Tumgik
#pour mes amis sur paris je sais que c'est différent
jezatalks · 1 year
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Je suis un peu déprimé.
J'ai envoyé des messages le mois dernier/il y a 3 semaines à 3 amis pas vu depuis longtemps car je suis en Touraine pour une dizaine de jours.
Le premier, j'ai l'habitude qu'il réponde que les 36 du mois.
La seconde n'a rien rep, alors que quelques jours avant elle m'avait remercié de mon SMS lui souhaitant son anniversaire.
Le dernier, que dalle. Et ses réseaux ont été supprimés, donc j'ai aucun moyen de savoir si c'est un vent, une perte /vol de téléphone ou que sais je ??? Un suicide/meurtre ??? Trop deg car on avait repris contact en septembre et la vibe était bonne :'((
Par contre, Flo et mon ex ont répondus au quart de tour et sont hype de me revoir.
Ça me soulage, mais bon, j'ai vraiment pas envie de perdre ces amitiés. Surtout que je suis la seule à relancer...
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empiredesimparte · 10 months
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Oliver: The Polytechnique ball thinks big! Napoléon V: I suggested the Garnier Opera to the school president. You've got to have a bit of fun!
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Oliver: How did your honeymoon go? Napoléon V: Very well, thank you. It was strange to be cut off from the world, away from all the hustle and bustle of Paris.
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Oliver: Good! You needed a rest. By the way, I thought it would please Hortense to have an estate in Francesim, so that we could visit you from time to time. Napoléon V: That's a good idea, I like knowing that my twin sister won't be too far away from us.
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Oliver: Of course, don't worry, I'll look after her… That is, if you agree, officially Napoléon V: Officially, so that's it?
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Oliver: Yes, I've been ready for several months now. I'm sorry again for all the trouble I've caused you, it wasn't… Napoléon V: Let's not talk about it any more. It's all settled. I know that Hortense will be happy with you, surely … more than with me.
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Oliver: You were born to take different paths. At this time in your lives, the distance is natural. However, I believe I can echo Hortense's sentiments that she loves you dearly, no matter what and despite everything that has happened. Napoléon V: Thank you, Oliver. I'm counting on you to look after her.
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⚜ Le Cabinet Noir | Paris, 17 Messidor An 230
Beginning ▬ Previous ▬ Next
Napoléon V and his entourage went to the Grand Bal de l'X, organised by the École Polytechnique to celebrate the end of their year of study. The ball took place at the Opéra Garnier, and featured a number of performances including dances, fencing, a choir and many other distinguished ceremonies. It's a not-to-be-missed event for young students. During the evening, Oliver approached his friend Napoléon V to officially ask for his sister Hortense's hand in marriage. The Emperor agreed to make the engagement official.
(Thanks to @theroyalthornoliachronicles and @funkyllama for the sims deco and accessories! Oliver is a character belonging to @officalroyalsofpierreland)
⚜ Traduction française
Napoléon V et ses proches se rendent au grand bal de l'X, organisé par l'école Polytechnique pour fêter la fin d'année d'étude. Le bal se déroule à l'opéra Garnier, et donne lieu à de nombreux spectacles comme des danses, des combats d'escrimes, une chorale, et bien d'autres cérémonies distinguées. C'est le rendez-vous immanquable des jeunes étudiants. Durant la soirée, Oliver approche son ami Napoléon V pour lui demander officiellement la main d'Hortense, sa soeur. L'Empereur accepte d'officialiser les fiançailles.
Oliver : Le bal de Polytechnique voit les choses en grand ! Napoléon V : J’ai proposé l’opéra Garnier au président de l’école. Il faut bien s’amuser un peu !
Oliver : Et ta lune de miel alors, ça s’est bien passé ? Napoléon V : Très bien, merci. C’était étrange d’être coupés du monde, loin de toute l’agitation parisienne.
Oliver : Tant mieux! Tu avais besoin de repos. À propos, j’ai pensé que cela ferait plaisir à Hortense d’avoir un domaine en Francesim, pour que l’on puisse vous rendre visite de temps en temps. Napoléon V : C’est une bonne idée, j’aime savoir que ma jumelle ne sera pas trop éloignée de nous.
Oliver : Bien sûr, ne t’en fais pas, je prendrai soin d’elle… Enfin, si tu y consens, officiellement Napoléon V : Officiellement, alors ça y est ?
Oliver : Oui, cela fait plusieurs mois que je suis prêt. Encore désolé pour tous les ennuis que j’ai pu t’attirer, ce n’était pas… Napoléon V : N’en parlons plus. C’est réglé. Je sais que Hortense sera heureuse avec toi, sûrement … plus qu’avec moi
Oliver : Vous êtes nés pour prendre des chemins différents. À ce moment de votre vie, la distance est naturelle, mais je crois pouvoir me faire l'écho des sentiments d'Hortense qui t'aime tendrement, quoi qu'il arrive et en dépit de tout ce qui s'est passé. Napoléon V : Merci Oliver. Je compte sur toi, pour veiller sur elle.
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claudehenrion · 2 years
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J'ai très honte...
  J'ai très honte de tellement parler de choses secondaires (le monde, la France, l'Homme, le Futur, l'Humanité, Dieu, et que sais-je encore...) et de n'avoir pas dit un seul mot du seul sujet qui en vaille la peine et qui puisse justifier le temps passé --par moi à écrire et par vous à lire ! Il s'agit, bien sûr, de la décision historique qu'a prise Kylian M'bappé de protéger la France en restant actif sur nos pauvres stades si perturbés, présent sur nos petits écrans et participatif (ô, combien !) aux recettes d'un Etat réduit à la mendicité par l'excellence de la gestion des différentes ''crises''. Il a bien fait, de plaquer là ce prétentieux Real de Madrid qui, en plus, gagne tous ses matchs, ce que nous, fran��ais, on évite autant que faire se peut, au moins...
Je m'étais donc dit que j'allais vous offrir ce somptueux cadeau, chers amis-lecteurs : un ''billet'' entier sur les détails croustillants de cette non-transaction, sur tout ce qu'on n'a pas dit, tout ce qu'on a tu, re-tu, et tu-tu... Par exemple, que Deschamps (Didier) n'est pas du tout le sélectionneur de notre équipe nationale de foot --qu'il prétend être : pas du tout ! Là comme ailleurs, c'est Macron --toujours là quand et où on a besoin de lui, sur tous les dossiers vitaux pour l'avenir du pays-- qui se tape le boulot : en pleine crise mondiale qui flirte avec une guerre nucléaire totale et définitive, il a trouvé le temps de convaincre M'bappé de rester à Paris... D'accord, on sera vitrifiés... mais on le sera en même temps que ce petit diablotin tellement sympathique et tellement doué. Question : même vraiment très cher et très bien payé, ne serait-il pas meilleur que ''Zizou'' ? (je vais encore me faire des ennemis !).
On était donc bien partis ‘’pour la gloire’’ : les états d'âme des uns, les réactions des autres, et le détail des sommes dont personne ne peut comprendre même  l'ordre de magnitude... Car enfin... dites-moi : que feriez-vous si vous touchiez un salaire avec autant de zéros derrière, et que, à peine la somme entamée, pouf ! voilà la même montagne de fric qui vous retombe sur le paletot, car vous aviez dépensé trop lentement, et c'est déjà la fin du mois suivant, les tas de zéros retombent... Je vous jure, il y a des gens qui ont des vrais problèmes de fin de mois : à partir du 15, ils se rendent compte qu'ils n'arrivent pas à dépenser assez vite... En ce qui me concerne, par exemple, je dois vous avouer que je redoute ma 8 ème Rolls-Royce ''Boat-Tail'' à 28 millions de US$ : mon garage est déjà bien bourré, avec mes 17 Mercedès Maybach Exelero à 8 briques, mes 12 Bugatti Divo à 5,8 millions (prix catalogue. On peut ajouter quelques gadgets, si on a l'esprit facétieux !), et mes 11 Lamborghini à seulement 4,5 millions (pour prêter aux copains de passage). Bref, vous alliez tout savoir sur tout... et surtout sur... rien, ce qu’est, au fond, ce sujet !
Et soudain... Patatrac ! Ces salauds de ''rosbif'' ont envahi notre ''neuf-trois'', ce bon vieux ''neuf-trois'' si typique de notre bonne vieille culture française, si cher à nos cœurs (et encore bien plus à nos porte-feuilles), ce département où tous nos Rois jouissent (enfin ! C'est pas trop tôt !) du repos éternel et républicain, et que Macron, dans un moment de réalisme militant, avait comparé à ''la Californie --la mer en moins'' ! Des hordes d'outre-Manche ont semé la terreur sur ces terres si pacifiques sans eux et si agréables à vivre qu'on les appelait, en d'autres temps, ''la doulce île de France'' : ce n'est pas pour rien que notre Jeanne d'Arc les avait bel et bien ''boutés hors'' : elle savait de quoi étaient capables ceux qu’elle appelait Godons !
Une immense vague rouge et hurlante (et imbibée de cervoise tiède, par définition) a tout retourné, jusqu'aux pierres (pour les lancer !), comme le super- tsunami de Thaïlande, le 26 décembre 2004. C'était épouvantable à voir. Mais n’ayez pas peur, Darmanin et Lallemand (le préfet chargé d'organiser ce désastre) ne vont pas être démissionnés : on est en macronie, que diable ! Bonnes gens, dormez en paix : après les jeux olympiques, le peu de Paris que Hidalgo n'a pas pu bousiller sera définitivement ravagé par les... anglais (sic !), et le gouvernement se réunira en séminaire pour accuser... à peu près tout ce qui a un nom, pour être dénoncé... Sauf les vrais responsables, ça va de soi : ils font partie de la bande à Macron !
Il a tout de même fallu que ce qui s'est passé soit grave, pour qu'on en oublie le salaire de Kylian ! Heureusement qu'on a eu des explications (elles doivent être vraies, puisque c'est Darmanin qui les a inventées !). En résumé, (1)-- c'est pas moi, c'est lui... et (2)-- c'é çui qui l'dit qui l'a fait. ... et (3)-- les faux ''vrais billets'' et les vrais ''faux billets'', produits par centaines de milliers uniquement pour faire rien d'autre que d'embêter Darmanin ! (NDLR --Je les ai vus, les vrais vrais et les vrais faux : pas moyen de se tromper, pour un ''stadier'' d'intelligence normale, ce qui est bien  trop pour notre vrai-faux ministre de l'intérieur, qui est coincé au niveau zéro, de ce côté-là, tout en bas de l'échelle !). Tous les français, qui n'ont jamais douté de ce que leur racontent leurs dirigeants, applaudissent à tout rompre : tant que ceux-là seront en place, on sera --au moins-- assurés de bien rigoler, en pensant aux lecteurs de la Pravda, qui en étaient réduits --disait-on-- à lire leur journal la tête en bas, pour voir les choses dans le bon sens. Mais, n'est-ce pas, on risque moins des incendies de bagnoles si on accuse un faux billet (british, en plus !) plutôt que les racailles qui ont conquis et asservi la région... en attendant mieux. Ou pire !
Et comme les gens sont vraiment méchants, le lendemain, c'est dans la bonne ville de Saint-Etienne (sa manufacture d'armes et son chasseur français, ses fourmes, ses barabans, ses rubans, son stade Geoffroy-Guichard, ses musées, son centre-ville, son hôtel de la Gare) que les hooligans anglais (et tout le monde sait que tous les anglais sont des hooligans) ont foutu le bordel.  Mais... je tiens à vous mettre en garde contre une tentative honteuse de récupération ''complotistée'' par l'extrême droite qui voudrait faire croire que des ''racailles'' auraient été aperçues dans le coin. C'est un mensonge même pas vrai. La preuve ? C'est Darmanin qui l'a dit, alors...  Il faut tordre le cou à cette accusation fasciste, raciste, islamophobe et xénophobe (sauf anglais) : les casseurs, les voleurs de téléphones, les semeurs de m...  sont tous des anglais, surtout ceux qui sont algériens, marocains, tunisiens ou ''français administratifs''... : ces rosbifs, ils adorent se voler à eux-mêmes leurs propres smartphones, se foutre des beignes à eux-mêmes, s'auto-aveugler au gaz et --ça, c'est le comble : c'est vraiment des salauds !--  se piquer leur argent eux-mêmes à eux-mêmes. Tout ça est bien connu : ils conduisent même à l’envers !
Depuis les années hollande (a qui les cataractes de mensonges tournant autour du covid ont fichu un sacré coup de jeune !), les français ont, avec raison, sagesse, intelligence et expérience, perdu toute confiance dans la parole publique. Ils ont même pris la saine habitude de désigner les dites racailles par ''des suédois'' --puisqu'il est interdit par des lois scélérates de prononcer leur nom et de dire qui ils sont et d'où ils viennent... ce qui a eu le résultat attendu : leur nombre a explosé !  Leur prochain nom générique va sans doute être ''les anglais''... en attendant la coupe du monde de rugby, puis les ''JO'' de 2024 qui nous réservent pas mal d'angliscismes grand teint, tous faits an nom d'Allah. Mais on doit redouter que ce soit toujours le sinistre Darmanin qui sera là, avec son regard pétillant d'intelligence camouflée, pour nous dire à qui il a attribué la faute, cette fois, pour se dédouaner ?
H-Cl.
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stingsawada · 3 years
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10 Août 3025
C'est finis. Tu as perdu ****. Je t'ai finalement vaincu, tu as été mon plus grand adversaire mais tu as perdu...
5 ans en arrière
10 Août 3020
Pdv Kuro:
- Argh Bordel! C'est quoi ce rêve à la con!
Je me lève et remarque qu'il est 8h24 et l'école commence à 8h30.
- Ah non hors de question que j'arrive en retard le premier jour de la rentrée.
Je m'appelle Kuro et aujourd'hui est mon premier jour à l'école de magie d'Avrion. Mon père a dépensé tellement pour me faire entrer à cette école hors de question que je le déçoive. Je me brosse les dents, change de vêtements et prépare mes livres aussitôt je sors de ma demeure et aperçoit Sera qui m'attends bras croisé avec un air désemparé. Seraphina est une amie d'enfance à qui la nature lui fut bien généreuse. Que ça soit ses cheveux gris à ses yeux vert tout est parfait avec elle.
- T'en a mis du temps pour venir.
Elle me dépose un baisé sur les lèvres et je commence à rougir comme une tomate.
- Ça fais pratiquement 2 ans qu'on est ensemble mais t'es toujours tout rouge quand je viens pour t'embrasser, en plus de ça tes beaux cheveux noir sont tous ébourrifé. Aller monte sur mon dos ça sera plus rapide.
Je m'exécute et aussitôt nous voilà déjà arrivé à l'école même si très honnêtement ça ressemble plus à un château vu sa grandeur.
- Bah avec toi Sera je suis pas prêt d'arriver en retard c'est sûr.
- Oui je sais c'est pour ça que je suis la meilleure.
Elle me dit ça avec un petit sourire au coin des lèvres comme si elle était persuadé de ça. Honnêtement, elle a pas tord. On arrive tout les deux en classe sans trop de problème et on alla rejoindre Caelum qui fidèle à lui même était déjà assis et prêt à travailler.
- Page 23 du manuel d'histoire et dépechez vous de vous assoir avant que l'enseignante vous remarque.
- Oui c'est bon. Toujours a presser les gens toi.
L'enseignante venait de rentrer en classe et commença donc son cours.
- Il y a de cela près de 3000 ans que la guerre entre Céleste pris fin. Quelqu'un aurait-il la réponse de quels fus les deux camps qui se sont affrontés?
Caelum se leva pour répondre à la question.
- Ce fut entre les Célestes dirigés par Cadmus Satira et Kiritsu contre les Archidémons dirigés par Lucifer Azazel ainsi que Astaroth.
- Bonne réponse mais pour quel raison a t'elle eu lieu?
- Lucifer voulu voler l'Apex qui était le savoir rassemblé que le tout premier Céleste laissa après sa mort pour dominer sur le monde de Celestia mais a été arrêté et tuer par les Célestes et leurs deux généraux arrêtés et emprisonner dans une prison de Celestia.
- Parfait je vois que tu as bien révisé tes cours. Vous êtes désormais en troisième année d'étude magique et nous allons tester vos capacités ainsi que vos connaissances sur vos différents pouvoirs.
- En premier lieu il y a la magie élémentaire qui possède la capacité de contrôler un des 4 éléments de la nature ensuite il y'a la magie de matérialisation qui te permets de créer tout ce que ton imagination te donne envie. L'avant dernière magie qui est la magie spatiale qui te permets de contrôler l'espace et le temps à un certain niveau et dans une zone limité. Finalement il y a la magie déviante qui n'appartient à aucune de ces catégories est une sorte de mutation qui te permets d'autres prouesses telle que de manipuler la foudre l'utiliser pour augmenter son temps de réaction ou même la magie de guérison utile pour des soins mineurs ou même faire repousser un bras.
Après cette explication sur la magie elle nous a expliqué que demain nous aurons notre premier cours de pratique à la magie. Après notre cours  Caelum Sera ainsi que moi même nous nous sommes rendus à la cafétéria car nous avions un temps de pause entre les cours. On s'est tous les trois assis pour discuter. Seraphina qui parlait du fais qu'elle aie hâte de pratiquer sa magie et de l'améliorer car selon elle sa magie était simplement celui de l'espace temps car elle n'aurait pas pu se téléporter si ça avait été un autre type. Caelum dans son cas a aborder le sujet des Célestes.
- Dîtes vous pensez que les Célestes font quoi de leurs journées?
Sera a pris la parole en première.
- Je parie qu'ils passent leur temps à nous observer d'en haut.
Caelum repris.
- Et ça vous dérange pas de savoir qu'ils ont tous ce pouvoir mais qu'il ne font rien pour la Terre.
Sera m'a regardé avec un air triste puis nous a donné sa pensée.
- Je ne pense pas que les Célestes soient vraiment en tord. Le premier des Célestes nous a donné naissance c'est vrai mais ça je ne pense pas qu'il l'a fais pour qu'on se fasse garder par des êtres supérieurs. Il nous a laissé nous développer par nous même au lieu de nous forcer à ce qu'il voulait donc je ne pense pas qu'il faudrait le détester pour ça.
- N'empêche mon avis sur eux ne change pas.
Avec ces derniers mots nous avons fais route vers la classe de géographie qui allait être notre dernier cours de la journée. Le prof arriva et ainsi commença la classe. Il nous parla des trois différents continents dont Avrion le continent humain, Etheria le continent elfique ainsi que Balmund le continent des nains. Les trois continents étaient tous séparés par une mer habitée par des créatures aquatiques tous plus dangereuses l'un de l'autre. Il finissa son cours en parlant des villes et villages du royaume d'Avrion et très honnêtement c'étais clairement le cours le plus ennuyant de la journée. Après son cours Caelum est rentré chez lui et Sera m'a raccompagné chez moi. Pour une raison ou une autre elle avait toujours cette aire triste quand elle remarquait qu'elle devait bientôt rentrer chez elle. Après être rentré j'ai un peu regardé les nouvelles qui parlait uniquement du comportement anormal des animaux d'Avrion. Je suis ensuite aller me coucher car il se faisait tard et comme mon père travaillait tard je n'avais pas vraiment besoin de l'attendre. Il sait que à 16 ans je peux me débrouiller tout seul mais j'aurais aimé pouvoir le voir plus souvent. J'espère ne pas avoir de rêve aussi bizarre que celui de ce matin par contre.
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Anonymous asked: J'adore votre blog. Je sais que vous résidez à Paris et je sais que vous passez du temps à votre vignoble. Que faites-vous à la campagne? Préférez-vous vivre à Paris ou à la campagne?

J'adore vivre à Paris mais j'aime aussi la campagne française.
Malheureusement, je suis schizophrène! Entre la ville et la campagne, il y a tout un monde et les modes de vie sont différents.
Vivre et travailler dans un pays étranger sont autant d'occasions de s'immerger totalement dans une autre langue et une autre culture. Je me suis fait des amis, et j'ai appris de nouvelles choses sur le Paris, sa culture et ses traditions. Je n'ai jamais vu tant de magasins d'habillement chics ou restaurants gastronomiques à paris et je suis noyée sous tant de galeries d'art et d'expositions.
Victor Hugo a dit "Respirer Paris, cela conserve l'âme." C'est un sentiment romantique mais ce n'est pas la réalité  bien sûr. Mes amis français disent que le vrai parisien n'aime pas Paris, mais il ne peut vivre ailleurs. Ce sentiment est vrai pour moi.
Pour moi, Paris est un salon de transit aéroportuaire car je voyage dans d'autres villes européennes et internationales pour des raisons professionnelles. J'ai tout ce que je veux ici à Paris.
A Paris, je ne suis pas seul. J'ai un oncle et une tante et d'autres cousins de la famille qui vivent ici. Nous sommes très proches. J'ai aussi des amis proches de mon ancien école pensionnat suisse. Pour l'étranger, il n'est pas facile de rencontrer des Français mais pour moi il est facile car ma famille a le bras long. Je suis intégré dans une communauté très uni.
Ralph Wlado Emerson a dit, "Il y a, entre Londres et Paris, cette différence que paris est fait pour l'étranger et Londres pour l'Anglais. L'Angleterre a bâti Londres pour son propre usage, la France a bâti paris pour le monde entier." Je pense que le contraire est vrai aujourd'hui. Paris conserve son caractère français. il y a très peu de villes comme celle-là dans le monde.
Bien sûr, Paris a beaucoup de problèmes d'une grande capitale du monde. Paris est confrontée à une importante problématique d'exclusion extrême du logement, problèmes d'immigration et d'intégration, et inégalité économique. Ma principale critique de Paris est que les seuls espaces libres sont les cimetières dont la superficie dépasse presque, dans paris même, la superficie des jardins. Honneur à la ville qui prévoit plus d'oxygène pour ses morts que pour ses vivants!
J'ai besoin d'une sortie de secours vers la campagne.
Donc presque chaque week-end je fuis en Normandie ou en Bretagne ou je fuis plus au sud vers le vignoble du château.
J'aime piloter des planeurs. J'ai appris à piloter des planeurs après avoir quitté l'armée mais est un sport sympa mais cher. Avec mes amis français j'aime faire de la randonnée.
Je voudrais respecter la vie privée de mes cousins et leurs familles française quand je mentionne sur le vignoble. Je peux révéler que mes cousins et moi avons un vignoble de château au cœur de la campagne française. C'est une autre vie. C'est en contraste total avec ma vie à Paris.
Mon cousin anglais et moi avons travaillé ensemble par le passé ( il fait surtout des réparations de Land Rovers avec mon père) avons une passion comune pour les motos (rapides) depuis des années. Il fait de la moto depuis l'âge de 13 ans, il a couru en enduro, dans les rallyes africains (par example le Rallye Dakar). J’adore faites l'expérience des sensations de la vitesse sur ces motos sur les routes solitaires de la campagne.
Mes cousins et leurs enfants adorent monter à cheval et ainsi je monte aussi. J'aime beaucoup l'équitation.
Nous vivons modestement, à la campagne, c'est simple mais édifiant d'être entouré d'un paysage tranquile. Cette région a un bon climat pour la culture des raisins et la fabrication du vin. Notre vignoble du chateâu est situé dans un quartier calme de la campagne avec de beaux voisins. Il y a des gens qui pensent qu'on mène une vie saine et idyllique à la campagne. C'est vrai mais c'est aussi un travail difficile avec du sang, de la sueur et des larmes. Il n'y a pas de glamour! Je crois que il se peut que vous retiriez plus de satisfaction personnelle à vous salir les mains et à faire le travail vous-même.
Mes deux cousins (anglaise et norvege)  rêvaient de d'avoir un vignoble et de faire leur propre vin. Mais mon cousin anglaise a souhaité à membres de sa famille française (sa femme est français) emménagent dans leur appartement à Paris mais ces derniers ayant pris l'habitude de vivre à la campagne, il se révéla difficile pour mon cousin de les faire revenir à Paris.
Je peux comprendre pourquoi ils préfèrent vivre au vignoble du château. Il est difficile d'imaginer une représentation encore plus idyllique de la campagne française.
J'ai du mal à quitter la ville car je dois me séparer de mes amis; et j'ai du mal à quitter la campagne car je dois alors être séparé de moi. C'est le poète romain Martial qui a dit "Celui qui habite partout, n'habite nulle part.".  C"est le danger de aller à l'étranger plutôt que de rester en Angleterre.
Mais il y a un ancien proverbe norvégien: On doit honorer le chêne sous lequel on habite. Autrement dit il est important pour nous d'avoir des racines fortes. Mes racines familiales sont bien au Royaume-Uni et de la Norvège. Mais ce ne sont pas des racines peu profondes. Je suis de plus en racines ici aussi en France.
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Merci pour la question.
