#voix chantée
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piano, écriture, composition
#philippe bresson#france culture#paris#avoixnue#piano#composition#écriture#chanson#poésie sonore#coaching#voix parlée#voix chantée#coach vocal#jeu#interprétation
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How do we write about a unique singer like Billie Holiday? Billie Holiday was a unique singer because of her deep and trumpet-like voice. Self-taught, she started to sing in Harlem. Her friend, the sax player Lester Young, called her “Lady Day” and it stuck. A special singer who bent her phrasing and favored slow tempos.
I love many of her songs but “These foolish things” is among the top. You can add, “I’ll be seeing you” and “Lover man”. She put a stamp on these songs. She is showing her vulnerability and loneliness. A daring artist who never back down in front of a challenge. She sang “Strange fruit” a loaded song about lynching in the South, knowing very well the trouble she brought to herself. The US government targeted her for most of her career but she sang it until the end. Drug and alcohol were part of her demise. Billie Holiday won 4 Grammys posthumously. She is unforgettable.
Comment écrire à propos d’une chanteuse singulière comme Billie Holiday? Billie Holiday était unique parce qu’elle avait une voix douce qui imitait la trompette. Autodidacte, elle a commencé sa carrière à Harlem. Son ami, le saxophoniste Lester Young, l’a surnommé « Lady Day » et c’est resté. Une chanteuse originale qui allongeait les notes et préférait les morceaux lents.
J’aime plusieurs de ses chansons mais « These foolish things » est parmi mes préférées. Il faut ajouter « I’ll be seeing you » et « Lover man ». Elle a laissé sa marque sur ces chansons. Elle a montré sa vulnérabilité et sa solitude. Une artiste audacieuse qui ne reculait pas devant des défis. Elle a chanté « Strange Fruit », une chanson qui dénonçait le lynchage dans le Sud, en sachant qu’elle s’attirait des problèmes. Le gouvernement américain la harcela durant presque toute sa carrière mais elle la chanta jusqu’à la fin. La drogue et l’alcool participèrent à ses problèmes de santé. Billie Holiday a gagné 4 Grammys de façon posthume. Elle est inoubliable. Pic Pinterest. #billieholiday #jazzsinger #didierleclair
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" Camp Fire "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Javier Escuella
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Après des festivités enflammées, le camp se repose et laisse place à une atmosphère plus calme. Aux yeux d'une certaine demoiselle, c'est le moment idéal pour se rapprocher du garçon dont elle est éprise. Ainsi, elle espère pouvoir passer un peu plus de temps avec lui et peut-être enfin se déclarer.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘��𝚜 : 𝟑,𝟗𝟏𝟑.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Les filles commencent à s'endormir. Elles tombent comme des mouches depuis que Tilly s'est retirée auprès de sa couchette. La célébration du retour de Sean les a grandement épuisées, après avoir autant bu, chanté, dansé, c'est compréhensible et elles ne sont d'ailleurs pas les seules. Abigail et le petit Jack se sont retirés de l'autre côté du camp ⸺du côté de la charrette de monsieur Pearson⸺. Il me semble que même le révérend, Molly et Dutch s'en sont allés. Plus grand monde ne rôde dans les parages à la recherche d'un partenaire de chant. Ils sont tous au lit.
Je crois que c'est mon jour de chance.
J'entends les voix de Pearson, Tonton et Arthur raisonner de là où je me trouve. Ils se trouvent autour du feu de camp, ils sont bien les seuls à tenir encore debout, même Sean s'est tut. De la musique flotte dans l'air, elle provient de la guitare de Javier.
J'esquisse un sourire rêveur à cette pensée, rapprochant mes mains de ma poitrine j'accoure auprès de la charrette de Pearson ⸺j'ai fait le tour de ma couchette partagée avec les filles jusqu'à l'entrée du camp, le feu qui sert à réchauffer nos repas et le lieu de travail de notre cuisinier⸺ je suis à la recherche d'une bière. Je sais qu'il y a des caisses un peu partout toutefois avec l'obscurité qui gagne l'endroit j'ai des difficultés à me repérer. Il m'est aussi contraignant d'éviter certains obstacles, notamment les tables et barils. Il me semble qu'il reste des bouteilles auprès de la tente de Dutch, si ni Karen ni Tonton n'ont pas tout vidé, il devrait en rester quelques-unes. Je fais donc le tour du camp à leur recherche.
L'humidité qui parfume les brindilles d'herbe me taquine les chevilles, elle laisse perler des gouttes d'eau le long de mon épiderme jusqu'à tâcher mes souliers. C'est assez inconfortable. Je suis chatouillée de toutes parts. J'accélère donc le pas. Passant devant les derniers hommes réveillés, je ne tarde pas à attirer leur attention.
Tonton se stoppe dans son monologue, il est le premier à me remarquer. Il crie mon prénom et me fait signe d'approcher.
« Approche, ne reste pas dans ton coin, ma petite, viens nous rejoindre ! »
Je me pince les lèvres et acquiesce. Mes mains se saisissent d'une bière tiède tandis que mon corps pivote.
« J'arrive, je viens. »
Arthur est assis sur le tronc d'arbre qui sert de banc, il est dos à moi. Quant à monsieur Pearson il se tient sur une caisse boisée à droite de Arthur et moi-même. Ils sont auprès du feu, profitant de sa luminosité et chaleur. Quant à Tonton et Javier ils nous font face, sous la tente. Tonton a pris place sur une chaise un peu plus vers monsieur Pearson, quant à Javier il fait face à Arthur, à même le sol. Sa guitare tient sur ses cuisses, de celle-ci s'échappe une agréable mélodie. Quant à ce que ces messieurs chantaient plus tôt, je ne préfère pas y repenser.
J'apporte ma bière à mes lèvres, histoire de me donner du courage j'en prends une gorgée et m'avance.
« Comment ça va ce soir ? » parle Arthur. « Pas trop dur ? »
Ma réponse se fait négative. Je parle tout en me rapprochant du feu.
« Outre le retour de Sean c'était plutôt calme aujourd'hui. La routine.. »
« C'est bien. Madame Grimshaw ne vous ménage pas, j'imagine ? »
« Ah, comme si c'était possible. » plaisanté-je. « Le jour où elle arrête de crier les poules auront des dents, tien. »
Ma remarque arrache un rire aux quatre hommes, j'en profite pour m'asseoir par terre. À côté de Javier.
« C'est bien que Sean soit de retour. Sa bonne humeur commençait à me manquer. »
« C'est vrai que sans lui c'était assez tendu. Il faut croire que ses conneries nous changent les idées. » renchérit Arthur.
« Il va nous en faire voir de toutes les couleurs, ça c'est moi qui vous le dit ! » s'exclame Tonton.
Javier ne joue plus très fort. À présent, une mélodie d'ambiance se balade dans l'air, de part sa légèreté elle a transformé l'atmosphère autrefois festive par quelque chose de plus calme. Elle rythme notre discussion sans pour autant nous désorienter. Je pense être la seule à avoir fait cette découverte, ou alors les hommes s'en fichent. Après tout la musique n'est qu'un moyen pour eux de chanter leurs musiques salaces à tout bout de champ.
Curieuse, je lui jette un coup d'œil.
Je suis assise sur sa gauche, les jambes recroquevillées sur le côté.
De mes deux mains, je tiens fermement ma bouteille, si elle n'avait pas été là j'aurais fini par me triturer mes doigts ou toucher mes cheveux toutes les cinq secondes. Plutôt, ici je joue avec l'extrémité ⸺là où se place la bouche⸺ et tente vigoureusement de m'occuper l'esprit.
J'ai des papillons dans le ventre.
Je crois que Arthur l'a remarqué.
Il me zieute accompagné d'un fin sourire aux lèvres, à l'instar d'une figure fraternelle il m'observe. Sans oublier de consommer sa propre bière. Ça fait longtemps qu'il m'a percée à jour, je ne parle pas de ce soir mais plutôt de ces derniers mois. Je suis consciente que je ne suis pas douée pour la discrétion, mon premier but n'est pas de passer inaperçue. À vrai dire c'est le dernier de mes soucis. Arthur me lance un clin d'œil auquel je réponds par un gloussement.
Sans attendre, Tonton nous interrompt.
« Qu'est-ce que vous avez tous les deux ? Vous faites des cachotteries, maintenant ? »
« Et de quoi je me mêle ? » s'emporte Arthur. « Va donc te rendre utile pour une fois et⸺ »
« Je suis utile ! C'est juste ma lombalgie qui m'handicape, si j'étais encore jeune tu peux être sûre qu'on serait sorti de ce pétrin depuis longtemps. »
« Mais bien sûr.. Tant que ça t'aide à dormir.. »
Je pouffe à nouveau.
Ma tête se tourne, je zieute Javier. Ses doigts s'attellent à poursuivre le fil de sa mélodie, quant à ses yeux.. Ils sont plongés dans les miens.
Je souris.
Il sourit.
