#représentativité LGBT
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mali-umkin · 7 months ago
Note
helloo, tu peux expliquer mieux pourquoi tu votes pour les verts ? :)
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Du coup, disclaimer : j'ai lu les 9 chapitres du programme de LFI et il est, globalement, excellent. Il couvre aussi en peu plus de sujets que le programme de Marie Toussaint et des Ecologistes (EELV), pour lequel je voterai dimanche. J'ai voté LFI avant, et je suis absolument pour le vote LFI aux européennes, mais j'encourage à se pencher sur le programme d'EELV aussi. Mes raisons principales sont :
- L'historique eurosceptique chez LFI, très adouci depuis 2022, mais toujours bien présent. Les deux causes politiques qui me tiennent le plus à cœur, la défense des animaux et des langues minoritaires et minorisées, souffrent énormément du refus d'appliquer les directives européennes à l'échelle nationale en France, et de l'absence de pression que peut exercer l'UE sur la France, voire de sanctions. Ainsi malgré les rappels à l'ordre, la France peut décider d'ignorer les traités européens interdisant certaines pratiques de chasse (il faut que le Conseil Constitutionnel soit saisi par des associations, il y a blocages, ça dure et dure, le Préfet ratifie exception sur exception...).​ La France a aussi décidé de ne pas signer La Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Je suis pour une Europe plus fédéraliste, dans laquelle on puisse imposer certaines choses à l'issu d'un processus démocratique au sein de l'instance européenne. Je suis bien consciente que cette vision comporte des risques, mais je crois en un cadre législatif et global qui puisse tendre vers ce modèle sans dérives grâce à un organisme indépendant qui puisse faire autorité (comme le conseil constitutionnel en France. La création d'un tel organe est d'ailleurs défendu par LFI, pour des raisons toutes autres et parfaitement louables, celle d'éviter le lobbying, et je soutiens également). En bref, LFI s'oppose et vise même à limiter le pouvoir européen, quand je crois qu'il faut l'accroitre (évidemment selon un processus démocratique bien précis). Écrire qu'on veut faire "ratifier de nouveaux traités « respectueux de la souveraineté des peuples » par référendum", c'est très beau sur le papier, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Faire partie de l'UE c'est respecter certaines règles, et une certaine vision. La souveraineté d'un peuple comme moteur du processus décisionnel, ça peut être pour le meilleur et pour le pire. Ça peut vouloir dire la fin des droits LGBT sur le territoire national, parce qu'on respecte la voix majoritaire du peuple souverain (comme c'est actuellement le cas dans plusieurs pays de l'UE ! On l'aura compris, je suis pour un peu moins de souveraineté...) Bref, c'est flou, et si je suis pour une plus grande représentativité des peuples (voir par exemple l'excellente idée du "droit de veto social" chez EELV), cette défense de la souveraineté à tout pris me laisse, au mieux, perplexe.
- Je suis donc pour la création d'un Constitution européenne, défendue par EELV. Je voudrais voir inscrit, dans cette constitution (comme un jour, on l'espère, dans la constitution française), l'obligation de protéger les langues minoritaires comme le veut la Charte de 1992. (On rappelle par exemple qu'LFI, contrairement même aux partis de droite, a voté contre la loi Molac ! Ils se sont aussi prononcés contre le changement de l'article II de notre Constitution, qui fait tant de mal à nos langues régionales). Évidemment les problématiques animale et des langues ne sont que deux sujets parmi beaucoup d'autres - à vous de juger si vous êtes plutôt pour une Europe à tendance fédérale, ou pour le souverainisme que défend LFI.
- LFI s'oppose à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE (et de tout autre pays !) : "refuser tout nouvel élargissement de l’Union européenne, notamment à l’Ukraine, tant qu’une harmonisation écologique, sociale, fiscale et des droits humains n’a pas été menée". C'est, pour moi, très flou, et contraire au pragmatisme que nécessite la situation actuelle.
Concernant le programme d'EELV : "D’inspiration très fédéraliste, le programme des Ecologistes propose de mettre en place une assemblée constituante à l’issue des élections de juin “pour réviser les traités et aboutir à une proposition de Constitution européenne”. On y trouverait par exemple des listes transnationales pour les élections européennes, ou encore un droit d’initiative législative pour les eurodéputés (pour l’instant entre les mains de la Commission européenne). [Les deux derniers points font aussi parti du programme de​ ​LFI. Mais sans Constitution, c'est donner plus de pouvoir aux députés (oui !) et pas à l'UE. Ce n'est pas ma vision.]
L’unanimité des Etats est pointée du doigt par les écologistes : actuellement requise pour certaines politiques (fiscalité, politique étrangère…), elle est ainsi accusée de ralentir le processus de décision européen. Différentes mesures de transparence des institutions européennes et de lutte contre les lobbies figurent également dans ce programme."
- Pour ce point-ci, nouveau disclaimer : ça me coûte. Moi aussi j'ai la guerre en horreur. Moi aussi je crois en une démilitarisation globale et idéologique. Moi aussi, je sais de quoi est coupable l'OTAN. Moi aussi je voudrais pouvoir dire que je refuse d'envoyer des armes et que j'attends la paix. Mais ce n'est pas le monde dans lequel on vit. Rester flou sur l'aide militaire apportée à l'Ukraine, ce n'est pas non plus œuvrer pour la paix (ni rester flou quand on envoie des armes, pour quoi, et à qui... ce qui se fait actuellement). Je n'ai pas de solution. Mais je ne peux plus défendre cette forme de passivité que prône LFI, et leur idéalisme malheureusement tellement irréaliste qu'il en devient permissif.
