#turlute
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Ne dites que cette fille Ă©tait naine Monstre, erreur ou mĂȘme affreux phĂ©nomĂšne Et pour quelle raison Ă©trange Quâelle nous vienne quâĂ lâabdomen, ça nous dĂ©range ? Ne dites pas que dans lâjardin le gazon Causait sous ses bras des dĂ©mangeaisons Et puis quâest-ce que ça peut faire Du moment quâelle embouchait les bandaisons ? Les bandaisons       Elle jouait du pipeau debout       Quand les salopes sont Ă genoux       Elle, elle pompait au garde-Ă -vous       Heureuse dâavaler des chibres       Sans avoir Ă sâplier du tout       Elle suçait les gars debout       Câest peut-ĂȘtre un dĂ©tail pour vous       Mais mes copains en Ă©taient fous       Simplement sur ses deux pieds       Pour les turluter, vous comprenez ? Ne dites pas que cette fille Ă©tait courte En tout cas elle adorait le yaourt Et pour cette raison les membres Se laissaient tĂ©ter Ă lâaise sans quâelle se cambre Ne dites pas quâelle Ă©tait si rabougrie Que son menton lui cachait le nombril En vrai vous Ă©tiez jalouses Puisque tous les mecs autour Ă©taient Ă©pris Ătaient Ă©pris       Elle jouait du pipeau debout       Elle se lâenfilait jusquâau bout       Et pour moi ça veut dire beaucoup       Ăa veut dire pas dâlumbago       Et du lolo Ă tire-larigot       Pas plus haute quâun garde-boue       Trois pommes surmontĂ©es dâun hibou       Elle fourrageait sous les boubous       Simplement sur ses deux pieds       Pour les glouglouter, vous comprenez ?       Elle jouait du pipeau debout       (ad lib.) Sur lâair de « Il jouait du piano debout » (France Gall)
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#chanson française#france gall#fellation#turlute#pipe#nanisme#handicap#retard de croissance#verticalité contrariée#Youtube
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La lettre T
Tache
Désigne une personne qui impose sa présence, qui importune.
Taleur
Contraction de "toute Ă l'heure"
Tanner
Synonyme de "fatiguer" ou "agacer". Ătre tannĂ©, c'est ĂȘtre agacĂ©.
Tannant
-> décrire une personne turbulente, qui dérange les autres, qui les importune.
-> peut aussi possĂ©der une connotation affectueuse. Nous parlons alors dâune personne espiĂšgle, sans malice.
TantĂŽt
-> (Ă ): Ă bientĂŽt, Ă tout Ă l'heure
-> (un autre): Une prochaine fois, plus tard
Taouin
Imbécile, idiot
Taponner
-> Perdre son temps, hésiter
-> TĂąter
Tataouiner
Tergiverser inutilement
Tiguidou
TrĂšs bien, c'est super, tout va bien, c'est excellent
Tiraillage
Querelle, dispute, accrochage
Toton
-> Idiot
-> Sein (version québécoise de « nichon »)
Toune
Chanson
Tourlou
Au revoir. Peut aussi vouloir dire bonjour, mais c'est plus rare
Traffic
Circulation
Traite (payer la)
S'offrir ou offrir des plaisirs
Exemple: Quand j'ai vu Carole je lui ai fait des tas de calins, j'me suis payée la traite!
Trùlée
Longue suite, grand nombre de personnes ou de choses, multitude
Trente sous
Une piĂšce de 0.25$
Triper
Ăprouver un vif plaisir, kiffer
Truck (avoir son)
En avoir marre
Tsé
Contraction de "tu sais"
Tuque
Bonnet
Turlute
Une forme d'expression musicale folklorique qui consiste à chanter des onomatopées sur des airs traditionnels de violon.
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Expressions
Ti-Joe Connaissant
Prétentieux
Tirer la couverte de son bord
S'approprier des avantages au détriment des autres, prendre plus que sa juste part.
Ton chien est mort
Ne plusa voir de chance, plus d'espoir, ĂȘtre condamnĂ© Ă l'Ă©chec
Tour du chapeau
Marquer 3 buts dans un match (sport)
Tourner les coins ronds
Prendre des racourcis ou faire les choses de maniÚre rapide ou peu couteuse en sacrifant la qualité ou la sécurité
Tu t'en vas oĂč avec tes skis?
Façon trÚs rude de demander à quelqu'un ce qu'elle fait ou de lui faire savoir que ses actions sont absurdes.
Les déclinaisons d'expressions avec le mot "tomber"
Tomber dans l'oeil
Plaire Ă quelqu'un. Taper dans l'oeil
Tomber dans la face de quelqu'un
Agresser verbalement quelqu'un, l'insulter
Tomber en amour
Devenir amoureux
Tomber en bas de sa chaise
Grande surprise, Ă©tonnement, tomber Ă la renverse, tomber des nues
Tomber sur les nerfs/la rate/le systĂšme
Ănerver quelqu'un, l'exaspĂ©rer
Pour les plus courageux, je vous invite Ă tenter une autre chanson Ă turlute niveau expert đ€Ł
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Et voici les paroles (pcq oui elle dit des mots ^^)
https://moniquejutras.com/wp-content/uploads/2017/11/TurluteDesLittleDelisleParolesCompletes.pdf
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@mapletree100 Of course it's boring if you stick to the most basic, uncreative and barebones way of talking about it. We have plenty of cuter and funnier ways to say it. Tailler une pipe - carve a pipe Faire un pompier - make a fireman Faire un baiser au grand chauve - give a kiss to the great bald one Jouer du trombonne - play the trombone Faire la turlute - that one can't be translated, it's just pure musicality of language. Don't stop at just the basic, boring name. Go with the fun names. That's where the beauty of a language is.
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Fatal Bazooka - Ce matin va ĂȘtre une pure soirĂ©e - French Lyrics: Lundi matin, j'suis dans mon lit J'ai fait la teuf toute la nuit Jeudi, vendredi, samedi (what) Pas possible que ce soit dĂ©jĂ fini J'suis toujours aud-ch (aud-ch, aud-ch) J'suis toujours down (down, down) Toujours en rĂ»te, une question me turlute Pourquoi attendre le samedi pour faire le party, party (let's go) Pas besoin d'ĂȘtre au V.I.P La nuit tous les chats sont en pomme Chope l'Iphone (le BlackBerry) J'BBM (mĂȘme ma mamie) RDV boulangerie, 10h du mat' et c'est parti Pour le party (party), le party (party), le party, party, party
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Bonne Saint Valentin đ
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chapeaux pointus,
collage,
Brunel Francis
// pointy hats //
instagram
#collage contemporain#contemporary collage#collage#paper collage#turlute#chapeaux pointus#francis brunel
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http://peche-sans-killer.blogspot.fr/
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The Avengers #schlaasss #avengers #groland #tropdegens #fifigrot @groland #pieddebiche #souriredenfant #cuissarde #emmanuelmicron #tapin #turlute #tergiversation #hashtagschlaasss (Ă Fifigrot - Festival Groland Ă Toulouse)
#hashtagschlaasss#fifigrot#schlaasss#tergiversation#avengers#souriredenfant#tropdegens#groland#cuissarde#tapin#emmanuelmicron#pieddebiche#turlute
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Quand je suis seule et que je peux rĂȘver Je rĂȘve que je suis sous les draps Je rĂȘve que je te fais lĂ -bas Une bonne fellation Jâaime la fellation Quand je suis seule, que je peux inventer Que tu es lĂ tout prĂšs de moi Je rĂȘve en mâastiquant le bas Dâune bonne fellation Jâaime la fellation       Une pipe vaut mieux quâun long discours       Vu dâentre tes genoux       Câest pas grave si tu tournes court       Je bois tout, glou glou glou Je ne pourrais jamais te dire tout ça Mais puisque ma sĆur te suça Je trouve quâĂ mon tour jâaurais droit Ă une fellation Jâaime la fellation       Une pipe vaut mieux quâun long discours       Vu dâentre tes genoux       Câest pas grave si tu tournes court       Je bois tout, glou glou glou Quand je suis seule et que je peux rĂȘver Je rĂȘve que je suis sous le drap Je rĂȘve que je te fais lĂ -bas Une bonne fellation Jâaime la fellation (ParlĂ©Â :) Jây pense quand tu es prĂšs de moi Jây pense aussi quand tâes pas lĂ Je pense Ă toi Jâai pas la langue de bois       (ChĆurs :)       Une bonne fellation       Jâaime la fellation (ParlĂ©Â :) Je veux plonger dans ton bermuda Boulotter ton gros doigt Me gaver comme une oie Cette faim-lĂ câest plus fort que moi       (ChĆurs :)       Une bonne fellation       Jâaime la fellation       (ad lib.) Sur lâair de « Ma dĂ©claration » (France Gall)
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La chanson québécoise 1Úre partie
Il est impossible de relater l'histoire de la chanson québécoise en quelques lignes. Je vous propose donc aujourd'hui un survole des 100 derniÚres années de ces chanteurs et chanteuses qui ont forgé, puis transformé et propulsé le Québec. J'ai choisi de vous présenter un artiste par décennie qui aura marqué, à sa maniÚre l'univers musical québécois. Comme il s'agit de vous faire découvrir, vous me pardonnerez de ne pas parler des Leclerc, Charlebois, Reno et Dion, non pas par manque d'importance, mais parce que vous les connaissez déjà .
