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#harlem années 1930
gracie-bird · 4 months
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Princess Grace and her daughter Princess Caroline at the “Harlem Années 1930” in Paris, 1977.
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jpbjazz · 5 months
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LÉGENDES DU JAZZ
FRANK FOSTER, DE COUNT BASIE AU BEBOP
“I’m a hard bopper. Once a hard bopper, always a hard bopper.”
- Frank Foster
Né le 23 septembre 1928 à Cincinnati, en Ohio, Frank Benjamin Foster III était le fils d’un employé du Service des postes et d’une travailleuse sociale. Après avoir d’abord appris le piano, Foster était passé à la clarinette à l’âge de onze ans avant d’adopter le saxophone alto deux ans plus tard. À l’âge de quatorze ans, Foster s’était produit avec un groupe local appelé Jack Jackson and his Jumping Jacks avant de former son propre big band de douze musiciens dans le cadre de ses études au high school. Foster poursuivait toujours ses études secondaires lorsqu’il avait commencé à écrire des arrangements en autodidacte.
Déterminé à étudier sérieusement la musique, Foster avait tenté de se faire admettre au Oberlin College et au Cincinnati Conservatory of Music, mais sa candidature avait été rejetée en raison de sa couleur. Foster s’était alors inscrit à la Wilberforce University, une institution exclusivement réservés aux Noirs basée en Ohio. Ironiquement, Foster avait obtenu sa revanche des décennies plus tard lorsque le conservatoire de Cincinnati l’avait honoré lorsqu’il s’était produit avec un groupe d’étudiants de l’institution en 1987.
Durant son séjour à Wilberforce, Foster avait commencé à jouer comme soliste et arrangeur avec le groupe de danse de l’université, les Collegians. En 1947, le groupe avait remporté le Negro College Dance Band Poll, un sondage annuel qui était commandité par le Courier de Pittsburgh. Grâce à leur victoire, les Collegians s’étaient mérités un engagement d’une semaine au prestigieux Ballroom de Harlem, ainsi qu’une apparition à Carnegie Hall. Après avoir adopté le saxophone ténor, Foster avait finalement quitté l’université Wilberforce en 1949 sans avoir obtenu son diplôme pour aller jouer à Detroit durant six semaines avec le trompettiste Snooky Young.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Par la suite, Foster avait obtenu un contrat au célèbre club Blue Bird et dans d’autres clubs du centre-ville, où il avait accompagné des musiciens de passage comme le saxophoniste ténor Wardell Gray, qui avait été une de ses premières influences avec Sonny Stitt.
Mobilisé par l’armée en mars 1951 dans le cadre de la guerre de Corée, Foster avait été membre de la 7e Division d’Infanterie et avait subi son entraînement près de San Francisco, ce qui lui avait permis de participer à des jam sessions tous les soirs au club Jimbo's Bop City. Durant la guerre, Foster avait également combattu aux côtés de Shawn ‘Thunder’ Wallace, qui était devenu plus tard un ses plus proches collaborateurs. Démobilisé en mai 1953, Foster avait continué de se produire avec différents groupes de l’armée. Il avait aussi accompagné Charlie Parker au célèbre club Birdland avant de remplacer Eddie ‘’Lockjaw’’ Davis dans le big band de Count Basie sur la recommandation d’Ernie Wilkins.
À l’époque, Basie avait adopté depuis longtemps le concept de ‘’batailles des ténors’’, une formule qui avait été lancée par Herschel Evans et Lester Young dans les années 1930. Basie n’était donc que trop heureux de mettre en scène Frank Wess et Foster un contre l’autre. Le style agressif de Foster était d’ailleurs le parfait complément du jeu de Wess qui était principalement basé sur les ballades. La collaboration de Foster et de Wess avait éventuellement été immortalisée dans le cadre de la pièce ‘’Two Franks’’ composée par Neal Hefti.
En raison de son approche très moderne, Foster avait rapidement attiré l’attention pour sa technique irréprochable et son jeu énergique. Basie avait particulièrement apprécié les talents d’arrangeur de Foster. Comme Foster l’avait déclaré plus tard dans le cadre d’une entrevue accordée au journaliste Steve Voce, "Count would accept anything that swung and was simple." Foster, qui avait écrit plusieurs arrangements pour l’orchestre, les composait habituellement dans l’autobus du groupe ou dans les hôtels. Parmi les plus grands succès que Foster avait composés pour Basie, on remarquait ‘’Shiny Stockings’’, ‘’All Right’’, ‘’OK, You Win’’ (écrite pour le chanteur Joe Williams), ‘’Blues in Hoss' Flat’’, Back to the Apple", "Discommotion", ‘’Down for the Count’’ et ‘’Blues Backstage.’’ Il avait également écrit tous les arrangemements de l’album ‘’Easin' It’’ (1962). Les compositions et les arrangements de Foster avaient d’ailleurs joué un grand rôle dans la renaissance de l’orchestre de Basie à la fin des années 1950. Enregistrée sur l’album ‘’April in Paris’’ en 1955, la pièce “Shiny Stockings,” était éventuellement devenue le thème musical de l’orchestre et un standard du jazz. En fait, la pièce était devenue si populaire qu’on y avait ajouté des paroles à deux reprises, l’une pour la version d’Ella Fitzgerald, et la seconde pour celle de Jon Hendricks. Décrivant les circonstances de la composition de la chanson, Foster avait précisé:
"I wrote `Shiny Stockings' in 1955, We had a rehearsal at a place called Pep's Bar in Philadelphia. We had just arrived in town. Everybody was sleepy, tired, hungry, and evil. Nobody felt like rehearsing. We rehearsed `Shiny Stockings' and it sounded like a bunch of jumbled notes, just noise, and I said, `Wow, all the work I put into this, and it sounds so horrible. I know Basie will never play it.' And then something very strange happened. He continued to play and it came together. Finally, we recorded it and, well, it's the very best known piece that I have contributed to the Basie book.”
Parallèlement à sa collaboration avec Basie, Foster avait également enregistré sous son propre nom et participé à l’enregistrement de plusieurs albums de hard bop avec des musiciens comme Thelonious Monk, Kenny Burrell et Milt Jackson. Foster avait finalement quitté l’orchestre de Basie à l’été 1964 pour se consacrer à sa carrière d’accompagnateur, notamment en enregistrant avec des chanteurs et chanteuses comme Frank Sinatra et Sarah Vaughan.
Impatient de contribuer aux nouveaux courants du jazz, Foster avait formé un certain nombre de groupes ponctuels, dont le Loud Minority Big Band, tout en continuant de se produire avec groupes de New York. En 1968, Foster avait enregistré un de ses meilleurs albums en carrière. Intitulé ‘’Manhattan Fever’’,  l’album avait été publié sur étiquette Blue Note.
De 1970 à 1972, avait travaillé sur une base régulière avec les groupes du batteur Elvin Jones (qui était un des cousins de sa seconde épouse Cecilia) qu’il avait retrouvé sur une base intermittente par la suite. En 1977, Jones avait d’ailleurs collaboré à un album du Loud Minority Big Band intitulé “Well Water’’ qui comprenait une version de la pièce ‘’Simone’’ de Count Basie.
Au cours de la même décennie, Foster avait également joué avec George Coleman et Joe Farrell. De 1972 à 1975, Foster avait aussi collaboré avec le big band de Thad Jones et Mel Lewis.
Foster avait amorcé sa carrière d’enseignant comme artiste en résidence au New England Conservatory of Music de Boston en 1971. La même année, Foster avait occupé un poste de consultant dans le réseau d’écoles publiques de New York, plus particulièrement dans le District no 5 de Harlem, comme membre d’une équipe de six musiciens professionnels engagés dans le cadre d’un programme du gouvernement fédéral intitulé Cultural Enrichment Through Music, Dance, and Song. De 1972 à 1976, Foster avait été assistant-professeur à temps plein dans le programme Black Studies de la State University de New York à Buffalo (SUNY). Il avait aussi enseigné à Queens College.
