#tu as tous les droits d'en être fier
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helshades · 4 years ago
Note
Seigneur ! L'article d'OllyPlum… Cette fétichisation des homosexuels est atroce. Elle le dit elle-même qu'elle se sent femme, mais qu'elle veut juste se sentir "gay", "se faire prendre par des gays" et entrer dans leur communauté. On a l'impression de lire un prédateur. J'en peux plus de ces hétéros qui veulent se sentir "spéciaux" et virent trans pour assouvir leurs fantasmes d'oppression alors qu'ils auraient simplement besoin d'une bonne séance de psy.
Oh, on est très loin d’un prédateur – bien au contraire, c’est le discours d’une victime d’abus sexuels qui en est venue à ne plus voir son propre corps, son sexe que comme un outil, un instrument à louer parce que c’est la seule façon dont elle arrive à concevoir la féminité, dans la faiblesse, l’impuissance, la honte. J’ai souvent lu ça chez des anciennes victimes d’inceste étant passées de l’anorexie, pour laquelle elles voyaient un psy qui s’efforçait de les aider à ne plus s’anéantir, à la « transition », qui à l’inverse de l’anorexie (laquelle repose sur les mêmes mécanismes de dissociation mentale) est aujourd’hui largement encouragée par la société de consommation. Il s’agit de réécrire ce corps femelle honni qui ne peut être qu’une proie et de rejoindre l’espèce des prédateurs – non pour en devenir un soi-même (il faudrait d’abord se projeter dans une figure agissante et non subissante) mais de sorte que même en tant qu’objet de leur concupiscence on ne puisse plus être réduit à l’état féminin, l’état de sujétion absolu, l’état d’impuissance.
Alors tu sais, les clients, ils veulent pas tous de la meuf bonne, celle des magasines ou Sveltana, jeune russe de 19 ans en front page du site LadyXena. Ils veulent des corps, des chattes et des bites de meufs. Des mains et des bouches pour se sentir aimé, agrippé, baisé, sucé, considéré. Certains veulent sentir qu'ils t'achètent avec leurs tunes, d'autres préfèrent que tu marches sur leurs couilles en les insultants en allemand. Il y a ceux qui jouissent en quelques secondes et qui prennent la demi heure restante pour te parler de leur job  imaginaire dans la finance, ou au contraire, ceux qui préfère partir rapidement, un peu honteux. Loin de l'image doré à la Pretty Woman, je ne vais pas faire du shopping avec mes clients entre deux dîners fancy. Parfois j'accepte un verre à la fin, mais la plupart veulent rester seul après avoir joui, retourner à leur “vie normale”. C'est mon taf, personne ne me force, je l'ai choisi. Parfois je l'aime, parfois je le déteste. Je ne suis pas “tombé ” dans la prostitution. Ce n'est pas non plus le métier de mes rêves, et ouais, peut-être que si j'avais un travail mieux payé je passerai mes soirées devant la console plutôt que de recevoir des types dans mon lit. Je ne suis pas ici pour faire l'apologie de la prostitution, mais je ne veux pas me permettre d'expliquer à mes amies qu'il faut s'en tenir éloigner. On ne peut pas s'éloigner du sexisme et du patriarcat, nous avons la tête dedans. Que tu monnayes ton cul, que tu vendes du café, des frigos, la misogynie est présente et c'est quelque chose qui te pénètre de toute façon. Je ne suis pas fier d'être pute, je suis fière de me servir de ce qui est considéré comme une faiblesse (à savoir, mon corps, ma sexualité “féminine” ) et d'avoir eu l'occasion d'en faire un outil de travail. Simplement. Je suis fier de me dresser contre le sexisme, d'être encore debout, et de pouvoir dire non, baiser avec qui je veux, d'imposer mes limites aux hommes qui payent mes services. Fier de trouver mon corps beau, de le posséder à nouveau.
« Posséder son corps », dit Olly, c’est mettre à profit l’inévitable prédation de soi par les autres, de la femme par l’homme, fatalement. Devenir un homme, dit Olly, ou plutôt se faire passer pour un homme, c’est enfin pouvoir se sentir désiré pour soi, comme un individu, comme un être humain, pas comme une collection d’orifices à louer pour l’heure ou la soirée, c’est accéder à une sexualité d’où le rapport hétérosexuel est absent, d’où la féminité est absente, où il n’y a pas, il n’y a plus de femme à soumettre. Où Olly se donne le droit de désirer, à son tour, enfin, parce que sa testostérone lui apporte le libre-arbitre, pense-t-elle, la puissance, le droit d’agir. C’est un fantasme et une illusion, bien sûr, mais ce sont les pensées d’une personne traumatisée, abîmée, dépressive, sous anti-dépresseurs et sous hormones, le corps défait et refait, qui n’a jamais appris à se voir comme un être entier, conditionnée par sa vie rude dans un milieu inhumain et tellement, tellement misogyne. Il est presque aussi épouvantable de songer que ce qui passe pour la voix du Progrès aujourd’hui fait tout pour encourager de tels individus dans leurs traumas.
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fallenrazziel · 5 years ago
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Les Chroniques de Livaï #465 ~ LA LIBERTE COMMENCE OU FINIT L'IGNORANCE (mars 846) Nadja Rosewitha
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je me sens si petite ici, cette ville gigantesque m'écrase avec tous ses bâtiments massifs qui cachent même le soleil... On sent qu'il y a ici un raffinement qu'on ne retrouve que partiellement dans les autres villes du Mur Rose. Les gens qui vivent à Mitras sont très riches et sont plus préoccupés par la beauté des lieux que par leur commodité. C'est à qui aura l'habitation la plus impressionnante et décorée... C'est vrai que cette vision nous change de notre quotidien !
Erd et Gunther n'ont pas cessé de tout regarder avec des yeux exorbités, commentant tout ce qu'ils voyaient, en restant toujours collés l'un à l'autre comme s'il avait peur d'être séparés. Je suis restée en arrière avec Claus, tandis que le caporal nous menait dans les rues, les mains dans les poches. Il semble à première vue à son aise ici mais je sais qu'il surveille tous les coins de rue.
Il a insisté pour que nous portions des tenues civiles afin de ne pas nous faire remarquer. Officiellement, c'est parce qu'il ne veut pas être dérangé durant notre excursion par des adorateurs curieux, mais il est possible que la vraie raison soit d'ordre sécuritaire. Je crois que le bataillon n'est pas très apprécié par nombre de nobles, on ne voudrait peut-être pas nous voir traîner ici sans raison.
Claus n'hésite pas à me montrer et me parler des monuments qu'il connaît. C'est vrai, tu as reçu une médaille dans la capitale. Tu as dû être fier ce jour-là. Il me confie qu'en vérité il n'a surtout vu que le palais, mais il a tout scruté avec attention durant le voyage en diligence. Tu ne nous as jamais raconté comment c'était ce jour-là, je veux dire, la Chute... Tu y as combattu, n'est-ce pas ? Il était à la forteresse quand les titans ont attaqué ; une vigie les a vus arriver de loin, se dirigeant droit sur le QG, ce qui a laissé aux explorateurs le temps de prendre la fuite en emportant les choses les plus importantes. Il a même tiré l'épée aux côtés d'Erwin Smith, qui n'était pas encore major à ce moment-là.
J'aimerais vraiment que tu m'en parles un jour. Il me le promet, mais aujourd'hui, nous nous promenons en groupe en essayant de ne pas ressasser les mauvais souvenirs, alors autant rester dans l'ambiance ! Le caporal nous a fait faire le tour de la ville en longeant l'enceinte externe, pas trop rapidement ; puis nous avons visité le musée, ce qui nous a pris la matinée. J'ai faim, pas vous ? Les garçons approuvent et me laissent l'honneur de choisir où je veux manger. Ah ? pourquoi moi ? Bon d'accord, mais vous savez je ne connais aucun établissement ici. Ils m'assurent qu'ils accepteront mon choix et si c'est mauvais, et bien, ils feront bonne figure ; ça ne peut pas être pire que le vulgaire ordinaire des militaire ! C'est vrai ! Dans ce cas... allons par ici, je crois avoir vu quelque chose !
J'emmène tout le monde dans une direction, et le caporal accepte de se laisser mener. Il marche à côté de moi sans rien dire, comme s'ils préférait nous écouter discuter plutôt que de participer. C'était vraiment une bonne idée, caporal ! Cette ville est fascinante et je me demande comment on a pu la construire en seulement cent ans, c'est incroyable ! Il rétorque que ce n'était pas vraiment son idée mais que si ça nous plaît, c'est l'essentiel. Vous êtes si prévenant et gentil ! Je vois du coin de l'oeil Claus qui tire la langue comme s'il était dégoûté mais je ne le reprends pas. Regardez, c'est là-bas. Je crois qu'on doit bien y manger. J'espère que ce n'est pas trop cher...
Tandis que je bifurque vers le restaurant, je me rends compte que le caporal ne suit pas le mouvement. Il demeure figé, la tête tournée sur le côté, et tous les autres s'immobilisent aussi pour le regarder. Il semble fixé sur un escalier qui s'enfonce apparemment sous la capitale et n'en détache pas les yeux, même quand je l'interpelle. Caporal ? Qu'est-ce qu'il y a, là-bas ? Ca m'a l'air sinistre...
Il répond que ça l'est, et sans doute plus encore que je ne l'imagine. Vous voulez dire que ?... Oh... J'hésite à lui demander de préciser, car je me rappelle alors les quelques articles de journaux que j'ai lus à son sujet... Ce serait donc vrai ? Je n'imagine pas un seul instant qu'il me donnera une confirmation ; ceux qui savent la vérité doivent être très privilégiés, je suppose...
Venez, caporal, je suis sûre qu'on mange très bien là-bas ! Je n'ose pas le tirer par le bras ou l'épaule, ce serait incorrect, mais il finit par se détourner pour nous suivre. Après le repas, nous irons à votre salon de thé ; ce sera parfait pour une collation d'après-midi ! Erd et Gunther courent vers la porte et jettent un oeil au menu à l'entrée. Ils ne feront pas leurs difficiles, même maman dit qu'elle n'a jamais eu de problème à leur faire la cuisine, haha !
Je regarde également et retiens quelques plat que je trouve appétissants. Bon, et bien, nous entrons ? Gunther ouvre la porte devant moi et me fais entrer en première. Sa galanterie me touche beaucoup après avoir supporté son éloignement momentané. Je me suis sans doute fait des idées, apparemment, rien n'a changé. Je suis soulagée... Sitôt entrés, nous sommes accueillis par un serveur habillé de façon impeccable qui nous mène à une table pour cinq. C'est un peu intimidant mais je suppose que cela n'arrivera que rarement dans nos vies, autant en profiter !
On nous débarrasse de nos manteaux et nous nous installons. Je me retrouve entre Claus et Gunther, tandis que Erd et le caporal se placent sur la banquette d'en face. Je me sens étrangement... protégée entre eux deux ; la même bienveillance à mon égard, à leur manière personnelle. Gunther me demande si je suis bien installée, et Claus si je ne suis pas trop serrée. Mais non, c'est parfait ! Le caporal passe la main sous la table, puis regarde les couverts avec attention ; c'est son rituel habituel, nous le connaissons par coeur. Apparemment, tout est propre, donc nous pouvons commander ? Le caporal approuve et nous prenons nos cartes.
Il y a tellement de plats différents ! Je n'en connais pas la moitié mais je me sens aventureuse aujourd'hui. Je me décide pour un plat de poisson, tandis que les garçons se jettent sur la viande. Elle doit être de qualité, pas comme celle qu'on a une fois par semaine. En voyant cette profusion, je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui ont faim dans le Mur Rose, et ce paradoxe me coupe l'appétit une minute. Mais... ce n'est pas une raison pour se priver, ne rien manger n'arrangera rien pour les autres ! Le caporal se laisse tenter par un plat en sauce, mais qui semble peu protéiné. Ce n'est pas un gros mangeur de toute façon.
Nous annonçons nos choix au serveur, qui repart en cuisine. Il nous laisse des friandises à grignoter en attendant. Je n'aurais jamais pensé manger dans un tel endroit. Quand j'étais dans la garnison, je n'ai jamais eu l'occasion de venir à Mitras. L'établissement a de jolis rideaux roses, des chaises et des banquettes rembourrées, des lustres au plafond, des nappes bien blanches sans aucun trou... C'est vraiment un autre monde.
Je ne pourrais jamais y emmener maman et Mariele, seuls les militaires et les nobles peuvent y circuler... C'est si dommage... Je devrais aller les voir plus souvent, elles me manquent...
Tandis que je suis plongée dans mes pensées, Gunther me demande quel jour on est. Pourquoi cette question, c'est important ? "Très", il me répond, et je surprends même un sourire discret sur les lèvres du caporal. Que se passe-t-il ? Le jour qu'on est... attendez... Je crois que...
Et tout à coup, ça me revient. Je n'y pense plus guère depuis que je suis dans l'armée, mais... oui, je crois savoir ! Vous...  vous y avez pensé alors que même moi j'ai oublié ?
Erd et Gunther rigolent ensemble au-dessus de la table, et Claus reste silencieux sans rien comprendre. J'entends le caporal murmurer "aah, les jeunes..." tout en buvant un peu dans son verre d'eau, et je me rends compte alors que tout était planifié ! Vous avez fait ça pour moi ? Claus lève les bras en affirmant qu'il était pas au courant et foudroie tout le monde du regard. Cette excursion est donc un cadeau d'anniversaire, caporal ? En quelque sorte, qu'il répond. Oh, merci, c'est vraiment généreux de prendre de votre temps pour ça mais ce n'était pas la peine.
Gunther pose sa tête sur mon épaule et je sens une douce chaleur m'envahir. Je le vois sortir de sa poche une boîte, de la taille de sa paume. J'ai le coeur qui bat très vite... Erd est fixé sur moi, lui aussi, et la pièce se met à tourner un peu... Qu'est-ce qu'il y a dans cette boîte ? Claus tend le cou pour voir, et Gunther la pose sur la table devant moi. Un cadeau de toute la famille, lui compris. Je suis sûre que ça a coûté une fortune, je suis gênée... mais... par sainte Maria...
Pendant une minute entière, j'imagine dans cette boîte une bague de fiançailles, toute simple mais si précieuse... J'oublie Erd et Claus et regarde Gunther droit dans les yeux en l'imaginant à mon bras... Mais je reviens vite à la réalité quand Erd m'exhorte à ouvrir la boîte. Oui, d'accord, mais laisse-moi rêver un peu. Car je sens que ce n'est rien de ce que j'imagine.
Je soulève le couvercle et découvre sur un fin velours rouge un pendentif au bout d'une chaîne. Je le soulève délicatement et il scintille un moment à la lumière. Il est en forme de coeur stylisé et je le devine creux. J'ouvre le coeur et dedans se trouvent deux mèches de cheveux, une noire et une blonde. Je devine presque instinctivement à qui elles appartiennent...
Erd m'explique alors que c'est Gunther qui a choisi le pendentif. Oooh, il a choisi le coeur... Lui-même a commandé la chaîne et l'a voulue la plus résistante possible afin que je puisse la porter en mission. Et les cheveux appartiennent à ma mère et ma soeur. C'est... c'est pour ça que vous étiez distants avec moi ? Ils avaient peur d'être découverts alors ils ont décidé de s'isoler quelques temps afin de pouvoir agir sans que je les vois. J'imaginais des tas d'autres choses, je suis désolée d'avoir douté de vous !... Claus, tu peux attacher la chaîne, s'il te plaît ?
Ses mains s'attardent sur ma nuque plus que nécessaire mais je le remarque à peine. La chaîne vient se poser juste au-dessus de ma poitrine. Il ne me gêne pas du tout, je pourrais le porter tous les jours.
C'est toujours réconfortant de porter ses proches près de son coeur.
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madou-dilou · 6 years ago
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Tue-le, Claudia - Dragon Prince French fanfiction
Claudia n'ose pas bouger.
Tous les ingrédients du sort sont là. Elle n'a en fait besoin que de la Pierre Primitive, lourde dans sa main. Elle connaît la formule par cœur, et aussi le signe à dessiner. Elle l'a déjà lancé sur des araignées, des cafards, des rats et des souris.
Il suffit qu'elle prononce le mot et qu'elle trace la rune dans le vide pour mettre fin à cet enfer.
Mais le chaton vient se frotter contre elle et la regarde avec ses grands yeux bleu humides, et il y a une boule dans sa gorge.
Vos Majestés, je vous accompagnerai avec plaisir jusqu'au manoir de Banthère, mais Claudia sort à peine d'une forte grippe. Elle risque une rechute si elle est exposée au gel de la montagne si rapidement. Il serait plus raisonnable que je reste avec elle au château pour cette année, au moins le temps qu'elle soit parfaitement rétablie, disons une petite semaine. Soren partira avec vous et nous vous rejoindrons plus tard, juste à temps pour vos anniversaires.
Son père n'a pas menti. Elle a bien été malade pendant deux semaines. Le nez bouché, la double otite, la toux, la migraine, la fièvre, et même du pus qui coulait des oreilles. Et même aujourd'hui, elle n'est pas sûre d'avoir totalement récupéré.
Mais elle sait très bien que ce n'est pas à cause de la maladie ou de la contagion que son père l'empêche de quitter son bureau depuis maintenant six heures.
Et que ce n'est pas la maladie qui lui fait si mal.
Le chaton tourne autour d'elle, se frotte à sa main, va se plaindre et gratter à la porte, revient vers elle pour lui réclamer une caresse. Et puis il geint, agite la patte lorsqu'elle fait rouler la Pierre Primitive d'orage sur le dallage rouge sombre. Il colle ses poils blancs sur sa robe noire brodée, se love et ronronne tout contre elle alors que sa main gratte ses oreilles, sa gorge. C'est un birman. Sa race de chats préférée. Viren l'a choisi exprès, bien sûr -de plus, ce sont des bêtes calmes et affectueuses qui ne risqueraient pas de faire leurs griffes sur le tapis Durennien ou sur la porte en acajou. Et même si elle tente de le cacher, il est évident qu'elle s'est déjà trop attachée à l'animal -peut-être lui a-t-elle même déjà donné un nom...
Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'elle doit faire face à une situation de ce genre. En tant qu'apprentie mage noire, elle a déjà sublimé des dizaines de créatures xadiennes pour ses sorts, et aussi des bêtes dénuées de tout Arcanum. Mais avec ce chaton, elle n'y arrive pas.
Elle n'y arrive tout simplement pas.
Au début, Claudia avait comme d'habitude tenté de croire à une blague. Allez, papa, tu me fais marcher. C'est un cadeau, c'est ça ? Mais c'est l'anniversaire de Soren, pas le mien, c'est à lui que tu aurais dû offrir ce bout d'chou, et puis tu sais comme il aime les chats. Bon d'accord, il préfère les chiens. Mais un chat, c'est le cadeau idéal quand on a onze ans. Et puis regarde-moi cette bouillie adorable. Comment est-ce qu’on peut avoir envie de lui tirer la queue ?
- Tu as déjà fait bien pire avec des rats.
Elle hausse les épaules :
- Oui, mais les rats, c'est répugnant. Ca ne compte pas vraiment.
- Alors, un rat a moins le droit de vivre qu'un chaton ?
Père a eu le ton qu’il utilise lorsque la situation est grave. Il lui a aussi posé la main sur l'épaule. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils. Même le roi n'y échappe pas. En plus, il lui a posé la main sur l’épaule. Elle pèse, elle serre un peu. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils importants, ou quand la situation est grave. Même les habits du roi en portent la trace -le tissu est un peu éclairci à cet endroit. Logique, puisque père est le conseiller attitré du roi.
Claudia a ouvert la bouche, puis l'a refermée en fronçant les sourcils.
- Est-ce que tu penses que ces rats étaient responsables du fait d'être des rats ? Qu'ils ont mérité la mort simplement pour être nés rats ?
- Euh ...
- Tue-le, Claudia.
Elle a eu envie de lever les yeux au ciel. On croirait entendre le roi Harrow parlant des Elfes. Mais elle n'a rien trouvé à répondre, comme prévu.
Ce chat doit mourir. Bien sûr, Viren sait qu’il en résultera une forte culpabilité…
- Mais Claudia doit se rappeler, répète la voix grave d’Harrow quelque part dans les souvenirs de Viren,  que les vies qu'elle prendra ne sont jamais dénuées de valeur.
- Enfin, votre majesté ...  a répliqué Viren d'un ton un peu las.  Vous savez comment ça fonctionne. Grâce à la magie noire, au sacrifice d'un seul être vivant, nous sauvons chaque jour des centaines de personnes.
- La magie noire maintient certes un équilibre, mais c’ est une balance poisseuse de sang, c'est injuste et vous le savez parfaitement !
- À fortiori quand elle pèse dans les hautes sphères du pouvoir, tout comme vous-même, “Votre Majesté” !
Harrow grimace. Ici, l’emploi du titre n’a rien d’honorifique, et c’est sûr de son coup que Viren poursuit sa phrase :
- Celles qui portent des millions de vies humaines sur les épaules, des millions de destins, d'individus, de personnes, de souffles ...
- Ca n'est absolument pas la même ch -
- ...toutes ces vies qui peuvent s'éteindre au moindre faux mouvement.
Dans d'autres circonstances, jamais Viren ne se serait permis de couper la parole de son roi.
Mais là, ils étaient seuls dans les jardins du palais, sans courtisan devant qui respecter un quelconque protocole, hormis les rosiers blancs, le gravier où crissaient leurs bottes de cour, les papillons et le crépuscule crachant son or et son sang sur eux. Harrow était resté silencieux, se contentant d'enfoncer ses pouces dans ses yeux avec un soupir consterné, lassé d'avance. Ils avaient déjà eu cette discussion des dizaines de fois. Viren, lui, poussait son avantage d'une voix calme, posée, compréhensive :
-En tant que roi, vous avez tenté d'éviter autant que possible les effusions de sang lorsqu'elles n'étaient pas nécessaires. Vous avez voulu protéger votre peuple, ainsi que tout roi doit le faire, et je vous ai servi dans cette tâche du mieux que j'ai pu avec mes sortilèges. Mais vous aussi avez mené des hommes et des femmes à la mort.
- J'ai mis fin à cette guerre contre Evenère. Je suis celui qui a terminé ce conflit qui durait depuis six ans !
- Certes, votre Majesté... mais pour le terminer, même avec mes sorts, vous avez dû sacrifier des centaines de soldats. Dites-moi en quoi les charniers des champs de bataille valent mieux que la magie noire. Et je vous en prie, ne me parlez pas de triche, de raccourci ou de victoire facile.
- Et vous, osez me dire que tous ceux que vous avez tué pour vos maléfices ne représentent rien à vos yeux !
Cette répartie a bloqué Viren dans son élan. Le roi avait posé la question sur laquelle il n’avait jamais réussi à poser de mots. Ou, s'il devait être tout à fait honnête, il avait plutôt évité de se la poser...
Lorsqu'on sublime une âme pour un sort permettant d'en sauver dix, même si on se persuade d'avoir opté pour la meilleure solution, d'avoir fait ce qui était juste... Il reste toujours ce poids sur la conscience, cette ombre sur les actes, ce malaise à chaque seconde passée devant un miroir, cette plaie purulente qui suite de culpabilité… Cette haine de soi que portent les mages noirs et qu'ils choisissent de taire et d'étouffer au fond de leur conscience de pragmatiques pour ne pas sombrer dans la folie.
Devant le silence de son conseiller, Harrow reprend, avec ce même air inquiet qu'il affiche lorsqu'il parle de son bâtard princier Callum :
-Viren ... Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. L'éducation de vos enfants est votre affaire, plus que jamais maintenant que Cornélia... ne me regardez pas comme ça à chaque fois que je mentionne son nom. Mais vous comprenez que je m'inquiète de voir Claudia perdre tout respect pour la vie humaine.
- Avec tout mon respect, Harrow, j'en doute très fortement. Elle n'utilise que des insectes et des rats pou...
- Oh, ne jouez pas à l'enfant de choeur avec moi, Viren. Vous dormez à la messe dominicale et vous levez les yeux au ciel dès que la Grande Prélate Opélie ouvre la bouche pour parler de charité.. même si j'admets que son formalisme est parfois quelque peu étouffant.
Ils s'échangent un bref sourire complice, mais le roi reprend, attaque, inquiet, impitoyable, et les parades maladroites de Viren ont du mal à tenir la défense alors qu'ils continuent d'arpenter la roseraie.
- Tout le château sait quand votre fille sort d'une dissection de pauvre animal puisqu'elle chante à tue-tête dans tous les couloirs sans même s'être lavé les mains ni avoir changé de vêtements. Admettez qu'une enfant de huit ans qui fredonne dans cet état, les pattes et la robe couvertes de sang, n’augure rien de particulièrement joyeux pour le futur du royaume.
- Neuf ans, votre Majesté. Et ça n'est arrivé que deux fois …
Harrow lui jette un long regard de travers.
- Bon, d'accord, admet Viren avec un rictus.  Quatre fois.
Ils reprennent leur marche, et Harrow son discours, et les bottes crissent :
- Et même son frère Soren garde ses distances. Pour effrayer celui qui a sauté du haut des falaises de Castel Néréus à sept ans, croyez-moi, il faut vraiment le vouloir. Mais ce qui est réellement horrifiant, c'est que Claudia ne fait même pas exprès !
Viren retient une envie de lever les yeux au ciel. C'était Claudia qui l'avait mis au courant, à l'époque. Viren avait réprimandé l'imprudent comme il le méritait après une bêtise pareille -Soren s'en souvient probablement encore. Mais là où le bas blessait, c'était que la reine Saraï avait insisté pour que Claudia reçût elle aussi une correction pour avoir dénoncé son frère. "A qui pourra se fier ce pauvre garçon s'il ne peut même pas faire confiance à sa propre soeur ?" avait-elle protesté. "Et félicitations pour les valeurs d'honneur et d'honnêteté que vous inculquez à votre petite chérie ! Elle fera, à n'en pas douter, une Première Ministre des plus fiables, à la droiture proverbiale." Saraï elle-même entretenait des liens très forts avec sa soeur cadette la colonelle Amaya, mais grands dieux, que diable allait-elle se passionner pour le sort du pauvre garçon et de la petite chérie ? Viren, voyant que lui céder ses parts de tartes à la confiture trois semaines durant ne suffirait pas à ébranler les convictions de Saraï, avait mollement acquiescé à l'extravagante demande : Claudia avait ainsi dû recopier un chapitre entier du Traité de vulgarisation sur les fondements de la magie elfique. Son livre préféré du moment, choisi bien entendu en toute connaissance de cause.
- Les falaises mesuraient près de quarante mètres de hauteur, votre Majesté, répond-il, sombre.  Soren aurait pu se tuer.
- Oh, ne me dites pas que vous n'avez pas fondu lorsqu'il a dit pour se justifier qu'il voulait être courageux comme vous.
- Ce n'était pas du courage, c'était de la stupidité pure et simple.
La croyance persistante qui consiste à confondre les deux l’a toujours purement exaspéré :
- Soren n’a aucun instinct de préservation. Mettez-le dans une fosse avec un ours affamé et une épée en bois et il se jettera dessus sans l’ombre d’une hésitation.
- Sur l’épée, vous voulez dire ? Ne faites pas cette tête, je plaisantais.
- Ahem, reprend Viren. Non seulement cela n'a pas grand-chose de flatteur pour moi...
- Vous savez ce qu'on dit, intervient de nouveau le roi avec un sourire entendu. Celui qui refuse un compliment en recherche en fait deux.
- Pard... ?
Décontenancé, Viren s’interrompt un bref instant :
- Enfin... non seulement ça, finit-il par reprendre d’un ton plus assuré, mais en plus je ne trouve rien qui fasse fondre, comme vous dites, dans cette folie.
- Si vous le dites ...
Leurs pas les avaient mené dans la grande serre, où le roi s'assit sur un des bancs. Viren s'appuyait sur son sceptre, et tentait de profiter du silence... pas pour longtemps :
- Permettez-moi d'insister, Viren, (bien entendu, en tant que roi, il n'attend pas la permission et ignore le soupir agacé de son voisin) mais en parlant de folie, notre chère petite Claudia n'a-t-elle pas essayé en plein repas de faire des nœuds de pendus avec les serviettes de table pour nous expliquer comment la cause exacte du décès différait selon le type de nœud, et ce, avec les yeux remplis d'étoiles et un grand sourire jusqu'aux oreilles ? Callum était sur le point de vomir !
- Sans vouloir vous offenser, le prince Callum n'est âgé que de quatre ans, votre majesté, rétorque Viren, qui a calé son sceptre contre un buste de pierre et placé ses mains dans son dos. Quoi de plus normal à cet âge d'avoir une telle sensi...
- Au contraire, riposte Harrow scandalisé, c'est encore pire ! A cet âge-là, on sait à peine ce qu'est la mort ! Ce n'est alors qu'un concept abstrait et totalement indéfini, si ce n'est qu’il s’agit du châtiment qui attend les méchants elfes à la fin des contes et légendes. Et Claudia n'a-t-elle pas ajouté qu'il serait passionnant d'assister à une véritable pendaison ? Vous entendez, Viren, répète le roi du même ton où chaque syllabe suinte d’horreur, passionnant !
- Elle disait ça pour me faire plaisir… lâche Viren.
Il a pris un air faussement modeste, mais il sait que ça ne prendra pas.
