#incommunicabilité
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hcdahlem · 9 months ago
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Sur les roses
Luc Blanvillain nous revient avec une nouvelle tragi-comédie dont il a le secret. Cette fois, il nous raconte la quête amoureuse d'un bibliothécaire pour l'une de ses habituées. Une stratégie de conquête tout en douceur, qui va pourtant virer au drame.
    En deux mots Un bibliothécaire amoureux de l’une de ses fidèles clientes. Cette dernière peinant à oublier son premier amour. Et un voisin, amateur de roses qui payer cher sa passion. Voilà les ingrédients de cette tragi-comédie sur fond de crise des générations. Ma note ★★★★ (j’ai adoré) Ma chronique L’amour, les livres et les roses Luc Blanvillain nous revient avec une nouvelle…
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cacommencecafinit · 1 year ago
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C'est l'histoire d'une incommunicabilité aux niveaux intime, professionnel et politique. Ça commence assis à table avec sa daronne qui ressasse de vieux souvenirs. Ça finit allongé dans la grange avec sa meuf qui ne dit plus rien.
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cheminer-poesie-cressant · 5 years ago
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bonheur indicible de voir résonner chez l’autre ses propres émotions, celles qui nous traversent le coeur secret, celles que l’on croyait incommunicables le coeur serré et qui à cet instant semble être son regard, ses mots, son visage, sans aucune contradiction, sans aucun décalage, en correspondance parfaite ; un instant simplement serein où la solitude ne veut plus rien dire
© Pierre Cressant
(lundi 15 octobre 2012)
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scriabinomania · 5 years ago
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Marguerite Duras - Le Vice-consul
« On dit :
— Saviez-vous que les lépreux éclatent sous les coups comme sacs de poussière ?
— Sans crier ? Sans douleur peut-être ? Peut-être même avec un grand soulagement ? un indicible soulagement ? » (p. 109)
*
« Pourquoi me parlez-vous de la lèpre ?
— Parce que j'ai l'impression que si j'essayais de vous dire ce que j'aimerais arriver à vous dire, tout s'en irait en poussière... — il tremble —, les mots pour vous dire, à vous, les mots... de moi... pour vous dire à vous, ils n'existent pas. Je me tromperais, j'emploierais ceux... pour dire autre chose... une chose arrivée à un autre... » (p. 121)
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already-14 · 3 years ago
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Alain O'Reilly
@AlainReilly
L'ORIGINE DU MAL
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heidi-varin · 5 years ago
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_oh, j'te parle! _ben quoi? #compliqué#c'estpasgagné#cavaetredifficile#incommunicabilité#dire#entendre#dessin _Hallo,ich red mit dir! _Na was denn? #kompliziert#kommunikation#sagen#hoeren https://www.instagram.com/p/B4RxC_FCgSX/?igshid=1est56dqelmm
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oviri7 · 2 years ago
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« Je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en plus, on en vient à confondre le racisme et des attitudes normales, légitimes même, en tout cas inévitables. Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères intellectuels et moraux attribués à un ensemble d’individus l’effet nécessaire d’un commun patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou imputer automatiquement au même préjugé l’attitude d’individus ou de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou totalement insensibles à d’autres valeurs. Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre et de la penser au-dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette incommunicabilité relative peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. Si comme je l’ai écrit ailleurs, il existe entre les sociétés humaines un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent non plus descendre sans danger, on doit reconnaître que cette diversité résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi : elles ne s’ignorent pas, s’empruntent à l’occasion, mais pour ne pas périr, il faut que, sous d’autres rapports persiste entre elles une certaine imperméabilité. »
Claude Lévi-Strauss
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pauline-lewis · 4 years ago
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Because that is your person in this life
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Hier, j'ai revu Frances Ha. En lançant le film, j'ai vu la date de sortie, "2013", et j'ai vraiment eu du mal à y croire. Huit années. Je me vois encore sortir de l'avant-première au Champs-Élysées Film Festival et pleurer sur le quai du RER à Charles de Gaulle Étoile. À l'époque je travaillais en contrat précaire dans une grande rédaction et ce film avait touché une corde très sensible : celle de mon impression d'être perdue, de ne pas être assez avancée dans ma vie, cette crise des 27 ans qui m’avait frappée sans prévenir. J'en avais parlé à Greta Gerwig en interview tandis qu'elle était couchée sur un canapé, ses Louboutin posées négligemment par terre. (j'étais nettement moins distinguée)
J'avais donc un peu peur en lançant ce film qui avait marqué un moment si précis et particulier de mon existence. Et puis, je me suis retrouvée à l'aimer comme au premier jour, chaque image m'a fait ressentir la texture et le poids de ces huit années. Et ce n’était pas si triste. J'ai eu de nouveau les larmes aux yeux quand Frances dit "I'm so embarrassed, I'm not a real person yet", qu'elle raconte cette vie parallèle que nous développons avec les personnes que nous aimons. J'y ai trouvé l'écho de ce que j'étais et la certitude de ce qui avait changé. Je crois que j'ai trouvé ce même équilibre que Frances, j'ai lâché l'ambition pour quelque chose de plus petit mais qui me ressemble plus. Je n'interviewe plus d'actrices sublimes en Louboutin mais je fais d'autres choses.
