#Guerre des deux roses
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Pembroke castle
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#Bataille de Bosworth#Elizabeth Chadwick#Elizabeth I#Georges Duby#Guerre de cent ans#Guerre des deux roses#Guillaume le Maréchal#Henry II#Henry le jeune#Henry VII#Henry VIII#Pembroke castle#Pembrokeshire#Shakespeare#Vikings#William Marshall
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Hot Vintage Stage Actress Round 1
Arlette Dorgère: Fernand Nozière in Les Deux Visages (1909 Paris); La Revue des X (1911 Paris); Maurice Hennequin in Les Honneurs de la guerre (1913 Paris)
Stephanie Deste: Salome in Salome (1924 New York); Wanda in Rose-Marie (1926 Sydney); Azuri in The Desert Song (1928 Melbourne);
Propaganda under the cut
Arlette Dorgère:
Stephanie Deste:
#vintagestagehotties#vintagestagepoll#vintage tournament#vintage poll#arlette dorgère#stephanie deste#arlette dorgere#ladies round 1#vintage ladies
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Bon j'ai nulle part où je peux exprimer mes états d'âmes sans craindre de me faire insulter de tous les noms donc je poste ça ici parce que je sais que même si vous n'êtes pas en accord avec mes idées vous restez peacfull.
Venons-en donc aux faits.
Je pense ne pas avoir besoin de vous expliquer la situation actuelle en France, qui est à feu et à sang à cause des résultats des Européennes et de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Et voilà tout le problème.
On ne parle plus que de ça, surtout sur Twitter, Tik Tok et Instagram.
Alors, bien sûr, c'est quelque chose de très important et on est probablement au bord d'un gros changement en France, voir même, je pense, aux portes d'une guerre civile.
C'est pas très optimiste, c'est sûr, mais avec toit le bordel qu'il se passe sur les réseaux sociaux , j'ai peut des conséquences que les résultats des législatives donneront.
Et ça m'énerve. Je ne vois que ça, tout le temps. Du conflit. Du mépris.
Je tiens à préciser que je ne soutient aucun parti politique actuel, pour la simple et bonne raison que je ne m'y intéressé pas plus que ça, et je ne me sens représentée par aucun des bords.
D'autant plus que, avec le recul, la situation dans laquelle on est actuellement n'est qu'une guerre sans relâche entre deux extrêmes, qui ne représentent même pas la majorité des électeurs, puisque, je le précise, 60% des 18-24 et 66% des 25-34 ne sont pas allés voter aux européennes.
Et ce qui me dérange le plus dans tout ça, c'est la prise de parti de beaucoup "d'influenceurs", notamment Squeezie, qui viennent prendre la parole sur un sujet qui, en soit, concerne moins leur futur que celui de la classe populaire, et qui en plus, vont tapper sur un parti (surtout le RN) mais absolument rien dire sur l'autre.
Alors, loin de moi l'idée de défendre le RN parce que ça reste un parti d'extrême droite qui en soit est héritier des Nazis, mais LFI est loin d'être tout rose, et ce manque d'objectivité par rapport à ce parti et entre le RN mame dérange beaucoup.
Parce que, pas mal semble l'oublier mais LFI soutient le Hamas et est ouvertement antisémite. Alors, c'est plutôt hypocrite de qualifier le RN de parti discriminatoire quand eux-mêmes sont anti-sionistes.
Bref, j'en ai fini avec mon monologue, je tiens à rappeler que je n'incite personne à voter pour qui que ce soit, ni à la haine, parce que aller s'insulter et s'insurger de mes propos serait complément contre-productif pour moi.
Votez pour qui vous voulez, votez boanc, ne votez pas, faites comme bon voussemble tant que vous êtes bien informés et sûrs de ce pour quoi vous êtes.
Merci d'avoir lu jusqu'ici.
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Eté 1916 - Champs-les-Sims
3/15
Ce qui est certain, c'est qu'il l'a aidé à traverser son deuil, et elle parle toujours de lui en bien, quelle que soit la tension qui ait pu exister précédemment. Ils traversent au quotidien les mêmes difficultés, les opérations chirurgicales périlleuses, la détresse des malades et leurs propres angoisses. C'est selon elle un quotidien étrange, où l'on côtoie à la fois la misère des vies brisées par les batailles et la nécessité de rappeler aux patients que les statues du collection du hall d'entrée ne sont pas un support à graffiti.
Transcription :
Rose « Par quoi commencer… Je le connais depuis toujours, nous avons presque grandit ensemble. C’est un grand timide et pourtant, nous nous ressemblons beaucoup. Nous voulions tous les deux quelque chose qui semblait hors de notre portée, alors nous nous sommes naturellement rapprochés. L’amour est… oui je dirai qu’il est venu naturellement, comme une sorte d’évidence. Il a un optimisme indécrottable, il m’a rassurée et soutenue tant de fois que je serai bien en peine de les compter, avant même que je me rende compte de ce qu’il est réellement pour moi, avant que je ne réalise qu’il a toujours eu tendance à s’oublier pour moi. Quand on m’a remis dans les mains mon diplôme, j’ai vu tant d’amour et de fierté dans ses yeux que je me suis jurée que ce serait son rêve que nous réaliserions après cela. Pourtant, au final, ce n’est jamais arrivé. »
Armand « La guerre... »
Rose « Cette saleté de guerre oui ! Dans sa famille, on est militaire de carrière, il n’a pas pu y échapper. Crois moi pourtant quand je te dis que j’ai essayé. Mais il n’y avait pas que cela. Il a renoncé, lui le grand optimisme qui m’a toujours vue devenir médecin, il s’est enterré dans cette carrière héréditaire qu’il a toujours considérée comme médiocre. Sans doute étais-je aveuglée par ma propre réussite, ou alors je me disais qu’une fois la guerre finie, il pourrait démissionner et faire fis des convenances. Tout cela a été balayé quand cette tranchée s’est effondrée sur lui. »
Armand « Il est arrivé la même chose à un de mes cousins. Il venait d’avoir vingt ans et il voulait passer un brevet de pilote quand tout serait fini. »
#lebris#lebrisgens4#history challenge#legacy challenge#sims 3#decades challenge#nohomechallenge#ts3#simblr#sims stories#Albertine Le Bris#Jules Le Bris#Rose Le Bris#Zéphir de Chastel
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Thomas Malory
Sir Thomas Malory (c. 1415-1471) était un chevalier anglais de la guerre des Deux-Roses (1455-1487) surtout connu pour son œuvre très influente de littérature médiévale, Le Morte d'Arthur, considéré comme le premier roman en anglais, le premier dans la littérature occidentale et le traitement le plus complet de la légende arthurienne. Malory écrivit ce livre alors qu'il était en prison pour divers crimes (réels ou imaginaires) et l'acheva en 1469. Il fut libéré au début de l'année 1470 et mourut l'année suivante.
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PAPY A FAIT L'ALGÉRIE, par Maud Bachotet (1/2)
Première partie d'une chronique à la fois familiale et historique, du portrait d'un homme et d'une guerre, "Papy a fait l'Algérie" convoque un réseau d'images gardées secrètes que l'écriture se charge de donner à voir, de transmettre, relier, faire parler. C'est un voyage de recouvrance à la fois physique et mental aux deux pôles Nord/Sud. Maud Bachotet est écrivaine et éditrice, ses travaux d'écriture récents ont pour points de départ l'enquête psycho-géographique, l'imagerie populaire et anonyme, ou encore l'autofiction "psychopompe" (le récit intime se lovant dans celui d'une figure réelle dont l'écrit est leur point de rencontre). "Papy a fait l'Algérie" est sa première contribution au blog du Feu Sacré. Gooble Gobble, bienvenue à elle !
Les Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy.
J’ai tant grandi que la maison d’enfance me semble devenue de poupée. Je déborde aussi bien du lit que de la baignoire, me cogne le crâne dans la largeur de la trémie chaque fois que je descends l’escalier et peux sans peine m’accouder à la table du séjour depuis le canapé tout en ayant un pied dans la cuisine. C’est un peu comme de vivre dans un voilier à jamais amarré.
