#parc des monstres
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fluffy-crimp · 1 year ago
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Neptuneñ€ℱs statue in Bosco Sacro Gardens, Bomarzo, Italy
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lilias42 · 5 months ago
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fav character tag game đŸŒ·đŸŒ™
RÚgles : faites un sondage auprÚs de vos cinq personnages préférés de tous les temps et voyez qui est le favori parmi vos abonnés !
Taggué par @ladyniniane ! Merci pour le défi !
Et pour le retour de tag... je dirais @mwezina , @randomnameless et n'importe qui passant et voulant tenter l'exercice !
#jeu de questions#ça a Ă©tĂ© dur de faire un choix !#Parmi les mentions honorables :#FĂ©lix Ă©videmment aurait pu ĂȘtre lĂ  mais je me suis bornĂ© Ă  un seul personnage par oeuvre donc il n'est pas en duo avec son pĂšre#(vu que c'est la relation entre les deux que j'adore le plus)#Ophilia d'Octopath Traveler 1 j'adorais son arc et que pour une fois le personnage religieux soit traitĂ© comme un personnage#et l'Ă©glise n'est pas montrĂ© comme la grande mĂ©chante responsable de tout parce que RELIGION = MAAALLL !!!#vu que j'ai Ă©tudiĂ© le culte de Mithra ça fait plaisir de voir un culte traitĂ© comme quelque chose qui peut aider pour une fois#Mao Mao des Carnets de l'Apothicaire j'adore son intelligence et sa capacitĂ© d'adaptation ainsi que son cĂŽtĂ© trĂšs... “chat”#mais j'avoue que son absence de curiositĂ© ou quand elle se borne Ă  ne pas se poser de question m'Ă©nerve parfois un peu alors...#L'Avatar de Monster Hunter Story 2 : premier degrĂ© iel a un chouette arc avec son Monstie oĂč elle doit apprendre Ă  lui faire confiance#et iel fait tout pour le sauver et prouver que ce n'est pas un monstre avec un chouette message sur les histoires dĂ©formĂ©es avec le temps#Fubuki aurait pu remplacer Tokiyuki mais... mais je suis toujours pas remise du tome 12 -ceux qui ont lu le manga sauront... pourquoi ? T_T#Carmilla Carmine de l'Hellaverse a failli ĂȘtre ici aussi vu que c'est le seul parent autorisĂ© Ă  ĂȘtre compĂ©tent chez VivezziPop ça change...#vu que mĂȘme si j'aime son univers- son traitement des personnages de parents m'Ă©nervent de plus en plus et me fait hĂ©siter Ă  arrĂȘter Helluv#Stolas a dĂ©jĂ  assez de problĂšmes pas la peine de lui en ajouter un avec Octavia qui le rejette pour soutenir sa mĂšre toxique et abusive#Et Zeno dans Yona - Princesse de l'Aube qui est un personnage trĂšs touchant surtout que le thĂšme de l'immortalitĂ© me touche beaucoup#Si je devais donner deux rĂ©currences ce serait :#Les personnages jeunes qui doivent grandir pour devenir des adultes responsables dĂ©cents tout en gardant leur joie de vivre#et les adultes responsables prenant soin des plus jeunes et pouvant les protĂ©ger et les guider en cas de besoin#(ou la retrouvant ou est les deux dans le cas de Zeno)
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luma-az · 1 year ago
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Accouchement
DĂ©fi d’écriture 30 jours pour Ă©crire, 25 aoĂ»t 
Thùme : corbeaux/au fond de chaque mot j’assiste à une naissance
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Les corbeaux croassent Ă  la fenĂȘtre. Ils sont nombreux. Ils me regardent.
Je les salue d’un geste de la main sur le bord de mon chapeau pointu. En une soirĂ©e pareille, un brin de politesse ne nuit pas.
Puis je reviens Ă  mon chaudron.
Un fond liquide rougeĂątre chauffe tout doucement, au bain-marie, des dizaines de petites perles noires. Je surveille minutieusement le feu – la tempĂ©rature doit rester parfaite et constante tout au long du processus. Cette tĂąche m’empĂȘche de perdre ma concentration. Je ne veux surtout pas rater l’instant magique oĂč les perles vont Ă©clore.
Le croassement des corbeaux rythme ma nuit. Une longue nuit de patience.
Chacune d’entre elle est un mot qui m’a Ă©tĂ© offert en paiement. Les gens viennent pour mes soins, mes conseils et mes divinations. D’autres viennent pour des vengeances et des malĂ©dictions – ceux-lĂ  passent par la porte de derriĂšre. Les uns comme les autres paient le prix juste. Parfois, ce prix, c’est un mot.
Mot, mot, rĂ©pĂštent les corbeaux – comme s’ils savaient Ă  quoi je pense, et peut-ĂȘtre est-ce le cas. Oui, j’ai pris des mots. Tous ceux qui ont Ă©veillĂ© mon interĂȘt.
Un mot d’espoir ou un mot d’amour, un mot de rage ou un mot glaçant, peu importe. Tout ce que je veux, c’est qu’ils renferment de la puissance, qu’ils aient Ă©tĂ© gravĂ©s au feu rouge dans le cƓur de mes clients. Ils sont parfois mĂȘme ravis que je les en dĂ©livre. Parfois, un peu moins.
Je regarde mes mots chauffer avec une exquise lenteur dans le chaudron. J’entends les petits Ă©clats de coquille qui se craquĂšlent avant mĂȘme de voir les premiĂšres fissures. Ça y est, ça commence

Les petites coques enveloppant les mots s’ouvrent, et au fond de chaque mot j’assiste Ă  une naissance. Des minuscules feuilles, de tous petits yeux, des doigts microscopiques. Ces fragiles crĂ©atures ne sont encore qu’au commencement de leur vie. Ils grandiront trĂšs vite.
D’un geste prĂ©cis mais doux je les sors chacun du chaudron, les essuie dans les linges les plus doux, les cajole, avant de passer aux suivants – jusqu’à ce qu’ils soient tous dans mon panier, pelotonnĂ©s les uns contre les autres, encore tout chiffonnĂ©s de leur naissance. Mes petites crĂ©atures de la nuit, nĂ©es du plus profond des cƓurs des hommes, mĂ»ris dans une matrice de cuivre et du sang de leur mĂšre dĂ©vouĂ©e. Ils sont si mignons ! Et si inoffensifs encore.
Et si affamés.
Au dehors, les corbeaux s’envolent. L’aube est lĂ , la dĂ©licate naissance est accomplie, il faut annoncer cette bonne nouvelle Ă  tous ceux qui peuvent l’entendre. Il ne me reste plus que la tĂąche triviale de les Ă©lever, mes petits monstres qui piaillent dĂ©jĂ  Ă  l’unisson.
Patience, mes amours, patience. Maman va vous nourrir.
J’attrape un premier livre – lĂ©ger et digeste, mais gĂ©nĂ©reux sur les quantitĂ©s, parfait pour un premier repas – et, Ă  voix haute, je commence sa lecture.
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chaotictomtom · 10 months ago
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C'EST VINCENT PRICE QUI A FAIT SA VOIX???!!!!
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crimson-veil-rpg · 6 months ago
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C R I M S O N . V E I L forum rpg urban fantasy de type crĂ©atures et gangs avec concept de doubles identitĂ©s secrĂštes (tw : violence, sang, chasse) š:·. .·:š š:·. ☟ .·:š š:·. .·:š š:·. .·:š š:·. ☟ .·:š š:·. .·:š Scarborough. Il y a quelque chose dans ce nom qui Ă©corche la langue en y laissant sa marque, raclant la gargue pour s'extirper presque douloureusement des lĂšvres. Ici, les apparences sont trompeuses, se fardant d'un monticule de faux semblants au cƓur de la station balnĂ©aire britanique. Les jours d'Ă©tĂ© sont doucereux, idĂ©aux pour flĂąner naĂŻvement le temps d'un aprĂšs-midi Ă  sombrer dans l'oisivetĂ©. Puis, il y a la sorgue qui tombe, ne laisse qu'un empire des lueurs artificielles devenues floues sous une brume dominante, sertie d'une Ăącre fragrance d'iode.
Alors les ombres sortent, sournoises chimĂšres aux babines avides dĂ©gueulant de crocs affutĂ©s qui entament leur ballet nocturne. Les masques tombent jusqu'Ă  l'aube naissante et plus rien ne paraĂźt alors rassurant. Les bĂȘtes grouillent, se dĂ©voilent, se croisent Ă  l’abri des mires aveugles d’ĂȘtres humains pour qui elles ne sont que des histoires fantaisistes que l'on conte aux bambins. Les griffes se ferment sur les chairs et les disparitions vont bon train. Enfin jusqu'Ă -ce que les projectiles filent, tentant de protĂ©ger les pauvres Ă©garĂ©.es de leurs funestes Ă©treintes. Parce qu'il y a toujours eu les proies, toujours eu les traqueurs en un jeu sempiternel. Si bien qu'on ne sait plus vraiment qui sont les prĂ©dateurs et qui sont les proies.
Peut-ĂȘtre que dans tout ça votre charmante voisine vous offrant d'allĂ©chantes pĂątisseries n'est autre qu'une chasseuse de monstres aguerrie une fois le crĂ©puscule tombĂ©, que votre collĂšgue de bureau se rĂ©vĂšle ĂȘtre un bestiau assassin faisant bonne figure afin de mieux se fondre dans la masse, que cet aimable facteur fait partie d'un organisme secret mettant Ă  mal l'humanitĂ© lorsqu'il ne livre pas le courrier.
Et vous, au fond, qui ĂȘtes-vous rĂ©ellement ? š:·. .·:š š:·. ☟ .·:š š:·. .·:š š:·. .·:š š:·. ☟ .·:š š:·. .·:š
Encore un Ă©niĂšme univers portĂ© sur les bestioles et pourtant, Crimson Veil vous proposera quelque chose en plus pour pimenter le jeu. Le forum possĂšdera un concept d’identitĂ©s secrĂštes, oĂč seul le staff connaĂźtra la vĂ©ritable espĂšce ou rĂŽle au sein des organisations de chaque personnage. Le but sera Ă©videmment de jouer le jeu, d’en dĂ©voiler le moins possible, laisser des indices s’échapper de temps Ă  autre et dissimuler les crasses sous quelques balises hide bien placĂ©es. Les membres d’une mĂȘme organisation ou d’une mĂȘme espĂšce, pourront se reconnaĂźtre entre eux bien entendu, Ă  comploter paisiblement Ă  l’abri des regards dans des zones secrĂštes. Bien sĂ»r, le forum demande pas mal d’amĂ©nagements pratiques afin que les mystĂšres soient viables au maximum, les rĂ©ponses quant Ă  l’organisation des choses arriveront en temps voulu.
Et ça ne risque pas de vriller city tout ça ? Et bien mon petit Philibert, le jeu sera agrĂ©mentĂ© de plusieurs espĂšces non jouables sous forme de PNJ capables de semer le trouble et donner du rebondissement entre les diverses intrigues. MĂȘme les crĂ©atures les plus hostiles pourront se faire croquer par plus gros qu’elles.
Le nom de Scarborough, petite ville cĂŽtiĂšre du Yorkshire, en Angleterre, vous est peut-ĂȘtre familier. En effet, une partie de l’univers reprendra le lore et quelques petites choses Ă  son forum grand frĂšre, Noctivagus, ouvert en septembre 2020 et qui a fermĂ© ses portes en 2023. De nombreuses choses seront cependant intĂ©gralement revues et adaptĂ©es (nombre et types de crĂ©atures, gangs, systĂšme de jeu, codage et design, etc.). Reprendre cette base et rĂ©habiliter ce forum sous une toute nouvelle forme permettra Ă©galement de gagner en temps et en Ă©nergie durant la construction (big brain mouve). À bientĂŽt donc pour une toute nouvelle aventure.
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ekman · 3 months ago
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Delon nous a quitté dimanche dernier. Fin de bobine. 
La salle s’éclaire, les yeux piquent, les assises se rabattent sĂšchement sur les dossiers, les gens piĂ©tinent vers la sortie. Le bel Alain s’en est allĂ© pour de bon, lui qui – semble-t-il – avait dĂ©jĂ  quittĂ© le monde sensĂ©, laissant ses glorieux enfants se dĂ©chirer autour d’un terril d’or.
Journalistes, politiques, pipoles et piplettes : ils n’ont tous que des superlatifs Ă  la bouche. Machin y va de son “c’était le dernier monstre sacrĂ©â€, Bidule nous rappelle que “c’était un vrai prince”. La presse idiote rivalise en putasserie uniĂšre, Ă  qui la plus belle photo, Ă  qui le plus pathĂ©tique titre en guimauve pur sucre.
Mais moi je me souviens, bande de hyĂšnes. J’ai rien oubliĂ© du tout. Je me rappelle bien de la ringardisation Ă  marche forcĂ©e du ci-devant Delon Alain, coupable de choix politiques impardonnables. Fallait les voir se pincer le nez, les tenanciers de ce merdique show-biz gavĂ© de thunes. Tu citais Delon et voilĂ  qu’ils avaient grave la gerbe, ces gauchistes gueulards et ces soixante-huitards pĂ©dos. Beuark ! Macho rĂ©ac ! Machine Ă  cash ! Vieux beau qui s’accroche ! Tout le catalogue des amabilitĂ©s en travers de sa belle gueule, le Delon. Ah ça oui, fallait les voir tortiller du cul quand on leur faisait remarquer que son fric, lui, il allait le chercher Ă  Caracas et Ă  Kyoto en vendant des clopes et du cognac pendant qu’eux tapinaient sous les lambris des ministĂšres comme des putes de chantier pour se gaver d’argent public. Et pour quoi faire ? Des films de merde labellisĂ©s gauche-xanax oĂč des couples idiots s’engueulent Ă  la cuisine pour des histoires d’adultĂšre foireux tristes Ă  mourir. 
Je n’ai jamais pris Delon trĂšs au sĂ©rieux. Ça n’était pas un vrai soldat, pas complĂštement un tapin, plutĂŽt un assez mauvais comĂ©dien... mais quel acteur ! Quel talent, le fĂ©lin ! Au-delĂ  de sa belle gueule, il y avait son charme infini de scorpion astralement pur : intransigeant, Ă©gocentrĂ©, jaloux, lumineux, charmeur, menteur. Elles ont Ă©tĂ© quelques-unes Ă  y laisser des larmes. Et pas qu’un peu : par bonbonnes entiĂšres ! Mais lui s’en foutait. Il aimait, il vivait, il partait. C’est comme ça qu’il les a tous et toutes bluffĂ©(e)s pendant plus de quatre-vingt ans. Au final, c’est la camĂ©ra qui l’a le mieux aimĂ©. CinĂ©gĂ©nique Ă  en crever, le bonhomme. Pas un angle, pas une ombre pour nuire Ă  sa beautĂ© solaire – ce qui est le comble pour un aussi tĂ©nĂ©breux Narcisse. 
Tous les plans qui Ă©clairent Delon sont une ode Ă  la masculinitĂ©. MĂȘme avec un imper trop grand et un bitos rivĂ© sur le crĂąne, il est crĂ©dible. Je veux bien croire qu’il y en a quelques-uns que ça a vraiment du faire bisquer, dans le mĂ©tier.
Avez-vous remarquĂ© que “masculinitĂ©â€ lui va bien mieux que “virilitĂ©â€ ? Je dis cela parce que Delon n’inspirait pas le cul – il n’y avait rien chez lui de lĂ©ger en bagatelle ou d’ostentatoire en braguette. C’était un dominateur silencieux, une emprise, un orage. Les femmes – et surtout les plus inaccessibles d’entre elles – ne s’y trompaient pas. Elles cĂ©daient et lui, tranquillement, disposait. Avec tact et Ă©lĂ©gance sans doute, en tout cas jusqu’à son dĂ©part.
Et le voilĂ  parti pour de bon. Un de plus, un de moins, peut-ĂȘtre le dernier. En tout cas, c’est bien raccord avec cette Ă©poque qu’il vomissait, Ă  juste titre.
