne voit plus ou qu’on n’a jamais vu. Les invisibles de la République. Ceux qui ne vendent pas de rêve, pas de jolies phrases pourtant vides et ineptes, pas de belles histoires individuelles assorties d’images imprimées sur le papier glacé des magazines dont les propriétaires font fortune avec le récit de la réussite individuelle, la réussite qui s’exhibe dans la débauche du luxe et de l’inconséquente désinvolture. Une façon de mettre en scène leur propre parcours. Ou pas. Certains grands patrons se sont juste donnés la peine de naitre !
Bref, c’est la honte qui doit changer de camp.
Les deux camps sont les anonymes pas très bandants, sans argent et sans trop de culture ET les puissants riches voire ultra riches, véritables réservoirs de fantasmes et de désirs, ceux qui ont tout : la beauté photogénique, le porte monnaie très rempli, la culture et la maitrise des mots.
Les gens piétinés qui pourtant travaillent, mangent grâce à des associations, ne partent jamais en vacances, vivent dans des logements moches qu’ils ont pourtant du mal à payer, ne payent rien à leurs gosses, ne se payent rien à eux.
Ces gens n’ont pas à baisser les yeux !
La honte, elle doit saper le moral de ceux qui ont rendu possible la précarisation des salariés. Ceux qui cautionnent, laissent faire, applaudissent un système qui survalorise ce qui devrait être méprisé dans un monde de valeurs non dévoyées.
La honte, c’est celle de ces entreprises qui licencient sans explication après avoir bénéficié d’aides de l’Etat.
La honte, c’est celle de ceux qui considèrent qu’il est normal qu’un métier d’utilité sociale (AVS, aide soignante…) soit mal rémunéré.
La honte, c’est celle des politiques qui ont accepté un système économique qui déclasse une majorité de salariés au profit d’une minorité.
La honte, c’est celle de ceux qui toucheront un cachet indécent pour interpréter la vie d’un précaire dans un film qui sera applaudi par la critique cannoise (ou autre) et donnera l’impression à la gauche caviar culturelle qu’elle combat « le système dans une démarche artistique engagée ».
Puisse un monde où le luxe serait l’anonymat et où la misère caractériserait la vie des nouveaux riches, être possible.
Pour autant, une société sans classes est inhumaine. Le communisme n’a rien d’idéal.
Puisse un monde où les facteurs d’enrichissement de la nouvelle aristocratie souvent indécente et stratosphérique de vulgarité (géants du numérique, tout le gotha de l’industrie de l’infotainment et entertainment, stars comprises, grands patrons de marque de luxe et propriétaires des médias, géants de la grande distribution (alimentaire, vestimentaire)), se casser un peu la gueule pour retrouver le sens de la mesure et des proportions. Nous devons retrouver du sens dans un monde de plus en plus absurde.
Puisse un monde où les anonymes du film de Ruffin et Perret pourraient vivre décemment du fruit de leur travail, devenir possible.
Tout est à déconstruire. Je n’ai pas dit détruire !
Déconstruire.
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16 juin 2022
Je viens ecrire apres plus dun an dabsence
Un an boulversant avec plein de moments tragiques que je prefere oublier
Cote amoureux je suis avec z en couple . Ca se passe bien il compte faire les fiancailles pour decemvre . Sauf que moi je suis ultra reticente
Jarrive pas à me projetermarié avec lui . Je mimaginais avec mieux comme mec .
Je projette tt ce qua R sur lui et cest mon ideal pour moi cest ce quil me faut un mec romantique audacieux courageux tres optimiste tres viril tres homme pret a tout pour moi ultra sociable .
Et meme pour son physique cest pas ce que je recherchait un homme ke je cheri idealise trouve hyper beau .
Je sens que je lui mens jarrive meme plus a le complimenter a lui dire quil est beau car cest pas vrai il ne lest pas et jai meme honte a le presenter aux gens .
Jai des coups de mou . Je me dis que je vais rebondir et me focus sur les choses positives en lui : fidele calme froid droit sincere et honnete . Sauf que ca ctop mais ou est la seduction i3jab ?? H avait raison hob machi hwa i3jab ya une grande difference.
Et fer9 entre hob et hob jarrive a nuancer les deux amours que jai pr les deux et je nai pas encore aimé qlqun qui aura tout ca physique et personnalite seduisante a mon gout
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Ace solo : comment avoir une vie remplie de sens (1/2)
On nous fait croire que la vie ça se fait à deux, et que c’est la seule façon de s’épanouir. Et si ce n’était pas vrai pour tout le monde ? On peut être célibataire par choix et par goût ; on peut aussi ne pas avoir trouvé une personne avec qui on aurait envie de passer sa vie. Dans les deux cas, pourquoi se condamner au malheur ? Heureusement, ce n’est pas une fatalité.
Pourquoi avoir peur de la vie en solo ?
Je vais commencer par la seule touche morbide de ce billet, avec une remarque qui m’a été faite plusieurs fois : « mais tu vas mourir seule, c’est triste, moi je ne pourrais pas ». Vieillir seul·e, mourir seul·e : est-ce que c’est vraiment un choix ? Je ne parle pas des taux de séparation et de divorce. Je veux dire que la mort n’est pas un choix. Presque tout le monde meurt seul, à l’hôpital ou pendant la nuit ou veuf·ve, ou dans un accident… mais aussi presque tout le monde meurt accompagné : entouré physiquement ou en pensée des personnes qu’on aime. Être en couple à un moment de sa vie n’offre aucune garantie sur ce qui se passera au moment de vieillir ou de mourir. Nous devons tou·te·s faire face à notre mortalité.
Avec tout le bruit que la société soulève sur le romantisme et les relations entre partenaires de vie, j’espère que les gens ne choisissent pas le couple comme moyen de ne pas mourir seuls. Je préfère imaginer que les gens choisissent de vivre plutôt que de mourir ensemble.
Mais la vie à deux, comme la vie en solo, ça a ses bons moments et ses moments plus compliqués : ce ne sont pas des vies moindres ou meilleures, juste différentes. Je ne pense pas que l’une soit meilleure que l’autre universellement, je pense que pour certaines personnes, l’une ou l’autre est meilleure.
Et pour les personnes qui préfèrent être célibataires, je pense qu’il vaut mieux suivre ce avec quoi nous sommes à l’aise, que de choisir un mode de vie qui ne nous convient pas aujourd’hui parce que peut-être on le voudra quelque part dans le futur, à entendre d’autres personnes… ça n’a pas beaucoup de sens !