Je me souviens du jour où la grande marée avait envoyé le fleuve valser dans les ruelles du village. Mon père, craignant le naufrage, avait pulvérisé de la mousse expansive sur le pas de la porte. Depuis la fenêtre, j’espérais que l’eau monte assez pour emporter notre bicoque au loin. Peut-être aurions-nous ainsi pu rendre visite à nos « cousins des îles ». Mais l’eau s’était arrêtée à une dizaine de centimètres seulement de notre porte. Comme pour me narguer. J’étais dévastée. Autant que je le suis aujourd’hui de me coucher bredouille dans mes draps de petit mousse. Après trois années passées sur les bancs de l’université à ne pas chercher à regarder plus loin que l’horizon de la licence (mes parents n’avaient pas su me payer de longue-vue en laiton ni me conseiller dans mon orientation), j’ai dû me résoudre à m’échouer sur le banc de sable bordant mon bled littoral. Me voici donc ensevelie sous une mer de cartons que je me refuse à ouvrir. Quitte à faire trois pas en arrière (un par année passée loin d’ici), je préfère encore m’immerger dans l’hier. Je retourne placards et tiroirs, relie chaque objet, vêtement ou feuille volante à une image de mon enfance ou de mon adolescence – je fais bien plus confiance aux récits de l’inanimé qu’à mes propres souvenirs. Dans la maigre bibliothèque, je tombe sur un livre de Jéromine Pasteur, Chaveta. Entre les pages, tournées à la volée, je feuillette ma mémoire qui se supplée à celles de l’exploratrice. C’est mon grand-père, dont je n’ai jamais vu le nez dans un bouquin, qui me l’avait donné à lire. Je me souviens d’un bateau construit des mains d’une jeune femme sans expérience. Je me souviens de ce même bateau engloutis quelque part sous l’Atlantique et des larmes de la jeune femme sans expérience. Je me souviens aussi d’un plan élaboré à la récré – au fil de ma lecture, peut-être ? – ayant pour dessein une virée à deux (pré-adolescentes sans autre expérience qu’une poignée d’heures de cours de voile) en catamaran. En revanche, je ne me souviens pas sur-le-champ de la forêt péruvienne, des Asháninkas ni des guérilleros. Ce n’était pas tant le prolongement de l’arrivée qui m’avait fascinée que l’urgence du départ.
Cette urgence, je l’avais toujours eue en moi. Enfant, j’avais vidé une valisette en plastique rouge (un jouet) de son contenu (des jouets) pour la remplir de ce qui me semblait nécessaire à la fuite, à savoir deux culottes blanches, un crayon télévision à double mines rouge et bleue et mon ours en peluche rose. Une fois sur le trottoir, tétanisée par le grondement des voitures, j’avais pris conscience qu’il n’était pas si simple de partir et étais rentrée affronter la peur de ma mère assourdie par le vrombissement du Moulinex. Plus tard, j’avais fini par accepter les vacances de la Toussaint, de Noël, d’hiver et d’été à demeure. Mes amies me postaient des cartes où tout était blanc, les pistes de neige comme les plages, et qui me réconfortaient lorsque le vert des champs, des dunes et de la mer me donnait la nausée.
Mon grand-père ne s’est jamais lassé des paysages de son enfance. Tous les matins, il prend sa voiture pour aller saluer la baie et prévoir le temps qu’il fera selon le niveau d’ennuagement du mont. Le samedi, il se laisse conduire par ma grand-mère jusqu’au sémaphore de Granville où il occupe son après-midi à inventorier les bateaux du port. À quoi pense-t-il depuis son banc de guet public ? Au jeune pêcheur en partance pour les grands bancs de Terre-Neuve ? Au jeune appelé sur le point d’embarquer sur l’El Djezaïr ? Au petit garçon rêvant de marcher dans les sabots de son grand-père ? Peut-être m’avait-il mis le livre de Jéromine Pasteur entre les mains pour cultiver chez moi ce désir héréditaire du grand large et qui semblait toujours sauter une génération.
Un jour, ma mère m’a dit : « Je ne comprends pas d’où te viens cette envie de voyager. Moi, je n’ai jamais eu envie de partir. » Je rêvais alors de contrées lointaines, de coutumes exotiques et de langues imprononçables. Je nourrissais une passion dévorante pour la Chine, ensuite détrônée par l’Inde, tandis que ma mère s’était contentée de ne jamais quitter le village qui l’avait vue grandir. Quant à mon père, il n’avait eu qu’à parcourir moins de quatre kilomètres pour l’épouser. La seule personne de mon noyau familial à n’avoir jamais franchi les frontières du village et du pays tout entier se trouvait être mon grand-père. Plus qu’une guerre, l’Algérie avait été pour moi un voyage dans sa jeunesse. Ce n’était pas la Chine, mais ça m’allait bien aussi. C’était un autre continent et on y parlait une langue qui se peint. Quelque part, j’enviais mon grand-père d’avoir « fait l’Algérie ». « Faire l’Algérie », à mes oreilles, ça ne signifiait pas « faire la guerre ». Avec l’innocence de l’enfance, je posais des questions sur le pays et il traçait devant mes yeux des paysages étrangers. Je posais des questions sur la langue et il posait sur la mienne des mots arabes. Je notais déjà sur des feuilles volantes à moitié noircies de dessins tout ce qu’il voulait bien me raconter. Mais j’ai beau fouiller la chambre de fond en comble, je ne parviens pas à mettre la main sur ces premiers témoignages recueillis à l’encre pailletée, peut-être même parfumée. Cette fois, il me faut me fier à ma mémoire.
Je repense à la boîte cartonnée. Plus tôt dans la semaine, mon grand-père m’a demandé au téléphone « dis, la boîte avec mes photos, sais-tu où qu’elle est ? » « C’est moi qui l’ai, papy. Rappelle-toi, tu me l’as prêtée… Je te la rends la prochaine fois que je passe ! » « Ah ! Bon, bon… » Je me suis demandée si ça lui prenait souvent de parcourir ces images. Avant de les lui rendre, je me lance dans un grand inventaire. Je dénombre un total de 190 photographies, 11 cartes postales et photos-cartes et 4 documents. Je distingue les photos de famille des photos que j’associe au service militaire. En attendant que mon grand-père accepte de poser des mots sur ces images, je me contente de les trier à l’estime :
FAMILLE (66)
· Baptême maman (14)
· Maman (15)
· Chantiers (5)
· Chiens (10)
· Fête de mariage (5)
· Autres (17)
SERVICE MILITAIRE (124)
· France (11)
· Algérie (113)
CARTES POSTALES & PHOTOS-CARTES (11)
· Deux femmes devant un décor peint (1)
· Carnaval (1)
· Le vieux pont (1)
· Rue du Pavé (1)
· Gavarnie (1)
· Algérois (1)
· Alger, casbah (1)
· Heureuse année (1)
· Souvenir de mon passage sur l’El Djezaïr (1)
· Souvenir de mon passage sur le Kairouan (1)
· Souvenir de mon passage sur le Ville de Tunis (1)
DOCUMENTS (4)
· Ordre de mission (1)
· Permission (1)
· Ticket de pesage de la grande pharmacie de Bab El Oued (1)
· Carte de prière Sœur Marie-Céline de la Présentation (1)
Les photos ainsi répertoriées, je les scanne une par une. Zoomées et rétroéclairées par l’écran de mon ordinateur, j’en découvre les détails.
Une vue en plongée du pont. Une mer vide occupe quasi entièrement la moitié supérieure du cadre. Au premier plan, deux rangées de valises bon marché, trop petites pour contenir des vies entières. Près des valises, trois hommes en uniforme. L’un d’eux a remarqué la présence du photographe. Il y a de la méfiance dans son regard. Ou peut-être est-ce un rayon de soleil. Sur la gauche de l’image, des civils, trois hommes et une fillette dont la tête est masquée par un foulard, s’appuient au garde-corps pour suivre du regard la trajectoire du bateau. Sur la droite de l’image, un jeune garçon et deux soldats les imitent. Au centre de l’image, deux autres soldats fixent l’objectif. Leur air penaud semble avoir été saisi par surprise. Sans doute le photographe les a-t-il sifflés depuis son nid perché avant de déclencher l’obturateur. Le mauvais cadrage donne à l’image une impression de mouvement.
À force de fixer la photo, je vois la houle onduler, les cheveux ondoyer, les corps tanguer. Surtout, je vois les valises. Le sujet de ce cliché, ce sont elles. C’est le départ. L’ailleurs. L’inconnu. Que met-on dans une valise quand on n’a rien ? Quand on nous somme de tout laisser derrière soi ? De ne prendre que le stricte nécessaire ? Une carte de prière confiée par les mains d’une mère inquiète et qui a marginé au dos « Réciter cette prière pendant neuf jours. N’oublie pas. » ? Moi, dans ma valise, je glisserai cette photo de deux inconnus surpris par le regard de mon grand-père. Il ne remarquera pas qu’elle a disparu.
