#secteur public
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FSSS CSN
Négociation du secteur public : le gouvernement ne respecte pas ses engagements Continue reading FSSS CSN
#csn#fsss#lac-saint-Jean#manchette#manon tremblay#marie-hélène simard#négociations#saguenay#secteur public
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Quand une partie du secteur public se place dans les abonnés absents ... : l'enquête de 60 millions de consommateurs est très instructive. Des administrations sont devenues injoignables pour une explication téléphonique. On assiste à une réelle coupure de dialogues. Et avec des administrations aux comportements de plus en plus punitifs. Le secteur public français n'a jamais coûté aussi cher aux
contribuables pour être aussi défaillant et coupé de toute demande d'explications.
27/01/2023
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Dialogue social dans le secteur public : Lihau et Muyaya promettent une réforme profonde pour améliorer les conditions des fonctionnaires en RDC
Le dialogue social dans le secteur public en République Démocratique du Congo (RDC) a été au centre des discussions ce lundi lors d’un briefing presse animé conjointement par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, et le vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du…
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Rien à envier à une nana, transe de Lyon 69003
Je pourrais élaborer longuement sur mes attributs physiques. Je suis assez canon après tout. Difficile même de deviner que je suis une transgenre parfois. Je suis ici pour rencontrer un homme, préférablement un homme curieux. Je me déplace en transport public sur Lyon à partir du secteur Richard Vitton
Discuter avec Dalal
#trans#rencontre#transgender#celibataires#trans woman#transisbeautiful#france#amour#crossdresser#travestie#lyon
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je viens de lire le comparateur de programme pour ce qui est du service publique. Et je trouve ça quand même fou que à part pour le nouveau front populaire ya quasi 0 point positif pour tous les autres partis.
La norme en politique publique est donc de détruire tout ce qui est politique publique. Ces gens-là veulent être élus pour filer tout le pouvoir qu'on leur donne au secteur privé. Ils sont en train de saboter leur propre boulot, leurs propres leviers d'action sur la société.
Avec la région AURA passée à droite et la politique nationale de l'autre à exploser, j'avais bien constaté que c'était la tendance du moment mais ça fait vraiment bizarre de le voir ainsi.
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Lors de la clôture de la première journée de discussions sur la constitution de CARDANO qui s'est déroulée à Buenos Aires, notre cher Charles Hoskinson a pris la parole.
Charles Hoskinson en train de parler
La communauté CARDANO présente et représentée par ces personnes était très heureuse d'écouter le PDG d'IOG, la conférence et la réunion ayant eu lieu au Programme des Observateurs Palacio Duhau - Park Hyatt, Buenos Aires, car écouter un PDG parler peut offrir plusieurs avantages, parmi lesquels on peut souligner les suivants :
Perspective stratégique : les PDG partagent souvent leur vision et leur stratégie pour l'entreprise, ce qui permet de mieux comprendre les objectifs à long terme et l'orientation de l'entreprise. Inspiration et motivation : Les paroles d'un dirigeant peuvent être motivantes et inciter les employés et les autres parties prenantes à redoubler d'efforts et à s'engager en faveur des objectifs de l'entreprise. Connaissance du secteur : les PDG ont souvent une grande expérience et des connaissances spécifiques sur leur secteur d'activité, ce qui peut leur donner un aperçu précieux des tendances et des défis actuels. Culture d'entreprise : par son discours, un PDG peut communiquer et renforcer les valeurs et la culture de l'organisation, contribuant ainsi à aligner les employés sur la mission de l'entreprise. Possibilités de réseautage : assister à des événements où des PDG prennent la parole peut permettre de nouer des liens précieux avec d'autres professionnels du secteur. Apprentissage du leadership : observer la manière dont les PDG communiquent et gèrent les défis peut être une excellente occasion d'acquérir des compétences en matière de leadership et de gestion. Innovation et changement : les PDG peuvent partager des informations sur des projets, des innovations et des changements majeurs qui auront un impact sur l'entreprise, afin d'informer le public et de le préparer à la suite des événements. Écouter un PDG, en l'occurrence le grand Charles Hoskinson, peut être une expérience enrichissante et éducative, tant pour les employés que pour les autres personnes intéressées par le monde des affaires.
Après le discours de Charles, une belle fête a commencé, pleine de camaraderie CARDANO.
#Charles Hoskinson en train de parler#Buenos Aires#Cardano#ADA#Token Mithrandir#Ulises BArreiro#Opinion#Token#Blockchain#Charla#Binance#Crypto#Camaderie#Aprés
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Aujourd'hui nous vous présentons quatre familles de chaebol ainsi que les entreprises qu'elles ont créée. Il s'agit des anciennes familles qui règnent depuis des décennies, mais aussi les plus riches et puissantes du pays (voir du monde).
CHAEBOLS LES PLUS CONNUS, PAR ORDRE DE RICHESSE ET DE PUISSANCE
DAEHAN MOTORS Création : 13 janvier 1952. Fondateur : Seol Byungchul.
Autres dirigeants : Seol Taejoon (fils du précédent), Seol Minkyu (actuel, fils du précédent).
Ce groupe d'entreprises était initialement spécialisé dans la fabrication de véhicules sous la marque Daehan. Aujourd'hui, Daehan Motors est réputé comme l'un des plus grands constructeurs automobiles mondiaux, et touche également à l'aérospatial mais aussi aux transports publics et à l'ingénierie. Devenu le groupe le plus riche du pays, sa famille est l'une des plus puissante au monde.
— FAMILLE SEOL
Famille traditionnelle et patriarcale de chaebols coréens, les Seol résident dans une villa ancestrale du quartier de Yeonhwa où les enfants sont élevés strictement, portant l'héritage d'une grande famille d'entrepreneurs sur leurs épaules. Dans cette famille, les hommes sont largement favorisés pour obtenir les meilleures places de Daehan Motors, les dirigeants de l'entreprise étant choisis de père en fils. A l'inverse, les filles sont élevées de manière à devenir les parfaites épouses au foyer d'un homme riche. Si son épouse est une femme douce et aimante, Seol Minkyu est un homme particulièrement sanguin, stricte, et exigeant, en particulier avec ses enfants. Certains d'entre eux ont docilement suivi la voie qui leur était toute tracée dans l'espoir d'obtenir, peut-être, l'amour d'un père antipathique. D'autres enfants en revanche, plus rebelles, préfèrent prendre un chemin différent, choisissant de dissimuler ou non leurs intentions à leur paternel, à leurs risques et périls.
Seol Minkyu (M, 56 ans). Marié à Cheon Eunjung (F, 52 ans). - Seol Prénom au choix (M, 32 ans). - Seol Prénom au choix (M, 30 ans). - Seol Prénom au choix (F, 27 ans). - Seol Prénom au choix (F, 24 ans).
MIDO GROUP Création : 26 novembre 1962. Fondateur : Ryu Jaehoon.
Autre dirigeant : Ryu Hyesoo (actuelle, fille du précédent).
Leader mondial dans l'industrie cosmétique et la mode, Mido Group détient un réseau exceptionnel de filiales couvrant tous les aspects du secteur. En plus de cela, Mido Group possède également AriL, une chaîne de magasins de cosmétiques omniprésente en Corée du Sud. Les magasins AriL sont réputés pour vendre une variété de produits, des plus abordables aux plus grandes marques de luxe, comme la marque Seora, filiale du groupe. Mido Group est aussi un acteur majeur dans l'industrie de la mode et possède plusieurs chaînes de magasins de vêtements dans le monde entier.
