#Camus Père et Fils
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100 livres à avoir lu dans sa vie (entre autres):
1984, George Orwell ✅
A la croisée des mondes, Philip Pullman
Agnès Grey, Agnès Bronte ✅
Alice au Pays des merveilles, Lewis Carroll ✅
Angélique marquise des anges, Anne Golon
Anna Karenine, Léon Tolstoï
A Rebours, Joris-Karl Huysmans
Au bonheur des dames, Émile Zola
Avec vue sur l'Arno, E.M Forster
Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell
Barry Lyndon, William Makepeace Thackeray
Belle du Seigneur, Albert Cohen
Blonde, Joyce Carol Oates
Bonjour tristesse, Françoise Sagan ✅
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez
Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl ✅
Chéri, Colette
Crime et Châtiment, Féodor Dostoïevski
De grandes espérances, Charles Dickens
Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes
Des souris et des hommes, John Steinbeck ✅
Dix petits nègres, Agatha Christie ✅
Docteur Jekyll et Mister Hyde, Robert Louis Stevenson ✅
Don Quichotte, Miguel Cervantés
Dracula, Bram Stocker ✅
Du côté de chez Swann, Marcel Proust
Dune, Frank Herbert ✅
Fahrenheit 451, Ray Bradbury ✅
Fondation, Isaac Asimov
Frankenstein, Mary Shelley ✅
Gatsby le magnifique, Francis Scott Fitzgerald ✅
Harry Potter à l'école des sorciers, J.K Rowling
Home, Toni Morrison
Jane Eyre, Charlotte Bronte
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami
L'adieu aux armes, Ernest Hemingway ✅
L'affaire Jane Eyre, Jasper Fforde
L'appel de la forêt, Jack London ✅
L'attrape-cœur, J. D. Salinger ✅
L'écume des jours, Boris Vian
L'étranger, Albert Camus ✅
L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera
La condition humaine, André Malraux
La dame aux camélias, Alexandre Dumas Fils
La dame en blanc, Wilkie Collins
La gloire de mon père, Marcel Pagnol
La ligne verte, Stephen King ✅
La nuit des temps, René Barjavel
La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette ✅
La Route, Cormac McCarthy ✅
Le chien des Baskerville, Arthur Conan Doyle
Le cœur cousu, Carole Martinez
Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas : tome 1 et 2
Le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo ✅
Le fantôme de l'opéra, Gaston Leroux
Le lièvre de Vaatanen, Arto Paasilinna
Le maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Le nom de la rose, Umberto Eco
Le parfum, Patrick Süskind
Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde ✅
Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupery ✅
Le père Goriot, Honoré de Balzac ✅
Le prophète, Khalil Gibran ✅
Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel
Le rouge et le noir, Stendhal ✅
Le Seigneur des anneaux, J.R Tolkien ✅
Le temps de l'innocence, Edith Wharton
Le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda ✅
Les Chroniques de Narnia, CS Lewis
Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë
Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos ✅
Les Malaussène, Daniel Pennac ✅
Les mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de
Beauvoir
Les mystères d'Udolfo, Ann Radcliff
Les piliers de la Terre, Ken Follett : tome 1
Les quatre filles du Docteur March, Louisa May
Alcott
Les racines du ciel, Romain Gary
Lettre d'une inconnue, Stefan Zweig ✅
Madame Bovary, Gustave Flaubert ✅
Millenium, Larson Stieg ✅
Miss Charity, Marie-Aude Murail
Mrs Dalloway, Virginia Woolf
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee ✅
Nord et Sud, Elisabeth Gaskell
Orgueil et Préjugés, Jane Austen
Pastorale américaine, Philip Roth
Peter Pan, James Matthew Barrie
Pilgrim, Timothy Findley
Rebecca, Daphne Du Maurier
Robinson Crusoé, Daniel Defoe ✅
Rouge Brésil, Jean Christophe Ruffin
Sa majesté des mouches, William Goldwin ✅
Tess d'Uberville, Thomas Hardy
Tous les matins du monde, Pascal Quignard
Un roi sans divertissement, Jean Giono
Une prière pour Owen, John Irving
Une Vie, Guy de Maupassant
Vent d'est, vent d'ouest, Pearl Buck
Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline ✅
Total : 37/100
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Orphelin de Dieu 04/05/2024
Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jean 6.68
Les hommes sont orphelins de Dieu ! Ils ressentent en eux une sorte de vide. Albert Camus écrivait¹ : « Les hommes pleurent parce que les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être ». Quand bien même les plus remarquables d’entre nous possèderaient le pouvoir sur les autres, ils s’apercevraient qu’ils n’en n’ont aucun sur leur propre vie, sa durée et sa profondeur.
Ce sentiment d’être orphelin explique pourquoi les hommes n’atteignent pas la plénitude qu’ils souhaitent connaître. Ayant la pensée de l’éternité², ils souffrent de l’incohérence que suscite la mort physique. L’homme comprend que le corps doit finalement mourir, mais son esprit ne peut s’y résoudre.
Notre esprit porte la trace d’un Dieu perdu et l’Évangile de Christ, qui se traduit par « bonne nouvelle », nous propose de retrouver ce Dieu si longtemps absent de notre cœur. Pierre dit : Seigneur, à qui irions-nous ? Notez que la réponse est dans la question ! Dans le récit des Évangiles, nous découvrons un Seigneur que nos cœurs attendaient inconsciemment. Jésus porte en lui la réponse à notre besoin universel de plénitude et d’éternité.
Aujourd’hui, si vous vous reconnaissez en tant qu’orphelin de Dieu, laissez-vous adopter par Christ pour que vous puissiez appeler Dieu : « Père ! »
Dominique Moreau
¹ Caligula, ch.3, scène 11 ² Ecclésiaste 3.11
__________________ Lecture proposée : Lettre aux Galates, chapitre 4, versets 1 Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;
2 mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père.
3 Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde;
4 mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,
5 afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.
6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.
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Ganymede Santiago
“I used to advertise my loyalty and I don't believe there is a single person I loved that I didn't eventually betray.” ― Albert Camus
- Ganymede Cygnus Salazar Santiago - Né le 29 mai 1978 - Reborn - Américain - Sang-Pur - Hétérosexuel - Fourchelang - Ilvermorny, Serpent Cornu - Gerhard Freidl. ~ Fils de William et Amelia Santiago, née Cubbins ~ Petit frère de Jake, Venus et Hypnos Santiago ~ Père d'Asterion Santiago ~ Oncle de Narcissa, Phoebus, Hermes et Amy Santiago, ainsi que de Clymene Roseblood
* Epoux d'Hera Dorkins, décédée quand Asterion avait deux ans * Ex-meilleur ami de Cephalos Roseblood, l'a totalement rejeté et l'évite depuis qu'il lui a confié avoir des sentiments pour lui, à l'âge de 22 ans
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【ブログ更新しました!】飲んだワイン カミュ・ペール・エ・フィス/ジュヴレ・シャンベルタン2002 8点 https://ift.tt/39dhEcZ
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“Littoral” texte et mise en scène Wajdi Mouawad à La Colline Théâtre National
E la nave va...Pour la réouverture de la salle dont il est directeur depuis 2017, après un confinement dont le bout incertain interdisait toute programmation établie, Wajdi Mouawad a donc décidé de nous proposer son texte créé en 1997, Littoral. Quoi de mieux en effet, en reflet de notre quotidien nouveau et incertain, que l'image de cette étendue entre mer et terre où les vagues incessantes effacent à jamais notre passé perdu.
(c) Tuong-Vi Nguyen
Dans la version principalement féminine -présentée en alternance avec celle principalement masculine- c'est donc Nour qui, à la seconde précisément orgasmique, voit son ébat amoureux particulièrement intense interrompu par la sonnerie du téléphone : on lui annonce la mort de son père. Suite à l'opposition farouche et incompréhensible de sa famille, plus odieuse qu'aimable, elle ne peut faire reposer celui-ci aux côtés de sa mère qu'elle n'a jamais connue. Elle décide de lui trouver une sépulture dans son pays de naissance et se lance dans un voyage aux allures d'odyssée.
(c) Tuong-Vi Nguyen
Mouawad a choisi une mise à nue dans la scénographie qui met en relief la rudesse poétique de son texte. Convoquant Hamlet pour le fantôme paternel, Priam pour la déploration sur le fils tué, Antigone pour la quête entêtée de la sépulture de son frère, Mouawad nous livre une tragédie où la voix de l'aède aveugle se mêle aux cris des atrocités de la guerre, terribles échos de son Liban natal.
Si, en version féminine, la scène du peep-show accentue une crudité dérangeante, l'amour paternel en revanche nous offre des tonalités de tendresse et d'affection encore plus profondes et touchantes.
Prisonnière de jeux d'ombres sur une scène à l'espace totalement ouvert, Nour est accompagnée de son spectre de père et de son rêve de la Chevaleresque Bérangère : on ne sait qui est le plus vivant...
(c) Tuong-Vi Nguyen
Perdue dans un pays où, comme l'écrivait Camus, « chaque homme témoigne du crime de tous les autres », elle accomplit à la fois son devoir de mémoire et son passage à sa vie d'adulte.
Ce retour au théâtre que nous propose Mouawad nous replonge avec ravissement dans un imaginaire scénique qui nous faisait terriblement défaut. Avec ses comédien.n.es, tou.te.s à la remarquable présence, il nous permet ainsi de repartir en voyage et de « rester sur le navire de la vie ».