À faire défiler sur l’écran de mon ordinateur ces paysages en noir et blanc, l’urgence du départ se fait plus que jamais ressentir. Comme l’ont fait avant moi Jéromine, papy, Zachary – la première par défi, le deuxième par devoir, le dernier par nécessité –, je m’en vais prendre la mer. Par dérobade. À une vitesse de 21,5 nœuds, soit 39,8 km/h, il me semble que je pourrais mettre à bonne distance le futur qui s’entête à me rattraper.
Le choix de la destination est simple : 1) il me faut un pays où me rendre par bateau ; 2) il me faut un port d’arrivée au départ de Cherbourg. De tous les pays qui peuplent mes fantasmes d’ailleurs, il ne reste donc plus que la Grande-Bretagne et l’Irlande. Je choisis les rebelles aux colons, la république à la monarchie, la patate à la Marmite, les Pogues à Police.
Pour se rendre à Cork, il n’est pas nécessaire de construire son propre bateau, pas plus qu’il n’est requis de posséder un ordre de mission ou des compétences en matière de pêche à la morue. Il suffit simplement de sélectionner au clic avec ou sans cabine, standard ou supérieure, avec ou sans hublot. Parce que je rêve d’aventure – qui a l’avantage d’être plus à portée de porte-monnaie que le confort –, j’opte pour l’expérience du grand large sans cabine, option hublots à volonté, dix-sept heures de traversée. Débarquée à Rosslare Harbour, il ne me restera ensuite qu’à prendre un premier bus pour Waterford et un second pour Cork. Quatre à cinq heures de route, trois comtés (Wexford, Waterford, Cork), vingt-six arrêts.
Arrivée à Cherbourg, il pleut. Je ne m’en étonne pas. Car l’économie cherbourgeoise repose sur l’eau dans tous ses états. D’un côté la mer, dont quatre ports (militaire, de pêche, de commerce et de plaisance) permettent de tirer profit, de l’autre la pluie, que Jean-Pierre Yvon a l’idée (soufflée par Jacques Demy) d’exploiter en créant en 1986 « Le Véritable Cherbourg », un parapluie haut de gamme multiprimé qui voyagera jusqu’au Japon couvrir la tête de l’actuel empereur Hiro-no-miya Nahurito dont la notice Wikipédia nous apprend qu’il a été décoré Grand maître de l’ordre du Soleil levant mais malheureusement pas de celui de la Pluie tombante. L’Antibourrasque étant à 149 euros, le Pébroque à 299 euros et le Milady en Moire à 650 euros, je prends la pluie. Et je me demande si Geneviève (Catherine Deneuve) aurait pu se refuser à Roland (Marc Michel) et lui jeter ses pierres précieuses à la moustache si seulement elle avait fait une école de commerce et vendu des parapluies de Cherbourg à des princes héritiers.
Je pense à Guy (Nino Castelnuovo), appelé en Algérie dans la première partie du film, en novembre 1957. J’entends ses paroles : Oh... Tu sais, maintenant, ça n’a plus d’importance... / Nous avons même tout notre temps... / Ce matin, j’ai reçu cette feuille de route / et je dois partir pour deux ans... / Alors, le mariage, on en reparlera plus tard... / Avec ce qui se passe en Algérie en ce moment, / je ne reviendrai pas d’ici longtemps... Je pense alors à mon grand-père, Normand lui aussi, ouvrier lui aussi, appelé lui aussi, au même âge, à l’été 1959. C’est drôle, je cours à l’aveugle derrière cette histoire que personne ne veut regarder droit dans les yeux et la voilà qui me devance sur le quai du port de Cherbourg tandis que j’embrasse ma mère, comme tant d’autres l’ont fait avant moi.
Sur la passerelle d’embarquement, je me demande si, là-bas, du côté de la mer Celtique, je trouverais des réponses dans mon disque dur saturé de photos. Sans doute trouverais-je plutôt des questions à poser dans le micro de mon téléphone, que mon interlocuteur, rejetant la faute sur la mauvaise qualité du réseau, pourra ignorer comme bon lui semble.
Depuis le pont, j’observe le quai. Ça fourmille d’adieux en bas. Je distingue mon grand-père, dans son uniforme foncé. Nous ne sommes plus à Cherbourg mais à Marseille. Derrière lui se dresse La Major. Il n’a ni mère à consoler – elle tient son café en Normandie –, ni fiancée à qui chanter des adieux – il ne l’a pas encore rencontrée.
Je sens une présence à mon côté. C’est lui, qui s’accoude au bastingage. Il considère la cathédrale d’un œil déformé à la fois par les rayons du soleil et par un professionnalisme juvénile. À 20 ans déjà, il ne peut s’empêcher de détailler la structure d’un édifice aussi digne – lui qui s’apprête à rejoindre un conflit qui l’est si peu –, de se figurer, sans posséder aucune connaissance de l’histoire de l’art et de l’architecture, quelles techniques les ouvriers de l’époque ont-ils utilisées. Bien plus tard, lorsqu’il sera transporté par taxi à Reims pour qu’un spécialiste de renom pulvérise au laser la tumeur venue se loger dans son oreille, il rendra chaque jour visite (du lundi au vendredi, pendant plusieurs semaines) à la cathédrale de Reims, sans jamais laisser faiblir son admiration.
Je me souviens de la présence de deux photos de La Major, la cathédrale de Marseille, dans la boîte, prises depuis le bateau. Il y en a également trois qui font le tour presque complet (nord, ouest, sud) de Notre-Dame-d’Afrique, à l’ouest d’Alger. Il n’y aucune piété chez mon grand-père. Ces édifices religieux sont pour lui comme des phares. Des points de départ. Et d’arrivée. Des témoins familiers parce que taillés dans le plus noble des matériaux : la pierre.
Je voudrais lui pointer du doigt le Mucem, ce cube posé sur la jetée et voilé d’une mantille de béton. Mais lui ne peut pas la voir. Il ne sait pas encore qu’un musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée verra le jour en 2013 à Marseille et qu’il s’enrichira en 2017 d’une collection d’œuvres et d’objets rassemblée en vue de l’ouverture d’un musée d’histoire de la France et de l’Algérie qui n’aura pas lieu. Alors je me contente de lui dire « est-ce que tu vas finir par me parler ? » Mais lui ne semble pas m’entendre. Son regard s’est posé à son tour sur le quai devenu celui du port de Granville. Il scrute un homme à l’accoutrement d’un autre temps : gros chandail, veste et pantalon cirés, bottes cuissardes, suroît en toile brune, mitaines en laine, baluchon. Zachary, le terre-neuvas. Un peu plus loin, une chorale d’hommes avinés entonne : Ceux qui ont nommé les Bancs / les ont bien mal nommés / ils en font des louanges / ils y ont jamais été. À son côté, une femme fixe la mer avec défi. Derrière eux, une fillette à qui l’on a dit de ne pas se retourner, sous peine de ne pas voir revenir son père, caresse un énorme chien à robe noire qui bientôt s’endort. Je me tourne vers mon grand-père. Je voudrais lui poser des questions sur Zachary, ce grand-père qu’il aimait tant. Mais il a disparu. Je suis de retour à Cherbourg. Et le ferry lève l’ancre.
La seconde partie sera publiée la semaine prochaine.
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Ingrid voie Daphnel pour la première fois
Avant tout, promis, je n'ai pas oublié pour les questions qui fachent et de la violence ! J'ai bientôt fini et je les posterais dès que ce sera bien bouclé ! C'est juste que j'arrivais pas à dormir hier soir alors, j'en ai profité pour péter un léger cable niveau dessin et que je voulais partager !
Donc, mon dernier pétage de cable tourne autour de la première fois qu'Ingrid verrait Daphnel à l'académie... et ça va clairement pas lui plaire vu qu'elle est encore coincée dans son racisme. Donc, se rendre compte que la Brave Daphnel, la Bourrasque Fidèle, l'origine de sa famille et réceptrice de l'emblème donné par la Déesse elle-même, est une duscurienne, c'est difficile à accepter, surtout quand elle se rend compte qu'on ne la compare pas à une bourrasque pour rien. Quand elle était encore vivante, on l'appelait même plutôt la Bourrasque Enragée à cause de son caractère particulièrement vindicatif et sanguin qui n'en démord presque jamais, c'est une vraie tempête.