Du côté des Ecologistes : "Notre ligne est claire: pour le soutien à l'Ukraine, pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol".
Et le reste ? C'est tout bête, je suis pragmatique et je me fie aux datas disponibles :
- EELV et LFI ont 80% de vote en commun au Parlement Européen. Je sais donc que même si telle ou telle mesure n'est pas explicite dans le programme des Verts, si elle ne concerne pas le fonctionnement de l'instance européenne, elle sera aussi votée par eux. Par exemple, concernant la Palestine, EELV "se dit favorable à la reconnaissance de l’État de Palestine et à une série de sanctions contre Israël au nom du non-respect du droit international. Elle salue le soulèvement de la jeunesse en faveur de la Palestine, et veut engager une lutte globale dans « une Europe en train de dérailler » contre l’extrême droite, l’islamophobie et l’antisémitisme."
- Attention, EELV est loin d'aduler l'UE : comme je l'ai mentionné, le parti vise à réformer son fonctionnement et à créer des instances neutres auxquelles elle doit répondre. La critique chez les Verts est constructive, mais très présente. Je ne veux absolument pas d'un parti qui défende le statu quo (comme un certain parti présidentiel...)
- Il ne faut pas oublier que c'est une élection proportionnelle ! Au-delà de 5%, des députés du parti vont au Parlement. On ne vote donc pas (que) "contre". On vote aussi avec. Et vu les 6-7% prévus par les sondages pour EELV, j'encourage à les soutenir.
Et concernant quel parti écologiste je défends : certainement pas le parti Écologie au centre. Tout est dans leur nom, d'abord ; l'écologie ce n'est pas au centre, c'est de gauche. Et puis divorce de l'écologie et du social, chasse au "wokisme" qui serait "l'ennemi du bien commun"... Gros soupir.
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rainbowtheque · 4 years ago
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L'insaisissable logique de ma vie
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Titre : L'insaisissable logique de ma vie
Auteur : Benjamin Alire Sáenz
Roman
Genre : Contemporain, jeunesse
Maison d’édition : Pocket jeunesse (PKJ)
Disponible en version papier et numérique - 512 pages
Age conseillé : Ado, YA
Résumé : 
Sal mène une vie paisible et sans histoires, dans une famille moitié mexicaine, moitié américaine. Mais tout bascule le jour de sa rentrée en terminale. Pour défendre l’honneur de son père adoptif, il sort les poings et frappe. Surprise, colère, satisfaction, culpabilité se bousculent dans la tête du jeune homme, qui se met à douter de tout, même de sa propre identité. Alors, avec l'aide de Sam, sa meilleure amie, et de son père, Sal va tenter de comprendre l'insaisissable logique de sa vie.
Identités représentées : Le père du personnage principal est gay (père célibataire pour une partie, puis se met en couple avec un homme)
Thématiques LGBT+ présentes : Homophobie, homoparentalité
Autres thématiques : Amitié, deuil, lycée, abandon
Avis de koe_no_tsuioku 
« j'ai réussi à me plonger dans l'histoire avec une grande facilité. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, mais je me suis dit que je devais au moins essayer ce second roman de Benjamin Alire Sáenz. Et j'ai adoré. ce n'est pas du tout le même genre d'histoire qu'Aristote et Dante, mais les thèmes abordés sont divers et riches, et pourtant très bien développés et abordés à mon goût comme l'amitié, l'homosexualité et l'homoparentalité, l'homophobie, la mort, le deuil et beaucoup d'autres. L'auteur les traite très justement et encore une fois, j'ai été imprégnée dans l'histoire. Les personnages sont complexes, profonds, et surtout évoluent beaucoup et j'ai beaucoup aimé les voir évoluer, et s'aider à grandir les uns et les autres. Le nombre de pages me paraissait assez conséquent, mais les pages ont défilé à toute vitesse et je ne pouvais pas m'arrêter. J'ai tout de même préféré Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers, mais j'ai trouvé ce roman magnifique et je ne regrette aucunement de m'être lancée. »
Avis de Shelvesofstars 
« Ce livre m'a beaucoup appris, c'est un livre dont le thème le plus important est la famille. Il traite l'homoparentalité et comment ça peut affecter les enfants, et ça donne une très bonne leçon sur comment les enfants doivent agir face à ça. Les relations entre les personnages sont très importantes dans ce livre surtout entre le héros et son père. Très peu de romance mais beaucoup de valeurs dans ce livre. Je le recommande vivement. »
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blogapart3bis · 4 years ago
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Je vais peut-être vous surprendre, mais ce billet d’humeur n’est pas consacré à la polémique sur le déboulonnage des statues de figures historiques controversées. Enfin, pas directement. En fait, la principale statue dont j’aimerais parler est plus métaphorique: il s’agit de Warren Ellis.
Ça fait un petit moment que je suis un fan de ce que fait Warren Ellis. OK, pas tout: il a commis quelques bouses que l’on espère alimentaires, au moins que ça ait servi à quelque chose. Mais, entre Transmetropolitan, The Authority, Planetary, Nextwave, Injection, Trees ou The Wild Storm, entre autres, sa bibliographie a de quoi faire rêver.
