#Avec les tempes qui grisonnent!!!
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Thinking about Him*
*concept art Falconi
#Cartouche prince des faubourgs#I JUST THINK HE'S NEAT#Avec les tempes qui grisonnent!!!#et les habits qui ont l'air visiblement plus fancy :O#sur une autre note : Nero CONFIRMED
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25k reached! I'm halfway there🎉🎉🎉! It's still pretty satisfying. I'm done with that long battle scene and I'm currently writing everyone's endings.
It's certainly something given the amount of time I've put on this fic. And it's really moving as well. Everyone is going home, a new chapter of their story is about to begin. And I love seeing how much my characters have grown!
To celebrate that, here's a little (quickly edited) snippet (spoilers for the end of my FE3h fic, of course) :
-Philomène ! s’exclama une voix masculine.
Ayant échappé à ses gardiens, un prisonnier se jeta à ses pieds. Le sang maculait son riche manteau. Bien que dur, son visage aurait pu être beau et élégant dans d’autres circonstances, capable d'arracher une damoiselle idéaliste à son foyer. La peur déformait néanmoins ses traits et ses cheveux grisonnants en désordre lui donnaient un air sinistre.
Le sang et la suie n'occultaient pas la ressemblance de Maeve avec sa mère. Les serres immondes de l'homme agrippaient sa cape, tandis qu'il scandait le nom de la défunte, hagard et enfiévré.
-Oui, oui ! Tu es ma fille ! s’exclama-t-il avec une jubilation mauvaise.
Il le clama haut et fort pour souiller Maeve, l’entraîner avec lui dans la déchéance. La magicienne lui agrippa le poignet, le tordit vers le sol et recula d'un pas.
-Ne me touchez pas et ne souillez pas le nom de ma mère ! menaça-t-elle dans un grondement d’orage.��
Ses lèvres devinrent une ligne, une lame. Son regard gela. Elle paraissait prête à lui trancher la langue.
-Je suis innocent, supplia l’homme. Sauve-moi, je t’en prie. J’aimais ta mère, tu sais. Je ne sais pas ce qu’elle t’a raconté sur moi, mais j’ai voulu te connaître toute ma vie. J'ai de l'argent et des terres. Je ferai de toi une femme riche. Tu ne manqueras jamais de rien.
Maeve combattit sa nausée. Les mots se bousculaient dans sa bouche. Il osait essayer de l’acheter avec son sale pécule ? La prenait-il pour une idiote ? Ou pire encore n’avait-il aucun remord, trop dénué d’empathie qu’il était ?
-Vous avez essayé de coupé les ailes de ma mère mais elle était plus forte que vous. Allez en enfer, c’est tout ce que vous méritez.
Elle n’avait jamais ressenti une telle froideur et indifférence. Il n’était qu’un insecte répugnant mais pas effrayant. Tant de conscrits et de gens innocents avaient perdu la vie dans cette guerre. Elle avait encore sur ses mains et sur son armure le sang fumant de ses ennemis. Pourquoi aurait-il mérité de s’en sortir ?
Le masque suave tomba et l'homme révéla son vrai visage. Le courroux le rendit tout simplement hideux. La séduction avait échoué, il passait désormais à la crainte et à la soumission.
-Je suis ton père ! s'emporta-t-il. Je t’ai donné la vie ! Tu n’as aucun droit de me faire ça ! Tu ne peux pas me condamner, tous tes camarades sauront que tu es une parricide !
Maeve haussa les sourcils. Elle entendait la menace sous-jacente dans son discours : “tu es ma fille et tu m’appartiens”. Et comme pour confirmer ses pensées, il répéta “je suis ton père” avec une suprême indignation. Ces mots semblaient être pour lui une incantation toute puissante, donnant le droit à vénération inconditionnelle. Sa bouche dégoulinait de venin et il montra les crocs.
Maeve rassembla les pans de sa cape autour d’elle.
-L’amour et le respect se méritent. Et vous n’avez rien fait pour cela. Vous êtes mon père, oui. Mais nos liens s'arrêtent-là. Ce qui vous arrive aujourd’hui est la conséquence de vos actions. Vous devriez y réfléchir pendant le temps qui vous reste. Bientôt vous ferez face à ma mère, déclara-t-elle froidement avant de l'abandonner à son sort.
Reconduit par ses gardiens, l'aristocrate hurla, se débattit, supplia et la maudit. Aucune de ses imprécations ne l'atteignit cependant.
Maeve ne connaissait même pas le nom du noble et n'avait aucune envie de l'apprendre.
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MALEDICTIONS N°2
L’image du hardos c’est celle d’un être inadapté, un ringard, sectaire, crasseux, satanique, véhiculant des vestiges voués à disparaître, enfin ça c’était avant. Maintenant le metal est ‘’tendance’’, mis en lumière avec « Diabolus in Musica » à la Philharmonie de Paris en racontant son mythe en musiques et en images jusqu’au 29 septembre 2024 en partenariat avec France Inter (hein ????), et l’info est relayé partout par n’importe quel mag happy-friend. Bientôt Arte TV fera gagner des calendriers de l’Avent Motley-crüe de 2021 avec des MonChéri à la liqueur Manowar, et France Inter des porte-clefs coca cola fabriqués en chine populaire au soirée metal de Live Nation.
De plus tu trouveras sur le net pléthore de youtubeurs qui relaient ce qu’ils ont lu ailleurs pour t’expliquer tel groupe, tel genre…Bref et au fin fond de la caverne tu auras le fanzineux. Tiens, on l’avait oublié celui-là, 80% au bas mot, 120 % pour les nouvelles générations (le fanzine est en papier).
Le hardos est fidèle à sa passion. Si les éditions Atlas sortaient une collection des plus grands groupes de metal en maquette d’allumettes chez votre marchand de journaux (à seulement 1,99 €), vous pouvez être certain que les fadas des métaux lourds ne pourraient plus s’arrêter sans avoir la collec complète.
Ok, vous avez déjà entendu mille fois ‘’Le metal est un style qui ne se renouvelle pas, les concerts sont grisonnants’’, ok, nous demandons l’exil et nous prions pour vos âmes, mais surtout foutez nous la paix, cela fait des décennies que nous vivons à côté de vous, comme des vampires, sortons la nuit de nos cimetières pour fleurir les palais de l’occultisme sonique avec tapage. Je ne peux pas changer le monde, mais je ne veux pas que le monde me change. Les groupes, disques, qui comptent sont gravés là où le temps ne détruit rien. Ils sont écrits avec le souffle et le sang. Même oubliés, ils restent cachés quelque part, et ils remonteront à la surface en apportant une partie pour toujours de nous. Alors ne continuez pas à arroser une fleur fanée. Ne laissez pas les disques opportunistes vous crucifier, et le vide toxique enraciner chaque territoire de vos émotions.
Malédictions est un fanzine. Fait par des fans pour des fans.
Réalisé par Camille qui auparavant avait concocté le fanzine Metal Witchcraft, il est accompagné par Léa et Quentin, ce trio façonné dans la forgerie de Vulcain au pays de dôme propage la sainte parole. Vous trouverez dans ce second numéro les interviews de All Borders Kill (Punk Hardcore/Thrash Metal, France), Anthems Of Steel (Festival pour Mäniacs only), Disfuneral (Death Metal, France), Electric Shock (Hard/Heavy, France), EXHAUSTER - Thrash Metal (Thrash Metal, France), NunSlaughter (Death Metal Legend, USA), Profanatica (Black Metal Legend, USA), TRESPASSER (Un-true, un-pure, un-orthodox Black Metal, Suède), VII (Horrorcore/Rap Hardcore) et Wempusa (Doomgaze, France). Avec une centaine de chroniques de disques, de zines et de livres, c’est dense, copieux, généreux, c’est le fanzine parfait pour découvrir ce qui se perpétue dans les grottes, caveaux, bas-fonds et sépultures, levant le glaive au firmament avec la hardiesse de Ronnie James Dio (dernier chasseur de dragon), Malédictions mérite le détour.
Limité à 200 copies, format A4, 96 pages. Pour le commander, envoie un mail à cette adresse : [email protected]
Il doit rester (peut-être) un fond du premier numéro de MALEDICTIONS (tiré à 250 exemplaires), 108 pages de blasphèmes et de musique extrême, avec les interviews sans langue de bois avec Tom G. Warrior (Celtic Frost, Triptykon), Catacomb, Troubadour le fanzine qui bourre (ou plutôt bourrait, RIP), Manzer, Tentation, Herzel, Lord Gallery, Savagery, Lassolas, S.M. Lozen et Preghiera. Sont également au menu des festivités des biographies de Catacomb et Tentation ainsi que plus de 80 chroniques de musique, de livres et de zines. Il y a aussi des badges à l’effigie du fanzine, à prix libre.
youtube
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11-383 Les personnes avec des roses
L'adresse est : https://soundcloud.com/jlgaillard/les-personnes-avec-des-roses
Philippe Naigeon se leva de son banc, arrangea son uniforme militaire et étudia la foule qui se déplaçait dans la Gare de Lyon à Paris. Il cherchait la fille que son cœur connaissait, mais dont il ne connaissait pas le visage, ‘la fille à la rose’.
Il avait commencé à s’intéresser à elle treize mois plus tôt, dans une bibliothèque à Bordeaux. En prenant un livre sur un rayon, il fut intrigué non par le texte du livre, mais par les notes écrites au crayon dans les marges. L’écriture agréable reflétait une âme réfléchie et un esprit perspicace. Au début du livre, il découvrit le nom du premier propriétaire : Mademoiselle Roselyne Dupuis.
En y mettant le temps et les efforts, il trouva son adresse. Elle vivait à Marseille. Il lui écrivit une lettre pour se présenter et l’invita à correspondre. Malheureusement, le lendemain, il reçut un ordre de convocation pour partir à la guerre en Indochine. Au cours des treize mois suivants, les deux apprirent à se connaître par correspondance. Chaque lettre était une semence tombant dans un cœur fertile. Une histoire d’amour était en train de germer.
Naigeon lui demanda une photographie, mais elle refusa. Elle pensait que s’il s’intéressait vraiment à elle, son apparence n’aurait pas d’importance.
Lorsque le jour arriva enfin pour lui de rentrer en Europe, ils fixèrent leur première rencontre. À 19 heures, Gare de Lyon, Hall central de la Gare. « Tu me reconnaîtras, écrivait-elle, à la rose rouge que je porterai sur le revers de ma veste ». Alors à 19 heures, il était dans la gare, cherchant une fille dont il aimait le cœur, mais dont il n’avait jamais vu le visage. Je vais laisser Philippe Naigeon vous raconter ce qui s’est passé.
‘Une jeune femme se dirigeait vers moi, grande et mince. Ses cheveux blonds étaient tirés vers l’arrière et bouclés, dégageant ses oreilles délicates. Ses yeux étaient aussi bleus que des fleurs. Ses lèvres et son menton étaient d’une fermeté agréable. Et, dans son costume vert pâle, elle incarnait le printemps. Je marchais à sa rencontre oubliant complètement qu’elle ne portait pas de rose. Pendant que j’avançais, un petit sourire provocateur se dessina sur ses lèvres.
« Tu viens avec moi marin ? » murmura-t-elle. Presque malgré moi, je fis un pas de plus vers elle et alors je vis Roselyne Dupuis, une femme de plus de quarante ans, aux cheveux grisonnants. Elle était plus que grassouillette. Ses pieds aux chevilles fortes enfoncés dans des chaussures à talon plat. La fille en costume vert s’éloignait rapidement. J’avais l’impression d’être divisé en deux. J’avais un désir ardent de la suivre, mais je désirais profondément la femme dont l’esprit avait réellement accompagné et soutenu le mien. Elle était là. Son visage pâle et grassouillet était doux et sensible. Ses yeux gris avaient une brillance chaleureuse et douce. Je n’ai pas hésité. Mes doigts ont saisi le petit livre usé, à la couverture de cuir bleu qui devait m’identifier. Ce ne serait pas l’amour, mais ce serait quelque chose de précieux, quelque chose de peut-être, encore mieux que l’amour. Une amitié pour laquelle j’avais été et je devais toujours être reconnaissant. Je redressais les épaules, fit un salut et montrai le livre à la femme alors, tout en parlant, j’étais sous le coup du choc et de l’amertume de ma déception.
« Je suis le lieutenant Philippe Naigeon êtes-vous Roselyne Dupuis ? Je suis tellement heureux que vous ayez pu m’accueillir. Puis-je vous inviter à dîner ? »
Le visage de la femme esquiva un sourire tolérant.
« Je ne comprends pas ce qui se passe » répondit-elle.« Mais la jeune femme qui porte un ensemble vert et qui vient de passer m’a supplié de porter cette rose sur mon manteau. Elle a dit que si vous m'invitiez à dîner, je devrais vous dire qu’elle vous attend dans le grand restaurant, de l’autre côté de la rue. Elle a dit que c’était une sorte de test ».
Il n’est pas difficile de comprendre et d’admirer la sagesse de mademoiselle Roselyne Dupuis.