C'est d'ailleurs une des rares descendantes de Braves qui ne s'entendrait pas rapidement ensemble (l'autre étant Gloucester et Lorenz, aussi pour des questions de caractères opposés), juste parce que quand Daphnel entend quelqu'un dire qu'un peuple entier (le sien d'ailleurs) méritait de se faire massacrer, même si c'est une réponse à un autre massacre mais bien plus petit, c'est un énorme "non" et elle va juste avoir envie de l'envoyer sur les roses sans l'écouter après lui avoir soufflé dans les bronches, membre de la famille ou pas, vu que sur ce point, elles se rejoignent toutes les deux : elles sont très droites dans leurs bottes et le reste jusqu'au bout. Et si en plus, ado!Ingrid tente de lui faire la morale sur le fait qu'elle devrait être plus calme, mesurée, digne de son rang de Brave, là c'est bon, elle va juste vouloir l'envoyer loin d'elle ou s'envoler dans les airs, Daphnel n'a pas le temps avec ce genre de connerie.
Honnêtement, je ne pense pas qu'elles s'entendraient toutes les deux avant la phase de guerre où elle commence à bien grandir au-delà de son racisme et arrive à mieux comprendre ce qui s'est passé ce jour-là et là, Daphnel serait plus ouverte à l'écouter, puis pourrait même être fière d'elle une fois qu'elle aura bien compris la leçon et là, ça pourrait aller mieux entre elles deux.
ça fait longtemps que je voulais dessiner cette scène mais, je n'avais pas encore le niveau pour dessiner ses bras qui sont des ailes d'oiseau et je ne savais pas si j'allais lui ajouter des fiertés sur le visage mais finalement, vu qu'elle n'a "que" 300 ans environ et avec des fiertés quand même assez imposantes (ses bras ont rétrécit mais ses avants-bras sont devenus plus long avec le temps) et que la ressemblance serait plus frappante si elle n'avait rien sur le visage pour le dissimuler alors, je l'ai laissé sans. Pour sa lance avec deux côtés, c'est pas très réaliste mais, étant donné qu'elle se sert souvent de sa lance comme baguette pour mieux tenir ses bras quand elle plane dans le ciel alors, c'est mieux que les deux côtés fassent à peu près le même poids pour ne pas la déséquilibrer.
En tout cas, j'espère que ça vous plaira !
#fe3h#dessin de curieuse#j'espère que ça vous plait surtout !#les 11 braves (+ peut être les premiers qui reçoivent l'emblème des saints)#Ces ailes ont été une horreur à dessiner mais c'était aussi très satisfaisant de les réussir !#Pareil pour trouver un habit qu'elle puisse porter tout en restant pratique malgré ses ailes sous ses bras et sa queue#j'espère que ça passe je voulais aussi garder sa peau assez visible pour que ce soit impossible de ne pas comprendre qu'elle est duscurienn#elle n'aura jamais de BD pour elle les veines de Pyrkaïa sont suffisante...#ça faisait longtemps que je voulais la dessiner en train de se percher sur un pied en équilibre avec son pied se tordant#sa tresse part un peu dans tous les sens avec des mèches qui s'échappent pour tenter de refléter son côté impulsif#la fille n'a pas juste pas le temps pour la remettre correctement#ce serait une rencontre tellement explosive entre elles deux...#Daphnel ne serait pas comme Dedue à accepter que les gens soient racistes à cause de sa peau#elle remettrait les racistes à leur place comme il se doit et il la menace c'est elle qui finit par les vaincre#elle pense qu'elle ne pourra jamais s'entendre avec le peuple voisin de Gloucester mais c'est parce qu'ils étaient leur ancien esclavagiste#et qu'elle a elle-même été esclave qu'on a jeté dans une cage pour la calmer vu qu'elle était déjà bien caractérielle#ça la calme pas étrangement et devient encore plus vindicative après ce qui lui ait arrivée#merci beaucoup d'avoir tout lu !
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Retour sur images...
Quelque trois semaines après l'absurde coup de Trafalgar qui a, tout à la fois, terrassé la France et rendu les français temporairement aveugles (en les incitant à voter pour le ''nouveau front populaire'', seule partie mortelle du faux syllogisme posé par nos inconscients –qui, à force de mettre le signe ''égal'' entre deux choses qui ne peuvent pas être comparées (la Droite et l'extrême gauche), tournent autour du mot ''criminels''. Nous y reviendrons), on peut commencer à voir clair et à tirer les premières conséquences de ce séisme, fabriqué de toutes pièces mais qui ne peut être que mortel, à la fin de la partie.
Plusieurs fois par jour, depuis ce drame épouvantable, je suis comme saisi d'effroi en écoutant notre président, seul responsable de tout le ''merdier'' ambiant, roucouler et plastronner dans toutes les enceintes où il croit qu'on l'écoute encore (en réalité, il est le comique de service, moqué par tous les ''grands'' du monde –aussi petits que lui, mais qui savent s'arrêter avant l'obstacle, eux, au moins !), et décrire avec complaisance –et, on dirait, une sorte de jouissance-- les fausses bonnes/vraies mauvaises raisons pour lesquelles il aurait accompli ce grand pas en avant vers la mort de ce qui fut la France, notre chère Patrie, si fort aimée par ceux qui, ayant été confrontés à l'ancienne école et à l'ancienne culture, savent pourquoi il faut l'aimer.
A longueur de journée, on peut l'entendre faire comme si de rien n'était, donnant des leçons à tous ceux qui n'en veulent à aucun prix, commentant l'actualité –à laquelle il se confirme, comme nous le répétons ici depuis 7 trop longues années, qu'il n'a rien compris... mais alors là... rien de rien ! Survolons plutôt les sujets : sa défaite ? ''c'est lui qui l'a voulue'' (sic ! Et il s'imagine qu'un seul français va le croire)... la nouvelle assemblée ? Elle serait, à l'entendre, le fruit inévitable de l'évolution de je ne sais quelle situation, inventée par lui seul pour les besoins de sa démonstration ''ab absurdo''... le choix funeste de dissoudre ? Une idée de génie de son intelligence (Le premier qui en trouve une lueur a une grosse récompense !)... la campagne névrotique où la raison a cédé le pas à toutes les émotions, surtout aux plus télé-commandées (au sens propre du terme) ? Un progrès... Et ainsi de suite.
Le nouveau vocabulaire au goût du jour est kafkaïen (rappel : = cauchemardesque, absurde, angoissant et oppressant), en ce qu'iln'a pas le moindre rapport avec quelque vérité que ce soit, bien au contraire : il permet d'ostraciser brutalement une 20 aine pour cent de la population (NB : officiellement, ce chiffre serait de 10,7 %, les électeurs du RN. Mais tout le monde sait que ce mensonge de plus est loin du compte, si on y ajoute les naïfs, les cocus, les ''baisés'', les ''roulés dans la farine'', et ceux qui ont compris juste un peu trop tard qu'ils s'étaient fait ''avoir comme des bleus''... D'ailleurs, après l'immense provocation à quoi se résume la cérémonie d'ouverture des Jeux 2024, ce chiffre va exploser. Il est évident que tous ces ''fascisme''... ''guerre civile''... ''nazisme''... ''ultra-droite'', et tant d'autres aussi absurdes et aussi peu mérités (si ce n'est pour définir ceux-là mêmes qui les utilisent contre ceux auxquels ils ne s'appliquent pas le moins du monde) sont dictés par les ennemis de la France... mais beaucoup trop de braves gens, loyalistes par habitude du gaullisme, ont suivi les consignes de vote et ont fait élire des ennemis de la république, des survivants du trotskysme le plus éculé –mais toujours mortel-- et des salopards de tout genre (mais tous situés à Gauche : les chiens chassent en meute !) jusqu'à ''bordéliser'' notre présent et notre futur.