Les années 20: La Bolduc
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Mary Rose Travers, nĂ©e en GaspĂ©sie en 1894, est une autrice-compositrice-interprĂšte qui s'inspire de ses racines irlandaises (pĂšre) et canadienne-française (mĂšre). Elle va connaitre un immense succĂšs Ă la fin des annĂ©es 20, pendant la grande dĂ©pression, oĂč sa musique et ses paroles drĂŽles et rĂ©confortantes touchent la classe ouvriĂšre. Entre 1929 et 1932, elle enregistre 70 titres, soit un 78 tours par mois. Elle entreprend des tournĂ©es au Canada et dans le Nord-Est des Etats Unis. Reine incontestable de la turlute (non... non... pas celle française!! Retournez dans mes publications prĂ©cĂ©dentes pour la bonne dĂ©finition), elle enchaine les succĂšs qui traversent les Ă©poques et qui, sont encore chantĂ©s et repris aujourd'hui.
Je vous recommande:
Ăa va venir dĂ©couragez-vous pas (probablement le plus gros hit)
La bastringue (qui est aussi une danse)
J'ai un bouton sur le bout de la langue (une chanson humoristique)
La cuisiniÚre (une de mes préférées)
Dans le temps du jour de l'an (LE classique du temps des fĂȘtes)
Le commerçant des rues
Vous pouvez aussi regarder lâexcellent film de François Bouvier: La Bolduc. Il raconte merveilleusement bien lâhistoire de cette grande dame, mais aussi montre la rĂ©alitĂ© des familles, des femmes quĂ©bĂ©coises des annĂ©es 20.
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Les années 30: Quatuor Alouette
Ce quatuor composĂ© de Jules Jacob (tĂ©nor), Roger Filiatrault (baryton), AndrĂ© Trottier (basse) et Ămile Lamarre (basse), chantant a cappella et dont le rĂ©pertoire Ă©tait exclusivement consacrĂ© Ă la chanson folklorique canadienne-française. Le quatuor connait un gros succĂšs international dans les annĂ©es 30. Se produisant partout au Canada, mais aussi aux Ătats-Unis et mĂȘme en France oĂč en 1934 il fut officiellement dĂ©lĂ©guĂ© pour les fĂȘtes marquant le quatriĂšme centenaire de la dĂ©couverte du Canada. Les chanteurs participent Ă plusieurs centaines d'Ă©mission de radio au QuĂ©bec dans les annĂ©es 30-40, pour connaitre un dĂ©clin et la dissolution du groupe au milieu des annĂ©es 60.
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Les années 40: Alys Robi
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(Sâtu juste moi ou on dirait Laure avec un chapeau ?!? đź)
J'ai commencé à chanter à l'ùge de 4 ans, je fais mes débuts professionnels à 12 ans, je suis la premiÚre star internationale québécoise. Qui suis-je? Céline Dion? Nope! Il s'agit d'Alys Robi, née Alice Robitaille, qui a eu un succÚs phénoménal et mondial dans les années 40 à 60. Interprétant des chansons françaises et américaines, elle fait également découvrir aux Canadiens les rythmes latino-américains. Accident, problÚme de santé, hospitalisation, lobotomie... la vie de cette grande dame est un mélange de gloire et d'enfer, de joie et de désespoir. Je vous recommande fortement de regarder l'incroyable film "Ma vie en cinémascope" (2004) de Denise Filiatrault et je vous mets au défi de rester insensible. C'est impossible.
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Je vous recommande:
Tico Tico
Brésil
Chica Chica Boom Chic
Zi Padee Doo Dah
Besame Mucho
Les années 50: Willy Lamothe
Le pÚre de la chanson country western au Québec. Passant de chansons originales à traduction de chansons américaines, c'est un répertoire de plus de 500 chansons qu'il aura laissé et dont plusieurs sont encore chantées aujourd'hui par les plus grands. Il suffit de taper "Mille aprÚs mille" pour se rendre compte de son héritage à la simple vue des artistes ayant repris le titre: Céline Dion, Isabelle Boulay, Zachary Richard... Mais il n'était pas que chanteur, auteur, compositeur et multi-instrumentaliste, il était aussi animateur à la télévision (Le ranch à Willie) et acteur au cinéma.
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Je chante Ă cheval
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Mon voyage en Louisiane
Les années 60: Michel Louvain
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Les boĂźtes Ă chansons se multipliĂšrent Ă partir de 1960, en mĂȘme temps que la « RĂ©volution tranquille », vaste mouvement d'Ă©mancipation Ă©conomique et culturel, gagnait tout le QuĂ©bec. ParallĂšlement, plusieurs chanteurs populaires connurent leur plus grands succĂšs. Parmi eux, Michel Louvain. TrĂšs aimĂ© de la gente fĂ©minine, sĂ©ducteur et charmeur, il enchaine les hits Ă la radio, mais aussi Ă la tĂ©lĂ©vision oĂč il anime plusieurs Ă©missions au cours de sa carriĂšre. Il sera actif sur scĂšne jusqu'Ă son dĂ©cĂšs en 2021.
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La dame en bleue (Son plus gros succĂšs)
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Un certain sourire
Les années 70: Offenbach
Ă ne pas confondre avec Jacques Offenbach :D c'est pas du tout le mĂȘme style!! Il s'agit ici d'un groupe rock et blues trĂšs populaire dans les annĂ©es 70. Son chanteur, Gerry Boulet, est en grande partie responsable du succĂšs du groupe par sa voix unique, rauque et dure. La poĂ©sie des textes, la langue trĂšs populaire et le son caractĂ©ristique de chacune des piĂšces d'Offenbach en fait un des groupe les plus importants de la culture quĂ©bĂ©coise.
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Mes blues passent pu dans porte
(AprĂšs avoir Ă©coutĂ© lâoriginal, je vous propose cette version de Breen LebĆuf avec une pâtite fille de chez nous)
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Promenade sur mars
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CĂąline de blues
Les années 80: Richard Séguin
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Il commence sa carriĂšre avec sa sĆur dans les annĂ©es 70, puis en solo Ă partir des annĂ©es 80 jusqu'Ă aujourd'hui. Chateur engagĂ© aux textes percutants, il dĂ©fend plusieurs causes en plus d'encourager la relĂšve.
