#turlute
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belladevnirfou · 1 month ago
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Ne dites que cette fille Ă©tait naine Monstre, erreur ou mĂȘme affreux phĂ©nomĂšne Et pour quelle raison Ă©trange Qu’elle nous vienne qu’à l’abdomen, ça nous dĂ©range ? Ne dites pas que dans l’jardin le gazon Causait sous ses bras des dĂ©mangeaisons Et puis qu’est-ce que ça peut faire Du moment qu’elle embouchait les bandaisons ? Les bandaisons       Elle jouait du pipeau debout       Quand les salopes sont Ă  genoux       Elle, elle pompait au garde-Ă -vous       Heureuse d’avaler des chibres       Sans avoir Ă  s’plier du tout       Elle suçait les gars debout       C’est peut-ĂȘtre un dĂ©tail pour vous       Mais mes copains en Ă©taient fous       Simplement sur ses deux pieds       Pour les turluter, vous comprenez ? Ne dites pas que cette fille Ă©tait courte En tout cas elle adorait le yaourt Et pour cette raison les membres Se laissaient tĂ©ter Ă  l’aise sans qu’elle se cambre Ne dites pas qu’elle Ă©tait si rabougrie Que son menton lui cachait le nombril En vrai vous Ă©tiez jalouses Puisque tous les mecs autour Ă©taient Ă©pris Étaient Ă©pris       Elle jouait du pipeau debout       Elle se l’enfilait jusqu’au bout       Et pour moi ça veut dire beaucoup       Ça veut dire pas d’lumbago       Et du lolo Ă  tire-larigot       Pas plus haute qu’un garde-boue       Trois pommes surmontĂ©es d’un hibou       Elle fourrageait sous les boubous       Simplement sur ses deux pieds       Pour les glouglouter, vous comprenez ?       Elle jouait du pipeau debout       (ad lib.) Sur l’air de « Il jouait du piano debout » (France Gall)
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ascle · 6 months ago
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La lettre T
Tache
Désigne une personne qui impose sa présence, qui importune.
Taleur
Contraction de "toute Ă  l'heure"
Tanner
Synonyme de "fatiguer" ou "agacer". Être tannĂ©, c'est ĂȘtre agacĂ©.
Tannant
-> décrire une personne turbulente, qui dérange les autres, qui les importune.
-> peut aussi possĂ©der une connotation affectueuse. Nous parlons alors d’une personne espiĂšgle, sans malice.
TantĂŽt
-> (à): À bientît, à tout à l'heure
-> (un autre): Une prochaine fois, plus tard
Taouin
Imbécile, idiot
Taponner
-> Perdre son temps, hésiter
-> TĂąter
Tataouiner
Tergiverser inutilement
Tiguidou
TrĂšs bien, c'est super, tout va bien, c'est excellent
Tiraillage
Querelle, dispute, accrochage
Toton
-> Idiot
-> Sein (version québécoise de « nichon »)
Toune
Chanson
Tourlou
Au revoir. Peut aussi vouloir dire bonjour, mais c'est plus rare
Traffic
Circulation
Traite (payer la)
S'offrir ou offrir des plaisirs
Exemple: Quand j'ai vu Carole je lui ai fait des tas de calins, j'me suis payée la traite!
Trùlée
Longue suite, grand nombre de personnes ou de choses, multitude
Trente sous
Une piĂšce de 0.25$
Triper
Éprouver un vif plaisir, kiffer
Truck (avoir son)
En avoir marre
Tsé
Contraction de "tu sais"
Tuque
Bonnet
Turlute
Une forme d'expression musicale folklorique qui consiste à chanter des onomatopées sur des airs traditionnels de violon.
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Expressions
Ti-Joe Connaissant
Prétentieux
Tirer la couverte de son bord
S'approprier des avantages au détriment des autres, prendre plus que sa juste part.
Ton chien est mort
Ne plusa voir de chance, plus d'espoir, ĂȘtre condamnĂ© Ă  l'Ă©chec
Tour du chapeau
Marquer 3 buts dans un match (sport)
Tourner les coins ronds
Prendre des racourcis ou faire les choses de maniÚre rapide ou peu couteuse en sacrifant la qualité ou la sécurité
Tu t'en vas oĂč avec tes skis?
Façon trÚs rude de demander à quelqu'un ce qu'elle fait ou de lui faire savoir que ses actions sont absurdes.
Les déclinaisons d'expressions avec le mot "tomber"
Tomber dans l'oeil
Plaire Ă  quelqu'un. Taper dans l'oeil
Tomber dans la face de quelqu'un
Agresser verbalement quelqu'un, l'insulter
Tomber en amour
Devenir amoureux
Tomber en bas de sa chaise
Grande surprise, Ă©tonnement, tomber Ă  la renverse, tomber des nues
Tomber sur les nerfs/la rate/le systĂšme
Énerver quelqu'un, l'exaspĂ©rer
Pour les plus courageux, je vous invite Ă  tenter une autre chanson Ă  turlute niveau expert đŸ€Ł
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Et voici les paroles (pcq oui elle dit des mots ^^)
https://moniquejutras.com/wp-content/uploads/2017/11/TurluteDesLittleDelisleParolesCompletes.pdf
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lordadmiralfarsight · 3 months ago
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@mapletree100 Of course it's boring if you stick to the most basic, uncreative and barebones way of talking about it. We have plenty of cuter and funnier ways to say it. Tailler une pipe - carve a pipe Faire un pompier - make a fireman Faire un baiser au grand chauve - give a kiss to the great bald one Jouer du trombonne - play the trombone Faire la turlute - that one can't be translated, it's just pure musicality of language. Don't stop at just the basic, boring name. Go with the fun names. That's where the beauty of a language is.
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nsfwmiamiart · 5 months ago
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Fatal Bazooka - Ce matin va ĂȘtre une pure soirĂ©e - French Lyrics: Lundi matin, j'suis dans mon lit J'ai fait la teuf toute la nuit Jeudi, vendredi, samedi (what) Pas possible que ce soit dĂ©jĂ  fini J'suis toujours aud-ch (aud-ch, aud-ch) J'suis toujours down (down, down) Toujours en rĂ»te, une question me turlute Pourquoi attendre le samedi pour faire le party, party (let's go) Pas besoin d'ĂȘtre au V.I.P La nuit tous les chats sont en pomme Chope l'Iphone (le BlackBerry) J'BBM (mĂȘme ma mamie) RDV boulangerie, 10h du mat' et c'est parti Pour le party (party), le party (party), le party, party, party
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labeldenuit · 1 year ago
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Madam' Turlute - Brindille
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paolaestenbas · 7 years ago
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Bonne Saint Valentin 💕
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digyourselfoutofdashit · 8 years ago
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chapeaux pointus,
collage,
Brunel Francis
// pointy hats //
instagram
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peska90 · 8 years ago
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http://peche-sans-killer.blogspot.fr/
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photocompulsif · 7 years ago
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The Avengers #schlaasss #avengers #groland #tropdegens #fifigrot @groland #pieddebiche #souriredenfant #cuissarde #emmanuelmicron #tapin #turlute #tergiversation #hashtagschlaasss (Ă  Fifigrot - Festival Groland Ă  Toulouse)
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grandboute · 5 years ago
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belladevnirfou · 1 month ago
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Quand je suis seule et que je peux rĂȘver Je rĂȘve que je suis sous les draps Je rĂȘve que je te fais lĂ -bas Une bonne fellation J’aime la fellation Quand je suis seule, que je peux inventer Que tu es lĂ  tout prĂšs de moi Je rĂȘve en m’astiquant le bas D’une bonne fellation J’aime la fellation       Une pipe vaut mieux qu’un long discours       Vu d’entre tes genoux       C’est pas grave si tu tournes court       Je bois tout, glou glou glou Je ne pourrais jamais te dire tout ça Mais puisque ma sƓur te suça Je trouve qu’à mon tour j’aurais droit À une fellation J’aime la fellation       Une pipe vaut mieux qu’un long discours       Vu d’entre tes genoux       C’est pas grave si tu tournes court       Je bois tout, glou glou glou Quand je suis seule et que je peux rĂȘver Je rĂȘve que je suis sous le drap Je rĂȘve que je te fais lĂ -bas Une bonne fellation J’aime la fellation (Parlé :) J’y pense quand tu es prĂšs de moi J’y pense aussi quand t’es pas lĂ  Je pense Ă  toi J’ai pas la langue de bois       (ChƓurs :)       Une bonne fellation       J’aime la fellation (Parlé :) Je veux plonger dans ton bermuda Boulotter ton gros doigt Me gaver comme une oie Cette faim-lĂ  c’est plus fort que moi       (ChƓurs :)       Une bonne fellation       J’aime la fellation       (ad lib.) Sur l’air de « Ma dĂ©claration » (France Gall)
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ascle · 9 months ago
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La chanson québécoise 1Úre partie
Il est impossible de relater l'histoire de la chanson québécoise en quelques lignes. Je vous propose donc aujourd'hui un survole des 100 derniÚres années de ces chanteurs et chanteuses qui ont forgé, puis transformé et propulsé le Québec. J'ai choisi de vous présenter un artiste par décennie qui aura marqué, à sa maniÚre l'univers musical québécois. Comme il s'agit de vous faire découvrir, vous me pardonnerez de ne pas parler des Leclerc, Charlebois, Reno et Dion, non pas par manque d'importance, mais parce que vous les connaissez déjà.
Les années 20: La Bolduc
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Mary Rose Travers, nĂ©e en GaspĂ©sie en 1894, est une autrice-compositrice-interprĂšte qui s'inspire de ses racines irlandaises (pĂšre) et canadienne-française (mĂšre). Elle va connaitre un immense succĂšs Ă  la fin des annĂ©es 20, pendant la grande dĂ©pression, oĂč sa musique et ses paroles drĂŽles et rĂ©confortantes touchent la classe ouvriĂšre. Entre 1929 et 1932, elle enregistre 70 titres, soit un 78 tours par mois. Elle entreprend des tournĂ©es au Canada et dans le Nord-Est des Etats Unis. Reine incontestable de la turlute (non... non... pas celle française!! Retournez dans mes publications prĂ©cĂ©dentes pour la bonne dĂ©finition), elle enchaine les succĂšs qui traversent les Ă©poques et qui, sont encore chantĂ©s et repris aujourd'hui.
