#sac cercueil
Explore tagged Tumblr posts
Text
Costume Beetlejuice version lolita: RĂ©alisation du sac cercueil (photos des Ă©tapes). Lien page facebook: https://www.facebook.com/profile.php?id=100032848166805&locale=lv_LV
#sac beetlejuice#sac cercueil#sac gothique#costume beetlejuice#cosplay beetlejuice#accessoire gothique#création artisanale#création française#couture#halloween#halloween 2024#beetlejuice cosplay#beetlejuice costume#beetlejuicebag#gothicbag#halloween costume
0 notes
Text
En 2023
Je re-rencontre un homme aux yeux si malicieux. Sous les cheveux blancs, le crĂąne est rose comme une crevette.
Je regarde lâhomme qui danse-vole en ailes de pardessus, devant le cercueil de son amour assassinĂ©. Mon cĆur sâest remis en marche.
Mon cĆur repart en chamade. Attention.
Attention Ă celui qui a les yeux aux rides jolies.
Câest une folle envolĂ©e. Câest une pointe dâamour.
Au final, point dâamour, en 3 jours. Je ris. Jâai pleurĂ© puis je ris. De mâobserver ĂȘtre si nulle en ça. Je ne m'y entends pas en rĂ©tention d'homme.
A tout Ăąge, on apprend. En 2023 je rencontre un goujat.
En 2023, Dominique A, Bertrand Belin, Inspector Cluzo, Arthur H, et aussi des plus et aussi des moins au Bateau Ivre.
Je fais un pogo Ă Aucard. J'adore Aucard comme tous les ans.
Je ne dors pas pendant une semaine. J'arrive avec mes valises Ă la librairie. Il y a foule et je sors les rames et ma honte.
Orelsan à Terres du Son. J'ai supporté Terres du Son comme il y a 15 ans.
En 2023, c'est l'Ă©tĂ©. Jâattire la curiositĂ© de deux petits alpagas. Je mange des larves d'insectes. GoĂ»t de chips. Je mangĂ© des grillons. GoĂ»t d'amande. Je fais du pĂ©dalo, du VTT cross, du paddle, du canoĂ«. J'ai le mal de mer en rĂȘve tous les soirs au bord du lac.
Je suis claustrophobe quand je ferme le gilet de sauvetage. Ma fille rit.
En 2023 je rencontre Galaad le facho de 18 ans. Son espoir en la vie est de buter une racaille. Il a le bac, il reçoit un mail, il est admis dans un truc militaire pour devenir instructeur en arme à feu. Son papa chéri conduit un Duster avec un trÚs gros autocollant " Support our troups". Il fait du jogging avec un sac à dos rempli de pierres.
Le chien vomit à l'avant de leur canoë kayak.
Je visite des trucs qui se visitent. Je pense aux trucs qui se pensent.
J'Ă©cris au calme et au cagnard au bord du Cher chez E et A.
En 2023, je fais l'amour deux fois pour la derniĂšre fois avec l'homme de ma vie qui ne m'aime plus depuis 3 ans. On ne peut pas faire l'amour Ă deux, seule.
En 2023, je veux acheter un bidon d'eau.
Je serre fort Fanie ma belette dans les bras deux fois par semaine car la tendresse se partage.
Je récupÚre des bidons d'eau dans la rue.
Je perds beaucoup de kilos. Je cours des kilomĂštres en portant mes parpaings.
En 2023 j'entends bien creuser une cave ou un abri antinucléaire au milieu de mon jardin. Creuser la nuit.
En 2023 jâai peur de manquer dâeau
En 2023 je fais l'amour quelques fois avec un homme qui se demande encore aprĂšs 50 ans si elle est assez grosse.
Je veux me couper les cheveux en juillet.
En 2023, S tombe dans les bras d'un camion de pompiers.
Je prends M dans mes bras parce qu'elle tremble de peur. Je serre S dans mes bras car elle tombe dâeffroi. Je prends J dans mes bras parce qu'elle est trop fiĂšre. Pour le faire. Je prends B dans mes bras parce qu'elle, son amour est mort Ă 47 ans. Je pleure longuement.
Je me coupe les cheveux en août et ils se rebiquent en biquelettes.
En 2023 je parle et pense espagnol, beaucoup. Je pense breton beaucoup à l'intérieur de moi.
Jane B. est morte et je pleure une avalanche
Je me souviens d'AgnÚs Varda. De Gainsbourg. Je pense à Charlotte. Tous ils sont mes intimes. Je ne suis pas la leur. J'ai écouté tous les podcasts. J'ai pleuré pour tous ceux qui étaient tristes.
En 2023, je me fonds toujours, en grĂące, avec elle et eux: la Nature. Je suis devenue longuement une biche.
Je discute avec un rouge gorge trĂšs gourmand.
J'entends une invasion de geais.
En 2023 les deux canards en planeur sont empĂȘchĂ©s par un grand bouclier de vent de traverser lâautoroute.
Le cormoran se prend les pieds dans les glouglous tourbillonnants du Cher.
Je parle des Ă©crevisses de Californie, qui marchent des heures pour disperser leurs gĂšnes.
En 2023, je m'inquiĂšte pour Miossec. Je discute avec ma collĂšgue MC. Pour qu'elle sauve sa voix. Elle dit que câest du carton maintenant.
En 2023 j'ai dĂ» faire un choix de merde. Jâai dit adieu Ă la libido. Le choix de vivre.
Je me suis enfin lancĂ©e pour expliquer aux miens comme NoĂ«l mâest un odieux moment. Je me sens libĂ©rĂ©e de NoĂ«l.
Je pense beaucoup trop ïżœïżœ F et son amoureux dĂ©cevant.
JâĂ©crase une souris Ă©crasĂ©e. Je la remets sur ses pattes. Plate.
Je compte 23 oiseaux. Mangés par mon chat.
Je mange une tarte au fenouil et au saint nectaire. Les Studio, un lieu safe, une deuxiĂšme maison, une taniĂšre.
Jâaime encore plus mon vĂ©lo d'amour, ma ville-citĂ©, les cinĂ©s Studio, mes chats.
Jâai de nouveaux voisins. Ils sont gentils et silencieux.
Je fusionne avec ma fille enchantée.
Je glisse sur l'asphalte. Fais du roller Ă toute bombe
En 2023 je suis correspondante fiĂšre des Studio, je vais voir un match de Roller Derby.
Mes lunettes me vont bien.
En 2023, au Bateau Ivre jâai portĂ© Ă bout de bras une drag queen magnifique et terrifiante de dĂ©sespoir.
Je compte 31 oiseaux.
Tu fais chier Paprika - c'est le chat.
J'aime encore plus fort Piment- c'est le chat.
En 2023, jâaffine la lĂ©gende de moi. Comment les autres nous voient. Est-ce soi ? Est-ce un bazar de soi ?
Je mâinterloque.
Je réponds à la journaliste.
Jâai mon comportement-ben-ouais.
Jâen fais trop mais avec conviction.
JâĂ©coute les autres.
En 2023 je rencontre un plaintif,
Ăa me fait chier.
Ma fille prépare une cape jaune fluo en crochet pour le chat.
J'aime mettre des chaussettes colorées. C'est du soleil aux chevilles dÚs le matin, et la fierté.
Je crois que j'ai fait une grosse boulette au boulot. Il y a 15 ans, jâai couchĂ© avec le mari d'une collĂšgue avant qu'il soit son mari, avant qu'elle soit ma collĂšgue. Il y a des trucs Ă ne pas raconter mais aussi bon, je ne pouvais pas deviner hein. La reine des boulettes mais c'Ă©tait drĂŽle.
Je mâinterpelle.
Jâai failli pleurer. Le film Ă©tait si rĂ©ussi. Ce nâest pas un film. Little Girl Blue. Et la tendresse en ce jour.
La boutique EmmaĂŒs sâest rapprochĂ©e de la maison tendrement. Ma fille et moi dĂ©posons quelques euros pour des tas de vĂȘtements Ă mettre en tous sens. Câest chaud et colorĂ©, câest vivant et plein de cĆur de plein de gens.
Je parle beaucoup avec lâhomme aux yeux malicieux. Il est tendre froid, il aime et nâaime pas, il est seul et entourĂ©. Il aimerait, mais abandonne. Il aime, mais pas trop longtemps. Il ne sait pas, il est perdu au milieu de sa vie
On met les vĂȘtements au congĂ©lateur pour ĂŽter les phobies de punaises.
En 2023, jâai envie de donner une vie entiĂšre et mon royaume pour la santĂ© de mon fils.
Je fusionne tendrement avec mon amie I au poignet qui se tord de rire, mon amie A qui fuit à l'intérieur, mon amie A à l'épaule qui tressaute d'envie, mon amie B au bras qui s'enfuit déjà . Oublier le temps.
Je mange une galette FCPE. Ecoute attentivement ma copine D, chargée de comm'. On ne croirait pas comme cela, mais elle aussi a besoin des autres.
En 2023 je marche sur le fil des émotions de mon fils. Je me sens éléphant dans son magasin de porcelaine.
Je ne peux plus pleurer.
C'est l'hiver. JâĂ©cris au calme et encheminĂ©e chez E et A. Jây rencontre Totoro le vrai.
En 2023 je pense encore avec tendresse au goujat plaintif.
Jâaime tant serrer dans mes bras celui aux yeux si malicieux et perdus.
Je fais arrĂȘter les voitures pour la traversĂ©e lente du brocard. Il me sourit.
Le douanier Bolo, lui, ne laisse rien passer, son képi lui va comme un gant.
En 2023, je fais un doggy bag avec les macarons au fois gras du séminaire.
Dans le train du retour, j'ouvre mon doggy bag devant le gros monsieur qui fait semblant de lire le dernier F.O.G. Il regarde par-dessus, un peu en biais comme tous, les fesses rouges serrées de la belle lurette entrée aprÚs moi dans le wagon. On ne regarde plus mes fesses comme une belle belette.
J'emmĂšne ma fille au spectacle encore. Elle parle au micro.
Mon fils est dans le dur.
En 2023 lâhomme de ma vie qui ne mâaime plus depuis trois ans envoie en sms en dĂ©cembre. Quâen faire.
Quand.
Paprika ramĂšne un 32Ăšme oiseau.
Avec la cape jaune fluo en crochet, sa saison 2024 sera une saison maigre.
On ne peut pas laisser ce chat gourmet liquider tous mes efforts pour la biodiversité de ces jardins urbains.
Il nây aura plus un seul hĂ©risson dans deux ans, dit lâarticle.
Le 31 je marche seule dans les rues qui se donnent et jâmâen fous de ces chaines qui pendent Ă nos cous. Jâapprends ce quâest un RashĂŽmon. Je reste jusquâau bout du bout du film, je sors la toute toute derniĂšre de la salle de la toute toute derniĂšre sĂ©ance. Je rentre Ă pied. Je verse des petites Ă©toiles dorĂ©es dans les boĂźtes Ă lettres des gens de mon quartier.
Je monte une toute derniĂšre fois en 2023 sur mon tabouret magique pour mieux y voir ce qui est tout petit, de haut.
Un petit tour de 2023.
#elle ferrocerium#poĂ©sie contemporaine#texte#poïżœïżœtes sur tumblr#poĂ©sie#fleur cormier#elleferrocerium#amour#nature#2023
5 notes
·
View notes
Text
Bonjour les gens !
Vous avez de la chance, aujourd'hui vous aurez un post tÎt. Nous on a un peu moins de chance, c'est parceque on est coincées dans un bus de 15h30 à 1h du mat (ou 2h30, en fonction d'à qui on parle, ce sera la surprise...) \o/
On commence par le temple bleu ce matin (oui, ils manquent un peu d'originalité sur les noms). Clem n'a pas trop aimé, je pense que ça lui a trop rappelé l'idée de faire trempette, quelle idée.