#365histoires #philippe #uniforme #militaire #foule #garedelyon #rose #bibliothèque #guerre #indochine #treizemois #semence #lettre #joliefemme #printemps #grassouillette #test #amour #amitié
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La psychologie des cheveux : comment votre coiffure affecte votre image de soi
Imaginez-vous entrer dans une pièce et tout le monde se retourne pour admirer votre nouvelle coiffure. Vous vous sentez plus confiante, n'est-ce pas ? Eh bien, ce n'est pas un hasard ! La relation entre notre apparence et notre estime de soi est bien plus profonde qu'on ne le pense. Dans cet article, nous explorerons comment votre coiffure affecte votre image de soi et comment tirer profit de cette connexion pour vous sentir plus épanouie et confiante. Les cheveux, un reflet de notre personnalité L'importance des cheveux dans notre société Depuis la nuit des temps, les cheveux ont été un symbole de beauté, de pouvoir et de séduction. Ils sont un moyen d'expression pour notre identité et notre personnalité. Changer de coiffure, c'est souvent chercher à envoyer un message à notre entourage ou à nous-mêmes. Ainsi, votre coiffure affecte votre image de soi en reflétant qui vous êtes et comment vous vous percevez. Les différentes coiffures et leurs messages Chaque coiffure véhicule un message spécifique. Par exemple, les cheveux longs sont souvent associés à la féminité et la sensualité, tandis que les coupes courtes reflètent l'indépendance et l'audace. Une coiffure bien entretenue peut donner l'impression de quelqu'un de soigné et organisé, tandis qu'une coiffure négligée peut laisser penser l'inverse. Prendre conscience de ces messages peut vous aider à choisir une coiffure qui renforce votre image de soi et exprime votre personnalité. A lire aussi : 10 coiffures d’été chics et faciles pour une élégance sans effort Choisir la coiffure qui vous correspond Comprendre vos envies et vos besoins Pour que votre coiffure affecte votre image de soi de manière positive, il est essentiel de choisir une coupe qui vous correspond et vous met en valeur. Prenez le temps de réfléchir à vos envies, vos besoins et votre style de vie. Souhaitez-vous une coiffure facile à entretenir ? Préférez-vous une coupe audacieuse qui vous distingue ? Êtes-vous prête à passer du temps à coiffer vos cheveux chaque matin ? Les réponses à ces questions vous aideront à trouver la coiffure qui vous convient. Demander conseil à un professionnel Un coiffeur professionnel pourra vous guider dans le choix de la coupe idéale en fonction de votre morphologie, de la texture de vos cheveux et de vos préférences. N'hésitez pas à lui demander conseil et à lui expliquer vos attentes. Ensemble, vous pourrez élaborer une coiffure qui rehausse votre beauté naturelle et renforce votre image de soi. S'adapter aux changements capillaires Accepter les transformations naturelles Au fil du temps, nos cheveux évoluent : ils peuvent devenir plus fins, plus secs, ou grisonner. Ces changements naturels peuvent affecter votre image de soi si vous ne les acceptez pas. Apprenez à embrasser ces transformations et à les intégrer dans votre style. Adapter votre coiffure à ces évolutions peut vous aider à vous sentir bien dans votre peau et à accepter le passage du temps avec sérénité. Expérimenter pour renouveler son image Il est tout à fait normal de vouloir changer de coiffure de temps en temps. Les envies de changement sont souvent liées à des périodes de transition ou de renouveau dans notre vie. Osez expérimenter avec différentes coupes, couleurs et styles pour trouver celui qui vous plaît et qui reflète au mieux votre personnalité du moment. Se réinventer à travers sa coiffure peut être libérateur et renforcer votre image de soi. La psychologie des cheveux est un sujet fascinant qui révèle à quel point notre coiffure affecte notre image de soi. En comprenant les messages véhiculés par les différentes coiffures et en choisissant celle qui vous correspond le mieux, vous pouvez influencer positivement votre estime de vous et vous sentir plus confiante au quotidien. N'hésitez pas à demander conseil à un professionnel et à vous adapter aux changements capillaires pour toujours vous sentir épanouie et en harmonie avec votre apparence. Et souvenez-vous, la beauté vient de l'intérieur : une coiffure n'est qu'un reflet de ce que vous êtes, mais c'est vous qui rayonnez. Read the full article
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Je ne suis pas la
Aurelius Philomène lors d’une visite de la police a son domicile, faussaire spécialisé en faux timbres, retraité par anticipation du Quai d’Orsay, membre du Crabe d’Or
La soixantaine, grisonnant aux tempes les cheveux impeccablement gominés, moustache crayon, élégant en toutes circonstances, svelte pratiquant toujours la savate, millionnaire en Francs Anciens, canne épée
Le Fouquet’s lui doit son Tea Time, ayant représenté l’hexagone comme ambassadeur a Londres, également ex consul a Milan
Criminel hors norme qui dînait avec Winston Churchill a son domicile de Hyde Park, et Claudia Cardinale a Rome
Grand philatéliste biensur, l’art de remplacer le vrai par le faux dans les Archives Nationales auxquelles il a subtilisé des timbres d’une valeur inouïe
Confondu un jour il avale le timbre authentique qu’il venait d’échanger par un faux, des experts de renom jurent que le faux timbre est un vrai, il est relâché
Il ne sera d’ailleurs plus inquiété car quelques années plus tard un célèbre philatéliste Suisse Allemand, Günter Alfred Meyer, hystérique affirme que des centaines de timbres qu’il a pu consulter sont des faux, ayant été authentifiés comme vrais, entendu et contredit par les dits experts il se prend a la gorge et tente de s’asfixier
Les registres montrent que Philomène y a eut accès, l’Affaire des Timbres est passée sous silence
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Mon permis de séjour est arrivé à expiration, Des pièces pleines de papier sont ma prison. Des gens attendent apeurés, des fonctionnaires hurlent, Innocents, nous tremblons, livrés à une angoissante détresse. Je ne suis plus celui que j'étais hier, Je suis suspect, des papiers me manquent; Oh, jamais encore je n'avais autant désiré M'escamper de ce monde ! J'ai signé des formulaires, verse de l'argent, Suis renvoyé au numéro huit, Je suis-un cerf traqué serré par des rabatteurs, Assoiffé de paradis et de leur liberté. Le matin, le temps passe, et l'après-midi; Dehors des enfants jouent au soleil, Pendant que, dans l'étroite baraque en bois, Attendant avec angoisse, nous louchons vers des fonctionnaires - Et je sais que ce sera vainement; Jamais pour que je sois tranquille on ne me laissera entrer, Jamais plus mon permis de séjour ne sera renouvelé ! Pendant que mon âme et mes cheveux grisonnent, On me prépare à la table là-bas, à partir de dossiers flétris, Le breuvage de mon destin et de mes soucis : Craintif, mon cœur bat au rythme d'un cœur d'oiseau Enfin, on m'annonce la décision : J'ai le droit de survivre six semaines encore, De nouveau, il faudra que je me rende Dans l'ouragan de l'enfer paperassier ! En silence, je fuis cet espace d'inquiétude Dans la rue et la lumière du soir, Comme, au sortir d'une méchante salle de torture, Celui qui reprend conscience. Je respire avec joie la poussière dorée du coucher, Le bleu des sommets, le jeune feuillage printanier, Avec joie, je m'empresse d'entrer dans la forêt, Noue soigneusement ma corde de pendu, Tends le cou et m'envole dans les mondes Où papier, permis et passeports ne comptent plus.
Hermann Hesse - Dans un poste de police
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Première rencontre
Ao3
La villa était déserte. Ses occupants étaient partis passer les prochains jours à Rome, laissant la propriété sous la surveillance d’une servante qui n’avait pas été difficile à soudoyer. Un peu d’argent et beaucoup d’alcool, recette essentielle pour la réussite dans le milieu du commerce. Venec, suivi des quelques hommes qu’il avait rassemblé, se faufila entre les buissons verdoyants du jardin jusqu’à une petite porte de l’arrière-mur, dissimulée par du lierre grimpant entre les fissures et les fenêtres. Il transpirait à grosses gouttes sous son turban, le soleil de l’après-midi tapant fort et sans merci.
— Bon, les gars, dit-il en se tournant vers sa petite équipe, je me répète, mais faut faire vite et en silence. Vous faites comme on a dit, et y aura pas de pépin. Des questions avant qu’on s’y mette ?
Ses compagnons échangèrent des regards incertains entre eux. La plupart n’avaient jamais commis le moindre crime de leur vie. Venec les avaient choisi pour ça, en parti. C’était toujours plus facile de faire affaire avec des gars qui ne connaissaient pas le métier qu’avec des arnaqueurs qui manqueraient pas de demander la moitié du butin après coup. Et puis, dans l’économie actuelle, c’était pas difficile de trouver deux ou trois gars prêts à commettre un petit larcin pour pouvoir s’acheter à bouffer.
— Alors on y va, dit Venec quand aucun d’eux ne répondit. Et pas de conneries.
La petite porte en chêne, laissée déverrouillée par son informatrice, s’ouvrit avec un léger grincement quand il la poussa, révélant un couloir étroit et sombre qui menait à de petits escaliers. Ils avancèrent en fil indienne jusqu’en haut des marches pour arriver dans une large salle marbrée meublée de divans et de tables basses. Venec laissa échapper un sifflement d’appréciation.
— Eh ben, on a bien choisi les gars. Bon allez, on s’y met. Allez, j’vous dit ! Vous attendez que les autres bourges reviennent ou quoi ?
Le petit groupe se dispersa, deux d’entre eux se dirigeant vers les commodes et armoires où trônaient des statuettes en tout genre pendant que les autres partaient explorer le reste de la maison. Venec les regarda disparaitre avant d’examiner les murs à la recherche d’une quelconque trace de cachette secrète comme il y en avait parfois dans les maisons cossues.
Il n’en trouva aucune, mais ils parvinrent tout de même à amasser un butin respectable. Trois sacs en toile furent remplis de babioles plus ou moins intéressantes, allant de breloques trouvées sur les marchés aux pierres semi-précieuses portées par les dames de la haute en passant par les décorations habituelles type contre-façons de vases anciens.
— Bon, vous avez chopé deux ou trois trucs pas jo-jo, dit Venec en sortant un pot de chambre d’un des sacs. Ça, par exemple, continua-t-il, examinant l’objet sous tous ses angles. Même avec la meilleure volonté, on pourra en tirer grand chose. Y a du progrès à faire, mais globalement, c’est du bon travail. Allez, on dégage.
Il passa l’un des sacs sur son épaule, et jeta un dernier coup d’oeil autour de lui avant de descendre les escaliers par lesquels ils étaient arrivés. Leurs bruits de pas faisaient des échos entre les murs de pierres mal taillées, l’empêchant de réfléchir convenablement aux différents receleurs avec qui il pourrait négocier ses trouvailles. Il ouvrit la porte distraitement et ce ne fut que la pointe de la flèche qui se posa sur son front qui l’arrêta. Il recula de surprise, rentrant dans celui qui venait derrière lui.
Plusieurs inconnus, habillés avec des vêtements amples et ternes à la façon des marchands itinérants, s’étaient placés de sorte à former un arc de cercle autour de la porte. La plupart tenaient des épées qu’ils pointaient vers eux, d’autres des arcs auxquels des flèches étaient déjà encochées, prêtes à partir.
— Alors mes bichons, dit l’un d’eux. On a fait du bon travail ?
L’homme n’avait pas l’air romain, ni perse, ni égyptien. Il avait les trais et les long cheveux noirs et bouclés des pays du nord, bien que sa peau soit bronzée par le soleil du sud. Ses vêtements, d’une étoffe noire et épaisse, lui donnaient l’allure habillée de ceux qui pensent que l’allure fait le moine. Sa chemise était à moitié déboutonnée, laissant voir son torse, et les rayons du soleil scintillaient sur les nombreuses bagues qu’il avait au doigts, aveuglant un instant Venec. Il n’était pas armé, contrairement aux autres.
Mains posés sur les hanches, un sourire assuré sur les lèvres, il regardait les sacs d’un air affamé. Venec réajusta le sien de sorte à le cacher dans son dos.
— ‘ttendez, mais ce serait pas Venec ? dit l’un de ceux qui pointaient un arc sur eux, un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux frisés et grisonnants.
— Venec ? répéta le celte avec un froncement de sourcils.
— Ben oui, le gars du marché, là. Celui qu’à revendu le vin à Callutius, celui qu’avait le goût de pisse réchauffée.
— Aaah, ce Venec là, dit-il tout en l’examinant comme s’il avait voulu estimer son prix. Le pire brigands de petits chemins dont j’ai entendu parler.
— Peut-être, dit Venec, levant fièrement la tête. Mais au moins, on vous a parlé de moi.
— Que pour m’en dire du mal, répondit le celte avec un large sourire.
Venec haussa les épaules.
— Et je préfère commerçant. Bon, trêve de bavardage, on peut savoir qui vous êtes ou vous comptez la jouer petits batards mystérieux ?
— On est les connards qui viennent récupérer les fruits de votre dur labeurs. Alors vous allez gentiment poser vos fardeaux par terre, ou un des mes petits copains tachera de vous convaincre. Ça fonctionne plutôt bien en général.
Venec se retourna, prêt à courir dans la villa pour s’échapper par la porte d’entrée. Il fut bloqué par ses propres compagnons qui, dès que leurs agresseurs avaient dégainé leurs épées, s’étaient délaissés de leur butin pour mettre leur mains en l’air au-dessus de leurs tête. Il se retourna à nouveau, refermant la main autour de son sac. L’étranger le regardait, un air amusé sur le visage.
— On tire ? demanda l’un de ses sous-fifres, son arbalète pointée sur le torse de Venec.
— On tire ? demanda le celte à Venec.
— On discute ? répondit Venec, tentant de cacher les soupçons d’incertitude qu’il entendait dans sa propre voix par un ton charmeur qui l’avait, plus d’une fois, sorti du pétrin.
— On prend le tout et on vous laisse derrière, fin de la discussion.
— Non mais attendez, c’est allé un peu vite là. On peut discuter, non ? C’est nous qu’avons fait le sale boulot quand même !
— On l’aurait bien fait à votre place, même comme vous êtes arrivés avant nous, on vous a laissé faire. Pas la peine de tous se fatiguer.
— Et comment vous avez su qu’on était là d’ailleurs ?
— À part la porte grande ouverte ?
— C’est pas vrai, soupira Venec en se retournant vers ses compagnons. Lequel d’entre vous l’a laissée ouverte ? Je vous avais dit et répété de la fermer.
Aucun d’eux ne se dénonça, et ils fixèrent le sol en silence.
— Bon, on fait cinquante-cinquante ? proposa Venec, résigné.
L’étranger s’avança jusqu’à ce qu’il ne reste que quelque centimètres entre lui et Venec qui, bien qu’il en eu fort envie, ne recula pas. Une dague, sortie de nul part, se posa au creux de son cou. Toutes traces de plaisanterie avait disparu des yeux qui se plongeaient maintenant dans les siens. De grands yeux marrons aux reflets dorés, comme des pépites d’or…
— On prend le tout, et on s’en va, susurra le celte.
Il était grand, remarqua Venec. Tout du moins, plus grand que lui. Et plus large d’épaules aussi. Probablement un mauvais combattant, si ses mains dépourvues de cicatrices et son allure peu musclée malgré sa carrure étaient fiables. Tandis que ses mains à lui en était recouvertes, de cicatrices. Récoltées aux fils des ans depuis son enfance à travailler dans les champs sous une chaleur écrasante, jusqu’à ses années passées en tant que marin à traverser la Méditerranée dans tout les sens.
