#mais si je voulais pleurer au travail en travaillant sur des choses que je déteste je deviendrais consultante
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avec le départ de ma manager, je savais que la RH cherchait un remplacement et de préférence interne (parce que ma manager part dans moins d’un mois et il faut un nom à donner à nos clients avant son départ si on ne veut pas qu’ils pètent un plomb)
donc il y avait deux personnes que la RH pouvait contacter - une CAUCHEMARDESQUE. genre vraiment terrible terrible pour plein de raisons plus ou moins légitimes (je la trouve chiante) mais une raison très valide est le fait qu’elle ne vit pas à Bruxelles. j’ai vu cette personne 3 jours au bureau depuis que j’ai commencé à travailler l’année dernière.
mais il y avait une autre personne which! chef’s kiss!!! un de mes collègues PRÉFÉRÉS. il est hyper intelligent et il a beaucoup d’expérience et il m’aide toujours et je le considère comme un mentor. c’était donc l’option IDÉALE pour moi. genre vraiment vraiment vraiment parfaite. sauf que quand je suis allée le voir et je lui ai dis qu’il allait sûrement être contacté, sa réponse a été de dire “je démissionne s’ils me font faire ça.” ah. mais, je n’abandonne pas si facilement et on en a discuté, et il en a parlé avec d’autres collègues et il était encore hésitant et au final il a dit oui, en grande partie “because working with you (moi) would be great.” fantastique!!!! néanmoins, il avait juste une condition - il ne voulait pas être responsable d’un sujet qui est hyper compliqué dès le départ parce que ça allait être too much. ok. je m’en foutais, c’était pas mon sujet.
la RH est venue me voir hier. tout est anonyme/confidentiel donc on fait semblant de ne pas savoir de qui elle parle mais je comprenais très bien.
mon collègue préféré va avoir le poste!!!!!!!!!!! overjoyed!!!!
sauf que. cela va être accompagné par un petit restructuring de l’organisation.
tout d’abord, je vais devoir changer d’équipe. je ne vais plus faire partie de l’équipe qu’il va manager et à la place je vais aller dans l’équipe (qui sera juste moi et elle) de l’option cauchemar. ok. terrible. mais en plus, ce restructuring ne va pas être seulement de mon manager - il va aussi être de mon portfolio.
je travaille actuellement sur 4 projets: un très très très cool que j’adore, un très cool que je comprends absolument pas, et 2 que je comprends très bien mais qui sont un peu chiants
je vais perdre mes deux projets préférés, je garde les 2 chiants, et j’en récupère deux autres qui sont ATROCES. vraiment vraiment vraiment horribles dont celui que mon collègue a refusé et un qui est hyper scientifique???? j’ai arrêté les sciences quand j’avais 14 ans et j’ai fait du droit???
j’ai envie de pleurer, ce que j’ai fais tout l’après-midi hier, et je pense à chercher un nouveau travail, ce que j’ai fait cet après-midi
#alors après les choses ont encore le temps de changer#mais je suis énervée#et soulée#genre depuis que je suis arrivée dans l'équipe de 3 qu'on était les deux autres ont démissioné#ma collègue préférée a démissionné hier matin#3 autres de mon groupe cherchent un nouveau travail#mais le plus triste dans tout ça c'est que j'adore mon travail#mais si je voulais pleurer au travail en travaillant sur des choses que je déteste je deviendrais consultante
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Lettre à ma psy
Bonjour,
J'ai toujours été plus doué à l'écrit. Les mots sont comme des amis une fois mis sur le papier, qui m'aident à décrire ce que les paroles ne pourraient exprimer.
Lorsque nous sommes ensemble, je parle de tout, de mon entourage, de mes souvenirs, mais jamais de moi. Et comme je réponds "ça va" à la question "comment allez vous aujourd'hui ?" je me doutes que vous avez compris depuis longtemps que parler de ma personne me rend fébrile.
Mais il faut avancer, enfin, je crois que c'est ce qu'il faut. Parfois je n'en suis plus si sûr. Je ne sais plus si je dois escalader le mur devant moi ou attendre qui s'effondre avec le temps.
Tous les matins je me lève avec l'envie de dormir encore quelques jours, quelques années, mais mon corps se lève, poussé par cette routine qui me piétine. Je me lève fatiguée de cette journée qui a à peine eu le temps de commencer. Mon cerveau reprend déjà du service en me dictant ce qui est bon à faire pour ne décevoir personne. Ne pas s'énerver, ne pas soupirer, ne pas pleurer. Juste sourire et acquiescer.
J'ai des envies. Sortir faire une balade, faire du rollers, voir mes amis, faire du sport. Mais je n'en ai plus la force. Je n'arrive plus à puiser en moi ce qu'il faut pour faire tout ça.
Si je chante, si je parle beaucoup, si je ris fort, si j'écoute trop fort la musique, c'est avant tout pour ne plus penser. Je pense, je pense tellement, je n'en peux plus de penser. C'est épuisant à force. Je pense à plein de chose, à ses souvenirs douloureux, aux bonheurs que je n'ai pas, puis il y a cette voix en moi qui me dit que je ne le mérite sûrement pas, sinon j'aurais déjà eu depuis longtemps se bonheur entre les mains.
Après mon grand-père qui m'a traité de prostitué, après ma grand-mère qui ne comprend pas que je ne veuille pas tuer une souris, si petite soit elle, j'ai eu droit à mes propres parents et leur réflexions.
Nous parlions d'une de mes nouvelles acquisitions. Des oreilles de lutin (utilisé pour du Cosplay la plupart du temps). On en est venu à parler de mes différents styles vestimentaires et du fait que ma mère ne voulait pas sortir avec moi lorsque j'étais dans un style particulier. Je lui ai dit que si elle ne voulait pas sortir avec moi c'est parce qu'elle devait avoir honte de moi. Le "oui tu as raison" qui a franchi ses lèvres était inimaginable. Mon père a fini par surenchérir que je n'avais, de toute manière, pas de goût, qu'il était d'accord avec ma mère et que je devais arrêter de gaspiller mon argent dans un truc aussi idiot que le Cosplay.
J'ai rarement été aussi déçu, aussi triste, autant prise au dépourvu. De ses révélations, je garde tout. J'ai beaucoup pleuré leurs paroles qui tournaient en boucle dans mon esprit. Comment faire pour vivre comme avant ?
Je me sens vide et en même temps, pleine de tristesse. Je me noie lentement et l'enclume attachée à ma cheville ne m'aide pas à remonter. L'enclume, le poids des non-dits, des regrets, des colères non éclatées, des larmes trop retenues, des traumatismes, des critiques. Elle pèse lourd. Elle pèse toutes ses nuits à pleurer, à crier, à frapper dans les murs, à se faire du mal, à trop boire, à vomir à force de pleurer.
Elle pèse aussi lourd que moi, que ce corps trop gros que j'ai. Aussi lourd que ces cuisses qui ne passent plus dans mes shorts d'été.
Comment quelqu'un pourrait m'aimer ?
En plus de ce corps, je les fais fuir. Jusque dans mes cauchemars je reste le second choix.
À chaque fois que quelqu'un s'intéresse à moi, je fais tout pour le faire fuir, parce que j'ai une peur panique d'être abandonné. Je sais que si je ne les fais pas fuir volontairement, je finirais par les blesser, ils finiront par comprendre que je suis pas toute nette alors dans tous les cas ils partiront. Et je me retrouverais seule avec tous les souvenirs qui tourneront en boucle dans ma tête pour me dire que tout est de ma faute, que jamais je ne retrouverai ce que j'ai perdu et que je devrais vivre avec ces tourments toute ma triste, déprimante et inutile vie.
Et puis, de toute manière, comment pourrais-je infliger ma personne à quelqu'un. Je n'ai pas envie de les faire souffrir moi. La culpabilité détruit vous savez.
Si j'avais eu le courage de passer à l'acte quand j'ai faillit le faire, dans cette salle de bain, le jour du réveillon de Noël, cela ferait déjà 4 ans que l'on se rappellerait de moi comme on se rappelle d'un souvenir.
Et en 4 ans qu'est-ce qui a changé ? J'ai grandi. Mais je suis toujours aussi triste. J'ai l'impression d'être un corps vide qui avance grâce à on ne sait quel miracle.
J'ai souvent l'impression d'être déjà morte à l'intérieur. Mon corps réagit aux émotions, il rit lorsque c'est le moment, il est triste lorsqu'il le faut mais mon âme, mon coeur ne ressentent plus rien. Je n'ai pas été vraiment heureuse depuis des années. Je ne sens plus rien. Plus rien ne me fait vibrer, pas même la Wicca. Je sais que mon corps prend plaisir à faire ça mais moi je ne ressens pas ce plaisir.
C'est assez compliqué à exprimer et à expliquer mais je ne vois pas comment faire autrement.
Me comprenez vous ?
Parfois je me dis qu'une divinité, un dieu ou ce que vous voulez après tout, me veut auprès de lui et fait tout pour me faire trébucher.
Vous savez, il y a peu je voyais la vie comme une ligne, que l'on suit, qui va parfois à la rencontre de la ligne de quelqu'un d'autre, la quitte et retourne sur d'autres chemins. Mais en fait la vie n'est pas en 2D. Ce n'est pas une ligne qui serpente un chemin imaginaire. C'est tellement plus complexe. Elle va dans tous les sens possibles et la calculer à l'avance revient à faire des pronostics qui n'ont qu'une chance infime de se réaliser.
La vie sera toujours là pour nous montrer que nos pronostics sont erronés.
Alors, ai-je vraiment une chance ? Une chance d'être sauvé ? Une chance d'aller mieux ? Je ne sais pas. En ai-je envie ? Parfois non. Je ne me plais pas dans ma noirceur mais elle me rassure. Au moins je ne me fais pas de faux espoir. Et qu'y a t'il de pire que de voir tous ses espoirs s'évaporer en un claquement de doigts ?
Ces espoirs déchus sont une part de mes souffrances. Lorsque l'on est petit on nous dit souvent "si tu y crois tu pourras tout faire". Foutaise
J'ai cru en mon rêve pendant des années, il ne m'a jamais quitté. Il était un bijou à chérir. J'en ai pris soin comme on prend soin des choses qu'on aime. Je me suis battue pour le réaliser en oubliant tout le reste, en l'oublient moi même. Il en vallait la peine alors j'ai passé mon temps a me perfectionner. Mais un jour, un mur que je n'arrivais pas à franchir le bloqua la route. J'ai tout de suite compris. Je me suis acharnée pendant des mois mais je n'ai jamais réussi à le franchir.
On m'a tellement fait croire que tout était possible quand on y croyait que j'ai fini par penser que c'était vrai.
Loupé.
Mon rêve c'était pas seulement être vétérinaire. C'était faire un métier que j'aime, dans lequel je puisse m'épanouir mais surtout un métier où je pouvais me rendre utile. Je voulais soigner, guérir, aider les animaux.
La tristesse est palpable lorsque j'écris ces mots. Je me déteste d'avoir échoué. Je me déteste pour tant de choses mais ça c'est pire que tout.
Adrien méritait plus que moi de rester sur cette terre. Il était intelligent, avait du potentiel mais surtout il avait une force de caractère que je lui envie.
Il était toujours si heureux et souriant.
Foutu cancer.
Maintenant, en attendant de retrouver un stage je travaille dans un bar tabac. Les propriétaires sont des amis à mon papa. Je ne suis pas a plein temps mais j'ai quand même une bonne paye a la fin du mois, de quoi économiser.
Je pars en vacances tout le mois d'août. Reposez vous bien.
Avec la hâte de vous revoir.
Sincères salutations.
Enola
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J'ai mis beaucoup de temps...
A travers les quelques photos que j'ai vu j'ai observer vos yeux, vos expressions, et au parcours de tes paroles j'ai tenter de retracer un chemin..
Je n'ai pas tout les bouts mais aujourd'hui, ce que je ne saurais te dire de vive voix, de peur d'être intrusive, te bloquer, de trop chercher, d'être trop imposante, je vais l'écrire...
Je te vois comme quelqu'un qui a grandis de manière brut et sauvage, à devoir tout contrôler de toi même pour éviter les coups, y aller trop brusquement, et quand même te faire avoir.
Ta discipline provient de te peur de faire mal, et de te faire avoir.
J'ai fais partie de celle qui prenez de tout ce que tu n'osais dire à voix haute. Oui comme les grades d'une échelles j'avais peu, je faisait avec rien, avec des restes et j'essayer de sourire pendant que les plus fort ce sont acharner à coup de bâton, de moquerie, et autre absurdité dont je te passerais des détails. Toi en revanche, pour tout ce manque tu donner et tu hurler intérieurement. Il était plus simple de faire du mal pour te venger comme on se venge que d'apprendre à apprivoiser.
Alors jours après jours j'ai observer tes yeux et il y avais constamment une parcelle que je ne comprennez pas. Puis j'écouter tes récits à base de m'enfoutisme et de faciliter, comme si tout était classer alors qu'en faite tu masquer juste une peine que ta classer comme faible et dont tu ne fera jamais part à voix haute. Du moins je ne pense pas.
Pourquoi irais tu visiter quelqu'un que tu ne supporte pas et qui t'es inutile de part tes propos... J'ai longuement réfléchis et retourner la question.. Alors j'ai observer notre quotidien.
Parce que tu chercher cette amour là.. Maternel, qui ne donne pas de l'argent et prend des fois puis s'en fiche. Tu cherchais ce qui était profondément sincère.
C'est marrant parce que même si je le déteste, à un moment, bien que ce soit pas les même conditions, je chercher à le voir aussi mon père. Je me suis résigner quand j'ai remarquer qu'il se perdais dans ces mensonges, ces manipulations, son égoïsme, sa violence, son alcoolisme.. J'ai pleurer des nuits entières puis j'ai réfléchis autrement. Qu'est ce qui m'attire à avoir de l'amour et de la peine pour lui ? Je voulais être exclusive, un peu comme un vieux chat beaucoup trop jaloux pour accepter quelqu'un d'autre sur son territoire. Je voulais enfin une figure d'homme dans ma vie, parce que jetait la force de ma mère mais personne n'était pas force. Je la protéger et rassurer alors que j'avais seulement 7ans... Et donc j'ai observer tes yeux et est compris ce qui te rendais heureux. Ce n'était pas si anodin quand ta dis '' je suis content, ton visage au soleil les cheveux aux vents et la je suis content. ''
Tu cherchez ces petites choses si simple, un repas, une attention, un brin d'humour, parler de ta journée. Tu chercher cette légèreté que tu n'avais pas pu exprimer.
Tu sais tes yeux on beaucoup changer, ils deviennent sombre encore quand on sort ou en fonction de l'environnement, mais chez nous, à la maison, tes yeux sont doux, expressif et patient.
Parfois j'ai l'impression que tu tenterais de me donner le monde si tu pouvais..
Alors revenons en au rapport maternel, eh bien je pense que c'était cette douceur que tu chercher par moment, cette chose qui te rappel l'essentiel et fais en sorte que ton cœur est envie de battre et non pas de se suicider dans la drogue et l'alcool.
Certe comme tu me dis, je bois pas mal, oui je sais, mais ni mon métier ni ma vie ne m'a donner envie de cesser. De la même façon ou tu fumer pour te mettre bien, ou tu prenez pour rester éveiller, ou tu taper pour sentir tes émotions et parler de ce que tu as sur le cœur.
J'ai passer de longue heure seule, à me demander quel était mon but concret ici. Parce que ramener de l'argent manger dormir boire fêter discuter, tout cela à une limite un moment, cela n'apporte rien de profond au cœur, rien de censer. Mes questions première était '' pourquoi je me lève ? '', '' pourquoi je marche travailler ? '', '' pourquoi il faut de l'argent ? '','' pourquoi je dois sourire ? '', '' pourquoi je dois les supporter ? '', '' quel est mon but ici ? '', '' pourquoi je suis ici ? '', '' pourquoi rentrer chez moi ? ''
Tellement de question qui m'envahisser et me faisait errer, mais peu importe comment c'était dur avant, peu importe le jugement dont on a du faire face, les coups et les blessures, il suffit de se faire confiance doucement, et tout va se tasser être oublier et on comblera chaque douleur que l'autre a subit. On marchera que d'un seule pas au même tintement et on se tendra la main à n'importe quel moment, temps qu'on tient à l'autre.
Si tu es là moitié de mon fil rouge, tu n'as plus aucune crainte à avoir, je n'abandonne jamais 👌🖤
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Parlons de... réussir à l’école avec une phobie scolaire
Ou avec tout autre troubles anxio-dépressifs, voire même en étant malade.
L'école a toujours été quelque chose d'important pour moi, aussi loin que je me souviennes, et ce malgré les mauvaises années que j'y ai passée (précocité/haut potentiel, harcèlement, agressions, viol, abus, homophobie). J'ai toujours « supporté » aller en cours même dans les pires des moments, j'ai toujours eu l'espoir que tout aille mieux le lendemain, mais aussi d'apprendre de nouvelles choses. Parce que j'aime apprendre. J'aime tellement apprendre que même les mathématiques ou la physique-chimie que je déteste... eh bien j'étais heureuse de découvrir, même si je n'y comprenais rien.
Sauf qu'au bout de 14 années de système scolaire problématiques sur le pan psychologique... J'ai craqué. J'ai tenu deux mois en terminale ES avec des professeurs formidables, avant de pleurer de façon incontrôlable pendant les cours sans que rien ne se passe.
Verdict : je fais de la phobie scolaire.
Comment dire... Rien que quand vous sentez que quelque chose ne va plus, que votre cerveau ne fonctionne plus, que votre cœur manque d'exploser dans votre poitrine, ou autre, vous désespérez. Mais dès que vous mettez le pied dehors et ne revenez plus, vous voulez tout arrêter et que tout s'arrête maintenant. Bien sûr, vous avez craqué comme un faible, personnellement, j'ai craqué à la toute dernière année.
Comment je vais faire si je ne peux plus étudier ? Comment j'obtiens mes diplômes ? Qu'est-ce que je fais de ma vie ? Ou encore quinze mille autres questions que vous et votre subconscient vous vous posez. Merde.
Il n'y a pas avoir un passé lourd pour faire une phobie scolaire. Il n'y a pas de honte à avoir une phobie scolaire qui éclate d'un coup sans prévenir. Avoir une phobie scolaire n'est pas non plus une fin, au contraire. Elle peut devenir une force.