DERNIÈRES ANNÉES
Habitué des festivals européens, Foster avait fait une apparition au festival Capital Jazz de Knebworth, en Angleterre, en 1982. Foster continuait d’enseigner et de se produire sur scène lorsqu’il avait reçu un appel de Basie l’invitant à revenir jouer avec l’orchestre. Après la mort de Basie en 1984, le trompettiste Thad Jones avait pris sa relève à la direction de l’orchestre. Après que Jones soit tombé malade à son tour en juin 1986, Foster avait pris sa succession jusqu’en 1995. Après avoir pris la direction de l’orchestre, Foster avait renouvelé le répertoire du groupe tout en conservant quelques vieux classiques. Même si certains vieux vétérans s’étaient montrés réfractaires à la modernisation du répertoire du groupe, le jeune trompettiste Byron Stripling avait apprécié le sens du leadership de Foster. Lorsque le groupe avait été engagé par le chanteur Tony Bennett pour enregistrer l’album “A Swingin’ Christmas’’ en 2008, c’est également Foster qui avait fait office d’arrangeur.
Après avoir quitté le groupe de Basie en 1995, Foster avait repris la direction de trois des groupes qu’il avait fondé des années avant d’avoir pris la direction de l’orchestre: The Non-Electric Company (un quartet qui se transformait parfois en quintet), Swing Plus (un ensemble de douze musiciens), et The Loud Minority Big Band (un orchestre de dix-huit musiciens). Foster avait aussi dirigé le groupe Living Color. En 1983, Foster avait également co-dirigé un quintet avec son vieux compère du big band de Count Basie, le saxophoniste Frank Wess. Il avait aussi participé à une tournée en Europe avec le quintet de Jimmy Smith en 1985.
Au cours de cette période, Foster avait également continué d’enregistrer des albums importants comme ‘’The Legend, the Legacy’’ (1989), qui comprenait la Remembrance Suite de Count Basie.
Retourné à son rôle d’arrangeur, Foster avait publié trois livres comprenant ses principaux arrangements. Foster s’était mérité de nombreux honneurs au cours de sa carrière, dont deux prix Grammy pour sa collaboration avec l’orchestre de Count Basie (le premier pour un arrangement de la composition de Diane Schuur "Deedles' Blues" en 1987, et le second pour son arrangement de la composition de George Benson "Basie's Bag" en 1990). Foster aussi été mis en nomination pour deux autres prix Grammy: d’abord pour son arrangement pour big band de la composition de Charles Trenet ‘’Beyond the Sea’’ (La Mer), puis pour un album avec le saxophoniste Frank West intitulé Frankly Speaking (1985). Foster a également été élu ‘’Jazz Master’’ par la National Endowment for the Arts en 2002. Foster avait reçu son prix en lisant la déclaration suivante:
"Although jazz has been officially declared a national treasure in recent years, far too few of its representative artists ever receive sufficient acknowledgement in the mass media.  In view of this unfortunate reality, it’s quite fitting and honorable that a prestigious entity such as the National Endowment for the Arts recognizes the artistic, aesthetic and spiritual value of this home-grown music through the American Jazz Masters Fellowship. Therefore, it is with extreme happiness and gratitude that I accept the fellowship award for the year 2002."
En 1987, Foster avait aussi été récipiendaire d’un doctorat honorifique de son alma mater, la Central State Université de Wilberforce en Ohio.
En plus d’avoir écrit des arrangements pour ses propres groupes, Foster avait également reçu plusieurs commandes. En 1980, il avait même composé une suite de jazz pour les Jeux Olympiques d’hiver de Lake Placid intitulée ‘’Lake Placid Suite.’’ La Harpers Ferry Historical Association of West Virginia l’avait aussi chargé de composer une suite de jazz d’une durée de dix à quinze minutes pour commémorer le célèbre raid de l’antiesclavagiste John Brown à Harpers Ferry. La suite a été interprétée par l’orchestre de Count Basie à Harpers Ferry en août 2006. Le Jazz at Lincoln Center avait également mandaté Foster pour composer et arranger de la musique pour le Lincoln Center Jazz Orchestra, dans le cadre de performances dirigées par le trompettiste Wynton Marsalis du 13 au 15 mars 2008. Foster avait aussi écrit les paroles, la musique et les orchestrations des chansons ‘’I Love You (Based on Your Availability)" et "Romance Without Substance Is a Nuisance", qui avaient été interprétées par les chanteurs et chanteuses Dennis Rowland et Marlena Shaw. Le 20 mars 2009, le Chicago Jazz Ensemble, sous la direction du trompettiste Jon Faddis, avait également interprété une suite en trois parties de Foster intitulée "Chi-Town Is My Town and My Town's No Shy Town" au Harris Theater de Chicago.
Foster avait aussi composé des oeuvres pour le Carnegie Hall Jazz Ensemble, le Detroit Civic Symphony Orchestra, le Ithaca College Jazz Ensemble, la Jazzmobile Corporation of New York City, le Lincoln Center Jazz Orchestra, le Malaysia Symphony Orchestra, le Metropole Orchestra of Hilversum et le Thad Jones/Mel Lewis Orchestra. En 1983, Dizzy Gillespie avait personnellement chargé Foster d’orchestrer sa célèbre composition "Con Alma" en vue d’une performance et d’un enregistrement avec le London Philharmonic Orchestra qui était alors dirigé par Robert Farnon.
Très impliqué socialement, Foster était très actif dans la Jazz Foundation of America, une organisation venant en aide aux musiciens dans le besoin, et plus particulièrement aux victimes de l’ouragan Katrina en 2005. Grâce au soutien de la Fondation, Foster avait d’ailleurs participé à un concert-bénéfice pour venir en aide aux victimes en 2008. Foster avait d’ailleurs fait don de son saxophone à la Fondation en vue que celui-ci soit mis aux enchères. Les profits de la vente ont éventuellement permis de supporter financièrement plusieurs programmes à but non lucratif de la Fondation, plus particulièrement dans le cadre de performances et de programmes éducatifs destinés aux victimes de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans et dans le Golfe.
Victime d’une attaque en 2001, Foster avait été partiellement paralysé du côté gauche, ce qui l’avait forcé à cesser de jouer du saxophone. Après avoir continué de diriger le groupe Loud Minority dans le cadre de quelques engagements durant la majeure partie des années 2000, Foster avait confié la direction de la formation au vétéran Cecil Bridgewater. Même s’il ne pouvait plus jouer de saxophone, Foster avait continué de composer et d’écrire des arrangements à sa résidence de Chesapeake, en Virginie, où il habitait avec son épouse Cecilia Foster depuis près de quarante-cinq ans.
Frank Foster est mort d’insuffisance rénale à sa résidence de Chesapeake le 26 juillet 2011. Il était âgé de quatre-vingt-deux ans. Deux ans avant sa mort en 2009, Foster avait légué ses nombreuses compositions, arrangements et documents personnel au département des archives jazz de l’Université Duke afin qu’elles soient rendues accessibles aux générations futures.
Énormément apprécié par ses pairs musiciens, Foster était reconnu pour son style énergique ainsi que pour son tempérament sociable. Il laissait dans le deuil sa seconde épouse Cecilia (qui était également sa gérante), sa fille Andrea Jardis Innis et son fils Frank IV. Foster avait également deux fils de son premier mariage,  Anthony et Donald, ainsi que six petits-enfants.