Être soi
Ne pas avoir de compagnon ou compagne de vie, ça change notre mode de vie par rapport au modèle standard, oui - et on peut faire des listes, hein, c’est assez marrant. Voyons... :
Les + : pas de compromis, grasse mat’ ou sieste à volonté, chips et goûters à l’heure des repas et personne pour le savoir et vous juger, ne pas attendre pour les toilettes…
Les - : aller à IKEA et ne pouvoir ramener aucun meuble, les réunions familiales et mariages où on nous demande quand notre tour viendra, se motiver tout·e seul·e à faire quelque chose quand on est naturellement casanièr·e…
Mais nous, nous-même, ça ne nous change pas fondamentalement. Parce que nous ne sommes pas des moitiés de personnes. Nous pouvons choisir de vivre une vie riche et complète... en solo.
Partir à la découverte de soi-même
Apprenons à nous connaître et à nous apprécier tel·le que nous sommes.
Soyons la ou le meilleur·e « nous » que nous pouvons être. Nous n’avons pas besoin de justifier notre présence au monde, nous y sommes, nous avons le droit d’y être, mais peut-être, faisons-le pour nous-mêmes.
Alors qui sommes-nous ?
Questions à se poser :
Dans tous les domaines : travail, études, loisirs, développement personnel, santé, relations…
Quelle est la personne que je veux être ? Qu’est-ce que je voudrais apporter ? Comment je voudrais progresser ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Quels types de relations j’aimerais construire ? Comment je voudrais être ? Quelles sont mes valeurs, mes motivations personnelles ?
Quelle est ma cohérence aujourd’hui avec ces valeurs ?
(On peut s’appuyer sur des outils comme des listes de valeurs...)
Nos valeurs sont notre compas, si on reste à leur écoute elles orientent nos actions et nous pouvons vivre notre vie en accord avec notre conscience et notre personnalité profondes, et c’est cela qui donne « sens » à notre vie, pour nous-mêmes. Ça ne veut pas dire qu’on ne fera pas d’écart ou d’erreurs, mais c’est ce qui nous fera redresser la barre et continuer dans la direction qui a le plus de sens pour nous.
Construire son estime de soi
Une chose importante est d’arrêter de nous positionner par rapport à ce que le monde attend de nous (ou ce qu’on croit qu’il attend de nous), ou par rapport à notre perception de la réussite sociale et du bonheur des autres. Il y a moyen qu’on ait tout faux, et en plus… ça n’aide pas du tout, et ça efface nos propres envies et notre capacité à faire ce que nous pouvons de nos vies !
Comme le dit très bien l’excellente et documentée vidéo Et tout le monde s’en fout #11, « l’estime de soi, c’est la distance entre la personne que tu crois être et celle que tu rêves de devenir. »
Alors le premier pas, c’est accepter de voir qui nous sommes, d’être notre propre personne. Lâchons prise. Acceptons nos limites. Nous savons que nous ne serons jamais telle ou telle autre personne, mais nous sommes nous-même et unique et ce qu’il y a de bien et de moins bien en nous fait de nous cette personne humaine. Et c’est assez !
Savoir et assumer ce que nous pensons, ce que nous désirons, le chemin qui semble approprié pour nous, oser dire « non » ou « je ne sais pas ». Ne plus nous juger mais nous accorder la même bienveillance que nous accordons à nos proches !
Le second pas, c’est nous donner le droit à l’erreur, à l’échec. Savoir que nous pouvons survivre à beaucoup de choses, et en tirer des leçons et repartir. Ne pas avoir peur de l’avenir, de prendre des risques pour ce qui est important pour nous. Et apprendre nos limites et les accepter.
Questions à se poser :
Quelles sont mes qualités, mes défauts ? Mes forces ? Comment je fonctionne ?
De quoi j’ai besoin pour être bien ? Avec quoi je suis à l’aise ? de quoi j’ai envie ?
Comment je peux utiliser ma façon de faire les choses pour devenir, nourrir la personne que je veux être ?
S‘engager vis-à-vis de soi-même
Nous n’avons qu’une vie, n’attendons ni un jalon arbitraire comme la retraite ou l’année prochaine, ni l’idée d’une autre personne pour la vivre. Ce qui est important pour nous, faisons-lui une place dans notre vie. Ce que nous attendons de nous-mêmes, que faisons-nous pour l’atteindre ?
Et tout le monde s’en fout #7 explique avec brio que concrétiser son bonheur c’est faire « des choses constructives pour progresser vers un objectif que tu as clairement défini » et l’important n’est alors plus l’objectif mais l’action et le chemin : « c’est faire des trucs qui te rend heureux ».
Exemple d’exercice pour passer à l’action :
Visualiser la vie idéale pour nous à un horizon de notre choix (un an, trois ans…). Qu’est-ce qui en nous, autour de nous, est fondamental à notre bien-être ?
Noter les objectifs à accomplir dans les 3 prochains mois en lien avec ce projet de vie idéale (travail, vie personnelle, relations, projets, engagements…)
Prendre à part ce qui n’est pas négociable, et qui est vraiment prioritaire. Barrer ce qui n’entre pas dans cette catégorie : ça veut dire que ça peut attendre. (On peut se surprendre déjà…)
Choisir la priorité n°1 du mois. Ecrire les 3 tâches les plus importantes qui mènent vers cet objectif. Les planifier concrètement.
Faire la première/la plus importante !
Idem avec les autres objectifs non négociables.
Faire la différence entre des projets à faire avancer : découper en tâches, planifier… et des bonnes habitudes à prendre : mettre en place des routines du matin/midi/soir.
Apprécier notre progression ! Surtout, soyons honnête vis-à-vis de nous-même : revenons vérifier de temps en temps si nous sommes toujours en accord avec ce que nous mettons en oeuvre, et redressons le cap si besoin !