« Littoral » texte et mise en scène Wajdi Mouawad
jusqu'au 18 juillet 2020 à La Colline Théâtre National
www.colline.fr
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Les revenants
Jeudi 23 avril 2020
L’éloignement des divers membres de la famille a fait renaître chez moi l’envie de recherche généalogique. J’ai longtemps exploré les différentes branches sur lesquelles se sont posés mes ancêtres, et ce fut un plaisir que je souhaiterais pouvoir retrouver, internet aidant beaucoup aujourd’hui. La recherche généalogique peut sembler l’apanage des personnes âgées, qui n’ont rien d’autre à faire qu’occuper leur retraite dans les archives, mais en réalité c’est une activité bien plus riche et complexe, dont les enjeux vont au-delà des préoccupations familiales. Il s’agit davantage d’une exploration, d’un voyage, non seulement théorique, savant, dans des documents spécifiques, supposant une certaine expertise, ou tout au moins une assez grande familiarité avec les écritures anciennes, les habitudes graphiques, les abréviations, mais c’est aussi un véritable voyage dans l’histoire, les évolutions sociales, voire l’Histoire avec sa grande hache, comme dirait Perec. Lorsqu’on découvre l’extrémité d’un “fil”, c’est une immense satisfaction qui naît en le suivant, d’année en année, une excitation probablement proche de celles des explorateurs des siècles passés, découvrant des contrées nouvelles et progressant maladroitement, mais avec l’impression de dévoiler peu à peu une partie de l’univers encore inconnue. Derrière les pages, les registres, ce sont des vies qui semblent renaître, tout un univers avec ses pratiques quotidiennes et familiales, ses mystères, ses révélations, ses drames et ses joies. Pour peu que l’on complète les recherches purement généalogiques avec des lectures historiques ou la consultation de documents plus “épais” dans leur contenu (lettres, dossiers administratifs, archives de notaires...), l’histoire familiale s’incarne et prend vie. Et parfois cette histoire a rendez-vous avec l’Histoire, comme ce journal d’un aïeul maternel, heureusement étudié et publié par un historien, et qui nous transporte sur les champs de bataille napoléoniens, au côté de ce médecin racontant l’horreur des blessures, parlant de ses haines (Masséna) et de ses rencontres extraordinaires (Letizia Bonaparte...), ou comme cette branche de la famille partie au Canada et obligée de revenir en France lors du “Grand dérangement” du 18ème siècle, voyage marqué par les drames (séparation, naufrage...). L’aventure généalogique peut se transformer aussi en aventure géographique, lorsqu’on associe le voyage et la recherche, donnant un cadre à ce qui pourrait rester sec et désincarné. De la Normandie à la Corse, des vallées pyrénéennes aux Vosges, nous avons pu sauter ainsi de branche en branche en découvrant des régions méconnues parfois. Et parfois le rêve de voyage rejoint le désir de compléter nos connaissances familiales : l’Algérie, Malte, plus loin peut-être... On le voit, le goût de la généalogie procure un plaisir sans cesse renouvelé et enrichit tout l’être, mais on peut s’interroger sur les raisons qui poussent à s’y lancer. Il y a certainement derrière cela une quête d’identité, la volonté d’asseoir son existence sur des bases solides, une succession de vies qui pourraient expliquer des aspirations, un caractère, une personnalité, l’inscription d’une individualité dans une communauté de sang et de destin. Et l’on se perd en conjectures quand on se rend compte que les goûts développés avant de connaître l’histoire familiale rejoignent le cours de cette histoire : mon grand-oncle ami intime de Camus, un de mes auteurs favoris, Camus né dans le village des ancêtres de mon épouse, et inscrit sur le registre d’Etat civil par son arrière-grand-père ; la relation entre Marie Laurencin et mes grands-parents à qui elle a offert une toile dédicacée, alors que mes études universitaires portaient sur la période littéraire ayant vu fleurir les œuvres d’Apollinaire et de Max Jacob, par ailleurs poète apprécié par mon grand-père... Et l’on pourrait multiplier les exemples. Mais le danger est grand de se sentir tributaire de cette histoire, d’adopter des attitudes et des positions en fonctions de cette destinée commune. On en perdrait ce qui fait notre unicité et donc notre valeur. Le goût de la généalogie ne vaut que s’il permet de se rassurer en s’inscrivant dans un mouvement commun, mais il vaut surtout s’il permet, grâce à cela, d’échapper aux déterminismes pour construire son propre destin.
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Le procès de Robert Brasillach commence à 13 heures le 19 janvier 1945 : acte d'accusation. A 13 h 45, interrogatoire. A 15 h 45, réquisitoire. Le grand moment du procureur Reboul, la voix d'or (un or qui a souvent brillé sous Vichy…). 17 h 20, plaidoyer de Me Isorni, qui s'entraîne pour défendre Pétain. 18 h 30 : « Brasillach, avez-vous des questions ? - Non, monsieur le Président. » 18 h 35, délibération. 19 heures, verdict : la mort. Quelques cris et remous ; c'en est fini. Brasillach sera fusillé le 6 février, jour anniversaire du 6 février 1934. Robert Brasillach, poète, romancier, spécialiste de Corneille et d'André Chénier, est condamné pour crime d'intelligence avec l'ennemi.aux termes de l'article 75 du Code pénal. Les informations sur les camps ne furent connues qu'au printemps de 1945, alors que le procès Brasillach date de janvier. Seuls le Struthof et Maidenek avaient été libérés et l'information n'était pas diffusée.
Ce 19 janvier, le procès a duré six heures, avec une suspension d'un quart d'heure. Sous la Terreur aussi, le Tribunal révolutionnaire jugeait au galop. Aucun témoin n'a été cité. La délibération a duré vingt minutes, le temps de convaincre des jurés “émus et hésitants” qu'ils n'avaient guère le choix entre “condamner à mort ou acquitter”.
Brasillach (1909-1945) ne fut pas le seul écrivain français condamné à mort à la Libération - il fut le seul exécuté. Béraud, Rebatet, Châteaubriant furent graciés ou s'enfuirent. Paul Chack, écrivain de marine et polémiste anglophobe, ne jouait pas sur le même terrain que Brasillach, fils d'officier tué à l'ennemi, pupille de la Nation, normalien (c'est-à-dire une espèce d'aristocrate dans la méritocratie républicaine), Le nombre des condamnations à mort suivies d'une exécution fut de 19 sous Vichy et de 767 à la Libération. Rares furent les intellectuels ayant signé la pétition demandant sa grâce, François Mauriac écrivit que Brasillach ne fut “ni criminel ni traître”,…
Le 16 septembre 1944, les Lettres françaises publièrent une «liste noire» d'auteurs avec lesquels les membres du Comité national des écrivains (CNE) n'entendaient avoir aucun contact professionnel. Plusieurs dizaines de noms, parmi lesquels Robert Brasillach, Jacques Benoist-Méchin, L.-F. Céline, Pierre Drieu La Rochelle, Jean Giono, Bernard Grasset, Sacha Guitry, Marcel Jouhandeau, Charles Maurras, Henry de Montherlant" Toutefois, quelques mois plus tard, certains des signataires de l'appel au «châtiment» Camus, Mauriac, Paulhan, Valéry demandaient, par lettre, au général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach, condamné à mort.
«Les soussignés, se rappelant que le lieutenant Brasillach, père de Robert Brasillach, est mort pour la Patrie le 13 novembre 1914, demandent respectueusement au général de Gaulle, chef du gouvernement, de considérer avec faveur le recours en grâce que lui a adressé Robert Brasillach, condamné à mort le 19 janvier 1945.»
Signataires: P. Valéry, F. Mauriac, G.Duhamel, H. Bordeaux, J. et J. Tharaud, L. Madelin, P. Claudel, E. Henriot, A. Chevrillon, prince de Broglie, duc de La Force, G. Lecomte, amiral Lacaze, duc de Broglie, P. de La Tour du Pin, P.-H. Michel, J. Paulhan, J. Copeau, T. Maulnier, Mgr Bressolles, F. Roz, Dard, M. Bouteron, G. Martin, E. Bréhier, Pichat, Janet, Jordan, Lalande, Bardoux, Rueff, Rist, E. Buisson, H. Pollès, J. Schlumberger, R. Dorgelès, S. Ratel, J. Anouilh, J.-L. Barrault, C. Farrère, J.-J. Bernard, Desvallières, J. Cocteau, J. Effel, M. Favalelli, A. Billy, W. d'Ormesson, M. Achard, A. Camus, A. Obey, G. Cohen, Honegger, Daniel-Rops, Vlaminck, M. Aymé, Colette, A. Barsacq, G. Marcel, A. Derain, L. Lapatie, J. Loisy, C. Dullin.
Documentation : Le Point, Le Monde, Libération…
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SÉANCE#8 Une brève histoire de la culture du meme
Cheveux ébouriffés et regard perçant, tu as probablement déjà vu passer d’innombrables fois le visage de cette petite fille sur ton fil d’actualité Facebook. Connais-tu pour autant le contexte duquel relève la prise de cette photo iconique?
En 2005, alors âgée de quatre ans, Zoe Roth se rend en compagnie de sa famille sur les lieux d’une maison en feu dans le quartier de Mebane, en Caroline du Nord. Intentionnellement allumé dans le cadre d’une simulation, l’incendie contrôlé ne présente aucun danger pour le voisinage. Le père de Zoe, photographe amateur, profite de la scène pour saisir en souvenir l’image de la jeune fille, souriant malicieusement devant les flammes. De cette photo est née l’appellation « Disaster Girl » qui, des années plus tard, ne cesse de circuler en ligne, faisant l’objet de plusieurs contenus médiatiques issus de la culture du meme.
Agissant à titre de vecteurs de conversations culturelles, les memes constituent un moyen de communication précédant de loin l’arrivée d’Internet. Richard Dawkins, biologiste évolutionniste britannique, est salué pour avoir introduit le terme dans une œuvre littéraire de 1976 intitulée « The Selfish Gene ». Le spécialiste explique que le concept du meme renvoie à des idées culturelles qui se propagent de manière répétitive dans la société. Saint Hoax, célèbre créateur de memes suivi par trois millions d’abonnés sur Instagram, définit pour sa part un meme tel un média réutilisé dans l’optique d’offrir une expression culturelle, sociale ou politique, en ayant principalement recourt à l’humour.
Les memes ont « la capacité de capturer des informations d,une manière parfaitement alignée sur l’air du temps », affirme Saint Hoax. (traduction libre)
Cet humour est empreint d’un nihilisme extravagant partageant des similitudes marquantes avec la notion d’absurdisme élaborée par Albert Camus, philosophe du 20e siècle. Ce style humoristique est particulièrement employé par la génération Z, confrontée à un avenir inquiétant en raison d’enjeux telle que la crise climatique. N’ayant d’autre choix que d’embrasser l’absurdité des temps présents, la génération Z utilise des outils technologiques afin d’alléger quelque peu le poids qui pèse sur leurs épaules voutées.
Le partage de meme permet par ailleurs de contribuer à l’amplification d’un sentiment d’appartenance au sein de communautés en ligne en plus de prodiguer une certaine exclusivité.
« Les memes rassemblent les gens par l’humour et peuvent servir de catalyseur pour créer des commentaires sociaux ou politiques », estime Kit Chilvers, directeur général et fondateur de Pubity Group. (traduction libre)
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Rémy Daillet-Wiedemann est soupçonné d'avoir instigué l'enlèvement de la petite Mia. Mais ce Français expatrié en Malaisie, qui promet (modestement) de renverser le gouvernement, n'est pas le seul de ses compatriotes à répandre délires complotistes et thèses d'extrême droite depuis l'étranger. "Marianne" scrute le profil de cinq de ces gourous en exil.
"Pour atteindre le pouvoir, j'opérerai le renversement du gouvernement". Voilà le genre de sentences que Rémy Daillet-Wiedemann débite au cours de ses vidéos postées sur le net. Cette figure de la sphère conspirationniste francophone, exilée en Malaisie, est soupçonnée d'avoir planifié et financé l'enlèvement de la petite Mia. En guise d'indices : des correspondances que Marianne a consultées au cours desquelles il tente de récolter de l'argent auprès de ses fidèles pour une mystérieuse "opération de sauvetage d’un enfant". Mais d'autres Français opèrent comme lui depuis l'étranger, d'où ils répandent délires complotistes et thèses d'extrême droite. Marianne décrypte le profil de cinq figures de cette nébuleuse se regroupant, selon le chercheur Jean-Yves Camus, sous la bannière d'une prétendue "dissidence".