— FAMILLE RYU
Ryu Hyesoo, dirigeante actuelle de Mido Group, est une ancienne mannequin dont le visage a grandement participé à l'explosion de la marque de luxe Seora. Mère de deux jeunes femmes dont elle a fait de véritables princesses, poupées de porcelaines, toujours apprêtées et mises en beauté, elle est une femme de caractère, dirigeante ambitieuse et très acharnée. C'est elle qui a insisté pour que ses filles prennent son nom, plutôt que celui de leur père, afin de perpétrer l'héritage laissé par Ryu Jaehoon. Les filles de la famille Ryu, bien qu'ayant reçu une éducation stricte, ont eu la chance de ne jamais manquer de rien, y compris de l'amour d'une mère qui, bien qu'exigeante, a toujours cédé à leurs moindres caprices. On dit de ces filles qu'elles sont de vraies divas, extrêmement hautaines, et que personne ne peut résister à leur incroyable beauté. Cette façade parfaite cacherait-elle un hideux secret ?
Ryu Hyesoo (F, 52 ans). Mariée à Kang Sungmin (M, 53 ans). - Ryu Prénom au choix (F, 26 ans). - Ryu Prénom au choix (F, 23 ans).
CHEONGHWA CORPORATION Création : 13 août 1964. Fondateur : Cheon Daesik.
Autre dirigeants : Cheon Daehyun (frère du précédent), Cheon Taejin (actuel, fils du précédent).
Chaebol sud-coréen majeur possédant un grand empire commercial et touchant à divers secteurs de l'économie. Fondé dans les années 1960 par la famille Cheon, Cheonghwa Corporation englobe diverses activités allant de l'aviation à l'hôtellerie de luxe, le commerce et les loisirs et infrastructures. Cheonghwa Corporation est notamment à l'origine de la construction du plus grand stade de Corée du Sud qui accueille de grands événements sportifs et concerts, ainsi que de la Dojang Nexus Toxer, un centre de loisir révolutionnaire, devenu l'une des plus belles attractions touristiques de la capitale.
— FAMILLE CHEON
Cheon Taejin espère bientôt prendre sa retraite et compte sur son fils aîné pour prendre la relève. En tant que seul garçon et plus âgé de sa fratrie, Cheon Prénom au choix est au cœur des attentes de ses parents afin de reprendre l'entreprise familiale. Pourtant, le jeune homme au caractère bien trempé préfère profiter de sa jeunesse et ne s'établir sous aucun prétexte. Etant le fils préféré de ses géniteurs qui cèdent à tous ses caprices et le chouchoutent comme s'il n'était encore qu'un enfant, il ne cesse de s'enliser dans des situations compliquées et des scandales qui attisent les gros titres de la presse. Entre drogue, alcool, courses de voiture, bagarres, le couple Cheon ne sait plus comment calmer les ardeurs de ce garçon immature à qui ils n'ont pourtant jamais rien refusé. Ses quatre sœurs, pourtant plus sages, plus matures, peinent à obtenir la moindre attention de la part de leurs parents. La jalousie les poussera-t-elles à briser la future carrière de leur frère dont elles pourraient prendre la place, ou choisiront-elles de rester fidèles et honnêtes envers le clan Cheon ?
Cheon Taejin (M, 63 ans). Marié à Kim Mikyung (F, 54 ans). - Cheon Prénom au choix (M, 27 ans). - Cheon Prénom au choix (F, 25 ans). - Cheon Prénom au choix (F, 22 ans). - Cheon Prénom au choix (F, 19 ans). - Cheon Minji (F, 17 ans).
HYEONMI TECHNOLOGIES Création : 14 mai 1971. Fondateur : Hyeon Jiho.
Autres dirigeants : Hyeon Prénom au choix (actuel, petit-fils du précédent).
Chaebol fondé dans les années 1970, Hyeonmi Technologies est spécialisé dans les secteurs de l'électronique et des communications. Sa filiale, Hyeonmi Electronics, est un leader mondial dans la fabrication d'appareils électroniques, dont des téléphones portables, télévisions, ordinateurs, tablettes, consoles de jeux vidéos, et batteries. Hyeonmi Technologies possède également son propre opérateur de télécommunications : MiTelecom, l'un des principaux fournisseurs coréens, ainsi qu'une chaîne de magasins d'électronique, Mi Store.
— FAMILLE HYEON
Suite au décès de Hyeon Jiho en fin d'année 2023, Hyeon Prénom au choix a hérité de l'entreprise de son grand-père en lieu et place de son propre père, disparu 17 ans plus tôt. Soudainement propulsé à la tête d'une des entreprises les plus puissantes du monde alors qu'il n'était âgé que de 28 ans, le jeune homme a du faire des concessions et abandonner sa vie d'avant, ses amis, ses rêves et ses passions, afin de faire tenir le cap à Hyeonmi Technologies face à la concurrence, et de permettre à sa mère et ses frères et sœurs de continuer à profiter de tout le luxe et le confort que l'entreprise familiale leur permet. Heureusement pour lui, son grand-père, particulièrement dur et autoritaire, lui a enseigné tout ce qu'il avait besoin de savoir avant de lâcher son dernier souffle. Si aujourd'hui, beaucoup de personnes se plaignent du changement de personnalité soudain de Hyeon Prénom au choix, personne ne peut imaginer la difficulté de sa situation et la lourdeur de son fardeau.
Hyeon Minseok (M, 1969-2006). Marié à Yoon Seonhee (F, 53 ans). - Hyeon Prénom au choix (M, 29 ans). Dirigeant actuel. Marié à Nom et prénom au choix (F, âge au choix). - Hyeon Prénom au choix (M, 26 ans). - Hyeon Prénom au choix (F, 22 ans).
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Victime de l’expérimentation gauchiste de ses parents, un redditeur fait le récit de sa vie ruinée.
Rappel : Augusto Pinochet n'a rien fait de mal.
Voilà un moment Reddit fr particulièrement Reddit et particulièrement fr.
Reddit :
J’ai des parents de gauche. Plutôt éduqués. Ma mère a fait 2 ans de fac et a passé sa vie dans la fonction publique, mon père a lui passé la sienne dans l’industrie avec France Inter ou France Culture en arrière plan. On a eu des livres à la maison, mais on avait quand même droit à pas mal de télé. A la maison, nos parents n’étaient pas suuuper disponibles pour compléter notre éducation, en revanche. Ça casse un peu le mythe de la réussite scolaire héréditaire : papa rentrait claqué du travail à 20h30 pour mettre les pieds sous la table, maman s’occupait de la maison pendant ce temps, puis travaillait parfois jusqu’à minuit parce que, contrairement à mon père, elle ne pouvait pas « fermer la porte et éteindre la lumière. » Il fallait trimer à la maison aussi, parfois une partie des week-ends. Pour moi comme pour mes frères, le primaire s’est bien passé. Petite école de banlieue relativement paisible de Marseille, un peu piégée entre deux quartiers très, très chauds. Ce sera important pour plus tard.
Note : « très, très chauds » veut dire saturés d’Algériens, mais le redditeur étant une créature humainement médiocre et lâche, il préfère utiliser des euphémismes pour ne pas être maudit et banni par les autres redditeurs.
