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jusqu'à la fin des temps
jusqu'à la fin des temps, tes yeux resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Vos lèvres ont fait des incisions sur ma peau qui ne se sont jamais complètement rétablies, laissant des cicatrices là où elles étaient tracées. Je ne suis qu'un journal que vous remplissiez de problèmes ordinaires et que vous jetiez ensuite de côté une fois que j'ai été arraché à votre insouciance au fil du temps.
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De mémoire de dément
Je vieilli, et si je suis encore épris de la vie,
Je me dis que la luciole va chanter auprès de l'araignée,
Tissant sa toile qui nous éloigne.
Je redemande et je quémande ta présence dans mes bras nues,
Et as-tu vu ?
J'ai changé lors de nos nuits déchus.
Nous grandissons sur le chemin de l'amour, c'est beau mais il faut s'en méfier,
Car à etre trop glamour, l'on peu tout de même se blesser.
Feu !
Boulet de canon,
Devant ceux, qui sont sans fond,
Et surtout ne pas oublier qui nous étions,
Et si je vais de travers je me dis :
Vie,
Vire de chemin et acception ton maudit destin,
Je l'appelle ce soir, je vie une partie de ses rêves,
Je chasse deux trois chimères,
Afin de la garder dans mes bras imaginaires.
P.amis
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Denise Boucher, Les Fées ont Soif
Me, I am an image. I am a portrait. I have two feet in the plaster. I am the queen of nothing. I am the door to the void.
(rough translation by me)
#direct translation would be ‘i am the door ON the void’ but whatever#for context this is a feminist work from the 70s and it’s spoken by a statue of a woman#she’s describing patriarchal stereotypes of women#poetry#poèmes#les fées ont soif#théâtre québécois
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Couverture photographique de Douchan Stanimirovitch pour Poèmes, Marc Barbezat, Décines 1948.
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Poèmes
Inspiré de "Roman" de Rimbaud:
On n’est pas sérieux quand on a que seize ans/Rejetant tout ennui, on s’aime à s’embraser/ Et voulant ardemment préserver tous instants,/ La passion nous dépasse, on s’envole en fumée.
Inspirés de "Ma bohéme" de Rimbaud:
Enfant d’étang
Demain, je marcherai,
P’tit-Poucet semant d’amour la terre à mes pieds,
Souliers noircis d’escapades sous feuillages de bois.
Soudainement, sifflotant, je me trouverai
Sous un ciel ténébreux, chantant de sa douce voix,
Une louange émouvante et sincère à la terre,
Unie à de splendides spectacles de lumière
Et ainsi pris, je ferais fi de qui je fus,
Oubliant mon passé, qui n’est qu’une épée crue
Tête nue, mes cheveux seraient baignés d’une fraîche eau
Figure mordante et tendre, qui m’embrasserait,
Telle une mère enlace son enfant, peau contre peau.
Mes pleurs se mêleraient à cette mare formée,
Étranger éternel, encerclée de chênaies,
Je serais bien chez moi, parmi le flot montant
Et si l’éclair me venait chercher, souriant,
Une fois étonnée, jamais je ne bougerais
Mon paradis tout fait, ici, je dormirai.
Enfant des temps
En sortant de mon auberge, grisée follement
D’amours splendides, de belles-de-nuit, de niaiseries
Je marchai sous le ciel du plein jour, m’aveuglant
De rayons éclatants sur d’étranges pierreries
Petit-Poucet cécité, de mes poches crevées
Mes cinq derniers sous s’échappaient, s’enfuyaient, et
Du sol, m’enfonçaient cent aiguilles dans ma rétine
Cruel châtiment pour mon temps sans lésines
Le vent tourbillonnait auprès de moi, violent,
Assourdissant de sa voix haineuse, brutale.
Je me trouva à terre, et les odeurs des fleurs
Ramenèrent à ma bouche mon plat de douze heures.
Je m’excuse, Muse ! mais, crois moi,
Ce vieux vin de vigueur a bien une âme à soi,
Boisson de cinq sous trouvée par chance
Qui se déversa, malheur ! bien contre mon gré,
Dans mon avare gorge d’assoiffé
Et avec honte, je rentra dans mon auberge
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France
Toute ma vie, je ne connus qu'une seule chose : la France. Née à Ancenis, Éduquée en la solide France, je ne connus que ce pays. J'eus grandi avec la France, ai gravé ma joie dans les ardoises du sol Angevin et ai pleuré ce pays que j'aime tant.
Une France de ma mémoire, une France aujourd'hui révolue. Je fais le deuil d'une nationalité sans destin. Une nationalité dit je? Une identité, une culture, un souvenir, un fragment du moi, un nom sans nom. L'esprit soldat est tombé au combat, un tir de mécontentement se fit entendre mais tout d'un coup se fu taire sans aucun procès.