Le personnage, moins. Récemment, un grand nombre de femmes (mais pas seulement) – on parle d’une soixantaine à ce jour, mais ça concerne sans doute une centaine de personnes – ont témoigné sur le site So Many of Us. En gros et en très résumé, elles reprochent à Warren Ellis d’avoir monnayé son influence contre des faveurs sexuelles.
Ça vous rappelle quelque chose? C’est normal: ce n’est pas la première fois que ce genre de témoignage ressort, principalement dans les milieux artistiques et/ou geeks. Et, quasiment toujours, avec des hommes qui exploitent des femmes.
Il y a eu le mouvement MeToo, lancé à l’origine par des actrices américaines. Mais il y a aussi des cas dans le jeu vidéo, récemment avec Ubisoft, ou dans le milieu des youtubeurs francophones (avec même des cas de pédophilie), sans même parler de la politique française.
Tous ces cas sont différents, mais ils ont un point commun: c’est une question de pouvoir. Ces milieux – comme beaucoup d’autres – sont très compétitifs et il est difficile d’y percer avec ses seules compétences. Beaucoup d’artistes cherchent des contacts, des mentors, déjà établis et qui peuvent les aider à progresser et/ou à être remarqués par les grands studios. Et la plupart de ces grands noms sont des hommes.
Je vois deux problèmes dans cet histoire: le premier, sur lequel nous n’avons pas beaucoup de prise mais qui devrait se résoudre avec le temps, c’est la représentativité dans les hautes sphères artistiques. Quand il y aura plus de femmes, plus de personnes LGBT+, plus de diversité dans les origines, ça devrait au moins donner des alternatives pour les artistes qui cherchent du soutien ou des mentors.
Le second est plus pernicieux et me touche personnellement, c’est celui du soutien – conscient ou inconscient – des fans envers les personnes responsables de tels abus. Sans aller jusqu’à le considérer comme un de mes maîtres à écrire, j’avais tendance à voir Warren Ellis comme un modèle. Du genre à me dire « si c’est de lui, c’est probablement bien ».
Et qu’on ne vienne pas me parler de « séparer l’homme de l’artiste »: quand l’artiste promeut dans ses œuvres un message fondamentalement opposé à celui qu’il suit lui-même, il y a un gros problème. Je veux bien que « si vous n’êtes pas un hypocrite, c’est que vos standards moraux ne sont pas assez élevés », mais il y a une limite.
Pour résumer le long article que consacre Dr Nerdlove à cette affaire, les fans ont aussi une responsabilité dans cette histoire. Ce n’est pas parce que l’auteur de tels abus est quelqu’un de connu et respecté que c’est acceptable et que ça doit être accepté. À la limite, ça devrait être le contraire.
Or, on a un peu trop tendance à vouloir défendre nos idoles. Surtout, peut-être, quand c’est quelqu’un qui a donné ses lettres de noblesse à un « mauvais genre », à un média qui est souvent décrit comme mineur et puéril. C’est compréhensible, quelque part, mais dans le cas présent, ça se fait au détriment de personnes comme nous.
J’en reviens donc au titre de cet article: nous n’avons pas besoin de statues. Ou d’idoles, si on veut. Quand une personne devient un symbole, surtout de son vivant, c’est dangereux, pour elle et pour son entourage. C’est un pouvoir qui est dangereux, d’autant qu’il est rarement contrebalancé.
Le dicton qui dit que le pouvoir corrompt n’est à mon avis pas complètement exact Je suis plutôt de l’avis qu’il révèle la vraie nature d’une personne: si quelqu’un peut faire ce qu’il veut, alors cette personne fera ce qu’elle veut. Et ce pouvoir, c’est en partie nous, les fans, qui la donnons.
(Photo: "Eros Blindfolded", statue d'Igor Mitoraj située à Lugano (Suisse); images sous licence CC0 via piqsels.)
L’article <span class='p-name'>Nous n’avons pas besoin de statues</span> est apparu en premier sur Blog à part.
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loveyourlocalgirlgang · 6 years ago
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INTERVIEW QUEER OF COLORS #1 - ANNIA / Artiste Afro-Feministe
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Credit Photo : Emilie Sbmoy
Annia Drawing est une artiste afro-féministe, elle est fascinée depuis toujours par la question du manque de représentation et de transmission des figures noires. 
Ce manque flagrant a provoqué en elle une colère créatrice et une envie de développer un univers bien à elle avec des îles, des personnages puissants où vivrait un imaginaire sans les limites imposées par notre société actuelle sans cet héritage caché douloureux à porter et à accepter. Son but artistique est de montrer le processus d’une réelle obsession pour les traces, celles de ses ancêtres ou celles à transmettre avec ce système codifié connu des personnes noires pour ne pas être effacées et oubliées par l’histoire.
Tout cette motivation lui a permis d’obtenir le DNSEP à l’Ecole supérieur d’art d’Avignon, ainsi qu’un master « Critical,Curatorial,Cybermedia » de la Haute Ecole d’Art et Design à Genève où elle menait une recherche et un postulat sur l’imaginaire et la pratique du dessin.  
Tout ceci continue de faire naitre en elle l’idée d’un monde où elle développerait différentes représentations afro-futuristes avec l’unique volonté de dévoiler la diversité des femmes noires.
