#enfin on s'en sort quand même !
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Allô ? C'est Madame Placard depuis le sous-marin, vous me recevez ? Oh là là, Tumblr est encore bourré. Bon, je voulais vous poser les questions suivantes : 2 pour Lio de Promare, 1 pour Mel d'Arcane et 7 et 8 pour Zelda des jeux Zelda. En espérant que ça passe cette fois !
Nous vous avons reçu 5/5 @ladyniniane... euh... Madame Placard ! Question pris en compte pour analyse immédiate !
Lio : Quelle est la chose canon préférée à propos de ce personnage ?
J'adore sa dévotion à son peuple et sa cause ! Lio tient à tous les burnish comme à sa famille et fera tout pour les protéger des persécutions qu'ils subissent car ils sont juste burnish alors qu'ils n'y peuvent absolument rien. Il a un tempérament de feu mais, j'ai envie de dire, si votre peuple se fait capturer même quand ils ne font rien de mal comme le pizzaïolo du film qui n'utilisait pas ses pouvoirs et se fait quand même arrêter pour terrorisme juste car c'est un burnish, se faisait envoyer dans des bagnes gardés à une température polaires pour bloquer vos pouvoirs, où ils sont mal traités et expérimentés (vu que bon, Thyma n'a pas dû finir dans cet état sans qu'on ne lui fasse quelque chose, et il y a dû avoir des ratés avant que le moteur à pile humaine fonctionne correctement alors, j'ai toujours interprété ses blessures comme le résultat des expériences de la Foresight Foundation et d'Héris pour créer le Parnasse) et que la seule manière de vivre tranquille, c'est de s'exiler loin de la civilisation et même là, vous vivez la peur au ventre qu'on vous retrouve vous et vos proches, je serai bien énervée aussi alors, je comprends tout à fait qu'il en arrive à de tel extrémité, il n'a juste pas d'autres choix s'il veut juste survivre à un monde où on les prends pour des animaux qui n'ont même pas besoin de manger tellement ils sont déshumanisés.
En plus, même si ces méthodes sont très radicales (ils brûlent des bâtiments entiers), il fait tout pour éviter qu'il y ait des victimes et même si je n'ai pas vu son court-métrage d'origine, de ce que j'ai compris, c'est lui qui instaure la règle des Mad Burnish de "ne pas tuer", et s'il mentait à ce sujet, je pense que Galo lui aurait fait remarquer qu'ils ont fait des victimes alors, même dans sa radicalité, les principaux dégâts qu'il fait son matériel, et on parle de bâtiments appartenant à une entreprise utilisant d'autres êtres humains discriminés - dont le symbole est un triangle rose - comme batterie vivante à mort afin de sauver une poignée de riches de l'apocalypse que le PDG de l'entreprise a lui-même provoqué (vu que c'est la peur et la souffrance des Burnish dû à la persécution qui les rendent instables et risque de faire brûler la planète), je vais pas pleurer leur perte de quelques kilos de papiers avec des plans sur "moteur à batterie à base de burnish, comment éviter que la pile meurt trop vite car on lui a pris son pouvoir et qu'on l'a fait souffrir".
Le seul moment où Lio perd ses moyens et va passer outre son principe de "ne pas tuer", c'est quand il a été gelé à mort alors que l'entièreté des siens sont capturés et que le dernier geste libre de ses amis avant de se faire capturer, c'est de le catapulter dans un volcan pour qu'il soit sauvé puis vienne les sauver, c'est compréhensible qu'il pète les plombs vu ce qu'on vient de leur faire subir. D'ailleurs, même si le film le critique quand il prend sa forme de dragon, il ne cache pas non plus que pour arrêter le grand méchant, il va falloir utiliser la force car c'est le seul langage qu'il comprend afin de l'arrêter, puis de sauver le monde avec avec tous les Burnish qui mettent leur énergie ensemble.
Bref, Lio est un personnage déterminé à protéger les siens et qui se bat pour une cause juste, tout en refusant de faire subir aux autres ce qu'on leur fait subir en interdisant qu'on tue des gens, et c'est ce qui le rend aussi attachant pour moi !
Mel : sa volonté de maintenir la paix mais, sans forcément garder le statu quo exactement à l'identique vu qu'elle est prête à négocier et accepte assez facilement de donner son indépendance à Zaun (je crois que c'est la seule des conseillers qui ne se met pas à hurler quand Jayce leur dit ça), tout en refusant d'employer la violence contre eux car, elle sait pertinemment que ça ne fera que faire exploser la tension entre les deux entité. Mel défend le statu quo car c'est dans ses intérêts mais, elle n'est pas arcbouté dessus non plus si on veut, tout en sachant très bien tiré son étoile du jeu en profitant du système tel qu'il est et en utilisant sa ruse pour faire avancer ses intérêt.
Zelda : ce sera surtout pour la Zelda de BOTW et TOTK (pas encore trouver Echos of the Widsom en occas près de chez moi - -' ) alors, ce que je préfère chez elle est comme pour les deux autres, sa volonté à défendre son peuple mais aussi son côté très humain. On voie qu'elle bataille, qu'elle doute quant à sa capacité à pouvoir assurer son devoir à cause de ses pouvoirs qui ne se réveille pas, et tout l'ingéniosité qu'elle met en oeuvre pour pallier à ça et protéger tout le monde. C'est quelque chose qu'on retrouve dans les deux jeux : Zelda aide tout ceux qu'elle croise et est toujours en quête de nouvelles façons d'améliorer la vie de ses sujets (ma main au feu qu'elle a été une reine itinérante avec Link pour venir en aide à tout le monde après la mort de Ganon à la fin de BOTW)
Mel : Pourquoi aimez-vous ou n'aimez-vous pas ce personnage ?
J'aime beaucoup le personnage de Mel ! D'abord, ce qui m'a tapé dans l'oeil, c'est son design : le mélange entre sa peau et ses cheveux noirs réhaussés par sa robe blanche et son maquillage d'or, je trouvais ça magnifique, et je trouve que sa personnalité n'est pas en reste. C'est une politicienne, on est d'accord, et pas la personne la plus progressiste de la série mais, elle n'est pas borné non plus, elle sait qu'il faut négocier avec Zaun et ne pas les écraser de tout le poids de Piltover sinon, ça va exploser, c'est ce qui arrive d'ailleurs à la fin de la saison 1. Elle défendra ses intérêts, évidemment, elle n'est pas folle et à Piltover, on suit bien l'adage "charité bien ordonnée commence par soi-même" mais, pas au point de dire que les pauvres méritent de respirer en se croyant très généreuse (coucou maman de Caitlyn) et vu ce qu'on a au conseil et vu comment tourne Jayce à partir direct dans la violence et les solutions trop radicale sans passer par la case "dialogue / négociation" dès qu'il est conseiller pour protéger son invention, c'est déjà énorme que le pouvoir ne lui soit pas trop monté à la tête et qu'elle pense à négocier avec des gens que tout le monde considère comme des raclures de fond de poubelle, même si elle profite aussi bien des failles du système.
C'est un autre point que j'aime beaucoup chez elle, elle est intelligente et sait comment manoeuvrer dans les hautes sphères de Piltover pour obtenir ce qu'elle veut : il y a de la corruption ? Autant l'utiliser à notre avantage pour financer l'Hextech et avancer pour le bien de la cité plutôt que pour ses intérêts personnels. Un des conseillers est un idiot absolu qui fait un casse-tête en plein conseil au lieu d'écouter ? Offrons-lui un casse-tête en lui faisant croire que c'est un rare et ultra complexe (alors que c'est un jouet pour enfant histoire d'enfoncer le clou sur le fait que c'est un abruti) histoire de l'avoir de notre côté et qu'il nous soutienne. En plus, elle sait que ce sera plus profitable sur le long terme de bien traiter les zauniens et que si pour avoir la paix, il faut qu'il ait leur indépendance qu'il réclame à corps et à cri tout en étant bien traité, même si elle hésite un peu vu que les Médarda ne font pas ainsi d'habitude, elle finit par l'accepter assez vite. Même après l'attaque terroriste de Jinx, elle arrive à garder les pieds sur terre en disant qu'envoyer des pacifieurs partout à Zaun en arrêtant tout le monde, ça ne va que remonter encore plus les gens contre Piltover alors, qu'il faut éviter de rajouter de l'huile sur le feu (contrairement à Salo ou Jayce).
Avec ça, même si elle a un rapport avec Ambessa, c'est quand même sa mère, elle est du bon côté de l'intrigue dans la saison 2 alors, elle s'en tire sans être éclaboussé par le naufrage qu'a été l'arc de Caitlyn dans cette saison (et donc celui de Vi vu que leur deux personnages sont très liés). Vu que bon, quand Caitlyn débarque en se prétendant être une officière décorée (elle vient d'entrer dans la police et de mémoire, sa mère avait poussé Marcus à la renvoyer en ayant peur pour sa fille alors, elle n'a même plus de lien avec la police normalement) avec 4 autres flics armés d'armes Hextech surpuissante et dangereuse, ordonnant au gouvernement de la fermer car l'héritière des Kiramann parle et sinon, "fermez-là" pour la citer, ce qui ressemble énormément à un gros coup de force policier forçant la main au pouvoir législatif, Mel sait que c'est la pire des choses qui pourrait arriver vu que ça va ne faire qu'aggraver la situation, surtout qu'elle voie que Jayce a encore fabriqué des armes alors qu'il ne devait plus en faire, et la connaissant, elle serait absolument contre le gazage de Zaun avec une arme chimique ultra dangereuse, tout ça pour retrouver une seule personne. Et quand Caitlyn fait son coup d'Etat fachiste avec Ambessa, elle est absente alors, elle ne participe pas à ce naufrage. En plus, ses capacités de mage et la représentation de ses pouvoirs sont vraiment très sympa et créatif, on voie où le budget est passé ! Elle est encore plus magnifique qu'elle l'est de base !
Lio : j'aime tout chez lui, autant sa personnalité qui fait un très bon contraste avec son apparence, ses motivations, que son duo avec Galo qui commence en étant très compliqué mais, qui finit par s'adoucir avec Galo qui accepte de tenter de comprendre les Burnish et les aide. Même sans être très intéressée par la romance, j'avoue que leur couple est très mignon et fait du bien. En plus, ses pouvoirs autour du feu sont très créatifs et inventifs et change de la pyrokinésie classique alors, c'est un gros plus aussi !
Zelda : comme pour Lio, j'aime tout chez elle, sauf peut-être le début de sa relation avec Link même si je comprends tout à fait d'où ça vient, et encore, à part qu'elle retourne sa veste bien vite et ne s'excuse jamais pour la manière dont elle a traité Link, j'arrive à passer outre vu que c'est vraiment un très bon personnage très ingénieux, qui doute mais, qui fera tout ce qu'elle peut pour empêcher la catastrophe d'arriver. J'aime aussi beaucoup sa relation avec Rauru et Sonia ! Ils s'entendent si bien ! Juste... donner leur les papiers d'adoption ! Ils feront de bien meilleurs parents que Rhoam ! Et j'aime bien l'idée (fanon mais vu la chronologie, ça tient très bien) que Zelda a pu rencontrer son ancêtre et s'occuper d'elle quand elle était petite.
Zelda : Que fait le fandom à propos de ce personnage que vous aimez ?
J'aime beaucoup que le fandom la rende très active ! Ce n'est un secret pour personne que les gens veulent jouer Zelda, il y avait tout un tas de théorie comme quoi, ce serait Zelda qui serait jouable dans TOTK plutôt que Link ou avec lui en duo et quand finalement, elle n'a pas été jouable, les gens ont fait leur propre UA et monde où elle l'est et part à l'aventure en duo avec Link ! C'est par exemple le cas de Proxycrit avec son UA "Familiar Familiar" où elle imagine comment se serait déroulé les évènements du jeu si Zelda n'était pas partie dans le passé, tout en donnant plus de relief au passé de Rauru, un peu Mineru, à Sonia qui devient une guerrières et des guerriers qui l'ont épaulés dans la guerre contre Ganondorf, tout en étant très drôle et touchant (notamment le passage par la cité Gerudo avec Riju). Dans ces UA, Zelda est toujours un personnage bien plus actif, ce qui fait très plaisir à voir. C'est même parfois Link qui devient un peu la princesse à sauver vu qu'il arrive que ce soit lui qui soit renvoyé dans le passé. En général, ils sont montré comme un duo fonctionnel (plus ou moins pour les besoins de la comédie) qui travaille très bien ensemble et s'entendent afin de sauver Hyrule des forces du mal, tout en étant égaux même s'ils ont des forces et faiblesses différentes, c'est le principal !
J'aime beaucoup aussi les propositions de design où Zelda conserve des parties de son anatomie de dragon. Etant donné que d'après Mineru, la transformation n'est pas réversible, ce serait logique que lorsqu'elle redevient humaine, elle garde des éléments de sa forme draconique, ce que je trouve intéressant comme concept, surtout que j'aime beaucoup les designs étranges mais qui reste beau dans leur difformité. Cela peut être pour l'angoisse mais, il arrive aussi qu'il y ait des propositions plus apaisés et qui mettent plus l'accent sur le côté divin de cette forme. J'aime beaucoup ces designs là par exemple, je trouve les couleurs très éthérés et sa tenue sur ce premier tout en se fondant bien avec le côté humain tout en gardant des éléments surnaturelles, les touches de bleu-vert qui ressortent très bien sur celui-là avec les côté dragon qui ressorte plus, et pour ce dernier, j'adore toute la composition, j'aime beaucoup le jeu de couleur et la fusion entre l'humain et le dragon, elle est magnifique malgré sa mélancolie ! Je me souviens également d'une version de Zelda avec quatre bras, des petites cornes et une légère lueur qui émanait d'elle dans des petites BD zelink, le tout avec un style très rond et mignon qui était magnifique mais, comme je ne l'ai pas enregistré ni reblogué, ça c'est perdu dans mes coups de coeur ^^' Je le rebloguerai pour une fois si je le retrouve. Les fanarts où Link est avec Zelda et interagit avec elle même sous sa forme de dragon en essayant de garder un lien avec elle tout en gardant espoir de retrouver un jour sa princesse sont également très touchant !
En fait, ça n'engage que moi mais, je ne sais pas si la nature même du jeu n'encourage pas la commu Zelda a être très créative et à faire des propositions originales pour s'amuser tous ensemble. Y a un grand méchant à vaincre avec Ganondorf mais, c'est un méchant très méchant qui ne se brosse pas les dents complètement assumé, et le coeur du jeu est d'explorer et de faire mumuse avec les mécaniques du monde tout en aidant les gens qu'on rencontre sur le chemin. On combat des monstres mais, c'est une horde informe, et avec la mécanique de construction, on peut être le plus créatif possible pour faire des machines de guerre qu'on veut. Et même pas des machines de guerres, on peut faire tout et n'importe quoi pour rendre le voyage agréable et amusant une fois la zone de tutoriel passée et les pouvoirs du bras de Rauru obtenu. Tu veux faire un instrument de musique avec les artéfacts ? Vas-y. Tu veux faire un char d'assaut anti chef Boko qui tire des rayons lasers et avec une presse à dent ? Go. Tu veux faire une voiture ultra stylé ? Fait toi plaisir. Tu veux brûler des Korogu au lance-flamme puis les catapulté dans les airs ? Mais vas-y mon ami ! Tout le monde le fait ! Y a pas de parti à prendre de qui est le gentil et le méchant et qui a le plus raison dans le lot alors, on peut juste s'amuser tous ensemble à faire des trucs créatifs et à partager de bonnes expériences sans que les adeptes d'un personnage n'arrive pour casser ton délire, et ça, après le fandom d'une certaine Fée des Houles, ça fait un bien fou !
Lio : j'étais pas encore dans les fandoms quand j'ai découvert Promare alors, je ne sais pas trop ce qui se raconte sur lui mais, j'aime bien la manière dont les artistes représente son pouvoir du feu et montre Lio comme étant badass. L'art autour de son couple avec Galo est également très mignon !
Mel : là aussi, je me suis pas trop frotté au fandom d'Arcane vu que j'ai vu les deux saisons d'un coup ce mois-ci et... fiiiiooouuu... whouaw, y a du niveau ! On est d'accord pour dire que la saison 2 a un scénario à moitié raté et que le personnage de Caitlyn a été complètement massacré, tout en étant la chouchoute du scénariste qui lui passe la brosse à reluire alors qu'encore une fois, elle a gazé une ville entière déjà plongé dans la pollution et la pauvreté en disant au premier degré "tkt, on a juste visé les planques des barons de la drogue locaux (vous savez, ceux pour qui des gosses travaillaient dans la saison 1 et dont la plupart des employés sont des gens désespérés de sortir de la pauvreté, chose que j'ai dit moi-même la saison précédente d'ailleurs), le gaz n'est pas sorti de leur planque pour toucher des civils et tuer des gens", mais ça a l'air d'être un nid de frelons pas possible avec des arguments complètement pétés d'un côté et des gens qui défende Caitlyn comme ayant parfaitement raison de faire un coup d'Etat fachiste et de devenir dictateur pour un retour au calme, fait des arrestations arbitraires, gazé des pauvres, tout en frappant Vi, et qu'elle n'a rien fait de mal du tout et que tout est pardonné même si elle ne s'est jamais excusé ou rien fait pour réparer ses erreurs car, elle a perdu son oeil et a dit qu'elle savait qu'elle a dépassé les bornes (tient, ça me rappelle quelqu'un mais qui donc...). Enfin bon, au moins, j'ai l'impression que Mel est épargné par ce discours et que les gens sont relativement d'accord pour dire que c'est une femme compétente et intelligente, ont compris qu'elle fait bien de ne pas vouloir l'escalade avec Zaun avec Piltover qui écraserait la ville basse, tout en faisant un art incroyable autour d'elle qui mettent bien en avant les contrastes de couleurs dans son design qui la rende si belle.
Zelda : Que fait le fandom à propos de ce personnage que vous méprisez ?
C'est très marginal et pas vraiment en rapport avec Zelda elle-même mais, je me souviens avoir vu peu de temps après la sortie du jeu quelques billets disant en gros que Rauru était en réalité le méchant de l'histoire car, c'est un être supérieur / dieu chèvre descendu sur terre qui voie les humains comme des animaux (même si ça ne l'a pas empêcher d'épouser une hylienne qu'il considère comme son égal), et qui colonisait les Gerudos alors, Ganondorf aurait eu raison de tenter de tuer tout le monde en tuant Sonia pour récupérer sa pierre draconique, lui voler ses pouvoirs, devenir un empereur du mal maléfique qui va ravager le monde, et que Zelda était responsable de ça car elle aurait dit à Rauru de se méfier de Ganondorf... tient, ça me rappelle les polémiques d'un autre fandom mais lequel déjà ?
Là, je pense que c'est surtout des gens qui se sont mis du côté du méchant pour faire leur intéressant, étant donné qu'on voie dans le jeu que Ganondorf tente d'envahir Hyrule avec son armée de monstres qu'il contrôle avec les Gerudos, ce qui rate car Rauru est trop puissant, puis tente une nouvelle approche plus fine en faisant mine de se soumettre pour mieux frapper avec, et toutes ses actions sont montrés comme celle d'un méchant avec des expressions de méchants H24 au visage et qu'ils ont juste repompé Ocarina of Time pour l'histoire du complot (un peu comme certains adeptes d'une certaine dame en rouge qui sont persuadé que c'est la gentille de l'histoire en voulant massacrer tout le monde, mais je m'égare), et pour les mots de Zelda, étant donné qu'elle a vu la momie de Ganondorf dans son présent, elle a très bien pu reconnaitre les symboles gerudos et donc se méfier quand le roi Gerudo est venu frappé à leur porte en se proposant comme vassal après avoir tenté d'envahir son royaume. Enfin bon, ils ont été vite éjecté de la communauté j'ai l'impression vu que personne ne les prenait au sérieux étant donné que, comme je l'ai dit plus haut, les gens étaient plus occupés à tenter de bâtir une catapulte à Korogu car ils sont insupportable, un biplan car c'est classe, un bonhomme baton qui tire des lasers par son entrejambe car c'est débile, faire des dessins mignons de Zelda et Link, ou à imaginer que Ganondorf avait en fait besoin d'une bonne séance de psy pour arrêter d'être méchant car c'est drôle, plutôt que de se lancer dans un discours stupide sur "et si le méchant qui veut détruire le monde était en fait le gentil de l'histoire ?!"
Lio : de nouveau, je ne connais pas assez le fandom. Peut-être ce que je trouve le plus dommage, c'est que Lio devient très souvent un pompier dans les art qui représente la suite du film. Etant donné que les pompiers de la brigade de Galo a quand même participé à la capture de Burnish. Même s'ils sont bien moins abusif que la force Freeze de Vulcan, ils se contentent d'arrêter les burnishs qu'ils trouvent sur des lieux d'incendie d'origine burnish mais, ça ne les empêche pas d'avoir des outils de capture anti-burnish alors, ça me fait un peu étrange de me dire que Lio voudrait intégrer un métier qui a participé aux persécutions. Je le verrai plus entrer dans des métiers qui lui permettrait de réellement aider les anciens burnish à se réintégrer à la société tout en se battant contre les discriminations, surtout maintenant qu'ils ont perdu leur pouvoir (même si c'est un des rares bémol du film pour moi, j'aurais préféré que les burnishs gardent leur pouvoir et que les humains apprennent à traiter les burnishs correctement, soit comme d'autres êtres vivants).
Mel : le fait que les gens ont tendance à la dégager car, elle "gênerait" leur couple phare entre Jayce et Viktor car, elle a été la petite amie de Jayce. Là, faut pas chercher, c'est le classico-classique "dégager cette femme que je ne saurais voir et laisser moi QUE des hommes" avec l'effacement de la bisexualité de Jayce pour que Viktor soit son "one and only". On est d'accord que la relation entre Jayce et Viktor est très forte et que c'est assez évident que c'est plus qu'un simple partenariat scientifique mais, une relation romantique, ils passent leur temps à penser l'un à l'autre, Jayce se précipite toujours au chevet de Viktor quand il sait qu'il va mal, trahi son mentor pour pouvoir continuer les recherches dangereuses qui lui permettraient de sauver Viktor, devient fou en utilisant le noyau Hextech sur lui pour le sauver, le Viktor sous sa forme de machine veut que Jayce le rejoigne après avoir eu son illumination, il le cherche constamment également... mais ça ne va pas rendre leur relation moins forte que Jayce soit sorti avec Mel avant, surtout qu'ils ont un bon duo. Mince, Mel aussi aime beaucoup Viktor et veut qu'il aille mieux ! Autant parce qu'il est utile pour le développement de l'Hextech que juste, elle l'apprécie en tant que personne et veut qu'il soit sauver, c'est explicite dès l'épisode 1 de la saison 2, et même dans la saison 1, elle calme toute suite sa colère contre Jayce de l'avoir laissé seule sans prévenir après leur première nuit ensemble - tu m'étonne qu'elle soit en colère ! - quand elle sait qu'il est allé voir un Viktor en phase terminal. Mel est importante dans leur vie à tous les deux, autant en tant que sponsor qui les a soutenu pour qu'ils puissent continuer leur recherche que comme amie. Et si vraiment, il faut que tout le monde finisse son premier amour, faite comme les fanartistes et partez du principe que Jayce a deux mains. Arrêtez de dégager toujours la femme du couple !
#avis de curieuse#jeu de questions#dame ladyniniane#merci beaucoup pour les questions !#et encore pardon pour le retard et le désagrément occasionné avec cette histoire de boite qui reste constamment vide à part pour les anon--#je sais vraiment pas pourquoi ça fait ça à part que Tumblr est complètement bourré à la vodka...#j'espère que ça se réparera rapidement...#enfin on s'en sort quand même !#en tout cas j'ai essayé de répondre au mieux à tes questions sans perdre de temps ! Tu as assez attendu comme ça !#merci encore pour les questions ! Surtout que les personnages changeaient !#C'était agréable de se creuser la tête sur des personnages autre que la fée des houles habituelle !#et ça m'a donné envie de replonger dans ma vieille idée des origines de Lio en plus !#j'avais toute une histoire sur sa jeunesse et comment il en était arrivé là et à sa philosophie 'ne pas tuer' et tout le reste#un jour peut-être !
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saga: Soumission & Domination 396
Les " petits frères "-1
Jalil :
J'ai truqué l'enchère afin que DGSE soit le gagnant. Je veux quelqu'un en qui j'ai une totale confiance pour lui. Quelqu'un capable de gérer si le petit a un bad trip qui lui revient en pleine face. D'autant plus qu'inconsciemment, il pourrait chercher la domination qu'il a connu ces trois dernières années et que j'ai senti qu'il recherchait alors que nous faisions l'amour tous les deux. DGSE en est conscient lui aussi et accepte le deal. Comme quand je lui avais amené la première fois Ric, il me demande de rester avec eux. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas baisé un petit mec ensemble et il aimait bien le faire avec moi.
On débarque donc chez le recruteur de Jona et François. Cette fois pas de scénario interrogatoire ou même interpellation. On descend quand même dans son donjon personnel. DGSE à fait disparaitre les menottes et autres moyens de contention dans les caisses, ne laissant que le sling, le cheval d'arçon et bancs de muscu. Jalil tremble un peu malgré le chauffage à fond qui nous invite à nous déshabiller. Je suis derrière lui. Je l'entoure de mes bras alors que DGSE s'approche et l'embrasse. Il se calme, je sens ses muscles se détendre.
DGSE y va très progressivement. Il commence à le dénuder. Le sweet puis le t-shirt quittent mon petit libanais et là, blocage complet. Jalil s'effondre à nos pieds et pas pour nous faire une pipe mais en pleurs. DGSE s'écarte et moi, je m'accroupi pour lui montrer que je suis là avec lui. Il m'attrape aux épaules et s'accroche à moi. Ses pleurs me secouent. Sa tête sur mon épaule, il mouille mon polo. Entre deux hoquets il s'excuse de ne pouvoir assurer. Tout bas je le traite d'imbécile, qu'il ne me fait pas honte et que c'est d'abord lui qui est important, plus encore que le client. Il tourne alors la tête dans tous les sens mais DGSE nous a laissé seuls. Je mets une bonne demi-heure pour le calmer et le persuader de se rhabiller. Malgré son stress il voulait continuer. On remonte et nous retrouvons DGSE qui nous avait préparé un thé bien chaud. Jalil s'approche de lui la tête basse et s'excuse de n'avoir pu assurer. DGSE d'un doigt sous le menton relève sa tête et en le regardant dans les yeux lui dit que ce n'est pas grave. Il se penche et lui calque juste un petit bisou sur les lèvres. Quand nous rentrons, il s'estime lâche et peureux, il panique à l'idée que ses nouveaux amis apprennent son forfait. Je l'assure que ce ne sera pas le cas mais ce n'est que quand Enguerrand et Max l'entourent de leur amour qu'il en est enfin persuadé. Je les laisse ensemble.
Enguerrand me dira plus tard qu'ils avaient quand même du ramer ferme pour lui remonter le moral et son estime de lui. Le soir il veut me voir en particulier. Il s'en veut de m'avoir fait perdre de l'argent, il veut savoir si j'acceptais que tous les mois sur ce que lui donne son père, il m'en rembourse une partie. Je lui explique alors pourquoi j'avais choisi DGSE pour son essai d'escort. Qu'avec lui cet incident d'avait pas eu de conséquence et qu'il n'était donc pas question d'un " arrangement " de la sorte. Il me tombe dans les bras et me dit tout bas que pour moi c'est quand je veux qu'il m'offre son corps. Il me rappelle que c'avait été très bon quand nous avions fait l'amour tous les deux. C'était totalement différent d'avec Enguerrand, Max et Nathan, même si avec eux c'était géant aussi. Il commençait à les aimer plus que beaucoup. Avec moi c'était plus " mature " sans être coercitif. En fait je réunissais la domination dont il avait besoin avec l'attention et la douceur que lui apportent les 3 jeunes. Affectueusement je le traite de petit con et le renvoie à ses amis.
