#îles santa cruz
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carbone14 · 8 months ago
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Des avions japonais ciblent le porte-avions USS Enterprise (CV-6) – Bataille des îles Santa cruz – Campagne de Guadalcanal – Campagne des îles Salomon – Guerre du Pacifique – 26 octobre 1942
©Naval History and Heritage Command – 80-G-20989
L'USS Enterprise (CV-6) est à gauche, avec au moins deux avions ennemis visibles au-dessus. A droite le cuirassé USS South Dakota (BB-57) tire une salve de sa batterie tribord comme l'indique le flash lumineux au centre du navire.
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detournementsmineurs · 1 year ago
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"Coraux" des Îles Santa Cruz (Salomon) présentés au “Musée Lapérouse” d'Albi , août 2023.
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oladivecenter · 3 months ago
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Où Faire De La Plongée En Atlantique Nord : Les Spots Incontournables
Il n'y a pas que sur terre que les voyageurs peuvent trouver leur bonheur. Le monde sous-marin leur réserve aussi des surprises à chaque coup de palme. L'océan Atlantique Nord constitue une véritable aire de jeux pour qui veut découvrir l'océan d'un autre point de vue. Les activités ne se résument pas uniquement au farniente sur la plage ou à la croisière en bateau. Sous l'eau, de petits trésors cachés d'une incroyable diversité n'attendent qu'à être explorés. Tour d'horizon non exhaustif des plus beaux sites de plongée de l'Atlantique Nord.
Plongée sur la côte Atlantique de Cuba, sur les Jardines del Rey
Si vous rêvez d'explorer les richesses sous-marines de l'océan Atlantique Nord, Cuba peut être une destination idéale pour vous. Cette île possède d'innombrables atouts touristiques pouvant satisfaire toutes les envies, comme vous pouvez le voir ici. Si vous aimez la randonnée sous l'eau, les Jardines del Rey constituent un terrain de jeux par excellence pour assouvir votre passion. C'est un archipel composé d'un regroupement de petites îles situées au large de la côte Atlantique de Cuba.
Parmi les spots de plongée les plus prisés à Cuba, on peut citer celui de Cayo Coco. Cette magnifique plage de sable fin est connue pour ses récifs coralliens faisant partie des plus beaux de l'Atlantique. Elle abrite une richesse faunistique d'une incroyable diversité. La Playa Santa Lucia mérite aussi le coup d’œil. C'est ici que vous pouvez trouver l'une des plus longues barrières de corail au monde. Cette belle plage de sable blanc abrite une vie marine exceptionnelle. Vous pouvez y découvrir des requins-bouledogues, des poissons multicolores, mais aussi des épaves, comme l'épave du Mortera, la Bahia de Nuevitas…
Les Jardines del Rey possèdent de nombreux autres spots de plongée à découvrir, comme celui de Cayo Santa Maria, de Cayo Guillermo, de Cayo Romano, de Cayo Sabinal, de Cayo Cruz, etc. La plupart de ces spots sont reliés entre eux.
Plongée à Tenerife, dans les Canaries : l'un des meilleurs spots de l'Atlantique Nord
L'archipel des Canaries, et particulièrement l'île de Tenerife, constitue une destination de choix pour les plongeurs qui rêvent d'explorer les trésors sous-marins de l'Atlantique. Cette île jouit de conditions climatiques appréciables avec une eau à 20° en moyenne  toute l'année, parfaite pour faire de la plongée en Atlantique Nord. Y plonger vous fera découvrir une vie sous-marine riche et variée. Amateurs en quête de nouvelles sensations ou plongeurs expérimentés, l'île de Tenerife abrite un nombre impressionnant de spots de plongée.
Parmi les spots de plongée les plus courus dans les Canaries, on peut citer celui de PalmMar. Ce site est recommandé aux plongeurs débutants. La plongée ne se fait qu'à une profondeur de 8 mètres. Lors de la séance de plongée à PalmMar, vous pourrez apercevoir une beauté remarquable de faune et de flore sous-marines, dont les tortues canariennes. Les plus aventuriers seront invités à visiter la petite grotte à 13 mètres de profondeur.
Si vous voulez vivre une expérience mémorable, ne manquez pas d'explorer le site de Tabaiba. Ce spot de plongée est indiqué aux plongeurs avancés. Celui-ci est connu pour abriter une épave d'un bateau de pêcheurs sur 3 étages enfouie à 33 mètres de profondeurs. Il est tout à fait possible d'explorer l'intérieur du bateau. Si vous avez encore du temps, n'hésitez pas à explorer l'épave du Condesito, les tombants et les pinacles sous-marins du site de Chuchos, les grottes de Cueva de Palm Mar
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renaudb · 11 months ago
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FFETS OROGRAPHIQUES SUR LES CANARIES - 14/12/2023 - 11 H 15 UTC
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Image du satellite TERRA, le 14/12/2023 à 11 h 15 UTC : l'anticyclone des Açores impose comme souvent un flux Nord-Est bien établi sur l'archipel espagnol des Canaries. Certains cumulus et strato-cumulus pris dans ce vent soutenu se retrouvent bloqués en amont du relief escarpé. C'est le cas sur l'île principale de Tenerife, où se trouve la capitale Santa Cruz dominée par le volcan Pico del Teide (3 718 m). Une fois que le vent a franchi les îles, une ligne de convergence se crée parfois, comme nous pouvons l'observer avec ce cordon blanc de nuages au centre de l'image, en aval de Gran Canaria.
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capitaine-du-terror · 1 year ago
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Sur les traces de La Pérouse...
Quels sont les vestiges de l'expédition de La Pérouse et où les voir?
Je vous propose une liste de liens utiles puis un petit texte retraçant l'historique des recherches liées aux épaves de l'Astrolabe et de la Boussole.
Le plus complet : https://www.collection-laperouse.fr/, catalogue les objets retrouvés dans des catégories claires, avec des photos en haute définition et des légendes.
Musée maritime de Nouvelle-Calédonie : les collections de ce musée - plus de 9000 références aujourd'hui recensées - se sont enrichies au fur et à mesure des campagnes de fouilles des associations Fortunes de mer calédoniennes et Salomon. Environ 50% des collections gérées par le musée provient des épaves la Boussole et l'Astrolabe. Pas de collection numérisée. https://museemaritime.nc/musee/collections
Musée Lapérouse : après avoir été géré par l'Association Lapérouse Albi France de 2004 à 2017, le musée est aujourd'hui municipal. Pas de collection numérisée. https://www.mairie-albi.fr/fr/le-musee-laperouse
Musée national de la Marine : quelques objets avec de très bonnes photos et explications https://www.musee-marine.fr/nos-musees/brest/collections/oeuvres-phares/ecusson-de-fregate-de-lexpedition-laperouse.html
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Poulies en bois à leur sortie de l'épave de la Boussole, site de la Faille. Collection Drassm, droits: Teddy Seguin
La découverte du lieu du naufrage ne reviendra pas aux Français, mais à un bourlingueur irlandais, un géant téméraire né en 1788 à la Martinique : Peter Dillon. Il s’est déjà rendu à Tikopia, autre île de l’archipel des Santa Cruz aux îles Salomon, pour y déposer des amis, treize ans auparavant, mais n’a pas interrogé les insulaires sur le naufrage des navires français. Il savait pourtant que la France avait promis de récompenser toute personne ayant pu recueillir des informations sur le sort des frégates et des marins. À son deuxième passage à Tikopia, en 1826, il glane des informations qui lui permettent d’organiser une nouvelle expédition, à Vanikoro cette fois, d’où il rapporte en France des preuves incontestables. Il y sera fait chevalier de la Légion d’honneur, percevra une prime de 10 000 francs ainsi qu’une pension de 4 000 francs.
Marin et érudit, passionné par les grandes expéditions, Jules-Sébastien-César Dumont d’Urville obtient en 1826 les moyens d’organiser une expédition de recherche en Mélanésie. Mais sa quête d’informations, tandis qu’il sillonne l’Océanie, s’avère très difficile. Il apprend enfin la découverte de Dillon et atteint Vanikoro début 1828, où il collecte à son tour des vestiges et des informations précieuses.
En janvier 1828, le commandant de la Bayonnaise, Legoarant de Tromelin, lors de son escale à Callao (Chili), reçoit l’ordre de rejoindre, dans l’archipel des Santa Cruz ou des Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu), une île nommée Mallicollo. Sur sa route, il fait relâche aux Fidji où il prend connaissance d’une lettre de Dillon à Dumont d’Urville lui conseillant de s’arrêter d’abord à Tikopia. De là, il rejoint Vanikoro où il recueille quelques reliques du naufrage ainsi qu’une tradition orale. À savoir « qu’une nuit obscure par un très mauvais temps », un bateau se brisa sur le récif et sombra corps et biens, tandis que l’autre s’échoua dans un endroit où le récif est interrompu. « Les naufragés durent être attrapés par les naturels, car un de ceux-ci, contemporain de l’événement, nous a dit que l’on se battit avec les Blancs, que les Blancs tuèrent beaucoup de monde, qu’ils lançaient des boulets gros comme des cocos ; que les Blancs, au nombre d’une vingtaine, avec un chef parmi eux, se sauvèrent du bâtiment qui fut mis en pièces par les vagues ; que ces Blancs s’établirent au village d’Ignama, à environ quatre milles au nord de Païou, qu’ils y restèrent environ six lunes et y construisirent une grande pirogue avec laquelle ils s’en allèrent tous. 
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Ecusson arrière de l'Astrolabe ou de la Boussole, fragment du tableau arrière de l'une des frégates, bois sculpté, vers 1785, et retrouvé par Peter Dillon, le 30 septembre 1827 dans le village d'Ammah à Vanikoro.
En 1883, Pallu de La Barrière, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, envoie l’aviso Bruat à Vanikoro. Il a pour mission de recueillir les objets rescapés du naufrage. Le Bruat ne reste que quatre jours à Vanikoro. Le commandant craint pour la santé de son équipage et les insulaires se montrent hostiles en cette époque où sévissent les bateaux de recrutement forcé. Il en rapporte néanmoins ancres, canons, pierrier…
À l’initiative de Pierre Anthonioz, alors commissaire-résident de France aux Nouvelles-Hébrides, le 15 mars 1958, le yacht Don Quijote quitte Port-Vila en direction de Vanikoro. Les autorités françaises ont été prévenues par Reece Discombe, un Néo-Zélandais installé à Port-Vila, lui-même plongeur passionné. Ce dernier a obtenu des informations de la part des employés de la compagnie forestière implantée à Vanikoro. Il participe donc à cette campagne de fouilles. Les recherches s’engagent sur le site de la Fausse Passe. Les méthodes, parfois expéditives, permettent néanmoins de remonter divers objets, métalliques pour la plupart. Le 19 mars, les plongeurs mettent au jour quatre grandes ancres « posées tête-bêche » et en rapportent une au Vanuatu (ex Nouvelles-Hébrides).
Ces découvertes ravivent la mémoire de la Marine. Le capitaine de vaisseau de Brossard, alors commandant de la Marine en Nouvelle-Calédonie, sollicite sa hiérarchie afin que soit envoyé officiellement un bateau français pour continuer de fouiller le site de l’Astrolabe et chercher celui de la Boussole. De Brossard recommande aussi d’envoyer sur place Haroun Tazieff, dont il apprécie les qualités. Le 17 juin 1959, le Tiaré et la Rocinante appareillent de nouveau en direction de l’île. Plus de six tonnes d’objets seront remontées à la surface. Dont des ancres, des canons, des saumons de plomb.
En 1964, averti par Reece Discombe de la découverte de reliques dans une faille du récif-barrière, le ministre des Armées demande qu’une expédition soit organisée sous la houlette du commissaire-résident aux Nouvelles-Hébrides, Maurice Delauney. L’Aquitaine atteint Vanikoro le 6 février. Sur le nouveau site, surnommé la Faille, les Français trouvent des objets qui permettent à Delauney d’ébaucher un scénario crédible du naufrage. Ce site semble bien être celui de la Boussole, mais le doute subsistera encore pendant quelques années. Cette petite mission, qui prend fin le 9 mars 1964, rapporte des éléments nouveaux et essentiels qui encouragent la Marine nationale à lancer d’autres expéditions.