Même si Foster était surtout connu pour sa participation à l’orchestre de Count Basie, il était beaucoup plus un musicien bop qu’un musicien de swing. Comme Foster l’avait déclaré lors d’une entrevue accordée dans le cadre d’un  programme d’histoire orale de la Smithsonian Institution en 1998, “I’m a hard bopper. Once a hard bopper, always a hard bopper.” Au cours de sa carrière, Foster avait enregistré plusieurs albums comme leader, dont ‘’Here Comes Frank Foster’’ (1954), ‘’Two Franks Please!’’ (1957), ‘’Fearless Frank Foster’’ (1965), ‘’Manhattan Fever’’ (1968), ‘’Shiny Stockings’’ (1987), ‘’Frankly Speaking’’ (1995) et ‘’Swing’’ (1998).
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
SOURCES:
CHINEN, Nate. ‘’ Frank Foster, Jazz Saxophonist, Composer and Arranger, Dies at 82.’’ New York Times, 26 juillet 2011.
‘’Frank Foster.’’ All About Jazz, 2024.
‘’Frank Foster.’’ Wikipedia, 2024.
‘’Frank Foster.’’ National Endowment for the Arts, 2024.
VACHER, Peter. ‘’Frank Foster obituary. Composer, arranger and sax player with the Count Basie orchestra.’’ The Guardian, 22 août 2011.
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droitsdesfemmes · 9 months
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Alice Neel photographiée par Lynn Gilbert, New York, 1976.
Alice Neel (1900-1984) était une peintre américaine renommée pour ses portraits réalistes. Née à Merion Square, Pennsylvanie, elle a grandi dans une famille de la classe moyenne. Elle a commencé à s'intéresser à l'art dès son jeune âge et a poursuivi ses études à la School of Industrial Art à Philadelphie.
En 1921, elle s'est inscrite à la Philadelphia School of Design for Women (maintenant connue sous le nom de Moore College of Art and Design), où elle a développé une approche unique du portrait. Ses premières œuvres reflétaient l'influence du réalisme et de l'expressionnisme.
Dans les années 1930, elle a déménagé à New York, où elle a vécu dans divers quartiers, y compris Greenwich Village et Spanish Harlem. Cette période a été marquée par des défis personnels, y compris la perte de sa première fille et des difficultés financières. Malgré ces obstacles, elle a continué à peindre, se concentrant souvent sur les gens de son entourage.
Les portraits d'Alice Neel sont connus pour leur représentation psychologique profonde et leur honnêteté brute. Elle a peint une variété de sujets, y compris des amis, des voisins, des activistes, des artistes et des personnalités publiques. Ses œuvres offrent un aperçu des différentes couches sociales et culturelles de New York, notamment durant les époques de la Grande Dépression et des mouvements des droits civiques. Elle est célèbre pour avoir capturé l'essence des individus souvent invisibles aux yeux de la société américaine. Son œuvre, profondément ancrée dans une démarche de représentation des marginaux, des exclus, des malades mentaux, ainsi que des communautés portoricaines en proie à la pauvreté, offre un visage humain et poignant à ces groupes négligés.
Alice, qui se déclarait elle-même fascinée par les « perdants » tant dans la sphère politique que dans les tréfonds de la vie quotidienne, a produit des portraits intenses et dénués de tout artifice. Son travail se distingue nettement des mouvements d'avant-garde contemporains, souvent empreints d'abstraction, par sa crudité et son réalisme sans concession. Se considérant comme une « collectionneuse d'âmes », son art explore non seulement l'apparence extérieure de ses sujets, mais plonge également dans les méandres de la psyché humaine.
Dans son style unique, brut et authentique, elle a également abordé des sujets difficiles tels que la nudité, souvent représentée de manière crue et sans embellissement, et des thèmes sociaux poignants, y compris les femmes enceintes ou victimes de violences domestiques. Par ces représentations, elle a remis en question les conventions traditionnelles de la représentation féminine dans l'art.
Dans les années 1960 et 1970, la reconnaissance d'Alice Neel a augmenté, notamment avec une exposition individuelle à la Whitney Museum of American Art en 1974. Ses œuvres ont été saluées pour leur approche non conventionnelle et leur commentaire social poignant.
Alice Neel est décédée en 1984, mais son héritage persiste. Elle est considérée comme l'une des portraitistes les plus importantes du 20e siècle, ayant influencé de nombreux artistes contemporains. Reconnue pour son indépendance et son caractère affirmé, elle fut pionnière dans la liaison des luttes de sexes, de classes et des questions d'origine à travers ses œuvres. Aujourd'hui, elle est célébrée comme une icône du féminisme et un modèle d'engagement, continuant d'inspirer les nouvelles générations d'artistes féminines. Son travail continue d'être exposé dans des musées et des galeries du monde entier.
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swingydibop · 6 months
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LINDY HOP : HISTOIRE D’UNE DANSE SWING
HISTOIRE DU LINDY HOP Le Lindy Hop est une danse de couple originaire des États-Unis, qui a émergé dans les années 1920 et 1930 à Harlem, New York. Il est souvent considéré comme le premier style de danse swing et a joué un rôle important dans l’essor de la culture jazz et swing à cette époque.
Visitez pour plus :-
https://blog.brotherswing.com/lindy-hop-histoire-dune-danse-swing/
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graceandfamily · 2 years
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Princess Grace and her daughter Princess Caroline at the "Harlem Années 1930" in Paris, 1978.
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vincentdelaplage · 4 years
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MOBY, de son vrai nom Richard Melville Hall (né le 11 septembre 1965 à Harlem, US) est un auteur-compositeur-interprète, Dj et photographe américain. De 1982 à 1985, il joue dans un groupe de punk hardcore appelé Vatican Commandos. Il a également joué dans un groupe post-punk appelé AWOL qui a sorti un album éponyme en 1983. Circa en 1988, et brièvement avec Ultra Vivid Scene. Il se lance ensuite en solo. Son premier album 'Moby' est sorti en 1992. UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX «Natural Blues» par Moby https://youtu.be/z3YMxM1_S48 Dans les années 1930, le folkloriste et collecteur de musique John Lomax a enregistré des milliers de musiciens traditionnels américains inconnus au cul de sa voiture, dans les plantations et les prisons. Sans se douter que soixante ans plus tard, son travail serait samplé par Moby sur son album Play, un succès planétaire. #singsangsungdunbonheurcontagieux https://www.instagram.com/p/CITUauIntPB/?igshid=ca6ccu5rns1l
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audiophotographie · 7 years
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Quand j’arrivais à New York, on construisait une nouvelle ligne de métro. J’habitais sur le passage de cette ligne mais il y avait une autre ligne, la D, qui, elle, bifurquait juste avant d’arriver chez moi, pour aller dans le Bronx. Les gens se trompaient souvent de ligne, ils prenaient la D et, pour éviter toute confusion quand ils venaient chez moi, je leur disais "take the A train".
Billy Strayhorn
Le “A Train” est la ligne de métro, ouverte dans les années 1930, qui relie Brooklyn à Harlem (station de Sugar Hill) en passant par le centre de New York. (Wikipédia)
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whileiamdying · 5 years
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Poche. « La Conversion » : James Baldwin, le cœur grand ouvert
L’écrivain américain déploie une admirable empathie envers ses personnages dans ce roman de la foi et du péché à Harlem au début des années 1930. Virginie Despentes salue, dans ce premier livre paru en 1953, un coup de maître. from Livres : Toute l’actualité sur Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2019/12/25/poche-la-conversion-james-baldwin-le-c-ur-grand-ouvert_6024033_5473203.html via IFTTT
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lamusiquenoire · 5 years
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Portrait d’une artiste: Josephine Baker (3 juin, 1906 – 12 avril, 1975)
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Née à St. Louis, Missouri en 3 juin 1906, Freda Josephine McDonald, aussi connue sous le nom Josephine Baker, est l’un des plus grands musiciens en France. A l’âge de treize ans, Baker est parti sa famille pour rejoindre un « vaudeville house ». Baker avait du succès dans le spectacle vaudeville qui l’apportait travers les Etats-Unis. Pendant le « Harlem Renaissance », Baker a déménagé à New York City où elle travaillait avec « the Chocolate Dandies » à Harlem.  En 1925, elle a déménagé à Paris pour jouer dans « La Revue Nègre » avec des artistes américains noirs comme Sidney Bechet au Théâtre des Champs Elysées. 