Pour ma part je suis française, et l'Etat français propose le CNED pour permettre aux jeunes mais aussi aux adultes d'apprendre avec de véritables cours, mais aussi de valider des diplômes d'Etat. Pour ma part, je ne me suis pas inscrite au CNED, car j'ai eu un lycée et des professeurs formidables qui m'ont aidé à suivre mon année de terminale depuis chez moi, à mon rythme, en se mettant à ma disposition dès que j'avais une question ou un besoin particulier (services dont vous bénéficiez également au CNED).
Je voulais, au travers de ce post, surtout vous rassurer et vous donner quelques pistes pour réussir dans ce cas.
Tout d'abord, faites. Mais faites à votre rythme ! Vous êtes avant tout en quelque sorte en situation de handicap : votre cerveau fonctionne au ralenti, vous êtes triste et démotivé, travailler les cours vous rappelle l'école, vous êtes épuisé(e)... Bref, il s'en passe des choses. Faites à votre rythme. Vous ne vous sentez vraiment pas bien ce jour-là ? Reposez-vous. Mais il faut vraiment que vous fassiez quelque chose ? Dans ce cas-là, faites alors que 5 minutes. 5 minutes de ce que vous pouvez ! C'est formidable ! Et puis essayez d'en refaire un peu tous les jours, en augmentant un petit peu la durée quand vous le sentez... Et récompensez-vous à votre manière après (sieste, bain, manger, lire, dessiner, vous perdre sur internet...)
Ensuite, un suivi psychologique est nécessaire... voire obligatoire. En ce qui concerne le suivi psychologique, il faut avant tout trouver une personne avec qui vous vous sentez à l'aise et qui a les méthodes qui vous conviennent (thérapie cognitive et comportementale, EMDR, hypnose, thérapie classique...). Il faut également, même à contre cœur, se tourner vers votre médecin généraliste pour lui parler de vos problèmes. Parfois, le recours à une thérapie médicamenteuse est primordiale pour vous accompagner le temps qu'il faut. Alors, oui les antidépresseurs et anxiolitiques ne sont pas magiques et ne font pas effet au premier cachet, voire même vous font sentir moins bien, mais il faut un peu de temps et aussi trouver la molécule ainsi que le dosage qui vous conviennent, surtout si vous n'avez pas d'antécédent dépressif. Votre médecin généraliste pourra aussi vous conseiller et vous permettre de prendre contact avec un psychiatre, qui est plus spécialisé.
DST, examens blanc ? Essayez de les faire ! Depuis chez vous, dans une pièce où vous vous sentez bien (personnellement, mon lit même si ce n'est pas conseillé de mélanger lieu de sommeil et lieu de travail, mais ça me réussissait). Si vous n'y arrivez pas parce que vous ne vous sentez pas bien, laissez de côté pour le moment et soufflez un coup. Votre vie n'est pas en jeu sur une interrogation, et au pire c'en est une sur je ne sais combien que vous avez fait et ferrez dans votre vie... Soufflez, et reprenez à un autre moment. Prenez à manger et à boire avec vous, même si ce n'est que pour 10 minutes : le fait de manger et de boire en vous concentrant sur le fait que vous vous alimentez m'a beaucoup aidée à tout calmer et à repartir du bon pied. Faites à votre rythme et faites ce que vous pouvez encore une fois, vous serrez si fier/fière de vous d'avoir fait une interrogation. Et on s'en fiche du résultat, demandez plutôt des explications sur ce qui était confus et retravaillez le sujet tranquillement ultérieurement.
Récompensez-vous et sortez. Vous aurez tendance à rester chez vous car vous étudiez depuis votre domicile, et vous serez soumis uniquement à votre propre jugement. Vous avez réussi pour la première fois à apprendre une page de cours ? Félicitez-vous. Vous venez de terminer votre première interrogation ? Félicitez-vous. Vous avez réussi à écrire des phrases correctes avec un esprit en pagaille ? Félicitez-vous. N'hésitez pas à vous montrer de l'amour.
On arrive à l'examen, au jour-j. Vous avez tout oublié. Vous allez peut-être devoir retourner dans une établissement scolaire qui fait centre d'examen. Ce scénario, vous y avez pensé, vous y pensez, vous le penserez. Faites donc une demande d'isolement pour votre examen : vous aurez le droit de prendre des pauses équivalentes à 1/6 de la durée totale de l'épreuve sans grignoter sur le temps imparti, vous aurez le droit de vous restaurez et de boire, et vous serez à l'écart de tous les élèves. Certes, vu comme ça on peine à voir comment cela permet de balancer avec la phobie scolaire... Mais cela m'a grandement aidée. Oui j'étais dans ce lycée qui me hantait... Mais j'étais dans une toute petite pièce où je n'avais pas cours... Je ne me sentais pas au lycée. Et oui, j'avais l'impression d'avoir tout oublié même en ayant tout révisé, mais ça, ce sont tous les élèves qui le vivent ! Et après chaque épreuve, relaxez-vous, félicitez-vous et relâchez tout (pleurer, tout casser, courir...). Vous êtes un monstre !!
En ce qui me concerne... J'ai fait des impasses (pas biiiiien), mais notre cerveau fait des choses tellement merveilleuses que même quand vous avez sauté quelques chapitres, il se souviendra un minimum de ce que vous avez vu (j'appelle ça le mode survie). J'ai eu mon baccalauréat haut la main, les gens à la vie tranquille je les ai niqué (avouez que vous avez craché sur les gens parce que vous n'avez pas la vie aussi pépouse qu'eux), et surtout JE. ME. CASSE.
Ciao le système scolaire, bonjour ce qui me plaît et le nouveau.
Et regardez tout ce que vous avez gagné, vous avez de l'or dans les mains et dans les yeux.
#phobie scolaire#école#collège#lycée#dépression#anxiété#examen#brevet#baccalauréat#bac#études#étudiants#étudiant#upthebaguette#french side of tumblr
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À un moment dans Stranger Things ça parle de "halfway happy" ce qu'on pourrait traduire par à moitié heureux. Et je pense que je me sens comme ça même si c'est , comme d'habitude, beaucoup beaucoup plus compliqué à définir.
Depuis la soirée, la dernière soirée que je ferai de ma vie, je ressens pleins de trucs étranges.
Je me rappelle de tout, je me rappelle ne pas avoir voulu qu'ils soient là, je me rappelle avoir souhaité la mort de tous mes amis. Je sais que je suis heureuse d'être la meilleure amie de Claire, que je suis contente que l'autre Lucas m'ait dit que mon ex n'avait pas le droit de me dire ce qu'il m'a dit. Je me rappelle également avoir regardé les étoiles avec Esteban dans le parc après avoir pleuré à cause du premier Lucas, d'Alexys et de leur irresponsabilité incroyable. Et je sais que Nico a super bien agis avec moi ce jour là, je sais que j'aime beaucoup Nico mais qu'il ne s'attache pas aux gens. Avec Esteban on s'est couché dans l'herbe et j'avais les cheveux tout décoiffé, j'avais beaucoup bu, beaucoup fumé, et puis les médicaments habituels et j'étais incapable de discerner les étoiles des hélicoptères. Les hélicoptère étaient des étoiles filantes. Je n'ai pas voulu embrasser Esteban, je n'ai pas souhaité qu'il prenne ma main, je voulais juste qu'on soit des amis, comme avant. Comme avant ou comme on a jamais été, je ne sais pas. Je me rappelle la colère de Max, alors que je n'avais rien fait et que je voulais juste me sentir bien.
Après ça j'ai erré beaucoup. Je me suis vue pleurer. Hurler. M'allonger au sol sur les pavés de la route. Et je n'ai croisé personne, pas comme le jour du bal promo où j'ai croisé toute la terre alors que j'avais besoin d'être seule. Là, j'avais besoin de quelqu'un et je n'ai pas trouvé Max, de toute façon il marche beaucoup trop vite pour moi. Y'a eu la gare aussi, mais il n'y avait pas de train à cette heure là. Même s'il y en avait eu j'aurai rien fait, je déteste ce genre de mort. Je déteste les gens qui bloquent les trains et à cause de qui tout le monde arrive en retard. Je déteste les bouts de cervelles, je déteste ceux qui emmerdent le monde une dernière fois. Moi, je n'ai jamais voulu embêter personne.
Ça me rappelle la phrase de Freddie Mercury et à quel point c'est vraiment ça
"I don't wanna die, sometimes I just wish I was never born at all"
Ou un truc comme ça.
Je ne sais toujours pas si j'ai menti à tout le monde au tournoi d'éloquence en disant que je voulais vivre cette vie malgré les angoisses et les douleurs partout.
J'espère que mes cachets vont finir par tuer mon foie, j'attends. Je regarde tellement de vidéos là dessus, ça va finir par arriver.
Je sais que j'ai aussi fini par parler avec Sami et que ça m'a fait beaucoup de bien et j'ai envie qu'il reste mon ami.
J'ai fini par trouver Max, je m'en souviens, c'est lui qui m'a trouvé plutôt et j'ai tout de suite vu dans ses yeux qu'il s'en voulait à mort. Je lui ai dit de ne pas s'excuser et je l'ai attrapé. Je ne peux pas lui en vouloir de ressentir ce qu'il ressent même si ça me stresse, il n'y peut rien. Il ne fait pas exprès. Il avait frappé dans des murs et tous les jours je cherche ce qui a pu le casser à ce point et j'espère que je ne le casse pas encore plus. J'espère vraiment parce que j'essaie pas, je fais attention même si je suis très douée pour casser les choses et les gens.
Je lui ai expliqué à quel point c'était douloureux pour moi d'être avec des gens mais à quel point m'isoler me rendait folle aussi, je lui ai expliqué comme ça hurle dans ma tête parfois et comme j'ai envie de mourir pour soulager ma souffrance parfois et il n'a pas compris. Mais il m'aime toujours et un jour ce sera comme dans Mr Nobody et j'espère qu'on arrivera à se séparer avant parce que je ne veux pas qu'il explose avec moi parce que je l'aime beaucoup.
Je me rappelle de tout ça pourtant je n'ai rien vécu, ça n'est pas arrivé, j'ai l'impression d'avoir regardé un film. Mon corps ne s'en rappelle pas. Tout ça c'était quelqu'un d'autre, pas moi si tenté que je sache qui je suis vraiment.
Mon corps se souvient du réveil et des chips du petit déjeuner avec Pierre et Noelyse et Max qui puait dans mon lit.
On en a pas parlé, juste avec Max on s'est dit je t'aime et promis d'arrêter de boire une fois de plus.
Mon corps se souvient du message de déclaration du premier Lucas. Je savais déjà qu'il m'aimait, je sais pourquoi et ce sont de très mauvaises raisons pour m'aimer. Je sais qu'il sait aussi pourquoi il m'aime. Je sais que ça ne fonctionnera jamais et que lui non plus n'a jamais été mon ami. J'ai pas répondu à Lucas.
Mon corps se souvient de mon chien mort et de la non véritable tristesse que j'ai ressentie mais plutôt de la haine envers ma mère alors qu'elle n'avait pas le choix. Mon corps n'arrêtera jamais jamais de la haïr et de souhaiter sa mort.
Je ne sais pas si je serai triste à sa mort, j'espère pas. Et ma soeur devient comme elle.
Mon corps ne se souvient pas des blessures, il ne sait pas ce que ça fait.
C'est comme si ces 5 dernières années n'étaient qu'un long et ennuyeux film.
J'attends la fin.
Je dois travailler aujourd'hui
Pourtant il ne se passe pas un jour sans me demander ce qu'il se serait passé si je n'avais pas envoyé de message à mon père. Je ne sais pas ce qu'il se serait passé si j'étais morte dans la salle de
bain.
Peut être que le film se serait arrêté pour de bon. Qu'ils auraient tous disparus et que j'aurai été mangée par des insectes.
J'aimerai que mon film soit réalisé par David Fincher
Alors ce que je vais faire maintenant c'est m'acheter des frittes en forme de sourire pour reprendre ma vie , comme à chaque fois, comme pour remettre play.
Et je ne sais pas si j'ai raison de le faire.
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J’ai espéré un peu trop fort..
Toutes les nuits je fais le même rêve, le rêve de notre histoire, notre vieille histoire. JE rêve d’elle à notre rencontre, puis je rêve de nous deux, je me rappelle du dernier matin et je réentendre sa lettre comme si elle me la lisait, cette lettre horrible, cette lettre qui m’avait presque tué au fond.
Je me réveille après son prénom, je me réveille en sueur et triste, je me réveille presque en pleurs. Je me retourne souvent le matin, je palpe de la paume de la main la place à côté de moi en espérant de tout mon coeur que ce n’était qu’un cauchemar et que tu, pardon, qu’elle sera la pour me réconforter, mais je ne trouve qu’une place vide. J’Ai beau espérer de tout mon coeur, elle n’est jamais la. Et au fond je le sais, je sais que tout ça n’est que la vérité, que tu ne seras plus jamais la pour me réconforter, je sais que tu n’es plus à mes côtés depuis cette longue année. JE n’arrive même pas à penser à elle comme si elle n’était plus la. Je me lève doucement du lit, les doigts sur les tempes pour me remettre doucement de mes émotions, je vais directement à la douche. La sueur qui dégoulinait de mon corps quelques minutes auparavant avait le besoin de s’évaporer enfin. Depuis un an, je répète la même chose tous les matins, tous les jours. Après ma douche, après m’être préparé, je m’assied sur mon lit et je fixe une photo entre mes mains, je regarde ton sourire si vrai, tu n’avais pas l’air d’être mal. Je revois tes yeux bleus brillants, je regarde ton corps que je connaissais tellement bien que j’aurais pu le deviner mille fois, je revois tes longs cheveux blonds que j’aimais regarder toute la journée, je revois mon sourire aussi, je me regarde de nombreuses minutes et après je me regarde dans le miroir. Je parais tellement pitoyable, maintenant. Je me sens tellement mal et nul, je me trouve débile. La vision que j’ai de moi en ce moment me dégoûte au plus haut point, tellement que j’ai presque envie d’enfoncer mon poing le plus loin possible dans cette surface réflechissante, mais je m’abstiens de le faire.
Je me lève enfin de ce lit et je sors de cet appartement livide et sans intérêt, je rentre dans l’ascenseur parce que j’ai pas la force de descendre les escaliers, cet ascenseur ignoble. Je déteste mon immeuble, si quelqu’un pouvait m’en débarrasser, j’accepterai volontiers. L’odeur de pisse tous les matins, les poignées cassées, les escaliers délavés et les murs targués. Je n’oserai même plus toucher les boutons de cet ascenseur par peur d’attraper une maladie.
Je sors enfin de cet immeuble et j’essaye de respirer une réelle bouffée d’oxygène comme si je n’avais pas inspirer quelque chose de potable depuis des années. Je parcoure les rues et finit par m’asseoir dans un café, je commande juste de l’eau et m’endors presque sur la table. Je vais travailler ans une petite boutique qui paye assez bien, j’y passe ma journée et je rentre chez moi, je rentre encore dans cet horrible immeuble, j’arrive chez moi et prend mon premier truc à manger de la journée, sans parler de mes petits casses croutes, et je saute au lit.
Je n’ai même pas l’impression d’être vivant. Je suis un peu « mort vivant » comme on dirait. Non, pas un zombie défiguré qui arpente les rues à longueur de nuit pour trouver un petit humain à dévorer. Je vis sans être vivant, je suis mort intérieurement mais mon corps continue è faire son devoir d’humain. Je ne survis même plus, au fond, je suis vide et dans ma bulle à longueur de journée, ma famille s’inquiète à mon sujet et ils essayent de venir le plus souvent possible mais l’argent ne le leur laisse pas le choix de rester chez eux. Je ne suis pas quelqu’un qui a les moyens, je n’ai pas une famille de Duc britannique, je ne suis pas un garçon populaire, je ne suis pas ce que les filles disent des hommes. Je n’ai pas de relations dans tous les sens, je suis obligé de travailler pour pouvoir manger, je n’ai connu l’amour qu’une fois mais ça m’a été retiré à une vitesse tellement incroyable que je n’ai plus envie de connaître personne. Je ne suis pas le genre de personne qui fait la bise à tout le monde en sortant parce qu’il a donné une soirée d’enfer la veille, je ne suis pas le genre de personne dont l’appartement abrite toute sorte de cachette à drogue, je n’ai pas l’appartement rempli de filles dont je ne connais même plus le nom quand je me réveille le matin. Je suis juste un français tout à fait banal, même pire, je suis inutile. Personne ne se rappellera jamais de mon prénom car tout le monde s’en fout.
Je ne veux pas que ça change, j’attends juste mon heure de mort avec impatience sans pour autant vouloir me la donner. Si mon coeur veux lâcher un jour, je ne dirais pas non. Si mes pieds cessent d’avancer un matin, je n’essaierai pas de les battre, Je n’ai plus rien à faire ici et je ne sais même pas ce que je fais encore ici.
Je m’endormais assez rapidement sur ces pensées si sombres et mon rêve habituel me hanta une fois de plus. Et encore une fois ma journée se répéta.
C’était mon jour de congé aujourd’hui et je décidai de me balader dans le petit parc voisin, les mains dans les poches de mon short, j’avais vêtu un pull sans marque exacte. De toute façon, être bien habillé ou pas, rien n’était important. Plus rien n’était important, elle était la seule. Je m’asseyais lentement sur un banc, seul. Le parc était vide à cette heure-ci. Je me demande, est-ce que c’est possible de trouver quelqu’un d’aussi vide que moi? Quand je voyais les gens à mes côtés, rire ou sourire aux lèvres, regard pétillant et joie de vivre, je me trouvais vraiment pitoyable. Sourire disparu depuis un an, regard vide, coeur vide, tout était vide chez moi. Tout sans exception. C’était triste à voir. Je ressemblais à un pauvre clochard à qui on aurait enlevé la femme, les enfants, le travail, la maison. Un pauvre homme à qui on aurait tout retiré. Et au fond, je le suis, ce pauvre homme. On m’a retiré ma raison de vivre, ma raison de sourire, ma joie de vivre, mon bonheur. Je n’aime pas me plaindre, même si je ne fais que ça, je sais bien qu’il y a vraiment pire que moi dans le monde, mais en tout cas ici dans ce parc, je suis le pire. Je regardais les sourires des enfants, bien propre sur eux, des pulls de marques, des enfants qui jouaient, des couples qui s’embrassaient. Je paraissais tellement inhumain à côté de tous ces gens, un fantôme humain, une âme errante. J’étais vide, au fond. JE suis sur que mon âme est parti sous les terres avec toi, mais que mon coeur a refusé de cesser de battre. Je t’avais promis de ne pas te rejoindre, Camille, et malgré tout ce temps, je tiens toujours mes promesses. Pourtant, ce serait si simple, prendre une lame et l’enfoncer assez profondément dans mes poignets, prendre tous mes médocs et les mélanger avec une bouteille de Jack, serrer une cravate autour de mon cou. Me jeter de cet horrible immeuble, me sentir voler vers toi. T’as pris cet énorme escalier d’or, et t’es parti la-haut, t’es coincée tout en haut et tu peux plus revenir. Qui m’dis, peut-être que la-haut tu me surveilles, mes moindres faits et gestes, tu dois me trouver pitoyable.
