Tumgik
#choix de carrière
gay-impressionist · 2 years
Text
malheureusement je suis persuadée que l'assemblée ne votera pas la motion de défiance. ça demanderait que plusieurs dizaines de députés de la majorité ou des républicains la vote.
et ils sont trop lâches. ils tiennent trop à leur pouvoir et leurs privilèges, à leur position.
je sais pas comment on va faire
14 notes · View notes
superiorkenshi · 2 years
Text
Imaginer je me revois tout NCIS...
Tumblr media
JE RIGOLE MAIS IMAGINEZ
4 notes · View notes
Text
Création d'un Portfolio de Modèle pour Agences
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
judieccfinds · 2 months
Text
--Winnie Legacy--
Règles de base :
Codes de triches interdits, mods pour rajouter du gamepaly autorisés (voire même conseillé)
Aucune limite d’enfant par génération.
Vous pouvez choisir quel enfant deviendra l’héritier.
Chaque génération possède une couleur dominante. A vous de jauger selon vos envies (vêtements, décoration…)
Vous pouvez choisir la durée de vie.
Pour valider une génération, compléter l’aspiration, la carrière et les compétences.
GEN 1 (vert) :
La vie n’a pas toujours été tendre avec vous. Ballotté de foyer en foyer toute votre enfance durant, vous n’avez jamais eu la chance de vous épanouir dans une famille aimante.
A votre majorité, quand l’orphelinat ou vous avez grandi a décrété que vous étiez capable de vous prendre en main, ils vous ont mit à la porte… sans aucun bagage.
La seule chose qui vous a maintenu pendant tout ce temps, c’était la nature.
Dans votre dortoir, assis face à la fenêtre et observant le monde extérieur, vous vous étiez juré que si vous vous en sortiez vivant, vous vivrez dans une maison entourée par la nature, et donnerait amour et chaleur à vos enfants.
Alors quand vous vous êtes retrouvé dehors, vous n’aviez qu’un objectif : réaliser ce rêve.
Ville : Henford on Bagley
Aspiration : Botaniste indépendante
Traits de caractère : Adore la nature, généreuse, proche de sa famille.
Carrière : Jardinage
Compétences : Education, jardinage
Règles & objectifs (au début) :
Vous débutez sur un terrain vide à Willow Creek (votre ancien orphelinat s’y trouve)
Vous commencez la partie avec 0 simflouz
Avant de pouvoir quitter Willow Creek pour Henford on Bagley, vous devez avoir réuni la somme de 5 000 simflouz. Vous pouvez utiliser n’importe quelle méthode pour y parvenir (sauf triche).
Règles & objectifs (à Henford-on-Bagley) :
Vous vous installerez sur le terrain de votre choix, mais celui-ci doit contenir une maison plus ou moins délabrée ou vieillotte, que vous allez retaper par la suite. Pour vous installer sur le terrain, le code de triche “freerealestate on” est autorisé.
Une fois sur votre terrain, retirez 5 000 simflouz de votre budget. (vous pouvez le faire avec le code “money X”)
Vous activerez le défi de terrain vie simple
Vous devez posséder minimum 5 plantes d’une qualité excellente
Vous devez vous marier
(facultatif) Vous adopterez tous vos enfants, pas de grossesse ni de bébé éprouvette
GEN 2 (jaune) :
Vous avez grandi au milieu de la campagne d’Henford-on-Bagley, et avez supplié vos parents pour qu’ils adoptent un chien. Et pour cause : Depuis très jeune, vous êtes un amoureux des animaux.
Vous passiez votre temps à les dessiner, rêvant enfin de ce jour ou vous pourriez à votre tour donner tout votre amour à un animal.
En grandissant, cette passion s’est transformée en une véritable ambition de vie.
Tenir une clinique vétérinaire afin de redonner santé et vigueur à tout un tas d’animaux, c’était un projet qui vous animait.
Alors en quittant le cocon familial, vous prenez la décision d’ouvrir votre propre clinique.
Non loin de l’air marin, Brindelton Bay vous a semblé idéale pour lancer votre entreprise.
Et si votre futur âme sœur se trouvait parmi les clients de votre clinique ?
Ville : Brindelton Bay
Aspiration : Ami des animaux
Traits de caractère : Amoureux des chiens, adore les animaux, ambitieux
Carrière : Vétérinaire
Compétences : Dressage
Règles & objectifs :
Vous débutez sur le terrain de votre choix à Brindelton Bay
Vous activerez le défi de terrain vie simple
Vous devez adopter au moins un chien et un chat, si vous en voulez davantage, vous pouvez
Vous n’êtes pas obligés de vous marier
Vous pouvez avoir recours à n’importe quelle manière pour avoir des enfants (naturellement, adoption ou bébé éprouvette) mais vous aurez deux enfants maximum
GEN 3 (bleu) :
Vous avez été l’enfant surdoué de votre famille. Diplômé du baccalauréat en avance, et entré à la fac alors que vous étiez encore adolescent, vous faites la fierté de vos parents.
Vous avez visé le diplôme prestigieux d’histoire dans un seul but : Devenir militaire et vous engager dans l’armée.
Malgré vos rêves de grandeurs, vous gardez une petite place dans votre cœur à votre désir de devenir un jour parent, et espérez parvenir à lier une vie de famille et votre carrière très prenante.
Ville : Oasis Springs
Aspiration : Culturiste
Carrière : Militaire (Vous pouvez installer ce mod pour avoir une carrière militaire active ! (https://modsims4.fr/carrieres/carriere-militaire-active/)
Compétences : Fitness
Pendant l’adolescence de votre sim, vous devrez lui faire atteindre le niveau maximal dans deux compétences de votre choix (en plus de lui faire obtenir un A au lycée) afin qu’il puisse passer son baccalauréat en avance.
Sachez également que pour débloquer le cursus “histoire” à la fac, vous devez pratiquer les compétences logique, charisme et recherches et débats (sans pour autant avoir besoin de les compléter au maximum)
Règles & objectifs :
Vous débutez sur le terrain de votre choix à Oasis Springs, une fois votre diplôme d’histoire obtenu. Avant, vous pouvez vivre ou vous le désirez.
Vous devez vous marier
Vous aurez un enfant unique (naturellement, bébé éprouvette ou adoption)
GEN 4 (marron) :
Même si vos parents militaires ont fait de leur mieux, vous avez souffert de ne pas avoir vécu la même vie de famille que vos amis de l’école.
Oasis Springs ne vous convient plus, et depuis vos vacances passées à Chestnut Ridge pendant votre enfance, le monde équestre vous a attiré.
Vous désirez plus que tout au monde vous éloigner de l’armée qui vous a volé vos parents, et souhaitez participer à tous les concours équestres possibles et inimaginables.
Vos parents comprennent votre choix et vous soutiennent.
Si bien, qu’ils vous payent un terrain vaste ou vous pourrez vivre dignement votre passion pour les chevaux.
Ville : Chestnut Ridge
Aspiration : Cavalière de championnat
Carrière : Aucune (vous vivrez des concours hippiques et d’autres activités indépendantes si vous le souhaitez)
Compétences : Equitation
Règles & objectifs :
Vous débutez à Chestnut ridge, sur le terrain de votre choix
Le mariage n’est pas obligatoire
Le nombre d’enfant pour cette génération est illimité
14 notes · View notes
kilfeur · 3 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Quand je regarde mes séries j'entends souvent dire "Si ils parlaient correctement de ce qu'ils ressentaient, y aura pas de conflit ou de problème dans leur relation". Et en soit c'est vrai, dans une relation il est important de communiquer. En revanche ce qui se passe dans maws ne peut pas se résoudre simplement par de la communication. Pendant cette saison 2, le trio a commencé a avoir leurs propres choses concernant leurs vies. Jimmy est devenu Flamebird pour le Daily Planet et a une équipe. Lois a le choix de booster sa carrière. Mais Clark ? Il n'a que sa vie Superman, on voit qu'il aime bien son boulot au Daily Planet. Mais je trouve pas que ça le passionne autant que Lois.
Sans compter que Lois a aussi ses problèmes, son père, le fait que ses problèmes de confiance et d'abandon reviennent à la surface dans les récents épisodes. Elle aime Clark mais ne sait pas comment correctement entretenir cette relation pareil pour Clark. Avant Jimmy et Lois, il s'était isolé des autres et du coup ça lui arrive d'être un peu ignorant concernant les signes et les relations sociales. Leur manque de communication n'est pas dû à un manque de confiance l'un envers l'autre. Mais parce qu'ils craignent la réaction de l'autre si ils l'apprennent. Mais aussi par le fait qu'en ce moment, des évènements les dépassent complètement et n'ont pas pu trouver ne serait ce qu'un moment pour se poser et parler seul à seul. Clark et Lois sont tellement focalisés sur leurs problèmes qu'ils se négligent l'un à l'autre, voir même être distant sans même le vouloir. Au bout d'un moment, ça finit par craquer comme on a pu le voir avec Lois par exemple.
C'est pour ça que j'avais pas mal apprécié Jimmy dans cet épisode, car il sait pas comment parler à Clark suite à ce qui s'est passé au Star Lab. Ce qui est assez compréhensible ! Mais en parlant avec Kara qui le comprend à une certaine mesure, il arrive à retrouver le courage nécessaire pour pouvoir lui parler !
Oui il faut parler dans une relation mais parfois il arrive que même parler avec son ami ou son partenaire, ça peut aggraver les choses. Je sais que les gens n'aiment pas les clichés du manque de communication, le malentendu etc... mais en soit c'est quelque chose d'assez réaliste dans les relations qu'elles soient romantiques ou platoniques. Ce que traverse le trio est en soit réaliste et je pense que c'est pour ça que ça rend leur relation triste en soi !
When I watch my series, I often hear people say "If they talked properly about how they felt, there wouldn't be any conflict or problems in their relationship". And in itself it's true, in a relationship it's important to communicate. But what's happening in maws can't be solved simply by communication. In season 2, the trio began to do their own thing with their lives. Jimmy has become Flamebird for the Daily Planet and has a team. Lois has the choice of boosting her career. But Clark? He's only got his Superman life, and you can tell he likes his job at the Daily Planet. But I don't think he's as passionate about it as Lois is.
Not to mention that Lois also has her own problems, her father, the fact that her trust and abandonment issues come to the surface in recent episodes. She loves Clark but doesn't know how to properly nurture that relationship, and the same goes for Clark. Before Jimmy and Lois, he'd isolated himself from others, so he's sometimes a bit clueless about signs and social relationships. Their lack of communication isn't because they don't trust each other. It's because they're afraid of how the other will react if they find out. But also because, at the moment, events are completely out of their control and they haven't been able to find even a moment to sit down and talk to each other alone. Clark and Lois are so focused on their problems that they neglect each other, even being distant without meaning to be. And after a while, it just snaps, as we saw with Lois, for example.
That's why I liked Jimmy in this episode, because he doesn't know how to talk to Clark after what happened at Star Lab. Which is quite understandable! But by talking to Kara, who understands him to a certain extent, he manages to find the courage he needs to talk to him!
Yes, you have to talk in a relationship, but sometimes even talking to your friend or partner can make things worse. I know people don't like the clichés of lack of communication, misunderstanding etc… but in itself it's something quite realistic in relationships whether romantic or platonic. What the trio is going through is in itself realistic, and I think that's what makes their relationship sad in itself!
19 notes · View notes
ekman · 2 months
Text
Tumblr media
Une très célèbre école de commerce française communiquait récemment vers les entreprises via le réseau socio-professionnel “LinkedIn”. Elle proposait à d’éventuels prospects en quête de performance personnelle de “renforcer leur leadership par la posture coach”. Rien de moins. Cette annonce, si prototypique du monde de merde dans lequel nous régressons chaque jour que post-Dieu fait, m’a soufflé à l’oreille que la décadence s’accélérait. Plusieurs indices émaillent le parcours qui m’a conduit à cette déduction. Sauras-tu les retrouver ?
• L’accroche qui coiffe le visuel s’est armée de “working idioms” du plus bel effet, favorisant une parité bienvenue entre le langage hébergeur véhiculaire (the français) et les “key-words” impactants (l’english). Comme ça, on ne fâche personne et cette façon montrera aux maîtres anglo-saxons que le français n’est plus, effectivement, qu’un verbiage anecdotique sympathique et inoffensif, donc inoffensant, apte à inclusifier toutes sortes d’impétrants racisés.
• La muse en position debout – c’est à dire en posture dominante – est une crépue génétiquement adoucie ayant fait le choix d’une posture alpha (position des bras), réputée non rigide (la coiffure n’est pas tenue) et indiquant une disponibilité sexuelle grâce à son chemisier laissant apercevoir un décolleté demandeur. On subodore, en complément, une croupe marquée. En dessous de cette lauréate du “Programme Court Executive”, les pas encore “executive”, avec un cadre blanc cravaté et barbu, tendance génuflexion et gay friendly ; à sa droite une jolie dame qui pourrait avoir eu un arrière grand-père natif de Hanoï, phénotype synonyme de soumission aux puissants ; en face de lui un petit morceau de pimbèche française dont on a oublié jusqu’au prénom, mais qui transpire sûrement la frustration et l’esprit revenchard. Pour finir, au premier plan, résolument de dos, un chicanos marocain venu livrer les salades “deetox” Uber-Eats du lundi.
