#qu'est ce que t'as mis dans le café
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Bon Matin 💙 ☕️ 😉
Antoine 🎶 Qu'est ce que t'as mis dans le café
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𝐇𝐚𝐢𝐤𝐲𝐮𝐮 !! | Tsutomu Goshiki
ᵈʳᵃʷⁱⁿᵍ ᵐᵃᵈᵉ ᵇʸ ʸᵃⁿᵏᵃˢᵐⁱˡᵉˢ
𝐑𝐄𝐓𝐀𝐑𝐃
Tsutomu Goshiki x Reader
Warnings : aucun
Mots : 1 362
Masterlist
❝hontō ? ❞
❝━ T'ES D'ACCORD ?
━ Évidemment ! T'exclamas-tu.
━ Parfait ! On se retrouve plus tard, alors !
━ Oui. À tout à l'heure ! Dis-tu avant de raccrocher le sourire aux lèvres.❞
Goshiki venait tout juste de t'appeler pour te proposer un rendez-vous devant un petit café au centre-ville et tu n'avais qu'une hâte, le retrouver le plus rapidement possible. Cependant, tu devais encore attendre une heure avant de partir le rejoindre alors tu fis ce que tu savais le mieux faire : parler avec ta meilleure amie.
📩 Moi
Tu devineras jamais !
📩 Yachi
Qu'est-ce qu'il y a ?
Tu me fais peur.
📩 Moi
Goshiki m'a donné rendez-vous !
📩 Yachi
Quoi ?
Mais c'est trop bien !
📩 Moi
Oui !
J'ai tellement hâte !
📩 Yachi
Je veux tout savoir.
C'est où ?
A quelle heure ?
📩 Moi
Doucement, Yaki.
Tu as l'air plus investie que moi !
📩 Yachi
Je suis obligée d'être excitée !
Ma meilleure amie qui sort enfin avec Goshiki.
Ça se fête !
📩 Moi
T'as raison !
C'est au café pas loin du lycée dans une heure.
📩 Yachi
Une heure ?
Oh mon dieu, c'est dans tellement longtemps !
Je t'imagine tellement en train de sauter sur place en attendant...
📩 Moi
Quoi ?
Comment tu peux savoir ce que je fais ?
T'as mis une caméra chez moi ?!
📩 Yachi
Ahahahah !
Je te connais trop bien, c'est tout !
📩 Moi
C'est un peu effrayant à ce point-là...
📩 Yachi
Mince.
Faut que j'y aille, désolé :(
Tu connais Hinata et sa journée d'entraînement
📩 Moi
T'inquiètes pas !
Amuse-toi bien !
📩 Yachi
C'est plutôt à moi de te dire ça !
📩 Moi ;)
📩 Yachi
Profite bien !
Et je voudrais tout savoir quand ce sera fini !
📩 Moi
Compte sur moi !
Bisous !
📩 Yachi
Bisous !
<3
📩 Moi
<3 <3
Après cette petite conversation, tu décidas de commencer à te préparer. Même si c'était un petit peu trop tôt, tu t'en fichais. Au moins, tu ne seras pas en retard et tu pourras être sûre de ne rien avoir oublié en te préparant. Mais bizarrement, dans ce genre de moment, le temps passait au ralenti. C'était comme en cours, tu regardais ta montre toutes les minutes dans l'espoir que l'heure indiquée soit celle de partir.
Après de longues minutes à attendre, affalée sur ton lit que ton alarme que tu avais programmée exprès pour ce rendez-vous sonne, la fameuse sonnerie retentit dans toute la pièce.
Sans plus tarder, tu attrapas ta veste et descendis les escaliers en courant. Sur le chemin vers le café, tu ne pouvais t'empêcher de fredonner ta chanson préférée, le sourire aux lèvres.
Ton humeur était lumineuse et tes pensées étaient toutes tournées vers Goshiki et la future après-midi que vous alliez passer ensemble. Ça allait être parfait ! Du moins c'est ce que tu pensais.
Une fois arrivée sur le lieu de rendez-vous, tu jetas un petit coup d'œil à l'intérieur mais tu ne vis pas Goshiki signifiant qu'il n'était pas encore arrivé. Après tout, tu étais arrivée en avance alors il arrivera d'ici quelques minutes.
Il était 15h36 et cela faisait plus de dix minutes que tu attendais Goshiki mais tu gardais espoir. Ça arrivait à tout le monde d'être en retard de temps en temps. Ça devait sûrement être son cas pour qu'il ne soit pas encore arrivé. Il ne pouvait pas te poser un lapin alors que c'était lui qui t'avait proposé le rendez-vous.
Après plus d'une heure à l'attendre devant ce café, toute seule et voyant toutes ces personnes, main dans la main, passer devant toi, tu avais rapidement commencé à déprimer et à totalement abandonner l'idée qu'il arrive en courant en s'excusant pour son énorme retard.
Alors tu te levas et commenças à faire le chemin inverse en direction de ta maison. Les mains dans les poches de ta veste et la tête baissée, tu marchais lentement et beaucoup moins enjouée que lors de l'allée. Tu n'avais qu'une envie, rentrer chez toi et te blottir sous la couette et te morfondre des heures en pensant à ce que tu venais de vivre.
Quel genre de personne était-il pour te donner rendez-vous et ne jamais venir ? C'était typiquement ce que faisaient les connards populaires dans les films américains mais Goshiki n'en était pas un. Enfin, c'était ce que tu pensais jusqu'à aujourd'hui.
Sur ta route silencieuse, un rire que tu aurais pu reconnaître entre mille, te parvint aux oreilles. Celui de Goshiki. Tu levas la tête et regardas aux alentours pour le trouver et tu le vis.
Il était dos à toi et accroupi dans l'herbe de l'autre côté de la rue. En voyant ça, une immense colère apparue en toi et tu te décidas à aller lui dire ses quatre vérités en face. Pour qui se prenait-il ?
D'un pas décidé, tu t'avanças vers lui et une fois arrivée dans son dos, tu te stoppas net. Un petit chat noir avait ses yeux fermés et ronronnait bruyamment tandis que Goshiki lui caressait doucement derrière les oreilles. Le chaton semblait vraiment apprécié ça et Goshiki aussi d'ailleurs.
Toute ta colère disparut et laissa place à de l'admiration devant la petite bouille de ce chat. Alors toi aussi tu t'accroupis à côté de Goshiki et tandis ta main pour caresser le dos du chaton.
❝━ (T/P) ? S'exclama-t-il en tournant sa tête vers toi.
━ Salut. Murmuras-tu.
━ Qu'est-ce que tu fais là ?
━ Je rentrais chez moi...❞
Un petit silence s'installa durant lequel Goshiki semblait dans une totale incompréhension.
❝━ Mais pourquoi ? On a bientôt rendez-vous, non ?
━ C'était il y a plus d'une heure. Et tu n'es pas venu...
━ Quoi ? Cria presque Goshiki.❞
En entendant ce cri le chat se redressa soudainement et s'enfuit à quelques mètres de vous.
❝━ Tu l'as fait fuir. Soufflas-tu.
━ Sérieusement, (T/P) ! Il est quelle heure ?
━ 16h39, exactement.
━ C'est pas possible !
━ Puisque je te dis que si ! Commenças-tu à t'énerver.
━ Ça veut dire que je caresse ce chat depuis plus de deux heures ? Se dit-il à lui-même.
━ Attends quoi ? T'exclamas-tu, n'en croyant pas tes oreilles.❞
Goshiki se releva brusquement et s'inclina à quatre-vingt-dix degrés devant toi.
❝━ Excuse mon énorme retard ! Cria-t-il.
━ Relève toi. C'est gênant...
━ Je t'en prie, accepte mes excuses. Je ne mérite pas de vivre ! Ajouta-t-il, faisant que les gens dans la rue se tournaient vers vous.
━ Oui, c'est bon. J'accepte tes excuses Goshiki mais s'il te plaît, arrête de crier.
━ Comment j'ai pu être aussi bête !❞
Il s'accroupit une seconde fois pour être à ta hauteur et prit tes mains dans les siennes.
❝━ Je te promets que j'avais vraiment envie de passer du temps avec toi. Je suis même partie en avance mais quand j'ai vu ce chat j'ai pas pu m'empêcher d'aller le caresser et j'ai pas vu le temps passé. Excuse-moi.❞
Après qu'il se soit expliqué, tu ne pouvais que lui pardonner. Comment tu aurais pu lui en vouloir ? Oui, il était vraiment tête en l'air mais c'était ce qui le rendait aussi mignon. Et puis un chat, c'était la meilleure excuse qu'il pouvait avoir pour justifier son énorme retard.
❝━ Je te pardonne mais ne me fais plus jamais attendre aussi longtemps. Lui souris-tu en serrant un peu plus ses mains.❞
Il te sourit en retour et finalement décida de passer le reste de ma soirée avec toi. C'était quand même le minimum après que tu aies attendu plus d'une heure devant ce café.
📩 Yachi
Alors ce rendez-vous ?
📩 Moi
Compliqué mais c'était ✨magique✨
📩 Yachi
T'es sortie avec Goshiki ou Harry Potter ?
📩 Moi
Très drôle.
📩 Yachi
Nan mais avoue, elle était trop bien ma blague.
Vu.
(T/P) !
Réponds !
Vu.
Je te déteste.
📩 Moi
<3
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Les Chroniques de Livaï #469 ~ LE COEUR NE DORT JAMAIS (avril 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Mais où est-ce que j'ai mis ça ? Je suis sûre que c'était par là !
Je soulève un tas de papiers qui volent dans tous les sens, à la recherche d'un rapport que j'ai lu hier. Pas moyen de remettre la main dessus ! En reposant le tout, je fais pas attention et ma tasse de café froid se renverse sur ma table, sans un bruit, comme si je l'avais bien cherché... C'est pas vrai ! Y a rien qui va en ce moment !
Je cherche un torchon pour essuyer tout ça et en me penchant, je tombe enfin sur la page que je cherchais ; elle avait glissé sous mon bureau. Super ! Enfin quelque chose qui marche ! Je tâtonne pour trouver ma chaise, - me cogne la tête en passant, aïe ! - pendant que mes yeux parcourent les lignes, et j'essaie de me concentrer sur les mélanges de substances explosives afin de mettre au point un nouveau matériau qu'on pourrait balancer dans la bouche des titans. J'étais partie sur une méthode pour les endormir, j'ai compulsé des tas d'articles scientifiques sur les somnifères les plus puissants, vu que ça avait bien marché sur eux l'autre fois... Mais aucun d'eux ne ressemble à celui que j'avais trouvé, alors je suis revenue à la bonne vieille méthode de la décapitation. C'est pas que ça m'enchante mais...
Après tout, le problème de l'artillerie c'est la précision. Si les explorateurs peuvent s'équiper de fusils adaptés, on peut frapper chirurgicalement... Evidemment, il faut trouver le bon équilibre entre la solidité des matériaux et la force de frappe. Il faut que ce soit léger mais puissant. Et puis...
J'attrape ma tasse et la porte à ma bouche. Ah, c'est vrai... Plus une goutte... Moblit, tu peux...
Je m'effondre sur la table, et me sens subitement à bout de forces. Pourquoi Erwin m'a fait çaaaaa ?! J'avais absolument besoin de ce microscope, j'ai pas pu refuser ! Mais maintenant, je me dis que le microscope est plus si important ! J'arrive à rien sans Moblit ! C'est bien simple, tout disparaît depuis qu'il est parti ! J'ai beau me fourrer dans le crâne les endroits où je pose les trucs, je les retrouve jamais ! Quand je pense que je l'ai engueulé plus d'une fois parce qu'il rangeait trop ! C'est à devenir fou ! Je m'y retrouve pas dans mon propre labo !
Je me penche en arrière, en équilibre sur les deux pieds de ma chaise, et lève les yeux au plafond. Y a vachement de toiles, là-haut... avec les araignées qui vont avec. Je les avais... jamais remarquées... Je peux pas m'empêcher de réfléchir... C'est vrai. Je me repose peut-être trop sur Moblit. Il se plaint jamais, il fait toujours tout ce que je lui dis sans protester... J'y vais fort avec lui, je pense... Quand je vois tout ce que son absence provoque dans mon quotidien, je peux plus le nier, c'est clair... Ca fait que trois jours pourtant... et je suis paumée, j'arrive même pas à bosser ! Je dois penser à des tas de choses auxquelles je pensais pas avant parce qu'il le faisait pour moi ! C'est très... vexant...
J'ai même pas essayé de demander aux autres. Abel et Nifa me fileraient un coup de main. Mais aucun ne sait comment j'aime mon café... Ni comment et où je range mes archives... Ils foutraient le bordel ici ! Raah, Moblit, reviens, s'il te plaît ! Je promets que ça changera ! Il aura ses jours de relâche comme tout le monde ! Il les demandait pas alors je me disais que c'était... Il voulait toujours rester avec moi pour m'aider parce que je me repose jamais. Je suis un peu égoïste de pas avoir vu qu'il en pouvait plus...
Je me prends la tête dans les mains et j'ai l'impression que je vais pleurer.
Par les culottes de Sina, il faut que je sorte d'ici ou je vais craquer ! Ouais, c'est ça, prendre l'air, c'est une bonne idée ! Je saute de ma chaise, et me dirige vers la porte. L'air frais du couloir me frappe au visage et me redonne de l'énergie. Je ferme le labo à double tour et me précipite dans l'escalier. Je suis au dernier étage alors je dévale pendant un moment. A chaque volée de marches, j'ai l'impression de prendre une nouvelle résolution. Un, le laisser se reposer une fois par semaine ; deux, le laisser aller manger à des heures correctes ; trois, lui permettre de le laisser dormir même si je veille toute la nuit ; quatre...
Ah, j'arrive enfin en bas. Je me rends compte que je dois vraiment avoir l'air dingue, avec ma gueule de dix pieds de longs. J'ai pas dormi depuis trois jours et j'ai même pas changé de fringues... Quelle impression je fais ? Oh, et puis zut ! Il faut que j'aille me prendre un café ! Je me dirige vers le réfectoire et ouvre les portes en essayant d'être discrète. Mais toutes les têtes se tournent vers moi évidemment. Les soldats sont en train de partir pour leurs exercices matinaux mais il y a encore du monde.
Je fais que passer, faites pas attention... Ah, Abel ! Je te tiens, ça tombe bien ! Il me reluque des pieds à la tête et j'espère vraiment qu'il fera pas de commentaires. Hum, j'ai un truc à te demander... Oh non, je peux pas lui demander ça... Euh, il y a des... toiles d'araignée sur mon plafond, c'est perturbant... Ca m'ennuie de te demander ça, mais... est-ce que tu pourrais... ?...
Il se frappe la poitrine et m'assure que ce sera fait au plus vite. C'est vrai ? Wouah, merci, ça m'aidera beaucoup ! Et... Nifa ? La jeune fille juste à côté de lui se fige devant moi. Il y a des... papiers à trier là-haut, ceux qui sont sur la table près de l'entrée du labo, tu vois où ? Elle acquiesce. Il faudrait les classer dans l'ordre chronologique avant de les ranger et réellement, j'ai pas le temps... est-ce que tu peux ?...
Elle agit comme son camarade et affirme qu'elle s'en chargera. J'en reviens pas, de me montrer si gênée de leur demander de faire ça. Moblit le fait toujours sans que je lui demande... J'ai perdu l'habitude de juste... demander qu'on fasse des choses pour moi, quand j'y pense, c'est vraiment étonnant. Alors qu'ils peuvent le faire sans problème !
Enfin peut-être pas aussi bien que Moblit...
Il me faut cette infusion ! Je remets la clef du labo à Nifa et me précipite vers la cambuse pour voir s'il y'en a de prêt. Ah, je vois qu'il y'en a ! Et aussi que quelqu'un d'autre se trouve dans la cuisine... Je sens l'odeur du thé noir...
Livaï se tourne vers moi et se pince le nez avec sa main libre. Pas de commentaire, vu ! Je suis très occupée et j'ai pas le temps de me soucier de mes odeurs ! J'attrape la boîte de thé et je la lui fourre sous le nez. Tiens, colle-le là-dedans si c'est si insupportable ! Mais dis-moi où est Erwin, faut que je lui parle ! Il rétorque en repoussant ma main qu'il est hors de question que j'approche Erwin avec toute cette saleté sur moi. T'inquiète pas, je vais pas le contaminer, il a la peau dure. C'est urgent, là ! C'est au sujet de notre marché, fais pas semblant de pas savoir !
Il hausse les épaules sans rien dire. Je sais que je peux pas le faire parler quand il est comme ça. Alors je me sers une rasade d’infusion - de la sauge, c’est parfait ! -, l'avale d'un trait, repose violemment la tasse et sors du réfectoire. Le soleil du matin m'accueille à la sortie et je me cache les yeux pour ne pas être aveuglée. Je suis restée combien de temps enfermée, moi ? Faudrait peut-être que... j'aille un peu m'entraîner. Oui, c'est ça, ça me dérouillera ! Je me dirige vers la réserve des dispositifs afin d'y prendre le mien et c'est là que j'aperçois la tête blonde d'Erwin. On le reconnaît de loin avec tous ces jeunes explorateurs autour de lui, il les dépasse tous de plusieurs têtes.
J'attends qu'il ait fini avec eux, en m'appuyant contre un mur. Apparemment, il leur donne des astuces de militaire. Les jeunes sont éberlués devant lui, faut dire qu'il sort pas souvent et encore moins pour se montrer si accessible. Je sais pas s'il prend du plaisir ou pas... Enfin, les recrues s'éloignent et Erwin concentre son attention sur moi ; il m'a repérée depuis un moment.
J'y vais pas par quatre chemins. Ok, tu voulais me donner une leçon pour que je respecte davantage mes subordonnés. T'as gagné. Je promets de ménager Moblit à l'avenir, ça te va ? Maintenant, je veux savoir où est mon microscope. Erwin ne dit rien mais garde son petit sourire habituel au coin des lèvres. Il parcours des yeux une liste de fournitures qu'il a en mains, et m'annonce qu'il devrait être là en fin de semaine. Vrai de vrai ? Ouf, au moins j'aurais pas souffert pour rien ! Il me demande si ça a vraiment été si dur. Et comment, tu imagines pas dans quelle situation tu m'as mise ! J'ai pas la tête assez grosse pour penser à tous les petits tracas du quotidien ! J'ai trop de trucs à faire !
Il adopte une expression si innocente que je me sens presque coupable de lui crier dessus. Ca va, tu sais très bien de quoi je parle ! Tu ferais quoi, toi, si on te retirait ton nain grincheux ? Il gère plein de trucs pour toi, et Mike est pas le dernier non plus ! Tu comprends ? Il nous faut une tête libre pour penser ! Et pour ça, on a besoin d'aide ! C'est comme ça, c'est la nature ! Mais...
Erwin me répond que ce n'est pas une raison pour ne pas traiter mes subordonnés avec respect et considération. C'est vrai... J'ai un peu honte... Je promets pas de changer tout de suite, mais je vais essayer ! Faut que je me corrige, mais c'est dur ! J'ai tellement pris l'habitude... Erwin s'approche, me met la main sur l'épaule et m'assure que j'y arriverai. Si tu le dis... Ouhlà, attention, Livaï approche. Erwin me regarde sans comprendre.
C'est juste que s'il voit que tu as la main posée sur moi, il va péter une bobine direct !