Rémy Daillet-Wiedemann, celui qui se rêve putschiste
Pays d'expatriation : Malaisie
Thèses de prédilection : Face à la dictature que subirait le peuple français, il plaide pour le "coup d'État populaire", veut mettre fin, pêle-mêle à la 5G, à la maçonnerie et aux radars routiers, également "antisémite" selon Jean-Yves Camus.
Terrain d'action : son site renversementdugouvernementfrancais.com et ses vidéos
Au départ, Rémy Daillet-Wiedemann n'a pas franchement le profil du complotiste déterminé ou du militant forcené d'extrême droite. Fils d'un député centriste, il a commencé sa "carrière" en officiant à la tête de la fédération départementale du Modem de Haute-Garonne à la fin des années 2000. "Il a vécu une partie de sa jeunesse dans un monde qui côtoyait la politique, son père a été parlementaire et ambassadeur. Il connaît les ficelles", détaille Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, directeur de l'Observatoire des Radicalités Politiques (ORAP). Il s'illustre par une "grève du froid" en 2009 en soutien aux ouvriers de l'usine Molex menacée de délocalisation. Avant de vriller loin du centrisme. Selon le portrait que lui consacre StreetPress, il multiplie les blogs, vendant ses services de coach ou se transformant en chantre (très conservateur) de l'école à la maison. En octobre 2020, le voilà qui révèle des intentions d'un tout autre niveau. Dans une vidéo, face caméra, fond noir et musique épique ronronnante, il annonce, sobrement qu'il "opérera le renversement du gouvernement français". "Chez lui comme chez les quelques-uns qui à l'ultra droite font part de leur projet de renverser l'état, il y a une forme de mythomanie hallucinante", soupire Jean-Yves Camus, "je ne vois pas comment avec la meilleure des volontés un homme seul disposant d'un site internet, basé quelque part en Malaisie, peut déclencher un coup d'État."
Sur son site renversementdugouvernementfrancais.com, RDW, comme on le surnomme détaille les mesures qu'il mettra en place une fois au pouvoir. Parmi lesquelles : "suspension de tout épandage par voie aérienne", "arrêt de toute installation de réseau 5G", "interdiction de la vaccination de masse", "suspension de l'impôt ou tout autre prélèvement direct", "mise en panne de tous les radars routiers automatiques" ou "abolition de la maçonnerie", et d'autres institutions comme le CRIF, la LICRA ou SOS-Racisme. "Quand on regarde son manifeste, on s'aperçoit qu'il est non seulement complotiste mais aussi antisémite, sans oublier qu'il a soutenu Vincent Reynouard, un négationniste." Si le coup d'État a tout d'un fantasme quelque peu délirant, les soupçons concernant l'enlèvement de Mia, s'ils se confirment, révéleraient que l'homme dispose d'une certaine capacité de nuisance. La justice française a émis dimanche un mandat d'arrêt à son encontre.
Alain Soral, le papy du complotisme
Pays d'expatriation : Suisse (y détient une résidence)
Thèses de prédilection : complotisme antisémite, dénonce les agissements de la "communauté juive organisée"
Terrain d'action : son site et mouvement "Égalité et réconciliation", ses livres, ses produis dérivés
Probablement le plus médiatique des complotistes, Alain Soral est aussi un peu leur aîné. À base de théories complotistes sur la "communauté juive organisée" ou la laïcité comme "religion satanique", celui qui se définit comme "national-socialiste" a "enclenché un mouvement" décrypte Jean-Yves Camus. Ses thèses distillées dans ses vidéos, ses livres et son site "Égalité et Réconciliation" ont tout d'un juteux business : "Soral, c'est un excellent boutiquier, il a réussi à appâter une clientèle nombreuse, il fait fonctionner la pompe à fric." estime Camus. Au risque de le desservir : "Je trouve que l'aura de Soral a un peu terni, l'aspect outrageusement commercial étant un petit trop apparu. Les gens réalisent que quitte à délirer sur le complot juif mondial, autant le faire sur des sites gratuits". Sans compter que les condamnations judiciaires qu'il enchaîne dictent son agenda médiatique. L'homme "a un domicile en Suisse" pointe Camus, sans savoir s'il y vit au quotidien. Il récolterait des fonds pour son mouvement Égalité et Réconciliation via une association basée à Genève. À moins qu'imprégné du calme helvète il perde peu à peu en influence ? "Il est dépassé par une génération de gens plus jeunes, c'est presque un papy de la dissidence."
A LIRE AUSSI :"Pas un Noir, pas un Arabe. J'ai eu l'impression de me retrouver" : enquête sur ces Français qui partent à l'étranger vivre entre Blancs
Boris Le Lay, "antisémite phobique"
Pays d'expatriation : Japon
Thèses de prédilection : grand remplacement, antisémitisme, ultranationalisme
Terrain d'action : le site breizatao, soupçonné d'être l'animateur du site démocratie participative
"C'est un antisémite phobique, délirant" souligne d'emblée, sans détour, Jean-Yves Camus. Ce breton se fait connaître en 2007 par un canular : il propose la République française à la vente aux enchères sur le site Ebay. Mais son annonce, comme le rapporte Le Télégrammeà l'époque, comporte quelques avertissements, d'un goût plus douteux : "Une dette publique de 2 500 milliards d'euros est liée au présent contrat" et surtout : "La République est montée en kit. Elle est composée de nations minoritaires muselées, dont nous ne garantissons pas la bonne tenue en cas de démontage fréquent." Très vite, on comprend que l'homme n'a rien d'un plaisantin.
Passé, selon Slate, par un mouvement d'extrême droite breton, il enchaîne sur ses blogs et sites successifs des propos antisémites, homophobes et racistes qui lui valent de nombreuses condamnations de la justice française pour incitation à la haine raciale, diffamation, apologie du crime ou injure, lui valant notamment des peines de prison ferme. "Les sites Internet dont il est suspecté d'être l'animateur, notamment "démocratie participative", sont d'un antisémitisme digne du pire du régime nazi." analyse Jean-Yves Camus. Mais l'homme, exilé au Japon, fiché S et faisant l'objet d'une notice rouge d'Interpol, échappe aux barreaux. Il est progressivement devenu une figure de la fachosphère, sa page Facebook recueillant plus de 130 000 likes lors de sa suspension en 2019. Car politiques, hébergeurs et justice tentent régulièrement de déréférencer ses sites ou de supprimer ses comptes.
Jean-Marie Corda, adepte du sexe viriliste
Pays d'expatriation : Russie
Thèses de prédilection : les Occidentaux sont "en perte d'identité sexuelle", il faut "reviriliser" la population mondiale
Terrain d'action : le site xvideos.com où il est très populaire
"Le meilleur sex coach du monde"… d'après lui-même. La formule pourrait faire sourire. Sauf que Jean-Marie Corda n'a rien d'un plaisantin. À travers des vidéos pornographiques - comme son "Games of Porn", parodie de "Games of Thrones", mais dans un tout autre registre… - il distille une vision viriliste du sexe, d'un masculinisme poussé à son paroxysme. Sa mission : "reviriliser la population mondiale." "Il y a une perte d'identité sexuelle, les hommes occidentaux deviennent des tantouzes, les femmes occidentales deviennent des garçons manqués, c'est horrible" débite-t-il dans une vidéo, comme le rapporte notre collaborateur Paul Conge dans son livre Les Grands-remplacés. Qui y dévoile son passé soralien, passé par plusieurs sections d'Égalité et Réconciliation. Exilé en Russie, l'agitateur érotique identitaire, qui assure avoir officié comme gourou de secte, ne fait pas dans la nuance vis-à-vis du système politique de son pays d'origine : "la France est un pays communiste avec 70 % de taxes".
Daniel Conversano, le fantasme de la pureté raciale
Pays d'expatriation : Roumanie
Thèses de prédilection : Grand remplacement, la France s'est "bougnoulisée", mène un projet de "communautarisme blanc"
Terrain d'action : la structure Suavelos et ses camps d'été
Cet ancien technicien de Dieudonné s'est exilé en 2018 dans la capitale roumaine. Motif : "À Bucarest, je suis loin du cauchemar multiracial, du désespoir postmoderne français, de la frustration sexuelle, de l'insécurité au quotidien. Pas un Noir, pas un Arabe. J'ai eu l'impression de me retrouver", clame Daniel Conversano, comme le rapporte Paul Conge dans son livre. Autour d'une petite communauté qui s'est regroupée en Roumanie, cet écrivain et éditeur ne se cache pas de mener un projet de "communautarisme blanc". Suavelos, la structure confédérale francophone qu'il a lancée, sème des petites communautés en France et en Europe. "Plutôt que complotiste, je dirais que Conversano est un ethno-nationaliste blanc, estime Jean-Yves Camus, c'est-à-dire qu'il promeut l'idée qu'il existe un mouvement de remplacement progressif de la population européenne de souche par les personnes originaires d'Afrique ou du Moyen-Orient. Sans l'ombre d'un doute, il défend la thèse du Grand remplacement. Il dit aux Européens autochtones, réveillez-vous, vous n'allez pas tarder à disparaître." Dans ce délire identitaire et racial, qui vire à la paranoïa, Conversano ne néglige aucun détail, du camp d'été annuel rassemblant campeurs et tauliers de Suavelos à la mise en relation de jeunes hommes avec des "Blanches de l'Est".
Réunis sous le label de la "dissidence"
Quelles constantes rassemblent ces différents personnages, éparpillés à plusieurs milliers de kilomètres ? D'abord, tous ont développé leur notoriété sur le net, bénéficiant du développement des grandes plateformes, souvent peu regardantes sur leurs contenus : "ils sont en train de consommer des entreprises multinationales basées aux États-Unis, expose Jean-Yves Camus, le vrai responsable du phénomène, ce n'est pas eux mais Google, Facebook ou Dailymotion qui laissent passer des contenus moralement répréhensibles car cela leur fait faire du profit." Si ces figures restent minoritaires, leur présence sur le web peut leur valoir d'essaimer auprès une partie de la population pas tout à fait imperméable à certaines de leurs messages. Outre leur usage du web, ces figures de l'extrême droite partagent des thèses identitaires et la conviction de détenir une vérité qui serait cachée au plus grand nombre, ressort finalement classique du complotisme : "ils s'attribuent le label de la dissidence, analyse Jean-Yves Camus, c'est un phénomène extrêmement ancien, la première publication du "Protocole des Sages de Sion", un livre complotiste, date du début du XXe siècle". Ajoutant qu'il y a un "mouvement de complexification du réel qui enclenche le besoin chez une partie de la population de trouver des explications alternatives à ce qui provient d'en haut. Tous ces gens sont persuadés de pouvoir mieux décrypter le réel que le meilleur spécialiste du domaine du réel auquel ils s'intéressent."
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#mots
Remigio lisait de tout, surtout les livres difficiles. Cette année là Sartre, Camus, et Saramago. C’était fascinant de se promener sur un sentier et de l’entendre lancer ces noms, reconstituer nos parcours opposés de lecteur : moi, le lycéen de la ville, j’avais fini par bouder les écrivains intellectuels et ne jurais que par la littérature américaine, celle de la frontière et de la route; lui, il s’était arrêté au collège, avait grandi dans un village de montagne et à quarante-cinq ans découvrait les classiques. Il me parla de son enfance solitaire, celle d’un fils unique timide et sans amis. A quatorze ans, il avait commencé à travailler comme maçon avec son père. Il préférait ça à l’école, mais étant d’un caractère contemplatif, il s’était trouvé un jour devant un sérieux obstacle : les mots qu’il connaissait ne suffisait pas pour dire comment il allait.
