#chapitre 1
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Good People Legacy
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Résumé de l'acte I
Chapitres : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15
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đĄ 1. Ă la dĂ©couverte des Sims 4
Je vous prĂ©sente la famille April (4e mois de l'annĂ©e en anglais, pour le 4e opus des Sims đ
). C'est avec cette famille que j'explorerai le jeu de base pour l'instant et Ă©ventuellement les packs.
Sabrina Lemieux est une jeune femme gourmande, soignée et bienveillante. Comme elle apprend vite, elle aspire à développer de multiples talents.
Elle travaille en tant qu'assistante de l'auteur (Auteur 1) chez Les livres de Walrus.
Derek April est un jeune homme extraverti, sûr de lui et glouton. Il a la fibre familiale trÚs développée et désire plus que tout élever des enfants qui réussissent dans la vie.
CÎté travail, Derek est un employé du service courrier (Affaires 1) à Dewey, Cheatem et Howe Inc.
Derek et Sabrina viennent d'emménager dans leur nouvelle résidence située à Willow Creek.
L'achat de cette maison jaune les remplie de bonheur! đ„°
La maison des April est quand mĂȘme un peu vide⊠Leur but sera de l'amĂ©nager comme il se doit avec le temps⊠et avec des Simflouz!đž
Vues de l'extĂ©rieur Avant / ArriĂšre Vues de l'intĂ©rieur Rez-de-chaussĂ©e / Ătage
La premiÚre journée de travail pour Derek n'est pas sans défi.
Sabrina aussi doit rĂ©soudre un profond dilemme: ĂȘtre honnĂȘte ou mentir? MalgrĂ© son ambition, Sabrina prĂ©fĂšre rester honnĂȘte.
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Cycle 1 - Les Glycines Pourpres
âŽïž Chapitre 1
MS MR - Dark Doo Wop
Les rayons de la lune Ă©clairaient Ă eux seuls le paysage urbain parisien. Outre les lumiĂšre des nĂ©ons et des lampadaires, il nÊŒy avait quÊŒeux pour percer lÊŒobscuritĂ© de cette nuit pour la rendre mystique et y dĂ©voiler le jardin de lâĂ©norme manoir dâinspiration normand de lâavenue Foch. Ses colombages contrastaient avec le bĂ©ton et la pierre des ses voisSophie. CâĂ©tait un quartier chic, un quartier que la matriarche du coven avait toujours connu. Et elles voulaient que ses filles en bĂ©nĂ©ficie aussi. Tout semblait calme, il ne fallait pas dĂ©ranger cette quiĂ©tude. Hortense se baladait dans le petit cimetiĂšre du coven qui se trouvait dans un renfoncement au fond de ce jardin. Il se dĂ©limitait par quelques colonnes en ruines. Les stĂšles Ă©taient naturellement fleuries de belles amarantes qui retombaient en cascade, fournissant un abri Ă la demeures des morts. La jeune femme encapuchonnĂ©e rendit un dernier hommage Ă ses aĂźnĂ©es dĂ©cĂ©dĂ©es avant de tourner les talons et se diriger vers lâentrĂ©e de lâespace vert. LĂ , son amie Sophie lâattendait sous une arche sĂ©parant lâintĂ©rieur du petit chĂąteau et la promenade.Â
â On y va ? Sophie invita son amie Ă la suivre.
Hortense garda le silence et emboita le pas de sa sĆur jusquâĂ arriver Ă sa hauteur. Les deux amies se rendirent dans la grande salle oĂč elles retrouvĂšrent leurs semblables en Ăąge de participer Ă cette rĂ©union. Elles sâinstallĂšrent sur lâun des bancs pas encore bondĂ© et regardĂšrent autour dâelles. Beaucoup dâentre elles, ainsi quâSophie, se demandaient quelle Ă©tait la raison de cette convocation . La prĂ©sence massive des HespĂ©rides - chargĂ©es de la sĂ©curitĂ© du coven - indiquait que la situation Ă©tait grave et inquiĂ©tante. Hortense se sentait oppressĂ©e par cette ambiance particuliĂšre et le regard dâSophie posĂ© sur elle.
ïżœïżœ Tu te sens bien Hortense ?
â Câest un peu stressant.
Et pas seulement. Hortense savait quelle Ă©tait lâobjet de cette assemblĂ©e. Quelques jours auparavant, elle fut convoquĂ©e par la supĂ©rieures des HespĂ©rides : Camille. Hortense Ă©tait une Limoniade : les guĂ©risseuses du coven. Ce sont des sorciĂšres spĂ©cialisĂ©es dans la botanique, la mĂ©decine par les potions et les plantes quâelles pouvaient contrĂŽler. Dans la citadelle, elles Ă©taient trois â Hortense, Marjorie et LaurĂšne â et la Grande HespĂ©ride demanda Ă toutes de venir. Les Limoniades se retrouvĂšrent dans une antichambre quand la porte sâouvrit brusquement sur Camille et son bureau. Cette derniĂšre les invita Ă entrer et referma aussitĂŽt la porte derriĂšre la derniĂšre.Â
â Je vais vous demander de faire preuve de la plus grande discrĂ©tion. Il ne faut pas que la nouvelle sâĂ©bruite pour le moment car la matriarche ne veut pas inquiĂ©ter nos soeurs. Et nous ignorons comment vont Ă©voluer les choses.Â
Hortense, Marjorie et LaurĂšne se regardĂšrent avec interrogation et hochĂšrent la tĂȘte en guise de rĂ©ponse, toujours dans un silence des plus religieux.Â
â Mona est malade ? Se risqua de demander Marjorie.
â HĂ©las. Jâimagine que vous avez remarquĂ© ses absences rĂ©pĂ©tĂ©es cet Ă©tĂ©.Â
â Oui. Son absence lors des des cĂ©lĂ©brations de Lughnasadh ne passa pas inaperçue, remarqua LaurĂšne.
Camille hocha la tĂȘte.
â Au dĂ©but, on pensait que câĂ©tait bĂ©nin mais son Ă©tat se dĂ©grada. Elle fut hospitalisĂ©e un temps pour Ă©carter une atteinte somatique.
â CâĂ©tait si flagrant que ça pour quâelle passe directement Ă la mĂ©decine moderne ? SâĂ©tonna LaurĂšne.
â Oui je sais, ce nâest pas quelque chose de trĂšs conventionnel notamment venant de Mona. Quâelle me pardonne mais vue son Ăąge avancĂ©, elle voulait sâassurer que son corps ne la lĂąchait pas. Personnellement, je pensais Ă un empoisonnement mais aucune trace dâun quelconque poison dans son organisme.
â Au final ? Intervint Hortense.
â Ils ont trouvĂ© une insuffisance rĂ©nale quâils ont traitĂ© lors du sĂ©jour et elle semblait tirĂ©e dâaffaire mais de retour ici, son Ă©tat sâest dĂ©gradĂ©. On surveille tout et ses prises de sang sont plus ou moins normales ⊠sauf sa fonction rĂ©nale.
Un long silence sâinstalla. Hortense fixa le vide et rĂ©flĂ©chissait aux propos de sa consĆur.
â Ce nâest pas improbable que ce soit un empoisonnement notamment sâil y a de la magie derriĂšre, conclut Hortense.
â DâoĂč votre prĂ©sence ici, termina Camille.
â Et quels sont ses symptĂŽmes actuellement ? Interrogea Marjorie.
â ExtrĂȘme pĂąleurs, des sueurs nocturnes, des nausĂ©es et des vomissement. Se rajoutent à ça maintenant une photosensibilitĂ© accrue, de violentes cĂ©phalĂ©es, faiblesse dans les jambes âŠÂ
Plus la liste sâallongeait, plus les Limoniades palissaient Ă leur tour.
â Ăa fait beaucoup âŠ, sâinquiĂ©ta Hortense.
â Nombreux sont les poisons et les plantes donnant un ou plusieurs de ces symptĂŽmes mais là ⊠ça me dĂ©passe.
â Tu peux toutes nous inclure Marjorie. Tu parlais de sueurs nocturnes mais avait-elle de la fiĂšvre Ă ce moment ? Demanda LaurĂšne.
â Pas Ă notre connaissance.Â
â Bon, jâimagine quâil nous faut la voir pour que nous puissions lâausculter, conclue Ă son tour Hortense.Â
Ă ces mots, Camille se leva et se dirigea vers une porte au fond de son bureau. Elle posa la main sur la poignet en rĂ©citant une incantation. Dâun geste de la main, elle incita les trois Limoniades Ă venir la rejoindre. Ensemble, elles franchirent la porte pour se trouver instantanĂ©ment dans les appartements de la Matriarche Mona. Les volets Ă©taient fermĂ©s et ne laissait passer uniquement des filets de lumiĂšre. Au fond de son lit, Mona semblait Ă moitiĂ© endormie. Quand elle entendit ses petites soeurs arriver, elle ouvrit les yeux et essaya de se relever. Camille accĂ©lĂ©ra le pas pour vite arriver au chevet de celle quâelle protĂšge afin de lâaider Ă faire face. Hortense, LaurĂšne et Marjorie sâavancĂšrent lentement et prĂ©sentĂšrent leurs respects. Il leur fallut un temps avant que leurs yeux ne sâhabituĂšrent Ă lâobscuritĂ© de la piĂšce. Quand elles purent distinguer plus clairement leur aĂźnĂ©e, la stupeur les saisit. En effet, la pĂąleur marquĂ©e, ses yeux vitreux et le visage creuser par la fatigue indiquaient que Mona Ă©tait au plus mal. Hortense sentit une bouffĂ©e de stress sâemparer de son corps, son estomac se noua et lui fit mal. Voir la fondatrice dans cet Ă©tat donna un coup de massue sur les trois sorciĂšres car Mona Ă©tait le pilier centrale du coven depuis son Ă©lection. Une matriarche est Ă©lue par lâentiĂšretĂ© de la sororitĂ© et reste Ă sa tĂȘte jusquâĂ la fin de sa vie. Cette femme marqua profondĂ©ment Hortense, entre autre, car ce fut grĂące Ă Mona quâelle put trouver dans le coven une seconde famille.Â
Par la suite, les filles commencĂšrent Ă lâexaminer sous toutes les coutures sans que la matriarche nâouvrit la bouche. En sortant de lĂ , les jeunes sorciĂšres sâĂ©changĂšrent des regards et se disaient quâil fallait travailler dâarrache pied pour trouver un remĂšde au mal qui sĂ©vissait dans les entrailles de leur Mona. Hortense voulait partir sur la base du poison mais ce nâĂ©tait pas un empoisonnement banal avec des plantes et des incantations magiques. Camille les rejoignit peu de temps aprĂšs.Â
â Alors, quâen pensez-vous ?
â Difficile Ă dire. Ce nâest pas si simple, si les mĂ©decins nâont rien trouvĂ© âŠ
â On va dĂ©jĂ se pencher sur ce que nous connaissons et traiter les diffĂ©rents symptĂŽmes. On va concocter diffĂ©rents remĂšdes mais certaines plantes mettront du temps Ă pousser malgrĂ© nos aptitudes, intervint Hortense.
â MĂȘme si nous nâavons pas de notion du temps, jâimagine quâil nous en manque âŠ, Camille semblait sceptique.
â Nous allons dĂ©jĂ traiter les symptĂŽmes. Mais il faudrait que lâensemble de nos sĆurs soient au courant, il est important quâelle se sente soutenue dans ce genre dâĂ©preuve, mĂȘme si ça lui coĂ»te quâon la voit ainsi, continua Hortense
â Je vais lui en parler, jâespĂšre la convaincre, finit Camille aprĂšs avoir hocher la tĂȘte.
Cela lui prit plusieurs jours afin de convaincre Mona dâadmettre que ses cadettes Ă©taient en droit de connaĂźtre la situation et de rĂ©diger une sorte de communiquer pour les rassurer. De plus, il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de ne rien dire sur la possible intoxication car sâil y a envie de nuire, il ne fallait pas que ça se sache. Du moins, feindre lâignorance Ă©tait capitale pour mener lâenquĂȘte. Pendant ces quelques jours, Hortense et ses acolytes avait dĂ©jĂ commencĂ© Ă travailler sur quelques remĂšdes pouvant soigner ses symptĂŽmes. Mais la durĂ©e dâeffet Ă©tait limitĂ©e, si elle ne les prenait pas rĂ©guliĂšrement, sa santĂ© dĂ©clinait aussitĂŽt et si la situation continuait ainsi, Mona aurait une accoutumance au potion. En dâautre terme, plus rien nâaurait dâeffets sur la matriarche.Â
De retour Ă lâinstant prĂ©sent, Hortense observa Camille montant sur lâestrade et fit face Ă lâassemblĂ©e. Elle sâĂ©claircit la voix et commença Ă lire le message de Mona. Tout le monde commençait Ă sâagiter et des chuchotements sâĂ©levĂšrent dans la salle. Camille invita ses soeurs Ă se calmer et les rassura comme elle le pouvait. Hortense se dandinait sur le banc ce qui interpella Sophie.
â Tu savais ce quâil se passait avoue.Â
Hortense se tourna vers elle et se sentait un peu soulager que Sophie dĂ©couvrit seule le pot aux roses.Â
â Ne mâen veux pas, on devait garder ça secret. On a Ă©tĂ© convoquĂ©e avec les filles et ⊠câest prĂ©occupant.
Sophie se mit debout un instant et balaya lâimmense piĂšce du regard.
â Je ne vois pas Marjorie.
â On se relaye ⊠je tâexpliquerai quand on sera dans un endroit plus tranquille.Â
Sophie ne posa pas plus de questions et se doutait que la situation inquiĂ©tait pas mal Hortense. Cette derniĂšre rĂ©alisait que quelque chose de louche se passait. Pour que Mona se retrouvait empoissonnĂ©e volontairement, quelquâun voulait prendre sa place ? Ătait-ce une tentative des chasseurs ? Hortense balaya ces questions de son esprits car bien quâelle aimerait avoir des rĂ©ponses Ă ces questions, ce nâĂ©tait pas son rĂŽle dâenquĂȘter et elle le laissait volontiers aux HespĂ©rides. Quelque temps plus tard, les sorciĂšres se dispersĂšrent, encore secouer par lâannonce de Camille. Hortense et Sophie regagnĂšrent leur chambre afin de discuter de la situation et histoire dâĂȘtre tranquille.Â
Les deux amies pĂ©nĂ©trĂšrent dans le couloir principal. Elles se faisaient aussi discrĂšte que possible afin dâĂ©viter Ă Hortense de rĂ©pondre Ă des questions indiscrĂštes. Les sorciĂšres se contentaient dÊŒun simple signe de tĂȘte en guise de salutation dĂšs quÊŒelles croisaient le regard dâune de leur sĆur. Ne pas attirer lÊŒattention Ă©tait leur mot dÊŒordre jusquÊŒĂ ce quÊŒelles soient dans leur antre. MĂȘme si Hortense nÊŒĂ©tait pas du genre Ă faire parler dÊŒelle, cette nouvelle eut lâeffet dâune bombe. Plus elle se fondait dans les murs, mieux cÊŒĂ©tait. Lâambiance du coven avait bien changĂ© depuis cette rĂ©union. La plupart de ses soeurs nâĂ©taient pas plus crĂ©dules quâune autre, elles trouvaient bien que quelque chose clochait. Pourquoi sâen prendre Ă Mona maintenant alors que la vie Ă©tait si douce et respirait la tranquillitĂ© ? Les temps tranquille perduraient depuis quelques siĂšcles maintenant bien que les femmes Ă©taient toujours oppressĂ©es. Humaine, chasseuse, vampire, louve-garou ou sorciĂšre, les hommes ne savaient pas vraiment faire la diffĂ©rence. Les chasseuses ne vivait que pour perdurer les lignĂ©es. Rares Ă©taient ceux qui arrivaient Ă les croire toute aussi compĂ©tente quâeux. Concernant les sorciĂšres, les lycanthropes et les vampires, il suffisait de regarder lâHistoire et bon nombre dâhumaSophie avaient payĂ© la peur des hommes. Ă partir du moment oĂč nous appartenons au « sexe faible », les diffĂ©rences ne sont pas quâinfimes et elles se transforment en ravin infranchissable. Mais Hortense sâestimait heureuse : elle vivait dans une Ăšre de paix ⊠mais pour combien de temps encore ?