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. J'étais accroché au zinc d'un rade de banlieue et je tentais désespérément de décrocher mon esprit des pensées moroses que m'inspirait la vieillesse. Je me disais qu'à choisir, j’aurais aimé que CATINOU soit antiquaire, au moins, à chaque année passée, je prendrais un peu plus de valeur à ses yeux ! Un refrain d'une chanson, à midi net, de Jeanne MAS, me tarabiscotait, il était question de souvenirs et de « toute première fois » Qu'est ce que la toute première fois peut bien vous évoquer ? Pour les Dames, je gamberge, y' a pas photos, c'est le marlou qui vous a conté fleurette et qui ne vous en a volé qu'une seule, celle de l'innocence.... ça, c'est le bouquet ! Pour ces Messieurs , c'est kif-kif, le premier « je t'aime », en route beau militaire, nous partons pour Cythère, nous avions les dames du temps « qu'on peut ». Pour mézigue, c'est différent. Devant moi une rouquemoute, maquillée comme un camion volé, suçait avec volupté un chalumeau, enfoncé dans un « bloody Mary » d’opérette. Il n’avait de sanglant que le prix porté sur le ticket. Chalumeau.. Je me souviens... J'avais trente un ans et six mois. Élégant et fringuant bipède quatre mois auparavant, je m’accoutumais très bien du port du costume cravate pour divertir les badauds sur les foires et sur les marchés. Le mot chalumeau n'avait qu'un seul sens pour moi celui d'être le cousin de la paille que le garçon de café enfonçait dans mon lait grenadine glacé, à la terrasse d'un troquet. Aujourd'hui ce n'était pas le même, cette saloperie de chalumeau que je tenais dans la main, me donnant du fil à retordre. À l’époque, on appelait cet instrument : un flambard. Déroulant lentement le tuyau bleu de l'oxygène et le rouge du gaz propane, je mesurais deux choses : La première, c'était le chemin parcouru depuis le jour où j'avais décidé de quitter le monde dans lequel je me trouvais à l'abri parmi les "filous et les loulous", les rois des "je vous vends tout". La deuxième, le chemin à parcourir, pour grimper sur ce foutu poteau métallique pour le découper. Avez- vous de l'imagination , car cela vous servirait. Alors ,je décrirais un décor rapide, succinct, sans fioritures. C'était la première fois de ma vie, « la toute-toute première fois » que j'allais me servir d'un chalumeau-découpeur. Pour mon apprentissage, j'ai choisi de faire le zouave sur un pylône électrique, à une quinzaine de mètres du plancher des vaches... Il fallait bien qu'un jour, je fasse mes preuves, et qu’un jour je puisse le raconter. Mon Beau-pére m'avait briffé: (c'est bien fait )."tu chauffes la ferraille et hop ! tu envoies la chasse (l’oxygène).... c'est michto"(c'est bien fait) Mon premier chantier de découpe de ferraille, un contrat passé avec l' E.D.F dans la Haute-Loire tout au bluff. L'avant veille, le responsable local me demandait si j'avais déjà fait ce boulot. "moi la ferraille , c'est une affaire de famille... nous c'est de père en fils... y'a pas de problèmes ". Bien planté solidement sur mes deux jambes tremblantes, avec une envie de pisser, trahissant une angoisse pas possible, j'avais le regard grave du gendarme, et l’œil insouciant d'une jeune vierge. J'avais saisi l'opportunité de revendre à des ferrailleurs de Saint Etienne, des métaux et vieilles ferrailles. J'étais devenu ferrailleur comme mon beau père. Je prenais tout mon temps, pour allumer une clope, pas n'importe laquelle, je fumais un Boyard-maïs de mauvais goût , qui laissait derrière ton passage, une bonne odeur de poubelle qui brûlait. Cette merde qui se consumait, permettait de rallumer le chalumeau ,sans avoir à sortir le briquet. Tous les anciens chiffonniers, portent cet affreux mégot jaunâtre, plein de bave ,collé sur la commissure des lèvres, qui puait... Je devenais un pro. Je devais faire illusion. Devant moi j'avais quatre manouches, pas d 'opérette, mais des hommes des bois, aux visages noirs, dépenaillés, parfumés au feu de bois, éberlués de voir un gadjo, se préparer à régler le compte, à une tonne et demie de ferraille. La veille, je m'étais rendu sur les lieux de leur stationnement dans la banlieue de Brioude (Haute-Loire ). J'avais besoin d'un manœuvre, pour me donner un coup de main, à rassembler les morceaux de fer. Ils étaient venus à quatre, en famille, j'avais lancé un prix d’une journée de travail, qui serait divisé en quatre. Je tremblais pendant qu'ils commençaient à décharger l'outillage. j’avais compris, que je n’allais pas être à la hauteur... enfin façon de parler ! Parlons-en de la hauteur ! Je devais grimper sur ce pylône, de type « Beaubourg en treillis ». Il mesurait une quinzaine de mètres de hauteur, partiellement désossé, par des paysans du coin . Ils avaient prélevé des cornières, pour leur usage personnel. Une fois coupés à la bonne dimension, les morceaux tomberaient sur le sol, puis seraient ramassés par mes aides, et centralisés dans un coin, pour que le camion, équipé d'un grappin, vienne les collecter. C'est au pied du pylône qu'on voit le gars pas con... Pour le moment, moi le gars, je ne le vois pas.... Mais alors pas du tout, du tout.Il faut pourtant que je m'impose, je suis gadjo, étranger au milieu des « rabouins », décidé à faire son trou. Bon quand faut y aller. Je commence mon ascension, l'air dégagé, le regard vague fixant la ligne bleu électrique... Je vous rassure, cet édifice n'est plus alimenté, et les fils électriques en cuivre qui pendent, c'est pour ma pomme ! Plus je monte et plus ma virilité se recroqueville façon « escargot de Bourgogne ». J'arrive à mi-chemin de mon calvaire, première station, première génuflexion. Quel chemin de croix !Le « flambard » solidement accroché à la ceinture, je comprends aussitôt la bévue. Les tuyaux sont trop courts... Il manque à cet endroit trois mètres. Il n'est pas question de demander à mes aides de déplacer les bouteilles qui attendent mes ordres pour cracher leur gaz. Je redescends sous l'œil amusé des manouches. Bon.. Je déplace les bouteilles de gaz au pied de ce foutu bordel de pylône. Je remonte, les manouches parlent entre eux, je ne comprends pas ce qu'ils racontent, c'est mieux pour ma fierté. Je croise une fois encore les croisillons de métal trempés par ma sueur et par la peur. Ça y est, je me cale le dos et je vais enfin pour voir commencer mon travail de découpe. Avez-vous un ancêtre qui allumait le feu en frottant des morceaux de bois ou des silex? Si oui... Vous me le présentez vite, car j'avais oublié mon briquet. Je redescends... même chemin, même manouches avec un sourire un peu plus large. J'évite de croiser leurs regards. Je transpire. J'invente une facile explication du style «ah..ben t'as vu ? » Je remonte «one more time. ». Au dessous de moi, ils sont assis sur l'herbe, ils rigolent, les cons. Je bats le briquet, règle les ouvertures du chalumeau....Rien. « Anne ma sœur Anne t'aurais pas un bonnet d'âne. ».. « T'as pas fini de me casser les couilles ? » On ne peut pas dire que ça sent le gaz. Je n'avais pas ouvert les robinets des bouteilles. Les autres en bas, ils se marrent franchement Je tremble de fatigue, grimper sur cette montagne d'ingratitude est une réelle partie de déplaisir. Je redescends. Le plus ancien vient vers moi «dicav chavo on va faire cuire » et oui c'est l'heure de la bouffe. «Je te prends ton camion, on va chercher du manger au village ». Je me retrouve seul tant pis, je vais me le faire ce connard, je vais le descendre ce putain de pylône, c'est lui ou moi ! Et hop, je remonte, ''mon Anapurna à moi, c'est toi ''. Je m'installe, j'allume, ça marche, les premières étincelles jaillissent, le feu coupe le fer... ich bin le kaiser ! Ne pas baisser les bras. Au fait comment on fait pour couper cette tourelle de fer en petits morceaux pour qu'ils tombent sur le sol sans m'entraîner dans leur chute ? Dans le monde de la récupération de ferraille, il y a des règles à respecter pour que la marchandise proposée soit mise en valeur. En l'occurrence, les morceaux débités devaient mesurer 1 mètre de long. Facile à dire...y' a plus qu'à. Un rapide calcul me colle le « track-ziff » : si les manouches sont bien des manouches, ils vont parcourir les 8 kilomètres qui nous séparent du village, ils vont acheter pour 20 euros de bouffe et boire pour 50 euros de bière. Sachant qu'ils vont profiter de la situation pour m'arnaquer, c'est-à-dire travailler moins pour gagner plus, il me reste environ une heure pour faire mon apprentissage de la découpe aérienne. Suspendu en l'air, je commence à découper timidement les premiers renforts métalliques, je n'en mène pas large, le vent rabat sur moi les étincelles qui jaillissent du chalumeau, je serre les dents et les fesses.. Comme quoi les extrémités parfois se rejoignent. Des morceaux tombent avec plus ou moins de facilités, ils s'enfoncent avec un bruit sourd dans la terre meuble. Je n'ai aucune protection hormis une paire de gants, le feu picote mon visage et les gerbes d'étincelles m'obligent à changer de position. Me déplaçant à l'allure d'un SMS de chez Orange le soir de la nouvelle année, j'échappe le chalumeau qui rebondissant dans sa chute s'écrase au sol. Ouf.. Il est éteint. Je redescends et ressens une vive brûlure au niveau de mes cuisses. Quoi.., ? Je prends feu ! Et oui... Les étincelles ont enflammé le tissu de mon pantalon de travail. Au feu, les pompiers, j'ai le pantalon qui brûle, au feu les pompiers ça commence à chauffer !... Je commence franchement à en avoir plein les burnes de ce pylône de merde. Je suis certain qu'il rigole. Ne bouge pas, je vais te faire la peau ! Dans un accès de rage, je ramasse le chalumeau, un coup de briquet et me rappelant les célèbres paroles de la réplique du Chevalier de LAGARDERE « si tu ne vas pas à Lagardere, c'est mes zigues qui vont venir te faire la peau ». Le feu purificateur et vengeur est entre mes mains. Ni une ni d'eux, j'entame la découpe du premier pied de l'édifice puis le second cède à son tour. Ça sent le brûlé, « il » a compris qui c'était le patron. Il ne fallait pas me faire chier. Trop tard la bête est en route, plus rien ne pourra l'arrêter. Au troisième pied, une petite lueur d'intelligence s'allume. Et maintenant de quel côté va tomber cette tour de fer de plus de 1,500 kilo d'acier ? Euh... Je ralentis mon ardeur destructrice. C'est vrai que ce « machin » penche du côté d'un petit hangar renfermant des stocks de l' E.D.F. Et puis moi en dessous, je n'ai pas envie de me faire écraser.. Moment de solitude. Que faire ? Rien... C'est le pylône qui va décider. J'ai entendu comme une voix bizarre que je serais bien en peine de vous retranscrire, pourtant il me semble qu'elle me disait « tires toi pauvre con, prends tes jambes à ton cou et cours Forest Gump , cours... » Et je suis devenu intelligent, j'ai tout jeté au sol et je me suis enfui dans une direction au hasard en étant un bon gaulois craignant que le ciel ne lui tombe sur la tête. Mon ennemi s'est écrasé dans un champ, frôlant de quelques centimètres le bâtiment. Je me suis entendu dire " ah ! tu fais moins le malin. " Et pareil à Tartarin de Tarascon, le pied droit posé sur le corps de la bête, le torse bombé et le regard hautain, j'ai entendu un manouche qui disait « frère t'es un bon, tu sais bien viser. » Sorti de ma torpeur béate, j'ai repris contact avec la réalité, une jambe de mon pantalon continuait à se consumer, j'avais frôlé la catastrophe mais très dignement j'ai fixé du regard mon interlocuteur et lui ai dit : « Quand est-ce qu'on mange ? ». . ©Philippe X - 25/01/2020
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Chapitre 5: Par Lui
Rayan
Ce que j'aimais le samedi matin en salle des professeurs, c'était qu'il n'y avait jamais trop de monde. Je devais assurer trois heures de cours ce matin, et savoir que la première heure était souvent la plus exécrable, j'appréciai ne pas avoir à supporter les commérages de mes collègues. Dit comme ça, je ressemble à un ours… Vraiment, j'avais du mal à les cerner dans cet établissement. Je me demandai comment cela se passait dans la salle des professeurs des autres bâtiments, mais ici, ils étaient soit tous pompeux, soit pet-sec. Cela ne faisait pas d'eux de mauvaises personnes, mais j'avais simplement beaucoup de mal à dialoguer avec.
Soudain, l'on vint frapper trois coups à notre porte. Un élève demanda l'accès à la salle pour pouvoir déposer un document dans le casier d'un de ses professeurs. Derrière lui, se trouva une de mes collègues qui patientait pour entrer. Intimidé, l'étudiant se décala pour la laisser passer.
-Faut pas avoir peur, on ne va pas vous manger ! rit-elle en incitant l'étudiant à faire ce pourquoi il était venu ici.
-On lui a dit, renchérit un autre collègue, installé à une table dans le fond de la salle.
-Ah, ces premières années ! soupira l'autre en refaisant son chignon : là-dessus, c'est plus facile d'interagir avec les Masters, quoi que, dès la L3 ils ont un peu plus de personnalité.
-Il faut laisser le temps au temps, Marine !
Du coin de l'œil, j'examinai l'étudiant qui peinait à trouver le bon casier parmi tous ceux encastrés au mur. Sûrement à cause des commentaires de mes collègues, il s'était mis à rougir comme une pivoine et ses gestes parurent bien nerveux. Ils savent qu'il doit tout juste sortir du lycée… me dis-je en m'approchant de l'étudiant. Je vins tapoter sur la porte du bon casier pour lui indiquer où il devait déposer ses documents. Il me remercia, et ne perdit pas de temps pour tout déposer et s'en aller à la hâte !
-Ce n'est pas en leur tenant la main qu'ils vont grandir, hein ! pesta ma collègue qui prit en main sa cup de thé. Je reconnus le logo sur le carton. C'est le café où travail Tallulah…
-T'as jamais eu besoin d'un coup de main ? rétorquai-je, dans un soupir excédé.
Levant les yeux au ciel, Marine me sourit narquoisement avant d'ajouter :
-Chacun sa manière de procéder. Ils sont en faculté, ils doivent apprendre à se débrouiller. S'ils ne sont déjà pas capables de venir en salle des profs pour déposer un devoir ou n'importe quoi d'autre, qu'est-ce que ça doit être pour un rendez-vous administratif !
-Si chez toi l'organisation et l'assurance sont innées, tant mieux, pour d'autres, il leurs faut de l'expérience et du temps. Nous sommes leurs professeurs, on doit autant être présents pour eux par rapport à l'enseignement pour les soucis qu'ils peuvent rencontrer pendant leur scolarité. PPE ça te parle ?
-Ah, Rayan marque un point ! pouffa l'autre en se retournant vers nous : on doit les accompagner du mieux qu'on peut dans leur vie au sein de la fac.
-Oh, bah excusez-moi, la prochaine fois je prendrai rendez-vous pour savoir à quelle heure je dois les border ! s'indigna ma collègue en jetant sa cup vide à la poubelle.
-T'exagères pas un peu là ? Surtout ne songe pas à superviser un étudiant de Master pour son mémoire, c'est bien trop de temps à lui consacrer qui l'empêcher de murir ! lâchai-je un peu avec dédain avant de quitter la salle.
Je soupirai avec le désagréable sentiment que ce samedi n'allait pas être terrible. Repensant à la cup en carton, je remarquai que beaucoup de mes collègues s'arrêtaient prendre leur petit-déjeuner là-bas. Puis, ma conversation de la veille au soir avec ma cadette et sa proposition de m'offrir un verre. Le soir où je l'eus aidé à ranger le café, c'était également un samedi. Peut-être pourrai-je y aller de nouveau ce soir, mais plus tôt, afin de ne pas tomber à l'heure de fermeture ? Cette idée me redonna un brin de sourire et ce fut avec cette idée réconfortante que j'assurai mes cours.
Même si ma collègue Marine et moi nous étions évités tout le long du repas, l'ambiance resta agréable en salle des profs du réfectoire, et les discutions furent plus légères que ce matin. Certains semblaient aussi emballés que les étudiants vis-à-vis de la compétition de surf qui approchait.
-Nos élèves se sont bien classés au premier tour, on en quatre encore en lice ! s'enjoua l'un des coachs qui participait à l'organisation du tournoi.
-Ce qui intéresse surtout les étudiants, c'est la soirée au bungalow juste après, haha !
-J'irai sûrement y faire un tour moi aussi, tiens. (Ma collègue me toisa) Et toi Rayan, tu vas y aller ?
Avalant ma bouchée, je secouai la tête puis dis :
-Honnêtement je ne sais pas encore. Les examens approchent, il y a encore beaucoup de choses à préparer…
Elle me donna une tape amicale dans le dos.
-Détends-toi un peu, t'es le plus jeune d'entre nous, ça doit bien te chatouiller un peu d'aller à ce genre d'évènement !
Mes collègues se mirent à rire et j'esquissai un sourire en coin. Miss Paltry, qui venait d'arriver ajouta :
-Ah parce que nous autres on est trop vieux pour aimer faire la fête ? railla-t-elle avec sarcasme : Meh, je prends les paris qu'il y en aura plus d'un autour de cette table qui auront la gueule de bois le dimanche qui suit la soirée !
-On est démasqué…honte sur nous !
Le fou rire fut général et tout le monde profita de cette bonne humeur pour s'inviter les uns les autres à la soirée du week-end prochain. Je préférai refuser les invitations pour le moment, n'étant même pas certain d'avoir le temps d'y aller, d'autant plus je n'étais pas très friand des plages… Quoi qu'aller danser me tente bien, m'avouai-je en mon for intérieur. M'installant dans un amphithéâtre inoccupé, je me remis à organiser mes cours en plus de la planification d'un prochain contrôle continu. Avec les prochains débats qui vont s'enchaîner ils devront être prêts pour cette date. Les heures passèrent et je me retrouvai prêt à imprimer le sujet du prochain devoir. Je ne pris que ma mallette où j'eus mis ordinateur portable et quelques manuels et laissai le reste de mes affaires sur le bureau dans l'intention d'y revenir plus tard et je me rendis à la BU.
Je passai devant la table où se trouvait une de mes étudiantes. Oh mais c'est…
-Bonjour Monsieur, me sourit Chani tandis que je m'approchai d'elle.
-Bonjour à vous, je vois qu'on révise dur.
-C'est-à-dire qu'avec le mémoire et les examens qui approchent, faut trouver le temps de s'organiser pour ne pas décrocher d'un coup. (Elle secoua la tête, presque stupéfaite) Je me demande comment Tallulah fait pour gérer entre les cours et son job.
-Vous travailliez ensemble ? ne pus-je m'empêcher de demander.
-Oh, oui elle est…
Chani se tourna sur son siège en cherchant son amie du regard.
-… volatilisée ! Je sais qu'elle avait besoin d'un manuel d'art moderne et contemporain, elle était partie en chercher un comme elle a oublié le sien.
-Ah, eh bien si ça peut l'aider…(Je sortis mon propre manuel) Dites-lui qu'elle peut l'utiliser, je dois faire des photocopies je serais juste dans l'arrière salle.
Je posai le livre et remarquai une page word ouverte sur l'écran d'un ordinateur allumé sur la table. Curieux par les travaux de mes élèves, je commençai à y jeter un coup d'œil et demandai si c'étaient les recherches de Chani.
-Pas du tout, ce sont celles de Tallulah. (Elle désigna les classeurs ouverts autour de l'ordi) C'est sacrément lourd comme recherches, mais on sent que ça lui tient à cœur. Je ne me serais jamais douté, elle qui est si réservée, de s'intéresser autant aux droits et à la protection des artistes dans le monde entier.
Ce fut plus fort que moi, mais je me mis à scruter les différentes pages de recherches que je défilai sur l'écran. Je vis différentes problématiques qui comportaient des annotations écrites en différentes couleurs, critiquant ce qui fonctionnait ou non dans la formulation ou l'analyse. « Est-ce seulement possible d'imposer des limites à l'Art ? » « L'Art peut-il être jugé ? » « L'Art est-il affranchi de toute loi ? » « L'Art, coupable de révolter les esprits ? » « La société peut-elle punir l'Artiste ? » « L'Art, victime ou coupable d'obscurantisme moderne ? »
Je remarquai un bon nombre de documentations au sujet de procès de grands auteurs des deux derniers siècles à nos jours. Puis, je vis la photo d'une vieille dame, une auteure, exilée de son pays et réfugiée au Québec depuis un certain nombre d'années maintenant. Je compris, au fil de ma lecture, que son mémoire était construit autour de l'expérience de cette artiste.
-Curieux ? souligna Chani qui me toisait du coin de l'œil.
Me rendant compte de ce que j'étais en train de faire, je me redressai vivement en sentant mes joues prendre feu.
-Si je peux me permettre, reprit-elle un peu hésitante : Tallulah appréciera plus en parler avec vous plutôt de savoir que vous lisez ses recherches dans son dos…
-B-Bien sûr, je suis entièrement de votre avis et je m'excuserai auprès d'elle lorsque nous nous verrons.
-Oh, je peux aller voir ce qu'elle fait si vous voulez ?
Je refusai poliment. Je me souvenais encore de ma conversation de la veille avec elle, et je ne sus si j'allais être capable d'agir calmement en la voyant maintenant. Surtout pas après avoir épié ses recherches…
Saluant mon étudiante, je partis donc faire mes photocopies dans l'arrière salle. Mon portable se mit à sonner alors que je n'avais pas encore branché mon ordi à l'imprimante. Leigh ?
-Allô ?
« Bonjour Rayan, tout va bien, je te dérange pas ? »
Je fixai l'imprimante.
-Hmm, non, je faisais des photocopies pour mon prochain cours, rien de bien passionnant. Et toi ça va ? Un souci ?
« Oh ! Non, non je vais très bien ! (J'entendis une voix féminine derrière lui) On…va très bien. »
-Haha, bonjour à Rosalya, souris-je en enclenchant les premières vagues d'impression.
« Voilà, Rosa et moi, on aimerait t'inviter à la soirée qui se déroule au Bungalow après la compétition de surf, samedi prochain. T'es libre ? On va fêter la grossesse de Rosalya d'abord en privé, avec toi et deux autres amis à nous. Pour l'instant vous êtes les seuls au courant. D'autres personnes risquent de nous rejoindre plus tard, mais on aura largement le temps de passer un moment entre nous cinq. »
Si les propositions de mes collègues ne m'eurent guère emballé, je me sentais bien plus d'attaque à faire la fête avec Leigh. Je songeai à mon travail… Si je gère bien la semaine prochaine, je peux me permettre une soirée quand même !
-Rosalya sait que je suis un professeur de sa fac, m'inquiétai-je subitement : t-tu lui as dit que j'étais au courant pour vous ?
« Oui, m'assura-t-il d'une voix plutôt réconfortante : ne t'en fais pas, elle ne l'a pas mal pris elle était même plutôt rassurée que j'ai quelqu'un à qui en parler. »
-Je garde ça pour moi, ne vous en faites pas…
« Haha, je me doute bien ! Mais tu sais, dans quelques mois tout le monde le saura ! Mais je te remercie pour tout Rayan »
Je souris. Enfin, il se fana lorsque je constatai qu'il me manquait un document à imprimer. Le portable d'une main, et mes copies dans l'autre, je me dépatouillai comme je pus pour tout rassembler et repartir en direction de l'amphi où j'eus laissé le reste de mes affaires.
-Je viens. Rétorquai-je enfin à mon ami : donne-moi juste l'heure et notre point de rendez-vous.
« On aimerait s'installer au Bungalow pour dix-huit heures, on se rejoint tous là-bas, ça te convient ? »
-C'est parfait, Leigh. Merci pour l'invitation ! m'enjouai-je sincèrement.
« Mais c'est qu'on va se reconvertir fleuristes à force de se lancer des fleurs ! On se voit dans la semaine quand même ? »
-Bien sûr, allez, à plus.
« A plus tard. »
Bon, ce Samedi n'était pas si mauvais que ça finalement. Et ce fabuleux regain de bonne humeur m'incita d'autant plus à prendre les devants et passer faire un tour au café pour passer du temps avec Tallulah. Le rapport dans tout cela était mince, mais passer du temps avec un personne qu'on appréciait était toujours agréable… Pour une fois, je regardai l'écran de mon téléphone sans regretter de ne pas vouloir tenir ma promesse. Je n'y peux rien Dana, c'est plus fort que moi j'ai envie de voir Tallulah. J'espérai juste que cela ne termine pas comme à l'époque.