Sous la direction du chef de mission – le capitaine de vaisseau de Brossard –, la Dunkerquoise mouille devant Païou au matin du 20 mars. Les marins remontent une cloche de bord, une poulie et deux pierriers en bronze, ainsi qu’un limbe de quart de cercle. La Dunkerquoise retourne à Vanikoro le 26 novembre pour une mission qui durera un mois. La moisson sera proportionnelle aux importants moyens humains et matériels déployés.
Cependant, à cause des bouleversements géopolitiques que traverse le Pacifique en cette fin de 20e siècle, la continuation des fouilles et la perpétuation du devoir de mémoire seront de nouveau assurées par une association de bénévoles (Association Salomon) jusqu’au retour de la Marine sur le terrain, en 1999, 2003, 2005 et 2008.
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omagazineparis · 1 year ago
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8 destinations hors des sentiers battus pour une lune de miel inoubliable
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Des Maldives à la Barbade, certains endroits ont acquis une réputation d'aimants à lune de miel et il devient difficile de trouver des destinations de lune de miel vraiment uniques. Mais pour ceux qui ne veulent pas suivre les tendances,  il existe de nombreuses alternatives lointaines. Que vous souhaitiez vous détendre sur la plage ou partir à l'aventure, voici 8 des destinations de lune de miel les plus insolites au monde. Kotor, Monténégro L'offensive de charme méditerranéenne de Kotor, au Monténégro, est la toile de fond idéale pour tomber encore plus amoureux. La ville ancienne a été fondée avant l'époque d'Homère et combine des sites historiques tels que l'église de Notre-Dame des Rochers avec des toits traditionnels en tuiles rouges, des rues sinueuses et des détails médiévaux, qui seront parfaits pour figurer dans votre livre photo de mariage. Grimpez sur le fort de San Juan pour bénéficier d'une vue imprenable et prendre un selfie de lune de miel qui s'éloigne de l'esthétique traditionnelle du Club Med. Iles Andaman Situées entre l'Inde et le Myanmar, les îles Andaman sont le choix idéal pour les couples à la recherche de belles plages préservées, loin des hordes de jeunes mariés. Vous pouvez vous installer à l'hôtel intime Jalakara sur l'île de Havelock, une alternative tropicale avec seulement sept chambres, entourée de jungle à explorer. Si vous en avez assez de bronzer, vous pouvez également faire de la plongée avec tuba, de la randonnée dans la jungle et visiter les autres îles. L'île de Neil, à une heure de bateau, vaut le détour. Bequia, Saint-Vincent-et-les-Grenadines Bequia (prononcez Bec-wei), l'une des îles les moins connues des Caraïbes et la deuxième plus grande des Grenadines, est encore relativement inexplorée par rapport aux îles bien connues de la Jamaïque et de la Barbade. Sans surprise, les amateurs de plage y trouveront une grande variété de plages de sable blanc où aucun filtre photo n'est nécessaire : rendez-vous à l'ouest de l'île pour deux des meilleurs spots, Princess Margaret Beach (où l'on dit que la jeune sœur de la Reine aimait s'ébattre) et Lower Bay. Mais les vraies stars de Bequia se cachent au nord-est de l'île, au Old Hegg Turtle Sanctuary, dirigé par le plongeur chevronné Bruce, qui est plus qu'heureux de partager sa passion pour la sauvegarde de l'espèce avec les visiteurs. Les Palaos Composé de près de 200 îles, Palaos est un paradis pour les amoureux de la planète Terre, parfait pour ceux qui souhaitent donner à leur lune de miel une touche d'histoire naturelle. La plongée est l'attraction principale de cet archipel du Pacifique grâce à ses récifs impressionnants, ainsi qu'aux navires qui ont fait naufrage dans ses eaux pendant la Seconde Guerre mondiale. De retour sur le continent, vous pourrez faire une randonnée dans la jungle de Palau, en planifiant votre itinéraire autour des cascades et des monuments historiques, puis faire un tour en hélicoptère au-dessus des impressionnantes îles Rock, classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Îles Galapagos Vous êtes à la recherche d'une lune de miel sauvage ? Les îles Galápagos, au large de l'Équateur, offrent une multitude d'éléments exotiques : lions de mer, pingouins, iguanes et flamants roses, pour n'en citer que quelques-uns. L'exotisme est tel que Charles Darwin s'en est inspiré pour élaborer la théorie de l'évolution en 1835. Le bateau est le seul moyen de les explorer correctement. Vous pouvez donc choisir une croisière ou vous baser sur l'une des quatre îles habitées - Santa Cruz, San Cristobal, Isabela et Floreana - et faire des excursions d'une journée à partir de là. Les amateurs de plage ne doivent pas manquer la baie de Tortuga sur Santa Cruz et la baie de Gardner sur Española. A lire également : Planifiez le voyage autour du monde de vos rêves en quelques étapes Parc national de Gorongosa, Mozambique Pour un voyage unique, le safari est peut-être le choix le plus évident. Mais si vous cherchez un safari que tous vos amis mariés n'ont pas fait, choisissez le parc national de Gorongosa, au Mozambique. Cette réserve a subi une transformation incroyable au cours des 15 dernières années après avoir été détruite par la guerre civile du pays (qui s'est terminée en 1992) et abrite aujourd'hui plus de 100 000 animaux, dont des lions, des éléphants, des hippopotames et des crocodiles. Vous devez absolument séjourner dans les villas de luxe du Montebelo Gorongosa Lodge & Safari, situé à l'intérieur du parc de 4 000 kilomètres carrés. Bhoutan Situés à l'est des montagnes de l'Himalaya, les paysages luxuriants et les monastères isolés du Bhoutan - dont Taktshang dans la vallée de Paro - promettent un doux sanctuaire où s'évader avant d'entamer le reste de votre vie commune. La piste Druk, qui part de Paro à l'ouest de la capitale Timbu, est un rêve pour les randonneurs : avec ses paysages montagneux, ses forêts de pins, ses rhododendrons et ses lacs, elle présente juste ce qu'il faut de défi pour que vous n'ayez pas besoin de commencer à vous entraîner longtemps avant de faire le voyage. Toutefois, une certaine préparation est nécessaire, car les visas touristiques ne sont accordés que si vous réservez un forfait auprès d'un voyagiste. Antarctique S'il n'est pas facile de se rendre de l'Everest à l'Amazonie, la nature sauvage, glacée et imprévisible de l'Antarctique est - heureusement - à portée de main. Inhabitée à l'exception de quelques rares stations de recherche - ainsi que des manchots, des phoques, des orques et des baleines bleues -, elle n'est accessible qu'entre mars et novembre, via l'une des croisières d'expédition qui effectuent une ou deux arrivées par jour. Après l'effervescence des préparatifs de mariage, c'est l'endroit idéal pour se reconnecter et prendre du recul. Read the full article
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pdj-france · 1 year ago
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En direct Près de 8 000 personnes ont été évacuées ou confinées alors qu'un incendie de forêt incontrôlable fait rage sur l'île de Tenerife. Le président régional Fernando Clavijo a annoncé que quelque 250 pompiers et membres de l'armée espagnole s'attaquent à l'incendie dans le nord de l'île, une destination touristique clé des îles Canaries. Clavijo a annoncé que l'incendie avait un périmètre de près de 30 kilomètres. "C'est certainement l'incendie le plus compliqué que nous ayons eu sur les îles Canaries, sinon jamais, du moins au cours des 40 dernières années", a annoncé Clavijo aux journalistes. Les températures extrêmes sur l'île, a-t-il dit, se sont ajoutées aux "conditions météorologiques spécifiques" causées par l'incendie qui a transformé la zone en un four virtuel. L'incendie, qui a débuté mardi soir, est centré sur une zone escarpée et montagneuse, compliqué d'accès pour les brigades de secours. Les autorités espagnoles ont affirmé que leur objectif principal était de contenir l'incendie et de l'empêcher d'atteindre des zones plus peuplées. La ville principale de l'île, Santa Cruz, est à 20 kilomètres des flammes. Le feu de forêt menace six municipalités. Quelque 7 600 habitants de la région ont été évacués ou ont reçu l'ordre de rester à l'intérieur jeudi à cause de la qualité dangereuse de l'air. Clavijo a annoncé que les pompiers travaillaient jour et nuit mais que l'incendie restait "hors de contrôle". L'archipel de sept îles est situé au large de la côte nord-ouest de l'Afrique et au sud-ouest de l'Espagne continentale. Tenerife est l'un des hauts lieux touristiques de l'Espagne. L'office du tourisme de Ténérife a souligné dans une déclaration jeudi après-midi que les principales zones touristiques et villes de l'île sont éloignées de l'incendie. Les affaires se poursuivent comme d'habitude dans les établissements d'hébergement, les plages et autres sites touristiques localisés dans les zones proches de la côte et dans les Midlands, a indiqué le bureau. Les températures aux îles Canaries ont culminé à plus de 40 degrés Celsius ces derniers jours. Les températures devraient encore remonter samedi. L'incendie pourrait devenir le pire incendie d'Espagne jusqu'à dernièrement cet été, bien que le pays subit une autre année de grave sécheresse. Plus de 2 000 personnes ont été évacuées dans un incendie de forêt sur l'île voisine de La Palma le mois dernier qui a touché quelque 4 500 hectares. Les incendies de forêt ont brûlé près de 64 000 hectares en Espagne au cours des sept premiers mois de l'année, d'après les informations du gouvernement espagnol. C'est le troisième chiffre le plus élevé de la dernière décennie. L'Espagne représentait près de 40% des près de 800 000 hectares brûlés dans l'Union européenne en 2022, a rapporté le système européen d'information sur les incendies de forêt. — AAP
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jogallice · 1 year ago
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Annecy Journée : mercredi 12 juillet 2023.
See on Scoop.it - JamesO
Aujourd’hui, mercredi 12/07/23, il n’y pas de Journée mais il y a 25 ans, l’équipe de France masculine de football remporte sa première Coupe du monde 🏆
  L'état de santé du petit garçon français tombé dans un cratère de 100 mètres de profondeur sur une des îles des Galapagos, en Équateur, est « stable », a annoncé, avant avant-hier, l'ambassade de France à Quito. « Il reçoit les soins médicaux nécessaires », a ajouté l'ambassade. L'enfant âgé de 8 ans est tombé vendredi dernier dans un des deux cratères du site de Los Gemelos sur l'île de Santa Cruz, selon le Parc National des Galapagos 🙏
  Des militants de Greenpeace France ont mené une action, avant-hier, devant la préfecture du Finistère à Quimper. Ils ont déversé près d'une tonne d'algues vertes dont la prolifération est « due à l'essor des fermes usines » rappellent-ils. Une sur deux, selon l'association, est localisée en Bretagne. Le préfet du Finistère condamne cette action et annonce qu'il porte plainte 👊
  L'historien Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Grande Guerre, est décédé avant-hier à l'âge de 95 ans a annoncé sa fille, l'historienne Annette Becker, à l'AFP. Les recherches de l'historien français, dont le père a été mobilisé en 1916, se distinguent par la prise en compte du vécu des hommes pendant la Première Guerre mondiale 😥
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La BBC dans la tourmente. Le service public audiovisuel britannique dit avoir suspendu l'un de ses présentateurs, accusé dans la presse d'avoir payé un mineur pour lui envoyer des photos à caractère pornographique. Tout est parti vendredi dernier du témoignage, publié par The Sun, d'une mère de famille qui affirme que cette personnalité, dont elle ne donne pas le nom, a versé au total plus de 40.000 € à son enfant depuis 2020 en échange d'images à caractère pornographique 😠
  Le Premier ministre Mark Rutte a annoncé, avant-hier, quitter la vie politique. Sa décision met fin à la carrière de celui qui détient le record de longévité à la tête du gouvernement des Pays-Bas. Il se retirera après les législatives anticipées, prévues à l'automne 🗳
  Une enquête a été ouverte concernant l'inscription sur les listes électorales à Paris de Sandrine Rousseau, investie pour les législatives de 2022 puis élue députée, a rapporté avant-hier le parquet 🕵️
  Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné son accord pour soutenir l'adhésion de la Suède à l'OTAN, qu'il bloquait depuis plus d'un an, a annoncé avant-hier Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance 👍
  Bon troisième jour de la semaine à toutes et à tous 🛴
  📷 JamesO PhotO à��Annecy le mardi 11/07/23 📸
  JamesO's insight:
  JamesO © AlPy News ® StudiO 147 ℗  2SC ™
  Par JamesO (Presse & Édition)
Agenda - Calendrier - Évènements
⛲️ Depuis le lundi 29/02/88 🦢
  Annecy - Grand Annecy
Haute-Savoie - Savoie - France
Union Européenne - Europe - International
  #sélection #vérification #rédaction #agrégation #curation #éditorialisation #coopération #diffusion #animation
  🗞 Le 3e média annécien ❓
📰 Le 3e média d’Annecy ❗️
  ⚪️ Le fil blanc de JamesO.InfO
Les jours, les journées et l’aube.