Je m’arrêtai. Nous marchions dans la forêt de septembre sans rencontrer personne. En quel sens ? lui demandai-je intrigué. En ce sens, m’expliqua Remigio, qu’il avait toujours parlé dialecte, et que le dialecte a un lexique riche et précis pour ce qui est des lieux, des outils, des travaux, des pièces de la maison, des plantes, des animaux, mais qu’il devient vite pauvre et vague dès qu’on vient à parler de sentiments. Tu sais comment on dit quand on est triste ? me demanda-t-il. On dit mi sembra lungo : je le trouve long, en parlant du temps. C’est le temps quand on est triste qui ne veut pas passer. Mais l’expression vaut aussi pour quand on est nostalgique, qu’on se sent seul, qu’on arrive pas à dormir, qu’on aime plus la vie qu’on fait. Remigio décida un jour que ces trois mots ne sauraient lui suffire, il lui en fallait d’autres pour pouvoir dire comment il allait, et il se mit à les chercher dans les livres. C’est ce qui avait fait de lui un lecteur aussi avide. Il cherchait les mots qui lui auraient parlé de lui.
Paolo Cognetti, Le garçon sauvage.
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Nouvelles acquisitions (Octobre 2018) Rattrapage
Vendredi 05.10.18 Café-librairie Michèle Firk, 9 Rue François Debergue, 93100 Montreuil Fernand Combet - SchrummSchrumm ou l'excursion dominicale aux sables mouvants
Livre singulier, très original, un peu décevant aussi. J'ai découvert ce livre grâce à la lecture qu'en fit Denis Lavant ici : https://bit.ly/3eC1jAW Lavant raconte sa rencontre avec ce livre, c'est Éric Dussert, dénicheur infatigable de chefs d'œuvres méconnues, qui l'arrête un jour dans la rue et qui, dans la conversation, lui vente les mérites de ce livre. Contre toute attente, Lavant l'ouvre rapidement et se trouve pris dans les filets du mystérieux Fernand Combet. J'ai entendu un entretien de Jean-Paul Cisife (Comédien et adaptateur) datant de 1971. C'est Jean-Claude Grumberg (l'auteur de théâtre) qui, le premier, trouve le livre de Combet sur le quais. Il le prête à Sisyphe qui, bien qu’un peu déprimé par certains passages, l'adapte pour la radio.
Combet est l'auteur de trois livres. SchrummSchrumm ou l'excursion dominicale aux sables mouvants, 1966 ; Factice ou les hommes-oiseaux, 1968 ; Mort et passion de Félix C. Scribator, 1971. Tous trois parus chez Pauvert. Plus tard, l'éditeur affirmera que SchrummSchrumm est un des meilleurs livres qu'il ait édité. Un chef d'œuvre alors ? Oui et non. D’abord, ça parle de quoi ? SchrummSchrumm est un excursionniste de première classe. (On ne sait jamais à quoi correspond exactement cette profession, « une vocation » précise SchrummSchrumm, on n'en saura pas plus.) Un jour, un car vient le chercher en bas de chez lui pour l'emmener en excursion… aux sables mouvants. Pourtant, SchrummSchrumm ne se souvient pas d'en avoir fait la demande. Peu importe. On l'emmène, presque de force. Dans le car, les voyageurs sont attachés, les yeux bandés. On les moleste, on leur parle mal. Ce n'est que le début d'un récit absurde, ritualisé et angoissant, dans lequel SchrummSchrumm attendra longtemps les réponses à ses questions. Stagnant dans une citadelle étrange appelée Malentendu, cernée de miradors, aux portes des sables mouvant, il sera confronté à des personnages aberrants, ambigus, cauchemardesques, qui ne semblent mis sur son chemin que pour mieux le perdre. Il en vient à souhaiter le plus vite possible, et nous aussi, le départ pour les sables mouvants, qui tarde à venir. Qui est le Saint directeur de Malentendu ? Que fait-il là, lui, SchrummSchrumm ? Qu’est-ce qui l’attend une fois passée l’épreuve des sables mouvants ? Sera-t-il plus malin, plus habile que ses prédécesseurs à en déjouer les pièges ?
Malgré l'originalité de ce roman, qui reste, il faut le dire, longtemps en tête, quelques bémols… Dès le départ, on sent quand même venir la fin, et on n'a, hélas, pas de surprise de ce côté-là. Le récit, vers le milieu, tourne un peu en rond et il faut à ce moment se forcer pour continuer la lecture. L'histoire prend alors une direction inattendue et finit somme tout assez vite, de façon abrupte. Ceci dit, le monde décrit par Combet, irrationnel au possible quoique crédible, est assez marquant et des scènes vous restent durablement en tête, comme la mort des petits obèses nus, qui se dégonflent en lâchant un : « aaah, nous avons bien aimé la vie ! » On est forcé en lisant Combet de penser à Kafka. Jean-Paul Cisife, lui, y voit surtout une influence de Michaud, ce qui n’est pas faux. Combet, de son côté, parlait d'un roman d'adolescence. Il est vrai que malgré une originalité et une folie évidentes, ce roman vous laisse sur un sentiment mitigé. Il faut pourtant le lire, si on aime les récits absurdes et les univers décalés, on n’en trouve pas des dizaines qui ont le pouvoir de vous rester en tête. Malgré son côté glauque et déprimant, c'est un livre qu'on a envie de refiler ; sous le manteau, certes, mais j'allais dire comme une sorte d'ivresse, pas désagréable, car elle tourne un peu la tête, mais dont on n’est pas mécontent de se débarrasser et de voir quel effet elle aura chez les autres. Comme le firent, pour des raisons diverses, Grumberg avec Cisife et Dussert avec Lavant... Cisife et Lavant ont fait leur travail de passeurs. Je m’y colle, car c’est le genre de livre qui ne peut laisser indifférent.
Samedi 06.10.18 Gilda, 36 rue Bourdonnais Michel Onfray - Le deuil de la mélancolie
Je l'avais pourtant écouté raconter ici ou là le récit de son second AVC, égrener les erreurs de diagnostiques qu'il a rencontré... Cela aurait pu me suffire. Il y a pourtant une plus-value à la lecture de ce livre. C'est la même à chaque fois, d'ailleurs : la force de l'écriture. S'il sort de cette épreuve diminué, champ de vision altéré, problèmes de spacialisation... son écriture demeure intacte.
Il y a en outre un passage bouleversant au coeur du livre : l'oraison funèbre écrite à la mort de sa compagne, et qu'il n'a pas eu la force lire sur le moment. Lecteur de longue date d'Onfray (1990, avec Cynismes) j'avais entendu parler de Marie-Claude, ici où là, depuis Fééries Anatomiques. Elle n'était souvent qu'une silhouette, qu'un prénom. On découvre soudain toute une vie, et on est pris à la gorge à la description des choses qu'elle aimait et qui lui survivent, comme dit Onfray, sous la forme d'une belle anaphore. Les chats, les chevaux, les arbres, les jardins, ses élèves, certains endroits de sa ville. Avec des phrases d'une simplicité brute comme : « seuls les morts n'ont plus à mourir et sont fait d'une étoffe de mémoire. » Ou encore, comme un écho au très beau Requiem Athée : « Je te survivrai un temps, mais l'éternité du néant nous réunira. »
On sort aussi du livre avec l'envie de lire, ou de relire Marc Aurèle (qui sans doute apparaîtra tout entier dans Sagesse ?), auteur que pour ma part j'avais survolé lors de ma lecture de Cioran vers 1992. Pour des phrases de ce genre :
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être, mais aussi la sagesse de distinguer l'un et l'autre. »
Ce livre rappelle à tous les pédants qui dénient à Onfray le titre de philosophe, 1) que la philosophie est au centre de tout ce qu'il écrit et 2) que la philosophie doit être avant tout utile, sinon elle ne vaut rien. Pour certains, les mêmes pédants, un auteur qui nous transmet cela n'est pas un philosophe. Il l'est pour moi. Il est même plus, il est important.
Jean-Pierre Martinet - La grande vie
Encore un texte qui a été lu (sur scène) par Denis Lavant et édité par Éric Dussert à l’Arbre vengeur. La grande vie est un court récit, euh... dérangeant. Un personnage un peu falot, fossoyeur de son état, qui habite, évidemment, en face d'un cimetierre, vit une histoire d'amour sordide avec sa concierge, personnage ideux et déluré. Pour les amateurs de noiceur et de vies tragiques sans issue, ce livre est pour vous !
« Je pensais souvent à ce cinéaste japonais, Ozu, qui avait fait graver ces simples mots sur sa tombe « Néant ». Moi aussi je me promenais avec une telle épitaphe, mais de mon vivant. »
Tout est dit, ou presque. Texte sombre voire sordide, certes, mais intense. Et drôle. L'humour, comme on s'en doute, est aussi noir que le reste.
« A vrai dire, je ne désirais pas grand-chose. Ma règle de conduite était simple : vivre le moins possible pour souffrir le moins possible. »
Martinet est l'auteur d’un roman culte, Jérôme, autre livre que je ne m'interdirai pas de lire à l'avenir.
Gibert Jeune - Nouvelle Braderie, place St Michel Umberto Eco - Comment voyager avec un saumon James Thurber - Ma chienne de vie
Boulinier HISTORIA SPECIAL N°477 - La commune de Paris - 1871, Les 72 jours de l'insurrection Gaston Leroux - Hardigras ou le fils de 3 pères
Dimanche 07.10.18 Boulinier Jean-Pierre Andrevon - Les revenants de l'ombre HISTORIA N°471 - Mars 1986 - Hetzel éditeur, Le trésor de Charette, Tuer Heydrich, L'année 1936 Henri Michaux - Plume, précédé de Lointain intérieur Jean-Pierre Martin - L'autre vie d'Orwell Shirley Jackson - La loterie Huysmans - En rade, Un dilemme, Croquis parisiens
Samedi 13.10.18 Gilda, 36 rue Bourdonnais Michel Onfray - La Cavalière de Pégase - Dernière leçon de Démocrite
Lu et apprécié ce nouveau recueil de haïkus, inattendus de la part de l'auteur. Je garde une petite préférence pour le recueil Un Requiem athée.