Je rapproche mes jambes de ma poitrine, ma bière est rapidement laissée à l'abandon devant le feu; elle ne m'intéresse plus vraiment. Déposant ma joue contre mes genoux, je dévoue mon entière attention à Javier. Je.. Je ne⸺
Mon cœur est coincé dans ma gorge.
Mon estomac se fait lourd.
Qu'il est joli.. Je ne peux que m'agripper à mes mollets, les sourcils froncés.
« Comment⸺ Comment tu te portes ce soir ? »
Il touche quelques cordes. D'une lenteur enivrante, Javier les titille sans que, ne serait-ce qu'une fois, son regard ne se détourne du mien. Il ne m'observe pas avec malice. Il me regarde juste. Ça suffit amplement à me mettre dans tous mes états, j'attends qu'il réponde à ma question, en même temps, je combats l'envie de crier et gigoter.
Javier penche la tête.
« On a connu pire. »
« Tu n'es pas trop fatigué ? »
« Tu t'en fais pour moi ? Attention, je pourrais croire que tu as le béguin. » me taquine-t-il.
Mes yeux roulent au ciel.
« Ne te surestime pas, non plus.. C'est juste que Bill m'a parlé de cette histoire de bagarre au bar et puis tu n'es pas revenu au camp alors⸺ Je, je me demandais juste si ça allait... J'ai posé la même question à Arthur. Ne.. ne t'emballe pas. »
« Je m'emballe pas. »
Son rictus me crie le contraire.
Javier continue de jouer de ses doigts avec nonchalance, il fait mine que cette conversation ne lui fait aucun effet, il fait mine de ne rien remarquer pendant que ses doigts s'affairent à nous offrir un moment des plus agréable. Il a une telle aisance avec la musique, c'en est déroutant. Je déglutis à cela. Mes orteils se recroquevillent à l'intérieur de mes souliers. Mes pupilles le contemplent, je bois goulument la vue qu'il m'offre d'ici; son si joli visage, et sa tenue élégante. Il est parfaitement incrusté dans son environnement malgré l'aura luxueuse qui se dégage de lui.
Je suis dans l'incapacité de détourner le regard. Dès le moment où nos yeux se sont croisés j'ai été prise au piège.
Je ne peux pas le nier : c'est ce que je cherchais en m'asseyant auprès de lui. Être prise au piège sous lui, dévorée par ses pupilles aussi dévastatrices que le néant et charmée par le sourire taquin qui prend souvent place sur ses jolies lèvres froncées : c'est exactement ce que je désire. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. C'est la raison pour laquelle je ne le fuis pas, je pars sans cesse à sa recherche dans l'espoir qu'il m'accueille pour ensuite me perde.
Il m'en faut peu pour être comblée.
Lui, seulement lui.
Javier.
« Tu repars demain ? »
Il arque un sourcil.
« Curieuse ? »
« Non— oui. Je me posais la question... »
« Je pensais faire un tour à Valentine, la dernière fois je n'ai pas pu m'y attarder trop longtemps. Qui sait, peut-être que je trouverais un bon coup. »
« Tu as déjà fait beaucoup. Tu pourrais te reposer ? »
« Ça aussi tu l'as dit à Arthur ? »
Je suis gênée. Son commentaire me force à détourner le regard.
« Non.. c'était... C'était juste histoire de faire la conversation puis— je— »
« Je te taquine. » me coupe-t-il. « J'y ai pensé, mais je tiens pas en place ces derniers temps. J'ai envie de me rendre utile. Je vais voir où ça me mène. »
« Tu vas encore t'absenter alors.. »
« Peut-être. »
J'inspire profondément, ma joue reste collée à mes genoux. J'ai les poumons lourds, tout mon corps se retrouve endoloris alors que je me situe aussi proche de lui. Nos épaules sont à deux doigts de se toucher. J'en rêve.
Mon regard ne se détache pas du sien.
Je suis hypnotisée.
« Tu es sortie du camp depuis qu'on est arrivés ? »
« Arthur nous a accompagnées à Valentine il y a quelques jours. C'était amusant. J'ai beaucoup à faire ici sinon. »
« Tu aimerais y retourner ? »
« Où ça, Valentine ? Oh, oui ! » j'affirme, soudain enthousiaste. « Mais il me faudrait une bonne raison pour convaincre quelqu'un de m'y emmener. J'avais pensé à Arthur mais il fait beaucoup en ce moment. Il y a Bill aussi, mais il est trop bête, il va encore causer des problèmes. »
Javier dépose sa guitare entre Tonton et lui.
« Je suis même pas une option ? Ça me blesse. »
« Tu viens rarement au camp ces derniers jours. Je ne vais pas t'embêter avec ça... »
« M'embêter ? Oh, ma belle, c'est mal me connaître. »
Mon cœur s'emballe.
Je respire fort.
« Ce serait un honneur de pouvoir t'y emmener faire un tour. »
Sa bouche se fend en un sourire.
« Si ça t'intéresse, bien sûr. »
Quelle question, il est évident que je le suis. Ça doit se lire sur mon visage. J'implose.
« Tu as— tu as quelque chose à faire là-bas ? » je m'interroge.
« Pas grand chose. Mais je peux toujours trouver de quoi nous faire un peu d'argent, on fera d'une pierre deux coups. »
Javier extirpe une cigarette de sa poche, il l'enflamme avec son briquet et l'apporte ensuite à ses lèvres. Tout en expirant, il me zieute.
« Tu veux ? »
Une question me brûle la langue.
Lorsque Arthur m'a emmenée à Valentine, ça a été en compagnie de Tonton, Tilly, Mary-Beth et Karen. Au départ, il avait des courses à faire. Son escale là-bas n'avait rien en rapport avec nous.
Je sais que si je dois y aller avec Javier, et que nous revenons les mains vides Dutch s'emportera ⸺il est assez tendu depuis Blackwater⸺, il est impératif que tous les membres du gang se montrent utiles. Mais... Si je dois aller à Valentine avec lui, j'espère secrètement que ça ne sera pas pour travailler.. Si nous nous retrouvons tous les deux dans un tel endroit, j'ose espérer que nous ferons bien plus que défier la loi et nous montrer sournois. J'espère que personne ne se rajoutera. Pas de Sean, ni de Bill, aucune fille pour m'embarrasser, juste moi et lui. Nous deux..
Est-ce que c'est trop demander ?
« Tu as des plans alors ? »
Javier me dévisage.
« T'es bien curieuse ce soir, dis-moi. Tu tiens si peu en place ? »
« Je me disais— on... On pourrait— »
« On ? »
J'arque un sourcil.
« Quelqu'un d'autre vient ? »
Javier secoue la tête. Il esquisse un fin rictus taquin et prend une taffe de sa cigarette; il l'expire tout en me répondant.
« Je pense pas. Les filles en ont eu assez après votre dernière escale et le reste de la bande est occupée de son côté. Ce sera que toi et moi. »
Sans surprise, l'idée me ravit. Je suis plus qu'emballée à la pensée que nous allons nous retrouver seuls.
Plus de madame Grimshaw pour nous couper, plus de Micah pour faire des remarques stupides ⸺même si ça fait déjà quelques semaines qu'il a disparu⸺, plus de Tonton pour gâcher l'ambiance. Tant de fois, nous aurions pu avoir l'occasion de nous rapprocher, de devenir plus, mais à chaque fois le manque d'intimité au sein du camp nous a gênés. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est une chance unique. Elle est faite d'or : je refuse de la laisser passer. Le moment est idéal surtout après tout ce que nous venons de vivre, depuis Blackwater, les montagnes enneigées, je ne vois pas de meilleure occasion pour me confesser. Cette fois-ci, pas de Dutch pour nous interrompre, pas de Arthur pour rendre notre interaction gênante.
Je bats des cils un bref instant. Quant à Javier il attrape le cul de sa cigarette et le rapproche de ses lèvres. Il prend une profonde inspiration, l'expire : tout cela sans jamais me quitter du regard. Il m'observe d'un sérieux déconcertant.
Soudain, nous sommes interrompu.
« Eh, les deux fourbes, qu'est-ce que vous complotez ? »
C'est à nous que Tonton s'adresse.
« Ah, laisse les vieux fou, c'est pas tes oignons ! » peste Arthur.
« Tout ce qui se passe autour du feu est mes oignons, c'est mon sanctuaire. Alors, qu'est-ce que vous planifiez ? »
Tonton nous regarde, il balance ses yeux entre Javier et moi.
Il est tellement enthousiaste qu'il sourit grandement, ça ne fait que m'embarrasser davantage. Je détourne le regard malgré moi. Je regarde par dessus l'épaule d'Arthur, là où la tente de Dutch et Molly se trouve, ainsi je n'ai pas à faire face à leur expression curieuse.
Mes joues se creusent, je me mords l'intérieur de la bouche.
« En quoi ça te concerne, le vieux ? » réplique Javier. « Tu contribues à rien et tu voudrais qu'on te raconte nos vies ? La bonne blague. »
« Qu'est-ce que c'est sensé dire ? » s'indigne Tonton.