J.-M. M.
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greedandenby · 5 months ago
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Transcript of the French dialogue in IWTV S2 Ep6 - Like the Light by Which God Made the World Before He Made Light 
Attack at Madeleine’s shop:
[The song the attackers are singing here is the "Chant des Girondins", which was the short-lived French national anthem under the Second Republic (1848-1852). Here are the lyrics sung in this portion of the show:
"La France appelle ses enfants, – Allons dit le soldat, aux armes ! C’est ma mĂšre, je la dĂ©fends.
Mourir pour la Patrie"
Which translates to:
"France calls to its children,
- Come, says the soldier, to arms!
She is my mother, so I shall defend her.
To die for the motherland"]
Woman attacker: Bonsoir, Madame Éparvier !
Madeleine: Allez-y ! Faites vos dessins trÚs ingénieux !
Bald attacker: ArrĂȘte de les laver et on arrĂȘte de revenir, hein !
Woman attacker: On l’a ! On l’a, la pute !... Madeleine est pas bien, elle a attaquĂ©, t’as vu ?... Crie tout ce que tu veux, hein. Tes voisins s’en fichent.
Madeleine: ArrĂȘte ! Non !
Bald attacker: On va voir ce qu’elle a donnĂ© Ă  l’Allemand !
Madeleine: Tu suces du sang
 T’es un v

Armand and Madeleine discuss her turning:
Armand: Tu aimerais ĂȘtre l’une des nĂŽtres ?
Madeleine: Non, je veux ĂȘtre avec elle. Et toi, tu peux aller te faire foutre.
Armand: They always think they’re different. Stronger. Superior. Jusqu’à ce que la solitude arrive.
Madeleine: Monsieur, ça fait longtemps que je suis toute seule.
Armand: Tu seras un monstre.
Madeleine: Si tu fais de moi un monstre, tu feras que me transformer en ce que je suis déjà.
Armand: Tu vas manger des humains comme tu manges ta pomme ? Un par nuit, aucune pitiĂ© pour l’enfant, la mĂšre, l’invalide ?
Madeleine: Je suis un humain et j’aime ma nourriture. Quand je serai un vampire, est-ce que j’aimerai ma nourriture ?
Armand: Comment choisiras-tu qui tuer ?
Madeleine: Je tuerai sur les bords. Les faibles d’abord, et occasionnellement je me livrerai Ă  mes appĂ©tits.
Armand: Et quand les derniers vestiges de ton époque auront disparu ? Les voitures, les coiffures, les croyances ? Comment continueras-tu ?
Madeleine: Jeune homme
 There’s been a war. Claudia! He thinks there’s something left of my era!... Mais quel con ! [not captioned, but she’s basically calling Armand a dumbass.]
Armand: Comment vas-tu survivre Ă  l’éternité ?
Madeleine: L’homme qui vivait en face
 La Gestapo est venue le chercher. On a entendu un coup de feu quand la voiture a tournĂ© au coin de la rue. Et la femme qui habitait plus bas, elle est morte de faim dans sa chambre. Elle portait des vĂȘtements trĂšs chics. Elle devenait de plus en plus maigre jusqu’à ce qu’un jour, je regarde par sa porte et elle Ă©tait lĂ , un squelette dans des vĂȘtements chics. Parfois, je le voyais dans leurs yeux, quand ils Ă©taient sur le point d’abandonner. Et moi, j’ai survĂ©cu. Moi, j’ai suivi mes instincts. J’ai trouvĂ© l’amour dont j’avais besoin, mĂȘme quand c’était un amour dangereux. And I have again.
Armand: Et que feras-tu dans quelques dĂ©cennies quand elle se jettera dans le feu ? Parce qu’elle le fera.
Madeleine: Peut-ĂȘtre qu’elle le fera pas. T’en sais rien. Peut-ĂȘtre que je suis ce dont elle a besoin pour survivre.
Louis and Armand at the SacrĂ©-CƓur:
Okay, this is a subtle one.
While Loumand kiss on the steps of the SacrĂ©-CƓur, you can hear a man taunting them in the background.
He says: "Hé ! Mais vas-y hé ! Mais suce-le, tant que t’y es ! Sale pĂ©dé !"
Which translates to: "Hey! Well go on then! Why don’t you suck him off while you’re at it! Fucking faggots!"
This explains why Louis turns his head around for a second after kissing Armand...
Madeleine’s turning:
Madeleine: J’arrive pas Ă  croire que mon dernier verre de vin soit un Chardonnay. J’aurais dĂ» en prĂ©voir plus.
Madeleine: La piùce tourne

That's it for this episode! See you in a week for the next one!
Ep. 2 here
Ep. 3 here
Ep. 4 here
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thebusylilbee · 3 months ago
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"ChĂšre GisĂšle Pelicot, vous ĂȘtes entrĂ©e dans nos vies comme au tribunal d’Avignon, par la grande porte. [...] Le jour de l’ouverture du procĂšs de vos violeurs a aussi Ă©tĂ© celui de l’officialisation de votre divorce. [Une meute] vous attend dans la salle d’audience : celle des 50 hommes qui sont jugĂ©s pour viol en rĂ©union. Il y en aurait des dizaines d’autres qu’on n’a pas pu identifier. Vous faites face. Rien ne vous prĂ©parait Ă  ĂȘtre dans cette salle d’audience. Un des accusĂ©s est arrivĂ© en retard parce que, dit-il, il devait accompagner son fils Ă  l’école pour la rentrĂ©e. Je me suis demandĂ© qui avait accompagnĂ© vos petits-enfants, qui faisaient, eux aussi, leur rentrĂ©e scolaire. Je sais que vous avez pensĂ© Ă  eux Ă  ce moment prĂ©cis.
Réalité difficile à accepter
Vous les voyez tous pour la premiĂšre fois sauf ce voisin que vous croisiez parfois dans la vie d’avant, celle qui ne reviendra jamais, celle de la maison du Vaucluse et de l’ignorance prĂ©servĂ©e. Vous les regardez. Ils regardent leurs pieds. Ils n’avaient jamais vu vos yeux, Jean, Didier, Jean-Luc, Romain, Redouan, CĂ©dric, GrĂ©gory, Karim, Jean-Marc, Philippe, Quentin, Nicolas, Vincent, Patrick, Paul et les autres
 On ploie sous la longueur de la liste et la banalitĂ© des profils. Les trois quarts d’entre eux ne reconnaissent pas les viols, comme tous ceux qui font les gros titres de l’actualitĂ©, les PPDA, Nicolas Hulot, Salim Berrada, GĂ©rard Miller, Olivier Duhamel, BenoĂźt Jacquot, Jacques Doillon, GĂ©rard Depardieu

Leurs arguments sont toujours les mĂȘmes. Ils font tourner l’infect disque rayĂ© du mensonge complaisant. Ils n’ont pas compris ce qu’ils faisaient. Ils sont sĂ»rs d’ĂȘtre, eux aussi, des types bien, pas des monstres, mĂȘme quand on leur montre les vidĂ©os des crimes. Ils sont pompier, journaliste, Ă©tudiant, chauffeur routier, gardien de prison, infirmier, retraitĂ©, conseiller municipal, nos amis, nos amants, nos pĂšres, nos frĂšres. Une rĂ©alitĂ© difficile Ă  accepter.
Un seul s’est adressĂ© Ă  vous pour vous prĂ©senter des excuses. Leur dĂ©fense est un Ă©chantillon chimiquement pur de la violence patriarcale et des masques derriĂšre lesquels elle s’abrite pour prospĂ©rer. « Le patriarcat est dans la maison ce que le fascisme est dans le monde », Ă©crivait Virginia Woolf dans Trois guinĂ©es (1938).
Certains Ă©voquent le poncif Ă©culĂ© de la pulsion, d’autres la frustration sexuelle due Ă  l’absence prolongĂ©e d’une compagne officielle. Il y a celui qui trouve « bizarre » d’avoir fait ça. On trouve aussi des traces de « libertinage incompris ». Il y a celui qui ose l’ahurissant « viol involontaire ».
« Consentement par délégation »
Puisque vous Ă©tiez comateuse, il est difficile de prĂ©tendre que vous Ă©tiez partante. Difficile, mais quelques-uns tentent quand mĂȘme le « j’ai pu croire qu’elle faisait semblant de dormir ». Les plus audacieux essayent le « consentement par dĂ©lĂ©gation » ; le mari Ă©tait d’accord, « il fait ce qu’il veut avec sa femme ». Une femme est soumise Ă  son compagnon. L’ordre immĂ©morial de la hiĂ©rarchie masculine est respectĂ©.
Ce qui est certain, c’est qu’ils ont tous bandĂ© Ă  l’idĂ©e de pĂ©nĂ©trer un corps inerte. Le viol et l’ordinaire de la sexualitĂ© semblent avoir beaucoup de points communs dans leur esprit. Ils ont bien le droit. Ils ont le pouvoir de le faire. Ils n’allaient pas passer Ă  cĂŽtĂ© d’un viol gratuit prĂšs de chez eux. Ils ont Ă©tĂ© biberonnĂ©s Ă  la haine des femmes, au mĂ©pris qui s’excite de l’impuissance de l’autre. Le sexisme fĂ©roce transpire de leur discours. La pornographie violente dont certains collectionnaient les images les plus rĂ©pugnantes y est sans doute pour quelque chose. La domination absolue les a fait jouir. Ils ne voient pas le problĂšme. MĂȘme au tribunal. MĂȘme devant vous.
Ils font ce que font la plupart des hommes accusĂ©s : ils se victimisent et rajoutent une couche de mĂ©pris sur celle qu’ils ont dĂ©jĂ  humiliĂ©e. Ils sont tombĂ©s dans un traquenard. On les a piĂ©gĂ©s. Vous ĂȘtes restĂ©e lĂ , Ă  les Ă©couter sans ciller, droite sur le ring. Vous dĂ©crivez dĂ©sormais votre vie comme un combat de boxe. Le combat est dĂ©loyal. L’adversaire a les armes du terrorisme patriarcal. Que vous soyez Ă  terre ou debout, cassĂ©e ou le poing levĂ©, votre droiture fait craqueler la carapace d’impunitĂ© qui les a longtemps protĂ©gĂ©s.
Ce n’est pas seulement vous, GisĂšle, qu’ils ont traitĂ©e comme une chose. Ils nous disent, Ă  toutes, notre insignifiance. Votre force nous rend la nĂŽtre. Merci pour ce cadeau immense.
HĂ©lĂšne Devynck, journaliste et autrice d’ImpunitĂ©, (Seuil, 2022)"
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megaverserpg · 3 months ago
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⟡ · megaverse · ⟡, version 2, aoĂ»t 2024
dragonriders
La formation de dragonnier dure 5 ans et permet d'intĂ©grer l'armĂ©e de l'air d'Elysium. Accessible Ă  partir de dix-huit ans, il s’agit d’une formation Ă©prouvante, tant physiquement que mentalement pour ces apprentis soldats se retrouvant rĂ©guliĂšrement confrontĂ©s aux terribles wyrms et autres monstres nĂ©s des vortex gĂ©nĂ©rĂ©s par Aevrayth, le dĂ©voreur de mondes (cf. bestiaire). La dĂ©fense de l'Ăźle contre ces crĂ©atures reposant principalement sur l'armĂ©e de l'air, des tests d’endurance physique et mentaux doivent ĂȘtre passĂ©s avant de s’inscrire aux sĂ©lections rigoureuses.
EN SAVOIR PLUS SUR LES DRAGONNIERS
What's up Megaverse ? ⋆ . ✫ . 
-> Un systÚme de parrainage basé sur le volontariat, l'entraide, et une volonté de guider les nouveaux·elles membres au travers de notre univers
-> De nouveaux codes, et un systĂšme complet d'aes pour les profils de nos membres adorant offrir des visuels Ă©poustouflants sur leurs personnages. Pinterest peut aller se rhabiller.
-> Parce qu'on est faibles pour les petites récompenses, on accueille les badges récompenses sur mgv !
-> Le saviez-vous ? Jusque novembre 2025, on aura que des jours fĂ©riĂ©s hors week end. Et le saviez vous ? Megaverse aussi a son propre calendrier des fĂȘtes et cĂ©lĂ©brations magiques de l'Ăźle.
-> Envie de voguer dans une réalité alternative ? Un forum multivers vous attend pour exploiter toutes les possibilités. Et si mon personnage était né·e licorne...
-> Un petit (grand et effrayant) ajout au lore et au bestiaire : tremblez devant le dévoreur de Mondes, Aevrayth, ennemi juré des dragonniers protecteurs d'Elysium ! Brrr.
Et toi, t'attends quoi pour Megaverser avec nous ?
LE FORUM · NOTRE GENERATEUR DE PERSONNAGE · NOS PREDEFINIS
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amoureusedesmots98 · 1 year ago
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DANS QUEL MONDE...
Dans quel monde vivons-nous ?
Sommes-nous devenus fous ?
Le racisme, les génocides, le sang
Des enfants tués par d'autres enfants,
Les guerres, les viols, la faim, la misĂšre,
Quand donc s'arrĂȘtera le calvaire ?
Mais comment avons-nous fait ?
Pour que cette belle boule bleue
Dont un jour nous avons héritée,
Devienne un monde si dangereux ?
Elle Ă©tait pourtant magnifique
Au début, cette terre magique
Que de vilains petits gnomes
Qui portent le nom d'hommes
DĂ©truisent, sans aucun regret,
Pour toute cette beauté !
J'avoue qu'il m'arrive d'hésiter
A tourner le bouton de la télé,
Parce que je ne peux plus regarder
Cette souffrance étalée
Aux regards indifférents d'un monde,
Que trop souvent je trouve immonde !
Sommes-nous devenus des zombis
Insensibles au malheur d'autrui ?
Des espùces de monstres sans cƓur,
Capable de regarder l'horreur
Sans que quelque chose à l'intérieur
Ne se révolte et hurle de douleur ?
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originalaccountname · 8 months ago
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Fun BSD French translation details and choices - Episode 21 (by someone who does not understand Japanese but thinks the differences with the English translation/subtitles are fun)
General notes: (get comfortable, Stuff Happens and blorbo is here)
A lot of weird little things today. Kouyou said she was delivering Dazai's message to Mori "to thank the ADA for their hospitality". Mori talks like he's mistaking Dazai's tan coat for the coat he gave him years ago and is delighted Dazai still wears it. Dazai says he only recently learned about the thinkers Mori mentions. Stuff like that, that shifts time or intent slightly.
Dazai's final jab to Mori was "les monstres ont tendance Ă  croire que les autres sont des monstres Ă©galement" (monsters tend to think others are also monsters).
Soukoku's name in French in the anime is "Double Noir", literally "Double Black" (though 'noir' can mean both 'black' and 'dark'). Fun fact: on the French wiki, they are also listed as "les jumeaux de l'ombre" (twins from the shadows).
After nullifying Steinbeck's ability, Dazai says "Oh, le salopard!~" (Oh, that bastard!~), as if he's sarcastically replying to Steinbeck's shock at Dazai's ability, instead of complaining about having to deal with Chuuya.
When Chuuya asks Dazai if he knows was a PĂ©trus is, Dazai actually answers and says yes he knows, it's an extremely pricey bordeaux (Oui, c'est un vin de bordeaux extrĂȘmement coĂ»teux).
Dazai call Q "the sleeping princess waiting to be saved" (la princesse endormie qui attend d'ĂȘtre sauvĂ©e). Chuuya sneers "yeah, talk about a sleeping princess" (ouais, tu parles d'une princesse endormie).
"Écoute, tant que Q sera en vie, vous aurez besoin de mon pouvoir pour dĂ©samorcer le sien; je vous serai des plus prĂ©cieux, et la Mafia veilleras sur moi comme une tendre mĂšre poule" (Listen, so long as Q is alive, you will need my ability to disarm hers*; I will be invaluable, and the Mafia will watch over me like a sweet mother hen.) (*Q is a girl in the French dub)
Skk's plans are called "Remords et crapaud" (Remorse and Toad), "Pluie derriÚre le treillis" (Rain Behind the Trellis), "Mensonges d'une fleur décorative" (Lies of a Decorative/Fake Flower) (side note: they all sound like one of them has to hide and/or cause a diversion...)
