#violences en ligne
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Bonjour, ce message s'adresse à toutes personnes se sentant concernées, mais plus particulièrement à alien-superst4r afin de continuer le débat sur les choix de faceclaims des gens.
Je me permets ce pavé imbuvable par rapport aux commentaires vis à vis de la liste des fc réservés pour le forum museum of sins. Ça va être long et chiant mais j’pense c’est nécessaire pour ce genre de débat qui ne peut se faire en trois phrases. Puisque tumblr c’est aussi une plateforme de discussion, discutons (et je pourrais sûrement pas re-répondre aussi vite que les personnes qui répondront à ce message car je taff en journée, j’sors à 7h30 pour rentrer à 19h donc faudra excuser ma potentielle lenteur) Je m’excuse btw pour mon écriture inclusive qui n’est pas au top, je tente d’apprivoiser cette nouvelle manière d’écrire (en m’entraînant comme avec ce post lol) mais je suis loin de la maîtriser !
Donc, de base j’voulais pas répondre honnêtement mdr mon taff me prend vlà mon énergie et débattre pour des choix de faceclaim pour des forums c’est pas franchement dans mes priorités quand j’ai des charges à payer et des responsabilités à m’en provoquer du bruxisme la nuit. Mais bon, en vrai ça m’intéresse aussi d’un côté puis j’ai jamais vraiment participé à ce genre de débat en ligne (bizarrement autour d’une table j’ai moins peur que virtuellement, c’est dire à quel point jsuis loin des réseaux sociaux et que pour moi -mon avis perso hein- y’a rien de mieux que confronter les gens les yeux dans les yeux, virtuellement j’y arrive pas mdr)
Tu as sous-entendu une incitation à la haine + concluant par une insulte visant les futurs membres du forum en disant :
“toi et ta communauté, oui restez bien entre "vous", whatever that means (j'ai une idée mais bref) et mangez bien vos grands morts"
Faisant partie de ladite communauté, je me sens visée par ce qui est, me semble-t-il, être un sous-entendu non-dissimulé que l’ensemble de cette commu/futurs membres de ce projet sont toutes et tous des privilégiés cis blancs d'extrême droite voire d’appartenance au nazisme, surtout par le “j’ai une idée mais bref” (jvais sûrement trop loin tho, je m'excuse si je choque certaines personnes) Encore une fois, je me permets de réagir car faisant partie de ces futurs membres, c'est donc une attaque contre (entre autre) moi et ce que tu penses sur ma personne en me jugeant un peu gratos faut dire c’qui est, même si c’est ton droit de juger qui tu veux of course. D’un côté tu peux aussi me tacler en disant que j’me permet également de te juger en osant penser que tu penses justement qu’on est raciste voire nazi alors que c’était pas du tout ton sous-entendu, je m’excuse si j’me fourvoie !
Et faisant également partie d’une communauté de jv en ligne, j’ai l’habitude des “va mourir” ou encore “go get cancer” et autre joyeuseté. Autant tout ça, ça m’fait zéro réagir (je mens, leur violence me fait tjs un petit qch mébon, tu veux répondre quoi à ça mdr) autant me faire insulter de raciste voire d’appartenance au nazisme, ça passe pas. Et je t’arrêtes tout de suite, le fait de pas aimer ça c’est pas une quelconque conséquence de quoi que ce soit de ma part ou de mes choix rpgique, je pense si je te croiserai dans la rue et que je t’aborderai juste parce que tu portes un type de pantalon particulier et que j’te dis “t’es raciste”, ça m’étonnerai que tu kiffes la sensation (comparaison éclatée au sol je te l’accorde mdr) (c’est pour insister sur le fait que “ça sorte de nulle part”) (bien que tu pourrais rétorquer que ça sort pas de nulle part, ça sort du constat du choix des fcs blancs du fo il est vrai)
J’pourrais faire “osef” car tu me diras et à raison “mais si tu te sens visée, c’est que j’ai raison et j’ai touché là où ça fait mal” Là n’est pas le propos selon moi. Si on me vise personnellement en me disant “putain tes dents elles sont de travioles c’est moche” c’est une vérité vraie, jvais être choquée du culot et de la non-délicatesse des propos, mais la vérité j’vais oublier les minutes qui vont suivre mdr Donc quand on me dit “t’es raciste” alors que c’est pas la vérité, ça me touche de manière particulière parce que 1) le terme est violent as fuck et 2) ayant été victime du regard des autres (bcp moins que certaines de mes amies tho j’insiste sur ça) et autres commentaires douteux sur mes cheveux par ex en mode “jpeux les toucher” ou, mon turban portée occasionnellement (imagine les soeurs hijabi, tu sais très bien donc pas la peine de te donner des exemples) (même si ça m'arrive bcp moins ces temps-ci tho), c’est un peu un paradoxe troublant pour moi j’avoue. Pour conclure ce paragraphe d’introduction honteusement long : l’être humain est complexe et “aime” échanger ses pensées, ou du moins les étaler. Et il faut parce que sinon on explose lol donc me voici en train de monologuer.
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Je comprends ce combat, vraiment, j’fais partie des minorités également (et là vous vous dites : c’est une vendue lis même pas son pavé ça sert à R) J'parle de combat ouais j'emploie le champ lexical de la guerre c’est pê too much mais la fatigue menée à toujours répéter les mêmes discours c’est fatiguant, j’le sais, j’fais la même entre amies en échangeant nos convictions, car j'en ai également, comme bcp (y’a pas d’ironie là-dedans hein, je préfère préciser on sait jamais que mes propos soient mal interprétés ou quoi).
Sauf que j’aimerais débattre de ton point de vue du coup j'me permets : nous connais-tu ? Nous, les futurs membres du forum ? Connais-tu nos origines ? Notre milieu social ? Notre passé ? Nos personnalités ? Comment peux-tu savoir les raisons exactes de nos choix derrière ces fc ? Qui te dis que parmi elleux, t’en a pas qui ont enchaîné les fc poc et qui là veulent incarner une nana suédoise (pour l’exemple) pour la première fois depuis x années ? Penses-tu que parmi toutes les personnes qui ont fait des réservations d'avatars, il n'y ait vraiment aucun.e catholique, musulman.e, juif.ve, hindouiste pour ne citer que ces religions, ou d'origine maghrébin.e, portugais, subsharaien.ne, asiatique pour ne citer que ces origines encore une fois, qui ont pourtant choisi.e en toute connaissance de cause des fc dit "blanc" car d'origine canadienne ou américaine ou européenne ou etc bref, un fc dit "blanc". Est-ce qu’au bout du compte c'est pas simplement mon choix d'incarner un mec scandinave alors que mes ancêtres sont d'origine maghrébine ? Moi c’qui m’interroge particulièrement c’est notamment : est-ce que t'es en train d'insinuer que par mon choix je suis forcément en train de dénigrer mes ancêtres et mes parents qui m'ont inculqué une (des) langue.s une tradition, une religion, un quotidien qui sans eux n'existerait pas, parce que j'ai pris un acteur écossais (oui je change exprès parce que ça marche avec n'importe quelle nationalité dite "blanche") au lieu de prendre un Tahar Rahim ou Leila Bekhti qui ont mon amour inconditionnel mais juste voilà, j'ai juste pas le souhait là, dans ce contexte-ci et dans l’immédiat, d'incarner un personnage avec lui ou elle en fc ?
Si oui, que c’est effectivement ton insinuation (en tout cas de mon point de vue, c’est ce que je ressens en te lisant et en tant que personne racisée ayant pris un fc blanc, donc en gros jsuis une grosse merde qui a honte de ses origines quoi), que “si vous ne choisissez pas un.e poc comme fc vous êtes racistes parce que vous ne contribuez pas à diversifier les représentations dans votre forum” (je grossis le truc ce n’est bien sûr pas ce que tu as dis, mais c’est ce que j’ai cru comprendre par ton sous-entendu et c’est mon ressenti à la lecture de tes mots) alors, je ne peux pas parler pour tout le monde mais pour ma part, meuf maghrébine, musulmane, issue de la classe ouvrière ayant toujours vécu et côtoyé les quartiers du 93 et votant explicitement pour le parti politique de gauche (tu vois je dis tout mdr je m’en fous si ça me fait perdre mes partenaires rp, i am what i am) : cette insinuation est fausse ! Dans ma vie de rpgiste, j’ai autant kiffé mes histoires sous une Lupita Nyong'o que sous un Gustaf Skarsgård ou encore Salma Hayek. J’ai même pas à justifier mes choix de fc en fait parce qu’ils sont les miens et quand je débarque dans un fo, on a toutes et tous une manière diff de construire ses perso. Moi ça commence comme ça (allez si j’me justifie mdr quand je commence on m’arrête plus comme tu le remarque avec malheur) : j’ai son caractère, son histoire et ENSUITE en découle le fc, le fc c’est limite un détail (pour moi!) qui vient à la fin mdr parce que je bosse tellement son mindset et son histoire/éducation que le visage c’est pas ce qui m’inspire, c’est sa vie qui va m’inspirer son visage jsp si j’suis claire en fait pardon si j’dis n’imp.
Mais en vrai, oui c’est frustrant de ne pas avoir assez de représentation des minorités. Il en manque partout. Story time totalement hors rp ; y’a que très récemment que j’étais tombée sur la série we are lady parts et c’était bien une des premières fois (en vrai y’en a d’autres quand on fouille bien) où je voyais une représentation relativement fidèle d’une minorité dans une série tv dite populaire à laquelle je pouvais m’identifier (c’est limité un c/c de moi et de copines, for real c’est flippant mdr) Mais j’vais tout autant kiffer house of the dragon et m’identifier (sous d’autres d’aspects totalement diff hein) à rhaenyra alors que bon, t’imagines bien que j’ai pas de dragon sous le coude. Tout ça pour dire : j’ai pas attendu et je vais pas attendre que ça soit dans le domaine du rp que le monde va changer/évoluer. Les représentations de mes origines/religion/tradition, c’est partout. C’est dans mon quotidien et bien sûr que le rp fait partie de mon quotidien mais c’est comme la musique que j’écoute, jvais autant kiffer ma vie sur sum 41 que Taos Amrouche et j’vais pas me sentir moins déconnecté de mes origines parce que jvais aller à un concert de punk rock un soir tous les huit mois. Sinon c’est que pardon, ma connexion à mes racines est vraiment très faible ptdr
Si ce n’était pas ton insinuation, je m’excuse d’avoir pris de ton temps et d’avoir été full parano ! (that’s my thing mdr) Mais en vrai j’ai kiffé, call me weird. Même moi ça m’a aidé à voir plus clair dans, à la fois ta position mais aussi la mienne et j'me rend compte que je manque cruellement de confiance en moi jusqu'à douter de mes choix de fc alors que paradoxalement, j’suis à l’aise dans mes bottes autant pour incarner un fc pakistanais autant que polonais, dans la limite de mes faibles connaissances bien entendu. Je prétendrais jamais connaître l’histoire d’un pays mieux que celui de mes origines ou le pays dans lequel je réside, et encore, on peut jamais tout connaître, la seule chose que je sais c’est que je ne sais rien que disait tu sais qui.
En découle une autre interrogation : si demain j’suis inspirée par un contexte de fifou sur un forum mais que instinctivement, mon inspi me “pousse” à prendre un fc blanc, est-ce que mon cerveau fait de moi une personne raciste parce que j’ai choisi impulsivement ce fc au détriment d’un fc issu d’une minorité ? Imaginons encore, toujours dans ma recherche de forum avec un contexte qui me plaît, bim cette-fois ci j’suis inspirée pour un perso issus d’une minorité et ça me donne l’opportunité de chercher un fc d’un.e poc. Est-ce que ça fait de moi une hypocrite parce que j’ai deux perso totalement à l’opposé ou j’ai eu tort affreusement tort de prendre un fc blanc et ce sont mes pensées d’occidentalisée-américanisé qui m’ont faussé ? Encore une fois, zéro sarcasme, j’pose cette question premier degré. Si ta réponse est “oui, félicitation tu es raciste” : j’te répondrai simplement que non, que tu me croies ou pas, c’est ta parole contre la mienne i guess (ptdr on est au tribunal ça me fume) (y’a des gens qui crèvent sous des bombes et regarde c’que je fais, la vérité j’ai honte un peu) (mais bon, c’est un combat important aussi je ne le dénigre pas !).
Ce que j’entends par là : devons-nous systématiquement privilégier un fc issus des minorités au détriment de nos inspirations ? (ça marche aussi pour les créateurs.trices graph/d’avatars j’me dis ?) (je pense hein, je graph pas mdr) Et je t’avoue ça m’a tué d’écrire cette phrase, on en est là, j’me fais l’avocate des racistes, carrément. C’est une interrogation horrible qui n’a pas lieu d’être selon moi mais c’est ce que tes remarques m’ont fait penser, et ça me fait passer pour une meuf qui va privilégier des fc blancs parce qu’elle est + inspirée par euxelles alors que tellement pas. Je vais pas créer un personnage juste pour incarner Sofiane Zermani par ex en fc et combler le vide des minorités, faut avoir une idée derrière. Mais si demain j’suis inspirée par lui bah let’s fucking go en fait j’me pose même pas de question, et le manque de ressource ne m’arrête pas, mes proches du monde rpgique peuvent en témoigner mdr ça dépend uniquement d’une chose dont je pense, nous avons toutes et tous été confronté : l’inspiration.
Du coup ça veut dire quoi ? Parce que pendant un an ou deux j’suis pas inspirée par un fc maghrébin je fais honte à mes ancêtres et je mérite pas le sang qui coule dans mes veines ? Et pour les français.e d’origine français.e, c’est quoi leur choix finalement ? Privilégier les poc c’est toujours mieux on est d’accord, mais si soudainement iel est inspiré.e pour jouer un fc d’origine française, est-ce qu’on lui dit “non j’accepte pas, aide-nous à nous valoriser sinon ça veut dire que t’es raciste” ?
Non parce que la manière dont les mots ont été employé c’est tout de suite ça que ça me fait ressentir : le doute et la culpabilité et c’est pas agréable et ça donne un côté ultra parano genre tu veux plus rien faire, limite tu veux plus ��crire, ni t’ouvrir aux gens : tu fais rien (pas chez moi tho mdr encore une fois jsuis bien dans mes baskets) C’est comme les gens qui veulent apprendre une langue, encore pire quand ce sont des gens d’origine admettons sud-américaine qui veulent apprendre l’espagnol et qui ose pas parler espagnol parce que tout le monde se moque de leur accent en mode “roh la honte iel sait pas parler la langue de ses parents alors qu’iel a 30 ans” Les gens vont jamais se débloquer si on les juge alors qu’ils veulent s’améliorer. Ou les gens qui développent une passion pour un autre pays que le leur (j’pense notamment au Japon ou la Corée du Sud pas mal hypés), iels ont le droit de s’informer quand même ou ça aussi c’est considéré comme étant traître à leur sang ?
Tu vas me dire “mais nous on empêche personne, écrivez entre vous” bah oui c'est clair on va rester "entre nous" du coup mdr je trouve juste ça triste en fait parce que le but du rp avouons-le, c’est aussi de faire des rencontres (mode scribe activé) et d’échanger nos plumes et nos idées avec d’autres. J’ai l’impression d’être dans un épisode de the good place en fait mdr quoiqu'on fasse, nous, la commu que vous pointez du doigt, rien n'ira : je voulais acheter des fleurs pour ma grand-mère mais c’est compté comme un “mauvais point” parce que le cultivateur a été exploité dans un champ et se retrouve à être payé 0.1 centime la fleur qui elle-même a poussé à l’aide de pesticide qui ont tué le microcosme végétal et a contribué à polluer le sous-sol jusqu’à l'irrigation qui a pollué le fleuve jouxtant le champ et donc j’ai pollué l’océan à cause des fleurs achetés pour ma grand-mère (????) Là c’est pareil, tu choisis pas un fc issus des minorités donc tu contribues à la “supériorité” de la race blanche donc tu es un collabo et donc tu es raciste voire nazi (????)
