#violences en ligne
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tricycle-jaune · 2 months ago
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Bonjour, ce message s'adresse à toutes personnes se sentant concernées, mais plus particulièrement à alien-superst4r afin de continuer le débat sur les choix de faceclaims des gens.
Je me permets ce pavé imbuvable par rapport aux commentaires vis à vis de la liste des fc réservés pour le forum museum of sins. Ça va être long et chiant mais j’pense c’est nécessaire pour ce genre de débat qui ne peut se faire en trois phrases. Puisque tumblr c’est aussi une plateforme de discussion, discutons (et je pourrais sûrement pas re-répondre aussi vite que les personnes qui répondront à ce message car je taff en journée, j’sors à 7h30 pour rentrer à 19h donc faudra excuser ma potentielle lenteur) Je m’excuse btw pour mon écriture inclusive qui n’est pas au top, je tente d’apprivoiser cette nouvelle manière d’écrire (en m’entraînant comme avec ce post lol) mais je suis loin de la maîtriser !
Donc, de base j’voulais pas répondre honnêtement mdr mon taff me prend vlà mon énergie et débattre pour des choix de faceclaim pour des forums c’est pas franchement dans mes priorités quand j’ai des charges à payer et des responsabilités à m’en provoquer du bruxisme la nuit. Mais bon, en vrai ça m’intéresse aussi d’un côté puis j’ai jamais vraiment participé à ce genre de débat en ligne (bizarrement autour d’une table j’ai moins peur que virtuellement, c’est dire à quel point jsuis loin des réseaux sociaux et que pour moi -mon avis perso hein- y’a rien de mieux que confronter les gens les yeux dans les yeux, virtuellement j’y arrive pas mdr)
Tu as sous-entendu une incitation à la haine + concluant par une insulte visant les futurs membres du forum en disant :
“toi et ta communauté, oui restez bien entre "vous", whatever that means (j'ai une idée mais bref) et mangez bien vos grands morts" 
Faisant partie de ladite communauté, je me sens visée par ce qui est, me semble-t-il, être un sous-entendu non-dissimulé que l’ensemble de cette commu/futurs membres de ce projet sont toutes et tous des privilégiés cis blancs d'extrême droite voire d’appartenance au nazisme, surtout par le “j’ai une idée mais bref” (jvais sûrement trop loin tho, je m'excuse si je choque certaines personnes) Encore une fois, je me permets de réagir car faisant partie de ces futurs membres, c'est donc une attaque contre (entre autre) moi et ce que tu penses sur ma personne en me jugeant un peu gratos faut dire c’qui est, même si c’est ton droit de juger qui tu veux of course. D’un côté tu peux aussi me tacler en disant que j’me permet également de te juger en osant penser que tu penses justement qu’on est raciste voire nazi alors que c’était pas du tout ton sous-entendu, je m’excuse si j’me fourvoie !
Et faisant également partie d’une communauté de jv en ligne, j’ai l’habitude des “va mourir” ou encore “go get cancer” et autre joyeuseté. Autant tout ça, ça m’fait zéro réagir (je mens, leur violence me fait tjs un petit qch mébon, tu veux répondre quoi à ça mdr) autant me faire insulter de raciste voire d’appartenance au nazisme, ça passe pas. Et je t’arrêtes tout de suite, le fait de pas aimer ça c’est pas une quelconque conséquence de quoi que ce soit de ma part ou de mes choix rpgique, je pense si je te croiserai dans la rue et que je t’aborderai juste parce que tu portes un type de pantalon particulier et que j’te dis “t’es raciste”, ça m’étonnerai que tu kiffes la sensation (comparaison éclatée au sol je te l’accorde mdr) (c’est pour insister sur le fait que “ça sorte de nulle part”) (bien que tu pourrais rétorquer que ça sort pas de nulle part, ça sort du constat du choix des fcs blancs du fo il est vrai)
J’pourrais faire “osef” car tu me diras et à raison “mais si tu te sens visée, c’est que j’ai raison et j’ai touché là où ça fait mal” Là n’est pas le propos selon moi. Si on me vise personnellement en me disant “putain tes dents elles sont de travioles c’est moche” c’est une vérité vraie, jvais être choquée du culot et de la non-délicatesse des propos, mais la vérité j’vais oublier les minutes qui vont suivre mdr Donc quand on me dit “t’es raciste” alors que c’est pas la vérité, ça me touche de manière particulière parce que 1) le terme est violent as fuck et 2) ayant été victime du regard des autres (bcp moins que certaines de mes amies tho j’insiste sur ça) et autres commentaires douteux sur mes cheveux par ex en mode “jpeux les toucher” ou, mon turban portée occasionnellement (imagine les soeurs hijabi, tu sais très bien donc pas la peine de te donner des exemples) (même si ça m'arrive bcp moins ces temps-ci tho), c’est un peu un paradoxe troublant pour moi j’avoue. Pour conclure ce paragraphe d’introduction honteusement long : l’être humain est complexe et “aime” échanger ses pensées, ou du moins les étaler. Et il faut parce que sinon on explose lol donc me voici en train de monologuer.
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Je comprends ce combat, vraiment, j’fais partie des minorités également (et là vous vous dites : c’est une vendue lis même pas son pavé ça sert à R) J'parle de combat ouais j'emploie le champ lexical de la guerre c’est pê too much mais la fatigue menée à toujours répéter les mêmes discours c’est fatiguant, j’le sais, j’fais la même entre amies en échangeant nos convictions, car j'en ai également, comme bcp (y’a pas d’ironie là-dedans hein, je préfère préciser on sait jamais que mes propos soient mal interprétés ou quoi).
Sauf que j’aimerais débattre de ton point de vue du coup j'me permets : nous connais-tu ? Nous, les futurs membres du forum ? Connais-tu nos origines ? Notre milieu social ? Notre passé ? Nos personnalités ? Comment peux-tu savoir les raisons exactes de nos choix derrière ces fc ? Qui te dis que parmi elleux, t’en a pas qui ont enchaîné les fc poc et qui là veulent incarner une nana suédoise (pour l’exemple) pour la première fois depuis x années ? Penses-tu que parmi toutes les personnes qui ont fait des réservations d'avatars, il n'y ait vraiment aucun.e catholique, musulman.e, juif.ve, hindouiste pour ne citer que ces religions, ou d'origine maghrébin.e, portugais, subsharaien.ne, asiatique pour ne citer que ces origines encore une fois, qui ont pourtant choisi.e en toute connaissance de cause des fc dit "blanc" car d'origine canadienne ou américaine ou européenne ou etc bref, un fc dit "blanc". Est-ce qu’au bout du compte c'est pas simplement mon choix d'incarner un mec scandinave alors que mes ancêtres sont d'origine maghrébine ? Moi c’qui m’interroge particulièrement c’est notamment : est-ce que t'es en train d'insinuer que par mon choix je suis forcément en train de dénigrer mes ancêtres et mes parents qui m'ont inculqué une (des) langue.s une tradition, une religion, un quotidien qui sans eux n'existerait pas, parce que j'ai pris un acteur écossais (oui je change exprès parce que ça marche avec n'importe quelle nationalité dite "blanche") au lieu de prendre un Tahar Rahim ou Leila Bekhti qui ont mon amour inconditionnel mais juste voilà, j'ai juste pas le souhait là, dans ce contexte-ci et dans l’immédiat, d'incarner un personnage avec lui ou elle en fc ?
Si oui, que c’est effectivement ton insinuation (en tout cas de mon point de vue, c’est ce que je ressens en te lisant et en tant que personne racisée ayant pris un fc blanc, donc en gros jsuis une grosse merde qui a honte de ses origines quoi), que “si vous ne choisissez pas un.e poc comme fc vous êtes racistes parce que vous ne contribuez pas à diversifier les représentations dans votre forum” (je grossis le truc ce n’est bien sûr pas ce que tu as dis, mais c’est ce que j’ai cru comprendre par ton sous-entendu et c’est mon ressenti à la lecture de tes mots) alors, je ne peux pas parler pour tout le monde mais pour ma part, meuf maghrébine, musulmane, issue de la classe ouvrière ayant toujours vécu et côtoyé les quartiers du 93 et votant explicitement pour le parti politique de gauche (tu vois je dis tout mdr je m’en fous si ça me fait perdre mes partenaires rp, i am what i am) : cette insinuation est fausse ! Dans ma vie de rpgiste, j’ai autant kiffé mes histoires sous une Lupita Nyong'o que sous un Gustaf Skarsgård ou encore Salma Hayek. J’ai même pas à justifier mes choix de fc en fait parce qu’ils sont les miens et quand je débarque dans un fo, on a toutes et tous une manière diff de construire ses perso. Moi ça commence comme ça (allez si j’me justifie mdr quand je commence on m’arrête plus comme tu le remarque avec malheur) : j’ai son caractère, son histoire et ENSUITE en découle le fc, le fc c’est limite un détail (pour moi!) qui vient à la fin mdr parce que je bosse tellement son mindset et son histoire/éducation que le visage c’est pas ce qui m’inspire, c’est sa vie qui va m’inspirer son visage jsp si j’suis claire en fait pardon si j’dis n’imp.
Mais en vrai, oui c’est frustrant de ne pas avoir assez de représentation des minorités. Il en manque partout. Story time totalement hors rp ; y’a que très récemment que j’étais tombée sur la série we are lady parts et c’était bien une des premières fois (en vrai y’en a d’autres quand on fouille bien) où je voyais une représentation relativement fidèle d’une minorité dans une série tv dite populaire à laquelle je pouvais m’identifier (c’est limité un c/c de moi et de copines, for real c’est flippant mdr) Mais j’vais tout autant kiffer house of the dragon et m’identifier (sous d’autres d’aspects totalement diff hein) à rhaenyra alors que bon, t’imagines bien que j’ai pas de dragon sous le coude. Tout ça pour dire : j’ai pas attendu et je vais pas attendre que ça soit dans le domaine du rp que le monde va changer/évoluer. Les représentations de mes origines/religion/tradition, c’est partout. C’est dans mon quotidien et bien sûr que le rp fait partie de mon quotidien mais c’est comme la musique que j’écoute, jvais autant kiffer ma vie sur sum 41 que Taos Amrouche et j’vais pas me sentir moins déconnecté de mes origines parce que jvais aller à un concert de punk rock un soir tous les huit mois. Sinon c’est que pardon, ma connexion à mes racines est vraiment très faible ptdr
Si ce n’était pas ton insinuation, je m’excuse d’avoir pris de ton temps et d’avoir été full parano ! (that’s my thing mdr) Mais en vrai j’ai kiffé, call me weird. Même moi ça m’a aidé à voir plus clair dans, à la fois ta position mais aussi la mienne et j'me rend compte que je manque cruellement de confiance en moi jusqu'à douter de mes choix de fc alors que paradoxalement, j’suis à l’aise dans mes bottes autant pour incarner un fc pakistanais autant que polonais, dans la limite de mes faibles connaissances bien entendu. Je prétendrais jamais connaître l’histoire d’un pays mieux que celui de mes origines ou le pays dans lequel je réside, et encore, on peut jamais tout connaître, la seule chose que je sais c’est que je ne sais rien que disait tu sais qui.
En découle une autre interrogation : si demain j’suis inspirée par un contexte de fifou sur un forum mais que instinctivement, mon inspi me “pousse” à prendre un fc blanc, est-ce que mon cerveau fait de moi une personne raciste parce que j’ai choisi impulsivement ce fc au détriment d’un fc issu d’une minorité ? Imaginons encore, toujours dans ma recherche de forum avec un contexte qui me plaît, bim cette-fois ci j’suis inspirée pour un perso issus d’une minorité et ça me donne l’opportunité de chercher un fc d’un.e poc. Est-ce que ça fait de moi une hypocrite parce que j’ai deux perso totalement à l’opposé ou j’ai eu tort affreusement tort de prendre un fc blanc et ce sont mes pensées d’occidentalisée-américanisé qui m’ont faussé ? Encore une fois, zéro sarcasme, j’pose cette question premier degré. Si ta réponse est “oui, félicitation tu es raciste” : j’te répondrai simplement que non, que tu me croies ou pas, c’est ta parole contre la mienne i guess (ptdr on est au tribunal ça me fume) (y’a des gens qui crèvent sous des bombes et regarde c’que je fais, la vérité j’ai honte un peu) (mais bon, c’est un combat important aussi je ne le dénigre pas !).
Ce que j’entends par là : devons-nous systématiquement privilégier un fc issus des minorités au détriment de nos inspirations ? (ça marche aussi pour les créateurs.trices graph/d’avatars j’me dis ?) (je pense hein, je graph pas mdr) Et je t’avoue ça m’a tué d’écrire cette phrase, on en est là, j’me fais l’avocate des racistes, carrément. C’est une interrogation horrible qui n’a pas lieu d’être selon moi mais c’est ce que tes remarques m’ont fait penser, et ça me fait passer pour une meuf qui va privilégier des fc blancs parce qu’elle est + inspirée par euxelles alors que tellement pas. Je vais pas créer un personnage juste pour incarner Sofiane Zermani par ex en fc et combler le vide des minorités, faut avoir une idée derrière. Mais si demain j’suis inspirée par lui bah let’s fucking go en fait j’me pose même pas de question, et le manque de ressource ne m’arrête pas, mes proches du monde rpgique peuvent en témoigner mdr ça dépend uniquement d’une chose dont je pense, nous avons toutes et tous été confronté : l’inspiration.
Du coup ça veut dire quoi ? Parce que pendant un an ou deux j’suis pas inspirée par un fc maghrébin je fais honte à mes ancêtres et je mérite pas le sang qui coule dans mes veines ? Et pour les français.e d’origine français.e, c’est quoi leur choix finalement ? Privilégier les poc c’est toujours mieux on est d’accord, mais si soudainement iel est inspiré.e pour jouer un fc d’origine française, est-ce qu’on lui dit “non j’accepte pas, aide-nous à nous valoriser sinon ça veut dire que t’es raciste” ?
Non parce que la manière dont les mots ont été employé c’est tout de suite ça que ça me fait ressentir : le doute et la culpabilité et c’est pas agréable et ça donne un côté ultra parano genre tu veux plus rien faire, limite tu veux plus ��crire, ni t’ouvrir aux gens : tu fais rien (pas chez moi tho mdr encore une fois jsuis bien dans mes baskets) C’est comme les gens qui veulent apprendre une langue, encore pire quand ce sont des gens d’origine admettons sud-américaine qui veulent apprendre l’espagnol et qui ose pas parler espagnol parce que tout le monde se moque de leur accent en mode “roh la honte iel sait pas parler la langue de ses parents alors qu’iel a 30 ans” Les gens vont jamais se débloquer si on les juge alors qu’ils veulent s’améliorer. Ou les gens qui développent une passion pour un autre pays que le leur (j’pense notamment au Japon ou la Corée du Sud pas mal hypés), iels ont le droit de s’informer quand même ou ça aussi c’est considéré comme étant traître à leur sang ?
Tu vas me dire “mais nous on empêche personne, écrivez entre vous” bah oui c'est clair on va rester "entre nous" du coup mdr je trouve juste ça triste en fait parce que le but du rp avouons-le, c’est aussi de faire des rencontres (mode scribe activé) et d’échanger nos plumes et nos idées avec d’autres. J’ai l’impression d’être dans un épisode de the good place en fait mdr quoiqu'on fasse, nous, la commu que vous pointez du doigt, rien n'ira : je voulais acheter des fleurs pour ma grand-mère mais c’est compté comme un “mauvais point” parce que le cultivateur a été exploité dans un champ et se retrouve à être payé 0.1 centime la fleur qui elle-même a poussé à l’aide de pesticide qui ont tué le microcosme végétal et a contribué à polluer le sous-sol jusqu’à l'irrigation qui a pollué le fleuve jouxtant le champ et donc j’ai pollué l’océan à cause des fleurs achetés pour ma grand-mère (????) Là c’est pareil, tu choisis pas un fc issus des minorités donc tu contribues à la “supériorité” de la race blanche donc tu es un collabo et donc tu es raciste voire nazi (????)
Also, en prenant un fc d’origine maghrébine, perso j’ai aussi un problème de recul : j’vais avoir du mal à faire la différenciation entre moi et mon personnage (là on rentre dans un autre débat + deep niveau psychologie mdr) Je vais pas réussir à me détacher suffisamment et limite vivre ce que mon personnage vit alors en rp en pensant “que c’est moi” et c’est pas forcément ce que je cherche (c’est du vécu oui oui mdr) (et c’est pour ça aussi que mes perso sont loiiiiiin de me ressembler autant mentalement que physiquement, sinon j’me prends moi en fc et on en parle plus MDRR) Donc peut-être que prendre un fc canadien alors que j’suis maghrébine, bah oui c’est peut-être un moyen pour moi de me “détacher” de ma personne de la même manière à quand je joue à des jeux vidéos et que j’incarne tel protagoniste qui part faire telle quête ou zigouiller tel démon. Encore une fois c’est un autre débat et ça prouve très certainement que j’suis juste timbrée mdr J’dis pas que j’ai raison, si j’avais été une personne plus sûre de moi j’penserai sûrement autrement, mais bon, des heures de thérapie n’ont pas réussi à résoudre cette énigme (yet ? maybe one day lol)
Pour revenir au forum (j’suis partie trop loin help), je conçois que des gens reprochent ces choix de fc et tu sais quoi : vous avez raison. Internet est accessible à tous donc c’est normal que toutes et tous, on puisse dire son avis. Et bien que ça ne te concerne pas, sache “qu’entre nous”, on complote déjà pour des dc et tc dont -comme c'est bizarre- bcp sont des poc, alors tu pourras nous dire “et pourquoi c’est pas vos premiers comptes du coup ?” bah écoute, si on part comme ça, c’est infini ? Pourquoi t’as acheté un croissant à la boulangerie et pas un batbout ? Pourquoi ton huile d’olive est d’origine européenne alors qu’elle pourrait être d’origine tunisienne ? Pourquoi t’as un t-shirt made in Bangladesh alors qu'il pourrait être 100% coton fabriqué dans des conditions respectable de la vie humaine ? Pourquoi fabriqué par autrui en plus, fais-le toi-même, au moins t’es sûr.e d’où vient le coton et c’est ta manière de coudre et pas celle des autres ? ‘fin j’peux continuer longtemps comme ça, mais tu vois c’que j’veux dire lol
Je souhaite vraiment avoir ce débat de manière respectueuse en lisant les opinons de chacun.e, j'comprends que tu sois vénère et que tu trouves ça hallucinant ce manque de diversité. J’ai limite envie de dire par fatalité : ne serait-ce pas le triste reflet de notre société et surtout de notre consommation aux médias (et de ce fait, de la diversité qui n’est pas folichonne dans les médias) ? Après j’peux aussi rajouter : quelle société ? Selon où tu es à Paris par exemple, t’as l’impression soit ton café va coûter 6e50 soit t’es à Alger tellement ça sent le jasmin et le sfenj. C’est franchement toi qui choisis où tu veux être pour ton bien être intérieur, et c’est pareil pour la créativité et l’écriture selon moi. Alors bien évidemment c'est à nous de changer les choses dans le rp universe parce qu'on en fait partie, mais qui te dis que c'est pas en cours ? Un projet de forum n'est selon moi pas représentatif du monde du rp global ? J'vis sans doute au pays des bisounours, encore une fois tout c'que j'dis là c'est prem deg, je déteste le sarcasme (je le comprends pas la plupart du temps mdr) et j'en ferais pas dans un sujet aussi sérieux.