— Bon ben, demandé si gentiment…
D’un signe de tête, il donna l’ordre à ses hommes de se saisir des sacs. Venec lâcha le sien à contre-coeur, mais la dague toujours posée sur son cou le dissuadait de tenter une quelque action. Les trois hommes qui avaient prit les sacs se retirèrent, suivis d’une partie du reste de la troupe, ne laissant plus que le celte et deux de ses compagnons dont les arcs étaient toujours pointés sur eux.
La froide pression de la lame se retira enfin, et Venec se détendit légèrement, passant une main sur son cou pour s’assurer de l’absence d’égratignure. Le celte rangea sa lame, et regarda Venec avec un petit sourire satisfait, avant de tapoter sa joue d’une façon qui lui donna envie de disparaitre sous terre.
— Et bah, voilà, c’était pas si difficile.
— On vole pas entre voleur, question de courtoisie, répliqua Venec en croisant les bras pour se donner contenance.
L’étranger roula des yeux.
— Voleur, tout de suite.
— Parce que vous appelleriez ça comment ?
— Une collaboration. On vous apprends à pas laisser les portes ouvertes derrière vous, et vous nous payiez en échange de nos services.
Venec ne répondit pas, trop estomaqué par la réponse. Le celte était sur le point de disparaitre à la suite des autres quand il se ressaisit.
— Et on peut avoir un nom, ou ce serait trop demander ? cria-t-il, une touche de curiosité mêlée à son agacement.
Le celte se retourna, donnant un léger coup de tête pour écarter la mèche noire qui était tombé devant son visage. Il toisa Venec de la tête au pieds, ce dernier tentant de garder une allure assurée sous ces yeux inquisiteurs.
— Alzagar, finit-il par dire. À votre service.
Il fit une moquerie de courbette, et disparut à son tour au milieu des bruyères.
Venec soupira, à nouveau. Il avait prévu de se servir du pactole pour partir en Grèce, et y monter une petite boite de troc pour couvrir ses activités les plus sensibles. Mais sans une belle somme de départ, le projet était noyé avant d’avoir commencé à naviguer. Le Sud avait toujours était plus cher que le Nord. En même temps, le bruit courait que l’île de Bretagne aurait bientôt un nouveau roi. Il pourrait peut-être en profiter.
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30 août 1789
Cladbridge-on-Stowe, Shropshire
2/3
Papa s’est jeté à corps perdu dans le travail. Il faut dire que la petite maison accolée à notre nouvelle terre est vieille, son occupant étant mort sans enfants il y a déjà plusieurs années. Les enduits en plâtre sont abîmés, le bois des meubles s’effrite et plusieurs pierres de la cheminée sont descellées. Il a aussi fallu assurer notre subsistance avec un petit potager clôturé. Pour une raison que seul lui comprend, Papa a planté uniquement des pieds de pommiers. Il espère qu’ils produiront dès le printemps prochain. Il a aussi bâti une petite remise avec des restes de planches trouvés dans la maison.
Je n’ai pas connu mon père les premières années de ma vie. Quand il est revenu, il était déjà grisonnant et il a passé beaucoup de temps à pleurer dans les années suivantes. Il a beaucoup pleuré Lord Cladbridge. Puis il a pleuré mon petit frère, James, qui n’a vécu que quelques mois. Maintenant il pleure ma mère et il s’inquiète pour moi. Je pense que ce travail harassant l’aide à oublier, mais je m’inquiète. C’est un homme robuste, mais il vient d’avoir cinquante ans.
#mercywatsonlegacy#watsongens1#legacy challenge#decades challenge#history challenge#Sims 3#Sims Stories
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Les Archives Magnus – Episode 3 : De l'autre côté de la rue
ARCHIVISTE
Déposition d'Amy Patel, concernant la disparition présumée de sa connaissance Graham Folger. Déclaration originale faite le 1er juillet 2007. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l'Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
ARCHIVISTE (DÉPOSITION)
J'ai rencontré Graham pour la première fois il y a deux ans environ. Il est difficile de dire exactement quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois ou même quand nous avons commencé à parler, puisque nous suivions un cours ensemble à l'époque. Je suis sûre qu'il y a eu beaucoup de discussions ou d'interactions avant que nous n'apprenions le nom de l'autre, mais j'ai commencé mon cours en septembre 2005, donc oui, il y a environ deux ans. J'avais décidé de suivre un cours de criminologie à l'université de Birkbeck pour me sortir de la routine de mon travail de bureau - je suis Analyste Conformité Associé chez Deloitte, et si vous pensez que cela vous semble ennuyeux, eh bien... oui. Ça l'est. Je savais qu'un cours du soir en Criminologie ne servirait à rien, bien sûr, même si je l'avais suivi jusqu'au bout. Je voulais juste faire quelque chose pour trouver un peu d'intérêt dans ma vie, et c'était soit ça, soit devenir alcoolique, alors...
Désolée, je m'écarte du sujet. J'ai d'abord trouvé Graham un peu rebutant, pour être franche. C'était un fumeur invétéré et il portait beaucoup trop de déodorant pour essayer de couvrir l'odeur. Il était un peu plus âgé que moi, peut-être dix ans environ. Je n'ai jamais demandé son âge, à vrai dire, nous n'étions pas si proches, mais il commençait à grisonner sur le bord de ses cheveux, et vous pouviez voir que la fatigue sur son visage n'était pas due au fait qu'il aurait manqué une nuit de sommeil. Ce n'est pas pour autant qu'il était moche : il avait un visage rond et dégagé et des yeux bleus assez profonds, mais ce n'était pas du tout mon type. Il s'exprimait bien dans les travaux de groupe, du moins lorsqu'il parlait, et je crois qu'il a mentionné une fois être allé à Oxford, bien que je ne sache pas dans quelle université.
J'avais remarqué plus tôt que pendant les cours, il semblait toujours griffonner furieusement dans un cahier, même lorsque le prof ne parlait pas. Au début, je pensais qu'il était minutieux, mais je vous jure que je l'ai regardé remplir un cahier A5 entier en un seul cours. Je me souviens que c'était une présentation sur les jeunes et le système judiciaire où l’intervenant était si lent qu'il n'aurait pas rempli ce cahier même si Graham avait écrit littéralement chaque mot. Sans compter que j'ai demandé à emprunter ses notes une fois pour une dissertation, et il m'a lancé ce regard bizarre et m'a dit qu'il ne prenait pas de notes.
Donc oui, le fait est que je ne l'aurais pas appelé un ami, mais nous nous entendions bien. C'est environ quatre mois après le début de mon cours que j'ai croisé Graham pour la première fois en dehors de l'université. Je prenais le bus de nuit pour rentrer chez moi, après être allé boire quelques verres et avoir manqué le bus habituel. J'habite à Clapham, donc il y a un service de bus de nuit assez régulier qui s'y rend. Bien sûr, "régulier" signifie aussi "vomisseurs en colère et ivres", alors oui, j'essaie généralement d'être le plus discrète possible, en m'asseyant sur un siège à l'étage.
C'est là que j'ai vu Graham. Il était assis tout devant, regardant par la vitre. Observer les gens est un de mes plaisirs coupables, alors j'ai décidé de ne pas dire bonsoir, du moins pas tout de suite. Je n'ai pas été déçue non plus - il était plus seul qu'il ne l'avait jamais été pendant les cours.
C'était le milieu de l'hiver à ce moment-là, donc les vitres étaient pleines de condensation, mais il essuyait la vitre presque obsessionnellement quand elle commençait à obscurcir sa vue. Il semblait scruter attentivement la rue à la recherche de quelque chose, sauf que parfois il tordait le cou pour fixer les toits des bâtiments qui passaient. Il semblait également nerveux, et respirait bien plus vite que la normale, ce qui embuait encore plus sa fenêtre. C'était un peu inquiétant à regarder, pour être sincère, et je me suis finalement décidé à lui dire que j'étais là.
Il a sursauté un peu quand je l'ai salué, et je lui ai demandé s'il allait bien.Il m'a dit qu'il n'avait pas l'habitude de rester dehors si tard et qu'il trouvait les transports publics nocturnes gênants. Je me suis assise à côté de lui, et il semblait beaucoup plus détendu, alors je n'ai pas insisté sur la question.
Nous avons parlé pendant un moment de rien en particulier, jusqu'à ce que le bus commence à s'approcher de mon arrêt. En me levant, j'ai remarqué que Graham s'était levé exactement au même moment que moi, et j'ai réalisé avec un certain malaise que nous devions vivre au même arrêt. J'aimais bien ce type, ne vous méprenez pas, mais je ne me sentais pas encore à l'aise avec le fait qu'il sache où j'habite. Mais ouai, il était évident que je m'étais levée pour descendre du bus, donc je ne pouvais pas vraiment rester jusqu'au prochain arrêt, et ce n'est même pas que je me sentais en danger avec Graham, je suis juste une personne discrète.
J'ai décidé de marcher avec lui aussi loin que cela était nécessaire et de m'assurer qu'il ne voit pas dans quel bâtiment je suis entré. Peut-être que nous ne marchions même pas dans la même direction. Ouais, on marchait exactement dans la même direction. On avait même l'impression de se diriger vers la même rue.
C'est à ce moment-là que j'ai senti une main me saisir l'épaule et me jeter sur la route. Je ne sais pas comment le décrire autrement, j'étais en train de marcher, et l'instant d'après je fonçais vers le sol. Ça ne pouvait pas être Graham - il était devant moi à ce moment-là, et j'aurais juré qu'il n'y avait personne d'autre dans la rue. Il n'y avait pas de voitures qui arrivaient, mais je me suis cogné la tête. Je pense que j'ai dû être inconsciente pendant quelques secondes, parce que la prochaine chose dont je me souviens c'est un Graham paniqué au téléphone avec une ambulance. J'ai essayé de lui dire que j'allais bien, mais je n'ai pas vraiment réussi à faire sortir les mots de ma bouche, ce qui, en effet, signifiait probablement que je n'allais pas bien.
L'ambulance est arrivée assez vite, vu qu'on était à Londres un vendredi soir, et les ambulanciers m'ont examiné rapidement. On m'a dit que la blessure en elle-même n'était pas grave - apparemment, les blessures à la tête saignent toujours autant et il n'y a pas lieu de paniquer - mais que j'avais une méchante contusion et que je ne devrais pas rester seule pendant les prochaines heures.
Même si nous étions à deux pas de ma porte, j'avais, pour une raison ou une autre, décidé que Graham ne devait jamais savoir où j'habitais. Avec le recul, c'est probablement la contusion qui a parlé, mais le résultat est que j'ai accepté de retourner à l'appartement de Graham pour me rétablir. Il était assez gêné par toute cette histoire et s'est donné beaucoup de mal pour m'assurer qu'il n'y avait rien de gênant dans cette situation ; apparemment, il était gay, ce qui, je l'admets, m'a en fait un peu rassuré. Mais il était clair que ce n'était pas de cette façon que l'un de nous deux avait espéré mettre fin à cette nuit.
En fait, l'appartement de Graham se trouvait juste en face du mien, quelques étages plus bas. Je me demandais si je pouvais voir ma fenêtre depuis la sienne, et je me souviens que j'ai eu la curieuse idée que, si je devais regarder dehors, je devrais faire attention à sa jardinière, car je pouvais voir les crochets qui la fixaient au cadre de la fenêtre. Je lui ai demandé ce qu'il avait planté, et il m'a jeté un coup d'œil, comme si ma contusion m'avait rendu folle. Peut-être que c'était le cas, car lorsque j'ai à nouveau regardé la fenêtre, les crochets avaient disparu et il n'y avait aucun signe de jardinière. À ce moment-là, je l'ai mis sur le compte de ma blessure à la tête, et même maintenant je ne suis pas sûre.
L'appartement lui-même était une assez simple, assez grand selon les normes londoniennes. Il n'avait que quelques meubles et beaucoup d'étagères, chacune couverte de rangées et de rangées de cahiers identiques, sans système de marquage apparent ni indication du contenu. J'ai commencé à poser des questions à leur sujet, mais j'avais la tête qui tournait et je ne me sentais pas en état de réfléchir suite à la réponse qu'il aurait donné.
Graham m'a conduite au canapé et a disparu pour aller me chercher un pack de glace et une tasse de thé sucré. J'ai gracieusement accepté les deux, même si je n'étais pas d'humeur à parler. Graham se sentait manifestement assez gêné par le silence pour parler à notre place à tous les deux, et j'en ai appris plus sur lui au cours de l'heure qui a suivi que je n'avais jamais eu envie de savoir. Apparemment, ses parents étaient morts dans un accident de voiture quelques années auparavant et avaient laissé beaucoup d'argent et le droit de propriété de cet appartement. Il n'avait plus besoin de travailler et s'était donc retrouvé un peu à la dérive, prenant des cours du soir à l'université pour passer le temps et s'ouvrir l'esprit - ses mots, pas les miens. Il a dit qu'il essayait de trouver quoi faire de sa vie.
Il a continué à parler pendant un moment, mais j'ai fini par arrêter d'écouter, car j'étais fasciné par la table sur laquelle il avait posé mon thé. C'était un objet en bois orné, avec un motif de lignes serpentines qui se dirigeaient vers le centre. Le motif était hypnotique et se déplaçait sous mes yeux, comme une illusion d'optique. Mes yeux suivaient les lignes vers le milieu de la table, où il n'y avait rien d'autre qu'un petit trou carré. Graham a remarqué que je la regardais et m'a dit que les meubles anciens intéressants étaient l'une de ses rares véritables passions. Apparemment, il avait trouvé la table dans un magasin d'occasion pendant ses études et en était tombé amoureux. Elle était en assez mauvais état, mais il avait passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d'argent pour la restaurer, sans jamais pouvoir trouver ce qui devait aller au centre. Il a supposé que c'était une pièce séparée et n'a pas pu la retrouver.
Et ouai, comme la plupart de ses conversations, j'aurais trouvé ça ennuyeux même si je n'étais pas commotionné. Mais à ce moment-là, je commençais à me sentir assez bien pour partir, et je me suis mis à présenter mes excuses à Graham. Il a exprimé son inquiétude, a dit que cela n'avait pas été assez long, comme l'avaient suggéré les médecins, mais que si je devais rentrer... Eh bien, vous voyez le tableau. Enfin, je suis parti, car je me perdais dans les lignes de la table, et les tuyaux à l'extérieur de la fenêtre faisaient un bruit si étrange que je ne pensais pas que rester allait m'aider à récupérer.