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adrienmeunier · 4 years
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Automne
1
Chaque jour ressemble à celui de la veille. Arrivé l'heure du couché, j'espère inconsciemment que le lendemain sera excitant, que je serai parcouru par un frisson électrique aussi puissant que la mort, mais non, la terre tourne toujours sur elle-même et le soleil reproduit sa danse et les jours n'en finissent jamais d'être identiques.
Enfant, je cultivais la folle idée que mon destin serait différent. Je me voyais plus beau, plus riche et plus intelligent que tous ces adultes qui m'entouraient. Cette pensée, en phase avec l'époque publicitaire naissante, m'a conduit à l'âge adulte à être un client régulier des asiles psychiatriques. « Sous les pavés, la plage. » Pour moi, cela à plutôt été : « sous la plage, les pavés. »
J'ai croisé un homme dans la rue qui portait sa grosse tête comme un trophée. Il avait l'air triste dans la lumière d'automne. Il était congestionné et alors que j'arrivais à son niveau, il a regardé en l'air et a fixé un point dans le ciel avec des yeux navrés. J'ai également levé les yeux et je ne vis qu'un nuage sombre qui infusait dans une lumière de pâle soleil et de demie lune. J'ai repris ma route et me suis demandé ce qui pouvait pousser un homme de soixante ans à scruter le vide qui surplombe nos êtres. En fait, les hommes regardent encore le ciel car c'est la frontière qui nous sépare de l'infini qui sera notre ultime far-west. Régulièrement, poussés par l'angoisse de l'inconnu, des hommes fatigués et à tête de trophée s'arrêtent et méditent un instant sur le mystère de l'univers.
Ce mystère m'habite depuis toujours. Je suis fasciné par une réalité : nous sommes entourés par des espaces sans fin qu'entourent d'autres espaces sans fin. Quand une heure passée au travail me semble une éternité, il m'arrive de penser qu'une heure, une journée, une semaine, une décade ou une vie ne sont que des micros pulsations à l'échelle du temps et de l'espace infini. Et pourtant, ces poussières de temps que nous vivons sont souvent longues, cruelles et parfois physiquement insupportables.
La meilleure métaphore du temps long est la poésie. Un vers de Verlaine et le temps est suspendu. Certaines images poétiques sont aussi fortes que le mystère de l'infini et dans le monde brutal et rapide qui nous entoure et prospère, cela est devenu rare -pour ne pas dire que cela a disparu complètement. Les âmes de poète du 21ème siècle errent, vagabondes, entre deux prises de neuroleptiques. La publicité est totale et Hollywood vend du bonheur prêt à vivre si éloigné du réel que les communautés d'individus ne savent plus vivre ensemble et portent haut des cris de malheur et de solitude à faire péter les tympans et avorter les parturientes. La publicité complice et rigolarde façonne les comportements et les êtres ne relèvent plus du vivant mais de quelques grands vecteurs de communication imaginés par des publicitaires cocaïnomanes de Paris, Londres ou New-York.
Je ne suis plus désespéré mais ma vie défaite de toute injonction matérialiste fait de moi un marginal. Mon bonheur se joue au cours d'une partie de carte avec des amis ou au beau milieu d'un dîner si un bon mot fuse. Ma joie éclate devant un film qui porte une pensée ou à la lecture d'un livre qui a du sens et une forme esthétique. Autant dire que je suis un imbécile. Je vomis les centres commerciaux et les cancers architecturaux des zones commerciales qui envahissent et dénaturent nos villes et leur histoire.
L'enfance est un piège cruel, un mirage. Chaque enfant croit volontiers les billevesées de ses parents angoissés par le réel. Les parents déplient un parapluie rose bonbon devant les visages crispés de sa progéniture. Ce n'est qu'après les études et le début de la vie d'adulte que ces enfants réalisent à quel point l'existence est faite de mensonges anesthésiants et lubrificateurs qu'ils s'empressent de colporter à leurs propres rejetons.
Les banques ont galvaudé la réalité. Comme tout citoyen peut devenir emprunteur, les raccourcis créés repoussent l'échéance du temps présents mais le précipite dans la spirale de l'usure qui le rend esclave du présent qu'il a voulu voler ou tromper. Nous sommes tous esclaves des banquiers.
Les femmes sont des êtres anormaux. Certains pensent qu'elles n'ont pas d'âme, personnellement, j'en suis persuadé. Elles traversent l'existence avec leur ventre à chair humaine et s'en sortent avec des artifices tels que : « jupes courtes » ou « bas nylon ». Elles ont une faculté de parole infinie et peuvent vous déverser quantité de niaiseries sans discontinuer et au rythme de la valse à mille temps. Leur sexe est une hérésie car il n'existe pas. Ce n'est qu'une fois dedans et après avoir joui que l'on s'aperçoit qu'elles nous tiennent avec leurs vulves pleine de sperme qu'elle vont s'empresser de transformer en nourrissons aliénants.
Une femme a sans cesse des états d'âme et elle veut viscéralement exterminer l'homme qu'elle hait parce qu'il peut pisser debout ou ramener, sans aucune aide, deux packs d'eau minérale et un poulet rôti, chaud. J'ai décidé de ne plus leur adresser la parole et attends que les islamistes français imposent à ces animaux-là le privilège de la burka intégrale à grillage. Je suis sûr que toutes les femmes qui liront ces lignes entreront en révolution et je m'estime bien supérieur à elles car je le prédis ici. Elles sont ennuyeuses et prévisibles. Elles manquent d'humour, dans le fond.
Paradoxe appréciable, je ne travaille qu'avec des femmes et ne supporte pas les ambiances de travail qui ressemblent à des concours de bite. Est-ce à dire que je suis un misanthrope consumé ? C'est possible mais l'épithète est un peu pauvre car il désigne une personne qui hait ses semblables. Moi, non seulement je ne les supporte guère mais j'abhorre mon époque polie et compassée, hygiéniste et médicale, compliquée et procédurière. Je suis un « époquophobe », un être mal à l'aise avec son temps et les personnes qui la façonnent. Je suis un amer, un raté, un looser.
Ô, il y a bien des histoires que je souhaiterais raconter mais je suis trop paresseux. J'ai du Molière en moi -mais sans la patience et du Céline aussi -mais sans le génie pathologique. Je me dois de trouver une forme pour faire éclater les quelques grands cris qui naissent en moi et les rares joies divines qui me touchent. Cette forme sera celle-là, un répertoire désorganisé des quelques flèches qui me transpercent de part en part.
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Je ne sais plus quand j'ai écrit les lignes précédentes. Je me demande même si ce n'est pas un autre que moi. Je me reconnais bien dans le propos mais il me semble étranger, à quelques mois de différence. Certes, ma condition de looser s'est confirmée. J'ai réussi à pirater deux ans d'efforts dans mon boulot, deux ans d'économies, deux années pleines : en l'espace d'un mois. J'ai à nouveau rencontré une personne de sexe féminin. Encore, une autre. Et à nouveau ses cheveux ont mis le feu à mes poussières d'homme blessé en mal de tendresse. Je me suis cramé, littéralement. Je lui ai annoncé que je voulais me marier avec elle en l'espace de trois phrases... Le pire, c'est qu'elle m'avait annoncé deux minutes auparavant qu'elle se mariait deux semaines plus tard... Je ne sais pas expliquer ces bouleversement d'âme. Elle est cependant suffisamment hors du commun que, encore aujourd'hui, j'ai du mal à en faire le deuil. Il le faudra cependant. Oublier faire comme avec Elise, Marie, Alexandra. Ilke donc, nouvelle proie de mon pitoyable tableau de chasse d'amour.
Aujourd'hui, je ne suis ni déprimé ni particulièrement enjoué. Je suis neutre. Je fais du sport régulièrement, pour maigrir mais aussi et surtout pour évacuer le stress. Autant il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark, autant il y a quelques chose de louche en république de France. Je m'accroche à cette bizarrerie qui fait que je me sens en de bonnes mains. Je serais bien incapable de dire ce qui se trame. Mentalement, j'ai exploré toutes les possibilités. La plus savoureuse étant celle où j'ai imaginé que notre globe n'était rien d'autre qu'une sorte de télévision pour des martiens lointains en mal de divertissement. C'est la plus savoureuse.
Dans tout ce chaos quotidien, un souvenir particulièrement riche : mon heure avec Anya, la Kôll Girl. Je n'avais jamais joui autant. Quelle délivrance, quel plaisir, quel bonheur. Si j'avais encore 250 euros, j'y retournerais sans réfléchir. Je me suis concentré sur ses mains. Dès qu'elle les bougeait je gémissais et donnais libre cours à mon plaisir. Mais dès qu'elle les figeait, je passais en mode tantrique et retenais la jouissance. J'ai dû tenir 10 minutes mais c'était grandiose.
Il est vrai qu'un geste d'Ilke m'a beaucoup touché. Elle était partie chercher des cigarettes au Québec alors que je l'attendais aux Deux Magots devant deux tasses vides et son téléphone. J'ai dû resté interdit cinq minutes et c'est Ilke qui m'a tiré de mes pensées. Elle est arrivée par derrière et m'a grattouillé l'épaule. Ce geste familier m'a ému car il semblait montrer qu'une intimité naissance existait, presque une complicité. Ça m'a mis dedans, positivement....
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yoonafrance · 4 years
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[FR-TRANS] Interview de YoonA pour le magazine L'Officiel édition printemps / été 2020.
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Vous avez essayé le style féminin et masculin pour le photoshoot d’aujourd’hui. Quel style avez-vous préférez ? Et pouvez-vous nous parler en particulier du look avec la perruque, j’ai vraiment trouvé que ça vous correspondait bien. 
N’est-ce pas? Pendant la discussion du concept des photos, on m’a demandé si je voulais bien mettre une perruque. J’ai trouvé que c’était une idée géniale, alors j’ai accepté. C’est vraiment amusant d’essayer quelque chose pour la première fois. Et lorsque je l’ai mise, j’ai vu “une nouvelle facette de moi que je ne connaissais pas” donc j’ai tout de suite su que c’était la bonne décision de faire ce shoot avec la perruque. J’ai également essayé deux tenues avec des styles différents. Comme je porte plus souvent des vêtement “féminin”, je pense que le style masculin est plus charmant. Mais quand je portais les tenues féminines, je me disais “ah, comme prévu ce style me va mieux”. Ainsi, je pense que ces deux concepts sont bons. Mais, j’ai toujours fait des concepts similaires donc j’espère que dans le futur j’essayerais quelque chose de différent.
Ça fait 13 ans que vous avez débuté. Y a t-il des moments que vous sentez que vous avez grandi par rapport à avant ?
Comment je ne trouvais pas que c’était fatigant de tournée toute la journée? Plus le temps passe, plus j’ai du “temps libre” *rires* et je deviens donc plus détendu. Pendant mes débuts, il y avait beaucoup de choses que je ne savais pas, tout était obscur et difficile. Mais maintenant, j’ai accumulé beaucoup d’expérience donc je sais ce qui me correspond le plus et je peux faire les choses encore mieux. Par exemple faire une séance photo comme à l’instant. J’exprime aussi beaucoup plus mes opinions et je propose des initiatives. Je pense que j’ai beaucoup mûri. 
Comment étiez-vous enfant ? Avez-vous montré des signes d’enfant star pendant cette époque et vous n’étiez pas effrayé d’être en face de plusieurs personnes ?
Je me souviens que j’adorais les spectacles de jeunes talents, je n'hésitais pas à y participer dès que j'en avais l'occasion. Je ne me sentais pas timide lorsque j’étais entourée de plusieurs personnes. Cependant, j'ai toujours été quelqu’un de prudent avec les autres, donc en y repensant, je n’ai aucune idée comment je suis arrivée jusque-là, je suis très surprise. Maintenant, en raison de mon travail, j'ai rencontré beaucoup de personnes, donc ma personnalité a évolué et je peux discuter confortablement avec des personnes que je rencontre pour la première fois. Pour moi, c'est un énorme changement.
Alors, vous avez passé votre audition comme ça ? La vidéo où vous chantez avec votre visage d’enfant a été un sujet populaire pendant un long moment.
Ma situation était comme le fameux scénario dû “j’accompagne un ami à une audition et je finis par être celle qui est prise” *rires* Mon ami m’a dit de participer et j’ai accepté avec l’idée “que même si je ne réussis pas, ça restera une bonne expérience”. Mais à la fin mon ami n’a pas été pris et moi si. Et à partir de là je suis devenu stagiaire pendant 5 ans jusqu’à mes débuts. Je n’ai jamais manqué un seul cours d’entrainement. En y repensant, je suppose que c'était quelque chose que j'aimais vraiment.
Vous avez fait vos débuts en tant que chanteuse et actrice à près en même temps. Jusqu'à maintenant, lesquels de vos travaux sont les plus mémorables pour vous?
Je pense en premier à mon projet qui a permis à beaucoup de personnes de me connaître et qui a été également mon premier rôle principal : “You Are My Destiny”. Bien que les gens de 10 à 20 ans aient pu me connaître lors des promotions avec les SNSD, les gens avec des âges supérieurs ne me connaissaient pas. Mais grâce à ce projet, j’ai pu recevoir de l'amour de tous les groupes d'âge. Mon premier film ‘Confidential Assignment’ et mon premier film où j’ai eu uns des rôles principaux ‘EXIT’ sont également des travaux précieux.
Votre premier film où vous tenez l’un des rôles principaux “EXIT” a été l’un des plus gros succès de l’année.
Ce film a en effet reçu beaucoup plus d’amour que ce que j’avais prévu. Si j’avais eu plus d’expérience dans le milieu des films, j’aurais su que plus de 9 millions de spectateurs est impressionnants mais je ne l’ai pas réalisé tout de suite. Mais plus je voyais le nombre de spectateurs, plus je devenais excité. Et je me suis demandé si je serais en mesure de revoir des si grands chiffres comme ceux de EXIT à l'avenir.Comme c’est un film d’action / catastrophe, j’ai dû faire beaucoup de scènes de course et mettre mon corps à rude épreuve, mais le résultat est tellement bon que ça en valait la peine. Comme j’ai fait l’expérience d’une catastrophe à travers le film, j’ai appris à comment gérer cette situation si elle devait arriver dans la réalité car les catastrophes sont des situations que tout le monde peut vivre.
De mon point de vue personnelle, je pense que le concept et votre rôle dans le drama “The K2″ sont vraiment marquant.  Avant il y avait une vague de rôle féminin très irréaliste qui était de “ne pas pleurer malgré comment tu te sens seule et triste”, mais Go Anna est complètement différente de ça.
Dans ‘The K2’, Anna est un rôle très complexe qui a vécu une vie cachée de solitude, ce fut un tout nouveau défi pour moi. L'endroit où nous avons filmé en dehors de la Corée était à Barcelone. En dehors des horaires de tournage, je me baladais dans la ville et j’y ai crée de merveilleux souvenirs. 
Ce n’est pas facile de “briser” une image déjà existante 
'ai réalisé que vouloir briser l'image ou le stéréotype que les gens ont de moi n'est pas quelque chose qui est faisable juste avec des mots. Avant, j'étais très attentive à ce que pensait le public de moi. J'examinais quelle sera la réaction du public si je jouais tel ou tel rôle. ‘The K2’ a été le premier projet que j’ai choisi sans prendre en compte ces facteurs. Et depuis, je suis beaucoup plus ouverte d’esprit et je veux montrer plus de côtés différents de moi en tant qu'actrice.
Y a-t-il des rôles que vous aimeriez essayez à l'avenir?
Je voulais essayer un rôle différent de ce que j’ai fait depuis le début. Les gens n’ont vu qu’une partie de moi, mais j’ai différentes facettes. Cependant, c’est très difficile de trouver le personnage parfait au bon moment, j’imagine que tous les acteurs et actrices partagent ce même sentiment.
Peux-tu en dire un peu plus sur vos projets pour cette année ?
J’ai un projet que j’aime beaucoup en cours mais je pense que c’est mieux de partager plus de détails quand tout sera plus sûr. Après tout, il y a tout le temps des changements de dernières minutes.
Avez-vous des projets en tant que chanteuse? L’album spécial “A Walk To Remember” que vous avez sorti l’année dernière était une très belle surprise pour vos fans. 
Je n’ai actuellement aucun projet en cours mais je désire toujours chanter. Et bien sûr, je vais continuer à faire de la musique pour exprimer ma gratitude envers mes fans. 
Les chansons dans votre album sont calmes avec des ballades folk et acoustiques, qui sont l'opposé des pistes des SNSD qui sont très énergique et optimiste. Vous avez toujours aimé ce genre de musique ?
J’écoute tous les types de musique. J’écoute souvent les chansons qui figurent dans les charts musicaux, qu’importe si c’est une piste très danse ou alors plus classique. Mon genre de musique favori change régulièrement aussi. D’ailleurs, pendant l’enregistrement de mon spécial album, j’ai écouté des chansons de genres très différents et ça m’a permis de m’inspirer beaucoup *rires*. Ma playlist musicale est principalement basée sur la météo ou mon humeur de la journée. Par exemple, il a plu hier, alors j’ai voulu écouter une chanson du film ‘About Time’ intitulée ‘II Mondo’. J’ai pensé à cette chanson car c’est la musique de fond pendant la scène du mariage ou il se met soudainement à pleuvoir et tout le monde cherche un abri. En ce moment, j’aime beaucoup écouter de vieilles chansons pop.  Il n'y a pas si longtemps, en conduisant, "In Dreams" de Roy Orbison était diffusé à la radio, et c'était tellement génial. En plus, elle correspondait à la météo et à l'atmosphère de ma journée, tout semblait s’emboîter parfaitement.
En parlant de vieilles chansons pop, ça me rappelle lorsque vous avez publié des photos prises avec un appareil photo à pellicule sur votre compte instagram. C’est très similaire avec vos préférences musicales. 
Il y a 6 mois, je suis allée à Paris pour mes vacances avec l’idée que je vais prendre mes photos avec un appareil à pellicule. Et bien malgré qu'il s'agisse d'un appareil photo jetable, le design de l'appareil photo était vraiment joli, et les photos étaient étonnamment très belles, j'étais vraiment contente. De nos jours, on peut voir directement nos photos mais avec les pellicules, il faut attendre qu”elles soient développées pour voir le résultat. J’apprécie vraiment ce temps d’attente et l’anticipation qui se crée avant que les photos soient développées. C’est une expérience très amusante !
Quand on parle de YoonA, c’est difficile de ne pas l’associer avec les SNSD. Que représentent les SNSD pour vous ?
Pour moi, elles seront toujours les personnes les plus spéciales et avec qui je suis le plus à l’aise. Nous avons passé notre dizaine et vingtaine ensemble et nous sommes plus proches les unes des autres que nos propres familles. En se regardant juste les yeux on sait ce que l’autre pense. Et nous restons régulièrement en contact. 
Vous faites des donations depuis 2010, et vous êtes devenue membre de la “Honoro Society’ en 2015. Que pouvez-vous nous dire au sujet de vos régulières donations ?
Quand j’avais environ 20 ans, j’ai commencé à faire des dons à travers un programme de donation en relais.  À partir de là, je donnais dès que j’en avais l’occasion. Le montant importe peu, le plus important c’est de partager. J’ai principalement été influencé par mes parents, qui me disaient souvent “Combien as-tu reçu ? Et combien d’argent vas-tu partager ? Il faut que tu le fasses pour être une meilleure personne”. Ce n’est pas facile de donner régulièrement mais je vais faire de mon mieux pour continuer à le faire.
Que faites-vous pour vous déstresser lorsque vous sentez exténuer mentalement ? Comme par exemple, des exercices ?
Bien que je fasse du pilate pour me détendre, je ne pense pas que ce soit suffisant *rires*. J’essaye aussi  de trouver des choses à faire à la maison pour ne pas ressentir de la fatigue. Parfois, je fais des gâteaux, je déplace mes meubles ou je vais faire un tour. Aujourd'hui, j'ai apporté des cookies fait maison pour le personnel. Dans le passé, je soulageais mon stress en rencontrant et en discutant avec des gens autour de moi, mais maintenant j’essaye de trouver des façons de soulager mon stress toute seule. Car peu importe à quel point je m'amuse quand je suis avec mes amis, il y a toujours un sentiment de vide quand je rentre chez moi. Je ne peux pas toujours dépendre des autres, donc je m'efforce de chercher des moyens de mieux gérer mon mood.
Qu’est-ce qui vous définit le mieux ?
Hmm, ma personnalité change toujours petit à petit, alors il y a des moments où je n’arrive même pas à me comprendre. Ce n’est pas le cas pour tout le monde ? Il y a beaucoup de personnes qui pensent que j’ai une personnalité positive, ce qui est souvent le cas mais parfois je ne le suis pas. Je pense que la fois où j’ai pu le plus montré mon réel moi était pendant l’émission “Hyori’s Homestay 2″. Les caméras tournaient h24, donc j’avais très peu de moment ou je pouvais me reposer. À travers cette émission, j’ai été surprise de voir tant de gens dire qu’ils m’ont vue d’une manière différente.
Comment te sens tu par rapport au fait de vieillir ?
Je n'ai pas peur de vieillir, au contraire, j'ai même hâte de me voir plus âgée. Dans des interviews on me demande comment je me vois dans 5/10 ans mais je ne pense pas être capable de voir aussi loin. À la place, je planifie chaque année d'être une quelqu'un de meilleur.
C’est cette façon positive de voir les choses qui vous a rendu la personne que vous êtes aujourd’hui. Quels sont vos plus beaux souvenirs?
J'en ai tellement. Mes tournées avec les SNSD, quand on a remporté le daesang, quand mon film où je joue le rôle principal a été diffusé dans les salles de cinéma, quand j'ai remporté le rookie award en tant qu'actrice...C'est sans fin. J’ai vraiment eu beaucoup de souvenirs heureux pendant ma vingtaine mais à présent que j’ai passé la trentaine, je me sens bien plus heureuse à cet age-là. J’ai ma philosophie qui est de “plutôt que d’essayer d’atteindre de grands objectifs, il vaut mieux en atteindre des plus petits et d’apprécier chaque petit moment de bonheur.”. Je pense que chaque jour avec des petits moments bonheurs sont importants, et en les cumulant, notre vie devient plus belle.
Crédits : Traduction chinoise par Limyoonabar & YOONYA  | Traduction anglaise : mystarmyangel | Traduction française : YoonA France
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theatremassalia · 4 years
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Les Confinettes Massalia #2
Un peu de notre quotidien loin de vous C'est tous les vendredis C'est court C'est drôle ...enfin pas tout le temps Et surtout ça nous fait plaisir !
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”En attendant ... pour de vrai” par Pascale
À la radio, J'ai entendu parler du  roman de Rebecca Lighieri, "Il est des hommes qui se perdront toujours" (édition P.O.L) qui est paru peu de temps avant le confinement. Le roman se passe dans les années 90 dans une cité à Marseille et d'après les critiques entendues c'est un véritable petit bijou ! En attendant de pouvoir découvrir le livre "pour de vrai", voici un lien relayé par la librairie L'Histoire de l'œil dans sa confi(lec)ture#1 qui permet déjà un petit avant goût ... vivement le déconfinement !
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“Évasion quotidienne” par Sabine
Dans le sillage d’Ulysse avec Sylvain Tesson. L’Odyssée revisitée. J'ai passé ma semaine au rythme de cette évasion quotidienne que j'attendais avec impatience... j'adore ! > Voir les 5 premiers épisodes 
youtube
Quête géopoétique Sylvain Tesson s’empare de l’"Odyssée" d’Homère pour retracer les dix ans d’errance du vainqueur de la guerre de Troie. S'inspirant des reconstitutions cartographiques de l'helléniste Victor Bérard (1864-1931), cette quête géopoétique l’entraîne sur les lieux jalons du poème qu’il arpente en compagnie d'habitants et de spécialistes (philosophes, vulcanologues, archéologues…). À la lumière des enseignements tirés du récit homérique, écrit au VIIIe siècle avant J-C, ce fascinant carnet de voyage livre aussi une puissante réflexion sur l’homme et la société contemporaine.
PS : c'est ça que je veux faire quand je serais plus grande!
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“De la puissance des chefs d'œuvre...” par Emilie
Cette semaine, vacances scolaires obligent, le rythme de ma maisonnée est un peu différent. Un long week-end a fait du bien et tant mieux, car le nouveau cadre fixé par le Président, s'il nous permet de nous projeter un peu, enfonce le clou des annulations et éventuels reports. Il est évident que la réouverture des lieux culturels n'est pas pour tout de suite et nous devons envisager que les troubles persistent longtemps. Alors, pour me changer les idées, je regarde les longs films du répertoire cinématographique que la télévision publique propose. “Barry Lindon” d'abord, puis “Paris-Texas”. Ah, “Paris-Texas” !... celui-ci appartient à mon panthéon personnel et je le revois avec beaucoup, beaucoup d'émotion. La photo est magnifique, la bande son hypnotisante... Je m'aperçois que je l'apprécie avec un regard différent de celui de mon dernier visionnage qui doit dater d'il y a quinze ans. Je craque toujours pour Harry Dean Stanton et pour Natassja Kinski, qu'on attend en frémissant les trois quarts du film. Mais Hunter Carson, le petit garçon, m'arrache les larmes des yeux lui aussi. En tout cas, je le revois encore une fois avec un plaisir intact. De la puissance des chefs d'œuvre...