Ressassant les derniers Ă©vĂšnement en tĂȘte pour ne rien omettre Ă Sophie, elles regagnĂšrent leur chambre dans lÊŒaile ouest. Instinctivement elles se faufilĂšrent dans les couloirs, monta les escaliers en prenant soin de ne croiser personne. CÊŒĂ©tait plus simple dÊŒĂ©viter les regards dans le chĂąteau quÊŒĂ lÊŒextĂ©rieur car il Ă©tait plus difficile de se mettre Ă couvert. Une fois devant la porte de la chambre, Hortense jeta un coup dÊŒĆil derriĂšre elle. Sa main virevolta devant la serrure et un cliquetis se fit entendre. La porte sÊŒouvrit sur une chambre suffisamment spacieuse et haute de plafond pour deux jeunes Ă©tudiantes en magie.Â
Des tapisseries Ă©piques mettant en scĂšne des chevaliers et dÊŒautres personnages fantaisistes recouvraient les murs pour garder la chaleur Ă©manant de la cheminĂ©e. En face du foyer reposait un tapis persan au ton chaud sur lequel Ă©taient dĂ©posĂ©s deux voltaires avec une petite table en bois de chĂȘne entre les deux. Une lampe art nouveau trĂŽnait sur cette derniĂšre. Entre cette cheminĂ©e et ces voltaires se trouvait une petite table basse dans le mĂȘme bois noble oĂč Ă©taient exposĂ©s quelques livres et babioles les aidant pour lÊŒapprentissage de la magie : un petit chaudron, des fioles, un kit de potion, des ustensiles, un herbier, une vitrine pour les gemmes dâSophie, etc. Non loin de ce petit coin tranquille, contre le mur et Ă cĂŽtĂ© de la grande fenĂȘtre en vitrail donnant sur la ville, une imposante bibliothĂšque fait de chĂȘne Ă©galement, se dressait au fond de la chambre. Elle Ă©tait remplie de livres et de carnets. De lÊŒautre cĂŽtĂ© du grand vitrail, des lits superposĂ©s Ă©pousant parfaitement le coin de la chambre, dont les draps Ă©taient parĂ© de vĂ©gĂ©tation grimpante. Au dessus de la couette, une couverture patchwork Ă©tait pliĂ©e. Une descente de lit toute molletonnĂ© accueillait les pieds des jeunes sorciĂšres lors de leurs rĂ©veils trĂšs matinaux. Tout comme les autres meubles, la table de nuit Ă©tait fait du mĂȘme bois. Dessus se trouver une petite lampe de chevet champignon. Un tiroir fermĂ© oĂč se trouvait des effets personnels complĂ©tait le meuble. Au pied de ces lits douillets se trouvait un grand et large bureau sur lequel traĂźnaient des fournitures de peinture, de dessin, de calligraphie, un nĂ©cessaire de crĂ©ation de bijou, des gemmes qui traĂźnaient etc. Hortense avait un goĂ»t plutĂŽt prononcer pour les arts et elle aimait sÊŒy retrouver. CÊŒĂ©tait son Ă©chappatoire. Pour Sophie, elle Ă©tait une OrĂ©ade. Ce sont les minĂ©ralogues du coven. SpĂ©cialisĂ©es dans la lithothĂ©rapie, elles Ă©tudient et notent les effets que les pierres peuvent avoir sur les sorciĂšres. Elles fabriquent les talismans, chargent les pierres de protections et elle savent contrĂŽler la roche. DâoĂč la prĂ©sence de gemmes un peu partout dans la chambre. Le bureau Ă©tait plutĂŽt commun. Rien de particulier en soit et il Ă©tait fonctionnel : des tiroirs, du rangement, une lampe de bureau Ă©clairant suffisamment les travaux des jeunes femmes quand elles sÊŒacharnaient dessus chacune leur tour. Hormis les tapisseries massives, quelques unes des Ćuvres dâHortense Ă©tait placardĂ© sur le peu dÊŒespace libre. Sinon des Ă©paisses ficelles et des guirlandes traversaient la chambre. Des bougies se trouvait ici et lĂ , procurant une ambiance tamisĂ©e quand Hortense et Sophie mĂ©ditaient.Â
Les lattes de parquet brillaient grĂące aux flammes dansantes du foyer. Cet endroit, la jeune femme lÊŒaimait bien. CÊŒĂ©tait son cocon, sa bulle de protection. Ici, elle Ă©tait tranquille, apaiser quand ça devenait tendu. Les filles sâinstallĂšrent lâune en face de lâautre. Hortense prit un grande inspiration et dĂ©voila les rĂ©cents Ă©vĂšnements.
â Camille nous a convoquĂ© pour nous parler de Mona. Tu sais dĂ©jĂ les grandes lignes : Mona est souffrante. Et bien que nous, Limoniades, sommes Ă son chevet pour lui prodiguer les soins nĂ©cessaires ⊠lâĂ©tat de notre MĂšre est grave.
Sophie fixait Hortense avec attention.
â Avant tout ça, elle a fait un sĂ©jour Ă lâhĂŽpital, ils nâont rien dĂ©couvert hormis un affection des reins et le fait quâelle vieillissait. Camille espĂ©rait un empoisonnement mais rien ne se vĂ©rifiait sur les prises de sang et avec les filles, on a affirmĂ© cette hypothĂšse en soulignant que câĂ©tait peut-ĂȘtre induit par la magie. Ou du moins, si Mona avait avalĂ© quelque chose, il aurait Ă©tĂ© ensorcelĂ© mais bon.Â
â Difficile de le dĂ©tecter, en conclut Sophie, mais vous avez trouvĂ© quelque chose ?
Hortense hocha lentement la tĂȘte.Â
â Câest une bonne nouvelle alors ! Sâexclame lâOrĂ©ade.
â Pas vraiment. On a dĂ©couvert que son organisme recĂšle en rĂ©alitĂ© un nombre inimaginable de substances toxiques en tout genre. Elles peuvent ĂȘtre sĂ©crĂ©tĂ©es par le corps ou dâun aliment ou plante nocive. On ne soigne que les symptĂŽmes et Ă©ventuellement lâintoxication mais son Ă©tat ne sâamĂ©liore pas vraiment. On en finit pas.
Hortense se laissa tomber sur son lit. Les derniers dĂ©tails contĂ©s pompa lâĂ©nergie de cette derniĂšre qui repensait au bourbier que le cas de Mona Ă©tait. Sophie rĂ©flĂ©chissait et essayait de comprendre.
â Vous soignez Mona au fur et Ă mesure, ça ira mieux non ?
â Le problĂšme câest que son corps en est imbibĂ©. Les poisons non identifiĂ© la tuent Ă petit feu. Ăa avance Ă une vitesse fulgurante. Tu lâaurais vu Sophie, elle est dans un piteux Ă©tat. Son corps la lĂąche complĂštement, il ne se bas mĂȘme plus, il la tue. Et on ne sait pas combien de temps il lui reste. De plus, on manque de ressources.
Sophie soupira et comprit la gravité de la situation. Elle rejoignit Hortense sur son lit et posa une main sur son genou.
â Vous allez y arriver.
â Je lâespĂšre.
Un long silence sâen suivit. Hortense regardait le plafond, se triturant les mĂ©ninges, imaginant les pires des scĂ©narios quâelle ne voulait pas envisager. LâanxiĂ©tĂ© la gagnait de plus en plus au fil des jours et les nuits sont courtes. Sophie le remarqua et se dit quâelle pouvait lui donner un coup de main.Â
â Tu as dit quâil te manquait des ressources ⊠de quel genre ?
â DâingrĂ©dients principalement ⊠mĂȘme si des ustensiles ne seraient pas de trop.
â Quoi comme ingrĂ©dient ?
â Un peu de tout. Nos plants ne sont pas encore mĂ»r, on essaye de mettre Ă contribution lâentiĂšretĂ© de nos dons mais il y a une limite : notre Ă©nergie vitale nâest pas inĂ©puisable. Le stock est en pĂ©ril mais on a pas le temps de sortir et personne ne peut le faire Ă notre place.
â Il faudrait que tu demandes Ă LaurĂšne et Marjorie dâassurer toutes les deux pour le moment. Je tâemmĂšne en ville pour trouver ce quâil te faut.Â
Hortense se redressa sur ses coudes et gratifia son amie dâun sourire.
â Merci, ce contenta-t-elle de rĂ©pondre.
Sophie lui fit un clin dâoeil en retour et se releva. Elle dĂ©cida de confectionner un anneau serti dâune obsidienne aussi noire que les tĂ©nĂšbres. LâOrĂ©ade voulait en faire cadeau Ă Mona pour encourager sa guĂ©rison. Hortense dĂ©cida de se coucher mĂȘme si elle se doutait que le sommeil repartira aussitĂŽt quâil est venu. Le reste de la soirĂ©e se poursuivit dans le calme, la priĂšre et la mĂ©ditation. Toutes les sĆurs priaient pour que leur mĂšre spirituelles et de cĆur se remette au plus vite.Â
La nuit sâĂ©tendait sur lâentiĂšretĂ© de la capitale. Son effervescence atteignit son paroxysme en quelques heures mais les vitraux â adaptĂ©s au fil des Ă©poques â empĂȘchaient les sons de parvenir Ă Hortense qui se trouvait lĂ . La sorciĂšre observait dâune des fenĂȘtres du petit chĂąteau posĂ© Ă flanc de la colline Montmartre. De lĂ , elle parvenait Ă distinguer une partie du jardin entourĂ© de haut mur et derriĂšre, lâavenue commerçante. Les nĂ©ons des enseignes Ă©clairaient son visage qui se perdait dans le vide. Elle nâavait plus sommeil, MorphĂ©e Ă©tant partit dans dâautres draps. Elle sâĂ©tait Ă©clipsĂ©e discrĂštement de la chambre pour ne pas rĂ©veiller Sophie. Elle marcha un peu au hasard dans les couloirs et se retrouva devant cette fenĂȘtre. Comme un papillon hypnotisĂ© par une source lumineuse, Hortense fut sĂ»rement attirĂ© par les lumiĂšres urbaSophie. Jusque lĂ , lâendroit Ă©tait silencieux et dĂ©sert. Mais quand elle tendit un peu plus lâoreille, elle put distinguer des bruits de pas qui venaient dans sa direction. La jeune femme tourna la tĂȘte et tomba nez Ă nez avec Marjorie.
â Tu nâes pas couchĂ©e Hortense ?
â Je te renvoie la question, dit lâintĂ©ressĂ©e Ă©tonnĂ©e de voir sa sĆur dans les couloirs Ă une heure aussi tardive.
Marjorie laissa Ă©chapper un petit rire et vint se placer Ă cĂŽtĂ© de sa semblable. Elles ne parlĂšrent pas tout de suite, le silence traduisait quelque chose quâHortense pensait saisir.
â Ăa se prĂ©sente si mal que ça ? Finit-elle par dire.
â Oui. PlutĂŽt. Jâai terminĂ© les derniers remĂšdes que lâon pouvait faire en attendant la maturation et le prochain ravitaillement. Ăa va ĂȘtre de plus en plus compliquĂ© car cela va nous demander beaucoup plus de temps et dâingrĂ©dients or, nous manquons de tout. Si on ne trouve pas ce que Mona a âŠ
â Je sais, je sais ⊠coupa Hortense dâun ton grave.
Un autre silence sâen suivit mais il dura moins longtemps que le prĂ©cĂ©dent. Hortense ne mit pas longtemps Ă chercher ses mots.
â Jâirai en ville demain. Je trouverai ce quâil manque pour nous donner justement plus de moyens Ă dĂ©faut de nous donner du temps.Â
â Tu sais oĂč tu vas trouver ce genre de denrĂ©e ? sâinquiĂ©ta Marjorie.
â Sophie a ses adresses. Elle me guidera.
Marjorie grimaça un court instant et fixa de nouveau le vitrail.Â
â Soyez prudentes quand mĂȘme. Les temps ont peut-ĂȘtre changĂ© mais les rues ne sont pas spĂ©cialement sĂ»res.Â
â Allons, les humains ne sont pas si terribles que ça.
â Je ne parle pas que dâeux Hortense. MĂȘme si les mentalitĂ©s ont Ă©voluĂ©, les peuples et leurs dogmes restent inchangĂ©.Â
Hortense soupira. Vu de cet angle, la Limoniade nâavait pas tort. Les guerres entre les diffĂ©rents peuples Ă©sotĂ©rique existaient toujours mais câĂ©tait comme une sorte de guerre froide. Les sorciĂšres du coven sortaient peu. Non pas par interdiction mais elles nâavaient pas suffisamment confiance au monde qui sâĂ©tendait par delĂ les murs de la citadelle. La peur dâĂȘtre catĂ©gorisĂ©e, mĂ©prisĂ©e et marginalisĂ©e les dictait. Cependant, Hortense ne pensait pas de cette façon et se terrer participait Ă cet isolement. Quâon le veuille ou non, le mal Ă©tait fait et il nâappartenait quâĂ elles de donner le change. Mais elle le gardait pour elle car la plupart de ses soeurs pensaient comme Marjorie. Elle ne pouvait en parler quâĂ Sophie qui, Ă cĂŽtĂ© de ses prĂ©occupation du coven, suivait des cours dans lâĂ©cole de joaillerie de Paris. Et ce, au grand damn de certaines. Cela dit, Hortense pouvait faire confiance Ă son amie qui connaissait la ville presque comme sa poche. Leur conversation prit fin aprĂšs un Ă©change de banalitĂ©s et dans un dernier regard, Hortense observa sa collĂšgue disparaitre dans la noirceur de la nuit.Â
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Chapitre 1 : Bénis soient les champions du Créateur
Durée : de juillet 2021 à février 2022.
Factions : Peuple (rouge) et Chantrie (jaune).
Crédits : lunpand (design), Kietah (code), Kietah et Myre (contexte).
« Et telles furent Ses paroles : en ce jour, Je décrÚte qu'il est opposition en toute choses : pour la terre, le ciel ; pour l'hiver, l'été ; pour les ténÚbres, la LumiÚre. Seule Ma volonté peut rompre l'équilibre et insuffler au monde une nouvelle vie. »
Synopsis :
De RĂ©confort Ă Tollecourse, 5:12 des ExaltĂ©s « Starkhaven accueillera le Grand Tournoi ! » Dans la fraĂźcheur de lâaube, avant que les esprits ne se trouvent harassĂ©s par les chaleurs de ce dĂ©but de lâĂ©tĂ©, les crieurs publics avaient envahi les rues de Starkhaven et de Cairnayr pour annoncer la bonne nouvelle aux artisans, aux marchands, aux marins et aux badauds. Les foules sâassemblaient autour des annonciateurs de lâheureuse proclamation : la CitĂ©-Ătat sâanima doucement dâune nouvelle Ă©nergie, de bonne humeur et de rĂȘves car les temps Ă venir sâannonçaient enfin heureux et prospĂšres. « Le Prince a annoncĂ© que le Grand Tournoi des Marches Libres aurait lieu Ă Starkhaven pour le mois de Vendangien ! » Du moins, câest ainsi que jâaime Ă mâimaginer le dĂ©but de lâhistoire que je vais vous conter. [...] Combats, concours, foires ou animations de rue ! VoilĂ quel Ă©tait le programme de leurs rĂ©jouissances et de malheurs⊠tant quâils pouvaient en profiter.