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kt--extinction · 6 months ago
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One thing to consider about uncommon sheep breeds is that a lot of them have coarser wool then the kind used for most commercially available yarns. Coarse wools feel itchy so they aren't recommended for next-to-skin projects such as scarves, hats, mittens, etc. They are, however, good for durable outerwear.
(I bought a big sampler of rare breed wools and I plan on making it into a blanket because I can't have it around my autistic neck)
A great resource is The Fleece & Fiber Sourcebook by Deborah Robson. It covers a lot of rare breeds and gives information about micron count (common measure of "softness").
Navajo churro is known to have a remarkably variable micron count compared to most other sheep, ranging from incredibly soft to very course. Make sure anywhere you buy from has a return policy in case the wool texture ends up being unsuitable for the project you have planned.
Below the cut is a list on the recommended uses of various breed's wool taken from page 68 of my ebook version of the sourcebook:
"A Starter Guide to Breed-Specific Wools: SOFT For supersoft infants’ garments, luxury items (camisoles, ultrasoft shawls, special socks), and people who think they can’t wear wool
Bond* Booroola Merino California Variegated Mutant Cormo Corriedale lamb Debouillet Delaine Merino Finnsheep* Gotland lamb Merinos (finer grades) Polwarth* Polypay* Rambouillet Romeldale Santa Cruz* Saxon Merino* Sharlea Shetland* Targhee*
RELIABLY VERSATILE For everyday sweaters, mittens, hats, knockabout socks, blankets — usually soft enough for most people to have in contact with skin, and the softer wools within most of these breeds are also suitable for many types of baby garments
American Tunis Black Welsh Mountain* Bleu de Maine Bluefaced Leicester Bond Booroola Merino (stronger grades) California Red California Variegated Mutant Clun Forest* Columbia Coopworth* Corriedale Debouillet (stronger grades) Delaine Merino (stronger grades) Dorset Down Dorset Horn* Dorset Poll* Finnsheep Gotland* Hampshire* Hill Radnor* Île-de-France Karakul* Kerry Hill Llanwenog Lleyn Manx Loaghtan* Merinos (stronger grades) Montadale Navajo Churro Norfolk Horn North Ronaldsay* Oxford* Panama Perendale* Polwarth Polypay Portland Rambouillet (stronger grades) Romeldale Romney* Rouge de l’Ouest Ryeland Santa Cruz Saxon Merino (stronger grades) Sennybridge Welsh Mountain Shetland* Shropshire* Southdown Suffolk* Targhee Texel* Welsh Hill Speckled Face* Welsh Mountian Badger-Faced* Whitefaced Woodland* Zwartbles*
STURDY For hard-wearing sweaters, blankets, pillows, bags, and other uses that benefit from increased durability
Black Welsh Mountain Border Leicester Clun Forest Coopworth Cotswold* Dorset Horn Dorset Poll Gotland Hampshire Hill Radnor Karakul Leicester Longwool* Lincoln Longwool* Lleyn Navajo Churro North Ronaldsay Oxford Perendale Romney Shetland Shropshire Suffolk Teeswater Texel Welsh Hill Speckled Face Welsh Mountain Welsh Mountain Badger-Faced Wensleydale Whitefaced Woodland* Zwartbles
TO SPUR YOUR CREATIVITY A lot of fun, and they’ll push you out of your creative ruts, if you let them
Cotswold Herdwick Leicester Longwool Lincoln Longwool Manx Loaghtan Navajo Churro North Ronaldsay Rough Fell Scottish Blackface Shetland Soay Teeswater Wensleydale
*Some grades of this breed’s wool may be fine enough for the indicated use; others will not. Trust your fingers. This list is garment biased. If you want to make rugs, begin your quest in the “sturdy” and “creativity” columns."
going to start researching sheep breeds that are like endangered or need conservation and then seek out their wool to use, preferably buying directly from the herders, so i can support them
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josuezsmf816-blog · 3 years ago
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10 Fundamentals About el teide You Didn’t Learn in School
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The Canary Islands (/kəˈnɛəri/; Spanish: Islas Canarias, pronounced [ˈislas kaˈnaɾjas]), also recognized informally given that the Canaries, is usually a Spanish archipelago in the Atlantic Ocean, in a very region generally known as Macaronesia. At their closest place on the African mainland, They are really a hundred kilometres (62 miles) west of Morocco. They may be the southernmost in the autonomous communities of Spain, and are located in the African Tectonic Plate. The archipelago is economically and politically European, and is a component of the eu Union.[four][five]
The 8 principal islands are (from major to smallest in region) Tenerife, Fuerteventura, Gran Canaria, Lanzarote, La Palma, La Gomera, El Hierro and La Graciosa. The archipelago includes many more compact islands and islets, such as Alegranza, Isla de Lobos, Montaña Clara, Roque del Oeste, and Roque del Este. In addition, it consists of numerous rocks, which includes Individuals of Salmor, Fasnia, Bonanza, Garachico, and Anaga. In historic instances, the island chain was usually generally known as "the Privileged Isles".[6] The Canary Islands are the southernmost area of Spain, and the largest and many populous archipelago of Macaronesia.[seven] Due to their area, the Canary Islands have historically been regarded a bridge amongst the four continents of Africa, North The usa, South America, and Europe.[eight]
In 2019, the Canary Islands had a inhabitants of two,153,389[two] by using a density of 287.39 inhabitants for every km2, rendering it the eighth most populous autonomous Group. The populace is usually concentrated in the two funds islands: about forty three% to the island of Tenerife and forty% to the island of Gran Canaria.
The Canary Islands, Particularly Tenerife, Gran Canaria, Fuerteventura, and Lanzarote, are An important tourist spot, with more than twelve million readers each year. This is often because of their beach locations, subtropical local climate, and critical purely natural points of interest, especially Maspalomas in Gran Canaria, Teide Countrywide Park, and Mount Teide (a Globe el teide Heritage Web-site) in Tenerife. Mount Teide is the best peak in Spain as well as the third tallest volcano on the earth, measured from its base on the ocean ground.[9][10] Because of the islands’ subtropical weather, it's very long, incredibly hot summers, and moderately heat winters.[eleven] The level of precipitation and the extent of maritime moderation differ determined by site and elevation. The archipelago incorporates green parts as well as desert parts. The islands’ large mountains are perfect for astronomical observation, simply because they lie over the temperature inversion layer. Therefore, the archipelago offers two Expert observatories: Teide Observatory around the island of Tenerife, and Roque de los Muchachos Observatory on the island of La Palma.[12]
In 1927, the Province of Canary Islands was split into two provinces. In 1982, the autonomous Neighborhood from the Canary Islands was founded. The towns of Santa Cruz de Tenerife and Las Palmas de Gran Canaria are, jointly, the capital of your islands.[13][14] Those towns are, respectively, the capitals with the provinces of Santa Cruz de Tenerife and Las Palmas. Las Palmas de Gran Canaria continues to be the largest metropolis while in the Canaries since 1768, aside from a short time period from the 1910s.[15] In between the 1833 territorial division of Spain and 1927, Santa Cruz de Tenerife was the only money on the Canary Islands. In 1927, it absolutely was purchased by decree the money in the Canary Islands would be shared involving two towns, which arrangement persists on the current working day.[sixteen][seventeen] The 3rd greatest town from the Canary Islands is San Cristóbal de La Laguna (a Entire world Heritage Web page) on Tenerife.[18][19][20] This city can also be home on the Consejo Consultivo de Canarias, that's the supreme consultative overall body in the Canary Islands.[21]
Throughout the period on the Spanish Empire, the Canaries had been the key stopover for Spanish galleons on their method to the Americas, which sailed that considerably south in an effort to catch the prevailing northeasterly trade winds.
Tenerife is the most important and most populous island on the archipelago. Gran Canaria, with 865,070 inhabitants, is the two the Canary Islands' next most populous island, and the third most populous one in Spain immediately after Tenerife (966,354 inhabitants) and Majorca (896,038 inhabitants).[29] The island of Fuerteventura is the next biggest within the archipelago and Positioned a hundred km (sixty two mi) from your African coast.
The islands variety the Macaronesia ecoregion Using the Azores, Cape Verde, Madeira, as well as the Savage Isles. The Canary Islands is the most important and most populated archipelago of your Macaronesia area.[7] The archipelago contains 7 substantial and several scaled-down islands, all of that happen to be volcanic in origin.[thirty] The antipodes from the Canary Islands are present in the Pacific Ocean, involving New Zealand, New Caledonia, Australia as well as ocean.[31]
Based on the posture from the islands with respect to the north-east trade winds, the weather is usually mild and wet or pretty dry. A number of indigenous species sort laurisilva forests.
As a consequence, the person islands within the Canary archipelago have a tendency to possess unique microclimates. Individuals islands such as El Hierro, La Palma and La Gomera lying towards the west of the archipelago have a local weather that is affected by the moist Canary Present-day. These are well vegetated even at reduced levels and also have intensive tracts of sub-tropical laurisilva forest. As one particular travels east towards the African coast, the influence of the current diminishes, as well as the islands come to be more and more arid. Fuerteventura and Lanzarote, the islands which can be closest for the African mainland, are successfully desert or semi desert. Gran Canaria is named a "continent in miniature" for its various landscapes like Maspalomas and Roque Nublo. Concerning its local weather Tenerife is particularly attention-grabbing. The north with the island lies under the impact in the moist Atlantic winds which is well vegetated, though the south with the island within the vacationer resorts of Playa de las Americas and Los Cristianos is arid. The island rises to Nearly 4,000 m (thirteen,000 ft) above sea stage, and at altitude, in the awesome relatively damp local weather, forests of the endemic pine Pinus canariensis thrive. A lot of the plant species within the Canary Islands, such as Canary Island pine plus the dragon tree, Dracaena draco are endemic, as famous by Sabin Berthelot and Philip Barker Webb in their perform, L'Histoire Naturelle des Îles Canaries (1835–fifty).
The seven key islands, one particular small island, and a number of other compact islets ended up initially volcanic islands, fashioned with the Canary hotspot.[39] The Canary Islands is the sole spot in Spain in which volcanic eruptions are already recorded for the duration of the trendy Period, with some volcanoes even now Lively (El Hierro, 2011).[40] Volcanic islands for instance All those during the Canary chain generally have steep ocean cliffs attributable to catastrophic debris avalanches and landslides.[forty one]
The Teide volcano on Tenerife is the very best mountain in Spain, and the 3rd tallest volcano on this planet on the volcanic ocean island. All of the islands other than La Gomera are Lively in the final million yrs; 4 of them (Lanzarote, Tenerife, La Palma and El Hierro) have historic records of eruptions considering the fact that European discovery. The islands increase from Jurassic oceanic crust linked to the opening of your Atlantic. Underwater magmatism commenced throughout the Cretaceous, and ongoing into the present day. The present islands achieved the ocean's floor through the Miocene. The islands ended up after considered as a distinct physiographic area of the Atlas Mountains province, which subsequently is an element of the more substantial African Alpine System division, but are these days recognized as remaining related to a magmatic hot place.[forty two]
In the summer of 2011 a series of lower-magnitude earthquakes happened beneath El Hierro. These experienced a linear trend of northeast–southwest. In October a submarine eruption occurred about two km (one+one⁄4 mi) south of Restinga. This eruption created gases and pumice, but no explosive exercise was described.