Pour aller plus loin :
Imparfaits, libres et heureux, Christophe André
MOOC gratuit (en anglais) Becoming a Resilient Person: The Science of Stress Management and Promoting Wellbeing (edX, université de Washington)
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J’ai été voir un psychologue. Dès la fin de l’année 2020 j’en ai ressenti un besoin urgent, et surtout, ce qui me semble le plus important, je me sentais enfin prête à avancer sur moi-même. Car au fond, je sais quels sont mes démons. Je sais plus ou moins tout du pourquoi je suis aujourd’hui comme ça, torturée, prévoyante, peureuse. Mes plus gros démons, j’en connais la cause. Mais les autres, ceux qui se manifestent moins mais sont pourtant là, je ne sais pas pourquoi ils existent. Je ne sais pas s’il s’est passé quelque chose dont je ne me souviens pas, et qui explique ces peurs. C’est pour ça que j’ai voulu voir un psychologue. J’avais vraiment envie de travailler sur moi-même, et mieux me comprendre pour pouvoir enfin m’accepter et m’affirmer dans mon entièreté. Je sais que ce rendez-vous aurait dû être pris 10 ans plus tôt, et que ce n’est pas en quelques séances que tous mes problèmes auraient été réglés. J’en suis conscience. J’étais donc prête. Et je suis tombée sur un mauvais psy. Etant étudiante et n’ayant de ce fait pas de revenu, les choix étaient limités, je me suis donc orientée vers les psychologues de l’Université. J’ai attendu un rendez-vous longtemps, et il a été fixé 2 mois après y avoir été pour la première fois afin d’effectuer un entretien avec une infermière. Visiblement elle était là pour jaugée mon état psychologique et ainsi savoir si j’étais une demande urgente, ou non. Pourtant, je lui ai dis que je m’étais scarifiée cet Ete, et que j’ai eu de nombreuses pensées morbides... enfin, je ne vais pas commencer ma parano, parce qu’en réalité je pense surtout qu’ils font ce qu’ils peuvent. Mais il est important je pense de souligner néanmoins, que malgré des actes de violence envers moi-même, ma demande n’a pas été considéré comme urgente. Alors, c’est vrai que demander de l’aide est n’en avoir que... 2 mois plus tard, c’est difficile à supporter. De l’aide... je pensais recevoir cette aide par ce fameux psychologues. J’étais heureuse d’avoir obtenu un rendez-vous, mais stressée en même temps car ça y est, c’était maintenant, c’était aujourd’hui, c’était le moment de parler et d’avancer vers un nouveau moi. Je suis rentrée dans son bureau, et je ne peux pas expliquer les raisons mais... je me suis sentie tout de suite très mal à l’aise. Comme si je ne captais de sa part que de mauvaises ondes. La séance était étrange. Il m’a posé beaucoup de questions générales du style “ Et votre copain ? “ , “Avez-vous des frères et sœurs”, j’ai trouvé ça bizarre sur le moment, mais bon, je n’avais jamais vu de psy avant donc c’était compliqué de se faire une réelle idée. La séance s’est fini, et je suis rentrée. Je ne me suis pas sentie libérée d’un poids, au contraire, j’ai eu l’impression qu’il s’était introduit dans ma vie privée sans que je l’invite vraiment à y rentrer. J’avais l’impression d’être comme forcée à parler, parce que ses yeux insistants me demandaient de dire quelque chose. Je me suis sentie comme dépossédée de moi-même, et je suis rentrée avec une boule au ventre. Je n’ai pas parlé de la soirée à mon copain, je n’ai pas appelé mes proches pendant plusieurs jours. Puis, malgré cette mauvaise intuition, j’ai écouté mes proches qui m’ont dit de retenter une deuxième fois, et que les questions générales étaient normales étant donné qu’il ne me connaissait pas. Je leur ai demandé des conseils car à la fin de la première séance (j’ai oublié de le dire), il m’a dit que nous allions travaillés sur la notion du vide qui revenait beaucoup dans mes propos. En y repensant et en écoutant mes proches, j’ai donc décidé d’y retourner. Cette deuxième fois à été très rapide. Là encore, dès l’entrée dans son bureau je me sens mal à l’aise. Il me demande si je vais bien. Oui. Oui je vais bien. J’ai eu mon semestre, ce qui été inespéré, alors oui, tout va bien. Après ce cours échange un gros blanc s’installe. Je n’ai rien à lui dire. Je n’ai pas envie de lui parler. Je me sens extrêmement mal à l’aise et il ne me met pas du tout en confiance avec ses silences et son regard. Il me dit : “Et bien parlez de vous”. Parler de quoi au juste ? C’est vraiment ça le psy ? Faire un monologue ou on retrace le cours de sa vie ? Ce n’est pas ce que je croyais. Je pensais qu’on allait travaillé sur ce vide comme il l’avait dit. Au lieu de ça, il m’a simplement demandé pourquoi je ressentais un vide en moi.... comme si je le savais. C’est pour cela que je voulais être aidée par quelqu’un, pour comprendre ces problèmes qui ne sont que la phase caché de l’iceberg. J’étais sidérée. Je me suis braquée, il y a eu un gros blanc, très gênant, et il tourbillonnait un stylo entre ces deux mains, du style à dire “je me fais chié, parle”, donc j’ai parlé. Je me suis sentie contrainte. Ce blanc me terrifié. Du coup, je lui ai parlé de ce désir de perfection chez moi, et de mon problème de confiance en moi. Il n’a pas dit grand chose. Et puis, encore un blanc. Il a décidé d’arrêter la séance au bout de 20 minutes, car je pense que pour lui aussi c’était devenu trop gênant. Et il m’a dit “bon et bien vous avez l’air bien on se revoit dans 15 jours”.... hahaha on ne se revoit jamais, oui ! Je suis sortie du cabinet énervée cette fois-ci. J’ai décidé que je ne reviendrais plus. Comment tu peux dire à une personne qui a des idée suicidaires, qui s’est fait du mal, qui prend des anxiolytiques et qui s’est fait vomir pendant 8 ans : “bon et bien vous avez l’air bien”. Oui j’ai l’air bien parce que de toute manière, je ne vais pas me lamenter sur mon sort tous les jours, ce n’est pas pour ça qu’il changera. Ce n’est pas parce que je ne le montre pas, que tout va bien. Au contraire, car les problèmes sont si profonds et ancrés, qu’entendre ce genre de parole ne fait que les incruster un peu plus au sein de mon âme et de mon être, car je me dis que personne n’est capable de m’aider. Je suis extrêmement déçue. Mais, en même temps, et, paradoxalement, cette déception se transforme peu à peu en prise de conscience. J’ai envie d’exister et de me comprendre, et qui mieux que moi-même pourrait m’analyser ? Je pense que je vais acheter des bouquins, me documenter, et essayer de décortiquer tous les événements passés pour comprendre s’ils ont eu ou ont encore des effets sur ma vie actuelle. Si je peux les identifier et les comprendre, je pourrais les accepter et alors essayer de les ressoudre. Il est presque 1 heure du matin, je m’arrête, mais ça me fait tellement de bien d’écrire et de poser mes mots et mes maux qui se bousculent dans ma tête, parfois avec tellement d’incohérence... ici, je peux tout dire, je peux extérioriser, je sais que personne ne me lira. Ca fait 1 heure que j’écris et je peux vous dire que je me sens beaucoup mieux qu’après les séances chez ce psy ! Je me sens libérée d’un poids énorme d’avoir pu écrire ça. Ecrire pour ne pas oublier, ne pas oublier que je suis une personne forte, et que je m’en suis toujours sortie jusqu’ici grâce à mon mental, même si j’ai voulu mourir d’innombrable fois, aujourd’hui je suis toujours là. Comme je l’avais écris ; plus forte que jamais. C’est vraiment le cas j’ai l’impression. J’ai l’impression d’avoir énormément évoluer en si peu de temps, d’avoir eu un déclic. Je vais me battre, encore et encore, et je sais que quand j’aurais réglé tous ces problèmes antérieures, je pourrais enfin m’épanouir pleinement.