« Et je te souhaite d’avoir beaucoup de bonheur, peut-être de former une famille, avoir une maison éloigné de tous dans la forêt, un petit chalet dans la montagne peut-être, je te souhaite de beaucoup voyager, je te souhaite tout le bonheur du monde, tout ce qu’on aura pas pu connaître tous les deux. »
Cette partie de ta lettre reste toujours dans mon esprit. Ouais, j’t’ai promis de ne pas partir avec toi tout la haut, mais je ne tai jamais promis de rencontrer une autre fille, de fonder une famille. La famille, elle était avec toi, personne d’autre. Et peut-être je réussirais m0-à t’oublier mais… Non, pour t’oublier il faudrait mourir. PEut-être que je me tue intérieurement, peut-être que je me suicide mentalement, ce qui veut dire que je ne tiendrais pas ma promesse mais je fais de mon mieux, j’en ai marre de…
« Excusez-moi monsieur? »
Une jolie voix féminine me sortit de mes pensées, je continuais à regarder mes pieds, assis de manière étrange.
« Oui?
-Je peux m’asseoir ici ou vous attendez quelqu’un?
-Non c’et bon. »
Je détournais les yeux quand j’entendis une toute petite voix à côté de cette fille, tombant yeux dans les yeux avec un regard bleu, de petits yeux bleus qui me fendirent le coeur. Les larmes montèrent sans vouloir s’échapper de mes yeux, et je continuais à regarder cette petite fille. Elle avait de longs cheveux blonds, elle devait avoir à peine six ans, elle avait un petit sourire tout mignon et elle te ressemblait tellement, Camille. Elle te ressemblait à un point inimaginable, et ça m’écrasait le coeur, me le déchiquetant au passage. Pourquoi ça m’arrivait à moi? J’aurais pas pu tomber sur une brune, yeux noirs, traits gros? Non, fallait que je tombe sur toi enfant. Je détournais les yeux de cette petite fille et venait mettre ma main sur ma tête, plissant les yeux le plus fort possible comme pour effacer cette image de ma tête.
« Ça va monsieur? »
La jeune maman me posa la question et je me rendais compte que je ne l’avais même pas encore regardé, j’ouvrai doucement les yeux rouges et brillants, les larmes menaçant de couler à chaque clignement de paupière. Elle aussi, était jolie, et elle aussi, te ressemblait.
« Oui, c’est juste que vous et votre fille… Vous ressemblez à quelqu’un que je connaissais. »
Je voulais adresser un sourire à cette jeune femme mais mes lèvres ne se formèrent pas.
« Comment tu t’appelles?
-Je… Je m’appelle Josh, et toi?
-Andy. »
J’arrivais même pas à parler normalement, la souffrance menaçant de sortir à chaque fois que j’ouvrais la bouche, les larmes qui me brûlaient les yeux.
« Andy? Mais… C’est pas un nom de garçon ça? Merde, c’est pas une question, désolé…
-Non, c’est pas grave. J’viens pas d’ici et la où j’habite c’est un nom mixte, tu vois?
-Oh, et tu viens d’où?
-Londres. »
Londres, wow. Voila qu’elle avait toute les capacités pour me faire pleurer, chaque fois qu’elle sortait un mot, un souvenir de plus s’infiltrait dans ma tête, j’avais juste envie de partir en courant mais c’était si rare que quelqu’un vienne me parler, que je n’avais pas envie de partir. D’un côté, j’avais mal, mal de revoir Camille chaque fois que je posais les yeux sur sa petite fille, je devenais fou. J’avais l’impression de te parler, et c’était l’unique raison pour laquelle je ne m’en allais pas en courant, puis au point où j’en étais, j’aurais eu le culot de le faire.
« Londres? Oh, c’est joli là-bas, qu’est-ce que tu viens faire en France? »
Je ne sais pas si j’avais dis quelque chose de mal, mais son sourire constant disparu et elle tourna les yeux vers sa petite fille, lui susurrant de jolis mots en lui demandant d’aller jouer dans le bac à sable avec les autres enfants. Elle avait l’air jeune pour avoir une enfant.
« Hum, j’ai eu quelques petits problèmes. »
Ça ne me regardait pas, en revanche, elle avait l’air assez sincère et honnête. Je ne la connaissais pas et à sa place j’aurais menti. En fait, j’avais déjà menti.
« Des problèmes? Oh je vois, désolé! »
Londres, Londres… J’avais un tas d’images en ce moment même dans ma tête, appuyant encore plus sur les larmes. Je ne voulais pas pleurer, pas devant quelqu’un, pas ici, pas maintenant. Mais j’étais si faible. Je me rappelais de notre voyage, notre premier voyage avec Camille, on s’était fait des vacances en amoureux. C’était quand tout allait bien, c’était au début. Quand elle était encore la.
« T’es sûr que ça va Josh? Elle fronça les sourcils.
-Oui pourquoi? Et je mentais encore.
-T’as les yeux trempés, c’est tout. »
Elle me tutoyait comme si nous nous connaissions depuis des années, et au fur et à mesure où elle parlait, j’entendais son petit accent britannique adorable, c’est vrai qu’elle était aussi jolie mais quelque chose me dérangeait, quelque chose que j’avais remarqué au fur et à mesure de lui parler. Les gens autour de nous nous regardaient bizarrement, presque mal, et je me demandais à qui je parlais. Est-ce que c’était elle ou moi, qu’ils regardaient de cette manière? Je marquai un temps d’arrêt après ce qu’elle m’avait dit et je détournai la tête, plissant les yeux le plus fort possible, tentant de ravaler mes larmes.
« Non, ça va, je sais pas pourquoi mes yeux sont mouillés, fin… Voila quoi.
-Qu’est-ce qui va pas? Elle garda les sourcils froncés.
-Y’a rien. »
J’avais répondu sèchement, mais je savais qu’elle ne lâcherait pas l’affaire. Je ne la connaissais pas et elle s’occupait de beaucoup trop de choses qui ne la regardaient pas.
« Bon, je t’offre un café?
-Hum… Ouais, si c’est offert ça me va. »
Je lui fis un mince sourire et je n’imaginais même pas le désastre. À croire que c’était vraiment plus mon truc, être sociable et heureux. Et dire qu’avant je connaissais tout le monde, j’avais pleins d’amis, une famille unie, j’étais heureux et par-dessus tout, j, avais une amoureuse.
Elle rit doucement et se releva, appelant sa petite fille, déçue de venir. Je me relevai à mon tour, prêt à la suivre. Elle prit la main de son enfant et se mit à marcher.
« c’est ta fille? Même si je connaissais la réponse, je voulais en être sur.
-Oui, ma petite fille. Elle s’appelle Abby.
-Elle… Ressemble beaucoup à quelqu’un que je connaissais.
-Ah oui, qui?’
Elle me laissait sur le cul la. Qu’est-ce que je devais répondre? Je savais pas quoi dire et je marquai un petit blanc dans la conversation, réfléchissant à ma réponse. Et puis finalement, je m’en fichais.
‘Une fille que j’aimais beaucoup, mais elle est décédée. »
Oh non, en fait je n’aurais pas du parler. Mon coeur se serra doucement, laissant un encore plus grand vide qu’il y avait déjà habituellement, me détruisant d’un coup. J’avais juste envie de tomber du côté de la route et d’attendre qu’un grand camion passe et me laisse enfin quitter ce monde si affreux. Les larmes manquèrent de couler. Et elle ne savait pas quoi dire, alors un nouveau blanc se forma. Tout ce que j’espérais, c’est qu’elle ne dirait pas qu’elle est désolée. Je détestais la compassion des gens, alors qu’ils ne pouvaient pas être désolés, ils ne savaient même pas ce que c’était, de perdre la personne à qui vous teniez le plus au monde. DE ne plus pouvoir rien faire, et qu’au moindre souvenir votre coeur s’écrase comme si il existait encore. Comme si vous pouviez vivre normalement après ce fait.
« Oh et bien… Hum… Oh, voilà le café! »
Elle sourit bizarrement, grimaçant presque. Elle avait réussi à excuser le sujet de justesse et on se mit sur la terrasse du café
« J’me sens blette là, désolée d’avoir posé une question comme ça…
-T’as pas à l’être, tu savais pas puis…. Tu pouvais pas deviner. »
Et même en essayant d’être gentil, ma voix déraillait au fur et à mesure que les mots sortaient, une tristesse horrible rentrait petit à petit en moi et je savais enfin la réelle raison du pourquoi j’étais devenu aussi sociable. Chaque chose que je faisais me la rappelait, et ça me rendait encore plus pitoyable que je l’étais déjà.
« ouais, m’enfin. Tu vis ici?
-Dans un petit appartement pitoyable, et toi?
-Aussi. De toute faon, trouver une bonne maison pas cher ici c’est impossible.
-C’est vrai, et tu te plais ici?
-Bah, franchement, j’aurais préféré rester à Londres, mais bon, c’est mieux que rien… »
EllE me sourit et le serveur arriva, on, enfin elle commanda deux cafés et des « Pains au chocolate », je ne lui avais pas demandé ça et à vrai dire je n’avais pas faim du tout, mais j’imagine que c’était une sorte d’attention envers moi alors je lui adressa un simple sourire, rien de très vrai mais j’imagine qu’elle ne le remarqua pas puisqu’elle ne dit rien.
« Merci. »
Elle me sourit gentiment, sourire que je lui rendis aussitôt. Mes sourires se reformaient bien, tant mieux.
« Au fait! T’as un numéro de téléphone Josh?
-Hum, oui, attends deux minutes. »
Je sortis un petit téléphone de ma poche et lui dicta le numéro qu’elle s’empressa de rentrer dans son téléphone, son sourire toujours aux lèvres. Je remarquais que certaines personne nous regardaient toujours aussi bizarrement.
« Dis Andy, c’est à cause moi ou de toi qu’ils nous regardent aussi bizarrement? »
Elle me regarda et me fit un petit sourire triste avant que sa petite fille se mette à lui demander sa DS pour jouer, elle lui donna et me regarda encore, cette fois-ci intensément et dans les yeux. J’étais pas très à l’aise, je l’avoue.
« C’est moi, mais les regarde pas, ils sont.. »
Elle chercha ses mots et finit par laisser tomber. Comment ça c’était elle? À qui étais-je en train de parler? Au fond, j’en avais rien à foutre, de ce qu’elle avait fait de mal dans sa vie. Je n’étais pas quelqu’un qui avait le jugement facile.
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Vous n’êtes pas obligés de lire ça.
Depuis une semaine, ça va pas du tout. Entre autre ma gastro, mes crises d’angoisses sont revenues, alors que j’allais beaucoup mieux depuis un peu plus de deux mois. Et elles ont fait un retour en force, avec ma demande de bourse.
Je vous explique. Au début, j’avais peur de ne pas l’avoir. Grosse panique vendredi après une simulation de bourse qui m’annonce que je n’y aurais plus droit. Je cherche une solution avec ma mère, et nous découvrons que comme je suis de parents séparés, avec jugement, et que je ne suis plus inscrite sur le foyer familial, je ne suis plus à charge que de ma mère. Donc, je ne dois déclarer que ses propres revenues, puisqu’elle n’est pas mariée ou pacsée avec mon beau-père. Donc j’y ai droit.
Mais. Mais depuis vendredi, je doute. Je m’interroge. J’ai peur. Je me dit « Et s’ils trouvent ça bizarre? ». « Et si finalement non? ». « Et si je suis accusée de fraude? ». Alors que j’ai vérifié. Une dizaine de fois. JE.SUIS.DANS.LES.CLOUS. Mais non. Rien à faire. Ce doute. Ce putain de doute. Cette foutue boule d’angoisse, que je SENS nichée au creux de mon ventre. Je la sens putain, quand je passe mes doigts sur mon ventre, je peux dire où elle est, précisément. Et elle est encore là. Toujours. Et je sais, je SAIS, qu’elle ne partira pas avant que j’ai envoyé tous les papiers pour ma demande. Ensuite, les cours m’occuperont et j’oublierais un peu. Mais j’aurais encore un peu peur.
Donc depuis une semaine, j’ai peur. Tous le temps. Je suis à fleur de peau, je suis déprimée, mélancolique, et j’ai tellement peur que j’ai décidé de rester une semaine chez mes parents, parce que je crains de faire une grosse crise seule chez moi. Et je m’en veux. Je culpabilise de rester chez mes parents pour me rassurer. J’ai l’impression de m’incruster pour rien.
Si je suis honnête, ce n’est pas tant le fait de perdre ma bourse qui me terrorise. Je serais dans la merde. Mais je m’en sortirais. Non, ce qui me terrorise, c’est de perdre mon appartement au CROUS. Je ne veux pas retourner vivre chez mes parents. Je ne le peux pas, et cela pour pleins de raisons. Je suis habituée à être indépendante maintenant. Et y retourner, ce serait réellement un échec pour moi.
Je dors mal. Enfin, j’ai beaucoup de mal à m’endormir. La journée, ça va encore. Je m’occupe, je travaille, je reste avec ma mère. Mais la nuit, quand je suis dans mon lit et que je suis seule face à elle, je peux vous dire qu’elle s’en donne à coeur joie. Si la journée je la retiens, le soir, j’ai l’impression que je n’ai plus de contrôle sur elle, qu’elle peut me faire tout ce qu’elle veut. Je déteste ça.
Je me sens vraiment malade, et j’en ai déjà assez. J’ai pas encore touché au médicament que le docteur m’a donné pour la gérer. Mais je pense que je vais finir par ne plus avoir le choix.
Je m’en veux un peu, parce que j’ai l’impression de l’imposer à tous le monde, surtout ici. Je voulais que mon blog soit quelque chose de drôle, ou qui à défaut vous feras sourire, et je me retrouve à y pleurer encore et toujours sur le même sujet. Je suis désolé. Mais, ça me calme vraiment. Déjà là, ça va un peu mieux.
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CHAPITRE 15
Seokjin, 11 avril. Année 21
Il était presque trois heures du matin, je planchais maintenant depuis environ cinq heures sur une étude de marché que je devais remettre dans quelques jours à mon professeur. Je déteste les études de marché... Je n'ai jamais été bon en statistique et probabilité. Mais, papa avait décidé pour moi que je serai son successeur à la direction de l'entreprise qu'il chérissait plus que sa vie entière, plus que ma propre vie.
J'échappe un profond soupire avant de m'étirer aussi fort que possible, au point que je senti ma colonne craquer. La sensation qui s'en est suivi était si délicieuse et libératrice. Je décide de faire une pause, retirant mes fines lunettes rondes qui trônaient sur mon nez. Je me suis frotté les yeux avec énergie avant de soupirer. J'ai commencé à fouiller dans mes documents, à la recherche d'un film que j'avais téléchargé la semaine dernière et que je n'ai pas pu encore visionner.
Cependant, au détour d'un dossier, dans les profondeurs de la mémoire de mon ordinateur, je découvre un fichier sans nom, en dehors de « VID_190625_154926 ». Une vidéo. Je clique et la vidéo se lance.
Je fixe l'écran durant toute la vidéo, les larmes me montent alors que les images défilaient sous mes yeux. La vidéo ne durait que quelques secondes, mais quelques secondes intenses. Je sens mon cœur se serrer. Je sens une larme couler le long de ma joue que j'efface instantanément avant de refermer vivement mon ordinateur en me relevant et m'éloignant comme si je venais de voir un démon.
Je me laisse tomber sur mon lit et je fixe le plafond. Dans ma tête raisonnait encore ces voix. Cette promesse, brisée par l'ambition d'un idiot qui pensait qu'aucune conséquence n'allait découler de son acte. Le battement d'aile d'un papillon qui déclenche une tornade à l'autre bout du monde. Comment ai-je pu être aussi bête ?
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Jungkook, 29 août. Année 12
Mon anniversaire était dans trois jours. J'aurai 9ans. J'ai hâte d'y être. Mon papa m'a promis de revenir pour mon anniversaire avec le plus gros des cadeaux. C'était ce qu'il m'avait promis dans sa dernière lettre arrivée tout droit de l'étranger où il est parti en mission pendant un mois. Mon père était militaire, un vaillant militaire qui faisait la fierté de son régiment. Au dessus de la cheminée, maman avait encadré la plus jolie des photos de papa dans son uniforme vert, coiffé de sa casquette du même vert émeraude que son uniforme. Au dessus de sa poche thoracique droite, on pouvait y voir toutes ses récompenses et surtout une médaille pour service rendu à la nation.
Je suis assis sur mon lit, dans ma chambre, mon calepin à dessin sur les genoux, dessinant un dinosaure comme dans le film que j'ai vu la veille à la télévision avec maman avant qu'elle parte à son travail. J'ai adoré ce film, tellement que j'ai dessiné plein de dinosaures partout dans mon calepin depuis le matin.
Mais tout à tout, j'ai entendu une voiture se garer devant la maison, j'ai abandonné mon calepin pour ramper jusqu'à ma fenêtre afin d'essayer de voir ce qui se passait. J'ai vu deux hommes en uniforme de militaires, mais étant au premier étage, je n'ai pas vu leur visage et la première chose à laquelle j'ai pensé, papa est rentré ! Il a tenu sa promesse d'être de retour pour mon anniversaire. J'ai sauté de mon rebord de fenêtre et je suis parti en courant alors qu'on sonne à la porte. J'ai dévalé une partie des escaliers avant de m'arrêter et de rester cacher au virage, ayant remarqué que lorsque ma mère a ouvert la porte, ce n'était pas mon père, mais deux hommes en uniformes militaire.
« _ Toutes nos condoléances Madame... »
C'est la seule chose que j'ai pu entendre avant que ma mère ne se mette à crier toute sa douleur. Son cri était si puissant que j'en ai sursauté et que mon cœur s'est serré si fort dans ma petite poitrine que j'ai cru que mon cœur allait se recroqueviller sur lui-même. Ma mère est tombée à genoux en pleurant, alors que les deux hommes lui parlaient de rapatriement, d'hommage, et de tout un tas de terme militaire que je n'ai pas compris. Puis les hommes sont repartis, et ma maman m'a demandé de m'asseoir près d'elle. La seule chose qu'encore encrée dans ma mémoire, c'est ma mère qui disait que papa ne sera pas là pour mon anniversaire...ni pour les suivants. Et elle avait raison car...je n'ai jamais revu mon père �� aucun de mes anniversaires.