Et puis il y a tout ce qui reste, la joie de voir quelqu'un danser dans la rue sur le Modern Love de David Bowie, le sourire de Greta Gerwig qui me bouleverse, ce sentiment d'être une personne sculptée à même le malaise qui me fait rire aujourd'hui (et que j'accepte). Les références musicales et cinématographiques. Les silences et les clins d’œil à Proust.
Et surtout la beauté de connaître cette chose précieuse : d’avoir une amie qui me dit souvent "I love you, I really do", qui sait aussi raconter l'histoire de ce qu'elle pense que j'accomplirai. C'est déjà en soi une immense victoire que je chérissais il y a huit ans et que je chéris encore plus aujourd'hui parce que je sais que c’est ce qu’il reste quand on a passé les événements au tamis du quotidien et des années.
and you look across the room and catch each other's eyes... but - but not because you're possessive, or it's precisely sexual... but because... that is your person in this life. And it's funny and sad, but only because this life will end, and it's this secret world that exists right there in public, unnoticed, that no one else knows about.
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Girlfriends de Claudia Weill (1978)
Petite thématique amitié avec le Girlfriends de Claudia Weill (écrit par Vicki Polon) que j’ai découvert cette semaine. Quand j’y pense Frances Ha lui emprunte beaucoup. Les deux films partent des amitiés féminines pour réfléchir à la place des femmes dans le monde, à ce que la société patriarcale attend de nous et à l’ambition artistique vs la vie “rangée”.
Girlfriends raconte, comme Frances Ha, une amitié qui se délite. Deux femmes qui pensaient qu’elles allaient vivre leurs vies en parallèle et qui se retrouvent à avoir deux expériences très différentes de l’existence. Susan (qui est officiellement mon nouveau personnage de fiction pref, quel charisme incroyable) est photographe et elle s’apprête à emménager en colloc avec son amie Anne. Sauf qu’Anne lui annonce qu’elle laisse tomber ce projet pour se marier et s’installer avec son compagnon.
Deux itinéraires complètement différents se dessinent à partir de ce moment tandis qu’elles essaient de réparer cette incommunicabilité qui s’est installée entre elles. Tout comme dans Frances Ha, j’aime particulièrement les scènes d’intimité entre les deux femmes qui dessinent, je trouve, un autre cinéma parallèle. Anne qui joue du piano pendant que Susan écoute, les confidences et les silences qui disent long, les conversations qui durent.
J’ai surtout aimé la longue réflexion sur l’ambition artistique, sur ce qu’elle coûte à Susan (financièrement et mentalement). C’est un film assez mélancolique, sur ce que les femmes sont forcées d’abandonner pour choisir un chemin ou un autre. Je crois que j’aurais pu regarder Susan parler et être elle-même pendant des heures et des heures.
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Résine d’Elodie Shanta (éditions La Ville Brûle)
En ce début d’année il ne s’est pas passé grand chose de fun mais dans mon top 2 il y a vraiment 1) commander de la laine à chaussettes et 2) lire Résine d’Elodie Shanta.
J’aurais du mal à exprimer (même si bon techniquement c’est mon travail) avec des mots à quel point cette petite BD m’a à la fois enchantée et vraiment amusée. Je l’ai lue un soir vraiment morne et je me suis retrouvée à rire à gorge déployée et à prendre des photos de tous les petits détails drôles qui se cachent à chaque page.
