#groupe de pri��re
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pompadourpink · 2 years ago
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Le participe passé
The past participle (found in the pluperfect, perfect, past conditional, perfect past, past imperative, past infinitive, past gerund, past subjunctive, and pluperfect subjunctive tenses) is the second element (like been or taken) used to create several compound verbal tenses - the most common one being the perfect tense. A past participle can be masculine or feminine, singular or plural.
La conjugaison
Le premier groupe (-er except aller):
-é, -ée, -és, -ées (nous sommes arrivées - we have arrived)
Le deuxième groupe (-ir except découvrir, faillir, ouvrir, partir, sentir, sortir, tenir, venir...):
-i, -ie, -is, -ies (les filles sont parties - the girls have left)
Le troisième groupe:
Règles générales:
-s, -se, -s, -ses
-ø, -e, -s, -es (many irregulars: ouvrir > ouvert, peindre > peint)
-us, -ute, -us, -utes
Règles détaillées:
-é, -ée, -és, -ées; aller, être, naître
-ert, -erte, -erts, -erts; all -ffrir, -vrir except appauvrir
-i, -ie, -is, -ies; all -(a, e, ou)illir, -érir (not after -qu-), a few -uir(e) (fuir, suivre, rire) + partir, réussir, sentir
-is, -ise, -is, -ises; all -quérir + asseoir, mettre, prendre
-lu, -lue, -lus, -lues; résoudre
-ort, -orte, -orts, -orts; mourir
-os, -ose, -os, -oses; clore
-s, -se, -s, -ses; mettre, prendre
-t, -te, -ts, -tes; all -aire, -indre, -uire + dire, écrire, faire
-u, -ue, -us, -ues; all -oir except asseoir (devoir gets a circumflex), all -aître except naître/paître, a few -ir (courir, tenir, venir), most -re except mettre, prendre
-us, -use, -us, -uses; inclure
-us, -ute, -us, -utes; absoudre, dissoudre
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Les règles
The past participle will have to agree with a feminine and/or plural subject if the auxiliary is Être. Les souris sont mangées par les chats - mice are eaten by cats.
If the auxiliary is Avoir and the syntax of the sentence is -determiner, noun, auxiliary, past participle, object- then you do not make the participle agree with the noun. It will stay in the neutral form, the masculine singular. La chatte a mangé la souris - the cat has eaten the mouse.
In the same way, if the object is an infinitive verb or an infinitive clause, the participle does not agree with it and stays in its neutral form. La chatte a voulu manger la souris - the cat wanted to eat the mouse.
If the object is placed before the auxiliary (as a noun or an object pronoun), the participle has to agree with the subject. La souris a été mangée par le chat - the mouse has been eaten by the cat.
N.B. If the perfect is made of Avoir + Fait and followed by another verb faire (making someone do/make): je lui ai fait faire des pâtes, or if the object comes with a preposition (indirect object rather than direct object): j'ai parlé à mes parents > je leur ai parlé, there's no agreement.
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Les participes passés irréguliers (+e/s)
Acquérir (to acquire) → acquis
Apprendre (to learn) → appris
Atteindre (to attain) → atteint
Asseoir (to sit) → assis
Avoir (to have) → eu
Boire (to drink) → bu
Comprendre (to understand) → compris
Conduire (to drive) → conduit
Connaître (to know) → connu
Construire (to build) → construit
Courir (to run) → couru
Couvrir (to cover) → couvert
Craindre (to fear) → craint
Croire (to believe) → cru
Décevoir (to deceive; to disappoint) → déçu
Découvrir (to discover) → découvert
Devoir (to have to) → dû
Dire (to say) → dit
Écrire (to write) → écrit
Être (to be) → été
Faire (to do; to make) → fait
Falloir (to have to) → fallu
Instruire (to instruct) → instruit
Joindre (to join; to affix) → joint
Lire (to read) → lu
Mettre (to put) → mis
Mourir (to die) → mort
Naître (to be born) → né
Obtenir (to obtain) → obtenu
Offrir (to offer) → offert
Ouvrir (to open) → ouvert
Peindre (to paint) → peint
Permettre (to allow; to permit) → permis
Plaire (to please) → plu
Pleuvoir (to rain) → plu
Prendre (to take) → pris
Produire (to produce) → produit
Pouvoir (to be able to) → pu
Recevoir (to receive) → reçu
Réduire (to reduce) → réduit
Rire (to laugh) → ri
Savoir (to know) → su
Souffrir (to suffer) → souffert
Suivre (to follow) → suivi
Tenir (to hold) → tenu
Vivre (to live) → vécu
Valoir (to be worth) → valu
Voir (to see) → vu
Vouloir (to want) → voulu
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Movie: Le grand blond avec une chaussure noire - Yves Robert, 1972
Fanmail - masterlist (2016-) - archives - hire me - reviews (2020-) - Drive
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juliensorelapologist · 2 years ago
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La séquence dure plus de vingt minutes, enregistrée discrètement par un membre d’un groupe de sept personnes interpellées, lundi 20 mars, à l’angle des rues des Minimes et du Béarn, dans le 3e arrondissement de Paris. Entre commentaires à caractère sexuel, gifles, menaces et vantardises, ce document sonore, que Le Monde a pu authentifier, jette une lumière crue sur le comportement de fonctionnaires en contradiction totale avec les règles déontologiques autant qu’avec la loi.
Ce soir-là, plusieurs dégradations ont été commises dans les environs au cours d’une nouvelle nuit de protestation contre le recours, jeudi 16 mars, à l’article 49.3 par le gouvernement pour faire adopter sans vote la réforme des retraites. Appelée pour procéder à des interpellations d’émeutiers, qui ont pris l’habitude, depuis plusieurs jours, de se disperser par petits groupes et d’incendier des poubelles – les affrontements directs avec les forces de l’ordre sont plutôt rares –, une unité des brigades de répression de l’action violente motorisées (BRAV-M) parvient à appréhender une demi-douzaine de jeunes gens, sans qu’il soit permis d’établir, pour le moment, leur participation aux incidents.
Une photo, prise sur l’instant, montre une quinzaine de fonctionnaires, reconnaissables notamment à leurs casques de moto blancs, dans leur tenue habituelle qui emprunte autant à l’uniforme de « Robocop » des CRS qu’à l’équipement de n’importe quel motard. Cernant plusieurs jeunes assis sur le trottoir, le dos à la devanture d’un commerce désaffecté, plusieurs de ces fonctionnaires se laissent aller à des propos et des attitudes susceptibles de poursuites pénales, en particulier contre un jeune homme, « le seul Noir du groupe », précise l’un des jeunes gens interpellés. Plusieurs d’entre eux ne se connaissaient pas avant cet épisode.
« Tu sais que tu as une vraie tête à claques ? », lui dit un policier, tandis qu’à l’arrière-plan sonore des voix réclament des précisions sur le nombre de personnes interpellées. « Si tu veux, je te prends tout seul », continue le policier, avant d’intimer le silence au jeune homme, qui tente de répondre : « Ferme ta gueule. »
« Efface ton sourire »
Les propos de plusieurs fonctionnaires, très nettement audibles, sans que le moindre doute soit possible quant à la qualité de ceux qui les profèrent, sont prononcés sur le même ton, alternant menaces, intimidations, menus propos sur les aptitudes des interpellés à la boxe et fanfaronnades guerrières. Ainsi, cinq minutes et quarante secondes après le début de l’enregistrement, l’un des policiers se laisse aller : « T’as tellement de chance d’être assis là, maintenant qu’on t’a interpellé, je te jure, je te pétais les jambes, au sens propre… Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules (…), mais toi, je t’aurais bien pété tes jambes. »
Plus grave, à deux reprises en l’espace de quinze secondes, à six minutes et quarante-deux secondes du début de l’enregistrement puis à six minutes et cinquante-cinq secondes, deux bruits de claques retentissent, d’autant plus identifiables qu’ils sont précédés et suivis de propos qui ne laissent aucun doute : un « Efface ton sourire », répété deux fois avant la première gifle puis une nouvelle fois après, et « Tu la fermes ou tu veux la deuxième ? », avant un nouveau claquement.
« Je ne… ferme pas », bafouille le jeune homme.
Une nouvelle voix, manifestement différente de celle du fonctionnaire qui a asséné les deux gifles, demande alors : « Tu commences à bégayer ! T’en re-veux peut-être une, que je te remette la mâchoire droite ? »
Le jeune homme : « Surtout, hésite pas à dire ça là-bas…
– Dire ça où ?, interroge un policier.
– Là-bas.
– Là-bas où ?, insiste le policier.
– Là-bas ! Vous allez me ramener où ?
– Au commissariat ? Mais y a que toi qui parlera, moi j’y vais pas, hein.
– Voilà, c’est pour ça que tu fais ça », conclut le jeune homme.
Puis le policier enchaîne par de surprenantes considérations, ponctuées des rires de ses collègues :
« Tu sais, moi je peux venir dormir avec toi si tu veux…
– Eh ben on y va,l’interrompt le jeune homme.
– … et c’est le premier qui bande qui encule l’autre », reprend le policier.
Une autre voix s’en mêle, toujours à l’adresse du jeune homme : « On va t’apprendre à respecter. En fait, je crois que t’as pas bien compris (…). Regarde tes copains, là : ils respectent, ils ne l’ouvrent pas bêtement, pour rien. » « Je m’en fous », répond le jeune homme. « T’es trop insolent, je te jure c’est un truc de fou », poursuit le policier, avant qu’un autre fonctionnaire n’intervienne à son tour : « Eh, t’inquiète, ta petite tête, ta petite tête, on l’a déjà en photo, t’as juste à te repointer dans la rue aux prochaines manifs (…). La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital. »
A cet instant, l’ordre est donné de faire mouvement vers le secteur de Château-d’Eau (10e), où de nouveaux heurts sont signalés par radio. « T’as de la chance, dit un policier, on va se venger sur d’autres personnes. » 
Interrogé sur ces faits vendredi soir dans l’émission « C à vous », sur France 5, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a annoncé qu’il allait saisir l’inspection générale de la police nationale (IGPN). « Evidemment que ces propos sont totalement inacceptables, a-t-il déclaré. Nous sommes extrêmement rigoureux sur l’application des règles déontologiques (...). Quand j’entends cette vidéo, je suis très choqué. »
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papillon82fluttersby · 2 years ago
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Famous Five Art Nostalgia #09 – Part 1
Introductory post
Masterpost
🍒🌲🚁 Five Fall into Adventure – Le Club des Cinq et les gitans / Le Club des Cinq pris au piège
Original publication date: 1950 (UK), 1960 (France)
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(Original cover art by Jeanne Hives, 1960)
This book was re-titled in newer editions for similar reasons to the fifth volume in the series: like “saltimbanques” (fair-folk), the word “gitans” (gypsies) was originally simply used to designate a certain group of people, but it has come to hold some derogatory and xenophobic connotations over time. The title was thus changed to “Le Club des Cinq pris au piège” (Famous Five Caught in a Trap).
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Plot summary (adapted from Wikipedia):
The Famous Five meet up at Kirrin Station and learn Aunt Fanny and Uncle Quentin will be holidaying in Spain, leaving the Five at home with the household's cook, Joanna [Maria]. On the beach, the Five meet a gypsy girl, the "ragamuffin", called Jo [Jo].
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(Jo making a pest of herself and bombarding the Five with cherry pits)
Jo and George almost get into fight and Dick, who intervenes, gets a punch from Jo and retaliates in kind. The others find Jo and George very much alike. After finding out that Jo is a girl, Dick is very sorry, which moves Jo who is not used to kindness. After this Jo is devoted to Dick, but Jo and George keep disliking each other.
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(Dick’s charm at work!)
After the house is burgled, George is kidnapped, and Jo comes with a card requesting some documents to exchange for George. The wrong papers are provided, so George is not released. Jo is helping the villains, but decides to change sides, mostly because she wants to please Dick, and tells that George is likely hidden in Raven's forest [la forêt de Courcy] by the villains, among them her father Simmy [Antonio].
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(Jo enjoying Joanna’s delicious breakfast)
The children find Simmy's caravan, but no George or Timmy in it. Instead, they found George's writing on the wall of the caravan which says "Red Tower" [Mesnil-le-Rouge] over and over again.
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(Julian, Dick and Anne get lost in the forest and caught in a storm, resulting in a very uncomfortable night)
Jo knows that Red Tower is a man, a dangerous fellow who lives in a castle-like house on a cliff-top. Jo eventually leads Julian and Dick to the cliff-top house, where George is captive in a tower. Anne is left home with Joanna. At the foot of the cliff, the children find an underground tunnel which leads to the house. In the tunnel they meet Red Tower, a giant of a man with a flaming-red beard and madman's eyes.
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(The ferocious Red Tower is thoroughly pissed at his impertinent henchmen Simmy and Jake [Antonio and Manolo] for daring to request further payment for their shady work)
Red captures Dick and Julian, but not Jo who escapes. Jo frees the boys from captivity and climbs up some ivy and swaps places with George.
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(Jo’s climbing feat)
Jo later locks up three of the kidnappers, including her own father. Timmy is doped, but wakes up just in time to protect them from the villains. She and Julian, George, Dick and Timmy manage to make a getaway by boat. The police are alerted. Three of the criminals attempt to escape but their helicopter crashes. Jo is admired by everyone, even by George, who first hated her. Joanna says that her cousin would like to look after Jo, as Jo's father will be sent to prison.
Bonus:
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(Dick, you shameless flirt 😏)
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Cover art through the ages:
(Disclaimer: This is not an exhaustive list; sometimes the dates are difficult to pinpoint; and I have purposefully not included editions that re-used similar cover art, with differences only in layout and font style.)
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(Original cover by Jeanne Hives, Hachette, 1960 – that’s a nice scene. I can’t remember if it is ever mentioned that Jo plays music, but I happily embrace this headcanon!)
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(Jean Sidobre chooses to focus on an action scene from the end of the book – Hachette, 1973)
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(Jean Sidobre again with some snooping in the forest – Vermeille collection, 1975. Er, what is George doing here? Isn't she currently kidnapped? 🤔)
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(A similar setting from J.P. Morvan for France Loisirs, 1978… and the same question about George’s presence in the scene 🙄)
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(Umberto Nonna opts for some dramatic seafaring action – Edito Service, 1982)
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(Yves Beaujard also illustrates the escape scene – and this time it is Anne's turn to be where she isn't supposed to be! Hachette, 1989)
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(Stuntwoman Jo in action! Julian, Dick and Timmy are suitably impressed. 😯 Paul Gillon, Hachette, 1993)
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(A tense meeting on the beach! I like the kids’ outfits, particularly George and Anne’s overalls. Munch and Prunier, Hachette, 2000)
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(Fun times at the gypsy camp - Unknown illustrator, Hachette, c. 2000)
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(For once I quite like this cover by Frédéric Rébéna. It gives a feeling of mystery and tension, and George is suitably absent from the scene – Hachette, 2006)
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(Auren also takes us on a trek in the forest – Hachette, 2019)
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Thanks for reading and see you next time!
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rjalker · 2 years ago
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if your pronouns aren't on this list, tell me so I can add them.
Mostly it's just the first two forms that matter for most of the pronoun pin designs, but people kept asking for the full sets, which is why they're all listed out.
You know, I had these sorted into groups of 10 but tumblr decided to undo that. so. RIP.