Un jour, je m'en y irais. Comme dans mon rêve j'irais voir Jordan dans le pays du rêve perdu, je sonnerais à sa porte nerveusement mais avec soulagement. Je recommencerais une nouvelle vie et sentirais un nouvel élan d'espoirs. La douceur angevine ne restera qu'un souvenir d'enfance et seulement qu'un souvenir lointain.
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Je chemine solitaire sur cette terre, Depuis longtemps détachée du plaisir, de la vie ; Nul compagnon ne partage le secret de mon cœur, Jamais aucune âme n'a su me comprendre. Je fuis le monde et toutes ses joies, Je suis bien loin aujourd'hui des humains ; Leur bonheur et leur peine me restent étrangers ; Je chemine solitaire, comme sur une autre planète. Ô vous, chères âmes de ces temps lointains, Auxquelles s'adresse aujourd'hui mon âme, Bien souvent elle vous accompagnera, Et vous la ferez vivre grâce à mes poèmes.
Tatiana, Aux âmes du futur
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Thoughts on Time, After a Pandemic
I.
And what is time but a way to mark the distance between happenstance?
Is it the times that are strange or is it that the times are as strange as the people who live through them?
II.
You say to me good morning
Is it morning still?
It seems time since spring
Has been one long, dark evening
With no sign of a dawn
III.
“when it is over said and done
it was a time
and there was never enough of it.” - A Time, Allison Adelle Hedge Coke
IV.
The times are us
And the words are hollow
And the sun has set
And summer is ending
Life goes on for some
And time stops for none
And the body needs rest
But sleep is elusive
One says goodbye
And the wind blows in
And the time passes
Forgetting sets in
And the other lives life
With the quiet certainty
That time does not
Hasten detachment
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Photo
6 mars 1577 : mort de Remy Belleau, poète de la « Pléiade » ➽ http://bit.ly/Remy-Belleau Comptant parmi les sept poètes qui formaient la « Pléiade française », Remy Belleau, qualifié de « peintre de la nature » par Ronsard, acquit une certaine notoriété grâce à ses pastorales et son poème « Amours et Nouveaux Eschanges de pierres précieuses »
#CeJourLà#6Mars#Belleau#poète#Pléiade#Ronsard#poésie#poèmes#pastorales#littérature#humaniste#humanisme#peintre#nature#biographie#histoire#france#history#passé#past#français#french#news#événement#newsfromthepast
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Beaucoup s’imaginent les hommes tendus Vers les accomplissements les plus lointains S’évertuant à des tâches exceptionnelles Faisant l’épreuve et la preuve de leurs forces. En réalité il est plus juste de les voir Obéissant tout simplement aux nécessités immédiates : Tenir sa route le mieux possible, vaincre Les obstacles quotidiens, éviter les pensées qui Ont eu des suites fâcheuses et cultiver celles Qui ont des effets heureux, bref : Frayer sa voie comme la goutte d’eau du fleuve, qui Fraye sa voie entre les pierres.
Bertolt Brecht, Poèmes, L’Arche Éditeur, 1968
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je ne marche pas dans vos combines chiens cravateux au plus je marche dans les épines au bord de la voie ferrée au plus je marche dans la sourdine des fin d’après-midi sur le divan je ne marche pas ni ne trottine je suis fébrile ma chemise prise dans la clenche le téléphone ne vibre plus ne sonne plus ça n’est pas grave dans le métro je m’agglutine contre vous deux femmes parlent dans un langage que je ne connais pas du russe peut-être et j’écoute tendrement leur accent roucouler quand elles disent Nation et Charles de Gaulle étoile je n’ai pas de haine pour elles c’est rare que je ne haïsse pas c’est un récent confort je ne hais plus que vous les errants de la ligne 2 en costard et chaussures cirées ignorants de la mer et du fleuve qui pleure hérétiques du malheur pantins libidineux gargouilles rictussiantes
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Esquisse de liaison
Etoile dans un oeil et météorite dans l'obscur.
Au creux de toi j'entends bien une nouvelle petite voix,
Petit poème d'espoir et de gloire en ton nom qui oubliera le lien de ceux de qui tu étais pour naître par toi-même.
Espoirs de croire encore et toujours et de faire la cours à celle que j'aime tous les matins et quitte tous les soirs .
Parfum d'espoir dans la terre que je dévore et ressuscite le Saint dans ses souvenirs les moins douloureux.
Et la Vie, la vie...
Réceptacle de toutes emotions, passions, fusions d'un soir,
Mais il n'y a pas de hasard,
Attraction de l'univers,
Ou bien des buissons,
Qui nous rendrons tout simplement paulysson.
J'aime virer de bord à travers ton regard qui déborde de désir,
Donner à notre nature la plus profonde,
La succion et l'accomplissement de tes trésors trop loin éloignés de ta stupeur maladroite de ne pas assumer la mignognerie de lumière que tu es.
