#violences en ligne
Explore tagged Tumblr posts
tricycle-jaune · 4 months ago
Text
Bonjour, ce message s'adresse à toutes personnes se sentant concernées, mais plus particulièrement à alien-superst4r afin de continuer le débat sur les choix de faceclaims des gens.
Je me permets ce pavé imbuvable par rapport aux commentaires vis à vis de la liste des fc réservés pour le forum museum of sins. Ça va être long et chiant mais j’pense c’est nécessaire pour ce genre de débat qui ne peut se faire en trois phrases. Puisque tumblr c’est aussi une plateforme de discussion, discutons (et je pourrais sûrement pas re-répondre aussi vite que les personnes qui répondront à ce message car je taff en journée, j’sors à 7h30 pour rentrer à 19h donc faudra excuser ma potentielle lenteur) Je m’excuse btw pour mon écriture inclusive qui n’est pas au top, je tente d’apprivoiser cette nouvelle manière d’écrire (en m’entraînant comme avec ce post lol) mais je suis loin de la maîtriser !
Donc, de base j’voulais pas répondre honnêtement mdr mon taff me prend vlà mon énergie et débattre pour des choix de faceclaim pour des forums c’est pas franchement dans mes priorités quand j’ai des charges à payer et des responsabilités à m’en provoquer du bruxisme la nuit. Mais bon, en vrai ça m’intéresse aussi d’un côté puis j’ai jamais vraiment participé à ce genre de débat en ligne (bizarrement autour d’une table j’ai moins peur que virtuellement, c’est dire à quel point jsuis loin des réseaux sociaux et que pour moi -mon avis perso hein- y’a rien de mieux que confronter les gens les yeux dans les yeux, virtuellement j’y arrive pas mdr)
Tu as sous-entendu une incitation à la haine + concluant par une insulte visant les futurs membres du forum en disant :
“toi et ta communauté, oui restez bien entre "vous", whatever that means (j'ai une idée mais bref) et mangez bien vos grands morts" 
Faisant partie de ladite communauté, je me sens visée par ce qui est, me semble-t-il, être un sous-entendu non-dissimulé que l’ensemble de cette commu/futurs membres de ce projet sont toutes et tous des privilégiés cis blancs d'extrême droite voire d’appartenance au nazisme, surtout par le “j’ai une idée mais bref” (jvais sûrement trop loin tho, je m'excuse si je choque certaines personnes) Encore une fois, je me permets de réagir car faisant partie de ces futurs membres, c'est donc une attaque contre (entre autre) moi et ce que tu penses sur ma personne en me jugeant un peu gratos faut dire c’qui est, même si c’est ton droit de juger qui tu veux of course. D’un côté tu peux aussi me tacler en disant que j’me permet également de te juger en osant penser que tu penses justement qu’on est raciste voire nazi alors que c’était pas du tout ton sous-entendu, je m’excuse si j’me fourvoie !
Et faisant également partie d’une communauté de jv en ligne, j’ai l’habitude des “va mourir” ou encore “go get cancer” et autre joyeuseté. Autant tout ça, ça m’fait zéro réagir (je mens, leur violence me fait tjs un petit qch mébon, tu veux répondre quoi à ça mdr) autant me faire insulter de raciste voire d’appartenance au nazisme, ça passe pas. Et je t’arrêtes tout de suite, le fait de pas aimer ça c’est pas une quelconque conséquence de quoi que ce soit de ma part ou de mes choix rpgique, je pense si je te croiserai dans la rue et que je t’aborderai juste parce que tu portes un type de pantalon particulier et que j’te dis “t’es raciste”, ça m’étonnerai que tu kiffes la sensation (comparaison éclatée au sol je te l’accorde mdr) (c’est pour insister sur le fait que “ça sorte de nulle part”) (bien que tu pourrais rétorquer que ça sort pas de nulle part, ça sort du constat du choix des fcs blancs du fo il est vrai)
J’pourrais faire “osef” car tu me diras et à raison “mais si tu te sens visée, c’est que j’ai raison et j’ai touché là où ça fait mal” Là n’est pas le propos selon moi. Si on me vise personnellement en me disant “putain tes dents elles sont de travioles c’est moche” c’est une vérité vraie, jvais être choquée du culot et de la non-délicatesse des propos, mais la vérité j’vais oublier les minutes qui vont suivre mdr Donc quand on me dit “t’es raciste” alors que c’est pas la vérité, ça me touche de manière particulière parce que 1) le terme est violent as fuck et 2) ayant été victime du regard des autres (bcp moins que certaines de mes amies tho j’insiste sur ça) et autres commentaires douteux sur mes cheveux par ex en mode “jpeux les toucher” ou, mon turban portée occasionnellement (imagine les soeurs hijabi, tu sais très bien donc pas la peine de te donner des exemples) (même si ça m'arrive bcp moins ces temps-ci tho), c’est un peu un paradoxe troublant pour moi j’avoue. Pour conclure ce paragraphe d’introduction honteusement long : l’être humain est complexe et “aime” échanger ses pensées, ou du moins les étaler. Et il faut parce que sinon on explose lol donc me voici en train de monologuer.
____
Je comprends ce combat, vraiment, j’fais partie des minorités également (et là vous vous dites : c’est une vendue lis même pas son pavé ça sert à R) J'parle de combat ouais j'emploie le champ lexical de la guerre c’est pê too much mais la fatigue menée à toujours répéter les mêmes discours c’est fatiguant, j’le sais, j’fais la même entre amies en échangeant nos convictions, car j'en ai également, comme bcp (y’a pas d’ironie là-dedans hein, je préfère préciser on sait jamais que mes propos soient mal interprétés ou quoi).
Sauf que j’aimerais débattre de ton point de vue du coup j'me permets : nous connais-tu ? Nous, les futurs membres du forum ? Connais-tu nos origines ? Notre milieu social ? Notre passé ? Nos personnalités ? Comment peux-tu savoir les raisons exactes de nos choix derrière ces fc ? Qui te dis que parmi elleux, t’en a pas qui ont enchaîné les fc poc et qui là veulent incarner une nana suédoise (pour l’exemple) pour la première fois depuis x années ? Penses-tu que parmi toutes les personnes qui ont fait des réservations d'avatars, il n'y ait vraiment aucun.e catholique, musulman.e, juif.ve, hindouiste pour ne citer que ces religions, ou d'origine maghrébin.e, portugais, subsharaien.ne, asiatique pour ne citer que ces origines encore une fois, qui ont pourtant choisi.e en toute connaissance de cause des fc dit "blanc" car d'origine canadienne ou américaine ou européenne ou etc bref, un fc dit "blanc". Est-ce qu’au bout du compte c'est pas simplement mon choix d'incarner un mec scandinave alors que mes ancêtres sont d'origine maghrébine ? Moi c’qui m’interroge particulièrement c’est notamment : est-ce que t'es en train d'insinuer que par mon choix je suis forcément en train de dénigrer mes ancêtres et mes parents qui m'ont inculqué une (des) langue.s une tradition, une religion, un quotidien qui sans eux n'existerait pas, parce que j'ai pris un acteur écossais (oui je change exprès parce que ça marche avec n'importe quelle nationalité dite "blanche") au lieu de prendre un Tahar Rahim ou Leila Bekhti qui ont mon amour inconditionnel mais juste voilà, j'ai juste pas le souhait là, dans ce contexte-ci et dans l’immédiat, d'incarner un personnage avec lui ou elle en fc ?
Si oui, que c’est effectivement ton insinuation (en tout cas de mon point de vue, c’est ce que je ressens en te lisant et en tant que personne racisée ayant pris un fc blanc, donc en gros jsuis une grosse merde qui a honte de ses origines quoi), que “si vous ne choisissez pas un.e poc comme fc vous êtes racistes parce que vous ne contribuez pas à diversifier les représentations dans votre forum” (je grossis le truc ce n’est bien sûr pas ce que tu as dis, mais c’est ce que j’ai cru comprendre par ton sous-entendu et c’est mon ressenti à la lecture de tes mots) alors, je ne peux pas parler pour tout le monde mais pour ma part, meuf maghrébine, musulmane, issue de la classe ouvrière ayant toujours vécu et côtoyé les quartiers du 93 et votant explicitement pour le parti politique de gauche (tu vois je dis tout mdr je m’en fous si ça me fait perdre mes partenaires rp, i am what i am) : cette insinuation est fausse ! Dans ma vie de rpgiste, j’ai autant kiffé mes histoires sous une Lupita Nyong'o que sous un Gustaf Skarsgård ou encore Salma Hayek. J’ai même pas à justifier mes choix de fc en fait parce qu’ils sont les miens et quand je débarque dans un fo, on a toutes et tous une manière diff de construire ses perso. Moi ça commence comme ça (allez si j’me justifie mdr quand je commence on m’arrête plus comme tu le remarque avec malheur) : j’ai son caractère, son histoire et ENSUITE en découle le fc, le fc c’est limite un détail (pour moi!) qui vient à la fin mdr parce que je bosse tellement son mindset et son histoire/éducation que le visage c’est pas ce qui m’inspire, c’est sa vie qui va m’inspirer son visage jsp si j’suis claire en fait pardon si j’dis n’imp.
Mais en vrai, oui c’est frustrant de ne pas avoir assez de représentation des minorités. Il en manque partout. Story time totalement hors rp ; y’a que très récemment que j’étais tombée sur la série we are lady parts et c’était bien une des premières fois (en vrai y’en a d’autres quand on fouille bien) où je voyais une représentation relativement fidèle d’une minorité dans une série tv dite populaire à laquelle je pouvais m’identifier (c’est limité un c/c de moi et de copines, for real c’est flippant mdr) Mais j’vais tout autant kiffer house of the dragon et m’identifier (sous d’autres d’aspects totalement diff hein) à rhaenyra alors que bon, t’imagines bien que j’ai pas de dragon sous le coude. Tout ça pour dire : j’ai pas attendu et je vais pas attendre que ça soit dans le domaine du rp que le monde va changer/évoluer. Les représentations de mes origines/religion/tradition, c’est partout. C’est dans mon quotidien et bien sûr que le rp fait partie de mon quotidien mais c’est comme la musique que j’écoute, jvais autant kiffer ma vie sur sum 41 que Taos Amrouche et j’vais pas me sentir moins déconnecté de mes origines parce que jvais aller à un concert de punk rock un soir tous les huit mois. Sinon c’est que pardon, ma connexion à mes racines est vraiment très faible ptdr
Si ce n’était pas ton insinuation, je m’excuse d’avoir pris de ton temps et d’avoir été full parano ! (that’s my thing mdr) Mais en vrai j’ai kiffé, call me weird. Même moi ça m’a aidé à voir plus clair dans, à la fois ta position mais aussi la mienne et j'me rend compte que je manque cruellement de confiance en moi jusqu'à douter de mes choix de fc alors que paradoxalement, j’suis à l’aise dans mes bottes autant pour incarner un fc pakistanais autant que polonais, dans la limite de mes faibles connaissances bien entendu. Je prétendrais jamais connaître l’histoire d’un pays mieux que celui de mes origines ou le pays dans lequel je réside, et encore, on peut jamais tout connaître, la seule chose que je sais c’est que je ne sais rien que disait tu sais qui.
En découle une autre interrogation : si demain j’suis inspirée par un contexte de fifou sur un forum mais que instinctivement, mon inspi me “pousse” à prendre un fc blanc, est-ce que mon cerveau fait de moi une personne raciste parce que j’ai choisi impulsivement ce fc au détriment d’un fc issu d’une minorité ? Imaginons encore, toujours dans ma recherche de forum avec un contexte qui me plaît, bim cette-fois ci j’suis inspirée pour un perso issus d’une minorité et ça me donne l’opportunité de chercher un fc d’un.e poc. Est-ce que ça fait de moi une hypocrite parce que j’ai deux perso totalement à l’opposé ou j’ai eu tort affreusement tort de prendre un fc blanc et ce sont mes pensées d’occidentalisée-américanisé qui m’ont faussé ? Encore une fois, zéro sarcasme, j’pose cette question premier degré. Si ta réponse est “oui, félicitation tu es raciste” : j’te répondrai simplement que non, que tu me croies ou pas, c’est ta parole contre la mienne i guess (ptdr on est au tribunal ça me fume) (y’a des gens qui crèvent sous des bombes et regarde c’que je fais, la vérité j’ai honte un peu) (mais bon, c’est un combat important aussi je ne le dénigre pas !).
Ce que j’entends par là : devons-nous systématiquement privilégier un fc issus des minorités au détriment de nos inspirations ? (ça marche aussi pour les créateurs.trices graph/d’avatars j’me dis ?) (je pense hein, je graph pas mdr) Et je t’avoue ça m’a tu�� d’écrire cette phrase, on en est là, j’me fais l’avocate des racistes, carrément. C’est une interrogation horrible qui n’a pas lieu d’être selon moi mais c’est ce que tes remarques m’ont fait penser, et ça me fait passer pour une meuf qui va privilégier des fc blancs parce qu’elle est + inspirée par euxelles alors que tellement pas. Je vais pas créer un personnage juste pour incarner Sofiane Zermani par ex en fc et combler le vide des minorités, faut avoir une idée derrière. Mais si demain j’suis inspirée par lui bah let’s fucking go en fait j’me pose même pas de question, et le manque de ressource ne m’arrête pas, mes proches du monde rpgique peuvent en témoigner mdr ça dépend uniquement d’une chose dont je pense, nous avons toutes et tous été confronté : l’inspiration.
Du coup ça veut dire quoi ? Parce que pendant un an ou deux j’suis pas inspirée par un fc maghrébin je fais honte à mes ancêtres et je mérite pas le sang qui coule dans mes veines ? Et pour les français.e d’origine français.e, c’est quoi leur choix finalement ? Privilégier les poc c’est toujours mieux on est d’accord, mais si soudainement iel est inspiré.e pour jouer un fc d’origine française, est-ce qu’on lui dit “non j’accepte pas, aide-nous à nous valoriser sinon ça veut dire que t’es raciste” ?
Non parce que la manière dont les mots ont été employé c’est tout de suite ça que ça me fait ressentir : le doute et la culpabilité et c’est pas agréable et ça donne un côté ultra parano genre tu veux plus rien faire, limite tu veux plus ��crire, ni t’ouvrir aux gens : tu fais rien (pas chez moi tho mdr encore une fois jsuis bien dans mes baskets) C’est comme les gens qui veulent apprendre une langue, encore pire quand ce sont des gens d’origine admettons sud-américaine qui veulent apprendre l’espagnol et qui ose pas parler espagnol parce que tout le monde se moque de leur accent en mode “roh la honte iel sait pas parler la langue de ses parents alors qu’iel a 30 ans” Les gens vont jamais se débloquer si on les juge alors qu’ils veulent s’améliorer. Ou les gens qui développent une passion pour un autre pays que le leur (j’pense notamment au Japon ou la Corée du Sud pas mal hypés), iels ont le droit de s’informer quand même ou ça aussi c’est considéré comme étant traître à leur sang ?
Tu vas me dire “mais nous on empêche personne, écrivez entre vous” bah oui c'est clair on va rester "entre nous" du coup mdr je trouve juste ça triste en fait parce que le but du rp avouons-le, c’est aussi de faire des rencontres (mode scribe activé) et d’échanger nos plumes et nos idées avec d’autres. J’ai l’impression d’être dans un épisode de the good place en fait mdr quoiqu'on fasse, nous, la commu que vous pointez du doigt, rien n'ira : je voulais acheter des fleurs pour ma grand-mère mais c’est compté comme un “mauvais point” parce que le cultivateur a été exploité dans un champ et se retrouve à être payé 0.1 centime la fleur qui elle-même a poussé à l’aide de pesticide qui ont tué le microcosme végétal et a contribué à polluer le sous-sol jusqu’à l'irrigation qui a pollué le fleuve jouxtant le champ et donc j’ai pollué l’océan à cause des fleurs achetés pour ma grand-mère (????) Là c’est pareil, tu choisis pas un fc issus des minorités donc tu contribues à la “supériorité” de la race blanche donc tu es un collabo et donc tu es raciste voire nazi (????)
Also, en prenant un fc d’origine maghrébine, perso j’ai aussi un problème de recul : j’vais avoir du mal à faire la différenciation entre moi et mon personnage (là on rentre dans un autre débat + deep niveau psychologie mdr) Je vais pas réussir à me détacher suffisamment et limite vivre ce que mon personnage vit alors en rp en pensant “que c’est moi” et c’est pas forcément ce que je cherche (c’est du vécu oui oui mdr) (et c’est pour ça aussi que mes perso sont loiiiiiin de me ressembler autant mentalement que physiquement, sinon j’me prends moi en fc et on en parle plus MDRR) Donc peut-être que prendre un fc canadien alors que j’suis maghrébine, bah oui c’est peut-être un moyen pour moi de me “détacher” de ma personne de la même manière à quand je joue à des jeux vidéos et que j’incarne tel protagoniste qui part faire telle quête ou zigouiller tel démon. Encore une fois c’est un autre débat et ça prouve très certainement que j’suis juste timbrée mdr J’dis pas que j’ai raison, si j’avais été une personne plus sûre de moi j’penserai sûrement autrement, mais bon, des heures de thérapie n’ont pas réussi à résoudre cette énigme (yet ? maybe one day lol)
Pour revenir au forum (j’suis partie trop loin help), je conçois que des gens reprochent ces choix de fc et tu sais quoi : vous avez raison. Internet est accessible à tous donc c’est normal que toutes et tous, on puisse dire son avis. Et bien que ça ne te concerne pas, sache “qu’entre nous”, on complote déjà pour des dc et tc dont -comme c'est bizarre- bcp sont des poc, alors tu pourras nous dire “et pourquoi c’est pas vos premiers comptes du coup ?” bah écoute, si on part comme ça, c’est infini ? Pourquoi t’as acheté un croissant à la boulangerie et pas un batbout ? Pourquoi ton huile d’olive est d’origine européenne alors qu’elle pourrait être d’origine tunisienne ? Pourquoi t’as un t-shirt made in Bangladesh alors qu'il pourrait être 100% coton fabriqué dans des conditions respectable de la vie humaine ? Pourquoi fabriqué par autrui en plus, fais-le toi-même, au moins t’es sûr.e d’où vient le coton et c’est ta manière de coudre et pas celle des autres ? ‘fin j’peux continuer longtemps comme ça, mais tu vois c’que j’veux dire lol
Je souhaite vraiment avoir ce débat de manière respectueuse en lisant les opinons de chacun.e, j'comprends que tu sois vénère et que tu trouves ça hallucinant ce manque de diversité. J’ai limite envie de dire par fatalité : ne serait-ce pas le triste reflet de notre société et surtout de notre consommation aux médias (et de ce fait, de la diversité qui n’est pas folichonne dans les médias) ? Après j’peux aussi rajouter : quelle société ? Selon où tu es à Paris par exemple, t’as l’impression soit ton café va coûter 6e50 soit t’es à Alger tellement ça sent le jasmin et le sfenj. C’est franchement toi qui choisis où tu veux être pour ton bien être intérieur, et c’est pareil pour la créativité et l’écriture selon moi. Alors bien évidemment c'est à nous de changer les choses dans le rp universe parce qu'on en fait partie, mais qui te dis que c'est pas en cours ? Un projet de forum n'est selon moi pas représentatif du monde du rp global ? J'vis sans doute au pays des bisounours, encore une fois tout c'que j'dis là c'est prem deg, je déteste le sarcasme (je le comprends pas la plupart du temps mdr) et j'en ferais pas dans un sujet aussi sérieux.
Donc here we goes, débattons sans insulte svp si possible. Le but n’étant bien sûr pas de faire changer d’avis qui que ce soit, tout le monde est libre d’avoir son opinion et c’est normal et c’est même nécessaire, sinon on se remettrai jamais en question et ça craint, puis c’est ce qui fait l’enrichissement du monde, mais svp soyez pas injurieux.ses, vraiment on discute, t’as le droit de penser que 2+2=5 c’est ta vie, ton choix, mais comme vous rendez le sujet public justement, c’est dans le but qu’il soit vu par le plus grand nombre (ou nombre respectable tout court mdr) donc let’s go, faites péter les reblog.
Respectez vous, ne craignez personne.