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“Tirer des leçons” par Camille
Ce que cette pandémie m'apprend : - la patience - la joie des choses simples - ce qui est important, ce qui l'est moins - prendre soin de ma santé, de mon corps - l'importance des relations sociales - le pouvoir de la solidarité - prendre du recul - prendre le temps ... à suivre
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"Le festival confiné" par Guillaume
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Extrait du “Vagabond des étoiles” de Jack London par Marion
C’est l’histoire d’un condamné à mort qui passe les cinq dernières années de sa vie en camisole de force et s’évade par la pensée, grâce à l’auto-hypnose.
« Je suis Darrell Standing. On m’arrêta, les mains encore teintes de sang. Je ne discuterai pas sur la question de savoir qui du professeur Haskell ou de moi avait, dans notre querelle, tort ou raison. Cela ne regarde personne. Le fait brutal est que, dans une vague de colère, de cette colère rouge qui a été mon fléau à travers les âges, j’ai tué mon collègue. Les rôles du tribunal témoignent que j’ai accompli cette action. Pour une fois, je suis d’accord avec eux. Ce n’est pas pour ce meurtre, cependant, que je vais être pendu. Non. Comme châtiment, je fus condamné à la prison pour la vie. J’avais trente-six ans à cette époque. J’en ai quarante-quatre à présent. Les huit années intermédiaires, je les ai vécues dans la prison d’État de Californie, à San Quentin. Cinq de ces années, je les ai passées dans les ténèbres d’un, cachot. C’est ce qu’on nomme, dans le langage des lois, la détention solitaire. Les hommes qui l’endurent l’appellent « la mort vivante », Durant ces cinq années, pourtant, j’ai réussi à m’évader de mon tombeau, à m’en évader, séquestré comme je l’étais, en un vol inouï que bien peu d’hommes libres ont connu. Oui, je ris de ceux qui ont cru m’emmurer dans ce cachot et qui devant moi ont ouvert les siècles. J’ai, à leur insu, vagabondé, ces cinq ans, à travers toutes mes existences passées. Bientôt je vous conterai cela. J’ai tant de choses à vous dire que je ne sais trop par quel bout commencer. »
PS1 : Merci Joanne Journée pour l’inspiration !
PS2 : Je trouve que le dessin de Guillaume va à merveille avec cet extrait
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“Voyager en musique” par Jérémy
Le confinement asphyxie. On le ressent plus ou moins tous et toutes. Alors c'est un peu déjà vu mais, voyager en musique de chez soi c'est possible avec https://radiooooo.com/ ! Ici, l'idée n'est pas de vous donner une playlist teintée soleil ou plage mais de sa balader sur Radiooooo. C'est une carte du monde sur laquelle on choisit un pays et une décennie (car oui vous allez pouvoir voyager dans le temps aussi) le site nous trouve une playlist. Et ça fait du BIEN, tout simplement. Perso je vous conseille vivement le Chili des années 90s. (ou le Mali des 80s). Bonne écoute !
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“Refuser mon impuissance” par Fanette
(Clic droit sur l’image pour l’afficher en grand)
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“Lire : un première nécessité ?” par Nathalie
À l’usage de ceux qui, comme moi, seraient terriblement en manque de librairies et de bibliothèques. Non pas que je sois à court de livres à lire finalement, mais c’est vraiment les lieux qui me manquent. Ces endroits où nous nous rendons disponibles à la lecture, à la découverte, au plaisir de tourner des pages, de lire des 4e de couverture, de tomber sur ce fameux bouquin dont untel ou unetelle nous a parlé ou celui dont on a entendu beaucoup de bien à la radio, de caresser les belles illustrations de ces ouvrages pour la jeunesse qui regorgent de créativité et d’intelligence, de voyager à travers les photos et paysages sur papier glacé, de saliver sur des recettes qu’on ne fera jamais, d’imaginer se mettre à la broderie anglaise ou au macramé, d’avoir l’idée d’un cadeau… Bref, ça me manque ! Petit conseil donc, en attendant la réouverture : n’hésitez pas à envoyer un mail à votre librairie... La mienne a volontiers répondu présente car c’est la cata pour elle (comme pour d’autres) ! Et, on peut toujours se prêter des bouquins entre voisins ou amis voisins – en respectant les gestes barrières bien sûr !
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“Mon occupation de la semaine !” par Éric
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devonis · 5 years
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Chapitre 5: Par Lui
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Rayan
Ce que j'aimais le samedi matin en salle des professeurs, c'était qu'il n'y avait jamais trop de monde. Je devais assurer trois heures de cours ce matin, et savoir que la première heure était souvent la plus exécrable, j'appréciai ne pas avoir à supporter les commérages de mes collègues. Dit comme ça, je ressemble à un ours… Vraiment, j'avais du mal à les cerner dans cet établissement. Je me demandai comment cela se passait dans la salle des professeurs des autres bâtiments, mais ici, ils étaient soit tous pompeux, soit pet-sec. Cela ne faisait pas d'eux de mauvaises personnes, mais j'avais simplement beaucoup de mal à dialoguer avec.
Soudain, l'on vint frapper trois coups à notre porte. Un élève demanda l'accès à la salle pour pouvoir déposer un document dans le casier d'un de ses professeurs. Derrière lui, se trouva une de mes collègues qui patientait pour entrer. Intimidé, l'étudiant se décala pour la laisser passer.
-Faut pas avoir peur, on ne va pas vous manger ! rit-elle en incitant l'étudiant à faire ce pourquoi il était venu ici.
-On lui a dit, renchérit un autre collègue, installé à une table dans le fond de la salle.
-Ah, ces premières années ! soupira l'autre en refaisant son chignon : là-dessus, c'est plus facile d'interagir avec les Masters, quoi que, dès la L3 ils ont un peu plus de personnalité.
-Il faut laisser le temps au temps, Marine !
Du coin de l'œil, j'examinai l'étudiant qui peinait à trouver le bon casier parmi tous ceux encastrés au mur. Sûrement à cause des commentaires de mes collègues, il s'était mis à rougir comme une pivoine et ses gestes parurent bien nerveux. Ils savent qu'il doit tout juste sortir du lycée… me dis-je en m'approchant de l'étudiant. Je vins tapoter sur la porte du bon casier pour lui indiquer où il devait déposer ses documents. Il me remercia, et ne perdit pas de temps pour tout déposer et s'en aller à la hâte !
-Ce n'est pas en leur tenant la main qu'ils vont grandir, hein ! pesta ma collègue qui prit en main sa cup de thé. Je reconnus le logo sur le carton. C'est le café où travail Tallulah…
-T'as jamais eu besoin d'un coup de main ? rétorquai-je, dans un soupir excédé.
Levant les yeux au ciel, Marine me sourit narquoisement avant d'ajouter :
-Chacun sa manière de procéder. Ils sont en faculté, ils doivent apprendre à se débrouiller. S'ils ne sont déjà pas capables de venir en salle des profs pour déposer un devoir ou n'importe quoi d'autre, qu'est-ce que ça doit être pour un rendez-vous administratif !
-Si chez toi l'organisation et l'assurance sont innées, tant mieux, pour d'autres, il leurs faut de l'expérience et du temps. Nous sommes leurs professeurs, on doit autant être présents pour eux par rapport à l'enseignement pour les soucis qu'ils peuvent rencontrer pendant leur scolarité. PPE ça te parle ?
-Ah, Rayan marque un point ! pouffa l'autre en se retournant vers nous : on doit les accompagner du mieux qu'on peut dans leur vie au sein de la fac.
-Oh, bah excusez-moi, la prochaine fois je prendrai rendez-vous pour savoir à quelle heure je dois les border ! s'indigna ma collègue en jetant sa cup vide à la poubelle.
-T'exagères pas un peu là ? Surtout ne songe pas à superviser un étudiant de Master pour son mémoire, c'est bien trop de temps à lui consacrer qui l'empêcher de murir ! lâchai-je un peu avec dédain avant de quitter la salle.
Je soupirai avec le désagréable sentiment que ce samedi n'allait pas être terrible. Repensant à la cup en carton, je remarquai que beaucoup de mes collègues s'arrêtaient prendre leur petit-déjeuner là-bas. Puis, ma conversation de la veille au soir avec ma cadette et sa proposition de m'offrir un verre. Le soir où je l'eus aidé à ranger le café, c'était également un samedi. Peut-être pourrai-je y aller de nouveau ce soir, mais plus tôt, afin de ne pas tomber à l'heure de fermeture ? Cette idée me redonna un brin de sourire et ce fut avec cette idée réconfortante que j'assurai mes cours.
Même si ma collègue Marine et moi nous étions évités tout le long du repas, l'ambiance resta agréable en salle des profs du réfectoire, et les discutions furent plus légères que ce matin. Certains semblaient aussi emballés que les étudiants vis-à-vis de la compétition de surf qui approchait.
-Nos élèves se sont bien classés au premier tour, on en quatre encore en lice ! s'enjoua l'un des coachs qui participait à l'organisation du tournoi.
-Ce qui intéresse surtout les étudiants, c'est la soirée au bungalow juste après, haha !
-J'irai sûrement y faire un tour moi aussi, tiens. (Ma collègue me toisa) Et toi Rayan, tu vas y aller ?
Avalant ma bouchée, je secouai la tête puis dis :
-Honnêtement je ne sais pas encore. Les examens approchent, il y a encore beaucoup de choses à préparer…
Elle me donna une tape amicale dans le dos.
-Détends-toi un peu, t'es le plus jeune d'entre nous, ça doit bien te chatouiller un peu d'aller à ce genre d'évènement !
Mes collègues se mirent à rire et j'esquissai un sourire en coin. Miss Paltry, qui venait d'arriver ajouta :
-Ah parce que nous autres on est trop vieux pour aimer faire la fête ? railla-t-elle avec sarcasme : Meh, je prends les paris qu'il y en aura plus d'un autour de cette table qui auront la gueule de bois le dimanche qui suit la soirée !
-On est démasqué…honte sur nous !
Le fou rire fut général et tout le monde profita de cette bonne humeur pour s'inviter les uns les autres à la soirée du week-end prochain. Je préférai refuser les invitations pour le moment, n'étant même pas certain d'avoir le temps d'y aller, d'autant plus je n'étais pas très friand des plages… Quoi qu'aller danser me tente bien, m'avouai-je en mon for intérieur. M'installant dans un amphithéâtre inoccupé, je me remis à organiser mes cours en plus de la planification d'un prochain contrôle continu. Avec les prochains débats qui vont s'enchaîner ils devront être prêts pour cette date. Les heures passèrent et je me retrouvai prêt à imprimer le sujet du prochain devoir. Je ne pris que ma mallette où j'eus mis ordinateur portable et quelques manuels et laissai le reste de mes affaires sur le bureau dans l'intention d'y revenir plus tard et je me rendis à la BU.
Je passai devant la table où se trouvait une de mes étudiantes. Oh mais c'est…
-Bonjour Monsieur, me sourit Chani tandis que je m'approchai d'elle.
-Bonjour à vous, je vois qu'on révise dur.
-C'est-à-dire qu'avec le mémoire et les examens qui approchent, faut trouver le temps de s'organiser pour ne pas décrocher d'un coup. (Elle secoua la tête, presque stupéfaite) Je me demande comment Tallulah fait pour gérer entre les cours et son job.
-Vous travailliez ensemble ? ne pus-je m'empêcher de demander.
-Oh, oui elle est…
Chani se tourna sur son siège en cherchant son amie du regard.
-… volatilisée ! Je sais qu'elle avait besoin d'un manuel d'art moderne et contemporain, elle était partie en chercher un comme elle a oublié le sien.
-Ah, eh bien si ça peut l'aider…(Je sortis mon propre manuel) Dites-lui qu'elle peut l'utiliser, je dois faire des photocopies je serais juste dans l'arrière salle.
Je posai le livre et remarquai une page word ouverte sur l'écran d'un ordinateur allumé sur la table. Curieux par les travaux de mes élèves, je commençai à y jeter un coup d'œil et demandai si c'étaient les recherches de Chani.
-Pas du tout, ce sont celles de Tallulah. (Elle désigna les classeurs ouverts autour de l'ordi) C'est sacrément lourd comme recherches, mais on sent que ça lui tient à cœur. Je ne me serais jamais douté, elle qui est si réservée, de s'intéresser autant aux droits et à la protection des artistes dans le monde entier.
Ce fut plus fort que moi, mais je me mis à scruter les différentes pages de recherches que je défilai sur l'écran. Je vis différentes problématiques qui comportaient des annotations écrites en différentes couleurs, critiquant ce qui fonctionnait ou non dans la formulation ou l'analyse. « Est-ce seulement possible d'imposer des limites à l'Art ? » « L'Art peut-il être jugé ? » « L'Art est-il affranchi de toute loi ? » « L'Art, coupable de révolter les esprits ? » « La société peut-elle punir l'Artiste ? » « L'Art, victime ou coupable d'obscurantisme moderne ? »
Je remarquai un bon nombre de documentations au sujet de procès de grands auteurs des deux derniers siècles à nos jours. Puis, je vis la photo d'une vieille dame, une auteure, exilée de son pays et réfugiée au Québec depuis un certain nombre d'années maintenant. Je compris, au fil de ma lecture, que son mémoire était construit autour de l'expérience de cette artiste.
-Curieux ? souligna Chani qui me toisait du coin de l'œil.
Me rendant compte de ce que j'étais en train de faire, je me redressai vivement en sentant mes joues prendre feu.
-Si je peux me permettre, reprit-elle un peu hésitante : Tallulah appréciera plus en parler avec vous plutôt de savoir que vous lisez ses recherches dans son dos…
-B-Bien sûr, je suis entièrement de votre avis et je m'excuserai auprès d'elle lorsque nous nous verrons.
-Oh, je peux aller voir ce qu'elle fait si vous voulez ?
Je refusai poliment. Je me souvenais encore de ma conversation de la veille avec elle, et je ne sus si j'allais être capable d'agir calmement en la voyant maintenant. Surtout pas après avoir épié ses recherches…
Saluant mon étudiante, je partis donc faire mes photocopies dans l'arrière salle. Mon portable se mit à sonner alors que je n'avais pas encore branché mon ordi à l'imprimante. Leigh ?
-Allô ?
« Bonjour Rayan, tout va bien, je te dérange pas ? »
Je fixai l'imprimante.
-Hmm, non, je faisais des photocopies pour mon prochain cours, rien de bien passionnant. Et toi ça va ? Un souci ?
« Oh ! Non, non je vais très bien ! (J'entendis une voix féminine derrière lui) On…va très bien. »
-Haha, bonjour à Rosalya, souris-je en enclenchant les premières vagues d'impression.
« Voilà, Rosa et moi, on aimerait t'inviter à la soirée qui se déroule au Bungalow après la compétition de surf, samedi prochain. T'es libre ? On va fêter la grossesse de Rosalya d'abord en privé, avec toi et deux autres amis à nous. Pour l'instant vous êtes les seuls au courant. D'autres personnes risquent de nous rejoindre plus tard, mais on aura largement le temps de passer un moment entre nous cinq. »
Si les propositions de mes collègues ne m'eurent guère emballé, je me sentais bien plus d'attaque à faire la fête avec Leigh. Je songeai à mon travail… Si je gère bien la semaine prochaine, je peux me permettre une soirée quand même !
-Rosalya sait que je suis un professeur de sa fac, m'inquiétai-je subitement : t-tu lui as dit que j'étais au courant pour vous ?
« Oui, m'assura-t-il d'une voix plutôt réconfortante : ne t'en fais pas, elle ne l'a pas mal pris elle était même plutôt rassurée que j'ai quelqu'un à qui en parler. »
-Je garde ça pour moi, ne vous en faites pas…
« Haha, je me doute bien ! Mais tu sais, dans quelques mois tout le monde le saura ! Mais je te remercie pour tout Rayan »
Je souris. Enfin, il se fana lorsque je constatai qu'il me manquait un document à imprimer. Le portable d'une main, et mes copies dans l'autre, je me dépatouillai comme je pus pour tout rassembler et repartir en direction de l'amphi où j'eus laissé le reste de mes affaires.
-Je viens. Rétorquai-je enfin à mon ami : donne-moi juste l'heure et notre point de rendez-vous.
« On aimerait s'installer au Bungalow pour dix-huit heures, on se rejoint tous là-bas, ça te convient ? »
-C'est parfait, Leigh. Merci pour l'invitation ! m'enjouai-je sincèrement.
« Mais c'est qu'on va se reconvertir fleuristes à force de se lancer des fleurs ! On se voit dans la semaine quand même ? »
-Bien sûr, allez, à plus.
« A plus tard. »
Bon, ce Samedi n'était pas si mauvais que ça finalement. Et ce fabuleux regain de bonne humeur m'incita d'autant plus à prendre les devants et passer faire un tour au café pour passer du temps avec Tallulah. Le rapport dans tout cela était mince, mais passer du temps avec un personne qu'on appréciait était toujours agréable… Pour une fois, je regardai l'écran de mon téléphone sans regretter de ne pas vouloir tenir ma promesse. Je n'y peux rien Dana, c'est plus fort que moi j'ai envie de voir Tallulah. J'espérai juste que cela ne termine pas comme à l'époque.
Dans un élan de courage, je voulus changer mon fond d'écran mais l'on m'interpella depuis l'entrée de l'amphi. Je stoppai mon geste et rangeai mon portable dans ma mallette pour voir mon assistante dévaler les marches
-Mélody ? Que faites-vous là ? l'interrogeai-je, réellement surpris.
-Je passai en salle des professeurs pour savoir si vous aviez besoin d'un coup de main dans l'organisation de votre planning aux vues des examens qui approchent, et justement, le responsable administratif m'a chargé de vous donner ça. (Elle me tendit deux feuilles agrafées en coin l'une à l'autre) ça y est, le planning des examens est tombé.
-Je vous remercie, c'est très gentil de me l'avoir apporté. M-mais comment saviez-vous où j'étais ?
-Oh, j'ai l'habitude de vous voir travailler dans cet amphi, alors…
Hochant la tête d'un air entendu, je préférai ne pas relever ceci. J'examinai en silence les dates pour lesquelles j'allais être de surveillance, ou de juge pour les oraux. Ah, je suis également de correction pour cette matière…
-Ah, je vois que travailliez sur nos prochains contrôles ! Un coup de main pour les polycopiés ?
Je fis volteface et l'arrêtai tout de suite.
-Mélody, reposez ça s'il vous plaît, dis-je en essayant de ne pas me montrer trop sec. Je l'ai assez houspillée pour sa conduite de la dernière fois.
-P-pardon, je ne voulais rien déranger.
Je secouai la tête, et sourit gentiment.
-Vous ne dérangez rien, mais je ne peux pas vous laissez vous occuper de ça. Ce sont des contrôles pour toute votre classe, y compris vous Mélody. Je dois me montrer impartial, et même si j'ai confiance en votre bonne foi, je ne peux vous laisser organiser les contrôles continues au risque que vous ayez de l'avance sur vos camarades vis-à-vis du sujet.
-O-oui, je n'y avais pas songé… répliqua-t-elle, semblant nerveuse. Elle se tordit les doigts en abaissant son visage rougit.
Ai-je été trop dur ? Je ne savais plus vraiment comment parler avec mon assistante. Soit elle en faisait beaucoup trop, au point de me remplacer en tant que professeur, soit elle s'effaçait en se braquant subitement. Cela me laissait toujours confus. Je devrais peut-être en parler avec Tallulah, elle connait Melody depuis plus longtemps que moi… me dis-je en me massant la nuque.
-Je vous remercie de m'avoir apporté cela, mais pourquoi ne pas profiter de votre week-end pour vous reposer un peu ?
-Et l'organisation de votre planning ? Ça, je peux m'en occuper, je peux-
-Je veux vous voir vous détendre, Mélody. (Je ris) Vous, on ne pourra jamais vous reprocher de mal assister un professeur.
Elle me sourit en lissant les plis de son manteau.
-Bon d'accord, je vais vous laisser dans ce cas. Mais n'hésitez pas à m'envoyer un mail en cas de besoin.
J'opinai du chef, et la saluai poliment. Une fois seul, je soupirai longuement avant de me retourner vers tout le travail qui me restait à faire. Après avoir organisé mon planning avec celui des examens je me remis à trier les contrôles que j'eus préparé et me souvins qu'il me manquait un document pour terminer les photocopies. Je pris tout dans ma mallette cette fois et repartis à la BU. Le temps que les impressions ne sortent, je jetai un coup dans la salle d'étude où j'eus croisé Chani avec une Tallulah cachée dans les rayons, mais je constatai qu'elles n'étaient plus là. Je restai un moment à la fac pour terminer mon travail et envoyer des mails pour prévenir de la date du prochain contrôle. Le soleil déclinait à l'horizon, et je décidai que j'avais suffisamment travailler en ce Samedi.
Bon, je vais la voir ou pas ? Tapotant nerveusement sur la table, je pris une profonde inspiration en entamant un compte à rebours silencieux dans ma tête…Il fallait que je me décide. Etais-je prêt à jouer cartes sur table avec Tallulah, ou bien devais-je poursuivre de jouer celle de la prudence et nous éviter une éventuelle catastrophe émotionnelle ? Je ne veux pas qu'elle rate son année à cause de mes conneries…
Je resongeai à son sourire. Après quoi, je bufflai d'exaspération face à ma faiblesse et pris le chemin pour le Cosy Bear Café. Et il y avait déjà beaucoup de monde. Je reconnus même quelques collègues enseignant dans les bâtiments voisins. Trouvant qu'il faisait un peu trop froid en terrasse je m'engouffrai à l'intérieur. Mais je n'eus à peine le temps de pousser la porte qu'on me l'ouvrit en grand pour me laisser entrer et me saluer avec entrain et chaleur.
-Bonsoir Monsieur ! Merci d'avoir choisi le Cosy Bear Café p- Oh…
Visiblement surprise de me voir, Tallulah se tut mais ne perdit pas pour autant son éclatant sourire. Peut-être disait-elle au revoir à son amie, car je vis Chani qui semblait sur le point de quitter le café.
-Re-bonsoir Mademoiselle, lui dis-je avec le sourire. Elle me répondit tout pareil et lorsque je voulus saluer mon autre cadette, je fus interrompu par des remerciements qui me rendirent très confus. Oh, elle parle du manuel.
Mon cœur fit un bon dans ma poitrine alors que son visage s'illuminait. Ses tâches de rousseurs qui parsemaient tout son visage et sûrement le reste de son corps… semblaient plus sombres sous la lumière artificielle du café, tout comme ses yeux bruns qui frôlaient le noir. Seules les petites tâches bleue et grise à son iris gauche scintillaient sous le jour.
Chani chuchota quelques mots à son amie avant de sortir. Tallulah sembla soudainement plus tendue et je l'interrogeai du regard avant qu'elle ne me demande où je désirai m'installer. Aurai-je dû lui prévenir que je passai la voir ? Mais comment… ? Mettant son semblant de malaise sur le compte de la surprise, je lui indiquai qu'au comptoir, je serai très bien.
Aussitôt, elle me demanda ce que je désirai boire sans même me regarder. Mon engouement de tantôt redescendait peu à peu, quelque chose n'allait visiblement pas chez ma cadette et j'ignorai complètement ce que c'était. Je n'ai quand même pas mal compris, elle voulait bien qu'on se voit au café, non ? J'essayai de taire mon début d'anxiété et lui commandai un café serré avec un sucre. Pour essayer de la détendre un peu, j'engageai la conversation :
-De rien pour le manuel, dis-je en réponse à ses précédents remerciements.
Je la vis tressauter avant de croiser mon regard. Elle le soutint d'une moue chagrinée et me chuchota presque, qu'elle était désolée d'être partie avec.
-J'avais un rendez vous important, et comme je ne vous trouvai pas…(Elle le sortit de son sac, sûrement posée derrière le comptoir) Tenez. Et encore merci…
Je le pris avec moi et le rangeai dans ma mallette. Espérant qu'elle se détende un peu plus encore, j'avouai avoir souhaité l'aider pour ses recherches après que j'y eus jeté un coup d'œil. Une teinte pêche enroba le coin de ses pommettes, se mariant allègrement avec le chocolat de ses cheveux et le beige naturel de ses lèvres, légèrement gercées par le froid. J'ajoutai que si elle le désirait, j'accepterai volontiers de l'aiguiller dans ses prochaines recherches.