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Les années 90: Jean Leloup
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Comme on dit au Québec, c'est une bibitte! Le genre de gars qui se fout des conventions, qui vit dans son monde, embarque qui veut. Hyper populaire dans les années 90-2000, il se fait malheureusement plus rare maintenant. C'est bien dommage parce qu'on aurait grand besoin de sa folie.
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Groupe de Hip-hop quĂ©bĂ©cois qui connait du succĂšs dĂšs le dĂ©but avec ses textes engagĂ©s politiquement. Ardent dĂ©fenseur du français, le groupe prĂȘche pour l'indĂ©pendance du QuĂ©bec et inculque aux jeunes la fiertĂ© d'ĂȘtre QuĂ©bĂ©cois!
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M'accrocher?
Les années 2010: Les Trois Accords
Je triche un peu puisque ce groupe roule sa bosse depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, mais leur succĂšs perdure dans le temps et il m'est impossible de passer Ă cĂŽtĂ©. Les 3 Accords est un groupe de pop rock humoristique, leurs chansons, toujours dĂ©jantĂ©es, rejoignent un public jeune qui grandit avec lui. Ils ont quand mĂȘme fait la premiĂšre partie des Rollin Stones!!
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Elle fait d'abord carriÚre comme mannequin à l'ùge de 15 ans. Finaliste de la premiÚre saison de La Voix (The voice) au Québec, elle fait ensuite un duo avec Garou, puis compose les chansons qui se retrouvent sur son premier EP. Aujourd'hui elle continue à gravir les échelons du star systÚme et son talent est reconnu dans le monde entier.
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Dirty dirty
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Voila un petit survole de la chanson québécoise! J'espÚre que ça vous a plu et que vous avez fait de belles découvertes!
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Bonjour ! Un avis, une remarque sur la récente interview de Serge Lutens par Augustin Trapenard ?
GrĂące Ă toi, jâen ai un, puisque grĂące Ă toi, je viens de lâĂ©couter !
Ce nâest pas la premiĂšre fois â ce ne sera sĂ»rement pas la derniĂšre... â que je mâesbaudis devant le contraste immense quâil peut y avoir entre le cerveau de Serge Lutens et ses crĂ©ations olfactives si organiques, si solide, si terrestres, pleines de bruit et de fureur, animales et sensuelles. Lâindividu Lutens paraĂźt sâĂȘtre donnĂ© beaucoup de mal pour incarner la figure du gĂ©nie mystique au phrasĂ© mystĂ©rieux quâon imaginerait dormant dans un cercueil, une espĂšce de guru blanc byronien qui invite son cercle dâintime Ă le voir jouer nu du violon debout dans un pressoir Ă raisin (les convives dĂ©gusteront plus tard le jus tiĂšde ainsi dynamisĂ©) pendant que quelque androgyne Ă©phĂšbe lui fait une turlute. Ă la fin, tout le monde applaudit Ă tout rompre car il est bien entendu que seul un vrai gĂ©nie..
Jâaime dâamour une grande partie des parfums Lutens mais je nâoublie pas que lââoncle Serge a beau cabotiner tout son saoul, toutes ses crĂ©ations sont lâĆuvre de Christopher Sheldrake, parfumeur chez Chanel aussi. Toutes, sauf Serge Noire, la trĂšs mauvaise Eau (plouf !) et la transparente Eau dâArmoise, qui nâest jamais quâune version exceptionnellement Ă©dulcorĂ©e du Participe passĂ©... Ensuite, Maurice Roucel a donnĂ© Ă Lutens lâun des plus beaux iris sur terre, Iris Silver Mist, et Gilles Romey (le nez derriĂšre Rocabar dâHermĂšs) a crĂ©Ă© pour la collection « Palais-Royal » un trĂšs beau Rose de Nuit, mais qui en rĂ©alitĂ© est une adaptation de Sa MajestĂ© la Rose, cher disparu de la collection standard en flacons rectangulaires qui coĂ»tait moins cher et que lâon trouvait ailleurs quâĂ Paris, contrairement au flacons « cloches » exclusifs !
Je mâimagine sans doute des choses mais jâai tiquĂ© en entendu le garçon coiffeur dĂ©plorer la dĂ©mocratisation (relative) de la parfumerie. Lâon comprend pourquoi la nouvelle « Section dâOr » affiche des prix stratosphĂ©riques Ă 450⏠les 50ml... Et moi qui renĂącle Ă mâoffrir (enfin) Muscs KoublaĂŻ KhĂ€n dĂ©nichĂ© Ă 203⏠(les cent millilitres.) en ligne, dis donc.
#ben et toi ? quesse t'en a donc pensé ?#gallomancy#remember to blacklist the french-speaking walls of text kiddos#raiponses#anonymoustachus#aromaphilie
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Il vous faut me croire⊠!
 Il en va des discours comme de la vie,
Dire et faire, faire et dire sont presque magiesâŠ
Lâart de la persuasion par le discours,
Nous réserve de jolis et vilains tours⊠!
 Regardons dâun peu plus prĂšs ces figures,
QualifiĂ©es de styles afin que lâon nous tritureâŠ
Câest la fonction, la finalitĂ© qui feraient lâorgane,
Comme le symbole fait le mot, le fond en filigrane⊠!
 Il nous faut sây bien promener
Et ne pas toujours en mal plaisanterâŠ
Il y va si rarement de bons rhéteurs,
Dâen tirer le fil de leurs mots faisant fausse teneur⊠!
 Prenons garde de ne pas sous-estimer la rhétorique,
Elle est la science des mots porteurs de sens pratiques,
Les mots indiquant la vie en symbolisant toutes choses,
Ătant autant terrifiants quâamphigouriques selon la cause⊠!
 Voyons ce quâil peut, avec complexitĂ©, en revenir,
De ces expressions construisant ce que de cueillirâŠ
Les mots naissent et meurent pour autant quâils fussent,
Dans un temps littĂ©raire au trĂšs lent processusâŠ
 Les langues, nâen doutons point, câest de la biologie,
Disons-le en toute vĂ©ritĂ©, elles sont lâun des supports de la vieâŠ
Cette vie, une fois Ă©tablie, sâaffairant Ă chercher sens,
Uniquement dans le but dâen prĂ©server la magique essence⊠!
« Mâamuserais-je un peuâŠ? »
Câest avec comparaison quâon y parfois loupe similitudes,
Nous retrouvant bien seuls avec nos incomplĂ©tudesâŠ
En métaphorant tant de figures allégoriques,
Lâon sây laisse aisĂ©ment aux temps esthĂ©tiquesâŠ
LâallĂ©gorie va et devise de ses emblĂšmes fictifs,
La confondant hasardeusement avec des adjectifsâŠ
Personnifions toutes ces belles expressions,
Afin dâaboutir Ă de merveilleuses abstractionsâŠ
Alors que cette mĂ©tonymie cache ce que dâautres,
Ce serait comme Ă confondre un blĂ© dâun Ă©peautreâŠ
La synecdoque dans lâun recherchant le tout,
Joue avec extension ou restriction  mais rend fouâŠ
Nous réagissons et y allons de nos périphrases,
Doutant du sens si lâon dit avec pĂ©ri ou para phraseâŠ
Imaginons-nous nous perdre en sérieuses antithÚses,
En contres ou croche-pieds, nous y perdrions bien dâaisesâŠ
RĂ©fugions-nous dans lâantiphrase nous rassurant dâironies,
De contraires en euphĂ©mismes, se perdre en antinomiesâŠ
Voulant atteindre la meilleure définition possible,
Pour se vautrer dans un paradoxe inaudibleâŠ
Serons-nous sauvĂ©s par ce si beau mot dâoxymore,
Mais du clair-obscur Ă lâorgueilleuse faiblesse, le mystĂšre demeure encoreâŠ
Trouvant une hyperbole, condamnĂ©s Ă lâexagĂ©ration,
Nos phrases se dilatent crescendo en amplificationsâŠ
Voulant persuader sous perfusion dâanaphores,
Nous substituant à tant de répétitions, quel folklore⊠!