• Comme elle a eu du pif pour booster sa carrière, Christine (appelons-la “Christine”, en hommage à Christine Kelly, la jolie journaliste caribéo-bolloréenne) a voulu améliorer son écoute et adapter son style de leadership, ce qui ne veut absolument rien dire. Elle a, pour ce faire, exploré son cadre de référence et développé son intelligence émotionnelle, ce qui n’en dit pas vraiment beaucoup plus – sauf que “intelligence émotionnelle” indique un embryon d’altruisme post-industriel de bon aloi.
• La signature de ce pavé publicitaire pour le programme “Posture Coach” de cette célébrissime école orientée vers les études commerciales d’altitude, spécifie qu’il développera l’écoute, permettra de questionner efficacement tout en adaptant son style de management. Une promesse en trois points qui aurait sans doute reçu un écho favorable rue Lauriston.
Voilà, vous savez tout. La clé du succès de votre carrière tient à bien peu de choses. Il vous suffit de vous conformer aux standards américano-bolchéviques du moment et votre promotion sera garantie. Soyez “open et bienveillant”, massacrez la piétaille avec le sourire, suggérez une réductions des privilèges carbonés pour maintenir la stratégie éco-favorable sur sa courbe zénithale, trafiquez vos résultats comme Nono-le Rigolo et tout se passera bien pour vous. Enfin n’oubliez pas de souhaiter à vos interlocuteurs une “belle journée” en conclusion de chacun de vos courriels – pardon, de vos mails.
J.-M. M.
10 notes · View notes
o-link · 1 month
Text
Tumblr media
Cary Grant
Métier : acteur
Né(e) le : 18/01/1904
Date de décès : 29/11/1986
Pays : Royaume-Uni
Signe : Capricorne
Biographie
Cary Grant (Archibald Alexander Leach de son vrai nom) naît le 18 janvier 1904 au Royaume-Uni. Adolescent turbulent, il quitte Bristol pour Broadway afin de tenter sa chance dans le milieu de la comédie musicale. En 1931, il s’envole pour Hollywood et rêve de conquérir le grand écran.
La Paramount l’enrôle sous le nom de Cary Grant, et la carrière du jeune acteur est lancée. Aussi charmant que redoutable, Cary Grant parvient à imposer ses choix de films et à échapper à la tyrannie d’alors des studios. Il devient l’un des acteurs emblématiques de la “screwball comedy” (comédie de boulevard), donnant la réplique à Katharine Hepburn dans L’Impossible monsieur bébé ou à Marilyn Monroe dans Chérie, je me sens rajeunir. Physique et sensible, il est l’un des acteurs phares de son temps. Sa collaboration avec Alfred Hitchock lui fait atteindre la gloire (Mort aux trousses, La Main au collet) : il est le seul acteur que le réalisateur ait déclaré avoir aimé. Il obtiendra un Oscar d’honneur pour sa carrière en 1970.
 Ian Fleming s’est inspiré de ce véritable séducteur pour créer le personnage de James Bond. Cary Grant a en effet multiplié les conquêtes et s’est marié cinq fois. Après un premier divorce en 1934, Cary épouse la richissime Barbara Hutton. Il la quitte en 1945 mais demeure très proche de la belle mondaine. Il s’unit ensuite à l’actrice Betsy Drake, qui l’initie aux drogues et à la méditation. Le couple se sépare en 1962 et Cary convole avec la jeune Dyan Cannon, qui l’accuse rapidement de violences conjugales. Le divorce est prononcé en 1968 et Cary épouse Barbara Harris, qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en 1986.
7 notes · View notes
aisakalegacy · 20 hours
Text
Tumblr media Tumblr media
Été 1925, Hylewood, Canada (4/4)
Je relis ce que tu m’écris sur ta reprise de l’entreprise familiale. Tu me dis que tu n’es pas prête. Ton oncle ne s’est-il pas assuré que tu connaisses toutes les ficelles du métier ? Il travaille pour vos vignobles depuis son enfance. Avec une telle carrière, c’est attendu qu’il souhaite se mettre en retrait. Tu parles de ton oncle avec beaucoup d’admiration, tu sais que tu peux te fier à ses jugements. Et s’il juge que tu es prête, étant donné sa connaissance aiguë du métier, c’est que tu l’es sûrement. La question de ta capacité étant écartée, demande-toi : est-ce réellement ce que tu veux faire ? Maman me dit que vous êtes riches. Avec votre fortune, tu serais sûrement en mesure de payer quelqu’un pour gérer vos affaires à ta place. Le vrai bénéfice de la fortune, c’est qu’elle donne le choix. En fin de compte, ta grand-mère, ton oncle, tout le monde te donne l’impression que ce choix, tu ne l’as pas. Mais tu l’as. Ton père a fait le choix de refuser cette vie pour suivre ses passions. Tu m’écris l’envie que tu ressens quand tu vois toute ta famille, tes frères et tes sœurs, suivre leur voies et leurs désirs. Mais, si je peux me permettre… Et toi, Noé ? Que souhaites-tu ?
Tu écris que tu ne sais pas ce que cela veut dire que d’être adulte. En vérité, cela ne veut rien dire du tout. Être adulte, c’est la plus subtile des hypocrisies. On nous le présente comme le triomphe de la maturité, du contrôle, comme l’abdication de tout ce qui rend la vie délectable, comme la complaisance dans la morne discipline du quotidien et de la respectabilité. Ça serait plier son esprit aux conventions, brider ses désirs, étouffer ses rêves sous les impératifs du devoir, les sacrifier sur l’autel de la sagesse factice. On nous parle de responsabilité, mais quel mot effroyablement ennuyeux ! Mon père n’a jamais tenu une responsabilité de sa vie ; il s’enthousiasme à l’idée de l’Égypte comme ma petite sœur s’enthousiasme des cônes de neige de la foire ; doit-on dire qu’il n’est pas adulte ?
Je crois, Noé, que tu te poses tellement de question sur ce qui pourrait être, que tu en oublies de vivre. En cela, je suis plus enfant que toi. Quand je pêche le doré jaune, les deux pieds dans la rivière, je ne pense plus aux cargos, et aux contrats et aux chèques à encaisser. Je pense à ma ligne et je pense au soleil sur ma peau. C’est probablement ce que tu ressens quand tu es avec ton Jean. Puis je retourne à mes cargos de charbon, mais je ne suis pas angoissé. Je sais que je ne ferai pas cela toute ma vie, et je me sens tranquille. Toi, Noé, tu es tellement accaparée par tout cela que tu en oublies de vivre. Ça t’obsède, ça te poursuit partout, et dès que tu trouves un échappatoire, tu te précipites dedans pour ne pas te confronter à cette question que tout le monde semble - avec la plus grande bienveillance - t’empêcher de te poser : que souhaites-tu faire de ta vie ? Je te la pose, mais je n’attends aucune réponse. D’ailleurs, tu n’en auras peut-être aucune avant des années. On est jeunes, on a le temps de se tromper et de changer d’avis. Regarde, cette année, notre ancienne bonne, Mlle Carreau, a démissionné parce qu’elle a été recrutée pour le tournage d’un film. Elle a notre âge. Elle s’est rendue compte que cette vie ne lui plaisait pas, et elle en a changé.
Réponds-moi vite. Je t’embrasse affectueusement. Ton cousin,
Lucien LeBris
5 notes · View notes
ousontlesfemmes · 6 months
Text
MYLÈNE FARMER ET LA CULTURE DE LA DIFFÉRENCE
Tumblr media
‘’La force est féminine’’ écrivait et chantait-elle dans sa chanson Méfie-toi, datant de 1999 et issue de son cinquième album, Innamoramento. Elle avait bien raison, et n’a eu cesse de le prouver. Bientôt quarante ans après sa première chanson (Maman a tort - 1984) qui posait déjà toutes les bases de son univers si particulier, elle est l’artiste de tous les records : record du nombre de disque de diamants pour une chanteuse (elle est d’ailleurs la seule artiste à en avoir obtenu un pendant quatre décennies), unique artiste féminine à avoir classé un album au top de ventes sur cinq décennies différentes, seule artiste française à avoir rempli deux fois le Stade de France, … La liste est longue, bien trop pour la faire ici. 
Quand on demande à Mylène, dans les rares interviews qu’elle accorde, les raisons, la recette de son succès, bien souvent, elle répond qu’elle ne saurait pas l’expliquer. On entend très régulièrement que ce qui marche, avec elle, ce serait la culture qu’elle fait du mystère. Généralement, ce sont des gens qui n’y connaissent pas grand-chose. 
La seule chose qu’elle a pu cultiver, au fil de sa carrière, c’est la différence. Différence dans sa manière de créer ses spectacles, différence dans sa manière d’aborder les clips musicaux, différence dans sa musique, mais surtout, différence dans les thématiques qu’elle aborde, et qui reviennent de manière récurrente dans ses textes.
S’inspirant régulièrement d’autres formes d’art, comme le cinéma, allant de Stanley Kubrick à Ridley Scott, travaillant avec des cinéastes de renom, comme Luc Besson, Abel Ferrara, ou Pascal Laugier, la littérature, surtout, puisant aussi bien dans les écrits du Marquis de Sade que dans ceux de Zweig, Baudelaire, Allan Poe, Pierre Reverdy, Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire, la peinture et la sculpture, évoquant Egon Schiele, Paul Gauguin ou bien encore Auguste Rodin, elle laisse une place de choix aux femmes dans l’univers audiovisuel qu’elle choisit de nous présenter. 
Ainsi, elle fait référence à Sylvia Plath, Virginia Woolf, Emily Dickinson, Etty Hillesum, Marie de Hennezel,  Greta Garbo, et tire son pseudonyme d’une actrice des années 1930, Frances Farmer. 
Cette longue aventure commence en 1984 : sa première chanson, Maman a tort, est un succès, mais il a failli être de courte durée, puisque son deuxième titre, On est tous des imbéciles, qui livre une critique plutôt acerbe du show-business, est un échec. Puis arrive Libertine en 1986, une chanson sulfureuse, pour la promo de laquelle Mylène se teint en rousse, couleur iconique aujourd’hui dont elle ne se départira plus, et pour laquelle, avec son compositeur et ami, Laurent Boutonnat, elle décide de réaliser un clip digne d’un court-métrage, dans lequel Mylène elle-même n’hésite pas à se montrer nue : le premier d’une longue série. Il dure 10 minutes, pour un budget étonnamment bas de 76 000€, et surtout, fait scandale à sa sortie. Encore une fois, le premier d’une longue série. Mais peu importe : le succès est immense, et la carrière de Mylène décolle vraiment. 
Car s’il y a bien une chose pour laquelle Mylène affirme sa différence, allant même jusqu’à la provocation quelques fois, c’est pour les thématiques qu’elle aborde de manière régulière dans ses chansons. Que ce soit la peur de vieillir et de mourir, la solitude, la perte d’être chers, du suicide, de l’amour et de ses chagrins, de l’emprise, ou bien de la sexualité, elle brise allègrement un à un tous ces tabous, ces choses que beaucoup de gens peuvent connaître, mais sans jamais oser trop les verbaliser. Autour de cela se crée une véritable communauté de fans, qui se sentent différents, eux aussi, et qui ont enfin trouvé quelqu’un pour dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.
Pour ces fans, Mylène est une artiste à part dans les coeurs, quelqu’un qui se dévoile si intimement dans ses chansons qu’on a la sensation de la connaître personnellement, qu’elle n’est pas qu’une célébrité éloignée, mais quelqu’un de proche, quelqu’un qui est là pour tenir la main dans les moments de solitude en faisant se sentir compris, quelqu’un en qui on peut se reconnaître, et qui peut nous aider à grandir, qui que l’on soit. 
Et puisque sur ce site, on a à coeur de mettre en avant les femmes, et les personnalités queers ou en faveur des queers, voici une petite sélection de ses chansons queers et féministes : 
La première : Maman a tort - 1984
Mylene Farmer - Maman A Tort (1984) HD 720
Dans cette chanson aux allures de comptine saphique, Mylène chante l’amour d’une petite fille hospitalisée pour son infirmière. Si ce titre ne figure pas parmi les plus connus à ce jour, il a été un véritable succès à sa sortie, et posait déjà toutes les bases de l'univers de Mylène : une chanson aux allures presque innocentes, des paroles qui le sont nettement moins, et une bonne dose de provocation avec Mylène qui fixe la caméra en disant qu'elle "aime l'infirmière, Maman".
La duologie : Libertine & Pourvu qu'elles soient douces - 1986 & 1988
Mylène Farmer - Libertine
Mylène Farmer - Pourvu Qu'Elles Soient Douces
Si ces deux chansons ne sont pas ouvertement queers ou féministes, la première parle d'une prostituée, que Mylène revendique fièrement être, et la deuxième parle de sodomie : des pratiques quasiment jamais évoquées dans des chansons à cette époque, encore moins chantées par une femme, et encore moins destinées à un grand public. Les clips, inspirés notamment de Barry Lyndon de Stanley Kubrick, montrent Mylène tour à tour nue et revêtant des habits masculins de l'époque, arborant un look androgyne et se battant, pour une durée totale de 27 minutes en cumulant les deux. Du jamais vu en France, surtout qu’à l’époque, les clips étaient faits pour passer à la télévision !