- Mais vous n'étiez même pas dans la pièce ! proteste Harrow. Vous étiez sorti de table pour vous occuper de Soren trop malade pour dormir ! Je vous laisse imaginer la tête de Saraï devant le spectacle qu’offrait votre fille…  
Viren ne peut s’empêcher de rire, mais Harrow ne s’arrête pas :
- Et n'a-t-elle pas lourdement insisté pour voir sa première exécution ? Elle avait quoi, sept ans, si je me souviens bien ? Quels étaient les mots qu'elle avait employés, déjà ? Ah oui !
Harrow singe une voix de fausset :
- Dites, papa, est-ce que je pourrai taper son cadavre pour voir si on peut lui faire des bleus ?
- Ce n'était pas un humain !  riposte Viren, sans parvenir à maîtriser un soupçon de colère dans sa voix.
L'argument était d'autant plus blessant qu'à l'époque il avait lui-même été déstabilisé :
- C'était une elfe qui venait d'essayer de vous tuer !
- Ne faites pas semblant, vous comprenez très bien ce que j'essaie de vous dire.
Le mage avait fixé une des fleurs du jardin sans la voir.
Une Campanie Semiplena, ou rosa alba pour les intimes.
Il s'est demandé -assez stupidement, si la lumière du soir pouvait la rougir un peu plus. Si la rose blanche pouvait devenir rouge en restant trop longtemps au crépuscule, là où le jour et la nuit s'affrontent, là où la frontière entre la vie et la mort se change en brume sang...
Ses doigts tapotent sur son sceptre elfique, produisant un son métallique. Un papillon se pose sur son index mais s'envole aussitôt.
Est-il à ce point répugnant ?
Harrow lui a donc asséné le coup de grâce :
- Viren... Vous devez lui faire prendre conscience de ce qu'elle est en train de devenir. Autrement, elle risque de se perdre dans une folie furieuse, une indifférence glaciale, totale, semant la mort comme on cueille des fleurs. Qui se préoccupe des fleurs qu'on arrache à la terre pour en faire un bouquet ?
- Voilà une jolie métaphore, a grincé Viren, qui n'est pourtant pas un cynique.  Inspiré par ce sublime décor floral, je suppose ?
- Vous devez réagir. En tant que mage noir, vous avez tendance à penser qu'il n'y a pas d'importance à... hum... à utiliser une âme si elle peut servir pour un sort.
- Le terme exact est  “sublimer”  , votre Majesté,  lâche Viren sans grand espoir d'être entendu parce que le roi Harrow n'entend jamais rien.
- Bien sûr, bien sûr,  continue Harrow, bien évidemment sans relever l'interruption parce qu'il n'écoute jamais rien.  Claudia est une gentille fille, je le sais. Elle peut même parfois être compatissante -regardez comment elle a réagi quand Callum s'est fait un bleu l'autre jour, une vrai mère poule, haha ! Saraï a fait une de ces têtes...
"Elle peut même, parfois, être compatissante". Est-ce qu'Harrow s'entend parler ?
- Mais, continue le roi redevenu sérieux, si elle continue dans cette voie que vous lui désignez, elle plongera dans un abîme ... hum, un abîme bien plus dévastateur et vorace que la haine de soi.
Harrow, habituellement si sûr de lui, semble manquer de mots, comme si le monstre qui se dessinait en Claudia dépassait en noirceur et en cruauté tout ce que l'esprit humain était capable d'imaginer. Viren ne répond rien et fixe toujours la fleur blanche.
- Et, pour couronner le tout, si elle hérite de votre position au sein du Haut Conseil, si elle se retrouve tout comme vous en charge de millions de personnes, nul besoin de vous faire un dessin quant aux conséquences pour Katolis...
Le roi laisse sa phrase en suspens, considérant sans doute que la menace sous-jacente s'en trouvera renforcée. Il n'est pourtant pas familier des effets de rhétorique. D'ailleurs, il achève sa phrase, comme un coup de hache :
- ... voire pour toute l'humanité.  
Viren s'entend à peine répondre  “Très bien, votre Majesté”.
Violence, cruauté, sadisme, désinvolture, mépris ostentatoire de la vie humaine...
Dans les yeux verts de cette Claudia tordue et déformée, il y a le reflet de Tonnerre qui gronde.
Viren secoue la tête et lâche un soupir exaspéré pour chasser les propos du roi de son esprit.
La culpabilité s'accompagne certes d'une vague tentation de se jeter dans l'abyme pour ne plus avoir à supporter son propre souffle. Mais pour le moment, plutôt qu'elle-même, c'est davantage lui que Claudia semble détester.
Elle est debout près de lui, de son côté de la table. Le ciel blanc d'hiver entre par la fenêtre et se reflète dans ses cheveux corbeau et sur le dallage rouge sombre. Pour un simple cabinet de travail, la pièce est vaste, spacieuse, et la lumière ne parvient pas à l'éclairer totalement. Il reste toujours des recoins sombres, entre les ouvrages de la bibliothèque, autour du tapis durennien ocre, sous les guéridons, derrière les tentures et le portrait officiel du roi où il pose à ses côtés.
L'ombre est toujours là.
Il est environ quatorze heures. Viren a fait donner des ordres pour qu'on apporte trois repas à heures fixes, des médicaments pour la grippe de Claudia qui n'a pas tout à fait passé, et des restes de poisson pour l'animal. D'après ses prévisions, Claudia devrait mettre quarante-huit heures à se résoudre, et elle est enfermée avec lui dans la pièce depuis huit heures.
"Enfermée." La porte du bureau n’est fermée par aucun verrou, mais si tout se passe comme prévu, des chaînes en acier de Forgesang n'auraient pas retenu Claudia plus efficacement.
Harrow lui a laissé de la paperasse à vérifier -toute celle qui n'a pas besoin de son sceau. Essentiellement des rapports statistiques : taux de criminalité, accès à l'éducation dans les villages reculés, prix du pain, niveau de vie des habitants... Sur son bureau, sur ses étagères, de nombreux ouvrages de magie noire à compulser. Sous ses doigts, il sent le toucher caractéristique du parchemin en peau humaine, et l'odeur de l'encre rougeâtre -du sang coagulé. Du draconique ancien, du valyrien antique, du tarque, du mérovien, tant de dialectes venus du fond des âges à déchiffrer, tant de sorts énonçant comment noyer le Soleil, geler la lune, changer l'océan en lave...
Viren a donc de quoi rentabiliser le temps passé loin de la famille royale. Et de Soren. Il faudra d’ailleurs qu'il pense à lui trouver un cadeau, ou il va encore faire une scène comme l'an dernier. Heureusement qu'il a déj�� prévu celui d'Harrow, qui arrive le lendemain.
Claudia lui arrive presque à sa hauteur lorsqu'il est assis à son bureau. Elle tient le chaton blanc dans ses bras, couvre de poils sa robe noire au passage, et elle lui caresse distraitement la tête alors qu'il ronronne, mais suite au trait d'esprit sur les rats que Viren vient de faire, qui lui ressemble si peu, elle semble complètement perdue. Alors elle tape nerveusement des doigts sur la fourrure du chaton, pince les lèvres, elle fixe le tapis durennien de ses yeux verts comme si elle voulait le faire flamber.
- Est-ce que tu comprends à quel point ton raisonnement est insensé ?
- … Et toi, tu me demandes de tuer un chaton pour rien. C'est mieux, peut-être ?
Quand Claudia le regarde avec ces grands yeux verts humides, il a du mal à retenir un sourire.
- Non, je te demande de le tuer pour que tu puisses assister à l'anniversaire de ton frère. Et celui du roi Harrow. Ils sont partis à Banthère avec la reine Saraï et les princes, et nous n'irons pas les rejoindre tant que tu ne l'auras pas tué.
Viren laisse un sourire désolé déformer brièvement ses traits. Il n'a trouvé que cette excuse pour mettre Claudia au pied du mur. Il n'est pas sûr qu'elle comprenne ses intentions -et lui même n'est pas certain que sa double machination sera d'une quelconque efficacité pour lui rappeler à la fois sa morale (ou ce qu'il en reste) et son futur devoir de ministre forcé de prendre des décisions difficiles. Elle n'a après tout que neuf ans. Alors il continue de mentir, il insiste :
- Bien sûr, tu peux aussi attendre et laisser ce chat en vie. La porte est ouverte, tu peux sortir quand tu veux.
Il la désigne d'un geste du menton. Claudia fait la moue en regardant ses pieds. Elle fait tout pour garder la porte hors de son champ de vision.
-Mais tu ne veux pas rater un événement aussi important, achève Viren en reposant sa main sur l'épaule de Claudia. N'est-ce pas ?
- Mais…
- Tue-le, Claudia.
Il lui passe une main dans ses cheveux corbeau, puis trempe à nouveau sa plume dans l'encrier et se remet à sa paperasse. Claudia n'insiste pas, et retourne au milieu de la pièce, sur le tapis, le chaton entre ses bras. Elle le repose à terre pour qu'il puisse se jeter sur les restes de poisson disposés dans une assiette, puis avale ses médicaments pour sa grippe en regardant la porte.
Harrow a visiblement exagéré l'ampleur du désastre.
La culpabilité est présente. Elle est pesante, lourde, électrique. Elle paralyse Claudia, elle l'écartèle. Elle n'est pas morte comme le prétend Harrow. Au contraire, elle n'a jamais été aussi vivante qu'à cette épreuve, qu'à cet instant; c'est une plaie ouverte qui s'infecte, qui saigne, qui purule.
Ou si son sens moral tombe bel et bien en poussière, si le hurlement de honte qui résonne sur les dalles de ce bureau n'est rien qu'un chant du cygne, il reste cependant encore longtemps à Claudia avant de devenir la harpie monstrueuse auréolée du pouvoir de Ministre, qu'entrevoient déjà en elle Harrow et Saraï.
A en juger par ses réactions pour le moins violentes, Claudia en est même encore très loin.
Sur le parchemin, la plume d'oie tremble légèrement -elle évite tout juste de tacher sa prise de notes.
La construction de la phrase a quelque chose de glacial. Elle ressemble à une étude comportementale sur des rats...
La plume d'oie crisse sur le parchemin.
Au déni de Claudia succède la révolte. C'est pas juste, Soren, Callum et Ezran ont eu le droit de partir en vacances et toi tu me forces à tuer un chaton, normalement c'est des araignées, des insectes répugnants, des cornes d'elfe et des restes humains, et puis tu sais quoi, je veux plus tuer des animaux, je veux plus faire de magie noire, c'est pour ça que maman est partie, je veux jamais être comme toi.
Viren ferme les yeux pour encaisser le choc, et il répète :
-Tue-le, Claudia.
Mais elle continue.
Allez papa, regarde-le, il est vraiment trop mignon, allez, s'il-te-plaît, je t'achèterai un nouvel écritoire avec mon argent de poche, avec des plumes de phénix lunaire, excuse-moi pour ce que je t'ai dit, je le ferai plus, ou alors un nouveau costume pour ton anniversaire ? Il a voulu retenir un sourire -sans succès, Claudia l'a vu. Mais tout ce qu'elle a pu faire pour creuser la faille s'est heurtée au grave :
-Tue-le, Claudia.
Viren a attendu le départ de la famille royale pour commencer l'épreuve. Il ne leur en a pas parlé. Il sait qu'ils auraient désapprouvé sa manière- tordue, il faut bien l'admettre, d'appliquer les conseils du roi. Il entend presque d'ici la reine Saraï lui cracher son mépris. C'est comme si elle se tenait, respirait et colérait dans son bureau. Ses pas résonnent sur le dallage. Comment pouvez-vous transformer ainsi votre fille en machine à tuer, meurtrier, père indigne. Vous prétendez que la magie noire tue pour sauver mais la mort de cette pauvre bête ne profitera à personne. Avez-vous seulement compris ce qu'Harrow vous a dit ? Votre méthode semble davantage un moyen de tester sa cruauté que de souligner sa culpabilité ! Enfin, soyez sérieux, tout Katolis sait que votre fille est déjà folle. Quel besoin d’un énième test pour le prouver !
Quelque part, Viren est forcé d’admettre que Saraï n’a pas entièrement tort. Le pragmatisme froid qu’il transmet à ses enfants -et surtout à Claudia, peut sembler implacable voire immoral. Il se souvient notamment de cinq soldats blessés moribonds dont la seule chance de survie reposait sur l'accord d'un seul donneur. Sublimer sa force de vie et la partager entre les cinq patients, juste assez pour les maintenir en vie le temps de les soigner durablement... Viren, qui à l’époque ne cherchait rien d’autre que de rester bien à l’abri à son poste de banneret du feu roi Arryn, s’était brusquement senti une poussée de moralité. Il n'avait pas hésité une seule seconde. Il s'était glissé de nuit dans l'infirmerie -le parquet crissait légèrement sous ses pas et il faisait sombre, et puis il avait tout pris, tout sublimé, sauvé les cinq soldats.
Mais le donneur ne savait rien. Il dormait paisiblement dans le lit voisin et Viren n'avait pas hésité. La sublimation lui avait fait certes cracher un peu de sang au passage, prostré par terre à tousser misérablement, s'essuyer la bouche et la main dans de la charpie, et il avait été pris de vertiges pour deux jours entiers après ça ... mais il avait sauvé cinq vies pour le prix d'une seule.
Sans doute Harrow le haïrait-il ou le condamnerait s'il avait connaissance de cet événement... car Viren s'aperçoit que la vie du donneur lui était parfaitement indifférente. Avait-il des enfants, une famille, un ou une fiancée ? Il ne s'était pas posé la question, et Viren sait pertinemment que même s'il en avait eu connaissance, il n'aurait pas hésité. C'était toujours cinq vies qui étaient en jeu. Et si c'était à refaire, le choix s'imposait de la même façon.
- Papa, tu n'avais pas les propriétés des bêtes des Montagnes de Sable noir à me faire réviser ?
- Voyons ... comment agit le venin des Wyvernes Fer-nées ?
- Euh ... les Wyvernes, Fer-nées ou non, sont souvent confondues à tort avec les dragons avec qui elles partagent de nombreuses caractéristiques morphologiques. Mais leur comportement face à une menace diffère radicalement. Elles cherchent à mordre leur proie, mais c’est en fait une diversion, parce que par derrière, hop ! elles piquent leurs victimes avec leur dard -bzz ! -bzz !
Claudia, trop contente d’avoir une distraction, va jusqu’à lancer ses bras devant elle comme des piques, et tente de donner à son visage une expression faussement cruelle -surpris, le chaton saute de ses genoux. Viren lui renvoie un regard amusé. Elle reprend, encouragée :
- Et les, euh... les enzymes de leur venin magique de Fer-nées, relié à l’Arcanum de la Terre, forcent le sang de la victime à coaguler grâce à la trop forte dose de minerai de fer injecté, et le caillou empêche le sang de circuler correctement, le cerveau n'est plus irrigué -ah non, ça c'est à cause des, euh ... neuro...neurotox...
Elle bute sur le mot, mais elle le retrouve :
-A cause des neurotoxines post-synaptiques qui bloquent la communication entre le cerveau et les muscles. Et la mort survient en quelques minutes.
- C'est les deux à la fois. Bravo.
- Alors je peux aller jouer dehors avec le chat ?
- Non. Le terme est  caillot de sang, pas  caillou.
- Bon, d'accord. Un caillot de sang. Je peux aller jouer et laisser le chat tranquille, maintenant ?
- Laisse-moi réfléchir ... Non. Bien tenté, mais non.
Le ton sarcastique qu'il a employé n'a laissé aucune chance. Pourtant, Claudia hausse les épaules avec un petit sourire :
La porte est ouverte. Je sors quand je veux.
Viren fait un geste du menton vers la porte. Peut-être sortira-t-elle, après tout :
-Essaie toujours.
Le sourire de Claudia s'efface, et la moue fait son retour. Viren reprend sa paperasse, et Claudia passe la main sur le dos du chat.
Lorsque Viren doit tuer un monstre ou un elfe pour un sort, il ne se pose aucune question. Mais désormais, sans doute par la faute de l'influence si honorable  d'Harrow, lorsque c'est un humain qu'il doit sublimer, il s'assure toujours que la victime soit un criminel, un meurtrier, quelqu'un qui mérite la mort pour l'avoir infligée sans raison valable.
“La bonne conscience du bourreau, oui !”  grince Saraï -le grattement de la plume sur le parchemin couvre à peine sa voix.  Sublimer   ? Joli mot pour parler d'un meurtre. Tuer une personne pour résoudre tous nos problèmes d’un coup ? Bien sûr. Et bientôt, vous allez nous dire que vous êtes un nécromancien inversé et que ça n'a rien à voir avec tuer des gens ? Non, c'est trop facile, et ce n'est pas juste. C'est même totalement injuste.  
Ainsi clame la guerrière dont l'un des plus haut faits d'armes est d'avoir transpercé cinq soldats évenéryens d'un seul coup lors d'une expédition punitive... Qu'elle descende de ses grands chevaux, par pitié, qu'elle cesse de se laver ses mains rougies dans l'eau pure de ses Principes. La reine Saraï est certes une amie précieuse -il l'apprécie sincèrement depuis les quinze ans qu'ils se connaissent, mais elle peut faire preuve d'une mauvaise foi aberrante qui la rend parfois difficile à supporter...
- Papa ?
- Hm ?
- Pourquoi le petit garçon tombe-t-il de la balançoire ?
Claudia a changé de stratégie : de la bonne élève, elle est passée à la blagueuse, et c'est tout aussi efficace.
- Parce qu'il n'a pas de bras, répond Viren du ton blasé de celui qui a entendu la plaisanterie dix fois.
- Ouais, elle est marrante hein ?
- A mon tour : pourquoi la petite fille ne sortira-t-elle pas du bureau ?
- Parce qu'elle n'a plus de jambes ?
- Presque : parce qu'elle ne veut pas tuer le chat.
- La porte est ouverte, je sors quand je veux.
- Essaie toujours, je ne te retiens pas.
Cela dit, note Viren, peut-être est-ce également une question de méthode.
Lorsqu'on tue avec la magie noire, on ne sent pas la vie s'échapper du corps. On ne sent pas les battements frénétiques du cœur sous la peau chaude et élastique, le hurlement qui jaillit du plus profond de la gorge vibrant sous les doigts, la sombre et gluante mélasse rouge qui poisse les mains et sèche sous les ongles, la terreur palpitant dans les veines, les poumons qui se gonflent à la recherche d'air, le ralenti du soulèvement de la poitrine, le regard qui se fige dans les globes oculaires, le voile opaque qui couvre les yeux, le raidissement des membres... rien.
On sent une formule, une brume violette, un éventuel hoquet de douleur, un corps qui tombe à quelques mètres de là et une âme à sublimer. Une âme à utiliser.
Avec la Magie Noire, la vie est trop loin pour pouvoir atteindre, et la culpabilité s'endort d'un sommeil sans rêve...
Il aurait pu mettre un couteau dans les mains de Claudia au lieu d'une Pierre Primitive d'Orage. Le monstre sadique que la reine se plait à voir chez Claudia aurait tué cet animal sans la moindre hésitation. Un trait de lame au niveau de la gorge, et c'était fini. Ou plutôt non : les vingt-quatre heures auraient plutôt été passées à il-ne-savait-quoi, à arracher les griffes, les globes oculaires, ou à par exemple trancher un par un les coussinets, craquement sinistre de l'os, sombre et gluante mélasse couvrant les mains, miaulements à fendre l'âme;  frapper, encore et encore, jusqu'à ce que la chose ramassée au sol n'ait plus la force de geindre et de supplier qu'on l'achève.
Mais Viren n'a tout simplement pas le courage d'infliger ça à sa fille. Déjà à l'époque, sur le champ de bataille, on le traitait de lâche.
- Attends, tu connais celle de l'elfe qui repeint son plafond ?
Le mage n’a même plus envie de jouer le jeu. Il soupire, ses doigts massent ses tempes, et il répète pour sans doute la vingtième ou la trentième fois :
- Tue-le, Claudia.
- Je peux pas, il est invisible, répond-elle comme si elle n’avait pas compris. C'est un elfe de Sombrelune, et il fait nuit dehors.
- Ce n'est pas la pleine lune, et je parlais du chat. Tue-le.
- Non mais regarde, insiste-elle avec peu de conviction, on voit ses yeux méchants et ses cornes qui brillent dans le n...
- Tue-le, Claudia.
Cette fois, elle ne parle même plus de la porte ouverte.
Tout comme lui, Claudia est habituée à la présence de la mort. Les livres de sorts, les tables de dissection et bocaux à organes font partie intégrante de son monde, au même titre que lui-même, que Soren ou que les salles du château de Katolis. La Magie Noire, la sublimation, le ballet des âmes et des corps... ils ont pour elle quelque chose de rassurant, de nécessaire. Ils se sont fondus dans son esprit avec la force implacable de l'habitude et du confort.
Si elle se trouve sans sa bourse à ingrédients, elle est aussitôt mal à l'aise, tape nerveusement des doigts -Viren songe qu'il a le même tic, ou alors elle cherche à se disputer avec Soren pour remplir le vide béant laissé par ses sorts. Au point que son premier réflexe dans une pièce close serait sans doute de chercher un sortilège pour forcer la serrure, et non la clé pour l'ouvrir...
La Magie Noire fait partie d'elle, sans aucun doute.
Mais ce qu'elle a face à elle dans le laboratoire de son père, ce sont des cadavres, ou des rats, des serpents, des insectes, des araignées, des animaux qu'on tue sans y penser, comme on chasse une poussière de la main.  Ils sont moches.  dit-elle avec cet aplomb propre aux enfants.  Ca compte pas. Et en plus, papa dit qu'on peut sauver des milliers de personnes si on sublime correctement.
Claudia joue avec la mort, mais elle ne l'affronte pas.
La faire tuer sans sublimer, c'est la priver de sa danse avec la mort. Tuer pour rien, c'est la mettre face au néant. Dans toute son horreur et son non-sens. C'est ouvrir et presser la culpabilité qui saigne, qui purule et qui fait mal.
Le chaton n'a pas été choisi au hasard. Viren sait que c'est un des animaux qui parasitent le plus l'esprit humain. Une petite taille fragile, une gueule minuscule, de grands yeux ciel disproportionnés par rapport à la tête, une fourrure blanche duveteuse qui appelle la main pour qu'elle y plonge. Un simple regard sur l'un d'eux fait resurgir un instinct primitif, bestial presque, de prendre soin de plus vulnérable que soi, de le chérir jusqu'à ce qu'il explose de joie, écrasé par tant d'affection.
Plonger une lame dans la gorge d'un chaton, Viren sait que Claudia en serait tout simplement incapable. Même si elle a déjà disséqué des rats vivants. Même pour lui faire plaisir, elle en serait tout simplement incapable.
- Et celle du Néolandien qui ne veut pas manger ses brocolis...
- Ecoute, lâche Viren qui a de plus en plus de mal à garder son calme, j'ai passé les onze dernières années de ma vie à vous la répéter, à Soren et à toi, pour que vous mangiez les vôtres.
- Oh.
Elle regarde dans le vide, comme si elle méditait les leçons philosophiques de Keira Metz l’alchimiste. Sous sa main, le chat ronronne. Puis elle reprend :
- Et ça marchait ?
- Oui, la preuve, tu es encore vivante et en bonne santé. C'est une excellente nouvelle puisque tu vas pouvoir en profiter pour ... ?
Viren laisse sa phrase en suspens en espérant que la leçon soit intégrée sous la forme de la réponse laconique “Pour tuer le chat." Mais bien sûr, ce serait mal connaître Claudia :
- Trouver le remède contre la lèpre et vaincre Tonnerre ! annonce-t-elle avec un grand sourire.
- C’est beau d’avoir des rêves, mais si tu es incapable d'achever un chaton, le roi des dragons devrait avoir encore un bon millier d'années devant lui.
- Sauf si tu le tues avant, bien sûr.
- Bien sûr.
- Tu ne veux pas le tuer, toi ?
- J'ai certes horreur des chats, mais j'ai encore plus horreur des filles désobéissantes.
- Ah, mais je parlais de Tonnerre, pas du ch...
- Tue-le, Claudia.
C’est comme si son sens moral et sa compassion s'étaient brusquement réveillées d'un long sommeil sans rêve pendant lequel Claudia sautait de joie à l'idée d'assister à des décapitations ou de disséquer des dizaines de rats...
Et si Viren se fie à ce qu'il a sous les yeux -Claudia ayant posé la Pierre Primitive dans un coin de l'étude pour lancer une boulette de papier à l'animal qui s'amuse à la rouler entre ses pattes... Le pari est bien plus risqué que ne l'avaient soupçonné tant Harrow et Saraï que lui-même.
De là à devenir une Tonnerre-bis...
Or l'objectif de la manipulation est justement de faire resurgir la culpabilité, et on ne s'en veut pas pour une faute que l'on n'a pas commise.
Manipulation . Le mot est immonde, même pour Viren. Il le raye pour  manoeuvre.
Certes, elle a insisté, elle l'a même harcelé pour assister à sa première exécution il y a deux ans, lui a sauté dans les bras lorsqu'il a fini par accepter de mauvaise grâce... mais une fois devant l'échafaud, elle s'est forcée à se tenir droite dans sa robe noire, à ne pas trembler, à sourire et à garder les yeux grands ouverts. Viren savait à quel point elle était impressionnée, à quel point elle voulait retrouver les recoins familiers de la bibliothèque, ne pas voir cette hache siffler, ne pas voir le sang gicler, ne pas voir cette tête pâle tomber dans le seau, dans l'abîme...
Mais elle a pris sur elle. Viren a dû détourner son attention quelques minutes pour sublimer l'âme de l'elfe, mais il sait qu'elle regardait. Ses yeux verts brillaient un peu, de larmes contenues, mais ils étaient ouverts et ils voyaient.
Viren s'est réellement senti fier d'elle ce jour-là, mais il savait parfaitement qu'elle n'était pas capable de tenir la hache du bourreau.
Une semaine après sa première exécution, Soren s'était plaint que Claudia l'empêchait de dormir avec ses cauchemars. C'était à ce moment-là qu'ils avaient eu leur chambre individuelle. Depuis, elle a assisté à moult peines capitales -n'en déplaise à la reine Saraï, et a accumulé assez de connaissances en magie noire (et même primitive) pour faire pâlir de jalousie la légendaire Keira Metz...
Alors, pour cette épreuve, Viren a choisi la magie sans trop d'hésitation.
Un sort qu'elle connait, qu'elle maîtrise, qu'elle a exécuté sur des quantités de vilains animaux et dont le contact avec la victime est bien moins direct, moins chaud, moins tangible qu'avec une lame. Et surtout qui n'implique pas de taches rouges sur le tapis. Le sang, c'est un vrai calvaire à nettoyer.
Mais même cette précaution n'a pas suffi. Onze heures plus tard, l'animal est toujours en vie -et il continue de geindre. Heureusement que Viren l’a ensorcelé au préalable pour l’empêcher de faire ses besoins sur le tapis.
Claudia est toujours nouée dans sa culpabilité. Elle la retient, elle l'étouffe, elle la paralyse.
Onze heures que Claudia est enfermée dans son bureau, avec la Pierre Primitive d'orage dans sa main, ce chaton à tuer dans ses bras et la porte derrière elle. Et, pendu au mur en face d'elle, encadré de marqueterie, la fixe le double-portrait en pied du roi et de son père.
Soren a toujours adoré ce tableau, pense-t-elle en passant la main sous le menton du chaton d'un geste machinal. Il trouve que le roi a vachement la classe dans sa grande armure. Et, sur ce portrait, papa sourit.
Il est plus facile à regarder sur ce tableau. En vrai, il a toujours l'air un peu triste. En tout cas, sur le tableau, il est plus facile à regarder qu'à son bureau, à quelques mètres d'elles, noircissant des pages et des pages de paperasse dans le halo des bougies -de temps à autre, on entend le clapotis de la cire et le coup du sceau sur le parchemin ;  évitant de la regarder si ce n'est pour répéter  Tue-le, Claudia.
Papa lui a dit de tuer le chaton, en lui disant qu'elle n'aurait pas le droit d'assister aux anniversaires si elle n'y arrivait pas, mais elle sait bien que ce n'est pas vrai. Papa assiste toujours à l'anniversaire du roi, quoiqu'il arrive, et il ne la laissera jamais au château toute seule. Qu'est-ce que c'était, déjà, le mot ? Chant, chanson ...
Si c'était ça, c'était une chanson qui chantait faux !
Il reste encore trois jours avant l'anniversaire de Soren, ce qui lui laisse deux jours entiers pour faire ce que père lui demande.
Si ç'avait été un rat comme d'habitude, elle l'aurait fait sans se poser de questions, puisqu'elle sublimerait l'âme du rat pour faire un truc génial. Même sans magie noire, elle n'aurait pas hésité, puisque ce n'est qu'un rat. Sauf que père lui a -très bizarrement, mis une Pierre Primitive dans la main, et lui a donné un chaton blanc. Un animal trop mignon dont la mort ne servirait à rien, puisqu'elle ne l'aurait pas sublimé, elle l'aurait tué sans magie noire.
Claudia, assise par terre, soulève le fragile chaton dans ses bras -il la regarde avec ses grands yeux bleu qui donnent envie de s'y noyer, et pousse un petit miaulement adorable. Il est tellement mignon quand il est en colère. Alors elle le repose, et il en profite pour faire ses griffes sur le tapis -on entend un soupir agacé depuis le bureau.