Donc here we goes, débattons sans insulte svp si possible. Le but n’étant bien sûr pas de faire changer d’avis qui que ce soit, tout le monde est libre d’avoir son opinion et c’est normal et c’est même nécessaire, sinon on se remettrai jamais en question et ça craint, puis c’est ce qui fait l’enrichissement du monde, mais svp soyez pas injurieux.ses, vraiment on discute, t’as le droit de penser que 2+2=5 c’est ta vie, ton choix, mais comme vous rendez le sujet public justement, c’est dans le but qu’il soit vu par le plus grand nombre (ou nombre respectable tout court mdr) donc let’s go, faites péter les reblog.
Respectez vous, ne craignez personne.
#rp
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laurierthefox · 1 month ago
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Aujourd'hui 20 novembre, c'est le TDOR, le Transgender Day of Remembrance. Un jour où la communauté trans et non binaire se souvient et rappellent les noms de ses mort'es, de celleux que nous avons perdus par assassinats, sui*ides ou précarités.
Les premières victimes sont les femmes trans et personnes transfems noires, latinx, et plus généralement racisées, dû à la violence transmisogyne et raciste étatique.
Nous les recensons et en faisons le décompte tous les ans, même si beaucoup de mort'es restent invisibles, du fait du mégenrage / deadnaming des proches, des journalistes, de la police...etc :
- https://transrespect.org/en/research/tmm/ - https://tdor.translivesmatter.info/reports?view=map Environ 373 personnes trans et non binaire sont mortes depuis un an, dans le monde.
Pour ce jour j'ai décidé de reprendre un ancien dessin que j'avais fait pour l'inktober de 2016, l'année de mon premier coming out.
Si vous ne voulez pas passer ce moment seul'e vous pouvez vous tourner vers vos associations trans et LGBTIA+ qui font des recueillement publique ou en ligne ce soir.
Voici la liste de @orgasolitrans pour les rassemblements qui auront lieu ce soir un peu partout en france :
- https://www.instagram.com/p/DCjH2GuCPfZ/?img_index=1
La vidéo de @aggressively_trans :
- https://www.instagram.com/p/DClWeIOi6OQ/
Plein de force, d'amour et de soutien à nous toustes. Soutenons nous, souvenons nous de nos mortes, battons nous pour nos vies !
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ainsleywsin · 3 months ago
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Je voulais réagir là où ça été soulevé récemment mais un poste à part entière me semble finalement plus pertinent. 
Quand on vient à parler de sexualité, de la jouer ou non en rp, et comment, il revient toujours à un moment donné dans la conversation des contre-arguments fallacieux. Et ici je voudrais parler de l’inceste. 
Et il n’y a pas d’autres façon de le dire que : 
L’inceste ne peut pas être une sexualité ou un acte sexuel consenti. 
On peut se cacher derrière le fait de parler d’adultes consentants quand on parle d’inceste, mais les modalités mêmes de l’inceste et de son existence empêchent toute notion de consentement.  Il existe des ouvrages, des podcasts et des émissions qui détaillent avec précision tous les mécanismes de l’inceste, aussi je vais me contenter d’énoncer brièvement et sans développer : 
Que l’on soit enfants ou adultes, les modalités qui permettent à l’inceste d’exister et de perdurer sont la violence (physique ou psychique), la manipulation, le secret et le silence. C’est la culture du silence qui permet à l’inceste de perdurer et qui permet l’emprise. L’inceste, c’est de la violence, de l’abus de pouvoir, une agression sexuelle, du viol. 
On ne peut pas parler d’amour dans l’inceste. C’est une relation de pouvoir, de domination (au sens sociologique du terme), c’est quelqu’un (le plus souvent un aîné) qui profite de quelqu’un d’autre de plus vulnérable que lui, un régime de terreur, d’écrasement et de silence imposé par l’incesteur à l’incesté. Les modalités de l’inceste entretiennent la confusion avec l’amour. 
Dans une telle configuration, il ne peut pas y avoir de consentement. On ne peut pas associer l’inceste à une sexualité réfléchie et consentie (la sexualité est de l’amour, du plaisir, du consentement, ...). 
Pour en revenir au RP : on peut jouer des configurations de relations toxiques, chacun·e trace la limite avec ses partenaires. J’entends et je vois parfaitement l’effet cathartique de jouer et d'interpréter ces dynamiques. J’ai pas envie de faire la police des mœurs, chacun trace sa propre ligne de ce qui lui semble éthique ou moral à jouer. Mais si on s’engage dans ce genre de jeu avec des relations toxiques, que ça soit de l’inceste ou autre, on ne peut pas nier la réalité ; on ne peut pas romantiser, il faut voir comme elles sont : des relations toxiques et néfastes. 
On peut aussi se poser la question des motivations à jouer de l’inceste et avoir en tête que le mythe de l’inceste heureux envahit la (pop)culture : GOT, The Borgias, Twin Peaks, House of Dragon, Gainsbourg, Dexter… Ce sont des représentations fantasmées et faussées, qui reprennent les codes de brouillage de l’inceste entre amour et abus. (A ce sujet, je conseille vraiment de lire Dussy, qui explique comme même dans la façon de parler de l’inceste on utilise le vocabulaire de l’affection et de l’amour.)
Si vous voulez vous documenter sur le sujet, je vous conseille  :
BEDEAU, Johanna et CIBOULET, Marie-Laure, « L’Inceste », LSD, la série documentaire, France Culture 
BIENAIMÉ, Charlotte, « Inceste et pédocriminalité : la loi du silence », Un podcast à soi (podcast)
BREY, Iris  et al. - Culture de l’inceste
DROUAR, Juliet -  La culture de l’inceste (article médiapart)
DUSSY, Dorothée-  Le berceau des dominations, anthropologie de l’inceste
https://facealinceste.fr/
https://incestearevi.org/
KOUCHNER, Camille  - La familia Grande
MCDANIELS, Tiffany - Betty 
PUDLOWSKI, Charlotte - Ou peut-être une nuit (+ version podcast)
ROJZMAN, Théa - Grand silence
SINNO, Neige - Triste Tigre
TUAILLON, Victoire - La loi de l’inceste (podcast)
TUAILLON, Victoire  Qui sont les incesteurs (podcast)
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thebusylilbee · 8 months ago
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"Un café crème et une minute, voire deux, de réflexion. Nawel (1) est à la recherche des mots pour décrire ses sentiments. La trentenaire est «chargée de sécurité en ligne» pour un média social. Elle a «galéré» pour se faire embaucher. La faute à quoi ? Son nom, son prénom et sa religion, dit-elle dans une brasserie parisienne proche de la place de la République. «Je fais attention à ne pas tomber dans la colère parce qu’on nous refuse le droit à la colère. Elle est perçue comme une forme de violence alors que nous la subissons au quotidien.» Le «nous» englobe de nombreux Français musulmans diplômés. Ils dénoncent une atmosphère «pesante» dans le monde du travail, les médias et l’espace public. Ils ne supportent plus les regards de travers les jours qui suivent les attentats, la «suspicion» et les débats politiques. Une vie avec la «boule au ventre», disent-ils.
Aïcha (1) qui enseigne la littérature dans le Val-de-Marne garde encore en elle la souffrance lorsqu’un collègue lui a posé une question après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Elle était installée en train de boire son café en pianotant sur son téléphone dans la salle des professeurs. Tout était calme. Puis : «Et toi Aïcha, tu es bien silencieuse, ça ne te fait rien ce qui vient de se passer ?» Elle a fondu en larmes dans sa voiture sur le chemin du retour. En arrivant à son domicile, Aïcha a demandé à son compagnon : «Pourquoi on reste encore ici alors qu’on pourrait être respectés ailleurs ?»
«On se bat pour se faire embaucher»
Le ressenti est documenté. Trois sociologues ont mené une enquête. Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin ont interrogé une partie de cette «élite minoritaire» – appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1 000 personnes et sur 140 entretiens approfondis – qui a décidé de quitter la France pour s’installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal. Ils ont en fait un livre, La France, tu l’aimes mais tu la quittes (Seuil). Les interrogés racontent les raisons de l’exil : discrimination, stigmatisation et difficultés à grimper dans le fameux ascenseur social. Libération a rencontré une dizaine de jeunes diplômés musulmans – pratiquants ou non – qui travaillent actuellement en France mais qui pensent chaque jour un peu plus à l’exil. Nous en avons également croisé qui ont passé le cap ; celui de vivre ailleurs.
Le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, le médiatique Tareq Oubrou, perçoit le phénomène. «Le malaise est profond chez les musulmans et ne l’a jamais autant été. Il y a de grandes interrogations, une angoisse même face à l’avenir politique et social d’une France qui se crispe», explique cette figure de l’islam de France. Combien ont passé la frontière ? Les chiffres n’existent pas.
Salim est ingénieur dans la téléphonie. «J’en parle presque tous les jours avec des copains, dit-il en introduction. Nous sommes nombreux à ressentir la même chose. On se bat pour se faire embaucher et on galère pour être promu. Récemment, mon collègue qui a été nommé chef d’équipe a été gêné. Il n’arrive même plus à me regarder dans les yeux. Je suis arrivé avant lui et j’ai fait de meilleures écoles que lui. Je suis vu comme le mec sympa qui fait des blagues, qui devrait remercier chaque matin ses patrons d’être là.» Le trentenaire est en train de se laisser convaincre par son cousin à Londres. Il gagne le double de son salaire mais pas seulement. Salim regarde le plafond, s’évade et revient parmi nous : «Personne ne lui fait de réflexions pendant le ramadan ou après une attaque terroriste. Il n’est pas vu comme un arabe ou un musulman mais comme un ingénieur français.»
«Je me suis sentie entièrement française»
Dans la brasserie parisienne, Nawel commande un second café crème et déroule le câble de sa trajectoire. C’est la petite dernière des huit enfants de la famille. Ses parents ont quitté le Maroc à la fin des années 60 pour s’installer dans l’Yonne. Le daron à l’usine et la daronne avec la marmaille. La famille déménage un peu plus tard dans un petit village du Loir-et-Cher. «Mon père est devenu bûcheron. Les premiers temps étaient compliqués dans le village. Il y avait beaucoup de racisme, nous étions la seule famille arabe du coin. Mais notre famille nombreuse a sauvé l’équipe de foot, la fanfare et l’école du village.» Après un bac littéraire, la petite dernière se lance dans la sociologie. Elle se retrouve à Londres grâce au programme Erasmus. Tout change. «Je rencontre des gens du monde entier et plus personne ne me méprise, dit-elle. Je n’avais plus besoin de me justifier ou d’avoir honte de ce que je suis. Et, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie entièrement française.» Cette dernière phrase reviendra souvent tout au long de nos rencontres avec les expatriés.
Nawel se cherche à son retour. Elle se lance dans le journalisme, un milieu où l’entre-soi est roi et la diversité (surtout dans les postes à responsabilité) un songe. Elle galère, enchaîne les petits jobs pour payer les factures. Elle décide de partir pour Dublin, en Irlande, où elle se retrouve – après avoir vendu des sandwichs – modératrice de contenus pour Facebook. Elle gravit les échelons en interne et change de boîte. Airbnb puis Twitter (devenu X). La vie est belle. Un bon salaire et des responsabilités. Nawel décide de rentrer en France après sept années en Irlande. «Je pensais que ça allait bien se passer. J’avais fait mes preuves dans de grosses boîtes, mais non. Je postule à un tas de trucs mais je n’ai aucune réponse. Je galère aussi pour trouver un appartement à Paris. J’avais des offres d’emploi toutes les semaines en Irlande et pas une depuis mon retour en France.» Elle ne lâche pas l’affaire. La «chargée de sécurité en ligne» décroche deux entretiens. Deux réponses positives. Elle ne croit pas au hasard : «J’ai eu un entretien avec un directeur des ressources humaines maghrébin et le second, c’était en visioconférence avec un Afro-Américain parce que c’est une entreprise américaine.»
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Pour Amara, 24 ans, la religion en France reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. (Dorian Prost/Libération )
La jeunesse diplômée qui pense à l’exil se ressemble dans le regard de ceux qui mettent dans le même sac les enfants d’immigrés nés en France. «Nous sommes différents. Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas Arabes, explique Salim. Et chez les croyants, les degrés de pratique varient mais de nombreuses personnes ne cherchent pas à comprendre.» Les pratiquants, notamment les femmes voilées, sont nombreux à se projeter loin de la France ; pas forcément dans des pays musulmans.
«On est obligés de cacher un peu notre identité»
Cap au Nord. Ils ont tous les deux un parcours brillant : étudiante en M1 dans une grande école lilloise pour l’une ; en dernière année de Centrale-Lille, cursus ingénieur en développement applications mobiles et web, pour l’autre. Fatima (1), 22 ans, a grandi à Roubaix, immigration de troisième génération. Ses grands-parents, habitants de l’Algérie française, sont arrivés en métropole dans les années 50. Amara, 24 ans, originaire de banlieue parisienne, a des parents venant d’Afrique subsaharienne : Côte-d’Ivoire pour le père, Guinée pour la mère. Tous les deux, si différents dans leur histoire, partagent le même désir d’ailleurs. «Rester reviendrait à vivre dans un pays où on ne se sent pas à 100 % acceptés», résume Fatima, voile kaki accordé à sa chemise vintage, chinée en friperie, et jeans blanc. Amara approuve : «Je voudrais trouver un pays où je peux pratiquer ma religion dans des conditions plus propices.» Il dit qu’en France, la religion reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. Un regret ? «On est dans le pays où on a grandi, on fait la culture de ce pays, mais on est obligés de cacher un peu notre identité.»
Fatima souffre, elle, de l’image des musulmans issus des quartiers populaires. «On les associe dans l’imaginaire collectif à délinquance et à communautarisme. Et on nous confond avec des terroristes», soupire-t-elle. Le retour de Berlin, après un séjour Erasmus, a été dur. «Deux jours après, c’était l’annonce de l’interdiction de l’abaya. Je ne me sens pas vraiment concernée, je n’aime pas porter des robes, mais après Berlin, où tout le monde se respecte…» Elle porte le voile depuis trois ans. Dans son école lilloise, elle n’a subi aucune discrimination, de la part des profs comme des élèves. Juste parfois des étonnements maladroits quand on constate qu’elle ne parle pas arabe ou que ses parents sont français. Elle flippe pour les entretiens d’embauche. Elle a une autre peur, que l’extrême droite arrive au pouvoir. Pour ces raisons, elle prévoit de chercher du travail au Canada ou en Grande-Bretagne. «Soit on reste et on aide au développement de sa ville, soupire-t-elle. Soit on part, avec un sentiment de culpabilité. La France a investi sur moi, mais cela ne lui profitera peut-être pas. Je n’ai pas l’impression qu’elle se rende compte de cette perte.»
Amel a une phobie : l’avion. Elle traverse les mers et les océans pour rejoindre les différents continents. Elle a vécu un temps au Brésil. Puis un long moment à Dubaï. Elle raconte toujours un tas d’histoires. Ses traversées en cargo ou en voiliers. «J’ai toujours su que je quitterais la France après mes études, explique l’ancienne étudiante en école de commerce. Je n’ai jamais été une victime directe de racisme mais je sentais que j’aurais moins de barrières ailleurs et qu’on ne me jugerait pas.» Amel a créé plusieurs entreprises à Dubaï dans la cosmétique. Elle travaille aussi dans la finance. Dans un café du IIe arrondissement de Paris, la trentenaire pose une question qui paraît banale : «Pourquoi les choses ne changent pas ?» Elle ne cherche pas la réponse. Elle refuse de parler de «regrets» ou de «gâchis». Elle préfère dire «tant pis» pour la France. Son retour à Dubaï est programmé pour les prochaines semaines. Elle cherche un voilier pour embarquer.
Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante»
Omar est ingénieur en informatique. Il a tout quitté du jour au lendemain pour la Californie. Une décision «difficile mais réfléchie», «contrainte aussi». Le trentenaire, fils de Marocains, est musulman pratiquant. Il y a six mois, il était encore «bien installé». Omar a traversé le monde pour s’établir à Los Angeles avec sa femme Nadia, 30 ans, chercheuse en biologie, et leurs deux enfants de 3 et 8 ans. La réponse à «une atmosphère islamophobe» devenue trop pesante. «Nos proches nous manquent, mais on ne veut plus se cacher par peur d’être jugés», dit-il. La réalité ? Un «incident» leur a fait franchir le pas l’an dernier. «Nadia a été dénoncée par des collègues car elle portait le voile dans son laboratoire.» Des questions de sécurité ont été mises en avant. Une «fausse excuse», selon Omar, qui insiste pour dire que sa femme travaille désormais dans l’un des plus grands hôpitaux de Californie «sans que cela ne leur pose de problème». Dans son entourage, leur cas n’est pas isolé, ses deux sœurs, dont il préfère taire la profession, sont parties en Angleterre pour les mêmes raisons.
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La trentenaire Amel a préféré dire «tant pis» à la France et partir vivre à Dubaï. (Marie Rouge/Libération)
Facky, lui, raconte un tas d’anecdotes. Diplômé d’école d’ingénieur l’an dernier, il a sauté le pas il y a quatre mois pour rejoindre le Japon. Une parenthèse pour le moment. Il compte y apprendre la langue, pendant un an, et, s’il s’y plaît, s’y installer définitivement. Ici ou ailleurs mais pas en France. «J’aime mon pays mais malheureusement je n’ai plus vraiment l’espoir de vivre sereinement quand on te répète tous les jours que tu n’es pas chez toi en France.» Il raconte des expériences. Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante». Cette fois, lors d’un contrôle d’identité alors qu’il attend sa mère, où quatre policiers le mettent en joue par crainte de ce qu’il peut avoir dans son sac. Un flingue pointé sur sa tête. Ou alors, «moins grave», mais tout aussi «fatiguant», lorsqu’un caissier de supermarché refuse de passer ses articles. Dernier épisode en date, il y a un mois, dans l’avion le ramenant en France pendant le ramadan. Il explique au personnel de bord qu’il jeûne. Une femme, assise à portée de la conversation, juge bon de donner son avis : «On est au Japon ou à Kaboul là ?»