"Listen Chuuya... I have one last thing to ask you before I die..." (Écoute Chuuya... j'ai une derniùre chose à te demander avant de mourir...)
Chuuya refers to using Corruption like it's a strategy name like the other 3 were just before. It's also called Pollution, which is the same word in both English and French. It sounds less cool than Corruption (which would also be the same word in French), but it does fit the tainted+ vibe. Dazai does later refer to it as "Chuuya's corrupted form".
Ô, pourvoyeurs de pollution noire, Autorise-nous à lui fermer les yeux à tout jamais. (O , purveyors of dark pollution, Allow us to forever close their* eyes.) (*singular, unspecified gender pronoun in French)
Today's quotes:
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VF: Alors c'est quoi ce tentacule? Un caprice de la nature? (So what's that tentacle then? A freak of nature?) Eng: If it's not an ability, then what is it?
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Dazai: Le choix te reviens, mon vieil ami. (The choice is yours, my old friend.) Chuuya: Le choix me revient, le choix me revient... c'est facile à dire ça. En plus, je sais que quand tu prononces ces paroles, c'est que nous n'avons justement plus d'autres choix. (The choice is mine, the choice is mine... that's easy to say. Plus, I know that when you say those words, it's because we don't have any other choices left.) Eng: I'll let you choose. // You'll let me choose? Whenever you say that, I never actually have another choice.
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Chuuya: Je me suis servi de ce pouvoir parce que je te faisais confiance, et toi...! Tu as intĂ©rĂȘt Ă  me ramener Ă  la base, si tu veux que je... te pardonne un jour... (I used that power because I trusted you, and you...! You better bring be back to base, if you want me to... one day forgive you...) Dazai: Tu peux compter sur moi, coĂ©quipier. (You can count on me, teammate/partner.) Eng: I used Corruption because I trusted you. You... better take me... to the extraction point... // You got it, buddy.
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lilias42 · 9 months ago
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Avancement des travaux : BD de PyrkaĂŻa
Nouveau billet sur cette BD ! Cette fois, c'est la suite directe du dernier billet qui montrait oĂč j'en Ă©tais (Ă  retrouver ici) et c'est tout ce que j'ai fait depuis, donc... bah y a un mois tout pile aujourd'hui... ĂŽ DĂ©esse, le temps passe vite... enfin, pour le moment, je suis plutĂŽt contente du rĂ©sultat mĂȘme si c'est encore Ă  bien nettoyer, remettre les oreilles visibles au bon endroit, faire les bras MUSCLES de PyrkaĂŻa, ses petites veines de lave... puis passer au noir et colorĂ© tout ça... bref, j'en ai encore pour un moment mais, j'espĂšre que ces pages vous plairont !
Juste des petites précisions avant de commencer :
Oui, il n'y a pas d'archer qui entoure Lonato dans les renforts, qu'il a une Ă©pĂ©e au lieu d'un arc, il y a deux combattants Ă  hache dans le jeu (et ils ont un masque plutĂŽt qu'un casque intĂ©grale) et le placement est diffĂ©rent mais, pour avoir certaines images spĂ©cifiques que je voulais faire, j'ai modifiĂ© la composition de l'armĂ©e. On va dire que comme on roule tellement pas sur l'or Ă  Gaspard, mĂȘme les soldats bien placĂ©s sont Ă©quipĂ©s avec les moyens du bord et de toute façon, l'uniforme n'existe pas au Moyen-Âge donc, ça tient qu'ils n'en aient pas non plus ici.
J'ai aussi modifiĂ© les noms qu'utilise Lonato pour dĂ©signer ses ennemis. Il appelle notamment RhĂ©a "sorciĂšre" quand il attaque des unitĂ©s qui ne sont ni Ashe, ni Dimitri, ni Catherine. Cependant, comme dans mon univers, c'est le nom de ceux qui pratique la magie ancienne, la sorcellerie, et que c'est un terme qui pourait ĂȘtre attribuĂ© aux Braves Ă©tant donnĂ© qu'ils l'Ă©taient tous, je l'ai retirĂ© et Lonato utilise bien plus les mots "dĂ©mone" et "hĂ©rĂ©tique", ce qui mĂšne au point suivant
PyrkaĂŻa est originaire d'une citĂ© qui s'inspire de Sparte / LacĂ©dĂ©mone, elle parle donc le grec ancien normalement Ă  son Ă©poque (et pour la comprĂ©hension ici, j'avoue, c'est un Ă©norme "ta gueule, c'est magique" mĂȘme si je prĂ©fĂšre d'habitude faire en sorte que les personnages du passĂ© continue Ă  parler leur langue et qu'il faille quelqu'un pour traduire mais, ça aurait annulĂ© tous les dialogues de cette histoire donc, on passe outre) Il y a donc des mots qui ont des origines grecques qu'elle entend dans la bouche de personnages du prĂ©sent qui parle français mais, qui n'ont pas la mĂȘme signification pour elle qu'ls l'ont actuellement, d'oĂč le fait qu'il y ait parfois des incomprĂ©hensions entre elle et les autres et qu'elle s'Ă©nerve quand on l'appelle de tel ou tel façon.
Pour celui-là, je vais directement tiré mes définitions du Bailly, le dictionnaire grec ancien-français de référence en France. J'ai plus fait bien plus de latin que de grec et de base, je suis pas douée en langue du tout alors, il y a plus de risque que je fasse des erreurs alors, je préfÚre mettre mes sources :
dĂ©mone : vient du grec "ÎŽÎ±ÎŻÎŒÏ‰Îœ,Â ÎżÎœÎżÏ‚ (ᜁ, áŒĄ)" et Ă  l'Ă©poque de PyrkaĂŻa (aprĂšs HomĂšre vu que la Guerre de Troie a eu lieu dans cet univers 200 ans avant sa naissance) "aprĂšs Hom. : 1)Â ÎżáŒ± ÎŽÎ±ÎŻÎŒÎżÎœÎ”Ï‚, sorte de dieux infĂ©rieurs (entre ΞΔός et ጄρως), PLAT. Leg. 738d ; cf. Rsp. 342a ; placĂ©s Ă  la suite des dieux, PLAT. Leg. 848d ; nĂ©s des dieux, mais non dieux eux-mĂȘmes, ARSTT. Rhet. 3, 18, 2 ; cf. PLAT. Ap. 27d. /  2) postĂ©r. mauvais esprit, dĂ©mon, NT. Matth. 8, 31 ; Marc. 5, 12 ; Luc. 8, 29 ; JOS. A.J. 8, 2, 5, etc. " Elle, elle le comprend comme "divinitĂ© mineure"
hĂ©rĂ©tique : vient du grec "αጱρΔτÎčÎșός, Ο, όΜ" et dans le Bailly, c'est dans sa premiĂšre dĂ©finition "apte Ă  choisir, qui choisit, gĂ©n. PLAT. Def. 412a.", et c'est Ă©galement pris comme le "factieux" mais, les auteurs qui l'utilisent dans ce sens ont l'air plus rĂ©cent, si le Porp est Porphyre de Tyr, c'est le 3e siĂšcle de notre Ăšre, lĂ  oĂč Platon est Ă  cheval entre le 5e et le 4e siĂšcle AVANT notre Ăšre. J'ai donc gardĂ© le fait que pour PyrkaĂŻa, ce mot dĂ©signe avant tout celui qui fait un choix
RhĂ©a, Ă©videmment, elle la prend pour ῏έα, ας (áŒĄ), la RhĂ©a mythologique, Ă©pouse de Cronos, mĂšre des divinitĂ©s olympiennes... (ou alors, elle pourrait aussi entendre ça "ῄέα" l'adverbe pour dire "facilement, sans peine")
Et enfin, celui-lĂ , je suis moins sĂ»re mais, le nom de famille Charon vient surement de "Î§ÎŹÏÏ‰Îœ,Â Ï‰ÎœÎżÏ‚ (ᜁ) / KhĂąron / Charon", passeur des enfers de la mythologie grecque (mĂȘme si ça aurait aussi pu venir de " Ï‡ÎŹÏÏ‰Îœ,Â Ï‰ÎœÎżÏ‚ (ᜁ, áŒĄ)" qui s'Ă©crit de la mĂȘme maniĂšre mais qui veut dire "gai, joyeux, seul. en parl. de la couleur, particul. de la couleur fauve du lion") alors, je ne pouvais pas le mentionner dans cette histoire. Cependant, PyrkaĂŻa est trĂšs prudente avec la notion d'hubris, comme la trĂšs grande majoritĂ© des sorciers de sa rĂ©gion car, c'est un des pires crimes Ă  son Ă©poque : le fait d'ĂȘtre tellement arrogant et orgueilleux qu'on se prend pour au-dessus des dieux. Elle dĂ©teste mĂȘme quand on suppose que son pĂšre ne serait pas le sien mais, un dieu (comme ArĂšs, ce qui l'Ă©nerve encore plus vu que c'est pas un dieu trĂšs bien vu, ou une autre divinitĂ© de la guerre) afin d'expliquer comment une femme peut ĂȘtre aussi puissante qu'elle l'ait alors, elle ne pouvait pas prendre le nom du passeur des morts comme ça. Je suis donc parti sur le fait que le nom "ΔÎčÎżÎœÏÏƒÎčÎżÏ‚Â " signifie "de Dionysos", j'ai rajoutĂ© un "Îč" pour que son nom ressemble plus Ă  un possessif, mĂȘme si je ne suis clairement pas sĂ»re que cela se tienne en grec ancien...
Bon, aprÚs ça, je pense qu'on peut commencer ! (ah et si les pages sont assez jaune, c'est normal, c'est que j'ai renforcé les contrastes et baisser la luminosité aprÚs coup pour qu'elles soient plus visible, je les ai pris en photo avec un téléphone)
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#Ă©criture de curieuse#dessin de curieuse#fe3h#fe3h oc#j'espĂšre que ça vous plait surtout !#fans de Lonato... les 3 fans de Lonato... passez votre chemin !#ça faisait du bien de dessiner cette scĂšne ! Qu'il mange de la terre Lonato !#Surtout que bon dans ma version si Christophe a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et exĂ©cutĂ© c'est qu'il faisait partie d'un groupuscule complotiste#+qui soutenait Ă©videmment le massacre des Duscuriens et Ă©tait de mĂšche avec la pire faction de l'Eglise / secte occidentale#+qui allait faire un attentat sur RhĂ©a + a tentĂ© de faire rentrer des armes Ă  GM -donc Ă©cole + hospice- pour la tuer avec ses fidĂšles#+tout ça parce qu'elle a condamnĂ© le massacre systĂ©matique des duscuriens et excommuniĂ© les responsables#+et quand son ami ThĂ©o Charon -petit frĂšre de Catherine- a tentĂ© de lui parler en privĂ© plutĂŽt que dans son bureau au tribunal#+il l'a accusĂ© d'ĂȘtre du complot et s'est enfui en l'envoyant dans une bibliothĂšque qui lui ait tombĂ© dessus pour qu'il ne le poursuive pas#-ThĂ©o est paraplĂ©gique et en fauteuil roulant c'Ă©tait gratuit et pour ralentir les autres en le blessant-#+et quand Cath l'a rattrapĂ© et arrĂȘtĂ©- il lui a hurlĂ© les pires insultes notamment sur le fait que les Charon sont des monstres#+car elles ont gardĂ©s pas mal de traits nabatĂ©ens et vivent vraiment trĂšs longtemps#Donc trĂšs clairement il n'a pas Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort pour rien#Et Lonato mĂ©rite de se prendre la colĂšre de PyrkaĂŻa et de tout le monde#Il a juste agi de maniĂšre Ă©goĂŻste en jetant ses citoyens Ă  la mort et en tuant tout le monde pour se venger personnellement#alors avec le coup de la magie noire des agarthans en plus de son comportement de tyran...#tu m'Ă©tonnes que PyrkaĂŻa veuille le rĂ©duire en cendres... mais bon quand elle fait une promesse- elle la tient#en tout cas j'espĂšre que ça vous aura plu ! merci encore !
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clhook · 6 months ago
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Toujours Ă©bahie par les rĂ©actions totalement diffĂ©rentes des gens face aux retards de prĂȘts :
ceux qui sont en retard de 2 ans qui font les morts et quand tu leur envoies une facture ils reviennent te balancer les livres à la figure et te disent que c'est de ta faute parce que tu les as pas assez appelés pour leur dire de ramener les livres
ceux qui te disent "oh je suis en retard de 2 jours je suis vraiment désolé j'ai accouché il y a 5 minutes / j'ai fait un avc / toute ma famille est morte / ma maison a brûlé disputez-moi svp je suis un monstre !!!!!!!"
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sh0esuke · 6 months ago
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" Wicked Obsession "
𝗠đ—Č𝘁 đ—Čđ—» 𝘀𝗰đ—ČÌ€đ—»đ—Č : Jason Todd / Red Hood
đ—„đ—ČÌđ˜€đ˜‚đ—șđ—Č́ : Son visage me hantait nuit et jour, et en vue de la force avec laquelle il occupait mes pensĂ©es, j'Ă©tais persuadĂ©e que ça allait causer ma perte.
𝗔𝘃đ—Čđ—żđ˜đ—¶đ˜€đ˜€đ—Čđ—șđ—Čđ—»đ˜ : tentative d'enlĂšvement.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
đ™œïżœïżœïżœđš–đš‹đš›đšŽ 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟓𝟓𝟒.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Victor Zsasz.. Ça n'Ă©tait pas rare que l'on entende parler de lui. Il Ă©tait plutĂŽt connu, non pas parce que c'Ă©tait un criminel incarcĂ©rĂ© Ă  Arkham, mais plutĂŽt parce qu'il Ă©tait si particulier, si tordu, que parfois la simple Ă©nonciation de son prĂ©nom suffisait Ă  nous faire oublier l'existence de bien pire criminels. Il avait rĂ©cemment fait parler de lui aprĂšs une Ă©niĂšme Ă©vasion âžșd'autres dĂ©tenus tels que Poison Ivy et Double Face aussi, mais c'Ă©tait la sienne qui avait retenu mon attention. Je n'avais pas pu rĂ©sister. Quelques jours plus tard, je m'Ă©tais penchĂ©e sur son cas. Les psychopathes n'Ă©taient habituellement pas ma came, mais aprĂšs avoir vu une photo de lui sur les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision de Gotham, son visage m'avait hantĂ© jusque dans mes songes. J'avais fini par cĂ©der, rongĂ©e par la curiositĂ©; j'avais commencĂ© Ă  faire des recherches sur lui.
Victor Zsasz n'Ă©tait ni crĂ©ature ni monstre, c'Ă©tait un humain comme moi ou l'Ă©tudiant assis Ă  l'opposĂ© de la piĂšce. Il Ă©tait diffĂ©rent du Joker ou de Solomon Grundy. Il n'avait mĂȘme rien Ă  envier Ă  Mister Pig. Ni clown, ni mutant, ni dĂ©figurĂ© par de l'acide, il avait une couleur de peau claire et hormis un manque de pilositĂ© sur l'entiĂšretĂ© de son corps, il paraissait banal. C'Ă©tait ce que j'avais pensĂ© au dĂ©but.
Plus j'avais recherché des articles à son propos et puis je m'étais enfoncée dans ce puits sans fond.
Il apparaissait toujours de maniĂšre similaire : le corps Ă  moitiĂ© nu, ou vĂȘtu de son uniforme d'Arkham. Ses paupiĂšres ne se fermaient jamais. Il avait toujours les yeux grand ouverts, lui confĂ©rant l'apparence d'un vĂ©ritable malade mental. C'Ă©tait dĂ©rangeant. Il fixait les camĂ©ras d'une intensitĂ© saisissante, comme si il voyait au travers, comme si il regardait directement son public dans les yeux. La premiĂšre fois que nos regards s'Ă©taient 'croisĂ©s' j'avais finie bouche bĂ©e. Cependant, la chose qui ressortait le plus Ă  mes yeux, Ă©tait le nombre de cicatrices qui parsemaient son corps.