C’est pour notre entrée en 6e que les choses se sont gâtées. On n’avait beau ne pas avoir été des enfants bulle complètement déconnectés qui débarquent au collège avec un pull noué autour des épaules, mais mes frères et moi avons juste été… complètement inadaptés. Anti-intellectualisme, violence, harcèlement de quiconque franchissait le portail avec un livre dans le sac à dos (en pleines annees Harry Potter, j’étais littéralement le seul à lire). Un de mes grands frères a été tellement harcelé qu’il en a fait des dépressions. L’autre se battait à peu près une fois par semaine. J’ai été le seul à aller au lycée. Ce collège, donc, se trouvait dans un des quartiers chauds. Pas le plus chaud, et c’était loin d’être la misère, mais c’était loin d’être jouasse. Il ne se trouvait pourtant qu’à 1km de mon école primaire. Je n’ai découvert que très, très récemment que ce n’était pas mon collège de secteur. Ni celui de mes frères. Ils avaient demandé une dérogation. Sinon, nous aurions été envoyés dans un autre collège peu ou prou aussi glauque. Mais tant qu’à faire, pourquoi ne pas m’avoir envoyé au collège affilié au collège lycée où j’allais être reçu en seconde ? Il était infiniment, mais alors infiniment meilleur. Ma mère m’a répondu : à l’époque, on tenait beaucoup à la mixité sociale.
Ruine la vie de ses enfants par conformisme social et idéologique. Estime qu’ils doivent faire preuve de gratitude pour les avoir plongés dans un enfer quotidien. Conscience aussi légère qu’une plume et aussi dure que de l’acier trempé allemand. Votera à gauche quoi qu’il arrive pour les droits de l’homme et sa retraite. N’a pas envie de voir ses petits-enfants plus d’une fois par mois et seulement deux heures.
Alors, parlons de la mixité sociale. Ou plutôt, de la mixité des niveaux culturels et, par conséquence, des attentes des profs. Quand je suis arrivé au lycée, j’avais eu plus de 18 dans la plupart des matières, et même 20 en anglais. En seconde, au premier trimestre, j’ai eu une moyenne de 12. Et c’était un lycée normal, public, pas spécialement sévère. Sauf qu’il me manquait à peu près la moitié des acquis. En anglais on avait passé 4 ans à faire en boucle les 150 verbes irréguliers (j’ai découvert bien plus tard qu’il y en avait plus, de surcroît…). Rien sur les phrasal verbs , aucun travail de compréhension orale, on regardait Mr Bean (c’est MUET) avant Noël… n’importe quoi. En français, on a bien fait le programme de grammaire, à la marge, mais alors la culture littéraire… je suis arrivé au lycée avec pour seul bagage culturel Giono, Pagol (lus jusqu’à la nausée parce qu’on était en Provence), Harry Potter, et la collection de SF des années 50 que mon père avait accumulée dans sa jeunesse. Même les élèves les moins instruits connaissaient au moins un Flaubert, un Zola, et peut-être 2 ou 3 poètes classiques. Moi, nada. Même pas un Victor Hugo. Dans les autres matières, c’était mitigé. On finissait le programme ni en SVT, ni en histoire géographie à cause des problèmes de discipline. En seconde, donc, je me découvre si médiocre qu’on envisage de m’envoyer en lycée pro. Moi qui avais, l’année précédente, 17 de moyenne ! Je l’ai extrêmement mal vécu. Il a fallu que je convainque mes profs, de langues notamment, de me laisser une chance et de me faire passer en L. J’ai dû trimer comme un malade. Mais je n’ai jamais rattrapé mon retard en culture G. Une fois qu’on est derrière, on ne repasse jamais plus devant les autres. Toutes les bibliothèques du monde, même à 4 bouquins par mois, ne font pas en 3 ans ce qu’on aurait dû faire en 7. Je ne savais même pas qui étaient Balzac ou Maupassant. À la fac, j’étais toujours le clampin de province qui n’avait pas lu Sartre, Simenon, la Bible, Huysmans ou que sais-je. J’ai bien développé mon propre répertoire au gré de mes lectures plus personnelles, des noms un peu moins connus comme Troyat, N’Diaye, Zamiatine ou Gombrovitz qui m’ont permis de ne pas complètement passer pour une bille pendant mes partiels. Ma stratégie, c’était d’être au moins capable de me démarquer. S’il a fait de tels détours, c’est qu’il maîtrise bien ses fondamentaux.
Le type raconte un peu n’importe quoi pour justifier sa glande intellectuelle.
Une personne avec un cerveau fonctionnel peut s’astreindre à un programme de lecture solide et avoir une culture générale raisonnable au bout de deux ans, sans problème. Le plus complexe est de comprendre ce qu’on lit et surtout le contexte dans lequel il a été écrit, mais ce n’est pas surhumain.
Ceci dit, la culture générale n’a pas d’utilité en dehors de la navigation mondaine. On peut vouloir naviguer en société pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, mais la plupart des gens n’en a rien à faire. Certainement pas les gens du peuple en général. Après, certains veulent se dégager des horizons intellectuels, découvrir des champs de la pensée, mais ce n’est pas le cas de ce gars. On apprend pourquoi ensuite, mais c’est un détail.
Arrivé à la moitié de son récit, ce mec n’ose toujours pas parler de la raison pour laquelle les profs cultivent le sur place chez les élèves de son secteur, raison pour laquelle ça l’a rendu durablement inculte : les bicots et les nègres.
Ça relève de l’exploit mental.
Le déni reste intact, la peur de subir l’excommunication de son milieu social est toujours aussi forte.
Estimez-vous heureux d’être totalement dégagé de ce genre de prison psychologique, cher lecteur raciste.
Alors, quand ma mère m’a dit que tout cela, toutes ces épreuves, c’était un sacrifice sur l’autel de la mixité sociale, j’ai eu matière à réfléchir. Parce que sur le papier je ne suis pas contre.
Mais concrètement, ça a donné quoi ? À quoi ma présence dans ces classes a servi ? À donner aux autres un modèle « d’excellence » qui avait pour seul mérite de faire docilement ses devoirs sous le sifflement de la cocotte minute tous les soirs ? Quelqu’un qui apprenait avec plus d’application ses putains de 150 verbes irréguliers ? Quelqu’un qui lisait jusqu’au bout la version ultra abrégée de l’Odyssee qu’on a étudiée 2 fois en quatre ans ? Est-ce que j’ai tiré qui que ce soit vers le haut en m’ennuyant à mourir dans un bordel infernal ? En étant le seul à participer ? A attendre avec trépidation qu’on me donne quelque chose, n’importe quoi, à faire. Quelque chose de vaguement intéressant, de vaguement difficile. Non. Je n’ai servi rien. Mon sacrifice a été parfaitement vain et j’aurais pu aller beaucoup plus loin dans mes études. Aujourd’hui, une partie de mes amis qui n’ont eu aucun mal à faire prépa, ma femme y compris, s’étonnent tendrement de la différence de culture G. Parce que trop occupé à découvrir au moins superficiellement les russes, les penseurs des Lumières ou les grands philosophes et poètes antiques, c’est dans un café que j’entends parler pour la première fois de François Villon ou de Louise Michel ou de Gramschi ou du Futurisme ou de Primo Levi ou de Fitzgerald ou des sœurs Brontë.
Louise Michel, Gramsci, Primo Levi : ce gars est cerné de bourgeois de gauche qui cultivent leur judéo-marxisme dominical confortablement installés dans leur quartier écolo-décroissant.
Tu connais pas Louise Michel ?!
Il en a même épouser une.
Imaginez l’emprise mentale. Il n’en sortira jamais. C’est comme une secte.