Max : Lui aussi a décroché un contrat top. C'est celui dont j'avais eu le plaisir de baiser le majordome. La veille de la prestation, le client m'appelle et me demande si je pouvais accompagner Max, il voulait remercier son valet et à combien j'émargerais le cas échéant. Je me fais un peu désirer et la proposition augmente. J'ai beau lui dire que je ne fais plus ce genre de prestation, il me rappelle qu'il est bon client et depuis longtemps. Il trouve les arguments suffisants pour me convaincre de me remettre personnellement au travail. Nous arrivons donc dans sa grande propriété et Max est impressionné par le service. Le majordome nous conduit à l'arrière de la grande maison et nous retrouvons notre hôte au bord de sa piscine. Je laisse Max avec lui dès que son valet s'est assuré qu'ils avaient tout ce qu'il fallait : boissons fraiches, kpotes, gel et poppers.
Je suis mon homme. Son appart est au-dessus des garages. Il n'est pas malheureux avec un logement d'une centaine de m². Un grand séjour avec cuisine américaine où il ne prépare que du café et une chambre de 30m² aussi bien équipé que celle de son maître. Lit à baldaquin en acier " équipé " : sling... une étagère à roulettes supporte les accessoires nécessaires quand on est souvent seul : godes, plugs, boules, gel et pot de graisse à fist... Je sens que je vais pouvoir m'amuser un peu.
Le mec n'a pas changé. Nu il est toujours aussi et autant épilé même si son employeur ne se sert plus de lui comme avant. Je le trouve un peu plus musclé et il me dit que c'est les passages répétés de mes escorts qui l'ont incité à travailler un peu sa musculature. Car en général, il est présent dans la chambre pour veiller à ce que son maitre et mon escort aient tout ce qu'il faut sous la main sans qu'ils n'aient besoin de demander. A sa demande, son patron a équipé une petite salle de muscu et lui aussi s'en sert un peu. Il s'arrête de discuter et s'approche. Il prend ma bite presque totalement bandée et s'agenouille pour me faire une fellation en mode gorge profonde. Il n'a rien oublié de la technique et s'enfile mes 20cm direct en fond de gorge au premier essai. Je le laisse gérer. Il me pompe grave, n'hésitant pas à rester les lèvres collées à mon pubis plus d'une minute à masser mon gland par de lentes déglutitions. Je le repousse plusieurs fois de peur de jouir trop vite tellement c'est bon. Une telle prestation ne m'est faite que par Jimmy.
Comme il s'est mis à 4 pattes devant moi et qu'il cambre ses reins façon " salope en manque ", je me penche et mes doigts suivent naturellement sa colonne vertébrale, son sacrum pour plonger entre ses fesses et y trouver une rosette palpitante. Deux doigts s'enfoncent sans résistance jusqu'à ce qu'il me les emprisonne d'une contraction destinée à me montrer que ce n'est pas un vagin que j'investi. Je le repousse et lui dis que je vais l'enculer avant de lui travailler sérieusement la rondelle. Il est OK avec le programme. Je le balance sur le sling et kpoté l'encule direct utilisant juste le gel de ma protection pour glisser tout au fond. Sous la poussée, le sling part en avant et le balancement me fait déculer juste ce qu'il faut pour bien sentir le retour. Je joue à ce petit jeu un moment avant de le faire descendre et de le sodomiser en levrette. Il couine sous mes assauts mais surtout me demande d'y aller plus fort. Ce que je ne manque pas de faire. Ma mains tombe sur un gode dans mes dimension. Sans cesser de lui labourer la rondelle, je graisse l'engin et sans le prévenir l'enfonce à côté de ma bite. Bien entrainé, il ne laisse échapper qu'un " arg " de surprise quand je rentre les deux queues, la mienne et celle en plastique. Mais ça passe, je m'en doutais vu les plus gros godes sur l'étagère qui ne doivent pas faire que de la figuration. Je cale le gode bien profond et coulisse entre lui et la moitié du boyau qui me reste.
Quand je me suis bien amusé, je décule et lui dis qu'on passe au travaille de sa rondelle. Retour sur le sling où je lui attache les chevilles et les mains aux suspentes. Sa rondelle s'est ourlée de ma sodomie élargie. J'enfile une paire de gant et les recouvre de graisse pour travailler son anneau. Alors que je poisse mes doigts dans son trou en tournant pour bien graisser la surface, je vois qu'il bande ferme, il prend vraiment du plaisir à ça. J'avise un gode gonflable. Je lui enfile et pompe. Ne connaissant pas ses capacités, je lui dis de me guider. Il m'arête après une bonne minute de pompage, me dit d'attendre et quand il se sent prêt, me dit de tirer dessus pour le retirer. J'y vais doucement car le diamètre a quand même doublé par rapport à son entrée. De son côté il pousse et quand il n'en reste plus que la moitié, il l'expulse tout seul. Sa rondelle est maintenant grande ouverte prête au fist. Je recouvre mes gants d'une nouvelle couche de graisse et j'y vais. Main gauche (la plus fine de mes deux mains) doigts réunis en fuseau, je l'enfile sans problème. Main droite pareil mais je sens une compression. Une fois le sphincter passé, je ferme le poing et pousse. Je tape sa prostate, sa bite tressaute de plaisir. Il me souffle d'y aller franchement. Je pousse et j'entre mon avant-bras au 4/5, jusqu'à la partie la plus gonflée qui bloque. Je dois lui écarter la rondelle à pas loin de 11cm de diamètre, belle perf !! Je ressors et je vais jouer de mes deux mains et avant- bras. Il va se mettre à juter des litres sur son ventre quand je lui aurai mis ma main droite et ma bite au centre et que je me serais mis à me branler.
Je tourne autour du sling et lui présente ma bite à sucer. Quelques minutes et je me retire vite pour ajouter mon jus.au sien.
Repos, je le détache et l'aide à se lever. Il me remercie d'avoir été aussi efficace, cela faisait longtemps qu'il n'avait pris un tel pied. Douches, on se rhabille et vu le temps que nous avons passé, nous retournons vers la maison. Nous retrouvons le client en maillot et Max qui, nu, nage lentement dans la piscine. Comme son valet, il me remercie, lui pour Max qui était un vrai bonheur à baiser. Max sort de l'eau et s'approche. Je le sèche pendant que le client rentre dans la maison. Alors qu'il se rhabille à son tour, je lui pose quelques questions. Il me dit que cela s'était très bien passé, l'homme avait pris beaucoup de précaution pour le pénétrer et du coup il se l'était pris d'une seule, lente, mais puissante poussée. Puis il l'avait baisé dans plusieurs positions, passant de l'une à l'autre sans sortir de son cul. Il avait trouvé que le mec était endurant pour son âge. Je lui dis de se taire, c'est pas un sujet sur lequel il peut discuter !!
Il convient que ç'avait été bon mais sans l'intensité qu'il trouve quand il fait l'amour avec ses trois amis et même avec Adam. Je lui confirme que c'est effectivement différent même si on trouve son plaisir quand même, il n'a pas le même goût qu'entre amours. Il est d'accord et ajoute que même avec Jalil qui est le dernier venu dans leur petit groupe d'intimes, c'est meilleur. Quand nous sommes sur le point de partir, le client remet une enveloppe à Max. Il l'ouvre quand nous sommes dans la voiture sur le chemin du retour. Il m'annonce le montant, à quelques billets près c'est le même montant que pour Enguerrand.
Quand il retrouve ses complices impatients, il la joue un peu blasé, comme quoi, oui c'est bon mais il s'excite plus avec eux. Ça ne dure pas car il se fait chahuter et mi- chatouilles / mi- bagarre, il se retrouve enseveli sous les corps de ses 3 amours.
Jardinier
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Barry N. Malzberg "Un monde en morceaux" (pp61/63) 1973.
《"Attrape ça ! " cria Mack Miller sur un ton de triomphe en envoyant à l'extra-terrestre trois autres décharges de son laser. Il avait enfin percé le mystère de l'invulnérabilité du monstre: étant sensible à la télépathie, ce qu'il aurait dû savoir dès le départ, l'être captait donc les ondes sensorielles, et si Mack émettait des ondes de haine en même temps que le rayon laser, le monstre s'écroulait, cette sensibilité devait les perdre… si seulement Mack trouvait le mot qui 》 Voilà comment se termine la page qui se trouve devant lui. En y jetant un rapide coup d'oeil, par simple routine, il se dit qu'il lui faut absolument faire quelque chose. La syntaxe est approximative, on dirait les bredouillements d'un idiot, et en plus ça ne veut rien dire. Cette page au moins devra être recommencée demain. Mais ce n'est pas dans ses habitudes de remanier un texte. C'est une règle à laquelle il s'est fermement tenu depuis le début. Quand on commence à remanier son texte, on n'en sort plus: au début c'est une ligne par-ci par-là, après c'est un paragraphe ou un dialogue, et pour finir ce sont des scènes entières qu'on recommence. On risque alors de faire comme ce malheureux Jack Craggings, on ne s'en sort plus, et on n'arrive même plus à écrire autre chose. Dans ces conditions, ce seraient des monceaux de romans et de nouvelles qu'il faudrait repasser sur la machine pour n'arriver finalement à rien de correct. Dès qu'on se met à examiner d'un œil critique un texte, c'est toujours le même problème : ce n'est jamais parfait, c'est même vicié à la base. En regardant cette page dactylographiée, Herovit a l'impression de se rappeler des centaines, peut-être même des milliers d'auteurs de pulp-magazines des anciens temps - ou du moins des années vingt - que leur instinct de réviseur a perdus et qui sont maintenant complètement oubliés, et peut-être même morts. Leur voix s'est éteinte à jamais, pour ne rien dire de leur fortune. " Ne jamais réviser, murmure-t-il intérieurement : son vieux credo. Cela ne sert à rien. Les gens qui lisent ce genre de chose sont parfaitement incapables de faire la différence entre une phrase correcte et une phrase incorrecte, et d'ailleurs, si on y pense bien, toi non plus." Sur ce il franchit la porte de son bureau et part à la recherche de sa femme《《
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Automne 1928 - Champs-les-Sims
4/5
En parlant de Mademoiselle Laroche, il me semble qu'elle et mon frère soient passés à une nouvelle phase de leur relation. Une phase dont la discrétion laisse à désirer mais je n'ose vraiment en parler frontalement à Antoine, de peur de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Si ils se tournent toujours autour comme deux oiseaux en pleine parade nuptiale, il leur arrive de plus en plus fréquemment de se lancer de petites piques en ma présence ou celle d'Oncle Adelphe. Même Jean-François m'a évoqué son "sentiment de gêne" dans sa dernière lettre. Mon jeune frère a un côté pudique et convenable à l'excès que Grand-Mère adore, et quand il rentre nous voir, Antoine l'appelle "Grand-Père".
Bref, en écrivant ces lignes, je me rends compte que ce n'est pas vraiment la réalité. C'est Antoine qui la provoque bien davantage que l'inverse, et elle a souvent l'air profondément confuse, même si elle répond toujours pas une répartie bien sentie. Je ne sais pas vraiment à quoi joue mon frère, mais j'ai parfois l'impression qu'il ne réalise pas que dans cette relation, Mademoiselle Laroche est bien moins libre que lui. J'en suis un peu inquiète, car j'ai peur qu'il finisse par tout gâcher sans s'en rendre compte, et j'aimerai que leur histoire finisse bien. Que veux tu ? Cléopâtre et son indécrottable et ardent romantisme m'ont contaminés !
Transcription :
Aurore « Mais qu’est-ce qui vous a pris ? »
Marc-Antoine « De quoi... »
Aurore « Tous ces sous-entendus quand je parlais à votre sœur ! Vous voulez vraiment que je me fasse renvoyer ? »
Marc-Antoine « Mais non ! Et vous n’êtes pas non plus toute blanche dans cette affaire il me semble ! De toute façon, je pense qu’elle se doute de quelque chose depuis un moment car elle m’a dit qu’elle parlait de nous dans ses lettres à Cousin Lucien. J’imagine qu’il s’agit de... »
Aurore « Votre cousin ? Même votre cousin du Canada est au courant ? Et j’ai toujours mon emploi ? Mais dans quelle famille j’ai atterri au juste ? »
Marc-Antoine « Les Le Bris sont un peu particuliers c’est vrai. Ceux de France en tous cas. »
Aurore « Une maîtresse de maison qui laisse, comme ça, son frère flirter avec la bonne, c’est sur que ce n’est pas commun. »
Marc-Antoine « Si ça vous gêne, on peut arrêter. »
Aurore « Non, j’apprécie bien nos échanges. »
Marc-Antoine « Vraiment ? Alors je vous manque quand je suis à Paris ? »
Aurore « Je fais mieux mon travail quand vous n’êtes pas là mais… oui, vous me manquez. Faites juste en sorte que ce soit un peu plus discret, ne me cherchez pas comme ça devant votre sœur, même si elle est au courant. Et surtout pas devant Madame Eugénie ! »
Marc-Antoine « Pas besoin de me le dire, je tiens à garder ma tête encore un peu de temps ! Vous savez, tout le monde au village se souvient de la façon dont elle a réagit quand son fils aîné s’est fiancé à la gouvernante quand il était jeune. Je n’ai pas vraiment envie qu’il m’arrive la même chose. »
Aurore « Oh… et il lui est arrivé quoi au juste ? »
Marc-Antoine « Heu… je ne connais pas les détails, mais tout le monde s’accorde pour dire que ça a été terrible. Après tout, on s’en souvient encore même si seulement deux personnes seulement sont assez vieilles pour encore s’en souvenir. »
Aurore « Je vois... »
Marc-Antoine « Ne tirez pas cette mine ! Ils ont pu se marier finalement. »
Aurore « Comment s’appelait ce Monsieur ? »
Marc-Antoine « Il me semble que… Matthieu oui, c’est ça. Mon grand-oncle Matthieu. Mais… qu’est-ce qu’il y a ? »
Aurore « Il fait partie de ceux qu’il est rigoureusement interdit de mentionner en présence de votre grand-mère. Votre mère m’a donné une liste quand je suis arrivée. C’est que ça n’a pas du se terminer si bien que ça. »
Marc-Antoine « Ma famille est compliquée, c’est tout. »
Aurore « Je ne veux juste pas que ça vous créer des histoires. »
Marc-Antoine « Non, ça n’en créera pas Aurore… enfin, Madamoiselle Laroche. Ecoutez, je vous aime beaucoup, et même si c’est encore un peu tôt, j’aimerai tout de même que vous me laissiez une chance de vous prouver que je ne suis pas là pour jouer avec vos sentiments ou simplement pour m’amuser. Tout le monde vous dira de moi que ce n’est absolument pas mon genre ! »
#lebris#lebrisgens5#history challenge#legacy challenge#decades challenge#nohomechallenge#sims 3#ts3#simblr#sims stories#eugénie le bris#Arsinoé Le Bris#Lucien Le Bris#Marc-Antoine Le Bris#Aurore Laroche#Adelphe Barbois#Jean-François Le Bris#Matthieu Le Bris
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16 août 24
Quand tu discutes avec un mec sur Wannonce en fin de soirée et qu'il t'invite à passer chez lui.
Quand tu as tellement envie de baiser que tu traverses Mulhouse à 1h du matin.
Quand tu découvres qu'il vit dans un quartier que même ton GPS ne trouve pas l'adresse.
Quand il n'y a plus d'éclairage de rue et que tu dois marcher une plombe en talon dans l'obscurité pour rejoindre son immeuble.
Quand tu te dis que tu as vraiment faim pour en être là.
Quand tu te dis aussi que c'est tellement agréable de marcher dans la rue habillée comme une pute.
Quand tu arrives au 7ème étage (avec ascenseur... ouf!!!) et que tu te rapproches du bonheur.
Quand le mec ouvre et te dit qu'il a fait une connerie en te disant de venir parce qu'il est shooté à mort!
Quand tu te dis qu'il faut vite se barrer parce que les mecs drogués c'est pas ton truc.
Quand tu lui dis que c'est pas grave et que tu penses le contraire mais que tu ne veux pas faire d'histoires.
Quand tu redescends les 7 étages (avec ascenseur... ouf!!!) complètement frustrée et encore plus en manque.
Quand tu traverses le hall de l'immeuble et qu'un mec rentre.
Quand tu dois assumer d'être habillée comme une pute en croisant un mec dans un hall d'immeuble éclairé.
Quand tu dis bonsoir le plus naturellement possible.
Quand le mec te répond gentiment et que tu vois dans son regard qu'il a mis moins de 3 secondes à comprendre la situation.
Quand il y a un flottement dans l'action en cours.
Quand le mec s'arrête, te sourit, te montre son bas ventre et une porte à côté de toi.
Quand tu lis sur la porte que c'est la cave et que tu as peu de temps pour te décider.
Quand le mec te sourit toujours et te dit "on y va?"
Quand c'est trop dur de réfléchir, que tu es encore sous la surprise, que t'as un peu peur et beaucoup envie.
Quand tu suis bêtement le mec dans la cave.
Quand à peine arrivée en bas des escaliers il te plaque le dos contre le mur en béton.
Quand tu es surprise, apeurée et qu'il t'embrasse à pleine bouche sans te laisser le temps de respirer.
Quand il défait sa ceinture et baisse son jean en t'embrassant toujours à pleine bouche.
Quand tu penses à ton rouge à lèvres qui va faire la gueule et que déjà il te pousse à te mettre accroupie devant lui.
Quand il te met sa queue déjà dure dans la bouche et que tu n'as encore pas pu prononcer un mot.
Quand tu as la tête coincée contre le mur et qu'il te bourrine la gorge.
Quand tu commences à étouffer, que tu baves carrément et que tu n'arrives plus à réfléchir.
Quand d'un coup il te relève, te retourne face au mur, qu'il t'enlève ta veste et t'arrache ton string violemment.
Quand il t'embrasse dans le coup et te mordille la nuque en te traitant de salope.
Quand décidément tu n'as toujours pas pu parler, ni pu réfléchir.
Quand tu as moins peur.
Quand il te rentre sa queue bien gonflée en continuant à te mordiller la nuque et en te tenant par le hanches.
Quand tu peux enfin réfléchir, tu te dis qu'il aurait pu te lubrifier et mettre une capote.
Quand tu te dis finalement qu'au minimum il aurait au moins pu te le demander.
Quand il te besogne à fond et que tu te dis que visiblement ce n'est pas le genre de mec à poser des questions.
Quand tu en es là de tes réflexions et que tu sens qu'il s'active plus vite.
Quand tu as le visage contre le béton froid et qu'une de ses mains est toujours sur ta hanche.
Quand son autre main t'écrase la gorge et que tu te demandes s'il va vraiment t'étrangler.
Quand il fini de s'activer et qu'il te lâche la gorge.
Quand il reste immobile au fond de toi pour savourer son plaisir.
Quand tu comprends que ton plaisir il s'en fiche.
Quand il sort et qu'il te dit de lui nettoyer la bite avec la langue.
Quand tu t'éxécutes sans discuter parce que tu as compris que c'était inutile.
Quand tu t'accroupis avec le cul encore ouvert.
Quand tu penses à la flaque que tu vas laisser par terre à la femme de ménage.
Quand tu finis de lui nettoyer la queue et qu'il te dit de te casser.
Quand devant lui tu attrapes vite fait ton sac à mains et ta veste et que tu te sauves, en bredouillant un merci.
Quand il te répète de te casser vite fait, salope.
Quand tu finis d'enfiler ton manteau dans le hall de l'immeuble et que tu penses à ton maquillage.
Quand tu retraverses le quartier dans l'obscurité, un filet de jus qui coule sur les cuisses, en espérant ne rencontrer personne.
Et bien finalement tu te dis qu'il existe encore des vrais mecs!
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Flufftober 2024 : "Comment t'es habillé ?", "C'est le jour de la lessive !"
15 octobre
« Comment t'es habillé ? », « C'est le jour de la lessive ! » ("What are you wearing ?", "It's laundry day !")
Ophélie & Octavio (La passe-miroir)
Ophélie demeura déconcertée sur le pas de la porte d'Octavio lorsqu'elle vit ce que Seconde portait. C'était une sorte de tunique courte à fleurs, avec en plus un short de lointaine station balnéaire et enfin, un collant noir en-dessous. Ça n'avait aucun sens.
L'adolescente, bien sûr, n'en avait cure. Elle fonça joyeusement à travers la maison, salua la nouvelle venue d'un mouvement de main, sa chaîne en or se balançant entre son sourcil et son nez. Après quoi, elle écarta la moustiquaire et sortit dans le jardin, effrayant du même coup une volée de perroquets.
«Seconde ! l'appela la voix d'Octavio depuis la cuisine. Quand je t'ai dit que tu pourrais m'aider à ranger tout ce qui traîne, ce n'est pas exactly ce que j'avais en tête ! »
Il s'interrompit net en découvrant son amie, dont l'écharpe était en train de balayer les plumes d'aras qui avaient pénétré dans le hall d'entrée. Ophélie haussa davantage les sourcils d'étonnement, sans pouvoir s'en empêcher. Les vêtements d'Octavio avaient encore moins de logique que ceux de sa sœur : une blouse boutonnée jusqu'en haut, une veste par-dessus et le pantalon qu'il portait au conservatoire de la Bonne Famille. Celui qui, normalement, n'était assorti qu'à une redingote bleu nuit et des bottes ornées d'ailes d'avant-coureur. Spontanément, l'Animiste lança un :
« Comment t'es habillé ?
-C'est le jour de la lessive ! se défendit Octavio en rangeant sa bouteille de produit pour les vitres dans la poche de sa blouse. »
Comme ils s'étaient jamais dit au revoir du temps où leurs vies étaient incertaines et compliquées, ils ne se souhaitaient jamais le bonjour non plus. Cet écart à la politesse était également dû, cette fois, dans le cas d'Ophélie, à la mine totalement déboussolée de son ami. Octavio n'avait certes pas l'habitude de devoir choisir ses propres vêtements et ceux de sa sœur : autrefois, Babel possédait un code extrêmement stricte en ce qui concernait les accoutrements de chacun. Comme il n'était plus question de faire de distinction entre les différentes nationalités de l'ancienne arche, les Babéliens ne se vêtaient plus systématiquement de toges colorées selon leur rang dans la société. Ophélie voulait bien croire que toutes celles de Seconde et d'Octavio étaient au sale, mais était-ce une raison pour paniquer et s'affubler de choses n'ayant même pas de rapport avec la météo ?
« Même moi qui ait tendance à porter la première robe me tombant sous la main, je n'aurais jamais combiné autant de pièces différentes, admit-elle en se laissant tomber sur le canapé de son ami. Tu veux de l'aide pour ta lessive ?
-Well, si je me souviens bien, tu n'es pas la meilleure en ce qui concerne les tâches ménagères, fit valoir Octavio en venant s'installer à côté d'elle. Mais peut-être as-tu une ou deux robes à prêter à Seconde.
-J'ai bien peur que non. Mon petit frère et mes petites sœurs me dépassent déjà d'une bonne tête et je suis toujours plus grande que Seconde. Mais, en ce qui te concerne…
-… Oui. Je crois que je vois perfectly où tu veux en venir. »
Octavio et elle avaient exactement la même taille et pratiquement la même silhouette. Les redingotes de la Bonne Famille ne laissaient pas beaucoup de place aux rondeurs de toute façon, il n'aurait aucun mal à porter la sienne.
« Merci, soupira le Visionnaire en se passant la main dans les cheveux. J'avoue que ça me dépannerait énormément. Du côté de l'habillement, je préférais clearly comme c'était avant !
-Ne t'inquiète pas, sourit Ophélie tandis que l'écharpe se posait sur son épaule. Je demanderai aussi à Thorn de te montrer comme on entretient une maison. Le recours aux automates pour les tâches de haute nécessité uniquement a dû vous porter préjudice. »
Octavio réussit, sans qu'elle sache trop comment, à lui retourner un regard déconfit et en même temps un petit sourire.
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Fils du Feu 09 ~ Flamme retrouvée
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- "Apporte ceux-ci à l'Emissaire, Jote. Je les ai spécialement triés selon les thèmes qu'il préfère !"
La petite fille attrapa la pile de livres que lui tendait l'archiviste et fit en sorte de mettre un pied devant l'autre sans tomber. Heureusement, elle connaissait par coeur le chemin jusqu'aux nouveaux quartiers que Joshua s'était choisis. Se glissant entre les Immortels qui circulaient dans les couloirs, elle parvint enfin à la grande porte autrefois scellée, et qui, grâce au pouvoir de l'Emissaire de Phénix, demeurait toujours ouverte dorénavant.
Elle entendait la voix du jeune homme qui indiquait aux acolytes où poser ses nouveaux meubles. Jote ralentit le pas afin de ne pas gêner les aller et venues. Elle jeta un oeil dans l'alcôve élue par Joshua ; elle se situait un peu plus profondément dans le bâtiment céleste que le reste des pièces de vie, le garçon l'avait repérée durant son périple avec Adalia. Elle était assez spacieuse pour recevoir un grand lit, une table, trois chaises ainsi que le fameux fauteuil en velours rouge - que Joshua semblait tant aimer - et des étagères de livres en nombre. Cette pièce disposait également d'une vasque encastrée, presque semblable à celle du Nid. On était en train d'installer une armoire pour lui permettre de ranger ses vêtements.
La petite fille, essoufflée, posa les volumes sur le sol et s'accorda un moment de répit. Depuis que l'Emissaire avait "éveillé" la cathédrale, les torches n'étaient plus nécessaires. Une lueur bleue suintait de tous les pans de roche grise. Elle ne nécessitait aucune variation car, que ce soit pour la veille ou le repos, elle demeurait d'une intensité parfaite. Les Immortels avaient donc remisé les torches ou les cristaux lumineux, préférant cet éclairage optimal pour toutes les taches de leur quotidien.
Quand Adalia lui avait raconté dans le détail leur voyage souterrain, Jote s'effraya beaucoup ; puis elle regretta de ne pas les avoir accompagnés. Les lieux semblaient receler quelques dangers pour l'heure encore endormis, mais cela avait été rapporté à Cyril, qui avait défendu à quiconque de pénétrer plus avant dans la cathédrale. Joshua aurait aimé explorer les profondeurs encore davantage, mais son humeur était si changeante que ses projets étaient constamment modifiés.
Il avait pris part à la vie du refuge, et déambulait parmi les adeptes avec une certaine aisance, essayant de se rendre utile. Cela rendait les Immortels nerveux ; leur dieu n'était pas censé les aider, même si sa seule présence parmi eux les mettait ordinairement en joie. Joshua était le premier à se précipiter dès que quelqu'un faisait tomber quelque chose, ou se blessait. Il semblait ne plus se souvenir comment guérir les blessures, et il restait alors, interdit et comme muet, tenant la main du fidèle blessé au bord de la syncope, qui n'en revenait pas que le Phénix lui-même lui fasse la grâce d'un simple contact physique.
Jote ne doutait pas qu'il retrouverait cette faculté mais il s'agissait avant tout de canaliser son énergie. Joshua pouvait se montrer d'une folle témérité, puis l'instant d'après se plonger dans un livre et dans le silence pendant des heures. Il prenait des décisions audacieuses par lui-même pour certaines choses, mais se comportait comme un petit enfant timide pour d'autres, quémandant la permission de faire ceci ou d'aller là à chaque Immortel qu'il croisait. Il courait parfois dans les corridors avec une idée fixe en tête, puis s'arrêtait en pleine course, songeur, s'appuyant contre le mur pour réfléchir et faire demi-tour. Ses cinq années de sommeil semblaient avoir quelque peu affecté sa capacité à prioriser les choses et à prévoir les dangers.