ace/aces/acelf (or aceself)
ae/aem/aes/aemself
ae/aeon/aeons/aeonself
ae/aer/(aers)/aerself
ae/ryn/(ryns)/rynself
ae/aev/aevs/aevself
aero/aeros/aeroself
aix/arix/aiv/aixelf
an/droid/androidself
an/dro/gyn/oid
an/dro/dros/androself
aro/aros/aroself
ar/lok/loks/lokself
asi/min/mina/minself
aster/asters/asterself
ay/ace/aceself
ay/li/yen/alienself
bee/bees/beeself
bee/bem/bes/bemself
beep/boop/boops/boopself
bun/buns/bunself
by/lar/lars/larself
byt/byts/bytself
ca/thar/tis/tharself
card/cards/cardself
ce/cer/(cers)/cerself
ce/cey/ces/ceyself
ce/cey/ceir/ceyself
cey/cem/ceir/cemself
ce/cim/cims/cimself
ce/cir/cirs/cirself
cer/cers/cerself
char/chars/charself
charm/charms/charmself
che/chi/chis/chiself
che/chim/chis/chimself
click/clack/clacks/clackself
clo/loc/(locs)/clockself
club/clubs/clubself
club/heart/spade/(diamond)/suitself
coin/coins/coinself
co/cos/coself
cu/ti/tis/tiself
cy/cyan/cyans/cyanself
cyan/cyans/cyanself
cy/cyb/cybryk
cy/cyb/cyber/cyberself
da/dar/dark/darkself
dark/darks/darkself
dae/daem/daems/daemself
dae/daem/daemon/daemonself
de/ad/ath/adself
de/der/(ders)/derself
de/dim/dis/dimself
de/ir/irk/irself
deq/dir/dira/dirself
dey/dem/des/demself
diamond/diamonds/diamondself
dove/doves/doveself
dre/aras/arel/araself
dre/dream/dreams/dreamself
dream/dreams/dreamself
e/em/eir/emself
e/er/ers/erself
e/im/is/imself
echo/echos/echoself
es/lin/lins/linself
ex/exs/exself
ey/eir/eirself
ey/em/eir/emself
ey/er/eir/erself
fae/faer/(faers)/faerself
fae/fir/firs/firself
fang/fangs/fangself
fe/ir
feather/feathers/featherself
fleur/fleurs/fleurself
fluff/fluffs/fluffself
fox/foxs/foxself
frog/frogs/frogself
gal/lif/frey/gallifrey
gar/ros/roself
gear/gears/gearself
gi/gin/gins/ginself
glitch/glitches/glitchself
he/him/his/himself
hea/ler/(lers)/lerself
heart/hearts/heartself
hero/heros/heroself
hop/hops/hopself
hy/hym/hys/hymself
ido/eis/eiself
ili/ilin
it/its/itself
ith/iths/ithself
ith/kir/kirs/kirself
ivy/ivys/ivyself
ix/hal/hallep/halself
ix/ixelf
izi/av/avi/fiself
jay/jays/jayself
joke/jokes/jokeself
joker/jokers/jokerself
ke/kem/kes/kemself
ker/kri/krix/kriself
key/kem/kes/kemself
king/kings/kingself
kit/kits/kitself
kit/kitten/kittens/kittenself
kiz/zuna/zunas/zunaself
ky/shal/shalk/shalself
ky/tin/tins/tinself
kyn/areth/arev/arethself
leaf/leafs/leafself
ley/lem/les/lemself
li/lia/lias/liaself
li/lim/lis/limself
li/lin/lins/linself
li/lir/lirs/lirself
lo/lok/loks/lokself
lu/lun/luna/lunself
lu/luna/lunas/lunaself
lun/luna/lunas/lunaself
luna/lunas/lunaself
ly/lyr/lyrs/lyrself
mae/mer/mims/merself
mal/ad/dy/malady
mango/mangos/mangoself
meow/meows/meowself
mi/mus/pol/muself
mio/fel/fels/felself
mley/mlem/mlems/mlemself
mon/arch/archs/archself
monarch/monarchs/monarchself
moon/moons/moonself
moth/moths/mothself
mp3/mp3s/mp3self
mus/ruum/ruums/ruumself
N/Z/Q/(R)/C
nat/zahl/quoz/(reals)/comp
ne/nem/nes/nemself
ne/neo/neos/neoself
ne/rix/riv/rixelf
nei/ther/thers/therself
neo/neon/neonself
neo/neos/neoself
ney/nem/nes/nemself
ni/nir/niys/nirself
ni/nir/nirs/nirself
nix/nixself
nor/mal/mals/normalself
nor/nors/norself
nov/nova/novas/novaself
nova/novas/novaself
oak/oaks/oakself
owl/owls/owlself
paw/paws/pawself
pe/per/pers/perself
per/sim/sims/simself
pix/pixel/pixels/pixelself
pri/prin/prince/princeself
pri/pin/princess/princesself
pro/noun/nouns/nounself
pru/nus/sero/nuself
pup/pups/pupself
purr/purrs/purself
queen/queens/queenself
queer/queers/queerself
quer/cus/quercuself
qui/sal/kus/salself
quir/quirs/quirself
rain/rains/rainself
rak/sura/suras/suraself
rawr/rawrs/rawrself
re/rei/reiv/reiself
ri/rin/rins/rinself
ri/riv/rivs/riverself
ri/riv/rix/riself
rot/rots/rotself
ry/ryn/ryns/rynself
sci/ence/(ences)/enceself
sci/scis/sciself
sci/ur/rus/sciuruself
se/ser/sers/serself
se/sim/sims/simelf
sey/sem/seir/semself
shay/shayself
shay/shays/shayself
shey/shem/sheir/shemself
she/her/(hers)/herself
si/sin/sina/sinself
sia/lia/lias/liaself
sil/silv/silver/silverself
singu/laer/larity/singularity
ski/per/pers/perself
skip/per/pers/skipperself
skip/skips/skipself
skipper/skippers/skipperself
so/sol/sols/solself
sol/solar/solars/solarself
soul/souls/soulself
spade/spades/spadeself
spark/sparks/sparkself
star/stars/starself
ste/stel/stellarself
stell/stellium/stelliumself
strife/strifes/strifeself
su/[na]/uvu/lo/(kar)/zeda
sun/suns/sunself
sy/rup/rups/rupself
sy/sky/skys/skyself
tal/lyn/lyns/lynself
tar/dis/tardiself
te/teal/teals/tealself
te/ter/ters/terself
te/ter/(ters)/terself
tey/tem/tes/temself
they/them/their/themself
thi/hil/(hilz)/hilself
thorn/thorns/thornself
thun/thunder/thunders/thunderself
ti/tik/tiks/tikself
toad/flax/toadflaxself
toad/toads/toadself
toy/toys/toyself
tri/trick/tricks/trickself
twig/twigs/twigself
vae/si/av/siself
vae/vaer/vael/vaerself
vae/vam/vas/vamself
ve/vei/veir/veiself
ve/vem/ver/vemself
ve/ven/vens/venself
ve/vim/vis/vimself
ve/ver/vers/verself
ve/ver/vis/verself
vee/veen/veens/veenself
vey/vem/veir/vemself
vi/viol/violet/violetself
vi/vir/virs/virself
vix/vixs/vixself
vo/vos/voself
voi/void/voids/voidself
void/voids/voidself
W/X/Y/Z
wa/wir/wor/(worl)wirself
wasp/wasps/waspself
wave/waves/waveself
weird/weirds/weirdself
willow/willows/willowself
wolf/wolfs/wolfself
X/Xs/Xself
X/Xself
xae/xaer/xael/xaerself
xae/xaer/xaerself
xe/hir/hirs/hirself
xe/hir/(hirs)/hirself
xe/xem/xeir/xemself
xe/xem/xel/xemself
xe/xim/xis/ximself
xe/xir/xirs/xirself
xe/xym/xys/xymself
xei/xev/xes/xevself
xeno/bell/bella/bellself
xey/xem/xeir/xemself
xi/kiyn/kiyns/kiynself
xi/xir/xirs/xirself
xie/xyr/xyrs/xyrself
xiy/rik/ix/sirav
xy/xym/xys/xymself
zag/rey/yus/zagreus
zal/az/azself
zap/zaps/zapself
ze/hir/(hirs)/hirself
ze/hir/hirs/hirself
ze/zem/zel/zemself
ze/zem/zeir/zemself
ze/zer/zers/zerself
ze/zir/zirs/zirself
ze/zir/zis/zirself
zey/zem/zeir/zemself
zhe/hir/hirs/hirself
zhe/zir/zirs/zirself
zy/zem/zel/zemself
zy/zev/zel/zevself
zy/zym/zys/zyself
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elbereth-de-lioncourt · 1 year ago
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DEPUIS 1994 FANS
VYPER Japanese Music a organisé un concours ouvert à l’international. Grâce à la collaboration de Fanbases du monde entier sur Facebook, l’événement a suscité de la part d’un grand nombre de fans un vif intérêt. Après un tirage au sort qui a été effectué le 01/102015, voici les réponses données aux questions choisies.
Coralie - Bonjour KAMIJO ! Y-a t-il une chanson française en par-ticulier que vous souhaiteriez re-prendre en japonais ?
K - Tout au contraire : j’aimerais chanter mes propres chansons en français.
Mickay - Que pensez-vous de l’évolution du Visual Kei de nos jours ? Comment voyez-vous son avenir ?
K - Je ne comprends pas trop de Visual Kei d’aujourd’hui. Il n’y a pas d’artiste par qui je sente mena cé. Mais peut-être, dans le futur, y aura-t-il des groupes recherchant la beauté...
Clio - Lors de la confection des costumes, comment se déroulent les choses ? Vous propose-t-on des modèles préconçus, ou bien une série de bases que vous pouvez améliorer par la suite ?
K - Tout d’abord, je dessine mes propres idées. Ensuite, je les réalise et les améliore avec le designer.
Auro - Pour commencer, merci pour tout, vous êtes incroyable ! Ma question est la suivante : quand vous écrivez des chansons, vous arrive-t-il de vous dire qu’il est possible que l’une d’elles « sauve une vie » ? Prenez-vous parfois conscience que vos compositions peuvent contribuer positivement au quotidien de quelqu’un ?
K - C’est en rêvant à ceci que je m’évertue à continuer d’écrire des chansons.
Aldo - Si vous prévoyez des surprises pour 2016, pouvez-vous nous en dire plus ?
K - Je peux simplement vous dire que je vous délivrerais une histoire purement belle et fraîche !
V - Avez-vous un message à trans-mettre à nos lecteurs ?
K - J’ai pris beaucoup de plaisir à répondre à vos questions, qui sont très bien travaillées. Pouvoir re-commencer serait un grand plaisir. Venez assister à mon concert
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racingliners · 2 years ago
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Life In The Fast Lane - Prologue
Rating: Teen & Up
Warnings: None apply
Pairings: Original Female Character(s)/Original Male Character(s); OFCs & OMCs
Work Tags: Re-write of a previous work; Mentions of IRL current and past F1 figures; Eventual romance; friends to lovers; found family/work family; actual family; racing drivers and their various shenanigans; how to handle pressure (and how not to); with a sprinkling of the power of friendship; tags will be updated as work progresses
Word count: 802
One
The Guardian – 8th January 2016
Motorsport pioneer Maria Teresa de Filipps, the first female Formula One driver, has died aged 89.
The Italian driver, from Lombardy, participated in five Grand Prix across 1958 and 1959, making her debut at the 1958 Monaco Grand Prix in a privateer Maserati. Across her three Grand Prix starts, her highest placing was tenth at the Belgian Grand Prix that same year, though she failed to score any points.
de Filipps was appointed Vice President of the Club of Former Grand Prix Drivers in 1997, and in 2004 founded the Maserati Club, later becoming its Chairperson.
 Two
F1 Weekly Newsletter
This week on our dive into the F1 archives, we’re putting the 1975 Spanish Grand Prix under the microscope.
Contested at the Montjuïc Street Circuit in Barcelona, you may know that it was won by Jochen Mass, with Jacky Ickx and Carlos Reutemann rounding out the top three… but today we’re focusing on the driver who finished in sixth place.
Italian driver, and more notably the second female driver to compete in Formula 1, Lella Lombardi.
Lombardi is still to this day the most successful female driver in Grand Prix history, having scored just half a point at the 1975 Spanish GP, as the race was red flagged after 29 laps. Her career spanned 12 races across 17 entries, driving for March, RAM, and Williams. Her last race was the 1976 Austrian Grand Prix, where she finished twelfth.
 Three
17th October 1989 – The Sword and Lion, Oxford
“Okay and last question for the sports round,” A hushed washed over the pub, as the groups sat round almost every table leaned back in their seats to try and hear better. “Who is the only British female Formula One driver?”
The hush was replaced by a sea of confused murmurs.
“A female F1 driver?” One patron exclaimed in complete disbelief.
“There’s never been a woman in F1 it’s a trick question!” Another huffed with their arms folded across their chest.
“The answer, was Divina Galica. She took part in three race weekends, the 1976 British Grand Prix and the Argentine and Brazilian Grand Prix in 1978, though she never qualified for those races. She also competed in four Winter Olympics as a skier”
 Four
7th April 2010 – Brands Hatch Circuit
Rain came pouring down at the race track on a very cold, grey Spring day. It was the middle of the week, so the circuit sat empty, bar a handful of people in offices in the main pit building doing paperwork.
The Desiré Wilson grandstand sat right at the end of the start/finish straight, looking across Paddock Hill. As it got pelted with rain some looked out of their windows at the grandstand, and let out a small sigh before continuing on with their work.
Better known for her career in sportscar racing than her one race entry at the 1980 British Grand Prix, Desiré Wilson had won the race at Brands Hatch in the 1980 British Formula One championship. While completely separate from the series it was named after, it was still an astounding enough achievement that merited a grandstand being named in her honour.
Rain continued to fall for the rest of the day, and as the last of the office staff left, the grandstand stayed where it always had been, looking out over the circuit.
 Five
BBC Sport F1 Column
The fifth and still final female driver to compete in Formula 1 was Italian racer Giovanna Amati. She signed with Brabham for the 1992 season, alongside Eric van der Poele from Belgium.
She first drove an F1 car the year prior, driving 30 laps in a Benetton at a private test, prior to signing with Brabham. Amati became the first female driver in twelve years to take part in a Grand Prix weekend at the first race of the season in South Africa.
Her career was sadly short lived, as she failed to qualify in the first three races of the 1992 season, which resulted in Brabham replacing her with Damon Hill, who also failed to qualify in the next five races.
Amati had a brief spell in sportscar racing, before her retirement. She briefly worked as a television commentator and wrote columns for various Italian motorsport publications.
It would be another 24 years before Formula 1 would see another female driver compete in a Grand Prix weekend, when British driver Susie Wolff drove in first practice for Williams at the 2014 British Grand Prix (she went on to drive in three more practice sessions before announcing her retirement from racing).
This weekend sees the driver-less streak broken again as Amy McDonald will drive for Renault in the first practice session at this week’s Spanish Grand Prix in Valencia.
It is unclear if or even when Formula One will see a female driver permanently racing in the sport. Attitudes towards female drivers have come a long way thanks to the likes of W Series, and Formula 1’s own feeder series F1 Academy, though many questions still remain at just how competitive a female Formula 1 driver could be, if one was ever given the chance.
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toutmontbeliard-com · 3 months ago
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Opération de Revitalisation du Territoire du Pays de Montbéliard
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Ce jeudi 26 septembre 2024, Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) a signé un avenant à la convention-cadre d’Opération de Revitalisation du Territoire (ORT) avec ses différents partenaires : l’État, la Banque des Territoires, l’Agence nationale de l’habitat, le groupe Action Logement et la commune de Montbéliard. Cette convention unique a été créée il y a un an et regroupe les conventions de deux programmes nationaux : Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain. Ce regroupement apporte ainsi plus de lisibilité, plus de cohérence et une meilleure compréhension des projets portés par chacune des quatre communes : Audincourt, Fesches-le-Châtel, Montbéliard et Pont-de-Roide-Vermondans. Le territoire du Pays de Montbéliard Agglomération est particulièrement concerné par la problématique de revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs. Les communes ont elles aussi pris en main l’enjeu de la revitalisation de leurs cœurs de ville et de leurs cœurs de bourg. Les communes de Montbéliard et d’Audincourt ont ainsi signé la première convention d’Opération de Revitalisation du Territoire le 27 février 2020. Cette convention s’inscrivait dans la continuité du programme national Action Cœur de Ville (ACV), dont bénéficiait la commune de Montbéliard depuis le 29 septembre 2018, dans un objectif de conforter les villes moyennes dans leur rôle de structuration et d’animation du territoire. Poursuivant cette même finalité, le programme Petites Villes de Demain vise à donner aux élus des communes de moins de 20 000 habitants, et leur intercommunalité, qui exercent des fonctions de centralité et présentent des signes de fragilité, les moyens de concrétiser leurs projets de territoire. À l’échelle de l’Agglomération, deux communes ont signé une convention Petites Villes de Demain le 30 juin 2021 : Pont-de-Roide-Vermondans et Fesches-le-Châtel. Ces deux dernières communes ont rejoint les communes de Montbéliard et d’Audincourt dans une nouvelle convention-cadre d’Opération de Revitalisation du Territoire le 7 juillet 2023. Une nouvelle étape pour le dispositif Action Cœur de Ville Depuis son lancement en 2018, le programme Action Cœur de Ville porte l’objectif de (re)mettre habitants, commerces, services et activités dans les centres-villes, à lutter contre l’étalement urbain, à mieux réguler l’urbanisme commercial périphérique et à « rebâtir » une ville plus naturelle et résiliente. La prolongation du programme pour la période 2023-2026 souhaite renforcer l’action menée par les villes en réponse aux défis majeurs des transitions écologique, démographique et économique. Sur chacun des territoires du programme, le plan d’action Action Cœur de Ville, au-delà de sa dimension intégratrice de différentes démarches et dispositifs à l’échelle locale, est l’occasion, en cohérence avec les objectifs du programme, d’œuvrer à un aménagement exemplaire du territoire, fondé sur le renforcement de l’attractivité de la ville-centre et son impact territorial. L’ambition est de faire des villes Action Cœur de Ville des territoires exemplaires en matière de sobriété foncière. Avec cet engagement dans le deuxième volet d’ACV, la Ville de Montbéliard poursuit sa revitalisation autour de projets structurants sur des volets comme l’habitat, le commerce, les équipements, les mobilités ou la transition énergétique. Un des axes phares de cette commune est son projet de reconversion du site du Château. Ce dernier vise à transformer cet espace historique en un haut lieu touristique et culturel, incluant la requalification des espaces publics permettant d’y accéder, la restauration de certaines parties du château, la création d’un parcours historique, la création d’un espace de restauration ou encore l’aménagement de l’esplanade. Des projets en cours et à venir... Montbéliard : - Restructuration de l’offre de logements (poursuite de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat OPAH-RU) - Mise en valeur des formes urbaines, du patrimoine, et requalification des espaces publics du Château et autour du Château (rue du Château, entrée du site du Château, esplanade du Château…) - Facilitation de l’accès aux équipements et services publics, à l’offre culturelle et de loisirs (parcours immersif historique, modernisation des espaces d’exposition, installation du nouveau Centre culturel Simone Veil au cœur du centre-ville…) - Soutien à l’activité commerciale Audincourt : - Requalification de l’offre de logements (mise en place d’une opération programmée d'amélioration de l'habitat de renouvellement urbain (OPAH-RU)) - Renforcement de l’attractivité commerciale (création d’un poste de développeur de centre-ville / mise en place d’une plateforme e-commerce) - Aménagement des berges du Doubs - Création d’un parcours patrimonial et touristique - Développement d’une offre de soins Pont-de-Roide-Vermondans : - Affirmer le rôle du centre-ville (création du quartier de la Gare, application d’une charte signalétique, aménagement d’une voie verte, création d’une passerelle sur le Doubs) - Renforcer la cohésion commerciale (requalification des espaces publics pour valoriser le parcours marchand) - Améliorer l’accès aux équipements et services publics (audit énergétique des bâtiments municipaux, rénovation des équipements existants comme le cinéma ou la salle polyvalente, sécuriser et valoriser leurs accès) - Améliorer l’habitat (promouvoir les outils déjà existants sur l’Agglomération, charte couleur pour la rénovation des façades) Fesches-le-Châtel : - Cohésion du centre-bourg en s’appuyant sur l’ancien site industriel du Rondelot (requalification des espaces publics notamment par des dispositifs de renaturation, renforcement de la centralité commerciale avec la création d’une nouvelle place de marché arborée et d’un marché abrité...) - Diversification et rénovation de l’habitat (création de logements inclusifs...) - Requalification du square Souvenirs et extension vers la Feschotte - Création de jardins partagés - Mise en place d’une Maison France Services - Renouvellement du patrimoine industriel. Read the full article
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dubalaivrac · 4 months ago
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Rêve de la nuit du 27 au 28 août 2024 : une vente aux enchères sans argent / le triomphe de la diplomatie
Un groupe dont je fais partie, mais qu'on ne connaît pas et dont on ne distingue personne, erre dans un paysage urbain-campagnard (Hameau, bosquets, haies. Très ordinaire. Le hameau est très étendu). Effet de lenteur. Des cours de fermes, des allées ; les maisons sont désertées, personne, scène détaillée de murs décrépis, de colonnes vaguement grecques. Une voix dans le rêve explique qu'on doit assister à une vente aux enchères, surprise de ma part, comme une révélation. Et donc je visite des empilements de matériaux, des tuiles, des planches, des vieux volets. Attentif. La recherche est appliquée. Intérieur : perspective très longue d'un large couloir, qui dessert de très nombreuses pièces fermées. Couleur ocre beige, écaillée. Porte dégonguée et posée de travers : dérèglement de la perspective, effet visuel inquiétant, détail des moulures du chambranle. Cette contemplation est gâtée bientôt par une panique qui me prend : je n'ai pas pris d'argent. J'en cherche, poches, sac, re-poches, etc...tâtonnements. Pas d'argent, je ne pourrais rien acheter, ce qui m'affole, sans que le rêve m'explique pourquoi, mais qui change sa tonalité. D'ailleurs, on ne voit pas les vendeurs, ni la salle des ventes ; c'est devenu un prétexte à la promenade inquiète. Je me perds dans le hameau et tente d'en sortir. Une homme, rondouillard, plutôt élégant, habillé de couleur claire d'un genre qui semble anglais (?) farfouille dans les décombres, la vente tourne au rebut ; il en tire de drôles de coussins de céramique ébréchée, qu'il prend sous le bras.