Dans un élan de courage, je voulus changer mon fond d'écran mais l'on m'interpella depuis l'entrée de l'amphi. Je stoppai mon geste et rangeai mon portable dans ma mallette pour voir mon assistante dévaler les marches
-Mélody ? Que faites-vous là ? l'interrogeai-je, réellement surpris.
-Je passai en salle des professeurs pour savoir si vous aviez besoin d'un coup de main dans l'organisation de votre planning aux vues des examens qui approchent, et justement, le responsable administratif m'a chargé de vous donner ça. (Elle me tendit deux feuilles agrafées en coin l'une à l'autre) ça y est, le planning des examens est tombé.
-Je vous remercie, c'est très gentil de me l'avoir apporté. M-mais comment saviez-vous où j'étais ?
-Oh, j'ai l'habitude de vous voir travailler dans cet amphi, alors…
Hochant la tête d'un air entendu, je préférai ne pas relever ceci. J'examinai en silence les dates pour lesquelles j'allais être de surveillance, ou de juge pour les oraux. Ah, je suis également de correction pour cette matière…
-Ah, je vois que travailliez sur nos prochains contrôles ! Un coup de main pour les polycopiés ?
Je fis volteface et l'arrêtai tout de suite.
-Mélody, reposez ça s'il vous plaît, dis-je en essayant de ne pas me montrer trop sec. Je l'ai assez houspillée pour sa conduite de la dernière fois.
-P-pardon, je ne voulais rien déranger.
Je secouai la tête, et sourit gentiment.
-Vous ne dérangez rien, mais je ne peux pas vous laissez vous occuper de ça. Ce sont des contrôles pour toute votre classe, y compris vous Mélody. Je dois me montrer impartial, et même si j'ai confiance en votre bonne foi, je ne peux vous laisser organiser les contrôles continues au risque que vous ayez de l'avance sur vos camarades vis-à-vis du sujet.
-O-oui, je n'y avais pas songé… répliqua-t-elle, semblant nerveuse. Elle se tordit les doigts en abaissant son visage rougit.
Ai-je été trop dur ? Je ne savais plus vraiment comment parler avec mon assistante. Soit elle en faisait beaucoup trop, au point de me remplacer en tant que professeur, soit elle s'effaçait en se braquant subitement. Cela me laissait toujours confus. Je devrais peut-être en parler avec Tallulah, elle connait Melody depuis plus longtemps que moi… me dis-je en me massant la nuque.
-Je vous remercie de m'avoir apporté cela, mais pourquoi ne pas profiter de votre week-end pour vous reposer un peu ?
-Et l'organisation de votre planning ? Ça, je peux m'en occuper, je peux-
-Je veux vous voir vous détendre, Mélody. (Je ris) Vous, on ne pourra jamais vous reprocher de mal assister un professeur.
Elle me sourit en lissant les plis de son manteau.
-Bon d'accord, je vais vous laisser dans ce cas. Mais n'hésitez pas à m'envoyer un mail en cas de besoin.
J'opinai du chef, et la saluai poliment. Une fois seul, je soupirai longuement avant de me retourner vers tout le travail qui me restait à faire. Après avoir organisé mon planning avec celui des examens je me remis à trier les contrôles que j'eus préparé et me souvins qu'il me manquait un document pour terminer les photocopies. Je pris tout dans ma mallette cette fois et repartis à la BU. Le temps que les impressions ne sortent, je jetai un coup dans la salle d'étude où j'eus croisé Chani avec une Tallulah cachée dans les rayons, mais je constatai qu'elles n'étaient plus là. Je restai un moment à la fac pour terminer mon travail et envoyer des mails pour prévenir de la date du prochain contrôle. Le soleil déclinait à l'horizon, et je décidai que j'avais suffisamment travailler en ce Samedi.
Bon, je vais la voir ou pas ? Tapotant nerveusement sur la table, je pris une profonde inspiration en entamant un compte à rebours silencieux dans ma tête…Il fallait que je me décide. Etais-je prêt à jouer cartes sur table avec Tallulah, ou bien devais-je poursuivre de jouer celle de la prudence et nous éviter une éventuelle catastrophe émotionnelle ? Je ne veux pas qu'elle rate son année à cause de mes conneries…
Je resongeai à son sourire. Après quoi, je bufflai d'exaspération face à ma faiblesse et pris le chemin pour le Cosy Bear Café. Et il y avait déjà beaucoup de monde. Je reconnus même quelques collègues enseignant dans les bâtiments voisins. Trouvant qu'il faisait un peu trop froid en terrasse je m'engouffrai à l'intérieur. Mais je n'eus à peine le temps de pousser la porte qu'on me l'ouvrit en grand pour me laisser entrer et me saluer avec entrain et chaleur.
-Bonsoir Monsieur ! Merci d'avoir choisi le Cosy Bear Café p- Oh…
Visiblement surprise de me voir, Tallulah se tut mais ne perdit pas pour autant son éclatant sourire. Peut-être disait-elle au revoir à son amie, car je vis Chani qui semblait sur le point de quitter le café.
-Re-bonsoir Mademoiselle, lui dis-je avec le sourire. Elle me répondit tout pareil et lorsque je voulus saluer mon autre cadette, je fus interrompu par des remerciements qui me rendirent très confus. Oh, elle parle du manuel.
Mon cœur fit un bon dans ma poitrine alors que son visage s'illuminait. Ses tâches de rousseurs qui parsemaient tout son visage et sûrement le reste de son corps… semblaient plus sombres sous la lumière artificielle du café, tout comme ses yeux bruns qui frôlaient le noir. Seules les petites tâches bleue et grise à son iris gauche scintillaient sous le jour.
Chani chuchota quelques mots à son amie avant de sortir. Tallulah sembla soudainement plus tendue et je l'interrogeai du regard avant qu'elle ne me demande où je désirai m'installer. Aurai-je dû lui prévenir que je passai la voir ? Mais comment… ? Mettant son semblant de malaise sur le compte de la surprise, je lui indiquai qu'au comptoir, je serai très bien.
Aussitôt, elle me demanda ce que je désirai boire sans même me regarder. Mon engouement de tantôt redescendait peu à peu, quelque chose n'allait visiblement pas chez ma cadette et j'ignorai complètement ce que c'était. Je n'ai quand même pas mal compris, elle voulait bien qu'on se voit au café, non ? J'essayai de taire mon début d'anxiété et lui commandai un café serré avec un sucre. Pour essayer de la détendre un peu, j'engageai la conversation :
-De rien pour le manuel, dis-je en réponse à ses précédents remerciements.
Je la vis tressauter avant de croiser mon regard. Elle le soutint d'une moue chagrinée et me chuchota presque, qu'elle était désolée d'être partie avec.
-J'avais un rendez vous important, et comme je ne vous trouvai pas…(Elle le sortit de son sac, sûrement posée derrière le comptoir) Tenez. Et encore merci…
Je le pris avec moi et le rangeai dans ma mallette. Espérant qu'elle se détende un peu plus encore, j'avouai avoir souhaité l'aider pour ses recherches après que j'y eus jeté un coup d'œil. Une teinte pêche enroba le coin de ses pommettes, se mariant allègrement avec le chocolat de ses cheveux et le beige naturel de ses lèvres, légèrement gercées par le froid. J'ajoutai que si elle le désirait, j'accepterai volontiers de l'aiguiller dans ses prochaines recherches.
-Tous vos conseils seront les bienvenus, me dit-elle dans un souffle chaud alors qu'elle faisait couler mon café. Je fis mine de m'intéresser à la déco du café, afin de cacher au mieux mon propre embarras.
De son côté, Tallulah sembla plus prompt à converser et je fus ravi de la voir un peu plus détendue. Elle m'expliqua un peu comment cette idée de sujet pour son mémoire, que je trouvai engagé, lui était venue et ce qu'elle désirait faire pour la suite. Alors que je m'apprêtai à lui répondre que je pourrai sûrement l'aider, la voix d'un homme que je retins plutôt bien, m'interrompit :
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
Je tournai ma tête à demi pour croiser le regard du jeune serveur que j'eus rencontré l'autre soir. Autant il fut surpris lors de notre première rencontre, autant je le sentis très hostile en cet instant. Il fit de gros yeux à Tallulah que je vis littéralement virer à un rouge vif. Je fronçai un sourcil et arquai l'autre avec incompréhensions. Pourquoi j'eus l'impression qu'elle venait de faire quelque chose de mal… ?
Son collègue vint prendre sa place en la poussant doucement avec sa hanche, et lui demanda de s'en aller. « Je n'ai pas encore parlé à Clémence pour tes heures sup', rentre chez toi avant qu'elle ne te voie » Entendis-je de leur conversation. Je devais avouer que pour le coup, je ne faisais aucun effort pour me boucher les oreilles. J'eus senti que quelque chose n'allait pas dans l'attitude ma cadette, et je commençai à comprendre ce que c'était… Elle n'était pas de service. Mon regard jongla entre elle et lui, et je remarquai que seul le serveur portait un uniforme. Bon sang, mais pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Elle aurait très bien pu me demander de repasser la voir un autre jour, j'aurai compris quand même…
A moins que j'eusse alors bien mal saisi sa demande de l'autre fois et qu'elle ne fit qu'une invitation au professeur que j'étais et non à l'homme que je crus qu'elle voyait. Peut-être n'avait-elle simplement pas osé m'informer qu'elle ne pouvait pas passer de temps avec moi, pour faire bonne figure devant sa patronne et servir le client que j'étais ? Un peu déboussolé, je regardai le café que venait de me servir le jeune homme, et demandai :
-Puis-je avoir un sucre avec mon café ?
-Bien sûr.
Il me le donna très poliment, mais sa froideur était palpable. Il se tourna vivement vers Tallulah qui ne me regardait plus du tout et dit :
-On se voit Lundi ?
Après quoi, il s'en alla et nous laissa seuls au comptoir, non sans me mitrailler d'un regard assassin. J'espérai pour lui qu'il ne regardait tous ses clients ainsi, au risque de se faire du mal ! De son côté, j'entendis Tallulah soupirer en rassemblant ses affaires.
-Tallulah, je vous avais pourtant dis que je ne voulais pas vous ajouter plus d'heures que vous n'en avez, repris-je d'une voix qu'elle seule put entendre. Puis, exaspéré, je me passai une main dans les cheveux et renchéris : J'aurai pu m'en douter aussi, vous ne portiez pas d'uniforme…
-Je sais, mais je ne m'attendais pas à vous croiser et j-j'ai…
-Il ne fallait pas vous sentir obligée, l'interrompis-je plus sèchement que je ne l'aurai voulu. Quand je le remarquai ce fut trop tard. Son visage venait de se fermer de toute émotion, et sans que je puisse me rattraper, elle me tourna le dos.
-Passez une bonne soirée Monsieur Zaidi.
L'air glacé s'engouffra dans la salle lorsqu'elle ouvrit les battants de porte qu'elle relâcha une fois le seuil passé. Je vis sa silhouette se fondre dans l'obscurité des rues, accompagnée de Chani qui l'avait donc attendue. Elle n'était absolument pas de service…
Si elle me considérait vraiment sur un pied d'égalité, elle ne se serait pas forcée. Je bus mon café avec amertume, et je fus dans cet état d'esprit tout le week-end. Même si j'eus pris la résolution d'avoir une discussion claire avec Tallulah, je ne parvenais pas à faire abstraction de mes sentiments, et j'avais peur de me montrer trop émotif et de sortir des mots qu'il était encore trop tôt de prononcer.
Lundi, habillé dans un chaud manteau trench qui m'arrivait un peu au-dessus des genoux, j'arrivai au travail la tête légèrement ailleurs. En chemin, j'étais passé devant le café, où je la vis, affublée de son tablier, faire des allers-retours entre la salle principale et la terrasse. Elle travaille vraiment tôt… Me dis-je en tournant au coin de la rue sans m'arrêter. Une fois dans la cour, je fus interpellé par le Directeur qui se trouvait en présence de la petite camarade de Tallulah. Tiens ? Je m'approchai d'eux en essayant d'afficher un sourire polit qui ne se croisait pas trop avec de la grimace. Je serrai la main à mon supérieur et adressa un hochement de tête à mon élève qui me le rendit avec un sourire bien moins faux que le mien. Je compris qu'ils partageaient une même passion et qu'ils conversaient sur un livre qu'ils eurent tous deux lu. C'était étrange, je les enviai un peu…Rien de bien affectueux ne se dégageait de leur conversation, pourtant ils semblaient si détendus qu'on aurait dit des amis de longues dates. Pourquoi n'est-ce pas aussi simple avec vous ? songeai-je en pensant à Tallulah.
Me sentant de trop dans ce dynamisme qui ne m'habitait guère, je voulus prendre congé, mais mon supérieur m'arrêta.
-Attendez Rayan, j'ai les plannings des étudiants à vous donner. La plateforme informatique a été en maintenance tout le week-end et ça risque de perdurer jusqu'à demain.
-Encore des fraudes ? m'inquiétai-je, sachant que certains étudiants avaient la fâcheuse manie de pirater le système pour obtenir d'avance les sujets des contrôles. J'ai vécu ça dans mon ancien lieu de travail.
Soudain, des éclats de rires attirèrent notre attention à nous trois. Mon cœur se serra à la vue de cette jeune femme pour qui je compris mon cœur s'être amouraché d'elle trop vite pour que je puisse l'ignorer désormais. Elle semblait bien moins morose que moi, dans les bras de son collègue qui chahutait avec elle. Les regards qu'il lui lance… Bien sûr qu'il l'aimait. Et je compris aussi, en le voyant muni d'un sac de cours, qu'il était étudiant à Antéros, tout comme elle. Je l'envie… me dis-je subitement. Il travaille auprès d'elle, étudie auprès d'elle…
Et ils pouvaient s'étreindre ainsi, personne n'irait les sermonner. Au contraire, j'entendis plusieurs étudiants qui passaient près de nous et qui eurent vu la scène, se demander s'ils sortaient ensemble. Je sentis l'agacement m'assaillir à nouveau… Ils s'installèrent sur un banc tandis que je vis Chani pianoter sur son portable.
-Ils sont en formes ! s'exclama-t-elle en regardant dans leur direction.
-Ah, des camarades à vous ? lui demanda le Directeur.
-Tallulah est une bonne amie, mais je ne connais pas très bien Hyun.
Au loin, je vis Tallulah dresser la tête en direction de Chani qui lui fit un signe de la main. Tous deux se joignirent à nous. Ce fut idiot, mais je me sentis un peu vexé de la voir perdre son sourire en me remarquant. Ma cadette fit la bise à son amie et nous salua très simplement et poliment mon supérieur et moi. De même que ledit Hyun, à qui je ne fis qu'un hochement de tête. Son regard ne se baissait pas, et je ne fus pas d'humeur à le détourner non plus.
Je me souvins avoir dit à Tallulah que son collègue faisait bien de s'inquiéter de mes intentions envers elle. Et en ce jour, mes paroles prenaient de plus en plus de sens…
-Quelle fougue ! Il y a des jours ou j'aimerai avoir la même énergie, s'exclama mon supérieur en riant.
-Surtout avec une matinée de boulot au café, je ne sais pas si je vais avoir la même énergie quand j'irai bosser demain, souleva Chani.
-Ah oui ? En voilà des jeunes gens courageux. Vous êtes également en Art ? s'interrogea le Directeur au sujet du jeune serveur. Sûr et certain que je me serais souvenu de lui si ça avait été le cas, je répondis pour lui :
-Non, il n'est dans aucun de mes cours.
Mon cadet m'adressa un regard lourd de sous-entendus et renchérit :
-Je suis en info. Com. En M2, comme Tal'.
Tal'… Il prononça avec plus d'appui le surnom de ma cadette, envers qui je devais me contenter de l'appeler « Mademoiselle » et la vouvoyer. Prenant une profonde inspiration, je fis mine d'avoir froid et cachai le bas de mon visage sous le col de mon manteau, non sans serrer les dents. Il ne fallait surtout pas que je fasse d'accro aujourd'hui, pas après avoir annulé le cours l'autre jour. Mes états d'âmes attendraient la fin des cours.
Subitement, Tallulah se tourna vers son ami, qui se rapprochait d'elle en gravissant les marches qui les séparaient. Elle baissa le ton, ce qui rendit leur proximité plus intime encore, mais non pûmes entendre :
-D'ailleurs, tu vas être en retard Hyun… C'est toujours toi qui m'accompagne, la prochaine fois ce sera mon tour, promis.
Et l'instant d'après, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je sentis le reste de mon corps se tendre. Avec délicatesse, et une affection loin d'être amicale, ce Hyun aux privilèges que je n'avais guère, déposa un baiser tendre sur le front de Tallulah. Après quoi, il s'en alla en saluant les deux jeunes femmes d'un signe de la main. Mais s'il pensait que je n'eus pas remarqué son regard en coin, c'était raté…
-Ah, l'amour…un soutien indéniable en cette période difficile de vos études.
Lâcha le Directeur avec entrain. Pour ma part, je fis mine de regarder ailleurs en restant muet. Et si…s'ils étaient vraiment ensemble ? J'eus un peu de mal à le croire. Pourtant, Tallulah ne démentit pas non plus les mots de notre supérieur. Elle fixait le sol, peut-être pour tenter de voiler au mieux son visage empourpré.
Nous prîmes tous les quatre le chemin en direction de l'amphithéâtre où j'assurerai mon cours. Si devant, Chani et le Directeur eurent repris leur précédente conversation, ce fut plutôt le silence religieux entre ma cadette et moi. En revanche dans ma tête, c'était l'apothéose. Aurai-je un jour la liberté d'avoir de telle geste envers elle ? Me le rendra-t-elle ? A quel point puis-je encore tenir sans lui parler ? C'est trop tard…on doit éclaircir la situation maintenant.
Nous nous séparâmes, moi partant vers l'estrade en compagnie de mon supérieur, et Tallulah, en compagnie de son amie, partit s'asseoir à la même place que vendredi dernier.
-Tenez, surtout dites leur bien que c'est nominatif, et qu'ils ne pourront pas avoir de doublon !
-Bien entendu, je vais leur distribuer attentivement, assurai-je en prenant l'enveloppe qui contenait le planning des examens de mes élèves. Il repartit après de derniers mots et je pus débuter mon cours.
Je n'eus même pas besoin de réclamer le silence que les élèves se montraient déjà fort attentifs. Une chose de moins à régler. J'en profitai pour les saluer et leur informer que je détenais leur planning nominatif pour les examens de décembre à janvier, hors contrôles continus qui eux se déroulaient toute l'année.
Les appelant un par un, je finis par tomber sur le planning de Tallulah qui se déplaça vers moi tout comme je m'avançai vers elle. Elle me remercia avant même qu'elle n'obtienne son planning, et lorsqu'elle le pinça de ses doigts fins, je baissai volontairement le ton, le dos tourné au reste de l'amphi pour que personne ne me voit lui parler.
-J'aimerai vous parler…
J'enchaînai aussitôt avec l'étudiant suivant. Tallulah ne m'accorda aucune parole ni un regard alors je l'eus cherché du mien. Un peu troublé, je terminai de distribuer les fiches et grimpai à nouveau sur l'estrade pour véritablement entamer mon cours. Enfin, ce fut après avoir calmé un peu mes étudiants qui s'excitaient devant leur planning. Je repensai à l'invitation de Leigh à la soirée qui se déroulerait après la compétition de surf.
-Allez, reprenez votre calme ! Si j'étais vous, je profiterais du week-end prochain pour me détendre une dernière fois avant la dernière ligne droite !
L'Anxiété se changea peu à peu en une ambiance plus légère et une élève demanda si nous allions reprendre directement le débat de la semaine dernière ou si nous passions à une autre problématique.
-On creuse encore celle de vendredi ! Elle vous est primordiale pour comprendre l'insertion de l'œuvre de George Raymond Richard Martin comme une œuvre d'Art moderne à part entière du XXIe siècle malgré son aspect médiéval.
Mon attention fut bien souvent portée vers Tallulah qui n'eut presque rien dit de tout le cours. Je ne m'étais pas senti le cœur à l'interroger, me questionnant silencieusement si ce qui s'était passé Samedi y était pour quelque chose ou non. Chani aussi détournai parfois ses yeux de l'estrade pour observer sa voisine qui devenait étrangement pâle. Si cette situation la dérange à ce point, autant y mettre un terme maintenant… m'étais-je dit, le cœur lourd.
Les deux heures furent aussi dynamiques que ceux de vendredi, bien que nous n'ayons absolument pas eu le droit à la spontanéité de celle envers qui je m'étais langui d'entendre le point de vue. Lorsque j'annonçai la fin du cours, je me précipitai peut-être avec trop de hâte, au point de me recevoir des regards curieux de certains élèves qui sortaient, pour obtenir une réponse de la part de Tallullah. Elle veut parler ou pas … ?
Je la trouvai plaquer contre le mur de l'escalier, laissant ses camarades quitter la rangée, en compagnie de Chani à qui j'adressai d'avances mes excuses. Je m'adressai ensuite à Tallulah.
-Puis-je vous parler un instant ?
Elle acquiesça. Toutes deux s'arrangèrent aussitôt, se promettant de se rejoindre au réfectoire plus tard. J'eus un brin d'espoir que les choses n'étaient peut-être pas encore catastrophiques lorsque je la vis accepter ma demande, mais je désenchantai bien vite en la voyant si fermer à me parler.
Ma cadette n'avait pas bougé d'un iota alors que j'eus pris la direction de l'estrade, pensant que nous serions plus à l'aise pour converser.
-Ecoutez, je ne veux pas paraître désobligeant mais il serait peut-être temps que l'on discute sérieusement de ce qu'il se passe entre nous en ce moment, commençai-je en revenant vers elle.