Je ne savais pas jusqu'oĂč elles s'en allaient, mais selon Victor Zsasz lui-mĂȘme, il comptait Ă  l'aide de ses marques le nombre de victimes dont il avait ĂŽtĂ© la vie. Ses cicatrices se composaient de quatre traits puis d'un cinquiĂšme les barrant Ă  la verticale.
Sa peau en Ă©tait recouverte.
Du torse, des bras, jusqu'au crĂąne.
Partout, il en avait partout.
Depuis son éniÚme incarcération, j'avais ressenti le besoin ardent de me renseigner. Comment un tel monstre pouvait-il vivre à Gotham ? Comment procédait-il ? Et pourquoi diable Batman le laissait-il vivre ici au lieu de l'envoyer croupir six pieds sous terre ? C'était de la pure folie !
Je ne ressentais aucune once d'admiration, cette obsession Ă©tait plutĂŽt le rĂ©sultat de ma peur et curiositĂ© combinĂ©e. Il n'Ă©tait pas impossible que nos chemins se croisent Ă  l'avenir âžșles vilains et civils c'Ă©tait une grande histoire d'amour dans notre villeâžș et.. je n'en savais rien. Je voulais juste savoir Ă  quoi j'avais Ă  faire.
Je savais que si je croisais la route du Joker, il me suffirait de me faire petite âžștrop pris par l'idĂ©e d'attirer l'attention de Batman il s'en iraitâžș ainsi je pourrais me mettre Ă  courir aussi vite que possible. Si je croisais Poison Ivy il me suffirait de lui confesser que j'avais des orchidĂ©es Ă  la maison et que j'en prenais trĂšs grand soin âžșmensonge de moitiĂ© : elles Ă©taient en plastique, pour Double Face ne surtout pas lui adresser la parole, ainsi de suite. Mais Victor Zsasz, alors..? Me traquerait-il ? OĂč m'emmĂšnerait-il ? C'Ă©tait terrifiant !
Ce fut ce qui me retint ici.
Il avait Ă©tĂ© quatorze heure et demie lorsque je m'Ă©tais installĂ©e Ă  ma bibliothĂšque universitaire. J'avais ouvert mon ordinateur, branchĂ© mon casque pour Ă©couter un peu de musique puis fatalement, je m'Ă©tais mise Ă  faire mes devoirs. J'avais rattrapĂ© quelques cours, corrigĂ© des feuilles volantes dont j'avais oubliĂ© le rĂŽle, stabilotĂ© des Ă©lĂ©ments essentiels comportant dates et dĂ©finitions, ainsi de suite. Puis, lorsque l'ennui avait frappĂ© Ă  ma porte, mes pensĂ©es s'Ă©taient faites curieuses. À ce moment lĂ , j'avais Ă©tĂ© presque avachie contre la paume de ma main, des morceaux de papiers et des crayons Ă©parpillĂ©s partout sur la grande table rectangulaire.
J'avais recommencé mes recherches sur Victor Zsasz.
Une vingtaine de fenĂȘtres ouvertes sur mon site de recherche et plus d'une dizaine d'interviews visionnĂ©es plus tard, je n'avais toujours pas remarquĂ© que le ciel Ă©tait Ă  prĂ©sent d'un noir opaque.
Mes cours Ă©taient recouverts de notes; des questions, des rĂ©flexions et surtout informations Ă  son propos. Tout ce qui aurait pu m'en apprendre plus sur ce psychopathe. J'en avais un peu partout, mais principalement dans mon esprit. Ce qui y restait imprimĂ© en grand Ă©tait surtout son regard. Il continuait de me poursuivre. Je ne pouvais pas lui Ă©chapper mĂȘme en restant Ă©veillĂ©e et, Ă  vrai dire, ça n'Ă©tait pas en regardant des reportages sur lui ou en le voyant se faire arrĂȘter sur vidĂ©o que cela allait m'aider... J'avais besoin de le fuir.
Cette réflexion m'ouvrit les yeux.
ImmĂ©diatement, je fermai mon ordinateur, je laissai l'Ă©cran s'Ă©teindre, soudain frappĂ©e par l'envie de bailler. Je me laissai aller, rangeant au mĂȘme moment mes affaires. Je me dĂ©pĂȘchais.
Je ne le remarquais qu'en cet instant ; il Ă©tait terriblement tard. Presque vingt et une heure... Dans d'autres ville ce dĂ©tail serait paru futile mais pas ici, pas Ă  Gotham. Mes yeux s'Ă©taient Ă©carquillĂ©s dĂšs l'instant oĂč je m'en Ă©tais rendue compte. Juste aprĂšs, j'avais senti mon portable vibrer sur la table.
Je m'arrĂȘtai dans ma tĂąche pour m'en saisir.
« Tu rentres ? » m'avait-on écrit.
C'était Jason. La sécheresse présente dans son message ne me choqua pas. Je lui répondis de maniÚre similaire.
« Oui. »
« T'es à la maison ? » insistai-je.
« Ouais. »
« D'accord. »
Trois petits points se mirent Ă  tressaillir de son cĂŽtĂ©, il tapait sa rĂ©ponse. Je restais assise sur le bord de la chaise, mes coudes posĂ©s sur la table avec mon portable en mains. Je dĂ©visageai l'Ă©cran avec attention. Ravie n'aurait pas Ă©tĂ© le mot adaptĂ© pour qualifier ce que je ressentais, je n'Ă©tais pas ravie de parler avec lui, je n'Ă©tais pas ravie de lui rendre des comptes, pour autant, je n'Ă©tais pas ravie d'ĂȘtre fĂąchĂ©e contre lui.
Pas un seul instant l'idĂ©e d'Ă©teindre mon portable ne me passa par la tĂȘte. J'attendis qu'il me parle. MĂȘme si ça avait pris plus longtemps que prĂ©vu, j'avais patientĂ© calmement en m'Ă©tant occupĂ©e avec nos prĂ©cĂ©dents messages.
« Je viens te chercher ? »
Me mordant l'intérieur de la joue, j'hésitai un moment. Je tapai, finalement :
« Je me débrouille. »
Habituellement j'aurais acceptĂ©. Ça n'Ă©tait pas rare qu'il se charge de me raccompagner, surtout en vue d'oĂč nous habitions. Jason venait souvent me chercher en moto, il nous faisait faire le tour de la ville, acheter de quoi manger dans un petit restaurant familial, puis manger dans un parc ou Ă  la maison. Sauf que lĂ , j'Ă©tais dans un tel esprit de contradiction que la simple idĂ©e d'accepter me semblait folle. À mes yeux, ça signifiait que je m'excusais, je le refusais, c'Ă©tait purement inconcevable.
J'Ă©tais consciente que je jouais Ă  un jeu dangereux, aveuglĂ©e par ma rancƓur, je n'en fis rien.
Abandonnant mon portable et commençant Ă  ranger mes affaires, j'ignorai le vacarme que cela provoquait. Mes feuilles se froissĂšrent, mon casque se tordit dans mon sac et mon ordinateur se cogna contre le fessier de ma chaise dans sa chute âžșpuisque je m'Ă©tais levĂ©e entre temps. Il ne restait pas grand chose Ă  faire aprĂšs ça. Peut-ĂȘtre vĂ©rifier que je n'avais rien oubliĂ© et enfiler ma veste en cuir. L'ambiance de la bibliothĂšque Ă©tait agrĂ©able, rester ici quelques minutes de plus ne m'aurait pas dĂ©plu. Je n'Ă©tais pas particuliĂšrement charmĂ©e par ce qui allait suivre. Presser le pas dans la rue en pleine nuit et vĂ©rifier chaque coin de rue n'Ă©tait pas mon passe-temps favoris.. Je me rĂ©confortais avec la promesse de faire plus attention la prochaine fois, et aussi avec la pensĂ©e que dans quelques heures j'aurais enfin rejoint mon lit.
Ma carte d'Ă©tudiante m'accompagnait dans ma sortie, comme d'habitude; je l'avais utilisĂ© sur la petite porte Ă©lectronique. Celle-ci s'ouvrit sans mal, j'en profitai pour saluer les employĂ©s âžșune jeune femme et un vieux monsieurâžș avant de quitter les lieux. Je la rangeai dans ma poche et commençai Ă  marcher en direction de chez moi.
Il y avait un centre commercial pas trĂšs loin, il devait ĂȘtre fermĂ© depuis quelques minutes en vue de l'heure. De mĂȘme pour les boutiques qui se trouvaient aux alentours de la bibliothĂšque universitaire. L'endroit Ă©tait vachement dĂ©sert. Hormis les lampadaires qui Ă©clairaient mon chemin, je ne vis rien d'intĂ©ressant.
Il n'y avait pas un chat.
Malgré tout, je ne lui fis pas confiance. Ce calme plat pouvait bien me tourner autour et me susurrer des mots doux au creux de l'oreille, je m'en fichais éperdument. D'une vitesse alarmante, je marchais. Mon sac au plus prÚs de moi, mon portable dans ma main et dans l'autre un taser, je restais sur mes gardes. Je ne l'écoutais pas, je ne m'attardais pas ici, au beau milieu de la nuit, quitte à le laisser détourner mon attention.
Mon objectif restait le mĂȘme : retourner Ă  la maison.
Sur ma route, mes pensĂ©es se mirent Ă  divaguer, rapidement, je me mis Ă  songer Ă  Jason. EnfermĂ© Ă  la maison, il devait ĂȘtre fou d'inquiĂ©tude. Sachant que ce que je faisais Ă©tait le sujet de notre dispute, je ne pouvais pas m'empĂȘcher de culpabiliser. On ne se disputait pas souvent, presque jamais Ă  vrai dire. Nous Ă©tions constamment sur la mĂȘme longueur d'ondes. Mais lorsqu'il s'agissait de choses qui lui dĂ©plaisaient, Jason avait tendance Ă  rapidement perdre son calme.
Notre confrontation remontait Ă  une semaine, nĂ©anmoins sa fraĂźcheur restait indemne. C'Ă©tait presque comme si nous nous Ă©tions disputĂ©s hier, voire ce matin mĂȘme.
À cette pensĂ©e, je soufflai.
C'Ă©tait ridicule. Non. Il Ă©tait ridicule.
N'Ă©tant pas d'humeur Ă  revivre notre altercation, je pris la dĂ©cision de me concentrer sur mon trajet. J'avais retrouvĂ© un trottoir avec sur sa droite une route. Ici j'Ă©tais plus dans un quartier rĂ©sidentiel, mon universitĂ© n'Ă©tait plus qu'un lointain souvenir. Je jetai un coup d'Ɠil au ciel recouvert d'Ă©toiles, puis les buildings sur les cĂŽtĂ©s de la route. J'admirais leur structure, couleurs et les silhouettes de leur habitants lorsque j'apercevais des fenĂȘtres illuminĂ©es de silhouettes animĂ©es. Le temps de quelques minutes, j'Ă©tais distraite, je ne pensais plus Ă  rien.
Puis, je sentis quelqu'un m'approcher par derriĂšre. Ça avait Ă©tĂ© soudain.
J'avais senti un frisson remonter mon Ă©chine et des bruits de pas s'intensifier. J'avais immĂ©diatement tournĂ© la tĂȘte, pas par panique mais plus par rĂ©flexe. J'avais resserrĂ© ma prise sur mon taser. Rien ne m'apparut, seule une ombre Ă  quelques mĂštres de moi, se faufilant Ă  l'intĂ©rieur d'une ruelle m'alarma. Ma respiration s'accĂ©lĂ©rait.
Je n'avais pas rĂȘvĂ©, quelqu'un me suivait.
Les mots de Jason me revinrent en tĂȘte, le nombre de fois oĂč il m'avait promettre de faire attention, de ne jamais partir de quelque part sans le prĂ©venir lorsqu'il faisait nuit.. Ça n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que je risquais ma vie dans le noir mais ça restait toujours aussi terrifiant. J'en venais Ă  me demander si ça avait un rapport avec mes recherches sur Victor Zsasz âžșun agresseur habituellement ne cherchait pas Ă  se cacher : il avait plutĂŽt tendance Ă  marcher derriĂšre sa victime histoire de jouer au chasseur et Ă  la proieâžș Est-ce que.. Est-ce que j'Ă©tais visĂ©e..?
Non, c'Ă©tait inconcevable. C'Ă©tait idiot.
Je n'Ă©tais qu'une Ă©tudiante banale. Certes, je sortais avec le fils de Bruce Wayne, mais ça n'Ă©tait pas l'information la plus partagĂ©e auprĂšs des mĂ©dias de Gotham. Ça n'Ă©tait qu'un pur hasard, voilĂ  tout. Il me suffirait de marcher plus vite que lui, voire de l'attaquer si il venait Ă  trop s'approcher.
Une fois retournĂ©e, je commençai Ă  foncer direction chez moi. J'ignorai le bruit de pas qui persistait Ă  me suivre, pareil pour l'impression d'ĂȘtre Ă©piĂ©e de haut en bas. Je me dĂ©pĂȘchais autant que possible, mon sac encrĂ© dans ma peau et mon portable broyĂ© contre ma paume de main. J'Ă©tais tant paniquĂ©e, l'idĂ©e d'appeler Jason Ă  l'aide ne me traversa pas l'esprit. J'Ă©tais plus concentrĂ©e sur l'objectif de m'en sortir, je n'Ă©tais pas persuadĂ©e qu'en passant un coup de fil j'allais mourir, c'Ă©tait juste que je n'y pensais pas. Mon portable n'avait aucune fonction sur le moment, outre celle de support Ă©motionnel. Je tapai des pieds en marchant. Il avait dĂ» comprendre que je l'avais repĂ©rĂ© car dĂ©sormais il ne se cachait plus, je le sentais non seulement plus proche mais je l'entendais aussi. Je n'osais pas considĂ©rer depuis combien de temps il m'avait suivie. La librairie universitaire ? Le quartier rĂ©sidentiel ?
Je clignai des yeux d'un geste alarmĂ©, au mĂȘme moment, il se saisit de mon bras.
Mon corps fut emporté contre mon gré, ça avait été aussi violent que je l'avais imaginé. Aucune once de délicatesse, j'avais été tirée sur le cÎté contre une surface horriblement dure et la prise exercée sur mon bras forçait un grognement hors de mes lÚvres.
Ce Ă  quoi je ne m'Ă©tais pas attendue, en revanche, fut de sentir mes pieds se dĂ©coller du sol, enfin, je m'Ă©tais attendue Ă  ĂȘtre plaquĂ©e contre un mur, mais pas Ă  sentir le vent me frapper en plein visage et Ă  avoir soudain froid. Mes paupiĂšres restĂšrent gluĂ©es sur elles-mĂȘmes; ça ne pouvait ĂȘtre qu'un mauvais rĂȘve. J'allais sĂ»rement me rĂ©veiller dans les bras de Jason et tout irait mieux. Je l'imaginais dĂ©jĂ  me rĂ©conforter et accompagner mon matin d'un dĂ©licieux petit-dĂ©jeuner.
C'Ă©taitâžș
« Eh, eh, ça va ? »
Je rouvris les yeux.
« Tu m'entends ? Comment tu te sens ? »
La voix était tendre, robotique certes, mais d'une délicatesse perturbante. Sachant que j'étais sur le point de me faire attaquer, ça n'était pas vraiment le genre de ton auquel je m'étais attendue.. Toutefois, je comprenais rapidement la situation en ouvrant les yeux. Tout fit immédiatement sens.
« RâžșRed Hood ? »
Abasourdie, je m'accrochai Ă  ses Ă©paules, mon portable et taser en tombĂšrent par terre. Je regardai autour de nous. Il.. Jeâžș C'Ă©tait plus fou que prĂ©vu.
J'avais été sauvé par un vigilante ? Moi ?
« On dirait que je suis arrivé à temps. » dit-il.