« Ça veut dire ce que ça veut dire, tien. »
« Non mais je rêve, décidément plus personne n'a de respect pour les malades.. »
« Malade ? La seule maladie que t'as c'est la fainéantise. » rétorque Arthur avec mesquinerie, il n'hésite d'ailleurs pas à ricaner.
« Et ma lombalgie alors, hein ? »
« C'est des conneries ! Tu trompes personne, vieux tas. »
Tonton marmonne dans sa barbe, ça m'arrache un sourire. Je les regarde à nouveau ⸺monsieur Pearson a disparu, il ne reste que nous quatre⸺, Arthur s'en va m'offrir un clin d'œil. Malgré ses quelques maladresses, il fait de son mieux pour m'aider. Je le remercierai plus tard, c'est certain. Les attaques qu'il lance à Tonton me mettent à l'aise, je ne me sens plus mise au pied du mur, toutefois, j'avoue ne plus avoir la force de me tourner vers Javier. Maintenant que notre bulle a été ⸺encore⸺ percée, j'ai comme l'impression que nous ne pourrons plus discuter, alors je me contente d'observer Arthur des étoiles dans les yeux.
Mes doigts triturent nerveusement le tissu de ma robe, je me sens nerveuse.
« Peu importe. » grommelle Tonton. « J'en ai assez entendu, je vais me coucher. »
« Tant mieux, une bonne nuit de sommeil te rendra plus aimable. » plaisante Arthur. « Va donc. »
J'en profite pour me lever.
Javier réagit immédiatement.
« Toi aussi ? » me questionne-t-il.
Tonton ne dort pas loin, il s'installe sur la seconde tente qui se trouve juste à côté du feu de camp. Elle n'est qu'à un petit mètre de nous, c'est là que le révérend s'est assoupi. Je le vois s'installer sur sa couchette et nous tourner le dos, pendant ce temps je dépose mes mains sur mon ventre, j'offre un sourire à Javier.
« Il faut bien que je sois en forme pour demain. Bonne nuit. »
« Oh— euh, ouais. »
Il se gratte la nuque.
« Bonne nuit. »
« Arthur, tu m'accompagnes ? » je demande.
Le concerné secoue la tête.
« Tu m'excuseras, je reste encore un peu avec Javier, on a des trucs à se dire. »
« D'accord, bonne nuit alors. »
« Bonne nuit, repose toi bien. » répond-t-il affectueusement.
Je ne peux pas m'empêcher de zieuter Javier. Il ne m'a toujours pas quittée du regard. Cependant, dès le moment il où je le remarque, je tourne aussitôt la tête, mes joues s'embrasent et mon estomac se recroqueville sur lui-même. Ah, j'ai chaud. J'ai mal à la poitrine. Mes mains se pressent sur mon bas-ventre tandis que j'entends Arthur pouffer. Nous sommes loin d'être discrets, je le savais déjà, mais le fait que nous soyons aussi évidents, même devant Arthur est plus humiliant que prévu.
Mes paumes se font moites.
« Je— Je vais y aller. »
Alors que je m'en vais, je reste sur un petit nuage. Je passe sur le côté de la tente de Dutch, dépasse la roulotte de Arthur, pour rejoindre ma couchette. Elle est aux côtés de celles des filles ⸺comme prévu, elles sont toutes endormies⸺. J'entends les voix de Javier et Arthur résonner, ils ne cessent de parler, accompagnés par le crépitement du feu.
Il fait frais, hormis les quelques lampes à huile éparpillées dans le camp, nous sommes plongés dans un noir complet. Je parle d'un noir si obscur que je n'en vois pas la fin. L'herbe à mes pieds n'est pas visible, je marche en faisant confiance à mon instinct, je ne sais pas ce qui traine par terre, j'avance juste. Tilly, Mary-Beth, Sadie, Karen, elles sont toutes les trois endormies. Il me tarde de les rejoindre. Nous sommes levées depuis très tôt ce matin; il nous a fallu recoudre des vêtements pour ensuite les nettoyer, aider à préparer les repas; se coucher tard n'aide pas. Demain, nous répéterons les mêmes actions, nous passerons la journée à coudre, laver, faire la vaisselle, pour nous coucher tout aussi tardivement. Rien que d'y penser me fait soupirer.
La vie de fugitif peut être frustrante.
Une fois suffisamment approchée de ma couche, je m'assieds dessus. Je remets ma chevelure en état puis passe mes mains sur mes bras, je les frotte vigoureusement.
Un sourire se pose sur mes lèvres.
J'apporte mes mains à ma poitrine, rêveuse, oui je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je suis encore toute chamboulée.
Mon interaction avec Javier me revient à l'esprit et j'ai comme l'impression de tomber dans un ravin : c'est violent, je ne peux m'accrocher nul part, ma logique m'abandonne. Je perd pied. Et alors que son image me revient à l'esprit, je ne peux me retenir de glousser.
L'intensité avec laquelle il m'a contemplée, sa voix; ses paroles mielleuses, j'en ai des frissons.
Mes doigts s'agrippent à ma chemise. Je me pince les lèvres et pose mes yeux sur la roulotte d'Arthur ⸺elle a été installé juste devant la notre, nous bloquant ainsi la vue sur le feu de camp⸺ j'ai beau l'examiner dans ses moindres détails, je ne parviens pas à me sortir Javier de la tête. Je repasse notre interaction dans mon esprit, le moindre geste, coup d'œil, ce qui me force à de nouveau glousser. Je secoue la tête et tape des pieds.
Je me retiens de crier, pas seulement de beugler, mais aussi d'exprimer à tout le camp que je l'aime. Je désire l'avoir pour moi toute seule, je n'ai même pas envie d'attendre qu'il m'emmène à Valentine. Je veux être avec lui, là maintenant tout de suite. J'en ai la poitrine serrée.
Dans un tel état, je ne me sens pas de dormir. Je ne fais que revivre notre conversation, j'interprète les moindres gestes qu'il a pu faire en ma présence. Je n'ai pas envie de l'oublier, ne serait-ce qu'une minute. J'ai envie de conserver le sentiment qu'il fait naître au sein de mon cœur. J'ai envie... J'ai envie de penser si fort à lui que son image en finisse gravée dans mon esprit. J'en viens à m'imaginer ce qui pourrait bien se passer si nous nous retrouvons seul à Valentine. Allons-nous nous comporter tels de jeunes mariés ? Nous tenir la main afin de ne pas nous séparer ? Va-t-il enfin me charmer proprement, alors ira-t-il me faire l'amour dans un hôtel, au coin de la rue ? Me dévoilera-t-il ses sentiments avant ou après m'avoir volé mon premier baiser ?
Je ne peux pas y échapper, ces questions me hantent. Toutes ces possibilités...
J'en ai la chair de poule.
Brusquement, j'apporte mes mains à mon visage. Je frotte vigoureusement mes joues.
Je ne devrais pas me laisser aller à de telles pensées, elles sont salaces, déplacées, Javier est un homme bon, je suis folle pour penser ainsi de lui. Nous imaginer dans de telles positions...
Des bruits de pas m'interrompent, je lève la tête.
Arthur pose son avant-bras contre sa roulette, il m'observe d'un œil taquin. Je sursaute. Son chapeau a disparu, il ne le porte plus.
« Eh, tu pourras penser à lui demain il va pas disparaître, pour l'instant repose-toi. Tu vas te rendre malade. »
J'étouffe un rire.
« Très bien Arthur. »
Il hoche la tête.
« Merci et bonne nuit. » murmuré-je.
« De même. »
Il se décale de sa roulotte et s'en va se coucher. Je l'entends faire, je vois aussi son ombre sur le sol, elle s'agrandit, se mouve avec aise jusqu'à ce qu'elle disparaisse lorsque Arthur s'allonge. Simultanément, je vide mes poumons.
Ses paroles me restent en tête. Je secoue enfin la tête. Doucement, mes mains descendent se poser sur mes cuisses, je contemple un bref instant le ciel étoilé qui nous surplombe puis les bois qui nous servent de cachette.
Il n'y a plus un bruit dans le camp, désormais. Je crois que tout le monde est parti se coucher. Plus de musique, de rires, de discussions enflammées. Il n'y a que ce sentiment de solitude qui m'emporte, pour autant, il n'est pas dérangeant. Il me fait du bien. Je me laisse donc tomber sur ma couchette et me tourne du côté de Karen. Je bats des cils, l'observe endormie de mon côté. Puis, sans attendre, je ferme mes yeux. J'obéis au conseil de Arthur et m'endort sans perdre de temps. Je me recroqueville sur moi-même.
J'ai encore le cœur qui bat à toute allure, l'esprit embrumé. L'image de Javier ainsi que le son de sa voix me restent en mémoire, je suis incapable de les fuir. Pour autant, ça ne me déplaît pas. Si je m'endors, c'est en pensant à lui que je le fais. Il me tarde de passer une nouvelle journée à ses côtés et qui sait, peut-être plus dans les jours à venir.