Résine raconte l’histoire d’une sorcière et de son compagnon Claudin qui débarquent dans le village de Floriboule. Comme elle a été chassée de son précédent lieu de résidence, Résine se dit qu’il serait peut-être de bon ton de faire profil bas et de cacher à tout le monde qu’elle est une sorcière.
Sauf que Résine est une sorcière au grand cœur, qui multiplie les pains et l’argent, trouve que travailler est une perte de temps, et qui va plus ou moins se griller en mettant en péril l’obscurantisme et l’ordre capitaliste et patriarcal qui règne à Floriboule. De ce décalage entre les couleurs joyeuses et le style tout en rondeurs d’Elodie Shanta, et le message anticapitaliste et féministe, naît une vraie jubilation.
Vous me direz peut-être qu’on en a marre des sorcières mais croyez-moi quand je vous dis que Résine est tout bonnement irrésistible. Et si je vous dis qu’on y croire aussi des sorcières lesbiennes, un lutin avec un grand cœur qui fait la tête en permanence (il m’a fait penser à mon personnage de fiction préféré, Archimède dans Merlin l’enchanteur) et des punchline vraiment hilarantes, j’espère que vous serez conquis·es !
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(Vraiment mon nouveau héros)
Division Avenue de Goldie Goldbloom (ed. Christian Bourgois, trad de l’anglais par Éric Chédaille)
Je suis très triste de ne pas avoir lu ce livre à temps pour ma sélection de rentrée, mais je me suis rattrapée en lisant ce beau roman en janvier et je n’ai pas regretté.
Goldie Goldbloom raconte l’histoire de Surie Eckstein, une femme qui vit au sein du quartier juif orthodoxe de New York. L’autrice elle-même est membre de la communauté juive hassidique. Surie, donc, a déjà dix enfants et plusieurs petits-enfants. Ses règles s’étant arrêtées, elle pense être ménopausée. Mais voilà qu’elle va tomber enceinte. Cette nouvelle la perturbe profondément et change son rapport à son corps, à sa famille, à sa communauté. Alors qu’elle cache son état à ses proches, elle comment à aider la sage-femme de l’hôpital et elle se remémore la disparition de l’un de ses fils, mort du sida après avoir été mis au ban de la communauté. 
Le roman m’a forcément fait penser à la série Unorthodox mais je trouve qu’il évite beaucoup des raccourcis que cette dernière prenait. J’ai eu l’impression de pénétrer vraiment dans cette communauté et de voir comment la frustration pouvait parfois cohabiter avec l’amour, j’ai été vraiment embarquée par ce personnage et par sa vie complexe. Sans jamais porter de jugement. J’ai simplement partagé la vie de cette héroïne pendant quelques jours. Je pense souvent à la phrase de Fa��za Guène qui disait dans une interview à Mediapart : “J’aime bien lire ce qui me manque.”
Et j’ai vraiment eu cette impression de lire l’histoire de ces femmes dont on raconte rarement le destin. D’entrer dans le vécu de Surie avec de l’humour et surtout avec ces nuances qui font le sel de l’expérience humaine. Ce n’est pas du tout un roman “choc” sur une communauté religieuse mais vraiment un récit qui fait cohabiter l’empathie, la religion, la science et l’expérience d’une femme avec beaucoup de talent.
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mrlafont · 4 years ago
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Se rappeler de ne dépenser son énergie que pour l’essentiel. Regarde autour de toi : qui vit pour l’essentiel ? La médiocrité des préoccupations personnelles des hommes est terrifiante : n’essaye même pas de les sauver. Tant que tu peux évite-les. Ce qui est vrai est simple. La vie est pratique. Il faut savoir vivre pratiquement. Essaye de vivre en dehors de toute tendance intellectuelle. Ferme les yeux sur cette époque tarée. Retrouve une pensée simple, épurée. L’homme s’est perdu dans la complexité de sa pensée, il a déroulé ses réflexions en perdant de vue l’essentiel. Depuis, il n’y a que des dialogues de sourds. Il n’y a plus d’unité collective dans la pensée et dans la manière de vivre, plus d’identité collective commune du langage et des concepts, d’où résulte cette incommunicabilité. Il faudrait reprendre depuis le début : mais le monde ne le veut pas. Quand le langage perd sa force intellectuellement persuasive, il devient accessoire, pur propagande. D’ailleurs il n’y a qu’à regarder, on ne parle plus, on propagande. Les mots ont perdu tout leur fond logique, ils ont désormais autant de significations qu’il y a de groupes, d’individus. Tout est donc foncièrement mal dit et mal compris. On ne communique plus qu’à coup de scandales, incapables sommes-nous d’établir un véritable dialogue. On ne parle plus, on ne fait qu’essayer. C’est je crois l’abondance d’images qui a tué le langage, qui l’a remplacé. Nous avons perdus le commun, l’identité commune, sans laquelle un peuple n’est pas un peuple, sans laquelle on ne peut s’entendre. Pas étonnant qu’on se sente seul dès qu’on devient simple. C’est que tous sont devenus des déroulements affreux et absurdes de complexités.