« Depuis quelques temps je construis une exposition militante « Je ne suis pas un déguisement » où je représente des femme noires, avec beaucoup de « Fantasy et d’empowerement» que j’appelle Afrospirits. Ce sont des femmes fortes, puissantes et mystiques qui abritent en elle des univers et des messages forts. »
Cette exposition « Je ne suis pas un déguisement » sera visible du 24 au 26 mai à la Galerie Espace Canopy à Paris.
Premier portrait de la série dédiée aux Queer of Colors sur le site de Support Your Local Girl Gang.... ♀��✊🏾Annia a répondu a notre interview ! 
Peux-tu nous raconter ton parcours et tes activités ?
Aujourd’hui je dessine et je peins avec l’envie de porter une réflexion critique sur les « imaginaires » existants. Je crois qu’ils existent des imaginaires dominants (Mainstream, Media de masse, propagande publicitaire et politique) qui sont toxiques et des imaginaires dominés qui méritent d’être protégés comme « les imaginaire intimes ». Pour ma part et en termes d’imaginaire, je travaille à l’élaboration d’une imagerie qui questionne le sexisme, le racisme et qui j’espère apporte beaucoup à ceux qui rentrent dans mon univers
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Quand es-tu tombée dans l’art ? Te souviens-tu de tes premiers dessins ?
Le premier dessin dont je me souviens est celui une fleur que j’ai dessiné avec une craie sur un tableau à Ouagadougou. 
J’étais fière, j ‘avais trouvé cette expérience belle et c’est l ‘un de mes précieux souvenirs d’enfance. Ensuite j’ai eu beaucoup de chance de grandir dans une famille avec un goût pour l’artisanat et la peinture. Quand je suis arrivée en France j’ai du suivre des cours d’orthophonistes, par contraste il m’a semblé alors que le dessin était vraiment un espace de liberté pour la pensée et l’expression. C’est une sorte de langue de l’esprit universel. Il n’y a pas de problèmes de syntaxe ou de grammaire, on écrit à la fois l’espace, le temps et la perception. Et plus qu’un espace de refuge, c’est devenu mon expression - j’ai toujours été touchée par les images, c’est ma façon de regarder et de comprendre « ce qui m'entoure». 
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As-tu un projet artistique qui serait comme un fil rouge dans ton travail ?
Je n ‘ai pas de projet artistique comme fil rouge - Ce sont mes sujets et ma colère qui le sont. Les dissonances que j’observe et mon envie de montrer une réalité plus juste ou plus belle m’amène à dessiner. Une envie de rêver d’autre choses, de d’autres possibles pour d’autres regards. Dans toutes mes créations il est question de féminisme et de réécriture d’un imaginaire à l’encontre de certaines perceptions entendues. Donc pour résumer j'ai plusieurs univers artistiques mais la source créatrice reste la même. Y a-t-il des artistes qui ont compté dans ta carrière ? 
Autant que des artistes, des penseurs et des personnes de mon entourage… Bell hook, Angela Davis, Noam Chomsky, Oscar Wilde, Aretha Franklin, James Barrie, E.T Hall, Séverine Bourgeois, Nicole Murman. On parle souvent de racisme et de la misogynie dans l’art. Te sens-tu investie d’un rôle par rapport à ça ?
Comme le dit Fanon dans son livre Les damnés de la terre (1961) : "Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir." J’espère avoir trouvé la mienne, en défendant ce que je crois et en faisant ce que j’aime. Alors en tant que femme, en tant que métisse, je combats l’« opacité » de ma condition, de mes peurs, de mes agressions avec les outils que je dispose. Bien sur le racisme, bien sur la misogynie mais aussi toutes les violences et les injustices qui sont d’imposer à autrui ce qu’il doit être et ce qu’il doit faire. 
Tes artistes racisé-e-s préférées en ce moment ?  Ton artiste féminine racisée préférée ? Mary Sibande, Janelle Monae, Viola Davis… en ce moment.
Comment est venue l’idée de ton exposition avec Diivine ?
C’est l’histoire d’un coup de cœur réciproque sur les réseaux sociaux. Pierette Pyram, présidente des Diivines* m’a invité sur Paris après avoir découvert mon travail - Elle a cœur d’encourager et de faire connaitre des artistes Afro-caribéennes - Une vraie rencontre, virtuelle et incroyable, qui a pris vie car nous sommes en résonance dans nos luttes et nos actions. 
La série « Je ne suis pas un déguisement » est née en réaction des problèmes identitaires que les femmes noires subissent, de leurs cheveux à leurs couleurs de peaux. Suite à une Blackface à Lyon intitulée "Queen Banania" où l’auteur avait mis un os dans une perruque afro, où mon indignation m’a amené à lui écrire ces mots "Je ne suis pas un déguisement". J’ai décidé de prendre mes pinceaux. Loin de l’héritage coloniale, je présente un imaginaire habité par des femmes noires, afro-futuristes et Afro-roots, dont les chevelures abritent une signature, des mondes, des histoires- Réaffirmer le fait que nos cheveux sont notre intimité que l’on peut y trouver beaucoup de choses sauf un os. S’affranchir des représentations, exister comme on décide de l’être sans être stéréotypée, objectivée, jugée. Être souverain et libre dans son existence, c’est - il me semble - l’enjeu de nos actions communes avec Les Diivines et le message de ma démarche artistique. Peux-tu nous raconter l’histoire du dessin qui est présent sur les badges et les cartes postales ? 