Son père est toujours présent aux rares exécutions capitales. Bien sûr, ce n'est pas lui qui exécute la sentence. Mais il récupère l'âme et le corps du condamné, et il les conserve pour préparer des sorts incroyables. Et plus le criminel est méchant, plus le sort sera puissant. Alors c'est encore mieux si le condamné est un elfe.
Mais ce chaton n'est pas un criminel, et elle n'a pas le droit d'utiliser de magie noire. Elle sait très bien que ce n'est pas pour son âme que papa veut qu'elle le tue.
Claudia se souvient très bien de sa première exécution capitale. C'était supposé être la dernière que connaîtrait le royaume de Katolis, et c'était une décapitation -le roi avait ordonné que la mort soit rapide et sans douleur. Même si c'était une elfe, Harrow tenait donc à lui conserver une certaine dignité. C'était étrange. Tout le monde sait que les elfes sont des monstres assoiffés de sang.
Elle se souvient avoir beaucoup insisté pour pouvoir voir ça. Papa et le roi n'avaient pas été d'accord, au début. Père disait qu'elle était trop jeune et que Soren serait jaloux, puisque l'exécution se tiendrait pendant ses heures d'entraînement, et le roi disait que personne ne devait y assister, hormis lui-même, Saraï, le seigneur Viren et un chroniqueur chargé de rapporter l'événement. On exécute en secret. On se cache. On a honte. Il faut avoir honte de tuer, car ce n'est pas juste.  "C'est une page de la justice qui se tourne aujourd'hui."  avait dit la reine.  "La Justice de Katolis ne sera plus une justice qui tue. Vous êtes le dernier condamné à mort de l'histoire de ce royaume."
Bien sûr, la reine Saraï s'était trompée, parce qu'elle était  "trop idéaliste pour voir la réalité en face"  (c'est une expression que son père utilise pour parler de la reine. Claudia ne sait pas trop ce que veut dire  "Idéaliste"  , mais ça doit être une insulte assez violente) et par la suite, Claudia a vu de nombreux elfes perdre la vie sous la hache du bourreau. Mais pour sa première exécution -elle était petite, sept ans, ni son père ni Harrow n'avaient d'abord accepté qu'elle y assiste.
Mais Claudia, à force d'insister, insister, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, avait enfin convaincu son père, et elle avait sauté de joie. Bon, peut-être que le coup de battre le cadavre était un peu trop exagéré, mais elle avait tellement envie de voir si le sang des elfes de Sombrelune était légèrement lumineux, si les traces de leur Arcanum étaient visibles à l'œil nu immédiatement après le décès. Toutes les expériences qu'elle pourrait faire avec le corps ! Et son père serait sûrement content si elle montrait sa curiosité pour le fonctionnement du corps des elfes -qui étaient après tout des créatures magiques. Mais il avait presque l'air triste. Tout de suite, c'était moins intéressant d'y aller, mais elle ne pouvait plus reculer.
Alors elle y était allée, avait refusé de tenir la main de qui que ce soit, même celle du roi et de la reine qui lui avaient proposé, et elle avait observé, fascinée, émerveillée, l'elfe Sombrelune monter une à une les marches de l'échafaud. Elle était non seulement une elfe, mais en plus une assassin. Elle n'avait que ce qu'elle méritait pour avoir voulu tuer le roi.
Elle marchait avec l'insolence de celle qui se sent peu concerné. Sa corne gauche était brisée. Dans sa capture, on lui avait déjà tranché un des quatre doigts de la main. Ses cheveux blancs et sales tombaient en mèches emmêlées devant son visage. Ses yeux trop clairs fixaient déjà le vide.
Claudia s'était promis de garder les yeux ouverts quand la hache tomberait, mais elle n'a pas pu. Elle espérait juste que père n'avait pas vu qu'elle s'était dégonflée -sinon il allait être déçu et il allait le raconter à Soren qui allait se moquer d'elle pendant des jours.
Le soir, père est entré dans leur chambre avec un livre, mais elle lui a dit de sortir, qu'elle n'avait plus besoin d'histoire pour dormir, qu'elle était grande maintenant. Père est sorti, il avait l'air un peu triste. Mais elle n'avait pas pu dormir. Ni ouvrir un livre. Elle avait empêché Soren de fermer l'œil, elle répétait en boucle sa formule  Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux...  , comme quand sa mère était encore là pour se disputer avec son père le soir, ignorant consciencieusement Soren qui la suppliait de se taire... jusqu'à ce qu'elle arrive à s'endormir. Elle n'a fait aucun cauchemar les nuits suivantes. Ni les autres. Soren a raconté n'importe quoi à père, juste pour avoir sa propre chambre. Elle ne fait jamais de cauchemars. C'est pour les petits enfants, les cauchemars.
Et puis si elle n'est même pas capable de regarder une hache tomber pour un elfe, quelle genre de Mage Noire et de Première Ministre fera-t-elle ?
Même si depuis, elle a vu des quantités et des quantités d'elfes monter à l'échafaud, a observé l'instant fatidique avec la curiosité et la fascination qui sied à une vraie mage noire, et n'a fait plus aucun cauchemar, quand même : elle n'a pas pu regarder sa première exécution.
Au mur face à elle, le roi et son père, peints côte-à-côte, attendent. Elle a encore deux jours, mais elle doit faire vite.
Après tout, un chaton, c'est comme un rat.
En plus gros. En plus doux. En plus amical. En plus mignon. En plus tout, en fait.  Il est blanc, tout léger et tout chaud, dans ses mains. Quand l'animal miaule, elle a juste envie de le serrer fort contre elle, d'oublier la boule de sa gorge, de laisser exploser toute sa tendresse, de l'appeler Caligulon et de le garder près d'elle pour toujours. Après tout, la porte est juste derrière elle, ouverte, elle l’appelle. Elle peut y être en quelques pas. Claudia prend une grande inspiration, elle tourne la tête, la porte est là, massive, et le vertige.
Sortir ? Mais pourquoi faire ? Aller dans sa chambre pour préparer ses affaires de Banthère, bien sûr, ou alors dans la bibliothèque pour lire, mais que va penser papa ?
Dès qu’elle pose les yeux sur la porte, elle a l’impression de se tenir au bord du gouffre.
Mais dans les grands yeux bleus du chat, tellement adorables, Claudia arrive à voir son reflet. Dehors, il fait nuit maintenant. Les bougies qui éclairent le bureau sont rassurantes. Mais malgré elles, ou à cause d'elles dans les yeux du chaton, son reflet est déformé, décoloré, boursouflé, avec une tête énorme. Et c’est encore pire dans la Pierre du Ciel, où l’orage piégé la gonfle, la violace comme si elle était sur une table d’autopsie.
Mais si elle sort, si elle ne lance pas le sort, que va dire papa ?
Claudia se demande lequel des deux abîmes, de la porte ou du chaton, est le plus terrifiant.
Pour ne plus les voir, il n'y a qu'à le tuer.
Faire comme d'habitude. Prendre la Pierre du Ciel dans une main, dessiner la rune draconique dans l'air, et prononcer la formule. Avec les rats, ça se fait tout seul.
Mais comme lui a dit père, les rats eux aussi avaient le droit de vivre.
Elle pose le chaton par terre. Elle ignore combien de temps, mais il s'endort. Ses paupières sont closes. Sa respiration est régulière. Ses poils frémissent à chaque petite goulée d’air que brasse ses petits poumons.
Elle met un genou à terre. Elle s'étouffe. C'est comme un collier de fer qui la serre, qui l'étrangle, qui l'écrase. Elle a du mal à regarder sa main. Le sang qui bat dans ses veines lui fait honte, tellement honte que même la vue de ses pieds lui est insupportable. Alors elle fronce les sourcils et serre les lèvres. C'est ce qu'elle fait quand elle doit se concentrer. Elle sent sa gorge se nouer, mais il est hors de question qu'elle pleure.
Elle n'a pas droit à sa chère magie noire, seulement à la magie céleste. Ce chaton mourra pour rien, -pour rien. Sa sublimation ne sauvera personne. Aucune âme n'attend le sacrifice de celle-ci pour rejaillir dans la lumière. Mais, comme dit le roi,  il doit partir avec honneur et dignité .
Même si elle n’arrive pas à définir précisément “honneur” , elle a l’impression que c'est comme avec les elfes, les rats.
Elle lève la tête pour regarder le portrait officiel en face d'elle. Encadrés de bois fin, en couleurs sombres de peinture à l'huile, le roi et son père regardent loin, très loin, et sourient à un avenir qu'elle ne peut pas voir.
Un avenir qu'il lui appartient de construire pour Katolis...
Et pour que son père soit fier d'elle.
La Pierre du ciel, lourde dans sa main, gronde, et la rune draconique grésille lorsqu'elle la trace dans l'air.
Le chaton ne pousse pas un miaulement lorsqu'elle pose sa main sur lui. La lumière du sort bleute légèrement sa fourrure blanche.
Viren vient d'apposer le sceau du premier ministre sur sa septième lettre de la soirée lorsqu'il entend le dallage rouge crisser. Il a à peine le temps de lever la tête. Du fond de la gorge, d'une petite voix cassée, résolue, un  Fulminis !  a déjà retenti.
La lumière est tellement forte que Viren doit fermer les yeux.
Un grésillement long, long, une odeur de viande grillée dans les narines. Et un miaulement, un hurlement qui s'éteint.
Lorsqu'il ouvre les yeux, il doit les cligner plusieurs fois. La force du sort a éteint toutes les bougies du bureau. La pièce est plongée dans les ténèbres. Les yeux ne voient rien.
Que du néant.
Viren se lève de sa chaise, claque des doigts, et les bougies brûlent de nouveau, comme s'il ne s'était rien passé. Au milieu du bureau, Claudia se tient debout. Sa robe noire brodée est déchirée par endroits.
La Pierre Primitive du ciel roule sur le dallage. Entre ses bras, il y a un petit cadavre.
Viren n'ose pas bouger. Il n'ose pas émettre le moindre son. Il avait prévu quarante-huit heures. Claudia en a mis douze.
Claudia se tient debout dans la lumière des bougies, mais elle tremble. Ses épaules tressautent. Et malgré tous ses efforts pour rester droite, comme une lame de hache ou d'épée, comme le sens du devoir, comme un bourreau, comme un ministre, afficher un sourire fier comme sur le tableau au mur... malgré tous ses efforts, elle pleure.
Lentement, Viren s'approche d'elle. Ses pas résonnent légèrement sur le dallage. Elle ne fait pas un mouvement pour reculer. Sa main continue d'aller et venir sur la fourrure qui ne se soulève plus. Lorsque Viren soulève doucement le corps de l'animal pour le poser sur son bureau, elle n'oppose aucune résistance. Pas plus lorsqu'il l'entoure de ses bras.
Claudia pleure, il est fier d'elle et il se déteste tellement qu'il voudrait que ce soit sur lui qu'elle ait jeté le Fulminis.
Cette humanité, cette humanité maudite. Nihil humano natus, disent les elfes. Les humains n'ont ni lune, ni soleil, ni océan, ni étoiles, ni terre, ni ciel pour couler dans leurs veines et y graver comment ils naîtront, vivront et mourront. Aucun élément pour déterminer les humains. Il n'y a que la magie noire, la mort à délivrer aux créatures de magie, à ceux qui n'ont pas le vide qui fait leur force. Les humains n'ont rien pour les prédestiner : ils sont libres.
Leur liberté. Une liberté infinie, totale, absolue, infâme, pourrie de l'intérieure, puisqu'elle porte en elle-même les germes de sa propre destruction : la liberté, la faute, la culpabilité, la soif de repentir, et l'enfermement.
Les autres sont des monstres, ou des elfes, et malgré le sourire fier qu'elle tente de maintenir, parce qu'elle l'a fait quatre fois plus tôt qu'escompté, Claudia n'est pas un monstre.
Harrow et Saraï ont cru que cette liberté, pour celui qui choisissait de la saisir, le plongeait dans une brume pourpre où les choix n'étaient plus guidés que par la folie. Où le bien et le mal n'existaient plus en dehors de ses décisions. Où le discernement se perdait dans des ténèbres, emportant avec lui les vies de milliers d'innocents que toute personne de pouvoir garde sous sa responsabilité et sous sa volonté. Le pouvoir, la liberté, l'ivresse, la soif de sang et d'impossible...
Mais au contraire. Saisir la liberté ne signifie pas devenir un monstre si on est capable de conserver assez de discernement. Claudia a hésité douze heures entières avant de se résoudre, et elle pleure. Si science sans conscience n'est que ruine de l'âme, alors l'âme de Claudia est la plus inébranlable de tout Xadia. La culpabilité est gravée dans la chair de Claudia.
Viren en est certain. Claudia est humaine jusqu'au bout de ses ongles. Elle est humaine dans la moindre goutte de son sang, dans le moindre de ses os.
Peu importe les sacrifices à concéder, peu importe les vies qu'elle devra livrer au néant, peu importe les âmes qu'elle devra sublimer pour ses sorts. Si elle sait qu'elle sauvera dix fois plus de destins, si elle sait que son père l'aurait fait sans hésiter, si elle sait qu'elle doit le faire, si elle sait que son devoir outrepasse la liberté, la culpabilité et l'affectivité naturelle des humains, elle le fera.
Mais pour l'instant, elle pleure et il la serre entre ses bras.
Chut...
Chut...
Ça va aller.
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luma-az · 6 years ago
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Fanfic My Hero Academia : Ambition masquée #5
Début de la fic ici, ici ou ici
Résumé : Bakugo Kastuki, né Sans-Alter, déteste les héros et leur arrogance. Devenu policier, il met un point d'honneur à arrêter les vilains avant eux, même si les risques qu'il prend lui valent des reproches de sa hiérarchie. Malgré son sale caractère, il n'effraie pas le héros Red Riot, qui le séduit peu à peu... mais leur relation ne sera pas si simple.
Pairing : Bakugo Katsuki x Kirishima Eijirou
Avertissement : jurons. Beaucoup.
Taille : 20k mots
Publication d'un nouveau chapitre tous les mercredis
Chapitre 5 : comment désamorcer un humain explosif
   Plus tard, alors qu'ils sont encore dans la chaleur de son lit et que Bakugo reprend ses esprits peu à peu, les pensées parasites reviennent. Évidemment. Coucher avec Kirishima était un grand moment, mais ça n'a rien réglé, en réalité. Ça a même compliqué encore un peu plus la situation. À présent, le héros est couché dans son lit, nu et alangui, en train de lui sourire comme si c'était le plus beau jour de sa vie, et Bakugo n'a aucun plan pour la suite.
Il se lève brusquement disant qu'il a besoin de prendre une douche. Ce qui est vrai, d'ailleurs. Mais surtout, il a besoin d'un peu de temps seul, pour réfléchir.
Il a à peine commencé qu'il entend la voix un peu hésitante de Kirishima, de l'autre côté de la porte, lui demandant :
— Heu... Bakugo ? Est-ce que tu veux que je parte ?
Oui, en fait, ça l'aurait arrangé. Au moins la décision aurait été prise. Il serait sorti de la salle de bain pour retrouver l'appartement vide, abandonné par ce putain de héros qui aurait eu ce qu'il voulait, et qu'il aurait pu considérer comme un salopard et oublier.
Sauf que non, évidemment. Bakugo lui crie :
— Fait ce que tu veux, je suis pas ta putain de mère !
Il entend l'autre rire de l'autre côté, et ajouter :
— Ok, alors... Je peux te rejoindre ?
— Non. Attends ton tour.
Silence. Ok, Kirishima n'a absolument pas mérité qu'on l'envoie sur les roses, mais Bakugo a juste besoin de silence pour réfléchir ! Est-ce que c'est trop demander à ce putain d'univers ? Il lui crie :
— Tu peux aller te chercher un truc à boire ou ce que tu veux. J'arrive.
— Ça marche !
Putain, ce gars a l'air beaucoup trop content  de pas grand-chose.
Le blond doit regarder les choses en face. Il n'a aucune envie que Kirishima s'en aille. Il veut le retrouver, faire ce stupide rencart, l'impressionner, le faire rire, et dormir dans ses bras.
Bakugo arrête l'eau en jurant contre lui-même. Tous ces sentiments ressemblent beaucoup trop à de la dépendance pour qu'il les accepte facilement. Mais les nier ne fera que le torturer à nouveau, et encore pire, le faire agir stupidement à nouveau. Il s'est déjà trop ridiculisé, il est temps d'assurer, bordel !
.
La chambre est vide quand il y retourne. Bakugo s'habille rapidement, un simple jean et tee-shirt. Il retrouve Kirishima dans sa cuisine, hésitant visiblement à se servir seul. Le héros a remis son pantalon et sa chemise rouge, mais reste pour l'instant pieds nus. Bon, au moins il n'est pas sur le départ. Ça aurait pu être pire.
Bakugo lui demande s'il veut quelque chose. Kirishima rit et répond, un peu embarrassé :
— Ben... Disons que je pensais manger avec toi ce soir, enfin j'espérais, mais là je crois bien que ça va être trop tard donc... oui ? Enfin, ce que tu as, je ne veux pas t'embêter...
Le blond hoche la tête et commence à sortir du frigo de quoi préparer le repas. Il ne sait pas trop si ça se fait, proposer un dîner après le sexe, et concrètement il s'en fout. Là, il a son - amant ? petit ami ? prétendant ? plan cul ? - Kirishima qui a faim, il faut le nourrir, point. Et se nourrir au passage. Ils ont fait pas mal d'exercice après tout.
Le roux le regarde faire, tout en se grattant la nuque d'un air hésitant. Sa queue de cheval n'a pas survécu à leur étreinte et ses cheveux sont à présent lâchés, lui frôlant les épaules, complètement ébouriffés. Bakugo le regarde du coin de l'œil, n'en revenant toujours pas. Comment est-ce qu'un type aussi canon a pu décider de le draguer lui en particulier ? Et comment est-ce qu'un type aussi canon a pu décider volontairement de saboter ses cheveux en les hérissant comme un demeuré ?
Logiquement, la réponse à ces deux questions est la même : Kirishima Eijirou est un débile affublé d'un goût de chiottes. Mystère résolu.
Croisant le regard de Bakugo, le roux lui répond avec son plus beau sourire, et l'officier sent presque physiquement son cœur essayer de s'envoler de sa poitrine, irrémédiablement attiré par la chaleur de ce sourire. Putain. Il est vraiment, complètement en train de craquer pour un gars qui est 1) un putain de héros, 2) le putain d'ami de ce putain de Deku, et 3) un crétin. Bakugo peste en se concentrant sur les légumes qu'il est en train de couper avant de les faire revenir à la poêle, une longue bordée de jurons et de menaces de mort qui accompagne parfaitement sa hargne et ses coups de couteau. Il est complètement foutu.
.
Kirishima est heureux. Lui qui est déjà lumineux en temps là, là il irradie carrément de bonheur depuis que Bakugo l'a implicitement invité à rester. Et il parle. Beaucoup. Il a promis à Bakugo un vrai rendez-vous, dès qu'ils pourront, et jacasse à propos de tout ce qu'ils pourraient bien faire. Oh, il pose des questions, aussi, ce n'est pas un monologue. Il semble avoir vraiment envie d'en savoir plus sur Bakugo. Celui-ci n'aime pas parler de lui, mais comment est-ce qu'il pourrait résister à un enthousiasme aussi ingénu ? Rien à faire, il lui répond, lui explique, et peu à peu, bribe après bribe, il se retrouve à parler de lui à Kirishima, ses bagarres à l'école, sa décision d'entrer dans la police, ses plans pour attraper les vilains avant les héros...
Le roux n'est sans doute pas aussi stupide qu'il en avait l'air. En tous cas, il semble très bien comprendre, sans que Bakugo ait besoin de le formuler, ce qui sous-tend toute l'histoire de sa vie : montrer au monde de quoi un Sans-Alter est capable. Et il a l'air de trouver ça bien. Pas que Bakugo en ait quoi que ce soit à faire de son approbation, évidemment. Mais quand même, après toutes ces années à entendre question stupide sur question stupide, ça fait du bien d'entendre juste quelqu'un dire :
— Tu es tellement fort ! Tu as dû t'entrainer comme un dingue pendant toutes ces années pour réussir à te battre aussi bien, non ?
— Qu'est-ce que tu crois, bien sûr que je me suis entrainé. Mais j'étais doué dès le départ, c'est tout.
Kirishima éclate de rire :
— J'imagine ! Vu tous les combats que tu m'as racontés ! Tu sais, je connais pas mal de héros qui n'ont pas d'Alter de protection. En opération, c'est moi qui leur sers de bouclier vivant... Mais j'ai toujours pensé que c'était eux les plus braves, parce que ce sont ceux qui prennent le plus de risques. Mais maintenant que je t'ai rencontré... Tu es vraiment le type le plus courageux, le plus viril et le plus fou que je connaisse, Bakugo Katsuki.
Le blond tente d'empêcher le rouge de lui monter aux joues et proteste :
— Comment ça, le plus fou ?
— Tu utilises des explosifs pour te projeter dans les airs et frapper l'ennemi avec plus d'impact. Tu ne vas pas me dire que c'est un truc super sensé ?
— Tsk ! C'est parfaitement calculé ! Ce serait dangereux pour des abrutis, mais moi je sais ce que je fais ! Viens voir par là !
Kirishima prend juste le temps de finir son dessert d'une énorme bouchée avant d'emboiter le pas au blond. Ils sortent de l'appartement, prennent les escaliers et arrivent sur le toit de l'immeuble. À la grande satisfaction de Bakugo, la première réaction du héros est un "Putain !" admiratif. Pourtant, il a dû en voir d'autres à Yuuei, le lycée pour héros où il a été formé. Mais ce n'est pas n'importe qui qui peut se permettre d'avoir son propre parcours d'entrainement.
Bakugo a mis des années à construire patiemment son parcours, qui forme aujourd'hui un véritable labyrinthe en trois dimensions. Il y a de quoi escalader, ramper, passer en force, des murs à exploser en brique, en béton, en acier, des pitons pour s'entrainer à lancer des grappins et s'élancer d'une hauteur à l'autre, des mannequins à ligoter ou sauver, sans oublier les feux contrôlés à distance et d'autres pièges à base d'acide, de colle, de plumes acérées, de soufflerie, de glace... Le policier veille à mettre en place l'équivalent des Alters les plus vicieux qu'un vilain puisse lui opposer, et à y faire face victorieusement. Et puis, c'est aussi un bon moyen de tester ses différents gadgets.
La visite du parcours se fera plus tard, pour l'instant le blond a un invité bouche bée et il l'amène droit à l'essentiel, le cœur de son royaume : l'atelier. Même les héros les plus puissants utilisent un équipement de pointe pour affronter des vilains, et Bakugo ne dispose pas de société spécialisée qui réaliserait dans l'heure le moindre de ses désirs. Mais entre les pièces de contrebande, l'aide de quelques ingénieurs légèrement hors de clous voir complètement cinglés, et sa propre ingéniosité, il se débrouille.
— Ne touche à rien, lance-t-il à Kirishima en entrant dans l'atelier. Si c'est sur la table là, c'est explosif, sur celle-là, ça brûle, et là je ne sais pas encore mais t'as pas envie d'en avoir sur la peau. Tu sors de l'hôpital, ce serait con d'y retourner tout de suite, non ?
— Putain... souffle le héros abasourdi.
Il y a de quoi. Bakugo s'est habitué au bric-à-brac qui compose son atelier, mais il en reste très fier. Il y a ses explosifs, qu'il fabrique lui-même, les différents éléments de sa cuirasse de protection, les bandes de contention qu'il fabrique également lui-même, des lance-grappins, des harnais, des outils soigneusement rangés sur l'établi, et plusieurs cuves où bullent tranquillement ses dernières expériences en court.
Kirishima inspecte tout, toujours aussi ébahi, et se retient visiblement de toucher à tout ce qui attire son regard. Puis il regarde Bakugo avec ses grands yeux admiratifs et s'exclame joyeusement :
— C'est génial, Bakugo ! Je comprends mieux comment tu as réussi toutes tes arrestations... Tu es un vrai génie !
Bakugo ne s'empêcher de sourire à son tour, férocement :
— Évidemment que je suis un putain de génie, tu crois quoi ! Je suis jamais resté à me faire prendre en photo pendant que des petites mains se cassaient le cul à essayer de me garder en vie... Je bosse, moi !
Le commentaire sur le star-système des héros n'a pas l'air de perturber Kirishima, qui continue de regarder partout. Il désigne une porte au fond de l'atelier et lui demande :
— Et là, c'est quoi ?
Bakugo suit son regard et étouffe un juron. Est-ce que la porte est fermée ? Elle est forcément fermée, il est impossible qu'il ait oublié de la fermer, mais le héros l'a vue, comment est-ce que Bakugo a pu être assez stupide pour laisser une saloperie de héros assez près de cette porte pour savoir qu'elle existe ?
En trois enjambées il est entre la  porte et Kirishima et lui répond d'une voix froide :
— Ça c'est rien. Tu n'y touches pas, tu oublies que ça existe, et tout se passera bien, compris ?
Trop intense, s'engueule-t-il ensuite, tu es trop intense, il a compris...
Au lieu de ça, Kirishima éclate de rire et lui lance un faux coup de poing dans l'épaule, en disant :
— T'inquiète, tu crois que je n'ai pas compris que ce n'était pas super légal tout ce que tu avais là ?
Il regarde tout autour de lui, toujours aussi admiratif, et hoche la tête :
— Je sais que je ne devrais pas te le dire, vu que je suis un héros, mais je trouve ça vraiment génial tout ce que tu as fait. Vraiment. Tu restes concentré sur ton objectif et tu te débrouilles tout seul pour l'atteindre, c'est super viril ! Et si ça t'aide à combattre le crime, je ne vois pas pourquoi je suis censé te l'interdire.
Il lui sourit de toutes ses dents, et comment est-ce que des dents pareilles peuvent donner un sourire aussi pur et sincère ?
— Hé, ça te dirait qu'on s'entraine ensemble ? J'adorerai essayer ton parcours ! Ah, et on pourrait aussi s'entrainer dans la salle de Fatgum, je suis sûr qu'on a moins d'accessoires que toi, mais ça pourrait être cool aussi !
Là, Bakugo a un peu du mal à se rappeler comment on respire, mais c'est entièrement la faute de Kirishima. On n'a pas idée de balancer aux chiottes des années de complexes dans la vie d'un autre et de tirer la chasse. Comme ça, juste avec sa gentillesse habituelle, il vient tout juste de montrer qu'il le considère véritablement comme son égal. Pas un sous-héros, mais un co-combattant du crime, comme lui, qui peut aussi lui apprendre des choses. Et un entrainement avec Red Riot, le bouclier ultime, c'est le rêve pour un spécialiste de l'offensive comme lui.
Reste cool, s'ordonne Bakugo. Ne joue pas les fangirls. Pense à Deku. Quoiqu'il arrive, ne ressemble jamais à Deku.
L'idée de ce nerd obsédé couinant d'admiration devant ses héros fétiches arrive à le calmer, et le policier parvient à répondre d'un ton posé :
— Ouais. Ça peut se faire.
Kirishima lui fait un autre sourire à dix millions de watts - au moins - et commence à poser des questions sur ses explosifs. Tout va bien, admet Bakugo à sa propre surprise. Malgré tous les milliards de choses qui auraient dû aller de travers et empêcher la création d'une relation aussi anormale que la leur, en réalité tout va bien. Et semble bien parti pour continuer à aller bien. Bon sang, il a même montré son atelier à Kirishima ! Autant dire qu'ils sont en couple à présent.
Et en regardant l'éternel sourire du héros, l'idée ne semble pas aussi dérangeante qu'elle aurait dû l'être.
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Le nom du mari
Préambule : Cet article n'a aucunement pour de but de vexer, offenser ou de remettre en question le féminisme des femmes choisissant de porter le nom de leur mari, mais bien de réfléchir sur le bien-fondé de cette tradition en elle-même. Un peu comme pour le voile, l'épilation ou Miss France, on est pas là pour juger du degré de soumission ou d'émancipation de chacune mais plutôt pour s'interroger sur les mécanismes inconscients et induits par la société dans laquelle nous vivons tous.tes. …
Ces dernières années et surtout ces derniers mois, on a beaucoup parlé de langue et de féminisme. Il y a eu le débat sur le mademoiselle, celui sur l'écriture inclusive, celui sur le noms de métiers au féminin, mais je trouve que la coutume du fait que la femme prend quasi-toujours le nom de son mari, dans les milieux du féminisme, on ne la remet pas suffisamment en cause. Je pense que c'est parce qu'elle relève du choix individuel ce qui est toujours plus délicat à critiquer. Pourtant, et c'est là une opinion très subjective, pour moi c'est THE symbole du patriarcat. Il y en a d'autres, mais ça ça m'a personnellement toujours plus marqué  que le reste. Voici donc un article où je vais vous expliquer pourquoi selon moi il est temps d'en finir avec cette pratique archaïque et féodale.
Rappels législatifs (que trop de gens ignorent…)
En France, une femme ne prend pas automatiquement le nom de son mari, c'est en fait un des rares pays où elle a de la chance de pouvoir choisir (même si des fois la Sécu, les banques et autres institutions se font un plaisir d'ignorer la loi). En fait, le nom des femmes reste pour toujours et à jamais leur nom de naissance, elles ont juste le droit d'utiliser le nom de leur mari.