Je trouve refuge dans une pièce très peuplée, repas serré, d'une même famille. Très reconnaissable, ce sont les Darrasse en rang serré, pas individués, mais distingués par leur air de famille, caricatural. Sans doute : le hameau de la vente rappelle Morogues, où nous invitait Lionel [les souvenirs rattrapent le récit onirique] dans notre jeunesse, une certaine richesse désuette et 'à chevaux'. Bruits de rires, nombreuses exclamations (tohu bohu inquiétant) inaudibles, qui correspond là encore au souvenir que j'ai de cette famille, nez proéminents, grande gueule des hommes. Le père me parle, ça reprend sa manière, gouailleuse et sympathique, mais ronchonnante et dominatrice, difficile à déchiffrer. Mais il a une moustache, et il est jeune. Il se moque de moi (habitude de sa famille) et me parle de pneus neufs, avec quoi j'aurais roulé imprudemment. A n'y rien comprendre, je ne réponds rien. Rires encore et moqueries de Lionel et de ses frères, envahissement sonore. Mais la mère, jeune elle aussi, sort du groupe, belle, brune, cheveux tirés ; elle est debout sur la table, les autres sont écartés ; elle me fait goûter (un aïoli ? Goût fort en tout cas) un bol de sauce. Et me tend la main gauche, que je saisis de la main gauche, signe complice et cajolant. Lionel hurle : 'diplomatie, diplomatie, triomphe de la diplomatie...'
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assiege-es · 1 year ago
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Les ruines
 Ce texte est une traduction re-travaillée par Ariella Aïsha Azoulay en tenant compte de l'évolution de la situation en Palestine. Publié sous sa première version sur Jadaliyya, nous avons souhaité le traduire entre juifs et musulmans du continuum colonial français. Nous remercions Jean-Baptiste Naudy éditeur chez Robotrik qui a participé à la mise en forme du texte en français. « Les ruines doivent être habitées pour pouvoir être réparées » situe la Nakba actuelle dans ses racines euro-coloniales et antisémites. Une histoire potentielle selon Ariella Aïsha Azoulay, refuse une histoire qui s'impose comme fait accomplis, sur laquelle il serait impossible de revenir. 
Ce texte transgresse le champ de l'impossible. Il fait résonner une voix juive algérienne et palestinienne qui fait le récit d'une triple destruction : « celle de la Palestine, celle de la diversité des communautés juives et celle des communautés juives musulmanes de par le monde. » Si chaque fois qu'un palestinien est tué, chaque fois qu'une maison est détruite, chaque fois qu'une ville est rasée par les bombes, nous perdons des histoires sensibles, habiter les ruines des mondes détruits laisse entrevoir les potentialités libératrices contenues en chaque instant, avec l'espoir d'écrire une autre histoire, et de raviver ce qui a été perdu, ce qui a été enterré et déclaré comme inévitable : un monde commun entre juifs et musulmans, des mondes juifs autorisés à exister dans leur multiplicité, une Palestine libérée du joug du colonialisme.
Pourquoi réécrire un texte quelques semaines après l’avoir publié ?
Parce que quelque chose d’horrible se déroule en Palestine
et parce que cela nous arrive à nous aussi, une fois de plus.
Qui est ce nous ? L’humanité.
L’horreur de la Nakba se répète sur nos écrans,
directement diffusée par les victimes, qui nous envoient aussi leurs témoignages.
Nous ne savons même pas si elles sont encore vivantes 
quand leurs messages nous parviennent
puisque le génocide se poursuit grâce à l’argent et aux armes 
que les États-Unis et l’Europe continuent d’envoyer en Israël,
pour que se répète 1948.
Dans un de ces témoignages, un Palestinien du nom de Nizar écrit 
depuis le cœur de ces crimes contre l’humanité
qui sont inscrits sur leurs corps,
« Nous nous sentons très proches de la mort ici à Gaza,
nous sentons la mort à chaque seconde. Nous sentons l’odeur de la mort partout. » 
Je ne sais toujours pas si Nizar a pu protéger ses enfants après qu’il ait décrit
combien il est difficile de les regarder dans les yeux : 
« On n’y voit que de la peur et des larmes, vous sentez bien 
que vous n’êtes pas capable de les protéger ou de les sauver ».
Ne sachant que trop bien que les projets d’extermination des nazis
inscrits sur le corps des Juifs, des Roms, des queers et d’autres encore,
ne seraient, hélas, pas les derniers, Hannah Arendt se rendit à Jérusalem
pour assister au procès d’Eichmann, et nous en a fait un rapport détaillé
pour que nous n’oubliions jamais le principe des crimes contre l’humanité,
ces mêmes crimes que ce tribunal échoua à énoncer clairement en 1961.
Ces crimes sont inscrits sur les corps de leurs victimes.
Et dès que ces groupes racialisés sont pris pour cible
ce sont les fondements même de leurs communautés qui sont attaqués.
Ces crimes mettent la communauté en péril et saccagent sa loi.
Quelle que soit la définition de cette communauté — nation, état, village, peuple —
la loi que l’on saccage est celle de la diversité humaine.
Vider la Palestine des Palestiniennes et des Palestiniens et créer un état
pour empêcher leur retour était un crime contre l’humanité.
Les responsables, celles et ceux qui l’ont mis en œuvre, 
étaient des juives et des juifs sionistes,
formés en Europe à devenir des agents coloniaux.
Dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale
les puissances impériales euro-américaines ont confié la Palestine aux sionistes
par la voix de l’organisation internationale
qu’elles avaient créée à la fin de cette guerre pour les aider à imposer
un nouvel ordre mondial.
La Palestine est à vous, dirent-elles, en vertu du droit des Nations Unies.
Et ce faisant, elles ont désigné les Palestiniennes et les Palestiniens
comme les corps sur lesquels ces crimes contre l’humanité seraient inscrits.
Ces dernières semaines, un des lieux de mémoire de ces crimes,
Gaza, inventé en 1948 comme une « bande », un bout de territoire étroit
dans lequel deux cent mille expulsés furent entassés dans huit camps de réfugiés,
a été partiellement balayé de la surface de la terre.
Alors même que la mémoire de ces crimes
et des vies que les Palestiniennes et les Palestiniens 
avaient reconstruites à Gaza est rasée,
la mémoire d’une nouvelle Nakba est inscrite, tatouée
sur les corps des descendantes et des descendants de la Nakba de 1948,
et de leurs enfants.
Et le gouvernement de l’état d’Israël, à l’unisson
avec les gouvernements occidentaux, voudrait nous faire croire 
que ce génocide n’a pas lieu.
Les crimes contre l’humanité ne sont pas définis par les souffrances des victimes,
aussi grandes soient-elles.
L’attaque meurtrière du 7 octobre contre les Israéliennes et les Israéliens,
était un acte de résistance des Palestiniennes et des Palestiniens contre
« les mille morts » qu’elles et ils ont subi depuis 1948.
Il ne faut pas l’oublier, et on peut refuser de justifier cette attaque,
et pourtant le redire à voix haute, quand cette attaque est utilisée 
pour justifier un crime contre l’humanité,
dont le but est d’éliminer les Palestiniennes et les Palestiniens
parce qu’elles sont Palestiniennes, parce qu’ils sont Palestiniens,
et de ce fait une menace à la souveraineté israélienne,
qui ne les veut pas là, à savoir, en terre palestinienne.
Un génocide se déroule par étapes 
qui peuvent être longues et déconnectées, ou bien rapides et enchevêtrées :
expulsion, concentration, meurtre.
Ces étapes ne se produisent pas toujours dans cet ordre,
mais elles partagent un même but : éliminer un ou plusieurs groupes,
afin d’inventer un peuple ou un corps politique 
débarrassé de la présence de ces groupes.
Avec du recul, ce génocide se poursuit depuis 1948, 
et il est enchevêtré au génocide
inscrit sur les corps des juives et des juifs — et ils ont une même origine
les technologies et imaginaires racialistes et colonisateurs euro-américains.
En cela, nous devons nous souvenir,
que l’état d’Israël fut aussi créé dans le but d’éliminer les juives et les juifs, 
de les priver de leur longue histoire, de leurs mémoires indisciplinées,
dans le but de les faire disparaître sous une nouvelle catégorie de juifs,
les Israéliens.
Nous avons besoin d’une « histoire potentielle »1,
pour contrer la discipline de l’histoire
qui considère ce qui a été perpétré par la violence
comme un fait accompli, sur lequel on ne peut revenir.
L’histoire potentielle refuse de considérer la partition de la Palestine, 
entamée en 1947, comme un fait accompli
(la première étant les accords de Sykes-Picot)
et Israël comme son avenir inévitable ;
elle refuse d’oublier le rôle et les intérêts de l’Europe puis des États-Unis
dans la formation de ce projet colonial et dans sa perpétuation, jusqu’aujourd’hui.
Faire de la Palestine une question fut le début d’un projet colonial.
Un lieu ne peut être transformé en question à moins que des entrepreneurs d’empire
ne le méprisent en tant que monde et n’y voient que des ressources à extraire.
Faire d’un peuple une question, la « question juive », fut aussi 
le début d’un projet colonial.
Un peuple ne peut être transformé en question à moins que 
des entrepreneurs d’empire
ne forcent les gens et les communautés qui les entourent à abandonner 
leurs modes de vie tout en commençant à façonner 
des « solutions » pour se débarrasser d’eux,
au bénéfice de leurs seuls intérêts.
Ce type de violence fondatrice, qui transforme un lieu ou un peuple 
en question, est souvent enterrée sous d’autres vagues de violence, 
dans le but de faire oublier, 
même à celles et ceux qui ont été colonisés par la question impériale,
qu’elles et ils ne luttent pas seulement contre les responsables actuels mais aussi 
contre ceux qui les ont forcés à devenir une question ou une solution.
C’est de là que je suis partie quand j’ai écrit ce texte en Septembre.
Quiconque parle de la question de la Palestine 
doit commencer par dire d’abord qui elle est, qui il est,
comment cette question l’impacte,
ou dans quelle mesure elle ou il est impliqué dans le maintien de la Palestine 
en tant que question impériale,
pour laquelle, par définition, il n’y a que des solutions impériales.
Donc, qui suis-je ?
Je suis une Juive palestinienne - une espèce aujourd’hui presque éteinte.
Et je suis une Juive algérienne, une autre de ces espèces en voie d’extinction.
Pourquoi parler d’extinction?
Parce que des termes en apparence aussi innocents que
liberté, peuple, nation, état-nation, droit international ou souveraineté
ne sont pas que des concepts, ce sont aussi 
des technologies impériales euro-chrétiennes, qui ont été utilisées pour éliminer
ces identités et ces formes d’appartenance
qui étaient perçues comme des obstacles à l’invention des nations modernes, 
dont la nation moderne juive,
des nations qui reposent sur le fantasme d’un corps politique homogène, 
que les appareils d’état, d’état-nation, se doivent de garantir. 
Pour créer, à la fin du 18ème siècle, une nation juive moderne, 
la violence impériale s’est d’abord abattue sur les communautés juives, 
des communautés qui étaient différentes les unes des autres 
et dispersées de par le monde, 
pour les forcer à se reconnaître dans cette entité fabriquée —
une entité étrangère à leurs croyances, à leurs pratiques, à leurs lois,
qui n’avaient jamais été centralisées ni homogènes.
C’est ainsi que le problème juif et sa « première solution » — l’unification — sont nés. 
Ces efforts d’unification ont été menés à bien par la violence
de l’assimilation et de l’émancipation,
dans le but d’éliminer les Juives et les juifs et d’en faire quelque chose d’autre.
Ces efforts ont échoué car les Juives et les juifs sont restés,
dans l’imaginaire européen, un problème.
Les sionistes chrétiens et des organisations comme 
la « Société londonienne de promotion du christianisme parmi les juifs », 
qui dès le début du 19e siècle avaient des antennes en Palestine, 
avaient déjà fait de la Palestine « une question »
et mobilisaient la place particulière de la Palestine, de Sion, 
dans le cœur des Juives et des Juifs, pour servir un projet politique
L’assimilation fut entremêlée à la conversion, et suite à son imposition,
de nombreuses Juives et Juifs en Europe – dont il était attendu 
qu’ils vivent comme des chrétiens laïcs
et qu’ils ne soient Juifs que chez eux – se sont convertis et ont mené 
ces missions en Palestine.
Cette église, fondée à Jérusalem au début des années 1840, en est un exemple.
La plupart des histoires du sionisme négligent le fait
que depuis le début du 19e siècle, ce sont des sionistes non juifs 
de France, d’Angleterre et d’Allemagne qui ont élaboré 
les premiers plans de colonisation de la Palestine
par les Juives et les Juifs, dont on ne voulait pas en Europe,
à moins qu’ils ne se convertissent et ne remplissent cette mission.
Ce n’est que plus tard, avec la montée du racisme contre les juives et les juifs
et l’expansion contagieuse de la nation et du nationalisme 
(et des technologies violentes qui les imposent), que l’imaginaire politique
d’un monde uniquement organisé sous le forme d’états-nations fut consolidé, 
et que les Juives et les juifs d’Europe furent progressivement formés et incités 
à se transplanter en Palestine et à adopter ce projet européen — 
un projet qui visait à se débarrasser d’eux — en tant que leur projet de libération,
qui leur permettrait d’enfin regagner leur dignité humaine, 
qui avait été écrasée et blessée par l’Europe.
Tout au long du 20e siècle, l’Europe a continué à chercher 
des solutions territoriales, c’est-à-dire coloniales, des lieux où 
les Juives et les juifs pourraient être transplantés :
l’Ouganda, Madagascar, Theresienstadt,
jusqu’à ce que, finalement, la Palestine soit « choisie ».
À la fin de la Première Guerre mondiale, la Palestine avait déjà été 
conquise par l’Europe, séparée de la Syrie, et répartie comme un trophée
entre les Britanniques et les Français, en partie aussi pour punir l’Allemagne.
Ces trois mêmes pays européens portaient la responsabilité d’avoir inventé 
différents juifs en tant que peuple juif, 
un peuple qui avait cette particularité de ne pas avoir de terre.
C’est ainsi que la solution au « problème juif » a commencé à être enchevêtrée 
à la question de la Palestine.
C’est ainsi que la Palestine a pu devenir une colonie, de peuplement qui plus est —
un projet européen confié aux sionistes qui finirent par prendre part
à la « résolution » du problème que les juifs et juives posaient à l’Europe,
et à se mettre au service de la solution à la grande peur de l’Europe
de perdre la Palestine au profit de ses habitantes et de ses habitants, 
qui résistaient à son pouvoir colonial, et contestaient les torts qui leur étaient faits.
C’est ainsi qu’un état-nation juif « pareil à tous les autres » put voir le jour
et que ses dirigeants purent passer pour les représentants 
de la population juive mondiale. 
C’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale 
que la colonisation sioniste de la Palestine 
émergea comme une solution à un autre problème encore : 
la responsabilité de l’Europe dans les crimes contre l’humanité
inscrits sur les corps des juives et des juifs.
Et ainsi l’Europe, échappant à sa responsabilité dans la création
de la « question juive » — pour laquelle le génocide était une des « solutions » —
et de la « question de la Palestine », 
pu promettre la Palestine aux sionistes (ce n’était pas la première fois),
à la condition que désormais les Palestiniennes et les Palestiniens, 
et par extension, les Arabes, les Musulmanes et les Musulmans,
deviennent leurs ennemis, et que les sionistes mènent le combat contre eux.
Depuis les années 1930, la Palestine avait aussi accueilli 
des réfugiés fuyant l’Europe, et dont la plupart n’étaient pas sionistes.
L’opposition à la création d’un état pour les juives et les juifs en Palestine, 
était énorme chez celles et ceux qui habitaient la Palestine,
de même que dans les pays environnants, 
dont les juives et les juifs qui avaient toujours vécu là,
et qui craignaient qu’un tel état ne mette fin au monde juif musulman.
Mais cet état fut néanmoins proclamé
et immédiatement reconnu par l’ONU — cette organisation internationale
créée par les forces impériales euro-américaines pour leur permettre 
de préserver leurs colonies partout en Afrique
et de consolider le « nouvel ordre mondial » auquel elles présidaient.
Dans cet état-nation, la nationalisation de l’identité des juives et des juifs
fut poussée à l’extrême.
Ce que ces technologies produisirent fut une forme de nationalité
que les euro-sionistes eurent plus tard le pouvoir d’imposer
à des enfants comme moi, nés dans les fabriques à humains 
qui apparurent dans la colonie sioniste de Palestine,
une identité nationale complètement fabriquée : les Israéliens de confession juive.
Il faut le dire sans détour : cette identité fut conçue
pour empêcher le retour des Palestiniennes et des Palestiniens, 
le retour de la Palestine,
et contre les histoires riches et diverses des communautés juives, 
dont beaucoup vivaient au sein des communautés musulmanes.
En revendiquant et en incarnant ces identités presque éteintes,
juive palestinienne et juive algérienne, je refuse de me reconnaître 
dans l’identité nationale « israélienne » 
qui fut inventée dans le but de rendre impossible le retour de la Palestine,
et des Palestiniennes et Palestiniens sur leurs terres, de même que notre retour 
en tant que juives et juifs, au monde de nos ancêtres,
dans lequel nous appartenions à des communautés diverses.
Les Juives et les Juifs n’avaient pas de terres que l’Europe aurait pu coloniser ;
elles et ils possédaient plutôt une forte identité de groupe,
— ce que Franz Fanon appelle une « résistance ontologique » —
qu’elles et ils ont préservé et transmis à leurs enfants pendant des siècles
au travers de principes, de pratiques et de formations sociales et spirituelles.
L’Europe a cherché à détruire et à remplacer cette identité de groupe
avec ses propres formes, principes, croyances et technologies d’organisation,
ou pour le dire sans détour, à la coloniser.
La colonisation s’en prend le plus souvent aux terres. 
Les juives et les juifs n’ayant pas de terres, 
l’Europe s’est employée à coloniser leur esprit
à détruire cette résistance ontologique identitaire par 
le sécularisme impérial dévorant de l’Europe et à dissoudre 
leur autonomie et leurs principes d’organisation propres.
La colonisation des juives et des juifs, d’abord en Europe puis 
dans ce qu’on appelle l’Afrique du Nord et le Moyen Orient, 
cibla et chercha à détruire la diversité de leurs identités,
de leurs formes d’appartenance, de leurs pratiques, de leurs croyances
et à les soumettre à une unique loi mosaïque codifiée par Napoléon
qui aplanit la pluralité des lois et des pratiques qu’elles et ils chérissaient,
et au contrôle des pouvoirs coloniaux de l’état moderne.
L’Europe avait un intérêt évident à associer les « solutions » au 
« problème juif » aux seuls nazis, pour que disparaisse l’origine
de « la question », à savoir la formation coloniale de l’Europe des Lumières,
qui força d’une part des Juives et des Juifs divers à se représenter eux-mêmes 
en tant que membres d’un seul et même peuple — le peuple juif, 
avec une histoire nationale unifiée —, et d’autre part 
à s’assimiler à l’espace blanc, chrétien et séculier de l’état moderne,
en tant que citoyennes et citoyens individuels, et plus tard, 
en tant que nation se conformant
à un état chrétien modèle mais fait pour les Juifs et en leur nom.
Sans le soutien des puissances impériales euro-américaines,
le sionisme et son régime colonial en Palestine n’auraient pas survécu, 
et une autre formation politique, cherchant à réparer les blessures et les injustices 
causées par le projet tragique qu’est la colonisation de la Palestine,
aurait pu voir le jour il y a longtemps. 
Chacune des solutions à la « question juive » et à la « question de la Palestine » 
inventées et soutenues par les puissances euro-américaines
et les technologies impériales, 
dissimulent le vrai problème qui a produit ces questions — l’Europe
et l’Occident en général ! 
L’idée du sionisme est née comme une solution européenne 
pour les populations juives conçues comme un problème, 
et elle a aussi servi à résoudre la question de la Palestine.