J’ai illustré une affiche pour les séances de projections qu’organise L’association les Diivines. Je me suis inspirée du film "Rafiki" c’est pourquoi l’un des personnages a les cheveux roses, c’est un gros clin d’œil. Pierrette m’avait fait part de l’envie de faire apparaitre le drapeau symbolique. 
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Que penses-tu de la scène artistique et évènements des personnes afro-caribéennes ? En quoi est-ce important d’appuyer cette visibilité et de promouvoir la culture des personnes afro-caribéennes ? En quoi est-ce important d’appuyer cette visibilité et de promouvoir la culture lgbt et queer racisés ? Peux-tu nous citer quelques artistes lgbt+ racisés qui t’inspirent ? 
Promouvoir les imaginaires intimes, les expressions et les singularités de chacun.e.s est un enjeu important et capital. Il y a beaucoup d’artistes afro-caribéennes incroyables avec des messages forts, j’en découvre tous les jours. Il faut encourager cette visibilité, ouvrir les regards, il en va pour moi de notre hygiène sensible et intellectuelle pour vivre ensemble et combattre le conformisme politique qui nous est imposé. Et pour citer quelques artistes lgbt+ racisés :  Je suis envoutée par le travail incroyable et remarquable de Zanele Muholi et le style affirmé de Asaph Luccas que j’ai découvert il y a peu … Une punchline / devise ?
« - Alors soufflez vents, venez naufrages que nous puissions mourir sous le harnais du combattant ! ».  C’est un peu guerrier, c’est de Shakespeare (Macbeth) mais j’adore cette réplique. Je le traduis comme le fait de tenter le tout pour le tout pour ses rêves, sa liberté, ses projets, malgré les obstacles sinon c’est renoncer à exister. Avoir le courage de ne pas avoir peur de faillir pour son existence. Il y a beaucoup à en dire …. Quels sont les projets actuels et à venir ? Tes prochains évènements ?
Je vais tenter de continuer à travailler la représentativité de la femme noire dans le monde de la Fantasy. Parfois sur Facebook, des personnes m’écrivent en me demandant si je peux dessiner des fées, des sirènes, des princesses ou des sorcières : noires. Cela parait bête mais il y a une vraie absence de représentativité dans certains univers. Parfois ceux sont des mamans qui me racontent les discriminations que subissent leurs enfants et je tente de répondre à ces demandes avec des illustrations fortes et positives. Pour l’instant je ne peux pas m’engager sur toutes les demandes que je reçois. Les réalités financières priorisent certaines illustrations à mon grand regret. C'est pourquoi je pense me lancer dans la création d’images libres de droits pour les personnes qui souhaitent soutenir la conception de certaines images militantes ... Je suis en train de mettre ceci en place tout ceci.   Pour ma prochaine exposition avec les Afrospirits, elle sera autour de la figure de la « sirène » en lien avec l’histoire noire et l’écologie - oui j’ose cette association d'idée même si cela peut paraitre un peu bizarre - J'hésite encore sur le titre " Sirènes noires" Que penses-tu de Support your local girl gang ? Pour être sincère je ne connaissais pas. Et je me ferai un plaisir d’en parler autour de moi. Je trouve ce genre de média très important. Bénéfique d’une part, engagée et clairement nécessaire.
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👩🏿‍🎤L'association Diivineslgbtqi+ Visibilité et Représentativité AFRO-CARÏBÉENNES lgbtqi+ vous prépare pour ce week-end une Diivine Exposition nommée "JE NE SUIS PAS UN DÉGUISEMENT" de l'artiste-artiviste ANNIA DRAWING.
*L'association Diivineslgbtqi+ Visibilité et Représentativité AFRO-CARÏBÉENNES lgbtqi+  a pour vocation la Visibilité et Représentativité Afro-Carïbéennes, Afrodescendantes, racisées LGBTQI+ et principalement lesbiennes. Elle Propose des événements engagés cultures/festifs. L'association est naturellement engagée au sein des luttes intersectionnelles. les Diivineslgbtqi+ sont présent.Es dans les manifestations, contre le racisme, antivalidisme, les lgbtqiphobies et notamment la Lesbophobie, Paré Yot, Pou Vinni - FIEREMENT DIIVINEMENT NOTRE.
👩🏿‍🎤Cette exposition est telle que les témoignages percutants du collectives des atrices du livre "NOIRE N'EST PAS MON MÉTIER" nos partenaires officielles diivines, 21juin 2018 Ensemble pour notre Diivine FÊTE DES FIERTÉS AFRO-CARÏBÉENNES GIBUS.👌🏾
👩🏿‍🎤ANNIA dénonce ici le BLACKFACE à LYON. Apportons lui ce week-end du 24/25/26 mai notre soutien et détermination a lutter contre les Lgbtqiphobies, le Racisme, la systémique colonialiste patriarcale et misogynie. #27avril #10mai #17mai #23mai #29juin Statuant les actes, demandandons légitime réparation.🌍
👩🏿‍🎤Diivineslgbtqi+ vous attends nombreux.ses durant ces 3 Jours, pour venir la rencontrer et partager avec des militantes Diivineslgbtqi+ une interraction aux valeurs de l'association. Vernissage avec l'artiste et apéritif dinatoire, accras et planteur apéro officiels diivineslgbtqi+ ce vendredi 24 mai à partir de 18H . 19 rue Pajol 75020 PARIS 18ÈME, ON AIME, on le dit , on like, on partage et on vient.💃🏿🏳️‍🌈✊🏾
Annia Drawing Facebook - Instagram www.afrospirit.art
DSTA - Support Your Local Girl Gang
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rainbowtheque · 4 years ago
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Millénium
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Titre : Millénium (tome 1: Les hommes qui n’aimaient pas les femmes ; tome 2: La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette ; tome 3: La reine dans le palais des courants d’air ; tome 4: Ce qui ne me tue pas ; tome 5: La fille qui rendait coup pour coup ; tome 6: La fille qui devait mourir)
Auteurs : Stieg Larsson et David Lagercrantz
6 Romans
Genre : Thriller, policier
Maison d’édition : Actes Sud - Actes Noirs (grand format) & Babel - Noir (poche) 
Age conseillé : Adulte
Disponible en version papier, numérique et audio - 320 à 650 pages en grand format, 420 à 800 pages en poche
Résumé : 
Ancien rédacteur de Millénium, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire.
