#*tapote sa montre *
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ÇA FAIT SEPT (7) JOURS QUE LE VIEUX EST SENSÉ ÊTRE MORT !
SORTEZ LE POUSSE SERINGUE D'HYPNOVEL/MORPHINE BORDEL !!!!
#*tapote sa montre *#it's time!#il est temps de décéder !#cest de l'acharnement thérapeutique monsieur !#la France veut le voir partir !#french politics#upthebaguette#jean marie le pen
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15-557 Le petit « phénomène »
Invité dans une famille chrétienne pour le repas du soir, je frappe à la porte. Le mari m’accueille avec chaleur, comme un ami. J’en suis fort aise. Il me débarrasse de mon manteau et m’introduit dans le salon où Loïc, un gros bonhomme de sept à huit ans, se fait tirer l’oreille pour me saluer.
À peine dans le fauteuil, la maman s’adresse à son garçon :
— « Montre à notre visiteur comme tu joues bien du piano ! »
Sans se faire prier cette fois, le petit grimpe sur le siège et, avec importance, la poitrine gonflée, tapote les touches d’un doigt malhabile. Il « annonce » une mélodie qui rappelle un air connu : « Au clair de la lune » sans doute.
J’observe la maman. Émerveillée, la bouche ouverte, elle suit les exploits de son rejeton, les mains en position pour déclencher les applaudissements.
— « C’est très bien », enchaîne-t-elle. « Nous te félicitons… Ça promet, n’est-ce pas Monsieur ? »
Et l’enfant me fixa des yeux pour recueillir quelque louange.
— « En effet, » dis-je. « Pour un commencement… »
Mais je n’ai pas envie de terminer ma phrase.
Et la conversation s’engage devant le « petit » qui trône majestueusement sur son siège à vis. Naturellement, Loïc est le centre de cette conversation. Les parents, la maman surtout, passent en revue les dons exceptionnels, les qualités du jeune « phénomène ». On étale ses cahiers, et l’on s’attarde sur les « très bien » du professeur. Chacun mentionne sa facilité à apprendre, sa mémoire hors du commun, son intelligence qu’il a manifestée de très bonne heure. Au berceau presque !
— « Montre à Monsieur comme tu le récites bien… »
Et le petit, mis en goût, débite d’un trait « La cigale et la fourmi » qui se termine par des applaudissements encore plus nourris.
Voilà comment on fabrique un orgueilleux, un être suffisant et prétentieux. Non, Madame ! Votre fils n’est pas un phénomène et vous ne le préparez sûrement pas à la lutte persévérante qui fera de lui un vrai pianiste. D’ailleurs, quand votre fils sera un artiste, n’en dites rien. D’abord, vous rendriez jaloux ses frères et sœurs moins doués, et puis vous rendriez un très mauvais service à votre enfant.
L’homme est par nature plein de lui-même, orgueilleux dès le berceau. Il faut donc lui résister puisque, comme vous le savez, Dieu résiste aux orgueilleux. Bien sûr, il ne s’agit pas d’humilier votre enfant, de l’amener à se sous-estimer, ou de souligner sans cesse ses travers et ses défauts devant les autres. Non ! Vous le blesseriez sans le conduire sur la voie de l’humilité. Mais c’est une grave, très grave erreur d’encenser constamment son fils devant les autres. En multipliant les éloges, vous lui faites croire qu’il est un phœnix, ce qui le marquera pour la vie. Certainement, vous ne l’aiderez pas à plaider coupable devant son Seigneur.
Votre fils a-t-il de réels talents ? Ne les ignorez pas mais donnez-lui l’occasion d’en rendre grâce à Dieu. Apprenez-lui de bonne heure à confier ses dons au Maître, à les Lui consacrer vraiment. À les perdre même, plutôt que de courir le risque de devenir un « centre » et de s’idolâtrer soi-même. Ce qui est appris dans l’enfance, bien ou mal, s'efface difficilement. Il est donc important de veiller à l’éducation des siens. La Parole de Dieu nous dit :
« Et vous, pères (parents) élevez vos enfants en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur », Ephésiens 6 : 1-4.
#365histoires #éducation #orgueil #humilité #piano #émerveillement #cahier #louange #dons #prétentieux
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Flufftober 2024 : Pari, jeu, concours
10 octobre
Pari, jeu, concours (Bet, game, contest)
Robin de Locksley & Gilles l'Écarlate/Will Scarlet (Robin des Bois: Prince des voleurs)
Robin avait fini par en prendre l'habitude. Quand Gilles se mettait à tapoter du bout du pied contre son épaule, ça signifiait qu'il avait envie de le défier sur quelque chose, n'importe quoi. C'était sans doute un reliquat de la rivalité qu'il avait entretenue à l'égard de son frère pendant si longtemps, étant venu au monde à un moment où leur père avait déjà choisi de rejeter sa mère pour apaiser son fils aîné. Mais ce n'était plus grave, à présent, les mois avaient passé et ils avaient transformé cette opposition en quelque chose de plus fort et de plus sain.
Gilles était donc en train de lui donner de petits coups de pied dans l'épaule. Il était assis sur la branche d'un arbre, légèrement en hauteur donc, et Robin installé en dessous, avec ses hommes et des visiteurs de passage. Il sourit, laissa passer un moment puis attrapa la jambe de son cadet et le tira pour le faire tomber à côté de lui.
« Qu'as-tu ? le réprimanda-t-il avec tendresse.
-Tu ne m'as jamais vu tirer à l'arc, répondit instantanément Gilles en ignorant les inconnus qui se trouvaient dans la clairière. Que dirais-tu d'une petite démonstration rapide entre frères ?
-Une démonstration ? répéta Robin. Ça me semble être une idée divertissante. Montre-moi ce que tu sais faire, je pourrai peut-être t'apprendre une ou deux choses.
-Sans doute… Mais tu es homme à aimer les défis audacieux, alors pourquoi ne pas rendre cet échange un peu plus stimulant en faisant un pari ?
-Un pari ? Un pari avec toi, mon frère, ça ressemble toujours fortement à un piège. »
Robin appuya sa remarque d'un petit tapotement sur la nuque pour ne pas le vexer. Pourtant, il avait raison: Gilles était un brin opportuniste, il ne pouvait pas s'empêcher de dérober des choses aux gens, encore symptôme d'une habitude prise depuis tout petit pour ne pas manquer de tout. Il essaierait d'obtenir quelque chose de son aîné par la ruse, alors que celui-ci était prêt à tout lui donner, mais après tout, peut-être qu'il avait vraiment fini par le comprendre ? Peut-être tout ceci n'était-il qu'un jeu.
L'archer accepta donc sans chercher à savoir ce qu'il voulait en échange d'une victoire. Et encore! Ce n'était pas l'ascendant sur son aîné qu'il briguait: Gilles savait qu'il était bien meilleur que lui au tir à l'arc, il souhaitait juste lui montrer ce dont il était capable.
Les deux frères se rendirent dans la petite clairière annexe où Robin s'entraînait et où il avait déjà formé une partie de ses hors-la-loi. Sauf Gilles, évidemment ! Qui, à cette époque, ne voulait rien avoir à faire avec lui.
« Commençons donc ce pari, cher frère, déclara le jeune homme en choisissant attentivement un arc. Je te laisse me soumettre des propositions de défi. Si j'arrive à les remporter tous, je choisirai mon prix.
-Très bien, répondit son frère, amusé. Combien d'épreuves dois-je te faire passer ? »
Gilles leva les doigts de sa main droite.
Suggestion après suggestion, Robin poussa son cadet à tirer depuis une distance équivalente à une cour de ferme, lancer deux flèches à la fois, toucher une cible en mouvement, viser tout en étant distrait et atteindre un objectif en étant en mouvement lui-même. Le jeune voleur en réussit trois sur cinq et, sous les applaudissements polis des gens qui avaient assisté à la scène, il relâcha ses épaules en soupirant.
« C'était très bien joué, murmura Robin en venant lui serrer la nuque. Alors, tu as donc perdu ton pari ?
-Non, j'ai gagné malgré tout, rétorqua Gilles en allumant une petite étincelle malicieuse dans ses yeux. J'avais bien pensé que je pourrais échouer devant tous ces gens mais que, si je ne ressentais pas d'humiliation et de honte, alors c'est que je me serais amélioré.
-Oh, Gilles…
-Mais tu peux quand même choisir quelque chose en retour, si tu veux.
-Non, murmura Robin contre ses cheveux, l'entourant de ses bras pour le serrer contre lui. Ce que je pourrai gagner de meilleur, mon frère, ce sera toujours que tu sois heureux. »
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Orange c'est orange
Chers lecteurs,
Comme à mon habitude, je vous écris depuis le coeur de la tempête.
Tout le monde se souvient de Pierre, cet ex/ami/sauveteur en tout genre?
Alors que beaucoup criaient au manipulateur, je m'aperçois que vous aviez raison.
Défaut de fabrication de ma part peut-être, ou tendance à ne vouloir voir que le bon en l'être humain, je ne peux jamais penser que quelqu'un avec qui vous avez ce genre de lien peut en jouer volontairement.
Alors voici le dernier épisode de la saga qui mettra un point final à cette mascarade que j'étais visiblement la seule à ne pas voir pour ce qu'elle était.
Lundi midi, une fois arrivée à Toulouse pour quelques jours, il me propose une bière chez lui pour voir l'avancement de ses travaux.
"Je te reconfirme, pas sûre que j'ai fini ce que je dois faire" lui répondis-je
"Ok, je prévois de la tisane au cas où" rit-il.
Et je ne sais pas s'il parle de vraie tisane ou d'une bouteille de Pessac-Leognan, mon préféré, tellement on a eu l'occasion de rire du sujet.
"Ok good j'arrive" lui dis-je à 19h, sans pression, notre relation ayant enfin basculé sur une friendzone plutôt tranquille quoi qu'occasionnellement perturbante.
Notamment quand il cesse de me parler pendant 15 jours parce que j'ai refusé qu'il vienne me chercher à la clinique après une deuxième opération, en sachant qu'il était déjà venu à la première, et que cette position m'avait mis très mal à l'aise.
C'est vrai quoi, dans les moments les plus vulnérables de ta vie, qui aurait envie que la dernière personne pour qui tu as eu de vrais sentiments mais avec qui ça n'a pas marché se place toujours en "sauveur/se"?
Personne.
Mais il l'a fait. Continuellement.
A un point où non, je ne parvenais pas à m'ouvrir à qui que ce soit d'autre.
En crise de panique sur mon avenir, sur X ou Y chose, c'était la première personne que je pensais à appeler.
Ses mots, ses gestes, tout me laissait penser qu'il me connaissait "par coeur", qu'on se comprenait naturellement, sans avoir besoin de parler.
Et je me plantais. Lourdement.
Revenons donc à nos moutons.
Lundi 20h30, je gare Bobby, ma Harley, dans son allée et je toque à sa porte.
Quand il m'ouvre, il fait bon, presque chaud, et il me sourit en me disant qu'il a rallumé le chauffage spécialement pour moi parce qu'il sait que j'ai toujours froid.
Sympa sachant que c'est le genre de mec à vivre les fenêtres ouvertes en plein mois de décembre.
Mon regard se pose sur le plan de travail de la cuisine pendant qu'il me serre une Corona, ma bière préférée.
Sous mes yeux, je vois tout un chantier en cours, des petits toasts de Houmous, de guacamole, avec des petites tomates parsemées dessus.
Derrière, des aubergines au four.
Bref tout ce que j'aime, et l'opposé de sa diète habituelle.
"Mais t'as préparé tout ça sans savoir si j'allais venir?" je lui demande, étonnée
"Oui, je suis parti faire des courses toute à l'heure" me répond-il en me regardant droit dans les yeux
AH.
"Bon anniversaire Marie" rajoute-t-il en me prenant dans ses bras deux bonnes minutes.
Il me donne l'impression d'être son abri dans la tempête, justement.
Son lieu de paix.
Comme si de me serrer contre lui, d'un coup de baguette magique, ça allait tout guérir, tout solutionner.
Ok, déjà là me direz-vous, la frontière de la friendzone est bien bien borderline.
C'est pas fini.
Comme d'habitude, on se chamaille, on se chambre, on rit à gorges déployées de bêtises.
Je lui raconte ma soirée festival techno épouvantable de samedi, et il me dit "viens au Hellfest cette année, ça c'est notre ambiance".
On parle festivals, de mon expérience du Sziguet, et il me montre ses photos du Hellfest l'an dernier avec sa bande de gais lurons.
Jusque là ok, sauf qu'il me les montre en se collant à moi, qui suis assise sur la chaise haute de sa cuisine avec ma bière à la main.
Il est tellement près qu'on n'aurait pas pu faire passer de feuille de papier entre nous deux.
Je lui tapote le dos, et en même temps je m'interdis tout geste de vraie tendresse, "been there, done that".
On échange sur le dernier Expendables, on chahute, je ne sais plus ce qu'il me dit mais il se moque de ma capacité à me blesser sans rien faire avec un sourire en coin, et ça part en "bagarre" qui me fait atterrir sur son dos.
"Tu peux dire merci, je suis un koala plus léger de 10KG maintenant" lui dis-je en riant, agrippée à son cou.
Il me maintient en place, veille à ce que je ne glisse pas en calant ma jambe contre son flan, et enfourne les aubergines en même temps, avant de me reposer délicatement au sol.
Bon ça, à la limite, je le fais régulièrement avec mes meilleurs potes mecs sans qu'il y ait la moindre ambiguïté.
C'est mon côté "garçon manqué".
Mais ça demande quand même une certaine confiance et proximité.
"On se fait un film en mangeant?" je lui demande, épuisée de ma journée.
"Allez feu" me répond-t-il en m'installant sur le canapé avec un énorme plaid (ma passion les plaids).
Je n'ai pas très faim, en revanche, et je me dirige vers le frigo pour nous attraper deux autres bières.
"NOOOON, pas le frigo" crie-t-il.
AH *bis*
Dans ma tête, il a positionné quelque chose qui risque d'exploser par terre en ouvrant la porte, et connaissant ma délicatesse légendaire, il préfère s'en charger.
"Okok, fais-donc"
Il me tend les Corona, que je décapsule avec une invention géniale, un marteau de Thor aimanté et équipé d'un décapsuleur.
Je suis ébahie par ce truc et il me dit "c'est un petit artisan qui les fait, si tu l'aimes je t'en offrirai un pour ton anniversaire" me propose-t-il
"Trop cool merci!" lui répondis-je
C'est là que ça se gâte.
Posés là sous ce plaid incroyable, il m'ouvre ses bras et me sert fort contre lui, chimiquement parlant, ce genre d'étreinte déclenche la libération de plusieurs hormones qui font ralentir notre système nerveux et nous apaise.
A la façon dont il positionne ses bras autour de moi, le plus naturellement du monde, il me dit :"tout va bien se passer, je suis là, tu ne crains rien, tu peux te détendre" sans avoir besoin d'ouvrir la bouche.
Je me sens tellement détendue que je manque de m'endormir une ou deux fois.
D'un coup il se relève pour aller chercher la suite du repas, et je râle qu'il ait pété cette bulle qui paraissait intemporelle.
"Surpriseeee" s'écrit-il en ramenant deux tartelettes à la framboise, healthy jusqu'au bout, dont une abritant une bougie pour moi.
"Encore bon anniversaire" me dit-il tout content que je n'ai pas grillé ce qu'il cachait au frigo, en allumant ma bougie.
"Ok je fais un voeux dans ce cas, mais vraiment fallait pas, ça me touche que t'ai préparé tout ça pour moi alors que j'étais même pas sûre de passer" lui dis-je en fermant les yeux avant de souffler dessus, aussi concentrée qu'on puisse l'être.
"J'ai froid" je rajoute, morte de fatigue.
"Ah non j'ai rallumé le chauffage spécialement pour toi, t'as pas le droit d'avoir froid!" rit-il
Qui fait ça? Qui met autant d'attention pour quelqu'un pour qui on n'a pas de sentiments?
Réponse: personne.
Il me reprend dans ses bras pour me réchauffer et à ce moment précis, je ne me pose pas plus de questions.
C'est là que son téléphone sonne et qu'un coeur s'affiche à l'écran, il monte rapidement prendre ce coup de fil cinq minutes, et je me dis que ça doit être son fils en vacances avec sa mère, mais en même temps ça pourrait très bien être quelqu'un d'autre.
Quelqu'un qui ne serait pas sa cousine si vous me suivez bien.
En soit, on est amis, on ne se doit rien, mais le niveau d'attention qu'il déploie systématiquement pour moi, ses gestes, ses mots, ses regards, je n'imagine pas qu'on puisse faire ça à son "ex, même si notre idylle a duré à peu près aussi longtemps que cette banane qui traîne chez toi, en étant engagé ailleurs.
Ce serait trop malsain, trop manipulateur.
Mon estomac me dit "attention", et je reprends mes distances avant de filer en vitesse à la fin du film.
Il a senti le froid, mais décide de tout de même me reprendre dans ses bras pour me souhaiter une bonne nuit, et je remercie le ciel d'avoir un très épais manteau de moto avec toutes les protections nécessaires, qui auront servi pour la première fois ce soir là.
Sur la route, j'ai un sentiment étrange qui ne me lâche pas, comme après un rush de sucreries, une redescente assez violente.
Je me repasse le fil de la soirée en faisant vrombir mon moteur, et j'en arrive à la conclusion, qu'encore une fois, non ce n'était pas purement amical, et qu'il fait tout pour garder sa place de numéro 1.
"Pas cool" je songe, mais encore ici, je ne peux pas imaginer qu'il le fasse "exprès".
Alors mercredi, au déjeuner en ville prévu initialement depuis un moment, je prends mon courage à deux mains après lui avoir fait la surprise de lui ramener deux stylos Halloween à coups de poings pour qu'il s'amuse autant que moi avec son fils, et j'aborde le sujet:
"Merci pour tout ce que tu as fait pour moi sur cette soirée, c'était vraiment adorable, et ça me touche..." entamais-je
"C'est normal" me dit-il en souriant
"Mais... il faut que tu arrêtes de faire ce genre de choses." continuais-je en le voyant se décomposer petit à petit
"C'est trop. Ca sort du cadre de l'amitié. Je ne veux pas te perdre, mais comment veux-tu, même si ma vie sociale est à zéro en ce moment que je laisse sa chance à quelqu'un qui aurait envie d'apprendre à me connaître, quand tu es aussi présent à côté" je baisse les yeux un instant en lui déballant ma tirade, soulagée
"Tu as raison. Quand tu es partie lundi j'étais en vrac. Et oui, j'ai des sentiments pour toi. Non amicaux. Mais je pense que tu es trop bien pour moi, et nos situations respectives en ce moment font que c'est compliqué, je ne me vois pas te demander de m'attendre, et j'ai peur que tu vois mon côté Grizzly, que tu t'enfuis encore et que ça me tue" me répond-il, les larmes aux yeux.
L'émotion est palpable.
Je ne rêvais pas.
Tout ce temps passé à me demander comment quelqu'un pouvait faire/dire tout ça à quelqu'un d'autre sans rien éprouver, j'avais raison.
Et je ne sais pas ce qui est le pire.
Avoir raison, ou la suite de cette conversation.
"Mais... mais... pourquoi me dire ça maintenant quand je suis enfin en paix avec notre amitié? Et ce coup de fil, je pense que c'était ton fils, mais tu te rends compte de ce que ça m'a fait? De la brutalité du rappel à la réalité de cet appel, que oui, la soirée était parfaite, qu'on peut difficilement en demander plus dans la vie, ce genre de moments de joie et de quiétude avec quelqu'un qui nous voit et qui nous comprend dans notre globalité, mais, ça pourrait très bien ne pas l'être et que ça doit se passer comme ça. Toi et moi avec quelqu'un d'autre" lui dis-je
"Ce n'était pas mon fils" répond-il d'un ton penaud, qui voulait absolument tout dire
Je n'en croyais pas mes oreilles.