#rp
102 notes · View notes
laurierthefox · 3 months ago
Text
Tumblr media Tumblr media
Today, 20 November, is TDOR, the Transgender Day of Remembrance. A day on which the trans and non-binary community remembers and remembers the names of its dead, of those we have lost through murder, suicide or precarity.
The first victims are black, Latinx and more generally racialised trans women and transfemmes, as a result of the state's racist and transmisogynous violence.
We count them every year, even if many of the dead remain invisible, because of the misgendering / deadnaming of relatives, journalists, the police… etc :
https://transrespect.org/en/research/tmm/
https://tdor.translivesmatter.info/reports?view=map Around 373 trans and non-binary people have died in the last year, worldwide.
For this day I've decided to revive an old drawing I did for the 2016 inktober, the year I first came out.
If you don't want to spend this moment alone, you can turn to your trans and LGBTIA+ associations who are holding public or online recollections this evening.
Here's @orgasolitrans' list of rallies taking place tonight across France:
https://www.instagram.com/p/DCjH2GuCPfZ/?img_index=1
The video from @aggressively_trans :
https://www.instagram.com/p/DClWeIOi6OQ/
Lots of strength, love and support for us all. Let's support each other, remember our dead, fight for our lives!
FR - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Aujourd'hui 20 novembre, c'est le TDOR, le Transgender Day of Remembrance. Un jour où la communauté trans et non binaire se souvient et rappellent les noms de ses mort'es, de celleux que nous avons perdus par assassinats, sui*ides ou précarités.
Les premières victimes sont les femmes trans et personnes transfems noires, latinx, et plus généralement racisées, dû à la violence transmisogyne et raciste étatique.
Nous les recensons et en faisons le décompte tous les ans, même si beaucoup de mort'es restent invisibles, du fait du mégenrage / deadnaming des proches, des journalistes, de la police...etc :
- https://transrespect.org/en/research/tmm/ - https://tdor.translivesmatter.info/reports?view=map Environ 373 personnes trans et non binaire sont mortes depuis un an, dans le monde.
Pour ce jour j'ai décidé de reprendre un ancien dessin que j'avais fait pour l'inktober de 2016, l'année de mon premier coming out.
Si vous ne voulez pas passer ce moment seul'e vous pouvez vous tourner vers vos associations trans et LGBTIA+ qui font des recueillement publique ou en ligne ce soir.
Voici la liste de @orgasolitrans pour les rassemblements qui auront lieu ce soir un peu partout en france :
- https://www.instagram.com/p/DCjH2GuCPfZ/?img_index=1
La vidéo de @aggressively_trans :
- https://www.instagram.com/p/DClWeIOi6OQ/
Plein de force, d'amour et de soutien à nous toustes. Soutenons nous, souvenons nous de nos mortes, battons nous pour nos vies !
46 notes · View notes
ainsleywsin · 5 months ago
Text
Je voulais réagir là où ça été soulevé récemment mais un poste à part entière me semble finalement plus pertinent. 
Quand on vient à parler de sexualité, de la jouer ou non en rp, et comment, il revient toujours à un moment donné dans la conversation des contre-arguments fallacieux. Et ici je voudrais parler de l’inceste. 
Et il n’y a pas d’autres façon de le dire que : 
L’inceste ne peut pas être une sexualité ou un acte sexuel consenti. 
On peut se cacher derrière le fait de parler d’adultes consentants quand on parle d’inceste, mais les modalités mêmes de l’inceste et de son existence empêchent toute notion de consentement.  Il existe des ouvrages, des podcasts et des émissions qui détaillent avec précision tous les mécanismes de l’inceste, aussi je vais me contenter d’énoncer brièvement et sans développer : 
Que l’on soit enfants ou adultes, les modalités qui permettent à l’inceste d’exister et de perdurer sont la violence (physique ou psychique), la manipulation, le secret et le silence. C’est la culture du silence qui permet à l’inceste de perdurer et qui permet l’emprise. L’inceste, c’est de la violence, de l’abus de pouvoir, une agression sexuelle, du viol. 
On ne peut pas parler d’amour dans l’inceste. C’est une relation de pouvoir, de domination (au sens sociologique du terme), c’est quelqu’un (le plus souvent un aîné) qui profite de quelqu’un d’autre de plus vulnérable que lui, un régime de terreur, d’écrasement et de silence imposé par l’incesteur à l’incesté. Les modalités de l’inceste entretiennent la confusion avec l’amour. 
Dans une telle configuration, il ne peut pas y avoir de consentement. On ne peut pas associer l’inceste à une sexualité réfléchie et consentie (la sexualité est de l’amour, du plaisir, du consentement, ...). 
Pour en revenir au RP : on peut jouer des configurations de relations toxiques, chacun·e trace la limite avec ses partenaires. J’entends et je vois parfaitement l’effet cathartique de jouer et d'interpréter ces dynamiques. J’ai pas envie de faire la police des mœurs, chacun trace sa propre ligne de ce qui lui semble éthique ou moral à jouer. Mais si on s’engage dans ce genre de jeu avec des relations toxiques, que ça soit de l’inceste ou autre, on ne peut pas nier la réalité ; on ne peut pas romantiser, il faut voir comme elles sont : des relations toxiques et néfastes. 
On peut aussi se poser la question des motivations à jouer de l’inceste et avoir en tête que le mythe de l’inceste heureux envahit la (pop)culture : GOT, The Borgias, Twin Peaks, House of Dragon, Gainsbourg, Dexter… Ce sont des représentations fantasmées et faussées, qui reprennent les codes de brouillage de l’inceste entre amour et abus. (A ce sujet, je conseille vraiment de lire Dussy, qui explique comme même dans la façon de parler de l’inceste on utilise le vocabulaire de l’affection et de l’amour.)
Si vous voulez vous documenter sur le sujet, je vous conseille  :
BEDEAU, Johanna et CIBOULET, Marie-Laure, « L’Inceste », LSD, la série documentaire, France Culture 
BIENAIMÉ, Charlotte, « Inceste et pédocriminalité : la loi du silence », Un podcast à soi (podcast)
BREY, Iris  et al. - Culture de l’inceste
DROUAR, Juliet -  La culture de l’inceste (article médiapart)
DUSSY, Dorothée-  Le berceau des dominations, anthropologie de l’inceste
https://facealinceste.fr/
https://incestearevi.org/
KOUCHNER, Camille  - La familia Grande
MCDANIELS, Tiffany - Betty 
PUDLOWSKI, Charlotte - Ou peut-être une nuit (+ version podcast)
ROJZMAN, Théa - Grand silence
SINNO, Neige - Triste Tigre
TUAILLON, Victoire - La loi de l’inceste (podcast)
TUAILLON, Victoire  Qui sont les incesteurs (podcast)
21 notes · View notes
thebusylilbee · 10 months ago
Text
"Un café crème et une minute, voire deux, de réflexion. Nawel (1) est à la recherche des mots pour décrire ses sentiments. La trentenaire est «chargée de sécurité en ligne» pour un média social. Elle a «galéré» pour se faire embaucher. La faute à quoi ? Son nom, son prénom et sa religion, dit-elle dans une brasserie parisienne proche de la place de la République. «Je fais attention à ne pas tomber dans la colère parce qu’on nous refuse le droit à la colère. Elle est perçue comme une forme de violence alors que nous la subissons au quotidien.» Le «nous» englobe de nombreux Français musulmans diplômés. Ils dénoncent une atmosphère «pesante» dans le monde du travail, les médias et l’espace public. Ils ne supportent plus les regards de travers les jours qui suivent les attentats, la «suspicion» et les débats politiques. Une vie avec la «boule au ventre», disent-ils.
Aïcha (1) qui enseigne la littérature dans le Val-de-Marne garde encore en elle la souffrance lorsqu’un collègue lui a posé une question après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Elle était installée en train de boire son café en pianotant sur son téléphone dans la salle des professeurs. Tout était calme. Puis : «Et toi Aïcha, tu es bien silencieuse, ça ne te fait rien ce qui vient de se passer ?» Elle a fondu en larmes dans sa voiture sur le chemin du retour. En arrivant à son domicile, Aïcha a demandé à son compagnon : «Pourquoi on reste encore ici alors qu’on pourrait être respectés ailleurs ?»
«On se bat pour se faire embaucher»
Le ressenti est documenté. Trois sociologues ont mené une enquête. Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin ont interrogé une partie de cette «élite minoritaire» – appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1 000 personnes et sur 140 entretiens approfondis – qui a décidé de quitter la France pour s’installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal. Ils ont en fait un livre, La France, tu l’aimes mais tu la quittes (Seuil). Les interrogés racontent les raisons de l’exil : discrimination, stigmatisation et difficultés à grimper dans le fameux ascenseur social. Libération a rencontré une dizaine de jeunes diplômés musulmans – pratiquants ou non – qui travaillent actuellement en France mais qui pensent chaque jour un peu plus à l’exil. Nous en avons également croisé qui ont passé le cap ; celui de vivre ailleurs.
Le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, le médiatique Tareq Oubrou, perçoit le phénomène. «Le malaise est profond chez les musulmans et ne l’a jamais autant été. Il y a de grandes interrogations, une angoisse même face à l’avenir politique et social d’une France qui se crispe», explique cette figure de l’islam de France. Combien ont passé la frontière ? Les chiffres n’existent pas.
Salim est ingénieur dans la téléphonie. «J’en parle presque tous les jours avec des copains, dit-il en introduction. Nous sommes nombreux à ressentir la même chose. On se bat pour se faire embaucher et on galère pour être promu. Récemment, mon collègue qui a été nommé chef d’équipe a été gêné. Il n’arrive même plus à me regarder dans les yeux. Je suis arrivé avant lui et j’ai fait de meilleures écoles que lui. Je suis vu comme le mec sympa qui fait des blagues, qui devrait remercier chaque matin ses patrons d’être là.» Le trentenaire est en train de se laisser convaincre par son cousin à Londres. Il gagne le double de son salaire mais pas seulement. Salim regarde le plafond, s’évade et revient parmi nous : «Personne ne lui fait de réflexions pendant le ramadan ou après une attaque terroriste. Il n’est pas vu comme un arabe ou un musulman mais comme un ingénieur français.»
«Je me suis sentie entièrement française»
Dans la brasserie parisienne, Nawel commande un second café crème et déroule le câble de sa trajectoire. C’est la petite dernière des huit enfants de la famille. Ses parents ont quitté le Maroc à la fin des années 60 pour s’installer dans l’Yonne. Le daron à l’usine et la daronne avec la marmaille. La famille déménage un peu plus tard dans un petit village du Loir-et-Cher. «Mon père est devenu bûcheron. Les premiers temps étaient compliqués dans le village. Il y avait beaucoup de racisme, nous étions la seule famille arabe du coin. Mais notre famille nombreuse a sauvé l’équipe de foot, la fanfare et l’école du village.» Après un bac littéraire, la petite dernière se lance dans la sociologie. Elle se retrouve à Londres grâce au programme Erasmus. Tout change. «Je rencontre des gens du monde entier et plus personne ne me méprise, dit-elle. Je n’avais plus besoin de me justifier ou d’avoir honte de ce que je suis. Et, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie entièrement française.» Cette dernière phrase reviendra souvent tout au long de nos rencontres avec les expatriés.
Nawel se cherche à son retour. Elle se lance dans le journalisme, un milieu où l’entre-soi est roi et la diversité (surtout dans les postes à responsabilité) un songe. Elle galère, enchaîne les petits jobs pour payer les factures. Elle décide de partir pour Dublin, en Irlande, où elle se retrouve – après avoir vendu des sandwichs – modératrice de contenus pour Facebook. Elle gravit les échelons en interne et change de boîte. Airbnb puis Twitter (devenu X). La vie est belle. Un bon salaire et des responsabilités. Nawel décide de rentrer en France après sept années en Irlande. «Je pensais que ça allait bien se passer. J’avais fait mes preuves dans de grosses boîtes, mais non. Je postule à un tas de trucs mais je n’ai aucune réponse. Je galère aussi pour trouver un appartement à Paris. J’avais des offres d’emploi toutes les semaines en Irlande et pas une depuis mon retour en France.» Elle ne lâche pas l’affaire. La «chargée de sécurité en ligne» décroche deux entretiens. Deux réponses positives. Elle ne croit pas au hasard : «J’ai eu un entretien avec un directeur des ressources humaines maghrébin et le second, c’était en visioconférence avec un Afro-Américain parce que c’est une entreprise américaine.»
Tumblr media
Pour Amara, 24 ans, la religion en France reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. (Dorian Prost/Libération )
La jeunesse diplômée qui pense à l’exil se ressemble dans le regard de ceux qui mettent dans le même sac les enfants d’immigrés nés en France. «Nous sommes différents. Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas Arabes, explique Salim. Et chez les croyants, les degrés de pratique varient mais de nombreuses personnes ne cherchent pas à comprendre.» Les pratiquants, notamment les femmes voilées, sont nombreux à se projeter loin de la France ; pas forcément dans des pays musulmans.
«On est obligés de cacher un peu notre identité»
Cap au Nord. Ils ont tous les deux un parcours brillant : étudiante en M1 dans une grande école lilloise pour l’une ; en dernière année de Centrale-Lille, cursus ingénieur en développement applications mobiles et web, pour l’autre. Fatima (1), 22 ans, a grandi à Roubaix, immigration de troisième génération. Ses grands-parents, habitants de l’Algérie française, sont arrivés en métropole dans les années 50. Amara, 24 ans, originaire de banlieue parisienne, a des parents venant d’Afrique subsaharienne : Côte-d’Ivoire pour le père, Guinée pour la mère. Tous les deux, si différents dans leur histoire, partagent le même désir d’ailleurs. «Rester reviendrait à vivre dans un pays où on ne se sent pas à 100 % acceptés», résume Fatima, voile kaki accordé à sa chemise vintage, chinée en friperie, et jeans blanc. Amara approuve : «Je voudrais trouver un pays où je peux pratiquer ma religion dans des conditions plus propices.» Il dit qu’en France, la religion reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. Un regret ? «On est dans le pays où on a grandi, on fait la culture de ce pays, mais on est obligés de cacher un peu notre identité.»
Fatima souffre, elle, de l’image des musulmans issus des quartiers populaires. «On les associe dans l’imaginaire collectif à délinquance et à communautarisme. Et on nous confond avec des terroristes», soupire-t-elle. Le retour de Berlin, après un séjour Erasmus, a été dur. «Deux jours après, c’était l’annonce de l’interdiction de l’abaya. Je ne me sens pas vraiment concernée, je n’aime pas porter des robes, mais après Berlin, où tout le monde se respecte…» Elle porte le voile depuis trois ans. Dans son école lilloise, elle n’a subi aucune discrimination, de la part des profs comme des élèves. Juste parfois des étonnements maladroits quand on constate qu’elle ne parle pas arabe ou que ses parents sont français. Elle flippe pour les entretiens d’embauche. Elle a une autre peur, que l’extrême droite arrive au pouvoir. Pour ces raisons, elle prévoit de chercher du travail au Canada ou en Grande-Bretagne. «Soit on reste et on aide au développement de sa ville, soupire-t-elle. Soit on part, avec un sentiment de culpabilité. La France a investi sur moi, mais cela ne lui profitera peut-être pas. Je n’ai pas l’impression qu’elle se rende compte de cette perte.»
Amel a une phobie : l’avion. Elle traverse les mers et les océans pour rejoindre les différents continents. Elle a vécu un temps au Brésil. Puis un long moment à Dubaï. Elle raconte toujours un tas d’histoires. Ses traversées en cargo ou en voiliers. «J’ai toujours su que je quitterais la France après mes études, explique l’ancienne étudiante en école de commerce. Je n’ai jamais été une victime directe de racisme mais je sentais que j’aurais moins de barrières ailleurs et qu’on ne me jugerait pas.» Amel a créé plusieurs entreprises à Dubaï dans la cosmétique. Elle travaille aussi dans la finance. Dans un café du IIe arrondissement de Paris, la trentenaire pose une question qui paraît banale : «Pourquoi les choses ne changent pas ?» Elle ne cherche pas la réponse. Elle refuse de parler de «regrets» ou de «gâchis». Elle préfère dire «tant pis» pour la France. Son retour à Dubaï est programmé pour les prochaines semaines. Elle cherche un voilier pour embarquer.
Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante»
Omar est ingénieur en informatique. Il a tout quitté du jour au lendemain pour la Californie. Une décision «difficile mais réfléchie», «contrainte aussi». Le trentenaire, fils de Marocains, est musulman pratiquant. Il y a six mois, il était encore «bien installé». Omar a traversé le monde pour s’établir à Los Angeles avec sa femme Nadia, 30 ans, chercheuse en biologie, et leurs deux enfants de 3 et 8 ans. La réponse à «une atmosphère islamophobe» devenue trop pesante. «Nos proches nous manquent, mais on ne veut plus se cacher par peur d’être jugés», dit-il. La réalité ? Un «incident» leur a fait franchir le pas l’an dernier. «Nadia a été dénoncée par des collègues car elle portait le voile dans son laboratoire.» Des questions de sécurité ont été mises en avant. Une «fausse excuse», selon Omar, qui insiste pour dire que sa femme travaille désormais dans l’un des plus grands hôpitaux de Californie «sans que cela ne leur pose de problème». Dans son entourage, leur cas n’est pas isolé, ses deux sœurs, dont il préfère taire la profession, sont parties en Angleterre pour les mêmes raisons.
Tumblr media
La trentenaire Amel a préféré dire «tant pis» à la France et partir vivre à Dubaï. (Marie Rouge/Libération)
Facky, lui, raconte un tas d’anecdotes. Diplômé d’école d’ingénieur l’an dernier, il a sauté le pas il y a quatre mois pour rejoindre le Japon. Une parenthèse pour le moment. Il compte y apprendre la langue, pendant un an, et, s’il s’y plaît, s’y installer définitivement. Ici ou ailleurs mais pas en France. «J’aime mon pays mais malheureusement je n’ai plus vraiment l’espoir de vivre sereinement quand on te répète tous les jours que tu n’es pas chez toi en France.» Il raconte des expériences. Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante». Cette fois, lors d’un contrôle d’identité alors qu’il attend sa mère, où quatre policiers le mettent en joue par crainte de ce qu’il peut avoir dans son sac. Un flingue pointé sur sa tête. Ou alors, «moins grave», mais tout aussi «fatiguant», lorsqu’un caissier de supermarché refuse de passer ses articles. Dernier épisode en date, il y a un mois, dans l’avion le ramenant en France pendant le ramadan. Il explique au personnel de bord qu’il jeûne. Une femme, assise à portée de la conversation, juge bon de donner son avis : «On est au Japon ou à Kaboul là ?»
Dans la brasserie parisienne, Nawel regarde l’heure. Elle doit retourner travailler. La pause est terminée. Une ultime question : partir ou rester en France ? «Je parle cinq langues et j’ai fait mes preuves mais mon pays a du mal à reconnaître mes compétences. C’est triste. Nos parents sont venus ici pour travailler sans faire de vagues. Ils ont accepté beaucoup de choses que je ne pourrais jamais accepter.» Nouvelle hésitation. Nouveau silence. Puis : «Je n’ai pas envie de faire semblant ou de jouer à la meuf sympa pour me faire une place. C’est terminé cette époque. Peut-être que demain j’aurai des enfants et je ne veux pas qu’ils grandissent dans une ambiance ou il faut toujours montrer patte blanche ou se justifier.» "
(1) Les prénoms ont été modifiés.
50 notes · View notes
ludivinevanckerwisky · 1 month ago
Text
Sous le Regard Glacial
Tumblr media Tumblr media
Résumé :Ludivine, victime de remarques sexistes, inflige une leçon implacable à deux officiers arrogants, utilisant son calme et son autorité pour leur faire comprendre leur place.
Avertissements :Violence verbale et physiqueLangage expliciteComportement sexiste et abusif, utilisation de Ludivine pour le lecteur, relation établie entre Spencer et toi
Le commissariat texan était un bâtiment fonctionnel mais austère, ses murs chargés de dossiers et de photos.
La lumière des néons vacillait, comme si l’éclairage lui-même hésitait à briller.