Boulinier Jacques Pessis - Pierre Dac, mon maître soixante-trois, théâtre Graham Greene - Un américain bien tranquille - Notre agent à la Havane - Le facteur humain (Coll. Bouquins) John Steinbeck - La grande vallée, nouvelles
Gibert Jeune - Nouvelle Braderie, place St Michel Europe n°853 - Mai 2000 - Ramuz, Iossif Brodski, Ecrivains d'Acadie Albert Camus - Caligula, suivi de Le Malentendu
Sur les quais Henri Pichette - Les Epiphanies (Coll. Poésie Gallimard) Jean Follain - Exister, suivi de Territoires (Coll. Poésie Gallimard)
Samedi 20.10.18 Librairie Le Dilettante (7, place de l'Odéon) Luke Rhinehart - Invasion Raymond Cousse - Le bâton de la maréchale, roman militaire et pornographique Henry Miller - Peindre c'est aimer à nouveau, suivi de Le sourire au pied de l'échelle Isaac Bashevis Singer - Yentl et autres nouvelles
Librairie Rieffel (15, rue l’Odéon, Paris) Michel Onfray - La cour des miracles, carnets de campagne 2
Boulinier José Corti - Souvenirs désordonnés
Vendredi 26.10.18 Via internets Isaac Bashevis Singer - Une sorte d'autobiographie spirituelle - T1. Un jeune homme à la recherche de l'amour
Samedi 27.10.18 Boulinier Ivan Bounine - Elle Remy de Gourmont - Histoires magiques et autres récits
Gibert Jeune - Nouvelle Braderie, place St Michel Neeli Cherkovski - La vie de Charles Bukowski Serge Valletti - Pourquoi j'ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port Saul Bellow - L'hiver du doyen Christopher Isherwood - Le mémorial, portrait d'une famille René Depestre - Eros dans un train chinois Juan Carlos Onetti - Les bas-fonds du rêve
Mercredi 31.10.18 Via internet Gérard Guégan - Ascendant Sagittaire - Une histoire subjective des années soixante-dix
J'ai commencé par piocher dans ce livre en ciblant les auteurs qui m'intéressaient : Charles Bukowski, Ken Kesey, Jean-Jacques Abrahams (L’auteur de L'homme au magnétophone, qui mis à mal la psychanalyse, avant le Livre Noir et avant celui d’Onfray), Jean-Pierre Martinet, dont je parle plus haut et sur qui on apprend quelques éléments biographiques. Guégan, viré de Champ Libre, qui relança les éditions Sagitaire (grand éditeur surréaliste), de 1975 à 1979, date de disparition de la maison, est un personnage souvent arrogant, aux postures très post soixante-huitarde, toujours un peu dans l’excès, la provoc’. Et sa proximité avec Raphaël Sorin, que je trouve tout aussi antipathique, malgré son admiration pour Louise Brooks, fait que j’ai souvent reposé le livre avec un soupir agacé. Mais j'aime les livres qui parlent de livres, alors parfois j’y replonge. Tenir l'homme à distance ne sous-entend pas qu'il n'ait pas un avis sûr en matière de livres, qu'on puisse partager.
Anecdote encourageante pour les traducteurs en herbe : Quand Guégan a commencé à traduire son premier Bukowski, les poèmes de L’amour est chien de l’enfer, il n'avait que de faibles bases en anglais et un mini dictionnaire bilingue de la collection Poucet. Il a fait des progrès ensuite, vu le nombre de ses traductions. Ceci dit, dans Bukowski, je préfère quand même celles de Philippe Garnier.
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Hommage à Pierre Bergé
Mort de Pierre Bergé, mécène et mentor, homme d’affaires et d’engagements Le président du conseil de surveillance du « Monde » est mort vendredi, à Saint-Rémy-de-Provence, à l’âge de 86 ans. Le Monde | 08.09.2017 Par Raphaëlle Bacqué Il est rare qu’un homme décide entièrement de sa vie. Pierre Bergé s’y est pourtant attelé dès l’adolescence. Il a voulu sortir de son milieu, croiser les écrivains et les peintres en vue de son temps, devenir riche et user de son argent pour bâtir sa propre aventure. Ces dernières années, l’homme d’affaires avait même caressé l’idée de décider de l’instant de sa propre fin. Militant de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, ce grand lecteur s’imaginait disparaître « à l’antique », en choisissant le moment, après avoir vendu ses œuvres d’art et rédigé avec soin son testament. A la fin mars 2017, il s’était marié avec le paysagiste Madison Cox, également désigné comme son exécuteur testamentaire, afin d’être certain que ses dernières volontés soient respectées. Une union dans la stricte intimité à la mairie de Benerville-sur-mer, et un dîner avec dix-huit invités dans cette maison du Calvados qu’il avait imaginé comme une datcha donnant sur la Manche. Depuis, il avait consacré beaucoup de son temps à préparer chaque détail des deux musées dédiés à Yves Saint Laurent, à Paris et à Marrakech, qu’il comptait inaugurer en octobre. La maladie aura pris ces projets de vitesse. Pierre Bergé est mort, vendredi 8 septembre, à l’âge de 86 ans, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Au Monde, dont il était devenu en 2010 l’un des actionnaires, avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, et dont il assurait la présidence du conseil de surveillance, on ne le voyait qu’exceptionnellement. Les chroniqueurs de mode, les critiques d’art et quelques journalistes politiques l’avaient parfois croisé, au détour de sa vie professionnelle ou de ses engagements. Mais Pierre Bergé s’était résolu à exprimer ses avis de lecteur sur son compte Twitter, tour à tour colérique puis charmant, dur et généreux, d’une culture très raffinée mais capable d’asséner des jugements à l’emporte-pièce. « Je suis un artiste manqué », disait-il souvent, avant d’ajouter : « On s’y fait très bien… » Plonger dans sa vie équivaut pourtant à suivre un parcours follement romanesque, commencé le 14 novembre 1930 à Saint-Pierre-d’Oléron (Charente-Maritime). Le père du jeune Pierre est fonctionnaire aux impôts, sa mère institutrice, soprano amateur et adepte de la méthode Montessori pour éduquer ce fils unique auquel on laisse facilement la bride sur le cou. A La Rochelle, où la famille s’est installée en 1940, l’adolescent s’est déjà fait exclure du lycée Fromentin. Le voilà qui quitte les épreuves le jour du baccalauréat. « Ce sujet ne vaut rien, cela ne m’intéresse pas du tout », a-t-il décrété en déchirant sa copie. A 17 ans, sans diplôme, il a déjà décidé de changer de vie. Depuis des mois, passionné de littérature, il a écrit à Giono et à Gide qui, dira-t-il plus tard, « a permis à beaucoup de gens, dont moi, de respirer un peu mieux et d’assumer ses choix ». Il est homosexuel et pressent déjà qu’il lui faudra rompre avec sa jeunesse provinciale s’il veut mener son existence librement. Le voilà à Paris pour devenir journaliste. Premiers pas vers la vie rêvée Il faut l’imaginer, jeune Rastignac, découvrant la capitale. En octobre 1948, la foule acclame sur les Champs-Elysées le retour d’Amérique du boxeur Marcel Cerdan, et le jeune Pierre s’est mêlé à la liesse. Soudain, un homme tombe du ciel devant lui. C’est le poète Jacques Prévert, qui vient de chuter accidentellement, par la fenêtre d’un immeuble. C’est le début de la légende que va se construire Pierre Bergé : « J’ai toujours considéré que c’était un signe du destin qu’un poète me tombe sur la tête à mon arrivée à Paris. » La France entame ses « trente glorieuses » dans la gaieté et l’optimisme. Grand danseur, le jeune homme hante les boîtes de Saint-Germain-des-Prés en compagnie d’un ami, Guy Marchand. Le duo s’est avisé de soutenir le combat de Garry Davis, ancien pilote de l’US Air Force, qui vient de rendre son passeport américain pour se déclarer « citoyen du monde ». Au sein du comité de soutien, Pierre Bergé croise Albert Camus, André Breton, Vercors (pseudonyme de Jean Bruller), Jean Paulhan, et cet aréopage brillant est déjà un premier pas vers la vie à laquelle il aspire. Il devient rédacteur en chef de La Patrie mondiale, un journal fondé pour soutenir le combat de Garry Davis. Ce n’est qu’un petit journal qui ne dépassera jamais les deux numéros, mais les signatures sont celles de pigistes de luxe, Albert Camus, le poète Maurice Rostand, ou le militant pacifiste Robert Jospin, père du futur premier ministre socialiste. François Mauriac peut bien fustiger ce mouvement, qui ne combat que d’un côté du rideau de fer et « enrichit le jeu de Staline d’une carte inespérée », Pierre Bergé lui répond avec arrogance : « Cette classe dont vous faites partie (…), qui a accepté 1914 et a préparé 1939, cette classe, enfin, qui a tué Jaurès, Salengro et Gandhi, cette classe nous dégoûte ! » Bergé n’a que 19 ans et l’on reconnaît déjà son style… Vie de couple avec Bernard Buffet Il faut bien, pourtant, gagner sa vie. Le jeune Pierre trouve un emploi de courtier à la librairie Anacréon, rue de Seine. Le jour, le jeune homme court les bouquinistes pour dénicher des éditions rares. Le soir, il accompagne son patron dans les boîtes de nuit. De La Rochelle, sa mère s’inquiète. Elle voudrait savoir : son fils est-il homosexuel par inclination, ce qu’elle admettrait parfaitement, ou l’est-il par snobisme, pour mieux fréquenter ce milieu d’artistes où l’homosexualité est fréquente ? Il lui répond en amoureux : un soir d’avril 1950, dans la galerie d’art de Maurice Garnier, presque voisine de la librairie, il a croisé un jeune peintre, Bernard Buffet. « Il avait 20 ans, j’en avais 18 et, comme tous les coups de foudre, le nôtre frappa à la vitesse de l’éclair », écrira-t-il plus tard. Le couple a décidé de s’installer en Provence, là où la lumière est plus vive. Le vieux mas qu’ils ont déniché à Séguret est rustique, mais on voit les dentelles de Montmirail et, l’été, il est facile de rejoindre Orange et ses Chorégies. Buffet travaille d’arrache-pied, Pierre se charge des tâches domestiques, gère les relations avec les marchands d’art. Quand il fait doux, ils partent en moto à l’assaut du mont Ventoux. Un jour, Pierre ose pousser jusqu’à Manosque, où réside Jean Giono, lu et admiré depuis longtemps. L’écrivain s’est plongé depuis quatre ans dans la rédaction du Hussard sur le toit, mais Gallimard lui a proposé de publier sa biographie. Giono propose aux jeunes gens une idée : ils n’auront qu’à s’installer chez lui, partageant les repas familiaux du dimanche, pendant que Pierre rédigera le fameux livre. Ils y restent un an. Bernard peint. Pierre, lui, ne parvient pas à écrire. Mais il pioche chaque jour dans l’impressionnante bibliothèque de l’écrivain. « Nous ne nous sommes jamais quittés, même le temps d’un déjeuner, pendant huit ans », dira plus tard Pierre Bergé de sa relation avec Buffet. Sans doute est-ce là qu’il forge pour la première fois sa personnalité de mentor. Les soirs de vernissage, lorsque le peintre est assailli par les critiques d’art, les admirateurs, c’est Pierre qui répond, entretient les conversations et organise les ventes des tableaux de son amant auprès des acheteurs qui affluent du monde entier. Avec le succès vient l’argent. On achète un yacht que Pierre pilote. Avec le succès viennent aussi les relations. Ils sont conviés au château de La Colle Noire, la splendide