Il aimait par-dessus tout revêtir la bure grise des Immortels - il avait réussi à s'en procurer une - et se glisser parmi ses fidèles incognito. Jote l'avait déjà vu faire. Un jour, il s'était assis avec les adeptes durant une de leurs séances de prières, et s'était assoupi, comme mis en transe par les paroles douces et monocordes de Maître Cyril. Mais quand il se déplaçait dans les couloirs, les fidèles finissaient par le reconnaître car il avait une façon bien à lui de marcher, du genre de celle qu'on apprend dans les châteaux. Jote s'en amusait souvent, quand il se faisait démasquer et que l'Immortel qui le houspillait une minute plus tôt comme un vulgaire apprenti se confondait en excuses en s'aplatissant presque par terre.
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/75782212411f4b8f95d7d2ddfb03e37f/8f51ddfef18ceffc-db/s540x810/3377a1e10543785e7351360c69fee49f21848d6a.jpg)
- "Vous devriez traiter tous vos semblables de la même manière que vous me traitez", expliquait alors Joshua avec patience. "Ou alors traitez-moi comme un des vôtres, cela m'est égal."
Cyril savait tout ceci mais il avait décidé de laisser l'Emissaire agir à sa guise.
Une semaine passa ainsi depuis que Joshua s'était installé dans son nouveau décor. La petite fille prévoyait qu'il aurait de nouveau la bougeotte d'ici peu. Elle le vit soupirer, les yeux levés, quand elle lui amena les cristaux pour son bain. Elle les posa sur la table et demanda la permission de s'assoir.
- "Jote, est-ce que vous croyez que je pourrais sortir ?"
L'Immortelle prit quelques secondes avant de comprendre ce que le mot "sortir" signifiait vraiment ici.
- "Vous voulez dire... dehors ?"
- "Oui, hors du refuge."
Elle saisit alors tous les sens que cette question pouvait revêtir. Il était bien évident que Maître Cyril n'empêcherait pas l'Emissaire d'aller où il voulait ; mais quant à savoir si Joshua était "capable" de sortir à l'extérieur, au soleil, sous le ciel, de retrouver ses semblables, des individus qui ne seraient pas des Immortels dévoués, c'était une autre histoire. Il semblait se porter relativement bien sur le plan physique, même s'il manquait encore d'exercice pour retrouver une pleine forme. Ses pouvoirs d'Emissaire semblaient revenus mais il était difficile de juger de leur puissance et de l'aide qu'ils pouvaient lui apporter en cas de besoin. L'usage de la magie était de toute façon très contre-indiquée dans et en dehors du refuge ; cela attirait beaucoup trop l'attention.
Jote avait entrepris de suivre des cours d'escrime avec leur maître d'arme mais elle n'en était encore qu'au commencement. Elle ne serait d'aucune aide pour le jeune garçon s'il était en danger. Pour l'instant... Jote se gifla mentalement ; Joshua exprimait le souhait de retrouver la vie et elle imaginait déjà le pire !
- "Vous devriez en parler avec le Maître", se contenta-t-elle de dire.
- "Bonne idée. J'aimerais voir Dame Adalia, elle me dira si je vais assez bien pour me risquer dehors..."
De nouveau, il avait adopté son attitude de petit garçon indécis, peu sûr de lui, alors que la veille il avait encore évoqué son idée de redescendre explorer les ruines célestes. Pour l'heure, il se dirigeait vers les quartiers du Maître d'une démarche pas aussi assurée qu'il l'aurait voulu.
Jote, de son côté, courut chercher la soigneuse. Elle ne gravitait plus autant autour de l'Emissaire mais se montrait toujours disponible dès qu'il avait besoin d'elle. Adalia se trouvait dans l'infirmerie et rangeait des flacons quand la petite fille vint presque se pendre à sa robe.
- "Ma Dame, Jo... l'Emissaire ! Il veut vous voir ! Il est avec Maître Cyril !"
- "Que se passe-t-il ?"
Jote pensa la rassurer en l'informant que le garçon désirait seulement quitter le refuge mais cela ne fonctionna qu'à moitié... Les deux Immortelles se hâtèrent dans le couloir, éveillant de nouveau l'inquiétude des acolytes qui les regardaient passer. Qu'avaient-elles encore en tête pour mettre le refuge sans dessus dessous ?
Joshua était sagement assis dans la chambre de Cyril et le Maître se tenait à ses côtés, l'air soucieux. Quand le jeune homme vit Adalia, ses traits se radoucirent et il lui sourit.
- "J'espère que vous êtes remise de notre petite aventure..."
Il s'était rendu compte par la suite du danger qu'il avait fait courir à la soigneuse en la laissant venir avec lui mais l'Immortelle ne lui en avait jamais tenu rigueur, même si elle avait eu grand peur.
- "Vous souhaitez sortir, Votre Grâce ?" demanda-t-elle en croisant les mains.
- "Effectivement, le Phénix trouve peut-être cet endroit trop... étroit pour sa grandeur", prononça Cyril sans aucun sous-entendu. "Je suis particulièrement heureux par la perspective de le voir régner de nouveau sur Rosalia, mais c'est encore un peu..."
- "Oh ! je ne compte pas me rendre en ville !" s'empressa de rectifier Joshua. "Juste... marcher sous le soleil, sentir le vent, écouter les sons de la nature... Je crois que tout cela me manque."
- "Si vous ne comptez pas vous éloigner des marais, cela ne devrait pas être trop dangereux. Je peux vous adjoindre une escorte," décida Cyril. "Je vais quérir de ce pas celui qu'il vous faut. En attendant, examinez Sa Grâce afin de vous assurer qu'il est... apte à cette excursion."
Le Maître s'éclipsa, laissant le trio dans son bureau. Adalia se pencha sur Joshua et commença un examen sommaire. Elle lui demanda comment il se sentait, s'il avait du mal à dormir, s'il avait bien mangé ses carottes, ce qui fit sourire de nouveau le jeune homme.
- "Jote m'en a fait manger. Je n'aime toujours pas ça mais j'ai voulu lui faire plaisir..."
- "J'aurais préféré que vous ne me disiez pas la vérité...", se renfrogna la petite fille.
Adalia regarda leur échange avec tendresse puis prononça son diagnostic.
- "Vous avez surtout besoin de vous dépenser. Vous êtes si jeune ! Vous ne pouvez pas rester ici tout le reste de votre vie. Cependant, ne vous épuisez pas trop. Vous êtes encore fragile, même si vous n'en avez pas l'impression... Dans votre état, tout est une question de dosage ; vous devez apprendre où sont vos limites. Vous l'auriez appris naturellement si vous n'étiez pas tombé dans le coma durant la phase la plus importante de votre développement de futur adulte..." Adalia soupira. "Vous allez devoir faire avec et rattraper ce temps perdu, mais à votre rythme. Inutile d'aller trop vite ou de chercher les ennuis. Vous me promettez d'être prudent ?"
Joshua hocha la tête.
- "Je vous donne mon autorisation alors, en tant que médecin. Je me demande qui va vous accompagner..."
Elle n'eut pas longtemps à attendre. Le Maître revint accompagné d'un Immortel d'âge moyen, à la courte barbe brune grisonnante. L'homme portait une petite épée dans les mains, et une autre était ceinte à sa taille.
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- "Votre Grâce, voici votre escorte. Cet homme sera votre fidèle serviteur tant que vous vous déplacerez en dehors de ces murs. Et même davantage si vous le souhaitez."
Joshua jaugea l'homme d'un coup d'oeil, lui sourit et lui demanda :
- "Comment vous appelez-vous ?"
Les quatre Immortels échangèrent un regard un peu gêné, ne parvenant pas à s'habituer aux manières si désinvoltes de l'Emissaire qui brisait toutes leurs règles.
- "Votre Grâce...", commença l'homme, décidé à obéir. "Vous pouvez m'appeler comme vous le désirez..."
- "Donnez-moi un nom, n'importe lequel ! Ce sera plus facile pour moi d'être en votre compagnie si je peux vous appeler par votre nom."
L'homme sembla réfléchir mais Cyril prit les devants.
- "Nommez-le Baden, Votre Grâce."
- "Baden", répéta le jeune garçon en scrutant l'homme silencieux. Celui-ci hocha la tête. "Bien, Sire Baden. Menez-moi donc à l'extérieur par des chemins sûrs."
- "Avant que vous ne partiez, précisa Cyril, veuillez prendre ceci." Il lui remit dans les mains la courte épée que tenait Baden. "Vous n'avez pas de formation particulière même si on vous a enseigné les rudiments des passes d'armes dans votre jeunesse. Mais je me sentirais plus rassuré si vous portiez une arme."
- "Y a-t-il quelques dangers ?" demanda Joshua en passant la ceinture autour de sa taille.
- "Des bandits peuvent rôder dans les marais. Nous avons du nous débarrasser de quelques-uns trop curieux déjà..."
Il se rapprocha du garçon, peut-être un peu trop même pour son rang.
- "Je tiens à ce que personne ne vous voit pour l'instant. Restez à l'écart des foules", murmura Cyril. "N'utilisez pas la magie. Personne ne doit savoir que vous êtes vivant."
- "Comme je vous l'ai dit, je ne tiens pas à me rendre en ville", répondit Joshua en reculant, presque effrayé.
- "Que le Fondateur vous protège."
Le Maître les précéda dans le couloir vers la sortie. Jote et Adalia les suivirent un moment mais furent sommées de retourner à leurs occupations. Face à la porte circulaire qui le séparait encore du véritable monde des vivants, Joshua prit une grande respiration. Il connaissait cette émotion ; il avait eu la même quand son père l'avait officiellement présenté au peuple rassemblé comme l'Emissaire de Phénix. Son coeur avait alors tambouriné dans sa poitrine avec la même force qu'à présent.
Il n'avait pas besoin de clef pour actionner les battants. Plaçant sa main au centre du motif gravé, il attendit que le verrou céleste se débloque sous l'action de sa magie. Un souffle d'air frais faillit le renverser en arrière, tandis qu'il se protégeait les yeux des rayons du soleil, qui lui semblèrent alors d'une violence inouïe. Il plissa les paupières, mais il ne put empêcher ses larmes de couler devant l'assaut de la lumière. En même temps, il sentit une énergie naturelle envahir ses membres à mesure que l'astre du jour le touchait. Il avança en dehors du refuge, les mains toujours tendues devant lui, ne sachant trop où il allait. Il savait juste qu'il sortait pour aller quelque part.
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La main de Baden saisit la sienne pour le guider et petit à petit, sa vue s'accommoda. Le soleil ne brillait pas autant qu'il le pensait ; des nuages gris couraient dans le ciel et le disque lumineux ne faisait que quelques apparitions. Il se souvient confusément d'un chiot dont la fourrure avait la même couleur... Ses oreilles furent assaillies par un son qu'il reconnut comme étant un coassement de grenouilles. Il regarda où il mettait les pieds et vit des herbes hautes ainsi que des joncs se balançant tranquillement au vent. Un grand échassier s'envola en les repérant et le bruit de ses ailes parut extrêmement fort aux sens de Joshua.
Il avait l'impression de renaître réellement au monde, après une longue absence.
Baden lui laissa le temps de vaguer parmi les roseaux à la recherche de grenouilles dissimulées. Joshua remarqua alors que le refuge se trouvait sur une petite falaise au flanc d'une chaîne de montagnes basses. Vues de l'extérieur, les ruines ressemblaient aux pétales écartés d'une rose tranchante. Une petite forme blanche voleta jusqu'à la structure et se posa quelque part hors de vue.
- "Un stolas", annonça Baden. "Pour Maître Cyril, je suppose."
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En contrebas, Joshua vit la zone des marais rosaliens, qui se situaient au nord du pays. Ses notions de géographies étant rafraîchies par ses lectures, il savait qu'ils se trouvaient éloignés du village de Lestange ainsi que de Fort Phénix de seulement quelques kilomètres. De là où il était, il apercevait l'auberge du croisement, situé sur une éminence rocheuse, bien pratique pour prévenir les attaques.
Mais aucune position stratégique ne pouvait résister à l'armée impériale. Que restait-il de ce charmant petit bourg, dont il se souvenait à peine pour ne l'avoir traversé qu'une seule fois, pressé par le danger ?
Il se déplaça un peu plus en avant et la tour en ruines qui lui cachait la vue lui offrit un paysage plus dégagé. Il porta la main à sa poitrine de stupeur. Ce qui aurait du être un des projets les plus novateurs de son père exposait ses entrailles aux oiseaux et aux intempéries, comme un monstre abattu qu'on aurait dépecé. Le gigantesque aqueduc qui aurait du traverser le pays de part en part avait été abandonné. S'il avait été achevé, il aurait permit à nombre de Rosaliens de se passer des cristaux et des Pourvoyeurs pour leur approvisionnement en eau. Le coeur de Joshua se serra ; son père était mort avant de concrétiser ce rêve...
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- "Tout va bien, Votre Grâce ?" Joshua hocha la tête, comme absent. "Rosalia est toujours vivante malgré tout. Le souvenir des Rosfield ne s'effacera jamais. Les Sanbréquois ont bien tenté de le démonter, mais... ses pierres sont bien trop puissantes pour eux."
Il marcha en direction du rebord du plateau.
- "Voulez-vous descendre ? Faites attention, les marches sont traitres."
L'Immortel disparu alors de sa vue et le garçon se précipita en avant. Il vit Baden suspendu à la muraille, les mains accrochées à des entailles profondes creusées dans la roche le long de la paroi. Prenant son courage à deux mains, Joshua suivit son exemple et du beaucoup se concentrer pour coordonner ses mouvements. Arrivé en bas de la descente, il rata une marche et l'acolyte le rattrapa de justesse avant qu'il n'aille s'étaler piteusement dans une mare stagnante.
Il ne se formalisa pas de si peu, déjà accaparé par tout ce qui l'entourait. Il aspira une longue goulée d'air et expira lentement, ravi par les odeurs et les sons. Enfin, de vieilles sensations lui revinrent. La pleine conscience de la vie qui fourmillait tout autour de lui, même la plus infime, la plus invisible, celle qu'il avait toujours été le seul à percevoir, le renversa presque en arrière. Il tourna sur lui-même, laissant ses bottes neuves s'enfoncer dans le sol mou, comme saoulé par ce trop-plein d'émotions.
Il plongea ses mains dans une mare d'eau croupie avant que Baden ait pu l'en empêcher et regarda les lentilles d'eau se coller à ses doigts. Un crapaud sauta près de lui et Joshua se mit à rire en passant sa main mouillée dans ses cheveux blonds.
- "Attention, les crabes de vase sont particulièrement agressifs... et venimeux", s'inquiéta l'Immortel.
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Mais Joshua s'en moquait pour l'heure. Il écarquillait des yeux émerveillés sur chaque brins d'herbes, chaque petite créature, et écoutait attentivement tous les bruits de la vie sauvage comme si c'était la première fois. Comme repu, il indiqua du doigt l'aqueduc inachevé.
- "Je voudrais m'approcher des fondations. Est-ce possible ?"
- "Nous devons traverser la route et atteindre l'autre côté des Jonchères. Ce n'est peut-être pas très prudent..."
- "Nous ferons attention alors."
Laissant l'homme le guider parmi les mares, Joshua ne put s'empêcher de traîner en route, demandant le nom des oiseaux qui s'envolaient à leur passage. Baden lui répondait de son mieux avec une infinie patience, puis ils finirent par atteindre la route. Celle-ci montait jusqu'à l'auberge du croisement mais les deux explorateurs ne se rendaient pas là-bas. Ils se cachèrent dans des buissons afin de guetter une opportunité de traverser sans être vus.
Joshua vit passer des hommes, des femmes et des enfants, à pied ou à dos de chocobo ; des soldats aussi, à la livrée étrangère. Probablement des Sanbréquois. Ils n'hésitaient pas à rudoyer les voyageurs ; un Pourvoyeur isolé s'attira même leurs foudres en ne répondant pas assez vite à leurs questions. Le garçon serra les poings. La colère ne lui était pas familière mais une émotion nouvelle se fit jour en lui.
Ces gens étaient des Rosaliens, ses semblables, son peuple. Cette évidence lui fit perdre ses moyens. Pourquoi se sentait-il soudainement si lié à eux ? La vision de ces êtres simples, essayant de vivre leur vie quotidienne sous le joug d'un envahisseur qui ne faisait rien pour améliorer leur existence, le mit hors de lui. Mais il se contint en sentant la main de Baden étreindre son épaule.
- "Gardez votre calme, Votre Grâce. Un jour, nous leur ferons payer..."
Ils laissèrent passer la dernière cohorte et attendit qu'elle soit assez éloignée pour tenter la traversée. Les assises de l'aqueduc se rapprochaient et ils purent davantage apprécier l'audace de l'ouvrage.
De retour dans le marais, Joshua escalada de petits monticules immergés afin de toucher les vieilles pierres glorieuses. Son père lui avait si souvent parlé de cet édifice, mais il n'avait jamais eu l'occasion de le voir de près. Il lui disait toujours que ce serait sous son règne, à lui, que ce formidable outil serait achevé. Elwin Rosfield était un visionnaire, comme tous ceux de sa lignée ; peu lui importait de voir par lui-même les résultats de ses réformes ou de ses travaux monumentaux, tant que ses fils seraient là pour perpétuer ses idéaux.
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Un monument destiné à relier tout le monde... Oui, c'était tout à fait Elwin. Son père était un homme bon, épris de justice, et sa mort ignominieuse continuait de hanter Joshua. Cette image le poursuivrait jusqu'à sa propre fin.
Le garçon continua de marcher le long des arcades gigantesques, insoucieux de l'état de ses bottes. Un troupeau d'antilopes rayées se dispersa à son approche, s'égayant dans les hautes herbes et les mares. L'une d'entre elles, cependant, ne sembla pas pressée de s'enfuir. Elle se dirigea péniblement vers les deux hommes - car elle boitait - et s'immobilisa à un mètre de distance, la tête basse.
Joshua sentit comme un puissant appel. Se déplaçant vers l'animal, il perçut immédiatement sa souffrance. Sa source n'était pas difficile à deviner, car son sabot arrière refusait de se poser dans l'eau croupie et restait en l'air, forçant l'animal à rétablir son équilibre précaire à chaque instant.
- "Votre Grâce, cette bête est peut-être dangereuse. Quand ils sont blessés, ils peuvent..."
- "Non, elle veut de l'aide..."
Il tendit la main vers l'antilope et la laisser flairer ses doigts. Ses grands yeux noirs et doux, ourlés de longs cils, exprimaient une sensation que Joshua comprit parfaitement. Elle était épuisée et ne tarderait pas à se coucher pour mourir. La main de l'Emissaire glissa le long de son flanc, puis sur sa cuisse, enfin il se pencha pour examiner la blessure. Là, juste au-dessus du paturon, une plaie ouverte suintante répandant une mauvaise odeur. Pas bon signe... La chair avait commencé à se nécroser, l'infection était en marche. Si la blessure avait été causée plus haut sur le corps, la bête aurait pu s'en sortir, mais l'habitude des antilopes de marcher dans l'eau des marais ne lui en laissait aucune chance.
Il remonta sur le flanc et sentit la fièvre qui le faisait trembler. Il savait ce qu'il devait faire mais n'était pas certain d'y arriver... Il devait d'abord débarrasser la plaie des saletés qui s'y étaient accumulées afin de sauver les tissus. Il guida la petite femelle antilope vers un endroit sec - elle se laissa faire - puis commença à se concentrer. Il ferma les yeux et tenta de visualiser toutes les impuretés qui s'étaient insinuées dans la plaie. Cela lui demanda de faire appel au pouvoir du Phénix ; lui seul pouvait lui permettre de déceler ce qui était invisible à l'oeil nu. Laissant l'oeil du Primordial le guider, le feu guérisseur se mit alors au travail.
Baden n'osait pas prononcer un seul mot, captivé par le processus. Il se mit même à genoux et commença à psalmodier des prières au Phénix, comme pour aider Joshua. Celui-ci n'entendait rien d'autre que le bouillonnement du sang, les battements de coeur entêtés de la bête. Quand il rouvrit les yeux, la plaie saignait de nouveau ; mais le sang était clair et sain, il avait vaincu l'infection.
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Il devait maintenant reconstituer les tissus détruits. C'était le plus délicat. Il devait entrer lui-même dans l'organisme malade pour "copier" en quelque sorte le membre sain. Il s'assit par terre et se colla tout contre le flanc chaud de l'antilope. Celle-ci, en retour, s'appuya contre lui, comprenant parfaitement ce qu'il tentait de faire. De ses longs doigts fins, il caressa la jambe blessée de haut en bas, comme pour en modeler une nouvelle, et il sentit que cela revenait. Cette sensation familière de restauration, de reconstruction de ce qui avait été défait, démonté... Il en soupira de satisfaction. Il avait retrouvé la voie de la guérison, il se souvenait comment faire. Cela lui était si facile, jadis... Il passait alors par toutes ses étapes sans y penser, en quelques secondes...
Il ne fit qu'un avec la douleur de la bête en lui murmurant des "ccchhh" lents et doux. La blessure se refermait et les chairs se reconstituaient sous ses doigts habiles. Tous les gestes les plus infimes lui revinrent en un instant et il en aurait pleuré de joie. Il ne supportait pas la souffrance de l'innocent.
Perdu dans sa transe, il serait bien resté ainsi pendant encore un bon moment, la joue pressée contre le ventre de la bête. Celle-ci, reconnaissante, lui fourragea gentiment les cheveux de ses lèvres mobiles, le ramenant au temps présent. Il se leva et plongea dans le regard noir et velouté de l'antilope. "Merci", crut-il entendre. Elle ne lui avait pas parlé bien sûr, mais il comprit que c'était son sentiment.
- "Merci à toi...", lui répondit-il, les yeux dans le vague.
L'animal s'éloigna alors en sautillant vers son troupeau qui attendait à quelques mètres. Elle ne boitait plus du tout. Joshua leva les yeux vers l'aqueduc inachevé et soupira :
- "On peut toujours reconstruire les choses tant qu'il reste quelqu'un pour y croire, n'est-ce pas ?"
Baden avait fini sa prière et se relevait avec lenteur.
- "A vos côtés, je pense que rien n'est impossible, Votre Grâce."
L'Emissaire de Phénix se pencha en avant et toussa fortement. Un froid mordant le saisit alors ; une partie de sa force vitale l'avait quitté pour passer dans un autre être, et jamais plus ne lui reviendrait.
Mais il savait que cela était juste. Il était le Phénix, il ferait ce qu'il devait faire.
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Bref l'histoire avec Spirou c'est que quelques jours plus tôt, quelqu'un a trouvé des caricatures archi racistes dans le dernier album. Genre vraiment, crades, les gens noirs dessinés comme des singes, comme ça, en l'an de grâce 2024.
Alors, avant de commencer, mettez-vous à ma place deux secondes. Il se trouve que je sais, de source sûre (le journal de spirou) qu'il y a un tome de Spirou qui doit sortir en Octobre, Mémoire du futur, la suite directe de l'album La mort de Spirou et qui fait des références à d'autres albums plus anciens, notamment l'album de 1998 Machine qui rêve. Dupuis est archi-hype, y a des interviews de l'auteur, je suis archi-hype, et puis je vois la sauce sur "le dernier album de Spirou" et je me dis oh nonnnnnnn y a des caricatures archi-racistes dans Mémoire du futur.
C'est logique, parce que, au moment où je vois la sauce, il est sorti depuis genre une semaine. Ça paraît même cohérent tendance bah, hommage à des albums anciens, ils ont voulu respecter un trait qui à l'époque faisait pas sourciller mais ne passe plus du tout maintenant - notez qu'il y a pas spécialement de caricatures racistes dans Machine qui rêve mais vous voyez l'idée, je passe de archi hype à archi deg, j'ai pas encore reçu ma dernière commande je me dis que je vais devoir renvoyer le Spirou direct, ça soûle.
Bref, la sauce prend pendant ptet 3 jours max avant que Dupuis sorte un communiqué dans lequel il annonce que, ayant entendu les récriminations du public, ils retirent l'album du circuit de distribution.
Sauf que bah. En fait c'est pas Mémoire du futur.
C'est un album de l'année dernière, septembre 2023, La gorgone bleue ; un album qui ne fait pas réellement partie de la série Spirou et Fantasio mais qui s'intègre à la série Spirou et Fantasio par..., un ensemble de BDs plus grand format dans lesquelles Dupuis laisse des auteurs divers faire mumuse avec l'univers de Spirou sous forme de spin-offs, et même si la moyenne qualité est plutôt haute (un peu parce qu'Emile Bravo fait remonter la note à lui tout seul avec les 5 tomes de L'espoir malgré tout mais quand même) bah y a à boire et à manger dedans hein, ça dépend qui écrit et qui dessine.
Et en fait j'ai jamais vu passer cette sortie là. A priori, au vu des réactions à la sauce qu'elle se prend, je suis pas la seule, mais bon moi je fais de la veille documentaire et j'avais quand même pas vu passer cette BD là. Et en l'occurrence, Yann et Dany, l'auteur et le dessinateur, sont quand même des gros noms qui ont bossé sur trop de trucs pour que je les cite, alors même si c'est juste un spin-off de Spirou c'est un peu bizarre que ça ait pas fait tant de bruit. Et puis, la rapidité avec laquelle Dupuis a réagi après coup, ça donne un peu l'impression qu'ils se rendaient un peu compte, je sais pas, genre, ils ont sorti le truc en scred en espérant que ça passe et puis un an plus tard quand enfin quelqu'un lit cette BD et réalise qu'elle craint, ils avaient le communiqué tout prêt à sortir pour dire que ok ils vont l'enlever.
Après, Rutile, la meuf de Colossale qui maintenant gère l'édition de webtoons chez Dargaud (est-ce qu'on parlera un jour des éditeurs qui se mettent aux plates formes en ligne, peut-être) disait après coup sur son Twitter que oui en vrai y a quasi pas de travail d'édition dans la BD maintenant et donc c'est entièrement possible que Dupuis ait juste laissé Dany et Yann en roue libre, surtout puisque c'est des gros noms, et sorti leur truc sans que personne vérifie ce qu'il y a dedans. Je vais la croire parce qu'elle s'y connaît sûrement mieux que moi sur le sujet. Quand même l'impression que quelqu'un a vu que ça craignait un peu et avait le doigt sur la gâchette au moment où quelqu'un d'autre s'en rendrait compte.
Mais du coup, voilà. Ça a lancé un peu de discussions autour des représentations racistes dans la BD et je sais pas si ça a vraiment secoué qui que ce soit, mais elle a le mérite d'être lancée. Je vous dirai si je vois des développements intéressants.
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N°1830 – Lundi 21 février 2022 Cette fameuse bulle illusoire.
Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit sur toi. Je le sais depuis très longtemps ce que tu es. De quoi est tu fais. Depuis toute petite, tu es avec moi. Tu es là, à mes cotés, et non pas sans raisons. Oui, la réalité a été bien souvent trop dure à affronter de front. Il a fallu que je trouve un moyen pour m'évader et pour que je puisse respirer un moment. Tu es venue à moi, sans même que je ne m'en rende compte. J'ai commencé par m'imaginer des petites situations, pour finir par m'imaginer des vies entières ou des instants futurs, que je pourrais vivre. J'ai essayé de me séparer de toi, il y a des années de ça, mais je n'ai réussi. La preuve, tu es toujours là. Pour le moment, ce n'est pas envisageable. Je ne peux pas t'effacer de ma vie, du jour au lendemain, un peu comme tout le reste. Comme si tu étais quelque chose de banale. Il y a des choses qui mettront plus de temps à se faire. Il y a des pensées qui s'en iront peu à peu et peut-être que tu partiras également. J'ai le temps de toute manière. Cela ne sera que bénéfique si je prends mon temps. Je ne sais pas réellement si je vois ma vie sans toi. Je ne sais pas si je m'y ferai à cela. Je sais que ce n'est pas forcément bon. J'ai conscience que tu es quelque chose qui sort de mon imagination. Que tu es comme un portail vers une autre dimension. J'ai conscience que le temps aussi, celui que je passe auprès de toi, peut s'avérer être un problème. Rappelle-toi, de l'époque où je passe ma vie à être isolée avec toi. Où je passais mes journées au lit, parce que c'était trop dur, pour moi, de m’opposer à la réalité. Je me rends compte de cela aujourd'hui. Tu as été, pendant très longtemps, un bouclier envers le monde extérieur. Tu m'as sauvé de bien des choses, tu sais. Ceci étant dit, tant que je garde un bon cap avec toi, je me dis qu'il ne devrait pas avoir trop de soucis. Puis, il y a des choses qui se font toutes seules. Je me dis tout ça, mais qu'est-ce que j'en sais finalement ? Peut-être que tu partiras, sans même crier gare, comme tu l'as quand tu es rentrée dans ma vie. Enfin, tu vois, je suis contente de ne plus porter certains poids sur moi. Je suis contente de ce qui se passe, en ce moment, dans ma vie. Je suis contente de ce que je peux renvoyer. Le fait d'évoluer dans certains domaines, également. Je me dis que même avec du positif, j'ai quand même besoin de venir te voir. C'est quand même fou. Je prends confiance en moi, peu à peu. Je m'aime comme je suis, peu à peu. Et tu es toujours là. Peut-être es-tu ancrée bien profond en moi bulle illusoire.