On part ensuite vers des jardins trĂšs jolis (Ă 5km du centre ville, heureusement que le guide l'indiquait "dans la ville" ...), oĂč on entendra les oiseaux comme jamais jusqu'ici. Un peu d'air frais pour nos poumons malmenĂ©s par la pollution des transports ! (Manifestement, BMW n'a pas dĂ» rappeler de voitures dans la rĂ©gion)
On en profite pour en apprendre un peu plus sur le teck, un arbre extrĂȘmement utilisĂ© dans l'artisanat ThaĂŻlandais. C'est une espĂšce qui ne pourrit pas et surtout, ne succombe pas aux termites, ils font donc de tout avec : des chariot, des outils, des portes ou dĂ©corations de temple, des palanquins pour reines, des cercueils, des candĂ©labres, ...
On repasse par l'hĂŽtel rĂ©cupĂ©rer nos sacs Ă dos (c'est quand mĂȘme pratique qu'ils fassent tous consigne), et on profite de nos derniĂšres heures avec les fesses Ă la verticale pour voir un petit temple aux portes magnifiques. Sur le cĂŽtĂ©, ce sont des troncs de palmier sculptĂ©s !
On cherche ensuite dĂ©sespĂ©rĂ©ment de quoi manger sur le chemin, et on finit par commander du porc au basilic (ils en mangent beaucoup ici)... Sauf qu'on a oubliĂ© de demander "no spicy". Bon, ben aucune de nous deux n'a pu finir son assiette, ça fait cher le riz avec un oeuf frit đ
Nous repartons donc vers la gare sans papilles gustatives, avec le feu de l'enfer dans les intestins et la bouche carbonisée au 42eme degré. Souffrance et déchéance.
Allez, et comme vous avez été sages et que j'ai le droit de mettre une vidéo par post, vous avez le droit à ce grand moment de notre vie, comme promis hier. Cadeau.
5 notes
·
View notes
Text
Le triomphe du fils du charpentier 23/07/2024
⊠afin quâau nom de JĂ©sus tout genou flĂ©chisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que JĂ©sus-Christ est Seigneur, Ă la gloire de Dieu le PĂšre. Philippiens 2.10, 11
LâHistoire nous dit que Julien lâApostat (331-363) tenta vainement de renverser le christianisme et de rĂ©tablir le paganisme. Un de ses proches dit un jour Ă un chrĂ©tien : « Que fait maintenant votre fils de charpentier ? » La rĂ©ponse fut : « Il fabrique un cercueil Ă votre empereur ! ».
Mortellement blessĂ© peu de temps aprĂšs au cours dâune bataille, Julien, gisant au sol, prit un peu de sable plein de son sang, le jeta en lâair, en disant : « Tu as vaincu, GalilĂ©en ! »
Les ennemis du Christ demeurent nombreux et veulent encore gommer de notre Terre tout ce qui est hĂ©ritĂ© du judĂ©o-christianisme. Pourtant, mĂȘme sâils y parvenaient et quâil ne restait que deux tĂ©moins du ChristÂč, câest bien ce Fils du charpentier qui aura le dernier mot.
Tous les orgueilleux des cieux et de la Terre, les grands comme les petits, devront bientĂŽt flĂ©chir les genoux et reconnaĂźtre sa victoire. Une victoire remportĂ©e par lâabaissement volontaire du Dieu de lâUnivers renonçant Ă tout pour se faire notre semblable, et pour nous sauver au moyen de la croix par la plus grande dĂ©faite apparente.
En sommes-nous conscients ? LâindiffĂ©rence est dĂ©jĂ une façon de combattre le Christ et de signer notre perdition.
Richard DouliĂšre
Âč Cf lecture proposĂ©e __________________ Lecture proposĂ©e : Livre de Apocalypse, chapitre 11, versets 3 Ă 13.
3 Je donnerai Ă mes deux tĂ©moins le pouvoir de prophĂ©tiser, revĂȘtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours.
4 Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.
5 Si quelqu'un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu'un veut leur faire du mal, il faut qu'il soit tué de cette maniÚre.
6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espÚce de plaie, chaque fois qu'ils le voudront.
7 Quand ils auront achevĂ© leur tĂ©moignage, la bĂȘte qui monte de l'abĂźme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera.
8 Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelĂ©e, dans un sens spirituel, Sodome et Ăgypte, lĂ mĂȘme oĂč leur Seigneur a Ă©tĂ© crucifiĂ©.
9 Des hommes d'entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre.
10 Et à cause d'eux les habitants de la terre se réjouiront et seront dans l'allégresse, et ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophÚtes ont tourmenté les habitants de la terre.
11 AprĂšs les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s'empara de ceux qui les voyaient.
12 Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait: Montez ici! Et ils montÚrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent.
13 A cette heure-là , il y eut un grand tremblement de terre, et la dixiÚme partie de la ville, tomba; sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnÚrent gloire au Dieu du ciel.
0 notes
Text
RED HEART DAMNATION
légende : Av/P/Ap signifie Avant/Pendant/AprÚs.cela sert à fixer une chronologie
Ănigme N°001. Av : Sa boutique Ă Ambrosia est Ă prĂ©sent un Ă©difice abandonnĂ© et absolument lugubre Ă visiter mais un siĂšcle plus tĂŽt Ă la fin du 19Ăšme siĂšcle, elle Ă©tait moins inquiĂ©tante : il l'avait dĂ©corĂ© de sorte d'accueillir les endeuillĂ©s en recherche d'un croquemort convenable pour s'occuper d'un dĂ©funt. Ils ignoraient juste qu'il Ă©tait un nĂ©cromancien et que ses cercueils n'allaient pas faire de bien du tout Ă l'Ăąme du dĂ©funt qui allait ĂȘtre entreposĂ© Ă l'intĂ©rieur.
P : A prĂ©sent un siĂšcle plus tard, il peut officiellement se nommer le crĂ©ateur des Vassalords. Ils se rĂ©veillent les uns aprĂšs les autres aprĂšs un siĂšcle Ă reposer dans les cercueils qu'il avait fabriquĂ© lui-mĂȘme avec grand soin.
Ap : L'un de ses cercueils justement est en train de "gronder" de façon inquiétante dans la fosse mortuaire du cimetiÚre familiale d'un manoir jadis aristocrate et entretenu avec soin mais désormais négligés par ses héritiers. (Il n'y a pas de vampire qui va en sortir, comme le croit encore leur fils adolescent)
ĂNIGME N°002. Av : Cette dague, soigneusement conservĂ©e dans une vitrine du musĂ©e et inoffensive depuis presque un siĂšcle, est un artefact de magie occulte. Elle va cependant bientĂŽt fĂȘter son premier millĂ©naire et elle est impatiente d'obtenir son "level up" : toutes les Ăąmes qu'elle a absorbĂ© lorsqu'elle Ă©tait utilisĂ©e pour ĂŽter la vie sont enfuies en elle, elle a hĂąte de s'en dĂ©barrasser.
P : Les morphÚmes sont donc des défunts dont l'ùme était en sommeil à l'intérieur de la dague, ils ont tous été éliminés de leurs vivants par la dague, lorsque celle-ci était dans la main d'individus meurtriers. Les morphÚmes n'ont qu'une espérance de seconde vie que de 1000 jours, avant de disparaitre comme de la poussiÚre.
Ap : Nous vous proposons de rédiger la chronologie de ces 1000 jours, en y mixant des émotions, du drama, de la passion, des désirs, du chagrin, de l'incompréhension, tout ce qui sera bon à piocher pour rendre cela inoubliable.
__________
ĂNIGME N°003. Av : Voila un millĂ©naire qu'il "dort" dans son cercueil, son corps conservĂ© grĂące Ă la magie occulte du poignard enfoncĂ©e dans son cĆur...
P : Mais son tombeau est fouillé par des archéologues et l'arme retirée (parce qu'il faut toujours un con pour faire ce qu'on attend de lui - d'ailleurs, le poste est vacant : celui du con qui a retiré la dague)
Ap : Euh, il s'est donc réveillé... du pied gauche.
____________
ĂNIGME N°004. Nous appellerons xxxxxxxxx un individu ayant mis la main sur un des artefacts temporelles maudits qui permettent Ă une personne de tĂ©lĂ©porter sa forme astral psychique et fantomatique dans le passĂ©, c'est un aller-simple il n'y a pas de possibilitĂ© de revenir Ă son Ă©poque mais il est certain qu'un jour, il y reviendra car l'artefact lui octroie l'immortalitĂ© jusqu'Ă cette date et cet horaire oĂč il a Ă©tĂ© activĂ©.
ĂNIGME N°005. Qu'est ce qu'un Sinistros exactement ? Ils sont des chiens mais surtout des gardiens, qualifiĂ©s le plus souvent d'abominations monstrueux. Ils surveillent des puissantes arcanes, des artefacts dĂ©moniaques et Ă©difices malveillants.
CerbĂšre est un chien Ă trois tĂȘtes qui tient fermer la porte principale des Enfers mais il existe d'autres chiens qui gardent d'autres accĂšs pour garder fermer les Enfers, ce sont les Sinistros.
Ils leur arrivent de sur-estimer un ennemi de temps en temps, fonçant l'éliminer pour s'assurer que leur porte reste close alors qu'il n'était qu'un pauvre bougre hélas trop louche et impressionnant pour son propre bien.
___________
ĂNIGME N°006. Av : il Ă©tait dans une cave en train d'y moisir, enfermĂ© sans pouvoir en sortir par ses propres moyens depuis plusieurs siĂšcles par on ne sait qui, on ne sait pour quoi, jusqu'au jour oĂč elle l'y trouva et le libĂ©ra en ouvrant les verrous. Il a Ă©tĂ© tout d'abord Ă ses yeux un affamĂ© chien immortel qui parle par tĂ©lĂ©pathie qu'elle a nourri d'un gros sac de croquette. Ce n'est que plus tard qu'il prendra une apparence humaine, nu avec un sceau ensanglantĂ© rouge et noir sur le dos. Il ne lui donnera pas son vĂ©ritable nom, il se fit nommer autrement, loin de ses lourdes responsabilitĂ©s, il comptait prendre visiblement des vacances.
P : des "longues" vacances, dix-sept ans passent, il n'a pas pris une ride, il a une expérience de vie de 1000 ans alors non, il ne risquait pas de mourir ou vieillir dans sa sinistre cave. Il est resté au coté de celle qui l'a libéré, lui servant de chien de garde, chauffeur, compagnon de voyage dans ses déplacements, collecteur de dettes. Au fil des années, ses pouvoirs lui sont revenus : faire disparaßtre tous objets rien qu'en les effleurant. En réalité, il l'envoie dans ce qui l'appelle l'Hermes. Le sceau dans son dos lui permet de revenir de cet autre dimension.