-Tous vos conseils seront les bienvenus, me dit-elle dans un souffle chaud alors qu'elle faisait couler mon café. Je fis mine de m'intéresser à la déco du café, afin de cacher au mieux mon propre embarras.
De son côté, Tallulah sembla plus prompt à converser et je fus ravi de la voir un peu plus détendue. Elle m'expliqua un peu comment cette idée de sujet pour son mémoire, que je trouvai engagé, lui était venue et ce qu'elle désirait faire pour la suite. Alors que je m'apprêtai à lui répondre que je pourrai sûrement l'aider, la voix d'un homme que je retins plutôt bien, m'interrompit :
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
Je tournai ma tête à demi pour croiser le regard du jeune serveur que j'eus rencontré l'autre soir. Autant il fut surpris lors de notre première rencontre, autant je le sentis très hostile en cet instant. Il fit de gros yeux à Tallulah que je vis littéralement virer à un rouge vif. Je fronçai un sourcil et arquai l'autre avec incompréhensions. Pourquoi j'eus l'impression qu'elle venait de faire quelque chose de mal… ?
Son collègue vint prendre sa place en la poussant doucement avec sa hanche, et lui demanda de s'en aller. « Je n'ai pas encore parlé à Clémence pour tes heures sup', rentre chez toi avant qu'elle ne te voie » Entendis-je de leur conversation. Je devais avouer que pour le coup, je ne faisais aucun effort pour me boucher les oreilles. J'eus senti que quelque chose n'allait pas dans l'attitude ma cadette, et je commençai à comprendre ce que c'était… Elle n'était pas de service. Mon regard jongla entre elle et lui, et je remarquai que seul le serveur portait un uniforme. Bon sang, mais pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Elle aurait très bien pu me demander de repasser la voir un autre jour, j'aurai compris quand même…
A moins que j'eusse alors bien mal saisi sa demande de l'autre fois et qu'elle ne fit qu'une invitation au professeur que j'étais et non à l'homme que je crus qu'elle voyait. Peut-être n'avait-elle simplement pas osé m'informer qu'elle ne pouvait pas passer de temps avec moi, pour faire bonne figure devant sa patronne et servir le client que j'étais ? Un peu déboussolé, je regardai le café que venait de me servir le jeune homme, et demandai :
-Puis-je avoir un sucre avec mon café ?
-Bien sûr.
Il me le donna très poliment, mais sa froideur était palpable. Il se tourna vivement vers Tallulah qui ne me regardait plus du tout et dit :
-On se voit Lundi ?
Après quoi, il s'en alla et nous laissa seuls au comptoir, non sans me mitrailler d'un regard assassin. J'espérai pour lui qu'il ne regardait tous ses clients ainsi, au risque de se faire du mal ! De son côté, j'entendis Tallulah soupirer en rassemblant ses affaires.
-Tallulah, je vous avais pourtant dis que je ne voulais pas vous ajouter plus d'heures que vous n'en avez, repris-je d'une voix qu'elle seule put entendre. Puis, exaspéré, je me passai une main dans les cheveux et renchéris : J'aurai pu m'en douter aussi, vous ne portiez pas d'uniforme…
-Je sais, mais je ne m'attendais pas à vous croiser et j-j'ai…
-Il ne fallait pas vous sentir obligée, l'interrompis-je plus sèchement que je ne l'aurai voulu. Quand je le remarquai ce fut trop tard. Son visage venait de se fermer de toute émotion, et sans que je puisse me rattraper, elle me tourna le dos.
-Passez une bonne soirée Monsieur Zaidi.
L'air glacé s'engouffra dans la salle lorsqu'elle ouvrit les battants de porte qu'elle relâcha une fois le seuil passé. Je vis sa silhouette se fondre dans l'obscurité des rues, accompagnée de Chani qui l'avait donc attendue. Elle n'était absolument pas de service…
Si elle me considérait vraiment sur un pied d'égalité, elle ne se serait pas forcée. Je bus mon café avec amertume, et je fus dans cet état d'esprit tout le week-end. Même si j'eus pris la résolution d'avoir une discussion claire avec Tallulah, je ne parvenais pas à faire abstraction de mes sentiments, et j'avais peur de me montrer trop émotif et de sortir des mots qu'il était encore trop tôt de prononcer.
Lundi, habillé dans un chaud manteau trench qui m'arrivait un peu au-dessus des genoux, j'arrivai au travail la tête légèrement ailleurs. En chemin, j'étais passé devant le café, où je la vis, affublée de son tablier, faire des allers-retours entre la salle principale et la terrasse. Elle travaille vraiment tôt… Me dis-je en tournant au coin de la rue sans m'arrêter. Une fois dans la cour, je fus interpellé par le Directeur qui se trouvait en présence de la petite camarade de Tallulah. Tiens ? Je m'approchai d'eux en essayant d'afficher un sourire polit qui ne se croisait pas trop avec de la grimace. Je serrai la main à mon supérieur et adressa un hochement de tête à mon élève qui me le rendit avec un sourire bien moins faux que le mien. Je compris qu'ils partageaient une même passion et qu'ils conversaient sur un livre qu'ils eurent tous deux lu. C'était étrange, je les enviai un peu…Rien de bien affectueux ne se dégageait de leur conversation, pourtant ils semblaient si détendus qu'on aurait dit des amis de longues dates. Pourquoi n'est-ce pas aussi simple avec vous ? songeai-je en pensant à Tallulah.
Me sentant de trop dans ce dynamisme qui ne m'habitait guère, je voulus prendre congé, mais mon supérieur m'arrêta.
-Attendez Rayan, j'ai les plannings des étudiants à vous donner. La plateforme informatique a été en maintenance tout le week-end et ça risque de perdurer jusqu'à demain.
-Encore des fraudes ? m'inquiétai-je, sachant que certains étudiants avaient la fâcheuse manie de pirater le système pour obtenir d'avance les sujets des contrôles. J'ai vécu ça dans mon ancien lieu de travail.
Soudain, des éclats de rires attirèrent notre attention à nous trois. Mon cœur se serra à la vue de cette jeune femme pour qui je compris mon cœur s'être amouraché d'elle trop vite pour que je puisse l'ignorer désormais. Elle semblait bien moins morose que moi, dans les bras de son collègue qui chahutait avec elle. Les regards qu'il lui lance… Bien sûr qu'il l'aimait. Et je compris aussi, en le voyant muni d'un sac de cours, qu'il était étudiant à Antéros, tout comme elle. Je l'envie… me dis-je subitement. Il travaille auprès d'elle, étudie auprès d'elle…
Et ils pouvaient s'étreindre ainsi, personne n'irait les sermonner. Au contraire, j'entendis plusieurs étudiants qui passaient près de nous et qui eurent vu la scène, se demander s'ils sortaient ensemble. Je sentis l'agacement m'assaillir à nouveau… Ils s'installèrent sur un banc tandis que je vis Chani pianoter sur son portable.
-Ils sont en formes ! s'exclama-t-elle en regardant dans leur direction.
-Ah, des camarades à vous ? lui demanda le Directeur.
-Tallulah est une bonne amie, mais je ne connais pas très bien Hyun.
Au loin, je vis Tallulah dresser la tête en direction de Chani qui lui fit un signe de la main. Tous deux se joignirent à nous. Ce fut idiot, mais je me sentis un peu vexé de la voir perdre son sourire en me remarquant. Ma cadette fit la bise à son amie et nous salua très simplement et poliment mon supérieur et moi. De même que ledit Hyun, à qui je ne fis qu'un hochement de tête. Son regard ne se baissait pas, et je ne fus pas d'humeur à le détourner non plus.
Je me souvins avoir dit à Tallulah que son collègue faisait bien de s'inquiéter de mes intentions envers elle. Et en ce jour, mes paroles prenaient de plus en plus de sens…
-Quelle fougue ! Il y a des jours ou j'aimerai avoir la même énergie, s'exclama mon supérieur en riant.
-Surtout avec une matinée de boulot au café, je ne sais pas si je vais avoir la même énergie quand j'irai bosser demain, souleva Chani.
-Ah oui ? En voilà des jeunes gens courageux. Vous êtes également en Art ? s'interrogea le Directeur au sujet du jeune serveur. Sûr et certain que je me serais souvenu de lui si ça avait été le cas, je répondis pour lui :
-Non, il n'est dans aucun de mes cours.
Mon cadet m'adressa un regard lourd de sous-entendus et renchérit :
-Je suis en info. Com. En M2, comme Tal'.
Tal'… Il prononça avec plus d'appui le surnom de ma cadette, envers qui je devais me contenter de l'appeler « Mademoiselle » et la vouvoyer. Prenant une profonde inspiration, je fis mine d'avoir froid et cachai le bas de mon visage sous le col de mon manteau, non sans serrer les dents. Il ne fallait surtout pas que je fasse d'accro aujourd'hui, pas après avoir annulé le cours l'autre jour. Mes états d'âmes attendraient la fin des cours.
Subitement, Tallulah se tourna vers son ami, qui se rapprochait d'elle en gravissant les marches qui les séparaient. Elle baissa le ton, ce qui rendit leur proximité plus intime encore, mais non pûmes entendre :
-D'ailleurs, tu vas être en retard Hyun… C'est toujours toi qui m'accompagne, la prochaine fois ce sera mon tour, promis.
Et l'instant d'après, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je sentis le reste de mon corps se tendre. Avec délicatesse, et une affection loin d'être amicale, ce Hyun aux privilèges que je n'avais guère, déposa un baiser tendre sur le front de Tallulah. Après quoi, il s'en alla en saluant les deux jeunes femmes d'un signe de la main. Mais s'il pensait que je n'eus pas remarqué son regard en coin, c'était raté…
-Ah, l'amour…un soutien indéniable en cette période difficile de vos études.
Lâcha le Directeur avec entrain. Pour ma part, je fis mine de regarder ailleurs en restant muet. Et si…s'ils étaient vraiment ensemble ? J'eus un peu de mal à le croire. Pourtant, Tallulah ne démentit pas non plus les mots de notre supérieur. Elle fixait le sol, peut-être pour tenter de voiler au mieux son visage empourpré.
Nous prîmes tous les quatre le chemin en direction de l'amphithéâtre où j'assurerai mon cours. Si devant, Chani et le Directeur eurent repris leur précédente conversation, ce fut plutôt le silence religieux entre ma cadette et moi. En revanche dans ma tête, c'était l'apothéose. Aurai-je un jour la liberté d'avoir de telle geste envers elle ? Me le rendra-t-elle ? A quel point puis-je encore tenir sans lui parler ? C'est trop tard…on doit éclaircir la situation maintenant.
Nous nous séparâmes, moi partant vers l'estrade en compagnie de mon supérieur, et Tallulah, en compagnie de son amie, partit s'asseoir à la même place que vendredi dernier.
-Tenez, surtout dites leur bien que c'est nominatif, et qu'ils ne pourront pas avoir de doublon !
-Bien entendu, je vais leur distribuer attentivement, assurai-je en prenant l'enveloppe qui contenait le planning des examens de mes élèves. Il repartit après de derniers mots et je pus débuter mon cours.
Je n'eus même pas besoin de réclamer le silence que les élèves se montraient déjà fort attentifs. Une chose de moins à régler. J'en profitai pour les saluer et leur informer que je détenais leur planning nominatif pour les examens de décembre à janvier, hors contrôles continus qui eux se déroulaient toute l'année.
Les appelant un par un, je finis par tomber sur le planning de Tallulah qui se déplaça vers moi tout comme je m'avançai vers elle. Elle me remercia avant même qu'elle n'obtienne son planning, et lorsqu'elle le pinça de ses doigts fins, je baissai volontairement le ton, le dos tourné au reste de l'amphi pour que personne ne me voit lui parler.
-J'aimerai vous parler…
J'enchaînai aussitôt avec l'étudiant suivant. Tallulah ne m'accorda aucune parole ni un regard alors je l'eus cherché du mien. Un peu troublé, je terminai de distribuer les fiches et grimpai à nouveau sur l'estrade pour véritablement entamer mon cours. Enfin, ce fut après avoir calmé un peu mes étudiants qui s'excitaient devant leur planning. Je repensai à l'invitation de Leigh à la soirée qui se déroulerait après la compétition de surf.
-Allez, reprenez votre calme ! Si j'étais vous, je profiterais du week-end prochain pour me détendre une dernière fois avant la dernière ligne droite !
L'Anxiété se changea peu à peu en une ambiance plus légère et une élève demanda si nous allions reprendre directement le débat de la semaine dernière ou si nous passions à une autre problématique.
-On creuse encore celle de vendredi ! Elle vous est primordiale pour comprendre l'insertion de l'œuvre de George Raymond Richard Martin comme une œuvre d'Art moderne à part entière du XXIe siècle malgré son aspect médiéval.
Mon attention fut bien souvent portée vers Tallulah qui n'eut presque rien dit de tout le cours. Je ne m'étais pas senti le cœur à l'interroger, me questionnant silencieusement si ce qui s'était passé Samedi y était pour quelque chose ou non. Chani aussi détournai parfois ses yeux de l'estrade pour observer sa voisine qui devenait étrangement pâle. Si cette situation la dérange à ce point, autant y mettre un terme maintenant… m'étais-je dit, le cœur lourd.
Les deux heures furent aussi dynamiques que ceux de vendredi, bien que nous n'ayons absolument pas eu le droit à la spontanéité de celle envers qui je m'étais langui d'entendre le point de vue. Lorsque j'annonçai la fin du cours, je me précipitai peut-être avec trop de hâte, au point de me recevoir des regards curieux de certains élèves qui sortaient, pour obtenir une réponse de la part de Tallullah. Elle veut parler ou pas … ?
Je la trouvai plaquer contre le mur de l'escalier, laissant ses camarades quitter la rangée, en compagnie de Chani à qui j'adressai d'avances mes excuses. Je m'adressai ensuite à Tallulah.
-Puis-je vous parler un instant ?
Elle acquiesça. Toutes deux s'arrangèrent aussitôt, se promettant de se rejoindre au réfectoire plus tard. J'eus un brin d'espoir que les choses n'étaient peut-être pas encore catastrophiques lorsque je la vis accepter ma demande, mais je désenchantai bien vite en la voyant si fermer à me parler.
Ma cadette n'avait pas bougé d'un iota alors que j'eus pris la direction de l'estrade, pensant que nous serions plus à l'aise pour converser.
-Ecoutez, je ne veux pas paraître désobligeant mais il serait peut-être temps que l'on discute sérieusement de ce qu'il se passe entre nous en ce moment, commençai-je en revenant vers elle.
Elle soutint mon regard par le sien fort troublé par un sentiment presque agacé que je crus être provoqué par ma faute. Finalement, il n'en est rien, elle ne veut absolument pas que l'on parle… Désabusé par l'attitude de Tallulah, qui, je crus plus honnête que cela, je pris un ton plutôt désinvolte et lui dit que ce n'était pas la peine de rester si elle ne désirait pas parler avec moi. Je voulus ajouter que mon statut de professeur n'aurait dû en aucun cas la faire se sentir obligée de rester…mais elle m'interrompit avec une véhémence que je ne lui connaissais pas encore. Rien de bien violent, mais je retrouvai sa spontanéité et son naturel qui m'eut charmé dès le premier jour.
-Ok, là je vous arrête de suite !
Bon nombre de professeurs lui auraient sûrement rappelé qu'elle n'était qu'une étudiante, adulte certes, mais qu'en aucun elle n'avait le droit de prendre un tel ton avec une personne de mon « statut ». De mon côté, ça me rassura un peu qu'elle se montre ainsi en cet instant où je voulais discuter de tout sauf de nos différents échelons au sein de cet établissement : Certes vous êtes plus âgé, vous êtes mon professeur, en sommes vous avez tous les statuts de la personne proclamant « l'autorité ». (Je sentis son sarcasme) Mais je suis encore capable de savoir ce que je veux sans qu'on me prenne par la main. Vous vouliez parler, j'ai accepté car j'estime qu'il est également temps de le faire. Pour tout vous dire, j'ai un peu de mal à vous suivre, alors parlons.
Me laissant littéralement sans voix, je la détaillai des pieds à la tête et mes yeux se firent emprisonner par les siens, dont la profondeur du brun sembla noyer la lumière autour de nous. Ce qui m'inquiéta, était cette tension qui semblait l'entourait, et alors que je me fus dit plus tôt que nos affaires auraient pu la tarauder ainsi, je commençai à me demander s'il n'y avait pas une autre raison à ce malaise palpable. Essayant de reprendre contenance, je détournai le regard à la recherche d'un point qui me permettrait de faire redescendre la pression qu'elle me mettait en me toisant ainsi.
-J-je…je ne voulais pas vous blesser, dis-je alors d'une voix qui chevrota. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses, si mes mots vous ont paru présomptueux. Pour dire vrai, quand j'ai compris que vous ne travailliez pas samedi soir, je me suis dit que vous aviez simplement voulu faire bonne figure et j-je…
-Bonne figure ? répéta-t-elle d'un ton aussi tranchant que son air fut outré, elle reprit, et la suite de ses paroles me rendra bien plus troublé encore : Si la subtilité ne fonctionne pas, alors autant être claire : ça me fait plaisir de vous voir, et ce n'était certainement pas pour faire bonne figure que j'ai accepté de vous servir un café samedi. J-je voulais simplement… ah !
-Tallulah ! m'exclamai-je, totalement alarmé de la voir s'effondrer au sol. Hé ! Tallulah, que se passe-t-il ?
Je sentis son corps trembler alors que je l'aidai à se relever. Presque aussitôt, elle vint se maintenir le bas de son ventre en se pliant vers l'avant en grimaçant de douleur. Elle me repoussa gentiment, m'assura que ce n'était rien et se mit à rassembler le reste de ses affaires. Bien trop inquiet pour elle, mais en même temps très déconcerté, je restai à côté d'elle au cas où elle referait une chute.
-Pardon de ne pas l'avoir remarqué avant, vous étiez bien silencieuse en cours, je pensai que ça avait un rapport avec nous mais c'était parce que vous étiez malade, n'est-ce pas ?
Visiblement pressée de s'en aller, je vins la maintenir par le bras pour l'aider à gravir les marches menant à la sortie. Je me sens si stupide, et très égoïste ! Ma cadette était en détresse, je l'eus vu tout le long du cours, et je n'eus rien fait d'autre que de penser à discuter de ce qui me « chagrinait » depuis Samedi.
-Pas vraiment…je-
Tallulah se tourna subitement, les jambes tremblantes et les mains plaquées derrière elle comme pour me dissimuler quelque chose. Il me vint alors une explication à son embarras si virulent, sans pour autant que je sois sûr, je demandai :
-Vous avez de quoi vous changer… ?
Sa mine affligée et son regard fuyant vinrent confirmer mes doutes, et d'instinct, je retirai ma veste afin de l'enrouler de sa taille et dissimuler ce qui la rendait si anxieuse. Je me souvins alors d'une camarade du collège, qui vécut une journée ignoble sous les moqueries, à cause d'une tâche à l'arrière de son pantalon qu'elle ne put absolument pas éviter. Si je ne fus pas participant aux moqueries, je ne fis pas non plus d'efforts pour que cela cesse. J'eus observé, impuissant, la détresse de cette jeune fille qui subissait déjà les métamorphoses de son corps, et le regard abruti des autres, de tous genres et sexes confondus.
En revanche, ce qui me marqua, fut le geste qu'eut cet élève de troisième qui revenait d'un entraînement de l'UNSS. Il avait sorti son sweat de sport et l'eut enroulé autour de la taille de cette petite fille qui l'eut remercié par des larmes de soulagement. Cet élève, me fit alors réaliser, que malgré ma différence, je n'étais pas si impuissant que cela et que j'aurai tout à fait pu aider cette fille à surmonter son embarras. Aujourd'hui, je peux le faire.
Tallulah se montra réticente, mais j'insistai, en lui faisant comprendre que ce n'était qu'un vêtement et que son confort à elle m'importait bien plus que la propreté d'un morceau de tissu. Tête basse, elle me remercia alors que je prenais ses mains dans les miennes. Ses doigts étaient glacés, et je me fis violence pour ne pas la prendre dans mes bras. Je songeai alors à son collègue, ce Hyun, pour qui ce genre de geste n'avait rien de contraignant tant que Tallulah le consentait. L'aime-t-elle ? me mis-je à me demander sans la quitter des yeux.
-Cela m'embête de ne pouvoir rien faire, murmurai-je sincèrement désolé : Si ce n'est vous raccompagner au dortoir, proposai-je sans aucune arrière-pensée. Tout ce que je souhaitai, c'était l'aider à se sentir mieux.
Ma cadette choisit ce moment pour retirer ses mains des miennes desquelles je ne desserrai pas l'étreinte, en espérant qu'elle comprenne que j'étais là pour elle.
-J-je vais appeler Chani. Je ne suis pas bête, je sais très bien que ça risque de jazzer si jamais l'on vous voit entrer au dortoir avec une étudiante, me dit-elle alors.
Comment fait-elle pour penser à moi dans un moment pareil ? Je n'insistai pas, refusant de la rendre plus anxieuse qu'elle ne l'était.
-D'accord, fis-je dans un souffle de capitulation : Je vais rassembler mes affaires et attendre avec vous l'arrivée de votre amie. Vous tenez à peine sur vos jambes et je n'aimerai pas que vous vous retrouviez au sol une fois parti. Installez-vous là en attendant.
Après l'avoir aidée à s'asseoir sur un siège du dernier rang, au plus près de la sortie, je dévalai les marches avec hâte pour récupérer ma mallette et mon manteau que j'enfilai par-dessus ma chemise maintenant séparée de son veston. J'entendis, par écho, des bribes de sa conversation en n'ayant bien évidement que sa propre répartie. Je remontai en essayant de ne pas faire trop de bruit, mais je ne pus m'empêcher de rire à l'écoute d'une expression bien singulière pour parler de ses règles. « Le débarquement de Normandie…Pas sûr que les profs d'Histoire soient très friands de la comparaison. » Pour ma part j'appréciai son humour face à cette situation.
En rien, cela n'aurait dû être une gêne de m'en parler, mais les mentalités faisaient que je comprenais enfin son hésitation de plus tôt ainsi que ce malaise qui ne l'eut pas quitté pendant que nous parlions.
Lorsque je l'entendis mentionner son mémoire, je sortis avec précipitation de la documentation que j'eus faite de mon côté pour étoffer ses recherches.
-J'ai quelque chose pour vous ! chuchotai-je suffisamment fort pour que Tallulah m'entende.
La laissant terminer sa conversation, je vins m'installer à côté d'elle et triturai les recoins de mes feuilles distraitement. Elle coupa rapidement, avant de soupirer longuement. Remarquant mon sourire, elle me demandait ce qui me prenait…
-« Le débarquement de Normandie », hein ?
Ma cadette partit dans un rire nerveux et tenta de se cacher dans ses bras croisés sur la table. Nous pûmes noter que l'ambiance entre nous s'était légèrement détendue, mais le fait était que je me sentais toujours aussi coupable de l'avoir coincée alors qu'elle se sentait si mal. Nous échangeâmes sur le fait qu'elle aurait pu m'expliquer ce qui lui arrivait, peu importe que je sois un homme ou son professeur.
Puis, alors que nous échangions un sourire complice, je profitai du fait que nous fûmes encore seuls pour lui demander, un peu timidement :
-V-vous travaillez quand, au juste ? Au café je veux dire…
« Ça me fait plaisir de vous voir ! » au moins maintenant j'étais fixé. Nous profitions mutuellement de la présence de l'autre. Même si je ne pus entendre jusqu'au bout ce qu'elle voulut me dire, je me dis que nous aurions désormais bien d'autres occasions de discuter plus intimement. Et cette fois-ci, ce sera sans bavure, m'eussé-je promis. Mais je n'osai plus croiser son regard pour l'instant…
-Le lundi matin, déjà ! rit-elle. Je me souvins de l'échange de ce matin.
-Oui, déjà…, Le Mardi soir et le Jeudi soir, je suis de fermeture. J'ai demandé des heures supplémentaires aussi, peut-être aurai-je d'autres soirs de fermeture, m'expliqua-t-elle comme pour me faire comprendre que j'étais libre de venir la voir quand je voulais à ces heures-là. Et plus encore si elle avait des heures sup'…
-Vous repasserez ?
Bon sang, ce qu'il devenait difficile pour moi de garder un soupçon de bienséance en la sachant si rentre-dedans et impatiente.
-Pourquoi vous demander vos horaires, si ce n'est pas pour venir vous voir ? rétorquai-je alors en oubliant un moment la subtilité.