[Petite parenthèse : Sans qu'il soit besoin que je donne un avis sur la délicieuse scène toute rose, pleine de bon goût et de délicatesse représentant Marie Antoinette chantant ''la Lanterne'' avec la tête posée sur son propre torse, façon ''Samuel Paty'', leur vision de ''leur France'' ne fut qu'une longue suite de provocations contre le catholicisme, apportant, sans aucun doute possible, son lot de coups de poignard à la partition en deux du peuple français... qui n'a vraiment pas besoin de ça, après un quinquennat et demi d’œuvre sécessionniste qui faisait partie depuis le début –on le sait, maintenant-- du programme d'actions non-dites de notre président, progressouillard dans la masse. L'énorme raté de cette ''ouverture'' ( vers le néant) est tellement typique de leur progressisme de combat (en ''novlangue'' : le wokisme) que nous lui consacrerons un edito exceptionnel, dans les jours qui viennent.]
''La France'', dites-vous ? Mais de qui, de quoi voulez-vous parler ? Ou plutôt : ''Qu'en reste-t-il après le passage ravageur du macronisme ?'' L'Elysée totalement hors sol, poursuivant, seul contre tous (sauf Mélenchon) son rêve progressiste de détruire la totalement la France et la civilisation judéo-chrétienne, coupé des français (sauf les habituels 17 à 19 % qui ne veulent rien voir, rien entendre, rien comprendre, depuis le début)... un gouvernement fichu à la porte avec armes et bagages mais qui se débat ''quoi qu'il en coûte''… une assemblée artificiellement rendue ingouvernable... ne hypra-gauche violentissime et menteuse qui (se) raconte qu'elle aurait gagné –par le biais tordu de ''combinazzioni'' contre nature qui vont exploser dès les maroquins distribués... un pays solidement scindé en deux camps dont l'un ,--et c'est une première-- refuse de serrer la main de l'autre... (au nom, sans doute, de la ''fraternité''?)... des pouvoirs (législatif et exécutif) qui se mêlent dans l'action perverse et se marchent sur les pieds au nom de l'égalité ou de toute autre faribole –... c'est cela qui reste, ''Macrone Consule'' de notre ex-fière triade ''Liberté – Egalité – Fraternité''. Montesquieu... Au secours !
Notre ''marqueur'' le plus visible ? Une présidence qui exclut sans vergogne quelque 10 millions d'électeurs (sans doute le double, en chiffres vrais) de tout droit à l'existence, le tout (et bien davantage) au nom de grands principes dont aucun n'a le moindre sens... qui refuse et interdit de parler de la dette (devenue ''macronienne'' à force d'être volontairement incontrôlée)... de l'immigration (qui a dépassé toutes les limites normalement admises et qui explose avec les encouragements des pouvoirs publics et d'une ''justice'' qui n'a plus rien de ''juste'')... de l'insécurité devenue folle, mais d'autant plus niée, relativisée et excusée par des idéocrates criminels... On savait que rien ne pouvait être plus nuisible que le progressisme. Je crois que personne n'avait pu prévoir à quel point...
H-Cl.
PS : un vrai ''gag'', pour conclure ce tableau : au terme du défilé nautique, aquatique et pluvieux des délégations, le drapeau olympique a été hissé en grande pompe au Trocadéro, en face de la Tour Eiffel, dans un décor sublime et des rangées de sièges... vides. Malheureusement, le drapeau a été hissé… à l’envers, les cinq anneaux représentant les cinq continents... la tête en bas. Je pense que rien ne peut donner une meilleure image de ce qu'est devenue la France : ''cul par dessus tête'', déjà à ce stade de sa destruction programmée et bien entamée... Ou allons-nous ?
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« Quand j’étais petit je n’étais pas grand. Avec les copains, nous jouions dehors toutes les fois que c’était possible. Dès avril, les culottes courtes étaient de rigueur et les genoux s’ornaient de belles plaques rouges artistement badigeonnées sur des écorchures d’anthologie par des mamans attentionnées. Normal, nous courions comme des dératés. Nous jouions aux cow-boys et aux Indiens, à Thibaud ou les croisades ou à la petite guerre sur tous les thèmes. Mais ça courait dans tous les cas.
Nous grimpions dans les arbres. Nous nous battions à l’occasion, d’homme à homme, entourés d’un cercle de témoins. Les billes en terre coûtaient un centime pièce. Les malabars se partageaient en quatre et les autos étaient à pédales. Ma famille n’avait pas de télévision et les kangourous n’avaient pas d’arêtes, mais j’ai quand même vu Zorro et Kit Carson et surtout Saturnin le canard et La
Maison de Toutou (nos vieilles voisines étaient tellement gentilles et les tartines pain- beurre-confiture-de-fraise tellement bonnes, j’ai souvent une pensée pour elles).
Les filles restaient d’étranges créatures qui jouaient à la dînette. L’école était publique mais pas mixte. Nous y allions à pied, seuls ou en groupes bruyants. Nos instituteurs étaient des demi-dieux omniscients qui n’hésitaient pas à sortir la règle ou à ouvrir la boîte à torgnoles pour nous remettre les idées en place. Nous apprenions l’histoire avec les planches pédagogiques Vidal-Lablache. Les Gaulois n’avaient pas grand chose à part un trou pour laisser passer la fumée et les seigneurs du moyen âge piétinaient les récoltes (ma première incursion dans le scepticisme historique et j’en suis très fier).
Les fables venaient de chez La Fontaine et les dictées de chez Alphonse Daudet. Une faute, un point. Il y avait encore des baignoires qui partaient à l’heure et des trains qui fuyaient devant des cyclistes dégonflés, et il était interdit de compter sur ses doigts. Tout ça rédigé au porte-plume à l’encre violette.
Il y avait aussi des ardoises et d’horribles crayons grinçants à vous déchausser les molaires. Avec dix bons-points on avait une image. L’instruction civique s’appelait cours de morale, il fallait céder sa place aux vieilles dames et aider les aveugles à traverser. Il y avait des notes et un classement (je ne dirai pas quelle était ma place habituelle par simple pudeur).
Nous lisions des livres de la bibliothèque de la classe, des histoires d’aventures en Afrique ou dans la pampa, de chevaliers héroïques ou de corsaires fougueux. Collection verte pour les garçons et rose pour les filles, il y avait aussi des Rouge et Or, mais sans la jaquette, j’y ai découvert Garneray, Vercel et Jack London, merci l’Instruction Publique. Chez moi, les bandes dessinées étaient interdites sauf pendant les vacances, avec une dérogation pour Tintin, Astérix et L’homme qui tire plus vite que son ombre (le reste : «c’est plein de fautes d’orthographe !»).
À la kermesse de fin d’année à l’école il y avait deux buvettes (ça biberonnait ferme au gros plant je ne dis que ça) et un stand de tir à la bosquette, et la semaine suivante une hécatombe de poissons rouges intoxiqués par l’ozone municipal. Nous avons tous survécu.
Nous habitions une ZUP. En 1968 notre immeuble ressemblait à un premier mai sur la Place Rouge, mais tout le monde partait faire bronzette sur les plages franquistes. Mon père préférait le camping sauvage du côté de Narbonne-Plage. L’esprit de contradiction, ça s’apprend jeune et c’est de famille, c’est comme ça, merci papa et maman. Dans le fond, je m’en suis sorti à temps. Ça m’a épargné le casque obligatoire pour faire du patin à roulettes, les pompiers au moindre bobo dans la cour de récré, les maths modernes, la notation sur cinq lettres et la méthode globale, les cours de repentance et de recyclage, le référant bondissant et les géniteurs d’apprenants, et la visite scolaire de l’expo sur les cultures du monde à la médiathèque municipale.
C’était mieux avant ? Je ne suis pas convaincu, mais là, j’évoque, c’est tout… non, non, juste j’évoque …. »
(Marc Vidal)
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Elle est née au mois d’avril, Brune. Elle est belle, souvent nue dans son appartement, presque invisible, ses bras et ses jambes rappellent quatre serpents envoûtés par la même musique. Ses petits seins statiques sont ornés de deux petits boutons de rose en pleine floraison. Son dos est merveilleux, il rappelle une cascade inépuisable d’où on ne revient jamais. Ses omoplates se déploient comme deux ailes d’ange quand elle s’étire et tous ces gestes rappelle une danse cosmique, gracieuse, presque religieuse. Il semblerait qu’elle prend la pose. Inconsciemment, au bord de la fenêtre, en fumant sa cigarette, sa peau se crispe, frissonne. Sa texture ferme et douce donne envie de s'y perdre dedans, n'importe quel humain aurait envie de la toucher, de l'embrasser, la forme de son corps donne à tous le désir ardent de l’enfanter.