Tenerife (/ˌtɛnəˈriːf/; Spanish: [teneˈɾife]) is the most important and most populous island from the Canary Islands.[four] It is house to forty three% of the total inhabitants in the archipelago.[four] That has a land region of two,034 sq. kilometres (785 sq mi) in addition to a populace of 966,354 inhabitants at the conclusion of 2020,[5] It's also by far the most populous island of Spain[four] and of Macaronesia.[six]
Roughly 5 million visitors visit Tenerife every year; it is easily the most frequented island within the archipelago.[7] It is among A very powerful vacationer destinations in Spain[eight] and the whole world,[nine] hosting one of many planet's major carnivals, the Carnival of Santa Cruz de Tenerife.
The funds on the island, Santa Cruz de Tenerife, can be the seat with the island council (cabildo insular). That city and Las Palmas de Gran Canaria tend to be the co-capitals of your autonomous Local community with the Canary Islands. The 2 metropolitan areas are the two home to governmental institutions, such as the offices on the presidency and the ministries. This has become the arrangement because 1927, when the Crown ordered it. (Following the 1833 territorial division of Spain, till 1927, Santa Cruz de Tenerife was the only funds with the Canary Islands).[10][eleven] Santa Cruz has the trendy Auditorio de Tenerife, the architectural image from the Canary Islands.[twelve][13]
The island is property into the College of La Laguna. Established in 1792 in San Cristóbal de La Laguna, it's the oldest College in the Canaries. The town of La Laguna is really a UNESCO World Heritage Website. It is actually the next most populous town to the island, and the third most populous during the archipelago. It was the cash from the Canary Islands prior to Santa Cruz replaced it in 1833.[14] Tenerife is served by two airports, Tenerife North Airport and Tenerife South Airport.
Teide Nationwide Park, located in the middle of your island, is usually a UNESCO Environment Heritage Web site. It consists of Mount Teide, which has the highest elevation in Spain, and the very best among many of the islands within the Atlantic Ocean. It is usually the third-major volcano on the earth, when measured from its base.[15] A different geographical function from the island, the Macizo de Anaga (massif), has been selected to be a UNESCO Biosphere Reserve considering the fact that 2015.[16] Tenerife also has the largest range of endemic species in Europe.
The earliest identified human settlement while in the islands date to about 200 BCE, by Berbers known as the Guanches.[23] Nevertheless, the Cave on the Guanches inside the municipality of Icod de los Vinos while in the north of Tenerife, has provided the oldest chronologies of your Canary Islands, with dates across the sixth century BCE.[24]
Regarding the technological stage, the Guanches may be framed Amongst the peoples of your Stone Age, Whilst this terminology is turned down a result of the ambiguity that it presents. The Guanche culture is characterized by a complicated cultural progress, potentially relevant to the Berber cultural attributes imported from North Africa and a very poor technological development, determined by the scarcity of raw materials, Specially minerals that allow the extraction of metals. The most crucial action was grazing, although the populace were also engaged in agriculture, and also fishing and the collection of shellfish within the shore or applying fishing craft.[twenty five]
As for beliefs, the Guanche faith was polytheistic although the astral cult was common. Beside him there was an animistic religiosity that sacralized certain places, mainly rocks and mountains. Among the primary Guanche gods might be highlighted; Achamán (god in the sky and supreme creator), Chaxiraxi (mother goddess recognized afterwards Together with the Virgin of Candelaria), Magec (god in the Sunlight) and Guayota (the demon) amongst many other gods and ancestral spirits. Primarily singular was the cult into the useless, training the mummification of corpses. On top of that, smaller lithic and clay collectible figurines in the anthropomorphic and zoomorphic style related to rituals, interpreted as idols, have appeared about the island. Amid these stands out the so-identified as Idol of Guatimac, that is considered to characterize a genius or protecting spirit.
Tenerife is really a rugged and volcanic island sculpted by successive eruptions through its history. You'll find four Traditionally recorded volcanic eruptions, none of which has triggered casualties. The very first occurred in 1704, once the Arafo, Fasnia and Siete Fuentes volcanoes erupted at the same time. Two several years later, in 1706, the best eruption occurred at Trevejo. This volcano made great quantities of lava which buried the city and port of Garachico. The final eruption in the 18th century transpired in 1798 at Cañadas de Teide, in Chahorra. Finally, and many recently, in 1909 that fashioned the Chinyero cinder cone, while in the municipality of Santiago del Teide, erupted.[sixty four]
The island is found between 28° and 29° N along with the sixteen° and seventeen° W meridian. It's positioned north in the Tropic of Most cancers, occupying a central posture concerning the opposite Canary Islands of Gran Canaria, La Gomera and La Palma. The island is about 300 km (186 mi) with the African coast, and around one,000 km (621 mi) from your Iberian Peninsula.[65] Tenerife is the most important island from the Canary Islands archipelago, using a surface space of two,034.38 km2 (785 sq mi)[sixty six] and it has the longest coastline, amounting to 342 km (213 mi).[sixty seven]
On top of that, the best issue, Mount Teide, with an elevation of three,715 m (12,188 ft) previously mentioned sea level is the best issue in all of Spain,[sixty eight] is usually the 3rd major volcano on this planet from its base in the bottom of The ocean. For this reason, Tenerife could be the 10th-optimum island worldwide. It comprises about two hundred smaller barren islets or substantial rocks like Roques de Anaga, Roque de Garachico, and Fasnia adding an extra 213,835 m2 (two,301,701 sq ft) to the entire area.
Tenerife is actually a volcanic island that has created up within the ocean ground over the past 20 million many years.[69][70]
In line with early theories of plate tectonics, the ascent of magma on Tenerife was originating with the Earth's mantle and was made by the effects of tectonic activity from faults or fractures that exist inside the oceanic plate. These fractures lie together the structural axes of the island alone, forming them selves within the Alpine orogeny during the Tertiary Time period due to the actions from the African plate. More moderen principles, nonetheless, postulate a mantle plume for being liable for the Canary Island magmatism.[citation required]
Underwater fissural eruptions developed pillow lava, that happen to be made by the swift cooling in the magma when it is available in contact with water, getting their peculiar condition. This pillow-lava accrued, constructing the base in the island beneath The ocean. As this accumulation approached the floor from the drinking water, gases erupted with the magma mainly because of the reduction in the surrounding stress. The volcanic eruptions grew to become a lot more violent and had a far more explosive character, and resulted inside the forming of peculiar geological fragments.[69]
After very long-time period accumulation of these fragments, the birth in the island transpired at the end of the Miocene Epoch. The zones on Tenerife often called Macizo de Teno, Macizo de Anaga and Macizo de Adeje were fashioned seven million years ago; these formations are named the Ancient Basaltic Collection or Series I. These zones had been essentially three separate islands lying in what is now the acute west, east, and south of Tenerife.[71]
A second volcanic cycle called the Publish-Miocene Formations or Newest Collection II, III, IV started 3 million yrs back. This was a way more powerful volcanic cycle, which united the Macizo de Teno, Macizo de Anaga and Macizo de Adeje into a single island. This new composition, called the Pre-Cañadas Framework (Edificio pre-Cañadas), would be the inspiration for what exactly is called the Cañadas Composition I. The Cañadas Construction I knowledgeable many collapses and emitted explosive substance that made the realm often called Bandas del sur (inside the existing-working day south-southeast of Tenerife).[sixty nine]
Subsequently, on the ruins of Cañadas Construction I emerged Cañadas Composition II, which was two,500 metres (8,202 feet) higher than sea stage and emerged with intensive explosive action. About one million several years back, the Dorsal Vary (Cordillera Dorsal) emerged by means of fissural volcanic exercise transpiring amidst the stays on the more mature Historical Basaltic Collection (Collection I). This Dorsal Array emerged as the very best along with the longest volcanic framework while in the Canary Islands; it had been one,600 metres (5,249 toes) significant and twenty five kilometres (16 miles) extensive.[69]
About 800,000 a long time back, two gravitational landslides transpired, providing increase for the existing-day valleys of La Orotava and Güímar.[69] Eventually, all around 200,000 decades back, the giant Icod landslide occurred followed by eruptions that raised the Pico Viejo-Teide[seventy two] in the centre of the island, in excess of the Las Cañadas caldera.
La Palma (Spanish pronunciation: [la ˈpalma]), also San Miguel de La Palma, is considered the most north-westerly island from the Canary Islands, Spain. La Palma has a place of 708 sq. kilometres (273 sq mi) which makes it the fifth premier from the 8 main Canary Islands. The overall population at the conclusion of 2020 was 85,840,[two] of which 15,716 lived within the cash, Santa Cruz de La Palma and about 20,467 in Los Llanos de Aridane. Its highest mountain would be the Roque de los Muchachos, at two,423 metres (seven,949 ft), being second Among the many peaks from the Canaries only to the peaks with the Teide massif on Tenerife.
In 1815, the German geologist Leopold von Buch visited the Canary Islands. It absolutely was due to his take a look at to Tenerife, exactly where he frequented the Las Cañadas caldera, and after that later to La Palma, where he frequented the Taburiente caldera, which the Spanish word for cauldron or large cooking pot – "caldera" – was launched in the geological vocabulary. In the middle of the island may be the Caldera de Taburiente Nationwide Park; 1 of four countrywide parks within the Canary Islands.