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" les sourires se passent bien de la poésie " -Pourquoi t'écris jamais sur la joie ? La joie ? C'est quoi ? je me suis dit. C'est subjectif ça non ? j'en ai ri Je préfèrais le terme "euphorie". Car la joie est toujours dans le cycle Ephémère. Antithèse des infamies qui pullulent A travers tous les airs. Quand je sens cette dite "euphorie" Ce shoot ultime du cerveau : Je ne veux pas écrire. Ecrire c'est dire et dire est un combat. Quand tu vois Lis et bois Tellement d'auteurs et de compositeurs En voyant la masse se tirer vers le bas. S'exhibant en répétition, je n'y crois pas. De plus Ecrire la joie c'est presque du plagiat. J'vais pas jouir devant tout le monde, La bonne affaire ! Autant demander Une éternelle joie, c'est foutu. Et même si elle était là, je la vivrais, ne l'écrirais pas. Par respect aussi Pour ceux qui ne la croisent pas. Les restes des émotions et suppurations sont Toujours nuancés, toujours parias. Parce que toujours d'une racine Qui différencie tous les cas. Alors que la joie C'est des sourires, De l'intime J'vais pas écrire Sur la beauté d'un cul D'un jardin zen Ou la montée d'une endocrine. Pour quoi faire ? Pour en faire quoi ? Nan je n'affiche pas ça. Je n'écris que quand rien ne va. En dehors jusqu'en dedans de moi. Je trouve les ruines moins ancdotiques Que sa propre petite joie. Car quand l'euphorie vient, je prends le soleil, je vais voir un camarade. C'est ma part de pudeur. Je n'écris que la beauté dans la laideur, si tu préfères ; au mieux. Mais créer c'est resister à toutes les données de son identité Sur la réalité, somme des autres identités. Et au-dessus de vos thèmes les plus plats. Je trouve qu'un monde parfait c'est flippant, Quand je vois que certains gâchent l'encre, la feuille, L'ordi, leur temps et leur anonymat. Sur une émotion glissante Comme du verglas. " Pourquoi t'écris jamais sur la joie ? " " Parce que je prends la feuille mécaniquement, Quand ça ne va pas, et rien ne va plus ; J'ai envie de lancer mon âme comme une arme Sur une voie qui ne s'arrête pas. Avant d’être disparu de tout celà " Parce que quand je serai mort, les gens seront là. Encore plus dans la chiure, le caca Et je ne veux pas faire partie de ceux qui écrivent -La joie... Quand il suffit de vivre pour voir Que courir après elle C'est vraiment n'importe quoi. Alors l'écrire ? Elle étais bonne celle là ! Clément Dugast ( Nocto )
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Samedi 24 octobre 2020
J’aimerais écrire plus souvent. Je pensais à me fixer l’écriture d’un texte chaque jour. Ca me paraît un peu trop ambitieux mais je vais tâcher de m’y tenir. Quand bien même je n’ai pas grand chose à raconter, je voudrais prendre l’habitude d’écrire, et je ne me vois pas écrire autre chose qu’un journal intime pour le moment. Alors commençons...
Hier était une sacrée soirée, ah oui... Je l’ai passée seule, mais elle restera mémorable, ou pas ? Le problème étant que j’en ai honte, j’en ai tellement honte que je ne pense pas que je puisse la décrire ici. Mais je pense pouvoir me donner des petits indices pour resituer le jour où je relirai ces mots. C’était un échec cuisant, une rature de plus. Du cidre, des pâtes au pesto et une douche plus tard, me voilà dans mon lit, saoûle, somnolente, endormie le téléphone dans la main (twitter) à 23h58. Le lendemain matin, le réveil plutôt fragile, avec une journée calme devant moi, j’ai préféré mettre cette soirée derrière moi. Je ne pense pas qu’elle soit importante, c’est une pierre de plus à l’édifice, me rapproche-t-elle de mon but ? Pas sûr. Espérons. Puisque je n’ai que ça, de l’espoir. Un jour ce sera mon tour, croisons les doigts.
Une des raisons pour lesquelles je n’arrive pas à écrire est que cet exercice me met face à mes craintes, à mes déceptions et à mes angoisses. Peut-être que je me trompe mais j’ai le sentiment qu’on écrit bien quand on est heureux ou joyeux plutôt, oui je devrais dire : on écrit bien quand on est joyeux. Euphorique même. Les sentiments débordent, je les pose sur mon clavier. On a envie de chanter, de danser, d’exploser de joie et de crier sur tous les toits notre bonheur c’est bien ça non ? Alors dans ce cas écrire me paraîtrait fluide, glissant, facile... Mais quand ça va mal, me retrouver face à mon clavier me met face à mes questionnements, de quoi vais-je parler ? De ce qui me fait mal ? De ce dont j’ai peur ? Je n’ai pour l’instant pas l’impression d’avoir fait l’expérience d’une catharsis (c’est comme ça qu’on dit ?) grâce à mon écriture. Ecrire à propos de sujets qui m’embarrassent ou qui me font de la peine ne m’aide pas réellement à me sentir mieux. J’ai plutôt l’impression qu’ils me mettent le nez dans la merde, comme si j’avais besoin de ça... Je réfléchis en écrivant et je réalise : ça n’est pas le cas lorsque je parle de mes problèmes à des amies. Alors là pour le coup ça fait du bien, un bien fou même. Je me sens plus légère, la métaphore du poids supporté par son entourage, qui accepte de prendre un peu de ta peine pour te décharger. Le fait aussi de dédramatiser certaines situations, ça c’est d’une efficacité qui n’a pas son pareil pour moi. Mais écrire je ne sais pas, ça me met dans une position de solitude qui ne m’enchante pas. C’est pourquoi je n’écris que très peu, je suis rarement joyeuse... réellement joyeuse j’entends, c’est-à-dire que j’ai des aspirations pour lesquelles j’ai bien peur qu’il n’y ai jamais de concrétisation et ce poids est lourd �� porter... Il m’entraîne vers le fond je crois, je veux dire que je suis toujours à la surface, et que je ne crois pas descendre trop bas, mais il me retient, il m’empêche de m’envoler... Donc j’écris, mais peu et je ne rentre pas dans le vif du sujet, je tourne autour du pot. J’ai honte de mes écrits aussi, ils sont anonymes et le resteront. Je ne les relis pas avant un long moment. Je ne suis pas sûre de savoir pourquoi je les publie sur internet. Je ne peux me résoudre à les garder dans un dossier sur mon ordinateur, ils sont comme une bouteille à la mer, je veux dire que je ne cherche pas à être lue par beaucoup, ni à être reconnue, mais je me dis que mes textes sont à la dérive, qui sait si quelqu’un passe par là...?
Je commence à avoir l’impression de poser beaucoup de questions dans mes textes, ce sera quelque chose qu’il me faudra vérifier à l’avenir.