Elle soutint mon regard par le sien fort troublé par un sentiment presque agacé que je crus être provoqué par ma faute. Finalement, il n'en est rien, elle ne veut absolument pas que l'on parle… Désabusé par l'attitude de Tallulah, qui, je crus plus honnête que cela, je pris un ton plutôt désinvolte et lui dit que ce n'était pas la peine de rester si elle ne désirait pas parler avec moi. Je voulus ajouter que mon statut de professeur n'aurait dû en aucun cas la faire se sentir obligée de rester…mais elle m'interrompit avec une véhémence que je ne lui connaissais pas encore. Rien de bien violent, mais je retrouvai sa spontanéité et son naturel qui m'eut charmé dès le premier jour.
-Ok, là je vous arrête de suite !
Bon nombre de professeurs lui auraient sûrement rappelé qu'elle n'était qu'une étudiante, adulte certes, mais qu'en aucun elle n'avait le droit de prendre un tel ton avec une personne de mon « statut ». De mon côté, ça me rassura un peu qu'elle se montre ainsi en cet instant où je voulais discuter de tout sauf de nos différents échelons au sein de cet établissement : Certes vous êtes plus âgé, vous êtes mon professeur, en sommes vous avez tous les statuts de la personne proclamant « l'autorité ». (Je sentis son sarcasme) Mais je suis encore capable de savoir ce que je veux sans qu'on me prenne par la main. Vous vouliez parler, j'ai accepté car j'estime qu'il est également temps de le faire. Pour tout vous dire, j'ai un peu de mal à vous suivre, alors parlons.
Me laissant littéralement sans voix, je la détaillai des pieds à la tête et mes yeux se firent emprisonner par les siens, dont la profondeur du brun sembla noyer la lumière autour de nous. Ce qui m'inquiéta, était cette tension qui semblait l'entourait, et alors que je me fus dit plus tôt que nos affaires auraient pu la tarauder ainsi, je commençai à me demander s'il n'y avait pas une autre raison à ce malaise palpable. Essayant de reprendre contenance, je détournai le regard à la recherche d'un point qui me permettrait de faire redescendre la pression qu'elle me mettait en me toisant ainsi.
-J-je…je ne voulais pas vous blesser, dis-je alors d'une voix qui chevrota. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses, si mes mots vous ont paru présomptueux. Pour dire vrai, quand j'ai compris que vous ne travailliez pas samedi soir, je me suis dit que vous aviez simplement voulu faire bonne figure et j-je…
-Bonne figure ? répéta-t-elle d'un ton aussi tranchant que son air fut outré, elle reprit, et la suite de ses paroles me rendra bien plus troublé encore : Si la subtilité ne fonctionne pas, alors autant être claire : ça me fait plaisir de vous voir, et ce n'était certainement pas pour faire bonne figure que j'ai accepté de vous servir un café samedi. J-je voulais simplement… ah !
-Tallulah ! m'exclamai-je, totalement alarmé de la voir s'effondrer au sol. Hé ! Tallulah, que se passe-t-il ?
Je sentis son corps trembler alors que je l'aidai à se relever. Presque aussitôt, elle vint se maintenir le bas de son ventre en se pliant vers l'avant en grimaçant de douleur. Elle me repoussa gentiment, m'assura que ce n'était rien et se mit à rassembler le reste de ses affaires. Bien trop inquiet pour elle, mais en même temps très déconcerté, je restai à côté d'elle au cas où elle referait une chute.
-Pardon de ne pas l'avoir remarqué avant, vous étiez bien silencieuse en cours, je pensai que ça avait un rapport avec nous mais c'était parce que vous étiez malade, n'est-ce pas ?
Visiblement pressée de s'en aller, je vins la maintenir par le bras pour l'aider à gravir les marches menant à la sortie. Je me sens si stupide, et très égoïste ! Ma cadette était en détresse, je l'eus vu tout le long du cours, et je n'eus rien fait d'autre que de penser à discuter de ce qui me « chagrinait » depuis Samedi.
-Pas vraiment…je-
Tallulah se tourna subitement, les jambes tremblantes et les mains plaquées derrière elle comme pour me dissimuler quelque chose. Il me vint alors une explication à son embarras si virulent, sans pour autant que je sois sûr, je demandai :
-Vous avez de quoi vous changer… ?
Sa mine affligée et son regard fuyant vinrent confirmer mes doutes, et d'instinct, je retirai ma veste afin de l'enrouler de sa taille et dissimuler ce qui la rendait si anxieuse. Je me souvins alors d'une camarade du collège, qui vécut une journée ignoble sous les moqueries, à cause d'une tâche à l'arrière de son pantalon qu'elle ne put absolument pas éviter. Si je ne fus pas participant aux moqueries, je ne fis pas non plus d'efforts pour que cela cesse. J'eus observé, impuissant, la détresse de cette jeune fille qui subissait déjà les métamorphoses de son corps, et le regard abruti des autres, de tous genres et sexes confondus.
En revanche, ce qui me marqua, fut le geste qu'eut cet élève de troisième qui revenait d'un entraînement de l'UNSS. Il avait sorti son sweat de sport et l'eut enroulé autour de la taille de cette petite fille qui l'eut remercié par des larmes de soulagement. Cet élève, me fit alors réaliser, que malgré ma différence, je n'étais pas si impuissant que cela et que j'aurai tout à fait pu aider cette fille à surmonter son embarras. Aujourd'hui, je peux le faire.
Tallulah se montra réticente, mais j'insistai, en lui faisant comprendre que ce n'était qu'un vêtement et que son confort à elle m'importait bien plus que la propreté d'un morceau de tissu. Tête basse, elle me remercia alors que je prenais ses mains dans les miennes. Ses doigts étaient glacés, et je me fis violence pour ne pas la prendre dans mes bras. Je songeai alors à son collègue, ce Hyun, pour qui ce genre de geste n'avait rien de contraignant tant que Tallulah le consentait. L'aime-t-elle ? me mis-je à me demander sans la quitter des yeux.
-Cela m'embête de ne pouvoir rien faire, murmurai-je sincèrement désolé : Si ce n'est vous raccompagner au dortoir, proposai-je sans aucune arrière-pensée. Tout ce que je souhaitai, c'était l'aider à se sentir mieux.
Ma cadette choisit ce moment pour retirer ses mains des miennes desquelles je ne desserrai pas l'étreinte, en espérant qu'elle comprenne que j'étais là pour elle.
-J-je vais appeler Chani. Je ne suis pas bête, je sais très bien que ça risque de jazzer si jamais l'on vous voit entrer au dortoir avec une étudiante, me dit-elle alors.
Comment fait-elle pour penser à moi dans un moment pareil ? Je n'insistai pas, refusant de la rendre plus anxieuse qu'elle ne l'était.
-D'accord, fis-je dans un souffle de capitulation : Je vais rassembler mes affaires et attendre avec vous l'arrivée de votre amie. Vous tenez à peine sur vos jambes et je n'aimerai pas que vous vous retrouviez au sol une fois parti. Installez-vous là en attendant.
Après l'avoir aidée à s'asseoir sur un siège du dernier rang, au plus près de la sortie, je dévalai les marches avec hâte pour récupérer ma mallette et mon manteau que j'enfilai par-dessus ma chemise maintenant séparée de son veston. J'entendis, par écho, des bribes de sa conversation en n'ayant bien évidement que sa propre répartie. Je remontai en essayant de ne pas faire trop de bruit, mais je ne pus m'empêcher de rire à l'écoute d'une expression bien singulière pour parler de ses règles. « Le débarquement de Normandie…Pas sûr que les profs d'Histoire soient très friands de la comparaison. » Pour ma part j'appréciai son humour face à cette situation.
En rien, cela n'aurait dû être une gêne de m'en parler, mais les mentalités faisaient que je comprenais enfin son hésitation de plus tôt ainsi que ce malaise qui ne l'eut pas quitté pendant que nous parlions.
Lorsque je l'entendis mentionner son mémoire, je sortis avec précipitation de la documentation que j'eus faite de mon côté pour étoffer ses recherches.
-J'ai quelque chose pour vous ! chuchotai-je suffisamment fort pour que Tallulah m'entende.
La laissant terminer sa conversation, je vins m'installer à côté d'elle et triturai les recoins de mes feuilles distraitement. Elle coupa rapidement, avant de soupirer longuement. Remarquant mon sourire, elle me demandait ce qui me prenait…
-« Le débarquement de Normandie », hein ?
Ma cadette partit dans un rire nerveux et tenta de se cacher dans ses bras croisés sur la table. Nous pûmes noter que l'ambiance entre nous s'était légèrement détendue, mais le fait était que je me sentais toujours aussi coupable de l'avoir coincée alors qu'elle se sentait si mal. Nous échangeâmes sur le fait qu'elle aurait pu m'expliquer ce qui lui arrivait, peu importe que je sois un homme ou son professeur.
Puis, alors que nous échangions un sourire complice, je profitai du fait que nous fûmes encore seuls pour lui demander, un peu timidement :
-V-vous travaillez quand, au juste ? Au café je veux dire…
« Ça me fait plaisir de vous voir ! » au moins maintenant j'étais fixé. Nous profitions mutuellement de la présence de l'autre. Même si je ne pus entendre jusqu'au bout ce qu'elle voulut me dire, je me dis que nous aurions désormais bien d'autres occasions de discuter plus intimement. Et cette fois-ci, ce sera sans bavure, m'eussé-je promis. Mais je n'osai plus croiser son regard pour l'instant…
-Le lundi matin, déjà ! rit-elle. Je me souvins de l'échange de ce matin.
-Oui, déjà…, Le Mardi soir et le Jeudi soir, je suis de fermeture. J'ai demandé des heures supplémentaires aussi, peut-être aurai-je d'autres soirs de fermeture, m'expliqua-t-elle comme pour me faire comprendre que j'étais libre de venir la voir quand je voulais à ces heures-là. Et plus encore si elle avait des heures sup'…
-Vous repasserez ?
Bon sang, ce qu'il devenait difficile pour moi de garder un soupçon de bienséance en la sachant si rentre-dedans et impatiente.
-Pourquoi vous demander vos horaires, si ce n'est pas pour venir vous voir ? rétorquai-je alors en oubliant un moment la subtilité.
Tallulah me sourit, non sans rougir et je sentis ma poitrine se gonfler de tendresse. Finalement, je m'étais pris la tête pour peu et il n'y eu aucun malentendu dans ce qu'elle m'eut proposé l'autre soir. Elle aussi, désirait bien me revoir…
Chani arriva, et nous nous séparâmes non sans qu'une pointe d'inquiétude ne m'accompagne tandis que je les regardai s'éloigner. Néanmoins, l'esprit plus serein que ce matin, je partis prendre un déjeuner. Je n'avais pas de cours à assurer juste après, je pris donc mon temps pour manger en relisant certaines recherches pour mon travail. Je pourrai utiliser ça pour le prochain cours, tiens… l'après midi passa plutôt calmement, du moins, jusqu'à ce que Monsieur Lebarde ne revienne de son cours avec une mine agacée, accompagné de Marine, une autre de mes collègues avec qui j'avais vraiment du mal à m'entendre.
-Je sais bien qu'ils sont assez grands pour savoir ce qu'ils font, mais je n'aime pas l'idée qu'une forte tête entraîne de bons éléments dans leurs bêtises ! Si Mademoiselle Loss veut rater sa dernière année, qu'elle le fasse sans entraîner sa camarade avec elle !
Je tiquai aussitôt avoir entendu le nom de famille de ma cadette. Qu'est-ce qu'il lui reproche encore ? Me dis-je en faisant mine de ne pas écouter leur conversation.
-Haha, tu te fais du mal André ! Je sais que tu es superviseur pour le mémoire d'un de tes élèves mais tu ne dois pas te sentir obligé d'être derrière tous les autres. Laisse-les donc apprendre de leurs erreurs.
-Je suis là pour essayer de leur faire éviter d'en faire, justement ! Et je trouve ça scandaleux, de voir cette étudiante entraîner une personne aussi sérieuse et curieuse que Chani dans sa déchéance.
Marine rit aux éclats tandis que je redressai la tête pour croiser le regard de mon collègue qui touillait rageusement sa cup de café.
-La déchéance, à ce point … ? fis-je, quelque peu abasourdi. C'était sorti tout seul, mais je trouvai bien grossier la manière dont il parlait de Tallulah.
-Tiens, le preux chevalier qui vient au secours de ses chers étudiants sur son cheval blanc ! pesta Marine en ouvrant l'un de ses manuels de cours. Je passai outre sa remarque et attendis que Monsieur Lebarde me réponde.
-C'est vrai quoi, à un moment il va bien falloir intervenir ! Chani porte beaucoup d'attention au cours d'art antique et médiéval, elle m'a déjà posé beaucoup de questions pour l'aider dans son mémoire, on voit qu'elle veut réussir, elle ! (Il grogna) Tallulah…hein, ce n'est pas pareil.
Sachant au combien ma cadette se donnait avec passion pour sa thèse, je ne me sentis pas le cœur à ignorer la remarque de mon aîné et dit :
-Parce qu'elle ne vous pose pas de question à la fin du cours et qu'elle n'a pas choisi d'introduire vos cours à son mémoire ferait d'elle une étudiante ne visant pas la réussite ? Sans vous offenser, Tallulah se donne beaucoup de mal dans l'aboutissement de ses recherches. Pas plus tard que ce matin, nous avons échangé à ce sujet.
-Oh, elle a donc commencé à chercher ? rit-il dans une toux étouffée.
-Avec toute la documentation qu'elle détient, cela doit faire un long moment qu'elle bosse dessus, vous savez.
-Et sur quoi porte-t-il ? Non parce que pour le moment elle ne donne pas l'impression de travailler beaucoup et je vais finir par la soupçonner de tricher lors des contrôles continus.
Je fronçai les sourcils et serrai le poing sous la table en essayant de contenir la colère qui m'envahissait.
-La protection des artistes est un sujet qui lui tient beaucoup à cœur. Elle a-
Il rit de plus belle en m'interrompant sans aucune gêne.
-« La protection des artistes ! » s'esclaffa-t-il avec un soupçon de dédain : Voilà un sujet bien engagée pour une personne ne respectant pas son emploi du temps !
-Mais que diable a-t-elle fait pour que vous parliez ainsi d'elle !? Un retard n'est pas si terrible, vous savez que certains étudiants bossent à côté de la fac !? m'exprimai-je pour de bon, le ton un peu haut.
-Sauf qu'un job étudiant ne doit pas interrompre ses études et n'excuse en rien ses retards, le règlement est le même pour tous ! Et encore, un retard de plus de sa part, ça ne m'aurait pas étonné mais là c'est d'une absence de deux heures dont on parle ! Deux heures ! En M2, on ne se permet pas de sécher les cours, Rayan ! Pas pour un cours d'un si lourd coefficient ! Et comme disait Marine, les étudiants font ce qu'ils veulent avec leurs études, mais je ne tolèrerai pas qu'elle incite sa camarade à tomber avec elle, pas en sachant que son mémoire porte sur mon cours !
Je compris alors que Tallulah et Chani ne s'étaient pas montrées au cours de mon collègue après le déjeuner. Elle devait se sentir trop fatiguée… me dis-je, en me demandant si son amie n'était pas restée avec elle pour ça. Peut-être va-t-elle plus mal que cela ? La voix de Monsieur Lebarde me sortit de mes inquiétudes, lorsqu'il ajouta à mon propos :
-Vous comprendrez vraiment ce que c'est de s'investir pour le bien des étudiants lorsque vous serez plus vieux. Je ne peux vous en vouloir de vous exprimer ainsi, votre manque d'expérience fait que vous êtes encore trop dans la peau d'un étudiant. Laissez le temps se faire, et vous verrez que votre façon de penser changera et qu'il faut avant tout écarter les mauvais éléments des bons !
-Mon manque de…balbutiai-je effaré par ce que je venais d'entendre.
-Ça, c'est dit, pouffa ma collègue sans détacher ses yeux de son manuel.
-Ne soyez pas choqué par mes paroles, Rayan. Reconnaissez que votre petite crise de l'autre fois ne vous fait pas honneur ! Qu'un étudiant quitte un cours ne concerne que lui, mais un professeur excusez-moi c'est un peu…
-Je reconnais avoir fait un faux pas, mais oserez-vous me regarder droit dans les yeux en me disant que cela ne vous ait jamais arrivé de ne pas vous sentir capable d'assurer un cours ? Si c'est le cas, grand bien vous fasse, André !
Sur ces mots, j'attendis qu'il me réponde mais il ne fit que me détourner le regard. Évidemment, on a tous déjà annulé un cours pour des raisons personnelles ! hurlai-je au fond de moi, mais il n'y en avait que peu qui l'assumait à ce que je voyais.
Agacé, je pris mes affaires et quittai la salle des professeurs en leur adressant de polies salutations mais de très brèves également. Je savais que ce n'était pas en explosant ainsi à chaque fois que quelque me contrariait qui m'aiderait à créer des liens avec mes collègues. Mais ils semblaient tous être munis d'une insensibilité qui me révoltait ! Et la manière dont ils parlaient des étudiants comme s'ils les connaissaient au point de les avoir faits…Non mais j'vous jure !
Et la manière dont il voyait Chani se faire manipuler par Tallulah. Bonjour l'estime qu'il portait envers cette jeune femme dont il semblait pourtant admirer le sérieux et l'investissement dans son cours ! Bien sûr, je connaissais les raisons qui eurent sûrement poussées les deux jeunes femmes à sécher, mais comment expliquer cela à mon collègue ? Cela ne le concernait en rien, et ce n'était sûrement pas à moi d'apporter de telles explications. Mais que cela était rageant de ne pouvoir défendre dignement quelqu'un que l'on appréciait.
A suivre…
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Jour 3 : Athlète
-Oh non, vl'a Berkian High, soupira Aster.
Jack regarda le bus arriver et soupira.
Aujourd'hui, ils disputaient un match contre l'école de Berk. Si Jack se fichait des autres écoles, Berkian High avait des élèves… Mauvais joueurs. Insultes, coup en douce et vengeance quand ils perdaient, à chaque rencontre, ça partait en vrille et finissait généralement en bataille générale.
-Faites attention à vos affaires, les mecs !
Le bus s'arrêta et les joueurs en descendirent les uns après les autres. Jack reconnu Dagur, un garçon monté comme une armoire à glace avec un tempérament explosif. Rupert, dit Rustik, qui avait l'insulte facile et qui suivait Dagur à chaque fois qu'il y avait une bagarre. Killian qui s'était auto-surnomé Kranedur, spécialiste de la vengeance tordu. Une fois, il avait planqué des morues périmées sous les casiers dans le vestiaire qu'on avait mis des semaines à trouver.
Enfin descendit Hiccup, le capitaine. Hiccup rendait bien, avait l'air très gentil, mais Jack s'en méfiait comme de la peste. Sur le terrain, c'était sans doute le plus fourbe.
Jack soupira et regarda le terrain, essayant de se concentrer pour le match à venir.
Le match avait été une catastrophe. Il s'était mis à pleuvoir et le panneau des affichages avait rendu l'âme pendant près d'une demi-heure. Et Berkian High avait été insupportable. Ils insultaient les élèves de Brugess High, faisaient des croches-pattes discrets, résultant de trois joueurs en moins. Brugess avait perdu, Berk avait gagné, et quand ils étaient rentrés dans les vestiaires, l'engueulade du coatch n'avait rien arrangé.
La mine basse, ils s'étaient douchés, morose et Jack fut le dernier à prendre sa douche. Sous l'eau chaude, il soupira d'aise en essayant d'oublier qu'il venait de vivre un des pires matchs de sa vie. Il jeta un vague coup d’œil à la pièce avant de retourner badder sur le carrelage de sa propre douche avant de réaliser quelque chose. Il y avait quelqu'un à côté de lui. Il se tourna et vit le capitaine de l'équipe adverse prendre sa douche à côté de lui.
-C'est les douches de Brugess, ici !
Hiccup le regarda et lui dit, avec une légère once de provocation.
-On a plus de place dans les nôtres, alors je viens squatter ici. Ça ne dérange personne, ils sont tous partis.
-Moi je suis encore là, et ça me dérange, alors casse-toi !
Hiccup lui sourit narquoisement.
-Qu'est-ce qui se passe, je te fais peur ?
-Certainement pas ! Mais ça va être quoi, cette fois ? Tu vas mettre de l'huile partout pour que l'un de nous tombe et se pète une jambe ? Ou voler nos plans de jeux ?
Hiccup rigola.
-Comme si j'avais besoin de ça pour gagner !
Jack se retourna dans sa propre douche, en grognant. Il essaya de l'ignorer mais au bout d'un moment, il réalisa qu'Hiccup s'était collé à lui dans sa douche.
-Je peux savoir ce que tu fais ?
-Écologie.
-Écolo… Tu te fous de moi ? Retournes dans ta douche !
-Tu ne veux pas m'aider à sauver l'environnement ?
-Casse toi !
Mais Hiccup ne partit pas. Il continua de se coller à Jack et lui passa la main dans les cheveux. Il lui massa doucement le cuir chevelu et Jack ne put se retenir de grogner de plaisir. Hiccup glissa son visage dans sa nuque.
-Ça te fait de l'effet, on dirait…
-Ta gueule…
Il sentit Hiccup sourire contre sa nuque et continuer ses administrations.
Une chose en entraînant une autre, ils se retrouvèrent à coucher ensemble dans la douche. Quand ils finirent, ils se lavèrent et sortirent des vestiaires. Mais avant de sortir, Hiccup prit Jack par la main. L'argenté se retourna.
-Quoi ?
-Ça te dit de prendre un café ? Avec moi ?
Jack, pas très fier de s'être laissé emporter avec le capitaine de l'équipe adverse et ayant assez mal aux fesses, n'était pas très sûr de lui.
-Je sais pas si c'est une bonne idée.
Hiccup lui sourit.
-Si c'est les regards des autres qui te gênent, on n'a qu'à aller ailleurs.