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d1kiz · 5 years ago
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Sale invention que la vie, décidément, nous sommes tous dans un désert, personne ne comprend personne.
Guy de Maupassant (Chroniques, 1881)
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happyhologrammiracle · 7 years ago
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Faction du muet, René Char
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hcdahlem · 1 year ago
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Tout s'écoule
Dans son premier roman, Antoine Vigne raconte la vie de Gilles, pilote d'avion, qui atterrit à Détroit. Cette ville décadente, dans laquelle il déambule avec son Luc, son nouvel amant, est à l'image de sa vie.
  En lice pour le Prix du premier roman 2023 En deux mots Gilles, pilote de ligne, part pour quelques jours à Detroit. Il retrouve la ville qu’il a connu au temps de sa splendeur et qui se bat désormais pour ne pas mourir. Une ville qu’il va parcourir avec Luc, son nouvel amant, dans un temps hors du temps. Une parenthèse désenchantée. Ma note ★★★ (bien aimé) Ma chronique «Detroit est comme un…
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juvancy · 6 years ago
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“incommunicabilité” / sculpture / juvancy / 2018
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cheminer-poesie-cressant · 6 years ago
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(petite scène de la ville quotidienne, III, la valeur des gestes)
fait signe à mon voisin de la main pour m'excuser de lui avoir marché sur le pied, mes mots qui, dans l'excès de bruit de la musique enregistrée, n'auraient pas été audibles ; je ne savais pas alors que c'était pourtant la seule possibilité de communiquer avec lui, sa surdité qui dans ce bar était aussi la mienne et que mon geste pour lui était comme une belle expression qui s'était établie dans un silence, dans son silence, baignée dans la douce lumière tamisée du lieu ; les mots qu'il ne pouvait entendre, son regard si profond, si intense, qui s'expliquait ainsi, un regard en guise de parole, de réponse, son regard qui était un moyen d'expression à part entière ; sous l'emprise de la musique des bars, les sourds ont cet avantage sur nous de pouvoir mieux communiquer, leurs signes qui s'épanouissent alors pleinement parmi nos mots qui eux peinent à atteindre leur but
© Pierre Cressant
(jeudi 16 décembre 2010)
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oviri7 · 5 years ago
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« Je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en plus, on en vient à confondre le racisme défini au sens strict et des attitudes normales, légitimes même, et en tout cas inévitables.
Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères intellectuels et moraux attribués à un ensemble d’individus, de quelque façon qu’on le définisse, l’effet nécessaire d’un commun patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou imputer automatiquement au même préjugé l’attitude d’individus ou de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou totalement insensibles à d’autres valeurs.
Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre et de penser au-dessus de toutes les autres, et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché.
Cette incommunicabilité relative n’autorise certes pas à opprimer ou détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement.