Also, en prenant un fc d’origine maghrébine, perso j’ai aussi un problème de recul : j’vais avoir du mal à faire la différenciation entre moi et mon personnage (là on rentre dans un autre débat + deep niveau psychologie mdr) Je vais pas réussir à me détacher suffisamment et limite vivre ce que mon personnage vit alors en rp en pensant “que c’est moi” et c’est pas forcément ce que je cherche (c’est du vécu oui oui mdr) (et c’est pour ça aussi que mes perso sont loiiiiiin de me ressembler autant mentalement que physiquement, sinon j’me prends moi en fc et on en parle plus MDRR) Donc peut-être que prendre un fc canadien alors que j’suis maghrébine, bah oui c’est peut-être un moyen pour moi de me “détacher” de ma personne de la même manière à quand je joue à des jeux vidéos et que j’incarne tel protagoniste qui part faire telle quête ou zigouiller tel démon. Encore une fois c’est un autre débat et ça prouve très certainement que j’suis juste timbrée mdr J’dis pas que j’ai raison, si j’avais été une personne plus sûre de moi j’penserai sûrement autrement, mais bon, des heures de thérapie n’ont pas réussi à résoudre cette énigme (yet ? maybe one day lol)
Pour revenir au forum (j’suis partie trop loin help), je conçois que des gens reprochent ces choix de fc et tu sais quoi : vous avez raison. Internet est accessible à tous donc c’est normal que toutes et tous, on puisse dire son avis. Et bien que ça ne te concerne pas, sache “qu’entre nous”, on complote déjà pour des dc et tc dont -comme c'est bizarre- bcp sont des poc, alors tu pourras nous dire “et pourquoi c’est pas vos premiers comptes du coup ?” bah écoute, si on part comme ça, c’est infini ? Pourquoi t’as acheté un croissant à la boulangerie et pas un batbout ? Pourquoi ton huile d’olive est d’origine européenne alors qu’elle pourrait être d’origine tunisienne ? Pourquoi t’as un t-shirt made in Bangladesh alors qu'il pourrait être 100% coton fabriqué dans des conditions respectable de la vie humaine ? Pourquoi fabriqué par autrui en plus, fais-le toi-même, au moins t’es sûr.e d’où vient le coton et c’est ta manière de coudre et pas celle des autres ? ‘fin j’peux continuer longtemps comme ça, mais tu vois c’que j’veux dire lol
Je souhaite vraiment avoir ce débat de manière respectueuse en lisant les opinons de chacun.e, j'comprends que tu sois vénère et que tu trouves ça hallucinant ce manque de diversité. J’ai limite envie de dire par fatalité : ne serait-ce pas le triste reflet de notre société et surtout de notre consommation aux médias (et de ce fait, de la diversité qui n’est pas folichonne dans les médias) ? Après j’peux aussi rajouter : quelle société ? Selon où tu es à Paris par exemple, t’as l’impression soit ton café va coûter 6e50 soit t’es à Alger tellement ça sent le jasmin et le sfenj. C’est franchement toi qui choisis où tu veux être pour ton bien être intérieur, et c’est pareil pour la créativité et l’écriture selon moi. Alors bien évidemment c'est à nous de changer les choses dans le rp universe parce qu'on en fait partie, mais qui te dis que c'est pas en cours ? Un projet de forum n'est selon moi pas représentatif du monde du rp global ? J'vis sans doute au pays des bisounours, encore une fois tout c'que j'dis là c'est prem deg, je déteste le sarcasme (je le comprends pas la plupart du temps mdr) et j'en ferais pas dans un sujet aussi sérieux.
Donc here we goes, débattons sans insulte svp si possible. Le but n’étant bien sûr pas de faire changer d’avis qui que ce soit, tout le monde est libre d’avoir son opinion et c’est normal et c’est même nécessaire, sinon on se remettrai jamais en question et ça craint, puis c’est ce qui fait l’enrichissement du monde, mais svp soyez pas injurieux.ses, vraiment on discute, t’as le droit de penser que 2+2=5 c’est ta vie, ton choix, mais comme vous rendez le sujet public justement, c’est dans le but qu’il soit vu par le plus grand nombre (ou nombre respectable tout court mdr) donc let’s go, faites péter les reblog.
Respectez vous, ne craignez personne.
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"Un café crème et une minute, voire deux, de réflexion. Nawel (1) est à la recherche des mots pour décrire ses sentiments. La trentenaire est «chargée de sécurité en ligne» pour un média social. Elle a «galéré» pour se faire embaucher. La faute à quoi ? Son nom, son prénom et sa religion, dit-elle dans une brasserie parisienne proche de la place de la République. «Je fais attention à ne pas tomber dans la colère parce qu’on nous refuse le droit à la colère. Elle est perçue comme une forme de violence alors que nous la subissons au quotidien.» Le «nous» englobe de nombreux Français musulmans diplômés. Ils dénoncent une atmosphère «pesante» dans le monde du travail, les médias et l’espace public. Ils ne supportent plus les regards de travers les jours qui suivent les attentats, la «suspicion» et les débats politiques. Une vie avec la «boule au ventre», disent-ils.
Aïcha (1) qui enseigne la littérature dans le Val-de-Marne garde encore en elle la souffrance lorsqu’un collègue lui a posé une question après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Elle était installée en train de boire son café en pianotant sur son téléphone dans la salle des professeurs. Tout était calme. Puis : «Et toi Aïcha, tu es bien silencieuse, ça ne te fait rien ce qui vient de se passer ?» Elle a fondu en larmes dans sa voiture sur le chemin du retour. En arrivant à son domicile, Aïcha a demandé à son compagnon : «Pourquoi on reste encore ici alors qu’on pourrait être respectés ailleurs ?»
«On se bat pour se faire embaucher»
Le ressenti est documenté. Trois sociologues ont mené une enquête. Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin ont interrogé une partie de cette «élite minoritaire» – appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1 000 personnes et sur 140 entretiens approfondis – qui a décidé de quitter la France pour s’installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal. Ils ont en fait un livre, La France, tu l’aimes mais tu la quittes (Seuil). Les interrogés racontent les raisons de l’exil : discrimination, stigmatisation et difficultés à grimper dans le fameux ascenseur social. Libération a rencontré une dizaine de jeunes diplômés musulmans – pratiquants ou non – qui travaillent actuellement en France mais qui pensent chaque jour un peu plus à l’exil. Nous en avons également croisé qui ont passé le cap ; celui de vivre ailleurs.
Le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, le médiatique Tareq Oubrou, perçoit le phénomène. «Le malaise est profond chez les musulmans et ne l’a jamais autant été. Il y a de grandes interrogations, une angoisse même face à l’avenir politique et social d’une France qui se crispe», explique cette figure de l’islam de France. Combien ont passé la frontière ? Les chiffres n’existent pas.
Salim est ingénieur dans la téléphonie. «J’en parle presque tous les jours avec des copains, dit-il en introduction. Nous sommes nombreux à ressentir la même chose. On se bat pour se faire embaucher et on galère pour être promu. Récemment, mon collègue qui a été nommé chef d’équipe a été gêné. Il n’arrive même plus à me regarder dans les yeux. Je suis arrivé avant lui et j’ai fait de meilleures écoles que lui. Je suis vu comme le mec sympa qui fait des blagues, qui devrait remercier chaque matin ses patrons d’être là.» Le trentenaire est en train de se laisser convaincre par son cousin à Londres. Il gagne le double de son salaire mais pas seulement. Salim regarde le plafond, s’évade et revient parmi nous : «Personne ne lui fait de réflexions pendant le ramadan ou après une attaque terroriste. Il n’est pas vu comme un arabe ou un musulman mais comme un ingénieur français.»
«Je me suis sentie entièrement française»
Dans la brasserie parisienne, Nawel commande un second café crème et déroule le câble de sa trajectoire. C’est la petite dernière des huit enfants de la famille. Ses parents ont quitté le Maroc à la fin des années 60 pour s’installer dans l’Yonne. Le daron à l’usine et la daronne avec la marmaille. La famille déménage un peu plus tard dans un petit village du Loir-et-Cher. «Mon père est devenu bûcheron. Les premiers temps étaient compliqués dans le village. Il y avait beaucoup de racisme, nous étions la seule famille arabe du coin. Mais notre famille nombreuse a sauvé l’équipe de foot, la fanfare et l’école du village.» Après un bac littéraire, la petite dernière se lance dans la sociologie. Elle se retrouve à Londres grâce au programme Erasmus. Tout change. «Je rencontre des gens du monde entier et plus personne ne me méprise, dit-elle. Je n’avais plus besoin de me justifier ou d’avoir honte de ce que je suis. Et, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie entièrement française.» Cette dernière phrase reviendra souvent tout au long de nos rencontres avec les expatriés.
Nawel se cherche à son retour. Elle se lance dans le journalisme, un milieu où l’entre-soi est roi et la diversité (surtout dans les postes à responsabilité) un songe. Elle galère, enchaîne les petits jobs pour payer les factures. Elle décide de partir pour Dublin, en Irlande, où elle se retrouve – après avoir vendu des sandwichs – modératrice de contenus pour Facebook. Elle gravit les échelons en interne et change de boîte. Airbnb puis Twitter (devenu X). La vie est belle. Un bon salaire et des responsabilités. Nawel décide de rentrer en France après sept années en Irlande. «Je pensais que ça allait bien se passer. J’avais fait mes preuves dans de grosses boîtes, mais non. Je postule à un tas de trucs mais je n’ai aucune réponse. Je galère aussi pour trouver un appartement à Paris. J’avais des offres d’emploi toutes les semaines en Irlande et pas une depuis mon retour en France.» Elle ne lâche pas l’affaire. La «chargée de sécurité en ligne» décroche deux entretiens. Deux réponses positives. Elle ne croit pas au hasard : «J’ai eu un entretien avec un directeur des ressources humaines maghrébin et le second, c’était en visioconférence avec un Afro-Américain parce que c’est une entreprise américaine.»
Pour Amara, 24 ans, la religion en France reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. (Dorian Prost/Libération )
La jeunesse diplômée qui pense à l’exil se ressemble dans le regard de ceux qui mettent dans le même sac les enfants d’immigrés nés en France. «Nous sommes différents. Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas Arabes, explique Salim. Et chez les croyants, les degrés de pratique varient mais de nombreuses personnes ne cherchent pas à comprendre.» Les pratiquants, notamment les femmes voilées, sont nombreux à se projeter loin de la France ; pas forcément dans des pays musulmans.
«On est obligés de cacher un peu notre identité»
Cap au Nord. Ils ont tous les deux un parcours brillant : étudiante en M1 dans une grande école lilloise pour l’une ; en dernière année de Centrale-Lille, cursus ingénieur en développement applications mobiles et web, pour l’autre. Fatima (1), 22 ans, a grandi à Roubaix, immigration de troisième génération. Ses grands-parents, habitants de l’Algérie française, sont arrivés en métropole dans les années 50. Amara, 24 ans, originaire de banlieue parisienne, a des parents venant d’Afrique subsaharienne : Côte-d’Ivoire pour le père, Guinée pour la mère. Tous les deux, si différents dans leur histoire, partagent le même désir d’ailleurs. «Rester reviendrait à vivre dans un pays où on ne se sent pas à 100 % acceptés», résume Fatima, voile kaki accordé à sa chemise vintage, chinée en friperie, et jeans blanc. Amara approuve : «Je voudrais trouver un pays où je peux pratiquer ma religion dans des conditions plus propices.» Il dit qu’en France, la religion reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. Un regret ? «On est dans le pays où on a grandi, on fait la culture de ce pays, mais on est obligés de cacher un peu notre identité.»
Fatima souffre, elle, de l’image des musulmans issus des quartiers populaires. «On les associe dans l’imaginaire collectif à délinquance et à communautarisme. Et on nous confond avec des terroristes», soupire-t-elle. Le retour de Berlin, après un séjour Erasmus, a été dur. «Deux jours après, c’était l’annonce de l’interdiction de l’abaya. Je ne me sens pas vraiment concernée, je n’aime pas porter des robes, mais après Berlin, où tout le monde se respecte…» Elle porte le voile depuis trois ans. Dans son école lilloise, elle n’a subi aucune discrimination, de la part des profs comme des élèves. Juste parfois des étonnements maladroits quand on constate qu’elle ne parle pas arabe ou que ses parents sont français. Elle flippe pour les entretiens d’embauche. Elle a une autre peur, que l’extrême droite arrive au pouvoir. Pour ces raisons, elle prévoit de chercher du travail au Canada ou en Grande-Bretagne. «Soit on reste et on aide au développement de sa ville, soupire-t-elle. Soit on part, avec un sentiment de culpabilité. La France a investi sur moi, mais cela ne lui profitera peut-être pas. Je n’ai pas l’impression qu’elle se rende compte de cette perte.»
Amel a une phobie : l’avion. Elle traverse les mers et les océans pour rejoindre les différents continents. Elle a vécu un temps au Brésil. Puis un long moment à Dubaï. Elle raconte toujours un tas d’histoires. Ses traversées en cargo ou en voiliers. «J’ai toujours su que je quitterais la France après mes études, explique l’ancienne étudiante en école de commerce. Je n’ai jamais été une victime directe de racisme mais je sentais que j’aurais moins de barrières ailleurs et qu’on ne me jugerait pas.» Amel a créé plusieurs entreprises à Dubaï dans la cosmétique. Elle travaille aussi dans la finance. Dans un café du IIe arrondissement de Paris, la trentenaire pose une question qui paraît banale : «Pourquoi les choses ne changent pas ?» Elle ne cherche pas la réponse. Elle refuse de parler de «regrets» ou de «gâchis». Elle préfère dire «tant pis» pour la France. Son retour à Dubaï est programmé pour les prochaines semaines. Elle cherche un voilier pour embarquer.
Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante»
Omar est ingénieur en informatique. Il a tout quitté du jour au lendemain pour la Californie. Une décision «difficile mais réfléchie», «contrainte aussi». Le trentenaire, fils de Marocains, est musulman pratiquant. Il y a six mois, il était encore «bien installé». Omar a traversé le monde pour s’établir à Los Angeles avec sa femme Nadia, 30 ans, chercheuse en biologie, et leurs deux enfants de 3 et 8 ans. La réponse à «une atmosphère islamophobe» devenue trop pesante. «Nos proches nous manquent, mais on ne veut plus se cacher par peur d’être jugés», dit-il. La réalité ? Un «incident» leur a fait franchir le pas l’an dernier. «Nadia a été dénoncée par des collègues car elle portait le voile dans son laboratoire.» Des questions de sécurité ont été mises en avant. Une «fausse excuse», selon Omar, qui insiste pour dire que sa femme travaille désormais dans l’un des plus grands hôpitaux de Californie «sans que cela ne leur pose de problème». Dans son entourage, leur cas n’est pas isolé, ses deux sœurs, dont il préfère taire la profession, sont parties en Angleterre pour les mêmes raisons.
La trentenaire Amel a préféré dire «tant pis» à la France et partir vivre à Dubaï. (Marie Rouge/Libération)
Facky, lui, raconte un tas d’anecdotes. Diplômé d’école d’ingénieur l’an dernier, il a sauté le pas il y a quatre mois pour rejoindre le Japon. Une parenthèse pour le moment. Il compte y apprendre la langue, pendant un an, et, s’il s’y plaît, s’y installer définitivement. Ici ou ailleurs mais pas en France. «J’aime mon pays mais malheureusement je n’ai plus vraiment l’espoir de vivre sereinement quand on te répète tous les jours que tu n’es pas chez toi en France.» Il raconte des expériences. Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante». Cette fois, lors d’un contrôle d’identité alors qu’il attend sa mère, où quatre policiers le mettent en joue par crainte de ce qu’il peut avoir dans son sac. Un flingue pointé sur sa tête. Ou alors, «moins grave», mais tout aussi «fatiguant», lorsqu’un caissier de supermarché refuse de passer ses articles. Dernier épisode en date, il y a un mois, dans l’avion le ramenant en France pendant le ramadan. Il explique au personnel de bord qu’il jeûne. Une femme, assise à portée de la conversation, juge bon de donner son avis : «On est au Japon ou à Kaboul là ?»
Dans la brasserie parisienne, Nawel regarde l’heure. Elle doit retourner travailler. La pause est terminée. Une ultime question : partir ou rester en France ? «Je parle cinq langues et j’ai fait mes preuves mais mon pays a du mal à reconnaître mes compétences. C’est triste. Nos parents sont venus ici pour travailler sans faire de vagues. Ils ont accepté beaucoup de choses que je ne pourrais jamais accepter.» Nouvelle hésitation. Nouveau silence. Puis : «Je n’ai pas envie de faire semblant ou de jouer à la meuf sympa pour me faire une place. C’est terminé cette époque. Peut-être que demain j’aurai des enfants et je ne veux pas qu’ils grandissent dans une ambiance ou il faut toujours montrer patte blanche ou se justifier.» "
(1) Les prénoms ont été modifiés.
#article copié en entier car réservé aux abonnés#rien ne me surprend dans cet article mais ça m'attriste...#racism#upthebaguette#whatthefrance#french side of tumblr#french#en français#maghreb#mena#arabe#islam#muslims
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Je voulais réagir là où ça été soulevé récemment mais un poste à part entière me semble finalement plus pertinent.