Tallulah me sourit, non sans rougir et je sentis ma poitrine se gonfler de tendresse. Finalement, je m'étais pris la tête pour peu et il n'y eu aucun malentendu dans ce qu'elle m'eut proposé l'autre soir. Elle aussi, désirait bien me revoir…
Chani arriva, et nous nous séparâmes non sans qu'une pointe d'inquiétude ne m'accompagne tandis que je les regardai s'éloigner. Néanmoins, l'esprit plus serein que ce matin, je partis prendre un déjeuner. Je n'avais pas de cours à assurer juste après, je pris donc mon temps pour manger en relisant certaines recherches pour mon travail. Je pourrai utiliser ça pour le prochain cours, tiens… l'après midi passa plutôt calmement, du moins, jusqu'à ce que Monsieur Lebarde ne revienne de son cours avec une mine agacée, accompagné de Marine, une autre de mes collègues avec qui j'avais vraiment du mal à m'entendre.
-Je sais bien qu'ils sont assez grands pour savoir ce qu'ils font, mais je n'aime pas l'idée qu'une forte tête entraîne de bons éléments dans leurs bêtises ! Si Mademoiselle Loss veut rater sa dernière année, qu'elle le fasse sans entraîner sa camarade avec elle !
Je tiquai aussitôt avoir entendu le nom de famille de ma cadette. Qu'est-ce qu'il lui reproche encore ? Me dis-je en faisant mine de ne pas écouter leur conversation.
-Haha, tu te fais du mal André ! Je sais que tu es superviseur pour le mémoire d'un de tes élèves mais tu ne dois pas te sentir obligé d'être derrière tous les autres. Laisse-les donc apprendre de leurs erreurs.
-Je suis là pour essayer de leur faire éviter d'en faire, justement ! Et je trouve ça scandaleux, de voir cette étudiante entraîner une personne aussi sérieuse et curieuse que Chani dans sa déchéance.
Marine rit aux éclats tandis que je redressai la tête pour croiser le regard de mon collègue qui touillait rageusement sa cup de café.
-La déchéance, à ce point … ? fis-je, quelque peu abasourdi. C'était sorti tout seul, mais je trouvai bien grossier la manière dont il parlait de Tallulah.
-Tiens, le preux chevalier qui vient au secours de ses chers étudiants sur son cheval blanc ! pesta Marine en ouvrant l'un de ses manuels de cours. Je passai outre sa remarque et attendis que Monsieur Lebarde me réponde.
-C'est vrai quoi, à un moment il va bien falloir intervenir ! Chani porte beaucoup d'attention au cours d'art antique et médiéval, elle m'a déjà posé beaucoup de questions pour l'aider dans son mémoire, on voit qu'elle veut réussir, elle ! (Il grogna) Tallulah…hein, ce n'est pas pareil.
Sachant au combien ma cadette se donnait avec passion pour sa thèse, je ne me sentis pas le cœur à ignorer la remarque de mon aîné et dit :
-Parce qu'elle ne vous pose pas de question à la fin du cours et qu'elle n'a pas choisi d'introduire vos cours à son mémoire ferait d'elle une étudiante ne visant pas la réussite ? Sans vous offenser, Tallulah se donne beaucoup de mal dans l'aboutissement de ses recherches. Pas plus tard que ce matin, nous avons échangé à ce sujet.
-Oh, elle a donc commencé à chercher ? rit-il dans une toux étouffée.
-Avec toute la documentation qu'elle détient, cela doit faire un long moment qu'elle bosse dessus, vous savez.
-Et sur quoi porte-t-il ? Non parce que pour le moment elle ne donne pas l'impression de travailler beaucoup et je vais finir par la soupçonner de tricher lors des contrôles continus.
Je fronçai les sourcils et serrai le poing sous la table en essayant de contenir la colère qui m'envahissait.
-La protection des artistes est un sujet qui lui tient beaucoup à cœur. Elle a-
Il rit de plus belle en m'interrompant sans aucune gêne.
-« La protection des artistes ! » s'esclaffa-t-il avec un soupçon de dédain : Voilà un sujet bien engagée pour une personne ne respectant pas son emploi du temps !
-Mais que diable a-t-elle fait pour que vous parliez ainsi d'elle !? Un retard n'est pas si terrible, vous savez que certains étudiants bossent à côté de la fac !? m'exprimai-je pour de bon, le ton un peu haut.
-Sauf qu'un job étudiant ne doit pas interrompre ses études et n'excuse en rien ses retards, le règlement est le même pour tous ! Et encore, un retard de plus de sa part, ça ne m'aurait pas étonné mais là c'est d'une absence de deux heures dont on parle ! Deux heures ! En M2, on ne se permet pas de sécher les cours, Rayan ! Pas pour un cours d'un si lourd coefficient ! Et comme disait Marine, les étudiants font ce qu'ils veulent avec leurs études, mais je ne tolèrerai pas qu'elle incite sa camarade à tomber avec elle, pas en sachant que son mémoire porte sur mon cours !
Je compris alors que Tallulah et Chani ne s'étaient pas montrées au cours de mon collègue après le déjeuner. Elle devait se sentir trop fatiguée… me dis-je, en me demandant si son amie n'était pas restée avec elle pour ça. Peut-être va-t-elle plus mal que cela ? La voix de Monsieur Lebarde me sortit de mes inquiétudes, lorsqu'il ajouta à mon propos :
-Vous comprendrez vraiment ce que c'est de s'investir pour le bien des étudiants lorsque vous serez plus vieux. Je ne peux vous en vouloir de vous exprimer ainsi, votre manque d'expérience fait que vous êtes encore trop dans la peau d'un étudiant. Laissez le temps se faire, et vous verrez que votre façon de penser changera et qu'il faut avant tout écarter les mauvais éléments des bons !
-Mon manque de…balbutiai-je effaré par ce que je venais d'entendre.
-Ça, c'est dit, pouffa ma collègue sans détacher ses yeux de son manuel.
-Ne soyez pas choqué par mes paroles, Rayan. Reconnaissez que votre petite crise de l'autre fois ne vous fait pas honneur ! Qu'un étudiant quitte un cours ne concerne que lui, mais un professeur excusez-moi c'est un peu…
-Je reconnais avoir fait un faux pas, mais oserez-vous me regarder droit dans les yeux en me disant que cela ne vous ait jamais arrivé de ne pas vous sentir capable d'assurer un cours ? Si c'est le cas, grand bien vous fasse, André !
Sur ces mots, j'attendis qu'il me réponde mais il ne fit que me détourner le regard. Évidemment, on a tous déjà annulé un cours pour des raisons personnelles ! hurlai-je au fond de moi, mais il n'y en avait que peu qui l'assumait à ce que je voyais.
Agacé, je pris mes affaires et quittai la salle des professeurs en leur adressant de polies salutations mais de très brèves également. Je savais que ce n'était pas en explosant ainsi à chaque fois que quelque me contrariait qui m'aiderait à créer des liens avec mes collègues. Mais ils semblaient tous être munis d'une insensibilité qui me révoltait ! Et la manière dont ils parlaient des étudiants comme s'ils les connaissaient au point de les avoir faits…Non mais j'vous jure !
Et la manière dont il voyait Chani se faire manipuler par Tallulah. Bonjour l'estime qu'il portait envers cette jeune femme dont il semblait pourtant admirer le sérieux et l'investissement dans son cours ! Bien sûr, je connaissais les raisons qui eurent sûrement poussées les deux jeunes femmes à sécher, mais comment expliquer cela à mon collègue ? Cela ne le concernait en rien, et ce n'était sûrement pas à moi d'apporter de telles explications. Mais que cela était rageant de ne pouvoir défendre dignement quelqu'un que l'on appréciait.
A suivre…
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22- LA BANLIEUE
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Mes années à la fac ne me servent à rien. Je n'aime pas ce que j'apprends, je n'aime pas les gens avec qui j'apprends et je ne comprends pas ce que je fais là. Tout ce que je veux, c'est baiser, danser et bien m'habiller. J'ai laissé les autres décider pour moi et je me suis retrouvé avec un bac d'économie et maintenant j'essaye d'apprendre le droit. Le droit (sauf l'histoire du droit) et l'économie, ҫa m'ennuie. J'aime bien dessiner des chaussures de femme, des pantalons ou des chapeaux; mais même pour ҫa, je ne me prends pas au sérieux, c'est un passe-temps, ce n'est pas un métier. Il faut faire du droit quand on ne sait pas ce qu'on veut faire parce que ҫa mène à tout. Avocats, clerc de notaires, huissiers de justice, ce sont des personnages de romans de Balzac, ce n'est pas mon futur. Les étudiants, là, se comportent comme des fachos et sont homophobes. Ils s'étonnent que je ne veuille pas faire de "Prépa militaire". Ils passent tous les weekends à la caserne et quand ils feront leur service militaire, ils seront déjà officiers. Non, je ne serai pas non plus un simple trouffion parce que mon service militaire, je ne le ferai pas. La foi dans laquelle j'ai grandi interdit de faire le service militaire, la non-violence est de base. Les objecteurs de conscience doivent passer en prison le double de temps qu'ils auraient passé au service militaire. Quand un "frère" partait faire ses deux ans de prison, il y avait une fête de départ, des cadeaux et aussi beaucoup de prières. Nous étions tous très fiers. Certains se donnaient la peine de leur rendre visite à Fleury-Mérogis et devaient faire part de leur expérience sur l'estrade, au micro devant le pupitre. Même si l'allocution était spontanée et ne serait pas notée, il fallait faire attention à ses gestes, à son contact avec l'auditoire et à la construction de son message. Les lettres des détenus étaient lues devant toute la congrégation. S'en suivaient de nouvelles prières. Je n'y suis jamais allé à Fleury, j'étais trop jeune. La foi m'est devenue superflue, mais le dégoût pour cette univers masculin primitif est resté. Les uniformes sont magnifiques et les aventures de Jeff Stryker en prison sont très excitantes mais rien n'y fait, je ferais tout pour être réformé P4, psychologiquement perturbé!
Le cours est vraiment trop assommant, Nathalie propose d'aller chez elle écouter des disques. Nathalie était la meilleure amie de Catherine au lycée Émile Dubois. Ils voulait lui faire redoubler sa première B alors ses parents l'ont mise dans une "boîte à bac, privée" pour sa terminale. Catherine a fait la fête avec moi et n'a pas eu son bac; moi, je l'ai eu de justesse et Nathalie aussi. Nous nous retrouvons ensemble en droit. L'univers de Nathalie est très différent de celui de Catherine. Elle habite aussi un immeuble récent du 13ème, mais pas dans un HLM. C'est une résidence avec interphone. Nathalie n'utilise que sa particule pour son nom mais sur la sonnette, il y a son nom en entier "Brugerolle de Fraissinette" Ҫa laisse pas beaucoup de place pour des prénoms. Je comprends enfin pourquoi des fois elle paraphe avec un BdF. J'ai jamais osé demander. Qu'est ce que c'est chic! L'appartement est immense mais bas de plafond. Il fait sombre, les stores à lamelles sont légèrement inclinés, des meubles chinois en laque noire occupent tout l'espace. La mère de Nathalie est eurasienne d'origine vietnamienne. Elle est très typée. Très maigre avec beaucoup de cheveux très noirs, elle se fait les ongles avec un petit flacon YSL. On dirait Eartha Kitt! Elle ne se lève pas pour dire bonjour, elle ne veut pas rater son vernis. Nathalie m'apprend le mot "quarteronne", Nathalie Brugerolle de Fraissinette est très fière d'être quarteronne. Pour moi ҫa sonne plutôt comme une descendante de chevaliers croisés, mais ҫa veut simplement dire qu'elle est un quart asiatique. Personne ne pourrait l'imaginer. Nathalie est un peu ronde et très blanche, il y a peut-être dans ses yeux un mini signe de bride mais il faut vraiment le savoir. Le père est ingénieur sur une plateforme pétrolière "en" Abu Dhabi (ne surtout pas dire "à" Abu Dhabi), et n'est jamais là. Nous nous dirigeons en piaffant au fond du couloir. Eartha Kitt comprend tout de suite que ce n'est pas aujourd'hui que sa fille aura enfin un petit ami. La chambre de Nathalie est minuscule mais elle a, pour elle toute seule, une chaine compacte Philips avec platine disque, radio FM et lecteur de cassettes "auto-reverse. Elle adore "Mad World" de Tears for Fears. Moi aussi. J'avais l'impression que la semaine dernière lorsque je lui avais dit que je n'avais pas l'argent pour pouvoir me l'acheter, qu'elle n'en avait jamais entendu parler. Je suis intrigué. Va-t-elle me l'offrir? Non, elle m'offre de partager son "Jambon-purée". Il y en a si peu, je lui laisse l'intégralité des seules calories qu'elle s'autorise. Il est temps d'aller au Luco, je dis que c'est une bonne idée mais c'est quoi le Luco? Je ne pose pas cette question idiote et je la suis. "Au revoir, madame". Eartha Kitt a un ongle qui la préoccupe énormément et lance un "Au revoir, Philippe" sans lever la tête. Nous préparons nos cartes oranges zones 1 et 2. Nous avons "le ticket chic et choc " comme le dit la publicité et nous partons pour le jardin du Luxembourg; le "Luco" en jargon étudiant.
La carte orange la moins chère est toujours zone 1 et 2. La zone 1 c'est Paris "Intra Muros", la zone 2 c'est la très proche banlieue. Moi, je sais que la vrai zone, c'est Malakoff et que tous les banlieusards sont des zonards. Il y a un moins de 50 ans, l'ancien emplacement des fortifications de Paris était un gigantesque terrain vague recouvert de bidonvilles. La bordure de Malakoff n'avait rien a envier aux favelas brésiliennes. Je lis "Voyage au bout de la nuit" de Céline (mais dans l'édition de la Pléiade) et l'enfer qu'il décrit, c'est ma banlieue, c'est Malakoff, glauque et sordide. Malakoff c'est en zone 2, quelle chance, rien ne me différencie des vrais parisiens. La zone 3 c'est trop la honte! La zone 4, ҫa peut-être bien si tu habites à Versailles ou au Vésinet mais la zone 5, c'est de nouveau l'horreur. Quoi qu'il en soit, je sais aussi que quitter Malakoff, c'est devoir subvenir à mes propres besoins, et ҫa je n'y suis pas encore prêt. Il faut encore supporter le beau-père.
En zone 3, il y avait eu l'année d'avant Gilles. Gilles n'avait que 16 ans, et moi, j'étais pas encore majeur, on s'était rencontré au Broad. Il habitait avec ses parents à Noisy-le-Sec. On attendait 9 heures du matin qu'il n'y ait plus personne chez moi à Malakoff. J'étais super fatigué mais Gilles était très mignon et une cochonne au lit. Ҫa valait la peine de rester réveillé, trois heures de baise avant de devoir déguerpir à nouveau. Mon lit n'avait qu'une place et c'est assez réjoui que je conduisait Gilles dans le grand lit parental, l'ultime blasphème.  Un lit en bois de roses avec des incrustations fleurie, un héritage de Mémé, la grand-mère du beau-père. Après avoir rajouté des positions au Kamasoutra, les draps n'étaient pas toujours très propres. Nous partions dans la salle de bains chercher une éponge, de l'eau chaude et un sèche-cheveux et rien n'y paraissait. Ҫa nous faisait tellement rire. Gilles m'adorait, je crois que j'étais son premier amour. Après quelques semaines de nos amours insomniaques, il avait fallu rencontrer les meilleurs amis, à Noisy. C'était loin mais comment résister à la curiosité de découvrir son chez-lui. En arrivant dans sa "cité", j'avais déjà senti que malgré nos origines sociales prolétaires identiques, nos environnements était bien différents. Le 93 c'était beaucoup plus "violent" que le 92. Mon éducation religieuse avait été très stricte mais avait été une éducation. J'avais appris à lire, en solitaire, en conversation ou en discours devant une assemblée, j'avais un vocabulaire. Avoir lu la bible trois fois de fond en comble avait quand même changé ma vision du monde. La représentation des aveugles de Jéricho par Nicolas Poussin au Louvre, c'était passionnant. Les 5 amis de Gilles écoutaient du rap que je n'ai jamais entendu, ... en français. Ils m'avait regardé, consternés, j'étais juste bien propre sur moi et un peu chic. Ils avaient voulu lui crier: "Merde, qu'est-ce que tu fous avec un bourge?" mais avaient seulement demandé comment on s'était rencontré. Ҫa n'avait pas été une question, ҫa avait été une accusation. Gilles avait tenté avec moi de faire son coming out, mais ҫa ne se passait pas comme prévu.  J'avais vu leur univers s'effondrer sous leurs yeux, leur ami d'enfance était devenu une tarlouze. Seule la copine un peu grosse semblait intéressée par ma présence et prête à m'adopter. J'avais inventé un prétexte pour m'éclipser, ... pour toujours. C'était vraiment trop compliqué. Si j'avais décidé de disparaître de la vie de Gilles, lui, n'avait pas dit son dernier mot. Je l'avais retrouvé récemment, plus beau que jamais, successivement à l'entrée du Broad et ensuite des Bouchons. Il m'avait toisé, parlé à voix basse avec l'autre videur et avait laissé un petit moment avant de m'autoriser à rentrer. On croyait rêver. Une autre fois, alors qu'Yves le portier du Broad était tout seul, il m'avait raconté qu'il m'aimait bien mais que je n'avais pas du tout été sympa avec Gilles. Il s'était fait virer de chez lui après son coming out, avait essayé de me joindre mais je l'avais ignoré et il avait eu des moments très difficiles. Maintenant, tout allait mieux, mais il m'en voulait énormément. Je ne savais pas encore que ҫa irait encore plus loin. Deux ans plus tard, il aurait le rôle principal dans le nouveau film X de Jean-Daniel Cadinot "Sous le Signe de l'Étalon" avec comme pub, une magnifique photo de lui en blond décoloré. Je regarderai le film, mais je ne reconnaîtrai pas sa queue, c'était comme s'il s'était fait doubler pour les scènes de cul. Je la connaissais bien sa queue quand même! Plus tard encore, il mourrait du SIDA, comme tous les autres. JE N'AI PAS TUÉ GILLES! La banlieue a tué Gilles.
Malakoff est encore communiste mais de plus en plus annexé par la capitale. Le Théâtre 71 est sensé attirer toute l'intelligentsia parisienne, l'INSEE a le building le plus imposant depuis 74 et la section droit de l'illustre fac de médecine Paris V ne désemplit pas depuis 1976. Eh oui, je me retrouve en fac à 10 minutes à pieds de chez moi. Chaque rame du métro délivre ses centaines d'apprentis beaux parleurs mais moi j'arrive depuis l'autre côté. Je n'ai pas traversé le périphérique. Je déteste ne pas être Parisien. Jimmy Sommerville chante: "Run away, turn away, run away..." Mais comment survivre? Je crois être banlieusard mais je me trompe, je suis déjà le pire des Parisiens. J'étouffe dès que je vois ces petits pavillons lamentables et veux vomir devant les HLM. C'est pour ҫa que Gilles n'était pas possible. Mon monde à moi est civilisé, je ne me fais pas mettre à la porte, c'est moi qui décide quand je m'en vais!
Le beau-père, il travaille à Paris rue Cognacq-Jay pour TF1. Il est une sorte de magasinier. Un jour il ramène une petite annonce du tableau collectif. Un réalisateur de films échange une chambre non mansardée dans le 15ème contre des heures de baby-sitting. Maman ne pleure pas, maman ne pleure jamais, mais elle est triste. Elle ne me voyait plus beaucoup, mais j'habitais là encore. L'ancienne communiste était si fière d'avoir un fils qui faisait des études. Jimmy continue à chanter: "You leave in the morning with everything you own in a little black case, Alone on a platform, the wind and the rain on a sad and lonely face" Je ne suis pas sur le quai d'une gare, mais sur celui du métro et je pars à seulement 3 kilomètres en fait. Je reviendrai pour les dîners du vendredi soir, ceux avec les escargots et la belle porcelaine.
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amnesiepsychogene · 5 years
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16 avril 2019
Rendez-vous avec ma psychiatre.
Pour une fois, ce fût un rendez-vous plutôt utile, et positif. Souvent, les rendez-vous me font un peu de mal avec elle, je sais qu'elle est très bienveillante, mais sa manière de s'exprimer fait que de temps à autre j'interprète mal les choses, et c'est douloureux. Puis on ne partage pas forcément les mêmes idées, mais peu importe.
Elle m'a demandé comment j'allais. Je lui ai dis que je n'en savais rien parce que... je suis comme anesthésiée de mes émotions d'un côté, et de l'autre je ne le suis pas mais je change sans cesse d'émotions. Des rires aux larmes, en passant par la colère et le désarroi ; tout cela en quelques heures. Elle pense que j'ai tellement "gelé" mes émotions pendant des années, que maintenant que "j'ouvre un peu les vannes" ou que du moins j'essaie de le faire, et bien elles reviennent toutes un peu n'importe comment.
On a parlé de mon isolement social de ces derniers temps. Vis à vis de mes amis, elle juge que ce n'est pas bien, qu'il faut que j'arrive à renouer. Mais c'est difficile, car comme je lui ai expliqué, je ne me sens pas ancrée dans la réalité en ce moment alors c'est difficile d'être en présence de gens qui le sont. Vis à vis de ma famille par contre, elle en est plutôt "contente" du moins elle estime que ça ne me fera pas davantage de mal que d'être avec eux. Je vis encore chez mes parents mais on ne se voit jamais, on ne mange pas forcément aux mêmes horaires, on ne se parle pas. Bref. C'est ainsi. Elle a hâte que je puisse partir de chez moi... si seulement...
Elle m'a reparlé d'une hospitalisation dans un soin études à Paris car je suis à la fac et la plupart des soins études ne font que jusqu'au lycée. Elle veut vraiment qu'au moins je fasse un dossier, que j'aille visiter, etc. Elle me dit que je n'ai rien à y perdre. Mais c'est compliqué de changer de fac. Je ne sais pas. Ça me fait véritablement peur. Alors... bon... nous verrons bien. Puis il y a quelques problèmes administratifs etc, des broutilles mais ça m'angoisse tout de même.
Puis, nous avons discuté un peu de livres, de films, de psychanalystes.
Et elle m'a expliqué le fonctionnement d'un traumatisme psychique, d'une manière différente.
En gros, il y a le conscient, l'inconscient, et l'archaïque. Le conscient pourrait être représenté par la mer, l'inconscient par le sable, et l'archaïque par un immense caillou enfoui dans le sable.
Lorsqu'il y a un trauma, sur l'instant-même du trauma nous allons ressentir de nombreuses émotions : une forte angoisse, de l'isolement, de la honte, de la culpabilité, etc. Cette première culpabilité est saine, par exemple pour un trauma lié à un accident de voiture, si sur le moment on se dit "mais je n'aurais pas dû passer par là", "si je n'étais pas partie en retard ça ne serait pas arrivé" c'est SAIN, car quand il y a un trauma, on perd la notion d'existence, et cette culpabilité nous ramène justement à notre existence.
Bref. Ce trauma va directement dans la partie archaïque. Mais en y allant il dépose quelques bribes de souvenirs dans le conscient et l'inconscient, souvent des bribes sensorielles : une odeur, une couleur, etc. Ce trauma va dans l'archaïque car l'archaïque correspond à tout ce qui est avant l'apparition du langage (le langage étant la caractéristique propre à l'humain) : le trauma a une connotation irracontable, on est déshumanisés. Alors voilà, il va dans l'archaïque et nous vivons une sorte de régression.
Bref, il est là, bien enfouie, mais il a l'effet d'une bombe à retardement. Il peut rester ainsi des jours, des mois, des années. Mais il finit toujours par revenir. Des émotions, des sensations le ravive et bim il explose. Et là plusieurs possibilités s'offrent à nous : l'évitement (qui peut apparaître même quand nous n'avons pas encore conscience du trauma) qui consiste à, pour reprendre l'exemple de l'accident de voiture, ne plus jamais passer par la route où cela a eu lieu par exemple ; les reviviscences donc se repasser en boucle les images en-tête avec toutes les émotions que nous avons ressenti à l'instant T-0 du trauma.
Souvent, quand le trauma va revenir, il ne pourra pas être immédiatement traité. Alors ça dure des années. Il revient, on essaie de le traiter mais ça ne marche pas, alors il retourne se terrer dans l'archaïque, puis il revient, rebelotte on tente de le traiter, etc jusqu'à obtenir un résultat positif.
Ma psychiatre, étant spécialisée dans le trauma l'explique beaucoup mieux que moi, mais l'idée est là.
Elle a ensuite comparé tout cela à ma situation. A mes traumas. Parce que pour elle je n'en ai pas qu'un et ils sont tous plus ou moins liés. Un trauma majeur, puis des petits traumas à cause de ma famille qui font échos au premier traumas. Et d'autre chose.