Ce chapitre est désormais facultatif : il n'est pas nécessaire de connaßtre pour nous rejoindre.
Plus d'informations sur le chapitre ici.
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Chapitre 1
Ils nây retourneraient pas. Il Ă©tait hors de question de se laisser capturer et de retourner lĂ -bas. Lyvvi ne voulait plus avoir Ă souffrir de leurs coups, de leurs jeux. Elle ne supporterait pas de voir une nouvelle fois la vie sâĂ©teindre dans le regard dâun autre. Ils lâavaient brisĂ©e. Qui quâelle eĂ»t pu ĂȘtre par le passĂ©, cette femelle Ă©tait morte en ce lieu. Elle Ă©tait devenue une poupĂ©eâŠ
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Chapitre 1
Le roi est mort, vive le roi
-Tu lâa dĂ©jĂ rencontrĂ© ?
-Rencontrer est un bien grand mot. Je lâai saluĂ© lors de son 7Ăšme anniversaire, ça fait presque vingt ans maintenant.
-Câest dĂ©jĂ beaucoup !
Comme Ă son habitude, Lucile de Bellavie est une vraie commĂšre, surtout quand cela concerne la famille royale. Sans attendre la moindre rĂ©ponse, Lucile se leva dâun bond pour observer la fenĂȘtre. Sa longue chevelure dorĂ©, Ă©lĂ©gamment attachĂ©e, brillait autant que les reflets du soleil. Ses yeux, couleur diamant, fixait un point prĂ©cis dans le paysage.
-Elle est encore allumée. Déclara t-elle dans un murmure.
Assise Ă la table du petit salon, Angela Dulion sirotait sa tasse de thĂ© en lisant le journal. La jeune femme, aux cheveux corbeau, nâavait nullement lâair intĂ©ressĂ©e par ce qui se passait en dehors de la petite table dorĂ©e. Elle nâest Ă©videment pas dupe aux agissement de son amie. Aujourdâhui le roi est souffrant, et la bougie annonçant son dĂ©part imminent est posĂ©e face Ă la fenĂȘtre de la chambre royale. CâĂ©tait Ă©galement la raison de sa venue dans la rĂ©sidence qui lui Ă©tait rĂ©servĂ© au palais. Si elle nâavait pas reçu le message du hĂ©raut, jamais elle ne ce serait dĂ©placer. Tout au palais Ă©tait luxueux, Ă tel point que mĂȘme les nobles les plus riches paraissaient pauvre en comparaison. Que se soit les grands canapĂ© en velours rouge, Ă©parpiller de maniĂšre harmonieuse dans la grande salle. Les grands rideaux cramoisi, filĂ© de rose dorĂ© Ă ses extrĂ©mitĂ©s, entoure les grandes fenĂȘtres creusĂ©s dans le mur recouvert dâacajou. Sans parler des nombreux fauteuils et chaises assortis aux canapĂ©s, ni toutes les dĂ©corations et reliures sur les murs. Toute cette luxure Ă outrance la faisait suffoquer.
Un petit gùteau en main, Angela en pris une bouchée quand Lucile poussa une exclamation.
-Le grand maĂźtre est sorti ! Hurla t-elle. Il sâapproche de la bougie ! Ne me dis pas qu- Il lâa Ă©teint !
Pendant le rĂ©cit de la jeune femme, un brouhaha se faisait entendre dans toute la cour royale. Le silence retomba pendant presque une seconde entiĂšre. Ce dĂ©lai dĂ©passĂ©, Lucile couru pour sortir de la demeure rĂ©servĂ©e aux Dulion aux palais royal, suivi dâun Ă©norme tumulte.
Toujours assise Ă sa table, Angela fit un signe Ă lâun de ses servants.
-Madame ?
-Je crois me rappeler que certain dâentre vous ont des enfants. Distribuez le reste des gĂąteaux pour quâils puissent en profiter, sâil en reste gardez les pour vous.
-Bien madame.
Le silence reprit vite sa place dans le palais. Une fois son thé et son journal terminés, Angela se leva pour prendre une nouvelle fois la parole.
-Préparez mes affaires, nous retournons au manoir.
Les servants, prĂ©sent dans la piĂšce, se recourbĂšrent tous en mĂȘme temps, comme une chorĂ©graphie bien exĂ©cutĂ©e, avant de se mettre en action.
Contrairement Ă dâautres nobles, Angela Dulion nâavait pas pour habitude de vivre au palais royale, et ce malgrĂ© le lien dâamitiĂ© qui uni leurs deux familles.
DâaprĂšs les sources, lors de la guerre qui a opposĂ© les royaumes de Llyne et Onryx il y a des centaines dâannĂ©es, le maĂźtre de la maison Dulion aurait sauvĂ© son roi au prix de lâun de ses bras.
Dans la calĂšche menant au manoir, Angela ne pouvait sâempĂȘcher de repenser Ă la façon dont les yeux de son pĂšre brillaient quand il lui racontait lâhistoire de ce fameux sauvetage. DâaprĂšs lui, le roi et son ancĂȘtre avait dĂ» sâabriter dans un village ravagĂ© d'une prĂ©cĂ©dente bataille. Un groupe dâune centaine de soldats dâOnryx, recherchant les deux hommes, entra dans le village. Sans attendre lâancĂȘtre Dulion prit le roi pour le mettre Ă lâabri. GrĂące Ă lâingĂ©niositĂ© et Ă la force aussi bien physique que magique du maĂźtre de la famille, il rĂ©ussi Ă mettre ses assaillants en dĂ©route.
Un lĂ©ger rire raisonna dans la calĂšche. Quand Angela Ă©tait petite, elle adorait entendre son pĂšre lui raconter cette histoire, mais du haut de ses 24 ans, elle sait depuis longtemps quâil enjolivait son rĂ©cit. Pourtant, malgrĂ© ces nombreux ajouts, lâhistoire gardait le plus important. Le Duc Dulion dĂ» faire barrage de son corps pour empĂȘcher les soldats dâOnryx dâatteindre le roi. Ces derniers Ă©taient plus une dizaine quâune centaine cependant. Son dĂ©vouement lui a valu la confiance et lâamitiĂ© de la famille royale, et ce mĂȘme plus dâun siĂšcle aprĂšs la fin de la guerre.
Angela posa sa tĂȘte sur le rebord de la fenĂȘtre. Le paysage verdoyant, le confort des siĂšges et la couleur semblable aux bleuets des rideaux virevoltant au vent. Toutes ces familiaritĂ©s firent divaguer son esprit au jour de sa «rencontre» avec le prince, ou le roi, si on tient compte des rĂ©cents Ă©vĂšnements. Contrairement Ă beaucoup de nobles dames, elle nâa jamais aimĂ© aller Ă ces grands bals luxueux. Lors de ces soirĂ©es, il fallait toujours faire attention Ă la façon de se comporter, de se tenir ou de parler. Tous ces faux-semblants la fatigue au plus haut point. Mais en ces temps, Angela nâĂ©tait pas consciente de toute la fourberie et la cruautĂ© cachĂ©es dans la haute sociĂ©tĂ©. Alors ce jour-lĂ , elle Ă©tait plus quâheureuse de pouvoir suivre son pĂšre lors de lâun de ces grands bals au palais. Sur la route, la petite Dulion ne pouvait sâempĂȘcher de contemplĂ© la grande calĂšche blanche et bleu, au couleur de sa famille. La grande peinture au plafond reprĂ©sentant un grand lion dâargent, les armoiries de leur maison, semblait veiller sur eux. La joie quâelle ressentait sur le chemin lâempĂȘchait de rester en place, surtout en voyant les grandes portes du palais royal de sa petite fenĂȘtre. Lors de lâanniversaire dâun membre de la famille royale, il est commun de voir les nobles se bousculer avec leurs enfants pour quâils puissent se rapprocher de lâhĂ©ritier. Ăvidemment le pĂšre dâAngela avait fait de mĂȘme. Quand est arrivĂ© le tour des Dulion, la petite Angela leva les yeux vers le prince, il Ă©tait droit comme un I. Son expression Ă©tait comme sa position, tirĂ©e Ă quatre Ă©pingles. Pour autant, il Ă©tait loin dâĂȘtre aussi Ă lâaise quâil voulait bien le faire croire, surtout au vu de ses regards furtifs Ă lâĂ©gard de son pĂšre. Bien sĂ»r, la petite Angela nâavait pas remarquĂ© ces petits dĂ©tails. Le comportement du jeune homme lui Ă©tait Ă©trange, toutes les personnes quâelle connaissait avait un grand sourire sur le visage. Elle nâavait jamais vu une personne aussi froide et distante. Elle nâĂ©tait pas habituĂ©e à ça.
Le prince...Le roi vient de perdre l'une des personnes Ă qui il tenait le plus, mais il lui est interdit de faire son deuil. Partir sans prĂ©senter ses respects au nouveau roi est mal vu, voire blasphĂ©matoire. Mais comment Angela pouvait dĂ©cemment courir retrouver le prince dans le but dâĂȘtre la premiĂšre Ă obtenir ses faveurs, et rĂ©ussir Ă se regarder dans la glace ? Sans la relation entre leurs deux familles, Angela ne serait pas aussi sereine aprĂšs cette transgression. Le couronnement officiel aura lieu au milieu du mois prochain au plus tard, elle attendra ce jour pour lui prĂ©senter ses respects. Beaucoup lui en tiendront sĂ»rement rigueur, le nouveau roi Ă©galement. Pour autant cela ne dĂ©rangeait pas Angela. Ils ne sâĂ©taient parlĂ©s quâune seule fois il y a presque vingt ans, les ressentiments qu'il pouvait bien avoir Ă son Ă©gard Ă©tait le dernier de ses soucis. Elle prĂ©fĂ©rait mille fois ĂȘtre la risĂ©e du palais, de la noblesse mĂȘme, si ça permettait au roi de faire son deuil.
La petite fenĂȘtre Ă lâavant de la calĂšche sâouvrit lĂ©gĂšrement.
-Nous somme bientÎt arrivés madame.
Aussi rapidement quâelle sâĂ©tait ouverte, la minuscule fenĂȘtre se referma dâun seul coup. Un soupire sâĂ©leva dans la calĂšche. BientĂŽt Angela sera de retour dans son manoir, bientĂŽt elle pourra se reposer sans que personne ne lâobserve ou ne la juge.
ArrivĂ©e Ă la rĂ©sidence des Dulion, la calĂšche sâarrĂȘtait au pied de lâimmense escalier menant Ă la porte dâentrĂ©e. De la fenĂȘtre, on pouvait voir un servant descendre les longues marches de marbre blancs au pas de course, tout ça dans le seul but dâouvrir la porte de la calĂšche le plus vite possible.
Une fois sortie, Angela se mit Ă fixer lâescalier du regard. Elle dĂ©testait plus que tout monter ou descendre des marches avec ses grands talons et ses lourdes robes. Avec beaucoup dâeffort, Angela rĂ©ussi Ă atteindre la porte dâentrĂ©e sans louper une seule marche. Comme pour la calĂšche, câest un servant qui ouvrit la grande porte dâargent du manoir. Une ligne de servants Ă©tait postĂ© de chaque cĂŽtĂ© de la porte, en voyant que le maĂźtre des lieux Ă©tait de retour, tous la saluĂšrent. Le hall dâentrĂ©e Ă©tait rempli de personnes, une dizaine par ligne, pourtant pas une once de chaleur nâen ressortait.
-Bon retour chez vous madame.
William Dumont, le majordome de la famille Dulion depuis une vingtaine dâannĂ©es, Ă©tait postĂ© au centre des deux escaliers de marbres blancs et bleu nuit menant Ă lâĂ©tage. Angela ne pu retenir un sourire en le voyant. Les grandes fenĂȘtres de lâĂ©tage laissaient la lumiĂšre tomber sur les cheveux grisonnant et impeccablement plaquĂ©s de lâhomme.
Il y a dix-sept ans, quand la maladie emporta les parents dâAngela, câest monsieur Dumont qui sâoccupa de la petite Dulion. Et câest encore le cas aujourdâhui. Il Ă©tait sĂ©vĂšre mais juste, et mĂȘme sâil ne lâavouera jamais, il y a bon nombre de bĂȘtises quâil a laissĂ© passer.
Angela venait de faire une chose indigne de la noblesse. Elle le savait, Monsieur Dumont Ă©tait furieux.
-Je vais dans mon bureau.
-Le thĂ© sera bientĂŽt prĂšs. Dit-il dâun ton rĂ©probateur.
Maintenant elle en était plus que sûre...Elle allait se faire taper sur les doigts.
En montant les grandes marches en se tenant Ă la rambarde. Son regard serpentait ça et lĂ , regardant les petits fauteuils et les rideaux dâune myriade de bleu, les ornements, les rebords de meubles et certaines dĂ©corations murales Ă©taient faite dâargent. Sans parler des armoiries familial centrĂ© sur certaine parcelle mur. Toute ces familiaritĂ© la rassurait, malgrĂ© la froideur des lieux. AprĂšs des jours au palais royal Ă attendre la mort du roi, elle Ă©tait enfin chez elle.
Assise dans la grande piĂšce remplie de livres, Angela regardait les montagnes de dossiers qui sâĂ©taient amassĂ©es sur son bureau depuis son absence. Tous les dossiers avaient Ă©tĂ© triĂ©s du plus au moins urgents. La famille Dulion Ă©tait connue pour ses jouets et ses bonbons pour enfants. Angela prit lâun des dossiers urgents en mains, et commença Ă le feuilleter. La grande cheminĂ©e derriĂšre elle Ă©tait encore Ă©teinte en ce dĂ©but dâoctobre, et les grandes fenĂȘtres positionnĂ©es Ă lâouest illuminaient la piĂšce dâune lueur orangĂ©e. Quelques dossier pris en charge plus tard, Monsieur Dumont entra dans la piĂšce, un chariot de thĂ© entre les main. Lâorange avait fait place Ă un bleu glacĂ© qui refroidissait la piĂšce.
-Tu as fait du bon travail pendant mon absence. Comme dâhabitude.
-Merci madame.
Son ton rĂ©probateur nâavait pas disparu malgrĂ© le temps.
-Tourner autour du pot ne te ressemble pas.
Monsieur Dumont leva enfin ses yeux dâargent vers Angela, la fixant dâun air renfrognĂ©.
-Le roi est mort.
-Jâai entendu ça.
Toujours concentrĂ© sur le dossier quâelle avait en main, elle nâavait pas lâair de prendre la mort du roi au sĂ©rieux.
-Angela ! La voix grave de lâhomme porta dans toute la piĂšce.
Tous les servants savaient que Monsieur Dumont Ă©tait proche dâAngela, mais il Ă©tait rare de les entendre parler de maniĂšre si informelle.
-Tu es folle ?! Partir sans lui prĂ©senter le moindre respect, mĂȘme la famille royale ne sâautoriserait pas une telle chose !