Nous Ă©tions sur le balcon d'un immeuble, pas trĂšs haut. Je n'avais aucune idĂ©e de comment il avait fait ça, la seule chose dont j'Ă©tais certaine Ă©tait que le danger avait Ă©tĂ© Ă©cartĂ©, je ne voyais plus l'homme. Il venait de me sauver. Cela suffit Ă  faire s'emballer mon cƓur.
« Merci, oh mon Dieu, merci infiniment ! »
Je le pris dans mes bras avant de me séparer de lui.
« J'avais vraiment pas envie de courir pour ma vie, vous m'avez sauvĂ©e. Vous ĂȘtes un hĂ©ros ! » m'exclamai-je.
« C'était trois fois rien, t'en fais pas. »
S'abaissant, il rĂ©cupĂ©ra mes affaires et me les tendit. L'Ă©cran de mon portable s'allumait au mĂȘme moment. Je rĂ©cupĂ©rai le tout et en profitai pour encore le remercier. Ce genre de sauvetage Ă©tait une routine pour un hĂ©ros comme lui, il le faisait matin et soir c'Ă©tait certain, donc le remercier ne signifiait sĂ»rement rien Ă  ses yeux, ça devait mĂȘme lui paraĂźtre un peu bĂȘte, mais j'Ă©tais incapable de me retenir. Je lui Ă©tais terriblement reconnaissance. Qui sait ce qui aurait pu m'arriver...
« C'est dangereux de traßner ici la nuit, tu le sais, non ? »
« Mhh, désolée. »
Il arqua un sourcil.
« Qu'est-ce que tu faisais ? »
« Je travaillais à la bibliothÚque, j'avais des cours à rattraper et.. »
Je zieutai nerveusement mon portable. Cliquant sur un des boutons de sa droite, il se ralluma et me dĂ©voila la photo de Jason que j'avais mise en fond d'Ă©cran ainsi que l'heure tardive. La simple vue de son sourire me rĂ©chauffa le cƓur. Je relevai ensuite la tĂȘte, embarrassĂ©e. Red Hood avait dĂ» le voir. Il ne fit aucun commentaire dessus, tant mieux.
« Pardon, je voulais vraiment pas vous importuner. C'est idiot. »
« Si j'étais pas arrivé Dieu sait ce qui aurait pu se passer. » il acquiesça. « Tu devrais pas sortir à une telle heure, ton copain te l'a jamais dit ? »
J'esquissai un rictus.
« Vous parlez comme lui.. »
Red Hood me tapota l'épaule. Toutefois, à m'y méprendre, cela ressembla plus à une caresse.
« Alors il serait peut-ĂȘtre temps de l'Ă©couter. Gotham c'est pas vraiment l'endroit rĂȘver pour se balader tard, surtout quand on est une si jolie fille. »
« Mhh, mhh, je m'en souviendrai. »
Je rangeai rapidement mes affaires dans les poches avant de mon sac et jetai un coup d'Ɠil sur la vue que nous avions d'ici. Cela ne tarda pas Ă  me mettre mal Ă  l'aise. AprĂšs tout, ce balcon appartenait Ă  quelqu'un.. C'Ă©tait illĂ©gal, non ? Je ne me sentais pas trĂšs confortable Ă  l'idĂ©e de m'attarder ici, surtout que, aprĂšs un tel Ă©vĂšnement, j'avais dix fois plus envie de rentrer chez moi. La prĂ©sence d'un hĂ©ros Ă©tait toujours rassurante, toutefois rien n'Ă©galait le confort de mon lit.
« Dites, euhm.. ça vous dérange de m'aider à descendre ? Il faut vraiment que je rentre. »
Je me grattai nerveusement la joue.
« Bien sûr. » répliqua Red Hood. « Tu permets que je te raccompagne ? J'aimerais pas qu'il t'arrive quelque chose en cours de route. » il renchérit.
« Si ça vous dérange pas, c'est gentil.  » souris-je.
Notre proximitĂ© ne me fut pas aussi dĂ©sagrĂ©able que prĂ©vue. À le sentir passer ses bras derriĂšre mon corps afin de me mettre en position de jeune mariĂ©e, me forçant au passage Ă  enrouler mes bras autour de sa nuque, tout cela me sembla Ă©trangement familier. Ça me rappelait Jason, tout simplement. Mais.. ce n'Ă©tait pas que la position. C'Ă©tait la maniĂšre avec laquelle Red Hood s'assurait que mon sac tienne contre moi, la maniĂšre dont il me regardait avant de se jeter dans le vide, un peu comme si.. comme si il m'avait dĂ©jĂ  serrĂ©e dans ses bras. Était-ce parce qu'il avait l'habitude de sauver des demoiselles en dĂ©tresse ? SĂ»rement. Toutefois, le fait que nos corps rĂ©agissent aussi bien l'un auprĂšs de l'autre me laissait perplexe.
Je n'avais pas l'habitude de sauter dans les bras du premier garçon venu, alors pourquoi ça m'Ă©tait si naturel maintenant ? MĂȘme la forme de son corps, l'Ă©paisseur de ses biceps.. Tout ça m'Ă©tait Ă©trangement familier. Je ne le connaissais ni d'Adam ni d'Ève, c'Ă©tait la premiĂšre fois que je rencontrais Red Hood. L'aisance avec laquelle nous avions discutĂ© et nous Ă©tions rapprochĂ©s laissa un goĂ»t Ăącre dans ma bouche. Je ne comprenais pas.
Mes yeux ne quittĂšrent pas son masque, pas jusqu'Ă  ce qu'il atterrisse sur le trottoir. Red Hood m'aida Ă  me redresser, je posai mes pieds chaussĂ©s de mocassins au sol et rapportai immĂ©diatement mon sac Ă  mon Ă©paule. Quant Ă  lui, il scannait les alentours âžșj'imaginais qu'il Ă©tait Ă  la recherche du mystĂ©rieux inconnu.
« Vous savez.. Vous me rappelez mon copain. » avouai-je.
« Mhh ? »
Red Hood baissa la tĂȘte dans ma direction, mĂȘme avec son masque recouvrant ses yeux je le sentis me dĂ©visager.
« Il s'appelle Jason. »
« Jason ? Chic prénom. » il répéta.
Sa simple évocation suffit à me rendre embarrassée. J'apportai mes mains derriÚre mon dos.
« N'est-ce pas ? »
« Il sait que t'es toute seule dehors Ă  une telle heure ton Jason ? Ça me paraĂźt pas responsable. »
Je secouai la tĂȘte.
« C'est ma faute. »
Sans m'interrompre, Red Hood posa sa main dans le bas de mon dos. L'aisance avec laquelle il avait agi ne m'avait pas surprise au dĂ©part, encore une fois, ça m'avait semblĂ© naturel. La maniĂšre dont il s'Ă©tait approchĂ©, m'avait frĂŽlĂ©e puis guidĂ©e dans une ruelle parut presque habituelle, pour nous, ou son mĂ©tier en tant que hĂ©ros ? Toutefois, j'avais rapidement repris mes esprits âžșcomment pouvait-il me toucher aussi intimement alors qu'il me savait prise ?âžș et lui avais jetĂ© un petit coup d'Ɠil sĂ©vĂšre. Le vigilante se retira sans attendre. C'Ă©tait bien mieux comme ça, il Ă©tait Ă©vident que quelque chose d'Ă©trange s'Ă©tait produit entre nous, mais j'avais quelqu'un. J'aimais Jason. Ça n'Ă©tait pas parce que ce Red Hood m'avait sauvĂ©e que je me devais de le remercier de cette maniĂšre.
Peut-ĂȘtre que je m'emballais, je tirais une conclusion trĂšs rapide, je prĂ©fĂ©rais tout de mĂȘme mettre les choses au clair. Pas de main sur mon corps.
« Vous vous ĂȘtes disputĂ©s ? C'est pour ça que tu es sortie travailler ce soir ? »
« Ah ! Vous faites dans la thérapie maintenant les héros ? » le questionnai-je dans un rire.
« Pas spĂ©cialement. » il sourit. « C'est juste que tu dois avoir une bonne raison pour t'ĂȘtre mise en danger ce soir. »
La ruelle était assez étroite, nous la traversùmes sans encombre avant de voir d'autres trottoirs et une route les coupant. Sur ma gauche, j'aperçus une moto. Red Hood me guida vers elle.
« C'est débile.. »
Extirpant un casque sous le siÚge il me le tendit. Je l'enfilai tout en déblatérant mes problÚmes à ce parfait inconnu.
« Dites, vous vous ĂȘtes dĂ©jĂ  battus contre Victor Zsasz ? »
« Jamais. »
« Batman l'a fait une tonne de fois, non ? »
« Batman... Batman fait ce qu'il peut pour garder ces cinglés sous verrous ouais. En revanche, je vois pas le rapport entre un psychopathe et une petite étudiante comme toi. »
« Moi ? Oh rien ! » je m'exclamai. « C'est juste que je l'ai vu pour la premiĂšre fois y'a quelques semaines, bien sĂ»r j'avais entendu parler de lui, mais c'est comme Double Face, le Chapelier Fou, Ă  un moment donnĂ© on arrĂȘte d'y penser et on laisse Nightwing ou Batman s'en charger. Ou vous, bien sĂ»r. »
Red Hood acquiesça. De ce simple geste, il m'incitait à poursuivre, ce que je fis sans hésitation.
« Il m'a fait peur. »
« Peur ? »
« Je le regardais à travers un écran.. pourtant j'ai eu cette impression que c'était lui qui me voyait. »
Nerveusement, je me mis Ă  triturer mes doigts, c'Ă©tait un peu humiliant Ă  confesser. Tous les vilains Ă  Gotham faisaient peur, il n'y avait aucune honte Ă  l'avouer, qu'ils soient gros, fins, petits, grands, ils avaient tous une sale allure qui faisaient faire des cauchemars mĂȘme aux plus grands. Surtout le Joker. Mais l'avouer Ă  quelqu'un qui combattait ces choses du matin au soir c'Ă©tait une sacrĂ©e expĂ©rience.. À l'instar d'avoir dit que j'avais fait pipi au lit. J'avouais que moi, une jeune adulte, j'Ă©tais terrifiĂ©e par des malades mentaux. C'Ă©tait bizarre, non ? Je n'en savais rien... C'Ă©tait juste ce que je ressentais.
Face au silence de Red Hood, je conclus donc.
« Je n'en ai parlé à personne. Ni à Jason, ni à mes amis, c'est juste trop étrange. » dis-je. « Mais cette impression qu'il me connaissait et qu'il me suivait ne me lùchait pas. Je sais que le Joker est plus fou que lui mais jusqu'à maintenant je n'avais jamais croisé un tel regard. »
« Tu ne te sens pas en sécurité ? »
« Mhh ? »
« Chez toi. »
« Si je me sens menacée ? »
Il fit oui.
« Non ! Absolument pas. Vous connaissez pas mon copain, il fait au moins dix fois votre taille, c'est un vrai colosse ! » plaisantai-je.
« Un colosse, hein ? »
« Je sais que je risque rien tant qu'il est lĂ , mĂȘme si on est fĂąchĂ©s. » j'affirmai. « Ça n'Ă©tait qu'une sensation, un truc que j'arrive toujours pas Ă  contrĂŽler. Je me suis dis que si je me renseignais sur lui, que je m'habituais Ă  son visage ça m'aiderait. »
« Et ça a fonctionné ? »
J'haussai les Ă©paules de maniĂšre Ă©vasive.
« Pas vraiment.. »
« Je parie que tu lui en as pas parlé. »
« De ? »
« De tout ça, à ton copain. »
Je lui jetai un sourire anxieux.
« Pour dire quoi ? Je vous l'ai expliquĂ©, c'est trop Ă©trange.. Je vais pas lui dire que le regard d'un psychopathe m'obsĂšde, il est trop mignon pour que je l'embĂȘte avec un truc aussi idiot ! »
Red Hood se gratta la nuque. Je l'entendais peu aprÚs se racler la gorge. Il me fit rapidement signe de m'asseoir sur sa moto, je lui obéis.
« Te bile pas, je suis certain que ça va s'arranger. Ton Jason a l'air d'ĂȘtre un chic type vu comment tu parles de lui. »
Il me rejoignit, je passai par pur automatisme mes bras autour de sa taille, je m'accrochai à lui, le laissant faire démarrer sa moto et retirer la cale. Ma joue se colla à son dos, mes yeux se fermÚrent.
Puis, dans un murmur je lui répondis :
« C'est le meilleur. »
Le guider jusqu'Ă  chez moi fut plus facile que prĂ©vu, il n'y avait personne sur la route et Red Hood roulait relativement vite. Je me permettais de commenter, le guidant Ă  travers les rues de Gotham, je bravais vents et tempĂȘtes pour les pointer du doigt. Red Hood m'Ă©couta attentivement tout le long, il n'allait pas trop vite de maniĂšre Ă  ne pas me mettre mal Ă  l'aise, mais je le sentais quand mĂȘme se dĂ©pĂȘcher un peu. À une telle vitesse, je pouvais non seulement me dĂ©coller de lui, mais aussi relever la tĂȘte. Le ciel ne fut pas la seule chose que je contemplais; il y avait les bĂątiments autour de nous, les lampadaires tamisĂ©s, les coins d'ombres provenant de nombreuses ruelles et certains passants qui pressaient le pas.
Le trajet ne fut pas trĂšs long, je n'habitais pas loin de mon universitĂ© âžșhabituellement je prenais le busâžș, nous fĂ»mes donc arrivĂ©s sous peu. Je signalai Ă  Red Hood mon immeuble âžșd'un style new-yorkaisâžș et il se garait juste devant, entre deux grosses voitures noires. Il Ă©teignit le moteur et fit tanguer sa moto.
Il enclencha la cale, je descendis juste aprĂšs. Tranquillement, je montai sur le trottoir de mon immeuble.
« Encore merci, Red Hood. »
Je m'étais retournée afin de lui parler. Deux doigts contre sa tempe, il me salua.
« Va retrouver ton copain, miss, je suis sûr qu'il se fait un sang d'encre pour toi. » il dit simplement.
« Mhh, vous avez raison. »
Cet au revoir Ă©tait assez dĂ©primant, mais la nuit ne faisait que dĂ©buter, Red Hood devait avoir tant d'autres personnes Ă  sauver.. L'idĂ©e de le monopoliser en dĂ©pit de la dĂ©tresse d'autrui me dĂ©plus. Je me contentais donc de cette maigre interaction. Son casque entre mes mains, je le lui tendis finalement. Red Hood le rĂ©cupĂ©ra accompagnĂ© d'un hochement de tĂȘte.
« Je vais vous laisser. Prenez soin de vous. »
« Je te retourne le conseil. » il me taquina.
« C'est promis. » souris-je.
Il me fit un petit signe de la tĂȘte dĂ©signant mon immeuble, je comprenais sans mal qu'il voulait me voir rentrer avant de s'en aller.
Ne dĂ©sirant pas lui faire perdre plus de temps, je m'en allai rapidement grimper les escaliers de mon chez moi. C'Ă©tait dĂ©jĂ  gentil de sa part d'attendre.. Mes doigts se tenaient contre la vieille rambarde mĂ©tallique. Elle tremblait sous ma prise, sans parler de la peinture noire dessus qui s'Ă©caillait. Je tapai ensuite le code d'entrĂ©e menant au hall et me frayai un chemin Ă  l'intĂ©rieur. J'avais agi par pure habitude. J'en profitai pour jeter un coup d'Ɠil aux boĂźtes aux lettres, et me retourner, dĂ©sirant apercevoir Red Hood.
Je le vis de justesse, il avait redĂ©marrĂ© sa moto et s'en allait sous mes yeux. Il ne me remarquait pas âžșil devait penser que je ne m'Ă©tais pas retournĂ©eâžș. Mon regard restait rivĂ© sur lui. J'attendis qu'il ait entiĂšrement disparu.
Puis, finalement, je me tournai.