-Quoi ; genre chez toi ?
-Non, je pensais à Corona, la ville d'à côté. Tu veux aller chez moi ? Demanda Hiccup en souriant.
-Rêves pas.
Jack soupira.
-J'en sais rien pour le café.
-Quoi ? Parce que c'est moi qui te le propose ?
-Tu es quand même mon ennemi…
Hiccup rigola.
-Tout de suite les grands mots…
Il s'approcha de lui.
-Tu sais ce qu'on dit sur les ennemis ?
-Non…
-Qu'ils font les meilleurs partenaires de jambe en l'air.
Hiccup l'embrassa.
-Quand tu te seras décidé, envoie moi un message !
Et il le planta là. Jack rentra chez lui, un peu décontenancé. Il cogita tout le week-end à savoir s'il devait accepter l'offre d'Hiccup ou non. Il avait l'impression de fraterniser avec l'ennemi s'il acceptait. En même temps, il devait avouer qu'Hiccup lui avait fait beaucoup d'effet…
Quand il arriva le lundi au lycée, la tête encore pleine de questions, Aster courut vers lui dès qu'il l’aperçut. Jack voulut le saluer, mais Aster l'emmena à l'écart.
-Mec, t'es pas sérieux ?
-Quoi ?
Aster sortit son téléphone.
-T'as couché avec Haddock ?
Jack pâlit.
-Hein ?
-Essayes pas de le nier, tout le monde est au courant.
-Comment ça ?
Aster lui montra un mail qu'il avait reçu. En gros titre, il y avait marqué ''QUAND BRUGESS SE SOUMET À BERK !!!''. Blanc comme un linge, Jack scrolla vers le bas et vit des photos de lui et d'Hiccup sous la douche la veille.
-Ça fait longtemps que ça dure ?
-Non ! C'était juste une fois! Mais comment…
-Ça vient d'un mec de Berk. Je l'ai reçu ce matin. Tout le monde l'a reçu ce matin.
-Le fils de pute ! Cria Jack, au bord de la crise de nerfs.
-Explique-moi, demanda Aster calmement.
-Vendredi, il s'est pointé sous la douche, et il m'a dragué… Mais je ne pensais pas que ce sale con irait foutre ça sur internet ! Comment il a fait ?
-Vu l'angle, je dirais que ça vient d'une caméra de sécurité.
-Je vais le défoncer !
Jack voulut partir, mais Aster le prit par le bras.
-Écoutes, mec, toute l'équipe est au courant.
-Hein ?
-Ils m'ont presque tous appelé, ce matin. Je pense…
L'Australien soupira.
-Je pense que tu vas devoir démissionner de l'équipe.
-Hein ?
-Tout le monde pense que c'est à cause de toi qu'on a perdu. Parce que tu files des infos stratégiques à Berk en échange de te faire sauter par Haddock.
-Mais c'est n'importe quoi ! Je ne ferais jamais ça !
-Je sais, dit Aster calmement. Tu es mon meilleur ami, je sais que tu n'es pas aussi con. Mais certaines personnes le pensent. Alors un conseil, rase les murs.
Aster avait raison. Dès qu'il entra dans le lycée, une voix au haut-parleur raisonna.
-JACKSON FROST EST ATTENDU DANS LE BUREAU DU PRINCIPAL ! JACKSON FROST !
Jack soupira et s'y dirigea. Quand il arriva à la vie scolaire, on lui jeta des regards noirs, et la secrétaire appuya sur l'interphone.
-Monsieur North ? Jackson Frost est arrivé.
-''Faites-le entrer'', répondit l'appareil.
Jack soupira et entra. Quand il ouvrit la porte, il vit Hiccup, un autre étudiant qu'il n'avait jamais vu, et le directeur.
-Jackson, assied toi, je t'en prie.
-Monsieur, commença Jack.
-Je suis déjà au courant de l'histoire, dit North. Monsieur Haddock a eu la politesse de me l'expliquer.
-Je ne sais pas comment ça a fini sur internet, par contre, continua Hiccup. Mais Gustav ici présent à une idée, n'est-ce pas, Gustav?
L'autre élève regarda ailleurs.
-Monsieur Larsen ?
Gustav Larsen marmonna quelques choses et personne ne comprit.
-Pardon ? Fit Hiccup en tendant l'oreille.
-C'est moi qui aie envoyé le mail, répondit-il.
-On peut savoir pourquoi ? Demanda North.
-Parce que Brugess, c'est une équipe de merde !
-Je vous demanderais de modérer votre langage, monsieur Larsen.
-J'voulais que tout le monde sache qu'on leur était supérieur ! Alors ouais, j'ai planqué une caméra dans les douches, parce que je voulais filmer leurs petites bites, mais quand j'ai vu ça… Je me suis dit que tout le monde verrait que Berk était meilleur qu'eux.
-Mon équipe n'a rien à voir là-dedans, continua Hiccup. Ce genre de comportement n'est pas permis, et mon père… Je veux dire Coach Haddock, punit sévèrement ce genre de chose.
-Monsieur Larsen est dans l'équipe ? Demanda North.
-Non.
-Mais j'y serais l'année prochaine !
-Comptes pas là-dessus, répondit Hiccup.
Gustav sembla choqué, et North sourit.
-Si tout va bien, je vous laisse partir, messieurs.
-Attendez, dit Jack. Je dois vraiment démissionner de l'équipe ?
-Ça, fit North en prenant un air attristé, j'ai bien peur que la décision revienne à ton entraîneur.
Jack soupira et sortit de son bureau. Il retrouva Hiccup dehors et ils parcoururent les couloirs. Au moment où Jack allait partir Hiccup lui fit signe de le suivre. Ils allèrent sur le parking et quand ils furent au niveau des voitures, Hiccup prit Gustav par la peau du cou et serra.
-Aie !
-On va mettre les choses au clair, Gustoc. Tu me refais un coup de ce genre…
-Et quoi ? Fit le plus jeune. Tu vas me tuer ? Toi ? Genre.
Hiccup sourit.
-Moi ? Non. Mais Dagur, oui.
Le nom de Dagur sembla lui faire assez peur, et Gustav s'enfuit.
-Désolé pour le dérangement, dit Hiccup. J'espère que le café tiens toujours ?
-Le… Tu te fous de moi ?
Jack le poussa contre sa voiture.
-À cause de tes conneries, je vais me faire virer de l'équipe ! Tout le monde pense que tu me sautes en échange d'info !
Hiccup lui sourit.
-Tu sais que t'es mignon quand tu es en colère ?
Jack ne se contrôla pas et lui mit un coup de poing, étalant Hiccup par terre. Mais le brun n'arrêtait pas de sourire, même le nez en sang. Il se releva et soupira.
-J'y suis pour rien. C'était pas mon idée.
-Mais t'en a bien profité, hein ? C'est pour ça que t'es venu me voir, vendredi.
-Non, je suis venu te voir parce que je te trouvais mignon.
-Arrêtes tes conneries.
Hiccup sortit son téléphone et pianota dessus. Il le tendit à Jack.
-Quoi ?
-Lis. C'est des messages que j'échange avec mon meilleur pote.
-Et alors ?
-Regarde les dates.
Jack découvrit qu'Hiccup parlait souvent de lui avec des commentaires distingués comme ''Tu trouves pas qu'il a un joli petit cul, le numéro quatre ?'' ''En vrai, je me taperais bien Frost'' ou ''Qu'est-ce que j'ai envie de le baiser…'' ''Mec, j'ai fait un rêve érotique cette nuit, du coup, j'ai dû changer mes draps…'' et l'un des derniers en date ''Ça y est ! Je me le suis fait, et je suis partant pour recommencer''. Certains de ces commentaires remontaient à plusieurs mois.
-Alors ?
-Pourquoi moi ?
-Parce que t'es sexy. Je pensais ce que je disais, dans le bureau. Personne de mon équipe ne ferait un truc pareil.
-Tu parles…
-Non, c'est vrai. Mon père a une politique très stricte en matière de harcèlement.
-C'est ça, c'est pas toi qui passes pour la pute de Brugess…
-Parce que tu crois que ça me plaît que tout le monde a vu qu'on s'envoie en l'air ? J’apprécie pas particulièrement que tout le monde soit au courant des mecs que je me tape.
Jack lui rendit son téléphone.
-Comment tu as été au courant ?
-Hier soir. On me l'a envoyé. On n'a pas mis longtemps à retrouver Gustav, personne d’autre nous accompagne.
Hiccup soupira.
-Écoutes, Jack, c'est vraiment pas moi, okay ? Jamais je ne ferais un truc pareil. Ah, et pendant que j'y pense, si North te pose la question, on sort ensemble.
-Euh… Pardon ?
-Oui, pour faire passer la pilule, je lui ai menti en disant qu'on sortait secrètement ensemble. Que c'était le grand amour, et tout le tintouin. Ça le faisait mieux que si j'avais dit que c'était juste pour tirer un coup.
-Hum… Génial. Du coup, non seulement je suis un traître, mais depuis de longue date. Super.
-Désolé.
Jack soupira en s'asseyant contre sa voiture. Hiccup s'assit à côté de lui.
-Ça va aller ? Demanda Hiccup.
-Je suis passé de joueur de foot à traître professionnel et pute de bon marché. Génial.
-Désolé… Tu comptais sur le sport pour avoir une bourse ?
-Non… C'est pas ma matière principale. Mais ça m'emmerde de devoir abandonner après trois ans d'efforts.
-Désolé…
-Ça fait trois fois que tu t'excuses.
-Déso… Laisses tomber.
Jack sourit. Il se releva et Hiccup l'imita.
-Écoutes, dit Hiccup, je ne peux rien faire pour ta place dans l'équipe, mais je peux t'offrir une baise de réconfort, si tu veux.
Jack laissa échapper un petit rire et sourit.
-Offre moi un café, avant, plutôt.
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PATAGONYA : El Chaltén - 1
Si t'as lu PATAGONYA : Prologue et PATAGONYA : Torres del Paine, c'est mieux. Merci au Mams et à Pich pour la relecture.
On en était où ? Ah oui, Samedi 14 Avril, el Chaltén, le trek, le camping, la bonne galère des familles ! C'est parti !
Après une petite nuit à El Calafate qui borde le plus grand lac d'Argentine (excentriquement appelé « Lago Argentino »), on reprend encore et toujours un bus vers le Nord. Comme je l'ai dit dans le chapitre précédent, les heures de bus ne m'ont pas du tout dérangé puisque le paysage vendait du rêve, et en plus, ça m'a permis de prendre des petites notes pour vous faire voyager dans les articles de Patagonya. Et on avait le café gratos.
Tout comme Puerto Natales est celle de Torres del Paine, el Chaltén est la porte d'entrée du parc naturel Los Glaciares qui s'étend sur 727000 hectares, soit près d'un million de terrains de foot (avouez c'est plus visuel en terrains de foot). Les rangers du parc, qui dépendent directement du gouvernement argentin, protègent avec sévérité et à raison cet écrin de biodiversité. D'ailleurs, on a le droit à un briefing dès notre arrivée, comme tous les autres touristes, randonneurs ou photographes.
Concernant le règlement, c'est très simple. Pollution = amende, feu de camp = prison. Le regard sombre, le garde du parc nous explique que l'immense majorité des incendies est due à la négligence des randonneurs.
Ah oui, si on croise un puma, il ne faut pas le regarder dans les yeux (comme les gorilles). Si malgré ça, le bougre continue d'être menaçant, il faut crier et lever les bras pour paraître plus imposant. Mes amies étant taillées dans le même gabarit que le mien, autant vous dire qu'il vaut mieux pas qu'on croise l'un de ces fauves.
Le garde termine sa présentation sur une note plus positive. Quelque part dans le million de terrains de foot du parc vivent seize huemuls, des cervidés que l'on ne peut trouver qu'en Patagonie. Les rangers accordent une telle importance à leur préservation qu'ils nous demandent de partager avec eux les clichés que nous ne manquerons pas de prendre si nous avons la chance d'en croiser un.
Avant de partir, une de mes amies s'enquiert de la météo. Pas de surprise, on va se les cailler. Aujourd'hui sera vraisemblablement la meilleure journée pour la randonnée, à base de soleil. Mais demain, le redoutable vent austral se lèvera, et ne retombera pas avant une semaine.
Mais il en faut plus pour nous décourager. Nous savions qu'en se pointant aussi près du cercle polaire mi-Avril, ce serait pas la côte d'Azur.
Décidés à profiter des conditions clémentes de cette première journée, on ne s'attarde pas au village pourtant charmant d'El Chaltén. On va directement louer notre matériel de camping. Le loueur nous informe que malheureusement, il ne lui reste plus de tente deux places, comme nous le désirions, mais seulement une tente 4 places. Je grimace. La perspective de dormir avec 3 filles ne m'effraie guère, courageux comme je suis, mais une si grande tente, c'est lourd, très lourd.
On repart donc avec des duvets, des tapis de sol, un réchaud, des ustensiles de cuisine et bien entendu, la tente. En tant que véritable bonhomme, je propose de porter de la porter. Deux de mes amies protestent pour la forme, tandis que l'autre me gratifie instantanément d'un « okay gracias ! » éclatant. Avec grâce, elle m'offre de porter mon tapis de sol.
Il nous faut bien un quart d'heure pour lier, harnacher, équilibrer notre attirail tant les duvets, conçus pour résister au froid patagonien, sont encombrants. Enfin, j'attache mon appareil au sommet de mon sac, telle une couronne sur la tête d'un roi potelé. Ci dessous, une photo de mon sac avec moi à côté, pour que vous voyiez à quel point il était gros.
Vient le moment d'endosser la bête. Avec effort, et je vous jure le mot est faible, je passe chacune des bretelles, sans manquer de vaciller.
- Todo bien Mario ?
Je réponds d'un grognement étranglé :
- Si ! Vamos.
Mais en fait, todo pas bien. Todo pas bien du tout. Après 500 mètres, j'ai déjà les épaules en feu et les lombaires qui protestent. Mes compagnonnes, vaillantes amazones, caracolent déjà en tête, tandis que derrière, je souffle comme un bœuf miniature. Au sommet de la première colline, moins d'une heure après notre départ, je comprends que je ne pourrais pas continuer comme ça sur les 8 kilomètres de monts et de vaux qui nous séparent du premier camping.
Profitant d'un premier mirador, je pose mon sac et entreprends de le réarranger.
- Todo bien, Mario ?
- Todo bien, todo bien ! Mens-je, malheureusement trahi par mon teint rougeaud.
J'entreprends alors un réarrangement de la dernière chance. La tente se retrouve au sommet du sac, sous le duvet. L'une de mes amies me propose son aide pour hisser mon équipement sur mon dos, afin d'éviter tout risque de chute. Les autres ont le tact de ne pas rire, après tout, je porte leur lit.
Et là, mes bons amis, c'est le miracle. La pression sur mes maigres trapèzes reste forte, mais au moins, cette satanée tente ne me tire plus sourdement vers l'arrière. Enfin, je commence à profiter de cette première journée de randonnée, sublimée par un radieux soleil. Pour l'instant, entre aujourd'hui et Torres Del Paine, on attend toujours les caprices de la météo patagonienne.
Durant tout l'après-midi, les filles mènent la marche, et je les suis, clopin-clopant. Cependant, la majesté du paysage me fait rapidement oublier mon orgueil blessé. L'automne a enflammé les arbres, et leurs feuilles se consumeront de ce rouge jusqu'à ce que l'hiver, qui arrivera ici bien vite, ne les flétrissent.
On atteint le camping De Agostini, un simple sous bois où ont déjà fleuri une dizaine de tentes colorées, vers 17h. Un groupe de photographes dotés d'objectifs qui relaient mon appareil au rang de jouet, dégustent (déjà) une soupe pour le dîner.
J'ôte mon sac avec un râle de satisfaction. Bien que je ne me sois pas plaint, parce que faire de la rando avec quelqu'un qui se plaint, c'est l'enfer, mes amies voient bien que ce premier jour m'a coûté. On entreprend alors de monter la tente, la maudite, parce que le soleil s'est caché derrière les montagnes, et la température descend vite. Logement paré, sac rangé, on se dirige vers la Laguna Torre, toute proche, depuis laquelle il est possible d'apercevoir Las Torres, trois pics montagneux qui font la fierté du parc. Las, les nuages se sont levés, et les tours demeurent invisibles. Ceci dit, la lagune en elle même n'était pas dégueu, avec le petit glacier au fond.
La nuit est tombée, et il fait maintenant carrément froid. Je m’emmitoufle dans Albert, ma douce polaire achetée spécialement pour affronter le froid patagonien. C'est un peu bizarre de donner un nom à un vêtement, mais ce brave Albert m'a sauvé la vie tellement de fois pendant ce voyage, que je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai hésité à donner un nom à mes chaussures de trek imperméables (Ginette et Babette), mais ça commençait à faire beaucoup de personnages. Enfin bref, ne nous égarons pas.
L'heure du dîner (19h) sonne. Après les sandwiches jambon-jambon de ce midi, dont nous nous régalerons chaque jour pour le déjeuner, la perspective d'un repas chaud nous emplit de joie. Au menu, le savoureux combo knacki-purée. Par purée, j'entends poudre de « patates » mélangée à l'eau de la rivière voisine, parfaitement potable de part sa pureté.
Au moment de déguster la purée, qui s'apparente plus à une infâme soupe semi-épaisse, on réalise que notre kit d'ustensiles de cuisine ne contient que des assiettes et des verres. Pas de couverts. Mes yeux vont de mes amies à mon assiette de purée. J'hésite, mais mon impérieux estomac ne me laisse pas le choix. D'abord hésitant, j'approche mon assiette de mon visage et... je lape ma purée. Mes amies choisissent d'utiliser leurs doigts. Ce qui est beau dans la galère, c'est que personne ne se juge.
Après une soirée rythmée par mes défaites au UNO (dues à une coalition féminine, évidemment), nous nous apprêtons à passer notre première nuit sous la tente. Mon encombrant duvet, ce fourbe, ne me paraît pas si chaud. Heureusement, Albert est là, et nous ne tardons pas à nous endormir tous les deux.
Un bruissement contre la tente me réveille en sursaut, ainsi que mes amies. On aurait dit que quelque chose, s'était écrasé sur la toile au dessus de nos têtes. Aux aguets pendant quelques minutes, nous nous rendormons néanmoins. Mais le bruit se répète à intervalle irréguliers toute la nuit durant. Inquiète, une de mes amies demande :
- Qu'est ce que c'est ?
- Je pense que c'est des chauve-souris qui s'écrasent sur la tente parce qu'elles sont aveugles, c'est rien.
Honnêtement, il était deux heures du matin, j'avais envie de dormir, c'est la première chose à laquelle j'ai pensé. J'apprendrai plus tard qu'il n'y a pas de chauve-souris à El Chaltén. A ma grande surprise, mes amies acceptent cette explication et nous nous rendormons jusqu'au matin.
Au réveil, le froid nous frappe. Prise d'un besoin des plus naturels, une de mes comparses d'aventures entreprend de sortir de notre abri. Au moment où elle passe la tête au dehors elle se fige et pousse un cri de stupeur.
- Venez voir !
Mes yeux passent de plissés de sommeil à arrondis de stupeur. Le bruit de la nuit s'explique à présent. Les branches au dessus de notre tête ne pouvaient que ployer sous le poids de toute la neige dont elles sont à présent recouvertes. Autour de nous, la Patagonie s’est parée d’un manteau blanc.
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Gagar Hofmann - Vie et Lumière El Shaddai
Des ténèbres à la
avec Jésus-Christ
La boisson était son but. Quand il n'avait pas d'argent, il se tenait caché près des cafés où il savait que se rendaient ses copains et il les suivait alors sachant qu'il pourrait obtenir d'eux qu'ils tui paient un verre d'alcool.
Aujourd'hui la proclamation de l'Evangile est son but.
Un miracle s'est produit.
Il est devenu le chef d'orchestre de notre Mission. Il a composé plusieurs cantiques, musique et paroles.
Il est aussi prédicateur, bien d'aplomb sur la Parole de Dieu.
Toujours avec un naturel convaincant il prêche l'Evangile sans détour.
Homme de Dieu, tous rendent de lui un bon témoignage.
Souvent dans les cafés, à boire et à jouer.
Seigneur, si tu me cherches...
C'était en 1955, à La Rochelle que j'ai écouté pour la première fois la prédication de l'Evangile. J'avais alors 35 ans.
Au cours de la réunion un chant de cantique m'avait frappé. Ce' cantique disait , « Dieu te cherche, Dieu te cherche... »
Toute la journée j'avais ces paroles dans ma tête, quand j'allais pour travailler. La nuit je ne pouvais dormir.
A la fin je n'en pouvais plus et j'ai dit « Eh bien, Seigneur, si tu me cherches, trouve-moi. » Et II l'a fait.
J'ai vu que j'étais perdu, que j'étais un pécheur. J'ai alors crié au Seigneur et j'ai été sauvé et aussitôt j'ai été tout transformé.
Ma femme voulait me quitter
Huit jours plus tard je me suis fait baptiser dans l'eau. Ma femme voulait me quitter.
Elle me dit : « T ies tout drôle, qu'est-ce qui t'arrive, je te trouve bizarre, je reste plus avec toi. » Et elle a commencé à faire les paquets et elle est partie. Mon oncle a couru après elle et lui a demandé :
— Pourquoi veux-tu partir ? Est-ce qu'il t'a battue ? Est-
ce qu'il a crié avec toi ?
Elle a dit . « Non
— Eh bien alors, pourquoi veux-tu partir ?
— Parce qu'il rit tout le temps !
Mon oncle est venu vers moi me raconter ça.
— Ah ! selle veut des coups, c'est ça qu'elle veut, eh bien je vais lui en donner des coups.
Quand je suis venu vers elle et que j'ai voulu lui donner des coups, je me suis encore mis à rire.
Je me • suis dit . « Mais qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprends pas Je voulais faire le méchant et je n'y arrivais pas.