En France, Baker est devenue connu pour danser le « Charleston » dans une jupe des plumes. Son spectacle le plus célèbre était le « Danse Sauvage » ou elle danse avec une jupe des bananes. Même si son style de musique et danse était afro-américain, l’attention elle a gagné venait d’un public blanc. Elle était bien connue à travers l’Europe et a gagné l’attention des grands noms comme Pablo Picasso et Ernest Hemingway. Elle chantait pour la première fois en 1930 et commençait à jouer dans les films avant la deuxième guerre mondiale. 
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Pendant la guerre, Baker a rejoint le mouvement contre les Nazis et l’Occupation. Elle aidait le militaire français par rencontrer des informations elle écoutait pendant ses performances. Après la guerre, Baker est revenue aux États-Unis où elle était confrontée à la ségrégation raciale et le racisme. Pendant les années 1950’s, Baker est devenue un activiste contre le racisme par réfuter de jouer aux « jazz clubs » qui étaient ségrégé. En 1963, elle a parlé à côté de Martin Luther King Junior à La marche sur Washington.  
En 1975, elle a fait un « comeback » à la scène avec un spectacle à Carnegie Hall. La même année, elle a revenue à Paris où elle jouait au Théâtre Bobino pour célébrer le cinquantième anniversaire de son début à Paris. En 12 avril 1975, juste deux jours après son spectacle au Théâtre Bobino, Joséphine Baker est morte à l’âge soixante-huit ans. Pour son funèbre, vingt mille parisiens sont venus à les rues de Paris et le gouvernement français l’honorait. Joséphine Baker était la première femme américaine à être enterrée avec les honneurs militaires en France.   
Sources: https://www.womenshistory.org/education-resources/biographies/josephine-baker
https://www.thoughtco.com/josephine-baker-biography-3528473
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myanmarpichan · 6 years
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Lectures 2019. 4 - Joseph Roth, Job, roman d’un homme simple [Hiob : Romand mines einfachen Mannes]
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Des tours et détours en Mittleuropa. Je connaissais Joseph par son nom, j’avais commencé à lire une mauvaise traduction d’un de ses romans sans la finir, trop rude, trop carrée, sans attrait, j’avais mis à compte d’auteur les défauts du traducteur, et j'étais décidé à ne plus y revenir. Ici, la couverture et la maison d’édition m’y ont ramené, je me suis dit pourquoi pas en repensant à la Mittleuropa que j’ai visitée plusieurs fois, Zweig et Walser dévorés au lycée, le film Welcome in Vienna projeté plus de 20 ans après sa réalisation pendant des mois et des mois au MK2 Beaubourg du début des années 10, un succès monstre, des larmes en pagaille, Benjamin que l’on ne peut que croiser sans cesse,  enfin l’Europe du milieu ressassée, réécrite, continuée par Sebald des années après, à la fin du même siècle, lui qui mesure les conséquences des disparitions. 
J’ai bien fait de l’acheter, de me fier aux mains ouvertes de la couverture. La traduction me sauve de mon ignorance en allemand, elle est si claire et coule, elle permet la dévoration de ce best-seller des années 1930 qui fonctionne encore aujourd’hui. Les changements de rythme de l’écriture accompagnent les changements de perspectives, la modification des rythmes de vie de Mendel Singer, héros qu’on dirait toujours vieux, qui reste en tête comme une autre, la Mrs Ted Bliss de Stanley Elkin, je ne sais pas trop pourquoi sinon la combinaison des mots clés vieillesse + judéité. Le meilleur exemple de ce rythme de la phrase qui s’adapte à celui du héros, c’est l’impressionnant début de la partie américaine, lorsque Singer d’autochtone est passé immigré à Manhattan. Les mots anglais saccadés parsèment le flux de conscience enthousiaste du vieux qui pendant 20 pages ne semble plus si vieux, il s’extasie devant les merveilles de la ville, le fait que son fils se lave deux fois par jour avec de l’eau courante dans son bel appartement, là où dans la première partie Roth montrait les longs cheminements harassants en carriole d’un petit village de Crimée à un autre, les repas pauvres, les soirs sans cierges, le poële de la salle de classe que les élèves doivent alimenter en écoutant le vieux Mendel leur faire lecture de la Torah, la terreur médiévale devant les soldats. 
Le gouffre anthropologique entre ces deux mondes, l’ancestrale campagne yiddish des années 1890 d’un côté, le pimpant East Harlem ou Lower East Side des années 1900-1920 de l’autre, est examiné scrupuleusement par Joseph Roth. Un des plus jolis détails est constaté par Mendel Singer lorsqu’il se rend à la préfecture de Dubno, demander des visas pour l’Amérique. Attendant pendant des heures qu’on appelle son nom, il remarque mine de rien une porte de la préfecture qui « au lieu d’une poignée avait un bouton rond et blanc. Mendel se demandait comment il lui faudrait manier ce bouton pour ouvrir la porte. » C’est l’une des grandes qualités de Roth de savoir rendre ces absurdités et ces décalages rencontrés dans tout parcours migratoire, ces interrogations sur le bon usage des boutons de porte. Il sait aussi inverser l’étonnement et, pour le lecteur qui ne connait pas bien sa bible ni les rituels juifs d’Europe de l’Est, il livre dans la première partie des descriptions magiques de ces hommes qui vivent leur culte au milieu des champs, dans la nuit noire, en essayant de s’élever au dessus du sol par la prière.
Dans la partie new yorkaise du roman, autour de Mendel Singer sa famille se délite : son fils américain prodigue part à la guerre, sa fille libre et inarrêtable dans la première partie se met à perdre ses esprits, l’épouse qu’il n’aime plus lui fait sentir la réciproque et son autre fils laissé pour compte en Europe lointaine, le véritable homme simple du roman, le hante de plus en plus. Pour ralentir ou accepter cet écroulement, Mendel peut se réfugier et trouver d’autres Juifs à qui parler sa langue et ses problèmes dans un lieu bien particulier. Il s’agit dans le roman du magasin de musique d’un certain Showronnek, lieu où en plus d’acheter et de passer des disques yiddish, on peut semble-t-il allumer un samovar à l’aise, prendre son thé et son strudel, passer des heures simplement assis les yeux dans le vague, rester sans avoir à regimber ou commander autre chose, sans non plus avoir à relancer une conversation qui court de toute façon. C’est un de ces lieux des vieux juifs de New York, les délicatessens et les cafés viennois remplacés depuis par les Starbucks et les Wholefood, un de ces lieux communs de la Mittleuropa en exil. On en voit un exemple filmique dans la deuxième partie de Welcome in Vienna, tous les vieux et parmi eux quelques jeunes en amour se serrent entre les tables étroites du café et parlent du pays, du retour invraisemblable, des égards dus à la nouvelle terre, de patriotisme et de passion sans avenir. C’est un lieu en commun pour tous ces juifs new-yorkais qui vivent dans des petits logements infestés de punaises et de puces. C’est la mélancolique même, mais partagée. C’est aussi le dernier recours de Mendel Singer à bout de souffle, à la fin du roman il dort dans l’arrière-boutique avec l’accord du propriétaire, comme si cela allait de soi, pouvant se fondre même en sommeil dans les conversations du pays natal.