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Jimin, 10 mai. Année 19
Je hâtais mon pas dans le long couloir menant à la salle 114. Je regarde autour de moi en veillant à ce qu'il n'y ait personne. Je ne voulais pas me faire punir. J'ai passé la porte et je me suis retrouvé dans cette grande salle. Un sourire ne pouvait s'empêcher d'arriver sur mes lèvres pour les étirer malgré mes yeux humides. La pièce sentait bon la pizza et les chips au fromage. Je me suis approché lentement du rebord de la fenêtre et j'ai frôlé de mes doigts nos sept noms gravés.
Je viens finalement m'asseoir sur le banc du piano, dos à celui-ci, et j'ai reniflé bruyamment avant de craquer et de me rouler en boule, les genoux ramenés contre mon torse et ma tête enfouie dans mes bras, posé sur mes genoux, et j'ai commencé à bruyamment sangloter.
Un groupe de dernière année m'ont agressé par plaisir de m'humilier car je suis un enfant de l'orphelinat en dehors de la ville, car je ne suis qu'un grain de sable dans l'univers, indésirable. Ils aiment me rappeler que je n'ai pas de parents, qu'ils ne m'aiment pas, et blablabla. J'entends encore leur éclat de rire quand je leur ai demandé d'arrêter, et le bruit de mes lunettes brisé au sol par le pied de l'un d'eux. Je suis parti aussi vite, retenant mes larmes au plus profond de moi-même, cherchant un endroit où évacuer cette frustration et cette douleur, la salle 114 fut ma première pensée.
Le bruit de la porte d'entrée me fait relever la tête, je vois une silhouette floue dans mes larmes.
«_ Jimin-ssi ? »
Je reconnais immédiatement cette voix. Hoseok. Je l'ai rencontré il y a environ un mois, avec cinq autres garçons, lors d'une retenue à cause d'un retard en cours de Mathématiques, je n'ai jamais pu dire au gardien la raison de mon retard. Comment avouer qu'on est en retard à cause d'une agression dans les couloirs du lycée, retenu par cette bande de paon qui se croient tout permis car ils sont en dernière année, que c'est « leur » année de gloire. J'ai préféré me taire et me faire coller. Un mal pour un bien car j'ai rencontré six merveilleuses personnes avec qui je me suis lié d'amitié et avec qui je me sens heureux, et membre d'une famille pour la première fois de ma vie.
Hoseok s'est assis à coté de moi et a passé sa main dans mon dos, ne me demandant même pas ce qui me faisait pleurer, mais me demandant immédiatement ce qui pourrait me faire sourire. J'ai relevé les yeux vers lui, il sécha mes yeux de ses pouces comme un grand frère qui console son petit frère puis il s'est levé, en souriant de toutes ses dents. Son sourire était un vrai rayon de soleil, il émanait de lui une chaleur humaine naturelle. Quand il souriait, il était impossible de résister à la joie de sourire aussi.
«_ Oh je sais ce qui te fera du bien Jimin-ie ! »
Il lâche ma main, avant de se dandiner jusqu'à une petite armoire et il en sort une sorte de cube noir. Je n'arrive pas à distinguer ce que c'est, en dehors de sa forme et de sa couleur. Ce n'est que lorsque j'entendis un son commencer à planer dans la pièce que je comprends qu'il venait de sortir l'enceinte connectée que nous avons laissé là l'autre après midi. J'adore danser, j'ai toujours adoré ça, c'est la chose au monde avec le dessin qui me fait le plus de bien mais je ne peux jamais danser à l'orphelinat, la musique dérange. De plus, Hoseok est un excellent danseur.
«_Hyung...
_ Chut...tais-toi Jimin-ie et viens ! »
J'entends son éclat de rire résonner dans la pièce avant de sentir sa grande main s'enrouler autour de la mienne et je me sens tirer hors du banc. Au début timide, je bougeotte légèrement, souriant doucement. J'entends Hoseok m'encourager encore plus, me disant de me lâcher, qu'il veut voir le vrai Jimin. Il rit et augmente encore le son de la musique avant de m'acclamer en tapant des mains quand je commence enfin à me lâcher, enchainant les mouvements fluides et précis qu'Hoseok m'avait apprit précédemment, dans cette même salle. Hoseok a réussi, je souris enfin tel un soleil à son zénith.
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Namjoon, 3 janvier. Année 22
«_ Namjoon-Oppa... qu'allons nous devenir maintenant que papa n'est plus là ? »
La voix douce de l'une de mes petites sœurs me tire de ma rêverie. Je touillais mon café depuis maintenant presque une heure, les yeux dans le vide. Je prends une gorgée de mon café avant de grimacer, il était froid et non sucré, mais nous n'avions plus de sucre, maman avait glissé le dernier dans sa tasse fumante de chicorée. Je soupire en passant ma main sur l'arrière de mon crâne, décoiffant mon épaisse touffe châtaine indisciplinée avant de poser mes yeux sur mes deux petites sœurs, me regardant avec leurs yeux brillants d'innocence. Cette image me fait sourire et je passe ma main usée et cornée par le travail manuel de l'usine.
«_ Nous sommes des Kim de Gangeung, on s'en sortira toujours, on va se battre pour une vie meilleure. »
Maman nous regarde tous les trois et sourit avant de poser sa tasse dans l'évier, envoyant mes sœurs s'habiller pour les déposer au lycée. Les deux filles filent après avoir embrassé leur mère, et moi. Maman sourit avant de s'asseoir près de moi, posant sa main abimée sur la mienne, caressant de son pouce la paume de ma main cornée.
« _ Maman...Je veux repartir là bas... Il y a beaucoup de travail là bas, je pourrais vous envoyer dans l'argent tous les mois pour les filles et toi...Maman...laisse moi y retourner...
_ Namjoon-ah...Tu veux vraiment y retourner tout seul... ?
_ Maman...je suis grand, j'ai 21ans...je saurai me débrouiller, je te promets... »
Maman me regarde avant de prendre mon visage dans ses mains avec un léger sourire, murmurant que je suis grand en effet, et qu'elle a confiance en moi, elle sait que je saurais me débrouiller. Je lui souris avant de lui dire que je partirai dans quelques mois, le temps de rassembler un peu d'argent pour réussir à démarrer là bas.
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Text
Christmas Actually — Joanna Bolouri
Et si l'amour de votre vie était la petite amie de votre meilleur ami ?
Quelques jours avant les fêtes de fin d'année, Nick perd son prestigieux emploi dans un cabinet d'avocats et se voit contraint d'accepter un travail de Père Noël. Il rencontre alors Alfie, un adorable petit garçon de cinq ans, qui souhaite pour Noël que sa mère, Sarah, soit de nouveau heureuse et cesse de pleurer son mari disparu trois ans auparavant. Attendri, Nick décide d'organiser un rendez-vous entre Sarah et son meilleur ami qui est célibataire, Matt. Mais alors que Sarah et Alfie prennent une place de plus en plus importante dans la vie de Nick, celui-ci se rend vite compte que le bonheur naissant de Sarah et de Matt pourrait bien lui briser le cœur...
De Joanna Bolouri publié en Novembre 2020 chez Hauteville/Milady [ Amazon ] 384 pages
Je suis très mitigée avec ce livre mais une chose est sûre, j'adore la plume de Joanna Bolouri et sa façon de créer ses personnages.
J'avais adoré Comment ne pas faire pitié à Noël quand on est célibataire il y a deux ans, et ça reste pour moi jusqu'à aujourd'hui, l'une des meilleures romances de Noël. Il s'agissait d'un Age Gap, on voit que l'autrice aime s'atteler à des challenges ! Car cette fois, avec Christmas Actually elle joue avec "l'amour interdit".
J'ai eu envie de ce livre et je l'ai acheté sans avoir lu le résumé, quand on m'a dit qu'il y avait 2 aspects que je déteste, j'ai vraiment hésité : Triange Amoureux / Copine du Meilleur Ami. En soit, ça n'en est pas vraiment un car tout au long du roman, nous n'avons qu'un seul POV, celui de Nick. Ce qui en romance MF est assez original, d'avoir la vision de l'homme, plutôt que celle d'une nana.
J'ai adoré ce personnage, ses réflexions et les dialogues qui s'en suivent. On s'attache de suite à lui alors qu'il est à un moment de sa vie : vulnérable, ce qui impacte sa confiance en lui. Plus de nana, plus de job, le voilà à accepter un travail bien loin de ses capacités. C'est comme ça qu'il rencontre cette mère célibataire et qu'il se met en tête à la caser avec son meilleur pote.
J'ai eu du mal avec ce concept qui dure tout au long et surtout, il y a très peu de moments de tensions, il n'y en a pas du tout pour moi. C'est ce qui fait qu'on est un peu comme Nick, on se dit que l'attirance est à sens unique et surtout, il est évident qu'à ce stade, il doit se bouger et arrêter de penser à la copine de son meilleur pote.
L'ambiance de Noël est présent dés le départ et tout le long, elle rythme les mois qui passent et engendre des points de rendez-vous qui provoquent à Nick, des remises en question et un poids immense sur son célibat et son absence de boulot. Les fêtes de fin d'années sont autant de moments merveilleux en famille, qu'un stress pour d'autres. On le ressent bien avec les écrits de cet autrice.
J'ai fini ce roman en étant assez déçue car je voulais un autre meilleur roman de Noël, parce que j'ai adoré ce personnage masculin mais la fin est arrivée facilement et elle était possible autrement et bien avant. J'aime les Slow Burn mais avec quand même un peu plus d'interactions que ça. Je ne désespère pas, j'espère bien qu'elle réussira à m'en fournir un autre un jour !
#AUTEUR Joanna Bolouri#EDITION Milady#GENRE Romance Contemporaine#Noel#Triangle Amoureux#Mere Celibataire#llyza
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Pleure pas bébé bonheur
C’est bientôt mon anniversaire, j’ai depuis longtemps l’âge de celles et ceux à qui on laisse sa place dans les bus et les métros mais c’est la seule chose positive que je ressens à l’aube de mes 80 ans. Je ne suis pas malade, je mange correctement et je vis dans un bel appartement en bord de mer et pourtant je suis triste. La vie n’est pas dure avec moi, j’aurais dû la choyer bien plus au lieu de vouloir être le seul à en profiter. J’ai des enfants, des petits enfants et à une époque j’ai également connu l’amour d’une femme, moi je l’aime à présent mais elle non. Elle est un peu plus jeune que moi, elle est en pleine forme aujourd’hui, autant que je puisse en juger grâce aux photos que je vois d’elle mais qu’un autre que moi prend. Elle sourit à son objectif d’une façon que je n’ai jamais vue.
Avec moi elle était malheureuse, pas à cause d’elle, je le pensais à l’époque mais à présent je sais que c’était de ma faute. Je suis le seul responsable de ce que je vis aujourd’hui. J’ai fait des courses ce matin pour mon dîner d’anniversaire, j’ai acheté une tranche de jambon blanc, un litre de vin rouge, le premier que j’ai vu dans le rayon car je ne m’y connais pas et pour le dessert un melon, d’Espagne pour essayer de me rapprocher des origines de mes enfants, de celles de leur maman que je n’appellerai plus jamais « ma chérie ». Est-ce qu’ils m’appelleront ce soir ? Ils savent que je seraient seul face un mon repas, face à la TV avec qui je discute car même mon chat ne me parle plus. L’année dernière et celles d’avant je n’ai eu qu’un texto sur mon portable, vers 23h58 en général, qui disait « bon anniversaire malgré tout ».
Je ne peux pas leur en vouloir, pas leur demander de comprendre le comportement que j’ai eu car je le déteste moi-même. Ma détestation est venue bien trop tardivement, la leur est certainement venu dès leur plus jeune âge, à cette époque où ils avaient besoin de moi et moi non. Je ne savais aimer qu’en blessant, qu’avec des cries et des larmes que je voulais faire couler dans les yeux qui avaient la faiblesse de m’aimer. Ma phrase préférée à l’époque était « Papa à du travail, demande à ta mère, elle n’a que ça à foutre », j’ajoutai « cette conne » dans ma tête. Un jour ils ont entendu la fin de ma réflexion, et m’ont répondu, mais bien plus tard, quand il était devenu impossible de les impressionner avec mon 1m85, ma voix grave et mes 100 kilos. Je n’ai pas cherché à m’excuser, à essayer de leur faire comprendre l’impossible, je les trouvais de parti pris, des imbéciles influencés par leur mère qui avaient fini par faire ses valises pour me quitter et détruire le château de cartes truquées que j’avais construit comme une prison autour d’elle et des enfants que nous avions faits ensemble.
Enfin pas réellement ensemble car je n’en voulais pas, mais elle a fait en sorte de donner la vie, je crois qu’elle espérait que ça me change. Ça a été le cas mais pas dans le sens qu’elle attendait j’imagine. Je suis devenu encore plus égoïste, j’ai vu mes enfants comme un danger, ils allient être bien meilleurs pour aimer leur mère que moi, moi je n’ai jamais aimé que moi-même. Ils allaient m’empêcher de faire ce que je veux avec la tête de leur mère, ils allaient voir les coups, physiques ou psychologiques, que j’offrais en guise des caresses et de baisers. J’ai bien essayé de les ranger de mon côté mais j’étais à court d’arguments, il fallait que je leur raconte des mensonges, des fausses histoires auxquelles je croyais car c’était impossible pour moi d’accepter d’être un sale type.
Le jour ou ma fille, cet ange né de l’amour d’une reine et de la méchanceté d’un démon, m’a dit que je n’avais pas le droit de « parler comme ça à maman » ma réponse a été identique à toutes celles que j’étais capable de donner à quiconque me contredisant, une gifle et « va dans ta chambre ». J’ai su ce jour-là qu’elle était déjà bien plus forte que moi, sans un mot, sans une larme, elle m’a fixé droite dans les yeux et m’a dit que c’était la dernière fois que je lèverai la main sur elle. Elle avait tort, cette réflexion lui a offert une nouvelle claque, qui cette fois-ci l’a fait pleurer. Ainsi que son frère qui m’a traité de salaud, gifle, et sa mère qui hurlait qu’elle allait me quitter si je continuais. Je l’ai frappé elle aussi, poing fermé dans le ventre, technique de lâches pour la faire passer pour une menteuse quand elle se plaint. « Allez tous vous coucher ou j’explose ! », c’est la dernière phrase qu’ils ont entendue de moi, le lendemain la maison était vide.
Ce soir je mangerai seul, difficilement, avec amertume, avec la difficile certitude que j’ai gâché les plus belles choses que j’ai eu la chance de vivre sans m’en apercevoir. Je n’ai su aimer que moi, je vais mourir seul et il est trop tard pour que je puisse changer quoi que ce soit car aujourd’hui je me déteste.
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“Saint Jérôme“ Caravage (1605-1606) Galleria Borghese Italie
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27/02
matin ok de nouveau, j’ai une espèce de traumatisme du matin quand je suis pas à la maison parce que j’ai mes yeux collés et mon oeil gonflé et je fais des choses comme garder les yeux fixés sur ma casserole de porridge parce que c’est le matin et je suis pas prête à affronter la socialisation etc. j’ai parlé d’emma avec nanna ce matin, j’ai très envie de la revoir pour la serrer dans mes bras et discuter de la vie avec elle maintenant, elle est retournée vivre chez elle en décembre et maintenant elle prend des cours de peinture avec une vieille dame qui habite dans la forêt au milieu d’une petite île pas loin de son île et elle dit que ça lui fait du bien d’avoir une routine et d’être en retrait des gens pour se concentrer sur elle-même. nanna a dit qu’elle l’admirait de faire ça et de prendre soin d’elle alors qu’elle pourrait juste move to copenhagen like the rest of us to be with her friends and be miserable. on a parlé de son talent et de la façon dont marche son cerveau et elle a dit qu’elle croyait en elle et j’ai eu une impression très fragile d’emma, beaucoup plus craquelée que celle que j’avais. ça m’a donné envie d'aller chanter à la chorale avec brigitte et carole c. je me déteste un peu moins de passer tout ce temps à la maison, pas parce que je me dis qu’emma est retournée chez elle donc c’est ok pour moi de le faire aussi, mais parce que tout le monde fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, tout le monde fait de son mieux, je fais de mon mieux, et ça m’a rassurée.
je viens de rappeler à nanna de penser à essayer de me trouver une voiture pour m’emmener à l’hopital demain avant qu’elle sorte et j’ai fait une grimace parce que j’ai tout le temps peur d’être un boulet et daeja m’a regardée et je suis de retour dans le bain parano��aque et aussi dans le stress de jamais réussir à aller à l’hopital parce que les gens ici sont trop tête en l’air le pire endroit pour se blesser et avoir besoin d’aide c’est un village islandais coupé du monde et peuplé de jeunes artistes qui sont trop occupés par leur propre fun pour penser à des choses prosaïques comme trouver une voiture pour m’amener à l’hopital. y a une dinner party à la maison ce soir et je me vois déjà clouée sur ma chaise dans un coin à les regarder faire sans rien dire et j’ai déjà réussi à avoir un micro crush sur une fille qui vient ce soir.
austin fait de la cuisine indienne qui sent bon et on écoute de la musique qui me rappelle le jeu avec le charmeur de serpent du vieil ordi windows 95 et je suis allée à l’hopital avec deux américains mais je suis pas sûre, le mec avait une moustache et un gros anorak jaune et il m’a donné son bras et m’a raconté que sa tante s’était cassé la cheville en glissant sur la glace et puis l’hopital était fermé et j’ai du appeler les urgences et en même temps une femme nous a dit de faire le tour et j’ai trouvé le docteur mais il m’a dit de revenir demain matin cet endroit marche sur la tête. j’aime bien amanda la fille américaine qui est là avec nous dans la cuisine elle est du texas et ça me fascine et aussi elle est normale ie pas exubérante et ça me rassure. j’ai dit à austin que je voulais aller dans le nord ouest des états unis mais j’arrivais pas à lui expliquer pourquoi et puis j’essayais de me rappeler dans quoi j’avais vu des images récemment mais c’était le téléfilm de tf1 UGH. je suis obsédée par le pantalon en velours côtelé rouge vif de nanna, à chaque fois que j’en vois dans les friperies j’y rentre jamais. je me promets très sérieusement de recommencer à faire du sport quand mon genou sera guéri i swear to god je vais prendre plus soin de moi et faire des gommages et tous ces trucs chiants.