-Heureusement que je ne suis pas un membre de la famille royale alors.
-Vos ancĂȘtres nâont pas protĂ©gĂ© vos liens avec la famille royale pour que vous dĂ©truisiez tout par Ă©goĂŻsme !
-Espérons que ce ne soit pas le cas.
La dĂ©sinvolture dâAngela avait pour habitude dâexaspĂ©rer Monsieur Dumont. Elle le savait bien, et câest pour cette raison quâelle agissait toujours de la sorte quand il lui faisait ce genre de leçon.
-Tu es une vraie tĂȘte de mule.
-Jâirais lui prĂ©senter mes respects le jour du couronnement.
-Ăa ne changera rien Ă ce que tu as fait.
-Je ne serais pas la seule Ă lui prĂ©senter mes respects ce jour-lĂ , malgrĂ© ma petite erreur, le prince ne mâen tiendra pas rigueur.
-Le roi.
Angela leva Ă son tour ses yeux indigo vers son majordome.
-Pardon ?
-Le roi est mort, vive le roi.
La jeune femme ne dĂ» pas rĂ©flĂ©chir plus longtemps avant de comprendre Ă quoi il faisait rĂ©fĂ©rence. Un long silence rĂ©gna dans la grande piĂšce. Monsieur Dumont servie une tasse de thĂ© Ă lâodeur de rose Ă Angela.
-Câest noble de votre part, mais une seule personne ne peut changer les choses.
Angela fixa la tasse posĂ©e sur son bureau. MĂȘme en colĂšre, Monsieur Dumont lui avait servi son thĂ© prĂ©fĂ©rĂ©.
-Il faut finir le travail avant de recevoir lâinvitation pour le couronnement.
Reprenant son masque de majordome, Monsieur Dumont salua sa maĂźtresse avant de sortir du bureau. ConcentrĂ©e sur ses gros dossiers, Angela Ă©tait loin de savoir ce qui allait arriver lors du couronnement. Lors de sa premiĂšre rencontre avec le prince, elle nâĂ©tait quâune enfant. Aujourdâhui Angela est une adulte, bien diffĂ©rente de ce Ă quoi le prince avait lâhabitude. Et trĂšs bientĂŽt, Angela se rendra compte que le prince est loin de n'ĂȘtre que l'homme de pouvoir qu'il Ă©tait.
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Hateread de Tara Duncan tome 10 â Dragons contre dĂ©mons - Chapitre 10 (Partie 1/2)
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspirĂ© par le long travail de Patricklemorse. Pour plus dâexplications ou dâintroduction, rĂ©fĂ©rez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 â Dragons contre dĂ©mons - 0 : Dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents » !
Lâensemble des extraits citĂ©s entre guillemets et en italiques appartiennent Ă madame Sophie Audoin-Mamikonian, que jâappellerai Madame S.A.M par facilitĂ©.
Salut lecteurs, salut lectrices, et bienvenue dans la suite de ce hateread du tome 10 de Tara Duncan ! Ă en croire la pagination du PDF sur lequel je mâappuie, jâai presque fait un bon tiers de lâhistoire en ce dĂ©but de chapitre 10 ; mais ne perdons pas le rythme, et enchaĂźnons !
Dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, le magicgang sâexcusait pour des fautes dont Tara Ă©tait seule responsable. Robin et Cal la demandaient tous les deux en mariage, et partaient pour la laisser rĂ©flĂ©chir. On en Ă©tait restĂ©s sur le dĂ©part de Fafnir, Fabrice et Moineau, donnant lâoccasion Ă un nouvel arrivant de se manifester Ă la porte des appartements de Tara.
Le chapitre dâaujourdâhui sâintitule âChem, ou comment arriver Ă fĂącher tout le monde en essayant de bien faire et se dire que les femmes, quelle que soit leur race, dragonne ou humaine, vraiment, câest super-compliquĂ©.â.
J-P : Oh lĂ lĂ mais quâest-ce que voilĂ ! Câest la cata, câest la strophe, câest la catastrophe !
L-B : La dégringolade, la tuile !
J-P : Une entrée en fanfare, ou plutÎt en fan-foire, un titre de chapitre qui justifie notre réapparition comme personnages récurrents, ma chÚre Louise-Bernarde !
L-B : En effet, Jean-Paul, il va sans dire que notre prĂ©sence Ă©tait requise pour commenter une telle bavure ! Car mes chers tumblolecteurs, comme vous pouvez le voir, ce milieu de saison sâouvre sur un breuvage aussi salĂ© quâĂ©cĆurant, la fameuse soupe miso de la princesse française Sophie Audoin-Mamikonian. Les plus sagaces dâentre vous auront dĂ©jĂ identifiĂ© la cĂ©lĂšbre technique âLes Femmes, ces Aliens IncomprĂ©hensiblesâ, un grand classique de la littĂ©rature, finalement !
J-P : De la littĂ©rature, de la politique, de la philosophie, apanage des incels et des grands amateurs de stĂ©rĂ©otypes de genre ! Et ce nâest pas tout, je crois ! Le titre comporte un nom qui sera familier aux experts.
L-B : Tout Ă fait, tout Ă fait ! Mais dites-moi, Jean-Paul, en indiquant que ce chapitre suit le point de vue de Chem le dragon, est-ce que finalement lâautrice nâassassinerait pas toute forme de suspense ?
J-P : Ăa ne fait aucun doute, Louise-Bernarde !
Pardon, jâaime bien ces deux crĂ©tins que jâutilise pour commenter les dĂ©buts de chapitre, ce sont de bons exutoires pour mâĂ©viter de me fĂącher. On devrait avoir des discussions de commentateurs sportifs sur les contrariĂ©tĂ©s quotidiennes, ça pourrait calmer les frustrations.
Sur ce, commençons pour de vrai.
La porte informe Tara que son mystĂ©rieux visiteur nâa pas rĂ©vĂ©lĂ© son nom, et sâest contentĂ© de dire quâil est un prĂ©tendant. Tara est donc quelque peu perplexe.
âPrudente, elle dĂ©visagea lâimage qui lui faisait face, projetĂ©e par la scoop de la porte. CâĂ©tait un beau garçon (Ă©videmment !) aux Ă©pais cheveux noirs, qui attendait patiemment.â
Pourquoi âĂ©videmmentâ... pourquoi... Je ne sais mĂȘme pas quoi rĂ©pondre, y a tellement dâangles dâattaque possible pour dĂ©monter une telle affirmation !
Quoi, faut vraiment ĂȘtre magnifique pour draguer lâHĂ©ritiĂšre ? Aucun prĂ©tendant en dessous de 9/10 physiquement nâest acceptĂ© dans lâenceinte du palais ? Ou câest les familles qui font les Ă©levages de belles gueules ? Ou bien il nây a que les gens beaux qui ont le droit dâĂȘtre nobles/aristos dans lâunivers de Tara Duncan ? Les qualitĂ©s de cĆur ça ne marche pas ? Tâes un bon parti que si tu es sexy ?
Ou bien, pire mais plus vraisemblable si on fait semblant de garder une once de respect pour lâunivers de Tara Duncan : tout le monde part du principe que Tara va ĂȘtre superficielle et n'accepter que des prĂ©tendants beaux gosses. âTout le mondeâ incluant sa tante et son mentor. Et Tara le sait.
Ăa pique, quand mĂȘme.
Bref, Tara crame que le nouveau venu est en fait Chem, car il nâa pas transformĂ© ses yeux, qui ont gardĂ© leur jaune et leurs pupilles verticales.
ââ Tara, protesta-t-il, voilĂ une façon bien formelle de me recevoir !
â Vous avez formellement demandĂ© Ă mâĂ©pouser. Je vous reçois donc comme tous les autres prĂ©tendants, de façon formelle...
Elle désigna la décoration de la main. Surpris, Chem regarda autour de lui.
Effectivement. La suite Ă©tait toute dâor et de joyaux. Elle-mĂȘme portait une magnifique robe longue et pourpre, lacĂ©e jusquâau bas des reins Ă lâarriĂšre, un chignon haut retenant une couronne incrustĂ©e de rubis et des talons qui la grandissaient encore. Sur son Ă©paule, son pĂ©gase miniaturisĂ© Ă©tait lui aussi assorti, sa robe dâun or sombre et ses ailes pourpres. TrĂšs impressionnant. MĂȘme si on sentait que cela ne lui plaisait que trĂšs modĂ©rĂ©ment dâĂȘtre traitĂ© comme un accessoire de mode. (Va falloir finir par sâhabituer, Galant, tu sers à ça depuis le tome 1.)
Le dragon Ă©carquilla ses yeux dorĂ©s. Il avait tellement lâhabitude de voir Tara comme une petite fille dont il devait constamment sauver la vie ou comme son Ă©lĂšve, quâil nâavait pas rĂ©alisĂ© Ă quel point elle pouvait ĂȘtre majestueuse. Avec un certain malaise, il constata quâelle ressemblait Ă©trangement Ă son implacable tante, lâImpĂ©ratrice dâOmois.
Et, comme sa tante, elle utilisait sa beauté avec une grande efficacité, pour impressionner ses interlocuteurs.
La partie nâallait pas ĂȘtre aussi facile que ce quâil avait imaginĂ©.â
Euh... ew ?
Je trouve ce passage bizarre. Bizarre-malaise. Cette histoire de âbeautĂ© pour impressionnerâ, ça ressemble Ă une excuse Ă la con pour encore faire une scĂšne fanservice chelou avec Tara.
Je ne sais pas pour vous, mais quand je vois un personnage faire lâusage de sa beautĂ© pour âimpressionnerâ, il s'agit plutĂŽt de quelquâun qui a de la bouteille, empreint de confiance en lui, dâexpĂ©rience, de charisme ET de beautĂ©, utilisant ces divers atouts sur des personnes plus jeunes, plus impressionnables, moins intelligentes, moins exercĂ©es Ă un certain milieu. GĂ©nĂ©ralement, câest une preuve d'ascendant, une façon de montrer son contrĂŽle, son autoritĂ©, de ne pas ĂȘtre remis en question. Par exemple, une femme entre deux Ăąges qui se sert de son charme pour extirper des informations d'une jeune personne naĂŻve. Ou bien, pour prendre lâexemple de la sĂ©rie : dans un des tomes, MaĂźtre Dragosh se sert de je ne sais plus quelle magie sur lui-mĂȘme pour sĂ©duire briĂšvement Tara, lui montrant les capacitĂ©s quâelle doit redouter chez les vampyrs. Câest un passage chelou, certes, mais on y retrouve de cette dynamique, car il est une figure dâautoritĂ© pour elle en premier lieu.
Typiquement, ce nâest pas un atout que je vois utilisĂ© par une adolescente. Je vous renvoie Ă ce que jâexpliquais Ă propos de Mourmur et Cal dans la partie 2 de ma critique du chapitre 4.
LĂ , Tara est plus jeune que Chem, il est son tuteur, loin dâĂȘtre bĂȘte (en principe. En application câest pas la mĂȘme mayonnaise), une figure dâautoritĂ© importante dans le monde de Tara Duncan. L'idĂ©e que Tara pourrait lââimpressionnerâ avec sa beautĂ© est un sacrĂ© flex, quand mĂȘme.
Autre option : cette histoire dââimpressionnerâ est du bullshit, et la vĂ©ritĂ© est quâelle espĂšre sĂ©duire Chem et enclencher un trope beaucoup plus nausĂ©abond, le cĂ©lĂšbre âhomme stupide car homme pense quâau sexeâ.
La premiĂšre option est dĂ©bile et la deuxiĂšme me dĂ©goĂ»te. JâespĂšre que ce sera la premiĂšre. Parce que, pour la deuxiĂšme, on dirait que Chem est bien parti pour rentrer dans son jeu, ce qui. Beurk. Beurk beurk beurk.
âTara sâassit dans un fauteuil quâelle avait transformĂ© avant que le dragon ne pĂ©nĂštre dans la suite et qui ressemblait beaucoup Ă une sorte de trĂŽne, lĂ©gĂšrement surĂ©levĂ©. Le dragon salua mentalement lâingĂ©niositĂ© de la jeune fille. Elle lui rappelait quâils ne jouaient pas dâĂ©gal Ă Ă©gale. En tant qu'hĂ©ritiĂšre, elle lui Ă©tait supĂ©rieure en rang. Soit. (Soupir. Chem, tes analyses de texte bas du front ne font pas de Tara une premiĂšre de la classe. Wow, elle se grandit en taille pour te signifier que tu lui es infĂ©rieur, que câest subtil ! Sauf que perso jâaurais tendance Ă penser quâune HĂ©ritiĂšre nâaurait pas besoin de pareils dĂ©tours pour faire ressentir cette vĂ©ritĂ©)
â Tu dois te demander pourquoi jâai formulĂ© cette demande, commença-t-il dâun ton doux, je vais tâexpli...
â Non, rĂ©pondit clairement Tara, qui avait eu amplement le temps de rĂ©flĂ©chir. Je sais prĂ©cisĂ©ment pourquoi vous avez fait cette demande, MaĂźtre Chem. De mĂȘme que vous prĂ©senter ici sous la forme dâun adolescent nâest pas seulement maladroit, mais presque insultant. Je sais que, sous votre forme de dragon, vous auriez lâĂ©quivalent dâune trentaine dâannĂ©es, mĂȘme si vous avez toujours affectionnĂ© la forme physique dâun vieux mage afin de gagner le respect que les humains accordent aux gens ĂągĂ©s. Merci donc de reprendre soit une forme qui correspond Ă lâĂ©quivalence chez les humains, soit votre forme de dragon originel, la suite est bien assez grande pour vous contenir en entier, il me suffit de demander aux meubles de se pousser.â
Je sais que la scĂšne est Ă©crite pour quâon soit dâaccord avec Tara, et en lâoccurrence je serais mal placĂ©e de dire que je me positionne du cĂŽtĂ© de Chem, mais... câest tellement forcĂ©, en fait. Cette histoire dâapparaĂźtre comme un jeune homme pour on ne sait quelle raison, toute la façon dont il gĂšre son apparence, en fait, câest dâun dĂ©bile profond qui mâinsupporte. Mais passons, je parlerai de Chem plus loin. LĂ , en lâoccurrence, il se pointe chez Tara pour... on ne sait pas trop, en fait. Il ne formule mĂȘme pas la requĂȘte quâil pouvait potentiellement avoir, et Tara Ă©tale sa dĂ©duction qui ne sert Ă rien, juste pour montrer quâelle a compris. Wow, quâelle est cool cette Tara, vous avez vu comment elle ne se laisse pas marcher sur les pieds ? Vous avez vu comment la politique a changĂ© notre hĂ©roĂŻne, mais elle est mĂ©connaissable et en mĂȘme temps teeeeellement classe, wouaw ! Câest dâailleurs ce quâexplique le paragraphe suivant : Chem est impressionnĂ© par ce discours, qui est âcelui dâune dirigeanteâ, selon lui.
Mais pour moi, ça ne prend pas. Parce que rien ne tient debout, que tout ça est superficiel et ne sert Ă rien. Les personnages sont dĂ©biles pour que Tara puisse Ă©taler sa science, sauf quâelle brasse du vent. Donc vous mâexcuserez, madame S.A.M., mais je vais attendre le concret dans ce que vous nous racontez, hein.
Comme Tara le bat froid, Chem dĂ©cide dâĂȘtre honnĂȘte et avoue que la descendance est ce qui lâintĂ©resse, via le croisement humaine/dragon.