Il y a  dans le 18ème, à l’angle de la rue Léon et de la rue Marcadet, un petit restaurant qui me rappelle un peu ces délicatessens. Le Village Marcadet propose des raviolis aux champignons noirs tout mous et de fantastiques sandwichs végétariens tofu carotte râpée sauce piquante pour lesquels la dame sort en vitesse dans la rue acheter une demi-baguette. L’homme peut vous faire goûter son thé maison sur base d’anis étoilé, il évoque la politique, le temps qui passe, parfois son pays d’origine, les rénovations de la chaussée en cours, ses enfants qui le soir sont présents, sautant de table en table ou faisant leurs devoirs assis sur le petit banc couvert d’une toile cirée à motif de circuit automobile. L’endroit est jaune, vert et orange. Il y a des colonnes, des vitres à barreaux et d’autres non, des portes condamnées, des plantes qui s’empiètent sur une étagère haute, un présentoir de nourriture vitrée en angle, de la musique cambodgienne assourdie. On peut hésiter entre des plats asiatiques mais aussi des gombos ou des mafés qu’on sert avec du riz pour pas cher à la clientèle principalement d’Afrique de l’Ouest des rues avoisinantes. Vous pouvez vous y asseoir sans rien commander, je l’ai fait une fois avec des Tupperwares, n’ayant pas prévu de déjeuner dehors mais finalement oui. On m’a laissé manger en paix. On m’y laisse aussi corriger mes copies, réfléchir au plan de ma thèse, analyser mes photographies, sans me déranger, comme si le restaurant était une extension de mon salon. À la même table, un vieil homme s’assoit, toujours le même, tous les jours de la semaine (les rares fois où il n’y est pas, je pense immédiatement à sa mort, mais jusqu’a présent, il finit toujours par arriver). Le vieil éboueur à la petite retraite s’assoit et commande soit son mafé soit son poisson cuit à l’étouffée dans une feuille de bananier et, pour accompagner le plat, il demande son “petit côte”, la fiole de 50 cl d’un vin du Rhône que je n’ai pas goûté. Il recommande au fil de l’après-midi côte après côte, en tenant des propos plus ou moins incohérents, en faisant preuve d’une grande politesse envers les autres habituées qui passent la porte. Il monologue le plus souvent mais ne semble pas s’en faire. Parfois, après le service, des hordes d’éboueurs viennent prendre un déjeuner tardif. Ils s’arrêtent tous devant la table de leur collègue à la retraite et lui parlent rapidement de leur tournée du jour, avant d’emporter leur plat en barquette dans la maison des éboueurs, juste en face. Quand je finissais Job, roman d’un homme simple, j’avais en face de moi cet homme dont je ne connais pas le prénom et sans lui demander je donnais ses traits au héros du roman.
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gracie-bird · 4 years
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Princess Grace of Monaco at the party 'Harlem Années 1930' in Paris, France, 1977. 
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jpbjazz · 2 months
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LÉGENDES DU JAZZ
EDDIE ‘’LOCKJAW’’ DAVIS, ‘’SWINGING THE BLUES AWAY’’
Né le 2 mars 1922 à New York, Eddie F. ‘’Lockjaw’’ Davis a appris la musique en autodidacte. Davis a commencé sa carrière professionnelle à Harlem huit mois après avoir acheté son premier saxophone. À la fin des années 1930, Davis travaillait régulièrement au Clark Monroe’s Uptown House. Principalement influencé par le swing et le blues, Davis avait ensuite joué avec les big bands de Cootie Williams, de Lucky Millinder, d’Andy Kirk et de Louis Armstrong, tout en dirigeant ses propres formations. Dans les années 1940, il avait aussi accompagnÉ des groupes de rhythm n’ blues.
Profondément enraciné dans le swing et le blues, Davis appartenait à l’école des saxophonistes ténor du Texas.
Les sources ne s’entendent pas sur les origines du surnom de Davis, ‘’Lockjaw.’’ Tout ce qu’on sait, c’est que ‘’Lockjaw’’ était le titre d’une de ses premières compositions, et qu’il l’avait souvent réutilisé par la suite. D’autres prétendent que le surnom faisait référence À la façon intense et agressive dont il jouait du saxophone.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
En 1940, lorsque Teddy Hill était devenu le gérant du légendaire club Minton’s, il avait chargé Davis de déterminer quels musiciens pouvaient participer aux jams sessions. À l’époque, participer aux jams sessions du Minton était considéré comme un honneur. C’est d’ailleurs dans un club comme le Minton’s que le bebop avait fait son apparition.
En 1946, Davis avait organisé un groupe connu sous le nom d’Eddie Davis and His Bepoppers. La formation était composée de Fats Navarro à la trompette, d’Al Haig au piano, du chanteur Huey Long, du contrebassiste Gene Ramey et du batteur Denzil Best. C’est avec ce groupe que Davis avait réalisé ses premiers enregistrements en 1946. En 1948, durant un bref passage chez Lenox Records, Davis avait commencé à adopter un son plus dynamique et plus audacieux, largement inspiré du rock n’ roll. À l’époque, Davis se produisait souvent aux côtés de son frère Carl, qui était connu sous les surnoms de Chicago Davis et de King Carl. Les deux frères avaient d’ailleurs enregistré un album sous étiquette Savoy en 1949. La même année, Davis avait aussi enregistré deux pièces pour King Records, dans un style bigarré qui était une sorte de fusion du jazz, du rock et du rhythm n’ blues, et qui démontrait à quel point il n’avait pas encore trouvé sa voie.
C’est en 1952 que Davis avait fait la première de ses nombreuses apparitions avec l’orchestre de Count Basie. Cette collaboration s’était prolongée par intermittence jusqu’aux années 1960 et 1970. Davis avait également fait une tournée en Europe avec l’orchestre. Il avait aussi participé à des tournées avec la chanteuse Ella Fitzgerald. Comme le faisait remarquer l’Illustrated Encyclopedia of Jazz, “At a time when the Basie band needed an outsize personality in the ranks, Jaws fitted the bill, and the tracks on which he solos, ‘Flight of the Foo Birds’ and ‘After Supper (The Atomic Mr. Basie),‘ leap with vigor and enthusiasm.” Reconnaissant la contribution de l’orchestre de Basie au jazz, le critique du Los Angeles Times Leonard Feather écrivait en 1981: “The Count Basie band was a virtual school for soloists… that produced some of the most durably individual sounds in jazz.”
En 1955, alors qu’il était sous contrat avec les disques Prestige, Davis avait enregistré l’album ‘’Modern Jazz Expression.’’
Avec Basie, Davis avait démontré son vaste potentiel musical. Son jeu dans les ballades, d’abord influencé par Ben Webster, s’était épanoui et avait développé son sens de l’innovation, un peu à la manière d’un Coleman Hawkins par exemple.
À cette époque, Davis avait continué de diriger ses propres groupes. L’un de ses plus grands succès avait été une formation mettant en vedette l’organiste Shirley Scott (qui jouait sur le célèbre orgue Hammond B3), le contrebassiste George Duvivier, le flûtiste et saxophoniste Jerome Richardson et le batteur Arthur Edgehill. C’est d’ailleurs Davis qui avait été le premier à utiliser la combinaison orgue-saxophone ténor dans le domaine du jazz.
Ce n’était pas la première fois que Davis travaillait avec des organistes. Dans les années 1950 et 1960, il avait souvent collaboré avec des organistes qui étaient en contact avec le milieu du rock, comme Bill Doggett et Doc Bagby.