Me voilà papa d’une petite fille de deux ans et demi qui baigne dans les livres, qui apprend sans effort les plus courts par cœur et qui les « lit » à ses poupées, qui utilise correctement la particule négative et la première personne du pluriel. Elle vit dans un appartement rempli de livres de tous genres, dans un quartier où, au milieu de chaque parcs, il y a des boîtes à livres remplies à ras bord de bouquins intéressants et originaux. Bref. Une enfant de presque trois ans qui, avec la mere qu’elle a, et dans une moindre mesure le père, aura dans sa vie un immense privilège en termes de culture générale. Et en mentionnant cela à ma mère, rebelotte. « Dommage, là où elle est, on aura moins besoin d’enfants comme elle. » C’est peut-être parce que c’est ma fille, ou parce que j’ai du recul sur ma propre expérience, mais je n’en peux plus de cette vision utilitariste de l’éducation des enfants. Ma fille n’est pas une goutte de javel à diluer dans l’eau la plus sale possible. Elle a le droit d’avancer au rythme qui lui convient dans la vie, et il m’est complètement contre-intuitif, en tant que parent, de la contraindre à la stagnation par idéologie. Pour moi, à ce stade, c’est comme essayer de nourrir un bébé avec un régime vegan.
Bref. Voilà. Je pose ça là, sans vraiment avoir de conclusions politiques ou sociétales, sans non plus avoir de solutions pour les milliers de gamins qui savent à peine lire en 4ème. La seule chose dont je suis à peu près certain, c’est que la « mixité sociale » sous la forme de « un ou deux enfants de bobos au premier rang qui essaient de se concentrer malgré les chaises qui volent » est loin d’être la solution.
Mais pourquoi ta fille a-t-elle un « rythme » bien supérieur à celui de Boubacar et Abdelkader ? Et pourquoi ta catin de mère qui a déjà ruiné ta vie veut absolument la noyer à son tour dans cette boue raciale ?
Notre redditeur n’est pas prêt pour ce saut qualitatif.
Quant aux redditeurs qui lui répondent, c’est nous qui ne sommes pas prêts à les calculer. Parmi les solutions offertes : « dispatcher » les bouègres partout.
Du Manuel Valls dans le texte.
Pour conclure ce sujet sans fin (en vue), une réponse à la hauteur de l’hypocrisie criminelle de ces gens.
Asseyez-vous :
Mon 2eme a failli vivre la même histoire que toi. Primaire en centre ville d’une ville huppée mais un découpage de la carte scolaire et un déménagement ont fait qu’il s’est retrouvé dans un collège à 150m de la cité la plus craignos de tout le département. Et lui qui était dans une bulle s’est retrouvé confronté à cette mixité sociale dont tu parles. En plus, c’était le seul de son école primaire à se retrouver dans ce collège. Au bout d’un mois de cours, ils avaient quasi un mois de retard dans à peu près toutes les matières d’après leur prof principal. Un tiers des gamins était « en grande difficulté scolaire » et foutait le bordel absolu, menaçait et insultait les profs. Après la première réunion parents-profs j’avais l’impression d’avoir échoué en tant que parent et d’avoir mis mon fils en danger. Mon fils rentrait terrorisé de l’école et y allait à reculons. Il n’a pas voulu qu’on prenne la photo de classe parce qu’il ne voulait garder aucune trace de son passage dans cette classe. En fin de 6eme, son prof de maths a donné 17 pages de trucs non vus en cours à cause de leur retard sur le programme. À la fin de la 6eme on pensait avoir trouvé la parade. « Tu feras Allemand LV2, mon fils. Et Latin. Comme ton papa. T’as pas le choix. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’Allemand LV2 dans ton collège. Chat GPT nous a rédigé une très jolie lettre qui explique pourquoi l’Allemand est une langue importante dans ton éducation, déjà parce que tu es blond aux yeux bleus et qu’on aime bien l’Argentine comme pays, et donc pourquoi tu vas devoir changer de collège. » Mais… On en a parlé aux parents de son seul ami. Big Mistake. Eux en ont parlé à d’autres parents et la principale a donc trouvé la parade pour éviter la fuite de ses meilleurs élèves : elle a ouvert une classe d’Allemand LV2. Pour 8 élèves. Donc mail de remerciement à la principale. « T’as intérêt à cravacher en Allemand, mon fils. Ils ont ouvert la section à cause de nous. » La rentrée de 5eme avait l’air de bien se passer, les 10 premiers jours l’ambiance était calme dans sa classe mais en fait y’avait une raison. Les éléments les plus agités étaient rentrés en Algérie pendant l’été et ont fait leur rentrée plus tard. Grâce aux élections de délégués de parents d’élèves dont tout le monde se branle, moi le premier, la mère de l’élève le plus compliqué à gérer est devenue déléguée des parents et a fait la guerre aux profs. Les histoires que nous racontait mon fils en rentrant de l’école étaient ahurissantes. La proviseure du lycée de mon aîné nous a fait un laïus de 15mn sur les élèves qui arrivent de ce collège quand on lui a dit que notre 2eme y était.
L’élève « le plus compliqué à gérer » éternel
En fin de premier trimestre j’étais presque prêt à le mettre dans le privé, alors que ça allait à l’encontre de tout ce en quoi je croyais (mère et sœur profs dans le public) mais finalement la lumière est venue d’ailleurs. Une des pistes était de le mettre dans le collège de secteur de là où moi j’habitais (sa mère et moi sommes séparés) mais elle avait été écartée parce que le collège en question était situé à peu près de la même façon, pas loin d’un quartier tendu de la ville d’à côté. Mais après avoir parlé avec des parents d’élèves il s’est avéré que ce collège était infiniment plus calme parce que l’équipe pédagogique était extrêmement à cheval sur la discipline et avait une tolérance zéro. Dans le collège problématique c’était dingue à quel point l’équipe était laxiste sur la discipline. Donc changement de collège en pleine année en prétextant que mon fils habitait maintenant à temps plein chez moi, l’opération a pris très peu de temps entre la demande et le changement effectif et depuis mon fils revit. Ses notes qui avaient chuté en début de 5eme sont remontées en flèche, il était clairement en retard sur le programme dans certaines matières mais tout va bien, il va à l’école avec plaisir. Mais donc, au-delà de la mixité sociale elle-même, y’avait aussi clairement un souci dans la gestion des élèves pénibles dans son collège précédent. Le nouveau collège n’est pas spécialement moins mixte et pourtant il est beaucoup beaucoup plus calme. Y’a peut-être moins de cas désespérés scolairement, mon fils n’a pas l’air d’avoir d’élèves qui maîtrisent mal les bases de la lecture dans sa classe.
Ouf, tout va bien.
À présent que son gosse n’est plus bolossé par les bougnes, le père de gauche radicalisé va pouvoir reprendre sa vie normale d’électeur mélenchoniste et dénoncer le fascisme la conscience tranquille.
Et quand finalement tout le pays ne sera plus qu’un vaste « quartier prioritaire », ils prendront l’avion avec leurs gosses pour un pays sûr et sans Algériens. Là-bas, ils recommenceront le cycle en accusant les autochtones d’être racistes.
Aucun compromis n’est possible avec le Sentier Lumineux.
Seules les balades en hélicoptère peuvent résoudre ce problème.
youtube
Démocratie Participative
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"Sans doute vaudrait-il d’ailleurs mieux parler ici, plutôt que de "gauche radicale", de gauche terranovienne […] A savoir l’abandon définitif de la classe ouvrière "traditionnelle" et des catégories populaires (désormais perçues, selon la célèbre formule d’Hillary Clinton, comme un nauséabond "basket of déplorables", "racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes") au profit d’une alliance désormais privilégiée entre les beaucoup plus présentables "CSP+" des grandes métropoles (autrement dit, pour l’essentiel, la "fraction dominée de la classe dominante"), les secteurs du service public les moins exposés à la mondialisation capitaliste et donc à la concurrence étrangère, la "jeunesse" (toujours pensée par les Terranoviens comme un concept sociologiquement indifférencié et dont Greta Thunberg serait l’emblème planétaire) et, last but not least, les différentes "minorités" (qu’elles soient ethniques, sexuelles ou autres). Soit, pour simplifier à l’extrême la note de Terra Nova, l’alliance du burkini et de la trottinette électrique."