Organiser une soirée aux petits oignons pour son ex/amie proche afin de tout faire pour lui montrer toute l'attention qu'on lui porte, tout en étant engagé dans une relation suffisamment longue pour qu'un emoji coeur soit apposé à côté d'un prénom.
Je n'ai pratiquement plus décroché un mot du repas.
"Tu ne dis rien, je suis désolé d'avoir passé la moitié du repas sur mon telephone pour prendre mes places pour le Hellfest" dit-il, rouge de honte.
Je ne répondis pas, tout en le regardant fixement, abasourdie, et furieuse.
Une colère froide, qui vous trancherait n'importe quoi en deux deux.
"Vraiment je suis désolé, je ne pouvais pas prévoir que ca tomberait pendant notre déjeuner, dis quelque chose s'il te plait" rajouta-t-il.
"A quoi cela servirait-il de mettre des mots là-dessus?" lui répondis-je
"Mais justement c'est pire quand tu ne dis rien, je vois ta tête" continue-t-il, toujours persuadé que c'est cette action précise qui me met hors de moi.
"Ce n'est pas de cela qu'il s'agit" lui rétorquais-je d'un ton cinglant.
"Je vois..." dit-il en baissant les yeux.
A ce moment précis, c'est comme si j'avais mis une porte blindée de 30cm d'épaisseur entre nous.
Le genre incassable qu'on voit dans les films de cambriolage.
Atterrée, j'ai du mal à réaliser que pendant tout ce temps, ses actions aient pu être"calculées".
Qu'il cultivait les graines de l'attachement et du doute de mon côté, à toujours se placer comme mon sauveur quand j'étais le plus vulnérable, tout en construisant quelque chose avec quelqu'un.
J'ai encore un peu de mal à réaliser que j'avais raison depuis le départ, et qu'il ait pu me manquer de respect ainsi qu'à sa "moitié" à ce point là.
Pompom sur la Garonne comme on dit chez nous, la semi-déclaration du déjeuner suivi du "je ne peux pas te demander de m'attendre", qui atteint un rare niveau d'indécence et de viol de tout sens moral envers la pauvre fille qui compose la deuxième moitié de sa relation.
Comme si ça n'avait pas d'importance, un détail insignifiant, un accessoire.
Je peux vous dire qu'à sa place, même si les deux restent horribles et déclencheraient de ma part une rupture immédiate, je préfèrerais de loin que mon mec ait légèrement dérapé en soirée totalement alcoolisé, plutôt qu'il ait mis autant d'effort, consciemment, pour son "ex".
Sans parler de cet aveu de sentiments, on ne peut plus déplacé dans ce contexte.
Mon café, je te l'ai avalé cul-sec, à m'en brûler la langue, sautant de ma chaise pour aller payer l'addition.
Attristé, mais pas surpris, il me suivit de près et vint se placer devant moi pour régler.
"Hors de question" lui dis-je, du même ton tranchant et déterminé.
Tendant ma carte bleue à l'accueil, ce dernier geste symbolique de mon indépendance, voulait dire "regarde-moi bien sous toutes les coutures tant que tu le peux, je n'ai pas besoin de toi, et tu n'es pas prêt de reposer les yeux sur moi".
En sortant je me suis éloignée si rapidement que j'aurais pu en tomber, maladroite que je suis.
Je ne supportais plus de le regarder, lui que j'avais mis sur un pied d'estale, lui qui me faisait toujours me sentir chez moi, aimée, comprise, entendue, n'avait pas plus de valeurs morales que Sadam Hussein, et je venais de le réaliser.
Parce que pour se servir à ce point des gens, de leurs sentiments, on ne peut être que vide à l'intérieur, dépourvu de conscience.
Dans la rue, à quelques mètres de chez moi, au téléphone avec l'une de mes meilleures amies, aussi choquée que je l'étais, j'ai fondu en larmes.
Pas de le perdre, mais de savoir qu'en parfaite connaissance de cause, en ayant compris qui j'étais, ce que j'avais vécu, la difficulté avec laquelle je laisse approcher quelqu'un d'aussi près, mes valeurs, ma bienveillance, et le soi-disant attachement éprouvé de sa part, il avait pu sans aucune difficulté me manipuler des mois durant sous couvert d'une âme torturée.
Je n'ai toujours pas les mots justes pour décrire ce genre de comportement, abjecte.
Je me sens violée dans mon intimité, dépouillée de quelque chose de précieux, vidée, mise à sac.
Par un dernier message, je vide mon sac et lui dis clairement que ce qu'il a fait est impardonnable, que je ne l'aurais pas fait à mon pire ennemi, et que oui, effectivement, je suis trop bien pour lui.
Pour une seule raison: je ne ferais jamais de mal à quelqu'un intentionnellement, je prendrais d'abord en compte les sentiments des autres avant les miens dans ce genre de situation pour faire ce qui est "juste".
Dégoûtée, je vois qu'il est de nouveau parti voir mes story (on ne se suit pas sur Instagram), balance le morceau à Drew, mon frère de coeur.
"Donnes-moi son numéro" dit-il
Quelques instants plus tard, il me rappelle: "Je viens de lui laisser un message vocal, il ne s'approchera plus jamais de toi"
"Merci mec" lui répondis-je, le souffle coupé, avant de le bloquer de tout ce qui était bloquable.
La leçon de cette histoire?
Toujours se fier à son instinct.
Et si quelqu'un donne tous le signes du orange, ce n'est pas rouge, ce n'est pas vert, c'est bien orange. Même s'il vous affirme le contraire.
Est-ce que ça va me faire reculer dans ma coquille?
Non.
Ce serait lui donner raison.
Il obtiendrait ce qu'il veut, c'est à dire que je reste loin de quelqu'un qui pourrait me donner ce que je mérite, et recevoir tout ce que j'ai à apporter.
Quelle qu'elle soit, cette personne me verra exactement telle que je suis et aimera chaque facette de ma personnalité.
La force comme la fragilité.
Elle valorisera ma loyauté, et ne me donnera pas de raison de douter.
Je le sais, je le sens, quand on est aussi sûr que je le suis de ce que l'on veut de la vie, d'une relation, on le manifeste suffisamment fort pour l'attirer à soi et on met tout en place pour aller dans sa direction.
Contre vent et marée.
Pour moi ça passe majoritairement par un nouveau calme en matière de dating, un examen minutieux de qui se trouve en face de moi, de ses valeurs, de ses projets, de notre alchimie, et de ce qu'il perçoit de moi ou pas.
Si ça match, et que les actions suivent des deux côtés, cet investissement mutuel sur un "pourquoi pas essayer et voir ce que ça donne?" se suffit à lui-même.
Tant qu'il y'a de la vie, il y'a de l'espoir.
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Il s'excuse, il arrête la Seat Ibiza une minute. Il prend une photo. Il tapote sur son téléphone pour l'envoyer, et me dit en direct le texte qu'il met :
-Autoportrait au soleil couchant, pixels sur écran. 80x120mm.
Ça me fait sourire. En redémarrant, il m'explique qu'il envoie des photos banales avec des légendes de musée. Plus la photo est ratée, plus la légende claque. Genre "Sans-titre 8, étude".
Elle se comportait un peu comme une enfant, et on se comportait comme des parents permissifs. Elle avait passé une journée de randonnée avec un "râteau de marche", alors qu'elle avait 22 ans. A la fin, elle a avoué que c'était pas si pratique d'avoir une surface si large et pas pointue à planter dans le sol, surtout quand le sol est pas droit, ou caillouteux.
Ça me fait penser à elle, parce que tout me fait penser à elle. Ça ne sert à rien de lui raconter cette histoire à lui.
Il propose de jouer au jeu des questions. Il y avait marqué Blablabla sur son profil, j'aurais dû me méfier. Va pour le jeu des questions, mais je propose qu'on puisse répondre en maximum trois mots. Il est ok. Je propose qu'il propose une autre contrainte à chaque dizaine de kilomètre. Il est propose plutôt 50, sinon c'est trop court. Je dis 25. Il est ok. Sauf s'il y a des embouteillages, j'ajoute. Il est ok.
Elle proposait toujours des jeux : à force, je les connaissais, je la voyais venir. Elle stationnait la voiture dans le centre, sans raison, juste parce qu'il y avait une place libre. Et c'était parti : on faisait en voix-off les pensées ou les dialogues des passant·es. On pouvait jouer des heures, jusqu'à avoir faim et soif. Alors, on se disait simplement :
-T'as pas faim ?
-Si, grave.
Et on sortait de la voiture pour acheter à manger. Sans se concerter. On s'étirait comme ça, et puis on se mettait en route vers la droite, ou vers la gauche. En silence. Comme une seule personne. On se laissait chacune à nos pensées.
Ça me fait penser à elle, parce que tout me fait penser à elle. Ça ne sert à rien de lui raconter cette histoire à lui.
Il a un paquet de Rotella, les rouleaux de réglisse Haribo. Il en mange en conduisant. Ça sent la réglisse dans tout l'habitacle, ça me dérange pas mais ça me fait réfléchir sur l'intimité en covoiturage, et le fait qu'on respire globalement de l'air qui est passé par l'autre. Il les déroule pas comme quand on était gamin·es, non il les met en entier dans la bouche (on passe le reste de sa vie à déconstruire son enfance, il a dû commencer par ça). Il dit qu'il prend ça depuis qu'il a arrêté de fumer. Ça remplace tellement bien la clope qu'il en est aussi à deux paquets par jour. Il me montre la douzaine de paquets derrière le frein à main. Il les achète en lot, maintenant. L'équivalent des cartouches. Je lui ai pas demandé s'il en prenait dans les Duty Free.
Elle était plutôt La Vosgienne (Sève de Pin) et les achetait un par un. Elle proposait systématiquement, sauf quand il en restait peu. Là, elle en prenait un discrètement, avant que je rentre dans la voiture, ou pendant que j'étais en train de chercher ma ceinture. Mais je sentais bien l'odeur de son bonbon : je lui en voulais pas. Parfois, c'était un peu une urgence d'en racheter, elle s'arrêtait prendre de l'essence alors que c'était pas tout à fait nécessaire, et elle en prenait à la boutique. Elle a fini par connaître les enseignes qui en avaient systématiquement.
Ça me fait penser à elle, parce que tout me fait penser à elle. Ça ne sert à rien de lui raconter cette histoire à lui.
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Société : c est quoi le bonheur?
On peut souvent se poser la question de savoir c est quoi le Luxe de la vie ? Des diamants ?? Ou une parure chez cartier ? Ou un sac Hermès ? Est ce qu on veut mourir pauvre ? En Afrique , on dit que c est une malédiction d être pauvre . Mais est ce que le luxe garantit le bonheur ? Si on gagne au loto ou à l euro million des sommets monstrueuses , la somme ne fait pas changer l individu mais ceux qui le fréquente ! Être le nouveau picsou ou Rockefeller , on nous donne un surnom de richard … la nuit est notre seule amie… on médite mais on est seul. Les désirs ou les plaisirs me détruisent, tant pis, on préfère rire avec une audemars piguet a la main et sa Porsche bleu ciel dans le garage pour m aider à continuer nos défauts . Même avec de l argent , on peut rester incompris et mal aimé . Est ce que tu m aimes avec un million d euro dans le compte bancaire ? Je ne sais pas… peut être …
Mais quand on riche , on voit tout comme une connections qui nous intéresse sinon ça n a pas d intérêt . On pense en chiffre sinon je me casse. Les personnes défavorisées arrivent à voir davantage les détails, plus proche, les défauts sont plus faciles à voir. Tandis que les riches , ils sont distraits , occupés à tapoter sur le téléphone , regarder ailleurs , éviter le regard des autres. Une étude américaine montre que les voitures de luxe grillent plus de feu rouge que les voitures plus modestes parce qu on peut tout acheter avec de l argent.
Mais est ce qu on est plus heureux avec le luxe ou l argent ? Certes , on peut s acheter l iPhone du moment et une tonne d habits et sortir dans les clubs du monde entier , sans compter , les souvenirs incroyables ! On a une vie inoubliable et surtout on a réussit ou beaucoup ont pas réussis. C est dingue ! L argent fait ça ? Grave l ambition paraît une qualité qu il faut avoir parce qu on ne veut pas malheureux dans notre vie ! Le but c est de gagner la bataille sur les champs . Avec une bouteille de Crystal ( pour ceux qui boivent ) un mocktail c est bien aussi !
Moi je pense que le bonheur est à moitié génétique . Une personne qui passe son temps à se plaindre et fréquenter des gens négatives , on prend le risque de vivre une mauvaise vie. L argent ou le luxe est pas une lutte ou une lettre à la mort mais quelque chose qui doit venir d une passion , qui nous fait vivre , qui nous fait du bien !
Mais tout est imitation dans la vie , on copie ce qu on a vue nos parents faire donc par conséquent , on s engage dans la même voie. C est pour cela que le bonheur est difficile pour certains ( souffrance et frustration). Pour moi le luxe n est pas synonyme de bonheur ( oui c est ça parle toujours connard tu m intéresse ) je vous jure , il y a des gens riches malheureux. Je crois que le bonheur, il est sur le chemin avec les choses qu on aime et les gens peuvent être notre luxe ( je suis content d avoir ma mère encore ). Le bonheur c est une marche dans le parc avec son chien Twix comme mon voisin que je vois tout les jours promener son compagnon de vie. Ils s aiment … c est ça le bonheur , c est voir son petit neveu regarde ses comptines sur YouTube et essaye de répéter ses chansons ( qui sont entraînantes ) c est un bonheur totale. C est de jamais passer à côté de ces moments la a n importe quel prix ! Comme dit la pub de master Card : il y a des choses qui n’ont pas de prix mais pour le rester il y a master card .
Alors ? Heureux dans vos vies ?
Société : What is happiness?
We can often ask ourselves the question of what is the Luxury of life? Diamonds?? Or an adornment at cartier? Or a Hermès bag? Do we want to die poor? In Africa, they say it is a curse to be poor. But does luxury guarantee happiness? If we win the lottery or the euro million monstrous heights, the sum does not change the individual but those who frequent it! Being the new picsou or Rockefeller, we are given a nickname of richard… the night is our only friend… we meditate but we are alone. Desires or pleasures destroy me, too bad, we prefer to laugh with an Audemars Piguet in hand and his sky blue Porsche in the garage to help me continue our faults. Even with money, one can remain misunderstood and unloved. Do you love me with a million dollars in the bank account? I do not know, maybe …
But when we are rich, we see everything as a connection that interests us otherwise it has no interest. We think in figures otherwise I break. Disadvantaged people can see more details, closer, defects are easier to see. While the rich, they are distracted, busy tapping on the phone, looking away, avoiding the gaze of others. An American study shows that luxury cars run red lights more than more modest cars because you can buy anything with money.
But are we happier with luxury or money? Of course, you can buy the iPhone of the moment and a ton of clothes and go out to clubs all over the world, not to mention the incredible memories! We have an unforgettable life and above all we have succeeded or many have not succeeded. That's crazy ! Does money do that? Seriously, ambition seems to be a quality that you must have because you don't want to be unhappy in your life! The goal is to win the battle on the fields. With a bottle of Crystal (for those who drink) a mocktail is good too!
I think that happiness is half genetic. A person who spends his time complaining and hanging out with negative people, we take the risk of living a bad life. Money or luxury is not a fight or a letter to death but something that must come from a passion, which makes us live, which makes us feel good!
But everything in life is imitation, we copy what we saw our parents do, so we are on the same path. This is why happiness is difficult for some (suffering and frustration). For me luxury is not synonymous with happiness (yes it's always talking asshole you interest me) I swear to you, there are unhappy rich people. I believe that happiness, it is on the way with the things we love and people can be our luxury (I'm happy to still have my mother). Happiness is a walk in the park with his dog Twix like my neighbor whom I see every day walking his life companion. They love each other... that's happiness, it's seeing his little nephew watching his nursery rhymes on YouTube and trying to repeat his songs (which are catchy) it's total happiness. It is to never miss these moments at any price! As the master card ad says: there are things that are priceless but to remain so there is a master card.
SO ? Happy in your lives?
Kevin Ngirimcuti
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Les Chroniques de Livaï #543 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Gunther Schültz
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.��
Je tapote ma couverture, appréciant la perfection de mon lit fait au carré. Ma mère serait fière ! Je suis bien content d'avoir écouté ses conseils en la matière ; dans l'armée, on plaisante pas avec ça. Et quand on est sous les ordres du caporal-chef Livaï, c'est une question de vie ou de mort !
Je scrute l'autre bout du baraquement. Avec Erd, on couche dans celui réservé aux chefs d'équipe, et d'habitude, c'est plutôt calme. Mais il y a du nouveau, plus précisément "des" nouveaux. Et ils sont encore un peu perdus. Celui qui parle pas s'avance dans ma direction et je peux pas m'empêcher de le regarder de la tête aux pieds, encore. Ils ont l'air si étranges, avec leurs cheveux blancs et leurs yeux de lapins... Je suppose que je finirais par m'y faire. Et il vaut mieux, s'ils doivent rejoindre l'escouade.
C'est le caporal-chef qui les a déplacés ici ; pour qu'on puisse les observer, les surveiller, faire connaissance, quoi. Je me vois pas les suivre dans tous leurs déplacements... On doit s'entraîner dans la même session aujourd'hui, ce sera une bonne occasion. Même si pour commencer, j'aimerais bien savoir comment communiquer avec celui-ci... Erd, t'es où ? Me laisse pas tout seul, là... Je me gratte la tête, ne sachant trop comment m'y prendre. Le pauvre a l'air désemparé au milieu de tous ces soldats chevronnés qui ont survécu à tant de batailles. Et son frère ? Ah, le voilà. Ils sont jamais loin l'un de l'autre.
Une fois réunis, je note alors à quel point ils sont identiques. Il n'y a que leurs attitudes ou expressions qui diffèrent. Le premier, Bernon, semble toujours sur le point de s'excuser d'être là ; il est très fort apparemment, mais dans la vie, il paraît très renfermé. C'est sûr que ça aide pas à s'intégrer aux autres, d'être muet... L'autre, Kryshan, est plus affirmé, et parle beaucoup. Une vraie pipelette en fait. Au-delà de ça, impossible de les distinguer. Ils portent la même chemise en plus... Ah, ça y 'est ! Je sais comment les aborder !
Je toussote un peu, et avance vers eux d'un pas assuré. Je me montre amical et leur demande comment ça va. Kryshan m'assure que tout va bien et qu'ils doivent juste s'habituer aux lieux. Oui, c'est soudain pour vous, d'être ici ! Il y a certaines petites choses que vous semblez ignorer, mais... dans le bataillon, comme on doit combattre et aller en extérieur, on est plus regardant sur... la longueur des cheveux, vous voyez ? Si vous voulez pas vous faire attraper par un vétéran, il faut les couper plus courts. C'est la règle. C'est pour éviter d'être gêné durant les expéditions et aussi contre les invasions de vermines. Les poux, c'est un vrai problème dans les régiments, ha ha !
Je crois avoir été assez aimable car Kryshan me sourit en rejetant une de ses mèches en arrière. Il me répond que c'est pas faute d'essayer, mais leurs cheveux repoussent trop vite. Ils les ont coupés au carré avant d'entrer dans le bataillon et ils leur arrivent de nouveau aux épaules. Ouaah, c'est incroyable, ça ! Vous êtes de vrais phénomènes, vous deux ! Tout le monde est curieux de savoir... Euh... Non, c'est pas ce que je voulais dire ! Je voulais parler de... vos performances, oui ! Il paraît que vous avez annihilé une bande de titans à vous seuls ! Vous êtes déjà dans le haut du classement ! Même le caporal-chef ne tarit pas d'éloges à votre sujet ! Et il faut y aller fort pour ça ! Vous allez à l'entraînement ?
Bernon hoche la tête. Indiquer "oui" ou "non", c'est ce qu'il y a de plus simple dans sa situation. Mais tandis que je les observe, je vois Kryshan se pencher vers lui, comme s'il écoutait quelque chose - que je n'entends pas - puis me répondre que le caporal-chef est venu les aider sur le terrain ; mais ils n'avaient pas vraiment besoin d'aide car les titans n'étaient pas si terribles que ça. Eh bien, vous êtes confiants ! Ne le soyez pas trop, ça peut porter malheur.