Je vous recommande:
Ça va venir dĂ©couragez-vous pas (probablement le plus gros hit)
La bastringue (qui est aussi une danse)
J'ai un bouton sur le bout de la langue (une chanson humoristique)
La cuisiniÚre (une de mes préférées)
Dans le temps du jour de l'an (LE classique du temps des fĂȘtes)
Le commerçant des rues
Vous pouvez aussi regarder l’excellent film de François Bouvier: La Bolduc. Il raconte merveilleusement bien l’histoire de cette grande dame, mais aussi montre la rĂ©alitĂ© des familles, des femmes quĂ©bĂ©coises des annĂ©es 20.
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Les années 30: Quatuor Alouette
Ce quatuor composĂ© de Jules Jacob (tĂ©nor), Roger Filiatrault (baryton), AndrĂ© Trottier (basse) et Émile Lamarre (basse), chantant a cappella et dont le rĂ©pertoire Ă©tait exclusivement consacrĂ© Ă  la chanson folklorique canadienne-française. Le quatuor connait un gros succĂšs international dans les annĂ©es 30. Se produisant partout au Canada, mais aussi aux États-Unis et mĂȘme en France oĂč en 1934 il fut officiellement dĂ©lĂ©guĂ© pour les fĂȘtes marquant le quatriĂšme centenaire de la dĂ©couverte du Canada. Les chanteurs participent Ă  plusieurs centaines d'Ă©mission de radio au QuĂ©bec dans les annĂ©es 30-40, pour connaitre un dĂ©clin et la dissolution du groupe au milieu des annĂ©es 60.
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Les années 40: Alys Robi
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(S’tu juste moi ou on dirait Laure avec un chapeau ?!? 😼)
J'ai commencé à chanter à l'ùge de 4 ans, je fais mes débuts professionnels à 12 ans, je suis la premiÚre star internationale québécoise. Qui suis-je? Céline Dion? Nope! Il s'agit d'Alys Robi, née Alice Robitaille, qui a eu un succÚs phénoménal et mondial dans les années 40 à 60. Interprétant des chansons françaises et américaines, elle fait également découvrir aux Canadiens les rythmes latino-américains. Accident, problÚme de santé, hospitalisation, lobotomie... la vie de cette grande dame est un mélange de gloire et d'enfer, de joie et de désespoir. Je vous recommande fortement de regarder l'incroyable film "Ma vie en cinémascope" (2004) de Denise Filiatrault et je vous mets au défi de rester insensible. C'est impossible.
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Je vous recommande:
Tico Tico
Brésil
Chica Chica Boom Chic
Zi Padee Doo Dah
Besame Mucho
Les années 50: Willy Lamothe
Le pÚre de la chanson country western au Québec. Passant de chansons originales à traduction de chansons américaines, c'est un répertoire de plus de 500 chansons qu'il aura laissé et dont plusieurs sont encore chantées aujourd'hui par les plus grands. Il suffit de taper "Mille aprÚs mille" pour se rendre compte de son héritage à la simple vue des artistes ayant repris le titre: Céline Dion, Isabelle Boulay, Zachary Richard... Mais il n'était pas que chanteur, auteur, compositeur et multi-instrumentaliste, il était aussi animateur à la télévision (Le ranch à Willie) et acteur au cinéma.
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Je chante Ă  cheval
Je suis un cowboy canadien
Mon voyage en Louisiane
Les années 60: Michel Louvain
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Les boĂźtes Ă  chansons se multipliĂšrent Ă  partir de 1960, en mĂȘme temps que la « RĂ©volution tranquille », vaste mouvement d'Ă©mancipation Ă©conomique et culturel, gagnait tout le QuĂ©bec. ParallĂšlement, plusieurs chanteurs populaires connurent leur plus grands succĂšs. Parmi eux, Michel Louvain. TrĂšs aimĂ© de la gente fĂ©minine, sĂ©ducteur et charmeur, il enchaine les hits Ă  la radio, mais aussi Ă  la tĂ©lĂ©vision oĂč il anime plusieurs Ă©missions au cours de sa carriĂšre. Il sera actif sur scĂšne jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs en 2021.
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La dame en bleue (Son plus gros succĂšs)
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Un certain sourire
Les années 70: Offenbach
À ne pas confondre avec Jacques Offenbach :D c'est pas du tout le mĂȘme style!! Il s'agit ici d'un groupe rock et blues trĂšs populaire dans les annĂ©es 70. Son chanteur, Gerry Boulet, est en grande partie responsable du succĂšs du groupe par sa voix unique, rauque et dure. La poĂ©sie des textes, la langue trĂšs populaire et le son caractĂ©ristique de chacune des piĂšces d'Offenbach en fait un des groupe les plus importants de la culture quĂ©bĂ©coise.
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Mes blues passent pu dans porte
(AprĂšs avoir Ă©coutĂ© l’original, je vous propose cette version de Breen LebƓuf avec une p’tite fille de chez nous)
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Les années 80: Richard Séguin
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Il commence sa carriĂšre avec sa sƓur dans les annĂ©es 70, puis en solo Ă  partir des annĂ©es 80 jusqu'Ă  aujourd'hui. Chateur engagĂ© aux textes percutants, il dĂ©fend plusieurs causes en plus d'encourager la relĂšve.
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Les années 90: Jean Leloup
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Comme on dit au Québec, c'est une bibitte! Le genre de gars qui se fout des conventions, qui vit dans son monde, embarque qui veut. Hyper populaire dans les années 90-2000, il se fait malheureusement plus rare maintenant. C'est bien dommage parce qu'on aurait grand besoin de sa folie.
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Groupe de Hip-hop quĂ©bĂ©cois qui connait du succĂšs dĂšs le dĂ©but avec ses textes engagĂ©s politiquement. Ardent dĂ©fenseur du français, le groupe prĂȘche pour l'indĂ©pendance du QuĂ©bec et inculque aux jeunes la fiertĂ© d'ĂȘtre QuĂ©bĂ©cois!
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Les années 2010: Les Trois Accords
Je triche un peu puisque ce groupe roule sa bosse depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, mais leur succĂšs perdure dans le temps et il m'est impossible de passer Ă  cĂŽtĂ©. Les 3 Accords est un groupe de pop rock humoristique, leurs chansons, toujours dĂ©jantĂ©es, rejoignent un public jeune qui grandit avec lui. Ils ont quand mĂȘme fait la premiĂšre partie des Rollin Stones!!
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HawaĂŻenne
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Les années 2020: Charlotte Cardin
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Elle fait d'abord carriÚre comme mannequin à l'ùge de 15 ans. Finaliste de la premiÚre saison de La Voix (The voice) au Québec, elle fait ensuite un duo avec Garou, puis compose les chansons qui se retrouvent sur son premier EP. Aujourd'hui elle continue à gravir les échelons du star systÚme et son talent est reconnu dans le monde entier.
Je vous recommande:
Meaningless
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Faufile
Voila un petit survole de la chanson québécoise! J'espÚre que ça vous a plu et que vous avez fait de belles découvertes!
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helshades · 5 years ago
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Bonjour ! Un avis, une remarque sur la récente interview de Serge Lutens par Augustin Trapenard ?
GrĂące Ă  toi, j’en ai un, puisque grĂące Ă  toi, je viens de l’écouter !
Ce n’est pas la premiĂšre fois – ce ne sera sĂ»rement pas la derniĂšre... – que je m’esbaudis devant le contraste immense qu’il peut y avoir entre le cerveau de Serge Lutens et ses crĂ©ations olfactives si organiques, si solide, si terrestres, pleines de bruit et de fureur, animales et sensuelles. L’individu Lutens paraĂźt s’ĂȘtre donnĂ© beaucoup de mal pour incarner la figure du gĂ©nie mystique au phrasĂ© mystĂ©rieux qu’on imaginerait dormant dans un cercueil, une espĂšce de guru blanc byronien qui invite son cercle d’intime Ă  le voir jouer nu du violon debout dans un pressoir Ă  raisin (les convives dĂ©gusteront plus tard le jus tiĂšde ainsi dynamisĂ©) pendant que quelque androgyne Ă©phĂšbe lui fait une turlute. À la fin, tout le monde applaudit Ă  tout rompre car il est bien entendu que seul un vrai gĂ©nie..
J’aime d’amour une grande partie des parfums Lutens mais je n’oublie pas que l’’oncle Serge a beau cabotiner tout son saoul, toutes ses crĂ©ations sont l’Ɠuvre de Christopher Sheldrake, parfumeur chez Chanel aussi. Toutes, sauf Serge Noire, la trĂšs mauvaise Eau (plouf !) et la transparente Eau d’Armoise, qui n’est jamais qu’une version exceptionnellement Ă©dulcorĂ©e du Participe passĂ©... Ensuite, Maurice Roucel a donnĂ© Ă  Lutens l’un des plus beaux iris sur terre, Iris Silver Mist, et Gilles Romey (le nez derriĂšre Rocabar d’HermĂšs) a crĂ©Ă© pour la collection « Palais-Royal » un trĂšs beau Rose de Nuit, mais qui en rĂ©alitĂ© est une adaptation de Sa MajestĂ© la Rose, cher disparu de la collection standard en flacons rectangulaires qui coĂ»tait moins cher et que l’on trouvait ailleurs qu’à Paris, contrairement au flacons « cloches » exclusifs !
Je m’imagine sans doute des choses mais j’ai tiquĂ© en entendu le garçon coiffeur dĂ©plorer la dĂ©mocratisation (relative) de la parfumerie. L’on comprend pourquoi la nouvelle « Section d’Or » affiche des prix stratosphĂ©riques Ă  450€ les 50ml... Et moi qui renĂącle Ă  m’offrir (enfin) Muscs KoublaĂŻ KhĂ€n dĂ©nichĂ© Ă  203€ (les cent millilitres.) en ligne, dis donc.
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Il vous faut me croire
 !
 Il en va des discours comme de la vie,
Dire et faire, faire et dire sont presque magies