Quand on vient à parler de sexualité, de la jouer ou non en rp, et comment, il revient toujours à un moment donné dans la conversation des contre-arguments fallacieux. Et ici je voudrais parler de l’inceste.
Et il n’y a pas d’autres façon de le dire que :
L’inceste ne peut pas être une sexualité ou un acte sexuel consenti.
On peut se cacher derrière le fait de parler d’adultes consentants quand on parle d’inceste, mais les modalités mêmes de l’inceste et de son existence empêchent toute notion de consentement. Il existe des ouvrages, des podcasts et des émissions qui détaillent avec précision tous les mécanismes de l’inceste, aussi je vais me contenter d’énoncer brièvement et sans développer :
Que l’on soit enfants ou adultes, les modalités qui permettent à l’inceste d’exister et de perdurer sont la violence (physique ou psychique), la manipulation, le secret et le silence. C’est la culture du silence qui permet à l’inceste de perdurer et qui permet l’emprise. L’inceste, c’est de la violence, de l’abus de pouvoir, une agression sexuelle, du viol.
On ne peut pas parler d’amour dans l’inceste. C’est une relation de pouvoir, de domination (au sens sociologique du terme), c’est quelqu’un (le plus souvent un aîné) qui profite de quelqu’un d’autre de plus vulnérable que lui, un régime de terreur, d’écrasement et de silence imposé par l’incesteur à l’incesté. Les modalités de l’inceste entretiennent la confusion avec l’amour.
Dans une telle configuration, il ne peut pas y avoir de consentement. On ne peut pas associer l’inceste à une sexualité réfléchie et consentie (la sexualité est de l’amour, du plaisir, du consentement, ...).
Pour en revenir au RP : on peut jouer des configurations de relations toxiques, chacun·e trace la limite avec ses partenaires. J’entends et je vois parfaitement l’effet cathartique de jouer et d'interpréter ces dynamiques. J’ai pas envie de faire la police des mœurs, chacun trace sa propre ligne de ce qui lui semble éthique ou moral à jouer. Mais si on s’engage dans ce genre de jeu avec des relations toxiques, que ça soit de l’inceste ou autre, on ne peut pas nier la réalité ; on ne peut pas romantiser, il faut voir comme elles sont : des relations toxiques et néfastes.
On peut aussi se poser la question des motivations à jouer de l’inceste et avoir en tête que le mythe de l’inceste heureux envahit la (pop)culture : GOT, The Borgias, Twin Peaks, House of Dragon, Gainsbourg, Dexter… Ce sont des représentations fantasmées et faussées, qui reprennent les codes de brouillage de l’inceste entre amour et abus. (A ce sujet, je conseille vraiment de lire Dussy, qui explique comme même dans la façon de parler de l’inceste on utilise le vocabulaire de l’affection et de l’amour.)
Si vous voulez vous documenter sur le sujet, je vous conseille :
BEDEAU, Johanna et CIBOULET, Marie-Laure, « L’Inceste », LSD, la série documentaire, France Culture
BIENAIMÉ, Charlotte, « Inceste et pédocriminalité : la loi du silence », Un podcast à soi (podcast)
BREY, Iris et al. - Culture de l’inceste
DROUAR, Juliet - La culture de l’inceste (article médiapart)
DUSSY, Dorothée- Le berceau des dominations, anthropologie de l’inceste
https://facealinceste.fr/
https://incestearevi.org/
KOUCHNER, Camille - La familia Grande
MCDANIELS, Tiffany - Betty
PUDLOWSKI, Charlotte - Ou peut-être une nuit (+ version podcast)
ROJZMAN, Théa - Grand silence
SINNO, Neige - Triste Tigre
TUAILLON, Victoire - La loi de l’inceste (podcast)
TUAILLON, Victoire Qui sont les incesteurs (podcast)
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«Seul celui qui est contraint de
vivre, l’âme ébranlée, une époque de guerre, de violence et d’idéologies tyranniques menaçant l’individu dans son existence et sa substance la plus précieuse, à savoir sa liberté, seul celui-là sait combien de courage, de probité et de détermination sont nécessaires pour demeurer fidèle à son moi le plus intime en des temps où les masses sont prises de folie. Seul celui-là sait qu’il n’est rien de plus difficile et de plus problématique que de garder intacte son indépendance spirituelle et morale face à une catastrophe générale. Il faut avoir douté et désespéré de la raison, de la dignité de l’humanité pour pouvoir célébrer l’exploit de celui qui parvient à rester debout dans le chaos du monde.»
Celui qui devine l’auteur de ces lignes gagne un carambar (s’il en reste)...
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Palestine / Israël
Ces quatre cartes illustrent de manière frappante l'évolution de l'occupation israélienne de la Palestine au fil des décennies.
Voici une explication de cette colonisation et de son impact destructeur :
1. Pré-1948 : La première carte montre la Palestine historique avant la création d'Israël. Tout le territoire est occupé par les Palestiniens, avec des villes principales comme Haïfa, Jérusalem, Ramallah et Gaza.
2. 1947 – Plan de partage de l'ONU : La deuxième carte montre la proposition des Nations Unies en 1947 de diviser la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes palestiniens. Bien que les Palestiniens représentaient la majorité de la population à l'époque, seulement 48 % du territoire leur était attribué.
3. 1967 – Ligne d'armistice : La troisième carte illustre l'occupation israélienne après la guerre des Six Jours en 1967, où Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie et de Gaza. La Palestine a été réduite à 22 % de son territoire d'origine.
4. Aujourd'hui : La dernière carte montre la situation actuelle où des colonies israéliennes illégales se sont installées à l'intérieur de la Cisjordanie, fragmentant davantage le territoire palestinien. Le mur de séparation, en orange, accentue cette division, et les territoires restants pour un éventuel État palestinien ne représentent plus que 12 % de la Palestine historique.
Cette colonisation, en plus de priver les Palestiniens de leurs terres, détruit leur mode de vie, leur économie, leur liberté de mouvement, et leur droit à l'autodétermination. Les terres, autrefois fertiles et riches, sont désormais morcelées par des barrières physiques, ce qui empêche les Palestiniens de vivre dignement. La création de colonies et le mur de séparation augmentent les tensions, favorisent les conflits et conduisent souvent à des violences et des répressions. Elle tue donc non seulement physiquement par les violences militaires et civiles, mais aussi moralement et culturellement, en effaçant progressivement un peuple de son propre territoire.
C'est une tragédie humanitaire et politique qui s'étend sur plusieurs générations, entraînant des souffrances incessantes et la perte de vies humaines, tout en alimentant un cycle de guerre et de désespoir.
#FreePalestine#FreeGaza#StopGenocideOfPalestinians#GazaGenocide#SaveGaza#Genocide_of_Palestinians#Gaza#GENOCIDEGAZA#genocide#palestinewillbefree
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" Couldn't Move On And Forget About You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Cela faisait bientôt un an que Jason avait disparu. Il était mort. Il était mort depuis bientôt un an et j'avais enfin réussi à aller de l'avant, j'avais tourné la page, il n'était plus que le cauchemar qui hantait mes nuits lorsque je fermais mes yeux. Et cette journée était supposée être parfaite. Mais je ne comprenais pas, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi je le revoyais. Cette fois-ci, il était bel et bien réel.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : exes to lovers, arme à feu présente, hurt/comfort
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟖𝟒𝟎
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Une fraîcheur mortelle régnait dans l'appartement. Elle en était glaciale. L'obscurité dans laquelle étaient plongées toutes les pièces du lieu n'aidait pas. Le tout était peu accueillant, presque menaçant. Tout ce noir installé dans les quatre recoins du lieu se traduisait par un mauvais présage, tel un danger imminent incapable à repousser, implanté ici et là, prêt à tout détruire sur son passage et à tout entraîner dans sa chute. Seules les lumières de la ville parvenaient un tant soit peu à éclairer le tout, que ce soit par des hélicoptères, des panneaux publicitaires sur d'immenses buildings ou les phares de voitures. Elles étaient projetées sur les murs du gigantesque salon ᅳles baies vitrées non couvertes par les épais et lourds rideaux, laissant donc tout type de lumière y pénétrerᅳ ainsi que sur le côté de plusieurs meubles. Ce ne fut alors, qu'avec ces maigres lueurs, que la jeune femme put se repérer dans le lieu, et éviter de percuter, et briser, ses précieux biens.
Elle passait entre le canapé d'un cuir de couleur ensanglanté et les tabourets rangés devant le plan de travail de la cuisine ��ouverte, d'un style américainᅳ. Elle manquait de heurter un vase Chinois, à cause des imposants bords de sa robe, malgré le fait qu'elle en tenait déjà une épaisse quantité dans ses pauvres mains tremblantes. Le vase tremblait, tournait sur lui-même, et au moment même où il manqua de s'effondrer au sol, il fut saisi par la jolie paire de mains de la demoiselle. Celles-ci recouvertes d'une époustouflante paire de gants blanc en dentelle.
« Merde, désolée. » elle articula difficilement, entre deux sanglots et avec le nez bouché.
Elle reposait l'objet à sa place, et continuait sa marche en direction du centre du salon. Elle forçait sa traîne à suivre le pas, sur ses immenses talons aiguilles ouverts sur ses orteils et la vue troublée par son voile rabattu sur les traits tiraillés de son sublime visage, ainsi que par ses larmes. Elle avait les lèvres qui tremblaient, les joues tachées par deux lignes noirâtre, partant de ses cils jusqu'à sa mâchoire. Son mascaras avait été incapable de survivre à cette journée, tout comme elle. Et un mal de crâne lui martelait le cerveau, d'une violence criminelle.
La jeune femme déposait sa pochette d'un cuir blanchâtre sur une commode boisée proche de la grande baie vitrée dans le salon. Rapidement, elle y plongea ses doigts et en extirpait son cellulaire. De ses fins doigts habillés, elle débloqua l'écran de verrouillage et sélectionna l'icône "message" parmi toutes ses applications. Elle était celle qui contenait le plus de notifications, une bonne centaine de messages avaient été reçu dans le petit objet, provenant non seulement de sa famille, mais aussi de ses amis les plus proches, jusqu'à des collègues et vielles connaissances. La demoiselle remarquait immédiatement le numéro d'un contact en particulier, qui attirait son attention. Dick Grayson. La conversation entre elle et le jeune homme se trouvait en première place, signe qu'il était le dernier à avoir pris le temps de lui écrire. Dick lui avait envoyé un message il y avait une demie-heure, depuis le début de soirée; il en avait envoyé une vingtaine.
La jeune femme soupira. Elle faisait rapidement passer son voile en dentelle au dessus de sa tête, dévoilant ainsi les traits somptueux de son visage tachés par un maquillage ruiné par ses larmes. Elle cliqua sur sa conversation avec le noiraud de son pouce, poussant au même moment un soupir hésitant. Son cœur s'emballait légèrement alors qu'elle sentait soudainement un poids s'accrochant à ses épaules. Les remords s'emparaient enfin d'elle.
« Je vais passer à ton appartement. » était-il écrit. « J'ai juste besoin de savoir que tu vas bien. Tout le monde est inquiet pour toi. »
La jeune femme essuyait grossièrement une flopée de grosses larmes à l'aide de sa paume de main. Elle avait les yeux ronds comme des billes, trempés exagérément et la bouche tordue en une moue poignante.
« J'ai tout gâché. Je suis désolée. » répondit-elle au garçon.
Du tac au tac, Grayson lui avait envoyé un message. Le petit bruit signalant l'arrivée d'une notification prenait de surprise la jeune femme, elle en hoquetait et en sursautait bêtement.
« Tu as fait ce que tu jugeais le mieux pour toi, tu n'as pas à te sentir mal pour ça. »
« Je n'arrive pas à l'oublier. » elle écrivait en retour. « Je ne peux pas en épouser un autre que lui. Je ne peux pas en aimer un autre que lui. »
Dick ne répondait pas. Il restait muet, incapable de taper une quelconque réponse ; la demoiselle le compris immédiatement, voilà pourquoi elle quittait brusquement la conversation et fermait les yeux. Elle serra son cellulaire entre ses doigts, elle le fit violemment, le corps secoué par des sanglots douloureux.
Lorsqu'elle rouvrit finalement les yeux, ce fut à cause du bruit d'une nouvelle notification. Elle avait attiré son attention. La jeune femme passa alors de nouveau la paume de sa main sur son visage ᅳle gant était désormais noirᅳ et retira le reste des larmes ayant perlé sur les traits torturés de son faciès. Ensuite, elle regarda le nom du contact qui lui avait écrit ᅳcar ce n'était pas Grayson. Wayne. C'était Bruce Wayne. Il lui avait envoyé plusieurs messages, chose étrange venant du milliardaire qui avait pourtant la réputation d'être aussi froid que la glace, aussi bavard qu'un mur de briques et méprisant qu'une brute. Ses larmes noirâtres retombaient sur le décolleté de sa robe de mariée et la tachait sans merci. Elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer, peu importait la conviction qu'elle y mettait, la force qu'elle insufflait en elle. Toutefois, elle rassembla la dernière once de courage présente dans ses veines, et cliqua sur le message du milliardaire.
« Passe au manoir dès que tu as besoin de quoi que ce soit. Tu seras toujours la bienvenue. »
La jeune femme émit un violent gémissement. Elle sentait sa gorge être prise de tremblements et, en réponse, elle plaqua violemment l'écran de son téléphone portable contre la surface boisée de la commode. Incapable de quitter la conversation ᅳde peur de s'attirer les foudres de Bruceᅳ et tout autant de lui répondre ᅳelle avait bien trop honte, et était bien trop énervée contre luiᅳ elle avait alors préféré fuir.
Elle se reculait, imposait une certaine distance entre son cellulaire et elle puis, soudainement, arracha son voile ainsi que le collier de perles laissé à choir proche de sa gorge. Les boules blanchâtre giclaient dans tous les sens, percutant le sol, allant se réfugier en dessous du canapé, de la commode, auprès de la baie vitrée, voire d'une lampe éteinte à quelques mètres de là. Tandis que le voile, lui, s'affaissait majestueusement au sol, sur la traîne de sa robe de mariée. Toutefois, elle ne lui laissa pas le temps de se reposer, car elle le dégageait d'un coup sec de son pied, préférant le voir au sol, contre la surface du tapis, plutôt que sur son vêtement traditionnel. Elle le toisa avec colère et menaça de le piétiner tant sa vue l'importunait. Lorsqu'elle relevait son visage en direction de l'immense salon, observant la porte menant à sa chambre à coucher, la salle de bain, son bureau, et la cuisine, elle sentit soudainement l'atmosphère se faire plus lourde. Quelque chose flottait dans l'air, enfoui dans l'obscurité qui l'avait entourée depuis le début, mais à laquelle elle n'avait pas su donner assez d'importance. Elle étouffait, haletait, transpirait à grosse gouttes, cela la rendit davantage nerveuse.
Après un instant, là où elle s'était raclée la gorge, la jeune femme déposa la paume de sa main contre sa poitrine et parla d'une voix terriblement hésitante. Elle papillonnait des yeux, avec la désagréable sensation d'être observée de tous les côtés, sous tous les angles.
« Il y a quelqu'un ? »
Un sentiment de peur se frayait en elle, mêlé à la peur et la tristesse. Elle en avait les tripes retournées et le cœur battant à vive allure. Il tambourinait fort contre sa poitrine, le bruit allant même jusqu'à se répercuter dans ses tympans. De ses pupilles tremblantes et de son regard troublé par ses pleurs, la jeune femme jetait un coup d'œil curieux au salon. Cette fois-ci, elle l'observa avec grande attention. En commençant par la cuisine, la porte d'entrée, ses côtés, et finissant par le coin bibliothèque sur sa gauche, complètement plongé dans le noir.
La jeune femme plissait les yeux. Elle avait la désagréable impression de voir une forme y voir le jour dans tout ce noir si compact, et, le temps que ses yeux s'habituent finalement à l'obscurité, elle avait déjà avancé de plusieurs pas.
Sa traîne glissait sur le tapis, elle ne prenait même pas la peine de relever les bords épais de sa robe afin d'alléger sa marche. Elle écrasait les quelques perles de son collier au sol, manquant de chuter à répétition. Elle les forçait alors à rouler, se percuter entre elles et rouler bruyamment jusqu'à rencontrer une nouvelle surface contre laquelle elles allaient de nouveau y ricocher. La jeune femme parvenait rapidement au coin bibliothèque de son appartement, habituellement composé d'une petite table ronde décorée d'une lampe verdâtre, de deux immenses bibliothèque collées contre le mur, et d'un gros fauteuil de cuir. Elle peinait à observer le tout, le noir brouillant sa vision.