propriété de Christian Dior, dans le Var, louent un appartement à Paris, dans le 16e arrondissement, et achètent bientôt une maison à 20 km de la capitale, baptisée Manines. Les revoici à Paris, où ils fréquentent les clubs chics et le monde de la nuit. La rencontre avec Saint Laurent Toujours, Pierre Bergé a rêvé de mener une vie luxueuse de châtelain, comme celle que mènent encore les dernières grandes familles aristocratiques. A Manines, les dîners sont servis par des valets, la Rolls est conduite par un chauffeur en livrée et un jardinier s’occupe à demeure des fleurs et pelouses. La presse et les admirateurs de Buffet tordent le nez. On juge qu’il produit trop et que Bergé est en passe de transformer « un peintre de génie en affaire commerciale ». De mauvais jeux de mots courent Paris sur « Buffet et sa commode » fleurant la jalousie et une méchante aversion pour ce que l’on appelle encore « la pédérastie ». Fuyant ce vent mauvais, le couple repart en Provence, où il a acheté une splendide bastide du XVIIe siècle, dont les façades blondes donnent sur la montagne Sainte-Victoire. Le jour de la crémaillère, trois cents invités se pressent autour d’eux, parmi lesquels les amis Cocteau, Giono et Roger Martin du Gard. Pierre Bergé n’a jamais été aussi riche, entouré, admiré. A peine a-t-il remarqué, lors des obsèques de son ami Christian Dior, le 24 octobre 1957, un jeune homme fin et timide, entouré de l’état-major de la maison de couture en deuil. Yves Saint Laurent vient de prendre la succession de Christian Dior, et ni Bernard Buffet ni Pierre Bergé n’ont vraiment entendu parler de lui avant d’être conviés à son premier défilé. Pierre ignore parfaitement ce qu’est la mode, qu’il tient pour une activité frivole. Mais la clientèle de la haute couture est parfois la même que celle des marchands d’art, et le hasard a fait que la correspondante du Harper’s Bazaar convie le couple afin de leur présenter ce jeune couturier qui admire tant la peinture de Buffet. Faut-il que leur amour soit usé pour que les deux compagnons d’autrefois regardent ailleurs en même temps ? Pendant que Pierre succombe au charme d’Yves, Bernard est tombé fou amoureux d’une femme, Annabel May Schwob de Lure, mannequin et amie de Juliette Gréco. Au mois d’août 1958, la rupture est consommée. Pierre Bergé s’installe à Paris avec Yves Saint Laurent, et Bernard Buffet épouse Annabel à Ramatuelle. Des années après le suicide de son ancien amant, Bergé le jugera sévèrement : « Un peu avant 30 ans, il avait abdiqué (…). Il aurait voulu revenir à la peinture telle qu’il l’avait aimée dans son enfance. C’était trop tard. J’avais été complice, probablement coupable. J’avais tant cru à son génie »(Les jours s’en vont je demeure, Gallimard, 2003). Yves Saint Laurent, lui, n’a que 21 ans, et il doit assumer la succession de Dior. C’est une tâche écrasante, mais Pierre Bergé a tout de suite pris à cœur de jouer auprès de lui son rôle favori : celui de super-agent. Yves est timide. Pierre exige qu’on le traite en star. Yves est harassé de travail. Pierre se mêle de toute la chaîne de fabrication de haute couture. Yves est souvent irascible, angoissé, volage. Pierre se montre rassurant et inébranlable. Il n’entendait rien à la mode jusque-là, mais a découvert un milieu raffiné autant qu’une industrie, et cela lui plaît. Actif en coulisses La guerre d’Algérie fait rage, cependant, et le jeune couturier est appelé sous les drapeaux, comme tous les Français de son âge. A la seule idée de rejoindre l’armée, Saint Laurent sombre dans une dépression nerveuse. Déjà, le propriétaire de Dior, Marcel Boussac, cherche une parade. Si son couturier vedette est incapable de partir se battre tout autant que de travailler, il faut lui trouver un remplaçant, et Marc Bohan paraît prêt à la relève. Dans la coulisse, pourtant, Bergé s’active. Il a chargé un jeune et brillant avocat, Jean-Denis Bredin, d’attaquer la maison Dior pour rupture abusive de contrat. Mais comment annoncer à Yves ce licenciement, lui qui paraît si fragile ? Il s’attendait à voir son compagnon s’effondrer, c’est tout le contraire. « Nous allons fonder notre maison ensemble. Je dessinerai les collections, et tu la dirigeras ! », annonce Yves soudain ragaillardi. Encore faut-il trouver de l’argent. Après avoir fait le tour de toutes leurs relations, Pierre Bergé n’a déniché qu’un homme d’affaires américain ayant fait fortune dans les assurances, Jesse Mack Robinson, pour investir. Il faut aussi préparer le retour médiatique, comme on ne dit pas encore, d’Yves Saint Laurent. Cette fois, c’est le mannequin favori et amie, Victoire, justement mariée à Roger Thérond, le mythique patron de Paris Match, qui s’en charge. Le 7 octobre 1961, l’hebdomadaire annonce le lancement de la maison Saint Laurent. Lors de la soirée qui suit, une petite foule d’invités brillants, parmi lesquels Jean Cocteau et Françoise Sagan, se presse dans le nouvel appartement du couple, place Vauban. Bientôt, la maison Saint Laurent s’installera rue Spontini. Un écrin pour abriter leur amour, le génie de l’un, et le sens des affaires de l’autre. « Nos plus belles années » Lorsqu’il parlait de cette époque, Pierre Bergé disait volontiers: « Cela a été nos plus belles années. » Ce sont en tout cas les années qui ont le mieux inspiré les biographes, les cinéastes, les journalistes tant ce nouveau couple paraît complémentaire, tumultueux, et pour tout dire romanesque. Dès sa première collection, Yves Saint Laurent a été sacré comme un nouveau grand maître de la mode. De Liliane Bettencourt à la baronne Guy de Rothschild, les anciennes riches clientes de Dior accourent chez ce génie des couleurs et de la coupe qui fait d’elles des femmes modernes, élégantes et apparemment libres. D’emblée, Pierre Bergé a fixé les prix des robes et des manteaux : ils seront alignés sur ceux de Dior, comme si le débutant égalait déjà son ancien mentor. Les années 1960 voient la société de consommation exploser dans tous les domaines. Il faut moderniser, internationaliser, diversifier. Se lancer dans le prêt-à-porter, aussi, et développer les licences. Pierre Bergé a eu l’idée de lancer un parfum, baptisé Y, et ce succès apporte aussitôt de l’argent frais. Pour répondre à Courrèges et Cardin qui habillent les femmes comme des héroïnes de science-fiction, Saint Laurent réplique avec une collection inspirée de deux peintres abstraits, Mondrian et Poliakoff. Cette fois, les ventes s’envolent. Première boutique de prêt-à-porter En 1966, les voilà qui ouvrent leur première boutique de prêt-à-porter, Saint Laurent Rive gauche. Ils ont voulu un endroit élégant et une ligne très chic, dont la marraine n’est autre que Catherine Deneuve, qu’Yves a entièrement habillée pour le tournage de Belle de jour, de Luis Buñuel. Toutes les femmes en vue de l’époque, de Françoise Giroud à Jeanne Moreau, lui emboîtent le pas. La répartition des tâches au sein du couple Bergé-Saint Laurent est la même qu’au temps du couple Bergé-Buffet. A Yves, la création. A Pierre, les relations avec les grands critiques et la conduite de l’entreprise. Leur complémentarité est parfaite. Yves est un inquiet, fragile, angoissé. Pierre est déterminé, autoritaire, souvent colérique. Mais ce sont tous deux des érudits, passionnés de peinture, de littérature et d’opéra. Pour se reposer de la fatigue des collections, ils ont acheté à Marrakech une très belle maison, qu’Yves a aussitôt baptisée « la maison du serpent », et qu’il a peinte et meublée avec un goût exquis. Ils y mènent une vie très libre, entourée d’amis riches et cultivés qui viennent dans ce nouveau Saint-Tropez nord-africain. Pierre Bergé a renoué avec ce train de vie dispendieux et élégant auquel il a toujours aspiré et fréquente ces grands noms de l’aristocratie qui mènent une existence oisive et s’habillent en Saint Laurent. Lui qui lit peu les magazines ne manque jamais, chaque mois, L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, et ses notices nobiliaires et généalogiques. A Marrakech, il fréquente l’incroyable riad de la comtesse Charles de Breteuil, donne des fêtes où se pressent les Krupp von Bohlen und Halbach, Hélène Rochas, Thadée Klossowski, Loulou de la Falaise, Adolfo de Velasco. En France, les bals proustiens que donnent Guy et Marie-Hélène de Rothschild l’enchantent. Rien ne le ravit plus que d’aller en week-end dans ces châteaux de l’aristocratie française où les convives arrivent avec leur personnel et où les parties de chasse ressemblent à celle de La Règle du jeu, de Jean Renoir. Cela n’empêche nullement Bergé de tenir la maison d’une main de fer. Certains critiques – dont Nathalie Mont-Servan, du Monde – n’ont pas aimé la collection Libération d’Yves en 1971 ? Il leur interdit l’entrée du défilé, l’année suivante. La diversification Il n’empêche, la haute couture est menacée. Coco Chanel est morte en 1971. Les femmes actives jurent bien plus par les jeunes créateurs et devant la menace, Pierre Bergé imagine en 1973 un regroupement qui deviendra bientôt la Chambre syndicale du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode dont il prend la présidence. Rue de Babylone, le couple a emménagé dans un superbe appartement décoré à grands frais par Jacques Grange, dont ils ont fait un incroyable musée. Dans le salon, une toile de Fernand Léger côtoie un Géricault et un Mondrian. Des chandeliers du XVIIe siècle entourent une sculpture de Brancusi. Sur des tables arts déco de Jean-Michel Franck ont été disposés des bronzes Renaissance. Le salon de musique, laqué de rouge, a des allures de fumerie d’opium. Opium, c’est justement le nom qu’Yves a choisi de donner au nouveau parfum que la maison entend lancer. Dans certains pays, dont les Etats-Unis, cela fait scandale. N’est-ce pas faire l’apologie de la drogue ? Mais Bergé tient bon. Tout juste admet-il de modifier le slogan publicitaire – « Pour celles qui s’adonnent à Yves Saint Laurent » – pour le marché américain. C’est un immense succès. Désormais, sous l’impulsion de son PDG, qui a compris l’importance de la diversification, la marque YSL ne fait plus seulement des vêtements, mais aussi des fragrances, du maquillage et des produits de beauté. Vie commune infernale Le soir, le couple hante les soirées du Sept, au 7 de la rue Sainte-Anne, dont le propriétaire Fabrice Emaer, 1,92 m et la mèche blond platine, accueille toute la faune électrisée des nuits parisiennes d’un « Bonsoir, bébé d’amour ! » Yves se perd dans ces nuits blanches. Au cours d’une soirée, il a rencontré Jacques de Bascher, jeune favori de Karl Lagerfeld à la beauté magnétique. C’est un dandy vénéneux qui tourne les cœurs. Amoureux, le génie de la haute couture multiplie avec lui les orgies d’alcool et de drogue. A plusieurs reprises, il a fallu l’hospitaliser pour de longues périodes qui le laissent exsangue. Pour préserver