Erd entre dans le baraquement - il était allé chercher des morceaux de pain au mess - et je lui fais signe de la main. Une fois auprès de nous, il salue brièvement les deux jumeaux, et tend à chacun de nous un bout de pain. On va pas s'entraîner le ventre vide ! Kryshan, Bernon, c'est mon coéquipier, Erd. Oui, nous sommes l'escouade tactique, enfin, juste la moitié... Oui, le caporal-chef cherche des soldats, mais je ne sais pas s'il y pense vraiment... Je prends l'air innocent en espérant que ça brouillera leurs soupçons...
Kryshan ne prend par le bras et annonce que je peux l'appeler Krys pour plus de simplicité. D'accord... Krys et... Ber ? On fera comme ça alors !
Nous nous dirigeons vers la réserve afin de nous équiper. Le soleil est déjà haut et bien chaud. Encore une journée écrasante... A la première occasion, j'irais me planter sous un arbre, au frais. Mais j'avoue avoir bien envie de les évaluer. Le caporal-chef a le nez ; s'il les a repérés, c'est qu'il y a une raison. Pendant que je planifie ma journée, je sens qu'on tire la manche. Je me tourne sur le côté et tombe nez à nez avec l'un des jumeaux - Bernon - qui me sourit juste en silence. Tu... veux quelque chose ? Bon sang, c'est gênant. Je ne sais pas comment faire dans cette situation... Heureusement, Krys vient à mon secours et penche de nouveau sa tête vers son frère... Ils sont télépathes, ou quoi ?
Krys me dit alors que Ber aimerait savoir comment est le caporal Livaï, si c'est une bonne personne. Comment tu sais ce qu'il... Ok, plus tard... Et bien... tout dépend ce que vous entendez par là. Il est intransigeant, perfectionniste, maniaque sur la propreté... il s'énerve pas vite mais il faut pas le chercher. Avec lui, il faut que ça saute, vous voyez ! Parfois, il est très calme et nous laisse faire ce qu'on veut. Il peut disparaître toute la journée aussi... Mais il cache bien son jeu ; c'est un grand coeur en dedans. Il vous laissera jamais tomber !
Ma réponse semble satisfaire Ber qui sourit gentiment en fermant les yeux. Il a soudain l'air très jeune, bien plus jeune que son âge... et très lointain...
#lc543#levi chronicles#les chroniques de livaï#gunther schultz#fanfiction#fallenRaziel#aot#snk#attack on titan#shingeki no kyojin
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{FRENCH} Copia (Papa IV) x Female!Cat!Reader
Demande : Non
Genre : Female
Qui : Copia | Papa Emeritus IV
N/A : Cette idée me trottait dans la tête hier et je me demandai : La lectrice devrait-elle être un chat, ou un rat? Et parce que je n'ai pas su choisir, j'ai donc sélectionner mon autre option ; Je vais faire deux One Shot différents pour les deux! Commençons avec le chat!
- - - : Timeskip
~ ~ ~ : Flashback
- - -
En hiver, comme un peu partout dans le monde, le soir accueille son ciel noir étoilé plus tôt que les autres saisons.
La lune est déjà hautement levée lorsque le Cardinal Copia, alors qu'il vient de terminer ses dernière paperasses du jour, retourne dans ses quartiers.
La journée a été lourde et insupportable...
Copia venait de finir une tournée il y a quelques jours, et immédiatement après avoir passé le seuil de la porte de l'abbaye, la Soeur Impératrice l'a de nouveau envahi avec ses exigences.
Il comprend qu'être le nouveau Papa apporte de grandes responsabilités à prendre et à ne pas laisser, mais parfois, les tâches lui semblent abusives. Quand pourrait-il donc avoir un bon temps de repos?
Un soupire glisse sur ses lèvres alors qu'il se frotte le visage de fatigue avec ses mains et s'étire un peu le dos.
Copia lève les yeux au ciel avant de reprendre sa route dans les couloirs du bâtiment jusqu'à sa chambre.
Après quelques pas supplémentaires, un petit miaulement attire l'attention de l'homme. Celui-ci se tourne toute suite vers la source du bruit, et évidemment, il aperçoit un chat.
Ce chat est de couloir noire avec de beaux yeux verts et jaunes mélangés. Le Cardinal incline sa tête sur le côté et étrangement, le chat suit son mouvement.
"- Un vrai cliché de film d'horreur toi dis-donc.. le chat noir dans un coin sombre d'un endroit lugubre, tu miaule une fois et après quoi? Là tu vas t'en aller et on va tenter de me tuer?"
L'homme place ses doigts sur son menton et tapote sa lèvre inférieure avec son index de façon interrogative, comme si il réfléchissait.
Soudain, il tend les mains vers le chat, le faisant sursauter alors qu'il s'exclame :
"- Ahah! Celui qui va m'assassiner sera Terzo, n'est-ce pas!? Papa Emeritus III! On m'a toujours dit qu'il avait un sacré caractère... peut-être serais-tu jaloux de mes réussites, Papa Terzo!?"
L'homme rit de façon moqueuse, sachant que Terzo ne peut pas l'entendre, puisqu'il est mort et enfermé dans un cercueil.
Le chat noir se met alors à feuler sur Copia qui lui regardait, il y a quelques instants, le plafond comme si il s'adressait au fantôme de Papa III jusqu'à ce qu'un sursaut le prenne quand il a entendu le chat.
"- Oh, ça va... Je plaisantais!"
Le chat se lève de sa position assise pour s'éloigner du Cardinal. Copia le suit des yeux, un sourcil se hausse et il se demande si il devrait suivre l'animal.
Seulement, avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, la Soeur Impératrice apparaît au bout du couloir et remarque le félin. Immédiatement, son regard montre de la colère et elle marche plus rapidement vers le chat. Elle ouvre une fenêtre à proximité et tape ensuite des mains pour effrayer la petite bête. Le chat file immédiatement à l'extérieur de l'abbaye, esquivant la femme.
Une fois la fenêtre refermée derrière ce matou, la Soeur Impératrice se tourne vers Copia :
"- Cardinal, que faites-vous encore debout à cette heure-ci?
- Et bien, je partais justement me coucher quand j'ai vu cet animal dans le couloir et-
- Ce n'est pas la première fois que cette bête entre dans l'abbaye... Il n'a rien à faire ici! Cela fait quelques années qu'il rode autour de chez nous maintenant..
- Pourquoi ne pas lui avoir trouvé un Maître?
- Nous l'avons déjà déposé à la SPA. Papa Nihil s'était attaché à cette idiotie de la nature et ne voulait pas s'en débarrasser ou lui faire du mal alors il a jugé bon, mais à contre coeur, de le déposer là bas... Seulement, ce chat est réapparu lors de son décès. Je ne sais pas comment il a fait pour revenir, la SPA est tout de même loin de l'abbaye pourtant.
- Ces bêtes sont intelligentes ma Soeur."
La dame hausse les épaules en levant les yeux au ciel, totalement ennuyée par ce chat.
Elle commence alors à s'éloigner de Copia pendant que celui-ci fixe la fenêtre par laquelle est sorti l'animal. La soeur Impératrice se tourne vers lui :
"- Quoi qu'il en soit... Allez vous coucher Cardinal. Demain, un long travail vous attend.
- Oui ma Soeur."
Papa IV force un sourire à la dame face à lui. Ce sourire disparaît rapidement une fois que la Soeur a tourné les talons et est loin de son champ de vision.
Copia hausse les épaules et décide de finalement reprendre la route vers ses quartiers.
- - -
En arrivant dans sa chambre, le Cardinal ferme instantanément la porte derrière lui et soupire en s'adossant contre celle-ci.
Son attention se tourne alors vers des couinements qui proviennent d'une petite cage sur sa commode. Immédiatement, un sourire se forme sur ses lèvres et il tend les bras vers cette cage, se rappelant que celle-ci contient son petit rat. Il ouvre alors la petite portière et prend le rongeur dans l'une de ses mains avant de tapoter délicatement sa petite tête avec affection.
Alors qu'il donne tout son amour à son petit animal de compagnie, un bruit de frottement sur sa fenêtre se fait entendre, le prenant par surprise.
Copia se tourne vers sa fenêtre et aperçois alors le chat noir.
Il regarde alors son rat, qui étrangement, émet un contact visuel avec son maître. Les deux échangent comme des regards remplis de confusions et curiosité et le Cardinal décide alors de remettre son rat dans sa cage.
Après voir refermé la portière, il se dirige vers la fenêtre et l'ouvre au chat.
Une fois la fenêtre ouverte, le félin saute dans la chambre de Copia et part se poser sur le lit douillet de l'homme. Il s'assoit et commence à faire la toilette de ses pattes avants, tournant le dos à l'homme derrière lui.
Papa reste sur place, fixant toujours le chat avant de finalement détourner les yeux et de regarder ailleurs maladroitement.
"- Tu ne perds pas vraiment de temps... Mais bon, vas-y, fait comme chez toi!"
Le chat noir se tourne vers Copia pendant quelques secondes avant de se diriger vers la salle de bain personnelle dont la porte était entrouverte.
L'homme regarde le chat partir. Il s'apprête à le suivre mais l'animal, d'une manière ou d'une autre, lui ferme la porte au nez.
Copia entend alors un bruit étrange. Comme un miaulement que le chat pourrait émettre mais... Déformé..?
Alors qu'il tend la main pour ouvrir la porte, celle-ci s'ouvre avant qu'il ne puisse le faire lui-même. Et là, se qui se trouve dans la salle de bain n'est plus le chat. Voyant cette étrangeté face à lui, Copia recule jusqu'à tomber assis sur son lit.
Face à lui, se trouve une jeune femme seulement couverte d'une serviette.
"- Q-qui- Qui es-tu?
- Aurais-tu quelques vêtements? Il est hors de question que je reste vêtue d'une serviette de bain seulement."
La fille aperçoit l'armoire du Cardinal et se dirige alors vers elle, ouvrant les portes et commençant à chercher après quelque chose pour se couvrir.
"- Mais qu'est-ce que-
- Quoi? Tu m'as dit de faire comme chez moi, je le fais."
Copia parvient à se relever, se remettant de son choc mais se tenant tout de même au mur pour ne pas tomber. Il s'approche lentement, mais sûrement, de la jeune dame face à lui. Celle-ci se saisit d'une robe aléatoire de cérémonie de Copia et commence à retourner dans la salle de bain.
Avant qu'elle ne puisse y retourner, l'homme prend son courage à deux mains et la saisit délicatement par le poignet. Cela suffit à attirer son attention, puisque la fille le regarde désormais droit dans les yeux, sans pour autant sembler intéressé par le mâle.
Il la regarde de haut en bas avant de demander :
"- O-où... Où est passé le minet..?
- Le minet? Oh! Le chat...
- Oui?
- N'as-tu pas compris?"
La femelle se met correctement face à Papa avant de se mettre sur la pointe des pieds et de se rapprocher de son visage, ne quittant pas ses yeux une seconde du regard. Une rougeur légère apparaît sur les joues du Cardinal, mais lui non plus ne détourne pas les yeux pour autant.
"- Je suis ce chat."
Les yeux de Copia s'écarquille et il n'a pas le temps de dire ou demander quoi que ce soit, que la jeune femme est déjà retournée dans la salle de bain.
- - -
Après un petit temps à attendre la "femme chat" assit sur son lit, Copia entend finalement la porte de sa salle de bain s'ouvrir. Il redresse la tête vers celle-ci et voit alors la fille porter l'un de ses habits.
Le Cardinal rougit à nouveau pendant qu'il se lève et s'approche de l'inconnue, la regardant de haut en bas.
"- Tes yeux ont la sale habitude de se balader partout, Copia.
- Comment connais-tu mon nom?"
La jeune femme soupire et part s'asseoir sur le lit de l'homme avant de le regarder à nouveau droit dans les yeux. Copia suit ses moindres mouvements jusqu'à ce qu'elle soit installée, puis enfin, la fille explique :
"- Cela fait des mois que je t'observe, Cardinal. Ou peut-être devrais-je plutôt t'appeler Papa? Puisque tu as désormais le rôle de Terzo.
- Tu connais Terzo?
- Uh.... Premièrement, tu l'as cité tout à l'heure. Ensuite ; oui, je le connais. Terzo était en fait mon Maître jusqu'à ce qu'il apprenne ce que je suis vraiment et il m'a par la suite considérée comme une collègue et amie.
- Oh! Oh... C'est donc pour ça que tu as feulé tout à l'heure quand-
- Quand tu t'es amusé avec ces moqueries à son propos? Un peu mon cher."
Copia rit nerveusement, se grattant l'arrière de la tête alors qu'il s'approche timidement de la femme, s'asseyant à ses côté et regardant le sol sans dire un mot de plus.
Cependant, d'autres questions lui viennent en tête et il ne peut s'empêcher de les poser :
"- J'aurai... d'autres questions.. Si cela ne te dérange pas, évidemment.
- Je pense que je devrais y répondre, étant donner que je me suis permise pas mal de choses dans tes quartiers jusque maintenant, tu as le droit de me demander quoi que ce soit."
Papa réfléchit à quelles questions poser. Il joue nerveusement avec ses doigts, ne regardant toujours pas la personne à ses côtés.
Finalement, il se lance :
"- Etais-tu là quand Terzo est décédé?
- Je l'étais. Ensuite, Papa Nihil m'a trouvée avec la Soeur Impératrice. Nihil voulait me garder, il s'était pris étrangement facilement d'affection pour moi et d'un côté, je ne me plaignait pas, cet homme était ma foi... Gentil. Seulement, la Soeur Impératrice ne voulait pas que je reste. Et comme, je pense que tu as dû déjà le remarquer, Nihil écoute toujours la Soeur ou veut toujours lui faire plaisir, ils ont pris la décision de me déposer dans une SPA.
- Mmh... La Soeur m'a expliqué cette partie.
- Elle doit en avoir assez que je revienne. Mais je le ferai toujours, quoi qu'elle fasse ou dise.
- C'est vrai que tu es revenue du coup! Mais alors... Comment t'es-tu échappée de la SPA?
- Il n'y avait plus de place dans les différents "enclos", alors j'étais avec un autre de leurs chats. Un jour, j'ai comme... ressenti que quelque chose n'allait pas. J'ai immédiatement fait un lien dans mon esprit avec Nihil. Il fallait que j'aille le voir. Alors j'ai saisie cette chance de partir quand une famille, le même jour, a voulu adopter mon "colocataire". L'un des employés a ouvert la porte et j'ai fuis. Je pense qu'ils n'ont même pas eu le temps de réaliser ce qui s'était passé! Je ne me suis pas sentie coursée alors ils ont dû mettre du temps avant de commencer à aller après moi. Soit. Après ça, je suis retournée à l'abbaye.
- Mais alors c'est pour ça que tu es revenue rapidement à l'abbaye... Soeur Impératrice me disait que cette fameuse SPA était pourtant loin d'ici. Tu as utilisé ta forme Humaine?
- Je l'ai fais. Je n'avais pas de voiture, alors j'ai pris un taxi. J'ai un peu arnaqué le conducteur à vrai dire, car je n'avais pas d'argent sur moi. Après tout je n'ai pas de poche sur moi en tant que chat.
- Comment as-tu fais?
- J'avais volé des vêtements qui séchaient dans un jardin avant de prendre ce taxi. Il n'y avait pas de barrières alors j'ai sauté sur l'occasion. Puis il y avait un petit sac alors je lui ai donné en lui disant de le garder car il y avait que mon argent dedans, rien d'autre, et que je n'aimai pas ce sac. Evidemment, j'ai menti pour l'argent. Il n'y avait rien. Il n'a pas pu me rattraper quand je suis partie pour finir le trajet à pieds pour l'abbaye car j'avais rapidement fuis dans la forêt et j'avais déjà repris ma forme de chat. Ces vêtements pas entièrement séchés me collaient...
- Et bien... Une vraie délincante!"
La jeune femme pouffe de rire, ce qui fait sourire Copia.
Tout les deux commencent petit à petit à se sentir plus à l'aise l'un avec l'autre. Le Cardinal a encore posé quelques questions et la fille a répondu sans broncher.
Son histoire mouvementée fait, en fait, rire Copia. On pourrait dire une vraie aventurière sortie d'un compte pour enfant, sauf que ce personnage est réel.
"- Deux dernières questions, "femme chat".
- Mh mmh?
- Quel est ton nom? Et... Qu'est-ce que tu es exactement?
- Y/N. Et je ne suis qu'une simple sorcière.
- Une "simple sorcière"!? Mais ce que tu m'as raconté là était palpitant!"
Copia s'est levé et a serré les mains de la fille nommée Y/N dans les siennes en la regardant avec fascination dans les yeux. La femelle est surprise, mais un sourire timide se forme sur ses lèvres.
"- Tu trouves?
- Mais oui!"
Y/N a rit au sourire enfantin du Cardinal. On pourrait vraiment dire une Nounou qui vient de finir de raconter un compte de fée à un enfant.
Ce rire a été contagieux, puisque Copia a rejoint la jeune femme dans cet éclat de joie.
- - -
Le lendemain matin, la Soeur Impératrice attend Copia les bras croisés contre sa poitrine. Ses sourcils se froncent alors qu'elle regarde une énième fois l'heure sur l'horloge.
"- Il est en retard."
Une silhouette arrive derrière elle. Cette silhouette se place face à elle et sourit tendrement en la voyant, mais son sourire tombe quand la Soeur montre son impatience.
"- Qu'est-ce qui ne va pas, ma chère?
- Papa. Vous êtes là.
- Toujours, même mort!
- Mmh. Cardinal est en retard!
- Il devrait arriver d'une minute à-"
Papa Nihil, semblant être toujours présent mais sous la forme d'un fantôme, n'a pas le temps de finir sa phrase que les lourdes portes de la salle dans laquelle il se trouve avec la Soeur Impératrice s'ouvrent avec un grincement affreusement bruyant.
Les deux regardent dans la direction de la porte pour apercevoir Copia. Seulement, le dernier Papa n'est pas seul.
Dans ses bras, Y/N, sous sa forme de chat. Celle-ci ronronne les yeux fermés pendant qu'elle se détend sous les douces papouille de Copia.
La Soeur Impératrice, en voyant le chat, fronce d'avantage les sourcils et commence à s'avancer vers le Cardinal.
Avant qu'elle ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, la femme est tout de suite dépassée par le fantôme de Nihil qui se presse vers le Cardinal.
"- Mon adorable matou!!"
Y/N ouvre les yeux, reconnaissant la voix de Nihil.
Immédiatement, le chat saute des bras de Copia et fonce vers l'ancien Papa. Malheureusement pour eux, quand Nihil se baisse pour prendre Y/N dans ses bras et que Y/N cours toujours vers lui pour accueillir son étreinte, tout ne se passe pas comme prévu. Y/N traverse le corps de Nihil tandis que les mains du vieil homme passent au travers de la jeune femme chat.
Tout deux se fixent, confus. Y/N miaule en inclinant la tête sur le côté et Nihil s'excuse :
"- Ma petite.. Je crois que je ne pourrai plus te papouiller, te porter ou te câliner! Mais sache que je suis tout de même heureux de te revoir!"
Y/N miaule a nouveau, cette fois-ci en réponse à Nihil. Elle passe une patte au travers d'un des pieds de Papa Nihil pour essayer de lui montrer son affection. Le grand père rit à ça, heureux de voir ce chat.
"- Mais dis moi... Ne te serais-tu pas enfui dis-donc?"
Soeur Impératrice s'avance vers les deux Papas et le chat, toujours les bras croisés sur sa poitrine alors qu'elle regarde l'animal avec indifférence et répond :
"- On dirait que si.. Mais dites-moi, Cardinal? Que faisiez-vous avec ce chat? Vous n'allez tout de même pas-
- Le garder? Ma Soeur... Ce chat est désormais mon chat! Et également, celui de Papa si il le faut, puisqu'ils ont l'air de s'entendre à merveille. En fait, ce petit trésor sera le chat de l'abbaye. Elle se plaît bien ici et elle plaît bien aux autres! Cirrus et Cumulus l'aiment déjà. Il faut que je la présente également aux autres Ghouls."
