#Martial Hautourg

[selidren]

Champs-les-Sims - Automne 1910

5/6

Il demeure qu'une telle découverte, assez inattendue une faut tout de même le souligner, demande un temps d'inventaire conséquent. Et que je me dois de passer plus de temps que prévu en Egypte. Cela n'arrange pas Albertine, car elle devra sous peu retourner auprès de nos enfants. Il ne me parait pas juste de les laisser ainsi à Grand-Mère, mais je ne peux pas rentrer, donc Albertine doit bien s'en charger. De nous deux, elle est aussi celle qui se soucie le plus d'eux et je l'admet sans honte. Malgré de nombreux efforts, si je ressens bien de l'affection pour mes quatre enfants, je ne sens aucun besoin aussi irrépressible que celui d'Albertine de les retrouver. Cela est sans doute du au fait qu'il s'agit encore de jeunes bambins qui babillent plus qu'ils ne parlent, il est donc peu aisé de tenir la moindre conversation, et certainement pas une conversation intéressante. Je suis tout de même curieux de voir si je retrouverai des traits de mon caractère chez quelques uns d'entre eux. Peut-être le jeune Marc-Antoine. Peut-être même que quand je reviendrai, je pourrai enfin agir en Père comme Adelphe a tenté de m'en instruire depuis la naissance de mes chers enfants. Je serai curieux d'avoir votre avis sur la question. Ayant des enfants plus âgés, il me semble que cela doit être plus aisé pour vous de vous lier à eux.

J'ai grand hâte d'avoir de vos nouvelles, et je vous tiendrai au courant de tout développement significatif sur mon chantier, que ce soit en matière d'apport scientifique ou d'emploi du temps.

Docteur Constantin Le Bris

Transcription :

Constantin : Je me sens bien ridicule. Impossible de savoir ce qui s'est passé avant que je ne sombre.

Albertine : Nul besoin d'être médecin pour le savoir, tu ne bois pas assez. C'est à se demander comment tu as pu survivre sans moi dans ce désert lors de ton premier voyage.

Constantin : Monsieur Hautbourg veillait à ce que je m'hydrate régulièrement.

Albertine : Bien. Pour une fois que cet individu fait quelque chose d'altruiste et de désintéressé...

Constantin : Tu ne l'aimes pas beaucoup.

Albertine : Non. Ta grand-mère a raison, c'est un personnage grossier. Tu ne t'en rends pas compte car il est agréable avec toi.

Constantin : C'est sans doute vrai. Je ne suis pas très doué pour percer les gens à jour.

Albertine : De cela, je peux m'en charger pour deux. De même que veiller sur ta santé. As-tu aperçu quelque chose d'intéressant . Car pour cela, tu as bien l'oeil.

Constantin : Ces sarcophages sont indéniablement du Nouvel Empire. Je ne veux pas trop m'avancer, mais je ne pense pas être très éloigné en proposant la XVIIIème dynastie.

Albertine : Monument de réemploi donc.

Constantin : Encore une fois, sans trop m'avancer, cela semble être une hypothèse raisonnable.

Constantin : Te rends-tu compte ? C'est notre première découverte majeure. Nous allons sans doute devoir prolonger notre séjour.

Albertine : Peut-être devras-tu passer les derniers mois seul. Je ne peux pas me permettre de rester encore six mois de plus. Ce serait terrible qu'à mon retour les enfants ne soient plus capables de reconnaître leur mère... Mais tu as raison, tout cela est excitant.

Constantin : Fais comme bon te semble, tu es seule décisionnaire. Je n'ai pas le loisir d'une telle flexibilité. Nous devrions remonter chercher les dessinateurs et le géomètre à présent. Ah... une tombe presque inviolée, abritant toujours son défunt...

Albertine : La momie est encore là ? Comment le sais-tu ? Tu n'as pas ouvert le sarcophage.

Constantin : Je... et bien, les heu... sceaux posés m'ont eu l'air intacts.