Lorsqu'elle tendit la main afin d'allumer la petite lampe et d'enfin mettre le jour sur cette situation torturante, elle sursautait au contact d'un objet dur. Il était frigorifié, semblable à du métal. Au même moment, la lumière l'éclaira et ses yeux s'écarquillaient à la vue d'un parfait inconnu dans son salon. L'espace d'un instant, son coeur arrêta de battre.
« Oh mon Dieu. » elle hurla.
La demoiselle n'eut besoin que d'une chose : croiser son regard envoûtant, pour reconnaître Jason. Peu importait si les traits de son visage étaient torturés par la fatigue et sûrement la colère, peu importait si il était mutilé par une immonde lettre J sur le côté droit de sa joue, juste en dessous de son œil. C'était lui. C'était Jason. Elle ne rêvait pas, il était bel et bien là. A cette. simple constatation, elle en sentit ses tripes se tordre et son mal de crâne s'accentuer.
« Jason, c'est toi ? » balbutia-t-elle. « Je... Je rêve ? »
Pour accentuer ses propos, la demoiselle allait jusqu'à se pincer l'avant-bras. Lorsqu'elle vit Jason cligner des yeux et écarter davantage les jambes, elle manquait de s'en évanouir. Jason était étrangement vêtu, une épaisse armure sur les épaules. Il avait relevé son masque, son front lui restait tout de même invisible. Mais c'était bel et bien lui. Elle aurait pu le reconnaître entre mille.
« Je pensais pas que tu allais rentrer ce soir. » parla le noiraud.
« Jason. » elle le coupa brusquement. « Jason, tu es en vie ? Bruce m'avait pourtant dit que... Oh mon Dieu. J'ai cru que tu étais mort, depuis tout ce temps.. »
« Il t'a menti. Bruce m'a remplacé, je n'ai jamais compté pour lui. »
La jeune femme jetait un coup d'œil à la main de Jason, celle dont il s'était servi pour allumer la petite lampe sur la table. Juste au dessous de son avant-bras, reposait une arme à feu. Contrainte, la demoiselle fit mine de rien, et replaçait son attention en direction du noiraud. Lorsque son regard croisa le sien, elle en sentit son cœur se briser et ses tripes finir torturées dans tous les sens. Il avait l'air pitoyable, il avait l'air d'un homme brisé.
« Qu'est-ce qui t'est arrivé, Jason ? Qui t'a fait ça ? »
« Il ne t'a rien dit ? » s'étonna-t-il. « Évidemment qu'il n'a rien dit, pourquoi faire ? » il rit. « C'est le Joker. »
« Le Joker ? » elle répéta. « Le Joker ? »
Jason pointa sa joue droite de son doigt recouvert de son armure. La jeune femme n'eut pas besoin d'y jeter un coup d'œil, le J était tellement imposant et grossier, marqué dans sa chair, qu'elle n'avait pas pu le manquer. Néanmoins, elle ne put résister à la tentation de le dévisager de nouveau et cela manquait de la faire de nouveau pleurer.
« Tout ça, c'est la faute de Bruce. » articula Jason. « Si je suis mort, si j'ai tout perdu, si j'ai été remplacé, si j'ai été oublié, par toi, par lui, par vous tous, c'est par sa faute. »
Une sécheresse douloureuse voyait le jour dans la gorge de la jeune femme, embarrassée et apeurée, elle ne sut trouver les mots afin d'apaiser la rage bouillant au cœur de la poitrine Jason. À la place, elle se contentait de laisser ses larmes rouler à grosses gouttes sur ses joues et ses mains trembler vigoureusement. Elle apportait ses doigts à ses lèvres et couvrait sa bouche avec, les yeux écarquillés avec horreur et la poitrine écrasée par ses poumons, alors qu'elle respirait avec panique.
« Jolie robe, au passage. » balança Jason. « Qui est l'heureux élu ? » demanda-t-il d'une voix tranchante en la toisant.
« Jason. » elle l'avertissait.
« Ouais, c'est mon prénom. »
La demoiselle tendait une main dans sa direction, dans un geste désespéré ᅳavec pour but de s'assurer qu'il était devant elle, que ce n'était pas encore une de ces visions la hantant par pur désir de vengeance provenant de sa propre cervelleᅳ toutefois, elle se pétrifia avec horreur lorsqu'elle vit Jason sursauter. Ce fut léger, à peine visible à l'œil nu, mais elle le remarqua immédiatement. Elle remarqua la façon dont ses yeux s'étaient mis à luire avec terreur, dont ses mains avaient reculé d'un millimètres afin de protéger son visage et celle dont sa lèvre inférieure s'était mise à trembler. La jeune femme s'était arrêtée brusquement, la respiration coupée et peinant à cligner des yeux tant elle était surprise. La pensée qu'il n'était plus le même, qu'il n'était plus le garçon dont elle avait autrefois été éprise, lui brisa le cœur. Il s'arracha de sa propre poitrine, s'effrita et manquait de la tuer.
« Toi aussi, tu m'as oublié. » l'accusa Jason. « Tu m'as remplacé avec cet avocat à la noix pendant que je pensais mourir. Je pensais ne plus jamais te revoir, mais je me suis accroché. Et pourquoi, au final, pour te voir en épouser un autre ? »
Jason serrait le poing. Le cuir de son gant grinçait, il donnait l'impression d'être à deux doigts de céder sous sa force. La jeune femme en déglutit avec embarras. Elle le contemplait, les sourcils froncés et la bouche entrouverte. Tandis que lui, la foudroyait du regard.
« Je ne l'ai pas épousé. » elle se défendait. « Je n'ai pas pu le faire. »
« Félicitation, je suppose. »
« Jason. »
Elle l'observait, le visage mutilé ébloui par la petite lampe posée à une cinquantaine de centimètres de son visage, les reflets orangés peignant joliment son faciès et faisant ainsi s'enflammer l'éclat accusateur dans sa paire de pupilles. Elle dévisageait sa position; son coude déposé sur la petite table, les jambes écartés et son autre bras déposé sur l'accoudoir du fauteuil de cuir. Son poing serré se trouvait juste en dessous de la lampe, ébloui de manière splendide, telle une torche enflammée, prête à crier sa rage et à mettre la lumière sur ce monde injuste et terrifiant.
« Tu es revenu, ne pars plus. Je t'en prie. Ne me quitte plus jamais. » elle murmurait, la voix secouée par des sanglots. « Reste auprès de moi. »
Jason la contempla. Il clignait des yeux et en profitait pour faire glisser son regard sur son entière personne. Quant à la jeune femme, elle restait stoïque, réduite à l'état d'objet sous le regard perçant de cet intrus. Le dit intrus, commençait par détailler la traîne de sa robe de mariée du regard, puis, il remontait sur son corset dévoilant sa sublime taille décorée de dentelle et d'un décolleté en forme de cœur, mettant en valeur la naissance de sa poitrine. Ses mains avaient l'air terriblement douce et élégantes, recouvertes d'une paire de gants en dentelle quelque peu tachées de noir. Sa nuque était dévêtue, et son maquillage, lui, ruiné. Pourtant, Jason ne l'avait jamais autant trouvé aussi sublime. Elle se trouvait face à lui, dans une robe de mariée ruinée, après avoir fui son fiancé, tout ça, parce qu'elle n'arrivait pas à le sortir de sa tête. Et ce, même présumé mort. Tout comme lui : elle n'avait jamais pu tourner la page.
La demoiselle retirait soigneusement ses gants, elle les laissait tomber sur la petite table et avançait de trois pas jusqu'à Jason. Pris par surprise, le noiraud la laissait faire. Il se crispait légèrement, le corps secoué par un sentiment de terreur, apeuré à l'idée d'être heurté, d'attiser sa méprise, son dégoût, sa colère. Il savait qu'elle en aurait été incapable, mais Jason n'était plus le même. Il n'était désormais que l'esclave de ses cauchemars. Il se perdit alors dans ses pensées, déglutissant bruyamment, tandis que la demoiselle arrivait à faire parvenir la paume de sa main sur la joue du garçon.
« Le Joker est mort. Il ne pourra plus jamais te faire de mal. »
Elle camouflait la cicatrice présente sur sa joue dans un geste tendre. Elle caressait sa peau étrangement douce de la sienne légèrement froide. L'espace d'un instant, elle retrouvait le Jason d'autrefois. La peau vierge, cet éclat familier dans le regard et cette atmosphère apaisante présente dans la pièce. Il n'était plus le même, elle en était consciente, malgré tout, le simple fait de le retrouver, ainsi, suffisait à la troubler avec force.
« Est-ce que Bruce sait que tu es ici ? » se risqua-t-elle à demander.
« Bruce n'en a jamais eu rien à faire de moi, peu importe. »
« Oh, Jason, non. Ne dis pas ça, je t'en prie. » elle le coupa. « Bruce était tant bouleversé quand Alfred m'a appris la nouvelle de ta disparition, il en est presque tombé malade. »
Ses traits de visage se durcissaient soudainement. Pris par un sentiment de rage, Jason frappait du poing sur la table en se redressant furieusement sur le fauteuil. La jeune femme en sursautait, terrifiée.
« Ne parle pas de lui comme si tu le connaissais ! Tu ne sais rien. » beugla Jason avec colère. « Tu ne sais pas quel genre de monstre il est en réalité. Tout ça, c'est de sa faute ! De sa faute... »
Jason en avait les larmes aux yeux, la fatigue l'emportait sur lui. Il avait été réduit à néant l'espace d'une année entière, complètement brisé, abandonné à son triste sort face à une créature tout droit sortie des enfers, puis il avait été abandonné par son père, ses frères, amis, et, à la recherche d'une dernière once d'espoir, il avait vu la seule fille qu'il avait jamais aimé, ᅳpresqueᅳ se marier avec un autre que lui, sous ses propres yeux, alors que tout semblait bien aller pour eux, comme si il n'avait jamais existé. Comme si il n'était plus rien. Comme si il n'avait jamais rien été. Jason avait le cœur réduit en miette, le corps recouvert de blessures, à peine apte à tenir debout sans sentir ses tendons gémir de douleur, ses os grincer et sa cervelle tirer des signaux d'alerte. Mais, alors qu'il se tenait devant elle, après tout ce temps à prier, à espérer, à tenir, il se sentait soudainement mieux. Alors, il se calma, regrettant immédiatement d'avoir élever la voix sur elle.
« Tu l'aimais ? »
Jason se raclait la gorge, embarrassé.
« Cet avocat à la noix, » il répétait. « tu l'aimais ? »
La jeune femme essuyait ses larmes et esquissait un petit sourire timide. Elle regardait Jason dans les yeux incapable de détourner le regard alors que le garçon de ses rêves se tenait devant elle. Il était là, assis tranquillement après avoir fait effraction chez elle, à la regarder comme si elle était le plus beau trésor de ce monde, ignorant les saletés sur son visage, son décolleté, ses gants noircis, son collier arraché, son voile abandonné et ses yeux bouffis par le nombre de larmes qui avait tristement parcouru les traits somptueux de son visage. La façon dont il la regardait la laissait bouche bée. C'en était d'une tendresse inouïe.
« Pas une seule seconde. » avoua-t-elle. « Je n'ai jamais pu te sortir de ma tête. »
Et c'était vrai. La triste vérité.
« J'étais persuadée que tu étais mort, la nouvelle venait de ta famille après tout. Mais, contrairement à eux, je n'ai jamais réussi à faire mon deuil. »
Jason sentit son cœur se gonfler de joie. Il en rougissait, comblé de bonheur.
« Cole est gentil, je me suis dis que c'était peut-être ce dont j'avais besoin pour convaincre Bruce que j'allais mieux, pour me convaincre. Mais, une fois devant l'autel, je.. Je sais pas ce qui s'est passé. Je sais juste que ce n'est pas lui que j'aime, c'est toi, Jason. C'est toi dont je suis amoureuse. »
Jason l'écoutait attentivement, apaisé par le son de sa voix. Elle parlait doucement, une pointe de timidité par ici et là tandis qu'elle faisait se noyer son regard dans le sien, incapable de cesser de le contempler.
« Est-ce que... Désolée. Est-ce que je peux te toucher ? »
Jason se contentait de fermer les yeux. Il laissait alors la demoiselle poser son front contre le sien et le serrer doucement dans ses bras. Elle enlaçait sa nuque de son épiderme nu, aidait ses doigts dévêtus à se fondre sur le dos de son crâne recouvert de son armure tandis qu'elle laissait s'échapper un souffle saccadé entre ses lèvres. Elle collait son décolleté à son torse, fléchissait les genoux sur ses haut talons aiguilles. Le contact physique engagé la rendit faible, elle manquait de s'en évanouir. L'odeur de Jason restait quelque peu similaire à celle qu'il avait toujours eu, néanmoins, celle-ci avait un côté un peu plus métallique, un peu moins artificielle. Ses yeux la brûlait à force de pleurer, et pourtant, elle continuait de sentir des larmes lui tremper les joues. Les mains de Jason trouvaient rapidement sa taille, il s'y agrippait, plantant ses doigts sur le tissu reposant sur ses hanches. Sa mâchoire se contractait durement, il grinçait des dents.
« Jason, tu m'as tellement manqué. »
La jeune femme embrassait la pointe de son nez, sa joue gauche puis celle de droite. Elle sentait Jason se raidir, cependant il restait muet, alors elle poursuivit jusqu'à déposer un tendre baiser sur sa paire de lèvres. Ensuite, elle se reculait et croisait son regard.
« Plus rien ne nous séparera maintenant, hein ? » demanda-t-elle.
Jason attrapait sa main, il entremêlait leurs doigts ensemble et lui sourit. Elle n'avait pas hésité, à sa grande surprise : elle voulait encore de lui, elle acceptait sa présence. Elle avait jeté la seule chance qu'elle avait eu de tourner la page ᅳse marier avec un autreᅳ pour le ramasser à la petite cuillère, sans hésiter l'espace d'un seul instant. Il en restait bouche bée.
« Je te le promets. » il répondait.
Jason serrait fermement sa main dans la sienne, le cœur gonflé d'amour et la tête dans les nuages.
« J'ai juste besoin d'un peu de temps avant. »
« Hein ? Pourquoi ça ? »
Jason grimaçait.
« Bruce et moi avons un compte à régler, je dois me préparer. Ça ne prendra que quelques semaines, mais ne t'en fais pas, je serai de retour. Je te le jure. »
« Quoi. »
Tandis que son sourire se fanait, la jeune femme le foudroyait du regard.
« Jason, tu repars ? »
« Le temps de régler cette histoire. » acquiesçait le garçon. « Après ça, je pourrai enfin tourner la page. »
C'était faux, mais Jason en était malheureusement persuadé. Il pensait que si Bruce Wayne disparaissait, si Batman échouait, alors cela lui rendrait justice, cela effacerait les horreurs que le Joker lui avait fait subir pendant cette monstrueuse année. Comme si ces cauchemars disparaîtraient, ces cicatrices se fondraient dans sa chair, jusqu'à en devenir invisibles, comme si plus rien ne s'était passé. Jason voulait le punir car, à ses yeux, Bruce était le seul et unique responsable de ce qui lui était arrivé. Il était celui qui n'avait pas été capable de le protéger, celui qui l'avait abandonné et remplacé. Celui qui lui avait tout offert, pour tout lui reprendre, et lui voler ce qui faisait de lui Jason Todd. Pour l'instant, il était incapable de vivre et ce, même avec elle, même à ses côtés. Peu importait combien elle le rassurait, l'apaisait, Jason était désormais un homme de vengeance, et il ne s'arrêterait pas avant d'avoir rendu justice.
« Je reviendrai te chercher. »
Jason se relevait, il surplombait la demoiselle et relâchait sa main.
« Maintenant que je sais que tu ne m'as pas oublié, que toi aussi tu as été manipulée par Bruce, je vais m'assurer que plus rien ne pourra nous séparer. » affirma-t-il.
La jeune femme fronçait les sourcils.
« Jason, je ne comprends pas. » elle avouait.
« Tu n'as pas besoin de comprendre. » il répliquait. « Contente toi de me faire confiance. »
« Je te fais confiance. C'est juste que... la façon dont tu parles m'inquiète. »
« Je sais. Je suis désolé »
Jason inspirait profondément puis, il expirait doucement. De son regard fatigué et troublé, il contemplait la jeune femme, il attrapait ensuite son visage en coupe, de ses deux mains, approchait son visage du sien, jusqu'à ce que leur nez se touche et finalement il lui offrait un petit sourire timide. Elle en sentit ses oreilles se réchauffer tandis qu'il imprégnait les traits de son visage dans son esprit et humait délicatement son odeur, déjà rendu ivre par celle-ci. Quelques minutes plus tard, Jason se sépara d'elle et détourna le regard.