Le signal de lancement de la destruction de la Palestine 
fut donné par les puissances impériales le 29 novembre 1947,
quand l’ONU prit sa résolution sur le partage de la Palestine
contre la majorité des Palestiniennes et des Palestiniens 
qui habitaient la Palestine, et contre les Juives et les Juifs du monde entier 
Au Caire, à Bagdad, à Beyrouth, en Palestine, les gens manifestèrent contre
la résolution de l’ONU sur la partition de la Palestine.
Ils en connaissaient déjà assez sur le colonialisme européen pour savoir
que ce à quoi ils s’opposaient était la violence génocidaire
requise pour mener à bien la partition de la Palestine.
Seules notre perception endommagée et nos mémoires brisées 
peuvent nous laisser croire que parmi ces foules immenses, 
il n’y avait pas aussi de nombreuses juives et juifs, 
dont les vies au sein des mondes juifs musulmans maintenant menacés
étaient entremêlées aux luttes anticoloniales.
Voici ce que Siril Shirizi, un des fondateurs de la Ligue juive antisioniste
du Caire, un groupe d’activistes juifs arabes opposé à la partition, écrivait en 1947 
— peut-être est-il au milieu des manifestants photographiés au Caire :
Hommes juifs ! Femmes juives ! 
Le sionisme veut nous lancer dans une aventure dangereuse et sans espoir. 
Le sionisme contribue à rendre la Palestine inhabitable. 
Le sionisme veut nous isoler du peuple égyptien. 
Le sionisme est l’ennemi des Juifs.
À bas le sionisme ! Vive la fraternité des Juifs et des Arabes !
Ce sont les dernières photographies des mondes 
que les colonialismes européens et sionistes ont détruit.
Les juives et les juifs ne pourraient plus être considérés
comme partie intégrante de leurs mondes ancestraux, 
et les Palestiniennes et les Palestiniens ne pourraient plus être considérés
comme les gardiens de leur pays, 
sans en même temps être conçus comme une menace 
pour les habitantes et les habitants juifs de la Palestine,
ils ne pourraient plus agir comme des sujets politiques qui s’opposent
à un projet génocidaire imposé par une minorité 
ni même mettre en garde contre ce projet. 
Dans toutes les photos prises ultérieurement dans cette région, juifs et Palestiniens
sont présumés ennemis, occupant des positions 
créées pour eux par l’Europe et les États-Unis, 
dont le rôle dans cette histoire génocidaire
doit être reconnu avant et au-delà du génocide en cours à Gaza,
pour que la décolonisation puisse être imaginée de fond en comble,
depuis l’héritage colonial des guerres napoléoniennes, depuis les croisades, 
depuis l’expulsion des Juifs et des Musulmans d’Espagne.
C’est à partir de ce moment-là que les sionistes 
(qui, jusqu’à la création de l’état, venaient principalement d’Europe),
ont gagné en emprise sur bien des juives et des juifs qui n’étaient pas sionistes,
et les ont colonisés par la migration provoquée et forcée du monde juif musulman
en Afrique du Nord et au Moyen Orient, les ont endoctrinés 
pour en faire des sionistes, et en agissant comme leurs représentants, 
ont veillé à ce qu’ils et elles ne puissent agir à l’extérieur
du cadre déterminé par leur violence — une violence que Walter Benjamin
a décrite comme constitutive de la loi, imposée comme la loi, et dont la préservation 
requiert l’exercice indéfini de la violence, comme on peut le voir aujourd’hui.
La loi créée par cette violence établit une guerre entre « deux côtés »,
« deux côtés » dont la création, bien entendu, s’est faite dans un déluge de violence. 
Le but de la violence sioniste, donc, est à la fois de solidifier et de maintenir 
ces « deux côtés » de façon à ce que le mot « Palestinien » 
ne désigne plus un habitant de la Palestine,
mais l’ennemi de celles et ceux qui sont devenus les habitants de l’état d’Israël,
créé en Palestine pour éliminer la Palestine.
C’est pour cela que je le répète : 
je suis une Juive palestinienne, qui revendique une identité rendue hors-la-loi.
Nous devons nous souvenir que jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, 
le mouvement sioniste était anodin, qu’il n’attirait 
que très peu de juives et de juifs dans le monde.
Après la Seconde Guerre mondiale, la situation des Juives et des Juifs en Europe 
devait être radicalement transformée, alors même que 
les technologies qui les avaient racialisés et exterminés, avec bien d’autres groupes, 
des technologies qui auraient dû être abolies,
furent en fait préservées et protégées par le droit international.
Nazis et juifs furent exceptionnalisés pour innocenter l’Europe.
Plutôt que d’abolir l’Europe et ses technologies racialisantes, 
l’Occident « offrit » aux sionistes la création d’un état 
équipé de toutes les technologies impériales
inventées et mises en place par l’Europe en Amérique, en Asie et en Afrique.
Depuis lors, les sionistes, épaulés par celles et ceux qui les soutiennent,
parlent pour les Juives et les Juifs et agissent en leur nom.
Cela n’aurait pas été possible sans la transformation de l’Holocauste
en un exemple de souffrance universelle incomparable,
infligée par un ennemi exceptionnel et incomparable, 
de manière à dissiper les similitudes et les continuités
avec les technologies génocidaires utilisées par les autres puissances européennes 
dans leur colonies et ailleurs, et par l’état d’Israël lui-même 
contre les Palestiniennes et les Palestiniens. 
Avec la création de l’état d’Israël, des siècles de vie commune 
entre juifs et musulmans ont été détruits, condamnés à l’oubli,
et rendus difficiles ne serait-ce qu’à imaginer.
La destruction de ce monde n’est pas une coincidence mais un crime impérial.
C’est le résultat de l’invention de ces deux questions entremêlées
la « question juive » et la « question de la Palestine », 
qui a fait de la Palestine, des Palestiniennes et des Palestiniens
les ennemis des juives et des juifs, et vice versa ;
Les Juives et les Juifs furent associés de force aux sionistes
et au peuple juif que les sionistes prétendent représenter ;
et de cette manière, quelle que soit leur histoire
même si elles et ils se sont opposés au régime colonial en Palestine —
on a fait des Juives et des Juifs les ennemis des Palestiniennes et des Palestiniens, 
des Arabes, des Musulmanes et des Musulmans. 
Ainsi, une triple destruction fut la solution à cette double question :
celle de la Palestine, celle de la diversité des communautés juives, 
et celle des communautés juives musulmanes de par le monde.
Jusqu’aujourd’hui, cette technologie européenne de racialisation, 
exacerbée dans sa variante américaine,
est utilisée pour maintenir la division entre Juifs et Palestiniens, 
entre Juifs et Arabes, comme si c’était là des catégories 
qui s’excluaient mutuellement, et pour effacer le souvenir 
de l’existence d’un monde juif musulman,
tout en nourrissant l’invention d’une prétendue « tradition judéo-chrétienne .»
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
l’invention de cette tradition a permis à l’Europe de se réinventer 
en tant que sauveuse des Juifs.
Elle a déterminé qui les Juives et les Juifs pouvaient devenir, 
comment elles et ils pouvaient parler et agir dans ce monde.
Les Juives et les Juifs ont été forcés d’adhérer aux assignations de cette tradition,
sous peine de redevenir une fois de plus un problème à résoudre par l’Europe.
Si nous refusons de l’oublier, alors nous ne pouvons plus voir
la Palestine comme une zone de guerre qui oppose uniquement 
Israéliens et Palestiniens, et notre imaginaire décolonial se doit de la dépasser
pour inclure la décolonisation du monde fabriqué
par les puissances euro-américaines.
Le soutien à l’état d’Israël accordé par ces puissances impériales
sous forme d’argent, d’armes, de lois interdisant de manifester ou de dire la vérité,
atteste, une fois de plus, que l’intérêt de ces puissances 
est de maintenir les Israéliens dans leur rôle de mercenaires de l’Occident
contre les Palestiniennes et les Palestiniens, contre les Arabes, 
contre les Musulmanes et les Musulmans.
La dissension parmi les Juives et les Juifs après la Seconde Guerre mondiale, 
n’a pas eu beaucoup de choix  — si elles et ils ne voulaient pas 
partir en Israël — si ce n’est d’adhérer aux assignations de cette tradition 
judéo-chrétienne, inventée pour les réduire au silence
et pour les forcer à accepter cette nouvelle histoire fabriquée.
Cette dissension passe aujourd’hui par le ravivement de nos traditions ancestrales, 
par le refus de nous reconnaître dans un pouvoir d’état et
par la réparation des ruines de ce monde, le tikkun olam.
La décolonisation de la Palestine du régime de la colonisation n’est pas 
qu’un projet palestinien, c’est aussi un projet juif.
Beaucoup d’entre nous, Juives et Juifs de la diaspora, sont engagés dans ce projet, 
dans notre quête pour nous libérer du sionisme — une lutte qui implique aussi
le ravivement des mondes juifs ancestraux qui précédèrent le sionisme
et qui perdureront bien après sa disparition. 
Nous nous opposons à l’amalgame entre Israéliens et Juifs, 
entre Israël et le judaïsme, 
un amalgame qui nous a été imposé par le discours sioniste 
et qui est soutenu par tant d’états occidentaux 
qui criminalisent la critique d’Israël en la qualifiant d’antisémitisme,
et tentent de réduire au silence les Juives et les Juifs 
qui refusent de soutenir l’état d’Israël.
Si le génocide est imminent à tout régime colonial de peuplement,
la décolonisation est elle aussi imminente à ces régimes.
La décolonisation peut être violente si les Israéliennes et les Israéliens
continuent à dénier aux Palestiniennes et aux Palestiniens
le droit à la liberté, à la justice et au retour ; 
ou bien elle peut être douloureuse – mais aussi libératrice 
pour nous toutes et tous – si les Israéliennes et les Israéliens
reconnaissent enfin que les Palestiniennes et les Palestiniens 
ne sont pas leurs ennemis et qu’ils peuvent cesser d’agir
comme les mercenaires de l’Occident dans sa guerre 
contre les Arabes et l’Islam au Moyen-Orient 
et contre les Palestiniennes et les Palestiniens localement.
La liberté de la Palestine est aussi la liberté des Juives et des Juifs, 
et pour l’atteindre, les Juives et les Juifs doivent se libérer de ce régime colonial, 
qui leur a dérobé la diversité de leurs histoires.
Nous, juives et juifs musulmans, juives et juifs dont les ancêtres
furent déracinés d’un monde en partage avec les musulmanes et les musulmans, 
nous nous opposons à la réorganisation du monde 
par ces projets coloniaux qui nous empêchent de vivre
parmi les musulmanes et les musulmans, comme nos ancêtres l’ont toujours fait.
Nous devons nous libérer de la terreur européenne, cette terreur sioniste,
et oeuvrer à la décolonisation - et à la dé-nationalisation - des populations juives, 
afin de redevenir un problème pour le « nouvel ordre mondial » euro-américain,
et de rejoindre les autres groupes racialisés par l’Europe,
insoumis à l’ordre global racial, 
en refusant d’incarner les problèmes ou les solutions,
et en ravivant un monde juif musulman partagé, contre ce 
nouvel ordre racial mondial, qui n’est qu’une autre solution euro-américaine 
imposée comme fin à la Seconde Guerre mondiale.
Habiter le monde juif musulman et le laisser s’épanouir
est inséparable de la décolonisation de la Palestine,
qui ne pourra être réparée et devenir un véritable horizon pour la décolonisation
que si, ensemble, nous démantelons les technologies impériales 
qui permirent cette destruction, que si nous nous battons pour abolir 
les technologies européennes de racialisation. 
La décolonisation de la Palestine est inséparable 
de la décolonisation des juives et des juifs.
Partisanes et partisans de la décolonisation, nous ne pouvons aspirer à une solution
qui promettrait de transformer la Palestine en un état-nation « moderne ».
Nous devons revenir à ce qui a été détruit, aux ruines et aux possibilités 
qu’on exila comme relevant du « passé ».
Nous devons les reconstruire et les ressusciter avec et au nom de 
celles et ceux qui furent colonisés et expulsés, 
Les ruines doivent être habitées avant d’être réparées,
une réparation lente qui s’appuiera sur les multiples et 
diverses formations de soin et de protection
sociale, politique, spirituelle qui furent détruites par les technologies européennes
de violence et de droit colonial et international
imposées à toute loi commune pré-coloniale.
Ce sont les formations qui organisèrent autrefois le monde juif musulman,
et elles peuvent être ravivées, continuées et amendées.
Cette décolonisation jumelle nous oblige à revenir aux monceaux de ruines —
dont beaucoup n’ont pas même été approchés — et à les habiter,
à réparer les communautés détruites, à ressusciter la terre, à guérir les blessures, 
à demander Pardon aux Palestiniens sans attendre d’être pardonnées,
non pas pour racheter celles et ceux qui ont commis des crimes
mais pour réaliser la conviction de l’humanité qu’en Palestine, la décolonisation
ne pourra se faire dans les termes génocidaires euro-américains,
qu’en Palestine, seront abolies les lois racialisantes de l’empire
qui ont mené à tant de crimes contre l’humanité.
Le retour de la Palestine comme un lieu dans lequel les crimes ne sont pas effacés
par d’autres crimes.
Le retour de la Palestine comme un lieu où nous appelons et invoquons 
nos divers ancêtres pour nous guider à raviver les potentialités 
qu’ils et elles virent être détruites, en sachant que c’était à tort 
qu’on les décrivaient comme (dé)passées.
1 Ariella Aïsha Azoulay, Potential history - Unlearning Imperialism (Verso, 2019). 
Biographie de l'auteure : Ariella Aïsha Azoulay est professeure de Culture moderne et médiatique ainsi que de Littérature comparée à l'Université Brown. Elle est également essayiste cinématographique et commissaire d'archives et d'expositions. Parmi ses ouvrages, on trouve : "Potential History – Unlearning Imperialism" (Verso, 2019) ; "Civil Imagination: The Political Ontology of Photography" (Verso, 2012) ; "The Civil Contract of Photography" (Zone Books, 2008) ; et "From Palestine to Israel: A Photographic Record of Destruction and State Formation, 1947-1950" (Pluto Press, 2011). Certains de ses films comprennent "Un-Documented – Undoing Imperial Plunder" (2019) et "Civil Alliances, Palestine, 47-48" (2012).
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christophe76460 · 2 years ago
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Le Doux et l'Amer de l'Evangile
Par Patrick Chenaux
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« Je pris donc le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai : et il était doux dans ma bouche comme du miel; mais quand je l’eus dévoré, mes entrailles furent remplies d’amertume » (Apocalypse 10:10).
Les enfants de Dieu connaissent la douceur de l’Evangile quand ils le lisent ou l’entendent prêcher à l’église, le dimanche matin. Cet Evangile est doux et réjouit notre cœur car il nous parle de celui qui est tout pour nous : notre Seigneur Jésus-Christ.
Une fois dévoré, médité et mis en pratique, l’Evangile vécu se révèle amer. A cause de ses conséquences, comme Jésus l’a annoncé dans le Sermon sur la montagne (Matthieu 5:11-12).
Dans de nombreux autres passages, il est annoncé que l’Eglise connaîtra l’opposition du monde. L’Ecriture nous enseigne même que le croyant peut connaître l’hostilité au sein du peuple de Dieu, de l’Eglise. L’apôtre Paul d’abord, Athanase, Savonarole, Pierre Valdo, Martin Luther et tant d’autres ensuite l’ont connue, lorsque de faux docteurs agissent avec ardeur ou que l’Eglise apostasie.
Quand l’Eglise s’endort dans les compromis avec les fausses doctrines, avec la pensée du monde, le Seigneur suscite une «re-formation», selon l’expression de Pierre Courthial. Nous appelons ces événements salutaires, et douloureux, réveil ou réforme : ces deux mots étant synonymes ou presque. Si le peuple de l’Alliance devient infidèle, Dieu reste fidèle et envoie des juges pour sauver son peuple. Le Seigneur dérange celui-ci lorsqu’il s’éloigne de la vérité, se révolte, se détourne de son Dieu, de sa loi et de ses promesses.
César Malan, qui a connu le doux et l’amer de l’Evangile, a cru, vécu et prêché à Genève.
A) Le Réveil à Genève
Dans l’Eglise de Genève, en ce début du XIXe siècle, la lecture de la Bible est négligée, le Seigneur Jésus-Christ méconnu «dans ses caractères les plus essentiels pour la vie spirituelle du chrétien». La Vénérable Compagnie des pasteurs (fondée par Calvin) et l’Académie de Genève sont acquises à la théologie libérale. Schleiermacher, en particulier, y exerce une influence importante : la religion est essentiellement faite du sentiment d’une dépendance à l’égard de l’absolu. L’Eglise dérive en plein rationalisme. Les grands dogmes chrétiens sont niés. Pourtant, le Réveil va venir.
Tout commence dans un petit groupe d’étudiants en théologie. Ce groupe est influencé par quelques pasteurs fidèles (un reste, selon l’élection de la grâce), dont Cellerier père, Moulinié et le père d’Ami Bost. Ce dernier anime des réunions où l’influence morave se fait sentir. Parmi ces jeunes futurs pasteurs, on trouve des noms célèbres : Emile Guers, Henry Pyt et Henri-Louis Empeytaz. Dans ces réunions à forte tendance piétiste, les étudiants goûtent ce qu’ils ne trouvent ni au temple, ni à l’Académie. Pyt et Empeytaz fondent la Société des Amis en liaison avec les moraves. Tous ces étudiants en ont assez de l’intellectualisme rationaliste, mort, de l’Eglise. Ils veulent retrouver, pour eux-mêmes et pour leur famille, la piété de leurs pères.
La Vénérable Compagnie des pasteurs voit d’un mauvais œil la Société des Amis. Celle-ci dénonce tacitement par ses lectures, par sa prédication plus biblique, l’enseignement tordu de l’Eglise reconnue. On y lit L’Imitation de Jésus-Christ. On y lit et y étudie les catéchismes, les sermons de pasteurs fidèles et la Bible. Ces jeunes hommes connaissent diverses oppositions, jusque dans le cadre de leurs études. La Compagnie proclame que tous ceux qui fréquentent les moraves ne peuvent pas être admis comme pasteurs. Ainsi, après le doux, l’amer ! Empeytaz est exclu du ministère. Mais, grâce à Dieu, Ami Bost et Louis Gaussen sont consacrés pasteurs le 10 mars 1814. La Société des Amis grandit et l’on confie à Louis Gaussen la charge de l’office, qui dure trois heures. Durant ce service sont lus les méditations d’Ostervald, celles de Gaussen et les écrits de Jean Calvin.
Dans la Cité de Calvin brille ce petit groupe d’étudiants qui connaît rapidement l’opposition du clergé apostat, mais qui résiste par la foi. Dieu ne laisse pas son Eglise sans bergers et ce petit Réveil n’est qu’un début. Le Seigneur envoie des serviteurs qui vont être les instruments du Réveil de Genève. Ces hommes sont des laïcs anglais. Le premier, Richard Wilcox, est un disciple de Whitefield. En 1816, il organise des réunions chez lui. Nos jeunes étudiants s’y rendent. Wilcox insiste sur la doctrine du salut ignorée dans l’Eglise genevoise.