La Palma, like another islands of your Canary Island archipelago, can be a volcanic ocean island. The volcano rises Just about seven km (4 mi) above the floor in the Atlantic Ocean.[three] There is certainly street accessibility from sea degree for
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ouyander · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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naantokhi · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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katakaal · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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devenirmilliardaire · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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buzzkafunel · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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kafunel · 2 years ago
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Le Cap-Vert, ou Cabo Verde, est un État insulaire composé d’un archipel d’îles volcaniques. Il est situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Il est réputé pour sa culture créole afro-portugaise, sa musique morna et ses nombreuses plages. La plus grande île, Santiago, abrite la capitale actuelle, Praia, et l’ancienne capitale, Cidade Velha, avec sa forteresse Fort Real de São Filipe perchée au sommet d’une falaise. Capitale:  PraiaPopulation: 504 000 (est. 2012)Langues officielles (de jure): portugais et créole capverdienGroupe majoritaire:  créole capverdien (98 %) appelé "crioulo"Groupes minoritaires: portugais et langues immigrantes (africaines)Langue coloniale: portugaisSystème politique: république unitaireArticles constitutionnels (langue): art. 7, 9, 11, 24, 25 et 79 de la Constitution du 3 mai 2010 Lois linguistiques: Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990); Décret-loi no 67 du 31 décembre sur la base de l'alphabet unifié pour l'écriture du créolecapverdien (1998); Décret-loi no 3 du 29 mars (1999); Règlement de l'Assemblée nationale (2000); Résolution de l'Assemblée de la République no 8 (2000); Code pénal (2003); Résolution no 48 du 14 novembre sur la valorisation de la langue capverdienne (2005); Décret-loi no 15 du 14 février (2005); Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009); Programme du gouvernement pour la VIe Législature (2001-2005); Programme du gouvernement pour la VIIe Législature (2006-2011). 1 Situation géographique Le Cap-Vert (en portugais: Cabo Verde) est un petit pays insulaire de 4033 km² (soit sept fois plus petit que la Belgique, dix fois plus grand que l'île de Montréal qui est de 495 km² , la superficie de Paris étant de 105 km²) situé dans l'océan Atlantique, à plus de 600 km au large du Sénégal, la pointe la plus occidentale de l'Afrique. L'archipel est constitué de dix îles et de cinq îlots. Au nord, les Îles-du-Vent (Ilhas de Barlavento) comprennent Santo Antão, São Vicente, São Nicolao, Sal et Boa Vista. Au sud, São Tiago (ou Santiago regroupant la moitié de la population), Brava, Fogo et Maio forment les Îles-sous-le-Vent (Ilhas de Sotavento). La capitale du Cap-Vert est Praia (île de São Tiago).  Le Cap-Vert fait partie des cinq pays d'Afrique utilisent le portugais comme langue officielle, ce qui correspond en ce cas à une langue seconde pour les habitants de ces pays: l'Angola, la Guinée-Bissau, le Mozambique et les îles de São-Tomé-et-Príncipe. Administrativement, le Cap-Vert est formé de 17 districts ou concelhos: Boa Vista, Brava, Calheta, Maio, Mosteiros, Paul, Praia, Porto Novo, Ribeira Grande, Sal, Santa Catarina, Santa Cruz, São Domingos, São Nicolau, São Filipe, São Vicente et Tarrafal.Les îles du Cap-Vert font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les îles volcaniques des Canaries (hispanophones), l'archipel de Madère (lusophone), incluant les îles Selvagens ("Sauvages") inhabitées, l'archipel des Açores (lusophone) et les îles du Cap-Vert (lusophones). Cet ensemble fait partie d'un programme de coopération transfrontalière entre les gouvernements de l'Espagne, du Portugal et du Cap-Vert parce que ces îles présentent des caractéristiques communes, environnementales et historiques, entraînant de nombreuses similitudes au plan de la faune et de la flore. Grâce à sa flore et à sa faune, la Macaronésie est l'une des régions naturelles les plus importantes du monde. 2 Données démolinguistiques La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange d'Africains et d'Européens, avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs ne représentent que 2 % de la population. La moitié des Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago et l'île de São Vicente (voir le tableau ci-dessous). ÎlePopulationSuperficieSanto Antão43 274779 km2São Vicente77 793227 km2São Nicolau12 638346 km2Sal28
537216 km2Boa Vista10 384620 km2São Tiago281 302 991 km2Maio  7 014269 km2Fogo 36 931476 km2Brava 5 84064 km2Santa Luziainhabitée35 km2Total503 713 Suite à diverses vagues d'émigrations, plus de 700 000 Capverdiens vivent aujourd'hui à l'étranger, surtout aux États-Unis (250 000), au Canada, au Portugal, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Sénégal, en Angola, etc.  Marquée par cinq siècles de présence portugaise, la population capverdienne est majoritairement catholique (95 %).  Depuis 1995, surtout depuis 1998 et 1999, le Cap-Vert assiste à un afflux de ressortissants chinois. La communauté chinoise s'est finalement dispersée dans toutes les îles principales. Les Chinois travaillent généralement dans la restauration et les commerces de détails. La majorité des Chinois du Cap-Vert proviennent de la province de Zhejiang, qui est située sur la côte est de la mer de Chine, au sud de Shangaï; un petit nombre vient de Shanghaï et Pékin. Avec un peu plus de 500 000 habitants, le Cap-Vert demeure l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. 2.1 Le portugais La langue officielle est le portugais, mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité que pour une portion très restreinte de la population — l'élite capverdienne instruite et les Portugais blancs — et la pratique de cette langue est souvent limitée à l'écrit puisque le créole est omniprésent dans la langue parlée. En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant dans la classe instruite que dans la population en général, ne se déroulent qu'en créole capverdien. En Afrique, le portugais est également la langue officielle de la Guinée-Bissau, ainsiq ue des autres anciennes colonies du Portugal: les îles São Tomé e Principe, l'Angola et le Mozambique. 2.2 Le créole capverdien (crioulo) Presque tous les Capverdiens (nationaux) parlent le créole, appelé en français capverdien. Au Cap-Vert, on l'appelle crioulo, caboverdiano,crioulo de Cabo Verde, língua caboverdiana ou encore simplement kriol à l'île São Vicente, la seconde île la plus peuplée des îles du Cap-Vert. En fait, l'appellation correcte de cette langue est «créole capverdien» ("crioulo cabo-verdiano"), mais dans l'usage quotidien la langue est simplement appelée «créole» ("crioulo") par ses locuteurs. La désignation de «capverdien» ("caboverdiano") ou de «langue capverdienne» ("língua caboverdiana") est utilisée dans la législation pour désigner la langue normalisée (standardisée). Le créole est une langue véhiculaire forgée à partir du portugais et de différentes langues d'Afrique. C'est l'un des plus vieux créoles parlés dans le monde. La proportion de la population qui utilise le créole capverdien comme langue maternelle s'élève à plus de 99 %; les immigrants arrivant au Cap-Vert, surtout des Africains et des Chinois, apprennent rapidement le créole et l’utilisent comme langue véhiculaire, puis comme langue maternelle après une génération. Le créole capverdien est donc une langue assimilatrice, ce que n'est pas le portugais. Au Cap-Vert, malgré un niveau de scolarité relativement élevé en éducation, le créole capverdien demeure indélogeable dans sa fonction de langue maternelle. Malgré l'étroitesse du territoire, la situation insulaire implique que chacune des neuf îles du Cap-Vert a élaboré sa propre façon de parler créole. Chacune de ces îles possède sa variété différente, mais les universitaires du Cap-Vert les désignent généralement par le terme de «variantes» (en portugais: variantes).  On peut opposer deux grandes «variantes» : le capverdiensotavento (env. 65 %) ou créole des Îles-sous-le-Vent sur les îles de Santiago (São Tiago), Maio, Fogo et Brava, et le capverdien barlavento (env. 35 %) ou créole des Îles-du-Ventsur les îles de Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Sal, et Boa Vista. Au point de vue linguistique, les variantes les plus importantes sont celles de Fogo, de Santiago, de São Nicolau et de Santo Antão,
et toute étude approfondie de la langue créole devrait prendre en compte au moins ces quatre variantes.  Aujourd'hui, on peut considérer le dialecte de l'île São Vicente comme un dénominateur commun des dialectes barlavento. Au point de vue social, les variantes les plus importantes sont celle de Santiago et celle de São Vicente. Les variantes des deux principaux centres urbains, Praia et Mindelo, sont les variantes comptant le plus grand nombre de locuteurs. Voici un exemple de créole capverdien (extrait de : Nicolas QUINT, Parlons capverdien, langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 20-21): CaboverdianoCapverdien (traduction)PURMERU LISOM : FLA MANTENHA1. Djom é berdiánu di Santiágu. Anne é minina di Fránsa.2. Djom : Es korpu ?3. Anne : Alê-m li, es bida ?4. Djom : Alê-m li dretu, gentis é módi ?5. Anne : Tudu sta dretu ? Di bo ?6. Djom : Támbi sta dretu, grásas-a Diós !7. Anne : Módi bu tchoma ?8. Djom : M-tchoma Djom. Di bo, é módi ?9. Anne : M-tchoma Anne.10. Djom : Undi bu mora ?11. Anne : M-mora na Práia. A-bo undi bu mora ?12. Djom : A-mi m-mora na Somáda.PREMIÈRE LEÇON : LES SALUTATIONS1. Jean est un Capverdien de l'île de Santiago. Anne est une jeune fille originaire de France.2. Jean : est-ce que tu vas bien ?3. Anne : je vais bien, (et) toi comment vas-tu ?4. Jean : je vais bien, comment va ta famille ?5. Anne : tout le monde va bien. Et ta famille ?6. Jean : ils vont bien aussi, Dieu merci.7. Anne : comment t'appelles-tu ?8. Jean : je m'appelle Jean. Et toi, comment t'appelles-tu ?9. Anne : je m'appelle Anne.10. Jean : où habites-tu ?11. Anne : j'habite à Praia. Et toi, où habites-tu ?12. Jean : moi, j'habite à Assomada. Les différences dialectales constituent la barrière principale en vue d'une éventuelle standardisation du créole capverdien, voire de son officialisation. La plupart des initiatives faisant la promotion officielle du créole sont venues de la plus grande île, Santiago, ce qui a causé un certain scepticisme dans les autres îles du pays, car les insulaires tiennent beaucoup à leur propre variété locale. Par exemple, à São Vicente, beaucoup de gens s'opposent vigoureusement au statut officiel du créole, car ils craignent l'imposition du capverdien (badiu) de l'île de Santiago. Voici un exemple à partir de la variété de Santiago (source: Wikipedia): Créole capverdienTraduction en portugaisTraduction françaiseÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ dôr más sublímiÔi Cábu Vêrdi,Bô qu’ê nhâ angústia, nhâ paxõNhâ vída nâceDí disafíu dí bú clíma ingrátuVontádi férru ê bô nâ nhâ pêtuGôstu pâ lúta ê bô nâ nhâs bráçuBô qu’ê nhâ guérra,Nhâ dôci amôrOi Cabo Verde,Tu que és a minha dor mais sublimeOi Cabo Verde,Tu que és a minha angústia, a minha paixãoMinha vida nasceuDo desafio do teu clíma ingrátuA vontade de ferro és tu no meu peitoO gosto pela luta és tu nos meus braçosTu que és a minha guerra,O meu doce amorSalut Cap-Vert,Toi qui es ma douleur plus sublimeSalut Cap-Vert,Toi, qui es mon angoisse, ma passionMa vie est néeDu défi de ton clima ingratLa volonté d'acier est sur ma poitrineLe goût pour le combat est dans mes brasToi qui es ma guerreÔ Mon doux amour On peut constater que les mots du lexique entre le créole et le portugais sont relativement rapprochés, ce qui démontre manifestement la filiation linguistique : Cábu Vêrdi/Cabo Verde, sublími/sublime, angústia/angústia, paxõ/paixão, nâce/nasceu, disafíu/desafio, clíma ingrátu/clíma ingrátu, Vontádi férru/vontade de ferro, pêtu/peito, Gôstu /gosto, bráçu/braços, guérra/guerra, amôr/amor. Quoi qu'il en soit, ces variétés entre les îles du Cap-Vert sont intercompréhensibles de la part de tous les insulaires du pays. La langue n'étant pas standardisée ni normalisée, le système d'écriture (alphabet latin) peut varier entre le capverdien sotavento et le capverdien barlavento. C'est pourquoi le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre a proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : ALUPEC = Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano (ou Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien)
L'article 1er du décret-loi approuvait l'adoption de l'alphabet unifié à titre expérimental: Article 1erEst approuvé à titre expérimental l'alphabet unifié pour l'écriture de la langue capverdienne (ou créole), ci-après dénommé ALUPEC (Alphabet unifié pour l’écriture du capverdien), dont les bases sont publiées en annexe. Dix ans plus tard, le Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien rendait cet alphabet officiel : Article 1erFondation de l'Alphabet capverdien1) L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien (ALUPEC), approuvé à titre expérimental, par le décret- loi no 67/98 du 31 décembre, est établi comme alphabet capverdien.2) L'Alphabet capverdien fonctionne comme un système graphique national pour écrire la langue capverdienne. Le créole capverdien est également parlé en Guinée-Bissau (env. 100 000 locuteurs) et au Sénégal (env. 55 000), mais aussi aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, ainsi que dans tous les autres pays d'adoption comme en Angola. Par ailleurs, le Cap-Vert accueille près de deux millions de Sénégalais pour qui le français demeure encore une langue véhiculaire. Bien que le créole soit la langue maternelle de presque toute la population du Cap-Vert, le portugais est encore la seule langue officielle. Comme le portugais est utilisé dans la vie quotidienne (école, administration publique, les procédures statutaires, etc.), le portugais et créole vivent dans un état de diglossie. À la suite de cette large présence du portugais, on peut observer un processus de décréoalisation (descrioulização) dans tous les variantes du créole capverdien. 2.3 Les langues africaines Outre le créole capverdien, il existe aussi quelques langues africaines appartenant à la famille nigéro-congolaise (groupe ouest-atlantique): le peul, le balante et le mandjaque. EthniePopulationPourcentageLangue maternelleAffiliation linguistiqueCaverdiens367 00072,6 %capverdiencréole portugaisFulani 58 00011,4 %peul (fulfulde , Adamawagroupe ouest-atlantiqueBalantes 48 000 9,5 %balantegroupe ouest-atlantiqueMandjaques 22 000 4,3 %mandjaquegroupe ouest-atlantiquePortugais   9 600 1,9 %portugaislangue romaneAutres  1 000 0,1 %--Total (2012)505 000100,0 %-- La plupart de ces Capverdiens parlant une langue africaine telle le peul, le balante ou le mandjaque sont originaires de la Guinée-Bissau, sinon du Sénégal. Ce sont des immigrants ou des enfants d'immigrants. 3 Données historiques Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456. Cependant, il n'est pas certain que ce soit vraiment les Portugais qu les aient découvertes. Des historiens croient que cette découverte est plutôt due à des navigateurs vénitiens et génois. On sait aussi que ces îles avaient été furent fréquentées depuis longtemps par des pêcheurs sénégalais.  3.1 Une colonie portugaise C'est en 1460 que le navigateur Diogo Gomes prit possession de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne, après que les droits portugais sur les îles eurent été consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.  L'archipel servit d'abord de terre d'escale pour les navires portugais en route vers le Brésil. Puis il devint un important centre de la traite des Noirs vers l'Amérique, car le commerce des esclaves d’Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait surtout par le Cap-Vert. De plus, les colons portugais de l'archipel firent venir leurs propres esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les plantations. C'est à cette époque que s'est constitué le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut relativement tardif, puisque São Vicente resta inhabitée jusqu'en 1727 et Sal, jusqu'en 1781. L'abolition définitive de la traite en 1866 et le détachement de la Guinée-Bissau en 1879 détruisirent l'économie des îles et entraînèrent une forte émigration vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée). 