« Je dois y aller. »
La demoiselle suivait son regard, il était rivé en direction de l'horloge, signe qu'il était sûrement déjà attendu quelque part. Jason semblait soudainement nerveux.
« Déjà ? » s'étonna la jeune femme. « Mais, je viens à peine de te retrouver ! Et puis, quand est-ce que tu comptes revenir ? Je ne veux pas attendre. J"ai tellement eu peur de te perdre, je veux rester avec toi, pour toujours etᅳ »
D'un geste rapide, net et précis, Jason avait attrapé le menton de la demoiselle entre ses fins doigts habillés. Puis, il l'avait coupé en déposant ses lèvres sur les siennes. Il lui avait volé un baiser tout en passant son bras autour de sa taille afin de la plaquer contre son torse. La demoiselle n'avait pas tardé à sentir ses yeux s'écarquiller avant de finalement se laisser aller et de répondre au baiser du garçon. Elle l'embrassait en retour, glissant ses paumes de mains sur ses joues et souriant grandement, le cœur battant à vive allure et la tête noyée dans les nuages. Les deux jeunes adultes vinrent partager un baiser amoureux. Il était d'une délicatesse et tendresse sans nom. L'un recouvert de métal, mutilé et épuisé par le temps, et l'autre vêtue de blanc, l'air tout droit sortie d'un compte de fée, si l'on en oubliait son maquillage ruiné, son nez bouché et ses yeux bouffis. Ils étaient là, enlacés l'un contre l'autre, le cœur battant à vive allure et leur âme finalement apaisées.
Le baiser aurait pu durer encore plus longtemps, il aurait pu s'éterniser jusqu'à se conclure dans un échange charnel, peau contre peau, larmes de joie échangées et bues à travers des baisers enflammés, langoureux, baveux, et finalement dans les bras de Morphée. Toutefois, le tout fut brusquement coupé lorsqu'on toqua à la porte d'entrée. Quelqu'un venait d'y donner quelques coups, attirant immédiatement l'attention de Jason et de sa bien-aimée. Le silence retombait soudainement dans la pièce principale de l'appartement.
« Qui est là ? » cria la demoiselle, tirée de son état d'euphorie.
« C'est moi, Dick. » déclara Grayson à travers la porte d'entrée. « J'ai fait un détour pour nous prendre de quoi manger, tu m'ouvres ? »
« Oh, euh, oui. C'est vrai, mince. »
La demoiselle glissait une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle faisait nerveusement parcourir son regard sur la pièce, tout sauf sur Jason alors qu'elle se demandait comment elle pourrait le faire sortir d'ici sans attirer l'attention.
« Ça te dérange de me donner deux petites secondes ? »
Sans lui laisser le temps de répondre, la jeune femme se tournait en direction du noiraud. Déjà prête à lui hurler de se cacher dans sa chambre, elle ne sut quoi dire lorsque, à la place de Jason, ne se trouva que le néant. Rien, ni personne. Il n'était plus là. Bouche bée, la demoiselle observait les alentours, persuadée qu'il n'avait pas pu se volatiliser comme ça, en un clin d'œil. Et pourtant c'était le cas. C'était à se demander si il avait vraiment été présent, si elle ne l'avait pas de nouveau inventé dans le seul but de se rassurer, de trouver réconfort auprès d'une agréable illusion, d'un séduisant mirage. Son odeur persistait dans la pièce, mais elle aurait tout aussi bien pu l'imaginer. Finalement, tandis que Dick commençait à s'impatienter derrière la porte, terriblement inquiet par tout ce silence, la jeune femme se contentait de sourire. Elle se frottait les yeux, épuisées et ses paupières la démangeant terriblement.
Et alors qu'elle se tournait en direction de sa porte d'entrée ᅳquelque peu agacée par l'insistance dont faisait preuve son amiᅳ, à une trentaine de mètres de là, elle saisissait la jolie rose abandonnée sur la table proche de la bibliothèque, juste en dessous de sa paire de gants, et finissait par aller rejoindre Grayson. Elle y trottinait, le cœur gonflé d'amour et les pensées divaguant vers un seul et même garçon. Le seul et l'unique : Jason Todd.
#jason todd#jason todd x you#jason todd x reader#jason todd x y/n#arkham knight#batman arkham knight#dc comics#dc universe#batman#red hood
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Bonjour à toustes.
Aujourd'hui c'est le 20 novembre, c'est le #TDOR (Transgender Day of Remembrance, Journée du souvenir trans), le jour ou on se souviens de nos adelphes mort'es : assassiné'es et suicidé'es.
Selon les chiffres de Human Right Campaign et Trans Murder Monitoring Project depuis un an, environ 321 personnes trans et non binaire sont mortes du fait de la transphobie.
- https://transrespect.org/en/trans-murder-monitoring-2023/
- https://www.hrc.org/.../fatal-violence-against-the...
Une super vidéo de Lexie sur l'origine de cette journée : https://www.instagram.com/p/Cz223Qfi6oR/
Si vous ne voulez pas passer ce moment seul'e vous pouvez vous tournez vers vos associations trans et LGBTI+ qui font des recueillement publique ou en ligne ce soir.
Plein de force, d'amour et de soutien pendant ce temps de recueillement.
#tdor#transgender#trans#lgbtiqa#queer#trans day of remembrance#lgbtq#tdor 2023#trans rights#trans art#trans artist#fox
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Plus ça change et plus c'est la même chose...
''Quelles que soient nos divergences d'opinions, il est un fait sur lequel nous semblons être tous d'accord, d'un bout à l'autre de la planète : notre monde se trouve aujourd'hui dans un état anormal, et il traverse une grave crise morale''. Ces lignes qui pourraient être écrites tous les jours, sont en fait du grand Stefan Zweig, donc écrites au plus tard avant 1942, date de sa mort, sans doute même dans les années '30.
Mieux encore, il poursuivait : ''Et lorsqu'on regarde l'Europe en particulier, on a nécessairement le sentiment que tous les peuples et toutes les nations vivent aujourd'hui dans un état de fébrilité maladive : la plus petite occasion suffit à créer un état d'immense nervosité. Les individus, les nations, les classes et les races, mais aussi les Etats semblent plus aptes à se haïr les uns les autres qu'à se comprendre.''. C'est très fréquemment que, depuis des années, vous lisez, dans ce Blog, que le monde est mené par la folie. Depuis peu, il convient d'allonger cette phrase lapidaire en précisant : ''et par la haine''.
J'aime bien collectionner ces phrases abruptes sur des réflexions à tendance ''visionnaire'' dites par des gens que j'admire ou que je me découvre capable d'admirer rapidement. La menace de plus en plus proche des technologies --dont nous parlons depuis dix ou douze ans et qui devient palpable... la montée des périls inouïs que fait courir une extrême Gauche devenant de plus en plus autistique et violente au fur et à mesure que son audience, sa raison d'être et sa justification se délitent jusqu'à ne peser rien de plus que, justement, cette violence résiduelle (que les braves gens laissent qualifier de ''fascisme'' ou ''d'extrême droite'' --pour parler de pathologies 100 % à gauche !)... la peur du lendemain qui, devant le refus du Pouvoir-en-place de voir pour ce qu'elle est une immigration devenant presque exclusivement mortifère... la tentation d'une fuite éperdue vers autre chose –combien de fois me demande-t-on ''Mais où peut-on se réfugier, désormais ?'', amenant la réponse pourrie des grands esprits tout petits : ''sur Mars !'... et le spectre-épouvantail de ce qu'est devenue l'Europe, maudite, néfaste, et pourtant encore souhaitée, parfois, par certains...
En fait –et je rejoins ici d'autres pensées de Stefan Zweig, dans ''Le monde de demain''--, ce n'est pas tant le monde d'aujourd'hui qui est différent du monde d'hier : le coupable de l'impression de ''désappartenance'' qui nous rend tous si malheureux serait plutôt la manière dont nous l'habitons. Le coupable, ce serait ce laisser-faire-laisser-p...aller qui a pris place en nous... Ce serait ces lettres que l'on écrit plus (remplacées par un émoticon ou un smiley : mignon, mais sans la moindre épaisseur)... Ces conversations –cet art si ''français''-- que nous avons remplacées par des invectives, des ''engueulades'', des disputes jusqu'à la violence... C'est notre ancienne culture qui s'efface peu à peu au profit des mensonges envahissants et de la fausseté, de la suppression de la politesse et de la galanterie, de notre nouvelle incapacité à distinguer le vrai du faux, sous la pression des mensonges institutionnels (l'exemple le plus frappant restant le covid, pour le moment).
Mais à situation complexe, causes multiples : il ne faut pas oublier, dans ce tableau des causes de notre décadence en cours, une radicalisation de la pensée qui avance en parallèle avec la montée de la haine, cet identifiant de notre moment dans l'Histoire... notre sortie progressive mais rapide de la démocratie telle que nous l'avons rêvée... la montée du totalitarisme barbare et misogyne des ayatollahs, des frères musulmans et autres envahisseurs potentiels (qui risque de faire tache d'huile sous nos latitudes bien plus vite que les myopes ne se le racontent)...
Le monde d'aujourd'hui inquiète à juste titre nombre de nos contemporains dont il défie en permanence les consciences –pour ceux qui en ont une, encore : ils sont de moins en moins nombreux et commencent même à se faire rares. Et, comme ils n'ont rien prévu, rien imaginé, rien écouté, notre pauvre monde se retrouve comme devant une maladie endémique (mais une vraie, celle-là. Pas un succédané de leur maudit covid inventé de toutes pièces pour tenter de camoufler les échecs cuisants de toutes les solutions que des nuls indignes des responsabilités qu'on leur avait confiées avaient cru malin de concocter, et dont pas une seule n'avait la plus petite chance de marcher).
Vers 1930, déjà, Zweig s’inquiétait de ce que deviendrait une Europe purement économique : ''Une telle construction, écrivait-t-il, ne saurait garantir longtemps la paix, car elle ne pourrait soigner les pays de leur maladie politique, l’impérialisme (revenu au tout premier plan ces temps derniers : islam, Russie, Turquie, Iran, Chine, Azerbaïdjan, et même Otan... Il avait vu juste !). Au contraire, une Europe culturelle permettrait le respect mutuel entre États, tout en évitant le repli sur soi et la méconnaissance caricaturale du voisin qui avait cours avant et pendant la première guerre mondiale''. Visionnaires tout autant qu’enracinées dans la réalité du XXème siècle, ces idées n'ont pas été reconnues comme les seules salvifiques par les épouvantables maîtres actuels d'une ''contre-Europe'' agonisante, qui ont bêtement tourné le dos à l'intelligence pour maximiser –croyaient-ils-- la puissance... et qui récoltent l'échec.
Les vraies solutions, hélas, se raréfient et deviennent de plus en plus désespérées. Il semble que le monde qui est en train de disparaître fasse déjà partie d'une autre Histoire, d'une autre Humanité, qui se perdent et qui se noient, jour après jour dans les manifestations de plus en plus fréquentes et de plus en plus nombreuses des symptômes d'une maladie lentement dégénérative, profonde, et atroce à ceux qui la voient venir et la subissent : le terrible mal-être d'une civilisation qui s'éteint... peut être à tout jamais, cette fois.
Si vous voyez de solides raisons de voir poindre autre chose que l'une ou l'autre des formes du ''pire'', dites-le moi, je vous en supplie, je commence à désespérer, et tout ce que je vois ou que j'entends ne fait que hâter mes craintes et multiplier mes angoisses...
H-Cl.
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Yeah so I started writing ✨science✨
Mes projets de recherche (minimum 1 par mois parce que je suis grave motivé 😎) :
Point de vue psychobiologique : Le stress chronique réduit-il l'espérance de vie?
Le développement d'habiletés interpersonnelles par la pratique sportive chez les adolescents. ~ En cours (revue de la littérature)
Évaluation du niveau d'anxiété des individus consommant du contenu en lien avec la santé mentale sur les réseaux sociaux. ~ En cours (collecte de données)
Projet encore incertain : Compréhension de soi à travers les (médias sociaux vs. échanges en ligne vs. télétravail?) - Perspective psychanalytique
Projet encore incertain : Troubles du spectre de schizophrénie - outils pour les pairs aidants VS. Le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive - un trouble de la personnalité encore méconnu
Les violences systémiques subies par les femmes autochtones. ~ En cours (rédaction finale)
Les distorsions cognitives liées à la procrastination.
Les réseaux sociaux comme outil pour favoriser la santé mentale : Étendue et limites. ~ En cours (revue de la littérature)
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CYBERVIOLENCE ET CYBERHARCÈLEMENT : LE VÉCU DES VICTIMES
À la suite de son enquête nationale « Cyberviolence et cyberharcèlement : état des lieux d’un phénomène répandu », notre association Féministes contre le cyberharcèlement publie les résultats d'une enquête auprès des victimes de violences en ligne, « Cyberviolence et cyberharcèlement : le vécu des victimes », conduite à sa demande par l’institut de sondage IPSOS auprès de 216 victimes de cyberviolence âgées de 16 à 60 ans et plus, du 30 septembre au 2 novembre 2022. L’impact de ces violences sur la vie et la santé des victimes est encore peu documenté, c’est ce constat qui nous a incitées à questionner directement les victimes de cyberviolences sur leurs parcours. Or, les résultats de cette enquête réalisée avec le soutien de la Fondation Kering et du Fonds pour les Femmes en Méditerranée dressent un état des lieux alarmant et soulignent le caractère genré de ces violences ainsi que leurs conséquences délétères.
UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE
Les données collectées auprès des victimes de cyberviolences dessinent une situation d’urgence sanitaire et sociale. Comme le pointait la précédente enquête nationale de l’association, ces violences sont répandues : plus de 4 Français·es sur 10 qui déclarent avoir été victimes de cyberviolences. Elles visent surtout les personnes les plus vulnérables ou discriminées et le phénomène touche en particulier les 18-24 ans, qui sont 87% à en avoir subi, les personnes LGBTQI+ (85%), les personnes racisées (71%) et les femmes de moins de 35 ans (65%).
D’ailleurs, parmi les répondant·es de l’enquête auprès des victimes on retrouve en majorité des femmes (84% des répondant·es) ainsi que des personnes discriminées en raison de leur identité de genre et leur orientation sexuelle (43%). Dans plus d’1 cas sur 2 (51%) la victime était âgée de moins de 30 ans au moment des faits. Quant à la dimension genrée des attaques en ligne, elle apparaît également via les données recueillies sur les personnes identifiées comme responsables des cyberviolences : des hommes sont impliqués dans la perpétration de ces violences dans au moins 74% des cas.
Si les menaces et les insultes sont les situations les plus fréquemment rencontrées par les victimes (93%), la diffusion non consentie de contenu intime ou dégradant concerne plus de la moitié d’entre elles (52%). Les revictimisations sont fréquentes et 93% des victimes déclarent avoir vécu plusieurs situations de cyberviolence, 40% d’entre elles rapportent même en avoir vécu entre 7 et 10. Les insultes, les menaces, l’envoi de photos de parties génitales ainsi que l’exposition à des contenus violents sont des situations que la majorité des victimes a subi plusieurs fois.
Loin d’être un mal virtuel, les cyberviolences ont un impact extrêmement lourd sur la santé des victimes, mais également pour leur épanouissement relationnel, familial, scolaire et professionnel. Les conséquences peuvent être extrêmes et 14% des victimes déclarent avoir tenté de se suicider suite aux violences subies. Il est aujourd’hui impossible de tracer une ligne de démarcation nette entre le hors-ligne et le en-ligne : les cyberviolences s’enchevêtrent avec les violences subies dans l’espace tangible et s’inscrivent dans un continuum de violences qui visent le plus souvent les femmes, les filles et les personnes les plus discriminées.
Or, la lutte contre ces violences repose encore en majorité sur les victimes, qui, faute de recours satisfaisants, se sentent isolées et développent des stratégies d’adaptation coûteuses et épuisantes. Moins d’une victime sur 10 déclare avoir su comment réagir au moment des violences et plus d’un tiers d’entre elles (36%) rapportent avoir été culpabilisées lorsqu’elles se sont confiées à leur entourage ou à des professionnel·les, ce chiffre s’élève même à 69% pour les victimes de diffusion non consentie de contenu intime ou dégradant.
LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Des violences qui s’inscrivent dans un continuum et se poursuivent hors-ligne.