Sur le coup je n'ai pas compris, mais je n'avais plus de méchanceté en moi. Je n'en voulais à personne. Une seule chose comptait pour moi : m'approcher de Dieu, me mettre en règle avec lui et avoir la paix dans mon ménage.
Plus tard ma femme a aussi compris la Parole de Dieu, elle a été sauvée et elle s'est faite baptiser trois mois après moi.
Un wagon de vin
Avant de me convertir je buvais.
Je partais le soir avec mon frère et on restait souvent jusqu'à 2 et 3 heures du matin dans les cafés à boire et à jouer.
Pendant la guerre, du temps de l'occupation allemande, on allait de lieu en lieu faire les fêtes foraines et on embarquait les voitures et les campings sur le train car il n'y avait pas d'essence. Derrière nous, les Allemands avaient attaché un wagon-citerne de 20000 litres de vin. Il faisait une chaleur épouvantable. Le train allait vite. Mouton (aujourd'hui prédicateur, voir son témoignage page suivante) dit :
Gagar -et sa famille - Près de lui, son fils "Gala" qui est aussi prédicateur.
— II y a un wagon de vin derrière nous. Comment faire pour le percer ?
On a réussi à faire une brèche et d'un seul coup le vin a coulé. C'était un des meilleurs vins. J'ai cru que Mouton allait devenir fou. On a tout de suite été chercher des brocs, des seaux. On a tous pris une cuite.
A la première station, le wagon était signalé. Ils ont vu qu'il perdait du vin car on avait mal rebouché le trou. Puis on a saoûlé le chauffeur. Le train se mit à filer à une vitesse I A chaque fois que le train s'arrêtait, Mouton portait un litre de vin au chauffeur ! Dieu m'a complètement délivré de la boisson, depuis ma conversion.
Baptisé dans le Saint-Esprit à la Sainte-Cène
En 1955, le jour de la Pentecôte, j'ai été baptisé du Saint-Esprit, C'était en dessous de la tente, un jour de SainteCène. On me dit : « Tu sais ! ta femme veut se convertir. ElIe veut prendre son baptême d'eau ! »
J'étais content et quand on se mit à prier j'ai senti une puissance en mol que je ne peux pas expliquer, quelque chose qui m'écrasait, quelque chose qui voulait me projeter a terre et ensuite je me suis mis à parler en langues. Je n'arrêtais plus, c'était comme une source qui ne s'arrêtait plus. Depuis, j'ai anssi été délivré du tabac. Je ne fume plus.
J'ai voulu devenir serviteur de Dieu
En lisant la Bible j'ai eu le désir d'être prédicateur. Je voyais mon peuple sur les routes qui etait sans prédicateurs, alors j'ai aussi voulu aller de l'avant et devenir serviteur de Dieu.
Musiciens de père en fils
Quand j'ai appris à jouer de la guitare, j'avais 20 ans. Lorsque dans les réunions j'ai vu qu'il n'y avait pas de violoniste, j'ai joué du violon. Chez nous, toute la famille est musicien, mon père, mon grand-père... Mon père a joué du violon pour Wilson, président des Etats-Unis.
3 jours à attendre la mort
Pendant la guerre, nous étions en ville à Thonon-les-Bains. Mouton s'était fait arrêter par les soldats italiens. Ils disaient qu'à 32 km, à un poste frontière italien, les soldats avaient été attaqués et quelques-uns avaient été tués, Les survivants disaient que c'était Mouton. Quand Mouton fut arrêté on trouva sur lui une photo de moi et de Lépor un cousin. Une patrouille, dans la ville, nous a vus et nous a ramassés.
On devait être fusillé le soir à 6 heures, mais il y eut un contre-ordre. A 6 heures du matin ils sont encore venus nous dire qu'ils allaient nous fusiller. On est resté ainsi 3 jours à attendre la mort, puis un soir ils sont venus nous dire ; « Allez, sauvez-
vous... »
Si à cette époque-là on avait été tué, nous serions perdus dans les tourments.
Mais nous savons que notre « desti née est dans la main de Dieu » et maintenant nous savons que si nous venons à quitter cette terre, nous irons auprès du Seigneur, comme le dit l'apôtre Paul.
Toujours le sourire, et très calme quand il converse avec voUs dans sa caravane, il devient la dynamite de Dieu quand il prêche tel un torrent rapide qui voudrait entrainer avec lui tous les cœurs dans l'Océan de la grâce de Dieu.
II a été radicalement délivré de l'al. çoolisme, par la puissance de Dieu. Sans cette intervention divine, il serait aujourd'hui une épave.
Mais maintenant il est une des preuves vivantes de ce texte : L'Evangile est une PUISSANCE de DIEU pour le SALUT de quinconque croit
Dès l'âge de 15 ans, je devins un grand buveur.
Ivre presque chaque soir pendant 15 ans
Vers l'âge de 15 ans j'avais un ami qui m'invitait souvent à aller boire. C'était pendant la guerre. J'ai gardé le goût du vin et je suis devenu un grand buveur.
Presque chaque soir je rentrais à la caravane saoûl, à la dernière extrémité !
Mes vaines résolutions
A cette époque ma mère était malade, Je faisais des serments sur elle pour ne plus boire. Mais je ne pouvais pas tenir mes serments. J'étais lié par mon péché. Pour avoir un peu d'argent pour boiret j'allais jouer de la guitare dans les cafés.
J'ai écouté des cantiques
J'ai été touché
Un jour, des gitans sont venus à Pa- ris. Ils nous ont apporté le message de la Parole de Dieu. Je savais que Jésus était mort sur la croix, mais je n'avais pas compris le salut. J'ai suivi les réunions, sans encore trop comprendre. Puis les frères sont partis
à Beauvais avec leurs caravanes. Je devais partir dans une autre direc• tion, puis finalement je les ai suivis. C'était certainement l'Esprit de Dieu qui me fit prendre cette décision. C'étaient les prédicateurs Mandz et
Nédélec qui faisaient les réunions. C'est en écoutant des cantiques enregistrés que j'ai été touché. J'ai accepté Jésus dans ma vie comme mon Sauveur et un mois plus tard je me suis fait baptiser.
Délivré de l'alcoolisme au cours d'un culte
Malgré ma foi en Jésus et quoique j'avais pris mon baptême, je n i étaic pas encore délivré de la boisson. Je ne me saoûlais plus, mais je sentais que j'étais encore lié et attiré par l'alcool. Je m'efforçais de ne plus boire parce que j'aimais Dieu, mais c'était très dur.
Un jour de culte il y eut une prophétie et Dieu m'a parlé, Il disait que le péché me conduirait à la mort. J'ai eu une crainte dans mon Cœur car je savais que je n'étais pas libre. J'ai crié à Dieu et instantanément j'ai été délivré au cours de ce culte. J'ai complètement cessé de boire du vin.
Je fumais beaucoup
Je fumais 2 à 3 paquets de cigarettes par jour. A Nantes, le pasteur Lebel a prié pour moi, J'ai senti que j'étais délivré par le Seigneur. Mais le soir je me suis laissé prendre avec un autre gitan à fumer encore une cigarette. Cela dura encore 4 à 5 mois. Puis à Marseille, au cours d'un culte, Dieu a parlé à mon cœur . Tu es délivré du tabac J'étais tout heureux et après ce culte un copain est venu vers moi et m'a dit Tu veux une cigarette ? Il m'a embarrassé et je lui ai dit : Le Seigneur m'a délivré ! • Depuis je n'ai plus fumé.
Cela fait maintenant 18 ans depuis que je suis un homme heureux qui sert le Seigneur.
Le Seigneur m'a appelé à son service
Avant de devenir prédicateur je faisais beaucoup de choses nour Dieu. Je sentais que j'étais à ma place quand je faisais quelque chose pour Dieu. J'avais le désir de prêcher l'Evangile et, souvent dans les réunions de prièrest le Seigneur m'appelait à son ser vice. Pressé par Lui, j'ai répondu à son appel. Et c'est au moment où j'avais appris à lire, en 1960, que Dieu m'a appelé à prêcher sa Parole.
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On a parlé comédies musicales avec Anna Marmiesse, réalisatrice de “Lorraine ne sait pas chanter”
J'ai retrouvé Anna Marmiesse au fond d'un café de la Place de Clichy. Depuis que j’ai lancé ce blog, j’avais envie d'aller à la rencontre des autres amoureux de la comédie musicale pour nous imaginer en une confrérie secrète et puissante. Quand j'ai vu le court métrage d'Anna, Lorraine ne sait pas chanter, j'ai su qu'il fallait absolument qu'elle soit la première de cette (longue, je l'espère) série.
Pour rigoler, je lui ai dit que la comédie musicale était un genre pour les "cœurs purs". C'est pile à cet endroit que m'a transpercé son histoire, celle d'une jeune femme qui s'appelle Lorraine, et qui est superbement interprétée par India Hair. Anna a pris la comédie musicale au pied de la lettre en se posant une question simple. Si c'est le genre qui nous permet le plus de crier notre bonheur, de taper des pieds sur le sol pour se faire entendre dans un numéro de claquettes endiablées, de se susurrer des notes à l'oreille, alors que fait-on quand on ne sait pas chanter ?
Elle décortique avec beaucoup d'intelligence le langage même de la comédie musicale. Parce que Lorraine, elle, ne sait pas chanter. Son amoureux lui déclare sa flamme dans des bluettes pop interminables, sa colloc exprime son désir en toute décontraction en dansant comme une reine, mais elle, elle reste muette comme une carpe. Elle a beau consulter, le blocage est réel. Et Lorraine ne sait pas chanter devient une métaphore pudique sur la timidité, le rapport au corps (à travers la danse), à la parole (par le chant) et à la sexualité. Les sentiments sont aussi bloqués que les cordes vocales.
Tout se dénoue dans un travelling final, aussi beau qu’inattendu, où l'amour de toute l'équipe pour la comédie musicale déborde et où l'on se rappelle de tout ce que le genre peut nous dire sur les sentiments humains. Pour finir de vous convaincre, il y a des claquettes, une belle histoire d’amour, des pas de deux dans des ruelles sombres et une affiche de Carousel.
Avec Anna, nous avons parlé de Gene Kelly, de Cyd Charisse, de la mélancolie de Judy Garland, des 24 heures de On the Town et bien sûr du génie de Jacques Demy.
Quelle est la première musicale que tu as vue ou qui t'a marquée ?
C'est Chantons sous la pluie, même si ce n'est pas très original ! C'est l'un des films préférés de mon père. Je l’ai regardé quand j’étais vraiment petite et j’en ai longtemps gardé des images, notamment de la scène de l'avant-première. J'y suis revenue à l'âge de 15 ans. Mon meilleur ami de l'époque était fan de Michael Jackson et je me suis intéressée aux danseurs qui l’influençaient. J'en suis venue à Fred Astaire et Gene Kelly.
J'ai alors revu Chantons sous la pluie, ce film que mon père adorait ! Je l’ai trouvé incroyable, ça a été la révélation. À partir de là, j'ai eu envie de voir tous les films avec Gene Kelly, puis toutes les comédies musicales. Ça a aussi été le point de départ de ma cinéphilie.
C'est inhabituel une cinéphilie qui débute par une comédie musicale !
Oui, c’est un genre plus difficile, par lequel les gens viennent par d'autres films avant de s’aventurer vers quelque chose de plus stylisé.
Qu'est-ce qui te plait dans la comédie musicale ?
C'est une question très difficile ! Je ne comprends pas ces gens, mais il y a des personnes pour qui c'est impossible d'adhérer au passage d'une scène normale à une scène chantée. Or c'est exactement ça que j'aime, accéder à autre chose. D'un seul coup les émotions sont tellement fortes qu'on ne peut les dire qu'en chantant. C’est ce que disait Jerome Kern. Il y a tellement d'émotions qu'il faut danser, il n'y a pas d'autre choix ! C'est cette possibilité qu'on a de changer de registre d'expressivité que je trouve belle dans la comédie musicale.
Qui est la star incontestée de la comédie musicale pour toi ?
C'est Gene Kelly côté masculin. Je ne sais pas pourquoi, je ne saurais pas le justifier, c'est une question de charme. J'adore Fred Astaire mais il me touche un peu moins, il a un côté distant, aristo. Gene Kelly est un personnage plus incarné, il a quelque chose de très physique.
Côté femme c'est Judy Garland ! Là ce qui me plait c'est sa sensibilité incroyable, sa mélancolie. C'est difficile d'expliquer vraiment la raison pour laquelle on aime les acteurs, c'est physique, c’est quelque chose que je n'arrive pas à intellectualiser.
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Quelle est ta comédie musicale préférée ?
Généralement, pour ne pas dire Chantons sous la pluie, je cite Un jour à New York. Elle est moins connue mais je trouve qu'elle a autant de charme. J'adore qu'elle se passe sur 24 heures, c'est une petite bulle de vie et d'énergie.
Il y a aussi quelque chose d'intéressant avec les personnages féminins qui est plutôt moderne. On a une paléontologue par exemple. Voir une femme paléontologue dans un film des années 40 c'est assez rare ! J’aime aussi la présence de Betty Garrett, qui a toujours ses rôles rentre-dedans et super rigolos. On a une colocation de filles, on n'en voit pas non plus tous les jours dans les films hollywoodiens classiques.
J'aime sa modernité et son énergie. J'adore la fin aussi : ils se séparent, peut-être qu'ils ne se reverront jamais. Ça m'émeut.
Que penses-tu de la comédie musicale en France ?
J'adore Jacques Demy. J’aime quand il rend hommage à la comédie musicale hollywoodienne comme dans Les demoiselles de Rochefort, avec les chorégraphies classiques et la présence d’acteurs comme George Chakiris et Gene Kelly. Mais j’aime aussi ses films opéras, ses films "enchantés” comme Les parapluies de Cherbourg et Une chambre en ville. C'est un autre pari.
Je n'aime pas tout dans la comédie musicale contemporaine française mais j'aime plutôt bien Christophe Honoré et Les chansons d'amour. Les numéros sont des petits spectacles, c'est plus intégré. Personnellement, je préfère la manière de filmer classique. Je n'aime pas qu'on coupe trop, je préfère qu'on préserve l'authenticité du moment.
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Dans quelle comédie musicale aimerais-tu vivre ?
Les demoiselles de Rochefort ! J’adore cette ville colorée un peu rose bonbon, très mélancolique, peuplée de personnages qui se sont connus qui ne se voient plus, qui regrettent un amour passé...
Quel est ton numéro de comédie musicale préféré ?
J'ai revu récemment un numéro que j'adore dans La belle de Moscou. C’est une scène où Cyd Charisse passe de son costume soviétique strict à une robe hyper féminine. Elle fait toute la danse en se déshabillant. La musique est magnifique et ça illustre très bien la transformation du personnage. On peut critiquer cette transformation tout comme le film, qui est violemment anti-communiste et très naïf sur les valeurs de l'occident, mais peu importe. Cette manière d'illustrer le changement du personnage en deux minutes par la danse est magnifique.
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Que penses-tu de la comédie musicale aujourd'hui ?
C'est un genre assez marginal qui est difficile à appréhender. Soit on est dans l’hommage, comme La La Land, soit on est dans les adaptations de pièces de Broadway. C'est pour ça que j'aime bien Christophe Honoré : il essaie autre chose.
Si on sort de notre paradigme occidental et qu'on va voir à Bollywood, là pour le coup ils n'en ont rien à faire. Ils ne se posent pas la question de l'hommage, du recul... Ils font des numéros incroyables avec 100 danseurs, des couleurs partout... C'est vraiment à découvrir.
Je repense aussi à un très bon film d'Olivier Duscastel et Jacques Martineau qui s'appelle Jeanne et le garçon formidable (1998), sur le sida. Il y a quelque chose de dramatique, l'air de la mort qui rode, c'est un très beau film.
Quels sont les éléments qui font une bonne comédie musicale pour toi ?
Une bonne musique déjà ! La singularité du genre comédie musicale c'est que l'image doit se faire en fonction de la musique, si c'est l'inverse c'est comme un film normal. Dans la comédie musicale, c'est la musique qui donne le rythme à l'image.
Il faut que l’on soit dans un monde où les musiques peuvent incarner les personnages et les ambiances. Si on a un rappel musical qui revient dans le film, cela doit être aussi un rappel émotionnel.
Tu as toi-même réalisé un court-métrage de comédie musicale, "Lorraine ne sait pas chanter". Comment t'es venue l'idée d'imaginer un monde où tout le monde chante pour s'exprimer ?
Ça m’est venu il y a longtemps. Quand j'ai eu cette idée d'une fille qui vit dans un monde où chanter et danser représente la norme, je me suis demandé pourquoi personne n'avait eu cette idée avant moi !
Pour moi, le film est une métaphore de la timidité, c’est un autoportrait. Je voulais montrer ce moment où l'on n’arrive pas à rentrer dans les conversations, à se connecter avec les autres parce qu'on est bloqué. Dans la comédie musicale, on se met dans une bulle musicale, c'est cela que Lorraine n'arrive pas à faire, à passer dans cette bulle.
Quelles étaient les difficultés techniques du tournage d'une comédie musicale ?
En amont c'est beaucoup de travail. La musique est composée et enregistrée en studio. Il faut réfléchir à comment enregistrer, est-ce qu'on met la musique dans une oreillette ou est-ce qu'on l'envoie dans la rue... C'est ce qu'on a fait dans la séquence de travelling de fin.
La séquence où ils dansent tous les deux dans la nuit a été compliquée. Il était 4 h du matin dans une rue habitée, on essayait d'être très discrets. Au début on leur a mis la musique dans l'oreillette mais c'était pénible pour les comédiens. Au bout d'un moment on a mis la musique dans la rue et tant pis ! Bizarrement, personne n’a rien dit !
Et la composition de la musique ?
Dès le scénario, je notais quel style je voulais. La première chanson plutôt balade pop, les musiques de la collocataire plutôt latino, des moments plus jazzy, rap...
Ce que j'ai aimé c'est que le compositeur Matthieu Truffinet a conservé une vraie cohérence à travers les genres. Il y a des connotations musicales qui reviennent tout au long du court métrage.
On sent que tu filmes les scènes de comédie musicale avec beaucoup d'enthousiasme et un profond amour du genre. Est-ce que ça te tenterait de faire un long métrage musical ?
Oui ! J'ai adoré, bien sûr, c'est mon genre préféré et ça me nourrit beaucoup au quotidien. Je réfléchis à une version longue de l’histoire de Lorraine, mais j'aimerais ne pas faire que ça. J’ai vraiment envie de tenter autre chose.
Illustration : Aurore Carric
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VIOLENT MOOD SWINGS (pt 12)
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En parallèle de ma lutte désespérée pour faire jouer Lio, j’eus le plaisir d’aller au combat pour accueillir Ruby Throat, le projet post-Queen Adreena de l’Anglaise Katie Jane Garside.
Faisant suite à un message promo typique de ****** en date du jeudi 26 novembre 2009 (11h49), je répondais gaiement deux minutes plus tard :
“Hey ******,
Ruby Throat ça peut beaucoup m'intéresser pour avril, je crois que ça correspond bien à l'esprit de l'Emile Vache. Dis moi ce qu'il serait possible de faire.”
11h57, le doigt était fatalement mis dans l’engrenage :
“On peut faire le plateau. Si on rajoute une fille de vers chez toi, cela fait petit festival "les femmes se demelent"...650 euros, entree a 8 euros, 50% apres le break +Repas+hebergement. Dits moi et on voit pour une date. Bien a toi ****** ps: et pour Dawn Landes+Vanot?”
12h15, la négociation commençait :
“Je ne puis que te proposer 500 euros (et 50 après le break). Nous sommes en ce moment en difficulté financière, encore 4 semaines à tenir avant de faire les comptes mai ça va faire mal. L'année prochaine, hormis Lio, je ne me ferais pas de plateau qui comptera trop pour le lieu. C'est cool de perdre de l'argent mais là ça nous met vraiment en difficulté. Donc le mieux que je puisse faire c'est ça, 500 euros. J'ai encore des jeudis/vendredis/samedis de libre sur avril, tu me diras. Si ça le fait pas, on oublie, pas de problème.”
12h25 :
“ca peut le faire. Mais il faudra vraiment du monde... Donnes moi une date qui t'arrange... ******”
13h54, je proposais :
“J'ai le 10 ou le 17 avril. Il y aurait une première partie locale, voire 2, histoire de ramener beaucoup de monde.”
14h02, c’était plié :
“on bloque le 17 Avril....Tu me confirmes? Merci ******”
14h06, forcément :
“Je te confirme.”
Deux minutes plus tard, une seconde louche :
“Pas de souci, c'est bon pour moi...entree a 8 euros indispensable...MERCI pour cela!! ******”
Puis, le 30 novembre 2009 à 17h02, je recevais ce concis :
“confirmation Ruby troat ******”
Jusqu’ici, tu te dis “ok, c’était facile à booker, mais il est où le problème alors ?”. T’inquiète, il est là. Bien présent. En suspension. C’est juste que tu ne le vois pas encore venir...