je suis complètement zinzin mon crush était là ce soir et elle a passé tout le début de la soirée à discuter avec moi assise à la table de la cuisine et j’étais toute contente et j’arrêtais pas de lui sourire et va savoir pourquoi j’ai commencé à penser qu’elle avait un crush sur moi aussi parce qu’y avait mille autres personnes plus intéressantes que moi mais elle restait assise avec moi et elle se se donnait vraiment la peine de trouver de quoi parler et on se regardait en se souriant d’ailleurs la première fois que je l’ai vue ce matin elle a passé la tête par la porte de la cuisine et elle m’a regardée et elle m’a dit bonjour et on s’est regardé un petit moment et il m’en faut pas plus. elle s’appelle molly et elle est canadienne et en résidence à heima et elle a un petit défaut de prononciation et j’adore son rire, il est très fort. elle portait une veste à capuche noire avec la capuche sur la tête et puis elle a enfilé un gros sweat à capuche noir par dessus à un moment et j’avais envie d’aller me blottir dans ses bras. elle m’a dit qu’elle allait passer l’été à berlin et j’ai pensé OH un signe de dieu voilà pourquoi je suis ici pour rencontrer ma future copine et on va passer l’été ensemble à berlin. haha. mais après à table on était assises très loin et je suis retombée dans mon mutisme caractéristique et j’ai passé le dîner à écouter les autres avec des grands yeux, alors que j’étais pas vraiment intimidée, mais c’est devenu une habitude, un truc dans lequel je me suis encroûtée. y avait que des gens adorables autour de la table, je me sentais pas trop inférieure ni sans intérêt ni nulle ni rien, c’était que des filles qui m’inspiraient confiance et elles étaient toutes très différentes et j’étais vraiment très contente de me retrouver à cette table, surtout après mes quatre jours de solitude extrême. mais je suis tellement habituée à pas parler que j’arrive plus à faire autrement. on s’est lu des cartes de tarot et j’ai eu the fool, celui qui voyage avec son balluchon et son chien, je suis à la fin ou au début de quelque chose ou les deux en fait, et aussi à un moment il a fait allusion au printemps et oui. à un moment j’étais dans la cuisine avec daeja et nanna et on parlait de seydisfjördur et comment les gens qui y restaient y réagissaient et daeja nous a dit qu’elle avait passé son premier mois à heima à pleurer et on a parlé de lunga et je me suis rendu compte que personne n’est aussi cool que ce qu’ils font croire. nanna est tombée head over heels sous le charme de lasse et jonatan comme moi et elle avait aucun esprit critique et elle avait envie de vivre comme eux et de penser comme eux après le programme et daeja savait même pas faire du pain avant de venir ici et quand elle se sent nulle aux états unis elle pense à ici et à nous et elle se sent spéciale parce qu’elle nous connaît et elle sait qu’on existe et je me suis sentie tellement bien. nanna a dit qu’elle trouvait que c’était très dur aussi la façon dont on nous relâchait dans le monde après le programme et qu’elle avait eu envie de dire à tout le monde qu’ils avaient tort et qu’elle avait trop voulu copier l’attitude et l’approche de l. et j. au lieu de l’adapter à elle-même et j’ai pensé à la fois où j’ai dit à maman que je voulais construire ma propre maison comme lasse et jonatan au rayon légumes du cora. j’ose pas aller au lit parce que je sais toujours pas comment aller à l’hopital demain matin et si je monte me coucher maintenant demain je vais me lever et tout le monde sera au lit et je serai bien dans le caca. olga m’a dit de faire du stop, la vie a l’air tellement simple pour olga, tout a une solution rien n’est insurmontable les choses ne sont qu’à portée de main. j’ai pas envie de faire du stop, surtout dans l’état où je suis. il neige. nanna travaille sur son application pour une école de danse à berlin. j’avais oublié que le 1er mars était la date limite pour plein d’applications, je suis une catastrophe.
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Aujourd'hui, j'écris pour un adieu, un pardon, une fin.
Je fais taire mon mental et mon passé dans un derniers écris qui fera disparaître toute mes peines.
N'ayez pas de pitié à apprendre tout cela, mais voyais en moi, comme la guerrière des temps modernes, un soldat qui ne baissera plus jamais sa garde.
À toi, génétique, je te pardonne et j'oublie. J'oublie que tu ne voulais pas savoir que j'était vraiment ta fille dans le ventre de ma mère.
J'oublie que tu lui as frapper dans le ventre.
J'oublie que ta casser son nez.
J'oublie que tu l'as abandonner au bord du suicide en lui disant que de toute façon personne sauras qu'il savait puisque son boulot le couvrirait.
J'oublie que tu m'as ignorer et mis sur le dos des problèmes de grand.
J'oublie que tu es tout le temps saoul et tu mens constamment, un peu comme l'air que tu respire.
J'oublie que tu n'as jamais étais présent et que tu nous a laisser seul face au destin.
Je te pardonne et je laisse couler de mon corps cette sève de poison que t'as injecté dans ma bombe humaine dès ma naissance.
À vous, chers enfants, je vous pardonne de toute votre méchanceté qui vous permettaient de me juger, me frapper, me haïr et qui m'as poussée au bord du suicide mental et de la solitude. Mon bras en sera à jamais graver de toute votre méchanceté mais mon cœur et mon âme vous pardonne. Je sais combien de fois, on ne comprend pas ce qu'on fait quand on est enfant. Vous m'avez menée au combat depuis que j'ai 5ans, mais je vous pardonne aujourd'hui et espère que vous avez changer.
À toi, professeur, je te pardonne ta méchanceté et ton jugement de haine sur moi, qui t'as poussée à détruire mon bulletin et anéantir ma confiance, qui t'as fais dire toutes ces horreurs sur moi. Je ne sais toujours pas ce qui t'as poussée à faire ça, mais aujourd'hui je te pardonne et j'espère que tu te souviens, du mal que ça m'a procurer.
À vous, hommes de sa vie, je vous pardonne les disgrâces et la méchanceté que vous m'avez fait voir sur elle. De stresser pour rentrer, d'entendre vos injures, vos violences et vos abus. D'avoir essayé de nous jeter dans le ravins, d'avoir tenus son corps à travers une fenêtre, de l'avoir frappé devant mes yeux à l'âge de 3 ans, on ne pense pas comme ça, mais l'esprit est grand et mémorise des choses choquantes très rapidement, et je te pardonne à toi aussi d'avoir roulé et cassé l'épaule de mon parrain. Sortez de ma memoire et laissez moi croire qu'un homme peut être bon.
À vous, hommes de passage, ceux que je voyez comme des amis, ou même de la famille, je vous pardonne, d'avoir pensé que mon corps était un jouet et que l'on peut l'utiliser à sa guise comme on le souhaite. A tous ces endroits qui resteront bloquée dans ma tête, dans la chambre de ton fils, dans un local poubelle, dans une cave lors d'un mariage, dans ta chambre quand tu te croyais roi, dans ton appart quand tu pensés que j'était ta poupée... Oui beaucoup à citer mais j'en ai garder ma confiance pour me dire que vous étiez des pourris mais qu'ils ne sont pas tous comme ça. J'y crois encore et vous pardonne, de m'avoir fais vivre ça.
À toi, maman, avec qui ça n'as pas toujours étais facile, avec qui, il y a eu des coups de gueules hard au point où ta colère t'as fais me frapper au sol comme un sac de boxe, à toi que j'ai retrouvées dans la baignoires les bras en sang, où j'ai dû defoncer la porte parce que personne venez, à toi qui a souvent trop aimée, trop fais, mais à qui le passé est tout autant brisée, je te pardonne, je souhaite ta guérison et que tu trouves ma voie de la lumière, que tu calmes tes colères et que tu vois le monde de manière un peu plus légère.
À toi, homme, qui a crus que j'était à sa merci et qu'il suffirai de claquer des doigts pour m'avoir, qui m'as fais vivre le pire premier amour de ma vie, je te pardonne, je me delis de toi, et j'avance dans le bonheurs. Je te pardonne d'avoir pensé que le contrôle était tellement total que tu m'en ferais perdre mon caractère, je te pardonne de m'avoir collée au grillage, un point frôlant mon visage et des gens qui observe sans rien dire, je te pardonne d'avoir brisée mon cœur en me laissant en plein milieu d'une rue, et je te remercie de la belle leçon que tu m'as offerte qu'est ne jamais laisser autrui s'emparer de ton coeur.
À toi, connaissance du passé, je te pardonne de m'avoir entraîner dans les bas-fonds sans lueurs, d'avoir rendu mon corps qu'un tas de cendre, et de m'avoir laisser bloquer dans des nuages que tu m'offrais régulièrement. J'ai failli tout abandonner cette année là, mais j'ai arrêtée et repris du poils de la bête, tu m'as appris qu'on peut s'évader mais pas s'enfuir de la réalité. Je te pardonne.
À toi, big, je te pardonne ta méchanceté, je te pardonne ta maladie, même si je crois que s'y cacher te vas bien, je te pardonne cette soirée. Je vais l'expliquer une dernière fois, car je me rend compte que je n'y arrivais plus, plus à le dire à haute voix, donc pour la dernière fois, je vais l'écrire, afin qu'elle puisse disparaître de ma mémoire. Un soir, tu as débarqué à ma porte cherchant ton pote, qui était au travail, tu t'es installé sans poser de question et d'ailleurs moi non plus, mais le cœur sur la main, je voulais t'aidée te voyant dépités. Tu as alors parler de contrat de musique pour notre groupe, et tu m'as fais comprendre que ce serais possible ensemble à conditions que je commence à fermer ma gueule et que j'accepte tous ce que tu dis. Par la suite, tu as bu 2 verre de whisky pur cul sec et t'as commencé à parler de mon corps, que tu aurais dû le defoncer un soir ou t'avais pu, et que je suis rien qu'une pute qui sera à ta merci. Pour me protéger, j'ai fais appel à des amis, mon meilleur ami est arrivé mais qu'aurait il pu faire, face à toi, si tu avais frappé sa maladie. Tu t'es ensuite installer dans mon lit, nu, et ta fais en sorte que je vienne et ta fermer la porte en me disant que tu étais là maintenant et qu'il suffisait que je te dise oui. Je t'ai dis non à trois reprise pour que tu le comprenne et tu m'as checké la main comme si j'avais réussi un test. Ton amis est ensuite arrivé, et au lieu de t'en coller une il a parlé calmement avec toi dans la cuisine. J'ai passée 3 mois à marcher avec des écouteurs où ma mère était à l'autre bout du fil, et j'ai portée plainte contre toi face à la violence dont ta fais preuve une fois en dehors de l'appartement. Je te pardonne et oublie ce souvenirs et je pardonne à ton amis de ne pas m'avoir protéger. Et je vous laisse ensemble, entre deux bon vieux pourris.
À toi, 3ans, je te pardonne de ne pas m'avoir aidé, de tes injures pour me blesser qui m'as values 3 point de sutures, je te pardonne de m'avoir rendus soldat à nouveau, je te pardonne d'avoir chercher à me quitter par le jeu, et de t'être jeté dans ces bras sans même me regarder, et de ne pas chercher à discuter. J'oublie ce sentiment et de ce fais j'oublie avec la cohésion qu'on avait et je la brûle aux enfers.
À toi, petit, je te pardonne les 3 ematomes que j'avais sur le corps, je te pardonne ton excès de colère, je te pardonne toute les fois où tu m'as empêcher de sortir, je te pardonne le fait que tu m'as empêcher de vivre, je te pardonne tout ce que tu m'as voler, je pardonne ton ego, et je suis heureuse d'avoir réussi à m'enfuir. J'oublie ce souvenirs.
À toi, mon amis, qui s'est pris la vie, je te pardonne la souffrance que tu m'as causé. Je pardonne ton geste et espère que tu es mieux là où tu es..
À toi, '' belle'', je te pardonne d' avoir refusée d'inscrire mon nom, je te pardonne les maillots de bains de mec parce que je ne méritais pas plus, je te pardonne les différences, je te pardonne les fois où tu m'as abandonnée sur la plage, je te pardonne ta méchanceté.
À toi, meilleure, je te pardonne ton abandons et tes mensonges, tu m'as anéantis quand tu m'as dis que c'était finis, j'ai pleurer pour le deuil de 13 ans d'amitié, tu as préférer les gens qui volent et qui mentent, alors que je t'aidé à t'en sortir. Je te pardonne pour ta cruauté mais je garde en mémoire, tous ces bons souvenirs de fêtes et de délires qu'on a pu avoir un jour.
Aujourd'hui, quand on me demande les bons souvenirs, j'ai souvent du mal à en trouver, je déteste quand je parle d'un souvenirs car il est souvent tâché de noir, de drogue, de sang, d'alcool, alors c'est vrai, je m'enfuis beaucoup dans la fêtes, parce que c'était mon moyen de détresse, la petite barque qui m'as tenue hors de l'eau, celle qui me faisait être comme les autres. J'ai choisie en ce jours un métier d'ordre et qui est dur, car il fallais des personnes qui guident mes pas, et m'aide quand je pense que tout est mal. Quand bien même certains pensent que j'ai une confiance absolus et que je suis aggressive, c'est parce que le chat que vous connaissez a grandis sauvagement et surtout seule, avec la croix rouge, les colis alimentaires, les vêtements dans des caves de l'école, et puis avec un rien qui deviens tout. Et surtout faire ces repas seule, ces devoirs seule, se coucher seule, se lever seule, rentrer seule, depuis mes 7ans. Aujourd'hui, je me suis forgé une abondance, pour que plus jamais je revois ces sentiments.
J'avais besoin de l'écrire une dernière fois, comme pour fermer un vieux cahier.
J'avance dans la joie et avec le sourires et n'en parlerais en totalité dans les moindres détails à celui qui prendra ma main me diras que c'est fini et que je peut avancer avec une epaule sans qu'il disparaisse comme les autres.
Cela fait une heure que j'écris avec les yeux humides pour dire au revoir à tout ça, et plus jamais me poser de question sur la personne si je peut avoir confiance ou non.
Je refuse de souffrir encore, je refuse d'être à la merci de ce qui m'est arriver et de ce fais je crois encore que l'homme est bon et intégre.
Adieu, sentiments d'il y a longtemps.
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25 mai
Voilà trois nuits que je ne ferme presque pas l’oeil... C’est assez étrange en fait parce que, je sais bien que c’est une histoire de volonté/mauvaise volonté, qu’en fait je n’avais pas forcément tant envie de faire la HEAD que ça - dans le sens où j’étais à la base partie de Genève pour changer d’air et profiter de la chance de pouvoir voyager, à Londres où ailleurs. Je me souviens bien comme j’avais hâte de partir, franchement... Ce n’est pas qu’il n’y ait rien pour moi à Genève, au contraire... mes ami.es sont là, ma famille, du travail, un certain confort... Mais peut-être, précisément, que tout cela manque d’aventure, de changement, de nouvelles rencontres aussi... je ne sais pas... Mais ça me fait quand même vachement mal, ça m’étonne même. J’ai raté le concours; c’est-à-dire, je ne suis pas reçue. Je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela: ma maturité artistique est insuffisante - je ne sais pas encore quel est vraiment mon style. Je suis encore trop éparpillée. Je pense que c’est une grande chance d’être polyvalente, de pouvoir suivre plusieurs types de projets différents, d’être intéressée par la peinture, la couture, le dessin, etc. Mais il faut que je choisisse UNE des filière, à un certain moment, et que je me lance à fond dedans. Sera-ce l’illustration ? Sera-ce la mode ? La peinture je ne pense pas, je crois que ça m’angoisse trop d’avance, il y a un truc avec le médium qui ne joue plus avec moi, je ne sais pas pourquoi. J’ai l’impression que ça pourra se déverrouiller quand je serai plus calée en illustration peut-être, pour l’instant ça me parait très loin; mais après-tout j’ai fais une peinture cet hiver, on ne sait pas ce qui peut se passer cet été, j’ai quand même une assez grande toile au chalet de Noélie et j’imagine que je vais y passer du temps. Rien ne m’empêche de faire les choses pour moi, au contraire même, ce serait sans doute une bonne chose de me sentir un peu hors des institutions pour un moment ? Même si maintenant j’appartiens à Springer... D’ailleurs, parlons-en. CHER JOURNAL DE MA NEVROSE, tu te rends compte de ce qui se passe sérieux? Donc je travaille pour AMS qui doit être multimillionnaire. Elle a des contacts dans le marché de l’art, d’ailleurs justement, demain je rencontre PC son précédent assistant qui doit me montrer ce qui a déjà été fait pour la collection. Selon Z on ira surement manger au Beau-Rivage, MDR. ça me fait rire, ça me plait assez même; mais c’est juste l’idée de l’argent sale qui me dérange un peu. Oh, et puis le coté multimillionnaire qui me fait un peu bizarre quand même; c’est pas très compatible avec mon orientation politique quand j’y pense. Mais bon, c’est clairement un job à prendre. Tu vois, rien que d’écrire un peu ici ça me fait relativiser; est-ce que ce n’est pas une chance inouïe quand meme ? Allez, ça va bien se passer, elle m’aime bien, et moi aussi je l’ai trouvée intelligente et bienveillante avec moi, et ses lettres c’est une vraie passion. Ca va bien se passer, personne ne va m’intenter un procès... Ou alors, dans un futur lointain, quand je serai morte et célèbre. Ah, mais toujours le regard tourné sur moi depuis un public mécontent ? POURQUOI? Qui s’intéresse à ma vie ? Qui me juge ? Du calme, quoi. Bref, à ce stade précis de ma vie je suis complètement paumée, tu vois. Si je n’ai pas réussi le concours, je sais qu’il y a moitié une histoire de volonté de ma part, moitié une histoire de développement. Quand je vois ce que Katty avait produit comme quantité et qualité de travail je vois bien qu’il y a chez elle une vocation évidente, quand chez moi c’est encore un potentiel en puissance. Je sais que je vais faire des choses, crois-moi, j’ai vraiment envie d’y arriver, de me lancer, mais c’est comme si ça me bloquait complètement de n’avoir pas de vraie perspective! Si seulement j’étais riche, je me dis parfois. Mais bon, je peux travailler à distance pour AMS sans doute, et partir faire du dessin, ou quoi que ce soit que j’aie envie de faire. Aujourd’hui, quand je réfléchis je me projette bien soit à CSM- parce que quand même c’est une méga opportunité, et j’ai aimé y aller, le campus, la biblio etc- soit assez bien en Belgique (Bruxelles j’avais beaucoup aimé, c’est moins cher que Londres, mais il y a quand même une très cool scène arty, et je pense que ça me changerait, même si Londres j’adore et j’y ai passé peu de temps au final. A londres, j’ai peur d’être jugée parce que c’est trop cher et trop prestigieux, donc que c’est pas une école si cool que ça, et même problématique dans son ultra-élitisme. Par contre La Cambre tout à coup je sais pas mais je m’y vois bien, ça à l’air sympa, ou sinon une école d’illustration me dirait bien, genre ST Luc. Je pense que c’est pas perdu pour moi, enfin c’est pas parce que j’ai raté ce pauvre concours de la HEAD que je dois abandonner complètement l’idée d’être artiste, en fait, au contraire; je crois que j’ai de l’ambition- mais malheureusement peut être plus d’ambition que de force à être productive, lol- et je pense que ça peut marcher pour moi mais il faut que je sois plus proactive. C’est-à-dire, je n’attend pas que les projets me tombent sur la tête, il faut que je prenne les devants et que je fasse des trucs, point. Il faut que je retrouve ma discipline aussi, que je recommence à dessiner un maximum, chaque jour, et que j’écrive, pas simplement comme ça, comme mon journal, mais aussi de façon plus créative. Mais je suis vraiment bloquée je ne sais pas pourquoi, on dirait vraiment que j’ai l’impression que le ciel va me tomber sur la tête ou que tout le monde me déteste et me trouve nulle ? En ce moment je complexe sur Jessy, mais il n’y a pas de quoi, franchement..! J’aime beaucoup son travail, c’est vrai, et je le trouve infiniment plus cool que moi, c’est sur. Mais en fait ça ne s’arrête pas là ? Enfin, qu’importe? Pourquoi je me comparerai à lui? C’est OK, je sais bien pourquoi je ne voulais pas sortir avec lui, et puis il a surement de l’amitié pour moi? Je ne sais pas. Je voudrai effacer ces deux années passées avec Romain et sortir avec Jessy à la place- si seulement j’avais fait ça. MAIS BON ???? Quel rapport, quoi. ça mène à rien de penser comme ça, d’avoir des regrets, etc. Surtout qu’on parle d’art, enfin la question c’est pas de savoir si j’aurai fait mieux en choisissant X ou Y mais ce qui importe c’est : la situation présente. Et la situation présente, la voici. Je suis en panne, et nous venons de terminer la quarantaine de deux mois qui nous est tombée dessus à cause du coronavirus; et je suis prise à CSM mais pas à la HEAD, ce qui est pas plus mal arrête de pleurer. Maintenant, je dois regarder ce que mes héroïnes ont faits dans leur vie avant d’arriver à devenir de bonnes peintres : tu sais ce que je pense, même cher journal<3 Qu’en fait, il n’y a pas besoin, vraiment, d’aller à l’école. Tu vois, et si je restais là dans mon coin et que je me laissais un an pour peindre et dessiner le plus possible? - Inès Longevial, elle dessine chaque jour et peint chaque jour, et je sais pas quelle école elle a fait mais il suffit de faire, et elle fait des portraits en plus, moi aussi j’aime beaucoup dessiner les portraitssss je veux en faire encore!