Les raisons d'une coutume
Je ne suis pas historienne donc je suis allée chercher sur google le pourquoi du comment de cette coutume. J'ai pas trouvé grand chose, la plupart des liens parlent surtout des aspects législatifs, sociologiques et éthiques du truc mais un des articles p mentionnait quand même ceci :
« La transmission du nom du mari vient du fait qu'auparavant, les femmes n'avaient aucun pouvoir d'un point de vue juridique. On les disait alors “incapables”. Au 19ème siècle, lorsqu'une femme se mariait, le nom de son époux remplaçait automatiquement son nom de naissance, car le mari avaient alors des droits sur elle. »
Miam !!! De la bonne tambouille patriarcale bien indigeste !!! Comment le vestige de cette chose s'est-il transformé si facilement en summum du romantisme ?
Alors on pourra bien me dire que ça ne change absolument rien, que les hommes et les femmes sont strictement égaux et égales quand même, que maintenant ça veut plus du tout dire ça, que c'est une manière de sceller l'union etc etc… Foutaises.
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Si c'était si anecdotique que ça, les hommes prendraient aussi le nom de leur femme. Très clairement, les filles si on s'imagine qu'un jour on sera considérées comme égales si on continue à accepter ce qui pour un mec constitue une humiliation, on se met le doigt dans l'oeil mais complet. L'égalité on l'aura JAMAIS. Certes, ça ne signifie pas qu'on est des femmes soumises, mais les mots et les traditions structurent la pensée, et cette tradition ça montre bien qu'on le veuille ou non, que la société considère…ben que la femme est encore sous la domination de l'homme et qu'elle lui appartient. Considérer que ça ne change rien à l'égalité par ailleurs…ben c'est tout simplement totalement naïf.
« Oh mais le nom ce n'est qu'un détail… »
J'ai déjà discuté de ce sujet avec pas d'hommes et j'ai eu droit à la surréaliste conversation suivante.
Moi :Je prendrais jamais le nom de mon mari.
-Oh mais ça va, le nom c'est qu'un détail.
-Prends le nom de ta femme.
-Ah mais non, mais je pourrais pas.. ou variante-QUOI MAIS CA VA PAS LA TETE ??? C'EST HORS DE QUESTION !!
-Je croyais que c'était qu'un détail..
La fierté masculine
Ou autrement dit, l'origine du mal. Non seulement, la plupart des hommes ne se contentent pas de refuser catégoriquement de prendre le nom de leur conjointe mais en plus beaucoup d'entre eux disent qu'il serait hors de question que leur femme ne porte pas leur nom. Comme s'il avaient leur mot à dire. Comme si leur épouse leur devait quoi que ce soit. Comme si elle n'avait pas le droit de prendre cette décision par elle-même. Donc que les choses soient bien claires. Le corps de votre femme ne vous appartient pas. L'argent de votre femme ne vous appartient pas. Et le nom de votre femme ne vous appartient pas non plus. Ca me semble pourtant évident.
Je vais vous raconter l'un des déclics de leur féminisme. Quand j'avais 15 ans, soit il y a une dizaine d'années, ma cousine au second degré s'est marié à un type dont le nom en polonais voulait dire « nu ». Monsieur Nu donc avait subi de nombreuses moqueries à l'école du fait de son nom, nom qu'il ne voulait donc pas transmettre à ses enfants. Il a pris celui de sa femme. Le soir du mariage, par ailleurs très réussi, on a eu droit à des commentaires téstostéronés qui affirmaient avec grandiloquence et conviction qu'eux-mêmes ne s'abaisseraient jamais à faire ça.
J'avais 15 ans hein. Et j'étais avec mon premier amour dont je fantasmais secrètement de prendre le nom à l'époque (conditionnement sexiste quand tu nous tiens…). Et soudainement, en entendant parler ces gens j'ai eu une révélation. J'étais là, j'étais une gamine de 15 ans face à de vieux messieurs moustachus, j'osais rien dire mais  j'avais envie de crier « Mais attendez au juste !!! Votre femme, c'est la femme de votre vie celle que vous êtes censée aimer, respecter et chérir ou c'est votre chienne ? Mais vous nous percevez comment au fait ? En quoi c'est si rabaissant de prendre le nom d'un être humain qui a la même valeur que vous surtout si vous êtes censée être amoureux de la personne ? » Depuis ce jour, j'ai pris la résolution ferme de ne jamais oh grand jamais porter le nom d'un mec un jour, que je décide de me marier ou pas. Le  couple vit paisiblement avec trois enfants et un joli nom de famille. Quant aux moustachus, dix ans plus tard ils sont toujours en convalescence après le choc terrible. A chaque repas de famille, dès qu'on mentionne cette cousine, il y en a toujours un pour rappeler que c'est lui qui a pris son nom. MAIS SERIEUSEMENT, EST-CE QU'A UN MOMENT DONNE VOUS ALLEZ VOUS EN REMETTRE ??????
Cette scène se passe en Pologne, pays oh combien plus réac et patriarcal que la France, mais je suis sûre que facile 80% des hommes français pourraient avoir la même réaction. Quand je vois toutes les émissions du type “c'est mon choix” ou des enfants ou d'ailleurs des adultes se plaignent d'avoir un nom difficile à porter….je réalise à chaque fois que des parents ont préféré affubler leur gosse d'un nom ridicule/grotesque/vulgaire plutôt de penser que ces gamins avaient une MERE qui pouvait potentiellement leur transmettre un nom. Alors c'est sur que si M.Bite et Mme Foufoune tombent un jour fous amoureux l'un de l'autre, on risque toujours d'avoir un problème. Mais avouez que le cas de figure risque de se présenter relativement rarement.
Et les femmes pendant ce temps ? Pendant ce temps là, les femmes se jettent sur leurs paramètres facebook pour changer leur nom dès le lendemain de leur mariage et sont abreuvées de comédies romantiques débiles ou pareil dès  le lendemain du mariage, après la nuit de noces l'époux dit à sa femme tel un coq tout fier « Bonjour Mme. MonNom » et l'épouse répond avec un sourire tellement béat qu'à chaque fois ça me fait hyperventiler au point qu'il faut que je fasse des exercices de relaxation.
Bref les femmes, elles, sont poussées par absolument toute la société à renoncer à leur nom (part importante de ton identité et ta fierté quoi qu’on en dise) pour des types qui jamais ne feraient la même chose pour elles. Et ce qui me tue, c'est que tout le monde trouve ça NORMAL.
Oui, mais moi je suis libre de prendre le nom de mon mari…
Encore un fois, oui. On ne combat pas pour la liberté à coups d'interdits. L'émancipation c'est dans la tête (tiens, je l'ai déjà sorti quelque part celle-là..) Maintenant, moi je suis libre de dire que tu suis une coutume féodale et misogyne. Même si c'est pas forcément agréable à entendre.
Oui, mais pour moi une femme doit prendre le nom de son mari, parce qu'on est complémentaires, et que c'est lui qui représente la force et la fierté, et que je veux montrer que je l'aime…
MISOGYNIE INTERIORISEE. On est là pour réaliser nos projets et nos rêves. Nous sommes libres de réaliser nos propres chemins. Nous ne sommes pas là pour les soutenir. Nous ne sommes pas là pour nous occuper d'eux. Nous ne sommes pas là pour les valoriser.. Nous ne sommes pas là pour jouer à l'épouse modèle à côte de son mari sur tout les fronts, au détriment de nous-mêmes. Si votre mec vous aime vraiment, il vous aime pour ce que vous êtes,il aura pas besoin de ça.
Dans une famille on devrait tous porter le même nom.
Euh non. Dans de nombreuses familles (celles dont les parents décident de ne pas se marier n'en déplaise à la manif pour tous), tout les membres ne portent pas le même nom, ce n'est clairement pas ça qui les empéche d'être heureux.ses.
Mais après, je comprends que pour certaines personnes ça soit important. Néanmoins les propositions « un couple marié doit porter le même nom » et « un couple marié doit porter le nom de la naissance de l'homme » ne sont absolument pas synonymes.  Quoi vous pensez peut-être que l'un ne peut pas aller sans l'autre ?
Laissez moi vous présenter pleeeeeeeeeein de solutions pour une égalité entre les genres et que chacun.e y trouve son compte.
Ne pas se marier.
Oui, parce que, soyons honnêtes, est-ce qu'on en a vraiment quelque chose à faire ?
Accoler les deux noms.
Point positifs : certains le font déjà et ça a un côté assez romantique. Genre un peu de toi, un peu de moi tu vois. Quand j'étais interne d'anesth, j'ai posé une péridurale à une nana dont le mari avait un nom super commun. Iels ont donc décidé de porter ensemble leurs deux noms. Bon ils ont quand même mis celui du mari en premier hein. Même si le nom de sa femme était juste trop sexy . Du coup j'étais un peu partagée entre « Tu te fous de moi ? T'étais même cap d'assumer totalement ? » et « Bon ok. J'admets. C'est pas mal. C'est déjà un premier pas »
Points négatifs : Dans les générations suivantes on risque de se retrouver avec des noms très très longs.
L'ordre alphébétique
Points positifs : Pas de négociation possible.
Points négatifs : si c'est pour se retrouver avec que des noms qui commencent par A et B, ouais ok c'est naze
Le nom le plus esthétique
Points positifs : -ça éviterait à pas mal de nanas de se retrouver affublées de noms ridicules.
-Solution idéale, si jamais un des deux parents a un nom très moche (voir ci-dessus), ou encore s'appelle Renault mais que le couple tient absolument à prénommer sa fille Mégane ou Zoé.
Points négatifs : L'esthétique, c'est forcément subjectif, et nous les féministes sommes en fait très sympa et pour la paix des ménages. On souhaite donc éviter des disputes interminables à M. FleurdeLotus et Mme Boutondor, qui risqueraient de passer des heures à se demander qui a le nom le plus joli.
Heureusement bibi a trouvé pour vous la solution sans point négatif !!
Le nom le plus rare
Avantage n°1 : Déjà il y a que 4 personnes en France qui portent mon nom
Avantage n°2:  Ca fait une décision aussi claire et nette que l'ordre alphabétique
Avantage n°3 : Quand on y réfléchit un peu, on se rend compte qu'il y a pas mal de noms qui reviennent assez souvent et même quand on ne sait pas lequel des deux est le plus rare…google est notre ami…
Avantage n°4 : Ca créerait une diversité des noms de famille super chouette, en évitant à chacun de croiser 46 Martin, 36 Dupond et 23 Durand par semaine. Et ça pourrait accessoirement éviter à certains noms sympa de « se perdre » si la famille n'a que des filles comme c'est le cas dans notre brave société patriarcale d'aujourd'hui (oui parce que bien évidemment tout ceci s'applique aussi au nom des gosses)
Je viens donc de trouver environ 5 solutions modernes, justes et  équitables à un problème qui semblait jusque là tellement insurmontable qu'il fallait impérativement se résoudre à adopter une solution sexiste pour le régler. Je pense que chaque couple en fonction des deux noms qu'il à peut largement choisir celle qui lui correspond le mieux. Faut croire que quand on prend la peine de réfléchir ne serait-ce que deux minutes pour voir les choses de manière plus égalitaire, les solutions miraculeusement on les trouve.
Je dois cependant être honnête, toutes ces solutions ont un gros défaut. Les hommes accepteront-ils donc de prendre le nom de leur femme ?????
Il est certain que pour ceux qui appartiennent à la Confrérie du Très Saint Scrotum et de la Prépucerie toute puissante, une telle chose est hors de portée. Quand aux autres, les mecs bien, les mecs féministes…je conçois que ça puisse quand même être difficile pour eux. Non pas à cause de leur ego, mais à cause de la bêtise infinie de la société qui va vous regarder comme si vous vous étiez auto-castré et que vous aviez décidé d'envoyer le fruit de votre sacrifice en pélerinage sur Vénus. Je suis pleinement consciente de ça. Mais il n'en est rien. Déjà, parce que si vous le faites, ça veut dire que pour supporter tout ça des couilles vous en avez, et deuxièmement mon cousin par alliance a trois enfants avec sa femme donc je crois que de ce côté là ça marche toujours très bien.
Sur ce, c'était mon premier article de 2018. J'aurais toujours une petite nostalgie de 2017. Ca a été une année où plein de choses se sont passées dans ma vie, mais également une année de ouf pour les féministes. J'ai l'impression que depuis l'affaire Weinstein, il y a eu un tournant. J'ai vu des mecs réaliser ce que les femmes subissaient. J'ai vu les médias parler tout les jours de consentement à une heure de grande écoute. Je regardais Quotidien en me disant que moi aussi faudrait que j'écrive un article dessus puis je réalisais qu'en fait j'avais rien de plus à dire sur mon petit blog. Je parlais depuis des mois de tout ça à mes quelques lectrices et lecteurs, et d'un coup tout ce que je disais était diffusé à la télé à des millions de gens. Le pied. Alors mesdames, je vous souhaite une merveilleuse année 2018/ Continuez à balancer vos porcs, continuer à lutter pour vos droits à votre façon, continuez à défendre les plus faibles, devenez de meilleures personnes, envoyez chier sans pitié les gens qui vous font des réflexions si vous dites que vous êtes féministes, et prenez le nom de votre mari si vous le souhaitez, mais pas celui-ci d'un abruti qui vous estimerait pas assez pour prendre le votre.
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plumeofacat · 4 years ago
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Chapitre 1
Error grogne, alors qu'il vérifie l'état de Lanna qui a laissé son chandail sur ses genoux pour recevoir les soins. Ink, quant à lui, range les courses que sa sœur a eu la gentillesse de ramener.
Error : ̷c̷'̷e̷s̷t̷ ̷q̷u̷o̷i̷ ̷c̷e̷t̷t̷e̷ ̷i̷d̷é̷e̷ ̷d̷e̷ ̷d̷é̷f̷i̷e̷r̷ ̷l̷e̷ ̷m̷u̷r̷ ̷d̷u̷ ̷s̷o̷n̷ ̷a̷u̷ ̷b̷o̷u̷t̷ ̷d̷'̷u̷n̷ ̷p̷a̷n̷i̷e̷r̷ ̷d̷'̷é̷p̷i̷c̷e̷r̷i̷e̷ ̷c̷o̷n̷t̷r̷e̷ ̷u̷n̷e̷ ̷é̷t̷a̷g̷è̷r̷e̷ ? ̷ ! ̷
Lanna : ce n'est pas mon idée ! C'est Blueberry !
Ink : j'en parlerais avec Swapy... Il fera la leçon à son frère.
Lanna : sûre... Même si ce voleur de pollen transformé risque plus d'être fier de ce que son frère a fait...
Error : ̷t̷a̷ ̷m̷a̷l̷é̷d̷i̷c̷t̷i̷o̷n̷ ̷n̷e̷ ̷t̷o̷u̷c̷h̷e̷ ̷p̷a̷s̷ ̷l̷e̷s̷ ̷g̷e̷n̷s̷ ̷q̷u̷a̷n̷d̷ ̷t̷u̷ ̷e̷s̷ ̷l̷o̷i̷n̷ ̷d̷'̷e̷u̷x̷...̷ ̷
La rouge soupire et regarde son masque au sol. Elle sent la douleur partir complètement, ce qui lui donne le signal pour couvrir les cicatrices dans son dos et son ventre avec son t-shirt habituel.
Ink : hey, Lanna, ça fait combien de temps que tu n'as pas été voir Sans ?
Lanna : lequel ?
Ink : classique...
Lanna : ho... ça fait longtemps... Je devrais retourner le voir un peu.
Error : ̷é̷v̷i̷t̷e̷ ̷d̷e̷ ̷l̷u̷i̷ ̷m̷o̷n̷t̷r̷e̷r̷ ̷t̷e̷s̷ ̷c̷i̷c̷a̷t̷r̷i̷c̷e̷s̷ ̷e̷n̷c̷o̷r̷e̷...̷ ̷ ̷L̷a̷ ̷d̷e̷r̷n̷i̷è̷r̷e̷ ̷f̷o̷i̷s̷,̷ ̷i̷l̷ ̷n̷o̷u̷s̷ ̷a̷ ̷a̷c̷c̷u̷s̷é̷s̷ ̷d̷e̷ ̷n̷e̷ ̷p̷a̷s̷ ̷t̷e̷ ̷p̷r̷o̷t̷é̷g̷e̷r̷.̷ ̷
Lanna : et avec mes bleus il va encore vous disputer...
Elle glousse, sachant très bien que les deux squelettes pestent sur le fait que le corps de Lanna ne peut être totalement soigné, ils ne peuvent qu'amoindrir la douleur. L'humaine sourit à son frère et celui qui fait battre l'âme de son frère, avant de se relever doucement, vérifiant que ses bracelets tiennent toujours.
Lanna : je vais aller voir Sans ! Nettoyez après avoir utilisé les fils de Error dans la cuisine !
Ink et Error : LA̷N̷N̷A̷ ̷!̷!̷!̷!!!
Elle glousse et court à l'extérieur, prenant son crayon distraitement pour rapidement faire un portail pour Undertale. Elle marche dans la rue printanière, mettant son masque correctement, puis elle regarde les monstres qui l'entourent en souriant. Plusieurs de ses amis d'enfance et de ses ennemis d'enfance profitent du dimanche pour sortir s'amuser ou simplement marcher. Elle revoit la dame lapin, Cassy. Elle revoit Sparkles, une monstre fait de flamme du même âge qu'elle. Elle revoit Frisk, une ado qui l'a aidé à sauver les monstres presque 10 ans plus tôt.
Frisk a des cheveux bruns mi-longs et des yeux dorés. Au lieu de son vieux t-shirt rayé, elle porte une veste en jeans sur un t-shirt violet avec des jeans et des bottes. Dans ses mains, trois gros livres l'épuisent, mais Chara l'aide à transporter trois autres gros livres. Chara est une adolescente du même âge que Frisk avec des cheveux bruns, courts et décoiffés et ses yeux rouges semblent agressifs, mais ils cachent la gentillesse dont elle fait preuve constamment envers les monstres. Avant, Chara n'était qu'un fantôme qui hantait Frisk, étant une humaine morte il y a longtemps, mais depuis près de 10 ans, Lanna a réussi à redonner un corps à l'enfant de 10 ans qu'était le fantôme.
Une énorme envie d'enlever son masque démange la sœur du créateur, alors qu'elle s'approche de la maison du premier des Sans. Jouant nerveusement avec son crayon, Lanna s'arrête devant la porte de son ami, se rappelant de quelques mauvais souvenirs, avant de secouer la tête pour se concentrer sur les bons souvenirs. Les doigts presque blancs rangent le crayon, alors que l'autre main forme un poing devant la structure en bois, puis elle donne deux petits coups à la porte.
Sans : qui est là ?
Lanna : Unevi
Sans : Unevi qui ?
Lanna : Une vieille amie !
Lanna sourit en retirant son masque, alors que la porte ouvre sur un squelette comme Blueberry, mais qui porte une veste bleu foncé sur un t-shirt blanc avec des shorts noirs et des pantoufles roses. Il fait signe à la jeune femme d'entrer, puis il marche nonchalamment jusqu'au divan. La rouge ferme la porte derrière elle, puis elle lance son masque sur la table du salon en allant s'asseoir sur le divan.
Lanna : Quoi de neuf ? La vie à la surface est toujours aussi bien ou je dois aller faire la leçon à ces humains ?
Sans : Ne te fais pas de sang d'encre, ton frère le fait assez pour nous tous...
Lanna : *glousse* Je vois ! ... *soupire* sinon... Tu as des nouvelles de... LUI..?
Sans : Hmm ? ... Tu n'aimeras pas ce que je vais dire...
Lanna : Dis-le quand même... je dois savoir...
Sans : Il est sorti de prison pour bonne conduite...
Lanna : *soupire* Bordel...
Sans : Tu crois que ça ira ou tu préfères qu'on se revoie dans le multiverse ?
Lanna :... Ça ira, je suis capable de me défendre, ne t'en fais pas... *nonchalante* Sinon, où est Papyrus ?
Sans : En entraînement avec Undyne... ils devraient arriver d'une minute à l'autre...
Justement quand Sans finit sa phrase, la porte se fait défoncer par un coup de pied de Undyne et la fenêtre est traversée par Papyrus. Undyne est une femme poisson bleue avec des cheveux rouges et un cache-œil sur son œil droit. Elle porte un jeans avec une chemise bleu pâle, ses bottines noires laissant une traînée de terre mouillée derrière elle. Papyrus est comme Swapy, mais il porte un haut d'armure blanc avec les rebords jaunes et avec des manches noires qui descendent jusqu'à ses gants rouges. Comme bas, il ne porte qu'un slip avec des bottes comme celles de Blue, mais rouge. Un foulard de la même couleur orne son cou.
Papyrus : LANNA !! Tu es de retour !!
Lanna : *glousse* je suis venue vous rendre visite...
Undyne : Big punk ! Tu nous as manqué !
Lanna : désolé, j'avais beaucoup de boulot !
Papyrus : *serre fortement Lanna dans ses bras* NYHE HE HE HE ! Comment vas-tu, très chère ?!
Lanna : *glousse* je vais bien... si tu pouvais me lâcher pour ne pas me tuer, though...
Undyne : *sert Lanna et Papyrus super fort* Tu devrais trouver du temps pour nous voir plus souvent !
Lanna : *perd son air dans un gémissement de douleur* guys...
Sans : Je n'ai pas envie de manger du Lanna-ghetti ce soir, si on pouvait éviter d'en faire de la viande hachée...
Les deux monstres relâchent l'humaine qui se retrouve en boule sur le sol, geignant de douleur et pestant contre les sorts de soin « qui ne servent foutrement à rien ». Celui évaché sur le divan regarde son frère et la femme poisson qui paniquent. Il finit par soulever le t-shirt de la jeune femme et ses pupilles normalement blanches disparaissent sous la colère.
Sans : Lanna... Tu as fait quoi encore ?
Lanna :... juste les courses...
Sans : Sans mentir...
Lanna : *grogne* vraiment... J'ai été acheter de la peinture magique et du lait et Blue m'a foncé dessus avec un chariot et j'ai fini contre une étagère qui m'est tombée dessus... Donc j'ai juste été faire les courses... promis !
Papyrus : D-donc ce n'est pas de ma faute ?
Lanna : non non, Paps...
Sans se lève d'un coup et se dirige vers la porte de sortie qui se trouve en arrière, alors que Papyrus et Undyne aident la rouge à se relever. En remarquant ce que fait le plus petit des squelettes de la maison, la blessée le regarde, inquiète, alors que le frère fait de même.
Papyrus : où vas-tu, Sans ?
Sans : Dire deux ou trois trucs a Blueberry...
Lanna : Non, Sans ! Ça ira !!! Il s'est excusé, promis !
Sans : tu es déjà sur le point de casser au moindre choc...
Lanna : Non, Sans, je ne suis pas SI fragile que ça ! Tu le sais très bien ! C'est gentil de vouloir me protéger, mais je te promets que ça va ! Ce n'est que des ecchymoses !
Sans : La dernière fois que tu m'as sorti ces mots, tu étais en sang dans mon salon...
Lanna : j'étais juste nulle au volley-ball !
Sans : *fixe Lanna, en colère* Tu sais de quelle fois je parle...
Lanna : *soupire* je sais, Sans... Mais je te promets, c'est juste des ecchymoses, rien de plus ! Et en plus, c'était un accident, je n'étais pas visé !
Sans :... Tu me le promets ?
Lanna : Sur ta vie...
Sans :... D'accord.
Il pose son dos contre la porte en croisant les bras, mais il ne peut garder son regard agacé face au sourire rassurant et amusé de la rouge. Ces actes rassurent les deux autres monstres qui finissent par proposer de faire du spaghetti. Ils n'attendent pas la réponse et courent directement dans la cuisine.
Lanna :... C'est moi ou il jouait simplement l'innocent...
Sans : de quoi tu parles ?
Lanna : il était là quand... la dernière fois que je t'ai dit que ce n'est que des ecchymoses, que ce n'est rien... pourtant, il fait comme si de rien n'était et nous savons tous les deux que Paps a beau être innocent, il n'est pas idiot.
Sans : il fait tout pour que tu te sentes heureuse et confortable avec nous, c'est pour ça... il ne voulait même pas que je t'informe de la sortie de prison de...
Lanna : je vois... Merci de me l'avoir dit quand même, je vais pouvoir faire attention maintenant...
Sans : Il faudra que tu masques ta présence ?
Il fait son sourire de blagueur en pointant du regard le masque de Lanna qui se met à glousser en hochant de la tête, puis elle sourit en fermant les yeux, se couchant soudainement sur le divan, ce qui surprend son ami. Il prend quelques secondes à comprendre, puis il soupire.
Sans : Tu veux dormir sur moi, comme quand tu étais gamine ?
Lanna : Je ne suis plus une enfant, Sans... et un osreillé aussi bossé n'est pas toujours confortable !
Sans : *pouffe* pourtant, je suis coccyx-fortable
Lanna : *rigole* bone-head!
Sans : allez ! tu sais que je suis confortable !
Lanna rigole et baille, avant de fermer les yeux et de s'endormir sur l'épaule de Sans. L'oreiller sourit tendrement et utilise sa télékinésie pour emmener une veste qui trainait au sol pour la poser sur les épaules de l'endormie. Elle bouge un peu pour s'installer plus confortablement, alors que la main osseuse se pose dans la chevelure de rubis, peignant involontairement la crinière.
Un peu plus tard, Papyrus entre dans le salon et trouve les deux endormis sur le divan, ce qui le fait soupirer doucement. Il décide de manger seul avec Undyne, et ce malgré la soudaine arrivée d'un portail entre un univers détruit dans les flammes apparaît dans la maison de classique Sans. Le frère de la jeune femme endormie entre passes en trombe dans le portail, habillé normalement, c'est à dire : un parero brun fermé dont le rebord en avant est doré sur unchandail aux manches ¾ blanc, avec des gants pour utilisateur de tablette graphique dont le petit doigt est la partie de la paume dessous est d'un vert pâle pour contraster avec le reste du gant brun. Pour couvrir ses jambes, il porte un pantalon inspiré de l'ère Edo au Japon, Brun, avec des bas qui ne couvrent pas le talon, ni les orteils. Des bretelles de salopette verte pendent derrière lui, alors que sa ceinture passant de l'épaule gauche à la hanche droite tenant des petits pots de peinture vient empêcher les cordes vertes de passer en avant. Les yeux changeants de formes et de couleurs se posent sur sa sœur, alors qu'il tient son pinceau géant en respirant erratiquement.
Ink : Faut réveiller Lanna de toute urgence !
Papyrus : Qu'est-ce qui se passe ?
Ink : quelqu'un a décidé d'attaquer les habitants de Horrortale...
Lanna : *se réveil doucement* hmm ? Il y a un problème, Inky ?
Ink : OUI ! Viens immédiatement et n'oublie pas ton masque !
Lanna : oui, Inky !
La rouge saute et attrape son crayon qu'elle transforme immédiatement en épée, puis elle vourt à travers le portail. Autour d'elle, les maisons qui tenaient déjà que très peu debout sont pris aux flammes et les monstres qui sont déjà tellement en mauvais états qu'ils se confondent presque tous avec des zombies paniquent et certains tentent de fuir tandis que les autres veulent manger un jeune homme qui tient deux épées entourées de feu. Celui-ci a des cheveux noirs dépeignés comme sa barbe débutante qui se fondent presque dans son chandail à manches longues qui s'attache aux majeurs du jeune homme... du moins, vu de loin. Une veste bleu nuit est attachée à ses hanches et des pantalons bleu ciel sont couverts de suie, tout comme ses bottes noires. Dès que ses yeux bleus se posent sur Lanna, un sourire sardonique apparaît sur ses lèvres.
?? : Ho <3 Lanna <3
Lanna : *frissonne de dégoût* Arrête ce que tu fais et rentres chez toi !
?? : Tu ne veux même pas apprendre à me connaître ? <3 Pourtant, je fais tout ça pour toi ! <3
Dès que le nom a traversé les lèvres masculines, un frisson de dégoût s'est partagé parmi tous ceux qui l'ont entendu, sans que personne ne sache pourquoi. L'homme approche de Lanna en laissant ses lames de feu traîner dans le sol, faisant fondre la neige sur son chemin. Ink utilise son pinceau pour créer un mur devant l'homme, puis il attrape sa sœur par le bras.
Ink : Je ne pensais pas qu'il en voulait après toi en particulier...
Lanna : T'inquiète pas, ce n'est pas le premier qui en veut à ma vie en particulier... Et ce ne sera pas le dernier.
?? : ho <3 Un simple mur magique ? Comme c'est stupide... <3
Le mur prend feu en deux secondes, puis il tombe en cendre. Sous le choc, le frère et la sœur peinent à bouger, mais les instincts étant plus forts que le mental, la rouge se retrouve vite entre le squelette et l'autre humain.
Lanna : Ink, rentre ! Tu n'as pas à être blessé pour moi !
Ink : Et te laisser face à quelqu'un qui veut te tuer ?!
Lanna : Ce truc n'en veut qu'à moi ! Je vais éviter qu'il détruise ou ne blesse quiconque de plus !
Ink : Lanna...
Ink essaie de bouger pour protéger sa sœur, mais celle-ci le pousse vers l'arrière, ne remarquant pas que l'humain s'approche dangereusement d'elle.
?? : Ce truc a nom, ma chère Lanna <3
Lanna : Si tu me le dis, tu rentres chez toi et tu laisses les univers tranquilles ?
?? : Non !
Lanna : Alors je ne veux pas savoir...
?? : RUDE ! Je vais quand te faire la faveur de savoir qui va tellement te détruire que tu auras souhaité que je t'aie tué aujourd'hui <3 Appelle moi Loucas <3
Ink : Lanna, viens avec moi !