Le chat noir, ou Y/N, s'approche de Copia et se met debout sur ses pattes arrières, posant ses pattes avants sur le mollet de l'homme, demandant à être portée.
Le Cardinal prend à nouveau le chat dans ses bras, caressant sa tête et grattant ensuite son menton.
"- Regardez la, n'est-elle pas adorable? Je lui ai mis un petit ruban rouge! Bien sûr elle devait être assorti à mon rat... Mais lui a préféré le ronger. Ma foi, si il le préfère en jouet. Enfin soit! J'ai du travail qui m'attend. Papa, si vous souhaitez venir voir le chat, vous êtes la bienvenue, comme toujours après tout."
Copia salut Nihil et la Soeur avant de tourner les talons et de sourire malicieusement à Y/N. Il est presque sûr que la femme chat lui a sourit en retour sous cette forme de félin.
Les deux s'en vont, sous le regard ennuyé de Soeur Impératrice et celui heureux de Papa Nihil.
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Et après...
Et après…
Mon dieu que je suis venue fort !
Pour peu et je repeignais la chambre au complet avec mon doux miel d’amour bien fruité.
J’ai trempé mes draps à un point tel que je n’ai eu d’autre choix que de les mettre illico au lavage (les essuie-tout n'auraient pas suffi), même s’il était tard et que j'avais peur d'embêter les voisins (la séance d’autosoins s’est prolongée un peu plus longtemps que prévu, hi hi hi…).
Il faut dire qu’après avoir imaginé à quel point mon beau Jeff faisait sans ménagement sa fête à mes seins… couvrant ma jolie poitrine sexy de sa généreuse salive au gré de ses baisers, morsures, et à mesure qu’il léchait et tourmentait mes mamelons tout durs et qu’il n’épargnait de ses soins aucun recoin de ma poitrine enivrée, eh bien, je m’imaginais qu’après tout ça, il avait dégrafé sa ceinture, l'avait retirée, puis qu'il m’avait un peu sèchement lié les mains avec, derrière mon dos.
Puis, qu’en montant à califourchon sur ma poitrine, il avait entrepris « la phase 2 » de mon délicieux supplice.
Il s’est mis à promener tout partout sur mon torse son sexe bien dur, dont le gland glissait, baignait dans la salive abondante recouvrant ma poitrine. De temps en temps, il tapotant avec sa queue mes seins et mes mamelons, mon menton, mon visage… Voyant que je savourais son petit manège, il continuait de plus belle, se caressant de plus en plus intensément… jusqu’à finir par gicler sa semence bien chaude et odorante partout sur mon torse…
J’imaginais qu’après, il m’avait observée, regardée un long moment, contemplant cette toile improvisée, mélange de salive, de jouissance mutuelle et de sperme sur la toile pantelante de mon torse nu.
Complices, nous échangions des sourires coquins pendant qu’il prenait quelques photos « juste pour lui » avec un appareil sans connectivité Internet (pour éviter que ces images intimes fassent le tour de la planète…).
Il disait vouloir revisiter de temps en temps les souvenirs de cette « œuvre » improvisée, pour se rappeler de moi et de ma joviale dépravation lors d’une quelconque soirée de solitude.
Pourquoi ne pas venir me voir et recommencer, à la place ??? Faut-il tout montrer et expliquer à ces jeunes hommes, ma foi !?!
Bien sûr, tout ça n’était qu’imaginé.
Mais je ne compte plus les orgasmes que je me suis donnés avant la giclée finale, qui a tout salopé mes draps, les trempant de bord en bord de mon abondante mouille savoureuse…
Je me demande bien si j’oserais faire ça avec lui pour de vrai…
Je devrais sûrement l’attirer dans l’arrière-boutique, un de ces soirs, quand on est seuls après avoir fermé le magasin…
Alors, à sa vue, je retirerais lentement mon soutien-gorge de sous mon t-shirt, puis je le regarderais dans les yeux en relevant lentement mon gilet, jusqu’à laisser entrevoir la base de mes seins…
« Alors, mon beau Jeff… si je te les montre au complet, tu promets de leur faire passer bien du bon temps ?… J’en rêve depuis un moment, tu sais… »
Je me demande s’il se prêterait au jeu.
Cet idiot est capable de prétexter je ne sais quoi pour se défiler. Pourtant, ce n’est pas comme si, mes jolis nichons, il ne les regardait pas du coin de l’œil dès que je semble ne pas prêter attention à lui. Comme il est hypocrite. Je suis sûr qu’il salive à l’idée de les couvrir de bisous…
En tout cas, à suivre !
- Nath « Chose »
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Avalanche, WIP
Vous avez aimé Helgrimr? (Si oui, Vincent questionne votre bon goût, de tout son cœur.) Et bien vous le reverrez dans Avalanche ! Contexte ! Paine et Helgrimr ont débarqué sans prévenir (parce que c'est plus drôle et que la gêne n'est pas dans leurs gènes) pour emmener Vincent à une réunion de famille. QUELLE réunion de famille?!
“Hel. Quand as-lieu cette réunion?” Hel prit le poignet de Paine, jetant un coup d’œil à sa montre avant de répondre. “Tu as une heure pour prendre un bain et te changer.” Vincent resta très calme mais se redressa en inspirant longuement. “Je vais te tuer.” “J’aimerais bien voir ça,” rétorqua son frère, un sourire moqueur aux lèvres, “mais après la réunion. Paine? La valise.” La jeune femme cessa de grattouiller la peluche de chat derrière les oreilles et ramassa la valise à ses pieds pour la tendre à Vincent. Vincent la regarda. “Non.” “Makoto, ne fais pas l’enfant.” “Je me doute de ce qu’il y a dedans. Non.” “Tu vas enfiler ça ou je mets le feu à tes vêtements.” Les deux frères se regardèrent longuement en chien de faïence avant qu’une flammèche ne commence à courir sur la main d’Helgrimr. Avec un grognement las, Vincent attrapa la valise et sortit du bureau à grand pas, brisant le sort de silence. “Dites-moi que vous ne l’auriez pas fait?” Marmonna Reeve. “Pourquoi pas? Ça n’aurait pas été la première fois.” Devant le regard effaré de Reeve, Paine se permit de lui tapoter le bras d’un air de commisération. “Fils unique, hein?” “Je suis soudain tellement heureux de l’être.”
#avalanche#fanfic#final fantasy vii#final fantasy 7#ff7#ffvii#vincent valentine#helgrimr#paine#reeve tuesti#amour fraternel
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Mardi 2 avril 2019
J'ouvre les yeux, la journée commence. Il y a d'abord cette femme que je vois. Elle a les cheveux fins et bouclés, j'aime passer ma main dans ses cheveux, les caresser. Quand elle ouvre les yeux, je me plonge dans la profondeur de ses yeux bleus. Jamais longtemps. À peine quelques secondes. J'ai toujours peur de me noyer quand je fixe un regard. La journée commence. Je l'entends me parler. Toujours elle. Elle me pose des questions. J'ai bien envie de lui répondre mais rien ne sort. Rien ne vient. J'aimerais lui dire ce que je veux mais je n'y parviens pas. Je lui prends la main. Lui montre quelque chose. Elle ne comprends pas. J'insiste. Elle ne comprends toujours pas. Je continue. Elle s'énerve. S'en va. J'abandonne. Je prends mon livre. J'aime voir les écritures, les lettres, les dessins qui se forment, se déforment. Ils dansent. Elle revient. M'embrasse. J'aime sentir son contact sur ma peau. Je souris. Elle souris. Elle me parle mais mon esprit est ailleurs. Il vagabonde. J'aime regarder les petits détails. J'aime qu'elle soit là pour que l'on regarde ses détails ensemble. Parfois, je m'énerve. Elle ne comprends pas ce que je lui montre. Ces détails si important mais qu'elle ne voit pas. Ça m'agace. Je hurle à m'en déchirer la gorge. Elle me prends dans ses bras mais je ne veux pas. Je la repousse. Je hurle encore plus fort. Je ne supporte pas qu'elle ne comprenne pas. Elle pose sa main sur ma joue et chante. Je hurle encore mais le son de sa voix me parvient. J'ai l'impression que les limbes qui m'envahissait sont en train de disparaître lentement. J'aime sa voix. Elle se rapproche de moi. Je sens son corps contre le mien. Mes yeux se ferment.
J'ouvre les yeux la journée commence. Il est déjà réveillé. J'ai senti sa main dans mes cheveux. Il me les arrache. Parfois j'en retrouve une poignée sur l'oreiller. Je me tourne vers lui. Il me regarde dans les yeux fugassement. Ses regards sont toujours furtifs. Sur moi, au moins, il les pose. Il regarde rarement les autres. La journée commence. Je lui demande s'il a bien dormi, s'il a fait de beau rêve. Un son continue sort de sa bouche mais ce n'est pas une réponse. Il passe ses journées à émettre des sons mais aucun mots. Je lui demande ce qu'il préfère pour le petit déjeuner. Aucune réponse évidemment. Il me prends la main et me la jette dans les airs. Il veut quelque chose mais quoi. Je lui montre différents objets. Ce n'est pas ça. Il recommence. Je lui montre d’autres choses. Ce n'est pas ça. J'essaie encore d'autres choses. Toujours pas. Ça m'énerve. Je préfère partir. Je suis frustrée. Je n'arrive pas à le comprendre. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il veut et pourtant je devrais. Je culpabilise de m'être énervée. Je n'aurais pas dû. Il n'y ait pour rien. Je reviens vers lui. Il est dans son livre. Ça va faire 2h30 maintenant. C'est toujours comme ça. Quand il a un intérêt pour quelque chose, il y passe des heures. Je l'embrasse sur la tête. Il me sourit. J'aime quand il sourit. Quand il rigole. C'est si rare. Il n'a eu qu'un petit sourire et il est reparti dans ses rêveries. Dans son petit monde où je n'ai pas mes entrées. Dans cet univers auquel je n'appartiens pas. Parfois il vient dans mon monde. De plus en plus. Mais quand il part dans le sien. Je me sens seule. Coupée de quelque chose d'important. Il me prends la main. Il veut que je lui dise la signification de certains dessins. Il sait ce que c'est car quand je me trompe il me fait revenir en arrière. Sauf que je ne vois pas bien. Il a une meilleure vue que moi. Je me trompe plusieurs fois. Je vois qu'il commence à s'énerver. Sa respiration s'accélère. La crise arrive. J'ai à peine le temps de finir ma pensée que les hurlements commencent. Je suis toujours désemparée dans ces cas là. Parfois ce qui le calme une fois, ne le calme pas la fois d'après. La dernière fois, je l'avais serré fort dans mes bras et ça avait marché. Je le prends et le sert fort. Il me repousse avec une telle violence que je sais que ma pommette sera bleu demain. Il prends ma main, veut que je lui dise ce que c'est mais je ne vois rien. Ses cris sont comme une agonie et moi mon coeur se serre à en mourrir. Je retiens difficilement mes larmes. Mais si je pleure se sera pire. J'inspire. Je pose ma main sur sa joue. Ça ne change rien. Alors je chante. Doucement. Il faut que ce soit lui qui se calme pour entendre la chanson et pas moi qui couvre ses cris avec mes paroles. Au bout de 10min. Ça marche. Il se calme. Il m'écoute. J'ose me rapprocher de lui. J'attends encore 20min. Je chante toujours. Je m'allonge près de lui et mets ma main sur son ventre. Je le tapote doucement. Je chante toujours. Une demi heure passe encore. Je le regarde. Ses yeux sont en train de se fermer. La crise est passée. Je souffle de soulagement. Je l'aime tant. Cet enfant. Ce fils tant désiré. Il est pourtant si dur et si beau dans sa différence. Enfermé dans son monde que l'on arrive pas à pénétrer. Mon fils est atteint de trouble autistique. Sa différence fait sa force car il a le courage d'affronter la vie dans un monde où la majorité des gens ne le comprennent pas.
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Chapitre 1 : Par Elle
-T'as vu le prix de celui-là… C'est aberrant quand même, on n'est pas à Paris non plus, soupirai-je.
-La nouvelle Maire est du genre gourmande en taxes, rit Alexy en tournant la page du catalogue.
-Oh m…ferme-moi ça, je vais trouver un autre bouquin.
Mon ami se mit à rire aux éclats en reposant le magazine immobilier que nous feuilletions depuis quelques minutes déjà. Nous nous trouvions au supermarché près de la fac, venus dans l'optique de trouver de quoi manger rapidement ce midi entre nos cours, nous finîmes par nous arrêter au secteur libraire, dans le rayon des magazines d'agences immobilières. En effet, depuis quelques temps, je ressentais l'urgence de quitter le dortoir. En revenant en ville, je m'étais d'abord dite que cela me suffirait, après avoir passé trois ans chez mes parents, puis une année en colocation avec une amie de mon ancienne fac, pour ma dernière année, je ne pensais pas que vivre en dortoir me saperait autant le moral.
-Mais si tu quittes le dortoir, tu vas devoir faire une demande de bourse, non ? Enfin, tu l'as peut-être déjà faite pour le dortoir d'ailleurs, si ce n'est pas trop indiscret.
Je secouai la tête en lui souriant.
-Oui, j'en ai déjà discuté en privé avec Miss Paltry, elle m'a dégotée un numéro de téléphone que je dois rapidement contacter pour formuler ma demande avant la fin du semestre. Après quoi, cela risque de traîner et je n'aurais aucune aide avant mars prochain.
-Ah ouais…il ne te reste pas vraiment beaucoup de temps, souligna Alexy avec une petite mine.
-Comme tu dis Henry ! C'est bien pour ça qu'il faut que je me trouve un logement rapidement…
-Tu ne peux pas faire ta demande avec l'adresse du dortoir ? Je veux dire…Morgan a une aide lui, déjà.
-Je n'ai pas envie de perdre du temps avec le changement d'adresse. Je préfère d'abord trouver quelque chose, et même si je leur ai déjà assurés que je pouvais payer le premier loyer avec ce que j'ai mis de côté de mon travail au café, mes parents vont se charger de payer une partie de mon loyer jusqu'à ce que le dossier soit validé et que je perçoive le premier versement, rétorquai-je en faisant glisser mon ongle vernis sur le rebord de l'étalage des magazines, tout en vérifiant les cotes.
Alexy s'était arrêté à quelques mètres, et cherchait de son côté. Nous dûmes arrêter lorsque Morgan lui envoya un message pour lui demander ce que nous faisions avec les casse-croûtes. Ah oui, nous avions plus que nos propres bouches à nourrir. Rosalya n'avait pas cours cet après-midi, donc était rentrée chez elle, mais Morgan est Hyun nous attendaient toujours à la fac. Je regardai l'heure sur ma montre.
-Bon sang, le prochain cours commence dans trente-cinq minutes, le temps de payer et de revenir à la fac on va perdre déjà un bon quart d'heure.
-Pas si tu bouges ton cul !
Il me donna une tape sur ledit « cul » et riant comme un grand gamin, il courut vers le rayon alimentaire. Je ris malgré moi et pris au hasard des catalogues que je lirai tranquillement après les cours. Je retrouvai mon grand escogriffe devant l'étalage de snacks frais. Je m'occupai de mettre les articles qu'il choisissait dans le panier.
-Pourquoi t'as pas fait de demande de bourse avant ? me demanda subitement Alexy.
-Et toi, pourquoi ne pas en avoir fait ?
-Parce que je suis toujours à la charge de mes parents et vu de ce qu'ils touchent avec leurs deux salaires je ne peux rien percevoir, il faudrait que je…il se tut et me toisa du coin de l'œil. Je l'observai d'un air amusé. Il reprit : Toi aussi ?
-Toujours, mes parents s'en occupent à l'heure actuelle, c'est pour ça, (répétai-je en agitant un des magazines), que je dois vite trouver quelque chose ! Parce qu'une fois détachée d'eux, tout va aller vite, je ne veux pas embêter mes parents jusqu'au semestre prochain…
-Tu paries combien qu'ils vont débarquer chez toi une fois que tu seras installée, gloussa mon ami alors que nous nous rendions aux caisses rapides.
-Pff…m'en parle-pas, quand j'en ai informé ma mère, elle n'a pas été longtemps réticente, crois-moi qu'elle a vite compris qu'on ferait une crémaillère.
Le rire d'Alexy se fit plus bruyant et il vint aussitôt plaquer sa main libre contre sa bouche. Nous reçûmes quelques regards intrigués. Pinçant mes lèvres pour contenir mon rire, je le poussais vers une caisse libre où nous scannâmes nos articles, sous le regard peu vigilant de la gérante qui feuilletait un catalogue de bricolage.
-Au revoir, nous lui dîmes, mais un simple grognement sortit de sa bouche. Alexy et moi n'en fîmes pas plus de cas et trottâmes jusqu'à la sortie. Un peu avant d'atteindre les portes automatiques, mon regard fut attiré par le panneau de petites annonces en tout genre.
-Attends, attends ! Juste une seconde ! prévins-je mon ami qui glissa sur quelques centimètres lorsqu'il freina sa foulé. Revenant à reculons vers moi, Alexy posa son menton sur mon épaule droite et fixa le panneau.
-Quoi ? T'as trouvé le numéro d'un gigolo ?
-Mais non ! pouffai-je en examinant du regard et d'un geste de la main les annonces de locations. J'arrachai celle d'un certain « Monsieur Castillon » qui louait un appartement de 45m² à un prix qui nous fit tomber des nues.
-C'est vraiment…commença Alexy en prenant l'autre partie du papier dans ses mains comme s'il avait peur que ce dernier ne tombe.
-…pas cher, terminai-je en sentant mes épaules tomber. Même sans la bourse, avec le salaire que je touche et l'aide au logement c'est largement vivable.
-« Appartement 40 à 45m², 1 salle de bain, 1 toilette séparée, cuisine rénovée, séjour, 1 chambre + une pièce pouvant être refaite pour chambre d'ami ou un bureau. Bon pour un couple ou personne seule ».
Alexy avait relut l'annonce d'une voix sourde, presque lointaine tant il n'y croyait pas non plus. Jusqu'à ce que nous voyions en même temps, les petits écrits en bas de l'annonce, non loin du numéro et adresse du propriétaire. « D'autres rénovations seront sûrement nécessaires, à constater sur place. »
-Houlà, ça sent l'arnaque ma bichette.
-Attends, je peux toujours essayer de visiter ? Il n'y a pas de frais…c'est un particulier.
Mon grand ami renifla bruyamment non sans me lancer un regard sceptique.
-« D'autres rénovations seront sûrement nécessaires », ça veut tout dire ! Doit être un vieux grippe-sou qui veut simplement profiter de la crédulité d'une étudiante en art, désespérément à la recherche d'un toit avant la fin du semestre !
-Alex'…pestai-je en lui lançant un regard lourd de sous-entendus.
-Quoi !? s'offusqua-t-il d'une voix suraigüe, je te jure que Rosa te dira la même ! (Il prit en photo l'annonce et pianota sur son portable) Je lui envoie par mms.
-Pff…
Bien que je comprisse les inquiétudes de mon ami, je ne parvenais pas à détacher mes yeux de ce petit bout d'annonce qui signifierait pourtant beaucoup pour moi, si rien de tout cela n'était une arnaque. Je le froissai et le glissai dans la poche de ma veste et fis signe à Alexy de reprendre notre route. De retour à la fac, nous fûmes impatiemment accueillis par un Hyun et un Morgan, affamés ; le premier assis sur un banc en tapotant nerveusement du pied en fixant sa montre et le second, assis sur le sol, la tête reposant sur le l'assise du banc. Après nous avoir demandé pourquoi nous prîmes tant de temps pour quatre sandwichs et des boissons, nous en vînmes à parler de ma petite annonce, aux allures fortes aguicheuses.