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État, de la justice, de l'éducation et du commerce. Dans la culture coloniale, l'utilisation du créole restait un signe d'infériorité sociale.  Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista pas à l’apparition de la malaria: les Métis et les Noirs assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques que religieuses.   Plus tard, les Métis capverdiens joueront un rôle important dans l'émancipation de la colonie, car à l'exemple des autres colonies portugaises d'Afrique, telles que l'Angola et le Mozambique, beaucoup de Métis étaient employés comme cadres dans l'Administration en raison de leur degré d'instruction plus élevé. Pour l'heure, tout autonomie du pays était simplement impossible, car les conditions n'y étaient guère favorables  en raison des sécheresses du début du siècle (1903-1904, et 1914), du régime fasciste de la Métropole et l'arrivée au pouvoir des militaires en 1926 ainsi que la limitation de l'immigration aux États-Unis et en Europe. En réalité, le Cap-Vert traversera l'une des périodes les plus sombres de son histoire, qui coïncidera également avec l'Estado Novo («Nouvel État») du dictateur António de Oliveira Salazar (1889-1970). Sous le régime de Salazar, les «chemises vertes», la police politique du dictateur, et le PIDE (Polícia Internacional de Defesa do Estado: la Police internationale de défense de l’État), réussirent à étouffer tous les opposants, tant au Portugal que dans les colonies. Les tortures et les déportations au Cap-Vert étaient couramment pratiquées. Au cours de cette période, toute immigration était interdite (dont l'Amérique) : Salazar avait envoyé des troupes dans toutes les colonies portugaises du continent africain, afin de contenir le nationalisme toujours croissant des peuples autochtones. PUis les famines successives (1941-1942, 1946-1948) tuèrent, selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants) dans l'indifférence générale, car le pays était fermé aux étrangers. Néanmoins, beaucoup de Capverdiens réussirent à s'enfuir vers le Sénégal dans les années cinquante et soixante, pays qui, bien souvent, servait de relais pour l'Europe, surtout la France, les Pays-Bas et la Belgique. C'est notamment dans ces trois pays que se formèrent la plupart des cadres du mouvement indépendantiste capverdien. Dans la colonie du Cap-Vert, le créole devint un symbole de la résistance face au colonialisme portugais. En 1951, à l'instar des autres possessions portugaises, le Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer. Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien mais formé à l'université de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert (PAICG). À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste révolutionnaire et marxisante qui s'accentua en janvier 1973. La guérilla réussit à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau, alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin. 3.2 L'indépendance du Cap-Vert En 1975, après la révolution des Œillets au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance et constituèrent un seul État commun, dirigé par Luis Cabral (le frère d'Amilcar Cabral). Des frictions opposèrent rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.  Les deux anciennes colonies portugaises se séparèrent lors du coup d'État du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau. Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais continua d'être la langue officielle, mais le créole capverdien fut désigné comme «langue nationale».
Le gouvernement, la radio et la télévision d'État, les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis que le créole restait la langue des organisations populaires, des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les enfants. Bine que de tendance communiste, le Cap-Vert se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépendait économiquement, ainsi que de l'Afrique du Sud. La pays s'est ensuite maintenu sous le régime du parti unique. En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d’organiser des élections libres, persuadé de les remporter. Toutefois, les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition. Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu président de la République. En 1996, de nouvelles élections furent encore remportées par le MPD. Au plan international, le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40 000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones. La Constitution capverdienne présente une certaine originalité du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire six députés à l'Assemblée législative et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser dans un pays étranger. Le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. En juillet 2008, le Cap-Vert est devenu le 153e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Malgré de faibles atouts économiques, le Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel, grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale, qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur brut (PIB). De fait, pauvre mais bien aidé par la communauté internationale, le Cap-Vert est considéré comme «un bon élève» par les organismes internationaux d'aide en développement. 4 La politique linguistique Le Cap-Vert a adopté une politique linguistique presque ambiguë à l'égard de ses deux langues, le portugais et le créole capverdien. D'une part, le portugais est la langue officielle; d'autre part, le créole capverdien est la langue maternelle de tous les citoyens du pays, mais il n'a pas de statut officiel. La politique linguistique capverdienne porte sur ces deux langues.  L'article 9 de la Constitution du 23 novembre 1999, révisée en 2010, proclame que le portugais est la langue officielle tout en reconnaissant que les citoyens ont le devoir de connaître les langues officielles ("línguas oficiais") et le droit de les utiliser. C'est en ce sens que la Constitution est ambiguë: le portugais est la langue officielle, mais il faut connaître les langues officielles:   Artigo 9Línguas oficiais1) É língua oficial o Português.2) Estado  promove  as condições  para  a  oficialização  da   língua  materna cabo-verdiana, em paridade com a língua portuguesa.3) Todos os cidadãos nacionais têm o dever de conhecer as línguas oficiais e o direito de usá-las.Article 9Langues officielles1) Le portugais est la langue officielle.2) L'État promeut les conditions pour l'officialisation de la langue maternelle capverdienne à parité avec la langue portugaise.3) Tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser. Ou bien une langue est officielle ou bien elle ne l'est pas. Le premier paragraphe aurait dû déclarer que les deux langues officielles sont le portugais et la «langue maternelle capverdienne», d'autant plus que le paragraphe 3 déclare que «tous les citoyens nationaux ont le devoir de connaître les langues officielles et le droit de les utiliser».
  Quant au paragraphe 2, il parle de «l'officialisation de la langue capverdienne à parité avec la langue portugaise». Cela signifie donc qu'il y aurait deux langues officielles, mais il est probable que le texte du paragraphe 1 soit volontairement ambiguë. La co-officialité réelle signifierait que les deux langues seraient employées tant à l'oral qu'à l'écrit, dans tous les sphères de communication de l'État, telles la justice, l'administration, l'école, etc. Or, ce n'est pas le cas. Le créole est confiné à l'oral dans les situations de communication généralement informelles.  Quoi qu'il en soit, beaucoup de Capverdiens réclament maintenant la co-officialisation du créole à parité avec le portugais. Il fallait auparavant que le créole possède un alphabet unifié. Ce fut fait en 2009 avec l'adoption du Décret-loi no 8/ 2009 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien. Pourtant, la Constitution révisée de 2010 n'en a pas tenu compte. Pour parvenir à une réelle officialisation, il faudrait, par exemple, que tous les documents gouvernementaux soient disponibles en créole pour tous les Capverdiens qui désirent y accéder dans cette langue. L'administration publique devrait être capable de répondre à tout citoyen par écrit en créole. L'école devrait enseigner le créole dans tous les établissements. Évidemment, cette officialisation entraînerait des coût supplémentaires, ce qui apparaît injustifié pour beaucoup de Capverdiens. Au Cap-Vert, le contexte social permettant d'officialiser le créole est favorable à cette politique. Mais les conditions pour la réaliser doivent être propices: les autorités doivent faire preuve de patience et de résister à la tentation de bâcler une question aussi grave, qui implique des implications multiples et complexes pour le présent et l'avenir du pays. D'une part, il faut tenir compte de la langue employée par tout le monde, d'autre part, garder les contacts avec la communauté internationale. Seul le bilinguisme peut permettre une telle approche. 4.1 La politique à l'égard du portugais La plus grande partie de la politique linguistique de l'État capverdien porte sur le portugais, la langue officielle depuis la colonisation. Le portugais est resté la langue de l'État, donc de la législation, de l'administration, de la justice, de l'enseignement et des médias, même de la religion. Le portugais est donc synonyme de savoir, d'éducation et de prestige. - La langue de l'État Le portugais est officiellement la langue du Parlement, du moins dans la promulgation et la publication des lois. Dans les faits, le portugais et le créole capverdien sont admis dans les débats oraux, mais la plupart des députés n'utilisent que le créole dans les délibérations et les travaux des comités. Les lois sont rédigées en portugais seulement.  Il en est ainsi dans les tribunaux où les témoignages peuvent être en créole, mais non les documents écrits obligatoirement présentés en portugais ou dans une langue étrangère accompagnée d'une traduction dans la langue officielle. L'emploi du créole n'est pas un droit, mais une pratique tolérée, car aucun citoyen ne se voit interdire de faire ses déclarations ou ses témoignages en créole. L'administration publique pratique la même politique à l'égard des demandes orales en créole et des demandes écrites en portugais. Cela signifie que les fonctionnaires répondent toujours en créole aux demandes faites oralement dans cette langue. Non seulement les ministres s'adressent en créole à la population, mais également le président de la République et le premier ministre. Cependant, les documents administratifs ne sont pas disponibles en créole; il faut donc connaître le portugais.   Dans les écoles, la langue d'enseignement demeure le portugais, à tous les niveaux, c'est-à-dire du primaire à l'université en passant par le secondaire. Dans les écoles primaires, la langue d'enseignement est le portugais, mais des cours sont prévus pour l'évaluation de la culture
créole, le «repositionnement» (reposicionamento) de la langue portugaise en tant qu'apport culturel dans la société capverdienne. L'organisation des études portent sur quatre domaines: la langue portugaise, les mathématiques, les «sciences intégrées» (histoire, géographie et sciences de la nature) et l'expression orale. La Loi fondamentale sur le système d'éducation (1990) définit les principes fondamentaux de l'organisation et du fonctionnement du système d'éducation, y compris l'enseignement public et privé. L'article 9 de la loi énonce que l'éducation doit être fondée sur les valeurs, les besoins et les aspirations individuelles et collectives, et se connecter à la communauté,associant au processus éducatif les aspects les plus pertinents de la vie et de la culture capverdiennes. Parmi les nombreux objectifs de l'enseignement fondamental (primaire), figure à l'alinéa i) celui de promouvoir la connaissance, l'empressement ("apresso") et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert (art. 19): Article 19ObjectifsLes objectifs de l'enseignement fondamental sont les suivants:i) Promouvoir l'utilisation appropriée de la langue portugaise comme instrument de communication et d'étude;j) Promouvoir la connaissance, l'empressement et le respect pour les valeurs qui incarnent l'identité culturelle du Cap-Vert. L'enseignement primaire obligatoire dure six ans et le portugais reste la langue d'enseignement, mais les enseignants peuvent utiliser le créole capverdien pour quelques illustrations, surtout quand le problème de compréhension en portugais se pose. L'enseignement secondaire est, également, de six années, et il comporte trois cycles: 1er cycle: 7e et 8e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 4 h par semaine français : 4 h par semaine2e cycle: 9e et 10e annéesportugais : 4 h par semaineanglais : 3 h par semainefrançais : 3 h par semaine3e cycle : 11e et 12e annéesportugais : 3 h par semaineanglais : 4 h par semainefrançais : 4 h par semaine L'enseignement secondaire assure la continuité du primaire en recourant encore à la langue portugaise comme véhicule d'enseignement. Selon l'article 22 de la Loi fondamentale sur le système d'éducation, l'un des objectifs de l'enseignement secondaire est de promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite: Article 22ObjectifsLes objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:Les objectifs de l'enseignement secondaires sont les suivants:c) Promouvoir la maîtrise de la langue portugaise en renforçant la capacité d'expression orale et écrite;g) Promouvoir l'enseignement des langues étrangères. La langue de l'enseignement supérieur est le portugais. Pour la formation en anglais et en français, les langues sont respectivement l'anglais et le français, avec quelques recours parfois au portugais. Pour la formation en créole ( assez instable), on utilise le créole capverdien, et ce, uniquement à l'Institut supérieur de l'éducation (ISE). Tous les médias écrits n'emploient que le portugais, mais les médias électroniques, particulièrement la radio (Radio Nacional De Cabo Verde et Radio Nova), ont recours davantage au créole capverdien, mais la télévision d'État, la Televisão Nacional De Cabo Verde, diffuse surtout en portugais. Les journaux les plus importants sont le Novo Jornal De Cabo Verde(hebdomadaire) l'A Semana (hebdomadaire) et le Horizonte (État). Dans le domaine des affaires et du commerce, l'article 52 du décret-loi no 15 du 14 février (2005) oblige les sociétés de gestion des fonds d'investissement à fournir leurs documents en portugais: Article 52Commercialisation au Cap-Vert4) Les sociétés de gestion des fonds d'investissement doivent fournir les documents en portugais ainsi que les informations devant être publiés dans le pays de leur lieu de résidence et procéder à leurdivulgation en vertu des termes applicables aux fonds d'investissement nationaux. Mais la