Dans la brasserie parisienne, Nawel regarde l’heure. Elle doit retourner travailler. La pause est terminée. Une ultime question : partir ou rester en France ? «Je parle cinq langues et j’ai fait mes preuves mais mon pays a du mal à reconnaître mes compétences. C’est triste. Nos parents sont venus ici pour travailler sans faire de vagues. Ils ont accepté beaucoup de choses que je ne pourrais jamais accepter.» Nouvelle hésitation. Nouveau silence. Puis : «Je n’ai pas envie de faire semblant ou de jouer à la meuf sympa pour me faire une place. C’est terminé cette époque. Peut-être que demain j’aurai des enfants et je ne veux pas qu’ils grandissent dans une ambiance ou il faut toujours montrer patte blanche ou se justifier.» "
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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lilias42 · 7 days ago
Text
18 : avec son méchant / antagoniste préféré (le vôtre ou le leur, s'ils en ont un)
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La rencontre entre Miklan et son ancêtre "Le Protecteur Sauvage", premier porteur de l'emblème de Gautier, Brave aveugle des animaux, Atta Gautier Loquax, également héros pacifique des srengs surnommé "Le Bavard".
NOM D'UNE AILE, C'EST FAIT ET FINIIIII !!!!
C'était un serpent de mer cette confrontation, je ne vous explique même pas ! ça doit être une de mes toutes premières histoires que j'avais vis à vis des Braves (faut dire, vu la haine de Miklan envers son frère, ça risque d'être encore pire avec le porteur original de leur emblème familiale) et j'ai dû tenter de l'écrire deux trois fois sous forme de texte / petit one-shot mais, ça n'allait jamais jusqu'au bout, j'écrivais juste la rencontre avec Loqux et je passais à autre chose mais cette fois, c'est FAIT et FINI ! En fait, fallait passer sous le format BD pour que ça passe mieux de la tête à l'écrit on dirait - -'
Miklan n'est pas mon méchant préféré, il est plus dans la catégorie de Randolph du méchant très méchant qui ne se brosse pas les dents qu'on adore exploser, supplément en plus de la violence gratuite explicite, violence envers gosse et tentative de fratricide qui est aussi un de mes personnage préféré, avec en plus Delagarde qui le complimente comme pas possible (et Nopes qui lui emboite le pas pour le laver plus blanc que blanc avec une des pires justifications aux mauvais comportements d'un fratricide et d'un père négligeant que j'ai jamais vu de ma vie mais ça, j'ai fait un billet entier pour expliquer pourquoi je déteste qu'on le recrute dans Nopes), ouais laissez moi l'exploser en bonne et due forme et qu'il n'en reste rien ! En forme humaine ou de monstre, il a juste pris l'apparence de son âme quand il se transforme de toute façon ! (avec Félix, Dimitri et Ingrid en première ligne pour le déglinguer après ce qu'il a fait à leur ami !). Mon méchant préféré, ce serait plutôt Cornélia : une méchante féminine intelligente, qui s'assume complètement sans "UwU elle a kro raison UwU j'aurais fait pareil à sa place UwU" qui est pourtant la spécialité de ce jeu avec Delagarde, Lonato et Miklan, qui est une vraie menace, que ce soit par sa capacité à foutre un bazar monstre, son influence ou sa technologie avec ses golems, et qui réussi son coup au début tout en tenant un front de guerre pendant 5 ans. ça, c'est de la méchante ! Plus de ça s'il vous plait IS !
Mais vu que pour l'instant, il y a quand même pas mal de Braves avec leurs descendants (Metaheta, Lamina, Paenitens...), même dans les billets qui sont sur la corde raide du retard (celui avec un autre style artistique ou des reliques) ou carrément annulés pour faute de temps (j'aurais bien aimé faire l'invit' de Kostas avec Maurice, de son vrai nom Siopelè [du grec ancien σιωπηλός, ή, όν "de caractère silencieux, réservé, discret, taciturne", voir le Bailly comme toujours], rien que pour l'angoisse de la bande face à un menace invisible et qui se déplace trop vite pour être contrée, même quand il trouve comme la rendre, non pas visible mais, au moins perceptible mais... le temps... et j'ai pas trop la capacité à bien représenter l'invisibilité ou toute l'apparence en clair / obscure de Siopelè... et pour le coup, ça passe peut-être mieux en texte) alors, c'était l'occasion d'en finir avec ce serpent de mer et de le pêcher pour de bon ! Surtout que la rencontre entre les deux a aussi tout ce qu'il faut pour être décapante !
En fait, le cas de Loquax est un peu particulier vu que deux peuples se souviennent de lui et le voie comme un personnage importants de leur histoire mais, de manière très différentes à cause des circonstances. Comme pour tous mes Braves, ils sont en fait deux personnes qui ont été fusionnés au fil du temps : Atta Gautier Loquax, le Brave originel, pacifique convaincu dont la principale force vient de son empathie avec tout le monde et sa volonté d'empêcher les conflits si on peut résoudre les problèmes par la diplomatie, qui est le sorcier qui a été forcé de boire le sang de nabatéen par Némésis, puis a été tué par les forces adrestiennes histoire de causer un chaos monstrueux pour le plus grand bonheur des agarthans, et sa fille, Gautier tout court afin de marquer encore plus sa filiation avec son père (ça se décline sur le modèle de "mater, matris" de la 3e déclinaison de latin), qui a vu son père se faire décapiter par Wilhelm et traiter comme un animal à cause de son mode de vie nomade et de ses fiertés (surtout que l'emblème lui rongeait bien l'esprit, même s'il arrivait souvent à tenir pour ne faire de mal à personne), vu que son corps a été trainé par les pieds au cheval de Wilhelm jusqu'à leur capitale et que sa tête a été lancé au pied de leur reine en exigeant qu'il se soumette à leur puissance, ce qu'elle a bien été obligé de faire au départ (tout en cherchant la première occasion pour se barrer, ce qu'elle fera vu que Gautier ne fera jamais vraiment partie de fait de l'Empire Adrestien, tout comme Goneril vu qu'ils sont sur les frontières et on toujours été très indépendant, même si la propagande dit le contraire) alors, elle va déterrer la Lance de la Destruction, et rejoint Némésis pour venger son père tout en projetant de tuer Némésis dès qu'elle en aura l'occasion avec les autres enfants de Braves, c'est quand même le premier responsable de la dégénérescence de leurs parents et les a mutilés (Loquax s'est retrouvé avec la langue coupée pour l'empêcher de parler vu que c'était sa principale arme et fierté), le tout en rejetant la philosophie de son père vu que malgré tout, malgré le fait qu'il a tout fait pour la protéger, ait posé sa canne en signe de non violence et de volonté de discuter, qu'il ait tout fait pour se retenir quand l'emblème recommençait à lui faire perdre la tête, ou le fait qu'il soit complètement aveugle, Wilhelm l'a quand même décapité en déclarant que la civilisation calme et raisonnée tuait le symbole même de la barbarie sauvage et déraisonné incapable de faire preuve de bon sens (Wilhelm est persuadé qu'il a quand même participer à un génocide, il a de quoi être énervé).
Sauf que si côté Sreng, on se souvient surtout de Loquax comme étant "Le Bavard" (traduction littérale de son cognomen / surnom, "le loquace, le bavard", car Loquax est un vrai moulin à parole qui ne s'arrête jamais de parler), l'aveugle pacifique capable de parler avec tout ce qui vit et capable de résoudre les conflits par ses mots et sa capacité de persuasion, prenant même la forme des animaux pour mieux les comprendre mais, qui a été assassiné et dévoré par la Dévoreuse de Cadavre, une femme (ou un homme, les traditions divergent sur ce point selon si dans ce coin là, la faute était plus porté sur sa fille qui n'a pas respecté la mémoire son père en rejetant sa philosophie et s'est livré à des atrocités, ou Wilhelm qui est celui qui a décapité Loquax et malmené son cadavre, ou Némésis qui l'a vaincu, mutilé et forcé à boire l'emblème qui le tuait à petit feu) assoiffé de pouvoir et dont l'horreur absolu a donné naissance à la Lance de la Destruction, une lance maudite issu des os et du corps du Bavard capable de briser le destin, côté Fodlan, on se souvient surtout du caractère de sa fille qu'on a mixé avec les pouvoirs de son père pour en faire le Brave Gautier, Protecteur Sauvage déchiquetant ses adversaires osant menacer son peuple, surtout que l'effet de l'emblème de Gautier, l'emblème de la Fissure, c'est de créer de grosses entailles quasi impossible à soigner et qui se nécrosent très vite sur les personnes toucher par la lance de la Destruction ou une personne avec son emblème active, ce qui ajoute au côté... énervé qu'aurait dû avoir le Brave. Au fil de leur histoire, certains aspects a été plus mis en avant que d'autre selon les cas et ça a créé deux traditions complètement différentes de chaque côté de la montagne).
En Sreng, on ne fait pas du tout le lien entre le Bavard et les Gautier, à part que c'est la famille descendant de la Dévoreuse de Cadavre, ce qui était une source de honte quand ils étaient encore srengs (le rattachement de Gautier à Fodlan s'est faite lors de la guerre du Lion et de l'Aigle) et eux-mêmes avaient un respect absolu pour le Bavard afin d'essuyer le sacrilège de leur famille. Avec ça, vu que leur rattachement à Fodlan est relativement tardif et qu'ils ont gardé pas mal de racines avec srengs, que ce soit dans leur tradition ou leur dialecte qui est très proche du sreng, les Gautier eux-mêmes ont au final assez peu contribué à la construction du mythe de Gautier, c'est surtout les adrestiens (comprenez Adrestia, Faerghus et Leicester à la marge vu qu'ils sont plus éloigné) qui l'ont construit tout en ayant surement des clichés liés aux srengs qui se sont collé à lui en plus du caractère particulièrement violent sur le champ de bataille de sa fille.
C'est donc un beau bazar et même s'il est vénéré comme les autres Braves, on ne se souvient pas du tout ou presque de Loquax comme il était à l'origine, son image est bien trop déformé par un millénaire de tradition orale, de traduction bancales de vieux textes, des traductions bancales de vieux textes déjà traduit du grec ou du latin au vieux fodlan puis au fodlan actuel, de recopiage fait par dessus la jambe car le moine copiste en a marre et veut juste aller se réchauffer au coin du feu ou a arrangé à sa sauce, ou a juste sauté des passages qui lui semblait moins intéressant / capitaux / pertinent (chose qui arrivait vraiment avant l'invention de l'imprimerie, d'où le fait qu'il y a fallu faire BEAUCOUP de recherche pour corriger la Vulgate et diffuser la bonne version à la renaissance, même si ça a été un combat compliqué entre l'Eglise Romaine et les érudits)... et Miklan n'est pas en reste sur ce point. Il s'imagine le Brave comme son père ou lui-même : un homme froid, violent, utilisant ses crocs avant sa tête sans hésiter une seule seconde, ce qui rend encore plus illégitime Sylvain à ses yeux vu qu'il est tout le contraire de ce "Protecteur Sauvage".
Alors, quand il rencontre le vrai Loquax, ça fait une sacrée douche froide et un vrai choc.
Pour commencer, Loquax ressemble vraiment beaucoup à Sylvain, que ce soit dans sa voix ou son apparence. C'est Sylvain avec des fiertés, des organes internes en plus, des oreilles velus, une queue animal et qui se déplace avec une canne. Avec ça, comme dit plus haut, Loquax est un homme très doux, très gentil et pacifique. Il a horreur de la violence et a justement commencé à apprendre la langue des animaux et la magie pour mieux les comprendre (il est même devenu complètement végétarien, surtout depuis qu'il peut brouter de l'herbe avec son estomac qui a changé vu qu'étrangement, quand t'entend ta proie supplié pour sa vie quand tu chasses, t'as pas trop envie de la manger) alors, dès qu'il est arrivé dans le présent et qu'il a su qu'une bataille se préparait contre un de ses descendants et avec Sylvain qui lui a expliqué son passif avec Miklan, il n'a pas hésité une seconde, il est parti devant pour tenter d'empêcher un massacre (et éviter de traumatiser encore plus Sylvain) et en finir avec le minimum de perte des deux côtés, ce qu'il arrive à faire. A force de discuter, d'écouter, de contre argumenter avec les hommes de Miklan, il arrive à les convaincre de se rendre. En plus, Loquax a vraiment une présence apaisante, il sait comment calmer les gens et les mettre dans de bonnes dispositions pour discuter, même les pires bandits comme la bande à Miklan. Il a pu tranquillement monté au sommet de la tour et rejoindre Miklan pour tenter de le convaincre de se rendre, surtout que même s'il le déteste pour ce qu'il a fait, Sylvain ne veut pas la mort de son frère, pas comme ça vu qu'il est encore englué dans tout ce que son frère lui a mis dans le crâne, il est encore un persuadé que c'est un peu sa faute si son frère ainé a mal tourné, même s'il est en chemin pour enfin arriver à s'en défaire grâce à ses amis (surtout Félix dont il est le plus proche chez moi et ils se tournent autour tous les deux), sa mère Fregn qui assure comme toujours, et dans cette situation Loquax.
Mais en plus de tout le reste, non seulement Loquax est le portrait physique de son frère, non seulement il n'a rien à voir avec les légendes mais en plus, pour couronner le tout, il se rend compte qu'il est infirme. En effet, à seize ans, Loquax est devenu aveugle suite à un accident domestique à son époque : il découpait une carcasse de mouton pour aider sa famille alors qu'il était encore très faible à cause de son entrainement de sorcier, le couteau a ripé et s'est fiché dans son oeil droit, ce qui a également provoqué une lourde infection qui a touché son autre oeil. Il n'a surement survécu que grâce à sa sorcellerie mais, il n'était pas encore assez âgé et expérimenté pour que sa capacité de régénération soit capable de réparer un organe aussi complexe qu'un oeil, et même plus âgé, c'est maintenant trop tard pour qu'il les récupère, il fallait qu'il se régénère sur le coup. Il a donc du apprendre à vivre avec son handicap et même si ça a été très dur vu qu'il a dû tout réapprendre, il a fini par s'en tirer grâce à l'aide de ses proches, notamment sa petite amie puis épouse Régina qui a tout donné pour l'aider à revivre et à retrouver gout à la vie. A présent, il vit très bien avec sa cécité, en plus de six cents ans, il s'y es habitué et est complètement autonome, surtout qu'il utilise aussi la sorcellerie pour pallier un peu à son handicap (je le voie bien avoir discuter avec des chauves-souris et avoir appris à utiliser des ultrasons pour se localiser comme elles). Ce n'est pas une force de la nature, il a le physique d'un cavalier qui passe son temps à cheval, même s'il est légèrement plus musclé des bras que la moyenne à force de se transformer en animal mais, il s'en sort et c'est tout ce qui compte pour lui.
Seulement ça, la résilience, la force tranquille, la capacité à retrouver gout à la vie... Miklan, il n'y comprend rien et est juste incapable de comprendre que la force brute ne fait pas tout. Lui, tout ce qu'il voie, c'est que l'ancêtre qu'on lui a toujours vendu comme étant très fort, brutale avec l'ennemi et déchainé... est un homme ordinaire doublé d'un aveugle. Evidemment qu'il va péter une durite et le prendre pour un faible et en profiter pour tenter de tuer l'origine même de l'emblème qu'il veut tant mais, qui a "préféré" son petit frère alors que ça ne marche pas comme ça les emblèmes, c'est un hasard génétique, surtout qu'il pense que ce sera ultra facile vu que Loquax est aveugle.
Sauf que comme il le dit, Loquax est peut-être aveugle mais, il entend très bien et il sait très bien localisé et placer les choses dans l'espace en se basant sur son ouïe, alors quand Miklan fonce sur lui en armure lourde, il l'entend comme s'il le voyait et il peut l'esquiver facilement, encore plus en tenant la Lance de la Destruction dont il sent très bien la "malédiction" et qu'il localise encore plus facilement. Normalement, Loquax peut se transformer facilement en animal et aurait pu le mettre au tapis sans souci en se transformant mais, étant donné qu'il est pacifique, il le fait simplement tombé en lui mettant sa canne là où doivent passer ses jambes pour le faire trébucher, puis s'assoie sur son dos pour l'empêcher de bouger ou de récupérer son arme, histoire qu'il le vainc sans utiliser la violence même si le dialogue n'a pas marché, encore moins contre quelqu'un de sa propre famille, ils ont déjà bien assez de leur propre sang sur les mains.
Il essaye à nouveau de comprendre pourquoi Miklan a agi ainsi, au moins pour arriver à cerner comment il a pu commettre une horreur pareille telle que le fratricide mais, Miklan s'enfonce encore et toujours dans son horreur en soulignant bien à quel point il est assoiffé de pouvoir et raciste (alors que bon, il est lui-même à moitié sreng vu qu'il a la même mère que Sylvain et que Fregn l'est, et même un poil plus vu qu'Isidore a un petit secret très bien gardé mais ça, c'est une autre histoire), ce qui finit d'enfoncer le dernier clou de son cercueil aux yeux de Loquax vu qu'il n'a aucun regret, il regrette juste de ne pas avoir réussi à tuer son frère, et lui remet les points sur les i tout en soulignant que Sylvain sera un bien meilleur margrave que lui. Vu que Sylvian pense toujours que les gens tournent autour de lui et ne le considèrent qu'en fonction de son emblème, je pense que ça lui ferait du bien d'entendre son ancêtre lui dire que non, c'est ses qualités personnelles qui font de lui une bonne personne et un bon souverain.
Point de conception comme toujours :
Pour Miklan, j'ai repris le design du jeu, tout en essayant de renforcer ses expressions pour montrer sa soif de sang et sa violence, surtout quand il attaque Loquax en étant heureux de pouvoir le tuer. Même dans les flashback, il a sa fameuse cicatrice car, dans ma version, il ne se l'ait pas faite lors de sa carrière de bandit mais, quand il était encore à Gautier : Glenn l'a surpris en train d'étrangler Sylvain et l'a repoussé en lui entaillant le visage, ce qui lui a fait cette cicatrice. Le manteau qu'il porte aussi à cette occasion vient de sa fiche de personnage qui montre à quoi ressemblait la veste déchiqueté qui dépasse de son armure.
Toujours dans les flashback et les souvenirs de Miklan, Sylvain est toujours blessé dedans car, pour lui, il ne peut penser à son frère que en étant blessé par ses soins, ce qu'il était pratiquement constamment quand il n'était pas avec sa mère Fregn ou chez les Fraldarius pendant la morte saison soit quasi la moitié de l'année (officiellement pour poursuivre ses études avec les excellents professeurs d'Egua mais officieusement, les jumeaux l'ont surtout fait pour le protéger de Miklan et de son père Isidore).