L'iconique : Sans Contrefaçon - 1987
Mylène Farmer - Sans Contrefaçon Une chanson en particulier attire à Mylène les faveurs de la communauté LGBT+. Sans Contrefaçon sort en 1987, et parle de transexualité : quelque chose d’assez inédit, pour l’époque, et qui dérange, encore une fois. Mais peu importe. Mylène aime la communauté LGBT+, le dit et le répète à plusieurs reprises, n’hésitant pas à poser “en garçon” pour la couverture du magazine Têtu en 2008, et répondant quand on l’interroge sur la question des mariages homosexuels et des adoptions d’enfants par des couples homosexuels “C’est un sujet de société que certains voudraient traiter sous l’angle moral… Pour moi cela pose la question de l’égalité des droits. Au 21è siècle, il serait temps de traiter le sujet !”, et refaisant la une pour les 25 ans du même magazine, maintenant ses propos.
Tumblr media Tumblr media
“J’ai le sentiment d’être privilégiée. Le public gay est un public sensible, pointu et avant-gardiste. Nous nous suivons depuis de nombreuses années, c’est important pour moi. Je pense aussi que je partage avec le public gay, comme avec d’autres publics d’ailleurs, le sentiment d’être « différent », sensation qui provoque des difficultés de vivre dans ce monde.”
Le pied de nez : Fuck them all - 2005
Mylène Farmer - Fuck them all (Clip Officiel)
Rarement la plume de Mylène aura été aussi acérée. Dans Fuck them all, elle rappelle avec verve les siècles de domination de l’homme sur la femme, quitte à passer pour de la provocation gratuite aux yeux de certains. Mais ce qui rend cette chanson encore plus crue reste le contexte de la sortie de ce single. Alors vainqueure aux “Victoires des Victoires de la Musique” dans la catégorie “Meilleure artiste féminine des vingt dernières années”, qui récompensent, pour la 20ème édition, des lauréats d’éditions précédentes, Mylène ne se présente pas pour venir chercher son prix. En effet, elle boude cette cérémonie depuis sa victoire dans la catégorie “Meilleure artiste féminine” en 1988, récompense pour laquelle elle ne remerciera d’ailleurs que son public, alors que le prix est décerné par des professionnels. Elle dira : "J'ai passé des heures en coulisses pour les répétitions de cette soirée télévisée. Tout le gratin du show-business était là et ces gens m'ont écoeurée. Ils se détestent tous. J'étais triste d'avoir été récompensée et reconnue par ces gens-là. Ce sont les Victoires de l'hypocrisie ! J'ai failli m'enfuir, mais je suis restée pour faire plaisir aux gens qui regardaient l'émission. Ils n'auraient pas compris..".  Mylène ne se présentera plus aux remises de prix décernés par des professionnels, et demandera même à ce qu’ils arrêtent de la nommer, et ne se déplacera que pour les remises de prix décernés par le public. Après sa victoire en 2005, elle aurait envoyé un message à Nagui (qui lui avait, en outre, déjà tenu des propos insultants), alors hôte de la cérémonie des Victoires le message suivant: "Merci. N'oubliez pas que mon dernier single s'appelle Fuck them all."
La méconnue : Elle a dit - 2012
Mylène Farmer Elle A Dit Live 2013
Parue dans l'album Monkey Me en 2012, Elle a dit a fait beaucoup moins de bruit que les quatre chansons citées précédemment. Et pourtant ! Vraisemblablement inspirée de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude de Jul' Maroh, qui raconte l'histoire d'amour entre Clémentine et Emma, Elle a dit parle d'une fille hospitalisée qui va mourir ayant du mal à comprendre qu'elle aime une autre fille. "Pour le plus petit mot qui a guéri, sauver une âme, c'est si fragile."
Tumblr media
Et si cet article vous a donné envie d’en découvrir plus, voici une liste avec les chansons que vous connaissez peut-être par album, et les chansons qui gagneraient à être plus connues
Tumblr media
Sources :
♦ mylene.net
♦ innamoramento.net♦ Diverses interviews, notamment celle de Têtu le 20 août 2008
7 notes · View notes
jpbjazz · 5 days
Text
LÉGENDES DU JAZZ
CURTIS FULLER, LA REMARQUABLE RÉSILIANCE D’UN TROMBONISTE
"Curtis' playing was absolutely incredible... almost mystical. Curtis always said, 'I'm not trying to win any Trombone Olympics.' We all knew he could, but loved him because it was never his concern to 'out-play' anyone. He played too pretty and hip for that. He was all music." 
- Steve Davis
Né le 15 décembre 1932 à Detroit, au Michigan, Curtis DuBois Fuller était le fils de John Fuller, un travailleur de l’industrie automobile, et d’Antoinette Heath. Immigrant originaire de la Jamaïque, le père de Fuller était décédé de la tuberculose avant sa naissance. La mère de Fuller, qui était originaire d’Atlanta, était morte d’une maladie des reins alors qu’il avait seulement neuf ans. Par la suite, Fuller avait passé dix ans à la Children’s Aid Society, un orphelinat opéré par les Jésuites.
Fuller avait commencé à se passionner pour le jazz après qu’une des religieuses de l’orphelinat l’ait emmené à un concert du saxophoniste Illinois Jacquet au Paradise Theatre de Detroit. Participait également au concert le légendaire tromboniste J. J. Johnson. Fuller n’avait jamais oublié sa première rencontre avec Johnson. Il avait précisé:
"He was coming out the side of the theater. He stopped and squeezed my hand, and he gave me that look — the J.J. Johnson look. And throughout the years, he never forgot me. And as I got older and went to school, and then went to the service and came out, I saw him again with Kai Winding, and he remembered me. When I got to New York, he told Miles [Davis] about me and about my progress. And as fate would have it, when he left to do his writing in Hollywood, I was chosen to do the two-trombone thing with Kai Winding and Giant Bones, and we had three albums."
Fuller avait fait ses études secondaires au Cass Tech High School de Detroit aux côtés de futurs grands noms du jazz comme Paul Chambers, Donald Byrd, Tommy Flanagan, Thad Jones et Milt Jackson. À l’époque, la ville de Detroit était en train de devenir une véritable pépinière du jazz. À ce moment-là, Milt Jackson et Hank Jones avaient déjà quitté Detroit pour New York et seraient bientôt suivis par de futures sommités du jazz comme Donald Byrd, les frères Elvin et Thad Jones, Paul Chambers, Louis Hayes, Kenny Burrell, Barry Harris, Pepper Adams, Yusef Lateef, Ron Carter, Sonny Red, Hugh Lawson, Doug Watkins, Tommy Flanagan et plusieurs autres.
À l’âge de seize ans, lorsqu’on avait demandé à Fuller de quel instrument il voulait jouer, il avait fixé son choix sur le violon et le saxophone, mais aucun de ces instruments n’étant disponible, il s’était rabattu sur le trombone. Décrivant sa découverte du trombone, Fuller avait commenté: “I saw symphony orchestras, but I didn’t see anybody like myself. That’s why when I saw J.J. . . . I said, ‘I think I can do this.’” Fuller avait appris le trombone avec des grands maîtres comme J.J. Johnson et Elmer James. Fuller avait été particulièrement influencé par Johnson, Jimmy Cleveland, Bob Brookmeyer et Urbie Green.
Déjà déterminé à devenir musicien de jazz, Fuller avait ajouté deux ans à son âge afin d’augmenter ses chances d’obtenir du travail.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Après avoir décroché son diplome du High School en 1955, Fuller avait fait un séjour dans l’armée dans le cadre de la guerre de Corée. Stationné à Fort Knox, au Kentucky, Fuller avait joué dans un groupe qui comprenait Chambers, Junior Mance et les frères Cannonball et Nat Adderley. Après sa démobilisation en 1955, Fuller avait commencé à se produire dans des clubs locaux tout en poursuivant parallèlement ses études à Wayne State University. Par la suite, Fullers’était joint au quintet du saxophoniste Yusef Lateef, un autre musicien originaire de Detroit. Il avait aussi joué avec Kenny Burrell.
Après s’être installé à New York en avril 1957, Fuller avait enregistré trois albums avec le groupe de Lateef. Un de ces albums avait été produit par Dizzy Gillespie pour les disques Verve. Après avoir enregistré avec le saxophoniste ténor Paul Quinchette, Fuller avait participé en mai de la même année à ses premières sessions d’enregistrement comme leader avec les disques Prestige. Intitulé Transition, son premier album comme leader avait été publié en 1955.
Parmi les membres du groupe de Fuller, on retrouvait Sonny Red au saxophone alto. Comme ses compatriotes Kenny Burrell et Thad Jones l’avaient fait l’année précédente, Fuller utilisait principalement des musiciens de Detroit dans le cadre de ses enregistrements.
Le producteur Alfred Lion, le co-fondateur des disques Blue Note, avait entendu jouer Fuller pour la première fois avec le sextet de Miles Davis au Cafe Bohemia à la fin des années 1950. Fuller avait éventuellement dirigé quatre sessions comme leader pour Blue Note, même si une de ces sessions (mettant en vedette le tromboniste Slide Hampton) n’avait pas été publiée avant plusieurs années. Lion avait également inclus Fuller dans des sessions dirigées par le pianiste Sonny Clark (albums Dial "S" for Sonny et Sonny's Crib enregistrés respectivement en 1957 et 1958) et John Coltrane (sur l’album Blue Trane en 1957).
Après avoir passé seulement huit mois à New York, Fuller était devenu un participant incontournable des sessions organisées par les disques Blue Note. À ce moment-là, Fuller avait déjà enregistré six albums comme leader et avait fait des apparitions sur une quinzaine d’autres sessions dirigées par d’autres musiciens. Fuller expliquait: "Alfred brought me into dates with Jimmy Smith and Bud Powell. And then we did Blue Train with John Coltrane. And I became the only trombone soloist to record with those three artists." C’est d’ailleurs un peu grâce à Fuller que Coltrane avait rebaptisé une des pièces  de l’album "Moment's Notice." Le titre de la pièce faisait référence à une remarque de Fuller qui s’était plaint que le saxophoniste n’avait donné que trois heures à ses musiciens pour se préparer à l’enregistrement des pièces plutôt complexes l’album. Outre Fuller et Coltrane, l’album avait été enregistré avec une formation composée du trompettiste Lee Morgan, du contrebassiste Paul Chambers, du pianiste Kenny Drew et du batteur Philly Joe Jones. De tous les albums auxquels Fuller avait participé, Blue Train était d’ailleurs son préféré.
Peu après avoir enregistré Blue Train, Fuller avait joué avec Lester Young au club Birdland. Il expliquait: "I remember talking to Billie Holiday about being surprised that Lester wanted me. She said, 'Well, he asked for you. He must've wanted you.'" Après la mort de Young, Fuller se préparait à retourner à Detroit lorsqu’il avait reçu une offre du saxophoniste ténor James Moody. Après avoir fait une tournée avec le big band de Dizzy Gillespie, Fuller avait même failli se joindre au groupe de son idole Louis Armstrong. À l’époque, le tromboniste d’Armstrong, le légendaire Trummy Young, était sur le point de quitter le groupe, car il avait décidé de devenir prêtre. Fuller précisait:
"Trummy told me he got $1,500 a week. I started spending the money in my mind. Those were the early days. If you had $300 or $400 a week, you thought you were rich. Trummy was a mainstay with the group, and he was telling Pops about me — I got a little man, you gotta hear him. He took me to rehearse for him, and I heard Pops talking, and he said, 'Nah, too much bebop. I don't like that stuff.' I started crying. Louis Armstrong, my hero, didn't like me. My whole world crashed down on me."
Fuller avait finalement décidé de prendre le rejet d’Armstrong avec philosophie. Comme il l’avait déclaré avec humour: "He didn't like Dizzy, either, so I don't feel bad."
Un des premiers albums de Fuller comme leader, intitulé Bone & Bari (1957), mettait en vedette une formation composée de Tate Houston au saxophone baryton, de Sonny Clark au piano, de Paul Chambers à la contrebasse et d’Art Taylor à la batterie.
Dans le cadre de sa collaboration avec Blue Note, Fuller avait participé à des sessions avec Bud Powell, Jimmy Smith, Clifford Jordan, Hank Mobley (albums The Opener en 1957 et A Caddy For Daddy en 1966), Wayne Shorter (sur l’album Schizophrenia en 1969), Lee Morgan (albums City Lights en 1957 et Tom Cat en 1980) et Joe Henderson (Fuller connaissait bien Henderson pour avoir été son camarade de classe à Wayne State University en 1956). Lorsque sa carrière comme leader avait commencé à s’essoufler, Fuller avait collaboré avec James Moody, Dizzy Gillespie et Billie Holiday. C’est d’ailleurs Billie qui avait conseillé à Fuller de commencer à trouver son propre son dans le cadre de ses improvisations. Fuller expliquait: “When I came to New York, I always tried to impress people, play long solos as fast as I could—lightning fast. And all of a sudden Billie Holiday said, ‘When you play, you’re talking to people. So, learn how to edit your thing, you know?’’’ I learned to do that’’, avait conclu Fuller.