l’entreprise, Pierre Bergé donne le change. Mais la vie commune est devenue infernale. Le 3 mars 1976, Bergé décide de quitter l’appartement de la rue de Babylone après dix-huit années de vie commune et s’installe dans une suite de l’Hôtel Lutetia. Cela ne l’empêche pas de continuer à protéger le créateur de ses démons. C’est lui qui trouve les médecins, paye les factures, organise la vie quotidienne, veille à sa tranquillité lorsque le couturier crée ses somptueuses collections. « Il enferme Yves », murmurent ses détracteurs, prompts à le décrire en despote. En vérité, Pierre Bergé continue d’admirer et d’aimer son ancien compagnon. Il multiplie à travers le monde de grandes expositions rétrospectives autour des créations Saint Laurent. Au Metropolitan Museum de New York, au Musée des beaux-arts de Pékin, à l’Ermitage de Leningrad, des millions de personnes peuvent admirer l’artiste ainsi exposé de son vivant. Entretenir la légende de leur couple Veut-il entretenir la légende de leur couple ? Pierre Bergé continue d’acheter des propriétés où le duo pose ensemble pour les magazines : la villa Majorelle à Marrakech, le château Gabriel en Normandie où Jacques Grange a reconstitué une charmante datcha russe, la villa Léon l’Africain à Tanger, entre la Méditerranée, qui rappellera au couturier son enfance à Oran, et l’Atlantique, chère à l’ancien natif d’Oléron. Bergé a appris à piloter hélicoptères et avions et emmène Yves dans son bimoteur Agusta rejoindre ces retraites somptueuses. C’est aussi là, dans les jardins redessinés par le paysagiste Madison Cox devenu le plus proche ami de l’homme d’affaires et aujourd’hui son exécuteur testamentaire, que sont souvent photographiés les derniers modèles haute couture, dans un foisonnement de philodendrons géants et de yuccas rappelant les tableaux du Douanier Rousseau. Le duo, de fait, est irrémédiablement soudé, et Yves Saint Laurent le dit sans détour : « Sans toi, je ne serais peut-être pas celui que je suis. Sans moi, je ne l’espère mais je le pense, tu ne serais pas ce que tu es. Ce grand aigle à deux têtes qui cingle les mers, dépasse les frontières, envahit le monde de son envergure sans pareille, c’est nous. » Aigle à deux têtes… Pendant qu’Yves multiplie les collections éblouissantes, Pierre Bergé s’attache à assurer l’avenir de la maison. Bien conscient que le marché de la haute couture décroît inexorablement, Pierre Bergé entend racheter Charles of the Ritz, qui garde le contrôle des parfums stars signés Saint Laurent. Il y parvient grâce à Alain Minc, qui lui apporte un nouveau partenaire, Carlo De Benedetti, par l’intermédiaire de sa holding française Cerus. En 1987, le groupe est désormais l’un des géants du luxe de 2,5 milliards de francs et 2 600 salariés. Deux ans plus tard, le groupe est introduit avec succès en Bourse. Séduit par François Mitterrand Cela ne suffit par à Pierre Bergé. Jusque-là, l’homme d’affaires est resté classiquement un électeur de la droite bourgeoise. Mais il aime être au cœur du pouvoir, et depuis que la gauche est arrivée aux affaires, il n’a pas à se plaindre des socialistes. Le ministre de la culture Jack Lang a permis dès 1982 aux créateurs de défiler dans la Cour carrée du Louvre, Danielle Mitterrand porte souvent du Saint Laurent, et Bergé est devenu l’un des donateurs de la Fondation France Libertés lancée par la première dame. François Mitterrand, surtout, le séduit. Devenu le principal actionnaire de Globe, un nouveau magazine lancé par Georges-Marc Benamou avec Bernard-Henri Lévy, il met le journal au service de la réélection du président socialiste. Les vieux mitterrandistes tordent le nez devant les flatteries trop appuyées de ce patron qui offre des éditions rares au chef de l’Etat. Mais à peine réélu, Mitterrand le fait nommer à la tête de l’Opéra de Paris. Est-ce parce qu’il veut y régner sans partage ? Quelques mois après son arrivée, Pierre Bergé provoque un scandale en renvoyant le chef d’orchestre Daniel Barenboïm. Celui-ci est le plus fameux chef du moment. Il n’a pas caché son mépris à l’égard de Bergé, qu’il tient tout juste pour un amateur éclairé, et n’a pas l’intention de se laisser dicter le programme de la saison par un patron de la haute couture. Mais Pierre Bergé a sans doute sous-estimé la force de la renommée du chef de légende. C’est un tollé international. Les critiques contre son arrogance et son autoritarisme qui, jusque-là ne dépassaient pas le petit monde de la mode sont désormais publiques. Bergé tient bon. Il parvient à ouvrir le nouvel Opéra Bastille à temps pour les célébrations du bicentenaire de la Révolution française, en 1989, mais termine son mandat, en 1994, dans un climat social tendu. Son amitié avec François Mitterrand n’en finit pas, cependant, de susciter les polémiques. Le rachat, le 19 janvier 1993, du groupe Saint Laurent par Sanofi, filiale du groupe Elf dirigé par Loïk Le Floch-Prigent, un affidé du président, pour 3,6 milliards de francs soulève tous les soupçons. Ce rachat en pleine crise, pour un prix équivalent à dix-huit fois les bénéfices d’YSL, n’est-il pas une bonne manière de Mitterrand à l’égard de celui qui a financé ses campagnes ? Bergé, fin négociateur, est de plus parvenu à obtenir que les nouveaux acquéreurs rachètent sa commandite contre le versement de 350 millions de francs à chacun des fondateurs, Yves Saint Laurent et lui-même. Défenseur de la lutte contre le sida Voici venu le temps du Pierre Bergé mécène. Propriétaire de la brasserie de luxe Prunier, d’une société de vente d’art, du magazine militant gay Têtu, l’homme d’affaires prend la présidence du comité Mac Orlan qui gère les autorisations d’exploitation de l’œuvre de l’écrivain, celle du comité Cocteau, finance la restauration de la maison d’Emile Zola à Médan (Yvelines). La lutte contre le sida tient en lui un de ses plus fervents et riches défenseurs et il soutient une partie importante de la recherche et de l’accompagnement des malades. Il avait récemment donné un prolongement artistique à cet engagement en produisant 120 battements par minutes, le film de Robin Campillo sur l’aventure d’Act Up, Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 2017, salué par toute la critique, qui vient de sortir en salles. Il continue aussi de financer des campagnes électorales, soutient Bertrand Delanoë en campagne pour la Mairie de Paris en 2001, Ségolène Royal, lors de la présidentielle de 2007, le courant de Vincent Peillon en 2009, jusqu’à Emmanuel Macron, en 2017. En 2009, il a choisi de vendre une grande partie de sa collection d’œuvres d’art et use de son argent pour militer en faveur du mariage pour tous, soutenir la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui pour les couples homosexuels, financer des mises en scène théâtrales, des expositions, des festivals. Et des journaux. En 2010, il était devenu actionnaire du Groupe Le Monde en clamant avec ironie : « Je n’ai pas eu le bac, mais j’ai acheté Le Monde. » Il lisait le journal avec attention, comme les autres publications du groupe (L’Obs, Courrier international, Télérama, La Vie), contestant tel article, désapprouvant telle critique publiquement tout en se félicitant que « les journalistes continuent de n’en faire qu’à leur tête ». Il continuait aussi d’aider, d’entretenir même, une dizaine d’amis, assistants, compagnons qui l’accompagnaient à l’Opéra, au théâtre, à des lectures publiques. Depuis 2009, il avait déclaré publiquement être atteint de myopathie. Depuis, il combattait crânement la maladie. Avec arrogance, ironie et profondeur, comme il avait mené sa vie.
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LUNDI 27 JANVIER 2020 (Billet 2 / 4)
Mercredi nous avons vu à la télé un document qui nous a passionnés (voir ci-dessous) et que nous vous engageons à regarder. Les Replay sont disponibles jusqu’au 21 février. Il est en plus remarquablement réalisé.
Quand on remet les choses (ici les opinions) en perspective, on s’aperçoit, entre autres, que le « bourgeois », c’était Jean-Paul Sartre… et que celui qui était réellement à gauche, c’était Albert Camus. Toute l’intelligentsia germano-pratine s’est pourtant mise à tirer à boulets rouges sur Camus et a porté au pinacle Sartre, l’Histoire leur a donné tort !
Car on peut tout dire sur cet homme mais pas nier qu’il aimait profondément le pays dans lequel il est né et « tous » ses habitants, Algériens inclus.
Seul bémol : l’étrange diction de Catherine, la fille d’Albert Camus.
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« LES VIES D’ALBERT CAMUS »
Diffusé le 22.01.20 sur France 3 à 21h04
Disponible en Replay jusqu'au 21.02.20
Histoire - 98 min - 2020 - tous publics
Réalisé par Georges-Marc Benamou
Albert Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de littérature. Auteur de «L'Etranger», un des romans les plus lus au monde, philosophe de l'absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers pauvres d'Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d'une mère illettrée et sourde, il s'est arraché à sa condition grâce à son instituteur.
Français d'Algérie, il ne cessa de lutter pour l'égalité avec les Arabes et les Kabyles. Fondé sur des archives restaurées et colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de dresser le portrait de Camus tel qu'il fut.
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Si vous hésitez, la « bande-annonce » du reportage ci-dessus vous convaincra peut-être…
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Le berceau de mon enfance
Virage à droite sur la 583N après une douzaine d’heures sur la Transcanadienne. La route rétrécit mais j’y retrouve une familiarité, un confort, petite agglomération de St-Pie X où j’ai passé plusieurs fins de semaine chez ma cousine France. Lieu de ma première communion, de ma première confession, de nombreux mariages et baptêmes. Vagues souvenirs de party du jour de l’An dans la cave de l’église lorsque ma grand-mère était toujours vivante… ou peut-être qu’il s’agit du fruit de mon imagination à partir des histoires des plus vieux. Puis je quitte cette agglomération pour filer vers le prochain village, tout au bout de la route, le village du Lac Ste-Thérèse. Retour au bercail.
Je reconnais chaque maison tout le long de la route, chaque ruisseau, chaque concession. Route maintes fois parcourues, pour aller faire les emplettes du samedi matin, pour aller à l’école tous les matins, pour aller voir les copains le vendredi soir, pour aller voir mes frères, puis mes neveux et nièces jouer au hockey, et plus encore. Une dizaine de kilomètres parcourus à vélo pour aller travailler, en tracteurs pour aller chercher des copeaux de bois, en voiture le samedi matin pour l’épicerie, ou après minuit, en silence, avec mon père après son quart de travail, dans la boîte d’un camion pour aller cueillir des bleuets ou des framboises.