Mais Brune, elle est blonde et déprimée. Bien sûr elle sait qu’elle ne laisse pas indifférente mais l’avenir et l’amour ne la fascine plus et ce désenchantement commence à ne plus du tout la faire rire.
Elle se rend compte que chaque jour l’absurde l’absout un peu plus. Son histoire est devenue une pièce de théâtre, une mauvaise comédie où le désir a laiss�� place à des pleurs qui se transforment au cours de la journée en un sommeil sous anxiolytique. Au réveil, il y a toujours un rire moqueur. Quelqu’un ricane des ondes électromagnétiques branchées à son cerveau en braise. Ces persécutions à la pelle la brise et même la baise ne peut plus éteindre ses voix.
Elle se méfie de tout, ses voisins, les collègues, son amour, les riverains. Ils cherchent à lui nuire. Ils lui rappellent ses échecs et l’espionnent en écoutant aux portes de son appartement.
Comme le roseau elle se plie. Ou plutôt comme les anthropodes et la tortue, elle se replie sur elle-même, dans sa carapace, à la recherche d’une protection infinie et d’une détoxification interne.
Pour éviter les envahisseurs elle a fermé les volets et mis un casque sur ses oreilles. Des musiques l’emportent vers l’Ailleurs. Le meilleur. Favoris. Adorable ailleurs. Alors elle se rappelle, un temps où sa seule préoccupation était de jouer près de la mer, bercée par les vagues et le vent marin, elle se comportait comme un enfant de l’air, passant la plupart de ses journées à rêvasser au milieu d’une nature luxuriante. Enfance sous le soleil. Toute cette liberté lui semble si loin tout à coup, l’enfant sauvage est devenu un adulte pris au piège. Enfermée dans sa tête au milieu des voix qui n’arrêtent jamais de l’humilier mais aussi enfermée dans un rôle qu’elle a de plus en plus de peine à jouer.
En fond sonore, au delà de ses écouteurs, elle entend un craquement, comme une mise en veille générale, peut-être est-ce le monde qui s’éteint ? Cette idée la soulagerai un petit peu, elle n’est pas très courageuse pour mettre fin à ses jours.
Au fond d’elle-même quelque chose lui file la nausée. Est-ce le souvenir de ces hommes qui ont abusé d’elle ? Non cela semble venir de plus loin… l’injustice ? La guerre ? La naissance ou la mort ? Les horreurs qui se multiplient dans tous les coins du monde ? Ou encore cette société qui lui donne le vertige, les producteurs, les consommateurs. Les soldes, les réductions. Les banquiers, la banquise. Le vide, le plein et ça résonne à l’intérieur de son cœur, toujours trop plein ou trop vide. Elle est persuadé que quelqu’un l’a percé pour mettre de la terre et des bêtes à l’intérieur, sauf que ça pourrit et il y a une odeur de zouave qui submerge la pièce. Le zouave c’est elle sous acide dans sa chambre fermée à double tours. Elle boit une grande bière et rêve de grandes rivières. L’Europe, les États Unis, elle se rappelle de toutes ces richesses mais tous ces lits vides. Et ces couples qui n’ont plus rien à se dire. Et les vies errantes entassées au milieu des parkings. Plus rien ne fait sens, sauf peut-être les grandes rivières de sa chambre en émoi.
Mais que reste-t-il ? Les fleurs, le chant des oiseaux et les lapins qui font des bonds en liberté... Non tout est fini. Merde ou mort à Dieu. Elle sait que sa poésie ne vaut plus grand-chose. C’est désormais de sa responsabilité d’achever sa vie ou d’en faire quelque chose. Ses batailles semblent si lointaines, elle se sent seule face à elle-même et face au cosmos. Dépassée par la vitesse à laquelle le monde avance, par ses semblables qui trouvent leur place pendant qu’elle recule, se voyant vieillir et ternir par son manque de force vitale. Elle sait qu’elle est dans l’erreur, que des chemins existent par millions et que le sens caché de son aventure humaine pourrait renaître Ailleurs et autrement. Oui, mais par où commencer ?
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Kou Mukami
Nom: Mukami.
Prénom: Kou.
Parents: ???
Âge: 17 ans (physiquement)
Race: Vampire (humain de naissance)
Taille: 1m76
Date de naissance: 28 janvier.
Signe astrologique: Verseau.
Nourriture favorite: Vongole bianco.
Hobbie(s): La danse.
Physique: Kou a un visage magnifique. Il a les cheveux blonds avec sa frange couvrant le côté droit du visage. Il a les yeux bleus clairs, mais son œil droit devient rouge quand il lit dans le cœur des gens. Kou porte habituellement une chemise noire à manches longues qui a des cercles à l'avant et le noir bordant le haut et le bas. Il le porte parfois avec une veste rose à manches courtes. Il le porte avec un jean bleu. Kou porte des boucles d'oreilles sur les deux oreilles ainsi qu'un collier et des bracelets à son bras gauche.
Caractère: Kou semble amical, mais il est en fait très égoïste et possède deux faces. Tout ce qui entoure cet idole Do-S (sadique extrême) est à sa merci. Il utilise son beau visage à son avantage. En raison de son enfance brutale, Kou peut facilement changer son aspect joyeux et facile habituel d'une personne superficielle et d'un idole, à un monstre impitoyable vicieux et très cruel qui ne comprend pas du tout le sens de l'amour. Il pense que tous les humains sont des créatures viles qui veulent soit utiliser et abuser, soit être utilisés s'ils sont payés pour cela.
Histoire: Né humain, il a été abandonné dans un égout, ne sachant rien de ses parents ni d'où il venait. Kou rêvait d'obtenir le ciel bleu qu'il voyait au plus haut. Un jour, des soldats cherchaient des rebelles et tirent au hasard sur une mère et un enfant devant Kou, qui ne comprenait rien. Voyant son visage, les soldats l'emmenèrent dans un orphelinat où il reçut de la nourriture, des vêtements propres et toutes sortes de bonnes choses. Pour lui, c'était le paradis. Puis, il a été emmené dans un "club". À cause de la guerre, le pays avait besoin d'argent et afin de gagner cet argent, le club a choisi de beaux enfants de l'orphelinat, comme Kou, et les offrait comme "divertissements" aux aristocrates. Il a été fouetté, coupé, battu et torturé, agressé physiquement de toutes les manières possibles. Il était tellement demandé que ses plaies et ses bleus n'avaient pas le temps de guérir. Il a fini par accepter cette situation comme l'Enfer. Dans une tentative d'empêcher tout cela, Kou a déploré que son œil droit ne pourrait jamais voir le ciel bleu et l'a arraché... mais ça n'a fait que le désirer davantage par les aristocrates. Kou a ensuite tenté de se suicider, mais en était incapable. Il a ensuite rencontré Ruki. Ruki lui a d'abord dit qu'il était faible et qu'il était un perdant. Kou tenta de se suicider de nouveau, mais en fut incapable. Il se rendit compte que s'il était incapable de se suicider, c'est qu'il avait encore de l'espoir. Lui, Ruki, Yuma et Azusa sont devenus les meilleurs amis. Ils ont planifié leur évasion de l'orphelinat qui était couronné de succès, mais ils ont été rattrapés par les gens de l'orphelinat. Kou a été blessé par balle plusieurs fois et les poursuivants affirmaient que ça n'avait pas d'importance d'abîmer la marchandise, puisqu'il était davantage désiré quand il était abîmé. Alors que sa vie s'estompait, il a pleuré qu'il ne voulait pas mourir jusqu'à ce qu'il puisse voir le ciel bleu libre qu'il désirait. Karlheinz est apparu et lui a offert de le transformer en vampire afin que lui et ses frères acceptent de le servir. Il les a transformés en vampire et a offert à Kou un œil magique qui permet de voir la vérité en lisant dans le cœur, sachant qu'il avait du mal à faire confiance aux autres en-dehors de ses frères. Bien que Kou ne comprenne pas complètement le but des plans et des expériences de Karlheinz, se sentant redevable de la vie, il prévoit de le servir inconditionnellement.
Bonus:
Il appelle Yui chaton masochiste (M Neko-chan)
Il est gaucher.
Sa taille de pied est de quarante-et-un.
Il peut voir le cœur des gens de son œil rouge et dire s'ils mentent ou non.
Il adore absolument les chats.
Il est obsédé par vongole bianco et peut dévorer jusqu'à trois portions en une fois.