Pour Loquax, j'ai repris des habits typiquement scythes, un peuple nomade vivant en Europe de l'Est / Asie centrale pendant l'Antiquité, et surement une des origines possibles du peuple des Amazones vu que les femmes avaient une bonne place (très vite fait). Etant donné que je voie bien Sylvain avoir un très bon contact avec les animaux et qu'il est canoniquement très doué pour comprendre les chevaux, ça me semblait logique de donner une origine nomade / peuple de cavalier à son ancêtre, surtout que c'est le Brave des animaux sachant leur parler et se transformer en animal. Il portait donc des pantalons, des chaussures pour monter à cheval facilement, et de grandes vestes (même si pour celle de Loquax, elle est coupée dans son dos pour laisser passer sa queue). Normalement, il y a aussi de très beaux motifs mais là, je suis allé au plus simple, j'avais juste pas le temps pour ça et je voulais surtout me concentrer sur les poses des personnages pendant l'action. Tant pis.
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(exemple de vêtements masculins scythes [les chaussures de Loquax sont reprise du troisième pied en partant de la gauche de l'écran] J'aurais aimé ajouter des motifs sur son col mais, encore une fois, je n'ai pas eu le temps...)
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(et les vêtements féminins des scythes, afin que vous puissiez imaginer un peu ce que pourrait porter Régina)
Source des images : "Les Scythes" de Iaroslav LEBEDYNSK, 2e édition revue et augmentée, aux éditions Errance, Paris, 2010
Pour ses fiertés par contre, j'ai ajouté des trucs ! De base, j'étais partie sur le fait de lui donner "juste" de la fourrure sur les joues, ses oreilles et sa queue mais, je trouvais que ça faisait vide surtout que le centre de sa sorcellerie, c'est sa gorge vu qu'il parle à tous, et il a fini par développer des pouvoirs de télépathie pour mieux communiquer avec les autres êtres vivants, même s'il ne va jamais bien loin dans les pensées des gens contrairement à une Métahéta qui n'en a rien à cirer et lit toute ta vie sans hésiter au cas où pour trouver la moindre faiblesse à exploiter en cas de problème. ça m'a même plutôt bloqué vu que j'avais fait les deux premiers panneaux au crayon en début de mois mais, j'étais pas du tout contente de l'apparence de Loquax, ce qui m'avait bloqué pendant un moment. Je lui ai donc ajouter des motifs sur la tête la gorge qui sont des fiertés, un peu à la manière des veines de Métahéta, et ça allait beaucoup mieux.
Etant donné qu'il avait maintenant ces deux motifs, j'en ai profité pour en faire son symbole côté sreng. Evidemment, ils n'utilisent ni l'emblème ni la Lance de la Destruction pour le représenter (il pense quand même que cette lance capable de briser le destin selon eux est issue de son meurtre et de son corps dévoré quand même) alors, il aurait pu récupérer une de ses fiertés facilement visible comme celles sur son front pour le représenter, ce qu'on retrouve sur la broche de Sylvain qui tient sa cape dans les flashback, et qui est surement un cadeau de la part de ses tantes. Vu que c'est un symbole assez simple pour pouvoir être reproduit facilement de partout et que si tu n'as pas la référence, tu ne peux pas savoir ce que c'est, on laisse Fregn faire vu que c'est surtout elle qui élève Sylvain sous couvert de lui apprendre à bien se comporter avec les srengs pour ne pas causer de tension diplomatique, même si c'est surtout pour le protéger de son père qui a déjà complètement planté l'éducation de Miklan (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Miklan accuse Sylvain d'être un sreng : c'est leur mère qui l'a élevé alors évidemment, elle va avoir des bases éducatives srengs, il est parfaitement bilingue grâce à elle [j'imagine même Sylvain avoir un petit accent plus proche de celui des sreng que de Gautier quand il est d��tendu et ne polisse pas sa manière de parler et dans certaines de mes histoires, il pense même en sreng avant le fodlan et parle sreng quand il est choqué, c'est juste naturel pour lui], et comme sa mère lui a parlé de ses dieux, il est tout de même plus proches des pratiques srengs que Fodlan, même s'il croit aussi en Sothis comme la déesse du destin sreng qui encadre les Nornes quand elle le tisse et la craint pour sa capacité à détruire le destin, ça fait juste plus sens pour lui que la religion de Seiros qu'il connait surtout par son père qui l'applique de manière très rigoriste pour être plus fodlan que les fodlans à cause de son secret [même s'il n'est pas au point de l'Eglise Occidental, autant car même lui n'est pas un connard à ce point, mais aussi car ça ferait un trop grand écart avec le reste de ses sujets dont les pratiques sont encore teintés de nuances srengs).
Dans la case où Miklan crache encore sa haine sur son frère en l'accusant d'être un sreng, Sylvain discute avec sa mère, Fregn, elle-même sreng, soeur ainée de la reine la plus puissante de Sreng, Thorgil le Kaenn, et ancienne éclaireuse, pour ne pas dire espionne, et une des meilleures de sa génération de tout Sreng avec ça. Elle est capable de faire imploser une ville de l'intérieur à elle toute seule, tout en étant toujours un électron libre à Fodlan, sa fidélité allant toujours à sa soeur Thorgil, qui suit le principe sreng de ne pas respecter quelqu'un d'irrespectable, tout en ayant les moyens de mettre de sérieux batons dans les roues du roi en cas de besoin, et c'est pour ça que le roi Ludovic et la mère d'Isidore, Erika, l'ont choisi elle : Ludovic savait pertinemment que Lambert n'avait pas les épaules pour être roi et il a tout fait pour remettre en plas la monarchie élective à Faerghus pour éviter qu'il prenne le pouvoir, mais il a quand même pris ses précautions en mettant en place des garde-fou, dont Fregn. Il savait pertinemment que dès que Lambert ferait trop de pas de travers (elle aurait eu assez de temps, elle aurait tout fait pour dynamiter le voyage à Duscur et faire tomber Lambert en prévenant ses soeurs et les autres rois srengs au passage de ses intentions qui en faisait un "roi sans yeux" pour eux, un roi indigne de respect et qu'il faut traiter en conséquence mais, en deux mois, même elle ne peut pas faire de miracle). Elle porte un habit fodlan car Isidore lui interdit de porter des habits de chez elle, sauf l'épingle dans ses cheveux qui est un cadeau de sa première petite soeur, Huld, prêtresse de son état, une longue épingle d'argent avec un oiseau au bout avec écrit dessus "pour que tu t’envole comme ce cygne", et qui peut parfaitement être utilisé comme un stylet en cas de besoin. Elle est aussi assez grande (même si les srengs sont en général plus petit que les fodlans pour cause de disette chronique qui touche tout le monde)
Toujours dans cette case, l'animal que tient Sylvain est Foa (littéralement "renard" en vieux norrois et donc en sreng aussi), une renarde qu'il a trouvé toute seule quand elle était toute petite dont il s'est occupée et qui est devenu sa compagne de toujours avec sa jument (et plus tard un corbeau mais ça, c'est une autre histoire). Il adore cette boule de poil joyeuse et c'est réciproque, même si cette renarde déteste corps et âme Isidore et Miklan surtout (mais pour Miklan, tous les animaux le haïssent à cause de sa brutalité, histoire d'encore plus éloigné de sa famille et de Loquax)
Sur le plan où Sylvain se cache derrière Fregn avec un pansement sur la joue, Fregn a deux rayures sur sa manche comme Loquax en a deux sur le bas de son pantalon car, je voulais les relier tous les deux étant donné qu'ici, les deux protègent Sylvain contre Miklan, et les deux croient en lui non pas pour son emblème comme son père qui le juge indigne de ce "don" à cause de son volonté de faire avec les autres et sa personnalité plus pétillante quand il est bien, mais pour la personne qu'il est vraiment.
La cicatrice sur l'oeil droit de Loquax vient de l'accident qui l'a rendu aveugle. Je ne voulais pas qu'il ait perdu son oeil de manière spectaculaire, que ce soit au combat (ce qui ne serait pas allé avec son caractère pacifique) ou autre mais, juste quelque chose de banal qui pourrait arriver à tout le monde alors, c'est parti comme ça : il a tenté de reprendre son travail afin d'aider sa famille trop tôt alors qu'il tremblait encore de fièvre, ce qui lui a fait lâcher ce couteau qui s'est fiché dans son oeil. Au départ, la cicatrice ne devait apparaitre que sur les gros plans vu qu'elle est assez discrète à présent, puis je l'ai ajouté sur les plans plus petits mais, ça ne rendait au final pas bien alors, les derniers panneaux ne l'ont pas.
Enfin, quand on est du point de vue de Loquax, tout est en négatif pour souligner qu'il ne voie pas, même si j'ai essayé de souligné les bruits qu'il entend avec les petits bruits qui sont notés, la ligne sur ses oreilles, ainsi que la silhouette qu'il s'imagine quand il entend Miklan lui foncer dessus en armure lourde. Pour les souvenirs où il parle à Sylvain, il lui a surement touché le visage pour savoir à peu près à quoi il ressemble et pour les expressions, il se base sur les intonations de sa voix, et il doit faire le lien avec des souvenirs qu'il a de quand il voyait encore... Enfin, on va être honnête, c'est surtout une convention graphique pour que vous ayez les émotions de Sylvain visuellement.
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christian-dubuis-santini · 11 months ago
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«Seul celui qui est contraint de
vivre, l’âme ébranlée, une époque de guerre, de violence et d’idéologies tyranniques menaçant l’individu dans son existence et sa substance la plus précieuse, à savoir sa liberté, seul celui-là sait combien de courage, de probité et de détermination sont nécessaires pour demeurer fidèle à son moi le plus intime en des temps où les masses sont prises de folie. Seul celui-là sait qu’il n’est rien de plus difficile et de plus problématique que de garder intacte son indépendance spirituelle et morale face à une catastrophe générale. Il faut avoir douté et désespéré de la raison, de la dignité de l’humanité pour pouvoir célébrer l’exploit de celui qui parvient à rester debout dans le chaos du monde.»
Celui qui devine l’auteur de ces lignes gagne un carambar (s’il en reste)...
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mister-snake · 2 months ago
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Yeah so I started writing ✨science✨
Mes projets de recherche (minimum 1 par mois parce que je suis grave motivé 😎) :
Point de vue psychobiologique : Le stress chronique réduit-il l'espérance de vie?
Le développement d'habiletés interpersonnelles par la pratique sportive chez les adolescents. ~ En cours (revue de la littérature)
Évaluation du niveau d'anxiété des individus consommant du contenu en lien avec la santé mentale sur les réseaux sociaux. ~ En cours (collecte de données)
Projet encore incertain : Compréhension de soi à travers les (médias sociaux vs. échanges en ligne vs. télétravail?) - Perspective psychanalytique
Projet encore incertain : Troubles du spectre de schizophrénie - outils pour les pairs aidants VS. Le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive - un trouble de la personnalité encore méconnu
Les violences systémiques subies par les femmes autochtones. ~ En cours (rédaction finale)
Les distorsions cognitives liées à la procrastination.
Les réseaux sociaux comme outil pour favoriser la santé mentale : Étendue et limites. ~ En cours (revue de la littérature)
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freepalestinenews · 3 months ago
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Palestine / Israël
Ces quatre cartes illustrent de manière frappante l'évolution de l'occupation israélienne de la Palestine au fil des décennies.
Voici une explication de cette colonisation et de son impact destructeur :
1. Pré-1948 : La première carte montre la Palestine historique avant la création d'Israël. Tout le territoire est occupé par les Palestiniens, avec des villes principales comme Haïfa, Jérusalem, Ramallah et Gaza.
2. 1947 – Plan de partage de l'ONU : La deuxième carte montre la proposition des Nations Unies en 1947 de diviser la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes palestiniens. Bien que les Palestiniens représentaient la majorité de la population à l'époque, seulement 48 % du territoire leur était attribué.
3. 1967 – Ligne d'armistice : La troisième carte illustre l'occupation israélienne après la guerre des Six Jours en 1967, où Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie et de Gaza. La Palestine a été réduite à 22 % de son territoire d'origine.
4. Aujourd'hui : La dernière carte montre la situation actuelle où des colonies israéliennes illégales se sont installées à l'intérieur de la Cisjordanie, fragmentant davantage le territoire palestinien. Le mur de séparation, en orange, accentue cette division, et les territoires restants pour un éventuel État palestinien ne représentent plus que 12 % de la Palestine historique.
Cette colonisation, en plus de priver les Palestiniens de leurs terres, détruit leur mode de vie, leur économie, leur liberté de mouvement, et leur droit à l'autodétermination. Les terres, autrefois fertiles et riches, sont désormais morcelées par des barrières physiques, ce qui empêche les Palestiniens de vivre dignement. La création de colonies et le mur de séparation augmentent les tensions, favorisent les conflits et conduisent souvent à des violences et des répressions. Elle tue donc non seulement physiquement par les violences militaires et civiles, mais aussi moralement et culturellement, en effaçant progressivement un peuple de son propre territoire.
C'est une tragédie humanitaire et politique qui s'étend sur plusieurs générations, entraînant des souffrances incessantes et la perte de vies humaines, tout en alimentant un cycle de guerre et de désespoir.
#FreePalestine#FreeGaza#StopGenocideOfPalestinians#GazaGenocide#SaveGaza#Genocide_of_Palestinians#Gaza#GENOCIDEGAZA#genocide#palestinewillbefree
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claudehenrion · 13 days ago
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La naissance de l'Eglise catholique
Nous évoquions il y a peu le judaïsme, nous parlons assez souvent de l'islam, et parfois du christianisme, mais –un lecteur-ami me le faisait récemment remarquer-- nous parlons rarement de l'Eglise catholique (dont orthodoxie et protestantisme sont, au fond, des conséquences), si ce n'est pour pester, parfois, contre l'acharnement des ''conciliaires'' à vider les églises... ou a rêver d'interdire le pèlerinage de Chartres. Certes, la catholicité n'a plus rien du ''manteau de gloire'' dont parlait le moine Glaber (985-1047), dit ''le chroniqueur'' --un ancêtre des Blogueurs, quoi, mais en dire un mot est un hommage à sa grandeur passée, et l'Avent est ''le moment où jamais''.
Une question qui devrait intéresser beaucoup de monde, dont les chrétiens rémanents, devrait être celle de la naissance de l'Eglise, sujet rarement traité s'il en est (on parle de 2 à 3 % de la population en France. Dans toute l'Europe, leur chiffre est en chute libre, mais l'Afrique sub-saharienne aujourd'hui et l'Asie, demain, sont des réservoirs sans limites pour le développement de ce qui reste de très loin la première religion au monde avec quelque 2,5 milliards de pratiquants... ce qui mérite bien un éditorial de temps en temps !), !
La première ''mention'' remonte évidemment au Christ lui-même, qui dit à Pierre ''sur cette pierre, je bâtirai mon église'', un jeu de mots sur ''Petrus'' et ''petram'' (Pierre, et une pierre). L'évangéliste Mathieu (16 /13-23) en parle ensuite, utilisant le mot grec ''ecclesia'' (= assemblée) qui deviendra ''église'' par simple glissement sémantique. Saint Luc, autre évangéliste, la fait remonter (Actes, 2) à la première Pentecôte (''Allez et baptisez''...), et d'autres à Noël –''la naissance est la base de tout''-- ou à Pâques et au mystère de la Résurrection, qui crée le premier espoir d'éternité, donc de continuation, donc de transmission nécessaire.
''La première église'' peut être considérée comme le premier groupe se ''suiveurs'' (on dirait aujourd'hui : de followers, en franglais), exclusivement des juifs hiérosolymitains qui se sont très vite séparés en deux groupes : les ''hébréophones'', qui parlaient l'hébreu, et les ''hellénophones'', qui préféraient le grec, alors langue le plus utilisée dans cette partie du monde, que Saint Luc appelle ''les héllénistes'' (ce qui désignait plutôt, ''in illo tempore'', les juifs convertis au paganisme grec). La querelle alla jusqu'à des violences extrêmes (déjà !) et Stéphane (devenu depuis Saint Etienne, mais ne fréquentant pas encore le stade Geoffroy-Guichard !) fut lapidé pour blasphème, comme n'importe quel iranien ou afghan d'aujourd'hui.
Ces ''hellénistes'', obligés de fuir et de se réfugier à Chypre dans les années 40, ont commencé à ''enseigner'' les gens qui parlaient la même langue qu'eux : des grecs. Paul, juif lui-même, mais citoyen romain, fit de même avec des latinophones, dont un exemple connu est le Centurion Corneille. La question ''faut-il se convertir d'abord au judaïsme pour devenir chrétien ?'' sera tranchée par Saint Paul lui-même en l'an 48 : les convertis non juifs ne seront plus circoncis. Mais au fond, la première génération de ''chrétiens'' (le nom lui-même date de l'an 44, une dizaine d'années après la Crucifixion) fut surtout missionnaire et ne s'est pas trop préoccupée de problèmes structurels et de son organisation.
Le premier siècle fut une période de foisonnement et même d'explosion. Saint Paul (encore lui ! Cet homme fut un géant de la pensée et de l'action) a tout de même précisé une première liste d'activités : il y a, explique-t-il ''d'abord les Apôtres, puis les Prophètes, puis les enseignants''... idée que nous retrouverons dans une hiérarchie en trois étages (les Episcopes, nos Evêques actuels, les Anciens, et les Clercs) qui va s'étendre et se généraliser dès le 2 ème siècle, temps où le Canon des écritures est fixé dans ses grandes lignes et ne sera plus modifié qu'à la marge. (Rappel : un ''Canon'' est un texte consignant une décision de l'autorité religieuse ou fixant une règle de foi et de discipline religieuse). Au début du 3 ème siècle, toutes les communautés ont adopté une organisation de type iso-monarchique, avec un seul chef, l'Evêque.
Il est possible d'affirmer que l'Eglise chrétienne (qui ne deviendra ''catholique'' que bien plus tard,, en 1598, pour se distinguer de la Réforme) est à peu près unifiée au début du V ème siècle et sa forme variera très peu, au fil des siècles. C'est la plus vieille structure connue, la première ''mondialisation'' (et la seule qui ait réussi !), le premier cas de ''structure managériale'', etc... et la seule qui ait été stable et opérationnelle plus de 1600 ans, record qui ne va pas être facile à battre !