Jean-Claude Michéa, Extensions du domaine du capital, 2023.
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Enfin une bonne nouvelle ?
Vous n'allez pas me croire... Pourtant, parfois, à l'opposé complet de tout ce que racontent tous les perroquets officiels (et Dieu sait s'ils sont nombreux et ne reculent devant rien !), il arrive un moment où finit par surgir de la brouillasse ambiante une vraie bonne nouvelle. Celle dont je veux vous parler aujourd'hui ressemble un peu à une divine surprise : ''LA VRAIE BETISE EST AUTO-DESTRUCTRICE''... et cette révélation frappe nos pitoyables dirigeants comme une pandémie (mais une vraie, cette fois !).
Les exemples abondent, hélas, de la malveillance, intentionnelle à en être vicelarde et qui paraît parfois être ''par système''... avec laquelle nos incapables ''leaders'', irresponsables mais très coupables, mènent le pays à sa perte. Immigration, écologie, Europe, démographie, dette, fiscalité, paix civile et sécutité, école, etc... la bêtise de chacune de leurs décisions crève les yeux de qui veut bien ne pas garder les siens ''grands fermés''. La démonstration –si besoin était-- de leur inaptitude chronique à trouver de bonnes solutions aux problèmes qu'ils devraient résoudre vs. les mauvaises solutions qui semblent être les seules qu'ils soient capables d'imaginer, tient en un seul souvenir, lourd de honte et de bobards : le covid.
Quand un groupe d'êtres plus inhumains que humains, mais nuls, devient détenteur d'une autorité qu'aucun d'eux ne mérite... et a le culot –devant la face du monde, le jugement à venir de l'Histoire, et la totalité de ses contemporains (ravalés au rang de sujets traités en objets)-- d'oser formuler le tiers du quart des phrases qui nous ont été imposées ''H 24'' et ''7 s/7'' pendant des mois, sans aucune raison valable ni, d'ailleurs'' le moindre début d'excuse, de pardon ou de mea culpa... c'est qu'ils (ces nuls) s'imaginent tout permis et se croient protégés par une immunité ''de système'', elle aussi. Décidément, plus on creuse et plus la ''bonne nouvelle'' annoncée en titre de cet éditorial se révèle être une catastrophe, pour d'autres : ''LA VRAIE BETISE RAVAGE TOUT'' !
La volonté de destruction de ces nuisibles touche tous les secteur de l'activité et de la pensée : le but officieusement poursuivi officiellement (vous suivez ?) est que plus personne ne s'y retrouve : toutes les références doivent sauter pour soi-disant permettre à leur rêve cauchemardesque d'un hypothétique ''homme nouveau'', indéfini en tout, de pouvoir exister dans son inexistence. Les instigateurs-propagateurs de ces idées mortelles et sans le moindre sens vont donc ''détricoter'' l'un après l'autre tous et chacun des ''chapitres'' de l'activité humaine et de toute civilisation.
Nous avions mentionné plus haut le covid, mais les mêmes stratégies de recherche d'absurde à tout prix se retrouvent partout, de l'atome à l'immigration, de la dette nationale aux jeux olympiques (que Alain Bauer, pourtant pas un excité, qualifie de ''crime-tels-qu'ils-sont-envisagés''), du conflit russo-ukrainien aux fantasmes russophobes de l'Elysée, de l'Europe à... l'Europe (car là, avec la mère von den truc, on est dans la folie au carré !), de l'industrie à l'agriculture ou du soi-disant ''sociétal'' à la religion –ou, plus exactement, au seul christianisme, l'islam ayant toutes les faveurs de nos ravageurs : il est nettement plus proche de la volonté de destruction que, par exemple, le catholicisme qui bâtit sans cesse, transmet, s'améliore et veut le ''vrai bien'' des hommes !
Et puisqu'on vient de mentionner cet ''ennemi public n°1'' des vrais ennemis des peuples que sont nos actuels ''maîtres-à-penser-de-traviole'', laissez-moi partager avec vous un de mes grands sujets de tristesse du moment : vous rendez-vous compte que le promeneur moyen, de nationalité française (NDLR - Même s'il n'est pas un de ces ''français de papiers'', ces fruits blets de lois injustifiables et d'une administration pyromane, qui n'ont de français que leurs ponctions moralement indues sur notre richesse nationale), qui se balade le nez au vent dans les rues de Paris (si ce modèle ancien existe encore !) est incapable de savoir à quoi ou à qui correspond le nom de 90% des rues, des places, des avenues qu'il emprunte ou croise, et que, lorsque le même promeneur va tomber (et dans les villes françaises, c'est à peu près tous les kilomètres) sur une superbe église ou sur une de nos sublimes Cathédrales, il ne saura pas trop à quoi peut bien servir ce grand bâtiment ou à quoi correspond le drôle de nom dont on l'a affublé...
Mais puisque je parlais ''d'une bonne nouvelle'' dans le titre de cet éditorial, permettez-moi, s'il vous plaît, le grand bonheur de vous confirmer l'effondrement dramatiquement spontané donc raisonné des ventes de véhicules électriques, hybrides ou pas, dans tous les pays. Je crois avoir été l'un des très rares –et un des tout premiers-- à prendre dès le début une position très risquée sur ce sujet écolo-politique, et à vous parler, souvent, de cette ''arnaque du siècle''. Tant que des gouvernements, myopes au point d'en être aveugles, ont subventionné dans des proportions insensées les achats de voitures électriques, on a pu croire à un succès de la folie sur l'intelligence. Ça ne pouvait pas durer longtemps ! La raison, normalement, reprend ses droits et l'intelligence, ses prérogatives !
Dès que l'actualité a rendu obligatoire l'arrêt de toute urgence des conneries absolues, la vérité a surgi du puits, belle, calme, incontournable, majestueuse : on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Je suis si content de cette manifestation (très attendue, en ce qui me concerne) de la Justice immanente (dont les lecteurs réguliers de ce Blog connaissent l'importance pour moi...) que je vous en reparlerai très bientôt, ne serait-ce que pour vous confirmer –si besoin était-- que ''La Vraie bêtise est auto-destructrice'', CQFD !
H-Cl.
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LÉGENDES DU JAZZ
JYMIE MERRITT, UN GÉANT MÉCONNU
“People like Miles Davis wanted him to be in his band. Art Blakey or Max Roach or Sonny Rollins or Dizzy Gillespie, whoever he was working with — the musicians knew who he was. But to the general public he was a sideman, because he never recorded anything under his own name as a leader.”
- Mike Merritt
Né le 3 mai 1926 à Philadelphie, en Pennsylvanie, James Raleigh Merritt était le fils de Raleigh Howard "RH" Merritt, un homme d’affaires, ministre du culte et écrivain, et d’Agnes Robinson, une institutrice qui était également directrice de chorale et professeure de piano et de chant.
Le père de Merritt s’était installé à Philadelphie quelques années avant sa naissance. James Raleigh Merritt avait étudié au Tuskegee Institute, où il avait eu comme camarade de classe le célèbre botaniste et agronome George Washington Carver. À Philadelphie, le père de Merritt avait travaillé dans le secteur immobilier. Il avait aussi participé à la fondation de la Vine Memorial Baptist Church.
Saxophoniste ténor à l’origine, Merritt était passé à la contrebasse au début de la vingtaine après avoir entendu un enregistrement de Jimmy Blanton avec l’orchestre de Duke Ellington. Il avait aussi joué brièvement de la clarinette.
Mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale, Merritt avait servi en Afrique du Nord. Il avait aussi participé à la célèbre bataille d’Anzio en Italie. Après sa démobilisation, Merritt avait travaillé brièvement dans l’entreprise immobilière de son père. Sous l’encouragement de sa mère, Merritt avait décidé d’étudier sérieusement la contrebasse en prenant des cours avec Carl Torello, le contrebassiste du Philadelphia Orchestra. Il avait étudié par la suite à la Ornstein School of Music de Philadelphie.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Merritt avait amorcé sa carrière professionnelle aux côtés de John Coltrane, Benny Golson et Philly Joe Jones en 1949. La même année, Merritt s’était joint au groupe de rhythm & blues de Bull Moose Jackson. C’est dans le cadre de sa collaboration avec le groupe que Merritt était devenu un des pionniers de la basse électrique . Merritt avait d’ailleurs été un des premiers contrebassistes à adopter la basse Ampeg, une sorte de combinaison entre la basse électrique et la contrebasse acoustique. Au cours d’une entrevue, Merritt avait expliqué comment il avait fait l’acquisation de sa première basse Fender à l’automne 1951:
"Now all this time, I had been playing electric bass, from about the first year of service with the Bull Moose band. We were out in Oklahoma somewhere, when Benny Golson saw this Western band, what you call a hillbilly band, with a fellow playing what looked like a guitar and sounded like a bass. Benny got me over to hear this and we later saw one in a music store. Benny went in for some reeds or something, so I tried a Fender electric bass and that night I took it to work. The owner let me take it and I tried it out working and nobody raised any objection. I had been having trouble with my own bass, one of the assembly line types, so I was in the market for a new bass. Anyway, I got curious and bought the thing and played it for the next seven years or so. I guess at the time I was the only one in jazz playing an electric bass. Certainly, I’m pretty sure Monk Montgomery wasn’t playing one because we used to see him in Minneapolis and he was always interested to see the instrument."
Au début des années 1950, Merritt avait fait la tournée des clubs de jazz, de blues et de R & B dans la région de New York et de Philadelphie. Il avait aussi voyagé avec le batteur de rock expérimental Chris Powell. Merritt avait également fait partie du groupe de B.B. King de 1955 à 1957.
En 1957, Merritt s’était installé à Manhattan et s’était joint aux Jazz Messengers d’Art Blakey, qui comprenait à l’époque le saxophoniste Benny Golson ainsi que le pianiste Bobby Timmons et le trompettiste Lee Morgan avec qui il avait collaboré activement par la suite. Merritt avait continué de voyager avec le groupe jusqu’à ce qu’une maladie non identifiée l’oblige à abandonner les tournées en 1962. On peut notamment entendre Merritt sur les albums Moanin’ (1958), At the Jazz Corner of the World (1959), A Night in Tunisia (1960), Mosaic (1962) et Buhaina’s Delight (1963). Un album inédit de Timmons avec les Jazz Messengers, et mettant en vedette Blakey, Timmons, Hank Mobley et Morgan a également été publié en avril 2020 sous le titre de Just Coolin’. Dans le cadre de sa collaboration avec le groupe, Merritt avait collaboré activement à la création de classiques comme “Moanin’”, “Along Came Betty”, “Blues March” et plusieurs autres.
Après s’être rétabli, Merritt s’était joint en 1964 au groupe du trompettiste Chet Baker avec qui il avait enregistré un album au titre pompeux intitulé The Most Important Jazz Album of 1964-65. Merritt est d’ailleurs longuement mentionné dans l’autobiographie inachevée de Baker intitulée As Though I Had Wings: The Lost Memoir.
De 1965 à 1968, Merritt avait travaillé avec le batteur Max Roach, non seulement comme contrebassiste, mais également comme compositeur. Enregistrée sur l’album de Roach, Drums Unlimited (1966), la composition de Merritt "Nommo" lui avait valu une nomination comme meilleur compositeur de jazz dans le cadre du sondage des critiques du magazine Down Beat. Le titre de la pièce "Nommo" était dérivé d’un mot d’Afrique de l’Ouest désignant “the power of the spoken word.’’ Devenue le symbole des compositions de Merritt, la pièce "Nommo" combinait des éléments de hard bop et de jazz modal.
Merritt avait quitté Roach à la fin des années 1960 pour participer à une tournée avec Dizzy Gillespie. Merritt avait aussi fait une apparition avec le groupe de Gillespie dans le cadre du Dick Cavett Show.
Par la suite, Merritt avait renoué avec son ancien confrère des Jazz Messengers, le trompettiste Lee Morgan, notamment dans le cadre de l’album double Live at the Light House (1970), qui avait été enregistré à Hermosa Beach, en Californie, et qui comprenait des versions prolongées de ses propres compositions, dont ‘’Absolution’’, qui avait été enregistrée précédemment par Max Roach.
Les disques Blue Note ont d’ailleurs publié un coffret des enregistrements des concerts d’Hermosa Beach dans lequel on entend le fils de Merritt, le contrebassiste Mike Merritt, interviewer son illustre père. Comme Mike Merritt l’avait expliqué plus tard: “He was very positively affected by hearing that music again after all these years. He really felt good about where that band was going, had Lee not met an early death [Morgan a été abattu par sa compagne Helen Moore dans un club de New York en 1972], and the ground that band was breaking.”
À partir de 1970, Merritt avait dirigé le groupe Forerunners. Le groupe tirait son nom d’une coopérative de musiciens que Merritt avait fondé avec d’autres artistes en 1962. Explorant le système d’accord et d’harmonies et l’approche unique de la composition de Merritt, le groupe avait publié plus tard un lexique dans lequel il avait exposé ses conceptions de la musique. Cette approche était particulièrement en évidence dans la longue composition de Merritt intitulée "Visions of the Ghost Dance".
Parmi les membres originaux du groupe, on retrouvait des vétérans de Philadelphie comme le saxophoniste Odean Pope, le guitariste Kenny Lowe, le batteur Donald Bailey, et la chanteuse September Wrice. Durant ses cinq premières années d’existence, le groupe s’était produit régulièrement dans la région de Philadelphie jusqu’à ce que Merritt et Pope se joignent au groupe de Roach. Le groupe avait refait surface périodiquement par la suite, dépendamment de la disponibilité de Merritt et de l’évolution de son état de santé. Le saxophoniste Bobby Zankel avait fait partie de la seconde édition du groupe lorsqu’il s’était joint à la formation en 1982. Parmi les autres membres du groupe à cette époque, on remarquait les saxophonistes Odean Pope et Julian Pressley, le pianiste Colmore Duncan, le percussionniste Warren McLendon et le batteur Alan Nelson. Principalement connu comme saxophoniste alto, Zankel jouait du saxophone baryton avec le groupe.
Le groupe, qui était devenu avec le temps une sorte de laboratoire, avait contribué à faire connaître les compositions de Merritt, même si les problèmes de santé du contrebassiste l’avaient souvent empêché de faire des tournées. Expliquant son désir de pousser sa musique plus loin avec le groupe, Merritt avait déclaré au cours d’une entrevue accordée au Daily News: “People like Lester Young, Count Basie, Charlie Parker, and Dizzy Gillespie left an enormous trail of ideas that we were following. For me, there were a lot of threads to be pulled together from all over the place to increase the vocabulary that we used.” Merritt avait continué de se produire avec le groupe jusqu’à l’âge avancé de quatre-vingt-dix ans.