Lanna : Je sais me défendre Inky... rentre voir Error...
Ink hésite, mais Lanna le pousse loin en se tournant vers le susnommé Loucas. Une épée entre les mains, la rouge tente de désarmer celui tenant deux épées, mais il ne lui laisse pas le temps de bouger qu'une des lames de feu vient couper profondément le bras non armé. Un léger cri s'échappe des lèvres de la femme, alors que les bottines tenant des pieds couverts de cicatrices reculent. Une seconde n'a pas le temps de passer que la masquée donne un coup sur la main gauche de son adversaire. Il recule en sursautant, sa lame tombant au sol, puis il vise la tête de Lanna sans perdre son sourire sadique.
Ink a disparu, probablement rentré chez lui, alors que la rouge tente de faire reculer son adversaire, en vain. Il a presque tranché la jambe de Lanna ainsi que son dos et pourtant, la demoiselle tient toujours debout, haletante et tenant faiblement son arme. Pourtant, Lanna n'arrête pas d'attaquer Loucas, pratiquement en vain. Il n'a que quelques égratignures et ecchymoses qu'autre chose.
Loucas : Tu tiens plutôt bien pour une anomalie, Lanna <3
Lanna : Tu veux bien arrêter de dire mon nom ? C'est dégoûtant !
Loucas : jamais, Lanna <3
En disant sa dernière phrase, Loucas utilise ses lames pour brûler une maison d'où un enfant regardait le combat. La rouge remarque ce fait et sursaute en courant vers la maison. Malheureusement, Loucas en pense autrement, puisqu'il décide de planter sa lame dans la jambe encore vide de blessure. Remarquant que sa blessure saigne lorsque la lame est enlevée, Lanna hausse les sourcils, puis elle serre les dents en restant debout grâce à l'adrénaline. Surpris, le sourire de l'homme s'agrandit, alors qu'il recule de deux pas. Il commence à manquer de magie et il sait qu'elle l'a remarqué.
Lanna : Sale humain de merde ! Part !
Loucas : Je n'en ai pas envie, mais le devoir m'appelle dans un autre univers... pourquoi pas Underswap ?
Lanna : Tu...
Un cri de peur coupe la phrase de la sœur du créateur. Un cri d'enfant. Lanna n'écoute plus rien autour d'elle, puis elle boite difficilement jusqu'à la maison en flamme, cherchant l'enfant. En entendant les pleurs continuer, la rouge cherche la source en évitant les flammes le plus possible. Elle voit un enfant qui pleure, entouré de flammes. La panique s'emparant d'elle, la jeune femme court sans se rendre compte que son masque est quelque part dans la neige, en miette sous la lame de Loucas. Ce dernier s'assure de bien détruire le masque, avant de trancher le vide, créant un portail pour une maison dans les bois dans le multivers. Dès qu'il passe dans l'ouverture, il entend les poutres de la maison tomber, suivi d'un cri de douleur.
Loucas : Évite de mourir tout de suite ou ça ne sera pas amusant, Lanna <3
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0 notes
frenchfuyuka · 7 years ago
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Nous sommes le 20 juillet 2017. Après beaucoup d’hésitations, voici ma première petite histoire sur ce blog. Je suis à la fois excitée et horriblement stressée. 
Avant de vous laisser tranquille, quelques petites précisions. Ceci est un crossover, mélangeant l’anime ‘Space Dandy’, et le clip animé de Porter Robinson & Madeon (je vous laisse un petit lien ici). Il est donc conseillé de connaître un minimum ces deux univers. Enfin, vous verrez ces petites notes :  ♫, au début et à la fin de ce One Shot. Je vous invite donc à cliquer dessus !
C’est ainsi que mon petit discours s’achève. Bonne lecture à vous ! ♡
Anime/Manga : Space Dandy (anime) x Shelter (clip animé).
Avertissement : Aucun en particulier.
Relation(s) : A vous de le découvrir.
Personnages : Dandy, Meow, QT, Rin. Et quelques aliens.
Space Dandy est un dandy de l'espace. Il chasse les aliens dans toute la galaxie. Lors de périples dans des mondes nouveaux, il part à la recherche d'extraterrestres inconnus. Voici l'une des histoires spectaculaires de ces chasseurs d'aliens !
"Tu crois qu'elle va se réveiller quand ?..."
Elle entendait des voix, pour la première fois depuis très longtemps. Non, cela était impossible. Elle est seule, personne d'autre n'est avec elle et...
"Vous pensez que c'est une alien ? On va peut-être pouvoir se faire de l'argent, ce mois-ci."
Non, elle ne rêve pas. Deux voix masculines se font entendre tout près d'elle. Et maintenant, une voix robotique.  
"Laissez-la, éloignez-vous ! Vous allez l'empêcher de respirer."
Elle remua lentement les doigts de sa main droite, bougea doucement sa cheville gauche, avant d'ouvrir les yeux. Qu'elle referma aussitôt. Depuis quand la lumière du jour était-elle aussi aveuglante ? Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, sans dire un mot.  
"Oh, QT ! Elle a ouvert les yeux ! Viens vite voir."
Désormais, trois personnes se tenaient au-dessus d'elle. Un homme, qui semblait normal. Un robot, qui ressemblait à un aspirateur, mais qui avait l'air d'avoir une conscience. Et, un chat ? Après un long moment de silence, un grand sourire apparu sur son visage et elle se releva d'un coup, prise dans un élan de joie.
"Je suis enfin dans le monde réel ! Je vois des véritables personnes ! Je.. Je ne suis plus seule !"
L'incompréhension se lisait sur les visages des trois personnes qui venaient de découvrir cette jeune femme, qui semblait avoir perdue la raison. Elle posa les mains sur ses propres joues, les pinçant, comme pour se prouver qu'elle n'était pas dans un rêve. Non, il semblerait qu'elle n'était plus dans ce monde virtuel. Il semblerait, par un moyen encore inconnu, qu'elle ait réussie à rejoindre le véritable monde, où elle devrait être depuis toujours, et... C'est à ce moment précis que son père lui revint à l'esprit. Un milliard de questions se bousculaient dans sa tête. Qu'était devenu la planète Terre, et son père ? Dans quelle époque se trouvaient-ils désormais ? Et qui sont ces gens ? Elle se tourna lentement vers les étranges personnes l'ayant trouvée, ces derniers s'étant réunis en un cercle, murmurant des choses qu'elle n'entendait pas d'ici.
"Mh, excusez-moi, mais.. Où sommes-nous ?"
L'homme aux cheveux noirs de jais se retourna et s'approcha, attrapant chacune de ses mains pour la guider jusqu'à une grande fenêtre, montrant la vue sur l'extérieur. Ses yeux étaient illuminés face au paysage qu'elle voyait. Ils étaient dans l'espace. Elle posa ses mains sur la vitre, collant son visage sur cette dernière, admirant chaque détail de ce qu'elle avait en face d'elle. De magnifiques étoiles se bousculaient dans le ciel, quelques vaisseaux passaient là également.
"Nous sommes sur l'Aloha Oe, baby. Bienvenue à toi."
L'Aloha Oe était donc le nom vaisseau sur lequel elle se trouvait et qui semble rendre si fier cet homme. La jeune femme continua de regarder les étoiles un long moment, avant de dévisager chaque personne présente ici, décidant ensuite de se présenter à eux.
"Je.. Je m'appelle Rin. Je ne sais pas bien ce qu'il s'est passé, mais merci à vous de m'accueillir."
L'aspirateur qui semble se nommer QT agita ses petits bras métalliques, une expression joyeuse s'affichant sur son visage.
"Enchanté, Rin ! Moi, c'est QT. Lui, c'est Dandy. Et voici Meow, un chat qui se prend pour un alien. Alors que c'est clairement un chat."
Dandy se mit à rire face à l'énervement de Meow sur ce que venait d'affirmer le petit robot, et QT semblait incroyablement fier de lui pour cette présentation. Tout ce beau petit monde poussa Rin à esquisser un sourire. Son début dans la réalité semblait bien commencer, elle se sentait déjà à l'aise, alors qu'elle ne les connaissait à peine. Alors que Meow continuait de débattre sur sa véritable nature avec QT, l'autre humain présent dans la pièce croisa les bras sur son torse, observant chaque détail du visage de la jeune femme qu'ils avaient secourus. Ses cheveux étaient longs et semblaient tirer vers le rouge, elle avait des yeux de la même couleur, qui semblaient être emplis d'innocence et de joie, désormais. "Plutôt mignonne", pensa le grand séducteur qu'est Dandy. Il l'invita à s'installer sur les fauteuils dans ce qui semblait être le salon. Salon rempli d'emballages de chips et de magazines plutôt.. Osés. Alors qu'elle examinait ce nouvel environnement, la voix du capitaine de l'Aloha Oe se fit entendre.
"Alors, parle-nous de toi, Rin."
Un silence parcouru la pièce, la dispute entre les compères de Dandy s'arrêta et tous les yeux étaient rivés sur cette jeune femme frêle. Son sourire disparue et la joie de ses yeux laissa place à la tristesse.  
"Je ne connais pas beaucoup de choses me concernant.. C'est un peu bête, n'est-ce pas ?"
Un petit rire s'échappa de ses lèvres, essayant de cacher la tristesse qui commençait à prendre place dans sa tête. Quelques images de son passé réapparaissaient devant elle, des moments où elle était encore une petite fille qui était auprès de son père, qui s'épanouissait et qui n'était pas seule, et.. Une première larme tomba de sa joue, atterrissant sur sa jambe. Elle tenait son visage entre ses mains, ses coudes posées sur ses genoux. Meow s'assit à sa gauche, posant sa petite patte sur l'épaule de la jeune femme. Dandy ne bougea pas de sa place et resta dans son siège face à Rin. Et QT glissa son bras métallique dans son dos, venant le tapoter doucement dans un geste rassurant. Rin prit une grande inspiration et prit soin d'essuyer ses larmes. Elle avait besoin de parler du peu qu'elle savait sur elle-même. Peut-être que ces personnes-là l'aideraient à en découvrir bien plus.
"Je ne sais pas encore pourquoi, mais mon père a été obligé de me laisser à moi-même. Jusqu'ici, j'étais dans une simulation virtuelle, je contrôlais le monde où je vivais, j'y faisais apparaître ce que je voulais. Mais.. J'étais seule."
L'alien de Bételgeuse lâcha un petit soupir, comprenant parfaitement ce que ressentait Rin. Il ouvrit ses lèvres pour commencer à parler, mais fut rapidement coupé par Dandy, qui abordait un grand sourire sur son visage.
"Ne t'inquiète pas, tu n'es plus seule maintenant, Baby.  Tu pourras rester ici le temps que tu voudras."
Rin leva son visage et regarda l'homme qu'elle avait face à elle, ne sachant que faire à part murmurer un remerciement, sa voix légèrement cassée à cause des larmes qu'elle venait de faire couler. Puis Meow prit directement la parole cette fois-ci.  
"Enfin, peut-être que tu as faim ? Dandy, il doit te rester des Guruchan Ramen, non ?"
Rin secoua vivement la tête, son ventre criait silencieusement famine depuis son réveil. Meow regarda Dandy pour avoir la confirmation à sa question, s'en allant ensuite dans la cuisine, pour apporter ces fameux Guruchan Ramen. Pendant ce temps, QT tenta de trouver un sujet pour distraire Rin, lui parlant des milliards de choses amusantes à faire. Une fois que Meow fut de retour, la petite femme s'empressa de les manger pour satisfaire son appétit. Elle appréciait déjà ces drôles de personnages. Ces Ramen également.
Après de longues heures de bavardage avec ces nouvelles rencontres, Rin se sentait désormais beaucoup plus à l'aise. Les trois chasseurs d'aliens lui ont racontés comment ils l'avaient découvert. Il semblerait que le vaisseau où elle se trouvait s'est écrasé sur une planète, ce qui ne lui a pas trop affligé de blessures, heureusement. D'après QT, il semblait très bien équipé, c'était un simulateur. C'est ce qui l'aidait à rester plongée dans son monde virtuel, mais également à nourrir et hydrater son véritable corps. Tout était fait pour qu'elle y vive encore longtemps, à vagabonder, dans l'infini de l'espace...
"Comment est-ce que tu te sens alors, puisque tu as repris pleinement le contrôle de ton corps ?"
La jeune femme pencha légèrement sa tête sur le côté, mettant ses mains devant son visage en fermant et ouvrant les poings, cherchant les mots exactes pour exprimer son ressenti.
"C'est.. Étrange. Mais c'est bien mieux comme ça."
Après avoir parlé d'elle, Rin a voulu en apprendre un peu plus sur ces sauveurs. Dandy, ou Space Dandy, est donc le capitaine de l'Aloha Oe, comme elle l'avait deviné. Il semblerait qu'il aime les restaurants 'BooBies' : "c'est notre prochaine destination, Baby", avait-il affirmé. QT est un robot, le tout premier compagnon de Dandy, qui l'a accompagné jusqu'ici. Et Meow les a rejoint par la suite, à cause d'un malentendu qui avait fait croire à Dandy et QT qu'il était un alien rare. En parlant d'alien, ces trois-là en chassaient donc. Enfin, essayaient d'en chasser, il semblerait que cela ne soit pas facile. Rin rit aux éclats plusieurs fois en entendant leurs histoires de chasses, jusqu'en avoir mal au ventre. Elle était tellement heureuse de les avoir rencontrés. Elle rêvait d'avoir des amis comme eux depuis longtemps.
"Enfile ça, Rin. C'est pas très grave si c'est trop grand."
Elle attrapa la combinaison spatiale au vol, la regardant avec de grands yeux. Ils comptent vraiment se rendre sur la planète qu'elle voyait ? C'est quelque chose d'incroyable. Elle avait hâte de pouvoir reposer le pied sur le sol ferme, mais une boule se formait tout de même dans son ventre. Le petit robot remarqua l'inquiétude de la jeune fille et tenta de la calmer comme il le pouvait, en agitant ses petits bras robotiques.
"Tu vas voir des aliens pour la première fois, Rin ! Et puis tu vas pouvoir redécouvrir ce que ça fait, de marcher à l'extérieur ! Tu es avec Dandy, tu peux être rassurée."
Meow leva la tête, se coupant de l'histoire du manga qu'il lisait, rigolant doucement à ce que QT venait de dire.
"Comme si Dandy était rassurant. Cet homme ne sait même pas tirer correctement."
Rin observa QT, puis le bételgeusien, avant de poser ses yeux sur Dandy et l'arme qu'il faisait tourner entre ses doigts. Ce qu'il arrêta d'ailleurs de faire tout de suite, commençant ainsi une nouvelle dispute avec le 'gros chat pervers'. Elle les laissa s'occuper de leur compte, se retirant de la salle principale pour trouver une pièce où pouvoir se changer. Elle put donc enfiler la combinaison blanche, puis les bottes de la même couleur. Elle lui allait un peu trop grande, mais rien de bien exagéré, cela la mettait à l'aise. Elle finit par mettre le casque sur sa tête en prenant une grande inspiration. "C'est ici que tout commence, Rin."
Après un grand émerveillement de la part de Dandy face à Rin dans sa combinaison et après quelques complications pour être transférés directement sur la planète, ils y étaient enfin. QT était resté dans le vaisseau, avec Meow, qui souhaitait à tout prix finir son manga tranquillement.
"Suis-moi, Baby. On va trouver un coin où se poser."
Rin secoua vivement la tête de haut en bas, suivant Dandy de près. Elle regardait tout autour d'elle. Cette planète semblait être habitée par beaucoup de personnes, elle était très bien aménagée. Certaines choses lui rappelaient même la Terre. D'ailleurs, elle ne savait toujours pas ce qu'était devenue cette planète. Elle se fit la promesse de poser la question à Dandy.  
"Alors, ton premier ressenti ?"
Elle répondit qu'elle se sentait bien, bien qu'un peu surprise par tout ce nouveau petit monde. Ils rencontraient beaucoup d'aliens sur leur route, que Rin ne pouvait s'empêcher de dévisager, bien que cela ne soit pas très correcte. Enfin, il fallait la comprendre,…
"C'est la première fois que tu en vois. N'est-ce pas ?"
Elle chuchota que c'était effectivement le cas. Il rit doucement et glissa son bras droit autour des épaules de la jeune femme, son bras gauche tenant son casque qu'il avait retiré, puisque l'air était tout à fait respirable. Rin leva ses yeux vers le visage de ce jeune homme et lui offrit l'un de ses plus beaux sourires. Elle appréciait sa présence à ses côtés.
Dandy trouva enfin un coin où ils pourraient être tranquilles. C'était un coin au milieu de plusieurs rochers, qui semblait plaire à la femme qui l'accompagnait, il le voyait par son regard émerveillé. Ils s'allongèrent donc dans ce petit coin rocheux, les yeux rivés sur les milliers d'étoiles de cet espace immense qu'était l'Univers. Le chasseur d'aliens s'amusa à désigner quelques galaxies et planètes, qu'il croyait être ici et là, selon ses souvenirs, sa main tendue vers le ciel, montrant du bout de l'index chaque endroit dont il parle.
"Il y a aussi Bételgeuse par là-bas, je crois. Meow vient de cette planète-là."
Rin écoutait attentivement tout ce que lui expliquait Dandy, complètement éblouie par ces petits points plus ou moins lumineux.  
"C'est magnifique, Dandy..."
Il esquissa un sourire en coin, s'allongeant ensuite sur le côté pour être face à Rin, posant son coude au sol pour pouvoir tenir son menton dans sa main. Il prit ensuite la liberté de poser son autre main sur la joue de la jeune femme, faisant pivoter son visage vers le sien, approchant dangereusement ses lèvres des siennes.
"Tu sais ce qui est le plus magnifique, ici ? C'est toi, Baby."
Alors que le moment fatidique allait arriver, une grande ombre fit soudainement son apparition au-dessus de ces deux corps d'humain, qui levèrent lentement les yeux pour voir ce qu'il se passait.
Un énorme alien se trouvait là, la gueule béante, prêt à les dévorer quand il le voudrait.
A suivre...?
"- Lors de la prochaine histoire de Space Dandy... - Il y a une prochaine histoire ? Dandy n'est pas mort ? - Bien sûr que non, Meow ! Tu vois bien que c'est lui qui fait l'annonce de notre prochaine histoire ! - Alors, quelle est la prochaine histoire, Dandy ? - … Fuyuka n'a pas encore trouvée quelle serait la prochaine histoire."
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Parole de Dieu | Les déclarations de Dieu à l'univers entier (La vingt-cinquième déclaration)
L'Éclair Oriental, l'Église de Dieu Tout-Puissant a été créée à cause de l'apparition et de l'œuvre de Dieu Tout-Puissant, de la seconde venue du Seigneur Jésus, le Christ des derniers jours. Elle est composée de tous ceux qui acceptent l'œuvre de Dieu Tout-Puissant dans les derniers jours et sont conquis et sauvés par Ses paroles. Elle a été entièrement fondée par Dieu Tout-Puissant en personne et est conduite par Lui comme le Berger. Ce n'est pas du tout un homme qui en est le fondateur. Christ est la vérité, le chemin et la vie. Les brebis de Dieu entendent la voix de Dieu. Aussi longtemps que tu lis les paroles de Dieu Tout-Puissant, tu verras que Dieu est apparu.
Note spéciale : Cette production vidéo a été produite comme une ressource à but non lucratif par l'Église de Dieu Tout-Puissant. Les acteurs qui apparaissent dans cette production opèrent sur une base caritative, et n'ont en aucune façon été payés. Cette vidéo ne peut être distribuée à une tierce personne pour faire un bénéfice quelconque, et nous espérons que chaque personne la partagera et la distribuera en toute transparence. Lorsque tu la distribues, prends soin d'indiquer la source. Aucune organisation, groupe social ou individu n'a le droit d'altérer ou de dénaturer les contenus de cette vidéo sans le consentement de l'Église de Dieu Tout-Puissant.
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pouvoirduprismelunaire · 6 years ago
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Ma chère Solitude.
Ma chère, Ça fait longtemps que j'ai envie te parler, est-ce que j'ai le droit de m'adresser à toi directement ? Je sais que je ne t'ai pas habituée à ça, j'imagine que ma familiarité soudaine t'incommode et que ce tutoiement te surprend. Je le sais en fait, je te connais bien. À vrai dire, on se ressemble beaucoup toi et moi. Mais aujourd'hui il me semble important de faire ce pas vers toi. Je crois que j'ai beaucoup de choses à te dire et que j'ai déjà trop attendu. Allez, fais pas cette tête !  Ce n'est pas comme si on ne se connaissait pas. Ça fait bientôt vingt-cinq ans qu'on cohabite. Je conçois que cette lettre va te paraitre un peu étrange, comme aux autres qui la liront d'ailleurs. On ne parle pas souvent de toi ici. À vrai dire, quand il s'agit de toi, le sujet est un peu tabou. La plupart des gens te présentent comme un monstre à abattre ou une maladie incurable. Ils sont prêts à toute sorte d'arrangement pour t'éviter. Je m'étonne de leur entêtement, je m'en irrite parfois. Quand je sors des arguments en ta faveur, on me répond que c'est si triste d'être seul. On me parle de ces mamans célibataires qui galèrent ou des SDF, de ces gens au chômage, à la retraite. Tu sais, ces vieux qui meurent tout seuls chez eux, qu'on ne remarque qu'un an après à cause de l'odeur. Pourtant, ton prénom, quand il sort de ma bouche, n'a rien à voir avec tout ça. Je crois qu'ils te confondent avec l'abandon ou l'isolement, avec une sorte de manque. Pour moi, tu représentes avant tout un retour à soi. Un appel à découvrir ses désirs, ses rêves, sa liberté. Une pause dans ces relations qui sont toujours plus compliquées, dans ce monde qui s'essouffle, cette société qui s'effrite. Très tôt, on nous éduque à vivre ensemble, à jouer ensemble, à travailler ensemble. On nous inculque le compromis, la patience, on nous apprend à communiquer, à mentir surtout. On nous convainc que tu es incompatible avec le bonheur, avec l'amour, et que, contrairement au dicton, il vaut mieux être avec n'importe qui, plutôt que seul. Alors j'ai essayé moi aussi. De faire partie d'un groupe, d'une communauté, d'un couple. J'ai passé des années à supporter des compagnies que je jugeais ennuyeuses pour me sentir acceptée, normale. Le plus généralement parce qu'on me le demandait et que ça inquiétait ma mère de me voir avec toi. Mais la vérité c'est que je me sens bien plus seule en soirée, entourée par le monde, les lumières, les sons. Je me mêle aux autres, je parle avec ces gens, je me sens vraiment bien parfois, mais souvent, d'un coup, j'ai le sentiment d'être seule au monde. J'ai l'impression que nos paroles sont insensées, tellement superficielles, et qu'il n'y a aucun espoir que l'on se comprenne un jour. Ça t'ai déjà arrivé à toi aussi ? On rabâche sans cesse les mêmes propos stériles, entendus à la télé, dans les médias, sortis de la bouche des plus cons de ce monde. On s'emporte les uns contre les autres pour des broutilles et on évite soigneusement les vrais sujets. Je crois qu'à vivre continuellement en groupe on finit par régresser intellectuellement. On laisse les autres réfléchir à notre place, parce que c'est plus simple sur le moment. Mais avec les années on perd tout esprit critique. Comment veux-tu qu'on soit capable de tolérance, de jugement, si l'on n'est même pas aptes à nous faire nos propres idées ? Malgré ça, je m'interroge : est-ce que je suis folle ? Est-ce que je suis la seule à te trouver belle, et plutôt positive ? Est-ce que ça fait vraiment de moi quelqu'un d'asocial de passer du temps avec toi ? Très jeune je remettais déjà en cause le pouvoir, l'autorité, l'adulte. Je crois que je n'ai jamais été quelqu'un de docile. Depuis toujours on me traite de fière ou de rebelle, on me dit que ce n'est pas comme ça que je vais plaire ou me faire des amis. Ça me fait un peu sourire quand je pense aux gens formidables qui habitent ma vie. Je crois que le seul moyen d'être soi-même et quelque peu épanoui est d'arrêter d'avoir en permanence recours à l'autre, à son regard ou son avis. Mais la société dans laquelle on a grandi a fait de nous des assistés émotionnels. On passe notre temps à essayer de faire plaisir, à vouloir rendre fiers nos parents, à écouter des conseils qui ne nous correspondent pas, et on finit par suivre une voie qui n'est pas la nôtre. Mais la vérité c'est que personne d'autre que moi ne peut raisonner à ma place, personne n'est dans ma tête, personne ne peut me dire ce qui doit faire mon bonheur ou quel chemin suivre. Cette idée est effrayante, voire même douloureuse, mais quelle vie m'attend si je refuse encore de la reconnaître ? N'est-ce pas ça, d'ailleurs, devenir adulte ? Se rendre compte que l'on est responsable de sa propre vie ? Se prendre en main et faire face, plutôt que d'accabler l'autre ou l'appeler au secours ? Je crois que cette prise de conscience est le commencement de tout. C'est tout un art les rapports sociaux, tu sais bien que ça m'a souvent dépassée. J'ai l'impression que le partage véritable et l'honnêteté entre humains est plutôt utopique. En fait, j'ai le sentiment, et c'est ce qui me dérange le plus, qu'aucune relation n'est vraiment gratuite. Que quand on passe du temps avec quelqu'un, c'est très souvent intéressé. Ce n'est pas forcément conscient, et encore moins malintentionné, mais les gens ont tellement besoin qu'on les rassure, qu'on les guide, qu'on les rende heureux. Je ne m'en sens pas le pouvoir. C'est trop. Tu n'imagines pas la gueule de mes proches quand je leur dis que je n'ai pas besoin d'eux. Bon, dit comme ça, je peux les comprendre aussi... C'est vrai que je ne suis pas souvent très délicate dans mes propos. Mais ce que je veux dire c'est que je n'ai pas ''besoin'' d'eux. Je suis là, je suis moi, je suis complète, (...) je suis contente ! Évidemment, ils rajoutent à mon bonheur quotidien, ils m'apportent énormément, et on crée de belles choses ensemble, mais c'est un plaisir, ce n'est pas un besoin. Je n'espère rien d'eux, je les aime comme ils sont, sans forcément attendre de retour, simplement parce qu'ils existent. Je suis fière de pouvoir aimer comme cela. Dis -moi, on a le droit d'être pas commode ? D'être sauvage et sociable en même temps ?_Depuis trois ans on me questionne sur mon choix de voyager seule. On me félicite ou on me plaint, on me qualifie de courageuse ou on me demande ce qui cloche chez moi. Tous les avis se superposent, s'emmêlent, et à moi il m'a fallu tout ce temps pour comprendre les raisons de notre rencontre. Je t'écris aujourd'hui comme à une amie, mais il faut que je t'avoue que durant des années, moi aussi je t'appréhendais un peu. Quand je t'ai embarquée avec moi pour la Norv��ge, lors de mon tout premier voyage, tu n'étais pas vraiment voulue. J'avais juste besoin de partir, vite, d'aller voir ailleurs, et personne d'autre que toi n'était prêt à me suivre. À cette époque, je ne connaissais pas encore tous ces forums qui regroupent les voyageurs, toutes ces annonces où les uns et les autres recherchent des compagnons d'aventure. Et Dieu merci.Ces voyages avec toi m'ont profondément changée. Durant ces longs mois, à ne pouvoir ne compter que sur nous-mêmes, je crois que j'ai vraiment grandi. La route et toi faites des enseignants formidables. Vous m'avez appris l'humilité, la bienveillance, la persévérance, et surtout, le courage. Vous m'avez obligée à surmonter le difficile. Je ne pensais pas être si forte. Alors non, tu n'as rien de facile. Et tu n'es pas vraiment douce non plus. D'aussi loin que je me rappelle tu n'as jamais essayé de me préserver. Au contraire, tu me poussais déjà à bout. Tu m'impressionnes un peu avec tes grands airs et tes excès. Des fois tu m'inquiètes. J'ai peur de m'approcher trop près de toi et de ne plus être capable de rentrer chez moi. Des fois j'ai peur que tu me rendes folle. Tu me fais un peu penser aux histoires d'amours passionnées. Comme elles tu demandes un abandon et un dévouement total, comme elles tu peux t'avérer terriblement blessante, ou sublime. Tu es une épreuve à part entière. Tu coûtes cher, mais le prix à payer et la récompense sont les mêmes : la liberté. Aujourd'hui, je ne peux plus me passer de toi. Tu es devenu un choix réfléchi, et même plus que ça, un engagement. J'ai passé un accord avec toi, celui de vivre avec attention et courage, avec lucidité et respect. Nos rencontres comme un rendez-vous avec moi-même. On a encore du chemin à faire toi et moi. Je n'ai pas encore tout compris, je n'ai pas encore fait la paix avec les autres, ni même avec moi. Je crois que c'est ça le vrai but de ces voyages : apprendre à me connaître, à me respecter et à m'aimer. C'est aussi pour cela qu'ils sont solitaires : ils ne mènent qu'à mon propre salut. On me demande comment je fais pour oser toutes ces aventures. Je crois que tu y es pour beaucoup. Je ne ressens plus le besoin de parachute, de semaines routinières, ou de l'assurance d'avoir quelqu'un dans mon lit toutes les nuits. C'est toi qui me sécurises. Je sais que quoiqu'il se passe, si dans ma vie je traverse des moments de doute ou de peine, je retrouverai toujours mon souffle à tes côtés. Je sais que quand les angoisses seront trop présentes, et que la situation semblera bloquée ici, mon secours ultime viendra d'en haut, de toi.  C'est donc vrai : « L'âme cesse d'être solitude quand elle devient sanctuaire. » Avec amour et dévotion, Julia. 