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6 septembre
n. a liké mon dernier post sur ig, est-ce que ça veut dire qu'elle est pas ultra remontée contre moi? je lui ai toujours pas répondu et ça me hante. je suis hantée par mon propre ghosting. dans le livre de léa rivière elle parle de doulas de déménagement pour rigoler mais c'est un truc qui devrait vraiment exister. j'ai commencé le livre sur l'argent de christophe hanna aussi j'ai passé l'après-midi à lire le sans plus pouvoir m'arrêter, c'est passionnant de voir comment tous ces artistes s'en sortent avec l'argent, ça me fait dédramatiser ma situation de pauvresse sans revenus qui vit chez sa mère, même si aucune des personnes interviewées jusqu'à maintenant ne vit chez ses parents, beaucoup reçoivent leur aide financière. beaucoup ont renoncé au travail alimentaire aussi et se contentent de presque rien. enfin c'est ce qu'ils disent, c'est un peu facile de romanticiser ça cf. constance debré.
hier j'ai envoyé mes poèmes-radio à r. et j'ai pas pu m'empêcher d'ajouter déso de te forcer à lire mes textes! et il m'a dit t'es sérieuse quand tu dis ça?? et je suis partie dans mes jérémiades nanana j'ai pas confiance en moi et j'ai peur de faire chier les gens etc c'est QUAND que je vais arrêter avec ça? il m'a dit qu'il adorait mes textes et que j'hésite jamais à lui en envoyer. JAMAIS. en majuscules. j'étais à un demi doigt de lui répondre JE T'AIME. hier soir il m'a envoyé un selfie avec une grosse peluche minnie trouvée dans un fourré et j'ai bu mon verre de limoncello cul sec pour m'en remettre. il l'a gardée pour sa fille. je suis hantée par le moment dans son message vocal du camping hollandais où on entend sa fille soupirer dans son sommeil et il dit ah voilà que ma fille ronfle aussi... à sa manière. dans une vidéo de son écran d'ordi on voit des petits polaroids d'eux deux en noir et blanc. quand il m'a dit qu'il faisait du camping avec elle j'ai pensé au souvenir fin comme un voile que j'ai d'être montée sur une colline derrière mon père en chantant une chanson en luxembourgeois à propos d'un sorcier lors d'un séjour en camping seule avec lui. mais il me reste juste cette impression fugace. je sais pas si quelqu'un a déjà théorisé le cas de l'orpheline de père qui tombe amoureuse d'un jeune père et qui est obsédée par sa relation avec sa fille? mais l'orpheline est laide et le jeune père ne sort qu'avec des bombasses.
c'est le deuxième matin que je marche jusqu'au cap d'agde et puis je reviens, il m'attire comme un aimant, j'adore regarder les gens sur la plage en chemin, c'est mieux que le musée. je vois des photos partout avec des compositions parfaites et des accords de couleurs parfaits tout est BEAU et bouleversant mais hier j'avais pas mon téléphone et aujourd'hui j'osais pas prendre de photos de peur de me faire rabrouer/d'être invasive. j'adore regarder les retraités sur la plage, avec leurs corps vieux et fripés et mous et bronzés, j'adore les regarder se la couler douce, lire des livres et des magazines et faire des sudokus et des mots croisés sur leurs petits fauteuils, dormir étalés sur leur serviette, offerts au soleil, les femmes seins nus et insouciantes. ils sont magnifiques. j'avais l'impression d'être john wilson en marchant au bord de l'eau avec ma casquette et mon grand tshirt blanc, en réalisatrice de plage mais qui fait le film dans sa tête.
8 septembre
ce matin quand j'ai allumé mon téléphone j'ai eu un rush d'adrénaline que je voulais pas du tout avoir en voyant les messages vocaux de r., comme si mon corps savait ce qu'il allait me dire. je crois que j'ai un reste de ptsd du mois de juin, à chaque fois que je lui dis un truc et qu'il me répond par plusieurs messages vocaux je m'attends à être terrassée au sol. ce matin sur le canapé j'ai senti la tristesse tomber sur moi comme un dôme qui me coupe du reste du monde, ou comme une chape de plomb, la cape rigide de playmobil qui se clipse au niveau du cou. je lui avais lancé comme ça qu'on commençait quand il voulait à travailler et il m'a répondu qu'il avait mille casseroles sur le feu et moi j'en ai zéro et il s'en excuse platement, il dit désolé d'avoir mille casseroles sur le feu et pas toi, puis il dit que c'est pas ce qu'il a voulu dire, et il l'a pas dit comme ça non plus, mais je l'ai senti bien fort. il a essayé de me rassurer en me disant qu'il voulait toujours le faire mais qu'il savait juste pas à quel moment, et puis il ajoute enfin je sais pas à quel point c'est vraiment rassurant d'entendre ça, comme s'il présupposait que j'étais accrochée à cette collab comme une moule à son rocher, ce qui n'est pas faux, mais il est pas censé le savoir, ni même le supposer, et encore moins le suggérer, me le rappeler, me le FROTTER sous le NEZ. en attendant ça me fait encore passer pour la plus needy de nous deux, celle auprès de qui il doit s'excuser de pas être dispo, celle qui a besoin de lui et qui se retrouve donc en position inférieure.
mais y a pas que ça qui m'a plombée ce matin sur le canapé, l'autre truc qui m'a fait sentir l'abattement jusque dans les muscles de mes jambes, ou peut être que c'était les os, je sais pas faire la différence, j'en parle dans mon poème, de mes os marrons glacés que je traîne en faisant un bruit de rouille, damn je suis une bonne poète, la prochaine fois qu'on me demande ce que je fais je dis poète, je suis poète, le livre de christophe hanna m'a donné assez confiance dans ma condition de poète, en plus la poésie ça englobe tout, c'est parfait. et donc justement, ce qui m'a rouillé les os ce matin aussi c'est quand il m'a raconté qu'il avait commencé une formation pour avoir le statut d'artiste, l'équivalent du statut d'intermittent en france mais pas tout à fait pareil, pour avoir droit au chômage entre les contrats, et je sais pas pourquoi ça m'a déprimée. enfin si je sais, c'est toujours la même histoire, je m'en sors pas avec la vie et quand je vois que les autres avancent, prennent les devants, apprennent, ça me déprime. ça me déprime que eux fassent et pas moi.
parfois j'aimerais vraiment être j. qui a sept ans de moins que moi mais elle peut inviter toute la famille à un apéro dînatoire dans sa nouvelle maison, dans son jardin recouvert de moquette-gazon et d'asphalte, chef d'oeuvre de décor surréaliste, avec des petits ficus qui dépassent et les gamelles du chien rangées contre le mur blanc, nu. j'ai pris un million de photos mais j'avais peur d'être méprisante. j'espère qu'elle me déteste pas secrètement. personne a bitché sur la copine de s., j'étais un peu déçue. je me disais aussi, en parlant de couple, peut être que r. m'a sauvé la vie finalement en reléguant notre relation au stade de l'amitié, parce qu'il m'a encore parlé de son ex pendant trois heures, la mère de sa fille, pas la bombasse, mais peut être que la mère de sa fille aussi est une bombasse et que ça l'a aveuglé au fait que c'était une chieuse, d'après ce qu'il raconte en tout cas. et donc tout ça me fait penser que peut être que les relations avec lui sont compliquées et archi chiantes et qu'en restant son amie d'eau fraîche j'échappe à tout un tas de complications inutiles et de souffrance. même si j'ai déjà souffert pour une vie entière cet été.
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Deux petits textes : Jihane et Khalid + un vieux truc retrouvé mais qui va bien avec le précédent billet
Bon, ça fait un moment que je disais que j'allais le sortir celui-là mais, le voilà "enfin" on va dire : un petit OS où on voie l'enfance de Claude (alors Khalid) à Almyra ainsi que sa soeur ainée - et première héritière du trône de shah - Jihane (ainsi qu'un autre personnage qui s'est rajouté à la dernière minute). Dans mon fanon, c'est la seule ou une des seules personnes de sa famille en-dehors d'Oswald avec qui Claude a une bonne relation, la décrivant souvent comme "la seule personne saine d'esprit dans une maison de fous" quand il sera adulte alors, j'avais envie de vous la présenter un peu.
Par contre, fans de Tiana qui la voie comme une girlboss badass et une bonne mère pour Claude, je vous conseille de passer votre chemin. Je ne la considère pas très bien (tout comme son cher et tendre qui ne s'appelle pas Sélim [comme Sélim II le Blond ou l'Ivrogne] et qui n'a pas accédé au trône comme l'empereur romain Claude pour rien) alors, cette version du personnage sera conforme à ces descriptions dans les supports de Claude : une femme qui rit en voyant son fils être attaché à la selle de son père, et qui doit courir derrière un cheval quand il est puni (petit rappel, un cheval au trot, c'est 14 km/h en moyenne, au galop, c'est 21 km/h en moyenne, jusqu'à plus de 60km/h pour les plus rapides et Alexandre le Grand a tué Bétis, chef de la ville de Gaza, en accrochant une corde à ses talons et en le faisant trainer derrière un char jusqu'à mort s'en suive).
De plus, il y a également de la maltraitance d'enfant et une situation où Claude a l'impression d'être mis à nu devant tout le monde car, Tiana a arraché son turban, les cheveux étant associé à une certaine pudeur qu'il faut couvrir quand on sort de la petite enfance dans cette partie d'Almyra.
Et pour le deuxième texte, je l'ai retrouvé parmi d'autres petits écrits de mes brouillons, "vraiment petits trucs écrits comme ça", qui sont des textes courts et que je ne finis pratiquement jamais. Etant donné que cela collait avec mes derniers billets, c'était l'occasion de le sortir de son trou sans en faire un billet entier vu qu'il est assez vieux. Ce texte était pratiquement fini (il manquait littéralement les 4 dernières phrases et la relecture) et il doit avoir un an, un an et demi alors, il ne doit pas être très à jour avec mon lore actuel alors, ne vous étonnez pas si des choses ne colle plus.
Il s'agit d'une histoire centrée sur la famille Gautier, où Miklan pense avoir réussi à se débarrasser de Sylvain. D'ailleurs, un des personnages de ce texte est Adeline, une précédente version de "maman Gautier" étant donné qu'il y a eu trois étapes avant d'arriver à Fregn. Elle est beaucoup plus semblable aux autres mères Gautier du fandom dans le sens où elle est très soumise et effacée, notamment face à Isidore, avant que son personnage n'évolue vers Fregn qui est - à mon avis - bien plus intéressant étant donné qu'elle est bien plus proactive et avec beaucoup de compétences.
Enfin bon, maintenant que tout est clair, bonne lecture et suite sous la coupe !
1 : Enfance de Claude
Khalid se glissa dans l’écurie des wyvern, attendant que le palefrenier s’en aille pour se glisser un peu plus loin. Les grandes bêtes couvertes d’écailles passèrent leur tête au-dessus de la clôture de leur stalle, regardant distraitement l’origine des petits pas les dérangeant pendant leur sieste, leurs yeux sombres le suivant dans sa course vers le fond de l’écurie.
« Bonjour Bavqar, bonjour Halqe… les salua-t-il tous à mi-voix, ne devant pas se faire remarquer, même s’il prit un peu de temps pour saluer les chefs de la horde, deux immenses wyverns brunes avec des zébrures sur les écailles, couvertes de cicatrices après avoir survécu à bien des batailles. Nader lui avait toujours dit de bien la respecter et c’était les montures de ses parents après tout. « Bonjour Nyrv, bonjour Brutal… ne dites pas à Père et à Mère que je suis venu, d’accord ? Il me gronderait… »
Les deux bêtes massives le fixèrent une seconde avant de retourner dormir, sans doute bien plus intéressante que lui. Khalid poussa un soupir de soulagement avant de repartir en courant, ne devant pas se faire prendre. Normalement, il devrait être à l’entrainement à la lance mais, il n’aimait pas du tout cette arme alors, il avait échappé à son instructeur pour venir ici. Sa mère lui avait également interdit d’aller aux écuries, elle disait qu’il était de trop haute naissance pour mettre les pieds dans le foin et le sable. Il se ferait gronder mais, si c’était par Nader ou les autres janissaires, ça irait. Si c’était son père ou pire sa mère par contre… le jeune garçon essaya de ne pas y penser, ses pieds et ses mains s’en souvenant encore que trop bien, se concentrant plutôt sur la recherche de la stalle d’Arezu.
Après quelques minutes de recherches, il finit par la retrouver, enroulée sur elle-même tout au fond de l’écurie, toute seule dans la paille et du sable, devenant un gros pois blanc au milieu d’un océan de jaune. Défaisant sans problème le nœud sur la porte, Khalid entra, l’appelant doucement en priant Ahura Mazda pour ne pas se faire remarquer.
« Eh… ! Arezu ! Pssst ! Viens ! »
La petite bête releva la tête, avant de foncer vers lui en le reconnaissant, le poussant dans le sable alors qu’elle le couvrait de coup de langue, le faisant rire, même s’il essaya de ne pas faire trop de bruit.
« Oui, moi aussi, je suis content de te voir, sourit-il en lui faisant un câlin, sortant un gros fruit rouge de son cafetan. Je t’ai apporté des grenades, on va pouvoir les manger ensemble ! »
Arezu poussa un grognement joyeux, cassant sans problème la peau épaisse pour dévorer les grains acides à l’intérieur, tout comme Khalid avec la sienne, heureux de la partager avec son ami. La mère d’Arezu l’avait rejeté et les autres petites wyverns s’amusaient à la mordre car, elle était toute blanche avec des ailes veinées de rouge au lieu de brune comme sa mère alors, elle était toujours toute seule, comme lui à cause de sa peau plus claire et de ses yeux verts étrangers, surtout que sa mère ne l’aidait jamais, ça créait des liens…
Quand ils eurent fini de goutter, Khalid et Arezu s’amusèrent ensemble, d’abord en silence puis, plus il riait avec la petite wyvern, oubliant complètement sa prudence alors qu’il sautait partout dans la paille, n’entendant pas les pas s’approcher de plus en plus de lui, préférant s’amuser à qui tirera le plus fort sur la corde avec son ami à écailles.
« Eh ! Qu’est-ce que tu fais là gamin ?!
Khalid releva la tête d’un coup, voyant un palefrenier le foudroyer du regard depuis la porte de la stalle. Son corps bougeant tout seul, Khalid fonça sans réfléchir se cacher dans un tas de foin avec Arezu mais, c’était peine perdu, l’homme le tira bien vite de sa cachette en criant, bien malgré les morsures d’Arezu mais, c’était peine perdue, elle n’avait pas encore de dent et l’homme semblait habitué à dompter des wyverns bien plus grosse. Il hurla sur Khalid, furieux avant de réaliser.
– Qu’est-ce que tu fiches là ? Voleur hein ? T’essayais de voler une des wyverns de notre vénéré shah ?! Je vais t’apprendre sale gosse… mais attend, bien habillé comme ça… t’es pas un enfant des janissaires toi ? Mais qu’est-ce qu’un enfant du shah vient faire dans… aïe !
Profitant de son étonnement et d’une morsure plus forte que les autres d’Arezu dans sa cuisse, Khalid échappa à son étreinte et se mit à courir à toute vitesse en direction de la caserne des janissaires, évitant le plus possible de se faire attraper par qui que ce soit. Sale comme il était, on le prendrait sans doute pour un voleur alors, il fallait qu’il trouve Nader avant qu’un garde plus bas que lui ne lui mette la main dessus ! Il se ferait gronder, et Nader le punirait surement en lui rajoutant des corvées à la caserne mais, ce serait toujours moins pires que si c’était sa mère ou son père qui lui tombait dessus ! Il n’avait pas envie de courir à nouveau derrière un cheval au galop ! Il avait fini trainé dans la boue sous les rires de sa mère et de ses demi-frères et sœurs, et il avait eu de la chance de finir avec juste une épaule déboitée et une cheville foulée ! Non ! Il ne voulait pas que ça recommence !
Paniquant en entendant la voix de sa mère au loin, Khalid se retourna une seconde pour voir si le palefrenier le poursuivait toujours et où elle était, quand il rentra dans quelqu’un, la violence du choc le faisant tomber par terre.
« Aïe ! D… Désolé, j’ai pas fait exprès !
Il releva le nez et vit une très belle femme qu’il reconnut comme sa demi-sœur Jihane, constatant les dégâts sur son « sari », la robe traditionnelle du pays de sa mère, recouvert du sable et de la boue de l’écurie d’Arezu là où Khalid était rentré, tachant le jaune éclatant tranchant avec sa peau brune très sombre et les quelques cheveux noirs dépassant de son voile avec du brun sale. Bon, au moins, c’était la meilleure personne sur qui tomber avec Nader mais, il devait quand même dégager en vitesse avant que sa mère n’arrive ! Il entendait sa voix s’approcher de plus en plus !
– Khalid… commença Jihane, posant ses yeux noirs comme la nuit sur lui. Mais qu’est-ce… qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi tu…
– Je… je suis désolé… mais s’il te plait, je dois vraiment filé avant que…
– Khalid !
Le jeune garçon paniqua encore plus en entendant la voix furieuse de sa mère l’appeler, tentant de s’enfuir mais, il fut bloqué par le garde de sa grande sœur, l’empêchant de partir alors que Tiana arrivait, folle de rage. Avant que Jihane n’ait pu dire quoi que ce soit, elle lui attrapera le poignet, le serrant à l’en broyer, le tirant sur ses jambes alors qu’elle lui hurlait dessus.
– Khalid ! Qu’est-ce que tu as fait pour finir dans cet état ?! Tes vêtements sont fichus ! Tu es sale comme un paysan ! Et j’ai aussi appris que tu avais sauté ton cours de lance ! Tu es allé te rouler dans la boue à la place d’étudier ?! C’est ça Khalid ?!
– N… non… ! J’ai rien fait ! Je le jure devant Ahura Mazda ! J’ai rien fait de mal !
– Non seulement tu es sale, mais en plus, tu mens ! Devant un dieu avec ça !
Avant qu’il n’ait pu reculer pour l’éviter, Tiana le gifla, lui lacérant la joue avec ses ongles, avant de lui arracher son turban, exposant sa tête devant tout le monde. Non ! Il ne voulait pas qu’on voie ses cheveux ! Il ne voulait pas être tête nue devant tout le monde ! Mais il n’eut pas le temps de penser à sa honte d’être vu ainsi en public, que sa mère lui attrapait son oreille pour la tirer, lui hurlant encore plus dessus, furieuse.
– Tout ton habit est ruiné ! Un habit presque neuf ! Et tu sautes les entrainements et tu me mens avec ça ! Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu te rends compte de ce que tu fais ?! N’ose même pas croire que ton père ne va pas être au courant !
– Aïe ! ça fait mal ! S’il vous plait mère ! Lâchez-moi ! J’ai pas fait exprès ! Je… je voulais juste jouer avec Arezu ! Finit-il par avouer en espérant que ça ferait arrêter sa mère.
Khalid sut qu’il avait commis une énorme erreur en la voyant se figer, avant d’exploser encore plus fort, ses yeux semblant sortir de ses orbites, rouge de colère.
– Tu es allé jouer avec les wyverns ?! Je t’avais interdit de t’en approcher ! Je vais t’apprendre à te rouler dans la crasse comme… !
– Tiana, arrêtez immédiatement. Lâchez Khalid. Je vais le corriger moi-même.
Jihane s’était mise entre eux, passant son bras entre Khalid et sa mère. Tiana se figea, perçant sa belle-fille du regard alors qu’elle lui ordonnait.
– Ne t’en mêle pas Jihane. Tu n’as pas à me faire la leçon sur la manière d’éduquer mon fils ou à me donner d’ordre.
– Ce n’est pas mon intention. Simplement, c’est moi qui aie été lésée. C’est mon sari qui a été sali, il est donc normal que je m’occupe de corriger celui qui m’a fait du tort. De plus, vous n’avez pas à l’exposer tête nue en place publique. C’est indécent et choquant pour toutes les personnes dans ce jardin.
– Tu es choqué par une tête nue ? Ne te fiche pas de moi ! Ce n’est que des cheveux ! Et tu n’as pas à me donner des ordres ! Je suis ta belle-mère !
– Je sais que c’est surement difficile pour une étrangère telle que vous de comprendre mais, il est regrettable qu’après douze ans à vivre dans notre pays, vous ne compreniez toujours pas nos codes. Vous êtes dans la même situation que ma propre mère, vous auriez dû également vous adapter et comprendre que nous avons une notion de la décence différente de celle de votre pays d’origine. De plus, même si vous êtes un autre bijou pendu au cou de mon père, notre vénéré shah, comme toutes ses autres concubines, je reste la fille ainée du shah Sélim le deuxième et de Pari à présent Delaram, le cœur calme, sœur du raja de Pratihara Anil, héritière légitime du trône d’Almyra, » Jihane releva la tête, toisant Tiana de haut, nullement impressionnée par elle. « En cette qualité, je vous ordonne de lâcher votre fils pour me laisser le corriger par moi-même.
Il eut un long instant de silence entre elles, juste rompu par les halètements de douleur de Khalid, jusqu’à ce que sa mère le libère enfin de son emprise, lui laissant enfin reprendre pied alors qu’elle s’éloignait, finissant par accepter de se soumettre à Jihane. Cette dernière la jugea du regard avant de reprendre la parole, ordonnant cette fois à son petit frère.
– Khalid. Recouvre-toi et suit moi. »
Le petit garçon obéit immédiatement, enroulant aussi vite qu’il put son turban sur la tête pour se couvrir à nouveau, retrouvant sa décence avec soulagement avant de suivre sa grande sœur jusqu’à ses appartements. Jihane n’était pas très grande, ni très assidue à l’entrainement mais, elle marchait vite, à une cadence quasi militaire. Elle gardait toujours son dos très droit, lui donnant un maintien parfait. Il avait entendu une fois une autre enfant des janissaires raconter que leur sœur ainée pourrait se balader avec vase sur la tête toute la journée, qu’il ne tomberait jamais tellement elle restait droite et digne en toutes circonstances. Ça la rendait vraiment impressionnante malgré sa silhouette très fine et menue… elle était déjà si belle… leur père la désignait comme « le plus beau bijou de sa couronne » et vantait tout le temps sa beauté devant tous les ambassadeurs…
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent dans les appartements de l’héritière, immense par rapport à celui de Khalid qui n’avait qu’une chambre à la caserne étant donné qu’il ne vivait pas avec sa mère. Là, c’était pratiquement une maison entière dans le palais, avec une grande pièce à vivre gorgée de soleil et avec tout ce qu’il fallait. À l’odeur, le jeune garçon parierait même qu’elle avait sa propre cuisine personnelle pas loin.
Dès qu’elle fut à l’intérieur, Jihane se retourna pour la première fois vers eux, donnant ses ordres avec calme, mais aussi fermeté. Contrairement à Tiana, d’autres concubines ou leurs autres frères et sœurs, elle n’élevait jamais la voix mais, elle arrivait quand même à obtenir tout ce qu’elle voulait juste en parlant… c’était assez impressionnant à voir…
« Farnaz, allez chercher des habits propres pour Khalid, puis prévenez Nader que je m’occupe de lui. Informez-le aussi de la dernière colère de Tiana. Jabiz, apportez-moi la boite des premiers secours ainsi que de quoi se laver les mains et le visage. Assieds-toi Khalid, je vais m’occuper de toi.
– Mais je vais tâcher tes coussins… marmonna Khalid en frottant sa joue blessée, se souvenant des colères de Tiana quand il salissait quelque chose.
– Ce n’est pas grave, lui assura sa sœur. Le tissu, ça se lave. Ta plaie à la joue par contre risque de s’infecter à cause de la saleté si on ne s’en occupe pas rapidement, surtout si tu la frottes. Vous nous apporterez aussi de quoi manger Jabiz, », ajouta-t-elle alors que la servante revenait avec une grande boite assez simple, débordant de petits flacons, de pots et de bandes. « Tu as faim Khalid ? Une course pareille a dû t’ouvrir l’appétit…
Khalid lui jeta un regard méfiant, sachant que même si Jihane était de loin sa sœur la plus gentille, il fallait toujours se méfier quand on lui offrait de la nourriture… deux fils de concubines importantes étaient déjà morts après avoir accepté l’invitation d’un troisième, avant que ce dernier ne soit également retrouvé mort, chute dans les escaliers… il ne devrait même pas accepter de toucher un onguent venant de quelqu’un de sa fratrie ou d’une autre concubine…
Cependant, comme si elle lisait dans ses pensées, sa grande sœur lui assura.
– Le repas ne sera pas empoisonné, les potions aussi, ni les bandages. Je n’ai aucun intérêt à ta mort, je n’ai pas envie d’avoir le sang d’un de mes demi-frères sur les mains inutilement, et ta mort ne m’arrangerait pas non plus. Maintenant, assieds-toi, il faut qu’on regarde ta joue.
La fatigue lui faisant baisser sa garde, le jeune garçon accepta, s’installant sur le divan, observant tout autour de lui. Un autel décoré d’une statue d’un homme avec une tête d’éléphant était dans l’angle de la pièce, les bâtonnets d’encens le décorant embaumant encore la pièce de leur parfum, même si Khalid reconnaissait aussi des éléments almyrois dans sa conception. Tout dans cette pièce ressemblait à un mélange entre les deux cultures de Jihane, les murs reflétant celle de leur père, et une grande partie de la décoration celle de sa mère… mais ce qui l’intéressait le plus, c’était sa bibliothèque, recouvrant un pan entier du mur, tellement grande que Jihane devait utiliser une petite échelle pour accéder aux étagères les plus hautes, débordant de livres et de rouleaux. Il rêverait de pouvoir lire au moins une toute petite partie tout ça…
– Au nom des dieux, Tiana ne t’a vraiment pas raté…
Jihane s’assit à ses côtés, observant les griffures sur sa joue et les marques sur son poignet, laissé par les ongles de sa mère. Après avoir demandé l’autorisation d’un regard, elle lui prit doucement le visage pour le tourner, exposant sa joue blessée avant de se mettre à le débarbouiller, retirant la saleté avec un linge doux, puis elle nettoya la plaie avec un tissu imbibé de potion, le piquant un peu mais, il ne put s’empêcher de se détendre grâce à ses soins, apaisé par l’attention que lui portait Jihane, ses gestes doux… c’était rare qu’on s’occupe de lui comme ça…
– Et voilà, mieux… souffla-t-elle après avoir fini de s’occuper de ses plaies et lui avoir nettoyé son visage et ses mains. Comment va ton oreille ? Elle te fait mal ? Tiana n’y est pas allée de main morte…
– Un peu…
– Umh… on ferait mieux de vérifier si elle ne t’a pas déchiré quelque chose… enfin, même si on est de la même famille, tu préféreras sans doute que ce soit Nader qui s’en occupe, je comprendrais que tu ne veuilles pas relever ton turban devant moi… surtout après ce qui vient de se passer…
Khalid hésita un peu, n’ayant pas très envie de se montrer encore plus quasi nu à qui que ce soit. Cependant, malgré tout, il hocha la tête, imposant seulement pour condition.