Je suis rentrée directement chez moi, en m'assurant que Graham ne me voyait pas de sa fenêtre, et j'ai passé quelques heures à regarder la télévision jusqu'à ce que je sois suffisamment rétablie pour aller dormir. En me réveillant le lendemain matin, je me sentais plus ou moins bien, bien que j'aie gardé un pansement sur la coupure de mon front, et j'ai essayé de ne pas trop penser à la nuit précédente.
Mais un soir, quelques jours plus tard, je me suis retrouvée à regarder par la fenêtre, celle qui donne sur la rue, et je me suis souvenue d'à quel point Graham vivait près de moi. J'ai regardé pour savoir si je pouvais voir quelle fenêtre était la sienne et, oui, bien sûr, elle était là. C'était en fait une vue extrêmement claire de son appartement, et je pouvais le voir assis sur le canapé, lisant un des carnets de son étagère. Je me suis rendue compte que si je le voyais si bien, il pourrait probablement me voir tout aussi bien s'il choisissait de lever les yeux, et, avec un peu de mon appréhension de ce vendredi-là, j'ai décidé d'éteindre la lumière dans mon appartement, pour qu'il ne me voie pas s'il levait les yeux. Et puis, je suis retournée le regarder.
Ouai, je sais que c'est plutôt glauque. Ce n'était vraiment pas censé l'être. J'ai dit tout à l'heure que j'aimais beaucoup observer les gens et, même s'il était très barbant de parler avec lui, Graham était étrangement fascinant à regarder. C'est donc exactement ce que j'ai fait. Et pas seulement cette nuit-là, d'ailleurs. Oui, il n'y a pas de façon non glauque de dire que regarder Graham est devenu mon passe-temps. C'était bizarre, je le reconnais. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Je me suis dit que je ne le regardais pas dans un but précis ou dans un but malveillant. C'était simplement un intérêt détaché pour sa vie. Et pour ma défense, j'aurais arrêté beaucoup plus tôt s'il n'avait pas commencé à faire des trucs bizarres. Il réorganisait constamment ses carnets, sans aucun système apparent d'organisation, la plupart du temps sans même les ouvrir. Parfois, il prenait un carnet apparemment au hasard sur les étagères et commençait à y griffonner, même si je pouvais voir que la page était déjà couverte d'écritures.
Une fois, et je jure que c'est vrai, je l'ai vu prendre un de ses carnets et commencer à déchirer les pages une à une. Et puis, lentement et délibérément, il les a mangées. Cela a dû lui prendre trois heures pour finir tout le livre, mais il ne s'est pas arrêté, il n'a pas fait de pause, il a juste continué à les avaler.
Même quand il ne faisait rien avec les carnets, il y avait une étrange énergie qui émanait de lui. D'après ce que je voyais, il était constamment sur les nerfs et sursautait à chaque fois qu'un bruit fort se faisait entendre dans la rue en bas. Une sirène de police, une bouteille qui se brise, et je l'ai même vu une fois paniquer au passage d'un camion de glaces. À chaque fois, il sautait sur ses pieds, courait à la fenêtre et commençait à regarder dehors, en tordant le cou d'un côté à l'autre. Parfois, levait les yeux, mais j'avais appris ses habitudes suffisamment bien pour ne pas être repérée. Puis, d'un seul coup, il décidait qu'il n'y avait pas de problème et revenait à ce qu'il faisait avant.
Et par "ce qu'il faisait avant", voyez, je veux dire rien. Il n'avait apparemment ni télévision ni ordinateur - les seuls livres qu'il semblait posséder étaient ses propres cahiers, et je ne l'ai jamais vu manger autre chose des plats à emporter. Je ne sais pas combien de fois je l'ai vu manger la même pizza - pepperoni aux piments jalapeños et anchois. Ouai, je sais. Mais le reste du temps, il restait assis là, à fumer ; parfois à regarder dans le vide, parfois à fixer sa table en bois. Et oui, je me suis souvenu que le motif était en quelques sortes hypnotique et j'ai passé plus de deux minutes à le fixer moi-même quand j'étais là, mais il ne faisait presque rien d'autre.
Qui sait, peut-être qu'il avait une vie riche et épanouie en dehors de l'appartement. Il le quittit assez régulièrement, et non, je n'étais pas allé jusqu'à le suivre. En fait, je faisais toujours en sorte d'attendre un bon moment avant de quitter mon propre immeuble pour m'assurer de ne pas le croiser. Je ne voulais toujours pas qu'il sache où j'habitais, bien qu'à ce moment-là, c'était pour des raisons très différentes. Mais en fin de compte, c'était un passe-temps, pas une obsession, et souvent les jours passaient où je ne voyais pas du tout Graham. Il y avait peut-être des choses qui m'échappaient et qui auraient pu expliquer son comportement. J'aurais juste aimé ne pas voir ce qui s'est passé le 7 avril. J'aurais peut-être alors pensé qu'il était passé à autre chose ou... je ne sais pas. J'aurais juste souhaité ne pas l'avoir vu.
Le travail était intense depuis quelques mois, avec tant de nuits tardives que j'avais dû abandonner mes études. Je n'avais pas parlé à Graham depuis la nuit où j'ai subi ma blessure à la tête. Je pense qu'il se sentait encore mal à l'aise, et je l'avais vu faire tellement de choses bizarres seul dans son appartement que je pense que j'aurais eu du mal à avoir une conversation normale avec lui. De toute façon, cette semaine-là, j'avais à peine eu le temps de manger, et encore moins d'observer Graham, alors quand je suis rentré à la maison vers dix heures et demie du soir, ma première pensée a été de tomber dans le lit. Mais c'était un vendredi et j'avais bu une énorme quantité de café pour continuer à travailler, alors oui, j'étais sur les nerfs et j'avais hâte de faire une longue grasse matinée le lendemain. Alors, quand j'ai vu que la lumière de Graham était encore allumée, j'ai décidé de passer quelques minutes de détente à le surveiller.
Sa lumière était peut-être allumée, mais je ne le voyais pas, et je me demandais s'il n'était pas allé se coucher et avait simplement oublié de l'éteindre. Il était probablement dans la salle de bain, j'ai donc décidé d'attendre un peu plus longtemps. En regardant cette fenêtre, j'ai réalisé qu'il y avait quelque chose... je ne sais pas, de bizarre. Quelque chose avait l'air différent, mais je n'arrivais pas à savoir ce que c'était.
Puis je l'ai remarqué. Au début, je l'avais juste pris pour une conduite d'eau qui coulait sur le côté du bâtiment, attachée juste en dessous de la fenêtre ouverte de Graham. La lumière des lampadaires ne parvenait pas jusqu'à son appartement du quatrième étage, et le rebord de la fenêtre projetait une ombre qui empêchait la lumière de la pièce de l'éclairer, mais elle était longue, droite, sombre, et de ce que je pouvais voir, elle ressemblait à un tuyau, sauf que je regardais cette fenêtre depuis des mois maintenant, et j'aurais juré qu'il n'y avait jamais eu de tuyau à cet endroit auparavant.
Et pendant que je regardais la chose, ça a bougé. Ça a commencé à se plier, lentement, et j'ai réalisé que je regardais un bras, un bras long et mince. Alors que l'articulation au bout du bras se pliait, je pense que j'ai vu une autre articulation plus bas, qui bougeait aussi, et qui pliait ce que je ne peux que supposer être des coudes ; elle faisait s'accrochait l'extrémité du membre à travers la fenêtre. Quand je dis "bougé", ce n'est pas tout à fait exact. Elle s'est décalé. Comme quand vous regardez une de ces dessins magiques d’yeux et l'image change d'une à l'autre.
Je n'ai jamais rien vu que je puisse vraiment appeler une main, mais ça s'est quand même hissé par la fenêtre. Cela a pris moins d'une seconde, et je n'ai pas bien vu ce que c'était, j'ai juste vu ces... bras, jambes ? Au moins quatre, mais il y en avait peut-être plus, et ils se sont en quelque sorte repliés à travers la fenêtre dans un éclair de gris tacheté. Je pense que c'était la couleur - c'était surtout une silhouette, et s'il y avait un corps ou une tête, ils se déplaçaient à l'intérieur plus vite que je ne pouvais le voir. Dès que ça fut à l'intérieur, la lumière dans l'appartement de Graham s'est éteinte et la fenêtre s'est refermée derrière lui.
Alors ouai, je suis resté là pendant un bon moment, à essayer de digérer ce que je venais de voir. Je pouvais distinguer quelques vagues mouvements de l'intérieur de l'appartement de Graham, mais je ne voyais rien clairement. J'ai finalement décidé que je devais appeler la police, bien que je n'aie aucune idée de ce qu'il fallait leur dire. Finalement, j'ai simplement dit que j'avais vu quelqu'un de suspect entrer par la fenêtre du quatrième étage à son adresse et j'ai raccroché avant qu'ils puissent me demander qui appelait. Puis j'ai attendu et j'ai regardé l'appartement sombre d'en face. Je ne pouvais pas détourner le regard - j'étais convaincu que si j'arrêtais de regarder ça... quoi que ce soit, ça se replierait, se hisserait et entrerait dans chez moi. Rien n'en sortit.
Environ dix minutes plus tard, j'ai vu une voiture de police qui roulait dans la rue. Pas de sirènes, pas de gyrophare, mais ils étaient là, et tout de suite j'ai commencé à me sentir mieux. Mais en levant les yeux, j'ai vu que la lumière s'était allumée dans l'appartement de Graham. Il n'y avait aucun signe de la chose que j'avais vue entrer, mais alors que la police pressait la sonnette à l'entrée de l'immeuble, j'ai vu quelqu'un se diriger vers la porte pour les laisser entrer. Ce n'était pas Graham.
Je ne saurais trop insister sur le fait que ce n'était pas Graham. Il avait l'air complètement différent. Il était peut-être plus petit de quelques centimètres et avait un visage long et carré surmonté de cheveux blonds bouclés, là où Graham les avait foncés et coupé courts. Il était habillé avec les vêtements de Graham, par contre ; j'ai reconnu la chemise grâce à mes mois d'observation, mais ce n'était pas Graham. J'ai regardé le Non-Graham se diriger vers la porte et laisser les deux policiers entrer. Ils ont parlé un moment, et le Non-Graham a eu l'air inquiet et ensemble, ils ont commencé à fouiller l'appartement. J'ai regardé, en attendant que la chose émerge, ou qu'ils trouvent le vrai Graham, mais ils ne l'ont pas fait.
À un moment donné, j'ai vu une policière ramasser une forme rouge foncé que j'ai reconnue comme étant un passeport. Mon cœur a battu plus vite quand je l'ai vue l'ouvrir et regarder le Non-Graham, en comparant clairement, attendant le moment où elle détecterait l'imposteur. Mais au lieu de cela, elle a simplement ri, a serré la main du Non-Graham, et ils sont partis.
J'ai regardé la voiture de police s'éloigner, ressentant un sentiment d'impuissance, et quand j'ai levé les yeux, il se tenait à la fenêtre de Graham, me regardant en retour. Je suis restée figée alors que ses grands yeux fixes rencontraient les miens et qu'un sourire froid et denté se dessinait sur son visage. Puis, d'un geste rapide, il a tiré les rideaux et a disparu.
Je n'ai pas dormi cette nuit-là, et je n'ai jamais revu Graham. Mais j'ai vu cette nouvelle personne, tout le temps. Pendant la semaine suivante, je l'ai vu sortir plusieurs fois par jour de gros sacs poubelles qui avaient l'air lourds. Il m'a fallu un certain temps pour réaliser qu'il se débarrassait des vieux carnets de Graham, mais l'appartement s'en est vite trouvé vidé. Je pense qu'il a fait d'autres changements de décor, mais je n'ai jamais pu le voir, car la seule fois où il a ouvert ses rideaux, c'était quand il regardait attentivement mon appartement, ce qu'il faisait maintenant tous les soirs. J'ai essayé de trouver des preuves de l'existence de l'ancien Graham, mais tout ce que je pouvais trouver en ligne avec une photo - c'était toujours des photos de cette nouvelle personne. J'ai même demandé à certains de mes anciens camarades de classe, mais aucun d'entre eux ne semblait se souvenir de lui.
J'ai fini par déménager. J'aimais beaucoup mon ancien appartement à Clapham, mais ouai, c'était devenu trop pour moi. La dernière goutte d'eau, c'est quand je suis parti au travail un matin, et que je n'ai réalisé que trop tard que le Non-Graham avait quitté son immeuble au même moment. Il m'a salué par mon nom, et sa voix n'était pas du tout comme elle aurait dû l'être. J'ai commencé à m'excuser et à me dépêcher de partir, mais il m'a juste regardé et a souri.
"N'est-ce pas curieux, Amy, de ne jamais rien remarquer tout en habitant si près. Je devrai rendre visite en retour un jour"
J'ai déménagé une semaine plus tard, et je ne l'ai plus jamais revu.
ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
Je serais tenté de considérer cela comme une hallucination résultant de complications liées à un traumatisme crânien à long terme, mais Tim est parvenu à mettre la main sur le dossier médical de Mme Patel. Dieu sait comment il les a obtenus, mais il ferait mieux de ne pas utiliser les fonds de l'Institut pour séduire à nouveau les secrétaires au classement. Les dossiers ne confirment pas l'idée qu'elle souffrait de ce genre de problèmes. Sans compter que je me fie généralement aux témoignages de mes collègues pour autant que je puisse, mais son travail ne semble vraiment pas être le genre de chose que l'on peut faire avec un sens de la réalité compromis. Mme Patel a refusé notre demande d'entretien supplémentaire et semble essayer de prendre ses distances par rapport à ces événements.