Rapprochant la laniÚre de mon sac sur mon épaule, je poussai celui-ci contre ma hanche. Avec mon ordinateur, mon casque, et le reste de mes affaires dedans, il se faisait lourd; surtout que je ne le portais que d'un cÎté.. Je le transportais avec moi depuis ce matin, j'étais en train d'atteindre ma limite. J'avais hùte de m'en débarrasser. N'ayant aucun ascenseur disponible, je fus contrainte d'emprunter un second escalier. Heureusement pour moi, je n'habitais qu'au deuxiÚme étage. Guidée par une derniÚre goutte de volonté, je me mis en route. J'avais déjà la chance d'avoir été déposée ici, je m'estimais heureuse de ne pas avoir eu à prendre les transports ou marcher à pieds de la bibliothÚque universitaire jusqu'ici.
Les lumiÚres automatiques m'accompagnÚrent dans ma montée. Avec pour seuls bruits, ceux que je faisais en marchant et en respirant. La cage d'escalier était, sans surprise, vide, je n'entendais rien provenant de chez les voisins, rien depuis l'extérieur. Le changement d'ambiance était radical.
PassĂ©e la porte d'entrĂ©e de mon chez moi, je fus immĂ©diatement accueillie par un profond silence. Mon sac de cours restait contre mon Ă©paule, ma main libre, elle, sur la poignĂ©e. LĂ , bĂȘtement figĂ©e sur le palier, j'observai avec curiositĂ© l'intĂ©rieur de l'appartement, silencieux au possible et aussi plongĂ© dans l'obscuritĂ©, avec comme seule source de lumiĂšre les baies vitrĂ©es au fond du salon sur la gauche. Pas de lumiĂšre dans la cuisine, ni dans le couloir menant aux deux derniĂšres piĂšces, rien, l'endroit Ă©tait dĂ©sert. L'appartement Ă©tait plongĂ© dans un Ă©tat de mutisme angoissant, j'en eus presque l'envie de faire demi-tour.
Habituellement, Jason Ă©tait scotchĂ© Ă  son ordinateur auprĂšs des fenĂȘtres, ou alors il regardait la tĂ©lĂ©vision, voire il parfumait toute la maison Ă  l'aide de ses talents culinaires. Habituellement, Jason m'attendait.
Je fermai la porte d'entrĂ©e. Faisant mon entrĂ©e dans le salon, j'abandonnai mon sac au sol et me sĂ©parai de mes souliers. Je me saisis de mes mocassins et cherchai une petite place dans la commode juste Ă  cĂŽtĂ©, nous n'avions pas une tonne de chaussures mais le meuble restait Ă©troit. Je parvins Ă  les ranger une fois les vieux chaussons de Jason pliĂ©s et Ă©crasĂ©s. Je fermai ensuite le placard, me retournai et retirai ma veste. Ce fut tranquillement que j'avais commencĂ© Ă  enlever mon surplus de vĂȘtements, j'Ă©vitais de faire trop de bruit. Le calme instaurĂ© me forçait Ă  faire attention. Il Ă©tait Ă©trangement rĂ©confortant. Ou alors j'Ă©tais peut-ĂȘtre juste Ă©puisĂ©e, ça devait aller ensemble, le trajet m'avait davantage fatiguĂ©e, mon lit me manquait terriblement.
Je ne tardai pas Ă  faire volte-face, un bruit m'avait surprise. Une porte s'Ă©tait close.
Une silhouette naquit depuis la pĂ©nombre du couloir, une imposante et familiĂšre silhouette. Une voix s'Ă©leva au mĂȘme moment. La sienne.
« âžșla chercher. Ouais. Merci Bruce. »
Jason raccrocha.
Il Ă©tait habillĂ© des pieds Ă  la tĂȘte, chaussures, manteau âžșqu'il venait d'enfilerâžș, pantalon, ainsi de suite. Il Ă©tait prĂȘt Ă  sortir.
Jason et moi avions eu une rĂ©action similaire lorsque nos regards s'Ă©taient croisĂ©s. Il s'Ă©tait figĂ© sur place. Au mĂȘme moment, ses chaussures avaient grincĂ© contre le parquet prĂšs de la table de la salle Ă  manger. Ses yeux Ă©taient grand ouvert.
« Hey. » je soufflai.
Il répondit sans attendre, abandonnant son portable au passage.
« Hey. »
Je marchai jusqu'Ă  lui.
Jason avait l'air plus que prĂ©occupĂ©, il me dĂ©visageait avec inquiĂ©tude. Je n'Ă©tais honnĂȘtement pas sĂ»re d'ĂȘtre toujours fĂąchĂ©e contre lui, aprĂšs cette soirĂ©e, je ne voulais qu'une chose et c'Ă©tait rester auprĂšs de lui. Je me fichais des jurons que nous avions pu  Ă©changer je m'en fichais de sa colĂšre, je m'en fichais de la mienne.
Jason me questionnait du regard. Il avança d'un pas afin de me rejoindre.
« J'allais justement venir teâžș »
Je le coupai, me saisissant de sa main.
Elle Ă©tait douce, une aura de chaleur en Ă©manait ce qui contrastait avec mes doigts glacĂ©s. Jason ne me refusait pas. Je le sentis dĂ©sespĂ©rĂ©, il entrelaçait rapidement ses doigts aux miens, m'empĂȘchant ainsi de m'en aller. Le contact entre son Ă©piderme et le mien fit paniquer mon cƓur. Cela faisait combien de jours que nous ne nous Ă©tions pas touchĂ©s ? J'en avais oubliĂ© Ă  quel point il Ă©tait addictif... Il Ă©tait tout autour de moi, dans mon regard, dans mon esprit, contre ma peau, auprĂšs de mon cƓur. Il en devenait mon oxygĂšne. Son eau de Cologne se fraya un chemin au travers de mes narines jusqu'Ă  repeindre l'intĂ©rieur de mes poumons.
Ce fut à l'instar d'un poison, une sorte de potion qui, une fois inhalée, me rendit totalement charmée par lui.
Mes lÚvres se plissÚrent. Je les forçai à former une fine ligne, le temps de chercher quoi lui dire. Cela me prit un peu de temps. Puis, finalement..
« Je suis désolée. »
Mon cƓur s'emballait.
« Je t'aime, j'ai pas envie qu'on reste fùchés. J'aurais dû t'appeler. »
« Tu déconnes ? C'est ma faute à moi. »
Jason apporta sa seconde main derriĂšre ma tĂȘte, il me rapprocha de lui pour dĂ©poser un baiser contre ma tempe.
« T'es une grande fille, j'avais pas à m'énerver. » dit-il. « Je suis rassuré que tu sois là, je commençais à m'inquiéter. T'es rentrée en bus ? »
« J'ai.. Jeâžș Oui. J'ai pris le bus. »
Loin de moi l'idée de l'inquiéter.
Jason mĂ©ritait mieux que ça, mieux que d'apprendre que j'Ă©tais une immense idiote et que j'avais failli mourir Ă  cause de ma fiertĂ©. J'avais compris ma leçon. Alors qu'il me faisait face, que ses beaux yeux bleu pĂ©tillant se perdaient dans les miens, que ma main reposait contre la sienne dans une douce enlace au parfum de romance, la simple idĂ©e de briser son illusion me broyait le cƓur. Il Ă©tait si doux.. Jason ne mĂ©ritait pas de payer pour mes bĂȘtises, il mĂ©ritait que je m'amĂ©liore.
Il méritait une meilleure version de moi.
« Vraiment ? » s'étonna-t-il. « Tant mieux. »
« La prochaine fois viens, s'il te plaßt. Je préfÚre rentrer avec toi. »
« Bien sûr. »
Jason retira sa main de mes cheveux, il déposa le dos de ses doigts contre ma joue, qu'il se mit ensuite à tendrement caresser. Jason accompagnait le tout d'un fin sourire.
« Tout ce que tu veux. »
Quant Ă  moi, je passai mon bras libre autour de sa taille et collai ma joue libre Ă  son torse. Le besoin de me rapprocher de lui m'Ă©tait vital. J'Ă©coutais attentivement les battements de son cƓur, le regard perdu dans le vide et ma main toujours accrochĂ©e Ă  la sienne. Tout s'Ă©tait passĂ© si vite, j'avais l'impression que ma rencontre avec Red Hood n'Ă©tait plus qu'un distant souvenir. Une hallucination, un mirage embrumant le reste de ma mĂ©moire. Surtout, ma proximitĂ© avec le vigilante m'avait rappelĂ© Ă  quel point j'aimais Jason. Ça n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que je ressentais le besoin ardent de le toucher, de me recueillir auprĂšs de lui, mais c'Ă©tait une chose puissante, un dĂ©sir contre lequel j'Ă©tais dĂ©sarmĂ©e.
Nous restions ainsi.
Ni Jason ni moi ne bougeĂąmes.
Au cƓur de notre appartement, plongĂ©s dans la pĂ©nombre, il n'y avait que nous deux. Pas un son, pas un geste. Ce fut intime. Nos corps avaient fusionnĂ©s le temps de cette Ă©treinte, le temps de nous laisser rĂ©cupĂ©rer. Le temps de nous remĂ©morer les sensations que nous procuraient le simple fait d'ĂȘtre l'un contre l'autre.
J'aimais entendre son cƓur battre. Il palpitait contre sa peau d'une vitesse folle, mais je n'Ă©tais pas en mesure de le lui reprocher, sachant que le mien battait en symbiose avec le sien. Ses battements s'Ă©taient synchronisĂ©s et, bĂȘtement, j'espĂ©rais que Jason s'en rende compte. J'espĂ©rais qu'au travers de nos mains, de ma joue, n'importe quoi, il saisisse la force de mes sentiments. Il n'Ă©tait pas seul. Moi aussi je l'aimais Ă  la folie. Je l'admirais tout autant. Je le dĂ©sirais.
« T'es sûre que tu vas bien ? » murmura Jason. « Tu m'as l'air secouée. » insista-t-il.
Je fis oui de la tĂȘte.
Mon bras se resserra sur sa taille.
« Reste avec moi, c'est tout. »
« D'accord, d'accord, je bouge pas. Je suis là je reste là. »
Jason embrassa de nouveau ma tempe. Il chercha Ă  me rassurer, baisant ma peau, caressant le dos de ma main de son pouce, il ne recula devant rien pour m'apaiser. Cela fonctionna Ă  merveille.
Un soupir d'aise m'Ă©chappait.
« Est-ce qu'on peut aller se coucher ? Je tiens plus debout. »
« C'est toi qui dĂ©cide, mon cƓur. »
Sa main se sĂ©para de mon visage. Jason replaçait quelques mĂšches de mes cheveux derriĂšre mon oreille sans me lĂącher du regard, je l'observais Ă  mon tour. C'Ă©tait innocent. La maniĂšre dont nos yeux s'adoraient, perdus dans leur contemplation, celle dont nos cƓurs battaient Ă  l'unisson, tout me rappelait ce pourquoi j'Ă©tais tombĂ©e amoureuse de lui.
DerriĂšre sa montagne de muscles, Jason cachait une vie remplie de mystĂšres, des secrets et regrets Ă  n'en plus finir. Jusqu'Ă  prĂ©sent je n'avais pas Ă©tĂ© mise dans la confidence. Son pĂšre adoptif Bruce Wayne me paraissait complice mais je n'osais pas le questionner, ça n'Ă©tait pas ma place. Je l'aimais malgrĂ© le poids qu'il portait sur ses Ă©paules et mĂȘme malgrĂ© les cicatrices qui tĂąchaient sa chair. J'avais confiance en lui. Nuit et jour il me rendait heureuse. Depuis que nous avions commencĂ© notre relation, hauts et bas nous avaient testĂ©, mais mon affection pour lui n'avait cessĂ© de grandir. Je l'aimais avec un grand A. Je l'aimais comme on aimait l'univers, comme on aimait la simplicitĂ© et la fatalitĂ© dans notre mortalitĂ©. Je l'aimais comme l'on inspirait, expirait. Je l'adorais.
La main de Jason quittait la mienne, sa seconde s'Ă©cartait encore de mon visage. Il se reculait un peu de moi.
« Tu veux pas dßner avant ? »
« Non merci. » répondis-je.
Il arqua un sourcil.
« Tu vas directement au lit, alors ? »
« Je prendrai ma douche demain matin si ça te dérange pas. Je vais tomber sinon. »
« J'ai connu pire. » il me rassura dans un sourire taquin. « Je te ferai un bon petit-déjeuner quand tu te réveilleras, promis. »
« Ça me paraĂźt bien.. »
« J'en suis certain. »
« Merci, Jason. »
Il secoua la tĂȘte.
« Me remercie pas, c'est le moins que je puisse faire. Je serais un terrible petit-ami si je prenais pas soin de toi. »
« Mhh, non. »
Ce fut Ă  mon tour de secouer la tĂȘte.
« Tu es le meilleur. » j'affirmai. « N'en doute pas. »
Penchée dans sa direction, je me saisis de son visage en coupe. Jason étouffa un rire.
« Si tu le dis je suis forcé de te croire. »
Il me suivit tandis que je le guidai jusqu'Ă  moi.
« Tant mieux, parce que t'as pas le choix. Maintenant embrasse moi. »
« Tout de suite, madame. »
Mes lĂšvres effleurĂšrent les siennes puis, dans un geste hĂątĂ©, elles se rencontrĂšrent. Je l'embrassais tendrement. Le temps de le retrouver, de le goĂ»ter autant que je le pouvais mĂȘme avec cette cruelle fatigue qui Ă©puisait mes muscles, je me perdis dans la tendresse de notre Ă©change. Je me reculai, histoire de respirer, mais revins aussitĂŽt Ă  la charge pour bĂ©coter de nouveau ses lĂšvres. Jason fit de mĂȘme. Il attrapait mes hanches, les yeux clos, il m'embrassait en retour de la mĂȘme maniĂšre. Cela me suffit. Cela nous suffit.
J'embrassai la commissure de ses lĂšvres, je baisai sa mĂąchoire.
Mes bisous ne furent pas rapides, ni trop forts d'ailleurs, je bougeai et le chouchoutai avec grand calme. Ce moment que nous partagions n'Ă©tait pas Ă©ternel, il Ă©tait la preuve de notre affection Ă©phĂ©mĂšre l'un pour l'autre, il n'Ă©tait pas lĂ  pour le marquer Ă  vie ou pour nous en faire mal au cƓur. Il Ă©tait lĂ  pour exprimer la vĂ©racitĂ© de nos sentiments ce qui, Ă  mes yeux, Ă©tait amplement suffisant.
Pas besoin de caresses sensuelles, pas besoin de finir à bout de souffle. Ces légers baisers étaient les porteurs d'un bien plus lourd message.
AprÚs avoir déposé une traßnée de baisers sur mon visage, Jason se recula de moi. Il récupéra son portable.
« Tu veux boire un truc avant ? »
« De l'eau, oui. J'ai un peu soif. »
« Je vais te chercher une bouteille, m'attends pas, va dans la chambre. »
« Mhh, d'accord. »
Jason me pinça gentiment la joue en guise de salutation. Il ne tardait pas à entrer dans la cuisine ouverte sur le salon et à s'approcher du frigo. De mon cÎté, je rejoignis le couloir, direction notre chambre à coucher.
Je ne me sentais pas particuliĂšrement propre, une douche aurait Ă©tĂ© la bienvenue mais j'Ă©tais vraiment fatiguĂ©e.. Si j'y allais maintenant, j'allais sĂ»rement m'endormir sous l'eau. Ignorer ma routine du soir juste une fois ne me ferait pas de mal, sachant que je me faisais la promesse de ne pas recommencer. Je n'avais mĂȘme pas la force d'enfiler un pyjama. Je laissai donc traĂźner mes vĂȘtements d'aujourd'hui Ă  mĂȘme le sol âžșaux pieds du litâžș et grimpai sur notre matelas. Je me rapprochai de la tĂȘte du lit, me frayai un chemin sous la couette. Mes jambes se mirent immĂ©diatement Ă  frissonner. Elle Ă©tait glacĂ©e, chose Ă©trange. J'avais pensĂ© Jason couchĂ© depuis le temps âžșsurtout Ă  cause du manque de lumiĂšre lors de mon arrivĂ©eâžș pourtant les draps Ă©taient frigorifiĂ©s, un peu comme si il avait laissĂ© la fenĂȘtre ouverte toute la soirĂ©e ?