– … Non… non, c’est bon, toi, tu peux… il est mal fait de toute façon… mais tu ne le relèves pas trop… vu que… tu sais…
– Je comprends, je ferais attention.
Prudemment, elle releva un peu le tissu serré, marmonnant quelque chose dans la langue de sa mère avant de prendre un nouveau tissu propre.
– Elle t’a aussi blessé là… ses ongles sont un vrai fléau… ne bouge pas.
Elle nettoya la plaie avant de la recouvrir d’un pansement, alors que Farnaz revenait avec des habits tout propres, s’inclinant devant sa maitresse alors qu’elle lui donnait.
– Cette fois, cela devrait être bon… merci Farnaz. Va te changer dans la pièce d’à côté, tu ne seras pas dérangé comme ça. Il ne devrait y avoir personne à cette heure-ci.
Khalid prit tout de suite les habits propres et alla se changer dans la chambre que lui avait indiqué Jihane. C’était étrange… la chambre ressemblait à celle d’un enfant de shah mais, il y avait plusieurs lits, séparés par des rideaux pour donner un peu d’intimité à leurs potentiels occupants… et ce n’était surement pas celle de Jihane ou de ses suivantes, étant donné qu’il y avait un foyer pour Ahura Mazda, des tapis de prières orientés vers la ville sacrée du prophète du Seigneur des Levants et des Couchants, et même un petit autel pour les adorateurs de la secte de Seiros, mais pas de statuettes des dieux de l’Est… il y avait même tout ce qu’il fallait pour vivre ensemble… ça ressemblait à la salle commune de la caserne…
Khalid enfila en vitesse son habit neuf avant de rattacher son turban, le serrant assez solidement pour que personne ne puisse l’arracher, puis retourna dans la pièce principale de la maison où se trouvait Jihane avec un nouveau sari propre, un grand plateau recouvert de collation devant elle, remerciant d’un signe de tête Jabiz et Farnaz qui se retirèrent toutes les deux. Elle se tourna ensuite vers lui, lui demandant :
« Tu te sens mieux ?
– Oui, merci Jihane… mais dit, c’est quoi cette pièce ? On ne dirait pas ta chambre, ni celles de tes domestiques… il y a l’air d’avoir beaucoup de gens qui y vivent mais, il n’y a pas d’autel comme celui avec l’homme-éléphant, alors que beaucoup de tes servantes viennent du pays de ta mère…
– En effet, ce n’est pas ma chambre ou celle de mes préposées, c’est celle des invités. Beaucoup d’enfants des janissaires, de concubines de bas rang ou d’aventure d’un soir avec une servante viennent vivre avec moi. Ils savent qu’ils ne seront pas menacés par qui que ce soit ici. Comme je te l’ai dit, je n’ai aucun intérêt à tuer mes demi-frères et sœurs, encore moins ceux d’un rang inférieur au mien ou avec des mères qui ne sont guère ambitieuses. Je leur ouvre donc ma porte et les laisse vivre ici.
– Tu fais ça comme ça ? Sans rien demander en retour ? » La questionna-t-il sans vraiment y croire. Même si Jihane était très gentille et bonne avec ses cadets, même elle ne pouvait pas être aussi généreuse… pas ici en tout cas…
« Assez peu de choses, seulement qu’en échange, ils ne tentent pas de s’en prendre à moi et d’être compréhensif si je leur demande une faveur. Il est parfois plus utile et efficace de ne rien demander en échange d’un service rendu et d’agir sans arrière-pensée immédiate. Bien traiter les autres en continue est bien plus utile sur le long terme et surtout, bien plus sain pour le corps et l’esprit, » lui expliqua-t-elle calmement, « même si c’est surement difficile à comprendre quand on a vécu toute sa vie dans le harem où tout se monnaie immédiatement et avec une mère comme la tienne qui demande toujours des comptes sur le champ. Enfin, tu comprendras surement quand tu seras plus grand et que tu auras rencontré des gens en qui tu pourras avoir une pleine confiance… enfin, je te félicite pour avoir compris tout de suite que ce n’était pas la chambre de mes servantes en te basant sur ce qui s’y trouvait, tu es très observateur… même si Ganesh, le Meilleur des Guides, n’est pas le seul dieu que le pays de ma mère adore, c’est celui que je préfère et dont je voudrais suivre l’exemple, nota-t-elle en désignant respectueusement l’autel dans le coin de la pièce.
– Ganesh ? Le dieu à tête d’éléphant ? Pourquoi c’est celui que tu préfères Jihane s’il y en a plusieurs ? Lui demanda-t-il, se demandant pourquoi ce dieu était aussi spécial pour elle.
– Ces fonctions sont multiples mais, il est avant tout le dieu de sagesse, de l’intelligence, de l’éducation, du succès et de la prudence. C’est également le protecteur de ceux qui travaillent pour approfondir leur savoir. En tant qu’héritière au trône et en tant que personne, j’espère pouvoir agir avec autant de sagesse que lui en est capable et de rester prudente vis-à-vis des personnes dépendant de moi, souffla-t-elle, le regard sérieux et solennel, avant de dire d’un ton légèrement plus léger, même si elle gardait toujours la dignité qui la caractérisait. Et aussi parce que j’aime beaucoup apprendre de nouvelles choses alors, il est le dieu qui veille sur mon apprentissage et celui de tous les écoliers et étudiants.
– Un dieu de l’intelligence… mais pourquoi il a une tête d’éléphant ? Et ta statue est cassée ? Il lui manque une défense ! Et pourquoi il est assis sur un rat sur ton autel ? Et si c’est un dieu qui n’est pas associé à la guerre, pourquoi il tient une hache, un nœud de pendu et une grosse aiguille ? Et pourquoi il tient un bol remplit ? Et c’est quoi la guirlande tout autour de son cou ? Et il a plein de fonction ! Mais s’il en a autant, ils font quoi les autres dieux ? Ils ont autant de fonction que lui ? Et…
– Du calme Khalid, une question à la fois ! Ria de bon cœur Jihane devant l’avalanche de curiosité du petit garçon. Je vais tout expliquer si tu veux. En plus, mieux vaut que tu restes ici le temps que Tiana se calme et que Nader vienne te chercher. J’ai une version des védas traduite en farsi, tu devrais pouvoir mieux suivre si je te l’explique avec… songea-t-elle en se relevant, lui tournant le dos alors qu’elle cherchait dans sa bibliothèque. Une seconde… il doit être quelque part par-là…
Khalid ne put s’empêcher de penser qu’elle n’était pas très prudente de lui tourner le dos ainsi… lui, il évitait toujours de tourner le dos à qui que ce soit à part Nader, même avec sa mère… mais cette pensée s’échappa de son esprit, éjecté par sa curiosité quand sa grande sœur tira un livre de sa bibliothèque et l’invita à côté d’elle pour le lire ensemble. Trop curieux, le petit garçon accepta, écoutant Jihane lui raconter l’histoire de Ganesh, le fils que Parvati avait conçu seule quand son mari Shiva était parti méditer sur une très haute montagne, lui tenant compagnie et surveillant la maison de sa mère, jusqu’à ce que Shiva revienne et ne le décapite de rage car, il lui avait interdit d’entrée pendant que sa mère se baignait, ignorant son identité, projetant sa tête tellement loin qu’on ne put la retrouver. Pour consoler son épouse et se faire pardonner, le dieu à la peau bleu aurait remplacé sa tête par celle du premier enfant qui passait et que sa mère ne surveillait pas, qui fut un éléphanteau dont la mère dormait en lui tournant le dos. Par cet acte, Shiva acceptait Ganesh comme son propre fils, acceptant de réparer sa faute et de s’occuper de lui comme s’ils partageaient le même sang en devenant un père aimant. Cela pouvait également symboliser le fait que Ganesh se débarrassait de son propre égo afin de s’élever spirituellement mais, Khalid préférait la version où c’était Shiva qui acceptait de réparer ses erreurs en s’occupant de Ganesh… c’était une historie qui lui faisait du bien…
Sans s’en rendre compte, l’après-midi entière passa à une vitesse folle, Khalid écoutant sa sœur lui raconter les histoires du pays de sa mère tout en grignotant des en-cas salé et épicé, posant des milliers de questions auxquelles Jihane répondait patiemment. Le petit garçon était en train de lutter pour rester éveiller, pratiquement plus pour entendre la suite que par méfiance, quand on frappa à la porte. Farnaz alla ouvrir et vit Nader, saluant respectueusement Jihane en s’inclinant devant elle :
« Votre Altesse Jihane, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette interruption impromptue. Je suis venu chercher votre petit frère, le prince Khalid, afin de le ramener à ses quartiers. Il est l’heure pour lui de regagner sa chambre afin de respecter le couvre-feu.
– Je comprends Nader, c’est vrai qu’il commence à se faire tard. Il est temps de conclure…
– Mais on était au milieu de l’histoire ! Protesta-t-il, ne voulant plus partir même s’il fatiguait. Et t’as pas fini de m’expliquer cette histoire de réincarnation ! Comment un esprit peut sauter d’un corps à un autre ? ça marche comment ? Je veux en savoir plus !
– Et bien, tu pourras revenir un autre jour pour que je te raconte la suite, qu’en dis-tu ? Comme ça, tu auras bien le temps de digérer tout ce que tu as entendu aujourd’hui, et tu pourras mieux comprendre ce qu’on verra la prochaine fois. Ma porte est toujours ouverte, et Tiana ne pourra pas venir te tirer d’ici par la force, tu seras tranquille comme ça, lui proposa-t-elle d’une voix douce, semblant plus détendue qu’au début de l’après-midi elle aussi.
– D’accord ! Répondit Khalid sans vraiment réfléchir, voulant juste continuer à en apprendre plus et pouvoir dévorer la bibliothèque de sa sœur. Je peux venir demain matin ? Ah non, c’est l’entrainement de tir à l’arc et ça, c’est bien… ou la prochaine fois que c’est le cours de lance ?
– Je ne pense pas que Dame Tiana votre mère accepterait de vous voir sauter l’entrainement prince Khalid… souffla prudemment Nader en posant sa main sur son épaule. Je comprends que tout ceci vous intéresse énormément mais, votre mère tient à ce que vous excelliez dans la pratique des armes…
– Hum… cependant, il serait bienvenu qu’un fils de shah et petit-fils de grand-duc sache aussi bien manier les armes de l’esprit que celles de fer, fit remarquer Jihane, pensive, ses yeux ténébreux posés sur son petit frère. De plus, si j’ai bien compris, Tiana vous fait complètement négliger sa formation intellectuelle, même si ce n’est guère étonnant de sa part, cette femme ne réfléchit qu’avec ces poings… ils se sont bien trouvés avec notre père… enfin, c’est ainsi. Je pense que sauter quelques entrainements ne lui fera pas de mal si cela lui permet de s’instruire un peu plus.
– Vraiment ?! Tu penses que je pourrais faire ça ? Mais… mais tu voudrais quoi en échange Jihane ? ça ne t’apporterait rien… lui fit-il remarquer, essayant de rester méfiant, l’offre semblant bien trop belle pour être vraie, même s’il voudrait croire que Jihane était sincère.
– Bien sûr, tu es fils de shah, il ne faut pas que tu négliges ta formation intellectuelle, elle te sera d’autant voir plus utile que celle par les armes. Et toujours avec ça… hum… alors, la prochaine fois que tu vas jouer avec les wyverns, demande l’autorisation à Nader ou à notre père. Cela évitera que tu salisses de nouveau mon sari parce que tu t’es fait prendre et que tu t’enfuis comme un voleur. Ainsi, mes domestiques ne devront pas enlever du sable maculé de crottin de wyvern de la soie. Cela te semble un échange de bon procédé correcte ?
– Tu dis ça sur l’entrainement parce que t’aimes pas ça aussi, arriva à la taquiner un peu Khalid. Et d’accord, ça me semble bien alors… et pardon pour ton sari… je n’ai pas fait exprès…
– Je sais, ne t’en fais pas. C’est surtout que ça t’évitera de t’attirer les foudres de Tiana. Le tissu se lave en quelques heures, les plaies se referment bien plus lentement. Je ne veux plus la voir t’exposer la tête nue devant tout le monde, personne ne mérite de subir une telle humiliation pour une simple bêtise d’enfant.
– D’accord… merci Jihane, parvient-il à sourire, rassuré par les mots de sa sœur, ne voulant que plus personne ne le voie sans son turban ainsi.
– Soyez-en remercier, Dame Jihane, ajouta Nader après une révérence profonde.
– C’est normal… ah ! Par contre, j’y pense, j’aurais encore quelques mots à vous dire Nader, pourrais-je m’entretenir avec vous quelques minutes ? Farnaz peut raccompagner Khalid jusqu’à la caserne.
Il eut un instant de silence avant que le général ne s’incline à nouveau, sachant qu’il ne pouvait rien refuser à Jihane quand elle lui demandait quelque chose, même ainsi.
– Bien Ma Dame. Farnaz, je vous confie le prince Khalid. Il sait ce qu’il doit faire en rentrant. Et n’oublie pas…
– Mes ablutions et remerciez Ahura Mazda pour cette nouvelle journée, je sais. T’en fais pas Nader, je m’en souviens ! Lui assura-t-il, avant de lui faire un câlin rapide puis de partir. À tout à l’heure à la caserne ! Et à une prochaine fois Jihane.
– À la prochaine Khalid, reviens vite, et je te tiendrais informer de cet entretien avec notre père, » lui jura sa sœur.
Farnaz emmena le jeune garçon avec elle, posant sa main sur son épaule avec douceur en le menant vers la caserne. Jabiz referma la porte derrière eux, puis servi un verre de thé au général avant de disposer sur ordre de sa maitresse. Cette dernière but une traite de son propre verre, laissant à son invité le temps de boire comme le voulait la politesse avant de demander, sérieuse et impénétrable, sachant à l’attitude de son petit frère avec lui que c’était le mieux placé pour lui répondre. Bien plus que Tiana ou leur père en tout cas.
« Est-ce que Khalid étudie beaucoup en-dehors des armes ?
– Il suit les cours élémentaires avec les autres enfants de la garde de son âge. Il apprend à bien lire les textes administratifs ou religieux, à écrire correctement, les rudiments des langues principales de l’Empire ainsi qu’un peu de fodlan étant donné que sa mère en vient, avec évidemment une formation en mathématique. Cependant, sa formation est principalement militaire sur demande de sa mère Tiana, ce à quoi votre père a donné sa bénédiction. Il est très bas dans l’ordre de succession et vous restez son héritière principale, il a dû penser qu’une formation intellectuelle plus poussée serait inutile, surtout qu’il n’est pas très assidu en cours, et cela ne se passe pas forcément très bien avec ses autres demi-frères et sœurs pour des raisons… des raisons que vous pouvez sans doute aisément comprendre… souffla tristement Nader, visiblement affecté par tout ceci. Il les saute assez souvent pour aller jouer avec les wyverns.
– Oui, j’imagine qu’il doit s’ennuyer mortellement, cela n’aide pas à rester concentrer, il comprend extrêmement vite. Il n’a surement jamais entendu parler des principes des croyances de Pratihara mais, il a très vite saisi plusieurs concepts pourtant assez éloignés du culte d’Ahura Mazda, et il est arrivé à identifier quel signe correspondait à quel son seulement en m’écoutant et en regardant les mots que je désignais. Il doit être très bon en langue. Et oui, je voie très bien de quelles difficultés vous voulez parler… il est difficile d’être de deux mondes si différents, surtout vu les relations avec Fodlan. J’imagine sans peine toute les insultes qu’il doit supporter, surtout qu’il n’a personne à part vous pour le protéger j’imagine, marmonna-t-elle, devinant aisément tout ce que son petit frère avait dû endurer à cause de son métissage, surtout sans personne pour le protéger. Saviez-vous qu’il avait un esprit aussi vif ? Sa mère et notre père sont au courant ? Autant pour ses capacités que pour ses brimades de la part de ses frères et sœurs. Pour ces dernières, je connais parfaitement les réactions de notre père mais, Tiana pourrait tenter de défendre son fils plutôt que l’enfoncer en l’humiliant.
– Oui, je sais depuis longtemps pour ces capacités… Vous devriez le voir quand il se sent en sécurité, il est capable de vous résoudre des problèmes et des énigmes que des enfants plus âgés et même des adultes ont bien plus de mal à résoudre ! Et il adore la petite wyvern blanche qui est née pendant la dernière couvée, Arezu ! C’est justement parce qu’il est allé la voir qu’il a séché l’entrainement aujourd’hui… c’est un petit coquin quand il n’est pas sur ses gardes mais, c’est un gamin formidable ! S’exclama-t-il avec affection, arrivant à faire légèrement sourire Jihane, même si son regard si noir restait toujours impénétrable, bien que le visage de Nader se rassombrit assez vite. Enfin, ça, c’est quand il se sent en sécurité… je crois que vous l’avez remarqué mais, il est souvent sur ses gardes, ce qui est assez normal vu qu’il est pratiquement tout seul dans le harem… Tiana se désintéresse de lui à part quand il lui fait honte et refuse de le laisser étudier comme il le voudrait. Elle veut que ce soit un bon guerrier car elle pense que cela est plus respecté… mais sans comprendre qu’un bon général doit aussi avoir une tête bien faite… plusieurs janissaires l’ont entendu croasser à ses dames de compagnie que le petit ressemblait trop à son grand-père, et au ton qu’ils m’ont décrit, ce n’est pas un compliment.
– Le grand-duc Riegan ? Je n’ai pourtant entendu que des éloges à son sujet, c’est un homme d’État reconnu et un fin diplomate. Honnêtement, j’ai toujours voulu le rencontrer, afin de vérifier si sa réputation n’est pas usurpé… enfin, cela ne m’étonne pas que Tiana ne l’apprécie pas, il n’est pas connu pour être cruel à sa différence… et pour les brimades que subit son fils, j’imagine qu’elle s’en fiche… la connaissant, ça pourrait même l’amuser… » gronda-t-elle, pleine de rancœur et de ressentiment, se souvenant des rires mesquins de cette femme quand, pour le punir d’avoir exploré une aile condamnée du palais, leur père l’avait attaché à la selle de son cheval et fait courir tout autour de la cour d’entrainement. Ce n’était même pas Tiana qui l’avait tiré de ce bourbier mais, sa propre mère Delaram qui avait fondu en larmes devant un tel spectacle et réclamé la grâce du petit, au grand désarroi de Tiana en voyant sa « punition » écourté pour les beaux yeux d’une de ses principales rivales.
« Pas exactement mais, elle pense que les brimades l’endurciront et le rendront plus fort… marmonna Nader sans cacher son inimitié envers cette concubine qu’il avait dû laisser gagner lorsqu’elle l’avait défié en duel, histoire de ne pas briser l’égo de Tiana et sa carrière par la même occasion. Et quant à votre père… comment dire… vous savez comment il est…
– …s’il s’est retrouvé sur le trône, c’est pas tant parce qu’il est un fin politicien mais, parce que tous les autres héritiers de sa génération s’étaient entretués pour le trône mais, qu’ils l’ont oublié tellement il était incompétent… je connais très bien les habitudes de mon incapable de père… le condamna-t-elle sévèrement. Autant dire que Khalid est coincé entre la peste et le choléra… un tel potentiel… ce serait du gâchis de ne pas l’aider à s’épanouir… une telle intelligence ne peut être que bénéfique pour Almyra, et nous manquons d’enfants de concubines supérieurs qui ne sont pas bouffis d’orgueil et impotents… non, pour le bien du royaume, il doit recevoir l’éducation qui sied à son rang et à ses capacités… elle se releva, regardant Nader dans les yeux, l’aspirant dans leurs ténèbres dont ils étaient impossible de se détourner. Je parlerai à mon père. Pour le meilleur ou pour le pire, il ne me refuse presque jamais rien, je devrais arriver à le convaincre de lui donner une meilleure formation intellectuelle.
– Bien Dame Jihane… cependant, pardonnez-moi si cela peut vous semblez direct mais, j’aimerais savoir pourquoi l’aidez-vous ainsi ? La questionna-t-il sans détour, ayant appris à décrypter les habitudes de l’héritière du shah. Désiriez-vous en faire un de vos fidèles ?
À force, il savait comment Jihane procédait : elle aidait très souvent les enfants de concubines de bas rang, maltraités pour diverses raisons ou ayant perdus les faveurs du shah, leur octroyait sa protection, ainsi que ce dont ils avaient besoins. Elle ne demandait jamais rien en échange mais, la plupart d’entre eux devenaient de fidèles alliés dans les luttes intestinales du palais. Nader ne se doutait pas que plusieurs d’entre eux étaient en réalité ses hommes de mains les plus dévoués… elle était suffisamment intelligente pour savoir que dans sa position, sa gentillesse pouvait être une arme redoutable.
La princesse garda le silence une seconde, réfléchissant avant de répondre, tout aussi franche avec lui et sans en prendre ombrage. Ce n’était pas dans son intérêt de se brouiller avec le principal général de son père et le chef de la garde du palais, surtout qu’ils semblaient avoir des opinions assez similaires aux siennes d’après ses sources.
– Ce serait mentir de dire que je n’aimerais pas le compter parmi mes fidèles quand il sera un peu plus grand. Il a un bel avenir devant lui et son intelligence pourrait m’être très utile pour maintenir la paix dans l’empire. De plus, j’aimerais pouvoir enfin résoudre nos différents avec Leicester au sujet des terres des opportunistes de Goneril. Ce conflit a déjà fait couler bien trop de sang alors que la principale responsable est morte depuis quatre cents ans. L’héritage mixte de Khalid pourrait être utile pour commencer à avancer sur cette question en prenant un premier contact, surtout s’il a pu entrer en contact avec sa famille maternelle. Cependant, je doute que cela arrive un jour. Il est déjà extrêmement méfiant pour son jeune âge et fait très attention à tout ce qu’on lui propose, il ne se laissera pas manipuler si facilement. Dans ces conditions, même s’il devient un concurrent un peu plus sérieux pour le trône, je préfère ne pas entrer en conflit avec lui. Qu’il soit ou non avec moi, son devoir de prince reste de servir le Royaume, et comme je vous l’ai dit, je pense qu’avec la bonne éducation, il sera un excellent élément pour l’avenir d’Almyra quand je deviendrai shahbanou à la mort de notre père. Il m’est donc bien plus utile vivant, bien traité et éduqué que mort, maltraité et ignare. Cela répond-t-il à vos inquiétudes pour votre petit protégé général Nader ?
– … oui… merci pour votre mansuétude Dame Jihane… je n’oublierais pas non plus ce que vous avez fait pour lui… qu’Ahura Mazda veille sur vous…
– Merci à vous. Qu’Il veille sur nous tous, et continuez à prendre aussi soin de mon petit frère Nader, souffla-t-elle. Maintenant, si vous le voulez bien, Khalid doit vous attendre…
– Oui. Dame Jihane. »
Il la salua avec révérence avant de s’éclipser, retournant à son poste à la maison des janissaires. Peu de temps après, plusieurs de ses protégés revinrent passer la nuit dans leurs appartements, chacun se racontant leur journée, plusieurs lui posant des questions sur Khalid après avoir entendu qu’il avait passé l’après-midi avec elle.
« Tu penses qu’il va venir dormir ici Jihane ? Lui demanda un de leur frère un peu plus âgé que le fils de Tiana, le fils d’une conquête passagère avec une concubine de bas rang dont leur père devait ignorer jusqu’à son nom. Il parait qu’il adore les wyverns mais, il est bizarre… sa peau est toute pale, ses yeux sont trop clairs et il parait que sous son turban, ses cheveux ressembleraient à de la laine de mouton…
– Oui, c’est un demi-fodlan, c’est pour ça qu’il est pas normal. Il doit être un couard fourbe, comme Eudoxie l’Opportuniste, ajouta une fille de son âge, fronçant le nez. Il parait qu’il rase toujours les murs pour ne pas se faire voir. C’est ce que font les traitres non ?
– Je ne pense pas mais, j’espère pouvoir m’entendre avec lui. Et c’est que c’est difficile de s’intégrer dans une famille aussi grande, surtout qu’il y a beaucoup d’idées reçus sur les fodlans. Et ne parlez pas ainsi, un peuple n’est pas juste défini par un seul de ces représentants et tous les fodlans ne sont pas ainsi. Ce sont des êtres humains comme vous et moi. Si on suivait cette logique, je devrais être complètement lymphatique et passer mon temps à dormir, étant donné que c’est le stéréotype qu’on les almyrois des pratiharans, les rappela à l’ordre Jihane avec un ton sévère. C’est surement pour ça qu’il a dû mal à s’intégrer alors que vous pourriez vous entendre, parce que vous le jugez avant d’apprendre à le connaitre à cause de son métissage. Je ne veux plus entendre de tel propos sous mon toit, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
– Oui Jihane… marmonna sa sœur en baissant les yeux, honteuse. Je le dirai plus…
– Moi aussi, je ferai attention…
– Bien mais, que je ne vous y reprenne plus. Allez-vous débarbouillez tous les deux maintenant, et vous irez aider Konstandia à faire la vaisselle cette semaine. Cela lavera toutes ses idées nauséabondes et passer un peu de temps avec quelqu’un originaire de la frontière de Fodlan vous fera le plus grand bien. Filez maintenant, ordonna-t-elle en les congédiant.
Les deux plus jeunes filèrent sans demander leur reste, allant vite se cacher dans la chambre des invités après leur sermon. Jihane soupira, sachant qu’il faudrait bien plus pour arriver à éradiquer ses préjugés, que ce soit dans sa famille ou dans tout son empire. Enfin, il faudrait bien commencer un jour alors, autant tenter de commencer par-là, surtout que ce genre de propos était déjà interdit dans ses appartements.
– Pour le coup de la flemmardise, c’est en partie vraie. Tu fais tout pour que les gens croient que tu ne t’entraines jamais en public. Et j’ai appris pour le petit Khalid. Ta bonté te perdra, tu le sais ça ?
Jihane se retourna en entendant Hamza, son premier petit frère, malgré le fait qu’il soit bien plus grand et large qu’elle, et qu’ils n’avaient en réalité que quelques semaines d’écart tous les deux. Fils de servante, si leur père s’était un peu occupé de lui au début, il l’avait aussi vite oublié que la couche de sa mère pour aller batifoler avec d’autres jolies concubines mais, les deux enfants s’étaient bien entendus malgré tout ce qui les séparaient. Delaram leur avait raconté une fois que la seule crise de colère que Jihane avait faite, c’était pour que son frère vienne en cours avec elle car, ce n’était pas juste que seulement elle y aille et pas lui… avec le recul, elle dirait que c’était surement parce qu’elle n'avait pas envie d’aller à l’école toute seule mais, Hamza la taquinait souvent sur le fait que c’était plutôt qu’elle n’avait pas changé d’un pouce depuis qu’elle était petite et ne se couvrait pas encore les cheveux. Elle lui fit signe pour qu’il s’isole, sachant que personne ne devrait entendre leur conversation. Une fois seuls, elle rétorqua en le fixant, même si son regard très noir ne fonctionnait jamais sur lui, la force de l’habitude.
– Je n’allais pas laisser Tiana le battre et l’humilier ainsi en public. Tu aurais vu l’état dans lequel elle l’a mis en à peine quelques minutes… je ne pouvais pas le laisser comme ça. En plus, tu sais que ce serait contre-productif pour nous de nous le mettre à dos. Son intelligence ne pourra qu’être utile, il est très loin derrière moi dans l’ordre de succession, et même si je n’aime pas le reconnaitre, son ascendance fodlan le disqualifie encore plus. Il ne peut pas me faire d’ombre pour le moment.