Graham Folger a bel et bien existé, et semble correspondre à son histoire. Selon les dossiers du coroner, Desmond et Samantha Folger, ses parents, sont morts sur la M1 près de Sheffield le 4 août 2001, et le nom de Graham Folger figure sur le registre de plusieurs collèges et universités de Londres et des environs au cours des années suivantes. L'appartement qu'elle a mentionné appartenait bien à M. Folger, mais il a été vendu par l'intermédiaire d'une agence au début de l'année 2007. Toutes les photographies que nous avons pu obtenir semblent correspondre à la description de ce "Non-Graham" que Mme Patel a décrit, à l'exception de quelques Polaroids, ci-joints, qui semblent dater de la fin des années 80 et montrent les deux parents aux côtés d'un adolescent aux cheveux foncés qui ne correspond pas du tout aux photos ultérieures.
Il ne semble pas qu'il y ait beaucoup plus à faire ici. Mme Patel, comme nombre de nos sujets, semble avoir été plus intéressée à faire sa déposition comme une forme de clôture personnelle, plutôt que comme le début d'une enquête sérieuse. Elle n'était même pas intéressée lorsque Sasha lui a dit que nous avions réussi à retrouver ce que nous pensions être un des carnets de Graham Folger. Je doute que cela aurait été très utile. Il dit simplement la même chose sur chaque page : les mots "Continues de regarder" encore et encore.
Fin de l'enregistrement.
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Dk - Land
Les lands ont des climats et des spécialités différentes. Vous pourrez ainsi consulter, afin de vous aider dans vos publications, les caractéristiques de chacun d’eux.
Romanov ressemblerait à la Russie. Pays froid la plupart du temps, on le reconnaît par ses belles neiges blanches et ses grandes forêts. Le land est ainsi connu pour ses exportations de bois vers les autres lands et ses mines de pierres précieuses, bien vendus sur le marché.
La population suit la devise de la maison Romanov : Famille, sagesse et pouvoir. Il y a une majorité de blonds.
L’emblème du land est le loup blanc. Il représente l’instinct et la soif de liberté qui se fait ressentir par le côté très conseilliste des Romanov.
Wuttemberg serait l’Allemagne d’antan. Coin pluvieux de Dekasileia, le land est relativement connu pour son climat humide, ses magnifiques forêts qui s’étendent sur des kilomètres et ses plaines vertes. A la frontière avec Romanov, on peut voir de belles montagnes au sommet enneigé. Les routes y sont impraticables lors des fortes tempêtes de neiges. Wuttemberg est connu pour le gibier, exporté aux quatre coins du royaume après les chasses. C’est un lieu de chasse très prisé.
La population suit la devise : fier et puissant. Ils sont de fervents royalistes et sont fiers de voir un Wuttemberg sur le trône.
Leur emblème est le cerf, pour son côté majestueux mais également pour sa douceur et sa capacité de contourner les obstacles avec grâce. C’est un animal intuitif, qui sait aussi faire preuve de vigilance.
A Bade, le climat est souvent celui de l’automne. Les feuilles sont rarement vertes et empreintes des teintes orangées à longueur de temps. Le climat y est donc humide mais pas trop froid. Bade est très connu pour ses forges qui fonctionnent à plein régime et l’amélioration des outils du quotidien, à la pointe de la technologie. Pourtant, Bade est peu prisé et un énorme flux migratoire a pu être aperçu ces derniers temps, depuis l’arrivée des Vikings sur leur terre. La peur y règne en maître. Leur animal totem est le renard, rusé, les Bade savent faire preuve de discernement pour les tromperies. Ils sont dotés d’une grande sensibilité physique et émotionnelle et sont ainsi connus pour savoir échapper aux obstacles rapidement. A Bade, la population y est royaliste étant donné le lien de parenté qu’a Aurora de Bade, mère du feu roi Hans le juste.
Devise : Dur comme un roc.
A Saxe, le climat est humide. Montage et terre se rejoignent par delà lesquels survolent les rapaces. Saxe est connu pour leur très bons archers ainsi que leur fabriquant qui construisent leur flèche à base de plume d’aigle. Leur emblème est un aigle aux ailes déployées. Pour eux, l’aigle représente la faculté de concentration et le discernement. Savoir saisir le moment opportun en plein vol. La population est guidée par la devise : le sang appelle le sang. Ils se sont alliés aux royalistes et sont de hargneux vengeurs.
Lannoy est très peu prisé depuis quelques générations. Le land a perdu de sa popularité avec l’ancien Lander, Philippe Lannoy, lorsqu’il a épousé une roturière. Il n’a pas su donné d’héritier et ses frasques avec l’ancien marché noir ont souvent fais parler de lui. La réputation des Lannoy n’est pas souvent la meilleure à entendre. Pourtant, le land, malgré son climat grisonnant et humide, possèdent les plus belles mines d’or du land. Très prisé pour cela, ils sont de grands fabricants de bijoux et d’objets de qualité. Ils ont aussi de très beaux rosiers. L’emblème de la famille Lannoy est la lionne. Changée dernièrement par le lander Henry Lannoy pour ses soeurs. Le lion signifie pour eux la force, l’affirmation de soi et les émotions fortes. Les Lannoy sont connus pour ne pas savoir gérer leurs sentiments et leur impulsivité. La population Lannoy, est guidée par la devise : Rugir jusqu’au dernier soupir. Les Lannoy ont porté allégeance aux royalistes mais le dernier lander a affirmé sa position dans les rangs des conseillistes. Le nouveau Lander Edan Lannoy ne cache néanmoins pas son soutien pour Philae Wuttemberg.
Aragon est connu pour ses fortes chaleurs sèches. Bordée par l’eau, le climat est difficilement viable pour ceux qui n’y sont pas habitués. Les tenues y sont légères et très colorés, notamment dans les tons rouges. Aragon est le spécialiste des vins, exporté dans tout le royaume. Les habitants d’Aragon sont connus pour être de bons guerriers, bien moins fort que York mais certainement plus agiles.
Leur animal Totem est le lynx, connu pour sa rapidité et son excellente vision, c’est un animal très solitaire. La devise est : notre foi est invincible. Ils ont foi en les conseillistes et sont de fervents alliés des Romanov. La population y est très pieuse.
Lancaster est un pays aux couleurs froides et aux climats humides, ce qui n’empêche pas le soleil de pointer son nez. La lavande diffuse son odeur sur tout le land, doué dans la création de parfumerie, ils sont également très connus pour leur calligraphie, l’encre et la fabrication d’ouvrages qui pullulent au sein des temples. Leur animal totem est l’Hermine, signifiant la pureté. La population suit la devise : libre et fort. Ils furent longtemps royalistes mais les choses ont changés avec l’arrivée d’un Romanov à la tête du land.
Condé est notre France. Ses couleurs vertes sous son climat tempéré sont bien particulière. Condé est connu pour ses longs lierres qui prennent souvent possession des murs de pierre. Ils sont connus pour avoir les meilleurs architectes du royaume et les plus belles peintures. Leur animal totem est la paon, connu pour sa majestuosité, il symbolise l’immortalité. Le paon est également connu pour donner l’alerte en cas de menace. Conde reste donc une belle fille qui se veut prête à repousser les menaces. Leur devise : Nous écrivons notre destin.
La belle Borja est le land de la poésie, de la peinture et des arts. Le climat y est plutôt sec et chaud mais il est supportable. Les lands sont bordés de fleurs et l’on peut s’y rendre au son des musiciens qui n’hésitent pas à accompagner votre voyage de leur douce mélodie. D’un point de vue économique, Borja est connu pour leur chevaux, leurs beaux étalons parfaitement dressés. C’est ici que le commerce a lieu. Borja est aussi un grand complexe d’agriculture. Leur animal totem du cheval leur procure une envie de vivre qui dépasse l’entendement. Ici, on aime les plaisirs, on est des passionnés. Leur envie sauvage de liberté nourrit leur fougue à tous les états. Leur devise : La lumière dans les ténèbres corresponds bien à ce land de merveille qui saura vous remonter le moral.
York est connu pour son climat humide. Ses grandes plaines vertes sont néanmoins le lieu d’entraînement des soldats. Le land a longtemps était dirigé par Calixta, deuxième épouse du roi Hans et ancienne épouse de William d’York. Ils sont ainsi bien plus avancés dans les moeurs que n’importe qui en permettant aux femmes de prendre l’épée et la manier. Les soldats de York sont réputés pour leur force.
Leur animal totem est l’ours qui signifie d’avoir une grande confiance en notre force. C’est aussi de très bons leaders.
Leur devise : Pour assurer la paix, prépare la guerre. Ils sont conseillistes.
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Le nez de Picasso
Allongé sur le brancard, j’entrai dans le bloc opératoire. Le chirurgien se faisait attendre tandis qu’une infirmière me rassurait en vérifiant ma perfusion : « Ce n’est juste qu’une tout petite opération ! » dit-elle avec son sourire charmant. En effet, une double fracture du nez n’est pas grand-chose. Il est simplement prévu de le redresser afin qu’il puisse trouver sa forme initiale. Parce qu’en me regardant dans la glace de l’ascenseur, j’avais vraiment l’impression d’avoir été dessiné par Picasso. L’anesthésiste approcha à son tour. Après une injection, il me demanda de compter jusqu’à trente à l’envers. « 30...29..28… »
Je me réveillai dans la salle de repos du bloc. Je ne savais pas combien de temps je dormis. A côté, un autre bless�� occupait un lit à roulettes. Il dormait encore. Je me levai, groggys par le somnifère ainsi que la lourdeur du masque sur mon visage. Mes pieds ne touchaient pas le sol, alors, j’attendis un peu que quelqu’un vienne me chercher pour retourner dans ma chambre. Seulement personne ne se présenta. Je sautai du lit malgré la tête qui tournait légèrement et tentai de marcher. Mon voisin dormait toujours, un liquide rouge coulait le long du lit se répandant par gouttelettes formant une flaque rouge brune opaque. J’approchai pour voir s’il avait besoin d’aide. A ce moment, je fus pris d’effroi en découvrant son visage défiguré. Ses yeux n’étaient pas à la même place, le gauche plus haut que le droit, la bouche remplaçait son nez qui lui était en travers sur le menton. Des cicatrices encore fraiches montraient l’acharnement sur le front, d’ailleurs, elles avaient la forme d’une oreille. La greffe n’avait pas tenue puisque cette dernière, à l’origine de l’effusion de sang, gisait au bord du lit. Je réagis de suite, cherchant à sortir de la pièce sans savoir s’il était encore en vie. Je respirai fortement par la bouche à cause des mèches qui bloquaient mes narines. J’avançai péniblement dans le couloir, espérant trouver quelqu’un, toutefois, je ne remarquai pas l’aspect lugubre des lieux : Tout était sens dessus dessous, sale, gris, presque poussiéreux. Je marchai les pieds nus, sentant l’air frotter mon dos et mes fesses, j’étais habillé uniquement d’une tunique d’hospitalisation. Je vis au loin le panneau indiquant la salle de détente pour le personnel. Alors, je continuai mon chemin jusqu’à arriver devant la porte. Toutefois, le silence me paraissant étrange, je n’ouvris pas la porte et préféra chercher à voir à travers la fenêtre s’il y avait du monde. Deux infirmières assises, se reposaient, elles me tournaient le dos. Rassuré, je frappai et entrai à mon grand regret.
J’avais à peine dit excusez-moi qu’elles se retournèrent et m’horrifièrent par leur aspect. Les vêtements sales, tachées de sang, leur tête recouverte de bandelettes ensanglantées ne laissaient rien paraitre de leur apparence; je ne voyais ni leurs yeux, ni leur bouche et moins leur nez aplati par le pansement. Elles se levèrent telles des robots et avancèrent dans ma direction. Je reculai, préférant fuir, je me mis à courir jusqu’à la sortie. Mes pas résonnèrent dans le couloir. Derrière-moi, les deux soignantes me suivaient dans une démarche chorégraphiée, elles semblaient glisser maladroitement, leurs jambes ne semblaient pas avoir d’os tellement elles paraissaient molles. Pourtant elles avançaient vers moi. L’une d’elle m’appela me demandant de m’arrêter pour une piqure car j’avais besoin de soin. Je continuai de courir arrivant devant une porte à double battants que je franchis à coup d’épaule quand je me retrouvai nez à nez avec une troisième infirmière. Elle aussi portait un bandage recouvrant l’intégralité de son visage. Sa blouse de couleur blanche avec des zones brunes, ne m’effrayèrent pas contrairement à la hache qu’elle tenait d’une main ferme. Je restai immobile quelques secondes avant qu’elle n’avance à son tour vers moi. Je courus plus vite, cherchant à atteindre les escaliers. Malheureusement, accès impossible car la porte était fermée à clé ! Je me dirigeai alors vers les autres portes, cherchant à me réfugier dans une chambre, partout ailleurs. Pendant ce temps, les trois infirmières continuaient d’avancer. La hache de la troisième raclait le carrelage faisant un bruit tressant qui apportait une vision encore plus horrifique à sa présence. Elle m’appela même, me proposant de venir voir sous sa blouse si elle ne portait pas de culotte. Mais, franchement, je n’avais envie de savoir. Je tournai une première poignée, puis une seconde… la troisième s’ouvrit… J’étais enfin sauvé!
Je bloquai la seule issue à l’aide de mon corps. Puis, découvrant un loquet sur la serrure, je l’actionnai afin de me barricader. J’entendais les coups répétés sur la porte ainsi que des injures et des grognements de la part des infirmières. Tout en reprenant mon souffle, j’observai la chambre. Elle était vide, vieillotte, le lit défait indiquait qu’il était généralement occupé, seulement j’étais seul. J’entrai dans la petite salle de bain contre et me penchai le long du robinet pour boire une gorgée d’eau. J’avais la gorge sèche à force de respirer par la bouche. Les infirmières ne frappaient plus, je ne les entendais plus. Je m’approchai de la fenêtre afin de savoir si je pouvais fuir mais l’étage était trop haut pour tenter de sauter. En me retournant, j’entendis le loquet remuer, elles avaient récupéré un double.
J’étais totalement coincé et à la merci des trois monstres. La porte s’ouvrit, un médecin au physique normal entra. Les cheveux grisonnants, il portait des petites lunettes. Il me rassura avec quelques mots et s’approcha les mains dans les poches de sa veste. Puis il me dit : « Ça va mieux ? Vous faites une crise hallucinatoire, certainement dû à une réaction allergique à l’anesthésiant ». Il me proposa de m’assoir sur le lit, prit mon pouls et ausculta mon dos. Me sentant rassuré, je soufflai enfin quand l’une des trois infirmières entra, le visage toujours recouvert de bandelettes. Je me levai à peine, que je sentis une aiguille entrer dans mon bras. Le docteur venait de m’endormir. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ensuite. Je me suis réveillé dans une chambre d’isolement, habillé d’une camisole. Mais je peux vous assurer que je ne suis pas fou, j’ai simplement déliré, docteur !