La tension entre la Vénérable Compagnie des pasteurs et la Société des Amis ne fait que s’aggraver. H.-L Empeytaz, qui vit maintenant en Allemagne, a envoyé depuis son «exil» un pamphlet anonyme intitulé : Considération sur la divinité du Christ adressée à Messieurs les étudiants de l’auditoire en théologie de l’Eglise de Genève : ceux qui nient la divinité du Christ renversent de fond en comble tout le plan de la religion chrétienne. Suite à ce pamphlet, un bras de fer s’installe entre la Vénérable Compagnie, soutenue par des étudiants favorables au libéralisme, et nos amis. Pyt et Guers jugent arienne la Compagnie. Ils rédigent, à la demande de celle-ci, une confession de foi. Pour ce faire, ils ont l’idée simple et géniale de recopier la Confession de foi de La Rochelle. On n’invente pas la foi ! Les professeurs de l’Académie et la fameuse Compagnie rejettent cette confession et jugent qu’elle est dangereuse et ouvre la porte à toute licence. Ainsi, ni le professeur d’histoire ni les autres professeurs de l’Académie n’ont reconnu ladite confession. C’est dire l’état spirituel lamentable de ces prétendus «gardiens de l’orthodoxie.»
En janvier 1817, Wilcox s’en va. Le Seigneur envoie alors un deuxième homme : Robert Haldane, un laïc anglais, qui est évangéliste. Le 6 février 1817, Haldane commente l’épître aux Romains devant vingt étudiants. Frédéric Monod le traduit. Le Réveil de Genève commence là, précisément avec cette épître, qui aura souvent bouleversé l’histoire des hommes. Pensons à saint Augustin qui s’est converti en la lisant, à Martin Luther qui a compris la justification par la foi en l’étudiant. Rappelons que tous les Réformateurs étaient augustiniens ! Dieu utilise à nouveau cette épître pour réveiller, reformer son Eglise à Genève.
Haldane est un calviniste. Il enseigne l’épître avec profondeur et fermeté. Arrivé au chapitre 9, il insiste sur l’élection de la grâce sans égard aux œuvres. Si l’élection ne dépend pas de nos œuvres, le salut est par pure grâce. Cependant, si Dieu choisit les siens selon son amour en Christ, nous ne sommes pas pour autant des antinomiens. En effet, nous ne sommes pas sauvés sans les œuvres, c’est-à-dire sans l’obéissance à la Loi de Dieu, qui découle de la foi et la confirme. Haldane est baptiste et César Malan, son disciple et ami, témoignera plus tard de sa fermeté et de son ouverture face aux autres. En effet, Haldane n’a jamais voulu imposer le baptisme à ses jeunes auditeurs. L’enseignement de notre évangéliste, bien que non séparatiste, ne passe pas inaperçu. La Vénérable Compagnie s’inquiète.
L’enseignement biblique de Haldane, provoque un réveil. La Parole de Dieu ne remontant pas au Seigneur sans effet, l’Esprit du Seigneur s’empare d’un homme convaincu par cet enseignement. Cet homme sera un «reformateur», un homme courageux qui connaît, dès son premier sermon sur la grâce, une opposition farouche. Son nom : César Malan.
😎 César Malan : un homme de Dieu courageux
César Malan est né à Genève le 7 juillet 1787 dans une famille vaudoise, originaire de Mérindol, en Provence. La famille Malan est aisée. Le jeune César étudie et devient en 1809 régent de cinquième au collège de Genève. Il se révèle être un excellent pédagogue. Il étudie la théologie et devient pasteur en 1810. D’après lui, il n’est pas encore converti à ce moment-là. Plus tard, il rencontre Haldane. Fils spirituel de ce dernier, Malan se convertit en 1816. Dès lors, César Malan prêche le salut par grâce. Il possède une facilité d’élocution remarquable et des dons évidents de prédicateur. Malan enseigne toujours au collège. Il remplace l’enseignement des textes classiques par l’étude de la Sainte Ecriture. Il refuse le catéchisme d’Ostervald, qu’il trouve trop rationaliste.
Malan aime de tout son cœur la doctrine biblique. Il ne recherche pas l’unité en sacrifiant la vérité. Il est, en quelque sorte, un franc-tireur, malgré lui, parce qu’il aime la vérité biblique et qu’il recherche la pureté de la foi. Cette recherche le fera souffrir au sein de son Eglise et l’empêchera de rejoindre l’Eglise séparée du Réveil : l’Eglise du Bourg-de-Four. Malan n’apprécie pas les réunions de cette Eglise qu’il trouve trop sentimentales. Il désire rester attaché à l’Eglise nationale et refuse catégoriquement la dissidence.
Mais le fameux dimanche matin du 15 mars 1817, il prononce une troublante homélie :
« Ô pécheur qui te confies en toi-même, quand cessera ton aveuglement? Quand connaîtras-tu ta misère? Quand voudras-tu comprendre, qu’à moins que quelqu’un ne se charge de tes souillures et n’apaise pour toi ton juge, jamais, non jamais tu ne verras Dieu?
Je sais bien que cette doctrine ne vous est pas agréable; mais qu’importe, s’il faut opter entre vous être agréable ou vous dire la vérité, mon choix est fait : ce n’est pas de vous plaire qu’il s’agit, mais de vous sauver...
Laisse donc là, pécheur, ce qui causa, ce qui consomma ta misère : dépouille-toi de ce funeste orgueil qui t’aveugle, qui t’égare, qui te perd. Cesse de chercher ta force en cette chair, châtiment et proie du péché. Sors, ô sors, je t’en conjure, de toi-même : secoue ce pénible sommeil de ton âme, où tu prends de vains rêves pour la réalité. Tu es mort en vivant; si tu veux trouver la vie, renonce à ta propre justice, et crois à l’Evangile. Ne dis pas en toi-même que tes péchés sont trop grands : sont-ils plus grands que la miséricorde, que les mérites du Dieu Sauveur? Ne sont-ce pas les pécheurs qu’il est venu chercher et sauver? N’est-ce pas vous qui êtes travaillés et chargés qu’il appelle à lui?...
Vous n’avez qu’une seule vie pour vous convertir, ô hommes mortels, mes frères : vous n’avez qu’une vie ici-bas; elle est rapide, elle est incertaine; et vous balanceriez, vous hésiteriez à faire aussitôt ce qui ne peut se faire qu’en elle? Est-ce donc si peu de chose que le salut de votre âme? Dites, avez-vous donc quelque bien plus précieux, quelque autre chose à sauver, pour que vous fassiez dépendre son salut de l’incertitude de votre vie, ou de votre mort? Ou bien êtes-vous tellement passionnés de vous-mêmes, ou tellement orgueilleux, que vous ne préféreriez vivre à votre guise dans cette courte vie, que d’être à Dieu pour l’éternité?
Insensés! Pour quelques années au plus, et peut-être quelques semaines, de la vaine et vide satisfaction de paraître sages à vos propres yeux. »
César Malan termine sa prédication. Il a prêché sans retenue, toute son âme attachée à la Parole de Dieu. Il descend de chaire et ne rencontre que du mépris. Quelle déception! Tous les prédicateurs, et tous les chrétiens, savent très bien que l’Evangile rencontre souvent, très souvent même, de l’opposition. Il est mal reçu dans le monde, et jusque dans l’Eglise du Seigneur. Et Malan le constate amèrement. Quelle douceur dans sa bouche lorsqu’il proclamait la foi en Jésus-Christ du haut de la chaire, quelle amertume devant l’incompréhension des siens ! Vraiment, nul n’est prophète en son pays !
Malan rentre chez lui accablé, déçu. Mais le Seigneur Dieu, dans son amour infini pour les siens, va réconforter et encourager son serviteur. Celui-ci en a bien besoin, car pour lui la bataille ne fait que commencer. Hardi soldat de lumière ! Son ami et maître spirituel, Robert Haldane, attend César Malan sur le seuil de sa porte. Lorsque ce dernier arrive chez lui, Haldane s’empresse de lui serrer la main et lui dit cette phrase désormais célèbre : «Béni soit Dieu, l’Evangile est de nouveau prêché à Genève!»Et, en homme de l’Ecriture, il annonce l’inévitable : «Vous serez ici un martyr.»
Le lundi matin, le 16 mars, Malan est prié par la Vénérable Compagnie des pasteurs de changer sa doctrine immédiatement. L’homme refuse. Alors on lui interdit la chaire.
A cause de la prédication de Malan et des prises de position d’autres personnes en faveur de la vérité, il arrive, dans la Cité de Calvin, une chose, impensable, incroyable, scandaleuse ! Le 3 mai 1817, paraît un règlement de la Compagnie dont le but est de mettre fin aux polémiques entre les pasteurs de Genève. Le règlement interdit d’aborder les sujets suivants:
– sur la manière dont la nature divine est unie à la personne du Christ;
– sur le péché originel;
– sur la manière dont la grâce opère, ou sur la grâce efficiente;
– sur la prédestination.
Malan refuse d’abord de signer ce règlement qui ouvre la porte à toutes les hérésies concernant la nature du Christ. Il se retrouve seul et totalement exclu. Ses amis le rencontrent et le sollicitent de signer. Malan, encore jeune, mal affermi (d’après ses propres propos), cède et signe.
Heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. César Malan a devant lui encore un long ministère de prédicateur. Un ministère de combat, le bon combat, avec les mots prononcés par Haldane qui résonnent encore à ses oreilles : «Vous serez ici un martyr.» La chaire lui est interdite. Terrible épreuve pour un homme qui brûle de transmettre la Parole de Dieu. Dans une telle épreuve, et c’en est une pour notre prédicateur qui, sûr de sa foi, confiant dans le Seigneur, ne se décourage pourtant pas.
L’opposition à l’Evangile, ce que nous appelons l’amer, ne freine pas les enfants de Dieu mais les stimule à persévérer. Ce que fait Malan. Fidèle à sa pensée de ne pas rompre avec l’Eglise nationale, Malan construit une chapelle dans le jardin de sa maison, qui est située dans le faubourg du Pré-l’Evêque. Cette chapelle qu’il appelle la chapelle du Témoignage est une sorte d’Eglise en exil.
Malan commence à y présider des cultes qui ont lieu en semaine et le dimanche. Chose intéressante, l’horaire des cultes permet à chacun d’aller aux offices de l’Eglise nationale. Malan n’administre pas les sacrements, ce qui est encore une épreuve pour un pasteur. Il ne veut pas être accusé de dissidence. Sa confiance dans la puissance du Saint-Esprit est inébranlable. En effet, il laisse ses «fidèles» assister encore à des cultes où les vérités bibliques sont méprisées. Il sait que l’Esprit de Dieu donnera aux siens du discernement et, chose importante, il sait aussi que les chrétiens ont besoin de la sainte cène. Un chrétien ne doit pas se priver de cette nourriture, qui n’est pas simplement un symbole, mais une véritable nourriture spirituelle : un repas indispensable pour la vie de foi.
Le 9 novembre 1818, Malan se voit privé de sa place de régent au collège. Nouvelle épreuve, car il perd son salaire et doit faire vivre sa femme et ses cinq enfants. En août 1823, l’Eglise nationale le destitue finalement et le déclare déchu de sa charge ecclésiastique. Le voilà dissident malgré lui. Il forme en 1824, non sans une très grande tristesse, une Eglise indépendante de celle de Genève, qu’il rattache à l’Eglise presbytérienne d’Ecosse. L’Eglise dont il a la charge prospère pendant six ans. En 1830, un schisme éclate, dû soit aux allures trop autoritaires de César Malan, soit à sa doctrine absolue sur la prédestination, soit aux dissidents eux-mêmes. En effet, ceux-ci semblent préférer les positions plus floues de l’Eglise du Bourg-de-Four qu’ils rejoignent d’ailleurs pour la plupart.
Malan tient ferme, il continue de réunir et d’enseigner ses fidèles. A cette époque, il commence à faire des tournées missionnaires en Suisse, en France, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Il manifeste divers dons qu’il met au service de l’Eglise du Christ : il est un évangéliste, il écrit des ouvrages de doctrine chrétienne et compose des cantiques. Son œuvre musicale est immense et il se fait connaître par ses fameux Chants de Sion. Les cantiques de Malan sont chantés, tout d’abord, dans la chapelle du Témoignage, puis dans tout le protestantisme. César Malan a été «le chantre du Réveil.»
Malan a réalisé de nombreux périples missionnaires. Il passe les dix dernières années de sa vie à Vandœuvre, dans la périphérie de Nancy, en France, où il exerce un ministère pastoral au sein de l’Eglise Concordataire. Il meurt le 8 mai 1864.
C) César Malan : un homme de la Bible
Réformé confessant, César Malan croit fermement que la Bible est la Parole de Dieu. Il adhère à la tradition réformée classique qui inclut les Symboles de l’Eglise, les confessions de foi et catéchismes de la Réforme, les Canons de Dordrecht, ainsi que l’abrégé de doctrine chrétienne de Bénédict Pictet. Malan prêche la souveraineté de Dieu sur toutes choses, un Dieu personnel et vivant. Il croit fermement à l’élection et à la prédestination, ce qui ne l’empêche pas d’évangéliser avec force. Il ne voit aucune contradiction entre le fait de croire en ces doctrines bibliques et celui d’annoncer l’Evangile à tous. L’apôtre Paul n’enseigne-t-il pas l’élection éternelle de Dieu en Christ et la prédestination? Dieu choisit des hommes et des femmes de toutes nations et leur donne, par son Esprit, de croire; il les sanctifie. Ceci, conformément aux promesses faites à nos parents, Adam et Eve, et afin que les élus deviennent semblables à leur Seigneur et Sauveur, le Christ Jésus. Paul enseigne ces vérités et il exhorte, en même temps, l’Eglise à évangéliser, car «comment entendront-ils s’il n’y a pas d’envoyés?»(cf. Romains 10:1-13). Malan réédite le bref exposé de Calvin qui a comme titre Congrégation sur l’élection éternelle de Dieu1.
L’homme du Réveil, disciple de Calvin, passe beaucoup de temps à lire la Bible, dont il peut réciter de mémoire de larges passages, suivant ainsi une tradition qui remonte au Moyen Age, voire plus loin. Malan lit le Nouveau Testament dans le texte original grec. Il étudie l’hébreu biblique et il prend l’habitude de lire un ou deux Psaumes par jour dans le texte hébraïque.
Malan défend la doctrine de la divinité du Seigneur Jésus-Christ. Il écrit plusieurs ouvrages sur la personne et l’œuvre du Christ : Jésus-Christ est l’Eternel-Dieu manifesté en chair (1831), Jésus-Christ est descendu en enfer (1855). Il défend aussi l’autorité de la Bible. Il écrit : «Tout ce que je sais, c’est la souveraine grâce de Dieu en Christ, c’est là le dépôt qui m’a été confié et je devrai en rendre compte.»
Avec Malan, nous sommes loin du sophisme de certains théologiens et pasteurs de son temps ou d’aujourd’hui, qui, devant les interrogations des fidèles concernant la prédestination, disent : «Ne parlons pas de cela, c’est un mystère qu’il ne faut pas aborder au risque de scandaliser l’Eglise et diviser le Corps du Christ.»
César Malan est un réformé. Il restera pédobaptiste. Terme qu’il refuse avec énergie. Il revendique pour lui-même le nom de «baptiste.»En 1823, le baptisme fait son apparition à Genève, dans l’Eglise du Bourg-de-Four. Malan est, d’abord, tenté par ce mouvement dont le caractère absolu l’attire et il se dispose à se faire rebaptiser. Il se rend donc à Sécheron où doit avoir lieu la cérémonie de baptême. Pendant le voyage, il réfléchit sur l’enseignement de l’Ecriture sainte et, tout à coup, il est frappé par une parole de Paul : «Vos enfants sont saints»(1 Corinthiens 7:14) et il rentre chez lui. Une étude attentive de la Parole de Dieu l’éloigne définitivement du baptisme et il devient un défenseur convaincu du baptême des nourrissons.
Pour notre revivaliste, les enfants de croyants doivent être reçus dans l’Eglise par le baptême. En 1824, il rédige un ouvrage de deux cents pages portant comme titre : Dieu ordonne que dans l’Eglise du Christ les petits enfants lui soient consacrés par le sceau du baptême. Neuf ans plus tard, en 1835, il écrit un second livre : La famille baptisée ou recherche sur la condition des enfants dans l’Eglise chrétienne.
D) César Malan : un homme pieux et généreux
Les positions fermes de Malan ne manquent pas de lui susciter des ennemis. Il en souffre, mais Dieu l’aide et lui accorde d’avoir aussi des amis. Prêcher la «catholicité» de la foi, la Parole dans son entier, attire immanquablement de l’opposition. Heureusement, la famille Malan a des connaissances et des amis qui la soutiennent et l’encouragent de diverses manières. Malan sait exercer l’hospitalité, notamment, envers des étudiants venus de l’étranger. Ceux-ci ont des entretiens avec lui et prennent part à la vie de famille. Les Malan pratiquent, matin et soir, le culte de famille auquel tous participent: la famille, qui comptera jusqu’à douze enfants, les domestiques, les hôtes. On y chante les cantiques de Malan.
Conclusion
César Malan, un homme façonné par la Parole de Dieu! Il n’a manqué ni de foi ni de courage. Il a combattu le bon combat. Luttant contre les uns, édifiant les autres. Pasteur, compositeur, évangéliste, bon père de famille, son ministère a été bien rempli. Nous pouvons dire que le nom du Seigneur fut sanctifié à Genève en ce début de XIXe siècle. La vie de cet homme de Dieu est pour nous, chrétiens de cette fin de XXe siècle, du début du XXIe, un encouragement certain.
Plus que jamais la Suisse, la France, le monde ont besoin de prédicateurs, de francs-tireurs s’il le faut, qui craignent Dieu, aiment son nom et éprouvent de l’amour pour tous les hommes. Dieu est fidèle à son Alliance et à cause de Jésus-Christ, il enverra de tels hommes.
Pour terminer, une citation de César Malan :
« Bienheureux est l’homme qui connaît ces choses et qui les a dans le cœur ! Oui ! Bienheureuse est votre âme..., si le Rédempteur de l’Eglise vous est révélé, et si c’est votre Dieu que vous voyez, que vous adorez dans Jésus !
Bienheureux et béni êtes-vous, ô homme pécheur ! faible, misérable et criminelle créature, s’il vous a été donné de Dieu de croire le témoignage qu’il a rendu de son Fils, et de soumettre ainsi votre intelligence et votre cœur à l’enseignement de l’Esprit, qui seul sonde les choses profondes de Dieu, et qui seul aussi les révèle et les fait aimer !
C’est ici le tout de votre âme. Avant cela, il n’y a rien; hors de cela, il n’y a rien non plus. Qui a le Christ a la vie : qui n’a pas le Christ ne verra pas la vie!
C’est donc ici le sommaire de votre existence. Comprenez-vous? – de votre existence éternelle; de votre création; de votre être, dès ce monde et pour toujours; car toujours vous existerez, ou avec Jésus; ou loin de Jésus: c’est-à-dire avec la Vie, ou loin de la Vie; ou avec Dieu, ou bien... loin de Dieu!