L’art de la persuasion par le discours,
Nous réserve de jolis et vilains tours
 !
 Regardons d’un peu plus prùs ces figures,
QualifiĂ©es de styles afin que l’on nous triture

C’est la fonction, la finalitĂ© qui feraient l’organe,
Comme le symbole fait le mot, le fond en filigrane
 !
 Il nous faut s’y bien promener
Et ne pas toujours en mal plaisanter

Il y va si rarement de bons rhéteurs,
D’en tirer le fil de leurs mots faisant fausse teneur
 !
 Prenons garde de ne pas sous-estimer la rhétorique,
Elle est la science des mots porteurs de sens pratiques,
Les mots indiquant la vie en symbolisant toutes choses,
Étant autant terrifiants qu’amphigouriques selon la cause
 !
 Voyons ce qu’il peut, avec complexitĂ©, en revenir,
De ces expressions construisant ce que de cueillir

Les mots naissent et meurent pour autant qu’ils fussent,
Dans un temps littéraire au trÚs lent processus

 Les langues, n’en doutons point, c’est de la biologie,
Disons-le en toute vĂ©ritĂ©, elles sont l’un des supports de la vie

Cette vie, une fois Ă©tablie, s’affairant Ă  chercher sens,
Uniquement dans le but d’en prĂ©server la magique essence
 !
« M’amuserais-je un peu
? »
C’est avec comparaison qu’on y parfois loupe similitudes,
Nous retrouvant bien seuls avec nos incomplétudes

En métaphorant tant de figures allégoriques,
L’on s’y laisse aisĂ©ment aux temps esthĂ©tiques

L’allĂ©gorie va et devise de ses emblĂšmes fictifs,
La confondant hasardeusement avec des adjectifs

Personnifions toutes ces belles expressions,
Afin d’aboutir à de merveilleuses abstractions

Alors que cette mĂ©tonymie cache ce que d’autres,
Ce serait comme Ă  confondre un blĂ© d’un Ă©peautre

La synecdoque dans l’un recherchant le tout,
Joue avec extension ou restriction  mais rend fou

Nous réagissons et y allons de nos périphrases,
Doutant du sens si l’on dit avec pĂ©ri ou para phrase

Imaginons-nous nous perdre en sérieuses antithÚses,
En contres ou croche-pieds, nous y perdrions bien d’aises

RĂ©fugions-nous dans l’antiphrase nous rassurant d’ironies,
De contraires en euphémismes, se perdre en antinomies