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monuniquearticle · 6 years ago
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6 ans avec un PN
6 ans avec un Pervers Narcissique.   Depuis quelques semaines, je parviens à mettre les bons mots sur les récents évènements que j'ai vécus. Mes cauchemars étaient (et le sont encore) moins pires que la réalité. Ce que j'ai découvert lors de mon retour en France, fut un immense choc mental. Je ne pensais pas une seule seconde me retrouver dans une situation pareille. Pour moi, cela n’arrivait qu’aux « faibles ». Je suis parti étudier un an dans un pays étranger et je ne m’attendais pas à devoir mener une enquête qui allait conduire à ma destruction lors de mon retour.   "Mais tu n'as que ce que tu mérites après tout ! T'as fouillé ! C'est pas bien de fouillé ! Il a bien fait de te rendre cocu" -- La mère du PN   Je ne m'attarderais pas sur mes découvertes. C'est trop douloureux, trop frais... Je n'en délivrerais que les mots clefs, ils sont largement suffisant pour comprendre: - Courses poursuites dans Lyon - Mails découverts sur son adresse officielle + une autre adresse factice - Réservations pour 2 personnes sur Airbnb dans toute la France (Paris, Lyon, Sète…) - Réservations de billets de train dans toute la France (Paris, Lyon, Sète…) - Ticket de caisse d'un bar à chicha de 18€ effectué sur Lyon le 17 Mars à 1h25 du matin - Photos de vacances d'une fille à Sète - Photos des papiers d'identité d'une russe - Appel téléphonique avec la russe - Confirmation de la relation - Découverte de l’inscription sur Tinder et Femmes-cougars.com...   "Je dis rien ma vie moi. Tout ce que je peux dire, c'est que vous avez fait bon travail de FSB (détective en Russe)" elle rit -- La Russe   Suite à ces découvertes, je regarde nos 6 ans de relation avec effroi. Le bilan est sans appel : J'ai vécu 6 ans avec un pervers narcissique, limite atteint de mythomanie et de schizophrénie. Tout prend du sens, dans le mauvais sens. Je n’ai pas tout découvert, en revanche, j’en ai assez compris. Quand on s'est rencontré, il était scénariste. J'ai joué le rôle de la marionnette et lui du magicien (ironique quand on connait mon passé professionnel ET qu'on se souvient du court-métrage qu’avait réalisé son ex québécoise à la suite de leur rupture!). Il travaille à l’armée à présent. Dans les services secrets soi disant. Je ne pensais pas percer à jour James Bond. Malgré les preuves que j’ai trouvés, il inventait un nouveau mensonge pour essayer de s’en sortir.   "Je ne t'ai pas menti, je t'ai simplement rien dit" -- Le PN   Il m'a façonné à son image: Je n'étais jamais assez mince (il voulait que j’atteigne 55kg), jamais assez féminine, jamais assez instruite (« Il y a des choses que tu devrais connaître »)... Puis lorsque je le prenais mal, c'était moi qui n'avait pas le sens de l'humour : "On ne peut jamais rire avec toi, tu dramatises toujours tout !". Chaque fin de soirées passées avec ses amis ou les miens, j'avais le droit à une liste de choses à corriger : "ne boit plus comme tu l'as fait, ça me fout la honte", "ils profitent de ta générosité, ne les voient plus"... En parallèle, il a séduit mon entourage en commençant par mon père, ma mère, mes sœurs, mes amis, (il s'est montré très serviable, même auprès des siens d'ailleurs), puis mon oncle et ma tante (ses précieux joyaux qui lui permettrait d'atteindre son objectif pro plus rapidement : Il veut travailler dans la police et devait apprendre le russe pour se faire, d’où sa coucherie avec la russe pour apprendre la langue.) « Le langage est son arme, plus redoutable peut-être que les violences physiques » -- Simone Korff-Sausse   Il se faisait toujours dragué et ne se cachait pas de me le dire. Il me disait de ne pas m'inquiéter. Je ne m'inquiétais pas. "Ce ne sont que des amies! T'es jalouse! Et puis je m'en fous de mon ex". Une fois, nous nous sommes rendu dans un restaurant à Macon où il m’avait raconté toutes ses conquêtes passées. Il était fier.   « Avec mon ex, ça a toujours été fusionnel. Je serais prêt à te quitter pour retourner avec elle » -- Le PN lors des premiers mois de notre relation.   Il y a un mois jour pour jour, je me faisais une joie de retrouver les miens et hâte de le revoir afin de concrétiser tous les projets qu'il m'avait fait miroité... Avant de rentrer, il m'a menacé de me quitter à la suite d'une de mes crises de jalousie annuelles : Il allait boire un verre avec une russe (une autre, pas sa prof, une autre qu'il avait rencontré 5 ans auparavant). Il la fait, il m'a quitté puis est revenu sur sa décision pour un "break" car il avait besoin de temps... Ça faisait un an que j'étais partit pour la Norvège. Du temps, il en a eu. Il n'a pas cessé de me menacer. Il voulait que je réfléchisse, il voulait que je change, il voulait me « punir » de qui j’étais car selon lui j'avais les pires défauts de la terre : le défaitisme, le pessimisme, la jalousie, le téléphone... Il est vrai, j'ai été chiante. J'en voulais toujours plus : je voulais toujours l'avoir au bout du fil, je voulais toujours avoir de ses nouvelles, je voulais toujours qu'il me rassure sur qui j'étais, je voulais toujours qu'il m'apaise à cause du stress de mes examens et du choix de ma carrière... Quand j’étais avec lui, j’étais bien ! « Et ensuite je te fouterai la paix. Tu veux plus de moi. Tu ne m’aimes plus. Ok je vais pas t’emmerder même si je t aime. Sache un truc, fait moi pas des coups bas. Tu viendras pas chialer le jour ou t’auras un mec de merde et que tu me regretteras, crois moi. Jamais plus t’auras un mec comme ça. Pense s y bien. (…) Ciao gamine ! » -- Le PN au moment de ma fuite.   Mais je n'étais pas amoureuse de cet homme. On n'aime pas un pervers narcissique, on aime son illusion. Il n'y a pas d'amour. Un PN ne sait pas aimer. Il n'a pas conscience de l'amour. Il aime par intérêt. Il m'a aimé par intérêt : Il a vu la belle maison de mes parents, le statut professionnel prestigieux de mon oncle et ma tante, vu que je faisais tout pour me plier à ses critères physiques... Lors d’un nouvel an avec ses amis, il a fièrement décrété dans la voiture que je conduisais, qu’il était fier de moi car j’avais été la plus belle de la soirée. C’était une soirée déguisée et il m’avait dit que toutes les filles s’habillaient « en sexy » et que je devais en faire de même. Je voulais me déguiser en arbitre, mais il a préféré le costume d’ange déchu avec un corset pour souligner ma taille. J'étais sa couverture sociale. Je me suis fait opérée des yeux car il ne supportait plus mes lunettes. La russe a des lunettes. Il ne cessait de se comparer à ses amis. Ses "vrais" soit disant. "Quand il sera médecin, il gagnera beaucoup, mais moi j'ai amassé bien plus d'argent que lui au moment où je te parle", "Il s'achète toujours des voitures minables, moi je vais investir dans une voiture que personne n'a car je suis un original", « Il passe son temps à voyager mais vit encore chez ses parents ! », « Si tu devient grosse comme elle, je te quitte »… « Depuis qu’il est à l’armée, il n’a eu que ça en tête : du blé, du blé et du blé ! » -- La sœur du PN   Il ne cessait de me répéter que lui il était "populaire", qu'il était "aimé" et qu'il avait des amis dans toute la France contrairement à moi. Oui, c'est vrai. J'ai peu d'amis. Mais ils me suffisent. Je n'ai pas besoin d'en avoir beaucoup. Ce sont des vrais amis à qui je dis tout. Lui ne se confie à personne. C'est une personne seul et vide, sans valeurs, adulé par ses parents et ses relations sans amour.   "Ah bah si tu veux du prolétariat, tu vas à Palavas-les-Flots, ça c'est sûr !" -- Le PN, deux ans avant son escapade amoureuse à Sète avec la russe.   Pendant 6 ans, il m'a donné des miettes me faisant miroiter le gâteau qu'il n'avait pas. Si je n'ai pas eu ce gâteau, c'est à cause de moi. Il m'a confié que je n'avais pas été assez chiante et que c'était la raison pour laquelle il m'avait trompé. En effet, il aimait bien quand j’étais derrière lui, sans arrêt à lui répéter de ne pas fumer, de lier ses paroles à des actes, de lui rappeler de ne pas être trop radin avec moi… Mais c'est justement ce qu'il me reprochait au moment de ses menaces de séparation : "t'es trop chiante, j'en ai marre qu'on s'appelle tout le temps, t'es accro au téléphone". Depuis le début j'étais accro à lui. J'étais dépendante affective de lui et non amoureuse. C'est le premier homme qui m'a porté l'attention que je voulais. Je ne sais pas ce qu’est l’amour. Nous avions les mêmes centres d'intérêts, les mêmes points communs, les mêmes projets... et pourtant il a attendu des années avant de révélé son coté Hyde.   "Je vais tuer ce coté Hyde de moi. Je vais enlever ce masque que tu n'aimes pas et faire taire mes démons" -- Le PN   Je sais qu'il trouvera une autre victime car il m’a déjà oublié dans la culotte russe. Cela ne sera peut-être pas la russe d’ailleurs, car elle se fiche éperdument de lui selon ses dires (elle est polygame, mais musulmane sur Facebook... Ce qui, à mon sens, est contradictoire je crois). Elle lui ressemble : maquillée, maquillée et maquillée... Son apparence est son pouvoir. Elle obtient des hommes ce qu'elle veut. Il lui a tout offert. Les hôtels, la chicha... tout. Le PN attache une grande importance à son apparence physique, toujours impeccable, toujours parfait. Tout est dans le paraitre. Avec moi, il ne souriait jamais car il n'y avait personnes d'autres à qui plaire.   "Tu ne comprends pas ! Moi je suis sans arrêt en quête de la perfection !" -- Le PN   À présent, il m'insulte. Puis s'excuse, Puis dit m'aimer. Et m'insulte à nouveau... "Pauvre fille!", "T'es qu'une gamine!", « C’est toi la folle ! ». Il s’est enfermé dans un schéma narratif auquel j’ai mis fin. Je souhaite à présent faire mon deuil. Je pense être sur le chemin de la guérison car j’en parle beaucoup autour de moi. La parole, quand elle n’est pas perverse, est libératrice. J’ai identifié les raisons pour laquelle j’avais attiré quelqu’un d’aussi malveillant. Tout le monde peut être victime d’un PN et seul les personnes ayant été victime d’un PN sont capables d’identifier un PN. Un PN peut mettre des années à se déclarer, 6 ans dans mon cas. Avant de le bloquer il a confirmer : « J’ai quand même réussi à tenir 6 ans ! » « C’est un beau parleur mon fils ! » -- Le père du PN. Tout sourire de m’annoncer ça lors de mon premier diner dans leur famille. À présent, je m’en veux d’avoir été aussi naïve et immature. J’étais en quête de plaire à quelqu’un, je voulais à tout prix recevoir de l’amour, des compliments… Je me suis montrée trop altruiste, trop gentille, trop généreuse, trop dévouée, trop empathique… « Le pauvre ses parents divorcent et sont violent l’un envers l’autre. » me disais-je. Je me rends compte que nos points communs étaient finalement assez banale. Il y avait beaucoup de différences entre nous. Je suis une femme des montagnes Norvégienne et lui un homme des bars à chicha des quartiers Guillotière. Je me suis montrée protectrice et rassurante, comme une mère. Un PN ne connaît pas son identité à cause de l’éducation qu’il a reçu, à cause d’une mère qui ne lui a donné aucune limite. Il avait le droit de se droguer, d’en faire pousser et d’en vendre. Le PN dont je vous parle est policier à présent. "De toute façon, tu ne retrouveras jamais quelqu'un d’aussi bien que moi" -- Le PN Grâce à cette expérience, je m’estime un peu plus. Je me trouve plus forte, plus intelligente aussi. J’ai écouté mon instinct (ou mon ange gardien… si c’était toi alors merci) qui m’a guidé sur les pistes de la trahison. Je suis heureuse d’avoir découvert toutes ces choses, heureuse d’avoir « fouiller » madame ! Heureuse de ne pas être comme vous : seule et avachie dans une maison vide d’amour. Heureuse d’avoir fait preuve de sang froid et de discernement, heureuse de ne pas avoir plongé dans la folie (si je n’en avais pas autant parlé autour de moi, j’aurais succombé à la psychose), heureuse de savoir qui je suis, heureuse de mon éducation (certes, imparfaite, mais aux valeurs si précieuse et rare), heureuse que cela soit tombé sur moi (je n’aurais pas supporté qu’une de mes amies soit victime de ce chantage) et heureuse de t’avoir rencontré. Toi. Mon Pervers Narcissique. « Les choses arrivent pour une raison » t-ai-je toujours dit. Et bien je tire les leçons de ce que tu m’as fait vivre. « Je n’ai plus des cornes sur la tête à cette heure, mais des bois comme le renne ! » -- Moi Des bons moments avec toi, il y en a eu. Ils étaient si rares et précieux… Les larmes roulent le long de mon être. Mon souffle est coupé quand je revois ces images… Tous ces flashs de mensonges. Je les retrouve dans mes cauchemars, en moins pire… En voulant caché ta personnalité, tu as tout gâché. Tous ces évènements m’ont coupé le souffle. Je trouverais mon oxygène ailleurs. Loin. Loin de toi. Petit à petit, l’amour que je pensais te porter deviendra de plus en plus vague… comme le fut tes paroles, vagues et flous. Les lames glacées que tu m’as enfoncées dans le cœur finiront pas fondre le long de mon corps pour ne devenir qu’une flaque d’eau dans laquelle je pataugerais. J’ai peur de faire face au monde sans toi. J’ai peur de ne plus avoir mon repère, mon pilier qui était toi. Mais tu es mort. L’illusion dont j’étais amoureuse est morte. J’étais amoureuse de ton masque, de Docteur Jekyll. Mais celui que tu es réellement, ce Mr Hyde comme tu dis, je ne l’aimais pas. Tu es mort, ton illusion est morte. Ma parole est d’or tandis que la tienne est dorée : Quand on gratte un peu, on se rend compte de ton imposture. « Tuez-le, il s’en fout. Humiliez-le, il en crève »    
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fallenrazziel · 5 years ago
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Les Chroniques de Livaï #461 ~ LA LIBERTE COMMENCE OU FINIT L'IGNORANCE (mars 846) Segene Terrelle, membre de la garnison
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Qu'ils sont lents, ces explorateurs ! Quand il s'agit de faire les zouaves avec les titans, pas de problème, mais quand il faut transporter des caisses de provisions pour les nécessiteux de Trost, il n'y a plus personne !
Je pose mon chargement et les regarde avancer lentement en soufflant le long de la ruelle. Quel âge ils ont ceux-là ? Ils sont pas vieux en tout cas. Mais c'est pas une excuse ! Ils devraient avoir la forme. Leur régiment est trop inactif, ils ne bossent qu'une fois par mois, et encore, normal qu'ils se ramollissent... Allez, du nerf, on y est presque !
J'aperçois l'entrée de l'entrepôt à quelques mètres. Le garde de faction nous observe en se grattant la tête. J'accélère le pas afin de le rejoindre et lui expliquer la situation. Ce n'est pas notre faute ! Nous devions venir avec un véhicule, mais ces trois-là sont arrivés en retard - un exercice plus long que prévu, ils disent - et le conducteur a dû aller ailleurs. Obligés de tout porter à bras, vous imaginez ! L'homme hoche la tête et me jauge de haut en bas. Il s'imagine que parce que je suis une femme, j'ai lambiné. Il a pas intérêt à me juger, je suis dans la garnison depuis des années et je n'ai jamais rechigné à la tache ! Je lui désigne discrètement les jeunes derrière qui amènent leur cargaison dans le bâtiment. Il scrute leurs écussons.
Oui, ce sont des explorateurs, faut pas trop en demander non plus. Il se met à rire dans sa moustache en évoquant leurs frasques du mois dernier, au Mur Rose. Vous étiez là-bas ? J'hésite vraiment à lui dire que j'y étais aussi, je ne veux pas donner l'impression que leur petit spectacle m'intéressait... Oh, j'ai entendu dire qu'ils se sont amusés toute la journée à faire courir ces monstres ! Si ce n'est pas honteux ! Tant de temps et d'argent gâchés ! Je suis sûre qu'on pourrait trouver une meilleure utilité au salaire de ces trublions ! Comme aider les gens dans le besoin par exemple...
Je fais exprès de parler fort, je veux que les jeunes entendent. Avec un peu de chance, ils quitteront ce régiment de fantoches pour grossir nos rangs...
Mon collègue approuve énergiquement et me glisse à l'oreille que, apparemment, Erwin Smith aurait tout mis en scène pour que les gens puissent juger de la dextérité de ses soldats. Cet homme ne doute de rien ! Il faut dire qu'il a une sacrée réputation de manipulateur, ça ne m'étonnerait pas ! Vous auriez de quoi boire, j'ai la gorge sèche avec tout ce travail...
Il me passe une outre de vin militaire, pas fameux mais pas imbuvable non plus ; la piquette habituelle, quoi. Je la cache vite afin que les mômes ne me la demandent pas. Eh, les petits ? Si vous donniez un petit coup de balai par ici ? J'ai entendu dire qu'on vous entraînait tous les jours à faire le ménage, ça doit être dans vos cordes, non ?
Ils me regardent en s'efforçant de rester neutres - je devine que la fille bout de rage - mais ils se saisissent de balais et obéissent sans discuter. Je ne sais pas réellement pourquoi je m'acharne sur eux, ce sont des mômes sans réel esprit critique. Ils ont dû se faire avoir par les boniments de Smith et ils sont là à cause de ça. Ils espéraient servir l'humanité ? Quelle blague... Ils vont rester à terre jusqu'à ce que leur major les emmène une nouvelle fois faire joujou avec l'ennemi... Ca m'énerve... Ils donnent toujours l'impression d'en savoir plus que tout le monde, que leur expérience des titans les rend supérieurs ! A quoi ça sert de savoir quoi que ce soit sur ces montres ?! Comme si ça allait nous rendre notre territoire... Rien n'a vraiment bougé depuis que Smith est à son poste... Il attend quoi pour faire quelque chose d'utile ?!
Je m'assois un moment afin de me calmer un peu. J'ai toujours à coeur de me montrer maîtresse de moi-même, de ne jamais laisser mes émotions me submerger, ce n'est pas aujourd'hui que cela va arriver ; et sûrement pas devant ces gamins.
Comment se portent les camps de réfugiés, toujours instables ? Mon collègue me répond qu'ils ont endigué un début de révolte hier. Les gens voulaient forcer les portes des entrepôts. Je vois, ça se comprend. Et ce n'est pas nouveau. On a besoin de bras en plus pour contenir la populace. Y a rien de pire que la faim... La situation de ces gens est extrême, mais on ne peut pas tolérer ce genre d'agissements. Si l'ordre n'est pas maintenu, ce sera la guerre civile et tout le monde en pâtira. Il n'y a pas de solution miracle mais je fais confiance à notre gouvernement, ils doivent déjà être sur quelque chose. Je parie que ce sera réglé avant que le bataillon n'ait remis le pied à l'étrier, vous verrez !
Il s'esclaffe grassement et la vue de sa bedaine rebondie ballottant contre sa ceinture m'écoeure... Il ne doit pas bouger beaucoup lui non plus... Mais enfin, je préfère sa compagnie à celle de ces garnements qui jouent aux petits soldats. Où en sont-ils d'ailleurs ?
Je me retourne et constate que le sol de l'entrepôt est parfaitement balayé. Les explorateurs sont en train de reposer leurs outils et s'apprêtent à se retirer. Une minute, c'est moi qui décide si vous avez fini ! Quand vous êtes à terre, vous devez obéir aux ordres de n'importe quel supérieur de n'importe quel régiment, vous le savez ? Votre bataillon n'aura jamais les mains libres, il y aura toujours quelqu'un pour vous superviser ! C'est la loi, et elle est bien faite ! Rappelez-le à votre major aussi. Peut-être que ça le poussera à obtenir des résultats.
Ils se tiennent droits, silencieux, comme si mon discours ne leur faisait aucun effet... Ces mômes... ils ont le culot de se sentir fiers ?! Allez, disparaissez, je n'ai plus besoin de vous et je vous ai assez vus ! Ils détalent sans aucun ordre et sans demander leur reste, contents d'être débarrassés de moi. Mais juste avant de les voir disparaître au coin de la porte, je distingue  très distinctement la fille qui me tire la langue en se tirant l'oeil vers la joue. Quoi ? Comment oses-tu ?! Attendez que j'en réfère à vos supérieurs, vous aurez droit à une bonne punition, vauriens !
Ils s'éloignent en riant, sans prêter aucune attention à mes menaces ! Aaah, ces explorateurs !
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reseau-actu · 7 years ago
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Des invités triés sur le volet, interdiction absolue d'en parler. Que se passe-t-il durant ces agapes à l'Elysée?
Le premier qui parle est mort. Pire, il ne sera plus invité. Deux à trois fois par mois, le lundi soir, se déroule le repas le plus secret de la République. Il ne figure sur aucun agenda officiel, n'obéit à aucun protocole. Autour du président, une quinzaine de convives, des ministres, des élus, des responsables de parti. Triés sur le volet par le maître des lieux. Ceux qui ont accepté de nous raconter le font par bribes, à la fois furtifs et fiers d'en être. Toujours avec l'exigence de leur anonymat le plus total.
Dans le salon des Portraits, au rez-de-chaussée du palais de l'Elysée, seuls Emmanuel Macron et Edouard Philippe s'installent à la même place, l'un en face de l'autre. Pour le reste, on s'assoit où l'on veut. "Et souvent au même endroit. On est un peu des moutons!", sourit un présent. Les rigidités d'un Conseil des ministres sont loin. Au menu, parfois des fruits de mer et du fromage avec vins blancs et rouges; toujours des échanges politiques pour ne pas dire politiciens. Il ne faut pas être avare de son temps, il arrive que la conversation se prolonge tard dans la nuit.
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Une seule femme parmi les convives
Furent-ils un jour treize à table ? La liste a évolué à plusieurs reprises, sans jamais relever du hasard. "C'est une représentation assez complète de tout ce que nous pouvons compter comme parcours, profil, sensibilité", note l'un des participants. Au commencement, ils sont sept -tiens, comme les samouraïs- à se retrouver entre eux, les combattants des origines. Un mélange de vieux de la vieille déjà élus au XXe siècle et de jeunes pousses de l'épopée de 2017: les ministres, Gérard Collomb (Intérieur) et Jacques Mézard (Cohésion des territoires), les secrétaires d'Etat Christophe Castaner (Relations avec le Parlement), Julien Denormandie (Cohésion des territoires), Benjamin Griveaux (auprès du ministre de l'Economie puis porte parole du gouvernement), le président du groupe REM à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand. Et Philippe Grangeon, ni ministre, ni élu, ni conseiller à l'Elysée, mais précieux compagnon historique du président.
Après l'été, les inséparables Dupond et Dupont du centrisme, François Bayrou et Marielle de Sarnez, rejoignent le cénacle. La numéro deux du Modem est d'ailleurs l'unique femme. La Macronie est décidément une histoire de mecs. La table se met ensuite à ressembler à la politique: recomposée. Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, est le premier à décrocher son rond de serviette, puis c'est le tour de Gérald Darmanin, en décembre, et du secrétaire d'Etat, Sébastien Lecornu, le 29 janvier. Le dernier à être entré dans le saint des saints, le 12 février, après avoir patienté plus que tous les autres, s'appelle Bruno Le Maire.  
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Le format peut s'élargir au président de l'Assemblée nationale, l'ancien écologiste François de Rugy, et à François Patriat, président du groupe REM au Sénat (ex PS) et l'un des tout premiers soutiens de Macron. Le chef des députés Modem, Marc Fesneau, est venu une fois. Deux collaborateurs de l'Elysée sont là: le secrétaire général, Alexis Kohler, qui prend des notes en silence. Et le conseiller politique, Stéphane Séjourné.
Brigitte Macron passe une tête à l'apéro
L'inexactitude est la politesse des présidents. Emmanuel Macron est habitué à sa demi-heure de retard. Les autres s'obligent à respecter l'horaire, 20h30. En l'attendant, on partage l'apéro. Brigitte Macron passe parfois une tête à ce moment-là. On apprend à mieux se connaître: untel est devenu grand-père, c'est l'anniversaire d'un autre.
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Brigitte Macron à l'Elysée en décembre 2017.
REUTERS/Philippe Wojazer
Le dernier arrivé prend donc la parole en premier. Le chef de l'Etat tient un propos introductif de quelques minutes pour égrener les thèmes du soir. Puis les uns et les autres interviennent, sans ordre particulier, même si Collomb parle souvent le premier. "Cet endroit est le seul en dehors du très institutionnel Conseil des ministres où l'on peut échanger, rapporte un convive. Se retrouver entre nous, les grognards, est très sympa, c'est plus simple, plus facile, mais l'entre soi n'est pas une bonne chose."  
Comme tout est très centralisé, cette instance de débat est très prisée. Et tous disent merci pour ce moment. "S'il y a un rendez-vous à ne pas manquer, c'est celui-là, quitte à rater les dîners de la majorité à Matignon le mardi", confie le conseiller d'un ministre. Dans ce petit cercle, on ne décide pas du fond. Parfois de la méthode. Le président écoute, attentif aux "signaux faibles", dit un présent. Il ne donne jamais raison à personne... immédiatement. Il peut évoluer deux jours après. "Le pire de l'autocritique chez lui, c'est: ''Tu crois vraiment ?'', poursuit le même. Il lui arrive d'annoncer: ''On fait comme on a dit. Ça veut dire qu'il récupère une idée que vous avez lancée."
"Bayrou, c'est: J'ai tout fait, j'ai tout vu, touchez ma bosse!"
Emmanuel Macron a de la mémoire. Il n'a pas oublié qui était à ses côtés durant la campagne. Il aime le risque et ceux qui en prennent pour lui. Au Panthéon des audacieux, François Bayrou détient le premier rôle. "Le président du Modem occupe une place privilégiée. Sans son soutien, Emmanuel n'aurait pas été élu et il ne l'a pas oublié", relève un proche du chef de l'Etat. L'intéressé n'ignore pas cette position. A la fois ironique et admiratif, un témoin rapporte: "Bayrou, c'est: ''J'ai tout fait, tout vu, touchez ma bosse.'' Toutes les trois phrases, il vous répète qu'il est fils de paysan, mais il est libre, il n'est pas dans la machine, il apporte beaucoup." Macron sait ce qu'il lui doit, mais il sait aussi qu'il le domine: il le tient avec la proportionnelle et cette promesse d'en introduire une dose dans le système électoral.  
Autour de la table, les historiques de la Macronie parlent plutôt cash. Richard Ferrand rapporte volontiers les échos de sa Bretagne. Il ne redoute pas tant la caricature du président des villes que celle du président des élites, prisonnier de leur discours: nous, les sachants, on répare la France, alors ne venez pas nous emmerder pendant qu'on fait le sale boulot...
Le patron du groupe majoritaire défend ses députés. "Il est comme ça, Richard, soupire un député REM, à l'extérieur, il nous protège comme une lionne ses petits, à l'intérieur, il nous cogne! Cela dit, c'est mieux comme cela qu'en sens inverse." Il y a quelques semaines, Richard Ferrand a profité de ces dîners pour faire passer ses messages sur l'asile et l'immigration. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, aime à rappeler de son côté qu'il faut regarder la réalité en face, qu'on ne gagne pas les élections avec une attitude exclusivement humaniste sur ces questions.
Darmanin: "Je suis automobiliste, le peuple est automobiliste."
Il ne faut pas se fier aux airs de gendre idéal de Julien Denormandie. Macroniste avant le macronisme, le jeune secrétaire d'Etat parle dru au président. Durant la campagne, il ne le ménageait déjà pas, par exemple en jugeant inadmissible que le candidat n'ait pas validé des tracts que 40.000 marcheurs s'apprêtaient à distribuer. Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, n'a pas changé, lui non plus: "Avant l'élection, il trouvait qu'on la jouait trop Bisounours, commente un proche du président. Autour de la table élyséenne, il aime toujours les idées offensives, il veut qu'on y aille fort."  
Jacques Mézard tempère ses coups de griffe par la rondeur de son léger accent. "Tu sais très bien que je t'aime beaucoup, Emmanuel, entame-t-il de son ton bougon, mais il faut voir les choses..." Par exemple, cette limitation de vitesse à 80 km heure sur les petites routes. Il reçoit des paquets de colère des électeurs chaque fois qu'il rentre sur son territoire. Comme d'autres élus de terrain, Richard Ferrand, Sébastien Lecornu ou Gérald Darmanin. Interrogé par le chef de l'Etat, l'ancien maire de Tourcoing n'esquive pas: "Je suis automobiliste, le peuple est automobiliste, il y a eu la hausse des assurances, du diesel et maintenant les 80 km heure. Ça me fait transpirer." Macron a pourtant arbitré en faveur de son Premier ministre, qui tient beaucoup à cette mesure. Elle ne figurait pas dans le programme de Macron. Le président a voulu faire plaisir à Edouard Philippe en lui laissant le bénéfice de cette paternité.  