On a parlé des partiels. Elle veut que je donne tout de manière à rattraper mon semestre 3 et à ne pas avoir à aller aux rattrapages en juin. Que les deux moyennes s'équilibrent et que cela suffise à me faire valider mon année même si c'est seulement avec 10 de moyenne. Au moins j'ai quelques mois pour souffler, respirer, prendre du temps pour moi et peut-être trouver un travail d'été.
Je ne sais pas si ce sera faisable. Nous verrons.
C'est à partir de la licence 3 qu'il faudra vraiment que j'arrive à avoir de bonnes notes si je veux obtenir le master qui me plaît.
Enfin bref. Voilà.
Je ne la revois pas avant quelques temps. Ça m'angoisse un peu. Mais ça va le faire.
Je vais réfléchir à tout ça.
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fallenrazziel · 6 years
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Les Chroniques de Livaï #331 ~ LA JOIE NE DURE QU'UN PRINTEMPS (mai 845) Greta Elfriede
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Livaï a pris son temps avant de se mettre à l'eau, mais il a finit par céder. Après avoir rechigné en pensant que l'eau était sale, il a bien constaté qu'elle était pure et transparente. Les garçons lui ont montré diverses façons de nager et il a bien assimilé. Il est rapide pour apprendre. Je me souviens que ça m'avait pris bien plus de temps...
Je soupire doucement en les regardant barboter à quelques mètres, uniquement vêtue de mes sous-vêtements sans que cela ne gêne personne. Je n'ose imaginer ce que mes parents penseraient de me voir ainsi à moitié nue en compagnie d'hommes ! Ma mère m'aurait sermonnée et mon père se serait pris la tête à deux mains en se lamentant, sans doute. Ils ne savent pas que cela n'a guère d'importance dans le bataillon. C'est un monde si différent...
Cela me met très à l'aise de savoir que mes camarades me considèrent avant tout comme un soldat plutôt que comme une femme. Autrement, ce serait intenable. Nous sommes une race d'humains dont les émois ne peuvent prendre le pas sur le devoir et la fraternité. Ces hommes sont comme des frères pour moi, du moins je le crois ; comme je suis fille unique, je pense qu'ils comblent un manque, même si Steff a su remplir ce vide durant mon enfance. On dit souvent qu'on ne peut choisir sa famille ; moi, je l'ai choisie, et rien ne me fera la quitter.
Bien sûr, je n'oublie pas ma famille de sang, je les aime aussi, mais pas de la même façon. Ils n'ont jamais compris cette part de moi-même qui s'exprime si pleinement ici. Leur rêve de toujours serait de me voir mariée à un gentilhomme bien comme il faut et de leur faire une flopée de petites-enfants. C'est vrai que j'ai un bon contact avec les petits ; je l'ai encore constaté tout à l'heure. Il devront bien comprendre que tout ceci est impossible pour un explorateur.
Un plouf retentissant se fait entendre et me sort un instant de ma rêverie. Mike a effectué un magnifique plongeon depuis un rocher en surplomb et Erwin l'applaudit des deux mains. Livaï râle parce qu'il est mouillé des pieds à la tête et fait une clef de cou à Mike pour le couler. Steff reste un peu à l'écart mais je crois bien qu'il rigole aussi, ça fait plaisir !
Dans mon enfance, nous venions souvent ici, plutôt en été. J'y ai passé des moments en famille merveilleux. Mais ceux-ci le sont tout autant. Le lac miroite, uniquement troublé par les éclaboussures de mes amis en train de s'amuser, le chant des oiseaux résonne dans mes oreilles et quelques rayons me chauffent les épaules... Oui, c'est un moment parfait. Ce serait encore plus parfait si les miens pouvaient être là... Mais ils détestent le bataillon d'exploration, le major et Erwin, ils ne veulent pas en entendre parler, et cela me désole. Sauf grand-père Fili, lui, il me comprend. Heureusement que je peux discuter avec lui des choses qui me troublent et m'embêtent.
Je me laisse aller en arrière, m'allongent sur la berge herbeuse, les bras écartés, les yeux ouverts remplis du vert de la forêt. j'ai parlé avec grand-père des soucis qui me trottaient dans la tête pendant Yule. Parfois, je ne sais plus quoi penser de ma vie. Je n'ai pas envie d'en changer, mais à chaque fois que je rentre à la maison, je dois me transformer. Porter des robes, du maquillage, des coiffures, des chapeaux compliqués, comme toutes les grandes dames de bonne famille, en général je trouve ça gênant. Mais j'aime aussi la façon dont on me regarde quand je suis dans ces tenues. Les regards des hommes sont plus appuyés, et cela ne me déplaît pas toujours. J'en ai si peu l'habitude quand je suis en service ! Je n'aime pas me l'avouer car j'aurais l'impression de me trahir moi-même, mais grand-père m'a dit que je ne devais pas en avoir honte ; qu'une femme a raison de se sentir valorisée et fière quand de beaux jeunes hommes la regardent.
Je touche du doigt une longue cicatrice que j'ai sur le ventre, et qui remonte sur mon torse, entre mes seins... Un ancien souvenir laissé par un titan affamé qui m'a ratée de peu... Si les hommes voyaient ça, ils me trouveraient sans doute moins jolie... Je ne me fais pas d'idée : personne ne voudra d'une femme dont le travail consiste à tuer des monstres et qui en porte les marques sur son corps... Ce n'est pas que j'y ai songé, non, pas du tout, le mariage me fait horreur... mais... Ca ne veut pas dire que je ne pourrais pas tomber amoureuse à jour. Mais qui pourrait m'accepter telle que je suis ?
Les seuls hommes de ma vie sont juste là, devant moi. Et l'affection que j'ai pour eux n'est pas de cette nature. Ils sont les seuls à m'aimer sans me juger. Je suppose que c'est une impasse.
Aaah, ça m'ennuie de penser à ça ! J'en ai l'habitude, chaque année, je fais le bilan de ma vie, et à chaque fois je prends la même décision : le bataillon est mon foyer. Même s'il m'arrive de prendre du plaisir à passer pour une vraie femme aux yeux de la haute société, j'échangerai tout ça volontiers pour mon seul uniforme ! Cela ne changera pas aujourd'hui. Mes parents vont encore m'écrire pour me proposer des prétendants, et ils continueront jusqu'à leur mort, ou jusqu'à ce que je sois devenue trop vieille pour ça ! Steff subit le même genre de chose, mais pas avec la même intensité ; les garçons ne subissent pas la même pression... J'entends encore mes tantes me rabâcher le discours sur la nécessité de faire des enfants ! Oui, je sais, le temps passe ! A les entendre, je suis déjà une vieille fille !
Une vieille fille qui n'a jamais connu un homme...
Je me redresse et les observe en train de s'éclabousser. Bon, allez, j'arrive, faites-moi de la place ! On va faire la course et je parie que j'arrive première !
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bornutyboisson · 6 years
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Au dessus de nous , du côté de la frontière
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(Trilogie trouble
de l'économie politique du voyage
(3)Au-dessus de nous, du côté de la frontière
Quand je vois un arbre
j’ai envie de vomir
Graffiti punk sur un mur de Paris au début des années 80
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Il y a eu des orages ce matin et encore cet après-midi, un peu plus loin, au-dessus de nous, du côté de la frontière, ou alors le réseau est dans un état déplorable. Ou bien les deux. Pour la quatrième fois aujourd'hui, tout a sauté dans le village. 
Au moment de la coupure, comme il est 20 heures, Sylvain n'y voit pas plus loin que le bout de son nez et il fulmine.
Ces colombiens, incapables de rien. Je n'ai pas de temps à perdre avec ces interminables coupures. J'ai des auditeurs moi !
Il marche de long en large dans la cour de l’hôtel plongée dans la pénombre seulement éclairée par un portable. Nerveux, il marche, avec à la main, son ordinateur ouvert et ses écouteurs sur les oreilles. Avant la panne, il était en train de visualiser sa chronique quotidienne et de vérifier s'il n'y avait pas des erreurs, afin de la mettre en ligne sur  Youtube. Sylvain est un voyageur blogueur. 
J'ai plusieurs milliers de followers, m'avait-il dit en bombant la poitrine et avec un sourire qui se voulait complice parce qu'il connaissait mon blog.
Putain ces cons, s'ils croient que j'ai que ça à faire. Je n'ai même pas le temps d'aller à la plage, moi. Et voilà  qu'il coupe mon électricité !
Il parle à son propre visage figé sur l'écran depuis qu'internet a été brusquement coupé. Étant donné son regard fixé sur son image, il ne peut voir une chaise et butte dessus. Son ordinateur glisse de ses mains et s’apprête à tomber tandis que son casque s'échappe de ses oreilles, mais avec  vivacité, il saisit l'ordinateur dans sa chute, le referme et le colle sur sa poitrine.
Ouah putain, un mac à 2000 boules. Il l'embrasse puis pose le précieux ordinateur et les écouteurs sur notre table et souffle comme s'il venait d’échapper à la mort.
Il manquerait plus que ça, casser ce bijou qui m'a coûté les yeux de la tête. Qu'est-ce que t'en penses dit-il à Moshe assis en face de moi, et qui, avant la panne électricité, caressait les tétons de son petit ami Alberto assis sur ses genoux. Il est temps de quitter ce trou à rat. A Capurgana, je ne peux pas travailler dans de bonnes conditions moi.
On est bien ici dit Moshe tout en continuant à titiller  les tétons d'Alberto. Medellín est une grosse ville, pas trop mon trip en ce moment.
Même s'il ne parle pas français, Alberto à l'air de comprendre et, dans l'ombre, je le vois poser une main sur ses couilles. En tout cas, c'est ce que j'imagine assis de l'autre côté de la table en devinant plus qu'en voyant la main d'Alberto plongée entre les cuisses de Moshe.
Vous allez arrêter de vous tripoter tous les deux. Il y a pas que ça dans la vie, s’énerve le blogueur
Mais si, mon cher Sylvain, il n'y a que du cul dans la vie surtout pour les pédés AHAHA. J'adore le cul ! Les pédés juifs, tu trouveras pas mieux comme obsédé sexuel, dit-il avant de lécher le cou d'Alberto. Et en aparté, théâtralement, il dit, ma petite maman juive, ton chéri adoré de fils est un obsédé sexuel HAHAHA.
J'en ai marre fait Sylvain en reprenant son ordinateur. Je retourne me reposer dans la chambre. Je te laisse avec ta maman juive. C'est la meilleur des mamans pour emmerder un fils. Salut fait-il en disparaissant dans la chambre.
On s'en boit un ? dit Moshe en sortant la bouteille de whisky de sous la table. On boit à la santé de ma sainte mère qu'est toujours vivante et qui  espère encore  me marier.
Oui je fais, je ne savais pas que tu avais ça avec toi. Ici c'est hors de prix le whisky. Je ne bois que de l'aguardiente.
C'est ma dernière bouteille acheté à Carthagène les garçons, il n'y en aura pas d'autres, alors on y va mollo. Et pour mieux se contredire, il nous sert des triples doses.
Pour la quatrième fois dans la journée, on entend le démarrage d'un moteur  qui tousse puis celui-ci prend son rythme de croisière. Grâce à la mise en route du groupe électrogène de l’hôtel, la lumière revient.Sylvain et Moshe voyage ensemble en Amérique du Sud depuis un an et demi. Ils arrivent de Carthagène où Moshe a rencontré Alberto, un vénézuélien. Il a fui son pays où il était étudiant à Caracas. J'ai pas l'impression qu'il ait beaucoup d'argent et a 20 ans de moins que Moshe. Parfois il a l'air ailleurs, loin de nous,  mais c'est peut- être seulement l'âge qui veut ça ou bien le fait d'avoir quitté son pays.Au moment où Alberto et Moshe commencent à se bécoter, je me retourne car j'ai cru entendre du bruit. Et en effet c'est eux. Ils sont rentrés en silence dans l’hôtel, en longeant quasiment les murs, comme des ombres de la nuit. Ce sont un érythréen et des congolais de Kinshasa habillés de bric et de broc, portant des hautes bottes de plastique, excepté une petite fille d'à peu près trois ans qui, elle, porte des sandales. L'érythréen est très beau, 20ans tout au plus, avec des yeux bleus comme la mer des caraïbes. IL parle un peu en Anglais, les autres en français. Ils connaissent aussi quelques mots en anglais mais ils n'ont pas, eux, le temps d'apprendre l'Espagnol. John le mécano de Kinshasa me salue de loin. Il m'a raconté son histoire ce matin au moment de la deuxième coupure de courant et alors qu'il attendait de passer la frontière du Panama par la montagne, mais le guide n'est jamais venu les chercher alors ils restent une nuit de plus dans notre hôtel, la police colombienne leur ayant dit que c'était le moins cher du village et ils payent en dollar. Ça fait trois semaines qu'ils sont partis de Kinshasa via un avion pour Quito en Équateur et leurs réserves d'argent fondent comme neige au soleil. Le soleil ici, il y en a beaucoup. L’érythréen s'est joint à eux à Turbo, au moment de prendre une lancha pour traverser la mer, et, arrivé à Capurgana, un village colombien du bout du monde, à la frontière du Panama qui fait tant rêver les touristes, dont moi. Ici, il n'y a que la mer, des plages, une immense jungle, de la petite montagne et il n'y a pas une seule route sur une centaine de km, voire plus.
A Turbo, à 80 km d'ici, ils sont partis de nuit sur une lancha sans lumière, ils étaient une trentaine. Quatre heures de bateau à fond, en passant par un bras de mer envasé puis la haute mer pour éviter la police et l'armée à l'entrée de l'estuaire. La lancha est un bateau tout en longueur et sans tirant-d'eau. Sur une mer d'huile, c'est un plaisir de navigation, il glisse.  Mais dès qu'il y a un peu de houle, c'est l'enfer. Ils ont cogné des vagues pendant 4 heures. La petite en sandale était dans un triste état, pleurant d'effroi pendant tout le voyage. Quand ils ont débarqué, leurs muscles criaient de douleur. Les 4 policiers du villages les ont récupéré aussitôt.  Après vérification des papiers, la trentaine de migrants africains mais aussi indiens et pakistanais se sont répartis dans différents hôtels, les plus pauvres dormant sur la plage ou sous des cahutes, quand la nuit éclatent des orages.
J'ai un frère à Paris m'avait dit John pendant notre conversation du matin.
Dans quel arrondissement habite-t-il John j'avais demandé. Moi aussi je suis de Paris.
Je ne peux pas te le dire. Paris, banlieue, tout ça c'est la même chose pour moi. C'est la France. Au dernier moment je ne sais pas pourquoi, j'ai cédé à mes amis, Je suis parti avec eux en Amérique du Sud. Ils m'ont dit que c'était plus facile que l'Europe et la France pour rentrer aux Etats-Unis ou au Canada et trouver du travail. Maintenant, je regrette.
Il m'avait présenté sa femme qui tenait  son enfant dans ses bras.
Bonjours j'avais dit poliment, mais elle n'avait pas répondu. Je voyais bien qu'elle en voulait à son mari. Elle était sur un autre continent dont elle ne parlait pas la langue, dans un endroit totalement isolé, avec très peu d'argent, dans une précarité qui ferait trembler les plus courageux et leur fille était dans la même galère qu'eux. Enfin elle m'avait dit quelques mots dans la langue de son pays mais à aucun moment elle avait souri.  Comment pouvait-il en être autrement ?
C'est pour quand John ? j'ai demandé quand il est passé à côté de Moshe et D’Alberto.
Je ne sais pas.  On nous a dit qu'il y aura encore des orages cette nuit. Peut-être demain alors. On va se coucher, bonne nuit.
Bonne nuit aussi  John et bonne chance surtout si on ne se revoit pas.Alberto et Moshe étaient torse nu et ils étaient excités. J'ai bu la moitié de mon verre et, sous cape, j'admirais ces deux corps enlacés dont l'un était effrontément jeune et souple et l'autre, couvert de tatouages, était dans la plénitude d'une existence dont le corps n'avait pas trop subi de démolition. Je ne crois pas qu'ils avaient remarqué la présence de John et des autres migrants. Ils s'étaient levés et, Alberto, comme une liane, avait une jambe relevé et enlacé autour de la jambe de Moshe. Moshe le tenait à pleine fesse. 
Je suis sorti de l’hôtel pour aller chercher deux enpanadas  au poisson.
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Le lendemain matin, Sylvain m'attendait à la table du petit déjeuner dans la cour de l’hôtel.
Profitons de cette splendide journée sans pluie pour aller visiter la réserve del Cielo avait-il dit en verve. Mes auditeurs attendront ma chronique un jour de plus. Cela ne leur fera pas de mal. Et puis il faut bien que je prenne des notes pour mon prochain livre. Les enfants de Peter Pan.
j'avais pas beaucoup dormi mais j'étais plus en forme que les autres nuits. L’électricité avait été coupée deux fois dans la nuit et sur le coup de 3 heures, elle était enfin réapparue sans autre coupure jusqu'au petit matin. J'avais donc pu dormir  grâce au fonctionnement des ventilateurs.
Avant de dormir, avec Moshe et Roberto on avait été danser à la brujita, le petite sorcière, la boite de nuit construite sur pilotis au-dessus de la mer, un lieu sublime. Ils passait les musiques des Caraïbes. Musica crossover ils appellent ça ici, et Roberto dansait comme un dieu, beaucoup de garçons et de filles l'admiraient et cela rendait fou de jalousie Moshe qui ne lui avait  pas adressé une seule fois la parole, au lieu de quoi il était resté au bar, en ma compagnie, tous en suivant des yeux un Alberto dansant, prodigieux et absolument parti sur une autre planète. Ils ne s'étaient réconciliés qu'à la fermeture de la petite sorcière. Je les avais laissé sur la plage, dans les bras l'un de l'autre.
Moshe arriva à la table du petit déjeuner, torse nu, les cheveux en bataille et une cigarette à la main, sans nous saluer il alla la fumer sur le trottoir de l'hôtel.
Ça, c'est une belle nuit les amis dit-il de retour dans la cour
Vient prendre ton petit dèj ordonna Sylvain. On va visiter la réserve El Cielo, il parait que c'est superbe. Nous partons dans une heure. Dépêche-toi et vas réveiller ton Adonis. Moshe donne-moi une cigarette.
Quoi dans une heure, mais mon chéri ne sera jamais debout dans une heure. Et puis merde achète des clopes c'est toujours moi qui les paye. Normalement, c'est moi le juif pas toi HAHAHA.
D'accord. D'accord, c'est moi qui achète le prochain paquet. Mais bon soit pas chien. Offre moi une clope.
Grand cœur Moshe tendit son paquet puis il alla réveiller son amoureux.
Bornu tu es prêt me demanda-t-il en allumant sa cigarette à la table alors qu'il est absolument interdit de fumer dans l’hôtel, même dans la cour. J'ai rien dit. J'avais tellement fumé dans ma vie, je le comprenais.
Oui tout à fait je viens avec vous.
En fait tu ne m'as pas dit ce que t'en pensais de mes chroniques.
J'ai pas encore eu le temps de les écouter, j'ai menti. Mais promis, ce soir je prendrai le temps.
J'avais écouté une chronique la veille, avant d'aller à la petite sorcière. C'était celle sur la finale de la coupe du monde de football  entre la France et la Croatie. Je n'aimais pas beaucoup sont état d'esprit bien dans l'air du temps. Il avait une pensée que j'appelle le truquisme et le complotisme. Il disait que la finale était truquée et que ceux qui regardaient le foot étaient des moutons et des cons. Hélas il avait tort au moins sur le premier point. Les français avaient gagné à la régulière, en étant petit joueur, en refusant d'attaquer, c'était un jeu absolument laid, fondé uniquement sur les erreurs de l'adversaire, aucun panache, aucune prise de risque. La France et son entraîneur, le laborieux Deschamp était une honte pour le football, il ne faisait rêver personne. C'était le même cauchemar que la coupe du monde 98 que Deschamp avait déjà gagné comme joueur avec une équipe qui avait refusé le jeu. Par deux fois l'équipe de France avait montré qu'elle n'était pas présente pour enchanter le monde mais pour gagner à n'importe quel prix ! Il y avait en effet de quoi détester ce consensus qui s'effectuait au lendemain des victoires. Seulement Sylvain ne parlait pas tant de foot que des imbéciles et des cons. Il y avait quelques chose du donneur de leçon dans ce qu'il disait. Mais il le disait bien, il était à l'aise devant l'écran, sa cigarette à la main (ou la cigarette de Moshe), les mots lui venaient facilement et tout n'était pas faux dans ce qu'il disait, loin de là. Notre chroniqueur avait quand-même entre trente et cinquante milles followers, beaucoup plus que je pouvais rêver en avoir sur mon  propre blog.  
Une heure après, je ne sais par quel miracle, nous étions en route pour la réserve Del Cielo située dans la forêt à une heure de marche du village.
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Pour ceux qui pénètre pour la première fois dans  ce type de forêt, c'est un émerveillement. 
La forêt en elle-même est un mythe dont le cœur est l'arbre, grand seigneur végétal sans lequel aucun monde terrestre n'est possible. L'arbre parle, raconte des histoires, de nombreuses histoires. Il fait peur et il rassure à la fois. Si l'arbre est perte d'horizon, il est aussi celui qui accepte qu'entre ses racines un chemin conduise à un nouvel horizon. L'arbre devenu forêt est matière à rêver et on ne rentre jamais dans la foret sans une certaine appréhension.
Après avoir visité la réserve del Cielo, Sylvain marche en tête, fier comme un paon, avec une canne qu'il s'est fabriqué dans un solide morceau de bois. Il porte un sac à dos qui semble lourd tant le tissu est tendu à craquer. Il a mis  des chaussures de marche, Moshe et Alberto le suivent. Ils sont en tongue et débardeur. Ils se sont faits des cannes avec des bambous trouvés à côté de la cascade. Je suis derrière, moi aussi avec une canne en bambou et des sandales et, comme je ne vois pas souvent ce type de forêt, j'ouvre grand mes yeux. Sylvain s'est arrêté. Il nous fait face, en tenant sa canne comme un monarque, puis il la dirige vers une plante dont les feuilles ont des veinules rouges.
C'est quoi ça, hein c'est quoi ça mes compagnons demande-t-il. Vous ne savez pas ?
Et comme personne ne répond , il dit avec un accent français à couper au couteau.
El Corazon de Jesus. Je vous traduis ?
Non j'ai dit spontanément et j'ai été surpris. Moshe l'avait dit en-même temps que moi. Cela a produit une cascade de rire qui entraîna Alberto, même si je ne suis pas sûr qu'il nous ait compris. 
Sylvain resta droit comme un piquet, son morceau de bois planté dans le sol et le regard tourné vers les cimes des arbres, comme si nous n'existions pas.
Ignare dit-il vous êtes tous des ignares.
Il reprit sa marche sans se soucier de nous, levant sa canne et donnant des noms aux arbres et aux plantes, tandis que derrière lui, nous marchions en nous tordant de rire. Nous n'étions pas respectueux. Sylvain n'avait aucune autorité et je le pensais si imbu de lui-même que je le croyais près à un coup de folie. Mais non, il nous laissa rire jusqu'à ce que nous nous en lassions, puis il s'est arrêté de nouveau devant une rivière où, détendu, il nous a souri. Je crois que je n'avais jamais vu ce genre de transformation sur le visage d'une personne. Sylvain si sérieux d'habitude, avait un sourire profondément énigmatique et sincère. Depuis que j'avais fait sa connaissance, je ne trouvais pas ce type sympathique, mais sans hésiter, à ce moment-là, il aurait pu me demander n'importe quoi, je l'aurai accepté comme si c'était mon meilleur ami. El Cielo est une réserve aménagée à une heure de marche du village de Capurgana, un sentier puis un escalier en bois nous avaient mené jusqu'à une jolie cascade où nous nous étions baignés ensuite nous avions été jusqu'au sommet d'une colline d’où nous avions une vue  plongeante sur l'océan. La forêt était épaisse, les fougères avaient des feuilles de plusieurs mètres de long, les arbres étaient démesurés, il y avaient des quantités de papillons dont un bleu turquoise grand et rectangulaire comme une feuille d'un carnet de poche. Nous avions aussi rencontré une multitude de rivières que nous traversions sans problème car on avait de l'eau en dessous du genou. L'air vibrait intensément et même si nous étions tout le temps à l'ombre, après 5 minutes de marche nos vêtements dégoulinaient de sueur. Le taux d'humidité devait être à 90%. Parfois un rayon de soleil s'infiltrait sous la canopée et c'était un plaisir de sentir cette piqûre de chaleur sur sa peau.Sylvain, volontairement sans doute, vient de s’arrêter sous un de ses rayons de soleil qui lui éclaire une partie du visage. On dirait un clair obscure d'un maître flamand! Je me dis que notre chroniqueur a le génie de sa propre mise en scène, et, de nouveau, je le trouve tel que le voyais auparavant, un rien cynique et hautain.