#javier escuella#red dead redemption 2#red dead redemption two#rdr2#javier escuella x you#javier escuella x reader#rdr
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[Farewell vicious night. The Ancient Fire calls your name. The invisible spiral will always remember the responders to the Midnight Caller. The ones who write the stories. And to whom the stories go. Perhaps the eternal moon will rise again. Perhaps the darkness has reached its end.]
XIV - La Ville Invisible
Après être arrivé au lieu où se confondent existence et non-existence, une porte verte est apparue, invoquée là depuis les plaines pastorales de la plus ancienne Arcadie. J'ai chanté à la porte ces paroles qui précédaient les ténèbres : Daphnis ego in silvis, hinc usque ad sidera notus.
Des années de mystère m'avaient amené à ce seul paragraphe. Un voyage où, à chaque étape du chemin, j'espérais une conclusion, mais j'ai reçu davantage de questions à la place. Cette fois ne faisait pas exception.
Je l'ai répété encore et encore dans mon esprit. C'était enivrant. Ça ressemblait à une incantation pour des esprits puissants, comme écrit dans les livres. Mais les esprits ne sont jamais venus à moi. Même mes rêves avaient commencé à échapper à ma mémoire, comme l'amnésie dans une berceuse.
J'ai appris autant que possible sur la partie la plus significative du paragraphe : Daphnis ego in silvis, hinc usque ad sidera notus. Je fus Daphnis, habitant des bois, d’où mon nom s’est élevé jusqu’aux cieux. Cette épitaphe qui apparaît sur de nombreuses pierres tombales arcadiennes. Les origines mêmes de l’expression Et In Arcadia Ego. Les mots qui ont précédé les ténèbres.
J'ai appelé Mars Éditions encore et encore, personne ne répondait. Je suis allé au 12 Rue Jacob, mais l'enseigne au néon était éteinte et il n'y avait personne à l'intérieur. J'ai appelé The Library of Babel à Londres où j'ai acquis Nuit Sans Fin, sachant exactement à quoi m'attendre. C'est-à-dire pas de réponse.
Il me semblait que j'étais vraiment seul.
Dès le début, on avait eu l’impression que quelqu’un, ou peut-être l’univers, essayait de parler sans voix. Si j'étais honnête avec moi-même, aussi fou que ça puisse paraître, j'avais l'impression que Leonora elle-même essayait de me dire quelque chose. Chaque fois que j’arrivais dans une impasse, j’avais l’impression de la laisser tomber.
Cette ultime impasse n’a fait qu’intensifier mon intérêt pour cette phrase latine particulière et tout ce qui l’accompagnait. J'ai plongé non seulement dans le monde de l'épopée romaine et de la mythologie celtique, mais aussi dans celui de Leonora et d'autres artistes surréalistes. Livres, expositions, cours du soir, documentaires, tout ce que je pouvais trouver.
Je dois admettre que le rayon de ce nouvel intérêt s'est élargi de jour en jour et j'ai découvert de nouvelles avenues et de nouveaux mystères à explorer. Remedios Varo, Dorothea Tanning, Noëmi Manser, Kati Horna, Hilma af Klint, Julia Soboleva ont tous transformé ma vie en un rêve ambulant et ont ajouté une touche de magie à ma façon de penser et de voir le monde. Comme si mes yeux s'étaient ouverts sur “l'autre Paris”, l'invisible, les passages secrets entre les couches.
Malgré cela, Leonora ne m'a jamais quitté. J'ai une obligation envers elle que je n'ai pas remplie. Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, mais j'espère plus que tout qu'un jour je pourrai répondre à l'appel. Que si je peux enfin être là pour elle. Pour son esprit. Pour jouer mon rôle. Il y a une raison pour laquelle elle m'a trouvé, mais je ne la connais pas encore.
En attendant, je la garde dans ma vie. Dans mes rêves, en cette nuit sans fin. 𑁍
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OMG Celine Dion mais quelle voix!!!!!!
Je suis tellement contente que ce soit elle qui ait chanté l'hymne à l'amour ❤
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Avec les voix chantées de Victoria Sio et Emma Cerchi !
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Edith Piaf n'est française que de moitié car sa mère est d'origine Kabyle/Berbère. Ses grands-parents maternels sont Auguste Eugène Maillard (1866-1912) et Emma Saïd Ben Mohamed, dont le nom de scène est Aïcha. Emma est la fille de Saïd Ben Mohammed, un acrobate de cirque né en 1827 à Mogador, aujourd'hui Essaouira, au Maroc et mort en 1890 à 63 ans à Montluçon, dont les origines sont controversées, kabyle d'Algérie selon la revue à potins Vedettes ou du Maroc selon l'actrice Arletty berbère du Maroc selon Albert Bensousan ou marocain, et de Marguerite Bracco, d'origine italienne. Emma est née le 10 décembre 1876 à Soissons où son père était en représentation. Elle est également une artiste de cirque, connue pour un numéro de puces sauteuses. Elle s'est mariée en 1894 à Auguste Eugène Maillard, rencontré en Italie lors d'une tournée et est morte à Paris en 1930 (à 54 ans). La mère de Piaf, Annetta Giovanna Maillard, fille d'Auguste Maillard et Emma Saïd, est née à Livourne en Italie le 4 août 1895 et est morte le 6 février 1945 (à 49 ans) à Paris. Elle est une chanteuse connue de cabaret, de « beuglants » puis de rue sous le nom de scène Line Marsa. Elle a commencé sa carrière comme écuyère de cirque et funambule. Elle a une réputation d'alcoolique et de droguée. Au sujet de sa mère Annetta, son fils Herbert dira : « Une grande artiste, mais qui n'a pas su forcer sa chance… Elle a chanté au Chat noir, au Mikado, au Monocle… », puis part à la dérive – « la dérive, le mot est gentil… », et à propos de sa belle voix, Arletty raconte : « C'était pas la mère qui avait la voix de la fille, c'était la fille qui avait la voix de la mère ».
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Tout à l’heure dans la voiture, j’ai entendu à la radio cette chanson de Nick Cave chantée par Johnny Cash.
O Lord, il la chante diablement bien. Mais je me suis souvenue de la première fois où j’avais entendu cette chanson par Nick Cave, il y a très très longtemps, c’était la version acoustique bizarrement, sur une édition rallongée de The Good Son, et j’avais senti mon sang bouillonner et se glacer simultanément avec cette voix qui psalmodiait, cette répétition entêtante, les syllabes graves qui trainaient sur « I’m not afraid to dieeee ». Cette noirceur, cette solennité macabre. Puissantes.
En quittant l’adolescence, j’ai appris à apprécier la légèreté en musique, mais de temps en temps, mon moi un peu gothique et grandiloquent se repaît bien volontiers de ces chansons qui célèbrent cette part sombre en nous.
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Annibale Padovano (1527-1575) - Version II (3 Voix Chantées et 21 Parties Instrumentales) : II. Gloria ·
Paul Van Nevel · Huelgas-Ensemble
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Le musicien fantôme
- Messieurs !
Je n’obtiens pour réponse que des rires gras et des regards goguenards à ma tenue, qui détonne dans ce troquet de marins – voire de pirates, si j’en crois l’homme qui m’a indiqué le lieu.
Je me racle la gorge et insiste :
- Messieurs, je suis à la recherche d’un bateau et d’un équipage pour une aventure audacieuse, mais dont la rétribution sera à la hauteur du péril !
Des mines perplexes remplacent les rires.
- Il dit que ce sera dangereux mais bien payé, traduit un marin qui ressemble assurément à un pirate.
Anneaux dorés aux oreilles, tricorne vissé sur la tête, longs cheveux bouclés, un visage ma foi assez civilisé par rapport au reste des clients – il a l’air d’avoir toutes ses dents, ce qui constitue déjà un heureux contraste avec les autres.
- Aaaaah, font-ils en cœur, contents d’avoir compris.
Cela va être plus compliqué que prévu, comme me le confirme le regard amusé que me lance mon « traducteur ». Je suppose que quelqu’un qui viendrait pour s’encanailler pourrait le trouver séduisant.
- C’est quoi, votre aventure, milord ? m’interpelle un chauve à la chemise tachée de vin, me ramenant à mon affaire.
Bien que le ton ironique de son « milord » ne m’ait pas échappé, je lui réponds aussi gracieusement que possible :
- Je veux trouver le Musicien fantôme et monter à son bord.
Les buveurs sont partagés entre ricanements, ahurissement et peur non dissimulée – il y en a bien cinq qui se sont signés. Ils semblent cependant s’accorder sur un point : je n’ai pas toute ma tête.
- J’ai bien conscience de la réputation de ce navire mais je suis certain que de fiers gaillards comme vous –
- Et vous lui voulez quoi, au Musicien fantôme, exactement ? m’interrompt l’homme au tricorne.
J’hésite à dire la vérité. J’aurais dû préparer un mensonge à base de trésor pour les appâter, je m’en rends compte à présent, et je suis un trop piètre menteur que pour pouvoir improviser.
- C’est une histoire un peu compliquée…
- On aime tous les histoires, pas vrai, les gars ?
Il a raison, s’il faut en croire la façon dont les marins sont suspendus à mes lèvres.