Regardez donc encore, et considérez attentivement Celui duquel nous venons de vous parler; et, croyant ce qui est écrit de lui, sauvez, sauvez votre âme de la colère à venir, et possédez les cieux et leur gloire!2 »
Notes :
* Patrick Chenaux est pasteur de l’Assemblée évangélique libre de la région de Reims.
1 Les Editions Labor & Fides ont réédité le texte du Réformateur dans l’ouvrage Calvin homme d’Eglise.
2 César Malan, Jésus-Christ est l’Eternel-Dieu (Genève, 1831), 148.
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yumeka-chan · 3 years ago
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Et Si - Chapitre 1
Cette histoire m'a été inspirée par @losttranslator
avec ce post : https://losttranslator.tumblr.com/post/659889605930336256/okay-okay-mais-gueni%C3%A8vre-qui-part-avec-arthur-%C3%A0-laAlors un grand, grand merci à toi. (je l'ai posté sur Ao3 aussi, derrière deux chapitres sans lien)
(si vous me cherchez sur Ao3, je suis là -> https://archiveofourown.org/users/Yumeka_chan )
Fin du Livre VI
ça s'agite aux alentours de Tintagel, comme un peu partout aux alentours de Kaamelott.  Venec a réussi à s'infiltrer dans le château, et s'invite dans la chambre d'Arthur.  Arthur et lui se disputent sur ses cicatrices.  Venec fini par défaire ses foulards pour cacher les plaies d'Arthur.
Venec finit d'attacher son foulard au poignet d'Arthur. Il l'a senti, il doit se dépêcher. Arthur a repris un peu du poil de la bête, mais pour combien de temps? Ils ne sont pas spécialement loin de la mer, mais vu l'état d'Arthur, ils n'iront pas vite.  La seule chance qu'ils ont, c'est ce de partir maintenant. Arthur était à moitié mourant, Lancelot ne viendrait pas le chercher de suite. Ou peut-être que si.
Venec ouvrit la porte, faisant sortir Arthur, lui tenant la taille. A peine dans le couloir, une personne glisse sa tête sous le bras libre d'Arthur, l'empêchant de basculer. Arthur a un mouvement de recul, avant de tourner la tête, et de laisser son poids retomber sur les épaules de la personne. Venec, lui, essaie de tirer Arthur dans la chambre, de faire lâcher l'inconnu qui vient de saisir le roi.  - Lâchez-le. Ne me forcez pas à vous en coller une.  - Laissez-moi vous aider.  Une voix féminine. Venec penche la tête, pour voir une tignasse de cheveux châtains.  - Ouais, vous venez aider bien sûr. Vous allez surtout nous ralentir, ou nous dénoncer aux soldats de Lancelot!  - Mais non!  Arthur lâcha un soupir, alors que Venec tirait toujours pour le ramener vers lui. Lorsqu'il devina Venec glisser sa main libre vers son poignard, il puisa dans ses forces pour parler.   - On peut lui faire confiance. Avancez.  Le bandit s'arrêta, et observa Arthur, glissant sa main dans le dos d'Arthur, discrètement. Il ne semblait pas être menacé.  - Vous la connaissez?  - ...c'est la Reine.  Venec s'arrêta subitement, et pris cette fois le temps d'observer Guenièvre. Elle releva enfin la tête vers lui. Elle avait un visage fatigué, mais comme Arthur, elle avait cette détermination dans le regard.  - Je me fiche de savoir où vous comptez aller. Je ne vous demande que des indications au fur à mesure. Je vous aide à le mettre en lieu sûr, et je ne me plaindrai pas.  Guenièvre réaffirma sa prise sur le poignet gauche d'Arthur, refusant de le regarder. Venec hocha la tête, et commença à diriger celle qu'Arthur appelait encore la reine.
Ils avançaient de leur mieux. Venec tenait Arthur par la taille, pour le faire presser le pas. Guenièvre, elle, tenait toujours le bras d'Arthur par-dessus ses épaules, pour le garder debout. Il était faible, ils le sentaient tous les deux.  Le bras d'Arthur appuyait sur ses cheveux, sur sa nuque. Il lui faisait peut-être mal, certainement même, pensait Venec. Elle n'avait pas une bonne position. Pourtant, elle ne se plaignait pas. Quand Arthur perdait l'équilibre, c'était souvent Guenièvre qui manquait de tomber.  C'était arrivé plusieurs fois. Venec avançait vite grâce à elle, mais il s'inquiétait de la voir trébucher, de la voir tomber. Elle se relevait sans sourciller, à chaque fois.  Il observait le manège qui se déroulait à côté de lui. Elle avait failli le faire tomber, la première fois, et Arthur avait râlé qu'elle lui avait fait mal. Depuis, elle ne le tenait plus aussi fort. Par contre, à chaque fois, Arthur ralentissait, prétextant une pause, parfois toutes les deux minutes. Alors qu'il n'en réclamait pas quand ils marchaient plusieurs dizaines de minutes auparavant. Venec avait pensé à faire une remarque, mais Arthur ne le regardait pas. Il jetait des regards à Guenièvre, quand elle fixait la route, ou quand elle était à genoux au sol.  Sauf que cette fois-ci, Guenièvre resta à genoux, les mains serrées. Elle semblait s'être fait mal.  - Vous voulez qu'on fasse une pause?  - Non.  - Ma Reine...  - Ne m'appelez pas comme ça.  - Et faut que je vous appelle comment?  Elle inspira et se redressa, époussetant sa robe au niveau des genoux, qui commençait à être bien râpé.  - Appelez-moi Guenièvre.  - Mais vous êtes...  - Arthur a cédé le pouvoir à Lancelot. Je ne suis plus reine.  Elle se rapprocha. Arthur ne lui jeta aucun regard, mais leva doucement le bras, évitant à Guenièvre de trop se pencher pour reprendre sa position.  - Je vous ralentis trop. J'ai pas besoin de pause. Ne vous en faites pas.  Ils étaient repartis. Venec avait aussi remarqué que c'était Arthur qui s'accrochait à son poignet à présent. Il s'accrochait. Même à bout de force, il ne perdait pas courage.  Guenièvre, elle, continuait d'avancer, de suivre les directives que Venec lui distillait au compte-gouttes. Elle suivait les ordres sans sourciller, elle regardait ses pieds pour éviter de trébucher à nouveau. Quand ils s'arrêtaient pour reprendre leur souffle, pour s'assurer qu'Arthur tenait le coup, tout le petit groupe était étrangement silencieux, guettant le moindre bruit suspect.  Guenièvre se tendait en entendant les oiseaux. Venec la regardait sans comprendre, mais ne posa aucune question. Ils étaient repartis, sans rien d'autre que la voix de Venec pour la guider.
Ils finirent par arriver sur la plage. Guenièvre sentit les doigts d'Arthur frôler sa main, avant de la lâcher. Son poids disparu de ses épaules, et elle senti ce poids tomber dans sa poitrine. Venec tenait Arthur, l'entraînant sur le sable, vers une barque. Elle les suivait avec quelques pas de décalage. Arthur glissait, mais Venec tenait bon. Elle le vit le soulever pour l'installer dans le bateau, le recouvrir de cordages.  Ils allaient se dire au revoir, comme ça, sans un mot. Arthur était à bout de forces, elle le voyait dans ses yeux. Elle tourna son regard vers Venec.  - Vous allez l'emmener où?  - On va à...  Venec s'arrêta et jeta un regard à l'ancienne reine. Il avait failli lui répondre. Il avait baissé sa garde.  Elle ne devait pas savoir. Pour le bien d'Arthur. Pour son bien à elle. Elle s'en aperçu et détourna les yeux, avant de poser les mains sur la coque de la barque, et commencer à pousser, comme Venec avait commencé à le faire. Elle fixait l'océan, les mains crispées sur le bois.  - Revenez, d'accord? Faites-moi savoir que vous êtes toujours en vie.  Venec la regarda faire quelques instants, puis se mit à l'aider à pousser. Elle avait beau faire de son mieux, elle n'était pas de taille, et n'avait aucune idée de comment faire.  Pendant qu'elle poussait, l'index d'Arthur rencontra les doigts de Guenièvre. Une infime caresse que Guenièvre pris pour les heurts du bateau sur le sable. Arthur était ballotté de tous les côtés, c'était sans doute un geste dû au hasard. Pourtant, elle se raccrocha à l'espoir que c'était une réponse à sa demande. A ce qu'il survive. Que ce ne serait pas leur dernier contact. Elle serra les dents et poussa plus fort le bateau pour s'empêcher de pleurer.  Alors que le bateau commençait à se faire porter par l'eau, Venec sauta à l'intérieur, avant de jeter un regard à Arthur, puis à Guenièvre. Elle s'était arrêtée, les pieds dans l'eau, pour les regarder s'éloigner. Il releva la voile, plantant sa rame dans le sable pour retenir le bateau.  - Montez aussi.  - ...quoi?  - Montez. Grouillez. Les hommes de Lancelot vous cherchent aussi.  Elle secoua la tête.  - Ils ne me tueront pas.  - Non, mais je ne pense pas que votre sort soit plus enviable.  Il retenait le bateau de son mieux. Guenièvre hésitait, il le voyait dans son regard.  - Je vais vous alourdir. Je saurais me cacher.  - Je le dépose, et je vous lâcherai après. ou vous rejoindrez ma bande.  - Arthur est notre priorité.  - ...montez.  Elle s'arrêta. La voix d'Arthur, lasse, fatiguée.  - Vous nous ralentissez à pas le faire. Venec vous laissera pas là.  Elle recula pour faire le tour du bateau et sauter de son mieux à l'intérieur. Venec la rattrapa de justesse alors qu'elle manqua de se cogner la tête contre le mât.  - Mais vous avez foutu quoi Re...Gue...vous?!  Venec n'était pas à l'aise à l'idée d'appeler la Reine par son prénom, même si elle lui avait demandé. Arthur ne l'avait pas présenté sous ce nom, il savait qu'il n'était pas tellement recommandé de le faire. Si Arthur n'était pas en état de se plaindre, il avait toujours son respect. Et Guenièvre était sa femme.  - Je n'allais pas lui sauter dessus! Dans son état, je l'aurai achevé pour de bon !  Arthur ferma les yeux.  - Par contre, vous la fermez. Je suis fatigué.  Guenièvre s'assit de son mieux, les pieds et le bas de sa robe trempé le plus loin possible d'Arthur. Il ferma les yeux et sombra dans un sommeil lourd.
Guenièvre saisit sa main et plaça son pouce au milieu de sa paume. Elle voulait sentir que son cœur battait toujours. Elle ne disait rien, comme pour ne pas gêner le repos de son mari. Venec, lui, s'était installé pour naviguer.  - On va peut-être croiser des hommes de Lancelot sur mer aussi. Y'a plusieurs chevaliers qui ont des terres sur le continent.  - Alors ne lâchez pas votre objectif. C'est Arthur qu'il faut mettre en sécurité.  - Ouais, enfin, s'ils vous trouvent sur le bateau, ils risquent de pas nous laisser passer.  - Il suffira de cacher Arthur un peu mieux, sous les couvertures, et de me livrer à eux.  - Quoi?! Vous n'y pensez pas!  - Bien sûr que si. Et vous ferez ce que je vous dis. Vous êtes redevable à Arthur. Il sera plus facile pour vous de passer s'ils pensent que vous m'avez capturé et qu'ils vous disent de vous barrer, plutôt que d'essayer de fuir.  - Il me le pardonnera pas!  Guenièvre releva enfin la tête vers lui. Le regard de Guenièvre était celui d'une reine, prête à défendre son mari jusqu'à la mort. Elle irradiait l'abnégation, le courage. Il n'y avait pas beaucoup de femmes qui inspiraient un profond respect à Venec, mais Guenièvre entra directement dans ce cercle réduit.  - Vous l'avez dit vous-même. Lancelot ne me tuera pas.   Venec ne pu qu’acquiescer. Il savait parfaitement que le nouveau Roi voulait récupérer la Reine. Les ragots, il était doué pour les entendre. Ce n'était pas nouveau que Lancelot avait ce petit quelque chose pour Guenièvre. Il ne lui ferait pas de mal. Pas physiquement. Mais est-ce que ça lui suffirait?
Quand Arthur rouvrit les yeux, il faisait nuit. Il voyait à peine ce qui se passait. Les cordes au-dessus de lui avaient été remplacées par une couverture. Il voyait Venec naviguer en suivant les étoiles. Comme lui se repérait dans la nuit. Il tourna doucement la tête, pour voir Guenièvre, la tête penchée au-dessus de la barque, un bras sous son menton, comme si elle contemplait l'eau.  - ...vous foutez quoi là?  - Je crois qu'elle s'est endormie Sire.  - Dans cette position?  - Elle a eu le mal de mer. Elle a passé une heure à vomir.  Arthur se redressa lentement, avant de sentir la main de Guenièvre tenir la sienne.  - Par contre, elle a refusé de vous lâcher. J'ai pas réussi à vous décrocher.  Arthur leva les yeux au ciel, comme il le faisait régulièrement. Il voulu se redresser un peu plus, s'asseoir, mais son corps en décida autrement, et il s’endormit à nouveau.  Son second réveil fut plus mouvementé. Guenièvre répétait à Venec de se retourner.  - Je peux pas, on est au milieu de rochers. Je peux pas faire ça.  - J'ai envie de faire pipi!  - Je dois naviguer, c'est trop dangereux!  - Y'a une île, là, j'en ai pour deux minutes!  - Vous êtes pas sérieuse!!  - ...arrêtez-vous.  - Sire?!  - Elle va gueuler jusqu'à ce que vous vous arrêtiez.  Il racla la barque sur un des récifs, heureusement sans dégâts importants. Guenièvre lâcha la main d'Arthur et sauta du bateau.  - Je compte jusqu'à 30 et on s'en va.  - Me stressez paaaas!!  Elle couru derrière un rocher. Arthur se mit à compter. Quand il arriva à vingt, il se retourna.  - ...Sire.  - Je ferme juste les yeux.  - Et je lui dis quoi?  - Vous lui dites rien. Elle remonte, on repart.  Lorsqu'elle remonta, Guenièvre s'était délestée de ses chaussures et de ses bas, qu'elle roula en boule dans le bateau. Elle regarda Venec, les rouges encore rouges d'avoir crié, peut-être d'avoir pleuré. Elle avait un regard sombre.  - Désolée d'avoir été désagréable. Je...j'ai craqué.  - C'est votre première fois sur une barque?  - Oui.  - La prochaine fois, y'aura pas de rochers. Je pourra tourner la tête.  Elle se contenta de hocher la tête, et se rassit à côté d'Arthur. Elle s'en voulait de l'avoir réveillé, d'avoir crié après Venec, qui lui permettait de rester auprès d'Arthur, un peu plus qu'elle ne l'avait espéré.
Ils avaient croisé un bateau de pêche, et Venec avait fait semblant de tailler le bout de gras avec eux, pendant que Guenièvre cachait son visage sous une cape. Si Venec n'avait jamais vu sa tête, certains la reconnaîtraient sans problème. Elle ne voulait courir aucun risque.
Lorsqu'ils avaient croisé le second bateau, Guenièvre s'était cachée de son mieux, et avait saisit une corde pour les entourer grossièrement autour de ses poignets.  - Ils sont en blancs. Ce sont des hommes de Lancelot.  Elle était fébrile. Elle poussa le bras d'Arthur qui dépassait des couvertures qu'elle avait mis sur lui, et l'emmitoufla si bien qu'elle n'avait plus aucune vue sur lui.  Le perdre de vue, ne plus le toucher... elle sentit son cœur se serrer. Elle fronça le nez, puis tourna la tête de l'autre côté. Elle regardait Venec, qui tentait de ne pas jeter un regard à ses passagers.  - Bougez pas. Ils nous ont pas vu.  Elle ferma les yeux, et pour la première fois depuis des années, se mit à prier les dieux. Qu'ils la laissent finir le voyage avec Arthur. Qu'elle sache qu'il est en sécurité, quelque part.  Elle s'arrêta en voyant le bras d'Arthur, qu'elle avait caché, ressortir. Il bougeait, commençait à vouloir se découvrir.  - Arthur. Stop.  La voix de Guenièvre n'était qu'un souffle, mais il s'arrêta. Elle saisit sa main, la serrant fort.  - Ne bougez pas. Tout va bien se passer.  L'intonation dans la voix de Guenièvre ne lui plaisait pas. Son corps était peut-être à l'agonie, mais son cerveau, lui, marchait. Non, quelque chose n'allait pas.  - Il se passe quoi? j'étouffe en dessous moi.  - Un bateau avec les hommes de Lancelot.  Elle sentit la main d'Arthur se resserrer sur la sienne. Elle inspira profondément.  - Ils ne vous toucheront pas.  Arthur avait peut-être tenté de défaire la couverture, mais Guenièvre avait pris soin de lester les coins pour que le vent ne les trahisse pas. De longues minutes de silence s'étaient égrainées, avec les mains de Guenièvre qui retenaient celle d'Arthur. Le temps passa, à la fois interminable et en un éclair, lorsque Venec n'ouvrit la bouche.  - On est passé. C'est bon, vous pouvez enlever tout votre bordel.  Guenièvre retira ses liens de fortune, et libéra Arthur, qui transpirait. Il avait un regard hagard. - Putain, vous auriez voulu me tuer vous vous y seriez pas pris autrement ! J'ai cru mourir là-dessous.  - Fallait pas qu'ils vous voient.  - Et vous?  - C'est pas important.  Il lui lâcha un regard, le sourcil levé.  - Ils vont voir la reine de Bretagne et se dire que c'est pas important. Bien sûr.  - Je ne suis plus reine.  - Officiellement...  Guenièvre lui jeta un regard noir.  - J'ai l'air de vouloir être aux côtés de Lancelot?! Je ne suis plus reine. Au mieux je suis princesse de Carmélide.  Elle tourna la tête vers Venec.  - Remarquez, une princesse voleuse de grand chemin, ça pourrait être drôle!  Sa tentative d'humour arracha un sourire forcé à Venec. Arthur, lui, répondit de sa voix morne.  - Ou vous pourriez rentrer chez vos parents.  Elle fit la moue.  - Pour qu'ils m'engueulent d'être partie? Qu’ils me conseillent de reprendre le trône aux côtés de lui? Que je les mette en danger avec ma seule présence? Non, ça ira.  Arthur ne pu que lui donner raison. Guenièvre avait déjà pas mal réfléchi à tout ça.
Ils avaient voyagé plusieurs jours, avaient croisé des orages. Guenièvre avait gardé la toile cirée pour protéger Arthur, ne la gardant sur ses genoux que pour qu'elle ne bloque pas la respiration d'Arthur. Venec et elle tremblaient parfois sous la pluie battante. Pourtant, aucun d'entre eux ne se plaignait. Leur objectif était le même.  Lorsqu'il faisait jour, Guenièvre fixait l'horizon, toujours à l'affût d'un bateau. Ils en avaient aperçu un ou deux de plus, mais avaient toujours réussi à les esquiver.