-Je rejoins l'avis d'Alexy, me fit doucement Hyun entre deux bouchées, c'est à la fois trop beau et évidemment louche. Tu crois qu'il aurait parlé des rénovations s'il avait désiré les faires à ses frais ? Non, à tous les coups c'en est un qui va accepter tous les changements que tu voudras chez lui, mais ça devra être payé de ta poche ! D'accord le loyer est bas, mais les rénovations…
Hyun me rendit mon annonce, que je toisai un peu tristement.
-M-Mais rien ne te coûte de lui téléphoner et d'en savoir plus ! se reprit-il en bafouillant légèrement en évitant soigneusement mon regard.
Même si je ne trouvais rien de dérangeant dans notre relation, je voyais bien que Hyun avait des vues sur moi. Tant qu'il ne voulait pas en parler, je ne préférai pas lui poser de questions et le mettre inutilement dans l'embarras. Je tenais à notre amitié naissante, et je préférai conserver les choses tel quel plutôt que de tout perdre. J'étais heureuse d'avoir retrouvé Rosalya, Alexy, Priya, Melody, Leigh, Nathaniel et Castiel, mais je devais avouer que mes nouvelles rencontres m'étaient tout aussi précieuses, notamment Chani et Hyun.
-Chani…
Ma petite camarade m'avait récemment parlée de sa recherche d'emploi. Je me souvins l'avoir entendu rire aux éclats lorsque je lui eus annoncées que je comptais quitter le dortoir et que je faisais toutes les agences du coin pour trouver un nouveau toit. « Déjà le divorce entre Yeleen et toi ? Trop de mauvaises ondes ? » m'eut-elle dit. Quant à elle, ces envies de faire de l'urbex avaient pris le dessus sur son porte-monnaie, et pour pouvoir continuer ses loisirs, elle s'était mise en tête de décrocher un emploi, tout comme moi. Je me demande ce que son entretien a donné… Pour que Chani sèche un cours, c'était qu'elle était vraiment motivée à trouver de quoi se faire de l'argent de poche !
La voix de Morgan me sortit de transe.
-C'est bien beau la demande de bourse, mais t'es au courant que ton détachement du fisc familial ne sera pris en compte par l'organisme que l'an prochain…Genre, après tes études sauf si tu veux viser encore plus haut que le Master. (Il eut une petite moue) Ou que tu redoubles.
Tous, posâmes des yeux ronds sur sa personne, tandis qu'il croquait goulument dans son sandwich.
-T'es sérieux ?
Morgan mâcha rapidement sa bouchée, avala et me répondit :
-Miss Paltry t'a pas prévenue ? Genre, il fallait te détacher plus tôt pour que tu puisses toucher quoi que ce soit. Dans mon cas, ça fait depuis le début de mes études que je suis détaché, j'ai un an de plus que vous, j'ai redoublé ma première au lycée, donc j'étais majeur en terminal, et mes parents avait déjà prévu le coup, compte tenu du fait que, leurs salaires ne suffiraient pas à payer mes études, mais qu'ils seraient de trop pour toucher la bourse. Morgan eut dit cela d'une traite en agitant son sandwich d'un bout invisible à un autre comme pour faire le lien entre tout ce qu'il disait.
Hyun soupira : « j'aurai pu te prévenir également, ça ne fait que deux ans que je touche la bourse, je n'ai pas capté lorsque tu m'as parlé de ton projet l'autre jour. »
Je le rassurai en glissant une main réconfortante dans son dos.
-C'est gentil, mais c'est principalement ma faute, je me suis précipitée et je n'ai pas posé suffisamment de question à Miss Paltry.
-N'empêche, ça pourrait être un bon sujet pour le cours de développement personnel, renchérit Hyun en époussetant son pantalon recouvert de miettes de pain.
Je haussai les sourcils pour appuyer la perspicacité de ces dires, quand Morgan reprit :
-En revanche, je pense qu'entre ton aide au logement et ton salaire du Cosy Bear Café tu devrais pouvoir gérer si tu te trouves un coloc'.
-Donc, t'es en train de l'encourager à visiter cet appart' ? rétorqua aussitôt son petit copain d'un air fort surpris : Si c'était une arnaque ?
-« Si ceci, si cela… » Si j'n'étais pas le coloc' de Hyun on n'sortirait peut-être pas ensemble ! On refait tout un monde avec des si, Alex', fit remarquer Morgan et jetant un coup d'œil à mon ami qui était assis sur le bord du dossier du banc, les pieds de part et d'autre, l'encadrant de ses genoux. Moi je suis prêt à l'accompagner si elle ne veut pas s'y rendre toute seule, termina-t-il.
-Oh, c'est gentil Morgan mais ça devrait aller, lui souris-je en me levant du banc. Je ramassai nos emballages de sandwich et les jetai dans la poubelle juste à côté : Par contre, ton idée de coloc' me tente moins. Certes ça diviserait le loyer en deux, et là… (je m'étouffais presque) ça reviendrait vraiment pas cher. Mais je n'ai clairement pas envie de me retrouver avec une Yeleen bis ou un gars aussi aimable que le responsable administratif.
Alexy manqua de s'étrangler dans un rire étouffé par sa dernière bouchée de sandwich.
-Imagine qu'il tombe sur l'annonce et décide de faire une coloc' avec toi ! V'là les rumeurs qui vont pourrir ta dernière année !
Je manquai de décéder juste en imaginant la scène. Morgan le suivit dans son fou rire tandis que Hyun me demanda si cela ne me dérangeait pas de faire une colocation avec un garçon.
-Pas plus que ça, tant qu'il est sympa, franchement ça me va ! (Je tiquai aussitôt) Pourquoi, tu voudrais qu'on se fasse une coloc' ?
-Ouais, on s'appellerait les Cosy Bear Coloc ! s'enjoua-t-il en levant les points comme un cheerleader.
Il m'arracha des éclats de rire.
-Clémence me tuerait sur place…mieux vaut ne pas tenter. Je tiens à mon job et à ma vie, surtout à ma vie ! Plus sérieusement, fis-je en me positionnant debout devant eux trois : Je crois que je vais tenter un coup de fil. Puis, si je me rends compte que ça ne vaut pas le coup (je désignai les catalogues qui dépassaient de mon sac de cours) je continuerai les recherches.
Alexy remit les pieds sur terre, et me montra l'heure d'affichée sur son portable.
-T'as pas le temps d'appeler, les cours vont reprendre, me dit-il avant de déposer un baiser sur ma joue : Tu me tiens au jus ?
Morgan prit Alexy par la main, nous salua Hyun et moi, et ensemble, ils partirent en cours sous l'engouement d'Alexy qui semblait avoir hâte d'être à ce week-end. Je crois qu'ils ont prévu un ciné…tentai-je de me souvenir en rassemblant mes affaires en compagnie de mon collègue.
-Cela a l'air de vraiment te tenir à cœur cette histoire de logement, souleva Hyun qui regardait ses pieds tandis que nous marchions en direction du bâtiment d'art. C'était le plus proche par rapport au sien qui se trouvait derrière.
-Normal, non ?
-Eh bien, t'as déjà ta chambre au dortoir. Je sais que les relations entre Yeleen et toi ne sont pas toutes roses, mais…on n'est qu'en novembre, tu devrais laisser le temps se faire non ?
-Il n'y pas que cela…l'an dernier, j'étais déjà en appartement avec une camarade et on avait des chambres séparées par la pièce de vie. C'est vraiment autre chose que de vivre dans une petite chambre où tu n'as pas vraiment de vie privée.
-Je crois que je peux comprendre, rit-il subitement : Mes sœurs sont de grandes fouineuses, mêmes si ma chambre est loin des leurs, rares sont les choses que je peux cacher, haha ! La chambre du dortoir, c'est un véritable paradis comparé à ça !
-Haha, à ce point ? Je suis fille unique, je n'ai pas de point de comparaison. En tout cas, tu crois que Clémence accepterait de m'ajouter quelques heures de boulot ?
-Elle l'a bien fait pour moi, ça ne devrait pas lui poser de problème, après je peux lui en parler ce soir.
-Ce soir, c'est moi qui suis de fermeture Hyun, lui rappelai-je. Nous atteignîmes le bâtiment d'art, duquel je gravis les premières marches tandis qu'il restait en contre-bas.
-Pas faux ! Mais j'aurais le temps de lui en parler en début de services, je commence avant toi. Je lui expliquerai aussi pour la cafetière, avant qu'elle ne se fasse des films.
-T'es gentil, assurai-je en lui souriant. (Je fixai l'heure sur ma montre, et le troupeau d'étudiant qui se ruait vers les amphis) Bon, je te laisse. A tout à l'heure au café ?
-Ouais, bon courage.
Nous nous fîmes de derniers signes de la main avant de définitivement se séparer. En slalomant parmi les étudiants éparpillés dans le hall, je finis par être bousculées et par réflex, je m'agrippai au premier venu.
-Pardon ! Je ne voulais te faire mal, ça va ? je levais le nez pour croiser le regard de l'étudiant de qui je venais d'agripper la veste. Oh m…Je ne voulais pas vous t-…enfin je croyais que c'était…
Monsieur Zaidi se tenait pile devant moi, l'air parfaitement stupéfait. Nos yeux se posèrent sur ma main froissant sa veste. Je lâchai aussitôt prise, et tapotai les pliures pour essayer de lisser le tissu. Je l'entendis rire aux éclats avant de m'assurer que ce n'était trois fois rien.
-Il n'y a pas de mal de mon côté, et vous ?
-Oh, heu…(je m'éloignai de quelques pas), votre veste m'a évitée une belle chute je pense, merci.
Le sourire de mon professeur s'étira de plus bel, tandis que j'essayai de reprendre contenance. Je n'ai pas fait exprès non plus, je dois me détendre ! Me hurlai-je. J'allais m'excusai de devoir le laisser ainsi pour que je rejoigne le cours de Monsieur Lebarde, quand d'autres étudiants me poussèrent une nouvelle fois.
-Oh, faut se calmer maintenant ! ne pus-je m'empêcher de pester en cherchant du regard ceux qui venaient de me bousculer.
-Pour une fois qu'on est pressé de venir à mon cours Lilian, fit subitement Monsieur Zaidi d'une voix portante. Le groupe d'étudiants se retournèrent et l'interpellé se mit à rougir. Tous s'excusèrent de m'avoir poussée avant de s'engouffrer dans l'amphi. Mon aîné avait toujours le regard rivé sur les portes qu'ils avaient passés, l'air sévère.
Ce fut idiot, mais un sourire se dessina sur mes lèvres. Il le remarqua et m'interrogea d'un haussement de sourcil. Je secouai la tête et désignai la porte de l'autre amphi, là où le cours d'Art antique et médiéval allait commencer. Le hall était désormais vide de monde, il ne restait plus que nous deux qui nous dirigions vers deux cours bien distincts. Lui, celui qu'il allait enseigner, et moi celui que j'allais apprendre. Je stoppai ma main pile devant un des deux battants de porte, et glissai rapidement avant qu'il n'entre à son tour dans sa salle, et d'une voix tout juste audible pour lui :
-J'aurai peut-être dû utiliser la bombe au poivre, ça aurait été bien plus simple de passer.
Je l'entendis pouffer tout en rétorquant :
-Ils ont déjà du mal à ouvrir les oreilles, il ne faudrait pas abîmer leurs yeux.
Secouant la tête une dernière fois avec un air sincèrement amusé et tendre, j'ouvris la porte avec la ferme attention d'entrer. Mais une fois de plus, mon geste se stoppa. Monsieur Zaidi m'interpella encore, quoi que d'un ton plus soucieux :
-Tallulah…
Ma tête se tourna par automatisme en sa direction. Sa voix guidait mon attention…
-Avez-vous eu besoin de vous en servir ?
Je compris qu'il parlait de la bombe au poivre. Je sortis cette dernière de la poche avant de mon sac, et l'agitait doucement.
-Toujours pleine, le rassurai-je en souriant timidement.
Il m'en adressa un tout aussi fugace, mais ajouta :
-Tant mieux.
Puis, sa silhouette disparut derrière les battants de son amphi. Je restais quelques secondes à me souvenir de sa posture, avant de m'installer discrètement dans celui où Monsieur Lebarde avait déjà entamé son cours. J'aperçus Chani, tout devant, complètement entourées d'étudiants. Les seules places de libres se trouvaient au cœur de la rangée centrale, et je me maudissais de devoir déranger les élèves pour me laisser m'asseoir. J'avais horreur de ça.
-Soit on vient à l'heure soit on reste dehors mademoiselle ! me réprimanda le professeur qui me remarqua finalement. Que vous soyez là ou non m'importe peu, ce n'est pas moi qui ai des examens en fin d'année. Mais ne dérangez pas tout le monde je vous prie.
-O-oui…veuillez m'excuser.
Je me fis la plus discrète possible jusqu'à la fin du cours, en prenant bien soin de tout noter. C'était l'un des cours qui m'emballait peut-être le moins, je devais donc redoubler d'efforts pour ne rien mettre de côté. A la fin du cours, je rejoignis Chani qui m'eut repérée grâce à mon entrée très remarquée de plus tôt, et ce fut accompagnée d'un grand sourire qu'elle agita une feuille sous mon nez. Je reconnus assez vite les allures d'un contrat et pus en déduire que son entretient s'était très bien passé.
-Oh, viens là !
Je l'étreignis avec force et elle me le rendit bien ! Nous rejoignîmes la salle de repos, ayant une petite pause avant le cours d'Anglais, celui qui clôturait notre journée.
-Une boutique d'antiquité ? répétai-je avec curiosité en détaillant le flyer de la boutique dans laquelle elle venait de se faire embaucher.
-Tu traverses toute une frise historique de rayon en rayon, t'as même des articles vintages ! Je sais que c'est un style que tu aimes, je n'ai pas cessé de penser à toi tout le long de l'entretien ! J'étais là, « si je parviens à grapiller des réduc' pour Tal', c'est bon, elle m'épouse sur le champ ! »
-Hé, méfies-toi je suis capable de te prendre aux mots !
Nous rîmes aux éclats, couvrant l'entrechoquement des queues sur les boules de billard, découvert de son drap de protection par d'autres étudiants en pause.
-Non, mais vraiment, il y a une de ces ambiances dans cette boutique ! Tous ces objets chargés d'un voire plusieurs passifs, après être passés de propriétaire en propriétaire puis retapés pour être vendus �� une nouvelle génération. Je trouve ça presque poétique… Ça dégage un parfum à la fois de mystère et d'exploration. (Elle sirota son thé chaud, pris au distributeur) Conquise, je te promets.
-Vu ton engouement je veux bien te croire, haha !
Chani posa sa cup sur le sol et s'assit en tailleur sur l'un des poufs, essayant de me faire face correctement.
-Et toi, tes recherches pour ton logement ?
Je pris une profonde inspiration, mêlé d'une grimace incertaine.
-Bah écoute, moi aussi j'ai trouvé quelque chose de mystérieux à explorer !
Je lui tendis l'annonce froissée qu'elle lut en détails non sans hausser des sourcils d'un air choqué tandis que je lui racontai tout notre débat avec les garçons.
-Ah oui…pas tous les jours qu'on tombe sur ce genre d'annonce. 40 à 45m² à ce prix-là ? (Elle soupira d'admiration) hé, fonce ma fille. Tu peux possiblement avoir deux chambres en plus. Je ne sais pas ce qu'il te faut davantage pour l'appeler, là.
-Bah, déjà je sais que je n'aurais pas de bourse, je m'y suis prise trop tard pour me détacher de mes parents.
-T'as pas mal d'économies à ce que tu m'as dit, et ton salaire plus l'aide au logement ça devrait suffire non ? Après, si tu veux jouer la sécurité, comme a dit Morgan, une colocation ne serait pas trop mal. C'est juste un conseil, hein !
-Oui, oui, et c'est vraiment gentil, assurai-je avec un sourire qui l'était un peu moins.
Après quelques secondes de silence, Chani vint attraper mes mains pour attirer mon attention.
-Bon, plutôt que de t'imaginer le pire et t'inquiéter si tu risques d'être arnaquée ou non, dis-toi que tu y vas pour visiter, inspecter les lieux et t'es pas obligée de lui donner une réponse aussitôt tu sais. (Elle sortit son téléphone) Si tu ne l'appelles pas pendant la pause, je te vole cette opportunité sans vergogne !
-Hé ! ris-je, en me montrant faussement outrée. Je sortis mon portable et examinai l'annonce avant de reporter mon attention sur mon amie : Merci Chani.
Elle me répondit par un clin d'œil, et m'incita à ce que je passe ce satané coup de fil en désignant mon portable d'un geste concis du menton. M'éloignant du brouhaha, je m'exécutai avec un peu moins d'inquiétude qu'auparavant. Après une longue attente qui me poussa à penser que je tomberai sur le répondeur de ce Monsieur Castillon, ce dernier se décida à décrocher. Le timbre de sa voix m'informa qu'il semblait d'un certain âge. Un vieux grippe-sou ! » Les paroles d'Alexy me revinrent en mémoire et mes doutes refirent aussitôt surface.
Je lui expliquai ma situation, lui assurai également que mes parents se portaient garants. Nous discutâmes un moment, il semblait vraiment gentil ! Il m'eut expliquée qu'après le décès de sa Dame, il n'avait pas gardé l'appartement qu'ils avaient achetés ensemble et qu'il préférait le louer. Se situant dans un immeuble plutôt ancien, il dut remettre aux normes certaines choses, telle que l'électricité, les conduits d'eau et en eut profité pour remettre un coup de neuf à la cuisine et les toilettes. Le reste, il m'avoua qu'un bon coup de peinture, de nettoyage pour retirer la moisissure et lustrer le vieux parquet massif du couloir ne serait pas de refus. L'isolation semblait également précaire, de ce que je compris, l'humidité et le froid entraient rapidement mais qu'il avait prévu des rénovations pour le début du mois de décembre. Le reste, il préférait voir avec les locataires. Pour le moment, je ne trouve rien d'anormal.
-Des problèmes de voisinage ? Le trafic dérange-t-il ? essayai-je, car la pollution sonore pouvait bien être une raison pour baisser le prix d'un loyer.
Mais il m'affirma que je ne serai pas entourée de voisin, son appartement se trouvait au cinquième étage, soit le dernier, et que sans ascenseur, ce vieil immeuble n'intéressait pas grand monde, seuls le rez-de-chaussée le premier et second étage semblaient réellement habités. L'entrain que j'eus en découvrant l'annonce revint au triple galop ! Bon, l'idée de gravir plusieurs étages ne me réjouissait que moyennement, mais n'ayant jamais été une fan des ascenseurs, je pensais pouvoir m'y faire. Kim sera contente, je ferai ma dose de sport matin et soir !
Chani me fit signe que le cours allait bientôt commencer, j'essayer d'écourter la conversation, mais le Monsieur semblait vraiment partant pour la poursuivre. Il sembla retrouver ses esprits lorsque je lui demandai s'il était possible de venir visiter l'appartement. Il m'assura qu'il serait en ville ce week-end. Nous donnâmes donc rendez-vous pour dix-sept heures, ce samedi qui arrivait.
Lorsque je raccrochai, je pivotai sur moi-même sur le bout de mes pieds avec un sourire aussi large que mon visage.
-Alors, alors… ? Louche à cent pour cent, ou bien, il y a moyen à ce que ce soit une offre honnête ?
-J'ai un rendez-vous avec lui, ce samedi à dix-sept heures ! Bon, si j'ai bien compris ce n'est pas un appartement flambant neuf, maiiiis….il y a moyen à ce que ce soit mon futur chez-moi !
Tout en nous dirigeant vers notre salle de classe, j'expliquai à Chani tout ce que Monsieur Castillon m'eut décrit au sujet de l'appartement. Et cela sembla la charmer.
-Si ça ce n'est pas toucher le gros-lot, sérieux joue au loto ce soir, haha ! J'ai bien envie de t'accompagner, j'aime beaucoup l'architecture des immeubles du siècle dernier, je pourrai en profiter pour le croquer le temps que tu passes ta visite.
-Ce n'est pas de refus, ça me donnera un peu d'assurance de te savoir avec moi, dis-je sans hésitation.