– Je sais et je connais la chanson, surtout qu’elle a très bien marché sur moi. Évidemment, on ne peut pas le laisser comme ça mais, si Tiana se fiche de son fils car il ne lui sert pas à grand-chose pour le moment, cette vipère risque de se réveiller quand elle se rendra compte que maintenant qu’on lui donne des cours dignes de ce nom et qu’on ne l’enferme pas dans une cour d’entrainement, c’est qu’il a un esprit qui fonctionne le gamin. En plus, je crois qu’il a ce que les fodlans appellent un emblème, je l’ai déjà vu briller et se soigner instantanément après des brimades, même s’il apparait rarement. Ça va encore plus la motiver à enfin faire quelque chose d’autre que de juste être un autre bijou autour du cou de notre cher paternel adoré. En plus, je suis sûr qu’elle va adorer voir la fille de sa plus grande rivale le prendre sous son aile. Autant dire que ce serait comme s’il trainait avec moi, c’est pas des bonnes fréquentations pour le gamin.
– Je m’en doute, c’est pour ça qu’il va falloir la jouer finement pour éviter qu’elle ne prenne la mouche, même si on risque de devoir se plier un peu devant elle pour endormir sa méfiance.
– T’es sûre que je peux pas juste l’étouffer, l’empoisonner ou lui faire avoir un accident comme les autres cons ? Marmonna-t-il en fronçant le nez avec dégout. Pas envie de la voir avec son petit sourire mesquin en croyant avoir triompher et qu’on lui mange dans la main, comme quand elle pensait avoir vaincu Nader dans un combat « à la loyale ». Ça pourrait également entacher ton image de te soumettre à ses caprices en plus…
– Non, trop risqué, le calma tout de suite sa sœur. Tiana est quand même une fodlan de haut-rang et même si d’après nos informations, personne ne sait qu’elle est ici, je n’ai pas envie qu’ils l’apprennent avec sa mort, et la prendre dans un complot pourrait aussi retomber sur Khalid à cause de la réputation des fodlans. En plus, c’est un des bijoux préférés de notre père alors, il va soit la défendre si elle est prise dans un complot, soit tout faire pour découvrir qui est responsable de sa mort si elle se fait assassiner. Il va donc falloir arriver à la garder sous contrôle ou au moins avoir de bonnes relations avec elle, avant qu’elle ne tue son fils de négligence. Alors, patience Hamza. Après toutes les couleuvres qu’on a dû avaler, une de plus ne devrait pas changer grand-chose.
– Bien, bien, c’est toi la politicienne de nous deux, pas moi. Par contre, je proteste, c’est toi qui te les enfiles les couleuvres, moi, je les utilise pour étrangler les personnes qui tentent de me les faire manger. En tout cas, je te crois et si mes informations sont justes, ce serait dommage que Khalid se fasse prendre dans ses histoires, il a l’air sympa et prometteur. En plus, je sais que si tu le considérerais comme une menace, tu ne serais pas aussi gentille avec lui.
– Tu compenses sur le plan physique et le reste. Ce que tu fais, je ne saurais pas le faire et inversement. Et exactement, même si on va attendre quelques années avant de parler de lui comme ça, c’est encore un enfant. S’il devient comme les autres et une menace pour le pays, on avisera mais pour l’instant, il a l’air bien parti pour être un bon élément pour le futur d’Almyra alors, autant en faire un allié dès que possible. En plus, tu sais que je ne laisserai pas échapper le trône comme ça. On s’est bien trop battu pour le protéger des incapables pour le laisser filer entre nos doigts. En tout cas, j’espère que tu seras là la prochaine fois qu’il vient, je suis sûre que vous pourriez vous entendre, lui sourit-elle.
– Si tu le dis… en attendant, on va tenter de te faire rattraper ton « retard » physique, tout le monde à l’entrainement ! Tu retourneras à tes livres plus tard !
Jihane soupira mais, se rendit tout de même à l’entrainement même si contrairement à sa mère et Hamza, cela ne la passionnait pas, sachant qu’elle devait savoir se défendre, même si peu de gens étaient au courant qu’elle maniait des amulettes, soigneusement cachées dans ses manches. Même si certains critiquaient sa faiblesse, cela évitait également que qui que ce soit ne la défie au combat sans passer pour un lâche de défier un « joyau » fragile, ou alors craignaient d’affronter Hamza qui la défendait dans ses cas-là. Elle n’aimait guère ce surnom mais, il pouvait être très utile malgré tout. Enfin, il fallait bien passer par l’entrainement…
Quelques jours plus tard, Jihane revit le petit Khalid toqué à sa porte accompagné d’un janissaire proche de Nader, armé de mille et une question, même s’il restait toujours sur ses gardes, mais son regard restait curieux. Comme elle lui avait promis, leur père avait accepté de lui donner une formation plus poussée en lui enlevant un peu d’entrainement. Tiana avait très mal pris son intervention mais, Jihane l’avait amadoué en faisant mine de la respecter tout en la complimentant, minaudant que Khalid était aussi brillant que sa mère, et lui offrant un ensemble d’armes typique de Pratihara finement travaillés afin d’acheter la paix. Comme après sa « victoire » contre Nader, la concubine se pavanait en claironnant qu’elle avait réussi à soumettre l’héritière du trône mais, Jihane la laissait s’agiter toute seule. Si elle arrivait à utiliser correctement l’orgueil de Tiana, elle devrait arriver à garder une marge de manœuvre suffisante afin d’aider Khalid à développer son potentiel et lui éviter de mourir à cause de ses mauvais traitements…
De son côté, le petit garçon avança prudemment. Il savait que Jihane était gentille mais, malgré tout, n’importe quoi pouvait arriver… il paraissait qu’elle était très proche d’Hamza, le deuxième enfant de leur père, qui lui obéirait au doigt et à l’œil… c’était un homme qui ressemblait à leur père avec ses yeux bruns rouge et ses courts cheveux noirs mais, également très grand et large, encore plus que Nader, une vraie force de la nature que peu de gens avaient déjà vaincu et même si c’était mal de sa part de le juger ainsi, il devait avouer qu’il le trouvait très impressionnant aussi… c’était comme Jihane, c’était difficile de dire ce qu’il avait dans la tête, sauf quand on s’en prenait à elle…
Essayant peut-être de le mettre plus à l’aise, sa grande sœur lui montra le livre qu’ils avaient commencé la dernière fois, lui demandant s’il voulait qu’elle lui réexplique certains points. De nouveau happé par sa curiosité, Khalid se détendit et s’approcha, s’essayant à côté d’elle pour l’écouter et la questionner sur le pays de sa mère.
Petit à petit, venir la voir devient une habitude, les deux ayant la même passion pour les livres et apprendre, pouvant discuter pendant des heures, étant également à l’abri des brimades de Tiana ou des autres enfants du shah avec elle. Hamza devenait également plus sympathique à force de le voir chez Jihane. Pas bavard du tout et implacable avec les ennemis de sa sœur, il ne lui tournerait clairement pas le dos s’il était l’ennemi de l’héritière mais, plutôt gentil envers ceux qu’il ne considérait pas comme une menace. Plus il grandissait, plus son intelligence croissait également, arrivant très vite à cerner des situations complexes et à les résoudre. Par contre, Jihane regrettait qu’il ait encore du mal avec les relations humaines. À part avec Nader, le petit restait très solitaire et secret, même avec elle, préférant largement la compagnie des wyverns, en particulier sa petite blanche préférée qui l’accompagnerait partout s’il pouvait, Arezu, et des livres à celles d’autres humains… enfin, cela ne l’étonnait guère non plus… être métis n’était pas facile à porter, encore plus en étant à moitié Fodlan en Almyra… surtout que Tiana n’aidait clairement pas en délaissant son fils ainsi, ne s’intéressant à lui que pour ce qu’il pouvait lui apporter… ce n’était guère étonnant que Khalid ne fasse confiance à personne…
« Espérons qu’un jour, tu trouveras la force de t’ouvrir aux autres… pria-t-elle alors qu’il lui montrait un livre qu’il avait trouvé à la bibliothèque du palais, un recueil de croquis d’un certain Maitre Claude, un peintre verrier de renom ayant réalisé parmi les plus beaux vitraux de tout Leicester, avant à mi-mot qu’il aimerait bien se rendre à Derdriu un jour pour voir tout ça de ses propres yeux. Qu’une divinité, qu’importe son origine ou les croyants qu’Elle protège, te donne la chance de te faire des amis et de rencontrer des personnes en qui tu pourras enfin avoir pleinement confiance… »
2 : Miklan pense avoir gagné mais, le retour du karma fait mal.
Miklan regarda le voleur, un peu plus bas, en train de jouer avec un chien en riant. Il avait toujours eu un bon contact avec les animaux, les apprivoisant en quelques paroles et caresses à chaque fois qu'il en croisait un. Même les chevaux les plus nerveux s'arrêtaient de piaffer et de mordre quand c'était lui, devenant doux comme des agneaux quand Sylvain tentait de s'occuper d'eux. "Un don de Gautier" que les gens disaient, "C'est bien le fils de Gautier" disait d'autres, "Il domptera les srengs aussi facilement que les bêtes" en rajoutaient encore certains des généraux...
Connerie.
C'était juste que son voleur de petit frère voulait lui pourrir la vie encore plus que sa simple existence ne le faisait déjà.
« Un chien féroce... il était censé le mordre jusqu'au sang ! Il a déjà tué un voleur celui-là ! Il n'était pas censé se mettre à quatre pattes devant lui aussi ! Enragea-t-il en voyant Sylvain câliner le chien, ce dernier remuant la queue comme un toutou à sa mémère au lieu d'un animal d'attaque, le morveux de onze ans éclatant de rire quand l'animal passa sa langue sur son visage. Bon, il va falloir que je passe à l'autre plan... »
Le vrai héritier avait hésité à être plus direct que le poison, même s’il devait se méfier de cette méthode, trop facile à détecter, ou juste mettre des raclées à son frère dès qu'il pouvait mais, si rien ne marchait, il devait y aller plus franchement…
Son père lui donna l'occasion parfaite quelques temps plus tard, organisant une grande chasse peu de temps avant qu'une tempête de neige ne les empêche tous de sortir. Le porte-emblème détestait tirer à l'arc, encore plus la chasse qui faisait du mal à ses amis les animaux mais, leur père l'avait obligé à suivre le mouvement pour s'endurcir. Si le temps était en plus avec lui, ce serait parfait.
Le groupe s'enfonça dans la grande forêt de sapin, d'abord en rang serré avant que des petits groupes se forment. Allant moins vite sur son poney qu'avec un cheval plus grand, Sylvain pris du retard, et ce fut l'occasion ou jamais. Miklan s'approcha alors de lui, lui soufflant à voix basse, sautant à terre.
« Eh, débile, je vais là-bas, l'informa-t-il en montrant un coin où les buissons et les branches des arbres s'emmêlaient plus, rendant le passage difficile.
– Mais Père nous a dit de ne pas nous séparer du groupe... lui fit-il observer, se mettant presque en boule à ses mots, Sylvain avait juste assez d'esprit pour avoir peur de lui à raison.
– Je m'en fous, j'ai vu tout un tas de renard là-bas, derrière ses buissons. Il y a une petite rivière qui se jette dans la mer là-bas, ils vont surement y boire.
– Mais on doit chasser que des animaux comestibles, ça ne se mange pas.
– Non, je me contenterais de les écorcher, leurs fourrures feront un bon manteau, répliqua-t-il en accrochant son cheval à un arbre. A tout à l'heure débile. »
Miklan s'enfonça dans les buissons, comptant jusqu'à trois avant de voir Sylvain tenter de le suivre. Évidemment que cela allait marcher, surtout pour des renards, c'était les animaux préférés du porte-emblème, être roux devait rapprocher.
Une fois très loin des autres, trop loin pour qu'on les entende, l'héritier légitime finit par se cacher et le laissa s'enfoncer jusqu'au ruisseau qui n'existait pas, cherchant sur la côte des renards imaginaires pour les sauver de l'écorchement. Miklan récupéra une grosse pierre sur le chemin, traquant sans un bruit le voleur de place. Dès qu’il se mit à chercher les bêtes dans un buisson, ce fut le moment.
Miklan abattit le rocher en plein sur le crâne du voleur à emblème.
Il n'eut même pas le temps de supplier.
Il lui ouvrit le front dès le premier coup mais, il recommença, encore et encore histoire d'être sûr qu'il était bien mort.
Quand il eut fini, le corps de son frère ne bougeait plus, la tête fracassée à coup de pierre. Il respirait encore malgré tout, c'était résistant un porte-emblème mais, il n'en avait plus pour longtemps. Si ce n'était pas la perte de sang qui le tuait, ce serait soit le froid soit les bêtes affamées qui finirait le travail.
Miklan ne put s'empêcher de rire en pensant à l'ironie qu'un « fils de Gautier » finisse dévorer par une bête comme lui.
Il fit vite demi-tour pour rejoindre le groupe, récupérant une bête qu'il avait tué plus tôt pour justifier le sang sur lui, avant d'aller dire à son père que Sylvain avait disparu, remerciant le ciel quand la neige commença à tomber à gros flocons.
Son père chercha son précieux héritier de partout mais, rien à faire, Miklan l'avait emmené trop loin et la neige recouvrait tout, personne ne penserait à chercher là-bas, et il fit en sorte de fouiller cette zone seule avec un chien. Ce dernier pleurnicha quand Miklan l'empêcha d'approcher trop près du corps de sa victime mais, il le fit taire d'un coup sec sur son collier.
La tempête faisait rage, interrompant les recherches pour la nuit et le jour suivant.
Quand on les reprit leur surlendemain, Miklan retourna là où il avait laissé le corps de Sylvain. Il ne retrouva que son manteau et des tâches de sang au sol, pas de corps. Il sourit tout seul en pensant que son frère était dans le ventre d'un ours ou d'une meute de loup.
Il prit le manteau et le ramena à son père comme preuve de la mort de Sylvain.
Après encore quelques jours de recherches, Isidore finit par laisser tomber, déclarant officiellement la mort de son héritier et Miklan eut enfin ce qu'il voulait.
*
Tous les amis de son frère furent présents aux funérailles. Dimitri et Glenn soutenaient Ingrid qui pleurait à chaudes larmes la mort de leur ami, pendant que Rodrigue tenait Félix dans ses bras, braillant aussi toute sa peine. Quels faiblards... et ça prétendait avoir un emblème, majeur même pour le nabot aux cheveux noirs... Normalement, il devait encore être en train de se remettre de ses brûlures mais, il avait insisté pour venir apparemment, ne croyant pas que son ami Sylvain était mort…
Miklan fit tout pour ignorer le regard tranchant de Glenn, poser sur sa gorge comme une épée invisible. Il mettrait sa main au feu qu'il avait compris ce qui c'était vraiment passé. Il était assez con pour ne pas vouloir se débarrasser de son petit frère, alors que lui aussi avait tout perdu quand ce braillard de Félix était né en tuant leur mère au passage mais, pas à ce point. La reine Héléna, représentant le roi Lambert qui était tombé gravement malade quelques jours auparavant, aussi lui jetait des regards en coin, méfiante quant à sa version des faits mais, elle n'avait pas de preuve de sa culpabilité. Quoi qu'elle tente, sauf si elle interrogeait le fantôme de Sylvain, Miklan était blanc comme la neige du Nord, point.
Dès qu'il put quitter la cérémonie sans faire de vagues, il le fit. Sa mère Adeline était inconsolable, pleurant la mort de son petit à chaudes larmes en oubliant encore que l'ainé existait. Elle avait déjà assez de soutien de la part des autres parents, et pour son père, Miklan ne savait même pas ce à quoi il pensait. Il s'en foutait en fait.
Il dériva jusqu'à la grande salle seigneuriale, et contempla la Lance de la Destruction, accroché au mur à côté de la chaire margravine. Elle remuait toujours malgré les liens, se tordant sur sa hampe.
« Maintenant, même si je ne peux toujours pas te toucher, tu es à moi, » lui annonça fièrement Miklan.
La gemme à la base du fer en os brilla d'un éclat lugubre, alors que les épines sur le côté s'agitaient de plus belles, comme pour protester contre la réalité. Miklan eut un air narquois avant de s'en aller, se moquant de la lance de son ancêtre qui avait eu le culot de le renier pour son frère. C'était surement le signe qu'il se sentait très con maintenant que le sans-emblème avait tué le porte-emblème malgré tout.
*
Rodrigue tenait Félix contre son épaule, son fils pleurant encore et encore. C'était dur pour lui... quelques semaines plus tôt, il se remettait de ses blessures avec Sylvain à ses côtés pour le faire rire et oublier sa peine et maintenant, il ne le reverrait plus... c'était une épreuve bien trop dure pour un enfant de son âge. Pour n'importe qui à n'importe quel âge... surtout qu'à l'attitude de Miklan... ce n'était surement pas un « accident »… pas après tout ce qu’il avait déjà tenté d’infliger à son petit frère… mais il n'avait pas de preuve...
Fatigué de le porter depuis des heures, Rodrigue se permit de s'asseoir dans la salle seigneuriale, tentant de calmer son cadet alors qu'il niait encore ce qui s'est passé.
« Il n'est pas mort... il n'est pas mort... il a promis... il m'a promis... il avait mon écaille pour le protéger... il m'avait promis qu’on vivrait et mourrait ensemble ! Il ne peut pas être mort ! Pour ça, Sylvain n’est pas un menteur !
Rodrigue ne sut quoi répondre, frottant le dos de son fils en l'entourant d'une étreinte protectrice. Si seulement cela pouvait être aussi simple...
Ce fut alors qu'ils virent tous les deux la Lance de la Destruction s'agiter, son éclat d'habitude sanglant devenant plus doux, plus chaleureux, alors que ses pointes bougèrent toutes ensembles, comme pour dire quelque chose. Félix fixa le fer, comme s'il arrivait à comprendre le message, avant de s'exclamer avec un grand sourire.
– Il n'est pas mort ! Sylvain n'est pas mort ! C'est Gautier qui l'a dit ! Il va revenir papa ! »
Sans trop savoir pourquoi, Rodrigue savait aussi au fond de son cœur que c'était vrai, comme convaincu par la relique elle-même.
*
Une dizaine d'année passa et Miklan se crut au paradis : il avait le titre d'héritier du margrave, sa mère n'arrivait pas à pondre un autre héritier, étant trop âgée pour le faire, et même s'il avait pris une maitresse pour tenter d'avoir un bâtard à emblème, son père avait également échoué à produire un autre enfant de Gautier. Miklan était donc assurer d'avoir tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, avec tous les avantages que le titre apportait : la richesse, le pouvoir, l'importance, les femmes... tout pour être au paradis ! En plus, l'empire qui avait tenté de conquérir Fodlan sous les ordres d'Eldegard s'était brisé les dents sur la résistance de Faerghus et Leicester. Une alliance de circonstance conclut par la régente Héléna avec les Riegan, Daphnel et Goneril avant que les autres seigneurs de l'Alliance ne suivent, tout ce petit monde ayant finalement réussi à briser les assauts adrestiens, donc il serait aussi tranquille au sud. Il n'aurait qu'à se préoccuper des srengs et eux, ce n'était que des sauvages faciles à mater alors, cela ne lui faisait pas beaucoup de travail.
Bon, sa mère était toujours aussi inconsolable, pleurant presque tous les jours depuis dix ans. Le seul réconfort qu'elle trouvait, c'était dans un petit chien de poche qu'elle avait commencé à élever avec son fils préféré, une petite créature toute carrée, blanche et rousse avec de grosse oreilles tombantes et bouclées. Sinon, elle passait son temps quasi seule dans le silence en compagnie d'animaux. Elle disait que cela lui rappelait son fils perdu.
Son père – comme toujours – ne disait rien mais, il semblait plus s'enfermer dans le travail qu'avant, comme pour compenser son échec d’avoir donner un héritier à emblème à leur fief. Miklan s'en fichait en fait, il faisait son boulot à sa place. On avait fini par le retrouver mort de vieillesse dans l'écurie, peu de temps après qu'on ait annoncé qu'un espion sreng étrange aurait été aperçu dans une ville proche, avec des détails que Miklan ne connaissait pas. Il avait voulu s'en charger lui-même mais, il était trop faible pour cela et son corps n'avait pas supporté. Alors après des funérailles formelles, Miklan se retrouva donc avec le titre bien mérité de margrave Gautier, le premier de l'histoire sans emblème. Il n'aurait pas été officiellement en période de deuil, il aurait fait une grande fête pour célébrer tout ça comme il se le devait.
Évidemment, les relations entre lui, Fraldarius, Galatéa et la famille royale ne commençaient pas sous les meilleurs auspices. Tous étaient persuadés que c'était lui qui avait tué Sylvain, à raison mais, ils n'avaient aucune preuve pour le prouver alors, ils l'avaient tous dans le cul. Ils l'accusaient aussi de mal s'occuper de son fief, ayant dû mater plusieurs révoltes frumentaires mais bon, un coup d'épée dans la gueule des bouseux suffisait à les faire taire. Ce n'était pas forcément bien pour le margraviat mais, l'important était qu'il avait tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, c'était tout ce qui comptait pour Miklan. Il se fichait d'eux, qu'ils soient princes héritier, à emblème, ou roturier. Il était margrave depuis trois ans et c'était tout ce qui comptait.
Le seul qui pourrait lui faire un peu peur, c'était Félix. La Lance de la Destruction agissait toujours bizarrement à chaque fois qu'il l'approchait, et à chaque fois, l'héritier des Fraldarius disait la même chose, comme une prophétie.
« Sylvain n'est pas mort. Il reviendra récupérer ce que tu lui as volé un jour. Et ce jour-là, Lui se chargera de ton sort. »
Puis il partait sans plus d'explication. Non pas que Miklan en ait quoi que ce soit à foutre de l'héritier des Fraldarius mais, à chaque fois qu'il le disait, c'était étrange... ses yeux d'ambre semblaient capter la lumière de la Lance de la Destruction pour la réfléchir sur lui, assez fort pour l'aveugler. Il ne savait même pas qui était ce "lui" mais bon, ce n'était que des paroles en l'air. Le margrave légitime n'avait pas peur d'un pauvre gosse incapable de finir son deuil, même après s'être illustré pendant la guerre contre l'empire comme le meilleur fossoyeur de tout Fodlan au côté de son frère.
Un jour qu'il devait se coltiner des visites de doléances, on annonça la venue d'un scalde, un poète sreng. Il serait venu afin de renouveler les vœux de paix entre leur peuple qui durait un peu plus longtemps que d'habitude. C'était plutôt lui qui allait les taquiner, avant que la reine-mère Héléna ne hausse le ton et le menace d'agir contre lui s'il s'en prenait encore à leurs voisins. Enfin, le sreng avait encore le réflexe d’être effrayé de la Lance de la Destruction, toujours accrochée à côté de la chaire de margrave, même si celui-là semblait un peu moins apeuré que les autres en sa présence. C'était un homme aux cheveux bruns assez longs pour être liés en tresse mais, avec de larges bandes blanches sur les tempes, ainsi qu'une grosse cicatrice sur le front. À son allure, il devait avoir une petite quarantaine d'année. Mouais... Miklan n'aimait pas beaucoup l'art sreng mais bon, fallait bien se plier à ce genre de corvée. En plus, les gens diraient qu'il négligeait sa mère s'il ne la laissait pas se changer un peu les idées... alors, il accepta de laisser le scalde déblatérer ses légendes pourries.
L'homme le remercia, s'installant pendant qu'un serviteur allait chercher Adeline, le temps d'accorder sa lyre. Quand elle arriva dans la pièce avec son toutou, l'animal se mit à aboyer en remuant la queue, tout content alors qu'il se précipitait vers le scalde. Ce dernier sourit en le caressant, mettant juste son instrument loin de ses pattes pour ne pas l'endommager.
« Gentil petit, gentil, ria-t-il avec son gros accent alors que le chien lui faisait la fête, comme s'il le connaissait depuis toujours.
– Oh ! Excusez-moi ! Rustine ne fait jamais ça d'habitude, je ne sais pas ce qui lui a pris, s'excusa Adeline en tentant de reprendre le chien avant qu'il n'abime l'instrument du scalde. Il n'est aussi affectueux qu'avec moi et... et avec mon fils cadet, même s'il nous a quitté depuis des années.
– Ne vous en faites pas ma Dame, j'ai l'habitude des animaux, il y a beaucoup de chien chez moi, lui assura-t-il alors que le toutou s'installait sur ses genoux. Et toutes mes condoléances, la perte d'un enfant est toujours une épreuve bien dure. Nous la connaissons bien, la faim emportant plusieurs des nôtres à chaque hiver. Alors, je vous chanterais une histoire que nous nous racontons pour apaiser nos âmes en deuil. Celle de la Déesse Frigg qui elle aussi, a connu la douleur de perdre son fils malgré tous ses efforts pour le sauver de son destin et qui à présent, veille sur les âmes de chaque enfant mort trop tôt… »
Il se mit alors à déclamer en vers une histoire par rapport à un grand arbre où neuf mondes s'accrochaient, de lieux où les morts festoyaient en attente de la fin du monde en compagnie des dieux, se préparant pour la grande bataille qui la précéderait, ainsi que d'un lieu pour les morts de faim et de froid toujours chaud et accueillant, loin des manigances d'un dieu maléfique dont le nom était une honte pour tout ce qui vivait et mourrait qu’on ne le disait pas, celui ayant tué le fils de cette Frigg... Miklan devait avouer qu'il s'était endormi en cours de route mais, s'il se fiait aux applaudissements, ça avait plu au moins à la foule. Adeline pleurait même un peu (encore…), alors qu'elle le remerciait…
« Merci beaucoup, c'était magnifique... faites-lui apporté un sac rempli de pièce d'or de ma propre cassette, avec également un collier d'ambre et des bracelets de pierres de lune.
Miklan laissa passer, ce n'était pas sur son argent à lui. Le scalde se releva après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, baissant bien bas son chapeau à la Fodlan alors qu'il déclarait avec un sourire ravi.
– Merci pour votre générosité ma Dame, un simple scalde tel que moi ne pouvait imaginer recevoir autant après cette modeste prestation. Ma reine entendra parler de votre générosité, je vous le jure.
– C'est bien normal, vous l'avez amplement mérité... déclara-t-elle en le regardant étrangement, alors que Rustine remuait toujours la queue à ses côtés.
La prédiction du porte emblème de Fraldarius lui revient en mémoire, son esprit lui jouant des tours en essayant de coller le visage de son frère sur celui de cet homme… puis Miklan se ressaisit. Non, impossible, Sylvain était mort, il lui avait enfoncé le crâne avec une pierre, il ne pouvait pas avoir survécu à ça. S'il n'avait pas retrouvé de corps, c'était parce qu'un animal l'avait trainé dans sa tanière pour le dévorer, fils de Gautier ou non. En plus, cet homme avait bien quarante ans, impossible que ce soit lui. Sa mère se berçait juste de trop d'illusion.
Elle lui demanda son nom, trop d'espoir résonnant dans sa voix, avant de surement perdre ce qui lui restait quand l'homme déclara :
– Je m'appelle Snorri Fregnosson ma Dame, on me surnomme le Musicien, du royaume de Sa Majesté la reine Thorgil. Si vous voulez faire de nouveau appel à mes services, envoyer un messager là-bas, j'accourrais ! Leur jura-t-il.
– Bien... souffla-t-elle. Je vous contacterais alors surement un jour. »
Le scalde lui embrassa la main, fit une dernière caresse sur la tête de Rustine, puis s'inclina profondément devant le margrave. Bien, au moins, il savait où était sa place. Miklan ignora juste la manière dont il fixait la Lance de la Destruction, le mettant sur le dos de sa crainte et de la présence impressionnante de la Relique.
Miklan crut entendre un rire à côté de lui alors qu'il était seul.
*
« Alerte ! Alerte ! On est attaqué ! Les srengs ! »
Miklan se réveilla en sursaut, sortit de son sommeil par les hurlements d'alerte. Il s'habilla aussi vite qu'il put, passant son armure et prenant sa hache en vitesse avant de demander ce qui se passait à un de ses rares hommes de confiance.