En 1959, Fuller avait fait partie des membres fondateurs du Jazztet d’Art Farmer et Benny Golson. Fuller connaissait déjà Golson pour avoir participé à l’album The Other Side Of Benny Golson à la fin de l’année 1958. La complicité du duo était telle que Fuller avait invité Golson à participer à son album Blues-ette en 1959. La même année, Fuller avait retourné l’ascenseur à Golson en collaborant à trois de ses albums pour Prestige avec différentes sections rythmiques. Le duo avait également collaboré dans le cadre de deux albums de Fuller pour les disques Savoy, ce qui avait jeté les bases du futur Jazztet. Le nouveau groupe, un sextet, avait enregistré son premier album en février 1960. C’est également dans le cadre de cet album que le pianiste McCoy Tyner avait fait ses débuts sur disque. Même si le groupe avait connu un grand succès dès le départ, Fuller et Tyner avaient quitté quelques mois plus tard pour se consacrer à leurs propres projets.
À l’été 1961, Fuller s’était joint aux Jazz Messengers d’Art Blakey, transformant ainsi le groupe en sextet pour la première fois de sa longue histoire. Avec Wayne Shorter, Cedar Walton, Jymie Meritt (bientôt remplacé par Reggie Workman) et Freddie Hubbard, Fuller avait contribué à faire du groupe une des plus importantes formations de hard bop de l’histoire. Fuller était demeuré avec les Jazz Messengers jusqu’en février 1965. Dans le cadre de sa collaboration avec le groupe, Fuller avait perfectionné ses talents de compositeur en écrivant des classiques comme “A La Mode”, “Three Blind Mice” et “Buhaina’s Delight.”
Au début des années 1960, Fuller avait également enregistré deux albums comme leader pour les disques Impulse. Il avait aussi enregistré pour Savoy Records, United Artists et Epic à la fin de son contrat avec Blue Note. À la fin des années 1960, Fuller avait fait une tournée en Europe avec le big band de Dizzy Gillespie qui comprenait également Foster Elliott au trombone.
Dans les années 1970, Fuller avait expérimenté durant un certain temps avec un groupe de hard bop qui utilisait des instruments électroniques. Il avait aussi dirigé un groupe comprenant le guitariste Bill Washer et le bassiste Stanley Clarke. Cette collaboration avait éventuellement donné lieu à la publication de l’album Crankin‘ en 1973.
Après avoir de nouveau voyagé en tournée avec Count Basie de 1975 à 1977, Fuller avait enregistré avec plusieurs compagnies de disques, dont Mainstream, Timeless et Bee Hive. De 1979 à 1980, il avait également co-dirigé le groupe Giant Bones avec le tromboniste Kai Winding. À la fin des années 1970, Fuller avait aussi joué avec Art Blakey, Cedar Walton et Benny Golson.
DERNIÈRES ANNÉES
Dans les années 1980, Fuller avait fait de nombreuses tournées en Europe avec les Timeless All-Stars. Doté d’une remarquable résiliance, Fuller avait de nouveau collaboré avec le Jazztet de Benny Golson après avoir vaincu un cancer du poumon en 1993.
Fuller avait épousé Catherine Rose Driscoll en 1980. Le couple avait eu trois enfants: Paul, Mary et Anthony. Fuller avait également cinq enfants de son mariage précédent avec Judith Patterson: Ronald, Darryl, Gerald, Dellaney et Wellington. Driscoll est décédée d’un cancer du poumon le 13 janvier 2010. Fuller avait enregistré l’album The Story of Cathy & Me l’année suivante pour lui rendre hommage. Tout en continuant de se produire sur scène et d’enregistrer, Fuller enseignait à la New York State Summer School of the Arts (NYSSSA) School of Jazz Studies (SJS). Il avait aussi été professeur à la Hartt School de l’Université Hartford.
Fuller donnait également de nombreuses cliniques dans des collèges et des universités comme le Skidmore College, l’Université Harvard, l’Université Stanford, l’Université de Pittsburgh, l’Université Duke, le New England Conservatory of Music et le John F. Kennedy Center for the Performing Arts, où il avait servi de mentor à de jeunes artistes de la relève comme la saxophoniste Caroline Davis et le contrebassiste Dezron Douglas.
Curtis Fuller est mort le 8 mai 2021 dans une maison de retraite de Detroit à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Le décès de Fuller avait été confirmé par sa fille Mary Fuller ainsi que par son associée Lilly Sullivan. Même si la cause exacte de la mort de Fuller n’avait pas été dévoilée, il semblait souffrir de problèmes de santé depuis plusieurs années. Fuller avait enregistré un dernier album intitulé Down Home en 2012. Ont survécu à Fuller ses enfants Ronald, Darryl, Gerald, Dellaney, Wellington, Paul, Mary et Anthony, neuf petits-enfants et treize arrière-petits-enfants.  
Fuller avait enregistré plus de trente-six albums comme leader de 1957 à 2018. Il avait également collaboré à environ 400 albums avec d’autres grands noms du jazz comme Bud Powell, Lee Morgan, Quincy Jones, Dizzy Gillespie, Lionel Hampton, Jimmy Heath et Count Basie. Reconnu pour sa tonalité riche et profonde, plus particulièrement dans les pièces au tempo rapide, Fuller était également caractérisé par son sens du rythme et sa technique impeccable. Réputé pour son professionnalisme et son tempérament détendu, Fuller était aussi reconnu pour son redoutable sens de l’humour.
Décrivant le style de Fuller, le tromboniste et compositeur Jacob Garchi avait déclaré: "His sound was massive, striking and immediate, a waveform that was calibrated to overload the senses and saturate the magnetic tape that captured it. In our era of obsession with harmony and mixed meters, Curtis Fuller's legacy reminds us of the importance of sound." Penchant dans le même sens, un autre tromboniste et professeur, Ryan Keberle, avait ajouté: "Curtis Fuller's genius can be heard in the warm and vibrant timbre of his trombone sound and the rhythmic buoyancy, and his deeply swinging sense of time." Quant à Mark Sryker, l’auteur de l’ouvrage Jazz From Detroit publié en 2019, il avait commenté: "Fuller was strongly rooted in the fundamentals of blues, swing and bebop, and his improvisations balanced head and heart in compelling fashion. He married a lickety-split technique with soulful expression, and even in his early twenties, he had a distinctive identity ideally suited for the hard-bop mainstream." Le tromboniste et professeur Steve Davis, qui connaissait Fuller depuis le milieu des années 1980, avait précisé:  "Curtis' playing was absolutely incredible... almost mystical. Curtis always said, 'I'm not trying to win any Trombone Olympics.' We all knew he could, but loved him because it was never his concern to 'out-play' anyone. He played too pretty and hip for that. He was all music." 
Fuller semblait d’ailleurs faire l’unanimité auprès des trombonistes. Ainsi, le tromboniste et compositeur Craig Harris avait déclaré: “Curtis Fuller was Gracious and Giving and always encouraging to young musicians. Being a trombone player myself I always marveled the way he combined Spirit, Sound and Skill to create one of the most unique voices on the instrument.” Un autre tromboniste et compositeur, Dick Griffin, avait précisé: “Curtis Fuller what a dear friend and mentor. I really looked up to him as one of the trombone players I put at the top of my list along with the master J.J. Johnson. I really appreciate the respect he gave me as a trombone player.”
Le Berklee College of Music a accordé un doctorat honorifique en musique à Fuller en 1999. Il a été élu ‘’Jazz Master’’ par la National Endowment for the Arts en 2007. Il s’agit du plus important honneur pouvant être accordé à un musicien de jazz aux États-Unis.
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
2 notes · View notes
plaidetchocolatchaud · 9 months
Text
C'était peut-être le moment qui m'avait le plus marqué pour les championnats du monde. Elle était en feu durant toutes les qualifications pour obtenir sa place aux JO (elle n'a pas fait ceux de 2016 et ceux de 2021 alors qu'elle est dans l'équipe nationale senior depuis 2014). Et elle avait une pression pas possible vu qu'elle concourrait à domicile. C'était son dernier passage à la fin de la journée, et elle a fait un sans fautes. Le choix de la musique est génial (Stranger Things, et le justau et la chorégraphie font plusieurs fois référence à des éléments de la série). Le tout à presque 26 ans (la durée des carrières tend à s'allonger mais ça reste remarquable).
youtube
7 notes · View notes
stiltonpocket · 11 months
Text
Heidi
Tumblr media
Heidi est un roman qui fait parti des plus célèbres récits de la littérature d'enfance et de jeunesse. Il a été écrit par la femme de lettres suisse alémanique Johanna Spyri, publié en 1880 et 1881. Grâce au dessin animé, l'héroïne du roman est devenue un personnage mythique connue dans le monde entier. 
Sa tante, Dete, laisse l’orpheline Heidi chez son grand-père, sur un alpage au-dessus de Maienfield dans le Canton des Grisons, en Suisse. Au détriment de ce que tout le monde croit, le vieil homme n’est pas dur du tout. Il s’attache bien rapidement à Heidi, en nous démontrant que les mauvaises langues parlent sans réellement connaître quelqu'un.  
Ici, nous parcourons ensemble une analyse des thèmes, les plus importants dans l'opéra, à travers ses personnages.
Nous commencons par le personnage là où tout à commencé: la tante Dete. 
Tumblr media
La tante d’Heidi n’est pas un personagge des plus aimables. 
Dete était bien jeune à la mort du père d’Heidi et a pris soin d’elle pendant quatre ans. La première fois qu’on lui a offert un emploi à Francfort, elle a refusé, non par compassion mais par sens du devoir. Pour être précis, elle souffrait l’idée d'être jugée par la société à cause d’un choix égoïste.  Ceci est souligné par le temps qu'elle passe en s’excusant envers les villageois tout en montant sur l’alpage avec Heidi. 
Il y a un autre élément essentiel à considérer, qui reviendra plusieurs fois dans la narration: le chalet perdu au sommet des montagnes représente un endroit éloigné par la société, où serait enfermé une partie de soi qui n’est ni acceptée ni intégrée. C’est exactement ce qui est passé à le grand-père et Dete génère la même dynamique avec Heidi: Heidi n’est rien d’autre que le devoir à qu’elle a été appelée et dont elle veut fuir, qui l'oblige à vivre dans quel petit village et à sacrifier ses opportunités de carrière. Il faut s’en débarrasser, où personne ne peut la voir.
Dès qu’elle apparaît dans cette histoire, elle est toujours en train de satisfaire un besoin personnel. Elle laissa Heidi chez son grand-père bien consciente de sa réputation, elle revint la récupérer puis la ramena à Francfort, lorsqu’elle vit une opportunité de gagner de l’argent. Elle essaie de dissimuler ses mauvaises intentions en prétextant qu’Heidi ait besoin d’une éducation. Il s’agit d’une opportunité que personne ne pourrait refuser.  Nous nous rendons compte qu’elle se désintéresse du bien être d’Heidi à Francfort, même lorsque cette dernière risque sa vie par nostalgie.
Il faut analyser chaque personnage en rapport avec son personnage spéculaire. Le premier c’est le rapport entre le grand-père et Dete, car ils émettent une critique à la société. 
Les deux sont les tuteurs d’Heidi et ils ont abandonné le petit village, l’un pour fuir dans les montagnes (rejet complet) et l’autre pour embrasser une société encore plus grande et complexe. Cependant, la croissance narrative de son grand-père l'amène à faire la paix et à se réconcilier avec la société. En revanche Dete se perd dans le système capitaliste avide (juste en contradiction avec la montagne comme endroit des sentiments), représenté par Francfort. Ils montrent deux choix différents et opposés à la société: le rejet complet ou l’immersion totale. 
Heidi, de son côte, représente la pureté et la joie non contaminées par les problèmes des adultes. Cette force l’accompagne dans toutes ses aventures et grâce à elle Heidi change la vie de ceux qui les entourent. Elle touche l’enfant en chacun de nous. 
Le personnage qui s’oppose à la force vitale d’Heidi a été interprété par Mademoiselle Rottenmeier. Elle met en avant des traits de caractère uniquement négatifs en opposition à la force de bien.. Elle considère Heidi comme une sauvage et essaie de lui donner de la discipline à travers la sévérité. Heidi perd complètement la  joie de vivre, jusqu’à risquer la mort par dépression. La seule façon pour elle d’avoir sauvé la vie c’est de la ramener sur l’alpage.  Cela représente la force de guérison de la nature et ce thème est exploré aussi par le personnage de Klara et comment elle récupère l’usage des jambes.
Un autre sujet qu'il faut analyser c’est le rapport entre Peter et Heidi. 
Peter nous donne une vision de la vie dans la montagne opposée à la vision de Heidi. Avec Heidi nous apprenons à apprécier la vie dans la nature, bien qu’elle ne soit pas toujours merveilleuse. La montagne peut se révéler un vrai cauchemar, car elle n’est pas seulement les fleurs et les couleurs, mais aussi l’anàlphabetisme, le travail des enfants et la solitude. Peter n’est pas capable de lire ni d'écrire, il a commencé à travailler à l'âge de cinq ans et il souffre terriblement de la solitude. 