Essayons dâaugmenter de nos imprudentes objections,
Croyant avec certitude Ă une bonne gradationâŠ
PersuadĂ©s dâutopies quâavec une bonne anacoluthe,
Croyant prouver une histoire dâamour quâavec une turlute⊠!
Il faut nous calmer, dâune litote, gagner raison,
Parfois, oui, les rĂ©sultats sâacquiĂšrent par diminutionâŠ
Ne voulant point heurter, nous voilĂ sauvĂ©s dâeuphĂ©mismes,
Mais hypocrisies et diplomaties se cachent en « ismes »âŠ
Lâellipse vient Ă notre secours forte de ses absences,
Mais voilĂ ! Absences se font trop encombrantes prĂ©sencesâŠ
Je tourne autour de mon texte afin de faire table rase,
Cela ne me suffira pas mĂȘme armĂ© de pĂ©riphrasesâŠ
Jâavais lâespoir de relier mes paragraphes avec foi,
Je verrai bien si jây arrive avec un bon zeugmaâŠ
Mon prĂ©nom naquit sans mâen douter dâune antonomase,
Se prĂ©nommer Ange laisse pantois en jolie diaclase 1âŠ
Tout cela sâoriente vers les symboles et leurs sens,
Nous dĂ©tournant souvent par de beaux contresensâŠ
Lâhypallage sâest dĂ©guisĂ©e en une sorte de mĂ©tonymie,
Voulant nous en faire croire comme croyants de toute une vieâŠ
Entourés et agressés de toutes parts par tant de clichés,
De futiles et virtuelles images faisant semblant dâexisterâŠ
Nous engrangeons par accumulations des signes,
Nâalimentant nos perceptions quâaux effets parfois, de nous, indignesâŠ
Lâon se trouve plus souvent quâon ne le pense en parallĂ©lisme,
De nos correspondantes frĂ©quentations, naissent de beaux altruismesâŠ
Lâon dĂ©couvre souvent quâun mot dĂ©bute une phrase et la finit, rions, cela sâoseâŠ
Avec docte rĂ©flexion, dâaucuns ont baptisĂ© cela Ă©panadiplose, lâapothĂ©ose⊠!
Ă bien des reprises, dâĂ©panalepses, lâon nous fatigue avec les mĂȘmes mots,
Ătant certain que pour enfoncer un clou, il faut plusieurs coups de marteauâŠ
Il en est des bizarreries tel quâen sont les chiasmes, Allons donc⊠!
Cela se comprend quand les croisements de mots ou en groupes se fontâŠ
Parfois, nous avons besoin dâun drĂŽle dâanimal tel que lâasyndĂšte,
Souvent quâil faille sĂ©parer, diviser, disjoindre, ce nâest pas bĂȘteâŠ
Pour la beautĂ© de lâexercice, la musique dâun discours en rĂ©sonnance,
Lâon a recours le plus souvent possible aux charmes de lâassonanceâŠ
Ă trop vouloir insister dâallitĂ©rations afin de parfois chanter la comprĂ©hension,
Lâon finit, souvent, par aboutir Ă une altĂ©ration par une lourde aliĂ©nationâŠ.
La paronomase, elle, nâest quâune cousine des techniques de redondances,
Ne montrant que son plumage et cachant toutes ses insuffisances⊠!
Dâautres fois, quand la colĂšre gronde et sourd, lâon tire la prosopopĂ©e!
Une maniĂšre de pouvoir prĂ©parer et envoyer ses jolis pamphletsâŠ
Lorsque nous voulons dire les choses avec fieffées prétentions,
Savons-nous que cette anomalie mentale se nomme prétérition⊠?
 « De ruisseaux en riviĂšres, je mâarrĂȘte lĂ avant de finir fleuve⊠! »
 Dieu que le jeu mâa amusĂ© en effet⊠!
Que lâon me dise si je mây suis fourvoyĂ©âŠ
Jâen accepterai avec docilitĂ© les conseils,
Critiquer avec plaisir, nâen sera que bien des Ă©veils⊠!
 Analogie, substitution, opposition, atténuation et amplification pratiques.
VoilĂ bien quatre familles bien dĂ©cidĂ©es Ă structurer du discursifâŠ
Qui de lâauditoire Ă lâoratoire, lâimpression par les mots se fabrique ?
Il semble bien que lâun veuille entendre cela et lâautre dĂ©biter du dangereux assertif⊠!
 Ne nous reste, quâen quĂȘte et espoir de mire, la question rhĂ©torique⊠?!
Sommes-nous prĂȘts Ă nous installer dans la verve oratoire⊠?
Il nous semble bien que cela ne relĂšve que dâune entrainĂ©e pratique,
Voulant proser en exergue, la diffĂ©rence entre savoir et croireâŠ
1 Diaclase : du grec ÎŽÎčÎŹ [dia] (par) et klasis (fracture, rupture)
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Knut â 4. Mercredi â Visites et miaulements â 4.1 Le musĂ©e Skansen (1/3)
SMS du mercredi 14/12/2016 6h52
 *Téléphone de Justin*
 Justin : Aaron, tu dors ? Jâai une question !