âTara le regarda, stupĂ©faite. Puis fronça les sourcils.
â Dit comme ça, pardon, mais je trouve ça un peu malsain... je nâavais que treize ans !
Cette fois-ci, ce fut au tour du dragon dâĂȘtre surpris. Il se racla la gorge, rĂ©alisant ce quâil venait de dire.
â Non, non ! sâexclama-t-il, je ne voyais que tes ovules...
Il sâĂ©trangla devant le froncement de sourcils de Tara qui sâaccentuait.
â Je... je veux dire que tu es trĂšs jolie... euh... pour une humaine...
â Merci !
Le dragon sentit que le ton Ă©tait clairement ironique. Il dĂ©glutit. Il savait, avant de rentrer dans la piĂšce, que la partie ne serait pas facile, mais certainement pas quâil se montrerait maladroit Ă ce point.â
Ouh lĂ lĂ , quelle horreur nom de Dieu.
Yesss, mon tome de Tara Duncan prĂ©fĂ©rĂ©, celui oĂč on se rend compte que Chem Ă©tait un groomer depuis le dĂ©but ! :D /sarcasme
SĂ©rieusement, câest quoi cette gestion de ton ? Ce quâil dit est grave, le jouer en mode âlol il est trop maladroit !â est juste... NON ??? Tu fais pas ça ???! Le TUTEUR de Tara, une figure qui est censĂ©e servir de guide, de modĂšle, de COLONNE VERTĂBRALE de vie, vient de lui avouer cash que depuis quâils se sont rencontrĂ©s, aka quand Tara avait TREIZE ANS, il nâavait dans lâidĂ©e que dâen faire une vache Ă lait pour ses descendants ?! Mais câest Ă gerber ????
Oh, et nâajoutons pas à ça le fait quâil a cent mille ans, le fait quâil espĂ©rait la tromper en utilisant une apparence attrayante pour quâelle fasse ce quâil veut, le fait quâil voulait quâelle lui rende la vie simple en obĂ©issant naĂŻvement Ă ses directives, le fait quâil est normalement une figure d'autoritĂ© pour elle et quâil sâen fout complĂštement, ne pensant quâĂ ses intĂ©rĂȘts ! Putain, mais câest affreux ! Dans cette perspective-lĂ , Ă©videmment que je soutiens pas son mariage avec Tara ! Mais pourquoi ce genre de prĂ©occupation et dâargument nâest pas abordĂ© en dĂ©but de tome, ou aux moments oĂč Tara soupĂšse ses options de mariage ?!
Et pardon, mais... on va vraiment essayer de dĂ©samorcer ça Ă coups dââhumourâ de type âgloups jâai pas Ă©tĂ© flatteur envers lâHĂ©ritiĂšre en ne complimentant pas son apparence et en disant explicitement que je me sers dâelle comme un objet, zut zut, ah les femmes ! *rires prĂ©enregistrĂ©s*â ?? Câest vraiment comme ça que tu veux aborder une scĂšne de trahison ?
Mais bordel, comment tu peux ĂȘtre dĂ©tachĂ© Ă ce point ?
Jusque-lĂ , ce dĂ©calage de comportements est beaucoup imputĂ© Ă la diffĂ©rence de race (Tara Ă©tant une humaine et Chem un dragon). Et si je peux concevoir quâune crĂ©ature qui a vĂ©cu pendant des millĂ©naires puisse faire preuve dâinsensibilitĂ©, lâexcuse de moins comprendre les mĆurs Ă©trangĂšres aux nĂŽtres ne justifie pas cette espĂšce de logique abominable ?! En fait, câest dâautant pire que la faute soit (implicitement et partiellement) mise sur le compte de la diffĂ©rence dâespĂšces !
Toute cette histoire de Tara qui ne veut pas lâĂ©pouser parce quâil est un dragon est complĂštement Ă cĂŽtĂ© de la plaque ! JâespĂšre quâil ne sâagit que dâune façade quâaffiche Tara devant sa tante et son oncle pour ne pas rĂ©vĂ©ler ses vraies raisons, mais le problĂšme, câest quâon ne peut mĂȘme pas suivre la logique interne de Tara ! Tout le tome est censĂ© tourner autour de son point de vue, mais on nâapprend rien de ce quâelle sait, elle pond des discours qui nâont aucun sens, le lecteur nâavance pas dans son enquĂȘte en mĂȘme temps quâelle ! On est Ă la traĂźne parce que la narration nous cache des Ă©lĂ©ments et ne retransmet pas fidĂšlement le raisonnement de Tara, comme elle le faisait au dĂ©but. Alors que câest notre hĂ©roĂŻne ! De tous les personnages, ce sont ses rĂ©flexions Ă elle qui devraient ĂȘtre transparentes pour nous.
Et putain, mais Chem est une abomination.
Wow, pardon mais là ça mâĂ©nerve.
ââ Mais, sâembourba-t-il, je pouvais attendre que... que tu sois mature et...
Il leva un regard embarrassĂ© vers Tara qui ne fit pas un geste pour lâaider. Il sâĂ©tait mis dans la bouse de traduc et bien profond, Ă lui de sâen sortir.â
Oui oui, trĂšs cool, câest la dĂ©finition de groomer, fĂ©licitations /sarcasme.
La notion ne vous est peut-ĂȘtre pas familiĂšre. Pour traduire littĂ©ralement la dĂ©finition de Urban Dictionnary, un groomer est quelquâun [gĂ©nĂ©ralement adulte] qui construit une relation, une confiance et une connexion Ă©motionnelle avec un enfant ou une personne jeune, dans le but de la manipuler, lâexploiter et lâabuser.
Ici, câest clairement le cas, il nây a mĂȘme pas besoin dâune analyse, câest la dĂ©finition mĂȘme de ce que fait Chem Ă Tara. Clairement, mon seul conseil envers elle, câest dâenregistrer ce quâil dit et de le faire envoyer en taule. Câest vraiment tout ce quâil mĂ©rite.
Lâautre salopard continue dâessayer de se justifier, Ă base de âoui mais les dĂ©mons font des chose horribles et on a besoin de crĂ©er des enfants puissants pour les combattre :(â (genre en plus de groomer Tara il veut engendrer des mĂŽmes dans le seul but quâils se battent pour lui, tip-top le mec, vraiment). Tara lâenvoie se faire voir, et elle a bien raison.
ââ Sauf que, Chem, je ne vous laisserai pas nous utiliser ainsi. Que ce soit clair. Vous seriez le dernier dragon, le dernier humain mĂȘme de cet univers que je ne vous Ă©pouserais pas...
Dire de MaĂźtre Chem quâil Ă©tait stupĂ©fait Ă©tait trop faible. Il Ă©tait bouche bĂ©e et sa mĂąchoire semblait sur le point de se dĂ©crocher. Cette version froide et venimeuse de Tara lâavait totalement dĂ©stabilisĂ©. En fait, il rĂ©alisa avec une certaine angoisse quâelle lui rappelait quelquâun.
La Reine Noire.â
Alors lĂ mais non en fait. Tara refuse de se faire exploiter et tâenvoie chier Ă cause de ton comportement, et toi tu penses que câest lâĆuvre de la Reine Noire ? C'est littĂ©ralement diabolique dâavoir un raisonnement pareil.
En fait, si ce passage ne souffrait pas dâun dĂ©calage humoristique stupide, Chem serait un mĂ©chant absolument terrifiant, presque trop pour une saga pour ados. Vous imaginez le tableau ? Un tuteur qui ne sâest occupĂ© dâune prodige de magie que dans le but de lâobliger Ă lui engendrer une lignĂ©e, et qui profite quâelle ait Ă©tĂ© possĂ©dĂ©e pour suggĂ©rer quâelle repousse froidement ses avances uniquement car elle est la Reine Noire ? Yish.
Câest dâautant plus traĂźtre quâil a laissĂ© penser quâil tenait rĂ©ellement Ă elle, au fil des tomes.
Mais un pressentiment me laisse Ă penser que cette scĂšne dĂ©gueulasse ne sera traitĂ©e que sur le mode de ârooh il est un peu bĂȘbĂȘte il savait pas mais câest Chem, voyons, il a bon fondâ. JâespĂšre vraiment me tromper.
ââ Tu as conscience que tu ne peux pas Ă©pouser Archange, nâest-ce pas ? Il veut sans doute exactement la mĂȘme chose que nous. Sauf que nous, nous voulons la puissance des humains couplĂ©e avec celle des dragons afin dâanĂ©antir les dĂ©mons une bonne fois pour toutes ou couper toute communication entre leur univers et le nĂŽtre, alors que les dĂ©mons, eux, veulent vous conquĂ©rir.
Un instant, Tara pensa faire marcher MaĂźtre Chem avec un « Ăpouser Archange et apporter la paix, et pourquoi pas ? » (quel besoin de le faire marcher ? Je vois pas comment Archange pourrait ĂȘtre pire que Chem, dans le cas prĂ©sent. Vraiment pas.), mais, en dĂ©pit de ce qu'elle venait dâapprendre, elle Ă©prouvait encore de lâaffection pour le grand dragon bleu. (Ahahahahahahahahahahahahahah quoi pardon je vais aller mâĂ©trangler je reviens) Il avait Ă©tĂ© gentil et attentif avec elle, mĂȘme lorsquâil ne la considĂ©rait pas comme la potentielle mĂšre de... de quoi, dâailleurs, de ses Ćufs ? (Mais il lâa toujours considĂ©rĂ©e comme ça, câest ce quâil vient dâexpliquerâŠÂ ?) Elle grimaça Ă cette pensĂ©e et Chem crut que câĂ©tait Ă cause de lui.
â Bien Ă©videmment, fit-il en se raidissant, si je ne suis pas assez sĂ©duisant pour toi, Tara, il te suffit de le dire, et je me transformerai en ce que tu voudras.(La plaque. La plaque, Chem, tu es Ă cĂŽtĂ©.)
Tara caressa lâidĂ©e de le rĂ©incarner en lâun de ses acteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, mais prĂ©fĂ©ra le dĂ©courager tout de suite et ne pas jouer avec lui. »
Oh mais Tara, nique-toi. Ăa va ĂȘtre dur dâempathiser avec la gamine si elle reste guillerette et superficielle alors que le scĂ©nario lui envoie des red flags au mĂ©gaphone, lĂ .
SĂ©rieusement, quâest-ce que madame S.A.M. a eu dans la tĂȘte en Ă©crivant un passage pareil ? Je veux bien quâon donne de la profondeur et une moralitĂ© moins sympathique Ă ses personnages au fil du temps, mais Chem, qui nâĂ©tait dĂ©jĂ pas bien reluisant, est devenu instantanĂ©ment monstrueux. Et au lieu de traiter son comportement atroce comme tel, sa manipulation est limite lâobjet que de quelques blagues, en faisant passer ça pour de la maladresse ?
Mais la maladresse, câest pas quelque chose qui se fait sciemment et sur la longueur. DĂ©crĂ©ter quâune gamine est assez puissante pour ĂȘtre le rĂ©ceptacle dâune descendance ne visant que des objectifs de conquĂȘte, lui cacher cette information et la frĂ©quenter tous les jours, la voir vivre sa vie quotidienne et innocente, et maintenir cette dĂ©cision malgrĂ© tout, ce nâest pas de la maladresse. Câest un choix. Chem nâest pas un gamin, Chem nâest pas nĂ© hier. Chem a bien dĂ» frĂ©quenter dâautres humains que Tara, dans sa longue vie, il nâest pas restĂ© enfermĂ© hors dâun contact avec les sortcelliers humains, il a de lâautoritĂ© au Dranvouglispenchir il doit quand mĂȘme avoir une vague conception que ce quâil fait est carrĂ©ment rĂ©prĂ©hensible du point de vue des humains ? Jâveux dire merde, mĂȘme les dragons qui ont une dĂ©marche trĂšs utilitaire, froide et observatrice vis-Ă -vis des humains doivent savoir quand ils dĂ©passent les bornes, non ?!
Je me rends compte que jâinterromps beaucoup ma lecture pour Ă©trangler mĂ©taphoriquement Chem, mais je vais pas mentir, ce chapitre me choque pas mal.
La conversation embraye fort heureusement sur Archange. Tara se mĂ©fie de lui et de ses intentions, et affirme ne pas vouloir Ă©pouser qui que ce soit. Ăa rassure Chem, car mĂȘme sâil lâa demandĂ©e en mariage, sa femme Charm nâavait pas bien pris la nouvelle. Donc youpi, il va pouvoir ĂȘtre tranquille sans mĂ©gĂšre jalouse sur le dos ! :D Câest ce que dit le texte. Je. Bon. Je sais plus quoi dire, je crois que je veux juste skipper vite sur tout ce qui concerne Chem, il me rend malade.
Tara dĂ©cide brusquement que câest le moment pour elle dâaller soigner Selenba⊠oh non⊠est-ce que ça veut dire quâon va avoir droit Ă Safir en plus⊠oh ptn de chapitre de merde. Bon.
Chem se propose de lâaccompagner car il veut parler Ă Selenba (tu veux la groomer aussi, chaton ? ,â:/). En passant, on a encore droit Ă un passage lourd niveau exposition de lore :
« â Cette forme, fit Tara pensive, ce nâest pas une illusion, nâest-ce pas ? Sinon vous nâauriez pas pu franchir la porte, vu que vous faites presque six mĂštres de long et trois de haut ?
â Non, câest ma forme humaine.
â Mais câest magique ou juste organique ? insista Tara. Parce que si ce nâĂ©tait que magique, Sal serait, redevenu dragon depuis longtemps, non ?
Chem inclina sa tĂȘte Ă©lĂ©gante, intriguĂ©.
â Non, ce nâest pas magique, disons que câest une facultĂ© que nous avons. Nous pouvons nous transformer physiquement Ă volontĂ©, ce qui nous permet de rester sous nâimporte quelle forme sans nous prĂ©occuper de la magie. Seuls les changelins Ă©taient capables de la mĂȘme chose, mais les vampyrs se sont terriblement vengĂ©s en les exterminant quasiment, parce que sâils parvenaient Ă nous dĂ©masquer, les changelins, eux, Ă©taient totalement indĂ©tectables : lorsquâils prennent lâapparence de quelquâun, il suffit quâils aient quelques gouttes de son sang pour quâils soient aussi capables de copier son ADN. »
Je pense que ce moment est trÚs bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 7
Bah tiens, câest le premier bouquin oĂč on parle des changelins, et une discussion banale les remet sur le tapis, je me demande sâils seront importants dans ce tome, tiensâŠ
En fait, ce nâest pas quâune question de mauvais timing pour lâexposition de certains Ă©lĂ©ments⊠câest que des fois, non seulement ça sâinsĂšre mal dans le dialogue, crĂ©ant des explications vraiment pas naturelles, mais en plus câest mĂȘme indigeste Ă suivre. LĂ , le fait que lâexplication de Chem se fasse en un gros paragraphe plutĂŽt quâen une sĂ©rie de rĂ©ponses Ă plusieurs questions que lui adresserait Tara, donne lâimpression quâil palabre dans le vide sur un sujet random. Pourquoi il parle des changelins Ă Tara ? Pourquoi maintenant ? Elle ne lui a rien demandĂ© sur eux spĂ©cifiquement.
Bref, les gros sabots délicats de la subtilité.
Tara fait modifier la dĂ©tection de sa porte pour quâelle procĂšde Ă des tests ADN sur tous les visiteurs, et sa porte lâaime trop parce que wow quelles bonnes dĂ©cisions elle prend notre HĂ©ritiĂšre.