Il y a aussi beaucoup de personnages positifs dans la grande ville, comme toute la famille de Klara et Sebastian. Cela signifie que la société n’est pas seulement un endroit terrible, il y a aussi gens de bon cœur. De plus, les possibilités économiques de la famille de Klara ont pu atténuer les problèmes engendrés par la pauvreté et donner à Heidi et sa famille une vie meilleure. 
Pour conclure, j’ai vraiment adoré le livre et il est devenu un de mes livres favoris de tous les temps. Comme Heidi j’adore la montagne et je souffre de la même nostalgie. La description faite par Johanna Spyri m’a rappelé mon enfance et j'espère qu’elle vous fera la même impression.
8 notes · View notes
chroniquesrapdz · 1 year
Text
Fada Vex - Dystopia (chronique)
Artiste : Fada Vex
Album : Dystopia
Date de sortie : 11 Aout 2023
Direction artistique : Dprod
Producteur exécutif : Fada Vex
Tumblr media
Chronique rédigée par : Momo Genius.
L’époque où j’égrainais minutieusement les sorties du rap dz une par une a malheureusement révolu, d’ailleurs ma dernière chronique remonte à 2016 (cf. le FIM d’Azpak) ; cependant, il faut admettre qu’il est quasi impossible de rester indifférent - bien que l’on vive au fin fond d’une contrée - aux échos d’un nouvel album réalisé par un pionnier comme Fada Vex, qui plus est, s’avère être un double album, concluant sa longue carrière de 27 ans (retenez bien ce nombre !). Alors, le caverneux que je suis est enfin sorti de sa tanière le temps de déguster ce repas copieux qui sent le classique à mille lieux !
Vous cherchez l’avis d’un outsider ? Vous en serez bien servi.
Des doubles albums on en voit rarement dans le rap dz, non par manque de productivité, loin de là, mais pour des soucis plus techniques qu’artistiques, en raison notamment des supports physiques disponibles à l’époque qui ne permettaient pas de telles sorties (les K7), s’en rajoutait l’avarie des éditeurs et leurs stratégies de distribution ; même avec l’arrivée d’internet, les albums étaient toujours en format standard et tout le monde s’y était déjà accoutumé et y trouvait son compte. Pas si longtemps que ça, Sofiane Hamma a ouvert le bal avec son Ghir Wladhoum/Houkouma Hardcore, et en ce jour si spécial qu’est le 11 Aout 2023 marquant le 50eme anniversaire du Hip Hop, Fada Vex délivre à son tour ce qui semble être son dernier projet sous forme d’un double album. Vraiment son dernier ? La règle stipule qu’il faut prendre ces annonces de retraite avec des pincettes car les retours sont fort probables, et les exemples sont légion ! En tout cas, le fan égoïste en moi espère que l’œuvre Fada Vexienne ne s’épuise guère, et que le rap rime avec le melhoune à jamais.
Si l’expérience Fada Vex-One Der a bien marché au point de nous offrir l’un des meilleurs albums dans le rap algérien (cf. Ramz El Mektoub, 2010), alors pour le suivant on prend les mêmes, pardi, la même formule et on recommence. En effet, Vex confie exclusivement les clés de la réalisation artistique au génie de l’écurie Black Soul Team : Monsieur Dprod, une sorte de carte blanche qui ferait réjouir tout producteur acharné.
Le projet est d’une longueur moyenne d’une heure vingt-six minutes, avec 25 tracks dont une intro et un interlude, il en résulte un album long mais loin d’être dense à un Djrouh Bla Dmou3 par exemple, tout le contraire, il est aéré et bien mis en ordre, et surtout scindé en deux parties distinctes : la première moins accessible, et la deuxième plus grand public.
Le concept
La dystopie est un sujet préoccupant qui a l’air d’obséder Fada Vex au point de créer le concept de l’album autour de lui. En effet, certains romans phares du genre reviennent à mainte reprise comme références : le ‘’V for Vendetta’’ d’Allan Moore et David Lloyd, ‘’451 Fahrenheit’’ de Ray Bradbury ou encore ‘’1984’’ de George Orwell dont quatre titres y sont inspirés. Le monde dystopique imaginaire d’antan, est en cours de devenir bien réel de nos jours ; la surveillance de masse et les violations de liberté en sont les exemples. Et vu les évènements récents - pandémiques, conflictuels - qui ont accompagné la genèse de l’album, tout porte à croire que les idéologies totalitaires finiront par s’affronter, car « qui détient le passé détient le futur, et qui détient le présent détient le passée ». (citation de ‘’1984’’, traduite par Vex dans le track 19).
Les autres Dystopiens
Les deux albums précédents (cf. El Facteur", 2004 et Ramz El Mektoub, 2010) ont été marqués par la présence de certains vieux de la vieille comme L’infect, Xenos, Imohar, Naili ou encore le frère de sang Banis, c’est plus le cas dans Dystopia ! Le choix des feats s’est plutôt tourné vers les ténors actuels incluant le tiers des invités d’honneur de Moussiqti : Ilyes, Artisan et Red L’Alerte. D’ailleurs, de ce casting, peu survivent encore, entre ceux qui ont pris prématurément leur retraite et ceux qui ont pris doucement la poudre d’escampette. On retient surtout la disparition des rookies tant prometteurs comme Abderrahmane et Didotchi. Revenant aux autres invités, pas de grande surprise, déjà l’expérience inattendue avec Fifo (cf. "PEC") a démontré que Vex était prêt à prendre des risques et à s’aventurer sur des terrains domptés par les nouvelles têtes d’affiche. Ainsi, les Dassi (07), Nirmou (16), Largo (04), Adlene / Dee (31), Youpi (10), Sif Elklam et Soldat West (13) font partie du décor, Sadek Democratoz et Houari Bouabdallah sont les seuls chanteurs, bien que leur présence ait été légère. Ah si, un certain Cheb Malik s’essaie au chant, et c’est loin d’être raté !
La plume
Je me souviens vaguement d’une expression utilisée par un membre d’IAM (Akhenaton ou Kheops) pour décrire leur expérience enrichissante dans Revoir un Printemps en parlant d’une sorte ‘’d’intellectualisation de musique’’ tant la recherche artistique était si poussée et le processus de création si complexe.
Ceci dit, dans le monde Dystopique de Malik, le mot intellectualisation ressurgit mais dans un contexte beaucoup plus lyrical. En effet, le digne héritier de Lakhdar Bekhlouf reste fidèle à son écriture ralliant poésie de melhoune et poésie moderne ; le tout accouchant d’un style authentique et d’une signature lyricale bien propre à lui. En se penchant de plus près sur l’ensemble des textes de Fada Vex post-Almou3ahada, l’auditeur pourrait s’apercevoir que cette noble démarche de donner second souffle aux mots vieillis, contribue à lui valoir par excellence le titre du ‘’rappeur algérien au vocabulaire le plus varié’’, en y omettant bien sur les mots étrangers, même si les détraqués les plus sceptiques n’y verront que du pédantisme et sur étalage de savoir livresque, alors qu’en réalité ; le rap algérien ne s’est jamais bien porté littérairement qu’en présence de lyrics alambiqués de Fada Vex ; de ce fait, l’auditeur est constamment poussé à s’immerger dans le monde du melhoun en fouillant soi-même dans les œuvres d’un Ahmed Amine Dellai ou d’autres analystes des trésors enfouis de la poésie lyrique datant du 16eme siècle. Après tout, se cultiver en écoutant de la musique, n’est-ce pas le graal pour un auditeur, qu’il soit initié ou forcené ?
A titre d’exemple, la plume du Father atteint une nouvelle dimension sur le bijou "Dahqani", quatrième volet d’une tétralogie entamée 11 ans auparavant par le freestyle de "Fatima". L’auteur veut son vieux personnage imaginaire atteint d’ectrodactylie, métaphoriquement, pour mettre en avant ses qualités et fondements. "Dahqani" est une œuvre poétique bien atypique qui s’inscrit dans la lignée de "Rap Qsayed", "El Mahrez" ou encore "Fraten el Dijour", chacune d’elles mérite d’être étudiée à l’école, en toute humilité, au même titre que La Volonté de vivre et autres poèmes de la littérature arabe.
La production
Comment se racheter auprès des fans frustrés suite à l’incident de Skyzof’Red qui leur a privé de ce qui aurait du être le premier et unique album tant attendu de Red L’Alerte ? Tout simplement, mettre les bouchées doubles et se rattraper avec un poids plus lourd encore du rap oranais, et surtout plus établi sur le trône et affirmé sur scène depuis belle lurette. Résultat des courses, Dprod s’en sort à merveille, d’abord avec la mixtape appétissante El 3arboun, ensuite sur Dystopia où il livre une production musicale des plus abouties de sa carrière. Le travail de recherche et la diversité des univers ne peuvent qu’être salués, tandis que la volonté de donner aux sonorités une couleur algérienne est largement respectée et, surtout, bien exploitée. A l’heure où d’autres se contentent bonnement de mettre en boucle la flûte de Aissa Djermouni, Dprod n’en fait qu’une partie infime de sa création en y ajoutant un jeu d’instruments éclectiques, synonyme d’une maîtrise incroyable. Ce qu’offre Dprod est loin du sampling basique des classiques Chaabi par les anciens, ou même, nouveaux Algérois, longtemps défenseurs de la théorie de l’authenticité.
Tumblr media
L’une des réussites majeures de la production de Dystopia, c’est que Dprod a su mener Fada Vex loin de sa zone de confort, sans complexe ni aucune crainte, ainsi, on découvre des nouvelles facettes du rappeur et des choix variés et inédits, mêlant son style classique et des prises de risque accompagnées par des beats taillés sur mesure.
Vue de prés
V (feat. Dee)
Chronologiquement, l’album s’annonce avec la version originale de ‘’V’’ sortie en Décembre 2019, en plein Hirak, avec comme invité le producteur Dprod déguisé en MC le temps d’un couplet timide et simpliste dressant la barre un peu plus bas en comparaison aux prestations stratosphériques de Dassi, Youpi et les autres. La présence microphonique de D.A.L.I.W, aujourd’hui Dee tout court, constitue l’un des rares temps faibles de l’album, heureusement qu’il sauve brillamment les meubles avec des refrains entraînants sur les deux ‘’V’s’’, ‘’Tsunami 31’’, ainsi que "Winston", nous rappelant que le second registre dans lequel il excelle est bel et bien le chant. "Nejma ou Hlel" en est le - lointain - parfait exemple.
Moment de fantaisie : Pour scier, et au thème, et au cadre spatio-temporel du morceau, il aurait été plus judicieux de faire appel à un rappeur dont l’engagement est son terrain de prédilection ; on se serait pris une véritable claque si Rabah Donquishoot était l’invité, tant les rumeurs de l’époque présageaient un featuring entre les leaders de TOX et MBS après la réconciliation. Ce feat qui n’a jamais vu le jour au grand dam des fans des deux écoles. Serait-ce enfin sur Al-Muqawama ? Ou bien les Hirondelles sont-elles destinées à ne jamais survoler avec les Théoriciens ?
Vayna (feat. Illyes)
Les retrouvailles entre Fada Vex et Ill-Yes se font sur un champ hostile. Le beat guerrier sample une chanson du folklore russe "When We Were at War" écrite par David Smoylov. Quant au texte, les deux rappeurs s’arment férocement d’une allitération interminable en guise de Chachka. Dans le clip, le chef des Cossacks – Fada Vex – intronise le nouveau venu – Illyes – et le valide au sein de sa tribu. Tout ça est symboliquement beau, mais qu’en est-il de l’alchimie finale ? On a eu comme impression que les artistes étaient tellement obnubilés par le visuel d’un côté, et la technicité du texte de l’autre, qu’ils avaient mal apporté de la cohésion entre l’image, l’écriture et le son. Même le flow est basique, et lorsque le beat se minimise aux drums ça fait vraiment tache. L’ensemble des trois éléments unis laisse un sentiment d’aurait pu mieux faire, tant au niveau du flow qu’à l’atmosphère du clip. Mais bon, ça reste quand même une bonne collaboration avec Ill-Yes, l’un des techniciens de rimes les plus doués que le rap algérien n’ait jamais connu.
Orwell (feat. Dassi)
Parmi les rencontres inédites sur Dystopia, figure l’excellent "Orwell" avec Dassi, anciennement Brut Son.
N’en déplaise à "Dahqani", le rappeur anglophone exilé en Autriche dresse son troisième doigt bien haut pour nous peindre un portrait comique d’une drôle d’époque où les individus sont téléguidés tels des moutons depuis la naissance. Si le flow fluide est l’une des qualités de Dassi, les refrains chantés en sont une autre, et il le fait bien sur Orwell, seul bémol, l’usage excessif du code switch, souvent non justifié. Quoique, il est triste de constater que le rappeur biskri  n’a toujours pas réalisé un projet palpable depuis le temps où j’ai certifié son compte sur Genius en 2014. Cela fait 10 ans qu’il est égaré artistiquement, entre la quête d’atteindre un nouveau public et les disstracks qui lui bouffent autant d’énergie et énormément de temps. La Psychose a eu raison de lui à ce qu’il parait.