L'équipe du BAU était réunie autour d’une table, chacun absorbé par les notes sur les suspects et la stratégie à adopter pour l’interpellation. Ludivine, assise près de Spencer, était concentrée, griffonnant des informations dans son carnet.
Son t-shirt bleu marine se posait parfaitement sur sa silhouette, élégante mais discrète.
Hotch expliquait les grandes lignes de l’intervention, mais l’atmosphère dans la pièce était altérée par des murmures persistants venant d’un coin sombre de la salle.
Deux officiers texans se tenaient contre le mur, la voix basse mais suffisamment audible pour que les mots cruels n’échappent à personne.
"Regarde-moi ça, petite mais bien foutue," ricana l'un des officiers en jetant un coup d’œil appuyé sur Ludivine. "Bien foutue ? T’as vu ce décolleté ? Elle pourrait te faire fondre juste en te regardant," répondit l'autre, un sourire vicieux sur le visage. "Tu crois qu’elle est aussi chaude en privé ? Avec un corps comme le sien, elle doit être une véritable bête," ajouta-t-il dans un rire gras.
Les deux hommes échangeaient des regards complices, leurs yeux s’attardant de manière dégoûtante. Spencer, qui était absorbé par ses notes, releva soudain la tête, les sourcils froncés, son regard se durcissant en direction des deux hommes.
Morgan, plus agacé, serra les poings, sa mâchoire se serrant sous la tension. Rossi échangait un regard rapide avec Hotch, qui, bien que toujours calme dans ses explications, semblait plus tendu.
Ludivine, elle, ne montrait aucun signe de perturbation, ses doigts effleurant le carnet sans se hâter.
Mais à l’intérieur, quelque chose se brisait. Les remarques n’étaient pas nouvelles, mais ce jour-là, elle n’était plus disposée à les ignorer.
Ludivine déposa lentement son carnet, ses yeux se levant vers les deux officiers qui ne semblaient même pas la remarquer, trop occupés à rire de leurs blagues dégradantes.
Spencer, inquiet, lui lança un regard interrogateur. "Ludi, qu’est-ce que tu fais ?" murmura-t-il, sa voix pleine de doute. Elle ne lui répondit pas.
Ses yeux restaient d'une calme impassibilité, glacés comme des pierres, mais Rossi, d’un regard aiguisé, perçut la lueur de violence dissimulée derrière cette façade. Il sentit le danger dans la manière dont elle se tenait, dans la froideur glaciale qui émanait d’elle, une aura menaçante qu'elle maîtrisait avec une précision presque clinique.
Le silence qui suivit fit frissonner Morgan, qui, immobile, suivait chaque geste de Ludivine avec une attention presque morbide, conscient qu’une étincelle de pure colère se cachait derrière cette apparente tranquillité.. Elle se leva, ses pas silencieux sur le sol, presque imperceptibles.
Le parfum subtil de vanille et de pommes d'amour, qu’elle portait semblait se mêler à l’air lourd de la pièce. Les deux officiers, toujours dans leur conversation salace, ne remarquèrent rien. L’un d'eux se lécha même les lèvres, un sourire pervers se dessinant sur son visage.
Ludivine s’arrêta juste derrière eux. D’un mouvement rapide et précis, elle asséna un coup de pied puissant dans le genou de l’homme le plus bruyant. L’officier s’effondra à genoux dans un cri de douleur, les yeux écarquillés de surprise.
Il tenta de se relever, mais avant qu'il n'ait pu réagir, Ludivine s’agrippa à ses cheveux, tirant brutalement sa tête en arrière."Tu veux jouer à ça ?" dit-elle d’une voix d’un calme glacé. "Tu crois que tu sais ce qu’est une vraie femme ? Une femme qui n’a pas besoin de se vendre pour que tu la remarques, un corps qui te fait baver comme un chien affamé ? Je vais t’apprendre la leçon." Elle tira plus fort sur ses cheveux, forçant l’homme à se pencher en arrière. Il haletait, totalement à sa merci. "Regarde bien, connard. J’ai l’air d’une victime, hein ? Mais dans le fond, t’es rien. Un petit homme qui pense que le monde lui doit quelque chose. Tu as le culot de parler ainsi d’une femme ? Je vais te faire regretter de respirer le même air que moi."
L’homme était pétrifié, incapable de prononcer un mot. Ludivine se pencha, ses lèvres effleurant son oreille, son souffle glacial. "Tu es juste une marionnette, un jouet dont je vais jouer. Garde tes fantasmes pour toi, parce qu’avec ta mentalité de merde, tu ne mérites même pas de me regarder."
Elle le lâcha soudainement, le forçant à s’effondrer sur le sol, sans un mot de plus. "Si tu veux continuer à marcher, souviens-toi que le respect est la seule chose qui te permet de rester debout."
Ludivine se détourna de l’officier brisé et retourna à sa place, son mouvement fluide et naturel, comme si de rien n'était.
Elle prit son carnet avec une lenteur exagérée et recommença à griffonner. Le silence qui régnait dans la salle était presque oppressant, comme si le temps lui-même s'était suspendu.
Tous les regards étaient fixés sur l’officier toujours à genoux, sa posture soumise, et sur Ludivine, dont la présence semblait figer l’air autour d’elle. Aucun mot ne brisa l’atmosphère pesante, aucun des témoins n’avait entendu ses paroles murmurées.
Seul le frémissement d'une tension palpable se lisait dans les yeux des autres, comme si l’instant avait été suspendu entre le respect et la peur, une attente silencieuse de ce qui allait suivre.
Hotch, après un regard perçant vers les deux hommes, reprit son briefing sans un mot de plus, mais sa voix était plus froide, plus mesurée.
Morgan se pencha vers Spencer. "Elle vient de leur en foutre une bonne, hein ?"Spencer, choqué et impressionné, murmura, "C’est incroyable… Mais un peu effrayant."Morgan éclata de rire. "Les deux, mon gars, les deux."
Les deux officiers, mal à l’aise, essayèrent de reprendre leur comportement en public après l’humiliation. Mais dès qu’ils croisèrent le regard de Ludivine, tout leur arrogance disparut.
Il suffisait d’un regard pour les faire se taire, comme si ses yeux avaient le pouvoir de figer le temps.L’un des officiers tenta de sourire, mais dès qu’il croisa le regard de Ludivine, un frisson parcourut son échine. Il s’arrêta net, sa bouche se fermant instantanément.
Son collègue tenta une approche, mais à peine eut-il l’intention de dire quoi que ce soit qu’il se retrouva à fixer le sol, trop terrifié pour ouvrir la bouche.
Rossi, observant la scène avec un air amusé, murmura à Hotch : "On devrait ajouter ça à notre programme de formation. Comment faire taire un idiot avec juste un regard." Hotch esquissa un sourire discret, avant de répondre : "Je crois que ça s’appelle juste 'être Ludivine'."
Le reste de la journée se déroula dans un calme presque étrange. Les officiers évitaient soigneusement l’équipe, se repliant sur eux-mêmes après l’incident.
Ludivine avait su faire comprendre son message, et personne ne voulait se risquer à la provoquer à nouveau.
Les deux hommes tentèrent une nouvelle fois de s'excuser, mais à peine leur regard croisa-t-il celui de Ludivine, ils se turent immédiatement, fuyant la pièce comme si leurs vies en dépendaient.
Spencer s’approcha d’elle, un sourire admiratif sur les lèvres. "Je n’ai jamais vu quelqu’un faire ça avec autant de… classe."Ludivine lui répondit avec un sourire en coin, ses yeux toujours aussi perçants. "Il suffit parfois de leur montrer que sous la surface, on a des dents."
Morgan, en passant derrière eux, lança une dernière remarque : "Reid, fais gaffe, elle a un regard qui te transperce." Ludivine éclata de rire. "Ne t’inquiète pas, Morgan. Spencer sait déjà comment tenir son propre regard."
Spencer rougit à nouveau, mais cette fois, il se redressa avec plus de confiance, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
Lorsque Morgan quitta enfin la pièce, un silence plus doux s’installa, et Ludivine se pencha délicatement vers Spencer. Elle effleura ses lèvres d'un baiser tendre, furtif mais chargé d’une tendresse qu’il avait appris à savourer.
Même après toutes ces fois — en réalité, il les avait comptées, précisément 134 moments partagés — il n’arrivait pas à se lasser de la sensation de son parfum subtil, ni du plaisir enfantin de jouer avec ses boucles indisciplinées qui tombaient parfois sur son visage.
Chaque instant passé près d’elle avait cette capacité magique de raviver la même chaleur dans son cœur, comme s’il s’agissait toujours de la première fois.
19 notes · View notes
moafloribunda · 14 days ago
Text
hello there, dark lord ll bangchan
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
pairing - bangchan x afab!reader
tw - magie, pouvoirs surnaturels, démons, à peiiiiiiine suggestif (si on plisse les yeux)
✧ inspiré par les photos concept et le clip de Railway (oops)
Un éclair déchire le ciel au moment où je tourne la page de l’épais grimoire ouvert sur mes genoux, me faisant sursauter. 
Mon corps se crispe sur le fauteuil, mes doigts pressés sur le papier ancien. Légèrement froissé par le passage du temps et les manipulations de ses anciens propriétaires, il dégageait une odeur particulière. Une fragrance de pommes et de cendre, qui faisait se serrer ma gorge sans aucune raison. Comme si ce parfum s’était déposé à sa surface et l’avait imprégnée, laissant sa marque à tout jamais dans la fibre. Le cuir de la couverture semblait avoir vécu des épreuves, mais l’améthyste d’un violet profond incrustée en son centre me donnait le sentiment de luire au beau milieu de la pénombre. 
Je l’observe une poignée de secondes, captivée par les reflets que je percevais à l’intérieur, semblables à des volutes de fumée figées à tout jamais dans la pierre translucide. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je relève le nez, jetant un coup d'œil par la fenêtre. 
La voûte céleste était d’un noir profond, comme un gouffre sans fond prêt à tout avaler et la pluie battait violemment contre la fenêtre. Un nouvel éclair traverse le ciel et parcourt plusieurs centaines de mètres avant de s’évanouir aussi vite qu’il était apparu, suivi quelques instants plus tard d’un grondement menaçant. En plissant les yeux, j’apercevais les arbres ployer sous la violence du vent au dehors, malmenés par le déchaînement des éléments.
J’aimais l’orage et il ne m’avait jamais particulièrement effrayé. Pire encore, j’y trouvais une certaine forme de fascination. Il y avait quelque chose d’étonnant dans la manière dont la nature pouvait se faire brutale et sombre, rappelant aux pauvres mortels que nous étions qu’elle restait la maîtresse incontestée. Tout ce qu’elle offrait, elle pouvait le reprendre en un claquement de doigts. 
Mais il y avait quelque chose de différent dans l’air, ce soir. 
Quelque chose sur lequel je n’arrivais pas à mettre de mots, une sensation qui persistait sur le bout de mes doigts, sur le creux de ma langue. 
Je retourne néanmoins à ma lecture, retrouvant la ligne à laquelle je m’étais arrêtée et je suis les lignes manuscrites, effleurant les courbes délicatement calligraphiées du regard. L’ouvrage avait attiré mon attention sur un étalage et je n’avais pas pu réfréner l’attraction que j’avais ressenti à son égard, remarquant à peine que je m’étais approchée pour l’observer de plus près. 
Utilisez-le avec une extrême précaution.  
Ces mots, prononcés par le vieil homme qui me l’avait vendu résonnaient encore dans un coin de ma tête et je mords ma lèvre inférieure. Pourtant, ce n’est pas comme si je comptais faire quoi que ce soit des textes inscrits à l’intérieur du grimoire, qui se résumait à de vieilles recettes à base de plantes et des rituels pour résoudre certains maux du quotidien. Cependant, des annotations en latin étaient apparues après quelques pages, glissées ici et là dans les marges de certains chapitres et j’avais été de plus en plus intriguée par leur signification. 
Les commentaires me semblaient avoir été écrits à la hâte, comme si la personne n’avait pas eu beaucoup de temps devant elle pour le faire et l’encre avait légèrement perdu de son intensité au fil des années, compliquant la lecture.
Mes sourcils se froncent en tournant la page suivante, mes lèvres se plissant devant l’aspect étrange de celle-ci. Des phrases avaient été griffonnées en pattes de mouche à côté d’un croquis botanique d’une plante de belladone, connue pour ses propriétés obscures. Et elles avaient été entourées plusieurs fois, si brusquement que la plume avait presque percé la feuille. Des tâches sombres parsemaient le papier, comme des gouttes d’encre projetées de manière totalement aléatoire et je passe mes doigts sur ma nuque pour chasser la sensation étrange qui s’y était logée.
Je me racle la gorge, jetant un regard à la pièce. La lune projetait des ombres dans le salon, jouant avec les contours des meubles et il était si facile de laisser parler son imagination devant ce spectacle aux allures lugubres. Pourtant, je n’avais que la nuit et l’orage qui s’abattait avec brusquerie à l’extérieur de ma maison pour seuls compagnons, mon chat retranché sous mon lit à l’étage. Puis je commence à déchiffrer les lignes manuscrites à voix basse, les sourcils froncés. 
Princeps Nigrum, tibi gratissimum adventum in domum meam exopto. Accipe vocationem meam et veni ad me. 
Prince Noir, je vous souhaite la bienvenue chez moi. Acceptez mon appel et venez à ma rencontre.
Tout devient noir au moment où je finis de déchiffrer les lignes à voix haute, la lampe sur la table de chevet s’éteignant d’un seul coup. La fenêtre s’ouvre au même instant, claquant violemment contre le mur et m’arrachant un hoquet de surprise. La pluie battante s’engouffre à l’intérieur du salon, poussée par le vent et je referme le grimoire d’un geste sec, le pressant contre ma poitrine. Puis je me redresse afin d’aller fermer la fenêtre, avançant prudemment jusqu’à celle-ci pour glisser le loquet à sa place initiale et éviter qu’elle ne recommence à cause d’une autre bourrasque.   
Mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique et le bruit de la tempête semblait atténué par les mots qui tournoyaient sans cesse dans le creux de ma tête.
Prince Noir, je vous souhaite la bienvenue chez moi.
 Il y avait quelque chose de profondément dérangeant dans la prière inscrite à l’intérieur du grimoire et il n’était pas difficile de comprendre à quoi elle faisait référence. Il n’y avait pas beaucoup d’entités que l’on décrivait comme telles, mais le simple fait de l’avoir évoqué à voix haute me donnait le vertige. Je ne croyais pas particulièrement aux esprits et à la magie en tant que pratique spirituelle, mais ma grand-mère m’avait toujours dit de ne pas sous-estimer le pouvoir des mots. Et la sensation grouillante sur mes bras nus ne m’aidait pas à relativiser les choses.
Je frissonne au contact de l’eau sous mes pieds nus, reculant prestement pour atteindre le mur et allumer la lumière. Je n’étais pas superstitieuse, cependant ça ne coûtait rien de récupérer du romarin pour le brûler dans le salon et effacer le souvenir des dernières minutes. Mon appréciation de la magie résidait dans les propriétés des plantes sur le corps et l’esprit, ainsi que du pouvoir des pierres, d’où mon intérêt premier pour le manuscrit. Je n’avais pas prévu qu’il contiendrait de quoi invoquer un démon entre ses pages et je faisais juste preuve de prudence en cherchant à purifier la pièce.  
Je pivote pour rejoindre la cuisine avant de laisser échapper un hurlement strident.
Une silhouette était assise dans mon fauteuil, une jambe nonchalamment posée sur l’accoudoir. 
Mon corps se raidit et mes doigts se crispent sur le cuir du grimoire, toujours serré contre ma poitrine. Mon cœur, lui, battait à tout rompre et j’avais la sensation qu’il menaçait de s’échapper au moindre instant. Et toute parole se meurt dans ma gorge quand l’homme relève la tête, un œil glacé croisant les miens à travers les ombres qui se mouvaient tout autour de lui.
Mon corps était comme paralysé et je sentais une onde me parcourir de haut en bas, sinuer le long de mon dos et caresser mes épaules avant de redescendre de l’autre côté. Comme si des doigts frais s’étaient enroulés autour de mes chevilles, me maintenant clouée au sol. Je savais que même si j’essayais de faire un pas en arrière, je n’allais pas pouvoir y arriver. Je le sentais. Il y avait quelque chose qui m’empêchait de bouger, qui me retenait prisonnière de mon propre corps. Et la panique grossissait en moi, de plus en plus vite, faisant pulser le sang dans mes tempes. 
Je me faisais l’effet d’une biche entre les phares d’une voiture, incapable de fuir, destinée à subir l’impact imminent. Sauf que le choc ne venait pas et que les secondes s’étiraient, interminables.      
— Approche, souffle-t-il d’une voix autoritaire.
Claire, limpide comme de l’eau de source, mais elle aussi enrobée des mêmes ténèbres que celles qui cherchaient à se lover contre lui. 
Mes bras se couvrent de chair de poule et je cherche à lutter contre la force qui me garde immobile, paniquée à l’idée de me retrouver proche de lui. Mon regard ne s’était pas détaché du sien, de ses iris troublants par leur disparité. Un iris aussi noir que le ciel au-dessus de nos têtes, l’autre d’une telle clarté qu’il était difficile de le distinguer de la sclérotique. Tous deux semblaient m’observer sans relâche, comme deux puits sans fonds dans lesquels il semblait si facile de se noyer.  
Ses sourcils se froncent un instant, puis un sourire narquois étire ses lèvres charnues. 
— Approche. 
Mon corps se met en mouvement, comme dissocié de mon esprit et je fais un pas en avant. Puis un deuxième.  
Sa voix avait résonné dans le creux de ma tête comme une vibration impérieuse et à laquelle il était impossible de déroger, un appel qui ne pouvait pas être laissé sans réponse. Et j’éprouvais la traction qui me tirait vers lui, comme une corde nouée autour de ma taille et reliée à sa main posée négligemment sur son genou, battant la mesure. 
Non.
Mon cri intérieur éclate à son tour et je débats dans les méandres de ma conscience pour rompre le lien qui nous rattachait l’un à l’autre, pour refuser l’ordre qui m’était imposé. Les mètres qui nous séparaient se réduisaient à vue d'œil et je me sentais suffoquer, le cœur au bord des lèvres. 
Tout ça n’avait pas le moindre sens. 
L’espace d’un court moment, je me surprends à penser que je rêve, que tout ça n’est que le pur fruit de mon imagination. Parce que ça ne pouvait pas être possible. Il ne pouvait pas y avoir un démon dans ma maison. Ils n’existaient que dans les croyances populaires, dans les manuscrits religieux, fruits de l’imagination débordante de l’être humain pour donner un corps à leurs plus grandes peurs. Mon cerveau refusait l’information et je cligne des yeux un instant pour tenter de balayer l’illusion. 
Mais il était toujours là, majestueux et drapé d’obscurité. 
En approchant de lui, j’aperçois les contours de son visage et les mèches sombres qui l’encadrent, retombant gracieusement sur ses tempes. La manière dont le tissu de sa veste en cuir noir s’étirait sur ses larges épaules, tranchant avec le blanc nacré de la chemise que je distinguais au dessous. La différence troublante entre ses yeux, comme deux pôles réunis au même endroit, se battant en duel dans un seul et même corps. La courbe de sa bouche, étirée par une expression de pure satisfaction.
Mon regard suit le mouvement de sa langue lorsqu’elle se glisse sur ses lèvres pour les humidifier et je sens mon ventre se contracter.
Il était d’une beauté effrayante, de celles qui laissaient une impression perturbante parce qu’elles inspiraient tant la crainte qu’une fervente admiration. Comme si l’on avait tiré le négatif d’une photographie et que l’on se rendait compte qu’elle avait plus d’attrait que le cliché original. Une peinture en clair-obscur, faite d’ombres relevées par d’infinies touches de lumière. Mais on disait souvent que les démons étaient autrefois des anges et ça ne m’avait jamais semblé aussi juste qu’à cet instant.
Son pouvoir me tire sur les derniers mètres et je m’arrête devant lui, la gorge serrée et le souffle court. Avant de me figer net aux effluves qui me parviennent, étonnement familières. 
Un mélange de pomme et de cendre. 