En espérant des jours meilleurs dans l’avenir.
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13 pages
Jour 7 - 11 Octobre 2020, 16h
J’ai passé tout ce temps à écrire à J, 13 pages par écrit. Ecrire en noir sur blanc “paces your thoughts”, lui écrivais-je l’autre jour. Ca te force à te ralentir, faire attention à ce que tu vas écrire, et ne permet pas de rature, de rattrapage, d’édition, de changement de pensée. Tout est si brut et sort d’un coup, pur, en one shot. La seule alternative est d’arrêter la pensée et de réfléchir comment on organise la suite.
Je me sens tellement mieux. L’écrire en noir sur blanc a renforcé ma décision d’une force inouïe. J’ai verbalisé ce que je voulais, ce qu’elle devienne pour moi, ce que je veux devenir pour elle, ce que nous devons faire pour devenir meilleurs et continuer dans cette voie.
Je ne pourrais jamais m’affranchir du risque qu’elle revienne vers moi avec une décision de rupture, mais encore une fois, je ne contrôle rien, et je ne pourrais m’y confronter qu’au moment où elle m’en parlera.
Comme elle, je lui ferai parvenir mon petit cahier en temps et en heure, probablement à son retour le 16, en lui demandant de le lire quand elle pense que le moment sera le bon. De même, c’est influencer la décision mais en toute logique ; ça permet de savoir où en est l’autre et comment s’adapter de son côté. C’est graphique, c’est sexuel, c’est profond, c’est dur mais aussi facile à lire, et 100% sûr de changer sa propre vision de choses, comme elle l’a changée avec moi à l’époque.
Encore une fois, l’écriture et la lecture te force à te poser, calmement, sans précipitation, sans urgence et te force à faire attention à tous les mots, leur sens, leur poids. Tout ça raconté à l’oral aurait pris 5 minutes, mais elle n’en aurait imprimé que 10%. Autant dire inutile et une perte de salive et de temps.
Je ne sais pas ce que je vais continuer à écrire dans ce petit cahier. À l’heure actuelle il y a deux entrées, aka la première de trahison / amour / je t’ai prise pour acquise de jeudi dernier, et celle ci. On parle de 20 pages déjà écrites cependant, donc y’a déjà de quoi lire 10 bonnes minutes.
Je verrai bien ; l’écriture est organique de mon côté, quand je ne me sens pas d’écrire je n’écris pas. Quand j’ai un sujet à partager je le fais, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir abordé tout ce que je voulais sur notre couple. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’autres choses à dire. Je pense relire son petit cahier d’il y a 4 ans pour revoir comment elle avait conclu, qui je pense n’est même plus applicable à ma situation, car je me doute bien qu’à l’époque elle a juste dû me demander d’abréger ses souffrances et le flou dans lequel elle était.
Take care,
E.
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jen peux plus je sais pas ce que je fous encore là jaibtrop envie de disparaitre jai rien a faire là putain
et cest trop tout est trop jarrive plus z tout encaisser ca me rend ouf et je me sens si incapable et mauvaise et
jai plein de travail à faire des devoirs a reviser et je suis inxapable de faire quoi quz ce soit parce que cest trop jy arrive pas je suis troo vide et le vide est trop lourd
je saigne depuis un mois et ca mempeche d eme sentir bien de me sentir femme cetait le szil truc que javais quand je voulais me tuer lannee derniere cetait que vu quz javais maigri je me plaisais mais là ya plus rien je me sens pas bien et ma peau est un delire et je me sens grosse et manger me fait mal
je sizs plus ce que c est la libido et jai limpression de deranger partout tout le temps et tout le monde me deteste parcz sue je suis desagreable et je me deteste ausis et putain je suis vraiment incapable javais tellemenrbde chises àbfaiee ce soir
et je me fais mal alors que javaisbsir que je le ferais plus et ca brule sous la douche et sur le coin de lordinateur et je me sens stupide mais cest trop bon et jen veux encore
jen peux plus jai plus le gout a rien sauf à la douleur ca me gratte de ouf jjen peux plus
jme sens aprhetiquebje sais pas à qui en aprler mais jai besoin den parler alors jz suis la sur mon putain de tumblr a ecrire sans relire jarrete pas de pleurzr je vais encore fairz une crise de migraine super genial putain jen peux plus cest trop crst bcp trop et le vide constant qui massome qui mopresse qui me donne envie de vomir
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SAMEDI 21 OCTOBRE 2017
Marina Kaye en interview : “Je n'ai pas réussi à apprécier le succès”
Marina Kaye sort cette semaine son deuxième album “Explicit”, deux ans et demi après “Fearless”. Apaisée, la chanteuse se confie sur la pression, raconte sa descente aux enfers, donne son avis sur le concept de “The Voice Kids” et sur l'idée d'un duo avec Céline Dion. Interview !
En savoir plus sur http://www.chartsinfrance.net/Marina-Kaye/interview-105254.html#veZ0LT26E5IUMz0X.99 Quand on rencontre Marina Kaye pour la première fois pour une interview, on peut s'attendre à échanger avec une chanteuse un peu froide, timide ou sur la réserve. Contre toute attente, elle est en réalité loin de l'image qu'elle peut renvoyer à la télévision ou sur papier glacé. L'artiste est certes exigeante avec elle-même mais elle se livre sans fard, assume ses failles et accepte de revenir sur des moments difficiles, sans botter en touche ou se renfermer. Agréable, souriante et amicale, Marina Kaye s'ouvre ici avec authenticité, comme elle le fait sur son nouvel album “Explicit”.
Propos recueillis par Julien Gonçalves. « Je tomberai forcément, mais je me relèverai » Est-ce que tu as ressenti une pression avec ce deuxième album, après le succès du premier ? Honnêtement, j'essaie de ne pas me mettre de pression. J'essaie de me rappeler d'une chose : je me suis engagée dans la musique avec un projet à hyper long terme. Je respecte les artistes qui se disent : “Ok, tout ce que je peux faire c'est de la musique commerciale, des singles, il faut que ça marche car je ne vais pas faire ça très longtemps”. Moi je veux faire 15.000 albums, donc si le deuxième fait moins, c'est pas grave. Je suis vraiment fière de l'album, de ce que j'ai pu mettre dedans. C'est ça le principal, que je ne sois pas en train de chanter en live des chansons que je n'aime pas. Le premier a marché, je ne m'y attendais pas. Le deuxième, on ne sait pas. De toute façon, je suis déjà en studio pour faire autre chose…
Déjà ? Oui ! (Rires) J'écris tout le temps, je fais que ça. On doit sortir notre musique sous format album, mais si je pouvais, je sortirais de la musique tous les jours. Un jour, on arrivera à ça peut-être… Dans l'urbain, ils donnent sans forcément faire d'album.