Ce gros travail de recherche terminé, je reste étonné de la vitesse avec laquelle des idées tellement choquantes par rapport à celles pratiquées alors se sont répandues, il y a 2000 ans. Deux remarques me viennent à l'esprit : soit il s'agit d'un phénomène ''venu d'ailleurs'' et sans doute ''d'en haut'', et tout s'explique (NB : il suffit de vouloir croire !)... soit nos arrière-arrière-grands ancêtres étaient vraiment plus souples et plus ouverts que nous... et ils étaient, surtout, sensiblement moins dogmatiques que nous ne le sommes, enfouis dans nos certitudes pourtant toutes démontrées fausses au moins trois fois par jour... Et la masse devenue ingérable de nos faux-problèmes actuels (''faux'' en ce sens qu'ils ne sont insolubles que parce qu'''on'' refuse de bien les poser)... s'explique, aussi, très facilement ! Au fond, il reste vrai que ''tous les chemins mènent à Rome'' !
J'espère que cet éditorial inhabituel, qui m'a demandé un bel effort de recherche, de synthèse ... et de vérification soigneuse des souvenirs de mes lectures depuis mon enfance, n'aura rebuté personne et que, malgré la raideur (relative, tout de même) du sujet, Amis-lecteurs, vous aurez trouvé plaisir à me lire, et aurez appris plein de choses, comme je l'ai fait, en le rédigeant...
H-Cl.
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ptns-orageuses-rpg · 19 days ago
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TW — police, corps militaire, oppression, surveillance, toxicophobie, violence policière.
A-BISSE
Altéré — Bloc d’Intervention Spécialisé en Surveillance et en Encadrement
Les gosses paumés, ça se retrouve toujours dans des coins sombres. Parce qu'on a tous peur du noir, mais on a chacun notre façon de fuir : il y a les Misérables et l'A-BISSE qui s'battent pour la lumière. On le définit en corps armé, rempli d'altéré·es, dont le but est d'intervenir quand il y a des altérations dans le merdier. C'est un peloton d'intervention avec chiens, colonnes et boucliers : rangers alignées et ordres grésillés au talkie.
Ils ont été créé dans les années 70, parce que l'État ne voulait "plus de bavures", "plus de conneries". L'idée de base n'étais pas conne : former des altéré·es à en gérer ceux qui perdaient le contrôle de leur altération. Positionner dans une idée de médiation, ça a vite dérapé sur du contrôle et de la surveillance. L'érythryle en bouc émissaire, ils font passer beaucoup de lois liberticides "pour notre bien". En première ligne d'une manif altérée, c'est eux qui calment les ardeurs des casseurs. Tu t'amuses à voler avec ton altération, c'est eux qui t'interpellent à 6h du mat.
Pour la plupart de la population, même chez les altéré·es, ce sont des bons gars qui font leur boulot. Ils éviteraient la guerre civile, maintiendraient la paix. Pour ceux qui se terrent dans les catacombes, et tous les survivants, c'est un putain de cauchemar éveillé.
ALPHA. BRAVO. INDIA. SIERRA. SIERRA. ECHO. A-BISSE
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LIEUTENANT SYLLA — m / nb (libre) • +45 ans TW — description graphique, mort, répression, toxicophobie, overdose.
Son père était flic, c'est comme ça qu'une passion nait. À son époque, le service militaire obligatoire n'était qu'une porte ouverte à son rêve. Pas d'études supp', direct dans le corps de gendarmerie : il a toujours connu l'A-BISSE comme des bons gars. Il a connu le projet un peu avant son shift : une médiation courtoise entre altéré·es. Par cliché : on aurait pu dire qu'une perte proche l'a rendu un peu plus morne, sévère, qu'à ses débuts. Mais non. Il a vu de plus en plus d'altéré·es perdre pied, de plus en plus de synapses exploser rouge sang. Tant de mioches morts trop tôt, tant de vies injustement brisées : il a fini par s'rapprocher de la politique pour (trop) prévenir des dangers de la came. Ça fait un peu plus de cinq piges qu'il dirige l'unité de terrain, mais on sait pas si c'est pour le mieux.
À l'époque, c'était un grand ami de La Matriache de Bescel, aujourd'hui : même elle a tendance à dire qu'elle le reconnait plus trop.
FT. Tom Hardy, ...
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ADJUDANT-CHEF DANTE — m / nb (libre) • +45 ans TW — répression.
Rien de pire que d’arriver la tête pleine de rêves. Lui il a grandi dans la galère, les yeux grands ouvert. L’envie de changer la merde de l’intérieur. Une fois plongé il a perdu pied. Parce qu’un homme seul ça résiste pas à la marée. Sa force, elle s’est perdue entre deux convocations pour insubordination. Tout ce qui lui reste c’est la douleur. Mais c’est vrai vous savez, chez lui, il y a encore du bon. Sa spécialisation il l’a fait avec les chiens. Parce qu’ils sont moins pourris qu’les hommes. Virgule c’est sa coéquipière. Malinoise renifleuse d’Érythryle. Quand à deux ils se pointent, tu sais que t’es dans la merde.
FT. Rahul Kohli, ...
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MARÉCHAL DES LOGIS-CHEF MEZOX — m (joué par Ekkymose) • 27 ans TW — mort, dépendance, drogue.
Il trompe la mort, Lazare, arrache de ses mains celles et ceux qu'elle avait pris. Il y a pourtant pas plus honnête que la mort : elle aime bien sans détour et elle prend ce qu'elle désire. Mais lui, c'est un menteur, un trompeur. Il tronque les chiffres, parce qu'il n'y a pas de bavures s'il n'y a pas de morts. En fardeau, chaque vie arrachée à la faucheuse s'marque dans sa peau, si bien que sa grande carcasse se traine sur des béquilles ou sur un fauteuil. C'est à lui maintenant de teinter ses synapses de rouge. Il tape dans les stocks confisqués : les collègues acceptent, « lui au moins l'utilise bien ». Pourtant, Lazare ; il voulait bien faire. Gosse sans étude, sans avenir, gosse à la porte de l'oubli qu'a été aveuglé par la lumière que lui a présentée l'A-BISSE. Il suit les opérations, dirige quand il se fait pas couper la parole. C'est qu'il doute de plus en plus, surtout depuis les échecs récents à choper les Misérables. Alors, il y a son partenaire (secret) qui l'épaule, enfin qui tente. Mais leur couple aussi bat de l'aide. C'est-à-dire qu'il voit flou, le gamin : à force de regarder dans le noir de l'uniforme, l'uniforme s'est mis à le regarder en retour.
FT. Tamino Amir
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MARÉCHAL DES LOGIS-CHEF AELLO — nb (libre) • 25 - 30 ans TW — mort, expérience de mort imminente.
C'est un·e ami·e d'enfance de Lazare, c'est ellui qui volait la bouffe quand il y avait plus rien dans les placards. Aello connaît le Refuge de Bescel, il connaît aussi les façons d'en fuguer. L'insubordonné·e n'a jamais marché droit, sauf dans l'ombre de son partenaire. C'était pas son idée la brigade, c'était celle de Lazare : iel a juste suivi parce que dans les catacombes il fait noir tout·e seul·e. Aello, c'est une harpie. Alors, iel a monté vite dans le corps armé. C'est les bras, les griffes, les ongles. C'est le monstre au service du bien, celui qu'on aime bien parce qu'il suit les ordres. Iel protège Lazare, parfois un peu trop ; faut dire qu'iel lui doit beaucoup. La vie, pour commencer. Aello a été tué·e par un altéré, il y a deux ans. Lazare l'a ressuscité·e et ils se sont embrassés. C'était bizarre, intense. Et depuis, c'est trop tout et jamais assez le reste.
Et lui, il doute et ellui, le sent. Sauf qu'iel panique, alors iel merde. Parce qu'iel a le trouille du noir, encore plus foutrement la trouille du noir. Iel veut pas que les ténèbres la regardent de nouveau. Ce serait comme mourir deux fois, ce serait comme mourir pour toujours.
FT. King Princess, ...
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GENDARME NARCISSE — m (libre) • ≈ 30 ans TW — maladie, drogues, sang.
Il est chiant. Nos excuses, une description se doit d'être objective : il est insupportable. Monsieur fait mieux que toi et le sait. Monsieur sait mieux que toi et le fait. Il rabaisse pas, cependant ; ou alors, il le fait pas exprès. Il bosse à fond comme s'il avait peur de plus être vu. Il joue solo, c'est vrai : mais si un·e collègue est dans la merde, il reste joignable n'importe quand. Il dirige la visite des petits nouveaux, s'applique à bien faire, à un humour simple (parfois trop), mais divertis de son petit spectacle. Narcisse, c'est une taupe : une taupe sortie du terrier par une vie pas facile. Il a une sœur malade à en crever. Il n'y a jamais eu de traitement, jamais eu d'espoir. Elle s'fait tuer par son altération, ça arrive parfois : c'est pas de chance. Au plus mal, il y a une personne qui s'est pointée par miracle. Un drôle de phénomène : ses crachats, c'est des anti-douleurs. Elle fait des médocs avec son sang, de la drogue avec ses larmes. Mithridate, c'est l'un·e des principales sources d'Erythryle à Paris. Mais c'est aussi cellui qui sauve sa sœur. On pourrait penser à un pacte horrible, déchirant. Mais les deux sont devenus bizarrement potes de galères, unis par des cicatrices communes.
Narcisse a un reflet : c'est un mec bien sur lui, tête à claque. Un sourire corpo clean et un soldat courageux droit dans ses bottes. Personne le suspecte, il a une telle dévotion pour son métier. Il est en amoureux, parfois, de ce reflet. Sauf que ça reste un chien galeux, blessé et meurtri : comme absolument tous les autres.
FT. Austin Butler, ...
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GENDARME DE NOAILLES — f / nb (libre) • 25 - 30 ans TW — mort (description graphique).
Bien gentille sur elle, bonne tête. Ne fait pas de vague, si ce n'est pour être célébrée de ses résultats. Bonne soldate, bien polie : « bonjour, merci ! », « avec plaisir monsieur, au revoir ! ». La gendarme file vers une vie d'officier dans quelques années. Sa prochaine étape, être maréchal des logis-chef. Ses buts s'alignent comme un escalier aussi droit que solide. A des tendances madame-je-sais-tout, mais ne le fait pas méchamment. Elle aspirait à être médecin, infirmière, mais son altération la conduite sur le terrain sous l'uniforme bleue. Ça ne la dérange pas, elle aime le cadre, elle aime suivre. Un peu candide, elle s'est enrôlée pour aider les concitoyen·nes française·s. Elle souhaite aider son prochain, remettre sur les rails des altéré·es perdu·es, combattre le terrible Érythryle ! Puis, elle a vu Aello crever devant elle, la bouche ouverte et les yeux révulsés. Il y a un truc qu'a claqué au fond de ses rétines, à De Noailles. Depuis, elle est bizarre, mais on ne sait pas trop de quelque côté sa nuque va pencher.
FT. Natalia Dyer, ...
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DISCLAIMER : Le PL n'a pas pour but de glorifier ou d'embellir les FDO. Au contraire, on rappelle qu'il s'agit d'un corps étatique qui oppresse, contrôle et tue. Si le PL vous intéresse, n'oubliez pas de vous renseigner sur cela !
Si vous souhaitez réserver l'un de ses PLs, n'hésitez pas à passer dans nos asks ou de nous rejoindre sur le discord ! En espérant qu'ils vous inspirent !!
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sh0esuke · 1 year ago
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" Couldn't Move On And Forget About You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Cela faisait bientôt un an que Jason avait disparu. Il était mort. Il était mort depuis bientôt un an et j'avais enfin réussi à aller de l'avant, j'avais tourné la page, il n'était plus que le cauchemar qui hantait mes nuits lorsque je fermais mes yeux. Et cette journée était supposée être parfaite. Mais je ne comprenais pas, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi je le revoyais. Cette fois-ci, il était bel et bien réel.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲��𝘁 : exes to lovers, arme à feu présente, hurt/comfort
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟖𝟒𝟎
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Une fraîcheur mortelle régnait dans l'appartement. Elle en était glaciale. L'obscurité dans laquelle étaient plongées toutes les pièces du lieu n'aidait pas. Le tout était peu accueillant, presque menaçant. Tout ce noir installé dans les quatre recoins du lieu se traduisait par un mauvais présage, tel un danger imminent incapable à repousser, implanté ici et là, prêt à tout détruire sur son passage et à tout entraîner dans sa chute. Seules les lumières de la ville parvenaient un tant soit peu à éclairer le tout, que ce soit par des hélicoptères, des panneaux publicitaires sur d'immenses buildings ou les phares de voitures. Elles étaient projetées sur les murs du gigantesque salon ᅳles baies vitrées non couvertes par les épais et lourds rideaux, laissant donc tout type de lumière y pénétrerᅳ ainsi que sur le côté de plusieurs meubles. Ce ne fut alors, qu'avec ces maigres lueurs, que la jeune femme put se repérer dans le lieu, et éviter de percuter, et briser, ses précieux biens.
Elle passait entre le canapé d'un cuir de couleur ensanglanté et les tabourets rangés devant le plan de travail de la cuisine ᅳouverte, d'un style américainᅳ. Elle manquait de heurter un vase Chinois, à cause des imposants bords de sa robe, malgré le fait qu'elle en tenait déjà une épaisse quantité dans ses pauvres mains tremblantes. Le vase tremblait, tournait sur lui-même, et au moment même où il manqua de s'effondrer au sol, il fut saisi par la jolie paire de mains de la demoiselle. Celles-ci recouvertes d'une époustouflante paire de gants blanc en dentelle.
« Merde, désolée. » elle articula difficilement, entre deux sanglots et avec le nez bouché.
Elle reposait l'objet à sa place, et continuait sa marche en direction du centre du salon. Elle forçait sa traîne à suivre le pas, sur ses immenses talons aiguilles ouverts sur ses orteils et la vue troublée par son voile rabattu sur les traits tiraillés de son sublime visage, ainsi que par ses larmes. Elle avait les lèvres qui tremblaient, les joues tachées par deux lignes noirâtre, partant de ses cils jusqu'à sa mâchoire. Son mascaras avait été incapable de survivre à cette journée, tout comme elle. Et un mal de crâne lui martelait le cerveau, d'une violence criminelle.
La jeune femme déposait sa pochette d'un cuir blanchâtre sur une commode boisée proche de la grande baie vitrée dans le salon. Rapidement, elle y plongea ses doigts et en extirpait son cellulaire. De ses fins doigts habillés, elle débloqua l'écran de verrouillage et sélectionna l'icône "message" parmi toutes ses applications. Elle était celle qui contenait le plus de notifications, une bonne centaine de messages avaient été reçu dans le petit objet, provenant non seulement de sa famille, mais aussi de ses amis les plus proches, jusqu'à des collègues et vielles connaissances. La demoiselle remarquait immédiatement le numéro d'un contact en particulier, qui attirait son attention. Dick Grayson. La conversation entre elle et le jeune homme se trouvait en première place, signe qu'il était le dernier à avoir pris le temps de lui écrire. Dick lui avait envoyé un message il y avait une demie-heure, depuis le début de soirée; il en avait envoyé une vingtaine.
La jeune femme soupira. Elle faisait rapidement passer son voile en dentelle au dessus de sa tête, dévoilant ainsi les traits somptueux de son visage tachés par un maquillage ruiné par ses larmes. Elle cliqua sur sa conversation avec le noiraud de son pouce, poussant au même moment un soupir hésitant. Son cœur s'emballait légèrement alors qu'elle sentait soudainement un poids s'accrochant à ses épaules. Les remords s'emparaient enfin d'elle.
« Je vais passer à ton appartement. » était-il écrit. « J'ai juste besoin de savoir que tu vas bien. Tout le monde est inquiet pour toi. »
La jeune femme essuyait grossièrement une flopée de grosses larmes à l'aide de sa paume de main. Elle avait les yeux ronds comme des billes, trempés exagérément et la bouche tordue en une moue poignante.
« J'ai tout gâché. Je suis désolée. » répondit-elle au garçon.
Du tac au tac, Grayson lui avait envoyé un message. Le petit bruit signalant l'arrivée d'une notification prenait de surprise la jeune femme, elle en hoquetait et en sursautait bêtement.
« Tu as fait ce que tu jugeais le mieux pour toi, tu n'as pas à te sentir mal pour ça. »
« Je n'arrive pas à l'oublier. » elle écrivait en retour. « Je ne peux pas en épouser un autre que lui. Je ne peux pas en aimer un autre que lui. »
Dick ne répondait pas. Il restait muet, incapable de taper une quelconque réponse ; la demoiselle le compris immédiatement, voilà pourquoi elle quittait brusquement la conversation et fermait les yeux. Elle serra son cellulaire entre ses doigts, elle le fit violemment, le corps secoué par des sanglots douloureux.
Lorsqu'elle rouvrit finalement les yeux, ce fut à cause du bruit d'une nouvelle notification. Elle avait attiré son attention. La jeune femme passa alors de nouveau la paume de sa main sur son visage ᅳle gant était désormais noirᅳ et retira le reste des larmes ayant perlé sur les traits torturés de son faciès. Ensuite, elle regarda le nom du contact qui lui avait écrit ᅳcar ce n'était pas Grayson. Wayne. C'était Bruce Wayne. Il lui avait envoyé plusieurs messages, chose étrange venant du milliardaire qui avait pourtant la réputation d'être aussi froid que la glace, aussi bavard qu'un mur de briques et méprisant qu'une brute. Ses larmes noirâtres retombaient sur le décolleté de sa robe de mariée et la tachait sans merci. Elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer, peu importait la conviction qu'elle y mettait, la force qu'elle insufflait en elle. Toutefois, elle rassembla la dernière once de courage présente dans ses veines, et cliqua sur le message du milliardaire.
« Passe au manoir dès que tu as besoin de quoi que ce soit. Tu seras toujours la bienvenue. »
La jeune femme émit un violent gémissement. Elle sentait sa gorge être prise de tremblements et, en réponse, elle plaqua violemment l'écran de son téléphone portable contre la surface boisée de la commode. Incapable de quitter la conversation ᅳde peur de s'attirer les foudres de Bruceᅳ et tout autant de lui répondre ᅳelle avait bien trop honte, et était bien trop énervée contre luiᅳ elle avait alors préféré fuir.