Le médecin prenait des notes pendant mon récit. Parfois, il m’observait avec un air sérieux, je ne savais pas s’il me croyait ou pas. Toujours est-il que je portais toujours la camisole, me bloquant les bras le long du corps. Quand j’arrêtai de parler, il me regarda dans un silence pénible. Puis il dit tranquillement : « Je vous crois, mon collège est réputé pour aimer l’art surtout Picasso. D’ailleurs, nous ne sommes pas en accord à ce sujet. Il propose à ses patients de revoir le monde différemment en redessinant leur visage vers le cubisme, ce n’est pas beau, c’est même effrayant. Je suis plus attiré par l’expressionnisme.» Il se leva, ouvrit un tiroir de son bureau et sortit un scalpel. Puis il ajouta tout en approchant : « Voyez-vous, l’expressionnisme a plus de sentiment, d’empathie. Je suis un fan inconditionnel d’Edward Munch, vous connaissez ? ». Une main agrippa mon épaule. Je tournai la tête sentant l’angoisse monter. L’infirmière avait un visage terrible, la bouche grande ouverte, elle semblait crier. Le docteur approcha son scalpel de ma tête et dit : « Ne bougez pas, ce ne sera pas long ! ».
Alex@r60 – octobre 2019
Merci à @petit-coquelicot-effrontee pour l’idée de la hache
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Les mystères de Griff - épisode 1
Cette première partie dans le jeu de rôle Prophecy est l’introduction d’un scénario plus long qui vise à explorer la cité indépendante de Griff.
Le monde de Kairn, dans lequel se déroule cette partie, est un monde où les dragons et les humains vivent en harmonie, enfin... plus ou moins. La cité de Griff est une ville portuaire isolée, qui vit du commerce de biens exotiques, de ses écoles et de son art. C’est aussi une ville imprenable avec ses trois murailles qui tiennent bon face aux Zûls, des cavaliers adeptes du pillage et de la chasse.
___
Nous commençons notre histoire avec Kyzh, un membre de la caste des Combattants qui s’approche de la ville de Griff à pieds, hallebarde sur l’épaule, cheveux grisonnants au vent. C’est une chose rare et peu de personnes oseraient traverser les terres Zûls à pieds, cependant, Kyzh ne semble pas être dérangé le moins du monde. Il entre dans la ville par la porte des Blés et reçoit son laisser-passer, une plaque de bois qui l’autorise à rester dans la ville et l’engage aussi pour la défense des murailles en cas d’attaque. Alors que le soir tombe sur les champs qui se trouvent derrière la première muraille, Kyzh presse le pas pour atteindre la seconde muraille et passer la porte avant qu’elle ne ferme. Il n’a pas envie de rester dans une petite auberge paysanne et préfère rejoindre les autres Combattants dans la caserne du fort Combè où une paillasse l’attend, comme pour tout visiteur de sa caste.
Au même moment, au niveau du port marchand des Quais Dorés, un autre visiteur au front marqué au fer rouge arrive. Méhor, de la caste des Erudits, est venu sous les ordres de son maître pour récupérer certains ouvrages du renommé Aymerich de Libelas. C’est donc après son premier voyage en bateau qu’il pose à nouveau pied sur le pavé bien ferme de Griff. Il se dirige vers la bibliothèque pour apprendre que Aymerich n’est pas venu depuis trois jours, d’après un certain Sébastien. Ce dernier, d’ailleurs, ne manque pas de lui recommander une auberge cossue des Quais Dorés pour aller se loger, mettant en même temps en garde le visiteur quant aux quartiers du sud. Par soucis d’éviter l’aristocratie autant que la dépense inutile, Méhor va donc au sud, vers le quartier des Murs où il trouve une auberge à son goût.
Il faut bien peu de temps aux Quais Dorés pour voir débarquer le dernier navire de la journée. Un navire marchand qui a amené ici un voyageur de Pomyrie, un Magicien : Philippe. Ce dernier garde bien son visage couvert sous sa capuche et même sous un châle. Il questionne le Commerçant venu assurer que sa marchandise soit bien stockée sur les bonnes auberges de la ville. Contrairement à Sébastien, ce dernier lui donne de bons conseils et lui indique que les auberges des Murs sont probablement les meilleures. Le Magicien s’enfonce dans la nuit tombante pour trouver une auberge où règne une ambiance festive. Il s’assoit en retrait et va se coucher une fois son repas avalé.
Lorsque l’aube commence et que le soleil, sans pour autant être sorti, teinte d’une lumière rose l’horizon, la cloche annonçant une attaque réveille Kyzh. Philippe et Méhor sont aussi réveillés par l’aubergiste : ils doivent participer à la défense de la muraille de la ville. Pour cela, les deux héros qui logent aux Murs doivent aller jusqu’au fort Combè où ils sont intégrés dans le groupe de défense des retardataires dont le commandement a été donné à Kyzh et un sergent de la ville.
Lorsqu’ils montent sur le mur pour regarder au loin, les trois héros voient la fumée soulevée par l’armée Zûl, ils entendent quelques flèches rebondir sur la pierre, puis une volée s’abat sur eux. Non pas une volée venue d’en face, non. Une volée droit dans leur dos. Personne dans leur petit groupe de neuf ne tombe mais aussitôt, ils ont deux fronts à surveiller. Pourtant, en regardant en arrière, dans le quartier des Blés, ils ne voient que le blé haut et jaune, prêt à être bientôt récolté. Les Zûls se tiennent à distance de leur pan de muraille et soudain surgissent une dizaine d’hommes armés de chaque côté. Aussitôt, le sergent de ville charge, trop heureux de pouvoir combattre des ennemis. Cette attaque suicide laisse assez de temps à Kyzh pour organiser ses troupes. D’un côté lui et trois hommes dont Philippe, de l’autre, l’autre moitié du groupe dont Méhor et une Protectrice à l’air expérimenté. La bataille commence et les assaillants essayent de percer le mur formé par les boucliers. Ils ne parviennent qu’à se rendre vulnérables et Kyzh en tue deux avec sa hallebarde, imprégné d’une force surnaturelle grâce à un sort de Philippe. Méhor profite de l’expérience de la Protectrice pour s’attaquer à ceux qu’elle écarte avec son bouclier-dragon. La ligne tient bon, sauf qu’un couloir s’ouvre et les assaillants s’enfuient dès lors que la Protectrice tombe, deux carreaux d’arbalète fichés dans la poitrine.
Méhor tombe au sol et range sa masse pour s’occuper de la blessée. Il bande les plaies comme il peut et s’assure que les carreaux soient stables afin qu’ils n’endommagent pas plus la poitrine ou pire, ne touchent le cœur. Tandis qu’il fait cela, un dragon d’eau se pose sur la muraille et glace les Zûls qui en ont profité pour se rapprocher des remparts de Griff. Une fois son souffle mortel fini, elle se penche vers la blessée et demande à la troupe de l’amener chez elle, une tour du fort Christophe, monolithe de pierre solide se tenant sur la muraille externe. Les trois héros et le restant de leur compagnie y vont. Une fois au sommet de la tour, ils déposent la Protectrice sur la table au centre et laisse la dragonne retirer les carreaux. Cela fait, elle se présente comme étant Arkansis et écoute leur histoire. Ils ont été attaqués par des malandrins portant un bandeau bleu sur leurs armes. Intriguée, la dragonne leur demande d’enquêter et de lui rapporter leurs progrès. Si Philippe et Méhor se plie à la demande, Kyzh défie la dragonne. Il n’a aucunement envie d’obéir aveuglément et s’en va. Si il va enquêter, ce sera pour lui-même... et aussi parce que cette Protectrice a attisé sa curiosité. Plus que n’importe qui dans sa compagnie de fortune, elle savait bien se battre.
Les trois héros se retrouvent à l’extérieur de la tour et décident d’enquêter chacun de leur côté avant de mettre en commun leurs connaissances en se rassemblant dans une auberge le soir venu. C’est effectivement ce qu’ils font, tout en en profitant pour mener à bien leurs tâches personnelles. Ainsi, Méhor essaye à nouveau de rentrer en contact avec Aymerich et le retrouve aux bains. Ce dernier l’invite jusqu’à chez lui et lui avoue n’avoir qu’une copie du livre qu’il demande. Aymerich lui propose alors de patienter le temps que des copistes en fasse une reproduction. Un fois cela réglé, Méhor s’en va enquêter dans les auberges et finit par découvrir que la Protectrice dormait au Bon Ecu, une auberge du quartier Mérielle, et qu’elle répond au nom d’Alexia “Gré-quelque chose” d’après l’aubergiste. Ses connaissances de l’empire de Solyr et de ses grandes familles le laisse penser qu’il pourrait s’agir d’Alexia Grekoulios, une héritière d’une province du nord de Solyr. Pourquoi serait-elle ici anonymement ? Car en effet, c’est ce que découvre Kyzh en trainant dans les casernes et forteresses. Aucun garde, aucun Combattant ni aucun Protecteur (des gens de sa propre caste !) ne semble connaitre jusqu’à sa présence à Griff, encore moins son nom. La seule autre information qu’obtient Kyzh en posant des questions, c’est qu’il faut éviter d’en poser trop à propos des personnes “aux bandeaux bleus”. Enfin, Philippe s’en va retrouver les mages de Griff. Il apprend qu’il y a deux collèges. Le premier, dans le Quadrant et le second dans la forteresse de l’Arsenal. Il est bien reçu dans le collège et il fait la connaissance de sa future professeure de magie de l’eau : professeur Mélisse. En posant des questions aux Magiciens, il apprend que les “Surineurs” sont un gang des quartiers sud de la ville.
En se rencontrant le soir, les trois héros mettent en commun leurs informations et décident d’aller se coucher... la nuit leur portera conseil pour décider de la marche à suivre.
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La psychologie des cheveux : comment votre coiffure affecte votre image de soi
Imaginez-vous entrer dans une pièce et tout le monde se retourne pour admirer votre nouvelle coiffure. Vous vous sentez plus confiante, n'est-ce pas ? Eh bien, ce n'est pas un hasard ! La relation entre notre apparence et notre estime de soi est bien plus profonde qu'on ne le pense. Dans cet article, nous explorerons comment votre coiffure affecte votre image de soi et comment tirer profit de cette connexion pour vous sentir plus épanouie et confiante. Les cheveux, un reflet de notre personnalité L'importance des cheveux dans notre société Depuis la nuit des temps, les cheveux ont été un symbole de beauté, de pouvoir et de séduction. Ils sont un moyen d'expression pour notre identité et notre personnalité. Changer de coiffure, c'est souvent chercher à envoyer un message à notre entourage ou à nous-mêmes. Ainsi, votre coiffure affecte votre image de soi en reflétant qui vous êtes et comment vous vous percevez. Les différentes coiffures et leurs messages Chaque coiffure véhicule un message spécifique. Par exemple, les cheveux longs sont souvent associés à la féminité et la sensualité, tandis que les coupes courtes reflètent l'indépendance et l'audace. Une coiffure bien entretenue peut donner l'impression de quelqu'un de soigné et organisé, tandis qu'une coiffure négligée peut laisser penser l'inverse. Prendre conscience de ces messages peut vous aider à choisir une coiffure qui renforce votre image de soi et exprime votre personnalité. A lire aussi : 10 coiffures d’été chics et faciles pour une élégance sans effort Choisir la coiffure qui vous correspond Comprendre vos envies et vos besoins Pour que votre coiffure affecte votre image de soi de manière positive, il est essentiel de choisir une coupe qui vous correspond et vous met en valeur. Prenez le temps de réfléchir à vos envies, vos besoins et votre style de vie. Souhaitez-vous une coiffure facile à entretenir ? Préférez-vous une coupe audacieuse qui vous distingue ? Êtes-vous prête à passer du temps à coiffer vos cheveux chaque matin ? Les réponses à ces questions vous aideront à trouver la coiffure qui vous convient. Demander conseil à un professionnel Un coiffeur professionnel pourra vous guider dans le choix de la coupe idéale en fonction de votre morphologie, de la texture de vos cheveux et de vos préférences. N'hésitez pas à lui demander conseil et à lui expliquer vos attentes. Ensemble, vous pourrez élaborer une coiffure qui rehausse votre beauté naturelle et renforce votre image de soi. S'adapter aux changements capillaires Accepter les transformations naturelles Au fil du temps, nos cheveux évoluent : ils peuvent devenir plus fins, plus secs, ou grisonner. Ces changements naturels peuvent affecter votre image de soi si vous ne les acceptez pas. Apprenez à embrasser ces transformations et à les intégrer dans votre style. Adapter votre coiffure à ces évolutions peut vous aider à vous sentir bien dans votre peau et à accepter le passage du temps avec sérénité. Expérimenter pour renouveler son image Il est tout à fait normal de vouloir changer de coiffure de temps en temps. Les envies de changement sont souvent liées à des périodes de transition ou de renouveau dans notre vie. Osez expérimenter avec différentes coupes, couleurs et styles pour trouver celui qui vous plaît et qui reflète au mieux votre personnalité du moment. Se réinventer à travers sa coiffure peut être libérateur et renforcer votre image de soi. La psychologie des cheveux est un sujet fascinant qui révèle à quel point notre coiffure affecte notre image de soi. En comprenant les messages véhiculés par les différentes coiffures et en choisissant celle qui vous correspond le mieux, vous pouvez influencer positivement votre estime de vous et vous sentir plus confiante au quotidien. N'hésitez pas à demander conseil à un professionnel et à vous adapter aux changements capillaires pour toujours vous sentir épanouie et en harmonie avec votre apparence. Et souvenez-vous, la beauté vient de l'intérieur : une coiffure n'est qu'un reflet de ce que vous êtes, mais c'est vous qui rayonnez. Read the full article
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Un jour comme un autre
Quelqu’un frappe à la porte, il fait nuit noir. Je réussis tout juste à souffler un « Entrez ». Lorsque la porte s’ouvre, je ne distingue pas grand-chose, je cherche mes lunettes à tâtons sur ma table de chevet, alors qu’une voix douce et enjouée m’annonce :
« Bonjour Me C. ! Attention les yeux, je vais allumer la lumière.��»
L’action suit les mots, j’ai à peine le temps de fermer les yeux, que l’aube éclat du néon de ma chambre m’éblouit presque. Je sens quelqu’un me toucher gentiment l’épaule, j’entrouvre les yeux et vois une jeune femme me tendre mes lunettes. Elle m’aide même à les mettre. Assise au bord de mon lit, elle me regarde un sourire angélique sur un beau visage anguleux, tiré par la fatigue. Je la connais, je suis sûre de l’avoir déjà vue. Mais où ?.. Elle me fait un petit signe de la main et ouvre les volets, je ne sais pas comment, car elle est toujours assise sur mon lit.