Le samedi 9 janvier 2010 à 12h03, je recevais un mail de Nadj, jeune chanteuse qui était sensée tourner en ouverture de Ruby Throat sur ses dates françaises d’où la mention du “plateau” par notre cher ****** quelques lignes plus haut), et avec qui j’entamais une conversation des plus instructives :
“salut flo, je suis nadj! je me permets de te contacter car j'ai vu une date calée chez vous en avril pour moi, mais je n'étais pas au courant de la confirmation! en fait je me demande ce qui a été dealé entre MACHINbooking et vous, car je t'explique: ce n'est pas mon tourneur officiel! j'ai été contactée sur myspace par ce mec en fin d'année dernière, il voulait me faire tourner, mais je ne l'ai jamais rencontré! et puis j'ai dit: pourquoi pas, faisons un essai! mais j'ai du mettre en standby ma collaboration avec lui rapidement car je trouvais sa façon de bosser pas claire, il me manquait trop d'éléments sur la logistique des dates et les budgets. et il ne m'a pas prévenu que la date chez vous était maintenue! à l'époque il m'avait en effet parlé d'une date avec ruby throat chez vous, mais rien n'avait été confirmé de mon côté! alors en regardant votre prog, et bien je suis surprise! disons que je serais contente de pouvoir jouer avec ruby throat mais j'ignore les conditions du contrat avec vous, si vous pouviez m'éclairer! je veux bien maintenir la date si les frais sont couverts, je m'arrangerais avec MACHIN si c'est une date unique mais bon, je dois dire que sa manière de fonctionner est un peu space! en vous remerciant par avance nadj”
Je lui fis une réponse aussi détaillée que possible, dix minutes plus tard :
“Je m'attendais à recevoir ton mail, c'est marrant. J'ai l'habitude des plans cagneux avec ******, je ne sais d'ailleurs même pas si Katie Jane est au courant qu'elle joue chez nous... Bref, pour répondre à ta question, j'ai négocié avec ****** un cachet global de 500 euros pour la date avec les deux formations. Aucun contrat, juste un accord verbal (pour toutes les dates réalisées avec lui, je n'ai jamais reçu de contrat). Ca se passe toujours comme ça. Tous les gens que j'ai rencontré par son biais se sont plaints (JP Nataf, Holden, la superbe tournée annulée de Vic Godard qui est quand même venu de Londres juste pour jouer chez nous pour... 300 euros) de ses services. André Herman Dune m'a mis en garde sur son équilibre mental instable. Bref, tu vois le genre... Moi il me permet de rencontrer des artistes que j'apprécie, j'essaie d'éluder ce côté chimique et profiteur (je te passe le détail du dernier mail qu'il m'a envoyé) pour me concentrer sur la musique.
Si ça se trouve, la date ne se fera même pas (une autre habitude de ******, il contacte les groupes, gère des dates puis laisse tomber sans te prévenir).”
12h33, on commençait à bien s’entendre :
“wouaaaa c'est un profond soulagement pour moi ta réponse! car j'avais des doutes sur ce mec mais j'avais peur d'être parano ou trop exigeante, mais finalement mes intuitions étaient fondées! un psychopathe en gros...;-) ben ma foi, j'en ai rencontré pas mal dans ce milieu et c'est assez décourageant parfois! mais bon, au moins grâce à ton mail, moi qui hésitais encore à le rebrancher pour quelques dates, et bien je m'en passerais du coup! j'aimerais pouvoir prévenir katie jane, on se connait elle et moi et comme elle a déjà galéré avec les tourneurs avec queenadreena, j'aimerais qu'elle s'évite encore une galère! qu'est-ce t'en penses? en fait de mon côté pour l'instant, j'ai missionné aderock (aderockbooking) de chambéry pour les dates en région rhône alpes, mais pour le reste du pays et ailleurs, j'ai encore personne, si t'as des idées ou contacts, je suis preneuse! pour la date du 17 avril, euh 500 euros à 2 groupes ça va être chaud si on monte de grenoble... je te l'avoue! tu serais à côté, je dis pas mais là! faudrait caler des dates autour... bref, en tout cas merci de ta franchise, je souhaite qu'on puisse se rencontrer quand même pour une date chez vous en fonction du possible, on reste en contact! bien à toi nadj”
12h46, je ne m’en faisais pas trop :
“De mon côté, si tu veux prévenir Katie Jane par rapport aux méthodes de ******, aucun souci. Si ça signifie qu'on annule la date de Ruby Throat, tant pis pour moi. On a pas la réputation à l'Emile Vache de baiser les artistes et les groupes qu'on invite à jouer, tu peux te renseigner. Néanmoins, je comprends tout à fait que tu ne veuilles pas venir pour une date isolée et que ton mail d'avertissement à Katie Jane entraîne l'annulation de son concert chez nous.
Etant musicien, je me suis toujours débrouillé pour tourner sans l'aide de personne. Franchement, on est jamais mieux servi que par soi-même.”
12h57, un doute était dissipé :
“ah ok! mais je veux pas que ça annule la date avec ruby! j'avais pas pensé à ça! si tu vois que cette date peut se faire quand même alors allez y, c'est tellement magnifique sur scène que je ne voudrais pas vous priver de ça! je mettrais juste un petit mail à katie jane pour dire "méfie toi de ce gars", mais c'est tout! ok? moi je demande juste au moins à être défrayée pour cette date car j'adorerais jouer avec katie encore une fois, mais de grenoble ça nous fait trop de frais! alors, t'inquiète pour le plan avec katie, si vous y tenez, je lui en parlerais plus tard! voilà, votre lieu a l'air très chouette, je vous souhaite plein de beaux concerts pour 2010! chuss nadj”
13h12, on commençait à tomber d’accord :
“Comme je te le disais, si ça doit entraîner l'annulation c'est pas un souci non plus. Je ne veux pas qu'elle se sente du coup obligée de la faire quand même. Mais tu peux effectivement lui dire de se méfier de ******. Si elle le souhaite, tu peux lui filer mon mail pour que l'on gère la date en direct. Puis ouais, 500 euros pour un café concert c'est déjà une somme énorme, donc tendu d'ajouter plus de sous.”
13h33, tout restait possible :
“merci florian, je lui passe ton mail au cas où et puis je vous souhaite de faire cette date! c'est sur que 500 euros pour un caf concert c'est très honnête, je t'aurais pas demandé plus de toute façon... la bise du vercors enneigé nadj”
Bon, mais sinon, est-ce que tu la sens venir, la suite...?
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Les Chroniques de Livaï #303 ~ INSPECTION DES CADETS (février 845) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Je trace la dernière ligne de mon croquis à main levée. Il paie pas de mine à première vue, pas très vendeur... Mais je sais exactement comment il peut marcher ! Avec les bons matériaux et les bons constructeurs, ça devrait le faire ! Je vais en dessiner d'autres, comme ça j'aurais un tas d'arguments à proposer au major quand il rentrera.
Je me demande si on pourrait pas utiliser le nouvel alliage mis au point par la guilde Maja. Ils ont bien dit qu'avec ça, le bambou d'acier était encore plus résistant, non ? Il me faut des câbles extrêmement flexibles mais hyper solides, ils doivent pouvoir fournir ça contre la promesse d'un nouvel arrivage de minerai. Erwin devra s'y coller, c'est son rayon.
Je m'étire en me balançant en arrière sur ma chaise et laisse mes muscles se détendre un peu. Je n'ai pas dormi de la nuit, je suis restée au boulot à la lueur des bougies pour gratter le papier. J'aurais pas pu dormir de toute façon, l'image de cette machine me trottait trop dans la tête ! Il fallait qu'elle sorte ! J'entends cogner doucement à ma porte. Je me frotte les cheveux et va ouvrir. C'est Moblit évidemment. Il m'apporte une tasse de café et du pain beurré. T'es si prévenant ! Je crève de faim !
Je saisis la tartine et la tasse et les enfourne en retournant à ma table. Moblit scrute mon travail par-dessus mon épaule et s'étonne du résultat. Elle a de la gueule, hein ? Mais oui, on peut capturer un titan avec ce truc ; enfin, en théorie. Il me demande si je ne me sens pas fatiguée. Je devrais aller me coucher, tu as raison, quelle heure est-il ? Sept heures du matin ! Tant que ça ! Je pourrais aller me pieuter, on est pas de service. Et puis j'ai des heures de sommeil à rattraper. Comme certains autres... Qui ? D'après toi ?
Demande au gnome qui tape à tout bout de champ contre mon plancher dès que je me mets à marcher ! Tu l'imagines, debout sur un fauteuil avec un balai dans les mains en train de cogner d'en bas ? Ha ha ! Cette image me fait plaisir ! Enfin, les soldats vont pas tarder à retourner dans les baraquements. La forteresse va se vider de nouveau, finie cette bonne ambiance de vacances. Elle me manquera... Mais au moins, on arrêtera de voir Livaï arpenter les couloirs toute les nuits, une chandelle à la main, comme un fantôme triste. Il m'a tellement fait flipper, la dernière fois !
C'est pas tout ça mais je prendrais bien un p'tit dèj plus consistant. Je descends l'escalier, Moblit sur les talons, et me dirige vers la cambuse. Dans le réfectoire, les quelques explorateurs présents sont encore en train de manger. J'attrape une grosse miche de pain et me sert un plein verre de lait frais. On me salue à pleine voix, mais j'ai pas encore les yeux en face des trous ; je soulève mes lunettes et les frotte pendant quelques secondes. Ah, voilà, j'y vois mieux ! Il fait beau temps on dirait. Les beaux jours vont revenir, l'hiver s'en va. De nouvelles expéditions en perspectives ! J'ai hâte d'y retourner, yahou !
Je m'attable avec quelques jeunes recrues, quand on ouvre la porte donnant sur la cour. Nos trois vieux préférés font leur entrée. Ils ont l'air fourbus. Je me souviens qu'Erwin avait rendez-vous à Stohess, mais je savais pas que Livaï et Mike devaient venir avec lui... A tous les coups, ils se sont imposés. Eh les gars, vous avez faim ? Venez par ici.
Erwin ne se fait pas prier et s'installe tout de suite à côté de moi. Mike et Livaï se décident enfin et nous sommes bientôt tous en train de dévorer notre déjeuner. Quand les autres reviendront, ils seront moins copieux, alors on en profitent. On a même droit à de la confiture, le luxe !
Ils restent tous bien silencieux. Racontez, allez ! Nile t'a dit quelque chose d'intéressant à propos des fanatiques des Murs, Erwin ? Il me fait une synthèse, la bouche à moitié pleine, ce qui fait pester Livaï. Attends, avale, sinon il va nous faire une syncope ! Livaï a à peine picoré quand il se décide à monter, en annonçant qu'il va prendre un bain et qu'il veut pas qu'on le dérange. Mike s'étonne en protestant qu'il en a déjà pris un hier, à l'auberge. Livaï fait semblant de pas avoir entendu. Dis donc, à toi tout seul, tu vas épuiser toutes les réserves d'eau du royaume ! Il m'adresse un geste agacé depuis la porte menant à la grande salle et me conseille de pas continuer si je veux pas finir à la flotte.
C'est ça, faudrait déjà que tu m'attrapes, petit !
#lc303#hange zoe#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenRaziel#snk#attack on titan#shingeki no kyojin
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Pacific Rim Uprising
D'abord le plus évident, et qui pourtant ne m'a frappé qu'à la fin: ce film n'est pas destiné à ceux qui ont vu Pacific Rim. Ce film cherche à plaire à tout le monde, quitte à défaire ce qu'avait tissé le premier opus.
En dehors des nombreuses incohérences entre l'univers du premier film et celui du second (sur lesquelles je vais revenir), Uprising est une suite sans fin de questions sans réponses. Où est Raleigh ? Et Hercule ? Et Tendo ? Que s'est-il passé pendant les 10 ans qui séparent les deux films ? Qu'est-il arrivé aux zones sinistrées ? Quid du Kaiju blue ? Que devient le PPDC ? On nous catapulte dans un monde qui n'est pas celui dont nous sommes sortis à la fin de Pacific Rim. Que les acteurs d'un certains nombres de personnages du premier film n'ait pas voulu rempiler pour Uprising n'est pas une surprise en soi, mais que les scénaristes ne nous apprennent rien sur leur état actuel n'a aucun sens. De même, pourquoi des gouvernements qui étaient prêts à fermer le Jaeger program alors qu'il y avait littéralement des Kaiju sortant de la Brèche voudraient se coltiner 10 ans plus tard des robots désormais inutiles ? À moins qu'ils s'en servent à d'autres fins, mais alors POURQUOI les scénaristes ne nous ne le disent pas ?
Abordons maintenant le problème des acteurs. John Boyega mis de côté, aucun d'entre eux n'a une gueule. Je veux dire par là une vraie figure, un visage dont on se souvient, qui exprime quelque chose, qui transmette quelque chose. Assez pour nous faire croire à son personnage en tout cas. Faire dire à Boyega que Nate est beau et sexy ne suffit pas à le rendre beau et sexy. Et, soyons honnête, l'absence d'Idris Elba se fait grandement ressentir.
De plus, créer un personnage comme celui de Jules (mais si la copine de Nate, là, on la voit deux fois tu t'en souviens quand même!) alors que le film précédent nous avait donné Mako Mori c'est un peu fort le café. On peut purement et simplement la remplacer par une lampe de chevet et l'histoire n'en sera pas affectée. (Tandis que Mako a donné ce test : http://geekfeminism.wikia.com/wiki/Mako_Mori_test donc bon...). Et je ne m'arrêterais pas plus que ça sur le groupe d'ados auxquels il ne nous est donné aucun moyen de s'attacher.
Côté visuel, je suis déçue tout autant. Tout est trop lisse, trop beau, trop rutilant. Un Jaeger ça sent la sueur, la crasse et la graisse des rouages. Rien n'est propre, rien n'est rangé, rien n'est neuf. Dans Uprising c'est comme s'ils sortaient tout juste du car-wash. Weta Workshop fait du bon travail comme d'habitude mais cet aspect rutilant digne d'une voiture de formule 1 n'a rien à voir avec le travail visuel du premier film. On retrouve trop tard (et très peu) l'esthétique fuligineuse du premier film.
En dernier mais pas des moindres, Uprising dénigre sa propre nature. Il verse dans ce travers de nombreux films actuels qui est de bien nous faire comprendre qu'ils ont conscience d'eux-mêmes et qu'ils ne sont pas dupes (comme si les scénaristes nous donnaient constamment de petits coups de coude durant la séance l'air de dire : hé, t'as vu, je sais que tu sais que c'est un film ; on voit ça par exemple dans Moana « Si tu te mets à chanter je vais vomir » et même dans les derniers Star Wars). Pourtant je veux être dupée. Je veux croire aux discours qui rendent invincibles, je veux croire aux héros, je veux croire que la seule arme face à un alien géant soit un robot géant. Si le film dénigre cet aspect de lui-même alors il dénigre ses spectateurs.
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Chuseok.
Voilà, c'est le Chuseok. Évidemment, en tant qu'étrangère qui connait rien à la vie, je sais pas trop quoi faire. C'est le moment de montrer ma gratitude à la proprio de la guesthouse, faut pas que je me foire.
Round 1.
Avec mon autre compatriote française, on se dirige dans le Hyundai Department Store. Là on sait pas où aller, y'a des vêtements partout, nous, on veut la bouffe. On monte, on monte, on monte, on monte. On est tout en haut. En fait, la bouffe, c'est en bas. On prend l'ascenseur et on descend. Les portes s'ouvrent, et là c'est comme dans les films de Noël, y'a de tout partout et des vendeuses qui te parlent à peine tu passes dans leur champ de vision. Tout le monde à l'air de savoir quoi acheter. J'ai pas fait attention, mais je crois qu'on était les deux seules étrangères à l'étage. Là, je me dis qu'il faut que je trouve le rayon fruits. On passe devant du whisky à 300€ la bouteille, de la viande à 500€, des champignons 100€ et le fameux Spam offert comme met raffiné. Il y a aussi du thon et du saumon à des prix pas normaux. Là je vois les fruits, j'y vais. De loin je crois mal lire, je vois 4 poires coréennes à 60€. Je m'approche, nettoie mes lunettes, les remets, le prix n'a pas changé, toujours 60€. Ok. L'ananas est à 12€, la mangue aussi. Au delà du prix, je me dis, bon qu'est-ce que j'achète sans que ça fasse "c'est cheap de ouf t'as acheté ça dans un 7 eleven", mais sans que ça fasse non plus "t'étais pas obligée de mettre 400€ dedans... Vraiment." Donc là je regarde l'ananas, il est gros, il a l'air mûr, je me dis qu'on peut toujours le couper, le préparer, le partager. Je vois aussi des figues, il n'y en a pas à l'auberge, pourquoi pas. Je pense aussi au chocolat et au café que la proprio apprécie. Mais chocolat au lait ou 80% ? Trop de doutes, trop facile de se planter. Même chose avec le café, n'y connaissant rien. Donc je garde les fruits en tête. Finalement je pars avec les figues. Je vois aussi du miel, je me dis pourquoi pas, pareil il n'y en a pas à l'auberge. On va enfin payer, je me dis "ouf, j'ai enfin ce que je voulais, ça va le faire". Je remonte bien confiante à l'auberge, je texte l'Américaine pour l'informer de mes achats, et là elle reply en me disant qu'elle n'aime ni le miel, ni les figues. Pire, elle me dit que la proprio n'aime pas les figues. C'est un drame, panique à bord, je vais me foirer et ça va être gênant pour tout le monde. Pas grave, il reste du temps. Les figues peuvent toujours être servis au petit-déjeuner pour les guests, et le miel... On trouvera une utilité au miel !
Maintenant il faut que j'y retourne et que j'achète les bons trucs. Honnêtement, on s'en fout si ils découvrent que j'ai mis 70 boules dans des fruits, je veux faire plaisir et pas offrir un truc que personne n'aime !
Le stress du Chuseok est encore pire que celui de Noël. Sérieusement, tu sais qu'à Noël on va revendre la machine à café que tu as acheté le matin même en panique mais offert avec amour.
Round 2.
Cette fois-ci, je suis accompagnée par quelqu'un qui connait la boss. Elle, elle sait déjà ce qu'elle va acheter. De l'alcool chinois. Cet alcool est l'incarnation du mal. Ma première soirée chez eux, j'ai été invitée à dîner, et on m'a servi un shot de cette horreur à 36°. Ça sent bon, ça te met en confiance, et quand tu le bois, c'est la trahison ultime. Ça brûle par là où ça passe comme si tu te désinfectait de l'intérieur et ça se propage dans des zones que tu attendais pas. Le pire, c'est surtout que ça monte vite et que ça tape fort. Passé les 4 shots, tu sais que tu peux avoir des problèmes mais t'en veux quand même plus. Bref, elle prend ses deux bouteilles, et elle me dit "on va aller voir les gâteaux, le chocolat et les fruits". Là, après la tragédie des figues, j'hésite et je n'ai plus envie de voir de fruits. Finalement les gâteaux seront une meilleure option. On arrive à trouver des boîtes avec assortiments de biscuits qui ne demandent pas à se prostituer pour pouvoir les acheter. La boîte est jolie, les biscuits ont l'air bons. Ça sera pour la boss. Autre option, Paris Baguette, on se demande si on prend un gâteau arc-en-ciel juste parce qu'ils ont vachement bien réussi leur packaging, mais on part avec des gâteaux traditionnels coréens. Ça sera encore pour la boss. Tout donner à la boss, juste, parce que. Je suis un peu plus confiante avec mes achats que le matin, mais maintenant je me demande si ils vont pas trouver qu'il y a trop de trucs. Je me retrouve avec deux boîtes de gâteaux différents, du miel, 1 kilo de figues et des raisins. Avec tout ça dans ma chambre, je pourrais presque ouvrir mon propre convenient store.
Round 3.
C'est l'heure, même si y'a pas d'heure. l'Américaine va offrir ses bouteilles, et elle me dit dans l'oreillette d'aller chercher tout ce que j'ai acheté.Quand elle donne ses bouteilles, le manager est fou alors que la boss se souvient de son expérience avec la chose trois semaines plus tôt. Deux minutes plus tard, je m'éclipse pour monter ma cargaison. Là je pose les figues, les raisins et le miel sur la table. Les gens se demandent ce qu'il se passe. Ils ont aussi commencé à ouvrir la bouteille d'alcool chinois et à préparer des shots. Je sais que l'après-midi et la soirée seront longues. Depuis le matin, je savais que la journée allait être longue, je savais juste pas à quel point. Tout ce que je peux dire, c'est que passé les 7 shots, c'était plus du tout drôle. L'une est sur le point de faire un malaise et d'un coup je vois un visage que je n'avais pas encore vu et je n'aime pas ça. L'autre à envie de continuer avec du soju. Moi, je m'arrête parce que je sais que je suis à un shot de plus pouvoir me lever.
Finalement, cette première soirée de Chuseok se terminera avec quelqu'un qui fait une sieste de 4 heures pour se lever vers minuit. L'autre avec une entaille dans le pouce parce qu'elle voulait des rondelles de citron pour accompagner sa bouteille de soju. Et moi qui suis absolument terrifiée par cette longue longue journée. Je crois que je suis beaucoup trop sensible pour voir les gens s'enchaîner autant de verres au point de se mettre en danger.
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꒰ me. you. the sky. the clouds @ichiruki꒱ ₊˚.༄ – 12
Rukia avala difficilement sa salive. Un pacte ? Mais pourquoi ? Qu'avait-il en tête celui-là ? Elle ne comprenait pas. Ce mec qu'elle avait rencontré un mois plus tôt et qui arrivait à l'improviste chez elle voulait conclure un pacte ? C'était quoi ce truc ? Elle pensait qu'il se foutait d'elle.
Quoi qu'il en soit, les paroles du roux étaient douces et sa voix était telle qu'elle ressentit des frissons. Elle n'arrivait pas à contrôler ce qu'elle ressentait, s'était la première fois qu'elle était confrontée à ce genre de situation.
Elle détourna le visage, ferma les yeux et retira le bras du grand méchant roux avant de soupirer, lassée.
« J'espère que ton "pacte" est quelque chose d'important pour venir le déranger de la sorte.
- Dis-toi que c'est pour la bonne cause. » Répondit-il de suite.
Elle s'éloigna de lui et alla dans sa cuisine. Une belle cuisine américaine sur-mesure, immaculée de blanc. Elle alluma sa machine à café, prépara les dosettes puis elle se retourna vers Ichigo en lui proposant un café. Il hocha la tête en guise de réponse.
En attendant son hôte, Ichigo faisait le tour du propriétaire. Il jeta un rapide coup d'oeil dans toutes les pièces puis entra de nouveau dans le salon qu'il trouvait mignon. Il regardait le canapé, il était blanc virant légèrement sur du beige avec des coussins rose clair, gris et blanc. Le canapé avait l'air moelleux et Ichigo avait hâte de s'asseoir dessus. Il contourna la table basse en continuant son petit tour en se hâtant vers des photos poser sur le bureau de la jeune femme. Il y avait trois photos encadrées : 1 en poster accroché sur le mur et les deux autres étaient installées sur le bureau de telles sortes à être visible. Le rouquin se pencha sur les photos et les contempla.