Lorsque Venec s'arrêta une nouvelles fois, ils étaient sur les berges de Rome. Venec aida Arthur à descendre. Il avança, quelques pas à peine, avant de s'arrêter. Il ressemblait à un petit vieux. Il tenait à peine debout, traînant des pieds.  Il avait l'impression de tanguer, même sur la terre ferme. Il fini par tourner le regard vers l'embarcation. Venec relevait la voile, et Guenièvre le regardait s'éloigner, silencieusement. Il n'eut qu'un geste à faire. A peine un mouvement infime de ses doigts, et Guenièvre descendit de l'embarcation. Elle sourit doucement à Venec.  - Je vais rester ici aussi. Merci Venec. Infiniment.  Il lui rendit son sourire, puis releva un peu plus la tête pour regarder Arthur.  - Vous avez intérêt à revenir, Sire. Vous m'en devez une. Et pas sûr que Lancelot soit très porté sur la discussion avec moi.  Arthur l'ignora, ce qui arracha un sourire à Venec. Le roi et sa mauvaise humeur de façade. Il remonta dans le bateau et reparti, pour retrouver les terres de Logres, ses bandits en herbe qui ne survivraient pas sans lui.
Sans un regard en arrière, Arthur s'avança vers le seul endroit qu'il connaissait encore. Le seul endroit qu'il avait en tête.  Il avança péniblement dans les rues de Rome, alors que le soleil déclinait. Guenièvre était derrière lui, mais au moment où il aperçu la villa, elle disparu quelques instants de son esprit.  "S'il y en a qui sont dans le besoin et qui tombent dessus, ils pourront s'y réfugier, les portes seront grandes ouvertes. Tu sais, un peu comme... Comme les maisons en bois qu'on fabrique pour les oiseaux."
La maison dans laquelle il avait vécu avec Aconia.  Il s'approcha, poussa les portes. L'endroit était jonché de feuilles mortes. Tout était resté en l'état. Guenièvre entra à son tour, timidement. Elle le vit récupérer un morceau de tissu rouge, avant de le serrer contre lui. Il s'approcha ensuite du lit et s'effondra dessus. Il avait besoin de dormir.
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claudehenrion · 3 years ago
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Vacances n°4 - “Traditionis custodes” ou l'arroseur arrosé :
 C'est Macron, qui va être content, voilà son “quel qu'en soit le prix” oint, re-oint, et même oin-oin par l'imprimatur pontifical ! Un spectateur non informé des zizanies entre vaccino-intrépides et vaccino-prudents pourrait voir là un besoin inquiétant de sacrifier l'essentiel au profit d'une idéologie non définie dans ses aboutissements. Pour ceux qui trouvent sécurisant de ne pas gratter trop profond, c'est rassurant : on reste dans les limites du “penser de traviole” qui a pris le monde en otage… L'immense “n'importe quoi” annoncé continue ses ravages, pour le plus grand malheur de l'Humanité, décidément en berne : “Motu proprio”… et bouche cousue !
Le pape François a donc décidé, tout seul dans son coin, d’abroger le motu proprio Summorum Pontificum Cura de Benoît XVI qui, pour réconcilier le monde qui se croit “obligé au progrès” avec ce qui a fait la force de l’Eglise et forgé une magnifique civilisation depuis 1563, avait ré-autorisé la messe dite “tridentine” (= “de la ville de Trente”, en Italie), qui était la seule célébrée jusqu’à la réforme liturgique improvisée en 1969. On peut dire qu'il ré-autorisait ce qui n’aurait jamais dû être interdit, et ne l'avait d'ailleurs pas été formellement (un peu comme notre obligation vaccinale qui n'en est pas une, quoi que…). Mais dans notre monde de dingues, il faut et il suffit qu'un truc marche pas mal pour qu'on le casse… et le Pape François a donc décidé, suprême insulte pour son prédécesseur (il y a des choses qui ne se font pas, dans un monde civilisé !) de ne pas laisser pierre sur pierre de la réforme-phare de Benoît XVI : le retour à la paix entre catholiques.
Cette décision résonne comme un tremblement de terre, bien au-delà des fidèles habitués à cette messe. Partout dominent l’incompréhension et la stupéfaction. Car les termes employés par le pape, qui manquent singulièrement de charité, sont sans un seul mot de compassion “paternelle” pour ceux qui encaissent un tel coup (Tout ce qui est “paternel” est mal vu, ce temps-ci !). Mais le couperet est tombé : le “projet de société” qui se devine consiste clairement à attendre que les derniers survivants attachés à cette forme du rite disparaissent, et à faire ce qu’il faut pour qu’ils ne se reproduisent pas. C’est un peu comme les non-vaccinées, au fait !
Ce lent et sournois génocide liturgique repose en fait sur un malentendu historique :  le Pape n’a manifestement pas la moindre compréhension de ce qui se passe sur le terrain où, contrairement à ce qu'on pourrait penser, les églises “tradi” sont remplies de jeunes (jeunes gens et jeunes ménages ayant plein d'enfants) qui n'ont pourtant pas connu les anciennes messes ! Ils y ont assisté par hasard, ont été surpris par la beauté intrinsèque de cette liturgie, trop heureux de retrouver autre chose que les musiquettes trop faciles post-Vatican II. Mais les chiffres sont cruels : la moyenne d’âge des prêtres de la Fraternité Saint-Pierre, de l’Institut du Christ-Roi ou de la fraternité Saint Pie X est inférieure à 35 ans, ils ont un niveau religieux et culturels très riche et, bien qu'extrêmement minoritaires, ils comptent pour plus du tiers des ordinations. À l’inverse, la moyenne d’âge des prêtres du clergé officiel français est supérieure à 75 ans (âge de leur retraite), et les Séminaires “main stream” ferment l'un après l'autre. Notre Pape n’a pas choisi de miser sur l’avenir !
Les médias dominants ont chanté en SS François le Pape du progrès, du dialogue, de la diversité. Une fois de plus, c'est à l'opposé des racontars de la Presse main stream qu'il faut aller chercher la vérité :  ce texte nous offre sans le dire une invitation à un retour 10 ans en arrière, un blocage, l’uniformité, le nivellement par le bas, avec un petit côté ‘’faux-jeton’’ (si j’ose), en se déchargeant sur l'épiscopat… quand qu'on sait que la plupart des évêques est favorables à cette déconstruction programmée du ‘’aeterni testamenti’’. Et pourtant, ô surprise, la Conférence des évêques de France a réagi au motu proprio “Traditionis Custodes” du pape François de manière inattendue : après avoir, bien obligés, dit qu'ils ne voyaient dans ce texte que “un appel exigeant pour toute l’Église à un authentique renouveau eucharistique” (et bla, et bla, et bla…), ils on paru moins intransigeants, en paroles : eux qui ont, depuis 1965, considéré toute mouvance “Tradi” comme leur ennemi, se révèlent, devant les résultats catastrophiques de cette politique contre nature, prêts “à exprimer leur estime” (sic !) pour les fidèles au missel de Saint Pie V, et à l'autoriser largement : “les voies du Seigneur sont impénétrables !”.
J'espère qu'on pardonnera à un vieux singe tant de fois échaudé d'attendre des preuves concrètes avant de les remercier ! (Toute dérive “à gauche”, et même l'islam et le communisme, sont réputés “acceptables” par nos Monsignori. Mais la Tradition, à aucun prix…). Il est d'ailleurs significatif que seule une toute petite poignée d’évêques français ait manifesté son intention de conserver des liens avec le monde traditionaliste. Le record de “vengeance mangée froide” a été atteint il y a peu à Dijon, où l'évêque local a semblé vouloir se déchaîner contre la fraternité Saint-Pierre. (2 rappels bibliques : ’‘ Tout ce que vous faites au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous le faites (Mat  25-40). Et ’’ Eli, Eli, lama sabachthani’’ !)
Le coup d’arrêt qu’impose le texte pontifical à la sensibilité traditionnelle ne lésine pas sur les moyens : il ne doit plus y avoir de nouveau groupe constitué, pas de nouvelles églises attribuées, pas d’églises paroissiales. A une communauté en plein développement, on intime : “arrête ta croissance !”, ce qui signifie, pour des foules énormes de fidèles, le retour à des chapelles trop exiguës et à des hangars ou des salles inadaptées, au moment précis où, partout en Occident se pose la question douloureuse de la multiplication des églises vides, promises à un avenir de disco-bar, de mosquée ou de gravats après destruction. J'ai honte pour eux, vraiment !
Pendant ce temps, l’Eglise d’Allemagne, pour ne citer qu’elle, ‘’donne’’ parfois dans l’hérésie, piétine les dogmes, mais ne reçoit aucune admonestation pour rentrer dans le droit chemin, quand elle ne reçoit pas, en sous-main, des encouragements à continuer sa descente ininterrompue. De même, imams et islamologues ont plus de facilité à dialoguer avec le souverain pontife que les Fraternités et les Instituts “tradis” pour entrer en relation avec l’évêque du lieu. La diversité dont le pape François s’est fait le chantre n’est qu’une caricature grimaçante. Au Vatican, le multiculturalisme est une chance pour le monde, sauf s’il se donne pour objectif de réconcilier les traditionalistes et les progressistes au sein de l’église catholique…
J'ai peur (c'est une anti-phrase, évidemment !) que le Pape François ne fasse une énorme erreur et n'en soit “pour nos frais”…  En dépit de la guerre que la bien-pensance vaticane lui a déclarée (ou grâce à elle !), ce qu'il désigne –de manière ignominieuse à ses yeux– par “le monde de la tradition” a un bel avenir devant lui, alors que l’avenir du “monde du progrès” semble nettement moins radieux, puisque tout progressisme renferme déjà en lui tous les éléments de sa propre fin…
H-Cl.
PS - Pris de remords à la relecture, j'ai soudain réalisé que les lecteurs peu familiers avec la langue latine auront des difficultés à comprendre ce billet. Qu'ils trouvent ici, avec mes excuses, la traduction de phrases sorties des anciennes “pages roses” de leur “petit Larousse” si négligé, depuis internet. Un “Motu proprio” est un décret pris par le pape de sa propre initiative. (NB on peut se demander si c'est par anti-phrase ou par intention humoristique que celui dont nous déplorons la publication se nomme Traditionis Custodes, “les gardiens de la tradition”, alors que le nom de celui qui a été abrogé, Summorum Pontificum Cura, “la sollicitude des Souverains Pontifes”, était tellement plus approprié…).
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thebusylilbee · 4 years ago
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Ils se sont retrouvés avec une cible collée dans le dos, désignés «complices de l’islam radical». Pourquoi ? Avoir signé une simple pétition appelant à la démission de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur qui avait déclaré mi-février que «l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable». «Islamo-gauchisme» : le mot était lâché, déclenchant une série de polémiques et livrant les partisans présumés de cette notion aussi éthérée que fantasmée à la vindicte. Et notamment à celle de l’extrême droite.
Lancée, dans la foulée des déclarations de Vidal, par des membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, la pétition a très vite recueilli des milliers de soutiens et en comptait 23 000 lors de sa remise à Matignon, le 25 mars. Tous dénoncent «l’intention dévastatrice» de leur ministre accusée de «diffamer une profession et, au-delà, toute une communauté». Mais l’affaire dépasse vite le champ des idées avec la (re) publication, le 21 février sur un blog, de la «liste des 600 gauchistes complices de l’islam radicale (sic) qui pourrissent l’université et la France». Si ce site obscur n’est pas particulièrement politisé, le texte qui accompagne la fameuse «liste», toujours en ligne, comporte tous les stigmates de l’extrême droite. «Cette liste contient les noms des personnes, toutes payées par l’Etat donc par l’impôt des Français, souvent fonctionnaires, pour effectuer d’hypothétiques recherches qui n’intéressent qu’eux-mêmes et la sphère gauchiste plus ou moins radicale, s’épanche l’auteur. Ces recherches […] servent à développer les théories qui ont pour unique but de faire avancer l’islam et par conséquent le radicalisme islamique à l’université en particulier et en France en général.» L’homme, qui a visiblement agi sous son vrai nom, a également pris soin de mettre des liens comportant CV et contacts de certains signataires.
«Fausses informations»
L’affaire a été immédiatement prise «très au sérieux» par le CNRS, qui a saisi le procureur de la République. Contacté par Libé, il indique n’avoir pas eu de remontées de menaces supplémentaires à ce stade. Des universités, comme celle de Toulouse, se sont décidées à offrir la protection fonctionnelle aux chercheurs visés et à porter plainte. «L’extrême droite utilise les réseaux sociaux, Internet, pour faire circuler des fausses informations, accoler à des personnes bien réelles des opinions qui ne sont pas les leurs et, in fine, en faire des gens supposément dangereux qu’il faudrait presque attaquer…» dénonce Christophe Voilliot, cosecrétaire général du Snesup-FSU, contacté par Libé. Le syndicaliste regrette que Frédérique Vidal n’ait pas soutenu les chercheurs en question plus vigoureusement.
Le sociologue Eric Fassin, également signataire de la pétition, a pour sa part dénoncé une «chasse aux sorcières» lancée par la ministre Vidal et «relayée par la fachosphère». Le chercheur a lui-même été menacé de mort récemment par Didier Magnien, une ancienne figure de la mouvance néonazie, comme l’a révélé Mediapart. «Je vous ai mis sur ma liste des connards à décapiter le jour où ça pétera», avait lancé Magnien sur Twitter en réponse à un billet de blog publié par le sociologue dans la foulée de l’assassinat de Samuel Paty, où il expliquait notamment que «si les terroristes cherchent à provoquer un «conflit des civilisations», nous devons à tout prix éviter de tomber dans leur piège». Magnien a été condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour «menace de mort».
Mécanique bien huilée
Le schéma est simple, et presque toujours le même : une prise de position en lien de près ou de loin (parfois même de très loin) avec l’islam, les musulmans ou l’immigration dont la fachosphère s’empare et c’est la shitstorm («tempête de merde») dans le langage fleuri du Web. Grâce à des milliers de messages véhéments diffusés par des bataillons de militants ou des faux comptes, la fachosphère se joue des algorithmes et pousse ses sujets en tête des tendances, ce qui en démultiplie la portée. Et la violence pour les victimes de ce harcèlement.
Mais les réseaux radicaux s’en servent aussi pour gonfler ou créer de toutes pièces des polémiques par lesquelles ils parviennent à jouer sur l’agenda médiatique, ou politique. Outre le monde de la recherche, des personnalités comme Mennel, l’ancienne candidate de The Voice, l’animateur Yassine Belattar, les rappeurs Black M et Médine, la syndicaliste étudiante de l’Unef Maryam Pougetoux, attaquée pour s’être présentée voilée à une commission parlementaire de l’assemblée, et tant d’autres ont été ciblées par la fachosphère. Et les plateaux télé d’enchaîner les débats sur l’immigration, les études de genre, les questions identitaires, le «racisme anti-blancs» théorisé par Jean-Marie Le Pen, ou plus récemment la «non-mixité» des réunions syndicales à l’Unef.
Tempête d’insultes… puis de menaces
L’extrême droite en ligne maîtrise parfaitement la recette : relayer, s’indigner, faire réagir. Elle a encore fait preuve de ses capacités à agiter les réseaux sociaux et à décupler l’écho médiatique de certaines polémiques lors de la récente affaire liée à l’affichage − condamné par tous les acteurs − du nom de deux enseignants qualifiés de «fascistes» et taxés d’islamophobie, fin février à Sciences-Po Grenoble. Le monde politique a réagi, ainsi que la ministre Frédérique Vidal pour fustiger la mise en cause publique de ces deux enseignants placés sous protection policière. Face au tollé national, difficile d’entendre que l’un d’entre eux, Klaus Kinzler, avait auparavant rudement mis en cause le travail d’une enseignante. Sa «faute», selon lui ? Diriger un groupe de travail contre les discriminations employant le terme «islamophobie», terme qui serait une «arme idéologique [de la] guerre mondiale menée par des “fous de Dieu”», selon des échanges révélés par Mediapart. Kinzler s’était d’ailleurs fait recadrer par la direction de Pacte, le labo de recherche en sciences sociales CNRS /Sciences-Po Grenoble /UGA, comme l’a écrit Libé. L’affaire rebondit, mi-mars, lorsque l’animateur de CNews Pascal Praud, goguenard, donne à l’antenne le nom de la directrice du labo Pacte, coupable selon lui d’avoir défendu en interne sa collègue prise pour cible par Kinzler. Conséquence immédiate de l’outing de CNews : une tempête d’insultes et de menaces contre cette femme, qui doit désormais elle aussi vivre sous protection policière.
Cette intervention d’un leader d’opinion influent à la droite de la droite est un autre élément crucial de la mécanique fanatique de la fachosphère. Ce sont aussi les Eric Zemmour, Jean Messiha, Damien Rieu mais aussi le site Fdesouche, le «média de mobilisation» Damoclès, fondé par un collaborateur parlementaire LR, ou encore les néonazis anonymes du site interdit (mais qui reste accessible et a même un forum très fréquenté) «Démocratie participative» : une intervention de ces influenceurs, qu’elle soit sibylline ou carrément ordurière, peut transformer un épiphénomène en tempête.
Le phénomène ne concerne bien sûr pas que les chercheurs. Militants, journalistes, ou même anonymes en ont fait les frais ces dernières années. Si de plus en plus d’affaires finissent devant les tribunaux, la majorité reste impunie. Les raids numériques coordonnés et les tweets injurieux sont plus sévèrement réprimés depuis une loi de 2018. Et si un amendement a été inséré dans le projet de loi «confortant les principes de la République», pour contraindre (un peu) les réseaux sociaux à améliorer leur modération, la majorité compte surtout sur l’échelon européen. Le «Digital Services Act» devrait ainsi mettre fin à l’irresponsabilité juridique des géants du numérique. Il pourrait être adopté, au mieux, d’ici 2022.
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misskittyspuffy · 5 years ago
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Inattendu (Chap. 5)
Relation : Buffy/Spike
Localisation : Comics, entre les saisons 10 & 11
Résumé : Buffy découvre que sa relation avec Spike a eu une conséquence que ni l’un, ni l’autre n’auraient pu anticiper.
Note : L'inspiration pour l'enquête menée par Buffy, Spike et Dowling vient directement des scénaristes, puisqu'il s'agit d'un scénario potentiel d'épisode qui avait failli voir le jour à l'époque de la diffusion de la série (en saison 7 si je me souviens bien). Le crédit de cette idée leur revient donc :-)
Lien AO3 - Chapitre 1 - Chapitre 2 - Chapitre 3 - Chapitre 4
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CHAPITRE 5
Réunis dans le salon de l’appartement des filles, Buffy, Spike et Willow s’étaient installés autour de la table basse. Après que les documents imprimés chez la jeune fille qui avait tenté de mettre fin à ses jours lui aient été remis, la sorcière rousse avait étudié ces derniers pendant la semaine qui s’était écoulée.
« La partie cryptée correspond à une langue démonique, le kachmanique. Elle est utilisée par la population des Krotals, plus exactement. Ils se nourrissent des essences humaines. »
« Des âmes… » intervint Spike.
« Exactement… Cette partie de texte est un envoûtement, qui leur permet de pénétrer dans l’esprit de leurs victimes à leur insu. »
« Génial… » soupira Buffy.
« Ils se manifestent d’une manière ou d’une autre ? De manière tangible je veux dire ? » demanda Spike.
Willow secoua la tête. « Ils ne vivent pas réellement ici, ils sont dans un entre-deux entre notre dimension et la leur. Ils sont translucides de ce que j’ai compris, presqu’invisibles pour leurs victimes, ce qui va rendre leur capture plus difficile… La chance que nous avons, c’est que le Krotal à l’œuvre ici semble agir seul. S’ils avaient été plus nombreux, ça aurait été un carnage… »
« Dix-sept jeunes, c’est pourtant déjà énorme… » lança Spike.