« C'est la catastrophe ! S'écria-t-il malgré son calme légendaire. Des bateaux srengs se sont infiltrés jusqu'à la capitale margravine sans que personne ne sonne l'alarme ! Puis une fois près de nous, les soldats ont fait défection et nos gens leur ont ouverts les portes ! Seule la forteresse résiste encore ! Il y a toute une coalition et ils ont emmené leurs valravens avec eux !
Le margrave légitime jura dans sa barbe. Quelle poisse ! Quelle mouche avait piqué les srengs ?! ça faisait bien six mois qu'il n'était pas allé les taquiner, et il avait même envoyer leur scalde là, Snorri Fregnosson quelque chose, pourquoi ils les attaquaient d'un coup ?! Bon, c'était des sauvages donc, il imaginait qu'il n'avait pas vraiment besoin de justification. Il jura alors, donnant ses ordres en vitesse.
– Protégez la salle du trésor et empêcher n'importe qui de l'approcher. Pour les srengs, éradiquez-moi tout ça et toutes les personnes les aidant avec ! »
Il n'attendit même pas de réponse avant de courir à la rencontre des envahisseurs. Miklan avait tout fait pour avoir ce margraviat, ce titre qui lui revenait de droit en tant que fils ainé, jusqu'au meurtre de son propre frère, il n'allait pas laissé une bande de sauvage tout lui prendre !
Il courrait vers la cour pour les empêcher d'entrer, quand ils entendirent tous un grand bruit de chute, comme après qu'une bricole détruisait un pan de mur. Merde ! Ils avaient des engins de sièges en plus ?! Non, c'était trop lourd pour leurs bateaux ! Un autre soldat vient au rapport, mort de peur.
« Ils ont pris leurs magiciens avec eux ! Ils viennent de détruire un pan de murs pour pouvoir entrer dans le fort ! Nous sommes perdus !
– Non ! Pas encore ! Je suis enfin margrave, je les sacrifierais tous pour conserver ce titre, j'en fais le serment ! »
*
Quand les srengs enfoncèrent sa porte pour piller la pièce, Adeline n'eut même plus la force d'avoir peur. Elle se sentait vide depuis la mort de Sylvain, depuis la perte de la seule personne qui lui avait témoigné de l'affection sincère... son petit rayon de soleil dans ce nord froid et ce mariage sans amour... le fils qu'elle avait perdu aux mains de son autre fils... elle le savait elle aussi sans avoir de preuve et à quoi bon ? Sylvain était mort là-bas, dans le froid et la neige, et son corps assassiné avait été dévoré par les animaux sauvage, le laissant sans tombe... elle ne supportait plus cette situation... Si elle devait mourir maintenant, ainsi soit-il. Au moins, elle retrouverait la seule personne qu'elle aimait sincèrement. Elle prit donc Rustine sur ses genoux, calant son seul réconfort contre elle et ferma les yeux, s'attendant à tout et priant pour rencontre l'acier.
Cependant, aucune violence ne lui fut faite, une voix familière résonnant à la place, en fodlan.
« Eh ! Mais je vous reconnais !
Il eut alors un ordre en sreng et quand elle rouvrit les yeux, Adeline vit un guerrier sreng donner des ordres à ses hommes, habillé comme un chevaucheur de valraven. Il portait un casque à masque typique de son peuple mais, elle ne put que reconnaitre sa voix. Rustine aboya et sauta pour trotter à ses côtés, récompensé par une caresse sur ses oreilles. Snorri ajouta de nouveau en fodlan alors qu'il l'approchait, prudent, comme pour ne pas l'effrayer.
– Ne vous en faites pas ma Dame, ils ne vous feront rien. Vous avez été tellement gentille avec moi, je vous jure qu'il ne vous arrivera rien.
Il enleva alors son casque, dévoilant une tresse de cheveux roux en bataille dont les boucles encadraient le visage d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, et le cœur d'Adeline s'arrêta. C'était... c'était bien... Déesse... non, c'était impossible... Déesse...
– Déesse... suis-je morte et au paradis ? Demanda-t-elle, ne pouvant empêcher ses doigts de passer ses doigts sur la grosse cicatrice sur son front... elle était à la fois si grande et si petite... comme faite sur le front d'un enfant...
– Ah non ! Bien sûr que non ! Vous allez bien, promis, on veut juste donner une leçon à ce roi sans yeux de Miklan ! Il attaque sans même avoir besoin de nourriture des gens qui n’ont déjà pas un sou alors, réaction solidaire entre srengs et avant qu'il s'en prenne à d'autres. Surtout qu'on est calme en ce moment… les récoltes ont été assez bonnes ces dernières années, et votre reine est clairvoyante, tout comme son héritier alors, pas de raison qu’on s’en prenne à vous. Et oui, vieille histoire cette cicatrice mais, c'est un peu long à raconter, peut-être plus tard... Hum, tenez ! » Il posa son propre manteau sur ses épaules et les attacha avec une grande fibule finement travaillée, le cœur saignant d'Adeline reliant les points entre eux pour créer une image claire de ce qui avait pu se produire, sans pouvoir quitter du regard ces yeux inchangés en dix ans et cette cicatrice. Malgré tout, il était toujours aussi attentionné et gentil... « Avec ça, on saura que vous êtes protégée. La reine Thorgil le Kaenn, c'est ma tante alors, les gens y réfléchiront à deux fois avant de s'en prendre à vous. On fait juste le tour, on trouve Miklan pour s'expliquer et on s'en va surement. En tout cas, c'est le plan. Vous, vous ne vous bougez pas, d'accord ?
– D'accord...
– Bien ! Et Rustine vous protège aussi non ? Sourit-il en reposant le petit chien dans ses bras, ce dernier aboyant avec enthousiaste, la queue remuant toujours en regardant l'homme qu'il avait reconnu dès le premier regard.
– Oui, il est très courageux et fort, comme son premier maitre... Adeline hésita une seconde avant de déclarer, voulant juste arrêter Miklan à ce stade. Dans la grande salle seigneuriale, il y a une lance qui est enchainée juste à côté de la chaire du margrave. Vous devriez essayer de la prendre Snorri.
– Quoi ?! C'est les crocs de Fenrir non ? Enfin, la Lance de la Destruction pour vous mais, dans les deux cas, c'est une arme maudite qui détruit le destin de tous ceux qui l'approchent ! C’est l’arme de la Dévoreuse de Cadavre qui est né après qu’elle ait assassiné le Bavard ! Je ferais mieux de la jeter au feu !
– Je ne pense pas qu'elle vous fera du mal, simple pressentiment. Vous devriez au moins essayer, l'encouragea-t-elle en priant pour ne pas lui donner trop d'information d'un coup et ne pas faire remonter quelque chose au pire moment.
Snorri la regarda, sceptique quant à sa supposition, avant qu'on l'appelle plus loin. Il répondit alors en sreng, puis lui répéta en fodlan avant de partir, remettant son casque sur sa tête.
– Restez ici en sécurité, et si qui que ce soit vient vous piller, dites-lui que Snorri Fregnosson le Renard, fils de Fregn l'Ombre et neveu de la reine Thorgil le Kaenn, vous a pris sous sa protection, ça les fera reculer.
– D'accord, merci beaucoup le Renard, » le remercia-t-elle à la sreng, en utilisant son surnom plutôt que son nom... elle ne savait même pas si elle aurait pu à nouveau l'appeler "Snorri"...
Le guerrier lui sourit avant de repartir après un dernier signe de main. Rustine aboya sur les genoux d'Adeline, tout aussi heureux qu'elle de l'avoir retrouvé, même si lui le savait depuis plusieurs mois contrairement à elle.
« Ne t'en fais pas Rustine, tout va bien se passer, je le sais... il est bien plus résistant qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? » Sourit Adeline sans pouvoir s'arrêter de joie.
*
Snorri partit en courant dans les couloirs, tâtant son sac de butin en faisant la liste de ce qu'il avait récupéré : surtout de la nourriture qui pouvait se conserver longtemps, des médicaments et des potions, ainsi des objets précieux à revendre en cas de nouvelles disettes afin d’éviter de faire d’autres raids. Avec tout ce qu’il allait pouvoir récupérer, cela devrait les aider à tenir… au moins jusqu’à la belle saison… même s’ils avaient été tous assez déçu en découvrant un aussi petit trésor mais bon, ce n’était guère étonnant, l’argent brûlait les doigts du margrave apparemment, et le plus important pour eux, c’était la nourriture.
Il rejoignit la salle seigneuriale, dominée par les crocs de Fenrir mais, ils étaient inoffensifs maintenant que plus personne ne pouvait les manier. Ils avaient explosé le mur de cette pièce afin de pouvoir pénétrer plus facilement au cœur du château et s'en servir de point de ralliement, leurs magiciens bien aidés par leur espion qui avait mis une potion explosive entre les pierres. D'ailleurs...
« Mamma ! » S'écria-t-il en voyant Fregn aux côtés de son valraven à lui, Igie.
Il ne savait pas ou plus d'où il avait tiré ce nom mais, quand il avait vu cet adorable créature à la fois déterminé et autoritaire tout en étant gentille, ce nom s'était imposé comme une évidence. C'était comme pour son chien Dima et son chat Filix. Aucune idée d'où venait les noms mais, ça lui semblait familier alors, il les utilisait.
Sa mère répondit à son signe de main, avant de l'enlacer, aussi soulagé l'un que l'autre de se retrouver en vie. Fallait dire, cela faisait bien six mois qu'elle était infiltrée et il l'avait à peine vu quand il était aussi venu prendre le pouls de la forteresse alors, il s'inquiétait pour elle.
« Je suis content de te revoir. Ça va ? Tout s'est bien passé ?
– Moi aussi mon petit. Et ne t'en fais pas, ça va. C'était l'infiltration la plus facile de ma carrière.
– Vraiment ?! À ce point ? S'esclaffa-t-il. Faut dire, ça n’a pas l'air d'être une flèche leur margrave Miklan.
– Une brute épaisse oui. Il n'en fiche pas une et quand les gens disent qu'ils ont faim trop fort, il les nourrit à coup d'épée dans le ventre. C'est un vrai tyran même pas capable de bien gérer son argent et son peuple. Je n'ai même pas eu à les pousser à la révolte, tout le monde était furieux de base et veut juste le chasser d'ici, expliqua-t-elle posément, habituée à ce genre de situation quand ce n'était pas elle qui semait la zizanie. D'ailleurs, tu t'es très bien débrouillé quand tu t'es infiltré à ton tour. Ton maquillage était très réussi et même s'il y a eu des imprévus avec ce chien qui semblait te reconnaitre, tu as très bien su les gérer tout en ne trahissant pas ta couverture. Vraiment, un sans-faute.
– J'ai eu un excellent professeur l'Ombre, la complimenta-t-il sincèrement, sa mère était de loin la meilleure espionne de tout Sreng et même de Fodlan.
– Tu as bien su te débrouiller aussi. Le seul problème, c'est cette cicatrice, elle est trop grosse pour être caché mais bon, c'est ainsi. ... et toi ? Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle, attentive, lui tenant les mains pour le maintenir, alors qu'Igie frottait sa tête contre son compagnon d'arme.
– ça... ça va... je crois... ça fait comme des flashs quand je suis ici... avoua-t-il. Je suis déjà venu ici avant de m'infiltrer mais, je n'arrive pas à me souvenir comment... C'est comme si quelque chose voulait remonter à la surface mais, n'y arrivait pas. Il me manque quelque chose mais, je ne sais pas quoi...
– C'est normal, les souvenirs sont quelque chose de difficile à récupérer, surtout vu l'état où on t'a trouvé... ces pêcheurs seraient venus quelques minutes plus tard et Huld n'aurait pas été avec eux, tu serais mort dans la neige, souffla sa mère en ordonnant ses mèches, et tant pis si ce n'était pas par le sang, Fregn était la seule qu'il reconnaissait comme sa mère avec ses tantes.
– Vive le braconnage, on sauve des vies grâce à ça, arriva à en rire Snorri, posant ses doigts sur sa cicatrice, un des seuls vestiges de sa vie d'avant avec son porte-bonheur. Après, je ne sais pas trop si j'ai vraiment envie de me souvenir de certaines choses... je veux dire, ça me semble familier ici mais, j'ai pas vraiment envie de retrouver ceux qui m'ont abandonné dans la neige avec le crâne ouvert et plusieurs fractures car, ils m'ont surement fracassé à coup de pierre. Limite, je préfère m'en souvenir pour comprendre, puis tout oublier pour juste refermer la boucle et ce chapitre de ma vie.
– C'est ta mémoire, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire. En tout cas, je ne te forcerais pas à te souvenir si ce n'est pas ce que tu veux.
– Merci Mamma... lui sourit-il, avant d'ajouter après un regard en coin. En fait, ce qui m'intrigue le plus... tu vas me prendre pour un fou...
– Dis toujours, histoire que je fasse ma propre opinion, répliqua Fregn.
– Ce qui m'intrigue le plus, c'est les Crocs de Fenrir, souffla-t-il en montrant l'arme enchainé dans la pièce, personne ne s'en approchant à moins de dix pas. Je sais, tout le monde se pose des questions sur ce truc mais, c'est pas de la peur... en fait... elle m'intrigue et... et elle me dit vraiment quelque chose...
– C'est ce qui t'intrigue le plus ? Comment cela ? Elle te semble familière ?
– Oui, comme si je l'avais toujours connu... elle... elle a un lien avec ma mémoire, j'en suis sûr... et... et j'ai vraiment envie de la toucher... admit-il, presque honteux de vouloir toucher une telle abomination capable de briser le destin, Igie continuant à se serrer contre lui pour le rassurer. Quand j'ai croisé la margravine-mère, elle m'a aussi dit que je devrais tenter de la prendre et... et ça me donne encore plus envie de tenter...
Fregn resta silencieuse une seconde, avant de déclarer en posant sa main sur son épaule, toujours ce roc inébranlable à ses côtés et sur qui il pouvait compter. Que sa famille de sang rejoigne Fenrir et sa sœur Hel pour se faire dévorer, Fregn, c'était une vraie famille à elle toute seule !
– Je suis aussi sceptique que toi sur le fait que ce soit une bonne idée mais, si c'est ce que tu ressens et que tu penses que cela te rendra peut-être la mémoire, alors je ne peux que te soutenir si c'est ce que tu veux. Si tu ne la touches que quelques instants, elle ne devrait rien te faire et de toute façon, elle mord toute personne qui n'a pas d'emblème. Parfois, tu as une lumière qui s'active autour de toi quand tu combats, comme l'emblème des fodlans alors, qui sait ? Tu en as peut-être un et cela te protégera surement de son influence ?
Snorri lui sourit, rassuré par ses mots. Timidement, il s'avança avec sa mère vers la chaire du margrave et les Crocs de Fenrir. Dans le fond de sa tête, ce décor lui disait quelque chose mais, il était incapable de dire quoi... peut-être quelqu'un qu'il n'avait jamais vu et qu'il ne connaissait pas sur la chaise... mais pas sûr... mais ce qui l'attirait le plus, c'était cette lance, comme des insectes autour d'une bougie la nuit...
Elle était terne, inerte, desséchée comme un cadavre mort depuis des siècles mais, malgré tout, une force au fond de sa poitrine et de son sang le poussait vers elle... sans qu'il sache pourquoi... le jeune homme ne savait plus.
Il jeta un dernier regard à sa mère et à son valraven, embrassa le sachet où se trouvait son porte-bonheur de toujours, accroché à son cou. Puis, après avoir pris une grande inspiration, il effleura la gemme écarlate des doigts.
Snorri recula un peu en la voyant s'illuminer à son contact.
La chaleur d'une présence rassurante, une protection au-dessus de son épaule...
C'était quoi ça ?! Il n'avait jamais pensé ou ressenti quelque chose comme ça ! Il sentait sa cicatrice pulsée, quelque chose en ressortant enfin après tout ce temps. Engaillardi par ce premier contact, Snorri recommença, prenant la lance entre ses doigts.
Des moments avec trois personnes de son âge et quelqu'un plus âgé... des adultes aux regards bienveillant... leur départ trop rapide à tous... la protection éphémère de bras... une main sur sa nuque qui l'arrache d'elle... l'épuisement... des bruits flous, des images mélangés entre elle... des coups, des coups, des coups, du froid... immobile... s'enfuir... impossible... les chaines des blessures et de la neige... une présence toujours aussi forte au fond de son cœur, toujours là malgré l'oubli... le protégeant encore malgré tout... lui jurant quelque chose... l'appelle... son nom... son vrai prénom...
« S... »
« Grand-père... »
« S... Snorri ! Tu es encore avec nous ? Reviens ! Snorri ! »
S... Snorri se réveilla d'un coup, se rendant compte qu'il s'était noyé un instant dans l'étreinte de la lance. Elle n'était plus sur son présentoir, il l'avait détaché sans s'en rendre compte et la serrait à présent contre son cœur, comme pour s'y accrocher. Il tourna des yeux exorbités vers Fregn, tout tremblant après ce qu'il venait de vivre, sa mère le regardant avec inquiétude.
« Je... je me souviens... elle... la lance... elle fait revenir des choses... pas tout mais... mais c'est la première fois... c'est net... mais c'est aussi flou... je... je ne comprends pas... c'est... je crois... ma tête...
– Du calme, prends ton temps... souffla-t-elle en posant ses mains froides sur ses joues, l'ancrant un peu dans la réalité, même s'il était incapable de lâcher cette lance. Ne t'en fais pas, on est en sécurité ici, les troupes ennemies sont pratiquement maitrisées. Souffle un grand coup et prend le temps de te reprendre. Là... chut... ça va aller... tenta-t-elle de le rassurer en le prenant dans ses bras, se fichant d’approcher cette lance malgré le danger, Snorri commençant à pleurer alors que tout se bousculait dans sa tête. On est avec toi, les dieux aussi veillent sur toi.
– Mamma... merci... ça... ça fait tellement de chose d'un coup... cette lance... c'est celle de mon grand-père mais, pas de mon grand-père... c'est plus au sens... d'ancêtre, quelque chose comme ça... je... ça va tellement vite...
Il souffla un grand coup, essayant de se reprendre comme il pouvait en faisant le point, jusqu'à ce que tout se calme. L'amnésique arrivait à retrouver un peu pied, la lance toujours contre lui, blottit au creux de l'aile de son valraven avec sa mère à ses côtés, quand ils entendirent un coup de sifflet venant des airs, puis un cri demandant des renforts sur le toit. Aussi vif qu'il le pouvait malgré son crâne qui martelait toujours, Snorri enfourcha sa monture pour aller en renfort et compris pourquoi ils avaient besoin d'aide. La garnison avait trouvé refuge sur le toit, avaient bloqué les escaliers et les valravens étaient les seuls à les atteindre, les troupes de Miklan refusant de se rendre.
Snorri trouva sa cousine Hlif, en train de manœuvrer avec sa propre valraven contre trois pégases, l'homme en faisant tomber un pendant qu'elle descendait le second, avant qu'ils n'achèvent le troisième tous les deux d'un coup de lance.
« La situation ?! Lui cria-t-il et en faisant courir son regard sur elle, heureux de la voir en entier, même si elle semblait proche de la surchauffe de magie.
– Ils refusent de se rendre ! Miklan surtout ! Hurla-t-elle pour se faire entendre en montrant le margrave au milieu de ses troupes, protégé par ses hommes au lieu de les défendre lui-même, puis elle posa la question évidente. Et Snorri, qu'est-ce que tu fous avec les Crocs de Fenrir ?! Tu es fou ?! Ils vont te dévorer et briser ton destin !
– Pour le moment, ça va ! Et longue histoire, je te raconterais ça après la bataille ! Pour faire simple, ces crocs ne peuvent rien me faire de mal on dirait !
– J'espère, reste en vie ! »
Ils refoncèrent dans la bataille, attaquant un côté de la garnison. Les Crocs de Fenrir semblaient agir tout seul dans sa man, lui indiquant où était le danger comme s'il le sentait et voulait le protéger. Comment une arme aussi maléfique pouvait-elle être aussi prévenante avec lui ?! ça n'avait pas de sens ! Enfin, il avait déjà assez de question qui attendrait la fin de la bataille...
« Regardez ! S'écria un soldat. Un sreng a volé notre Relique !
– Il ne l'a pas que volé, elle le reconnait comme son maitre ! Ajouta un autre.
– Mais comment c'est possible ?! »
« J'aimerais bien le savoir aussi, » songea Snorri en les voyant aussi étonnés que lui.
Miklan se tourna alors vers lui, le foudroyant du regard sous son casque, comme s'il voulait lui arracher la tête de loin, encore plus en le voyant manier cette lance.
« Non... non, c'est impossible ! Plus personne ne peut manier cette foutu Lance ! Il est mort ! Il est mort ! Il est mort ce salopard !
– Honnêtement, j'en sais rien mais, rends-toi ! Tout le château est sous notre contrôle et la ville s'est déjà rendue ! C'est fini margrave ! S'écria Snorri en fodlan. Rends-toi !
– Jamais ! Je suis margrave ! Le seul margrave ! Le titre est à moi ! À moi ! Jamais je ne le laisserais à des sauvages comme vous !
Il lui envoya une hachette sur lui mais, le chevaucheur de valraven l'esquiva sans souci, Igie agile comme la brise dans le ciel, avant d'en repousser une autre du bout des Crocs. Voyant qu'il refusait de se rendre, il descendit en piqué pour tenter de lui arracher sa hache des mains et la faire tomber par-dessus les créneaux, ce qu'il arriva à faire mais, Miklan s'accrocha à sa (leur ?) lance, hurlant comme un possédé que les Crocs était à lui seul et pas à un sauvage sortit d'il ne savait où.
« La Lance de la Destruction m'appartient ! S'époumona-t-il, alors que Snorri sentait l'arme hurlé le contraire, essayant de forcer son « propriétaire légitime » à la lâcher en lui mordant les doigts, le sang suintant de ses gantelets.
– Elle n'est clairement pas d'accord mais bon, très bien, comme tu veux. Igie ! »
Son valraven hurla en reprenant de l'attitude. Elle était assez forte pour porter deux personnes sans problèmes et même si Miklan devait pesé son poids avec son armure lourde, elle arriva à s'élever dans les airs, même s'il s'accrochait obstinément aux Crocs de Fenrir comme de la poix sur les mains. Snorri aurait préféré qu'il lâche mais bon, il ferait avec. Le plus dur, c'était de ne pas lâcher la lance avant le bon moment mais, il sentait Hlif utiliser sa magie pour lui donner plus de force. Il lui devrait un bain bien glacé après la bataille.
Ils étaient à plusieurs pieds au-dessus du sol à présent, Miklan suspendu au-dessus du vide, criant toujours que la Relique lui appartenait. Et bien soit.
« Elle est à toi cette lance ? Et bien garde-la ! » S'écria-t-il en lâchant tout simplement l'arme, Igie partant d'un coup plus vite en l'air sans ce poids mort, tellement qu'il en perdit son casque mal accroché dans la précipitation.
Le margrave tomba en faisant un fracas de casseroles qui chutaient de leur étagère, s'écrasant contre la pierre. Il n'avait même pas de sort pour amortir les chutes de trop haut ce con... la Lance de la Destruction roula à côté de lui, inerte alors qu'il gémissait un ordre, peut-être de continuer l'attaque mais, plus personne ne l'écoutait. Sans aide, il ne pourrait même pas se relever à cause de son armure une fois sur le dos, comme une tortue retournée et de toute façon, plus personne ne faisait attention à lui. Tous les regards étaient tournés vers Snorri, incrédules, comme s'il voyait un fantôme.
Puis l'un jeta son arme.
Puis un autre.
Puis encore un autre.
Puis tous se rendirent.
« Par les Vanes et les Ases, jura Hlif alors qu'ils redescendaient tous les deux au sol, les soldats ne tentant rien contre eux quand ils le firent. Qui es-tu Snorri ?
– Je ne sais pas, souffla-t-il à sa cousine, récupérant la Lance de la Destruction qui semblait ronronner entre ses doigts, brillant à nouveau avec lui, comme rassurée que ce soit lui qui la tienne plutôt que Miklan, alors que des souvenirs de plus en plus clairs de l'origine de sa cicatrice remontaient en lui. Mais je crois qu'on va bientôt le savoir. »
Il se releva, tenant fermement les Crocs de Fenrir en regardant les hommes de Gautier, hésitant un peu avant de se décider de crier en fodlan aux hommes autour d'eux, imitant sa tante et reine dans les moments graves ou face à un ennemi, s'excusant auprès d'elle de lui prendre son rôle quelques instants.
« Les Dieux et le destin ont décidé, le combat est à présent achevé. Que les glaives et les épées soient rengainés, que les blessés et les morts puissent se reposés. Notre armée guidée par Thor a triomphé, aux ennemis de s'agenouiller ! »
Les soldats obéirent, mettant sans trop discuter un pied à terre à ses ordres. Au moins, ils se rendaient sans violence, c'était déjà ça. Snorri s'approcha alors de Miklan, gémissant par terre dans son armure, puis pointa le fer d'os vers lui en déclarant, les souvenirs tapant assez fort dans sa tête pour faire exploser son crâne.
« On a des choses à se dire. »
*
Dès qu'ils surent ce qui s'était passé à Gautier, Dimitri, Félix et Ingrid partirent sur le champ à la place de leurs parents avec plusieurs régiments de soldats. S'ils se fiaient à ce qui était écrit, les habitants avaient ouvert les portes et rejoint volontairement les srengs à condition qu'ils les débarrassent de Miklan, et le messager avait confirmé mais mieux valait être prudents. Cela ne leur plaisait pas d'aider l'assassin de Sylvain, mais ils devaient également penser à la sécurité aux habitants de la capitale margravine. Ils se préparèrent donc à affronter les srengs ou à tomber dans une embuscade, de plus en plus sur leur garde quand ils entrèrent sans souci en ville avec leurs hommes. Les gautiens vivaient comme d'habitude, mais avec quelques srengs qui partageaient la nourriture de la réserve seigneuriale, ceux parlant le fodlan les saluant cordialement. Les niches dédiées à Sothis et aux Braves aux quatre coins de la ville étaient même déjà remplis de statuettes de dieux srengs. Cela faisait plus d'un mois que l'attaque avait eu lieu et que les srengs avaient visiblement établis un début de camp ici, mais quand même, c'était rapide...
Quand ils arrivèrent aux portes, ils tombèrent sur Dame Adeline, en grande conversation avec des marchands à la porte du fort. La mère de Sylvain rayonnait, semblant en bien meilleure santé et bien plus heureuse que pendant les dix dernières années. Elle avait repeigné ses boucles rousses et son habit noir de deuil avait été remplacé par une robe colorée typique de Sreng, avec deux grosses broches sur la poitrine. Rustine n'était pas à ses pieds aussi, même si les trois amis sentirent qu'il était encore en vie. Le petit chien était presque la raison de vivre d'Adeline, elle ne pourrait pas être aussi joyeuse s'il était mort.
Elle les salua tous d'une révérence quand elle les vit arriver, respectueuse de l'étiquette.
« Votre Altesse, Bouclier du Royaume et Ailes de Faerghus, c'est un honneur de vous voir en notre ville. Je voie que vous avez une escorte importante. Je comprends cette précaution mais, cela est inutile. Nous vivons en paix avec les srengs depuis quelques semaines à présent. Il y a encore des échauffourées mais, la chasse de Miklan nous a donné l'occasion de trouver un accord de paix temporaire, le temps que les choses se calment un peu après une telle frénésie.
– Salutation Dame Adeline. Mais pouvez nous nous expliquer précisément ce qui s'est passé ? Demanda Dimitri. J'avoue que nous avons un peu de mal à comprendre...