Elle se reculait, imposait une certaine distance entre son cellulaire et elle puis, soudainement, arracha son voile ainsi que le collier de perles laissé à choir proche de sa gorge. Les boules blanchâtre giclaient dans tous les sens, percutant le sol, allant se réfugier en dessous du canapé, de la commode, auprès de la baie vitrée, voire d'une lampe éteinte à quelques mètres de là. Tandis que le voile, lui, s'affaissait majestueusement au sol, sur la traîne de sa robe de mariée. Toutefois, elle ne lui laissa pas le temps de se reposer, car elle le dégageait d'un coup sec de son pied, préférant le voir au sol, contre la surface du tapis, plutôt que sur son vêtement traditionnel. Elle le toisa avec colère et menaça de le piétiner tant sa vue l'importunait. Lorsqu'elle relevait son visage en direction de l'immense salon, observant la porte menant à sa chambre à coucher, la salle de bain, son bureau, et la cuisine, elle sentit soudainement l'atmosphère se faire plus lourde. Quelque chose flottait dans l'air, enfoui dans l'obscurité qui l'avait entourée depuis le début, mais à laquelle elle n'avait pas su donner assez d'importance. Elle étouffait, haletait, transpirait à grosse gouttes, cela la rendit davantage nerveuse.
Après un instant, là où elle s'était raclée la gorge, la jeune femme déposa la paume de sa main contre sa poitrine et parla d'une voix terriblement hésitante. Elle papillonnait des yeux, avec la désagréable sensation d'être observée de tous les côtés, sous tous les angles.
« Il y a quelqu'un ? »
Un sentiment de peur se frayait en elle, mêlé à la peur et la tristesse. Elle en avait les tripes retournées et le cœur battant à vive allure. Il tambourinait fort contre sa poitrine, le bruit allant même jusqu'à se répercuter dans ses tympans. De ses pupilles tremblantes et de son regard troublé par ses pleurs, la jeune femme jetait un coup d'œil curieux au salon. Cette fois-ci, elle l'observa avec grande attention. En commençant par la cuisine, la porte d'entrée, ses côtés, et finissant par le coin bibliothèque sur sa gauche, complètement plongé dans le noir.
La jeune femme plissait les yeux. Elle avait la désagréable impression de voir une forme y voir le jour dans tout ce noir si compact, et, le temps que ses yeux s'habituent finalement à l'obscurité, elle avait déjà avancé de plusieurs pas.
Sa traîne glissait sur le tapis, elle ne prenait même pas la peine de relever les bords épais de sa robe afin d'alléger sa marche. Elle écrasait les quelques perles de son collier au sol, manquant de chuter à répétition. Elle les forçait alors à rouler, se percuter entre elles et rouler bruyamment jusqu'à rencontrer une nouvelle surface contre laquelle elles allaient de nouveau y ricocher. La jeune femme parvenait rapidement au coin bibliothèque de son appartement, habituellement composé d'une petite table ronde décorée d'une lampe verdâtre, de deux immenses bibliothèque collées contre le mur, et d'un gros fauteuil de cuir. Elle peinait à observer le tout, le noir brouillant sa vision.
Lorsqu'elle tendit la main afin d'allumer la petite lampe et d'enfin mettre le jour sur cette situation torturante, elle sursautait au contact d'un objet dur. Il était frigorifié, semblable à du métal. Au même moment, la lumière l'éclaira et ses yeux s'écarquillaient à la vue d'un parfait inconnu dans son salon. L'espace d'un instant, son coeur arrêta de battre.
« Oh mon Dieu. » elle hurla.
La demoiselle n'eut besoin que d'une chose : croiser son regard envoûtant, pour reconnaître Jason. Peu importait si les traits de son visage étaient torturés par la fatigue et sûrement la colère, peu importait si il était mutilé par une immonde lettre J sur le côté droit de sa joue, juste en dessous de son œil. C'était lui. C'était Jason. Elle ne rêvait pas, il était bel et bien là. A cette. simple constatation, elle en sentit ses tripes se tordre et son mal de crâne s'accentuer.
« Jason, c'est toi ? » balbutia-t-elle. « Je... Je rêve ? »
Pour accentuer ses propos, la demoiselle allait jusqu'à se pincer l'avant-bras. Lorsqu'elle vit Jason cligner des yeux et écarter davantage les jambes, elle manquait de s'en évanouir. Jason était étrangement vêtu, une épaisse armure sur les épaules. Il avait relevé son masque, son front lui restait tout de même invisible. Mais c'était bel et bien lui. Elle aurait pu le reconnaître entre mille.
« Je pensais pas que tu allais rentrer ce soir. » parla le noiraud.
« Jason. » elle le coupa brusquement. « Jason, tu es en vie ? Bruce m'avait pourtant dit que... Oh mon Dieu. J'ai cru que tu étais mort, depuis tout ce temps.. »
« Il t'a menti. Bruce m'a remplacé, je n'ai jamais compté pour lui. »
La jeune femme jetait un coup d'œil à la main de Jason, celle dont il s'était servi pour allumer la petite lampe sur la table. Juste au dessous de son avant-bras, reposait une arme à feu. Contrainte, la demoiselle fit mine de rien, et replaçait son attention en direction du noiraud. Lorsque son regard croisa le sien, elle en sentit son cœur se briser et ses tripes finir torturées dans tous les sens. Il avait l'air pitoyable, il avait l'air d'un homme brisé.
« Qu'est-ce qui t'est arrivé, Jason ? Qui t'a fait ça ? »
« Il ne t'a rien dit ? » s'étonna-t-il. « Évidemment qu'il n'a rien dit, pourquoi faire ? » il rit. « C'est le Joker. »
« Le Joker ? » elle répéta. « Le Joker ? »
Jason pointa sa joue droite de son doigt recouvert de son armure. La jeune femme n'eut pas besoin d'y jeter un coup d'œil, le J était tellement imposant et grossier, marqué dans sa chair, qu'elle n'avait pas pu le manquer. Néanmoins, elle ne put résister à la tentation de le dévisager de nouveau et cela manquait de la faire de nouveau pleurer.
« Tout ça, c'est la faute de Bruce. » articula Jason. « Si je suis mort, si j'ai tout perdu, si j'ai été remplacé, si j'ai été oublié, par toi, par lui, par vous tous, c'est par sa faute. »
Une sécheresse douloureuse voyait le jour dans la gorge de la jeune femme, embarrassée et apeurée, elle ne sut trouver les mots afin d'apaiser la rage bouillant au cœur de la poitrine Jason. À la place, elle se contentait de laisser ses larmes rouler à grosses gouttes sur ses joues et ses mains trembler vigoureusement. Elle apportait ses doigts à ses lèvres et couvrait sa bouche avec, les yeux écarquillés avec horreur et la poitrine écrasée par ses poumons, alors qu'elle respirait avec panique.
« Jolie robe, au passage. » balança Jason. « Qui est l'heureux élu ? » demanda-t-il d'une voix tranchante en la toisant.
« Jason. » elle l'avertissait.
« Ouais, c'est mon prénom. »
La demoiselle tendait une main dans sa direction, dans un geste désespéré ᅳavec pour but de s'assurer qu'il était devant elle, que ce n'était pas encore une de ces visions la hantant par pur désir de vengeance provenant de sa propre cervelleᅳ toutefois, elle se pétrifia avec horreur lorsqu'elle vit Jason sursauter. Ce fut léger, à peine visible à l'œil nu, mais elle le remarqua immédiatement. Elle remarqua la façon dont ses yeux s'étaient mis à luire avec terreur, dont ses mains avaient reculé d'un millimètres afin de protéger son visage et celle dont sa lèvre inférieure s'était mise à trembler. La jeune femme s'était arrêtée brusquement, la respiration coupée et peinant à cligner des yeux tant elle était surprise. La pensée qu'il n'était plus le même, qu'il n'était plus le garçon dont elle avait autrefois été éprise, lui brisa le cœur. Il s'arracha de sa propre poitrine, s'effrita et manquait de la tuer.
« Toi aussi, tu m'as oublié. » l'accusa Jason. « Tu m'as remplacé avec cet avocat à la noix pendant que je pensais mourir. Je pensais ne plus jamais te revoir, mais je me suis accroché. Et pourquoi, au final, pour te voir en épouser un autre ? »
Jason serrait le poing. Le cuir de son gant grinçait, il donnait l'impression d'être à deux doigts de céder sous sa force. La jeune femme en déglutit avec embarras. Elle le contemplait, les sourcils froncés et la bouche entrouverte. Tandis que lui, la foudroyait du regard.
« Je ne l'ai pas épousé. » elle se défendait. « Je n'ai pas pu le faire. »
« Félicitation, je suppose. »
« Jason. »
Elle l'observait, le visage mutilé ébloui par la petite lampe posée à une cinquantaine de centimètres de son visage, les reflets orangés peignant joliment son faciès et faisant ainsi s'enflammer l'éclat accusateur dans sa paire de pupilles. Elle dévisageait sa position; son coude déposé sur la petite table, les jambes écartés et son autre bras déposé sur l'accoudoir du fauteuil de cuir. Son poing serré se trouvait juste en dessous de la lampe, ébloui de manière splendide, telle une torche enflammée, prête à crier sa rage et à mettre la lumière sur ce monde injuste et terrifiant.
« Tu es revenu, ne pars plus. Je t'en prie. Ne me quitte plus jamais. » elle murmurait, la voix secouée par des sanglots. « Reste auprès de moi. »
Jason la contempla. Il clignait des yeux et en profitait pour faire glisser son regard sur son entière personne. Quant à la jeune femme, elle restait stoïque, réduite à l'état d'objet sous le regard perçant de cet intrus. Le dit intrus, commençait par détailler la traîne de sa robe de mariée du regard, puis, il remontait sur son corset dévoilant sa sublime taille décorée de dentelle et d'un décolleté en forme de cœur, mettant en valeur la naissance de sa poitrine. Ses mains avaient l'air terriblement douce et élégantes, recouvertes d'une paire de gants en dentelle quelque peu tachées de noir. Sa nuque était dévêtue, et son maquillage, lui, ruiné. Pourtant, Jason ne l'avait jamais autant trouvé aussi sublime. Elle se trouvait face à lui, dans une robe de mariée ruinée, après avoir fui son fiancé, tout ça, parce qu'elle n'arrivait pas à le sortir de sa tête. Et ce, même présumé mort. Tout comme lui : elle n'avait jamais pu tourner la page.
La demoiselle retirait soigneusement ses gants, elle les laissait tomber sur la petite table et avançait de trois pas jusqu'à Jason. Pris par surprise, le noiraud la laissait faire. Il se crispait légèrement, le corps secoué par un sentiment de terreur, apeuré à l'idée d'être heurté, d'attiser sa méprise, son dégoût, sa colère. Il savait qu'elle en aurait été incapable, mais Jason n'était plus le même. Il n'était désormais que l'esclave de ses cauchemars. Il se perdit alors dans ses pensées, déglutissant bruyamment, tandis que la demoiselle arrivait à faire parvenir la paume de sa main sur la joue du garçon.
« Le Joker est mort. Il ne pourra plus jamais te faire de mal. »
Elle camouflait la cicatrice présente sur sa joue dans un geste tendre. Elle caressait sa peau étrangement douce de la sienne légèrement froide. L'espace d'un instant, elle retrouvait le Jason d'autrefois. La peau vierge, cet éclat familier dans le regard et cette atmosphère apaisante présente dans la pièce. Il n'était plus le même, elle en était consciente, malgré tout, le simple fait de le retrouver, ainsi, suffisait à la troubler avec force.
« Est-ce que Bruce sait que tu es ici ? » se risqua-t-elle à demander.
« Bruce n'en a jamais eu rien à faire de moi, peu importe. »
« Oh, Jason, non. Ne dis pas ça, je t'en prie. » elle le coupa. « Bruce était tant bouleversé quand Alfred m'a appris la nouvelle de ta disparition, il en est presque tombé malade. »
Ses traits de visage se durcissaient soudainement. Pris par un sentiment de rage, Jason frappait du poing sur la table en se redressant furieusement sur le fauteuil. La jeune femme en sursautait, terrifiée.
« Ne parle pas de lui comme si tu le connaissais ! Tu ne sais rien. » beugla Jason avec colère. « Tu ne sais pas quel genre de monstre il est en réalité. Tout ça, c'est de sa faute ! De sa faute... »
Jason en avait les larmes aux yeux, la fatigue l'emportait sur lui. Il avait été réduit à néant l'espace d'une année entière, complètement brisé, abandonné à son triste sort face à une créature tout droit sortie des enfers, puis il avait été abandonné par son père, ses frères, amis, et, à la recherche d'une dernière once d'espoir, il avait vu la seule fille qu'il avait jamais aimé, ᅳpresqueᅳ se marier avec un autre que lui, sous ses propres yeux, alors que tout semblait bien aller pour eux, comme si il n'avait jamais existé. Comme si il n'était plus rien. Comme si il n'avait jamais rien été. Jason avait le cœur réduit en miette, le corps recouvert de blessures, à peine apte à tenir debout sans sentir ses tendons gémir de douleur, ses os grincer et sa cervelle tirer des signaux d'alerte. Mais, alors qu'il se tenait devant elle, après tout ce temps à prier, à espérer, à tenir, il se sentait soudainement mieux. Alors, il se calma, regrettant immédiatement d'avoir élever la voix sur elle.
« Tu l'aimais ? »
Jason se raclait la gorge, embarrassé.
« Cet avocat à la noix, » il répétait. « tu l'aimais ? »
La jeune femme essuyait ses larmes et esquissait un petit sourire timide. Elle regardait Jason dans les yeux incapable de détourner le regard alors que le garçon de ses rêves se tenait devant elle. Il était là, assis tranquillement après avoir fait effraction chez elle, à la regarder comme si elle était le plus beau trésor de ce monde, ignorant les saletés sur son visage, son décolleté, ses gants noircis, son collier arraché, son voile abandonné et ses yeux bouffis par le nombre de larmes qui avait tristement parcouru les traits somptueux de son visage. La façon dont il la regardait la laissait bouche bée. C'en était d'une tendresse inouïe.
« Pas une seule seconde. » avoua-t-elle. « Je n'ai jamais pu te sortir de ma tête. »
Et c'était vrai. La triste vérité.
« J'étais persuadée que tu étais mort, la nouvelle venait de ta famille après tout. Mais, contrairement à eux, je n'ai jamais réussi à faire mon deuil. »
Jason sentit son cœur se gonfler de joie. Il en rougissait, comblé de bonheur.
« Cole est gentil, je me suis dis que c'était peut-être ce dont j'avais besoin pour convaincre Bruce que j'allais mieux, pour me convaincre. Mais, une fois devant l'autel, je.. Je sais pas ce qui s'est passé. Je sais juste que ce n'est pas lui que j'aime, c'est toi, Jason. C'est toi dont je suis amoureuse. »
Jason l'écoutait attentivement, apaisé par le son de sa voix. Elle parlait doucement, une pointe de timidité par ici et là tandis qu'elle faisait se noyer son regard dans le sien, incapable de cesser de le contempler.
« Est-ce que... Désolée. Est-ce que je peux te toucher ? »
Jason se contentait de fermer les yeux. Il laissait alors la demoiselle poser son front contre le sien et le serrer doucement dans ses bras. Elle enlaçait sa nuque de son épiderme nu, aidait ses doigts dévêtus à se fondre sur le dos de son crâne recouvert de son armure tandis qu'elle laissait s'échapper un souffle saccadé entre ses lèvres. Elle collait son décolleté à son torse, fléchissait les genoux sur ses haut talons aiguilles. Le contact physique engagé la rendit faible, elle manquait de s'en évanouir. L'odeur de Jason restait quelque peu similaire à celle qu'il avait toujours eu, néanmoins, celle-ci avait un côté un peu plus métallique, un peu moins artificielle. Ses yeux la brûlait à force de pleurer, et pourtant, elle continuait de sentir des larmes lui tremper les joues. Les mains de Jason trouvaient rapidement sa taille, il s'y agrippait, plantant ses doigts sur le tissu reposant sur ses hanches. Sa mâchoire se contractait durement, il grinçait des dents.
« Jason, tu m'as tellement manqué. »
La jeune femme embrassait la pointe de son nez, sa joue gauche puis celle de droite. Elle sentait Jason se raidir, cependant il restait muet, alors elle poursuivit jusqu'à déposer un tendre baiser sur sa paire de lèvres. Ensuite, elle se reculait et croisait son regard.
« Plus rien ne nous séparera maintenant, hein ? » demanda-t-elle.
Jason attrapait sa main, il entremêlait leurs doigts ensemble et lui sourit. Elle n'avait pas hésité, à sa grande surprise : elle voulait encore de lui, elle acceptait sa présence. Elle avait jeté la seule chance qu'elle avait eu de tourner la page ᅳse marier avec un autreᅳ pour le ramasser à la petite cuillère, sans hésiter l'espace d'un seul instant. Il en restait bouche bée.
« Je te le promets. » il répondait.
Jason serrait fermement sa main dans la sienne, le cœur gonflé d'amour et la tête dans les nuages.
« J'ai juste besoin d'un peu de temps avant. »
« Hein ? Pourquoi ça ? »
Jason grimaçait.
« Bruce et moi avons un compte à régler, je dois me préparer. Ça ne prendra que quelques semaines, mais ne t'en fais pas, je serai de retour. Je te le jure. »
« Quoi. »
Tandis que son sourire se fanait, la jeune femme le foudroyait du regard.
« Jason, tu repars ? »
« Le temps de régler cette histoire. » acquiesçait le garçon. « Après ça, je pourrai enfin tourner la page. »
C'était faux, mais Jason en était malheureusement persuadé. Il pensait que si Bruce Wayne disparaissait, si Batman échouait, alors cela lui rendrait justice, cela effacerait les horreurs que le Joker lui avait fait subir pendant cette monstrueuse année. Comme si ces cauchemars disparaîtraient, ces cicatrices se fondraient dans sa chair, jusqu'à en devenir invisibles, comme si plus rien ne s'était passé. Jason voulait le punir car, à ses yeux, Bruce était le seul et unique responsable de ce qui lui était arrivé. Il était celui qui n'avait pas été capable de le protéger, celui qui l'avait abandonné et remplacé. Celui qui lui avait tout offert, pour tout lui reprendre, et lui voler ce qui faisait de lui Jason Todd. Pour l'instant, il était incapable de vivre et ce, même avec elle, même à ses côtés. Peu importait combien elle le rassurait, l'apaisait, Jason était désormais un homme de vengeance, et il ne s'arrêterait pas avant d'avoir rendu justice.
« Je reviendrai te chercher. »
Jason se relevait, il surplombait la demoiselle et relâchait sa main.
« Maintenant que je sais que tu ne m'as pas oublié, que toi aussi tu as été manipulée par Bruce, je vais m'assurer que plus rien ne pourra nous séparer. » affirma-t-il.
La jeune femme fronçait les sourcils.
« Jason, je ne comprends pas. » elle avouait.