« T’as une idée de comment on pourrait le tuer ? » demanda la Tueuse. « Il faudrait qu’il s’incarne ? Qu’il soit matériel ? »
« Oui, c’est exactement ce que je pensais vous proposer. Si on le rend matériel, il ne pourra plus circuler jusqu’à ses victimes, et puis surtout, ça le rendra mortel et tu pourras… tu sais, couic ! » finit-elle avec un petit geste au niveau de sa gorge.
« Ça me paraît être un plan, » approuva Buffy en jetant un regard à Spike.
« Il faudra juste bien mesurer notre timing… » ajouta Spike. « Et faire en sorte de trouver quelle sera sa prochaine cible, qu’on puisse le piéger. »
« Une partie qui reste encore à étudier, » rebondit la rousse.
« Je propose que Spike et moi, on identifie sa prochaine victime, et que de ton côté, tu te penches sur un sortilège pour le rendre corporel. Ça te va ? »
« Aucun problème, ce sera un jeu d’enfant ! » répondit-elle enthousiaste.
La jeune femme se leva de son fauteuil pour se rendre à la cuisine.
« Vous voulez boire quelque chose ? »
Buffy secoua la tête négativement. « Non merci, Willow. »
Le vampire et la Tueuse échangèrent un regard entendu. Installés sur le canapé, ils étaient assis l’un près de l’autre.
« À vrai dire, Willow, on aimerait te parler d’autre chose, » lança Buffy.
La jeune femme revint auprès d’eux après avoir lancé la bouilloire, se réinstallant sur l’un des fauteuils qui leur faisaient face.
« Par rapport à l’affaire ? »
« Non, » commença Spike. « C’est… »
« Hmm, c’est plus… inattendu que ça, » compléta Buffy.
Spike prit instinctivement sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts.
« Voilà, euh… Spike et moi, on va avoir besoin de ton aide. »
Le visage de la jeune sorcière devint curieux. « Un problème ? »
« C’est pas vraiment un ‘problème’, mais … » tenta d’expliquer le vampire.
Le visage de Buffy prit un air sérieux. « Je ne sais pas bien comment l’annoncer donc je ne vais pas y aller par quatre chemins… On va avoir un bébé. »
Un blanc.
« Hein ?! »
Buffy prit une nouvelle inspiration. « Je suis enceinte, Willow. C’est tout à fait sérieux. »
La mâchoire de la jeune femme se décrocha. « Comment c’est possible ?! »
« La question à un million… » laissa échapper Spike.
« C’est exactement la raison pour laquelle on t’en parle, Willow, » continua Buffy.
La sorcière se leva, ses jambes prises d’une soudaine poussée d’adrénaline. « Wow, c’est… wow ! »
Buffy eut un petit sourire anxieux. « C’est un assez bon résumé de ce qu’on a ressenti. »
« J’imagine, » répondit Willow. « Tu es enceinte de combien ? »
« Sept semaines maintenant… »
« Est-ce que… est-ce que c’est une bonne nouvelle ? » demanda t-elle en alternant son regard entre Buffy et Spike, hésitante.
Les yeux du vampire et de la Tueuse se trouvèrent instinctivement, en réassurance.
« Oui, on… on pense aller jusqu’au bout de la chose. On pense le garder. »
Un sourire bienveillant apparut sur les lèvres de la sorcière.
« ‘Inattendu’, c’était vraiment le mot… » dit-elle en venant prendre Buffy dans ses bras. « Mais je suis heureuse alors… pour vous deux ! » ajouta t-elle en apposant sa main sur le bras de Spike. « Mais du coup… »
« Tu veux comprendre le comment ? » finit Spike.
Willow hocha la tête en réponse, tout en se réinstallant sur son fauteuil.
Buffy fut celle qui lui répondit. « Spike et moi, on a fait des recherches sur la question et… Spike a une théorie qui me semble très plausible. Tu te souviens sûrement du Siphon et de la manière dont il procédait ? »
La jeune sorcière hocha la tête. « Il aspirait les pouvoirs. »
« Exactement. Il avait tenté de faire ça avec moi, Spike s’était interposé et… il s’était vu ‘aspirer ‘ sa nature vampirique. Le temps d’un instant, il avait retrouvé son humanité. Et… on pense, en fin on a l’impression que… il en est peut-être resté quelque chose. D’où la grossesse surprise. »
« Qu’attendez-vous de moi, du coup ? »
« Que tu confirmes notre hypothèse, » répondit Spike. « On n’a aucune certitude sur la question, nos recherches n’ont rien donné. Je ne sais pas si ça te paraît plausible ? Et si tu penses pouvoir le vérifier ? »
« Ça me paraît délicat… mais pas impossible ! Il me faudrait juste quelques jours pour trouver un moyen. »
La Tueuse eut l’air hésitante, mais finit par se jeter à l’eau. « Il y a quelques années, quand je suis revenue d’entre les morts, je me sentais tellement différente et… je suis désolée d’en reparler, mais… Tara avait vérifié que je n’étais pas revenue différente, sur le plan moléculaire. Je ne saurais pas te dire exactement comment elle avait procédé mais j’imagine que le même type de formule pourrait être utilisé pour effectuer ces mêmes vérifications chez Spike ? »
Willow hocha doucement la tête, pensive.
« Très possible, oui, » approuva la sorcière. « Je vais me pencher dessus, j’ai encore quelques petites choses qui me restent sur informatique, certains de nos documents de l’époque. »
Buffy lui adressa un sourire. « Merci Willow, pour tout. »
« C’est normal. Les autres ne sont pas encore au courant ? »
« Non, on… on préfère que ça reste entre nous pour l’instant. Tant qu’on n’en sait pas plus sur l’origine de cette grossesse. »
« Bien sûr, Buffy… » Elle fronça les sourcils. « Quelque chose vous effraie ? »
« Eh bien… on aimerait être parfaitement certains qu’il ne s’agit pas d’une prophétie ou de… je ne sais quoi encore… On aimerait être sûrs que ce bébé est complètement le nôtre, pas le fait de puissances supérieures, qui auraient cherché à… forcer le destin. »
Willow hocha la tête. « Je comprends… Je vais faire de mon mieux, » dit-elle déterminée.
Un sifflement strident se fit entendre, faisant sursauter le petit groupe.
« La bouilloire !! »
***
Il n’avait pas fallu longtemps à Willow pour trouver un sort qui permettrait de rendre corporel le démon à l’origine de la vague de suicides au lycée de Rivergreen. À peine une après-midi avait été suffisante pour qu’elle leur apporte une solution.
Spike avait contacté Dowling pour le tenir au courant de leurs avancées. L’enquêteur et ses équipes —Buffy et Spike compris— avaient interrogé les élèves de l’établissement afin de repérer quelles pouvaient être les prochaines potentielles cibles du démon. Après un premier tri, ils étaient parvenus à re-centrer leur enquête sur un lycéen, qui répondait à tous les critères et semblait être la prochaine proie du Krotal.
Les événements relevant du surnaturel, le vampire et la Tueuse avait pris le relais à partir de là, organisant alors une chasse en bonne et due forme, avec la collaboration de Willow.
« Madame Gomez, on va avoir besoin de rester chez vous ce soir. »
L’entame était bancale, mais Buffy ne voyait pas comment procéder autrement. Elle et Spike se tenaient devant la porte d’entrée du domicile du jeune concerné, présentant chacun leur badge de la police de San Francisco, afin d’apaiser les craintes de la mère de famille.
« Vous voulez rester chez nous ? » demanda la femme en retour, suspicieuse.
« Nous avons de bonnes raisons de croire que votre fils court un danger et nous aurions besoin de rester avec lui. Juste pour ce soir, » enchaîna la Tueuse.
La mère fronça les sourcils. « Quel danger ? »
Buffy et Spike échangèrent un rapide regard. Comment évoquer le danger concerné sans l’effrayer —et sans prendre le risque de se voir mettre à la porte surtout. Ils savaient pertinemment qu’elle ne croirait jamais à l’histoire du démon.
« Le danger pourrait bien venir de lui-même, madame. Nous craignons qu’une personne malveillante cherche à manipuler votre fils et ne l’incite à se faire du mal. »
La Tueuse fut plutôt satisfaite de son explication. Pas un seul mot prononcé n’était faux, et en prime, elle s’évitait des explications scabreuses qui risqueraient de rendre la femme moins coopérative.
« Pourquoi je ne suis pas au courant ? »
« L’enquête est très récente madame, nous n’avions pas ces informations auparavant, » lui répondit Spike. « Nous avons impérativement besoin de passer la nuit ici. »
Après quelques secondes de silence, lors desquelles elle les toisa tour à tour, elle finit par les inviter à entrer.
« Nous ne vous dérangerons pas, » tenta de la rassurer Buffy.
« Où se trouve la chambre de votre fils ? » demanda le vampire.
« À l’étage, dernière porte à droite. Je vais rester avec vous, » ajouta la mère inquiète.
« Non madame, » la coupa immédiatement Spike. « Écoutez, on sait que vous vous faites du souci pour votre fils, c’est bien normal, mais nous vous promettons de prendre grand soin de lui, et on ne peut pas se permettre que vous soyez présente, vous risqueriez d’altérer le bon déroulé de notre mission. »
Il ne fut pas aisé de la convaincre de rester à l’écart, mais elle finit par accepter, à contre-cœur.
Le couple suivit les indications qu’elle leur avait donné pour se rendre jusqu’à la chambre du jeune garçon, et Buffy passa un coup de fil à Willow, qui se tenait prête pour le sort, à leur appartement. Elle s’était entourée de cristaux, arrangés en cercle autour d’elle, et était assistée par Dawn.
« Will, c’est bon, on est entrés. Je t’envoie le signal dès qu’il est là. »
Une fois qu’elle eut raccroché de son très bref échange avec la sorcière rousse, Spike et Buffy toquèrent à la porte du jeune garçon, qui, lorsqu’il leur ouvrit, fut un peu moins difficile à convaincre que sa mère. L’enquête menée par les agents de la police de San Francisco, Dowling et eux compris, avait déjà amorcé le travail de confiance. Il savait qu’un intérêt particulier avait été porté à ses échanges sur internet et à son état moral déclinant de jour en jour.
Il fallut par la suite près d’un quart d’heure au couple de blonds pour lui expliquer comment ils allaient procéder.
« On va rester avec toi, ok ? » lui dit Buffy avec bienveillance, voyant combien il semblait confus. « N’aie pas peur, on sera là pour te protéger. »
« Mais vous allez vous cacher où ? Il n’y a pas grand choix dans ma chambre… » dit-il l’air perdu.
Buffy jeta un regard circulaire à la pièce. « Le placard, » dit-elle quand son regard s’arrêta sur l’emplacement concerné. « Ce sera très bien, » ajouta t-elle en trouvant le regard de Spike, qui approuva.
« Vous savez… je ne suis pas sûr que mourir m’effraie tant que ça, » dit-il finalement dans une admission glaçante.
Buffy fut un moment prise de court par sa répartie. Un air grave apparut sur ses traits. Le visage de Spike devint sombre également.
« C’est le démon… ce qu’il t’a fait… ça change ta perception des choses, » tenta de dire le vampire, en posant une main sur son épaule.
Le jeune garçon parut sceptique, des larmes contenues bordant ses yeux. « J’ai le sentiment que c’est ancré à l’intérieur de moi, pourtant, » dit-il le regard triste.
Buffy intervint à son tour. « Après tout ça, quand ce sera terminé, on discutera, d’accord ? On fera le nécessaire pour que tu sois pris en charge et que tu puisses parler. Ce démon a des capacités très singulières, il peut pénétrer ton esprit et y semer des pensées et des émotions qui ne sont pas les tiennes. Il agit de l’intérieur, d’une façon horrible. C’est la raison de notre présence. Il faut que tu tiennes le coup, ok ? Si ce n’est pas pour toi, dans l’immédiat, fais-le pour ta maman. Tu ne voudrais pas la laisser seule… ? »
Le jeune homme secoua négativement la tête.
« Bien, c’est bien, » dit Buffy avec un sourire. « Maintenant, tiens le coup, dans quelques heures, tout sera terminé et on pourra s’occuper de toi entièrement. Je te promets que ce que tu ressens est provisoire, aussi réel et désespéré que tes émotions te paraissent. Tu es bien plus fort que tu ne le penses. »
Il hocha la tête en réponse. « Bien, très bien, je… je fais quoi ? Je me mets devant mon ordi ? »
« Oui, fais ce que tu fais d’habitude, échange avec lui. On devrait le voir apparaître. »
***
Spike et Buffy étaient restés près de deux heures cachés dans l’inconfortable placard du jeune garçon, installés l’un contre l’autre, avant que le démon ne finisse par se manifester. Willow avait reçu le signal pour le sort et le Krotal s’était matérialisée sous leurs yeux, effrayant le jeune homme lors de son apparition.
La lutte avait duré de longues minutes, mais le tranchant de la Faux avait finalement eu raison du démon, qui s’était étalé au sol de tout son poids, dans un bruit sourd.
Le lourd son de la chute provenant du plafond de la maisonnée avait alerté la mère, qui s’était précipitée dans la chambre de son fils. Quand elle aperçut Buffy et Spike, blessés et essoufflés, ainsi que le cadavre du Krotal étalé au sol, elle poussa un hurlement. Le jeune garçon, qui s’était jusque là recroquevillé dans un coin de la pièce, s’était précipité vers elle et l’avait prise dans ses bras.
« C’est rien maman, je vais bien, ils s’en sont occupés. »
De leur côté, le couple se tenait non loin de la fenêtre, emplacement qui avait été le théâtre des derniers instants du Krotal. Reprenant progressivement son souffle, Buffy commençait à sentir que tout tanguait autour d’elle —au rythme de la redescente de la montée d’adrénaline qu’avait générée le combat. Se laissant quelques secondes pour voir si la sensation passait, elle réalisa que celle-ci persistait. La Tueuse prit appui contre Spike, qui se tenait juste à côté d’elle, sentant que ses jambes ne la portaient presque plus.
« Buffy ? » demanda le vampire inquiet, en reportant toute son attention sur elle.
Il l’enveloppa de ses bras, la soutenant en position debout. La tête de la jeune femme vint s’échouer dans le creux de son cou.
« J’ai la tête qui tourne, c’est rien, » lui dit-elle en fermant les yeux, se sentant nauséeuse. « J’ai peut-être un peu trop poussé ma chance sur ce coup-là… »
Le blond accentua un peu plus l’emprise qu’il avait autour d’elle, l’enserrant dans une étroite étreinte. Les sourcils froncés, visiblement envahi par une angoisse progressive, il se tourna vers la mère et le fils.
« Vous pourriez nous donner un verre d’eau ? »
Le jeune garçon hocha la tête et partit immédiatement en direction de l’étage inférieur, pendant que Spike aidait la Tueuse à s’asseoir.
« C’est rien Spike, je te promets. Je pense que mon corps ne réagit plus de la même manière à des montées d’adrénaline comme celle-là, » lui dit-elle pour le rassurer.
 À SUIVRE...
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leblogdemarinaetjm · 5 years ago
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LUNDI 22 JUIN 2020 – (Billet 1 / 3)
Nous vous avions déjà montré ce monument, peu de temps après son inauguration (pour info : par Emmanuel Macron le 11 novembre 2019).
Il est situé dans le Parc André Citroën, à 2 pas de chez nous. Samedi dernier, au cours de sa « marche active » (idéal pour perdre les 2 kilos en trop pris durant le confinement), JM est passé devant et n’a pas pu s’empêcher de faire une petite vidéo pour le (re)montrer.
L’ayant partagée avec un groupe d’ami(e)s, l’une d’entre elles, Pierrette (E.), lui a fait suivre une interview, faite bien avant la réalisation du monument, très intéressante, de l’artiste qui a été choisi.
Vous en trouverez ci-dessous quelques extraits et nous remercions chaleureusement Pierrette, toujours très réactive.
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Premières esquisses du monument « OPEX » par son créateur Stéphane Vigny
Il se dit « très honoré » d’avoir été choisi pour la réalisation du Mémorial dédié aux soldats morts pour la France au cours d’Opérations Extérieures, les « OPEX », qui sera érigé dans le parc André Citroën. Alors que le début des travaux vient d’être inauguré, Stéphane Vigny nous livre les premières esquisses du monument. La sculpture représentera la cérémonie du « portage » par 6 militaires, lors d’un hommage rendu à un défunt.
Comment avez-vous pensé ce monument ?
J’ai eu l’idée tout de suite. Je voulais créer une œuvre sensible, un hommage tourné vers ceux qui restent. Cette idée est très simple. Il n’y a pas de cercueil, car ils portent une absence. C’est elle qui unit les six porteurs ensemble. Ce vide les rend solidaire.
J’ai gardé à l’esprit de m’adresser au plus grand nombre avec cette pièce. J’ai vraiment été vers la figuration et le réalisme, vers une scène très évocatrice. Cette image est compréhensible par tous car si ce rituel concerne ici l’armée, il est d’usage dans l’ensemble des catégories de la population.
J’ai voulu montrer le côté sensible, l’émotion, qui sont très importants dans l’univers militaire. C’est un hommage à l’hommage. J’ai eu des remarques du type « Vous représenter la fin, ce n’est quand même pas très glorieux. » Oui mais je ne fais pas d’hommage à la guerre, je rends un hommage aux victimes.
Pour le monument, parmi les 6 porteurs, il y aura une femme et un homme de type africain, qui à eux seuls représenteront la diversité de l’armée.
La sculpture ne peut pas figurer uniquement des légionnaires, comme sur le dessin préparatoire, même si j’aimais bien leur képi sur un plan artistique. Pour que tous les corps de l’armée soient représentés, j’ai été obligé de trouver les tenues adéquates. 
Pourquoi avoir participé à ce concours ?
Comme tout le monde, j’observais les cérémonies aux Invalides. Je ne savais pas trop ce que ça voulait dire, les « OPEX ». Il a fallu que je me renseigne. J’ai appris qu’il y avait 17 théâtres d’opérations extérieures, avec un certain nombre de morts. C’est un sujet très important.
Après coup, je me suis dit que c’était étrange qu’il n’y ait pas une reconnaissance de la Nation pour ces hommes. On crée aussi un peu pour lutter contre ça, contre l’oubli. Je pense que c’est important de se rappeler.
Je suis très content de créer une pièce destinée à l’espace public. J’en avais déjà réalisé mais pas de cette nature-là, de cette ampleur, de cette charge symbolique très forte. Je suis très honoré.
(Source : « valgirardin.fr »)
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Le Parc André-Citroën étant très grand, si vous désirez un jour aller voir ce monument, nous vous conseillons, pour ne pas le rater, d’y accéder par le bas de la rue Saint-Charles. C’est aussi un excellent endroit pour poursuivre ensuite la visite du Parc (voir le plan) dont certaines parties se sont malheureusement bien dégradées, principalement tout ce qui est « aquatique ». Il était si beau les premières années, quel dommage ! Mais bon, il mérite quand même votre visite.
Parc André Citroën
75015 Paris
Métro : Lourmel, ligne 8
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classallday · 5 years ago
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