Aaron : Nan, je ne dors pas⊠Je suis en train de me faire rĂ©veiller par un blond assoiffĂ© dâamour. Le bonheur conjugal <3 Justin : Mais⊠X_X (*chaton choquĂ©* ! moi, personne me fait de bisousâŠ) Aaron : Tâen veux ? Toi, tâen as le droit Ă autant que tu veux ! Et jâles fais aussi bien que lui :3 Justin : Nan, lĂ , jâvoulais te parler de mes cheveux en fait ! *chaton innocent, plus innocent tu meurs* Aaron : Tes cheveux ? Justin : Oui *____* Mon violet est tout passĂ©, donc je le vire. Du coup, bleu, rose, orange sanguine ou argent ? Aaron : ⊠Mon mec me turlute et mon chaton me demande mon avis sur sa prochaine couleur <3 Vous voulez ĂȘtre deux Ă me causer un orgasme en mĂȘme temps, avoue ? :D Justin : <___< RĂ©ponds idiot ! Aaron : Mhhhh⊠JâhĂ©site ! Le bleu, jâadore et lâargent ça te va bien de ouf⊠Mais lĂ , jâveux te voir en rose ! Câest mignon le rose ! (envoie-moi une photo, hein !) (Rha, putain, KilianâŠ) Justin : Okay ! Merci Roron ! Bisous ! (Passe-lui le bonjour et dis-lui que je lâembrasse⊠Enfin, que je lâembrasserai dĂšs quâil se sera lavĂ© la bouche ^o^ )
 *****
« Donc en fait, si tu tâes comportĂ© comme un pâtit con quand tu mâas vu dimanche, câest parce que ta sĆur avait rĂ©cupĂ©rĂ© mon nom via Madame Duvanel et mâavait stalkĂ© sur Facebook et trouvĂ© trop mignon ? »
Grognard, Knut prĂ©fĂ©ra tourner la tĂȘte en fronçant les sourcils et  en replongeant sa brosse Ă dent au fond de son gosier plutĂŽt que de rĂ©pondre Ă la question de Justin, basĂ©e sur les allĂ©gations dâune sĆur un peu trop bavarde ce matin au petit dĂ©jeuner. CâĂ©tait rĂ©duire la rĂ©alitĂ© Ă sa part la plus limitative et nier la complexitĂ© et richesse de son comportement de gamin. Des raisons, il y en avait en rĂ©alitĂ© plein dâautres ! Comme sâĂȘtre vu imposer de partager sa chambre, ce quâil nâaimait pas, voir dĂ©barquer comme en terre conquise un inconnu un peu trop chaleureux Ă son goĂ»t, ce qui Ă©tait effrayant, ou mĂȘme encore que la SuĂšde venait de perdre deux buts Ă un le vendredi prĂ©cĂ©dent contre la France en Ă©liminatoire de coupe de monde. Rien que cette dĂ©sillusion justifiait pleinement dâen vouloir Ă tous ces foutus coqs arrogants, dont il adorait pourtant la langue, la culture, la mode et la cuisine. Si seulement ils avaient Ă©tĂ© mauvais en foot, ils auraient Ă©tĂ© parfaits. Mais lĂ , Justin avait dĂ©gustĂ© pour les autres. MĂȘme sâil habitait en Suisse. Et quâil prĂ©fĂ©rait jouer au ballon plutĂŽt que de regarder ce sport Ă la tĂ©lĂ©. Et quâil soutenait le BrĂ©sil, ce dont Knut se fichait bien. Tout ça, ce nâĂ©tait jamais que des justifications stupides ad hoc Ă sa propre bĂȘtise, mais le jeune blond Ă©tait bien trop fier pour avouer devant son innocente victime quâil Ă©tait simplement concon et que sa sĆur avait raison. Dâautant plus quâil savait au fond de lui quâil pouvait ĂȘtre encore plus dĂ©bile sâil le voulait. Et puis lĂ , une chose lâintĂ©ressait bien plus que sa propre turpitude, Ă savoir ce que son colocataire improvisĂ© Ă©tait en train de faire avec ses cheveux. Il y avait un petit quelque chose dâhypnotisant que de voir la petite routine Ă laquelle sâadonnait Justin.
Avant toute chose, le chaton Ă©tait rentrĂ© dans la douche et avait fait couler une eau bouillante qui avait largement dĂ©posĂ© sa buĂ©e sur le miroir Ă quelques mĂštres de lĂ , puis il sâĂ©tait lavĂ© les crins plusieurs fois de suite Ă lâaide dâun mĂ©lange de shampoing antipelliculaire et de bicarbonate avant de terminer par un shampoing prĂ©parateur. LĂ , une serviette simplement nouĂ©e autour de la taille, il expliqua la routine de cette premiĂšre Ă©tape au curieux petit SuĂ©dois :
« Dâabord, jâenlĂšve la prĂ©cĂ©dente couleur avec des trucs bien mĂ©chants. Surtout, jamais de deux en un, sinon, câest la cata. Et le reste du temps, jâhydrate Ă mort pour contrebalancer et pas casser mes cheveux. Comme tu peux le voir, Ă part la racine, ils sont clairs, câest parce que je les dĂ©colore toujours pour que les teintes accrochent mieux. Câest compliquĂ© sinon, quand on est brun. »
MĂȘme sâil ne comprenait pas tout, Knut buvait les paroles de son camarade et, surtout, le regardait faire avec une certaine touche dâadmiration. Gants sur les mains, Justin se colorait les cheveux avec la mĂȘme aisance que lui pouvait se maquiller : il savait ce quâil faisait, comment il le faisait, et pourquoi il le faisait. En trois seconde, il se sĂ©cha la tĂȘte Ă lâaide dâune serviette pour garder ses cheveux encore humides. En dix, il sortit son mĂ©lange du jour de sa trousse. En Ă peine trente, il appliqua sa coloration au pinceau.
« Je change tout le temps. Jâai commencĂ© en seconde, et je suis devenu accroc ! Je ne supporte pas dâavoir la mĂȘme tĂȘte plus de quinze jours ! Jâai essayĂ© un tas de marques avant de trouver les bonnes. Et jâme suis mĂȘme notĂ© mes recettes dans un carnet pour me faire des teintes persos en en mĂ©langeant plusieurs. Jâleur donne un nom Ă chacune. Rien que le bleu, jâdois bien avoir dix versions diffĂ©rentes, selon mon humeur ! »
Le bleu⊠Knut ne put sâempĂȘcher dâimaginer Justin avec cet Ă©clat sâaccordant si bien Ă ses yeux. Il aurait Ă©tĂ© magnifique. Sauf que lĂ , le Français avait fait le choix dâun rose crĂšme, assez clair et plutĂŽt pastel, quâil rĂ©partissait avec soin au peigne en insistant jusquâĂ parfaite Ă©mulsification, et quâil avait nommĂ© « Pink Sweety ». Pour le coup, vu quâils sâaccordaient dĂ©jĂ avec le reste, il laisserait ses ongles au naturel. Puis vint la longue phase dâattente de presque trente minutes, film plastique sur la tĂȘte, avant de pouvoir passer une derniĂšre fois Ă la douche pour enfin dĂ©couvrir le rĂ©sultat.
« Alors, tu aimes ? »
« Mj⊠Mj⊠MjauuuuâŠÂ »
« Câest vrai, ça te plait ? »
Knut nâavait mĂȘme pas rĂ©flĂ©chi avant de murmurer son miaulement. Il Ă©tait sorti du cĆur. Avec toute la sincĂ©ritĂ© que pouvait exprimer sa petite voix lĂ©gĂšrement cassĂ©e Ă la vue de la nouvelle tĂȘte de Justin. AprĂšs le violet qui lui donnait un air sombre, presque torturĂ©, ce rose changeait tout. LĂ , câĂ©tait lâinnocence sucrĂ©e qui Ă©blouissait. Justin Ă©tait adorable. Trop peut-ĂȘtre. Les pommettes un peu rouges, le blondinet finit par calmer son ronronnement et grimaça, avant de sortir en claquant la porte de la salle de bain derriĂšre lui, non sans lĂącher juste avant une petite menace Ă son « rival » officiel :
« Tu veux jouer au plus mignon avec moi ? Okay ! Concours de chaton toute la journĂ©e ! Et fais gaffe, je joue Ă domicile ! Jâvais venger lâhonneur des SuĂ©dois, tu vas voir ! »
En effet, il avait lâavantage du terrain, et surtout un public dĂ©jĂ acquis Ă sa cause. Profitant du sĂ©jour en SuĂšde de Claude Duvanel et de son Ă©lĂšve, Franciska Eklund et dâautres professeurs avaient proposĂ© aux volontaires une grande journĂ©e « visite des musĂ©es de DjurgĂ„rden », une Ăźle imposante situĂ©e dans la partie est de la ville de Stockholm. Trois lieux Ă©taient au programme, et pas des moindres. Tout le club francophonie sâĂ©tait Ă©videmment inscrit, un peu forcĂ© par Lillemor, il est vrai. Knut Ă©tait naturellement de la fĂȘte. Il connaissait la majoritĂ© des participants et savait parfaitement comment les faire craquer. Pour ça, il choisirait la tenue la plus chatonesque possible, une qui justifierait Ă elle seul son surnom de « Kisse ».
Si Justin voulait avoir la chance dâattendrir plus de cĆurs et de dĂ©clencher plus de regards doux que son adversaire, il devait ruser. Se jetant dans son sac, il en sortit son arme secrĂšte, quâil avait normalement gardĂ©e pour faire le show le dernier jour. Pas le temps dâattendre. Il devait le mettre maintenant. CâĂ©tait son honneur mĂȘme qui Ă©tait en jeu.