Et ne quitte point ton chemin,
Dans l'arbre d'efficience une branche se liera bien à la tienne,
Donnant un trésor tellement charmant que la splendeur de l'humanité n'aura qu'un pion de plus a creux de ton jolie ventre,
Un pion qui grandira,
Se développera,
Me dépassera.
Apprenant de mes imperfections et des tiennes,
Tel un dessin, esquissant le refrain de la beauté qui n'est plus de nos philosophies réciproques.
Et ton Amour sans équivoque,
Me rappelle les légendes des plus anciens,
L'amour du début de la fin comme un battement de paupières.
Te faire pousser,
Nous faire grandir,
Ensemble.
Un dessin d'essai qui deviendra brouillon magnifique,
Merci à toi,
Ton esprit,
Et en dernier,
Ta jolie plastique
P.amis
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Je vis en Adolescence
Ça sentait bon les vacances
C'était hier, des boucles blondes
Au vent du large, qui vagabondent
Sur son vélo, elle tourne et tourne
Si près de moi, je me retourne
Sans une parole elle dit
On se le boit ce Martini?
Nos années quatre-vingt
C'est si proches et si loin
Son vieux pull-over bleu
Sur ma peau je le veux
Et ses lèvres sur ma bouche
Tant rêvées sur ma couche
Et le sable des dunes
Faisait d'elle et moi une...
Une histoire de jeunesse
Et même pas de promesses
Mais la vie continue
Quelles paroles incongrues
C'était plus les vacances
Allez fils, tu avances !
C'est tellement banal
Pourtant ça fait mal
Comme j'ai pu rêver d'elle
Et des larmes et du sel
Pas toujours, pas souvent
Hier, parfois maintenant
Sur la digue là bas
Cours lui prendre le bras!
Et pendant un moment
Retrouvons nos quinze ans.
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La route s'achève sous un arbre mort
Pendu à sa branche on y voit une ombre
Qui tente d'arracher son cou avec ses jambes
O belle ombre molle, qui tente sans succès de te mutiler, qui tourne et qui retourne au bout de ta seule possession, qui s'échine à se faire oublier d'un monde bien trop dur, bien trop chaud pour ta fragile constitution, qui hurle sans bruit faire, qui voit sa douleur même sans yeux, quel malheureux a bien donc pu te faire subir ce supplice ?
Mon maître adoré, qui d'autre ?!? Il m'a vu un matin, alors qu'il s'échinait à cueillir des pensées, il m'a vu l'imiter et le suivre, il m'a vu lécher ses pieds, il m'a vu tel que je suis, tel qu'il est, et il a eu peur. Peur qu'une essence comme moi puisse lui faire ombrage, qu'un succédané lui succède, peur que les gens le perçoivent, eux aussi, tel qu'il se percevait en moi, comme un pastiche, comme une simple ligne. Alors il m'amena ici et me pendit à cet arbre grotesque, espérant par là même se libérer de tout ce qui n'est pas matériel. Mais le malheureux n'a que crée sa propre mort, car ainsi que je me débat, et il fait pareil. En tentant de tuer le pantin il n'a qu'inversé nos rôles, et il ne vit maintenant que douleurs et tourments. Hier encore, alors qu'il cherchait à s'abreuver, les hoquets que je lui faisait pousser lui ont fait vomir dans le puit de son village, et, incapable de s'expliquer, le voilà banni et errant. Si tu es clément, grâce à Dieu, tu me délieras de cette exécution banale, et tu me rendras à lui, pour que je puisse le rendre à la vie !
Forcé, de par ces belles paroles, d'honorer un étranger, je me mis hâtivement à défaire le nœud coulant. Mais alors que j'entamais le dernier tour, un doute me pris d'assaut. N'avais-je pas, moi-même, renoncé à mon ombre il y a de cela des années, alors que je n'étais qu'un enfant naïf et cruel ? N'avais-je pas eu peur, tout comme cet étranger, de vivre avec un constant imitateur ? N'avais-je pas renoncé à l'immatériel pour mieux pouvoir dominer le monde qui m'entoure ? Trop tard pour ce souvenir, car aussitôt libérée l'ombre prit ma place et je pris la sienne. Dans mes dernières agonies, je l'entendis chanter
La route commence sous un arbre mort
Pendu à sa branche on y voit un homme
Qui tente d'arracher son cou avec ses jambes
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Me voici dans un coin de mon âme si l'on considère l'âme comme une pièce semblable à mille autres pièces. je prends peu d'espace, devant la vitre qu'effleurent à l'aube des oiseaux aux ailes si larges que les yeux d'un enfant à qui l'on ment et qui s'en aperçoit sans rien dire
Cécile Coulon, Les Ronces
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