Si comme je l’ai écrit ailleurs, il existe entre les sociétés humaines un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent non plus descendre sans danger, on doit reconnaître que cette diversité résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi ; elle ne s’ignorent pas, s’empruntent à l’occasion, mais, pour ne pas périr, il faut que, sous d’autres rapports, persiste entre elles une certaine imperméabilité. »
« […] rien ne compromet davantage, n’affaiblit de l’intérieur, et n’affadit la lutte contre le racisme que cette façon de mettre le terme, si j’ose dire, à toutes les sauces, en confondant une théorie fausse, mais explicite, avec des inclinations et des attitudes communes dont il serait illusoire d’imaginer que l’humanité puisse un jour s’affranchir ni même qu’il faille le lui souhaiter […] »
« […] parce que ces inclinations et ces attitudes sont, en quelque sorte, consubstantielles à notre espèce, nous n’avons pas le droit de nous dissimuler qu’elles jouent un rôle dans l’histoire : toujours inévitables, souvent fécondes, et en même temps grosses de dangers quand elles s’exacerbent. J’invitais donc les lecteurs à douter avec sagesse, avec mélancolie s’ils voulaient, de l’avènement d’un monde où les cultures, saisies d’une passion réciproque, n’aspiraient plus qu’à se célébrer mutuellement, dans une confusion où chacune perdrait l’attrait qu’elle pouvait avoir pour les autres et ses propres raisons d’exister. […] il ne suffit pas de se gargariser année après année de bonnes paroles pour réussir à changer les hommes, […] en s’imaginant qu’on peut surmonter par des mots bien intentionnés des propositions antinomiques comme celles visant à “concilier la fidélité à soi et l’ouverture aux autres” ou à favoriser simultanément “l’affirmation créatrice de chaque identité et le rapprochement entre toutes les cultures”. »
Claude Lévi-Strauss - Le regard éloigné
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auxbellesillustrationsfr · 5 years ago
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1 million € d’aide aux auteurs : la SGDL veut “permettre à tous d’en bénéficier”
Situation insolite : début mars, le président de la Société des Gens de Lettres était remplacé, après neuf mois d’activité – en cause, un individualisme peu à l’écoute. Le Comité choisissait alors de le remplacer, sans apporter plus de précisions. Dans un entretien à ActuaLitté, les membres expliquent finalement ce choix, et détaillent le positionnement de l’association. 
Christophe Hardy, élu président pour assurer l’intérim de la SGDL nous répond. 
  ActuaLitté : Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne le Comité de la SGDL ? 
Christophe Hardy : Comme ses statuts, disponibles sur notre site, l’indiquent. Le comité de la SGDL (association reconnue d’utilité publique depuis 1891) est constitué d’auteurs élus pour 6 ans par les adhérents de l’association (au nombre de 6000). Il se compose de 24 personnes et se réunit physiquement au moins 4 fois par an. Il décide des grandes orientations politiques et stratégiques de la SGDL.
Il peut être consulté à tout moment par voie numérique. Pour l’administration et la gestion courante, il délègue son autorité à un bureau de 8 de ses membres (tous bénévoles à l’exception du président et du secrétaire général qui perçoivent un défraiement) se réunissant chaque mois. 
Récemment, le président a été débarqué : quelles sont raisons de ce choix ? 
Christophe Hardy : « Débarqué » est un mot brutal. Nous ne lui avons pas renouvelé notre confiance. Une incommunicabilité s’était installée entre le président et le comité, entraînant une perte de collégialité. 
Pourquoi avoir opté, en juin 2018, pour un président qui assure et se targue de ne pas vivre de ses textes — et préfère envisager l’avenir des revenus de l’auteur en animateur socioculturel ?
Christophe Hardy : Nous avons élu en juin un homme plein d’énergie et d’idées, capable de mettre en œuvre de très beaux et grands projets (pour n’en retenir qu’un parmi d’autres, celui qu’il a mis en œuvre avec l’APHP de Paris). S’il avait, il est vrai, développé dans le détail un programme très « action culturelle » et « EAC », il était évident que ce programme était en support de la défense de nos droits et de nos métiers.
Nous avons assisté à la multiplication d’une action culturelle détachée de nos missions (au lieu d’être en soutien et en regard de celles-ci). Notre inquiétude n’a pas été entendue par un président brillant, mais peu collégial, d’où ce dénouement. 
Dans une ultime tribune, il défend son « programme », notamment le lien indissociable entre vendre beaucoup de livres et être auteur professionnel : quelle est la position de la SGDL sur ces questions ?
Christophe Hardy : La SGDL accueille tous les auteurs dès lors qu’ils ont publié un livre à compte d’éditeur. La candidature des auteurs autopubliés fait l’objet d’un examen spécifique du comité. Le nombre de livres vendus n’a jamais été considéré comme un critère dans quelque domaine que ce soit.
Nous tenons à le rappeler solennellement : la SGDL défend tous les auteurs du livre – les auteurs de littérature générale, les auteurs jeunesse, les auteurs BD, les auteurs de théâtre, les poètes, les auteurs scientifiques, techniques, les auteurs de livres pratiques, etc. 