Ce n'est pas un peu lourd à porter pour soi-même de se dire : “Je m'engage dans la musique à long terme” ? Des carrières de 20 ans aujourd'hui, ça devient de plus en plus rare… Je sais que le chemin est hyper compliqué. Et on ne peut s'en rendre compte que quand on est dedans. On ne se rend pas compte à quel point c'est compliqué. Mais s'il y a une chose que j'ai apprise dans ce métier, c'est que tout et n'importe quoi arrive. Certains artiste bident sur trois albums et reviennent en force avec le quatrième. Le seul truc que tu peux prévoir c'est quel sera ton single. Le reste… On oublie trop souvent que ce sont les gens qui décident. « Ça va mieux donc ça se ressent » C'est vrai… C'est ça le problème dans les projets marketés… Ils essaient de faire de la science autour des sentiments dans une chanson. Ce n'est pas possible. D'une chanson à l'autre, ils passent d'aimer à haïr quelqu'un. Donc il y a moyen de tout. Je tomberai forcément, mais je me relèverai. Les plus beaux destins ont souvent eu de grosses embûches sur leur passage.
On a toujours moins de temps quand on fait un deuxième album alors que sur le premier, généralement, on met tout dedans. Il a été évident ce passage-là pour toi ? En tournée, je n'étais pas en studio du tout. Après les festivals en septembre 2016, j'étais pas du tout prête à me remettre sur un deuxième album. J'étais sonnée par tout ce qu'il s'est passé mais j'allais quand même en studio. J'ai booké une semaine de studio à Londres et j'ai écrit “Something” et “Little Girl”. Quoi qu'il arrive, il faut rester flex, aller plusieurs fois en studio, essayer. J'écris depuis que j'ai 14 ans et demi donc j'en ai pioché dans les anciennes comme “My Escape” ou “Miracle” avec LP qui date de 2015, et j'en ai fait des nouvelles. « Le succès n'amène pas le bonheur » On ressent tout de suite que cet album “Explicit” est moins sombre musicalement que le premier, plus radiophonique. Tu le ressens comme ça ? Radiophonique, je ne sais pas… C'est plus enjoué oui, ça c'est clair. J'ai toujours une crainte quand j'écris une chanson positive c'est qu'elle sonne cheesy, un peu niaise. Donc ça valait le coup. Les chansons happy sont à la fin, ce n'est pas pour rien. Je voulais que les gens comprennent le cheminement.
Tu avais envie de changer cette image de fille un peu austère ? Là, c'est vrai que je regarde l'objectif sur la pochette et je suis à poil ! (Rires)
Oui, même dans les clips, il y a une évolution dans l'image. C'est une démarche personnelle, mais aussi de maison de disques j'imagine… Sache honnêtement que ce n'est pas du tout la maison de disques. Je suis allée vers eux en disant : “Les gars, je me sens mieux et je veux que le gens le sachent”. Ils ont trouvé ça cool, de pouvoir faire des promos un peu plus sympas, des trucs ouverts où je m'amuse. C'est eux qui marchaient un peu à tâtons avec moi. J'étais un peu mal, je disais non, je ne voulais pas… Là, ça va mieux donc ça se ressent. image: http://www.chartsinfrance.net/style/commun/puces/6.gif Ecoutez “Something”, le nouveau single de Marina Kaye :
Si musicalement, c'est plus lumineux, les textes restent torturés, assez sombres. Est-ce que la célébrité t’a aidé à guérir certaines blessures? Ouh la non ! Ça ne guérit vraiment rien. On croit que ça peut guérir des choses, mais pas du tout. Ça nous met le miroir sous le nez, ça nous rappelle qui on est, d'où on vient, qui nous a fait quoi… C'est très insidieux. Là encore, il faut le vivre pour le croire. On croit que le succès, être numéro un, chanter devant 20.000 personnes, fait qu'on va se sentir heureux, mais c'est faux. Ce n'est pas comme ça que vient le bonheur. C'est un bonheur de s'épanouir professionnellement. Mais il faut, parallèlement, avoir une paix intérieure. Le succès ne l'amène pas. « Je n'ai pas réussi à apprécier le succès » Ecrire ça n'aide pas ? J'écris des chansons pour m'exorciser, pas pour me rendre plus heureuse. Je n'espère pas de mes chansons qu'elles me rendent heureuses, j'espère qu'elles me libèrent un peu.
Et c'est le cas ? Elles libèrent un peu sur le moment, elles libèrent sur scène. Mais dans ma vie de tous les jours, je dois grandir, faire face à plein de choses… Plus on grandit, plus on évolue dans le métier, plus tout arrive. C'est la vie.
Dans “Something”, tu évoques le vide ressenti après ta tournée, qui a été une période difficile. Que s'est -il passé ? J'ai vécu deux années très intenses, à faire du live, de la promo, à chanter, à chanter, à parler, parler… Mais à un moment donné, je ne me rendais même plus compte. Je n'ai pas réussi à apprécier que “Homeless” a marché, que l'album a eu du succès. Tout m'est passé sous le nez. C'est allé très vite, je n'ai pas compris ce qu'il se passait. J'avais la tête dans le guidon, j'étais obnubilée par l'idée de continuer, je ne me rendais compte de rien. A la fin de la tournée, je me suis dit : “Oh merde, il s'est passé tout ça et je ne sais même pas si ça va m'arriver encore un jour”. Et puis je me suis rendue compte que je n'avais pas fait ma crise d'adolescence ! Et là, la cata ! (Rires) « Je vivais comme un robot » C'est à dire ? Entre septembre et décembre, j'ai fait l'expérience de tout ce que je pouvais pour essayer de me faire ressentir quelque chose car je me sentais vide comme jamais à l'intérieur. J'étais insensible à tout, je ne pleurais jamais. Je vivais comme un robot. J'essayais tout et n'importe quoi pour ressentir des sensations.
Et ça ne te fait pas peur pour la suite ce genre de réactions ? Ça ne m'a fait pas peur honnêtement. Et ça ne me fait pas peur aujourd'hui non plus parce que j'ai eu cette phase où j'ai pété un câble, et j'en aurai sûrement d'autres. Ce ne sera pas la seule dans ma vie où j'aurai envie d'envoyer chier tout le monde. Mais c'est aussi la manière dont j'aime vivre ma vie. Je ne pourrais pas vivre une vie monotone, me lever, faire ci et ça et aller me coucher. J'aime exacerber mes sens, j'aime ressentir des choses violemment. J'aime vraiment quand les choses sont immenses et violentes. Je grossis tout. Je suis hyper théâtrale comme personne, on ne dirait pas… Un petit grain de sable et je t'en fais une montagne pas possible. Je me plains de tout ce qui m'arrive de chiant mais je me sens chanceuse d'un côté que ça m'arrive car je suis face à des sentiments hyper forts et j'en fais de la musique.