Voulant atteindre la meilleure définition possible,
Pour se vautrer dans un paradoxe inaudible

Serons-nous sauvĂ©s par ce si beau mot d’oxymore,
Mais du clair-obscur à l’orgueilleuse faiblesse, le mystùre demeure encore

Trouvant une hyperbole, condamnĂ©s Ă  l’exagĂ©ration,
Nos phrases se dilatent crescendo en amplifications

Voulant persuader sous perfusion d’anaphores,
Nous substituant à tant de répétitions, quel folklore
 !
Essayons d’augmenter de nos imprudentes objections,
Croyant avec certitude à une bonne gradation

PersuadĂ©s d’utopies qu’avec une bonne anacoluthe,
Croyant prouver une histoire d’amour qu’avec une turlute
 !
Il faut nous calmer, d’une litote, gagner raison,
Parfois, oui, les rĂ©sultats s’acquiĂšrent par diminution

Ne voulant point heurter, nous voilĂ  sauvĂ©s d’euphĂ©mismes,
Mais hypocrisies et diplomaties se cachent en « ismes » 
L’ellipse vient à notre secours forte de ses absences,
Mais voilà ! Absences se font trop encombrantes présences

Je tourne autour de mon texte afin de faire table rase,
Cela ne me suffira pas mĂȘme armĂ© de pĂ©riphrases

J’avais l’espoir de relier mes paragraphes avec foi,
Je verrai bien si j’y arrive avec un bon zeugma

Mon prĂ©nom naquit sans m’en douter d’une antonomase,
Se prénommer Ange laisse pantois en jolie diaclase 1

Tout cela s’oriente vers les symboles et leurs sens,
Nous détournant souvent par de beaux contresens

L’hypallage s’est dĂ©guisĂ©e en une sorte de mĂ©tonymie,
Voulant nous en faire croire comme croyants de toute une vie

Entourés et agressés de toutes parts par tant de clichés,
De futiles et virtuelles images faisant semblant d’exister

Nous engrangeons par accumulations des signes,
N’alimentant nos perceptions qu’aux effets parfois, de nous, indignes

L’on se trouve plus souvent qu’on ne le pense en parallĂ©lisme,
De nos correspondantes fréquentations, naissent de beaux altruismes

L’on dĂ©couvre souvent qu’un mot dĂ©bute une phrase et la finit, rions, cela s’ose

Avec docte rĂ©flexion, d’aucuns ont baptisĂ© cela Ă©panadiplose, l’apothĂ©ose
 !
À bien des reprises, d’épanalepses, l’on nous fatigue avec les mĂȘmes mots,
Étant certain que pour enfoncer un clou, il faut plusieurs coups de marteau

Il en est des bizarreries tel qu’en sont les chiasmes, Allons donc
 !
Cela se comprend quand les croisements de mots ou en groupes se font

Parfois, nous avons besoin d’un drîle d’animal tel que l’asyndùte,
Souvent qu’il faille sĂ©parer, diviser, disjoindre, ce n’est pas bĂȘte

Pour la beautĂ© de l’exercice, la musique d’un discours en rĂ©sonnance,
L’on a recours le plus souvent possible aux charmes de l’assonance

À trop vouloir insister d’allitĂ©rations afin de parfois chanter la comprĂ©hension,
L’on finit, souvent, par aboutir Ă  une altĂ©ration par une lourde aliĂ©nation
.
La paronomase, elle, n’est qu’une cousine des techniques de redondances,
Ne montrant que son plumage et cachant toutes ses insuffisances
 !
D’autres fois, quand la colĂšre gronde et sourd, l’on tire la prosopopĂ©e!
Une maniÚre de pouvoir préparer et envoyer ses jolis pamphlets

Lorsque nous voulons dire les choses avec fieffées prétentions,
Savons-nous que cette anomalie mentale se nomme prétérition
 ?
 « De ruisseaux en riviĂšres, je m’arrĂȘte lĂ  avant de finir fleuve
 ! »
 Dieu que le jeu m’a amusĂ© en effet
 !
Que l’on me dise si je m’y suis fourvoyé 
J’en accepterai avec docilitĂ© les conseils,
Critiquer avec plaisir, n’en sera que bien des Ă©veils
 !
 Analogie, substitution, opposition, atténuation et amplification pratiques.
Voilà bien quatre familles bien décidées à structurer du discursif

Qui de l’auditoire à l’oratoire, l’impression par les mots se fabrique ?
Il semble bien que l’un veuille entendre cela et l’autre dĂ©biter du dangereux assertif
 !
 Ne nous reste, qu’en quĂȘte et espoir de mire, la question rhĂ©torique
 ?!
Sommes-nous prĂȘts Ă  nous installer dans la verve oratoire
 ?
Il nous semble bien que cela ne relĂšve que d’une entrainĂ©e pratique,
Voulant proser en exergue, la différence entre savoir et croire