L’impression que Dassi vole la vedette à Fada Vex plane jusqu’au moment d’écouter le couplet de ce dernier qui remet les pendules à l’heure avec des propos à faire dresser les cheveux sur la tête.
Loom
En matière d’introspection, Fada Vex a l’art de coucher sur papier ses analyses et états d’âme comme personne d’autre ; "Ana 3yit", "Chouf Ljor7" ou "Gouli 3lech", pour ne citer que ceux-là, sont des références dans le genre. Vient s’ajouter l’excellent "Loom", sur une prod mi optimiste mi mélancolique, avec un lot de réflexions pandémiques. A noter que c’est le deuxième single de Dystopia, remplaçant le non retenu "Laghrib" ; sage décision de l’écarter d’ailleurs.
Tourné en période de confinement, le clip auto réalisé est des plus simplistes, centré sur une action redondante, et devant une caméra figée sur un seul personnage au quotidien. Suffisant pour accompagner le mood du morceau.
Bizarrement, une réécoute post-dystopique du morceau permet d’offrir une meilleure vision critique et de déceler les nuances variées du thème principal qu’est le reproche, c’est comme une lecture synoptique d’un livre qui consiste à lire d’autres œuvres pour mieux saisir le sens du sujet en question.
Petit détail linguistique : au-delà de la signification du verbe ‘’loom’’ en anglais, l’orthographe du titre ‘’Loom’’ au lieu de ‘’Loum’’ n’est surement pas un hasard, comme si pour rimer loom et loop, car un reproche a souvent la caractéristique de se répéter ‘’en loop’’ ou en boucle.
Nizar (12 Janvier 2019- 17 Juin 2022)
Sur le très touchant ‘’Nizar’’, le papa désemparé pleure son ange envolé trop tôt, un 17 Juin 2022, lui qui pourtant célébrait jovialement Kenz et Ilyes dans ‘’Hadak li 3andi’’ en 2010. Étrange fatalité !
Cette élégie funèbre voit Fada Vex ressortir en lui le côté Khansaa pour livrer un texte plus poignant encore que "Machi Ki Mdari", sur une boucle mélancolique accompagnée de vibrato et claquements des mains, rappelant un air de gospel. Inconsolable, l’artiste endeuillé s’adonne même au chant sur le refrain, tout seul.
Baba (feat. Sif Elklam & Soldat West)
Un morceau des moins emballants pour un bonus track, où le maître des céans, très généreux, fait juste le minimum pour laisser à ses invités – Soldat West & Sif Elklam - l’occasion de confirmer leur place suite au concours gagné de "Laghrib". L’ont-ils saisie ? Peut-être, mais pas pleinement. Les couplets faits à l’arrache et les refrains saupoudré d’autotune ne collent pas avec le bijou de beat concocté par un intru du nom de Oua Lid, rien à voir avec notre Walid a.k.a. Dprod. Quoiqu’on en dise, les invités de "Baba" pourront se targuer un jour d’être figurés sur la liste prestigieuse des invités de Dystopia, le dernier projet du légendaire Fada Vex.
Ksar (feat. Largo)
A défaut d’avoir Souad Massi en featuring, One Der sample ‘’Dar Djedi’’, l’un de ses classiques issus de son troisième opus Mesk Elil. A travers son titre, la Raouia déplore l’état délabré de la maison de son grand père, qui jadis, apparaissait comme un château.
"Ksar" est donc une allégorie de l’Algérie actuelle ; autrefois, l’empire qui s’étendait d’Oran à Ain Beida n’est plus qu’une infime puissance, et la décadence est aussi humaine que matérielle.
L’apport de Largo est précieux tant au texte poignant qu’au phrasé bien distinct et à l’accent diamétralement opposé à celui de l’oranais qui rappelle la diversité phonétique et la richesse culturelle des habitants du Ksar.
Riguel : Regulate Sahbi !
youtube
Incontestablement, le banger de l’album, et l’une des meilleures productions de Dprod dessus. Un petit sample des Aurés suffit pour créer la magie ! Pour les aficionados, le choix, intentionnel ou pas, du titre est un clin d’œil à "Regulate", le classique de Warren G et Nate Dogg et l’hymne indémodable de la West Coast Californienne, bien que "Riguel" soit un morceau purement égotrip.
Paria (feat. Youpi) & Tripallium (feat. Nirmou)
Dans la catégorie harcèlement textuel et kickage démentiel, "Paria" et "Tripallium" sortent du lot. Les deux figures de proue du rap algérois-bouiri honorent leur présence comme il se doit.
D’abord, la connexion Nir-Vex est juste nirvanesque, portée par un beat ciselé aux couleurs de Mille et une nuit. Toutefois, "Tripalliuim" peut diviser, car paradoxalement, le style raffiné de Fada Vex est aux antipodes de celui de Nirmou, dont l’écriture est dominée par un usage abusé d’une alternance codique - qualité pour les uns, carence pour les autres – qui ne date pas d’hier. A titre d’illustration, si la rafale de rimes en ‘’ité’’ tout au long de son couplet, témoigne sur la forme de la facilité, le fond quant à lui, dénote la technicité mais surtout l’agilité de Nirmou.
De l’autre côté, quand Youpi met en branle sa machine de rimes ça devient difficile de le suivre. Pas de soucis pour l’hôte quadragénaire qui tient le coup aisément avec un flow toujours flexible à son âge. La production est marquée par les claquements de Karkabou qui fait à lui seul office de trompette, tambour et autres instruments de guerre, tant l’énergie qu’il dégage est impressionnante. On est loin de l’usage classique des qraqebs sur des sons à caractère invocateur ; depuis 2015, Vex en a fait un instrument à hit et une pièce maîtresse dans la création de certains de ces sons les plus populaires ces dix dernières années.
Tsunami 31 & HWM (feat. Red L'Alerte)
L’unique rappeur pistonné sur Dystopia avec deux présences n’est que Red L’Alerte, et ça se comprend !
D’abord sur le morceau sombre ‘’HWM’’, acronyme de Mort ou Vivant. Les deux rappeurs abordent un état proche du syndrome de Cotard, Reda de par ses punchelines profondes, et Vex de par une plume maussade, limite dépressive, comme si l’ombre d’un certain 17 Juin planait sur son écriture, rappelant un classique du genre :  Casey et sa ‘’Chanson du Mort-Vivant’’. Le troisième couplet est une co-projection sur le rap actuel, qui n’a pas l’air d’être trop vif non plus. A noter l’excellent choix de sampler cette citation tirée de Shutter Island ainsi que ce vers de Darwich qui viennent appuyer la pensée des auteurs.
Moment drôle : On aurait cru qu’Adel Sweezy s’était incrusté dans la place tant sa voix ressemble à celle de Reda autotunée, tout au début.
Précédé par un vibrant hommage à Blaha, l’autre morceau ‘’Tsunami 31’’ est un hymne à la ville d’Oran où les deux complices, bien à l’aise sur leur 31, mettent la lumière sur son patrimoine culturel si riche et varié, du Rai de Hasni et Khaled au théâtre de Aloula et Sirat Boumediene, en passant par les œuvres immortelles de Bila Houdoud. Tsunami 31 est un véritable hymne comme on en voit plus de nos jours.
Reda prouve encore une fois qu’il jouit d’un talent de serial punchliner extraordinaire, or, il lui manque toujours l’album de l’accomplissement à travers lequel il gravira son nom à jamais sur la scène du Hip Hop oranais.
Bghit (feat. Sadek Democratoz)
« Malik est le rappeur number one en Algérie… et de loin ».
(Youss, samplé dans "In-Tropia")
Que dire après cette reconnaissance qui vient d’un précurseur comme Youss ; ex Darkman d’Intik ? Objectivement, si le nom du leader de TOX est souvent relaté par des artistes de taille, que ce soit de l’ancienne ou de la nouvelle génération, c’est parce qu’il a su parfaitement s’adapter durant 27 ans, tout en gardant l’essence du Hip Hop d’un côté, et de l’autre sans se courber aux exigences d’une industrie agonisante ou aux attentes d’un public exigeant, comme il le crie sur le retentissant "Bghit". La longévité du parcours d’un rappeur n’est à prendre en considération sauf si elle est accompagnée de quatre critères importants : l’évolution artistique, la présence continue, l’emprunte marquée et l’influence qualitative/quantitave. Beaucoup jouissent encore du statut de l’ancienneté mais il n’y a que Vex qui remplit mieux que quiconque ces cases, d’où le constat de Youss.
"Bghit" est un morceau si important tant il permet de lever toute ambiguïté quant à la vision du rappeur sur l’état du rap actuel, des beefs jusqu’à ses propres choix. On y retient notamment cette qualité humaine qui fait de lui un rappeur si apprécié : l’humilité. Car comme tous les G.O.A.Ts, il est préoccupé davantage d’être un meilleur homme que d’être le meilleur artiste dans sa catégorie, laissant humblement le débat à ceux qui savent mieux juger son art.
Seul bémol : le rôle de Sadek mis au second plan, tout comme était le cas avec Houari sur "Dahqani". Peut être une volonté de les avoir comme accompagnateurs plus qu’autre chose. Hé on te voit Dee, personne ne te fait de l’ombre, hein.
El Goual
Dans l’intro de sa Révélation des Quarante (H3W, 2016), on pouvait déjà déceler l’esquisse d’El Goual. 7 ans plus tard, le personnage prend enfin forme sur la pochette, comme sur le morceau éponyme, et sur tout l’album d’ailleurs.
Jadis, El Facteur transmettait les messages, aujourd’hui il s’est mué en Goual lui-même diseur de messages.  La transition marque la progression du rappeur, toujours dans le bon sens, tant sur l’écriture, la vision vis-à-vis du mouvement et l’adaptation au fil des années.
El Goual est indéniablement la quintessence de Dystopia, le résumé exaltant qui incite à scruter le contenu avec excitation. La réussite du morceau se doit notamment à cette osmose quasi-parfaite ressentie entre le visuel, la prod et la performance vocal/lyricale du Ruskov. De une, la mise en scène d’El Goual entouré de son cercle maléfique est juste sublime, en outre, l’usage de la symbolique, une technique récurrente qui revient dans les deux autres clips majeurs ("Novlangue" et "Vayna"), accentue le message véhiculé au-delà du texte lui-même et redonne une esthétique pragmatique à l’image. De deux, Dprod et Shcnod font preuve d’imagination abondante en employant une palette d’instruments brillamment arrangés pour dicter cette montée en puissance remarquable du couplet au refrain jusqu’à l’outro. De trois, Vex sort le meilleur de lui-même pour retracer le parcours sensationnel du dernier des Gouals tout en gardant sa pâte authentique et exploitant un registre de langue encore plus recherché que le soutenu : le registre du sublime.
Dahqani, ses deux Doigts, et son héritage
Les deux acomptes évadés de la mixtape El 3arboune refont surface sur Dystopia sous forme de préludes marquant un retour aux fondamentaux, et ouvrant la voie au grandiose "Dahqani". Le jeu dans la numérologie de la tracklist n’est pas un simple délire, car si 3 + 7 égale justement 10, dans le monde orwellien de "1984" les additions telles que 2 plus 2 égale 5 à dessein ; un concept du Big Brother auquel s’oppose clairement le rappeur et tient à le préciser.
De retour à "Dahqani", et comme pointé un peu plus haut, la poésie de Fada Vex atteint un autre stade sur ce morceau, après avoir gravi les différents échelons des registres de la langue, pour enfin embrasser le plus haut de tous, celui réservé aux grands dramaturges et poètes : le registre du sublime ou du noble. Et il ne peut qu’en être fier !
Tumblr media
Maintenant, reste à savoir, quand est-ce que cette idée de créer la saga ‘’Dahqani’’ a germé dans la tête de Vex. Était-ce planifié depuis le début de "Fatima" en 2011 ? Ou bien l’histoire s’est-elle développée au fil du temps ? Car très peu d’auditeurs auraient tissé un lien entre les différentes parties jusqu’au dévoilement de la fin, notamment dû au manque d’indices suffisants.
D’un point de vue critique, la tétralogie de "Dahqani", appelant la "Fatima Bent Dahqani" ou ‘’FDB’’ tout court, a rarement d’égal dans les œuvres majeures de storytellings de la scène locale, et même internationale. Elle s’inscrit plutôt entre ‘’Luv(sik)’’, l’héxalogie romantique de Nujabes, et ‘’Jane’’, l’heptalogie charnelle d’EPMD, ça n’est pas une histoire narrative à proprement parler où les évènements se succèdent comme dans une série classique, plutôt c’est de l’écriture descriptive à travers laquelle l’auteur présente ses deux personnages atypiques et peint l’environnement dans lequel ils s’illustrent. Le recours à l’égotrip sur "Fraten Dijour" fait croire que "FDB" peut être aperçue comme un croisement entre un récit fictif et un récit réel de la vie de Malik. Ce dernier, laisse libre cours à l’imagination du public afin de tirer ses propres conclusions.