Je déglutis, les jambes flageolantes. Il décroise les siennes avant de tendre la main devant lui, sa paume tournée vers le ciel. Mes bras relâchent leur emprise sur le grimoire, celui-ci tombant lourdement à mes pieds et j'halète, l’oxygène semblant déserter mes poumons. Ses doigts frôlent la peau tendre de mon poignet avant de s’enrouler autour de celui-ci, me faisant basculer en avant. Je m’écrase contre lui avec un glapissement, à moitié avachie sur ses cuisses et les mains posées sur le cuir glacé de sa veste pour me stabiliser.
Mon souffle se coupe à cet instant et le temps me semble suspendu, comme cristallisé dans l’espace exigu de mon salon. 
— Tu as beaucoup de conviction pour quelqu’un qui ne savait même pas ce qu’elle était en train de réciter à voix haute. 
Un souffle caressant échoue contre mon visage et je me rends compte à cet instant d’avoir fermé les yeux. Mes joues étaient brûlantes et le nœud dans ma gorge semblait grossir un peu plus à chaque seconde, bloquant l’afflux d’air dans mes poumons. 
Je le repousse des deux mains pour m’extraire de son emprise, mais les siennes se posent sournoisement sur mes hanches pour garder serrée contre lui et la profondeur de mon impuissance me donne le tournis. 
J’étais à sa merci. 
— Ouvre les yeux, petit oiseau.
Je presse mes lèvres l’une contre l’autre, les doigts crispés sur le tissu velouté de sa veste et je sentais l’humiliation se répandre comme un feu de forêt sur ma peau. 
Mais je ne voulais pas rendre les armes, je ne voulais pas qu’il puisse croire qu’il avait l’ascendant sur moi. Il était dans ma maison. Il était là parce que je l’avais invité, même si ce n’était pas de façon volontaire. Et ce n’était pas à moi de me plier à ses règles, peu importe la troublante fascination qu’il exerçait sur mes sens. 
— Qui êtes-vous ? je murmure en rouvrant les yeux.
Il se penche dans ma direction, réduisant l’espace déjà ridicule entre nous. Ses lèvres flottaient à la surface de ma joue, ses doigts me donnant l’impression d’embraser ma peau à travers le tissu de mon pull.  
— Tu m’invoques mais tu ne sais même pas qui je suis ? Quelle négligence. 
Sa voix était mesurée, onctueuse comme du miel et pourtant pleine de fêlures. Mais sa nonchalance m’irritait et je mords l’intérieur de ma joue pour m’astreindre au calme.
— Je vous ferai dire que je n’ai pas eu besoin de votre nom pour vous faire venir ici, je finis par rétorquer avec un air dédaigneux. 
Il éclate de rire, son torse traversé par des soubresauts avant de se stabiliser sous mes mains. Un rictus étire sa bouche et ses doigts reprennent leur battement mesuré, cette fois contre ma hanche. 
— Tu es étonnante. 
— Ravie de constater qu’il y a au moins une personne ici qui s’amuse, je grommelle entre mes dents.
L’une de ses mains se détache de ma taille pour attraper mon menton entre le pouce et l’index, me faisant me figer d’un seul coup.  
Sa poigne était ferme et je savais qu’il pouvait me briser la mâchoire en l’espace d’une seconde si l’envie lui prenait. Mais elle restait étonnamment délicate, comme s’il tenait un objet précieux dans le creux de la main. Il se contentait de faire bouger mon visage de gauche à droite pour l’étudier sous tous les angles, plissant les lèvres d’un air vaguement appréciateur. 
Comme si la tension contenue dans le bout de ses doigts était le pur fruit de mon imagination.
Ses yeux hétérochromes m’observent sans relâche, scannant le moindre recoin de ma figure et je sens mon cœur tambouriner à toute allure dans ma cage thoracique.  
— Tu as peur ? finit-il par me demander, dans un souffle.
Je prends une seconde pour réfléchir à ma réponse et elle me surprend moi-même.
— Non. 
Je ne pouvais pas définir ce que je ressentais comme de la crainte à son égard. Peut-être au moment où je l’avais découvert dans mon salon alors qu’il n'était pas censé s’y trouver et que je l’avais senti prendre le contrôle de mon corps pour m’attirer jusqu’à lui. Mais à l’instant présent, tout était confus. Mes signaux internes me hurlaient de me méfier, de mettre autant de distance que possible avec lui parce qu’il représentait le danger à l’état pur et qu’il avait le pouvoir de me réduire en pièces en un claquement de doigts. 
Pourtant, il ne l’avait pas fait.
— Tu devrais, pourtant.
Mes iris tracent les contours de son visage, de ses mèches sombres à la courbe sensuelle de sa bouche et ça ne m’inspire pas la moindre crainte. Même la manière dont il me tenait contre lui était étonnamment courtoise, compte tenu de notre position. Si je m’étais sentie gênée les premières secondes, ce n’était plus le cas. Et je n’arrivais pas à savoir si c’était à cause de la manière dont il se comportait avec moi ou si c’était dû à la chaleur qui se répandait sur ma peau au passage de ses doigts.
— Qu’est-ce que vous voulez ? je murmure, en lissant nerveusement le revers de sa veste en cuir pour m’occuper les mains. 
Il hausse un sourcil, délaissant mon visage pour déposer son bras sur l’accoudoir du fauteuil. 
— Ce que je veux ?
Ses doigts effectuent une infime pression contre ma hanche. Si légère qu’elle me donne l’impression de l’avoir rêvée, l’espace d’un instant. Pourtant, son geste me tire un frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale. 
— Beaucoup de choses, poursuit-t-il avec gravité, sans me quitter du regard. Mais ça n’a pas d’importance. La raison de ma présence, c’est que toi tu désires. 
Sa voix résonne dans la pièce, vibrante et je la sens ramper sur mes bras nus, cherchant à se glisser sous ma peau.
— Je n’en sais rien, j’avoue au bout de quelques secondes. 
— Je n’y crois pas, rétorque-t-il en penchant la tête sur le côté. Vous les humains, vous avez tous quelque chose pour lequel vous vous languissez dans le noir. Quelque chose que vous gardez précieusement caché, juste là.
Son index flotte à la surface de mon tee-shirt, à l’endroit même où se situait mon cœur et ma respiration se coupe l’espace d’une seconde.
— La richesse. Le pouvoir. L’amour. La mort. Ou l’absence de celle-ci. Il y a toujours un secret qui sommeille là-dessous, nourri année après année par la frustration et l’envie. Quel qu’il soit. 
Ses lèvres s’étaient retroussées en un sourire moqueur au fur et à mesure de ses explications.  
— Certains n’ont pas la moindre hésitation à ce sujet. Et c’est amusant de constater à quel point les plus fiers d’entre eux sont prêts à se mettre à genoux pour l’obtenir, raille-t-il en tapotant distraitement son menton du bout du doigt. Alors je te le demande à nouveau, Stay. Qu’est-ce que tu désires le plus en ce monde ?
Mon estomac s’était contracté à l’entente de mon surnom. 
— Je ne sais pas. 
— Menteuse, souffle-t-il, le visage toujours orné de ce rictus affreusement agaçant.  
— Je ne sais pas ! je m’écrie, les sourcils froncés. C’était un accident ! Je n’avais prévu d’invoquer un démon dans mon salon ! 
Je le repousse des deux mains et cette fois il me laisse faire, se contentant de me fixer pendant que je me redresse sur mes deux jambes. 
— Pourtant tu l’as fait. Je suis là, rétorque-t-il en se désignant d’un vague geste du bras. Et j’attends toujours une réponse de ta part.
J’éprouvais encore la sensation de ses doigts posés sur ma hanche, comme s’ils avaient laissé une empreinte brûlante sur ma peau. Mais je respirais mieux depuis que je m’étais éloignée de lui et de son parfum intoxicant. Néanmoins, maintenant que je me trouvais debout devant lui, je me sentais à l’étroit dans mon propre corps.
— Je n’en ai pas à vous donner. Combien de fois est-ce qu’il faut que je le répète ? Vous ne pouvez pas aller importuner quelqu’un d’autre ? je l’interroge, en me mettant à faire les cents pas sur le tapis. 
— Est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qui aime perdre son temps ? 
Je m’arrête net, ma tête pivotant dans sa direction. Et c’est là que je comprends son insistance. 
— Vous ne pouvez pas partir.
— Bingo, lâche-t-il amèrement en claquant des doigts.
Ma gorge se serre et je replie mes doigts contre la paume de mes mains. 
Il était bloqué ici. Et si je comprenais bien, la seule solution pour le faire partir consistait à ce qu’il exauce l’un de mes souhaits. 
Mais toutes les choses qu’il avait énoncées plus tôt ne m’intéressaient pas. Tout ce que je voulais, c’était pouvoir être libre. C’était bien la raison pour laquelle j’avais décidé de m’exiler dans cet endroit reculé, là où personne ne pouvait m’atteindre. Et marchander avec un démon, c’était se condamner à la redevance. Il était de notoriété commune qu’ils demandaient toujours quelque chose en échange et qu’ils ne manquaient jamais à leur devoir de le réclamer en temps voulu. Je savais que je faisais affaire avec une entité dont les pouvoirs me dépassaient de très loin et je devais rester prudente.
Pourtant, la tentation était là, flottant dans un coin de ma tête. 
Je pouvais demander pratiquement n’importe quoi. Le simple fait d’avoir cette possibilité entre les mains me donnait le tournis. Il était difficile de réprimer l’avidité presque primitive que j’éprouvais à l’idée de pouvoir exiger quelque chose et de l’obtenir sans avoir à faire quoi que ce soit pour cela. C’était une occasion qui ne se représenterait jamais dans une vie, j’en avais conscience et c’était ce qui me retenait de demander la première chose qui me venait à l’esprit dans le simple but de le faire déguerpir. Donc j’allais prendre le temps qu’il faudrait pour lui donner une réponse à la hauteur de la “chance” qui m’avait été donnée.
Peut-être que ça allait me permettre d’assouvir la curiosité que je ressentais à son égard.
Je n’avais pas la moindre expérience en matière de démon parce qu’il était le premier auquel je faisais face, néanmoins il ne ressemblait pas au portrait que l’on faisait de ceux de son espèce. Ou peut-être que j’étais trop naïve et qu’il me manipulait sans même que je ne m’en rende compte. C’était difficile à expliquer parce que ça ne semblait pas avoir le moindre sens, pourtant il me paraissait trop humain pour un démon. 
Son comportement n’était pas celui auquel je m’étais attendu de la part d’une telle créature, presque comme si c’était moi qui lui faisait une faveur en répondant à sa demande. Il s’était contenté de converser poliment, d’attendre sans démontrer la moindre impatience et même s’il avait fait usage de sa magie pour me contraindre, je n’arrivais même pas à lui en vouloir. 
Il était étonnement agréable. Si on pouvait dire ça comme ça. Il restait tout à fait courtois et mon malaise du début s’était évaporé en très peu de temps. Et je n’aurais jamais pensé dire ça d’un démon. 
Mais je ressentais comme une lassitude émaner de lui. Comme s’il faisait ça depuis si longtemps qu’il n’en éprouvait plus le moindre plaisir, comme s’il avait déjà vu toute l’amplitude des désirs de l’être humain et que ceux-ci n’avaient plus vraiment l’intérêt à ses yeux. 
Il n’avait pas tenté de m’amadouer ne serait-ce qu’une seconde, ni de me faire miroiter monts et merveilles pour me pousser à faire un choix. Il patientait, les jambes à nouveau croisées et m’étudiait, comme il le faisait depuis qu’il était apparu dans mon salon. À vrai dire, j’avais l’impression d’être autant un objet de curiosité à ses yeux qu’il l’était aux miens. 
— Je vais y réfléchir, je finis par décréter en haussant les épaules.
Il se redresse sur le fauteuil avant de décroiser les jambes pour se relever. Il n’était pas bien grand, pourtant les ombres qui l’entouraient le faisaient paraître plus imposant sous sa longue veste en cuir. Il me surplombait d’une dizaine de centimètres et je sens ma gorge se serrer sans même pouvoir l’expliquer. Mon corps devait sentir le danger auquel il était exposé, reconnaître la menace potentielle qui se tenait à quelques pas. 
Il soupire, glissant ses doigts dans ses cheveux bruns pour les repousser en arrière. Puis il penche à nouveau la tête pour m’observer. 
— Tu as vraiment décidé de ne pas me faciliter la tâche, hein ? m’interroge-t-il, les lèvres ornées d’un rictus désabusé. 
— Je suis simplement prudente, je réponds en croisant les bras contre ma poitrine.
Il fait un pas en avant, réduisant la distance et je recule par réflexe. Mais il continue d’avancer et je bats en retraite, avant d’être bloquée par un meuble dans mon dos. Il se penche en avant et mon souffle se coupe dans ma gorge en sentant le sien échouer contre mon cou. 
— Estime-toi chanceuse, petit oiseau. Je vais te laisser jusqu’à la fin de la semaine pour faire ton choix, murmure-t-il contre mon oreille. Néanmoins, tu fais bien de garder en mémoire qui je suis et surtout ce dont je suis capable. Parce que tu ne pourras pas m’échapper éternellement.  
Je frissonne, tant par sa proximité que la portée de ses mots. Pourtant, le sourire qui ourle ses lèvres charnues me paraissait en décalage avec le poids écrasant de ses paroles. Comme s’il m’offrait un moment de répit, mais qu’il en tirait lui aussi un certain avantage. Malgré tout, il restait un être de ténèbres, dont les changements d’états d’âme pouvaient changer d’un instant à l’autre. Si tant est qu’ils en possédaient encore une.  
— Vous ne pouvez pas vous en aller tant que je n’ai pas donné ma réponse de toute façon, je lui réponds, même si le manque d’assurance dans ma voix contraste avec l’audace de mes paroles.
Il laisse échapper un rire bas, qui ondule sur ma peau comme la caresse d’un gant de velours. Ses doigts flottent à la surface de mon visage sans le toucher, suivant la ligne de ma mâchoire. Pourtant je ressens leur chaleur comme s’ils s’y étaient posés.   
— Il y a une chose que tu n’as pas encore comprise, Stay : je te fais une faveur en te laissant décider par toi-même. Si tu n’as pas trouvé ce que tu veux au terme de ces quelques jours, j’irai chercher la réponse moi-même. 
Je me fige, levant les yeux vers lui. 
— Comment ça ? 
— Tic tac. Tic tac, petit oiseau. 
Il recule et c’est à mon tour de m’avancer avec les sourcils froncés. 
— Qu’est-ce que ça veut dire ? je demande, la gorge nouée par une subite inquiétude.
Mais il est déjà en train de disparaître, comme avalé par les ombres qui l’entourent. La partie inférieure de son corps n’est plus que noirceur, mais ses yeux luisent d’un éclat sauvage, semblable à la satisfaction d’un prédateur lorsqu’il sait qu’il a réussi à prendre sa proie au piège. 
Cependant, là où j’aurais dû ressentir de la peur, ne subsistait qu’une profonde agitation qui n’avait rien à voir avec de l’effroi.
— Chan. 
Sa voix résonne, d’une étonnante douceur et mes lèvres s’entrouvrent de surprise. Un battement de paupières plus tard, il s’est volatilisé du salon. Et j’aurais pu croire à un rêve si des volutes sombres ne continuaient pas de ramper sur le sol avant de se dissiper à leur tour. 
— Chan ? je murmure dans le vide, les doigts crispés sur le bas de mon pull. 
Mon cœur battait encore la chamade dans ma poitrine et mes doigts étaient secoués par de légers tremblements, mes pieds glacés contrastant avec la chaleur cuisante qui persistait toujours sur mes joues.
— Autant faire connaissance si on doit passer quelque jours ensemble, petit oiseau.
Sa présence retentit d’un seul coup tout autour de moi dans la pièce, désincarnée et un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale face à l’intonation soyeuse. 
— Bangchan, pour te servir. Note à soi-même : ne plus jamais déchiffrer du latin à voix haute.
7 notes · View notes
ptns-orageuses-rpg · 2 months ago
Text
Tumblr media
TW — police, corps militaire, oppression, surveillance, toxicophobie, violence policière.
A-BISSE
Altéré — Bloc d’Intervention Spécialisé en Surveillance et en Encadrement
Les gosses paumés, ça se retrouve toujours dans des coins sombres. Parce qu'on a tous peur du noir, mais on a chacun notre façon de fuir : il y a les Misérables et l'A-BISSE qui s'battent pour la lumière. On le définit en corps armé, rempli d'altéré·es, dont le but est d'intervenir quand il y a des altérations dans le merdier. C'est un peloton d'intervention avec chiens, colonnes et boucliers : rangers alignées et ordres grésillés au talkie.
Ils ont été créé dans les années 70, parce que l'État ne voulait "plus de bavures", "plus de conneries". L'idée de base n'étais pas conne : former des altéré·es à en gérer ceux qui perdaient le contrôle de leur altération. Positionner dans une idée de médiation, ça a vite dérapé sur du contrôle et de la surveillance. L'érythryle en bouc émissaire, ils font passer beaucoup de lois liberticides "pour notre bien". En première ligne d'une manif altérée, c'est eux qui calment les ardeurs des casseurs. Tu t'amuses à voler avec ton altération, c'est eux qui t'interpellent à 6h du mat.
Pour la plupart de la population, même chez les altéré·es, ce sont des bons gars qui font leur boulot. Ils éviteraient la guerre civile, maintiendraient la paix. Pour ceux qui se terrent dans les catacombes, et tous les survivants, c'est un putain de cauchemar éveillé.
ALPHA. BRAVO. INDIA. SIERRA. SIERRA. ECHO. A-BISSE
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
LIEUTENANT SYLLA — m / nb (libre) • +45 ans TW — description graphique, mort, répression, toxicophobie, overdose.
Son père était flic, c'est comme ça qu'une passion nait. À son époque, le service militaire obligatoire n'était qu'une porte ouverte à son rêve. Pas d'études supp', direct dans le corps de gendarmerie : il a toujours connu l'A-BISSE comme des bons gars. Il a connu le projet un peu avant son shift : une médiation courtoise entre altéré·es. Par cliché : on aurait pu dire qu'une perte proche l'a rendu un peu plus morne, sévère, qu'à ses débuts. Mais non. Il a vu de plus en plus d'altéré·es perdre pied, de plus en plus de synapses exploser rouge sang. Tant de mioches morts trop tôt, tant de vies injustement brisées : il a fini par s'rapprocher de la politique pour (trop) prévenir des dangers de la came. Ça fait un peu plus de cinq piges qu'il dirige l'unité de terrain, mais on sait pas si c'est pour le mieux.
À l'époque, c'était un grand ami de La Matriache de Bescel, aujourd'hui : même elle a tendance à dire qu'elle le reconnait plus trop.
FT. Tom Hardy, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
ADJUDANT-CHEF DANTE — m / nb (libre) • +45 ans TW — répression.
Rien de pire que d’arriver la tête pleine de rêves. Lui il a grandi dans la galère, les yeux grands ouvert. L’envie de changer la merde de l’intérieur. Une fois plongé il a perdu pied. Parce qu’un homme seul ça résiste pas à la marée. Sa force, elle s’est perdue entre deux convocations pour insubordination. Tout ce qui lui reste c’est la douleur. Mais c’est vrai vous savez, chez lui, il y a encore du bon. Sa spécialisation il l’a fait avec les chiens. Parce qu’ils sont moins pourris qu’les hommes. Virgule c’est sa coéquipière. Malinoise renifleuse d’Érythryle. Quand à deux ils se pointent, tu sais que t’es dans la merde.
FT. Rahul Kohli, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
MARÉCHAL DES LOGIS-CHEF MEZOX — m (joué par Ekkymose) • 27 ans TW — mort, dépendance, drogue.