Ap : ses responsabilités de "gardien du sceau" sonnent les cloches, des individus commencent à se pointer devant chez eux et sa patronne voit bien que les ennemis à sa porte ne sont pas ceux de la société, ils sont là pour 'lui' et pour la premiÚre fois, il ne se bat pas avec le sourire aux lÚvres avec joie, il est en colÚre. Elle qui voulait récemment savoir justement ce qu'il était, elle pense que la réponse ne va pas tarder à venir. __________
ĂNIGME N°007. [les insurgĂ©s] ce sont des individus ayant qu'une espĂ©rance de vie restreinte depuis que leur cĆur a Ă©tĂ© arrachĂ©, cristallisĂ© et avalĂ© par le dragon rouge; leur attribuant Ă ces derniers des capacitĂ©s rougeoyantes (sans avoir Ă passer par l'apprentissage...) et tous les insurgĂ©s sont en compĂ©titions pour le tuer et avaler son cĆur le premier. Ils seront pĂ©trifiĂ©s Ă la fin du compte Ă rebours. Ce compte Ă rebours apparait sous la forme d'une tatouage Ă l'effigie de petits cristaux rouges et qui s'Ă©tend Ă partir l'emplacement de leur cĆur absent. Ils vont dĂ©couvrir que le dragon rouge opĂšre systĂ©matiquement de la mĂȘme façon dans le but de mettre fin Ă sa souffrance, car un sortilĂšge douloureux le frappe tous les 24h pendant plusieurs minutes. Plusieurs millĂ©naires plus tard, on l'entend toujours se rĂ©pĂ©ter : n'attend pas de moi le moindre regret / remord ! sa volontĂ© de reposer en paix est de plus en plus grande et il est prĂȘt Ă tout pour y parvenir. Tuer femmes et enfants, il le fait volontairement pour assombrir le cĆur des hommes et les forcer Ă marcher vers lui pour le tuer. Le tuer n'est hĂ©las pas une mince affaire, les lames ne font que lâĂ©gratigner, le feu ne lui fait rien. Il espĂšre des hommes malins rusĂ©s innovants, tels que le noyer, le geler, trouver une Ă©pĂ©e lĂ©gendaire magique ! le pĂ©trifier ! qu'importe ! Du moment que ça fonctionne ! Il ne sait pas lui mĂȘme cependant comment le tuer, comment parvenir Ă stopper sa rĂ©gĂ©nĂ©ration, il est immortel : il sait juste que cela a un lien avec le cĆur des hommes qu'il cristallise.
0 notes
Text
Les bat' d'af et les Travaux - André Nolat
Roger M., dit l'Anguille, qui vivait avec Mme Aline Ă©tait un homme dâexception. Il se faisait tard dans sa vie. Mais il avait gardĂ© intactes la mĂ©moire et la science quâapporte avec lui le malheur. Son enfance et sa jeunesse avaient Ă©tĂ© terribles. Orphelinat, maison de redressement, Ă©vasion, misĂšre affreuse, vols pour survivre, trois mois de cabane avant le service militaire et, partant, les BatâdâAf. Je soupais quelquefois le soir avec lui, en hiver, quand la neige lourde et lente Ă©crasait la ville. Câest Ă ces moments-lĂ quâil me contait ses souvenirs des bataillons. De cette sombre chronique, voici un aperçu : Les BatâdâAf, les bataillons dâinfanterie lĂ©gĂšre dâAfrique, dits les DAF par les connaisseurs, composĂ©s de cinq bataillons en 1889, et dâun seul cantonnĂ© Ă Foum Tatahouine (Tunisie) en 1939, si tout allait bien on ne faisait que son temps de service. Les bataillonnaires, câĂ©tait en argot les Joyeux. Blancos et visiĂšres cassĂ©es. Aux Dafs, la discipline nâĂ©tait pas tendre. Fallait pas moufter. Sinon : la section spĂ©ciale : la camise ou le falot (le conseil de guerre) et... Biribi. Aux Dafs, il y avait les potes, mais aussi Sidi Cafard qui poussait Ă faire du dĂ©gĂąt... et les tatouages, les bouzilles, une connerie indĂ©lĂ©bile... Croissant de lune avec lanterne... Aux Dafs, il y avait les tyrans du jour et les tyrans de la nuit. Comme lâa Ă©crit un grand journaliste : « lĂ -bas quand le sergent se couche, le caĂŻd se lĂšve. » Pour ĂȘtre respectĂ©, dĂšs le premier jour de son arrivĂ©e, il fallait au mĂ©pris de son sang montrer quâon ne serait pas un schbeb, un girond ; quâon voulait ĂȘtre peinard, maĂźtre de ses rĂȘves. Sinon, on entrait dans un cercle Ă©quivoque, impĂ©rieux, terrible... Et pour quiconque y rĂ©pugnait, le bataillon devenait un permanent supplice. Plus bas dans ces enfers, il y avait les travaux publics. Les Travâs. Le bagne militaire. Pour ceux qui avaient commis un dĂ©lit sous les drapeaux, aux Batâ dâAf ou ailleurs, pour les dĂ©serteurs, pour les insoumis...CâĂ©tait Biribi avec ses compagnies de discipline, ses « maisons-mĂšres » en Afrique du Nord : Dar-Bel-Hamrit, Bossuet au sud dâOran, DouĂ©ra, Bougie, TĂ©boursouk, entre autres « Nous sortons tous des grandes Ă©coles, les uns de Centrale, les autres de Bossuet. » Aux Dafs, il nây avait que de jeunes pĂ©griots ou des malchanceux. Aux Travâs, des soldats punis, pĂšgres ou non. Les Travâs, câĂ©tait pas du nougat... CrĂąnes rasĂ©s, capotes grises : « Tu me demandes, maman de te dire comment je porte la capote grise... » Fallait marcher bĂ©cif, tracer des routes, porter des pierres. Sous le soleil roi, le soleil lion, le soleil assassin. Le cagnard, luisant comme un dinar dâor rouge, qui plie les genoux des plus courageux. Et de la lerdumĂ© a becter. Par terre souvent... ou mĂȘlĂ©e Ă des poignĂ©es de sel. Et les chaouchs. Pour la plupart des tocards fĂ©roces et provocants. Des pionnards, des fondus ; « Mais tâes chaouch Ă Biribi tu fais le dĂ©sespoir des mĂšres. » Et les humiliations ignobles... indicibles. Et le mitard. Comme un cercueil. Avec la ration tous les quatre jours... Et la pelote, avec un sac de sable ou de chaux sur les endosses couvertes de plaies. Et le tombeau. Ătendu au soleil sous une toile de tente pliĂ©e en deux avec les pieds et la tĂȘte en dehors. Et la crapaudine. Pieds et mains bloquĂ©s dans le dos avec des fers. En plein soleil, la gueule sucrĂ©e... On y maudissait Dieu, les hommes et sa mĂšre. Peu dâhommes en rĂ©chappaient. On y mourrait. On y virait louf. On y recherchait mĂȘme des peines plus fortes croyant, ainsi, sâen sortir. Celui qui dĂ©carrait des Dafs et, parfois, Ă peu prĂšs dâaplomb des Travâs devenait souvent un vrai cador ; surtout si auparavant il sâĂ©tait farci la Correction : Belle-Ăle-en-Mer, Mettray, Aniane, Eysses... Faut pas le nier, parmi ces dĂ©tenus, il y avait des salauds, des ordures, des monstres. Mais pas tant que ça. Le gros des bataillons, câĂ©tait de pauvres mĂŽmes, des enfants du malheur, dĂ©sespĂ©rĂ©s, quâune sociĂ©tĂ© pourrissante, frappĂ©e Ă mort par les tueries de la Grande Guerre, que lâabandon, lâabsence de familles, le destin avait brisĂ© ou mĂ©tamorphosĂ© en fauves. Des petits qui allĂšrent Ă la viande avec rage. Des grands tels Paul Carbone qui fut roi de Marseille et Jo Attia roi du non-lieu. Des hors-la-loi, certes. Mais des seigneurs bien loin des crapules dâaujourdâhui, sanglants Ă©piciers de la schnouf. Des hommes qui avaient tout de mĂȘme une certaine mentalitĂ©. Quoi quâon en dise.
Read the full article
1 note
·
View note
Text
Vu de lâextĂ©rieur, lâHĂŽtel des Tilleuls avait ce cachet modeste qui nâinspire que les vagabonds et les touristes en sac Ă dos. Mais dĂšs quâon passait le seuil, on se retrouvait dans un petit palace laissĂ© Ă lâabandon malgrĂ© ses heures de gloire. Des boiseries, du velours rouge, un escalier Ă double rĂ©volution soutenu par des atlantes, bref, un vrai dĂ©cor de cinĂ©ma. On mâa demandĂ© si je voulais une chambre. MalgrĂ© une certaine fatigue, jâai eu le courage de dire non. Le jeune concierge nâa pu rĂ©pondre Ă aucune de mes questions, lâendroit avait changĂ© trois fois de propriĂ©taires en trente ans avant dâĂȘtre repris par un trust hĂŽtelier. Le gĂ©rant mâa dit Ă peu prĂšs la mĂȘme chose et personne dans tout le personnel nâa pu me faire avancer dâun pouce. Ă force dâinsister, jâai bien vu que je commençais Ă fatiguer tout le monde. Jâai passĂ© un coup de fil au type des pompes funĂšbres qui sâapprĂȘtait Ă clouer le cercueil de tonton. Pour me laisser le temps de dĂ©cider, jâai pris une chambre Ă lâHĂŽtel des Tilleuls. LâaprĂšs-midi, jâai traĂźnĂ© dans le coin en posant dâautres questions sans rĂ©ponses, jusquâĂ ce quâun cantonnier me montre le cimetiĂšre, un petit carrĂ© discret bordĂ© dâarbres, Ă un jet de pierre de lâhĂŽtel. Jâai trouvĂ© Ă©trange que, dans une gentille ville comme celle-lĂ , il y ait un hĂŽtel aussi chic pour un cimetiĂšre aussi dĂ©suet. - Tonino Benacquista, La voliĂšre, Tout Ă l'Ă©go, 1999.
Bugeat, CorrĂšze.
#enseigne#hotel#hoteldesvoyageurs#bar#restaurant#marquise#commercedisparu#fermeturedefinitive#vieillefrance#bugeat#correze#citation#benacquista
4 notes
·
View notes
Text
Toutes les choses au hasard Tous les mots dits sans y penser Et qui sont pris comme ils sont dits Et nul n'y perd et nul n'y gagne
Les sentiments à la dérive Et l'effort le plus quotidien Le vague souvenir des songes L'avenir en butte à demain
Les mots coincés dans un enfer De roues usées de lignes mortes Les choses grises et semblables Les hommes tournant dans le vent
Muscles voyants squelette intime Et la vapeur des sentiments Le cĆur rĂ©glĂ© comme un cercueil Les espoirs rĂ©duits Ă nĂ©ant
Tu es venue l'aprÚs-midi crevait la terre Et la terre et les hommes ont changé de sens Et je me suis trouvé réglé comme un aimant Réglé comme une vigne
A l'infini notre chemin le but des autres Des abeilles volaient futures de leur miel Et j'ai multiplié mes désirs de lumiÚre Pour en comprendre la raison
Tu es venue j'étais trÚs triste j'ai dit oui C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde Petite fille je t'aimais comme un garçon Ne peut aimer que son enfance
Avec la force d'un passé trÚs loin trÚs pur Avec le feu d'une chanson sans fausse note La pierre intacte et le courant furtif du sang Dans la gorge et les lÚvres
Tu es venue le vĆu de vivre avait un corps Il creusait la nuit lourde il caressait les ombres Pour dissoudre leur boue et fondre leurs glaçons Comme un Ćil qui voit clair
L'herbe fine figeait le vol des hirondelles Et l'automne pesait dans le sac des ténÚbres Tu es venue les rives libéraient le fleuve Pour le mener jusqu'à la mer
Tu es venue plus haute au fond de ma douleur Que l'arbre sĂ©parĂ© de la forĂȘt sans air Et le cri du chagrin du doute s'est brisĂ© Devant le jour de notre amour
Gloire l'ombre et la honte ont cédé au soleil Le poids s'est allégé le fardeau s'est fait rire Gloire le souterrain est devenu sommet La misÚre s'est effacée
La place d'habitude oĂč je m'abĂȘtissais Le couloir sans rĂ©veil l'impasse et la fatigue Se sont mis Ă briller d'un feu battant des mains L'Ă©ternitĂ© s'est dĂ©pliĂ©e
O toi mon agitée et ma calme pensée Mon silence sonore et mon écho secret Mon aveugle voyante et ma vue dépassée Je n'ai plus eu que ta présence
Tu m'as couvert de ta confiance.