Un lundi de janvier, la conversation atterrit -elle sera bien la seule- sur Notre-Dame-des-Landes. Le chef de l'Etat sonde les uns et les autres. Le Premier ministre se contente d'indiquer qu'il suivra l'avis du président. Les opposants au nouvel aéroport se font entendre: François Bayrou, Gérard Collomb, très inquiet du maintien de l'ordre, Christophe Castaner, François de Rugy, qui n'a pas oublié son ancienne casquette verte. Et les partisans: Gérald Darmanin, au nom de l'autorité de l'Etat, Richard Ferrand, François Patriat. Le président ne dit mot.
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Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin (g), et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire (d). Depuis quelques semaines, les ministres venus de la droite participent aux dîners du Président.
afp.com/STEPHANE DE SAKUTIN
Le sort des ZAD, la réforme des institutions, celle de la SNCF, l'Europe s'invitent au gré de l'actualité. En février, la stratégie pour les municipales fait l'objet d'une longue conversation. La République en Marche peut pousser à la victoire ou à la défaite des candidats de gauche et de droite, mais doit mesurer jusqu'à quel point elle peut empocher seule la mise. Richard Ferrand souligne que les maires qui veulent conclure une alliance avec En marche doivent d'abord rejoindre la majorité présidentielle, histoire d'éviter d'être "les harkis de nos opposants". Le Premier ministre, souvent économe de ses propos au cours de ces dîners, montre qu'il garde le sens de la formule: "Comment voulez-vous que l'on pose des avions s'il n'y a pas de porte- avions ?" Dans son esprit, l'alternative laissée aux élus ne peut être l'adhésion à la REM ou le renvoi dans l'opposition. Comme toujours, Emmanuel Macron dévoile peu ses cartes, mais tous, autour de la table, comprennent que lui sait précisément ce qu'il veut. "Et dire qu'on le présente souvent comme un non politique, alors qu'il l'est jusqu'au bout des ongles", chuchotera un ministre à la sortie.
Prochain rendez-vous le 26 mars
Des liens se créent, les inimitiés ne sont pas toutes glissées sous le tapis. François Bayrou et Richard Ferrand s'apprécient enfin, après leur passe d'armes des législatives. Les trentenaires Julien Denormandie, Sébastien Lecornu et Gérard Darmanin s'affichent plus complices que jamais. Le 25 février, alors que Médiapart vient de révéler le témoignage d'une femme contre Gérald Darmanin, les convives sont impressionnés par l'impassibilité du ministre des Comptes publics. Sûr de lui, étranger au doute. Mais même autour de cette table, il n'a pas que des amis. "Il me fait tellement penser à Sarko, dit un élu, il est toujours du côté du plus fort." Gérard Collomb déclenche parfois des fous rires, et aussi cette remarque acerbe d'un autre convive: "Quand vous avez été maire de Lyon un certain temps, vous avez l'impression que ceux que vous rencontrez sont au mieux vos adjoints!"  
Tous affirment être là pour dépasser les clivages. Il arrive toutefois que les clivages les dépassent : sur les fonctionnaires, il y a une petite musique de droite, celle d'un Darmanin, d'un Philippe. Et de gauche, celle d'un Castaner, d'un Ferrand. Il y a ceux qui pensent qu'on se renforce en allant parler à la droite, parce que la gauche est morte et qui veulent dynamiter la fonction publique, la SNCF. Et ceux qui redoutent le comportement de médecins opérant à l'arrache, sans se soucier du confort du patient. "Mais domine l'idée d'appartenir à une cordée [un mot qui plait en Macronie] bizarre, partie du camp de base avec des gens qui ne se connaissent pas pour emprunter un couloir que personne n'a jamais pris", analyse un participant. Pour franchir un nouveau pic, tous ont déjà bloqué une date sur leur agenda. Sous réserve de changement de dernière minute, le lundi 26 mars, ils sont attendus à l'Elysée. A 20h30.
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beautempsmauvaistemps · 7 years ago
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Mon week-end au Bromont Ultra
C'était la quatrième édition du Bromont Ultra, où j'ai fait mon premier ultramarathon en 2015. J'y ai passé le week-end pour aller voir et encourager mes amis coureurs et pour prendre quelques photos (évidemment). 
Je suis arrivé une heure avant le départ du 160km, samedi matin. Ça m'a donné le temps de jaser avec des copains que je ne vois pas assez souvent. C'est peut-être cliché de dire que le monde de l'ultra est une grande famille mais c'est pourtant une réalité. C'est toujours le fun de revoir les gens croisés lors de courses précédentes. L'ambiance y est toujours très chaleureuse. C'est peut-être en partie parce qu'on se comprend et qu'on est tous une bande d'imbéciles heureux.
J'ai mal calculé les temps de passage et j'ai raté presque tout le monde au ravito #2 alors je me suis dirigé vers le #4, Chez Bob, juste à temps pour voir arriver les premiers coureurs, Pierre-Michel et Alister. Ils ont un peu plus de 30km dans les jambes et tout semble bien aller. J'y suis resté un bon bout de temps pour encourager mes amis. C'est fou comme des liens se sont tissés avec ces gens que je ne connaissais même pas il y a deux ans.
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Je me suis ensuite dirigé au ravito #6 où déjà beaucoup de coureurs étaient passés.
Je n'y suis pas resté trop longtemps car je voulais voir les meneurs passer au lac Gale, après 63km de course. C'était un autre ravito hyper sympathique où les coureurs étaient accueillis par des cris et des bruits de tambours. Plusieurs membres de familles et des amis attendaient leur coureur avec impatience. Ça permet d'assister à de belles scènes émotives. La fatigue commençaient à se faire sentir et c'était visible sur les visages.
En revenant au camp de base, les premiers coureurs étaient déjà passés. Ils arrivent à cet endroit après 74km, repartent pour une petite boucle de 6km et ensuite commencent leur deuxième boucle de 80km. C'est ici que Guylaine et son équipe médicale évaluent les coureurs. C'est aussi ici que plusieurs copains ont dû abandonner.
Mon ami Vincent a été sorti par la même blessure au genou qu'il y a un an. Benjamin commençait à avoir des problèmes rénaux. L'hécatombe commençait. Après le passage de mon amie Caroline, juste avant le temps limite, je suis allé dormir un peu. À mon réveil, j'ai constaté comment la nuit avait été dure pour plusieurs. De nombreux coureurs avaient dû arrêter en raison de blessures ou par épuisement. J'ai jasé avec Marie-Ève et Marc-André avant qu'ils aillent dormir et j'ai malheureusement raté leurs départs sur le 80km par équipe. Mon "lit" était trop confortable. J'ai quand même pu assister au départ du 55km et au passage de quelques coureurs du 160km.
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C'est à ce moment que le déluge a commencé. J'en ai profité pour aller déjeuner avant d'aller encourager les coureurs au P7 (ravito #6). Sur la route vers le ravito, je vois Eric McGee. Il est fatigué et n'a pas de pacer. Je lui offre de partir avec lui au prochain ravito. Le seul problème, c'est que je n'avais pas prévu courir. Je suis toujours en récupération de l'UTBdM et je n'ai rien avec moi. Heureusement, j'ai mes Altra Lone Peak Neoshell dans les pieds. J'enfile des bermudas (je n'avais pas de shorts) et ramasse mon imperméable (il pleut des cordes). J'avais ma Naked Running Belt dans l'auto et un peu de bouffe. Problème majeur: je n'ai pas de gourde. Je croise Sébastien Côté dans le stationnement et il m'en donne une qu'il avait dans sa voiture (Merci Sébastien!). Eric arrive au ravito, prend le temps de manger et de se reposer et nous repartons ensemble. La course contre la montre pour éviter les temps de coupure commence. Il a déjà 126km dans les jambes et a de la difficulté à s'alimenter depuis une quinzaine de kilomètres.
Cette section du parcours fait 17km et comporte beaucoup de montées et de descentes, parfois très abruptes. Je sais que ce sera long et nous devons passer au lac Gale (km 143) avant 15h00. Je suis Eric, l'encourage et tente de lui changer les idées. Après un certain temps, je prends les devants dans les descentes pour le tirer un peu. Il marche à une très bonne vitesse, souvent sous les 10min/km mais la course se fait de plus en plus rare. La dernière section avant le ravito est très difficile physiquement et mentalement mais nous y parvenons vers 14h35. Pendant qu'il mange, je lui masse un peu les cuisses. Il reste encore 9km avant le camp de base et ensuite la boucle de 6km.
Nous repartons à 14h45, 15 minutes avant le temps limite. Les autres qui arriveront après nous se feront couper. Je ne connais pas cette section du parcours mais je découvre qu'il y a encore beaucoup de dénivelé. Eric est exténué mais continue d'avancer. Il a encore une bonne vitesse sur le plat mais les montées et descentes sont plus difficiles. La course est rendue impossible. Nous finissons par arriver au camp de base un peu après 16h30. Eric doit finir la course avant 17h30. Il prend un peu de soupe. C'est tout ce qui entre. Fred, le responsable du camp de base, me demande si je repars avec lui car sinon, il ne le laisse pas repartir. Eric a vraiment l'air zombie à ce stade-ci. 
Nous repartons à 16h36 et je dis à Fred que nous serons de retour dans 1h15. Ce sera trop tard pour le temps limite mais au moins, il aura fait son 160km. Vu l'état d'Eric, Fred est sûr que ça nous prendra beaucoup plus de temps que ça. Rendu en haut de la première petite côte, il y a une bonne section sur le plat. Je tente de faire courir Eric mais il ne veut rien savoir. Il n'a plus de jus. Je le comprends tellement car j'étais au même point deux semaines avant, au bout du monde. Tout ce qu'il m'a dit depuis les cinq dernières heures, je l'ai dit à Edith durant ma course.
Il veut couper ça court et retourner à la ligne d'arrivée. Je passe un marché avec lui. Si on fait le prochain kilomètre sous les 10 minutes, on fait la boucle de 6km, sinon, on fais la boucle du 2km pour revenir au départ. Je le force alors à courir 30 secondes et je compte chaque pas. On fait 30 secondes à toutes les deux minutes environ. On réussi à faire le kilomètre en 9:59:32 alors je lui dit qu'il n'a pas le choix et qu'il doit faire la boucle du six. On augmente le rythme. Dès que c'est plat ou en descente, je cours devant lui et il me suit sans poser de question. En montée, il marche vraiment très rapidement. Il va maintenant puiser dans des réserves qu'il ne savait pas qu'il avait. Dès qu'il me dit qu'il est fatigué, je change de sujet. Je lui fait le décompte des kilomètres, je lui dis l'heure. Plus je vois le temps et la distance passer, plus je pense qu'on peut rentrer dans les temps. Je le pousse de plus en plus, parfois en lui mentant sur la distance qu'il reste à faire. Quand on arrive sur le bord de l'étang, on repart à courir. La fin approche et il roule à 6:15min/km après avoir fait 159km. Nous passons le fil d'arrivée juste à la fin de la remise des médailles et Eric a droit à un super accueil. Une fin digne de Western States. Il termine dernier, en 34h01. Une minute après le temps limite mais il a réussi à compléter 160km et à faire la dernière boucle de 6km dans un temps que personne ne jugeait possible. Il a amplement mérité sa boucle pour récompenser sa première course de 160km. Je suis très fier de lui et j'ai adoré ma première expérience comme pacer. Ce n'était pas prévu mais c'est souvent les imprévus qui font les plus belles expériences. Bravo mon ami! Tu as de quoi être fier.
Un gros merci à Gilles, Karine, Guylaine et toute leur équipe de bénévoles. Je n'ose même pas imaginer le cauchemar logistique relié à l'organisation d'un week-end comme celui-ci. Vous avez encore une fois fait un travail remarquable et permis à des gens de se dépasser et d'en garder des souvenirs pour toujours.
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singvlaritz · 7 years ago
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MYTSTC | 2. you’re an idiot Kurosaki
Le lendemain après-midi alors qu'elle était assise sur son canapé, ordinateur portable sur ses genoux, Rukia se rendit compte qu'elle n'avait pas fait part de ses impressions à Orihime. Elle avait donc saisi son téléphone et avait composé le numéro de son amie. Elle le tenait près de son oreille et espérait qu'Orihime réponde, elle avait pleins de choses à lui dire.
Au bout d'une minute, les 'bips' incessants s'arrêtèrent. « Allô ? Orihime, tu es là ? » Demanda la jeune femme. « Oui oui, je suis là Rukia. Alors raconte moi tout, vous avez finalement passé la nuit ensemble ? - Nous l'avons passé chacun de notre côté... Cette nuit. » Répondit aussitôt la brune avec un certain dégoût. « Ah... ? Pourquoi donc ? Que s'est-il passé ? » Demanda Orihime surprise. « Je n'ai pas supporté le fait qu'il soit arrivé en retard. Je préfère les hommes ponctuels. - Je le sais bien, mais ce n'est pas une raison valable Rukia. Il faut savoir donner une chance. - Sa chance, il l'a eu en obtenant un rendez-vous avez moi. J'ai un emploi du temps chargé, je te rappelle. - Donne lui une seconde chance alors... Vous ne vous connaissez pas, tu ne peux pas le juger comme ça. - Je sais qu'il n'est pas ponctuel donc pas sérieux et ça me suffit amplement. - Non Rukia ! Tu ne sais rien de lui, on ne peut pas se permettre de se baser sur de tels faits. Les premiers rendez-vous sont souvent comme ça. Oh ! Je te laisse ma belle, je dois allez faire les courses sinon, je serais en retard bisous ! Ah, et réfléchit. Donne-lui une seconde chance, s'il te plaît. » Orihime raccrocha tandis que Rukia garda son téléphone à l'oreille réfléchissant un instant. Que devait-elle faire maintenant ? Elle ne savait pas. Elle n'était pas décidée à faire le premier pas et à lui accorder une seconde chance. Après tout, s'était un homme. S'était lui le fautif dans cette histoire. S'était lui qui devait se faire pardonner en premier. À cette pensée, Rukia se mit à sourire et se concentra de nouveau sur ce qu'elle faisait sur son ordinateur.
« Je n'arrive pas à y croire ! Tu n'es qu'un imbécile, Kurosaki. » Cria Ishida. « Comme si c'était de ma faute ! » Gueula l'intéressé. « Oui ça l'est. Que vas-tu faire maintenant ? » Le roux roula des yeux avant de répondre bêtement en souriant. « Bah... J'vais m'foutre devant un bon film. Tu sais celui que Keigo m'a pa— - Assez ! coupa le brun en lui donnant un coup sur la tête. Mais quel âge as-tu bon sang ? Deviens responsable. Je me demande vraiment comment tu vas finir... Enfin pour le moment, la question ne se pose même pas. - Arrête ça, tu veux ? Y'a d'autres filles bien mieux qu'elle, j'en suis persuadé et j'ai encore le temps. - Le temps, le temps... Mais il va à une allure qui te dépasse complètement. Le temps, tu ne l'as plus. Ton porte-monnaie est vide et il l'a toujours été. Je t'ai donné une pièce, une chance et tu l'as perdu. » Il lui tendit un petit papier jaune dont des coordonnées y étaient inscrites. « Récupère là. Si tu n'en es pas capable maintenant alors tu ne le seras jamais. » Ichigo attrapa le morceau de papier et lit l'inscription. Il passa sa main libre dans ses cheveux et soupira. « Que dois-je faire avec "ça" ? - Bon sang, Kurosaki ... Tu ne comprends vraiment rien.. » Ishida se retenu de soupirer et remit ses lunettes correctement sur son nez avant de reprendre : « je te donne un mois. Tu as un mois pour aller la voir, arranger les choses et te comporter en tant qu'homme. - Et si j'y vais pas ? - Si tu n'y vas pas, je ferai en sorte que toutes les filles de Tokyo sachent que tu es toujours puceau à vingt-cinq ans. » Kurosaki se leva du canapé sur lequel il était assis, prit sa veste et s'en alla sans piper un mot.
Il se tenait à une barre, debout au milieu du wagon. Le métro était toujours bondé lorsqu'il s'agissait de se rendre à Shinjuku. S'était l'un des plus grands quartiers du Japon ainsi que l'un des plus animé de la métropole. C'était un centre d'affaires important, un quartier remplit de gratte-ciels, de grands magasins, de cinémas, de grands hôtels, de bars, de cafés et de restaurants.  En bref, Shinjuku offrait plusieurs visages. Ichigo se rendait dans la zone résidentielle de cet endroit. S'était sans doute la première fois qu'il y mettait les pieds. Ichigo ne sortait pas tous les soirs dans ce genre d'endroit. De plus, ce quartier avait l'air d'être rempli de riches. Cela faisait un mois aujourd'hui depuis qu'il avait eu cette 'discussion' avec Uryuu. Il avait eu le temps de réfléchir à un plan depuis ce jour. S'était pour cela qu'il s'était rendu à Shinjuku. C'était parce qu'elle y habitait. Le métro numéro 4 vient d'arriver à Shinjuku, le terminus. Tout le monde descend ! Ichigo descendit, s'étira et bailla avant de se diriger vers une carte affichée sur le mur. Cette carte était grande, coloré et très explicite. C'était la première fois qu'Ichigo arrivait à savoir où il voulait allez rien qu'en lisant une carte. Fier de lui, il afficha un sourire de vainqueur sur ses lèvres, enfonça ses mains dans ses poches et se mit à marcher pour sortir de la station de métro afin de regagner les grandes rues. Il avait hâte de la revoir. 
Elle était partie courir ce matin, comme à son habitude. Rukia avait des journées bien remplies, même le dimanche. Ses amies avaient même l'impression qu'elle passait sa vie au travail ou à courir. Rukia le savait bien mais n'en prenait pas compte. Et elle savait qu'elle devait penser plus à elle qu'aux autres. Elle était habillée d'un sweat-shirt violet à capuche avec des oreilles de lapin et d'un legging gris, Rukia avait l'habitude de courir dans un grand parc, près de chez elle. C'était un très beau parc très fleuri et très animé. Il y avait beaucoup d'enfants, de vieux et de jeunes, en couples. Rukia avait toujours voulu faire le tour du parc accompagnée de son âme soeur. Alors en attendant que son homme vienne un jour, elle avait décidé de se rendre tous les jours dans ce parc et de regarder les gens heureux avec leurs moitiés en attendant de trouver la sienne. Parfois, on ne se rend pas compte que le bonheur est juste devant nos yeux...
Il passait son temps à regarder les noms des avenues, cherchant désespérément celle qui le guiderait jusqu'à la rue que lui avait indiquées de morceau de papier d'Ishida. Il se demanda même si elle y habitait toujours. Après tout, en un mois, il peut s'être passé beaucoup de choses. Il s'arrêta devant un fleuriste, un instant et regarda les fleurs. Elles étaient colorés et vraiment belles. Certaines fleurs composés un bouquet, d'autres étaient vendues seules. Ichigo décida d'entrer dans la boutique pour choisir des fleurs. Et pourquoi pas créer un bouquet juste pour elle ? Au même moment, alors qu'il entrait dans la boutique, Rukia passa sur le trottoir d'en face. Elle ne l'avait pas vue, regardant devant elle et l'avait encore moins entendu. Écouteurs dans les oreilles, elle se préoccupait plus des notes de musique que de ce qui se passait autour d'elle. Trente minutes plus tard, Ichigo ressorti de la boutique avec son bouquet dans les mains. Il en avait même profité pour demander son chemin à la vendeuse. Il regarda autour de lui et reprit son chemin marchant assez lentement pour avoir le temps de regarder partout autour de lui. Il n'était plus très loin. Seulement, elle était partie. Si près et pourtant si loin... 
Entre temps, elle était arrivée chez elle. Elle avait eu le temps de prendre une bonne douche ainsi que de sécher ses cheveux noir. Rukia avait coupé ses cheveux il y a quelques jours, lui arrivant maintenant à un centimètre sous ses oreilles. Quand la brunette fut prête, elle alla dans sa belle cuisine et mit la cafetière en route pour se préparer un café. Elle alluma ensuite la télévision, un grand écran plat et tomba nez à nez sur un feuilleton à l'eau de rose ce qui exaspéra la jeune femme. Quand son café fut prêt, elle le prit et s'assit sur son canapé en lâchant un soupire et regarda la télé. Elle zappa les chaînes, mais elles étaient aussi nulles les unes que les autres. Elle souffla sur la tasse en agitant calmement la cuillère pour mélanger le liquide et le sucre. Elle l'a porta ensuite à ses lèvres quand sa sonnette retenti. Elle ne bougea pas pendant un instant. Qui pouvait bien être devant sa porte d'entrer ? Elle n'avait pourtant invité personne. 
Ring Ring On sonna une seconde fois. Cette fois-ci, la jeune femme réagit. Elle posa sa tasse sur la table basse et se leva doucement et passa une main dans ses cheveux pour les mettre en arrière. Rukia marcha jusqu'à sa porte d'entrer, tourna deux fois la clé dans la serrure sur la droite et ouvrit enfin la porte. Elle l'ouvrit doucement en passant son visage sur le côté, impatiente de connaître le visage de celui qui était venu chez elle. Quand elle l'aperçut, elle écarquilla les yeux et ouvrit la porte en grand. « ... Toi ?! » S'écria-t-elle. « Je vois que tu es heureuse de me voir... » Soupira Ichigo. Elle fronça les sourcils. « Q-que fais-tu ici ? Comment as-tu eu mon adresse ? Pourquoi es-tu là ? » Lança-t-elle rapidement. « Eeeeh, une question à la fois...! » Elle roula des yeux avant d'entrer ses mains dans ses poches de pantalon. « Que veux-tu ? Te venger pour le verre d'eau ? N'est-il pas un peu tard ? » Demanda-t-elle en haussa un sourcil. « Je m'en tape de ça. » Il soupira. « J'suis juste venu pour te parler. - De quoi veux-tu me parler ? Nous n'avons rien à nous dire. Nous nous sommes quittés sur un bon terme, nous pouvons donc poursuivre nos vies sans se croiser. Alors rentre chez toi. » Rukia commença à fermer la porte quand Ichigo repoussa la porte avec sa main. Avec l'autre main, il tendit le somptueux bouquet de fleurs à la petite femme. Ce bouquet était vraiment joli. Des fleurs violettes qui rappelaient les yeux de la belle, elle fut surprise de ce geste qui ne la laissa pas indifférente. S'était la première fois qu'un homme avait ce genre d'attention vis-à-vis elle. « Des fleurs... Elles sont... - Ouais. Elles sont pour toi. De la même couleur que tes yeux... C'est la seule chose de bien que je garde de notre rendez-vous. Se sont les seules choses de toi que j'ai eu le temps de voir. » Rukia rougit légèrement et attrapa rapidement le bouquet. L'intention était là, en effet, mais la dernière phrase du jeune homme l'étonna. Que voulait-il dire par là ? Se serait-il servit d'elle comme d'un jouet si le rendez-vous s'était bien passé ? Préoccupée par ce genre de pensées négatives, elle renvoya le bouquet dans la figure du roux et tenta à nouveau de referma la porte. « Je n'en veux pas. Tu n'obtiendras rien de plus, pervers. - Non mais attend, Rukia ! Ce n'est pas ce que tu crois ! » S'écria le roux en poussant la porte. « Attend, à quoi penses-tu d'ailleurs ? » Elle s'arrêta restant un moment sans bouger. Elle croisa le regard du roux puis détourna rapidement le regard, gêner. « À-à... À rien du tout ! Que vas-tu t'imaginer ? » Ichigo se mit à rire en poussant tranquillement la porte pour entrer pendant que la petite femme était chamboulée. « Aha. N'inverse pas les rôles, c'est toi qui t'fais des films, petite perverse.~ » Rukia lâcha un grand soupire avant de le suivre du regard. Ichigo s'installa tranquillement dans le canapé après avoir déposer le bouquet (enfin, ce qu'il en reste) dans un vase. « Il faudra remplir le vase avec de l'eau si tu ne veux pas que les fleures sèc— - Stop ! Je ne t'ai pas autorisé à entrer chez moi. Non mais pour qui te prends-tu ? » Ichigo se leva et plaqua tranquillement la brune contre le mur sans lui faire mal. « Pour Ichigo Kurosaki très chère, un mec qui à un pacte à conclure » Annonça-t-il sur un ton grave. « Un pacte ? Le diable n'est point ici, veuillez sortir immédiatement de chez moi. » Grinça Rukia, les sourcils froncés. Le roux se leva et alla approcher son visage vers celui de Rukia qui se posait de nombreuses questions à son égard. Il posa une main dans ses cheveux noirs et colla sa bouche contre son oreille avant de lui murmurer une dernière phrase. « Je ne sortirais pas d'ici avant d'avoir conclut un pacte avec toi, Rukia. »
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brevesdenatlyn · 8 years ago
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 11 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Chaque jour qui passait, le cœur de Katlyn s'affaiblissait. Il ne lui restait pas longtemps à vivre et ça déchirait le cœur de Nick. Il ne pourrait pas expliquer aux enfants pourquoi ils ne reverraient plus jamais leur maman."
CHAPITRE 11: JUGEMENT
Nick était assis dans la chambre de Katlyn comme chaque jour depuis une semaine. Seulement, aujourd'hui, c'était différent. Elle était dans un profond coma. Personne ne savait si elle allait s'en sortir. Le jeune homme la regardait respirer, malheureusement artificiellement. Un tube lui traversait la gorge depuis la nuit dernière. Le bip constant du monitoring le rassurait. Elle était toujours en vie d'une certaine façon. Il déglutit. Chaque jour qui passait, le cœur de Katlyn s'affaiblissait. Il ne lui restait pas longtemps à vivre et ça déchirait le cœur de Nick. Il ne pourrait pas expliquer aux enfants pourquoi ils ne reverraient plus jamais leur maman. Il ne supporterait pas de la perdre une nouvelle fois. Sa main dans la sienne lui paraissait si fragile, si blanche, si froide. Chaque jour, Nick lui demandait de tenir le coup et de se battre jusqu'au bout. Il lui demandait de ne pas abandonner. Ses yeux tombèrent sur la marque blanche qui ornait son annulaire. C'était la marque de la bague de fiançailles qu'il lui avait passée au doigt il y a quelques mois de cela, juste avant qu'elle ne parte. Elle ne la portait plus. Ils l'avaient obligée à l'enlever avant de la jeter en prison. En ce moment même se déroulait l'audience qui la disculperait... Ou qui l'accuserait. Nick n'y était pas allé. Danielle, Joe, Josh, les deux Kevin et tous leurs amis y étaient. Nick, lui, préférait rester auprès de Katlyn. Les enfants étaient avec Denise. Le bruit d'une porte qui s'ouvrait lui fit lever la tête. Le docteur Moor entra dans la chambre. Comme chaque jour, il vérifia les constantes de Katlyn. Cependant, aujourd'hui, il avait l'air préoccupé. Nick était inquiet. Il n'aimait pas ça.
  — Nick.
— Hum ?
— Je vais être direct avec vous.
— Vous êtes toujours direct.
— Non. Je vous ai menti.
— A quel sujet ?
— Elle a été droguée. Plusieurs fois. C'est la raison pour laquelle son cœur s'affaiblit aujourd'hui.
  Le cardiologue montra les traces de piqûres que Katlyn avait dans le cou à Nick. Ce dernier n'y avait jamais fait attention jusque-là. Ces marques confirmaient qu'elle n'avait jamais agi de son plein gré. On l'avait contrainte à obéir et à tuer toutes ces femmes.
  — Vous... Vous avez retrouvé de la drogue dans son organisme ?
— Oui. En petites quantités. Le temps a supprimé une bonne partie de ce qu'on a dû lui injecter. Celui qui lui a fait ça voulait qu'elle reste tranquille. Ça n'a pas dû l’être facile à vivre. Elle a dû avoir des hallucinations...
— Je sais quel effet ça fait, le coupa Nick.
— Son cœur a pris un sacré coup.
— Qu'essayez-vous de me dire ?
— Vous devriez lui dire au revoir, Nick.
— Vous n'avez pas trouvé de donneur compatible ?
  Le jeune homme commençait vraiment à paniquer. Le médecin était en train de lui dire qu'il fallait qu'il lui dise au revoir, qu'il l'abandonne, qu'il la laisse partir. Il ne pouvait pas faire ça. Il en était incapable. Le cardiologue soupira et le regarda droit dans les yeux.
  — On a un cœur compatible, Nick. On est actuellement en train de convaincre la famille du donneur pour prélever les organes de la victime.
— Où est le problème ?
  Le problème ne venait pas de la famille. Nick le savait très bien.
  — Si Katlyn est jugée coupable de ces meurtres, nous ne pourrons pas faire cette transplantation.
— Je ne laisserais personne l'accuser. Elle est innocente.
— On est obligés d'attendre la fin du procès pour prendre une décision. Seulement, ...
  Gregory Moor marqua une hésitation. Nick n'aimait pas ça. Il n'aimait pas ça du tout.
  — Seulement ?
— Un procès peut durer de nombreuses heures voire de nombreux jours, Nick. J'ai bien peur qu'elle ne tienne pas jusque-là.
— Combien ?
— Elle ne passera pas la nuit.