Tandis que nous entrions dans la petite salle de classe, je reçus un message de la part de Rosa. Tout en m'installant avec Chani, je l'ouvris : « Alors, Alexy dit vrai, t'as trouvé un appart' ? Tu as eu un rendez-vous pour la visite ? On pourra peut-être le faire tous les trois, j'aimerais bien vous parler Alexy et toi… »
Le concert de Castiel était passé depuis une bonne semaine maintenant, et depuis, je trouvais mon amie vraiment étrange. J'avais l'impression de ne l'avoir que peu croisée en cours, de même pour Alexy qui avait tenté de la ramener au parc avant-hier pour que l'on puisse se promener avec Chani, Morgan et Priya, mais rien du tout…Rosalya avait refusé, prétextent ne pas avoir le temps. Elle qui trouve toujours le temps de faire une virée shopping entre les cours, c'est étonnant…
Je lui répondis rapidement, indiquant également que je passai ma visite en compagnie de Chani mais que je ne voyais aucun problème à ce qu'elle nous rejoigne avec Alexy. Je reçus sa réponse dix-minutes avant la fin du cours ou me demandait de l'appeler. Avant de me rendre au Cosy Bear Café, je saluai Chani chaudement, lui souhaitai une bonne soirée tandis que je me dirigeai vers le portail. En chemin, j'en profitai pour passer un coup de fil à Rosa. Cette dernière ne mit que quelques secondes avant de décrocher.
« Enfin je peux te parler ! »
-Woh… ! T'es plus vivace qu'un asticot ! ris-je avant de reprendre : Bon, pourquoi tu ne veux pas venir visiter l'appart' avec moi ? (Je haussai les épaules et pris une petite voix hésitante) Je ne sais pas, est-ce parce-que Chani y sera ?
« C'est…rah, oui, c'est en parti pour ça, mais pas pour les raisons que tu penses ! J'aime beaucoup Chani, tout comme j'apprécie beaucoup Morgan et nos autres potes, mais j'ai vraiment besoin de vous parler en privé Alex' et toi. »
Son ton presque désespéré m'inquiéta grandement. Pour qu'elle tienne à ce point à ce qu'on s'isole des autres pour discuter c'était que le sujet devait vraiment être sérieux pour elle.
-Bon, tu sais quoi, ce soir je suis de fermeture. Passe vers 22h – 22h30 avec Alexy, ça marche ?
« Super ! (Elle soupira, semblant soulagée) Merci Tal', vraiment, j'ai besoin de vous voir ! A ce soir, bisou. »
-Bisou.
Je raccrochai, le sourire aux lèvres et accélérai le pas pour ne pas arriver au retard au café. Sur place, je vis la terrasse déjà bien surpeuplée. Des tables avaient été rapprochées pour que les clients venus en groupe important soient les uns à côtés des autres. C'était bien la première fois que je voyais Hyun soupirer en me voyant arriver. Le pauvre avait les bras chargés de trois plateaux. Je filai à l'intérieur pour déposer mon sac sous le comptoir et mettre ma tenue de serveuse. Clémence qui s'occupait des repas pour le service du soir, m'ordonna de tenir le bar à sa place. Heureusement que Hyun m'eut bien coachée ces dernières semaines et que les boissons que nous proposions n'étaient pas trop compliquées. Même si aucun client ne s'était encore plaint, j'avais toujours l'impression de rater leur préparation.
J'ignorai si je m'étais habituée à son caractère, où si Clémence n'avait effectivement pas eu le temps de s'occuper de mon cas, mais je n'eus pas vraiment l'impression de m'être faite beaucoup sermonner. Comme convenu, Rosa et Alexy s'étaient pointés au café à vingt-deux heures. Le café commençait à se vider, je savais que certains clients aimaient essayer de pousser notre heure de fermeture. Hyun s'apprêtait à partir lorsque nos amis s'installèrent à une table nettoyée et rangée.
-Oh, salut Rosa, j'ai l'impression que ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, fit Hyun : Tout va bien ? J'ai un peu de temps, je vous sers quelque chose ?
-Oui, merci Hyun, lui sourit mon amie : Un thé chaud au citron, s'il te plaît.
-Je veux bien une mascotte s'il en reste, et un thé chaud comme Rosa, suivit Alexy.
-Très bien, je donne tout ça à Tallulah.
Mes amis me firent un petit « coucou » de la main tandis que je servais une bière pression à un client installé au bar. Hyun me donna la commande, et se pencha par-dessus le comptoir pour me parler tout bas :
-J'y vais, ça va aller pour le reste ?
-Oui, par contre, je vais un peu traîner avec Rosalya et Alexy après la fermeture. Mais promis, on ne dérangera rien !
-Clémence est déjà partie, je n'lui dirais rien ! m'assura-t-il en m'adressant un clin d'œil complice.
Je me penchai pour lui faire la bise, puis, après avoir servi nos amis, il déposa son tablier et sa casquette. Hyun s'habilla de son manteau et de son écharpe avant de combattre le froid de fin d'automne. Lorsque je prévins que le café allait fermer ses portes, la plupart des clients demandèrent l'addition, payèrent promptement et partirent sans demander leur reste. Rosa me donna un coup de main à rassembler les verres et assiettes vides laissés sur les tables, tandis qu'Alexy nettoyait celles-ci.
Après que j'eus terminé la plonge, rangé la cuisine, nettoyé les sols et le comptoir, placé la vaisselle essuyée, je pus m'installer à la seule table que nous avions laissée tel quel pour discuter calmement. Il n'était pas loin de vingt-trois heures, et je sentais la fatigue m'assaillir.
-J'te jure, Morgan ne comprend pas pourquoi je ne suis toujours pas de retour au dortoir. Pourquoi tu fais tant de mystère, tu aurais pu me le dire pendant qu'on mangeait ! signala Alexy en pianotant rapidement sur son portable. Sûrement un message pour l'élu de son cœur.
-Roh, Morgan ne va pas s'envoler ! se plaignit Rosa en lui arrachant son portable des mains.
Vu son air outré, Alexy sembla vouloir rétorquer mais j'intervins après avoir rapproché ma chaise de celle notre amie.
-Rosa, que se passe-t-il, tu t'es faite bien discrète cette semaine…dis-je, d'une voix qui se voulait douce : on s'inquiète tu sais.
Rosa eut un sourire en coin, puis après avoir longuement soupiré, elle se redressa, sortit une feuille de son sac à main qu'elle déplia et posa sur la table. Nous ne comprîmes pas pourquoi au premier abord, mais Rosalya se mit à pleurer tout en affichant un sourire rayonnant.
-Appelez-moi « Mama Rosa », lâcha-t-elle avec un semblant d'accent espagnol.
Si Alexy ne put faire autrement que de rester silencieux et figé sur son siège, le regard fixé sur Rosa, je parvins, d'une main un peu tremblante, à prendre la feuille qu'elle nous avait tendue et lire son contenu. Je redressai ma tête vivement, les yeux écarquillés au point d'en amuser Rosalya qui séchait ses larmes, et je murmurai tout à fait abasourdie :
-T'es…enceinte ?
-Oui, souffla-t-elle en reprenant ses résultats de prise de sang. Depuis trois semaines… mais je ne l'ai su que la semaine dernière, après le concert de Castoche. (Elle posa lourdement ses coudes sur la table avant de prendre avec lassitude sa tête dans ses mains) bon sang…j'espère que je n'ai pas fait de mal à ce petit être avec mes bêtises.
De mon côté, je ne savais par où commencer, ni quoi lui dire. Pourtant, en me rappelant de ce tendre sourire qu'elle afficha en nous annonçant qu'elle était enceinte, je compris que les seuls mots qu'elle pouvait attendre de nous n'étaient autre que…
-Mes félicitations, Mama Rosa ! ris-je tout en me levant de ma chaise pour venir derrière son dossier, et la serrer fort par les épaules. Elle éclata de rire à son tour en se lovant contre ma poitrine : Mes félicitation ma puce ! renchéris-je en embrassant ses cheveux. Et Rosalya, surtout ne te fais pas trop de mourrons pour cette soirée, tu crois que t'es la première dans ce cas-là ? Ma mère faisait de l'escalade avec mon père pour des vacances en amoureux à la montagne avant qu'elle n'apprenne qu'elle avait un polichinelle dans le tiroir. Et regarde ! J'suis pas cassée !
Versant pourtant d'autres larmes, que je sus être de soulagement, elle se remit à rire à gorge déployée.
-T'es pas toute neuve non plus, ajouta-t-elle entre deux rires.
-Alors ça, ça va se payer ma vieille !
Nous sentant étrangement seules dans notre délire, nous posâmes des regards curieux sur Alexy toujours figé sur sa chaise, les yeux perdus dans le vide.
-Regardes donc ! repris-je en me postant derrière Alexy : c'est lui qu'est tout cassé.
-Alex' ? Chaton ? tenta Rosa en caressant sa joue.
J'ignorai si ce fut ce contact ou bien nos voix appelant son prénom qui le ramenèrent à lui, mais il secoua légèrement la tête avant de grimacer drôlement. Puis, cachant son visage d'une main, nous l'entendîmes renifler bruyamment avant d'éclater en sanglots.
-Oh, mon bébé chat pourquoi tu pleures ? s'inquiéta Rosa en s'asseyant sur ses genoux. Alexy m'attrapa par la taille pour me rapprocher d'eux et serra notre amie fort contre lui.
-J-je…, commença-t-il en bafouillant : je vais être tonton… !
Dans une exclamation attendrie, Rosa et moi l'embrassâmes sur le crâne d'un geste bienveillant. Ce ne fut qu'après une très grosse étreinte qu'Alexy reprit ses esprits. Nous retrouvâmes nos places respectives et Rosalysa nous expliqua en long en large et en travers comment elle en était venue à faire ses analyses.
Malade après le concert, elle pensait s'être mal remise de cette soirée. Puis, Leigh fit le rapprochement entre son important retard sur ses menstruations et la baisse de régime de sa compagne. Un soir, en rentrant du boulot, il lui avait acheté un test de grosses qui s'avérait être positif. Rosalya prit aussitôt rendez-vous à l'hôpital pour faire sa prise de sang, et cela faisait bientôt une semaine qu'elle tentait de nous révéler ce qui était pour elle, une véritable merveille.
Elle admit néanmoins, que sur le moment, la crise de panique l'eut prise d'assaut. Mais elle ajouta que cela ne semblait nullement dû au fait d'être enceinte par « surprise », comme elle aima dire en formant des guillemets avec ses doigts. Mais que justement, elle espérait au fond d'elle qu'elle le soit vraiment. Elle nous expliqua qu'elle avait voulu opter, tout comme moi, d'un stérilet plutôt que de continuer à prendre la pilule qui ne lui convenait plus.
Cependant… elle fit traîner en longueur la prise de rendez-vous avec son gynécologue, et nous avoua qu'avec Leigh, ils avaient par moment amené l'idée d'agrandir leur couple d'une personne, pour fonder une famille bien à eux. Rosalya remarqua que son compagnon ne se souciait plus aussi souvent de l'achat de préservatifs, et elle-même, ne lui rappelait plus tellement d'en racheter. Sans vraiment se l'avouer, ils s'étaient déjà mis d'accord sur le fait d'avoir un enfant.
-Peut-être ne m'attendais-je simplement pas à ce que je tombe enceinte si vite. Je veux dire, je connais des personnes qui essaient depuis plus d'un an d'avoir un enfant et ça ne fonctionne pas. Comme quoi, nous sommes bien tous uniques.
-Et le futur papa, comment il a réagi ? demandai-je, à la fois curieuse et euphorique.
-Tu prends la même réaction qu'Alex', mais tu changes le « je vais être tonton ! » par, « j'suis papa ! Papa ! » ajouté à ça un affaissement direct sur une chaise de la salle d'attente. A quelques jours de son anniversaire en plus…Je suis tellement heureuse de le savoir si impatient par l'arrivée de ce bébé. Et vous voir ainsi en rajoute une couche, j'appréhendai un peu de vous en parler…
-Oh bah tu sais, repris-je avec une pointe d'humour : au moins tu vas pouvoir t'occuper de quelqu'un d'autre que nous !
-Haha ! C'est ça en fait, elle s'entraînait à faire la maman relou avec nous ! m'accompagna Alexy.
-Oh, bande de saletés ! J'suis pas prête de l'oublier celle-là ! bouda faussement Rosalya en croisant les bras sous sa poitrine.
Nous continuâmes à discuter jusqu'à minuit passé, de tout ce que Rosalya se sentait apte à gérer avec la grossesse. Pour elle, sa dernière année en psycho n'était pas une entrave et que sa détermination et son entêtement à aboutir les projets qu'elle entreprenait, en plus de la présence de Leigh et nous autres, serait plus que suffisant à aller jusqu'au bout de son année. Elle n'omettait cependant pas la possibilité d'une mauvaise passe durant la grossesse, mais touchait du bois pour que tout aille pour le mieux.
Alexy et moi accompagnâmes Rosa jusqu'à l'arrêt de bus et attendîmes avec elle son arrivée. Une fois sûrs et certains qu'elle était en route pour chez elle, nous prîmes le chemin inverse jusqu'au campus. Nous hésitâmes à prendre l'autre ligne, je fis remarquer qu'attendre le prochain bus mettrait plus de temps que de rejoindre les dortoirs à pied. Si j'eus été fatiguée après avoir fermé le café, la conversation de ce soir me redonna de l'énergie. Alexy et moi sentîmes la nuit agitée arriver à plein nez.
Puis, il y avait cet appartement que je visiterai bientôt. Après-demain, me répétai-je au fond de mon lit, en discutant sans sérieux avec Alexy sur notre conversation à trois avec Rosa. Sûrement endormie, elle ne donnait plus de réponse.
Le réveil fut rude, mon portable sonnait à tue-tête et, le brouillard collé à mes yeux, je décrochai accompagnée d'une voix groggy.
-Hmm…allô ?
« Eh bien, on sèche les cours ? L'amphi est presque plein, je t'ai gardée une place pour éviter que tu galères comme hier mais Monsieur Zaidi ne devrait pas tarder à arriver. »
Quoi … ? Mais il est quelle heure ? me dis-je en attrapant ma montre posée sur le bord de mon bureau près de mon lit. L'heure de bouger mon gras !
-Oh bon sang ! Chani t'es un amour, je te jure que je te paie un japonais très bientôt !
« Haha, je retiens et crois-moi j'ai bonne mémoire ! Allez, à tout de suite, mais cours vite ! »
Elle raccrocha. Je fonçai dans la salle de bain, brossai mes cheveux et encore, pour aller plus vite je fis un horrible chignon à tête de champignon atomique qui s'écrasait sur le haut de mon crâne. La brossa à dents d'une main et le tube de dentifrice dans l'autre je fis en sorte d'avoir au moins une haleine fraîche et les dents propres tout en cherchant des vêtements rapides à enfiler. Un jean skinny, trop chiant ! Un short troué, trop froid ! Une jupe longue, merde… pas repassée ! Une robe pull à grosses mailles arrivant aux genoux, PARFAIT !
Je jetai la robe couleur café sur le lit tandis que j'enfilai des bas en laines, des bottes montantes à bas talons et une petite culotte propre. Ce fut dans cette tenue que je rinçai ma bouche, terminai de me rafraichir en nettoyant mon visage, mes oreilles et mon cou. Puis après m'être séchée, j'enfilai ma robe en ne prenant pas vraiment la peine de mettre un soutien-gorge en dessous. Je devais avouer que je me sentais plus à l'aise ainsi.
-Sauf pour courir ! Rah bordel de… !
Mon sac de cours sur l'épaule et ma veste sous le bras (je me demandai bien pourquoi je l'avais prise, je ne l'avais pas enfilée !) je courais aussi vite que mes pauvres capacités sportives me le permettaient.
-Kim ! Donne-moi ta force ! me plaignis-je en gravissant les marches.
Heureusement que je m'étais dite en arrivant que c'était pratique d'avoir le dortoir près du bâtiment d'art et que j'aurai peu de chance d'arriver en retard. He bien, je suis décidément chanceuse ! Le hall était vide, les cours avaient commencé. Seul le brouhaha venant de la salle de repos créait un voile d'ambiance. Je poussais la porte de l'amphi en essayant de ne pas faire bruit…
Monsieur Zaidi était dos aux élèves, en train d'inscrire quelques notes au tableau. J'en profitai pour chercher Chani du regard quand je vis la porte se rabattre à toute vitesse. Je me précipitai pour la retenir et la fermer très doucement afin qu'elle ne claque pas. Le professeur écrivait toujours tout en énonçant le déroulement de ce cours ci. Je vis enfin Chani, qui me remarqua également. Elle est vraiment tout devant ! Je rasai le mur en me courbant pour que le prof ne me voie pas.
Techniquement, je gérai mon emploi du temps comme je le voulais, mais j'étais d'accord sur un point que souligna, la veille, Monsieur Lebarde : On vient à l'heure ou pas du tout. Et je ne voulais décemment plus gêner mes camarades, et puis ça donnerait un élément de plus à Yeleen pour me critiquer. Même s'il fallait que Chani choisisse le premier rang de tables, elle eut la bonne idée de me garder la place proche des escaliers. Personnes n'avaient donc à se lever pour Miss Tallulah, pro du retard !
-J'y croyais plus, me sourit Chani.
-J'suis morte…j'ai perdu un poumon en chemin, chuchotai-je en sortant mes affaires. Soit un porte-mine et un mini carnet de note ligné. Je notai la problématique du jour : « Qui de la contrainte ou de l'inspiration fait naître en l'artiste l'imagination ? »
Pensante, je m'adossai au fond de ma chaise et fronçai les sourcils en essayant de déterminer ce que pouvait bien chercher Monsieur Zaidi avec cette problématique. Puis, plutôt que de chercher ce qu'il avait en tête, je me dis qu'il fallait plutôt que je trouve que cela m'évoquait. Je vins annoter quelques mots comme : besoin quotidien – brainstorming – conceptualité – incohérence scénaristique – déformation de réalité…
-Pfff… j'écris que des conneries, murmurai-je en m'apprêtant à gommer mes idées. Mais une main plus grande, et plus rapide, m'ôta le carnet dessus la table. Monsieur Zaidi semblait piocher parmi différents élèves ayant, tout comme moi, apposé leurs idées par écrit, et une fois sa récolte faite il revint sur l'estrade et commença par écrire sans grand lien au premier abord, certaines de nos idées.
-« Besoin quotidien, nouvelles technologies, incohérence scénaristique, développement audio/visuel, sources historiques », cita-t-il tout en époussetant ses mains salies par la craie. Qui peut me dire, en quoi ces groupes de mots, sont en lien avec notre problématique, mais aussi, notre sujet d'étude, Game of Thrones ?
Je me ratatinai sur mon siège. Certes, deux de mes idées se trouvaient au tableau, mais je ne me sentais pas capable de prendre la parole en première. Un garçon au fond de la salle s'exprima, en ne voyant pas le lien entre les nouvelles technologies et Game of Thrones dont l'histoire se déroulait clairement dans un univers médiéval.
Une fille rétorqua que c'était un lien indirect, puisque cela pouvait répondre à la problématique.
-Très bien, mais comment les nouvelles technologies peuvent-elles apporter une aide à cette problématique ? insista le professeur en s'appuyant sur son bureau. Bon sang, lance-toi Tal' !
Prenant une grande inspiration, je levais une main hésitante et attendis l'approbation de mon aîné.
-Oui ?
-« Les nouvelles technologies » sont le fruit de recherches basées sur le « déjà-vu », la plupart du temps sur une contrainte qui touche tout le monde, nos besoins constants qui évoluent au fil des années. Si on part du principe que le consommateur va pousser le producteur à inventer, lui, va pousser le consommateur à consommer plus, et va créer de nouveaux besoins qui le pousseront à devoir vendre un produit encore mieux. A partir de là, on sort du chemin de l'invention pour entrer dans celui de l'innovation. Prendre du « déjà-vu » pour le vendre en « mieux ». Mais ce « déjà-vu » crée de la contrainte chez le producteur. Par exemple, il ne pourra pas se permettre de vendre le même produit qu'un concurrent. Enfin, il pourra, mais ça n'apportera aucune « innovation ». Il va donc devoir utiliser cette contrainte pour imaginer un produit « déjà-vu » bien « mieux » que celui de son concurrent.