C'est là qu'on se sépare mes compagnons, profera-t-il. Je continue l'aventure sans vous. Votre chroniqueur a décidé de passer à l'action.
Moshe s'approcha.
Tu es devenu fou ou quoi. Depuis le temps qu'on voyage ensemble, tu ne vas pas m'abandonner comme le Petit Poucet au milieu de cette forêt qu'on dirait sortie d'Avatar. J'ai besoin de toi mon joli compagnon.
Sylvain  lui passa une main autour du cou.
Roberto garda le silence, indifférent à cette scène, il regardait ailleurs, le vol d'un de ces papillons bleu turquoise.
Qu'est-ce que tu veux nous dire j'ai demandé à Sylvain. On est au milieu de nulle part et le seul moyen de sortir du village c'est de prendre une lancha et de retourner à Turbo.
Il ne m'a pas donné de réponse car le coyote est arrivé à ce moment-là  et nous voyant il a aussitôt mis un foulard sur son visage. En Amérique du sud et central, le coyote est le nom des passeurs de migrants. derrière lui, ils le suivaient. Ils étaient plus d'une vingtaine. John le mécanicien de Kinshasa marchait en tête et il tenait sa fille dans ses bras, derrière sa femme portait un énorme sac sur sa tête. Il y avait au moins deux pakistanais ou afghans, plusieurs érythréen dont ce jeune homme aux yeux d'un bleu magnifique et fermant la marche 4 femmes en boubou  portaient, comme tout le monde, des bottes de caoutchouc et des gros sac de plastique noir sur leur tête. Moins d'une heure après avoir entrepris leur marche dans l'immense et très dangereuse forêt du Darien, eux aussi dégoulinaient de sueur.
Buenas dias cria gaiement Sylvain.
Buenas dias répondit le coyote.
J'ai fait un salut de la main à John et à sa femme. Toutes et tous se taisaient. John m'a fait un petit geste en retour.
Comme vous pouvez maintenant vous en rendre compte, notre petite balade dans la réserve del Cielo n'était qu'un prétexte dit-il. J'avais déjà négocié avec ce monsieur et il nous montra le passeur de migrants. Votre chroniqueur préféré a décidé de partir avec ce nouveau sel de la terre abandonné de tous. Oui je m'engage à mes risques et périls. Et rien ne me ferra revenir en arrière. Je pars avec eux. S'il m'arrive quelque chose Moshe, je t'ai laissé une clé USB à l’hôtel avec l'enregistrement de ma chronique d'outre-tombe. Je t'ai aussi laissé mon code dans une enveloppe pour que tu l'envoies sur Youtube. On ne sait jamais, ajouta-t-il bravache. Mais il n'y a aucune raison que je ne rentre pas. Je suis solide comme un roc moi.
Une partie des migrants souriaient, les congolais. Les autres ne parlant qu'anglais, restaient de marbre.
J'ai pris mon passeport, de l'argent ajouta-t-il, mon mac et 5 paquets de cigarettes. Ce monsieur m'a dit qu'après 3 jours de marche il y aura une route. Je rentrerais en avion ou avec une lancha. Je compte être de retour dans 5 ou 6 jours.
Aux anges, il souriait. Je vais leur montrer ce que c'est qu'un vrai chroniqueur. Je vais leur monter ce que c'est que d'en avoir. Je vais faire le buzz  sur Youtube moi et vous verrez, je doublerai ou même triplerai mon audience.
Et il leva le poing comme s'il venait de marquer un but.
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Six jours étaient passés et Moshe fumait comme un pompier depuis qu'Alberto était parti . La veille de son départ, il était allé danser seul  à la petite sorcière, et il avait rencontré un ingénieur de Medellin qui lui avait promis un bon job, la possibilité d'avoir un avenir et ainsi d'aider financièrement sa famille restée à Caracas. L'ingénieur avait un air vieux car voûté et portant une barbe. Je l'ai vu quand ils ont pris la lancha pour retourner à Turbo. Je voulais dire au revoir à Roberto. Il m'avait souvent regarder du coin de l’œil quand il embrassait Moshe et, dès qu'il m'a vu sur le port, il m'a entraîné dans un coin où son ingénieur ne pouvait pas nous voir, il m'avait embrassé à pleine bouche et je l'avais laissé faire. Il m'avait donné ses coordonnée Facebook et Messenger et je lui avais promis de l’appeler quand je passerai à Medellin. Mais nous n'étions pas dupe. L'un et l'autre savions que je ne l’appellerai pas.
Depuis Moshe fumait donc comme un pompier. Mais ce n'est pas seulement à cause d'Alberto. D'avance il savait qu'un jeune vénézuélien de 20 ans, avec le drame qui se passait dans son pays, avec aussi sa jeunesse et ses rêves que peuvent avoir les jeunes, surtout ceux qui fuient leur pays pour des mondes meilleurs, oui il savait, car Moshe n'était ni stupide ni suffisamment amoureux pour ne pas reconnaître dans sa rencontre avec Alberto qu'une amourette de passage, une rencontre certes superbe - car Alberto était superbe - mais qui ne se prolongerait pas au-delà d'une semaine ou deux.
C'est aussi ça, m'avait dit Moshe, les voyages. Des personnes qu'on aime et qui passent. Ce voyage, s'il m'apprend quelques chose de ce monde, c'est  que je n'ai pas d'autres choix que de me contenter de l'éphémère. AHAHA. Alors que l'on parle toujours d'amours éternels. Connerie que l'amour Bornu ! 
Il fumait donc comme un pompier aussi et avant tout parce qu'il n'avait eu aucune nouvelle de Sylvain depuis 6 jours. J'étais aussi inquiet.  Pour lui,  mais aussi pour Johnny, sa femme et sa fille. Ils étaient jours et nuits dans cette immense jungle sans route et sans aucune aide possible de l'extérieur. J'imaginais cette petite fille de trois ans les yeux ouverts dans la nuit. Elle devait être terrifiée. Entre deux coupures d’électricité j'avais été chercher quelques informations sur internet. Par Capurgana, l'année précédente, on estimait à 8000 les migrants à tenter la traversée de la forêt du Darien. On ne connaissait ni le nombre de ceux et celles qui avaient réussi à traverser le Panama et atteint le Costa Rica, ni le nombre de morts. Mais tout le monde sait qu'on ne traverse pas une des forêts les plus dangereuses du monde sans risques et périls. Il ne pouvait en être autrement, il y avait de nombreux morts. Des morts de toutes les guerres et de toutes les misères du monde. Ces migrants pensaient trouver à Capurgana, la petite porte qui ouvrait sur ce paradis des pays occidentaux et en particulier des États-Unis et du Canada et, devant eux, ils ne trouvaient qu'une forêt infernale dans laquelle aucun de leurs cris ne pouvait être entendu. Quel courage et quelle nécessité les poussaient jeunes, hommes, femmes, enfants à traverser la  Colombie et le Panama  en risquant leur vie dans des conditions aussi difficiles et avec si peu de chance d'y arriver ?
Sylvain était ce qu'il était, mais il n'avait pas manqué de cran en les accompagnant. Si son témoignage pouvait servir à quelque chose, on pouvait lui tirer notre chapeau. Mais encore fallait-il qu'il revienne. 
C'est ce qu'il fit.
8 jours.  8 jours il a mis à revenir. 
De retour de la plage, je l'avais retrouvé dans les bras de Moshe. il avait les dents serrés. Il tremblait. Il ne m'avait pas dit bonjour. D'ailleurs, il ne semblait pas me reconnaître. Creusés par les cernes, ses yeux étaient éteints. Sale des pieds à la tête, ses ongles étaient noirs de terre. Il puait. Même d'où j'étais, je sentais son odeur. Et ses vêtements étaient en loque. Il ne devait pas être de retour depuis longtemps. D'un geste Moshe m'a fait signe de le laisser seul. Je suis donc allé à une des tables sur le trottoir et je me suis assis à côté du patron de l'hôtel, un jeune et gros allemand charmant et très serviable. Sa mère était à côté de lui. C'est elle qui avait acheté l’hôtel quand les premiers touristes étrangers étaient venus dans la région, il y avait  seulement 5 ou 6 ans. Avant la région était aux mains des brigands,  des narcotrafiquants,  des Farcs (Force armées révolutionnaires de Colombie) et des paramilitaires* d’extrême droite. Aujourd'hui, on disait la région pacifiée. Si les Farcs avaient bien déposé les armes, les paramilitaires, les brigands, les narcos n'avaient pas disparu. Ça aussi tout le monde le savait. Le nouveau gouvernement comme l'ancien n'avait aucune volonté de changer la situation surtout chez les paramilitaires qui avaient nombre d'amis dans tous les gouvernements.
Je croyais n'avoir plus rien à faire à Carpugana et j'étais décidé à prendre une lancha pour le port de Turbo, dès le lendemain, d'où partaient des autobus pour Medellin.
J'attendais le soir pour faire mes adieux à Moshe et Sylvain. Ceci bien sûr n'était pas dénué de curiosité sur ce qui était arrivé à Sylvain ainsi  que de crainte pour la vingtaine de migrants.
Ce fut une surprise, excepté les profondes cernes sous les yeux, Sylvain avait retrouvé sa superbe. Il semblait encore plus sûr de lui qu'avant son voyage dans la forêt et son sourire, quasi permanent, ressemblait à celui d'un fou prêt à vous découper en morceau. Je me trompais peut-être, parce qu'au moment où il a pris sa tasse de café et l'a portée à sa bouche, il tremblait si fort qu'il en renversa la moitié. En face de lui Moshe buvait une bière. Il avait un regard sombre que je ne lui connaissais pas.
Salut l'écrivailleur m'a-t-il lancé. Alors tu viens aux nouvelles, comme Moshe et comme les autres. On aimerait bien savoir ce qu'il s’est passé. Mais vous n'êtes pas digne de savoir quelque chose.
Je viens vous dire au revoir. Je pars demain matin pour Turbo.  Bien sûr Sylvain, j'aimerais savoir ce qu'il vous est arrivé.
Ce qu’il m'est arrivé rectifia-t-il. Ici il n'y a que moi. Il n'y a donc que moi qui peut raconter les événements.
D'accord ce qui t'es arrivé.
Je raconterai rien. Vous le méritez pas dit-il .
Moshe souffla, tu commences à me les broyer menues, toi et ton ego de superstar. Tu es parti avec eux parce que tu devais faire le buzz avec ta chronique, rappelle-toi. Tu voulais raconter cette histoire de migrants au monde entier. Alors commence par nous.
Non j'ai changé d'idée, je ne raconterai rien. 
D'accord j'ai dit à Sylvain je pars demain matin à 7h30. Bonne route à vous deux, pour la suite de votre voyage.
Moshe s'est levé et m'a pris dans ses bras, un long moment
Prend soin de toi frère dit-il. Ça m'a fait plaisir de te connaître.
De même pour moi Moshe.
Sylvain nous regardait avec une tête d'assassin et de boudeur. Il se leva précipitamment et quitta l’hôtel.
Excuse-moi me dit Moshe, je vais le rejoindre.  Depuis qu'il est rentré, il est plus tout à fait le même.
J'ai préparé mon sac à dos et j'ai été faire un dernier petit tour de Capurgana. Je suis allé jusqu'à la petite sorcière qui était fermé parce que la boîte de nuit n'ouvrait qu'en fin de semaine et me suis assis sur la plage.  Il y avait quelques lanchas amarrées au large. Le long de la côte, on devinait la forêt d'où quelques lumières immergeaient. Derrière ces derniers feux, il y avait l'immensité de la jungle, un no mans land où aucune loi d'état ne s'appliquait et un trou noir de notre monde contemporain dans lequel bien des hommes disparaissaient. Un faisceau de lumière a traversé mon regard, s'est posé sur ma tête, mon corps puis s'est éteint.
Je te cherchais dit-il en s’essayant à côté de moi. Excuse-moi pour tout à l'heure.
Aucun problème Sylvain. Cela n'a pas dû être facile.
Non.
Puis un long silence s'est installé. J'entendais très distinctement le bruit du ressac. Un chien s'est approché de nous et nous a flairé. Sylvain devait être immobile, le regard perdu, le chien s'éloigna. Il prit du sable à pleine main et le laissa couler entre ses doigts puis il reprit la parole.
Tu sais que tu as un beau petit brin d'écriture dit-il, sans doute pour se concilier mes bonne grâces. Mais le ton était vraiment obséquieux
Merci j'ai dit, car peut-être que dans la bouche de Sylvain c'était un compliment.
J'ai besoin de toi Bornu dit-il dans un souffle presque éteint.
Comment ça Sylvain tu as écrit un livre tu en écris un autre et tu as ta chronique sur Youtube. Tu n'as pas besoin de  moi
En effet dit-il en regardant la mer, j'ai beaucoup de talent. J'ai toujours excellé dans tout ce que j'ai entrepris. 
Il affirmait cela avec tellement de tristesse dans la voix qu'on ne pouvait que le croire.
Peut-être trop continua-t-il sans me regarder. Je manque d'humilité n'est-ce pas ? Ego trop fort. Imbu de ma personne. C'est ça que tu penses. Comme tout le monde d'ailleurs. Je m'en fous de ce que tu penses. Quand on a du génie comme moi, on n'a pas beaucoup d'ami. Moi j'ai Moshe et puis entre trente et cinquante milles followers. Ce n'est pas à toi que ça arriverait, hein Bornu.
Tu es sûr que tu as besoin de moi, je me suis énervé, car oui  tu es un con imbu de ta personne et à l’ego surdimensionné. Tu as de la chance d'avoir un copain comme Moshe. il y a longtemps qu'à sa place je t'aurai laissé tomber. Si tu es venu pour me dire que tu as du talent et moi pas du tout, tu peux continuer ton chemin. Je suis certain qu'avec ton génie tu vas très bien te débrouiller sans moi.Non, non, je m'excuse Bornu, j'ai trop peur. Je ne peux ni en parler en publique ni l'écrire. Je suis un homme mort si je parle. Il n'y aura pas de chronique sur Youtube. Trop dangereux.
Si je comprends bien, tu veux que je parle à ta place.
Exactement. Toi aussi tu as un petit peu de talent. Tu y arriveras.
Merci de cet immense compliment mon cher Sylvain, mais j'arriverai à quoi ?
je vais te raconter tout ce que tu veux et toi tu l'écriras sur ton blog  "Un carnet (latinoamerica)".
Sylvain tu es conscient que j'écris pour vingt personne. C'est le gros maximum. Alors que toi, tu as entre entre 30 et 50 mille  followers sur Youtube. Je ne joue pas dans la même division que toi.
Ça me va, ça me va, ça me va. Il ponctua ces répétitions de coups de poing rageurs dans le sable.
Si je comprends, tu as eu des menaces. Et qu'est-ce qu'il m'arrivera si j'écris à ta place ?
Rien du tout. Ils ne connaîtront que ton nom de blogueur. J'en ai besoin Bornu. Il faut que tu écrives, même si c'est lu par une infinité de gens. Fais ça pour moi, s'il te plaît. Pour que je puisse continuer à me regarder dans la glace. Et puis pour eux aussi . Pour elle. Pour lui.
Sylvain m'avait dit s'il te plaît. S'il n'était déjà assis, il se serait peut-être mis à genoux.
D'accord j'ai dit. Je vais l'écrire ton histoire mais à ma manière, j'ai carte blanche.
Oui oui tout ce que tu veux. je dois te raconter. Tu as pas besoin d'un dictaphone ? j'en ai un dans mon sac tu sais, je te le donne si tu veux. J'ai toujours travaillé avec un dictaphone.  C'est un bon pense-bête, tu devrais. 
Non merci pas la peine, je t'écoute.
Voilà Bornu. Cette histoire je l'appelle le jeune l’érythréen aux yeux bleus.
Je verrai Sylvain, c'est moi qui déciderai du nom de l'histoire.
D'accord, pardon, voilà comment ça s'est passé. 
Il s'approcha, baissa la voix et me parla quasiment dans l'oreille. Il me parla longtemps.
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Comment raconter en quelques phrases l'histoire de Sylvain et des vingt-trois migrants qu'il accompagna ? Pendant ces quelques jours dans la jungle, il avait enregistré une foule de choses. Bien plus que l'on ne peut en enregistrer dans une journée sans importance. Il existent quelques heures ou quelques jours dans une vie qui valent en bonheur, mais le plus souvent en malheur et en souffrances des mois voire des années d'une existence normale. Je vais essayer de vous dire le principal depuis le moment ou le coyote les entraîna dans la forêt et qu'ils passèrent au Panama.
Très vite Sylvain s'est rendu-compte que ce serait l'horreur. Une fois qu'on a dépassé la réserve del Cielo, avec ces quelques chemins balisés pour nous les touristes, il n'y a plus rien. On prend des sentiers quasiment invisible pour un étranger. C'est vraiment l'enfer dès le début et ça dure et ça dure. On monte. On n’arrête pas de monter et il y a de la boue partout. Sans bâton tu tombes, tu te relèves tu mets tes mains n'importe où. Piqûres.  Il y a des araignées partout aussi. Elles sont affreuses. Pauvre John qui portait sa fille. Il est tombé dès le début. Il était recouvert de boue. J'avais envie de m'arrêter toute les 10 minutes. C'est infernal les côtes. On grimpe on a mal. Après c'est les descentes et c'est encore pire, ça glisse tout le temps, les jambes tremblent, on a soif, parfois on voit le soleil mais c'est pas mieux car dès le premier jours on craint la nuit. Je suis resté 6 jours dans la forêt du Darien et j'ai eu peur sans arrêt pendant six jours.
Et la petite ? Comment ça se passait avec la petite, j'ai osé lui demander dans son histoire qu'il disait de façon halluciné et quasiment sans respirer?
De bras en bras. Les plus forts la portait chacun leur tour, pas moi. Pouvais pas, par contre sa maman, oui. Si tu savais la force de ces gens. Sans jamais se plaindre. Ce sont des héros tu sais. Des fantômes dans nos sociétés et des héros de notre humanité. Le courage de ces gens. Une côte on montait, puis une descente, on s'arrêtait 15 minutes et puis on recommençait.  On avait l'impression de marcher sur place, de toujours revenir à notre point initial. Et puis il y a la nuit. On s'est assis ou allongé sur du gravier d'un lit de rivière, il y avait même un peu de sable. C'était mieux que l'humidité et la boue des chemins.  Et c'est là qu'on a entendu un rugissement puis le hurlement d'un congolais. il répétait terrifié, des lions, des lions. il y a des lions dans cette forêt. On s'est tous mis les uns contre les autres. Ce n'était pas un mais deux. Non des lions mais des jaguars. Tu ne peux rien faire contre un jaguar. C'est d'une puissance incroyable. La petite s'est mise à hurler. j'ai bien cru que j'allais en faire autant quand j'ai vu les yeux d'une des bêtes dans la nuit. Tu aurais vu notre terreur. Le coyote nous a calmé. Il nous l'a montré,  bien en évidence, et il s'est mis devant nous , pour nous protéger, on croyait. Entre ses mains, il avait un fusil ce salaud. Deux fois j'ai entendu le rugissement d'un jaguar. Jamais je ne l’oublierai, j'en ai encore les cheveux qui se dressent sur la tête. On avait faim aussi. La seule chose qui ne manquait pas c'est l'eau. J'ai jamais bu de l'eau aussi bonne.
Quoi qu'est-ce que tu me demandes ? 
Non on a perdu personne les deux premiers jours. C'est fou car si tu t'éloignes du coyote, pour aller aux toilettes par exemple, on doit t'attendre, sinon tu es mort, perdu à jamais. On a aussi évité l'armée du Panama. On s'est allongé dans la boue, ils nous cherchaient. Non. Ça c'est au début. l'armée, après il y a les brigands, les narco, les paramilitaires. Il y a du monde dans la jungle. A côté de moi, Il y avait un africain de Sierra Leone, qui avait déjà traversé la forêt. Il s'était fait reprendre avant le  Costa Rica. Il avait des faux papiers colombien car il ne voulait pas être reconduit en Sierra Leone où toute sa famille avait été assassinée. Il était l'unique survivant. Là-bas il était condamné à mort par ceux qui avaient assassiné sa famille. L'armée du Panama l'a donc reconduit en Colombie et trois mois plus tard il était avec nous, tentant encore une fois de passer. Il m'a dit, les animaux, les serpents, les araignées, les moustiques, la pluie les maladies, oui cette forêt est dangereuse. Mais mille fois plus dangereux sont les hommes qui se la sont appropriés. Qu’est-ce qu'il voulait me dire ?
Au matin du troisième jour, il n'était plus là, il avait disparu ce salaud, plus de coyote. Tu peux imaginer cela, 23 personnes souffrantes, affamées, épuisées et isolées dans une jungle sans qu'aucun et aucune d'entre nous ne connaisse un chemin pour s'en sortir. On a connu l'enfer de l'enfer. On s'est repéré à la boussole. Saloperie de forêt, tu n'as aucun point de repère là-dedans. Tu peux tourner en rond des jours et des jours. Il y a des gens tellement hallucinés et désespérés qu'ils ont essayé de traverser le tampon du Darien*,  seul. Le plus incroyable c'est qu'il y en a qui y sont arrivés. Un sur combien ?
On est tombé sur eux le quatrième jour. Ou est-ce qu'on était ? incapable de le dire. La seule chose que je sais. c'était  la dernière fois  que je me suis lavé dans un rivière avec les autres. C'était un vrai guet-apens. Je me demande s'il n'était pas de mèche avec eux le coyote ? Oui bien sûr. Tous de mèche, tu peux être sûr, la douane et l'armée du Panama et de Colombie, les brigands, les narcos et les paramilitaires, tout le monde se nourrit sur le dos des migrants. Ils gagnent à tous les coups. C'est tellement facile. Ils sont si faibles et sans défense. Eux ils étaient bien armés, il étaient 16, je suis sûr, je les ai compté. ils nous ont tout pris, tout. Même le lait concentré de la petite fille. Mon mac à deux mille boules que j'avais emmené avec moi pour faire ma chronique au Panama une fois arrivé. une fois arrivé où ? Et puis ils ont vu le jeune érythréen.
Un long silence s'installa, dans lequel 2 fois je l'entendis aspirer à fond la fumé de sa cigarette. 
Oui Sylvain le jeune érythréen.
Il aspira encore une grande taffe et jeta sa cigarette au loin.
Je ne peux pas. Vraiment. Ils n'aimaient pas les yeux bleus. ils ont joué avec lui. j'ai voulu l'aider, j'ai pris un coup de crosse. Une femme a crié et les a traité de chien. Ils ont sorti une machette. Un machette tu te rends compte ?
Oui.
La pauvre ils ne lui ont pas laisser une seule chance et lui c'est encore pire.
Qu'est-ce que tu veux dire Sylvain ?
Elle au moins elle ne souffre plus.
Sylvain qu'est-ce que tu veux dire ?
Non ils ne l'on pas tué les salauds, non. Simplement ses yeux. Ils ne les aimaient pas. Une peau noir, des yeux bleus, ça porte pas bonheur a dit un paramilitaire en riant. L’érythréen est parti en courant, il avait compris lui. Mon dieu. On est tous partis dans tous les sens mais ils n'ont pas tiré un coup de feu. De toute façon ils nous avait déjà tout pris.  Je sais plus . Si je sais. Ils l'ont rattrapé je m'en rappelle. Ce sont des bêtes les paramilitaires, ce ne sont plus des humains. Mon dieu, si jeune. Il faut l'écrire, les dénoncer. Un jeune qui rêvait d’une meilleure vie. Il n'est peut-être pas encore mort. Les salauds faire ça à cause de la couleur de ses yeux et en plus il jouait avec lui alors qu'il criait de douleur. Il faut l'écrire dit-il en fixant la mer et en serrant mon poignet de ses deux mains.