- Eh bien, voilà. Je suis compositeur. Je… j’invente des musiques.
Je ne sais pas trop ce qu’ils comprennent ou non, peut-être suis-je en train de commettre un impair en leur parlant comme à des enfants. Tricorne réprime un sourire. Je continue tant bien que mal :
- Il y a quelques mois, j’ai rencontré fortuitement… par hasard… un des rares rescapés d’une rencontre avec le Musicien fantôme. Il m’a chanté la chanson avec laquelle les musiciens du bord attirent les autres bateaux. Il était complètement obsédé par elle. Il l’entendait encore chaque nuit dans son sommeil, disait-il.
- Eh ben quoi ? lance un garçon bien trop jeune pour fréquenter un tel endroit.
- Il se trouve que, cette musique, exactement la même, je l’ai composée il y a deux ans. Ne la trouvant pas très bonne, je ne l’ai jamais fait écouter à personne, et j’ai enfermé la partition dans un tiroir.
- Bah, c’pas possible, ça, fait un marin à la panse rebondie, manifestement un des plus malins de la bande.
D’autres acquiescent de façon un peu hésitante, pour faire comme s’ils avaient suivi son raisonnement.
- Précisément. Il me faut comprendre cette énigme. Je n’en dors plus.
Le malin pose sa chope et semble se faire le porte-parole de tous en m’assénant :
- J’serais vous, je trouverais un moyen de dormir pasque personne y va risquer sa vie, celle d’son équipage et son bateau pour répondre à vot’ petite question.
- Mais je vous paierai très cher ! J’ai de l’argent !
Ils secouent la tête, se détournent, retournent à leurs conversations et à leurs jeux. Trop tard, je les ai perdus.
Un seul regard me fixe encore. Celui de Tricorne. Il joue avec une de ses boucles d’oreille d’un air pensif. Puis, il tape du plat de la main sur la table et annonce d’une voix forte :
- J’en suis !
#30jourspourécrire#30jourspourecrire#french#français#écriture#my writing#sls's stuff#le musicien fantôme
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11 juin
quand on a pris le métro j'ai commencé à sentir que je faisais la gueule parce qu'il me racontait quelque chose sur le carrelage de la station mais j'arrivais pas à m'y intéresser parce que j'avais juste envie de me coller contre lui. j'ai mis le sujet de la collab sur le tapis pendant qu'on attendait le bus, je lui ai fait part de mes doutes et de mon manque de source d'inspiration/d'exemple auquel me raccrocher, il m'a dit qu'il voulait pas m'en donner parce qu'il avait peur que ça gâche tout, que ça lui était déjà arrivé avec une musicienne suédoise sur qui il avait eu un coup de foudre musical, tiens tiens. je me suis demandé si c'était elle mon homologue. il disait que souvent le simple fait d'en discuter avant d'avoir fait quoique ce soit gâchait tout, donc j'ai dit ok changeons de sujet et quand je rentre je t'envoie un enregistrement and we go from there ok? et il m'a regardée d'un air surpris et reconnaissant en disant wow merci d'avoir pris les devants. j'aime cette lara-là, directe et franche et sans chichis. même si parfois je suis un peu brute. il m'a demandé de lui raconter l'histoire de mon roman mais j'avais pas envie de lui parler de a. alors j'ai dit non j'ai pas trop envie sans donner d'autre explication.
j'avais presque pas envie que s. le bassiste et m. la camerawoman nous rejoignent, je voulais rester seule avec lui pour toujours. avec s. c'était bien, mais dès que m. est arrivée j'ai changé de mood parce que c'était une fille et que je me sentais menacée. menacée de quoi je sais pas, étant donné que j'avais rien à perdre, puisque j'avais rien. avant qu'elle arrive on a fait un essai tous les trois avec le téléphone de r. et à la fin j'ai chanté le jingle de nostalgie parce que c'est les mêmes notes que les trois dernières notes du morceau et ils étaient tous les deux morts de rire et je sais pas si je l'aurais fait avec la fille dans la pièce. peut être que si. j'aime être la seule fille avec des mecs. et j'aime pas aimer ça, parce que j'aime pas, mais alors vraiment pas l'idée de me sentir en compétition avec d'autres filles. mais c'est malgré moi. elle m'a défendue en plus quand r. m'a dit de plus bouger mon visage quand je chante en disant on est pas tous jim carrey r. elle nous disait de plus nous regarder quand on chantait aussi mais dès que nos regards se sont croisés j'ai complètement perdu le fil de la chanson donc j'ai tout de suite abandonné cette directive. je me demande s'il pensait que j'étais meilleure performeuse que ça et qu'il s'est dit putain qu'est-ce qui m'a pris de la faire venir du luxembourg pour ça? il m'a quand même dit que j'étais trop jolie sur les rushes et que j'avais une présence de malade et puis il a ajouté une présence de malade mental(e?) parce qu'il trouvait ça drôle. tout le monde me dit que j'ai une présence de malade et je sais pas quoi en faire. j'espère que je trouverai à berlin. je lui en ai pas parlé. de berlin. j'ai déjà envie de le revoir putain.
la narratrice de miranda july s'est mis un élastique en caoutchouc autour du poignet et à chaque fois qu'elle pense au mec auquel elle doit pas penser elle tire dessus. d'après ses calculs elle pensait à lui à peu près 4000 fois par jour. je me demande combien de fois par jour je pense à r. peut être que je devrais essayer la technique de l'élastique. mais ça marche pas trop pour elle. alors elle fait le ménage, parce que ça l'occupe. elle dit que quand elle fait le ménage elle devient "the dutiful servant of a future, unheartbroken self." je trouve ça trop beau.
j'osais pas chanter à voix haute pendant qu'on tournait mais j'en avais trop envie alors je susurrais, parce que ça m'aidait à être plus expressive, et à la fin r. m'a dit c'était cool de t'entendre susurrer le morceau! et j'ai poussé un cri d'horreur mortifiée qu'il m'ait entendue. je me demandais si la fille avait deviné que j'étais amoureuse de lui cul par dessus chaise. si ça se voyait sur mon visage, ou plutôt dans mon comportement, vu que je devais probablement faire la gueule. hier matin quand j'ai parlé de lui à la kiné (elle me demandait ce que j'allais faire cette semaine alors je lui ai parlé du clip) j'ai senti mon sourire manger mon visage, mon visage illuminer le cabinet et mon corps s'élever au dessus des nuages. je lui ai parlé de berlin aussi. je crois qu'elle m'a implicitement encouragée à y aller. vous savez parfois il faut pas trop réfléchir et y aller. est-ce que j'avais pas dit que je voulais faire les choses sans réfléchir quand je sortirais de la non-vie? j'avais pas littéralement dit ça?
quand m. a dit à o. que je partais vivre à berlin le mois prochain il a cherché ma nouvelle adresse sur google maps et il a dit wow beautiful location! mais il avait un peu sous-estimé l'échelle de grandeur de la ville alors il m'a dit tu pourras faire du vélo. on lui a dit qu'on était pas trop vélo dans la famille mais j'ai dit but maybe i can be a new person in berlin. une fille qui fait du vélo et qui n'est pas amoureuse de r. d. je peux devenir la fille de mes rêves. bon mais je suis déjà un peu la fille de mes rêves là qui dit oui à tout ces derniers temps oui je viens faire une lecture à paris alors que je sais pas où je vais dormir oui je t'accompagne à ta fête parisienne où je connais personne oui je viens vivre dans ta coloc à berlin oui je viens jouer dans ton clip à bruxelles oui oui oui et de fil en aiguille je vais me détricoter de la Situation et me faire glisser dans la vraie vie.
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LÉGENDES DU JAZZ
DINAH WASHINGTON, LA REINE DU BLUES
"She could strut through jazz, slide through pop and break your heart with ballads {...}. Dinah Washington could work magic with a song, taking it apart and stitching it back together in her own quirky and moving way."
- Betty De Ramus et Leslie Gourse
Née le 29 août 1924 à Tuscaloosa, en Alabama, Ruth Lee Jones, dite Dinah Washington, était la fille de Ollie Jones, un journalier qui avait travaillé pour la Kaul Lumber Company, et d’Asalea (Alice) Williams, une pianiste et directrice de chorale. Afin de fuir le Ku Klux Klan dont les activités prenaient de plus en plus de place en Alabama à l’époque, Ollie Jones avait installé sa famille à Chicago lorsque Ruth avait trois ou quatre ans.
Très impliquée dans la musique gospel et les spirituals, Ruth avait joué du piano dans la chorale de la St. Luke's Baptist Church alors qu’elle étudiait à l’école élémentaire. Dès qu’elle avait commencé à s’intéresser à la musique, Ruth n’avait jamais caché son intention de faire carrière dans le showbusiness.
À l’âge de huit ans, la voix de Ruth était devenue assez puissante pour chanter des harmonies avec sa mère. C’est alors qu’elle avait commencé à apprendre le piano. À l’âge de onze ans, Ruth avait commencé à se produire comme chanteuse de gospel à travers le pays.