loi la plus importante de ce genre est le décret-loi no 3 du 29 mars (1999) qui prescrit à l'article 85 l'usage du portugais pour les entreprises enregistrées. Le premier paragraphe énonce que «les entreprises doivent être correctement enregistrées en langue capverdienne ou portugaise», mais toutes les autres dispositions ne concernent ensuite que la langue portugaise. Tout ce qui n'existe pas en portugais, voire en latin ou en grec, est considéré comme «étranger». Voici les exceptions admises dans les entreprises: Article 85Utilisation du portugais3) Des dispositions du paragraphe 1 est exclu l'usage de mots ou de parties de mots, même s'ils sont étrangers ou faits de façon étrangère:a) s'ils correspondent à un vocabulaire d'usage généralisé, sans traduction adéquate en portugais ;b) s'ils entrent dans la composition des entreprises déjà enregistrées ou correspondent en totalité ou en partie à des noms ou à des firmes associées, des mécènes ou des fondateurs ou, dans le cas de filiales, succursales ou autres formes de représentation, à des entreprises de sociétés-mères étrangères, qui sont légalement enregistrées dans leur pays d'origine et sont officiellement autorisées à les utiliser ;c) s'ils constituent une marque commerciale ou industrielle d'usage légale, conformément à la législation;d) s'ils résultent de la fusion des mots ou de parties de mots portugais ou étrangers, admissibles en vertu du présent paragraphe, qui sont directement liées aux activités réalisées ou à l'exercice ou même retirés des éléments restants dune firme ou des noms des entreprises associées, mécènes ou fondateurs;e) s'ils visent à faciliter une plus grande pénétration du marché à l'étranger où sont dirigées les activités à mener ou à exercer; f) s'ils résultent de l'emploi correct de termes dans les langues classiques du latin ou du grec. Il semble clair que les mots en créole font partie des langues étrangères.  - La langue des relations internationales Dans les relations internationales, l'article 11 de la Constitution énonce que l'État du Cap-Vert doit maintenir «des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens»:  Article 11Relations internationales6)  L'État du Cap-Vert maintient des liens spéciaux d'amitié et de coopération avec les pays de langue officielle portugaise et avec les pays d'accueil des émigrants capverdiens.  Le Cap-Vert fait officiellement partie des pays lusophones. Depuis 1990, de nombreux accords de coopération scientifique et technique ont été signés entre les États de la CPLP, ce qui a donné lieu à plusieurs commissions communes de terminologie. Dans les organisations internationales qui ne concernent pas les pays lusophones, les fonctionnaires utilisent surtout le français, rarement l'anglais. La langue véhiculaire des diplomates étrangers accrédités au Cap-Vert est le français  (la  majorité) et le portugais, dans certains cas. - L’accord orthographique de 1990 Le traité le plus important concerne l'Accord orthographique sur la langue portugaise de 1990 — Acordo Ortográfico da língua Portuguesa — qui a pris en compte les différences linguistiques afin de réduire les difficultés liées à la tendance naturelle à la différenciation et de préserver les intérêts de la langue portugaise dans les pays lusophones. À la suite des délibérations entre les délégations de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique et de São Tomé et Príncipe, ainsi que des observateurs de la Galice (Espagne), les États signataires — la République populaire d'Angola, la République fédérative du Brésil, la république du Cap-Vert, la république de la Guinée-Bissau, la république de Mozambique, la république du Portugal et la République démocratique de São Tomé et Príncipe — ont convenu des dispositions qui suivent (l’accord comptant quatre articles). L’article 1er ne fait que proclamer l’adoption de l’accord orthographique
de 1990, mais l’article 2 énonce que les États signataires prendront les mesures nécessaires en vue d'élaborer un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Article 2Les États signataires doivent prendre, par l'entremise des institutions et organismes compétents, les mesures nécessaires en vue de l'élaboration, jusqu'au 1er janvier 1993, d'un vocabulaire orthographique commun de la langue portugaise, aussi complet que souhaitable et normalisé que possible en ce qui concerne les terminologies scientifiques et techniques. Selon l’article 3, l'Accord devait entrer en vigueur le 1er janvier 1994, une fois que seront déposés les instruments de ratification de tous les États signataires auprès du gouvernement de la république du Portugal. Pour diverses raisons, la date butoir a été reportée en mai 2015, car en janvier 1994 seuls le Portugal, le Brésil et le Cap-Vert avaient ratifié l'accord. Quant àl’article 4, il oblige les États signataires à prendre les mesures appropriées pour assurer le respect effectif de la date d'entrée en vigueur établie à l’article précédent. Le document fut signé par les sept États, à Lisbonne, le 16 décembre 1990. Le traité est accompagné d’annexes décrivant les points orthographiques et/ou grammaticaux sur lesquels porte l’accord: alphabet, h initial et final, homophonie, séquences consonantique, voyelles atones, voyelles nasales, accentuation des oxytons/paroxytons, accent grave, tréma, trait d’union, apostrophe, minuscules et majuscules, divisions syllabiques, etc. -  La Communauté des pays de langue portugaise En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP), la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres étaient les suivants: l'Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe. Après son indépendance, le Timor oriental a rejoint l’organisation comme 8e pays membre. La CPLP veut promouvoir la langue portugaise ainsi que la culture commune qui unit les pays membres. Plus particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels, politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne. Grosso modo, les pays de la CPLP veulent encourager la diffusion et l'enrichissement de la langue portugaise, accroître les échanges culturels dans l’espace lusophone, renforcer la coopération entre les pays de langue portugaise dans le domaine de la concertation politique et diplomatique, encourager le développement d'actions de coopération interparlementaire, développer la coopération économique, dynamiser et approfondir la coopération dans le domaine universitaire, de la formation professionnelle et dans les différents secteurs de la recherche scientifique et technologique, mobiliser des efforts et des ressources en appui solidaire aux programmes de reconstruction et de réhabilitation, promouvoir la coordination des activités des institutions publiques et entités privées, associations de nature économique et organisations non gouvernementales œuvrant au développement de la coopération entre les pays lusophones, etc.  Quoi qu'il en soit, certains critères se trouvent à la base du concept de lusophonie: 1) un pays qui adopte la langue portugaise comme langue véhiculaire est un pays lusophone;2) une communauté qui regroupe les sept peuples qui parlent portugais, ainsi que Timor, Goa et Macao est une communauté lusophone;3) un pays où le portugais est une langue écrite et où cette pratique se généralise à tout le territoire est un pays où la lusophonie est en progression (c'est le cas du Timor oriental); par conséquent, le concept fondateur de la CPLP ne rattache pas nécessairement les locuteurs du portugais au monde de la lusophonie. Ainsi, un ensemble de pays dont la langue officielle, maternelle ou d'emprunt est le portugais est une communauté de pays de langue portugaise. 
- La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise   Deux documents ont été signés, le 17 juillet 1996, par les États de la CPLP: la Déclaration constitutive des pays de langue portugaise (Cimeira Constitutiva da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) et les Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise (Estatutos da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa). La Déclaration constitutive des pays de langue portugaise a institutionnalisé la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). L'article 3 de la Charte de la Communauté des pays de langue portugaise exprime clairement les objectifs de ces sept pays: 1) concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, principalement dans le but d'affirmer sa présence (de la CPLP) dans les congrès internationaux ;2) la coopération, particulièrement dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;3) la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir et à diffuser la langue portugaise. - Les statuts des pays de langue portugaise (CPLP) La Déclaration constitutive est accompagnée des Statuts de la Communauté des pays de langue portugaise, qui comptent 22 articles.  Seul l'article 3 traite de la langue portugaise, les autres articles concernent le fonctionnement de la CPLP. Voici les objectifs tels qu'énoncés par l'article 3: a) la concertation politique et diplomatique entre ses membres en matière de relations internationales, nommément en vue de renforcer leur présence aux fora internationaux;b) la coopération, nommément dans les domaines économique, social, culturel, juridique, technique et scientifique;c) la matérialisation de projets visant à la promotion et à la diffusion de la langue portugaise. 4.2 La politique à l'égard du créole capverdien Depuis plus d'une dizaine d'années, le gouvernement capverdien s'est préoccupé du créole capverdien, la langue maternelle de tous les citoyens. C'est d'ailleurs l'une des obligations prévues par la Constitution. En effet, l'article 7 oblige l'État à «préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne» (alinéa i) : Article 7Rôle de l'ÉtatLes tâches fondamentales de l'État sont: a) De défendre l'indépendance, de garantir l'unité nationale, de préserver, d'évaluer et de promouvoir l'identité de la nation capverdienne, en favorisant la création de leurs conditions nécessaires d'ordre social, culturel, économique et politique;g) De soutenir la communauté capverdienne éparpillée de par le monde et de promouvoir en son sein la conservation et le développement de la culture capverdienne ; h) De susciter et promouvoir l'éducation, la recherche scientifique et technologique, la connaissance et l' utilisation de nouvelles technologies, ainsi que le développement culturel de la société capverdienne ;i) De préserver, valoriser et promouvoir la langue maternelle et la culture capverdienne;  L'article 79 de la Constitution porte sur le «droit à la culture». D'après cette disposition, il incombe spécialement à l'État de « promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite» (alinéa f):  Article 79Droit à la culture1) Tous ont droit aux avantages et à la création culturelle, ainsi que du devoir de préserver, défendre et valoriser le patrimoine culturel.2) Afin de garantir le droit à la culture, les pouvoirs publics doivent promouvoir, stimuler et assurer l' accès de tous les citoyens aux avantages et à la création culturelle en collaboration avec les autres agents culturels.3) Afin de garantir le droit à la culture, il incombe spécialement à l'État de: [...] d) assurer la défense et la promotion de la culture capverdienne dans le monde ; e) promouvoir la participation d'émigrants dans la vie culturelle du pays ainsi que la diffusion et l'évaluation de la culture nationale au sein des communautés
capverdiennes émigrées ;f) promouvoir la défense, la valorisation et le développement de la langue maternelle capverdienne et de stimuler son usage dans la communication écrite ; g) stimuler et soutenir les organisations relatives à la promotion culturelle et aux industries liées à la culture. - L'Alphabet unifié pour l'écriture du capverdien L'objectif à long terme est d'officialiser le créole capverdien. Pour ce faire, il faut auparavant doter la langue d'une écriture. Le Décret-loi no 67/98 du 31 décembre proposé un alphabet unifié appelé ALUPEC : Alfabeto Unificado para a Escrita do Cabo-verdiano. Le décret 67/98 instituait une période d'essai d'une durée de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi. C'est le Décret-loi no 8 instituant l'ALUPEC comme alphabet capverdien (2009) qui rendait cet alphabet officiel. Toutefois, la loi n'a pas imposé des règles précises pour l'emploi de cet alphabet qui constitue une façon d'écrire le créole dans ses différentes variantes. C'est avant tout une option pour représenter chaque son de façon uniforme les variantes de la langue capverdienne. L'ALUPEC harmonise deux modèles d'alphabet latin: l'un sur une base phonologique, l'autre sur une base étymologique. Selon l'article 2 du décret-loi no 8/2009 du 16 mars, l'alphabet se compose de 23 lettres et de 4 digrammes, avec une représentation en majuscules et en minuscules: Les 23 lettresLes 4 digrammesMajusculesA - B - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - Ñ - O - P - R - S - T - U - V - X - Y - ZDJ - LH - NH - TXMinusculesa - b - d - e - f - g - h - i - j - k - l - m - n - ñ - o - p - r - s - t - u - v - x - y - zdj - lh - nh - tx Un règlement prévoit que, pour que le créole devienne une langue officielle, il faut qu'il y ait des conditions nécessaires pour son officialisation. Or, celle-ci ne s'est pas encore concrétisée pour plusieurs raisons : - L'existence d'une grande fragmentation dialectale dans le créole, et les locuteurs ne veulent pas parler une autre variante que la leur;- L'absence de règles pour déterminer quelle est la forme correcte (et graphique) pour chacun des mots. Par exemple, seulement pour le mot correspondant en portugais à algibeira («poche»), on trouve algibêra, agibêra, albigêra, aljubêra, alj'bêra, gilbêra, julbêra et lijbêra;- L'absence de règles pour établir les limites lexicales à adopter; souvent, les locuteurs du créole, en écriture, se joignent à différentes classes grammaticales. Par exemple, "pâm" au lieu de "pâ m";- L'absence de règles pour établir des structures grammaticales qui doivent être prises non seulement entre les différences dialectales, mais aussi les variations dans une même variante dialectale. Par exemple, dans la variante de Santiago, lorsqu'il y a deux phrases dont l'une est subordonnée à l'autre, il faut une concordance des temps des verbes (bú cría pâ m' dába «tu querias que eu desse»), mais certains locuteurs ne l'applique pas;- L'absence de normes pour déterminer des niveaux de langue : familial, formel, informel, argotique, scientifique, etc.- Le système d'écriture adopté, l'ALUPEC, n'a pas été accepté par toutes les composantes. Pour surmonter ces problèmes, certains auteurs préconisent un processus de standardisation des créoles des Îles-sous-le-Vent (capverdien sotavento) autour de la variante de Santiago et un autre processus de standardisation des créoles des Îles-du-Vent (capverdien barlanvento) autour de la variante de São Vicente. Ainsi, le créole serait une langue «multicentrée» ("língua pluricêntrica"). Malgré le fait que l'ALUPEC soit devenu un système d'écriture unifié et officiellement reconnu par le gouvernement du Cap-Vert, il est permis d'utiliser d'autres modèles d'écriture, selon larésolution 48/2005, «à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée»: 13. En disposant, en ce moment, d'un seul alphabet systématisé pour écrire la langue capverdienne (ou l'ALUPEC), son emploi constituera une valeur ajoutée pour le soutien institutionnel dans les créations artistiques.