Il rivalise avec Subaru et aime le provoquer quand il s'agit de Yui.
Dans Lost Eden, il est révélé que le nom de sa mère est Leona.
Son vrai nom est Emilio.
Chanson thème: 🎵
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L’enfant des fées (4)
Précédents épisodes
Personne ne comprenait les raisons qui poussaient Teagan O’hara à s’allonger pour écouter régulièrement le sol. Il collait l’oreille contre la terre et, après avoir retenu sa respiration, il fermait les yeux pour entendre ce que le commun n’entendait pas.
Fils d’un irlandais et d’une française, l’enfant Teagan vécut dans un folklore totalement méconnu. Il fut bercé par les contes et légendes de trolls, gobelins ou autre leprechaum, voleurs de bébés ou porteurs de chance à ceux qui leur offrent l’hospitalité. Il apprit très tôt à écouter les vibrations des peuples invisibles. Parfois, il étonnait en chantonnant une mélodie inconnue. D’autres fois, il soupirait bêtement comme s’il avait compris le sens d’une phrase triste.
Son amour pour l’Irlande poussa le jeune homme à intégrer l’IRA, l’armée clandestine d’un pays encore inexistant. Il participa à des exactions, des attentats contre les intérêts britanniques au nom de l’indépendance de son ile. Ses méfaits l’obligèrent à retourner en France, son pays natal puisqu’il était né à Paris. Malheureusement, la guerre obligea Teagan à intégrer un nouvel uniforme, un uniforme bleu horizon. C’est ainsi qu’il se retrouva au milieu des tranchées, à fermer les yeux lorsqu’une pluie de bombes tombait lourdement avec un bruit assourdissant. Il détestait cette guerre, regrettant la verte Irlande et la tourbe des champs de ses oncles. Il détestait les bombes alors qu’il avait appris à les fabriquer et les utiliser. Mais c’était contre les anglais, les mêmes avec qui il combattait dans les tranchées.
L’irlandais, comme l’appelaient ses camarades, parlait peu. Il préférait la lecture ou juste dormir, se reposer en fermant les yeux avec l’impression de quitter ce monde. Cette solitude l’approchait énormément de Louis. De plus, les deux hommes parlaient souvent en anglais, s’éloignant encore plus des autres soldats dont la langue se limitait au français ou au patois.
Cependant, cette étrange manie d’écouter le sol, devint une qualité aux yeux de ses supérieurs. Ainsi, il pouvait partir en éclaireur, entendre le mouvement de l’ennemi. Ennemi qu’il n’a pratiquement jamais vu, si ce n’est une pointe de casque avec l’éclat du soleil à travers la fumée. Il partait accompagné de deux ou trois camarades. Puis, il s’allongeait de temps en temps, collant l’oreille, utilisant la pointe de sa baïonnette pour sentir ces bruits que personne ne pouvait détecter. Il écoutait, comprenait et repartait ensuite, prévenir sa hiérarchie qui, faisait immédiatement un rapport à l’état-major.
Louis lisait une lettre de son épouse Armande lorsque Teagan réapparut avec Gaston Poulbot et Marcel Lequellec. En entrant dans l’abri, l’irlandais imposait par sa corpulence. Ses épaules frôlèrent les dormants de la porte. Le sommet de son crâne rasa la lampe à pétrole qui éclairait la pièce. Il faisait chaud, cela sentait horriblement le fauve, l’animal fatigué, usé de se battre. Il approcha de Louis, s’allongea sur le lit de camps vide à sa gauche, avant de souffler d’épuisement.
- Quelles nouvelles ? Demanda Louis Macé.
- Les boches n’ont pas bougé, répondit Marcel.
- Ça, on le savait déjà ! s’écria Louis en levant les yeux vers le plafond.
Quelques bombes éclatèrent au loin. Elles tombaient aussi en pleine nuit. Le sergent Macé ne comprenait rien à l’écoute des sols. Par contre, il avait appris à reconnaitre le sifflement des bombes. Il savait que celles qui tombaient à ce moment, étaient de fabrication Krupp. Le bruit de leur chute résonnait plus que celle des français ou des anglais. Louis gratta sa barbe, pinça les poils comme pour extirper un insecte, puis, il s’allongea et retourna dans la lecture de la dernière lettre d’Armande. Elle sentait bon l’eau de parfum de rose. Elle écrivit sur la vie de Nantes. Sur son métier d’institutrice, car elle devait subvenir aux besoins des enfants qui grandissaient, et attendaient désespérément la première permission de leur père. Louis renifla en souvenant qu’il avait perdu cette fameuse permission pendant un bombardement. On lui refusa une nouvelle. Alors, il attendait la prochaine qui n’arrivait pas. Elle écrivit sur ses désirs, l’envie de l’embrasser, de le serrer dans ses bras. Elle écrivit tout ce qu’une femme souhaite de son mari parti à la guerre. Mais surtout, qu’il revienne en vie.
Une fois la lettre lue, il la posa contre sa poitrine, imbibant sa chemise trouée de son parfum de rose. Puis, il regarda la lampe à pétrole danser. Dehors, les bombes continuaient d’éclater. Quelques hommes discutaient à voix basse pour ne pas réveiller la majeure partie en train de dormir. Elle ne formait qu’un vulgaire tas d’ombre sur les murs, remuant au gré de la lampe.
Tout à coup, Teagan se releva. Son regard fixa la lampe. Il pencha le torse jusqu’à s’allonger sur le sol, et, sans se soucier de la boue ni des crottes de rats, il colla son oreille. Sa réaction inquiéta Louis au point d’abandonner brusquement sa couche.
- Qu’y-a-t-il ?
- Chut ! répondit l’irlandais.
Son corps de bucheron parut encore plus imposant entre les paillasses. Certains soldats levèrent la tête pour observer le spectacle de leur collègue, mais très peu se soucièrent de son geste. C’était devenu une habitude ! Toutefois, ses yeux plissèrent, il se concentrait de plus en plus.
- Des coups ! annonça-t-il brusquement.
- Les allemands ? demanda Louis qui s’allongea à son tour en espérant entendre quelque-chose.
- Non ! Cela vient de l’autre monde. Ils creusent la terre pour essayer de sortir.
- De qui ?
Teagan ne répondit pas. Il soupira, Il demeurait inerte, étendu sur la terre battue, l’oreille toujours collée. Il écoutait, il entendait. Dès lors, Louis fit de même. Il écoutait sous les regards étonnés des autres militaires. L’un d’eux posa une question sans obtenir de réponse.
Le jeune sergent reconnut des chocs. Le sol semblait trembler sous son tympan. Un coup suivi d’un autre à intervalle régulier. Mais contrairement à Teagan, Louis Macé restait persuadé d’une attaque allemande via un sous-terrain. Ils avaient déjà fait sauter des tranchées grâce à un travail de sape. Ils avaient déjà enterré vivant des camarades.
- Je les entends, ils ne sont donc pas loin ?
C’était Marcel qui venait d’écouter à son tour le sol. Tout le monde encerclait le trio étendu. Certains respiraient fort, angoissés par l’idée de sauter par en-dessous. D’autres interrogeaient Marcel ou Louis qui ne savaient pas quoi répondre pour les rassurer
- Shut up ! Vociféra Teaghan. Ce ne sont pas les schleus ! C’est autre chose.
Le silence régna soudainement. Dehors quelques bombes tombaient telles des étoiles filantes peignant le ciel noir de filets d’or et de sang. Louis se releva, il s’éloigna. Les hommes s’écartèrent pour le laisser passer. Il se dirigea vers la sortie.
- Je dois prévenir le lieutenant, dit-il.
A ce moment, une explosion souffla la casemate. Il n’entendit rien ni les hurlements des hommes, ni les flammes qui brulèrent tout à une vitesse effroyable, encore moins la détonation pourtant percevable à des lieux à la ronde. Il se retrouva sur le dos, les vêtements déchirés, la figure, les membres noircis par la saleté et les brulures. Une poutre coinça ses jambes, l’immobilisant au milieu de ce qui fut l’unique lieu de repos. Personne ne parlait, il était le seul survivant.
Dehors, le bombardement continuait. Louis comprit que l’une d’elle venait de tomber sur le bunker effondrant la toiture après l’avoir crevée. Il tendit l’oreille. Il cherchait à entendre autre chose qu’un sifflement continu. Toutefois, ses mains sentirent des vibrations. Elles provenaient de sous la terre. Il comprit que Teaghan avait raison.