« Tu n'as pas besoin de comprendre. » il répliquait. « Contente toi de me faire confiance. »
« Je te fais confiance. C'est juste que... la façon dont tu parles m'inquiète. »
« Je sais. Je suis désolé »
Jason inspirait profondément puis, il expirait doucement. De son regard fatigué et troublé, il contemplait la jeune femme, il attrapait ensuite son visage en coupe, de ses deux mains, approchait son visage du sien, jusqu'à ce que leur nez se touche et finalement il lui offrait un petit sourire timide. Elle en sentit ses oreilles se réchauffer tandis qu'il imprégnait les traits de son visage dans son esprit et humait délicatement son odeur, déjà rendu ivre par celle-ci. Quelques minutes plus tard, Jason se sépara d'elle et détourna le regard.
« Je dois y aller. »
La demoiselle suivait son regard, il était rivé en direction de l'horloge, signe qu'il était sûrement déjà attendu quelque part. Jason semblait soudainement nerveux.
« Déjà ? » s'étonna la jeune femme. « Mais, je viens à peine de te retrouver ! Et puis, quand est-ce que tu comptes revenir ? Je ne veux pas attendre. J"ai tellement eu peur de te perdre, je veux rester avec toi, pour toujours etᅳ »
D'un geste rapide, net et précis, Jason avait attrapé le menton de la demoiselle entre ses fins doigts habillés. Puis, il l'avait coupé en déposant ses lèvres sur les siennes. Il lui avait volé un baiser tout en passant son bras autour de sa taille afin de la plaquer contre son torse. La demoiselle n'avait pas tardé à sentir ses yeux s'écarquiller avant de finalement se laisser aller et de répondre au baiser du garçon. Elle l'embrassait en retour, glissant ses paumes de mains sur ses joues et souriant grandement, le cœur battant à vive allure et la tête noyée dans les nuages. Les deux jeunes adultes vinrent partager un baiser amoureux. Il était d'une délicatesse et tendresse sans nom. L'un recouvert de métal, mutilé et épuisé par le temps, et l'autre vêtue de blanc, l'air tout droit sortie d'un compte de fée, si l'on en oubliait son maquillage ruiné, son nez bouché et ses yeux bouffis. Ils étaient là, enlacés l'un contre l'autre, le cœur battant à vive allure et leur âme finalement apaisées.
Le baiser aurait pu durer encore plus longtemps, il aurait pu s'éterniser jusqu'à se conclure dans un échange charnel, peau contre peau, larmes de joie échangées et bues à travers des baisers enflammés, langoureux, baveux, et finalement dans les bras de Morphée. Toutefois, le tout fut brusquement coupé lorsqu'on toqua à la porte d'entrée. Quelqu'un venait d'y donner quelques coups, attirant immédiatement l'attention de Jason et de sa bien-aimée. Le silence retombait soudainement dans la pièce principale de l'appartement.
« Qui est là ? » cria la demoiselle, tirée de son état d'euphorie.
« C'est moi, Dick. » déclara Grayson à travers la porte d'entrée. « J'ai fait un détour pour nous prendre de quoi manger, tu m'ouvres ? »
« Oh, euh, oui. C'est vrai, mince. »
La demoiselle glissait une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle faisait nerveusement parcourir son regard sur la pièce, tout sauf sur Jason alors qu'elle se demandait comment elle pourrait le faire sortir d'ici sans attirer l'attention.
« Ça te dérange de me donner deux petites secondes ? »
Sans lui laisser le temps de répondre, la jeune femme se tournait en direction du noiraud. Déjà prête à lui hurler de se cacher dans sa chambre, elle ne sut quoi dire lorsque, à la place de Jason, ne se trouva que le néant. Rien, ni personne. Il n'était plus là. Bouche bée, la demoiselle observait les alentours, persuadée qu'il n'avait pas pu se volatiliser comme ça, en un clin d'œil. Et pourtant c'était le cas. C'était à se demander si il avait vraiment été présent, si elle ne l'avait pas de nouveau inventé dans le seul but de se rassurer, de trouver réconfort auprès d'une agréable illusion, d'un séduisant mirage. Son odeur persistait dans la pièce, mais elle aurait tout aussi bien pu l'imaginer. Finalement, tandis que Dick commençait à s'impatienter derrière la porte, terriblement inquiet par tout ce silence, la jeune femme se contentait de sourire. Elle se frottait les yeux, épuisées et ses paupières la démangeant terriblement.
Et alors qu'elle se tournait en direction de sa porte d'entrée ᅳquelque peu agacée par l'insistance dont faisait preuve son amiᅳ, à une trentaine de mètres de là, elle saisissait la jolie rose abandonnée sur la table proche de la bibliothèque, juste en dessous de sa paire de gants, et finissait par aller rejoindre Grayson. Elle y trottinait, le cœur gonflé d'amour et les pensées divaguant vers un seul et même garçon. Le seul et l'unique : Jason Todd.
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coulisses-onirisme · 4 months ago
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Conversation avec Niki de Saint Phalle, (à suivre), il est des triangles curvilignes qui ne la désespèraient pas. La fluidité des lignes en détruit la gravité et la violence.
Antonin Artaud en écho
L’amour sans trêve
Antonin Artaud
Ce triangle d’eau qui a soif
cette route sans écriture
Madame, et le signe de vos mâtures
sur cette mer où je me noie
Les messages de vos cheveux
le coup de fusil de vos lèvres
cet orage qui m’enlève
dans le sillage de vos yeux.
Cette ombre enfin, sur le rivage
où la vie fait trêve, et le vent,
et l’horrible piétinement
de la foule sur mon passage.
Quand je lève les yeux vers vous
on dirait que le monde tremble,
et les feux de l’amour ressemblent
aux caresses de votre époux.
Antonin Artaud
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laurierthefox · 1 year ago
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Bonjour à toustes.
Aujourd'hui c'est le 20 novembre, c'est le #TDOR (Transgender Day of Remembrance, Journée du souvenir trans), le jour ou on se souviens de nos adelphes mort'es : assassiné'es et suicidé'es.
Selon les chiffres de Human Right Campaign et Trans Murder Monitoring Project depuis un an, environ 321 personnes trans et non binaire sont mortes du fait de la transphobie.
- https://transrespect.org/en/trans-murder-monitoring-2023/
- https://www.hrc.org/.../fatal-violence-against-the...
Une super vidéo de Lexie sur l'origine de cette journée : https://www.instagram.com/p/Cz223Qfi6oR/
Si vous ne voulez pas passer ce moment seul'e vous pouvez vous tournez vers vos associations trans et LGBTI+ qui font des recueillement publique ou en ligne ce soir.
Plein de force, d'amour et de soutien pendant ce temps de recueillement.
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imashadowalker · 4 months ago
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As I start writing this, I still feel the ghost ache of eyes red from crying.
Tonight, France Télévision - the public television company providing some of France's main TV channels - is diffusing, prior to the start of the Paralympic Games in a week, a documentary entitled "À Corps Perdus". This documentary is available as of this morning on the group's online platform. I finished watching this documentary about 20 minutes ago.
I do not cry often. A big part of it is that I've been fortunate enough to live a peaceful, mostly strife-free life. That being said, one of the things that can get me to cry is emotional, impactful writing or cinema.
I cried, watching this documentary, overwhelmed with emotions I'm not sure if I can make sense of. What overwhelmed me, I think, was the sheer beauty of humanity being displayed.
I do not believe in Gods. I've heard that everyone believes in something, that people need something to believe in. I've never really taken the time to think and figure out what, exactly, I do or do not believe in, but I've long had an instinctual answer to the question "what do you believe in?" : humanity. This undefinable quality of humankind that makes us capable of the worst of violences, but most importantly of the best of kindnesses, of the most incredible achievements.
Nothing awes me like the good people are capable of. "Good" seems like too weak a word to express the greatness of what humanity can bring about, but it is the right one. Seeing people come together, keeping a light glowing in the darkest of times, fighting cruelty with the most selfless kindness, claiming triumph over horrors thanks to the dedication of dozens, hundreds, thousands of individuals.
Nothing captures my attention and emotions like a human story.
Nothing overwhelms me like humanity.
I want to give many thanks to everyone who took part in the creation of this documentary, which I hope will play a key role in getting French people excited for the upcoming Games.
To all of the athletes out there taking part in the Paralympic Games in Paris or in future editions, I wish the best of luck, the greatest experience and the most wonderful emotions.
To Oksana Masters (US / Ukraine), Alexis Hanquinquant (France), Anne-Sophie Centis (France), Cédric Nankin (France), Gabriel Araújo (Brasil) and Zakia Khudadadi (Afghanistan / France) : my best wishes to all of you for these Paralympic Games.
Alexis, Anne-Sophie, Cédric, je vous souhaite la plus belle réussite sous les yeux de vos familles et de vos amis, avec le soutien indéfectible du public et de tout le peuple français.
Gabriel, I hope you get to take that photo under the Eiffel Tower.
Oksana, I hope you and your mother have the most wonderful time in Paris.
Zakia, je vous souhaite d'avoir tout le soutien du peuple français derrière vous ; que dans les tribunes du Grand Palais, des dizaines, des centaines de français scandent votre nom ; que puisque, concourant avec l'équipe paralympique des réfugiés, vous ne pourrez pas l'entendre depuis la plus haute marche du podium, le public chante pour vous La Marseillaise à chacun de vos matchs. Je vous souhaite, si vous le désirez également, de participer aux Jeux Paralympique de Los Angeles 2028 sous le drapeau français ; ou, peut être, si l'Histoire vous le permet, sous le drapeau afghan.
À tous ceux qui ont accès aux chaînes de France Télévision, je vous invite à regarder le documentaire À Corps Perdus, disponible en ligne, en replay, et diffusé ce soir (mardi 20 août) à 21h10 sur France 2.
À tous mes concitoyens français, je vous encourage à montrer le même engouement pour les Jeux Paralympiques que vous l'avez fait pour les Jeux Olympiques, à commencer par le relais de la flamme qui commencera ce samedi 24 août et traversera de nombreuses villes. J'appelle en particulier les Parisiens à venir nombreux encourager les athlètes lors des épreuves en pleine ville (triathlon, vélo sur route, etc.).
To everyone around the world, I call onto you to watch the Paralympic Games, which will start on August 28th with the opening ceremony, as much as you are able - even if it is just 30 minutes in total over the 2 week long event. Let us give this event the attention it deserves.
To my fellow French citizens, to our close neighbours from Ireland, the United Kingdom, Belgium, the Netherlands, Germany, Switzerland, Italy and Spain - as well as Monaco and Andorra - and to all around the world who are able, I invite you to buy your ticket and come to Paris to cheer on the athletes and witness this event in person.
Many of us, and I am among this group, are or will be busy going back to school or work after summer vacation, giving us less time to pay attention to the Games as we had in August. Let us, to the best of our capacity, support the athletes by paying as much attention to their performances as we are able.
Aux français qui ont célébré les Jeux Olympiques avec d'autant plus d'enthousiasme que nous avons besoin, aujourd'hui, de raisons de célébrer et de nous rassembler, de ressentir notre appartenance à une seule et unique nation, faisons de ces Jeux Paralympiques les plus beaux de l'Histoire.
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jpbjazz · 5 months ago
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LÉGENDES DU JAZZ
ART PEPPER, LE SURVIVANT
‘’Pepper was the embodiment of the West Coast "cool" style. He's very individual. You can hear it. You know it. Art was a very lyrical player. Especially at a time when most of the alto players were in a Charlie Parker bag, Art had a distinct style of his own."
- Shelly Manne
Né le 1er septembre 1925 à Gardena, en Californie, Arthur Edward Pepper Jr. était le fils d’Arthur Pepper Sr., un machiniste qui était devenu plus tard matelot de la marine marchande, et de Mildred Bartold. Pepper avait eu une enfance difficile, car ses parents étaient alcooliques et faisaient souvent preuve de violence.
Ses deux parents étant alcooliques, Pepper avait été élevé par sa grand-mère paternelle.
Pepper, qui avait grandi dans un environnement musical (le cousin de sa mère, Gabriel Bartold, était un prodige de la trompette), avait commencé à jouer de la clarinette à l’âge de neuf ans. Son premier professeur était Leroy Parry. Pepper était passé au saxophone alto trois ans plus tard. Plus jeune, le père de Pepper l’emmenait souvent dans des boîtes de nuit où il lui faisait jouer de la clarinette afin d’impressionner les clients, ce qui lui permettait de se faire un peu d’argent de poche.
Lorsque Pepper avait commencé à s’intéresser au jazz, ses idoles étaient Benny Goodman et Artie Shaw. Il appréciait aussi l’orchestre de Jimmy Lunceford, et plus particulièrement le saxophoniste alto Willie Smith. Le cornettiste Mugsy Spanier était un autre de ses préférés.
Au cours de son adolescence, Pepper avait été particulièrement influencé par d’autres saxophonistes comme Benny Carter, Charlie Parker, Lester Young et Lee Konitz. Pepper considérait Lester Young comme « le plus fantastique saxophoniste de tous les temps — égalé beaucoup plus tard par le seul John Coltrane.’’ Il avait ajouté: ‘’Il était meilleur que Charlie Parker, à mon humble avis. ».
Même si Pepper n’avait pas tellement apprécié Parker au début, il était revenu sur sa position par la suite. Pepper avait déclaré: « J’avais découvert Parker et je n’avais pas aimé. Ça me semblait trop rude […] Bird avait une bonne oreille pour les transpositions, un grand sens du blues et c’était un grand technicien. Il pouvait jouer très vite, et ses lignes étaient magnifiques. Tout était pensé chez lui ; tout avait un sens. Je n’ai jamais aimé ce son, mais, c’est une affaire de goût personnel […] Maintenant, quand je réécoute, j’aime tout. C’était un génie. »
Pepper avait aussi une admiration sans bornes pour John Coltrane. Pepper écrivait dans son autobiographie: « Mais alors, quand j’ai entendu Coltrane ! A la fin des années cinquante, j’ai entendu Coltrane avec Miles Davis, sur le disque Kind of Blue. Il y avait tout ce que l’on pouvait imaginer : plus de notes que Bird, un jeu plus complexe, et j’en aimais le son. Tout ce qu’il jouait se tenait, avait un sens pour moi. Il me touchait. C’est le seul type qui m’ait un jour fait dire : « Je donnerais mon bras droit pour jouer comme ça ! ». Pepper admirait aussi Miles Davis, Dizzy Gillespie, Ray Brown, Paul Cambers, Philly Joe Jones, Zoot Sims, Gil Evans et Gerry Mulligan. Quant à Stan Getz, il trouvait sa musique trop ‘’glaciale.’’
A l’âge de quatorze ans, Pepper avait joué du saxophone alto avec le groupe de son high school dans le cadre de soirées de danse. Un an plus tard, il avait commencé à improviser sur Central Avenue, le principal quartier de couleur de Los Angeles où on retrouvait de nombreuses boîtes de nuit. À l’époque, Central Avenue était pour Los Angeles une sorte d’équivalent de la 52e rue pour la ville de New York. UNE CARRIÈRE PROMETTEUSE
Pepper, qui avait appris principalement la musique en autodidacte, avait seize ans lorsqu’il avait commencé à se produire au Ritz et l’Alabam, deux clubs de Los Angeles, tout en poursuivant parallèlement ses études. Au Ritz et à l’Alabam, Pepper avait commencé à improviser avec des musiciens comme Louis Armstrong, Roy Aldridge, Jimmy Blanton, Johnny Hodges, Coleman Hawkins, Ben Webster et Dexter Gordon. Impressionné par le talent de Pepper, Gordon l’avait présent au batteur Lee Young, le frère de Lester Young. Young était vite devenu une sorte de mentor pour Pepper, et l’avait présenté au légendaire saxophoniste Benny Carter. À l’époque, Pepper a seulement dix-sept ans.
Dans son autobiographie, Pepper racontait son séjour dans l’orchestre de Carter:
"I had never played much lead alto, so with Benny I played second alto, he played lead, but in my book I had two parts written in most of the arrangements and sometimes, if there wasn't a large audience, Benny would just get off the stand and let me play his parts. I'd get all his solos. I learned that way how to play lead in a four-man saxophone section. And I learned a lot following Benny, listening to his solos, what he played against the background."
Carter étant sur le point de partir en tournée dans les États du Sud, il avait jugé préférable de ne pas exposer le jeune Pepper à une autmosphère de confrontation raciale, d’autant plus que son orchestre était uniquement composé de musiciens de couleur. Carter avait donc décidé de lui faire passer une audition avec l’orchestre de Stan Kenton. Ce dernier avait tellement été impressionné par le talent de Pepper qu’il l’avait aussitôt engagé comme premier saxophoniste alto.
Après avoir écouté les arrangements complexes de Kenton, Pepper n’avait pas tardé à se rendre compte qu’il avait besoin d’en apprendre davantage sur la théorie musicale afin d’exécuter plus efficacement ses solos. C’est le saxophoniste ténor de Kenton, Red Dorris, qui était venu à la rescousse de Pepper.
Après avoir entendu le jeune Pepper jouer pour la première fois, le guitariste Johnny Martizia avait déclaré: ’’Quel son splendide ! […] Je n’en croyais pas mes yeux. ». À l’époque, Pepper avait aussi commencé à partager la scène avec de grosses pointures comme Coleman Hawkins, T-Bone Walker, Dexter Gordon, Charles Mingus, Slick Jones, Art Tatum, Ben Webster, Johnny Hodges, Roy Eldridge et même son idole Lester Young.
Pepper s’était joint par la suite au grand orchestre de Stan Kenton, avec qui il était parti en tournée jusqu’à sa mobilisation en 1943. C’est aussi avec Kenton que Pepper avait fait son premier enregistrement la même année.
Peu après son 18e anniversaire de naissance, Pepper avait reçu son avis de mobilisation. Il a été enrôlé en février 1944. À l’époque, Pepper venait tout juste d’épouser son amie de coeur de seize ans, Patti Moore. Avant que Pepper n’ait eu le temps de partir outre-mer, Patti avait donné naissance à une fille, Patricia Ellen, qui était née le 5 janvier 1945.
Après avoir passé quelques mois en Angleterre, Pepper avait été affecté à la police militaire comme sergent de la garde chargée de la surveillance de Malborough Street Jail à Londres. Durant son séjour à Londres, Pepper avait aussi eu l’occasion de jouer à l’Adelphi Theater, ce qui lui avait permis de rencontrer les meilleurs musiciens de jazz britanniques comme George Shearing et Victor Feldman. Il avait également joué en concert avec le groupe de Ted Heath.
Après la guerre, Pepper était retourné à Los Angeles. En 1947, Pepper s’était joint à un autre groupe dirigé par Kenton, le Kenton Innovations Orchestra, avec lequel il était demeuré jusqu’à la fin de 1951 avant de former son propre groupe. À l’époque, l’orchestre de Kenton comprenait plusieurs grands musiciens de jazz comme les trompettistes Maynard Ferguson et Shorty Rogers, les joueurs de trombone Kai Winding et Milt Bernhart, les saxophonistes Bob Cooper et Bud Shank, ainsi que le batteur Shelly Manne.