Paul Ăluard
3 notes
·
View notes
Text
J'Ă©tais chez mes grands-parents comme chaque Ă©tĂ© depuis mes 3ans. Je venais d'avoir 18 ans. Je me souviens qu'ils n'avaient pas pu venir Ă la fĂȘte Ă©tant donnĂ© que ma grand-mĂšre Ă©tait malade et handicapĂ©. Alors je leur avait envoyĂ© une carte, leur disant que je les aime. Je ne leur ai jamais dis. Eux non plus d'ailleurs. C'Ă©tait pas nĂ©cessaire. Et puis un matin, mon grand-pĂšre m'appelle dans la salle de bain, je venais de finir de lever, d'emmener ma grand-mĂšre au toilettes, de l'avoir habillĂ© et de lui avoir prĂ©parĂ© un petit-dĂ©jeuner. Je retrouve mon grand-pĂšre simplement en train de se brosser les dents, qui me fait signe d'attendre qu'il ai finit. Puis il me pris dans ses bras, et m'a dit "Merci mon Coco (il ne m'appelait comme ça que pour me faire la morale ou lorsqu'il avait un truc important Ă me dire), nous aussi, on ne se le dit pas c'est vrai, mais tu le sais n'est-ce pas?". Je n'ai pas compris sur le moment et il m'a montrĂ© la carte. Je me suis senti comme un con, il l'a bien compris car lui aussi se sentais niais. "Aller t'as 18ans t'es un homme c'est bon." Ouais j'Ă©tais un homme. Sur le papier. Un homme lui aurai dit avec des mots tout l'amour, la reconnaissance et le respect qu'il avait pour tout ce qu'il reprĂ©sentait. On a laisser passer ce moment gĂȘnant avec les yeux brillants. Et on est retournĂ© s'occuper de mamie.
Il est mort peu de temps aprĂšs, c'Ă©tait l'hiver. Un mercredi. Je rentrais du lycĂ©e. Probablement droguĂ© ou alcoolisĂ©, voir les deux. Oui j'Ă©tais complĂštement con. Il faisait nuit, et je ne voyais pas la voiture de ma mĂšre qui d'habitude rentrait avant moi. "Y a quelqu'un ?" Il y avait mon pĂšre assis dans le canapĂ© dans le noir, juste au feu de la cheminĂ©e. "Assied toi Florian". "Non pourquoi qu'est-ce qu'il y a?". "Ton papy est mort." Je suis restĂ© debout dans le couloir 30min sans bouger, sans rien dire me raconte t'il plus tard. Il m'a demandĂ© si je voulais manger. Non de la tĂȘte machinalement. Et il m'a dit qu'on allait dans les Vosges le lendemain. Je suis montĂ© dans ma chambre. J'ai posĂ© mon sac. J'ai pris ma guitare, et je me suis allongĂ© dans mon lit pour jouer "l'acide". Je n'ai pas dormi. Je crois que je n'ai pas pleurer. Nous sommes partis de bon matin, pas un mot, ma soeur elle pleurait toutes les larmes de son corps. Je la regardait et me demander pourquoi ça la touchĂ© autant. Elle n'avait pas passĂ© autant de temps et nouer les mĂȘmes lien que moi avec papy. On est arrivĂ© Ă la maison. Celle que je t'ai montrĂ© mon ombre en passant une fois. J'y reconnu la voiture de ma mĂšre et celle de mon oncle. Ăa va j'aurais pas Ă subir les condolĂ©ances de gens que j'ignore. On a pas pris la mĂȘme entrĂ©e que d'habitude. Je compris pourquoi quand en rentrant dans la maison je vis les carreaux de la porte brisĂ©s. C'est par lĂ que les pompiers sont entrĂ©s. Hmm mon cerveau ce connard trouve encore le moyen de refaire la scĂšne. Alors avant tout j'imagine ma grand-mĂšre. AllongĂ© et bloquĂ© dans son lit rongĂ© par sa maladie et son dĂ©sespoir. Elle qui a du attendre toute la journĂ©e que quelqu'un vienne au secours. Mon grand-pĂšre Ă©tait mort dans son sommeil. Alors j'entre dans la cuisine, je vois ma mĂšre anĂ©anti. Mon oncle comme d'habitude un peu comme moi qui me fait "Salut mon grand". Tu ne mens Ă personne Pascal. Tu ne m'a jamais appelĂ© mon grand. Et enfin ma grand-mĂšre qui assise dans son fauteuil ne bougeait pas d'un cil, pas un mot. Rien. Le vide. Alors je me suis accroupi, je l'ai prise dans mes bras, et elle m'a dit "comment on va faire Florian?". C'est lĂ que j'ai pleurĂ©. Avec elle. "Je ne sais pas mamie. On va y arriver". Plus que la perte de mon grand-pĂšre je pleurais la dĂ©tresse de ma grand-mĂšre. Dans l'aprĂšs-midi il y avait la mise en biĂšre. Lorsque l'on referme le cercueil. La derniĂšre fois que je le verrai finalement. Il avait l'air paisible mais je ne pris pas plus de 5 secondes pour l'observer. Ce n'Ă©tait pas la derniĂšre image que je voulais. La derniĂšre c'Ă©tait cette embrassade. Oui celle lĂ est bien. Ils referment le cercueil. Ils fondent de la cire pour le sceller Ă tout jamais. Ma mĂšre panique. Je suis le seul Ă rĂ©agir. Ăa me saoule. Je la serre fort contre moi. Pourquoi personne n'aide. Et je vois aussi mon oncle, qui lui, gĂšre ma soeur. Ăvidement. Depuis tout petit on me dit que je suis comme lui.
Pour l'enterrement on me demande si je veux dire quelque chose. Non, bien sur que non je n'ai rien Ă dire. Que pourrais-je dire Ă tout ces gens que je connais pas. Je m'en fou de vous. C'est Ă lui que je veux parler. Ce que je ferais souvent en me rendant sur la tombe de mon oncle dĂ©cĂ©dĂ© avant ma naissance oĂč reposent aussi les cendres de mon grand-pĂšre. Oui je t'ai emmenĂ© lĂ -bas aussi mon ombre. DĂ©solĂ©. Je me souviens avoir dit Ă ma mĂšre "je t'aime tu sais" pour la premiĂšre fois. Et elle "je sais oui mais lĂ tout de suite je m'en fou". Ok maman c'est pas grave. Elle me reprochera longtemps de ne pas parler avec elle de sa tristesse. Oui oui, moi ça ne m'a rien fais la mort de papy...
Plus tard on videra la maison pour placer mamie dans une maison de retraite. J'y trouve un livre, écrit par mon grand-pÚre. Je montre ça à ma mÚre. Et elle me répond qu'elle comptait me le donner plus tard. Plus tard quand ? Mon grand-pÚre a écrit ce livre pour raconter le décÚs de son fils mort dans une guerre au Liban. Je le lirai peu. TrÚs trÚs dur. Mais j'y verrai quelque chose qui me trouble encore. Et quand j'ai vu ça tu étais à mes cÎtés mon ombre. Oui, encore. Il appelait son fils "Coco". Alors ça venait de là sa façon de m'appeler parfois? J'étais si "précieux" pour lui. Ma mÚre me raconte plus tard que je suis né 5 ans aprÚs la mort de Patrice. Et que c'est à ce moment que mon grand-pÚre repris vie pour la premiÚre fois. Je comprend pourquoi je suis le chouchou de la famille. C'est vrai, on me préfére souvent à ma soeur, désolé. Elle n'était pas aussi proche que moi finalement. Moi je passais littéralement toutes mes vacances dans les Vosges. Depuis l'ùge de 3 ans jusqu'à mes 19ans. Elle est restée peu de fois là -bas. Mais mon papy me manque. Je voudrais lui dire que je trouve pas la solution à ma vie. Il aurait les réponses lui, c'est le seul qui arrivait à me gérer et à me motiver. Il avait toujours les mots justes sans rentrer dans de la niaiserie. C'était direct et froid. Mais limpide, sans aucun doute admissible.
Alors à mon papy. Je te dis que je t'aime. Et que toutes les valeurs que tu m'a inculqué reste encrées profondément en moi. Merci pour tout...
Et ça me fais réaliser qu'avec toi, mon ombre. On ne se l'est jamais dit. Vraiment. Alors dis-le aux fantÎmes.
Oui je suis un garçon. Mais... Rose quoi.
1 note
·
View note
Text
DĂ©truite par le mĂ©lange dâalcool et de drogue inconnue que jâai aspirĂ©e en sortant du corbillard. Câest ce russkof qui me lâa proposĂ©e et jâai acceptĂ© sans rĂ©flĂ©chir, comme toujours. Il portait un costume de circonstance et un collier Ă lâeffigie dâune balle de pistolet. Il a ouvert ce pendentif et en a sorti quelques micro-grammes dâune poudre non-identifiĂ©e. Rire sans Ă©cho, il me gueule le nom de la substance mais tout ce que je distingue ce sont ses dents luisantes dans la nuit, brillantes sous les Ă©toiles. Je nâen avais plus vu autant depuis des plombes, le ciel est toujours noir.
Il mâaccompagne Ă lâintĂ©rieur. MĂȘme dans les funĂ©rarium il y a ces foutus Ă©crans, ils diffusent un documentaire sur Mayhem. Je mâassieds aux cĂŽtĂ©s dâun inconnu qui me chuchote quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ© quâon diffuse du porno. Il prend un rail sur son tĂ©lĂ©phone et le lĂšche, pour ne rien laisser. Jâimagine PornHub en boucle sur les tĂ©lĂ©s cathodiques alignĂ©es derriĂšre un cercueil noir laquĂ©. Câest vrai que ce serait pas trop mal. La lueur des ampoules rouges du plafond se reflĂštent dans les pupilles dĂ©mentes de mon acolyte. Esprit dilatĂ© par la merde que jâai prise, je regarde le gars, est-ce que câest lui qui mâa donnĂ© la came ?
Je ne sais pas si câest lui mais jâai envie quâon baise dans les toilettes de ce funĂ©rarium. EnsorcelĂ©e par les visages qui hurlent des mots incomprĂ©hensibles dans les tĂ©lĂ©viseurs, je me lĂšve et il nây a plus personne Ă qui parler. La nausĂ©e me torture les tripes donc je sors de cette piĂšce, Ă la recherche dâune Ăąme, dâun visage, de quelque chose qui ait lâair vivant. Je pousse une porte cachĂ©e dans un mur tapissĂ© de fleurs gigantesques aux couleurs morbides. Un homme est assis lĂ , discutant seul. Je le surprends dans sa conversation avec personne, il a lâair vĂ©nĂšre et me dit que mon pote me cherche depuis des heures. Je demande oĂč il est parti, lâhomme me tourne le dos et continue de parler dans le vide. Mayhem, les Ă©crans et les fleurs. Je mâavance dans les couloirs de ce labyrinthe. LumiĂšre couleur hĂ©moglobine. Ca sent les allumettes.Â
Une porte au fond dâun couloir, derriĂšre elle des escaliers que je descends : je sais quâils mĂšnent vers la morgue. Des marches en verre, je mâenfonce dans le sous-sol, impossible de remonter. Jâentends au loin le russkof qui crie le nom de la came que jâai prise mais Ă nouveau, je nây comprends rien. Il faut que je le rejoigne. Jâarrive enfin dans la morgue, il fait chaud. Le russe est lĂ , il me sourit. Il nâa plus de dents. Il se tient devant un sac mortuaire et me propose de lâouvrir. Je mâexĂ©cute. Câest moi. Je suis morte et je porte un collier avec un pendentif en forme de balle de pistolet.
0 notes
Text
«Julie a perdu sa mÚre en quelques jours. AprÚs avoir contracté les premiers symptÎmes du Covid-19, Danielle a été hospitalisée, et à partir de ce moment, dans une violence inouïe et habillée de droit, son corps ne lui appartenait plus.