« - Nous sommes le 26 Août, c’est la saint… Elle retire la petite feuille de l’éphéméride sur ma table de chevet. Thérèse de Jésus. Il est huit heure trente. Vous voulez vous levez maintenant ou dormir encore un peu ? Me demande-t-elle poliment.
- Je vais me lever, balbutiais-je la voix encore ensommeillée. »
J’essaye péniblement de me relever de mon lit, mon corps entier me fait mal. Un peu plus chaque jour. Par un habile procédé la jeune femme m’aide à me sortir de mon lit, elle me fait un peu mal malgré elle, je le sens bien. Malgré ses attentions et sa gentillesse, comment ne pas faire souffrir un corps aussi esquinté que le mien. Elle m’accompagne à la salle de bain et m’installe sur les toilettes. Je suis gênée de sa présence, à demi-nue en chemise de nuit, je fixe le vide devant moi pour ne pas y penser et pourtant, sans un mot, elle semble comprendre. Elle sort et je l’entends farfouiller dans la chambre, je n’aime pas qu’on touche à mes affaires, d’aussi loin que je m’en souvienne, je n’aime pas ça. Quelques secondes ? Minutes ? Une éternité ? Je me suis perdue dans mes pensées. J’ai froid. Plus tard, j’entends un petit frappement à la porte, la jeune femme un peu rougit, passe sa tête dans l’entrebâillement.
« - Je peux entrer ? Vous avez terminé ? »
J’hoche la tête. Elle entre les bras chargés de vêtement et linge de toilette et m’explique qu’elle va m’aider à faire ma toilette. Comme si j’en étais incapable seule ! Installée sur une chaise, elle me tend le gant de toilette imbibé d’eau chaude : je dois me laver le visage. Je ne comprends pas. Je la regarde. Elle me répète plus doucement. Le visage… Je connais ce mot. Je le sais. De quoi me parle-t-elle ? Alors je la vois passer sa main devant son visage et répéter sa phrase. Je regarde mon gant de toilette et l’imite. Elle sourit. Je comprends alors. J’ai oublié le mot « visage »… Un mot simple et enfantin… Je me sens triste, j’ai peur. Elle me tend le linge et je m’essuie. Tout le reste de la toilette se passe ainsi, elle m’explique par des gestes, chaque chose que je dois faire et que je ne comprends pas. J’ai oublié beaucoup de chose…
Ma peur grandit, qu’ai-je bien pu oublier d’autre ? Mes enfants ? Où sont-ils ? A l’école ? A la ferme ? Et où suis-je d’ailleurs ? Qu’est-ce que je fais ici ? Je dois rentrer m’occuper de mon ménage ! A chacune de mes questions, sa voix douce me rassure en répondant calmement, elle a réponse à tout. Qui est-elle d’ailleurs ? Qu’est-ce qu’elle fait chez moi ?
« - Ne vous inquiétez pas Me C., je suis Lucie, je suis une aide-soignante. Je vous aide à vous préparer pour le petit-déjeuner, il est important de prendre soin de soi avant les autres, prenez soin de vous et vous vous occuperez du reste après. »
Elle m’aide à m’habiller, me met de la crème sur le visage et du parfum, elle me parle du temps, de la chaleur, me demande ce que je fais dans la vie, combien j’ai d’enfant. Elle me fait presque oublié que je suis à demi-nue face à elle. Alors qu’elle me coiffe, je sursaute brusquement, il y a quelqu’un que je ne connais pas dans la pièce. Une vieille femme ! Que fait-elle ici ?! Je l’observe attentivement, je ne la reconnais pas. Elle a le visage marqué de ride, les cheveux blanc et le visage fatigué. On dirait Maman.
« - Maman ? l’appelai-je. »
Pas de réponse. Je vois juste ses lèvres bougées mais sans qu’aucun son n’en sorte. La jeune fille est là. Comment s’appelle-t-elle ?
«- Vous vous appelez comment ?
- Lucie, répondit-elle en souriant.
- Qui est cette femme ?! »
Lucie me regarde attentivement et regarde ensuite l’inconnue face à moi. Un sourire triste se dessine sur son visage, elle a quelque chose d’étrange dans les yeux, de la douceur, de la gentillesse, mais aussi un peu de douleur. Elle se place alors derrière moi et je la vois apparaître derrière l’inconnue.
« - C’est vous Me C.
- Moi ?! »
Je ne la crois pas ! Et je regarde en face de moi. Je peine à me lever et m’approche de l’inconnue, elle en fait de même. Je la regarde avec insistance et j’approche ma main pour la toucher. Le bout de mes doigts touche une surface plane et froide, je touche son visage… C’est un miroir… Je touche mon visage… C’est moi. Je ne me reconnais pas. Je regarde la jeune fille présente dans la pièce avec moi.
« - C’est Moi... »
« - Oui, c’est vous Jeanne. »
Jeanne. Elle connaît mon prénom. Quel âge j’ai ? Ca ne peut pas être moi ! Hier encore, j’étais avec mes enfants à la maison… Comment ai-je atterrit ici ?!
Lucie me prend par le bras et m’accompagne hors de la chambre. Ce n’est pas chez moi, je ne reconnais rien. Où suis-je ?! Elle me tient par le bras, elle est bien brave cette petite, j’ai bien du mal à marcher, mes genoux me font souffrir. Il faut que je me repose, je travaille trop ces temps-ci et il faut encore que je prépare à manger pour mon mari, qui va rentrer de la ferme. Elle est à mes côtés dans un dédale de couloir, c’est grand ici et il fait froid. Alors que je lui pose une multitude de question, elle ne perd jamais son sourire, elle rit même parfois et me regarde. Elle m’explique que j’ai fais une mauvaise chute, il y a quelques temps en arrière et qu’après mon hospitalisation, par sécurité mes enfants m’ont emmené ici, pour que je me repose. Je ne comprends pas, ça n’a pas de sens. Mes enfants sont encore jeunes ! Je la traite de menteuse, mais elle ne semble pas atteinte, elle semble juste soucieuse et me sourit tristement.
Nous arrivons dans une grande salle, quelques personnes sont déjà présentes et mangent tranquillement. Ils sont tous vieux ou très vieux. Je ne sais pas ce que je fais là, je dois rentrer faire à manger pour mon mari. Elle finit par me dire d’accord, mais me demande de déjeuner auprès d’eux, le temps qu’on vienne me chercher. J’accepte. Elle me dit qu’ils ont du bon café. Elle m’aide à m’installer et me sert gentiment, après m’avoir demander ce qui me ferait plaisir.
Je la regarde partir au pas de course après une dernier signe. Elle s’arrête vers une dame en blanc aux cheveux courts et grisonnant, lui dit quelques mots et reprend sa course. Elle vient vers moi, le visage tout aussi souriant, elle me tend un petit gobelet avec des pastilles blanches.
« - Bonjour Me C, je vous apporte vos médicaments.
- Il est quel heure Madame ? Lui demandais-je, savoir si mon mari pourrait venir me chercher.
- Il est neuf heure moins cinq. Tenez. »
Sur ces mots, elle me tend une cuillère avec les pastilles blanches, que je prends et un jus de pomme.
«- C’est pour quoi ces remèdes ?!
- La douleur et votre tension. Répondit-elle gentiment. »
Je déjeune tranquillement et, une fois terminée, je regarde autour de moi. Je vois plusieurs femmes vêtues de blanc entrer et sortir de la pièce accompagnée ou non. Parfois elles s’arrêtent discuter et rire ensemble. C’est beau la jeunesse ! Elles ont toutes l’air fatiguée, au fur et à mesure, leur cheveux tirés en arrière, s’échevellent. Certaines ont même d’énorme cerne. J’entends quelques fois leurs articulations craquées. A chaque fois qu’elle passe à côté de moi, elles me demandent si je vais bien lorsque je l’ai regarde. Ma voisine d’à côté me fait la conversation, elle est sympathique. Elle me parle de sa ferme dans le village voisin du mien, elle me parle de la dernière messe. C’est vrai qu’elle n’était pas bien joyeuse. D’autres personnes vont et viennent, certaines ont même le culot de ne pas répondre quand on leur parle ou qu’on les interpelle. J’ai cru voir mon fils tout à l’heure, lorsque je l’ai appelé, il ne m’a pas répondu ce voyou, je vais lui apprendre la politesse quand il va rentrer, ma voisine est bien d’accord avec moi.
Le repas de midi vient de se terminer, je n’ai même pas vu la matinée passée. C’est fou comme le temps file à toute allure. Je me lève pour essayer d’interpeler une des jeunes filles en blanc, elles s’affairent de tout les bouts, mais je dois tout de même rentrer, mon mari doit se faire du soucis et par dessus le marché, je ne retrouve plus mes clés de voiture.
Je réussis à en arrêter une, je lui attrape la main de peur qu’elle ne s’envole avant de m’avoir donner mes réponses. Elle a les mains brûlantes. Je lui explique ma situation, elle soupire légèrement et réfléchit un peu.
On s’assoit les deux sur des chaises, qui traînent dans le couloir, sans me lâcher la main. Elle me répond que ce n’est pas elle, qui s’occupe des taxis ou des voitures. Que tout ce qu’elle peut faire c’est se renseigner auprès de sa supérieur et me tenir au courant dès qu’elle en sait plus. Je sens sa bonne volonté et je lui fais confiance, j’attendrai alors.
J’entends du brouhaha au loin, j’ouvre un œil puis l’autre, difficilement. Les gens parlent fort entre eux, qu’est-ce qu’ils sont bruyant ici ! Je me suis assoupie dans mon fauteuil et ils sont en train de servir le café. J’ai du dormir longtemps ! J’attends que les deux jeunes filles en blanc arrivent à ma hauteur, j’ai mal partout.
« - Bonjour Me C., on ne s’est pas encore vu aujourd’hui. Comment allez-vous ?
- Je me réveille, j’ai un peu mal partout. J’ai dormi longtemps ? Mes enfants ne sont pas encore venu me voir ? Je ne les ai pas raté ?! M’enquis-je. Cela fait longtemps qu’il ne sont pas venu voir leur vieille mère.
- Oh vous vous êtes endormi peu de temps après mon arrivée, je dirais deux bonnes heures. On n’a pas vu vos enfants… Son regard semblait triste. Mais vous savez, on est en semaine, ils sont grands , ils travaillent. Ils ont des enfants ?
- Oui, j’ai quatre petits enfants, ca demande du travail.
- Voilà, mais ne vous inquiétez pas, dès qu’ils auront le temps, ils viendront vous rendre visite, j’en suis sûre ! Me rassure-t-elle, un magnifique sourire aux lèvres, qui me réchauffe un peu le coeur. Vous voulez un café ?
- Oui, s’il vous plaît. Avec du sucre. »
Je sirote mon café, un peu chaud et je regarde toujours autour de moi, certains ont l’air vraiment malade, je n’ai pas à me plaindre. Je pense à mes enfants, j’espère qu’ils vont bien. Si longtemps sans nouvelle, c’est terrible, ils ne pensent plus à moi. Ils ont leurs enfants maintenant. Comment s’appellent-ils déjà ? J’oublie tout en ce moment… Ça m’énerve, j’ai l’impression de ne plus savoir ce que je fais. Tiens, revoilà, les jeunes filles avec leur chariot. L’une d’elle s’installe à côté de moi et m’offre une madeleine, que j’accepte volontiers. Elle en prend une pour elle. Elle discute avec l’autre, elles parlent de leurs enfants. Elles semblent si jeune, si insouciante et pourtant leur visage ont l’air si fatigué. L’une d’elle se tourne vers moi.
« -Et vous ? Comment s’appelle vos enfants Me C. ?
- Joseph, Marie, Étienne et… Je réfléchis. Je ne me souviens plus du dernier. Mon dieu ! »
Je les regarde désolée, les larmes aux yeux, j’ai oublié le nom de mes propres enfants. Quelle mauvaise mère je fais ! Je cherche mais, aucune réponse ne me vient. Elles me regardent toujours souriante. Comment font-elles pour sourire autant ?! Celle à côté de moi, me prend la main.
«- Je ne me souviens plus, avouais-je, vaincue
Ce n’est pas grave, Me C., la première lettre n’est-ce pas R ? »
Je réfléchis, R… R… Mon mari s’appelait Roger et il voulait qu’un de nos enfants porte son prénom, je me souviens, c’est si loin.
« - Roger, lui réponds-je enfin.
- Vous voyez que vous vous en souvenez, il vous faut juste un coup de main ! »
Je souris à mon tour, elle a raison. Elle me sert gentiment la main et se lève d’un bond.
« - Bon, c’est à notre tour d’aller boire un café. A tout à l’heure. »
Et je ne la revis jamais.
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L’autre jour, je m’ennuyais, du coup j’ai décidé de relire des trucs que j’avais écrit. Puis je suis retomber sur un one-shot sur D.Gray-Man que j’ai jamais vraiment pris le temps de “bien termine”, mais en le relisant, j’ai trouver que la fin était pas si mal et assez ouverte. Du coup, ben, pourquoi ne pas le partager ?
Parce que quand même, un Alma en vie, c’est beaucoup mieux.
Alma allait le tuer. Yû le savait. Le garçon voulait qu’ils meurent ensemble, cela se lisait dans son regard empli de haine et de tristesse.
Mais Yû ne voulait pas mourir. Il voulait courir après cette femme dont il ne connaissait pas le nom, même s’il savait qu’elle n’était qu’un fantôme. Il voulait vivre pour tenter de la retrouver.