1 Diaclase : du grec ÎŽÎčÎŹ [dia] (par) et klasis (fracture, rupture)
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cequilaimait · 6 years ago
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Knut – 4. Mercredi – Visites et miaulements – 4.1 Le musĂ©e Skansen (1/3)
SMS du mercredi 14/12/2016 6h52
 *Téléphone de Justin*
 Justin : Aaron, tu dors ? J’ai une question !
Aaron : Nan, je ne dors pas
 Je suis en train de me faire rĂ©veiller par un blond assoiffĂ© d’amour. Le bonheur conjugal <3 Justin : Mais
 X_X (*chaton choquĂ©* ! moi, personne me fait de bisous
) Aaron : T’en veux ? Toi, t’en as le droit Ă  autant que tu veux ! Et j’les fais aussi bien que lui :3 Justin : Nan, lĂ , j’voulais te parler de mes cheveux en fait ! *chaton innocent, plus innocent tu meurs* Aaron : Tes cheveux ? Justin : Oui *____* Mon violet est tout passĂ©, donc je le vire. Du coup, bleu, rose, orange sanguine ou argent ? Aaron : 
 Mon mec me turlute et mon chaton me demande mon avis sur sa prochaine couleur <3 Vous voulez ĂȘtre deux Ă  me causer un orgasme en mĂȘme temps, avoue ? :D Justin : <___< RĂ©ponds idiot ! Aaron : Mhhhh
 J’hĂ©site ! Le bleu, j’adore et l’argent ça te va bien de ouf
 Mais lĂ , j’veux te voir en rose ! C’est mignon le rose ! (envoie-moi une photo, hein !) (Rha, putain, Kilian
) Justin : Okay ! Merci Roron ! Bisous ! (Passe-lui le bonjour et dis-lui que je l’embrasse
 Enfin, que je l’embrasserai dĂšs qu’il se sera lavĂ© la bouche ^o^ )
 *****
« Donc en fait, si tu t’es comportĂ© comme un p’tit con quand tu m’as vu dimanche, c’est parce que ta sƓur avait rĂ©cupĂ©rĂ© mon nom via Madame Duvanel et m’avait stalkĂ© sur Facebook et trouvĂ© trop mignon ? »
Grognard, Knut prĂ©fĂ©ra tourner la tĂȘte en fronçant les sourcils et  en replongeant sa brosse Ă  dent au fond de son gosier plutĂŽt que de rĂ©pondre Ă  la question de Justin, basĂ©e sur les allĂ©gations d’une sƓur un peu trop bavarde ce matin au petit dĂ©jeuner. C’était rĂ©duire la rĂ©alitĂ© Ă  sa part la plus limitative et nier la complexitĂ© et richesse de son comportement de gamin. Des raisons, il y en avait en rĂ©alitĂ© plein d’autres ! Comme s’ĂȘtre vu imposer de partager sa chambre, ce qu’il n’aimait pas, voir dĂ©barquer comme en terre conquise un inconnu un peu trop chaleureux Ă  son goĂ»t, ce qui Ă©tait effrayant, ou mĂȘme encore que la SuĂšde venait de perdre deux buts Ă  un le vendredi prĂ©cĂ©dent contre la France en Ă©liminatoire de coupe de monde. Rien que cette dĂ©sillusion justifiait pleinement d’en vouloir Ă  tous ces foutus coqs arrogants, dont il adorait pourtant la langue, la culture, la mode et la cuisine. Si seulement ils avaient Ă©tĂ© mauvais en foot, ils auraient Ă©tĂ© parfaits. Mais lĂ , Justin avait dĂ©gustĂ© pour les autres. MĂȘme s’il habitait en Suisse. Et qu’il prĂ©fĂ©rait jouer au ballon plutĂŽt que de regarder ce sport Ă  la tĂ©lĂ©. Et qu’il soutenait le BrĂ©sil, ce dont Knut se fichait bien. Tout ça, ce n’était jamais que des justifications stupides ad hoc Ă  sa propre bĂȘtise, mais le jeune blond Ă©tait bien trop fier pour avouer devant son innocente victime qu’il Ă©tait simplement concon et que sa sƓur avait raison. D’autant plus qu’il savait au fond de lui qu’il pouvait ĂȘtre encore plus dĂ©bile s’il le voulait. Et puis lĂ , une chose l’intĂ©ressait bien plus que sa propre turpitude, Ă  savoir ce que son colocataire improvisĂ© Ă©tait en train de faire avec ses cheveux. Il y avait un petit quelque chose d’hypnotisant que de voir la petite routine Ă  laquelle s’adonnait Justin.
Avant toute chose, le chaton Ă©tait rentrĂ© dans la douche et avait fait couler une eau bouillante qui avait largement dĂ©posĂ© sa buĂ©e sur le miroir Ă  quelques mĂštres de lĂ , puis il s’était lavĂ© les crins plusieurs fois de suite Ă  l’aide d’un mĂ©lange de shampoing antipelliculaire et de bicarbonate avant de terminer par un shampoing prĂ©parateur. LĂ , une serviette simplement nouĂ©e autour de la taille, il expliqua la routine de cette premiĂšre Ă©tape au curieux petit SuĂ©dois :
« D’abord, j’enlĂšve la prĂ©cĂ©dente couleur avec des trucs bien mĂ©chants. Surtout, jamais de deux en un, sinon, c’est la cata. Et le reste du temps, j’hydrate Ă  mort pour contrebalancer et pas casser mes cheveux. Comme tu peux le voir, Ă  part la racine, ils sont clairs, c’est parce que je les dĂ©colore toujours pour que les teintes accrochent mieux. C’est compliquĂ© sinon, quand on est brun. »
MĂȘme s’il ne comprenait pas tout, Knut buvait les paroles de son camarade et, surtout, le regardait faire avec une certaine touche d’admiration. Gants sur les mains, Justin se colorait les cheveux avec la mĂȘme aisance que lui pouvait se maquiller : il savait ce qu’il faisait, comment il le faisait, et pourquoi il le faisait. En trois seconde, il se sĂ©cha la tĂȘte Ă  l’aide d’une serviette pour garder ses cheveux encore humides. En dix, il sortit son mĂ©lange du jour de sa trousse. En Ă  peine trente, il appliqua sa coloration au pinceau.
« Je change tout le temps. J’ai commencĂ© en seconde, et je suis devenu accroc ! Je ne supporte pas d’avoir la mĂȘme tĂȘte plus de quinze jours ! J’ai essayĂ© un tas de marques avant de trouver les bonnes. Et j’me suis mĂȘme notĂ© mes recettes dans un carnet pour me faire des teintes persos en en mĂ©langeant plusieurs. J’leur donne un nom Ă  chacune. Rien que le bleu, j’dois bien avoir dix versions diffĂ©rentes, selon mon humeur ! »
Le bleu
 Knut ne put s’empĂȘcher d’imaginer Justin avec cet Ă©clat s’accordant si bien Ă  ses yeux. Il aurait Ă©tĂ© magnifique. Sauf que lĂ , le Français avait fait le choix d’un rose crĂšme, assez clair et plutĂŽt pastel, qu’il rĂ©partissait avec soin au peigne en insistant jusqu’à parfaite Ă©mulsification, et qu’il avait nommĂ© « Pink Sweety ». Pour le coup, vu qu’ils s’accordaient dĂ©jĂ  avec le reste, il laisserait ses ongles au naturel. Puis vint la longue phase d’attente de presque trente minutes, film plastique sur la tĂȘte, avant de pouvoir passer une derniĂšre fois Ă  la douche pour enfin dĂ©couvrir le rĂ©sultat.
« Alors, tu aimes ? »
« Mj
 Mj
 Mjauuuu  »
« C’est vrai, ça te plait ? »
Knut n’avait mĂȘme pas rĂ©flĂ©chi avant de murmurer son miaulement. Il Ă©tait sorti du cƓur. Avec toute la sincĂ©ritĂ© que pouvait exprimer sa petite voix lĂ©gĂšrement cassĂ©e Ă  la vue de la nouvelle tĂȘte de Justin. AprĂšs le violet qui lui donnait un air sombre, presque torturĂ©, ce rose changeait tout. LĂ , c’était l’innocence sucrĂ©e qui Ă©blouissait. Justin Ă©tait adorable. Trop peut-ĂȘtre. Les pommettes un peu rouges, le blondinet finit par calmer son ronronnement et grimaça, avant de sortir en claquant la porte de la salle de bain derriĂšre lui, non sans lĂącher juste avant une petite menace Ă  son « rival » officiel :