Julie a pris la voiture pour aller voir sa mĂšre, ĂȘtre auprĂšs dâelle dans ce moment dĂ©cisif. Mais le mĂ©decin lui a dit quâelle ne pourrait pas la voir, quâelle pourrait seulement voir son corps avant quâelle ne soit mise sans aucune toilette ni soin dans un sac mortuaire. Elle a donc attendu dans la chambre anonyme dâun hĂŽtel de bord de route. Elle a regardĂ© la tĂ©lĂ©, confinĂ©e dans son deuil impossible Ă faire. Elle est descendue commander un repas, un verre de vin. Elle a attendu pendant que sa mĂšre attendait elle aussi sur son lit dâhĂŽpital. Et puis elle a reçu un coup de fil. Elle Ă©tait morte. Elle pouvait venir voir le corps. Ăa lui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme une fleur, un privilĂšge. Elle est donc allĂ©e voir sa mĂšre, le corps de sa mĂšre encore tiĂšde. Elle a dĂ» mettre des gants, un masque. Elle a pu lui dire au revoir, commencer Ă rĂ©aliser ce que notre monde voulait lui voler : aimer sa mĂšre.
Elle est retournĂ©e dans sa chambre dâhĂŽtel, toujours anonyme. Elle a commencĂ© Ă faire les dĂ©marches pour les obsĂšques : carte dâidentitĂ©, livret de famille, choix du cercueil, de lâurne. Elle a appelĂ© plusieurs pompes funĂšbres. Elle les a presque toutes appelĂ©es. Elles ont toutes rĂ©pondu cette mĂȘme rĂ©ponse inaudible, impossible, inhumaine. Vous ne pourrez pas revoir le corps de votre mĂšre, vous ne pourrez pas suivre le cercueil au funĂ©rarium, vous ne pourrez pas assister Ă la crĂ©mation, vous ne pourrez pas cĂ©lĂ©brer les obsĂšques. Vous pourrez venir chercher lâurne dans deux semaines.
Il nâest plus question ici de contagiositĂ©. Il nâest plus question ici de coronavirus. On peut pousser son caddy au supermarchĂ©, mais on ne peut pas accompagner le cercueil de sa mĂšre. On peut prendre sa voiture pour aller travailler, on peut planter des pommes de terre, on peut rĂ©parer des voitures, on peut transporter des marchandises, on peut livrer des colis, on peut faire le plein dâessence, on peut prendre lâautoroute, le train, oĂč mĂȘme lâavion. On peut quitter Paris, faire une location saisonniĂšre, mais on ne peut pas dire adieu Ă sa mĂšre, on ne peut pas assister Ă sa crĂ©mation, on ne peut pas dire lui dire un dernier poĂšme, devant quelques proches rĂ©unis. Ăa nâa rien Ă voir avec le coronavirus. Ăa vient de nous, de notre inhumanitĂ© naissante.
Nous sommes dĂ©possĂ©dĂ©s de nos dĂ©funts. LâĂtat et son heuristique de la peur semble avoir conquis le monopole radical de la mort. Et je nâentends aucune voix, aucune rage, aucune fureur monter de la rue. Et je nâentends aucune plainte. Jâai passĂ© le moment dâĂ©merveillement face au retour de la nature. Lâhomme ne sâest pas retirĂ© du monde, il sâest retirĂ© de lui-mĂȘme, il a retranchĂ© son humanitĂ©. Ne pas enterrer ses morts, câest enterrer sa vie mĂȘme.
Julie rentre demain. Elle ira chercher lâurne dans deux semaines. Elle ira chercher son deuil, et elle organisera les obsĂšques quand lâĂtat lui en donnera le droit. Un corps reprĂ©sente encore une valeur marchande : cercueil, urne, funĂ©rarium, prestation des pompes funĂšbres. Le deuil, les larmes, le rituel, la chaleur humaine, le cĆur, lâĂąme, les dĂ©chirements, les dĂ©chirures, les cicatrices, les colĂšres, les rages, ça ne rapporte rien, ça ne mĂ©rite aucune case dans aucune attestation dĂ©rogatoire de dĂ©placement. Mais câest votre cĆur que vous avez dĂ©placĂ© ! Câest votre cĆur que vous avez oubliĂ© de cocher.
Julie ira faire les courses, elle ira sortir les poubelles, elle ira faire le plein, elle ira peut-ĂȘtre aider aux champs. Son deuil, elle sâen occupera plus tard. Quand elle nâaura plus le temps de sâen occuper. Quand on aura tous oubliĂ©, quand on voudra tous oublier. Elle lira un poĂšme, peut-ĂȘtre au funĂ©rarium oĂč sa mĂšre a Ă©tĂ© incinĂ©rĂ©e. Peut-ĂȘtre quâon y verra que du feu, quâon fera comme si sa mĂšre venait de mourir, comme si on avait pu lui dire au revoir, comme si on avait pu lâaccompagner, lui tenir la main, la serrer, embrasser son front, comme si on avait entendu son dernier souffle, comme si on avait pu faire son deuil. Mais sera-t-on capable de faire comme si ? Comment osons-nous pousser des caddies et abandonner nos morts ? Comment osons-nous laisser les gens crever seuls ? Comment osons-nous regarder ailleurs ? Qui a lâautoritĂ© de nous dire comment accompagner nos dĂ©funts ? Qui a lâautoritĂ© de nous interdire un geste, un deuil, un murmure ?
Je ne vous pardonnerai pas de laisser crever les morts. Je ne vous pardonnerai pas dâavoir blessĂ© ma compagne. Je ne vous pardonnerai pas votre inhumanitĂ© habillĂ©e dâurgence sanitaire. Vous voulez que jâĂ©coute les oiseaux, que je regarde les rorquals dans les calanques, vous voulez que je visionne des sĂ©ries, que je lise des livres. Vous voulez que je mĂ©dite sur le sens de lâexistence. La voilĂ ma mĂ©ditation mĂ©taphysique : vous ĂȘtes des chiens aveugles qui piĂ©tinez nos Ăąmes sur lâasphalte du progrĂšs. Vous ĂȘtes les fantĂŽmes dâun monde mortifĂšre dĂ©truisant nos songes. Vous avez presque le monopole radical de la mort, je ne vous laisserai pas celui de la vie.»
Mathieu Yon
Câest contre ce pouvoir quâil nous faut nous battre, et ce pouvoir se soutient dâun discours, ce terme de discours Ă©tant Ă entendre dans son acception stricte lacanienne... ce discours câest le discours dominant, une idĂ©ologie ultra-hĂ©gĂ©monique dans nos sociĂ©tĂ©s du capitalisme tardif.
Loin des fausses oppositions gĂ©nĂ©rĂ©es par ce discours dominant (femmes vs hommes, tolĂ©rants vs fondamentalistes, gauche vs droite, etc.) et lâincessante revendication dâun niveau de vie plus "Ă©levĂ©" â ce dont nous avons rĂ©ellement besoin â câest dâun autre genre de vie sociale, et il nous appartient de redonner son sens au mot «collectif», notamment par la participation Ă l'accroissement de la responsabilitĂ© individuelle et partagĂ©e pour la considĂ©ration des "communs".
C'est en ce sens précis et en ce sens seul que nous pouvons re-questionner l'idée marxienne de "communisme", mais un communisme sans parti et sans chef, le communisme au sens littéral.
"Communisme" ne peut plus ĂȘtre le nom d'un programme Ă appliquer, mais celui d'un problĂšme Ă rĂ©soudre, et il ne saurait ĂȘtre rĂ©solu sâil nâest pas dâabord posĂ© au plan subjectif, autrement dit le plan du sujet, ce problĂšme se posant cependant objectivement, comme celui des "communs", ce qui est commun Ă l'humanitĂ©, et qui continue dâĂȘtre privatisĂ©, toujours plus privatisĂ©...
La classe au pouvoir, parmi lesquels ceux qui ne cessent de se réclamer "de gauche" (qui sont en vérité les serviteurs les plus zélés du Discours Capitaliste) est cette caste qui prétend pouvoir instrumentaliser le langage, favorisant ainsi la propriété intellectuelle qui étend ses tentacules jusqu'à la biogénétique et la biopolitique.
Que les derniers communs ne tombent pas sous l'emprise des capitaux privés est ce qui doit donner lieu à un combat.
Le premier moment du combat consiste en ce refus de se laisser signifier par les mots et le discours (toujours lâacception lacanienne) de l'adversaire, ne pas se tromper de combat.
I would prefer not to, dit Bartleby.
Il existe un non affirmatif, un non de la confrontation joyeuse et héroïque avec la logique de l'ennemi.
Réapprendre à parler, refuser la langue, les (fausses) catégories du Discours dominant.
Céder sur les mots c'est toujours avoir déjà cédé sur les choses.
«Car pour nous la lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les cosmocrates [kosmokratoras] de ce monde de ténÚbres, et contre les esprits mauvais qui sont dans les cieux». (Paul de Tarse)
Dans le langage d'aujourd'hui, cela pourrait se traduite par: «Pour nous, la lutte n'est pas contre tel ou tel individu corrompu, mais contre le discours de ceux qui sont rĂ©ellement au pouvoir, contre l'ordre global quâil instaure et lâimmense mystification idĂ©ologique qui Ă©taye celui-ci.»
Ce qu'il nous faut rejeter est donc l'idĂ©ologie libĂ©rale-libertaire et son corollaire de victimisation, qui a rĂ©duit la politique au seul programme d'Ă©vitement du pire, au renoncement Ă tout projet positif, Ă la poursuite de l'option la moins mauvaise â sans savoir que, comme Arthur Feldmann, un auteur juif viennois, lâĂ©crivait: "notre survie se paie gĂ©nĂ©ralement au prix de notre vie."
6 notes
·
View notes
Text
âLa vie conne et fine de Gustave F.â [Ă©pisode 43]
[Lire les Ă©pisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42] Le jour 43, Gustave F. refusa la rĂ©alitĂ©. Ă Washington, lâutilisation de dĂ©sinfectant en injection dans le corps, ou au moins en nettoyant, avait Ă©tĂ© envisagĂ©e par un animateur de plateau tĂ©lĂ© comme traitement efficace contre le virus, mais quel gĂ©nie, Ă Dhaka, des centaines d'ouvriers du textile en train de crever de faim descendaient dans les rues pour rĂ©clamer leur salaire, mais quelle impudence, Ă Cumanacoa, les affamĂ©s se faisaient tirer dessus Ă balles rĂ©elles, mais quelle bande de voleurs, Ă Xitaxi, un groupe islamiste avait massacrĂ© cinquante-deux villageois qui refusaient de rejoindre leurs rangs, mais quelle insolente jeunesse. Ă Rungis, les cercueils continuaient de sâaligner sans fleurs ni couronne mais Ă quoi ça servirait. Ă Saint-Denis, un deuxiĂšme mort de travail chez Carrefour Ă©tait Ă dĂ©plorer, mais faut-il encore le dire, restez chez vous ! Ă Paris, un dispositif de surveillance aĂ©rien Ă©tait engagĂ© avec le concours de lâunitĂ© des moyens aĂ©riens de la direction opĂ©rationnelle des services techniques et logistiques de la prĂ©fecture de police, les drones seraient pilotĂ©s par des policiers disposant des certifications professionnelles adĂ©quates et dâune expĂ©rience consĂ©quente. En gros les choses prenaient une tournure merdique. Gustave allait manger lĂ©ger et il sâen lecbattait. RĂȘvait, lui, Ă sa table en pressant son citron, ajoutait lâhuile dâolive et sa pincĂ©e de fleur de sel de GuĂ©rande messieurs-dames, parfois levait les yeux vers la ville qui sortait des persiennes, sâambiançait en pensant Ă lâamour, what else, oh aimer en dehors de la page oĂč lâavenir est Ă©crit, pas une Garbo snob Ă cheval en rĂȘve, mais une qui rit tant de tout et qui ne croit Ă plus rien, pas une qui lui susurre rĂ©silience en angliche, oh non, mais lâextrĂȘme-orientale, le genre meuf dâun level Ă©levĂ© sortie dâunć°ćčŽde type Hunter Ă Hunter, rĂȘvait en rĂąpant ses carottes et son chou corĂ©en, une dingue de libertĂ©, plus vĂ©nĂšre que la miss Bovary, meuf dans sa werss avec de la cogite, mais dans la vie la vraie, qui aurait tout dĂ©construit dans la survie et lâurgence, une qui lui partagerait sa base de donnĂ©es et sâen foutrait de ses pieds plats et de sa calvitie, une avec le sixiĂšme sens et le nen dâun Zoldik, qui improvisait ses plans en sac poubelle, la lionne en savane avancerait des Ă©paules, une fille du cinquiĂšme oui. Elle :
youtube
(Ă suivre).