Il trompe la mort, Lazare, arrache de ses mains celles et ceux qu'elle avait pris. Il y a pourtant pas plus honnête que la mort : elle aime bien sans détour et elle prend ce qu'elle désire. Mais lui, c'est un menteur, un trompeur. Il tronque les chiffres, parce qu'il n'y a pas de bavures s'il n'y a pas de morts. En fardeau, chaque vie arrachée à la faucheuse s'marque dans sa peau, si bien que sa grande carcasse se traine sur des béquilles ou sur un fauteuil. C'est à lui maintenant de teinter ses synapses de rouge. Il tape dans les stocks confisqués : les collègues acceptent, « lui au moins l'utilise bien ». Pourtant, Lazare ; il voulait bien faire. Gosse sans étude, sans avenir, gosse à la porte de l'oubli qu'a été aveuglé par la lumière que lui a présentée l'A-BISSE. Il suit les opérations, dirige quand il se fait pas couper la parole. C'est qu'il doute de plus en plus, surtout depuis les échecs récents à choper les Misérables. Alors, il y a son partenaire (secret) qui l'épaule, enfin qui tente. Mais leur couple aussi bat de l'aide. C'est-à-dire qu'il voit flou, le gamin : à force de regarder dans le noir de l'uniforme, l'uniforme s'est mis à le regarder en retour.
FT. Tamino Amir
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
MARÉCHAL DES LOGIS-CHEF AELLO — nb (libre) • 25 - 30 ans TW — mort, expérience de mort imminente.
C'est un·e ami·e d'enfance de Lazare, c'est ellui qui volait la bouffe quand il y avait plus rien dans les placards. Aello connaît le Refuge de Bescel, il connaît aussi les façons d'en fuguer. L'insubordonné·e n'a jamais marché droit, sauf dans l'ombre de son partenaire. C'était pas son idée la brigade, c'était celle de Lazare : iel a juste suivi parce que dans les catacombes il fait noir tout·e seul·e. Aello, c'est une harpie. Alors, iel a monté vite dans le corps armé. C'est les bras, les griffes, les ongles. C'est le monstre au service du bien, celui qu'on aime bien parce qu'il suit les ordres. Iel protège Lazare, parfois un peu trop ; faut dire qu'iel lui doit beaucoup. La vie, pour commencer. Aello a été tué·e par un altéré, il y a deux ans. Lazare l'a ressuscité·e et ils se sont embrassés. C'était bizarre, intense. Et depuis, c'est trop tout et jamais assez le reste.
Et lui, il doute et ellui, le sent. Sauf qu'iel panique, alors iel merde. Parce qu'iel a le trouille du noir, encore plus foutrement la trouille du noir. Iel veut pas que les ténèbres la regardent de nouveau. Ce serait comme mourir deux fois, ce serait comme mourir pour toujours.
FT. King Princess, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
GENDARME NARCISSE — m (libre) • ≈ 30 ans TW — maladie, drogues, sang.
Il est chiant. Nos excuses, une description se doit d'être objective : il est insupportable. Monsieur fait mieux que toi et le sait. Monsieur sait mieux que toi et le fait. Il rabaisse pas, cependant ; ou alors, il le fait pas exprès. Il bosse à fond comme s'il avait peur de plus être vu. Il joue solo, c'est vrai : mais si un·e collègue est dans la merde, il reste joignable n'importe quand. Il dirige la visite des petits nouveaux, s'applique à bien faire, à un humour simple (parfois trop), mais divertis de son petit spectacle. Narcisse, c'est une taupe : une taupe sortie du terrier par une vie pas facile. Il a une sœur malade à en crever. Il n'y a jamais eu de traitement, jamais eu d'espoir. Elle s'fait tuer par son altération, ça arrive parfois : c'est pas de chance. Au plus mal, il y a une personne qui s'est pointée par miracle. Un drôle de phénomène : ses crachats, c'est des anti-douleurs. Elle fait des médocs avec son sang, de la drogue avec ses larmes. Mithridate, c'est l'un·e des principales sources d'Erythryle à Paris. Mais c'est aussi cellui qui sauve sa sœur. On pourrait penser à un pacte horrible, déchirant. Mais les deux sont devenus bizarrement potes de galères, unis par des cicatrices communes.
Narcisse a un reflet : c'est un mec bien sur lui, tête à claque. Un sourire corpo clean et un soldat courageux droit dans ses bottes. Personne le suspecte, il a une telle dévotion pour son métier. Il est en amoureux, parfois, de ce reflet. Sauf que ça reste un chien galeux, blessé et meurtri : comme absolument tous les autres.
FT. Austin Butler, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
GENDARME DE NOAILLES — f / nb (libre) • 25 - 30 ans TW — mort (description graphique).
Bien gentille sur elle, bonne tête. Ne fait pas de vague, si ce n'est pour être célébrée de ses résultats. Bonne soldate, bien polie : « bonjour, merci ! », « avec plaisir monsieur, au revoir ! ». La gendarme file vers une vie d'officier dans quelques années. Sa prochaine étape, être maréchal des logis-chef. Ses buts s'alignent comme un escalier aussi droit que solide. A des tendances madame-je-sais-tout, mais ne le fait pas méchamment. Elle aspirait à être médecin, infirmière, mais son altération la conduite sur le terrain sous l'uniforme bleue. Ça ne la dérange pas, elle aime le cadre, elle aime suivre. Un peu candide, elle s'est enrôlée pour aider les concitoyen·nes française·s. Elle souhaite aider son prochain, remettre sur les rails des altéré·es perdu·es, combattre le terrible Érythryle ! Puis, elle a vu Aello crever devant elle, la bouche ouverte et les yeux révulsés. Il y a un truc qu'a claqué au fond de ses rétines, à De Noailles. Depuis, elle est bizarre, mais on ne sait pas trop de quelque côté sa nuque va pencher.
FT. Natalia Dyer, ...
---
DISCLAIMER : Le PL n'a pas pour but de glorifier ou d'embellir les FDO. Au contraire, on rappelle qu'il s'agit d'un corps étatique qui oppresse, contrôle et tue. Si le PL vous intéresse, n'oubliez pas de vous renseigner sur cela !
Si vous souhaitez réserver l'un de ses PLs, n'hésitez pas à passer dans nos asks ou de nous rejoindre sur le discord ! En espérant qu'ils vous inspirent !!
8 notes · View notes
lilias42 · 2 months ago
Text
18 : avec son méchant / antagoniste préféré (le vôtre ou le leur, s'ils en ont un)
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
La rencontre entre Miklan et son ancêtre "Le Protecteur Sauvage", premier porteur de l'emblème de Gautier, Brave aveugle des animaux, Atta Gautier Loquax, également héros pacifique des srengs surnommé "Le Bavard".
NOM D'UNE AILE, C'EST FAIT ET FINIIIII !!!!
C'était un serpent de mer cette confrontation, je ne vous explique même pas ! ça doit être une de mes toutes premières histoires que j'avais vis à vis des Braves (faut dire, vu la haine de Miklan envers son frère, ça risque d'être encore pire avec le porteur original de leur emblème familiale) et j'ai dû tenter de l'écrire deux trois fois sous forme de texte / petit one-shot mais, ça n'allait jamais jusqu'au bout, j'écrivais juste la rencontre avec Loqux et je passais à autre chose mais cette fois, c'est FAIT et FINI ! En fait, fallait passer sous le format BD pour que ça passe mieux de la tête à l'écrit on dirait - -'
Miklan n'est pas mon méchant préféré, il est plus dans la catégorie de Randolph du méchant très méchant qui ne se brosse pas les dents qu'on adore exploser, supplément en plus de la violence gratuite explicite, violence envers gosse et tentative de fratricide qui est aussi un de mes personnage préféré, avec en plus Delagarde qui le complimente comme pas possible (et Nopes qui lui emboite le pas pour le laver plus blanc que blanc avec une des pires justifications aux mauvais comportements d'un fratricide et d'un père négligeant que j'ai jamais vu de ma vie mais ça, j'ai fait un billet entier pour expliquer pourquoi je déteste qu'on le recrute dans Nopes), ouais laissez moi l'exploser en bonne et due forme et qu'il n'en reste rien ! En forme humaine ou de monstre, il a juste pris l'apparence de son âme quand il se transforme de toute façon ! (avec Félix, Dimitri et Ingrid en première ligne pour le déglinguer après ce qu'il a fait à leur ami !). Mon méchant préféré, ce serait plutôt Cornélia : une méchante féminine intelligente, qui s'assume complètement sans "UwU elle a kro raison UwU j'aurais fait pareil à sa place UwU" qui est pourtant la spécialité de ce jeu avec Delagarde, Lonato et Miklan, qui est une vraie menace, que ce soit par sa capacité à foutre un bazar monstre, son influence ou sa technologie avec ses golems, et qui réussi son coup au début tout en tenant un front de guerre pendant 5 ans. ça, c'est de la méchante ! Plus de ça s'il vous plait IS !
Mais vu que pour l'instant, il y a quand même pas mal de Braves avec leurs descendants (Metaheta, Lamina, Paenitens...), même dans les billets qui sont sur la corde raide du retard (celui avec un autre style artistique ou des reliques) ou carrément annulés pour faute de temps (j'aurais bien aimé faire l'invit' de Kostas avec Maurice, de son vrai nom Siopelè [du grec ancien σιωπηλός, ή, όν "de caractère silencieux, réservé, discret, taciturne", voir le Bailly comme toujours], rien que pour l'angoisse de la bande face à un menace invisible et qui se déplace trop vite pour être contrée, même quand il trouve comme la rendre, non pas visible mais, au moins perceptible mais... le temps... et j'ai pas trop la capacité à bien représenter l'invisibilité ou toute l'apparence en clair / obscure de Siopelè... et pour le coup, ça passe peut-être mieux en texte) alors, c'était l'occasion d'en finir avec ce serpent de mer et de le pêcher pour de bon ! Surtout que la rencontre entre les deux a aussi tout ce qu'il faut pour être décapante !
En fait, le cas de Loquax est un peu particulier vu que deux peuples se souviennent de lui et le voie comme un personnage importants de leur histoire mais, de manière très différentes à cause des circonstances. Comme pour tous mes Braves, ils sont en fait deux personnes qui ont été fusionnés au fil du temps : Atta Gautier Loquax, le Brave originel, pacifique convaincu dont la principale force vient de son empathie avec tout le monde et sa volonté d'empêcher les conflits si on peut résoudre les problèmes par la diplomatie, qui est le sorcier qui a été forcé de boire le sang de nabatéen par Némésis, puis a été tué par les forces adrestiennes histoire de causer un chaos monstrueux pour le plus grand bonheur des agarthans, et sa fille, Gautier tout court afin de marquer encore plus sa filiation avec son père (ça se décline sur le modèle de "mater, matris" de la 3e déclinaison de latin), qui a vu son père se faire décapiter par Wilhelm et traiter comme un animal à cause de son mode de vie nomade et de ses fiertés (surtout que l'emblème lui rongeait bien l'esprit, même s'il arrivait souvent à tenir pour ne faire de mal à personne), vu que son corps a été trainé par les pieds au cheval de Wilhelm jusqu'à leur capitale et que sa tête a été lancé au pied de leur reine en exigeant qu'il se soumette à leur puissance, ce qu'elle a bien été obligé de faire au départ (tout en cherchant la première occasion pour se barrer, ce qu'elle fera vu que Gautier ne fera jamais vraiment partie de fait de l'Empire Adrestien, tout comme Goneril vu qu'ils sont sur les frontières et on toujours été très indépendant, même si la propagande dit le contraire) alors, elle va déterrer la Lance de la Destruction, et rejoint Némésis pour venger son père tout en projetant de tuer Némésis dès qu'elle en aura l'occasion avec les autres enfants de Braves, c'est quand même le premier responsable de la dégénérescence de leurs parents et les a mutilés (Loquax s'est retrouvé avec la langue coupée pour l'empêcher de parler vu que c'était sa principale arme et fierté), le tout en rejetant la philosophie de son père vu que malgré tout, malgré le fait qu'il a tout fait pour la protéger, ait posé sa canne en signe de non violence et de volonté de discuter, qu'il ait tout fait pour se retenir quand l'emblème recommençait à lui faire perdre la tête, ou le fait qu'il soit complètement aveugle, Wilhelm l'a quand même décapité en déclarant que la civilisation calme et raisonnée tuait le symbole même de la barbarie sauvage et déraisonné incapable de faire preuve de bon sens (Wilhelm est persuadé qu'il a quand même participer à un génocide, il a de quoi être énervé).
Sauf que si côté Sreng, on se souvient surtout de Loquax comme étant "Le Bavard" (traduction littérale de son cognomen / surnom, "le loquace, le bavard", car Loquax est un vrai moulin à parole qui ne s'arrête jamais de parler), l'aveugle pacifique capable de parler avec tout ce qui vit et capable de résoudre les conflits par ses mots et sa capacité de persuasion, prenant même la forme des animaux pour mieux les comprendre mais, qui a été assassiné et dévoré par la Dévoreuse de Cadavre, une femme (ou un homme, les traditions divergent sur ce point selon si dans ce coin là, la faute était plus porté sur sa fille qui n'a pas respecté la mémoire son père en rejetant sa philosophie et s'est livré à des atrocités, ou Wilhelm qui est celui qui a décapité Loquax et malmené son cadavre, ou Némésis qui l'a vaincu, mutilé et forcé à boire l'emblème qui le tuait à petit feu) assoiffé de pouvoir et dont l'horreur absolu a donné naissance à la Lance de la Destruction, une lance maudite issu des os et du corps du Bavard capable de briser le destin, côté Fodlan, on se souvient surtout du caractère de sa fille qu'on a mixé avec les pouvoirs de son père pour en faire le Brave Gautier, Protecteur Sauvage déchiquetant ses adversaires osant menacer son peuple, surtout que l'effet de l'emblème de Gautier, l'emblème de la Fissure, c'est de créer de grosses entailles quasi impossible à soigner et qui se nécrosent très vite sur les personnes toucher par la lance de la Destruction ou une personne avec son emblème active, ce qui ajoute au côté... énervé qu'aurait dû avoir le Brave. Au fil de leur histoire, certains aspects a été plus mis en avant que d'autre selon les cas et ça a créé deux traditions complètement différentes de chaque côté de la montagne).
En Sreng, on ne fait pas du tout le lien entre le Bavard et les Gautier, à part que c'est la famille descendant de la Dévoreuse de Cadavre, ce qui était une source de honte quand ils étaient encore srengs (le rattachement de Gautier à Fodlan s'est faite lors de la guerre du Lion et de l'Aigle) et eux-mêmes avaient un respect absolu pour le Bavard afin d'essuyer le sacrilège de leur famille. Avec ça, vu que leur rattachement à Fodlan est relativement tardif et qu'ils ont gardé pas mal de racines avec srengs, que ce soit dans leur tradition ou leur dialecte qui est très proche du sreng, les Gautier eux-mêmes ont au final assez peu contribué à la construction du mythe de Gautier, c'est surtout les adrestiens (comprenez Adrestia, Faerghus et Leicester à la marge vu qu'ils sont plus éloigné) qui l'ont construit tout en ayant surement des clichés liés aux srengs qui se sont collé à lui en plus du caractère particulièrement violent sur le champ de bataille de sa fille.
C'est donc un beau bazar et même s'il est vénéré comme les autres Braves, on ne se souvient pas du tout ou presque de Loquax comme il était à l'origine, son image est bien trop déformé par un millénaire de tradition orale, de traduction bancales de vieux textes, des traductions bancales de vieux textes déjà traduit du grec ou du latin au vieux fodlan puis au fodlan actuel, de recopiage fait par dessus la jambe car le moine copiste en a marre et veut juste aller se réchauffer au coin du feu ou a arrangé à sa sauce, ou a juste sauté des passages qui lui semblait moins intéressant / capitaux / pertinent (chose qui arrivait vraiment avant l'invention de l'imprimerie, d'où le fait qu'il y a fallu faire BEAUCOUP de recherche pour corriger la Vulgate et diffuser la bonne version à la renaissance, même si ça a été un combat compliqué entre l'Eglise Romaine et les érudits)... et Miklan n'est pas en reste sur ce point. Il s'imagine le Brave comme son père ou lui-même : un homme froid, violent, utilisant ses crocs avant sa tête sans hésiter une seule seconde, ce qui rend encore plus illégitime Sylvain à ses yeux vu qu'il est tout le contraire de ce "Protecteur Sauvage".
Alors, quand il rencontre le vrai Loquax, ça fait une sacrée douche froide et un vrai choc.
Pour commencer, Loquax ressemble vraiment beaucoup à Sylvain, que ce soit dans sa voix ou son apparence. C'est Sylvain avec des fiertés, des organes internes en plus, des oreilles velus, une queue animal et qui se déplace avec une canne. Avec ça, comme dit plus haut, Loquax est un homme très doux, très gentil et pacifique. Il a horreur de la violence et a justement commencé à apprendre la langue des animaux et la magie pour mieux les comprendre (il est même devenu complètement végétarien, surtout depuis qu'il peut brouter de l'herbe avec son estomac qui a changé vu qu'étrangement, quand t'entend ta proie supplié pour sa vie quand tu chasses, t'as pas trop envie de la manger) alors, dès qu'il est arrivé dans le présent et qu'il a su qu'une bataille se préparait contre un de ses descendants et avec Sylvain qui lui a expliqué son passif avec Miklan, il n'a pas hésité une seconde, il est parti devant pour tenter d'empêcher un massacre (et éviter de traumatiser encore plus Sylvain) et en finir avec le minimum de perte des deux côtés, ce qu'il arrive à faire. A force de discuter, d'écouter, de contre argumenter avec les hommes de Miklan, il arrive à les convaincre de se rendre. En plus, Loquax a vraiment une présence apaisante, il sait comment calmer les gens et les mettre dans de bonnes dispositions pour discuter, même les pires bandits comme la bande à Miklan. Il a pu tranquillement monté au sommet de la tour et rejoindre Miklan pour tenter de le convaincre de se rendre, surtout que même s'il le déteste pour ce qu'il a fait, Sylvain ne veut pas la mort de son frère, pas comme ça vu qu'il est encore englué dans tout ce que son frère lui a mis dans le crâne, il est encore un persuadé que c'est un peu sa faute si son frère ainé a mal tourné, même s'il est en chemin pour enfin arriver à s'en défaire grâce à ses amis (surtout Félix dont il est le plus proche chez moi et ils se tournent autour tous les deux), sa mère Fregn qui assure comme toujours, et dans cette situation Loquax.
Mais en plus de tout le reste, non seulement Loquax est le portrait physique de son frère, non seulement il n'a rien à voir avec les légendes mais en plus, pour couronner le tout, il se rend compte qu'il est infirme. En effet, à seize ans, Loquax est devenu aveugle suite à un accident domestique à son époque : il découpait une carcasse de mouton pour aider sa famille alors qu'il était encore très faible à cause de son entrainement de sorcier, le couteau a ripé et s'est fiché dans son oeil droit, ce qui a également provoqué une lourde infection qui a touché son autre oeil. Il n'a surement survécu que grâce à sa sorcellerie mais, il n'était pas encore assez âgé et expérimenté pour que sa capacité de régénération soit capable de réparer un organe aussi complexe qu'un oeil, et même plus âgé, c'est maintenant trop tard pour qu'il les récupère, il fallait qu'il se régénère sur le coup. Il a donc du apprendre à vivre avec son handicap et même si ça a été très dur vu qu'il a dû tout réapprendre, il a fini par s'en tirer grâce à l'aide de ses proches, notamment sa petite amie puis épouse Régina qui a tout donné pour l'aider à revivre et à retrouver gout à la vie. A présent, il vit très bien avec sa cécité, en plus de six cents ans, il s'y es habitué et est complètement autonome, surtout qu'il utilise aussi la sorcellerie pour pallier un peu à son handicap (je le voie bien avoir discuter avec des chauves-souris et avoir appris à utiliser des ultrasons pour se localiser comme elles). Ce n'est pas une force de la nature, il a le physique d'un cavalier qui passe son temps à cheval, même s'il est légèrement plus musclé des bras que la moyenne à force de se transformer en animal mais, il s'en sort et c'est tout ce qui compte pour lui.
Seulement ça, la résilience, la force tranquille, la capacité à retrouver gout à la vie... Miklan, il n'y comprend rien et est juste incapable de comprendre que la force brute ne fait pas tout. Lui, tout ce qu'il voie, c'est que l'ancêtre qu'on lui a toujours vendu comme étant très fort, brutale avec l'ennemi et déchainé... est un homme ordinaire doublé d'un aveugle. Evidemment qu'il va péter une durite et le prendre pour un faible et en profiter pour tenter de tuer l'origine même de l'emblème qu'il veut tant mais, qui a "préféré" son petit frère alors que ça ne marche pas comme ça les emblèmes, c'est un hasard génétique, surtout qu'il pense que ce sera ultra facile vu que Loquax est aveugle.