« â Oui, fit Chem tandis que la porte sâouvrait pour leur cĂ©der le passage. Elle a raison, câest une excellente idĂ©e, Tara. Tu es vraiment une jeune fille trĂšs intelligente et trĂšs sĂ©duisante etâŠ
â Stop, dit Tara avec un doux sourire. Vous venez de me faire plus de compliments en deux secondes que depuis quatre ans. ArrĂȘtez ou je vais faire une overdose. »
Non, câest pas comme ça que devrait ĂȘtre leur relation Ă lâissue de la discussion. Accessoirement, Chem me met mal Ă lâaise, câest terrible.
Bon, comme le chapitre 4, celui-lĂ est horriblement long, et cette histoire avec Chem m'a pris une partie de mon essence vitale. Je rĂ©serve donc la suite de la lecture, oĂč devraient apparaĂźtre Selenba et Safir, pour la prochaine fois !
Merci dâavoir lu jusquâau bout, et dĂ©solĂ©e des dĂ©lais de parution. JâespĂšre que ça vous aura plu
#tara duncan#french#tara duncan 10#tara duncan critique#upthebaguette#français#book criticism#book critique#critique livre#dragons contre démons#tara#maßtre chem#chapitre 10 1/2
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La main noire, une nouvelle de Jacqueline Fischer- Chapitre 1- Le balcon
je ne prĂ©senterai pas Jacqueline les fidĂšles lecteurs (trices) du blog la connaissent: poĂ©tesse, Ă©crivaine, artiste, et professeure de langue française pour le blog (lol) ! Pour ce week-end du 11 novembre, Jacqueline vous offre Ă lire sa nouvelle â la main noire â. De quoi passer dâagrĂ©ables moment de lecture durant ce long week end. Bonne lecture Ă vous Ma grand-mĂšre habitait sur le bord duâŠ
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Good People Legacy - Trailer đŠ
RDV le 04.04.2023 pour le premier chapitre de Good People Legacy !
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Sabrina complÚte le niveau 2 de son aspiration en améliorant son charisme, compétence utile pour persuader ses clients en retard de paiement.
Le nounou s'occupe bien des petits pendant que Derek et Sabrina sont au travail, mais Ăloi est toujours heureux de voir son pĂšre rentrer!
De directeur adjoint Ă directeur rĂ©gional (Affaires 5), Derek s'est vu offrir une belle promotion au boulot. Ă l'intĂ©rieur, il est content, mĂȘme si son visage montre plutĂŽt un ĂȘtre tendu et fatiguĂ©. Sabrina, elle, est en fin de grossesse.
Le couple espĂšre une petite filleâŠ
BĂ©bĂ© #3 est arrivĂ©! đđ
Et non, pas une petite fille, mais un autre petit garçon nommé Guillaume.
Zacharie ne semble pas apprĂ©cier avoir un nouveau frĂšre. Ăloi lui suffisait il faut croire!
Heureusement que papa est lĂ pour lui remonter le moral!
Prochain chapitre âĄïž
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Cycle 1 - Les Glycines Pourpres
âŽïž Chapitre 2
Mitski - Washing Machine Heart
Le Coven, dont Hortense et Sophie appartiennent, fut crĂ©Ă© dans les annĂ©es 40 par Mona. Une sorciĂšre grecque qui suivit son mari pour la France pour des raisons un peu troublantes. Elle devint veuve aprĂšs la seconde guerre et dĂ©cida de sâĂ©tablir dans la capitale dans les vestiges dâun ancien petit hĂŽtel particulier quâelle transforma en une petit chĂąteau dont une de ses anciennes occupantes Ă©tait intĂ©ressĂ© par lâĂ©sotĂ©risme. Son acquisition fut obscure, on ignore encore les conditions dans lesquelles Mona sâest accaparĂ© la demeure. Par la suite, elle ouvrit une sorte de refuge pour les sorciĂšres victimes de la guerre : traitresses, conspiratrices, collaboratrices, le noms auxquels on les appelait Ă tort Ă©taient nombreux. Au fur et Ă mesure des annĂ©es, ce la bĂątisse devint celui des sorciĂšres seules et persĂ©cutĂ©es. Il se transforma en un foyer accueillant oĂč Mona sâĂ©rigea comme guide. Pour structurĂ© le tout et faire prĂ©valoir la bienveillance et la solidaritĂ©, elle demanda Ă ce que les unes veillent sur les autres et que certaines fassent bĂ©nĂ©ficier leurs dons aux autres, aussi bien vivantes que dĂ©cĂ©dĂ©es. Ainsi, des rangs se crĂ©a selon les spĂ©cificitĂ©s de chacun.Â
En commençant par les Eosyades, prĂ©sente Ă lâaube de la vie, responsables de la petites enfances et lâaccompagnement des jeunes mĂšres. Arrive ensuite les HĂ©mĂ©rides qui forment les jeunes sorciers Ă la magie magie primordiale et Ă leur inculquer les connaissances nĂ©cessaires pour Ă©voluer dans ce monde. Puis se diffĂ©rentes branches Ă©mergent : les HespĂ©rides protĂ©geant le coven, experte dans la magie offensive, elles Ă©teignent toutes vies pouvant nuire Ă la sororitĂ©. Les corps â sâil y en a â sont emmenĂ©s auprĂšs des thanatopractrice du coven : les ThanatoĂŻades. Bien que les HespĂ©rides soient craintes par leur fĂ©rocitĂ©, les ThanatoĂźades ne sont pas trĂšs bien vu non plus. MĂ©dium pouvant communiquer avec les dĂ©funts, elles peuvent aussi maĂźtriser les ossements. Elles offrent une dĂ©fense pour le coven grĂące Ă leur soldats squelettes. Mais quand la mort nâa pas encore frappĂ© mais que les maux rongent lâassemblĂ©e, les Limoniades interviennent grĂące Ă leur mĂ©decine magique et par les plantes et leur maĂźtrise des potions. Pour renforcer le tout, les OrĂ©ades travaillent les pierres fSophie ou prĂ©cieuses afin dâen faire des objets amplificateurs ou de protections. Enfin, elles sont presque aussi rare quâune Ă©clipse lunaire totale : les Ouranies. Elles comprennent les Ă©toiles et interagir avec la mĂ©tĂ©o faisant la pluie et le beau temps quand câest nĂ©cessaire. Mais comme elles ne sont pas nombreuses, leur prĂ©sence au sein dâune assemblĂ©e nâest pas quelque chose de commun. Câest une spĂ©cialitĂ© regroupant dâautre classe car certaines peuvent jouer avec la lumiĂšre (les HĂ©liades), provoquĂ© la pluie (les Hyades) ou mĂȘme encore voler (les NĂ©phĂ©lĂ©es).Â
Le coven vivait en parfaite harmonie et chacune avait sa place. Toutes semblaient sâĂ©panouir dans leur classe respective, dans leur choix de vie quâelles avaient envie de mener. Mona Ă©tait fiĂšre de ce quâelle avait construit. MalgrĂ© toutes ses annĂ©es passĂ©es, le temps nâavait dâemprise sur son corps qui vieillissait lentement. Une sorciĂšre particuliĂšrement puissante disait-on. Mais hĂ©las, la mort commençait Ă Â la rattraper.
AprĂšs la rencontre de Marjorie, Hortense resta devant la fenĂȘtre. Elle ne bougea pas de lĂ jusquâĂ ce que les lueurs de lâaube apparurent dans le ciel. Hortense dĂ©cida de repasser dans la chambre en toute discrĂ©tion pour faire un brin de toilette et camoufler les signes de fatigue qui creusaient son visage ovoĂŻde. Sophie dormait encore bien profondĂ©ment et le passage dâHortense ne la perturba pas plus que ça. Ses rĂ©veils sonneraient dâici une heure ou deux et pendant ce temps, la rouquine retourna Ă lâinfirmerie. LĂ -bas, elle sâoccupa des plantes en pleine croissance, commença Ă prĂ©parer un plateau avec les remĂšdes concoctĂ©s la veille. Elle mit des chaudrons dâeau Ă bouillir et prĂ©para les plans de travail pour ses consĆurs, histoire de leur donner un coup de main et les avancer dans leur prĂ©paratif. Hortense observa un instant le plateau sur lequel reposaient les fioles et hĂ©sita Ă les amener auprĂšs de Mona. Elle se saisit dâun bout de papier pour griffonner dessus et le laissa Ă la place du plateau quâelle porta dĂ©licatement contre elle. La jeune femme monta jusquâaux appartement de Mona oĂč elle fut accueillie par deux HespĂ©rides qui montaient la garde devant sa chambre. De part et dâautres commençaient Ă sâamonceler des petits tas de prĂ©sents : portes bonheur, talisman, sigils etc. Mona Ă©tait vraiment considĂ©rĂ©e et aimĂ©e. Hortense confia les remĂšdes Ă lâun de ses sĆurs HespĂ©rides en leur indiquant la dĂ©marche Ă suivre. Elle fut remerciĂ©e et la Limoniade retourna Ă lâinfirmerie pour rĂ©cupĂ©rer ses affaires. Sur le trajet, son ventre commençait Ă gargouiller. Elle se hĂąta de reprendre son sac et sa veste, de fermer la piĂšce et elle fila jusquâau rĂ©fectoire : il Ă©tait temps de se remplir lâestomac.
La sorciĂšre dĂ©vala les escaliers jusquâĂ la grande salle Ă manger oĂč elle sâinstalla aprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rer son bol de porridge aux poires et son verre de jus de fruit. Assise Ă la table, elle sortit son carnet et Ă©crivit ce quâil lui manquait Ă lâinfirmerie, une liste assez consĂ©quente pour le coup car elle essayait de se projeter. AprĂšs avoir envoyer un message Ă Sophie, elle prit son petit dĂ©jeuner en lâattendant tout en gribouillant dans son carnet.Â
Sophie arriva quelques minutes plus tard avec son petit-dĂ©jeuner dans les mains. Alors quâHortense se contentait de son bol, Sophie Ă©tait un brin plus excessive avec ses viennoiseries, tranches de brioches, bol de chocolat chaud, jus dâorange et confiture.
â Coucou toi, comment tu te sens ? Sâenquit de demander Sophie.
â Jâai dormi. Pas assez mais je pense que je ne pouvais pas dormir plus. Et toi ?
â Jâai fait un rĂȘve trĂšs Ă©trange. Je nâarrive pas trop Ă mâen souvenir mais globalement ça va.Â
â Chanceuse, plaisanta Hortense.
â Allons, quand la situation sâapaisera tu trouveras mieux le sommeil. Mais tu devrais pendre un somnifĂšre non ?
â Ce nâest pas tant que jâai des difficultĂ©s Ă mâendormir ⊠le problĂšme est aprĂšs, je me rĂ©veille trop tĂŽt pour ce que câest Ă cause de mon organisme en stress, soupire la rouquine.
â Prends un anxiolytique alors ?
Hortense fit une moue, peu convaincue par le conseil de son amie.
â Tu serai prĂȘte Ă le conseiller aux autres mais pas Ă toi ? SâĂ©tonna Sophie.
â Autant, le suggĂ©rer Ă dâautre ne me pose pas de problĂšme parce que ça ne me touche pas. Mais tu sais que ce sont les cordonniers les plus mal chaussĂ©s.
â Autrement dit, faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Mais pense aussi que plus tu seras en forme, plus tu seras en mesure dâaider les autres ⊠notamment Mona.
â Mais je SUIS en forme.
Sophie la dĂ©visagea avec une air encore moins convaincue par les propos dâHortense et prit une bouchĂ©e de sa tartine briochĂ©e.
â En parlant de Mona, rebondit la Limoniade, tu as donnĂ© ton cadeau Ă son intention ? Il y en avait dĂ©jĂ pas mal sur le seuil de sa chambre.Â
â Je lâai dĂ©posĂ© parmi les autres. Mon pauvre talisman va se perdre au milieu de tout ce foutoir. Et pourquoi les filles ne veulent rien faire rentrer dans la chambre ?
â Normal, je comprends leur rĂ©ticence Ă lâidĂ©e de faire rentrer un objet potentiellement mortel. Elle a dĂ©jĂ Ă©tĂ© victime dâun empoissonnement, une malĂ©diction ou que sais-je.
â Ă mon avis, ça devrait faire du bien Ă Mona de voir quâelle est soutenue par lâensemble de la sororitĂ©, affirma Sophie.
â Oui, mais il faudrait vĂ©rifier et dĂ©samorcer tous les prĂ©sents ⊠et câest un travail considĂ©rable autant par le nombre dâobjets mais aussi parce que ça demande beaucoup dâĂ©nergie.
Sophie hocha la tĂȘte. Elle engloutit le reste de son petit-dĂ©jeunĂ© et dâun roulement de poignet, demanda Ă ce que leur place soient dĂ©barrassĂ©e. Les verres, bols et couverts flottĂšrent dans les airs et traversĂšrent la piĂšce Ă vive allure pour disparaĂźtre derriĂšre les portes des cuisines. Sophie bondit du banc et fixa Hortense.
â Un saut Ă la chambre et on y va ?Â
Son amie acquiesça en souriant et suivit lâOrĂ©ade pour un dernier rĂ©capitulatif, un tour aux toilettes et brossage de dents.
Lâair Ă©tait doux, le temps commençait Ă se rafraĂźchir avec lâarrivĂ©e de lâautomne. Ăcharpe lĂ©gĂšre autour du cou, veste en jean sur le dos par-dessus un petit pull noir, jean et Dr Martens noire, Hortense Ă©tait parĂ©e pour son expĂ©dition. Un tote bag magique reposait sur son Ă©paule et ce fut avec Sophie quâelle franchirent les portes du manoir. Elles longĂšrent lâavenue Foch dĂ©peuplĂ©e pour retrouver la bouche de mĂ©tro « Porte Dauphine ». Sophie indiqua quâelles devaient rejoindre lâIle de la CitĂ© pour trouver leur bonheur. Une vague dâair chaud Ă©bouriffĂšrent les filles, elles filĂšrent sur les quais en prenant soin de ne pas se tromper de direction. Hortense sâaccrochait au bras de Sophie qui se frayait un chemin aisĂ©ment entre la foule. La Limoniade sortait de temps Ă autre mais elle ne prenait que trĂšs rarement le mĂ©tro car les mouvements de foules dans des endroits aussi Ă©troits lâangoissaient. De plus ĂȘtre entourĂ©e par tant dâhumain Ă©tait intimidant. Elle repensait aux propos de Marjorie ⊠il nây avait peut-ĂȘtre pas que des humains aprĂšs tout ? Elles changĂšrent de ligne pour rĂ©cupĂ©rer la premiĂšre et se diriger vers ChĂątelet. Une fois dans la rame, Hortense sortit son carnet pour passer en revu sa liste afin de focaliser son attention sur autre chose. La tache fut ardue et le stress ainsi que la proximitĂ© des passagers du mĂ©tro fit monter la tempĂ©rature et Hortense sentit une bouffĂ©e de chaleur. Elle sâĂ©venta avec son carnet et se reposa contre Sophie qui la rassura et lui indiqua quâelle sortait dâici quatre minutes.Â
â Surtout tu ne me lĂąches pas. ChĂątelet est un enfer pour ça.
