#miroirs

[lafilledesoie]

Usant à l’envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Charles Baudelaire, La Mort des amants

[someoneinthemirror]

riancjohnson This was a fun folder to find on an old laptop - in Paris with Joe after we wrapped Brick, back in 2004

[likeimseventeen]

Tropical Entry in Paris Inspiration for a mid-sized tropical light wood floor entry hall remodel with blue walls

[berenicelefebvre]

Library Open Paris A large, modern, open-concept family room library photo with white walls, a stone fireplace, a regular fireplace, and a tv stand.

[shelleyhennigg]

Library - Contemporary Family Room Family room library - large contemporary open concept light wood floor and brown floor family room library idea with gray walls, a wall-mounted tv and a ribbon fireplace

[apuntapres]

#Escalera con #espejos, #silos, #grúas y #tormenta / #Échelle aux #miroirs, silos, #grues et #orage / #Ladder with #mirrors, silos, #cranes and #storm #port #puerto #Santander #Cantabria https://www.instagram.com/p/Clej3TDrKdM/?igshid=NGJjMDIxMWI=

[deco-maison-coussins]

Les miroirs : des ornements qui ajouteront du relief à votre déco

Scandinave, vintage, tropical ; les miroirs s’incrustent facilement dans divers décors. Ne manquez donc pas de les considérer si vous recherchez des accessoires qui rehausseront l’esthétique de votre ornementation.

[yaminahsaini]

Mercredi 20 juillet 2022/part.2: Musée de l’illusion: Miroirs infini.

[lamangasserie]

Miroirs (Kaiu Shirai / Posuka Demizu): manga réfracteur de Chanel.

En débutant ce projet, je pensais que la fondatrice de la marque Chanel s’appelait « Coco ». J’ignorais que c’était un surnom et que son vrai prénom était « Gabrielle » ! Nous nous sommes inspirés de sa vie et de sa philosophie pour concevoir trois histoires se déroulant dans le Japon contemporain. J’espère qu’elles vous plairont !

Commentaire de Kaiu Shirai

Cette collaboration complètement inattendue avec Chanel était un grand honneur ! Jamais je n’aurais imaginé participer à un tel projet dans le cadre du Jump ! Avant que je prenne un flacon de N°5 en main et que je dessine ces histoires, l’univers Chanel était pour moi assez lointain, mais à présent, je m’en sens très proche. J’espère que la lecture de ce recueil vous procurera la même effet !

Commentaire de Posuka Demizu

Miroirs est un manga du duo formé par Kaiu Shirai au scénario et Posuka Demizu au dessin, duo que nous connaissons déjà à travers le manga couronné de succès, The Promised Neverland. Miroirs fut publié sur la plateforme Shonen Jump + de la Shueisha avant d’être publié dans un volume relié. Chez nous, le manga est paru aux éditions Kazé le 15 Juin dernier pour un prix 7,99€.

Miroirs est un manga à la genèse plutôt étonnante. En effet, il est à l’initiative de la maison de couture française Chanel. Dans le cadre d’une exposition au Chanel Nexus Hall à Tokyo, la maison a fait appel au duo afin de réaliser un manga inspiré de sa créatrice, Gabrielle « Coco » Chanel. L’exposition, au nom éponyme au manga, mélange planches du manga, objets historiques de la maison, publicités et photographies de la créatrice, le tout mis en scène dans un espace à la scénographie ludique. 

Chanel, à l’image de sa créatrice amie des artistes et mécène, est une maison qui a à cœur de promouvoir les arts et l’artisanat. Elle s’est déjà illustrée notamment via ses défilés Métiers d’Arts qui, depuis 2002, mettent en lumière les artisans aux savoir-faire rares et précieux. À Tokyo, le Chanel Nexus Hall, ouvert depuis 2004, a une ambition similaire. Il abrite concerts, expositions de photographie ou encore installations d’artistes contemporains. De cette histoire et de cette ambition, est né Miroirs. Le manga s’annonce peut-être comme étant le premier de la série « Manga meets Chanel », affaire à suivre.

Le manga nous offre trois histoires différentes. La première, Sorcières, dresse le portrait d’une petite fille qui rêve d’aventures féériques. La seconde, Menteuse, celui d’une femme aux multiples facettes et la dernière, et la plus longue du recueil, Corneille noire, celui d’un jeune garçon complexé par son physique chétif. Il se termine par un entretien avec le duo, qui explique le cheminement créatif effectué pour Miroirs.

Vidéo de présentation de l'expo par le site Fashion Press. © Fashion Press

Quelques looks du dernier défilé Métiers d'Art de Chanel au 19M, nouvel établissement regroupant divers ateliers pour les artisans sous la coupe de la maison. © Chanel

Tout au long de ces nouvelles, le duo parvient à distiller avec habilité l’identité de la maison Chanel. Nous retrouvons les flacons de Chanel N°5, le maquillage avec le tube de rouge à lèvres dans la première histoire, que nous retrouvons plus loin dans son packaging simple et élégant, ou encore la petite robe noire. D’ailleurs, l’objet en lui-même est aussi empreint de cette identité: le motif présent sur les deuxième et troisième de couverture ne sont pas sans rappeler les lignes art déco du salon des glaces du 31 Rue Cambon.