Sauf que comme il le dit, Loquax est peut-être aveugle mais, il entend très bien et il sait très bien localisé et placer les choses dans l'espace en se basant sur son ouïe, alors quand Miklan fonce sur lui en armure lourde, il l'entend comme s'il le voyait et il peut l'esquiver facilement, encore plus en tenant la Lance de la Destruction dont il sent très bien la "malédiction" et qu'il localise encore plus facilement. Normalement, Loquax peut se transformer facilement en animal et aurait pu le mettre au tapis sans souci en se transformant mais, étant donné qu'il est pacifique, il le fait simplement tombé en lui mettant sa canne là où doivent passer ses jambes pour le faire trébucher, puis s'assoie sur son dos pour l'empêcher de bouger ou de récupérer son arme, histoire qu'il le vainc sans utiliser la violence même si le dialogue n'a pas marché, encore moins contre quelqu'un de sa propre famille, ils ont déjà bien assez de leur propre sang sur les mains.
Il essaye à nouveau de comprendre pourquoi Miklan a agi ainsi, au moins pour arriver à cerner comment il a pu commettre une horreur pareille telle que le fratricide mais, Miklan s'enfonce encore et toujours dans son horreur en soulignant bien à quel point il est assoiffé de pouvoir et raciste (alors que bon, il est lui-même à moitié sreng vu qu'il a la même mère que Sylvain et que Fregn l'est, et même un poil plus vu qu'Isidore a un petit secret très bien gardé mais ça, c'est une autre histoire), ce qui finit d'enfoncer le dernier clou de son cercueil aux yeux de Loquax vu qu'il n'a aucun regret, il regrette juste de ne pas avoir réussi à tuer son frère, et lui remet les points sur les i tout en soulignant que Sylvain sera un bien meilleur margrave que lui. Vu que Sylvian pense toujours que les gens tournent autour de lui et ne le considèrent qu'en fonction de son emblème, je pense que ça lui ferait du bien d'entendre son ancêtre lui dire que non, c'est ses qualités personnelles qui font de lui une bonne personne et un bon souverain.
Point de conception comme toujours :
Pour Miklan, j'ai repris le design du jeu, tout en essayant de renforcer ses expressions pour montrer sa soif de sang et sa violence, surtout quand il attaque Loquax en étant heureux de pouvoir le tuer. Même dans les flashback, il a sa fameuse cicatrice car, dans ma version, il ne se l'ait pas faite lors de sa carrière de bandit mais, quand il était encore à Gautier : Glenn l'a surpris en train d'étrangler Sylvain et l'a repoussé en lui entaillant le visage, ce qui lui a fait cette cicatrice. Le manteau qu'il porte aussi à cette occasion vient de sa fiche de personnage qui montre à quoi ressemblait la veste déchiqueté qui dépasse de son armure.
Toujours dans les flashback et les souvenirs de Miklan, Sylvain est toujours blessé dedans car, pour lui, il ne peut penser à son frère que en étant blessé par ses soins, ce qu'il était pratiquement constamment quand il n'était pas avec sa mère Fregn ou chez les Fraldarius pendant la morte saison soit quasi la moitié de l'année (officiellement pour poursuivre ses études avec les excellents professeurs d'Egua mais officieusement, les jumeaux l'ont surtout fait pour le protéger de Miklan et de son père Isidore).
Pour Loquax, j'ai repris des habits typiquement scythes, un peuple nomade vivant en Europe de l'Est / Asie centrale pendant l'Antiquité, et surement une des origines possibles du peuple des Amazones vu que les femmes avaient une bonne place (très vite fait). Etant donné que je voie bien Sylvain avoir un très bon contact avec les animaux et qu'il est canoniquement très doué pour comprendre les chevaux, ça me semblait logique de donner une origine nomade / peuple de cavalier à son ancêtre, surtout que c'est le Brave des animaux sachant leur parler et se transformer en animal. Il portait donc des pantalons, des chaussures pour monter à cheval facilement, et de grandes vestes (même si pour celle de Loquax, elle est coupée dans son dos pour laisser passer sa queue). Normalement, il y a aussi de très beaux motifs mais là, je suis allé au plus simple, j'avais juste pas le temps pour ça et je voulais surtout me concentrer sur les poses des personnages pendant l'action. Tant pis.
Tumblr media
(exemple de vêtements masculins scythes [les chaussures de Loquax sont reprise du troisième pied en partant de la gauche de l'écran] J'aurais aimé ajouter des motifs sur son col mais, encore une fois, je n'ai pas eu le temps...)
Tumblr media
(et les vêtements féminins des scythes, afin que vous puissiez imaginer un peu ce que pourrait porter Régina)
Source des images : "Les Scythes" de Iaroslav LEBEDYNSK, 2e édition revue et augmentée, aux éditions Errance, Paris, 2010
Pour ses fiertés par contre, j'ai ajouté des trucs ! De base, j'étais partie sur le fait de lui donner "juste" de la fourrure sur les joues, ses oreilles et sa queue mais, je trouvais que ça faisait vide surtout que le centre de sa sorcellerie, c'est sa gorge vu qu'il parle à tous, et il a fini par développer des pouvoirs de télépathie pour mieux communiquer avec les autres êtres vivants, même s'il ne va jamais bien loin dans les pensées des gens contrairement à une Métahéta qui n'en a rien à cirer et lit toute ta vie sans hésiter au cas où pour trouver la moindre faiblesse à exploiter en cas de problème. ça m'a même plutôt bloqué vu que j'avais fait les deux premiers panneaux au crayon en début de mois mais, j'étais pas du tout contente de l'apparence de Loquax, ce qui m'avait bloqué pendant un moment. Je lui ai donc ajouter des motifs sur la tête la gorge qui sont des fiertés, un peu à la manière des veines de Métahéta, et ça allait beaucoup mieux.
Etant donné qu'il avait maintenant ces deux motifs, j'en ai profité pour en faire son symbole côté sreng. Evidemment, ils n'utilisent ni l'emblème ni la Lance de la Destruction pour le représenter (il pense quand même que cette lance capable de briser le destin selon eux est issue de son meurtre et de son corps dévoré quand même) alors, il aurait pu récupérer une de ses fiertés facilement visible comme celles sur son front pour le représenter, ce qu'on retrouve sur la broche de Sylvain qui tient sa cape dans les flashback, et qui est surement un cadeau de la part de ses tantes. Vu que c'est un symbole assez simple pour pouvoir être reproduit facilement de partout et que si tu n'as pas la référence, tu ne peux pas savoir ce que c'est, on laisse Fregn faire vu que c'est surtout elle qui élève Sylvain sous couvert de lui apprendre à bien se comporter avec les srengs pour ne pas causer de tension diplomatique, même si c'est surtout pour le protéger de son père qui a déjà complètement planté l'éducation de Miklan (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Miklan accuse Sylvain d'être un sreng : c'est leur mère qui l'a élevé alors évidemment, elle va avoir des bases éducatives srengs, il est parfaitement bilingue grâce à elle [j'imagine même Sylvain avoir un petit accent plus proche de celui des sreng que de Gautier quand il est détendu et ne polisse pas sa manière de parler et dans certaines de mes histoires, il pense même en sreng avant le fodlan et parle sreng quand il est choqué, c'est juste naturel pour lui], et comme sa mère lui a parlé de ses dieux, il est tout de même plus proches des pratiques srengs que Fodlan, même s'il croit aussi en Sothis comme la déesse du destin sreng qui encadre les Nornes quand elle le tisse et la craint pour sa capacité à détruire le destin, ça fait juste plus sens pour lui que la religion de Seiros qu'il connait surtout par son père qui l'applique de manière très rigoriste pour être plus fodlan que les fodlans à cause de son secret [même s'il n'est pas au point de l'Eglise Occidental, autant car même lui n'est pas un connard à ce point, mais aussi car ça ferait un trop grand écart avec le reste de ses sujets dont les pratiques sont encore teintés de nuances srengs).
Dans la case où Miklan crache encore sa haine sur son frère en l'accusant d'être un sreng, Sylvain discute avec sa mère, Fregn, elle-même sreng, soeur ainée de la reine la plus puissante de Sreng, Thorgil le Kaenn, et ancienne éclaireuse, pour ne pas dire espionne, et une des meilleures de sa génération de tout Sreng avec ça. Elle est capable de faire imploser une ville de l'intérieur à elle toute seule, tout en étant toujours un électron libre à Fodlan, sa fidélité allant toujours à sa soeur Thorgil, qui suit le principe sreng de ne pas respecter quelqu'un d'irrespectable, tout en ayant les moyens de mettre de sérieux batons dans les roues du roi en cas de besoin, et c'est pour ça que le roi Ludovic et la mère d'Isidore, Erika, l'ont choisi elle : Ludovic savait pertinemment que Lambert n'avait pas les épaules pour être roi et il a tout fait pour remettre en plas la monarchie élective à Faerghus pour éviter qu'il prenne le pouvoir, mais il a quand même pris ses précautions en mettant en place des garde-fou, dont Fregn. Il savait pertinemment que dès que Lambert ferait trop de pas de travers (elle aurait eu assez de temps, elle aurait tout fait pour dynamiter le voyage à Duscur et faire tomber Lambert en prévenant ses soeurs et les autres rois srengs au passage de ses intentions qui en faisait un "roi sans yeux" pour eux, un roi indigne de respect et qu'il faut traiter en conséquence mais, en deux mois, même elle ne peut pas faire de miracle). Elle porte un habit fodlan car Isidore lui interdit de porter des habits de chez elle, sauf l'épingle dans ses cheveux qui est un cadeau de sa première petite soeur, Huld, prêtresse de son état, une longue épingle d'argent avec un oiseau au bout avec écrit dessus "pour que tu t’envole comme ce cygne", et qui peut parfaitement être utilisé comme un stylet en cas de besoin. Elle est aussi assez grande (même si les srengs sont en général plus petit que les fodlans pour cause de disette chronique qui touche tout le monde)
Toujours dans cette case, l'animal que tient Sylvain est Foa (littéralement "renard" en vieux norrois et donc en sreng aussi), une renarde qu'il a trouvé toute seule quand elle était toute petite dont il s'est occupée et qui est devenu sa compagne de toujours avec sa jument (et plus tard un corbeau mais ça, c'est une autre histoire). Il adore cette boule de poil joyeuse et c'est réciproque, même si cette renarde déteste corps et âme Isidore et Miklan surtout (mais pour Miklan, tous les animaux le haïssent à cause de sa brutalité, histoire d'encore plus éloigné de sa famille et de Loquax)
Sur le plan où Sylvain se cache derrière Fregn avec un pansement sur la joue, Fregn a deux rayures sur sa manche comme Loquax en a deux sur le bas de son pantalon car, je voulais les relier tous les deux étant donné qu'ici, les deux protègent Sylvain contre Miklan, et les deux croient en lui non pas pour son emblème comme son père qui le juge indigne de ce "don" à cause de son volonté de faire avec les autres et sa personnalité plus pétillante quand il est bien, mais pour la personne qu'il est vraiment.
La cicatrice sur l'oeil droit de Loquax vient de l'accident qui l'a rendu aveugle. Je ne voulais pas qu'il ait perdu son oeil de manière spectaculaire, que ce soit au combat (ce qui ne serait pas allé avec son caractère pacifique) ou autre mais, juste quelque chose de banal qui pourrait arriver à tout le monde alors, c'est parti comme ça : il a tenté de reprendre son travail afin d'aider sa famille trop tôt alors qu'il tremblait encore de fièvre, ce qui lui a fait lâcher ce couteau qui s'est fiché dans son oeil. Au départ, la cicatrice ne devait apparaitre que sur les gros plans vu qu'elle est assez discrète à présent, puis je l'ai ajouté sur les plans plus petits mais, ça ne rendait au final pas bien alors, les derniers panneaux ne l'ont pas.
Enfin, quand on est du point de vue de Loquax, tout est en négatif pour souligner qu'il ne voie pas, même si j'ai essayé de souligné les bruits qu'il entend avec les petits bruits qui sont notés, la ligne sur ses oreilles, ainsi que la silhouette qu'il s'imagine quand il entend Miklan lui foncer dessus en armure lourde. Pour les souvenirs où il parle à Sylvain, il lui a surement touché le visage pour savoir à peu près à quoi il ressemble et pour les expressions, il se base sur les intonations de sa voix, et il doit faire le lien avec des souvenirs qu'il a de quand il voyait encore... Enfin, on va être honnête, c'est surtout une convention graphique pour que vous ayez les émotions de Sylvain visuellement.
4 notes · View notes
christian-dubuis-santini · 1 year ago
Text
Tumblr media
«Seul celui qui est contraint de
vivre, l’âme ébranlée, une époque de guerre, de violence et d’idéologies tyranniques menaçant l’individu dans son existence et sa substance la plus précieuse, à savoir sa liberté, seul celui-là sait combien de courage, de probité et de détermination sont nécessaires pour demeurer fidèle à son moi le plus intime en des temps où les masses sont prises de folie. Seul celui-là sait qu’il n’est rien de plus difficile et de plus problématique que de garder intacte son indépendance spirituelle et morale face à une catastrophe générale. Il faut avoir douté et désespéré de la raison, de la dignité de l’humanité pour pouvoir célébrer l’exploit de celui qui parvient à rester debout dans le chaos du monde.»
Celui qui devine l’auteur de ces lignes gagne un carambar (s’il en reste)...
11 notes · View notes
mister-snake · 4 months ago
Text
Yeah so I started writing ✨science✨
Mes projets de recherche (minimum 1 par mois parce que je suis grave motivé 😎) :
Point de vue psychobiologique : Le stress chronique réduit-il l'espérance de vie?
Le développement d'habiletés interpersonnelles par la pratique sportive chez les adolescents. ~ En cours (revue de la littérature)
Évaluation du niveau d'anxiété des individus consommant du contenu en lien avec la santé mentale sur les réseaux sociaux. ~ En cours (collecte de données)
Projet encore incertain : Compréhension de soi à travers les (médias sociaux vs. échanges en ligne vs. télétravail?) - Perspective psychanalytique
Projet encore incertain : Troubles du spectre de schizophrénie - outils pour les pairs aidants VS. Le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive - un trouble de la personnalité encore méconnu
Les violences systémiques subies par les femmes autochtones. ~ En cours (rédaction finale)
Les distorsions cognitives liées à la procrastination.
Les réseaux sociaux comme outil pour favoriser la santé mentale : Étendue et limites. ~ En cours (revue de la littérature)
4 notes · View notes
freepalestinenews · 5 months ago
Text
Palestine / Israël
Ces quatre cartes illustrent de manière frappante l'évolution de l'occupation israélienne de la Palestine au fil des décennies.
Voici une explication de cette colonisation et de son impact destructeur :
1. Pré-1948 : La première carte montre la Palestine historique avant la création d'Israël. Tout le territoire est occupé par les Palestiniens, avec des villes principales comme Haïfa, Jérusalem, Ramallah et Gaza.
2. 1947 – Plan de partage de l'ONU : La deuxième carte montre la proposition des Nations Unies en 1947 de diviser la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes palestiniens. Bien que les Palestiniens représentaient la majorité de la population à l'époque, seulement 48 % du territoire leur était attribué.
3. 1967 – Ligne d'armistice : La troisième carte illustre l'occupation israélienne après la guerre des Six Jours en 1967, où Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie et de Gaza. La Palestine a été réduite à 22 % de son territoire d'origine.
4. Aujourd'hui : La dernière carte montre la situation actuelle où des colonies israéliennes illégales se sont installées à l'intérieur de la Cisjordanie, fragmentant davantage le territoire palestinien. Le mur de séparation, en orange, accentue cette division, et les territoires restants pour un éventuel État palestinien ne représentent plus que 12 % de la Palestine historique.
Cette colonisation, en plus de priver les Palestiniens de leurs terres, détruit leur mode de vie, leur économie, leur liberté de mouvement, et leur droit à l'autodétermination. Les terres, autrefois fertiles et riches, sont désormais morcelées par des barrières physiques, ce qui empêche les Palestiniens de vivre dignement. La création de colonies et le mur de séparation augmentent les tensions, favorisent les conflits et conduisent souvent à des violences et des répressions. Elle tue donc non seulement physiquement par les violences militaires et civiles, mais aussi moralement et culturellement, en effaçant progressivement un peuple de son propre territoire.
C'est une tragédie humanitaire et politique qui s'étend sur plusieurs générations, entraînant des souffrances incessantes et la perte de vies humaines, tout en alimentant un cycle de guerre et de désespoir.
#FreePalestine#FreeGaza#StopGenocideOfPalestinians#GazaGenocide#SaveGaza#Genocide_of_Palestinians#Gaza#GENOCIDEGAZA#genocide#palestinewillbefree
Tumblr media
Voir moins
4 notes · View notes
claudehenrion · 2 months ago
Text
La naissance de l'Eglise catholique
Nous évoquions il y a peu le judaïsme, nous parlons assez souvent de l'islam, et parfois du christianisme, mais –un lecteur-ami me le faisait récemment remarquer-- nous parlons rarement de l'Eglise catholique (dont orthodoxie et protestantisme sont, au fond, des conséquences), si ce n'est pour pester, parfois, contre l'acharnement des ''conciliaires'' à vider les églises... ou a rêver d'interdire le pèlerinage de Chartres. Certes, la catholicité n'a plus rien du ''manteau de gloire'' dont parlait le moine Glaber (985-1047), dit ''le chroniqueur'' --un ancêtre des Blogueurs, quoi, mais en dire un mot est un hommage à sa grandeur passée, et l'Avent est ''le moment où jamais''.
Une question qui devrait intéresser beaucoup de monde, dont les chrétiens rémanents, devrait être celle de la naissance de l'Eglise, sujet rarement traité s'il en est (on parle de 2 à 3 % de la population en France. Dans toute l'Europe, leur chiffre est en chute libre, mais l'Afrique sub-saharienne aujourd'hui et l'Asie, demain, sont des réservoirs sans limites pour le développement de ce qui reste de très loin la première religion au monde avec quelque 2,5 milliards de pratiquants... ce qui mérite bien un éditorial de temps en temps !), !
La première ''mention'' remonte évidemment au Christ lui-même, qui dit à Pierre ''sur cette pierre, je bâtirai mon église'', un jeu de mots sur ''Petrus'' et ''petram'' (Pierre, et une pierre). L'évangéliste Mathieu (16 /13-23) en parle ensuite, utilisant le mot grec ''ecclesia'' (= assemblée) qui deviendra ''église'' par simple glissement sémantique. Saint Luc, autre évangéliste, la fait remonter (Actes, 2) à la première Pentecôte (''Allez et baptisez''...), et d'autres à Noël –''la naissance est la base de tout''-- ou à Pâques et au mystère de la Résurrection, qui crée le premier espoir d'éternité, donc de continuation, donc de transmission nécessaire.
''La première église'' peut être considérée comme le premier groupe se ''suiveurs'' (on dirait aujourd'hui : de followers, en franglais), exclusivement des juifs hiérosolymitains qui se sont très vite séparés en deux groupes : les ''hébréophones'', qui parlaient l'hébreu, et les ''hellénophones'', qui préféraient le grec, alors langue le plus utilisée dans cette partie du monde, que Saint Luc appelle ''les héllénistes'' (ce qui désignait plutôt, ''in illo tempore'', les juifs convertis au paganisme grec). La querelle alla jusqu'à des violences extrêmes (déjà !) et Stéphane (devenu depuis Saint Etienne, mais ne fréquentant pas encore le stade Geoffroy-Guichard !) fut lapidé pour blasphème, comme n'importe quel iranien ou afghan d'aujourd'hui.