Le grand goût de Scott et la délicatesse de son jeu à l’orgue avaient permis à Davis de produire une musique raffinée et inspirée sans jamais avoir eu à sacrifier la passion et l’enthousiasme. Lorsque Scott avait quitté la formation, le groupe de Davis avait perdu une partie de son âme. Malgré tout le succès que Davis avait remporté avec la combinaison orgue-saxophone, Scott n’avait jamais été remplacée.
Le premier album du groupe, intitulé ‘’Cookbook Volume 1’’, avait été suivi de ‘’Smokin’’’. Avaient suivi deux autres volumes de ‘’Cookbook’’ ainsi que l’album ‘’Jaws’’, tous enregistrés en 1958. ‘’Jaws in Orbit’’, mettant en vedette le joueur de trombone Steve Pul-liam, avait été enregistré en 1959, la même année où Davis avait enregistré son album à succès ‘’Gentle Jaws’’, un disque qui comprenait également une session avec le trio du pianiste Red Garland, dont faisaient aussi partie le contrebassiste Sam Jones et le batteur Arthur Taylor.
Dans les années 1950, Davis avait aussi joué avec le saxophoniste Sonny Stitt.
LA CONSÉCRATION
Davis avait obtenu encore davantage de reconnaissance avec la parution en 1960 de l’album ‘’Trane Whistle’’, dans lequel il était accompagné d’un big band, sur des arrangements d’Oliver Nelson et d’Ernie Wilkins. L’année suivante, Davis avait enregistré l’album ‘’Afro-Jaws’’, avec un quartet formé notamment du percussionniste Ray Baretto. Sur deux pièces, Davis était aussi accompagné d’une section de trompettes dirigée par Clark Terry.
De 1960 à 1962, Davis avait co-dirigé un quintet avec le saxophoniste ténor Johnny Griffin, avec qui il avait enregistré quelques disques. L’Illustrated Encyclopedia of Jazz avait écrit au sujet de la collaboration de Davis avec Griffin: “Sounding positively mainstream beside the mercurial Bebop Griffin, Jaws’ swaggering, melodramatic delivery gives these sessions the stature of a classic boxing bout.”
Même si les deux saxophonistes étaient très différents tant sur le plan musical qu’émotionnel - Davis jouait avec l’intensité qu’il avait héritée de sa collaboration avec Basie, et était connu pour sa patience, son ironie et son caractère introspectif, tandis que Griffin, qui avait joué avec Lionel Hampton, Art Blakey et Thelonious Monk, était réputé pour son caractère sociable et toujours souriant -, leurs idées étaient complémentaires et les avaient influencés mutuellement. Dans une entrevue accordée à Robert Bragonier, Davis expliquait: “What we are doing is presenting, side by side, two different styles of playing tenor—a contrast, not a contest”. Davis et Griffin avaient enregistré deux autres albums ensemble: ‘’Tough Tenors’’ (1960) et ‘’Blues Up and Down’’ (1961).
Au milieu des années 1960, Davis et Griffin avaient également collaboré dans le cadre du Kenny Clarke|Francis Boland Big Band.
DERNIÈRES ANNÉES ET DÉCÈS
Même si Davis avait quelque peu ralenti dans les années 1970, il avait continué d’enregistrer. En 1976, il avait fait paraître l’album ‘’Straight Ahead’’, une collaboration avec le trio du pianiste Tommy Flanagan qui avait été enregistrée en 1967. L’année suivante, Davis avait enregistré un album live au Festival de jazz de Montreux avec un quartet composé d’Oscar Peterson au piano, de Ray Brown à la contrebasse et de Jimmie Smith à la batterie.
À la fin de sa vie, Davis avait souvent travaillé avec le trompettiste Harry ‘’Sweets’’ Edison, avec qui il avait enregistré et fait de nombreuses tournées avec des musiciens locaux.
Eddie ‘’Lockjaw’’ Davis est mort du lymphome de Hodkin (un cancer du système immunitaire) le 3 novembre 1986 à l’hôpital de Culver City, en Californie. Il était âgé de soixante-quatre ans. Il laissait dans le deuil son épouse Beatrice et une fille. Musicien très sensible et souvent imité par ses pairs, Davis avait été un des rares musiciens de jazz à avoir développé un style très personnel. Comme l’affirmait Derek Taylor sur le site All About Jazz, Eddie Lockjaw Davis était à l’origine d’un son ‘’that could cleanly shift from coarse Rhythm and Blues infused wailing to beautifully textured, romantically voiced poetry. In either incarnation his signature sound, a full-bodied articulation that made ardent use of his instrument’s rich tonal properties, always shone through as distinct and nonderivative.”
Grand explorateur, Davis n’avait jamais cessé d’expérimenter au cours de sa carrière. Loin de se limiter au jazz, il avait joué dans plusieurs styles musicaux, allant du swing au bop, en passant par le hard bop, le jazz latin et le soul jazz. ©- 2023-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique SOURCES: ‘’Eddie ’Lockjaw’ Davis.’’ Wikipedia, 2023. ‘’Eddie (Lockjaw) Davis Dies; Saxohonist With Jazz Greats.’’ New York Times, 6 novembre 1986. HIGHTOWE, Laura. ‘’Davie, Eddie ‘’Lockjaw’’. Encyclopedia.com, 2019. WILLIAMS, Irv. ‘’Eddie ‘Lockjaw’ Davis, Musician born.’’ African American Registry, 3 février 2022.
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remonterletympan · 5 years
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Billie Holiday : la grande dame du jazz 
Billie Holiday : la grande dame du jazz
Billie Holiday (née Elenora Fagan) a commencé à chanter dans des clubs de Brooklyn et de Harlem au début des années 1930 avant d’enregistrer avec Benny Goodman en 1933.
  Elle a également chanté avec Teddy Wilson de 1935 à 1939, en plus de travailler avec Count Basie et Artie Shaw.
    De 1936 à 1942, Holiday enregistre en tant que…
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lostiedeblog-blog · 7 years
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Needed an Adventure Part 1.
J’suis revenue vivante ! J’aimerais même dire plus vivante que je l’ai senti depuis 2016. Tiens le début de l’histoire. T’sais j’te disais que j’avais envie d’aventure, je l’ai pas mal eu. J’suis partie après la job lundi le 8 Janvier avec des conditions routières assez dégueulasses merci, j’me suis mis pas mal de pression parce que j’offrais un départ de Montréal à New York sur AmigoExpress pis j’sentais que j’pouvais pas l’annuler. Anyway, j’Voulais pas l’annuler. JE FONCE OSTIE. Mes Amigos arrivent, un couple de jeunes ( Says la fille de 29 ans )  Sarah et Correy, super cools et relax. Watch Sarah ici là : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1055294/finaliste-prix-recit-radio-canada-2017-sarah-walou On décolle du Soda ensemble et j’te jure, rendu sur la 132 l’autre bord du Pont Jacques Cartier, y devait avoir 40 cm de neige mixé avec de la glace pis de la slush glissante as fuck jusqu’aux douanes. On voyait pas les lignes, le monde roulait en malade n’importe où, j’étais sur les Hazards pis j’roulais à 50km/h en ayant l’impression que le derrière du char glissait sans arrêt. On était même pas au Pont Champlain que j’chiais déjà dans mes pants. ( Ah tu veux de l’aventure, on te start ça right fucking now que la vie m’a dit ). Bon, Quest-ce que je fais ostie? Y’a clairement de quoi qui va pas avec le char, tout le monde me dépasse en malade à 110km/h même les 18 roues j’ai peur pour ma vie pis celles de mes copilotes. Je décide de sortir à un village après l’autoroute 30, chercher une station service, regarder si y’a pas trop de neige de pognée dans les roues. J’appelle ma mère en semi panique en disant que le char va pas trop bien, que j’ai l’impression de glisser sans cesse pis qu’en plus l’ostie de volant vibre quand je roule à plus de 100Km/h.