Forcément, devenir célèbre entraîne des critiques. On a souvent dit que tu étais froide. Tu as eu envie de régler tes comptes en chanson ? (Rires) Ça m'est passé par l'esprit mais ce n'était pas ma priorité sur cet album. Une fois dans un train je me rappelle avoir eu cette pensée pour expliquer que je suis humaine, que c'est difficile d'être devant les caméras et que je dois assurer une vie que beaucoup n'oseraient pas assurer. Mais c'est un problème qui ne changera pas en fait, donc ce n'est pas une priorité. Les gens continuent de penser que c'est simple la vie d'artiste, que c'est que des paillettes, que c'est que drôle… Oui on a un métier génial, je sais que les gens ont des métiers beaucoup plus compliqués mais on a beaucoup de responsabilités et il faut avoir une peau épaisse. image: http://www.chartsinfrance.net/style/commun/puces/6.gif Regardez le clip “On My Own” de Marina Kaye :
Tu es control freak dans ta musique ? Complètement ! J'essaie de tout contrôler. Je pète des câbles en studio. (Rires) Je suis un enfer. Je fais de l'eczéma en studio.
Ça a l'air sympa de travailler avec toi ! Ce n'est pas du tout drôle de travailler avec moi. Vraiment, ce n'est pas drôle. J'ai toujours travaillé avec des Américains, des Anglais, des Suédois qui ont la même éthique que moi. On arrive au studio à 9 heures du mat’, on commence à chanter à 9h01, et c'est toute la journée et c'est comme ça. Si on ne doit pas manger, on ne mange pas. C'est comme ça, on bosse, jusqu'à pas d'heure. Si on doit finir à 6 heures du mat, ce sera jusqu'à 6 heures. En travaillant en France, j'ai travaillé avec des gens que j'ai énervés car j'avais cette manière de travailler. Ils avaient d'autres priorités dans leur vie, ils arrivaient tard au studio, ils prenaient des pauses. Ça m'énervait énormément, ça me rendait folle. Je pétais un câble. « Le clash avec mon père, c'était horrible » A ce point ? J'ai besoin que ce soit parfait. C'est vrai que c'est pas marrant de travailler avec moi. Quand je quitte le studio et que je laisse une démo, je vais te harceler, je vais t'envoyer 15.000 emails, 15.000 messages, je vais t'appeler toutes les cinq minutes pour que tu me renvoies… Je n'arrête pas. Il faut avoir envie de s'engager avec moi pour faire un album !
Parfois, on ne peut pas tout contrôler… Dans ta première interview pour Pure Charts, tu disais ne pas vouloir devenir une fille à frasque : “Je n'étale pas ma vie. Je n'étale pas mes soucis. Je ne veux pas être celle dont on parle dans les "Voici” et compagnie (…) Il y a différents styles de carrière. La mienne je veux qu'elle soit propre". Une querelle familiale a éclaté entre toi et ton père sur les réseaux sociaux. Comment tu as vécu cette période ? C'était vraiment difficile. Pour moi, c'est tellement important que la seule chose dont les gens se souviennent à mon sujet c'est que je suis un chanteuse. Sur le moment, je n'étais pas bien, j'étais paniquée. C'était hors de contrôle pour moi. Je me disais : “C'est horrible, tout le monde souffre, c'est compliqué. Les gens ne connaissent pas l'histoire mais s'en mêlent quand même”. C'est horrible de voir que tu perds ta vie d'entre tes mains comme ça d'un coup. Mais voilà c'est ça aussi d'être connu… Tout le monde aura son avis, si il y a un petit truc fuite, il y en a qui vont sauter dessus.
Tu étais préparée à ça ? Je n'étais pas préparée à ce point-là. Je ne m'attendais pas à ça ça arrive. Je ne veux vraiment plus jamais que ça arrive. Mais si ça arrive à nouveau, cette fois, je sais que je suis blindée. Je me dirai : “Ce n'est pas grave”. Il y a eu des gros scandales dans le monde, regarde Britney quand elle s'est rasée la tête. Tout le monde est toujours est passé à autre chose… Tout le monde a ses problèmes, une réputation… Il faut juste se rappeler que c'est une passade. Maintenant quand j'y pense, je me dis que c'est un moment qui m'a échappé, c'était hyper compliqué, mais si ça se reproduit, je sais que ça va être dur pendant un mois mais après tout le monde va passer à autre chose. « Je ne veux vraiment pas faire de la variété » Pour la première fois, tu chantes en français sur “Vivre” ou “Merci quand même”, ce qui n'était pas forcément une évidence pour toi. On t'en parlait beaucoup… Quel a été le déclic ? Evidemment, on m'en a tellement parlé que je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Je ne disais rien car je ne voulais pas créer d'attente ou de déception au cas où, mais de mon côté je commençais à écrire, à réfléchir. Il se trouve que deux titres sont sortis du lot : “Merci quand même” et “Vivre”. Je trouvais qu'ils avaient une identité, que les paroles voulaient dire quelque chose. J'avais très peur car c'est difficile en français d'écrire une chanson qui veut dire quelque chose, qui a une vraie âme et qui surtout ne part pas dans la variété.
Pourquoi ? Je ne voulais vraiment pas faire de la variété. J'ai du respect pour les gens qui en font, mais moi je crois que ça ne m'irait pas du tout. Je voulais qu'il n'y ait pas de dépaysement entre “On My Own” et “Vivre”, qu'il n'y ait pas de problème. Evidemment, j'ai voulu donner ça aux gens qui voulaient m'entendre en français mais surtout moi j'étais prête à le faire, et c'est le plus important. « Coach dans “The Voice Kids” ? Je n'aimerais pas » Tu parles de “Vivre”, ton deuxième duo avec Soprano. C'était une évidence ? J'avais pas le moindre doute que s'il y avait un duo sur l'album, ce serait avec Soprano. Je sais d'où je viens, j'essaie de ne pas oublier ce qu'on m'a donné. “Mon Everest” a été une chanson très importante dans ma carrière. Soprano c'est quelqu'un que j'apprécie énormément. Sa confiance est primordiale pour moi. Je ne me suis pas forcée, j'ai écrit “Vivre” et je me suis dit “Le pont ce n'est pas moi, il faut que ce soit Soprano”. Je lui ai envoyé, ça lui a plu et on a fait le truc. C'est venu hyper naturellement.
Tu as des rêves de collaboration ? Honnêtement, je ne sais pas… Il y a des mariages qui fonctionnent vraiment bien. Mais si on m'avait dit Soprano un an avant, j'aurais dit : “Hein ?”. (Rires) Donc, je n'en ai pas la moindre idée.