« Tu veux jouer au plus mignon avec moi ? Okay ! Concours de chaton toute la journĂ©e ! Et fais gaffe, je joue Ă  domicile ! J’vais venger l’honneur des SuĂ©dois, tu vas voir ! »
En effet, il avait l’avantage du terrain, et surtout un public dĂ©jĂ  acquis Ă  sa cause. Profitant du sĂ©jour en SuĂšde de Claude Duvanel et de son Ă©lĂšve, Franciska Eklund et d’autres professeurs avaient proposĂ© aux volontaires une grande journĂ©e « visite des musĂ©es de DjurgĂ„rden », une Ăźle imposante situĂ©e dans la partie est de la ville de Stockholm. Trois lieux Ă©taient au programme, et pas des moindres. Tout le club francophonie s’était Ă©videmment inscrit, un peu forcĂ© par Lillemor, il est vrai. Knut Ă©tait naturellement de la fĂȘte. Il connaissait la majoritĂ© des participants et savait parfaitement comment les faire craquer. Pour ça, il choisirait la tenue la plus chatonesque possible, une qui justifierait Ă  elle seul son surnom de « Kisse ».
Si Justin voulait avoir la chance d’attendrir plus de cƓurs et de dĂ©clencher plus de regards doux que son adversaire, il devait ruser. Se jetant dans son sac, il en sortit son arme secrĂšte, qu’il avait normalement gardĂ©e pour faire le show le dernier jour. Pas le temps d’attendre. Il devait le mettre maintenant. C’était son honneur mĂȘme qui Ă©tait en jeu.
Passant la tĂȘte par l’encolure, alors qu’il Ă©tait lui-mĂȘme Ă  moitiĂ© nu en train de choisir sa tenue, Knut grimaça, lĂąchant au passage un ronronnement qui trahissait autant son attendrissement involontaire que sa colĂšre. Justin avait osé ! Un Sweat gilet totalement noir, tout ce qu’il y avait de plus bĂȘte au monde, si on omettait ces deux adorables oreilles de chat au contour noir et Ă  l’intĂ©rieur blanc, comme greffĂ©es Ă  la capuche. Sur n’importe qui, cela aurait Ă©tĂ© adorable. Sur Justin, c’était une cause sĂ©vĂšre d’arrĂȘt cardiaque et d’insuffisance respiratoire pour cause de choc oculaire. Il n’était pas « mignon ». Non. Il Ă©tait Ă  croquer, Ă  bouffer, Ă  embrasser, Ă  cĂąliner, Ă  adorer et mĂȘme Ă  vĂ©nĂ©rer. Pourtant habituĂ©e par l’incroyable potentiel de son frĂšre en la matiĂšre, mĂȘme Lillemor craqua en voyant cette petite tĂȘte rose sous sa capuche fĂ©line agiter ses petits coussinets devant son visage et elle se grignota le bout des doigts pour ne pas lui sauter dessus et lui mordiller la joue.
Qu’importe. MĂȘme s’il venait d’ores et dĂ©jĂ  de se prendre un 1 – 0 dans la tronche, Knut fit mine de ne pas rĂ©agir et s’enferma Ă  double tour dans sa chambre pour se prĂ©parer. Un match de chatons se jouait en bien plus que quatre-vingt-dix minutes. Il avait toute la journĂ©e pour s’imposer. LĂ , ce n’était encore que l’échauffement. En abattant dĂ©jĂ  une de ses meilleures cartes, son adversaire français avait commis une erreur stratĂ©gique. Lui serait bien plus fin que ça.
AprĂšs bien vingt-minutes, alors que sa mĂšre lui hurlait dessus pour qu’il se dĂ©pĂȘche vu qu’ils Ă©taient dĂ©jĂ  bien en retard et qu’ils devaient absolument retrouver sur place le reste du groupe Ă  neuf heures et demi, l’adolescent sortit enfin de sa piaule, droit comme une diva, et dĂ©jĂ  parfaitement prĂ©parĂ© Ă  affronter le froid.
En toute objectivité : deux mots s’imposaient pour dĂ©crire sa tenue.
Classe et féline.
Classe, parce qu’il avait chaussĂ© aux pieds une Ă©lĂ©gante paire de bottes en cuir noir. Hautes jusqu’à la base du genou, elles Ă©taient parcourues chacune d’un long lacet fin se terminant par un simple et large nƓud.
Classe, parce que chaque jambe de son jean slim Ă©cume – pantalon des plus chics – affichait en prime deux longue bandes longitudinales transparentes, l’une Ă  l’intĂ©rieur des cuisses jusqu’au mollet, l’autre Ă  l’extĂ©rieur, ce qui permettait de goĂ»ter d’un regard discret Ă  la douceur et clartĂ© de la peau du jeune SuĂ©dois sans jamais s’en rassasier.
Classe, parce que sa parka impermĂ©able prĂ©sentait une coupe droite au col haut et au maintien Ă©quivalent Ă  celui des tenues des plus grands officiers militaires, mais sans le faste ni la sophistication ridicule qui les caractĂ©risaient. Elle se teintait d’un noir uni qui, par certain aspect, se rĂ©vĂ©lait presque aussi envoutant que le cĂ©lĂšbre Ventablack, Une capuche doublĂ©e d’une Ă©paisse toison blanche et grise protĂ©geait son cou et rĂ©chauffait jusqu’aux regards qui se posaient sur elle.
Classe, enfin, parce que pour rehausser encore plus sa grĂące, Knut avait fait le choix d’une chapka matelassĂ©e blanche parsemĂ©e ici et lĂ  de petits pois noirs Ă  la dimension variable. La partie en fourrure, encore plus claire, semblait faite d’un jeune vison perdu dans la neige. L’ensemble Ă©tait d’un raffinement rare, magnifiĂ© par la musculature fine et droite de ce jeune garçon aux cheveux blonds et au minuscule grain de beautĂ© sous son Ɠil gauche, qui brillait toujours comme le droit d’un bleu Ă  l’azur cĂ©leste.
Et pourtant, malgrĂ© tout, la tenue Ă©tait profondĂ©ment fĂ©line. Comme si des petits dĂ©tails avaient Ă©tĂ© placĂ©s ici et lĂ  exprĂšs pour rappeler au monde entier que ce garçon Ă©tait encore un enfant qui adorait miauler, s’amuser et faire le pitre comme cet animal totem qui lui collait Ă  la peau. Les languettes de ses bottes avaient la forme d’une tĂȘte ronde de chat, terminĂ©es Ă  chaque fois par deux petites oreilles pointues. On retrouvait un motif Ă©quivalent, Ă  une moustache, un nez et des yeux clos prĂšs, dessinĂ© en blanc sur des moufles noires protectrices et assorties au manteau. Quoique, sur le bras droit, une longue manche rouge qui avait oubliĂ©e d’ĂȘtre remontĂ©e s’échappait et descendait jusqu’au bout du gant, comme pour rappeler que, sous cette tenue millimĂ©trĂ©e, battait toujours le cƓur d’un gamin dĂ©braillĂ©.
Ce que Knut cachait lĂ -dessous ? MystĂšre ! Mais son sourire ravi, fier et en rĂ©alitĂ© presque amusĂ© de lui-mĂȘme, montrait bien que, sous le blouson, il en avait encore une sacrĂ©e dose de mignonnerie en rĂ©serve pour plus tard. Justin dut l’admettre Ă  contre-cƓur : son adversaire Ă©tait redoutable.
Quinze minutes de bus plus tard, toute la petite troupe retrouva les Ă©lĂšves et professeurs volontaires sur l’üle de DjurgĂ„rden. Puisqu’il fallait profiter du ciel bleu et des faibles rayons du soleil tant qu’il faisait jour, la premiĂšre Ă©tape de la journĂ©e fut naturellement le Parc Skansen, connu pour ĂȘtre un des plus majestueux musĂ©e en plein air du monde. Les adultes aimaient s’y promener entre les constructions traditionnelles de leur pays, dĂ©montĂ©es de leur emplacement d’origine et remontĂ©es piĂšce par piĂšce sur place. Les enfants adoraient contempler les animaux du zoo. Les petits fĂ©lins, enfin, ne pouvaient se passer de l’idĂ©e sublime de courir, chahuter et se battre dans la neige Ă  coup de boules et autres bousculades.