Yo, j’ai même pas encore traversé les douanes que je capote ma vie. ( Ç’est pas ça que tu voulais ? Qu’à m’a dit... la vie... ). Mom me dit au cell  << Van, t’as l’impression que la voiture glisse car ç’est un Subaru et que ç’est 4 roues motrices, ce qui veut dire que les roues d’en arrière vont toujours travailler pour suivre le devant.... Inquiètes toi pas, t’es juste pas habitué >> SACRAMENT J’feel comme PRESQUE soulagé.. Je sors, J’fais le tour de la voiture, J’enlève la neige des roues, On repart. On décide de ne pas prendre l’autoroute mais de plutôt passer par des chemins de campagne jusqu’aux douanes. Sarah me complimente sur ma prudence et ma conduite et ça me fait vraiment du bien. On passe les douanes sans problèmes et  pour vrais, ç’est comme si les conditions routières étaient passé de 2/10 à 9/10. Pas de neige sur la route, même pas de brouillard dans les Adirondacks. La conduite se passe bien mais je sent encore le maudit volant de la voiture shaker à partir de 100km/h. J’avais pourtant fait aligner les roues le matin avant d’aller travailler pour m’assurer qu’y’aie pas de problème le lendemain pour mon trip en Caroline du nord ( T’sais, tu prévois conduire fucking 14h, tu t’arrange pour pas avoir l’impression d’être dans une machine amaigrissante des années 1930 ).
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Fait que là, je conduis, je bois deux Guru, on parle, on écoute de la musique, le rush d’adrénaline du départ me fatigue un peu trop pareil. Il nous reste 35 minutes avant d’arriver à Penn Station et je sais que Correy a son permis de conduire... Je lui demande ( en me sentant quand même mal parce que c’est fucking mon mandat de conduire ) s’il peut prendre le volant pour le reste et il accepte.  Je m’endors derrière et j’me réveille à cause d’un ostie de gros bruit qui vient de la voiture dans le Lincoln Tunnel pis j’ai peur que le char explose genre. On arrive à stationner la voiture pas loin de la sortie, ils partent en me disant que si y’a quoi que ce soit ils peuvent m’héberger et je leur réponds que j’ai un AirBnB qui m’attend à 20 minutes de voiture de là. On se dit merci pis bye bye le Taxi. En décollant pour repartir vers Jersey, le char ne démarre pas. Les Lumières de Check Engine sont bien visibles et là, j’essaie de garder mon calme. ( Aventuuuuurrrreeeeeeee, m’a chuchoté la vie encore de la banquette arrière du char dans l’oreille ). Je ferme les yeux, je sors les clefs du démarreur, je prends deux bonnes grosses respirations, je remets les clefs, le char Démarre, j’ouvre les yeux, pus de check engine, Je souris un petit peu, Je repars. Là, en accelerant, je sentais comme si le moteur forçait. j’avais peur. y’avait comme un bruit lourd qui semblait venir d’en avant, je reprends le pont tunnel quand même, je conduis doucement, je finis par arriver à destination. Je trouve ma chambre dans une gigantesque maison, je vais me brosser les dents, j’ai le cerveau qui spin à 4359071487.  AH PIS TU PENSES QUE TU VAS DORMIR GURL ? ( Qu’à m’a dit ) Oublie ça. Même les yeux fermés pis qui brûlent, le cerveau voulait pas pentoute suivre. Que ç’est que j’vôs Faire ? Le lendemain matin, je sais qu’y faut que j’aie au Garage... J’vois le chum de ma meilleure ami en ligne sur messenger, y m’écrit pour prendre des nouvelles. J’l’appelle.... pis j’commence à pleurrer toute mon anxiété. Il me dit de revenir, mais je sais qu’au fond, j’dois continuer jusqu’au bout. J’le sent t’sais. On raccroche, Je réfléchis, La host du AirBnB m’offre de rester pour me reposer jusqu’à 2pm. J’essaie de dormir encore un peu. Ça ne marche pas. Ian ( L’ami formidable de Caroline du nord que j’vais rejoindre ) se connecte et  me demande des nouvelles lui aussi, il espère que la voiture est okay et que moi aussi. J’le facetime et lui explique que j’dois aller porter la voiture au garage, il est triste...Moi aussi. J’essaie de pas pleurrer devant la caméra. J’me dis qu’on va trouver une solution pis qu’on va se voir. Je vais au garage, j’explique mon cas, le gars est full fin, rentre mon char, va faire le tour du bloc avec, le rentre dans la place, le lève et me revient en me disant qu’y’a un trou dans l’exhausse ( L’ostie de muffler ). Qu’il grossi et que faire la route jusqu’en Caroline du nord serait possible mais probablement pas la route du retour jusqu’à Montréal. Pour le volant, il me dit qu’il a essayé la voiture jusqu’à 60Miles à l’heure et qu’il ne vibrait pas. Bref, full gentils, les gars me disent d’aller voir un pro du muffler, me donnent une adresse et me disent que je ne leur doit rien pour l’inspection...  Ayoye, SunnyDay en cotton ouatté pis ça ç’est vraiment un beaume sur ma malédiction. Merci PAUL’S GARAGE  @  ELIZABETH - JERSEY <3 Bon, bin au moins c’est pas le radiateur ou le moteur t’sais. J’vais au garage des pros du muffler à Jersey, c’est juste à côté du train qui va à New York, je laisse le char au garage, je texte Sarah d’amigo Express et j’lui demande si l’offre d’hier tient toujours.... Ah à dit OUI fait que j’me dis OKAY bon un p’tit stop dans New York que la vie me donne demême bah... Pourqué pô? Fait que j’m’en va dans Harlem, Sarah et Correy m’offrent leur salon avec un matelas gonflable, s’en vont en cours à l’université juste à côté... Et je décompresse, je décompresse avec le chaton le plus affectueux du monde. Comme s’il sentait que j’avais besoin de ça. Il est venu se coucher sur moi dans le divan et a comme pris toute.... Toute l’anxiété que j’ai vécus depuis les derniers 24h. J’regarde en ligne les prix des autobus de New York à Norfolk pis y se trouve que ça me revient encore moins chers que de prendre la voiture. 85$ Canadien pour être clair.  Fuck it, j’achète le billet de bus. Pour le JEUDI MATIN.  On est Mardi soir. J’peux pas rester une journée de plus chez Sarah et Correy t’sais y’en ont fait en masse déjà donc je demande à des amis, qui demandent à des amis qui finalement trouvent des amis pour m’héberger dans Queens le mercredi. Les gens du garage où je laisse la voiture me disent qu’ils me la garderont jusqu’à lundi Matin. YAAASSSSSSSS.... J’suis soulagé, J’ai pas trop pris le temps de me promener en ville mais j’m’en fou un peu t’sais j’sais que ç’est pas la dernière fois que j’y vais pis j’y suis déjà allé une couple de fois, je l’ai vus Time Square pis Manhattan pis Central Park, pis Harlem, pis le China Town, pis Soho pis Brooklyn pis Coney Island.... J’arrive chez Courtney et Joe en fin d’après-midi,  Détendue. Je monte à l’étage et trouve ma chambre, Apple Tv sur une 42″ , Lit Queen. Salle de bain de rêve. Genre.... Le confort total. J’me présente à Joe qui doit partir pour des funérailles et Courtney n’est pas encore là. J’vais à l’épicerie, Prépare des pâtes, Courtney et Joe reviennent et on se met à parler de pleins d’affaires dont nos amis en communs pis d’existentialisme dans la cuisine. J’les remercie de m’aider pour la soirée pis y s’en vient tard, j’dois me doucher pis j’suis énervé pour le lendemain matin en maudit, j’ai du mal à croire que j’vais arriver à dormir. J’ai dormis comme un bébé. J’me suis levé à 6h30, j’suis parti à 7h. J’suis arrivé au terminus d’autobus a 8h. J’prennais le bus à 8h30. J’me suis pas perdus ( Ah oui, j’me suis trompé de ligne 4 fois pour me rendre dans Queens le mercredi, criss que c’est compliqué le metro à NYC). Bref. Y reste 2h15 de route à faire après le bus pis nos faces, nos bras pis nos corps se collent <3  Ça, ç’est le pont qui fait le liens entre l’État du Delaware et la Virginie. Je le déteste même si ç’est vraiment beau. C’est très étroit dans les parties Tunnels et le bus est très large et instable à cause des forts vents, rien d’autre qu’une ligne ne sépare les sens de la route et ç’est vraiment stressant.