2 notes
·
View notes
Text
Jour 16 : De l'Ăle de BrĂ©hat Ă Perros-Guirec 55 KilomĂštres
La journĂ©e a commencĂ© par une traversĂ©e en bateau un peu spĂ©ciale pour rejoindre le continent. AprĂšs avoir Ă©tĂ© invitĂ© Ă monter avec Monsieur CyclopĂšde, je me suis installĂ©, Ă l'aise sur un siĂšge, Ă l'avant du bateau pour avoir l'impression de le piloter quand ça dĂ©marre. J'ai rapidement rĂ©alisĂ© que j'Ă©tais tout Ă fait seul sur l'embarcation, j'Ă©tais un peu Ă©tonnĂ© car il y avait du monde sur l'Ăźle. C'est alors qu'un matelot est venu me voir, pressĂ©, il me dit : "On va te prendre quand-mĂȘme mais t'es pas censĂ© ĂȘtre lĂ en fait, y'a un cercueil qui arrive avec la famille, va te planquer Ă l'arriĂšre, tout au fond ! Et prend ton vĂ©lo !" On a Ă©changĂ© un rire complice et je me suis planquĂ©.
C'est donc à l'arriÚre que j'ai passé le trajet, laissant la place la plus ludique à une personne qui ne pouvait plus en profiter et pour qui cette traversée était la derniÚre. à l'arrivée, je me sentais naturellement plus en forme que mon compagnon de route, mes premiers coups de pédales étaient plein de vie et j'étais heureux de continuer mon voyage.
Aujourd'hui la route a Ă©tĂ© assez monotone, je me suis rapidement retrouvĂ© dans les terres, toute la journĂ©e, au milieu des champs d'artichauts. AprĂšs avoir cĂŽtoyĂ© la mer autant de jours et flottĂ© sur une Ăźle, c'Ă©tait un peu brutal. J'ai parfois eu la sensation d'ĂȘtre enfermĂ© entre deux talus, sans horizon, sans vent dans les oreilles, dans un silence assourdissant et cernĂ© de couleurs ternes. Tout paraĂźt alors plus long et plus dur, l'asphalte semble coller au pneu et les seuls paysages a admirer sont Ă l'intĂ©rieur. C'est un voyage intĂ©ressant aussi.
L'arrivĂ©e Ă TrĂ©guier a colorĂ© ce dĂ©but de journĂ©e, je m'y suis arrĂȘtĂ© manger. C'est une vieille ville mĂ©diĂ©val, organisĂ©e autour d'une belle Ă©glise avec un immense clocher !! Vraiment immense... Certainement le plus grand du monde d'ailleurs. La citĂ© surplombe le petit estuaire du Guindy et quelques belles forĂȘts.
AprĂšs avoir traversĂ© Ă nouveau un certain nombre de champs sans Ăąme, je suis arrivĂ© Ă Saint-GuĂ©nolĂ© d'oĂč l'on descend dans le Bois Riou. Enfin de la vie et du vert plein de promesses, des arbres, des ruisseaux et quelques Ă©tangs, c'Ă©tait un passage agrĂ©able qui me ramenait doucement vers la cĂŽte.
Dans un premier temps, Perros-Guirrec m'a fait l'effet d'une piqĂ»re d'EPO dans la fesse, ça m'a donnĂ© envie de pĂ©daler plus vite et d'aller plus loin ! Je n'ai pas trouvĂ© de charme Ă cette ville et Ă son port entourĂ© de bĂątiments trop gris ou trop vitrĂ©s. J'ai tout de mĂȘme notĂ© la prĂ©sence hallucinante d'un port Ă deux Ă©tages... Sinon il y a une enfilade de restaurants qui s'appellent "Le CafĂ© du Port", "l'Escale" et pour les plus originaux, "Les vieux GrĂ©ements". J'ai eu envie de continuer mais il faut que je limite les kilomĂštres et j'en avais fait assez.
J'ai posé mes sacs au camping de la ville.
Je n'attendais plus grand chose de cette journée un peu mitigée sinon de me reposer pour repartir de plus belle !
C'Ă©tait sans compter une belle bande de Bretons, ils ont vu que mes sacs Ă©taient ouverts et les ont remplis de bonne humeur et de gentillesse. Des amis, collectionneurs et passionnĂ©s de vieux combis Volkswagen. Comme toutes les personnes passionnĂ©es sont souvent passionantes, j'ai passĂ© une super soirĂ©e. Ils m'ont obligĂ©, par la force Ă manger une deuxiĂšme fois avec eux et aussi Ă boire. Dans un soucis d'intĂ©gration, j'ai cĂ©dĂ© Ă leur volontĂ©. GrĂące Ă eux j'ai compris les fines subtilitĂ©s qui font qu'un habitant des CĂŽtes d'Armor n'est pas le mĂȘme que celui du FinistĂšre. Je peux gĂ©nĂ©ralement affirmer qu'on est bien reçu en Bretagne... Merci Ă vous, pour votre accueil chaleureux et votre simplicitĂ©, vous avez illuminĂ© une journĂ©e qui avait commencĂ© par un cercueil sur un bateau.
Tout peut arriver...
3 notes
·
View notes
Link
           C'est une amie vĂ©ritable et par consĂ©quent "une douce chose" qui m'a fait parvenir ce rĂ©cit qu'elle a beaucoup aimĂ©. J'ai Ă©tĂ© subjuguĂ© Ă mon tour par les qualitĂ©s humaines et les valeurs vĂ©hiculĂ©es par ce texte porteur d'une leçon d'une rare beautĂ©. Aussi, et aprĂšs avoir obtenu l'aimable consentement de cette passionnĂ©e de littĂ©rature, ai-je souhaitĂ©  partager ce morceau choisi avec les visiteurs de pĂ©dagotec qui, j'en suis persuadĂ©, se rendront compte que ceux qui "cherchent vos besoins au fond de votre coeur et vous Ă©pargnent la pudeur de les leur dĂ©couvrir vous-mĂȘme," se comptent malheureusement sur le bout des doigts, comme j'aime Ă le rappeler souvent Ă mes apprenants.                                                                  Aimer rime avec Semer  "J'Ă©tais Ă l'Ă©picerie du coin en train d'acheter des pommes de terre nouvelles. J'ai remarquĂ© un petit garçon, d'ossature dĂ©licate, pauvrement vĂȘtu, mais propre, regardant avec envie un panier de fĂšves vertes fraĂźchement cueillies.  J'avais dĂ©jĂ payĂ© pour mes pommes de terre, mais je me suis arrĂȘtĂ© aux fĂšves vertes. J'adore la soupe aux fĂšves et aux patates. Choisissant des fĂšves, je ne pus m'empĂȘcher d'entendre la conversation entre Monsieur Miller (le propriĂ©taire du magasin) et le pauvre garçon qui Ă©tait Ă cĂŽtĂ© de moi.  « Bonjour Barry, comment vas-tu aujourd'hui? »  « Bonjour Monsieur Miller, ça va bien merci. JâĂ©tais juste en train d'admirer vos fĂšves. Elles ont l'air vraiment trĂšs bonnes. » « Elles sont bonnes Barry ! Comment va ta mĂšre » ?  « Bien. Elle n'arrĂȘte pas de mieux se porter. »  « Bien. Puis-je faire quelque chose pour toi? »  « Non Monsieur, je ne faisais qu'admirer ces fĂšves. »  « Voudrais-tu en rapporter Ă la maison? » demanda Monsieur Miller.  « Non Monsieur, je n'ai rien pour les payer. » « Et bien, que pourrais-tu me donner en Ă©change de quelques fĂšves? » « Tout ce que j'ai, c'est ma prĂ©cieuse bille que voici. »  « C'est une vraie? Laisse-moi la voir. » Dis Monsieur Miller.  « Voici, elle est de qualitĂ©. »  « Oui, je peux voir ça. Humm, la seule chose c'est qu'elle est bleue et j'en recherche une rouge vif. En as-tu une rouge comme ça chez toi? »  « Pas rouge vif, mais presque... »  « Tu sais quoi ? RamĂšne ce sac de fĂšves avec toi Ă la maison et quand tu repasseras dans le coin, tu me montreras cette bille rouge » lui dit Monsieur Miller. « Bien sĂ»r Monsieur Miller. Merci. »   Madame Miller, qui Ă©tait debout juste Ă cĂŽtĂ©, est venue pour m'aider... Avec un sourire, elle a dit : « Il y a 2 autres garçons comme lui dans notre quartier, les trois sont dans des conditions vraiment prĂ©caires. Jim adore marchander avec eux pour des fĂšves, des pommes, des tomates ou n'importe quoi d'autre. Lorsqu'ils reviennent avec leurs billes rouges, et ils le font toujours, Jim dĂ©cide que finalement il ne veut plus de rouge et les renvoie chez eux avec un sac d'une autre marchandise en Ă©change d'une bille verte ou une, orange, lorsqu'ils reviendront au magasin. »  J'ai quittĂ© le magasin avec un sourire au cĆur, impressionnĂ© par cet homme. Peu de temps aprĂšs jâai dĂ©mĂ©nagĂ© et je me suis installĂ© au Colorado, mais je n'ai jamais oubliĂ© l'histoire de cet homme, des garçons et leurs marchandages de billes.  Plusieurs annĂ©es passĂšrent, chacune plus rapidement que les prĂ©cĂ©dentes. RĂ©cemment j'ai eu l'occasion de visiter de vieux amis dans ce quartier de l'Idaho et pendant que j'y Ă©tais, ce Monsieur Miller est dĂ©cĂ©dĂ©.  Il y avait les funĂ©railles ce soir-lĂ et sachant que mes amis dĂ©siraient s'y rendre, je les ai accompagnĂ©s. Ă notre arrivĂ©e au salon, nous Ă©tions dans une ligne pour rencontrer les personnes Ă©prouvĂ©es et leur offrir nos sympathies.  Devant nous dans la ligne il y avait trois jeunes hommes. L'un d'eux Ă©tait en uniforme de lâarmĂ©e et les deux autres hommes Ă©taient bien coiffĂ©s, en habits noirs et chemises blanches... Tous paraissant vraiment bien. Ils s'approchĂšrent de Madame Miller, qui Ă©tait debout calme et digne Ă cĂŽtĂ© du cercueil de son mari. Chacun des trois jeunes hommes lui fit une caresse, l'embrassa sur la joue, lui parla briĂšvement et s'approcha du cercueil.  Ses yeux bleu -clair rougis, les suivirent et, un par un, chacun des jeunes hommes s'arrĂȘta briĂšvement et mit sa main tout au-dessus de la main pĂąle et froide dans le cercueil. Chacun d'eux sortit maladroitement du salon, en essuyant ses yeux. C'Ă©tait notre tour de rencontrer Madame Miller. Je lui ai dit qui j'Ă©tais et lui rappelai l'histoire d'il y avait longtemps et ce qu'elle m'avait racontĂ© concernant les marchandages de billes. Avec ses yeux brillants, elle prit ma main et me conduisit au cercueil.  « Ces trois jeunes hommes qui viennent juste de partir Ă©taient les garçons dont je vous parlais. Ils viennent de me dire combien ils avaient apprĂ©ciĂ© la façon dont Jim les "marchandait". Maintenant, finalement, puisque Jim ne pouvait plus changer d'avis concernant la couleur ou la grosseur de la bille... ils sont venus payer leur dette. »  « Nous n'avons jamais eu l'occasion de faire fortune dans ce monde " me confia- t-elle, mais actuellement, Jim se serait considĂ©rĂ© comme l'homme le plus riche de l'Idaho.» Avec tendresse, elle leva les doigts de son mari dĂ©cĂ©dĂ©. En dessous de sa main se trouvaient trois billes d'un rouge Ă©clatant.  MoralitĂ© : on ne se souviendra pas de nous par nos paroles, mais par nos bonnes actions... La vie ne se mesure pas par le nombre de respirations que nous prenons, mais par les moments qui font que l'on retienne notre respiration...  Aujourd'hui je vous souhaite une journĂ©e remplie de ces petits bonheurs : du cafĂ© frais que vous n'avez pas prĂ©parĂ© vous-mĂȘme... Un coup de tĂ©lĂ©phone d'un vieil ami... Des feux verts sur votre chemin pour vous rendre au travail... La ligne la plus rapide Ă l'Ă©picerie... Une bonne chanson Ă la radio... Vos clĂ©s retrouvĂ©es Ă la mĂȘme place oĂč vous les aviez laissĂ©es.  CâEST SURTOUT CE QUE TU SĂMES QUI DIT QUEL GENRE DE VIE TU AS VECUE !      (Anonyme)                                                                                        12 septembre 2011   . Â
1 note
·
View note
Photo
Un nouvel article a été publié sur https://www.rollingstone.fr/hubert-felix-thiefaine-itw/
INTERVIEW - Hubert-Félix Thiéfaine : "Laisser venir les mots"
AÌ lâheure ouÌ sort la somptueuse inteÌgrale vinyle 40 ans de chansons, rencontre avec le chanteur de lâinespoir Hubert-FeÌlix ThieÌfaine, qui eÌvoque son parcours, ses secrets de fabrication et ses influences.