L’espace numérique n’est pas disjoint du monde tangible : les menaces faites en ligne n’en restent pas qu’au stade de menaces et sont mises à exécution, ainsi, 72% des victimes déclarent que les cyberviolences se sont poursuivies en présentiel. Elles sont même près d’1 sur 5 (16 et 18%) à rapporter un vécu de violences physiques ou sexuelles accompagnant les violences en ligne. Les victimes de cyberviolences encourent donc de grands dangers : il ne suffit pas d’éteindre son ordinateur ou de désactiver ses comptes sur les réseaux sociaux pour faire cesser ces violences.
D’ailleurs, pour une victime sur deux (49%) la situation s’est installée dans la durée et les violences se sont poursuivies durant au moins un mois — voire plus d’un an pour un quart des victimes. Ces violences conduisent les victimes à se plier à des stratégies d’adaptation et d’évitement coûteuses qui engendrent un épuisement physique et psychique et sont néfastes pour leur agentivité et leur liberté d’expression. 32% d’entre elles ont d’ailleurs désactivé leurs comptes sociaux suite aux violences.
De lourdes conséquences sur la santé et la vie des victimes.
Les conséquences psychiques et sociales des cyberviolences sont nombreuses et significatives chez les victimes, encore plus lorsqu’il s’agit de femmes et de personnes discriminées. Dans 1 cas sur 2, un impact moyen à très fort est rapporté par les victimes sur leur études ou leur vie professionnelle. Les violences en ligne sont aussi à l’origine de troubles majeurs pour leur santé : elles engendrent un impact psychologique dans 80% des cas, et même un impact physique pour 1 victime sur 2 (46%).
Parmi les conséquences rapportées par les victimes, on retrouve de nombreux symptômes de stress post-traumatique : hypervigilance (91%), troubles anxieux et dépressifs (88%) et insomnies (78%) et pensées suicidaires (49%). 45% des victimes développent des troubles alimentaires et près d’1 victime sur 5 déclare s’être déjà auto-mutilée suite aux violences. Enfin, 31% des victimes confient avoir augmenté leur consommation d’alcool et de substances en raison des violences subies.
Une surreprésentation de femmes et de personnes discriminées parmi les répondant·es.
Le monde numérique est le reflet de notre société : on y retrouve toutes les oppressions et les inégalités constatées hors-ligne et les violences qui y sont perpétrées ciblent souvent les personnes les plus discriminées. Ainsi, les victimes de cyberviolence qui ont pris le temps de répondre au questionnaire pour témoigner de leur vécu sont en majorité des femmes (84%) et des personnes qui déclarent faire partie d’un groupe minoré et/ou être en situation de handicap (80%). 72% des personnes se déclarant d’une autre identité de genre rapportent avoir subi 7 à 10 situations de cyberviolence contre 40% des répondant·es au global. De surcroît, les personnes issues de groupes minorés ou en situation de handicap déclarent des conséquences sensiblement plus importantes sur leur vie et leur santé. Ainsi, les personnes LGBTQI+ ont plus tendance à se sentir désespérées et anxieuses que celles qui ne font pas partie d’un groupe minoré, elles ont aussi 3 fois plus de risques de s’automutiler.
Les personnes handicapées déclarent 2 fois plus souvent un impact physique des violences que les personnes valides et encourent 3 fois plus de risques qu’elles de rater leurs études — d’ailleurs les violences qu’elles subissent ont 6 fois plus souvent des conséquences très lourdes sur leur scolarité ou leurs études. Quant aux personnes racisées, elles rapportent 2 fois plus fréquemment être devenues hypervigilantes que les personnes n’appartenant pas à un groupe minoré. Les victimes discriminées en raison de leur religion sont, elles, 3 fois plus nombreuses à affirmer ne plus pouvoir aller à l’école ou au travail suite aux violences subies en ligne.
Un accès au droit déficient.
Le parcours judiciaire des victimes est semé d’embûches : 61% des répondant·es pensent que porter plainte ne sert à rien et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Bien qu’une victime sur 4 se soit déplacée au commissariat ou à la gendarmerie, elles déplorent dans 70% des cas que leur plainte n’ait donné lieu à aucune poursuite, tandis qu’un tiers des victimes se sont vues refuser le dépôt de plainte — bien que ce refus soit illégal. Quant aux personnes issues d’une minorité religieuse, elles ont 4 fois plus de risques d’être mal accueillies par la police et la gendarmerie et de ne pas pouvoir déposer plainte que les personnes qui ne font pas partie d’un groupe minoritaire. Au global, les violences en ligne subies par les répondant·es n’ont donné lieu à une plainte suivie de poursuites judiciaires que dans 3% des cas. L’accès au droit des victimes est clairement insuffisant et 17% d’entre elles affirment ne pas avoir porté plainte parce qu’elles ne savaient pas qu’elles pouvaient le faire.
Un manque cruel d’information et de recours.
69% des victimes admettent ne pas avoir su comment réagir lorsqu’elles ont été confrontées à une situation de cyberviolence. Si elles sont 74% à avoir pu parler des violences subies à au moins une personne, plus d’un tiers de celles qui ont gardé le silence l’ont fait parce qu’elles ne savaient pas à qui en parler ou parce qu’elles avaient peur des conséquences/que la situation empire, et plus d’un quart se sont tues parce qu’elles se sentaient coupables. Lorsqu’elles se sont confiées, les victimes l’ont avant tout fait dans la sphère amicale — nettement moins dans le cadre familial ou médical. Par ailleurs le niveau d’information en ce qui concerne les dispositifs d’accompagnement demeure très faible : 81% des victimes se déclarent mal informées sur plateformes à disposition pour leur venir en aide, ce chiffre s’élève même à 92% pour celles qui avaient moins de 25 ans au moment des violences. Seules 27% des victimes disent avoir entendu parler d’un dispositif comme le 30 18 et elles ne sont que 3% à y avoir eu recours. Ces chiffres pointent de sérieuses et regrettables lacunes en matière d’initiatives gouvernementales pour assurer l’information du public et la prise en charge des victimes de cyberviolences.
Des revendications pour améliorer le parcours des victimes.
Au vu cet état des lieux, notre association appelle les pouvoirs publics à mettre en place de toute urgence des campagnes d’information et de prévention sur les cyberviolences, mais également une plateforme d’écoute et d’orientation destinée à toutes les victimes de violences en ligne — quel que soit leur âge, ainsi qu’un observatoire des cyberviolences de genre. Nous souhaitons aussi que soit mis en œuvre un grand plan national d'information et de formation à destination du personnel éducatif, social et de santé, du corps juridique et des forces de police, afin d’améliorer le parcours des victimes et leur accès au droit.
TÉLÉCHARGER LES INFOGRAPHIES EN HD
TÉLÉCHARGER LE RAPPORT IPSOS
TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ
#cyberharcèlement#cyberviolence#infographie#enquetecyberviolences#violences faites aux femmes#violences en ligne#enquête#féministes contre le cyberharcèlement
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Conversation avec Niki de Saint Phalle, (à suivre), il est des triangles curvilignes qui ne la désespèraient pas. La fluidité des lignes en détruit la gravité et la violence.
Antonin Artaud en écho
L’amour sans trêve
Antonin Artaud
Ce triangle d’eau qui a soif
cette route sans écriture
Madame, et le signe de vos mâtures
sur cette mer où je me noie
Les messages de vos cheveux
le coup de fusil de vos lèvres
cet orage qui m’enlève
dans le sillage de vos yeux.
Cette ombre enfin, sur le rivage
où la vie fait trêve, et le vent,
et l’horrible piétinement
de la foule sur mon passage.
Quand je lève les yeux vers vous
on dirait que le monde tremble,
et les feux de l’amour ressemblent
aux caresses de votre époux.
Antonin Artaud
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As I start writing this, I still feel the ghost ache of eyes red from crying.
Tonight, France Télévision - the public television company providing some of France's main TV channels - is diffusing, prior to the start of the Paralympic Games in a week, a documentary entitled "À Corps Perdus". This documentary is available as of this morning on the group's online platform. I finished watching this documentary about 20 minutes ago.
I do not cry often. A big part of it is that I've been fortunate enough to live a peaceful, mostly strife-free life. That being said, one of the things that can get me to cry is emotional, impactful writing or cinema.
I cried, watching this documentary, overwhelmed with emotions I'm not sure if I can make sense of. What overwhelmed me, I think, was the sheer beauty of humanity being displayed.
I do not believe in Gods. I've heard that everyone believes in something, that people need something to believe in. I've never really taken the time to think and figure out what, exactly, I do or do not believe in, but I've long had an instinctual answer to the question "what do you believe in?" : humanity. This undefinable quality of humankind that makes us capable of the worst of violences, but most importantly of the best of kindnesses, of the most incredible achievements.
Nothing awes me like the good people are capable of. "Good" seems like too weak a word to express the greatness of what humanity can bring about, but it is the right one. Seeing people come together, keeping a light glowing in the darkest of times, fighting cruelty with the most selfless kindness, claiming triumph over horrors thanks to the dedication of dozens, hundreds, thousands of individuals.
Nothing captures my attention and emotions like a human story.
Nothing overwhelms me like humanity.
I want to give many thanks to everyone who took part in the creation of this documentary, which I hope will play a key role in getting French people excited for the upcoming Games.
To all of the athletes out there taking part in the Paralympic Games in Paris or in future editions, I wish the best of luck, the greatest experience and the most wonderful emotions.
To Oksana Masters (US / Ukraine), Alexis Hanquinquant (France), Anne-Sophie Centis (France), Cédric Nankin (France), Gabriel Araújo (Brasil) and Zakia Khudadadi (Afghanistan / France) : my best wishes to all of you for these Paralympic Games.
Alexis, Anne-Sophie, Cédric, je vous souhaite la plus belle réussite sous les yeux de vos familles et de vos amis, avec le soutien indéfectible du public et de tout le peuple français.
Gabriel, I hope you get to take that photo under the Eiffel Tower.
Oksana, I hope you and your mother have the most wonderful time in Paris.
Zakia, je vous souhaite d'avoir tout le soutien du peuple français derrière vous ; que dans les tribunes du Grand Palais, des dizaines, des centaines de français scandent votre nom ; que puisque, concourant avec l'équipe paralympique des réfugiés, vous ne pourrez pas l'entendre depuis la plus haute marche du podium, le public chante pour vous La Marseillaise à chacun de vos matchs. Je vous souhaite, si vous le désirez également, de participer aux Jeux Paralympique de Los Angeles 2028 sous le drapeau français ; ou, peut être, si l'Histoire vous le permet, sous le drapeau afghan.
À tous ceux qui ont accès aux chaînes de France Télévision, je vous invite à regarder le documentaire À Corps Perdus, disponible en ligne, en replay, et diffusé ce soir (mardi 20 août) à 21h10 sur France 2.
À tous mes concitoyens français, je vous encourage à montrer le même engouement pour les Jeux Paralympiques que vous l'avez fait pour les Jeux Olympiques, à commencer par le relais de la flamme qui commencera ce samedi 24 août et traversera de nombreuses villes. J'appelle en particulier les Parisiens à venir nombreux encourager les athlètes lors des épreuves en pleine ville (triathlon, vélo sur route, etc.).
To everyone around the world, I call onto you to watch the Paralympic Games, which will start on August 28th with the opening ceremony, as much as you are able - even if it is just 30 minutes in total over the 2 week long event. Let us give this event the attention it deserves.
To my fellow French citizens, to our close neighbours from Ireland, the United Kingdom, Belgium, the Netherlands, Germany, Switzerland, Italy and Spain - as well as Monaco and Andorra - and to all around the world who are able, I invite you to buy your ticket and come to Paris to cheer on the athletes and witness this event in person.
Many of us, and I am among this group, are or will be busy going back to school or work after summer vacation, giving us less time to pay attention to the Games as we had in August. Let us, to the best of our capacity, support the athletes by paying as much attention to their performances as we are able.
Aux français qui ont célébré les Jeux Olympiques avec d'autant plus d'enthousiasme que nous avons besoin, aujourd'hui, de raisons de célébrer et de nous rassembler, de ressentir notre appartenance à une seule et unique nation, faisons de ces Jeux Paralympiques les plus beaux de l'Histoire.
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LÉGENDES DU JAZZ
ART PEPPER, LE SURVIVANT
‘’Pepper was the embodiment of the West Coast "cool" style. He's very individual. You can hear it. You know it. Art was a very lyrical player. Especially at a time when most of the alto players were in a Charlie Parker bag, Art had a distinct style of his own."
- Shelly Manne
Né le 1er septembre 1925 à Gardena, en Californie, Arthur Edward Pepper Jr. était le fils d’Arthur Pepper Sr., un machiniste qui était devenu plus tard matelot de la marine marchande, et de Mildred Bartold. Pepper avait eu une enfance difficile, car ses parents étaient alcooliques et faisaient souvent preuve de violence.
Ses deux parents étant alcooliques, Pepper avait été élevé par sa grand-mère paternelle.
Pepper, qui avait grandi dans un environnement musical (le cousin de sa mère, Gabriel Bartold, était un prodige de la trompette), avait commencé à jouer de la clarinette à l’âge de neuf ans. Son premier professeur était Leroy Parry. Pepper était passé au saxophone alto trois ans plus tard. Plus jeune, le père de Pepper l’emmenait souvent dans des boîtes de nuit où il lui faisait jouer de la clarinette afin d’impressionner les clients, ce qui lui permettait de se faire un peu d’argent de poche.
Lorsque Pepper avait commencé à s’intéresser au jazz, ses idoles étaient Benny Goodman et Artie Shaw. Il appréciait aussi l’orchestre de Jimmy Lunceford, et plus particulièrement le saxophoniste alto Willie Smith. Le cornettiste Mugsy Spanier était un autre de ses préférés.
Au cours de son adolescence, Pepper avait été particulièrement influencé par d’autres saxophonistes comme Benny Carter, Charlie Parker, Lester Young et Lee Konitz. Pepper considérait Lester Young comme « le plus fantastique saxophoniste de tous les temps — égalé beaucoup plus tard par le seul John Coltrane.’’ Il avait ajouté: ‘’Il était meilleur que Charlie Parker, à mon humble avis. ».
Même si Pepper n’avait pas tellement apprécié Parker au début, il était revenu sur sa position par la suite. Pepper avait déclaré: « J’avais découvert Parker et je n’avais pas aimé. Ça me semblait trop rude […] Bird avait une bonne oreille pour les transpositions, un grand sens du blues et c’était un grand technicien. Il pouvait jouer très vite, et ses lignes étaient magnifiques. Tout était pensé chez lui ; tout avait un sens. Je n’ai jamais aimé ce son, mais, c’est une affaire de goût personnel […] Maintenant, quand je réécoute, j’aime tout. C’était un génie. »
Pepper avait aussi une admiration sans bornes pour John Coltrane. Pepper écrivait dans son autobiographie: « Mais alors, quand j’ai entendu Coltrane ! A la fin des années cinquante, j’ai entendu Coltrane avec Miles Davis, sur le disque Kind of Blue. Il y avait tout ce que l’on pouvait imaginer : plus de notes que Bird, un jeu plus complexe, et j’en aimais le son. Tout ce qu’il jouait se tenait, avait un sens pour moi. Il me touchait. C’est le seul type qui m’ait un jour fait dire : « Je donnerais mon bras droit pour jouer comme ça ! ». Pepper admirait aussi Miles Davis, Dizzy Gillespie, Ray Brown, Paul Cambers, Philly Joe Jones, Zoot Sims, Gil Evans et Gerry Mulligan. Quant à Stan Getz, il trouvait sa musique trop ‘’glaciale.’’
A l’âge de quatorze ans, Pepper avait joué du saxophone alto avec le groupe de son high school dans le cadre de soirées de danse. Un an plus tard, il avait commencé à improviser sur Central Avenue, le principal quartier de couleur de Los Angeles où on retrouvait de nombreuses boîtes de nuit. À l’époque, Central Avenue était pour Los Angeles une sorte d’équivalent de la 52e rue pour la ville de New York. UNE CARRIÈRE PROMETTEUSE
Pepper, qui avait appris principalement la musique en autodidacte, avait seize ans lorsqu’il avait commencé à se produire au Ritz et l’Alabam, deux clubs de Los Angeles, tout en poursuivant parallèlement ses études. Au Ritz et à l’Alabam, Pepper avait commencé à improviser avec des musiciens comme Louis Armstrong, Roy Aldridge, Jimmy Blanton, Johnny Hodges, Coleman Hawkins, Ben Webster et Dexter Gordon. Impressionné par le talent de Pepper, Gordon l’avait présent au batteur Lee Young, le frère de Lester Young. Young était vite devenu une sorte de mentor pour Pepper, et l’avait présenté au légendaire saxophoniste Benny Carter. À l’époque, Pepper a seulement dix-sept ans.