Identités représentées : L'héroïne est bisexuelle
Thématiques LGBT+ présentes : L'héroïne Lisbeth Salander a des relations avec des hommes et avec des femmes
TW : Viols, agressions sexuelles, prostitution forcée, violences faites aux femmes, automutilation
Avis de Stegosaure_Voyageur :
« La trilogie Millénium fait partie de mes livres préférées. J'ai adoré ces thrillers qui tiennent en haleine jusqu'à la fin, même s'ils abordent des sujets difficiles. Comme beaucoup de lecteurs et lectrices, je suis amoureuse de l'héroïne Lisbeth Salander. »
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rainbowtheque · 4 years ago
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En apnée
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Titre : En apnée
Autrice : Meg Grehan
Roman
Genre : Prose
Maison d’édition : Talents Hauts
Disponible en version papier - Nombre de pages : 160 pages
Age conseillé : Jeunesse, jeune ado
Résumé : 
Maxime est une fille. Elle a onze ans, elle aime sa mère qui l’élève seule, les livres et savoir plein de choses sur tout. Dans un monde complexe, aimer et savoir la rassurent. Maxime sait des choses sur les baleines, sur les créatures sous-marines, sur son meilleur ami de toujours, Adam, et aussi, qu’elle ne sait pas tout. Par exemple, elle ne sait pas expliquer ce qu’elle ressent pour Chloé, ce sentiment nouveau et étrange, un émoi qu’elle ne comprend pas...
Identités représentées : Homosexualité féminine
Thématiques LGBT+ présentes : En questionnement
Autres thématiques : Représentativité en littérature et en documentaire
Avis de Sophie 
J'ai beaucoup aimé même si cela reste une première approche
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loveyourlocalgirlgang · 5 years ago
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INTERVIEW  - Pimp My Queer Made in Paris /  THE COLD KID
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“salut, moi c'est Aleksien, j'ai 23 ans. je fais de la musique car sinon mon coeur est malheureux. j'ai sorti mon premier disque en mars 2019, " (d) é b a u c h e s", “
Auteur-compositeur-interprète, The Cold Kid mêle chanson, rap, sonorités 80s et électro. Aleksien à la ville vous plonge dans un univers poétique et lyrique où les textes sont ciselés, racontent une histoire, osent la  sensualité, la confidence, tout autant qu’ils osent admettre les peines, la peur, sans filtre.
Aprés quelques passage remarqués dans des salles parisiennes que l’on affectionne  particulièrement, Point Éphémère,Petit Bain ...
The Cold Kid, a sorti son  EP en Mars dernier.
Son interview est à lire ici :
Quand es-tu tombée dans la musique ? Tu te souviens de tes premiers disques ?
On va dire que je baigne dans ce milieu depuis toujours. Je suis issue d’une famille de mélomanes et de musiciens : mon grand-père faisait de la trompette, mon oncle des percussions. Ma génitrice était chanteuse et saxophoniste. Quand j’avais à peine 3 ans, je dormais allongée sur des chaises dans des concours de chant auxquels elle participait en tant que semi-pro. Du coup, depuis toujours je chante et j’ai envie de ne faire que ça, à plein temps. Les instruments sont venus un peu plus tard : j’ai pris quelques années de cours de batterie à partir de mes 11 ans, puis j’ai commencé la guitare toute seule en regardant des tutos sur internet. Bien plus tard, j’ai essayé le chant au conservatoire mais c’était carrément pas concluant, j’avais aucune envie de devenir une chanteuse formatée qui n’a pas de grain ou de signature vocale. Je suis très attachée à l’esprit autodidacte, DIY, limite punk. Maintenant, je fais plein de trucs, y compris du clavier et de la MAO (je compose sur mon ordi).
Mes premiers souvenirs datent du début des années 2000. On écoutait énormément de musique, en voiture surtout. C’était principalement du français : l’album Avril de Laurent Voulzy, du Renaud, du Johnny… L’ironie du sort d’ailleurs, c’est qu’en juin j’ai chanté dans le plus grand groupe de rock du monde au Stade de France, et on a chanté du Johnny, ça me rappelait mon enfance, enfin bref.