Voilà rien d’autre, aujourd’hui je me place sous son signe. Il y a pas besoin d’attendre quoi que ce soit de ce que je fais, tout va bien... Juste, faire, faire, faire... Je peux m’en sortir toute seule, je sais dessiner! Je peux me dessiner moi-même si je veux, ou sinon n’importe quoi d’autre. Tout va bien... Je n’oublie pas qu’Elie m’a dit qu’il aimait mes illustrations, et j’ai toujours beaucoup de soutien quand je poste en vrai, donc relax. C’est OK d’avoir dix mille projets différents. Je veux aussi aller chercher de la laine et une aiguille circulaire au CSP, ou à Caritas. C’est OKOKOKOKOKOKOK j’ai le droit de me vendre, shit
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Se nourrir de travail - Pensées du 13 et 29 janvier 2018
Un endroit où reposer mes ailes.
Qu'on le sente dans le corps ou dans l'esprit, le résultat est à qui prend le temps pour accomplir des choses.
Le 13 janvier (à l'origine, sans perspective d'être mis en ligne).
Je repense à certains matins de mon enfance, où je me réfugiais dans le lit de mes parents, et où je ne voulais plus me lever. Ma mère me racontais alors qu'il lui était arrivée, quand elle était jeune, de passer la journée au lit. À l'époque cette idée me paraît absurde. Aujourd'hui je me réveille à 14 h 08 et j'essaye de m'extirper du sommeil en me levant pour réchauffer du pain dans le four. Je mange, assise sur mon lit, la couette sur les jambes, une tasse de tisane à la main, Netflix devant les yeux. Je sais à ce moment-là que la journée se déroulera ainsi, sans rien faire de productif, entre Twitter et Reddit, en pyjama. Ce soir je dois aller à la soirée d'anniversaire d'une « amie » d'ici, et on me demande de contribuer pour quatre euros au cadeau commun. Je suis tentée de refuser, parce que je n'ai pas envie de dépenser quatre euros pour un cadeau si peu personnel, pour une personne qui ne sait pas qui je suis, mais si je ne contribue pas je n'aurai pas de cadeau du tout, et on me regardera de travers. Si j'avais gardé tout l'argent que j'ai dépensé pour des actions pareilles au cour des trois dernières années, je pourrais m'acheter des disques et des livres.
Hier soir, lorsque j'étais à une soirée de l'université et qu'ils passaient « Heroes », et que N m'a dit que c'était nul, j'ai été tentée de partir en pleurant. J'avais l'impression d'avoir franchi le seuil de l'acceptable, dépassé la limite des coups qu'on pouvait endurer, blessée très, très profondément par quelque chose de pourtant relativement peu important. Je me sens coupable de réagir si violemment à toutes les remarques et paroles que j'entends ici. J'essaye de ne pas me laisser déranger, mais au fond je me sens attaquée personnellement. À chaque fois, c'est comme si on me poussait à réaliser que j'étais radicalement différente. À chaque fois, j'ai l'impression que c'est un signe de plus que le monde n'est pas celui que je veux. À chaque fois, je réalise que je ne suis pas une personne très forte, je ne sais pas faire face, je ne sais pas protester, je n'ai pas de raison de protester et je ne peux pas prendre le risque de me brouiller avec les gens. À chaque fois, je suis obligée de réagir parce que mes pensées et ma culture sont tout ce que j'ai. Autant que je le voudrai, je n'ai rien d'autre de réellement important dans ma vie à quoi je pourrais me raccrocher, qui ferait ma force et ma raison de faire. Je ne suis pas une artiste, ni une grande travailleuse, je n'ai pas une famille assez soudée pour qu'elle constitue une raison en soi, je n'ai pas de copain, je n'ai pas des dizaines de bons amis, je n'ai pas d'argent pour voyager.
Il n'y a aucune reconnaissance de ce que je suis. J'écris ici pour qu'au moins il reste inscrit quelque part que j'existe et que je suis complexe et humaine et vivante. Pour que dans les vastes sphères de l'internet, il y ait un témoignage de tout ce que j'aurais voulu être et connaître. J'ai ce sentiment constant de ne pas pouvoir extérioriser qui je suis et ça me rend triste parce que j'ai toujours besoin que les gens me voient vraiment.
Ça ne me plaît pas. Je voudrais pouvoir vivre sans avoir toujours envie de reconnaissance, sans pleurer parce que les autres ne partagent pas mes idéaux. Je ne pense pas être ni plus ni moins préoccupée que d'autres par ce que le monde pense de moi, mais je suis incapable de vivre par moi-même, sans personne autour de moi en train de me rassurer que je suis belle, douée, capable de vivre comme je veux.
La plupart de mes grands rêves tournent autour de ça. Des rêves de reconnaissance et d'expression de moi. Je rêve d'avoir des belles photos de moi, dans un environnement rassurant et confortable avec des gens que j'aime. Je rêve de prendre des photos des moments de joie avec des gens bien, de prendre des photos de la ville au soleil. Je rêve d'avoir un grand appartement en ville avec deux chats, parce que cette idée m'évoque le bonheur confortable d'avoir réussi quelque chose et d'avoir trouvé ma place. Je rêve de me promener avec des amies sur une plage en hiver. Tout simplement. Je rêve d'aller en Australie, de faire un long road trip et de dormir sous une tente avec quelqu'un de bien.
Parfois je me déteste d'avoir ces attentes dans la vie. Rien ne se passe jamais comme je voudrais que ça se passe, tout semble si imprévisible et incontrôlable. Parfois je suis heureuse d'avoir ces rêves parce qu'ils me donnent un objectif, un idéal, quelque chose de positif, quelque chose qui serait le résultat des difficultés actuelles. Mais ce n'est pas dans l'isolement et le désespoir que j'arriverai à l'aboutissement de quoi que ce soit. Je ne veux pas vivre chaque période de ma vie dans l'attente de la suivante, avec l'espoir que celle-ci se passera mieux. Chacune semble engendrer les difficultés de celle à venir. Si je ne me sors pas d'un endroit où je ne suis pas bien, l'endroit où j'atterrirai par la suite ne sera qu'une conséquence de l'endroit où je vis maintenant. Il faut que je fasse un choix actif, personnel, bien pensé, qui ne peut mal se dérouler. Il faut que j'agisse pour être heureuse, mais je ne sais pas dans quel sens agir, dans quel direction aller, qui aborder et surtout comment. Je ne veux plus subir cette vie, tout le temps, comme si rien ne pouvait m'en sortir. Je ne sais même plus ce que je voulais écrire.
Je suis tentée d'écrire une longue lettre à ma mère, ou bien de lui téléphoner pour lui dire tout ça, et puis je me ravise en me disant que ma mère est capable de tellement m'énerver et que j'ai si souvent été triste à cause de choses qu'elle me disait ou ne me disait pas que ce n'est pas la personne à qui j'ai envie de me confier. Mais j'ai tellement besoin que quelqu'un me réponde, me parle, fasse quelque chose. Je suis fatiguée de crier dans le vide. Je n'ai personne pour me tenir dans ses bras pendant que je suis en train de pleurer avec toute cette tristesse trop encombrante pour moi. C'est pas très grand, ni très fort, d'avoir dix-huit ans. Ça ne sert à rien. Je suis petite, et j'ai envie d'être petite avec quelqu'un pour me protéger et me dire que tout va bien se passer. Pourquoi est-ce que je devrais embêter d'autres gens avec mes problèmes alors que je suis, moi, si nulle pour aider les autres ? Mais pourquoi devrais-je affronter toute ma grande tristesse toute seule ? Donnez-moi un endroit où dormir. Un endroit en sécurité, à l'abri des coups extérieurs, avec quelqu'un pour veiller sur moi jusqu'à ce que je puisse me relever et avancer à nouveau. Avec un feu de cheminée et beaucoup de couvertures et de tisanes et d'histoires à raconter. Avec quelqu'un capable d'écouter mes rêves et mes larmes et qui voudrait bien danser avec moi même si je ne sais pas danser. Quelqu'un qui chanterait avec moi malgré ma voix qui fait tant d'erreurs. Juste un peu de repos. Je n'ai plus envie de regarder le monde et la vie toute seule.
Le 29 janvier.
Des fois je ne commence pas une page de Pensées parce que je sais que je me débarrasse habituellement des mots en même temps que je me débarrasse des larmes.
Dans le bloc-notes de mon téléphone on trouve une inscription comme gribouillée au coin d'un cahier, qui me rappelle de parler ici de la situation suivante. Ce soir-là, je rentrais de la fac après le cours de science politique, c'était vendredi 18, et dans le bus j'avais enfin écouté le nouvel album de First Aid Kit, que j'attendais depuis des mois. C'était un soir un peu triste, et quand « Rebel Heart » a commencé, avec toute sa beauté et toute sa nouveauté, j'étais noyée dedans. First Aid Kit n'a jamais trouvé de place officielle dans mes albums préférés, ou dans mes titres préférés, je ne les ai pas mis dans un de mes classements. Peut-être que je devrais revoir mes listes. Mais c'est un duo avec une place très particulière, parce que quand ses chansons commencent j'ai l'impression de rentrer chez moi. Ou en moi, peut-être. Avec des mélodies faites justes pour moi, juste pour m'envelopper dans une sorte de cocon un vendredi soir pluvieux de veille d'examen, qui me rassurent et me donnent des frissons tristesse parce que c'est plus juste que tout, c'est exactement le rythme que la vie devrait avoir.
Aujourd'hui j'ai raté un examen. Bien que j'ai encore l'occasion de rattraper ma moyenne, je me sens face à une défaite terrible et insurmontable. J'ai l'impression que le partiel que j'ai raté est en train de remettre en question toutes mes capacités, toutes mes compétences. J'ai l'impression qu'on me confirme que je ne suis pas du tout exceptionnelle et que je ne mérite rien et que le dernier ressort, celui du succès dans les études, vient d'être compromis aussi. J'ai l'impression d'avoir perdu tant de temps pour un un examen qui est allé de travers.
Alors je pense aux heures de travail autant qu'aux heures de non-travail et je me dis que les heures de travail sont toujours ça de gagné par rapport aux heures devant Netflix.
La semaine dernière, j'écrivais une dissertation sur le système politique britannique. Ça fait partie du droit constitutionnel, qui est ma matière préférée, et le sujet me passionnait. J'ai passé plusieurs heures dans ma chambre à prendre des notes de mon manuel, avant de passer deux jours complets à la bibliothèque, à m'occuper quasi-exclusivement de ma dissertation. J'ai élaboré un plan comme il faut, en deux axes et deux sous-parties chacune, j'ai écrit une introduction passable, et je me suis attelée à détailler mon plan, puis à en rédiger le contenu. À la fin, j'avais sept pages de dissertation. Au vu des heures de travail, ce n'était pas énorme en soi mais c'était un peu plus que la longueur attendue. Je ne suis pas sûre du tout du résultat, de ce que le prof en pensera, je sais que tout n'est pas dit comme il faut, qu'il manque des idées, que d'autres sont superflues. Mais à la fin, je suis satisfaite.
J'écrivais dans mon Journal que ces deux journées de travail intensif avaient été difficiles et m'avaient demandé une discipline qui me manque habituellement. Ça faisait longtemps que je n'avais pas travaillé avec un tel acharnement et un tel intérêt. J'étais plongée dans la recherche et la rédaction, et au fond, je m'amusais, de la même façon que j'avais trouvé un grand plaisir à travailler mon TPE en Première il y a deux ans, même si c'était dur et éreintant.
Parce que la matière me passionne. Parce que je me sentais capable de faire aboutir quelque chose qui demande de l'effort. Parce qu'à la fin de la journée, je savais pourquoi je m'affalais sur mon lit.
Alors dans mon Journal, je me dis que je pourrais appliquer ce rythme à tous les domaines de travail. Au-delà des études. Je dis que le travail devrait recouvrir tous ces domaines dans lesquels je veux réussir, sans avoir la discipline nécessaire pour m'y mettre sérieusement. Je me dis que je dois considérer le travail comme quelque chose qui me fait inexorablement avancer, quelque peu que ce soit. J'écris littéralement sur un post-it, que je colle sur ma porte, que « le travail est une nourriture ». Et je décide d'y croire. Je décide de croire que le travail est ce qui nourrit mon esprit, que j'en ai besoin pour vivre. Que cette nourriture me fera avancer.
D'après cette définition, la défaite de l'examen d'aujourd'hui n'est un échec que sur le moment, dans le domaine de l'examen. Il m'aura nécessairement fait avancer dans la matière civile qu'il touchait, il m'aura fait avancer dans ma capacité-même à me mettre devant des révisions, devant du travail. Il m'aura procuré la détermination de ne pas me retrouver dans la même situation dans les autres matières, qui de toute manière m'intéressent toutes plus que celle-là. Parce que l'intérêt lui-même est aussi un facteur déterminant. Mes heures de rédaction de dissertation étaient beaucoup plus faciles que mes heures de révisions de droit civil allemand parce que la dissertation concernait un de mes plus grands intérêts, et que je pouvais observer un résultat direct. Mon devoir avançait. Tandis qu'apprendre, ça ne se voit pas. C'est immatériel. J'ose espérer que mes prochaines révisions seront différentes. Je les travaillerai avec un livre et un stylo et une feuille pendant des heures à la bibliothèque, et à la fin de la journée j'aurai faim. Et ce sera de la bonne faim, pas la faim du désespoir qui pousse à manger des choses pas bien. Non, ce sera la bonne faim d'une journée de travail productive qui, elle-même, m'aura nourrie.
Je crois que remplir une journée d'études exigeantes comble le vide qui existe dans ma vie actuellement. C'est un très grand vide fait d'expériences insatisfaisantes et d'amitiés de surface. L'effort, le même que cet été sur la planche à voile, est un résultat. Qu'on le sente dans le corps ou dans l'esprit, le résultat est à qui prend le temps pour accomplir des choses. Pour se former le corps ou l'esprit, il faut qu'à la fin de la journée on puisse se dire « aujourd'hui, j'ai fait, j'ai produit ».
Dans mon Journal j'ai inclus dans le travail les études, la photo et l'écriture, mais aussi la lecture. Je crois que c'est ma seule solution pour arrêter d'être malheureuse. De voir le moyen pour arriver à être ce que je veux être. Si je veux créer, quoi que ce soit, il faut que je produise. Que je consacre des heures de ma vie à faire des choses qui tendent les muscles de mon esprit, qui me poussent à écarter l'internet, les réseaux sociaux et les séries. Au final, il s'agit d'écarter l'immédiat afin de me concentrer que le résultat que je suis en mesure d'obtenir par le temps et l'acharnement. Je pense qu'il est important que je m'acharne à nouveau sur quelque chose.
J'ai décidé de lire douze livres à l'année, au minimum. Je suis au deuxième. Je lis A Moveable Feast d'Hemingway, et il y parle des heures d'écriture, de travail, qu'il passe dans son appartement et dans les cafés parisiens. Je pense que cette lecture me pousse aussi à travailler. Quand je lis qu'il se lève tôt le matin et travaille jusque dans l'après-midi, où il est libre et satisfait de lui, je me dis que c'est ça, ce à quoi j'aspire. Ressentir la productivité assez fortement pour redevenir actrice de ma vie. Pour ne plus observer les événements passer et me sentir victime de la vie et du monde. Quoi que je fasse, je ne peux qu'avancer. Qu'importe l'échec à un examen, si le travail est une nourriture de l'esprit ? Rien. Tout va bien. Parce que ma vie doit être une route sur laquelle je ne peux qu'avancer.