Autant Knut que Justin, les deux garçons les plus adorables du groupe dĂ©montrĂšrent dĂšs leur ticket validĂ© que leur principal objectif de la journĂ©e Ă©tait bel et bien de charmer chacun le plus de filles, afin de rĂ©colter le plus de cĂąlins et de remporter le titre qu’ils convoitaient l’un et l’autre. Celui de « meilleur chaton ». Ou « bĂ€sta kisse », pour les non francophones.
Les dĂ©partager n’était malheureusement pas chose facile. L’un Ă©tait beau comme un dieu et connaissait suffisamment son public pour que mĂȘme sa maniĂšre de glisser dans la neige soit mignonne et attendrissante. L’autre avait des cheveux roses et une capuche aux oreilles de chat. Et les deux Ă©taient Ă  croquer. Les deux adolescents ne pouvaient mĂȘme pas faire quelques mĂštres sans se faire happer par des bras fĂ©minins qui voulaient absolument les « rĂ©chauffer ». Lillemor et Sabina furent mĂȘme les deux plus gĂ©nĂ©reuses en la matiĂšre, au grand dĂ©sarroi de leurs petits copains, naturellement jaloux.
Heureusement, s’il Ă©tait dĂ©laissĂ© par sa copine, Viktor pouvait toujours jouer avec ses bagues, ou servir d’interprĂšte Ă  Justin auprĂšs des Ă©lĂšves qui ne le comprenaient pas. Il avait de quoi s’occuper, et son Ă©nergie lui permettait sans peine d’endosser le rĂŽle de leader, et donc d’ouvrir la marche. Et tant pis si Lillemor se montrait distante. D’une certaine maniĂšre, c’était presque prĂ©fĂ©rable. Il prĂ©fĂ©rait largement penser Ă  autre chose et profiter de sa journĂ©e.
Du cĂŽtĂ© d’Hakon, par contre, certains signes furent plutĂŽt mal vĂ©cus. Voir sa promise prendre Knut par la main pour l’aider Ă  se relever aprĂšs une bousculade avec l’autre chaton – ils avaient tous les deux finis le nez dans la neige en essayant de faire chuter l’autre – passait. Que son adorable « Kisse » la remercie d’un immense cĂąlin – ça lui en faisait toujours un de plus –, pourquoi pas. Mais voir Justin se rejeter sur son homologue pour le faire tomber Ă  nouveau sans que l’adolescente ne rĂ©agisse autrement qu’en ouvrant Ă  nouveau ses bras, par contre, cela dĂ©clencha une dispute. Il lui reprocha, en suĂ©dois, d’ĂȘtre peu prĂ©cautionneuse, autant avec Knut qu’avec lui, qui se sentait bien seul. Elle lui rĂ©pondit sur un ton lĂ©gĂšrement colĂ©rique que s’il n’était pas content, il pouvait jouer aux chatons-sitter lui-mĂȘme. La bisbille n’avait pas vraiment de sens et mĂ©langeait des mots en plusieurs langues. Personne ne comprit vraiment ce que le jeune homme reprochait Ă  sa petite amie, ni pourquoi elle lui en voulait en retour. Toujours est-il qu’aprĂšs ce crĂ©page de chignon, et alors qu’il lui avait Ă  peine adressĂ© la parole ce matin-lĂ , Hakon ne lĂącha plus Knut d’une semelle et le traita comme un vĂ©ritable petit roi qui avait tous les droits. Se retrouvĂšrent au programme compliments, cĂąlins pour le fĂ©liciter d’ĂȘtre le plus mignon – mĂȘme si, offert par un garçon, ce prĂ©sent n’avait malheureusement aucune valeur dans la compĂ©tition du jour – et moqueries rĂ©currentes envers son pauvre adversaire, qui n’avait rien demandĂ© et n’avait que ses tristes yeux vert-bleu pour pleurer.
D’ailleurs, ce fut ce que Justin fit assez rapidement, ou plutĂŽt fit mine de faire, en collant prĂšs de ses paupiĂšres ses deux poings emmitouflĂ©s puis en lĂąchant un Ă©norme reniflement et un timide mais sonore « nif » afin de capter le plus d’attention possible. Omettre le « S » de « snif » rendait ce son encore plus mignon et fit immĂ©diatement craquer Sabina, qui se jeta Ă  son cou pour le serrer contre elle. Assez grande, la jeune femme dĂ©passait sa peluche du jour en taille d’une demi-tĂȘte, ce qui permit Ă  Justin de bien profiter de la douceur de sa gorge et de la vue sur ce dont la nature l’avait gĂ©nĂ©reusement dotĂ©e, quelques centimĂštres plus bas. ForcĂ©ment, la scĂšne provoqua immĂ©diatement l’ire d’Hakon, et une nouvelle dispute.
Assis tous deux sur un banc, genoux sur les cuisses et joues dans les gants, Knut et Justin regardĂšrent la scĂšne en Ă©changeant quelques regards blasĂ©s. Eux, Ă  la base, ils Ă©taient partis pour un concours de coussinets, pas de briseurs de mĂ©nages. Le SuĂ©dois s’autorisa mĂȘme une petite critique acerbe :
« Ils font chier. À chaque fois que je traĂźne avec eux, ils s’engueulent au lieu de simplement me trouver mignon comme les autres. Le pire, c’est qu’ils me trouvent mignon ! J’le sais, Sabina arrĂȘte pas de me le dire, et Hakon m’offre des bonbons ! T’y comprends quelque chose, toi ? »
En retour, Justin lĂącha simplement un lĂ©ger ricanement, avant de se remettre Ă  simplement sourire. Bien sĂ»r qu’il comprenait. C’était gros comme une maison, encore plus grosse que celles qu’ils s’apprĂȘtaient Ă  visiter et qui Ă©tait tout bonnement Ă©norme. La vĂ©ritĂ© derriĂšre ce couple Ă©tait cramĂ©e Ă  mille lieux Ă  la ronde. Mais plutĂŽt que de l’expliquer clairement au grand naĂŻf qui se remettait la chapka en place en grognant, Justin prĂ©fĂ©ra une boutade, ce qui ne manqua pas d’énerver son interlocuteur.
« La bouffe, c’est le meilleur des langages
 Moi, j’me fais draguer au chocolat, ça marche du tonnerre. D’ailleurs, si un jour tu veux que je t’embrasse, file-moi du blanc, j’comprendrais tout de suite ! Par contre, j’garantis pas ton innocence si tu m’offres du noir
 »
« Vade Retro, chatanas ! MĂȘme pas j’t’en offrirais au lait ! J’ai aucune envie d’aller en enfer avec toi ! »
Knut avait certes la capacitĂ© de faire de l’esprit, mais ses joues pivoines et sa bouche ondulĂ©e trahissaient clairement qu’il n’était pas du tout prĂȘt Ă  en entendre plus. Et vu que Viktor rallait au loin sur les retardataires, que la dispute entre Sabina et Hakon semblait finie et que ce dernier Ă©tait venu chercher son Kisse par la main pour l’entraĂźner vers le prochain bĂątiment, il n’en eut mĂȘme pas l’occasion.
Au moins, sur le plan culturel, malgrĂ© le froid, le parc Skansen avait pour lui de sĂ©rieux atouts. Si plusieurs bĂątisses en bois des siĂšcles derniers, typiques de plusieurs rĂ©gions du pays, Ă©taient dissĂ©minĂ©es un peu partout, ce n’était rien Ă  cĂŽtĂ© de la rĂ©plique fidĂšle d’un petit village, avec ses figurants en costumes qui s’amusaient Ă  faire semblant de vivre comme Ă  l’époque en se promenant dans les rues et en tenant les diffĂ©rentes Ă©choppes, tout en Ă©tant toujours prĂȘts Ă  expliquer aux « visiteurs du futur » leurs activitĂ©s. C’était folklorique, intĂ©ressant et bien plus ludique que la majoritĂ© des musĂ©es. Tout dans le parc Ă©tait fait pour que l’on puisse s’y balader en s’y sentant bien. Et parce que noĂ«l approchait, un marchĂ© rempli de petits stands avait pris place en son centre, comme le rĂ©clamait la tradition depuis le tout dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle, ce qui brassait naturellement Ă©normĂ©ment de monde.