Diagnostiqué pour la première fois d’un cancer dans les années 1970, Jymie Merritt est mort d’un cancer du foie à Philadelphie le 10 avril 2020, trois semaines avant son quatre-vingt-quatorzième anniversaire de naissance. Merritt laissait dans le deuil son épouse Dorothy (Ave) Viola Small, son frère LeRoy, ses fils Marlon et Marvon, et ses filles Mharlyn et Jamie Reese. Merritt avait un autre fils, Martyn, mais il était décédé en 1989. C’est le fils de Merritt, Michael, qui avait annoncé la mort de son père sur la page Facebook de Leo Gadson. On pouvait lire dans ce communiqué:
“It is with great sadness that I share with you the news that my father, Jymie Merritt, one of the greatest musicians who ever lived, who was active during an era when jazz reached it’s most fertile peak in the mid-20th century, passed away at age 93, on the evening of Friday, April 10th at his home in Philadelphia, PA after a long illness. His death was not related to the COVID-19 pandemic. Our family will release more information within the next few days.”
Plusieurs des enfants de Merritt avaient suivi les traces de leur père et avaient poursuivi une carrière musicale. Chanteuse et autrice, Mharlyn Merritt avait obtenu une bourse de la National Endowment for the Arts en 1988. Guitariste reconnu, Marlon avait combattu lors de la guerre en Irak. Malheureusement décédé, Martyn avait fait carrière comme pianiste classique et avait étudié avec le légendaire Leon Bates. Marvon était percussionniste et batteur. Quant à Mike, c’était un bassiste réputé qui avait joué avec plusieurs grands noms de la musique comme Levon Helm, Phoebe Snow, Johnny Copeland et BB King. Mieux connu comme membre du groupe du Basic Cable Band du talk-show de Conan O'Brien sur le réseau TBS, Mike avait co-produit en 2005 avec sa soeur Mharlyn un CD indépendant intitulé "Alone Together" mettant en vedette son frère Marlon à la guitare, Uri Caine, Al Kooper, Lew Soloff et les Vivino Brothers.
Commentant la mort de son ancien collègue, le saxophoniste Odean Pope, qui avait joué pour la première fois avec Merritt en 1959, avait déclaré: “Jymie Merritt, that’s a great loss. I’m very grateful that I lived during his time. In addition to him being an extraordinary bass player, he had his own sound. He had his own concept. He was just so fluent in what he was doing. To me, playing his music was like going to the highest university in the whole world.”
En 2016, l’émission Jazz Night in America avait consacré un épisode d’une heure à Merritt et à son groupe les Forerunners, dans le cadre d’un concert présenté au World Cafe Live de Philadelphie. Dans le cadre de l’émission, Merritt avait défini sa conception du rythme en ces termes: “Rhythm is very complex, because it’s the basis on which the entire universe is constructed. All life has a pattern, and once you can tap into that pattern, you tap into all aspects of life.”
Lauréat de plusieurs prix, Merritt avait notamment remporté en juin 2008 un Don Redman Heritage Award. Le prix avait été remis à Merritt dans le cadre d’une cérémonie organisée par la Harpers Ferry Historical Association et la division de la NAACP à Jefferson County. L’événement était organisé en collaboration avec la Don Redman Heritage Society de Piedmont, en Virginie occidentale. En 2009, Merritt s’était également vu décerner un Jazz Heritage Award. Le prix avait été attribué à Merritt conjointement par l’Université de Philadelphie et le Jazz Heritage Project. Le prix avait été remis à Merritt dans le cadre de la Philadelphia Jazz Fair organisée par le professeur et musicien Don Glanden. L’organiste Trudy Pitts était l’autre récipiendaire du prix cette année-là. C’est un autre grand contrebassiste de Philadelphie, le regretté Charles Fambrough, qui avait remis son prix à Merritt. En novembre 2013, Merritt avait aussi remporté, en même temps que son collègue contrebassiste et ami Reggie Workman, le Clef Club of Philadelphia's Living Legend, Jazz Award.
Malgré tout son talent de contrebassiste et de compositeur, Merritt était demeuré largement méconnu du grand public, probablement parce qu’il n’avait jamais enregistré sous son propre nom. Comme l’avait expliqué son fils Mike: “People like Miles Davis wanted him to be in his band. Art Blakey or Max Roach or Sonny Rollins or Dizzy Gillespie, whoever he was working with — the musicians knew who he was. But to the general public he was a sideman, because he never recorded anything under his own name as a leader.” Qualifiant Merritt de véritable géant, le contrebassiste Christian McBride avait commenté: “Phrases like musical genius and unsung are so casually and recklessly thrown out there describing just about anyone these days. Jymie Merritt is not only one of the great bassists of his era, but also one of the great composers.”
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
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Négociation dans le secteur public
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Coloniser le sud du Liban ? Un fantasme d'Israéliens messianiques à prendre au sérieux (Ha'Aretz via Courrier International, 3 juillet 2024)
"Que disent ces supposés “illuminés” ?
“Le caractère prétendument colonial d’Israël n’est rien à côté de celui du Liban… Depuis sa création par les Français, en application des accords Sykes-Picot [1916], ce pays était et reste un État artificiel.”
Et puisque cette entité “artificielle”, qui plus est “faillie”, est dotée d’une frontière méridionale tout aussi “artificielle” avec Israël, frontière qui n’est jamais qu’un “reliquat des accords coloniaux franco-britanniques”, Israël devrait imposer au Sud-Liban “une frontière naturelle : le fleuve Litani. Au minimum.”
Un des intervenants de la conférence du 17 juin était le bibliste Yoël Elitzour, qui n’a pas craint de louer le “miracle éclatant” et le “message divin” censément annoncés par les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023.
Elitzour a noyé son public sous une avalanche d’extraits du Tanakh [Bible] pour démontrer que le Liban fait partie de la Terre promise.
Un autre intervenant n’était autre que Hagi Ben-Artzi, le frère aîné de Sara Nétanyahou, l’épouse du Premier ministre.
“Nous ne sommes pas des extrémistes : nous ne revendiquons aucun mètre carré au-delà de l’Euphrate”, déclare-t-il pour “rassurer” ses adversaires.
Amiad Cohen, secrétaire général de la branche israélienne du Keren Hatikva [“Fonds de l’espérance”], un mouvement ultranationaliste religieux, s’est dit “horrifié” par le fait que, dans leur lexique actuel, les généraux de Tsahal ne parlent plus de “capture de territoires” comme objectif de guerre.
Tout ce qu’il espère, c’est le déclenchement d’une “troisième guerre du Liban”, dont l’issue sera la conquête et l’écrasement du territoire s’étendant de la frontière israélienne au fleuve Litani.
Et au-delà si possible.
On pourrait couvrir de ridicule les déclarations outrancières de l’organisation Uri Tzafon.
Sauf que ce n’est pas la première fois que la droite messianique parle de construire des colonies au Sud-Liban.
Lors de la première guerre du Liban [1982-1984], le Goush Emounim revendiquait déjà le “retour” sous souveraineté israélienne des “terres de la tribu d’Asher”, [une des douze tribus d’Israël], un territoire qui, selon la Bible, englobe les villes côtières de Tyr, en deçà du fleuve Litani, et de Saïda, quelques kilomètres au nord de ce fleuve, soit [une partie de] l’antique Phénicie.
Mais il nous faut aussi regarder la réalité actuelle, dans laquelle ce secteur idéologique et au départ marginal est parvenu, en presque soixante ans, à imposer à l’État d’Israël une vaste entreprise de colonisation de peuplement en Cisjordanie, ce qui semblait dément il y a cinq décennies.
C’est cette nouvelle réalité que rêve de reproduire, par exemple, le ministre des Finances et vice-ministre de la Défense, Bezalel Smotrich [extrême droite suprémaciste], lorsqu’il exige que l’armée israélienne “récupère” le Sud-Liban et “y restaure la présence juive” si le Hezbollah continue de tirer des missiles sur la Galilée [nord d’Israël].