Moi de mon côté, quand j’ai été en âge de choisir quoi écouter, j’écoutais clairement de tout, du rock, du rap (Diam’s), du R’n’B (coucou K-Maro) même du metal à partir de 12 ou 13 ans, du Amy Winehouse, du Lady Gaga. Ce qui est marrant, c’est qu’à notre époque on avait beaucoup de musique « parodique » qui se revendiquait comme telle. Personne de ma génération n’a échappé à Fatal Bazooka, PZK… On est aussi la génération High School Musical et ce genre de trucs. Et contre toute attente, je pense que ça n’a fait que diversifier et élargir ma vision des choses et de la musique. Je suis super heureuse d’avoir grandi et évolué dans une culture musicale aussi riche et plurielle.
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Y a-t-il des artistes qui ont compté dans ta carrière ?
Si je dois donner un top 3 des artistes qui m’inspirent, je dirais Amy Winehouse, Lady Gaga et Christine and the Queens. 
Amy car elle est peut-être la première à avoir profondément touché mon coeur par la musique, et j’ai un immense regret de ne l’avoir jamais vue. 
Lady Gaga car elle a joué un grand rôle pour moi au niveau de l’acceptation de soi. Quand t’es un.e ado queer de province, avoir un tel role model qui te dit que tu as le droit d’exister, le droit d’être heureux.se et de rêver grand, c’est inestimable. 
Et Chris, pour ces mêmes raisons. Et au-delà de l’acceptation, je dirais même l’affirmation et l’amour de soi en dépit du qu’en dira-t-on. Sans parler de sa musique, elle est un modèle de force, d’indépendance et de fierté pour moi. Son existence me donne juste envie de me sentir comme : voilà, ça c’est moi, c’est ma musique, et si ça ne plaît pas alors tant pis, j’emmerde le monde. Ça me permet de désapprendre tout ce qu’on a voulu me faire croire pendant des années, à la maison, au collège, au lycée : que j’étais repoussante, malaimée, et que jamais je ne réussirai en musique. Ces artistes me donnent la force de me battre pour prouver le contraire. 
Après, au niveau musical, je fais un truc assez hybride qu’on ne peut pas trop comparer à autre chose, tellement c’est chelou. Souvent, quand on parle de ma musique, on dit un truc du genre « la voix est mature, le texte est ciselé, et derrière, se cachent une esthétique et une vibe uniques, un peu bizarres. On a l'impression qu'Amy Winehouse nous raconte du Brassens dans les baskets de Billie Eilish. Mais si on voit la convergence des influences, le style lui, est bien unique."
On parle souvent de la misogynie et de lgbtphobies à l'égard des artistes queer, qu'en penses tu ?  Te sens tu investie d’un rôle par rapport à ça ?
Je pense que c’est clairement une réalité, et que j’ai un rôle à y jouer, implicitement et explicitement, sans être que ça. Rien que mon existence est politique, ma présence dans le milieu est une affirmation : je suis là, et j’ai le droit d’y être. Je suis une artiste queer, et ma parole vaut la peine d’être écoutée. On est sans cesse confronté.e.s à la domination et le milieu de la musique ne fait pas exception. Je me rappelle de ce jour où j’ai dit un truc à un ingé son, il m’a envoyée chier, un mec lui a dit exactement le même truc et il l’a écouté. C’est une réalité qu’en tant que petite meuf queer, il faut se battre encore plus fort pour être écoutée, pour pas se faire écraser. Et déjà, prendre le parti de s’emparer de l’art et de se produire, c’est un engagement que je pratique. Ensuite, explicitement, je suis queer mais ce n’est pas un fond de commerce. J’ai écrit Merveille, une chanson d’amour, qui se révèle être entre deux femmes, puisque c’est ma réalité, et que je l’ai écrite sans idée qu’elle puisse porter une revendication mais le fait est que c’est important pour la représentation. J’ai aussi écrit Juste au coeur, une chanson sur les violences faites aux femmes, parce que c’était une histoire que je voulais raconter. Il n’y avait pas de volonté politique derrière en amont, mais si la portée le devient, tant mieux. Ce que je veux, c’est qu’une grande diversité de gens m’écoutent et se sentent touché.e.s par mes histoires, et pourquoi pas fassent évoluer leur mode de pensée ?
La scène queer a bien évoluée en quelques années. Comment perçois-tu cette nouvelle vague, qui secoue un peu les choses ?
Ça me fait du bien de voir que des artistes queer émergent car la représentation est un problème crucial. C’est difficile de voir que c’est possible de suivre un certain chemin quand personne n’y est encore passé. Je pense que ça ouvre la voie à d’autres, et surtout ça fait du bien à celles et ceux qui n’ont pas l’opportunité d’être out, visibles.
Que penses-tu de la scène queer en France ?
Comme je l’ai dit, je suis heureuse de voir des artistes qui revendiquent leur queeritude au sommet des charts… Eddy de Pretto, Chris sont dans une vibe de libération du corps et de l’identité qui devient de plus en plus nécessaire. Mais je trouve qu’on manque toujours cruellement de diversité et de représentativité, mais peut-être qu’il faut attendre quelques années pour que les artistes queer osent croire qu’ils ont bien leur place, et surtout pour que les structures vieillissantes du milieu de la musique sortent un peu de leurs schémas étriqués…
Tes artistes préféré.e.s en ce moment ?