Ces ''hellénistes'', obligés de fuir et de se réfugier à Chypre dans les années 40, ont commencé à ''enseigner'' les gens qui parlaient la même langue qu'eux : des grecs. Paul, juif lui-même, mais citoyen romain, fit de même avec des latinophones, dont un exemple connu est le Centurion Corneille. La question ''faut-il se convertir d'abord au judaïsme pour devenir chrétien ?'' sera tranchée par Saint Paul lui-même en l'an 48 : les convertis non juifs ne seront plus circoncis. Mais au fond, la première génération de ''chrétiens'' (le nom lui-même date de l'an 44, une dizaine d'années après la Crucifixion) fut surtout missionnaire et ne s'est pas trop préoccupée de problèmes structurels et de son organisation.
Le premier siècle fut une période de foisonnement et même d'explosion. Saint Paul (encore lui ! Cet homme fut un géant de la pensée et de l'action) a tout de même précisé une première liste d'activités : il y a, explique-t-il ''d'abord les Apôtres, puis les Prophètes, puis les enseignants''... idée que nous retrouverons dans une hiérarchie en trois étages (les Episcopes, nos Evêques actuels, les Anciens, et les Clercs) qui va s'étendre et se généraliser dès le 2 ème siècle, temps où le Canon des écritures est fixé dans ses grandes lignes et ne sera plus modifié qu'à la marge. (Rappel : un ''Canon'' est un texte consignant une décision de l'autorité religieuse ou fixant une règle de foi et de discipline religieuse). Au début du 3 ème siècle, toutes les communautés ont adopté une organisation de type iso-monarchique, avec un seul chef, l'Evêque.
Il est possible d'affirmer que l'Eglise chrétienne (qui ne deviendra ''catholique'' que bien plus tard,, en 1598, pour se distinguer de la Réforme) est à peu près unifiée au début du V ème siècle et sa forme variera très peu, au fil des siècles. C'est la plus vieille structure connue, la première ''mondialisation'' (et la seule qui ait réussi !), le premier cas de ''structure managériale'', etc... et la seule qui ait été stable et opérationnelle plus de 1600 ans, record qui ne va pas être facile à battre !
Ce gros travail de recherche terminé, je reste étonné de la vitesse avec laquelle des idées tellement choquantes par rapport à celles pratiquées alors se sont répandues, il y a 2000 ans. Deux remarques me viennent à l'esprit : soit il s'agit d'un phénomène ''venu d'ailleurs'' et sans doute ''d'en haut'', et tout s'explique (NB : il suffit de vouloir croire !)... soit nos arrière-arrière-grands ancêtres étaient vraiment plus souples et plus ouverts que nous... et ils étaient, surtout, sensiblement moins dogmatiques que nous ne le sommes, enfouis dans nos certitudes pourtant toutes démontrées fausses au moins trois fois par jour... Et la masse devenue ingérable de nos faux-problèmes actuels (''faux'' en ce sens qu'ils ne sont insolubles que parce qu'''on'' refuse de bien les poser)... s'explique, aussi, très facilement ! Au fond, il reste vrai que ''tous les chemins mènent à Rome'' !
J'espère que cet éditorial inhabituel, qui m'a demandé un bel effort de recherche, de synthèse ... et de vérification soigneuse des souvenirs de mes lectures depuis mon enfance, n'aura rebuté personne et que, malgré la raideur (relative, tout de même) du sujet, Amis-lecteurs, vous aurez trouvé plaisir à me lire, et aurez appris plein de choses, comme je l'ai fait, en le rédigeant...
H-Cl.
6 notes · View notes
sh0esuke · 2 years ago
Text
" Couldn't Move On And Forget About You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Cela faisait bientôt un an que Jason avait disparu. Il était mort. Il était mort depuis bientôt un an et j'avais enfin réussi à aller de l'avant, j'avais tourné la page, il n'était plus que le cauchemar qui hantait mes nuits lorsque je fermais mes yeux. Et cette journée était supposée être parfaite. Mais je ne comprenais pas, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi je le revoyais. Cette fois-ci, il était bel et bien réel.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : exes to lovers, arme à feu présente, hurt/comfort
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟖𝟒𝟎
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Tumblr media Tumblr media
Une fraîcheur mortelle régnait dans l'appartement. Elle en était glaciale. L'obscurité dans laquelle étaient plongées toutes les pièces du lieu n'aidait pas. Le tout était peu accueillant, presque menaçant. Tout ce noir installé dans les quatre recoins du lieu se traduisait par un mauvais présage, tel un danger imminent incapable à repousser, implanté ici et là, prêt à tout détruire sur son passage et à tout entraîner dans sa chute. Seules les lumières de la ville parvenaient un tant soit peu à éclairer le tout, que ce soit par des hélicoptères, des panneaux publicitaires sur d'immenses buildings ou les phares de voitures. Elles étaient projetées sur les murs du gigantesque salon ᅳles baies vitrées non couvertes par les épais et lourds rideaux, laissant donc tout type de lumière y pénétrerᅳ ainsi que sur le côté de plusieurs meubles. Ce ne fut alors, qu'avec ces maigres lueurs, que la jeune femme put se repérer dans le lieu, et éviter de percuter, et briser, ses précieux biens.
Elle passait entre le canapé d'un cuir de couleur ensanglanté et les tabourets rangés devant le plan de travail de la cuisine ᅳouverte, d'un style américainᅳ. Elle manquait de heurter un vase Chinois, à cause des imposants bords de sa robe, malgré le fait qu'elle en tenait déjà une épaisse quantité dans ses pauvres mains tremblantes. Le vase tremblait, tournait sur lui-même, et au moment même où il manqua de s'effondrer au sol, il fut saisi par la jolie paire de mains de la demoiselle. Celles-ci recouvertes d'une époustouflante paire de gants blanc en dentelle.
« Merde, désolée. » elle articula difficilement, entre deux sanglots et avec le nez bouché.
Elle reposait l'objet à sa place, et continuait sa marche en direction du centre du salon. Elle forçait sa traîne à suivre le pas, sur ses immenses talons aiguilles ouverts sur ses orteils et la vue troublée par son voile rabattu sur les traits tiraillés de son sublime visage, ainsi que par ses larmes. Elle avait les lèvres qui tremblaient, les joues tachées par deux lignes noirâtre, partant de ses cils jusqu'à sa mâchoire. Son mascaras avait été incapable de survivre à cette journée, tout comme elle. Et un mal de crâne lui martelait le cerveau, d'une violence criminelle.
La jeune femme déposait sa pochette d'un cuir blanchâtre sur une commode boisée proche de la grande baie vitrée dans le salon. Rapidement, elle y plongea ses doigts et en extirpait son cellulaire. De ses fins doigts habillés, elle débloqua l'écran de verrouillage et sélectionna l'icône "message" parmi toutes ses applications. Elle était celle qui contenait le plus de notifications, une bonne centaine de messages avaient été reçu dans le petit objet, provenant non seulement de sa famille, mais aussi de ses amis les plus proches, jusqu'à des collègues et vielles connaissances. La demoiselle remarquait immédiatement le numéro d'un contact en particulier, qui attirait son attention. Dick Grayson. La conversation entre elle et le jeune homme se trouvait en première place, signe qu'il était le dernier à avoir pris le temps de lui écrire. Dick lui avait envoyé un message il y avait une demie-heure, depuis le début de soirée; il en avait envoyé une vingtaine.
La jeune femme soupira. Elle faisait rapidement passer son voile en dentelle au dessus de sa tête, dévoilant ainsi les traits somptueux de son visage tachés par un maquillage ruiné par ses larmes. Elle cliqua sur sa conversation avec le noiraud de son pouce, poussant au même moment un soupir hésitant. Son cœur s'emballait légèrement alors qu'elle sentait soudainement un poids s'accrochant à ses épaules. Les remords s'emparaient enfin d'elle.
« Je vais passer à ton appartement. » était-il écrit. « J'ai juste besoin de savoir que tu vas bien. Tout le monde est inquiet pour toi. »
La jeune femme essuyait grossièrement une flopée de grosses larmes à l'aide de sa paume de main. Elle avait les yeux ronds comme des billes, trempés exagérément et la bouche tordue en une moue poignante.
« J'ai tout gâché. Je suis désolée. » répondit-elle au garçon.
Du tac au tac, Grayson lui avait envoyé un message. Le petit bruit signalant l'arrivée d'une notification prenait de surprise la jeune femme, elle en hoquetait et en sursautait bêtement.
« Tu as fait ce que tu jugeais le mieux pour toi, tu n'as pas à te sentir mal pour ça. »
« Je n'arrive pas à l'oublier. » elle écrivait en retour. « Je ne peux pas en épouser un autre que lui. Je ne peux pas en aimer un autre que lui. »
Dick ne répondait pas. Il restait muet, incapable de taper une quelconque réponse ; la demoiselle le compris immédiatement, voilà pourquoi elle quittait brusquement la conversation et fermait les yeux. Elle serra son cellulaire entre ses doigts, elle le fit violemment, le corps secoué par des sanglots douloureux.
Lorsqu'elle rouvrit finalement les yeux, ce fut à cause du bruit d'une nouvelle notification. Elle avait attiré son attention. La jeune femme passa alors de nouveau la paume de sa main sur son visage ᅳle gant était désormais noirᅳ et retira le reste des larmes ayant perlé sur les traits torturés de son faciès. Ensuite, elle regarda le nom du contact qui lui avait écrit ᅳcar ce n'était pas Grayson. Wayne. C'était Bruce Wayne. Il lui avait envoyé plusieurs messages, chose étrange venant du milliardaire qui avait pourtant la réputation d'être aussi froid que la glace, aussi bavard qu'un mur de briques et méprisant qu'une brute. Ses larmes noirâtres retombaient sur le décolleté de sa robe de mariée et la tachait sans merci. Elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer, peu importait la conviction qu'elle y mettait, la force qu'elle insufflait en elle. Toutefois, elle rassembla la dernière once de courage présente dans ses veines, et cliqua sur le message du milliardaire.
« Passe au manoir dès que tu as besoin de quoi que ce soit. Tu seras toujours la bienvenue. »
La jeune femme émit un violent gémissement. Elle sentait sa gorge être prise de tremblements et, en réponse, elle plaqua violemment l'écran de son téléphone portable contre la surface boisée de la commode. Incapable de quitter la conversation ᅳde peur de s'attirer les foudres de Bruceᅳ et tout autant de lui répondre ᅳelle avait bien trop honte, et était bien trop énervée contre luiᅳ elle avait alors préféré fuir.
Elle se reculait, imposait une certaine distance entre son cellulaire et elle puis, soudainement, arracha son voile ainsi que le collier de perles laissé à choir proche de sa gorge. Les boules blanchâtre giclaient dans tous les sens, percutant le sol, allant se réfugier en dessous du canapé, de la commode, auprès de la baie vitrée, voire d'une lampe éteinte à quelques mètres de là. Tandis que le voile, lui, s'affaissait majestueusement au sol, sur la traîne de sa robe de mariée. Toutefois, elle ne lui laissa pas le temps de se reposer, car elle le dégageait d'un coup sec de son pied, préférant le voir au sol, contre la surface du tapis, plutôt que sur son vêtement traditionnel. Elle le toisa avec colère et menaça de le piétiner tant sa vue l'importunait. Lorsqu'elle relevait son visage en direction de l'immense salon, observant la porte menant à sa chambre à coucher, la salle de bain, son bureau, et la cuisine, elle sentit soudainement l'atmosphère se faire plus lourde. Quelque chose flottait dans l'air, enfoui dans l'obscurité qui l'avait entourée depuis le début, mais à laquelle elle n'avait pas su donner assez d'importance. Elle étouffait, haletait, transpirait à grosse gouttes, cela la rendit davantage nerveuse.
Après un instant, là où elle s'était raclée la gorge, la jeune femme déposa la paume de sa main contre sa poitrine et parla d'une voix terriblement hésitante. Elle papillonnait des yeux, avec la désagréable sensation d'être observée de tous les côtés, sous tous les angles.
« Il y a quelqu'un ? »
Un sentiment de peur se frayait en elle, mêlé à la peur et la tristesse. Elle en avait les tripes retournées et le cœur battant à vive allure. Il tambourinait fort contre sa poitrine, le bruit allant même jusqu'à se répercuter dans ses tympans. De ses pupilles tremblantes et de son regard troublé par ses pleurs, la jeune femme jetait un coup d'œil curieux au salon. Cette fois-ci, elle l'observa avec grande attention. En commençant par la cuisine, la porte d'entrée, ses côtés, et finissant par le coin bibliothèque sur sa gauche, complètement plongé dans le noir.
La jeune femme plissait les yeux. Elle avait la désagréable impression de voir une forme y voir le jour dans tout ce noir si compact, et, le temps que ses yeux s'habituent finalement à l'obscurité, elle avait déjà avancé de plusieurs pas.
Sa traîne glissait sur le tapis, elle ne prenait même pas la peine de relever les bords épais de sa robe afin d'alléger sa marche. Elle écrasait les quelques perles de son collier au sol, manquant de chuter à répétition. Elle les forçait alors à rouler, se percuter entre elles et rouler bruyamment jusqu'à rencontrer une nouvelle surface contre laquelle elles allaient de nouveau y ricocher. La jeune femme parvenait rapidement au coin bibliothèque de son appartement, habituellement composé d'une petite table ronde décorée d'une lampe verdâtre, de deux immenses bibliothèque collées contre le mur, et d'un gros fauteuil de cuir. Elle peinait à observer le tout, le noir brouillant sa vision.
Lorsqu'elle tendit la main afin d'allumer la petite lampe et d'enfin mettre le jour sur cette situation torturante, elle sursautait au contact d'un objet dur. Il était frigorifié, semblable à du métal. Au même moment, la lumière l'éclaira et ses yeux s'écarquillaient à la vue d'un parfait inconnu dans son salon. L'espace d'un instant, son coeur arrêta de battre.
« Oh mon Dieu. » elle hurla.
La demoiselle n'eut besoin que d'une chose : croiser son regard envoûtant, pour reconnaître Jason. Peu importait si les traits de son visage étaient torturés par la fatigue et sûrement la colère, peu importait si il était mutilé par une immonde lettre J sur le côté droit de sa joue, juste en dessous de son œil. C'était lui. C'était Jason. Elle ne rêvait pas, il était bel et bien là. A cette. simple constatation, elle en sentit ses tripes se tordre et son mal de crâne s'accentuer.
« Jason, c'est toi ? » balbutia-t-elle. « Je... Je rêve ? »
Pour accentuer ses propos, la demoiselle allait jusqu'à se pincer l'avant-bras. Lorsqu'elle vit Jason cligner des yeux et écarter davantage les jambes, elle manquait de s'en évanouir. Jason était étrangement vêtu, une épaisse armure sur les épaules. Il avait relevé son masque, son front lui restait tout de même invisible. Mais c'était bel et bien lui. Elle aurait pu le reconnaître entre mille.
« Je pensais pas que tu allais rentrer ce soir. » parla le noiraud.
« Jason. » elle le coupa brusquement. « Jason, tu es en vie ? Bruce m'avait pourtant dit que... Oh mon Dieu. J'ai cru que tu étais mort, depuis tout ce temps.. »
« Il t'a menti. Bruce m'a remplacé, je n'ai jamais compté pour lui. »
La jeune femme jetait un coup d'œil à la main de Jason, celle dont il s'était servi pour allumer la petite lampe sur la table. Juste au dessous de son avant-bras, reposait une arme à feu. Contrainte, la demoiselle fit mine de rien, et replaçait son attention en direction du noiraud. Lorsque son regard croisa le sien, elle en sentit son cœur se briser et ses tripes finir torturées dans tous les sens. Il avait l'air pitoyable, il avait l'air d'un homme brisé.
« Qu'est-ce qui t'est arrivé, Jason ? Qui t'a fait ça ? »
« Il ne t'a rien dit ? » s'étonna-t-il. « Évidemment qu'il n'a rien dit, pourquoi faire ? » il rit. « C'est le Joker. »
« Le Joker ? » elle répéta. « Le Joker ? »
Jason pointa sa joue droite de son doigt recouvert de son armure. La jeune femme n'eut pas besoin d'y jeter un coup d'œil, le J était tellement imposant et grossier, marqué dans sa chair, qu'elle n'avait pas pu le manquer. Néanmoins, elle ne put résister à la tentation de le dévisager de nouveau et cela manquait de la faire de nouveau pleurer.
« Tout ça, c'est la faute de Bruce. » articula Jason. « Si je suis mort, si j'ai tout perdu, si j'ai été remplacé, si j'ai été oublié, par toi, par lui, par vous tous, c'est par sa faute. »
Une sécheresse douloureuse voyait le jour dans la gorge de la jeune femme, embarrassée et apeurée, elle ne sut trouver les mots afin d'apaiser la rage bouillant au cœur de la poitrine Jason. À la place, elle se contentait de laisser ses larmes rouler à grosses gouttes sur ses joues et ses mains trembler vigoureusement. Elle apportait ses doigts à ses lèvres et couvrait sa bouche avec, les yeux écarquillés avec horreur et la poitrine écrasée par ses poumons, alors qu'elle respirait avec panique.
« Jolie robe, au passage. » balança Jason. « Qui est l'heureux élu ? » demanda-t-il d'une voix tranchante en la toisant.
« Jason. » elle l'avertissait.
« Ouais, c'est mon prénom. »
La demoiselle tendait une main dans sa direction, dans un geste désespéré ᅳavec pour but de s'assurer qu'il était devant elle, que ce n'était pas encore une de ces visions la hantant par pur désir de vengeance provenant de sa propre cervelleᅳ toutefois, elle se pétrifia avec horreur lorsqu'elle vit Jason sursauter. Ce fut léger, à peine visible à l'œil nu, mais elle le remarqua immédiatement. Elle remarqua la façon dont ses yeux s'étaient mis à luire avec terreur, dont ses mains avaient reculé d'un millimètres afin de protéger son visage et celle dont sa lèvre inférieure s'était mise à trembler. La jeune femme s'était arrêtée brusquement, la respiration coupée et peinant à cligner des yeux tant elle était surprise. La pensée qu'il n'était plus le même, qu'il n'était plus le garçon dont elle avait autrefois été éprise, lui brisa le cœur. Il s'arracha de sa propre poitrine, s'effrita et manquait de la tuer.
« Toi aussi, tu m'as oublié. » l'accusa Jason. « Tu m'as remplacé avec cet avocat à la noix pendant que je pensais mourir. Je pensais ne plus jamais te revoir, mais je me suis accroché. Et pourquoi, au final, pour te voir en épouser un autre ? »
Jason serrait le poing. Le cuir de son gant grinçait, il donnait l'impression d'être à deux doigts de céder sous sa force. La jeune femme en déglutit avec embarras. Elle le contemplait, les sourcils froncés et la bouche entrouverte. Tandis que lui, la foudroyait du regard.
« Je ne l'ai pas épousé. » elle se défendait. « Je n'ai pas pu le faire. »
« Félicitation, je suppose. »
« Jason. »
Elle l'observait, le visage mutilé ébloui par la petite lampe posée à une cinquantaine de centimètres de son visage, les reflets orangés peignant joliment son faciès et faisant ainsi s'enflammer l'éclat accusateur dans sa paire de pupilles. Elle dévisageait sa position; son coude déposé sur la petite table, les jambes écartés et son autre bras déposé sur l'accoudoir du fauteuil de cuir. Son poing serré se trouvait juste en dessous de la lampe, ébloui de manière splendide, telle une torche enflammée, prête à crier sa rage et à mettre la lumière sur ce monde injuste et terrifiant.
« Tu es revenu, ne pars plus. Je t'en prie. Ne me quitte plus jamais. » elle murmurait, la voix secouée par des sanglots. « Reste auprès de moi. »
Jason la contempla. Il clignait des yeux et en profitait pour faire glisser son regard sur son entière personne. Quant à la jeune femme, elle restait stoïque, réduite à l'état d'objet sous le regard perçant de cet intrus. Le dit intrus, commençait par détailler la traîne de sa robe de mariée du regard, puis, il remontait sur son corset dévoilant sa sublime taille décorée de dentelle et d'un décolleté en forme de cœur, mettant en valeur la naissance de sa poitrine. Ses mains avaient l'air terriblement douce et élégantes, recouvertes d'une paire de gants en dentelle quelque peu tachées de noir. Sa nuque était dévêtue, et son maquillage, lui, ruiné. Pourtant, Jason ne l'avait jamais autant trouvé aussi sublime. Elle se trouvait face à lui, dans une robe de mariée ruinée, après avoir fui son fiancé, tout ça, parce qu'elle n'arrivait pas à le sortir de sa tête. Et ce, même présumé mort. Tout comme lui : elle n'avait jamais pu tourner la page.