Dans son autobiographie, Pepper racontait son séjour dans l’orchestre de Carter:
"I had never played much lead alto, so with Benny I played second alto, he played lead, but in my book I had two parts written in most of the arrangements and sometimes, if there wasn't a large audience, Benny would just get off the stand and let me play his parts. I'd get all his solos. I learned that way how to play lead in a four-man saxophone section. And I learned a lot following Benny, listening to his solos, what he played against the background."
Carter étant sur le point de partir en tournée dans les États du Sud, il avait jugé préférable de ne pas exposer le jeune Pepper à une autmosphère de confrontation raciale, d’autant plus que son orchestre était uniquement composé de musiciens de couleur. Carter avait donc décidé de lui faire passer une audition avec l’orchestre de Stan Kenton. Ce dernier avait tellement été impressionné par le talent de Pepper qu’il l’avait aussitôt engagé comme premier saxophoniste alto.
Après avoir écouté les arrangements complexes de Kenton, Pepper n’avait pas tardé à se rendre compte qu’il avait besoin d’en apprendre davantage sur la théorie musicale afin d’exécuter plus efficacement ses solos. C’est le saxophoniste ténor de Kenton, Red Dorris, qui était venu à la rescousse de Pepper.
Après avoir entendu le jeune Pepper jouer pour la première fois, le guitariste Johnny Martizia avait déclaré: ’’Quel son splendide ! […] Je n’en croyais pas mes yeux. ». À l’époque, Pepper avait aussi commencé à partager la scène avec de grosses pointures comme Coleman Hawkins, T-Bone Walker, Dexter Gordon, Charles Mingus, Slick Jones, Art Tatum, Ben Webster, Johnny Hodges, Roy Eldridge et même son idole Lester Young.
Pepper s’était joint par la suite au grand orchestre de Stan Kenton, avec qui il était parti en tournée jusqu’à sa mobilisation en 1943. C’est aussi avec Kenton que Pepper avait fait son premier enregistrement la même année.
Peu après son 18e anniversaire de naissance, Pepper avait reçu son avis de mobilisation. Il a été enrôlé en février 1944. À l’époque, Pepper venait tout juste d’épouser son amie de coeur de seize ans, Patti Moore. Avant que Pepper n’ait eu le temps de partir outre-mer, Patti avait donné naissance à une fille, Patricia Ellen, qui était née le 5 janvier 1945.
Après avoir passé quelques mois en Angleterre, Pepper avait été affecté à la police militaire comme sergent de la garde chargée de la surveillance de Malborough Street Jail à Londres. Durant son séjour à Londres, Pepper avait aussi eu l’occasion de jouer à l’Adelphi Theater, ce qui lui avait permis de rencontrer les meilleurs musiciens de jazz britanniques comme George Shearing et Victor Feldman. Il avait également joué en concert avec le groupe de Ted Heath.
Après la guerre, Pepper était retourné à Los Angeles. En 1947, Pepper s’était joint à un autre groupe dirigé par Kenton, le Kenton Innovations Orchestra, avec lequel il était demeuré jusqu’à la fin de 1951 avant de former son propre groupe. À l’époque, l’orchestre de Kenton comprenait plusieurs grands musiciens de jazz comme les trompettistes Maynard Ferguson et Shorty Rogers, les joueurs de trombone Kai Winding et Milt Bernhart, les saxophonistes Bob Cooper et Bud Shank, ainsi que le batteur Shelly Manne.
Au cours de cette période, Pepper avait également joué avec Zoot Sims, Chet Baker (avec qui il avait enregistré deux albums à succès) et Stan Getz.
Pepper avait quitté l’orchestre de Kenton à la fin de 1951, car il en avait assez des tournées incessantes.
Dans les années 1950, Pepper était reconnu comme un des meilleurs saxophonistes alto du jazz. Il s’était d’ailleurs classé immédiatement derrière Charlie Parker comme meilleur saxophoniste lors d’un sondage des lecteurs du magazine Down Beat en 1952. Avec Chet Baker, Gerry Mulligan et Shelly Manne, Pepper avait souvent été associé au jazz de la Côte ouest, par opposition au jazz de la Côte est qui mettait en vedette Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Miles Davis, même si au niveau du style, il était davantage apparenté à ces derniers.
Musicien très lyrique et très mélodique, Pepper avait souvent été comparé à des saxophonistes alto comme Lee Konitz et Paul Desmond. Comme l’affirmait le batteur Shelly Manne, ‘’Pepper was the embodiment of the West Coast "cool" style. He's very individual. You can hear it. You know it. Art was a very lyrical player. Especially at a time when most of the alto players were in a Charlie Parker bag, Art had a distinct style of his own." Un autre ancien membre de l’orchestre de Stan Kenton, le saxophoniste ténor Bob Cooper précisait: "I always felt that Art's major influence was Lester Young; that came out more clearly when I heard him playing tenor a few times... And to transfer that beautiful sound to the alto!... I think his sound wasby far the best alto sound at the time."
Au début de 1952, Pepper avait formé un premier groupe avec le contrebassiste Joe Mondragon, le batteur et vibraphoniste Larry Bunker et le pianiste Hampton Hawes. Au cours de cette période, il avait aussi travaillé avec les batteurs Bud Rich et Shelly Manne. C’est aussi en 1952 que Pepper avait réalisé ses premiers enregistrements sous son nom. Il a aussi enregistré avec d’autres anciens membres de l’orchestre de Kenton comme Shorty Rogers et Shelly Manne. Pepper avait signé un contrat avec les disques Contemporary en 1957.
PROBLÈMES DE CONSOMMATION Pepper avait connu une adolescence plutôt turbulente. Abandonné à lui-même, il avait commencé à courir les rues, à se battre, à boire et à consommer une série de drogues douces. Il faisait aussi souvent l’école buissonnière.
Dans les années 1940, Pepper avait développé une dépendance envers l’héroïne, ce qui lui avait mérité plusieurs peines d’emprisonnement. Après son arrestation pour possession d’héroïne en 1953, Pepper avait été enfermé durant quinze mois au Fort Worth U.S. Public Health Service Hospital. Un malheur arrivant rarement seul, sa femme Patti en avait profité pour divorcer et se remarier.
Pepper était de nouveau retourné vers ses anciens démons après sa libération en mai 1954. Arrêté en décembre, il avait été envoyé à la prison du comté de Los Angeles, puis à Terminal Island, où il avait passé environ un an. Au milieu de l’année 1960, Pepper avait purgé une peine de prison de quatre-vingt-dix jours, avant d’être envoyé à San Quentin et à Tehachapi où il avait été enfermé durant quatre ans et demi. Trois mois après sa libération, Pepper avait échoué un test de drogue, ce qui lui avait valu six mois de détention au Chino Institute for Men. Libéré sur parole, Pepper avait de nouveau été emprisonné à San Quentin après avoir enfreint ses conditions de libération. Il a été libéré en 1966.
Durant la période de son mariage avec Diane Suriago en 1957, Pepper éprouvait des difficultés à se trouver du travail et subvenait à ses besoins gràce à de menus emplois (il avait notamment travaillé dans une boulangerie). Il faut dire que Pepper n’avait guère aidé sa cause puisque Diane était elle-même toxicomane, tout comme plusieurs de ses autres liaisons féminines. Après sa libération de San Quentin en 1966, Pepper était sans le sou et n’avait même plus de saxophone pour jouer. Comme Pepper l’avait écrit dans les notes de pochette de son album ‘’Living Ledgend’’: ‘’I had switched to tenor for two reasons. Rock was in vogue, and only tenor players seemed to be working. But the major reason was that after all my years of playing, I had been influenced to the point of imitation by another musician, [tenor] John Coltrane. I felt what I wanted to say I could only say with the tenor." Après être retourné vers l’alto quelques années plus tard, Pepper avait finalement conclu qu’il n’existait pas d’instrument idéal.
Lors de son séjour à San Quentin dans les années 1960, Pepper avait joué dans un groupe qui comprenait le saxophoniste alto Frank Morgan. Sous les conseils de son père, Pepper avait tenté de casser sa dépendance en se faisant admettre dans un sanatorium. Il y avait un seul problème: après sa libération, Pepper avait rencontré un vendeur de drogues et il avait aussitôt replongé.
Malgré ses problèmes de consommation, Pepper avait énormément enregistré. En 1957, il avait enregistré un album intitulé ‘’Art Pepper Meets The Rhythm Section’’, qui mettait en vedette la section rythmique de Miles Davis composée de Philly Joe Jones, Paul Chambers et Red Garland. Trois ans plus tard, Pepper avait enregistré avec Wynton Kelly, Jimmy Cobb et Paul Chambers l’album ‘’Gettin’ Together’’, ainsi que l’album ‘’Intensity’’ avec le contrebassiste Jimmy Bond.
Étonnamment, la dépendance de Pepper envers les narcotiques n’avait jamais affecté la qualité de ses enregistrements et de ses performances, contrairement à un Charlie Parker, par exemple.
En 1968, Pepper avait reçu une invitation pour jouer avec le groupe de Buddy Rich. Il y avait seulement un problème: il avait mis son saxophone au clou. Don Menza, un des saxophones ténor de Rich, était allé chercher le saxophone de Pepper chez le prêteur sur gages, ce qui lui avait permis de faire son premier enregistrement en plus de sept ans. Malheureusement, Pepper était tombé malade et avait dû être hospitalisé à la suite de problèmes de rate. Après trois mois d’hospitalisation, Pepper était retourné brièvement avec le groupe de Rich comme troisième saxophone alto, sa santé ne lui permettant plus d’assumer le rôle de premier soliste.
Sa santé continuant de se détériorer, Pepper avait pris les grands moyens pour se débarrasser de sa dépendance et avait décidé de suivre une cure de désintoxication à Synanon, à Santa Monica, en Californie. Comme Pepper l’avait reconnu dans son autobiographie: « Je ne savais faire que ça : boire et me camer. ». C’est à Synanon que Pepper avait fait la connaissance de Laurie Miller, qui était devenue sa troisième épouse en 1974. Miller avait joué un rôle très positif dans la vie de Pepper et lui avait apporté plus de stabilité dans sa vie personnelle. C’est aussi grâce à Miller que Pepper, enfin débarrassé de ses anciens démons, avait pu reprendre avec succès sa carrière musicale.
Dans une entrevue, Pepper était revenu sur cette période troublée de sa vie en expliquant que celle-ci lui avait permis de mûrir, tant comme musicien que comme individu. Il précisait:
‘’The next period in my life, because of my addiction problem, was a terrible one. But I don't think I could have avoided it. I mean, I tried to stay out of it for a long time, knowing what it might do. I think that in my searching for something - for love, acceptance or whatever it is, to be a real man, to relate to my father, and all those things - going to prison was a help. It was part of my evolution, as a human being and as a musician.’’
Au cours de la même entrevue, Pepper avait aussi abordé sa rencontre cruciale avec Laurie. Il expliquait:
‘’We met in Synanon, the rehabilitation centre. (Laurie - It was in 1969). It was very strange. She had been to Westlake School of Music when I was there; she wanted to be a singer [...]. When we were both in Synanon, I was looking for a woman I could love. After you're there a certain length of time, you're allowed to search for a person to get into a relationship with. You find a girl, and then you go to your tribe leader, it's all in tribes, you see. (It's very complicated. It takes three chapters in the book to explain it.) You have to get permission, and make sure that she hasn't been in Synanon too much longer than you, and that she won't be a bad influence, and so forth. Then you can have a courtship and if everything works out all right, you can go on from there.’’
DERNIÈRES ANNÉES
Après avoir entrepris une thérapie à la méthadone au milieu des années 1970, Pepper avait fait une tournée en Europe et au Japon avec ses propres formations. Il avait aussi enregistré plusieurs albums, principalement sur étiquette Galaxy, une filiale de Fantasy Records.
De 1968 à 1975, Pepper n’avait enregistré qu’un seul album. En 1975, il était retourné aux studios de Contemporary pour enregistrer une série d’albums qui lui avaient permis de connaître une véritable renaissance. Avant de reprendre ses enregistrements, Pepper avait reçu le soutien inestimable de Ken Yohe, le représentant des instruments de musique Buffet qui lui avait procuré un assortiment complet de saxophones et lui avait organisé des cliniques dans les collèges afin de l’aider à s’en sortir financièrement. Après avoir repris ses enregistrements, Pepper avait fait de nombreuses apparitions en concert et dans les clubs, principalement avec son propre quartet. En 1975, il avait également collaboré avec le big band expérimental du trompettiste Don Ellis, avec qui il avait fait plusieurs tournées aux États-Unis, en Europe et au Japon. Pepper avait aussi composé la trame sonore du film ‘’The Gauntlet’’ de Clint Eastwood en 1977.
Au cours des dernières années de sa vie, Pepper avait enregistré plusieurs albums, dont ‘’Winter Moon’’, réalisé avec un orchestre à cordes, un projet qu’il chérissait depuis longtemps. Il avait aussi enregistré un album live de trois disques intitulé ‘’Live At the Village Vanguard’’ (un quatrième disque fut publié après sa mort), ainsi que deux albums live enregistrés à Londres avec le pianiste Milcho Leviev, ‘’Blues for the Fisherman’’ et ‘’True Blues.’’
VIE PERSONNELLE Pepper avait publié son autobiographie en 1980. Intitulée ‘’Straight Life’’, L’ouvrage avait été écrit en collaboration avec sa troisième épouse, Laurie Pepper. Peu après la publication du livre, le réalisateur Don McGynn avait tourné un documentaire sur la vie de Pepper intitulé ‘’Art Pepper: Notes from a Jazz Survivor.’’ Le documentaire comprend des entretiens avec Pepper et son épouse Laurie, ainsi que des extraits d’un concert au Malibu Jazz Club.
Usé par des années de dépendance, Art Pepper s’est éteint à la suite d’une hémorragie cérébrale à Los Angeles le 15 juillet 1982. Il était âgé de seulement cinquante-six ans. Il a été inhumé au Forever Cemetery de l’Abbey of the Psalms Mausoleum, à Hollywood.
Après la mort de son mari, Laurie Pepper avait continué de gérer sa maison d’éditions, la Arthur Pepper Music Corporation, et de produire et de faire la promotion de sa musique. Laurie avait toujours été très impliquée dans la carrière de son mari. Elle était non seulement son épouse, mais aussi sa gérante, son agente et sa publiciste.
Connu principalement pour ses enregistrements avec l’orchestre de Stan Kenton, et surtout pour sa collaboration avec l’arrangeur Marty Paich, Pepper s’était également fait remarquer comme accompagnateur de Mel Tormé et d’autres chanteurs. Paich avait salué le sens du swing de Pepper en ces termes: "He had the notes, and he was swinging all the time. That's very important.... Art always swung. And he played all the instruments... exactly the same. He put them in his mouth and it was Art Pepper."
Bien qu’il ait surtout joué du saxophone alto, Pepper jouait aussi de la clarinette et du saxophone ténor à l’occasion. Sous l’influence de John Coltrane, Pepper avait incorporé des éléments de jazz modal à sa musique dans les années 1960.
Pepper s’était marié à trois occasions. Il avait d’abord épousé Patricia (Patti) Madeleine Moore en 1943, avant d’unir ses destinées à Diane Suriago en 1957. Pepper s’était marié une dernière fois avec Laurie La Pan Miller en 1974. Pepper avait eu un seul enfant, une fille nommée Patricia Ellen qui était née de son mariage avec Moore.
Préoccupé par le racisme et la discrimination raciale, Pepper avait écrit dans son autobiographie: ‘’Le soir, à la fin du boulot, je sortais héler un taxi. Freddie [le trompettiste noir Freddie Webster] se cachait. Quand j’ouvrais la portière, Freddie se précipitait dans la voiture : sinon, personne n’aurait voulu prendre un Noir. Je craignais toujours que le taxi ne fasse une réflexion et que Freddie le descende. » Mais le racisme n’était pas toujours à sens unique. Les relations n’étaient pas toujours harmonieuses entre les musiciens blancs et les musiciens noirs. Certains musiciens de couleur étaient d’avis que les blancs ne savaient pas jouer du jazz, qu’ils considéraient comme une sorte de chasse-gardée. Pepper lui-même avait été victime de ce genre de préjugés à de nombreuses reprises.