Par ailleurs, depuis plusieurs mois, les positions de l’ancien président de la SGDL étaient loin de faire l’unanimité, notamment auprès des auteurs les plus professionnalisés. Comment se prennent les décisions au sein de la SGDL ?
Christophe Hardy : Rares sont les positions qui font l’unanimité, mais d’une manière générale, les nôtres recueillent l’adhésion de la majorité des auteurs, y compris de ceux qui vivent exclusivement de leurs droits d’auteur. 
Ces positions sont connues de nos membres, qui comptent de nombreux auteurs professionnels de tous les secteurs, y compris jeunesse (l’ancienne présidente, Marie Sellier, fut en son temps, présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse) et de la plupart des auteurs. Nous faisons valoir ces positions depuis des années au sein du Conseil permanent des écrivains en lien étroit avec les 16 organisations d’auteurs qui en sont membres, parmi lesquelles l’ATLF, le SNAC, les EAT, l’UNPI, le SELF, la SCAM, l’ADAGP, la SACEM, la SAIF notamment… 
Ces positions ont été exprimées clairement lors des États généraux du livre qui se sont tenus en 2018 et 2019. La SGDL, en lien avec le CPE, a été la première à demander publiquement un à valoir obligatoire et un seuil minimal de droits d’auteurs de 10 %, tous secteurs confondus, avec une mention particulière pour la jeunesse, domaine où les droits sont traditionnellement moitié moindres qu’en littérature générale. 
Ces revendications ont fait l’objet d’une tribune internationale avec nos homologues allemands, espagnols et italiens lors de la foire de Francfort de 2018. 
La fonction de la Société des Gens de Lettres apparaît de façon de plus en plus ambiguë à mesure que les questions de représentativité professionnelles sont analysées. Selon les circonstances, la SGDL se définit elle-même comme une association d’utilité publique, un syndicat ou parfois un prestataire de l’État. Autrefois, la SGDL était un organisme de gestion collective. Quel est le devenir de la SGDL ? 
Christophe Hardy : Il n’y a aucune ambiguïté selon nous. Pluralité des actions n’est pas ambiguïté. La SGDL est une association reconnue d’utilité publique dont l’objectif premier est la défense des droits des auteurs grâce à son infrastructure et son expertise juridique et sociale. Ses sessions de professionnalisation financées par SOFIA sont ouvertes gratuitement (voyage compris) à tous les auteurs.
Par ailleurs, organisme de formation agréé par l’AFDAS depuis 2017, elle propose une palette variée de formations conçues par des auteurs pour des auteurs (adaptation audiovisuelle des livres, lecture à voix haute, formation à la tenue d’ateliers d’écriture, etc.). 
La SGDL comme la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse par exemple, a des activités d’ordre syndical sans être à proprement parler un syndicat (comme l’est le SNAC – Ndlr : Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs). La représentation des consœurs et confrères, la négociation avec les partenaires et avec les pouvoirs publics font partie de ces activités. Au cours des dernières années, nous n’avons pas fait mystère que nous souhaitions la création d’un syndicat national des auteurs qui réunisse toutes les associations représentant les auteurs de livres, au même titre que les éditeurs et les libraires ont le leur — SNE et SLF [Syndicat national de l’édition et Syndicat de la librairie française, Ndlr]. Nous sommes plus que jamais convaincus que nous devons nous unir, sans pour autant renier notre appartenance au CPE. 
La SGDL fut effectivement organisme de gestion collective jusqu’en 1981, date de la scission avec la SCAM.
Le devenir de la SGDL ? Continuer à défendre les auteurs, leur statut social et juridique, continuer à défendre le droit d’auteur, continuer à défendre la liberté de création, continuer à accompagner les auteurs au quotidien (sur les plans social, juridique, fiscal), continuer à négocier avec les éditeurs afin d’améliorer le partage de la valeur et la transparence des comptes, continuer à représenter les auteurs auprès des instances et pouvoirs publics. Et enfin, continuer à soutenir les auteurs par des prix qui sont d’autant plus appréciés qu’ils viennent des pairs et qu’ils sont dotés. 