  Nick ferma les yeux et se pinça l'arête du nez en respirant calmement. Il ne devait pas se laisser démonter. Il devait garder son sang-froid. Il devait le faire pour Katlyn. Elle comptait sur lui. Il n'y avait qu'une seule solution : Qu'il témoigne lui-même en sa faveur. Il savait qu'elle était innocente. Il en avait toutes les preuves.
  — Vous avez toujours ses résultats d'analyse ?
— Bien sûr.
— Vous pouvez me les donner ?
— Ce serait contraire à la loi et je les ai déjà transmis aux avocats.
— Je vais prouver son innocence pour lui sauver la vie. Je refuse de rester les bras croisés. Je n'ai pas vu vos résultats. Il est peu probable que j'y comprenne quelque chose mais si ça peut la sauver, je suis prêt à n'importe quoi.
— D'accord, concéda le médecin après quelques secondes de réflexion. J'accepte de vous aider. En revanche, vous ne devez pas dire que je vous ai donné ces documents.
— Je vous le promets.
  Le cardiologue s'éclipsa pour aller chercher les papiers. Pendant ce temps, Nick photographia les traces de piqûres du cou de sa fiancée pour prouver que rien de ce qu'elle faisait n'était fait de son propre chef. Il possédait une copie du dossier de l'affaire. Grâce à ça, il savait que, durant son séjour en prison, on avait découvert que Katlyn portait une balise GPS qu'on lui avait implantée dans le bras. Elle ne pouvait pas s'être fait ça toute seule. Avec le dossier médical en plus, Nick était sûr de gagner ce procès et de l'innocenter. C'était sa seule chance de la sauver. Sa vie était entre ses mains. Il caressa doucement son visage pour lui signifier qu'il était là et lui glissa quelques mots à l'oreille.
  — ...
— Je vais partir, Katlyn. Je vais aller à ce procès et t'innocenter. Je te promets de tout faire pour laver ton nom de ces horribles crimes. Je sais que tu es innocente. Je vais le prouver. Je te promets de faire tout ce que je peux pour te sauver la vie. Alors, promets-moi de tenir le coup. Bats-toi, Katlyn. Bats-toi jusqu'au bout. Fais-le pour Chris, Emy et Sam. Fais-le pour moi. On a besoin de toi. Il ne faut pas que tu nous lâches.
— ...
— Je t'aime quoiqu'il advienne, ajouta-t-il après lui avoir déposé un baiser sur le front.
  Nick se décida enfin à quitter cette pièce avec un pincement au cœur. Il espérait vraiment qu'elle tiendrait le coup, qu'on ne lui annoncerait pas qu'elle était décédée durant son absence. Il inspira un grand coup pour se donner du courage. Il était temps qu'il lui montre jusqu'où il était capable d'aller par amour pour elle. Par chance, il avait déjà passé son costard. Son père était passé tôt dans la matinée pour le lui déposer. Nick s'était changé dans la petite salle de bains de Katlyn mais avait finalement refusé de laisser Katlyn seule ici. Cette fois, il n'avait plus le choix. C'était à lui de prendre les choses en main. Le docteur Moor lui donna un dossier comportant toutes les analyses qu'il avait faites depuis que Katlyn était hospitalisée. Le médecin lui souhaita bon courage, lui promit de veiller sur Katlyn et de le tenir au courant si jamais il lui arrivait quelque chose. Nick croisa les doigts pour que cela ne soit pas le cas et s'éloigna en direction du parking où dormait sa voiture depuis trois jours.
  ×
  Nick était enfin arrivé au tribunal. Il vérifia que les dossiers étaient bien dans son sac. Il savait que ce qu'il allait faire allait lui coûter cher mais il était prêt à tout pour sauver la vie de la femme qu'il aimait. Peu importe le prix que ça lui coûterait. Fier de cette décision, il poussa la lourde porte et pénétra dans la salle d'audience. Tout le monde se tourna vers lui d'un même geste. Ça ne se faisait pas de débarquer au beau milieu d'un procès. Le juge était mécontent.
  — Qui êtes-vous ?
— Mon nom est Nicholas Jerry Jonas Miller, commença le jeune homme en s'avançant vers le juge. Je suis le fiancé de Katlyn Melody Itachi Carmichael Jonas. Je suis venu ici pour l'innocenter des vingt-et-un crimes dont on l'accuse. Je sais qu'elle est innocente.
— Ce n'est pas à vous d'en juger.
— Laissez-moi parler.
  Il était maintenant arrivé en face du juge. Il était mort de peur mais il ne se laissa pas démonter. Il ne pouvait plus reculer.
  — Comment osez-vous ?
— Laissez-moi plaider en sa faveur. Condamnez-moi pour outrage à la cour après. Je suis là pour sauver la vie de ma future femme et rien ne pourra m'en empêcher.
  Tout le monde dans l'assemblée retenait son souffle. Certains d'entre eux étaient même impressionnés par le courage dont Nick faisait preuve pour affronter la justice. Aucun des agents présents n'avait bougé le petit doigt. Ils n'avaient pas tenté de l'arrêter. Ils attendaient la décision du juge.
  — Parlez, monsieur Jonas.
— Katlyn se trouve en ce moment même à l'hôpital, quelque part entre la vie et la mort. Elle est en attente d'une transplantation de cœur qui lui sauverait la vie, à condition bien entendu qu'elle soit innocentée des horribles crimes dont on l'accuse. Selon son cardiologue, elle ne passera pas la nuit alors je serais bref. (Il sortit les dossiers de son sac). J'ai ici toutes les preuves qui montrent que Katlyn n'a commis aucun de ces meurtres de son propre gré.
  Nick était le seul à parler. Tous les autres l'écoutaient. Ils avaient hâte de savoir quelles étaient les cartes qu'il avait en main pour innocenter cette femme qu'il aimait tant. Il avait toutes les preuves qu'elle avait été manipulée. Elle n'aurait jamais pu s'infliger tout ça seule. Nick en était convaincu. Il déposa les dossiers sur la table de l'avocat de la défense.
  — Je vais commencer par vous rappeler son arrestation orchestrée par l'agent Donnelly. Ce dernier a déclaré que Katlyn n'a pas réagi quand ils l'ont arrêtée. Il a fait intervenir le docteur McDouglas, spécialiste en psychologie au sein du F.B.I. Ce dernier a décrété que Katlyn était sous hypnose lorsqu'on l'a retrouvée. Or, il est impossible de se mettre dans un tel état seul. Celui qui l'a hypnotisée savait que la dernière victime était sous la surveillance de la police. Il savait qu'elle allait se faire prendre. C'est la raison pour laquelle j'ai été le seul à pouvoir la faire revenir à la réalité.
— Objection ! Spéculation !
— Faux ! Le témoin principal de cette affaire, Kenny Malongo, qui s'est lui-même rendu au F.B.I. a avoué l'avoir hypnotisée. Il a d'ailleurs fourni toutes les preuves avec lesquelles ses dires concordent, de même que le mobile de toute cette histoire.
— Objection refusée. Poursuivez, monsieur Jonas.
— Lors de la fouille au corps, l'agent Donnelly a découvert que Katlyn portait une oreillette. A quoi lui aurait-elle servie si elle agissait seule ? Regardez.
  Nick s'empara de la télécommande qui permettait l'utilisation de l'écran mis à leur disposition. Il leur montra la photo de l'oreillette en question.
  — Cette oreillette n'a qu'une très courte portée, ce qui signifie que celui qui la manipulait était dans les parages à chacun des crimes.
  Il fit passer quelques photos des anciens crimes sur lesquelles Katlyn apparaissait. On voyait distinctement l'oreillette qu'elle portait en permanence. Il s'arrêta sur la photo d'une cicatrice prise à l'entrée à l'hôpital de Katlyn.
  — Qu'est-ce que c'est que ça ?
— Ceci, monsieur le juge, c'est la cicatrice qu'on a trouvé sur son bras lors de l'examen médical qu'elle a subi en entrant à l'hôpital. Cette plaie s'était infectée durant son séjour en prison. C'est là qu'on a découvert ceci.
  Nick changea la photo et laissa apparaître la balise GPS. Les gens laissèrent échapper des exclamations et des murmures se firent entendre un peu partout dans la salle.
  — Silence dans la salle !
  Quand tout le monde se fut tu, le juge encouragea Nick à continuer sur sa lancée.
  — Il s'agit d'une balise GPS qui fonctionnait toujours lorsque Katlyn a été enfermée en prison. Quelqu'un la surveillait de très près en plus de la manipuler. Les preuves suivantes finiront d'achever ma plaidoirie.
  Nick sortit le matériel nécessaire pour brancher son portable sur le plasma et leur montra les photos des piqûres et les marques laissées par les liens qui maintenaient Katlyn pieds et poings liés. Il pointa les piqûres du doigt.
  — Ceci montre que Katlyn a été droguée de nombreuses fois afin de rester sous le contrôle de celui qui la retenait prisonnière. (Il désigna l'autre photo). Celle-ci est le résultat de nombreux jours passés à essayer de se libérer de liens qui lui brûlaient la peau jour après jour. On l'a enlevée et réduite à l'impuissance pour pouvoir se servir d'elle pour commettre tous ces meurtres. Celui qui a fait ça l'a à peine nourrie et abreuvée, suffisamment pour qu'elle soit « opérationnelle » pour ce qu'on lui demandait de faire.
  Nick fouilla dans le dossier que lui avait fourni le docteur Moor et en sortit les résultats d'analyse de Katlyn. Il les tendit au juge qui les déchiffra.
  — Qu'est-ce que cela veut dire ?
— Ce sont les résultats d'analyse de Katlyn. Ils prouvent qu'elle a été droguée à de nombreuses reprises. Cette drogue a eu des effets néfastes sur sa santé, ce qui l'a conduit là où elle est maintenant. Cet hôpital pourrait être sa dernière demeure à cause de celui qui a voulu lui faire porter le chapeau. Elle laisserait derrière elle trois jeunes enfants qui n'auront pas la chance de grandir avec leur maman. Si, par chance, elle devait s'en sortir, je crains qu'elle ne soit plus jamais la même.
  Pour appuyer ses propos, il afficha une photo de Katlyn avant son départ et une photo d'elle quand on l'avait retrouvée. Les deux photos étaient clairement différentes. Le choc se peignit sur les visages de l'assemblée.
  — En conclusion, durant le mois qui a suivi son départ, Katlyn n'était pas libre comme elle me l'avait laissé croire. Elle était en réalité captive d'une femme sans pitié qui n'a eu de cesse de la droguer pour la garder tranquille. Elle était suivie à la trace et traitée comme une moins que rien. On l'obligeait à commettre des crimes sous hypnose. Elle n'était jamais en état de réfléchir à ce qu'elle faisait ou à ce qu'on lui faisait subir. On s'est servi d'elle. Elle n'a jamais eu conscience de ses actes. Elle ne devrait donc pas être jugée coupable. S'il faut encore des preuves de son innocence, je vous demande faire témoigner ici et maintenant monsieur Kenny Malongo qui a lui-même participé l'enlèvement de Katlyn. Il a par ailleurs filmé chacune des journées de la captivité de Katlyn. Les cassettes sont toutes authentiques.
— Je demande l'intervention du témoin et visionnage des cassettes fournies par ledit témoin.
  Le juge accorda cette intervention. Nick laissa le soin aux avocats d'interroger Kenny. Il pensait s'en être bien sorti mais il était loin d'être aussi doué que l'avocat que son père avait engagé pour Katlyn. Il l'observa en gardant un œil sur son portable. Toujours pas de nouvelles. C'était bon signe. Ils avaient encore un peu de temps devant eux. Nick était impressionné par la prestation de cet avocat que son père avait choisi avec soin pour assurer la défense de Katlyn. Il était bluffé. L'avocat parvenait à contrecarrer l'accusation et à réfuter tous les arguments mis en place pour faire plonger Katlyn. Il fallait dire qu'ils avaient de solides preuves pour prouver son innocence. Kenny était le témoin que Nick n'espérait plus. Il ne l'avait même jamais espéré d'ailleurs. Comment aurait-il seulement pu savoir qu'il allait se rendre coupable de tout ce qui était arrivé et qu'il allait se rendre pour permettre la libération de Katlyn ? C'était insensé ! Aussi insensé que la pente savonneuse sur laquelle s'engageait le procès à cet instant.
  — Donc, vous déclarez sous serment avoir agi sous les ordres de cette femme ?
— Felicia Henley. C'est elle le cerveau de toute cette histoire.
— Or, hormis sur les vidéos que vous nous avez fournis, mademoiselle Itachi et vous êtes les seuls à connaitre cette femme. Comment être sûr qu'elle existe vraiment et que ce n'est pas un coup fourré destiné à nous tromper ?
— Je puis vous assurer qu'elle est tout ce qu'il y a de plus réelle.
— Dans ce cas, pouvez-nous dire où elle réside ?
— Je ne connais pas son adresse mais je sais qu'elle possède un appartement sur la côte Est. A New-York, me semble-t-il.
— Voilà une bien vague indication. Permettez-nous de douter.
  Furieux, Nick se leva, prenant brusquement appui sur la table et surprenant tout le monde.
  — Il n'est pas question de douter ! Cette bonne femme existe vraiment, nom d'un chien ! Je l'ai moi-même rencontrée alors que je recherchais Katlyn après son appel désespéré ! Elle a failli me tuer en m'injectant je ne sais quelle substance dans le sang !
— Ledit appel...
— N'est pas truqué ! Je connais Katlyn et je sais parfaitement reconnaître le timbre de sa voix quand elle est paniquée ! Ce jour-là, elle était complètement affolée !
— Monsieur Jonas, veuillez avoir l'obligeance de vous calmer et de vous rasseoir ! Ordonna le juge.
— Non ! Je ne laisserais pas de telles insinuations se produire ! C'est tout ce qu'il y a de plus dérisoire !
— Taisez-vous ou je vous fais sortir !
— Faites-moi témoigner ! Je l'ai rencontrée cette Felicia ! Katlyn aussi l'a rencontrée !
— Cependant, si mes souvenirs sont bons, votre fiancée est amnésique et, également, dans le coma. C'est vous-même qui l'avait précisé.
  Son petit sourire suffisant mettait Nick hors de lui. Tapant du poing sur la table, il se tourna vers cet avocat qui attisait sa rage.
  — Katlyn a été droguée. D-R-O-G-U-É-E. Vous savez ce que ça veut dire, n'est-ce pas ? Son état de santé déplorable est dû à cette merde qu'on lui a injectée dans le sang ! Je n'ai rien inventé ! Tout est dans le dossier ! Katlyn n'est pas assez stupide, ni assez téméraire pour aller se suicider en s'injectant elle-même cette drogue !
— Pourtant, à ce qui se dit, ce ne serait pas sa première tentative.
  Nick pâlit. Ils avaient fouillé dans le passé de Katlyn pour les besoins de l'enquête. Comment pouvaient-ils se servir de ça pour l'accabler ? La fureur de Nick explosa soudainement. Il était très rare qu'il se mette dans un tel état mais il ne supportait vraiment plus tout ça. La pression du procès, l'angoisse de la santé de Katlyn, la peur de la perdre, les lourds mois de responsabilités qu'il avait dû supporter... Tout ça pesait lourd sur ses épaules d'adolescent paumé. Il avait repoussé ses limites mais, cette fois, il les avait atteintes. Il allait devenir incontrôlable. Joe et Kevin avaient toujours trouvé drôle l'idée de le mettre en colère. Que diraient-ils après avoir vu ça ?
  — ...
— Votre silence est éloquent.
— Comment osez-vous ? Comment osez-vous seulement retourner cet élément de son passé contre elle ? Oui, c'est vrai, elle a tenté de se suicider par le passé mais cela n'a aucun rapport avec ce qui se passe aujourd'hui. Comme vous l'avez appris en fouillant dans son passé, elle n'a pas eu une vie facile. Je comprends qu'elle ait voulu en finir mais tout ça est derrière elle maintenant. Elle est suivie psychologiquement et se rend chez son psy tous les mois. Ne mêlez pas ses erreurs du passé à ce procès ! Ça n'a pas lieu d'apparaître ici.
  La voix de Nick s'était faite dangereusement basse, agressive. C'était presque un grondement, signe manifeste de la colère - que dis-je ! De la fureur qui bouillait en lui. Il ne laisserait personne proférer de telles insanités sur sa future femme. Personne. Il fusilla l'avocat de l'accusation du regard. Il parut craindre qu'il lui saute à la gorge. Il n'était apparemment pas le seul puisque Nick se retrouva soudainement entouré de deux agents de police.
  — Si vous ne vous calmez pas, monsieur Jonas, je vais être obligé de vous évacuer et de vous faire enfermer. Vous qui semblez avoir tant de détermination pour sauver votre femme, ce serait dommage de nous priver de votre éloquence.
— Pardonnez mon impertinence et mon insolence, monsieur le juge mais je ne peux pas permettre qu'on dénigre ma fiancée au cours de ce procès. Je ne le permettrais pas.
— Bien. Maitre Oyem, merci de ne pas vous éloigner du sujet présent. Monsieur Jonas, vous disiez avoir des choses à déclarer à notre cour concernant cette Felicia dont le témoin nous parle. Seriez-vous à même de témoigner sous serment ?
— Sans problème.
— Maitres, avez-vous terminé avec le témoin ?
  Les deux avocats répondirent qu'ils n'avaient plus de question à poser à Kenny. Le juge fit un signe. Aussitôt, deux nouveaux agents firent leur apparition et firent sortir Kenny de la salle. Nick récita le serment qui consistait à dire toute la vérité et prit la place de témoin. Il relata alors sa rencontre avec Felicia, évoquant, bien évidemment, les messages qu'elle lui avait envoyés et l'appel qu'elle lui avait passé. Kenny et Nick avaient fait des portraits robots qui se ressemblaient en tout point. L'un d'eux s'affichait sur l'écran pendant que Nick parlait. Tout le monde semblait attentif. Il s'efforçait de ne pas trop regarder sa famille réunie dans la salle. Il était suffisamment angoissé comme ça. Il finit son témoignage. Le juge s'assura que les avocats n'avaient plus rien à dire.
  — Rien à ajouter, monsieur le juge.
— Merci, Monsieur Jonas. Le jury va maintenant délibérer.
  Le juge lui permit de retourner sur les bancs de la défense. Nick soupira alors que le jury quittait la salle. Il avait fait le plus difficile. Il ne restait plus qu'à attendre le verdict. Il espérait de tout cœur les avoir convaincus. Il rassembla ses dossiers et les glissa de nouveau dans son sac. Il débrancha et récupéra son portable. Ensuite, il fit comme tout le monde : Il attendit. On les mit dehors le temps des délibérations. Aussitôt, le jeune homme alla s'enfermer dans les toilettes de l'étage. Il ne voulait pas affronter sa famille tout de suite. Il préférait attendre d'avoir eu le résultat de cette audience finale. Son cœur tambourinait dans sa poitrine tellement il avait peur d'avoir loupé son coup. Il ferma les yeux et respira un grand coup pour se calmer. Au bout d'une éternité, on leur annonça que le jury revenait enfin en salle. Tout le monde revint et resta debout, attendant le verdict. Le juré principal prit la parole.
  — Pour le chef d'accusation des vingt-et-un meurtres, l'accusée Katlyn Melody Itachi Carmichael Jonas est déclarée non-coupable.
  Nick mit un certain temps avant de réaliser ce qui venait de se passer. Il avait réussi ! Il l'avait innocentée ! Il manqua de défaillir alors que tous ses proches lui sautaient sur le dos pour le féliciter de son courage. Il fallait qu'il passe un appel, qu'il prévienne le docteur Moor qu'il pouvait désormais faire la transplantation. Katlyn était sauvée. Les gens quittèrent la salle les uns après les autres tandis que Nick se retrouvait convoqué dans le bureau du juge.
  — Il est rare de voir de jeunes gens aussi téméraires que vous de nos jours, monsieur Jonas.
— Je suis un homme amoureux et je tiens à la sauver à tout prix.
— Je dois reconnaître que votre plaidoyer m'a beaucoup plu. Vous êtes talentueux.
— Je vous remercie.
— C'est pour cette raison que je vais vous affecter à quarante heures de travail d'intérêt général dans mon bureau au lieu de vous envoyer derrière les barreaux. La peine devrait être plus lourde mais vous m'avez impressionné, vraiment impressionné. J'ai rarement vu un homme se battre ainsi pour la vie de la femme qu'il aimait.
— Merci.
  Le portable de Nick vibra quelque part dans sa poche. Il le décrocha. C'était le cardiologue de Katlyn. Sa voix trahissait la panique qui l'envahissait.
  — Dites-moi que vous avez de bonnes nouvelles, Nick !
— Elle a été innocentée. Vous pouvez faire la transplantation.
— C'est parfait !
— Que se passe-t-il ?
— Elle est en train de nous lâcher. On l'emmène tout de suite au bloc.
  Nick sentit toutes les couleurs déserter son visage et la panique s'emparer de nouveau de son corps.
  — J'arrive tout de suite, déclara-t-il avant que la communication ne coupe.
— Mauvaise nouvelle ?
— Elle nous file entre les pattes. Ils la conduisent au bloc.
— Allez la rejoindre. Elle a besoin de vous. Je vous enverrais une convocation d'ici la semaine prochaine, le temps pour vous de fêter vos retrouvailles avec votre fiancée.
  Nick ne se le fit pas dire deux fois. Le juge lui donna même un coup de main pour qu'il arrive plus vite. Le jeune homme fit donc le trajet dans une voiture de police toute sirènes hurlantes. Ça l'empêchait de commettre des effractions au code de la route. Il arriva à l'hôpital en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Il n'avait désormais qu'à attendre qu'on lui donne des nouvelles qu'il espérait vraiment positives... Il se laissa tomber sur une chaise et se prit la tête dans les mains. J'ai fait le plus dur, Katlyn. A toi de survivre à cette opération.
  ×
  Toute la famille Jonas étaient réunis dans la cuisine de la maison familiale à fêter la fin de cette histoire démentielle. Katlyn avait été innocentée. C'était un soulagement pour chacun d'entre eux. Ils aimaient tous ce brin de femme à leur manière, les parents Jonas les premiers. Kevin Senior s'était démené pour trouver un bon avocat et épauler autant Nick que Katlyn dans cette terrible épreuve. Il avait été touché quand Nick lui avait appris que Katlyn était à l'hôpital. D'ailleurs, Nick n'avait toujours pas pointé son nez. Joe pensait qu'il serait passé à la maison pour fêter ça avant de retourner à l'hôpital. A moins que son entretien avec le juge n'ait duré plus longtemps. Joe avait été vraiment impressionné par l'audace avec laquelle son frère était arrivé au beau milieu du procès. Plus encore par la détermination, la rage et le presque détachement avec lequel il avait plaidé. Cette histoire le touchait de trop près. Joe ne l'aurait jamais cru capable de rester aussi stoïque face à ce procès. Il avait eu légèrement peur quand l'avocat de l'accusation avait attaqué avec les tentatives de suicide de Katlyn. Il avait vraiment cru que Nick allait lui sauter à la gorge. Comme tout le monde d'ailleurs. C'était une règle d'or maintenant. Quiconque touchait à Katlyn aurait à faire avec Nick le pitbull. Joe allait arrêter de se moquer de lui quand il était énervé maintenant. Toute cette histoire était enfin terminée. Katlyn allait retrouver son foyer, son fiancé, ses enfants, sa famille... Bien entendu, il allait falloir la protéger plus que d'ordinaire. Un groupe de gens en colère manifestait déjà dans les rues. Il fallait se méfier de ce genre de personne. Généralement, ils étaient prêts à tout pour arriver à leur fin. Ils voulaient la tête de Katlyn et rien ne les empêcherait de frapper sa famille pour l'atteindre. Tout le monde savait que sa famille était son point faible. Qu'on s'en prenne à l'un d'entre eux et Katlyn montrerait sa jolie frimousse pour tenter de les protéger de son mieux, quitte à y laisser sa peau. La peur noua soudainement l'estomac de Joe et effaça son sourire. S'ils s'en étaient déjà pris à son petit frère ?
  — Joe ?
  Sans qu'il ne s'en rende compte, Demi s'était approchée de lui et l'avait entraîné à l'écart des autres.
  — Hum ?
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Je suis inquiet pour Nick comme souvent. On n’aurait pas dû le laisser seul.
— A l'heure qu'il est, il a dû retourner à l'hôpital.
— Ouais, sûrement mais avec les rageux qui veulent la tête de Katlyn, j'ai peur qu'on s'en prenne à lui pour l'atteindre.
— Tu veux qu'on aille à l'hôpital pour voir s'il y est ? Si ça peut te rassurer de le voir.
— Je vais prévenir Kevin et mes parents qu'on s'en va.
— D'accord.
— Merci, Demi.
  Après avoir déposé un léger baiser sur ses lèvres, Joe informa son frère aîné et ses parents qu'il partait rejoindre Nick à l'hôpital. Les deux Kevin et Danielle finirent par monter en voiture tandis que Josh, Denise, Miley, Selena, Damon et Liam restaient à la maison. Joe avait laissé le volant à son père pour pouvoir se ronger les sangs en paix. Les autres ne les rejoindraient que lorsqu'ils auraient des nouvelles. Ils arrivèrent à l'hôpital où ils trouvèrent Nick affalé sur l'une des chaises en plastique de la salle d'attente du service cardiologique. Joe soupira de soulagement en voyant que son frère n'avait rien. Il avait l'air désespéré et angoissé. Son estomac se noua de plus belle. Serait-il arrivé quelque chose à Katlyn ? Joe n'était visiblement pas le seul à redouter cette éventualité. Danielle posa sa main sur l'épaule de Nick qui leva la tête vers eux. Ses cheveux étaient en bataille, ses yeux rouges et sa chemise entrouverte.
  — Elle est morte, déclara-t-il d'une voix blanche.
  Cette révélation porta un coup au cœur de Joe. Que s'était-il donc passé ? Katlyn devait survivre !
  — Qu'est-ce qui s'est passé, Nick ? Raconte-moi.
  Danielle prit le jeune Jonas contre elle pour le réconforter et lui frotta doucement le dos.
  — Ils m'ont appelé quand j'étais encore au tribunal et m'ont dit qu'elle était en arrêt. Je... Je suis venu directement ici et... Quand j'ai demandé où ils en étaient, on m'a dit... On m'a dit que son cœur s'était arrêté et qu'il n'allait pas repartir... Que c'était fini...
— On le savait ça, Nick. Ont-ils accepté l'opération ?
— Ils l'ont emmenée au bloc. Pas de nouvelles. J'ai peur, Dani.
  Qui dit pas de nouvelle, dit bonne nouvelle. Enfin, c'était le proverbe. Une opération, ça pouvait prendre des heures et là, on ne parlait pas de n'importe qui. On parlait de Katlyn. Katlyn, la seule personne au monde - et Joe disait bien la seule ! - à avoir réussi à dompter non seulement Nick mais aussi ses trois frères. C'était la seule personne qui avait su s'attirer le respect de toute leur famille, la seule à les avoir tous impressionnés. Contrairement à tout le monde, Kevin avait tout de suite vu que le Natlyn était fait pour durer. Qui aurait cru que ça durerait aussi longtemps ? Qui aurait cru qu'ils s'engageraient pour la vie ? Il était vraiment temps que Nick trouve quelqu'un qui s'occupe de lui de cette façon. Katlyn incarnait tout ce dont il avait pu rêver. De plus, elle serait bientôt la maman de son enfant. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Joe sentait que son frère allait être complètement gaga avec cet enfant. Déjà qu'il l'était avec les enfants, pire que Joe quand les jumeaux étaient nés. Perdre Katlyn pour Nick serait catastrophique. Il ne survivrait pas. Joe savait maintenant qu'il n'abandonnerait jamais les enfants - et gare à celui qui toucherait à l'un de leurs cheveux ! - même si le départ de Katlyn le ferait énormément souffrir. Il ne serait plus jamais le même. Le temps passa. Des minutes qui paraissaient être des heures, des heures qui paraissaient être des années... Bien des heures plus tard, alors que la nuit était depuis longtemps tombée, Joe revint à l'hôpital. Il avait été prendre l'air en compagnie de Demi afin de respirer un peu. Il ne supportait plus de tourner en rond dans cette salle d'attente. Nick n'en avait pas bougé sauf quand Josh et Denise étaient venus les rejoindre. Les enfants étaient restés avec Miley et Selena à la maison Jonas. Ils dormaient. Nick était affalé sur l'épaule de sa mère et semblait dormir profondément. Danielle somnolait dans les bras de Kevin. Josh tournait en rond tandis que Kevin Senior essayait de rassurer Denise. Joe voyait bien que lui aussi était inquiet.
  — Monsieur Jonas ?
  Tout le monde, sauf Nick, se retourna vers le médecin qui avait parlé. Il s'agissait du docteur Moor, le cardiologue de Katlyn. Son visage était impassible, ce qui augmenta l'angoisse. Denise tenta de réveiller Nick qui grogna, manquant cruellement de sommeil.
  — Qu'est-ce qui se passe ?
— Désolé, Josh. C'est à lui que je dois parler en premier pour les choses à venir.
  L'estomac de Joe se noua de plus belle. Ce n'était pas bon signe. Nick finit par ouvrir les yeux et, en voyant le cardiologue, se redressa d'un bond pour se mettre sur ses deux pieds. Il suivit le médecin et tous deux disparurent, les laissant dans l'ignorance totale. Que voulait-il dire par « les choses à venir » ? Katlyn était-elle vivante ou... Morte ?
×××
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PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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