Comme Soprano, est-ce que tu pourrais devenir coach dans “The Voice Kids” ? Ça t'irait bien, tu sembles avoir la douceur et l'exigence… (Rires) C'est vrai ? Oui mais tu vois je n'aimerais pas faire de la peine à un enfant. Je trouve que c'est très très difficile parce que les coachs sont dans une position où ils doivent vraiment marcher sur des oeufs. Non seulement ils ont un enfant en face mais ils ont le public qui regarde et qui peut se dire : “Ah c'est vraiment rude !”. Parce que clairement, il y a des enfants où tu dois leur dire que ce n'est pas fait pour eux. Mais tu ne peux pas faire ça, c'est trop dur ! “The Voice” adulte encore ça passe mais “The Voice Kids”, je trouve que c'est un concept qui est hard quand même. Les enfants, ils ont quand même une certaine pression. Et puis, après ça, s'ils gagnent l'émission et qu'il ne se passe rien derrière, franchement c'est dur.
Tu as cette expérience toi d'avoir participé à un talent show avec “La France a un Incroyable Talent” et ça s'est bien passé, non ? Je sais ce que c'est de faire une émission à 13 ans. Je me suis fait mettre quelques bâtons dans les roues. C'est difficile, quoi qu'on dise tu es un peu larguée quand tu as fini l'émission. C'est gros. Quand tu la gagnes, tu dois subir tout ce qu'il y a autour, les gens qui ne sont pas d'accord et qui ne se gênent pas de le dire. Pour un enfant, c'est très difficile. « J'admire énormément Céline Dion » On retrouve la reprise de “Vole” de Céline Dion sur ton album. Tu l'avais déjà chantée en prime sur TF1. Pourquoi avoir intégré ce titre ? Cette chanson a une histoire pour moi. J'ai commencé à la chanter pour ma tante qui est décédée en mars 2011. J'ai toujours dit à ma mère : “Si un jour, je chante en français, ce sera "Vole” !“. Quand on m'a invité à la soirée en hommage à Grégory Lemarchal, on m'a proposé des chansons en anglais mais je voulais chanter en français. Je voulais que ça reste secret, je voulais donner cette surprise aux gens. Je savais que ce serait une soirée pleine d'émotions pour moi. Je ne m'attendais pas à un retour tellement fort… Je me suis dit que ce serait bien de la mettre sur l'album.
Céline Dion, c'est un modèle ? Tu étais fan quand tu étais plus jeune ? Je ne vais pas dire que j'étais fan, mais évidemment c'est une chanteuse que j'admire énormément. C'est quelqu'un qui est juste admirable. Rester aussi longtemps dans ce métier, qui est quand même bien compliqué et bourré de gens pas sympas du tout, et rester aussi gentille, c'est un miracle ! J'ai une admiration sans faille pour elle. Tout ce qu'elle a eu, elle l'a mérité.
Tu pourrais enregistrer un duo avec Céline Dion ? Est-ce que tu peux même l'imaginer ? Non je ne l'imagine pas. (Rires) Avec Soprano, ça l'a fait car on n'est pas du même monde. Parfois, il vaut mieux séparer les mondes, il vaut mieux que j'aille faire ça avec un un mec qui fait de la funk plutôt qu'avec quelqu'un qui est sur le même créneau que moi.
Et comme elle, tu pourrais faire l'Eurovision ? Non… (Sourire)
On t'a approchée ? Oui… Mais honnêtement, je…
Céline Dion, ça lui a réussi ! Oui, ça lui a servi mais dans une autre époque. Aujourd'hui, l'Eurovision c'est un concours qui peut servir ou bien desservir. Alors qu'à l'époque, j'ai l'impression que ça pouvait bien servir ou rien. Là, j'ai l'impression que c'est tout ou rien. Et puis je ne me sentirais pas de partir dans un truc comme ça.
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Le Vilain Petit Canard
Ecrire. J’écris pour oublier tous mes songes et pour ne pas ressembler à ce que je ne suis pas. Je suis entière, et je ne vais pas m’excuser de l’être. Solitaire, je garde la totalité de mes pensées dans une armoire fermée à clef. Malgré ce, quelques-unes d’entre elles s’échappent durant des discussions. Alors cela fait de moi le vilain petit canard qui pense qu’on l’exclue et qu’on préfère sa fratrie. Mais le problème avec ce canard, c’est qu’il a du mal à s’exprimer, notamment lorsqu’il s’agit de ses émotions les plus profondes. Il a pour habitude d’observer la vie et d’être passif au reste. Il est si simple qu’on pourrait croire que c’est quelqu’un de lent, sans intérêt et inutile. Mais, lorsque ce dernier se retrouve en compagnie de ses amis, il s’illustre comme une personne différente. Il ne joue pas un rôle avec sa famille, ni même avec ses amis. Le simple fait de se retrouver avec des gens qui ne le juge pas lui fait se sentir mieux. De ce fait, il peut réellement montrer qui il est, montrer la meilleure partie de lui-même. C’est alors qu’on s’aperçoit qu’il ne décroche jamais son sourire et qu’il est toujours accompagné de blagues quelques peu beaufs. Néanmoins, c’est avant tout un personnage qui aime la vie comme elle se présente dans ce cas-là. Il ne se sent pas jugé, se sent aimé et à sa place.
Mais lorsqu’il est l’heure de retourner auprès de sa famille, il entre dans la partie la moins valorisante de sa personnalité. Il a instinctivement cette sensation étrange, le sentiment puissant de ne pas être à sa place. Il est né dans cette famille et pourtant, il sent que ce n’est pas ce qui lui correspond. Il est persuadé qu’il n’a pas besoin de s’entourer d’individus qui le juge et le moralise. Alors dans ce foyer, ce qui lui permet d’y échapper est une de ses multiples passions. Cette dernière correspondrait sûrement à la voie que prendra sa vie professionnelle. Il a toujours aimé les langues, mais n’a jamais osé opter pour ce domaine. Mais il l’a fait. Après de nombreux échecs il s’est décidé à changer de vie, de faire quelque chose pour lui et lui seul. Quelque chose qui donnerait un minimum de sens à sa vie. C’est alors qu’il prit les devants, et réussit à choisir le chemin qui lui semblait le plus approprié. Il ne sait pas si ce chemin est le bon, personne ne le sait. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il fait ça pour lui. Pourtant, sa famille, qui n’a par ailleurs pas évoqué le moindre mot à ce sujet, lui dit ses mots « Prouve-nous que tu peux réussir ».
Prouver ? Qu’ai-je à prouver, si ce n’est ma personnalité que vous n’avez jamais apprécié. J’ai choisi cette filière pour moi. Je choisis de travailler ou non tel ou tel jour. Je choisis tout ça pour moi. Le résultat, qu’il soit bon ou non, ne reviendra qu’à moi. Si j’échoue encore, ce sera de ma faute. Si je réussis en revanche…ce sera seulement grâce à moi aussi. Je ne leur adresserai pas un seul mot de remerciement, puisque je le fais pour moi.
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