Quand on lui parle de ses quarante ans de carrieÌre, il rectifie : âQuarante ans de chansons.â Câest aussi lâintituleÌ de la reÌeÌdition vinyle de ses 21 albums, lives compris, entreprise en mars dernier et qui se poursuivra jusquâen novembre, le tout agreÌmenteÌ dâune tourneÌe automnale dâune douzaine de dates. Des albums aux titres aussi bizarroiÌdes que lâapparition de cet escogriffe jurassien efflanqueÌ, deÌbarqueÌ aÌ Paris, un jour de 1971, avec une guitare bleue sous le bras. GrimeÌ en clown et balançant des confettis sur le public lors de son premier spectacle intituleÌ âComme un chien dans un cimetieÌreâ, ceÌleÌbrant les joies du joint dans son premier album, Tout corps vivant brancheÌ sur le secteur eÌtant appeleÌ aÌ sâeÌmouvoirâŠ, affubleÌ dâun groupe baptiseÌ Machin, Hubert- FeÌlix ThieÌfaine nâa jamais rien fait comme les autres, aÌ commencer par son preÌnom. Sans doute la â mauvaise â raison pour laquelle les meÌdias ont longtemps boudeÌ lâhurluberlu, pourtant capable de remplir un Bercy sans le soutien de la presse et dâaller enregistrer deux albums aux EÌtats-Unis sous la houlette de pointures comme Barry Reynolds ou Chris Spedding. Celui qui est devenu aÌ la fois artiste maudit, heÌritier de LeÌo FerreÌ, rite de passage aÌ lâadolescence pour des geÌneÌrations de fans pubeÌres, chantre des substances psychotropes, chroniqueur bluesymental, champion rimbaldien des neÌologismes et explorateur de labyrinthes textuels, on lâaime, on le heÌle ou on le laisse. Lui, imperturbable, poursuit son Ćuvre au noir lardeÌe de textes eÌnigmatiques, entre LautreÌamont et la Beat Generation, meÌlangeant sexe, mort et rockânâroll, latin, anglais, teuton, espingouin, espeÌranto, jeux de mots et eÌnumeÌrations chiffreÌes, eÌcriture automatique et cadavres exquis façon âSweet Amanite PhalloiÌde Queenâ, âCopyright apeÌro mundiâ et autres âParano-safari en ego-trip-transitâ, ce genre. De lâamour, de lâart et du cochon.
âErrer humanum estâ, comme il dit. Lâerrance, Hubert-FeÌlix lâa pratiqueÌe. Des dortoirs de pensionnat aux backstages des salles de concert, des cabarets montmartrois aux Victoires de la Musique, ce baladin eÌcorcheÌ vif broyant neÌvroses et deÌsespoir â lui dit âinespoirâ â aÌ coups de strophes aÌ la cruditeÌ absconse au souffle abrupt et fieÌvreux. En 2011, son album SuppleÌments de mensonge, avec la chanson âLa Ruelle des mortsâ, Ćuvre neÌe dans le sillage dâun copinage bluesy avec Paul Personne et dâun burn-out deÌvastateur, lui a enfin ouvert les portes dâun public plus large â disons ânormalâ, aÌ deÌfaut de âgrandâ. Depuis, lâultime Homo plebis a de nouveau sillonneÌ lâHexagone, pondu un autre album avec la collaboration de son fils Lucas et reçu le prix de lâacadeÌmie Charles-Cros. De quoi donner envie de faire le point avec lui, aÌ lâoccasion des reÌeÌditions eÌvoqueÌes plus haut. Alors, heureux, Hubert ? Faut voirâŠ
youtube
Votre inteÌgrale sâintitule 40 ans de chansons. Mais câest bien plus, en reÌaliteÌ !
H.-F. T. : Câest vrai, il faudrait plutoÌt dire âquarante ans de discographieâ. Car, avant meÌme dâenregistrer quoi que ce soit, jâavais deÌjaÌ eÌcrit aÌ peu preÌs 75 % des chansons de mes trois premiers albums. Jâai commenceÌ treÌs toÌt, quand jâeÌtais en pension en cinquieÌme, dans un petit seÌminaire, puis chez les jeÌsuites, aÌ Dole. En classe, on mâavait mis aÌ coÌteÌ dâun gars qui avait tous les disques yeÌyeÌs. On a constitueÌ un petit groupe, les CaiÌd Boys, avec lequel on reprenait âKili Watchâ de Johnny Hallyday, des trucs comme ça. ApreÌs, jâai joueÌ avec les Squelettes, mais eÌcrit aÌ lâanglaise, âSkeletsâ. On avait de vrais instruments, je travaillais la guitare planqueÌ dans un placard, pendant les reÌcreÌs. On avait droit aÌ des leçons dâharmonium, mais la guitare, câeÌtait interdit, il fallait se cacher. Du coup, moi qui voulais eÌtre missionnaire ou pape, je me suis dit que chanteur mâirait plutoÌt mieux.
Câest ce qui vous a deÌcideÌ aÌ monter aÌ Paris ?
Jâai pris mon sac aÌ dos et ma guitare, et je suis parti comme ça. Je suis arriveÌ aÌ Paris le 17 novembre 1971, aÌ 17 heures. Jâavais un vague contact, une dame de Marseille rencontreÌe dans une boiÌte de nuit ouÌ je bossais, et qui mâavait donnĂ© le nom de son ancien mari. Je lâai rencontreÌ rue de la Roquette, je voyais les billets qui passaient sous les tables, jâai compris tout de suite que je nâeÌtais pas fait pour le milieu â enfin, pas celui-laÌ. PremieÌre deÌsillusion. Alors jâai fait des petits boulots, jâai commenceÌ par vendre des encyclopeÌdies. Pas facile, il faut courir plus vite que le concierge. Jâai distribueÌ des prospectus, des eÌchantillons de cafeÌ dans les boiÌtes aux lettres⊠Je rentrais chez moi eÌpuiseÌ, alors jâai deÌcideÌ dâarreÌter tout ça aÌ lâautomne 1973. Je faisais un peu de cabaret aÌ lâeÌpoque, je faisais partie dâun groupe qui sâappelait Le PeÌtrin, une association dâacteurs, de chanteurs. On eÌtait quarante, câeÌtait autogeÌreÌ. Jâai vu que ceux qui travaillaient la journeÌe eÌtaient beaucoup moins bons que ceux qui ne faisaient que ça, meÌme sâils crevaient de faim. Il faut eÌtre compleÌtement disponible, surtout au deÌbut, quand on eÌcrit beaucoup. Il faut eÌtre libre 24 heures sur 24.
Les fastes de la solitude â « Je suis un peu free-lance, je vais dans tous les sens, oĂč le vent me pousse. »
Ce qui ne vous a pas empeÌcheÌ de connaiÌtre des deÌbuts plutoÌt chaotiquesâŠ
CâeÌtait treÌs dur, parce que beaucoup de cabarets fermaient et dâautres trouvaient que mes chansons ne leur convenaient pas : je chantais des insaniteÌs, des trucs un peu marioles, pas assez rive gauche pour eux. Plus tard, avec le groupe Machin, jâai deÌcideÌ dâeÌtre davantage dans la provocation. Jâavais un coffre de voiture plein de mateÌriel que je balançais sur le public : un cercueil, des drapeaux, un balai aÌ chiottes, des seaux de confettis, de carottes, de navets, de cacahueÌtes⊠JâeÌtais adoreÌ par les femmes de meÌnage ! Je pensais, et je le pense toujours, que, si on veut se faire remarquer aÌ ses deÌbuts, il faut y aller aÌ fond. DeÌjaÌ, mes chansons eÌtaient tordues. Lâalbum Autorisation de deÌlirer, en 1979, est un bon reÌsumeÌ de ces spectacles. CâeÌtait aussi lâeÌpoque des deÌbuts de ColucheâŠ
En 1988, vous partez enregistrer deux albums aux EÌtats-Unis. Une soudaine envie de rock ?
Je faisais deÌjaÌ des trucs muscleÌs avant, DernieÌres balises (avant mutation), câeÌtait presque hard rock. Disons que jâai fait un virage. CâeÌtait un peu la fin dâune histoire avec le groupe qui mâaccompagnait. Jâavais envie de reprendre la direction des choses, de voyager, dâaller voir comment faisaient les Anglo- Saxons, ce quâon pouvait leur piquer. LaÌ, jâai signeÌ toutes les chansons, paroles et musiques. Le premier album, Chroniques bluesymentales, a eÌteÌ produit par Barry Reynolds, celui du Broken English de Marianne Faithfull. Lâenregistrement a pris six mois de retard, parce quâil tournait avec elle, une tourneÌe mondiale qui nâen finissait pas. Il jouait aussi avec Joe Cocker, alors jâeÌtais obligeÌ de revenir en France faire des dates avec un groupe que je ne connaissais pas, pendant que jâenregistrais autre chose avec un autre groupe aÌ New YorkâŠ
Pensionnaire chez les jĂ©suites, je voulais ĂȘtre missionnaire ou pape. Puis je me suis dit que chanteur mâirait plutĂŽt mieux.
Quelles eÌtaient vos reÌfeÌrences musicales ?