– C'est une longue histoire mais, je vous la raconterais après vous avoir introduit auprès du nouveau margrave. Il a très envie de vous voir, même si je dois vous prévenir que cela vous fera un choc. »
Intrigués, les trois amis descendirent de selle pour la suivre, accompagnés de leurs gardes et toujours armés par précautions. Ils traversèrent les couloirs où tous les ajouts macabres de Miklan avaient été retirés, enlevant tous les trophées de renards morts des murs. Depuis la mort de Sylvain, il adorait mettre partout la peau de cet animal, surement parce que sa fourrure avait la même couleur que les cheveux de sa victime... Félix aurait rêvé de tout arraché devant Miklan mais bon, les relations diplomatiques, tout ça... cependant, il se sentait assez léger, sa marque pulsant dans son dos, sachant au fond de lui quelque chose sans oser le dire à voix haute.
Adeline les annonça alors qu'ils entraient dans la grande salle. Tous les trophées et les armures des Gautier précédent avait été retiré, remplacé par de grandes tables où s'accumulaient des papiers en tout genre, surement des rapports de comptes, des terriers, des registres de lois et d'impôts à la tête. Ils virent d'abord une petite femme blonde aux yeux très bleus debout, en train de plancher sur une liasse de parchemin qui semblait être le terrier de la ville. Les trois amis la reconnurent comme la reine Thorgil le Kaenn, la plus puissante reine des srengs qu'ils avaient déjà rencontré pendant des pourparlers diplomatiques. Cela devait être son Royaume qui avait dirigé l'expédition contre Gautier, Adeline leur ayant expliqué entre temps que l'attaque avait été un coup de semonce pour punir Miklan de ses précédents assauts. Ils se demandèrent une seconde si c'était elle « le nouveau margrave » avant de voir un homme assis à la table d'à côté, en train de discuter avec elle dans leur langue.
Félix, Dimitri et Ingrid n'en crurent pas leurs yeux en le découvrant mais, ils le reconnurent tout de suite : ils reconnurent ses cheveux roux rouge presque sanglant, ses yeux miel affutés et doux, son nez piqueté de tâches de rousseurs et de plus encore aujourd'hui... même sa voix était familière, bien qu’il ait mué comme eux tous entre temps... ils ne purent pas non plus ignorer la grosse cicatrice en forme d'étoile sur son front, signe qu'on lui avait sans doute fracassé le crâne. Mais Déesse... Déesse...
Quand l'homme tourna la tête vers eux, ses yeux s'exorbitèrent à son tour, tout aussi incrédule qu'eux. Doucement, après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, il se leva, pour mieux les voir, avant de s'avancer vers eux, sans un mot. Il était plus âgé qu'eux de deux ans alors, quand ils l'avaient perdu, il était plus grand mais, s'il l'était toujours pour Ingrid et Félix, Dimitri le dépassait à présent de quelques centimètres... ça... c'était presque étrange, même s'ils l'oublièrent assez vite... leur esprit crut une seconde qu'on leur jouait un tour, que c'était une mauvaise farce du destin ou alors un rêve trop beau pour être vrai.
Mais le nouveau margrave sortit alors un très vieux sachet qui pendait autour de son cou, toujours le même depuis des années, puis en sortit une minuscule écaille sarcelle. Une de Félix... la trace du miracle de Fraldarius qui lui avait sauvé la vie… il ne se séparait pratiquement jamais de ses écailles sauf pour les donner à quelqu'un de confiance qui ne la revendrait pas... et elle était si petite... cela ne pouvait qu'être celle qu'il...
« Je... je crois que c'est toi qui me l’as donné, déclara-t-il en regardant Félix, la voix tremblante, son autre main allant sur son crâne et sa cicatrice. C'est... c'est encore très flou mais, j'ai l'impression... non, je sais que je vous connais... désolé si c'est pas grand-chose de plus mais, ma mémoire vient à peine de revenir depuis que j'ai touché les Crocs de Fenrir alors, c'est un peu compliqué...
En réponse, le jeune homme aux cheveux noirs s’approcha du rouquin en confirmant, refermant ses doigts sur son écaille.
– C’est bien une des miennes. Je savais que tu reviendrais… comme on se l’était promis Sylvain…
#écriture de curieuse#fe3h oc#fe3h#j'espère que ça vous plait surtout !#c'est un peu différent de ce que je fais d'habitude vu qu'on n'est plus à Fraldarius mais j'espère que ça vous plaira !#Jihane était prévu mais Hamza a poppé comme ça sans vraiment prévenir#J'avais déjà l'idée que les demi-frères et soeurs de Jihane pouvaient lui servir d'homme de main mais comme une masse indéfini#Hamza s'est invité en disant 'je veux être développé- tu me développes !" alors le voilà#au moins il permet de donner la réplique à Jihane...#Quant au deuxième texte- pas grand chose à dire je suis juste retombé dessus et je me suis dit que l'occasion faisait le larron...#vu qu'on a parlé de la famille Gautier y a pas longtemps ici#je devais être dans une phase plus 'emblème = sorte de pouvoir plus psychique ou d'ultra instinct' à ce moment-là#vu comment Félix lit la structure de l'univers pour le coup et décrypte ce que dit Loquax à travers la LdlD...#enfin j'espère surtout que ça vous plaira
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Coucou tout le monde !
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Des gros bizoux depuis la jungle, où nous sommes partis à la recherche d'une cascade mystérieuse !
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Alors franchement, j'ai vu ça, j'ai eu un instant de doute : 1h de marche à galérer en forêt pour un filet d'eau, je l'ai eu un peu mauvaise... mais c'était un piège ! Regardez ce qu'on a trouvé en traversant le passage secret !
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Avant de pouvoir accéder à cette cascade, Victor nous fait une petite surprise : il récupère de l'écorce d'arbre, la mélange avec de l'eau, en sort un espèce de jus et nous demande de le sniffer. En faisant ça, on est censés demander permission à la cascade d'y accéder.
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En une demie seconde, j'ai l'impression d'avoir des clous de plantés derrière les yeux, c'est juste horrible ! Je ne sais pas si l'autorisation de la cascade, c'est parcequ'on se met à pleurer par les yeux ou le nez, mais c'est vraiment très très désagréable... Victor nous explique que c'est un médicament décongestionnant... Tu m'étonnes !!
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Bref, après ce bref (enfin bref, ça brûle cinq bonnes minutes quand même sa saleté) moment de detestage, on part se baigner, et elle est très bonne :)
En rentrant au village, on tombe sur un groupe de 4 français qui ne parle presque pas espagnol, je deviens donc de nouveau traductrice attitrée ! Et après un tour du village, on part en direction du mirador, un point de vue sur toute la région.
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Cet endroit est juste absolument magnifique... On voit le début de la forêt amazonienne (à gauche du fleuve) et les montagnes en arrière plan, et le soleil couchant nous illumine tout ça au fur et à mesure de sa descente... Une des plus belles vues de mon voyage !
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En attendant le soleil couchant, ils ont une petite activité rigolote ... Je vous laisse profiter :")
Les oiseaux tout autour font des nids très étranges dans les arbres, et on entend les grenouilles s'en donner à coeur joie quand la nuit commence à tomber, c'est très beau ! On voit même quelques lucioles ❣️
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Et le soir, c'est légendes autour du feu de camp (comment la femme étoile a perdu son enfant après avoir épousé un homme de la forêt, condamnant les kichwas à accoucher à la maison pour ne pas subir sa malédiction), très beau moment aussi ...
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Une journée très complète, je suis éclatée mais comblée !
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Printemps 1916 - Champs-les-Sims
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Je crois qu'en plus de s'être fait la plus petite possible, elle s'en veut un peu d'être la seule à qui Constantin accorde réellement de l'intérêt. Ce qui s'est manifesté d'une façon bien cruelle lors de sa dernière permission lors des fêtes de Noël et a occasionné une grosse dispute entre nous. D'ordinaire, je suis suffisamment heureuse de le voir bien en vie devant moi pour songer à le gronder pour quoi que ce soit. Et pourtant, il a été très secoué par le décès de son mentor, Monsieur Hautbourg. Le pauvre homme a eu selon lui une mort peu enviable et laisse derrière lui une veuve et un fils unique d'à peine un an.
Transcription :
Eugénie « Oh mon petit. Te voilà enfin ! Nous ne savions même pas que tu viendrai nous voir pour le jour de Noël. »
Constantin « Je vous ai écrit en début de semaine après avoir reçu ma notification de permission. Mais le caporal Mercier m’a dit que des sacs de courrier de notre division avaient été perdus. Je vous ai envoyé une carte hier à la gare de Mont-Notre-Dame mais je dois être arrivé avant elle. »
Albertine « Nous étions si inquiets ! »
Albertine « Cela fait des nuits que je n’en dors plus. »
Constantin « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles dit-on. Si j’avais été tué ou porté disparu sur le front, l’état major t’en aurait déjà avertie. »
Albertine « Il n’y a que toi pour me rassurer de la sorte… Et depuis quand cites-tu des proverbes ? »
Constantin « Monsieur Hautbourg disait que les proverbes recèlent une grande sagesse et que nos ancêtres nous ont les transmis sous la forme la plus simple afin que chacun puisse recevoir leurs enseignements. »
Albertine « Il disait… oh Constantin... »
Albertine « Je suis navrée pour toi. »
Constantin « Il a reçu une salve de mitrailleuse dans l’abdomen. Les brancardiers ont dit qu’il a expiré avant qu’ils aient pu le conduire à l’hôpital. J’aurai aimé lui dire au revoir. Dès demain, j’irai présenter mes respects à sa veuve et à son fils, c’est ce qu’il aurait fait pour moi. »
Albertine « Toi tu es rentré, et pour l’instant c’est tout ce qui m’importe. »
Constantin « Tu as raison, j’y penserai plus tard. Je suis déjà ravi de pouvoir être revenu à temps pour réveillonner avec toi et les enfants. »
Albertine « J’espère que tu comptes t’arranger un peu avant. »
Constantin « J’y vais de ce pas. De toute façon, Grand-Mère n’acceptera pas à sa table un homme dépenaillé et qui n’est pas rasé de frais. J’ai en plus le sentiment d’être tout crotté. »
Albertine « C’est bien vrai. Même au fin fond d’un caveau égyptien ou d’un cénotaphe, je ne t’ai jamais vu si sale et mal apprêté. »
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Maslow, encore et toujours.
Certaines ''inventions'' donnent l'impression d'avoir toujours existé. Tout se passe comme si on avait grandi avec elles. On croit ne pas pouvoir vivre sans elles et, sans même y réfléchir, on leur confère une sorte d'éternité... Le frigidaire, la bicyclette, les livres, le toit pointu des maisons, le tire-bouchons, le doudou des bébés, le chocolat ou le ''jeans'' et le chewing-gum font --parmi tant d'autres, mais à des titres divers--, partie de cette catégorie, qui n'est listée ou reconnue nulle part --et dont le contenu varie, évidemment, avec chaque individu. La pyramide de Maslow, pour ceux qui la connaissent, est un composant de cette liste : parmi les ''Bac + x'', on imagine mal un monde où la pyramide de Maslow serait absente ! .
Et pourtant... lorsque je lai découverte pour la première fois, quel choc ! Pour moi , ce fut en 1970 , en lisant ''Motivation and Personality'' : jamais, jusque là, je n'avais entendu parler de cette ''découverte'' des ressorts profonds des comportements des hommes (en fait, une fabrication ex-nihilo par Abraham Maslow, à la fin des années '40). J'ai aussitôt dévoré tout ce que j'ai pu dégoter sur lui, dont L'Accomplissement de soi : de la motivation à la plénitude, tout un programme. Mais Motivation and Personality, constitue l'exposé le plus complet de sa théorie de la motivation, de laquelle émergent cinq groupes de ''besoins fondamentaux'' dont nous parlerons plus bas, classés dans une taxinomie qui serait, selon Maslow, universelle. L'idée de présenter ses ''motivations'' sous la forme d'une pyramide a joué un grand rôle dans leur succès et sa renommée : un bon schéma est mieux qu'un long discours !
La ''pyramide de Maslow'', donc, énonce une gradation de besoins ressentis par, en gros, toute l'humanité. Ils apparaissent et sont censés se succéder (en se chevauchant) dans un ordre chronologique croissant et constant. D'abord, dit Maslow, se manifestent et s'imposent des besoins physiologiques (respirer, manger, boire, dormir, avoir un toit, assurer la reproduction... et même éliminer). Lorsqu'ils sont partiellement satisfaits, se mettent à apparaître des Besoins de sécurité (assurer demain ce que j'ai aujourd'hui, rechercher un environnement stable et prévisible). lesquels, lorsqu'ils sont en droit de se sentir remplis, sont suivis par des Besoins d'appartenance et d'amour (bien au delà de la satisfaction d'une simple sexualité, plutôt au niveau I : il s'agit, normalement, ''d'un besoin d'une autre –ou d'un autre'', bien entendu). Plus tard, vont apparaître des Besoins d'estime (confiance et respect de soi, appréciation), et enfin, d'Accomplissement de soi et de reconnaissance ''de moi par tous les autres'' (c'est le stade de la Légion d'Honneur)... Révolutionnaires en leur temps, ces idées font maintenant partie du bagage intellectuel de toute personne ayant suivi un cursus universitaire poussé.
Alors... pourquoi venir vous embêter, aujourd'hui, avec ces souvenirs d'époques révolues ? Mais tout simplement parce que notre civilisation occidentale a atteint --sans que personne ne s'en rende compte, et même avec plein de gens qui croient le contraire-- le stade ultime de la satisfaction de cette 5 ème catégorie de besoins, et c'est sans doute une immense révolution dans l'Histoire : pour une grande partie de l'humanité ex-souffrante, ''il ne reste rien à désirer... pour soi et par soi'', phrase terrifiante dans le succès qu'elle camoufle et le non-dit qu'elle sous-entend. On aurait si bien ''coché toutes les cases'' des besoins que pouvait espérer un homme... que celui-ci se retrouverait, en gros mais pour des nombres grandissants, sans plus rien à convoiter... en dehors de grandes abstractions sur lesquelles il n'a et n'aura jamais la main (sauvetage de la planète, égalité entre tous les hommes, paix sur la terre, etc... sur lesquels l'humanité s'essoufflera longtemps, puisqu'elle n'a pas le moindre levier pour influence quoi que ce soit ! )... . ce qui est fou, quand on y pense, mais est une autre histoire !
Le succès de notre civilisation est tel qu'il débouche --qu'il ne peut que déboucher-- sur un échec patent en Occident, mais qui, comme toujours, attend ''un certain temps'' pour se répandre ! Un des sujets dont on parle, c'est l'actuelle remise en question du travail. Par exemple, les générations dites ''montantes'' en Occident disent refuser de faire de leur seule activité professionnelle le centre de leur vie, remettant en question que le travail soit une ''valeur''. A les en croire, ce serait le besoin d'émancipation, la soif de reconnaissance et le désir d'enrichissement non-financier qui seraient en haut de l'affiche. Contre Maslow, on voudrait nous faire envoyer au diable l'ambition et la compétition au ''qui gagne le plus'', désormais.
La gestion en tous points épouvantable de la crise sanitaire dite ''du covid'', la crise de l’environnement, les menaces de vitrification qui n'ont jamais été si fortes, les progrès technologiques en matière de télé-travail, la dette dont tout le monde se fout, et la façon dont les Etats gèrent tout '’n’importe comment'… sont les moteurs principaux de ce rejet de ce qui fut, depuis la nuit des temps, le seul ''nerf de la guerre'' : la malédiction biblique ''tu gagneras ton pain à la sueur de ton front'', qui était une ''valeur-phare'' de toute Droite, n'est plus une référence... à peine un souvenir pour ses ‘’leaders’’ et est devenu une hantise pour la Gauche qui en a changé le statut : les syndicats revendiquent une folie, ''un droit à la paresse'' !
Ce n'est pas le retraité que je suis qui va trouver à redire à cet ''ordre nouveau''. Mais les clowns qui se gonflent (et se goinfrent) dans nos ministères en dissertant sur la crise énergétique qui s'annonce et qui va durer... mais qu'ils nient, se foutent du monde : ils se font ''selfiser'' vêtus de ''cosl roulés'' en pur cachemire, coûtant des prix que pas un seul ''gilet jaune'' n'imagine ! Par honnêteté intellectuelle, je suis ne suis pas en désaccord chronique avec cette perte de la référence n°1 qu'était ''le boulot'' (même si j'ai adoré chaque seconde des presque 45 ans où j'ai exercé une activité professionnelle, parfois 18 heures par jour, avec une consommation moyenne de 12 jours de vacances sur mes 15 dernières années ''en activité''!) : il est indiscutable que à très court terme, ne rien foutre est moins fatigant que se crever pour un salaire devenu souvent insuffisant. C'est ''à plus long terme'' que surgissent les problèmes... que j'annonce insolubles, sans risque de me tromper.
Mais l'Occident, et d'abord la France, qui met, à son habitude, la charrue avant les bœufs –ce qu'elle est seule au monde à le faire systématiquement-- va avoir un réveil difficile : les autres pays, où Maslow est encore une référence, même indirectement, ne nous attendront pas et ne nous feront pas de cadeau. Le droit à la paresse brandi par la voyoucratie ravageuse dite ''nupes'' (avec les grossièretés considérées comme ''naturelles'' par les gens qui ne pensent à rien) suffira-t-il à nous protéger de la faim renaissante des peuples africains, asiatiques et bientôt sud-américains en progression démographique quasi-géométrique ? Franchement, je ne le crois pas, puisque nos propres populations, maltraitées, brutalisées, violées, condamnées à ''suivre le mouvement officiel'' ont déjà atteint le seuil où cela devient insupportable et redécouvrent, par un chemin détourné, que la considération et le respect sont infiniment plus fondamentaux que des poignées d'euros, empruntés avant d'être ''jetés'' aux mécontents, comme à des chiens...
Moralité... Au train où vont les choses, nous risquons de nous réveiller, très vite, dans un cauchemar gaucho-woko-décadent –si nous n'y sommes pas déjà plonges en partie !. Nous devrions nous méfier : entre le référentiel culturel d'un Abraham Maslow et celui (inexistant) de nos progressistes rétrogrades... seul le premier apporte quelque chose à l'humanité et a donc une chance de perdurer, et ce n'est pas celui qui semple avoir le vent en poupe, ces temps derniers, à l'Elysée, dans les rues de Paris, sur les bancs de notre Assemblée nationale devenue un carnaval pour nuls irrécupérables, et dans nos organes de presse, gaucho-déshonorés.…
H-Cl
PS --une série de ‘’tuiles’’ s’impose à moi avec une soudaineté et une violence qui risque de me conduire à infiniment moins de régularité dans la périodicité de ces ‘’éditos””. J’en demande pardon d’avance : je n’ai pas la moindre visibilité sur mes emplois du temps de jours et des semaines à venir. Je ferai de mon mieux...
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Les accessoires
Depuis que nous avons dénoué le dialogue sur nos expériences, nos envies et nos fantasmes, S et moi avons acheté quelques accessoires.
Un a déjà été utilisé : la cravache. J'en ai déjà parlé. Je me suis rapidement familiarisé avec son utilisation et S a fait preuve d'une résistance absolument remarquable (alors que son cul a gardé des marques pendant plusieurs jours). Elle s'en est montrée extrêmement excitée et aujourd'hui elle réclame que nous recommencions. Comment lui refuser ?
Les accessoires qui suivent ont été commandés, reçus mais pas encore utilisés (probablement en fin de semaine).
Le mini paddle en cuir. Il est vraiment petit. Ca fait paddle de voyage ! Cependant j'y vois un double intérêt :
- la possibilité de le transporter facilement (impossible avec la cravache qui est trop grande) - la possibilité de l'utiliser dans n'importe quelle circonstance, même si par exemple l'amplitude des gestes est limitée : un mouvement de poignet peut suffire pour asséner une bonne claque.
Notons enfin que le cuir dans ce genre de pratiques (fessée) doit procurer un joli bruit. A voir !
Les pinces à seins japonaises reliées par une chaine.
L'autre jour j'ai envoyé la photo d'une pince à linge en bois à S en lui disant : "je pense à tes seins".
Dès le premier jour, S m'a confié qu'elle aimait qu'on lui pince les tétons : "j'aime quand c'est fort". D'où la pince à linge. Elle a adoré l'idée. Cependant j'ai vite constaté que cette pince en bois ne serait pas très pratique, pas très stable et qu'elle n'était pas très puissante. De plus le bois brut présente un risque non négligeable de se planter une écharde. A cet endroit ce serait fâcheux. Après quelques recherches j'ai appris que les pinces à sein de type "japonaises" étaient des pinces plutôt puissantes et souvent décrites comme n'étant pas pour les débutant.e.s. J'ai forcément eu envie d'essayer. Pouvoir jouer avec la chaîne me parait être en gros plus.
Et enfin, le dernier accessoire: choisi ensemble pour mon anniversaire : le Strap on me. Un gode ceinture sans ceinture. C'est une sorte de gode en deux parties. Une partie pour la femme, en forme d'œuf à insérer dans le vagin, et dans son prolongement, un gode plus classique destiné à venir pénétrer une personne consentante, en l'occurrence moi. S a absolu tenu à passer la commande elle-même et à choisir la taille. A ce jour, je sais qu'elle l'a reçu, mais je ne sais pas si elle a choisi la taille M ou L. Pour elle ça ne changera rien (peut-être un peu le poids) mais pour moi le M serait dans doute plus facile à prendre et à faire aller et venir selon le bon vouloir de S. Le L est en revanche beaucoup plus gros. Il sera certainement plus difficile à "appréhender" mais l'idée de me faire remplir de la sorte ne me laisse pas indifférent.
Réponse vendredi soir. Happy birthday to me...
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M'as tu piégés Princesse ? chapitre 2
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Chapitre 2: Une histoire de chorégraphie
La princesse se rendant enfin compte de ce qu'elle avait fait un peu plus tôt se mit à rougir et semblait être bien confuse mais bon elle avait besoin de ce simple geste pour se calmer .De se réconfort et sans vous le cacher les bras du démon de la radio étaient parfaits pour cela . La princesse de l'enfer secoue donc la tête vigoureusement pour reprendre ses esprits. Elle voyait bien que l'homme était dans l'attente d'une réponse dans les plus bref délais , "Vaggie " n'allait pas être une réponse satisfaisante pour lui c'est clair .Puis comme la jeune princesse s'était quitté avec sa compagne ce n'est pas dans son intérêt de laisser l'homme en rouge partir de lui même à la pêche aux information , Charlie n'avait pas envie que ça se finisse dans un combat sanglant dont elle savait que sa petite amie avait de grande chance d'en sortir perdante.
-Vaggie et moi on s'est disputés , j'avais comme idée de monter un spectacle musical pour accueillir les nouveaux arrivant après tout notre lutte contre Adam a su convaincre pas mal de démon . Et elle s'est violemment opposé , disant que ça porterait atteinte à notre crédibilité * explique la fille de Lucifer*
Alastor avait du mal a y croire , le couple s'était disputé pour une raison aussi ridicule si bien que ce dernier se permit de remettre en doute le couple des deux filles . Un sourire narquois se dessine donc sur ses lèvres montrant encore plus ses dents aiguisées tel des couteaux pendant qu'il réfléchissait à ce qu'il allait bien pouvoir répondre à la blonde .
-Oh je vois mais ce n'est pas la peine de vous mettre dans des états pareils , ça me semble être une bonne idée en soit puis c'est votre hôtel votre idée . Vous ne devriez pas laisser quiconque vous marcher sur les pieds encore moins votre petite amie qui n'a aucun statut , elle devrait se sentir reconnaissante que vous ayez eut pitié d'elle * déclare le démon sans mâcher ses mots *
La fille de Lucifer se sentit offusquée des paroles méchantes d'Alastor en ce qui concerne Vaggie , jamais elle ne pensera à une chose pareille de sa petite amie . Elle l'a aidé de bon coeur et ne s'attend rien de spécial de sa part pour cela . Elle croise donc les bras sur sa poitrine pour bien montrer qu'elle ne partage pas son avis .
-Jamais je ne traiterai Vaggie de la sorte et cela peut importe si nos avis divergent mais bon je suis quand même contente que tu partages mon point de vue . Puis arrête de me vouvoyer, c'est nouveau ça ? * réplique fermement Charlie*
Il est vrai que depuis sa défaite cuisante contre Adam et sa remise en question, Alastor avait choisi de mettre un peu de distance avec les membres de l'hôtel étant persuadé que ça le rendait beaucoup plus faible. Mais on dirait bien que cette décision n'est pas du goût de sa partenaire , il va devoir y remédier et vite.
-Comme tu veux , je me suis dit qu'en m'exprimant ainsi ça paraîtrait un peu plus professionnel je suis sensé être ton bras droit * répond le cerf*
-Oui ben ça me plaît pas et si tu permet j'ai d'autres chose à faire * soupire Charlie*
Alastor se décale donc un peu pour laisser passer la princesse , cette dernière passe son chemin . L'homme allait devoir se conformer aux désirs de la princesse, il le savait que trop bien .
A l'heure du dîner la tension était vraiment palpable et n'importe qui autour de la table pouvait s'en rendre compte . Notamment une certaine tension entre Charlie et sa compagne dont les deux s'adressent à peine la parole et assez froidement .C'est donc le paternel de la princesse qui se voit obligé d'intervenir pour débloquer la situation .
-Oh allez les filles vous allez pas vous faire la tête pour une stupide dispute , je sais très bien que vous avez un point de vue différent sur la chose mais ce n'est pas une raison pour se bouder * fit le souverain sur un ton paternel *
-Sauf votre respect majesté je demande juste un peu de professionnalisme * déclare Vaggie sèchement *
Lucifer se sentit mal à l'aise face au ton employé par la compagne de sa fille , si bien que sur le coup il ne savait pas quoi répondre. On dirait bien que sa tentative est déjà vouée à l'échec malheureusement pour lui pourtant Lucifer s'est toujours montré plein de bonne volontée pour aider sa fille .
De ce fait, la blonde se lève brusquement de sa chaise plaquant avec force son couvert sur la table faisant sursauter tout le monde. Elle adresse un regard furieux à Vaggie sans doute contrariée que cette dernière OSE s'adresse de la sorte à son père .
-Tu vas parler mieux à mon père puis vous avez quoi avec votre professionnalisme moi tout ce que je veux c'est un endroit agréable où vivre . Qu'on puisse s'y sentir à l'aise ! Mais je crois que tout le monde s'en fout de ce que je veux ! * crie Charlie*
Puis elle quitte la table ayant à peine touchée son assiette , sous le choc Angel tente de retenir Charlie en l'interpellant mais sans succès la princesse n'avait plus envie de se trouver dans cette salle à manger. Quant à Vaggie une pointe de culpabilité traversa son regard puis elle regarde son beau-père .
-Je...je suis désolée pour ça * répond -t-elle en balbutiant un peu étant aussi confuse que tout le monde *
-Ce n'est rien , j'ai juste voulu aider * intervient Lucifer , il marque une pose * Je crois que pour le moment la meilleure chose à faire c'est de la laisser tranquille *ajoute -t-il*
Personne ne semble être en mesure de contredire les paroles du roi , qui est pour le coup assez censée mais on pouvait voir à sa mine que lui même été dépité par la situation .Charlie aimait Vaggie ça ne fait aucun doute de ce fait , ce serait dommage que le couple explose pour une raison aussi dérisoire. Après tout, à force de discussion, peut-être que les deux filles seraient arrivées à un terrain d'entente . Le mieux à faire pour le moment c'est sans doute éviter le sujet c'est sans doute ce qui à le mieux à faire . Quant à Alastor ce dernier avait une irrésistible envie d'aller voir la princesse pas dans le but nécessairement de se moquer mais juste d'être avec elle , il ne saurait pas expliquer pourquoi il a cette irrépressible envie . Le regard lourd de Husk se pose sur le grand cerf trouvant son maître bien étrange ce soir , il n'a même pas essayé de profiter du tumulte pour enfoncer un peu plus le petit roi et c'est inhabituel de sa part .
.....
Note: Déjà le chapitre deux comme j'étais un peu inspirée Ehehehe. A votre avis que va faire Husk ?
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