En 1939, à la fin de ses études secondaires, Ruth s’était jointe aux Sallie Martin Gospel Singers dont elle était devenue une des solistes principales. En plus d’avoir fondé le groupe qui portait son nom, Sallie Martin était la co-fondatrice de la Gospel Singers Convention. Parallèlement à sa collaboration avec les Sallie Martin Gospel Singers, Washington avait également commencé à se produire dans les clubs de Chicago. Après avoir décroché son diplôme du Wendell Phillips High School, Ruth avait dirigé la chorale de l’église méthodiste.
Après avoir découvert Billie Holiday à l’âge de quinze ans, Ruth avait commencé à s’intéresser à la musique populaire et au jazz. Impressionnée par la façon dont Holiday s’appropriait des mélodies plutôt banales en y ajoutant des touches de blues, Ruth avait également été très étonnée que Billie puisse faire autant d’argent comme chanteuse alors qu’elle-même en gagnait très peu.
Au grand désarroi de sa mère, Ruth avait même chanté des balades romantiques dans le cadre des spectacles de son high school. La mère de Ruth était particulièrement horrifiée à la perspective que sa fille finisse puisse poursuivre une carrière dans les clubs.
Ruth était âgée de dix-sept ans lorsqu’elle avait épousé son premier mari, John Young. Après le mariage, Young, qui avait vingt-trois ans, avait emmenagé avec sa femme chez des membres de sa famille. Le couple avait divorcé trois mois plus tard. Même si elle avait chanté dans les clubs sans le consentement de sa mère, Ruth avait tenu à rester en contact avec sa famille et avait même partagé avec son entourage une partie de ses gains, mais sans leur préciser la source de ses revenus.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Après avoir remporté un concours amateur au Regal Theater de Chicago où elle avait chanté la pièce "I Can't Face the Music" à l’âge de seulement quinze ans, Ruth avait commencé à se produire dans les clubs. En 1941-42, Ruth avait cessé de chanter du gospel et s’était produite dans des bars de Chicago comme le Dave's Café, le Rhumboogie Club et le Downbeat Room de l’Hôtel Sherman (aux côtés de Fats Waller). Ruth chantait au club de jazz The Three Deuces lorsque une amie l’avait emmenée voir Billie Holiday au Garrick Stage Bar. Le propriétaire du club, Joe Sherman, avait été tellement impressionné par la voix de Ruth sur la pièce "I Understand" qu’il avait décidé de l’engager sur-le-champ.
C’est durant son contrat d’un an au Garrick que Ruth avait adopté le nom de scène de Dinah Washington. La chanteuse avait plus tard attribué le mérite à Sherman de l’avoir convaincue de renoncer au nom de Ruth Jones en faveur de celui de Dinah Washington. L’origine du surnom de Washington a d’ailleurs continué de faire l’objet de débats jusqu’à nos jours. Si Lionel Hampton avait prétendu être à l’origine du surnom, d’autres avait affirmé que c’était plutôt une suggestion du gérant Joe Glaser. D’autres sources avaient attribué le surnom au propriétaire du club Joe Sherman.
Quoi qu’il en soit, c’est avoir entendu Washington chanter au club Three Deuces de Chicago que Hampton l’avait engagée pour faire l’ouverture du Chicago Regal Theatre avec son orchestre. Washington avait fait partie du groupe de Hampton de 1943 à 1946. Hampton, qui avait adoré jouer avec Washington, avait d’ailleurs écrit dans ses mémoires que la chanteuse “eclipsed anyone who followed her”.
Washington avait fait ses débuts sur disque en décembre 1943 sur la chanson "Evil Gal Blues" de Leonard Feather. Lors de la session, Washington était accompagnée par des musiciens de l’orchestre d’Hampton incluant Joe Morris à la trompette et Milt Bucker au piano. Le disque et l’enregistrement qui l’avait suivi, "Salty Papa Blues", s’étaient classés sur le "Harlem Hit Parade" du magazine Billboard en 1944. La carrière de Washington était lancée. La même année, Washington avait rencontré le musicien George Jenkins. Tombée enceinte, Washington avait épousé Jenkins peu avant la naissance de son fils George en juin 1946. Le couple avait divorcé à la fin de l’année.
En décembre 1945, Washington avait fait une série de douze enregistrements pour les disques Apollo avec les Lucky Thompson All Stars. Dix des douze enregistrements de la session avaient finalement été publiés.
Washington était demeurée avec l’orchestre de Hampton jusqu’au moment de la faillite des disques Keynote au début de 1946. Après avoir signé un nouveau contrat avec Mercury Records comme chanteuse soliste en janvier 1946, Washington avait enregistré sa chanson-thème “Slick Chick on the Mellow Side”. Elle avait aussi enregistré une version du classique de Fats Waller "Ain't Misbehavin'’’, qui avait également remporté un grand succès. En août 1947, Washington avait épousé son troisième mari, Robert Grayson. Ironiquement, Grayson était le fils du pasteur qui avait marié Washington à son premier mari John Young en 1946. Le couple avait fait vie commune durant un peu plus de deux ans et avait eu un fils, Bobby Jr.
De 1948 à 1955, Washington avait eu 27 chansons qui s’étaient classées dans les dix premières positions du palmarès R & B, ce qui en avait fait une des chanteuses le plus populaires de l’époque. De 1948 à 1961, Washington avait obtenu 45 succès sur le palmarès R & B. Seize de ses chansons s’étaient classées sur le Top 15 de 1948 à 1950. Parmi ces chansons, les pièces "Am I Asking Too Much" (1948) et "Baby Get Lost" (1949) avaient atteint la première position du palmarès R & B. Sa version de la chanson "I Wanna Be Loved" (1950) avait même réussi l’exploit de grimper à la 22e position du Hit Parade américain. En octobre 1950, Washington avait épousé son quatrième mari, Walter Buchanan, un contrebassiste qui l’avait accompagné sur ses enregistrements avec Mercury Records. Le mariage n’avait duré que trois mois.
Chanteuse très polyvalente, Washington avait interprété des chansons dans des styles musicaux aussi diversifiés que le blues, le R & B, les standards et la musique populaire. Elle avait même enregistré une version de la chanson "Cold, Cold Heart" de Hank Williams, qui avait atteint la 3e position du palmarès R & B en 1951. Washington avait enchaîné l’année suivante avec “Trouble in Mind” qui s’était classée à la 4e position du Hit Parade. Peu après, Washington avait épousé son cinquième mari, Larry Wrice, un batteur qui avait fait partie de son trio lors d’un engagement à Miami en décembre 1953. Le couple avait divorcé après moins d’un an. Washington avait plus tard rendu hommage à Wrice dans une chanson intitulée “My Man’s an Undertaker.”
À la même époque où elle avait décroché ses plus grands succès, Washington avait aussi participé à des sessions avec les plus grands musiciens de jazz de l’époque, dont Clifford Brown, Max Roach, Maynard Ferguson et Clark Terry avec qui elle avait enregistré l’album ‘’Dinah Jams’’ en 1954. En mars 1955, Washington avait enchaîné avec l’album ‘’Dinah Washington: For Those in Love.’’ Arrangé par Quincy Jones, l’album comprenait des standards du jazz comme ‘’This Can’t Be Love”, “I Could Write a Book” et “You Don’t Know What Love ls.”
Parmi les autres succès de Washington durant cette période, on remarquait "I Only Know", "I'll Never Be Free", "It Isn't Fair" et "Time Out for Tears."
Le 25 juin 1950, Washington s’était produite dans la 6e édition de la Cavalcade du Jazz tenue au stade Wrigley Field de Los Angeles. Produit par Leon Hefflin, Sr., le concert qui avait été présenté devant une foule de 16 000 spectateurs, mettait également en vedette Lionel Hampton, PeeWee Crayton's Orchestra, Roy Milton and his Orchestra, Tiny Davis and Her Hell Divers, et plusieurs autres. Le concert avait pris fin prématurément après que l’interprétation de la pièce "Flying High" par l’orchestre de Lionel Hampton ait failli dégénérer en émeute. Washington avait également participé à la 12e édition de la Cavalcade tenue au même endroit le 2 septembre 1956. Participaient également au concert Little Richard, The Mel Williams Dots, Julie Stevens, Chuck Higgin's Orchestra, Bo Rhambo, Willie Hayden & Five Black Birds, The Premiers, Gerald Wilson and His 20-Pc. Recording Orchestra et Jerry Gray and his Orchestra.
Même si elle avait été la chanteuse de Rhythm & blues la plus populaire du début des années 1950 (de 1947 à 1955, vingt-sept de ses chansons s’étaient inscrites dans les dix premières positions du Hit Parade et du palmarès R & B), Washington n’était cependant pas parvenue à franchir la barrière raciale. Washington avait même connu l’humiliation de voir des chanteuses blanches connaître du succès avec des chansons qu’elle avait été la première à enregistrer, comme "Wheel of Fortune’’, qui avait été reprise par Kay Starr en 1952. Parmi les autres succès de Washington sur le palmarès R & B, on remarquait "Trouble in Mind", "Fat Daddy" et "Teach Me Tonight."