La demoiselle retirait soigneusement ses gants, elle les laissait tomber sur la petite table et avançait de trois pas jusqu'à Jason. Pris par surprise, le noiraud la laissait faire. Il se crispait légèrement, le corps secoué par un sentiment de terreur, apeuré à l'idée d'être heurté, d'attiser sa méprise, son dégoût, sa colère. Il savait qu'elle en aurait été incapable, mais Jason n'était plus le même. Il n'était désormais que l'esclave de ses cauchemars. Il se perdit alors dans ses pensées, déglutissant bruyamment, tandis que la demoiselle arrivait à faire parvenir la paume de sa main sur la joue du garçon.
« Le Joker est mort. Il ne pourra plus jamais te faire de mal. »
Elle camouflait la cicatrice présente sur sa joue dans un geste tendre. Elle caressait sa peau étrangement douce de la sienne légèrement froide. L'espace d'un instant, elle retrouvait le Jason d'autrefois. La peau vierge, cet éclat familier dans le regard et cette atmosphère apaisante présente dans la pièce. Il n'était plus le même, elle en était consciente, malgré tout, le simple fait de le retrouver, ainsi, suffisait à la troubler avec force.
« Est-ce que Bruce sait que tu es ici ? » se risqua-t-elle à demander.
« Bruce n'en a jamais eu rien à faire de moi, peu importe. »
« Oh, Jason, non. Ne dis pas ça, je t'en prie. » elle le coupa. « Bruce était tant bouleversé quand Alfred m'a appris la nouvelle de ta disparition, il en est presque tombé malade. »
Ses traits de visage se durcissaient soudainement. Pris par un sentiment de rage, Jason frappait du poing sur la table en se redressant furieusement sur le fauteuil. La jeune femme en sursautait, terrifiée.
« Ne parle pas de lui comme si tu le connaissais ! Tu ne sais rien. » beugla Jason avec colère. « Tu ne sais pas quel genre de monstre il est en réalité. Tout ça, c'est de sa faute ! De sa faute... »
Jason en avait les larmes aux yeux, la fatigue l'emportait sur lui. Il avait été réduit à néant l'espace d'une année entière, complètement brisé, abandonné à son triste sort face à une créature tout droit sortie des enfers, puis il avait été abandonné par son père, ses frères, amis, et, à la recherche d'une dernière once d'espoir, il avait vu la seule fille qu'il avait jamais aimé, ᅳpresqueᅳ se marier avec un autre que lui, sous ses propres yeux, alors que tout semblait bien aller pour eux, comme si il n'avait jamais existé. Comme si il n'était plus rien. Comme si il n'avait jamais rien été. Jason avait le cœur réduit en miette, le corps recouvert de blessures, à peine apte à tenir debout sans sentir ses tendons gémir de douleur, ses os grincer et sa cervelle tirer des signaux d'alerte. Mais, alors qu'il se tenait devant elle, après tout ce temps à prier, à espérer, à tenir, il se sentait soudainement mieux. Alors, il se calma, regrettant immédiatement d'avoir élever la voix sur elle.
« Tu l'aimais ? »
Jason se raclait la gorge, embarrassé.
« Cet avocat à la noix, » il répétait. « tu l'aimais ? »
La jeune femme essuyait ses larmes et esquissait un petit sourire timide. Elle regardait Jason dans les yeux incapable de détourner le regard alors que le garçon de ses rêves se tenait devant elle. Il était là, assis tranquillement après avoir fait effraction chez elle, à la regarder comme si elle était le plus beau trésor de ce monde, ignorant les saletés sur son visage, son décolleté, ses gants noircis, son collier arraché, son voile abandonné et ses yeux bouffis par le nombre de larmes qui avait tristement parcouru les traits somptueux de son visage. La façon dont il la regardait la laissait bouche bée. C'en était d'une tendresse inouïe.
« Pas une seule seconde. » avoua-t-elle. « Je n'ai jamais pu te sortir de ma tête. »
Et c'était vrai. La triste vérité.
« J'étais persuadée que tu étais mort, la nouvelle venait de ta famille après tout. Mais, contrairement à eux, je n'ai jamais réussi à faire mon deuil. »
Jason sentit son cœur se gonfler de joie. Il en rougissait, comblé de bonheur.
« Cole est gentil, je me suis dis que c'était peut-être ce dont j'avais besoin pour convaincre Bruce que j'allais mieux, pour me convaincre. Mais, une fois devant l'autel, je.. Je sais pas ce qui s'est passé. Je sais juste que ce n'est pas lui que j'aime, c'est toi, Jason. C'est toi dont je suis amoureuse. »
Jason l'écoutait attentivement, apaisé par le son de sa voix. Elle parlait doucement, une pointe de timidité par ici et là tandis qu'elle faisait se noyer son regard dans le sien, incapable de cesser de le contempler.
« Est-ce que... Désolée. Est-ce que je peux te toucher ? »
Jason se contentait de fermer les yeux. Il laissait alors la demoiselle poser son front contre le sien et le serrer doucement dans ses bras. Elle enlaçait sa nuque de son épiderme nu, aidait ses doigts dévêtus à se fondre sur le dos de son crâne recouvert de son armure tandis qu'elle laissait s'échapper un souffle saccadé entre ses lèvres. Elle collait son décolleté à son torse, fléchissait les genoux sur ses haut talons aiguilles. Le contact physique engagé la rendit faible, elle manquait de s'en évanouir. L'odeur de Jason restait quelque peu similaire à celle qu'il avait toujours eu, néanmoins, celle-ci avait un côté un peu plus métallique, un peu moins artificielle. Ses yeux la brûlait à force de pleurer, et pourtant, elle continuait de sentir des larmes lui tremper les joues. Les mains de Jason trouvaient rapidement sa taille, il s'y agrippait, plantant ses doigts sur le tissu reposant sur ses hanches. Sa mâchoire se contractait durement, il grinçait des dents.
« Jason, tu m'as tellement manqué. »
La jeune femme embrassait la pointe de son nez, sa joue gauche puis celle de droite. Elle sentait Jason se raidir, cependant il restait muet, alors elle poursuivit jusqu'à déposer un tendre baiser sur sa paire de lèvres. Ensuite, elle se reculait et croisait son regard.
« Plus rien ne nous séparera maintenant, hein ? » demanda-t-elle.
Jason attrapait sa main, il entremêlait leurs doigts ensemble et lui sourit. Elle n'avait pas hésité, à sa grande surprise : elle voulait encore de lui, elle acceptait sa présence. Elle avait jeté la seule chance qu'elle avait eu de tourner la page ᅳse marier avec un autreᅳ pour le ramasser à la petite cuillère, sans hésiter l'espace d'un seul instant. Il en restait bouche bée.
« Je te le promets. » il répondait.
Jason serrait fermement sa main dans la sienne, le cœur gonflé d'amour et la tête dans les nuages.
« J'ai juste besoin d'un peu de temps avant. »
« Hein ? Pourquoi ça ? »
Jason grimaçait.
« Bruce et moi avons un compte à régler, je dois me préparer. Ça ne prendra que quelques semaines, mais ne t'en fais pas, je serai de retour. Je te le jure. »
« Quoi. »
Tandis que son sourire se fanait, la jeune femme le foudroyait du regard.
« Jason, tu repars ? »
« Le temps de régler cette histoire. » acquiesçait le garçon. « Après ça, je pourrai enfin tourner la page. »
C'était faux, mais Jason en était malheureusement persuadé. Il pensait que si Bruce Wayne disparaissait, si Batman échouait, alors cela lui rendrait justice, cela effacerait les horreurs que le Joker lui avait fait subir pendant cette monstrueuse année. Comme si ces cauchemars disparaîtraient, ces cicatrices se fondraient dans sa chair, jusqu'à en devenir invisibles, comme si plus rien ne s'était passé. Jason voulait le punir car, à ses yeux, Bruce était le seul et unique responsable de ce qui lui était arrivé. Il était celui qui n'avait pas été capable de le protéger, celui qui l'avait abandonné et remplacé. Celui qui lui avait tout offert, pour tout lui reprendre, et lui voler ce qui faisait de lui Jason Todd. Pour l'instant, il était incapable de vivre et ce, même avec elle, même à ses côtés. Peu importait combien elle le rassurait, l'apaisait, Jason était désormais un homme de vengeance, et il ne s'arrêterait pas avant d'avoir rendu justice.
« Je reviendrai te chercher. »
Jason se relevait, il surplombait la demoiselle et relâchait sa main.
« Maintenant que je sais que tu ne m'as pas oublié, que toi aussi tu as été manipulée par Bruce, je vais m'assurer que plus rien ne pourra nous séparer. » affirma-t-il.
La jeune femme fronçait les sourcils.
« Jason, je ne comprends pas. » elle avouait.
« Tu n'as pas besoin de comprendre. » il répliquait. « Contente toi de me faire confiance. »
« Je te fais confiance. C'est juste que... la façon dont tu parles m'inquiète. »
« Je sais. Je suis désolé »
Jason inspirait profondément puis, il expirait doucement. De son regard fatigué et troublé, il contemplait la jeune femme, il attrapait ensuite son visage en coupe, de ses deux mains, approchait son visage du sien, jusqu'à ce que leur nez se touche et finalement il lui offrait un petit sourire timide. Elle en sentit ses oreilles se réchauffer tandis qu'il imprégnait les traits de son visage dans son esprit et humait délicatement son odeur, déjà rendu ivre par celle-ci. Quelques minutes plus tard, Jason se sépara d'elle et détourna le regard.
« Je dois y aller. »
La demoiselle suivait son regard, il était rivé en direction de l'horloge, signe qu'il était sûrement déjà attendu quelque part. Jason semblait soudainement nerveux.
« Déjà ? » s'étonna la jeune femme. « Mais, je viens à peine de te retrouver ! Et puis, quand est-ce que tu comptes revenir ? Je ne veux pas attendre. J"ai tellement eu peur de te perdre, je veux rester avec toi, pour toujours etᅳ »
D'un geste rapide, net et précis, Jason avait attrapé le menton de la demoiselle entre ses fins doigts habillés. Puis, il l'avait coupé en déposant ses lèvres sur les siennes. Il lui avait volé un baiser tout en passant son bras autour de sa taille afin de la plaquer contre son torse. La demoiselle n'avait pas tardé à sentir ses yeux s'écarquiller avant de finalement se laisser aller et de répondre au baiser du garçon. Elle l'embrassait en retour, glissant ses paumes de mains sur ses joues et souriant grandement, le cœur battant à vive allure et la tête noyée dans les nuages. Les deux jeunes adultes vinrent partager un baiser amoureux. Il était d'une délicatesse et tendresse sans nom. L'un recouvert de métal, mutilé et épuisé par le temps, et l'autre vêtue de blanc, l'air tout droit sortie d'un compte de fée, si l'on en oubliait son maquillage ruiné, son nez bouché et ses yeux bouffis. Ils étaient là, enlacés l'un contre l'autre, le cœur battant à vive allure et leur âme finalement apaisées.
Le baiser aurait pu durer encore plus longtemps, il aurait pu s'éterniser jusqu'à se conclure dans un échange charnel, peau contre peau, larmes de joie échangées et bues à travers des baisers enflammés, langoureux, baveux, et finalement dans les bras de Morphée. Toutefois, le tout fut brusquement coupé lorsqu'on toqua à la porte d'entrée. Quelqu'un venait d'y donner quelques coups, attirant immédiatement l'attention de Jason et de sa bien-aimée. Le silence retombait soudainement dans la pièce principale de l'appartement.
« Qui est là ? » cria la demoiselle, tirée de son état d'euphorie.
« C'est moi, Dick. » déclara Grayson à travers la porte d'entrée. « J'ai fait un détour pour nous prendre de quoi manger, tu m'ouvres ? »
« Oh, euh, oui. C'est vrai, mince. »
La demoiselle glissait une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle faisait nerveusement parcourir son regard sur la pièce, tout sauf sur Jason alors qu'elle se demandait comment elle pourrait le faire sortir d'ici sans attirer l'attention.
« Ça te dérange de me donner deux petites secondes ? »
Sans lui laisser le temps de répondre, la jeune femme se tournait en direction du noiraud. Déjà prête à lui hurler de se cacher dans sa chambre, elle ne sut quoi dire lorsque, à la place de Jason, ne se trouva que le néant. Rien, ni personne. Il n'était plus là. Bouche bée, la demoiselle observait les alentours, persuadée qu'il n'avait pas pu se volatiliser comme ça, en un clin d'œil. Et pourtant c'était le cas. C'était à se demander si il avait vraiment été présent, si elle ne l'avait pas de nouveau inventé dans le seul but de se rassurer, de trouver réconfort auprès d'une agréable illusion, d'un séduisant mirage. Son odeur persistait dans la pièce, mais elle aurait tout aussi bien pu l'imaginer. Finalement, tandis que Dick commençait à s'impatienter derrière la porte, terriblement inquiet par tout ce silence, la jeune femme se contentait de sourire. Elle se frottait les yeux, épuisées et ses paupières la démangeant terriblement.
Et alors qu'elle se tournait en direction de sa porte d'entrée ᅳquelque peu agacée par l'insistance dont faisait preuve son amiᅳ, à une trentaine de mètres de là, elle saisissait la jolie rose abandonnée sur la table proche de la bibliothèque, juste en dessous de sa paire de gants, et finissait par aller rejoindre Grayson. Elle y trottinait, le cœur gonflé d'amour et les pensées divaguant vers un seul et même garçon. Le seul et l'unique : Jason Todd.
Tumblr media
24 notes · View notes
laurierthefox · 1 year ago
Text
Tumblr media
Bonjour à toustes.
Aujourd'hui c'est le 20 novembre, c'est le #TDOR (Transgender Day of Remembrance, Journée du souvenir trans), le jour ou on se souviens de nos adelphes mort'es : assassiné'es et suicidé'es.
Selon les chiffres de Human Right Campaign et Trans Murder Monitoring Project depuis un an, environ 321 personnes trans et non binaire sont mortes du fait de la transphobie.
- https://transrespect.org/en/trans-murder-monitoring-2023/
- https://www.hrc.org/.../fatal-violence-against-the...
Une super vidéo de Lexie sur l'origine de cette journée : https://www.instagram.com/p/Cz223Qfi6oR/
Si vous ne voulez pas passer ce moment seul'e vous pouvez vous tournez vers vos associations trans et LGBTI+ qui font des recueillement publique ou en ligne ce soir.
Plein de force, d'amour et de soutien pendant ce temps de recueillement.
16 notes · View notes
coulisses-onirisme · 6 months ago
Text
Conversation avec Niki de Saint Phalle, (à suivre), il est des triangles curvilignes qui ne la désespèraient pas. La fluidité des lignes en détruit la gravité et la violence.
Antonin Artaud en écho
L’amour sans trêve
Antonin Artaud
Ce triangle d’eau qui a soif
cette route sans écriture
Madame, et le signe de vos mâtures
sur cette mer où je me noie
Les messages de vos cheveux
le coup de fusil de vos lèvres
cet orage qui m’enlève
dans le sillage de vos yeux.
Cette ombre enfin, sur le rivage
où la vie fait trêve, et le vent,
et l’horrible piétinement
de la foule sur mon passage.
Quand je lève les yeux vers vous
on dirait que le monde tremble,
et les feux de l’amour ressemblent
aux caresses de votre époux.
Antonin Artaud
2 notes · View notes
imashadowalker · 6 months ago
Text
As I start writing this, I still feel the ghost ache of eyes red from crying.
Tonight, France Télévision - the public television company providing some of France's main TV channels - is diffusing, prior to the start of the Paralympic Games in a week, a documentary entitled "À Corps Perdus". This documentary is available as of this morning on the group's online platform. I finished watching this documentary about 20 minutes ago.
I do not cry often. A big part of it is that I've been fortunate enough to live a peaceful, mostly strife-free life. That being said, one of the things that can get me to cry is emotional, impactful writing or cinema.
I cried, watching this documentary, overwhelmed with emotions I'm not sure if I can make sense of. What overwhelmed me, I think, was the sheer beauty of humanity being displayed.
I do not believe in Gods. I've heard that everyone believes in something, that people need something to believe in. I've never really taken the time to think and figure out what, exactly, I do or do not believe in, but I've long had an instinctual answer to the question "what do you believe in?" : humanity. This undefinable quality of humankind that makes us capable of the worst of violences, but most importantly of the best of kindnesses, of the most incredible achievements.
Nothing awes me like the good people are capable of. "Good" seems like too weak a word to express the greatness of what humanity can bring about, but it is the right one. Seeing people come together, keeping a light glowing in the darkest of times, fighting cruelty with the most selfless kindness, claiming triumph over horrors thanks to the dedication of dozens, hundreds, thousands of individuals.
Nothing captures my attention and emotions like a human story.
Nothing overwhelms me like humanity.
I want to give many thanks to everyone who took part in the creation of this documentary, which I hope will play a key role in getting French people excited for the upcoming Games.
To all of the athletes out there taking part in the Paralympic Games in Paris or in future editions, I wish the best of luck, the greatest experience and the most wonderful emotions.
To Oksana Masters (US / Ukraine), Alexis Hanquinquant (France), Anne-Sophie Centis (France), Cédric Nankin (France), Gabriel Araújo (Brasil) and Zakia Khudadadi (Afghanistan / France) : my best wishes to all of you for these Paralympic Games.
Alexis, Anne-Sophie, Cédric, je vous souhaite la plus belle réussite sous les yeux de vos familles et de vos amis, avec le soutien indéfectible du public et de tout le peuple français.
Gabriel, I hope you get to take that photo under the Eiffel Tower.
Oksana, I hope you and your mother have the most wonderful time in Paris.
Zakia, je vous souhaite d'avoir tout le soutien du peuple français derrière vous ; que dans les tribunes du Grand Palais, des dizaines, des centaines de français scandent votre nom ; que puisque, concourant avec l'équipe paralympique des réfugiés, vous ne pourrez pas l'entendre depuis la plus haute marche du podium, le public chante pour vous La Marseillaise à chacun de vos matchs. Je vous souhaite, si vous le désirez également, de participer aux Jeux Paralympique de Los Angeles 2028 sous le drapeau français ; ou, peut être, si l'Histoire vous le permet, sous le drapeau afghan.
À tous ceux qui ont accès aux chaînes de France Télévision, je vous invite à regarder le documentaire À Corps Perdus, disponible en ligne, en replay, et diffusé ce soir (mardi 20 août) à 21h10 sur France 2.
À tous mes concitoyens français, je vous encourage à montrer le même engouement pour les Jeux Paralympiques que vous l'avez fait pour les Jeux Olympiques, à commencer par le relais de la flamme qui commencera ce samedi 24 août et traversera de nombreuses villes. J'appelle en particulier les Parisiens à venir nombreux encourager les athlètes lors des épreuves en pleine ville (triathlon, vélo sur route, etc.).
To everyone around the world, I call onto you to watch the Paralympic Games, which will start on August 28th with the opening ceremony, as much as you are able - even if it is just 30 minutes in total over the 2 week long event. Let us give this event the attention it deserves.
To my fellow French citizens, to our close neighbours from Ireland, the United Kingdom, Belgium, the Netherlands, Germany, Switzerland, Italy and Spain - as well as Monaco and Andorra - and to all around the world who are able, I invite you to buy your ticket and come to Paris to cheer on the athletes and witness this event in person.
Many of us, and I am among this group, are or will be busy going back to school or work after summer vacation, giving us less time to pay attention to the Games as we had in August. Let us, to the best of our capacity, support the athletes by paying as much attention to their performances as we are able.
Aux français qui ont célébré les Jeux Olympiques avec d'autant plus d'enthousiasme que nous avons besoin, aujourd'hui, de raisons de célébrer et de nous rassembler, de ressentir notre appartenance à une seule et unique nation, faisons de ces Jeux Paralympiques les plus beaux de l'Histoire.
2 notes · View notes