Monsieur Zaidi voulu rétorquer, mais le garçon de tantôt me répondit du tac au tac.
-D'accord, merci, tu nous fais un cours de techno, mais le rapport avec Game of Thrones il est où ? L'auteur n'a jamais eu le culot de vouloir proposer un « produit » déjà-vu, « mieux » que ses concurrents. Il a créé un univers d'une richesse aussi déconcertante que celui de J.R Tolkien !
-Sans parler du côté télé/commercial de la série, on peut débattre sur sa conceptualisation ! Tu dis qu'il a créé un univers, mais dans le fond, n'a-t-il pas fait qu'innover des idées et des thèmes préconçus ? Sa première contrainte, était justement de savoir employer le « déjà-vu » pour le moderniser, et ce, tout en intégrant paradoxalement des thèmes médiévaux présents dans notre chronologie historique ! Un simple exemple : les complots pour obtenir le trône de Fer sont nettement inspirés du conflit entre la maison royale de Lancastre et celle d'York. Mais ça, ce n'est que pour l'histoire de la série, les personnages et leurs rôles quant à eux, ont un côté plus proche de notre modernité, de notre actualité, déjà en débridant le stéréotype féminin au cinéma. A nos jours, les femmes ont plus de pouvoir qu'au siècle dernier, leurs rôles dans les films vont donc prendre une ampleur plus réaliste aux vues de sociétés plus développées.
Mon camarade semblait prompt à répondre mais ce fut le professeur qui nous interrompit cette-fois ci.
-Je vous arrête tous les deux, on va débriefer sur ce qui a déjà été dit ! Intervint notre aîné en riant d'un air enthousiasmé : je vois qu'il y en a au moins deux qui ont de l'énergie ce matin. Déjà, je pense que Tallulah nous a clairement démontré que le réel est un aliment principal à l'imagination. C'est un fait que vous deviez savoir, mais une piqûre de rappel semble de mise par moment. L'art n'a pas que l'Abstrait pour ami, si l'on donne des titres aux courants historiques c'est justement parce-que l'art est véritablement érigé par le Concret. De nombreuses œuvres engagées ne font qu'accentuer ce fait.
-J'ai frôlé le hors-sujet, dis-je à Chani en massant mes joues en feu. Rares furent les fois où je me fus montrée si éloquente.
-Pour quelqu'un à peine réveillée, j'avoue que je te trouve plutôt en forme, haha. T'es une fausse timide en fait, j'ai plutôt l'impression que tu te forces à te taire pour éviter de faire des « hors sujets », mais finalement, tout le monde passe à côté de ta spontanéité et de tes idées, c'est bête… T'as capté le reste de l'amphi. Même Yeleen a acquiescé de la tête sur certains de tes dires. Quant à Monsieur Zaidi, lui, buvait tes paroles.
Ma tentative de calmer les rougeurs sur mes joues échoua, j'étais presque sûre qu'on pouvait faire cuire un œuf sur ma tête tant mon visage bouillait. Monsieur Zaidi m'intriguait, c'était un sentiment que je ne pouvais malheureusement pas refouler. Et sa réciprocité avoué ce soir-là, où je revenais du concert de Castiel avec Chani, puis cette autre fois dans l'amphi quand le cours fut repoussé, n'arrangeait en rien mon intérêt pour lui. Je voulais tellement le voir comme un prof banal, juste le voir comme un professeur déjà… Mais à mes yeux, il sortait du lot, et je ne le voyais que trop souvent comme un « simple homme ».
-J-je n'aime pas vraiment être le centre de l'attention, c'est tout, baragouinai-je.
-Va dire ça à Monsieur Lebarde, il te dira d'arriver à l'heure ! se moqua mon amie en essayant de réduire le débit de son rire.
Je fis mine de pleurer face à sa cruauté. Une élève demanda à récupérer ses notes, et je réagis aussitôt, me souvenant que je faisais parti des élèves qui furent séparés de leurs fiches.
-Vous semblez plus productifs sans, vous pouvez toujours prendre en photo le débrief inscrit au tableau. Vous viendrez les chercher à la fin de l'heure.
-Je te passerai mes notes, me glissa Chani.
-Merci.
Je lui souris. La suite du cours se poursuivit avec la même énergie que précédemment. Plus nous décortiquions la problématique, et plus nous entrions dans le vif du sujet, Game of Thrones. Monsieur Zaidi se fit huer pour avoir confondus deux personnages de la série.
-Mea culpa ! J'ai encore des choses à revoir sur la série, je l'avoue ! rit-il avec nous les mains mises en évidence comme pour soulever son innocence. Allez, ça fait cinq minutes qu'on empiète sur la fin du cours, filez vite et laissez-moi terminer mon visionnage !
-On a trente minutes de pause avant le prochain cours ! lança une étudiante, on peut rester.
-Ah non, je veux prendre l'air, insista un étudiant déjà aux portes de sortie.
-Personne ne te retient, lança sa camarade.
-On continuera Lundi, mais merci pour votre engouement je veux exactement la même ambiance la semaine prochaine ! Bon week-end, clôtura pour de bon le professeur.
L'Amphi se vida, et Chani me prévint qu'elle m'attendait dehors, une envie pressante l'appelait depuis quelques minutes.
-Va, je te rejoins en salle de repos ?
-Ça marche !
Et elle fila à toute allure tout en faisant s'entrechoquer des breloques accrochées à son sac de cours. Comme d'autres de mes camarades, je faisais la queue pour récupérer mon carnet de notes. Monsieur Zaidi passa à côté de moi et glissa :
-Je ne pensais qu'il n'y avait qu'au cours de Monsieur Lebarde que vous arriviez en retard.
-Oh non, j'ai fait du bruit… m'alarmai-je en grimaçant.
-Haha, non du tout. Mais je sais que la place était vide avant votre arrivée. Difficile de ne pas le voir au premier rang.
-Chani…je savais que ce n'était pas une bonne idée, marmonnai-je en cachant une partie de mon visage honteux d'une main. De l'autre, je récupérai mon carnet.
-Votre amie semblait désespérée de ne pas vous voir arriver. Elle se retournait sans cesse jusqu'à ce que je n'écrive la problématique au tableau.
-C'est un amour, lâchai-je sans demi-mesure dans mon admiration pour Chani. Cela dû se sentir, vu le sourire attendrit que mon aîné arborât : gentille est passionnée, c'est une jeune femme vraiment adorable.
Je le vis entrouvrir les lèvres comme pour parler, mais il resta muet, et m'incita à me diriger vers la sortie. Sa mallette en main, il nous imita, mes camarades et moi, et quitta l'amphi.
-C'est toujours bon d'avoir un soutien en cette période de votre dernière année. Quoi que, comptez-vous viser plus haut ?
-Non, dis-je honnêtement en souriant en coin. Je sens que j'arrive à mes limites vis-à-vis des études, mais je n'ai pas encore de réel projet comme ma colocataire, où d'autres personnes de mon entourage qui entament également leur dernière année de Master.
-Concentrez-vous sur le présent, votre mémoire doit déjà bien accaparer votre esprit, laissez le temps au temps. (Il rougit, et se massa l'arrière de la nuque d'un air gêné) Enfin, ce n'est qu'un conseil, v-vous faites ce que vous voulez.
-Merci, vos conseils sont comme un soutien à mes yeux, lui assurai-je avec peut-être plus de suavité que je ne le voulais.
Nous stoppâmes notre marche en plein milieu du hall de nouveau bondé de monde. Nos yeux se perdirent dans ceux de l'autre, tandis que la foule recouvrait par vague d'ombres et de corps nos silhouettes. Je me remémorai cette fin de journée où il m'aida à ranger les tables du café. La caresse de son pouce sur mes lèvres ne me revenait qu'en mirage. Mais l'attitude de Hyun me rappela à l'ordre…un rien pouvait faire basculer les choses... Je ne veux pas lui causer de tort. Souriant face à mon sentiment d'abandon à mes désirs, je saluai mon professeur avant de partir de mon côté. Je crus, l'espace d'un instant, l'entendre prononcer mon prénom, mais je ne le vis plus lorsque je me retournai.
En salle de repos, je vis Chani en attente de son café chaud que semblait peiner à faire couler le distributeur. Je l'ai rejointe et donnée un petit coup de pied à la machine.
-Tu ferais mieux de venir au café, je t'en servirai de meilleurs ! m'exclamai-je en lui adressant un clin d'œil.
Mon ventre, qui n'avait reçu aucune nourriture depuis hier soir, gronda subitement, tel un ours enragé incapable de pécher son saumon. Chani récupéra son café en riant, puis me proposa d'aller faire un tour au réfectoire avant le début du prochain cours. Cours, qui se déroula aussi bien que le premier, et le reste de la journée resta tout aussi agréable. En revanche, je ne vis ni Rosa, ni Alexy et je décidai de lui envoyer un message pour savoir s'il était libre et désirait faire un coucou à Rosa et Leigh, et en profiter pour féliciter le futur papa par la même occasion.
Sa réponse ne se fit pas attendre : « Un peu que je veux ! Je dois passer à la BU, et on se rejoint devant le portail ? »
J'acquiesçai dans ma réponse et raccompagnai Chani jusqu'à sa chambre Je n'en revenais toujours pas qu'on soit si proche l'une de l'autre.
-Mais pourquoi c'est pas toi ma coloc' ! râlai-je en la serrant dans mes bras et nous faisant basculer de droite à gauche en plein milieu du couloir. Mon amie ricana en m'étreignant à son tour.
-Allez, bientôt ton calvaire sera terminé ! Toujours ok pour demain ?
-Of course ! J'ai une espèce de boule au ventre, j'te dis pas…J'aimerai tellement que ça ne soit pas un taudis. Mais avec la poisse que j'ai, pas sûre que tout tourne à mon avantage.
-Tu as toujours la pierre que je t'ai donnée ? me demandai-t-elle en s'éloignant un peu de notre étreinte.
Je réagis aussitôt, et sortis un pochon bleu en suédine duquel je vins déverser dans ma main libre sa pierre d'aventurine.
-Toujours ! Je me dis que plus je ferais confiance en ses vertus et plus elle me portera chance, avouai-je timidement.
J'ignorai quelle effet mes paroles eurent sur Chani, mais elle se mit à sourire avec une infinie douceur. Je ne pus m'empêcher de la serrer une nouvelle fois dans mes bras. Vraiment, Chani faisait partie de mes plus belles rencontres cette année. Et je me promis de faire plus attention à elle et essayer de l'intégrer au groupe. Les autres l'appréciaient déjà après le peu de temps qu'ils avaient passé en sa compagnie. Je ne savais pas si ça existait, mais pour moi, Chani était dotée des ondes de l'amitié.
-Tout ira bien demain, j'en suis certaine, reprit-elle en me faisant ranger le pochon. A demain ?
-Oui, bonne soirée Chani.
-Merci, toi aussi passe une bonne soirée Tallulah.
Nous nous échangeâmes un dernier au revoir de la main, puis je partis déposer mon sac de cours dans ma chambre, ne prenant avec moi que mon portefeuille, ma clé et mon portable. Passant ma veste autour de mes épaules sans pour autant introduire mes bras dans les manches, je trottai jusqu'au portail en espérant ne pas avoir fait attendre longtemps mon ami.
-Ah bah, il n'y a personne…
Je prévins Alexy par message de mon arrivée au point de rendez-vous, puis, nonchalamment, je m'adossai au mur en fixant mes bottes. Maintenant que j'y pense, je ne suis jamais venu chez Rosa. En même temps, cela ne faisait que peu de temps que j'étais revenue, et quatre années nous avaient tout de même éloignées. Même si nous pûmes passer quelques week-ends ensemble, ce fut à l'époque où Rosa vivait encore chez ses parents, et de même pour Alexy. Puis, lors de ma dernière année de licence et première année de Master, nous ne nous vîmes quasiment pas, seuls nos messages maintinrent cette amitié, laquelle je pouvais enfin pleinement profiter.
Mon option se trouvait dans d'autres villes, mais apprendre que je pouvais revenir ici me mit en joie, et quitte à quitter les amis de mon ancienne Fac, autant retrouver mes anciens du Lycée. Je dois répondre à Stéphan d'ailleurs, j'ai reçu un courriel de lui cette semaine.
Stéphan…il fut mon premier ami à la faculté, de même pour moi envers lui. Notre cercle d'amis s'agrandit assez rapidement, mais nous avions eu la chance de nous retrouver dans les mêmes groupes lorsque notre emploi du temps eut divisé notre classe. Finalement, nous étions toujours les premiers à se retrouver mais les derniers à se séparer. Avoir un appartement me permettra de l'inviter pendant les vacances.
Une brise glacée me sortit de ma rêverie. Je décidai de porter plus chaudement ma veste en simili cuir et je soupirai, commençant à être agacée d'attendre dans le froid et sous la nuit qu'Alexy daigne me rejoindre. S'il ne pouvait pas, il n'avait pas à se forcer non plus… Je m'approchai du Portail pour inspecter la cour en espérant le voir, mais ma vue fut cachée par un buste que je commençai à très bien connaître.
Je levais le nez pour croiser une nouvelle fois depuis ce matin, le regard de Monsieur Zaidi. Confus, il papillonna des yeux en me fixant drôlement. Je lui souris de toutes mes dents, trouvant un peu comique les façons que nous avions de nous retrouver à chaque fois en dehors des cours. Il se mit à ricaner en regardant vaguement ailleurs.
-Décidemment…pour une étudiante vivant dans le dortoir, vous êtes souvent dehors.
-Faut s'aérer l'esprit de temps en temps !
-Je suis bien d'accord, je suis jaloux de vous d'ailleurs. Vous pouvez sécher les cours de temps en temps, personne ne vous dira rien, me dit-il non sans ajouter un léger soupir.
Il avait les traits tirés, et aux vues des feuilles qui dépassaient de sa mallette mal zippée, je compris qu'il devait avoir beaucoup de travail pour ce week-end. En cette période de l'année, les contrôles continus commençaient, ma promo était également concernée. Soucieuse, mes pensées s'échappèrent de mes lèvres.
-Vous me semblez vraiment tendus, vous devriez passer au café je m'occuperai de vous.
-H-hein ? fit-il dans un souffle surpris.
-E-enfin je veux dire, ce soir je ne bosse pas…donc non ! Mais je vous offrirai volontiers un verre le prochain soir que je travaille au café, tentai-je tant bien que mal de me rattraper.
-Haha, vous n'offrez des verres que pendants votre service ?
-Euh…
Ce fut à son tour de se reprendre, il passa une main sur son visage et détourna le regard.
-P-pas que je veuille boire un verre dans d'autre condition que pendant votre service.
-Vous n'accepteriez pas si je vous invitai dans un autre contexte ?
-Ça ne serait pas convenable, Tallulah, me fit-il avec un air pourtant désolé. Sa voix rauque et sourde accentua sa fatigue.
Reprenant mon calme, je dis avec une voix qui se voulait rassurante :
-Vous demander d'annuler votre cours pour sortir avec moi faire un tour, ça c'est inconvenable. Savoir si vous seriez intéressé de passer un moment avec moi après le travail, ça c'est ce que font la plupart des gens.
Prenant une profonde inspiration, il passa une main nerveuse dans ses cheveux. Le front dégagé de cette manière, il semblait être une autre personne. Je le vis observer autour de nous, et je compris aussitôt ses raisons. Nous étions encore proches de la fac, et il pouvait sortir un étudiant ou un membre du personnel à tout moment.
-Vous ne me rendez pas la tâche facile, vous savez…chuchota-t-il en croisant à nouveau mon regard. Je lui souris en coin. J'eus l'impression de le revoir aussi hésitant que cette fois-là, dans l'amphi où il me confia que Hyun avait des raisons de devoir me méfier de ses approches. Tout comme les miens, chacun de ses propos à mon égard n'étaient pas sans sous-entendus.
Mais combien de temps cela pourra-t-il durer ? Je me répétai sans cesse que je ne voulais pas lui faire du tort, cependant mes pensées venaient de m'échapper ce soir. Difficile de revenir en arrière. Lui non plus, ne parvenait jamais à éloigner cet intérêt commun que nous éprouvions envers l'un l'autre.
-Je veux bien commencer par un simple service au café, me confirma-t-il enfin : Mais uniquement pendant vos heures de travail, je ne veux pas vous en donner plus ! reprit-il avec un franc sérieux.
-Va pour ça dans ce cas, lui dis-je alors que je sentais mon sourire s'agrandir sous la joie. Je serais votre serveuse attitrée ! plaisantai-je en prenant une expression snobinarde.
Mon aîné se mit à rire à gorge déployée. La pression semblait être légèrement descendue, j'étais plutôt fière de mon coup.
-Tal' ! Vraiment désolé de t'avoir faite attendre, j-je… ! Bonsoir Monsieur !
-Bonsoir jeune homme.
Alexy venait de débarquer en trombe et semblait tout étonné de nous voir, mon professeur et moi. Je pouvais comprendre, et pour le coup je regrettai qu'il n'ait pas plus de retard. Avec ce qu'il avait sorti l'autre jour, après que Hyun s'était confié à Morgan, il fallait que je trouve quelque chose pour sauver les apparences. Mais cela pouvait également apporter la suspicion… Dans ce cas, plutôt que lui laisser le temps de poser des questions, je pris les devants :
-T'abuses ! Trente minutes de retard et je parie que c'était à cause de Morgan, boudai-je faussement en lui tournant le dos.
-Tal', j'suis vraiment désolé ! I-il voulait qu'on se voie rapidement mais…on n'a pas fait gaffe à l'heure.
-Bah voyons, si je connaissais l'adresse de Rosa, je serais partie mon vieux !
-Et te laisser féliciter le futur papa Leigh toute seule ? Rêve ma fille ! Allez, on est parti !
Je fis les gros yeux à Alexy et désignai notre aîné qui était toujours à côté de nous. Mon ami se masqua la bouche d'une main, puis, levant les yeux au ciel, dit que ce n'était pas trop grave d'avoir dit cela en face de Monsieur Zaidi. « C'est un prof, c'est bon… »
Le tact et Alexy…
-Je vais vous laisser, intervint le professeur en s'éloignant doucement.
-Oh bien sûr, bonne soirée Monsieur.
Il nous salua poliment tous les deux, puis partit de son côté. Alexy semblait bien trop excité de rendre visite au futur papa Leigh et Mama Rosa, et ne fit aucun commentaire au sujet de ma rencontre avec Monsieur Zaidi.
Rosa sembla surprise de nous voir débarquer chez elle, mais évidemment heureuse au point de nous étreindre avec force. Elle nous fit ensuite visiter, enfin, surtout à moi qui n'avais jamais mis un pied dans sa demeure. Et…il y eut une pièce, dont je fus certaine de connaître l'ancien occupant. Nous passâmes devant l'entrebâillement de la porte qui laissa entrevoir une chemise posée sur le dossier d'une chaise de bureau.
-Haha, je vais finir par croire qu'il ne l'aime pas cette chemise.
-Pardon ? m'interrogea Rosa en ouvrant en grand la porte : Ah ! Oui, Lysandre l'a oubliée la dernière fois qu'il est venu dormir ici. (Elle alla la chercher et me la montra) C'est ton père qui lui avait offerte, c'est ça ?
-Oui, pour s'excuser d'avoir renverser de l'huile sur l'une des siennes, rétorquai-je avec un sentiment de douce nostalgie dans la poitrine. Mon père avait tapé juste au niveau de ses goûts, Lysandre aimait beaucoup le jabot. Mais Dieu sait qu'il l'eut souvent oubliée chez mes parents !
-Comme quoi, il la porte trop souvent, renchérit mon amie en reposant la chemise sur le lit fait et froid : On lui a gardé cette chambre pour les fois où il est de passage. Mais les affaires ont vite repris à la ferme, il a moins de temps.