Passant la tĂȘte par lâencolure, alors quâil Ă©tait lui-mĂȘme Ă moitiĂ© nu en train de choisir sa tenue, Knut grimaça, lĂąchant au passage un ronronnement qui trahissait autant son attendrissement involontaire que sa colĂšre. Justin avait osĂ©Â ! Un Sweat gilet totalement noir, tout ce quâil y avait de plus bĂȘte au monde, si on omettait ces deux adorables oreilles de chat au contour noir et Ă lâintĂ©rieur blanc, comme greffĂ©es Ă la capuche. Sur nâimporte qui, cela aurait Ă©tĂ© adorable. Sur Justin, câĂ©tait une cause sĂ©vĂšre dâarrĂȘt cardiaque et dâinsuffisance respiratoire pour cause de choc oculaire. Il nâĂ©tait pas « mignon ». Non. Il Ă©tait Ă croquer, Ă bouffer, Ă embrasser, Ă cĂąliner, Ă adorer et mĂȘme Ă vĂ©nĂ©rer. Pourtant habituĂ©e par lâincroyable potentiel de son frĂšre en la matiĂšre, mĂȘme Lillemor craqua en voyant cette petite tĂȘte rose sous sa capuche fĂ©line agiter ses petits coussinets devant son visage et elle se grignota le bout des doigts pour ne pas lui sauter dessus et lui mordiller la joue.
Quâimporte. MĂȘme sâil venait dâores et dĂ©jĂ de se prendre un 1 â 0 dans la tronche, Knut fit mine de ne pas rĂ©agir et sâenferma Ă double tour dans sa chambre pour se prĂ©parer. Un match de chatons se jouait en bien plus que quatre-vingt-dix minutes. Il avait toute la journĂ©e pour sâimposer. LĂ , ce nâĂ©tait encore que lâĂ©chauffement. En abattant dĂ©jĂ une de ses meilleures cartes, son adversaire français avait commis une erreur stratĂ©gique. Lui serait bien plus fin que ça.
AprĂšs bien vingt-minutes, alors que sa mĂšre lui hurlait dessus pour quâil se dĂ©pĂȘche vu quâils Ă©taient dĂ©jĂ bien en retard et quâils devaient absolument retrouver sur place le reste du groupe Ă neuf heures et demi, lâadolescent sortit enfin de sa piaule, droit comme une diva, et dĂ©jĂ parfaitement prĂ©parĂ© Ă affronter le froid.
En toute objectivitĂ©Â : deux mots sâimposaient pour dĂ©crire sa tenue.
Classe et féline.
Classe, parce quâil avait chaussĂ© aux pieds une Ă©lĂ©gante paire de bottes en cuir noir. Hautes jusquâĂ la base du genou, elles Ă©taient parcourues chacune dâun long lacet fin se terminant par un simple et large nĆud.
Classe, parce que chaque jambe de son jean slim Ă©cume â pantalon des plus chics â affichait en prime deux longue bandes longitudinales transparentes, lâune Ă lâintĂ©rieur des cuisses jusquâau mollet, lâautre Ă lâextĂ©rieur, ce qui permettait de goĂ»ter dâun regard discret Ă la douceur et clartĂ© de la peau du jeune SuĂ©dois sans jamais sâen rassasier.
Classe, parce que sa parka impermĂ©able prĂ©sentait une coupe droite au col haut et au maintien Ă©quivalent Ă celui des tenues des plus grands officiers militaires, mais sans le faste ni la sophistication ridicule qui les caractĂ©risaient. Elle se teintait dâun noir uni qui, par certain aspect, se rĂ©vĂ©lait presque aussi envoutant que le cĂ©lĂšbre Ventablack, Une capuche doublĂ©e dâune Ă©paisse toison blanche et grise protĂ©geait son cou et rĂ©chauffait jusquâaux regards qui se posaient sur elle.
Classe, enfin, parce que pour rehausser encore plus sa grĂące, Knut avait fait le choix dâune chapka matelassĂ©e blanche parsemĂ©e ici et lĂ de petits pois noirs Ă la dimension variable. La partie en fourrure, encore plus claire, semblait faite dâun jeune vison perdu dans la neige. Lâensemble Ă©tait dâun raffinement rare, magnifiĂ© par la musculature fine et droite de ce jeune garçon aux cheveux blonds et au minuscule grain de beautĂ© sous son Ćil gauche, qui brillait toujours comme le droit dâun bleu Ă lâazur cĂ©leste.
Et pourtant, malgrĂ© tout, la tenue Ă©tait profondĂ©ment fĂ©line. Comme si des petits dĂ©tails avaient Ă©tĂ© placĂ©s ici et lĂ exprĂšs pour rappeler au monde entier que ce garçon Ă©tait encore un enfant qui adorait miauler, sâamuser et faire le pitre comme cet animal totem qui lui collait Ă la peau. Les languettes de ses bottes avaient la forme dâune tĂȘte ronde de chat, terminĂ©es Ă chaque fois par deux petites oreilles pointues. On retrouvait un motif Ă©quivalent, Ă une moustache, un nez et des yeux clos prĂšs, dessinĂ© en blanc sur des moufles noires protectrices et assorties au manteau. Quoique, sur le bras droit, une longue manche rouge qui avait oubliĂ©e dâĂȘtre remontĂ©e sâĂ©chappait et descendait jusquâau bout du gant, comme pour rappeler que, sous cette tenue millimĂ©trĂ©e, battait toujours le cĆur dâun gamin dĂ©braillĂ©.
Ce que Knut cachait lĂ -dessous ? MystĂšre ! Mais son sourire ravi, fier et en rĂ©alitĂ© presque amusĂ© de lui-mĂȘme, montrait bien que, sous le blouson, il en avait encore une sacrĂ©e dose de mignonnerie en rĂ©serve pour plus tard. Justin dut lâadmettre Ă contre-cĆur : son adversaire Ă©tait redoutable.
Quinze minutes de bus plus tard, toute la petite troupe retrouva les Ă©lĂšves et professeurs volontaires sur lâĂźle de DjurgĂ„rden. Puisquâil fallait profiter du ciel bleu et des faibles rayons du soleil tant quâil faisait jour, la premiĂšre Ă©tape de la journĂ©e fut naturellement le Parc Skansen, connu pour ĂȘtre un des plus majestueux musĂ©e en plein air du monde. Les adultes aimaient sây promener entre les constructions traditionnelles de leur pays, dĂ©montĂ©es de leur emplacement dâorigine et remontĂ©es piĂšce par piĂšce sur place. Les enfants adoraient contempler les animaux du zoo. Les petits fĂ©lins, enfin, ne pouvaient se passer de lâidĂ©e sublime de courir, chahuter et se battre dans la neige Ă coup de boules et autres bousculades.
Autant Knut que Justin, les deux garçons les plus adorables du groupe dĂ©montrĂšrent dĂšs leur ticket validĂ© que leur principal objectif de la journĂ©e Ă©tait bel et bien de charmer chacun le plus de filles, afin de rĂ©colter le plus de cĂąlins et de remporter le titre quâils convoitaient lâun et lâautre. Celui de « meilleur chaton ». Ou « bĂ€sta kisse », pour les non francophones.
Les dĂ©partager nâĂ©tait malheureusement pas chose facile. Lâun Ă©tait beau comme un dieu et connaissait suffisamment son public pour que mĂȘme sa maniĂšre de glisser dans la neige soit mignonne et attendrissante. Lâautre avait des cheveux roses et une capuche aux oreilles de chat. Et les deux Ă©taient Ă croquer. Les deux adolescents ne pouvaient mĂȘme pas faire quelques mĂštres sans se faire happer par des bras fĂ©minins qui voulaient absolument les « rĂ©chauffer ». Lillemor et Sabina furent mĂȘme les deux plus gĂ©nĂ©reuses en la matiĂšre, au grand dĂ©sarroi de leurs petits copains, naturellement jaloux.