Alex@r60 – juillet 2023
Photo : Britanniques écoutant le mouvement de l’ennemi (1914-1918)
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Après ces 5 jours bien remplis, nous avons décidé de nous poser une journée ! ...
... Vous y avez cru hein ? Nous avons donc passé la journée dans la Vallée Sacrée Inca, commençant à 6h30 dans le bus \o/ (oui, on aime souffrir)
Nous voici d'abord en route pour le petit village de Chichero, à la très belle église qu'on ne peut pas visiter. A l'arrivée des espagnols, suite à la construction de ce monument, ils ont décidé de raser tout ce qui aurait pu bloquer la vue (non mais), on a donc plein de petits murets en pierre un peu courts sur patte à côté ...
On a le droit à un bel exemple de village aux maisons en adobe et argile, et à une sacrée quantité de terrasses. Ici, pour monter que les Incas étaient proches du peuple (qu'ils avaient viré du centre ville Manu militari), ils organisaient un ou deux banquets par an sur la place centrale. Trop gentil.
Ensuite, on a fait un petit tour par une collectivité de tisserands, où on nous a gentiment expliqué que les alpagas n'étant roses ou bleus qu'en cas de surconsommation de pisco sour (le cocktail national), il fallait teindre la laine. On a aussi appris que la laine de bébé alpaga est tellement fine que tissée comme il faut, on dirait de la soie !
Ensuite, on remonte dans la voiture, et direction les salines de Maras ! Bon, ben c'est du sel qui sèche au soleil, mais il vient d'une source au centre de la montagne, c'est tout de suite plus la classe. Et mine de rien, il y en a 3500 des petits bacs quand même ! (En vrai c'était mon arrêt préféré de la journée, c'était magnifique)
Après une pause déjeuner où nous avons honteusement grugé toute la queue sur les conseils de notre guide, et manqué lancer une révolution et une lapidation généralisée, nous sommes allés visiter le temple du soleil de Ollantaytambo.
Bon, c'est dommage, comme les Incas ont commencé une guerre civile entre deux frères qui voulaient être calife à la place du calife, la main d'oeuvre est partie en guerre plutôt qu'en construction de temples ... donc ils ne l'ont pas fini. Une fois de plus, on avait de très jolies terrasses (pour faire pousser du maïs sacré, c'est comme du maïs normal mais à côté d'un temple), et une superbe vue sur la montagne d'en face. A noter que les greniers de stockage y étaient positionnés (à perpète donc, ça fait des jolies fesses), pour profiter du vent sec qui favorisait la conservation des grains.
On est aussi passés par Moray, un ancien site agricole construit dans un lac asséché. Ça leur permettait de protéger les cultures des vents glaciaux qui parcouraient la région, pratique. Pour construire les terrasses, on pose des gros rochers tout en bas et de la terre en haut, en formant un joli gradient, ça permet de faire un système naturel de drainage ! Comme ça, quand ils inondaient les champs, l'eau ne stagnait jamais ...
Notre dernier arrêt de la journée, c'est Pisac, une ville et terrasses encore plus grande que le Machu Picchu en superficie ... bon, comme vous pourrez le constater, on a pris la pluie, on n'en a donc pas vu grand chose !
De retour à Cusco vers 18h30, juste à temps pour récupérer notre linge propre (❣️)et manger une -> RACLETTE<-, nous voici finalement dans un bus de nuit pour le lac Titicaca ! (On vous a dit qu'on était masos ?)
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Eté 1916 - Champs-les-Sims
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Elle y a retrouvé un ancien camarade de classe de la faculté de médecine qui a travaillé au dispensaire français à Londres, un certain Armand Pradin (ou Pradier, je ne sais plus). Il a été appelé en qualité de chirurgien au début de la guerre. Elle n'avait jamais vraiment parlé de lui avant, mais j'ai cru comprendre qu'ils étaient plus ou moins amis, et qu'il a assisté de très près au pire horreurs quand notre vaillante armée a repoussé les envahisseurs à Verdun.
Transcription :
Armand « C’est incroyable de te retrouver par hasard après toutes ces années. Cela fait au moins… quatre ans depuis la faculté. »
Rose « En réalité, nous nous sommes revus au gala pour le dispensaire français à Londres. Tu étais assis près de moi pendant la représentation au Gaiety. Je crois que tu ne m’as pas reconnue. »
Armand « Vraiment ? Tu m’en vois désolé. »
Rose « Ce n’est rien tu sais. Il y avait une célébrité sur scène à ce moment. Et si mes souvenirs sont bons, tu étais bien plus intéressé par les jeunes femmes célibataires qui pouvaient croiser ta route, alors que j’étais accompagné de mon mari. As-tu finalement trouvé une femme qui veuille bien de toi ? »
Armand « On peut dire que tu n’y vas toujours pas par quatre chemins. En effet, je me suis marié un mois avant la guerre. Elle s’appelle Cécile, et elle doit supporter mon caractère puisqu’elle a dis oui de son plein gré. Quand ce sera fini, je devrai te la présenter. Et tu pourras me présenter ton mari. »
Rose « A vrai dire, Zéphir est décédé en Meuse l’année passée. Mais je serai ravie de rencontrer ta Cécile. »
Armand « Bon sang, je suis désolé. Et dire que je me moque de toi alors que je suis toujours aussi indélicat. »
Armand « D’ailleurs, à ce propos… je suis vraiment désolé pour le reste. »
Rose « Désolé pour quoi ? »
Armand « Tu sais… tout le reste. Tout ce pour quoi je ne me suis jamais excusé avant. J’étais un jeune crétin. Non pas que cela m’exonère de quoi que ce soit… Ce que je veux dire, c’est que quand j’y repense… je suis mortifié. »
Rose « C’est vrai que cette période n’a pas été facile. Au moins tu le reconnais. »
Armand « Je n’ai pas vraiment de mérite. Ma Cécile est médecin aussi. Tout ce que tu as vécu, elle l’a vécu aussi. C’était la petite jeune femme blonde qui était deux années en dessous de nous. »
Rose « Ah oui, la petite chose qui gardait les yeux baissés dès qu’un étudiant ou un professeur s’adressait à elle. A elle aussi ils lui ont fait la mauvaise plaisanterie de lui tourner le dos pendant toutes les premières leçons ? »
Armand « Oui... »
Rose « La pauvre. Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de parler avec elle et je le regrette. Moi au moins, quand j’étais à sa place, j’avais mon mari… enfin il était mon fiancé à cette époque. Il a toujours compris, et il n’a fait que m’encourager. Je pense que je lui doit en partie d’être allée jusqu’au bout. »
Armand « Comment était-il ton mari ? »
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Richard Plantagenêt, duc d'York
Richard Plantagenêt, 3e duc d'York (1411-1460) était l'homme le plus riche d'Angleterre et l'un des nobles qui déclenchèrent la guerre des Deux-Roses (1455-1487), un conflit dynastique qui dura quatre décennies entre plusieurs rois, reines et barons anglais. Richard, chef de la maison d'York qui s'opposa à ses rivaux de la maison de Lancastre, devint Lord-protecteur du royaume sous Henri VI d'Angleterre (r. de 1422 à 1461 & de 1470 à 1471) lorsque ce roi souffrit d'épisodes de démence. Au départ, Richard souhaitait peut-être seulement triompher de son grand rival, le comte de Somerset (mort en 1455), mais il tenta de s'approprier la couronne et fut vaincu par une armée dirigée par l'épouse d'Henri, la reine Marguerite d'Anjou (morte en 1482). Tué lors de la bataille de Wakefield en décembre 1460, la tête du prétendant fut exposée au bout d'une pique à York. La guerre des Deux-Roses se poursuivit et deux des fils de Richard surpassèrent leur père et devinrent chacun roi: Édouard IV d'Angleterre (r. de 1461 à 1470 & de 1471 à 1483) et Richard III d'Angleterre (r. de 1483 à 1485).
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Christian Astolfi - L'Œil de la perdrix
Christian Astolfi livre avec L’Œil de la perdrix un récit poignant sur la sororité. Un roman chaleureux, souvent tendre mais pudique, impressionnant de justesse qui raconte la vie de sa narratrice, à partir de sa rencontre avec une autre femme, qui a su lui tendre la main. Ce lien illumine la vie et bouleverse le quotidien de Rose, la Corse, exilée à Toulon entre les deux guerres, et Farida,…
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