Foutu pays où les paramilitaires font toujours la loi. Ce jeune érythréen dans cette forêt monstrueuse a une espérance de combien de jours ou plutôt de combien d'heure dans l'état ou l'avait mis le paramilitaires ? J'espère qu'il est mort. On s'est retrouvé 10 personnes sur les 22. On est resté ensemble, affamés, on n’avait plus rien on ne savait pas quoi manger dans la forêt. Et puis au 6ème jour on est tombé sur une communauté d'indiens Kuna. Ils nous ont pris en pitié. Nous non plus, on n’était plus des êtres humains, mais des zombies titubants et marchant tête baissé. Non. John, sa femme et sa fille n'étaient pas avec nous. Ils nous ont conduit à la police on était plus qu'à deux heures du premier village panaméen. J'avais ma carte bleue, mon passeport. Je les avait laissé dans mon slip. Ce n'était même pas la peine de leur parler des paramilitaires colombiens, commettant des crimes au Panama. C'était le dernier de leurs soucis. Les migrants ont été mis dans un camp. Il y avait déjà une vingtaine de personne dans ce camp. Moi comme j'avais mes papiers, ma carte bleue j'ai loué une lancha pour renter aussitôt. 7 heures de route en lancha c'est 6 jours de marche. Je ne sais pas combien ça fait de km, mais c'est beaucoup. Les autres, dans quelques jours, les militaires les reconduiront à la frontière.  Ensuite l'armée colombienne les reconduiront à leur tour jusqu'à Turbo* Et ces nouveaux damnés de la terre devront  recommencer. Trouver de l'argent, puis une lancha à Turbo pour arriver à Capurgana,  payer un nouveau coyote et prier tous les saints du monde pour réussir à traverser cette forêt sans tomber sur des narcos, des paras ou des militaires. Je leur ai donné tout l'argent que je pouvais, mais c'était une goutte d'eau pour soulager toutes ces souffrances. Et j'ai tellement peur que je peux même pas en parler dans mes chroniques. Je ne peux m'empêcher de penser à lui tout seul dans la forêt et à cette pauvre africaine dont il ne reste sans doute plus rien que notre souvenir.
Tu pourras écrire tout ça Bornu ?
 A nouveau il prit une pleine poignée de sable qu'il laissa couler entre ses doigts. Et puis ses beaux yeux bleus. tu pourras vraiment ?
Oui.
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Je n'ai pas écrit cette histoire tout de suite. J'ai pris le lendemain matin la lancha pour rejoindre Turbo. Il y avait un peu de mer mais la houle et le vent nous portaient. Ça ne cognait pas. A peine arrivé à Turbo j'ai pu attraper un autobus en partance pour Medellín. C'est à Medellín que j'ai écrit cette histoire. J'ai trouvé un petit hôtel avec un  beau jardin ou je pouvais écrire en paix. Je devais faire vite car mes amis, rencontrés à Bogotá, arrivaient dans trois jours et nous avions l'intention de connaître la ville, ce qui voulait dire faire des bars, des concerts et peu dormir.
Sylvain, Moshe. Je leur ai envoyé mon carnet (latinoamérica) comme je le fais pour vous. Pour l'instant je n'ai pas eu de réponse de la part de Sylvain. Ce qui est une bonne chose. S'il avait détesté mon texte, je suppose qu'il me l'aurait déjà fait savoir. Tout ce que je peux vous dire à son sujet c'est qu'il a retrouvé tout son mordant. Sa dernière chronique, a dépassé les 55 000 followers. Quant à moi, je n'ai - et probablement - n'aurai pas de nouvelles de John, le mécano de Kinshasa, ni de sa femme et de sa fille. Je ne peux qu'espérer qu'ils s'en sortent et qu'enfin arrivés aux États-Unis ou au Canada, ils se construisent une vie digne et heureuse.
C'est la fin de la "trilogie trouble de l'économie politique du voyage". Mais celui-ci continue avec d'un côté eux, les invisibles du monde qui risquent si souvent leur vie pour passer les frontières et, de l'autre, moi, nous, les bien assis dans notre confort, qui voyageons les doigts dans le nez parce que nous sommes nés, là où tout est plus facile, de ce côté-ci de la frontière.*
Encore une fois, je vous promets (même si je ne tiens jamais cette promesse) que les prochains textes seront beaucoup plus courts.
Prenez soin de vous.
Capugana, Medellin, août 2018
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*La Forêt Du Darien est une forêt primaire  de 160 km de long sur 50 km de large. Elle est prolongée côté Colombie d'un marécage d'environ 80 km de long. Aucune route ne la traverse. La panaméricana qui traverse les Amériques de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu au Chili s'interrompt  donc dans cette région. La seule tentative réussi en voiture à été effectuée entre 1985 et 1987 en Jeep, par Loren Upton et Patty Mercier. Ils mirent 741 jours pour parcourir 201km  soit... 271mètres par jour !
La région du Darien abrite  les indiens Wounaans et kunas. Ils seraient à peu près 2000. Cette région étaient avant tout une zone d'activité des paramilitaires d'extrême droite, de l'ALN (armée de libération nationale ) et des Farcs aujourd'hui démilitarisées et intégré à la vie politique légale du pays. C'est cette région, où le droit n’existe pas,  et jugée infranchissable, que des milliers de migrants doivent parcourir à pied. Ceux qui survivent à cette forêt mettent entre 6 et 10 jours pour la traverser.
*Les paramilitaires constitue une force auxiliaire de  l'armée colombienne regroupés dans les AUC (autodefensas unitades de Colombia). La plupart des crimes de leaders syndicaux, des massacres de populations pauvres ainsi que des milliers de viol dans le but de punir ces populations soupçonnées d'être  sympathisantes des Farcs (force armée révolutionnaire colombienne, leurs sont attribués.En 2005, Leur grand ami et président de la Colombied’alors,( et aussi le  plus grand des voleurs, dépassant largement Escobar. Il se considère même comme le propriétaire du pays) Alvaro Uribe  désarme les paramilitaires contre une impunité quasi totale. Officiellement les AUC n'existent plus depuis cette date. Mais dans la réalité, ils sont toujours utilisés par les grands propriétaires terriens et des grosses entreprises comme Coca cola pour assassiner les leaders syndicaux et les militants paysans. Ils sont payés par l'oligarchie  et les grosses entreprises du pays ainsi que par le commerce de la cocaïne comme c'est le cas dans notre histoire, en la faisant passer de la Colombie au Panama. L'extorsion des biens des migrants est une de leurs sales activités annexes .
*Ce texte à été écrit d'après un long et excellent article du journaliste Colombien , Juan Amorocho Becerra dont voici le lien  internet.
http://www.elcolombiano.com/colombia/crisis-de-migrantes-ilegales-en-capurgana-choco-EL8287053.
Et pour finir, écoutez cette vidéo de Systema Solar à fond. C'est excellent
Plein de belles choses pour vous et à bientôt.ère
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etiennedaho · 6 years
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Dani, en paix avec un passé tumultueux, a trouvé une complice de taille sur scène et défend un répertoire solide, luxuriant et émotionnel. Nous l'avons rencontrée en avril dernier lors de son passage au festival du Printival à Pézenas alors qu'elle s'apprête à se produire aux Francofolies de La Rochelle le 15 juillet prochain.
Théâtre de Pézenas. "Qu'est-c'-t'as Qu'est-c'-t'as pas ?". Voici la guitare impétueuse de la formidable Émilie Marsh. Vient alors Dani. Âme punk, voix si particulière, rauque, canaille, désinvolte, d'une grande force expressive. Une grâce constamment sur la brèche. (Sur)vivante, terriblement (sur)vivante. Dani garde tout son pouvoir de séduction, habitée par un souffle brûlant et rock. Elle injecte dans les chansons une sensibilité extrême et insidieuse.
Le point culminant est atteint sur Vive l'enfance, vertigineux de fragilité. Mais ce qui surprend jusqu'à émouvoir dans ce tour de chant, c'est cette complicité aventureuse entre les deux femmes. C'est criant, palpable, ça pète tous les plafonds. "Je suis très sensible à tous les arrangements d’Émilie. Elle m'amène à une émotion que je n'avais pas connue auparavant. Ce sont les fameux points d'interrogation sur les rendez-vous de la vie".
On peut appeler ça l'art d'être toujours dans le coup. Après des traversées du désert, des absences, des éclipses, des retours. Mais Dani a finalement toujours été là proche et jamais larguée. Du désir, du feu, des bonheurs d'autrefois, des fragments douloureux du passé. Ne pas tricher. Elle ramasse tout ça dans son interprétation. "Je suis toujours avide de retrouver des mots et des musiques. Cette sensation de partage est assez unique".
Dani, septuagénaire et bien des tempêtes sous un crâne. Longtemps sur le fil du rasoir. Elle est désormais nantie d'un instinct de vie à quatre roues motrices, joue d'inespérées prolongations. "Déjà physiquement, je me demande comment je ne suis pas encore au ciel. Je regarde devant et je sais que ce devant peut-être très court. Les deux chiffres de mon âge ne me parlent pas du tout. Ce ne sont pas ceux-là que j'ai dans ma tête ".
Une vie extraordinaire
On l'affuble trop régulièrement du mot "icône", ce qui la laisse particulièrement circonspecte. Elle a fini par vérifier par elle-même. "J'ai regardé dans le dictionnaire et ça signifie une image sacrée peinte sur du bois. Je ne suis ni une image, ni sacrée, ni sur du bois. Je suis normale, accessible et certainement pas dans une cage dorée. Juste une femme ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires".
Une femme excessive, exigeante, sans plan de carrière. Qui a aimé les dangers de la tentation avant de finir par pourchasser le diable à la manière d'une ménagère : à coups de balai. "Peut-être que la définition de tout cela, c'est la liberté. Enfin, c'est un grand mot, la liberté. Je déteste les interdits. J'ai pris des chemins, parfois bons, parfois mauvais". Il y a deux ans, Dani a publié La Nuit ne dure pas, un livre de souvenirs, terme qu'elle préfère à celui d'autobiographie. "Il n'était pas question de blesser certaines personnes". Aucun règlement de compte, pas l'ombre d'un ressentiment, juste le constat des joies et des chagrins. Cet exercice-là lui a réclamé de regarder dans le rétroviseur. La nostalgie, ce n'est pourtant pas son truc, mais "il fallait bien commencer à enlever les mailles du pull-over ".
La discographie oblige de s'arrêter sur son prodigieux carnet d'adresses : Serge Gainsbourg, Daniel Darc, Alain Chamfort, Pierre Grillet, Frédéric Botton, Gérard Manset, Jacques Duvall, Jean-Jacques Burnel (bassiste des Stranglers). Tous sont montés à différentes époques dans le cortège Dani. "Ils m'ont écrit des textes et des notes qui me donnent encore le frisson aujourd'hui. Ce sont des polaroïds qui surgissent avec évidemment quelque chose de personnel dedans. Je peux les transmettre parce je sais que les autres s'y retrouvent aussi". Et puis, il y a Étienne Daho qui est bien plus qu'un fréquent collaborateur pour elle, mais un ami, une boussole, un pilier et bien sûr, l'homme qui a permis aussi à la chanson Comme un boomerang de trouver enfin la lumière.
Ces deux-là s'appellent tous les matins aux aurores. De leur première rencontre, elle n'a rien oublié. "Je tournais un film de Jacques Doillon en Suisse et le tournage a été interrompu un mois à la suite de l'opération d'un acteur. Il fallait rester sur place et on m'a demandé de faire une émission où j'avais carte blanche. Je venais d'écouter Tomber pour la France et j'ai dit que je voulais ce jeune homme. À la fin de l'émission, on a parlé longuement et on ne s'est plus quittés".
Pour l'album-compilation des cinquante ans de carrière, La Nuit ne dure pas, c'est lui qui a pris le projet à bout de bras et qui est allé piocher dans ses quatre derniers disques. "On a réenregistré des chansons, car il trouvait le son pas bon, il a choisi les titres lui-même et a décidé de leur ordre. Il fait toujours ça avec mes disques. Je lui fais totalement confiance, car c'est un visionnaire et un artiste exceptionnel ". Elle dit qu'elle n'en a pas fini d'en découdre. Elle dit aussi que si c'était à refaire, elle ne changerait rien. Et la sagesse de conclure : "Il me semble que ces rendez-vous actuels sont exacts à mon histoire". On acquiesce en faisant des boums et des bangs.
Dani Compilation La Nuit ne dure pas (Mercury) 2016 Dani La Nuit ne dure pas (Éditions Flammarion) 2016
Page Facebook de Dani Dani et Emily Marsch en concert le 15 juillet aux Francofolies de La Rochelle et au théâtre Les Étoiles à Paris le 16 octobre.
Patrice Demailly
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carlosebanegas-blog · 3 years
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Unite 11. Au grand Air
Ville ou campagne ? 
 Le journaliste : Bonjour à tous, bienvenue dans notre émission Envies d'ailleurs. Aujourd'hui, la parole est aux citadins. Bonjour, Marie. Vous habitez à Paris ?
Marie : Oui.
Pourquoi vous voulez partir à la campagne ?
Parce que j'en ai marre de la ville ! Ma vie ici...
Pffff... C'est trop déprimant ! Je travaille tout le temps. Je veux m'installer à la campagne pour avoir plus de temps libre et profiter de beaux paysages.
Et pour la météo, aussi... C'est trop triste ici, j'en ai assez, je veux du soleil !
: Ah oui, c'est bien connu, on a plus de soleil à la campagne !
Oui, c'est plus agréable. Et puis en ville, c'est trop cher.
Vous avez vu le prix des loyers ?
Ils sont plus élevés dans les grandes villes ! Et les logements sont minuscules. Ça aussi, c'est une raison de partir.
 Bonjour, Karim. Vous aussi vous rêvez de partir à la campagne.
Karim : Oui ! Je me sens mal ici. La pollution, les voitures, je n'en peux plus ! C'est trop stressant.
À la campagne, il y a plus de transports en commun qu'en ville ?
Non, mais on passe moins de temps dans la voiture et dans les bouchons. Et ça, c'est reposant.
 Bonjour, Paul. Toi aussi tu veux aller vivre à la campagne ?
Paul : Oui.
Le journaliste : Pourquoi ?
La ville, c'est pas mon truc. Ici, on habite dans un appartement.
À la campagne, on peut avoir une maison. Et puis, j'aime les animaux et les jeux.
Le journaliste : Il y a plus de jeux à la campagne ?
À la campagne, on peut jouer dehors, dans le jardin. C'est mieux, c'est plus calme qu'en ville.
Le retour à la terre.
Un jour, Mariette et moi on en a eu marre de la ville.
Alors on a loué un camion pour mettre nos cartons et on est partis vivre aux Ravenelles.
Les Ravenelles, c’est chouette, c’est la campagne et il y a des arbres, des fleurs, et des oiseaux.
À l’arrivée, nous attendait Monsieur Henri.
il nous a gentiment tendu les clefs. 
Pour exprimer son insatisfaction.
Ce n'est pas mon truc. 
Je me sens mal, triste…
C'est trop déprimant, stressant.
J'en ai marre / J'en ai assez de la ville ! 
Ça suffit ! Je n'en peux plus !
 Les grandes villes sont plus polluées que les petites villes. 
La campagne, c'est moins déprimant que la ville. 
Les grandes villes proposent plus de loisirs. 
En ville, on passe plus de temps dans les transports en commun. 
À la campagne, les logements sont moins chers qu'en ville.
 Salomé profite moins de la nature que Jules. 
Baptiste est moins stressé par la ville que Margot. 
La vie de Théo est plus calme que la vie de Ninon. 
Jeanne prend plus les transports en commun que Léa. 
Louis est plus proche de la nature que Lily.
 Antoine est un citadin, il habite dans le centre-ville d'Amiens, dans le nord de la France. 
Il vit dans un appartement. Il travaille beaucoup et sa vie est très stressante. 
La grisaille du nord : c'est déprimant ! 
Antoine rêve de quitter la ville et de s'installer dans une maison avec un jardin. 
C'est plus agréable !
 Le sud de la Corse.
 Le sud de la Corse est une région magnifique.
Il y fait très chaud en été et beaucoup de touristes y viennent.
  En hiver, il pleut un peu, il y a moins de touristes et c’est plus tranquille.
 Il y a 3 villes dans cette région: Sartène, dans les montagnes, et Bonifacio et Porto-Vecchio au bord de la mer.
 Bonifacio et Sartène sont deux villes presque aussi petites (environ 3000 et 500 habitants).
 Il y a trois fois plus d’habitants à Porto-Vecchio, mais moins de touristes que dans les deux autres villes, parce qu’il n’y a pas de vieille ville.
 À Bonifacio, on peut visiter la « ville haute » (la vieille ville), avec l’église St. Dominique et le parc de la Carotola et voir un beau panorama.
 À Sartène, il y a un musée de l’histoire ancienne de la Corse, le seul musée de la région, et une très jolie vieille ville. 
 Oui, je m'y intéresse.
Ah non, j’y participe.
Ah non, je n’y participe pas beaucoup
Oui, je m'y intéresse beaucoup, surtout .
Oui, j’y ai participé.
Oui, oui, je m’y suis habitué très facilement.
 Comparer la vie en France et dans votre pays.
 Au Honduras, je vivais avec ma famille à la campagne, à 30 minutes de la ville. 
Souvent, pendant les week-ends, nos amis viennent en voiture de la ville pour rendre visite à mon frère et moi parce qu'ils se sentent très libre au grand air.
Vivre à la campagne, je pense c’est agréable parce que l'air est plus froid et qu'il y a moins de gens et de voitures qu'en ville. Ici, il y a de beaux paysages et les photos en groupe c’est plus belles qu' en ville. 
A Toulouse, je vis dans une grande ville, je prends souvent le métro, et il y a beaucoup de restaurants à choisir. 
A Toulouse, l'air est aussi plus froid que dans la ville du Honduras, et la ville est aussi plus belle que la ville de mon pays. 
 Je veux avoir plus de temps libre.
Les loyers sont plus élevés dans les grandes villes.
A la campagne, il y a plus de transports en commun qu'en ville ?
On passe moins de temps dans la voiture.
A la campagne, il y a plus d'arbres qu'en ville.
 Franck, Céline et leurs enfants.
 Je vis à la montagne, au grand air : je me sens très libre ! Je suis berger depuis dix ans et j'habite avec ma famille dans une ferme. Nous passons nos journées à nous occuper des animaux : moi, je suis avec mes moutons et ma chienne, qui court après les bêtes ! Ma femme Céline est éleveuse de chèvres. On fait du fromage, mais on a aussi des lapins et des poules et on vend les œufs aux habitants du village. Ici, l'hiver, bien sûr, on fait du ski, c'est notre principale activité. L'été, il y a plein de choses à faire. On fait de la randonnée en forêt, on fait du kayak dans les rivières ou bien de l'escalade.
 Maria et Pierre.
Nous, on habite à la campagne. Nos parents sont agriculteurs : ils cultivent des céréales et des légumes dans leurs champs et ils ont des vaches. Vivre à la campagne, c'est génial ! On va à l'école vélo. Et le week- end, on joue au foot avec nos copains, ou alors on joue à des de société la maison. Moi je fais du cheval, mais ma sœur est trop petite ! Parfois, on campe aussi dans la forêt, avec nos parents.
 Karim, Tania et leurs enfants.
 Vivre à la mer, c'est très agréable... On profite de la vie ! Bien sûr, on travaille comme tout le monde. Karim et moi, nous sommes maraîchers. On cultive des légumes et on les vend. L'hiver, on aime bien rester à la maison. Mais à partir du printemps, quand il fait beau, on va tout le temps à la plage et on se baigne... Karim va à la pêche et moi je pratique mon sport favori : je fais de la voile ! L'été, il y a beaucoup de touristes... On préfère se promener sur les petits chemins à la campagne et faire des pique-niques en famille !
 Décrire son mode de vie.
Vivre à la mer, c’est agréable 
Je passe ma journée à m’occuper des animaux.
Ma principale activité, c’est…
L’été, je fais de la voile.
 On vend les œufs aux habitants.
On fait du kayak dans les rivières ou l’escalade.
On joue au foot avec nos copains.
Je fais de la voile.
Nous allons de temps en temps aux marché mais à la maison, nous cuisinons beaucoup avec les produits de jardin.
Je propose des activités aux enfants quand ils rentrent de l’école : nous faisons de la peinture ou nous allons au potager pour jardiner.
Il habite au bord de la mer : tous les week-ends, il fait du bateau avec ses enfants.
L’hiver. A la montagne, on fait du ski et des jeux en famille.
 Le Grand Parc de Miribel-Jonage.
Le grand-père : Voilà, ici c'est le départ du sentier « découverte ». Vous êtes déjà venues ici ? Fanny : Non, pas aussi loin. Mais avec papa et maman, nous sommes déjà venus nous baigner à la base nautique.
Le grand-père : Allez, c'est parti, suivez-moi ! Le grand-père : Nous voici au point 2.
Regardez bien cette forêt... Vous ne remarquez rien ?
Fanny, qu'est-ce que tu en penses ?
Fanny : Euh... Les arbres sont pareils, non ?
La maman : Oui, ils ont la même forme, la même taille... et ils sont alignés en rang !
Tu sais pourquoi, papa ?
Le grand-père : Oui, parce qu'on les a plantés. C'est une forêt artificielle.
Et finalement, cette forêt est aussi grande que douze terrains de football...
La maman : C'est le point 4... quel beau lac !
Le grand-père: C'est un lac artificiel... il a été créé par les hommes.
Et il a le même âge que ta maman !
Fanny : Oh, vous avez vu tous ces oiseaux sur le lac ? Ils sont nombreux... et très différents ! Le grand-père : Oui, au lac des Allivoz, il y a beaucoup d'espèces d'oiseaux aquatiques : des hérons cendrés, des cormorans...
Fanny : C'est quoi un cormoran ?
Le grand-père : Un cormoran, c'est un oiseau noir avec un long cou. Tu vois là-bas ?
Il est aussi bien dans l'air que dans l'eau !
Fanny : Point 6... papi, cette forêt, elle est artificielle ?
Le grand-père: Non Fanny, c'est une forêt naturelle.
Tu vois, les arbres ne sont pas de la même espèce, et ils sont plus rapprochés.
La maman : I fait froid ici... au point 8 !
Le grand-père: Oui, et ce petit ruisseau s'appelle le Rizan.
Fanny : L'eau est aussi claire qu'un miroir !
La maman : Ça y est, nous arrivons au bout du sentier.
Fanny : Oh là là l il y a des champs partout !
Le grand-père : Oui ! Au grand parc de Miribel, il y a environ 400 hectares cultivés !
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n5869 · 3 years
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Disneyland Paris Pin's lettre
Après des années de sessions de thérapie hebdomadaire, alors que j'ai compris comment mon passé avait fait des ravages sur moi personnellement, reconnaissant les multiples façons dont Disney Grand Mug Porcinet De Winnie l'Ourson à Prix Favorable a Chambre Bébé Disney également perturbé ma vie professionnelle a été beaucoup plus sévère.Le Palais a également refusé de commenter la question de savoir si une des plus vieilles royals assisteraient à la duchesse de Cambridge et du 30e anniversaire, en disant: Il n'y a pas de parti officiel, et tout ce qui se passe sur sera en privé. L'an dernier il a été la vedette comme le fils de Mel Gibson dans l'obscurité la comédie dramatique le castor, dirigé par Jodie Foster. Lisa: je voyage beaucoup, surtout le royaumeuni et à la france. L’anneau cardiaque est actuellement et est disponible dans des tailles, seulement pour un temps limité, les économies de printemps et la livraison gratuite. Le livre qui est publié le juin, est appelé disney je t’aime. En dépit de cette évolution, du Bureau du Procureur général des États-Unis a refusé de poursuivre l'affaire, invoquant une absence de mérite d'enquête, et a clôturé le cas. C'est à ce dernier qu'elle satisfaisait Gagosian, qui a sans aucun doute s'est révélée un puissant connecteur pour elle. When a Disney Sweatshirt à capuche pour adultes posé une question sur le statut d'Abrams' très attendu Yelchin Star Trek sequel, dit, J'espère que nous allons commencer la production de [] au cours de la nouvelle année, mais je ne sais pas quand nous allons le faire ou ce que l'histoire est ou quoi que ce soit. Le poids total de l’horloge est kilogrammes. Je aime princesse brune disney vers, tous ensemble en platine avec lunette sertie et de saphirs. Il est réellement nouveau et dispose d’une pierre de lune incroyable. Le site vous donne un aperçu de quelquesunes de ces pièces spéciales. Elle porte ici Disney Gourde Princesses De La Collection Disney Animators 2017 Nouveaux Produits tissé, qui avait une tendance des années populaire. Elle demeure un fascinant, exaspérante, égoïste, brillante, et femme charmante, un ami loyal, une femme d'affaires astucieux, un passionné des hommes et des femmes, et l'essence même de ce que la France est, et ce Body pour bébé Disneyland qui le rend différent, disons, de l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis.top compartiment est une médaille d’or, émail modèle sculpté de pinocchio, le compartiment du milieu est titulaire d’un haut or et émail filature, le compartiment below. Au cours des années eu plusieurs autres incidents du genre, mais personne n'a dit un mot à mes parents. Nous ne partagerons pas vos e-mails avec quiconque pour quelque RobbersODB reasonThe Rap's vol sous la menace d'armes à feu a été, semble-t-il, l'un de plusieurs incidents impliquant les rappeurs étant victime d'un vol à main armée à divers endroits, y compris l'invasion de domicile, selon le FBI fichier.
www.soldedisney.com/
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