La deuxième histoire, Menteuse, témoigne particulièrement de l’ADN de la maison: clin d’œil aux photographies de Coco Chanel dans le mythique escalier aux miroirs, souvent capturée par Robert Doisneau, Frank Horvat ou encore Suzy Parker ; cases entourées des chaînes du célèbre sac 2.55 (pour février 1955, sa date de lancement !). Mais c’est aussi dans cette histoire que l’esprit de Chanel y brille le plus. Le personnage principal aborde de multiples facettes, tout comme Coco Chanel elle-même qui puise ses nombreuses inspirations dans ses nombreuses conquêtes, mais aussi comme une actrice qui changerait de peau à chaque représentation. Nous pouvons percevoir ces nombreux visages comme un écho aux multiples costumes de scène signés Chanel. C’est aussi dans Menteuse, que le duo fait ressortir avec brio l’essence du parfum Chanel N°5. Coco Chanel considérait qu’un parfum n’avait de valeur que s’il était unique, avait une odeur marquante et qu’il ne faisait plus qu’un avec la femme qui le portait. C’est le parfum presque signature du personnage principal, il fait partie intégrante de son identité et c’est avec lui qu’elle est reconnaissable. Ce passage, s’inscrivant naturellement dans le récit, retranscrit, sans paraître, le caractère de ce parfum.

L’âme de la créatrice imprègne les pages du manga. Dans les trois histoires, les personnages doivent surmonter leurs peurs et les regards extérieurs pour être libres d’être qui ils sont. Coco Chanel, pourtant souvent décriée par ses contemporains, a toujours suivi ses envies créatrices, prônant la simplicité et le confort sans mettre de côté l’élégance et a fini par faire du style Chanel un succès au fil des années. Car comme elle disait, « la mode se démode, le style jamais ».

En haut: photographie de Gabrielle Chanel observant un défilé du haut des escaliers par Frank Horvat, page de Miroirs, photographie de Gabrielle Chanel par son amie Suzy Parker

En bas: photographie de Gabrielle Chanel par Robert Doisneau

Seulement Miroirs est aussi un joli coup de pub pour Chanel. Certes, il met en valeur le travail du duo mais il met aussi en lumière la marque.

Cette collaboration entre la maison Chanel et un duo auteur d’un shonen à succès apparaît comme un peu sorti du chapeau. Le duo évoque même dans ses commentaires une méconnaissance de la marque dans un premier temps. Posuka Demizu, au dessin, nous fait aussi part de son étonnant face à ce projet réalisé dans le cadre du magazine Jump. Avec ces quelques informations, nous pouvons deviner que c’est Chanel qui a contacté le magazine afin de mettre des auteurs sur ce projet. Mais pourquoi aller chercher des auteurs du Jump ? C’est un magazine à l’image radicalement opposée à celle de Chanel. D’un côté, une marque de luxe à l’image inaccessible et dans un contrôle pointilleux de cette image, de l’autre, un magazine de mangas à succès pour adolescents. Est-ce pour faire connaître la marque à un public plus jeune, à de potentiels futurs acheteurs ? Si les trois histoires transmettent l’âme de Coco Chanel, elles transmettent aussi le message bienveillant que toutes les marques de mode actuelles essayent de transmettre. À savoir, soit toi-même, be yourself (et achète nos produits car ils t’y aideront). Faisant passer la marque presque pour un bienveillant coach de vie dont un jeune en quête d’identité aurait bien besoin.

De plus, à travers Miroirs, Chanel embellit son image. En lisant l’interview des auteurs à la fin du manga, nous pourrions croire que Coco Chanel a tout inventé. Elle aurait libéré la femme des corsets pour les mettre en pantalon ! Sauf qu’elle n’a probablement pas été la première à abandonner le corset puisque son emploi fut ringardisé par l’invention du soutien-gorge au début du siècle. Tout comme le pantalon qu’elle introduisit, certes, dans le vestiaire féminin mais uniquement à la plage ou la campagne, surtout pas en ville !

C’est comme si à travers Miroirs, le manga, Chanel faisait connaître ce qui fait sa renommée auprès d’un public novice. Puis à travers Miroirs, l’exposition, « l’expérience Chanel ». En marketing, c’est ce que nous appelons l’expérience client. Cette dernière étant au cœur des problématiques des boutiques des maisons de luxe. La plupart des personnes entrant dans une boutique Chanel ne pouvant se payer quelque chose, elles repartent au moins avec le souvenir positif d’avoir été accueillies avec les plus grands égards (ou presque !).

Quelques pages de Miroirs

En conclusion, Miroirs, est un manga qui fait le travail qui lui a été demandé: il met en valeur la maison Chanel. Seulement, en tant que manga, il reste anecdotique. Les histoires sont sympathiques sans être pour autant mémorables et la narration manque d’épaisseur pour être réellement frappante. Miroirs signé par Kaiu Shirai au scénario et Posuka Demizu au dessin restera dans les mémoires comme un objet un peu curieux qui aura probablement su ravir les fans du duo ou les fans de la maison française de mode Chanel.

Comme d’habitude, si vous avez aimé cet article, si vous l’avez trouvé intéressant ou que vous lui avez trouvé quelques autres qualités, n’hésitez pas à le partager autour de vous ! Vous pouvez aussi me faire vos retours en 280 caractères sur Twitter. Des bisous.

[semioticapocalypse]

Lola Alvarez Bravo. Frida Kahlo. Mexico. 1940

I Am Collective Memories   •    Follow me, — says Visual Ratatosk

[cupidon5757]

[mariophotographies]

Suisse by Mario. H. "Paradis"

[timeofbeauty]

Brigitte Bardot sur le tournage de La Femme et le Pantin de Julien Duvivier, 1959.

[romain57]

[songesoleil]

Peacock Mirror

Tiffany Studios

.c. 1905

Source : Sotheby’s