Mon premier choc, jâeÌtais tout petit, câeÌtait Berthe Sylva avec âLes Roses blanches », tout un reÌpertoire que ma meÌre me chantait. Câest peut-eÌtre la raison pour laquelle jâeÌcris des chansons si joyeuses⊠Sinon, pour aller vite, Dylan et les Stones. Dylan pour le rapport entre paroles et musiques. Je connaissais sa peÌriode acoustique, mais avec Blonde on Blonde jâen ai pris plein la tronche, et je lâeÌcoute encore aujourdâhui. Les Stones, câeÌtait pour les meÌmes raisons. AÌ lâeÌpoque, ils nâattendaient pas le mixage pour se dire : âMerde, on a oublieÌ dâeÌcrire le texte !â Jâai toujours eÌteÌ inteÌresseÌ par le rapport textes/musiques, câest comme ça que je suis tombeÌ chez Lou Reed aussi, et dans toute la bonne musique des anneÌes 1960 et 1970.
Pas les Beatles ?
Pas trop. Le truc, câest que je nâavais pas besoin dâacheter leurs disques, puisque ça passait toute la journeÌe en boucle sur les radios. CâeÌtait un son quâon eÌtait obligeÌ de subir, un peu comme Johnny aÌ une peÌriode. Jâavais lâimpression quâon mâenlevait la liberteÌ de lâoreille. Maintenant, je reconnais leur travail, je suis revenu vers les Beatles, mais, aÌ lâeÌpoque, aÌ part le Double Blanc avec âHelter Skelterâ, qui mâa inspireÌ la chanson âTobogganâ, je nâeÌtais pas trop brancheÌ. Par exemple, je serais incapable de dire ce quâil y a sur Rubber Soul, alors que câest un album fondamental des Beatles. Jâaimais bien les Who et leur coÌteÌ Mods, surtout Quadrophenia, que je trouvais musicalement plus large que Tommy. Moi qui ai toujours eÌteÌ romantique dans lâaÌme, câest le genre de musique que je peux eÌcouter facilement. Sinon, il y a Pink Floyd, lâun des premiers grands groupes que jâai vus, au Palais des Sports de Lyon, eÌpoque Ummagumma. Jâen ai gardeÌ un souvenir pheÌnomeÌnal. Je les ai aimeÌs deÌs le premier album. Et Soft Machine aussi, aÌ qui je ne comprenais rien au deÌbut. Je ne comprenais rien aÌ Hendrix non plus, meÌme si ça nâa rien aÌ voir. Je ne comprenais pas que Hendrix faisait du blues, parce que câeÌtait un son tellement nouveau pour moi, jâeÌtais tellement pris par les sonoriteÌs que jâen perdais la structure.
youtube
Pour vous qui eÌtes passionneÌ de poeÌsie, il y avait aussi les DoorsâŠ
Oui, jâai eÌteÌ foudroyeÌ par Jim Morrison. Ses poeÌmes mâinteÌressaient parce que jâeÌtais aussi dans une phase ouÌ jâessayais de tout deÌstructurer. Mais jâai relu tout ça depuis, et je nâai plus la meÌme vision, je trouve que ça manquait quand meÌme de rigueur. Il y avait moins de faciliteÌ dans les textes des chansons. Il y a des choses, comme ça, quâon reÌeÌvalue avec le recul.
Et LeÌo FerreÌ ?
Mon obsession, au deÌbut, eÌtait de ne pas faire du sous-FerreÌ. Je me suis battu avec ça, surtout quand je suis arriveÌ aÌ Paris. Il eÌtait mon modeÌle, je nâarrivais pas aÌ en sortir. Câest avec âLâAscenseur de 22h43â que jây suis parvenu. Un jour, jâeÌtais au pied du SacreÌ-CĆur, devant un cafeÌ, je me souviens dâavoir pris des notes aÌ cet endroit-laÌ, et çâa eÌteÌ comme une illumination : jâavais fini ma chanson. En meÌme temps, jâavais commenceÌ une histoire, jâavais compris quelle pouvait eÌtre mon eÌcriture, comment je pouvais creÌer quelque chose de nouveau. Non seulement je ne voulais pas faire du FerreÌ, mais je voulais changer quelque chose dans la chanson, ne pas refaire ce qui avait deÌjaÌ eÌteÌ fait.
youtube
Pendant des anneÌes, vous avez eÌteÌ feÌrocement boudeÌ par les meÌdiasâŠ
Je nâai rien fait pour ça, mais câest vrai que je nâencourageais pas les gens qui travaillaient pour moi aÌ aller vers les meÌdias. Je suis plutoÌt un taiseux dans la vie, quelquâun de discret. Il paraiÌt que je suis lâun des rares aÌ eÌtre content quand une eÌmission ouÌ je dois paraiÌtre est annuleÌe. Peut-eÌtre que je nâai pas ma place parce que je suis un mec un peu bizarre, que je ne reÌponds pas aux attentes fixeÌes par les normes sociales dâune eÌpoque. Je suis un peu free-lance, je vais dans tous les sens, ouÌ le vent me pousse. Ce nâest pas bon pour certaines chaiÌnes de teÌleÌ, qui vivent de la pub et nâont pas envie de montrer aux publicitaires des mecs qui peuvent faire peur. Je pense quâau deÌbut je devais dire des grossieÌreteÌs, jâessaie de me racheter aujourdâhui.
Est-il vrai quâaÌ une eÌpoque on vous a dit que vous ne devriez pas avoir le droit de chanter ?
Des gens du meÌtier, meÌme des chanteurs connus, mâont dit ça. Jacques Canetti, par exemple, mais il eÌtait deÌjaÌ treÌs vieux, je devais lui foutre la trouille quand je chantais âBorniolâ ou âAlligators 427ââŠ
Vous avez failli eÌcrire pour JohnnyâŠ
Au deÌpart, on mâavait demandeÌ de faire pour lui une adaptation française de âFather and Sonâ, de Cat Stevens. Ensuite, on mâa proposeÌ de continuer, ça mâamusait, on mâa envoyeÌ une musique et jâai reconnu la patte de Paul Personne. Je lâai appeleÌ pour lui dire quâon allait faire la chanson ensemble. Finalement, on nâa pas eÌteÌ pris. Paul a eÌteÌ treÌs chambouleÌ par ça. Moi, jâeÌtais content du travail quâon avait fait, alors je lui ai proposeÌ de poursuivre lâexpeÌrience tous les deux. Il mâa envoyeÌ un CD avec 12 titres, je me suis pris au jeu et jâai tout eÌcrit en douze jours et trente bouteilles de champagne. Du coup, on a enregistreÌ ensemble un album de blues, Amicalement blues, au mois de juillet 2007. VoilaÌ toute mon expeÌrience Hallyday.
Le blues, câest toute la musique que vous aimez ?
Jâen ai beaucoup eÌcouteÌ et jâaime toujours ça. Jâaime ce coÌteÌ sauvage que jâespeÌrais retrouver dans le rap â malheureusement, il sâen est eÌloigneÌ. Avec le blues et ses douze putains de mesures, on va au bout du monde, on peut eÌcrire ce quâon veut, on peut raconter des histoires. Pour un auteur de chansons, câest super. Pour moi qui ne suis pas un immense guitariste, il suffit dâenchaiÌner les trois accords au bon moment, et ça fonctionne. On peut laisser les musiciens eÌvoluer derrieÌre, faire des solos, tout ce que jâaime dans la musique. DeÌs le deÌpart, mon parti eÌtait de faire place aÌ lâouverture, de refuser les ghettos. Donc, rock mais aussi ballades, meÌme un peu de free jazz si on en a envie.
youtube
Câest pour cela que vous travaillez avec des compositeurs comme Arman MeÌlieÌs ou JP Nataf ?
Toujours selon ce principe dâouverture, oui. Jâai eÌcrit de jolies meÌlodies, je continue de composer, mais jâai envie dâautres musiques sur mes textes, pour le plaisir. Parfois, jâentends autre chose que ce quâils me proposent, alors on discute, on corrige⊠Jâadore deÌchiffrer les partitions des autres.
Aujourdâhui que vous remportez un large succeÌs, ne craignez-vous pas que les fans de la premieÌre heure se sentent deÌposseÌdeÌs ?
Je peux comprendre, mais je nây suis pour rien. Je ne mâexpose pas plus quâavant. Je mâexpose surtout sur sceÌne, jâai toujours fait ça. Quand jâai fini de jouer, je rentre chez moi. Je vis preÌs dâune foreÌt, je rencontre treÌs peu de gens. Et je ne suis pas grand public. Je peux descendre dans la rue, il nây aura pas dâattroupement. Aujourdâhui, il y a toujours une partie du public de mes deÌbuts, et aussi leurs enfants, voire leurs petits-enfants.
On dit parfois de votre eÌcriture quâelle est eÌnigmatique, voire hermeÌtique. Quâen pensez-vous ?
AÌ la fin de lâadolescence, jâheÌsitais entre eÌcrire des poeÌmes ou des romans, faire de la peinture, de la photo, du theÌaÌtre, de la chanson. Il mâa fallu essayer tout ça pour com- prendre que ce qui mâallait le mieux, ce qui marquait le plus les autres, câeÌtait mes chansons. Jâai basculeÌ dans la chanson, mais en emportant avec moi tout ce que jâavais fait aÌ coÌteÌ. Par exemple, jâai donneÌ aÌ quelques chansons les titres de certaines de mes toiles. Aujourdâhui, je cherche toujours, ce nâest jamais abouti. Les poeÌtes que je preÌfeÌre disent quâil faut laisser les mots venir, que ce nâest pas aÌ nous dâaller les chercher. Il faut laisser les mots se deÌbrouiller.
Propos recueillis par Philippe Barbot
1 note
·
View note
Text
Toutes les choses au hasard Tous les mots dits sans y penser Et qui sont pris comme ils sont dits Et nul n'y perd et nul n'y gagne
Les sentiments à la dérive Et l'effort le plus quotidien Le vague souvenir des songes L'avenir en butte à demain
Les mots coincés dans un enfer De roues usées de lignes mortes Les choses grises et semblables Les hommes tournant dans le vent
Muscles voyants squelette intime Et la vapeur des sentiments Le cĆur rĂ©glĂ© comme un cercueil Les espoirs rĂ©duits Ă nĂ©ant
Tu es venue l'aprÚs-midi crevait la terre Et la terre et les hommes ont changé de sens Et je me suis trouvé réglé comme un aimant Réglé comme une vigne
A l'infini notre chemin le but des autres Des abeilles volaient futures de leur miel Et j'ai multiplié mes désirs de lumiÚre Pour en comprendre la raison
Tu es venue j'étais trÚs triste j'ai dit oui C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde Petite fille je t'aimais comme un garçon Ne peut aimer que son enfance
Avec la force d'un passé trÚs loin trÚs pur Avec le feu d'une chanson sans fausse note La pierre intacte et le courant furtif du sang Dans la gorge et les lÚvres
Tu es venue le vĆu de vivre avait un corps Il creusait la nuit lourde il caressait les ombres Pour dissoudre leur boue et fondre leurs glaçons Comme un Ćil qui voit clair
L'herbe fine figeait le vol des hirondelles Et l'automne pesait dans le sac des ténÚbres Tu es venue les rives libéraient le fleuve Pour le mener jusqu'à la mer
Tu es venue plus haute au fond de ma douleur Que l'arbre sĂ©parĂ© de la forĂȘt sans air Et le cri du chagrin du doute s'est brisĂ© Devant le jour de notre amour
Gloire l'ombre et la honte ont cédé au soleil Le poids s'est allégé le fardeau s'est fait rire Gloire le souterrain est devenu sommet La misÚre s'est effacée
La place d'habitude oĂč je m'abĂȘtissais Le couloir sans rĂ©veil l'impasse et la fatigue Se sont mis Ă briller d'un feu battant des mains L'Ă©ternitĂ© s'est dĂ©pliĂ©e
O toi mon agitée et ma calme pensée Mon silence sonore et mon écho secret Mon aveugle voyante et ma vue dépassée Je n'ai plus eu que ta présence
Tu m'as couvert de ta confiance.
Paul Ăluard
6 notes
·
View notes