En 1957, Washington s’était remariée en 6e noces avec un de ses accompagnateurs, le chanteur et saxophoniste Eddie Chamblee. Washington avait divorcé de Chamlee l’année suivante, peu après l’avoir congédié en plein concert lors d’une performance à Miami.
Même si elle avait connu beaucoup moins de succès au milieu des années 1950, Washington était revenue en force en 1959 avec sa propre version de la chanson "What a Difference a Day Makes", une ballade de style ‘’bluesy’’ qui avait été très mal accueillie par les amateurs de blues en raison de son caractère trop commercial, mais qui s’était classée à la 4e position du Hit Parade américain. La chanson avait d’ailleurs valu à Washington de remporter un prix Grammy pour le meilleur disque de R & B. C’était la première fois que Washington se classait dans les dix premières positions du palmarès. Le groupe de Washington à l’époque comprenait le chef d’orchestre et arrangeur Belford Hendricks, le guitariste Kenny Burrell, le pianiste Joe Zawinul et le batteur Panama Francis. Après le succès inespéré de "What a Difference a Day Makes", Washington avait cessé d’enregistrer des chansons de blues et de jazz et s’était concentrée sur un matériel plus ‘’mainstream’’ la mettant en vedette dans des arrangements plutôt pompeux.
En 1960, Washington avait enchaîné avec une version de la chanson "Unforgettable" d’Irving Gordon, puis avec deux duos à succès avec le chanteur Brook Benton, "Baby (You've Got What It Takes)" et "A Rockin' Good Way (To Mess Around and Fall in Love)". Les deux chansons étaient tirées de l’album The Two of Us.
En janvier 1961, Washington avait épousé son septième mari, l’acteur d’origine dominicaine Rafael Campos. Fidèle à son tempérament plutôt instable, Washington avait divorcé quelques mois plus tard. Washington avait rencontré son huitième et dernier mari, le joueur de football des Lions de Detroit, Dick “Night Train” Lane, en juillet 1963.
Le dernier grand succès de Washington avait été la chanson "September in the Rain" qui avait atteint la 23e position du Hit Parade et la 5e position du palmarès R & B en 1960. Après avoir signé un contrat avec les disques Roulette en 1962, Washington avait de nouveau franchi les quarante premières positions du Hit Parade avec la chanson "Where Are You." Parallèlement., Washington avait continué de connaître du succès au palmarès R & B avec des chansons comme "This Bitter Earth."
En 1963, Washington s’était également produite avec les grands orchestres de Count Basie et Duke Ellington. Elle avait aussi fait des apparitions au cinéma dans des films comme Rock and Roll Revue (1955) et Jazz on a Summer's Day (1960).
Washington avait également enregistré deux blues plutôt suggestifs. La pièce "Long John Blues" (qui portait sur son dentiste) comprenait des paroles comme "He took out his trusty drill. Told me to open wide. He said he wouldn't hurt me, but he filled my whole inside." L’autre chanson était "Big Long Slidin' Thing", et faisait probablement référence à un tromboniste.
Dans les années 1950 et au début des années 1960, Washington s’était même produite à l’occasion dans un club de striptease de Las Vegas. Des décennies plus tard, le chanteur Tony Bennett avait déclaré au cours d’une session d’enregistrement avec la chanteuse Amy Winehouse: ‘’She was a good friend of mine, you know. She was great. She used to just come in with two suitcases in Vegas without being booked {...}. And she'd stay as long as she wanted. And all the kids in all the shows on the Strip would come that night. They'd hear that she's in town and it would be packed just for her performance.’’
En 1962, Washington avait joué avec un trio appelé The Allegros, qui était formé d’Earl Edwards au saxophone, de Jimmy Sigler à l’orgue et de Jimmy Thomas à la batterie. Edwards avait été remplacé plus tard par John Payne. Parmi les plus grandes réalisations de Washington, on remarquait des apparitions au Festival de jazz de Newport (1955–1959), au Randalls Island Jazz Festival de New York (1959), à l’International Jazz Festival de Washington, D.C. (1962), ainsi que plusieurs performances au club Birdland (1958, 1961–1962).
Connue pour sa vie sentimentale plutôt tumultueuse, Washington s’était mariée à au moins huit reprises. Elle avait divorcé six fois. Washington avait eu deux enfants, George Jr. (le fils de George Jenkins) et Bobby Jr. (le fils de Bobby Grayson). Washington habitait à Detroit, au Michigan.
Le matin du 14 décembre 1963, l’époux de Washington, le joueur de football Dick "Night Train" Lane, était allé se coucher à ses côtés. Lorsqu’il s’était réveillé, Lane avait découvert le corps inanimé de Washington. Elle avait seulement trente-neuf ans. Le Dr B.C. Ross avait émis le certificat de décès. L’autopsie avait révélé plus tard que Washington avait absorbé une combinaison mortelle de sécobarbital et d’amobarbital, deux médicaments qui lui avaient été prescrits pour soigner son insomnie et l’aider à contrôler sa diète. Washington a été inhumée au Burr Oak Cemetery à Alsip, dans les Illinois.
Washington avait remporté de nombreux honneurs au cours de sa carrière. En 1986, Washington avait été intronisée à titre posthume au sein du Alabama Jazz Hall of Fame. Sept ans plus tard, elle avait été admise au Rock and Roll Hall of Fame and Museum. Trois des enregistrements de Washington ont été inscrits au Grammy Hall of Fame, une distinction établie en 1973 pour honorer les enregistrements vieux d’au moins vingt-cinq ans et reconnus pour leur valeur qualitative et quantitative. Ces enregistrements étaient: “What a Difference a Day Makes”, “Teach Me Tonight” et “Unforgettable”.
En 1964, la chanteuse Aretha Franklin avait rendu hommage à Washington dans le cadre de l’album ‘’Unforgettable: A Tribute to Dinah Washington.’’ Le Service fédéral des Postes a émis un timbre commémoratif de 29 cents en l’honneur de Washington en 1993. En 2005, le Board of Commissioners avait renommé le parc où Washington avait vécu à Chicago dans les années 1950 sous le nom de Dinah Washington Park. En 2008, la ville natale de Washington à Tuscaloosa, en Alabama, a rebaptisé la section de la 30e avenue entre la 15e rue et Kaulton Park Avenue Dinah Washington. La cérémonie officialisant l’adoption du nouveau nom a été tenue le 12 mars 2009 en présence du fils de Washington, Robert Grayson, et de trois de ses petits-enfants. Le 29 août 2013, après l’avoir rénové, la ville de Tuscaloosa avait également renommé le bâtiment abritant le Allen Jemison Hardware, situé au coin nord de Greensboro Avenue et de la 7e rue, sous le nom de Dinah Washington Cultural Arts Center.
Décrivant la contribution de Washington au monde du jazz, Richard S. Ginell écrivait sur le site All Music:
‘’[Washington] was at once one of the most beloved and controversial singers of the mid-20th century – beloved to her fans, devotees, and fellow singers; controversial to critics who still accuse her of selling out her art to commerce and bad taste. Her principal sin, apparently, was to cultivate a distinctive vocal style that was at home in all kinds of music, be it R&B, blues, jazz, middle of the road pop – and she probably would have made a fine gospel or country singer had she the time. Hers was a gritty, salty, high-pitched voice, marked by absolute clarity of diction and clipped, bluesy phrasing.’’
Loin d’être seulement une chanteuse de blues, Washington avait inspiré le commentaire suivant à Betty De Ramus et Leslie Gourse du magazine Ebony: "She could strut through jazz, slide through pop and break your heart with ballads {...}. Dinah Washington could work magic with a song, taking it apart and stitching it back together in her own quirky and moving way."
Dans son autobiographie publiée en 2001, le producteur et arrangeur Quincy Jones avait décrit le style de Washington de façon colorée en écrivant qu’elle pouvait ‘’take the melody in her hand, hold it like an egg, crack it open, fry it, let it sizzle, reconstruct it, put the egg back in the box and back in the refrigerator and you would’ve still understood every single syllable”. Le critique de jazz Leonard Feather avait également inscrit le nom de Washington sur sa liste des Géants du Jazz.
Caractérisée par une excellente maîtrise de sa voix et par sa musique très influencée par le gospel, Washington était également dotée d’une forte personnalité. Washington avait notamment tendance à qualifier les autres femmes avec qui elle travaillait de "bitches." Malgré ces traits de caractère pour le moins déplaisants, Washington était cependant reconnue pour sa générosité.
Très confiante en ses propres capacités, Washington avait refusé d’adopter le surnom de ‘’Queen of the Blues" qui lui avait été attribué par la presse. Washington avait alors expliqué qu’elle ne pouvait accepter d’être surnommée ainsi parce que ce titre appartenait déjà à Bessie Smith.