Cependant, d'autres modèles d'écriture sont également acceptables dans l'obtention d'un soutien, à la condition qu'ils soient présentés sous une forme systématisée. Ce sont toutes ces raisons qui font en sorte que chaque locuteur capverdien préfère utiliser son propre dialecte local; ils craignent en fait de perdre une partie de leur identité. - La Commission nationales pour les langues En octobre 2012, le gouvernement a institué la Comissão Nacional para as Línguas (CNL), la Commission nationale pour les langues, un organisme consultatif chargé de la mise en œuvre de la politique linguistique. En vertu de la résolution 47/2012 (Resolução n° 47/2012), le principal objectif de la Commission nationale pour les langues est de faire de la société capverdienne un pays affectivement bilingue, en accord avec les citoyens et l'environnement. Les langues concernées sont le portugais, le créole capverdien et la langue des signes. Les membres de la CNL sont des universitaires dans le domaine des études linguistiques, de la littérature, de la philosophie, ou des écrivains et des enseignants qui ont rédigé des ouvrages scientifiques ou littéraires dans les langues en usage dans la société capverdienne (portugais, créole et langue des signes). L'objectif dinal est d'officialiser le créole capverdien. - L'enseignement du créole Le créole capverdien est la langue maternelle de tous les Capverdiens. C'est cette langue que les jeunes cadres s'expriment dans leurs communications quotidiennes, y compris ceux qui ont étudié dans l'ancienne métropole comme les médecins, les ingénieurs, les enseignants, les avocats, les sociologues, les économistes, etc. C'est en créole capverdien que les fonctionnaires des différents ministères s'expriment pour communiquer entre eux. Bref, même s'il existe au Cap-Vert un bilinguisme élitiste (portugais-créole), le créole est constamment présent dans les relations informelles, même dans celles où le portugais prédomine. Autrement dit, il est inutile de nier la présence, pour ne pas dire l'omniprésence du créole dans la société capverdienne. Évidemment, l'objectif de tout ce branle-bas de combat est d'intégrer le créole dans l'enseignement. Auparavant, il faut obtenir l'accord des parents, car il y a des résistances de ce côté. Certains veulent que leurs enfants reçoivent leur instruction uniquement en portugais dans les écoles privées, alors que d'autres se résignent à ce que les écoles publiques enseignent en créole. Il faut dire qu'en Afrique la plupart des pays ont une seule langue officielle, qui est aussi la langue d'enseignement à tous les niveaux. Peu de pays ont osé permettre une langue locale dans le système d'éducation. Pour beaucoup de capverdiens, la politique linguistique à l'égard du créole est un écran de fumée. Il serait encore loin le jour où le créole deviendra dans les faits une langue co-officielle avec le portugais. Ce n'est pas par des dispositions constitutionnelles et des décrets gouvernementaux que le créole obtiendra ce statut. Pour ce faire, il faudra d'abord que le créole devienne une langue d'enseignement, une langue écrite dans l'administration, la justice et la législature, de même que dans les médias. Bref, il faudrait que le créole capverdien soit la langue dans toutes les situations formelles de communication, à l'intérieur du pays comme dans la diaspora. Quoi qu'il en soit, il faudrait surtout uniformiser les variétés ou variantes du créole capverdien. Et ce n'est pas pour demain la veille! 4.3 La politique à l'égard du français Le Cap-Vert a également développé une politique d'enseignement du français langue seconde. Rappelons que le Cap-Vert est membre des Sommets de la Francophonie depuis 1996, donc à l'Organisation internationale de la Francophonie (en portugais: Organización Internacional de la Francofonía), et qu'il a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie en décembre 1996. Comme ses pays voisins, tels que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Maroc, etc.
, sont des États francophones, le gouvernement a cru bon de promouvoir, dès 1995, l'enseignement du français comme langue seconde obligatoire. Pour l'année scolaire 2000-2001, les grands objectifs sont (1) la promotion du français dans le système scolaire et hors-système scolaire, (2) l'appui aux associations franco-capverdiennes et à la Commission nationale de la francophonie. Dans le cadre du système scolaire, les objectifs visent à augmenter le nombre de professeurs de français  qualifiés, de promouvoir la qualité de l'enseignement de la langue française et d'augmenter le «public bénéficiaire».  Pour les élèves entrant à l'école secondaire, l'enseignement du français est obligatoire. Les élèves commencent l'apprentissage d'une langue vivante en 7e année (1re année de l'enseignement du secondaire). Cette langue peut être soit l'anglais soit le français, mais 50 % des élèves choisissent le français. En 9e et 10e année, les élèves commencent l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère en fonction de leur choix initial. En 11e et 12e année, le français est obligatoire dans la filière humanités (lettres) et optionnel dans les autres programmes. 1999-20002000-20012001-20022002-20031er et 2e cycleEffectif global46 32653 13958 74463 150Enseignement du français34 74439 85444 05847 3623e cycleEffectif global5 2108 47212 09714 760Enseignement du français17192 7953 9924 570 En dehors du système public, des cours pour enfants et adultes ont lieu sur les îles de Santiago (à Praia, à Assomada et à Tarrafal), de Fogo et de Maio. Des cours «à objectif spécifique» sont même organisés dans des institutions ou dans des entreprises. Par ailleurs, les télévisions (Canal France International: CFI) et radio (Radio France International: RFI) proposent dans leur programme un enseignement du français. Dans une intervention à la radiotélévision nationale, le 20 mars 1995, l'ancien président Antonio Pedro Monteiro Lima déclarait assez clairement que la politique gouvernementale était d'ancrer la francophonie dans la réalité capverdienne: Il ne s'agit pas d'une commémoration qui ne nous regarde pas ou qui nous est totalement étrangères, à nous Capverdiens, [...] à la veille du 3e Congrès des cadres de la diaspora, il ne saurait s'agir d'une hérésie de dire, ici, qu'en dehors du créole le français est la seconde patrie linguistique de toute une génération de Capverdiens d'outre-mer, fruits des migrations vers les terres du destin de la capverdianité. [...] Au delà d'autres dimensions culturelles et d'autres espaces linguistiques, nous appartenons de plein droit à la Francophonie et ce n'est pas un hasard si nous participons à ses manifestations et si nous avons adhéré à son organisation internationale. L'État capverdien pratique une politique linguistique qui s'apparente à la non-intervention en ce qui concerne le portugais, sauf pour les relations internationales où l'État a adopté la politique des pays de la lusophonie. Quant à la langue nationale, le créole capverdien, la politique en est encore à ses débuts. Outre le fait de promouvoir le créole par des dispositions peu contraignantes, il reste tout à faire pour parvenir à une co-officialité dans les faits. En ce sens, la politique du Cap-Vert à l'égard du créole ressemble à celle de Haïti : un symbole qui ne se traduit pas dans les faits. On ne peut pas dire que le Cap-Vert soit un État officiellement bilingue. En tout cas, ce bilinguisme ne s'est pas transposée dans l'appareil de l'État et reste déséquilibré dans les domaines sociopolitiques et socio-économiques. Malgré son statut de langue nationale, le créole capverdien n'apparaît pas davantage comme un idiome prestigieux. La société capverdienne n'est pas une société bilingue (moins de 20 %), mais l'État l'est, de même qu'une petite élite. Il s'agit donc d'un bilinguisme qui semble favoriser indûment le portugais aux dépens du créole, langue de la quasi-totalité de la population. Bref, le Cap-Vert, comme bien d'autres
pays d'Afrique, est resté à un stade colonial, mais à avec cette différence que tout le pays parle une même langue, le créole fragmenté en diverses variétés favorisées par l'insularité de ses locuteurs.  Pour que le Cap-Vert se dote d'une véritable politique linguistique équilibrée, il lui faudrait faire entrer le créole dans les domaines de prestige et poursuivre un bilinguisme équilibré, avec comme condition préalable la standardisation de la langue. À l'heure actuelle, la politique linguistique capverdienne ne concorde pas avec l'article 9 de la Constitution qui a formellement reconnu le créole comme l'une des langues officielles de pays. Mais tous les espoirs sont permis, car le pays compte une population relativement scolarisée avec un taux de scolarisation à l'école primaire de 93 % (en 2011), selon l'UNESCO. En dépit de sa nation fragmentée, le pays existe bel et bien au-delà de ses particularismes insulaires. Dernière mise à jour: 07 déc. 2016 BibliographieCARDOSO, Sílvia. «A Educação e o Ensino em Cabo Verde: desafios e perspectivas» dans [http://www.geocities.com/visao_crioula/pag6.html].ENCYCLOPÉDIE ENCARTA 2004, art. «Cap-Vert», pour la partie historique.ENDERS, Armelle. Histoire de l’Afrique lusophone, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, 158 p.FAULSTICH, Enilde. «La Communauté des pays de langue portugaise: une manifestation du plurilinguisme» dans Colloque international «La diversité culturelle et les politiques linguistiques dans le monde», Québec, 24-25 mars 2001, Université Laval.KÖSTER, Dietrich. «Kapverden - Die soziale und politische Rolle des Kapverden-Kreols», Bonn, janvier 2011,    [http://www.colonialvoyage.com/de/kapverden-kreol-die-soziale-und-politische-rolle-des-kapverden-kreols/].MILAM, «Le Portugal et l'Afrique, brève histoire d'un empire», sans lieu,[http://perso.club-internet.fr/antman/portugal/port-afr.html].SOMBRA SARAIVA, José Flávio. CPLP Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Brasilia, Instituto Brasileiro de Relações Internacionais (IBRI), 2001, 203 p.VIGNOL, Philibert. «La langue portugaise: d’un trophée de guerre à une langue nationale», Nantes, publication interne de l’Université de Nantes, 1997.TABUCCHI, Antonio. «Suspecte "lusophonie"», dans Le Monde, Paris, 17 mars 2000.TORQUADO, Clovis Porto. «As políticas linguísticas oficiais em Cabo Verde pós-Independência: a construção da nação» dans Revista Letras, Santa Maria (Bréail), v. 21, no 42, janvier-juin 2011, p. 151-184.
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