  Quelle est la rivalité dont l’ancien président parle entre la SGDL et la Ligue ? Comment interprétez-vous le départ de la Charte de la Ligue du CPE ?
Christophe Hardy : Nous laissons à l’ancien président de la SGDL la responsabilité de ses propos. La SGDL regrette que les associations d’auteurs ne fassent pas front unies et salue le travail du CPE, qui a soulevé des montagnes ces dix dernières années. Des montagnes, vraiment ! Que des représentants d’auteurs ignorent, voire discréditent, le travail accompli collectivement et confraternellement ne peut servir l’ensemble des auteurs. 
À ce jour, où en sont les discussions avec le ministère et le CNL sur la gestion du fonds d’urgence prévu pour les auteurs ? Quel est dans ce cas le projet de répartition de ces sommes allouées ?
Christophe Hardy : Il ne vous a pas échappé que le CA du CNL vient de voter à l’unanimité le versement d’un million d’euros pour un fonds d’aide d’urgence qui sera géré par la SGDL en lien avec toutes les associations représentant les auteurs. Aucun frais de gestion ne sera prélevé par la SGDL. Et les crédits non consommés, s’il devait y en avoir, seront intégralement reversés au CNL. La SGDL, en tant qu’organisation reconnue d’utilité publique, est dans son rôle : elle met les moyens dont elle dispose au service de l’intérêt général, pour permettre à tous les auteurs de bénéficier de cette aide. 
La SGDL s’est mobilisée, dès le début du confinement, pour alerter le Gouvernement sur les conséquences économiques de la crise sanitaire pour les auteurs du livre, déjà fragilisés. Nous avons obtenu dans un premier temps l’ouverture aux artistes-auteurs du « Fonds de Solidarité », mis en place par le Gouvernement pour les indépendants. Mais les critères d’éligibilité de ce fonds ne permettront pas à tous les auteurs d’en bénéficier.
C’est la raison pour laquelle nous avons plaidé pour la création d’un fonds sectoriel, en mesure de tenir compte des spécificités propres aux auteurs du livre. Grâce à ce fonds CNL/SGDL, ceux qui ne pourront bénéficier du Fonds de solidarité pourront solliciter le fonds d’aide CNL/SGDL et recevoir une aide d’urgence équivalente, pouvant aller jusqu’à 1500 €/mois, au titre de mars et d’avril. 
Comme nous sommes très attachés, à la SGDL, à la collégialité et la transparence, nous allons constituer une commission spéciale, dans laquelle chaque organisation d’auteurs pourra siéger. Cette commission verra passer toutes les demandes et validera le montant des aides accordées. Nous pensons être en mesure de verser les premières aides dès la mi-avril au titre du mois de mars. 
Que pourrait apporter l’organisation d’élections professionnelles à l’ensemble des auteurs ?
Christophe Hardy : La représentation des auteurs s’est historiquement organisée selon des modalités très différentes d’un secteur à l’autre de la création. Dans le secteur du livre, il existe différentes organisations aux statuts divers (syndicats, associations, sociétés d’auteurs…), dont certaines représentent un branche spécifique du métier d’auteur (La Charte pour les auteurs jeunesse, l’ATLF pour les traducteurs, le SNAC-BD pour les auteurs de bande dessinée…) et d’autres, généralistes telle la SGDL, qui représentent tous les auteurs de l’écrit dans ce qu’ils ont en commun.
L’organisation de la « représentativité » des auteurs ne se limite pas une question d’élection professionnelle ou de comptage numéraire. Selon nous, pour assurer une parfaite « représentativité » de nos métiers, il convient que chacun d’eux puisse être représenté dans ce qui fait sa spécificité. Une élection qui aboutirait à écarter telle ou telle organisation des instances de dialogue et priverait ainsi certains métiers de leur capacité à faire prendre en compte les spécificités qui sont les leurs serait une régression. 
Les auteurs sont bien représentés actuellement, notamment à travers le CPE, qui réunit toutes les branches de la création pour le secteur du livre.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel pour la suite que les représentants des auteurs se concertent et s’accordent entre eux pour défendre au mieux les auteurs qui en ont grand besoin. Les guerres de pouvoir étalées sur la place servent les intérêts de ceux qui les mènent mais désarment les auteurs, en offrant à ceux qui préfèrent nous voir faibles un front désuni. 
photos ActuaLitté, CC BY SA 2.0
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