Heureusement, sâil Ă©tait dĂ©laissĂ© par sa copine, Viktor pouvait toujours jouer avec ses bagues, ou servir dâinterprĂšte Ă Justin auprĂšs des Ă©lĂšves qui ne le comprenaient pas. Il avait de quoi sâoccuper, et son Ă©nergie lui permettait sans peine dâendosser le rĂŽle de leader, et donc dâouvrir la marche. Et tant pis si Lillemor se montrait distante. Dâune certaine maniĂšre, câĂ©tait presque prĂ©fĂ©rable. Il prĂ©fĂ©rait largement penser Ă autre chose et profiter de sa journĂ©e.
Du cĂŽtĂ© dâHakon, par contre, certains signes furent plutĂŽt mal vĂ©cus. Voir sa promise prendre Knut par la main pour lâaider Ă se relever aprĂšs une bousculade avec lâautre chaton â ils avaient tous les deux finis le nez dans la neige en essayant de faire chuter lâautre â passait. Que son adorable « Kisse » la remercie dâun immense cĂąlin â ça lui en faisait toujours un de plus â, pourquoi pas. Mais voir Justin se rejeter sur son homologue pour le faire tomber Ă nouveau sans que lâadolescente ne rĂ©agisse autrement quâen ouvrant Ă nouveau ses bras, par contre, cela dĂ©clencha une dispute. Il lui reprocha, en suĂ©dois, dâĂȘtre peu prĂ©cautionneuse, autant avec Knut quâavec lui, qui se sentait bien seul. Elle lui rĂ©pondit sur un ton lĂ©gĂšrement colĂ©rique que sâil nâĂ©tait pas content, il pouvait jouer aux chatons-sitter lui-mĂȘme. La bisbille nâavait pas vraiment de sens et mĂ©langeait des mots en plusieurs langues. Personne ne comprit vraiment ce que le jeune homme reprochait Ă sa petite amie, ni pourquoi elle lui en voulait en retour. Toujours est-il quâaprĂšs ce crĂ©page de chignon, et alors quâil lui avait Ă peine adressĂ© la parole ce matin-lĂ , Hakon ne lĂącha plus Knut dâune semelle et le traita comme un vĂ©ritable petit roi qui avait tous les droits. Se retrouvĂšrent au programme compliments, cĂąlins pour le fĂ©liciter dâĂȘtre le plus mignon â mĂȘme si, offert par un garçon, ce prĂ©sent nâavait malheureusement aucune valeur dans la compĂ©tition du jour â et moqueries rĂ©currentes envers son pauvre adversaire, qui nâavait rien demandĂ© et nâavait que ses tristes yeux vert-bleu pour pleurer.
Dâailleurs, ce fut ce que Justin fit assez rapidement, ou plutĂŽt fit mine de faire, en collant prĂšs de ses paupiĂšres ses deux poings emmitouflĂ©s puis en lĂąchant un Ă©norme reniflement et un timide mais sonore « nif » afin de capter le plus dâattention possible. Omettre le « S » de « snif » rendait ce son encore plus mignon et fit immĂ©diatement craquer Sabina, qui se jeta Ă son cou pour le serrer contre elle. Assez grande, la jeune femme dĂ©passait sa peluche du jour en taille dâune demi-tĂȘte, ce qui permit Ă Justin de bien profiter de la douceur de sa gorge et de la vue sur ce dont la nature lâavait gĂ©nĂ©reusement dotĂ©e, quelques centimĂštres plus bas. ForcĂ©ment, la scĂšne provoqua immĂ©diatement lâire dâHakon, et une nouvelle dispute.
Assis tous deux sur un banc, genoux sur les cuisses et joues dans les gants, Knut et Justin regardĂšrent la scĂšne en Ă©changeant quelques regards blasĂ©s. Eux, Ă la base, ils Ă©taient partis pour un concours de coussinets, pas de briseurs de mĂ©nages. Le SuĂ©dois sâautorisa mĂȘme une petite critique acerbe :
« Ils font chier. Ă chaque fois que je traĂźne avec eux, ils sâengueulent au lieu de simplement me trouver mignon comme les autres. Le pire, câest quâils me trouvent mignon ! Jâle sais, Sabina arrĂȘte pas de me le dire, et Hakon mâoffre des bonbons ! Tây comprends quelque chose, toi ? »
En retour, Justin lĂącha simplement un lĂ©ger ricanement, avant de se remettre Ă simplement sourire. Bien sĂ»r quâil comprenait. CâĂ©tait gros comme une maison, encore plus grosse que celles quâils sâapprĂȘtaient Ă visiter et qui Ă©tait tout bonnement Ă©norme. La vĂ©ritĂ© derriĂšre ce couple Ă©tait cramĂ©e Ă mille lieux Ă la ronde. Mais plutĂŽt que de lâexpliquer clairement au grand naĂŻf qui se remettait la chapka en place en grognant, Justin prĂ©fĂ©ra une boutade, ce qui ne manqua pas dâĂ©nerver son interlocuteur.
« La bouffe, câest le meilleur des langages⊠Moi, jâme fais draguer au chocolat, ça marche du tonnerre. Dâailleurs, si un jour tu veux que je tâembrasse, file-moi du blanc, jâcomprendrais tout de suite ! Par contre, jâgarantis pas ton innocence si tu mâoffres du noir⊠»
« Vade Retro, chatanas ! MĂȘme pas jâtâen offrirais au lait ! Jâai aucune envie dâaller en enfer avec toi ! »
Knut avait certes la capacitĂ© de faire de lâesprit, mais ses joues pivoines et sa bouche ondulĂ©e trahissaient clairement quâil nâĂ©tait pas du tout prĂȘt Ă en entendre plus. Et vu que Viktor rallait au loin sur les retardataires, que la dispute entre Sabina et Hakon semblait finie et que ce dernier Ă©tait venu chercher son Kisse par la main pour lâentraĂźner vers le prochain bĂątiment, il nâen eut mĂȘme pas lâoccasion.
Au moins, sur le plan culturel, malgrĂ© le froid, le parc Skansen avait pour lui de sĂ©rieux atouts. Si plusieurs bĂątisses en bois des siĂšcles derniers, typiques de plusieurs rĂ©gions du pays, Ă©taient dissĂ©minĂ©es un peu partout, ce nâĂ©tait rien Ă cĂŽtĂ© de la rĂ©plique fidĂšle dâun petit village, avec ses figurants en costumes qui sâamusaient Ă faire semblant de vivre comme Ă lâĂ©poque en se promenant dans les rues et en tenant les diffĂ©rentes Ă©choppes, tout en Ă©tant toujours prĂȘts Ă expliquer aux « visiteurs du futur » leurs activitĂ©s. CâĂ©tait folklorique, intĂ©ressant et bien plus ludique que la majoritĂ© des musĂ©es. Tout dans le parc Ă©tait fait pour que lâon puisse sây balader en sây sentant bien. Et parce que noĂ«l approchait, un marchĂ© rempli de petits stands avait pris place en son centre, comme le rĂ©clamait la tradition depuis le tout dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle, ce qui brassait naturellement Ă©normĂ©ment de monde.
SâĂ©chappant de la foule, les jeunes arrivĂšrent Ă la partie « zoo », composĂ©e de deux sections : le zoo des enfants et le zoo des animaux nordiques. Et forcĂ©ment, il ne fallut attendre que quelques secondes pour quâarrive ce qui devait fatalement arriver :
Justin craqua littéralement un cùble.