En plus d’avoir de la difficulté à maîtriser son tempérament, Washington avait tendance à prendre du poids. N’arrivant pas à contrôler son poids elle-même, Washington avait donc commencé à consommer ses médicaments de façon excessive. Comme l’avait expliqué son ancien époux Eddie Chamlee: "Dinah would take pills, drink and forget she had taken her pills." Chamlee était cependant convaincue que Washington ne s’était pas suicidée et que sa mort était le résultat d’un simple accident.
Malgré son talent pour la musique religieuse, Washington n’avait jamais enregistré d’album gospel.
Mêms si elle était surtout considérée comme une chanteuse de blues, Washington s’était produite dans une grande diversité de styles musicaux allant du blues au R & B, en passant par la musique pop, les standards du jazz et même la musique country. Même si Washington n’avait jamais été une chanteuse de jazz au sens strict du terme, elle avait joué avec les plus grands musiciens de jazz de l’époque, dont Cannonball Adderley, Duke Ellington, Count Basie, Clark Terry, Clifford Brown, Lucky Thompson, Jimmy Cobb, Max Roach, Maynard Ferguson, Lionel Hampton, Kenny Burrell, Joe Zawinul, Panama Francis et Ben Webster. Un peu comme son idole Billie Holiday, Washington mettait énormément d’émotion dans ses interprétations. Washington a influencé de nombreuses chanteuses au cours de sa carrière, dont Nancy Wilson, Aretha Franklin, Esther Phillips et Diane Schuur.
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SOURCES:
BEVERTON, Alys. ‘’Dinah Washington (Ruth Lee Jones), (1924-1963).’’ Blackpast.org, 19 août 2009.
‘’Dinah Washington.’’ Wikipedia, 2023.
‘’Dinah Washington.’’ Black Music Scholar, 2023.
‘’Dinah Washington.’’ All About Jazz, 2023.
‘’Dinah Washington, American singer.’’ Encyclopaedia Britannica, 2023.
‘’Dinah Washington Biography.’’ Net Industries, 2023.
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Comme un avion sans aile
J'ai chanté toute la nuit
J'ai chanté pour celle
Qui m'a pas cru toute la nuit
Et même, même si j'peux pas m'envoler
Oui, j'irai jusqu'au bout
Oh oui, je veux jouer
Même sans les atouts
Tu fais semblant
De r'garder ailleurs
Tu dis même que j'te fais peur
Pourtant tu sais j'tiens plus d'bout
Aussi crevé qu'un danseur
Oh, il fait lourd
Et grande, grande nuit blanche
Et grande grande nuit d'orage
Le tonnerre gronde
Mais y'a pas d'éclair
Écoute, écoutez la voix du vent
Qui glisse, glisse sous la porte
Écoute on va changer de lit, changer d'amour
Changer de vie, changer de jour
Ho ho
Et même, même si tu fais plus rien
Tu vois moi j'aboierai encore
Mais tu t'endors sous mon piano
Quand je joue faux
Oh libellule
Et toi, t'as les ailes fragiles
Moi, moi j'ai la carlingue froissée
Mais j'ai chanté tout' la nuit
Lalala
Lalala
Lalala
Lalala
Lalala
Charlélie Couture
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Iland 2 : Le niveau est-il vraiment faible ?
Coucou, ici Constance ✨
Aujourd'hui j'ai envie de vous parler d'iland 2 et de toutes les critiques que reçoivent les trainees suite à leurs performances d'entrée. Alors qu'on soit bien clair : Est-ce que certaines trainees ont montrées un niveau plutôt faible ? La réponse est oui. Est-ce que le niveau en général est faible ? La réponse est non. Je vais donc prendre plusieurs critiques qui reviennent sur les réseaux et vous expliquer en quoi elles ne tiennent pas la route.
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1. Elles chantent en live :
Soyons claire une bonne partie de ce que vous appelés mal chanter, c'est juste que vous ne savez plus a quoi ça ressemble de chanter en live. Non, ce n'est jamais comme la version en enregistré et oui la voix n'est pas toujours constante. Je vous rappelle que ces filles n'utilisent pas leur souffle uniquement pour chanter, mais pour danser aussi. Elles ont fait ce que beaucoup d'idoles ne prennent même plus la peine de faire, raison pour laquelle vous n'avez aucune idée d'a quoi chanter en live ressemble.
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2. Les trainees d'iland saison 1 n'étaient pas meilleurs :
J'ai vu ça passer plusieurs fois alors je suis allée regarder à nouveau ces performances d'entrée. Pour être exacte, j'en ai regardé trois, je n'ai pas que ça à faire. Et franchement, ce n'était pas fameux, alors oui la danse était impressionnante, mais coté chant, c'est une catastrophe. Entre les fois où il doit y avoir à peine trois phrases de chantées, celles où il y a clairement un chant préenregistré par-dessus et de l'autotune très remarquable (et puis pourquoi pas tout en même temps), on ne peut pas dire que c'était vocalement impressionnant. Alors non, ces filles n'ont pas fait moins bien, elles ont chantées et vraiment essayés.
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3. Elles sont toujours trainees :
Mine de rien, il ne faut pas oublier que ce n'est que le début de l'aventure. Je trouve que c'est l'équipe de cake qui nous le rappelle le plus. Quand la performance commence, j'ai la même réaction que les juges et je me dis que c'est pas mal et bien vite les filles essoufflent. Pour la majorité, c'est la première fois qu'elles se retrouvent à devoir performer dans de telles conditions de production tout en sachant que par la suite, ce sera diffusé et vu par des milliers de personnes. Évidemment que dans ces conditions elles seront amenés à faire des erreurs, à faire preuve de trop d'enthousiasme, laissons leur le temps de grandir.
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4. Elles n'ont pas à être excellente partout :
J'ai une question, est ce que vous pouvez m'affirmer que vos idoles savent parfaitement danser, chanter et raper ? Parce que moi non, comme tout le monde, ils ont des point fort, des endroits où ils excellent et d'autres ou ils sont acceptables. Alors, oui, il me semble important qu'elles sachent un minimum chanter, mais je peux me contenter d'un niveau en chant acceptable si elles ont une excellente présence sur scène, un niveau impressionnant en danse ou qu'elles rapent merveilleusement bien. Ici, c'est un groupe qui est formé et j'ose espérer qu'au final elles se compléteront, j'espère que ce sera un groupe où chaque individu apportera quelque chose et qu'ensemble, ce sera parfait.
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5. Les chansons ne sont pas simple :
Aespa dont les capacités en chant sont indéniables, Itzy qui a des chorégraphies exigeante, "Sweet Venom" qui est excessivement aigu, "Unforgiven" que même Le Sserafim ne chantait pas en live… Je ne pense pas qu'une seule personne puisse remettre en question ce point et il me semble évident que la difficulté d'une chanson joue sur le résultat final. Honnêtement, je trouve ça cruel de les avoir jetées dans le bain en choisissant ces musiques, elles ont directement commencé au niveau 10 sans passer par le 1…
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6. Ce qu'évalue les juges
De toute évidence, ce ne sont pas les capacités en danse ou en chant qui étaient évalués ici. Ce n'est jamais le cas, sinon tout ne se jouerait pas sur une seule performance. Elles ont été évaluées durant des mois, leurs points forts et leurs points faibles, ils les connaissent déjà. Non ici ce qui est évalué, c'est leur capacité à performer dans de telles conditions. C'est pour cette raison que des personnes que vous trouvez douées se retrouvent au ground. Ici, elles devaient tout donner, ne pas éviter les obstacles et se démarquer. Honnêtement, à aucun moment de l'épisode, j'ai trouvé les juges incohérents.
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Honnêtement, j'ai été agréablement surprise par ce premier épisode, autant par les filles, les juges ou l'enrobage. Au-delà des capacités des filles, c'est l'attitude des juges que j'ai aimée. Ils sont des professionnels, ils savent ce en quoi ils sont bons et les domaines qui concernent plutôt leurs collègues. J'ai hâte de voir la suite et je n'ai aucun doute que les performances des filles seront cools. En revanche, j'ai bien peur que mnet face machine arrière et que sans aller au lypsinc, les filles est un support enregistré quand elles chantent en performant.
Bisous et à bientôt ! 🎶🎵🎶
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ce week-end je suis allée voir starmania j'avais hyper hâte mais j'ai passé un très mauvais moment à cause des voisins de sièges qui étaient tous insupportables sans exception !!!! à ma gauche une meuf a chanté TOUTES les chansons à voix haute mais euh je suis venue écouter le spectacle madame pas vous écouter vous ! à ma droite une vieille n'arrêtait pas de prendre des photos alors que c'était interdit (avec le bonus du flash parfois), derrière moi un type avait une montre qui sonnait toutes les 20 minutes et devant moi un ado qui regardait son tel tout le temps et qui se penchait tellement en arrière qu'il touchait mes genoux avec ses coudes bref très mauvais expérience hâte d'être riche pour privatiser les salles de concert
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Je n'y peux rien j'aime tant la vie que chaque jour elle recommence Je n'ai cherché qu'une voix pour adoucir les violences Je n'ai chanté que des vérités d'amour Je n'ai menti que pour tracer des routes de velours
Mano Solo - Je n’y peu rien
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