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“que la route soit longue, ça ne fait rien, pourvu qu'elle soit belle”
Je rentre de l'été et je n'écris pas tout de suite, pas encore. Je me remets au travail, d'abord. Une rentrée d'août comme tous les ans, ce même emploi du temps à chaque fois, toute l'énergie là-dedans, un groupe de débutant.e.s avec qui on rit aux éclats les matins ; des enfants dans les parcs bouche bée devant les albums qu'on choisit les après-midis, et ce rythme dense. Petit à petit, les marques de la vadrouille disparaissent, on met des vêtements différents que les trois robes emmenées pour six semaines, le duvet est lavé, il y a à nouveau mille choix pour le thé.
Encore des marques de bronzage, mais pour combien de temps ?
Je sais que si j'ouvre trop tôt mon carnet de notes à poissons rouges glissé dans ma sacoche de guidon, ça va s'avalancher sur moi, tous ces instants, ces moments lumineux, ces jours de route, et le manque du garçon d'à côté qui ne me rejoindra que dans beaucoup trop longtemps. Alors je repousse, encore.
Je retrouve les amies d'ici. Trois minutes après la fin d'une lecture, il se met à dracher comme pas possible, on pédale avec Ce. jusqu'au bar pour nous réchauffer, c'est comme si ça sonnait septembre ou presque, deux jours avant. Je retrouve la terrasse clandestine, encore des heures possibles là-haut, réapprivoiser la ville, le chat de cheminées sur la maison d'en face est toujours là. Je retrouve le marché, les potimarrons déjà alors que je remplis plutôt ma sacoche encore de pastèque, de concombres et de tomates. Je retrouve les librairies, j'y achète le dernier Lola Lafon le jour de sa sortie et le lis le lendemain, et puis d'autres choses pour retrouver du doux après une insomnuit.
Je regarde le calendrier de l'automne si plein de flou, même si les premiers jours de septembre ont apporté leur lot de jolies propositions. Alors c'est quand le serpent commence à se mordre la queue et que dans ma tête, je n'arrive pas à mettre les choses dans l'ordre, que je m'assois dans le grand fauteuil bordeaux, et que je souffle à l'été, voilà, ça y est, tu peux y aller.
Qui reviennent, il y a d'abord ces deux histoires de vélo, qui encadrent la vadrouille parfaitement, premier et dernier jours, deux bouts d'improbable.
La première : un matin à l’aube après avoir à peine dormi, je quitte l’appartement d’à côté à vélo pour rejoindre des trains pour Paris. Si j’aime le voyage quand je pédale, ces trajets pour transporter mon compagnon de route d’un endroit à l’autre m’inquiètent et me fatiguent. Tout me paraît soudain encombrant, difficile, et le manque de sommeil n’aide pas ; le changement de quai deux minutes avant le départ non plus.
Un peu avant la frontière belge, et alors qu’à cause d’un retard, j’ai loupé ma première correspondance, j’apprends que les deux trains suivants sont supprimés, qu’ils sont remplacés par un train et un bus, qui ne prendra pas mon vélo. Je ne suis pas loin de fondre en larmes - j’ai encore un train à attraper à Lille - quand l’homme derrière le guichet me dit d’un air moyennement désolé qu’il n’a pas de solution pour moi, mais j’essaie de me répéter qu’il doit pourtant y en avoir une - qu’il ne reste qu’à la trouver. Quelques minutes plus tard, je suis sur mon vélo à pédaler sur la nationale les 26km qui me séparent de ma prochaine gare : je n’ai presque pas le temps mais qui ne tente rien n’a rien, et pendant tout le trajet, mon cerveau passe de « tu vas y arriver tu vas y arriver tu peux le faire oui tu peux vas-y tu vas y arriver » à « mais si tu n’y arrives pas, ne te déteste pas ce n’est pas grave ne t’inquiète pas » - c’est qu’à force, je me connais.
Finalement, j’arrive en banlieue lilloise sans avoir aucune idée de l’heure - parfois, une pharmacie sur la route me l’annonçait - et je ralentis : les feux, les hésitations, les piétons. Alors que j’ignore la direction à prendre, je demande au feu rouge à la cycliste devant moi ce qu’il en est. Quand elle se retourne pour me répondre, je ne peux m’empêcher d’arrondir les yeux et de m’exclamer : c’est N., une des trois seules personnes que je connais à Lille !! Aussitôt la surprise passée, elle me dit, « ok, suis-moi », et elle se met à pédaler à toute allure dans les rues de la ville. Je la suis en me répétant à quel point 47 étoiles (si ce n’est 54 ou 98) sont accrochées au-dessus de ma tête. J’arrive à la gare alors que mon train n’est même pas encore à quai ; j’embrasse N. et lui souhaite un bel été, assise côté couloir, je suis un peu sonnée.
La deuxième : le dernier jour de vadrouille me fait à nouveau me lever avant l’aube sans avoir beaucoup dormi, trop occupée que j’étais à échanger encore le plus de mots possibles avec mes sœurs, il faut compter huit heures de trains et à nouveau 26km à vélo au milieu (maintenant que j’ai vu que c’était possible, pourquoi ne pas le refaire dans l’autre sens ? Il n’y a pas de petites économies après six semaines à ne pas travailler.) Dans le TER Lyon-Paris, il y a beaucoup d’autres cyclorandonneurs, ma chouine est immense : elleux sont tou.te.s sur le départ et je voudrais moi aussi me retrouver à nouveau aux prémices de l’été, continuer cet enchaînement de jours délicieux.
À Paris, mon vélo roule mal, le dérailleur a bougé, et alors que je sors mon sac à outils, je me rends compte que le seul dont j’ai besoin est dans la sacoche du garçon d’à côté, à ce moment-là à 800km de moi. À nouveau, je me dis qu’il doit y avoir une solution, j’envisage de faire un saut dans un magasin de vélos pas trop loin, mais c’est compliqué, c’est que j’ai une correspondance depuis une autre gare un peu plus tard. J’abandonne et me dis que je vais simplement rouler lentement et que je m’occuperai de tout ça à Bruxelles. Trois cents mètres plus tard, je déraille et ma chaîne se met à faire des nœuds. Mon ventre aussi. Je couche mon vélo sur le trottoir ; j’ai à peu près envie de faire la même chose de moi dans mon lit - je ne voulais certes pas rentrer, mais au point où on en est, je voudrais être directement dans le radeau qui baigne dans la lumière du soir - et je respire pour trouver une solution.
À ce moment-là, une femme à vélo arrive de nulle part et me demande si j’ai besoin d’aide. J’acquiesce. Deux minutes plus tard, elle attache sa monture à côté de moi et remonte chez elle chercher des chiffons et des outils. "Avec ça, on devrait y arriver." Et nous voilà toutes les deux à bricoler mon vélo, elle à le tenir pendant que je dévisse, ajuste, revisse. On réfléchit à voix haute, on essaie et puis finalement, ça marche, je lui dis qu'elle est l'ange gardien de ma fin d'été, et elle me répond : "Vous savez ce qui m'a fait m'arrêter ? Votre calme, et la confiance que vous mettez dans les gens", et avec toute ma fatigue et ces mois derrière, ça me donne un peu envie de pleurer.
J'ai eu tous mes trains ensuite, pédalé mes 26km, et suis rentrée à l'appartement d'à côté où j'ai encore pu attraper la lumière du soir et profiter d'être là. Deux histoires de vélo, donc, ou de rencontres, de hasard, de coïncidences.
Entre les deux, presque une vie.
Un samedi, une amie chère se marie et pour une raison qui m'échappe (à part le fait que je sois une quiche, je veux dire), je me trompe d'heure pour la cérémonie. Quand on arrive avec le garçon d'à côté tant bien que mal élégants sous nos capes de pluie, le monsieur de la mairie me dit, « mais c'est terminé, vous n'entendez pas la musique ? », et effectivement. Quand je les vois descendre les marches à pleine plus tard, je ne me sens décidément pas à la hauteur de cette amitié qu'on me porte... Mais ils sont beaux, ces amis, sous les minuscules fleurs jaunes qu'on leur jette à la sortie, et elles sont belles, ces journées qui suivent, simples et joyeuses.
Dans la chambre de K*., je remplis le sac à dos qu'elle me prête pour les semaines qui suivent. À plusieurs reprises avec le garçon d'à côté, on rit de cet été à l'organisation logistique exigeante, on se dit qu'on pourrait peut-être faire une validation des acquis de l'expérience, entre les colis d'affaires qu'on envoie, les points-relais, les sacoches qu'on échange contre un sac, les vélos qui se déplacent en train... C'est un sacré bazar mais tout le long, ça marche plutôt bien.
À Lausanne où j'arrive douze heures après lui, je fais des courses pour qu'il n'ait pas à en faire à la sortie du travail, tandis que lui en fait pour m'éviter ça en arrivant. Nous rions comme des enfants en réalisant qu'on a acheté les m ê m e s choses, celles qui nous font plaisir à nous et à l'autre, c'est un peu bête mais réconfortant tout en même temps. Ça revient dès le lendemain, quand il me glisse dans les mains le cadeau que je comptais moi aussi lui offrir – mais moi j'étais en retard (quiche, ai-je dit). C'est que 47 mois à être amoureux, quand on parle de #47bonnesétoiles à longueur de temps, on ne peut pas faire semblant. Alors elles sont là, magiques et fluorescentes, qui dégringolent dans mes mains alors que je suis allongée sur le canapé.
Au bout de sa semaine de travail, après les soirées au bordul', la vitrine de la librairie de littératures africaines observée cent cinquante fois mais à la porte fermée à chaque fois que je passais devant, les heures à écrire des bribes, le lac fou, et cet endroit où peut-être faudra-t-il que je trouve mes marques ; après un pique-nique avec G. qui arrive avec une bouteille de champagne (!) qu’on boit au goulot en mangeant des myrtilles, on part.
Niché dans les montagnes, il y a le racard. J'apprends à y marcher penchée, les poutres se rappellent à mon existence régulièrement. J'ai hâte de ces jours à deux, de ce temps retrouvé. On installe nos matelas dans la paille de la grange, je le sens joyeux de me faire découvrir cet univers-là. La lampe solaire pour bouquiner quelques pages avant de dormir, les petits-jédeuners à la confiture figue-citron, et la fontaine pour l'eau quelques mètres plus haut. La vallée, comme ça, droit devant soi. On ressort le réchaud à bois, et j'aime cette activité qui devient presque méditative, fendre les bâtons, classer les brindilles par taille, soulever la casserole pour remettre du bois, chercher les flammes, reposer la casserole. On jure contre le riz complet et ses 40 minutes de cuisson, reste de la semaine écoulée évidemment.
Il y a aussi des podcasts qu'on écoute en buvant du chocolat chaud au lait de soja, emmitouflés dans les duvets pour voir l'orage, allongés l'un contre l'autre sur l'étroite terrasse du haut. Un autre jour, nous déplaçant au fur et à mesure de la journée sur les trois côtés du chalet pour profiter jusqu'au bout du soleil. Il y a enfin ce temps-là des choses. Le voir lui, si bien dans ces montagnes, s'appartenir, sauter comme un cabri, dévaler comme un chamois, c'est comme s'il respirait plus fort. Je l'entends.
Il avait présenté cette randonnée comme un défi, « ça te dirait de faire quelque chose que tu n'as jamais fait ? Monter à 3000 mètres ? » et il sait bien que comme ça, il m'est impossible de refuser. Un grand oui enthousiaste même si aussitôt après, je ne m'en sens pas trop capable. Mais sa confiance me tire toujours vers le haut – c'est bien le cas de le dire. Alors c'est deux jours jusque là, la nuit en refuge où un homme lit Ella Maillart et l'autre Le pouvoir du moment présent, ces petites choses qui me relient à ailleurs. Les pas l'un devant l'autre, la forêt la forêt la forêt, les montagnes, le paysage qui change. Le deuxième jour, je rajoute des couches au fur et à mesure qu'on avance, c'est qu'on monte, tu dis, regarde comme on était tout en bas ! Presque tout en haut, il y a du vertige, sur la ligne de crête, je ne fais pas la maligne... Je pense à cette scène dans Mommy où soudain l'image s'ouvre et ça me fait le même effet, là, le nez dans les cailloux, monter monter monter, et tout à coup, le vide a remplacé les cailloux, cette vue dingue de l'autre côté, le souffle qui se suspend. Sur l'autre sommet, il y a tellement de vent que nous ne restons pas, je suis toute secouée d'y être arrivée mais nous sommes tous les deux frigorifiés. Tout ça me donne envie de plus, même si le corps est douloureux, que je l'entends craquer. On imagine de prochaines fois.
Quand on repart, c'est un peu tristes, le garçon d'à côté me trouve des bâtons pour la descente raide, et nous y allons petit à petit, jusqu'à l'asphalte enfin où mon pouce n'a besoin de se tendre que cinq minutes avant qu'une voiture ne s'arrête. Quelques heures plus tard, dans l'appartement à Lausanne, il faut défaire les sacs et les refaire, autrement, et le lendemain, le stop a eu raison de moi, c'est un covoiturage jusqu'à la capitale que je prends.
C'est l'occasion de voir J. l'amie des Vosges, nous passons l'après-midi - elle surtout, à un moment je sombre dans une sieste délicieuse - à cuisiner pour les 25 ans de K*., il y a, le soir, une vingtaine de personnes dans ce tout petit appartement, et un buffet au moins pour 50. Ce soir-là, il y a, assises contre le radiateur éteint, une longue discussion passionnante, et quelques verres de ti'punch. Et surtout, l’émotion des surprises, qui me rappellent plein de doux souvenirs. Émue de la voir émue.
Le lendemain, j'enfourche mon vélo et je m'invite à goûter chez M. et S., pas vues depuis si longtemps et qui attendent un enfant. Chez elles, ça leur ressemble tant. C'est Paris mais ce n'est pas Paris, leur jardin clandestin sur le toit qui donne sur la cour, les poutres apparentes de leur appartement. On mange de la glace et des parts de gâteaux que j'ai ramenées de la veille, elles me montrent le mobile fabriqué le week-end précédent, c'est doux et joyeux en même temps. Plus tard, j'ai un train pour Tours, et je pédale jusqu'à la maison de B. pour la suite.
La suite, c'est cinq jours d'écriture avec mes chères amies de festival, celles qui ont de la poésie au bout des doigts, et avec lesquelles j'aime tant passer du temps. Nous voilà quatre alors que nous ne le sommes pas si souvent, dimanche soir à se retrouver, et juste, au bord du coucher, à se dire, "oh, et au fait, cette semaine, c'est sur quoi que tu voudrais travailler ?" Des structures de roman, des fragments, des textes poétiques, des nouvelles, il y a de tout et c'est ça qu'est bon, cinq jours à s'installer avec nos carnets et nos ordinateurs, à écrire sans trop regarder l'heure. B. est là, ses ados aussi, les repas à cuisiner à plein de mains et la table qui nous accueille tous les sept tant bien que mal, les grandes salades à se composer soi-même. Il y a M. qu'on convainc de se mettre à faire des pomodoros avec nous, "pour un projet qui te fait envie mais que tu as toujours eu la flemme de commencer", et ça marche. Le soir, on va jusqu'à la guinguette boire des bières et se raconter les vies mouvementées, tant de mots, d'aventures, tant de rires le dernier soir que ça en fait mal au ventre, tout à coup. Et puis ce rythme qu'on prend ensemble, et ce temps qu'on voudrait voir se renouveler. On se dit, "à l'automne, on réessaierait ?"
J'avais annoncé, "vendredi, je voudrais avoir fini mon roman", et soudain, vendredi, j'avais fini mon roman, c'est comme s'il ne manquait plus grand-chose... mais pourtant, quand même la fin, qui m'a si longtemps posé question... ! Mais tout s'est écrit, là, grâce à cette bienveillance constante, à cette confiance d'elles en moi, grâce à l'heure du café-chocolat toujours propice à la lecture de quelques pages - "est-ce que vous croyez que ça marche ?"
C'est bizarre, ces étés à quitter chaque chose en se disant qu'on aurait voulu qu'elle dure plus longtemps, chaque lieu, en souhaitant y rester encore, pour être aussitôt projetée dans une nouvelle chouette aventure.
J'embrasse tout le monde et pédale jusqu'à la gare où c'est mon amie T. qui m'attend ; de passage depuis le Japon, un bébé dans le ventre, n'était-ce pas une bonne occasion ? Il y a deux heures de mots et de récits, on rattrape le temps, les mois passés et à venir, retrouver ses rires et son humour noir qui n'a pas changé et qui lui va si bien.
Plus tard, c'est le garçon d'à côté qui descend de son train, et la suite commence là devant la gare : on a un rendez-vous secret en Auvergne neuf jours plus tard, nos vélos, notre tente, et des cartes qui se succèdent. D'abord, il faut sortir de la ville, passer chercher une cape de pluie puisque la mienne s'est oubliée en route (-1 point pour la VAE...), amorcer le trajet. On n'a pas encore de provisions, ça attendra le lendemain, alors pour ce premier soir, une pizzeria nous tend les bras, et plus tard, le premier spot de bivouac, au milieu des hautes herbes, à côté d'un abri de chasseurs. Notre nouvelle tente paraît immense, on n'a pas besoin de tant de place pour se retrouver.
Et puis il y a les jours d'après. Ce quotidien de la vadrouille à deux roues. Les listes de courses devant les petits magasins et celui qui y va pendant que l'autre reste devant, à relire Harry Potter ou Jeanne Benameur ou un bouquin trouvé dans une boîte à livres en chemin, les petites routes et les villages qu'on traverse, les jeux de mots sur tous les panneaux qu'on croise, "quand même, s'il n'y avait pas la topographie, on se marrerait moins". Parfois, les tournesols boudent le soleil ; on cueille des mûres sauvages pour le goûter. On dit au revoir et merci à chaque spot de camping, à chaque champ de pause de midi. À côté d'une boulangerie, un melon à un euro dans des cagettes bleues ; on le mange au dessert, et je me demande comment j'ai pu ne pas aimer ce fruit jusqu'à maintenant. Heureusement qu'on change, non ?