S’échappant de la foule, les jeunes arrivĂšrent Ă  la partie « zoo », composĂ©e de deux sections : le zoo des enfants et le zoo des animaux nordiques. Et forcĂ©ment, il ne fallut attendre que quelques secondes pour qu’arrive ce qui devait fatalement arriver :
Justin craqua littéralement un cùble.
« DES COCHOOOOONS ! ILS SONT TROP BEAUX ! Vas-y, Knut, fais une photo avec moi devant eux ! Lilly, prends-nous ! Rha la classe  »
D’abord circonspect, Knut lĂącha rapidement la main d’Hakon qui faisait tout pour le retenir pour se joindre Ă  son copain et s’extasier lui aussi. Vu comment avait rĂ©agi sa sƓur en se mordant la lĂšvre et regardant au ciel pour ne pas hurler Ă  quel point elle avait trouvĂ© la rĂ©action de Justin mignonne, forcĂ©ment, s’il ne voulait pas perdre son duel du jour, lui aussi devait faire ressortir son naturel.
Ce qu’il fit, du coup, devant une Ă©norme grenouille dans son vivarium, Ă  l’intĂ©rieur.
« ELLE EST BEEEEELLE
 Enfin non. Elle est moche. Mais c’est trop cool quand mĂȘme ! Justin ? Mais il est oĂč, Justin ? Mais il est chiant ! J’parle français pour lui et il disparait ! J’vais parler suĂ©dois, s’il continue, moi
 Lilly, il est oĂč, Justin ? »
« En train de baver devant un lapin
 Il veut le bouffer. Et du coup, tu as Sabina et les autres filles qui sont en train de baver sur lui qui bave devant le lapin
 D’ailleurs, je vais les rejoindre, là
 C’est trop chou ! »
À sa dĂ©charge, comme il le rappela ses deux paumes et le nez collĂ©s Ă  la vitre, Justin Ă©tait un chat. Et les chats, ça bouffe les lapins. Une analogie quelque peu flippante si on la poussait un tout petit peu plus loin en pensant Ă  toutes ces demoiselles qui Ă©taient Ă  deux doigts de le croquer lui. Du coup, il dut rapidement fuir, et tomba sur un nouvel enclos.
Pour que les animaux se sentent bien, les responsables avaient reconstruit leur habitat naturel. Alors voir se dessiner une rĂ©plique d’appartement moderne, cela ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose :
« C’EST MA MAISON ! Y A DES CHATS ! C’EST MA FAMILLE ! LAISSEZ-MOI ENTRER ! »
Malheureusement, ni lui, ni Knut qui rĂ©clama aussi immĂ©diatement le droit de faire des conneries avec les fĂ©lidĂ©s et de partager avec eux la masse de tĂ©tines que les visiteurs leur avaient laissĂ© – dans le lot, il y avait peut-ĂȘtre mĂȘme la sienne qu’il avait dĂ©posĂ©e lors d’une visite avec sa grand-mĂšre quand il Ă©tait petit – n’eurent le droit de dĂ©ranger les matous, pas plus que le jeune SuĂ©dois ne fut autorisĂ© Ă  escalader l’enclos du Lynx. MĂȘme si en effet, on pouvait le considĂ©rer comme un chat encore plus classe
 exactement comme lui.
Pour le reste, les ours dormaient, les bisons et les Ă©lans glandaient et les loups faisaient les quatre cents pas dans leur immense jardin. Mais l’heure tournant, les jeunes furent invitĂ©s Ă  passer par la boutique souvenir, avant le dĂ©jeuner et la suite de la journĂ©e. AdossĂ©e Ă  une fabrique de verre, l’échoppe proposait de nombreux produits en cette matiĂšre. Devant la beautĂ© des objets, Justin n’hĂ©sita pas longtemps avant de sortir son portefeuille pour faire la queue Ă  la caisse avec une belle petite sculpture dans les mains. Il voulait absolument faire un cadeau Ă  quelqu’un. Quand les autres lui demandĂšrent qui, il rĂ©pondit sans hĂ©siter :
« Aaron ».
À partir de lĂ , les questions fusĂšrent, et Viktor se donna bien du mal pour traduire tout l’échange. Qui Ă©tait cet Aaron ? Un garçon trĂšs important. Pourquoi ? Parce qui l’avait beaucoup soutenu. Son tempĂ©rament ? Aussi prĂ©tentieux qu’intelligent ! Ou vivait-il ? En France. Est-ce qu’il l’aimait ? ÉnormĂ©ment. Ce garçon, Ă©tait-il gay ?
LĂ , Justin tiqua un tout petit peu avant de rĂ©pondre, sans vraiment prendre conscience Ă  ce moment-lĂ  qu’il s’agissait en rĂ©alitĂ© d’une question dĂ©tournĂ©e qui ne concernaient pas que le brun.
« Euh, ouais  »
Tout de suite, cette « rĂ©vĂ©lation » dĂ©clencha deux types de rĂ©action : un regard choquĂ© et gĂȘnĂ© de la part de Knut et d’Hakon, bien que chacun avait des raisons diffĂ©rentes de rĂ©agir ainsi, et la passion du reste de l’assistance, Ă  commencer par Lillemor et Sabina qui jouĂšrent des coudes pour mener le dĂ©bat. Si la curiositĂ© Ă©tait un vilain dĂ©faut, alors elles n’en avaient strictement rien Ă  foutre. Justin venait en un mot de s’imposer comme la petite coqueluche de tout Stockholm. Et elles, elles avaient lu des mangas. Certains clichĂ©s s’imposaient d’eux-mĂȘmes. Elles devaient en savoir plus.
« Il est tendance actif, ou passif ? »
L’index posĂ©e sur ses lĂšvres souriantes, sa capuche toujours sur la tĂȘte, l’adolescent fit mine de rĂ©flĂ©chir, puis lĂącha la seule rĂ©ponse qui s’imposait :
« Mhhhh, j’dirais ‘tendance mĂ©chant’, c’est comme ça qu’il se dĂ©finit. J’crois que ça veut dire actif, mais en mĂ©chant ! Aaron, quoi ! »
Pas gĂȘnĂ© plus que ça par la teneur de la conversation, Viktor traduisit chaque mot, malgrĂ© Knut qui s’était jetĂ© dans son dos pour essayer Ă  tous prix de le faire taire en plaquant ses mains sur sa bouche. Il l’avait entendu une fois en français, il ne voulait pas le rĂ©entendre en suĂ©dois. Tout comme il ne voulait pas du tout que Justin dĂ©couvre dans sa langue la question suivante, prononcĂ©e par une SuĂ©doise bien curieuse, Ă  savoir si lui-mĂȘme avait fait des choses avec ce garçon. Devant cette scĂšne, le concernĂ© Ă©clata de rire, finit de payer et laissa son ventre gargouiller. Il avait la dalle. Ça aussi, c’était mignon. Un sujet en chassant un autre, toute la troupe se mit rapidement Ă  table, dans une salle du restaurant « typique dix-neuviĂšme » que Franciska Eklund avait rĂ©servĂ© pour l’occasion. Tous se mirent Ă  leur aise, sauf Knut, qui mangea rapidement sans se dĂ©vĂȘtir. Au menu ?
Des boulettes de viande. Un grand classique.
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vincentdelaplage · 3 years ago
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"LE ROSEAU PLIE MAIS NE SE ROMPT PAS" Albert Dubout nĂ© Ă  Marseille le 15 mai 1905 et mort Ă  Saint-AunĂšs le 27 juin 1976 est un dessinateur humoristique, affichiste, cinĂ©aste et peintre français Regardez "Quand plus rien ne va (La turlute)" sur YouTube https://youtu.be/GyThS0RuTOo Le ChĂȘne et le Roseau est la vingt-deuxiĂšme et derniĂšre fable du livre I de Jean de La Fontaine situĂ© dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, Ă©ditĂ© pour la premiĂšre fois en 1668. #culturejaiflash https://www.instagram.com/p/CY1FNvCszAT/?utm_medium=tumblr
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