Pepper a également raconté dans son autobiographie un événement qui s’était produit lors de son séjour dans l’armée. À Durham, en Caroline du Nord, Pepper voulait assister à un concert de Benny Carter, mais il n’était pas parvenu à obtenir une place au parterre car son accès était réservé aux Noirs. Après avoir accepté bien malgré lui d’être relégué dans les loges, Pepper avait tenté de redescendre et de se rendre près de la scène. C’est alors qu’il était passé à un cheveu de se faire lyncher par les spectateurs noirs en colère.
Véritable virtuose, Pepper disposait d’une technique impressionnante et d’un grand sens du jazz. Pepper, qui avait toujours l’air de jouer sans effort, avait souvent nié pratiquer de longues heures, mais des témoignages de ses confrères musiciens laissaient croire le contraire. Un de ses amis musiciens, Alan Dean, avait raconté que lors d’un séjour en Angleterre pendant la guerre, Pepper pratiquait durant des heures avant de s’endormir. Pepper avait aussi rappelé dans son autobiographie un épisode qui s’était produit durant son emprisonnement à Fort Worth. Il expliquait: "I'd go to the band room in the morning, sweep the floor, clean the place, and make sure everything was locked up, and then I'd get out my horn. I'd close the door in this little room and just sit there and practice. I did that every day... and I really got down with music."
Pepper avait influencé plusieurs musiciens de jazz au cours de sa carrière. Benny Carter, qui avait été un des premiers à lui donner sa chance, avait dit de lui: « Le talent d’Art, la qualité du son, sa conception du rôle de premier saxophone, ses idées, tout m’impressionnait chez lui. » Quant au pianiste, arrangeur et chef d’orchestre Marty Paich, il avait déclaré: « Quand j’ai fait connaissance d’Art, c’était le plus grand saxophoniste que j’aie entendu. Bien au-dessus de tous les autres. Je trouvais incroyable qu’on puisse jouer aussi merveilleusement […] Pour moi, la west coast, c’était Art et son style mélodique, très différent du style new-yorkais, plus dur […] Il avait tant de classe. A son arrivée, les gens se calmaient ; quand il jouait, il dégageait une telle autorité ! La salle ne se dressait que pour lui quand nous jouions ensemble.» Le critique de jazz Scott Yanow considérait également Pepper comme le meilleur saxophoniste alto au monde.
Art Pepper avait reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière. Élu au deuxième rang des meilleurs saxophonistes alto par les lecteurs du magazine Down Beat en 1952, il avait été couronné meilleur saxophoniste alto par les critiques du même magazine en 1957, 1977 et 1980. En 1980, le magazine Swing Journal avait décerné à Pepper le prix de l’album de l’année pour son disque ‘’One September Afternoon’’, paru sur étiquette Galaxy.
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Choisir le mutisme devient parfois l'unique moyen de répondre à un monde qui semble imperméable à la compréhension. C'est au fil de ces années, au gré des leçons que la vie m'a prodiguées, que j'ai saisi la nature du bonheur. Il ne se présente pas comme un don inné, mais plutôt comme un choix délibéré, exigeant des efforts constants, une observation attentive de soi-même et une éducation émotionnelle.
La rencontre fortuite avec S cet été demeure une pièce maîtresse de ce récit intérieur. Sur les conseils de Jenifer, j'ai osé sortir de ma zone de confort, bravant les limites que je m'étais imposées. C'était un pas vers l'inconnu, une danse fragile avec le destin. Pourtant, même dans cette quête de renouveau, les ombres du passé violent avec mon ex-fiancé ont persisté. Comme des spectres indomptables, ils se sont insinués dans mes choix, me confrontant à des reflets toxiques que je pensais avoir laissés derrière moi.
Face au chant des sirènes, j'ai choisi de résister, guidée par Dieu vers l'inconnu, malgré les peurs et les doutes qui persistent.
Les instants partagés avec S se dévoilent comme une toile complexe de sentiments ambivalents. Chaque sourire partagé évoque des pensées qui errent vers un autre, vers D. C'est un écho d'une connexion passée, une mélodie nostalgique qui persiste même dans les nouveaux chapitres de ma vie. Et pourtant, la peur persiste, se glissant silencieusement dans les interstices de mes émotions. Peur d'être réduite à un simple trophée, une conquête fugace dans le jeu des relations humaines. L'excitation initiale du défi se mêle à l'ombre du doute, formant un tableau complexe de craintes et de désirs.
C'est dans ce labyrinthe émotionnel que je m'interroge sur la nature de mon attachement à S. La peur de ne jamais être aimée véritablement, mais plutôt d'être une illusion, hante mes pensées. Est-ce un amour authentique ou simplement l'excitation éphémère d'un défi relevé ? Ces questionnements, tels des murmures insaisissables, ajoutent une tension palpable à chaque interaction, chaque regard échangé.
Dans cette traversée incertaine, la présence de Dieu devient mon guide. Une boussole spirituelle dans le brouillard des sentiments humains. Je choisis de me laisser guider sans savoir exactement où cette route me mènera. C'est un voyage vers l'inconnu, vers un horizon incertain, mais la certitude demeure que c'est la voie à suivre pour préserver mon intégrité émotionnelle, pour éviter de retomber dans le cercle de violence qui a marqué mon passé.
Chaque page de cette histoire reste ouverte, chaque ligne écrite avec une plume tremblante, reflétant les tourments intérieurs d'une âme en quête de vérité. Les cinq pages de ce récit ne sont qu'une étape dans ce voyage, une exploration continue de soi, de l'amour et de la foi. Et alors que l'histoire se dévoile lentement, je reste suspendue entre la peur du passé et l'espoir d'un avenir encore inconnu.
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A l'alchimiste après avoir vu Ophélie
La mélasse indifférente des gens
Les rires cataractants, les gorges gueulantes
La solitude plus aiguë encore dans ce coin
que lancine cette joie mousseuse, émoussée
Jouée par de si grands comédiens.
Savoir dans le fond qu'aucun de ces ivrognes ne saura
Me soulager d'un regard vrai et franc,
Mais s'aveugler quand même pendant une longue heure
Et se forcer à rire, à sourire, à paraître.
Puis, marcher le long du port où l'eau reluit d'une force plus sombre qu'elle-même, marcher vers le silence de la ville, où le frisson des navires est tenu par le frôlement de l'air.
J'appelle Maël qui répond et me console.
Goûter au miel de sa voix, bercée de soleil et de nuit calme, miel qui dans mon cœur s'écoule. C'est déjà assez de l'avoir, lui qui orne mon passé d'une cicatrice d'or, lui qui justifie la guerre, l'absurde et l'échec, lui dont la caresse légère se pose sur ma joue comme sur sa propre enfance, fidèlement. Lui qui feignit de s'éloigner pour revenir toujours et se cacher près de moi. Comme je me cache près de lui, et le veille en secret.
Maintenant la mer est plus noire que le ciel
Son grondement à ses pieds est un renversement
Incliné vers elle qui éclate, le ciel la regarde et se fascine lui-même.
Fouler le goudron de la vie, transpirer sous l'armure, sentir l'âme se fendre, mais demeurer au bord de cette immensité, la nuit et le ciel, l'un dans l'autre contemplés. La ligne de l'horizon se suspend dans la noirceur des astres. L'infini du ciel se ravale dans le gouffre qui s'argente à ses pieds.
Assise face à la mer je vois son sang fougueux et froid, ce chant d'amour où la violence et la plainte ne sont ni violence ni plainte mais volupté sans mort, mais mort au charme paisible, mais sifflement des sirènes où toutes les passions humaines s'endorment et rêvent, s'éteignent et chantent.
Si, comme le dit Baudelaire, la mer est le miroir de notre âme, elle n'en est que l'image. Notre peine, notre haine, notre amour, elle les idéalise, au travers des bouleversements infinis de sa chair sans douleur. Elle est donc la réalisation la plus inhumaine de l'âme humaine, la vocation de toutes nos afflictions, de tous nos pleurs: une vague qui s'élève, se délie et se noie dans son propre sein.
Peut-être parce que la mer est née avant la terre, elle naquit avant la souillure, qu'elle miroite infiniment et sublime.
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Guy de Maupassant : Le baiser. Texte publié dans Gil Blas du 14 novembre 1882, sous la signature de Maufrigneuse. Il a également été repris dans La Vie populaire du 10 avril 1884.
Mis en ligne le 5 novembre 1998.
Dialogues initiés par : tiret - guillemet
LE BAISER
Ma chère mignonne,
Donc, tu pleures du matin au soir et du soir au matin, parce que ton mari t’abandonne ; tu ne sais que faire, et tu implores un conseil de ta vieille tante que tu supposes apparemment bien experte. Je n’en sais pas si long que tu crois, et cependant je ne suis point sans doute tout à fait ignorante dans cet art d’aimer ou plutôt de se faire aimer, qui te manque un peu. Je puis bien, à mon âge, avouer cela.
Tu n’as pour lui, me dis-tu, que des attentions, que des douceurs, que des caresses, que des baisers. Le mal vient peut-être de là ; je crois que tu l’embrasses trop.
Ma chérie, nous avons aux mains le plus terrible pouvoir qui soit : l’amour. L’homme, doué de la force physique, l’exerce par la violence. La femme, douée du charme, domine par la caresse. C’est notre arme, arme redoutable, invincible, mais qu’il faut savoir manier.
Nous sommes, sache-le bien, les maîtresses de la terre. Raconter l’histoire de l’Amour depuis les origines du monde, ce serait raconter l’homme lui-même. Tout vient de là, les arts, les grands événements, les mœurs, les coutumes, les guerres, les bouleversements d’empires.
Dans la Bible, tu trouves Dalila, Judith ; dans la Fable, Omphale, Hélène ; dans l’Histoire, les Sabines, Cléopâtre et bien d’autres.
Donc, nous régnons, souveraines toutes-puissantes. Mais il nous faut, comme les rois, user d’une diplomatie délicate.
L’Amour, ma chère petite, est fait de finesses, d’imperceptibles sensations. Nous savons qu’il est fort comme la mort ; mais il est aussi fragile que le verre. Le moindre choc le brise et notre domination s’écroule alors, sans que nous puissions la réédifier.
Nous avons la faculté de nous faire adorer, mais il nous manque une toute petite chose, le discernement des nuances dans la caresse, le flair subtil du TROP dans la manifestation de notre tendresse. Aux heures d’étreintes, nous perdons le sentiment des finesses, tandis que l’homme que nous dominons reste maître de lui, demeure capable de juger le ridicule de certains mots, le manque de justesse de certains gestes. Prends bien garde à cela, ma mignonne : c’est le défaut de notre cuirasse, c’est notre talon d’Achille.
Sais-tu d’où vient notre vraie puissance ? Du baiser, du seul baiser ! Quand nous savons tendre et abandonner nos lèvres, nous pouvons devenir des reines.
Le baiser n’est qu’une préface, pourtant. Mais une préface charmante, plus délicieuse que l’œuvre elle-même ; une préface qu’on relit sans cesse, tandis qu’on ne peut pas toujours... relire le livre. Oui, la rencontre des bouches est la plus parfaite, la plus divine sensation qui soit donnée aux humains, la dernière, la suprême limite du bonheur. C’est dans le baiser, dans le seul baiser qu’on croit parfois sentir cette impossible union des âmes que nous poursuivons, cette confusion des cœurs défaillants.
Te rappelles-tu les vers de Sully Prudhomme :
Les caresses ne sont que d’inquiets transports,
Infructueux essais du pauvre amour qui tente
L’impossible union des âmes par le corps.
Une seule caresse donne cette sensation profonde, immatérielle des deux êtres ne faisant plus qu’un, c’est le baiser. Tout le délire violent de la complète possession ne vaut cette frémissante approche des bouches, ce premier contact humide et frais, puis cette attache immobile, éperdue et longue, si longue ! de l’une à l’autre.
Donc, ma belle, le baiser est notre arme la plus forte, mais il faut craindre de l’émousser. Sa valeur, ne l’oublie pas, est relative, purement conventionnelle. Elle change sans cesse suivant les circonstances, les dispositions du moment, l’état d’attente et d’extase de l’esprit.
Je vais m’appuyer sur un exemple.
Un autre poète, François Coppée, a fait un vers que nous avons toutes dans la mémoire, un vers que nous trouvons adorable, qui nous fait tressaillir jusqu’au cœur.
Après avoir décrit l’attente de l’amoureux dans une chambre fermée, par un soir d’hiver, ses inquiétudes, ses impatiences nerveuses, sa crainte horrible de ne pas LA voir venir, il raconte l’arrivée de la femme aimée qui entre enfin, toute pressée, essoufflée, apportant du froid dans ses jupes, et il s’écrie :
Oh ! les premiers baisers à travers la voilette !
N’est-ce point là un vers d’un sentiment exquis, d’une observation délicate et charmante, d’une parfaite vérité ? Toutes celles qui ont couru au rendez-vous clandestin, que la passion a jetées dans les bras d’un homme, les connaissent bien ces délicieux premiers baisers à travers la voilette, et frémissent encore à leur souvenir. Et pourtant ils ne tirent leur charme que des circonstances, du retard, de l’attente anxieuse ; mais, en vérité, au point de vue purement, ou, si tu préfères, impurement sensuel, ils sont détestables.
Réfléchis. Il fait froid dehors. La jeune femme a marché vite ; la voilette est toute mouillée par son souffle refroidi. Des gouttelettes d’eau brillent dans les mailles de la dentelle noire. L’amant se précipite et colle ses lèvres ardentes à cette vapeur de poumons liquéfiée.
Le voile humide, qui déteint et porte la saveur ignoble des colorations chimiques, pénètre dans la bouche du jeune homme, mouille sa moustache. Il ne goûte nullement aux lèvres de la bien-aimée, il ne goûte qu’à la teinture de cette dentelle trempée d’haleine froide.
Et pourtant, nous nous écrions toutes, comme le poète :
Oh ! les premiers baisers à travers la voilette !
Donc la valeur de cette caresse étant toute conventionnelle, il faut craindre de la déprécier.
Eh bien, ma chérie, je t’ai vue en plusieurs occasions très maladroite. Tu n’es pas la seule, d’ailleurs ; la plupart des femmes perdent leur autorité par l’abus seul des baisers, des baisers intempestifs. Quand elles sentent leur mari ou leur amant un peu las, à ces heures d’affaissement où le cœur a besoin de repos comme le corps ; au lieu de comprendre ce qui se passe en lui, elles s’acharnent en des caresses inopportunes, le lassent par l’obstination des lèvres tendues, le fatiguent en l’étreignant sans rime ni raison.
Crois-en mon expérience. D’abord, n’embrasse jamais ton mari en public, en wagon, au restaurant. C’est du plus mauvais goût ; refoule ton envie. Il se sentirait ridicule et t’en voudrait toujours.
Méfie-toi surtout des baisers inutiles prodigués dans l’intimité. Tu en fais, j’en suis certaine, une effroyable consommation.
Ainsi je t’ai vue un jour tout à fait choquante. Tu ne te le rappelles pas sans doute.
Nous étions tous trois dans ton petit salon, et, comme vous ne vous gêniez guère devant moi, ton mari te tenait sur ses genoux et t’embrassait longuement la nuque, la bouche perdue dans les cheveux frisés du cou.
Soudain tu as crié :
— Ah le feu...
Vous n’y songiez guère ; il s’éteignait. Quelques tisons assombris expirants rougissaient à peine le foyer.
Alors il s’est levé, s’élançant vers le coffre à bois où il saisit deux bûches énormes qu’il rapportait à grand’peine, quand tu es venue vers lui les lèvres mendiantes, murmurant :
— Embrasse-moi.
Il tourna la tête avec effort en soutenant péniblement les souches. Alors tu posas doucement, lentement, ta bouche sur celle du malheureux qui demeura le col de travers, les reins tordus, les bras rompus, tremblant de fatigue et d’effort désespéré. Et tu éternisas ce baiser de supplice sans voir et sans comprendre.
Puis, quand tu le laissas libre, tu te mis à murmurer d’un air fâché :
— Comme tu m’embrasses mal.
Parbleu, ma chérie !
Oh ! prends garde à cela. Nous avons toutes cette sotte manie, ce besoin inconscient et bête de nous précipiter aux moments les plus mal choisis : quand il porte un verre plein d’eau, quand il remet ses bottes, quand il renoue sa cravate, quand il se trouve enfin dans quelque posture pénible, et de l’immobiliser par une gênante caresse qui le fait rester une minute avec un geste commencé et le seul désir d’être débarrassé de nous.
Surtout ne juge pas insignifiante et mesquine cette critique. L’amour est délicat, ma petite : un rien le froisse ; tout dépend, sache-le, du tact de nos câlineries. Un baiser maladroit peut faire bien du mal.
Expérimente mes conseils.
Ta vieille tante,
Colette.
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