J'apportai ma peluche âžșreposant sous mon oreillerâžș contre ma joue et relevai mon portable en direction mon coussin. Je l'y plaquai. Je m'Ă©tais allongĂ©e de profil me permettant ainsi de pouvoir traĂźner un peu dessus en attendant que Jason revienne.
Quelques informations concernant Gotham me parvinrent, rien sur Arkham ni Batman pour l'instant. Il y avait des histoires sur le maire, le GCPD et ses effectifs ou mĂȘme Bruce Wayne et l'Ă©niĂšme entreprise dans laquelle il avait investie. Je ne cliquais sur aucun des liens proposĂ©s, je me contentais de lire les titres ainsi que les premiĂšres lignes les prĂ©cĂ©dant puis je passais au suivant. J'attendais en mĂȘme temps que mes draps se rĂ©chauffent. Je frottai mes chevilles contre le matelas, parfois frappĂ©e par une flopĂ©e de frissons dont la fraĂźcheur me fit nombre de fois grincer des dents.
Il faisait tout aussi sombre dans la chambre.
J'Ă©tais bien lĂ , emmitouflĂ©e sous ma couverture et bientĂŽt rĂ©chauffĂ©e. J'Ă©tais bien loin de mon universitĂ© ou de mes prĂ©occupations habituelles, celles-ci me semblĂšrent futiles sur le moment. Sans parler du calme plat qui rĂ©gnait tout autant ici. J'apprĂ©ciais entendre les petits bruits du quotidien âžștĂ©lĂ©vision, Ă©clats de voix, crĂ©pitement de la nourriture sur la poĂȘle, vaisselle, douce, musiqueâžș, c'Ă©taient des choses futiles mais qui rappelaient Ă  quel point la vie Ă©tait belle. Toutefois, ce silence aussi Ă©tait agrĂ©able. Il n'Ă©tait pas seul. Il Ă©tait rĂ©confortant en quelque sorte.
Il me donnait l'impression d'ĂȘtre seule au monde et de n'avoir rien Ă  craindre.
Finissant de descendre sur ma page internet, je poussai un petit soupir. J'étais sur le point de me redresser. Jason n'était pas revenu depuis plusieurs minutes déjà, ça commençait à me déranger. Je me demandais ce qu'il pouvait bien faire.
Je me stoppai Ă  la vue de Victor Zsasz.
Depuis l'écran de mon portable, un article traitant de son retour à Arkham titilla mon attention. L'article était composé de son titre, d'un début de texte mais aussi d'une photo du criminel. Et sans surprise, il avait de nouveau su m'ébranler. Jusqu'aux os. Je le dévisageai. Ses yeux globuleux me fixÚrent en retour, d'un sinistre effarant.
Je cliquai sur la page.
Une seconde photographie apparut, j'ignorais la forme Ă©crite de l'article pour me focaliser dessus : cette fois-ci Batman Ă©tait dedans. Il tenait Victor Zsasz prĂȘt de lui, menottĂ©, il le remettait au commissaire Gordon. Les deux hommes parlaient, quant Ă  Zsasz, il fixait la camĂ©ra. Il me fixait.
« J'ai pas trouvĂ© d'eau fraĂźche. DĂ©solĂ© j'ai dĂ» oublier d'en reâžș »
Prise sur le fait, je me redressai.
« Hey. »
Jason fermait la porte derriÚre lui, dubitatif, il me dévisageait.
« Hey.. » répondit-il. « Qu'est-ce que tu fais ? »
« Rien. »
J'attrapai la bouteille qu'il me tendit, j'en bus une gorgĂ©e le temps qu'il se dĂ©shabille lui aussi. Ses vĂȘtements rejoignirent les miens au sol. Jason s'Ă©tait dĂ©pĂȘchĂ©.
« Il est tard, tu devrais commencer à dormir. »
« Je sais, je t'attendais. » confessai-je.
Il s'assit, Ă©tendit son bras dans ma direction et me poussa contre son torse. Le temps de s'allonger confortablement, il m'avait volĂ© ma bouteille et l'avait laissĂ©e Ă  choir sur sa table de nuit. Il ne regardait pas exactement oĂč elle atterrissait, il avait juste voulu s'en dĂ©barrasser le plus vite possible.
Jason s'assura que nous Ă©tions bien couvert, il me pressa contre lui et posa ses lĂšvres contre les miennes. Il me vola un baiser.
« Repose toi. »
« J'y vais.. » chuchotai-je.
Nos jambes se rejoignaient, les siennes Ă©taient chaudes, j'en profitais pour me coller Ă  lui. Il Ă©tait chaud des pieds Ă  la tĂȘte.
J'Ă©tais allongĂ©e contre son flanc de mon ventre, ma joue plaquĂ©e sur son torse, quant Ă  Jason il avait un bras autour de ma taille et sa main sur ma joue. Il la caressait. Du dos de ses doigts, il me frĂŽlait, puis s'amusait avec les mĂšches rebelles de mes cheveux. Notre enlace Ă©tait si Ă©troite que la seule chose que je pouvais respirer Ă©tait son odeur. Tout ce que je sentais Ă©tait sa peau contre la mienne. J'Ă©tais solidement accrochĂ©e Ă  lui, et lui me maintenait fermement en place. C'Ă©tait habituel pour nous. Jason et moi dormions toujours collĂ©s, mĂȘme si nous venions Ă  nous sĂ©parer durant la nuit, ça nous Ă©tait indispensable de nous endormir en nous touchant. Je ne pouvais pas me reposer sans le savoir proche de moi..
« Eh, t'es sûre que ça va..? »
« Mhh.. »
Jason me frottait le dos de sa main.
« Merci, Jason. » je murmurai.
Il resta muet un instant. J'entendis sa respiration se stopper.
« Pourquoi ? »
« Je sais pas. Merci d'ĂȘtre lĂ . »
Mon portable était depuis longtemps oublié, caché sous mon oreiller, ma peluche pressée contre ma poitrine, j'avais fermé mes yeux.
J'Ă©tais bien lĂ , je ne dĂ©sirais rien de plus. J'en oubliais tout, mĂȘme mes pires cauchemars.
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madou-dilou · 4 months ago
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Harrow et Viren : analyse
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Viren, depuis sa résurrection en saison 4, est mis en parallÚle avec Harrow.
"Beaucoup de temps a passĂ©. Le royaume est prospĂšre. Mes garçons grandissent sereinement. Nous vivons en paix. Il vaut mieux peut-ĂȘtre se concentrer sur le bonheur que nous avons" (Harrow).
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"Toute ma vie, j'ai couru aprĂšs ce que je n'avais pas. Maintenant que je suis ici et qu'il ne me reste que trente jours Ă  vivre, ai-je vraiment envie de passer ce temps Ă  poursuivre cette quĂȘte ? Peut-ĂȘtre est-il temps pour moi de profiter de ce que j'ai, un mois entier avec ma fille. D'accepter que je suis simplement qui je suis. Et quand le moment sera venu, je serai en paix, et il sera temps de me laisser partir." (Viren)
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Tous deux réévaluent leurs vies, remettent en question les crimes qu'ils ont laissé dans leur sillage. Ils ont le sentiment d'avoir échappé à la justice. Leurs proches les encouragent à continuer de vivre, bien sûr, mais ils en sont venus à la conclusion que si leur vie a laissé une telle traßnée de sang, la prolonger ne ferait qu'en répandre encore davantage.
Qu'Ă  ce stade, la seule chose juste qu'ils pouvaient faire pour le monde, c'Ă©tait de le quitter.
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Pour leur proches, qui se sont dĂ©carcassĂ©s pour eux, ce revirement est incomprĂ©hensible et mĂȘme... franchement ingrat. "Vous -vous faites preuve d'obstination et... d'ingratitude !"/"Non. Non, papa, tu -tu n'as pas le droit. C'est moi qui t'ai sauvĂ© ! Tu me dois la vie ! Il faut que tu restes !"
Pour citer GueniĂšvre, "vous vous ĂȘtes ouvert les veines dans un bain que j'avais moi-mĂȘme fait couler."
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Surtout qu'Harrow et Viren sont tous deux incapables de formuler leur point de vue plus clairement que "Non, évidemment, vous ne comprenez pas. Veuillez me laisser" et "je dois trouver le chemin de la vérité et de la liberté."
Regardez-moi ça. Deux rois pris dans des vendettas de lignage, poussĂ©s par leurs Ăąmes damnĂ©es Ă  prolonger une existence dont ils ne veulent plus, mĂȘme au prix de deux ĂȘtre crĂ©Ă©s pour ĂȘtre des sacrifices : un soldat, payĂ© pour ça (contrairement au Haut Mage, hein Harrow), et... cet homonculus.
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D'ailleurs, tous deux renoncent ainsi à la magie noire en, comme le dit Harrow, "appelant un chat un chat" pour la premiÚre fois; et non plus "une solution créative pour régler ça" comme dit Viren.
Et tout comme Harrow avait Ă©crit une lettre Ă  son fils Callum pour le libĂ©rer des torts de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, Viren tente de faire la mĂȘme chose.
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A Callum, Harrow a tenté d'expliquer que le passé, que l'on doit cependant chercher à comprendre, ne devrait pas définir l'avenir; que sa mort doit clÎturer le cycle de vengeance qu'il a initié par l'assassinat du Titan et pour lequel il assume toute la responsabilité; et que ses fils doivent assurer une nouvelle Úre de paix.
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Il ne s'est cependant pas avisĂ© de nommer officiellement un rĂ©gent (Viren, Amaya ou OpĂ©lie), ce qui oblige le pauvre Ezran Ă  assumer un rĂŽle pour lequel, Ă  huit ans, il n'est Ă©videmment absolument pas prĂ©parĂ©, et met du mĂȘme coup son royaume dans le caca.
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A Soren, Viren fait moins de belles phrases. Il est trÚs litéral. Il veut que Soren le juge, mais qu'il ait pour cela tous les éléments nécessaires; que Soren comprenne pourquoi il a commis toutes ces erreurs. Viren dit à Soren que toute la souffrance qu'il a ressentie n'a jamais été de sa faute, mais de la sienne à lui (c'est là qu'on regrette que le français n'ait pas de systÚme de cas/déclinaisons).
C'est Viren et Viren seul qui a choisi de devenir un monstre en violentant Kppar puis Lissa, provoquant ainsi son départ, puis en le faisant payer à Soren tout au long de son enfance. La lettre avait pour but de libérer Soren de toute culpabilité. Parce que, quand tu te fais battre froid par ton pÚre pendant toute ton enfance, tu te dis confusément que c'est de ta faute. Et de toutes façons, c'est bien connu, tous les enfants d'un divorce pensent que c'est de leur faute.
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Le problĂšme, c'est que lire la vĂ©ritĂ© pourrait tout aussi bien faire sentir Soren encore plus mal. Parce que cette lettre confirme que c'est bien pour le sauver lui que Viren a dĂ©truit la famille, mĂȘme si c'Ă©tait un choix que Viren a fait. Si on se fie Ă  Puzzle House, Soren se souvient qu'il Ă©tait malade, que son grand-pĂšre a disparu, que son pĂšre l'a sauvĂ© et que sa mĂšre est partie, mais il n'a jamais pu faire le rapprochement entre tous ces Ă©vĂ©nements.
Cette lettre veut dire que le simple fait que Soren soit vivant a bel et bien été la premiÚre fissure qui a fini par faire s'écrouler toute la maison.
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Viren a donc choisi de brûler la lettre, espérant épargner à son fils un tel fardeau.
Les morts de Viren et d'Harrow ont toutes les deux quelque chose du suicide, et pas seulement par les lettres qu'ils laissent derriĂšre eux.
Vous vous souvenez de mon post comparant leurs actes à la citation de Kaamelott ? "Qu'est-ce que c'est quelqu'un qui souffre et qui fait couler son sang par terre pour que tout le monde soit coupable ? Tous les suicidés sont le Christ. Toutes les baignoires sont le Graal."
En résumé, j'essayais d'expliquer que leur masochisme faisait aussi souffrir les autres.
Harrow prĂ©tend se considĂ©rer comme un serviteur, et il est certainement sincĂšre. Il est humble et a un grand sens de l'honneur, n'hĂ©sitant pas Ă  dĂ©fier certaines traditions -en partageant son portrait officiel avec Viren, et Ă  mettre en jeu sa propre vie. Mais quand, par exemple, il ne trouve rien de mieux Ă  faire que de priver son peuple de nourriture simplement pour honorer une promesse, ça fait doucement rigoler. Lui-mĂȘme, assez hors-sol pour ne pas connaĂźtre l'Ă©tat de son royaume, n'aura certainement pas Ă  voir sa propre famille mourir de faim. Mais il semble considĂ©rer qu'en sacrifiant le royaume, c'est lui-mĂȘme qu'il sacrifie. Et lors de sa mort hĂ©roĂŻque, qu'en se sacrifiant, il sauvera le royaume au lieu de le plonger dans le chaos.
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Viren, trĂšs probablement en partie Ă  cause de ses origines sociales qu'on ne cesse de lui rappeler (et d'une enfance pas trĂšs marrante, vu que le mec s'insulte devant le miroir jusqu'Ă  craquer en pleurs et dĂ©valorise sans cesse son fils) est hantĂ© par le sentiment d'ĂȘtre infĂ©rieur aux autres. D'ĂȘtre inutile. Il a un besoin maladif de gratitude. Dans l'espoir de compter, de compter Ă  leurs yeux, il a passĂ© des annĂ©es Ă  s'auto-dĂ©truire par la magie noire, Ă  se mettre constamment en danger, Ă  se ruiner la santĂ©, Ă  payer les pots cassĂ©s du roi, puis Ă  laisser Aaravos exploiter son corps de façon de plus en plus abjecte, bref, Ă  ne se voir que comme un moyen en vue d'une fin.
Ce sentiment n'est d'ailleurs pas sans fondement : non seulement le roi est effectivement assez incompĂ©tent pour n'avoir pas la moindre idĂ©e de l'Ă©tat des ressources de son royaume, mais en plus, lĂ  oĂč n'importe quel Ă©pĂ©iste arborerait avec fiertĂ© les cicatrices de son art, Viren est forcĂ© de dissimuler son visage tumĂ©fiĂ© -c'est mĂȘme en partie la raison pour laquelle sa femme l'a quittĂ©.
Le problÚme, c'est qu'il a cru que ça lui donnait le droit d'instrumentaliser les autres : sa femme, Sarai, Harrow, les princes, Soren, et quelques milliers d'autres, j'en oublie sûrement. Que puisque sacrifier les autres lui était difficile, cela faisait de lui le héros.
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Viren souffre (comme Lancelot dans Kaamelott, ainsi parla Sy Play qui a inspirĂ© genre 99% de la prĂ©sente analyse) d'un Ă©norme syndrome du sauveur : ne pouvant exister que par la gratitude des autres, il se met Ă  prendre en charge tous leurs problĂšmes, mĂȘme si on ne lui a rien demandĂ©, et quitte Ă  en crĂ©Ă©er d'autres au passage. Comme il est compĂ©tent, vif, pragmatique, rĂ©aliste et ingĂ©nieux, et littĂ©ralement magique, il finit par se rendre absolument indispensable. Personne d'autre que lui ne pouvait sauver deux royaumes d'une famine. D'autant plus Sarai, l'Ă©pouse d'Harrow, s'est sacrifiĂ©e pour le sauver parce qu'il Ă©tait un mage. Cette culpabilitĂ© du survivant peut avoir aggravĂ© ce problĂšme.