« DES COCHOOOOONS ! ILS SONT TROP BEAUX ! Vas-y, Knut, fais une photo avec moi devant eux ! Lilly, prends-nous ! Rha la classeâŠÂ »
Dâabord circonspect, Knut lĂącha rapidement la main dâHakon qui faisait tout pour le retenir pour se joindre Ă son copain et sâextasier lui aussi. Vu comment avait rĂ©agi sa sĆur en se mordant la lĂšvre et regardant au ciel pour ne pas hurler Ă quel point elle avait trouvĂ© la rĂ©action de Justin mignonne, forcĂ©ment, sâil ne voulait pas perdre son duel du jour, lui aussi devait faire ressortir son naturel.
Ce quâil fit, du coup, devant une Ă©norme grenouille dans son vivarium, Ă lâintĂ©rieur.
« ELLE EST BEEEEELLE⊠Enfin non. Elle est moche. Mais câest trop cool quand mĂȘme ! Justin ? Mais il est oĂč, Justin ? Mais il est chiant ! Jâparle français pour lui et il disparait ! Jâvais parler suĂ©dois, sâil continue, moi⊠Lilly, il est oĂč, Justin ? »
« En train de baver devant un lapin⊠Il veut le bouffer. Et du coup, tu as Sabina et les autres filles qui sont en train de baver sur lui qui bave devant le lapinâŠÂ Dâailleurs, je vais les rejoindre, là ⊠Câest trop chou ! »
à sa décharge, comme il le rappela ses deux paumes et le nez collés à la vitre, Justin était un chat. Et les chats, ça bouffe les lapins. Une analogie quelque peu flippante si on la poussait un tout petit peu plus loin en pensant à toutes ces demoiselles qui étaient à deux doigts de le croquer lui. Du coup, il dut rapidement fuir, et tomba sur un nouvel enclos.
Pour que les animaux se sentent bien, les responsables avaient reconstruit leur habitat naturel. Alors voir se dessiner une rĂ©plique dâappartement moderne, cela ne pouvait vouloir dire quâune seule chose :
« CâEST MA MAISON ! Y A DES CHATS ! CâEST MA FAMILLE ! LAISSEZ-MOI ENTRER ! »
Malheureusement, ni lui, ni Knut qui rĂ©clama aussi immĂ©diatement le droit de faire des conneries avec les fĂ©lidĂ©s et de partager avec eux la masse de tĂ©tines que les visiteurs leur avaient laissĂ© â dans le lot, il y avait peut-ĂȘtre mĂȘme la sienne quâil avait dĂ©posĂ©e lors dâune visite avec sa grand-mĂšre quand il Ă©tait petit â nâeurent le droit de dĂ©ranger les matous, pas plus que le jeune SuĂ©dois ne fut autorisĂ© Ă escalader lâenclos du Lynx. MĂȘme si en effet, on pouvait le considĂ©rer comme un chat encore plus classe⊠exactement comme lui.
Pour le reste, les ours dormaient, les bisons et les Ă©lans glandaient et les loups faisaient les quatre cents pas dans leur immense jardin. Mais lâheure tournant, les jeunes furent invitĂ©s Ă passer par la boutique souvenir, avant le dĂ©jeuner et la suite de la journĂ©e. AdossĂ©e Ă une fabrique de verre, lâĂ©choppe proposait de nombreux produits en cette matiĂšre. Devant la beautĂ© des objets, Justin nâhĂ©sita pas longtemps avant de sortir son portefeuille pour faire la queue Ă la caisse avec une belle petite sculpture dans les mains. Il voulait absolument faire un cadeau Ă quelquâun. Quand les autres lui demandĂšrent qui, il rĂ©pondit sans hĂ©siter :
« Aaron ».
Ă partir de lĂ , les questions fusĂšrent, et Viktor se donna bien du mal pour traduire tout lâĂ©change. Qui Ă©tait cet Aaron ? Un garçon trĂšs important. Pourquoi ? Parce qui lâavait beaucoup soutenu. Son tempĂ©rament ? Aussi prĂ©tentieux quâintelligent ! Ou vivait-il ? En France. Est-ce quâil lâaimait ? ĂnormĂ©ment. Ce garçon, Ă©tait-il gay ?
LĂ , Justin tiqua un tout petit peu avant de rĂ©pondre, sans vraiment prendre conscience Ă ce moment-lĂ quâil sâagissait en rĂ©alitĂ© dâune question dĂ©tournĂ©e qui ne concernaient pas que le brun.
« Euh, ouaisâŠÂ »
Tout de suite, cette « rĂ©vĂ©lation » dĂ©clencha deux types de rĂ©action : un regard choquĂ© et gĂȘnĂ© de la part de Knut et dâHakon, bien que chacun avait des raisons diffĂ©rentes de rĂ©agir ainsi, et la passion du reste de lâassistance, Ă commencer par Lillemor et Sabina qui jouĂšrent des coudes pour mener le dĂ©bat. Si la curiositĂ© Ă©tait un vilain dĂ©faut, alors elles nâen avaient strictement rien Ă foutre. Justin venait en un mot de sâimposer comme la petite coqueluche de tout Stockholm. Et elles, elles avaient lu des mangas. Certains clichĂ©s sâimposaient dâeux-mĂȘmes. Elles devaient en savoir plus.
« Il est tendance actif, ou passif ? »
Lâindex posĂ©e sur ses lĂšvres souriantes, sa capuche toujours sur la tĂȘte, lâadolescent fit mine de rĂ©flĂ©chir, puis lĂącha la seule rĂ©ponse qui sâimposait :
« Mhhhh, jâdirais âtendance mĂ©chantâ, câest comme ça quâil se dĂ©finit. Jâcrois que ça veut dire actif, mais en mĂ©chant ! Aaron, quoi ! »
Pas gĂȘnĂ© plus que ça par la teneur de la conversation, Viktor traduisit chaque mot, malgrĂ© Knut qui sâĂ©tait jetĂ© dans son dos pour essayer Ă tous prix de le faire taire en plaquant ses mains sur sa bouche. Il lâavait entendu une fois en français, il ne voulait pas le rĂ©entendre en suĂ©dois. Tout comme il ne voulait pas du tout que Justin dĂ©couvre dans sa langue la question suivante, prononcĂ©e par une SuĂ©doise bien curieuse, Ă savoir si lui-mĂȘme avait fait des choses avec ce garçon. Devant cette scĂšne, le concernĂ© Ă©clata de rire, finit de payer et laissa son ventre gargouiller. Il avait la dalle. Ăa aussi, câĂ©tait mignon. Un sujet en chassant un autre, toute la troupe se mit rapidement Ă table, dans une salle du restaurant « typique dix-neuviĂšme » que Franciska Eklund avait rĂ©servĂ© pour lâoccasion. Tous se mirent Ă leur aise, sauf Knut, qui mangea rapidement sans se dĂ©vĂȘtir. Au menu ?
Des boulettes de viande. Un grand classique.
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"LE ROSEAU PLIE MAIS NE SE ROMPT PAS" Albert Dubout nĂ© Ă Marseille le 15 mai 1905 et mort Ă Saint-AunĂšs le 27 juin 1976 est un dessinateur humoristique, affichiste, cinĂ©aste et peintre français Regardez "Quand plus rien ne va (La turlute)" sur YouTube https://youtu.be/GyThS0RuTOo Le ChĂȘne et le Roseau est la vingt-deuxiĂšme et derniĂšre fable du livre I de Jean de La Fontaine situĂ© dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, Ă©ditĂ© pour la premiĂšre fois en 1668. #culturejaiflash https://www.instagram.com/p/CY1FNvCszAT/?utm_medium=tumblr
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