Qui peut nous jurer qu’une revendication aussi insensée ne deviendra pas un élément discret mais central dans le débat public israélien si une guerre terrestre se déclenchait entre Israël et le Hezbollah ?
Nous devons prendre ce fantasme au sérieux.
Après tout, en cinquante-sept ans, ces gens et leurs groupuscules ont prouvé qu’en Israël, les délires du jour forgeaient la politique du lendemain et la réalité du surlendemain.
Le pire est toujours possible."
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Dialogue social dans le secteur public : Lihau et Muyaya promettent une réforme profonde pour améliorer les conditions des fonctionnaires en RDC
Le dialogue social dans le secteur public en République Démocratique du Congo (RDC) a été au centre des discussions ce lundi lors d’un briefing presse animé conjointement par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, et le vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du…
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Comment la France pourrait-elle atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ? Telle est la question explorée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) dans son rapport «Transition(s) 2050», qui explore quatre scénarios pour la moitié du siècle. Si le pays suit la trajectoire actuelle, les objectifs climatiques restent hors de portée. Pour «faciliter le passage à l’action», l’organisme a donc réalisé un «exercice de prospective inédit» avec l’appui de plus d’une centaine de spécialistes et d’un comité scientifique.
Dans une première version de ce travail, publiée en 2021, chaque secteur (alimentation, habitat, industrie, etc.) avait été passé au crible afin d’échafauder quatre récits pour une nouvelle société. Sauf qu’entre-temps, la crise énergétique a surgi et la question de l’adaptation au changement climatique s’est imposée. Résultat, les experts de l’Ademe ont affiné leur synthèse mastodonte, rendue publique jeudi. Pour Libé, David Marchal, directeur exécutif de l’expertise et des programmes à l’Ademe, décrypte cette publication et les crispations politiques qu’elle suscite.
En quoi consistent les quatre scénarios de l’Ademe pour une neutralité carbone d’ici 2050 ?
Ces scénarios contrastés reposent en premier lieu sur quatre récits qui répondent aux aspirations diverses de différents acteurs de la société. Le premier, baptisé «génération frugale», est le plus sobre et le plus contraignant : il suppose, par exemple, une division par trois de la consommation de viande des Français, il fait la part belle aux low-tech, implique une gouvernance marquée par des interdictions et des quotas, etc.
Le deuxième, appelé «coopérations territoriales», mobilise toujours, mais dans une moindre mesure, le levier de la sobriété et surtout celui de l’efficacité énergétique. Il s’inscrit dans le cadre d’une gouvernance partagée et d’une fiscalité environnementale.
Le troisième, dit «technologies vertes», s’appuie sur une forme de «consumérisme vert», avec une diminution de la consommation de viande plus faible et un cadre de régulation minimale pour les acteurs privés. Enfin, le dernier scénario, celui du «pari réparateur», préserve nos modes de vie, la consommation de masse, la mondialisation, et mise tous azimuts sur les avancées technologiques telles le captage et le stockage de CO2 dans l’air. Toutes ces options permettent d’atteindre la neutralité carbone, mais les risques et les «paris» afférents ne sont pas les mêmes.
Justement, l’impact de chaque scénario est plus finement analysé dans la nouvelle édition. Quelles conclusions en tirez-vous ?
Au-delà des récits, l’Ademe a réalisé des modélisations très poussées. La plus-value de la version 2024 est la mesure des impacts concrets de ces quatre récits sur l’artificialisation des sols, les besoins en matériaux au niveau national ou en empreinte ou encore la qualité de l’air, au-delà des seules émissions de gaz à effet de serre. «Transition(s) 2050» parle ainsi aussi bien d’alimentation, de biomasse que de voitures électriques. Nous avons également analysé les risques naturels, technologiques ou encore géopolitiques auxquels ces quatre scénarios sont soumis. Concrètement, pour fonctionner, le numéro 4 nécessite un doublement de l’exploitation du cuivre, de l’artificialisation des sols et des besoins en eau pour l’irrigation. Or, on a bien vu avec la guerre en Ukraine ou la crise du Covid-19 que la question de l’approvisionnement en matériaux est soumise à un fort risque géopolitique.
Quels scénarios sont les plus crédibles au regard de ces nouvelles données ?
Les scénarios les plus sobres (1 et 2) ont les impacts les plus faibles et sont soumis à moins de risques. Ils sont donc plus résilients. En revanche, le premier repose sur un pari social fort car il nécessite une mutation rapide de la société vers un monde beaucoup plus sobre. On ne parle pas juste d’éteindre la lumière en partant de chez soi, mais d’une sobriété structurelle, de l’aménagement du territoire à la production industrielle. Son acceptation sociale ne sera pas évidente. Regardez les réactions suscitées par notre campagne de publicité sur la sobriété en fin d’année dernière… [diffusée peu avant le Black Friday, celle-ci, qui incitait à freiner les fringales de consommation pour se tourner vers l’occasion, a provoqué l’ire des organisations patronales, des associations de commerçants et des filières concernée et a vu s’opposer les ministres de la Transition écologique et de l’Economie, Christophe Béchu et Bruno Le Maire, ndlr]. De même, le scénario 4 relève d’un pari technologique fortement incertain car, s’il permet d’atteindre la neutralité carbone, c’est uniquement grâce à des technologies énergivores, encore au stade de prototypes. Les scénarios 2 et 3 semblent donc les plus équilibrés et les plus accessibles.
La croissance économique du pays pâtira-t-elle de cette course à la neutralité carbone ?
Seul le scénario le plus sobre passe par un épisode de décroissance en début de période en raison d’une forte baisse de la consommation. Les bénéfices liés à l’isolation des logements et aux moindres importations d’énergie et de combustibles fossiles ne se font ressentir dans l’économie qu’après 2030. Dans tous les cas, nous mettons en avant la nécessité, pour le monde économique, de se projeter dans un monde où l’on sort, en partie, des modèles d’affaires en volume et où la valeur ajoutée d’une entreprise peut aussi se mesurer grâce aux services qu’elle rend ou à la qualité des produits vendus. On peut créer de la croissance tout en vendant moins de matière ou des produits plus durables.
Comment le gouvernement et les collectivités peuvent-ils se saisir de ces scénarios ?
Ce rapport éclaire tous les enjeux de la transition pour alimenter la SNBC 3, la future stratégie nationale bas carbone. Nous faisons face à de nouveaux enjeux : une accélération de la transition est nécessaire pour atteindre nos objectifs de 2030, il y a une volonté nouvelle de souveraineté industrielle et donc de réindustrialisation et des questions inédites surgissent sur l’hydrogène ou encore la décarbonation de l’aviation. Tout ça fait que les travaux de l’Etat sont complexes et chronophages. On ne peut pas simplement piocher les éléments qui nous conviennent dans tel ou tel scénario pour en créer un nouveau. Tout l’enjeu est de garder une cohérence globale. Nos quatre scénarios permettent ainsi d’éclairer ce débat sur des choix dont les conséquences dépassent le seul sujet de l’énergie. Le Secrétariat général à la planification écologique a notamment beaucoup utilisé nos travaux pour définir le plan jusque 2030 et au-delà. C’est aussi le cas de nombreuses collectivités.
#french#article copié en entier car réservé aux abonnés#climate emergency#france#climate change#ecology#french side of tumblr#upthebaguette#whatthefrance
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[…] Le secteur de la santé aiguise l’appétit des fonds d’investissement, qui ciblent de plus en plus les cabinets médicaux et les laboratoires. Si leurs capitaux aident à moderniser et à développer l’offre de soins, leurs objectifs de rentabilité inquiètent les professionnels de santé et les pouvoirs publics…[…]
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