Au cours de cette période, Pepper avait également joué avec Zoot Sims, Chet Baker (avec qui il avait enregistré deux albums à succès) et Stan Getz.
Pepper avait quitté l’orchestre de Kenton à la fin de 1951, car il en avait assez des tournées incessantes.
Dans les années 1950, Pepper était reconnu comme un des meilleurs saxophonistes alto du jazz. Il s’était d’ailleurs classé immédiatement derrière Charlie Parker comme meilleur saxophoniste lors d’un sondage des lecteurs du magazine Down Beat en 1952. Avec Chet Baker, Gerry Mulligan et Shelly Manne, Pepper avait souvent été associé au jazz de la Côte ouest, par opposition au jazz de la Côte est qui mettait en vedette Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Miles Davis, même si au niveau du style, il était davantage apparenté à ces derniers.
Musicien très lyrique et très mélodique, Pepper avait souvent été comparé à des saxophonistes alto comme Lee Konitz et Paul Desmond. Comme l’affirmait le batteur Shelly Manne, ‘’Pepper was the embodiment of the West Coast "cool" style. He's very individual. You can hear it. You know it. Art was a very lyrical player. Especially at a time when most of the alto players were in a Charlie Parker bag, Art had a distinct style of his own." Un autre ancien membre de l’orchestre de Stan Kenton, le saxophoniste ténor Bob Cooper précisait: "I always felt that Art's major influence was Lester Young; that came out more clearly when I heard him playing tenor a few times... And to transfer that beautiful sound to the alto!... I think his sound wasby far the best alto sound at the time."
Au début de 1952, Pepper avait formé un premier groupe avec le contrebassiste Joe Mondragon, le batteur et vibraphoniste Larry Bunker et le pianiste Hampton Hawes. Au cours de cette période, il avait aussi travaillé avec les batteurs Bud Rich et Shelly Manne. C’est aussi en 1952 que Pepper avait réalisé ses premiers enregistrements sous son nom. Il a aussi enregistré avec d’autres anciens membres de l’orchestre de Kenton comme Shorty Rogers et Shelly Manne. Pepper avait signé un contrat avec les disques Contemporary en 1957.
PROBLÈMES DE CONSOMMATION Pepper avait connu une adolescence plutôt turbulente. Abandonné à lui-même, il avait commencé à courir les rues, à se battre, à boire et à consommer une série de drogues douces. Il faisait aussi souvent l’école buissonnière.
Dans les années 1940, Pepper avait développé une dépendance envers l’héroïne, ce qui lui avait mérité plusieurs peines d’emprisonnement. Après son arrestation pour possession d’héroïne en 1953, Pepper avait été enfermé durant quinze mois au Fort Worth U.S. Public Health Service Hospital. Un malheur arrivant rarement seul, sa femme Patti en avait profité pour divorcer et se remarier.
Pepper était de nouveau retourné vers ses anciens démons après sa libération en mai 1954. Arrêté en décembre, il avait été envoyé à la prison du comté de Los Angeles, puis à Terminal Island, où il avait passé environ un an. Au milieu de l’année 1960, Pepper avait purgé une peine de prison de quatre-vingt-dix jours, avant d’être envoyé à San Quentin et à Tehachapi où il avait été enfermé durant quatre ans et demi. Trois mois après sa libération, Pepper avait échoué un test de drogue, ce qui lui avait valu six mois de détention au Chino Institute for Men. Libéré sur parole, Pepper avait de nouveau été emprisonné à San Quentin après avoir enfreint ses conditions de libération. Il a été libéré en 1966.
Durant la période de son mariage avec Diane Suriago en 1957, Pepper éprouvait des difficultés à se trouver du travail et subvenait à ses besoins gràce à de menus emplois (il avait notamment travaillé dans une boulangerie). Il faut dire que Pepper n’avait guère aidé sa cause puisque Diane était elle-même toxicomane, tout comme plusieurs de ses autres liaisons féminines. Après sa libération de San Quentin en 1966, Pepper était sans le sou et n’avait même plus de saxophone pour jouer. Comme Pepper l’avait écrit dans les notes de pochette de son album ‘’Living Ledgend’’: ‘’I had switched to tenor for two reasons. Rock was in vogue, and only tenor players seemed to be working. But the major reason was that after all my years of playing, I had been influenced to the point of imitation by another musician, [tenor] John Coltrane. I felt what I wanted to say I could only say with the tenor." Après être retourné vers l’alto quelques années plus tard, Pepper avait finalement conclu qu’il n’existait pas d’instrument idéal.
Lors de son séjour à San Quentin dans les années 1960, Pepper avait joué dans un groupe qui comprenait le saxophoniste alto Frank Morgan. Sous les conseils de son père, Pepper avait tenté de casser sa dépendance en se faisant admettre dans un sanatorium. Il y avait un seul problème: après sa libération, Pepper avait rencontré un vendeur de drogues et il avait aussitôt replongé.
Malgré ses problèmes de consommation, Pepper avait énormément enregistré. En 1957, il avait enregistré un album intitulé ‘’Art Pepper Meets The Rhythm Section’’, qui mettait en vedette la section rythmique de Miles Davis composée de Philly Joe Jones, Paul Chambers et Red Garland. Trois ans plus tard, Pepper avait enregistré avec Wynton Kelly, Jimmy Cobb et Paul Chambers l’album ‘’Gettin’ Together’’, ainsi que l’album ‘’Intensity’’ avec le contrebassiste Jimmy Bond.
Étonnamment, la dépendance de Pepper envers les narcotiques n’avait jamais affecté la qualité de ses enregistrements et de ses performances, contrairement à un Charlie Parker, par exemple.
En 1968, Pepper avait reçu une invitation pour jouer avec le groupe de Buddy Rich. Il y avait seulement un problème: il avait mis son saxophone au clou. Don Menza, un des saxophones ténor de Rich, était allé chercher le saxophone de Pepper chez le prêteur sur gages, ce qui lui avait permis de faire son premier enregistrement en plus de sept ans. Malheureusement, Pepper était tombé malade et avait dû être hospitalisé à la suite de problèmes de rate. Après trois mois d’hospitalisation, Pepper était retourné brièvement avec le groupe de Rich comme troisième saxophone alto, sa santé ne lui permettant plus d’assumer le rôle de premier soliste.
Sa santé continuant de se détériorer, Pepper avait pris les grands moyens pour se débarrasser de sa dépendance et avait décidé de suivre une cure de désintoxication à Synanon, à Santa Monica, en Californie. Comme Pepper l’avait reconnu dans son autobiographie: « Je ne savais faire que ça : boire et me camer. ». C’est à Synanon que Pepper avait fait la connaissance de Laurie Miller, qui était devenue sa troisième épouse en 1974. Miller avait joué un rôle très positif dans la vie de Pepper et lui avait apporté plus de stabilité dans sa vie personnelle. C’est aussi grâce à Miller que Pepper, enfin débarrassé de ses anciens démons, avait pu reprendre avec succès sa carrière musicale.
Dans une entrevue, Pepper était revenu sur cette période troublée de sa vie en expliquant que celle-ci lui avait permis de mûrir, tant comme musicien que comme individu. Il précisait:
‘’The next period in my life, because of my addiction problem, was a terrible one. But I don't think I could have avoided it. I mean, I tried to stay out of it for a long time, knowing what it might do. I think that in my searching for something - for love, acceptance or whatever it is, to be a real man, to relate to my father, and all those things - going to prison was a help. It was part of my evolution, as a human being and as a musician.’’
Au cours de la même entrevue, Pepper avait aussi abordé sa rencontre cruciale avec Laurie. Il expliquait:
‘’We met in Synanon, the rehabilitation centre. (Laurie - It was in 1969). It was very strange. She had been to Westlake School of Music when I was there; she wanted to be a singer [...]. When we were both in Synanon, I was looking for a woman I could love. After you're there a certain length of time, you're allowed to search for a person to get into a relationship with. You find a girl, and then you go to your tribe leader, it's all in tribes, you see. (It's very complicated. It takes three chapters in the book to explain it.) You have to get permission, and make sure that she hasn't been in Synanon too much longer than you, and that she won't be a bad influence, and so forth. Then you can have a courtship and if everything works out all right, you can go on from there.’’
DERNIÈRES ANNÉES
Après avoir entrepris une thérapie à la méthadone au milieu des années 1970, Pepper avait fait une tournée en Europe et au Japon avec ses propres formations. Il avait aussi enregistré plusieurs albums, principalement sur étiquette Galaxy, une filiale de Fantasy Records.
De 1968 à 1975, Pepper n’avait enregistré qu’un seul album. En 1975, il était retourné aux studios de Contemporary pour enregistrer une série d’albums qui lui avaient permis de connaître une véritable renaissance. Avant de reprendre ses enregistrements, Pepper avait reçu le soutien inestimable de Ken Yohe, le représentant des instruments de musique Buffet qui lui avait procuré un assortiment complet de saxophones et lui avait organisé des cliniques dans les collèges afin de l’aider à s’en sortir financièrement. Après avoir repris ses enregistrements, Pepper avait fait de nombreuses apparitions en concert et dans les clubs, principalement avec son propre quartet. En 1975, il avait également collaboré avec le big band expérimental du trompettiste Don Ellis, avec qui il avait fait plusieurs tournées aux États-Unis, en Europe et au Japon. Pepper avait aussi composé la trame sonore du film ‘’The Gauntlet’’ de Clint Eastwood en 1977.
Au cours des dernières années de sa vie, Pepper avait enregistré plusieurs albums, dont ‘’Winter Moon’’, réalisé avec un orchestre à cordes, un projet qu’il chérissait depuis longtemps. Il avait aussi enregistré un album live de trois disques intitulé ‘’Live At the Village Vanguard’’ (un quatrième disque fut publié après sa mort), ainsi que deux albums live enregistrés à Londres avec le pianiste Milcho Leviev, ‘’Blues for the Fisherman’’ et ‘’True Blues.’’
VIE PERSONNELLE Pepper avait publié son autobiographie en 1980. Intitulée ‘’Straight Life’’, L’ouvrage avait été écrit en collaboration avec sa troisième épouse, Laurie Pepper. Peu après la publication du livre, le réalisateur Don McGynn avait tourné un documentaire sur la vie de Pepper intitulé ‘’Art Pepper: Notes from a Jazz Survivor.’’ Le documentaire comprend des entretiens avec Pepper et son épouse Laurie, ainsi que des extraits d’un concert au Malibu Jazz Club.
Usé par des années de dépendance, Art Pepper s’est éteint à la suite d’une hémorragie cérébrale à Los Angeles le 15 juillet 1982. Il était âgé de seulement cinquante-six ans. Il a été inhumé au Forever Cemetery de l’Abbey of the Psalms Mausoleum, à Hollywood.
Après la mort de son mari, Laurie Pepper avait continué de gérer sa maison d’éditions, la Arthur Pepper Music Corporation, et de produire et de faire la promotion de sa musique. Laurie avait toujours été très impliquée dans la carrière de son mari. Elle était non seulement son épouse, mais aussi sa gérante, son agente et sa publiciste.
Connu principalement pour ses enregistrements avec l’orchestre de Stan Kenton, et surtout pour sa collaboration avec l’arrangeur Marty Paich, Pepper s’était également fait remarquer comme accompagnateur de Mel Tormé et d’autres chanteurs. Paich avait salué le sens du swing de Pepper en ces termes: "He had the notes, and he was swinging all the time. That's very important.... Art always swung. And he played all the instruments... exactly the same. He put them in his mouth and it was Art Pepper."
Bien qu’il ait surtout joué du saxophone alto, Pepper jouait aussi de la clarinette et du saxophone ténor à l’occasion. Sous l’influence de John Coltrane, Pepper avait incorporé des éléments de jazz modal à sa musique dans les années 1960.
Pepper s’était marié à trois occasions. Il avait d’abord épousé Patricia (Patti) Madeleine Moore en 1943, avant d’unir ses destinées à Diane Suriago en 1957. Pepper s’était marié une dernière fois avec Laurie La Pan Miller en 1974. Pepper avait eu un seul enfant, une fille nommée Patricia Ellen qui était née de son mariage avec Moore.
Préoccupé par le racisme et la discrimination raciale, Pepper avait écrit dans son autobiographie: ‘’Le soir, à la fin du boulot, je sortais héler un taxi. Freddie [le trompettiste noir Freddie Webster] se cachait. Quand j’ouvrais la portière, Freddie se précipitait dans la voiture : sinon, personne n’aurait voulu prendre un Noir. Je craignais toujours que le taxi ne fasse une réflexion et que Freddie le descende. » Mais le racisme n’était pas toujours à sens unique. Les relations n’étaient pas toujours harmonieuses entre les musiciens blancs et les musiciens noirs. Certains musiciens de couleur étaient d’avis que les blancs ne savaient pas jouer du jazz, qu’ils considéraient comme une sorte de chasse-gardée. Pepper lui-même avait été victime de ce genre de préjugés à de nombreuses reprises.
Pepper a également raconté dans son autobiographie un événement qui s’était produit lors de son séjour dans l’armée. À Durham, en Caroline du Nord, Pepper voulait assister à un concert de Benny Carter, mais il n’était pas parvenu à obtenir une place au parterre car son accès était réservé aux Noirs. Après avoir accepté bien malgré lui d’être relégué dans les loges, Pepper avait tenté de redescendre et de se rendre près de la scène. C’est alors qu’il était passé à un cheveu de se faire lyncher par les spectateurs noirs en colère.
Véritable virtuose, Pepper disposait d’une technique impressionnante et d’un grand sens du jazz. Pepper, qui avait toujours l’air de jouer sans effort, avait souvent nié pratiquer de longues heures, mais des témoignages de ses confrères musiciens laissaient croire le contraire. Un de ses amis musiciens, Alan Dean, avait raconté que lors d’un séjour en Angleterre pendant la guerre, Pepper pratiquait durant des heures avant de s’endormir. Pepper avait aussi rappelé dans son autobiographie un épisode qui s’était produit durant son emprisonnement à Fort Worth. Il expliquait: "I'd go to the band room in the morning, sweep the floor, clean the place, and make sure everything was locked up, and then I'd get out my horn. I'd close the door in this little room and just sit there and practice. I did that every day... and I really got down with music."
Pepper avait influencé plusieurs musiciens de jazz au cours de sa carrière. Benny Carter, qui avait été un des premiers à lui donner sa chance, avait dit de lui: « Le talent d’Art, la qualité du son, sa conception du rôle de premier saxophone, ses idées, tout m’impressionnait chez lui. » Quant au pianiste, arrangeur et chef d’orchestre Marty Paich, il avait déclaré: « Quand j’ai fait connaissance d’Art, c’était le plus grand saxophoniste que j’aie entendu. Bien au-dessus de tous les autres. Je trouvais incroyable qu’on puisse jouer aussi merveilleusement […] Pour moi, la west coast, c’était Art et son style mélodique, très différent du style new-yorkais, plus dur […] Il avait tant de classe. A son arrivée, les gens se calmaient ; quand il jouait, il dégageait une telle autorité ! La salle ne se dressait que pour lui quand nous jouions ensemble.» Le critique de jazz Scott Yanow considérait également Pepper comme le meilleur saxophoniste alto au monde.
Art Pepper avait reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière. Élu au deuxième rang des meilleurs saxophonistes alto par les lecteurs du magazine Down Beat en 1952, il avait été couronné meilleur saxophoniste alto par les critiques du même magazine en 1957, 1977 et 1980. En 1980, le magazine Swing Journal avait décerné à Pepper le prix de l’album de l’année pour son disque ‘’One September Afternoon’’, paru sur étiquette Galaxy.
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nehemielemal-blog · 1 year ago
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Choisir le mutisme devient parfois l'unique moyen de répondre à un monde qui semble imperméable à la compréhension. C'est au fil de ces années, au gré des leçons que la vie m'a prodiguées, que j'ai saisi la nature du bonheur. Il ne se présente pas comme un don inné, mais plutôt comme un choix délibéré, exigeant des efforts constants, une observation attentive de soi-même et une éducation émotionnelle.
La rencontre fortuite avec S cet été demeure une pièce maîtresse de ce récit intérieur. Sur les conseils de Jenifer, j'ai osé sortir de ma zone de confort, bravant les limites que je m'étais imposées. C'était un pas vers l'inconnu, une danse fragile avec le destin. Pourtant, même dans cette quête de renouveau, les ombres du passé violent avec mon ex-fiancé ont persisté. Comme des spectres indomptables, ils se sont insinués dans mes choix, me confrontant à des reflets toxiques que je pensais avoir laissés derrière moi.
Face au chant des sirènes, j'ai choisi de résister, guidée par Dieu vers l'inconnu, malgré les peurs et les doutes qui persistent.
Les instants partagés avec S se dévoilent comme une toile complexe de sentiments ambivalents. Chaque sourire partagé évoque des pensées qui errent vers un autre, vers D. C'est un écho d'une connexion passée, une mélodie nostalgique qui persiste même dans les nouveaux chapitres de ma vie. Et pourtant, la peur persiste, se glissant silencieusement dans les interstices de mes émotions. Peur d'être réduite à un simple trophée, une conquête fugace dans le jeu des relations humaines. L'excitation initiale du défi se mêle à l'ombre du doute, formant un tableau complexe de craintes et de désirs.
C'est dans ce labyrinthe émotionnel que je m'interroge sur la nature de mon attachement à S. La peur de ne jamais être aimée véritablement, mais plutôt d'être une illusion, hante mes pensées. Est-ce un amour authentique ou simplement l'excitation éphémère d'un défi relevé ? Ces questionnements, tels des murmures insaisissables, ajoutent une tension palpable à chaque interaction, chaque regard échangé.
Dans cette traversée incertaine, la présence de Dieu devient mon guide. Une boussole spirituelle dans le brouillard des sentiments humains. Je choisis de me laisser guider sans savoir exactement où cette route me mènera. C'est un voyage vers l'inconnu, vers un horizon incertain, mais la certitude demeure que c'est la voie à suivre pour préserver mon intégrité émotionnelle, pour éviter de retomber dans le cercle de violence qui a marqué mon passé.
Chaque page de cette histoire reste ouverte, chaque ligne écrite avec une plume tremblante, reflétant les tourments intérieurs d'une âme en quête de vérité. Les cinq pages de ce récit ne sont qu'une étape dans ce voyage, une exploration continue de soi, de l'amour et de la foi. Et alors que l'histoire se dévoile lentement, je reste suspendue entre la peur du passé et l'espoir d'un avenir encore inconnu.
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