â Je dĂ©teste prendre le mĂ©tro âŠ
ArrivĂ©e Ă ChĂątelet, une vague humaine se dĂ©ferla sur le quai. Les deux sorciĂšres se retrouvĂšrent emporter par la foule vers les escaliers. Hortense serra la main de Sophie aussi fort quâelle le pouvait, motivĂ©e par la peur de se perdre Ă jamais dans les mĂ©andres dâune telle station. Une fois quâil y eut plus dâespace, les gens commencĂšrent Ă prendre leur distance des uns des autres et filĂšrent de tous les cĂŽtĂ©s. Des chenilles humaines allaient dans toutes les directions, certains courraient aprĂšs le temps quâils ne rattraperont jamais quand dâautres sâattardaient sur les plans pour retrouver leur chemin et certains regardaient les panneaux au plafond, essayant dâen comprendre les indications. Hortense regardait absolument partout, il y avait trop dâindividus et dâinformations qui lui parvenaient dâun coup quâelle se sentait dĂ©faillir. Sophie chercha la sortie donnant sur le rue Rivoli et dĂšs quâelle vit le panneau, entraĂźna sa semblable vers les escaliers quâelle gravirent en un rien de temps. Hortense soupira de soulagement.
â Mais quel enfer cette station.
â Allez respire, câest fini. On fera le reste Ă pied car nous ne sommes plus trĂšs loin.Â
â Merci ⊠la foule dans un endroit pareil, sous terre ⊠ça confirme que je nâaime vraiment pas le mĂ©tro, conclut Hortense.
Elles remontĂšrent la rue Rivoli pour atteindre la tour Saint-Jacques. Au loin, on pouvait apercevoir la cathĂ©drale Notre-Dame sâĂ©levant fiĂšrement qui capta lâintention de la Limoniade. Elle ne lâavait jamais visitĂ©. Hortense ne sortait pas souvent hormis pour chercher des fournitures pour peindre ou pour lâinfirmerie donc elle connaissait assez mal la ville comparer Ă Sophie. Outre le fait que ce soit un Ă©difice religieux, et par consĂ©quent, une reprĂ©sentation de leurs oppresseurs historique, elle ne pouvait sâempĂȘcher de ressentir un certain attrait pour ce lieu. Elle Ă©tait curieuse parce quâelle ne savait pas comment Ă©tait lâintĂ©rieur dâune Ă©glise et que, mĂȘme si la religion avait moins de place au sein de la sociĂ©tĂ© actuelle, la cathĂ©drale recevait toujours Ă©normĂ©ment de visiteur venant des quatre coins du globe. De voir lâimmense Ă©difice religieux lui procura une sensation Ă©trange au fond de son estomac. De lâexcitation ? Ă sa connaissance, peu des sorciĂšres du coven ne sâĂ©tait aventurĂ©e dans une Ă©glise, mĂȘme pas Sophie.
AprĂšs la tour, elles allĂšrent en direction du sud pour tomber sur la place du ChĂątelet pour continuer sur le Pont du Change et apercevoir la Conciergerie quâelles longĂšrent pour suivre le boulevard du Palais. Elle passe de nouveau sur un pont, le pont Saint-Michel. Elles tournĂšrent Ă gauche pour suivre la Seine et trouver dĂ©jĂ une premiĂšre boutique mais qui nâavait rien Ă voir avec la sorcellerie.Â
â Passons dâabord ici. Je prends juste de quoi faire mes bijoux et je tâemmĂšne dans LE magasin, prĂ©cisa Sophie.
Hortense acquiesça en silence et prĂ©fĂ©ra attendre lâOrĂ©ade dehors. Mais finalement, elle dĂ©cida autre chose.
â Sophie ! Attends ⊠euh ⊠ça ne te dĂ©range pas si je passe Ă Notre-Dame ?
â Notre-Dame ? Quâest-ce-que tu veux faire lĂ bas ?
â Prendre des rĂ©fĂ©rences et je suis curieuse.Â
Sophie leva les yeux vers la bĂątisse gothique.
â Si tu veux mais soit prudente ⊠que tu ne prennes pas feu quand tu entreras dedans. Je tâattendrais sur la place.
Hortense sourit et se mit en route pour la cathĂ©drale. Elle fila comme une flĂšche. Elle traversa de nouveau la Seine sur le pont au Double et se trouva en un rien de temps sur la grande place. CâĂ©tait lâeffervescence de la rĂ©ouverture de lâĂ©difice aprĂšs le terrible incendie. Une queue immense attendait devant les porte en bois massif, ce qui dĂ©couragea un peu la sorciĂšre. Elle leur tourna le dos et pensa « un petit tour de magie ne fera de mal Ă personne. » et ferma les yeux un instant. Elle rĂ©cita une incantation Ă mi-mots et une violente bourrasque balaya la place. Elle se retourna et tout ce qui lâentourait Ă©tait au ralenti, personne ne sâen rendait compte. Ce sort affectait la perception des humains : ils ne repĂ©raient rien, mĂȘme la chose la moins insignifiante. Du coup Hortense pouvait se diriger vers la tĂȘte de fil et se faufila dans lâentrĂ©e de Notre-Dame. Elle jeta un Ćil derriĂšre elle afin de vĂ©rifier que personne ne lâavait remarquĂ©.Â
La sorciĂšre franchit le pas de la porte et se trouva dans une sorte de petit sasse. Elle songea aux mots de Sophie « fais attention de ne pas prendre feu en entrant. » et sourit en y repensant. Pas dâodeur de chair brĂ»lĂ©e, pas dâĂ©tincelles, pas de flammĂšche. Hortense secoua la tĂȘte.
â Les idĂ©es reçues ⊠à moins que le pouvoir de la religion sâestompe au fur et Ă mesure quâelle perd des fidĂšles ?
Elle haussa les Ă©paules Ă cette pensĂ©e, elle nâĂ©tait pas spĂ©cialement convaincue. La jeune femme pĂ©nĂ©tra enfin dans la cathĂ©drale et fut Ă©bahie par la grandeur et la beautĂ© de lâarchitecture. La nef Ă©tait spectaculaire avec ses couleurs allant du orange des bougies au violet par les Ă©clairages au niveau supĂ©rieur. Les colonnes finement travaillĂ©es supportait une impressionnante voĂ»te.Â
â Câest quand mĂȘme dingue de voir ce que lâHomme est capable de faire pour prouver sa foi.
Hortense devait lâadmettre : ils savaient faire de belles choses. Est-ce que câĂ©tait pour compenser les atrocitĂ©s faites ? Ou du moins les justifier ? Probablement. La sorciĂšre commença par faire le tour de la nef en passant par les collatĂ©raux et plus tard les dĂ©ambulatoires. Dans presque chaque renfoncement se trouvait une sorte de petite chapelle vouĂ© Ă un Saint ou une Sainte. Les vitraux resplendissaient de mille couleurs vibrantes qui enchantaient lâartiste en Hortense. Durant son tour, elle prit des photos dâici et lĂ , et elle sâarrĂȘta devant une des reprĂ©sentations de la Vierge Marie. Elle trouvait que la statue rayonnait de beautĂ©, ce quâHortense trouva Ă©trange : ressentir ce genre de sentiment alors quâelle est une des crĂ©ature abjecte que lâon tenta dâĂ©liminer. La jeune femme sâapprocha dâelle et lâobserva sous toutes les coutures avec la distance nĂ©cessaire et autorisĂ©e. Elle sâassit dans la nef, non loin dâelle et sortit son carnet et un crayon. Elle commença Ă tracer des traits un peu grossier pour la structure et les prĂ©cisa pour y dĂ©voiler des dĂ©tails. Hortense se concentrait pour rester le plus fidĂšle possible au modĂšle, autant par satisfaction personnelle que pour froisser la divine figure â si toutefois la Sainte Vierge pouvait se sentir offenser â. Hortense y passa de longues minutes, repassait encore et encore sur chaque trait afin de perfectionner son dessin. Elle en dĂ©gagea le principal et elle eut une pensĂ©e pour Sophie qui devait sĂ»rement lâattendre Ă lâextĂ©rieur. Elle ferma son carnet dans un CLAC qui rĂ©sonna dans la bĂątisse. La sorciĂšre rougit de honte et fila au plus vite dans le collatĂ©ral pour poursuivre sa visite. Quelques pas plus loin, elle se trouva devant une des immenses rosaces. Elle scintillait malgrĂ© le temps maussade dehors. Les couleurs se reflĂ©tait pĂąlement sur les dalles de lâĂ©glise, jusquâĂ ce quâun rayon de soleil rĂ©ussit Ă percer les nuages parisien. Il traversa la rose et les milles nuances gagnĂšrent en intensitĂ©, gagnĂšrent de lâĂ©clat et vibraient sur le sol. Hortense se trouva parmi ce bal de teintes et profita un instant de ce bain de lumiĂšre en fermant les yeux. Sans vraiment savoir comment lâexpliquer, cet endroit lâapaisait. Elle rouvrit ses yeux et quitta le cercle lumineux et cette danse des couleurs. En le passant, le rayon de soleil disparut et sa chaude lumiĂšre avec. Ce fut un Ă©trange phĂ©nomĂšne. Hortense continua dâarpenter la cathĂ©drale et se concentra sur un des nombreux renfoncement abritant les petites chapelles. Des Ă©tals avec des bougies de toutes tailles sâĂ©tendaient devant presque toutes les chapelles. Au dessus de ces Ă©tals, un Saint ou une Sainte veillaient sur ces petites chandelles dĂ©diĂ©es Ă ceux qui ne sont plus lĂ ou pour renforcer une priĂšre auprĂšs de ce Saint. Hortense observait les gens faire. Ils dĂ©posaient leurs espoirs et leurs pensĂ©es les plus profondes dans ces petites flammes. Des femmes et des hommes pleuraient, dâautres se contentaient dâallumer leur bougie et filĂšrent aussitĂŽt. Hortense sâapprocha dâun des Ă©tals et cherchait Ă quel Saint se vouer. Elle voulait tester, voir quel sentiment cela procurait. Machinalement, elle trouva un petit culte dĂ©diĂ© Ă la fameuse Vierge Marie. Elle vit quâil fallait faire une offrande, ce qui la fit sourire. Elle se moqua un peu du clergĂ© dans ses pensĂ©es et fouilla dans son sac pour en sortir son porte-monnaie et glisser dans lâurne quelques piĂšces. La sorciĂšre fit alors comme les autres et se saisit dâun cierge quâelle alluma pour le dĂ©poser aux pieds de la Vierge. Ses premiĂšres pensĂ©es furent pour Mona, elle souhaitait quâelle se rĂ©tablisse ou quâelle trouve au moins la paix dans son calvaire, mĂȘme si le fait dây penser lui retourna lâestomac.Â
â Tu devrais comprendre ⊠toi qui est comme une mĂšre pour tant de tes fidĂšles, sâadressa-t-elle Ă la statue.Â
Hortense fixa les bougies dont leur lumiĂšre se reflĂ©tait dans ses yeux. Ă travers cet acte, elle comprit que pour certains, câĂ©tait une parole adressĂ©e directement Ă leur Dieu et Ă ses ReprĂ©sentants. Une derniĂšre carte Ă jouer pour leur donner du courage. Elle fut touchĂ©e et attendrie par ce que les humains mettaient dans ce geste. Quand Hortense allumait ses cierges, ce nâĂ©tait pas dans une quĂȘte de mĂ©moire ou de vĆux formulĂ©s. Mais plus un amplificateur, un reprĂ©sentant du feu, un guide pour les Ăąmes Ă©garĂ©s lors de Samhain. Elle trouvait des similitudes dans cette pratique car câĂ©tait une sorte dâoffrande faite. Hortense pris une grande inspiration et quitta ce sanctuaire en songeant que son peuple et les humains nâĂ©taient pas si diffĂ©rents que ça. Câest juste quâils priaient dâautres entitĂ©s et qui sait, peut-ĂȘtre Ă©tait-ce les mĂȘmes ? Hortense balaya cette derniĂšre question quâelle trouva un peu stupide.Â
La jeune Limoniade sortit de la cathĂ©drale et fut Ă©blouie par la lumiĂšre du jour. Elle retrouva Sophie qui lâattendait assise sur un bloc de marbre posĂ© sur le parvis.Â
â Alors ? Demanda Sophie.
â TrĂšs inspirant. Quelques part, les humains sont plutĂŽt fascinants âŠÂ
â ll nây a que toi pour penser un truc pareil, se moqua lâOrĂ©ade.
Hortense tira la langue.
â Câest vrai quâils sont capables du meilleur comme du pire. On aurait tendance Ă penser que le pire lâemporte sur tout le reste mais ⊠jâai la sensation que câest plus par incomprĂ©hension et ignorance quâils agissent de cette maniĂšre.Â
â Et par peur, renchĂ©rit Sophie.
â AprĂšs avoir vu ce quâil se passait Ă lâintĂ©rieur, je pense que les humains ne sont pas mauvais. Du moins pour la plupart, se dĂ©fendit Hortense.
â Oui comme partout ⊠er il restera toujours des connards arriĂ©rĂ©s pour nous pourrir la vie !
Elles rirent de bons cĆurs. Sophie prit Hortense par le bras et lâemmena derriĂšre lâĂ©difice religieux.Â
â Pendant que tu flĂąnais, je voulais mâassurer que le magasin oĂč je voulais tâemmener soit ouvert. Tu verras, câest vraiment une pĂ©pite. Le propriĂ©taire te dĂ©niche toujours des trouvailles insoupçonnĂ©es. Donc tu devrais trouver ce quâil te manque.
Hortense jeta un Ćil dans Ă son carnet et le serra contre elle. Elle espĂ©rait que Sophie disait vrai. Les deux sorciĂšres passĂšrent sur le pont de lâArchevĂȘchĂ© et traversĂšrent le Quai de la Tournelle pour sâengouffrer dans la rue MaĂźtre Albert. Une façade se dĂ©marquait de toutes les autres. CâĂ©tait une devanture vert sapin aux lettrages dorĂ© oĂč lâon pouvait y lire « Legatum ».Â
â Pas trop tape Ă lâĆil âŠ, ironisa Hortense.Â
â On en se moque pas, Sophie poussa la Limoniade Ă lâintĂ©rieur.
La porte sâouvrit et une clochette retentit. Lâodeur dâencens et de vieux livres emplissait les lieux. CâĂ©tait quelque peu rassurant pour Hortense qui se dĂ©tendit lĂ©gĂšrement. Il y avait des Ă©talages, des commodes, des bibliothĂšques, des vitrines et mĂȘme de vieux meubles dâapothicaires. Tout Ă©tait rempli Ă excĂšs, ça dĂ©bordait Ă chaque coin dâune piĂšce. Au plafond flottait des attrapes rĂȘves, des attrape-soleils dansant avec le peu de lumiĂšre disponible, des carillons qui chantaient au moindre courant dâair. En sâavançant un peu plus dans la boutique, elles pĂ©nĂ©trĂšrent dans un couloir. Sophie lui indiquait de lever la tĂȘte en sortant de ce dernier. Hortense sâexĂ©cuta et vit un trĂšs haut plafond oĂč une bibliothĂšque, faisant office de mur, Ă©tait remplie dâouvrage en tout genre. Au centre, dâautre tables exposaient des pierres, des artefact tous aussi Ă©trange les uns que les autres.Â
â Incroyable, dit simplement la rouquine dans un soupir.
Pour Ă©clairer le tout, un lustre dâinspiration art dĂ©co veillait sur lâensemble de la marchandise. Alors quâHortense regardait toujours en lâair, Sophie la dĂ©passa pour saluer un vieil homme derriĂšre qui apparut dans lâencadrement dâune des portes.
â Mademoiselle Sophie ! Sâexclama-t-il en la voyant.