La première qui vit était ressente. Elle devait être datée d'il y a 2 mois, voir plus, voir moins. Il n'en savait rien. Sur la photo, il semblait neiger : le paysage était blanc et il y avait des petits points blancs un peu partout. Quant aux personnes qui posaient dessus, s'étaient la très chère Orihime Inoue, une jeune femme qu'il connaissait particulièrement bien et une autre jeune femme, plus petite, toute mignonne avec les cheveux mi-longs, noirs : s'était Rukia. Puis Ichigo remarqua qu'elle portait une sorte de casque sur ses oreilles. Un truc hideux, rose avec des oreilles de lapin... Cela ressemblait à un truc pour protéger ses oreilles du froid...
« Nan, c'est pas vrai ? » Cria-t-il avant de rire.
Rukia se retourna aussitôtet fronça les sourcils en imaginant le roux dans son salon.
« Pourquoi ris-tu ? » Demanda-t-elle, perplexe en revenant de la cuisine. « T'es vraiment rigolote sur la photo, tu portes un truc d'enfant sur la tête ! » S'exclama-t-il entre deux rires. « T'es une vraie gamine toi en fait sous tes petits airs ! »
Une veine sur la tempe de la petite femme apparue. Elle n'appréciait pas que l'on se moque d'elle. Surtout pour des trucs mignons. Elle se baissa, retira un de ses chaussons aussi rapidement que possible et lui lança à la figure. Ichigo ne l'avait pas vu venir.
« Arrête de rire, crétin. Ce n'est pas drôle du tout ! » Grommela Rukia, les joues rougissant légèrement, embarrassée.
Ichigo prit une grande inspiration et s'arrêta aussitôt en attrapant le chausson dans ses mains. Il le retourna et remarqua qu'elle avait des petits pieds, 34 de pointures, des pieds d'enfants.
« En fait ... T'as des petits pieds. Tout est petit chez toi. - Imbécile ! » souffla-t-elle « Tu n'as donc pas remarqué que j'étais de petite envergure, encore heureuse que mes pieds ne soient pas aussi grand que les tiens !Ichigo afficha un sourire d'idiot et retourna aux photos.
Il y en avait une qui n'avait pas trop d'importance selon lui... En effet, elle avait mis dans un cadre la photo d'un lapin. Ichigo se mit une claque mentale et cligna plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas le fait que cette photo soit là. Surtout qu'elle avait été coupé dans un magazine. Pourquoi ? Un lapin dans un cadre... C'était nul, inutile, aucun internet, franchement...
Puis il fixa une très jolie photo, selon lui, s'était une très belle photo qu'une jeune femme et d'une enfant. Ichigo était un peu nostalgique en la regardant. Il y avait cette enfant qui souriait et qui tenait dans ses petites mains, un bouquet de fleurs de cerisier. Ce bouquet était minuscule, mais l'intention était là. Quant à la jeune femme, elle ressemblait très fortement à la petite fille, elle était assise dans l'herbe aux côtés de l'enfant, souriant elle aussi. L'enfant était brune et ses yeux étaient bleus nuit, il semblait reconnaître cette petite.
Ichigo prit la photo dans ses mains et interpella son hôte, buvait son café, assise sur le canapé.
« C'est ta mère et toi sur la photo ? ... Vous êtes belle... - Non, ce n'était point ma mère, Ichigo. C'était ma grande soeur, Hisana. » Avoua Rukia, avec une pointe de nostalgie. « Était ? Tu veux dire que..— - Elle est morte. Coupa la jeune femme en posant sa tasse sur la table basse. « Elle avait un cancer des poumons diagnostiqué trop tard .. Nous n'avons pas pu la sauvé ... Elle est morte peut de temps après la prise de cette photo. »
Ichigo posa le cadre et passa une main dans ses cheveux sans rien dire. Cette situation gênante lui rappeler sa mère qui n'était plus de ce monde non plus. Le roux regardait Rukia se resservir du café et se rasseoir, elle ne se préoccupait pas de Ichigo qui fouillait dans sa vie privée, la brune était tout simplement perdue dans ses pensées jusqu'à ce que Ichigo l'en sorte.
« Je suis désolé... Je n— - Oh, ça va. Garde ta pitié veux-tu ? Tu ne pouvais pas le savoir vu que tu ne sais rien de moi, baka. Tu n'as pas à être désolé, j'ai fait le deuil il y a bien longtemps. » Répliqua-t-elle presque aussitôt en s'asseyant convenablement sur le canapé.
Le roux s'assit lui aussi sur le somptueux canapé, à l'autre extrémité, face au bureau. Il était vraiment confortable. Ichigo regarda le plateau sur la table basse puis posa son regard sur la jeune femme qui venait de croiser ses petites jambes, blanches et fines. Il tenait à la remercier, mais Rukia ne semblait pas s'attarder sur ce genre de chose, pas avec lui. Ayant remarqué cela, Ichigo soupira, prit la tasse que Rukia lui avait préparé et y ajouta un sucre. Avec la cuillère, il remua le liquide et lorsqu'il s'apprêta à mettre la tasse à ses lèvres, il s'arrêta en fixant le poster devant lui. Il fallait impérativement qu'il change de sujet pour apaiser la pièce de la tristesse qui rodait au dessus de leurs têtes.
Alors quand il vu le poster du plus grand PDG du Japon : monsieur Byakuya, accrocher sur le mur de la jeune femme juste au dessus de la télévision, Ichigo posa sa tasse sur la table et regarda la petite femme en montrant grossièrement l'image du doigt.
« C'est pas possible Rukia, t'es parano ou quoi ? »
Ne comprenant pas la réaction du jeune homme, Rukia cligna des yeux sans bouger. Elle arqua ensuite un sourcil en fixant les yeux de celui-ci, exorbités.
« Eh bien quoi ? Qu'est-ce que tu as encore ? En quoi cela te dérange ? - Il faut vraiment être tarée pour mettre un poster d'un mec que l'on ne connaît pas dans son salon ! Encore, quand on est ado, dans sa chambre c'est normal, mais là... C'est abuser, t'as quel âg— »
Elle le coupa en lui lançant les deux oreillers qu'elle avait sous la main. Il avait l'art de l'énerver, c'était quelque chose. Personne n'avait fait cela avant lui. Elle allait avoir du fil à retordre avec lui, elle en était persuadée.
« Pauvre sot ! Ceci est le portrait de Byakuya Kuchiki, mon grand frère, il est donc normal qu'il ait une place dans cette pièce ! Tu ne réfléchis jamais ? Et puis, quel est donc ton problème à la fin, que me veux-tu ? Tu m'irrites au plus au point ! » S'écria-t-elle. « Comme si je le savais ! Y'en a pleins des Kuchiki, c'est comme les Kurosaki, t'en a par poignet sans pour autant que ce soit des gens de ta famille. Je n'ai donc pas fait le rapprochement ce n'est pas la peine de crier, idiote ! - Tu ne vois donc pas de trait de ressemblance ? » Insista Rukia. - Hmm... » Il se tourna et regard le portrait une seconde fois... « Seulement la couleur des cheveux. - N'est-ce pas suffisant ? - Non, pas selon moi. C'est comme si tu voyais un autre roux tel que moi et que tu disais que nous étions frères, alors la couleur des cheveux ne veut rien dire. - Ne prends pas ton cas pour une généralité. Tu dois être le seul avec des cheveux comme cela. » Rit-elle. « Je n'ai pas précisé que se n'était que mon frère adoptif, c'est une histoire compliquée, ne nous attardons plus sur cela. Passons et revenons-en à ta venue chez moi, veux-tu ? Quel est donc "ce pacte", Ichigo Kurosaki ? »
Le jeune homme soupira vaguement en prenant sa tasse dans ses mains. Il regardait maintenant le liquide noir avant de le porter dans la bouche. Il but une gorgée puis se retourna vers elle.
« C'est à propos de l'arrangement qu'Uryuu et Orihime essayent de mettre en place. Or, tu sais aussi bien que moi qu'entre nous, le feeling ne marche pas. Encore aujourd'hui, au moindre truc que je dis, tu m'cries dessus et tu me lances des trucs dans la gueule. - Ça, c'est normal. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Ce n'est pas de ma faute si tu m'irrites. » Déclara la petite brune avant de boire son café.
Ichigo roula des yeux puis reprit.« Je me disais donc que pourrions leur faire croire que nous sommes en couple. Comme ça, ils nous lâcheront la grappe. »
Rukia cracha le liquide sur Ichigo qui râla aussitôt. S'était une blague, n'est-ce pas ? Une mauvaise blague, mais une blague quand même, hein ? Elle toussota puis regarda le roux, les yeux écarquillés.
« ... Tu plaisantes là ? » S'exclama-t-elle. « J'ai l'air de rire, débile ? » Grinça le roux. « Cause moi propre, veux-tu ? C'est toi qui sors des bêtises à chaque fois que tu ouvres la bouche. - Mon idée est très bien, c'est toi qui prends tout de haut. Descends un peu de ton nuage, princesse microbe ! La vie n'est pas toute belle ni rose !
Il venait de la traiter de quoi ? De microbe ? Il n'aurait pas du. S'était le comble du comble. Rukia s'énerva sur le coup, elle avait envie de le frapper, lui tirer les cheveux, les couper, lui envoyer tout ce qui pouvait bien lui tomber dans la main... Elle n'en pouvait plus, s'était le petit mot de trop. Mais, elle eut soudainement une idée, une idée qui ne lui déplut pas, au contraire. Elle se mit à sourire avec un petit rire sadique et regarda son invité avec un regard suspect.
« ... C'est d'accord, j'accepte de jouer. - Parfait. » Dit Ichigo en se levant et en s'étirant « Alors prépare tes affaires, et viens chez moi, je vais te laisser mon ad— - Hors de question. Je ne bougerais pas d'ici. Cela ne fait pas partit du pacte ! » Rouspéta Rukia. « Mais un couple est censé vivre ensemble, non ? »
Rukia détourna une nouvelle fois le regard puis justifia sa réponse.
« Tu as oublié un mot Ichigo... Nous ne sommes pas en couple, c'est juste une couverture. »
Ichigo ne fit pas vraiment attention à ce que venait de dire Rukia et marcha jusqu'à la porte d'entrer. Il ouvrit la porte, sortit de l'appartement :
« Dans ce cas, si nous voulons que la couverture marche, nous devons nous comporter comme un vrai couple, tu ne crois pas ? Je te laisse réfléchir, je repasserais dans la semaine. À la prochaine, mon coeur? » Ajouta-t-il ironiquement en insistant bien sur les deux derniers mots avant de fermer rapidement la porte.
Il avait bien fait de la fermer aussitôt, car Rukia balança son deuxième et dernier chausson qu'elle avait au pied en insultant le roux. Il s'était bien foutu de sa gueule celui-là, mais il ne perdait rien pour attendre.
Il ne fallait jamais sous-estimer Rukia Kuchiki, surtout quand elle avait un plan derrière la tête.
Le pacte était en exécution et Rukia était prête à attaquer son prochain. C'est ainsi que l'histoire débuta, que la guerre commença.
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La parole est à ...
Chloé, coopératrice à la Louve.
A la caisse de la Louve, lieu d’échange de recettes de cuisine et d’astuces ménagères!
Crédit photo: Manuel Bouquet/Terra
Salut, et d'abord merci pour ta disponibilité et pour tes réponses ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour ! Je suis Chloé, 27 ans, musicienne, et je vis à Pantin, en Seine-Saint-Denis.
Alors si je t'interviewe pour SuperQuinquin, c'est parce que tu es coopératrice a la Louve : depuis combien de temps ?
Oui, et lorsque cette interview sortira on pourra fêter mon premier anniversaire de coopératrice : je me suis inscrite le 16 février 2017 !
Comment as-tu connu la Louve ?
Tout simplement par mon frère, déjà coopérateur à la Louve. Après une discussion, j'ai décidé d'aller me renseigner un peu plus sur le principe et le fonctionnement.
Et qu'est-ce qui t'a décidé à rejoindre la Louve ?
À la base, c'est l'idée de ne pas vouloir enrichir une multinationale supplémentaire, puisque ces supermarchés coopératifs (Louve, Super Quinquin, etc.) ne sont pas là pour créer du bénéfice sur le dos des consommateurs. Maintenant que j'y vais régulièrement depuis un an, je prends plaisir à y retourner pour rencontrer du monde. Je suis dans l'équipe volante, sans créneau mensuel fixe, donc je rencontre toujours de nouvelles personnes. La découverte de nouvelles missions aussi, c'est super intéressant. Et puis l'idée de pouvoir débattre des choix de la coop (nouveaux produits, ou autres décisions) est super, mais je n'ai malheureusement pas encore été disponible pour me rendre à une assemblée générale. Pour l'instant, ma mission préférée c'est la caisse, car pendant trois heures je suis avec un autre coopérateur, on peut vraiment discuter de plein de choses, on blague avec les coopérateurs qui font leurs courses, et surtout on voit des produits vendus qui nous avaient échappé auparavant, on parle des recettes de cuisine, ou astuces ménagères...!
Ça t'a pris du temps de prendre la décision de rejoindre la Louve ? Si oui, pourquoi ?
Oui en fait ça faisait un moment que mon frère m'en parlait. Au début je ne savais pas que l'équipe volante existait, et vu mon emploi du temps je savais que je ne pourrai pas être régulière sur mes services. Quand l'envie de sortir des modes de consommation disons traditionnels commençait à trop me titiller, je me suis repenchée sur la question, et j'ai vu que je pouvais organiser mes services au plus pratique pour moi.
Est-ce que tu fais tes achats à la Louve ? Souvent ? Plutôt pour quels produits ?
C'est vraiment plus pour le principe et l'aventure humaine que pour des économies que j'ai choisi d'aller là bas, en effet la Louve étant à environ 40 minutes de chez moi en métro, je n'y fais pas mes courses régulièrement... Du coup je profite en général de mes services pour faire de plus ou moins grosses courses : le plein du vrac (riz, café, etc.), quelques produits que je ne trouve pas vraiment ailleurs (je pense notamment aux produits d'hygiène qui sont vraiment moins cher et souvent introuvables ailleurs : têtes de brosse à dents pour recharger la mienne, huile de jojoba pour le visage, pains de savon d'Alep, serviettes hygiéniques réutilisables, ...) et de très bons produits à prix très intéressants (chocolat, filet de thon fumé, de bonnes bières artisanales...).
Les fruits et légumes sont top aussi, la dernière fois je me suis acheté des pleurotes de production archi locale puisque produits à la Porte de la Chapelle (Paris Nord) à environ 3€ pour une grosse poêlée ! J'y découvre aussi des produits que je ne connaissais pas (ou peu) avant, et qui sont maintenant régulièrement au menu à la maison : panisse, légumes lacto-fermentés...
J'aimerais revenir sur quelque chose que tu as déjà mentionné deux fois : cette « équipe volante »... peux-tu m'en dire davantage ?
En effet je fais partie de l' « équipe volante ». C'était en quelque sorte la condition sine qua non pour que je puisse venir travailler à la Louve. Au lieu d'avoir un créneau à jour et heure fixes toutes les 4 semaines, chose que mon emploi du temps d'intermittente du spectacle ne me permet pas, je peux choisir parmi les créneaux les plus en déficit de coopérateurs (souvent en plein après-midi en semaine). J'ai le droit de choisir jusqu'à la veille du créneau. Pour le reste, c'est comme tout le monde : toutes les 4 semaines, on m'enlève un crédit. Je dois alors faire attention à toujours en avoir au moins un d'avance pour rester à jour et pouvoir continuer à faire mes courses.
A la Louve, peu importe si tu es fixe ou volant, tu peux faire toutes les tâches. Un novice dans une tâche sera en général mis avec quelqu'un qui l'a déjà faite, afin de se faire « former ». J'ai ainsi déjà été à la caisse, au réassort des produits dans les rayons, à la découpe et réemballage des fromages, déchargement des livraisons, par exemple.
Un petit mot pour SuperQuinquin et ses coopérateurs·rices pour finir ?
Longue vie à SuperQuinquin et à ses coopérateurs ! J'espère que ce genre d'initiative va continuer à se propager un peu partout !
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10 octobre
La machine à granité ronronne tandis que ses icebergs verts fluo se renversent dans un mouvement continu et comme inaltérable. Sous la rotation paisible du mélangeur intérieur un paysage étrange se forme et se déforme, tremblement de terre, bouleversement cyclique où haut et bas se vident de sens, où la gravité se perd. Le verre plexiglas poussiéreux et terni de graisse derrière lequel lequel se meut l'hypnotisant ballet est couvert de gouttelettes sales. Soudain, l'une d'entre elles roule jusque sur l'étagère graisseuse où est posée la machine, à côté de flacons ternes et de verres empilés vaguement propres. Immobiles devant les verres, douze petits corps noirs de mouches mortes sont soigneusement alignés, étendus sur le dos, leurs six pattes arquées repliées contre l'abdomen.
La tête hirsute de Gino apparaît, le regard fermé, le menton dévoré d'une barbe noirâtre. Il essuie un verre sale de son torchon plus sale encore et l'empile sur l'étagère, à côté de la machine à paysages glacés qui ronronne.
Dans un coin de la pièce vrombit un ventilateur qui crachote un air empreint de particules. Ses hélices paraissent déchirer l'air, et ce son seul meuble le silence écrasant de la boutique. Pendu au plafond comme l'une de ces têtes coupées et séchées que l'on voit parfois dans les films, une petite ampoule diffuse une lueur jaunâtre, qui prend des teintes de vert terne au contact des murs décrépis.
Mis à part Gino, il n'y a personne dans la boutique. Ce n'est pas la saison des glaces ; l'automne tombe et arrache déjà aux arbres leurs feuilles écarlates. Personne ne pousse la petite porte vitrée et fêlée de Chez Gino, pas un seul bambin à brailler devant les glaces italiennes sur lesquelles l'ampoule pendue projette sa lumière sale. Non pas qu'il y ait bien plus de monde en été ; quelques types louches qui s'assoient à une table en lisant le journal et en buvant le café froid que leur sert Gino le Boucher.
Gino le Boucher n'est pas boucher, bien sûr, il vend des glaces et sert des cafés à des types louches dans sa petite boutique perdue au fin fond d'une ruelle génoise, pourtant c'est ainsi qu'on le nomme dans le quartier. Allez savoir pourquoi ; peut-être son embonpoint et sa dégaine patibulaire, et ce tablier jadis blanc crasseux qui pend toujours autour de sa bedaine, parsemé de tâchons rougeâtre parfum glace à la framboise. C'est bien vrai qu'il n'aurait manqué qu'un tranchoir dans une main pour faire du glacier un boucher ; certains ignorent leur vocation toute leur vie durant.
La clochette suspendue à la porte se met à tinter d'un carillon mauvais, et un petit bonhomme pas plus haut que ça ente dans la boutique, un béret à la française enfoncé jusqu'aux oreilles. Il déboule dans la pièce et la meuble d'une vie soudaine, inattendue, comme étrangère. Gino suspend son geste, une tasse de café encaféïnée dans une main, son torchon sale dans l'autre.
– Ciao Gino !
– Ciao Tito.
La gamin se plante au milieu de la pièce à la lumière verdâtre et lance un regard circonspect alentour.
– Pas beaucoup de clients aujourd'hui, constate-t-il.
– Pas beaucoup, confirme Gino le boucher.
– T'as d'la chance que j'passe là alors !
Sourire de canaille aux dents cariées, auquel Gino répond par un léger pli au niveau des commissures des lèvres. Gino le boucher a la réputation de n'avoir jamais souri.
– Qu'est-ce que je te sers, Tito ?
Tito ne répond pas tout de suite, et le vrombissement du ventilateur emplit la pièce comme d'un air poisseux. Le gamin pose un doigt sur la vitre qui le sépare des bacs de glace et gratte une croûte de crasse qui s'y est incrusté. Il y a comme une inspiration qui n'en fini pas, comme un souffle suspendu.
– Oh, tu sais, comme d'habitude. Un cornet, framboise.
Vrombissement de ventilateur, plus long. Gino dévisage le gamin sans rien dire, une moue bizarre derrière sa barbe noire. Puis il se remet à essuyer sa tasse crasseuse à coup de torchon sale.
– Combien de boules ?
– Une seule.
Le boucher ne répond pas, pose la tasse à côté des petits cadavres de mouches sur l'étagère derrière lui. Il attrape une cuillère où fond des reste de glace et la plonge dans le bac de framboise, fourre une grosse boule dans un cornet qu'il tend au gamin. Le gosse lui tend un billet, pas un billet de banque mais un bout de papier, sur lequel des mots griffonnés pleurent comment autant de coups de poignards.
– Tu passera le bonjour à Loris de ma part, fait encore le boucher.
– Sûr, Gino. Éh, courage, Y aura bien un couillon pour entrer dans ta boutique un de ces quatre.
Sourire carrié, regard de canaille de sous le béret. Gino crache au sol.
– File, mascalzone !
Le gamin s'échappe sans demander son reste et le carillon de la boutique sonne à nouveau, se répercute longuement contre les murs. Gino le boucher garde le regard fixé sur quelque chose en l'air. Soudain, il lève brusquement sa grosse main et la referme en un poing massif. Il porte ses doigts au niveau de son visage, ses deux yeux noirs sous ses épais sourcils se fixent sur sa paume qui s'ouvre. Le corps broyé d'une mouche qui se débat encore s'y agite. Gino le boucher la fixe un moment comme ça, jusqu'à ce que les réflexes nerveux quittent afin l'insecte sans vie. Délicatement, il l'attrape par les ailes et la pose sur l'étagère, aux côtés des douze autres.
La machine à granité ronronne encore, mille paysages verts se déchaînent comme des montagnes dans l'océan.
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