Et puis le dernier ruisseau où on allait jouer au hockey l’hiver et pêcher la carpe le printemps, la maison d’oncle Ernest, celle d’oncle Ubald, celle de M. Cloutier, et finalement la terre paternelle, à droite où se profilent le garage en tôle grise, la soue, l’étable et la grange, trio de chaux blanche et de bordures rouge sang de boeuf, et la maison blanche, trônant au coeur de l’entrée double, entourée d’un passage devant et derrière, comme une palissade ou un chemin de ronde ceinturant un château fort, mon château. Château où j’ai été à la fois princesse, chevalier, cuisinière, jardinière. Forteresse où j’ai été à la fois Davy Crockett, Mingo, Jeanne-d’Arc, Laura Secord, Étienne Brûlé, Mata Hari, tant de héros de caps et d’épées, de fusils et de flèches, d’appareils d’écoute électronique.
Virage à droite donc pour passer devant les cerisiers à gauche, la véranda où des berceuses se balancent au vent, l’immense peuplier tremble à droite, puis la balançoire. Souvenir de la chienne qui court, tout énervée d’accueillir sa visiteuse, comme elle le faisait à l’arrivée de l’autobus tous les soirs, fidèle compagne. Dernier virage à gauche pour stationner devant la galerie, derrière la maison. Sortie enfin pour se dégourdir les jambes après un long voyage. Enfin! Grande inspiration d’air pur, de liberté, d’amour et, selon la saison, de gazon fraîchement coupé, de foin bien mûr, de framboises fraîches, de trèfle, de neige glaciale, d’abondance et de grandeur.
Quelques marches à monter pour finalement franchir le palier de la maison de mon enfance et me retrouver les deux pieds sur le tapis tissé au métier, les deux pieds dans le royaume de ma mère, sa cuisine. Après les accolades, un grand verre d’eau du puits pour se désaltérer et oublier des heures dans l’air sec de la voiture, puis passage obligé devant la cuisinière pour soulever les couvercles et voir ce qui mijote, jeter un coup d’oeil au four, examiner les boîtes sur l’armoire et soulever les linges à vaisselle qui recouvrent des trésors de pâtisseries et de boulangerie. Humer les parfums de bons pains frais, de soupes chaudes, de tartes au sucre, aux bleuets ou aux raisins tout en inspectant également le contenu du frigo et en échangeant sur le long périple et les derniers mois.
Quelques bouchées pour reprendre des forces, puis inspection du reste de la maison. La salle à dîner où se trouvent un buffet rempli de vaisselles pour les grandes occasions et de souvenirs précieux, un crucifix, une machine à coudre sur son meuble, une grande table pour les repas du dimanche et recevoir les grands visiteurs, une table où les victuailles ne manquent jamais malgré des revenus plus que modestes.
Avant d’entrer dans le salon, devant la porte pour accéder à la véranda, la grille de la fournaise, l’âtre de la maison où l’on faisait sécher les mitaines et les bas après des heures dans la neige à faire des forts, de la motoneige, de la raquette, du ski de fond, du patin. Lieu sacré pour mon père, ce grand frileux, qui s’y réchauffait après une longue journée de travail à l’extérieur.
Entre la table de la salle à manger et le salon, vis-à-vis la grande grille, l’harmonium bien astiqué qui dégage des odeurs d’encaustique, relique du temps où mon père jouait à l’église de la chapelle du village et rappel de la limite de mes talents musicaux, ou du moins de mon manque de persévérance en la matière. Espace aussi où trônait pendant de longs hivers, un immense métier à tisser ou encore un métier à piquer où ma mère, mes soeurs et moi travaillaient tout l’hiver à faire des tapis, des catalognes, des sacs, des courte-pointes. Le premier métier qui s’accomplissait au fil d’une chorégraphie de pédales bien orchestrées… 1, 3, 2, 4, 1, 3, 2, 4, du glissement du fuseau de droite à gauche, et du battement du battant. Quant à l’autre métier, il laissait plutôt libre cours aux battements de coeurs rapprochés et silencieux et aux esprits concentrés, le tout parfois interrompus par quelques bribes de conversation ou encore par une petite mélodie toute douce.
Au bout, le salon où se poursuit l’odeur d’encaustique et où siègent deux grands sofas et la télévision. Lieu de parties de Monopoly, de Risk, de Carrières, de Jour de paie, de Grands maître et d’autres encore à même le sol le dimanche après-midi; lieu de soirées du hockey en famille et de soirées avec les oncles, les tantes, les cousines; lieu d’écoute de musique classique ou d’airs d’opéra; mais surtout lieu d’empilade des corps sur les sofas et par terre pour la sieste du dimanche après un dîner copieux pendant que certains font des mots croisés à la table de la salle à manger ou lisent en se berçant. Repos du juste après une semaine de dur labeur.
Un escalier d’une douzaine de marches donne accès au deuxième palier. Un escalier bordé d’un côté par une rampe de petits poteaux également à l’odeur d’encaustique, et de l’autre, d’une immense trappe pour sceller le haut de la maison au besoin. Au bout de l’escalier, une petite armoire où se cachaient tous mes trésors d’enfants, royaume de mes poupées, toutous et de nombreux jeux.
A cet étage, quatre chambres. Une donnant accès au grenier et qui servait d’entrepôt où l’on allait fouiller parfois, en cachette, et où se trouvaient une foule de trésors, les vieux chapeaux de papa, les anciens cols de vison de maman, nos habits de baptême, des broderies de toutes sortes, des vases en porcelaine, et j’en passe. Mais le plus précieux de tout, des lettres découvertes lors d’une incursion en catimini, celles que mon grand-père maternel avait écrit à ma grand-mère avant de l’épouser. Des poèmes d’amour, des mots doux, une prose empreinte de passion, d’innocence et de respect qu’on n’avait pas tout à fait compris à l’époque…. « j’aimerais être une tasse de thé sur laquelle tu déposerais tes lèvres vermeille… ».
En face de la chambre donnant accès au grenier, la chambre des filles où l’on s’entassait à quatre, j’imagine avec plus ou moins d’harmonie, puis plus loin, la chambre des gars, également partagée à quatre, puis un lit dans le corridor pour un autre gars et, finalement, la chambre du plus vieux, anciennement la chambre de ma grand-mère paternelle. Plus tard, une pièce transformée en bibliothèque étant donné notre propension à la lecture, où se sont retrouvés des encyclopédies, des collections de bandes dessinées, de Bob Morane, des publications de Times Magazine, mais surtout des livres d’histoire et de grands classiques, depuis Victor Hugo à Antonine Maillet, en passant par Stendhal, Dumas, Camus, de Maupassant, Ionesco, Blais, Tremblay, Ducharme, Miron, Nelligan, Roy, et ainsi de suite.
Compte tenu de la promiscuité, l’étage du haut a surtout été le lieu de confidences, de chicanes, de rires, de tours, de refuge et, plus tard, de solitude.
Je passe sous silence la chambre de mes parents qui se trouvait au rez-de-chaussée. C’était un lieu un peu sacré où l’on allait aussi parfois fouiller pour jouer avec les échantillons de parfums collectionnés précieusement par ma mère, et avec ses boîtes de bijoux envoyés régulièrement par sa marraine de Montréal, du moins de son vivant, et qui brillaient de toutes leurs couleurs à la lumière, trésors inestimables pour la petite fille que j’étais. Cette chambre a aussi, malheureusement, les souvenirs des derniers jours et du dépérissement du corps, avec son respirateur, son fauteuil roulant, ses piles de lingettes et ses bouteilles de médicaments et d’appareils supposés soulagés des douleurs de la maladie.
Je terminerai avec le sous-sol où se trouvait l’immense fournaise au bois, mais surtout un gigantesque garde-manger où l’on trouvait le caveau à pommes de terre, carottes, choux, navets et autres; des armoires débordant de pots de gelées et de confitures de fruits, de compotes, de ketchup maison, de betteraves dans le vinaigre et d’autres condiments; de tablettes où étaient alignées des bouteilles de vin de pissenlit, de rhubarbe et de cerises; et, dans le temps des fêtes, de grandes casseroles de tête fromagée, et de douzaines de boîtes de biscuits et de carrés tout aussi délicieux les uns que les autres. Un paradis pour la gourmande que j’étais… et que je suis toujours.
Le temps a beau passé, je n’oublie pas le berceau de mon enfance, ce lieu qui m’a façonné, témoin de mon apprentissage de la vie, de petits et grands bonheurs, de petites et grandes tristesses, et de nombreux rassemblements, retrouvailles et festivités, un lieu empreint d’amour, de tendresse, de vie.
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“Ce qu’il faut de nuit” de Laurent Petitmangin chez La Manufacture de livres
par Richard Magaldi-Trichet
Faites entrer l'accusé...Pas d'épigraphe, pas de remerciements...Nous nous engouffrons directement dans la narration, sans fioriture, sans apprêt, sur ce terrain de foot au bout de la France – le Luxembourg est à quinze kilomètres- où l'on « entend juste l'autoroute au loin, un fin ruissèlement qui nous tient au monde ».
Le père-narrateur prend tout en charge, dès le début, son histoire, celle de ses deux fils, Fus (surnom tiré de Fußball) et Gillou, qu'il élève seul depuis le décès de la mère, fantôme à l’absence toujours présente. Entre les matchs et son boulot à la maintenance des caténaires de la SNCF, le père déroule le récit d'un monde à forte dominance masculine, avec ses silences, ses pudeurs et ses retenues.
Nous ne saurons ni son prénom, ni son nom complet. Le père, dans un quasi anonymat, s'efface devant ses deux enfants qu'il essaye de faire grandir le mieux possible avec tout l’amour qu’il sait et peut donner. Mais voilà, Fus, devenu jeune adulte, décide de s'éloigner du chemin espéré par son père. Mauvaises rencontres, bandes de village à l'idéologie méphitique...la confrontation est inévitable, la tragédie annoncée.
Le premier roman de Laurent Petitmangin est mené, dans une atmosphère lourde, en chronique d'une catastrophe prévisible. Dans une langue qui s'approche du sociolecte par ses nombreuses expressions orales, il mène brillamment ce thriller à la fois désastre familial et fait divers dramatique, qui nous rappelle parfois Tanguy Viel. Avec un don certain pour la théâtralisation des personnages et des lieux, il projette une lumière crue et violente sur le quotidien actuel d'une France divisée et livrée à elle-même. Il évite le piège du manichéisme en portant sur celle-ci un regard simple, factuel. Plus que politique ou social, le roman de Petitmangin est avant tout une histoire sensible et humaine, terriblement humaine, qui se lit d'une traite par sa puissance cathartique. Il nous place face à nous-mêmes et rappelle à notre mémoire collective ce qu'écrivait Albert Camus : « Nous ne pouvons affirmer l'innocence de personne, tandis que nous pouvons affirmer la culpabilité de tous ».
« Ce qu'il faut de nuit » de Laurent Petitmangin chez La Manufacture de livres
Prix Stanislas 2020 Meilleur premier roman de la rentrée littéraire
www.lamanufacturedelivres.com
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