Je suis complètement dingue de Billie Eilish en ce moment. En boucle. J’ai écouté relativement tard car je savais que j’allais grave kiffer. Au départ, j’étais scotchée, genre « c’est quoi ce truc ? », et maintenant je le suis toujours, et j’adore. Elle me fait pleurer autant qu’elle vrille mon cerveau. J’écoute toujours beaucoup de Christine and the Queens, du Queen aussi. Chilla aussi dans un autre registre. Ça m’empower beaucoup quand j’écoute ses sons. Elle a une super voix, un flow de taré et des punchlines à la hauteur. J’écoute aussi beaucoup de trucs plus underground : Ryan Cassata (US), un musicien trans qui a plein de trucs à raconter, Imparfait et Anaerik (FR) car c’est des copain.e.s qui font du rock bien badass, Adam Naas (FR) parce qu’il est ouf et qu’il emmerde la binarité de genre, Thomas Azier (NL) parce qu’il peut me rendre dingue sur un dance floor autant que chialer dans le métro, Fishbach (FR) car elle a une voix comme aucune autre et des sonorités 80s, Wet (US) car ça fait du bien au coeur, et Tamino (BE) parce que c’est une des plus belles voix que j’aie jamais entendues.
Avec quels autres aimes-tu jouer le plus ?
Je suis assez solo en musique — comme dans la vie d’ailleurs. J’apprécie ma solitude. En musique, ça me permet de ne pas faire de compromis, au moins dans un premier temps. J’ai eu des expériences avec d’autres musiciens et ça n’a pas duré, car mon univers est spécial et ça demande de l’effort pour y entrer. Mais je ne suis pas contre travailler en équipe, si les gens sont prêts à s’investir dans la compréhension de mon monde.
Sinon, parmi les gens connus avec qui je kifferais collaborer, Chris bien sûr, et Billie Eilish car j’adore leurs univers et je pense que ce serait un vrai truc humain. Chilla, parce que je suis sûre qu’on pourrait bien mêler nos vibes et nos voix. Et, rêve ultime, j’aurais voulu chanter avec Amy Winehouse, mais c’est trop tard.
Ton artiste préféré.e ?
All time favorite, Christine and the Queens encore une fois. Je suis admirative de ses lyrics, sa voix, ses chorégraphies, sa présence scénique. En plus de ça, elle produit ses sons, elle est drôle, et elle est tellement intéressante que je pourrais l’écouter parler pendant des heures. En fait, je crois que je voudrais bien me réincarner en elle, dans une autre vie. Chris, si tu passes par là, je t’aime.
Des endroits que tu recommanderais pour faire la fête à Paris?
Je ne me sens pas giga à l’aise dans des endroits où je risque de me faire coller et frotter, du coup je préfère faire la fête dans des endroits queer et LGBT. La Mutinerie dans le Marais, c’est la maison, et le So What pour finir la soirée.
Quel est ton spot à apéro à Paris ?
Au risque de casser le mythe, je suis pas dans la team « apéro sur les quais », ça fait mal les bouts de verre dans le cul. J’suis plutôt pour une petite terrasse pépère. Je trouve que la place de la Contrescarpe dans le 5ème c’est carrément agréable. Sinon, le NordNord ou la brasserie de l’Olive dans le 18. Dans un autre style, le Player One pas loin de la rue Saint-Denis, avec des jeux vidéos, des bonnes bières et un système de carte de fidélité… Mais schhhh, j’ai rien dit.
Tes prochaines dates ?
J’ai sorti mon premier disque en mars dernier, juste la veille d’un concert sold out au Point Éphémère. D’ailleurs, il est dispo en version physique (me contacter) et sur toutes les plateformes de streaming (Spotify, Deezer, Apple Music, YouTube…)
En juin, j’ai joué au Petit Bain aussi, et début juillet dans un petit festival dans mon Sud natal. J’ai été pas mal prise en juillet, du coup j’ai utilisé août pour un peu décompresser.
Mais va falloir que je me dérouille vite car je ne le réalise pas trop encore, mais le mois de septembre va être bien chargé. Je continue à écrire et composer car j’espère bien passer un palier d’ici la fin d’année. Il va y avoir beaucoup de nouveau sur ma chaîne YouTube, y compris des covers.
Et bien sûr, je joue :
le 12 septembre à l’Université Paris 3 (ouais, y’a pas de frontière ! enfin y’a un grillage, donc faut me donner vos noms si vous voulez venir)
le 21 septembre au Velove Montreuil (bénévolement pour une soirée contre les violences faites aux femmes au profit de la Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil)
le 23 septembre : quelques chansons à la scène ouverte de la Mutinerie (bar lgbt et féministe), peut-être ? (Paris 3ème)
a priori, le 9 octobre à Hôtel de Ville
Toutes les infos sur mes prochaines dates, préparation de l’album… sont/seront de toutes façons dispos sur ma page Facebook The Cold Kid ou sur Instagram (@thecooldkid). Ça me ferait super plaisir de te retrouver sur ces réseaux, toi qui lis cette itw ❣️
Que penses-tu de Support your Local Girl Gang  ?
C’est un truc de ouf, et une chance que subsistent encore des teams comme vous. Vous êtes au top. Genre tu vois l’échelle du top ? Bah vous êtes encore au-dessus. Vous êtes les best, bisous.
Le lien pour trouver mon EP :
https://distrokid.com/hyperfollow/thecoldkid/d--b-a-u-c-h-e-s
https://www.youtube.com/watch?v=0xipEL0CvaU&list=PLr2kqF9wGwCL7PfHc4yZ01kMolkIC2gk9
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