Great
La référence implicite à la West Coast dans le titre de "Riguel" devient explicite sur l’instru de "Great". En effet, rien de nouveau sous le soleil Calif-oranien, Vex et Dprod détendent l’atmosphère chacun à sa façon, nous éloignant un tantinet de l’ambiance cafardeuse qui règne sur l’ensemble des tracks. C’est du Great tout court.
El Maya (feat. Artisan)
Bien qu’invité, le rappeur de Souk Ahras a fini par attirer son hôte à son univers, en même temps, le thème exploré a pour terre d’accueil la capitale du Rai et le berceau de Fada Vex, d’où la fusion ahurissante des deux styles. Finalement, c’est la vibes qui va mettre le duo sur la même longueur après leurs feats précédents post "Moussiqti", qui auraient laissé les plus chauvins sur leur faim.
Tout de même, l’impact d’"El Maya" sur une tranche d’un public hésitant risque d’être influencé par la tournure de carrière observée chez l’Artisan depuis "Mad’Art", sa street crédibilité vacillante et les choix artistiques les plus bizarres, notamment les accolades avec le tireur de canon enrayé. Quoique, en faisant abstraction de ces taches, le résultat d’’El Maya’’ est loin d’être décevant, au contraire, cette expérience inédite vient s’ajouter fermement au catalogue diversifié d’Elgoual. Après tout, pour un dernier coup d’éclat, les prises de risques sont souvent tolérables, surtout si elles sont maîtrisées.
451 Fahrenheit & Novlangue (feat. Adlene)
Le rap engagé à la Fada Vex est tout autre chose de ce que l’on a l’habitude d’entendre chez la majorité de ceux qui prétendent faire du rap en prenant position. Les écrits de Vex ont tendance à faire cogiter, analyser et investiguer plutôt qu’à se victimiser, provoquer ou s’attaquer bêtement au système. Le comble c’est qu’il le fait en étant poétiquement incorrect !
Si les deux morceaux ‘’Fahrenheit 451’’ et ‘’Novlangue’’ traitent quasiment le même sujet qu’est la dichotomie liberté d’expression/censure, la forme quant à elle est différente : le premier  est un condensé de réflexions socio-politiques, quant au second, il oscille entre egotrip et dénonciation, et se distingue nettement par le style, même si le fond est particulièrement préservé par la symbolique dans le clip. En effet, le diamant incarne entre autres la libre pensée que les autres veulent confisquer.
Novlangue est sans doute une réussite de plus à Dystopia, mijotée en compagnie d’Adlene, cette valeur montante du rap oranais, qui a prêté sans vergogne sa voix rauque et ses propos saignant en contraste avec le violoncelle de Bach ressuscité par Nasro El Bey.
Winston
A première vue, il n’y pas de liens directs entre le titre du morceau qui fait référence à l’héro de "1984", et le contenu égotrip, mais en creusant un peu, on s’aperçoit grossièrement de quelques similitudes : le côté rebelle de Winston partagé par Fada Vex, le bloc-notes aux écrits insoumis fait écho au cahier de lyrics; et le petit recoin caché loin du télécran observateur n’est que le champ d’expression (la musique) qui permet au rappeur de révéler ses pensées, ou commettre son crime de penseur.
Passant au morceau en question, c’est juste un pur régal ! Autant par la qualité du flow tout terrain de Fada Vex qui se remanie à chaque fois, que par la nostalgie du sample de Goodie Mob mêlé à une ambiance Jazzmatazz propulsée par le jeu du saxophone exquis de BenSax qui aura finalement le droit à un couplet à lui seul pour exposer son talent d’instrumentiste. Le refrain douillet de Dee vient compléter le dernier puzzle de ce chef d’œuvre.
Hia (Julia)
La dernière perle de l’album est bien sûr Hia (Julia). En apparence, il s’agit d’une mise en exergue de l’histoire d’amour époustouflante entre Winston Smith et l’autre protagoniste de ‘’1984’’, mais là où ça diffère des "Julia" de Rick Wakeman, Eurythmics et d’autres artistes sous inspiration orwellienne, c’est son alter ego Hia. Une lecture plausible suggère que Vex nous refait le coup d’"Erawja" et profite pour y glisser en douce une belle ode à la musique Hip Hop – le jour même de son 50eme anniversaire – avec laquelle il s’est farouchement engagé pendant 27 ans, ce nombre représente également l’âge de Julia dans le roman prophétique, détail ô si important ! La personnification du Hip Hop est appuyée notamment par l’air repris de Grandmaster Flash & The Furious 5 en fin de chaque couplet, ainsi que dans le titre lui-même : Hia. Vous l’aurez compris, le choix du double intitulé n’est pas fortuit, car Hia est la traduction en arabe de "H.E.R.", le suprême hommage d’un certain Common sense, il y a déjà 30 ans.
Enfin, Julia/Hip Hop ou tout simplement Hia ? Chacun y va de son interprétation, mais ce qui est sûr, c’est que ce morceau est l’apothéose de la connexion Fada Vex et Dprod, là où sensualité et musicalité s’associent et acheminent l’auditeur vers un sentiment d’extase ineffable souvent éprouvé en écoutant les classiques du Rai.
youtube
Comme dans les contes de fées même les plus dystopiques, les meilleures histoires d’amour ne durent pas éternellement. Winston et Julia ont commis le crime de s’aimer et par conséquent ont été séparés brutalement par le Big Brother. Aujourd’hui, au grand désespoir de son public, Fada Vex tourne la page à l’un des chapitres les plus tumultueux qui l’aura vu se sacrifier et se donner à fond rien que pour l’amour de cette musique.
Il est vrai que malgré quelques petits bémols ne concernant pas directement l’artiste, Dystopia frôle le sans faute et peut aisément prétendre à une place sur le podium des classiques du rap dz aux cotés des éponymes de MBS et Intik.
Si par ce dernier projet le Father vient apporter sa pierre à l’édifice du Double H algérien ? Non, plus que ça, il vient ériger, en compagnie de son producteur fétiche, un étage entier à son honneur, tout en haut, baptisé fièrement « Rap et Melhoune : rimes éternelles, signé : Fada Vex ».
(Momo Genius, 25/09/2023)
7 notes · View notes
judieccfinds · 3 months
Text
--100 ghost challenge--
✦ REGLES DE BASE
- Vous incarnerez un sim humain seul, sans animal.
- Votre sim aura le trait de caractère "solitaire"
- Le monde et le terrain sur lequel vous vivrez n'a aucune influence sur les règles à suivre
A vous de choisir lequel vous inspirera le plus pour ce challenge.
- Cependant, votre terrain devra avoir le trait "Domicile privé", les autres traits sont libres.
- Vous mettrez le défi de terrains suivant : Effrayant.
- Le terrain sur lequel vous vivrez sera vide à votre arrivée.
- Vous débuterez avec 5000 simflouz. Vous pourrez donc déjà commencer à meubler la zone.
- Le seul métier autorisé est enquêteur paranormal, mais vous ne ferez qu'un contrat par semaine. (c'est une carrière freelance)
✦ LES SIMS Quelques précisions au niveau des sims que vous tuerez.
- Les mods sont autorisés si vous le souhaitez
- Vous avez le droit (c'est même conseillé) d'ajouter vos victimes à votre foyer lorsque vous deciderez de les executer. (Vous pouvez le faire via gérer les mondes, ou en cliquant sur le sim en question avec shift enfoncée). Vous avez plusieurs possibilités une fois le sim de votre choix tué.
Vous pouvez :
- garder sa tombe sur votre terrain
- la disposer sur un autre qui vous servira de "cimetière de victimes"
- la mettre dans un coffre
- Vous pouvez également en intégrer quelques uns à différents foyer et les installer sur des terrains à proximité du votre, histoire d'avoir des voisins fantômes.
Pour se faire : Tuez le sim sur votre terrain, faites un clic droit avec shift enfoncé sur la tombe, et sélectionner l'option "ajouter un fantôme au foyer", (à côté de réinitialiser et définir comme tête), allez dans gérer les mondes, et installer votre fantôme dans un nouveau foyer.
✦ LES SIMFLOUZ La manière de générer de l'argent dans votre foyer est assez peu commune et peut paraître déstabilisante, c'est pour cela que je dédie une catégorie spécifique pour cette partie.
En effet, il vous est interdit de gagner de l'argent en vendant quoique ce soit.
Vous avez seulement deux façons de parvenir à renflouer vos caisses:
- Avec la carrière enquêteur paranormal.
Sachez que cette règle a également sa propre contrainte
: Vous ne pourrez effectuer qu'une mission par semaine (c'est une carrière freelance).
- En tuant des sims. Oui.. En tuant des sims.
En effet, j'ai décidé que chaque sims que vous tuerez apportera des simflouz.
Un sim tué = 600 simflouz.
Après avoir atteint le pallier des 50 sims tués, leur décès vous apportera cette fois-ci 1000 simflouz.
✦ L'EVOLUTION DE VOTRE TERRAIN/MAISON
Vous l'auriez compris, plus vous tuez de sims, plus vous serez riches, plus vous pourrez développer votre maison. Votre maison et son terrain représenteront donc le nombres de sims que vous aurez déjà tués.. Plutôt glauque, pas vrai ?
➤ Questions : La mort utilisée a-t-elle une importance ? Non. N'importe quelle mort est valable.
Peut-on utiliser la même mort plusieurs fois ? Oui.
Est-ce qu'un pack est nécessaire pour faire ce challenge ?
Non. Le but est qu'il soit accessible à tous, d'ou le fait que vous ne soyez pas obligés de vivre à Selvadorada.
2 notes · View notes
heavenlysims · 8 months
Text
Déjà-Lu Legacy Challenge (FR)
Tumblr media
Déjà-Lu Challenge
Bienvenue au déjà-lu legacy challenge, un challenge de 10 générations qui reprend des éléments d'oeuvres littéraires populaires, peut-être que les jouer vous donnera l'envie de les (re)découvrir ?
Ce challenge a été créé par @justmooresims et moi même.
Règles de base :
Les cheats ne sont pas recommandé sauf pour freerealestate pour la première génération.
Les héritiers et époux.ses ne suivent pas de codes couleurs, vous pouvez les faire comme vous le souhaitez. Ils ne sont pas non plus obligés d'avoir les mêmes noms que les héros des oeuvres de base.
Le but est de compléter chaque règle pour chaque génération, ce qui n'est pas mentionné dans les règles vous appartient.
Garder l'espérance de vie en normal.
Si vous souhaitez partager votre histoire, vous pouvez utiliser le hashtag #dejalulegacy nous serions ravies de voir ce que vous faites! Les visuels du challenge sont disponibles sur le compte Instagram @/justmooresims.
- - -
Génération 1 : Madame Bovary - Gustave Flaubert
Éternel rêveur coincé dans une réalité qui vous ennuie, vous êtes amoureux de l’amour lui-même et avez toujours espéré un jour vivre le grand amour. Le vrai, celui qui vous transcende de passion et de désir. Malheureusement, vous avez beau sincèrement aimer votre partenaire, celui-ci ne vous fait pas autant vibrer que vous ne le voudriez…
Traits : Romantique, Snob, Déteste les enfants
Aspiration : Romantique en série
Carrière : Écrivain
Règles :
Compléter l’aspiration Romantique en série
Atteindre le niveau 10 dans la carrière Écrivain
Atteindre le niveau 10 dans 3 compétences
Avoir un petit-ami à l’adolescence et l’épouser dès le début de l’âge jeune adulte
Tromper votre époux jusqu’à sa mort avec différents partenaires mais ne jamais divorcer.
Faire des dépenses inutiles et excessivement chères chaque dimanche
Avoir 5 enfants et être ennemi avec chacun d’entre eux.
Tumblr media
Génération Deux : Orgueil et Préjugé - Jane Austen
Bien que votre relation avec vos parents soit quelque peu conflictuelle, vous avez toujours été très proche de vos adelphes. Envieux d’apprendre, vous cultivez vos connaissances au point d’en développer un petit complexe de supériorité vous causant des problèmes relationnels… Peut-être trouverez-vous l’amour plus facilement si vous appreniez à connaître les gens sans les juger si vite.