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J’veux vraiment, vraiment remercier tout le monde qui m’a aidé pendant mon périple des premières journées, que ce soit soutient émotif, aide mécanique, essayer de me trouver un endroit où dormir et ceux qui m’ont Héberger. Vous êtes de formidables personnes. <3  La suite bientôt j’te jure, Tu dois toi aussi avoir hâte de décrocher du texte pour faire autre chose t’sais. ç’t’une longue histoire ;) Ah tiens, Henry, Le merveilleux chat dont je te parlais.
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graceandfamily · 2 years
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Princess Grace and her daughter Princess Caroline at the "Harlem Années 1930" in Paris, 1978.
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Cher Pontus,
Quand devient-on rebelle ? Dans le ventre de sa mère ? A cinq ans, à dix ans ?
Je suis née en 1930. Enfant de la Dépression.
Certaines cartes du Tarot me furent distribuées le jour de ma naissance : le Magicien (carte de la créativité et de l’énergie) et le Pendu (réceptivité et sensibilité à tout et à chacun). On me tendit aussi la carte de la Lune (imagination et son contrepoint : imagination négative).
Ces cartes deviendraient le matériau, le canevas sur lesquels je peindrais ma vie.
Je passerais ma vie à prouver que j’avais le droit d’exister. 
Le plus important pour moi était de prouver que j’étais capable d’aller au bout de mes projets. Un jour j’accomplirais le plus grand jardin de sculptures jamais fait depuis le Parc de Gaudi à Barcelone.
Ma nature optimiste m’y aida.
J’avais besoin d’héroïnes auxquelles m’identifier. A l’école le cours d’histoire n’était qu’une longue litanie sur la supériorité de l’espèce mâle et cela m’ennuyait à mourir. On nous parlait bien de quelques femmes : la Grande Catherine, Jeanne d’Arc, Elizabeth d’Angleterre, mais il n’y en avait pas assez pour moi. 
Je décidai de devenir une héroïne.
Dans les innombrables contes de fées que ma grand-mère me lisait je m’étais déjà identifiée avec le héros. C’était toujours un garçon qui faisait toujours des bêtises.
N’écoutant que sa voix intérieure et ne perdant jamais de vue le but final, le héros, après bien des difficultés, finissait par trouver le trésor qu’il recherchait.
Ma mère avait beaucoup de miroirs dans sa maison. Des années plus tard, les miroirs deviendraient un des matériaux essentiels que j’utiliserais dans le Jardin des Tarots en Italie et dans le Cyclope dans la forêt de Fontainebleau, non loin de Paris. 
Ma mère était une grande amoureuse de la musique, de l’art, de la bonne cuisine. Toutes ces choses, je les ai reçues en partage.
Ma mère avait un certain style et du charme. J’aimais sa beauté et le pouvoir qu’elle lui donnait, sa coiffeuse en verre des années 30 recouverte de crèmes, de poudres et de rouges à lèvres. J’adorais ses boucles brunes, sa peau lisse.
Adolescente, j’ai refusé mon père et ma mère comme modèles ; j’ai refusé aussi leur position sociale. La seule pièce de la maison où je trouvais confort et chaleur était la cuisine.
A huit ans, tout mon argent de poche allait à l’achat de bandes dessinées de Wonderwoman et Batman. (Je n’avais pas le droit de les lire et les cachais sous mon matelas.) Une partie de l’argent que je prenais à mon père et à ma grand-mère allait aux mendiants. 
J’aimais bien les mendiants. 
Ils avaient souvent l’air plus réels qu’un tas de gens circulant dans les rues de New York. 
J’allais à l’Ecole du Sacré-Cœur, école religieuse de filles, dans la 91ème rue. Tous les mois on donnait à la meilleure de la classe un superbe ruban rouge. Je ne l’ai jamais eu (quoi d’étonnant, je ne faisais rien). Un jour je décidai de sortir et d’acheter un ruban rouge que je fixai sur mon uniforme, comme si j’avais eu le prix d’excellence. 
Ce ne fut pas apprécié.
L’uniforme de l’école était vert, un vilain vert foncé avec une blouse beige et une cravate verte. Pas surprenant que je désire ardemment la décoration rouge.
Au Noël de 1940 les nonnes nous conduisirent à Harlem pour apporter des cadeaux aux pauvres familles noires. Comme je me sentais gênée pour ces gens ! Nous étions une dizaine entourant une nonne qui fit un discours ridicule puis deux dames noires nous remercièrent. Je me rappelle avoir pensé : si j’étais à leur place, je vous haïrais. 
J’avais honte.
Les rues de New York et leur misère et leur agitation furent une vraie école de la vie.
Je fus exposée très tôt à des influences culturelles diverses et parfois conflictuelles, ce qui m’amena vite à me faire ma propre idée des choses. 
Et je choisis ce que je voulais croire.
Ma tante Joy (de Géorgie; donc du côté américain de la famille) était une adorable vielle dame qui me gâtait, me lisant des contes ou m’amenant à des fontaines de soda. 
J’étais une fanatique des glaces au chocolat arrosées de caramel. 
Après avoir rejeté mes parents et leur classe, je serais confrontée à l’énorme problème de me réinventer et de me recréer. 
Je ne ressentais aucun sentiment national. 
Je ne me sentais ni française ni américaine.
Une chose me sauva durant ces difficiles années d’adolescence : ma boîte magique secrète et imaginaire, cachée sous mon lit. 
Elle était faite d’un précieux bois sculpté, incrusté d’émaux aux riches couleurs.
Nul autre que moi ne pouvait voir la boîte.
Quand j’étais seule je l’ouvrais et il en jaillissait toutes sortes de poissons extraordinairement bariolés, de génies, de fleurs sauvages au parfum délicieux.
Dans cette boîte qui n’était qu’à moi je gardais mes premiers poèmes, mes rêves de grandeur.
Dans la boîte je déposais mon âme. Je m’entretenais avec elle. Puisqu’il m’était impossible d’avoir une relation profonde avec ma famille, je commencerais à communiquer avec moi-même. 
De là vient mon éternel besoin de solitude. C’est dans cette solitude que me viennent les idées pour mon travail. La solitude est aussi nécessaire à ma création que l’air à mes poumons.
Encore aujourd’hui, Pontus, ma boîte magique est sous mon lit. 
Je l’ouvre tous les jours. 
Ma structure, ma colonne vertébrale, mon squelette sont dans la boîte.
Parfois elle est remplie de sable, j’ai cinq ans de nouveau, construis des châteaux et rêve de palais.
Ma boîte remplace le monde des adultes auquel je me suis habituée avec difficulté et dont je ne suis pas ravie.
La boîte m’a empêchée de devenir une personne cynique et sans illusion.
C’est la boîte de Pandore. 
Ce qui demeure en elle, c’est l’espoir.
Lettre de  Niki de Saint Phalle à Pontus
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