Rosalya referma la porte et se pencha comme s'assurer qu'Alexy était toujours occupé à regarder les nouvelles créations de Leigh.
-En parlant de Lysandre, je me suis toujours demandé…reprit-elle non sans une pointe d'hésitation dans sa voix. Pour l'encourager, et lui faire comprendre que j'allais bien, je passai mon bras autour du sien et l'incitai à poursuivre autant sa visite que sa phrase : Eh bien, Lysandre n'a pas été surpris lorsque je lui ai annoncé que tu étais de retour en ville. Quand je lui ai demandé comment il pouvait savoir ça, il m'a simplement répondue que tu lui avais déjà dit…du coup je voulais savoir si vous étiez de nouveau…
Comprenant où elle voulait en venir, je secouai néanmoins la tête pour réfuter ses suppositions.
-On a mis du temps pour réellement mettre un terme à notre relation, mais c'est définitif, il ne peut plus rien y avoir entre nous. Tu dois déjà savoir, que pour chaque vacance je me rendais à la ferme pour rester avec lui, et qu'il rendait visite à mes parents aussi souvent qu'il le pouvait, mais j'étais celle qui pouvait faire plus souvent les déplacements.
-Oui…je me souviens de cette soirée qu'on a faite tous les cinq, avec Castiel, dans la grange avec les lapins, j'ai cru que Lysandre allait devenir fou lorsque tu as essayé de grimper sur une poutre pour récupérer ce fichu gilet.
Son rire fut communicatif, et alors qu'elle me montrait sa salle de bain elle nous fit s'asseoir sur le rebord de sa baignoire.
-Après ça, je n'ai plus jamais pris une goutte de vin rouge de ma vie ! Je ne supporte vraiment pas ça ! ris-je en repensant de bon cœur à ce souvenir. Le pire c'est que je ne sais même plus comment mon gilet s'est trouvé là-haut ! avouai-je en posant ma tête contre son épaule. Après un petit soupire, je repris : Les sms n'étaient pas tellement son truc, on s'est vite mis à s'envoyer des lettres. Ça a refait vivre le romantisme qui nous avait tant rapproché.
-Des lettres ? Son âme de poète a dû nager dans le bonheur ! (Elle tourna la tête pour croiser mon regard) Je sais que ce sont des choses qui arrivent, mais vous deux…pourquoi vous deux ? Tu sais que Leigh a du mal à ne plus t'appeler belle-sœur ! Il est là : « alors, t'as vu la belle-sœur aujourd'hui ? Ça fait longtemps qu'elle n'est pas passé au magasin, j'ai des tenues à lui proposer. »
-A ce point ? fis-je d'un rire nerveux. C'était notre délire de s'appeler beau-frère et belle-sœur.
-Et vos lettres ? Vous avez continué ?
Je secouai la tête.
-Après deux ans et demi, on a senti du changement. Je pouvais encore venir le voir pendant les vacances, sans délaisser mes cours, mais il était si occupé…il ne voulait pas de mon aide à chaque fois que je lui demandai, je voyais bien qu'il avait déjà son train de vie à lui. Alors tu sais…faire l'amour c'est bien hein, mais si on doit passer nos journées à ne se parler que pour se dire « bonjour, je t'aime à ce soir ». Mais nos lettres, bon sang nos lettre nous liaient encore tellement. Et lorsqu'on a compris, que seules nos lettres ne retenaient notre couple en nous faisant souffrir à chaque fois qu'on se voyait, on a fini par en parler et pour notre bien on a préféré se séparer.
Ma voix diminua au point de n'être qu'un murmure au fur et à mesure que j'eus révélé cela. Rosalya avait les yeux brillants et me toisait avec une intense attention. Sûre qu'elle ne put contenir ses pensées, elle lâcha telle une bombe :
-Tu l'aimes encore ?
Je crois que c'était ce qu'on appelait « rester sans voix ». Mes lèvres se mirent à trembler, mais avant même que je dise quoi que ce soit, on vint frapper trois coups à la porte de la salle de bain.
-Les filles ? Tout va bien ? Alexy m'a dit que vous étiez enfermées là-dedans…
-Leigh ! m'écriai-je en me levant du rebord de la baignoire. J'ouvris la porte et accueillis le futur papa que je pus enfin féliciter : Hé bien, je vois qu'on ne chôme pas ! On dépasse la trentaine et on conçoit un petit bambin ! Mes félicitations !
Mon ami rit avec légèreté tout en me serrant dans ses bras.
-Merci beaucoup, Tallulah. Je suis content de te voir.
-Et moi ? Moi non plus j'ai pas chômé, et j'ai encore neuf mois devant moi ! s'exclama Rosa, faussement outrée.
Leigh arbora un sourire aimant et vint déposer un baiser sur le front de sa compagne qui aurait pu ronronner si elle avait pu tant elle semblait heureuse. Mon cœur se serra, leur complicité était touchante mais aussi privée. Je m'en allais retrouver Alexy qui était accoudé à la table du salon, les dessins de Leigh sous les yeux.
-Ah bah ça c'était de la visite, vu le temps que vous avez mis j'espère que t'es au point sur la pose des canalisations !
-Hmm, comment tu m'as dit tout à l'heure ? Que tu devais discuter avec Morgan et que vous n'avez pas vu le temps passer ?
Alexy me regarda en coin, me détailla de la tête aux pieds avec un air suspicieux qui me fit glousser.
-Tu ne sais plus quoi dire, hein ?
-Tss, bon ça va. Sans rancune, fit-il en ajoutant un clin d'œil. Il ouvrit un bras pour m'inciter à me blottir contre lui et me montra les dessins : Je te vois bien dans cette robe, un blanc cassé légèrement satiné, ça irait bien avec tes cheveux chocolat.
-Moui, c'est vrai qu'elle est jolie.
Je feuilletai les pages, mais mes pensées étaient restées à ma conversation avec Rosalya. Et sa question me restait particulièrement dans mon esprit. « Tu l'aimes encore ? » Si j'aimais encore Lysandre ? Ce n'était pas facile de répondre à cela…
Nous restâmes encore quelques temps, mais après sa journée de travail, Leigh manifestait des signes de fatigue et en ce moment, Rosalya et lui avaient sûrement besoin de rester aussi souvent que possible en tête à tête. Alexy et moi rentrâmes donc au dortoir. Je m'endormis la tête pleine de préoccupations et de visages qui s'embrouillaient.
A suivre…
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Ah ben s'il s'en bat les roustons, formidable ! Il est en train d'inaugurer la nouvelle loi "anti-feelings", qui ne veut pas dire anti-sentiments, mais anti-roues arrière en scooter et 2 roues motorisés en général.
Il a été vu 19 fois en une soirée sur les caméras de rue faire ces "feelings", le tout en mettant la vie des gens en danger. Son attitude au tribunal, dont vous voyez un extrait en citations, est révélatrice d'une certaine France, celle qui pue.
Basile Pesso, FreeLand, 19 mars 2 019, 1e diffusion ce jour-là (Fb)
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"Le prévenu, passablement énervé, tente alors quelques explications sur sa jeunesse qui passe… en prison. « J’ai 20 ans », plaide-t-il à son tour en tapotant sa montre pour monter qu’il a déjà passé trop de temps derrière les barreaux. Puis il entre dans une vraie rage où il lance hargneux « J’m’en bats les c… ; vous avez que ça à faire…d’tout’ façon, j’vais faire appel…tranquille ! » Article d’Actu.fr : “Seine-et-Marne. 2 mois de prison pour 19 roues arrière à scooter à Savigny-le-Temple”
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La bourriol
“Assis dans l’ombre, il attendait. Sa montre indiquait 18h20 après un bref coup d’oeil. Il se mit à tapoter ses doigts sur la table dans un rythme qui se voulait mélodieux. Mais sa nervosité l’empêchait de produire un quelconque bruit qui pouvait l’apaiser un temps soit peu. Il vit arriver sur ce petit chemin de fer bordé d’eau, un homme en manteau long. Il marchait rapidement, sans doute pour échapper à la fraîcheur du soir qui s’installait doucement. Il passa la porte d’un pas rapide et salua le serveur d’un geste rapide mais cordial. Il s’asseya en face de lui sans un mot, ne prenant même pas la peine d’enlever son surplus. Il planta son regard perçant dans le sien :
“Je n’ai que peu de temps. Soyez bref, je vous prie.”
Camille sourit. Il s’approcha de ce personnage nonchalant et particulièrement pressé et déclara :
“Le temps s’accorde à nos volontés quand nous lui octroyons le temps de s’organiser. Auriez-vous un creux pour une bourriol ?”
_Baud
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Les Chroniques de Livaï #411 ~ UNE PERSONNE IRREMPLACABLE (octobre 845) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Ca fait un moment que je les oblige à tenir la position. Mon escouade est là, dans la cour, au garde-à-vous, ainsi que les hommes de Livaï, dans l'attente du retour de nos deux héros. Ils devaient normalement être là en début de matinée mais ils se font attendre. J'espère qu'il n'ait rien arrivé de grave... Ou alors, ils se sont pas levés, à tous les coups ! Mmh, impossible, Erwin est toujours matinal et Livaï ne dort presque jamais.
J'imagine qu'ils ont dû en voir de belles à cette sauterie ! Il faudra que je tire les vers du nez à Livaï pour des détails croustillants. Je suis sûre qu'il a fait la gueule toute la soirée et que les donateurs se sont fait la malle ! Erwin lui aura sans doute botté le train !
Moblit me dit que je pense tout haut et j'essaie de retrouver ma dignité. T'es sûr qu'ils ont pas entendu, derrière ? Bah, inutile de spéculer, on sera au courant quand ils arriveront. Ah ! Je crois que c'est leur diligence ! Les gars, redressez-vous, et saluez le major ! J'entends le bruit des bottes qui claquent et je m'oblige à rester moi-même droite comme un i. Les soldats de la garnison continuent de vaquer à leurs affaires en se faufilant pour nous éviter, et nous lancent de drôles de regards. C'est pas tous les jours qu'on exhibe notre discipline, alors autant faire bonne impression ; et puis c'est ainsi que des soldats sont censés se comporter quand leur leader déboule, Erwin sera fier de l'initiative !
La diligence s'arrête devant l'enceinte du QGR et on attend un moment avant que quelque chose se passe. J'aperçois un bout de rideau bouger à la fenêtre, comme si quelqu'un jetait un oeil dehors. Bon, allez, arrêtez de vous faire prier, et puis j'ai des fourmis dans les pieds ! La porte s'ouvre et c'est Livaï qui se montre en premier. Son costume a l'air un peu défraîchi, comme s'il avait fait la bringue toute la nuit. On garde la position encore un instant afin de faire honneur à Erwin, mais personne d'autre ne sort de la diligence. Livaï se tourne vers le cocher, le paie et le véhicule s'en va en cahotant.
Je suis tellement abasourdie que je manque de me jeter en avant sur Livaï, qui se dirige vers nous tranquillement, la veste juste posée sur ses épaules et les mains dans les poches. Euh... ok, repos, vous tous. Y a un truc qui cloche et vous avez sans doute pas besoin d'être au courant... Dispersez-vous ! Ils obéissent mais traînent un peu avant de quitter la cour. Je remarque que Livaï leur adresse des signes de tête et fait comme si je n'étais pas là. Cependant, son attitude n'est pas alarmante ; s'il était arrivé quelque chose à Erwin, il serait pas si détendu. Mais bon sang, il va m'expliquer ?!
Je lui cours après et le force à me regarder en l'empêchant d'avancer. Tu pourrais me raconter ? Vous êtes partis à deux et tu reviens tout seul, c'est quoi l'entourloupe ? Erwin a eu... un accident ? Il me répond que tout va bien et qu'il aimerait bien que je le laisse arriver car il est crevé. Je le suis dans le bâtiment et le laisse emprunter l'escalier de l'aile du bataillon. Je trépigne d'impatience, il le sait, et il me fait attendre exprès ! Allez, lâche le morceau, ou je te suis jusqu'à ta chambre ! Où est Erwin, nom d'un déviant !?
Il s'arrête dans le couloir et m'annonce enfin la couleur. Erwin est en vacances. En vac... quoi ? Tu te fiches de moi, Erwin ? On parle bien du même homme, celui qui bosse comme un taré et ne sort presque jamais de son bureau ? Celui qui se traînerait aux portes de la mort au lieu de laisser passer un seul rapport non signé ? Celui qui... Il m'interrompt et me confirme que c'est celui-là même. Avoue, tu l'as fait boire ? Tu l'as drogué ? Nan, parce que ce que tu me racontes est juste impensable !
Il me détaille l'affaire et je peux que me laisser tomber contre le mur de fatigue anticipée. Comment ça, tu l'as forcé ? Tu pouvais pas lui demander autre chose !? Je sais pas, moi, n'importe quoi ! Ton poids en thé ou en savon ! Te montrer un peu égoïste ! J'y crois pas, si ça avait été moi, j'aurais exigé des fonds pour mes recherches ! Un truc utile ! Il me tapote l'épaule et me dit que c'est comme ça, qu'il y a pas à y revenir. J'ai bien compris. Et il est où actuellement ? Il refuse de me répondre, mais m'informe qu'Erwin doit se reposer et que personne n'est autorisé à le déranger. Tu parles... Une semaine, c'est ça ? Mais attend un peu !
Tu veux dire qu'on va devoir se taper tout son boulot pendant une semaine !? Toi et moi ?! Lui, moi et Mike, qu'il ajoute. Super ! Merveilleux, c'était mon rêve ! Et qu'est-ce qu'on dira si le major du bataillon n'apparaît pas pendant une semaine ? Parce que ça va se remarquer, tu crois pas ? Il hausse les épaules en prétendant qu'on se débrouillera, on aura qu'à inventer un bobard. Evidemment, tu mets des trucs insensés en place sans penser aux détails... Et c'est nous qui payons le prix ! Te connaissant, ça m'étonne que tu lui aies imposé ça, alors que tu peux pas t'empêcher de le coller partout où il va ! Tu vas nous faire un malaise dans deux jours, à tous les coups ! Ou alors tu passeras tes nerfs sur ton escouade ! Ca t'embête vraiment pas de pas savoir où il sera et ce qu'il fera pendant une semaine ? Parce que moi, ça me fait flipper ! Il serre les dents et j'ai l'impression un instant d'avoir tapé dans le mille. Mais il ne laisse rien paraître et continue son chemin.
Nous nous retrouvons devant la porte de sa chambre et il me fait face avant d'y entrer. Il affirme qu'il a promis à Erwin que le boulot serait fait comme si c'était lui et qu'il ne devait pas s'en soucier. Je suis pas sûre que ça l'ait tranquillisé... Mike sera de mon côté sur ce coup, il va t'engueuler et tu l'auras pas volé ! Il ne dit rien de plus mais fouille dans sa poche intérieure. Il exhibe devant mes yeux des tas de papiers où sont inscrits des montants et des signatures. C'est...
Yahou ! Vous en avez récolté beaucoup ! Vous avez forcément dû danser nus sur les tables pour être arrivés à un tel résultat ! Il ronchonne et me dit que ces reçus doivent être remis en banque le plus vite possible pour que les fonds soit disponibles et les fournitures livrées quand Erwin reviendra. Donne-les moi, je m'en charge. Il renifle, me balance son ttcch hautain et les remet dans sa poche. Il me dit qu'il est hors de question que je touche à ce fric. Non mais, pour qui tu me prends !? Je vais quand même pas m'en mettre un de côté, même si pour le coup, ça m'arrangerait bien...
Raison de plus, qu'il ajoute. Cet argent est pour la prochaine expédition, pas mes inventions douteuses. Elles sont pas douteuses, tu verras, quand elles seront prêtes, tu t'en mordras les doigts ! Bon... tu vas te changer et tu nous retrouves dans le bureau d'Erwin ? Je vais chercher Mike, on a besoin de lui, là.
Ouais, on sera pas trop de trois pour le remplacer...
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2 septembre
On est déjà en septembre, et Myriam a déjà l’age d’aller au CP. Les mois et les années passent trop vite, il y a quelques semaines encore on devait lui changer ses couches, et dans quelques jours elle va partir seul, pour apprendre à écrire ou compter ou tout ce qu’ils font à l’école primaire. Mitch fait beaucoup de gâteaux en ce moments, et surtout des gâteaux... expérimentaux, ce qui montre qu’il est très émotionnel. Il se plaint qu’avant, Myriam était plus petite que sa main et que bientôt il va avoir du mal à la porter, et quel genre de papa il serait si il arrivait pas à porter sa fille ? J’ai passé plus d’un soir à devoir le tapoter le dos à base de “ça va aller, mais non elle va pas nous abandonner, mais oui on va attendre un peu avant de l’aider à chercher un appart”, cette dernière semaine.
Mais c’est vrai que ça fait bizarre. Cette dernière semaine, on a fait des tours dans les grandes surfaces pour les dernières fournitures scolaires, et j’ai croisé le regards de beaucoup de parents qui venait compléter la liste fournie par l’école (c’est du génie d’ailleurs, c’est tellement une bonne idée de dire aux éléves ce dont ils ont besoin.) J’ai même put parler à une femme qui avait déjà trois enfants. Elle m’a vu demander à Myriam de chercher des cahiers 24x32 grands carreaux non-spiralé, et elle est venue me parler dès que ma petite pile électrique a sprinté vers le rayon de cahier (le rayon entier remplis uniquement de cahiers). Elle m’a demandé si c’était la première fois que je devait faire la rentrée, si c’était mon premier enfant. Elle m’a dit de ne pas m’en faire, que on s’y habituait au bout d’un moment, que ça ne deviens jamais plus facile de les voir grandir, mais que tout ce qu’on peut faire c’est être là pour eux. Elle m’a fait sourire. Et juste après elle m’a demandé si ma femme était venue m’accompagner, parce que c’est important que la mère aide la fille. Mon sourire a fondu. Je n’avais aucune idée de quoi répondre, heureusement, à ce moment là, j’ai vu Myriam et Mitch revenir avec les bras pleins à craquer de stylos à paillettes, et ça m’a donné une excuse pour courir vers eux et dire au revoir à la dame.
J’ai pas envie que ma fille se prenne des réflexions parce que elle a deux papas. J’ai pas envie qu’elle se prenne des réflexions parce que sa peau est plus foncée que celle de Marine. J’ai pas envie que ma pile électrique souffre. Elle a deux papas, une tante chanteuse à succès, un oncle qui dirige une boite d’édition, Chris et Roxanne qui l’emmènent jouer au parc avec leur fils presque tous les dimanches, et un oncle qui est... ce que Ralph est, même si personne n’arrive à cerner ce que c’est, précisément. Elle est aimée. Elle est belle, et forte, et inarrêtable. Alors j’ai pas envie qu’on la fasse chier à cause de nous.
J’ai juste pris Mitch dans mes bras, serré Myriam contre nous, et ai accepté qu’elle prenne trois (3) stylos à paillettes. A la maison, elle a fait un dessin de nous trois sur un serpent géant qui tire des lasers avec sa bouche. On a écrit la date au dos, et on l’a accroché avec les autres sur le mur de sa chambre. Mitch nous a fait un gâteau carotte-banane. Elle et lui ont joué à Speed Cake Racing 3 : Frosting On the Top avant qu’on parte tous se laver les dents. Et on l’a serrés dans nos bras avant de la mettre au lit.
On est aujourd’hui dimanche 2 septembre. Ce soir il n’y aura pas de jeux vidéos, parce que elle doit être en forme pour la rentrée. Et malgré les angoisses qui sont toujours là, quand je vois son cartable déjà dans l’entrée, ses 17 cahiers et protèges-cahiers soigneusement rangés dedans, bah je me sens bien. Je pourrais pas être plus fier de la vie qu’on a construit pour elle. Pour nous trois, en fait. Je sais qu’elle sera incroyable et merveilleuse.
Et surtout, le premier qui l’embête, avant de devoir faire face à Mitch, il devra faire face à Myriam elle-même. Et ça, bah ça me rend incroyablement fier.
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