Traits : Génie, Proche de sa famille, Sûr-de-soi
Aspiration : Âme-soeur
Carrière : Critique
Règles :
Compléter l’aspiration âme-soeur
Atteindre le niveau 10 de la carrière de critique
Compléter les compétences Piano et Education
Être bons amis avec tous vos frères et sœurs
N'avoir aucune relation romantique avant d’atteindre l'âge jeune adulte
Se faire voler son premier amour par votre frère ou soeur
Épouser votre ennemi
Avoir 3 plantes-vaches (peut être remplacé par d’autres animaux de la ferme : poules, lamas, vaches, chevaux…)
Tumblr media
Génération Trois : Perceval et la quête du Graal - Chrétien de Troyes
Enfant de parents surprotecteurs, on ne vous a jamais vraiment tester ni expérimenter par vous-même de peur que vous ne vous blessiez. Rêvant pourtant de folles aventures vous avez toujours voulu explorer le monde. C’est donc ainsi qu’une fois votre majorité en poche vous êtes parti. Était-ce vraiment une bonne idée de quitter le confort et les gentilles attentions de Papa et Maman ? Vous n’allez tout de même pas dépendre d’eux toute votre vie ! Soyez courageux !! Vos amis seront un bon substitut…
Traits : Pitre, Maladroit, Membre d'un groupe de potes
Aspiration : Conservateur
Carrière : Militaire ou Juridique
Règles :
Compléter l'aspiration Conservateur
Atteindre le niveau 10 de la carrière Militaire
Compléter la compétence Pêche
Finir la collection des métaux ou des cristaux (au choix)
Être bon ami avec vos parents
Rejoindre un groupe/club à l'adolescence et se réunir au moins deux fois par semaine
Se marier et avoir des enfants mais finir par être parent célibataire
Tumblr media
Génération Quatre : Le portrait de Dorian Gray - Oscar Wilde
Vous avez toujours été fasciné par l'art et ce depuis votre enfance. En grandissant vous prenez conscience de votre beauté et développez une profonde peur de vieillir. Vous faites alors tout pour rester jeune et beau, au détriment de la bonté de votre âme vous lançant à corps perdu dans les plaisirs de la vie sans vous préoccuper de ce que peut dire votre entourage. “Carpe diem” est votre devise.
Traits : Amateur d'art, Égocentrique, Réticent à s’engager
Aspiration : Fêtard
Carrière : Culinaire, branche mixologue
Règles :
Compléter l'aspiration fêtarde
Atteindre le niveau 10 de la carrière Mixologue
Compléter la compétence Peinture
Sortir au moins deux fois par semaine sur un terrain communautaire
Se fiancer mais rompre la veille du mariage
Boire une potion de jeunesse à la moitié de l’âge adulte pour retrouver votre beauté d'antan
Avoir un portrait peint de soi dans chaque pièce de votre maison
Tumblr media
Génération Cinq : L'Étrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde - Robert Louis Stevenson
Voyant régulièrement vos parents tenter de défier le temps depuis votre plus jeune âge, vous vous êtes rapidement intéressé aux moyens qu’ils employaient et aux gens qu’ils engageaient pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que vous avez découvert le monde merveilleux des sciences ! Si presque tout dans le Simworld peut être scientifiquement expliqué, presque tout devrait potentiellement être expérimenté, n’est-ce pas ?
Traits : Perfectionniste, Malveillant, Paranoïaque (peut être remplacé par Imprévisible)
Aspiration : Roi des bêtises
Carrière : Scientifique
Règles :
Compléter l’aspiration Roi des bêtises
Atteindre le niveau 10 de la carrière scientifique
Atteindre le niveau 7 dans 5 compétences
Créez un clone maléfique de vous-même avec la machine à cloner.
Se battre 3 fois avec votre clone. Celui qui perd meurt et le gagnant continue le legacy avec sa propre descendance
Se marier et avoir 3 enfants
Tumblr media
Génération Six : Candide - Voltaire
“Incapable de dire non” et “faible” tel est ce que l’on dit de vous. Très différent du monde compétitif dans lequel vous avez grandi, vous aimez vous bercer d’illusions restant aveugle face à la réalité du monde. Si votre optimisme est votre force, votre naïveté est votre plus grande faiblesse et ça, les gens l’ont bien compris n’hésitant pas à profiter de vous à la moindre occasion.
Traits : Joyeux, Loyal, Bienveillant
Aspiration : Ami de tous
Carrière : Petits boulots
Règles :
Compléter l’aspiration ami de tous
Se faire expulser du domicile parental à l’adolescence avec 50$ pour seul argent
Être bons amis avec vos parents et frères et sœurs même s’ils vous ont jeté dehors.
Avoir 2 échecs amoureux qui vous quittent chacun en prenant la moitié des fonds du foyer à chaque fois
Vivre dans 3 mondes différents (le monde où vous avez grandi ne compte pas)
Compléter la collection des cartes postales
Adopter au moins un enfant
Tumblr media
Génération Sept : Le Rouge et le Noir - Henri Stendhal
Dans ce cruel Simworld, la naïveté et la niaiserie de votre famille, bien que fort sympathique, est bien inutile et ne vous sauvera pas non plus de la misère. Contrairement à eux, votre ambition vous pousse à toujours chercher plus loin et vous élever plus haut. Professionnellement comme personnellement, vous êtes quelqu’un de passionné et ne savez vous contenter du minimum requis. Prenez garde à ce que les deux ne se mélangent pas ou vous risqueriez de détruire tout ce que vous avez si durement construit…
Traits : Romantique, Ambitieux, Rat de bibliothèque
Aspiration : Chef de bande
Carrière : Politique ou Éducation
Règles :
Compléter l'aspiration Chef de bande
Atteindre le niveau 9 de la carrière Politique ou Éducation mais ne jamais atteindre le 10
Compléter les compétences Charisme, Comédie et Recherche et débat
Avoir un job en étant adolescent
Sortir avec deux membres d’une même famille en même temps
Se marier
Avoir des enfants dont au moins un illégitime
Tumblr media
Génération Huit : Le Comte de Monté-Cristo - Alexandre Dumas
Après avoir vu, enfant, les espoirs de vos parents partir en fumée et leur travail piétiné, vous vous êtes promis que jamais cela ne se reproduira. Vous avez vu les failles du système, en connaissez à présent les rouages et vous qui étiez trop jeune pour réagir à l’époque le pouvez enfin une fois adulte ! Vous devrez sûrement tout reprendre à zéro mais un jour vous reviendrez faire rayonner votre nom comme jamais auparavant. Que ceux qui ont osé se moquer fassent attention, vous êtes prêt à leur montrer de quoi vous êtes capable.
Traits : Actif, Froid, Sang-chaud
Aspiration : Ennemi publique
Carrière : Homme d'affaires
Règles :
Compléter l’aspiration Ennemi publique
Atteindre le niveau 10 de la carrière Affaires
Utiliser la Poupée vaudou sur 4 sims différents
Déménager dans un autre monde loin de votre entourage
Avoir une personne âgée pour seul ami et jusqu’à sa mort, ne pas se faire d’autres amis
Changer radicalement de style vestimentaire à chaque changement d'âge
Se marier en étant adulte
Tumblr media
Génération Neuf : Les enquêtes de Sherlock Holmes - Sir Arthur Conan Doyle
Peu importe où vous alliez ou étiez, vous vous êtes toujours senti à part et différent. Trop différent. Vous préférez être seul plutôt qu’avec d’autres personnes que vous pensez souvent trop stupide pour mériter votre compagnie. Heureusement, votre Simmer vous a fait grâce de l’existence d’une bizarrerie ambulante : votre meilleur ami pour vous aider à plus aisément supporter de vivre dans ce médiocre Simworld aux imperfections et autres bugs des plus… étonnants.
Traits : Solitaire, Aime la musique, Méchant
Aspiration : Cerveau exceptionnel (ou études universitaires si vous avez le pack A la Fac)
Carrière : Détective (ou Agent secret si vous n’avez pas le pack Au Travail)
Règles :
Compléter l'aspiration cerveau exceptionnel
Atteindre le niveau 10 de la carrière agent secret ou détective
Compléter la compétence Logique.
Savoir jouer d’un instrument (de préférence violon).
Se faire un ennemi juré étant enfant et entretenir cette relation jusqu’à la fin de votre vie.
Vivre dans un appartement en colocation avec votre meilleur ami durant toute la période jeune adulte.*
*Possibilité de vivre sur un terrain 20x20 (taille maximum) si vous ne possédez aucun pack vous permettant de vivre en appartement.
Tumblr media
Génération Dix : The Great Gatsby - F. Scott Fitzgerald
Ayant grandi dans une famille qui n'avait que peu de temps à vous accorder, vous vous êtes débrouillé seul et avez tout appris par vous même. Pour vous la vie ne s'arrête pas simplement à trouver l'âme sœur. Vous souhaitez la trouver certes, mais souhaitez également devenir l'homme le plus riche du Simworld, quitte à frôler l’illégalité. Arriverez-vous à rendre ces deux rêves compatibles ?
Traits : Extraverti, Matérialiste, Immature
Aspiration : Baron de l'immobilier
Carrière : Criminelle, branche boss
Règles :
Compléter l'aspiration baron de l'immobilier et la carrière criminelle
Compléter la compétence Charisme
Avoir un ou une petite-amie durant l’adolescence, puis rompre
Organiser une fête chaque semaine
Renouer contact avec votre ex et poussez votre amour de jeune à divorcer de son partenaire pour vous
Ne jamais se marier
3 notes · View notes
personnage-neutre · 2 years
Text
Lettre d’Hergé à Tintin, 1964
Mon Cher Tintin,
Voilà 35 ans que tu es mon fils, et c’est la première fois que je t’écris.
J’ai voulu, d’emblée, que tu vives ta vie. Vingt fois tu es parti courir le monde. Pendant ce temps, moi, le crayon à la main, noircissant des tonnes de papier à dessin, je rêvais tes aventures. Ainsi donc, depuis toujours, nous avons été très séparés ; et, à la fois, unis par le lien le plus étroit qui puisse relier deux êtres. J’ai une grande habitude de « correspondre » avec toi, mais pas par lettre.
De là, sans doute, en commençant celle-ci, le manque d’assurance, le léger émoi que je ressens. Tu m’intimides, Tintin !
Suis-je fier de toi ?… oui, évidemment. Tu m’as donné de grandes joies, bien des tracas aussi, mais jamais le moindre motif de chagrin ou de mécontentement. Il fut même une époque - celle de ma jeunesse - où mon idéal eût été de te ressembler. J’aurais aimé être un héros sans peur et sans reproche. Hélas c’était une illusion, depuis longtemps envolée… Je ne transpose plus la parole évangélique : « Soyez parfait comme votre fils est parfait. » Parfait, si quelqu’un l’est, c’est toi. Je ne devrais que m’en trouver comblé. D’où vient que j’en suis un peu déçu ?… De ce que tu es, justement, trop parfait. De ce que j’ai, moi, homme normal, issu de parents normaux, un rejeton qui n’est pas « comme les autres ». De qui tiens-tu cela ?
Pourquoi y-a-t-il chez toi quelque chose, (comment dirais-je…) de pas tout à fait humain ? J’avais fondé de grands espoirs sur le capitaine Haddock. A force de vous fréquenter tous les deux, il devait, lui, fatalement, se policer à ton contact, et c’est ce qui n’a pas raté ; mais toi, tu n’as emprunté aucune de ses aspérités, aucune de ses faiblesses, tu n’as rien pris de lui, même pas un doigt de whisky.
Mais je m’arrête, mon poignet a été saisi par un ange, collègue de celui qui, parfois, retient Milou sur la mauvaise pente. Te lancer dans une carrière (soi-disant le journalisme, en réalité la Chevalerie): cela, j’en avais le droit. Mais ce n’est tout de même pas à un père de guider son fils dans le choix de ses défauts !
Salut, mon petit gars ! Je dirais même plus : salut !
Hergé
Lue au cours de l’émission « Quelque part en France » le 21 juin 1964; reproduite dans Sadoul, Entretiens avec Hergé, pp. 253-254.
Translation below:
My dear Tintin, You've been my son for 35 years, and this is the first time I'm writing to you. 
I wanted you, first of all, to live your life. Twenty times you've run off to cross the globe. Meanwhile I, pencil in hand, blackening tons of drawing paper, dreamed of your adventures. In that way, we've always been very separate; and, at the same time, united by the closest bond that can join two beings. I'm very used to "corresponding" with you, but not by letter.
That must be the reason, in starting this one, for the lack of confidence, the slight emotion I feel. You intimidate me, Tintin!
Am I proud of you?... yes, of course. You've given me great joy, plenty of trouble too, but never a single reason for grief or unhappiness. There was even a time --- that of my youth --- when my ideal would have been to be like you. I would have liked to be a hero without fear and without fault. Sadly that was an illusion, long since flown... I no longer transpose the words of the Gospel: "Be perfect as your son is perfect." If anyone is perfect, it's you. I should only be overjoyed. So why am I a little disappointed?... Because you're too perfect, in fact. Because I, a normal man born to normal parents, have an offspring who “isn't like the others.” Who did you get that from?
Why is there something about you that's (how shall I say it...) not entirely human? I had put great hope in Captain Haddock. By spending time with each other, he, inevitably, was to discipline himself through contact with you, and that's what happened; but you, you haven't picked up any of his rough edges, any of his weaknesses, you haven't taken anything from him, not even a finger of whisky.
But I'll stop here, an angel has seized my wrist, a colleague of the one who sometimes keeps Snowy from going down the wrong path. To throw you into a career (supposedly journalism, in reality Chivalry) --- I had the right to do that. But it's not a father's job to guide his son in the choice of his flaws!
So long, my little man! To be precise: so long!
Hergé
Read on the air during the program  « Quelque part en France » (”Somewhere in France”) on June 21, 1964; reproduced in Sadoul, Entretiens avec Hergé, pp. 253-254.
The ‘transposed’ quotation is Matthew 5:48: “ Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” / “Be perfect, therefore, as your heavenly Father is perfect.”
47 notes · View notes