Sa mentalitĂ©, qu'il a rĂ©sumĂ©e en un "ressaisis-toi, bon sang," Ă  un Terry traumatisĂ©, a aussi probablement jouĂ© un rĂŽle dans la dĂ©gradation de sa relation avec Harrow. AprĂšs la mort de Sarai, Viren a probablement pensĂ© qu'il devait ĂȘtre le pillier inamovible et inĂ©branlable sur lequel Harrow devait pouvoir se reposer. Que s'il montrait le moindre doute, la moindre faiblesse, Harrow, et avec lui, le royaume, s'effondrerait. Alors que si Viren avait Ă©tĂ© moins constipĂ©, Harrow se serait sans doute senti moins seul, et aurait Ă©tĂ© moins susceptible de mettre fin Ă  ses jours comme il l'a fait.
Viren est le cerveau du coeur. Il fournit un garde-fou Ă  Harrow, dont le sens de la justice l'aveugle. Harrow a, aprĂšs tout, bel et bien choisi le Bandeau dans son rĂȘve, bandeau qui devrait le pousser Ă  imaginer un systĂšme visant Ă  protĂ©ger tout le monde de la mĂȘme façon. Un idĂ©al, irrĂ©aliste et inconsidĂ©rĂ©. Viren est plutĂŽt la Balance, Ă  mon avis : il compare les coĂ»ts de ses actions aux consĂ©quences positives qui en dĂ©couleront.
Là, il est temps que je parle du Triangle dramatique, théorisé par le psychiatre Stephen Karpman dans son article Fairy Tales and script drama analysis. Il applique d'abord ce schéma aux contes de fées : Le Joueur de Flûte de Hamelin sauve les villageois, victimes des rats qui les persécutent; mais au lieu de le remercier, les villageois lui jettent des pierres et le bannissent sans payer leur dû; ce qui pousse le joueur de flûte à se venger, devenant persécuteur, en faisant disparaßtre tous les enfants du village.
Mais ce Triangle, comme Karpman l'explique, est aussi un jeu psychologique inconscient, un schĂ©ma relationnel typique entre victime, persĂ©cuteur et sauveur qui ne peut ĂȘtre appliquĂ© Ă  une situation d'urgence. Il n'est pas nĂ©cessaire que les trois instances du triangle soient prĂ©sentes, mais il suffit souvent Ă  une personne de jouer le jeu pour que les autres embrayent. Stephen Karpman ajoute que plus les rĂŽles s'inversent au cours d'une seule scĂšne, plus elle est intense en Ă©motions et en conflit.
La victime est isolĂ©e, passive et est incapable de prendre des dĂ©cisions pour rĂ©soudre ses problĂšmes. Le persĂ©cuteur la rabaisse, minimise ses souffrances et se moque d'elle en espĂ©rant la faire rĂ©agir. Le sauveur prend sa dĂ©fense, se sent obligĂ© de rĂ©soudre les problĂšmes de la victime Ă  sa place mĂȘme si elle ne lui a rien demandĂ©, ce qui est trĂšs valorisant pour lui mais maintient la victime dans un Ă©tat de dĂ©pendance.
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Le problĂšme, vous le sentez venir, c'est qu'au fil des annĂ©es, Harrow est devenu complĂštement dĂ©pendant de Viren pour mettre ses trop grandes idĂ©es en pratique, et donc des crimes "nĂ©cessaires" que Viren alignait comme des perles sur un collier. Non seulement c'est sale, mais c'est en plus infantilisant. Viren agit constemment en sauveur, ce qui place Harrow dans un rĂŽle de victime, peu habituĂ© Ă  remettre en cause les dĂ©cisions de Viren mĂȘme quand il se trompe.
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Harrow n'en pouvait plus.
Il a eu tellement assez de sa dépendance à l'égard de Viren qu'il en a conclu que la seule façon de s'en débarrasser, c'était de mourir.
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Harrow aurait pu se cacher avec les princes, ou virer toute sa garde et assumer seul les consĂ©quences de ses actes, mais il juste a saisi l'occasion de vendre chĂšrement sa peau et de mourir en hĂ©ros. J'irais mĂȘme jusqu'Ă  dire que pour Harrow, sa propre mort servait trois objectifs :
Retrouver Sarai sans qui sa vie n'a plus de sens
Recevoir enfin son juste chùtiment et mettre fin à son propre sentiment de culpabilité ainsi qu'au cycle de vengeance
Faire en sorte que Viren se sente enfin coupable de quelque chose, fut-ce son suicide.
Bref, d'enfin reprendre le contrÎle en plaçant Viren dans un rÎle de victime, tout en devenant le persécuteur.
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Viren, tout au long de la saison 1 et 2, payant les pots cassés d'Harrow et voyant inconsciemment une occasion de prouver sa valeur, a tenté de se placer en sauveur des royaumes humains faisant alors face à une situation de crise : il s'est retrouvé rejeté, complÚtement isolé, condamné à mort pour trahison et en totale incapacité de résoudre ses problÚmes. Bref, une victime. Et qui c'est qui le "sauve" ?
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Aaravos, en se prĂ©sentant comme le "serviteur" de Viren, flatte son ego et lui dĂ©signe des persĂ©cuteurs Ă  blĂąmer. Cependant, Viren n'est pas un imbĂ©cile : il est conscient d'ĂȘtre manipulĂ©. Il sait qu'Aaravos lui dissimule dĂ©libĂ©rĂ©ment de nombreuses informations. Mais il s'y jette de son plein grĂ©. Il est au pied du mur : pour ce qu'il en sait, il n'a fait que prendre une sĂ©rie de dĂ©cisions inĂ©vitables, qui lui ont fermĂ© portes aprĂšs portes, le plongeant de plus en plus dans les tĂ©nĂšbres. Jusqu'Ă  ce que le couteau devienne la frontiĂšre entre deux mondes, le sĂ©pare de l'unique source de lumiĂšre, blafarde, venant de "pire que la mort" : Aaravos.
Oui, c'est fait pour avoir toutes les allures du suicide.
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Viren (croyant bien faire) a tiré le pire d'Harrow, tout comme Aaravos (voulant foutre la merde) a tiré le pire de Viren.
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Autrement dit, comme pour Harrow, la seule façon pour Viren de se débarasser de son ùme damnée, c'était de mourir.
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Et quant Ă  la troisiĂšme mort de Viren dans la sixiĂšme saison, hĂ©roĂŻque s'il en est (sur le balcon mĂȘme oĂč il a regardĂ© son poignet dans la saison 2), ce n'est pas non plus un hasard s'il rĂ©pĂšte les derniers mots que lui a addressĂ©s Harrow afin de l'humilier : "Je suis un serviteur."
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Ce terme porte une ambivalence : la noblesse de l'abnégation et l'humiliation de la soumission.
Harrow avait beau se considĂ©rer lui-mĂȘme comme un serviteur du royaume et promouvoir l'Ă©galitĂ© dans ses rĂ©formes et ses symboles, il en a fini par en avoir marre. Il sacrifie certes sa propre vie pour mettre fin au cycle de la vengeance, mais comme il ne se donne absolument pas la peine de prĂ©parer sa succession, ne serait-ce qu'en s'assurant que les princes sont en sĂ©curitĂ©, le rĂ©sultat une catastrophe. Il consacre Ă©galement les derniĂšres minutes de son existence Ă  se montrer d'une cruautĂ© parfaitement injustifiĂ©e envers Viren. Cependant, lors de sa seule interaction avec son hĂ©ritier de la sĂ©rie qui ne soit pas une analepse, Harrow ne dit rien d'alarmant Ă  Ezran. Harrow se prĂ©pare Ă  enfin affronter la justice, il se prĂ©pare Ă  mourir et fait tout pour qu'Ezran ait, pour dernier souvenir de son pĂšre, une conversation anodine. Afin d'Ă©viter qu'Ezran croie qu'il l'a abandonnĂ©. Il est trop tard pour lui, mais il veut que ses enfants Ă©crivent une nouvelle histoire, oĂč les conflits millĂ©naires laissent enfin place Ă  la paix.
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Viren, blessĂ© qu'Harrow le rabaisse plus bas que terre, prenne son abnĂ©gation pour de l'arrogance et le laisse encore une fois payer les pots cassĂ©s de ses dĂ©cisions, a fait de ce terme la justification pour ses crimes... confondant, dans ses bonnes intentions, "servir le peuple" et "se servir du peuple". Viren Ă©tait tout Ă  fait prĂȘt Ă  se sacrifier pour sauver Harrow dans la saison 1, mais Harrow, dĂ©cidĂ© Ă  reprendre le contrĂŽle, ne l'a mĂȘme pas Ă©coutĂ©; et Viren s'est immĂ©diatement rĂ©tractĂ© quand Harrow a refusĂ© de le reconnaĂźtre en Ă©gal. Bien qu'on ne peut plus sincĂšre, le sacrifice de sa vie a alors Ă©tĂ© rejetĂ© par le scĂ©nario car fait sans humilitĂ©.
(ou alors, Harrow a immédiatement compris ce que Viren comptait faire et l'a pourri pour l'en dissuader)
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Aujourd'hui, Viren, hanté par la vision du sang d'Harrow par terre, choisit donc de se sacrifier, sauvant ainsi la population de Katolis face au feu des dragons, de se sacrifier lui seul et personne d'autre; mais honni, haï et incompris. Le portrait officiel de lui et d'Harrow, symbolisant ses nobles actions et le bien qu'ils ont pu faire, a brûlé dans l'incendie du chùteau. Aux yeux de l'histoire, Viren restera le traßtre. Le Méchant Conseiller, le Jafar, le Richard III, le Iago, le Scar.
Personne ne verra son sang qu'il fait couler sur le sol de la chambre d'Harrow.
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"En tant que roi", dit Harrow, "j'ai essayĂ© d'ĂȘtre altruiste. Mais en tant que pĂšre, j'ai un souhait trĂšs Ă©goĂŻste." Et il est mort de façon Ă©goĂŻste.
Viren a passĂ© sa vie Ă  ĂȘtre Ă©goiste sans mĂȘme le savoir. Pour la premiĂšre fois, il est altruiste. Il meurt non en habits de cour mais en haillons, non en hĂ©ros portĂ© aux nues mais en traĂźtre. Soren ne saura jamais ce qu'il a fait pour lui enfant, il ne veut pas que sa mort le hante.
Servants of the realm indeed.
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Pour conclure, une citation de Kaamelott :
"Je pars pas sans bandages ! Si on croise un gamin, j'veux pas qu'il tombe dessus. Je suis le Roi Arthur. Jamais je perds courage. Je suis un exemple pour les enfants."
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ekman · 8 months ago
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Moi, la guerre, je l’ai faite, figurez-vous. Oui, on ne dirait pas en me voyant. Cet air de s’en foutre que j’affiche toujours du coin de mon Ɠil bleu, les gens se disent en le dĂ©couvrant que je dois ĂȘtre un fieffĂ© malin, peut-ĂȘtre mĂȘme un salaud, un abuseur, allez savoir.
Moi, je les emmerde tous. J’ai pas survĂ©cu Ă  la mitraille, Ă  la boue, aux Boches et aux rats pour subir leur sale gueule et baisser les yeux. Je les emmerde, je vous dis. Et dans des proportions que vous ne soupçonnez pas. Pas l’un d’eux ne trouvera grĂące Ă  mes yeux. Ni le bourgeois replet parti prier son Juif repenti Ă  l’église le dimanche, ni le tchĂ©kiste restĂ© Ă  encenser son grand Staline dans une rĂ©union de quartier. Les deux me font chier – et savez-vous pourquoi j’entretiens Ă  leur endroit une haine parfaitement Ă©galitaire ? Mais parce qu’ils sont jumeaux, sortis du mĂȘme ventre flasque de la RĂ©volution, de la mĂȘme fente puante, matrice qui dĂ©gueule son trop plein d’humanitĂ© fĂ©roce, foetus aux dents acĂ©rĂ©es, dĂ©voreurs de mamelle ! Boivent autant de sang que de lait, ces monstres absurdes. Des vraies dĂ©gueulasseries biologiques conçues pour anĂ©antir le monde beau et sauvage qui ne les a pas vu venir.
Ces affreux-lĂ , j’en ai croisĂ© sur le front. Jamais en premiĂšre ligne, trop couards pour ça. Toujours en retrait, juste ce qu’il faut. Se chiant dessus Ă  la premiĂšre dĂ©flagration, mĂȘme lointaine, mĂȘme tĂ©nue. TerrorisĂ©s Ă  l’idĂ©e d’une baĂŻonnette boche s’enfonçant dans leur sale bide tout gonflĂ© de haricots mal cuits et de gaz diaboliques. Le rouge et le calotin unis dans la mĂȘme pĂ©toche minable, incapables de transcender leur peur de mammifĂšre absurde, condamnĂ©s Ă  baisser la tĂȘte, Ă  lever les bras, Ă  Ă©carter leurs miches poisseuses de merde honteuse. Ah ils puaient ces deux-lĂ , faut me croire. Dans les abris, on les laissait pas rentrer ces ordures. “Allez les gars, soyez pas salauds, allez. Faites une place... Je boirais bien la moitiĂ© d’un quart de soupe... Allez
” Des cafards, des magouilleurs, arrangeurs, tricoteurs. Des enculĂ©s de frais. “Va chier avec ton quart, sale rat !”, que je leur gueulais. “Quand il fallait monter l’échelle tout Ă  l’heure, t’étais oĂč, hein, mon salaud ?” GĂ©nĂ©ralement, ils baissaient la tĂȘte ou mieux, ils se barraient. Partaient pleurnicher dans l’abri d’à-cĂŽtĂ©. Mendigoter un quignon ou une tige Ă  de bonnes Ăąmes qui ne les avaient pas vu s’affaler au signal de l’assaut. Les mĂȘmes tous les deux ! Le rouge et le calotin. Tout pareillement conjoints dans la terreur, taillĂ©s pour survivre Ă  tout, coĂ»te que coĂ»te, dussent-ils se faire cracher Ă  la gueule pour l’éternitĂ© des temps, se faire maudir par les agonisants, ceux dont la tripe s’étalait tout autour et qui mettaient pourtant tant de temps Ă  crever ! J’aurais jamais assez de toute ma vie pour les maudire, ces fils de salaud, ces petits rongeurs sans honneur, sans grandeur, sans rien !
Et allez ! Que croyez-vous ? Qu’on n’avait pas peur nous autres ? Qu’on ne pleurait pas en claquant des dents au milieu des Ă©clairs qui hurlaient la mort ? Que l’on se prenait pour des CroisĂ©s ou pour des Jean-sans-Peur ? Tu parles ! Dans toute cette apocalypse, nous n’étions plus rien ! Et c’est bien Ă  cause de cela qu’on se redressait et qu’on y allait. Parce que je vais vous dire, moi, l’idĂ©e de crever recroquevillĂ© comme un cafard, ça m’a toujours Ă©tĂ© insupportable. Si je dois y passer, ce sera debout, nom de Dieu. À ma gauche, j’avais Lepault Gaston, un garçon gentil comme tout qui voulait entrer dans la banque. À ma droite, j’avais Lefeuvre Martial, fils de paysan, au travail depuis ses treize ans, pĂšre de quatre marmots Ă  pas vingt-cinq. Un peu plus loin, il y avait notre lieutenant, un marquis avec un nom Ă  rallonge incroyable, qu’on appelait Duguesclin pour faire court. Eh bien vous le croirez ou pas, mais on est sortis de la tranchĂ©e tous les quatre comme un seul homme et moins de deux minutes plus tard, j’étais le seul en vie, coincĂ© dans un trou peu profond, avec un Ă©clat boche calĂ© dans la cuisse. Les autres Ă©taient partis en poussiĂšre, pulvĂ©risĂ©s par un obus fabriquĂ© avec soin par de rondelettes bouffeuses de saucisse, quelque part du cĂŽtĂ© de Cologne.
Alors ne venez pas me faire chier avec mon regard inquisiteur. Il fera toujours moins mal que le shrapnel, tas de cons. Si je vous attrape du coin de l’Ɠil... si je vous ajuste, pour tout dire, soyez heureux que ce ne soit pas entre deux rangĂ©es de barbelĂ©s avec, calĂ© dans la molletiĂšre, le beau couteau de chasse que mon oncle Albert gardait depuis Sedan.
J.-M. M.
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