â Bonjour Ulysse, lui rĂ©pondit-elle en lui serrant la main.
Hortense baissa la tĂȘte et vit le tenancier : un homme ayant une soixante dizaine dâannĂ©es, une Ă©paisse chevelure grisonnante, un teint lĂ©gĂšrement hĂąlĂ© faisait ressortir ses yeux verts cristallins, une barbe de quelques jours, une mĂąchoire saillante et pour un homme de son Ăąge, il avait une carrure imposante et lâon pouvait deviner une musculature prononcĂ©e. La sorciĂšre en dĂ©cela une aura particuliĂšre, une prĂ©sence inquiĂ©tante flottait autour de lui, il dĂ©gageait quelque chose que le commun des mortels nâavait pas spĂ©cialement. MalgrĂ© son aspect avenant envers Sophie, Hortense dĂ©cida dâĂȘtre sur la rĂ©serve.Â
â Je vous prĂ©sente mon amie Hortense. Et Hortense, voici Ulysse, le gĂ©rant.Â
â EnchantĂ© Hortense, le dĂ©nommĂ© Ulysse tendit sa main vers la rouquine.
Cette derniĂšre hĂ©sita un moment avant de rĂ©pondre Ă son geste tout en inclinant la tĂȘte.
â Quâavez-vous besoin ? Demanda-t-il.
Sophie donna un coup de coude Ă Hortense qui se prĂ©cipita Ă ouvrir son carnet. Elle lâadressa Ă Ulysse qui le prit dĂ©licatement entre ses grandes mains de bĂ»cheron. Il jeta un coup dâĆil Ă la liste, haussa les sourcils et leva les yeux vers la propriĂ©taire du carnet.
â TrĂšs spĂ©cifique ⊠et en quantitĂ© considĂ©rable. Des proches auraient Ă©tĂ© empoisonnĂ©s ? Et sĂ©vĂšrement atteint ?
â En quelque sorte, se contenta de rĂ©pondre Hortense.
Ulysse hocha la tĂȘte. Il mit le petit ruban du carnet Ă la page quâil voulait retrouver et claqua le calepin. En un simple regard, il demanda Ă Hortense sâil pouvait garder son bloc-note le temps de rĂ©unir ce quâil lui fallait. La sorciĂšre rĂ©pondit Ă lâaffirmative et Ulysse fit volte face pour disparaĂźtre dans les mĂ©andre de son magasin.
â Continuez de visiter, jâen ai pour un moment. Jim ! Viens mâaider je te prie.
Ă son appel, les filles entendirent un vacarme venant dâau-dessus et quelquâun dĂ©valant les escaliers. Un jeune homme Ă peine plus ĂągĂ© quâelles apparut devant le grand-pĂšre. Il faisait dix centimĂštres de plus que lui, moins baraquĂ© mais tout aussi imposant quâUlysse. Il Ă©tait entiĂšrement vĂȘtu de noir : un tee-shirt large, un jean noir fuselĂ© laisser deviner ses jambes Ă la fois fine mais musclĂ©es. Sa peau blanche Ă©tait recouverte de tatouage ou du moins, ses mains, ses bras et son coup lâĂ©taient. De la couleur, du noir et gris, il y en avait pour tous les styles. Son visage Ă©tait fin, des yeux noirs rieurs, un nez pointu, la mĂȘme mĂąchoire quâUlysse soulignĂ©e par sa coupe de cheveux : un undercut au longueurs allant jusquâĂ la naissance de ses maxillaires supĂ©rieures, avec un effet dĂ©coiffĂ© lui donnant un air nonchalant. « Peu commun » pensa Hortense. Ulysse montra la liste et les deux se mirent immĂ©diatement au travail. Pendant ce temps, la Limoniade sâapprocha de la bibliothĂšque et lisait attentivement les titres des ouvrages et manuscrits. Elle fut impressionnĂ©e par le nombre dâoriginaux qui se trouvait sur ces Ă©tagĂšres. Elle feuilleta quelques herbiers, un traitĂ© sur les plantes du monde et une sorte de registre sur des malĂ©dictions connues et contractĂ©es au sein dâune sororitĂ© de lâest de la France. Hortense se disait que cela pouvait toujours servir et prit les livres feuilletĂ©s auparavant. Elle retourna prĂšs de Sophie qui sourit Ă la vue dâHortense les bras chargĂ©s de livres.Â
â Tu as trouvĂ© ce quâil te fallait ?
â Je pense ⊠si ça ne servira pas pour Mona, ça Ă©toffera la bibliothĂšque et les archives de lâinfirmerie. Merci de mâaider dans cette tĂąche dâailleurs.
â Je tâen prie, câest normal de se partager les bonnes adresses, se contenta de dire Sophie.
â Cet endroit est incroyable. Ulysse a une sacrĂ©e collection ⊠il y a des manuscrits de toutes les Ă©poques ! Comment se fait-il quâil soit en possession dâautant de ces choses ?
Sophie haussa les Ă©paules, elle nây avait jamais vraiment pensĂ©. Ulysse revint de lâarriĂšre boutique accompagnĂ© de Jim. Ils tenaient chacun un panier rempli dâherbes sĂ©chĂ©es, dâustensiles, de mortiers, dâencens et des pierres authentique aidant dans la naturopathie magique. Quand il vit les livres dans les bras dâHortense, il ne put sâempĂȘcher de sourire mais nâen dit pas plus.
â Nous avons trouvĂ© ce quâil vous fallait, plantes, graines, pierres dâamplifications, bougies, encens ⊠bref tout ce qui est nĂ©cessaire pour des rituels de guĂ©risons bien spĂ©cifiques.Â
â Niquel ! Merci Ulysse, Hortense pourra faire des miracles avec tout ça.
â JâespĂšre ⊠mais au vu le rythme que prenne les Ă©vĂšnements, vous risquez de me voir souvent Ulysse.Â
Ce dernier posa son panier sur le comptoir et invita Jim Ă faire de mĂȘme.
â Je reviens mon garçon, je vais encore donner un coup de pouce Ă notre cliente. Hortense, dĂ©posez les livres avec le reste et suivez-moi je vous prie. Mon petit-fils sâoccupe dâemballer vos achats.
LâintĂ©ressĂ©e regarda Sophie qui lâencouragea Ă les suivre. Avant dâemboĂźter le pas du gĂ©rant, elle tendis le tote bag Ă Jim. Ulysse lâemmena dans cette fameuse arriĂšre boutique qui servait principalement de rĂ©serve dans laquelle il cherchait activement. Hortense lâentendait marmonner dans sa barbe naissante.
â Ah Jimmy ! Cria-t-il subitement, oĂč sont les accĂ©lĂ©rateurs ?
â LĂ oĂč tu les a laissĂ©, la voix grave de Jim rĂ©sonnait au loin.
â Ah bah non, je nây ai pas touchĂ©, pas depuis que tu as fait lâinventaire !
Un long silence suivit puis des bruits de pas long arrivĂšrent dans leur direction. Jim Ă©vita soigneusement Hortense et se faufila un passage parmi ce bazar. En quelques seconde, il trouva un coffre en acajou quâil donna Ă son grand-pĂšre avec un air blasĂ©.Â
â Il nâĂ©tait pas dans lâinventaire parce que tu avais dĂ©cidĂ© quâil nây figurerait pas.
â Merci mon petit. Mais tu sais, je commence Ă me faire vieux et je nâai plus toute ma tĂȘte.
Jim leva les yeux au ciel et disparut de nouveau dans la boutique. Ulysse ouvrit le coffre et Hortense y dĂ©couvrit trois cloches en verre avec des gravures florales.Â
â Ce sont des cloches qui ont la particularitĂ© dâaccĂ©lĂ©rer le temps. Vous placez un objet sous la cloche et observez le temps faire son Ćuvre. GĂ©nĂ©ralement, vos ancĂȘtres y mettaient des plantes afin de bĂ©nĂ©ficier de leur vertus au plus vite. Au vu de ce que vous mâavez demandĂ© en terme de plante, jâimagine que vous avez Ă©puiser votre stock donc ⊠ces cloches seront de meilleures utilitĂ© entre vos mains plutĂŽt que de prendre la poussiĂšre ici.
Ulysse donna Ă son tour le coffre Ă Hortense qui avait des Ă©toiles dans les yeux.Â
â Je ne savais pas que ça existait âŠ
â Ce sont des objets extrĂȘmement rares et je ne les mettais pas en vente en attendant de leur trouver un propriĂ©taire digne.Â
â Je vois ⊠mais je ne pense pas avoir les moyens pour me les procurer, dit la jeune femme en rendant le coffre Ă Ulysse.
Hortense semblait rĂ©aliser quelque chose en observant lâensemble de la rĂ©serve. Cette prĂ©sence quâelle dĂ©cela autour dâUlysse ne venait pas uniquement de lui mais elle pesait littĂ©ralement sur lâensemble du magasin. Quelque chose de macabre dont elle ne voulait pas ĂȘtre mĂȘlĂ©. La jeune femme fit demi tour et retourna auprĂšs de Sophie qui tenait son totebag et les sacs dâachats. Elle fut suivit par le vieil homme qui se montrait un peu insistant.Â
â Si jamais vous changez dâavis, le coffre sera lĂ Ă vous attendre.Â
â Je ne pense pas que ça arrivera mais merci quand mĂȘme, dit-elle en dĂ©posant la somme indiquĂ©e par Jim sur le comptoir, Ă bientĂŽt je pense et merci pour tout.Â
La rouquine fila aussitĂŽt avec Sophie sur ses talons. Une fois dehors, le vent vint rafraĂźchir la rouquine qui fut prise dâune bouffĂ©e de chaleur. Sophie commença Ă sâinquiĂ©ter.
â Ăa va Hortense ?
â Oui oui ⊠je te raconterai.Â
Elle prit la tĂȘte afin de sortir de cette rue au plus vite. Bien quâUlysse fut un homme trĂšs gentil, les tripes dâHortense ne pouvaient sâempĂȘcher de tressaillir. Cette boutique et ce gĂ©rant avait quelque chose de louche mais elle ne savait pas quoi.
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PlayVOD vous invite Ă vous dĂ©tendre en regardant After â chapitre 1Â
« After â chapitre 1 » est une comĂ©die romantique qui est proposĂ©e sur PlayVOD. Vous avez le choix entre la regarder en streaming et la tĂ©lĂ©charger pour en profiter durant vos dĂ©placements.
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Chapitre 3
Il leur avait fallu une semaine de plus pour atteindre les rives de Torahnur, la capitale des Sirlian. La citĂ© sâĂ©tait prĂ©sentĂ©e Ă eux alors que le soleil se couchait derriĂšre la frondaison. Le groupe avait dĂ©cidĂ© dâattendre le matin pour prendre le bateau et rejoindre leur destination. Le DiĂ©tio ayant quittĂ© le groupe les avait rejoints au moment du repas. Il avait fait un point avec les autresâŠ
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Travaille pour une bonne nuit de sommeil
Rilakkuma : Ce sera l'heure de se réveiller quand je me réveillerai
Le sommeil est important non seulement pour le corps, mais aussi mentalement. Une bonne nuit de sommeil t'aidera à te réveiller en forme et de bonne humeur.
MĂ©thode de respiration de 5s
Tout comme respirer profondément nous détend mentalement, respirer lentement relaxe le corps. Avant d'aller te coucher, respire lentement, et expire lentement. Ainsi, tu pourras dormir plus tranquillement. D'abord, inspire pendant 5s et retiens ton souffle pendant 5s. Puis expire pendant 5s et retient ton souffle 5s. Recommence plusieurs fois. Si 5s ne te fait rien, essaie 7s.
RĂ©chauffe ton ventre
Quand on est stressĂ©s, nos organes internes ralentissent leur activitĂ© et ton ventre se refroidit. Pour dormir efficacement, il est important de rĂ©guler doucement la tempĂ©rature du corps avant d'aller se coucher. RĂ©chauffe ton ventre avec la paume de tes mains ou bien avec une serviette et concentre toi sur le rĂ©chauffement progressif de ton ventre. Tu te sentiras plus en sĂ©curitĂ© et ça t'aidera Ă bien dormir. En plus de ton ventre, il est Ă©galement recommandĂ© de rĂ©chauffer tes yeux. Ăa devrait t'aider Ă te dĂ©tendre et Ă mieux dormir.
Ătirements
Avec le stress, les muscles deviennent raides. Fais quelques Ă©tirements doux pour relĂącher la tension. Par exemple, un Ă©tirement pour derriĂšre la cuisse. En position assise, tends tes jambes et attrape tes orteils. Si tu n'es pas assez souple, tu peux plier les genoux. Reste comme ça pendant 20s. Ensuite, Ă©carte les jambes et attrape les orteils de ton pied droit avec les 2 mains, et plie le genou pendant 20s. Fais de mĂȘme avec la jambe gauche. Avec ça, les grands muscles des jambes se dĂ©tendent et la circulation du sang s'amĂ©liore. Les muscles du visage ont tendance Ă devenir raides aussi, donc c'est une bonne idĂ©e que de mettre un peu de crĂšme et de masser doucement.
Rilakkuma : Je vais faire un effort pour une fois
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Chapitre 217 - Words of Magic
Splash Text reading something like: Right now, moving onward is all that I can do. Even if I know that what I seek, is too distant to reach.
And also we have THREE SYAORANS.Â
But uh. Which is which.
One is Lava Lamp, one is probably our first Syaoran (ie, Lava Lampïżœïżœïżœs clone), and one is probably the Syaoran who was in the Jam Jar. So like, Lava Lampâs Dad.Â
If I had to guess I imagine heâs probably the one in front, since he doesnât have any goggles and is holding a Sakura flower in place of a feather. Arguably any of them could be holding a Sakura flower, but Lava Lampâs dad is the only one who we havenât actually seen in the feather storyline (unless...), so I think itâd be him up front. Also he looks a little more tired around the eyes, which matches with the vibe of being slightly older. A mood, at the very least.
Iâd probably also guess that our clone Syaoran is the one on the left, since he USUALLY shows up covered in blood, and he has a bit more of a blank look to his expression. But how depressing that âcovered in bloodâ has become one of his signifiers.
Which leaves Lava Lamp as the one in the back, clutching the feather to his chest and staring up at the brightening sky - which is very metaphor, very appropriate.Â
You could make some interesting arguments about the different directions theyâre looking at and what that means, but even just the difference in how they hold their items is very fun. Lava Lamp clutches the feather to his chest and holds it tightly, as if itâs the centre of his world and is protective of it. As if he's afraid to let it go.
Our clone Syaoran holds it at a distance but at eye level, staring at it like heâs been programmed to keep an eye on them but not be emotionally attached to them. (And yet some slight connection persists.)
Meanwhile Lava Lampâs dad looks directly at the camera like he is about to begin a speech that explains his backstory and oh boy I would like that very much.
#Insert me trying to find a way to talk about him that isnât ridiculous#Like do we continue the theme and call him Jam Jar#Or is âLava Lamps dadâ enough#The Father Syaoran#The Daddyaoran#Liveblogging the reservoir chronicle#Tsubasa#Vol 217#Syaoran#Lava Lamp Guy#My Syaoran My Syaoran and Me#tw: blood#Mysterious Lava Lamp Family Figures#I love how this isnât even all the Syaorans
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â Brotherhood (2021) by Wojciech WoĆ â Polish film poster for Blue Is the Warmest Color / La Vie d'AdĂšle â Chapitres 1 & 2 (2013) dir. Abdellatif Kechiche, released 2018. Art by Marcelina Amelia.
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