Sur le porte-carte, une mouche fait du vélo-stop pendant des bornes et des bornes, et ça me fait réfléchir (oui) longtemps. Un jour, alors qu'on cherche désespérément un point d'eau, l'employée de l'office de tourisme nous dit, « je suis désolée de vous conseiller ça, mais dans les cimetières, il y a toujours de l'eau ». Finalement, c'est la meilleure idée ! Approuvée aussitôt, même si notre premier essai a un goût d'essence – mais on se rendra compte plus tard que ce n'était pas à cause du cimetière, mais de la région... Un jour, on range les courses dans nos sacoches pendant qu'à côté, un animateur de colo explique aux enfants qui ont dormi en bivouac et qui se plaignent de l'herbe mouillée au matin que « la rosée du matin, c'est pour que l'herbe, elle soit toute propre ! ». On ralentit un peu notre empaquetage – juste une folle envie de continuer à écouter ses explications de tout, on verrait bien un « c'est jusqu'à 14h, dans les Pieds sur Terre », ah ça oui.
Un soir, on arrive épuisés chez A. qu'on n'a pas pu voir à Bruxelles avant de partir. C'est bien alors, de pouvoir se croiser dans la Creuse, et visiter sa yourte ! Dans la douche, l'eau coule, noire. Des courgettes farcies récompensent les kilomètres de fatigue, et dans la tente, on installe deux matelas délicieusement épais qui occupent chaque centimètre carré d'espace libre.
Le lendemain, j'oublie mon antivol en repartant (bof, la VAE), mais la petite voiture rouge des copains nous rejoint en chemin, encore des anges gardiens ! Plus tard dans la journée, à un croisement, le garçon d'à côté me demande si je suis sûre, si on le fait : c'est le dernier carrefour pour tourner et aller prendre un train, et je secoue la tête. Bien sûr qu'on le fait, qu'on va le faire, qu'on va y arriver. Même pas peur. On se remet en route, et il ne me faut pas beaucoup pour que ça vacille en moi : en fait non, toi je ne sais pas mais moi je ne le ferai pas. Tout à coup, je me sens toute petite et incapable, il me faudrait plus de temps et je n'en ai pas, c'est si clair, ça lâche dans mon ventre, moi qui tiens toujours tête pour aller au bout des choses, là pourtant je sens que non, stop, il ne faut pas. Quand il fait demi-tour pour me rejoindre, il me trouve penaude et je bafouille, « en fait je veux bien prendre le train mais je vais d'abord pleurer un petit peu » avant de fondre en larmes. Heureusement qu'on change, oui, mais ce n'est pas toujours évident à suivre. Il y a sa longue étreinte, et quand nous nous détachons, « tu grandis » qu'il prononce en même temps que mon « tu me fais grandir ». Décidément. Après, on va boire un kir pour fêter ça, le kirenoncement, face à la vue.
Dans le train le lendemain, je suis quand même un peu triste, mais il me dit en s'exclamant, « regarde toutes ces vallées qu'on n'aura pas à remonter ! » et je l'aime toujours plus. Jusque là, il y avait cette pensée qui me donnait le vertige : croire que petite route blanche après petite route blanche, à un moment, on allait passer de Tours à... Tours (mais pas le même), des centaines de kilomètres plus loin. Finalement, le train fausse un peu tout et je perds le fil. Dans un café au bord de la banlieue clermontoise, contre le mur, une guirlande "joyeuses fêtes", éteinte. Voilà, l'été secoue mes repères.
Et puis finalement, ce sera sans doute la meilleure chose faite, ce saut en train. Nous profitons des jours qui suivent, de la chaleur pour faire d'immenses pauses de midi, du rythme qui ressemble plus à des vacances que celui du début. On observe. On parle. On s'entend. Renards hérissons chats chiens buses chevreuils sauterelles araignées coccinelles pince-oreilles scarabées. Où êtes-vous le reste de l'année ? Ou bien plutôt, moi, où suis-je ?
Un soir, on arrive à destination, la salle des fêtes est en pleine préparation. Le lendemain, on échappe de peu à l'orage alors qu'on replie la tente plus rapides que jamais, on mange des pains au chocolat sous le préau du village. Plus tard, il refait bleu, on est une quarantaine à tant bien que mal se cacher derrière deux bacs de fleurs, les oncles agitent des panneaux « déviation » devant la voiture de mes grands-parents. Pour une surprise, c'est une surprise, même ma petite sœur d'Uruguay est là, et les yeux de ma grand-mère aux 80 ans pétillent. La fête est belle, les retrouvailles avec mes sœurs importantes. Sur l'herbe dehors, on répète avec les cousin.e.s la chanson inventée pour l'occasion, même si c'est difficile de la chanter jusqu'au bout à cause de l'émotion. Il y a bien sûr toutes les photos, les mots, les rires, le buffet coloré, et c'est là que je me rends compte, encore : oui, décidément, ce train, c'était bien, je n'aurais pas voulu louper ça.
Quelques jours de pause, là, de grandes tablées et des balades, on essaie de convertir toute la famille à Nus et culottés et on fait la sieste sous les bouleaux. On repousse le départ d'un peu, pour échapper à la chaleur et partir dans la fraîcheur du matin. Et puis il est temps de remonter à vélo, à nouveau ce quotidien de la route, que je voudrais faire durer toujours plus longtemps.
Dans les monts du Forez, je n'en finis pas de m'exclamer à quel point c'est beau. On devient des pros pour savoir où remplir nos gourdes, où charger nos téléphones, et j'aime cette débrouille-là. Les gens qu'on croise, les quelques cyclistes, « oh on n'en voit pas beaucoup ! », « nous non plus !! » alors qu'on continue à pédaler, les uns en descente, les autres en montée. Sur le bord des routes qui serpentent, en larges lettres à la bombe rose, on lit « forage ». J'y vois un message secret qui dirait « force et courage ». Ça me plait. On prend le parti de s'arrêter boire un verre dans chaque café qu'on croise - il y en a si peu qu'on ne veut plus manquer les occasions, après avoir espéré tomber sur un bistro pendant trois jours et puis non, rien. Le Perrier citron est sur le point de remplacer le diabolo-menthe, mais quand même pas tout à fait.
Un jour, j'échange quelques messages avec Mam. Il se trouve qu'elle n'est pas si loin. Le lendemain, elle fait (quand même) un grand détour pour un pique-nique improvisé, et dans l'herbe d'un village perdu, c'est d'une telle gaité de se retrouver là, avec plein de belles nouvelles à fêter !
Des abricots secs, des noisettes à grignoter, et des souvenirs à tricoter.
Un matin, on arrive en retard à la gare mais des viennoiseries plein les sachets en papier. Et puis, on n'a pas de train à prendre, c'est juste que K. nous rejoint pour deux jours. On s'est organisées par texto et c'est simple, sans rien de compliqué. J'aime la facilité des relations avec elle, et son rire qui éclate dans le ciel. On prend le temps des choses, du petit-déjeuner seulement après la montée (« mais pas toute, sinon c'est au goûter qu'on va manger ! », c'est que dans « Monts du Lyonnais », il y a quand même « monts »... Le soir, on cuisine de la polente au biolite, chaude bouillie réconfortante avant nuit d'orage. D'ailleurs, on l'utilise même pour trinquer, c'est qu'il y a eu un beau mail lu sur l'écran du téléphone, d'abord pour moi seule puis partagé. En face, sur la Chamba où nous sommes passés quelques jours plus tôt, les éclairs. Dans les tentes, ça tonne et ça s'illumine. On reste au sec. On s'agrippe. Le lendemain, on roule sous les averses mais un bar plein d'écharpes de l'OL et de Saint-Etienne se pose en refuge. Plus tard, il y a le brouillard tellement partout, et cette atmosphère incroyable – que du blanc, là, même juste devant. Je ne suis pas loin derrière eux mais pourtant je les perds du regard, c'est humide et cotonneux. Ce n'est plus que de la descente, on imagine que la vue doit être belle, cette arrivée dans la vallée, mais nous sommes perdus dans les nuages.
Nous arrivons à bon port, puis K. s'en va, et nous avons encore plein de temps avant notre rendez-vous du lendemain. Alors nous pédalons encore, nous remontons le long d'un verger pour un joli spot pour cette dernière nuit à bivouaquer. Assis collés dans le champ, on remonte le fil de l'été – quel est le soir que tu as préféré, la pause que tu as le plus aimée ? Des longues discussions qui construisent, on gardera celle du bord de l'étang sans aucun doute, celle à laquelle on fera référence plus tard. Un caillou blanc.
Le lendemain, on retrouve mes sœurs et puis il faut dire au revoir au garçon d'à côté pour avec elles s'embarquer. Se détacher après l'été ensemble. On se souhaite du bon, et du doux, et du grisant, quand on se retrouvera, septembre battra son plein, ça semble beaucoup trop loin.
Avec mes sœurs, on a loué un lieu pour avoir ce temps-là, ensemble. Peu importe où, ou presque, nos géographies aléatoires réunies au même endroit. Dans la voiture, les filles ont empilé des jeux, des films, des bouquins, des provisions pour tenir un siège ou presque. Je ris, on pourrait tenir une semaine au moins ! On n'a pas tout ça, et puis on ne joue pas, on ne regarde pas de film, on ne lit pas de bouquins : on passe tout notre temps ensemble à parler, à se raconter et à lier les choses, à évoquer et à rembobiner les souvenirs. À comprendre. C'est plein d'émotions et de jus de fruits artisanaux, une grande salade mangée au bord d'un plan d'eau, et la table du petit-déjeuner dont on ne peut pas, à force de mots, décoller. C'était la première fois qu'on faisait ça, et sûrement pas la dernière, de se découvrir être à trois, le silence qui tombe seulement dans les lits simples alignés sous les toits.
Alors qu'elles redescendent en voiture, je leur dis à plus tard pour finir à vélo, deux heures seule jusqu'à Lyon, profiter encore des collines avant la ville. Un restaurant avec notre père, chacun à raconter des bribes d'été, notre table donne sur la rue pavée. C'est court et c'est la fin, peut-être mon dernier été loin de Bruxelles alors que j'y habite.
Depuis, je suis là. Est-ce que quelque chose se passe en moi ? Inconsciemment puis plus, finir les sachets de thé, vider les bocaux de légumes secs, petit à petit faire du tri. Pour les livres, je n'y arrive pas ; ils continuent d'entrer dans l'appartement, de se faire des places dans les caisses de vin, ce qui est beaucoup plus facile depuis qu'on en a rajoutées avant de partir en vadrouille. Pour le reste, j'essaie de ne plus commencer, mais de finir. Chercher une forme de clôture.
La suite se construit à petit pas. Je l'ai appris cet été : il n'y a que comme ça, qu'on arrive au sommet.
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journal de cet été V
13.9.18
hier soir on a fait un feu de bois dans la cheminée et on a mangé des pizzas avec les parents de j.m. son père revenait d’un festival à tel aviv et elle lui demandait s’il avait croisé ariel pink et il a dit tu sais tu l’as rencontré ariel pink quand t’étais bébé. quelle vie. je lui donnais toutes mes olives noires et il a repéré mon accent français en moins de deux. on a parlé français et le feu de cheminée me chauffait le dos et je l’aime bien j.h. il m’appelle die träumerin. l’autre jour il leur a laissé un message sur le répondeur il appelait j.m. ma chérie et sa mère meine geliebte et j’ai failli me mettre à pleurer. j’ai de nouveau rêvé que j’étais de retour au lycée avec claudine et ma prof de maths diabolique nous faisait passer des entretiens d’embauche pour un job chiant et claudine le voulait absolument mais moi j’allais me cacher à l’étage parce que je voulais être une artiste.
15.9.18
y a un an c’était mon premier jour de travail à la librairie, eh, j’en ai un peu marre et je suis très contente d’aller à tours demain mais je préfère quand même mille fois préparer une expo que de travailler dans le commerce. même si j’étais un peu énervée ce matin parce que j’osais pas leur dire que je trouvais que c’était très moche les petits objets sur le blob en papier mâché qui supportait ma vidéo et je savais pas quoi faire de moi-même et y avait des enfants qui me tournaient autour qui m’énervaient. et puis depuis hier soir j’ai l’impression que j. est passive agressive fâchée avec moi mais je sais pas pourquoi alors je continue à lui sourire quand je la croise parce que j’aime PAS être fâchée avec les gens. et j’aime pas quand les gens m’aiment pas. voilà pourquoi j’aime bien m. parce qu’elle m’aime bien et qu’elle le montre ce qui fait que je me sens bien avec elle. hier on discutait assises sur les bancs de la chapelle et j’ai baptisé son oeuvre et elle adorait mon idée et je lui disais que notre expo c’était un univers parallèle avec un prêtre en forme de chapeau de merlin sur l’autel et des livres de messe avec des chants géométriques et elle me comprenait trop et elle m’a dit de venir la voir à braunschweig comme ça on pourrait faire une collab de nouveau. j’aime pas les collabs normalement ça me bloque mais là ça s’est tellement bien passé et aussi ça me fera sortir de ma tour d’ivoire enchantée. après nos journées de tournage elle m’a dit que c’était exactement comme ça qu’elle s’imaginait de faire de l’art et ça m’a fait très plaisir.
17.9.18
c’est lundi manon est en cours et je suis assise dans l’herbe sous des arbres à côté de la loire qui coule par dessus un petit mur et ça fait un bruit d’eau qui coule, un peu comme à la maison en ardèche. hier matin dans le premier train on a longé une rivière à flanc de montagne pendant un moment en passant de tunnel en tunnel et y avait beaucoup de rochers et j’ai senti une connexion, j’ai une vraie relation avec les rivières maintenant, plus du tout neutre. j’ai regardé sur google maps après, c’était l’allier. y avait une forêt très épaisse autour et j’ai envie de faire tout le tour de la france maintenant, je veux voir tout ce qui a en dessous de paris. samedi après l’expo monsieur h. m’a invitée à revenir comme artiste en résidence dans une TOUR mais je suis pas sûre d’en avoir envie toute seule et sans voiture et je saurais absolument pas quoi faire comme projet pour le village. je crois qu’il a bien aimé notre expo même si sa collègue de la mairie a trouvé très inapproprié qu’on projette une vidéo d’un corps en maillot de bain qui fait l’amour avec des rochers sur le plafond d’une chapelle.
j’ai vu plein de nouvelles gares hier pendant mon périple, numéro 1: alès. on est parties avant le lever du soleil avec m. dans la voiture de la mère de j.m. et je me suis mise derrière pour pouvoir baigner dans la lumière rose sans avoir à faire la conversation, puis m. a pris son train pour nîmes et c. m’a emmenée boire un café en face de la gare. on a discuté des méfaits du ski (elle déteste le ski autant que moi) et de mes non études d’art et de la consistance des croissants selon la latitude géographique et elle m’a invitée à venir les voir en allemagne, puis j’ai sauté dans mon train et j’ai écouté you can’t always get what you want des rolling stones l’équivalent ardéchois moment-sacré-pré-expo de mon chrome country (oneohtrix point never) islandais en regardant la forêt défiler par la fenêtre.
je viens de voir un homme passer derrière moi qui avait un tic nerveux à la main et qui marchait d’un pas irrégulier et ça m’a fait penser à ce mec de mon voyage qui est monté un peu après moi dans un village paumé du haut des cévennes et qui allait à tours avec sa tante. je l’ai vu sur le quai et il m’a intriguée et puis je l’ai revu dans le train et il s’asseyait pas, il avait l’air nerveux et un peu ailleurs et à un moment il est passé à côté de moi avec un bob posé sur la tête et je me suis mis dans la tête qu’il devait avoir un problème mental et ça m’a mise mal à l’aise parce que les gens avec un handicap me mettent toujours mal à l’aise et je déteste que ça me mette mal à l’aise. je suis à peu près sûre que ça me met mal à l’aise parce que ça me met face à mes propres angoisses d’avoir une déficience mentale et ma peur constante de pas être aux normes. ma lenteur, ma façon de faire non dégourdie. samedi en rentrant de l’expo je suis descendue du van pour ouvrir le portail de la maison mais j’y arrivais pas alors que tout le monde y arrive toujours et on venait juste de croiser l’idiot du village à la chapelle et je me suis sentie comme l’idiote du village, sauf que lui il avait l’excuse d’être saoul. j’ai tout le temps peur qu’on me prenne pour quelqu’un qui a pas toutes ses capacités mentales. j’ai peur d’avoir une déficience dans le cerveau qui m’empêche de formuler mes pensées, de verbaliser, de retenir d’articuler et de résumer les choses, comme après l’expo quand on m’a demandé des explications sur l’asso d’agf et sur la résidence, je savais à peu près mais je me suis tournée vers c. parce que j’étais incapable de le formuler à voix haute. parfois je me demande comment j’ai fait pour réussir ma scolarité. et donc y avait ce mec dans le train et on a pris 35 minutes de retard à cause d’une alerte aux rochers sur la voie alors qu’y avait pas du tout de rochers sur la voie mais ça m’a fait louper ma correspondance à clermont-ferrand où on nous a fait courir à travers les couloirs pour attraper le train de lyon et où j’ai appris que le mec aussi allait à tours et que finalement il avait l’air normal. le train de lyon était rempli d’étudiants qui lisaient des livres et je les trouvais tous énervants. gare numéro 4: massy où on est restés bloqués tellement longtemps que j’ai loupé ma correspondance au mans et j’avais envie de pleurer alors j’ai parlé au mec pour me sentir moins seule parce qu’il me jetait des coups d’oeil et il avait le contact fuyant et c’était bizarre et puis j’ai arpenté le train avec sa tante pour chopper un contrôleur et finalement j’ai pas du rester dormir au mans et j’ai eu mon train pour tours et je suis arrivée à neuf heures et on est allées chercher des pizzas et c’était pas trop agréable d’être de retour en ville.
22.9.18
je supporte plus les petits appartements. je veux pas vivre en ville mais je veux vivre nulle part. je suis nostalgique de mon voyage de dimanche même si c’était un cauchemar, je suis nostalgique du ciel rose à perte de vue au petit matin et du cuir noir de la voiture de c. des viaducs dans le brouillard des cévennes et du courant de l’allier en contrebas des rails, du mouvement, du brassage des gens, du couple de vieux en face de moi dans le ter qui allaient à gisors, j’espère qu’ils sont arrivés chez eux un jour. j’aime les journées de voyage, les espaces-temps entre-deux, c’est spécial, ça a ses propres règles, des personnages temporaires, on a une mission. j’ai acheté un livre de stevenson sur son voyage à travers les cévennes dans une librairie végétale qui s’appelle lire au jardin. je suis pas tranquille, le bon mot qui existe pas en français: restless, aussi restless qu’y a deux ans en passant de l'angleterre au danemark à l’espagne sans que ça règle aucun de mes problèmes.
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