Yû fut effleuré par la penser de le tuer. Il la rejeta en bloque. Malgré tout son désir pour l’ombre qui le hantait, il voulait vivre avec celui qui avait su devenir son ami.
Il repensa aux paroles de Marie, alors même que cet ami lui tranchait un nouveau membre. Si Marie avait été seul, il aurait explosé de haine, tout comme Alma. Le garçon se pensait seul, seul face au monde entier, seul face à la haine qui lui faisait perdre tout contrôle. Yû allait lui prouver le contraire.
Alors qu’il pouvait à nouveau tenir debout, Yû se jeta sur Alma, abandonnant son Innocence sur le sol. Il sera son ami aussi fort qu’il le pouvait, tandis que l’arme du garçon les transperçait de part en part, les empalant l’un à l’autre.
« Calme-toi Alma, lui demanda-t-il dans un murmure. Tu n’es pas seul. Je suis là. » Il recula son visage, tout autant en pleure que le brun, et plaça ses mains sur chacune des joues de son ami. Il le fixa dans les yeux durant une longue seconde avant de rependre, avec détermination. « Je suis là, Alma. On là, tous les deux, ensemble. Je sais que c’est dur. Je sais que tu les hais. Je les hais aussi. Mais toi, je t’aime. Tu ne penses pas qu’on peut essayer de revivre à nouveau, côté à côté ?
- Mais ils nous ont brisé, Yû ! Je me sens tellement mal, j’ai l’impression d’étouffer !
- Alors laisse-moi t’aider à respirer. D’accord ? Laisse-moi t’aider. Tu n’es pas tout seul. »
Yû lui fit un sourire, un de ceux qu’il lui réservait lorsqu’ils étaient seuls. Les yeux bleu d’Alma était si sombre, et pourtant, il y vit une petite étincelle s’allumer, minuscule mais belle et bien là. Elle grandit alors, aussi vite qu’on feu de forêt, et le garçon rendit son étreinte à Yu, tandis que l’arme les relâchait. Elle quitta peu à peu le corps d’Alma, lui rendant son bras et se transformant en une sorte d’arc étrange. Aussi étrange que sa propre épée.
Alma passa de longues minutes à pleurer dans les bras de Yû, relâchant toute la pression et l’adrénaline qui l’avait poussé jusqu’ici. Il pleurait également pour tous les morts qu’il avait causé. Ils ne virent pas Fô emmener le corps du professeur Edgard, ou bien Marie se redresser parmi les débris du mur qu’il avait heurté. Ils ne virent pas le temps passer, tandis qu’il se laissait aller l’un à l’autre, brisé mais vivant.
***
Yû ne laissa qu’une seule personne les approcher tandis que les lieux commençaient à ne plus être désert. Il n’avait confiance qu’en Marie qui, dans une certaine mesure, était lui aussi une victime des expériences du laboratoire numéro six. Il n’eut pas à l’expliquer à Alma, qui avait fini par s’endormir d’épuisement contre lui.
Aucune des personnes qui pénétrèrent le laboratoire ne put les empêcher de sortir. Yû portait Alma sur son dos, tout en tenant la main de Marie, le guidant tout en étant guider. Il voulait quitter cet endroit dans lequel ils avaient tant suffoquer, voir le monde, l’extérieur, le ciel.
Sur leur chemin, ils croisèrent le jeune homme qui était en compagnie de Marie lorsqu’il était sorti du canal. Yû se rendit compte qu’il ressemblait beaucoup au professeur Edgard. Il en déduisit qu’il s’agissait de son fils, comme l’homme lui en avait parlé lors de sa première hallucination. Le garçon se senti désolé pour lui.
Le jeune homme – il avait dit s’appeler Bak – permis à Marie de récupérer son Innocence. Etant à nouveau capable de se repéré dans son environnement, l’homme mena les deux garçons en dehors du bâtiment, à l’extérieur.
Le ciel était d’un bleu magnifique, parsemé de quelques nuages blancs. Yû en eut envie de pleurer.
Il s’assit à même le sol, déposant Alma près de lui, et le réveilla. Il n’y a rien qu’il ne partagerait pas avec lui. Pas après tout ce qu’il c’était passé.
Alma fut aussi ému que lui. Le ciel, les nuages, le vent, les sons. Ils pleurèrent ensemble, heureux d’être vivant, malgré toute la colère qui les habitait.
***
Alma et Yû n’avait pas voulu que tout ceci soit oublié et perpétué. Ils ne voulaient pas que d’autres souffrent comme ils avaient souffert. Le projet des exorcistes de seconde génération fut enterré. Les deux garçons furent en quelques sortent libérer. L’Ordre ne pouvait, de toute manière, rien leur faire, non seulement à cause de leur capacité de régénération mais aussi parce qu’ils étaient porteurs d’Innocence.
« Qui étais-tu ? » demanda Yû lorsqu’ils furent enfin seuls.
Ils étaient assis sur les marchent d’un petit escalier, côté à côté, attendant de voir ce qui allait se passer. D’après ce qu’ils avaient compris, ils allaient être confiés à un Général de l’Ordre.
« Tu vas rire, commença Alma. J’étais une femme. J’ai vu tous mes amis mourir avant moi. Ils ont probablement été récupéré comme nous. Si tu savais comme ça me rend dingue…
- Je ne peux pas me mettre à ta place, mes souvenirs sont trop confus, avoua Yû avec dépit. Je ne me souviens que de ma mort et de la femme que j’ai aimé. Elle adorait les lotus. »
Il ne vit pas Alma se crisper près de lui, trop perdu dans le peu de souvenir qu’il avait de son ancienne vie et dans les lotus qui parsemait les dalles de pierre comme des fantômes.
***
Les deux garçons furent confiés au Général Froi Tiedoll, un homme d’une trentaine d’année au regard gris doux, caché derrière d’épaisses lunettes, et au cheveux frisés déjà grisonnant, noués en un rapide catogan. Il arborait un sourire tranquille et bienveillant, qui exaspéra Yû au premier regard. Mais s’il resta froid avec l’exorciste, il essaya de ne pas être aussi agressif qu’il en avait l’habitude. Alma n’avait pas besoin d’un ami avec un caractère de cochon. Son soutien lui était indispensable. Depuis ce jour sanglant, le garçon ne semblait plus capable de sourire.
Les premiers jours en compagnie du Général furent compliqués. L’homme, avec son caractère posé et joviale, essayait tant bien que mal de communiquer avec ses deux jeunes apprentis, tentant de lancer des conversations sur des sujets tous aussi banals les uns que les autres. Mais aucun des deux enfants ne se laissait aller à la discussion, n’utilisant que des réponses brèves. De plus, ni Yû ni Alma ne s’autorisait de véritables heures de repos, semblant fuir le sommeil. Ils s’épuisaient de jours en jours et cela inquiétait l’exorciste.
Finalement, après cinq journées ainsi, ils s’endormirent enfin. Et les premiers cauchemars commencèrent.
Ceux d’Alma étaient les plus violents. Lorsqu’il dormait plus de trois heures, il se réveillait systématiquement en hurlant, parfois en pleurant, oscillant entre des excuses sans fin et une colère profonde.
Yû aussi faisait des cauchemars, mais moins souvent et surtout moins virulent. Il n’avait, de tout façon, pas le loisir de s’y attarder. Il était le soutien d’Alma, l’ancre qui lui évitait de sombre dans la folie. Il était là à tous ses réveils, l’accueillant avec le peu de réconfort qu’il savait donner.
Ce manège dura deux semaines. Deux semaines durant lesquelles ils s’endormirent uniquement d’épuisement, pour être réveiller quelques heures plus tard. Deux semaines durant lesquelles aucun de trois voyageurs ne put vraiment avoir droit au repos.
Finalement, le Général Tiedoll décida de prendre le problème à bras le corps. Il ne savait rien de ces deux enfants, l’Ordre n’avait pas voulu répondre à ses questions. Mais voyant à quel point ils étaient traumatisés, il ne pouvait rester les bras croiser à les voir dépérir. Alors il exigea des explications.
« Cette situation ne peut pas durer, avait-il commencé. Je vois bien qu’il vous est arrivé quelque chose de grave. Et j’aimerai vous aider à aller mieux. Mais je ne peux rien faire si je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
- Nous n’avons pas le droit d’en parler, avait répondu Alma avec un air sombre. Et vous ne comprendriez pas Général.
- Je ne pense pas que l’Ordre puisse être au courant de ce qui se dit ici, mon garçon. Et je suis capable de comprendre bien des choses. »
Aucun d’eux ne voulait de l’aide de l’homme. Mais ils étaient épuisés par leur manque de sommeil et toutes ces nuits d’horreur. Il n’en fallut qu’une de plus pour que Yû décide de convaincre Alma, trop soucieux pour sa santé.
Le plus simple à raconter fut le début, malgré toutes les souffrances et les tortures qu’ils avaient subies. Au fond, et malgré leur haine d’aujourd’hui, un certain nombre de scientifique avait été gentil avec eux, essayant de rendre leur quotidien plus soutenable, un peu comme une famille.
Ce constat, pourtant heureux, renforça le sentiment d’avoir été trahit. D’avoir vécu dans une illusion créée de toute pièce par l’ordre pour atteindre un objectif sordide. Alma ne s’en sentit que plus haineux, son arc crépitant sous la colère.
La suite fut plus confuse pour les deux garçons. Yû parla des hallucinations, qu’il avait toujours, de sa rencontre avec Marie, de ses souvenirs, de la mort qui lui avait tendu les bras durant le rituel qu’il avait subi, puis de l’Innocence qui l’avait rejoint et, enfin, de sa réunion avec Alma.
Celui-ci pris ensuite le relais, exposant ce qu’il lui était arrivé. Son désir intense de venir en aide à son ami, l’unique solution se trouvant dans l’Innocence, sa synchronisation, la découverte des corps.
« Quand je les ai vu, dit-il, je n’ai pas tout de suite compris. Puis j’ai vu ce corps, mon corps, et tout m’est revenus. Ma vie, mes amis, ma mort, mon… Mon… »
Il jeta un regard à Yû tandis que sa voix se brisait, incapable de finir la phrase. Le garçon lui pris doucement la main en guise de soutien, lui aussi incapable de dire un mot tellement tous les sentiments qui se bousculaient en lui étaient fort.
Mais l’histoire n’était pas encore finie. Après quelques instants de silence, Alma finit par reprendre son histoire, le dernier acte. Il essaya d’expliquer toute la haine qu’il avait ressenti pour l’Ordre, et cette solitude profonde dans laquelle il s’était perdu. Et puis les morts, le sang, le massacre pur et simple de toutes ces personnes aucunement innocentes dans ce projet macabre. Aucune n’avait survécu à la rage du garçon.
Un calme funèbre s’installa sur le trio lorsque le récit prit fin.
Et à partir de se jour, tout devint plus simple.
Le Général n’émit aucun jugement, aucune peur et ne les accablas pas. Il fut une oreille attentive, compréhensive. Il les aida, alors qu’eux-mêmes ne pensaient cela possible.
Tiedoll leur appris la méditation pour gérer leur colère. Il les écouta lors de leur cauchemar, les réconforta, fit preuve de patience. Il les aima comme s’ils étaient ses propres fils.
Leurs nuits restèrent toujours agitées, toujours emplies de souvenirs. Mais ils ne se réveillaient plus en hurlant et pouvaient enfin dormir normalement.
Alma recommença même à sourire. Un sourire hésitant, un peu triste, mais bel et bien là, s’agrandissant avec le temps.
Il s’accru lorsqu’ils rencontrèrent Lenalee quand ils découvrirent la Tour Sombre, le Quartier Général de la Congrégation et qu’elle prit Yû pour une fille. Alma aima toute de suite cette petit fille aux long cheveux sombres qui ne semblait pas avoir sa place dans ce triste décor. Et pourtant, elle y apportait son rayon de soleil avec son rire cristallin. Ils restèrent quelques semaines où ils lui apprirent à méditer.
Au fil des années, les deux garçons revirent Marie, rencontrèrent Daisya, Komui, Bookman, Lavi, Allen et tant d’autres personnes. Alma donnait l’impression de revivre auprès d’eux. Ils étaient comme un anesthésiant à son chagrin constant. Yû savait que le jeune homme aimait cette deuxième chance, mais il regrettait toujours ses anciens camarades.
Puis vint cette mission en Autriche, lorsqu’ils eurent dix-neuf ans. Ils étaient seuls et était monté à l’arrière d’une charrette pour atteindre leur destination. Yû était adossé à la toile tendue au-dessus de la diligence tandis qu’Alma observait les étoiles depuis le rebord arrière.
« Dis Yû, commença le jeune homme sans se tourner vers son ami. Est-ce que tu cherches toujours cette femme ? Celle aux lotus ? »
Le brun somnolait à peine, mais la question le réveilla immédiatement. Alma parlait rarement de leur passé en dehors de cauchemars qui le hantaient toujours certaines nuits.
« Bien sûr, répondit-il. Je la chercherais toujours. Pourquoi ? »
Alma observa quelques secondes de plus la voûte céleste avant de baisser son regard sur la route qui défilait doucement sous leurs pieds. Une étrange tension régnait dans l’air. Yû fronça les sourcils, légèrement inquiet, et se rapprocha de son ami qui était entré dans un mutisme qui n’avait pas de sens.
L’exorciste s’assit près de lui, sans le toucher. Il laissa ses jambes pendre au-dessus du vide et observa à son tour les étoiles. Elles étaient particulièrement lumineuses ce soir-là à cause de la nouvelle lune. Yû attendit qu’Alma trouve ses mots.
« Pour l’éternité, hein ? »
Yû en sursauta. Il s’était attendu à bien des choses, mais pas à celle-ci. Il se tourna lentement vers son ami, qui fixait toujours le sol, arborant un sourire triste, le regard plein de regret. Il fallut qu’il l’observe pendant de longues secondes avant qu’Alma ne se tourne vers lui, plantant ses orbes bleus dans les siennes. Il avait les yeux brillant de larmes. Yû avait l’impression de ne plus savoir respirer.
Puis sa gorge se dénoua lentement tandis que la stupeur laissa place à sentiment qu’il n’identifia pas, quelque chose d’aussi doux qu’un sourire sincère, d’aussi tranquille que le sourire qu’il offrit à Alma.
« Pour l’éternité » répéta-t-il doucement.
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